Toxicologie Environnementale
Toxicologie Environnementale
Toxicologie Environnementale
ENVIRONNEMENTALE
I -RISQUES CHIMIQUES ET EXPOSITION
AUX XÉNOBIOTIQUES
Introduction:
Définition : un xénobiotique est un
composé chimique étranger à un
organisme. Il ne joue aucun rôle dans
les réactions biochimiques normales de
l’organisme.
Les xénobiotiques peuvent être des
substances naturelles ou être fabriqués
par l’homme.
* 1. TOXICITÉ DE DIVERSES CLASSES DE PRODUITS CHIMIQUES POUR LES
ORGANISMES VIVANTS
* 1.1. Les ions inorganiques
* 1.1.1. Les métaux
* - Apparence opaque ou brillante.
* - bons conducteurs de l’électricité et de la chaleur, sont des
cations.
* - Sont des substances naturelles.
* - Plusieurs métaux ne sont pas des xénobiotiques car ils
interviennent dans de nombreuses réactions biochimiques des
organismes vivants :
Sodium, magnésium, calcium, potassium, fer, cuivre, zinc, manganèse,
molybdène, cobalt, chrome, sélénium, nickel, vanadium, silice et
arsenic.
* Ils jouent des rôles importants dans les réactions métaboliques et
fonctionnent d'ordinaire comme un centre coordinateur de la
structure et de la stabilité des enzymes et des protéines.
* Certains de ces éléments peuvent créer des liaisons métal - protéine
et sont capables de modifier la structure tertiaire de la protéine.
* Certaines de ces protéines très importantes dans la régulation des
gènes, sont des 'Zinc finger proteins' ou protéines en doigts à zinc.
Elles possèdent dans leur séquence des molécules de cystéine ou
d'histidine régulièrement espacées.
* Ceci leur permet, en fixant du zinc, de prendre une structure
opérationnelle en hélice alpha qui va s'intercaler dans la zone
complémentaire de l'ADN.
* Cet effet du zinc explique son action sur la multiplication ou la
différenciation cellulaire
Les métaux présents au sein des métalloprotéines sont sous
forme ionique. Les cations dérivant des
éléments fer, cuivre, manganèse possèdent plusieurs états
d'oxydation. Ils sont présents dans les sites actifs et sont à
l'origine de la fonction biologique des métalloprotéines.
Les cations des éléments zinc, calcium et magnésium ont un
unique nombre d'oxydation égal à 2 et ne permettent donc pas
d'oxydo-réduction ; leur rôle est structural.
Dans des proportions moindres on trouve des métalloprotéines
possédant un ou plusieurs
ions nickel, cobalt, molybdène, vanadium ou tungstène au
niveau de leur site actif.
Certains oligo-éléments participent à des fonctions de
défense de l'organisme Un certain nombre d'oligo-
éléments (fer, zinc, sélénium) participent à la défense
immunitaire. Leur mécanisme d'action peut s'expliquer
par des enzymes mais aussi par des molécules jouant un
rôle dans l'expression, la transformation des cellules
lymphoïdes grâce à des récepteurs membranaires. Des
molécules comme la transferrine ou la thymuline jouent
de tels rôles en liaison avec des oligo-éléments. La
thymuline, hormone découverte par Bach, ne devient
active que si elle est complexée par du zinc, ce qui
induit un changement de structure spatiale de ce
nonapeptide, lui permettant alors de faciliter la
prolifération des lymphocytes.
Les métaux lourds interviennent aussi dans la lutte
contre les radicaux libres de l'oxygène
Il est actuellement établi que les radicaux libres oxygénés
sont impliqués dans les phénomènes de cytotoxicité et de
mutagenèse,
Pour maintenir leur intégrité, les cellules sont
pourvues de molécules, telles certaines vitamines (C,
E, carotènes) capables de piéger et d'inactiver les
radicaux libres (piégeurs dits « scavengers ») et de
systèmes enzymatiques antiradicalaires comprenant
les superoxydes dismutases à cuivre et zinc, ou à
manganèse, les catalases, les glutathions peroxydases
sélénodépendantes. Toutes ces enzymes utilisent des
cofacteurs oligo-éléments, cuivre, zinc, manganèse,
sélénium qui sont donc appelés oligo-éléments
antioxydants.
rares
* Mis à part Na, Mg, Ca, K, Fe, et Si tous les autres éléments sont considérés
comme polluants lorsqu’ils sont en excès.
