Toxicologie Environnementale

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*TOXICOLOGIE

ENVIRONNEMENTALE
I -RISQUES CHIMIQUES ET EXPOSITION
AUX XÉNOBIOTIQUES
Introduction:
Définition : un xénobiotique est un
composé chimique étranger à un
organisme. Il ne joue aucun rôle dans
les réactions biochimiques normales de
l’organisme.
Les xénobiotiques peuvent être des
substances naturelles ou être fabriqués
par l’homme.
* 1. TOXICITÉ DE DIVERSES CLASSES DE PRODUITS CHIMIQUES POUR LES
ORGANISMES VIVANTS
* 1.1. Les ions inorganiques
* 1.1.1. Les métaux
* - Apparence opaque ou brillante.
* - bons conducteurs de l’électricité et de la chaleur, sont des
cations.
* - Sont des substances naturelles.
* - Plusieurs métaux ne sont pas des xénobiotiques car ils
interviennent dans de nombreuses réactions biochimiques des
organismes vivants :
Sodium, magnésium, calcium, potassium, fer, cuivre, zinc, manganèse,
molybdène, cobalt, chrome, sélénium, nickel, vanadium, silice et
arsenic.
* Ils jouent des rôles importants dans les réactions métaboliques et
fonctionnent d'ordinaire comme un centre coordinateur de la
structure et de la stabilité des enzymes et des protéines.
* Certains de ces éléments peuvent créer des liaisons métal - protéine
et sont capables de modifier la structure tertiaire de la protéine.
* Certaines de ces protéines très importantes dans la régulation des
gènes, sont des 'Zinc finger proteins' ou protéines en doigts à zinc.
Elles possèdent dans leur séquence des molécules de cystéine ou
d'histidine régulièrement espacées.
* Ceci leur permet, en fixant du zinc, de prendre une structure
opérationnelle en hélice alpha qui va s'intercaler dans la zone
complémentaire de l'ADN.
* Cet effet du zinc explique son action sur la multiplication ou la
différenciation cellulaire
Les métaux présents au sein des métalloprotéines sont sous
forme ionique. Les cations dérivant des
éléments fer, cuivre, manganèse possèdent plusieurs états
d'oxydation. Ils sont présents dans les sites actifs et sont à
l'origine de la fonction biologique des métalloprotéines.
Les cations des éléments zinc, calcium et magnésium ont un
unique nombre d'oxydation égal à 2 et ne permettent donc pas
d'oxydo-réduction ; leur rôle est structural.
Dans des proportions moindres on trouve des métalloprotéines
possédant un ou plusieurs
ions nickel, cobalt, molybdène, vanadium ou tungstène au
niveau de leur site actif.
Certains oligo-éléments participent à des fonctions de
défense de l'organisme Un certain nombre d'oligo-
éléments (fer, zinc, sélénium) participent à la défense
immunitaire. Leur mécanisme d'action peut s'expliquer
par des enzymes mais aussi par des molécules jouant un
rôle dans l'expression, la transformation des cellules
lymphoïdes grâce à des récepteurs membranaires. Des
molécules comme la transferrine ou la thymuline jouent
de tels rôles en liaison avec des oligo-éléments. La
thymuline, hormone découverte par Bach, ne devient
active que si elle est complexée par du zinc, ce qui
induit un changement de structure spatiale de ce
nonapeptide, lui permettant alors de faciliter la
prolifération des lymphocytes.
Les métaux lourds interviennent aussi dans la lutte
contre les radicaux libres de l'oxygène
Il est actuellement établi que les radicaux libres oxygénés
sont impliqués dans les phénomènes de cytotoxicité et de
mutagenèse,
Pour maintenir leur intégrité, les cellules sont
pourvues de molécules, telles certaines vitamines (C,
E, carotènes) capables de piéger et d'inactiver les
radicaux libres (piégeurs dits « scavengers ») et de
systèmes enzymatiques antiradicalaires comprenant
les superoxydes dismutases à cuivre et zinc, ou à
manganèse, les catalases, les glutathions peroxydases
sélénodépendantes. Toutes ces enzymes utilisent des
cofacteurs oligo-éléments, cuivre, zinc, manganèse,
sélénium qui sont donc appelés oligo-éléments
antioxydants.
rares
* Mis à part Na, Mg, Ca, K, Fe, et Si tous les autres éléments sont considérés
comme polluants lorsqu’ils sont en excès.
* Métaux dits « lourds » (Cd, Co, Cr, Cu, Hg, Mn, Ni, Pb, Zn) : la plupart ont
une densité supérieure à 5.
* Les métaux ne sont pas biodégradables et ne sont pas décomposés en
composants moins toxiques.
* Certains ions métalliques sont insolubles Sont relativement peu toxiques.
Exemple : mercure (Hg) liquide et étain métallique (Sn)
* C’est la concentration de l’élément qui peut déterminer sa toxicité.
* Les rôles de certains éléments chez les êtres vivants ne sont pas encore
bien définis. C’est le cas du nickel (Ni), vanadium (V) et arsenic qui sont
considérés comme nécessaires chez certains microorganismes.
* Le sélénium a longtemps été considéré comme très toxique jusqu’au jour où
on a découvert son importance dans la glutathion peroxydase (enzyme
antioxidante).
* Métalloïdes et métaux proches dans le tableau périodique ont tendance à
former des liaison covalentes avec les composés organiques composés
organométalliques

*
*ions et molécules lipophiles très toxiques
peuvent être synthétisés industriellement :
production de pesticides à base d’étain, de mercure,
de plomb ou d’arsenic. Exemples : tétraalkyl de
plomb, oxyde d'étain tributyle, méthylmercure et
formes méthylées de l’arsenic et de l’antimoine.
Peuvent être produits naturellement souvent grâce
à des microorganismes
Méthylation du plomb, du mercure, de l’arsenic et de
l’antimoine : regroupement d’un cation métallique et
d’un ou plusieurs anions méthyl CH3-
Exemple : le méthylmercure (cation organomercuriel
regroupant un cation mercure Hg2+ et un ou plusieurs
anions méthyl CH3-) est la forme organique la plus
TOXICITE DES OLIGO-ELEMENTS Une des particularités
des oligo-éléments est effectivement qu'ils peuvent tous
provoquer des désordres importants lorsqu'ils sont
apportés à des taux trop élevés dans l'alimentation
humaine. Il convient de ne jamais oublier cette
particularité que l'effet de l'apport d'un oligo-élément
dépend de la dose. Lorsque l'oligo-élément est essentiel
l'absence comme l'apport massif seront létaux. On peut
distinguer : Les oligo-éléments essentiels à risque de
carence démontré chez l'homme : Iode, Fer, Cuivre,
Zinc, Sélénium, Chrome, Molybdène, Fluor. Les oligo-
éléments essentiels à faible risque de carence (non
prouvée chez l'homme) : Manganèse, Silicium, Vanadium,
Nickel, Étain, Cobalt.
Relation entre la performance et la concentration de
l’élément

p p

optimum Pas d’effet

déficience
Toxique Toxique

Cne
Ce
Élément essentiel Élément non essentiel

P : performance (croissance, fécondité, survie)


Ce : concentration de l’élément essentiel
Cne : concentration de l’élément non essentiel,
* 1.1.2. Les anions inorganiques

