Toxicité Aigue 2023

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Université d’Alger Centre

Faculté de Médecine d’ALGER


Département de PHARMACIE

TOXICITE AIGUE

Encadré par : Pr. SOBHI


Présenté par : Dr. HARIZI ASMA
I. Introduction :

La connaissance des poisons est fort ancienne car il semble que les premiers toxiques utilisés
aient servi à empoisonner des flèches destinées à la chasse ou à la guerre. Le terme de toxique
dérive d'ailleurs du mot grec toxon, qui signifie « arc » et cette étymologie rappelle que
l'humanité s'est, hélas, toujours fort préoccupée de trouver des moyens de tuer. L'utilisation
militaire de toxiques chimiques puis celle de la bombe atomique ne sont certes pas là pour
donner un démenti à cette assertion. Il en est de même, à travers les siècles, de l'emploi des
poisons dans des buts criminels. Que d'affaires célèbres pourraient être évoquées, qui
permettraient de montrer comment, peu à peu, les toxicologues ont affiné leurs techniques de
recherche et notablement réduit, par la crainte salutaire inspirée aux criminels de la
découverte de leurs forfaits, la fréquence de tels empoisonnements.

II. Généralité

1. Définition de la toxicologie :

C’est une science multidisciplinaire qui étudie les toxiques ou poisons :

leurs origines, leurs propriétés physiques, chimiques et biologiques, leurs biotransformations,


leurs modalités et mécanismes d’action sur les systèmes vivants, leur détection et leur
quantification, les moyens de combattre leurs actions nocives par la mise en oeuvre de
procédés thérapeutiques appropriés et de mesures préventives.

2. Toxique et poison :

2-1- Définition

Selon Fabre et Truhaut (1961)

« une substance est toxique lorsque, après pénétration dans l’organisme par quelque voie que
ce soit, à une dose relativement élevée en une ou plusieurs fois très rapprochées ou par petites
doses longtemps répétées, elle provoque immédiatement ou à terme de façon passagère ou
durable des troubles d’une ou plusieurs foncions de l’organisme pouvant aller jusqu'à la
mort ».

CLAUDE BERNARD dit à propos de la définition des aliments, médicaments et poisons qu'il
n'essayera pas de créer des délimitations illusoires par une définition impossible, Des
substances peuvent se comporter, selon la dose, comme des constituants de l'organisme, des
médicaments ou des toxiques: vitamine A, vitamine D, fluor, cuivre. Comme le disait
PARACELSE : C'est la dose qui fait le poison ! « Aucune substance n’est un poison en elle-
même, c’est la dose qui fait le poison, et la dose juste différencie le poison du remède ». «Une
dose appropriée différencie un poison d’un remède ».

« Dosa sola facit venenum » (cour vétéri)


2-1- Classification :

Selon la nature chimique : gazeux, minéraux, organiques.


Selon le mécanisme d’action toxique: caustique, convulsivant, thioloprive,
méthémoglobinisant…
En fonction de la nature du danger: Prenant en considération divers critères (propriétés
physiques et chimiques, nature et intensité des effets toxiques, conditions d'exposition…)

3. Toxicité :
Est la capacité d’un toxique à avoir un effet nocif sur un organisme. L’effet néfaste qui fait la
dangerosité d’une substance dépend de : la dose, à la voie d’absorption, au type et à la gravité
des lésions ainsi qu’au temps nécessaire à l’apparition d’une lésion.

4. Caractéristiques d’un effet toxique:

Il peut etre:
- Local ou systémique.
-Réversible ou irréversible.
- Fonctionnel ou organique.
- Immédiat ou retardé.

5. ASPECTS DE LA TOXICOLOGIE

Trois aspects de la toxicologie sont à distinguer». :


La toxicologie expérimentale : C’est la partie de la toxicologie ayant pour objet :
✓ L'évaluation de la toxicité aiguë d'une substance que l'on exprime par la dose qui
après administration unique entraine la mort de 50 % des animaux: c'est la dose létale
50 ou DL50
✓ L’évaluation de la toxicité à court terme à la suite d’administrations répétées pendant
un faible laps de temps.
✓ L’évaluation de la toxicité à moyen et long terme, notamment du pouvoir
carcinogène.
✓ L’évaluation de la toxicité pour la descendance avec étude des effets sur la fécondité,
sur le produit de la conception à tous les stades de la gestation (action embryoléthale,
tératogène) et après sa naissance.

La toxicologie analytique : Elle a pour objet l'étude des différentes méthodes analytiques
mises en oeuvre pour rechercher les toxiques dans les prélèvements biologiques afin de
confirmer une suspicion d'intoxication.

