Troisième Partie: Les Systèmes Économiques
Troisième Partie: Les Systèmes Économiques
Troisième Partie: Les Systèmes Économiques
économiques
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INTRODUCTION : Notions de structure ; d e
système et de régime économique
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Chapitre 1 : Le système féodal
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dirigés par des rois qui distribuaient généreusement les terres qu’ils ont
conquises. Les terres reçues par l’église, sont désignées sous le nom de fief,
l’économie est dite domaniale lorsque le domaine dans lequel se développe
l’activité économique est le milieu rural.
Le domaine est toujours formel en raison de l’insécurité et la totalité de la
production était destinée à l’autoconsommation.
1) L’organisation du domaine
Le propriétaire du domaine est le détenteur de tous les facteurs de
production (mains d’œuvre, outils et terres) qu’il repartit à son gré. L’étendue
du domaine est variable et les domaines ecclésiastiques sont les plus vastes.
Le domaine se compose de deux parties :
-Le domaine réservé au seigneur (château, terres exploitées, moulins à
grain et à eau, atelier de fabrication d’armes et d’habit, église).
-Le domaine concédé : Il est constitué des unités exploitées par les
paysans libres ou cerfs. La redevance pour le propriétaire est fixé par
la coutume et non par un contrat. Les lopins de terre se transmettent
de façon héréditaire.
Le seigneur exerce tous les pouvoirs sur les personnes et les biens. En
récompense des services rendus au seigneur, les paysans soumis bénéficient
de la protection de celui-ci.
2) Le cadre de la production
L’économie domaniale étant fermée, tous les outils nécessaires au travail de
la terre sont produits à l’intérieur du domaine. L’idée de profit n’existe pas
avec d’ailleurs une absence de commerce, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
du domaine. Il s’agit pour le seigneur, de vivre mieux et pour les paysans de
survivre. Les paysans exploitent les terres mises à leur disposition en contre
partie du travail qu’ils accomplissent au compte du seigneur. En outre, il
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- La rente en nature pour laquelle en lieu et place du travail, le cerf est
tenu de livrer régulièrement au seigneur une partie de sa production.
- La rente en argent : Elle est apparue avec l’introduction de l’échange et
la production marchande. Elle fut l’un des signes de la désagrégation
du système féodal. En plus de rente foncière, le seigneur prélevait une
multitude de taxes et d’impôts pour accroître leurs revenus.
L’économie domaniale était une économie naturelle ou de subsistance.
C’était une économie fermée sans échange et où il n’y avait pas de
croissance. Les quelques articles comme le sel ou les objets de fer, étaient
fournis par des marchands ambulants.
L’évolution des mentalités et l’établissement des rapports entre domaine vont
entraîner la naissance de l’économie artisanale.
II- L’économie artisanale
L’économie artisanale est apparue avec l’introduction de l’échange et la
naissance des villes. Il en est résulté l’intervention des nouvelles formes
d’activités ainsi que des rapports nouveaux de production.
A) Les formes d’activité
A partir des 11ème et 12èmeSiècle, on assiste à un début de diversification de
l’activité économique. En dehors de l’agriculture, apparaissent le commerce
et l’artisanat.
1) Le commerce
Les activités commerciales vont connaître un essor particulier avec la
naissance des villes. Des relations d’échanges vont alors s’établir entre les
villes et les campagnes. Au plan local, les artisans vont échanger leurs
productions contre les denrées des paysans. Les villes deviennent de
véritables centres de négoce. Le développement du transport maritime sera à
l’origine du commerce international, notamment les échanges entre le monde
oriental et le monde occidental.
2) L’artisanat
Au départ, l’artisanat était un simple ouvrier, utilisant les outils pour
façonner les matières premières au profit de son client. Les cadres de
production et d’échange étant limités, les mobiles économiques étaient de
juste prix et la recherche du profit était inexistante. Plus tard, des progrès
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techniques importants vont se réaliser (utilisation des métaux dans la
métallurgie, la diversification des matières premières dans le textile : soie,
coton, lin) et puis la vannerie.). Ces progrès seront à l’origine d’une division
sociale du travail.
3) La division sociale du travail
Elle résulte des rapports entre villes et campagnes. Les villes se consacrent à
l’artisanat et au commerce tandis que les campagnes sont les lieux de
prédilection de l’activité agricole. Il se crée alors une interdépendance entre
ville et campagnes qui se manifeste à travers les échanges commerciaux. On
assiste également à une spécialisation au sein des producteurs. Certains
paysans vont alors pratiquer la production de rente et d’autres vont
s’orienter vers la production vivrière.
