Algébre Linéaire
Algébre Linéaire
Algébre Linéaire
Algèbre 3, SMI
Abdellatif Chahbi
1 Espace vectoriel 3
1 Définition d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 Sous-espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1 Définition et caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Sous-espace vectoriel engendré par une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Sous-espaces vectoriels supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Familles libres, génératrices ; bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.1 Familles libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Famille génératrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.3 Bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4 Espace vectoriel est de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.1 Notion de dimension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2 Dimension d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5 Sous-espaces d’un espace vectoriel de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
5.1 Dimension d’un sous-espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
5.2 Sous-espaces vectoriels supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2 Applications linéaires 21
1 Définition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2 Opération générales sur les applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3 Noyau et image d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 Images de familles libres ou génératrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5 Théorème du rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.1 Rang d’une famille finie de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.2 Rang d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3 Matrice 27
1 Définition - notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2 Opérations sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.1 Définition l’addition et de la loi externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.2 Définition du produit matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3 Quelques grands types de matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4 Trace d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3
5 Matrices carrées inversibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
6 Transposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
7 Matrice d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
8 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
8.1 Définition du rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
8.2 Opérations élémentaires sur les matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
9 Les déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
9.1 Déterminants d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
9.2 Comatrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
9.3 Déterminant d’un système de vecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
9.4 Déterminant d’un endomorphisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
10 Changements de bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
10.1 Matrice de passage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
10.2 Changements de bases pour un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
11 Changement de bases pour une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
Définition 1
On appelle espace vectoriel sur le corps K tout ensemble E muni :
— d’une loi de composition interne : ” + ”
— d’une loi de composition externe : ”.” de K × E dans E.
que l’on pourra donc noter (E, +, .) et vérifiant :
1 (E, +) est un groupe commutatif.
2
(λ + µ).x = λ.x + µ.x.
λ.(x + y) = λ.x + λ.y.
∀(λ, µ) ∈ K2 , et ∀(x, y) ∈ E 2 :
λ.(µ.x) = (λµ).x
1K .x = x.
Remarque 2
Si E est un espace vectoriel sur le corps K ,
1 on dira que E est un K-espace vectoriel et que K est le corps de base de E.
2 Les éléments de E s’appellent les vecteurs et les éléments de K les scalaires.
3 l’élément neutre pour +, est noté 0E et s’appelle le vecteur nul.
3
Exemple 3
1 Un corps K peut être considéré comme un espace vectoriel sur lui-même. On peut en
effet définir une loi externe "." en posant pour ∀λ ∈ K et x ∈ K, λ.x = λ × x. Muni
de +et ., ; K a alors une structure de K − ev.
2 C peut être considéré comme un C-ev ou un R-ev.
3 K[X] est un K-ev.
4 R2 peut-être considéré comme un R-ev. Soit K = R et E = R2 . On définit :
a l’addition de deux vecteurs X = (x1 , x2 ), Y = (y1 , y2 ) par
X + Y = (x1 + y1 , x2 + y2 ).
Exemple 4
En particulier, Rn est un R-ev et Cn peut être considéré soit comme un C-ev, soit comme un
R-ev.
Remarque 6
1 On écrira désormais λx à la place de λ.x lorsque la confusion ne sera plus à craindre.
2 On pourra écrire −λx sans aucune ambiguïté.
Exemple 8
Dans R2 , (2, 7) est combinaison linéaire des vecteurs (5, −2) et (1, −3) : (2, 7) = (5, −2) −
3(1, −3).
2 Sous-espace vectoriel
2.1 Définition et caractérisation
Définition 9 (Sous-espace vectoriel)
Soient (E, +, .) un K-espace vectoriel et F une partie de E stable par addition et par multi-
plication par un scalaire. On dit que F est un sous-espace vectoriel de E si F est un K-espace
vectoriel pour les lois de E.
Remarque 10
Si F un sous-espace vectoriel de E, F est un sous-groupe de E pour l’addition, donc : 0F =
0E ∈ F.
Exemple 11
Si E est un K-espace vectoriel, {0E } et E sont deux sous-espaces vectoriels de E.
Exercice 13
On munit R3 des opérations usuelles.
1 Montrer que F = {(x, y, z) ∈ R3 : x + y − 2z = 0} est un sous-espace vectoriel deR3 .
2 Montrer que F = {(x, y, z) ∈ R3 : x + y − 2z = 1} n’est pas un sous-espace vectoriel de
R3 .
0 0 0
Solution. 1 Puisque 0+0−2×0 = 0, le vecteur nul (0, 0, 0) est dans F. Soient ((x, y, z), (x , y , z )) ∈
F et λ ∈ R. 0 0 0 0 0 0
λ(x, y, z) + (x , y , z ) = (λx + x , λy + y , λz + z ).
De plus,
0 0 0 0 0 0
(λx + x ) + (λy + y ) − 2(λz + z ) = λ(x + y − 2z) + (x + y − 2z ) = 0.
En résumé, F contient le vecteur nul et est stable par combinaisons linéaires. Donc, F est un
sous-espace vectoriel de R3 .
2 Puisque 0 + 0 − 2 × 0 = 0 6= 1, le vecteur nul (0, 0, 0) n’est pas dans F. Donc, F n’est pas un
sous-espace vectoriel de R3 .
Exercice 14
Parmi les ensembles suivants, lesquels sont des sev de l’espace vectoriel E = F(R, R) ?
1 F = {f ∈ E | f (1) = 2f (0)}
2 F = {f ∈ E | f (0) = f (1) + 1}.
Remarque 16
Par convention, on dira que Vect(∅) = {0E }.
Exemple 17
Montrer ainsi que {(x, y, z) ∈ R3 | x + y + z = 0} est un sev de R3 .
F + G = {x ∈ E | ∃(y, z) ∈ F × G x = y + z}.
Théorem 3
F +G est un sous-espace vectoriel de E. C’est le plus petit sous-espace vectoriel de E contenant
F et G (autrement dit F + G = Vect(F ∪ G)).
Exemple 20
Les deux sev F = Vect((1, 2), (0, 1)) et G = Vect((−2, 0), (1, −1)) de R2 sont-ils en somme
directe ?
Définition 21
deux sous-espaces vectoriels F et G de E sont dits supplémentaires dans E si et seulement
si tout vecteur de E se décompose de façon unique comme somme d’un vecteur de F et d’un
vecteur de G, c’est-à-dire si et seulement si :
∀x ∈ E ∃!(y, z) ∈ F × G x = y + z.
Théorem 5
les assertions suivantes sont équivalentes :
1 F et G sont supplémentaires dans E.
2 E = F + G et F ∩ G = {0}.
Exemple 22
Soit E = F(R, R) l’espace vectoriel des fonctions réelles. On note F le sous-espace vectoriel de
E des fonctions paires et G le sous-espace vectoriel des fonctions impaires. Montrer que F et
G sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de E.
F1 + . . . + Fn = {x1 + . . . + xn : (x1 , . . . , xn ) ∈ F1 × . . . × Fn }
On dira que cette somme est directe et on notera F = F1 ⊕ . . . ⊕ Fn lorsque tout élément de
F se décompose de façon unique comme somme d’ éléments de F1 , . . . , Fn .