La toxicologie clinique : C'est la partie de la toxicologie qui concerne l'étude clinique des
intoxications. Elle s'intéresse aux causes et circonstances, aux doses toxiques, au mécanisme
d'action toxique, aux symptômes et aux lésions observées, au diagnostic clinique et
différentiel et au traitement des intoxications.

6. Domaines de la toxicologie :
1. Toxicologie médico-légale : expertise judiciaire.
2. Toxicologie alimentaire : problèmes des additifs et résidu toxique dans l’alimentation.
3. Toxicologie professionnelle : industrie et agriculture (problème des pesticides).
4. Hygiène sociale : étude des toxicomanies (lutte contre la drogue).
5. Ecotoxicologie : toxicologie environnementale (pollution de l’air, eau et le sol).
6. Toxicologie réglementaire : établissement des autorisations, limitations ou interdictions
d’emploi de substances éventuellement toxiques et définition des conditions d’utilisation.
7. Biotoxicologie :
Toxicologie expérimentale : les essais toxicologiques pour les obtentions d’AMM.
Toxicologie descriptive : les études pharmacocinétiques et toxico cinétiques.
Toxicologie clinique : étude des différentes procédures employée pour le diagnostic et le
traitement des intoxications aigue.

7. Etiologie des intoxications :

➢ Empoisonnement suicidaire : les substances les plus utilisées peuvent être des
médicaments (psychotropes, digitaliques …), le monoxyde de carbone (CO) (gaz
d’échappement de voitures), des pesticides, des produits domestiques (les caustiques
tels que l’eau de javel).
➢ Empoisonnement criminel : les substances impliquées peuvent être des métaux tels
que l’arsenic, le cuivre, ou des poisons volatils tels que les cyanures d’hydrogène.
➢ Intoxication accidentelle : Elle est de plus en plus fréquente surtout chez l’enfant en
bas âge et résulte d’une imprudence, ignorance, inattention ou confusion. Ex:
végétaux toxiques (baies de belladone), Liquides toxiques (eau de javel),
Médicaments.
➢ Intoxication alimentaire : induite par le produit toxique lui-même, ou bien après que
ce dernier soit rendu toxique sous certaines conditions.
➢ intoxication professionnelle: En milieu industriel ou agricole soit par
inhalation,ingestion, ou contact de produits toxiques. Exemples de toxiques
responsables : les métaux tels que le plomb, le mercure, les solvants tels que le
chloroforme.
➢ Intoxication environnementale : due à la pollution atmosphérique et hydraulique.

III. Notions de Toxicité :

A/ Définition de la dose toxique :

La dose est la quantité d’une substance à laquelle un organisme est exposé.


Des doses croissantes résultent généralement en une augmentation de l’intensité et de la
diversité des effets toxiques.

B/ Définition de l’effet toxique :

Lorsqu’un individu absorbe des produits chimiques, divers effets biologiques peuvent se
produire et se révéler bénéfiques (ex. : l’amélioration de la santé après l’administration d’un
médicament) ou néfastes (ex. : une atteinte pulmonaire suivant l’inhalation d’un gaz corrosif).
La notion d’effet toxique suppose des conséquences nocives pour l’organisme.
Il est lié à la dose, à la voie d’absorption, au type et à la gravité des lésions ainsi qu’au
temps nécessaire à l’apparition d’une lésion.
EFFET
AIGU CHRONIQUE
Effet à long terme à la
Effet à court terme à la
suite d’une exposition à
suite d’une exposition à
court terme (ex. :
court terme (ex. : irritation
trouble respiratoire
AIGUË cutanée causée par le
persistant à la suite d’une
contact avec une solution
courte inhalation d’une
très diluée d’acide
forte concentration de
sulfurique)
chlore)
EXPOSITION Effet à long terme à la
suite d’une exposition à
Effet à court terme à la
long terme (ex. : cancer
suite d’une exposition à
du foie, du poumon, du
long terme (ex. :
cerveau et du système
CHRONIQUE sensibilisation cutanée à
hématopoïétique causé
l’éthylène diamine à la
par l’exposition à des
suite d’un contact pendant
doses élevées de chlorure
plusieurs années)
de vinyle pendant
plusieurs années)

Tableau 1 : Relation exposition/effet

C/ Relation dose/toxicité :