B- Les rapports de production dans l’économie artisanale
1) Rapports entre seigneurs, artisans et marchands
Le commerce et l’artisanat vont entraîner l’avènement de la bourgeoisie. En
effet, les marchands et les fabricants d’outils devenus riches vont s’opposer
de plus en plus aux seigneurs. Ils pensent que les impôts et taxes qu’ils
paient sont de plus en plus élevés. Ils ne veulent plus de maître et
regroupent en société de secours mutuelle appelée « confrérie ». Ils vont
exiger aux seigneurs de meilleures conditions de travail et obtenir plus de
liberté. Les patrons et les syndicats de même métier forme une
« corporation ».
2) Les corporations
Le régime des corporations a régi l’organisation de la production
jusqu'à la fin du 18ème siècle. On peut définir le régime des corporations
comme la subordination des activités de production et de commercialisation
à un ensemble de règles très rigides édictées par une organisation
professionnelle fermée et toute puissante.
Toute corporation comprenait trois catégories de membres : les
maîtres les compagnons et les apprentis. Les maîtres étaient les seuls
membres actifs de la profession. Pour devenir maître, il fallait subir un
examen professionnel très difficile et surtout s’acquitter de diverses taxes et
redevances importantes.
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Les corporations étaient toutes puissantes. Elles avaient un
patrimoine et des ressources. Elles défendaient les intérêts de leurs
membres tranchaient leurs litiges, réglementaient sans limites les conditions
de travail, la qualité et parfois la quantité de la production.
Le système corporatiste, aboutit à interdire la concurrence entre les
membres d’une même profession. Le seul domaine dans lequel les initiatives
individuelles restaient possibles était celui de la technique.
Conclusion
Le système corporatiste va engendrer des excès, notamment la restriction
quantitative à l’entrée dans la catégorie de maître et des excès de
réglementation constituant des obstacles au progrès et à la modernisation.
En réaction à la fois contre ces excès et sous la pression des idées nouvelles
favorables à l’individualisme La Révolution de 1789(en France), va supprimer
le principe d’association et établir celui de la liberté du travail. Cette liberté
économique assurera le triomphe du système capitaliste
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Capitre2 : Le système capitaliste
Introduction
A la faveur de la disparition du système féodal, une autre forme
d’organisation de l’activité économique va voir le jour. Il s’agit du système
capitaliste. Il est le résultat de la métamorphose du système précédent. Dans
ce chapitre, nous allons d’abord relever les conditions de la naissance du
système avant d’étudier son évolution.
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prodigieusement, se substituant au travail manuel, qu’il s’agisse d’outillage
de procédé de fabrication ou de force motrice. En matière d’outillage,
l’industrie textile voit apparaître la navette volante de John Kay, en 1765,
le métier à filer et le métier à tisser.
Ensuite, naîtront les cardeuses et les peigneuses mécaniques qui
permettrons l’essor de l’industrie cotonnière. En même temps, les procédés
de fabrication se perfectionnent, notamment dans l’industrie métallurgique.
Mais les progrès les plus importants seront réalisés en matière de force
motrice. En effet, la découverte de la machine à vapeur, va remplacer le
moulin ç eau, qui était la source principale d’énergie. Une accumulation des
capitaux et des mains d’œuvre a été necessaire, pour que ces inventions
produisent leur effet.
B- Les conditions politiques et sociales
1) La révolution intellectuelle et morale
Avant l’avènement du capitalisme, la pensée et les mentalités étaient plus
dictées par la doctrine de l’Eglise qui était hostile l’idée de profit. En effet, le
profit maximum était condamnable, ce qui ne constituait pas une incitation
à la production.
Avec les transformations politiques qui vont accompagner les progrès
économiques importants, il devient nécessaire pour l’église de réviser sa
doctrine officielle. Saint Thomas D’Aquin (1225-1274) développe alors la
doctrine du juste prix, du juste salaire et du juste profit. Les humanistes de
la renaissance (Erasme, More et Rabelais…) vont proposer une conception
du monde la dignité de l’homme et la liberté intellectuelle.
