Applications Lin É Aires
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19
Dans tout ce chapitre (E, +, ·) et (F, +, ·) sont deux K-espaces vectoriels.
Remarque 19.1
Si f ∈ L(E, F ), alors f (0E ) = 0F . Ainsi, si f vérifie f (0E ) 6= 0F , alors f ne peut pas être linéaire.
Exemples 19.1
• L’application constante de E dans E égale à 0E est une application linéaire.
• L’application identité de E : IdE est une application linéaire
• L’homothétie de rapport λ ∈ K : λ · IdE est une application linéaire.
ψ3 : C([0, 1], R) −→ R
ψ1 : R3 −→ R2 ψ2 : R[X] −→ R[X]
et Z 1
(x, y, z) 7−→ (x − y, y + z) P 7−→ P 0 + 2XP f 7−→ f (x)dx
0
1
2
= α · ψ2 (P ) + ψ2 (Q)
= α · ψ3 (f ) + ψ2 (g)
Proposition 2
De manière plus générale, pour toute famille (xi )i∈I de E et toute (λi )i∈I ∈ K(I) , on a
!
X X
f λi xi = λi f (xi )
i∈I i∈I
Définition 2
Soit f ∈ L(E, F ).
• Si F = K, on dit que f est une forme linéaire.
• Si E = F , on dit que f est un endomorphisme de E.
• Si f est bijective, on dit que f est un isomorphisme de E sur F .
• Si f est à la fois un endomorphisme de E et un isomorphisme, on dit que f est un auto-
morphisme de E.
Pr O.KABBOUCH 2022-2023
Ensembles d’applications linéaires L(E, F ) 3
Notations
• On note L(E, E) = L(E) l’ensemble des endomorphisme de E
• On note Isom(E, F ) l’ensemble des isomorphismes de E sur F .
• On note GL(E) l’ensemble des automorphismes de E.
Exemples 19.3
• L’application constante de E dans E égale à 0E est un endomorphisme .
• L’application identité de E : IdE est un automorphisme de E
• L’homothétie de rapport λ ∈ K : λ · IdE est un automorphisme de E si λ 6= 0.
ψ3 : C 1 (R, R) −→ C(R, R) × R
f 7−→ (f 0 , f (0))
et
α · f est définie sur Xpar : ∀x ∈ X, (α · f )(x) = α · f (x)
(L(E, F), +, ·) est un K-espace vectoriel. En particulier (L(E), +, ·) est un K−espace vectoriel.
Démonstration. Il suffit alors de montrer que (L(E, F ), +, ·) est un sous-espace vectoriel de F(E, F ).
En effet, on a l’application constante de E dans F égale à 0F est dans F(E, F )
Soient f, g ∈ L(E, F ) et λ ∈ K. Montrons que ϕ + λ · ψ ∈ L(E, F). Soit (x, y) ∈ E2 et α ∈ K, on a :
(λ · f + g)(α · x + y) = λ · f (α · x + y) + g(α · x + y)
= λ · (αf (x) + f (y)) + αg(x) + g(y)
= α (λf (x) + g(x)) + (λf (y) + g(y))
= (λ · f + g)(x) + (λ · f + g)(y).
Donc l’application λ · f + g est linéaire, c’est-à-dire λ · f + g ∈ L(E, F).
Démonstration. Soient f ∈ L(E, F) et g ∈ L(F, G). Montrons que g ◦ f est linéaire de E dans G. (i.e)
g ◦ f ∈ L(E, G). Soient (x, y) ∈ E 2 et λ ∈ K, on a
(g ◦ f ) (λx + y) = g(f (λx + y))
= g(λf (x) + f (y))
| {z }
f est linéaire
= λg(f (x)) + g(f (y))
| {z }
g est linéaire
= g ◦ f (x) + g ◦ f (y).
Donc l’application g ◦ f ∈ L(E, G).
En particulier si F = G = E, on aura ∀(f, g) ∈ L(E), g ◦ f et f ◦ g ∈ L(E).
Démonstration. Il suffit alors de montrer que L(E) est un sous-anneau de (F(E, E), +, ◦) .
