Geographie Tle A 2017-1

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PROGRAMME DE GÉOGRAPHIE : CLASSE DE TLEA

Mois Semaines Chapitres et leçons VH


PREMIERE PARTIE : LE NIGER 3H
Chapitre I : Les aspects physiques
I. Les caractéristiques du climat
II. Les zones naturelles
III. Les problèmes environnementaux
IV. Les ressources en eau
Activité de Consolidation : technique de commentaire de documents 2H
Chapitre II : Etude humaine 4H
I. L’historique du peuplement
II. Les caractéristiques démographiques
III. Les problèmes démographiques du Niger
IV. Les avantages de la maitrise de la croissance démographique
Chapitre III : Etude économique 2H
Leçon 1 : L’agriculture
I. Les conditions générales de l’agriculture
II. Les productions agricoles
III. La contribution du secteur agricole à l’économie nationale
IV. Les problèmes de l’agriculture
V. Les perspectives de l’agriculture
Leçon 2 : L’élevage 2H
I. L’évolution des effectifs du cheptel
II. La contribution de l’élevage à l’économie nationale
III. Les problèmes de l’élevage
IV. Les perspectives de l’élevage
Leçon 3 : La pêche 2H
I. Les sites de pêche
II. La contribution de la pêche à l’économie nationale
III. Les problèmes de la pêche
IV. Les perspectives de la pêche
Leçon 4 : L’artisanat et l’industrie 3H
I. Les types d’artisanats et leurs produits
II. La contribution de l’artisanat à l’économie nationale
III. Les ressources minières et énergétiques
IV. Les types d’industries et leur zone d’implantation
V. La place du secteur industriel dans l’économie nationale
VI. Les problèmes des secteurs artisanal et industriel
VII. Les perspectives des secteurs artisanal et industriel
Leçon 5 : Communications et transports 2H
I. Les voies de communication
II. Le système de télécommunication
III. La place des TIC dans l’économie nationale
IV. Les types de transports
V. La contribution des transports à l’économie nationale
VI. Les problèmes des transports
VII. Les perspectives des communications et transports
Leçon 6 : Le commerce 2H
I. Le commerce intérieur
II. La structure du commerce extérieur
III. Les partenaires commerciaux du Niger
IV. La place du commerce dans l’économie nationale
Leçon 7 : Le tourisme 2H
I. Définition de l’activité touristique
II. Les sites et les infrastructures touristiques
III. L’apport du tourisme à l’économie nationale
IV. Les problèmes et les perspectives du secteur
DEUXIEME PARTIE : ETUDE D’UN PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : LE NIGERIA 1H
Chapitre I : ETUDE PHYSIQUE
I. Les principales caractéristiques climatiques
II. Les zones naturelles
Chapitre II : ETUDE HUMAINE 2H
I. L’importance numérique de la population
II. La répartition ethnique et religieuse

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III. Les caractéristiques démographiques de la population et leurs conséquences
Chapitre III : ETUDE ECONOMIQUE 2H
Leçon 1 : L’agriculture
I. Les conditions de l’activité agricole et pastorale
II. Les productions agricoles
III. La contribution du secteur agricole à l’économie nationale
IV. Les problèmes de l’agriculture
Leçon 2 : L’industrie 2H
I. Les atouts de l’industrie
II. La Localisation des régions industrielles
III. L’importance de l’industrie dans l’économie nationale
Leçon 3 : Le commerce 2H
I. Le commerce intérieur du Nigeria
II. Le commerce extérieur du Nigeria
III. Le rôle du commerce dans l’économie nationale
TROISIEME PARTIE : ETUDE D’UNE GRANDE PUISSANCE : LES ETATS - UNIS D’AMERIQUE 1H
Chap. I : Etude physique
I. Les caractéristiques climatiques
II. Les zones naturelles
Chap. II : Etude humaine 2H
I. L’historique du peuplement
II. Les caractères actuels de la population américaine
Chap. III : ETUDE ECONOMIQUE 2H
Leçon 1 : Les fondements de la puissance économique des Etats-Unis
I. Le système capitaliste américain
II. L’intervention de l’Etat depuis le New Deal
Leçon 2 : L’agriculture 2H
I. Les conditions de l’activité agricole
II. L’importance de l’agriculture dans l’économie nationale
III. Les problèmes de l’agriculture
IV. Les solutions mises en œuvre
Leçon 3 : L’industrie 2H
I. Les bases de la puissance industrielle
II. Les secteurs industriels
III. L’importance de l’industrie
Leçon 4 : Le commerce 2H
I. La structure du commerce
II. La place du commerce dans l’économie
III. Le rôle des USA dans les échanges internationaux
QUATRIEME PARTIE : LES REGROUPEMENT ECONOMIQUES AFRICAINS 2H
A. LA CEDEAO
I. Les objectifs poursuivis
II. Le fonctionnement
III. Le bilan des activités
B. L’UEMOA 2H
I. Les objectifs poursuivis
II. Le fonctionnement
III. Le bilan des activités
C. Le NEPAD 2H
I. Les objectifs poursuivis
II. Le fonctionnement
III. Le bilan des activités

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PREMIERE PARTIE : LE NIGER
CHAPITRE I : LES ASPECTS PHYSIQUES

Introduction
Situé dans la zone tropicale sèche, le Niger est l’un des pays les plus chauds de la planète. Il a un climat chaud et sec à cause de sa
position en latitude et de sa continentalité. On y distingue 4 zones naturelles réparties. Chaque zone correspond à un type particulier
de climat, une faune et une flore particulières. L’austérité du climat nigérien provoque de lourdes conséquences sur l’environnement.
Les disponibilités en eaux de surface sont rares et les eaux souterraines sont abondantes mais peu exploitées.

I. Les caractéristiques du climat


Au Niger, le climat (conditions atmosphériques et météorologiques) subit l’influence de l’harmattan et la mousson. Prenant naissance
dans le Sahara, l’harmattan est un vent chaud et sec qui souffle d’Est en Ouest d’octobre à avril. La mousson est un vent chaud et
humide. Provenant de l’Océan Atlantique, cette masse d’air maritime se manifeste entre mai et septembre. Elle est porteuse des
pluies.
La succession de ces deux masses d’air détermine deux saisons au Niger : une saison sèche d’octobre à mai et une saison des pluies
(hivernage) de juin à septembre. La saison sèche se subdivise en une saison sèche froide (novembre à février) au cours de laquelle les
températures sont basses et une saison sèche chaude (mars à juin) durant laquelle les températures sont élevées. A Gaya, elles
tournent autour de 35°C, 44° à Tillabéri, 47° à Tahoua et 50° à Agadez. L’amplitude thermique augmente du Sud au Nord.
En général, les pluies sont insuffisantes au Niger. Elles sont irrégulières dans l’espace et le temps. Elles varient d’une région à une
autre et d’une année à une autre. La combinaison de tous ces facteurs contribue à distinguer 4 zones naturelles.
II. Les zones naturelles
II.1. La zone saharienne
La zone saharienne se trouve au nord de l’isohyète 100 mm. Les sols sont presque absents constitués de regs et d’ergs. Elle a très peu
de végétation (désert). Mais, aux alentours des oasis comme celui du Kawar nous trouvons des palmiers dattiers et palmiers doums.
L’irrigation y pratiquée avec pour principales cultures le blé, la pomme de terre. La faune composée de quelques herbivores dont le
fennec, l’antilope addax, le mouflon, la gazelle dorcas et de reptiles.
II.2. La zone nord-sahélienne
Elle se situe entre les isohyètes 100 et 350 mm. Les précipitations sont irrégulières. Les sols sont légers et pauvres. C’est une zone
pastorale par excellence. La végétation est une steppe herbeuse constituée de graminées. Les cultures sous pluie y sont difficiles. La
faune se compose d’hyène, gazelle dama, autruche.
II.3. La zone sud-sahélienne
La zone sud-sahélienne est comprise entre 350 et 750 mm. Elle concerne le sud du pays sauf le « Dendi ». On y trouve des sols
ferrugineux tropicaux favorables aux cultures sous pluie (mil, sorgho, niébé,…) et des sols hydro morphes (au niveau des Goulbis,
des Dallols et le long du fleuve). C’est la zone à vocation agricole. La formation végétale est la steppe arborée constituée de gao, de
gommier… La faune se compose de lion, phacochère, girafe.

II.4. La zone soudanienne


La zone soudanienne concerne le Park national du ‘’W’’ et le Dendi. Elle est comprise entre les isohyètes 750 et 850 mm. C’est la
zone la mieux arrosée au Niger. Elle se caractérise par des sols épais, argileux et fertiles. La végétation correspondante est la savane
composée de baobab, karité, tamarinier. La faune comprend de grands herbivores (buffles, éléphants, antilopes), de carnivores
(hyènes, lions, panthères, etc.), de reptiles et d’espèces d’oiseaux. Il y existe une réserve forestière et animalière protégée par l’Etat.
La zone soudanienne profite beaucoup à l’Homme grâce aux activités agricoles, de ramassage, de pêche et de chasse.
III. Les problèmes environnementaux
Le Niger connait des problèmes environnementaux notamment la désertification. Cette dégradation des ressources de
l’environnement est liée aux aléas climatiques (faible pluviométrie, vents violents, fortes températures) et à l’érosion. Aussi,
l’Homme dégrade le milieu par le déboisement, l’exploitation du bois, les pratiques culturales traditionnelles, les feux de brousse et
le surpâturage.
En effet, plus des 2/3 du territoire sont occupés par le désert. Ce phénomène touche aujourd’hui la quasi-totalité des régions : le nord
Tillabéri (Ouallam, Ayorou et nord Filingué), le nord et l’est de Zinder (Tanout et Gouré) ; le nord Maradi (Dakoro), le nord Tahoua
(Tchintabaraden), le nord et l’est de Diffa et la région d’Agadez.
La persistance de la sècheresse pèse sur les activités socio-économiques du pays avec la disparition du couvert végétal, de la faune,
l’évaporation et l’assèchement des plans d’eau. Cela rend difficiles les conditions de vie des populations et des animaux.
Face à ces problèmes, des mesures doivent être trouvées à travers la conscientisation des populations, la récupération des terres
dégradées, la gestion intégrée des ressources en eau, la vulgarisation d’autres sources d’énergies (gaz, charbon minéral, pétrole),
l’amélioration des techniques culturales, la lutte contre les feux de brousse et une politique soutenue de reboisement.
IV. Les ressources en eau
Elles sont constituées d’eaux de surfaces et d’eaux souterraines.
IV.1. Les eaux de surface
 Le fleuve Niger : Long de 4 200 km, il prend sa source au Fouta Djalon et parcourt le Niger dans son extrême ouest sur 550 km.
Son régime est irrégulier avec des périodes de crue en décembre-janvier et d’étiage en juin-juillet. Il a un débit qui varie de 1750
à 140 m3/s à Niamey. Le fleuve Niger joue un rôle important dans la vie socioéconomique du pays, car il assure la
consommation en eau, et favorise la pêche, l’élevage, le transport et l’irrigation.

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 Le lac Tchad : situé à l’extrême est du pays, il est partagé entre le Niger, le Nigeria, Cameroun et le Tchad. La partie nigérienne
est estimée à 3 000 km2. Il est alimenté par la Komadougou, le Chari et le Logone. Ce lac Tchad favorise la pêche et les cultures
maraîchères.
 Les cours d’eau saisonniers: ce sont les affluents de la rive droite du fleuve Niger notamment le Gorouol, le Dargol, la Sirba, le
Goroubi, la Tapoa, le Diamangou et le Mékrou, ainsi que la Komadougou Yobé qui parcourt le Niger sur 150 km.
 Les cours d’eau occasionnels : il s’agit des Dallols (Bosso, Foga, Maouri) qui sont d’anciens affluents de la rive gauche du
fleuve Niger, des Goulbis (n’Kaba et n’Maradi), de la Maggia, des koris de l’Aïr, des maggias de l’Ader Doutchi et de la haute
vallée de la Tarka.
 Les mares : on distingue de nombreuses mares dont les plus importantes sont Madarounfa, Ibohama, Guidimouni, Adouna,
Bagga, Tabalak, Keita, Kéhéhé,...

IV.2. Les eaux souterraines


Le Niger est riche en eaux souterraines. Elles sont évaluées à 2,5 milliards de m3 dont 20 % seulement sont exploités. On en trouve
dans toutes les régions. Elles affluent dans le Djado et le Kawar. Elles se trouvent à des profondeurs variables (moins de 20 m dans
les Dallols et Goulbis, à plus de 100 m à Dakoro, Tanout et au nord Tahoua). Les plus importantes nappes sont la nappe du Tégama
et la nappe des grès d’Agadez.
En général, l’insuffisance en eaux de surface et les problèmes d’exploitation des eaux souterraines posent un sérieux problème d’eau.
La majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable ; ceci expose les populations surtout rurales à des maladies d’origine
hydrique. Aussi, le problème d’eau limite les activités économiques du pays.
Pour résoudre le problème d’eau, l’Etat doit exploiter de façon rationnelle les eaux de surface et mobiliser les moyens techniques et
financiers pour exploiter judicieusement les eaux souterraines. A cet effet, l’Etat mène des politiques hydrauliques à travers la
création des points d’eau modernes, des mini-barrages et la mise en œuvre de la construction du barrage de Kandadji.
Aujourd’hui, la SPEN et la SEEN font des efforts considérables dans le domaine hydraulique. Pour cela, beaucoup de partenaires
(Chine, Japon, Allemagne, Luxembourg, Banque Mondiale, BAD,…) accompagnent le Niger.
Conclusion
En définitive, le climat nigérien est essentiellement aride; ce qui accentue le phénomène de la désertification et amenuise les
ressources environnementale limitant les activités socioéconomiques du pays. Les problèmes d’environnement demeurent une
préoccupation nationale.