Remarque 24
Lorsque E = F1 ⊕ . . . ⊕ Fn , on dit que les sev F1 , . . . , Fn sont supplémentaires dans E.
Exercice 27
Dans l’espace vectoriel R3 ,
1 Soient u = (1, 0, 1), v = (0, 1, 1) et w = (3, 5, 5). Montrer que la famille (u, v, w) est
libre.
2 Soient u = (1, −1, 1), v = (14, −2, 5) et w = (4, 0, 1). Montrer que la famille (u, v, w)
est liée.
Exercice 28
Dans l’espace vectoriel RR ,
1 Soient f1 (x) = x, f2 (x) = exp x et f3 (x) = sin(x). Montrer que la famille (f1 , f2 , f3 ) est
libre.
2 Soient f1 (x) = 1, f2 (x) = cos2 x et f3 (x) = sin2 (x). Montrer que la famille (f1 , f2 , f3 )
est liée.
Proposition 5
1 Soit x ∈ E. La famille (x) formée du seul vecteur x est libre si et seulement si x est non
nul.
2 Une famille de deux vecteurs est libre si et seulement s’ ils ne sont pas proportionnels. La
notion de famille libre vient donc généraliser la notion de vecteurs non proportionnels.
3 Toute sous-famille d’une famille libre est libre.Toute sur-famille d’une famille liée est
liée.
Exercice 31
Montrer que les vecteurs u = (1, 1), et v = (1, 2) forment une famille génératrice de R2 .
Solution. Soit (x, y) ∈ R2 . Soit (a, b) ∈ R2 .
( (
x=a+b a = 2x − y
(x, y) = au + bv ⇐⇒ ⇐⇒
y = a + 2b b=y−x
On a montré que : ∀(x, y) ∈ R2 , ∃(a, b) ∈ R2 | (x, y) = au + bv. Donc, la famille (u, v) est une famille
génératrice de R2 .
3.3 Bases
Définition 32 (Bases)
Soit F une famille finie de vecteurs de E. On dit que F est une base de E si et seulement si F
est libre et génératrice.
x = Σni=1 λi ei
la famille (λi )1≤i≤n est appelée la famille des coordonnées de x dans la base B.
Démonstration. (⇐=) :B est génératrice par hypothèse. est elle libre ? Soient λ1 , . . . , λn ∈ K tels que
λ1 e1 + . . . + λn en = 0. On a aussi 0e1 + . . . + 0en = 0. Par unicité de la décomposition de 0, on a
λ1 = . . . = λn = 0. B est donc libre, et génératrice de E, c’est donc une base de E. ( =⇒ ) : Par
hypothèse,B est une base de E = génératrice de E et libre. Soit x ∈ E quelconque. B génératrice
=⇒ x = λ1 e1 + . . . + λn en . . Cette combinaison est-elle unique ? Si on a aussi x = α1 e1 + . . . + αn en ,
alors par soustraction
(λ1 − α1 )e1 + . . . + (λn − αn )en = 0.
Exercice 33
On munit E = R2 des opérations usuelles. Soit u = (2, 0), et v = (2, 1). Montrer que la
famille (u, v) est une base de E. Préciser les coordonnées d’un vecteur (x, y) dans cette base.
On a montré que : ∀(x, y) ∈ R2 , ∃(a, b) ∈ R2 | (x, y) = au + bv. Donc, la famille (u, v) est une famille
génératrice de R2 . De plus, u et v ne sont pas colinéaire donc la famille (u, v) est une base de E.
Alors (x, y) = 21 (x − 2y)u + yv, d’où la famille des coordonnées de (x, y) dans la base (u, v) est ( 21 (x −
2y), y)
Définition 34 (Base canonique de Kn )
Les vecteurs suivants forment une base du K-ev E = Kn .
Remarque 35
Dans la base canonique de Kn , les coordonnées du vecteur (x1 , . . . , xn ) sont (x1 , . . . , xn ).
Définition 36
Les vecteurs suivants forment une base du K − evE = Kn [X].
e1 = 1, e2 = X, . . . , en = X n .
Démonstration. Soit G = (e1 , . . . , en ) une famille génératrice finie de E. Si G est libre, alors c’est une
base de E, sinon, l’un des vecteurs de la famille est une combinaison linéaire des autres (supposons que
ce soit le cas de en , quitte à changer la numérotation des vecteurs). Dans ce cas, G1 = (e1 , . . . , en−1 ) est
à nouveau une famille génératrice de E et l’on peut recommencer la discussion initiée au début de ce
paragraphe. On continue ainsi à retirer des vecteurs tant que la famille Gk est génératrice et après un
nombre fini d’étapes, la famille obtenue est libre, si bien que c’est une base de E.
Exercice 38
Si G = Vect(G) avec
Solution. On a (
u1 + u2 = u3
=⇒ G = Vect(u1 , u2 )
2u1 − u2 = u4
Comme u1 et u2 ne sont pas proportionnels, (u1 , u2 ) est une famille libre qui engendre G, c’est donc
une base de cet espace.
Démonstration. Immédiat.
Exemple 39
On peut par exemple compléter L = {u = (1, 2, 0), v = (−1, 1, 0)} pour obtenir une base de
R3 .
Démonstration. Comme u et v ne sont pas proportionnels, alors L est libre. D’après le Théorème de
la base incomplète en peut le compléter en une base de R3 . Soit w = (0, 0, 1). Montrons que (u, v, w) est
une base. Soit (a, b, c) ∈ R3 .
a − b = 0
b = 0
au + bv + cw = 0 =⇒ 2a + b = 0 =⇒ a = 0 ,
c=0 c=0
0
alors L = {u, v, w} est libre.
Soit (x, y, z) ∈ R3 . Soit (a, b, c) ∈ R3 .
1
x = a − b
b = 3 (−2x + y)
(x, y, z) = au + bv + cw ⇐⇒ y = 2a + b =⇒ a = 31 (x + y)
z=c c=z
0
On a montré que : ∀(x, y, z) ∈ R2 , ∃(a, b, c) ∈ R3 | (x, y, z) = au+bv +cw. Donc, la famille L = {u, v, w}
0
est une famille génératrice de R3 . Finalement L = {u, v, w} est une base.
Démonstration. On procède par récurrence sur p. Pour p = 0, c’est vrai, la première famille étant vide,
elle ne peut engendrer que l’espace vectoriel E = {0}, donc la deuxième famille contient un vecteur
qui est le vecteur nul, et cette famille est liée (oui, le vecteur nul tout seul constitue une famille liée).