La contestation à partir de la dénonciation d’abus débouche sur la réforme
illustrée principalement les noms de Luther (1483-1546) et Calvin
(1509-1564). Jean Calvin rompt alors avec la doctrine traditionnelle et
soutient que la richesse n’est pas condamnable en elle-même. Au contraire,
l’enrichissement matériel constitue pour lui la preuve d’une performance,
même une bénédiction divine. L’accumulation de la richesse doit toutefois
prendre en compte le bien être de la collectivité.
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2) La révolution politique
A la faveur de l’affaiblissement des féodaux, le pouvoir royal se renforce. Il
s’établit un nouvel équilibre où l’Etat se réserve le domaine économique pour
asseoir son autorité, le pouvoir royal a besoin d’argent, donc d’impôt ou
d’emprunt. Il devient alors nécessaire d’encourager la richesse du pays C'est-
à-dire la production. On parle de manufacture royale.
3) La révolution libérale
Les instruments techniques nouveaux n’auraient pas pu porter leur fruit si
l’on n’avait pas mis en place un régime de liberté plus favorable à l’esprit
d’entreprise. C’est la Révolution française qui introduira l’idée de libéralisme
et d’individualisme en France et même dans les autres pays. La liberté
individuelle, la liberté des conventions, les droits de l’Homme et du citoyen,
seront les principaux articles du dogme révolutionnaire. Dans le régime
économique, qu’elle établit, on retrouve le libre choix des professions, le libre
exercice de la profession choisie ainsi que la libre détermination des
conditions de travail. Ils sont consacrés par deux principes essentiels à
savoir la libre concurrence, régissant les rapports des producteurs entre eux
et la liberté de travail régissant les rapports entre les producteurs et leurs
ouvriers.
La libre concurrence est affirmée par le décret d’Allarde, les 2 et 17 Mars
1791, qui autorise la liberté à toute personne de faire telle négoce et
d’exercer telle profession ou métier qu’elle trouvera bon.
La liberté de travail résulte du fait que désormais, nul ne peut être contraint
à travailler pour autrui. Ce principe découle de la déclaration des droits de
l’homme. La loi Le Chapelier des 14 et 17 juin 1791 va préciser dans
quelles conditions un homme peut louer volontairement ses services à un
autre, construire un contrat de travail.
II- L’analyse théorique du système capitaliste
Dans le système capitaliste, l’initiative de la production revient aux
individus. Les diverses opérations de la vie économique sont laissées à
l’initiative de chacun et l’on pourrait s’attendre à un désordre économique.
Cependant, l’équilibre entre la production et la consommation peut être
défini et les économistes classiques (tout particulièrement Adams Smith,
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Jean Baptiste Say, John Stuart Mill) Ont mis en lumière les mécanismes
et les institutions qui devraient assurer le fonctionnement du système.
A- Le mécanisme des prix
Le marché est au centre de la vie économique. Il appartient aux producteurs
de se plier à ses indications.
Le mécanisme des prix constitue l’élément régulateur de la vie économique.
Il détermine l’activité de la production et le niveau de l’emploi. De même, il
assure le progrès «économique puisque l’entreprise mal équipée est appelée à
disparaître par le jeu de la concurrence alors que celle dont la technique et
l’organisation sont plus perfectionnées apparaît plus résistante aux
variations des prix .
Dans ce système, les entreprises et les affaires doivent s’adapter au prix et
plus précisément à la demande qui s’exprime sur le marché. La demande
joue ainsi un rôle essentiel. La production doit suivre ainsi ses indications.
Dans un secteur donné, si la demande augmente, la production va se
développer et si par contre la demande se contracte, la production diminue.
B- Le cadre institutionnel
La liberté d’entreprise et l’appropriation privée des moyens de production
sont les conditions nécessaires.
Pour que le système fonctionne, il faut que soit reconnu la liberté
d’entreprise. Chacun doit avoir ainsi le droit et la possibilité d’ouvrir une
entreprise, une industrie ou un commerce quand et où il désire. Cette
condition met en lumière le rôle de premier plan que joue l’entrepreneur ans
le système économique. L ‘entrepreneur, en effet met en œuvre, combine les
différents facteurs de production en vue de créer des biens et des services
aptes à satisfaire les besoins humains. Les moyens de production
comprennent surtout les biens de productions et biens capitaux.
Dans ce système, chacun doit avoir le droit d’employer ou de laisser
inutilisés ses biens capitaux dans la mesure où il les emploie et les utilise à
sa guise.