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CHAPITRE II : L’ÉTUDE HUMAINE

Introduction
Le Niger compte 17 129 076 habitants (RGP, 2012). Provenant des migrations anciennes, la population nigérienne se
caractérise par son évolution rapide, son inégale répartition spatiale, son extrême jeunesse et sa mobilité. L’augmentation
rapide de cette population entraine des problèmes auxquels des solutions doivent être trouvées à travers une maîtrise de la
croissance démographique.
I. L’historique du peuplement
Le peuplement du Niger résulte des migrations anciennes du Sahara vers les régions humides avec l’assèchement du Sahara.
Les sonraï établissent leur influence le long du fleuve. Au début du millénaire, des mouvements touaregs s’amplifient de la
Libye et de l’Algérie vers l’Aïr. Les haoussas s’installent dans le Gobir. Les kanouri et les toubous s’établissent autour du lac
Tchad. Les zarma, quant aux, partent du Sahara pour habiter le Zarmaganda. Les peuls se sont dispersés un peu partout.
II. Les caractéristiques démographiques
II.1. L’évolution rapide de la population
Estimée à 3 240 000 habitants en 1960, la population du Niger est passée à 5 098 427 habitants en 1977, à 7 251 626 en
1988, à 11 060 291 en 2001 et à 17 129 076 habitants en 2012.
L’évolution récente de la population est due à une baisse de la mortalité (13,76%0) et à une fécondité élevée (7,6 enfants par
femme) soutenues par la polygamie, les mariages précoces et le poids de l’islam.
En effet, le taux d’accroissement naturel est de 3,9%, l’un des plus élevés du monde. A cette tendance, la population
nigérienne sera de 33,7 millions d’habitants en 2035.
II.2. La répartition spatiale
Le Niger a une densité de population de 13,5 hts/km². Il y a une disparité entre le sud humide et le nord aride. Ainsi, plus de
90% de la population vivent au sud. La région d’Agadez qui couvre 52,7% du territoire abrite 2,81% de la population, alors
que Maradi avec 3% de la superficie du pays abrite 19,88% de la population. Cette inégale répartition spatiale est due à
l’abondance des pluies au Sud et à l’Ouest, tandis qu’au Nord les pluies sont rares.
II.3. La structure de la population
La population nigérienne est très jeune. En effet, la population de moins de 15 ans est de 49% en 2012, alors que celle des
personnes âgées demeure 2,4%. La proportion des femmes est supérieure à celle des hommes (50,6%) contre 49,4%).
Par ailleurs, la population du Niger se caractérise par son inégale répartition par secteur d’activités:
 Le secteur primaire : il regroupe 80,91% des actifs pratiquant des activités rurales (agriculture, élevage, pêche, cueillette,
chasse);
 Le secteur secondaire : il emploie 3,23% des actifs et concerne l’artisanat, l’industrie, les bâtiments et les travaux
publics;
 Le secteur tertiaire : il emploie 15,86% des actifs. Il s’agit du transport, du commerce, du tourisme et de
l’administration.

II.4. Les migrations et l’urbanisation


II.4.1. Les migrations
Elles se caractérisent par deux flux internes et externes:
- Les migrations internes se passent à l’intérieur du pays. La plus fréquente est l’exode rural qui concerne les jeunes
ruraux qui se déplacent vers les villes. Cette migration s’accentue surtout les années de sècheresse. Il y a aussi la
transhumance qui concerne les populations pasteurs nomades qui se déplacent avec leurs troupeaux.
- Les migrations externes concernent des milliers de Nigériens qui partent chercher du travail à l’étranger. Les zones
d’accueil sont les pays voisins côtiers (Côte d’Ivoire, Nigeria,…), les pays d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon…), le
Maghreb (Algérie, Libye), l’Europe (France, Belgique,…) et l’Amérique. Le Niger reçoit également des populations
provenant d’autres pays (Burkina Faso, Bénin, Mali..).
En effet, les migrations dépeuplent les villages avec le départ des bras vides entrainant une sous-production agricole, la fuite
de cerveau, le rapatriement des devises, le gonflement des villes,…
II.4.2. L’urbanisation
La population urbaine du Niger est passée de 5% en 1960 à 21% en 2012. Cette croissance urbaine est due surtout à la
démographie galopante et à l’exode rural massif.
III. Les problèmes démographiques
L’augmentation rapide de la population provoque de sérieux problèmes. Ainsi, la population nigérienne connaît une forte
natalité (46,01%0), alors que le Niger est l’un des pays les plus pauvres au monde (59,5% des Nigériens sont pauvres).
Le déséquilibre entre la croissance démographique et la croissance économique entraîne des problèmes qui affectent le
développement socio-économique. Cette situation pose chez les jeunes des problèmes en matière d’éducation, de santé et
d’emploi.
L’accroissement des effectifs de la population engendre aussi des demandes difficiles à satisfaire dans les domaines de
l’agriculture, de l’environnement et de l’urbanisation. Il occasionne une forte demande en terres de cultures. La concentration

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des populations dans les villes cause des problèmes comme le chômage, le manque de logement, l’alcoolisme, l’insécurité, la
prostitution…
IV. La maîtrise de la croissance démographique et ses avantages
Face à ces problèmes démographiques, l’Etat doit déterminer une véritable politique de développement économique et social
par la maîtrise de la croissance démographique en la conciliant avec la croissance économique. Ainsi, le Niger va profiter des
avantages de la maîtrise de la croissance de sa population. Les charges des familles seront diminuées avec moins d’enfants et
l’Etat investira moins dans l’éducation, la santé et plus dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage et de l’industrie.
En effet, le pays tirera profit du dividende démographique (accélération de la croissance économique résultant de la baisse de
la fécondité). Ce dividende démographique engendre des changements de la structure par âge de la population. La population
en âge de travailler augmentera plus que celle des enfants dépendants.
Le Niger connaitra une croissance économique rapide si des investissements sont bien faits dans la santé, l’éducation,
l’économie et la gouvernance

Conclusion
La population nigérienne se caractérise par son évolution rapide, son extrême jeunesse, son inégale répartition spatiale, par
âge et par sexe et par secteur d’activités. L’accroissement rapide de la population entraine des problèmes dans plusieurs
secteurs socio-économiques. Le Niger bénéficiera du dividende démographique s’il arrive à maîtriser sa fécondité.

CHAPITRE III : L’ECONOMIE

LEÇON 1 : L’AGRICULTURE

Introduction
Principale activité au Niger, l’agriculture est pratiquée par plus de 80% de la population. Elle
participe à 36,70% au PIB (en 2014). L’agriculture s’effectue dans des conditions difficiles.
Ce secteur se confronte à des problèmes auxquels des perspectives sont envisagées en vue
d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
I. Les conditions générales de l’agriculture
1.1. Les conditions naturelles
Les aléas climatiques et la pauvreté des sols empêchent le développement du secteur
agricole. Les pluies sont insuffisantes. Ainsi, le principal handicap de l’agriculture demeure
sa dépendance de la pluviométrie. La désertification réduit les terres de cultures.
1.2. Les conditions techniques, matérielles et humaines
Les outils utilisés sont traditionnels (daba, houe, hilaire) exposant les sols arables à l’érosion.
La mauvaise vulgarisation des intrants agricoles (tracteurs, charrues, engrais, semences) et
la pauvreté des paysans constituent des contraintes agricoles. La pression démographique
et la réticence des paysans à s’ouvrir aux méthodes modernes ne favorisent guère
l’agriculture.
II. Les productions agricoles
Les productions agricoles sont groupées en cultures vivrières et en cultures de rente.
II.1. Les cultures vivrières
Les cultures vivrières occupent plus de 90% de superficies cultivées. Les productions varient
d’une année à une autre:
 Le mil : Le mil est cultivé dans tout le pays avec une production de 3 321 752 tonnes en
2014;
 Le sorgho : Il est cultivé sur des sols lourds. Il enregistre une production de 1 425 982
tonnes;
 Le riz : Le riz est cultivé le long du fleuve avec une production estimée à 13 990 tonnes;
 Le maïs : Il est produit dans les régions d’Agadez, Dosso, Maradi et Tahoua avec une
production de 8 635 tonnes;
 Le fonio : Sa production évaluée à 3 722 tonnes se concentre dans la région de Dosso ;
 Le blé : Le blé est produit dans les régions d’Agadez et de Tahoua. Il connaît une
production de 8 857 tonnes;
 Les tubercules : Elles sont constituées par le manioc, la patate douce, la pomme de
terre avec une production globale évaluée à 294 149 tonnes.

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II.2. Les cultures de rente
Les principales cultures de rente sont :
 L’oignon : Principale culture de rente, l’oignon est produit à Agadez, Tahoua, Zinder,
Dosso et Tillabéri avec une production de 783 134 tonnes;
 Le niébé : Cultivé en association avec le mil, sa production est de 1 586 423 tonnes;
 L’arachide : Elle fut la principale culture de rente dans les années 1960. Mais, avec les
sècheresses et le boom de l’uranium, la production arachidière a chuté de 260 000
tonnes avant 1973. Toutefois, à partir de 1991, la production a connu une hausse avec la
multiplication des coopératives de transformation artisanale de l’arachide et la création
en 2000 de la société de transformation d’arachide à Maradi (OLGA OIL). L’arachide est
cultivée dans toutes les régions en dehors d’Agadez avec une production de 403 365
Tonnes en 2014 ;
 Le coton : Sa production était importante au lendemain des indépendances. Mais, à
partir des années 1970, cette production a connu une chute. Elle a repris en 1998 avec la
création de l’ENITEX et l’installation d’une usine d’égrenage à Gaya. Cependant, depuis
2004, la filière cotonnière est en crise. Le coton est cultivé dans les régions de Zinder,
Tahoua et Dosso avec une production estimée à 1000 tonnes en 2010.
 Le sésame : Cultivé à Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et à Zinder, la production de
sésame est de 55 186 tonnes en 2014 ;
 Le souchet : sa production estimée à 23 852 tonnes est importante dans les régions de
Dosso et Maradi;
 Le voandzou : Il est cultivé dans toutes les régions en dehors d’Agadez et Niamey avec
une production de 32 384 tonnes en 2014.

II.3. Autres cultures de rente


Il s’agit des cultures maraîchères et fruitières pratiquées un peu partout dans le pays: la
tomate, l’oseille, le gombo, le poivron, le piment, l’ail, la gomme arabique, etc.
III. La contribution du secteur agricole à l’économie nationale
Le secteur agricole joue un rôle socio-économique important au Niger. Il fournit des produits
de première nécessité aux populations. Les cultures de rente améliorent les revenus des
ménages agricoles. L’oignon et le niébé sont exportés et rapportent des devises à l’Etat.
Ainsi, le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 36,70%.
IV. Les problèmes et les perspectives de l’agriculture nigérienne
IV.1. Les problèmes de l’agriculture
L’agriculture nigérienne fait face à de nombreux problèmes. Parmi ces problèmes, il y a la
faible pluviométrie provoquant les sècheresses qui exposent les paysans à l’insécurité
alimentaire. La pauvreté des sols ne favorise pas toutes les cultures. Les 2/3 du pays sont
impropres aux cultures sous-pluie.
La pression démographique oblige les paysans à abandonner la jachère. La vie agricole
devenant de plus en plus difficile pousse les jeunes à aller en ville occasionnant une sous-
production agricole. La pression démographique entraîne aussi l’extension des zones de
cultures sur les aires pastorales provoquant des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
L’archaïsme des méthodes culturales, le manque de matériels modernes, la pauvreté et
l’insuffisance d’encadrement des paysans ne favorisent pas l’agriculture.
Les attaques des ennemis des cultures tels que les criquets, les oiseaux granivores, la
chenille, la citadelle… endommagent les récoltes. Enfin, il faut ajouter les inondations qui
provoquent des pertes dans la production des cultures irriguées.
IV.2. Les perspectives de l’agriculture
Pour rendre notre agriculture performante, des solutions doivent être envisagées. En effet, il
faut développer les cultures irriguées. Pour cela, il faut mettre en œuvre les politiques
hydrauliques par la réalisation du barrage de Kandadji et des mini-barrages.
Il faut récupérer les terres dégradées. Il est nécessaire de moderniser les systèmes de
cultures par la diversification des produits agricoles.

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Par ailleurs, l’Etat doit rendre les commissions foncières fonctionnelles pour mieux gérer les
espaces ruraux et appuyer les organismes de recherche. Pour améliorer la productivité
agricole, il faut aussi réduire l’exode rural, former les paysans et leur faciliter l’accès aux
crédits agricoles. Des actions de lutte contre les ennemis de cultures doivent être appuyées
pour sécuriser les récoltes.
Des perspectives existent pour l’agriculture, car l’Etat et ses partenaires appuient en intrants
et en équipements les populations rurales vulnérables dans leurs efforts de production.

Conclusion
L’agriculture nigérienne reste une agriculture de subsistance. Elle est confrontée à des
difficultés. Ce qui rend précaire la vie des ménages agricoles. Pour assurer la sécurité
alimentaire, il est impératif d’adopter une stratégie nationale d’intensification des cultures.