* Métaux dits « lourds » (Cd, Co, Cr, Cu, Hg, Mn, Ni, Pb, Zn) : la plupart ont
une densité supérieure à 5.
* Les métaux ne sont pas biodégradables et ne sont pas décomposés en
composants moins toxiques.
* Certains ions métalliques sont insolubles Sont relativement peu toxiques.
Exemple : mercure (Hg) liquide et étain métallique (Sn)
* C’est la concentration de l’élément qui peut déterminer sa toxicité.
* Les rôles de certains éléments chez les êtres vivants ne sont pas encore
bien définis. C’est le cas du nickel (Ni), vanadium (V) et arsenic qui sont
considérés comme nécessaires chez certains microorganismes.
* Le sélénium a longtemps été considéré comme très toxique jusqu’au jour où
on a découvert son importance dans la glutathion peroxydase (enzyme
antioxidante).
* Métalloïdes et métaux proches dans le tableau périodique ont tendance à
former des liaison covalentes avec les composés organiques composés
organométalliques
*
*ions et molécules lipophiles très toxiques
peuvent être synthétisés industriellement :
production de pesticides à base d’étain, de mercure,
de plomb ou d’arsenic. Exemples : tétraalkyl de
plomb, oxyde d'étain tributyle, méthylmercure et
formes méthylées de l’arsenic et de l’antimoine.
Peuvent être produits naturellement souvent grâce
à des microorganismes
Méthylation du plomb, du mercure, de l’arsenic et de
l’antimoine : regroupement d’un cation métallique et
d’un ou plusieurs anions méthyl CH3-
Exemple : le méthylmercure (cation organomercuriel
regroupant un cation mercure Hg2+ et un ou plusieurs
anions méthyl CH3-) est la forme organique la plus
TOXICITE DES OLIGO-ELEMENTS Une des particularités
des oligo-éléments est effectivement qu'ils peuvent tous
provoquer des désordres importants lorsqu'ils sont
apportés à des taux trop élevés dans l'alimentation
humaine. Il convient de ne jamais oublier cette
particularité que l'effet de l'apport d'un oligo-élément
dépend de la dose. Lorsque l'oligo-élément est essentiel
l'absence comme l'apport massif seront létaux. On peut
distinguer : Les oligo-éléments essentiels à risque de
carence démontré chez l'homme : Iode, Fer, Cuivre,
Zinc, Sélénium, Chrome, Molybdène, Fluor. Les oligo-
éléments essentiels à faible risque de carence (non
prouvée chez l'homme) : Manganèse, Silicium, Vanadium,
Nickel, Étain, Cobalt.
Relation entre la performance et la concentration de
l’élément
p p
déficience
Toxique Toxique
Cne
Ce
Élément essentiel Élément non essentiel
Hydrocarbures aromatiques
* 2) Les hydrocarbures aromatiques :
L’isotope stable
De nombreux isotopes sont stables. Ils ne subissent pas de désintégration
radioactive et n’émettent pas de rayonnement. D’autres isotopes sont instables.
Un isotope est stable lorsqu’il y a un équilibre entre le nombre de neutrons et le
nombre de protons. Lorsqu’un isotope est petit et stable, il contient pratiquement
le même nombre de protons que de neutrons. Les isotopes stables plus volumineux
ont légèrement plus de neutrons que de protons.
L’isotope instable
Lorsqu’il y a un déséquilibre entre le nombre de protons et de neutrons,
habituellement lorsque le ratio entre neutrons et protons est trop bas, l’isotope
voudra se transformer en forme plus stable, c’est à dire en atome différent.
