Techniques de Franchissement
Techniques de Franchissement
Techniques de Franchissement
1. GENERALITES :
La conduite sur piste ou en tout-terrain peut être assimilée à une conduite sur route glissante, enneigée
ou verglacée, ou sur route sèche lorsqu’un engin effectue un remorquage difficile ou la traction d’une
forte charge. C’est pour cette raison que le conducteur devra porter une attention toute particulière à la
reconnaissance du parcours à effectuer. Celle-ci aura pour but de déterminer la nature du terrain (cailloux,
sable, boue, terre, roches) qu’il soit sec ou détrempé. Apprécier les obstacles qu’il va rencontrer (souches,
marches, ornières, troncs d’arbre, zone inondée….) évaluer les pentes et les dévers et vérifier que la piste
ne se termine pas en cul de sac mais possède bien une zone de retournement ou une continuité.
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
- Verrouiller les moyeux débrayables (électriques ou manuels) sur 4X4 VL (si équipés),
- enclencher le crabotage du pont avant sur engin 4X2/4X4,
- sélectionner la gamme courte de la boîte de transfert suivant la difficulté rencontrée,
- choisir et engager le rapport adapté de la boîte de vitesse,
- si nécessaire mettre les pneumatiques à la pression préconisée par le manufacturier,
- rabattre les rétroviseurs ponctuellement si passage étroit.
- fermer partiellement les vitres et trappes diverses (renversement, fumées, branches..),
- adapter le réglage de la position de conduite (fauteuil conducteur en position rigide),
- tenir fermement le volant position des mains 9h15 ou 10h10 ne pas croiser les mains,
- réaliser le POINT EFFET sur boîte manuelles pour démarrer.
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
- Maintenir une allure d’avancement régulière compatible avec les règles de sécurité évoquées,
- éviter les virages courts et les freinages brusques et intempestifs,
- préférer la retenue moteur et le ralentisseur.
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Le conducteur apprécie et juge la possibilité de réaliser le franchissement de l’obstacle en toute sécurité selon
les caractéristiques de l’engin utilisé.
Il vérifie :
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
Le conducteur doit aborder la pente à faible vitesse en ayant pris les précautions suivantes :
- Attendre que l’engin précédent ait franchi l’obstacle et soit totalement dégagé,
- présenter l’engin dans l’axe de la pente,
- éviter toute présentation en diagonale ou en perpendiculaire ce qui aurait pour effet de provoquer
une position de dévers,
- prendre en considération le fait que le pont arrière supporte et stabilise la charge de l’engin par report
de masse,
- accélérer le moteur jusqu’au couple adapté défini par le constructeur en évitant le patinage des roues.
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CONDUITE A TENIR EN CAS D’ECHEC
L’échec peut-être dû à une perte d’adhérence des pneumatiques ou à la mauvaise appréciation d’un obstacle
trop important :
- Stabiliser l’engin en freinant, boîte de vitesse en prise de manière à provoquer le calage du moteur,
- actionner le frein de rampe,
- démarrer le moteur,
- enclencher la marche arrière puis réaliser le point- effet ,
- reculer de quelques mètres dans les traces (se faire guider si nécessaire),
- verrouiller le blocage de différentiel du pont arrière puis essayer à nouveau le franchissement.
FRANCHISSEMENT REALISE
Contrairement aux autres obstacles il est difficile de revenir sur sa trajectoire en cas de perte d’adhérence.
Le franchissement d’une pente négative peut se révéler dangereux lorsque les consignes de sécurité ne sont
pas respectées. En effet la perte d’adhérence des pneumatiques peut entraîner un glissement latéral ou une
situation de dévers supérieure au pourcentage admissible ; de même le pont avant surchargé par le transfert
de masse limite les capacités directionnelles de l’engin.
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APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Le conducteur apprécie et juge la possibilité de réaliser le franchissement en toute sécurité de l’obstacle selon
les caractéristiques de l’engin.
Il vérifie :
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
Le conducteur aborde la pente à faible vitesse en ayant pris les précautions suivantes :
Echec lors du franchissement Il peut arriver que l’engin soit immobilisé en situation critique
et ne puisse poursuivre la descente par ses propres moyens. Dans cette hypothèse, celui-ci sera
amarré mis en sécurité et son dégagement sera exécuté au moyen d’agrès de traction mis en œuvre
par du personnel qualifié.
FRANCHISSEMENT REALISE
3.FRANCHISSEMENT DE DEVERS
Le conducteur doit apprécier la déclivité du terrain selon le principe enseigné ou avec une cordelette et il ne
s’engagera qu’après s’être assuré de pouvoir franchir l’obstacle en totalité et en toute sécurité .Pour des
raisons de sécurité, le conducteur se limitera à des franchissements de dévers de maximum 30% voire
moindres en fonction des données constructeur (Souvent indiquées à bord de l’engin).
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Le conducteur doit juger la difficulté en fonction des caractéristiques de l’engin qu’il conduit et s’interdira tout
franchissement de dévers lorsque le terrain est boueux glissant ou peu porteur (poinçonnement).
