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Émilio Armillès
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Emilio armillès ([email protected]) Cet expéditeur figure dans votre liste des
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contacts.
Envoyé :31 mai 2014 06:34:35
À: Gaëtan Leclerc ([email protected])
Chapitre 1
Mais,
Y'avait l’école pour apprendre à lire, la confiserie, ses bonbons de toutes les couleurs, ce petit bistrot tout de
boiseries sombres, évidemment fantomatique, de quoi se demander si quelque chose ou quelqu'un y venait pour
vrai .Ses nappes, de rouge et de blanc, le petit parc, la grande place, l'opéra, la statue de kellerman …
Pis y'avait nos écharpes de laine ! Le bol de chocolat chaud nos croissances viennoises ,cette odeur sans nom des
vieilles choses…
On tricotait ainsi, petitement, de nos traces de petits pas dans l’hiver, nos rêves de grands espaces…
Les anciens de la 2è DB ont libéré la ville ! Un noël pour eux autres avec. L'auberge place de l'étoile. Autre festin !
Salamalecs ! Algériens ! Marocains ! Sénégalais ! Presque tous gens de LÂ BAS ... Pas mal qui arrivaient en
uniformes boules a mites, médailles pas chocolatées . Salam alikoum et toi que deviens tu ? Mabrouk mabrouk ,
et toi ? La famille , les enfants ? la sonti ? Barak Allah ou fik !
Derboufik ! On s'en foutait de comment on allait ! nous c'qu'on attendait , c'était les cadeaux , jamais assez ! Des
odeurs encore de cannelle ,pis d'la neige explosée d’orange ! Pourvu que le pain d’épice garde la tête de Saint
Nicholas, si bonne à croquer, avec ses joues de sucre glacé , vanillées , légères ! Pas comme les devoirs , que
l'école m'alourdissait le cartable.
Ces tonnes de niaiseries !
La chance , toujours la chance , un autre de Noêl !
On allait visiter grand-mère dans son petit village : Hommert .
La belle vieille maison de pierres, fallait voir ! La cuisine, le fourneau à bois ! T’ouvrais la porte du paradis ! Vieux
loquet, vitrail d’église, sol en pierres, table familiale. Pis le Frantz ! Toujours assis au bout, qui fumait, qui buvait,
qui sacrait, pis son ventre! Champion des buveurs de bière de la région. Quand même ! Honneur du village ! Son
chien de chasse avec, écrasé depuis par un tracteur une nuit comme les autres. La tristesse l'avait emparé.
Enlarmisé, déboussolé, démarié, mais toujours son verre dans le nez, sa rouleuse, sa casquette de chasseur, ses
belles moustaches, bien souvent victimes de mauvais briquets, ses pantalons gris à bretelles, fallait boire pour y
croire!
Surtout pas oublier.
Le saloir à porc là juste face à l'étonnance ! À gauche en entrant dans cette chapelle, y'avait la porte de l’étable,
loù que les vaches dégageaient de la chaleur, des odorances, de bouse en masse en masse ! Pi la porcherie, les
poulaillers ! Tout ça bien en ligne imagine ! Les bécosses? Une cabane en bois, le trou, quelques feuilles de
papier journal, des mouches et des odeurs de ventre…
Fallait voir ! Un musée de la tendresse : Y'avait dans un cadre du salon cette photo du grand-père en uniforme,
casque à pointe, médaillerie, toute la quincaille ! Du haut de ses moustaches, qu'il nous surveillait lui aussi.
Le Frantz avait marié l'Eugénie, la Nini comme on disait. Avec mon papa, ça s'aimait bien les deux vieux renards .
Se contaient des histoires de rire, l’un en berbère, l’autre en allemand.
Là convoyaient les vrais prolos. S'en voulaient pas. La guerre, c'est les autres, la politique et ses généraux ! La
finance ! Das Kapital ! Franzozen pauvres versus Deutche lumpenprolétariat, la chair des uns des autres, pas chère
aux canons , la peau des braves. S'en contaient, les vieux renards, des choses , pas racontables toujours.
La chaussette mortifiée qui me servait de mère, et qui ressemblait au casque à pointe du cadre, disait: «c’est pas
des histoires pour les enfants ! C'est pas le temps des fleurs, on se couche les ratons!»
Elle a jamais aimé la joie d’aimer ou pas connu. Venait faut dire la charogne, d'un état pas de grâce . La grand-
mère déjà, c’était robe et tablier noirs ! Chignon pour aiguilles à tricoter ! Messe à tous les jours et le reste oublié.
Faut quand même reconnaître qu’à l’époque, les veuves ça RESTAIENT veuves. Alors pour le sourire, fallait
inventer… Une vie mon cher Maupassant …
Robuste elle était restée la mémé, bien robuste. Mais quand la cuisse est triste faut croire que le reste l’est encore
plus .
Une chance pour nous les petits cavons, y'avait la jeune jeunesse, les cousines de partout, pi les amis qui sont pas
tous restés ... Le chômage du cœur ça existe aussi.
Fuck !
On devrait pas se perdre, déjà que mourir c’est pas mal chien, vieillir pas mal merdique ! Les premiers derniers
chagrins par-dessus le tas de fumier ! Ca vient vite cette lèpre là, grandir, chagriner, vieillir, crevasser. J'en décroise
encore quelques dindes et dindons frippés , mal congelés ,sursitaires , grabatistes ! TOUS DES VIEUX !
Variqueux pleins de maladies et de regrêttance, d’amertume, de varicelle attardée, pi d’ulcères. de cafards, de
blues et de si j’avais su… Les anciens, pleins de tismes et de rhuma, de traumas, de sida. Les anciens, pleins de
tout ça qu'ils sont, pi d’amnésia ! Faut les entendre: «Ah oui, mais non, je me souviens pas vraiment, t’es sûr que
c’est moi?»
Tu lui montres une photo de VOUS prise à l’école, ça doute encore que c’est bien lui juste à côté de lui ! Même si
t’as été un peu son beau-frère de fumier ! Rendus là, faut juste pas leur en vouloir.
"Je sais… Je sais c'que c’est la prison, les femmes, le jeu… mon mariage avec la Denise, la petite grosse. On
parlera pas d'mour, mais bon, elle était là, moi aussi. Pis les parents… L’armée, le chômage, cette putain de cité
bétonnière, le merdier ! Naitre ici mon vieux c'est mourir ici. Mais TOI vieux salopard, t’as pas changé, t’as
voyagé… On l’savait tous que t’irais loin…"
Loin je sais pas, mais ailleurs sûrement !
Chapitre 2
C’est le fleuve qui me l’a dit:
"L’enfance est un mensonge, une charognerie"
On savait pas trop nous les ti-culs, mais on a vite appris .
La mort, on l’avait dans la petite rue, devant la maison, partout qu’on l’avait la bouchère ! Sur la place publique
et sous MON lit ! Rien à dire, c’est le vieux qui l’avait traîné là, je sais plus l’heure de la nuit, mais il a dit: «C’est pas
grave, c’est un ami…»
Un ami ... C’est vrai, les amis ça meurt aussi, meurt beaucoup, meurt souvent, pi ça revient sans prévenir , s’installe
dans le salon de ta mémoire, et ça parle , parle encore ! De leur temps de vie ! Si ça se taisait les amis, le monde
serait pus supportable . Fak les amis qui meurent pis qui reviennent, tu les accueilles avec reconnaissance et
tendreté.
La tendresse humaine est une valse de Vienne.
Nos vieilles le savaient quand elles nous parlaient à coups de claques sur la gueule ! À coups de balai dans le
plexus ! À coups d’injures et de jugements sans appel! Hyène attitude!
Les enfants du désamour sont nés pour payer les dettes de leurs bourreaux.
Hey ! C’est pas notre faute si vous étiez mal biaisées par vos ouvriers de maris ! Faut comprendre ! Se crevaient à
l’ouvrage ! Vous nourrir familles poudreuses ! Mais on bouffait de la viande à toutes les semaines, on avait du
beurre sur la table, de la confiture, du lait ! On a jamais crevé de faim, du mal d'amourance oui , mais pas de faim
toujours. Le luxe des pauvres c’est bien ça, la tendresse des casseroles . Pour le reste on apprend vite.
L’enfance est un drap qui se déchire avec les dents, les yeux grands ouverts, tu regardes le futur comme un
aveugle.
Tu savais déjà qu’il allait te briser les os l'entité de hyène, tu le savais déjà, caché derrière le rideau noir de ta
misère, tu savais qu’il te ferait jamais la charité d’autre chose que de lui survivre.
Ainsi, l’enfant sombre est il devenu guerrier . Petit Bébert j'avance, dressé comme un doigt d’honneur vers le ciel
de mes combats !
J'avance, fier comme une lettre de l’alphabet, face aux fauteurs de frappe.
Le jugement dernier, c'est moi ! Misérables sans miséricordes !
Les hypos même pas capables d'être briquets !
Mon nom je le sais maintenant veut dire " la dédicace" mais aussi "tu guériras" ! Je suis le fils de la mémoire de
mon père !
Buvez mes ennemis ! Buvez sa juste colère ! Qu’elle vous rende la vue ! Contemplez à l’extérieur de vous le plus
beau, le plus grand, le plus sublime des tableaux ! Contemplez ce que l’homme possède de plus précieux, de plus
grandiose, de plus noble !
Des fois comme ça je délirais .
Contemplez ce que je dessine sur le visage de l’enfer ! Contemplez cette mortelle randonnée de la vie !
Contemplez l’homme qui prie, qui pleure et toujours se relève !
Mon nom est de guérison ! Jamais je serai malade! Jamais sur un grabat d’hôpital à me faire branler par
l’infirmière de service! Jamais vous lirez dans les yeux de mon père, de mon fils ou de moi la peur! Nous sommes
combattants de l’amour, de la joie de vivre dans l’absolue vérité d’être !
Et que cette vérité lave tes cheveux, tes mains, tes yeux, mon frère mon ennemi.
Des fois comme ça môme j'me croyais
Chapitre 3
C’est le fleuve qui me l’a dit:
« Tu devrais marcher d’une longue marche et rendre visite au vieux guerrier qui se repose au loin là bas . »
J’ai marché. Le vieux guerrier vivait en paix .
J’aime les hommes qui marchent, ils avancent et toujours avanceront. La sagesse est au bout de leurs chemins
aussi long soient-il à parcourir.
―Viens mon fils, viens, repose-toi, prend du pain, du lait, ta couverture et laisse-toi bercer par les chants de la
lune. Demain nous parlerons de ce qui a mené tes pas vers moi.
Je vis ainsi depuis le départ de Cœur de Kayak. Je dois aussi songer au sommeil, il fera jour dans si peu de
temps… La nuit toujours est trop courte pour le bon repos, mais j’ai appris à vivre avec elle, comme avec tant de
choses… La nuit, la vraie, celle qui durera toujours, est encore à venir… Je dormirai alors si longtemps que
j’oublierai toutes mes peines. Dors bien mon fils.
-Dors bien vieux guerrier.
L’aube est un privilège, l’automne, un adagio.
La vie je sais pas.
Nous avons bu le lait, partagé le pain, nous avons parlé du ciel et de l’amour. Elle était si belle Cœur de Kayak,
mais elle trouvait le temps long je crois près de mes rêves. Elle voulait encore courir les jours de sa jeunesse et je
ne savais plus vraiment. J’ai rien dis quand elle est repartie, redevenir brume. J’ai simplement regardé le torrent
de sa vie l’emporter vers un autre bonheur… Les oiseaux sont faits pour voler comme les saisons pour s’enfuir…
A bientôt vieux guerrier, je reviendrai.
Chapitre 4
Émilio Armillès
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Émilio Armillès
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Envoyé :31 mai 2014 06:39:34
À: Gaëtan Leclerc ([email protected])
de 1 à 6
Chapitre 1
Maudit voyage!!! Pas beaucoup plus loin j'irai j'ai résisté jusqu’à ce
soir. Déjà pas si mal. J'aurais pu crever des centaines de fois! Pas
normale cette histoire ! Je traine sûrement un organe de plus que les
autres naufragés, faut croire…»
Y'avait des maisons à colombages, des ponts, des églises, pas beaucoup
de bruit, juste quelques cicatrices comme en laisse toutes les guerres.
Cette putain d’histoire d’amour entre eux, je crois, mes parents... Cette
histoire de blessures, peut-être. On se regarde, se plait, se parle
comme on peut, comme on sait. En fait, on se dit pas grand-chose.
On rentre quelque part, une chambre crasseuse, un couloir
sombrumeux, un wagon de train. Mai 49 probablement... La ville
était libre, certains soldats sont restés, quelques filles les attendaient...
La vieille qui buvait, qui fumait, le vieux qui priait, qui bossait. La vie,
papier mâché. Des amis de combats, complices de l'horreur.
L’holocauste, pas si loin. Des yeux qui grisaillaient. Le cœur en
armes pour toujours. La mémoire de la douleur qui traînait, traîne
encore, traînera toujours.
Chienne la vie.
Putain d'Hiroshima!!!
Pis y'avait ce grand Guy qui a fini par s'en casser une de pattes. Le
Héron qu'on l'appelait! En face de nous, les DNA (Dernières
Nouvelles d'Alsace), pis juste à côté, mais alors tout juste, LA
TAVERNE!!! Gueules cassées! Les Rombiasses! Grosses
charcutières! La vie en rose. La vie pas de choses. Les anciens de la
première et d'la deuxième, les vieux flottants dans leurs futals,
toujours trop larges , pas que leurs couilles s'embrouillent ces
messieurs. Pipes aux becs, becs aux bocks, les bières qu'ils sans
filets! Et les sous-bocks pour l'addition, royale toujours. Le pourboire,
pas obligatoire, de la première à la deuxième tournée.
Mais les pauvres, ça donne toujours ! Aux riches… Aux uns, aux
autres, au zoo, au patronat, donne à ceux qui les exploitent, les
emboitent, les débauchent, les salarie pu, les rembauchent à moins
cher de l'heure, ça se donne s'abonne s'abandonne partout, donne
ailleurs, donne aux loups, donne du cœur, donne du sang, de la sueur,
des pleurs et des révoltes! Donne aux éboueurs, aux pompiers, donne à
gauche, la droite on la conchie. Ça donne des enfants de la patrie, ça
cotise, magazine du potin, se télévisionne, se matche de boxe ou de
foot, se raconte dans chaque jour au même endroit, les mêmes
défaites, les mêmes exploits. Ça donne son temps au temps, se
créditise, se porte-valises ! Lourdes ! Pis ça boit ! Pisse à bois ! Donne
à la boucherie, la pharmacie, la vacherie , la chiennerie, au cancer de
la prostate, à la boulangerie aussi, pourquoi pas ?
Mes larmes, un peu, qui reviennent parfois laver les vitres de mon
enfance….
Enfance anesthésiée.
Mais !
Robuste elle était restée la mémé, bien robuste. Mais quand la cuisse
est triste faut croire que le reste l’est encore plus. Une chance pour
nous les petits cavons, y'avait la jeune jeunesse, les cousines de
partout, pis les amis qui sont pas tous restés, dommage. Le chômage
du cœur ça existe aussi. Fuck ! On devrait pas se perdre, déjà que
mourir c’est pas mal chien, vieillir pas mal merdique !Les premiers
derniers chagrins par-dessus le tas de fumier! Ca vient vite cette lèpre
là, grandir, chagriner, vieillir, crevasser. J’en décroise encore
quelques fripés,dindons mal congelés, sursitaires. Les anciens? TOUS
DES VIEUX ! Variqueux, pleins de maladies et de regrêttance,
d’amertume, de varicelle attardée, pis d’ulcères. de cafards, de blues et
de si j’avais su… Les anciens, pleins de tismes et de rhuma, de
traumas, de sida. Les anciens, pleins de tout ça qu'ils sont, pis
d’amnésia aussi, faut les entendre: «Ah oui, mais non, je me souviens
pas vraiment, t’es sûr que c’est moi?»
Chapitre 2
On savait pas trop nous autres, les ti-culs, mais on a vite appris. La
mort, on l’avait dans la petite rue, devant la maison, partout qu’on
l’avait la bouchère, fallait voir!
C’est vrai, les amis ça meurt aussi, meurt beaucoup, meurt souvent,
pis ça revient sans prévenir. Ça s’installe dans le salon de ta mémoire,
pis ça parle et ça parle encore, à t'en briser les marteaux. Mais, si ça
se taisait les amis, le monde serait plus supportable. Alors, les amis
qui meurent pis qui reviennent, tu les accueilles avec reconnaissance
et tendreté.
Les enfants du désamour sont nés pour payer les dettes de leurs
bourreaux.
Hey ! C’est pas notre faute si vous étiez mal biaisées par vos ouvriers
de maris. Faut comprendre, se crevaient à l’ouvrage, fallait vous
nourrir familles nombreuses. Puta de Dios! Mais on bouffait de la
viande à toutes les semaines, on avait du beurre sur la table, de la
confiture, du lait! On a jamais crevé de faim, du mal d'amourance oui
, mais pas de faim toujours. Le luxe des pauvres c’est bien ça, la
tendresse des casseroles. Pour le reste on apprend vite.
L’enfance est un drap qui se déchire avec les dents, les yeux grands
ouverts, et tu regardes le futur comme un aveugle.
Mon nom je le sais maintenant veut dire " la dédicace" mais aussi "tu
guériras" !
Et que cette vérité lave tes cheveux, tes mains, tes yeux, mon frère
mon ennemi.
