Toxicité Aigue 2023
Toxicité Aigue 2023
Toxicité Aigue 2023
TOXICITE AIGUE
La connaissance des poisons est fort ancienne car il semble que les premiers toxiques utilisés
aient servi à empoisonner des flèches destinées à la chasse ou à la guerre. Le terme de toxique
dérive d'ailleurs du mot grec toxon, qui signifie « arc » et cette étymologie rappelle que
l'humanité s'est, hélas, toujours fort préoccupée de trouver des moyens de tuer. L'utilisation
militaire de toxiques chimiques puis celle de la bombe atomique ne sont certes pas là pour
donner un démenti à cette assertion. Il en est de même, à travers les siècles, de l'emploi des
poisons dans des buts criminels. Que d'affaires célèbres pourraient être évoquées, qui
permettraient de montrer comment, peu à peu, les toxicologues ont affiné leurs techniques de
recherche et notablement réduit, par la crainte salutaire inspirée aux criminels de la
découverte de leurs forfaits, la fréquence de tels empoisonnements.
II. Généralité
1. Définition de la toxicologie :
2. Toxique et poison :
2-1- Définition
« une substance est toxique lorsque, après pénétration dans l’organisme par quelque voie que
ce soit, à une dose relativement élevée en une ou plusieurs fois très rapprochées ou par petites
doses longtemps répétées, elle provoque immédiatement ou à terme de façon passagère ou
durable des troubles d’une ou plusieurs foncions de l’organisme pouvant aller jusqu'à la
mort ».
CLAUDE BERNARD dit à propos de la définition des aliments, médicaments et poisons qu'il
n'essayera pas de créer des délimitations illusoires par une définition impossible, Des
substances peuvent se comporter, selon la dose, comme des constituants de l'organisme, des
médicaments ou des toxiques: vitamine A, vitamine D, fluor, cuivre. Comme le disait
PARACELSE : C'est la dose qui fait le poison ! « Aucune substance n’est un poison en elle-
même, c’est la dose qui fait le poison, et la dose juste différencie le poison du remède ». «Une
dose appropriée différencie un poison d’un remède ».
3. Toxicité :
Est la capacité d’un toxique à avoir un effet nocif sur un organisme. L’effet néfaste qui fait la
dangerosité d’une substance dépend de : la dose, à la voie d’absorption, au type et à la gravité
des lésions ainsi qu’au temps nécessaire à l’apparition d’une lésion.
Il peut etre:
- Local ou systémique.
-Réversible ou irréversible.
- Fonctionnel ou organique.
- Immédiat ou retardé.
5. ASPECTS DE LA TOXICOLOGIE
La toxicologie analytique : Elle a pour objet l'étude des différentes méthodes analytiques
mises en oeuvre pour rechercher les toxiques dans les prélèvements biologiques afin de
confirmer une suspicion d'intoxication.
La toxicologie clinique : C'est la partie de la toxicologie qui concerne l'étude clinique des
intoxications. Elle s'intéresse aux causes et circonstances, aux doses toxiques, au mécanisme
d'action toxique, aux symptômes et aux lésions observées, au diagnostic clinique et
différentiel et au traitement des intoxications.
6. Domaines de la toxicologie :
1. Toxicologie médico-légale : expertise judiciaire.
2. Toxicologie alimentaire : problèmes des additifs et résidu toxique dans l’alimentation.
3. Toxicologie professionnelle : industrie et agriculture (problème des pesticides).
4. Hygiène sociale : étude des toxicomanies (lutte contre la drogue).
5. Ecotoxicologie : toxicologie environnementale (pollution de l’air, eau et le sol).
6. Toxicologie réglementaire : établissement des autorisations, limitations ou interdictions
d’emploi de substances éventuellement toxiques et définition des conditions d’utilisation.
7. Biotoxicologie :
Toxicologie expérimentale : les essais toxicologiques pour les obtentions d’AMM.
Toxicologie descriptive : les études pharmacocinétiques et toxico cinétiques.
Toxicologie clinique : étude des différentes procédures employée pour le diagnostic et le
traitement des intoxications aigue.
➢ Empoisonnement suicidaire : les substances les plus utilisées peuvent être des
médicaments (psychotropes, digitaliques …), le monoxyde de carbone (CO) (gaz
d’échappement de voitures), des pesticides, des produits domestiques (les caustiques
tels que l’eau de javel).
➢ Empoisonnement criminel : les substances impliquées peuvent être des métaux tels
que l’arsenic, le cuivre, ou des poisons volatils tels que les cyanures d’hydrogène.