L’économie de marché suppose donc pour fonctionner la parfaite liberté de
disposer des moyens de production.
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Le régime capitaliste est le régime qui va reconnaître aux individus cette
faculté de posséder un bien ce production.
C- Le rôle d’Etat
Dans une économe de marché, puisque des mécanismes assurent l’équilibre
entre la production et la consommation, le rôle de l’Etat se trouve défini. Il
ne doit pas intervenir dans la vie économique. S’il intervenait, nous disent
les théoriciens classiques, il ne pourrait que contrarier le fonctionnement
des mécanismes naturels c’est -à- dire la bonne marche du système ;
L’Etat doit seulement veiller au respect de la propriété privée et assurer la
charge des services publics non rentables. Cette non intervention de l’Etat a
caractérisé le système capitaliste jusqu’en 1929.
D- La recherche du profit
La recherche du profit est l’une des mobiles dominants du système
capitaliste. Dans ce système, le fait que l’entrepreneur produise pour le
marché implique se sa part un certain état d’esprit. Il est rémunéré par un
revenu aléatoire variable qu’on appelle profit. Ce caractère aléatoire indique
bien que le mobile dominant de l’économie de marché est la recherche du
plus grand gain monétaire possible. La contre partie de cette recherche du
plus grand profit sera le risque encouru par l’entrepreneur qui avance aux
agents qui participent à la production des revenus dont il n’est pas sur de
recouvrer le montant par la vente de ses produits.
Il faut aussi ajouter l’esprit de lutte d’abord pour acquérir les capitaux et la
main d’œuvre et ensuite pour conquérir le marché la place que lui disputent
ses concurrents afin d’obtenir des débouchés suffisants pour amortir ses
frais. Dans cette optique, seul les besoins solvables sont satisfaits par les
entreprises et cela dans un ordre de rentabilité.
La description théorique rend compte du système capitaliste tel qu’il
fonctionnait à ses débuts. A la fin du 19ème siècle, le système va connaître
des transformations.
III- L’évolution du capitalisme
A- Les premiers progrès économiques
Les transformations du capitalisme résultent d’une évolution interne de
l’économie.
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En effet, le système capitaliste suppose pour son bon fonctionnement que la
concurrence joue entre les entreprises et que celles-ci aient une mobilité
suffisante pour s’adapter aux nouvelles conditions de marché. Or, par les
ententes entre producteurs, le libre jeu de la concurrence se trouve
fréquemment entravé.
Par ailleurs, à cause de l’évolution, du progrès technique, les entreprises
perdent leur faculté d’adaptation.
1) Transformation du mécanisme de la concurrence
L’économie du début du 20ème siècle est marquée par la tendance au
regroupement et à la concentration sous l’influence des techniques nouvelles
dans les domaines de l’industrie du pétrole, de l’acier et de l’automobile qui
exige le rassemblement d’énormes capitaux des productions de masse, de
débouchés larges et stables. Les entreprises se concentrent et tentent de
monopoliser le marché en se regroupant.
Ainsi, à un capitalisme de petites unités de production se substitue un
capitalise à grande unité de production. Les conditions de la concurrence et
de la formation des prix se trouvent faussée, ce qui entrave le bon
fonctionnement des mécanismes économiques.
2) L’évolution du progrès technique.
A cause de l’évolution du progrès technique, les entreprises ont perdu leur
faculté d’adaptation. En fait, les mécanismes de l’économie de marché pour
fonctionner supposent que les entreprises doivent avoir la souplesse
nécessaire pour modifier l’orientation et le volume de la production.
L’évolution du progrès technique a voulu que l’on utilise un outillage et plus
en plu spécialisé dans une production déterminée. De ce fait, les entreprises
perdaient leur souplesse et leur reconversion devenait de plus en plus
difficile. L’économie tendait donc à devenir de plus en plus rigide et cela,
accentué par le manque de souplesse des ouvriers. Ces derniers ne peuvent
se déplacer d’une production à une autre, car ils sont liés à leur activité
antérieure par leur formation technique, leur habitude et l’attachement
qu’ils portent à leur résidence. Ceci étant, le mécanisme des prix, élément
régulateur du système pouvait en assurer l’équilibre économique. C’est ce
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qui explique l’avènement d’une économie orientée et contrôlée par le pouvoir
publique.
