Le Droit de Rétention en Droit OHADA Et Français
Le Droit de Rétention en Droit OHADA Et Français
Le Droit de Rétention en Droit OHADA Et Français
et en droit français
Jurisprudence de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA), aimablement
communiquée par monsieur Ferdinand AHO, Ingénieur d’études de droit privé à la
Faculté de droit de Poitiers, Responsable du département Afrique et Francophonie de
JURISCOPE, Secrétaire général adjoint de l’IDEF),[email protected]
Les commentaires et la comparaison avec le droit français ont été réalisés par Jimmy
Kodo, étudiant en 2e année de master professionnel Juriste d’Entreprise (Lille2),
stagiaire à l’IDEF([email protected]) sous la direction de Barthélemy Mercadal,
agrégé des facultés de droit, vice-président de l’IDEF.
Le droit de rétention, en vertu duquel un créancier détenant un bien à lui remis par son
débiteur peut le retenir jusqu’au règlement total de la dette, a un régime juridique
différent selon qu’il est appréhendé à travers le droit français des sûretés ou celui issu de
l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation des sûretés (ci-après, cité AUS).
Dans le système français, le droit de rétention n’a pas été prévu en tant que tel ; seul
certains textes l’admettent (C. civ. Art. 1612 et 2280 ; C. com. Art. L 145-29, etc.). C’est
la jurisprudence qui a affirmé l’existence de ce droit, déterminé ses effets ainsi que ses
conditions d’exercice (Barthélemy Mercadal, Mémento CONTRATS - Editions Francis
Lefebvre N° 4976). Elle est constante sur le fait que le droit de rétention n’est pas
une sûreté et n’est pas assimilable au gage (Cass. Com. 20-5-1997 : RJDA 10/97
n° 1263 ; Cass. Com. 9-6-1998 : RJDA 10/98 n° 1141).
Pendant que l’acte uniforme de l’OHADA portant organisation des sûretés était encore en
projet, la doctrine était partagée sur le régime juridique de ce droit. Pour certains, le
droit de rétention " n’est pas une sûreté comme les autres,... [et] n’entraîne à
proprement parler ni droit de préférence ni droit de suite " (Jean-René Gomez, " Analyse
critique de l’avant-projet d’acte uniforme portant organisation des sûretés dans les Etats
membres de l’OHADA ", Penant, n° 825, septembre-décembre 1997, p 262).
Pour d’autres, " le droit de rétention est qualifié de sûreté sans ambiguïté au lieu d’être
considéré... comme une simple exception d’inexécution ou une saisie-arrêt improvisée ou
une compensation ; ses conditions d’exercice, son assiette et sa réalisation sont
nettement définies et en font une sûreté active et achevée assimilée à un gage à cet
effet au lieu d’être considérée comme une sûreté passive et inachevée ainsi que le fait le
droit français " (Joseph ISSA-SAYEGH, " Présentation du projet d’acte uniforme de
l’OHADA portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d’exécution, du droit des sûretés et des procédures collectives d’apurement du passif ",
Penant, n° 827, mai-aout 1998, p 212).
A- Droit français
Pour être admis à se prévaloir du droit de rétention, tout créancier doit d’abord justifier
d’une créance :
Certaine : La créance d’un garagiste qui ne s’est pas entendu avec son client sur le prix
de réparations à effectuer sur un véhicule n’est pas certaine (Cass. Civ. 3-5-1966 : D.
1966.649 note Mazeaud ; Cass. com. 14-6-1988 : Bull. civ. IV. p. 138). Il en est de
même pour celle d’un garagiste invoquant une créance relative à des réparations n’ayant
pas abouti, ce dernier étant tenu d’une obligation de résultat (TGI Nîmes, ch. des référés,
10-12-2003 n° 03/00991 : Bull. inf. C. cass. 2004 n° 535).