* Arséniate AsO43− Arsénite AsO33− Borate BO33−


* Bromate BrO3− Carbonate CO32− Chlorate ClO3−
* Chlorite ClO2− Chromate CrO42− Dichromate Cr2O72−
Dihydrogénophosphate H2PO4− Hydrogénooxalate HC2O4−
Hydrogénocarbonate HCO3− Hydrogénophosphate HPO42−
* Hydrogénosulfate HSO4− Hydrogénosulfite HSO3−
* Hypobromite BrO− Hypochlorite ClO− Iodate IO3−
* Nitrate NO3− Nitrite NO2− Oxalate C2O42−
* Perchlorate ClO4− Permanganate MnO4−
* Phosphate PO43− Phosphite PO33− Sulfate SO42−
* Sulfite SO32− Thiosulfate S2O32−
* Bromure Br− Chlorure Cl− Fluorure F− Hydrure H− Iodure I− Nitrure N3−
Oxyde O2− Sulfure S2−
* Ce sont tous des polluants xénobiotiques
* Certains, tels que les nitrates (NO3-) et les phosphates (PO43−)
deviennent polluants lorsqu’ils sont utilisés en grande quantité dans
l’agriculture, ou dans les lessives.
* 1.2. Les polluants organiques
* La plupart des composés avec un atome de carbone sont des
composés organiques à l’exception des molécules simples comme le
CO2 et le CO.
* Les atomes de carbone ont tendance à former des liaisons stable
avec d’autres atomes
molécules avec noyau aromatique et longues chaines.
* Molécules formées uniquement de carbone ( Ex: graphite et diamant)
* Très faible polarité
* faible solubilité dans l’eau.
* Molécules polaires
* charges électriques associées
* attirance par les charges opposées de l’eau
* solubilité dans l’eau.
* Les composés organiques contenant des groupes fonctionnel tels
que OH, HCO et NO2 sont les plus polaires et les plus
chimiquement réactifs.
* Les groupes fonctionnels sont des déterminants importants du
devenir métabolique et de la toxicité du composé organique.
* Il est important de connaitre la formule des polluants
pour comprendre et prédire ce qui peut en advenir dans
l’environnement.
* (La réactivité est la tendance d’une substance à subir une réaction
chimique, soit par elle-même, soit avec d’autres matériaux, et à
libérer de l’énergie).
* 1.2.1. Les Hydrocarbures
* Sont composés uniquement de carbone et d’hydrogène
* La plupart sont liquides ou solides
* Certains sont gazeux à température et pression normales (Ex :
méthane, éthane et éthylène).
* Ont une faible polarité donc une faible solubilité dans l’eau.
* Sont très solubles dans les huiles et la plupart des solvants
organiques.
* Ne sont pas solubles dans les solvants organiques polaires comme le
méthanol et l’éthanol
* Il existe 2 Classes d’hydrocarbures :
* 1) Alcanes, alcènes et alcynes :

* Alcanes : hydrocarbures saturés stables, non réactifs, de formule


générale CnH2n+2. Sont gazeux (n<4), liquides (n=5 à 17) ou solides
(n=18).
* Ex gaz (chaines courtes): méthane, éthane , butane, propane.
* Chaines longues (n>14) : forment la paraffine
* Alcènes : hydrocarbures insaturés avec double liaison covalente
entre 2atomes de carbone, chimiquement réactifs.
* Ex : éthylène
Alcynes : hydrocarbures insaturés avec triple liaison carbone-
carbone, chimiquement réactifs.
* Ex : acétylène
* Les alcènes et alcynes peuvent exister sous forme de chaines
simples, de chaine ramifiée ou de noyau aromatique.
Alcanes

Hydrocarbures aromatiques
* 2) Les hydrocarbures aromatiques :

* Sont liquides ou solides.


* Sont plus réactifs que les alcanes.
* Présence d’un ou de plusieurs noyaux benzéniques;
* Les noyaux benzéniques présentent des électrons délocalisés qui
peuvent se déplacer librement autour du noyau sans rester dans le
voisinage immédiat d’un atome.
* Peuvent subir des transformations chimiques et biochimiques
* Peuvent être monocycliques (benzène, toluène, xylène,
paracétamol, acide acétylsalicilique) ou polycycliques (PAHs
Polyhydroxyalcanoates) (naphtalène, anthracène,
tétracène, pentacène, polluants organiques persistants).
* 1.2.2. Les composés organohalogénés
* Composés organiques contenant un atome halogène (fluor, chlore,
brome, iode).
* a) les polychlorobiphényles (PCBs)
* Composés aromatiques chlorés synthétisés industriellement : 209
molécules différentes possibles. 120 existent dans les produits
commerciaux. Sont des polluants organiques persistants classés
comme cancérogènes.
* Stables, non réactifs
* Faible solubilité dans l’eau
* Forte solubilité dans les huiles et les solvants organiques de faible
polarité.
* On les trouve dans : Fluides isolants des transformateurs, liquide de
refroidissement, plastifiants dans les peintures, lubrifiants, pompe à
vide, papier de photocopie ,le plastique, le polystyrène.
* b) Les dibenzodioxines polychlorées (PCDDs)
* Le composé le plus connu des PCDDs est la dioxine (composé
extrêmement toxique pour les mammifères)
* Molécules plates formées par la liaison de deux noyaux benzéniques
par le biais de deux oxygènes avec des substitutions variables du
chlore sur les noyaux .
* 75 molécules de PCDDs possibles
* Sont stables et à très faible solubilité dans l’eau et solubilité limité
dans la plupart des solvants organiques
* Sont lipophiles
* Ne sont pas des produits commerciaux
* Sont des sous-produits indésirables générés par la synthèse d’autres
composés.
* Ils se forment suite à la combustion des PCBs et par interaction des
chlorophénols dans les décharges industrielles.
* c) Les dibenzofuranes polychlorés (PCDFs)
* Sont similaires aux PCDDs dans leurs structures et leur origine.
* 1.2.3. Les pesticides
* Pesticides : insecticides, herbicides et raticides
* a) Les insecticides organochlorés
* Trois principaux types :
* - DDT (p,p’-DDT et o,p’-DDT) et les composés apparentés (rhotane,
methoxychlore, kelthane)
* - Les insecticides cyclodiènes chlorés (aldrine et dieldrine,
heptachlore, chlordane, endrine, endosulfane);
* - Les hexachlorohexanes (HCHs) comme le lindane
* Ce sont des solides stables, de faible solubilité dans l’eau, de
lipophilie élevée et sont neurotoxiques.
* Les DDT : certains sont très persistants dans la nature sous leurs
formes originelles ou comme métabolites stables.
* Ils sont considérés comme modérément à très faiblement toxiques
pour les vertébrés.
* Sont soupçonnés d’être impliqués dans les perturbations endocrines.
* Les insecticides cyclodiènes chlorés : biopersistance élevée;
toxicité très élevé pour les vertébrés.
* - Les hexachlorohexanes : sont plus solubles que les autres
organochlorés et modérément toxiques pour les vertébrés.
* Utilisation du Lindane (wikipedia):
* Traitement des sols (maïs, betteraves).
* Traitement des semences (céréales, colza…).
* Traitement foliaire (arboriculture, horticulture, maraichage,
cultures fourragères…).
* Protection des bois d'œuvre (grumes, charpentes…).
* Traitement antiparasitaire du bétail et des animaux de compagnie
(puces, tiques…).
* Usage domestique (lutte contre les mouches, punaises, tiques,
traitement de la gale, despoux et autres parasites).
* b) Les insecticides organophosphorés (OPs) et les insecticides
carbamates
* Caractéristiques :
* Sont liquides et solides pour certains, lipophiles et un peu volatiles.
Ne sont pas persistants car moins stables que les organochlorés et
facilement dégradés chimiquement ou biologiquement.
* Sont plus polaires et plus solubles que les organochlorés.
* Peuvent présenter des concentrations importantes dans les plantes.
* Sont des poisons neurotoxiques qui inhibent l’enzyme
acétylcholinestérase (AChE).
* Utilisation :
* Sont utilisés sous forme de spray ou de granulés (les plus toxiques)
pour :
* - traitement des semences;
* - lutte contre : les insectes ravageurs des cultures et des arbres
fruitiers (carbamates), les ectoparasites des animaux domestiques,
certains endoparasites ravageurs des vertébrés (mouches des
bœufs), les oiseaux nuisibles, les parasites des poissons d’élevage,
la prolifération des nématodes et des mollusques (carbamates), les
insectes vecteurs de maladies (ex : moustique), les coléoptères des
denrées stockés.
* Ont été utilisé durant la deuxième guerre mondiale comme arme
chimique.
* c) Les néonicotinoïdes
* Ont une structure similaire à la nicotine (alcaloïde naturel).
* Ils interagissent avec les récepteurs nicotiniques localisés dans les
synapses cholinergiques de l’animal.
* Sont moins polaires que le composé naturel.
* Sont plus toxiques pour les Invertébrés que pour les Vertébrés.
* Sont très efficaces contre les pucerons.
* On les soupçonne d’avoir des effets toxiques sur les abeilles et les
insectes polinisateurs entrainant leur diminution.
* d) Les herbicides phénoxy
* C’est le plus important groupe d’herbicides. Exemples : 2,4-D,MCPA;
CMPP,2,4-DB et 2,4,5-T.
* Ils imitent l’acide indolacétiques (une auxine) en perturbant la
croissance des plantes.
* Deux types : les sels alcalins, très solubles dans l’eau, et les esters,
lipophiles et faiblement solubles.
* Sont très biodégradables et ne sont pas très persistants dans les sols
et les êtres vivants.
* Ces herbicides associés au 2,3,7,8-TCDD (une dioxine très toxique)
constituent « l’agent orange » : herbicide utilisé comme défoliant au
Vietnam durant la deuxième guerre mondiale par les américains.
* e) Les raticides anticoagulant
* 1ère génération de raticide : le warfarine : molécule lipophile de
faible solubilité dans l’eau, antagoniste de la vitamine K
* 2ème génération de raticides : diphenacoum, bromdiolone,
brodifacoum et flocoumafen :
* propriétés générales similaires à celles du warfarine,
* Sont plus toxiques pour les mammifères et les oiseaux et sont
persistants dans le foie des vertébrés.
* 1.2.4. Les détergents
* Les détergents sont des composés organiques qui ont des
caractéristiques polaires et non polaires.
* La molécule du détergent est dotée d'une tête polaire, hydrophile,
attirant l'eau, et d'une longue chaîne hydrocarbonée,
apolaire, lipophile, attirant les lipides.
* Les molécules du détergent peuvent donc s'insérer à l'interface eau-
lipide et détacher les graisses d'une surface (Wiképedia).
* Il existe 3 types de détergents :
* - anioniques : présentent des charges positives ou négatives
permanentes sur leurs têtes non polaires (lipophiles) : utilisés dans
les lessives
* - cationiques : mêmes caractéristiques que les anioniques sont
utilisés comme désinfectants
* Non ioniques : n’ont pas de charges permanentes, sont utilisés dans
l’industrie textile, en métallurgie et en cosmétologie.
* La dégradation de l’alkylphénol polyéthoxylate (détergent non
ionique) peut mener à la formation d’alkylphénol qui est un
perturbateur endocrinien.
*1.2.5. Les produits pharmaceutiques
*a) L’éthinylestradiol (EE2)
*Œstrogène de synthèse, de structure similaire à
l’hormone naturelle appelée œstradiol.
*Utilisé dans les contraceptifs oraux.
*Persistant dans les poissons et dans les eaux de
surface.
*Responsable de la féminisation des poissons mâles et
donc de leur infertilité
* b) Les médicaments
* Des traces de médicaments (utilisés par l’homme ou administrés au
bétail, à la volaille et aux poissons d’élevage) sont détectés dans les
eaux de surface;
* Ils sont appelés (aux USA) : "Pharmaceuticals and Personal Care
Products as Polluants » (PPCPs) : produits pharmaceutiques et de
soins corporels polluants.
* Peuvent présenter une potentialisation de leurs toxicités malgré
leurs faibles concentrations.
* Exemple du Diclofénac qui est un composé organochloré lipophile
montrant une grande persistance et causant des effets secondaires
d’empoisonnement des animaux terrestres ou aquatiques.
* Chez l’homme il a été incriminé dans les accidents cardio-vasculaires
(infarctus et AVC) lorsqu’il est pris à long terme.
* 1.3 Les isotopes radioactifs
* 1.3.1. Sources :
* - radiations cosmiques : envoyés par le soleil vers la terre; la
quantité de radiations reçues dépend de l’altitude, des conditions
atmosphériques et du champ magnétique de la terre.
* - radiations terrestres : des éléments radioactifs existent
naturellement dans le sol et les roches (Ex : uranium, thorium,
radium);
* leurs teneurs dépendent de la géologie locale (surtout roches
métamorphiques).
* Tout l’air contient du radon : gaz lourd très radioactif (principale
source d'exposition naturelle des populations humaines et animales
et de la partie aérienne des plantes aux rayonnements ionisants ).
On appelle isotopes (d'un certain élément chimique) les nucléides partageant le
même nombre de protons (caractéristique de cet élément), mais ayant un nombre
de neutrons différent. Autrement dit, si l'on considère deux nucléides dont les
nombres de protons sont Z et Z', et les nombres de neutrons N et N', ces nucléides
sont dits isotopes si Z = Z' et N ≠ N'.