➢ Intoxication accidentelle : Elle est de plus en plus fréquente surtout chez l’enfant en
bas âge et résulte d’une imprudence, ignorance, inattention ou confusion. Ex:
végétaux toxiques (baies de belladone), Liquides toxiques (eau de javel),
Médicaments.
➢ Intoxication alimentaire : induite par le produit toxique lui-même, ou bien après que
ce dernier soit rendu toxique sous certaines conditions.
➢ intoxication professionnelle: En milieu industriel ou agricole soit par
inhalation,ingestion, ou contact de produits toxiques. Exemples de toxiques
responsables : les métaux tels que le plomb, le mercure, les solvants tels que le
chloroforme.
➢ Intoxication environnementale : due à la pollution atmosphérique et hydraulique.
Lorsqu’un individu absorbe des produits chimiques, divers effets biologiques peuvent se
produire et se révéler bénéfiques (ex. : l’amélioration de la santé après l’administration d’un
médicament) ou néfastes (ex. : une atteinte pulmonaire suivant l’inhalation d’un gaz corrosif).
La notion d’effet toxique suppose des conséquences nocives pour l’organisme.
Il est lié à la dose, à la voie d’absorption, au type et à la gravité des lésions ainsi qu’au
temps nécessaire à l’apparition d’une lésion.
EFFET
AIGU CHRONIQUE
Effet à long terme à la
Effet à court terme à la
suite d’une exposition à
suite d’une exposition à
court terme (ex. :
court terme (ex. : irritation
trouble respiratoire
AIGUË cutanée causée par le
persistant à la suite d’une
contact avec une solution
courte inhalation d’une
très diluée d’acide
forte concentration de
sulfurique)
chlore)
EXPOSITION Effet à long terme à la
suite d’une exposition à
Effet à court terme à la
long terme (ex. : cancer
suite d’une exposition à
du foie, du poumon, du
long terme (ex. :
cerveau et du système
CHRONIQUE sensibilisation cutanée à
hématopoïétique causé
l’éthylène diamine à la
par l’exposition à des
suite d’un contact pendant
doses élevées de chlorure
plusieurs années)
de vinyle pendant
plusieurs années)
C/ Relation dose/toxicité :
La dose est la quantité d’une substance à laquelle un organisme est exposé. Des doses
croissantes résultent généralement en une augmentation de l’intensité et de la diversité des
effets toxiques. C’est ce qu’on appelle la relation dose-effet ou exposition-effet (relation
entre l’exposition et l’intensité d’un effet)
L’exemple suivant illustre bien cette relation : si une personne inhale accidentellement une
substance très volatile, la manifestation des effets toxiques dépend de la quantité de vapeurs
inhalées et du seuil d’apparition de ces effets (Figure 1). Ainsi, au delà de la dose seuil, les
effets seront d’autant plus toxiques que la personne aura inhalé davantage de vapeurs.
La notion de seuil toxique est importante, car elle peut servir à fixer des normes. La valeur
seuil représente la quantité minimale sous laquelle il ne se produit pas d’effet. Au-dessus de
ce seuil, l’effet observé dépend de la dose, et ce, bien qu’il y ait théoriquement des exceptions
: par exemple, les cancérogènes génotoxiques. Ce seuil s’explique par le fait que le corps
humain est constitué d’un grand nombre de cellules, de tissus et d’organes ayant une
sensibilité variable et qu’il possède des mécanismes de défense ou d’adaptation.
Le même principe s’applique à une population d’individus, car l’effet ou les nombreux effets
possibles peuvent se manifester différemment chez plusieurs personnes exposées à une même
dose d’un toxique. C’est ce qu’on appelle la relation dose-réponse ou exposition-réponse,
soit la relation entre l’exposition et le nombre d’individus qui présentent un effet donné. La
figure 2 illustre bien qu’à certaines doses toutes les personnes ne sont pas atteintes.
Figure 1 : Relation entre la dose et l’effet Figure 2 : Relation entre la dose et la réponse
Selon que l'on distingue la rapidité d'apparition des symptômes, leur sévérité, leur durée ou la
rapidité d'absorption de la substance toxique, nous avons affaire à des intoxications suraiguës,
aiguës, subaigües, subchroniques ou chroniques.
• Toxicité suraigüe : l’intoxication suraiguë correspond à une exposition de très courte durée.
L'absorption est toujours très rapide, la dose toujours unique et la mort survient rapidement.