• Les deux applications
E −→ E E −→ E
IdE : et θ:
x 7−→ x, x 7−→ 0E .
sont linéaires. Ainsi Id, θ ∈ L(E).
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Ensembles d’applications linéaires L(E, F ) 5
Proposition 5
En particulier si E = F , on aura
f ∈ GL(E) ⇐⇒ f −1 ∈ GL(E).
Le couple (GL(E), ◦) est un groupe (en général non abélien), appelé groupe linéaire de E.
f 3 + f 2 + 2IdE = 0
Montrer que f ∈ GL(E) et déterminer son inverse f −1 .
Soit λ ∈ R. Trouver une condition suffisante sur le scalaire λ pour que l’endomorphisme f + λ · IdE soit
inversible.
Remarque 19.4
• Puisque E est un sev de E, alors f (E) est un sev de F .
−1
• Puisque {0F } est un sev de F , alors f ({0F }) est un sev de E.
Exemple 19.1
• Dans R3 , l’ensemble F = (x, y, z) ∈ R3 | x + y − z = 0 est un sev de R3 . En effet, Considérons
f: R3 −→ R
(x, y, z) 7−→ x+y−z
cation
D : C 1 (R) −→ C 0 (R)
f 7−→ D(f ) = f 0
Alors, D est une application linéaire et F = Ker(D)
f: R2 −→ R2
(x, y) 7−→ (x − y, x + y)
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Noyau et image d’une application linéaire 7
(
x−y =0
On vérifie facilement que Ker(f ) = {(0, 0)} en résolvant le système , donc f est injective
x+y =0
2 b+a b−a
D’autre part pour tout (a, b) ∈ R , on ϕ , = (a, b), donc ϕ(R2 ) = R2 , ainsi f est surjective.
2 2
Exercice 5 Les applications linéaires suivantes sont elles injectives, surjectives ?
ϕ: R2 −→ R3 D : C 1 (R) −→ C 0 (R)
et
(x, y) 7−→ (x − y, x + 2y, −y) f 7−→ D(f ) = f 0
Remarque 19.5
Si I = J1, nK, alors f (Vect(x1 , x2 . . . , xn )) = Vect (f (x1 ), f (x2 ) . . . , f (xn ))
Exercice 6
• Considérons l’application
f: R2 −→ R3
(x, y) 7−→ (x − y, x + 2y, −y)
Déterminer l’image de sev Vect ((1, 1); (2, 1); (0, 1))
• Soit E1 , E2 deux sev supplémentaires de E ( i.e. E = E1 ⊕ E2 ). Soit f1 ∈ L (E1 , F ) et f2 ∈ L (E2 , F ).
Monter qu’il existe une unique f ∈ L (E, F ) telle que
f|E1 = f1 et f|E2 = f2
P (f ) = an f n + . . . + a1 f + a0 IdE .
On suppose qu’il existe un polynôme P (X) ∈ K[X] tel que
P (0) = 0 et P 0 (0) 6= 0
L’application
p : E = E1 ⊕ E2 −→ E,
x = x1 + x2 7−→ x1
s’appelle La projection sur E1 parallèlement à E2 .
Proposition 6
Ker(p) = E2 , Im(p) = E1 et p ◦ p = p.
Démonstration. :
• Soient x, y ∈ E et α ∈ K. Il existe (x1 , x2 ) ∈ E1 × E2 et (y1 , y2 ) ∈ E1 × E2 tels que x = x1 + x2 et
y = y1 + y2 . Alors αx + y = α (x1 + x2 ) + (y1 + y2 ) = (αx1 + y1 ) + (αx2 + y2 ) avec αx1 + y1 ∈ E1 et
αx2 + y2 ∈ E2 . Donc p(αx + y) = αx1 + y1 = αp(x) + p(y).
• Soit x ∈ E, on a ∃! (x1 , x2 ) ∈ E1 × E2 tel que x = x1 + x2 .
x ∈ Ker(p) ⇐⇒ p(x) = 0E ⇐⇒ x1 = 0E ⇐⇒ x = x2 ⇐⇒ x ∈ E2 .