Chapitre 3
J’ai marché. Le vieux guerrier vivait en paix. J’aime les hommes qui
marchent ! ils avancent et toujours ils avanceront. La sagesse est au
bout de leur chemins aussi long soient-il à parcourir.
Chapitre 4
Ta vie leur décroise les jambes, te cloue en croix sur le front blême de
ton passé, te verbant les prénoms que t’as aimé quand t’aimais celles et
ceux qui les portaient...
Bordelance !
Chapitre 4
Ta vie leur décroise les jambes, te cloue en croix sur le front blême de
ton passé, te verbant les prénoms que t’as aimé quand t’aimais celles et
ceux qui les portaient...
Bordelance !
Chapitre 4/bis
Bordelance !
Vrai !
Mais j’en ai quand même visité dans mes villes , des parcs , des
maisons , des manoirs , des museum of art et des brasseries ! Pleuré
devant un Renoir ! Des jardins magnifiques ! Des appartements ! Des
chambres de peintres suicidés ! Visité même Schönbrunn et le café
Central avec l’impératrice ! Des ruelles et des rues ! Des cimetières
auxquels je parlais !
Chapitre 4 bis
Souvenirs de valses !
Hey les vioques? MOI je savais ! Pas la guerre d’avant mais l’autre,
celle d’APRÈS. Celle des massacres, des viols ! Torturance ! La
guerre de la gégène! Felouses d’un bord, l’autre, les engagés de force
ou non! La guerre des nez coupés , des couilles cousues dans les
gueules ! Putain la guerre !!! Le bled, les gourbis, les djébels aux
paras! JE SAVAIS ! La bataille d’Alger ! Sétif , Guelma , Kherrata !
Les ratonnades ! Charonne ! Ils ont torturé mon père ! Il m’a raconté
plus tard , beaucoup plus loin , des choses qui ont déposé du gris dans
ses yeux … La cellule avec vue sur la veuve ! Les camarades qui
criaient dans les couloirs ! Le bruit des gamelles castagnant les portes
des cellules au passage du condamné … L’horreur inhumaine des
corps coupés en deux ! La peine de mort , nous en avons parlé …
Gracié par de Gaulle , qu’il a été . Gaulliste par fatalitas !
Révolutionnaire par conviction ! Demande moi pas de qui je retiens …
La guerre d’Algérie !
Et regarder.
Pis les autres ! La smala qui défilait, parlait bas, buvait du café,
c’était pas à confesse qu’elle se rendait.
Le grand bizarre non plus, en tenue de barouf, qui m’a offert des
dattes ! Les avait trimballées d’Algérie bien rangées dans ses
babouches, odeur incluse …Il m’a dit : mange mon fils, mange, elles
sont encore fraiches … J’ai toujours été proche de la vie… Toujours !
C’est mon beau grand musée, rien qu’à moi , ces humains là !
Tordus ! Vicelards ! Inventeurs de l’imprimerie et des chambres à
gaz ! Bâtisseurs des temples d’Angkor ! Créateurs de la bombe
atomique ! Traitres à tout , voleurs d’enfance , rats d’égoûts , semeurs
de blé , tueurs en série , clowns , revendicateurs de la terre du
voisin !!! Suivez mon regard …
Tu verrais, sont tous là, toutes, leurs histoires avec. Tu les verrais,
c’est pas toujours bien propre les mains de la grâce humaine .
Les camps ?
Pas connu . Suis arrivé trop tard ! Mais le reste … les a côtés ,les
collatéraux ! Les radotages ! Il sentait bon le sable chaud ! Jamais la
boucherie ? Elles étaient la cuisse légère et l’âme lourde !
Je t’aime pareille .
Même si les droits de l’homme, c’est plus rien que les doigts des uns
dans le fondement des autres… Mais que de grands rêves je te suis
redevable !
Trop de silences dans l’amour, c’est jamais bon signe, ça dit pas
grand-chose, un peu comme du cinéma muet qu’on entendrait .
Disaient pas trop rien les hommes du temps, pas des romantiques, des
tresseurs de paroles, des érudits . Juste des hommes, des forces de
travail , des bras forts de forçats , pas le temps de galantiser , de
bramer la biche , pas le temps de manièrer la haze Le boulot dur,
dures les journées longues longues… Des nuits à blanchir leurs dettes,
ou grimper leurs assureuses de descendance. Pas le temps de
charmer . L’essentiel tout de suite !
Chapitre 5
Petite la pièce commune. Vue sur la ruelle, une table, un lit pour y
mélanger les autres de la couvée. C’est là qu’on le prenait notre bain
quotidien, tout le monde à poil, chacun son tour, debout dans la
grande lessiveuse, à se faire étriller par la vioque. La salle à manger-
dortoir. Le rideau qui séparait le bastringue de l’alcôve aux
mystères. Là qu’ils se collaient nos vieux. Jamais rien entendu, juste
imaginé.
Le rêve ?
L’école ?
Les bougres de nous, pas mieux ! Le certif ! Gagné le mien ,17 juin
63. Direct l’usine ! Chacun son calvaire. Le mien, c’était Roth frères,
la Meinau, tous les matins, pédales musculantes sur mon randonneur
blanc . Fier comme un coursier ! La paye rentrait aux vendredis .
Fallait qu’elle tienne le coup, la familia. Pas facile quand le vioque est
pu là. Cinq francs, je crois me souviendre , qu’elle me laissait la
chiourme. Ça suffisait pour mes P4, le cinoche, pis une bière en
douce... Peut-être une glace pistache avec une fille de la cité ? Le
grand luxe de ce fabuleux « mendiant » … Mutin de gâteau, j’en ai tu
bouffé ! Les civilisés disent: clafoutis. MERDE ! C’EST PAS DU
CLAFOUTIS ! C’EST DU BETELLMAN! Malice de havresac...
Chapitre 6
Sont revenus de loin les africains, l’étendard sanglant flotte encore sur
la cathédrale de Strasbourg. Enfants de la deuxième dernière, fallait
bien naître quelque part. C’est capricieux les ovules pis les
spermophiles ! Le plus weird gagne le grelot ! Toujours le plus becte le
moins, toujours le boss enculte SES prolos, et m’sieur Seguin, sa
chèvre!
Cette voix qui tatoue les tripes… Jamais compris la haine qui la
tenaillait ma vieille. Ses yeux, qui viraient au blanc, pendant qu’elle
vermachtisait mon enfance. Jamais compris d’où ça lui remontait ces
aboiements de louve concentrationnaire. Mon frère disait: «si ça se
trouve, c’est pas not’ mère, juste une brute en rut que l’père a
ramassé, par désespoir, un soir de déprime su’l coin d’la rue». Quelle
hyène marâtre il a chopé le vieux, pauvre lui. Mais si ça se trouve, au
lit, c’était probable une escaladeuse de braguette number one.
Les hommes, par là qu’ils se font trop souvent tenir, par la couette.
Par les claouis, pis sont ben kantan! Se déviandent, se défoutrent,
agonisent, euthanatos! Pas de sommeils. Rêveurs, juste une espèce
d’espace ankylosant, du calme avant l’aube, avant le bagne
journalier. Trimardaient pas mal dur les hommes. Poseurs de rails,
camionneurs, crépisseurs, fondeurs…voisins de la
tuberculose .Trimaient pire que Valjean!.
Chapitre 7
C’est le fleuve qui me l’a dit :
La vieille qui priait ses faux saints ! Pas compris que sa jeunesse était
passée date. Maquillages clownesques plein sa mocherie. Mascarade,
ravalement de façade , rembourrage, masquer l’usure, talonnades,
bouclerie permanente et compagnie. Toujours le paquet de gauloises
d’une patte l’autre le kil de rouge, et les yeux !!! Peloton d’exécution!
Le marchand de livres, qui nous volait un peu, mais c’est chez lui
qu’on farfouillait au possible, nos îles aux trésors. Vieux magazines,
recueils de poésie, cartes en tous genres. Là, mes premiers dossiers
(rêves de tribord), j’ai trouvé de quoi les ouvrir (nourrir). Au collage,
à la découpe, aux ciseaux, et par sujets. FALLAIT QUE JE
SACHE! Les grandes affaires judiciaires, les grands hommes,
leurs crimes, guerres, découvertes, enfances, œuvres, et
pourritures, et j'en passe... Archiviste j’étais devenu, mes chums
disaient à quoi ça va te servir toutes ces affaires là? Sais Savais pas
encore... Pour l'heure c'est était la cité. Les années, pas voulues…
Pis Mon bon rouquin d'ami, Lalam, est mort. Fini les conneries, fini
le petit garage désaffecté, la guitare fausse pour massacrer les
chansons d'Enrico Macias. Parti jeune comme le Daniel, trop vite.
J'ai tout noté, comme Ann Franck. Journal. Perdu celui là. Tout, je
racontais pour la Camélia, fille du prof d’histoire. Saura jamais.
Carnet noir, élastique pour le tenir fermé. Mes Premières moissons de
maux. Devenir écrivain, juste un peu, déjà rédacteur en classe, déjà.
Une disserte contre un devoir de math, je trafiquais. L’instit' un jour
(me l'a) m’a dit tel quel : Monsieur Trouchebine, quand vous rendez
un devoir de maths, c’est un devoir de maths, il ressemble à tous les
autres devoirs de maths, surtout s’il est correctement résolu, PAR
CONTRE, une rédaction ne peut PAS ressembler à une autre
rédaction, SURTOUT par son style, alors de grâce changez de style ou
arrêtez votre petit trafic, SINON je vais me sentir obligé de vous punir
pour autoplagiat. C’est pas ma faute monsieur, je sais pas écrire
autrement. Je voudrais que je saurais pas.
...................... 8 ........
………………………….9
- insomniaque ?
-non . Je t'attendais .
…………………………..10
- J'ai devant moi le résultat de vos tests . Bien joué , le coup de l'idiot
qu'a l'air de rien , surtout pas d'un idiot . Le problème ,voyez vous ,
monsieur Troulebine ...
trop souvent connue la rue plumard , sans grande issue , les nuitées
souvent chez des plus poussièreux , tous les brouillons de l'âme
cousus peau d’zob ... Le Coco m' a dit je connais un type qui vit
seul . On s’est rencontré sous les arcades proches de la cathédrale ,
un troquet , "le montmartre" Plusieurs quelques bières plus loin dans
l'est le Gasthy sentencait :" je veux bien te piauler quelques jours
mais fais pas chier" Jamais je l’ai . Rue des drapiers , la porte en bois
, pas de clef , juste un bon coup de bottes , les escadrins , pas de
loupiotte , décor Jack the ripper , un étage in the black et
THE chambre . Le temps que tes lentilles apprivoisent flute borgne !
Le plume encadré de chandelles , deux fenêtres sur la rue d’en face ,
rien en vue coté bouffe . Misère de culte ! Sur le palier , bois
craquant , la suite . Porte défoncée mon palace , bienvenue
l'homme , voici ton lieu , qu’il annonce le Gasthy . Gourbi . Je
tatillonne , mon briquet d’une patte , mon rouksac des deux
autres . Chandelle au milieu du vide , un sommier , ressorts à
poil ,faut avoir confiance . Mon coat en oreiller , m’allonge , crevassé .
Dormir . Au dessus de ma tête de litre viennent se glisser tout proche ,
des mélodies parcourantes . Brassens ,Cohen , Dylan , Allwright . Des
litres de tendresse nues sur le manche de sa gratte , il jouait pour ses
fantomatiques errances , la longue convalescence du silence , les longs
sanglots des voyages qu'il ne saura jamais , trop peur de l'avion . Du
monde y en avait le tour du lit . Rien que des musico de l'imaginaire .
S’envoyait dans le ring des grands , l'ami Fritz . M'a invité me suis
assis dans l’ombre ; " Fais pas chier personne" il a décrété . J’ai . La
mélancolie a reculons rien qu’y penser ." Pas besoin de bosser pour
cette société de merde ! Je fais la manche , ça paye les clopes et la
bibine , pour la bouffe y a le FEC !" On y allait becqueter . Folklo le
FEC , Foyer des Étudiants Catholiques , drôle de jazz Hippie or not
hippie , les grands les vrais scolarisés , le droit ,tous , aux tickets-
repas , nous autres on se débrouillaient aux casseroles durables . Pas
si bêtes finalement . l'infinie tristesse des hommes Les fils de la
savante nation , leur gueuleton fini , s’ils voulaient du surplus , c’est
au rab qu’ils piochaient . Deux grands chaudrons de nouilles , un jour
l’autre de riz , des nouilles , du pain complémentaire . Là que les nous
autres on ferraillaient chaque jour , musettes à l'épaule ,notre bon
dieu de pitance . Le soir on s’arrangeaient , les copains rendaient
visite , confitures , charcute , canes de légumes . Souvent plein de
bijoutiers fantomatiques , le gourbi . La Colette , si bandante , Astrid ,
Léon plein de gestes , Jon de Turquie , Hamid , Francis la pouillasse ,
Ruth la nonchalante , les copains d’abord , le Coco , normal . On
s'est arrangé le confort , un soir , avec le Gasthy .J’ai trainé un
matelas jusqu’à pas loin du sien . Chambre d'asile déjà . Moins de
solitude plus de musique et faut le dire pas mal plus de
jeunettes ... Me souviens les odeurs de tout , la poussière , les tanches
de jambon dans une petite boite en fer , un régal pour les mouches ,
ce soir je fourgue , enchères aux drapiers , je dépense , dilapide ,
liquide , solde , brade , pas d'épargne ,je disperse , ventile et sème au
tout revenant . Les drapiers , du Kerouac sans Greyhound , mais un
luxe : une table tournante , deux LP , Léonard Cohen et Chopin .
Grosse vie sale . Graeme Allwright à la guitare . L’autre Graeme
aussi . Proprio de la taule , Écossais bordélique . Restait au 3ème dans
son antre . Prof je sais plus de quoi . Vivait avec sa chienne . Sharon .
Labrador noire qui partageait ave lui le goût du scotch . Quelques
écuelles semaine . Époque épique et colegram . Au deuxième ,
LA baignoire . Au charbon ! Remplir ses entrailles la vieille bourrique
. Pas si dans la mouise quand on regarde bien , les tendeurs . Pas de
pleurance , ni caleçonnade , rien que du solide un peu fragile . Pour le
voyage on allait sur les quais , sous les saules pleureurs , tout proche
le petit pont , là que les nazis avaient siégé leur kommandantur , dans
les années vert de gris . Les guitareux , les fumeux , les pouilleux , les
garces , les espéranto , les impératrices et les rois de la mangave , les
reines de la Saint-Claude , les balayeurs de la tendresse , toutes et
tous , on y passaient le reste de notre vie , en attendant la suivante .
Cette suivante je me la suis sculptée dans l’os .La manche , pas trop
mon truc , la job je préférence . Commencé chez Kronenbourg , usine
à bitures . Six heure du mat’ fallait que j’y turbine . On avait pas de
cadran ,c’est donc le Gasthy qui me secouait le pucier .Comble du
luxe crapuleux , pour qu’il soit un tantinet tiédasse , on déposait au
soir ma tasse de thé sur l’antique chauffage électrique . Un gobelet .
Dans ma vieille musette , le rabiot de la veille , celui du FEC .
Traverser la ville à pinces ,ensuqué pire que possible , arriver jamais
de retard , bottes de caoutchouc vite ,vite ! Laver à la house les cuves ,
le béton , les palettes , boire , gratos bien sûr , le divin jus
d’houblon ,bosser , bosser , travail à la chaine , défoncés ronds comme
des manches de pioches mais tenir ! Une semaine encore , la première
paye , le premier paquet de tabac , des œufs , du poulet , kartofelsalat .
Pi j’ai trouvé mieux , plus proche de la piaule , mieux payé , quasi
nourrit : plongeur dans un grand resto centre ville . Grosse vie sale .
Tous les soirs j'en ramenais des sacs de beaux restes . Fou comme les
gens friqués payent cher , pour si peu bouffer . De coté j'en mettais ,
de leurs " j'ai pu faim" . Charcutailles , patates en tous genres , côtes
de porc , saucisses , lard sur choucroute , j’en passe pisse et trépasse !
On se régalait , Gasthy ma gueule et moi , pas besoin de frigo , juste
des sacs en papier noués aux escarpolettes , pas laisser grouiller la
barbaque le fromage itou . L’urgence du calebar et de la tortore c’est
kif-kif . No pasaran , on lui disait , à la mère misère . Les cierges
volés ,plein nos musettes , à la cathédrale ,on foutait des boutons
métal dans le st-tronc , pour que fiat lux . La chance avec nous quand
même un chouïa . Le bon Yeu nous aimait pas assez pour nous faire
encore plus mal que ça , nos vies . Si on l’avait tous pris EN MÊME
TEMPS , ce putain d’ascenseur pour les chauffe-eaux , le souk ,
imagine le , monstre ! Bordel fin dix-neuvième , claque à la mode
hussarde , off et sous off , maison close ouverte , vue sur
canapés ,sofas Récamiers , la plage à portée de bourses , la Goulue se
déparait , la suivante s'embijoutait , l'autre , c'est beau
jeu ,qui disparait avec un artiste peintre ,connu dans son quartier , la
levrette qui se relinge et Nana déjà qui se préparait à entrer dans
l'histoire ...Vinaigrée , viandée fumée , notre jeunesse , alcoolisée ,
désossée , niquée de première , totale fourrable et fourrée . Juste mai
68 , plus tard un peu , les pavés sous la plage , pour dire j’y
étais chacun sa façon . Romantique aujourd’hui pour les de ma
génération foutre illusoire pour nos enfants , n’importe quoi pour les
suivants ,baby boomers nous voilà , communards à la retraite ,
grabataires pour beaucoup , pavillons banlieusards , chanteurs
engagés repentis . Madame Rédemption faut dire , a la cuisse légère
comme un cerveau de flic et le bras long , tu dirais celui d’un financier
de là bas . Libres enfants de Sumer Hill , enfarinés par leur drogués
d'engendreurs , bobos , nanars de mes deux guignols , j'
affirme confirme en prime l’imprime . Faites chier ! C’est un drôle
d’aprème , sur les quais , la fille s’est répandue , cherchait qui veut
m’accompagner quelques jours à Paris ? Le Bébert pas deux , pas une
, a dit moi je . Bingo ! Pouces levés , rouksaks , flotte ,casse-croutes .