Supposons la propriété vraie au rang p, et ajoutons un vecteur à chaque famille. La famille (e1 , . . . , ep+1 )
étant supposée génératrice, fj = Σp+1 i=1 αi,j ei pour tout entier j ≤ p + 2. Si tous les coefficients αp+1,j sont
nuls, alors tous les vecteurs de la deuxième famille sont combinaisons linéaires de (e1 , . . . , ep ), on peut
appliquer directement l’hypothèse de récurrence pour conclure que (f1 , . . . , fp+1 ) est liée, ce qui ne risque
pas de s’améliorer si on ajoute fp+2 . Sinon, supposons par exemple, quitte à réordonner les vecteurs de la
αp+1,j
deuxième famille, que αp+1,p+2 6= 0, on pose alors, pour tout entier j ≤ p + 1, gj = fj − αp+1,p+2 fp+2 , de
façon à annuler la coordonnée suivant ep+1 . La famille (g1 , . . . gp+1 ) est alors constituée de vecteurs dans
Vect(e1 , . . . , ep ), par hypothèse de récurrence, elle est liée. Cela signifie qu’il y a une relation linéaire du
p+1 αp+1,j
type Σj=1 µj (fj − αp+1,p+2 fp+2 ) = 0. Quitte à tout développer, il s’agit d’une relation liant les vecteurs
(f1 , . . . , fp+2 ), qui forment donc une famille liée.
Lemme 10
Le cardinal d’une famille libre est plus petit que celui d’une famille génératrice Si L est une
famille libre et G une famille génératrice de E, on a card(L) ≤ card(G).
Théorem 9
Si E est de dimension finie toutes les bases de E ont le même cardinal.
0
Démonstration. Il suffit de considérer deux bases de cardinal n et n différents, puis d’appliquer le lemme
précédent.
Définition 40 (Dimension d’un ev)
Si E = {0}, on dit que E est de dimension 0 : dim(E) = 0.
Si E est un espace vectoriel de dimension finie non-nul, on appelle dimension de E, le cardinal
commun des bases de E et l’on note dimE = n.
Ainsi, dans E un ev de dimension finie :
1 Si L est une famille libre de E, on a : card(L) ≤ dimE
2 Si G est une famille génératrice de E, on a :card(G) ≥ dimE.
Démonstration. Si F n’était pas de dimension finie, alors on pourrait trouver une famille libre de vecteurs
de F de cardinal p > n. Cette famille serait aussi une famille libre de E. Or ceci est impossible car toute
famille libre de vecteurs de E a un cardinal inférieur ou égal à n. Donc F est de dimension finie et
dimF ≤ n.
Exercice 41
Soient
F = Vect((1, 2, 3), (0, 1, 1)) et G = {(x, y, z) ∈ R3 | x + y − z = 0}
deux sev de R3 . Montrer queF = G.
Solution. On a F = Vect((1, 2, 3), (0, 1, 1)) et (1, 2, 3), (0, 1, 1) ne sont pas proportionnels, ils forment
une famille libre de G donc ((1, 2, 3), (0, 1, 1)) est une base de F, d’où dim(F ) = 2.
On a ( (
u = (x, y, z) u = (x, y, z)
u = (x, y, z) ∈ G ⇐⇒ ⇐⇒
x+y−z =0 z =x+y
( (
u = (x, y, z) = (x, y, x + y) u = (x, y, z) = x(1, 0, 1) + y(0, 1, 1)
⇐⇒ ⇐⇒
z =x+y z =x+y
Donc G = Vect((1, 0, 1), (0, 1, 1)). De plus (1, 0, 1), (0, 1, 1) ne sont pas proportionnels, ils forment une
famille libre de G donc ((1, 0, 1), (0, 1, 1)) est une base de G, d’où dim(G) = 2.
On déduit de cela que dim(F ) = dim(G).
Comme ( (
1+2−3=0 (1, 2, 3) ∈ G
=⇒ =⇒ F ⊂ G.
0+1−1=0 (0, 1, 1) ∈ G
(
F ⊂G
On a montré que . Finalement F = G.
dim(F ) = dim(G)
Démonstration. Soit BF = (ei )1≤i≤p et BG = (ei )p+1≤i≤n Montrons que F et G sont supplémentaires.
— Soit x ∈ E. Il existe (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn tel que x = Σni=1 xi ei = Σpi=1 xi ei + Σni=p+1 xi ei . Ainsi, tout
| {z } | {z }
∈F ∈G
vecteur de E est somme d’un vecteur de F et d’un vecteur de G et donc E = F + G.
— Soit x ∈ F ∩ G. Il existe Il existe (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn tel que x = Σpi=1 xi ei = Σni=p+1 xi ei . Mais alors,
0 = Σpi=1 xi ei + Σni=p+1 (−xi )ei puis pour tout i = 1, . . . n, xi = 0 car B est libre. Ceci montre que
F ∩ G = {0}.
Réciproquement. On suppose que E = F ⊕ G.
— Montrons que B est libre : soient (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn tel que Σni=1 xi ei = 0 =⇒ Σpi=1 xi ei =
p p
n n
Σi=p+1 (−xi )ei .. Comme Σi=1 xi ei ∈ F et Σi=p+1 (−xi )ei ∈ G, on a alors : Σi=1 xi ei = Σni=p+1 (−xi )ei =
0. Comme BF est une base de F et BG une base de G, ceci implique que pour tout i = 1, . . . n, xi =
0 et donc que B est libre.
— Montrons que B est génératrice de E. Soit x ∈ E. Comme E = F ⊕ G, il existe un vecteur y ∈ F
et un vecteur z ∈ G tels que x = y + z. De plus :
— Comme BF est une base de F et que y ∈ F, il existe y1 , . . . yp ∈ K tels que y = Σpi=1 yi ei .
— Comme BG une base de G, et que z ∈ G, il existe zp+1 , . . . zn ∈ K tels que z = Σni=p+1 zi ei . Par
conséquent : x = y + z = Σpi=1 yi ei + Σni=p+1 zi ei ∈ Vect(B) et B est donc bien génératrice de E.
On a ainsi prouvé que B est une base de E.
Exercice 42
Soit E = R4 , F = Vect((1, 2, 1, 1), (0, 1, 1, 1))
et G = {(x, y, z, t) ∈ R4 | x + y + z + t = 0 et x = y}. Montrer que F ⊕ G = E.
Solution. On a
G = {(x, y, z, t) ∈ R4 | x + y + z + t = 0 et x = y}
= {(x, y, z, t) ∈ R4 | 2x + z + t = 0 et x = y}
= {(x, y, z, t) ∈ R4 | z = −t − 2x et x = y}
= {(x, x, −t − 2x, t) | (x, t) ∈ R2 }
= {x(1, 1, −2, 0) + t(0, 0, −1, 1) | (x, t) ∈ R2 }
= vect(u1 , u2 ) où u1 = (1, 1, −2, 0) et u2 = (0, 0, −1, 1).
De plus, les vecteurs u1 et u2 n’étant clairement pas colinéaires, la famille (u1 , u2 ) est libre. Finalement,
(u1 , u2 ) est une base G.
Soit F = Vect(u3 = (1, 2, 1, 1), u4 = (0, 1, 1, 1)). On a les vecteurs u3 et u4 ne sont pas colinéaires, la
famille (u3 , u4 ) est libre. Finalement, (u3 , u4 ) est une base F.