Lorsque ce phénomène se produit, l’atome réduit sa masse en émettant
des particules alpha, des particules bêta, des positrons ou des rayons gamma, mais
certains pourront atteindre la stabilité par fission spontanée ou capture
d’électrons. Il s’agit d’un processus spontané qui porte le nom de désintégration
radioactive.
Il existe trois grands types de désintégration radioactive :
Désintégration alpha : Lorsqu’un atome subit une désintégration
alpha, il éjecte du noyau une particule composée de deux protons et
de deux neutrons, ce qui a pour résultat que le numéro
atomique diminue de deux et la masse diminue de quatre.
Désintégration bêta : La désintégration bêta se produit lorsqu’un
neutron dans le noyau d’un atome instable se convertit en proton et
qu’un électron est éjecté du noyau. Le numéro atomique augmente
de un, mais la masse ne diminue que légèrement.
Désintégration gamma : La désintégration gamma est la libération
de l’énergie excédentaire présente dans le noyau après une
désintégration alpha ou bêta, ou après la capture des neutrons dans
un réacteur nucléaire. L’énergie résiduelle est émise sous forme
de photon de rayons gamma. La désintégration gamma n’affecte
généralement pas la masse ni le numéro atomique du radio-isotope.
Radioactivité
Lorsqu’un isotope se désintègre spontanément, l’énergie excédentaire qui
est émise est une forme de rayonnement ionisant. Autrement dit, la
désintégration émet un rayonnement, ce qui porte le nom d’activité.
L’isotope qui se transforme et émet un rayonnement porte le nom de
radio-isotope.
La désintégration est exprimée ou mesurée en unités
appelées becquerels (Bq). Un becquerel correspond à une désintégration
par seconde.
Période radioactive
La période radioactive est le temps nécessaire pour que l’activité d’un
radio-isotope soit réduite de moitié par un processus de décroissance
radioactive. Son symbole est t½. Chaque radio-isotope a une période
unique qui peut varier entre une fraction de seconde et plusieurs
milliards d’années.
Par exemple, la période radioactive de l’iode 131 est de huit jours, alors
qu’elle est de 24 000 ans pour le plutonium 239.
Si la source originelle de la radioactivité est connue, il est possible de
calculer le temps nécessaire à sa désintégration. L’inverse est également
vrai. Si la période radioactive est connue, il est alors possible
d’identifier le radio-isotope.
Sources naturelles et artificielles de radio-isotopes
Il existe de nombreuses sources naturelles de radio-isotopes. Leur
origine remonte à la formation du système solaire et résulte des
interactions entre les rayons cosmiques et les molécules dans
l’atmosphère. Le tritium, par exemple, résulte de l’interaction entre
les rayons cosmiques et des molécules atmosphériques. Certains des
radio-isotopes qui se sont formés au même moment que notre système
solaire ont des périodes de plusieurs milliards d’années et continuent
d’être présents dans notre environnement. L’uranium et le thorium en
sont des exemples.
L’humain produit également des radio-isotopes dans les réacteurs
nucléaires et dans les générateurs de radio-isotopes comme les
cyclotrons. Plusieurs radio-isotopes de sources artificielles sont
utilisés en médecine nucléaire, en biochimie, par l’industrie de la
fabrication et en agriculture.
* 1.3.2. Facteurs déterminants la dangerosité des isotopes
radioactifs
* a) Nature et intensité de la décomposition des produits radioactifs :
* Emission de quatre types de particules suite à la décomposition des
éléments radioactifs : alpha, beta, gamma et neutron.
* Les alpha traversent juste quelques mm de tissus biologiques, mais
peuvent causer de graves dommages aux cellules qu’ils atteignent.
* Les beta sont plus pénétrants que les alpha et peuvent causer de
plus grands dommages aux tissus vivants.
* Les gamma sont plus pénétrants que les béta et causent les mêmes
dommages.
* Les neutrons ne sont libérés que lorsque certains éléments sont
bombardés par les alpha et les gamma. Ils sont très pénétrants
*b) Temps de demi-vie
*Temps nécessaire pour que la moitié des atomes des isotopes
radioactifs se décompose.