Direction Montreuil avec la Marie-Annick . Trois jours qui ont duré
proche 20 piges pas loin . Paris ! Je reconnais mais depuis toujours ,
ma galère , c’est à Strass qu’elle a plombé son ancre .
11
………………….12
Manuscrits de la déchirance
La nôtre s’en est allé quartier haut les mains Le nom que les flics et
MÊME les habitants lui donnaient C’est dire l’avenir !!! Leurs noms
de famille à tous m’en souviens encore Ceux du bloc 18 Leurs visages
du temps pareil La mémoire drôle de drame Formol des sentiments
Marseille pas mieux Les Joliettes pour commencer Cage grillagée Seul
On m’attendait C’est moi qui suis allé dans l’autre gueule de l’autre
loup Fallait J’ai joué le fou L’oscar j’ai mérité Le GMR7 ! Aux arrêts
le premier jour ! De l’autre bord j’avais dis c’est moi le déserteur le
repenti celui qui regrette M’ont filé paperasse et toutim Débarquement
au pied de la bonne mère Notre Dame de la Garde me voici !!!
Tarascon me voilà !!! Voulaient tous que je sois bon soldat Servant de
la république tricolore J’en ai tu passé des tests ! J’ai fais de mon best
pour dérailler mais sont malins c’est leur métier les singes École ses
sous-off de Toulon mon destin Merde ! Le gradé en face de ma
pomme a voulu savoir le pourquoi de mon refus de servir Votre
gradance je réponds c’est juste que j’ai pas en vue de faire honneur à
cette armée qui a laissé les arbis les foutre dehors !!! C’est tout !
L’uniformisé s’est relevé le front Je comprends votre point de vie et je
le partage Vous me devrez une fière chandelle Me suis retrouvé RD2
Quelques jours en asile de scalpés Jouons à la crapette sautons les
murs dansons à Cassis buvons tirons fourrageons La gare St-Charles
au départ Une cartouche de goldos quelques francs ma ville en ligne
de mire
Ces boui-bouis mon cœur les hante encore Le petit bar de la rue
Lenoir chez madame Paulo Destroy il y a pas si long quel gâchis Le
plus petit de Paris qu’elle disait la mère Paulo Cinquante et quelques
années qu’elle tenait ça debout Jusqu’à des trois heures du mat’ On y
tenait six ou sept gros max Les oiseaux de la nuit toujours J’en ai
gardé quelques ombres de photos Sépia je crois Fallait voir Comptoir
en zinc encore Le vieux vieux matou y trônait fier et lourd Assise
derrière la madame Paulo qui courait plus vraiment vite vite nous
servait calmement Carte postale étrange poésie Manquaient juste
quelques bidasses de la deuxième Éclairage flouté Petit havre paisible
qui sentait bon je ne sais quoi La cage à oiseau dressée là sur un
tabouret c’est possible ou l’encaustique On y attendait la visite du
commissaire Maigret les soirs de pluie Avec le Pat l’épave on
s’échouait là fin de veillée quelques fois D’autres âmes errantes aussi
Le Bibi le Danois le Charlie Des marins de passage des filles en attente
de tendresse Annabelle qui embrassait comme j’aime L’ancre du
souvenir est si lourde mon Bébert tu devrais plus essayer de la
remonter c’est pas bon pour ce que tu as Pis ça fait vieillir Hey
Ducon ! Mes souvenirs j’en fais ce que je veux ! Sont mes seules
économies J’les dépense comme je veux et comme je veux aussi je les
raconte ! Claro ?
La trimbale……15
Des rues comme s’il en pleurait Des adresses des prénoms des odeurs
Le 27 rue du Neuhof Escaliers cirés Deux pièces cuisine vue sur la
nappe en plastique et le prélart La Ninette Les années gamelles
mansardées La voisine de palier Muriel ses cuisses douces douces et
son gros kong qui lui en foutait des raclées Quelques belles tripotées la
gourmande et moi Petites vite De l’entre-deux portes du furtif de
fugitif Pas d’amour Juste prendre en marche le train qui passe En rut
la bouquetière En rut le bouc Et les trois- huit en supplément Du coté
d’Obernai L’usine Kronenbourg mais pour Heineken Trois chiffres Le
car nous ramassait juste devant la maison nous ramenait au même
endroit Pas qu’on nous voient les pieds ronds Pas rare faut l’admettre
qu’on revenait bien beurrés les têteurs De la bibine jusqu’au trognon
les deux étages parfois sontaient haut La Ninette au garde-à-vous La
trique la tringle et la dormance Toujours aimé ça les trois-huit La
Muriel son batteur mécanique on l’a tellement biaisé qu’il devait
souvent marcher en compas D’autres idem La Ninette laissait aller
Tendresse communarde on se voyait Pas plus loin Cuistance couchage
élevage Elle mère au foyer Pondeuse couveuse éleveuse Moi
syndicaliste Membre du parti communiste Réunions de cellule
Réunions syndicales Manifs Contestation Révolution Cotisations
Comme de l’autre bord Toujours été de gauche Coté Zola Jaurès
Hugo Toujours Je les aimais bien ma salopette ma gamelle et ma carte
de pointage Nos dimanches en famille chez mon oncle ou madame
Amrani Je les aimais ces heures tendres sur la barque tranquille de la
vie On s’en allait calmement sans trop de vagues Sur les rives autours
de nous quelques parasols Renoir Manet Monet Les petits paniers en
osier le saucisson le poulet froid mayonnaise quelques litrons au frais
dans la rivière au bout d’une ficelle Une cane à pêche pas d’hameçon
au bout du fil Juste pour le plaisir Les femmes assises dans la lumière
les hommes jouant aux cartes le ciel capricieux Babas cools un peu
rangés Nostalgiques un brin du mois de mai Sous les pavés finalement
la plage elle y était pas Des fois les soirs de gueulante le Guèck et moi
on se penchait encore comme aux drapiers par les fenêtres de nos
révoltes On criait aux vieilles pouffiasses littéromannes du grand Léo
des injures vésuviennes ! On leur enfoutrait le poitrail ces vaches
ferroviaires ! Boites à KKK ! Lisseuses de membres ! Gerbeuses
d’arsenic ! Au bout du décompte la vie de manard a pris les rennes du
château Case départ encore Flash back La vie est une répétition de la
mort et mourir une espèce de romantisme à la con T’as 16 ans la fille
14 Une pelle maladroite et c’est parti Poète maudit te voilà Chandelles
dans ta misérable piaule tu deviens Musset deviens Rimbaud parfois
Lamartine au bord de son crisse de lac Une frôlure d’aile te voilà pour
le restant de ta souffrance Banlieue de son regard Le soir tard on se
les racontait nos femmes improbables chez le Turc chez Driss ou ben
assis devant la maison chez nous sur le rebord du trottoir On fumait
des rouleuses Des surfines disait Arnomédi Mégots recyclés kils de
rouge planqués nos muses on se les contait Quelques fois ça se passait
chez Mousse qui a fini par marier Nadia la sœur de Driss La poésie
mon frère est un éclat de rire Les sanglots pas loin vrai mais on le
savait pas encore Pas un seul j’ai revu de cette équipe flamboyante
C’est long pas à peu près quarante calendriers mais j’en ai gardé les
odeurs de sable de clarté les voyages en autobus Gardé les impatiences
l’ombre des cabanons les baisers volés Gardé les brumes les chansons
d’Elvis et le spleen interminable d’avoir été jeune Rien ne s’efface de
moi Bougie caroubier rue du Transvaal Rien ne s’en va ne s’enfuit Je
suis carnet de voyages Marée de noms et prénoms Te replace les
hydrocéphales dans leur bocaux Formol à volonté ! Seraient chacun
son contenant rangés sur une étagère dans mon bureau Me reluquant
écrire leurs exploits de braguette Leurs aventures du bout de la rue
Leurs fin de vie bien gagnée Retours au bercail rue de la pompe Leur
montrerait ma grosse plume bien trempée mes ratures mes tâches
d’encre sur mes petites mains Bien qu’ils comprennent un peu la
tragédie respiratoire de celui qui témoigne Me disaient à l’époque ça
sert à rien tes conneries Me demandent aujourd’hui de pas les gommer
Rappelle toi Bébert c’était quand même le bon temps Bizarre comme
c’est toujours le bon vieux temps quand les cloportes l’évoquent ce
temps de crevance Trimer des années pour en arriver là C’était quand
même le bon vieux temps Pauvres zooms On volait pour bouffer
C’était le bon temps Bouffait mal pour mieux boire C’était le bon
temps Dormait à la sauvette se lavait sous la pluie tirait des mollusques
C’était le bon temps Pisse au tiers aussi !On était pauvres mais
heureux dit une chanson Faut croire au bonheur des rétroviseurs Sont
là dans leurs bocaux Les tireuses de tartes Les héroines de nos
vestibules toutes Fort molles Disent rien comme avant Les rapaces
triés Les mancheux du manche Les guignols du vieux lion Deman-
dent plus rien Juste hagards du nord ou de l’est Rangés numérotés
classifiés Naturels Sans haine et sans téloche Répertoriés conserves
Un mur de tendresse autour d’une toile d’Ann Smart La tendresse faut
reconnaitre chevillée full in the tripes l’avait Toujours en manque de
Toujours en surplus de L’estomac sur la main l’autre à la tripote Ville
blanche ville écluses ville portuaires sont tous pas mal pareils Avec le
temps viennent les bleus Rue de la chaine déjà No futur Les femmes
l’arnaque l’alcool Pas besoin de regarder ailleurs C’était baisance Des
jours à rester sous les couvertes Une ou deux beautés pour me clarifier
les klaouettes Les chums autour de la couche Le grilon le Chaize le
Bonardi le Guèck bien sûr ! Les courtisanes attendant l’heure des
tranchées Pas d’heurts pour les graves Le vieux Piavo s’occupait de
l’intendance un peu Nous déblatérait ses taulardes aventures En
rajoutait sûr mais bon conteur Vies sans vie nous étions Tétanisés
dans le bien-être social TOUT DANS LA COMBINE Les années
magouille
…………………..16
Des rues comme s’il en pleurait Fouillis de toutes les errances Du
grand vent plein les poches Normal que j’aie bossé déménageur La
Ninette et moi tournés vinaigre M’a trainé chez un de ses amis en
banlieue À La Queue-en-Brie Voir si l’air de là bas nous ferait du bien
L’époque Imago Béranger mama Béa La que j’ai rencontré
Dominique si blonde au regard si bleu Pas la première fois que je la
spottais Pas résistés long long nous deux Sacrée boule de feu le soleil
au ventre on a finit couple accouplé copulant Suis retourné du coté de
l’ usine Champigny-sur-Marne Journées tranquilles de prolo
tranquille Soirées souvent en famille chez les parents de la ravageuse
Nuits cannibales chaudes et voraces L’envie quand même de crever
Trop d’alcool et cette vision de vieux baiseurs désarticulés La vioque
en pantoufles qui en redemande encore du chibre et lui pas mieux qui
se dit je ne serai jamais rien de bien Surtout pas écrivain Tout ça pour
finir au bagne une fois de plus Marre de voir des blocs bétonniers des
fenêtres closes des boites à malle sans nouvelles Failli m’y flinguer
Valait mieux reprendre la route Kerouac un jour Bébert toujours
Voiture volée clavicule omoplate et compagnie en miettes Bienvenue la
baraka ! Jamais pensé revenir de certains voyages Résilience des
gourbis D’un enfer l’autre Résistant Survivant du camp des sans
caresses Dans une gare Un train passera demain que je guette La
cafétéria Mars en bordure du froid Cette fille aux longs cheveux
sombres Mes entrailles qui se déchirent Solitude nocturne des
voyageurs en attente on ne sait de quelle destination Destin de merde !
Elle s’est levée Je la regardais fuir mon exil Faut pas mon homme faut
pas qu’elle s’en aille Tu vas crever ! Maintenant ! Tas de cendres au
bord des rails de l’inutile tu vas finir ! Tudieu de cibolle !!! Mon
rouksak ! Mes petites jambes de campeur sans reproche ! Let’s go le
crapahuteur !!! Une chance une seule ! Trois biques sont arrivés !
Charrieurs de fumier ! L’ont prise pour cible ! Chibres à la gueule !
Sur un pont ! Bande de rats ! Leur ai sacré ma botte secrète ! En
arbi !!! Hey les bougnes !!! C’est ma femme !!! Y est où vot’ maudit
problème ? Z’ont dit skuze on savait pas dizouli ! Crissé leur camp
moins de zouge plus tard !! Merci qu’elle a dit la sublime … Mon nom
est Bébert fais moi confiance …Devait regagner demain Nantes École
internationale de langues Une Américaine toi ! Je te fais confiance
elle a répondu Le Guèck avait squatté mon appart rue de la chaine
Bivouaquait avec une bande puante de cloportes Dans l’ombre
Chandellisé Merci pour le bordel mais là j’ai besoin de dormir Fous
tes spermophiles hors de ma vie ! Un lit mon frère et vite ! La fille
voulait que je la protège du mal …On s’est couché collé serré …M’a
demandé qui est tu d’où viens tu ? Je sors du bagne je suis pas
fréquentable mais là faut que tu te reposes Demain tu reprendras le
train moi aussi … Destination destin Le Guèck et ses arpèges
caressaient la nuit …Nous… Drôle de jeux … Voulait que je devine
son prénom J’ai passé tout Hoolywood en revue ! Rien… Dormis nous
avons …Petites cuillers mais audacieux j’ai glissé une patte sous son
chandail de laine …Matin calme de mars 1976 on a trimé la ville..
Quelques premiers baisers sur la grand rue…Je te présente ma ville !
Raconte moi la tienne…On a croisé le berbère il a proposé de nous
héberger pour la nuit Je voulais pas qu’elle s’en aille elle voulait que
je continue de lui raconter ma pauvre vie On est restés ... Ballades elle
est moi dans mon enfance.La petite France Le pont St-Thomas Notre
ami Jon le turc bosse au resto juste au bord de l’eau Fenêtres avec vue
sur L’Ill Vite vite une flammekuche !!! Mars
………………16
Des rues comme s’il en pleuvait Des histoires avec Et le Piavo donc Si
t’es né dans mon genre pied noir déjà au départ c’est fatal Dans mon
époque Mostaganem ou banlieue de Paris kif-kif On vivait entre nous
les indigènes Les biques ici les fils de putes là bas Moitié clodos contre
moitié fricassés La scoumoune mon ami cette salope qui te lâchera
plus La guerre les chleuhs les bougnes Je m’ai engrangé dans la
marine Homme sur le pont Le cagnard qui te colle aux poils Corvée de
chiottes et de douches J’en ai vu des bites et des culs Les matafs qui
voulaient se faire sucer contre un paquet de pipes J’étais pas riche
alors j’ai stocké pour m’en taper à ma tour des amateurs Et ce qui
devait advenir adviendra j’ai pris goût à la cause De voleur à la
sauvette je suis devenu maquereau Le pain de fesses mon ami ça
rapporte gros J’aurais pu finir en bourse mais la scoumoune m’a pas
lâché la grappe c’est au violon que j’ai atterris Chef d’orchestre et
cuistot en plus Je gâtais les minets Rencards aux douches
17
Leur ombre , les hommes que ça gène , pas vraiment le reste . S'en
foutent royalement , impérialement ! S'en contre pètent le ventru le
dodu , le poilu ! S'en torchent le velours ! Savent pas la vie autour
d'eux ! Juste LEURS cochonneries qu'ils savent .Pis l'adresse de la
tavarne , des danseuses , du motel .. Savent tout ce qui les concernent ,
les autres on s'en crisse le dessous des burettes . S'occuper de la
voisine ,possible ,mais de la douleur humaine ou de l'avenir : makache
! L'avenir , comprends tu, c'est comme pas possible . Pourtant . C'est
plus tard , beaucoup ,beaucoup plus tard qu'il m'est arrivé en pleine
face ,le joueur de mauvaise farce . Myreille son nom ... coeur de kayak
... je sais plus décrire la beauté ...le fleuve qui avance ... le soir qui
s'emperle , quelques paroles , un sourire immense ... je me souviens de
tout . Cet endroit rien que pour nous deux ... l'avenir en vue ... j'ai
osé : ça fait si longtemps que je t'aime ... elle a répondu mais pourquoi
tu m'as jamais rien dis ? J'avais si peur de te blesser ... On s'est
embrassé pour de vrai ... la nuit s'est jetée du haut de nous ... du haut
de nous vous me manquez ...vos seins de cuivre et votre peau
d'argile ... vos fesses de lionne affolée ... au plus tard de ma vie c'est
toujours toi que j'aimerai ,c'est toujours toi que j'aimerai ... y a rien à
taire je suis à toi ... je suis à toi ... comme à la bouche est la
chanson .Faut bien l'anticiper ce putain d'avenir ... le droit de rêver
existe encore, tu te reconnaitra quand je parlerai d'hier . C'est dans ce
temps là que je dis les choses en mieux . Je suis un nostalgique faut
croire ...Une bête qui saigne et j'ai le sang facile .Pas comme EUX , les
sans dessins , les clandestins de leurs sales existences , les glands
mesquins ! Surtout pas ! Je veux pas ressembler aux ceusses qui
ressemblent à rien .Juste je veux , cette nuit , la revoir . S'en vont si
trop vite , les belles années ...C'est comme tout ,sauf la misère ...