D’où Ker(p) = E2
• Montrons que Im (p) = E1 . D’abord, pour tout x ∈ E, p(x) = x1 ∈ E1 , d’où Im (p) ⊆ E1 . D’autre
part, pour tout x de E1 , on a x = x1 + x2 avec x1 = x ∈ E1 et x2 = 0E ∈ E2 . Ceci implique p(x) = x,
et x ∈ Im(p). Ainsi, Im(p) = E1 .
• Pour tout vecteur x = x1 + x2 ∈ E, on a p ◦ p(x) = p(x1 ) = x1 = p(x). Par suite p ◦ p = p.
Définition 5: Projecteur
Exemple 19.3
Soient E1 et E2 deux sev de E tels que E1 ⊕ E2 = E. La projection p sur E1 parallèlement à E2 est un
projecteur.
Exercice 10
Soient E un K-espace vectoriel et p ∈ L(E).
1. Montrer que p est un projecteur si, et seulement si, Id −p l’est.
2. Exprimer alors Im(Id − p) et Ker(Id − p) en fonction de Im(p) et Ker(p).
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Projecteurs et symétries. 9
Démonstration. .
• Soit x ∈ ker(p) ∩ Im(p). Alors p(x) = 0E et il existe y ∈ E tel que x = p(y). Donc 0E = p(x) =
p(p(y)) = (p ◦ p)(y) = p(y) = x. Ceci montre que ker(p) ∩ Im(p) = {0E } .
• Montrons que E ⊆ Im(p) + ker(p). Pour ce faire, pour tout x dans E, écrivons x = p(x) + (x − p(x)).
Il est clair que p(x) ∈ Im(p) et x − p(x) ∈ ker(p), car p(x − p(x)) = p(x) − (p ◦ p)(x) = 0E . D’où
E = Im(p) + ker(p)
1. Puisque, pour tout x de E, x = p(x) + (x − p(x)) avec p(x) ∈ Im(p) et x − p(x) ∈ Ker(p), on déduit
que p est la projection sur Im(p) parallèlement à Ker(p).
Remarque 19.6
Si p est un projecteur, alors y ∈ Im p si et seulement si y = p(y).
Définition 6: Symétrie
L’application L’application
s : E = E1 ⊕ E2 −→ E,
x = x1 + x2 7−→ x1 − x2
s’appelle symétrie par rapport à E1 parallèlement à E2 .
Proposition 8
Soit s ∈ L(E). Si s est involutive, c’est-à-dire si s ◦ s = IdE , alors s est la symétrie par rapport à
E1 = Ker (s − IdE ) et parallèlement à E2 = Ker (s + IdE )).
Démonstration. Supposons que s est linéaire et involutive. Posons E1 = Ker (s − IdE ) et E2 = Ker (s + IdE ).
Montrons que ces deux sous-espaces vectoriels de E sont supplémentaires dans E.
• Soit x ∈ E1 ∩ E2 . On a donc : s(x) − x = 0 et s(x) + x = 0. Donc , on obtient x = 0, ainsi E1 et E2 sont
en somme directe
• Soit x ∈ E. On a :
1 1
x = − (s(x) − x) + (s(x) + x)
| 2 {z } |2 {z }
∈E1 ∈E2
Définition 7: Symétrie
Remarque 19.7
1
Si s ∈ L(E) est une symétrie. Alors l’application p = (s + IdE ) est un projecteur où s est une symétrie
2
par rapport à Im(p) parallèlement à Ker(p).
Exercice 11
Soient p1 , . . . , pn des endomorphismes d’un K-espace vectoriel E vérifiant
Exercice 12
Soit E un espace vectoriel sur K. Soient p et q des projecteurs.
1. Montrer que
p ◦ q + q ◦ p = 0L(E) ⇐⇒ p ◦ q = q ◦ p = 0L(E) .
2. Montrer que p + q est un projecteur si et seulement si p ◦ q = q ◦ p = 0L(E) .
3. Montrer que si p + q est un projecteur, alors
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