L’isotope stable
De nombreux isotopes sont stables. Ils ne subissent pas de désintégration
radioactive et n’émettent pas de rayonnement. D’autres isotopes sont instables.
Un isotope est stable lorsqu’il y a un équilibre entre le nombre de neutrons et le
nombre de protons. Lorsqu’un isotope est petit et stable, il contient pratiquement
le même nombre de protons que de neutrons. Les isotopes stables plus volumineux
ont légèrement plus de neutrons que de protons.

L’isotope instable
Lorsqu’il y a un déséquilibre entre le nombre de protons et de neutrons,
habituellement lorsque le ratio entre neutrons et protons est trop bas, l’isotope
voudra se transformer en forme plus stable, c’est à dire en atome différent.
Lorsque ce phénomène se produit, l’atome réduit sa masse en émettant
des particules alpha, des particules bêta, des positrons ou des rayons gamma, mais
certains pourront atteindre la stabilité par fission spontanée ou capture
d’électrons. Il s’agit d’un processus spontané qui porte le nom de désintégration
radioactive.
Il existe trois grands types de désintégration radioactive :
 Désintégration alpha : Lorsqu’un atome subit une désintégration
alpha, il éjecte du noyau une particule composée de deux protons et
de deux neutrons, ce qui a pour résultat que le numéro
atomique diminue de deux et la masse diminue de quatre.
 Désintégration bêta : La désintégration bêta se produit lorsqu’un
neutron dans le noyau d’un atome instable se convertit en proton et
qu’un électron est éjecté du noyau. Le numéro atomique augmente
de un, mais la masse ne diminue que légèrement.
 Désintégration gamma : La désintégration gamma est la libération
de l’énergie excédentaire présente dans le noyau après une
désintégration alpha ou bêta, ou après la capture des neutrons dans
un réacteur nucléaire. L’énergie résiduelle est émise sous forme
de photon de rayons gamma. La désintégration gamma n’affecte
généralement pas la masse ni le numéro atomique du radio-isotope.
Radioactivité
Lorsqu’un isotope se désintègre spontanément, l’énergie excédentaire qui
est émise est une forme de rayonnement ionisant. Autrement dit, la
désintégration émet un rayonnement, ce qui porte le nom d’activité.
L’isotope qui se transforme et émet un rayonnement porte le nom de
radio-isotope.
La désintégration est exprimée ou mesurée en unités
appelées becquerels (Bq). Un becquerel correspond à une désintégration
par seconde.