L’avocat qui retient de son propre chef une somme qui lui a été remise par son client au
profit d’un tiers, sans avoir reçu l’accord de ce client, dès lors qu’il n’a pas établi qu’il
s’agissait d’avances sur honoraires, ne peut se prévaloir d’une créance (Cass. 1e civ. 25-
4-1989, Ansion c/ Cts Vanuxeem, Bull. I n° 162).
Le rétenteur qui se prévaut d’une créance incertaine s’expose à la sanction pénale pour
abus de confiance (C. pén. Art. 314-1).
Exigible : la seule rupture de relations commerciales qui n’est pas un cas de déchéance
du terme prévu par l’article 1188 C. civ. n’emporte pas exigibilité d’une créance (CA
Versailles 23-3-2000, inédit).
Existant sur la personne même à laquelle la rétention est opposée (CA Paris 20-5-
1988 : BT 1988.547 ; refus du droit de rétention à un commissionnaire en douane qui
l’opposait à un donneur d’ordre n’étant pas son débiteur).Il n’est pas exigé que la
créance fondant un droit de rétention soit liquide, mais cette liquidation doit intervenir au
moment où le juge statue sur le bien-fondé du droit (Barthélemy Mercadal, Mémento
CONTRATS - Editions Francis Lefebvre N° 4979).
Les biens retenus doivent être des biens corporels, susceptibles d’une possession
matérielle, quelle que soit leur nature. Ils peuvent être des dossiers (CA Colmar 30-1-
1973 : D. 1973.Som.99), les pièces administratives d’un véhicule (Cass. Com. 14-4-
1992 : RJDA 10/92 n° 946), etc., et sous certaines conditions, les immeubles (Cass. Civ.
15-6-1962 : Bull. civ. I. p. 268). La détention implique la remise de l’objet par celui à qui
le droit de rétention est opposé ; ainsi, par exemple, le créancier ayant procédé à une
saisie conservatoire ne peut invoquer aucun droit de rétention (Cass. com. 19-2-1958 :
Bull. civ. III. p. 67).
La créance qui fonde le droit de rétention doit avoir " pris naissance à l’occasion de la
chose retenue " (Cass. civ. 23-4-1974 : JCP G 1975.II.18170). Ce lien de connexité peut
être juridique (créance et détention résultant d’une même relation contractuelle), ou
matériel (créance relative aux dépenses de conservation ou d’amélioration du bien retenu
si ce dernier a causé au détenteur un dommage dont il demande réparation (Mémento
précité n° 4981).
Cette connexité a été admise, par exemple :
- entre le remboursement des sommes qu’un acheteur a versées sur le prix et la chose
achetée, après annulation de la vente (T. civ. Seine 12-10-1932 : GP 1932.2.940) ;
- entre les choses remises à un mandataire et ce qui peut lui être dû en exécution de son
mandat, même après révocation de celui-ci (T. civ. Parthenay 21-6-1935 DH 1935.567) ;
4- Le créancier rétenteur doit être de bonne foi (au moment où les biens lui ont été
remis ; Cass. req. 27-10-1925 : S. 1927.1.334).
B- Droit de l’OHADA
Elles résultent des articles 41-42 de l’AUS. Le législateur de l’OHADA s’est distingué du
droit français en ajoutant aux deux conditions de certitude et d’exigibilité de la créance
celle de liquidité ; le droit de rétention ne peut s’exercer que " si la créance
est certaine, liquide et exigible " (AUS art. 42 al. 2). Ces trois critères sont soumis à
l’appréciation souveraine des juges du fond (CCJA, n° 07, 8-1-2004 : Ets. SPL SARL c/
Sté de transport BC SARL).