*Ex : le 32P, l’isotope radioactif du phosphore, a une demi-vie de 14
jours.
*Après le passage par 10 demi-vie, la radioactivité d’un isotope est
identique à son niveau de fond et est considérée comme sans
risque.
*Le 32P peut être jeté après 140 jours de stockage dans des fûts
blindés.
*La demi-vie du strontium 89 est de 50,5 jours. Si l’on a au départ
1 000 grammes (1 kg) de ce radio-isotope dans un contenant, il
n’en restera que 500 grammes après 50,5 jours. Le reste se sera
transformé en d’autres isotopes. Il n’y aura plus que 125 grammes
de strontium 89 après 151,5 jours et ainsi de suite.
*La demi-vie de l’uranium 238 est de 4,5milliards d’années
L'activité d’un nombre donné d'atomes d'un isotope radioactif, ou activité
spécifique, est inversement proportionnelle à sa période radioactive. Plus un corps
radioactif a une longue période (ou demi-vie) plus son activité est faible. Par
exemple, le plutonium 239 a une longue demi-vie et une faible activité ; le polonium
210 une faible demi-vie et une forte activité.
Il arrive qu'un isotope radioactif comporte plusieurs modes de
désintégration, chacun des modes étant caractérisé par une constante
radioactive propre λi. La loi de décroissance exponentielle reste valable, et
les constantes de désintégration s'ajoutent (λ = λ1 + λ2 + …). La période
radioactive reste égale à T = (Log 2)/λ.
* 1.4. Les polluants gazeux
* Les polluants gazeux les plus importants (en quantité) sont l’ozone,
les oxydes de carbone, les oxydes d’azote et le dioxyde de soufre. En
deuxième position viennent les composés organo-volatils (COV), les
hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAH) émis par le diésel,
les CFC, les PCDDs dont la dioxine.
* Dans les basses couches atmosphériques l’ozone se forme sous
l’action de la lumière suite à des réactions chimiques entre plusieurs
polluants (surtout NO2 et hydrocarbures des gaz d’échappements).
* L'ozone est un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et
respiratoires et il peut affecter la croissances des plantes.
* Le CO se forme lors de la combustion incomplète de substances
organiques (charbon, bois, carburants...).
* Selon le niveau d’exposition, le CO peut provoquer des affections
bénignes (vertiges, maux de tête), des problèmes cardiovasculaires
ou neurologiques et peut même entraîner des comas ou la mort pour
les cas les plus sévères.
* Le dioxyde de soufre (SO2) est émis par les éruptions volcaniques ou
par la combustion des hydrocarbures fossiles.
* Il se dissout dans les gouttelettes d’eau de l’air, en formant des
acides sulfuriques et sulfureux qui sont ramenés au sol avec les
précipitations (pluies acides).
* 1.5. Les nanoparticules
* Ce sont des particules de dimensions inférieures à 1 × 10-7 m.
* Exemple de nanoparticules : les colloïdes .
* Les nanoparticules existent naturellement dans les eaux de surface,
l’air et les sols.
* L’intérêt actuel pour les nanoparticules concerne surtout les
nanoparticules artificielles (engineered particles : ENPs) qui
existent dans un grand nombre de produits industriels : peintures,
aérosol (sprays), cosmétique, pesticides, etc..
* Des questions se posent actuellement sur l’écotoxicologie des
associations complexes entre les ENPs et les nanoparticules
naturelles (Ex :colloïdes).
* 1.6. Mode de pénétration des polluants
* 1.6.1. Pénétration directe
* - Par contact avec la peau et les muqueuses
* - Par ingestion directe
* - Par inhalation : souvent mortelle quand sont respirés des composés
soufrés (hydrogène sulfuré et mercaptans), certains composés
organochlorés volatils, surtout les solvants. Ces produits sont
neurotoxiques ou ont pour effet un blocage respiratoire.
* Un nombre limité de ces composés, ingérés à des doses très faibles,
mais cumulatives, sont hautement mutagènes et, de ce fait, sont
cancérigènes (chlorure de vinyle et quelques alcènes ou alcanes
organochlorés).