La dose est la quantité d’une substance à laquelle un organisme est exposé. Des doses
croissantes résultent généralement en une augmentation de l’intensité et de la diversité des
effets toxiques. C’est ce qu’on appelle la relation dose-effet ou exposition-effet (relation
entre l’exposition et l’intensité d’un effet)
L’exemple suivant illustre bien cette relation : si une personne inhale accidentellement une
substance très volatile, la manifestation des effets toxiques dépend de la quantité de vapeurs
inhalées et du seuil d’apparition de ces effets (Figure 1). Ainsi, au delà de la dose seuil, les
effets seront d’autant plus toxiques que la personne aura inhalé davantage de vapeurs.
La notion de seuil toxique est importante, car elle peut servir à fixer des normes. La valeur
seuil représente la quantité minimale sous laquelle il ne se produit pas d’effet. Au-dessus de
ce seuil, l’effet observé dépend de la dose, et ce, bien qu’il y ait théoriquement des exceptions
: par exemple, les cancérogènes génotoxiques. Ce seuil s’explique par le fait que le corps
humain est constitué d’un grand nombre de cellules, de tissus et d’organes ayant une
sensibilité variable et qu’il possède des mécanismes de défense ou d’adaptation.
Le même principe s’applique à une population d’individus, car l’effet ou les nombreux effets
possibles peuvent se manifester différemment chez plusieurs personnes exposées à une même
dose d’un toxique. C’est ce qu’on appelle la relation dose-réponse ou exposition-réponse,
soit la relation entre l’exposition et le nombre d’individus qui présentent un effet donné. La
figure 2 illustre bien qu’à certaines doses toutes les personnes ne sont pas atteintes.
Figure 1 : Relation entre la dose et l’effet Figure 2 : Relation entre la dose et la réponse

IV/ Formes de toxicités :

Selon que l'on distingue la rapidité d'apparition des symptômes, leur sévérité, leur durée ou la
rapidité d'absorption de la substance toxique, nous avons affaire à des intoxications suraiguës,
aiguës, subaigües, subchroniques ou chroniques.
• Toxicité suraigüe : l’intoxication suraiguë correspond à une exposition de très courte durée.
L'absorption est toujours très rapide, la dose toujours unique et la mort survient rapidement.

• Toxicité aigüe : administration unique du toxique. L'apparition de la toxicité est de courte


durée. L’absorption du toxique et les manifestations d’intoxication sont rapides.

• Toxicité subaiguë : toxicité réitérée pendant au maximum 28 jours. L'intoxication subaiguë


correspond à des expositions fréquentes et répétées sur une période de plusieurs jours ou
semaines pour que les symptômes d'intoxication apparaissent.

• Toxicité subchronique : toxicité réitérée pendant plus de 28 jours et moins de 90 jours.

• Toxicité chronique : toxicité réitérée pendant plus de 90 jours. Dans le cas d’une
intoxication chronique, les expositions sont répétées sur de longues périodes, la manifestation
de l'intoxication dépend soit du poison qui s'accumule, soit des effets engendrés qui
s'additionnent.
Tableau 2 : Les différentes formes de toxicité

A -Définition de La toxicité aigue :

Résultants de l’exposition à une seule forte dose d’un produit ou de multiples doses sur une
période ne dépassant pas 24 heures. C’est la conséquence d’un blocage immédiat des
fonctions des organes vitaux. En générale l’intoxication évolue rapidement vers la guérison ou
la mort.

IV. Évaluation de la toxicité aigue :

L’évaluation de la toxicité s’appuie sur des études qualitatives ou quantitatives adéquates. Il


existe plusieurs types d’études qui nous permettent d’évaluer les effets d’un toxique. On peut
les classer dans cinq catégories :
1. Les études épidémiologiques.
2. Les études expérimentales in vivo.
3. Les études in vitro.
4. La modélisation informatique.
5. Essais chez des volontaires.

A. Les études épidémiologiques :

Permettent de prédire le type de toxicité et à définir la relation dose réponse pour un toxique
ou un groupe de toxiques.
Parmi les inconvénients de ce type d’études, on compte :
• La difficulté de déterminer les doses d’expositions des populations ;
• La pluralité des causes possibles des effets utilisés comme paramètre
d’évaluation de la toxicité ;
• Le délai possible entre l’exposition et la survenue d’effets délétères surtout
lorsque il s’agit de cancers.

B. Les études expérimentales in vivo :

Ces tests visent à reconnaitre les effets néfastes survenant après un délai déterminé, suivant
l'administration de doses généralement élevées de xénobiotiques. En général, les effets
mesurés sont proportionnels aux doses administrées. Les principales manifestations toxiques
étudiées par ces tests sont la létalité, le pouvoir irritant, la sensibilisation et parfois des
réactions photo allergiques ou photo toxiques. Ces méthodes nécessitent l’utilisation
d’organismes vivants tels que les rongeurs (surtout les souris et les cobayes), les mammifères,
et doivent faire appel aux techniques de mesure d’effets les plus performantes, afin de nous
renseigner sur :
La nature des effets toxiques résultant de ces expositions ;
la relation quantitative entre les niveaux d’exposition et les effets mesurés (physiologiques,
biochimiques, morphologiques).
Ils peuvent être des Études par voie systémique ou locale.