LEÇON 2 : L’ELEVAGE

Introduction
L’élevage est la 2ème activité économique des Nigériens après l’agriculture. Il se pratique
dans tout le pays en particulier dans la zone nord sahélienne. Il contribue beaucoup à
l’amélioration des revenus des populations, mais des contraintes empêchent son
épanouissement.
I. L’évolution des effectifs du cheptel
Malgré les sècheresses qui occasionnent de grandes pertes, le cheptel nigérien demeure
l’un des plus importants d’Afrique. Selon l’INS, le Niger dispose en 2013 d’un cheptel de
39 413 000 têtes, toutes espèces confondues. Les effectifs de ce cheptel ont évolué comme
suit entre 2011 et 2013:
2 011 2 012 2 013
Caprins 13 231 000 13 761 000 14 311 000
Ovins 10 019 000 10 370 000 10 732 000
Bovins 9 553 000 10 126 000 10 733 000
Camelins 1 655 000 1 676 000 1 698 000
Asins 1 632 000 1 664 000 1 698 000
Equins 236 000 239 000 241 000
TOTAL 36 326 000 37 836 000 39 413 000
Source : DS/MAE

II. La contribution de l’élevage à l’économie nationale


L’élevage est une activité économique importante (13% du PIB en 2010). Le cheptel rend
divers services. En effet, les produits pastoraux sont nombreux et variés : bétail sur pied, lait,
viande, beurre, fromage, etc. Ces produits répondent aux besoins des populations. Leur
vente génère d’énormes richesses. Les recettes engendrées permettent aux éleveurs de se
ravitailler en denrées agricoles, vêtements, et de faire d’autres dépenses quotidiennes.
L’élevage fournit la matière première à certains secteurs (artisanat, industrie). Il est un
facteur de développement de l’agriculture, car l’utilisation de la fumure animale permet
d’intensifier les productions agricoles. Les animaux aident aussi aux travaux agricoles et sont
utilisés comme moyens de transport des personnes et des biens.
Par ailleurs, la vente des produits de l’élevage place ce secteur en deuxième position dans
les exportations après l’uranium (23,7% des exportations).
III. Les problèmes et les perspectives de l’élevage

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III.1. Les problèmes de l’élevage
L’élevage nigérien se confronte à des problèmes multiples: Les sècheresses déciment une
bonne partie du troupeau et provoque une faible productivité du cheptel.
La croissance de la population réduit les couloirs de passage des animaux et entraîne des
conflits entre éleveurs et agriculteurs. En témoignent la bagarre de Toda (Guidaroundji) qui
a fait 112 morts en 1991 et celle de Zouzou Saney (Koygolo) qui a causé 6 morts en 2012.
Le pastoralisme se confronte également au banditisme transfrontalier qui se traduit par le vol
de bétail avec l’utilisation d’armes à feu.
Les épizooties comme le charbon, la pneumonie, la peste bovine provoquent des pertes
dans le cheptel.
Par ailleurs, le manque d’organisation des structures de commercialisation des produits de
l’élevage, la mentalité des éleveurs attachés à un élevage extensif, l’insuffisance
d’encadrement, l’absence de circuit fiable d’approvisionnement en médicaments et la
faiblesse des investissements sont autant d’obstacles compromettant le développement du
secteur pastoral.
III.2. Les perspectives de l’élevage
Des solutions peuvent être trouvées à ces problèmes. Il s’agit de :
- Multiplier les points d’eau en zones pastorales pour l’abreuvage des animaux ;
- Augmenter les zones de pâturage afin de réduire le long déplacement des animaux;
- Développer les cultures fourragères afin d’assurer la survie du cheptel ;
- Résoudre le problème de gestion foncière pour éviter les conflits entre éleveurs et
agriculteurs;
- Promouvoir le climat sécuritaire dans les zones pastorales ;
- Faciliter l’accès aux médicaments ;
- Organiser les structures de commercialisation des produits pastoraux ;
- Intensifier les productions animales en vue de promouvoir l’activité pastorale ;
- Mettre fin à l’élevage contemplatif en sensibilisant et en formant les éleveurs ;
A cet effet, ce secteur bénéficie d’un regain d’intérêt au niveau de l’Etat et ses partenaires
comme l’AFD qui ont lancé un programme d’aide à l’élevage en 2012.

Conclusion
Les changements climatiques constituent l’une des contraintes majeures de l’élevage. Ils
sont l’une des causes principales de mortalité et de faible productivité du cheptel. Il est donc
urgent de mener des activités de production fourragère et constituer des stocks de sécurité
pour le bétail, car l’élevage demeure un secteur prometteur de l’économie nationale.

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LEÇON 3 : LA PECHE

Introduction
La pêche est une activité économique importante au Niger. Seulement, comme les autres secteurs,
celui de la pêche connaît des contraintes qui retardent son développement ; cela impacte sur sa
contribution à la croissance du pays. Conscients de cette situation, l’Etat et ses partenaires ne sont
pas indifférents.
I. Les sites de pêche
Il s’agit essentiellement des extrémités Ouest et Est du pays notamment le fleuve Niger et ses
affluents, le lac Tchad et la Komadougou Yobé, ainsi que les mares permanentes. Les pêcheurs qui
opèrent sur ces sites sont les Sorkos de l’Ouest, les Boudouma du lac Tchad et les Mobeurs de la
Komadougou.

II. La contribution de la pêche à l’économie nationale


La contribution de la pêche à l’économie nationale est une réalité avec 5% du PIB. Cette activité
occupe 50 milles ménages nigériens. La production du poisson est estimée en moyenne à 96 278
tonnes par an. Le secteur de la pêche contribue à hauteur de 30 milliards de F CFA à l’économie
nationale. De ce fait, il participe à la lutte contre la pauvreté.

III. Les problèmes et perspectives du secteur de la pêche


III.1. Les problèmes de la pêche
Le secteur de la pêche connaît des contraintes. Il y a les sècheresses, l’ensablement des cours et
plans d’eau, l’expansion des plantes aquatiques nuisibles, les pollutions et l’insuffisance des moyens
humains, techniques et financiers. En effet, les sècheresses réduisent les eaux de surface et
favorisent leur ensablement. Les plantes aquatiques nuisibles infestent les eaux et empêchent toute
exploitation à des fins piscicoles. La pêche se pratique avec des outils traditionnels (filet, harpon,
épervier, ligne…). Les services en charge du secteur ne disposent pas de cadres et de moyens
financiers suffisants pour couvrir les besoins de formation et en équipement. Enfin, la mauvaise
organisation des acteurs, l’insuffisance des données statistiques et de la recherche scientifique sont
autres problèmes de la pêche au Niger.
III.2. Les perspectives du secteur de la pêche
Des solutions existent pour booster cette activité. Il s’agit notamment de protéger les plans et cours
d’eaux en luttant contre l’ensablement et l’expansion des plantes aquatiques nuisibles, construire le
barrage de Kandadji et des mini-barrages, prendre en compte la pêche dans le processus de
développement, mettre en place un cadre règlementaire adapté au développement de la filière et
établir un partenariat stratégique au profit des communautés de pêche. Ainsi, l’Etat doit investir dans
le secteur avec l’appui des partenaires au développement. Et, c’est dans ce cadre qu’un Projet de
Gestion Intégrée des Plantes Aquatiques Proliférantes (PGIPAP) a été mis en œuvre avec l’appui de
la CEDEAO pour augmenter la biodiversité au niveau des ressources en eau de surface du Niger.

Conclusion
La pêche se pratique de façon traditionnelle au Niger. Elle constitue un secteur promoteur, mais qui
n’est pas suffisamment soutenu. Ce secteur doit être modernisé afin d’assurer pleinement son rôle
dans le développement économique du pays.

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LEÇON 4 : L’ARTISANAT ET L’INDUSTRIE
Introduction
L’artisanat est la 3ème activité économique après l’agriculture et l’élevage. Il est riche et varié, et contribue à
l’économie nationale. Au plan industriel, le Niger a accédé à l’indépendance avec un faible héritage industriel.
L’industrie occupe 3% de la population. Ce qui explique le caractère insignifiant des activités industrielles
malgré l’importance des ressources minières et énergétiques sur lesquelles le Niger compte pour assurer son
décollage économique. Toutefois, ces deux secteurs font face à des problèmes auxquels des perspectives
existent.
I. Les types d’artisanats et leurs produits
I.1. Les types d’artisanats
On distingue deux grands groupes d’artisanats :
- L’artisanat utilitaire : Il fabrique des outils indispensables à la production agricole (houe, hilaire, daba…) et
à la transformation des matières premières locales (mortiers, pilons…) ;
- L’artisanat d’art : Il fabrique des objets de décoration et de parure.

I.2. Les produits de l’artisanat


Les produits artisanaux se composent de biens utilitaires et d’objets d’art. Les artisans sont regroupés en
corporations:
- La maroquinerie qui produit des sacs à main, des ceintures, des chaussures…
- Le tissage produisant des tapis traditionnels, des tissus…
- La sculpture qui offre des objets d’art recherchés par les touristes (les statuettes) ;
- La forge qui fournit des outils agricoles et des objets de parure (biens utilitaires, bracelets) ;
- La poterie qui produit des canaris, des pots...

II. La contribution de l’artisanat à l’économie nationale


L’artisanat est le secteur le plus dynamique de l’économie malgré son caractère informel. Sa contribution au PIB
est de 25% en 2011. Il emploie de 90 mille personnes regroupées dans 403 200 micro-entreprises.
III. Les ressources minières et énergétiques
III.1. Les ressources minières
Le Niger a un sous-sol riche en ressources minières, mais très peu sont exploitées
III.1.1. Les ressources minières exploitées
Les principales ressources minières exploitées sont :

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- L’uranium : Il est exploité à Arlit par la SOMAIR, à Akouta par la COMINAK et à Azélik par la SOMINA;
- La cassitérite : Ce minerai d’étain est exploité par la SMDN. Ses gisements se situent à El Mecki, Tarouadji
et Timia;
- L’or : Il est exploité de façon moderne à Samira (Tillabéri) par la SML ;
- Le sel : Il est exploité de façon artisanale à Teguidan-Tessoum, Bilma, Fachi, Mainé Soroa et dans les
Dallols ;
- Le calcaire : Il est exploité à Malbaza (Tahoua).

III.1.2. Les ressources minières non exploitées


- Le fer : Les réserves sont estimées à 1 milliard de tonnes. Elles se trouvent à Say, dans la zone du Parc du
« W » et à Anou Ararène ;
- Le gypse : Il se localise à Agadez et Tahoua ;
- Le phosphate : Il se localise dans les régions de Tillabéri, Dosso et Tahoua;
- D’autres métaux non exploités : le cuivre, le zinc, l’argent, le plomb, le molybdène, le tungstène, le
manganèse, le nickel, le lithium, le cobalt, tous localisés àTillabéri, Agadez et Zinder.

III.2. Les ressources énergétiques


Les principales sources d’énergie sont :
- Le bois : Principale source d’énergie domestique, il assure 83% des besoins énergétiques ;
- Le pétrole : Localisé à Agadem, Madama et Tintouma, le pétrole est exploité à Agadem (Diffa) par la CNPC
et raffiné la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ).
- Le charbon : Exploité à Anou Ararène par la SONICHAR, sa production ravitaille la centrale thermique de
Tchirozérine qui fournit l’électricité aux villes de Tchirozérine, Arlit, Akokane et Agadez ;
- L’hydroélectricité : Elle provient de la centrale thermique de la NIGELEC et de la NEPA (Nigerian
Electricity Power Authority). Son transport et sa distribution sont assurés par la NIGELEC ;
- Le gaz : Il est produit par la SORAZ ;
- L’énergie solaire : Elle est gérée par le Centre National de Recherche en Energie Solaire (CNRES).

IV. Les types d’industries et leur zone d’implantation


Les types d’industries sont :
- Les industries extractives : On distingue la SOMAIR implantée à Arlit, la COMINAK à Akokan, la
SONICHAR à Tchirozérine, la SOMINA à Azélik, la SORAZ à Zinder et la SML à Tillabéri;
- Les industries agroalimentaires : Il y a la SOTRAMIL à Zinder, OLGA OIL à Maradi, NIGER LAIT à
Niamey, RINI à Tillabéri, Niamey et Kollo, les abattoirs frigorifiques à Niamey, Zinder, Tahoua et Maradi ;
- Les industries chimiques et para chimiques : Elles sont implantées à Niamey. Il s’agit de la COPHARNI qui
contrôle la production et l’analyse des médicaments, de l’UNILEVER qui produit des savons, des parfums
et des détergents, de LABOCEL, NIGERGAZ, GANIGAZ, TENERE GAZ, SONIHY qui ont le monopole
de la vente du gaz ;
- Les industries textiles et de cuirs et peaux : Il s’agit de l’ENITEX implantée à Niamey, de la Compagnie
Française de Développement des Textiles (CFDT) qui fait l’égrainage à Madaoua et Gaya, de la SNCP à
Niamey et de la SONITAN à Maradi ;
- Les industries de construction et de transformation des matériaux : Nous avons la SNC située Malbaza, la
SONICERAM, la SONUCI et la NIGERAL toutes implantées à Niamey ;
- Les industries de papiers: Elles se trouvent en majorité à Niamey. On peut citer la NIN, ALBARKA,
ALPHA, IMBA...
- Les industries de substitution : Elles transforment les matières premières importées : les brasseries
(BRANIGER, ORIBA,…), les industries de mousse (PROMOUSSE), les industries plastiques (SONIPLAT
à Maradi), les industries de peinture (Wazir).

V. La place du secteur industriel dans l’économie nationale


Le secteur industriel participe à 15,4% au PIB (2010). Il apporte des revenus à l’Etat et aux personnes
privées. Ce secteur a permis le décollage économique du pays comme ce fut le cas par le passé avec
l’uranium. Ainsi, les industries extractives fournissent une part importante au budget national à travers la
vente de l’uranium qui fait 63% des exportations, l’or (15%) et la vente du pétrole. Par exemple, durant le
boom de l’uranium des années 1970, le Trésor National recevait plus de 100 milliards de F CFA par an.
VI. Les problèmes des secteurs artisanal et industriel
6.1. Les problèmes du secteur artisanal
L’artisanat nigérien se confronte à plusieurs problèmes parmi lesquels on peut noter :
- Les préjugés socioculturels liés à l’exercice de l’artisanat ;
- La faiblesse du soutien financier de l’Etat pour conquérir des nouveaux marchés ;

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- La réticence des institutions financières à investir dans ce secteur considéré comme informel ;
- L’insuffisance des centres de formation spécialisée pour les artisans;
- L’inorganisation des structures de distribution des produits artisanaux ;
- La concurrence des produits industriels provenant de l’étranger.

6.2. Les problèmes du secteur industriel


L’industrie nigérienne souffre d’une insuffisance de matières premières, de sources d’énergie, de cadres
spécialisés. Elle éprouve aussi un manque de moyens financiers pour des unités industrielles, une insuffisance
d’infrastructures de communication et l’étroitesse du marché national. L’immensité et l’enclavement du pays
élèvent les coûts des transports et rendent difficiles les importations et les exportations. La porosité des frontières
favorise la fraude avec l’introduction des produits étrangers qui concurrencent les nôtres ; ce qui entraîne la
faillite de nos unités industrielles peu compétitives. Enfin, il y a le faible pouvoir d’achat des populations.

VII. Les perspectives des secteurs artisanal et industriel


7.1. Les perspectives du secteur artisanal
L’Etat accorde de l’importance à ce secteur avec la création d’un Ministère du tourisme et de l’artisanat et la
mise en place d’un Programme National de Développement de l’Artisanat. Les partenaires extérieurs appuient ce
secteur. C’est le cas du Luxembourg qui à travers le projet DANI (Développement de l’Artisanat au Niger) a
aidé le Niger dans la construction des infrastructures comme le village artisanal de Wadata, la tannerie de
Gamkalé, les centres artisanaux de Zinder, Maradi, Dosso, Tahoua, Dakoro et Agadez. Aussi, pour développer
l’artisanat, il faut regrouper les artisans en coopérative, créer des centres de formation et inciter les investisseurs
à s’intéresser au secteur.
7.2. Les perspectives du secteur industriel
Des perspectives existent pour inciter le développement industriel : la construction du barrage de Kandadji
assurera au Niger son indépendance énergétique. A cela s’ajoute l’intensification du réseau routier qui
désenclavera le pays. Le Niger doit encourager les investisseurs à investir dans le secteur et lutter contre la
fraude. La diversification du secteur minier et des partenaires permet à l’industrie de jouer un rôle de croissance
économique. Ainsi, le renouvellement des contrats miniers et le projet d’exploitation de la mine d’uranium
d’Imouraren sont des perspectives heureuses pour le secteur. Enfin, l’Etat doit développer les industries agro-
alimentaires.
Conclusion
L’artisanat est le secteur le plus dynamique. Il s’adapte à toute forme de situation même aux crises économiques
en dépit des difficultés auxquelles il fait face.
Le secteur minier garantit les perspectives prometteuses notamment avec l’uranium, l’or et le pétrole sur lesquels
le Niger compte pour combler son déficit budgétaire.