* 1.6.2. Par bioconcentration dans les chaines alimentaires
* Les polluants absorbés par les plantes sont transmis aux herbivores
puis aux carnivores ou homnivores. Ils se concentrent ainsi d’un
maillon de la chaine à un autre.
* Exemple : Le dosage des organochlorés dans divers compartiments
de l'écosystème aquatique a montré qu'alors que l'eau ne contenait
que 0,00005 ppm (partie pour un million) d'insecticide, les
concentrations étaient de 0,23 à 0,94 ppm dans les poissons
herbivores, de 1,33 à 2,07 ppm dans les poissons carnivores, de 3,57
à 26,4 ppm dans les oiseaux piscivores et de 13,8 ppm dans les œufs
d'un rapace diurne.
* 2. ETUDE DE LA TOXICITÉ AU NIVEAU CELLULAIRE, ET INTERACTIONS ENTRE LES
SUBSTANCES TOXIQUES ET LES SYSTÈMES ENZYMATIQUES
* La pénétration d’un polluant dans un organisme peut entrainer soit
des réponses biochimiques protectrices soit des mécanismes
moléculaires de toxicité.
SOD APX
MDHAR
2x
DHAR
2x
2x
Cycle Halliwell-Asada
* 2.2. EXEMPLES DE MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE TOXICITÉ
* 2.2.1. Les composés génotoxiques
* Ce sont des composés qui endommagent l’ADN pouvant entrainer des mutations
ou des cancers.
* L’endommagement de l’ADN se fait suite à l’addition d’une partie (ou de
l’ensemble) d’un polluant (= adduit) à un brin d’ADN.
* La plupart du temps l’adduit d’ADN est de courte vie : les mécanismes de
réparation de l’ADN excisent le brin d’ADN adduit et le remplacent par un brin
sain.
* Parfois l’adduit est stable : quand la cellule se divise, le brin d’ADN adduit est
mal traduit, ce qui produit une cellule mutante.
* Certaines cellules mutantes sont des cellules tumorales qui croissent de façon
anarchique.
* Polluants génotoxiques : benzène, PAHs et hydrocarbures halogénés et
aromatiques, phtalates, arsenic, rayonnements ionisants.
* Les réactions d’oxydation de la phase initialepar le cytochrome P450
peuvent mener à la production de métabolites réactifs qui peuvent
se lier aux macromolécules cellulaires, dont l’ADN.
* La désulfuration oxydative des insecticides organophosphorés qui
possèdent des groupes thion (diméthoate, diazinon, malathion,
disyston) mène à la production d’oxons (= molécule dans laquelle le
groupe phosphore-soufre est remplacé par un groupe phosphore-
oxygène).
* Les oxons produits peuvent phosphoryler l’acétylcholinestérase du
système nerveux et donc l’inhiber.
* Certains insecticides cyclodiènes (aldrine, dieldrine, endrine,
isodrine) sont convertis en époxydes stables et toxiques. L’aldrine
est convertie en dieldrine et l’heptachlore en époxyde heptachlore.
* L’oxydation des molécules cancérogènes, tels que le benzo(a)pyrène
(PAHs), les aflatoxines, les nitrosamines et le chlorure de vinyl, mène
à la formation de métabolites réactifs qui peuvent se lier à l’ADN et
l’endommager.
* Le benzo(a)pyrène et les aflatoxines B sont convertis en époxydes
très électrophiles, qui peuvent se lier à l’ADN.
* 2.2.2. Les composés neurotoxiques
* Ce sont des composés qui perturbent la transmission de l’influx nerveux le
long des neurones et/ou à travers les synapses.
* Soit ils agissent directement sur les récepteurs et les canaux (canaux à
Na+/K+) des membranes des cellules nerveuses, soit ils inhibent
l’acétylcholinestérase (AChE) des synapses.