Certitude : la créance ne doit pas être contestée. Le créancier qui entend se prévaloir
d’un droit de rétention doit justifier d’un titre de créance vis à vis du débiteur (CA
Abidjan, n°1164, 24-10-2003, K. A. J. C/ Mlle K. F. : www.OHADA.com, Ohadata J-03-
337 ; dans cette espèce, dame K. F. signa avec K. J. par devant notaire un contrat de
location gérance portant sur un complexe hôtelier. Ayant pris cet établissement sans
aucun équipement, elle le meubla à ses frais. Plus tard elle fut expulsée de l’hôtel par
une ordonnance confirmée par la CCJA le 24 Avril 2003. En exécution de cette décision et
agissant à la requête de K. J., Maître T. B. scella l’entrée de l’immeuble, au lieu de
procéder à l’expulsion de dame K. et de ses biens. Le 29 août 2003, il a été fait
injonction à K. J. et à son huissier (Maître T. B.) de restituer à dame K. F. ses biens
restés dans l’immeuble. Ces derniers, relevèrent appel de cette ordonnance, estimant
être en droit de retenir les biens meubles de dame K. F. en leur qualité de créanciers de
celle-ci en vertu des articles 41et 42 AUS. La Cour d’appel rejeta leur moyen, au motif
que " K. J. se prétendant créancier de dame K. F. [n’a justifié] d’aucun titre de
créance pour réaliser son droit de rétention ".).
La certitude d’une créance peut résulter du fait qu’elle trouve son fondement dans une
convention entre les parties, aux termes de laquelle, elle correspondait à 30% du chiffre
d’affaires du débiteur (CCJA, n°007, 24-4-2003 : Sté Côte d’Ivoire TELECOM c/ Sté
PUBLISTAR, www.OHADA.com, Ohadata J-03-193 note anonyme).
Liquidité : le quantum de la créance invoquée par le créancier doit être déterminé dans
sa quantité, c’est-à-dire chiffré (CCJA, n° 21, 17-6-2004 : SDV-CÔTE D’Ivoire c/ Société
RIAL TRADING). La liquidité d’une créance peut être déterminée à partir du chiffre
d’affaires dégagé sur l’exercice comptable (CCJA, n°007, 24-4-2003 op. cit.)
Exigibilité : une créance est exigible lorsque le débiteur ne peut se prévaloir d’aucun
délai ou condition susceptibles d’en retarder ou d’en empêcher l’exécution...Seuls un
terme conventionnel ou un moratoire, s’ils existent, peuvent constituer un obstacle à
l’exigibilité de la créance (CCJA, n° 21, 17-6-2004, op. cit.).
La date d’exigibilité d’une créance peut avoir été fixée à la fin de chaque exercice
comptable (CCJA, n°007, 24-4-2003 loc. cit.). Mais lorsque la preuve de l’expiration du
délai imparti à un débiteur et prévu au contrat n’est pas rapportée, la créance objet de ce
contrat n’est pas exigible et ne saurait fonder aucun droit de rétention (CA Dakar, n°120,
16-2-2001 ; confirmé par CCJA, n° 016, 27-6-2002 : Sté MAREGEL c/ Sérigne Moustapha
MBACKE).
Ces trois conditions sont également réunies dans une vente de café, lorsque des
documents établissant que la quantité de café livrée par le créancier et le prix de l’unité
de compte ne peuvent être contredits par le débiteur
(CCJA, n°017, 27-6-2002, Sté El Nasr Import-Export c/ Ali Darwiche, www.OHADA.com,
Ohadata J-02-166).
Le bien ou objet sur lequel s’exerce le droit de rétention doit être légitimement
détenu par le créancier rétenteur (AUS art. 41). Cette " détention légitime " suppose, à
l’instar du droit français, la remise de l’objet par celui à qui le droit de rétention est
opposé.
Elle emporte, pour le créancier rétenteur, la faculté de conserver par devers lui un bien
de son débiteur qu’il détient légitimement et d’en refuser la restitution jusqu’au paiement
complet de sa créance (CCJA, n° 030, 4-11-2004 : Société GITMA c/ Société SAMEX).
La rétention opérée par un commissionnaire agréé en douane sur les connaissements de
marchandises qu’il a expédiées avait pour seul but, par l’emprise matérielle qu’elle
exerçait sur ces connaissements et le préjudice subséquent que leur privation pouvait
causer, de contraindre son client débiteur à honorer sa dette (même arrêt).