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Avant tout franchissement, le conducteur doit :
- ôter si possible les obstacles mobiles (cailloux, souches, branches…) qui seront susceptibles
d’accentuer les dévers,
- prendre en considération la profondeur des ornières situées dans le niveau bas de la difficulté,
- tenir compte du fait de l’encombrement en largeur et de la hauteur de l’engin qui seront
augmentés lors du franchissement bien entendu le débord sera d’autant plus marqué que
l’engin sera haut.
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
- Le remplissage de la tonne à eau n’est pas à prendre en compte, l’engin est normalisé pour
passer un dévers quel que soit le niveau,
- faire descendre le personnel et le mettre en sécurité,
- s’assurer du bon gonflage des pneumatiques ceux en aval seront mis à rude épreuve (risque de
déjanter),
- bloquer le différentiel de la BT sur les engins 4X4 permanents,
- enclencher le crabotage du pont avant sur les engins 4X2/4X4,
- sélectionner la gamme courte de la BT,
- engager le rapport adapté de la BV,
- réaliser le point-effet,
- respecter une vitesse adaptée sans arrêt ni à coup tout au long du franchissement du dévers.
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
- s’engager le plus lentement possible, moteur au régime du couple sans toutefois risquer le
calage,
- se positionner au plus bas du dévers en tenant compte de l’encombrement accru,
- exécuter le parcours sans interruption un arrêt(transfert de masse) pourrait provoquer un
renversement de l’engin.
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Perte d’adhérence des pneumatiques amont :
- stopper la progression,
- enclencher les blocages de différentiels de pont- avant et de pont –arrière,
- interdire toute présence de personne côté aval,
- effectuer un essai de marche arrière si l’engin adhère sans à coup parallèlement à la trajectoire
empruntée,
- sinon et si possible rechercher un autre itinéraire.
FRANCHISSEMENT REALISE
3.FRANCHISSEMENT DE FOSSE
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Le passage d’un fossé avec un engin tout-terrain s’effectue selon la technique du « croisement de pont »
Les engins à châssis souple (les plus courants) possèdent de meilleures aptitudes au franchissement de fossés.
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Il vérifie :
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
Le conducteur doit :
Le chef d’agrès hors de portée de l’engin guidera le conducteur pendant la manœuvre de franchissement.
Compte-tenu des forces dynamiques en jeu, il est fréquent que la trajectoire de l’engin soir déviée et
repositionnée face à l’obstacle d’où l’intérêt de faire un essai sans les blocages de différentiels de pont-
avant et de pont-arrière tout en accélérant légèrement lorsque chaque roue arrive au contact du fossé de
manière à créer un transfert de masse.
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
- présenter l’engin en diagonale jusqu’au bord du fossé entre 30 et 45°, afin d’éviter d’avoir les
roues d’un même pont dans le fond du fossé simultanément,
- laisser descendre lentement en contrôlant la descente au ralentisseur ou au frein,
- supprimer l’effet de freinage une fois la roue dans le fond du fossé,
- tenir fermement le volant ne pas modifier la trajectoire,
- accélérer au couple lors de la montée de la roue,
- faire de même pour les autres roues.
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CONDUITE A TENIR EN CAS D’ECHEC
- Essayer de sortir le pont avant en utilisant l’élan acquis sur la longueur de l’empattement,
- dégager l’engin au moyen d’une manœuvre d’auto-dégagement adaptée.
FRANCHISSEMENT REALISE
Sont considérées comme zone à faible portance, les étendues longues de sable, de boue, les marais, les zones
inondées…
La conduite sur le sable demande une technique adaptée l’absence d’adhérence crée un flottement
préjudiciable à la tenue de cap. Il faut noter que l’engin perd 40% de sa puissance et donc de sa motricité à
faible vitesse d’où l’intérêt d’avoir autant que faire se peut une progression soutenue.
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APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Il est nécessaire lors de la reconnaissance de différencier les zones porteuses et les zones à faible portance qui
peuvent paraître visuellement d’aspect identique.
Zone porteuse :
La conduite sur zone porteuse s’apparente à la conduite sur mauvaise route ou piste attention malgré tout
aux coupures de filets d’eau sur l’estran provoquant des éboulis cachés.
Attention en fonction du point de rosée le terrain sableux pourra évoluer donc ne pas avoir la même
portance du matin au soir il faudra modifier son appréciation .
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DISPOSITIONS PREPARATOIRES
Etendues planes :
Boue, marais :
Zone inondée :
Mêmes dispositions générales mais sans les blocages de différentiels de pont AV et AR ce qui empêcherais
toute manœuvre de virage.
Cette conduite reste très dangereuse et ne sera employée que dans le cas de sauvetage ou
de mise en sécurité de victimes.
Après franchissement de zone inondé l’engin sera remis en position route un essai de freinage devra être
réalisé puis un passage en atelier sera recommandé.
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6. FRANCHISSEMENT DE GUE
Tout franchissement de gué dont la profondeur d’eau est supérieure aux ¾ du diamètre de la roue est à
éviter, sauf si l’engin dispose d’un équipement adapté (se référer alors aux données du constructeur,
généralement de 1m à 1.20m maximum les engins n’étant pas des véhicules amphibie).