1- Détermination de la dose minimale mortelle (DMM) :

C’est la dose minimale de substance capable de tuer un animal par administration


intraveineuse lente et continue. La mort est définie par l’arrêt cardiaque.
Intérêt : La DMM aide l’expérimentateur à choisir les doses à tester pour la
détermination de la DL50.

2- Détermination de la dose létale 50 (DL50) ou de la concentration létale 50


(CL50)

Estimation statique d’une dose unique de produit supposés tuer 50% des animaux,
exprimés en mg de substance/kg de poids tout en mentionnant l’animal et la voie
d’administration.
Plus la valeur de la DL50 est petite, plus la substance est toxique

Remarque :
Dans certains cas, particulièrement pour les produits faiblement toxiques il n’est pas
toujours nécessaire de déterminer la DL50 avec précision: des valeurs approchées sont
suffisant. 5
Quand l’exposition se fait par inhalation, la valeur retenue est soit la concentration létale
CL50 pour une duré d’exposition déterminer sois Le temps létal TL50 pour une concentration
déterminée du toxique dans l’aire.

a - Dispositif expérimental :

-Espèce animale : Généralement, c’est le rat et la souris qui sont les deux espèces de rongeurs
les plus employées et qui sont sélectionnées pour déterminer la DL50 pour des raisons de coût
(prix de revient acceptable, besoins nutritifs réduits) et de commodité (petite taille, courte
durée de gestation). Parfois, une espèce autre qu’un rongeur est utilisée lorsque les schémas
métaboliques chez le rat et la souris sont différents de celui de l’homme.
-Voie d’administration : La substance est administrée par deux voies, une qui est celle de
l’exposition humaine et l’autre qui assure une biodisponibilité totale.
-Dose et constitution des lots : Une gamme de six doses ou plus est sélectionnée pour la
détermination de la DL50. Les lots sont constitués de 10 animaux identiques sur les plans
espèce, souches ou origine, sexe, âge, et poids. Chaque lot d’animaux reçoit une dose de la
substance à tester.
-Durée d’observation : Après administration, les animaux sont mis en observation pendant
14 jours. S’il y a apparition des signes de toxicité, la durée d’observation sera donc
indéterminée.
-Examens à faire : L’heure de la mort doit être notée ainsi que les symptômes observés, des
examens macroscopiques doivent être faits sur tous les animaux morts et au moins sur les
survivants (pour les animaux qui présentent des signes de morbidité). L’autopsie, quant à elle,
est en mesure de fournir des informations sur l’organe cible.

b- Calcul de la DL50 :

➢ Méthodes graphiques :

• Méthode de Trévan (1927) :


Le protocole opératoire consiste en l’administration de doses croissantes du produit à
examiner à tous les animaux du lot, ensuite, le pourcentage de mortalité est noté.
Le pourcentage est ainsi représenté graphiquement en fonction de la dose administrée, une
courbe en sigmoïde est ainsi obtenue : c’est la courbe de Trévan.

Figure 3: Détermination de la dose létale 50 (DL 50)


La portion centrale de la courbe qui représente les réponses entre 16 % et 84 % est
suffisamment droite pour estimer la DL50 dont la détermination se fait graphiquement par
extrapolation.
En mesurant le pourcentage de mortalité en fonction du log de la dose, on ne détermine pas la
sensibilité de chaque animale, mais le nombre cumulé d’animaux tués lorsque la dose
s’accroit. Pour une dose déterminée le pourcentage obtenu correspond, non seulement aux
animaux sensibles à cette dose, mais également à toutes doses inferieures.la courbe de Trévan
est donc une courbe de fréquences cumulées. Une intégrale de la courbe de Gauss.
Inconvénients :
Une grande partie de la courbe ne peut pas être exploitée et particulièrement pour estimer les
extrémités : DL05 et DL95. En plus, le nombre d’animaux sacrifiés pour une telle
détermination doit être assez élevé, d’après Trévan, 30 animaux par dose constituent un
minimum.

Tableau III : Probits et taux de réponse

% de réponse Valeur écart ‘probits


type

0% -∞ ∞
10% - 1.28 3.72
16% -1 4
20% - 0.84 4.10
40% - 0.25 4.75
50% 0 5
60% 0.25 5.25
80% 0.84 5.84
84% 1.0 6
90% 1.5 6.5
100% +∞ ∞

• Méthode de BLISS (1938) :


Afin de transformer la courbe de Trévan en une droite, le pourcentage de mortalité est
remplacé par des unités appelées Probits et la dose par le Log (dose).
Les unités Probits correspondent à des écarts types réguliers constants autour de la
moyenne, par exemple : +1, +2, +3, 0, -1,-2,-3. La moyenne elle-même étant fixée à 0.
Pour éviter des nombres négatifs, les unités Probits sont obtenues en ajoutant une
valeur de 5 à ces valeurs : Probits = écart type + 5.
Cette linéarisation est suffisamment précise (dans la plus part des cas), et peut être utilisée
avantageusement en première analyse, mais le tracé de la droite probable (droite de
régression) entraîne des erreurs parfois notables.
➢ Méthode semi-graphique :

• Méthode de LITCHFIELD et WILCOXON (1943) :


Principe : Tracer le graphique : probits en fonction du Log de la concentration.
Détermine: DL16, DL50, DL84.
Le calcul de la pente du graphique (S) : permet de définir l’intervalle de confiance. Ensuite on
détermine le facteur de correction (f DL50).