Autre condition pour pouvoir exercer le droit de rétention : il doit exister un lien de
connexité entre la créance et la chose retenue (AUS art. 42 al.3). L’acte uniforme a prévu
une présomption de connexité : " la connexité est réputée établie si la détention de la
chose et la créance sont la conséquence de relations d’affaires entre le créancier et le
débiteur " (AUS art. 42 al.4) ; ce qui crée une " indivisibilité juridique entre les
différentes opérations juridiques qui s’y inscrivent " (Joseph Issa-Sayegh, commentaire
de l’AUS, art. 42, OHADA, Traité et actes uniformes, 2e éd. Juriscope, 2002). Ce lien de
connexité a été reconnu entre un commissionnaire agréé en douane et son client
exportateur (CCJA, n° 030, 4-11-2004 précité) ; entre un banquier et un de ses clients
qui s’est porté caution pour garantir les engagements d’un débiteur principal, lui-même
également client de la même banque (CA Abidjan, n° 321,7-3-2000, D.D c/
SGBCI, www.OHADA.com, Ohadata J-02-130).
4- Le droit de rétention doit être exercé avant toute saisie (AUS art. 42 al.1).
La doctrine le considère comme " le début d’une voie d’exécution [ne pouvant] s’exercer
si une saisie est déjà pratiquée sur le même bien, sauf à apparaître comme une seconde
saisie et à être traitée comme telle conformément aux dispositions de l’acte uniforme sur
les voies d’exécution (art. 130 et s.) " (Joseph Issa-Sayegh, commentaire de l’AUS, op.
cit.).
Cet article dispose : " Tout créancier réunissant les conditions prévues par l’article 91 du
présent acte uniforme peut se joindre à une saisie déjà pratiquée sur les biens du
débiteur, par le moyen d’une opposition, en procédant, au besoin, à une saisie
complémentaire. Aucune opposition ne peut être reçue après la vérification des biens ".
5- Le créancier doit renoncer à son droit de rétention si son débiteur lui procure
une sûreté réelle équivalente (AUS art. 42 al.5) ; mais si c’est une caution qui lui est
offerte, le créancier pourra l’accepter sans être obligé de renoncer à la rétention (Joseph
Issa-Sayegh, op. cit.). Deux raisons nous semblent pouvoir justifier cela :
- Une comparaison avec le code civil allemand (art. 273, al. 3 précité) qui constitue le
sous-bassement du droit de rétention pour le droit sénégalais (et pour l’OHADA par
transposition), autorise à penser que ce texte exclut la possibilité de faire appel à une
caution ; cet article dispose notamment : " Le créancier (de l’obligation de restitution,
[donc le débiteur]) peut repousser le droit de rétention en offrant une sûreté, mais cette
sûreté ne peut consister en une caution ".
Enfin, étant une sûreté personnelle, la caution offre moins de garantie que les sûretés
réelles ; un créancier a relativement plus de chances de récupérer sa créance en
procédant à une saisie-vente qu’en contraignant une caution à honorer son engagement.
Dans la catégorie des sûretés réelles, le rétenteur, tout comme le créancier gagiste, est
privilégié étant en principe épargné des formalités de saisie, les biens objets de la
garantie étant déjà en sa possession.
A- Solution française
1- L’assiette
- sur la totalité des biens détenus par le rétenteur (CA Paris 30-3-1954 : D. 1954.483),
en dépit de la modicité du reliquat qui lui est dû (CA Paris 20-12-1938 : GP
1939.1.334) ;
- sur une partie des biens détenus (CA Douai 25-11-1921 : GP 1922.1.64) ;
- sur les biens du débiteur revenant en la possession rétenteur, même pour le paiement
d’une créance née antérieurement, dès lors que ces biens ont fait retour en vertu du
même contrat que celui ayant donné naissance aux créances réclamées (Cass. com. 29-
6-1971 : Bull. civ. IV. p. 74) ;
- sur le même bien ayant fait l’objet de réparations effectuées en deux fois, le détenteur
ne s’étant pas dessaisi du bien entre-temps (CA Aix 24-2-1976 : D. 1980.IR.291 obs.
