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Frédéric Pellion
chacune se distingue. Une langue entre autres n’est rien de plus que l’inté-
grale des équivoques que son histoire y a laissé persister 15. »
Le même texte précise aussi un point que le séminaire sur Le savoir du
psychanalyste, on vient de le voir, laissait en suspens : le savoir psychanaly-
tique est, ou peut être, un savoir positif en tant qu’il finit parfois par faire
advenir un savoir certain de l’impossible là où était ressentie, auparavant,
une impuissance à savoir 16.
Puis, au cours de l’année 1972-1973, se tient le séminaire Encore. Lacan
y densifie encore son débat avec la tradition philosophique, et en particu-
lier avec Aristote. Sa « lalangue » est chargée de « briser le langage », et
spécialement « la langue forgée du discours philosophique 17 ». Ensuite,
dans la dernière leçon, il précise mieux comment il envisage la relation de
« lalangue » avec l’inconscient, et, en particulier, pourquoi il a qualifié de
« sensible » « la frontière entre vérité et savoir » où l’une comme l’autre se
tiennent : « [Les] affects sont ce qui résulte de la présence de lalangue en
tant que, de savoir, elle articule des choses qui vont beaucoup plus loin que
tout ce que l’être parlant supporte de savoir énoncé. […] L’inconscient est
un savoir-faire avec lalangue 18. »
En 1974, Lacan prononce une nouvelle série d’interventions en Italie.
Le 30 mars, à Milan, il affirme ceci : « C’est dans lalangue qu’est la distinc-
tion de l’imaginaire et du réel 19. » C’est dire que celle-ci, en tant qu’elle
dessine le contour de ce qui de la vie 20 est effectivement engagé dans le
corps 21, réalise le symbolique auquel elle ex-siste 22.
15. J. Lacan, « L’étourdit », dans Autres écrits, op. cit., p. 490. Le terme « habite », bien sûr, répond à
distance à Martin Heidegger : l’homme (ou l’être) habite peut-être le langage, mais l’inconscient,
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génération à la suivante… Je développerai plus bas (cf. infra, p. 56-57 et p. 63-64) l’importance de
cette remarque de Lacan pour notre « cas particulier ».
32. J. Lacan, « Ouverture de la rencontre de Caracas », 12 juillet 1980.
33. Pour un commentaire de cette réduction saussurienne, on pourra utilement consulter B. Virole,
Surdité et sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 2009. Ce livre offre en outre une excellente intro-
duction aux problématiques qui seront abordées ici concernant le cas particulier de la surdité
prélinguale.
34. J. Lacan, Encore, op. cit., p. 130. En effet, l’« essaim » des S1 semble bien rompre décisivement les
amarres avec l’ancienne définition, intra-linguistique, du signifiant : « Un tout seul » ajointé à des
« uns-entre-autres », le S1 perd ses relations oppositives avec les autres signifiants, et, ainsi que le
montre l’écriture du schéma de cette page, il ne s’insère dorénavant plus « dans un ordre fermé »
(J. Lacan, « L’instance de la lettre… », op. cit., p. 501), que chaque nouvel S1 tend au contraire à
excéder. Notons que cette rupture était déjà en germe dans le Séminaire XVIII (J. Lacan, Le sémi-
naire, Livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, transcription Paris, Le Seuil, 2006).
35. Pour une mise au point sur cette génèse, on peut se référer à F. Pellion, « Lettre et référence »,
Champ lacanien 10, 2011, p. 57-67.
plusieurs propos de Lacan vont très clairement dans le sens d’arrimer l’une
à l’autre « lettre » et « lalangue » – y compris la comparaison de « lalangue »
avec ces langues « mortes » dont on ne peut reconstruire la façon dont elles
auront été parlées qu’à partir de leurs traces écrites : « Toute lalangue est
une langue morte, même si elle est encore en usage 36. »
Malgré cela, l’analogie entre « lalangue » et une écriture est à prendre
avec précaution : si « lalangue » touche à de l’écrit, ce n’est pas à de l’écrit
au sens courant, tel par exemple que ce qui est écrit dans le dictionnaire.
Ce pourquoi sans doute, dans les passages de « L’étourdit » et de « La
troisième » cités plus haut, Lacan prend soin de distinguer deux classes
d’équivoques : celles, d’une part, qui particularisent la « lalangue » de tel
ou tel sujet au sein d’une langue partagée par un groupe ; et celles, de l’autre,
que peut faire jouer cette langue-ci et elle seule – par exemple du fait de ses
contraintes phonologiques – et qui participent donc à la spécification de cette
langue vis-à-vis de toutes les autres manifestations du langage. L’écriture
fixe dans le dictionnaire un certain savoir sur la langue dont il est le diction-
naire, alors que l’écriture de « lalangue » dépose dans la solitude d’un corps
les ferments d’une jouissance sexuelle que son caractère a priori indéchif-
frable, c’est-à-dire exclu du savoir commun, condamne à la répétition 37.