* Composés neurotoxiques :
* -Neurotoxiques naturels : toxine botulique, l’atropine (plante belladone),
nicotine (insecticide naturel produit par le tabac sauvage), pyréthrine
(fleur de chrysanthème);
* - Neurotoxiques industriels : insecticides organochlorés, organophosphorés,
carbamate, pyréthroides, plomb.
* 2.2.3. Les antagonistes de la thyroxine
* La thyroxine (1-3,3',5,5'-tétraiodothyronine ou T4) est l’une des deux hormones
produites par la glande thyroïde.
* -Elle est liée à la transthyretin (TTR) qui est une partie d’un complexe de
protéines de transport du sang;
* - L’autre partie du complexe est une deuxième protéine auquel est lié le rétinol
(vitamine A).
* Le complexe est donc formé de la transthyretin-thyroxine attachée à la
protéine-liée au rétinol (retinol-binding protein = RBP).
* Certains métabolites hydroxy des PCB entrent en compétition avec la
thyroxine pour son site de liaison avec la TTR (les métabolites se forment via
le métabolisme des PCB par une forme particulière du cytochrome P450 du
système de la monooxygénase).
* La liaison des métabolites au TTR entraine le déplacement et l’élimination de
la thyroxine du sang et la rupture du complexe rétinol et son élimination du
sang.
* 2.2.4. Les perturbateurs endocriniens
* Ce sont des molécules chimiques qui miment l'action d'une hormone
par leur structure moléculaire similaire à celle d'une hormone
naturelle ou bloquent l'action d'une hormone en saturant son
récepteur.
* Principaux polluants perturbateurs endocriniens : les composés
organohalogénés, les pesticides (dichlorodiphenyl-trichloroethane ou
DDT, lindane, chlordane, dieldrine, mirex) et les composés
organiques aromatiques dont le bisphénol A.
* Outre leurs effets cellulaires directs, les xéno-hormones pourraient
aussi avoir un effet au niveau systémique conduisant à la
perturbation du contrôle hormonal du développement de certains
organes comme le testicule.
Ces molécules peuvent inhiber la sécrétion des hormones
hypophysaires par rétrocontrôle sur les récepteurs aux œstrogènes
présents au niveau de l’hypothalamus. L’action de ces
xénooestrogenes durant la période critique du développement fœtal
correspondant à la morphogenèse testiculaire conduit au syndrome
de dysgénésie testiculaire.
En effet, il est admis que l’oligospermie, le cancer du testicule, la
cryptorchidie et l’hypospadias soient les manifestations d’un même
syndrome, le syndrome de dysgénésie testiculaire (SDT). Le SDT
résulte de la perturbation hormonale du programme embryonnaire
de développement des gonades durant la vie fœtale.
Le SDT serait ainsi les conséquences d’une exposition anormale à des
facteurs environnementaux, des perturbateurs endocriniens, dont
les actions seraient probablement favorisées par un terrain
génétique particulier. (MASSAAD C, BAROUKI R. An assay for the
detection of xenoestrogens based on a promoter containing
overlapping EREs. Environ Health Perspect 1999, 107 : 563-566)
* 3. MÉCANISMES D'EXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES TOXIQUES.
* 3.1. Processus d’absorption
*L’absorption et le déplacement des molécules organiques
dans un organisme se fait habituellement par diffusion
passive à travers les barrières naturelles :
*cuticules des plantes et des insectes, peau des Vertébrés,
membranes tapissant l’intestin, les poumons et la
trachée.
*Les molécules très lipophiles peuvent être absorbées, à
partir de l’intestin, en étant associées aux graisses.
*Pour pouvoir traverser les barrières naturelles, les
molécules organiques doivent avoir un équilibre entre leur
solubilité dans les lipides et leur solubilité dans l’eau.
*Cet équilibre est donné par le coefficient de partage
octanol/eau Kow :
*Kow = conc. dans l’octanol/conc. dans l’eau
*Pour un déplacement efficace à travers les membranes le
Kow doit être proche de 1.