Période radioactive
La période radioactive est le temps nécessaire pour que l’activité d’un
radio-isotope soit réduite de moitié par un processus de décroissance
radioactive. Son symbole est t½. Chaque radio-isotope a une période
unique qui peut varier entre une fraction de seconde et plusieurs
milliards d’années.
Par exemple, la période radioactive de l’iode 131 est de huit jours, alors
qu’elle est de 24 000 ans pour le plutonium 239.
Si la source originelle de la radioactivité est connue, il est possible de
calculer le temps nécessaire à sa désintégration. L’inverse est également
vrai. Si la période radioactive est connue, il est alors possible
d’identifier le radio-isotope.
Sources naturelles et artificielles de radio-isotopes
Il existe de nombreuses sources naturelles de radio-isotopes. Leur
origine remonte à la formation du système solaire et résulte des
interactions entre les rayons cosmiques et les molécules dans
l’atmosphère. Le tritium, par exemple, résulte de l’interaction entre
les rayons cosmiques et des molécules atmosphériques. Certains des
radio-isotopes qui se sont formés au même moment que notre système
solaire ont des périodes de plusieurs milliards d’années et continuent
d’être présents dans notre environnement. L’uranium et le thorium en
sont des exemples.
L’humain produit également des radio-isotopes dans les réacteurs
nucléaires et dans les générateurs de radio-isotopes comme les
cyclotrons. Plusieurs radio-isotopes de sources artificielles sont
utilisés en médecine nucléaire, en biochimie, par l’industrie de la
fabrication et en agriculture.
* 1.3.2. Facteurs déterminants la dangerosité des isotopes
radioactifs
* a) Nature et intensité de la décomposition des produits radioactifs :
* Emission de quatre types de particules suite à la décomposition des
éléments radioactifs : alpha, beta, gamma et neutron.
* Les alpha traversent juste quelques mm de tissus biologiques, mais
peuvent causer de graves dommages aux cellules qu’ils atteignent.
* Les beta sont plus pénétrants que les alpha et peuvent causer de
plus grands dommages aux tissus vivants.
* Les gamma sont plus pénétrants que les béta et causent les mêmes
dommages.
* Les neutrons ne sont libérés que lorsque certains éléments sont
bombardés par les alpha et les gamma. Ils sont très pénétrants
*b) Temps de demi-vie
*Temps nécessaire pour que la moitié des atomes des isotopes
radioactifs se décompose.
*Ex : le 32P, l’isotope radioactif du phosphore, a une demi-vie de 14
jours.
*Après le passage par 10 demi-vie, la radioactivité d’un isotope est
identique à son niveau de fond et est considérée comme sans
risque.
*Le 32P peut être jeté après 140 jours de stockage dans des fûts
blindés.
*La demi-vie du strontium 89 est de 50,5 jours. Si l’on a au départ
1 000 grammes (1 kg) de ce radio-isotope dans un contenant, il
n’en restera que 500 grammes après 50,5 jours. Le reste se sera
transformé en d’autres isotopes. Il n’y aura plus que 125 grammes
de strontium 89 après 151,5 jours et ainsi de suite.
*La demi-vie de l’uranium 238 est de 4,5milliards d’années
L'activité d’un nombre donné d'atomes d'un isotope radioactif, ou activité
spécifique, est inversement proportionnelle à sa période radioactive. Plus un corps
radioactif a une longue période (ou demi-vie) plus son activité est faible. Par
exemple, le plutonium 239 a une longue demi-vie et une faible activité ; le polonium
210 une faible demi-vie et une forte activité.
Il arrive qu'un isotope radioactif comporte plusieurs modes de
désintégration, chacun des modes étant caractérisé par une constante
radioactive propre λi. La loi de décroissance exponentielle reste valable, et
les constantes de désintégration s'ajoutent (λ = λ1 + λ2 + …). La période
radioactive reste égale à T = (Log 2)/λ.
* 1.4. Les polluants gazeux
* Les polluants gazeux les plus importants (en quantité) sont l’ozone,
les oxydes de carbone, les oxydes d’azote et le dioxyde de soufre. En
deuxième position viennent les composés organo-volatils (COV), les
hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAH) émis par le diésel,
les CFC, les PCDDs dont la dioxine.
* Dans les basses couches atmosphériques l’ozone se forme sous
l’action de la lumière suite à des réactions chimiques entre plusieurs
polluants (surtout NO2 et hydrocarbures des gaz d’échappements).
* L'ozone est un gaz agressif pour les muqueuses oculaires et
respiratoires et il peut affecter la croissances des plantes.
* Le CO se forme lors de la combustion incomplète de substances
organiques (charbon, bois, carburants...).
* Selon le niveau d’exposition, le CO peut provoquer des affections
bénignes (vertiges, maux de tête), des problèmes cardiovasculaires
ou neurologiques et peut même entraîner des comas ou la mort pour
les cas les plus sévères.
* Le dioxyde de soufre (SO2) est émis par les éruptions volcaniques ou
par la combustion des hydrocarbures fossiles.
* Il se dissout dans les gouttelettes d’eau de l’air, en formant des
acides sulfuriques et sulfureux qui sont ramenés au sol avec les
précipitations (pluies acides).
* 1.5. Les nanoparticules
* Ce sont des particules de dimensions inférieures à 1 × 10-7 m.
* Exemple de nanoparticules : les colloïdes .
* Les nanoparticules existent naturellement dans les eaux de surface,
l’air et les sols.
* L’intérêt actuel pour les nanoparticules concerne surtout les
nanoparticules artificielles (engineered particles : ENPs) qui
existent dans un grand nombre de produits industriels : peintures,
aérosol (sprays), cosmétique, pesticides, etc..
* Des questions se posent actuellement sur l’écotoxicologie des
associations complexes entre les ENPs et les nanoparticules
naturelles (Ex :colloïdes).
* 1.6. Mode de pénétration des polluants
* 1.6.1. Pénétration directe
* - Par contact avec la peau et les muqueuses
* - Par ingestion directe
* - Par inhalation : souvent mortelle quand sont respirés des composés
soufrés (hydrogène sulfuré et mercaptans), certains composés
organochlorés volatils, surtout les solvants. Ces produits sont
neurotoxiques ou ont pour effet un blocage respiratoire.
* Un nombre limité de ces composés, ingérés à des doses très faibles,
mais cumulatives, sont hautement mutagènes et, de ce fait, sont
cancérigènes (chlorure de vinyle et quelques alcènes ou alcanes
organochlorés).
* 1.6.2. Par bioconcentration dans les chaines alimentaires
* Les polluants absorbés par les plantes sont transmis aux herbivores
puis aux carnivores ou homnivores. Ils se concentrent ainsi d’un
maillon de la chaine à un autre.
* Exemple : Le dosage des organochlorés dans divers compartiments
de l'écosystème aquatique a montré qu'alors que l'eau ne contenait
que 0,00005 ppm (partie pour un million) d'insecticide, les
concentrations étaient de 0,23 à 0,94 ppm dans les poissons
herbivores, de 1,33 à 2,07 ppm dans les poissons carnivores, de 3,57
à 26,4 ppm dans les oiseaux piscivores et de 13,8 ppm dans les œufs
d'un rapace diurne.
* 2. ETUDE DE LA TOXICITÉ AU NIVEAU CELLULAIRE, ET INTERACTIONS ENTRE LES
SUBSTANCES TOXIQUES ET LES SYSTÈMES ENZYMATIQUES
* La pénétration d’un polluant dans un organisme peut entrainer soit
des réponses biochimiques protectrices soit des mécanismes
moléculaires de toxicité.

* 2.1. Les réponses biochimiques protectrices


* La protection a lieu soit par réduction de la concentration du
polluant, soit par réparation des dommages
* 2.1.1. Réduction de la concentration du polluant
* Elle se fait généralement par l’augmentation de la quantité de
certaines protéines qui facilitent la suppression de la molécule ou de
l’ion toxique.
* 2.1.1.1. Induction d’enzymes :
* Augmentation du taux de biotransformation des polluants en
métabolites ou molécules conjuguées [association du xénobiotique
avec une molécule endogène (acide glucuronique, glutathion ou
sulfate)] : molécules solubles dans l’eau et facilement excrétable.
* Cas des polluants organiques lipophiles : mécanisme de
détoxification par les cytochromes P450 qui sont des
monooxygénases présentes chez les vertébrés (réticulum
endoplasmique du foie), les invertébrés (hépatopancréas et corps
gras de l’intestin) et les plantes (liés à la paroi cellulaire).
* Ils jouent un rôle important dans le métabolisme oxydatif d’une
grande diversité de substrats pour la plupart hydrophobe.
* Ce sont des enzymes de phase I du métabolisme qui assurent une
modification du potentiel redox des xénobiotiques par mono-
oxygénation ou réduction, modifiant leur liposolubilité et rendant
possible leur excrétion après conjugaison (ou non) par des enzymes
de phase II.
* Dans quelques importants cas, chez les vertébrés et invertébrés, les
métabolismes de détoxification par les cytochromes P450 peuvent
causer des dommages aux cellules plus importants que la molécule
polluante
* augmentation de l’activité des cancérogènes (PAHs) et des PCBs
coplanaire (PCB de type dioxine) qui peuvent agir comme
antagonistes de la thyroxine.
* Les mécanismes de détoxification par métabolisme enzymatique
chez les Vertébrés et Invertébrés :
* Le métabolisme enzymatique de détoxification de la plupart des
polluants organiques lipophiles a lieu en deux phase : une phase
initiale de production de métabolites et une phase secondaire de
conjugaison.