B- Le capitalisme interventionniste
Suite aux transformations opérées dans le système capitaliste, on constate
très vite qu’au lieu de l’équilibre attendu entre la production et
consommation, il va y avoir tous les sept (7) ou dix (10) ans des crises
répétées par source de chômage et de misère. Toutefois, après un temps plus
ou moins long, l’équilibre se rétablit lui-même. Avec la guerre de 1914 et la
crise de 1929, le bilan est apparu désastreux et les déséquilibres
s’approfondissent.
Face à un tel constat l’Etat non seulement ne pouvait rester indifférent, mais
apparaissait le seul capable d’apporter aussi grâce à une intervention
généralisée des collectivités efficace à une situation dans les différents
groupes économiques qui n’étaient plus maîtres. C’est ainsi que devant
l’ampleur de la crise les entrepreneurs se sont tournés vers les pouvoirs
publics, pour exiger d’eux une action globale de nature à rétablir l’équilibre
économique générale tandis que simultanément, les syndicats des salariés et
chômeurs réclamaient une action sociale et économique pour atténuer les
effets du chômage et favoriser la reprise.
S’inspirant de la théorie Keynésienne, l’économie capitaliste libérale devient
alors un mélange d’initiative individuelle et comportant des décisions
économiques libres prises sous l’aiguillon de l’intérêt personnel et des
décisions autoritaires prises par l’Etat et imposées par l’Etat. Pour intervenir
efficacement, l’Etat va utiliser la technique de prévision et établir des plans
indicatifs pour favoriser l’expansion. Il va en outre, assurer le contrôle du
crédit, de la monnaie, du commerce extérieur pour être à même d’exercer
une action globale sur l’économie.
Par ailleurs, l’Etat va exercer une action dans le domaine social ; il taxe le
prix de certains biens essentiels pour favoriser le pouvoir d’achat. Il institue
la sécurité sociale et apporte sa contribution dans le domaine du logement.
L’Etat va enfin directement intervenir à travers la nationalisation des
entreprises évoluant dans les secteurs jugés stratégiques. C’est l’avènement
de l’Etat Providence et le déclin de l’Etat gendarme. Toutefois le remède
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keynésien va monter esses faiblesses à partir des années 70, l’Etat devient
impuissant face aux crisses qui persistent. C’est le retour du libéralisme
avec les politiques développées par Ronald Reagan aux USA (1981) et
Margaret Thatcher (1979) en angleterre. Ces politiques sont marquées par
des mots de privatisation, une déréglementation de l’activité économique
(suppression du contrôle des prix, baisse des droits de douanes…) une
baisse de subvention et prélèvement obligatoires.
Conclusion
Le système capitaliste ou économie libérale est caractérisée par la recherche
du profit maximum qui oriente les décisions de production des
entrepreneurs. Avec le capitalisme industriel aux USA, J. K. Galbraith a
montré l’existence d’une filière inversée de la demande. En effet, il existe une
relation d’antériorité entre les besoins exprimés par les êtres humains et les
biens ses produits pour venir satisfactions des besoins ; Selon Galbraith, les
entrepreneurs procèdent d’abord à la création des biens avant de susciter le
besoin chez les consommateurs grâce à la publicité. L’inconvénient de ce
système est qu’il encourage la création de biens individuels marchands au
détriment des biens collectifs gratuits. En outre, il accentue les clivages
entre riches et pauvres avec les effets sociaux subséquents d’où l’existence
d’un autre système économique où l’Etat s’approprie les moyens de
production planifiés et dirige l’activité économique : C’est le socialisme.
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Chapitre 3 : Le système socialiste
INTRODUCTION
A sa naissance, le socialisme était comme le système qui apporterait des
solutions aux insuffisantes et aux difficultés du système qui l’a précédé.
Aussi, il est né à la suite des luttes des populations pour apporter justement
les changements souhaités. Mais, ce système a semblé n’avoir pas su
combler les attentes des uns et l’espoir des autres puisque des limites lui
avaient été trouvées.
Aspirant toujours au mieux être, l’homme allait tenter de mieux s’organiser
pour corriger ces insuffisances. C’est à la suite des différentes actions qu’est
apparu le socialisme. Ainsi, on pourrait se demander si le socialisme n’est
pas supposé être la solution aux limites du capitalisme.