Pour montrer que F ⊕ G = E, il suffit de voir que la famille (u1 , u2 , u3 , u4 ) est une base. Comme
(u1 , u2 , u3 , u4 ) est une famille de 4 éléments de E. Puisque dim(E) = 4, pour montrer que (u1 , u2 , u3 , u4 )
est une base de E, il suffit de vérifier que la famille (u1 , u2 , u3 , u4 ) est libre. Soit (a, b, c, d) ∈ R4 tel que
a+c=0
c = −a
a=0
a + 2c + d = 0
d = a
d = 0
au1 + bu2 + cu3 + du4 = 0 =⇒ =⇒ , =⇒
−2a − b + c + d = 0
b = −2a
b=0
b+c+d=0 −2a = 0 c=0
Par suite, la famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) est libre, ou encore la famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) est une base E. Finalement
F ⊕ G = E.
Démonstration. F + G est de dimension finie car la réunion d’une base de F et d’une base de G est
une famille génératrice finie de F + G. F ∩ G est un sous-espace vectoriel de F et de G. Notons
s = dim(F ∩ G), p = dimF etq = dimG. Soit (e1 , . . . , es ) une base de F ∩ G que l’on complète
en une base (e1 , . . . , es , f1 , . . . , fp−s ) de F et en une base (e1 , . . . , es , g1 , . . . , gq−s ) de G. Le système
(e1 , . . . , es , f1 , . . . , fp−s , g1 , . . . , gq−s ) est un système générateur de E + F. Or c’est un système libre par
construction donc dim(E + G) = p + q − s.
Corollaire 11
Si E = F ⊕ G, alors dimE = dimF + dimG.
Théorem 15
Tout sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel E de dimension finie admet au moins un
supplémentaire dans E.
Démonstration. On utilise ici le théorème de la base incomplète en considérant une base de F que l’on
complète pour obtenir une base de E. Les vecteurs ajoutés engendrent alors un sev supplémentaire de F
dans E.
Théorem 16
Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E de dimension finie.
( (
F ∩G=0 F +G=E
E = F ⊕ G ⇐⇒ ⇐⇒
dimF + dimG = dimE dimF + dimG = dimE
Applications linéaires
2
1 Définition et propriétés
Définition 43
Soient E et F deux K-espaces vectoriels et u une application de E dans F. On dit que f est
linéaire (ou encore un morphisme d’espaces vectoriels) si et seulement si :
— E ∗ l’ensemble des formes linéaires sur E, appelé dual de E (ne pas confondre E ∗ et E − 0).
— GL(E) l’ensemble des automorphismes de E.
Proposition 12
soit f ∈ L(E, F ).
1 f (0E ) = 0F .
2 Si G est un sous-espace vectoriel de E, alors f (G) est un sous-espace vectoriel de F.
3 Si H est un sous-espace vectoriel de F, alors f −1 (H) est un sous-espace vectoriel de E.
Démonstration. —
— f (0.0E ) = 0f (0E ) = 0F .
21
— Soit G un sous-espace vectoriel de E. 0E ∈ G et donc 0F = f (0E ) ∈ f (G).
Soient (s, t) ∈ (f (G))2 et λ, ∈ K. Il existe (x, y) ∈ F 2 tel que s = f (x) et t = f (y). Puisque G est
un sous-espace de E, λx + y ∈ G puis
Exercice 44
Dire si les applications suivantes sont des applications linéaires :
1 f : R2 → R3 , (x, y) 7→ (x + y, x − 2y, 0) ;
2 f : R2 → R3 , (x, y) 7→ (x + y, x − 2y, 1) ;
0
3 f : R[X] → R2 , P 7→ P (0), P (1) .
0 0
Solution. 1 Soient (u, v) = ((x, y), (x , y )) ∈ R2 et λ, ∈ R.
0 0
f (λu + v) = f ((λx + x , λy + y ))
0 0 0 0
= ((λx + x ) + (λy + y ), (λx + x ) − 2(λy + y , 0)
0 0 0 0
= (λ(x + y) + (x + y ), λ(x − 2y) + (x − 2y ), 0)
0 0 0 0
= λ(x + y, x − 2y, 0) + (x + y , x − 2y , 0)
= λf (u) + f (v).
Donc, f ∈ L(R2 , R3 ).
2 On a f (0, 0, 0) = (0, 0, 1) 6= (0, 0, 0), alors f n’est pas linéaire.
3 Soient P, Q ∈ R[X] et λ ∈ R.
0 0
f (λP + Q) = (λP (0) + Q(0), λP (1) + Q (1))
0 0
= λ(P (0), P (1)) + (Q(0), Q (1))
= λf (P ) + f (Q).
Donc, f ∈ L(R[X], R2 ).
Proposition 15
Soient E un K-espace vectoriel. Soit f un endomorphisme de E et n ∈ N∗ . Alors f n = f ◦. . .◦f
est un endomorphisme de E.
Théorem 17
Soit f ∈ L(E, F ). Ker(f ) est un sous-espace de E et Im(f ) est un sous-espace de F.
Théorem 18
Soit f ∈ L(E, F ).
1 f est injective si et seulement si Ker(f ) = {0E }.
2 f est surjective si et seulement si Im(f ) = F.
3 f est un isomorphisme de E sur F si et seulement Ker(f ) = {0E } et Im(f ) = F.
Exercice 46
soit f : R2 → R3 , (x, y) 7→ (x − y, x + 2y, −y). Déterminer Ker(f ) et Im(f ). f est-elle
injective ? surjective ?
Exercice 47
Soit f l’application de R2 dans R3 définie par
Solution. Notons (e1 = (1, 0), e2 = (0, 1)) la base canonique de R2 . (e1 , e2 ) est une famille génératrice
de R2 . Donc, (u1 , u2 ) = (f (e1 ), f (e2 )) est une famille génératrice de Im(f ) avec u1 = (2, 0, 3) et u2 =
(−1, 1, 1), alors Im(f ) = vect(u1 , u2 ).
5 Théorème du rang
5.1 Rang d’une famille finie de vecteurs
Définition 48 (Rang d’une famille finie de vecteurs)
Soit une famille de vecteurs F = (u1 , . . . , un ) d’un espace vectoriel E. On appelle rang de la
famille F, la dimension du sous-espace vectoriel engendré par F :
rg(F) = dimVect(F)
Démonstration. Soit (e1 , . . . , ep ) une base de ker(f ) et soit (ep+1 , . . . , en ) une base de S supplémentaire
de ker(f ). Montrons que B = (f (ep+1 ), . . . , f (en )) est une base de Im(f ).
— Soit y = f (x) ∈ Imf. x s’écrit (de manière unique) x = a1 e1 + . . . + ap ep + ap+1 ep+1 + . . . + an en .
En utilisant la linéarité de f et le fait que les e1 , . . . , ep appartiennent à Ker(f ), on obtient que y
est combinaison linéaire des f (ei ), i = p + 1, . . . , n donc B engendre Im(f ).