* a) Evénements initiaux (ou phase initiale) d’induction enzymatique


* La phase initiale implique des réactions d’oxydation, ou d’hydrolyse,
ou d’hydratation ou de réduction et entraine la production de
métabolites contenant des groupes hydroxyles.
* Elle est nécessaire aux réactions de conjugaison de la seconde
phase.
* La présence de groupes hydroxyles permet la transformation des
xénobiotiques lipophiles en métabolites polaires puis en molécules
conjuguées polaires , donc plus solubles et plus facilement excrétées
dans la bile et/ou dans les urines.
* La plupart des enzymes de la phase initiale (Tableau 1) sont
localisées dans le réticulum endoplasmique du foie, pour les
Vertébrés, et de l’hépatopancréas et des corps gras de l’intestin
pour les Invertébrés.
* Les xénobiotiques lipophiles tendent à pénétrer dans le réticulum
endoplasmique, mais leurs métabolites polaires tendent à se répartir
dans le cytosol.
* Dans le cytosol, les métabolites sont conjugués, lors de la seconde
phase, par des enzymes telles que les sulfotransférases ou les
glutathion-S-transférases (GST).
* La transformation des xénobiotiques en métabolites polaires a lieu,
entre autres, suite à des réactions d’oxydation par le système de
monooxygénases microsomiques (du réticulum endoplasmique).
* Les réactions d’oxydation dépendent de l’activation de l’oxygène
moléculaire (O2) suite à sa liaison au cytochrome P450.
* L’activation est accomplie par le transfert d’électrons à l’ O2 qui se
divise en 2 atome : l’un oxyde le xénobiotique et l’autre forme de
l’eau. Les électrons proviennent du NADPH. On a :
* RH + O2 + NADPH + H+ → ROH + H2O +NADP+.
* Les carboxylestérases, estérases de type B, hydrolysent les esters
carboxyliques lipophiles pour former des acides et des alcools.
* Les estérase A hydrolysent les triesters et les diesters
organophosphorés (ex : insecticides organophosphorés).
* Les époxydes hydrolases hydratent les époxydes aromatiques et
aliphatiques.
* Les réductases catalysent le transfert des électrons à des molécules
organiques comme les composés nitroaromatiques et
organohalogénés.
* b) Phase secondaire du métabolisme de détoxification ou phase de
conjugaison
* Parmi les enzymes responsables de la conjugaison de la phase II il y a
les glucuronyl-transférases. Elles sont localisées essentiellement
dans les membranes.
* Ces enzymes catalysent les interactions des molécules organiques
lipophiles avec des atomes d’hydrogène labiles (habituellement ceux
des groupes hydroxyles) et l’acide glucuronique pour former des
glucuronides (cf. figure).
* (L’acide glucuronique est fourni par un cofacteur nucléotide, l’acide
glucuronique diphosphate uridine (UDPGA), synthétisé dans le
cytosol).
* Une fois formés, les glucuronides (sous forme d’anions à pH 7,4)
quittent les membranes vers le cytosol.
* Les glucuronides peuvent être l’objet d’une hydrolyse par des
glucuronidases qui peuvent inverser la réaction et libérer les
composés hydroxyles originellement conjugués.
* Les sulfotransférases sont également des enzymes de la phase II.
* Elles existent dans le cytosol de plusieurs types de cellules
(spécialement celles du foie) dans plusieurs formes.
* Elles catalysent le transfert du groupe sulfate de la
phosphoadénine phosphosulfate (PAPS) (= cofacteur) aux
xénobiotiques et aux substrats endogènes qui possèdent des groupes
hydroxyles libres.
* Le cofacteur PAPS est généré dans le cytosol.
* Les sulfates conjugués qui résultent de la réaction sont sous forme
d’anions solubles.
* Les sulfates conjugués peuvent également subir une hydrolyse
enzymatique catalysée par les sulfatases.
* Les Glutathione-S-transférase (GST) sont d’autres enzymes de la
phase II.
* Elles se trouvent dans le cytosol de plusieurs types de cellules (foie).
* Elles catalysent la conjugaison du glutathion réduit aux
xénobiotiques électrophiles (composés organohalogénés et
insecticides organophosphorés).
* Les conjugués ainsi formés subissent d’autres modifications avant
leur excrétion.
2.1.1.2. Fixation à une protéine :
* La fixation de certaines protéines à des ions ou des molécules
toxiques permet leur excrétion ou leur stockage.
* Exemple : Les métallothionines (existent chez tous les êtres
vivants) sont des protéines riches en groupes SH qui peuvent se lier
aux ions métalliques et diminuer leurs concentration par
séquestration.
* Phytochélatines, existent en plus, chez les plantes.
* 2.1.2. Réparation des dommages
* L’exposition des organismes à des substances chimiques toxiques
peut entrainer la libération de « protéines de stress » pour réparer
les dommages cellulaires et empêcher la dénaturation des protéines
cellulaires.
* C’est aussi le cas des mécanismes de réparation des dommages
causés à l’ADN.
* Ces protéines font partie d’un système cellulaire de défense
antistress qui comprends les métallothionines, des enzymes
antioxydantes (superoxyde dismutase) et des enzymes de
détoxification telles que les monooxygénases.
*2.1.3. Stress oxydatif et Enzymes
antioxydantes
* (existent chez tous les organismes vivants)
*Sources pour le stress oxydatif :
* Bellout Yacine, 2016 - Impact d’une pollution par les
hydrocarbures sur la morphologie et la physiologie des
plantules de petit pois « Pisum sativum L. » : Etude de
leur potentiel phytoremédiateur. Thèse de doctorat en
sciences. USTHB, Alger.
* Ayala A., Muñoz M. F., and Argüelles S., 2014 - Lipid Peroxidation:
Production, Metabolism, and Signaling Mechanisms of
Malondialdehyde and 4-Hydroxy-2-Nonenal. Oxidative
Medicine and Cellular Longevity. Volume 2014, Article ID
360438, 31 p. (google scholar)
*BEAUDEUX J.-L., DURAND G., 2011 - Biochimie médicale
- Marqueurs actuels et perspectives (2e ed.). Ed. Lavoisier,
Paris (google books : aperçu limité)
* a) Stress oxydatif
*Le stress oxydatif résulte d’un déséquilibre entre les
quantités de pro-oxydants ( = Espèces Réactives de
l’Oxygène (ROS ou ERO)) et les quantités
d’antioxydants (= enzymes et protéines).
*Il a pour conséquence des dégâts, souvent
irréversibles, au niveau des cellules, des tissus et des
organes.
*Les ROS sont souvent des radicaux libres. Radical libre
veut dire n’importe quelle espèce (molécule ou
groupe) capable d’une existence indépendante
contenant un ou plusieurs électrons non appariés.
* Différents stimuli exogènes, tels que le rayonnement ionisant, les
rayons ultraviolets, la fumée de tabac, les infections pathogènes, les
polluants chimiques, les mycotoxines, sont des sources de production
de ROS dans les êtres vivants.
* Les Espèces Réactives de l’Oxygène (ROS) sont : l’oxygène singulet
(*O2), l’ion superoxyde (O2-), le peroxyde d’hydrogène (H2O2) et
les radicaux hydroxyles (OH*) et hydroperoxyles (HO*2).
* Chez les plantes, ils se forment au niveau des photosystème I et II du
chloroplaste, des mitochondries, du réticulum endoplasmique, ou
des peroxysomes.
* Chez les animaux, ils se forment au niveau des mitochondries, de la
membrane plasmique, du réticulum endoplasmique ou des
peroxysomes.
* Les deux ROS les plus répandus et les plus réactifs sont le
radical hydroxyle (HO*) et l'hydroperoxyle (HO*2).
*Ils jouent un rôle important dans la peroxydation lipidique
(oxydation des lipides insaturés).
*La peroxydation lipidique, perturbe la fluidité membranaire,
rend la membrane plus perméable, modifiant ainsi les
homéostasies chimiques et redox cellulaires.
*En plus des lipides, les ROS endommagent également l’ADN et
les protéines.
Parmi les ROS, les radicaux hydroxyles (HO*) sont les
oxydants les plus puissants. Ils diffusent peu et réagissent sur
leur lieu de production, en arrachant un électron, un atome
d'hydrogène, ou encore en s'additionnant sur les doubles
liaisons. Les radicaux hydroxyles réagissent avec tous les