LEÇON 5 : COMMUNICATIONS ET TRANSPORTS


Introduction
Dans un pays enclavé comme le Niger, les communications et les transports sont d’une grande importance. Le pays dispose
de voies de communications et divers types de transports. Les communications et les transports contribuent au

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désenclavement et au développement économique du pays, bien que des problèmes réduisent leurs capacités d’intervention
dans le cadre de la relance économique.
I. Les voies de communication
Le Niger a trois principales voies d’accès à la mer :

- La voie béninoise (1 060 km) : c’est la voie qui relie Cotonou à Niamey. Elle se compose d’une liaison routière Niamey-
Parakou (622 km) et d’une voie ferroviaire Parakou-Cotonou (438 km);
- La voie burkinabè : Elle comprend la route Niamey-Fada N’Gourma qui relie Lomé par un axe long de 1 245 km, la
route Niamey-Ouagadougou (540 km) et la voie ferré Ouagadougou-Abidjan (1 145 km) ;
- La voie nigériane : Elle comprend les routes Maradi-Kano et Zinder-Kano (250 km) et la voie ferrée Kano-Lagos (1 150
km).
Le Niger dispose aussi des liaisons aériennes Niger-Europe-Afrique:
 La liaison Paris-Niamey-Ouagadougou-Lomé-Cotonou-Abidjan assurée par Air France;
 La liaison Niamey-Bamako-Casablanca assurée par Air Maroc ;
 La liaison Alger-Niamey-Bamako-Alger assurée par Air Algérie ;
 La liaison Niamey-Addis-Abéba assurée par Ethiopian Airlines :
 La liaison Niamey-Cotonou-Lomé assurée par Niger Air Line.
II. Le système de télécommunication

La libéralisation du secteur de télécommunication a permis de diversifier les Technologies de l’Information et de la


Communication (TIC) au Niger. Ainsi, il existe les réseaux suivants : la téléphonie fixe, la téléphonie cellulaire et l’internet.
Les réseaux fixes ont été surtout déployés par la SONITEL et par ORANGE Niger.
Le premier réseau de téléphonie mobile déployé au Niger a été la SONITEL. À partir de 2001, 4 réseaux de téléphonie
mobile vont voir le jour : CELTEL-Niger, TELECEL-Niger, SAHELCOM et ORANGE Niger.

III. La place des TIC dans l’économie nationale


Les TIC sont importantes dans l’économie nationale. Elles s’occupent de la régulation du secteur par l’Etat ; à ce titre, chaque
année elles paient 4% de leur chiffre d’affaires qui s’élève à plus de 533 milliards de FCFA. Les TIC participent au
financement de l’Autorité de Régulation à hauteur de 2% et à la formation pour 1%. Les opérateurs des TIC sont soumis à la
fiscalité.
3103 emplois sont créés dont 1300 à la SONITEL et 1803 chez les opérateurs privés (2010). A cela s’ajoutent les activités
des distributeurs et télécentres qui génèrent des revenus importants à de milliers de Nigériens.

IV. Les types de transports


Nous distinguons trois (3) types de transports au Niger:

IV.1. Les transports terrestres


Le réseau routier comprend 20 083 km dont 4 397 km de routes bitumées (2013). Le reste se compose de routes non revêtues
et de pistes rurales. L’axe principal appelé Route de l’Unité ou encore RN1 (Route Nationale N°1) relie l’Ouest à l’Est : La
RN1 va d’Ayorou à N’Guigmi, soit 1 800 km. A partir de cet axe partent des axes secondaires qui relient les différentes villes
et vers l’extérieur. Nous avons :
- La route de l’uranium Tahoua-Arlit (RTA) longue de 650 km;
- La route Zinder-Agadez longue de 350 km;
- La route Farié-Téra (115 km).
Les transports terrestres sont assurés grâce à des moyens traditionnels et modernes :
- Les moyens de transport traditionnels : Il s’agit des dromadaires, des ânes, des chevaux, ...
- Les moyens de transport modernes : dont les véhicules des particuliers et des sociétés modernes de transport comme la
SNTV, RTV, SONEF Transport Voyageurs, STM TENERE,…

IV.2. Les transports aériens


Le Niger dispose de 2 aéroports de classe A (l’aéroport international Diori Hamani de Niamey et l’aéroport Mano Dayak
d’Agadez), de 5 aéroports de classe B (à Zinder, Maradi, Tahoua Diffa et Arlit) et des pistes d’atterrissage.
Les transports aériens sont assurés par des compagnies nationales (Niger Air Line) et étrangères (Air France, Air Algérie,
Ethiopian Airlines et Air Maroc).
IV.3. Les transports fluviaux
Le trafic fluvial s’effectue sur le fleuve Niger, le lac Tchad et la Komadougou. Ce trafic peu développé est assuré par
quelques embarcations de pirogues qui relient des villes et villages riverains. Ces embarcations assurent le déplacement des
personnes et des biens.
V. La contribution des transports à l’économie nationale
La contribution des transports à l’économie nationale représente 7 % du PIB (2010). Cette contribution s’observe dans
différents domaines :

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- Dans le domaine du trafic terrestre : Il y a les frais tirés du péage routier, de l’établissement de la carte grise, de la vente
des vignettes, les frais de transit des voitures et leur dédouanement, la contribution des gares routières aux budgets des
collectivités. Par ailleurs, les transports traditionnels sont d’une importance capitale dans les zones rurales.
- Dans le domaine du transport aérien : on note les frais d’escale des avions et d’utilisation de l’espace aérien.
- Dans le domaine du transport fluvial : il y a les patentes sur les pirogues.

VI. Les problèmes des transports et les perspectives des communications et transports

VI.1. Les problèmes des transports


Le secteur des transports présente des faiblesses: La pauvreté fait que les transports traditionnels dominent au Niger. Il faut
noter que le réseau routier est insuffisant, vétuste et souffre d’un manque d’entretien. Ce réseau est dégradé avec des nids de
poule, des points d’ensablement et des tôles ondulées. Par ailleurs, l’absence de chemin de fer handicape le secteur. Aussi, la
vétusté du parc automobile, l’excès de vitesse et le non-respect du code de la route entraînent de nombreux accidents de
circulation (6 358 en 2013).
En ce qui concerne le transport fluvial, il est peu développé, car le fleuve Niger a une profondeur irrégulière et n’est pas
toujours navigable à cause des rochers, de l’ensablement et de la jacinthe d’eau.
Le trafic aérien a baissé du fait de la conjoncture économique et du coût élevé du transport aérien.
VI.2. Les perspectives des communications et transports

- Les perspectives des communications


Le Niger compte recourir aux TIC pour accomplir son développement économique et social. C’est pourquoi, il a inscrit la
promotion de ces technologies dans la Stratégie de Développement Accéléré et de Réduction de la Pauvreté. Depuis 1996,
des réformes ont été engagées dans le secteur des télécommunications. Ces réformes du secteur ont conduit à sa
libéralisation et à la privatisation de la SONITEL. Plus de 292 milliards de FCFA ont été investis dans le secteur entre 2001
et 2010.
En effet, plusieurs actions ont été menées dans le domaine de la formation des cadres spécialisés. En plus, note le
réaménagement du Centre de Formation Professionnelle des Télécommunications, la création d’une Ecole Supérieure des
Télécommunications, l’ouverture de l’antenne nationale de l’Institut Africain de l’Informatique et la création des Instituts et
écoles privés de formation qui dispensent des enseignements spécialisés dans le domaine des TIC. Dans sa Déclaration de
Politique Générale, le gouvernement a décidé de faire passer le taux de couverture nationale de 54 % en 2010 à 72 % en
2015.

- Les perspectives des transports


Pour résoudre les difficultés des transports, l’Etat doit :
- Assurer un entretien du réseau routier. C’est ainsi que la Caisse Autonome de Financement de l’Entretien Routier
(CAFER) a été créée ;
- Procéder au désenclavement du pays à travers la réhabilitation et l’extension du réseau routier ;
- Améliorer la qualité du transport et réduire le coût de transport ;
- Renforcer les infrastructures de transport par la relance des projets d’interconnexion, de chemin de fer devant relier le
Bénin au Niger par l’axe Parakou-Niamey avec le Burkina et le Togo par l’axe Dori-Téra-Niamey et avec le Nigeria par
l’axe Kano-Zinder. Des perspectives heureuses existent pour les transports au Niger avec le lancement en avril 2014 de
la boucle ferroviaire Parakou-Niamey-Ouagadougou-Côte d’Ivoire.

Conclusion
Le désenclavement du pays passe nécessairement par le développement des communications et des transports. L’immensité
du territoire exige de l’Etat un effort soutenu pour la construction des routes afin de faciliter le transport des personnes et des
biens.

Leçon 6 : Le commerce
Introduction

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Le commerce représente une activité fondamentale dans l’économie de tout pays. Au Niger, les échanges commerciaux sont
dominés par les importations. Cette situation est liée à la conjoncture économique internationale et au faible pouvoir d’achat
des Nigériens. Il existe un commerce intérieur et un commerce extérieur.
I. Le commerce intérieur
Le commerce intérieur se situe sur le plan national. Il se subdivise en deux parties :
- Le commerce traditionnel (informel): il s’effectué essentiellement sur les marchés hebdomadaires. Il concerne les
produits de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et quelques produits manufacturés.
- Le commerce moderne : il est monopolisé par des sociétés, des entreprises et d’autres établissements qui ravitaillent les
populations en produits de première nécessité.

II. La structure du commerce extérieur


Le commerce extérieur est basé sur les échanges avec les pays étrangers. Il constitue le poumon économique du pays et
comprend les exportations et les importations:
II.1. Les exportations
Les exportations concernent les produits que le pays vend à l’étranger. Le Niger exporte des produits miniers (uranium, or)
des produits agricoles (oignon, niébé, gomme arabique…), des produits de l’élevage, mais aussi des produits artisanaux
(ceintures, chaussures).
En 2013, la valeur des exportations est évaluée à 592,7 milliards de F CFA dont 54,80% pour l’uranium; 30,42% pour les
hydrocarbures ; 4,56% pour l’or ; 2,47% pour les produits de l’agriculture; 1,56% pour les produits de l’élevage et 6,2% pour
d’autres produits (poissons, objets artisanaux...).
Les principaux partenaires commerciaux du Niger à l’exportation sont l’Union Européenne (France, Allemagne, Espagne), la
CEDEAO, l’UEMOA (Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire), l’Amérique (USA) et l’Asie (Japon, Thaïlande, Chine).
Ces exportations connaissent une baisse depuis la chute du prix de l’uranium et la dévaluation du Franc CFA.
II.2. Les importations
Les importions concernent les produits que le pays achète à l’extérieur. Le Niger est un pays d’importation par excellence. Il
importe les produits alimentaires, l’énergie électrique, les matériaux de construction, les pièces détachées, les appareils
électroniques, les produits pharmaceutiques, les automobiles, les tissus…
En 2013, le montant de ces importations s’est élevé à 785,1 milliards de F CFA. La tendance est à la hausse au regard des
besoins des populations en produits extérieurs.
Les principaux fournisseurs du Niger sont l’Union Européenne (France, Allemagne, Espagne), la CEDEAO, l’UEMOA
(Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire), l’Amérique (USA) et l’Asie (Japon, Thaïlande, Chine).
II.3. La balance commerciale
La balance commerciale est la différence entre les exportations et les importations. Au Niger, depuis la chute du prix de
l’uranium, la balance commerciale est déficitaire. En 2013 par exemple, elle de -192,4 milliards de F CFA.. Comme on le
constate, le Niger est un pays qui importe plus qu’il n’exporte.

III. La place du commerce dans l’économie nationale


Le commerce occupe une place conséquente dans l’économie nationale, malgré l’importance des circuits informels. Le
commerce ravitaille les populations en produits de première nécessité et fournit des devises importantes à l’Etat. Par
exemples, l’uranium, principal produit d’exportation du pays, pourvoit le budget national à hauteur de 4,4%. Les recettes
douanières pour l’année 2009 s’élèvent à 117,7 milliards F CFA alimentant ainsi le budget national. En 2010, les recettes des
produits exportés étaient évaluées à plus de 373,73 milliards de F CFA. Mieux, avec l’exportation des hydrocarbures, le
secteur minier va booster davantage l’économie nigérienne.
IV. Les difficultés et les perspectives du commerce
IV.1.Les difficultés du commerce
Les faiblesses du commerce nigérien sont liées à :
- L’étroitesse du marché national ;
- Le faible pouvoir d’achat de la population ;
- L’enclavement du pays qui élève le coût du transport des marchandises ;
- Le caractère informel de l’activité qui entrave le recouvrement des impôts et taxes ;
- Les difficultés des statistiques ;
- La concurrence déloyale due à la fraude ;
- La corruption de certains agents de douane ;
- La faible intégration du Niger dans le système commercial international.

IV.2.Les perspectives du commerce


Pour réduire le déséquilibre de la balance commerciale, l’économie nigérienne doit être réajustée en mettant l’accent sur les
productions nationales. La solution passe également par la consommation des produits locaux, la création des banques
commerciales, l’accès au crédit pour les opérateurs économiques, la création des entreprises et la diversification des produits
d’exportation. Il faut lutter contre la fraude, l’inflation et la corruption.

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Aussi, le Niger doit exploiter les avantages qu’offrent les accords commerciaux dans le cadre de la CEDEAO, l’ACP/UE et
l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) et assurer son autosuffisance alimentaire ; ce qui réduirait les importations
de céréales et autres produits alimentaires.
Conclusion
La faiblesse de la production industrielle pousse le Niger à axer ses exportations sur ses ressources minières, agro-pastorales,
et ses importations sur les biens d’équipements, les produits manufacturés et alimentaires. Sa balance commerciale demeure
déficitaire.