Tout .Comme un éclair d'orage ... L'absence est remarquable .Quand ,
Myreille tu es repartie , je savais . Ces nuits sans parfums ,le partage
de plus rien , les oiseaux de passage qui ne passeront plus ... je
savais ...les ruines de ma chienne de vie ... Cette visite de toi dans mon
petit monde ... merci ...Pis la terre s'est mise à trembler ... normal ...
presque pas croyable comme on revient de tout ... juste comme ça ...
normalement ... cicatrisés ...Vivre il fallait pourtant ...Même à la fin du
livre ! Seul .Comme on se meurt . La presse qui te diras en quelques
lignes . On l'a retrouvé souriant , face à l'éternité ,seul , écroulé devant
son encrier , sa plume , son chat , seul en train de l'écrire son putain
de roman ... mort bandé face contre l'écriture ...presque encore debout
! Face au grand fleuve paisible et lent ... pensait il à LA sirène le
traversant ? Mort il est ,se pissant par dessus ... maudit alcool ! Parties
toutes ses femmes ... Solitaire plus que la solitude à qui pensait il en sa
noire mélancolie ? Tant de mémoire ! À la première ? La dernière ? À
son fils bien sûr ... Mon petit d'homme , bien vrai que je suis pas fin de
te laisser grandir solo dans cet univers de merde , sûr je suis pas le
héros que tu voulais que je sois , sûr tout ça mais nous avons parlé ,tu
savais mon infinie fatigue ,mon combat contre la bêtise humaine ... tu
savais ma resistance , la maladie , ta mère , les vautours ,les rapaces ,
l'âge , les anges , la vérité des planètes , l'orgasme d'avoir vécu! Tout
tu savais ! Fils !
Émilio Armillès
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Émilio Armillès
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Envoyé :31 mai 2014 06:40:03
À: Gaëtan Leclerc ([email protected])
chapitre 8
Ainsi, Bébert , que petit Roger , rencontrer celles et ceux qui voulaient qui écrivaient, savaient ,
relisaient .traduisaient , poétisaient , romancaient . Reconnu camarade ! Chaque jour chaque
soir on se racontait nos bouquineries . se conseillait , s’expliquait , rebellait pour ou contre .
Comme ça , le monde on l’a découvert .
Le polar prenait l’bord un peu , mais que veux tu ? Sont arrivés Lénine , Marx , Camus , Sartre ,
Aragon . Sont arrivés les poètes , les communistes et ce type , qui a tout fucké ,renversé dans
nos tronches de liseurs , tables et chaises , auquel on doit quelques unes de nos épiques
chamaille : Louis Ferdinand Céline ! Fatal , on s’est retrouvé tous de gauche , de révolte et de
guingois !Littéraires de tous pays ! Les muses plein le citron . La tristesse éternelle qui dure le
temps d’un regard , d’une ballade ,le temps d’une autre promesse frôleuse . Essenine ,
Pouchkine, Tchekov . Suicidés trois fois par jour , ou quatre , ça dépendait . Variation du cours
de l’hormone . Les filles devenaient femmes . Savaient leurs beautés , nos appétits , nos
regards à bonne place , femelles de partout . Nous , lombrics lubriques , on voulait juste les
aimer , dire je t’aime , pleurer pour écrire mieux . Voulaient ce qu’elles nous refusaient .Au
cinoche , rarement , une furtive furtivité nous grafignait l’âme . Mordelle de perte ! On les
savaient attentives , curieuses , craintives , mais toujours par quatre ou six . Bienveilleuses de
l'autre l'une .Les salles obscures on y allait troupeau , ça rassurait son monde , mais pour
l’intime on ceinturait . Nos tortureuses , on les ramenaient par le bus , poignées de mains ,
jamais de bisous . Pas encore ! Mais dans les cages d'escaliers les caves obscures un peu , s'en
passaient ! Fatiha quelle s'appelait , la "mienne"... Rendez-vous trafiqués par le hasard ,
...devant un bloc de la cité , la papèterie ,l'arrêt d'autobus, comment va ? Finissait toujours en
tripotage , nos affaires . Que d'humidités et bandaisons perdues ! Dérivage des continents !
Quelques fois , tout est possible :une bonne main généreuse . Le summum ? Un coups de
pinceau !!!. Les hommes , on finissaient délabrés du cœur .la conquête en berne , chacun pour
soi , rien à faire , juste écrire . Encore écrire . Chopin ! chandelles nocturnes . Que je te me
lamente , écorche , saigne , alarmise de partout ! Que je te me brise , morcelle , ampute ,
crevasse , désosse ! Que je te me vide , abandonne , liquéfie , purule ! Tout ça pour une filante
que je SAIS filante , vraie , fuyante à branle pourpoint .
Pouvoir enfin brasser les p’tites voisines . Pas trop fort , mais suffisant . Peintres du dimanche .
Emmancheur d’entre cuisses ! Lance poupons ! Bienheureux , le simple s’exprime . La viande
c’est fait pour la viande . Comme sur la plage quelques fois . Y avait là des carcasses en béton .
genre bunker , On s’y rendait visite les filles qui voulaient pi nous . Ça sentait le clochard
pisseux , on s’en frottait l’urgence , on s’en déliait les langues , les doigts, les jupes , les jeans .
Débraguette , mon homme , débraguette et déslipe .
Urgente voracerie vorace .
Branlettes ! Sauvage s, éblouissantes , apaisante s, maritimes ! On vous oubliera jamais , les
filles du nord de mer . Naufrageurs volontaires . Faire vite ! Jeune fille , tes parents vont trouver
ça long , tout ce temps pour aller-retour à la boulangerie . Faire vite ! Le camarade guetteur
vient de siffler , du monde s’approche du déversoir à tendresse , Yamina ma petite syrienne ,on
se reprend demain .
La poésie du soir devenait plus violente , plus rock'n roll , plus baudelairienne . Les rêves plus
vibreurs. La poésie mon frère , la poésie à fouilles rabattues . Cinquante piges plus loin dur dur
de raconter ces temps de tordus . Notre folle envie de folies . NOTRE guerre du Vietnam en
toile de fond , Dak To , colline 451 , si je me souviens bien du mal .Tous d'accord . Le toubib , le
turc , l’Arnomédi , le jazzman , le Driss , le philosophe , Tous les Gilles Boulet de l’époque . Le
monde , à Guevara qu’il soit ! A l’oncle Ho , le monde au communards ! On en parlait voix
murmurantes , chez l’autre l'un , c'est nous les enfants de 68 ! Le ghetto de Varsovie ... nos
soeurs , nos frères juifs , gays , lesbiennes , communistes , noirs , handicapés !!! Tout ça qu'on
disaient , parlait , jeunes loups ! Clandestine elle a fini , l'équipe . Noms de code chacun .
Missions . Se renseigner , recruter , se réunir la nuit , tracter , dangers à courir , les guns de
ceux d'en face ? Des vrais ! On les passait , nos messages , sous les portes , plein les boites à
malle , changer de quartier , plusieurs fois par semaine . Moindre risque .
Riait pas bézef l'autre bord : Prisons , tortures ,disparitions . Merci mon colonel pour les
camarades jamais revenus .
Croyants nous étions : d'oncle Ho ! Mao ! Tito ! Castro , Khroutchov ! Pueblo ! JFLN en surface
, poseurs de tombes la nuit recruteurs le jour ! On a voté la naissance d’un centre culturel au
cœur de la cité. Fallait . Voisinage embarquant , m’ont élu tête de pont .
Suis allé voir les Russekoffs : nous faut un ciné-club , des films , un projo , la totale ! Z’ont dit
yes , oui , da . On fourni la marchandise , toi le discours ,Спасибо друзья живут вечной
России On les eu notre mutin de ciné-club , notre biblio , nos leçons de Russe , notre
socialisme de banlieue . Nos films , toujours de gauche . Du Soviet , du rital , du franchouillard ,
la qualité morale en plus ! Un peu de latino , d’Espingos , de chinetoque . La petite salle , bancs
de bois , le voisinage y passait quelques fois , les camarades sans faute . On débattait fort après
les projections ,comme dans "nous nous sommes tant aimé"... Tard souvent . passionnés
toujours , ça finissait eu cercle , gauche , droite , patrons , prolos , bourgeois , racistes , KKK . Le
grand luxe ? Trouver en douce un tonneau de rouge . Dommage les filles dormaient dans leurs
protectorats familiaux . Plus rien à faire une fois partis , les chamailleurs . , Je gardais la baraque
je sortais l'alcool fort planqué pour ma gueule , du papier ma plume et je rejoignais ma belle
maitresse , l’écriture . On s’aimait bien nous deux , sans contrainte , sans attente , juste nous
dans le secret terrain vague des nuits blanches comme la ville . J’en crampais des mains
cernais des veilleuses , ankylosais de partout .L'encre le papier la mémoire .Que je raconte ,
parle ,exprime , gueule , rage , offense , Adolescence chiennasse . La nuit douce la vie cruelle .
Couché de soleil dans le regard d’un aveugle Comment s’endormir mordeur du mal ?, Une
chance, le musulman voisin picolait pire . Je calcinais la porte de son gourbi à pas d’heures !
Kisstivo ? Comme hier mon ami , comme hier : chrab . Souvent flambant nu qu’il délourdait le
pékin . Je buvais pour écrire lousse , pour démonétiser ma solitaire solitude , me déchacaliser
jusqu’au couché de sommeil total . Buvais comme une huitre . Une chambre noire on avait aussi
installée pour les amateurs photographes . Le jazzman y passait quand il s’évadait , pi Charlie
Parker pis Miles , Coltrane , Monck . Je sais plus ce qu’on fumait dans cette cachette sombre
tamisée rouge . On voulait juste être tristes … Souvent des fois , me dis : se revoir ... juste se
raconter comment on est tous morts à la même date . La révolte est pas seulement dans la
culotte ! Se revoir , thé à la menthe , kawa moitié-moitié ,lait fraise . Au café du coin , même le
serveur aimait la poésie. Pour le deuil se refleurir , se poignarder la rêvance , phraséologues de
la vertu , si peu vertueux .Blablateurs , marchands de tapis , résistants sans engagements . . Se
retracer, noircis par l’humaine calamité calamiteuse . Saxophonistes de l’ennui . Sans orchestre
ni partitions , plus rien finalement qu’une jeunesse à déplorer . Se retourner sur le parcours
monotone et long de ces vieux voyageurs arrivés en retard , comme à presque chaque fois .
Les trains c'est pas fait pour attendre les hommes ni les vaches . À l'heure faut embarquer !Le
chef de gare commande , régit , rugit , mugit , mais pas le droit de quitter son sifflette , sa
sémaphore virilité . Moins encore les bagages oubliés .Lumpenprolétaria .,. Ce fameux soir
donc , redire les désarrois de l'élève Törless , Raskolnikov , Joseph K. , Johann Moritz ,
Roubachof . Les chantiers qui grugeaient les terrains vagues , confesser nos erreurs , se
remarquer les cheveux blancs , nos fausses dents , notre foi si plus commune . Branques
branleurs branleux , ébranlés par leurs trimbales rimbaldiennes , leurs cauchemars céliniens ,
l'humanité de Nazim Hikmet Éluard ,Neruda ... Pauvres oiseaux louches dans un café , proche
d'un arrêt d'autobus , toujours prêts à se re-quitter , rdv : dans plus jamais . La tendresse et
Dieu , tout mélangé nous aurons . L'hurlance , la joie douloureuse de nos premières amours , le
tome 14 des oeuvres complètes de Lénine . En ai revu de ceux là pas toutes , pas tous , d’autres
qui ne daignaient plus . Varicés big de partout , du bulbe et de la raie , se glaviottant au miroir ,
sûr . Pauvres hommes , leurs foutres balleuses les entrainent encore par le bout de l’habitant .
Pas corrigibles . Sans distinction . Tous couchant au panier , maganés certifiés or , avariés ,
pouraves , sans colonne , flingue à pour . Plus un de bon pour cogner l’autre . Quelle
retrouvailles j’imagine ! Le Choukri a marié la sœur d’Arnomédi ,ça fait des petits pis ça divorce
, lui banquier , sûr , elle en Provence , retour à la casa familiale .Un jour mon prince viendra . Le
jazzman ? Patron de club , des filles et des clarinettes un peu partout . Le luxe crapuleux qu’il
disait . Le toubib ?À la retraite ou pas loin . Belle maison sur les hauteurs de la ville , marié ,
faut bien tirer son coup . La belotte possiblement encore mais plus avec El Anka .Des collègues
d'horaires , Elsa n’est pas morte . Les autres dans l’informatique , les filles on sait pas . Mères de
famille dans le doute . Faut bien tirer son coup . L'Arnomédi et sa Marie , chatelins en
Bretagne . Une fille qui pratique l'équitation . Sa vieille bossait dans un super marché , son père
en usine , quelle promotion ! Comme s'il fallait un peu oublier la chose honteuse d'une
enfance pauvre ... Zahia , Malika , Mina , comme jamais existées ? Le Mustapha ? Marié à la
belle Nadia , vivent à Londres , parait il . Bébert , juste scribe , ailleurs . Scribouillard , fabriquant
de refrains à la mode , manuscrit froissé . Chercheur de pouls sous la peau des trous noirs .Pas
mieux que les autres ,mais VIVANT ! Se re-unir , si vous en êtes ENCORE CAPABLES ! Mais le fun
, le vrai , celui de la jeunesse , vous l’avez tous flushé , canalisé , rat d’égouttés . La souvenance
fatiguée , vous avez . Normal , Cent , deux cent mètres carrés , maisons , châteaux . Mur du
son , cachettes barbelées , pavillons de mes noises , détecteurs de mouvements , caméras ,
mouchards et plume d’oie , Z'êtes Beaux mes reconvertis. Votre goût de m' encrevasser je l’ai
pas . Juste vous inviter au café du coin . Le serveur aimait la poésie . Les gens du Neuhof , en
banlieue de Strasbourg , aussi . Pas la même . Celle des calbutes , des buissonnières , des cages
à lapins . Le père de la Jacqueline , monsieur Poujol , on ramassait de la luzerne pour ses
bestioles , en échange , le jeudi on allait chez eux voir la téloche . Feuilletons à l’appui , je
bouffais la Jacqueline de toute ma première tendreté , pis la Monique aussi , ben oui , vorace
anthropo . La Mireille avec sa tignasse en boucles , on allait comme ça , les deux , se planquer
sous la cage d’escalier , comme plus tard , avec mes fiançées d'Alger . Remous de la tige et du
vertige . Visite médicale ... Apprentissage . Vivre , tant qu'on sait pas ces choses là ,c'est encore
vivable . Pas un cadeau que je souhaite à grand monde , la vie . Le Sandro c'est sa frangine , la
Bayka , je la trustait pas mal , brunette cheveux noirs , cambrure beurette . On est dû pour se
revoir . Putain d'exil ! Trop aussi , les vioques en bisbille , les vieilles en jachère , les mômes en
circonstances exténuantes . La vie qu’ils disent . Qui te fait naitre pour un petit pain ... Même au
lait , brioché , beurré , chocolaté , ce petit pain là , ma cheyenne , JAMAIS il me suffira ! C’EST
TOUTE LA BOULANGERIE QUE JE VEUX !!! La boulangerie ! pain de fesse , pain de mie , pain
baguette , viennoiseries , tartes et tartelettes , JE VEUX TOUT !!! Les religieuses , les éclairs , les
gâteaux de fêtes , le pudding , le kugelhof , TOUT ! Le bettelman ET LA BOULANGÈRE EN PLUS !
Comme des années plus loin , dans le quinzième à Paris , du coté de la Convention , marcheur
implacable parmi
les ombres marchantes .
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Envoyé :31 mai 2014 06:40:54
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C’est quand ils auront compris , les humains , qu’il n’y a pas grand-chose à comprendre , qu’ils comprendront,
peut-être enfin leur terrible vacuité … leur petitesse et leur injustice d’exister …
La belle Nicole aux yeux bleus qui m'offrait du plaisir a sûrement achevé ses horaires avec elle aussi le bougne
de passage ! Pauvre nous !
TOUTES , ont marié des plus solitaires que leurs tirelires !
Toi tu trames encore ces patins de quais de gares , trames encore tes os , gare du nord , gare de l’est. Foutre de
lieu cette gare du nord ! Patates pilées jambon tour des jeunes mariés La Chantal André ! quelle histoire !(ici la
raconter) un livre ça me prendrait pour la raconter, la décrire, la peindre, comme la Sylvie , l’Anita , la Colette , mes
comètes fulgurantes ! Comme la Céline , la Claudette , la belle Isa ! Toutes les alcoolisées du vain de mon
existence , j’en passe! Mais bilantiser ,ce serait quoi ? Je maladise à tire bouchon . Manouche de ma putain de
seule caravane !