— Montrons que B est une famille libre de F. Soient λp+1 , . . . , λn ∈ K tel que λp+1 f (ep+1 ) + . . . +
λn f (en ) = 0. Par linéarité de f, on en déduit que λp+1 ep+1 + . . . + λn en ∈ Ker(f ) donc λp+1 ep+1 +
. . . + λn en ∈ Ker(f ) ∩ S = {0}, alors λp+1 ep+1 + . . . + λn en ∈ Ker(f ) = 0. Comme la famille
(ep+1 , . . . , en ) est libre, on en déduit que λp+1 = . . . = λn = 0 et B est libre.
Exercice 50
Soit E un K-ev de dimension finie n, et f ∈ L(E). Montrer que :
(
f2 = 0
ker(f ) = Im(f ) ⇐⇒
n = 2rg(f )
Corollaire 16
si E et F sont de dimension finie et si f ∈ L(E, F ), alors :
1 f injective =⇒ dimE ≤ dimF ;
2 f surjective =⇒ ; dimE ≥ dimF ;
Théorem 23
Deux espaces vectoriels E et F de dimension finie sont isomorphes si et seulement s’ils ont la
même dimension.
Définition 51
Soient n et p deux entiers naturels non nuls. On appelle matrice de type (n, p) à coefficients
dans K tout tableau M constitué de n lignes et p colonnes d’éléments de K :
a1,1 a1,2 · · · a1,p
a2,1 a2,2 · · · a2,p
A= .
.. .. ..
.. . . .
an,1 an,2 ··· an,p
On écrit A = (ai,j )1≤i≤n , ai,j étant le terme situé à l’intersection de la i-éme ligne et de la
1≤j≤p
j-éme colonne de A.
a1,j
a2,j
..
.
an,j
est la j-ème colonne de A souvent notée Cj et
ai,1 ai,2 ··· ai,p
27
Exemple 52
Si
a11 = 1; a12 = 2
1 2
A = 3 4 alors A ∈ M3,2 (K) et
a21 = 3; a22 = 4
5 6
a31 = 5; a32 = 6
Définition 53
0 0 ··· 0
0 0 ··· 0
— La matrice nulle 0n,p = . .. ∈ Mn,p (K)
.. ..
.. . . .
0 0 ··· 0
1 0 ··· 0
0 1 · · · 0
— la matrice identité In = . . . ∈ Mn (K)
.. .. . . ...
0 0 ··· 1
— On note Ei,j la matrice rectangulaire de format (n, p) dont tous les coefficients sont nuls
sauf le coefficient ligne i, colonne j, qui est égal à 1. Les matrices Ei,j sont les matrices
élémentaires.
Exemple 54
1 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 1
02,3 = I3 = 0 1 0 E1,3 = ∈ M2,3 (K) E3,2 0 0 0 ∈ M3 (K).
0 0 0 0 0 0
0 0 1 0 1 0
2
1 5 2 1 −2 1 −1 16 1
2 −3 =
−5 3 1 5 3 2 −25 −3 −4
Remarque 57
L’ensemble (Mn,p (K), +, .) est un K-ev de dimension n×p. La famille formée des n×p matrices
Eij est une base de cet ev, appelée base canonique de Mn,p (K).
n
X
A × B = (ci,k )1≤i≤m où : ∀(i, k) ∈ [[1, m]] × [[1, p]] ci,k = ai,j bj,k .
1≤j≤p j=1
Exemple 59
5 6
7 8
1 2
5 6
19 22
on a alors = .
1 2
19 22 3 4 7 8 43 50
3 4 43 50
Exercice 60
0 1 0
Soit N = 0 0 1 . Calculer N 2 et N 3 .
0 0 0
Théorem 24
Soit (A, B, C) ∈ Mn,p (K) × Mp,q (K) × Mq,r (K).
1 In × A = A × Ip = A.
2 A × (B × C) = (A × B) × C.
Proposition 18
Soit p ∈ N et A, B ∈ Mn (K) vérifiant AB = BA. On a :
1
p
X
p
(A + B) = Cpk Ak B p−k (binôme)
k=0
2
Ap − B p = (A − B)(Ap−1 + Ap−2 B + . . . + AB p−2 + B p−1 )
3
(In − Ap ) = (In − A)(In + A + A2 + . . . + Ap−1 )
Remarque 61
On utilise souvent la formule du binôme pour calculer les puissances d’une matrice. Les formules
sont intéressantes lorsqu’une matrice est nilpotente : (Ap = 0).
Exercice 62 (Recherche de An )
1
0 2
Soit N = . Calculer N n pourn ∈ N.
0 0
2 Soit la matrice
1 2
A= Déterminer la matrice An pour n ∈ N.
0 1
3 Quelques grands types de matrices
Définition 63 (Quelques grands types de matrices)
Soit
a1,1 a1,2 · · · a1,n
a2,1 a2,2 · · · a2,n
A= . .. ∈ Mn (K).
.. ..
.. . . .
an,1 an,2 · · · an,n
On dit que :
— a1,1 , . . . , an,n constituent la diagonale principale de A;
— A est une matrice scalaire si et seulement si A est de la forme λIn , λ ∈ K;
— A est une matrice diagonale si et seulement si i 6= j ai,j = 0; dans ce cas on note
a1,1 0 ··· 0
0 a2,2 · · · 0
A = diag(a1,1 , . . . , an,n ) = .
. .. ..
.. .. . .
0 0 ··· an,n
Exemple 65
3 2 −3
tr 5 −1 −2 = 3 − 1 − 1 = 1 tr(In ) = n.
1 1 −1
Proposition 19
1 L’application Tr : Mn (K) → K est une forme linéaire.
2 Tr(αA + βB) = αTr(A) + βTr(B)
3 Pour toute matrice A, B ∈ Mn (K), on a Tr(AB) = Tr(BA).
Exercice 66
Existe-t-il (A, B) ∈ (Mn (K))2 tel que AB − BA = In ?
∃B ∈ Mn (K) A × B = B × A = In
Exemple 68
Prenons
0 −1
A=
1 0
vérifie que A2 + I = 0. Déduire que A est inversible et exprimer son inverse.
Exercice 69
3 2 −3
A = 5 −1 −2
1 1 −1
exprimer l’inverse de A.
Solution.
3 2 −3 1 0 0
5 −1 −2 0 1 0
1 1 −1 0 0 1
On peut choisir comme premier pivot le 1 de la ligne 3 (cela facilite les calculs) pour opérer sur les deux
premières lignes :
0 −1 0 1 0 −3 L1 ←− L1 − 3L3
0 −6 3 0 1 −5 L2 ←− L2 − 5L3
1 1 −1 0 0 1
On permute les lignes des deux matrices.