Leçon 7 : Le tourisme

Introduction
Situé entre l’Afrique blanche et l’Afrique noire, le Niger dispose d’une multiplicité des sites et infrastructures touristiques.
Ainsi, plusieurs activités sont mises en œuvre pour les voyages et les séjours d’agrément. Ceci apporte des devises
importantes à l’économie nationale. Cependant, l’activité touristique connaît de sérieux problèmes qui freinent son
développement.
I. Les sites et infrastructures touristiques
Compte tenu de son paysage varié, Niger offre une gamme variée de sites et infrastructures touristiques aussi bien dans le
Nord que dans l’Ouest et l’Est du pays.
1.1. Le circuit du Nord
Le circuit du Nord comprend le massif montagneux de l’Aïr qui montre un paysage contrasté, des montagnes traversées par
des koris et des oasis verdoyantes, le désert du Ténéré (l’un des plus beaux du monde) et les hauts plateaux du Nord-est. Le
désert présente des points d’attraction mythiques et exerce une fascination sur les touristes. La preuve était donnée avec
l’organisation du FIMA sur le site de Tiguidit en novembre 1998. Le circuit du Nord permet également la découverte des
sites préhistoriques (Assodé) et leurs peintures rupestres, les sources thermales du Tafadek, les innombrables oasis
d’Iferouāne, de Fachi, de Timia, d’Ingal et leurs magnifiques palmeraies.
Nous pouvons aussi observer les cités d’uranium (Arlit et Akokane) et surtout les multiples facettes de l’historique ville
d’Agadez avec sa mosquée légendaire du 16ème siècle, le palais du sultan et ses artisans.
1.2. Le circuit de la région du fleuve
Situé à l’Ouest du pays, le circuit de la région du fleuve permet de découvrir le Parc du « W » qui constitue l’une des plus
vastes réserves animalières en Afrique occidentale. Ce parc avec sa faune et sa flore riches et variées force l’admiration. A
cela s’ajoute la zone de Kouré qui offre une faune riche en girafes (l’une des dernières espèces d’Afrique). Ce circuit permet
aussi de visiter Say, Niamey avec ses hôtels (Gawèye, Terminus, Ténéré, Sahel), ses marchés et le Musée National Boubou
Hama (l’un des plus beaux d’Afrique). Il permet également la visite d’Ayorou avec son marché et ses hippopotames, et l’île
de Boubon, la vallée du fleuve. Enfin, le circuit de l’Ouest permet la visite de la rôneraie de Gaya.
II. L’apport du tourisme à l’économie nationale
Le secteur du tourisme est très rentable pour l’économie nigérienne. Il permet le développement de plusieurs
secteurs (hôtellerie, l’artisanat, les agences de voyage) qui font entrer des devises à l’Etat. Ainsi, en 2006, le tourisme a
généré un chiffre d’affaire de plus de 32 milliards de F CFA. En outre, le tourisme permet la création d’emplois pour
plusieurs Nigériens à travers les agences de voyage, les guides touristiques, la restauration et l’hébergement.

III. Les problèmes et les perspectives du tourisme


III.1. Les problèmes du tourisme
Au Niger, le développement du tourisme se confronte à des difficultés. En effet, l’insuffisance d’infrastructures hôtelières
cause d’énormes problèmes pour le développement du tourisme; la plupart des hôtels (47 sur 99) se trouvent à Niamey). A
part l’insuffisance des structures d’accueil, le tourisme nigérien est confronté à l’enclavement du pays, au manque d’intérêt
des Nigériens, au manque d’investissement, à l’insécurité liée au terrorisme, au manque de professionnel du tourisme, au
mauvais état des voies d’accès aux sites et infrastructures touristiques et à la cherté des prix d’entrée.
III.2. Les perspectives du tourisme
Pour développer le tourisme au Niger l’Etat doit :
- Développer les infrastructures d’accueil ;
- Alléger la fiscalité ;

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- Supprimer les taxes de photographie ;
- Valoriser les produits touristiques par la publicité et la radiotélévision ;
- Assurer la sécurité des sites et infrastructures touristiques;
- Inciter les Nigériens à s’intéresser à ce secteur et à y investir.
En effet, le tourisme bénéficie du soutien de l’Etat. La création d’un Ministère chargé du tourisme montre l’importance
accordée par l’Etat à ce secteur. L’Office National du Tourisme (ONT) est un cadre de promotion touristique. Dans le même
objectif plusieurs salons sont organisés afin d’attirer plus de visiteurs vers le pays.

Conclusion
Le Niger offre beaucoup des potentialités touristiques avec une biodiversité riche et des sites préhistoriques fascinants.
Cependant, les différents problèmes qui entravent le développement du tourisme font que ce secteur demeure modeste.

DEUXIEME PARTIE : ETUDE D'UN PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT : LE NIGERIA

Chapitre I : ETUDE PHYSIQUE

Introduction
Situé dans le sud-est de l’Afrique occidentale, le Nigeria est limité au nord par le Niger et le Tchad, au sud par
l’Océan Atlantique, à l’Est par le Cameroun et à l’Ouest par le Bénin. On y distingue une gamme variée de
climats sur lesquels sont alignés les domaines de végétation.
I. Les caractéristiques climatiques
Le Nigeria a une variété de climat. Les quantités de pluies diminuent du Sud au Nord contrairement à la
température. Au Sud, sur la côte, on constate un climat équatorial. Le sud enregistre 27°C de température et plus
2000 mm de pluies réparties sur près de 10 mois.
En remontant vers le centre du pays, on a un climat tropical humide avec près de 1500 mm de précipitations
réparties sur 6 mois.
Au Nord, le climat devient semi-désertique sous l’influence de l’harmattan provenant du Sahara. Le Nord ne
reçoit que 750 mm de pluies en moyenne par an. Les températures sont élevées.

II. Les zones naturelles


II.1.La zone équatoriale
Le sud correspond à la zone équatoriale. Très humide, elle est la zone la mieux arrosée au Nigeria. Elle reçoit
2000 mm de pluie par an. C’est le domaine de la mangrove composée de ligneux comme les palmiers à huile,
l’acajou,…
II.2.La zone tropicale humide
Au centre pays, se trouve une zone tropicale humide. Les pluies sont réparties sur 6 mois (d’avril à octobre).
Cette zone enregistre 1500 mm de pluie par an. Sa végétation est la forêt claire.
II.3.La zone désertique
Plus au Nord, le climat est désertique. L’amplitude thermique est élevée pouvant atteindre 50°C. Les
précipitations sont rares (750 mm de pluie par an). La végétation correspond à la savane et la steppe. La région
septentrionale est affectée par la désertification et des sécheresses périodiques.

Conclusion
Le Nigeria comprend toutes les zones naturelles de l’Afrique occidentale. Ce pays offre dans l’ensemble un
climat favorable tant à l’occupation humaine qu’au développement des activités économiques.

CHAPITRE II: ETUDE HUMAINE


Introduction
Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. On y rencontre beaucoup d’ethnies. La population est inégalement répartie et
les villes sont nombreuses et géantes.
I. L’importance numérique de la population

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Avec une population estimée à 181millions d’habitants en 2015, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. En effet,
cette importance numérique de la population constitue une main d’œuvre potentielle et un marché important.

II. La répartition ethnique et religieuse


La population nigériane est constituée par un nombre élevé d’ethnies (250) parmi lesquels on distingue trois groupes
dominants:
 Les Haoussa (29%) : Ils peuplent le nord du pays ;
 -Les Yorouba (21%) : Ils se localisent dans le sud-ouest ;
 Les Ibo : Avec 18% de la population total, ils occupent le sud-est.
A ces groupes s’ajoutent des petites communautés : Edos, Ijos, Ibibios au Sud, les Noupé, les Tiv au centre et les Kanouri au
Nord-est.
Sur le plan religieux, le Nigeria compte 49,3% de musulmans installés surtout dans le Nord et 48,8% de chrétiens implantés
dans le Sud résidant avec 1,9% d’animistes.

III. Les caractéristiques démographiques et leurs conséquences


31. La croissance rapide de la population
Estimée à 84 200 000 habitants en 1982, la population est passée à 181 millions d’habitants en 2015. Cette croissance rapide
de la population est liée à une baisse de la mortalité (16,94‰) et une forte natalité (40,43 ‰) et un indice synthétique de
fécondité de 5,6 enfants par femme. Le taux d’accroissement naturel est de 2,5%. A ce rythme, la population nigériane sera
de 310 millions d’habitants en 2035. Ce poids numérique constitue une main d’œuvre potentielle et un vaste marché pour le
développement du pays.

II.2. La structure de la population


La population nigériane est composée essentiellement de jeunes (43,2% de jeunes de moins de 15 ans contre 3,1% de
vieillards de 65 ans et plus). Cette extrême jeunesse constitue un potentiel de main d’œuvre pour l’essor économique du pays.
L’espérance de vie est de 52 ans. Le taux de scolarisation est de 59% ; ce taux est plus élevé au sud (73,5 %) qu’au nord-
ouest (23,2 %).
II.3. La répartition spatiale de la population
La densité moyenne de population est de 192 habitants/Km 2 en 2014. Mais, la population nigériane est inégalement répartie:
les fortes densités correspondent aux régions de grandes ethnies (haoussa, Yorouba et Ibo). En pays Ibo, les densités
atteignent 250 voir 500 habitants /km2. Au nord, les densités varient entre 40 et 200 habitants/km2.
II.4. La répartition de la population par secteurs d’activité
La population nigériane se caractérise par son inégale répartition par secteurs d’activité. Ainsi, la population active se répartit
comme suit : Secteur primaire (70%), secteur secondaire (20%) et secteur tertiaire (10%).

II.5. L’urbanisation
50% de la population nigériane vivent en villes. Ces villes sont nombreuses et de grande taille. Parmi les plus grandes villes
on peut citer Lagos (13 millions d’habitants), Kano (11 millions d’habitants), Abuja (2,8 millions d’habitants), Ibadan (2,3
millions d’habitants) et Port Harcourt (2,2 millions d’habitants) en 2014. Cependant, le taux d’urbanisation varie selon les
régions : La région Yoruba est la plus urbanisée avec un taux de 50% contre le nord moins urbanisé.
Conclusion
Le Nigeria est caractérisé par sa diversité ethnique et religieuse. Sa population nombreuse est très inégalement répartie sur le
territoire national. Cette population constitue un atout indéniable pour sa puissance économique et politique.

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CHAPITRE III: Etude économique
Leçon 1 : L’agriculture nigériane

Introduction
L’agriculture est un secteur important de l’économie nigériane. Ce secteur emploie 70% de la population active et participe
au PIB à hauteur de 33,4%. Mais, l’activité agricole est pratiquée dans des conditions favorables bien qu’elle connaît des
problèmes qui entravent son développement.
I. Les conditions de l’activité agricole
La gamme de climats sont favorables à un grand nombre de cultures. Ainsi, l’agriculture bénéficie de la double appartenance
du pays aux zones équatoriale et tropicale. Les pluies abondantes et les sols fertiles permettent le développement de
l’agriculture.
Les techniques agricoles sont favorables. La semi-mécanisation du secteur primaire donne au Nigéria une puissance agricole
avec des produits destinés au marché mondial (cacao, café, huile de palme, hévéa…). Des intrants agricoles (moto pompes,
tracteurs,…) sont fournis aux paysans par l’Etat fédéral. Ce dernier leur accorde des crédits et construisent des barrages qui
favorisent l’irrigation. Toutefois, l’insuffisance de la main d’œuvre liée à l’exode rural handicape le secteur.
II. Les productions agricoles
Elles sont regroupées en cultures vivrières et en cultures commerciales :
II.1. Les cultures vivrières
Les principales cultures céréalières sont :
 Le mil : Il est cultivé dans le nord du pays. Le Nigeria est le 2 ème producteur mondial avec une production de 8 millions
de tonnes en 2006 ;
 Le sorgho : Il est cultivé surtout dans le nord. Sa production est de 10 millions de tonnes;
 Le riz : Le riz est produit dans le delta et les vallées du fleuve Niger, de la Bénoué et de Sokoto avec une production de
3,7 millions de tonnes;
 Le maïs : Il est cultivé dans l’ouest, le delta, les vallées et dans le sud-est du pays avec une production de 4 millions de
tonnes ;
 Les tubercules : Produites dans le sud, le Nigeria est le 1 er producteur mondial de cassava et d’igname avec 4,7 millions
de tonnes pour le cassava et 10,7 millions de tonnes pour l’igname.

II.2. Les cultures commerciales


Les principales cultures commerciales sont :
- Le palmier à huile : Cultivé sur la frange côtière, le Nigeria est le 1 er producteur mondial avec une production de 16
millions de tonnes ;
- L’arachide : Elle est cultivée dans le nord avec une production de 2 937 000 de tonnes en 2005;
- Le cacao : Le Nigéria occupe le 2 ème rang mondial. Il enregistre une production de 386 000 t provenant essentiellement
du pays Yoruba dans l’ouest et de la région de Calabar à l’est ;
- L’hévéa : L’hévéa est cultivé dans le delta et l’ouest. Sa production est de 142 000 tonnes ;
- Le coton : Il est cultivé dans le nord (à Kaduna, Kano) ;
- Autres cultures commerciales : la canne à sucre, le tabac.

III. La contribution du secteur agricole a l’économie nationale


Le secteur agricole joue un rôle important dans le développement économique du Nigeria. Il contribue pour 33,4% à la
formation du PIB (2009). Toutefois, le Nigeria est obligé d’importer pour nourrir sa population en croissance rapide, car
autant la production nationale augmente, autant la demande intérieure s’accroit accentuant la dépendance extérieure des
produits agricoles.
IV. Les problèmes et les perspectives de l’agriculture nigériane
IV.1. Les problèmes de l’agriculture
L’agriculture nigériane souffre de plusieurs problèmes :
- La pauvreté des sols liée à la dégradation, au déboisement;

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- Les sécheresses périodiques du Nord affectent les activités agricoles;
- La faible utilisation des engrais dans les petites exploitations ;
- Les méthodes et outillages agricoles sont rudimentaires, car la mécanisation n’est pas effective dans la plupart des
exploitations agricoles qui sont de petites tailles ;
- La pression démographique et l’exode rural suite au boom pétrolier entrainent une insuffisance de la main d’œuvre dans
le secteur agricole.
IV.2. Les perspectives de l’agriculture
Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’Etat fédéral (36 Etats) a mis en œuvre plusieurs mesures :
- L’accroissement de la production agricole notamment celle du riz et du maïs.
- La réhabilitation et l’extension du dispositif d’irrigation existant ;
- L’accès des paysans aux intrants et aux financements : Pour cela des institutions (centres de recherche spécialisés,
banques agricoles, compagnies de fabrications d’engrais, des établissements de stockage des grains…) sont créées;
- La subvention des engrais à concurrence de 25% et la distribution de semences améliorées aux producteurs dans le cadre
de la stratégie fédérale du développement.
En outre, pour couvrir ses besoins alimentaires, le Nigeria a lancé en 1976 l’opération « Feed the nation ».
Conclusion
Après avoir été longtemps un grand exportateur des produits agricoles, le Nigeria est devenu un importateur des denrées
alimentaires. Les raisons de ce renversement de situation sont liées au boom pétrolier.