Pour mieux apprécier tout cela, il sera nécessaire de faire une analyse qui
s’articulera autour des points suivants :
-Conditions de naissance du système socialiste
-Ses principes fondamentaux et
- Son évolution.
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L’application des principes du capitalisme (la recherche du profit maximum,
la libéralisation, l’individualisme) renforçait la position des détenteurs de
moyens au détriment de la population.
Des syndicats et les grèves étaient interdits. Ce qui laissait la classe ouvrière
sans défense face à un patronat qui, motivé par le profit, l’exploitait au
maximum. Les conditions de vie et de travail de l’ouvrier se détérioraient de
plus en plus. Ils travaillaient dans des conditions d’hygiène défavorables,
pendant un temps plus long pour un salaire dérisoire.
Face à la dégradation continue t très prononcée de la situation, des voix se
sont levées pour interpeller la conscience des populations. Celles-ci se sont
soulevées contre le manque d’humanisme qui prévalait dans le système
capitaliste.
Ces principes ont été remis en cause, entraînant même de graves crises
sociales. Ce qui a abouti à la mise en place d’autres principes qui
correspondaient à ceux d’une nouvelle forme d’organisation de la vie
économique et sociale.
Le socialisme était ainsi entrain de s’imposer, mais il faut préciser qu’avant
cette réalité ; l’idéologie socialiste existait et a dû influencer les populations.
II) L’explication idéologique du socialisme
On estime que les idées du socialisme sont fondées sur le marxisme.
D’autres vont chercher leur origine dans l’Antiquité. Au-delà de toutes ces
considérations, il faut retenir que c’est seulement au 19 ème siècle que les
théories modernes du socialisme ont été élaborées. Mais, l’ensemble de
toutes ces idées se résume en deux principaux courants de pensées
socialistes : celui su socialisme utopique (relève du rêve) et du socialisme
scientifique.
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Les modèles de société qui sont donc le fruit de l’imagination devraient
répondre aux attentes des populations puisqu’elles seraient plus
associatives, plus abondantes et il devrait y exister plus de bonheur, de
liberté, de justice et d’égalité. Selon ces penseurs, ces sociétés seraient
comme dans un « paradis » où des îles fantastiques administrées
collectivement.
Il apparaît clairement que de telles sociétés ne peuvent exister que dans
l’imagination, dans le rêve. C’est ainsi que ces penseurs qui prônaient des
idées de vie communautaire dans leur société de rêve ont été qualifiés de
socialistes utopistes, de rêveurs ; d’irréalistes.
Les idées proposées dans ces sociétés s’opposent au capitalisme et elles ont
contribué fondamentalement à inspirer le système socialiste.
-Thomas More : Il a écrit un ouvrage intitulé « Utopia » (pays imaginaire)
dans lequel il imagine la vie générale : une île où des gens vivent heureux et
travaillent collectivement. Il n’existe sur cette île ni propriété privée, ni
argent.
Saint Simon : Il est contre l’exploitation des travailleurs mais estime que la
base d’une société est le travail. Tous doivent donc travailler ; pour cela, il
préconise la suppression de l’héritage.
Robert. Owen : Il possédait une filature où il exploitait plus d’un millier
d’ouvriers. Il mettait l’accent sur le social en créant de nombreuses œuvres
sociales notamment des écoles et un institut de formation du caractère afin
de préparer l’homme à mieux accepter son semblable.
D. Mill : Il décrit dans son ouvrage » principe d’économie politique » un mode
de progrès où les changements se feraient de façon pacifique. Il était très
optimiste quant à l’instauration d’égalité, de liberté dans le monde.
Les utopistes à travers leu modèle de sociétés proposés ne font que critiquer
les imperfections des autres formes de sociétés. En espérant que les
changements se feront pacifiquement à travers une sensibilisation de la
classe bourgeoise.
B) Les socialistes scientifiques
Karl Marx et son disciple et collaborateur Friedrich Engels sont les
fondateurs de ce courant socialiste.
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1) La monarchie de Karl Marx
Ses œuvres les plus représentatives sont « le manifeste du parti
communiste » en 1848 et « le capitalisme » en 1867
Contrairement aux utopistes, Karl Marx pense que la recherche de solutions
aux injustices sociales doit être une action concrète et non se limiter à
l’imagination. Il montre que socialisme est une conséquence logique de
l’exploitation que subissaient les populations dans le capitalisme. En effet,
l’avènement du socialisme était prévisible dans la mesure où les causes
réelles de tous changements sociaux et des révolutions politiques résident
dans la structure économique, dans le changement de mode de production
dû à la contradiction entre les forces productives et les rapports de
production. Or, dans le capitalisme, cette contradiction est très prononcée,
ce qui devrait inévitablement conduire à sa destruction car elle finirait par
empêcher le développement des forces productives.