* En plus du Kow, l’absorption des molécules par diffusion passive fait intervenir
d’autres paramètres:
* - taille des molécules;
* - la composition et la température des barrières lipophiles qui déterminent
leurs fluidités et la facilité avec laquelle les molécules peuvent les traverser :
* à basse température les bicouches lipidiques peuvent perdre leurs fluidité
rendant la diffusion à travers elles difficile, voire impossible.
* - basicité et acidité : l’absorption des acides faibles est favorisée par un pH bas
du milieu, alors que celle des acides forts est favorisée par un pH élevé.
* Exemples : les herbicides qui sont des acides faibles pénètrent rapidement les
cuticules des plantes s’ils sont dans un milieu acide;
* chez les mammifères, les acides faibles tendent à être absorbés dans l’estomac
(à pH 1 à 2) et les bases faibles dans le duodénum où le pH est élevé.
* 3.2. Processus de distribution
* Chez les vertébrés, les polluants absorbés peuvent atteindre le sang et, à une moindre mesure, la
lymphe.
* Quand l’absorption a lieu à partir de l’intestin, la plupart des polluants sont transportés au foie par
le système veineux porte.
* Une grande proportion des polluants entre dans les hépatocytes par diffusion à travers les
membranes ou par co-transport avec des fragments de lipoprotéines par endocytose.
* Quand l’absorption se fait à travers la peau ou les poumons, les polluants traversent, avec le sang,
d’autres tissus avant d’atteindre le foie.
* Dans le sang et la lymphe, les molécules organiques sont distribuées entre les différents composants
suivant leurs solubilités :
* - les composés lipophiles (valeurs élevées du Kow) s’associent avec les lipoprotéines et les
membranes des cellules sanguines et montrent une faible tendance à se dissoudre dans l’eau du
sang.
* - les composés polaires (valeurs faibles du Kow) tendent à se dissoudre dans l’eau du sang et à moins
s’associer aux lipoprotéines et aux membranes des cellules sanguines
* 3.3. Stockage des polluants organiques
* Ils sont stockés là où ils ne peuvent interagir avec les sites actifs d’autres
molécules et où ils ne sont pas métabolisés.
* C’est le cas des milieux lipophiles (hydrophobes), en particulier les dépôts
graisseux, mais aussi les micelles lipoprotéiniques et les membranes cellulaires
qui ne présentent pas de sites actifs ou des enzymes pour la métabolisation de
xénobiotiques spécifiques.
* Ceci n’est pas une règle générale : une membrane inactive pour un
xénobiotique peut contenir un site actif ou une enzyme de détoxification pour
un autre xénobiotique.
* Une micelle est un agrégat sphéroïdal de molécules amphiphiles, c'est-à-dire
de molécules possédant une chaîne hydrophile dirigée vers le solvant et une
chaîne hydrophobe dirigée vers l'intérieur.
* II – LES BIOMARQUEURS
* 1. DÉFINITIONS
* Un biomarqueur correspond à toute réponse biologique à un produit
chimique environnemental au niveau de l’individu montrant un
écart par rapport à l’état normal.
* Les réponses biologiques peuvent être biochimiques, physiologiques,
histologiques, morphologiques ou comportementales.
* Elles se manifestent à différents niveaux d’organisation ( voir
tableau 1).
Tableau 1 : Biomarqueurs et niveaux d’organisation
*1. DÉFINITIONS
* Adsorption : Phénomène par lequel des substances, des molécules
ou des ions, d’un milieu liquide ou solution, adhèrent à la surface
d’un matériau solide.
* L'adsorption affecte les propriétés électrostatiques (coagulation et
sédimentation) des particules en suspension et des colloïdes.
* Des forces physiques et chimiques sont impliquées dans l'adsorption
des solutés de la solution.
* Les forces physiques comprennent les forces de van der Waals et des
forces électrostatiques (échange d'ions).
* Les forces chimiques résultent d'interactions impliquant des
mécanismes d'échange de ligands, des liaisons covalentes et des
liaisons hydrogène.
* Absorption : processus par lequel le polluant (surtout polluant
organique) pénètre dans la matrice sorbante (Ex : matière
organique).