composés cellulaires.Chez l’être humain, ils sont impliqués
dans les maladies neurodégénératives, les maladies
cardiovasculaires et le cancer.
* Chez les plantes ils sont la cause de la perturbation des fonctions des
protéines, de la synthèse des sucres, de l’oxydation des pigments
en particulier les chlorophylles, de l’inhibition de l’activité
photosynthétique, de l’inhibition de l’activité de l’amylase totale et
de la phosphorylase et de la mort cellulaire.
* la toxicité de l’anion superoxyde (O2-) et du peroxyde d’hydrogène
(à faibles réactivités) est essentiellement due à leur capacité à
générer le radical hydroxyle (OH*) au cours de la réaction d’Haber-
Weiss.
* Cette réaction est catalysée par la présence de métaux de transition
comme le cuivre ou le fer.
* La première étape du cycle catalytique implique la réduction
des ions métalliques par l’*O2− :
* M3+ + *O2− → M2+ + O2
* La deuxième étape est la réaction de Fenton où l’ion métallique est
oxydé par H2O2 :
* M2+ + H2O2 → M3+ + OH− + *OH
* La réaction nette, appelée réaction d’Haber-Weiss est :
* *O2− + H2O2 → *OH + OH− + O2
* M correspond à un métal de transition (essentiellement le cuivre ou
le fer).
* Le *OH est un oxydant beaucoup plus puissant que le radical
anionique superoxyde (O2-) et peut initier l'oxydation en chaîne des
phospholipides polyinsaturés (= peroxydation lipidique), conduisant
ainsi à une altération de la fonction membranaire.
* Les produits primaires principaux de la peroxydation lipidique sont
les hydroxyperoxydes lipidiques (LOOH) (L = radical lipidique).
* Les produits secondaires sont (parmi d’autres produits) différents
aldéhydes dont le malondialdehyde (MDA) et le 4-hydroxynonenal
(4-HNE) (les plus étudiés).
* Le MDA et le 4HNE altèrent l’ADN en formant des adduits
prémutagéniques et ils modifient un grand nombre de protéines et
d’enzymes.
* La détermination de la teneur en MDA de n’importe quel organisme
vivant (ou de ses organes) permet d’évaluer le niveau de
peroxydation lipidique et donc du stress oxydatif de celui-ci.
* Elle est mesurée par le biais du test à l’acide thiobarbiturique
(TBA).
* Le test de TBA est basé sur la réaction du TBA avec le MDA qui donne
une coloration rouge dont l’intensité est mesurée par colorimétrie
* Le dosage de la teneur en H2O2 des organismes vivants, par
colorimétrie ,permet également d’évaluer leurs niveau de stress
oxydatif.
b) Induction des antioxydants
Un antioxydant est une molécule qui, présente en une faible
concentration par rapport à celle d’un substrat oxydable, retarde ou
empêche significativement l’oxydation de ce substrat.
Les systèmes non enzymatiques :
- Les caroténoïdes:
Ces pigments possèdent la capacité de capter l’énergie de la
chlorophylle triplet ou de l’oxygène singulet, et de perdre cet
excès d’énergie sous forme de chaleur.
- La vitamine E
La vitamine E (α-tocophérol ) est un antioxydant très efficace du fait
de sa faible propension à être un donneur d’électrons. L’α-
tocophérol est un piégeur d’oxygène singulet et de radical
hydroxyle.
Il peut également réduire les peroxydes lipidiques et bloquer la
réaction en chaîne de peroxydation lipidique.
Chez les plantes, il protège les membranes des chloroplastes et les
pigments photosynthétiques, participant ainsi à la protection de
l’appareil photosynthétique.
- Les composés phénoliques
Les composés phénoliques peuvent chélater les ions
métalliques les empêchant ainsi d’intervenir dans les
réactions de Fenton qui génèrent de fortes concentrations
de radicaux hydroxyles.
Les propriétés antioxydantes des composés phénoliques
sont associées avec leur aptitude à former des liaisons
hydrogène intramoléculaires entre les groupes hydroxyles
et les radicaux phénoliques.
- Le glutathion
Le glutathion est un thiol très abondant se retrouvant de
façon ubiquitaire chez les animaux et les végétaux.
Il possède deux formes redox distinctes.
La forme réduite (GSH) est un tripeptide (γ-Glu-Cys-Gly),
stable, à fort pouvoir réducteur et très soluble dans l’eau.
C’est un donneur d’électrons dans les réactions
physiologiques.
L’oxydation du glutathion entraîne la
formation d’un pont disulfure entre les
cystéines de deux GSH. Cette forme oxydée
du glutathion est appelée GSSG.
En conditions non stressantes, les cellules maintiennent un rapport
GSH/GSSG très important, supérieur à 1 dans le cytosol et la
mitochondrie
Le GSH sert de substrat pour la glutathion S-transférase (GST) qui
catalyse sa conjugaison avec des xénobiotiques participant ainsi à
leur détoxication.
Le GSH peut directement réduire l’H2O2 et d’autres ROS selon les
réactions suivantes :
H2O2 + 2 GSH → GSSG + 2 H2O
ROOH + 2 GSH → ROH + GSSG + H2O
* - La proline
* La proline est un acide aminé qui joue différentes fonctions
cellulaires. C’est un régulateur du potentiel redox cellulaire,
chélateur de métaux et stabilisateur des macromolécules.
Elle réduit les effets nocifs des ROS en inhibant la peroxydation
lipidique car c’est un piégeur des radicaux hydroxyles et de l'oxygène
singulet.
- L’ascorbate ou vitamine C
Chez les cellules animales, en présence de fer (ou de cuivre) redox-
actif et de peroxyde d'hydrogène, l'ascorbate agit comme un
antioxydant qui empêche la peroxydation des lipides.
C'est l'antioxydant prédominant du point de vue quantitatif au niveau
des cellules végétales en particulier dans les tissus verts. Il
intervient dans le cycle ascorbate glutathion mais aussi dans le cycle
des xanthophylles. Il permet la régénération de la Vitamine E.
 Les systèmes enzymatiques
En plus des différentes molécules non-enzymatiques antioxydantes, tous les
êtres vivants possèdent de nombreuses voies de dégradation enzymatique
des ROS.
- Les Superoxydes dismutases (SOD)
Les superoxyde dismutases sont des métallo-enzymes se retrouvant dans
l’ensemble du monde du vivant, sauf dans quelques microorganismes.
Les plantes possèdent trois types de SOD contenant des groupements
prosthétiques renfermant des métaux différents : du fer (FeSOD), du
manganèse (MnSOD), du cuivre (CuSOD) et du zinc (ZnSOD).
Toutes les SOD catalysent la dismutation de deux anions superoxydes en
dioxygène et peroxyde d’hydrogène :
SOD-M(n+1)+ + O2*- → SOD-Mn+ + O2
SOD-M(n+) + O2*- + 2 H+→ SOD - M(n+1)+ + H2O2
-----------------------------------------------------------------------------------------
2 O2*- + 2 H+ → O2 + H2O2
Avec M = Cu (n=1) ou Mn (n=2) ou Fe (n=2).
- Cycle ascorbate/glutathion
Le cycle glutathion-ascorbate est une voie métabolique de détoxication du
H2O2 (issu du métabolisme cellulaire et notamment des chaînes de transport
d’électrons). Il est appelé aussi cycle de Halliwell-Asada.
Ce cycle fait intervenir des antioxydants tels que l’ascorbate (vitamine C), le
glutathion et le NADPH, ainsi que les enzymes de liaison à ces métabolites :
dont la glutathion réductase et l’ascorbate peroxydase .
L'ascorbate peroxydase (APX) utilise deux molécules d'ascorbate (ASC) pour
réduire le H2O2 en eau et en molécules de monodéhydroascorbate (MDHA) :
H2O2 + 2 ASC→ 2 H2O + 2 MDHA
Le MDHA issu de cette réaction est pris en charge par la monodéhydroascorbate
réductase (MDHAR) qui catalyse sa réduction en ascorbate (ASC) en utilisant du
NAD(P)H nicotinamide adénine dinucléotide phosphate :
2 MDHA + NAD(P)H → 2 ASC + NAD(P)+
le MDHA est une molécule instable se dismutant en ASC et
déhydroascorbate (DHA).
La deuxième enzyme intervenant dans la régénération de
l’ascorbate, la déhydroascorbate réductase (DHAR), catalyse la
réduction du DHA en ASC, via l’oxydation de deux molécules de GSH :
2 MDHA → ASC + DHA
DHA + 2 GSH → ASC + GSSG
La dernière réaction de ce cycle est la réduction du GSSG par une
flavoprotéine, la glutathion réductase, utilisant pour cela du
NAD(P)H comme cofacteur :
GSSG + NAD(P)H → 2 GSH + NAD(P)+
ASC
(2 x)