• Toxicité chronique : toxicité réitérée pendant plus de 90 jours. Dans le cas d’une
intoxication chronique, les expositions sont répétées sur de longues périodes, la manifestation
de l'intoxication dépend soit du poison qui s'accumule, soit des effets engendrés qui
s'additionnent.
Tableau 2 : Les différentes formes de toxicité
Résultants de l’exposition à une seule forte dose d’un produit ou de multiples doses sur une
période ne dépassant pas 24 heures. C’est la conséquence d’un blocage immédiat des
fonctions des organes vitaux. En générale l’intoxication évolue rapidement vers la guérison ou
la mort.
Permettent de prédire le type de toxicité et à définir la relation dose réponse pour un toxique
ou un groupe de toxiques.
Parmi les inconvénients de ce type d’études, on compte :
• La difficulté de déterminer les doses d’expositions des populations ;
• La pluralité des causes possibles des effets utilisés comme paramètre
d’évaluation de la toxicité ;
• Le délai possible entre l’exposition et la survenue d’effets délétères surtout
lorsque il s’agit de cancers.
Ces tests visent à reconnaitre les effets néfastes survenant après un délai déterminé, suivant
l'administration de doses généralement élevées de xénobiotiques. En général, les effets
mesurés sont proportionnels aux doses administrées. Les principales manifestations toxiques
étudiées par ces tests sont la létalité, le pouvoir irritant, la sensibilisation et parfois des
réactions photo allergiques ou photo toxiques. Ces méthodes nécessitent l’utilisation
d’organismes vivants tels que les rongeurs (surtout les souris et les cobayes), les mammifères,
et doivent faire appel aux techniques de mesure d’effets les plus performantes, afin de nous
renseigner sur :
La nature des effets toxiques résultant de ces expositions ;
la relation quantitative entre les niveaux d’exposition et les effets mesurés (physiologiques,
biochimiques, morphologiques).
Ils peuvent être des Études par voie systémique ou locale.
Estimation statique d’une dose unique de produit supposés tuer 50% des animaux,
exprimés en mg de substance/kg de poids tout en mentionnant l’animal et la voie
d’administration.
Plus la valeur de la DL50 est petite, plus la substance est toxique
Remarque :
Dans certains cas, particulièrement pour les produits faiblement toxiques il n’est pas
toujours nécessaire de déterminer la DL50 avec précision: des valeurs approchées sont
suffisant. 5
Quand l’exposition se fait par inhalation, la valeur retenue est soit la concentration létale
CL50 pour une duré d’exposition déterminer sois Le temps létal TL50 pour une concentration
déterminée du toxique dans l’aire.
a - Dispositif expérimental :
-Espèce animale : Généralement, c’est le rat et la souris qui sont les deux espèces de rongeurs
les plus employées et qui sont sélectionnées pour déterminer la DL50 pour des raisons de coût
(prix de revient acceptable, besoins nutritifs réduits) et de commodité (petite taille, courte
durée de gestation). Parfois, une espèce autre qu’un rongeur est utilisée lorsque les schémas
métaboliques chez le rat et la souris sont différents de celui de l’homme.
-Voie d’administration : La substance est administrée par deux voies, une qui est celle de
l’exposition humaine et l’autre qui assure une biodisponibilité totale.
-Dose et constitution des lots : Une gamme de six doses ou plus est sélectionnée pour la
détermination de la DL50. Les lots sont constitués de 10 animaux identiques sur les plans
espèce, souches ou origine, sexe, âge, et poids. Chaque lot d’animaux reçoit une dose de la
substance à tester.
-Durée d’observation : Après administration, les animaux sont mis en observation pendant
14 jours. S’il y a apparition des signes de toxicité, la durée d’observation sera donc
indéterminée.
-Examens à faire : L’heure de la mort doit être notée ainsi que les symptômes observés, des
examens macroscopiques doivent être faits sur tous les animaux morts et au moins sur les
survivants (pour les animaux qui présentent des signes de morbidité). L’autopsie, quant à elle,
est en mesure de fournir des informations sur l’organe cible.
b- Calcul de la DL50 :
➢ Méthodes graphiques :
0% -∞ ∞
10% - 1.28 3.72
16% -1 4
20% - 0.84 4.10
40% - 0.25 4.75
50% 0 5
60% 0.25 5.25
80% 0.84 5.84
84% 1.0 6
90% 1.5 6.5
100% +∞ ∞
Avec Correction des valeurs 100% et 00% la ou le probit tend vers l’infinie.
Correction du 0% : Y(0)= 50/N N : c’est le nombre des animaux des lots qui ont donné ces
pourcentage.