1 1 −1 0 0 1
0 −1 0 1 0 −3
0 −6 3 0 1 −5
On prends le −1 de la deuxième ligne comme second pivot pour faire apparaître des 0 dans la deuxième
colonne :
1 0 −1 1 0 −2 L1 ←− L1 + L2
0 −1 0 1 0 −3
0 0 3 −6 1 13 L3 ←− L3 − 6L2
Pour aboutir à une matrice diagonale à gauche, il suffit d’utiliser le 3 comme pivot :
−1 31 7
L1 ←− L1 + 13 L3
1 0 0 3
0 −1 0 1 0 −3
0 0 3 −6 1 13
Pour finir on divise chaque ligne par le coefficient adaptée pour obtenir la matrice identité à gauche :
−1 13 73
1 0 0
0 1 0 −1 0 3
0 0 1 −2 13 13 3
6 Transposition
Définition 70
t
soit A = (ai,j ) ∈ Mn,p (K). On appelle transposée de A la matrice de Mp,n (K), notée A,
définie par
t
A = (aj,i ) où ∀(i, j) ∈ [[1, p]] × [[1, n]]
Exemple 71
1 3
t 1 −1 4
Si A = −1 5 , alors A=
3 5 0
4 0
Proposition 20
t
1 ∀(A, B) ∈ Mm,n (K) × Mn,p (K) (A + B) = t A + t B
t
2 ∀(A, B) ∈ Mm,n (K) × Mn,p (K) (AB) = t B × t A.
t
3 Soit A ∈ Mn (K). A est inversible si et seulement si A est inversible, auquel cas
( t A)−1 = t (A−1 ).
Définition 72
soit A ∈ Mn (K). On dit que :
— A est symétrique si et seulement si t A = A
— A est antisymétrique si et seulement si t A = −A.
7 Matrice d’une application linéaire
Définition 73 (Matrice d’un vecteur dans une base)
Soient E un K-espaces vectoriel de base B = (e1 , . . . , ep ). Pour x ∈ E, un vecteur qui se
décompose sur la base B en :
x = x1 e1 + . . . + xn en
On appelle matrice de x dans la base B , la matrice n × 1
x1
X = MB (x) = ... ∈ Mn,1 (K)
xn
uj = x1j e1 + . . . + xnj en
Exercice 75
1 Si B = (e1 , e2 , e3 ) est la base canonique de R3 et si u1 = e1 − 2e3 et u2 = e1 + 2e2 − e3 .
Déterminer M la matrice de la famille S = (u1 , u2 ) dans la base B.
2 Si B = (1, X, X 2 ) est la base canonique de R2 [X] et si P0 = 1 etP1 = X − 1, et P2 =
(X − 1)2 . Déterminer M la matrice de la famille S = (P0 , P1 , P2 ) dans la base B.
Définition 76
Soient E et F deux K-espaces vectoriels de bases respectives B = (e1 , . . . , ep ) et C =
(f1 , . . . , fn ). Pour f ∈ L(E, F ), on appelle matrice de f dans les bases B et C la matrice
MB,C (f ) de Mn,p (K) dont les colonnes contiennent les coordonnées des vecteurs f (e1 ), . . . , f (ep )
dans la base C de F :
a1,1 a1,2 · · · a1,p
a2,1 a2,2 · · · a2,p
MB,C (f ) = (ai,j )1≤i≤n et 1≤j≤p = .
.. .. ..
.. . . .
an,1 an,2 ··· an,p
Pn
où ∀j = 1, . . . , p f (ej ) = i=1 ai,j fi . En d’autres termes, c’est la matrice de la famille
(f (e1 ), . . . , f (ep )) dans la base C.
Remarque 77
Le nombre de lignes n est la dimension de l’espace d’arrivée. Le nombre de colonnes p est la
dimension de l’espace de départ.
Exercice 78
0
1 Déterminer M la matrice canonique de f ∈ L(R4 [X]) défini par : f : P → P .
2 Déterminer N la matrice canonique de g ∈ L(R3 , R2 ) définie par : g(x, y, z) = (2x − y +
3z, x − 2z) dans les bases canoniques.
f (1) f (X) f (X 2 ) f (X 3 ) f (X 4 )
1 0 1 0 0 0
X 0 0 2 0 0
=⇒ M = MB = X 2
0 0 0 3 0
X3 0 0 0 0 4
X4 0 0 0 0 0
0 0
2 Soit B = (e1 = (1, 0, 0), e2 = (0, 1, 0), e3 = (0, 0, 1)), la base canonique de R3 , et B = (e1 =
0
(1, 0), e2 = (0, 1)), la base canonique de R2 . On a
0 0
f (e1 ) = f (1, 0, 0) = (2, 1) = 2e1 + 1e2
0 0
f (e2 ) = f (0, 1, 0) = (−1, 0) = −1(1, 0) + 0(0, 1) = −1e1 + 0e2
0 0
f (e3 ) = f (0, 0, 1) = (3, −2) = 3(1, 0) − 2(0, 1) = 3e1 − 2e2
Proposition 21
Si f ∈ L(E, F ) a pour matrice A dans les bases B et C, si X est la matrice colonne des
coordonnées d’un vecteur x de E dans la base B, alors le produit AX est la matrice colonne
des coordonnées de f (x) dans la base C.
Théorem 27
Soient E et F deux K-espaces de dimensions finies non nulles. Soient B une base de E et C,
une base de F.
1
∀(f, g) ∈ (L(E, F ))2 , MB,C, (f + g) = MB,C, (f ) + MB,C, (g).
2
∀f ∈ L(E, F ), λ ∈ K, MB,C, (λf ) = λMB,C, (f ).
3
∀(f, g) ∈ (L(E, F ))2 , λ ∈ K MB,C, (λf + g) = λMB,C, (f ) + MB,C, (g).
.
Théorem 28
Soient E, F et G trois K-espaces de dimensions finies non nulles notées respectivement
n, p et q. Soient B une base de E, C, une base de F, et D une base de G. Soient f ∈ L(E, F ),
et g ∈ L(F, G). Alors MB,D, (f ◦ g) = MB,C, (f ) × MC,D, (g).
Théorem 29
Soient E et F deux K-espaces de même dimension finie non nulle notée n. Soient B une base
de E et C, une base de F. Soit f, ∈ L(E, F ). Alors, f est un isomorphisme si et seulement si
MB,C, (f ) est inversible. Dans ce cas, MB,C, (f −1 ) = (MB,C, (f ))−1 .
Exercice 79
R2 → R2 R2 → R 2
Soit f : et g :
(x, y) 7→ (x + y, 2x − y) (x, y) 7→ (0, x − y)
i) Écrire A la matrice de l’application f dans la base canonique.
ii) Écrire B la matrice de l’application g dans la base canonique.
iii) Écrire C la matrice de l’application f ◦ g dans la base canonique.
iv) Écrire E la matrice de l’application f 2 dans la base canonique.
( f (e1 ) f (e2 )
f (e1 ) = f (1, 0) = (1, 2) = 1e1 + 2e2 e 1 1
=⇒ A = MB = 1
f (e2 ) = f (0, 1) = (1, −1) = 1(1, 0) − 1(0, 1) = 1e1 − 1e2 e2 2 −1
2 On a (
g(e1 ) = g(1, 0) = (0, 1) = 0(1, 0) + 1(0, 1) = 0e1 + 1e2
g(e2 ) = g(0, 1) = (0, −1) = 0(1, 0) − 1(0, 1) = 0e1 − 1e2
f (e1 ) f (e2 )
e1 0 1
=⇒ B = MB =
e2 0 −1
3 On a
1 1 0 1 0 0
C = MB (f ◦ g) = MB (f ) × MB (g) = A × B = × = .