SOD APX

MDHAR
2x
DHAR

2x
2x

Cycle Halliwell-Asada
* 2.2. EXEMPLES DE MÉCANISMES MOLÉCULAIRES DE TOXICITÉ
* 2.2.1. Les composés génotoxiques
* Ce sont des composés qui endommagent l’ADN pouvant entrainer des mutations
ou des cancers.
* L’endommagement de l’ADN se fait suite à l’addition d’une partie (ou de
l’ensemble) d’un polluant (= adduit) à un brin d’ADN.
* La plupart du temps l’adduit d’ADN est de courte vie : les mécanismes de
réparation de l’ADN excisent le brin d’ADN adduit et le remplacent par un brin
sain.
* Parfois l’adduit est stable : quand la cellule se divise, le brin d’ADN adduit est
mal traduit, ce qui produit une cellule mutante.
* Certaines cellules mutantes sont des cellules tumorales qui croissent de façon
anarchique.
* Polluants génotoxiques : benzène, PAHs et hydrocarbures halogénés et
aromatiques, phtalates, arsenic, rayonnements ionisants.
* Les réactions d’oxydation de la phase initialepar le cytochrome P450
peuvent mener à la production de métabolites réactifs qui peuvent
se lier aux macromolécules cellulaires, dont l’ADN.
* La désulfuration oxydative des insecticides organophosphorés qui
possèdent des groupes thion (diméthoate, diazinon, malathion,
disyston) mène à la production d’oxons (= molécule dans laquelle le
groupe phosphore-soufre est remplacé par un groupe phosphore-
oxygène).
* Les oxons produits peuvent phosphoryler l’acétylcholinestérase du
système nerveux et donc l’inhiber.
* Certains insecticides cyclodiènes (aldrine, dieldrine, endrine,
isodrine) sont convertis en époxydes stables et toxiques. L’aldrine
est convertie en dieldrine et l’heptachlore en époxyde heptachlore.
* L’oxydation des molécules cancérogènes, tels que le benzo(a)pyrène
(PAHs), les aflatoxines, les nitrosamines et le chlorure de vinyl, mène
à la formation de métabolites réactifs qui peuvent se lier à l’ADN et
l’endommager.
* Le benzo(a)pyrène et les aflatoxines B sont convertis en époxydes
très électrophiles, qui peuvent se lier à l’ADN.
* 2.2.2. Les composés neurotoxiques
* Ce sont des composés qui perturbent la transmission de l’influx nerveux le
long des neurones et/ou à travers les synapses.
* Soit ils agissent directement sur les récepteurs et les canaux (canaux à
Na+/K+) des membranes des cellules nerveuses, soit ils inhibent
l’acétylcholinestérase (AChE) des synapses.
* Composés neurotoxiques :
* -Neurotoxiques naturels : toxine botulique, l’atropine (plante belladone),
nicotine (insecticide naturel produit par le tabac sauvage), pyréthrine
(fleur de chrysanthème);
* - Neurotoxiques industriels : insecticides organochlorés, organophosphorés,
carbamate, pyréthroides, plomb.
* 2.2.3. Les antagonistes de la thyroxine
* La thyroxine (1-3,3',5,5'-tétraiodothyronine ou T4) est l’une des deux hormones
produites par la glande thyroïde.
* -Elle est liée à la transthyretin (TTR) qui est une partie d’un complexe de
protéines de transport du sang;
* - L’autre partie du complexe est une deuxième protéine auquel est lié le rétinol
(vitamine A).
* Le complexe est donc formé de la transthyretin-thyroxine attachée à la
protéine-liée au rétinol (retinol-binding protein = RBP).
* Certains métabolites hydroxy des PCB entrent en compétition avec la
thyroxine pour son site de liaison avec la TTR (les métabolites se forment via
le métabolisme des PCB par une forme particulière du cytochrome P450 du
système de la monooxygénase).
* La liaison des métabolites au TTR entraine le déplacement et l’élimination de
la thyroxine du sang et la rupture du complexe rétinol et son élimination du
sang.
* 2.2.4. Les perturbateurs endocriniens
* Ce sont des molécules chimiques qui miment l'action d'une hormone
par leur structure moléculaire similaire à celle d'une hormone
naturelle ou bloquent l'action d'une hormone en saturant son
récepteur.
* Principaux polluants perturbateurs endocriniens : les composés
organohalogénés, les pesticides (dichlorodiphenyl-trichloroethane ou
DDT, lindane, chlordane, dieldrine, mirex) et les composés
organiques aromatiques dont le bisphénol A.
* Outre leurs effets cellulaires directs, les xéno-hormones pourraient
aussi avoir un effet au niveau systémique conduisant à la
perturbation du contrôle hormonal du développement de certains
organes comme le testicule.
Ces molécules peuvent inhiber la sécrétion des hormones
hypophysaires par rétrocontrôle sur les récepteurs aux œstrogènes
présents au niveau de l’hypothalamus. L’action de ces
xénooestrogenes durant la période critique du développement fœtal
correspondant à la morphogenèse testiculaire conduit au syndrome
de dysgénésie testiculaire.
En effet, il est admis que l’oligospermie, le cancer du testicule, la
cryptorchidie et l’hypospadias soient les manifestations d’un même
syndrome, le syndrome de dysgénésie testiculaire (SDT). Le SDT
résulte de la perturbation hormonale du programme embryonnaire
de développement des gonades durant la vie fœtale.
Le SDT serait ainsi les conséquences d’une exposition anormale à des
facteurs environnementaux, des perturbateurs endocriniens, dont
les actions seraient probablement favorisées par un terrain
génétique particulier. (MASSAAD C, BAROUKI R. An assay for the
detection of xenoestrogens based on a promoter containing
overlapping EREs. Environ Health Perspect 1999, 107 : 563-566)
* 3. MÉCANISMES D'EXPOSITION AUX PRODUITS CHIMIQUES TOXIQUES.
* 3.1. Processus d’absorption
*L’absorption et le déplacement des molécules organiques
dans un organisme se fait habituellement par diffusion
passive à travers les barrières naturelles :
*cuticules des plantes et des insectes, peau des Vertébrés,
membranes tapissant l’intestin, les poumons et la
trachée.
*Les molécules très lipophiles peuvent être absorbées, à
partir de l’intestin, en étant associées aux graisses.
*Pour pouvoir traverser les barrières naturelles, les
molécules organiques doivent avoir un équilibre entre leur
solubilité dans les lipides et leur solubilité dans l’eau.
*Cet équilibre est donné par le coefficient de partage
octanol/eau Kow :
*Kow = conc. dans l’octanol/conc. dans l’eau
*Pour un déplacement efficace à travers les membranes le
Kow doit être proche de 1.
* En plus du Kow, l’absorption des molécules par diffusion passive fait intervenir
d’autres paramètres:
* - taille des molécules;
* - la composition et la température des barrières lipophiles qui déterminent
leurs fluidités et la facilité avec laquelle les molécules peuvent les traverser :
* à basse température les bicouches lipidiques peuvent perdre leurs fluidité
rendant la diffusion à travers elles difficile, voire impossible.
* - basicité et acidité : l’absorption des acides faibles est favorisée par un pH bas
du milieu, alors que celle des acides forts est favorisée par un pH élevé.
* Exemples : les herbicides qui sont des acides faibles pénètrent rapidement les
cuticules des plantes s’ils sont dans un milieu acide;
* chez les mammifères, les acides faibles tendent à être absorbés dans l’estomac
(à pH 1 à 2) et les bases faibles dans le duodénum où le pH est élevé.
* 3.2. Processus de distribution
* Chez les vertébrés, les polluants absorbés peuvent atteindre le sang et, à une moindre mesure, la
lymphe.
* Quand l’absorption a lieu à partir de l’intestin, la plupart des polluants sont transportés au foie par
le système veineux porte.
* Une grande proportion des polluants entre dans les hépatocytes par diffusion à travers les
membranes ou par co-transport avec des fragments de lipoprotéines par endocytose.
* Quand l’absorption se fait à travers la peau ou les poumons, les polluants traversent, avec le sang,
d’autres tissus avant d’atteindre le foie.
* Dans le sang et la lymphe, les molécules organiques sont distribuées entre les différents composants
suivant leurs solubilités :
* - les composés lipophiles (valeurs élevées du Kow) s’associent avec les lipoprotéines et les
membranes des cellules sanguines et montrent une faible tendance à se dissoudre dans l’eau du
sang.
* - les composés polaires (valeurs faibles du Kow) tendent à se dissoudre dans l’eau du sang et à moins
s’associer aux lipoprotéines et aux membranes des cellules sanguines
* 3.3. Stockage des polluants organiques
* Ils sont stockés là où ils ne peuvent interagir avec les sites actifs d’autres
molécules et où ils ne sont pas métabolisés.
* C’est le cas des milieux lipophiles (hydrophobes), en particulier les dépôts
graisseux, mais aussi les micelles lipoprotéiniques et les membranes cellulaires
qui ne présentent pas de sites actifs ou des enzymes pour la métabolisation de
xénobiotiques spécifiques.
* Ceci n’est pas une règle générale : une membrane inactive pour un
xénobiotique peut contenir un site actif ou une enzyme de détoxification pour
un autre xénobiotique.
* Une micelle est un agrégat sphéroïdal de molécules amphiphiles, c'est-à-dire
de molécules possédant une chaîne hydrophile dirigée vers le solvant et une
chaîne hydrophobe dirigée vers l'intérieur.
* II – LES BIOMARQUEURS
* 1. DÉFINITIONS
* Un biomarqueur correspond à toute réponse biologique à un produit
chimique environnemental au niveau de l’individu montrant un
écart par rapport à l’état normal.
* Les réponses biologiques peuvent être biochimiques, physiologiques,
histologiques, morphologiques ou comportementales.
* Elles se manifestent à différents niveaux d’organisation ( voir
tableau 1).
Tableau 1 : Biomarqueurs et niveaux d’organisation