Correction du 100% : Y(100)= (100N-50)/N
Calculs de l’écart type de la DL50 : S = (DL84%-DL16%)/2
L’écart a la moyenne : E=2S/ racine 2N’
Intervalle de confiance : DL50 E ] u- E, u+E[ ,avec U :DL50 de référence).
C’est une méthode : pratique, simple, rapide.
Offre la possibilité d’obtenire avec13 animaux expérimentaux des informations adéquates sur
la toxicité aigue et la DL50.
Elle se réalise en 2 phases :
Phase I : 3 groupes de 3 souris ou chaque reçois une dose. Observation
pendat 24h pour mortalité et changement de comportement.
Phases II : 3 ou 4 groupes d’un seul animal, administrations des doses selon les résultats de la
1ère phase.
La moyenne géométrique entre la dose minimale qui tue les souris et la dose maximale qui ne
tue pas les souris représente la DL50.
• Avantage: sacrifie peu d’animaux (13 au max).
• Inconvénients: l’exactitude, la reproductibilité, la fiabilité sont remisent en question.
Intérêt de calcul de la DL 50 :
la classification des produits chimiques selon leur toxicité
Tableau IV : Classification des produits chimiques selon leur toxicité
Limites de la DL50 :
Ne concerne que la mortalité et ne donne aucune information sur les mécanismes et la
nature des lésions ;
Résultats obtenue ne préjugent pas forcément de ce qui pourrait être observé après
administration chez l’homme ;
Appréciation grossière et préliminaire, influencée par plusieurs facteurs (espèces animale,
sexe, âge) ;
La DL50 est critiqué sur le plan éthique vu la souffrance et le nombre de mortalités
importantes qu’elle engendre aux animaux de laboratoire.
Test d’évaluation de la toxicité aigue par voie locale (parmi les tests les plus atroces). Son but
est de déterminer les produits irritants par leurs applications sur la peau ou la muqueuse
conjonctivale de l’animal.
Test d’irritation cutané : épiderme de lapin intact et sacrifié maintenu par un bandage
adhésif. La lecture s’effectue après 24-72 heures
Des Tables d’évaluation permettent de déterminer les scores, chaque score correspond à
une intensité de la réaction. L’index d’irritation correspond à la somme des scores obtenus
pour : la cornés, l’iris, les conjonctive palpébrales et bulbaires.
Inconvénient :
-Les yeux de l’homme et ceux du lapin ont des caractéristiques physiologiques très
différentes. Les résultats du test de Draize ne permettent donc pas d’évaluer correctement les
effets d’une substance chimique sur l’homme.
-L’évaluation des résultats uniquement visuelle. Les interprétations seront donc différentes
d’un scientifique à l’autre (subjectif).
-Le test de Draize est très critiqué sur le plan éthique.
Concerne les gaz, vapeur d’aérosol ou une forme mixte. Dans le protocole traditionnel, les
animaux sont exposés, dans une chambre (animal entier ou tête seule), à une concentration
limite, ou a 3 centrations au moins, pour une durée prédéterminer, en principe 4 heures
(OCDE).
En général 10 animaux sont utilisés pour chaque concentration, avec une durée d’observation
d’au moins 14 jours.
➢ Relation de transposition :
La transposition est la détermination de la concentration équivalente en toxicité
humaine
« CETH » exprimée en mg/l de plasma à partir des données obtenues chez l’animal au
cours des essais cliniques.
CETH=DL50 / (Vd*1000) mg/l de plasma
Cette extrapolation reste approximative, car le sujet idéal pour des études relatives à l’homme
ne peut être que l’homme lui-même.
➢ Problèmes de transposition :
La transposition des résultats obtenus de l’expérimentation animale à l’homme présente des
obstacles, et ceci pour différentes raisons parmi lesquelles, la différence dans le système
ADME entre l’homme et l’animal, par exemple, certains effets ne peuvent être mis en
évidence chez l’animal tels que les céphalées, le vertige, les nausées, l’insomnie, la fatigue et
les troubles psychiques.
B. Problème d’éthique :
Cette éthique a pris la forme de règles et de principes dont la plus connue est la règle des 3 R
édictée par Russell et Burch en 1957:
- R1 : Remplacer l'expérimentation animale chaque fois que possible par une méthode
alternative en développant cette dernière (exemple : production des anticorps monoclonaux en
culture cellulaire plutôt que par injection des cellules tumorales à des souris réceptrices).
- R2 : Réduire le nombre d’animaux utilisés.
- R3 : Raffiner les méthodes expérimentales de façon à supprimer la douleur et l’inconfort.