Leçon 2 : L’industrie nigériane

Introduction
Les matières premières et les ressources humaines dont dispose le Nigeria constituent des
atouts importants de son industrie. Cette industrie occupe 18% de la population active et
fournit 58,8% du PIB. L’industrie fait du Nigeria le « géant de l’Afrique de l’Ouest ».

I. Les atouts de l’industrie


1. Les matières premières
Le sous-sol nigérian est l’un des plus riches d’Afrique. Il regorge d’énormes potentialités
minières et énergétiques :
1.1. Les ressources minières
Elles sont modestes dans l’ensemble. Les principales productions minières sont :
- Le fer : Il se trouve à Enugu et à Lokoja avec une réserve de 3 milliards de tonnes ;
- Le talc : 3 000 tonnes de talc sont produites par an au Nigéria. Les réverses sont
estimées à 40 millions de tonnes ;
- Le kaolin : Le Nigéria a 3 milliards de réserves ;
- Le sel : Le Nigéria renferme 1,5 milliards de tonnes de réserves ;
- Le gypse : Le Nigéria dispose d’1 milliard de tonnes de réserves ;
- Le plomb et le zinc : Le pays dispose de 10 milliards de tonnes de reverses ;
- Les Argiles: Le Nigéria dispose d’une réserve de 700 millions de tonnes;
- L’or : Il est exploité dans le sud du pays avec des réserves qui atteignent 1,5 milliards de
tonnes ;
- La colombite : Associée à l’étain, elle représente près de 80% du total mondiale ;
- L’étain : Il est extrait à Jos avec une production de 10 000 tonnes.

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1.2. Les ressources énergétiques
Les ressources énergétiques sont abondantes et assurent l’essor industriel du pays. Les
principales sources d’énergie sont:
- Le charbon : Il est extrait dans l’Est du pays surtout à Enugu avec une production de
6 000 tonnes en 2004. Les réserves sont estimées à 3 milliards de tonnes;
- L’électricité : Elle est produite par des centrales thermiques et des barrages
hydroélectriques dont le plus grand est celui de Kanji sur le fleuve Niger avec une
production de 960 MW;
- Le pétrole : La production est concentrée dans la région du delta et le littoral du Sud. La
production est 2,28 millions de barils par jour en 2006. Les réserves de pétrole (2,5
milliards de m3 en 2008 représentent 60% des réserves de l’Afrique noire.
- Le gaz naturel : Il est localisé dans les régions productrices du pétrole. Les réserves sont
estimées à 5100 milliards de m3 avec une production de 38,6 milliards de m3 (2014). Le
Nigéria occupe le 2e rang africain avec 2,5 % des réserves mondiales.

2. Les ressources humaines :


A ces potentialités minières et énergétiques dont bénéficie l’industrie nigériane il faut ajouter
les ressources humaines. Ainsi, la puissance industrielle nigériane réside également dans le
formidable potentiel humain. Ce potentiel humain constitue un énorme réservoir de main
d’œuvre et un véritable marché de consommateurs, le plus important du continent.

II. Les régions industrielles


Le Nigeria dispose d’industries variées se trouvant dans plusieurs régions:

II.1. Les industries liées à l’économie rurale


Elles sont les plus nombreuses :
 Les industries alimentaires : elles composent d’huileries à Kano, Kaduna, Ibadan, de
conserveries de viande à Kano, Aba et Lagos, de manufactures de tabac installées à port
Harcourt, à Ibadan, à Zaria et une fabrique de margarine à Apapa;
 Les industries textiles : Les plus importantes se trouvent à Kaduna et Ikeja;
 Les industries de caoutchouc : Elles sont installées à port Harcourt;
 Les industries de bois : Elles sont constituées de scieries et de fabriques de contre-
plaqué dont l’usine de Sapeli (l’une des plus grandes au monde).

II.2. Les industries minières et énergétiques


Elles sont très importantes par leur chiffre d’affaires. On distingue :
- Les industries de construction : Elles comprennent la fabrique des tôles et des briques
d’Ikeja et des cimenteries de Kaduna, de Port-Harcourt, d’Ibadan et d’Abeokuta ;
- Les raffineries: Elles sont localisées à Kaduna, Port Harcourt et Warri;
- La sidérurgie : Elle comprend les fonderies d’étain de Jos et la métallurgie avec l’usine
d’Abeokuta, les hauts fourneaux à Enugu et une usine d’aluminium à Lagos.

II.3. Les industries de substitution


On en distingue :
- Les usines de montage d’automobiles : Localisées à Apapa;
- Les usines de montage des bicyclettes : Implantées à Mushin, Port Harcourt, Zaria ;

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- Les fabriques de chantiers navals : Situées à Warri;
- Les fabriques de matériel de transport : Localisées à Aladja, Ibadan ;
- Les fabriques des machines à coudre et de matériel agricole : Implantées à Lagos;
- Les brasseries : Concentrées à Lagos, Apapa et Kaduna.

III. L’importance de l’industrie dans l’économie nationale


L’industrie est d’une importance capitale dans l’économie nigériane. Elle participe à 58,8%
au PIB. Le secteur industriel apporte des revenus à l’Etat et aux personnes privées.
L’économie Nigériane dépend beaucoup du pétrole qui représente 95% des recettes
d’exportations. Ainsi, la demande extérieure et l’augmentation du prix du baril à la fin des
années 1970 ont fortement modifié la balance commerciale du pays qui est dès lors
excédentaire.
L’exportation du pétrole a fortement augmenté les liquidités de l’Etat. Le Nigéria est le 1 er
producteur africain du pétrole, le 4ème de l’OPEP et le 11ème mondial. En 2006, par exemple,
le pétrole a rapporté 34 milliards d’Euros au Nigéria. Les recettes pétrolières représentent
plus de 82% des revenus de l’Etat. Le pétrole occupe une place importante dans l’économie
nigériane d’où l’équipement du pays en industries à un rythme accéléré.

Conclusion
L’industrie nigériane est basée sur des ressources naturelles et une main d’œuvre
abondantes. De part ses performes et sa diversité, l’industrie est d’une grande importance
dans l’économie du Nigeria et fait de ce pays une puissance régionale.

Leçon 3 : Le commerce au Nigeria


Introduction
Le commerce est une activité fondamentale dans l’économie Nigériane. Très actif, le secteur du commerce
comprend un commerce intérieur et un commerce extérieur. Le commerce extérieur est géré par la Nigérian
Produce Marketing United dont le siège se trouve Londres. Les échanges commerciaux sont dominés par les
exportations.
I. Le commerce intérieur
Le commerce intérieur se base sur la commercialisation des produits vivriers destinés à l’approvisionnement des
villes, la distribution des produits industriels fabriqués au Nigeria ou importés, le commerce des produits
agricoles assuré par les marketings boards régionaux qui prennent les produits en charge depuis les lieux de
l’achat jusqu’aux ports d’embarquement. Ce dernier concerne le palmier, le cacao, l’hévéa, le coton et
l’arachide.
II. Le commerce extérieur
Le commerce extérieur est un sous-secteur très dynamique qui contribue vigoureusement à la formation du
Produit Intérieur Brut. Il comprend les exportations et les importations.
II.1. Les exportations
Avant 1970, les exportations étaient essentiellement constituées des produits agricoles à hauteur de 75% de la
valeur des exportations. Mais, depuis cette date, le pétrole a pris le relai suivi du cacao, des bois et du
caoutchouc. En 2009, la valeur des exportations s’élevait à 45,43 milliards de dollars. Les biens exportés sont le
pétrole, le cacao, le caoutchouc et les bois. Les principaux clients sont : les USA, le Brésil, l’Inde, l’Espagne, la
France, les Pays-Bas, la Grande Bretagne et les pays voisins.

II.2. Les importations


Les importations sont très variées et quantitativement très importante. Elles s’évaluent en 2009 à 42,1 milliards
de dollar et comprennent des biens d’équipement, des produits manufacturés, des produits alimentaires, du
bétail, des produits chimiques etc. Les principaux fournisseurs sont : la Chine, les Pays-Bas, les USA, la France,
l’Allemagne, le Japon, les pays de la sous-région notamment ceux de la CEDEAO, de l’Italie et du Royaume-
Uni.

II.3. La balance commerciale


L’analyse de la structure commerce extérieur du Nigeria montre que les exportations sont supérieures aux
importations. Ainsi, la balance commerciale est excédentaire de 3,3 milliards de dollars en 2009.

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III. Le rôle du commerce dans l’économie nationale
Le commerce est l’un des secteurs les plus développés et qui affichent la plus forte croissance économique au
Nigéria. Il représente 0,5% des flux mondiaux avec une balance commerciale positive de 3,3 milliards de dollars
en 2009.
Le pétrole joue un rôle important dans le commerce et contribue à 14,4% à la formation du PIB. En 2013, le
secteur pétrolier a continué d’occuper la 1ère place des exportations et importations de marchandises. Les
exportations de pétrole ont représenté 96,7% du total des exportations.
Par ailleurs, la croissance du secteur non pétrolier est à porter au crédit du dynamisme du commerce de gros et
de détail, des postes, des télécommunications, des BTP, de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi que des
entreprises.

Conclusion
Les exportations de pétrole permettent au Nigéria de bénéficier des revenus considérables. Grâce à ses atouts
divers, le Nigeria a toutes les chances de sortir du sous-développement et de devenir une grande puissance en
Afrique et dans le monde.

TROISIEME PARTIE : ETUDE D’UNE GRANDE PUISSANCE : LES ETATS-UNIS D’AMERIQUE


CHAPITRE I : ETUDE PHYSIQUE
Introduction
Situés entre 25° et 49° Nord, les Etats-Unis couvrent une superficie de 9,6 km 2. Ils s’étendent sur 4 500 km d’Est en
Ouest et sur 2 500 km du Nord au Sud. Les Etats-Unis sont limités au Nord par le Canada, au Sud par le Golfe du
Mexique et le Mexique, à l’Est par l’océan Atlantique et à l’Ouest par l’océan Pacifique. Le pays présente une variété
de climats et des paysages d’une grande diversité.
I. Les caractéristiques climatiques
Le Nigeria a une variété de climats :
- Le climat continental tempéré : On le trouve au nord et au centre du pays avec des étés frais et des hivers froids.
La température ne dépasse guère 22°C en été et descend à -35°C en hiver.

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Les précipitations varient entre 600 et 1000 mm par an. Les régions concernées sont soumises à la circulation
méridienne des masses d’air : des vagues de froid en hiver descendent jusqu’en Floride, et des vagues chaudes
remontent jusqu’à l’extrême nord du pays provoquant de fortes chaleurs;
- Le climat subtropical : On le rencontre au nord du Golfe du Mexique et aux alentours des Appalaches. Les
précipitations varient entre 750 et 1000 mm. Ce climat se distingue par des étés chauds et humides à cause des
remontées d’air tropical venu du golfe du Mexique (22°C) et des hivers frais
(-3°C). En fin d’été, ces régions sont touchées par des tempêtes et des ouragans qui provoquent des dégâts. Enfin,
les montagnes Appalaches perturbent le climat subtropical: elles augmentent les précipitations et refroidissent les
températures ;
- Le climat aride : Il est dans les dépressions de l’ouest le long des rocheuses. Dans cette région, on rencontre des
déserts comme celui de Colorado;
- Le climat méditerranéen : A l’extrême ouest. Il ne concerne qu’une petite partie du littoral.

II. Les zones naturelles


Les Etats-Unis disposent de zones naturelles très variées à cause de la taille du pays, de son relief et de son extension
en latitude. Les 48 Etats continentaux se situent dans la zone tempérée. Le nord de l’Alaska est dans la zone polaire,
alors que l’archipel d’Hawaï se trouve au nord du Tropique du Cancer. La majorité du territoire américain se trouve
dans l’écozone néarctique, l’archipel d’Hawaii dans l’écozone océanienne et l’extrémité sud de la Floride dans
l’écozone néotropique.
Avec 3 millions de km2 de forêt, les Etats-Unis occupent la 4 ème mondiale. On trouve des forets tempérées de conifères
(littoral atlantique et montagnes de l’ouest), de feuillus (intérieur oriental) ; des forêts subtropicales de conifères (sud
de la Floride), tropicales (Hawaii) ; des forêts méditerranéennes dans le sud de la Californie ; des forêts boréales et de
la toundra en Alaska, de la savane tempérée au centre et du désert au sud-ouest du pays.

Conclusion
Les Etats-Unis ont une variété de climat et des paysages d’une grande variété. Son climat est essentiellement tempéré.
Ils disposent des ressources forestières abondantes.