Avec le Jésus le squat à Montreuil on l’a défoncé ! Faut dire on était des premiers ! Les logements vide à ceux
qui en besoin ! Les gauchos qui s'infiltraient , les cathos , le croissant quelque chose , les canards anars , les
accoucheurs clandés ... Montreuil , l'immeuble , quelques étages vivables ... vue sur la ruelle , matelas de fortune le
reste au tout prenant !
Souviens toi la Ninette ,deux pièces cuisine quelques chaudrons , pi un peu d'amour . La rassurance des pauvres .
Le petit Patrick en foyer .J’ai dis c’est mon fils kôlisse . Pi la vie, christie , la cheyenne de vie qui sépare. Je me les
souviens , toutes ces années de ruines à rebâtir sur de la vase .
Les souvenirs voilà le vrai problème .
Les souvenirs .
Coups de cravache dans l’creux des reins . C’est eux les vrais bateaux . Voyagent voyagent au bout de la vie . La
poésie mon frère ! Tout le monde écrivait ! Le charbonnier pour son Évangeline , me souviens , fier qu’il en était .
Des tonnes de papier !
La revue j'ai oublié son nom , passée déjà , publier nos âmes , nos coups de gueule , nos coups d'état érectiles ,
gratte-ciel et satue de ! On se jurait qu'un temps venu c'est au Canada notre belle odyssée qu'elle achèvera
...Fallait juste se gaffer des censeurs , des espions des rampants . Contrebandiers de la rime , de la prose nous
sommes devenus ! Pas se faire enfirouaper ! N’attendaient que ça les rapaces, , flicaille , vautours pas invités ! Rien
que l'occase ! On a passé à travers . Limite quelques fois . La mort pas loin . Guetteuse .
Les années Lénine .
Dialectique ,lutte des classe , thèses d’avril . Arnomédi sa grandesse , tome 14 , Maïakovski . Pouchkine . Tchekhov
Premier amour en permanence !Par un de ses amis le père m'avait trouvé pour l'été , la haut Ben Chicao , cette
place de moniteur ... Une vingtaine de crapouillots à surveiller . Genre scouts ... Les monos m'en voulaient un
peu ,normal , dans mon groupe ça fumait , parlait fort et veillait tard . Les feux de camping guitare et tisane ...
plein mon casque ... mais y avait là cette beauté , cheveux roux longs , bouclés , juste lui bouffer la gueule ! Dalila
.!Tard une nuit sorti de ma cahute elle était là ,rose des sables assise proche des braises dormantes ... j'ai dit :
- Insomniaque ?
-Non . Je t'attendais .
- Moi de même . Sans savoir pourquoi .
- Viens près de moi .
Les braises .
Tes épaules de cuivre.
Premier baiser ...
Maladresses ...
Donne moi toi !
Cercler tes hanches !
Bander !
Doucement baisser ta culotte !
S'allonger sur le terrain vague !
Laisse toi ...
Te manger !
T"as répondu : je t'aime !
Fallait juste pas te déflorer !
Dalila !!!
Connes d'années
Aujourd'hui 27 mai 2014 je vis en Bourgogne , dans l'anus du monde , vainqueur d'une leucémie , diabétique ,
cirrhosé , soigné au bon vin de pays : 0 rage ! O déséspoir , entouré de vaches et de poules , Proustien désabusé ,
socialiste abusé , deux amis ! le silence de mise , un lit de coin , des boutanches , des chaudrons , de l'encre , un
Mont-Blanc , du papier d'harmonie , fucking life ! Ni femme ni chat ni piano ! Quelques dollars , l'infirmier de
service et des mots plein la tronche !
Résilient des gourbis !
Kerouac étampé dans le front , chacun son Neal Cassady , sa douleur d’exister ! Ringolevio ! Chacun ses
errances , chemins de traviole , passages piétons , sa marge , sa merde aussi !
Pas pleurer , qu’il disait Léotard P. le vrai ! Pisser ! Pas pleurer !
Des centaines de milliers de litres on a pissé . Le chagrin pourtant , c’est pas dans la vessie ! Le jazzman a dit "t’es
complètement taré mec ! "
Hey , les crabes encrabés dans votre crabitude ! JUSTE BANDÉ SUR LA VIE JE SUIS . L’astidvie à marde . Mais a
QUAND MÊME été bonne avec moi quelques fois , rien à dire . Sûr , que la cité je voulais pas quitter mais les
vioques et leur purin de destinée . Juste le temps Jacqueline lui voir en cachette les seins ! Jacquline UNE SEULE
FOIS ! Faut remballer .!Crevure ! Juste le temps de dire on se mariera . Se valiser dans la 403 , direction Marseille.
Son père , sept ans plus tard , en visite chez le mien , juste pour dire , "alors mon coco , la Jacqueline elle attends
toujours que tu viennes la chercher . Va fêter ses vingt piges sans toi ."
Je lui réponds quoi ce brave monsieur Poujol ? Tant de pisse a coulé sous les ponts couverts . La vie crevasse je
dis , putasse , carcasse . Pas d’âme qui vive . Anthropophage ! Gargouille ! Emasculance ! Cantatrice castratrice la
vie t’es !
Le serveur , au café du coin , l’aimait sa chrisite d’vie . .. Se battait contre se battait pour . Jamais connu l'école ,
parents sans relief , un peu musulmans , beaucoup trimardeurs , le vieux surtout ! la mère pondeuse . couveuse ,
éleveuse ! Voulait nous accompagner au Canada , sous par sous . Finalement c'est rien que l'Albert Trouchebine
qui s'est rendu jusqu'au bout du voyage ... Vingt piges ! Un sacré bail ! Une autre veillée ça prendrait te conter !
Mon chum aussi l’Aziz y voulait . Pauvre de chez pauvre Vendait pour pas crever des graines de tournesols , des
cacahuètes , de la carantita ...Voulait pas clamser comme ça , terriblement seul dans son gourbi . Me demandait :
"comment tu fais ? Y a toujours des femmes autour de toi . Faut que je nique moi aussi ."
Comprenait pas tout , l’Aziz voulait juste planter son poireau . Pauvres hommes . Chiquait , salivait , crachait ,
dents noires ,chemise militaire , futal crevé même aux coudes ! Trainait sa misère visible devant les cinoches du
quartier . Pour quelques dinars de plus . La coussiner sa vie .Je lui racontais sortant de la salle obscure , Sergio
Leone et les autres avec détails . Repartait , chariot poussant , le smile full face . Ai fini par lui en payer une de
séance . Western ! On y donnait en avant-film un documentaire d'Alain Resnais ," Nuit et brouillard" .Savait pas
l’horreur des hommes , les camps , la shoah , le sort des communistes , des infirmes , des homosexuels , raflés
toutes catégories , les juifs aussi ! L’homme par l’homme écartelé ! Savait pas l’Aziz ... Tu rentres au cinéma jeune
homme , t’en ressorts adulte un peu plus . Pas toujours mais ! La vie , toujours , faut la regarder en cavale , pas
lâcher prise , tenir par les cheveux , les nouilles , les poils du culte , les chevilles , l'estomac , n'importe quoi ! Pas
jamais lâcher sinon t’es faite . Lâche là pas la catin , serait chiche de te jouer une mauvaise passe , un coup de
pied dans le ventre par en arrière ! Demande que ça la vache : te fourrer par tous les écrous !
Juste à voir tes aminches de l’autre temps , vieillasses , branques , relégués du bulbe , empapaoutés de la racine
carrée . Mate les mon Bébert , mate les ! Régale toi les lampions , pas une pas un qui lise ou frissonne . Les pieds
dans la mouise ! Calvaire d’eux-mêmes ! Coportés !Disparus sans laisser de tendresse , les filles , les gars , sans
distinction ! Direction l’extinction ! Race en voie d’apparition ! Nombre croissant de lunes blèmes ! Môme , on s’y
attend pas , le retour du fils indigne !
La cité j’y suis revenu ... La Jacqueline guettée , la Jacqueline invisible existence ... J'aurais dit quoi ? Suis repassé
par les usines , faut bouffer , retrouver le travail à la chaine, le salaire très minimum . Savais pas faire autre chose .
Mon oncle m'a branché : Rue de la Zieguelau . Petite pension , chez ce vieux couple Portugais . J'y étais sous les
toits , réchaud à gaz , petite lampe , œufs à tous les jours , oignons ,patates et rouquin . Belotte rebelotte et dix
de der . Emilio , le boss , aimait ça veiller avec moi :nous sortait un petit spécial de vinho mais la vieille drivait la
baraque ... Vingt deux heures le couvre-feu ! Restaient dans la clarté des lampadaires , les nappe vichy rouge et
blanc . Vieux linge vieux monde . Escaliers , planchers , personnages , tout craquait ! Fêlait ! Se plaignait ! Tenait
debout sais pas comment ! Presque ruines .. Les pichets de mauvais vin mais la becquetance maison quel régal !
Pour le plaisir c’t’en en face que je me poussais . Au " Tricolore" . Patron pied noir de droite , calva buvable ,
serveuse accorte , juke- box pi mon vélo , "Charlot" ... sacré pédalier ! C’est ici dans ce trou qu’elle m’est revenue
la Bayka . Me dire : "est c’que c’est toi Roger Tabra ? "
La Bayka !
Gamins de la bétonnière ,on s'est payées des balades nocturnes jusqu'à s’embrasser un soir prés de nos
bicyclettes , sur un banc , pas loin de notre enfance . On a dormi ensembles ...maladroits ... Entre ses cuisses ,
l’intrigante géographie de nos royaumes désunis .
Émilio Armillès
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Envoyé :31 mai 2014 06:43:23
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Chez grand-mère pareil : Odorances de cochonnaille !Vergers ! Purin ! Poulaille ! Bon pain ! Famboises !Oignons !
Myrtilles ! Confitures qui bouillent au chaudron ! Poil à bois ! L’étable et les cages à lapins !Fragrances de
bécosses ! Schnaps ! eau de colonne !Rôtis de porc ,choucrouterie , munster ! SOUPES !!!
À l’église , l’encens , le ciboire , le sabre et le goupillon !Sur mes doigts , l’encre , son odeur , quelques fois ... Le
feu de bois , la bouillotte , le chant du coq , tout ça qu’elle calumait, la cambrousse à mémé ...
l'enfance .
On y reste accroc , pareil à la tarte aux mirabelles d’Anita mais sept piges plus tard , s’en est tournées des pages !
Le grand voyage de la mémé sans retour . La Nini maintenant qui drive la tribu . Le Frantz , casquette , bretelles ,
clope au bec , s’en allait doucement du moulin à souvenirs , magnifique toujours mais la vieillesse alcoolo ça
zingue son humain traitreusement . Bois un verre qu'il m’invitait souvent " Faut que je te raconte un secret sur ton
père" La Nini voulait rien savoir :" Allez donc dans la chambre , moi j’ai des choses à faire" .La chambre à coucher
qui servait aussi de salon pi de salle de jeu le dimanche . Il y organisait , le Frantz , des parties de belotte avec les
gars du village qui voulaient bien . Trichait ! Table ronde , en face de lui , sur le mur , un beau miroir ... Lisait le jeu
de son partenaire . Tout le monde savait , mais bon , c'est lui qui arrosait ... Fakequ'un soir , leFrantz et moi , je
devais avoir neuf , dix ans , la bouteille , on lui a un sacré un méchantcoup dans l’étiquette ... Jamais je l'ai connu
ce maudit secret !M'en restent les coulures dueschnaps et quelques mauvaises nouvelles des comètes : la mort
du cousin Bernard , le Rémi , la Nicole qui ne reviendront pas , le Max parti pétrir son bon pain dans le founil du
bon dieu nuages ...la belle Mathilde à marié ce bon gars d’Albert , fallait bien , la Marie-Thérèse a veuvé de son
Antoine , l’Irène est allée survivre dans un village voisin , mon parrain , le Marcel a quitté la ferme pour les
pâturages infinis , sa fille , Lina , pas de nouvelles , Eugène et la Simone relisent leurs amours ... Pi fallu dire salut
la compagnie , à bientôt !
Quarante ans déjà !
Béstiaire !On a les à bientôt qu’on peut ...
Toujours quitter mes villes , mes camarades , abandonner qui j'aime !
Dickens ...Alger la blanche ... dernier repas chez Mustapha , quelques larmes dans les chansons de Fairouz ....
Rendez-vous sur le port avec Dalila qui m'a offert une mèche de ses cheveux ... Souvent trafiquer le temps pour
nous retrouver , les deux . La plage , Fort de l'eau , dès que possible ... souvent trois jours semaine , une
planque , petite , en arrière des rochers , couverte et caresses , fébrilité , son jeune coquillage sous mes doigts
sourds , les siens timides , fallait que je guide et toujours à ce moment là , rideau , closing time , le mât de
mitaine chômeur et puis j'ai su ... Treize ans qu'elle s'en allait fêter ! Jeune pas mal , même pour ma vingtaine ...
Regarder le port ce jour couchant , le futur on se l'est promit , je t'attendrai , je reviendrai , le Kérouan comme
une ancre sous ma peau ... Fallait que je crisse mon camp !
Personne savait la vérité ...
Magazine , radio , cercle culturel , JFLN , réseau souterrain , dans l'oeil du cyclope je me voyais .
Les chaussures lourdes et noires du Parti me sont venues pour la palabre .
Élection du secrétaire national de la jeunesse . Me voulaient , me promettaient , me signaient de leur sang le
contrat du diable pour dans un mois . Y'as gagné d'anance camarade , on a tout organisé !
My back side is not a chicken !
Pas fou , le Bébert a grimpé les hauteurs de la ville blanche , direction l'ambassade de France ...Rencontre avec
l'attaché militaire , je suis un insoumis repenti , je veux rentrer dans les rangs . Le jour d'après , me semble ,
passeport valable quinze jours , une place deuxième classe, paquebot Kérouan direction Marseille !Tout quitter
encore , à vingt quatre heures de leurs putains d'élections . Les camarades , ceux du PAGS , ont compris .Le
toubib a dit "Je sais que tu reviendras plus mais de l'autre bord il y a des hommes comme nous , peut-être que
l'un d'entre eux te contactera si besoin . Le mot de passe : "Elsa n'est pas morte" ... Ciao toubib , embrasse les
camarades , je quitte pas le combat , je m'envole juste pour plus loin ...
Le mot de passe m'est resté mais plus rien des hommes . Changer de révolution , de culotte , changer de trou , les
voilà bien mes guerriers de l'ombre ... Détachés , désarmés , désasermentés , démaquillés , déséquilibrés , libérés
des serments de leur militante jeunesse . Destinées de braves gens , destinés par eux mêmes , au confort vivable
des amnésiques . Rien ne sert leur en vouloir . J'ai simplement continué , toujours le trottoir de gauche ...
Quelques déceptions , parti communiste , parti socialiste , anarchiste période Ferré , la cause du peuple , finir
amouriste ! La confusion des sentiments . Les choses derrière les choses , le nageur que Le Vigan disait déjà
peindre en noyé , le premier sourire de l'autre , maquillé façon trahison . Les châtaignes , ça se bouffe châtaignes !
Marseille , les gendarmes à l'accostage , direct la Joliette et ses cages à lions le patriote ! Doit de fumer plus
casse-croûte et café . Lendemain tôt : GMR7 , caserne . accueil bidasse , on commence par huit jours aux arrêts ,
normal ... Cellule vue sur la cour , grande fenêtre , bureau pour écrire , clopes au prix de gros , becquetance
cantine .
Le train pour Tarascon , passer trois jours , tests et re tests , l'ouïe , les yeux , les taches d'encre , les couleurs ,
connaissances générales ... Tout faist mon possible pour me planter mais pas trop . Dernier temps
venu ,convocation pour décision . Grand bureau . Ce tchipe à l'accent pied noir .
- Bonjour monsieur Trouchine !
-Trouchebine mon colonel .
-D'accord , Trouchebine et je suis pas colonel , simplement lieutenant , asseyez vous .
- Oui mon capitaine .
- J'ai devant moi le résultat de vos tests . Bien joué , le coup de l'idiot qu'a l'air de rien , surtout pas d'un idiot . Le
problème ,voyez vous , monsieur Troulebine ...
- Trouchebine , mon adjudant .Sauf votre respect .
- Vous me dégradez , mais passons ...le problème , disais je ,est , que des comme vous , j'en ai plein mon
casque . J'ai donc décidé , par caprice , de vous affecter à l'école des sous-officiers de la marine à Toulon .
- Mais je sais pas nager , monsieur .
- Monsieur ? Retour au civil ? Donc , une dernière question : pourquoi cet acharnement contre la France et son
uniforme ?
- La France ? Mais quelle France mon colonel ? Celle qui a quitté sans honneur l'Algérie , le gaz , les vignes , les
agrumes , le soleil , le Sahara , la mer , le pétrole , j'en passe ! La France qui a permis l'OAS et l'abandon sans
appel de ses enfants pieds noirs , des ses harkis , de ses grands colons , de ses raffineries , de son pétrole ! C'est
cette France là , mon général , que vous vous m'envoyer servir ? Mais je suis à vos ordres !
- Monsieur Troubelchine , vous m'en devrez une bonne . Je vous réforme et vous souhaite bonne chance ... Est ce
que je peux faire quelque chose d'autre pour vous aider ?
- Une cartouche de Gauloise , vingt francs pi un billet de train pour Strasbourg , votre honneur .
- Je ne suis ni général ni votre honneur !
- Excusez moi votre amiral !