Figure 4 : Courbe de Litchfield et Wilcoxon

-Calcul de la pente S de la droite : S= (dl84/dl50 + dl50/dl 16 )/2


-Calcul de facteur de correction fdl50 : fDL50=S2,77/√N’ (avec N’ : le nombre d’animaux
qui ont été utilisé pour obtenir les points situé entre DL16, DL84).

➢ Méthodes par calcul :

• Méthode de Miller et Tainter:

Principe: Méthode graphique Sur papier logarithme probit :


% mortalités (probit) = f (LogDose).

Avec Correction des valeurs 100% et 00% la ou le probit tend vers l’infinie.
Correction du 0% : Y(0)= 50/N N : c’est le nombre des animaux des lots qui ont donné ces
pourcentage.
Correction du 100% : Y(100)= (100N-50)/N
Calculs de l’écart type de la DL50 : S = (DL84%-DL16%)/2
L’écart a la moyenne : E=2S/ racine 2N’
Intervalle de confiance : DL50 E ] u- E, u+E[ ,avec U :DL50 de référence).
C’est une méthode : pratique, simple, rapide.

Figure 5 : Graphique de Miller et Tainter

• Méthode de Kraber et Behens :


Il s’agit d’une méthode d’approximation par calcul rapproché, la DL50 est donnée comme
suit :
DL50= (DL100- AB) N
A : la différence entre 2 doses successives.
B : moyenne de mort entre 2 doses successives.
N : nombre moyen d’animaux par lot.

- Inconvénient : manque de précision.

• Autres méthodes (Lorcke) (1983) :

Offre la possibilité d’obtenire avec13 animaux expérimentaux des informations adéquates sur
la toxicité aigue et la DL50.
Elle se réalise en 2 phases :
Phase I : 3 groupes de 3 souris ou chaque reçois une dose. Observation
pendat 24h pour mortalité et changement de comportement.
Phases II : 3 ou 4 groupes d’un seul animal, administrations des doses selon les résultats de la
1ère phase.
La moyenne géométrique entre la dose minimale qui tue les souris et la dose maximale qui ne
tue pas les souris représente la DL50.
• Avantage: sacrifie peu d’animaux (13 au max).
• Inconvénients: l’exactitude, la reproductibilité, la fiabilité sont remisent en question.

Intérêt de calcul de la DL 50 :
la classification des produits chimiques selon leur toxicité
Tableau IV : Classification des produits chimiques selon leur toxicité

- Evaluation du danger en cas de surdosage.


-Programmation des études de toxicité subaigüe et chronique chez les animaux.
-Apports d’information sur les mécanismes de toxicité, l’influence de l’âge, du sexe, des
facteurs de l’hôte et l’environnement et les variations, dans la réponse chez différentes
espèces animales et différentes souches.
- Contribution à l’information générale nécessaire pour programmer des essais thérapeutiques
chez l’Homme.
- Contrôle de qualité de produits chimiques pour détecter les impuretés et des modifications
qui affectent la biodisponibilité.
-Index thérapeutique : pour chaque médicament il est défini un index thérapeutique appelé
aussi marge de sécurité qui est une valeur représentant le rapport entre la dose létale 50 et la
dose efficace 50(DL50/DE50).

Limites de la DL50 :
Ne concerne que la mortalité et ne donne aucune information sur les mécanismes et la
nature des lésions ;
Résultats obtenue ne préjugent pas forcément de ce qui pourrait être observé après
administration chez l’homme ;
Appréciation grossière et préliminaire, influencée par plusieurs facteurs (espèces animale,
sexe, âge) ;
La DL50 est critiqué sur le plan éthique vu la souffrance et le nombre de mortalités
importantes qu’elle engendre aux animaux de laboratoire.