L’expression in vitro qui signifie littéralement « dans du verre », renvoie aux expériences
réalisées sur du matériel vivant cultivé en boite de pétrie ou dans des tubes à essais dans des
conditions bien définies.
Les études in vitro sont généralement réalisées sur des cellules ou des tissus d’origine animale
ou humaine.
Il s’agit de l’utilisation d’un épiderme humain reconstitué qui reproduit fidèlement les
propriétés histologiques, morphologiques, biochimiques et physiologiques des couches
supérieures de la peau humaine.
La procédure sur épiderme humain reconstitué part du principe que les substances corrosives
sont capables de pénétrer dans le stratum corneum (couche cornée) par diffusion ou érosion,
et sont cytotoxiques pour les cellules des couches sous-jacentes.
Les substances corrosives sont identifiées sur la base de leur capacité à réduire la viabilité
cellulaire en dessous des valeurs seuils définies pour des périodes d'exposition spécifiques.
5/ Le Microphysiomètre:
Un produit irritant induira des changements dans le fonctionnement des cellules. Le
microphysiomètre est un instrument qui détecte des changements infimes dans le métabolisme
cellulaire en mesurant les changements de pH du fluide nutritif de la culture de cellule
(changements dans le lactate ou la production de CO2).
D. Modélisation informatique :
On peut utiliser les systèmes informatiques professionnels pour prévoir la propriété irritante
de nouvelles substances sur la base de ce qui est déjà connu au sujet de substances irritantes
ayant une structure chimique semblable. On connaît cette approche sous le nom de QSAR
(Quantitative Structure Activité Relationship ou Relation Quantitative Structures/Activité).
La structure moléculaire de substances connues est entrée dans une base de données
informatique. Les structures chimiques particulières sont liées à des types particuliers
d’activité chimique, dans ce cas l’irritation. Lorsqu’on enregistre une nouvelle substance, le
système professionnel essaie de faire coïncider sa structure avec les autres présentes dans la
base de données. Si une similarité proche est trouvée, le système prévoit un degré d’irritation
semblable pour la nouvelle substance.
Une foule de données très utiles peuvent être obtenues par l’entremise d’études faisant appel à
des sujets humains en bonne santé qui acceptent de participer volontairement, et en toute
connaissance de cause, à des protocoles dont l’objectif est d’étudier le comportement des
substances toxiques dans l’organisme.
Les protocoles de telles études doivent être évalués et jugés acceptables du point de vue
éthique. C’est le test le plus fiable.
Conclusion :
Le but serait de choisir le test qui convient le mieux à chaque substance. Pour une substance
encore inconnue, le premier test pourrait être l’analyse informatique QSAR pour prévoir son
degré d’irritation. On pourrait par la suite faire appel à des tests in vitro (tubes à essai).
Réaliser plus d’un test n’est pas un problème car les tests in vitro sont plus rapides et moins
chers que les tests sur animaux. Par exemple, le test de diffusion de l’agarose prend 24 heures
par substance, alors que le test de Draize dure 3 jours par produit et coûte 10 fois plus cher.
Si cette batterie de tests montre que le produit est sûr, on peut l’essayer chez des volontaires
humains. C’est le test final et le meilleur d’entre tous. Grâce à cette série de d’étapes, on peut
garantir la sûreté des produits sans la souffrance actuellement infligée aux animaux.
Bibliographie :
1. Encyclopædia Universalis. Introduction à la toxicologie.
2. Bo Holmberg, Johan Högberg et Gunnar Johanson. Encyclopédie de sécurité et de santé
au travail 3ème édition française.
3. Silbergeld, Ellen K. Encyclopédie de sécurité et de santé au travail 3ème édition française.
4. Dijon, IFSI. Notions de toxicologie.
5. Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF, Dr Jamel BELGUITH, Dr Rim Hadiji. Introduction
à l'enseignement de toxicologie.
6. https://www.researchgate.net/publication/326019822.
7. Lauwerys, Robert R. Toxicologie industrielle et intoxications professionelles.
8. Commission des normes, de l'équité,de la santé et de la sécurité du travail.
https://reptox.cnesst.gouv.qc.ca/toxicologie/notions-toxicologie/Pages/05-effet-toxique.aspx.
[En ligne]
9. https://www.analyticaltoxicology.com/toxicite-aigue/. [En ligne]
10. Astier-Dumas, Monique. Annales de la nutrition et de l'alimentation Vol. 33, No. 6,
Méthodes d'évaluation toxicologique des additifs alimentaires, pp. 773-778.