4. Il semble par ailleurs bien que Lacan opère en fait, par « lalangue »,
un retour aux alentours du tout premier Freud, et en particulier à la célèbre
« Lettre 52 38 ». En quelque sorte, « lalangue » égrènerait ces premiers
« enregistrements » que Freud notait VZ (Vernähmungszeichen) et qui
restent en attente de « transcriptions » – au moins deux, selon Freud – pour
s’intégrer à l’inconscient.
Le schéma freudien installe donc le plurilinguisme au centre du
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plutôt celle de la nourrice, qui devait en quelque sorte être déracinée pour permettre à l’enfant
d’accéder à la langue socialisante de l’unification politique et linguistique (cf. N. Farges, De la
langue à la langue maternelle, op. cit.).
40. J. Lacan, Le séminaire, Livre XIV, La logique du fantasme, leçon inédite du 11 janvier 1967.
41. Cet escamotage est d’ailleurs effectif dans le texte des Regulæ comme dans celui des Méditations,
alors que « ergo » se trouve en toutes lettres dans celui du Discours et des Principes (R. Descartes,
Œuvres & lettres, tr. fr, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », 1953). À elle seule, cette hésitation de
Descartes au moment de poser la clef de voûte de son édifice suffirait à attirer l’attention… Par
ailleurs, le fait que ce mot pourrait sans inconvénient être remplacé par, par exemple, le symbole
logique de l’implication, donne quelque crédit au rapprochement proposé par Lacan entre
« lalangue », grammaire et logique (cf. supra, p. 52).
42. En se souvenant que cette certitude ne prend sa coloration de vérité que d’être essentiellement
suspension – et suspension volontaire – d’un non-savoir.
43. R. Descartes, Lettres à Mersenne des 15 avril, 6 et 27 mai 1630, tr. fr. dans Œuvres & lettres, op. cit.,
p. 933-939.
44. J. Lacan, « La science et la vérité », dans Écrits, op. cit., p. 868.
45. S. Freud, « Pulsions et destins de pulsions », tr. fr. dans Œuvres complètes, t. XIII, Paris, PUF, 1988,
p. 161-185 ; « Le moi et le ça », tr. fr. dans Œuvres complètes, t. XVI, Paris, PUF, 1991, p. 255-301 ;
« Les résistances contre la psychanalyse », tr. fr. dans Œuvres complètes, t. XVII, Paris, PUF, 1992,
p. 123-135.
46. « Causalité psychique » à la recherche de laquelle Lacan s’était mis en marche dès 1946 (J. Lacan,
« Propos sur la causalité psychique », dans Écrits, op. cit., p. 151-193), sans doute bien conscient
que la pérennité de la psychanalyse dépendrait pour une large part de sa capacité à en produire
enfin un concept autonome.
47. Cf. supra, n. 21.
48. J. Lacan, « Subversion du sujet et dialectique du désir dans l’inconscient freudien », dans Écrits,
op. cit., p. 816-819.
49. S. Freud et J. Breuer, Études sur l’hystérie, tr. fr., Paris, PUF, 1956, p. 247.
50. Je fais allusion à cette « anthropologie du sujet » chère à Paul-Laurent Assoun.
51. On trouvera une présentation plus détaillée des différents aspects de ces questions dans N. Farges,
F. Pellion et D. Seban-Lefebvre, « Enfants et adolescents sourds et malentendants : répercussions
psychiques », dans Encyclopédie médico-chirurgicale. Psychiatrie, Paris, Éditions scientifiques et
médicales Elsevier SAS, 2011, 37-208-A-20 ; et dans F. Gorog, F. Pellion, B. Rossignol et R. Samak,
« Le soin psychique des adultes sourds et devenus sourds », dans Encyclopédie médico-chirurgicale.
Psychiatrie, ibid., 37-677-A-50.
les enjeux que mobilisent aujourd’hui ces surdités, ceux que l’expression
« lalangue » est de nature à éclairer.
1. Les surdités prélinguales sont dues à des atteintes de l’oreille interne
(ou, rarement, des voies nerveuses qui vont de la cochlée au cortex auditif)
qui elles-mêmes peuvent avoir des causes diverses, mais sont communé-
ment irréversibles en tant que telles. Aujourd’hui, dans un nombre croissant
de cas, cette causalité est référée à des facteurs génétiques.
Quand elle est congénitale ou immédiatement postnatale, la surdité a
pour effet que le langage du nourrisson ne va généralement pas au-delà
du babil, des lallations – ces lallations dont Lacan entendait le lointain
écho dans la sonorité même de sa « lalangue 52 ». Dans les autres cas, où la
surdité est un peu plus tardive, ou bien évolue durant les premières années,
le langage commence de s’installer, puis régresse. La surdité prélinguale a
donc pour conséquence spontanée le mutisme.