2 −1 0 −1 0 3
4 On a
1 1 1 1 3 0
E = MB (f 2 ) = (MB (f ))2 = A2 = A × A = × = .
2 −1 2 −1 0 3
Exercice 81
Soit la matrice :
2 0 4
A = 1 0 2 ∈ M3,3 (R).
2 0 4
Déterminer ker(A) et Im(A).
Solution. —
x 0 2 0 4 x 0
X = y ∈ ker(A) ⇐⇒ AX = 0 ⇐⇒ 1 0 2 × y = 0
z 0 2 0 4 z 0
2x + 4z = 0 x = −2z
x −2z −2 0
⇐⇒ x + 2z = 0 ⇐⇒ x = −2z ⇐⇒ y = y = z 0 + y 1 ,
z z 1 0
2x + 4z = 0 x = −2z
alors
−2 0
ker(A) = vect 0 , 1
1 0
—
2 0 4
ImA = Vect(C1 , C2 , C3 ) = 1 , 0 , 2
1 0 4
0
comme C3 = 2C1 et C2 = 0 , alors ImA = Vect(C1 ).
0
Théorem 30
soit A ∈ Mn,p (K). rg( t A) = rg(A) (le rang d’une matrice est aussi le rang du système de ses
vecteurs lignes).
Théorem 31
Soient E et F deux K-espaces vectoriels de dimensions respectives p et n, rapportés aux bases
B et C. Si f est une application linéaire de E dans F, de matrice A dans les bases B et C, alors :
rg(f ) = rg(A)
On a les résultats et les règles de calcul suivants : rang(A) ne change pas de valeur si on effectue les
opérations élémentaires sur les lignes ou sur les colonnes de A.
Nous illustrerons cette méthode par un exemple :
Exercice 85
1 2 0 −1
Soit A = 2 6 −3 −3 , calculer le rang deA.
3 10 −6 −5
Solution.
1 2 0 −1
2 6 −3 −3 L2 ←− L2 − 2L1
3 10 −6 −5 L3 ←− L3 − 3L1
←→
1 2 0 −1
0 2 −3 −1
0 4 −6 −2 L3 ←− L3 − 2L2
←→
1 2 0 −1
0 2 −3 −1
0 0 0 0
1 2 0 −1
0 2 −3 −1
←→
0 0
Alors rang(A) = 2 (le nombre des coefficient non nulles sur le diagonale).
0 0
0 0 0 0
9 Les déterminants
9.1 Déterminants d’une matrice
Définition 86
Soit n ≥ 1. Pour toute matrice carrée A = (aij ) , d’ordre n, nous associons detA ∈ K,défini
comme suit : Si n = 1, on pose det(a) = a (avec A = (a) ).
Si n > 1, en supprimant la première ligne et la j-ième colonne de A, nous obtenons une matrice
carrée d’ordre n − 1 notée A1j . L’hypothèse de récurrence permet alors de poser :
n
X
det(A) = (−1)1+j a1j det(A1j )
j=1
Définition 87
Soit la matrice : A
— On note Aij la matrice déduite de A en supprimant la ligne i et la colonne j
— On note ∆ij le cofacteur de l’élément aij : ∆ij = (−1)i+j det(Aij ) det(Aij ) s’appelle
déterminant mineur.
Remarque 88
la formule a été obtenue en développant le déterminant de A suivant la première ligne, on peut
montrer que la quantité est indépendante du choix de la ligne ou de la colonne. Alors on peut
poser
Xn n
X
det(A) = (−1)i+j aij det(Aij ) = aij ∆ij .
j=1 j=1
Exemple 89
1 Soit A ∈ M2 (K) suivante :
a11 a12
A=
a21 a22
a11 a12
det(A) = = a11 × a22 − a12 × a21
a21 a22
2
a1,1 a1,2 ··· a1,n a1,1 0 ··· 0
0 a2,2 ··· a2,n a2,1 a2,2 ··· 0
.. .. .. .. = .. .. .. .. = a1,1 × a2,2 × . . . × an,n .
. . . . . . . .
0 0 ··· an,n an,1 an,2 ··· an,n
Exercice 90
Calculer le déterminant de la matrice suivante :
3 1 1
A= 0 3 1
1 0 3
Solution.
3 1 1
3 1 1 1 1 1
0 3 1 = +3 −0 +1 = 3(3×3−0×1)−0(1×3−0×1)+1(1×1−3×1) = 27−0−2 = 25
0 3 0 3 3 1
1 0 3
On a les résultats et les règles de calcul suivants :
Proposition 22
— det(A) = 0 si deux colonnes sont égales ou proportionnelles ou si une colonne est nulle
— on multiplie detA par (−1)i+j si on permute les deux colonnes i et j.
— detA ne change pas de valeur si on substitue à la colonne i la colonne i + kj (j étant
une autre colonne)
— detA est multiplié par l si on remplace la colonne j par lj
Remarque 91
ces propriétés sont aussi valables pour les lignes.
Exercice 92
Calculer le déterminant de la matrice suivante :
3 1 1 1
1 3 1 1
A= 1 1
3 1
1 1 1 3
Solution. On peut choisir comme premier pivot le 1 de la ligne 4 (cela facilite les calculs) pour opérer
sur les deux premières lignes : On effectue les modifications suivantes L1 ←− L1 − 3L4 et L2 ←− L2 − L4 ,
L3 ←− L3 − L4 on obtient
0 −2 −2 −8
2 0 −2 −2 −2 −8 −2 −2 −8 −2 −2 −8
0 2 0 −2
det(A) = = +0 0 2 −2 − 0 0 2 −2 + 0 2 0 −2 − 1 2 0 −2
0 0 2 −2
1 1 3 1 1 3 1 1 3 0 2 −2
1 1 1 3
−2 −2 −8
=− 2 0 −2
0 2 −2
On fait L1 ←− L1 + L2 , on obtient
−2 −2 −8 0 −2 −10
−2 −10
− 2 0 −2 = − 2 0 −2 = − −2 = 2(−2 × −2 − (−10 × 2)) = 48.
2 −2
0 2 −2 0 2 −2
On aura alors det(A) = 32.
Proposition 23
Soit deux matrices carrées A, B ∈ Mn (K). On a les propriétés suivantes :
1 det(λA) = λn detA
2 det(AB) = detA × detB
3 det( t A) = detA
9.2 Comatrice
Définition 93
Soit A ∈ Mn (K). On appelle comatrice de A, notée com(A), la matrice des cofacteurs
(∆i,j ) 1≤i≤n .
1≤j≤n
Théorem 32
∀A ∈ Mn (K), A t com(A) = t com(A)A = detAIn
Corollaire 24
Soit A ∈ Mn (K), A est inversible ssi detA 6= 0
1 t
A−1 = com(A)
det A
Exercice 94
Calculer l’inverse de la matrice suivante :
2 4 3
A = 0 1 1
2 2 −1
Solution. —
1 1 4 3 4 3
det(A) = +2 −0 +2 = 2(−1 − 2) + 2(4 − 3) = −4 6= 0,
2 −1 2 −1 1 1
alors A est inversible.