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Il vérifie :
- la profondeur du gué,
- le balisage de l’itinéraire,
- la nature du fond,
- un éventuel point d’ancrage en sortie.
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
FRANCHISSEMENT REALISE
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Toujours signaler à l’échelon mécanique le passage de l’engin dans un gué
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Le conducteur apprécie et juge la possibilité de réaliser le franchissement de l’obstacle en toute sécurité selon
les caractéristiques de l’engin.
Il vérifie :
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
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FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
-
Il est souhaitable de tracer un chemin aller et un chemin retour. Lors du passage aller la végétation et les
arbustes étant couchés et cassés dans le même sens, vont, lors du retour détériorer les organes se trouvant
dans la partie basse de l’engin (durites, flexibles de freins, marches pieds…) et occasionner des probables
crevaisons. Cette précaution évitera aussi les croisements des engins sur des tracés souvent étroits. De nuit
cette reconnaissance s’accompagnera d’un balisage des passages délicats et des éventuels obstacles.
FRANCHISSEMENT REALISE
8. FRANCHISSEMENT DE MARCHE
Le franchissement d’une marche avec un engin poids lourd de type 4X4 ne s’effectue qu’en cas de nécessité
absolue uniquement après avoir effectué une reconnaissance approfondie de l’obstacle.
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Le conducteur s’assure que la hauteur de la marche est inférieure au rayon de la roue puis il apprécie et juge
la possibilité de réaliser le franchissement de l’obstacle en toute sécurité selon les caractéristiques de l’engin.
Il vérifie :
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DISPOSITIONS PREPARATOIRES
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
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FRANCHISSEMENT REALISE
Les capacités d’un engin 4X4 poids lourd à franchir un entonnoir et un cassis sont liées à ses caractéristiques
techniques de fabrication :
- Empattement,
- différents angles caractéristiques,
- garde au sol,
- diamètre des pneumatiques,
- couple et régime
Les accessoires proéminents tels que feux de brouillard ou de recul non encastrés, crochets attelage non
relevé sont susceptibles de gêner et de se détériorer lors du franchissement.
APPRECIATION DE LA DIFFICULTE
Il vérifie :
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
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- engager le premier rapport de la boîte de vitesse,
- s’assurer de l’adéquation du gonflage des pneumatiques,
- réaliser le point-effet.
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
Entonnoir :
Cassis :
- Accélérer franchement lorsque les roues avant sont en appui sur le versant montant,
- décélérer totalement avant que l’engin ne se trouve en bascule sur le sommet du cassis
(transfert de masse) ,
- laisser l’engin avancer sur sa lancée afin d’achever le franchissement à la limite du calage,
- stopper l’engin dès que celui-ci est à l’horizontale pour aborder le franchissement suivant en
toute sécurité.
Entonnoir :
L’échec est souvent dû à l’insuffisance des angles caractéristiques, « angles d’attaque et de fuite » associés à
un empattement trop important. L’engin se trouve au fond de l’entonnoir posé sur les pare-chocs avant et
arrière les quatre roues étant de fait délestées et tournant souvent dans le vide.
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Cassis :
L’échec est généralement dû au fait que l’angle de franchissement de l’engin est trop ouvert et l’empattement
trop long .L’engin se trouve alors posé sur le sommet du cassis, les quatre roues tournant souvent dans le
vide.
- Procéder avec des pelles à l’écrêtage sous le châssis (souvent sous boîte de transfert),
- enclencher les blocages de différentiel du pont avant et du pont arrière,
- vider la cuve de l’engin le plus loin possible,
- soulever si nécessaire un pont et mettre des matériaux sous les roues pour combler l’espace,
- redémarrer l’engin en ayant fait éloigner le personnel sans faire patiner les roues,
- essayer de relancer l’engin par des mouvements pendulaires légers,
- en cas de nouvel échec tracter l’engin en ayant soins de ne rien arracher.
FRANCHISSEMENT REALISE
- remettre l’engin en position route si nécessaire et vérifier au niveau des organes qui on
touchés le sol s’il n’y a pas de dégâts apparents.
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10. LES CROISEMENTS DE PONTS
Les croisements de ponts ne sont pas en réalités un obstacle en tant que tel mais une succession d’ornières
positionnées de telle manière qu’en fonction de l’empattement de l’engin celui-ci peut se retrouver stoppé
par manque de débattement les roues opposées se trouvant dans le vide en même temps
DISPOSITIONS PREPARATOIRES
FRANCHISSEMENT DE L’OBSTACLE
- essayer une autre trajectoire de manière à ce que les roues opposées ne soient pas en même
temps dans les ornières autrement dis en croisement de pont.
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GLOSSAIRE DES METHODES DE FRANCHISSEMENTS D’OBSTACLES
1. Généralités
2. Les pentes
3. Le dévers
4. Le fossé
5. Les zones à faible portance
6. Le gué
7. Progression dans les broussailles
8. La marche
9. Entonnoir et Cassis
10. Les croisements de ponts
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