CHAPITRE II: ETUDE HUMAINE


Introduction
Avec 320 millions d’habitants en 2015, les Etats-Unis ont la 3 ème population du monde après la Chine et l’Inde.
Cette population, de souches différentes, provient essentiellement de l’immigration européenne. Elle se
caractérise par sa faible croissance, sa forte mobilité, son inégale répartition spatiale, et vit majoritairement dans
les villes.
I. L’historique du peuplement
Le peuplement des Etats-Unis est lié aux grandes migrations mondiales commencées depuis le 16 ème siècle. Les
premiers arrivants étaient les Allemands, les Britanniques, les Italiens et les Scandinaves qui avaient trouvé des
Amérindiens. A toutes ces populations s’ajoutent les Noirs issus de la traite négrière entre le 16 ème et le 19ème
siècle.
II. Les caractères actuels de la population américaine
II.1.La croissance démographique
La population américaine croît lentement. En 1870, elle était de 40 millions d’habitants. Elle a atteint 248,8
millions en 1992 ; 276 millions en 2000 ; 300 millions en 2004 et 320 millions en 2015. Le taux de natalité est
de 12,6%0. Le taux de mortalité est de 8,1%0. Le taux d’accroissement naturel est de 0,45%. La faiblesse de la
croissance démographique s’explique par une fécondité faible (1,8 enfants/femme).
II.2.La répartition spatiale de la population
La densité moyenne de population est de 31,16 habitants/km2. Cette densité cache une répartition inégale. Des
Grands Lacs à la façade maritime, l’ancienneté du peuplement et l’industrialisation ont créé de fortes
concentrations humaines. A l’Ouest, sur la bordure pacifique, on observe une concentration secondaire. Le
centre, l’Ouest du Mississipi et les rocheuses sont presque vides d’hommes.
II.3.Les migrations internes
Les Américains sont très mobiles : 25 millions d’Etasuniens changent de demeure chaque année. Les causes
actuelles des migrations internes sont la crise industrielle du Nord-Est, le paysage urbain répulsif, l’attirance
pour le soleil et l’exploitation des hydrocarbures.
En effet, la périphérie ensoleillée des Ets-Unis (Sun Belt) attire les flux migratoires internes du Nord-Est. La Sun
Belt constitue une destination touristique appréciée. Des retraités quittent les régions froides du Nord-Est pour
les espaces littoraux (Floride). Enfin, le dynamisme économique de la Sun Belt attire des travailleurs. Ce
déplacement massif pour changer de lieu de travail est lié au fait que 91% des actifs sont des salariés avec une
grande mobilité.

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II.4.L’urbanisation
82% d’Américains vivent dans les aires urbaines où dominent des conurbations de plusieurs millions d’habitants.
Ainsi, sur 750 km qui séparent New York de Boston, vivent 50 millions de personnes. Le pays compte une
quarantaine de villes de plus d’1 million d’habitants et 13 d’entre elles ont au moins 10 millions d’habitants. Les
plus peuplées sont New York (19,04 millions d’habitants) ; Los Angeles (12,5 millions d’habitants) ; Chicago
(8,9 millions d’habitants).
Dans le pays, on distingue trois grands ensembles urbains :
 Le Nord - Est : C’est la plus importante région urbaine ;
 Le Nord : Ici, se trouve la 2ème métropole, de Milwaukee à Buffalo.
 L’Ouest : La métropole californienne s’organise autour de deux pôles majeurs : San Francisco-Oakand-San
José au Nord et Los Angeles-San Diego au Sud.

Conclusion
La population américaine est nombreuse. Elle est surtout concentrée dans la moitié Est du pays et
particulièrement sur la côte pacifique. La société américaine est fortement urbanisée. Les Etasuniens ont toujours
été migrateurs.

CHAPITRE III : ETUDE ECONOMIQUE


Leçon 1 : Les fondements de la puissance économique des Etats-Unis
Introduction
Les Etats-Unis sont la 1ère puissance économique du monde. C’est une véritable machine à produire des
richesses. Les fondements de cette puissance reposent essentiellement sur le dynamisme de sa population,
l’efficacité du système capitaliste et l’intervention de l’Etat.
I. Les atouts humains et naturels
La population américaine est très dynamique. Dotée d’un esprit pionnier, elle constitue un facteur de réussite
américaine. Cette population se caractérise par un haut niveau de qualification et un niveau de vie très élevé. Elle
représente un réservoir de main d’œuvre qualifiée et un marché intérieur important.

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Les Etats-Unis ont aussi d’importants atouts naturels. L’immensité du territoire permet au pays de disposer de
vastes superficies cultivables faisant de l’agriculture américaine la 1 ère du monde. Les productions agricoles sont
énormes. Le sous-sol regorge d’importantes ressources minières et énergétiques. Par ailleurs, le capitalisme a
permis le triomphe des formes d’organisation efficace.

II. Le système capitaliste américain


Le système capitaliste est basé sur la propriété privée dont le but est la recherche du profit. Le capitalisme est la
base du système économique américain. Il laisse à chacun la libre disposition de sa richesse. Comme le profit est
libre, le capital se développe facilement.
II.1. Le système bancaire
La puissance bancaire américaine est indéniable. Cette puissance se reflète à travers les activités des banques qui
consentent des crédits remboursables à court et long terme aux pays étrangers avec des taux d’intérêt élevés.
Ainsi, les banques américaines ont un pouvoir de pression incontestable sur leurs débiteurs qui n’arrivent pas à
honorer leurs engagements. On distingue aux Etats-Unis des banques d’affaires et des banques de dépôt.
II.2. Le poids des grandes entreprises
Les entreprises privées géantes pèsent dans l’économie américaine. Elles se concentrent en conglomérats ou se
ramifient à l’étranger (multinationales). A l’origine, ces entreprises contrôlaient un secteur donné de l’économie
par concentration horizontale ou verticale. Aujourd’hui, elles ont combiné les deux types de concentrations et ont
diversifié leurs activités. Ainsi, l’International Telephone and Telegraph (ITT) ne limite plus ses activités aux
communications, mais possède aussi des compagnies d’assurance, des hôtels, etc. Ces fusions d’entreprises ont
donné naissance à des conglomérats et sociétés multinationales :
- Les conglomérats : Ce sont des sociétés industrielles à activités multiples (ITT dans le domaine électrique,
Lytton industry en électronique et aéronautique, Teston en hélicoptère, stylos,…) ;
- Les multinationales : Elles investissent à l’étranger avec des activités diverses (pétrolières, fabrication auto,
des biens de consommation, d’équipements) et étendent leurs activités aux industries à haute technologie
(électronique, optique, hôtellerie, assurance,…). Elles ont des chiffres d’affaires très élevées. C’est le cas
de General Motors avec un chiffre d’affaires de plus de 867 milliards de dollar et d’IBM avec un chiffre
d’affaires de plus de 900 milliards de dollar.

III. L’intervention de l’Etat


La suprématie économique américaine repose aussi sur l’intervention de l’Etat qui aide les entreprises en
difficultés en accordant des subventions et en défendant les intérêts des Américains à l’extérieur. En outre, il faut
noter que :
- L’Etat fait vivre les fonctionnaires fédéraux, l’armée (¼ de la population);
- Le gouvernement finance près du ¼ de l’activité du pays par ses productions, services, commandes et
subventions. Les subventions sont accordées à l’agriculture, l’industrie et au commerce ;
- L’Etat agit sur la production, car il l’oriente par ses commandes, ses programmes de grands travaux, les
restrictions qu’il peut imposer pour préserver les terres ou les richesses minières ;
- L’Etat surveille les prix ;
- L’Etat veille au maintien de la concurrence, préserve la nature et lutte contre la pollution.
Sur le plan social, le rôle de l’Etat revêt deux aspects :
- A l’égard des travailleurs, l’Etat veille au respect des conventions collectives, de la liberté syndicale et
assume une responsabilité pour maintenir le niveau de l’emploi. L’Etat participe à l’assurance-chômage ;
- A l’égard de tous les Américains, les Etats-Unis s’orientent vers le système de l’« Etat-providence ». Des
mesures ont été prises concernant l’assurance-vieillesse, l’assurance-maladie, la construction de logements
et surtout la lutte contre la pauvreté.

Conclusion
Le dynamisme de la population, l’importance des matières premières, l’efficacité du système capitaliste et
l’intervention de l’Etat sont Les fondements de la puissance économique des Etats-Unis.

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Leçon 2 : L’agriculture
Introduction
Les Etats-Unis possèdent la 1ère agriculture du monde. Sa réussite est liée aux conditions naturelles et techniques
favorables. Cette agriculture occupe 1,7% de la population active. Un agriculteur américain nourrit en moyenne
60 personnes. Mais, le secteur se confronte à de graves difficultés auxquelles des solutions sont mises en œuvre.
I. Les conditions de l’activité agricole
I.1. Les conditions naturelles favorables
On distingue une variété de climats favorables à une gamme de productions. Les sols sont de bonne qualité. Les
plaines centrales sont le domaine des sols riches en humus.
I.2. La mécanisation de l’agriculture américaine
L’agriculture américaine utilise des machines (tracteurs, vendangeuses, moissonneuses batteuses, machines à
récolter). L’avion est utilisé lors des semailles et dans la lutte contre les ennemis de culture. Aujourd’hui, la
mécanisation permet à un seul homme de cultiver 400 ha en 11 heures de travail par an.
I.3. L’organisation: l’agro-business
Même s’il existe aux Etats-Unis de petits agriculteurs vivant difficilement des revenus de leurs exploitations, la
vie du « farmer » américain est celle d’un technicien, homme d’affaires, gestionnaire, véritable « industriel de la
terre ».
La petite ferme familiale a disparu du paysage agricole américain au profit de vastes exploitations agro-
industrielles chargées de satisfaire la consommation des grandes villes et adaptées aux besoins d’une industrie
agro-alimentaire. Elle est au centre d’un vaste complexe agro-industriel ou « agro-business » (ensemble des
activités associées pour la production, la transformation, la commercialisation des denrées agricoles).
II. L’importance de l’agriculture dans l’économie nationale
L’agriculture américaine domine le monde par le volume et la diversité de ses productions. Première puissance
agricole mondiale, les E.U occupent le 2 ème rang pour le blé, le 1 er pour le maïs et le soja ; ils occupent la 1ère
place pour d’autres produits agricoles : 1er pour les oranges, le coton et le tabac. Bien qu’elle ne contribue que
pour 2% au PIB et n’emploie que 1,7% de la population active, l’agriculture américaine relève un double défi :
satisfaire les besoins intérieurs et alimenter les exportations.

III. Les problèmes de l’agriculture


La surproduction est le problème fondamental de l’agriculture américaine. C’est le fléau endémique auquel
s’ajoutent les problèmes d’exportation. Cela expose les fermiers à la mévente. L’endettement est une source de
fragilité pour les agriculteurs américains, car en cas de mévente, les fermiers ne peuvent pas faire face aux
échéances. L’agriculture américaine est aussi concurrencée par certaines nations comme le Canada, l’Australie et
la Nouvelle-Zélande. Les espaces agricoles américains sont menacés par l’érosion. Dans les régions irriguées, on
assiste à une baisse des nappes aquifères. Il faut noter aussi les inondations du sud et les coups de froid du nord
qui compromettent souvent les cultures.
IV. Les solutions mises en œuvre
Face aux difficultés, l’Etat intervient en garantissant les prix des principales productions en subventionnant les
exportations et en finançant les stocks.
Le service de conservation des sols protège les terres menacées par l’érosion en les reconstituant par des
plantations forestières et en encourageant les labours selon les courbes de niveau.
Conclusion
L’agriculture occupe une place de choix dans l’économie américaine. Elle bénéficie d’un environnement
technologique remarquable. L’importance de la production fait des Etats-Unis le grenier du monde.

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Leçon 3 : L’industrie américaine
Introduction
L’industrie américaine est la plus puissante du monde. Le secteur industriel contribue à près de 21,9% du PIB en
2009. Ce secteur s’est développé grâce à d’importants atouts.
I. Les bases de la puissance industrielle
Plusieurs facteurs favorables expliquent la puissance industrielle des Etats-Unis :
 Les ressources naturelles : La puissance industrielle des Etats-Unis repose sur des ressources énergétiques
abondantes. Premiers producteurs d’énergie mondiale avec le 1/5 e de l’énergie mondiale, les Ets-Unis
disposent du charbon (30% des réserves mondiales), du pétrole (3 ème rang mondial) et du gaz naturel (2 ème
rang mondial), de l’uranium (8ème rang). Les Etats-Unis sont aussi les premiers producteurs mondiaux
d’électricité (23,9% du total mondial). Elle provient des grands barrages hydroélectriques, de l’énergie
nucléaire, de la géothermie et du pétrole. Le sous-sol regorge une gamme variée de matières premières
minérales. Pour beaucoup de minerais, les Etats-Unis occupent les premiers rangs mondiaux.
Ressources minières Production en 2003 Total (en%) Rang mondial
Cuivre 2,28 millions de tonnes 11 1er
Zinc 7,672 millions de tonnes 8,4 5e
Plomb 435 200 tonnes 15,3 3e
Magnésium 25 000 tonnes 5 5e
Fer 39 200 000 tonnes - 6e
Uranium 15 990 tonnes - 8e
Platine 4 100 tonnes 2,1 5e
Or 276 000 tonnes 11,7 3e

Les Etats-Unis produisent aussi de l’argent (3 e rang mondial), du molybdène, du phosphate, de la bauxite, du
soufre, du calcaire, du sel, etc.
 Un vaste marché intérieur : La clientèle américaine permet par son nombre et sa richesse de lancer toute
sorte de fabrication avec des chances de réussite qui se retrouvent nulle part ailleurs dans le monde;
 Une main d’œuvre de qualité : L’industrie bénéficie d’une main d’œuvre abondante et bien formée. L’étroite
liaison entre universités et industries permet de disposer d’abondants crédits pour la recherche et les
innovations ;
 L’efficacité du capitalisme : Elle repose sur la libre entreprise, le libre développement des entreprises et la
construction financière accrue, d’où la formation d’entreprises géantes.

II. Les secteurs industriels

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II.1.Les industries de pointe
Dans ce domaine, les Etats-Unis disposent d’une avance sur les autres pays. Les industries comprennent :
 L’industrie nucléaire : L’industrie nucléaire est dominée par deux firmes : Westinghouse et General Electric
qui diffusent les réacteurs dans le monde ;
 L’industrie électronique : Elle est l’industrie de pointe par excellence. Les Etats-Unis ont acquis une avance
technologique. La production est assurée par deux firmes : IBM et General Electric qui contrôlent plus de
50% du marché américain et mondial. Les Etats-Unis livrent une gamme variée de produits : ordinateurs
géants, mini-ordinateurs, robots industriels. Ces industries sont localisées au Texas, en Californie et au nord-
est ;
 L’industrie aérospatiale : Elle est contrôlée par la NASA (National Aeronotic and Space). La NASA met au
point des navettes spatiales, lance des satellites géostationnaires pour la communication et la météorologie.
Cap Kennedy en Floride, Vanden Berg en Californie sont les principales bases de lancement de la NASA.

II.2.Les industries encore dynamiques


 L’industrie aéronautique : Elle est de loin la 1ère du monde. C’est une industrie concentrée en raison de
l’énormité des investissements nécessaires. D’un côté, on trouve les constructeurs de cellules tels que
Boeing (la 1ère), Lockheed, Rockwell, Mc Douglas ; de l’autre côté on trouve les constructeurs de moteurs,
de réacteurs tels que United Air kraft, General Electric ;
 Les industries chimiques : Elles illustrent la créativité et la domination mondiale des Etats-Unis. Elles sont
favorisées sur le plan des matières premières (souffre, sel, phosphate, hydrocarbures).