3/ Méthode alternatives au méthode conventionnelles :

En 2001, l’OCDE a approuvé 3 nouvelles méthodes, destinés à remplacer la DL50 et à réduire


la souffrance animale :
1) méthode de la dose prédéterminer.
2) méthode de classe de toxicité aigue.
3) méthode d’ajustement des dose.

a. méthode de la dose prédéterminer :


La mort n’est pas l’effet observé. C’est Méthode séquentielle s’appui sur l’observation de
signes manifeste de toxicité apparaissant après traitement à une dose prédéterminée.
La dose initiale est choisie sur la base d’une étude d’orientation.
Les autres groupes d’animaux reçoivent des doses plus fortes ou moins fortes en fonction de
l’absence ou de la présence d’effets toxiques.
Avantages : reproductible, occasionne moins de souffrance que les méthodes
traditionnelles, utilise moins d’animaux, permet la classification des substances en fonction de
leur toxicité.
Inconvénients : ne permet pas de définir une valeur précise de la DL50.

b. Méthode par classe de toxicité aigue :


Ce test se réalise d’une façon séquentielle. Lots de 3 animaux par substance
Administration d’une dose d’orientation: son effet déterminera le choix de la dose associés à
la posologie ultérieure.
si mortalité < 2 animaux : la dose X 10 à l’étape suivante.
Si mortalité > 2 animaux : la dose est réduite.
Avantages : reproductibilité, utilise peu d’animaux, classification par ordre de
Toxicité

c. Méthode d’ajustement de doses :

Il existe plusieurs variantes du mode opératoire de cette méthode permettant d’estimer la


DL50
Celui de l’OCDE est sur l’utilisation d’un minimum d’animaux. Et appliqué une progression
de doses uniques sur les animaux, un par un, à des intervalles d’au moins 48 heures.
La méthode permet d’estimer la DL50 avec un intervalle de confiance.
Ses résultats autorisent le classement qualitatif et quantitatif de la substance dans le système
général harmoniser (SGH) de classification des produits chimiques entrainant une toxicité
aigue.
Remarque : cette méthode s’applique le plus facilement aux substances entrainant la mort en
l’espace d’un ou deux jours.
Elle se prête mal aux cas ou la mort est supposée survenir dans un délai nettement plus long
(au moins 5jours).

4/ Test de Draize (1944) :

Test d’évaluation de la toxicité aigue par voie locale (parmi les tests les plus atroces). Son but
est de déterminer les produits irritants par leurs applications sur la peau ou la muqueuse
conjonctivale de l’animal.
Test d’irritation cutané : épiderme de lapin intact et sacrifié maintenu par un bandage
adhésif. La lecture s’effectue après 24-72 heures
Des Tables d’évaluation permettent de déterminer les scores, chaque score correspond à
une intensité de la réaction. L’index d’irritation correspond à la somme des scores obtenus
pour : la cornés, l’iris, les conjonctive palpébrales et bulbaires.
Inconvénient :
-Les yeux de l’homme et ceux du lapin ont des caractéristiques physiologiques très
différentes. Les résultats du test de Draize ne permettent donc pas d’évaluer correctement les
effets d’une substance chimique sur l’homme.
-L’évaluation des résultats uniquement visuelle. Les interprétations seront donc différentes
d’un scientifique à l’autre (subjectif).
-Le test de Draize est très critiqué sur le plan éthique.

5/ Toxicité par inhalation:

Concerne les gaz, vapeur d’aérosol ou une forme mixte. Dans le protocole traditionnel, les
animaux sont exposés, dans une chambre (animal entier ou tête seule), à une concentration
limite, ou a 3 centrations au moins, pour une durée prédéterminer, en principe 4 heures
(OCDE).
En général 10 animaux sont utilisés pour chaque concentration, avec une durée d’observation
d’au moins 14 jours.

A. Problème de transposition et inconvénient des essais in vivo :

➢ Relation de transposition :
La transposition est la détermination de la concentration équivalente en toxicité
humaine
« CETH » exprimée en mg/l de plasma à partir des données obtenues chez l’animal au
cours des essais cliniques.
CETH=DL50 / (Vd*1000) mg/l de plasma
Cette extrapolation reste approximative, car le sujet idéal pour des études relatives à l’homme
ne peut être que l’homme lui-même.

➢ Problèmes de transposition :
La transposition des résultats obtenus de l’expérimentation animale à l’homme présente des
obstacles, et ceci pour différentes raisons parmi lesquelles, la différence dans le système
ADME entre l’homme et l’animal, par exemple, certains effets ne peuvent être mis en
évidence chez l’animal tels que les céphalées, le vertige, les nausées, l’insomnie, la fatigue et
les troubles psychiques.

B. Problème d’éthique :
Cette éthique a pris la forme de règles et de principes dont la plus connue est la règle des 3 R
édictée par Russell et Burch en 1957:
- R1 : Remplacer l'expérimentation animale chaque fois que possible par une méthode
alternative en développant cette dernière (exemple : production des anticorps monoclonaux en
culture cellulaire plutôt que par injection des cellules tumorales à des souris réceptrices).
- R2 : Réduire le nombre d’animaux utilisés.
- R3 : Raffiner les méthodes expérimentales de façon à supprimer la douleur et l’inconfort.