Derrida) ;
- sur les accessoires d’un bien, les documents administratifs d’un véhicule par exemple
(Cass. civ. 19-3-2002 : RJDA 8-9/02 n° 944).
Le droit de rétention est un droit réel opposable tant au débiteur qu’à ses créanciers ;
ainsi qu’au propriétaire de la chose même non tenu de la dette (Cass. civ. 7-1-1992 :
RJDA 5/92 n° 499). Mais lorsque le droit de rétention porte sur un immeuble, cette
opposabilité n’est pas subordonnée à la publicité foncière (Cass. civ. 16-12-1998 : RJDA
2/99 n° 299). En cas de redressement ou de liquidation judiciaire du débiteur, le droit de
rétention sera opposable à celui qui demande la restitution d’un bien, après que ce
dernier ait payé la dette (Barthélemy Mercadal, op. cit. n°4984, 4097-3 et 4273). La
déclaration de créance, même à titre chirographaire effectuée par un détenteur, ne lui
fait pas perdre son droit de rétention, celui-ci n’étant pas assimilable au gage (Cass.
com. 20-5-1997, op. cit.).
B- Droit de l’OHADA
1- L’assiette
Tout bien matérialisé par un titre peut faire l’objet de la rétention (BROU Kouakou
Mathurin, note sous CCJA, n° 030, 4-11-2004, www.OHADA.com, Ohadata J-05-171). Le
droit de rétention ne peut s’exercer légitimement que si le bien retenu
appartient au débiteur. Même dans ce cas, le règlement préventif auquel le débiteur a
été admis fait obstacle à l’exercice du droit de rétention (CA Abidjan, N° 92, 31-1-2003,
Dame Ghussein Fadiga Malick ND c/ Société Alliance Auto :www.OHADA.com, Ohadata J-
03-226). Exerce valablement son droit de rétention sur le véhicule vendu, le vendeur qui
n’a pas reçu paiement du prix de vente de ce véhicule (CA Abidjan, n°141, 14-2-
2003, www.OHADA.com, Ohadata J-03-299).
Le législateur de l’OHADA s’est distingué du système français dans les effets qu’il a
attribué au droit de rétention. En l’absence de sûreté équivalente ou de paiement, le
créancier rétenteur a la faculté de réaliser la vente forcée du bien retenu, ou de
demander qu’il lui soit attribué a hauteur de sa créance ; dans tous les cas, il bénéficie
des droits de suite et de préférence.
Avant de procéder à cette vente, le créancier rétenteur doit disposer d’un titre
exécutoire, et laisser courir un délai de huit jours après sommation faite au débiteur ou à
un tiers le cas échéant. Cette vente sera réalisée selon les modalités des actes uniformes
organisant les voies d’exécution (AUS. Art. 56-1, applicable au gage, mais transposable
au droit de rétention en vertu de l’article 43 ci-dessus).
S’il le souhaite et en fait la demande, le créancier rétenteur peut être autorisé par la
juridiction compétente à s’attribuer le bien retenu jusqu’à due concurrence, et d’après
estimation suivant les cours ou selon un expert (AUS. art. 56-1 al. 1, transposable au
droit de rétention).
Le créancier rétenteur dispose d’un privilège sur le prix, en cas de vente du bien, ou sur
toute indemnité d’assurance éventuelle en cas de perte ou de destruction, à hauteur du
montant de la créance garantie, frais et intérêts inclus (AUS art. 57). Le droit de
rétention ayant les mêmes effets que le gage, le créancier rétenteur et le créancier
gagiste occupent ensemble le 4e rang lors de la vente du bien, selon la date de
constitution de leur sûreté (AUS art. 57 al. 1 et 149-4).