—
1 1 0 1 0 1
+ 2 −1 − +
2 −1 2 2
4 3
−3 2 −2
2 3 2 4
− 2 −1
Com(A) = + − = 10 −8 4 ,
2 −1 2 2
1 −2 2
4 3 2 3 2 4
+ − +
1 1 0 1 0 1
on obtient
−3 2 −2 −3 10 1
1 −1 −1
A−1 = t
com(A) = t
10 −8 4 = 2 −8 −2 .
det(A) 4 4
1 −2 2 −2 4 2
Corollaire 25
1 Soit A une matrice carrée d’ordre n telle que det A 6= 0
det A−1 = det1 A .
2 Une matrice triangulaire est inversible si et seulement si les éléments de sa diagonale
principale sont tous non nuls.
Corollaire 26
Soit A ∈ Mn (K). Les assertions suivantes sont équivalentes :
1 A est inversible.
2 ∃B ∈ Mn (K) A × B = In (dans ce cas A−1 = B ).
3 ∃C ∈ Mn (K) C × A = In (dans ce cas A−1 = C ).
4 rang(A) = n
Théorem 33
Soit E un espace vectoriel de dimension n sur K et (v1 , . . . , vn ) un système de n vecteurs de
E. Alors (v1 , . . . , vn ) est une base de E si et seulement si det(v1 , . . . , vn ) 6= 0.
Exercice 96
Soit B = (1 + X + X 2 , 1 + 2X + 4X 2 , 1 + 3X + 9X 2 ) une famille de polynômes de R2 [X].
Montrer que B est une base de R2 [X].
Théorem 34
Soit E un espace vectoriel de dimension n sur K et f ∈ L(E). f est un automorphisme de E
si et seulement si det(f ) 6= 0.
Exercice 98
Soit E un espace vectoriel de dimension n sur K et f ∈ L(E) tels que f 2 = −idE . Montrer que
la dimension de E est paire et que f ∈ GL(E).
10 Changements de bases
Définition 99
(
B = (e1 , . . . , en )
Soient 0 0 0 deux bases d’un K-espace vectoriel E de dimension n.
B = (e1 , . . . , en )
0 0
On appelle matrice de passage de B à B la matrice de la famille B dans la base B, notée
0 0
PB,B0 = MB (e1 , . . . , en ).
Théorem 35
0 00
Soient B, B , B trois bases de E.
0
1 PB,B0 = MB0 ,B (IdE ) est la matrice de IdE dans les bases B (dans E considéré comme
espace de départ) et B (dans E considéré comme espace d’arrivée).
0
2 PB,B0 est inversible et son inverse est la matrice de passage PB0 ,B de B à B.
3 PB,B00 = PB,B0 × PB0 ,B00 .
Théorem 36
0 0
Soient B, B , deux bases de E. Si X et X sont les matrices colonnes des coordonnées d’un
0 0
vecteur x de E dans les bases B et B respectivement, on a : X = PB,B0 X .
(E, B )
0
/ (E, B)
idE
11 Changement de bases pour une application linéaire
Théorem 37
0 0
soient B et B deux bases de E, P = PB,B0 , C et C deux bases de F, Q = PC,C 0 et
f ∈ L(E, F ). Si A est la matrice de f dans les bases B, C, et A la matrice de f dans les bases
0 0
B , C , alors : 0
A = Q−1 AP.
Théorem 38
0
Soient B et B deux bases de E, P = PB,B0 et f ∈ L(E). Si A est la matrice de f dans la base
0 0
B et A la matrice de f dans la base B , alors :
0
A = P −1 AP.
Exercice 100
On note B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 . Soit f : R3 → R3 l’application linéaire dont
la matrice dans la base canonique est donnée par
15 −11 5
A = 20 −15 8
8 −7 6
0 0 0
Soient e1 = 2e1 + 3e2 + e3 , e2 = 3e1 + 4e2 + e3 et e3 = e1 + 2e2 + 2e3 .
0 0 0 0
1 Montrer que B = (e1 , e2 , e3 ) est une base de R3 .
0
2 Écrire la matrice de passage (que l’on notera P ) de la base B à la base B . calculer P −1 .
0
3 En déduire B la matrice de f dans la base B .
Systèmes d’ équations linéaires
4
1 Vocabulaire
Soit aij et bi deux familles de scalaires de K. On considère le système de n équations à m inconnues :
a11 x1 + a12 x2 + · · · + a1p xm = b1
..
.
(S) = ai1 x1 + ai2 x2 + · · · + aip xp = bi
..
.
an1 x1 + an2 x2 + · · · + anp xm = bn
On appelle alors :
a1,1 a1,2 ··· a1,p
a2,1 a2,2 ··· a2,p
A= .
.. .. ..
.. . . .
an,1 an,2 ··· an,p
la matrice du système
b1
b2
b=.
..
bn
Mp1 (K) le vecteur inconnu Avec ces notations, le système (S) s’écrit alors : AX = b.
45
Définition 101 (Vocabulaire lié aux systèmes)
1 Résoudre le système consiste à trouver l’ensemble de tous les p-uplets (x1 , . . . , xp ) ∈ Kp
vérifiant (S). L’ensemble des solutions est en général noté S.
2 On appelle système homogène (S0 ) associé à (S), le système obtenu en prenant b = 0.
On note S0 = kerA l’ensemble des solutions du système homogène.
3 rg(A) s’appelle le rang du système. Il s’agit à la fois du nombre de colonnes de A linéai-
rement indépendantes, mais aussi du nombre d’ équations indépendantes du système
(S0 ) !
4 On dit que le système est compatible si l’ensemble des solutions est non-vide. Ce sera
le cas si et seulement si b ∈ ImA.
2 Systèmes de Cramer
Définition 102
(S) est dit système de Cramer si detA 6= 0 ⇐⇒ (S) possède une unique solution
Calcul de la solution unique (x1 , x2 , . . . , xn ) Lorsque l’on a une solution unique (x1 , x2 , . . . , xn ), on utilise
les formules de Cramer :
∆j
xj = , j = 1, . . . , n
∆
∆ = det(A)
∆j : déterminant déduit de ∆ en remplaçant la colonne Cj de la matrice A par la colonne b
Exercice 103
Résoudre le système suivant : (
4x + 5y = 3
2x + 3y = 1
Théorem 39
On ne change pas l’ensemble des solutions d’un système en effectuant une opération élémentaire
sur les lignes.
Le plus souvent, on transformera (S) en un système triangulaire (ou presque). Cette technique s’appelle
la méthode de Gauss. Méthode de Gauss
1 On place en première ligne une équation qui fait apparaître la première inconnue. On choisit de
préférence (si possible) la ligne telle que la première inconnue a un coefficient 1.
2 On utilise cette équation pour éliminer par OEL la première inconnue des autres équations.
3 On applique les opérations précédentes au sous-système obtenu où la première inconnue ne figure
plus.
Nous illustrerons cette méthode par un exemple :
Exercice 105
Résolvons le système
3x + 2y − 3z = 1
5x − y − 2z = 0 , en s’aidant de la méthode de Gauss.
x+y−z =2