Son diagnostic conduit actuellement, au minimum, à l’association
d’une proposition prothétique (prothèse conventionnelle et/ou implanta-
tion cochléaire) et d’une prise en charge orthophonique comportant elle-
même une face d’« éducation auditive » et une autre d’« apprentissage de
la parole » orale.
Notons enfin que les résultats de l’appareillage en termes de restaura-
tion d’une conduction nerveuse des sons ne permettent pas, aujourd’hui,
de prévoir de manière absolument fiable une récupération parallèle de
la fonction auditive, et a fortiori un accès proportionnel aux fréquences et
harmoniques du langage ; et également que le rapport de l’enfant sourd
avec sa propre voix demeure souvent compliqué par le simple fait qu’il n’en
possède généralement pas, même après rééducation, une maîtrise aussi
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préconise à l’égard des sourds-muets les cas de surdité sans mutisme 55.
Mais on peut aussi présumer que ces deux ségrégations déclinent la même
défiance à l’égard des « gestes 56 ».
3. Les premiers essais de pédagogie des enfants sourds à avoir fait trace
ont eu pour théâtre quelques familles nobles des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
européen. Il s’agissait alors de produire (à grands frais, mais peu impor-
tait) un sujet capable de tenir son rang dans la société, et en particulier
d’échapper à l’interdiction civile. Mais qu’est-ce que ce rang à tenir quand
il s’agira de généraliser 57 ces expériences à toutes les couches de la société ?
S’agira-t-il alors seulement de produire, à partir d’êtres que leur handicap 58
a précipités dans une condition essentiellement inférieure, de bons ouvriers,
à l’occasion qualifiés par leurs enseignants eux-mêmes d’« animaux domes-
tiques 59 » ? Ou bien s’agira-t-il de faire participer le jeune sourd aux
lumières de cette libre raison dont il est réputé a priori disposer en partage
avec n’importe quel entendant, et qui plus est de n’importe classe sociale ?
Le plus important est-il de transmettre un certain nombre de connaissances
ou d’habiletés, ou à défaut de les inculquer, ou bien de permettre au sujet
sourd de juger, de choisir et d’exprimer par lui-même ces jugements et ces
choix ? Ces questions quotidiennement débattues, au début du XIXe siècle,
par les enseignants aux 60 jeunes sourds ont en quelque sorte anticipé celles
qu’allait se poser, ou non, la troisième République, le temps venu de l’en-
seignement laïque, gratuit et obligatoire…
4. Depuis que l’État a entrepris d’administrer ces actions pédagogi-
ques, puis de les organiser par la loi, la question de la place qu’elles doivent
ménager à la langue des signes a donné lieu à des controverses souvent
passionnées 61, et qui ont tendu à détourner l’attention de tous les autres
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la méthode d’analyse structurale des phonologues pour dégager les unités minimales distinctives
constitutives du signe gestuel. Il inventorie ainsi les principaux « paramètres de formation » du
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68. J. Lacan, Le séminaire, Livre IX, L’identification, inédit. Cité dans E. Lenoble, « Dys… “Qu’est-ce
que cette famille qui n’est pas fichue de compter jusqu’à dix ?” », dans J. Bergès, M. Bergès-Bounès
et S. Calmettes-Jean, Que nous apprennent les enfants qui n’apprennent pas ? Toulouse, érès, 2003,
p. 37-57.
pour créer un lien de sens entre affect, corps et langage. Mais la mère est
aussi dépositaire d’une « lalangue » dont les sédiments sont retranscrits,
en même temps qu’ils se déposent sur le corps du bébé, dans les termes de
la langue articulée dont elle est porte-parole auprès de lui 75. Quoi qu’il en
soit, l’enfant entendant se saisit de ces différentes offres maternelles pour
forger ses propres énonciations. Mais cette délicate articulation peut l’être
davantage chez le jeune enfant sourd ; le risque est bien là, en effet, que l’in-
terprétation de l’entourage garde force de loi au-delà de la petite enfance.
3. Puis vient le moment du choix complexe de la langue d’éducation
et d’enseignement. Même éloignés de la référence à l’inconscient, nombre
d’auteurs 76 soulignent à cet égard l’asymétrie entre langue et éducation,
et que les « choix » dans l’un et l’autre domaine relèvent tout autant de
la croyance que de la décision rationnelle – ce qui fait, d’ailleurs, qu’ils
peuvent se contrarier l’un l’autre.