Il Montre tout cela dans ouvrage intitulé « le capital » où il élabore la théorie
de la plus value et de la valeur de travail dans laquelle, il dit que la
contradiction fondamentale du capitalisme réside dans l’exploitation entre
caractère social de la production et la forme capitaliste de l’appropriation
dans les résultats.
La théorie marxiste a été qualifié de scientifique car elle consistait à observer
les faits, à rechercher les lois qui les régissent, à utiliser les antagonismes
qui dominent la société existante et à amener la classe opprimée en lute à
prendre conscience de son rôle historique.
2) La position de Friedrich Engels
Après la mort de Karl Marx, son disciple et collaborateur, va continuer son
œuvre. En 1893, il résume l’idée essentielle du manifeste du parti
communiste qui est considéré comme leur document de base en
disant »Toute l’histoire a été l’histoire de lutte de classe, de lutte entre classe
exploitée et classe exploiteuse, entre classe dominée et clase dominante aux
différentes étapes de leur développement social. Mais cette lutte a
actuellement atteint une étape où la classe exploitée ne peut se libérer de la
classe qui l’exploite sans en même temps et à tout jamais la société entière ».
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L’idée du manifeste est donc que le prolétariat organisé doit l’emporter sur la
bourgeoisie.
Selon les socialistes, la forme d’appropriation privée qui caractérise le
capitalisme et qui est la base des inégalités sociales doit prendre fin. Mais
pour parvenir à cet objectif, des étapes doivent être franchies.
III- Les étapes du socialisme
La forme d’appropriation privée serait la principale cause des inégalités
sociales. Pour mettre fin à cette situation, les socialistes pensent qu’il faut
instaurer une nouvelle forme de propriété. Cette nouvelle forme consistera
d’abord à une propriété collective puis à une propriété communautaire.
En effet, dans un premier temps, les moyens de production et d’échange
devraient être contrôlés par les travailleurs à travers une instance
supérieure. Cette étape, comme le disent les marxistes, est celle où la
dictature du prolétariat et le renforcement de l’Etat sont nécessaires pour
faire disparaître les séquelles de la société capitaliste ; Il sera par la suite
instauré le communisme. Cette phase est l’aboutissement de la première. Il
n’existe plus dans une telle organisation ni de classe sociale, ni de lutte
sociale (tout le monde est sur le même pied d’égalité.
L’Etat qui n’a plus sa raison d’exister, disparaît. L’épanouissement de
l’homme devient intégral, ce qui signifie aussi la fin de l’aliénation du travail.
Dans une telle société, la monnaie n’a aucune utilité ; aussi l’on dispose des
biens selon son besoin et non plus selon son travail. Ce stade est l’objectif
ultime du socialisme. Dans la réalité, aucune société ne l’a encore atteint.
I- L’esprit
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Le socialisme vise d’une manière générale la lutte contre ces inégalités et
donner la possibilité à tous de pouvoir satisfaire ses besoins essentiels.
Ainsi, l’objectif du socialisme est la satisfaction des besoins dans la justice et
l’égalité ; ce qui recommande une organisation juridique, sociale et
économique appropriée.
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de la population, les objectifs à atteindre et en fonction de cela, on recherche
les moyens nécessaires à leur réalisation.
Dans ce système socialiste, toute activité est donc d’abord prise en compte
dans le plan élaboré par l’instance de planification. C’est sous la direction de
cette même instance qu’est exécuté le plan de même que sa survie. D’une
manière générale, l’instance de planification se fixe pour objectif d’atteindre
l’équilibre économique. Elle se doit de pouvoir offrir des biens en quantité
suffisante à la population pour la satisfaction de leurs besoins. Dans ce
sens, elle doit se fixer des prix qui soient à la portée de la population.
III- Les techniques de production
Les techniques de production dans ce système sont aussi évolutives et
progressives que dans le système capitaliste. Mais par souci de permettre à
la grande partie de la population de pouvoir travailler, o utilise généralement
une technologie qui nécessite une importante main d’œuvre. L’objectif étant
de favoriser l’emploi.