- JE NE SUIS PAS VOTRE AMIRAL MONSIEUR TROUCHEBLINE !!!
- Trouchenine , votre exellence ! Trou-che-bine !!!
- Rompez les rangs ! Sortez d'ici ! Retournez à votre asile de dingues !!!
Émilio Armillès
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Envoyé :31 mai 2014 06:41:30
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"Mec faut t'y attendre … ton manuscrit de la dechirance voudront te forcer les éditions les gérants les troubles
fiottes c'est leur truc te pousser à parloter comme eux t'accorder ton souffle à leur mauvaise haleine leur
mauvaise tuberculose bureaucratique leur pire diction que tu rotes chies et chaude pisse comme eux te diront
ponctue Sois lisible T’arrives à Paris fais un effort "
Pas si fort les sténographes de mes souvenances je m'élance m'enrage colère vocifère gueule chinoise éructe
feule grogne blatère m'expectore tousse mouche retouche pire m'en branle ont qu’à lire comme je respire sans
masque à gaz rien qu’à perdre haleine comme je vis sans temps mort davaï contre un mur de papier les
littérateurs pour lingerie fine regardez moi je respire encore même que mes poumons troués sifflent aèrent
goudronnent caillassent lancinent lancequinent vermines vous en avez tué des pires des meilleurs comme dit le
Gasthy les claouis m'en claouettent ponctuer quoi qui que pour comment lâche moi l'agrafeuse ta censure
évoque la révoque des pébroques en tous genres Fahrenheit 4.51 je ponctue là que ça me plait vidangeurs de
fosses couches communes, soupeurs patentés, crèmes de burnes c'est comme vos chapitrages vos majuscules vos
ordonnances votre volonté de me donner à lire le temps de ma vie figé cryogénisé statufié j'aime pas les ordres
c'est comme la chronologie l'écriture dans le bon sens du temps je sais mais des moments je m'égare gribouille
m’embrouille comme ça me vient la bouillure pas de notes sur mon bureau forcément je grimpe dans les trains
qui passent et chacun d'entre eux toujours me ramène à la bonne gare Paris j'y suis arrivé sur le pouce Montreuil
en fait Rue Parmentier le temple protestant désaffecté grille ferrée grinçante maison Usher la cour arrière pas de
prieur mais de bizarres animaux de la ferme
Elle me présente , Marie-Annick ... Rangée d'oignons les autres ... Joël cromagnon , Martin bucheron . Frantz
éléctro lunettes rouquemout , Rémi ,col roulé jusqu'au gland , rien que du mal rasé.
Les filles tellement si peu femmes ! Eva , lunettes Lennon sur gros pif , aucun charme lésbiche dans le tréfond !
Isabelle , cochonne ça se sentait ! Vingt ans plus tard m'est arrivée à Strasbourg :"Je suis venue te baiser !" Mais
pas assez d'air dans les poumons !
Pimprenelle , sourire plaqué joli fruit , cane en flanelle , "Les hommes aiment pas les handicapées"
Martine , rondeurs où fallait ! Bouche à sucrer mon roc falaisien ! Disait "Tu m'attires mais t'as rien d'écolo ! T'es
juste un un sauvage qui veut rien que mon cul ! "
TOUTES en gros chandail , pas qu'on les trouve attirantes , féminines , bandouillantes ! Pantalons de velours
lousses , pas maquillées surtout , pas plaire aux hommes , ces exploiteurs culiers , sauf au plume , la nuit .
Montreuil sous les toits mansardés , le dortoir , ça grouillait , soupirait , vagissait .
Pas très latines les messes basses , le chant des matelassiers , des fois même ça parlait , confessionnait du culte ,
le temple .
Sans affection déjà ... déburnés , cloués , décroisés bitonnés , communautarisés . Peut-être une idée signée
Proudhon ? Les bagues merdiques aux fions de la curée!
Du beau monde les templiers , finalement , défroqués juste avant de comparaitre ! Issus du séminaire , sincères
de la révolte et de la membrane siffleuse . Travaillaient tous en usine . Connaitre et partager la condition humaine
des travailleurs , leur misères , difficultés , labeurs , Zola ! Pourquoi les bistros , les apéros qui durent tard , les
amours jamais roses , la femme qui vieillit trop vite , le sexe hebdomadaire , plus de bas , rien que des gros
collants , contre bandaison , brassières devenu monte-charge ?
Les bonzes hommes pas mieux , rasage en retard , tifs en brousaille , futal trop large , ventres de noyé , salopettes
, pifs avinés .
Leur fallait ça les templiers , côtoyer l'autre vie ...
J'ai .
L'usine un peu trop tôt , rien de romantique , les petites mains , les arpètes , les contremaitres , plus envie , mais
jamais reniées , ces pages de mon livre .Les années militantes . Elsa n'est pas morte . Jamais eu de message des
camarades . Les révolutions , toujours , c'est d'intellos qu'elles se nourrissent , pas de prolos . Nous aurons été
bonne bouffe , déchets préférentiels chers au canons !Le sommes encore . Savaient pas , les ceusses , comment
elle en fabriquerait des bobos , des informatichoses , des costardisés label sociétal , endeuillés de la charnière .
On a veillé , cette première fois , toute la maisonnée . Du rouquin pour eux , pas trop , tout le monde sur le
même litron ,le tonneau pour ma gueule ...
Dans cette petite cuisine qui sentait bon la boiserie , la tortore et le velours , j'avais l'air d'ailleurs ...Jeans , bottes
de cuir , ceinturon , couteau mataf en bandoulière , gros mots de soutier russe , charcutier des halles , tavernier
mal vendangé .
Les histoires sont pour être racontées .
Venaient tous de l'Est , certains de Strasbourg ... Défroquage , on the road again , au primaire de la vie , fuck
toute , Dieu est vraiment pas utile pour l'aide humanitaire , on s'en aperçoit vite ! Retour au charbon !Toujours
dans le coeur des hommes y aura des corons des pleurances et des coups de grisous .
Pourquoi tu penses les manars se beurrent la goule ?
Anesthésie , cache-merde , précarité de l'oubli !T'as voulu voir Montreuil , t'as vu Montreuil !
Dans le temps des 40/50 voire 60 y avait là pas mal de braqueurs , des connus , recherchés , des prostibelles à
bougnes et romanos , du receleurs toutes catégories , du flic pas blanc-bleu , de l'indic petit pain , du resto
populo , clientèle à gapettes , genre Gabin , Carette , Le Vigan , de la douairière à fesses affaissées , de la serveuse
pauvre , emmerdée par les clilless , fallait supporter ! Le taulier veillait à la graine , à la sienne surtout , pourtant
marida le crevard , mais la tambouille ! Jai connu la fin de ces cantines , rue St-Georges en plein Paname , à
Boulogne aussi , du temps de la Séverine Gayot ... entrée sardines directement de leurs boites , pâtés pareils ,
rillettes , faut le dire vite mais baguettes fraiches ,craquantes , souriantes ! Pi le choix : tartare fait mains , purée
boudin , gratin de chez gratin , grandeur symphonique ! Le dessert fantasmagorique : tarte aux pommes ou
rhubarbe , après tu t'écroules devant un bon vieux calva , tu jases avec ton voisin , faut dire , y avait que deux
tables , six places , forcément la converse embarque . La pluie quelques nuits aussi , légère ou grave ...
On s'en retournait , pas de cavale , abreuvés d'alcool , de caresses et de baisers mouillés , comme au cinéma noir
et blanc , quand il vivait encore . Tendresse urbaine , la lune , tu la décrochais pour quelques sous .Armstrong
inclus !
De nos jours , photographiée , la station St-George , panoramique , par un cul conque Nivelle , Koons ou
Murikami !
Bande de rats !!!
Votre "art" je m'en torche le fondement !
Egon Shiele tu connais ?
Le lard est dns la choucroute !
Vos "oeuvres" c'est que de la merde sur papier chiotte !
Une virgule de caca dans la cage d'éscalier d'une barre HLM !
Tu m'prends tu pour un cendrier plein ?
Enfant de diarhée compulsive ! Ta mère aurait mieux fait de t'avaler !
Trois coups de pinceau détraqués sur une toile d'araignée tu vends ça combien ?
- Tabra tu comprends rien ! C'est pas la toile qu'il faut regarder mais le geste ! Le geste que j'ai du poser pour la
composer ! L'effort matrional qu'il m'a fallusse assumer pour en arriver là ! Partir d'un pot de couleuvres pour
aboutir au centre vital de mes préoccupations génénéticovaginnales !
- Ah bon ?
- La peinture est un acte violent ! Comme la frituraison des merguez , le balayage des d'sous de bras , la
déforestation des nounes !
- Certain de d'ça ?
Elle vaut bien , la vie , tout nos repas reposants de l'époque ...
Montreuil .
Cette fameuse première veillée . M'ont raconté , les défroqués les visites pas très amicales , d'un petit gang de
quartier : "les rapides" . Passaient , chaque jour que la commune leur semblait vide , bouffer , boire , se servir en
disques et tout le possible . Violents parfois . Le coup , je l'ai vu m'arriver , j'ai dit "S vous avez besoin ... "
La fin de semaine a duré proche 20 ans ...
Sont arrivé les ti crisses , pas plus tard que le jour d'après , petite équipe , cinq , six ... Pas de chance , dans la cour
de la maison y avait déjà quelqu'un . Assis sur la banquette arrière d'une deudeuche désossée , le gars moi
même . Surprises les gueules de voyelles ? Pareil une poule qui trouve un couteau . Blanc de mémoire , d'oeuf
battu , blanc fantôme . Le blouson noir de la gang , Smael , un bel étron : " heuuu tequila toi , pi qu'est c'tu
foula ?" Cette manie des infirmes rachidiens , poser des questions plus bêtes que leurs yeux ... J'ai mit ça clair ,
assez vite merci . Mon nom est ... ma job icitte est ... mon tatoo vient de ... mon poignard me sert à ... je viens de
Strasbourg . Pas compris tout de suite , leur façon de me jauger ... C'est juste , quand le soir , j'ai raconté ma
journée à la familia , que j'ai appris . Un quartier de la grande ville porte ce nom . Quartier de commerçants plus
ou moins chelous , vendeurs de casse-croûtes arabo-grec et bosphoriens , boui-bouis à macs , arrières sales
sombrissantes , cachettes à gâchettes , sandwicheries cafards inclus , poker places , putes à volonté , jamais
regardantes au client , tarifées par le crouille ou le corsico de serre vis , tu pouvais même niquer dans le fond de
la cour , entre deux poubelles , si la piaule partagée par ces dames , se trouvait prise . Juste à faire ÇA debout ,
comme un cheval de hallage , réduction tarifaire incluse . Strasbourg-St Denis , ses vendeurs de tapis , de montres
, de sous-tifs , de fausses vraies marques , de tissusses en tous genre ... Les mômes pensaient que j'étais de là ,
d'où respect supplémentaire ... Pas bien catholique , pour sûr , leur suis apparu , les chouraveurs de mes deux
crémantes . On s'est vite mit chums , juste à me défausser d'un billet de cinq , payer la tournée du jour et jaser
de plus tard .
Les humains , bien souvent , demandent que ça : raconter leur enfance merdique et leur futur qui sent mauvais .
Tu les écoute vivre leur vie rêvée , t'en fait des héros , les gensses . Ont fini , les mômes , par nous rendre visite
bien souvent . Les amis de la commune en revenaient pas , les recevaient même , certains soirs , à grignoter
quelques rondelles de sifflard . Si vis pacem parabellum ! On sait jamais . Funambules , transformistes ,
acrobates , opportunistes , maquilleurs de burnes , tous ! Un peu ça comme , je l'imaginais , ma cabane au
Canada : chaleureuse , boisée , petit bled , voisinage en visite souvent , bouteille de fort et belles histoires des
pays d'en haut .
La casbah c’est devenu , pas mal vite , l’amical open bar des "rapides" . Les mômes s’assizaient sur la caillasse ,
dans la cour , posaient des xaines de questions . J'ai , comme les gens qui reviennent de loin , raconté quelques
unes de mes plus belles aventures . Là , dans cet endroit de poussière digne d'un polar d'Harlan Coben qu'elle
est passée .
Catherine Sapin .
Coup de boule en pleine face du coeur , Albert , comme si les nuages suffisaient pas . Ballades vespérales ,
Montreuil , le 20ème , le 19ème , square de la Réunion , du temps qu'y avait encore des petites boucheries hallal ,
des bouges d'arabes et des filles pour . De la pénombre et des arbres , un banc . S'y reposer le palpitant . J'ai
envie de toi . Me souviens , tu portais souvent de gros pulls de laine et des jeans velours . La mode , bien avant le
recopiage des bonos bobos . La lope de vie nous aura pas laissé le temps de rien .
Les adieux trop souvent , s'habillent à la va-vite avec les fringues du hasard .
Douleur d'aimer , qui plus un seul instant de cette chienne de vie , me quittera . Elle .
Me suis assis , le lendemain de cette putain de veillée , sur le siège de ma deudeuche , armé de rouge et de
mélancolie .
Ce n'était qu'une chanson d'automne , un frisson monotone .
Comme à tant de choses , de virus , de cloportes , j'ai survécu . Pourquoi ? Comment ? Pour quel rôle jouer ?
Raconter , c'tu la bonne raison de survivre ?
C'est en lisant , voilà bien des années grises , entre des milliers de larmes "Le livre de la vie" signé Martin Gray ,
que je me suis dit : c'est le devoir de certains hommes : dire .
Écrire c'est raconter le siècle dans lequel nous essayons de respirer .
Anne Franck , petite soeur , je pense à toi , je pense à mes frères Kabyles dans les camps de Nouméa , je pense à
ma famille enterrée vivante sous les terres , Maroc , Algérie , Moyen-Orient , les années tortures ... Je pense à tous
les déportés du monde , où qu'ils soient , mais aussi à ces auteurs de merde , j'en tairai le nom , qui oublient ,
trop souvent , de citer dans leurs "oeuvres" qu'ils ne sont pas les seuls revenants . Facile un peu de falsifier
l'Histoire quelques fois . Coudon , tu fais tu exprès ? Monopole de la douleur ? Dans les pages de tes racontages ,
pas de noirs , pas d'arabes , d'infirmes , d'homosexuels , pas de nains , pas d'estropiés ! Je trouve ça louche pas
mal ... On touche pas certains cadavres ! Ils puent moins bien que d'autres . Pas ce n'est ? Pas vrai camarades à
chaud ?
Souvent , me suis étendu , repentant pour nos pères , priant pour le grand pardon , sur les tombes du peuple juif .
Toujours il m'a dit : tes prières ne valent rien , t'es qu'un goye et ton fils aux yeux clairs comme le ciel est impur !
"Frères humains qui après nous vivez" disait François Villon ...
Contrat de bouffon !
Certains se flinguent , d'autres bataillent . Rien que les morts qu'ont plus mal aux dents . la môme Ninette , elle en
avait de belles . Palettes royales !
Plusieurs fois que je la visais , du haut de son sixième dominant la cour du temple . Quelques signes discrets , pi ,
fatalitas , un geste vers elle , genre visite moi . Ses mains ont joué clignotant , donne moi dix , quinze minutes .
L'histoire de presque toute une vie , la mienne ,venait de prendre le bord . Notre premier vendredi soir ...Le jazz
dans St-Germain des Prés ...la rhumerie ... l'avenir qui se conjugue au passé perdu ... Re-défaire sa vie , la recoudre
attendant l'autre . Traverser Paname à pinces, l'ile de la cité , se bouffer la bouche à longueur de chemin ,
trafiquer l'or du temps , baguer le cours de la Seine , remonter le quartier , se payer un casse-croûte à St-Michel ,
s'arrêter place Dauphine . Il y a des bancs sous les arbres et des baisers qui parlent : embrasse moi !Less odeurs
bleues du premier métro , ta fatigue sur mon épaule ... j'aime tout pendant que je t'aime . Oublions pour un
instant la lutte des classes . On entrait , avec l'aube , dans la commune endormie , coller notre jeunesse contre les
vitres sales de l'avenir .
Les années coup de foudre , les années misère ...
12
Manuscrits de la déchirance :
Quelle ponctuation ? Quels signes ?