Par exemple, lorsque les parents entendants s’orientent vers le bilin-
guisme scolaire, ils vont le plus souvent, de leur côté, transmettre une
langue des signes en cours d’apprentissage. Ces signes appris dans l’après-
coup de l’annonce d’une surdité peuvent-ils parvenir à la richesse d’une
langue « naturelle » ? Certes non, mais, d’un autre côté, ils forment, même,
comme souvent, mêlés de mots, un matériau signifiant que les parents
peuvent donner 77 et avec lequel parents et enfant peuvent apprendre à
jouer ensemble.
Le « choix » oraliste, quant à lui, peut parfois consonner avec une
dénégation de ces questions, voire du handicap auditif lui-même. Éternel
« élève en parole », l’enfant risque parfois de ne progresser qu’au niveau
des énoncés requis par l’autre, la prise en compte de son énonciation se
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79. S. Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle, tr. fr., Paris, Gallimard, 1962, p. 169.
80. Cf. supra, p. 55.
81. D.W. Winnicott, « Distorsion du moi en fonction du vrai et du faux “self” », tr. fr. dans Processus
de maturation chez l’enfant, Paris, Payot, 1970, p. 115-131 ; H. Deutsch, « Divers troubles affectifs
et leurs rapports avec la schizophrénie », tr. fr. dans La psychanalyse des névroses et autres essais,
Paris, Payot, 1970, p. 229 sqq. ; N. Farges, « Faux-self et intégration : l’adolescent sourd en situation
limite », Contacts, 2009, p. 50-71.
82. À l’occasion, fort souvent, d’un changement d’orientation scolaire vers une classe spécialisée,
changement lui-même souvent amené, malheureusement, par une situation installée d’échec ou
de refus scolaire.
83. F. Dolto, « Conférence à l’INJS de Paris », op. cit.
1981, en faveur d’un apport précoce de la LSF. Il n’est peut-être pas indis-
pensable, pour cela, de faire appel à un « désir de signer 84 » qui se transmet-
trait un peu mystérieusement des parents – y compris entendants et tout à
fait ignorants de ces langues – à leur enfant sourd prélingual. « Lalangue »
permet au contraire de penser cette transmission en termes d’inscription
préférentielle des traces visuo-gestuelles, seules dont cet enfant dispose
assez librement pour pouvoir les remanier jusqu’à les reprendre à son
compte : « La jouissance du savoir se confond avec son exercice 85. »
84. Cf. par exemple A. Meynard, Soigner la surdité et faire taire les Sourds – Essai sur la médicalisation du
Sourd et de sa parole, Toulouse, érès, 2010. J’ai discuté cette thèse dans un commentaire récent de
ce livre (F. Pellion, « La parole des sourds à l’heure de l’économie de marché », Essaim, 27, 2011,
p. 129-134). C’est, pour préciser mon intention, qu’un tel désir ne semble qu’exceptionnellement
présent, en tant que tel, chez les parents entendants d’enfants sourds. Il faudrait alors penser
qu’André Meynard condense dans l’expression « désir de signer » le fait du désir pour l’enfant, par
exemple de lui transmettre certaines choses ou d’entrer en relation avec lui – désir le souvent tout
à fait présent, comme chez tous les parents, mais qui peut devenir particulièrement brûlant d’avoir
parfois été gravement malmené par l’annonce de la surdité –, avec le consentement aux signes qui
viendra peut-être lui donner forme langagière, mais le plus souvent, à mon sens, dans un temps
second, parfois fortement éloigné du premier (le temps de l’annonce).
85. J. Lacan, Encore, op. cit., p. 125.
86. « Nos muets disputent, argumentent et content des histoires par signes, […] de sorte qu’il ne leur
manque rien à la perfection de se savoir faire entendre » (M. de Montaigne, Essais, livre II, ch. 12,
dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », 1962, p. 431).
87. D. Diderot, Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient, Lettre sur les sourds et muets à l’usage
de ceux qui entendent et parlent, Paris, Flammarion, 2000. La question que pose Denis Diderot dans
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91. Cf. supra, n. 21. La « jouissance Autre » est en effet toujours susceptible d’être plus au moins
fantasmatiquement versée au compte d’une supposée « jouissance de l’Autre », cette « identifi-
cation » étant pleinement accomplie dans la paranoia (J. Lacan, « Présentation des Mémoires d’un
névropathe », dans Autres écrits, op. cit., particulièrement p. 215).
92. M. Poizat, La voix sourde – la société face à la surdité, Paris, Métaillé, 1996.
93. J. Lacan (1966), « De nos antécédents », dans Écrits, op. cit., p. 65-72.
94. C’est dans cet objectif qu’a été constitué au sein du CRPMS de l’université Paris Diderot (www.
crpms.shc.univ-paris-diderot.fr), à l’été 2011, le groupe de recherche clinique « Singularités senso-
rielles et positions du sujet », et qu’une recherche dans le cadre du projet « Lalangue », émanant
du même CRPMS, va être initiée.