C. Les essais expérimental in vitro :

L’expression in vitro qui signifie littéralement « dans du verre », renvoie aux expériences
réalisées sur du matériel vivant cultivé en boite de pétrie ou dans des tubes à essais dans des
conditions bien définies.
Les études in vitro sont généralement réalisées sur des cellules ou des tissus d’origine animale
ou humaine.

Avantages des essais in vitro :

-Ils sont plus normalisés que les essais in vivo


-Ils sont plus rapides et moins chers ;
-Ils ne posent pas de problèmes d’extrapolation (on peut utiliser des cellules de l’espèce
voulue et même les cellules humaines)
-Ils permettent une détermination plus précise des concentrations nocives.
-Utilisation de petites quantités de produit (essais sur les produits en voie de développement) ;
-Ils livrent une grande quantité d’information sur la toxicité intrinsèque d’un produit ou sur
son mécanisme de toxicité cellulaire et moléculaire.

➢ Les essais de cytotoxicité :

1/ essais de coloration de Rouge Neutre :


Principe : les cellules normale en culture (cellules vivante uniquement) absorbent et retiennent
facilement cette teinture vitale le rouge neutre.
Lorsque la membrane cellulaire ou lysosomes à l’intérieur de la cellule sont endommagé par
une substance chimique irritante, la teinture s’échappera par les membranes perméables. Il
restera moins de teinture dans la cellule échappée.
Un spectrophotomètre permet de mesurer précisément la quantité de teinture.
Et la quantité absorbée est proportionnelle au nombre de cellules vivantes.

2/ Lignes cellulaires cornéennes :


Le SIRC (Satens seruminstitut Rabbit cornea) est une lignée cellulaire continue des cellules
cornéennes du lapin.
Le test permettait d’évaluer la quantité nécessaire d’une substance pour tuer la moitié des
cellules.
Bien évidemment, moins la quantité de substance requise est grande, plus elle est dangereuse.
Cependant, afin d’éviter les différences liées aux espèces, il serait préférable d’utiliser des
cellules humaines.
Le problème étant que les cellules cornéennes humaines ne vivent pas très longtemps. Les
chercheurs ont trouvé un moyen pour allonger leur espérance de vie afin de pouvoir les
étudier plus en détail.
Les chercheurs ont utilisé les cellules d’une banque oculaire pour cultiver les cellules. On peut
utiliser ces cellules pour étudier les irritations oculaires.

➢ Essais sur l’irritation et l’inflammation (alternatives aux tests de Draize) :


1/Test sur l’irritation oculaire « Eyetex »:
Ce test utilise une protéine végétale extraite du pois sabre. Tout comme la cornée d’un oeil, ce
gel protéinique clair devient vitreux lorsqu’il est en contact avec une substance irritante.
Dans le test de Draize, on doit estimer le degré des dégâts causés c’est-à-dire quelle partie de
l’oeil du lapin est rouge et gonflée. Ce système n’est pas très précis. Avec le test Eyetex, le
degré d’opacité (dégâts) peut être mesuré par un spectrophotomètre, qui est bien plus fiable.

2/Test de diffusion de l’agarose :


Le problème de la culture de cellules comme celles utilisées dans le test de fixation du neutre
rouge est que les cellules se trouvent dans un fluide et que l’on ne peut donc tester
uniquement des substances solubles.
Dans le test de diffusion de l’agarose, une petite quantité d’agarose (un extrait d’algue) est
ajoutée afin de former une couche de gel. On place une partie de la substance test sur un petit
morceau de papier filtre que l’on dispose ensuite sur l’agarose.
La substance se diffuse à travers l’agarose dans la culture de cellule.
- On évalue ensuite la propriété d’irritation de la substance en mesurant la zone (en
millimètres) de cellules mortes sous le papier filtre, c’est-à-dire les cellules ayant perdu leur
teinture neutre rouge.

3 / Test de HET-CAM la membrane chorioallantoidienne de l’œuf de poule

Cette technique consiste à prélever un échantillon de la membrane chorioallantoidienne


(MCA), membrane vasculaire respiratoire recouvrant l’embryon de poulet à l’intérieur
de l’œuf, puis d’appliquer à sa surface la substance testée. Il est ensuite possible
d’évaluer l’altération du système vasculaire de la MCA sous l’effet de l’agent testé. En effet,
après un temps d’incubation variable selon le protocole utilisé, les modifications
morphologiques telles que la survenue d’une hémorragie, d’une vasoconstriction ou de
phénomène de coagulation sont notées, ainsi que leur délai d’apparition en secondes.