On s’est trimbalé sur les ossements de mon enfance de ma jeunesse un peu la Ninette et moi le temps d’avant
que je me flingue points de suture on s’est trimbalé drôle de générique une vie
Rue de l’écrevisse le café des arabes disaient les racisses devrait être interdit on sait pas skisse passe là d'dans les
biques doivent s’entre égorger sûr juste à voir leurs gueules ça doit trafiquer des tonnes de saloperies
Bon d’accord y en a un paquet je reconnais qu’a libéré la ville qui sont morts pour ma patrie c’est pas ça le
problème c’est juste qu’ils sont restés APRÈS si ça continue comme c’est parti vont nous coloniser déjà que j’en
connais quelques unes qui couchent avec faut avoir envie baiser avec des rats
J’ai dis Ninette écoute les pas tiens voilà madame Rita la voisine du dessus toujours habillés cantatrice les nichons
sul bord des lèvres toujours fourrée au cinoche mouillée façon Mariano doit lui faire des spécialités d'Autriche à
son vieux tyrolien pour qu’il reste avec
Écoute pas ça Ninette profite de la vue je te présente ma cathédrale ma petite France mes ruelles tiens voilà c’est
ici que la Paulette j’avais huit ou neuf ans me demandait si j’aimais ses gros nichons blancs OUI OUI OUI JE LES
AIMAIS crisse que oui j’en ponctue encore son mari le Tamar dessoudé par des gars du FLN Une histoire de
cotisation pas payée je crois l’a été incinéré la belle Paulette veuve ah que j’étais trop trop gamin grrrr
Écoute pas ça Ninette c’est rien qu’une enfance qui se raconte pas la peine d’y fouiller les souvenirs c’est juste du
passé qui veut pas vieillir c'est comme l'amour du temps qui traîne en langueur garder le plus possible ce goût de
moutarde et de knack Les pissotières facile mais la tortore c’est une autre histoire c’est d’ici ma Ninette de ce
crisse de quai v’là un temps que je me suis envolé vers toi
Lui là le type qui se sépare jamais de son manche ben c’est le Gasthy chez qui c’est une tradition de piauler Sa
meuf c’est la Sylvia quil mérite pas y a des femes ça comme une flamboyance avocate un jour pour sûr On s’en
reparle bientôt
Dis rien la Ninette dis rien laisse toi juste aimer
Les drapiers sont devenus Sainte Barbe on artille comme on peut Même qu’on a dû se rendre à l’hosto Méchant
coup de rapière a dit le doc vous êtes un acrobate Gasthy le Guèck a répondu tu es ma déchirure Ninette
On a fini par se trouver une crèche pas loin rue de la chaine d’or c’est la Francine la patronne du resto d'en bas
qu'a dit oui fallu que j'y bouffe le culte pas de regret
La piaule toute la ville y est passé quelle écope
Émilio Armillès
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[email protected]
Emilio armillès ([email protected]) Cet expéditeur figure dans votre liste des
De :
contacts.
Envoyé :31 mai 2014 06:42:15
À: Gaëtan Leclerc ([email protected])
---------- Message transféré ----------
De : Roger Tabra <[email protected]>
Date : 31 mai 2014 00:25
Objet : 13
À : Emilio armillès <[email protected]>, celine tremblay <[email protected]>,
"[email protected]" <[email protected]>, Roger Tabra <[email protected]>
12
Manuscrits de la déchirance :
Quelle ponctuation ? Quels signes ?
On s’est trimbalé sur les ossements de mon enfance de ma jeunesse un peu la Ninette et moi le temps d’avant
que je me flingue points de suture on s’est trimbalé drôle de générique une vie
Rue de l’écrevisse le café des arabes disaient les racisses devrait être interdit on sait pas skisse passe là d'dans les
biques doivent s’entre égorger sûr juste à voir leurs gueules ça doit trafiquer des tonnes de saloperies
Bon d’accord y en a un paquet je reconnais qu’a libéré la ville qui sont morts pour ma patrie c’est pas ça le
problème c’est juste qu’ils sont restés APRÈS si ça continue comme c’est parti vont nous coloniser déjà que j’en
connais quelques unes qui couchent avec faut avoir envie baiser avec des rats
J’ai dis Ninette écoute les pas tiens voilà madame Rita la voisine du dessus toujours habillés cantatrice les nichons
sul bord des lèvres toujours fourrée au cinoche mouillée façon Mariano doit lui faire des spécialités d'Autriche à
son vieux tyrolien pour qu’il reste avec
Écoute pas ça Ninette profite de la vue je te présente ma cathédrale ma petite France mes ruelles tiens voilà c’est
ici que la Paulette j’avais huit ou neuf ans me demandait si j’aimais ses gros nichons blancs OUI OUI OUI JE LES
AIMAIS crisse que oui j’en ponctue encore son mari le Tamar dessoudé par des gars du FLN Une histoire de
cotisation pas payée je crois l’a été incinéré la belle Paulette veuve ah que j’étais trop trop gamin grrrr
Écoute pas ça Ninette c’est rien qu’une enfance qui se raconte pas la peine d’y fouiller les souvenirs c’est juste du
passé qui veut pas vieillir c'est comme l'amour du temps qui traîne en langueur garder le plus possible ce goût de
moutarde et de knack Les pissotières facile mais la tortore c’est une autre histoire c’est d’ici ma Ninette de ce
crisse de quai v’là un temps que je me suis envolé vers toi
Lui là le type qui se sépare jamais de son manche ben c’est le Gasthy chez qui c’est une tradition de piauler Sa
meuf c’est la Sylvia quil mérite pas y a des femes ça comme une flamboyance avocate un jour pour sûr On s’en
reparle bientôt
Dis rien la Ninette dis rien laisse toi juste aimer
Les drapiers sont devenus Sainte Barbe on artille comme on peut Même qu’on a dû se rendre à l’hosto Méchant
coup de rapière a dit le doc vous êtes un acrobate Gasthy le Guèck a répondu tu es ma déchirure Ninette
On a fini par se trouver une crèche pas loin rue de la chaine d’or c’est la Francine la patronne du resto d'en bas
qu'a dit oui fallu que j'y bouffe le culte pas de regret
La piaule toute la ville y est passé quelle écope
Anita !!!
Le FEC! l’ai vue débarquer !
Bon Dieu de merde ! T’aurais dis Ekberg ! La fontaine de Trevi ! J’en croyais pas mon slip ! Nom d’un nœud
marin : THE WOMEN !!!
Je devais être sacrement beau ,sacrement baratineur , que sais je pour qu’elle me dise oui ? Déballée je l’ai ! Du
ciel ! Peau blanche , blanche ! Porcelaine ! Soyeuse de partout ! La mort en ciboire ! Teutonne Vierge !!! Seins
lourds , magnifiques , mirifiques , mirobolants , dragonnesques , laiteux , poires lourdes , assoifants , sculpturale
sculpture ! Un Louvre !!! Sa démarche on aurait juré le lendemainqu’elle baisait à chaque pas moi pas mieux ...
ANITA !!!!!
La rue de la chaine quelle épique !
La Ninette a fini par dire oui : Ménage à trois ...
C’est elle Anita qu’à ouvert le bal des blessures . M’a présenté la Jenny Cohen ... Psycho chose ... Imagine une
bouche tu voyais que ça ! Des rondeurs at large ! Envie d’être une femme qu'elle me balance .On a fait ÇA
calmement . L’Anita m’a giclé du merci ! Revenait tous les matins ma Jenny... Déjeuner de la plume ! Ostie de
vie !!!
La Ninette a fini par crisser son camp ...Normal ... Est revenue ...Normal ...
Entre temps sont arrivés les yabes : Le Bonardi , le Napo Chaize , morts au chants des bars , le grillon , pi l’arabe
du coin , Jimmy qu'il se faisait appeler ! Manie de bougne ...
La Claudine Hollander du Neuhof : Toute ! Pas de retouches ! Au matin me disant " Gotferdum , j'ai mal au dos "
Normal c'est un clic-clac ton plume ! Pi t'aimes la cavalerie ! Encore une que je l'aurais marida ! Mais une queue
c'est pas toujours baisance ! Sheap shot la vie salope !
Et Pépé le Moko !!!
Du Kerouak je dis !!!
L'ai rencontré gare de Strasbourg , cherchait où crêcher le vieux renard ... J'ai dit "Chez nous mais suis pas
tarlouze ! " L'ai installé rue de la chaine ... 18 ans de penis entier ! Meurte ! Un gars de Marseille voulait lui
chouraver son mignon ! Lui a tirer du onze quarante trois plein le buffet ! S'est garde du corisé de mon bébé
leïla ! Pi me ramenait ses chbebes ! Queutard que j'aimais ! Pénitent du St-Slip ! Revenait !
La crevette ! Madeleine son nom ! Rouquine de partout ! Luc et sa prude qui soufflait en cachette dans l’
trombone à papa ... Genre je veux pas qu’il le sache , fais gaffe ...Genre la mère Bruston du temps de la commune
: ça te vidait les rognons sans avoir l’air d’y goûter ...
Rue Daumesnil au 122 j’ai mémoire .
Bel appart’ .On y vivait tribal . Même le Rémi ,sa gerce l’Isabelle et le petit Patrick ! Lui en personne retrouvé
quarante piges plus loin du coté de Montréal Un cirque la vida je dis !
Tout le monde on trimait ! L’usine mon bonhomme , l’usine ! Métro boulot bio-bio ! Comme avec la Maria plus
tard… T’es né pour en baver alors bave ! Pas plus riche aujourd’hui le Bébert . Pire ! On le touchait notre salaire à
la semaine . On gerbait le tout dans le pot au communs . Factures payées , le reste on partageait .Comme au
temple et plus ailleurs 98 boulevard Blanqui ! Là qu'a fallu qu’elle avorte la Ninette ! Un cirque je te dis !!! Quelle
époque de fuck !!! Le cérémonial ! Trouver par le réseau le bon docteur qui pose la sonde ! Les rendez-vous à
mots de passe ! La clinique aussi ! Plus un secret de nos jours : La nôtre c’était les Beuets . Ah Ninette Ninette
Ninon !!! Trop pauvres z’étions pour enfanter plus malheureux que nous . Blues encore là là maintenant tout de
suite à l’instant du présent ! Blues pour toute la vie ! Diablesse elle est , notre existence ! J’ai pas été ce que je
voulais : grand footballeur , grand avocat , grand flic , facteur , instit’ !!! Faiseux de chansons j’ai fini ! Parolier !
Quelque peu romancier ...Pauvre né pauvre crevant . Des bons moments quand même j’admets , pi des beaux
des sublimes des grandioses des symphoniques !!! On tramait la ville déjà ...Comme toutes Nocturnitude
chopinesque ! Mano a mano les amoroso ! Les guinches du sam’di soir , les marchés du dimanche , les casse-
croûtes à la mie de pain ! Steak à la fauche ! La faim justifie ! Prolétaires de tous les pays beurrez vous la
tartine !!! Moules frites à volonté !!! La Ninette à donfe ! Dulcinéa ! L'autre folitude Et ce Paris que tu ne sais pas !
Ce paris que tu ne vois pas m’est fait de divorce et de chaines ce paris que tu ne verras jamais a les yeux de ma
peine ce paris que tu ne vois pas c’est mon enfer que je déguise cela vaut mieux pour nous ma voix ne chante
plus aucune église mon chant est de la terre noire la vie m’a donné sa couleur elle a toujours été du soir elle a
toujours été douleur c’est comme si je n’avais eu au bout du compte que les pleurs de l’existence la paix venue
voilà doucement que je meurs ce paris que tu ne vois pas je le parcours dans tous les sens en espérant je ne sais
quoi peut être rien de l’espérance je n’ai jamais rien attendu mais j’aime le chant des orages y voir des danser des
femmes nues finirait bien ce long voyage d’orages et que vos chants me disent encore les noms de mes amis le
cœur battant sous leurs chemises combien d’entre eux aimaient la vie cette vie aux jambes fragiles qu’il voulaient
tous vivre debout ils l’ont vue froide et immobile hurlant la nuit avec les loups frêres d’amour attendez moi rien
que le temps d’une chanson je trouverai au dernier pas enfin comment écrire son nom je trouverai dans cette ville
ce que je n’y trouverai plus ma jeunesse encore en exil qui veut passer dans chaque rue ce paris que tu ne vois
pas qui donc l’a vu comme je le vis les ombres du café d’en bas ne se lèvent plus à minuit les cimetières sont
écarlates Elisa Pierre Alain Marcel je crois qu’il est temps que je parte c’est long devenir éternèl vous avez tous un
jour d’avance un automne plus beau que le mien bouquets de roses ma souffrance porte vos prénoms de chagrin
ma sœur est morte à l’hôpital bénie par un homme de passage qui a dessiné une étoile dans la lumière de son
visage Paris se trouve où je me trouve je l’emmènerais en voyage je serai loup tu seras louve et nos petits seront
sauvages te souviens tu de la chanson qui parlait de villes étrangères et de ce vieil accordéon peut être que c’était
hier l’avenir nous aura croisé les yeux bandés infirme et sourd tu le tenais ses doigts brisés ne portaient plus le
ciel trop lourd ses doigts ne retenaient plus rien ils avaient pèrdu la mémoire pourtant la mémoire des mains est
plus légère que le soir les miennes pourtant ont tenu entre elles un peu de ces temps là mais faut croire que la
malvenue toujours à la fin nous prendra ce paris que tu ne vois pas comment te le montrer mes yeux déjà
regardent l’au-delà j’irais y prier pour nous deux la vie au bout du compte ici a-t-elle un seul jour existé je ne me
souviens de paris que parce que j’y ai rêvé ce paris que tu ne vois pas m’est fait de divorce et de chaines ce paris
que tu ne verras jamais est au cœur de ma peine
J'y repasse encore les draps de nos lits quelques fois mais plus rien me parle , plus rien me dessine , plus rien se
souvient de mes pas ... Les rues de Ménilmuche ont bu trop de larmes en fleuve ! La bière-saucisse est devenue
frites-merguez ! Les filles qui se défendaient , la vie devant soi , les voilà top cougards made in China ! Pas
moches mais sont où mes belles putes à flutes soufflantes , bossantes fallait voir comme ! La poésie , mon frère ,
la poésie ! Le fromage est bu , la bière est cuite , Cor Co de amor vit seule au fond du treizième ! On fait quoi ?
Me manquent mes villes…M’y perds souvent encore ... Pareil dans Léo Malet bien souvent ... D’une rue l’autre ...
13
Manuscrits de la déchirance .
D’un bateau l’autre Au 9 de la rue de l’écrevisse M’en restent des brumes vaporeuses La place Broglie son beau
cinéma La que j’ai vue Darry Cowl Un tas d’autres Eddie Constantine me semble Sacré mauvais acteur Mythique
aujourd’hui La place Broglie c’est aussi Coty de Gaule en discours la statue de Kellerman l’opéra le petit carré de
sable et le foyer Charles de Foucault les bretzels et cet ami de mon père avec sa Juva 4 sa caméra déjà Mortel de
pieu sont passé dans quel coin de la mort ces films On les regardait chez lui Fantastique En famille et puis la vie
tu sais finit de nous finir
La nôtre s’en est allé quartier haut les mains Le nom que les flics et MÊME les habitants lui donnaient C’est dire
l’avenir !!! Leurs noms de famille à tous m’en souviens encore Ceux du bloc 18 Leurs visages du temps pareil La
mémoire drôle de drame Formol des sentiments …Le choix ? N’existe pas vraiment Naitre est une option Couleur
sexe pays date heure tout Brun blond noir j’en passe Options La rue Camille Pelletan Les parents déjà c’est pas
toi qui décides Le reste pas trop trop Faque arrange toi Chacun ses troubles Ce soir j’ai le vin triste sont jamais
revenus de leurs jeunesse les poteaux de ma flagrante fulgurance La poésie mon frère dira-t-il bien plus tard Sont
en errance dans leurs agonies triomphantes Héros vagabonds invalides Encore vivants parce que je suis pas
totalement crevé Penser à vous c’est vous éterniser Cimetières de ma terrible solitude vous êtes jonchés de mes
plus beaux cadavres Et Mozart est avec vous mes camarades manquants Vivre amputé de vous depuis si
longtemps m’est si lourd Je croule sous vos absences
Revenez mes revenants faméliques !!! Revenez câlisse !!!
Émilio Armillès
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Emilio armillès ([email protected]) Cet expéditeur figure dans votre liste des
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Envoyé :1 juin 2014 06:58:36
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Manuscrits de la déchirance :
D’un bateau l’autre ... 9 rue de l’écrevisse
M’en restent des brumes vaporeuses ...
La place Broglie , son beau cinéma ... La que j’ai vu Darry Cowl ! Un tas d’autres ! Eddie Constantine ! Sacré
mauvais acteur , mythique aujourd’hui ! La place Broglie : Coty , de Gaule en discours ! La statue de Kellerman ,
l’opéra , le petit carré de sable et le foyer Charles de Foucault , les bretzels et cet ami de mon père avec sa Juva
4 ...sa caméra déjà ! Sont passé dans quel coin de la mort ces films ? On les regardait chez lui . Fantastique !
Rupestres ! Se voir bouger ! Pi la vie tu sais , finit par nous finir ...
La nôtre s’en est allée "quartier haut les mains" Le nom que les flics et MÊME les habitants lui donnaient à la cité
! C’est dire l’avenir !!!
Leurs famille à tous m’en souviens encore , celles du bloc 18 , leurs visages du temps , pareil . La mémoire ?
Drôle de drame . Formol des sentiments … Le choix de camper là ? Pas vraiment . Naitre n'est pas une option .
.La rue Camille Pelletan non plus . Les parents déjà , c’est pas toi qui décides ... Faque arrange toi !Chacun ses
troubles !
Ce soir j’ai le vin triste . Sont jamais revenus de leurs jeunesse les poteaux de ma flagrante fulgurance . La
poésie , mon frère ... Sont en errance dans leurs agonies triomphantes ! Héros vagabonds du terroir , invalides ,
chômeurs de la bigoudance ! Survivants parce que je suis pas totalement crevé ... Penser à vous c’est vous
éterniser . Cimetières de ma terrible solitude , vous êtes jonchés de mes plus beaux cadavres . Et Mozart est avec
vous , mes camarades manquants ! Vivre amputé de vous depuis si longtemps m’est si lourd ... Je croule sous
vos absences .
Revenez !