II.3.Les industries en difficultés


 La sidérurgie : Elle a longtemps été le symbole de la puissance du pays. Elle est aujourd’hui un secteur
à la traine et fait face à la concurrence japonaise, européenne et des pays du Tiers-monde. Les aciéries
américaines sont peu compétitives ; elles sont dépassées par celles du Japon ;
 Les industries textiles : Elles restent très puissantes dans le monde. Elles gardent une place
prépondérante dans la confection et la production de tissu, mais elles subissent une forte concurrence à
l’intérieur et à l’extérieur ;
 L’industrie automobile : Elle est longtemps l’orgueil américain. Depuis plus d’une décennie, elle a
connu une grave crise à cause de la saturation du marché, la concurrence étrangère et la crise pétrolière.
Les Etats-Unis ont d’ailleurs perdu leur 1ère place mondiale au profit du Japon depuis 1980.

III. L’importance de l’industrie


L’industrie est un secteur important de l’économie aux Etats-Unis. Elle participe à hauteur de 21,9% à la
formation du PIB. Les Etats-Unis occupent la première place mondiale pour la production industrielle. Malgré la
concurrence étrangère, les USA maintiennent leur leadership aussi bien dans la production de la haute
technologie que dans les branches plus traditionnelles.
Les E.U sont incontestablement la première puissance dans beaucoup de domaines : entreprise informatique du
monde : IBM ; première en chimie, première en pharmacie, première en agroalimentaire.
Pour la majeure partie des produits transformés, les E.U préservent une bonne longueur d’avance. Les 3
premières multinationales sont américaines : General Motors, Ford Motors et Exxon. Sur les 500 premières
mondiales, 167 sont américaines.

Conclusion
L’industrie américaine est en constante évolution. Longtemps indiscutée, aujourd’hui l’industrie américaine ne
demeure incontestée que dans quelques secteurs de pointe. La sidérurgie, les textiles et l’automobile ont cessé
d’être les pivots de l’industrie américaine depuis l’émergence des nouvelles puissances dans ce domaine. Malgré
tout, l’industrie contribue à faire des Etats-Unis la première puissance mondiale.

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Leçon 4 : Le commerce
Introduction
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’économie américaine est devenue dominante. Sa place dans les
échanges internationaux, la pénétration des marchés étrangers par ses multinationales, le rôle du dollar à travers
le monde ont créé un état de dépendance.
I. La structure du commerce extérieur
1.1. Les exportations
Les Etats-Unis sont les plus gros exportateurs du monde. Ils exportent des produits manufacturés, des
ordinateurs, des produits chimiques, du matériel aéronautique et du matériel agricole. Les produits agricoles
représentent 20% des exportations. Il s’agit essentiellement des céréales (maïs, blé), plus de la moitié du soja et
des produits commercialisés par les firmes agroalimentaires.
Les Etats-Unis commercent avec le monde entier. Les principaux partenaires sont les Etats du continent
américain, les pays industrialisés, les pays de l’OPEP et les pays en voie de développement.
1.2. Les importations
Elles ont augmenté en valeur et en volume et sont dominées par les hydrocarbures, les produits miniers et
quelques produits agricoles. Les Etats-Unis sont devenus largement importateurs des produits manufacturés
(78,4% des importations). Certains pays industrialisés (Japon, Union Européenne, Chine) ont su pénétrer le
marché américain.
Au niveau du continent américain, le Canada occupe une place à part. Le Canada fournit aux Etats-Unis de
l’énergie (électricité, pétrole) et des matières premières comme le fer. Le Japon fournit des véhicules et matériels
électroniques aux Etats-Unis.
Les pays du Tiers-monde dont ceux de l’OPEP fournissent essentiellement de l’énergie et des matières
premières. La Russie achète aux Etats-Unis des produits agricoles et des biens d’équipement.
1.3. La balance commerciale
La balance commerciale est déficitaire depuis 1974. Les causes de ce déficit sont nombreuses : la fluctuation
incontrôlée du dollar, la fracture pétrolière et des matières premières trop lourdes et la multinationalisation des
entreprises qui limite les exportations.
II. La place du commerce dans l’économie
Les Etats-Unis constituent la première puissance commerciale. Avec 12% du volume des échanges mondiaux,
les Etats-Unis occupent la 1ère place dans les échanges internationaux devant le Japon et l’Allemagne. Les raisons
de cette suprématie s’expliquent par :
- Une politique commerciale basée sur le protectionnisme des produits américains ;
- Des accords commerciaux avantageux qui permettent aux Etats-Unis de pénétrer les marchés de leurs
partenaires ;
- Le rôle du dollar qui sert de monnaie de référence dans les transactions internationales.

III. Le rôle des USA dans les échanges internationaux


Les E.U occupent une place incontestable dans les échanges internationaux. Ils jouent un rôle primordial au sein
des structures commerciales internationales notamment l’O.M.C. Leur puissance commerciale, même contestée
par la concurrence asiatique et européenne, demeure la première au monde : les plus grandes firmes
multinationales sont américaines et le dollar est la monnaie d’échanges internationale.

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Conclusion
Malgré la récession, les Etats-Unis conservent le leadership commercial. Le déséquilibre des échanges
américains devient préoccupant. Le dollar qui symbolise la puissance américaine subit d’importantes fluctuations
à l’image d’une économie en perpétuel mouvement.

QUATRIEME PARTIE : LES REGROUPEMENTS ECONOMIQUES AFRICAINS : LA CEDEAO,


L’UEMOA ET LE NEPAD

Introduction
A l’ère de la mondialisation, seuls les grands ensembles sont économiquement fiables. Ainsi, après les
indépendances les pays africains ont créé des institutions d’intégration notamment la CEDEAO, l’UEMOA et le
NEPAD avec pour objectif principal la création d’un cadre pouvant faciliter un véritable développement
économique, social et politique.

I. La CEDEAO
I.1. La création
Créée le 28 mai 1975 à Lagos, la CEDEAO regroupe 15 Etats de l’Afrique de l’Ouest: le Bénin, le Burkina Faso,
le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée Conakry, la Guinée Bissau, le Liberia, le Mali, le
Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. Son siège est à Abuja. L’actuel président de la
CEDEAO est Macky Sall.

I.2. Les objectifs de la CEDEAO


La CEDEAO vise à promouvoir la coopération et le développement dans les domaines de l’activité économique
notamment l’industrie, le transport, les télécommunications, l’énergie, l’agriculture, le commerce, les questions
monétaires, et dans le domaine des affaires sociales et culturelles. Elle assure la coopération politique, la paix et
la sécurité régionales.

I.3. Le fonctionnement de la CEDEAO


Huit organes assurent le fonctionnement de la CEDEAO. Il y a la Conférence des Chefs d’Etat et de
Gouvernement, le Conseil des Ministres, le Parlement de la Communauté, le Conseil Economique et Social, la
Cour de Justice de la Communauté, le Secrétariat Exécutif, la Banque d’Investissement et de Développement et
la Commission.

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I.4. Le bilan des activités de la CEDEAO
Plusieurs activités ont été réalisées par la CEDEAO pour atteindre ses objectifs:
- La CEDEAO a créé des infrastructures régionales en matières de télécommunication et de transport;
- Le principe de la libre circulation mis en application est concrétisé par le carnet de voyage ;
- Le chèque de voyage est en vigueur pour faciliter les opérations de commerce et de payement ;
- Les barrières douanières sont levées sur certains produits afin de faciliter les échanges ;
- Un carnet d’assurance automobile est en vigueur entre plusieurs pays de la communauté ;
- L’organisation dispose d’une banque d’investissement pour le développement des échanges ;
- En dehors de son rôle historique, c’est-à-dire économique, la CEDEAO s’est intéressée au maintien de la
paix dans les pays membres avec la force d’interposition ECOMOG (Ecowas Monitoring Group) qui a fait
ses preuves en Sierra Leone, au Liberia, en Côte d’Ivoire et au Mali.
II. L’UEMOA
II.1.La création de l’UEMOA
Créée le 10 janvier 1994 à Dakar, l’UEMOA regroupe huit Etas membres : Bénin, Burkina Faso, la Côte
d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Son siège est à Ouagadougou. Le président en exercice de l’UEMOA est Alassane OUATTARA.

II.2.Les objectifs de l’UEMOA


L’UEMOA poursuit les objectifs suivants :
- Renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membre;
- Assurer la convergence des performances et des politiques économiques des Etats membres ;
- Créer entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des
services et des capitaux ;
- Assurer l’harmonisation des législations des Etats membres ;
- Développer les domaines des ressources humaines, des transports, des télécommunications, de
l’environnement, de l’agriculture, de l’énergie, des mines, des industries,…

II.3.Le fonctionnement de l’UEMOA


L’UEMOA comprend des organes de direction (la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, le Conseil
des Ministres, la commission). Aux organes de direction s’ajoutent des organes de contrôle comme la Cour de
Justice, la Cour des Comptes, des organes de contrôle démocratique, des organes consultatifs telle que la
Chambre consulaire sous régionale. Enfin, elle dispose des institutions spécialisées autonomes comme la
BCEAO et la BOAD.

II.4.Le bilan des activités de l’UEMOA


Depuis sa création, l’UEMOA a mis en place une Cour de Justice basée à Ouagadougou. Le 1 er décembre 1999,
cette union a adopté la politique industrielle commune et le 19 décembre 2001 la politique agricole et
énergétique communes.
Entré en vigueur le 1er janvier 2000, le Tarif Extérieur Commun (TEC) a permis une meilleure protection de la
production communautaire et un accroissement des échanges commerciaux au sein de la zone UEMOA.
Plusieurs infrastructures (forages, pompes à motricité, routes, interconnexion des réseaux ferroviaires) sont
réalisées.
Sur la période 2006-2010, l’UEMOA a financé 63 projets d’intégration régionale pour un montant de 3000
milliards de francs CFA.
En 2011, d’importantes activités ont été menées dans le cadre du Projet d’Appui à la Filière Coton-textile à
travers l’harmonisation des outils de suivi-évaluation du PAFICOT.
Entre 2012 et 2016, des missions d’assistance aux Etats membres dans le cadre des négociations avec le FMI et
la BM ont été effectuées.

III. Le NEPAD
III.1. La naissance du NEPAD
Le « Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique » (NEPAD) est né en octobre 2001 à Lusaka. Le
secrétariat du NEPAD est établi à Midrand en Afrique du Sud. Le président du Comité d’orientation des Chefs
d’Etat et de Gouvernement est Macky Sall. Son Secrétaire exécutif est Ibrahim Mayaki.
Le NEPAD regroupe 54 Etats membres: l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Botswana, le Burkina
Faso, le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, la République Centrafricaine, les Comores, Congo Brazzaville,
Congo Kinshasa, la Côte d’Ivoire, le Djibouti, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la
Guinée-Bissau, la Guinée Conakry, la Guinée Equatoriale, la Kenya, le Lesotho, le Liberia, la Libye, le

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Madagascar, le Malawi, le Mali, le Maroc, l’Ile Maurice, la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le
Nigéria, l’Ouganda, le Rwanda, le Sahara occidental, Sao Tomé-Principe, le Sénégal, les Seychelles, la Sierra-
Leone, la Somalie, le Soudan, le Swaziland, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Tunisie, la Zambie et le
Zimbabwe.

III.2. Les objectifs du NEPAD


Le NEPAD compte quatre principaux objectifs qui se présentent comme suit:
- Eradiquer la pauvreté ;
- Placer les pays africains sur la voie d’une croissance et d’un développement durables;
- Mettre un terme à la marginalisation de l’Afrique dans le contexte de la mondialisation et promouvoir son
intégration complète et profitable à l’économie mondiale ;
- Accélérer le renforcement des capacités des femmes afin de promouvoir leur rôle dans le développement socio-
économique.

III.3. Le fonctionnement du NEPAD


Le NEPAD compte trois principaux organes qui assurent son fonctionnement :
- Le Comité d’orientation des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine: Il définit l’orientation
de la politique, les priorités et le programme d’action du NEPAD ;
- Le Comité de Pilotage : Il est l’ultime organe de décision. Constitué de 15 Etats divisés en trois Etats par
région de l’UA tel que défini par le Sommet de l’UA en juillet 2001, ce Comité rend compte au Sommet de
l’Union Africaine ; il a pour tâche de préparer les termes de référence des programmes et des projets qu’il
soumet au Comité de la mise en œuvre.
- Le Secrétariat : Il est composé de 2 représentants personnels de chacun des cinq présidents fondateurs et
d’un représentant pour chacun des autres 15 Etats membres du Comité de mise en œuvre. Il s’occupe de
l’administration du NEPAD et de la coordination des différentes structures.

III.4. Le bilan des activités du NEPAD


Des résultants probants sont obtenus dans des domaines comme la science et la technique, l’agriculture et les
infrastructures.
Le NEPAD est à l’origine des stratégies de développement les plus importantes dans des secteurs prioritaires
comme l’agriculture avec le CAADAP (Comprehensive Africa Agriculture Development Programme) ou les
infrastructures avec le PIDA (Programme for Infrastructure Development in Africa). Le fait que l’ensemble des
pays africains s’efforce d’appliquer les normes et les règles de ces deux stratégies continentales est un succès
considérable.
Dans le cadre du plan d’action de l’UA et du NEPAD en matières de paix et de sécurité, il a été conçu des
projets et programmes prioritaires, tel que le projet d’une architecture continentale pour la paix et la sécurité. En
effet, depuis sa création, le Conseil a suivi l’évolution des événements et débattu de la situation au Burundi, aux
Comores, en Côte d’Ivoire, en Erythrée, en Guinée Bissau, en Guinée-Equatoriale, au Liberia, en RCA, en RDC,
au Sao-Tomé et Principe, en Somalie et au Soudan. Par exemple, en 2002, il a été déployé au Burundi une
mission africaine composé de 2 698 hommes pour sécuriser ce pays.

Conclusion
En somme, les objectifs assignés à la CEDEAO, à l’UEMOA et au NEPAD sont nobles. Ces regroupements
peuvent assurer une intégration des Etats membres, permettre la croissance économique et la stabilité politique
des pays africains.

Mr Salahan Sadou, Chargé d’Enseignement d’Histoire-Géographie, CES/Tillabéri, Mobile : 96 29 22 86 Page 34

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