Section 3 : L’évolution du socialisme.
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- Le gaspillage des ressources : dans ce système, l’Etat n’a pas le souci
de la rationalité. Ainsi, il utilise les ressources sans modération ; ce
qui peut entraîner leur épuisement aboutissant à des situations de
crises économiques.
- Face à cette situation, certains pays ont imaginé des solutions
intermédiaires
I) L’autogestion yougoslave
La Yougoslavie avait mis en place une organisation de sa vie économique et
sociale qui avait pour objectif d’éviter l’anarchie et le chaos du capitalisme
sans tomber dans la tyrannie, l’incompétence et les abus de l’économie
planifiée socialiste. Dans cette organisation, on confiait dans chaque
entreprise le pouvoir à un collectif de travailleurs qui assurait des moyens de
production.
C’est un système qui acceptait le mécanisme de l’économie du marché. Ce
système n’a pas donné les résultats escomptés car les travailleurs avaient
privilégié leurs intérêts personnels et ne respectaient pas la hiérarchie.
II- Le communisme chinois
La Chine avait voulu aller plus loin que le socialisme en prônant le
communisme. Théoriquement dans ce système, c’est le peuple qui détient le
pouvoir et prend les décisions qu’il trouve utiles pour le développement du
pays.
Dans la pratique, ce principe n’a pas été tellement respecté en Chine ; au
contraire le pouvoir étatique avait une grande autorité. C’est lui qui, en fait,
prenait toutes les décisions. Mais il a su cultiver l’amour pour la patrie si
bien que malgré les difficultés, les populations étaient prêtes à se sacrifier.
Ce système enseignait donc au peuple à compter sur soi et sur le travail et
aussi à aimer sa patrie. C’est dans ces valeurs que résident la force et la
performance du communisme chinois. Mais sur le plan des libertés, les
populations sont quelques peu opprimées.
III- Les reformes soviétiques
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Face aux difficultés économiques que connaissent l’URSS, Michael
Gorbatchev a lancé en 1976 une politique de restructuration de la vie
économique appelée « perestroïka ». Cette politique de restructuration voulait
apporter une ouverture à l’économie, ce que l’URSS n’avait jamais fait. Cela
impliquait l’application des principes de l’économie de marché comme la
libéralisation du marché, l’autofinancement des entreprisses ; ce qui veut
dire désengagement de l’Etat.
Cette politique a occasionné l’éclatement de l’URSS, car elle n’a pas eu le
soutien des conservateurs. Gorbatchev a démissionné en Décembre 1991 et
on a assisté à la prise d’indépendance de nombreux Etats qui ont tout de
même constitué la communauté des Etats indépendants (CEI).
III- La situation actuelle du socialisme
Depuis l’éclatement de l’Union soviétique, le socialisme est en perte de
vitesse. Tous les pays qui épousaient ces idéaux les ont abandonnés au
profit du libéralisme.
Les pays qui se réclamaient toujours de ce système sont très peu nombreux
même s’il appliquent avec beaucoup de réserve ses principes. Dans certains
pays, des partis politiques mènent leurs actions sur la base des idéaux de ce
système. Mais également, ils le font en gardant seulement sa ligne directrice.
Ces partis socialistes sous la direction de celui de le France et à son
initiative ont crée un groupe appelé l’International Socialiste. Ils organisent
périodiquement des rencontres où ils discutent des changements qu’ils
pourraient apporter pour renforcer le socialisme mais en tenant compte du
contexte socio-économique du moment.
Conclusion
Le socialisme est n é pour donner une réponse aux insuffisances du
capitalisme. Comme son nom l’indique, il privilégie le social. Dans son
principe, il requiert une forte présence de l’Etat dans la vie économique et
social ; ce qui malheureusement se transforme parfois par la tyrannie, les
abus, le manque de liberté, etc. Aussi, il exige de l’Etat assez de ressources,
or les ressources sont rares. L’Etat ne pouvant plus continuer à assurer
toutes ces tâches, se voient donc obligé de démissionner. C’est ce qui
explique l’abandon du socialisme par les pays qui autrefois étaient des
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fervents défenseurs ; même ceux qui l’appliquent toujours ont tendance à le
faire avec modération.
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Défaut du système
L’absence de démocratie politique,
Absence de liberté d’expression,
non-respect des droits de l’homme.
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