Revenez mes faméliques revenants ! Revenez ! câlissse !Tome 14 en tête ! Envoyez moi vos adresses ! On se l
'fera ce putain d'méchoui géant ! Les nous allâmes ! Les nous partîmes ! Les nous survécurent ! Les ras l'cul , les
bonbons , les noisettes ! Revenez mes anges de mauvaise volonté ! Reviens Nicole ! Ma bouclure ! Mon
Auvergne ! Reviens Mina ! Reviens Malika ! Ma poésie ! Reviens !Ma Palestine ! Mon Alsace ! Mon Québec !!! Mes
rêveuses ! Mes rêveurs ! Ma vie ! Reviens ! Dalila , cette putain de souffrance me la laisse pas en héritage ! Trop
longtemps qu’elle traine sur ce quai de blancheur …Les années sans toi faudrait qu’elles achèvent ! Je me sens
quelques fois si vieux ... Proche de traverser l’autre bord du rideau noir ... Sans cette mèche de tes cheveux ,
remember you notre dernière étreinte face à la mer ... C’est une putasse qui l’a brulée , jalouse , vingt et trois
ans plus tard ... Povkonne ! Ton parfum Dalila !PERSONNE peut rien contre la souvenance ! PERSONNE !!! C’tu
clair ? El Biar aussi , j’en demeure infirme ! Tant de lieux , de gens , de rues m’ holocaustent l’en- dedans du
dedans !
Ce soir j’ai le vin triste , rien à faire contre cette saloperie ! Mélancolitude mon amour ...
Marseille , pas mieux ; Les Joliettes pour commencer !Cage grillagée ...Seul ... On m’attendait . Loin du
Québec ! C’est moi qui suis allé dans l’autre gueule de l’autre loup .Fallait . Joué le fou ! L’oscar , j’ai mérité ! Le
GMR7 ! Aux arrêts le premier jour ! De l’autre bord j’avais dis : "c’est moi le déserteur ,le repenti ,celui qui
regrette" ; M’ont filé paperasse et toutim . Débarquement au pied de la bonne mère ! Notre Dame de la Garde
,me voici ! Tarascon me voilà ! Voulaient tous que je sois bon soldat . Servant de la république tricolore . J’en ai
tu passé des tests ! J’ai fais de mon best pour dérailler mais sont malins , c’est leur métier les singes ! École ses
sous-off de Toulon mon destin , merde ! Me suis retrouvé RD2 !Quelques jours en asile de scalpés ! Jouons à la
crapettesautons les murs et les moutonnes ! Dansons à Cassis ! Buvons , tirons , fourrageons !La gare St-Charles
au départ ! Une cartouche de goldos quelques francs ,ma ville en ligne de mire ...
Quartier "haut les mains" ! Retour aux sources . Rue de Nontron , cité Lyautey la Solignac , La Ziegelau ! Rien que
du beau linge et puis les Drapiers bien sûr , entrés dans la légende
Quarante piges plus loin suis allé voir , porte codée ... Ass hole ! Putes à run ! Les sentiments sont remontés de
la cave au grenier , toujours la même histoire , les retours . Visite guidée par la vieille urgence de pas crever .
Pourtant , crever j’attends ! Reviendront plus les belles histoires des pays d’en bas ni celles d’en haut . Faut te faire
à l’idée . Court vite le temps , ce narvalo T’arrives au bout de tien sans raison . Juste harassé .Pas glorieux .
Dévissé plutôt ! Vidé lavé trépané rincé ! Courbu foutu plein l’Q , déporté , dégradé , pissant , coulant , chiant
saignant ! Verminal tout le monde ! Dernière étape avant la dernière ! Grand parcours et terminus ! Déposer vos
biens et vos maux , "Arbeit macht frei" ! Déposez , déposez ! Fuck ! C’est juste ça le chemin ? D’une souffrance
l’autre … Sous la caillasse y pas la plage , un mythe pour vieux mélanco cette histoire . Des pavés j’en ai soulevé !
Rien en dessous crois moi . Juste une tonne d’illusions . Lourd lourd qu’il est le vide ! Vinassé ! Feuille d’automne
surtout qui tombent , vite ,vite ! "Le temps de s’aimer est bien court" ! Encore une vape mon amour , une
chance : la souvenance de l’émouvance . Les quais du bord de l’Ill pour s’y trimbaler . Tous ces reflets de nous ,
vibrant au touché des écluses ...Nonchalance avec toi , Ruth , avec d’autres ! Ces baisers mouillés de faim . Vie
de merde , tu m’a bien fourré , j’avoue . De partout ! De première ! De dernière ! De par coeur ! Embastillé ,
cuité , niqué ! Mais lope , ça , crisse , j’en ai profité !
C’est ainsi que les âmes vivent
À Montreuil comme partout l’existence manège le tourbillon du temps . La croix de Chavaux . l'avenue de la
résistance , le marcka pi toi mon Roland , déjà rose de cirrhose , plus d’illuses . Mais j’y avais mon pieu dans ton
gourbi . Solidarité des anciens bagnards . Pas de café , rien que du rouquin , du rhum et de vieilles histoires de
vieux chnoques , des émanances de galetouses , haricots , lard , choucroute en cane , cassoulet made in
Germany Mais le frometon franchouille ! Ce couple aussi , pas loin sur un palier d'en face : la pulpeuse Nicole et
son Denis . Louche un peu lui . Voulait mater quand je tire-bouchonnais son brancard . Un morceau faut dire la
gèerce : sur-nibardée ...
Remarque , si ça se trouve ,t’es sûrement clamsé mon Roland . T’es pas seul remarque , j’en sais d’autres .
Mais quand même ce quartier devenu bobo , quelle poésie ... Montreuil sur scène !
La Suzanne , limite vieillesse et son ostie de Sénégalais qui lui en filait des baffes , à longueur de bras !Juste
qu’elle aille encore à son âge bosser pour lui payer son seau de pinard quotidien ! S'tu veux qu'j'te dise ? La vie
c't'une rate ! La strada ! Lui , le Soumaré , se laissait pomper , soûler , nourrir , BLANCHIR , doigter , vidanger
pacha ! Grand luxe après la brousse ! Faut dire , la Suzanne était pas jolie , jolie ... Osseuse des pôles ! Mègue ,
mègue , mègue ! Devait fouetter du calfouette certain , mais le bonobite s'en crissait , voulait juste la fourrer !
Kapabe de biaiser sa mère , alors ! La vioque ça l'émouvancait les coups de boites sans O , je parie !
J’ai fini , soir de turpitude , chez la Fatima , pas loin non plus de ce boxon . Bistro de cousins . Juke-box , téloche ,
radasses de comptoir , cafards , joueuses de flute à temps plein , maques à sardines , Arbis surtout ! Foire à
foireux ! La matrone , d'Oran je crois , nichons sur le comptoir . Chambres à louer ! J’ai choisi celle du fond de
cour . Un plume , une table ,une chaise ,une armoire , fenêtre en barreaux . La paix , juste après trois ou quatre
heure du mat’ . La baisance roucouleuse . Clair de lune sur pissotière ... On s’est aimé là quelques quelque fois la
Ninette ... Fatima , ben oui , la Joelle ,un soir d’après bijouterie . Besogneuse du prose et partageuse . Enfant de
butin ! Fille de lutte ! Sociale du fruit de mer ! Comme la Yahyé , fille d’Afrique . Yaoundé Yaoundé !Pendant que
tu me braises ! Yaoundé Yaoundé !Pendant que je te raque ! La faute à Ninette ! Voulait qu'on l'héberge ! La faute
à qui guette ! Comme bien souvent l’autre s’est poussée de chez son bonhomme qui la battait .Yahyé pour finir
dans notre lit . Rien que du banal . Faut bien la classe ouvrière aussi qu’elle s’éclate ! Elle s’est ! Métro oui ,
boulôt oui mais tringlette!
Aussi Commanches ! Cosaques ! Ouvreur d’huitres ! Couvreurs de bas étages ! Ramoneurs sismiques ! Déboiteurs
de mâchoires ! Entrepreneurs des goûts ! Contracteurs de grands travaux ! Plombiers plombeurs ! Pas de répit !
Le repos ? Connais pas ! Bas ventriers ,voilà tout . La job roulait . Petits plats maison . Lentilles , patates pilées , riz
de ci ,riz de là , purée de châtaignes , Pétaques au four .
Les années bouffarde .
Les premiers emmerdiers de la boucane , femelles incluses : "fumer c'est pas bien !" Les Marthe Richard de la
pipe ! Les grandes emmerdeuses de pafs au mètre ! Les intellos déburnés ! Rabat-joie , rabat-nouilles ,
ratatouille ! Défrisés du kangourou !
Je bossais par-dessus ! Toujours été manard . La Marie-Brizard qui assomme à l’heure de la pause . Un peu Zola
nous étions mais nobles comme Barabbas en pension !Déménageurs ,éboueurs , manœuvres : fallait oublier la
condition déshumaine , la routine , le bataclan . Voyaient ça culs de travers les communautaires . Pas bon pour
leur morale tout ça . La bouffe bio d’accord mais le saucisson AVEC !
Emmanuel mon chum de chantier s’en souvient ... Fils de bourgeoisie déchue , chevalière en or avec armoiries .
Chez eux rue Saint-Lazare un vieil appartement ben ben cossu , des odeurs un peu psycho , le film . L’ancêtre qu’il
me permet d’approcher :Maman je vous présente notre ami Bébert , c'est avec lui que j’œuvre dans mon
nouveau bureau . Sacré voilier cet Emmanuel .À la terrasse du bistro voisin me confiait ses misères :Je peux
quand même pas dire à maman que je trime en prolo , pour ça que j’en fais des heures sup .Elle a sa pension
mais se croit encore dans ses années trente avec domestiques et chauffeur , pense que tout redeviendra normal
que papa reviendra de son tour du monde avec la bonniche .Je la fais patienter Quatre-vingt sept ans et pauvre
faut pas la décevoir . Je lui raconte que je travaille dans une grosse boite , que j’ai un bon salaire , lui mijote de
bonnes petitses bouffes que j’achète chez le boucher d’en face , lui fais croire que je mange avec mes collègues
au resto chaque jour mais souvent je crève la dalle . Juste besoin de la voir heureuse . Les fins de semaine je loue
une belle voiture , je l’emmène en promenade au bois de Boulogne , on y trouve encore des canotiers , quelques
gens en calèche , des verrières sous lesquelles prendre le thé , je lui raconte l'autre bord du lac , elle voit plus
vraiment bien ça lui donne du bonheur . Je lui offre du rêve , qu’elle s’en aille en douceur ...Voudrait tant me voir
marié . Oui mère , je vous le promets , dès que je rencontrerai une personne de notre rang .Comment veux tu
que je lui dise mais c’est les garçons que je préfère , comprendrait pas ...
Sacré numéro mon Emmanuel qui adorait tortorer avec les communards et moi , bouffe prolo ,kil de rouge
camembert et sauciflard . Les années métro boulot fion-fion . Les années changement .
Méancolie des âmes closes ...
Vincennes .
Rue de la liberté .Pavillon . Des rescapés de la commune ,la Ninette bien sûr . Beau coin tranquillos ,calmos , à
l’os . La chafrave toujours , peu de soleil , du bien , rien que du bien . Vies monotones , cuites occasionnelles ,
baisances ! Familles distendues et ces envies de foutre le camp , tenaillantes , ce Québec trop loin ! Mais Paris tu
peux pas lutter , la quittance est terriblement difficile ,chaque pas devient souvenir , prénom , visage . Chaque
maison livre d’histoire .
(Combien sommes- nous , Paris , t’avoir tant et tant aimée ? Combien sommes- nous , Paris ma rose , à n’avoir
jamais su te conter ? Paris sur Seine , Paris ma reine , Paris ma plaine ! Mon pain blanc , mon pain noir ,mon
pain croûté ! Céline au Wepler ! Hemingway , "Terrasss hôtel" ! Miller , "Journées tranquilles à Clichy" ! Francoise
, "le connétable ! Aragon ! Morelli ! Mouloudji !Caussimon ! Bernard Dimey ! René Meller ! Ferré !!! Colette ! La
Ninette ! Carné ! Prévert ! Zola ! J'en oublie ! Je te passerai pas le dico sous les ongles ! Morgane Paris , de toi je
suis ! Presque trop de souvenances je peux pas me rappeler tout ! Faudrait t’écrire un poème ! Que je
m’enchaine à cette folie , forçat du vocabulaire ! Valjean de la poésie ! Le temps pour sûr et le talent manqueront
à l’appel . Malade comme je suis , veillissant , dinosaure ,déjà proche de l’empaillage ... Dépensé , comme un
faux riche , mon temps je l’ai ! Jamais j'ai su compté rien ! Du vin tant j’en aurai ,du sang tant j’en aurais ... Simple
équation . Mais Paris , juste Paris ,quand tu sais pas , quand tu quittes , la musique de tes entrailles est plus la
même ! Toujours tu diras "Que sont devenues les rues , les grandes artères , les grandes avenues , les boulevards
, les impasses , les jardins , les squares , les places , les quais , les racoins , les statues , les musées , les ponts ,
les tites boutiques !
Jamais tu vivras pareil ! )
Enterrez moi proche de ma vie !
Père Lachaise , Corvisart , Glacière , Bel-Air ! Angélique !!! Dommage , ton père m’aurait préféré juif ... Jenny
pareil , le sien ! Bâtard suis pas convertible ! J'les ai qund même niquées vos filles ! De partout ! Si vous saviez ...
Shalom , salut , bonsoir ! Tant de racisme à l'envers !
Paris ma rose que mes larmes t’arrosent de mon humilité poétisante . J’en dirai , j’en dirai de toi ma belle , au long
de ma vomissure littérateuse . Juste que tu saches . Pas seulement Léon-Paul Fargues , marcheur de toi !Pas
seulement Breton Carco Guimard Clébert ! Le paysan de Paris ! Suis allé tramer dans son coin …
Rue de varenne le ciel est gris Comme à l’automne en plein mois d’août Mon cœur se bat contre minuit Mon
cœur se bat contre un vieux Loup Depuis le temps que tu nous chantes la vie qui passe et bat trop vite Depuis le
temps que tu me hantes de n’avoir pas écris la suite et je ne suis pas assez grand pour mesurer mes rimes aux
tiennes Je n’ai moi- même plus le temps ni de l’amour ni de la peine Elle s’enfuit de plus en plus loin je tremble
de plus en plus fort Un seul amour mille chagrins et voilà que déjà s’endort sous la pluie douce du matin l’enfant
qui n’a jamais grandi Tenant son rêve d’une main dans l’autre une goutte de pluie On ne revoit plus qu’à l’envers
le court chemin des écoliers À l’âge d’entrer dans l’hiver l’ombre se penche sur l’encrier Celui qui marche où s’en
va-t-il Est-ce encore vers toi mon enfance que se tourne ma vie d’exil au moment de quitter l’errance Est- ce
encore toi le dernier lieu où je me console de mes peines où je me consume de mon feu Ma tendre enfance je me
fais vieux Bien sûr les hommes bien sûr mon fils mais qui arrêtera le temps La ronde sombre de l’éclipse est sans
appel pour les gisants Un jour tu n’as plus de maison plus rien ni toit Tombent les murs tu ne vois plus à l’horizon
que la promesse d’une blessure C’était pour quoi tant de chansons La lumière s’éteindra bientôt et tu ne seras
plus qu’un nom sous la poussière de tes mots Un jour tes yeux l’autre ton cœur se fermeront comme des portes
Le vois- tu cet enfant qui pleure devant la statue que tu portes Sous la pluie douce du matin l’enfant qui n’a
jamais grandi tenant son rêve d’une main de l’autre une goutte de pluie Le vois- tu comme il te regarde mais tu
lui diras plus rien jamais faut que tu gardes le nom de mon père c’ est le tien C’est tout ce que m’auront laissé
les hommes au moment de partir Ne me pleure pas le passé n’est- il pas un bon souvenir Je t’emporte sous mes
paupières Ainsi je te verrais encore au plus profond de cette terre que j’aurai aimé si fort Il était si beau le voyage
mais il se fait tard malgré toi il se fait bien tard à mon âge Merci d’avoir été ma joie Je ne sais pas qui mais là- bas
quelqu’un me parlera de nous et je n’aurai plus jamais froid C’est un peu l’automne au mois d’août Rue de
Varenne le ciel est gris
Je te revois poète mon frère je te revois ton ombre écrit à tout jamais nos plus beaux vers Je les ai fréquenté
souvent les récitant certaines nuit avec le feu de mes vingt ans et puis voilà que tout s’enfuit Pourtant je n’étais
pas pressé jusqu’ au soir de cette brisure et tant d’autres soirs sont passé en compagnie de l’écriture Sombre
maitresse au corps ancré depuis toujours dans mes blessures A peine au monde il faut pleurer Dire la douleur qui
nous torture Le règne de la fin du jour est depuis ce temps commencé La croix est lourde et le pas lourd
L’homme qui marche est un blessé Est- il heureux celui qui chante quand il chante son chant d’adieu Est- il
heureux celui que hante un ange noir devenu vieux Elle avait noué ses cheveux autour de mes poignets d’un mot
J’étais alors cet homme heureux qui ne sait rien de son bourreau Et toi qui a noué les siens aux tiens aux serpents
de tes veines Toi tout au long de ton chemin qui nous auras caché ta peine Rue de Varenne la porte est close il
faut aller jusqu’au moulin pour connaitre le nom des choses dans la douleur des écrivains Est- il heureux celui qui
danse au son de la mélancolie Est- il heureux celui qui pense à l’amour qui n’a plus de lit Une pierre nue lui suffira
pour y graver enfin le nom qu’un autre fou murmurera comme pour lui demander pardon Comme à l’automne en
plein mois d’août mon cœur se bat contre minuit Mon cœur se bat contre un vieux loup Rue de Varenne le ciel
est gris