4/L’épiderme humain reconstitué :

Il s’agit de l’utilisation d’un épiderme humain reconstitué qui reproduit fidèlement les
propriétés histologiques, morphologiques, biochimiques et physiologiques des couches
supérieures de la peau humaine.
La procédure sur épiderme humain reconstitué part du principe que les substances corrosives
sont capables de pénétrer dans le stratum corneum (couche cornée) par diffusion ou érosion,
et sont cytotoxiques pour les cellules des couches sous-jacentes.
Les substances corrosives sont identifiées sur la base de leur capacité à réduire la viabilité
cellulaire en dessous des valeurs seuils définies pour des périodes d'exposition spécifiques.

5/ Le Microphysiomètre:
Un produit irritant induira des changements dans le fonctionnement des cellules. Le
microphysiomètre est un instrument qui détecte des changements infimes dans le métabolisme
cellulaire en mesurant les changements de pH du fluide nutritif de la culture de cellule
(changements dans le lactate ou la production de CO2).

D. Modélisation informatique :

On peut utiliser les systèmes informatiques professionnels pour prévoir la propriété irritante
de nouvelles substances sur la base de ce qui est déjà connu au sujet de substances irritantes
ayant une structure chimique semblable. On connaît cette approche sous le nom de QSAR
(Quantitative Structure Activité Relationship ou Relation Quantitative Structures/Activité).
La structure moléculaire de substances connues est entrée dans une base de données
informatique. Les structures chimiques particulières sont liées à des types particuliers
d’activité chimique, dans ce cas l’irritation. Lorsqu’on enregistre une nouvelle substance, le
système professionnel essaie de faire coïncider sa structure avec les autres présentes dans la
base de données. Si une similarité proche est trouvée, le système prévoit un degré d’irritation
semblable pour la nouvelle substance.

TOPKAT (logiciel) a fait l'objet d'une utilisation récente par l'agence


américaine pour la protection de l'environnement à propos des propriétés
carcinogènes probables de substances chimiques destinées à la désinfection
de l'eau.
COMPACT permet d'évaluer la probabilité qu'une substance chimique
interagisse avec les enzymes du foie et évolue à travers le métabolisme vers
une forme carcinogène.
HazardExpert est un logiciel qui reconnaît les structures carcinogènes
dans les molécules des substances chimiques.
En associant COMPACT et HazardExpert, on a pu identifier correctement 85 pour cent de
40 substances chimiques et médicaments, carcinogènes et non carcinogène.

E. Essais chez des volontaires :

Une foule de données très utiles peuvent être obtenues par l’entremise d’études faisant appel à
des sujets humains en bonne santé qui acceptent de participer volontairement, et en toute
connaissance de cause, à des protocoles dont l’objectif est d’étudier le comportement des
substances toxiques dans l’organisme.
Les protocoles de telles études doivent être évalués et jugés acceptables du point de vue
éthique. C’est le test le plus fiable.
Conclusion :

Le but serait de choisir le test qui convient le mieux à chaque substance. Pour une substance
encore inconnue, le premier test pourrait être l’analyse informatique QSAR pour prévoir son
degré d’irritation. On pourrait par la suite faire appel à des tests in vitro (tubes à essai).
Réaliser plus d’un test n’est pas un problème car les tests in vitro sont plus rapides et moins
chers que les tests sur animaux. Par exemple, le test de diffusion de l’agarose prend 24 heures
par substance, alors que le test de Draize dure 3 jours par produit et coûte 10 fois plus cher.
Si cette batterie de tests montre que le produit est sûr, on peut l’essayer chez des volontaires
humains. C’est le test final et le meilleur d’entre tous. Grâce à cette série de d’étapes, on peut
garantir la sûreté des produits sans la souffrance actuellement infligée aux animaux.

Bibliographie :
1. Encyclopædia Universalis. Introduction à la toxicologie.
2. Bo Holmberg, Johan Högberg et Gunnar Johanson. Encyclopédie de sécurité et de santé
au travail 3ème édition française.
3. Silbergeld, Ellen K. Encyclopédie de sécurité et de santé au travail 3ème édition française.
4. Dijon, IFSI. Notions de toxicologie.
5. Pr Agrégé Samir BEN YOUSSEF, Dr Jamel BELGUITH, Dr Rim Hadiji. Introduction
à l'enseignement de toxicologie.
6. https://www.researchgate.net/publication/326019822.
7. Lauwerys, Robert R. Toxicologie industrielle et intoxications professionelles.
8. Commission des normes, de l'équité,de la santé et de la sécurité du travail.
https://reptox.cnesst.gouv.qc.ca/toxicologie/notions-toxicologie/Pages/05-effet-toxique.aspx.
[En ligne]
9. https://www.analyticaltoxicology.com/toxicite-aigue/. [En ligne]
10. Astier-Dumas, Monique. Annales de la nutrition et de l'alimentation Vol. 33, No. 6,
Méthodes d'évaluation toxicologique des additifs alimentaires, pp. 773-778.

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