Niveau d’organisation Exemple de biomarqueur


Liaison à un récepteur Liaison du TCDD au Ah récepteur
(Aryl hydrocarbon receptor);
Liaison des nonylphénoles aux
récepteurs oestrogéniques.

Réponse biochimique Induction du Cytochrome P4501A


Inhibition de l’Ach-ase

Formation du vitellus chez les


poissons mâle ou les gastéropodes
Altération physiologique
Amincissement des coquilles
d’œufs
Effet sur l’individu Féminisation des embryons
Changement du comportement
Croissance
*2. BIOMARQUEURS MOLÉCULAIRES ET
HISTOLOGIQUES.
*Référence : A. Sarkar, D. Ray, A. N.
Shrivastava and S. Sarker, 2006 -
Molecular Biomarkers: Their
significance and application in
marine pollution monitoring.
Ecotoxicology.
2.1. Techniques d’analyse de quelques biomarqueurs moléculaires et
histologique
Biomarqueur Type d’exposition Technique analytique
Cytochrome P4501A Indicateur d'exposition aux Mesure de l'activité
(principalement contaminants organiques tels enzymatique
hépatique) que certains HAP, PCB, PCDDS (fluorométrique ou
et autres. spectrophotométrique),
Dommages à l'ADN Indicateur de l'exposition et quantité d'enzyme (ELISA)
des dommages causés par les Mesure des ruptures de
xénobiotiques organiques, y brins d'ADN, et de la
compris les HAP, les PCB et les formation d'adduits d'ADN
PCDD. par des mesures
Inhibition de l’AChE Indicateur de l'exposition aux fluorométriques
acétylcholinestérase organophosphorés, au
carbamate, aux toxines, aux Mesure de l'activité
métaux toxiques tels que le enzymatique (mesure
cadmium, le plomb, le cuivre, spectrophométrique,
etc. mesures métriques delta
Métallothionéines Indicateur d'exposition aux pH)
(tissus hépatiques et métaux, y compris Zn, Cu, Cd
autres) et Hg. Utilisé chez les Dosage de la protéine
vertébrés (mammifères, (polarographie
poissons) , les invertébrés impulsionnelle
(mollusques) et les plantes différentielle,
* 2.2. Biomarqueurs du stress oxydatif
* MDA, proline et activités des enzymes antioxydantes (GST, APX, CAT, SOD, POD)
sont indicateurs de l’exposition à différents polluants organiques et
inorganiques, chez tous les êtres vivants. Leurs analyses se font par
spectrophotométrie UV/visible ou par HPLC (pour certains).
2.3. Les porphyrines
* Les porphyrines sont des molécules à structures cycliques impliquées dans le
transport du dioxygène et pouvant jouer le rôle de cofacteur lié (groupement
prosthétique) à certaines enzymes.
* Elles entrent dans la composition de l’hémoglobine (où l'on parle alors
de Porphyrine érythrocytaire) et tiennent donc une place importante dans le
métabolisme respiratoire.
* Elles entrent également dans la composition des chlorophylles, et occupent
ainsi une place centrale dans le métabolisme de la photosynthèse.
* L’excès de porphyrine dans le sang se traduit par un excès de porphyrine
dans le foie et indique une exposition à certains organochlorés, au PCB et
au plomb.
* L’analyse se fait par des kits prêts à l’emploi ou par HPLC ou par
spectrométrie d’émission fluorométrique à plasma.
* 2.4. Le vitellus
* La présence de vitellus chez les poissons mâles indique une exposition aux
perturbateurs oestrogéniques. L’augmentation du taux de vitellus sert
comme biomarqueur de l’exposition des poissons au perturbateurs
endocriniens.
* Le vitellus est dosé par immunotests à anticorps spécifique ou par
électrophorèse sur gel de sodium dodecyl sulfate-polyacrylamide.
* 3. LES BIOMARQUEURS LYSOSOMIEUX ET EFFETS ÉCOTOXICOLOGIQUES
* (Référence : M.N. Moore and D. Lowe, 2004 - Biological effects of
contaminants : Measurement of lysosomal membrane stability. ICES
Techniques in Marine Environmental Sciences, No. 36. 31 pp ;
* C. Svendsen, D.J. Spurgeon, P.K. Hankard, and J.M. Weeks, 2004 - A review
of lysosomal membrane stability measured by neutral red retention: is it a
workable earthworm biomarker? Ecotoxicology and Environmental Safety,
57:20–29).
*Les lysosomes sont des organites cytoplasmiques
contenant des hydrolases acides capables de dégrader la
plupart des macromolécules cellulaires en produits de
faible poids moléculaire.
* Ils forment un compartiment, délimité par une
membrane, pour la digestion intracellulaire de la
nourriture ingérée par les cellules.
*Ils peuvent accumuler de nombreux métaux toxiques et
contaminants chimiques organiques.
*Ils ont une capacité de détoxication qui, si elle est
dépassée, conduit à des lésions lysosomiales qui
entrainent une lésion cellulaire, un dysfonctionnement
tissulaire et une réduction de "l'état de santé" des
* Les principaux impacts des polluants sur le lysosome comprennent la
perte de l'intégrité de la membrane, l'élargissement du lysosome
associé à l'autophagie, et l'accumulation de lipides et de
lipofuscine (pigment lié à l’âge).
* Ces différents types d’impacts ont été et sont encore utilisés comme
biomarqueurs pour tester les effets des contaminants toxiques dans
les études expérimentales et les études d'impact sur l'environnement
(écotoxicologie) .
* Ils ont été utilisés principalement sur les mollusques, les poissons,
les annélides, certains vertébrés et même sur l’homme
(accumulation de l’amiante).
* Les études biochimiques et cytochimiques ont démontré qu'une
augmentation de la fragilité des lysosomes, induite par le phénanthrène,
correspond directement à un catabolisme accru des protéines cytosoliques.
* Des études expérimentales ont clairement démontré que les altérations
lysosomiales (décrites ci-dessus) peuvent être induites par des substances
toxiques simples telles que le cuivre et les hydrocarbures aromatiques
polycycliques.
* Les modifications lysosomiales du foie des poissons sont associés à la
fragilité membranaire, l'hypertrophie et l'accumulation de lipides (lipides
neutres insaturés, phospholipides) et de lipofuscine.
* Ces modifications sont corrélées aux concentrations de composés lipophiles
et de certains métaux lourds tels que le cadmium.
* Pour mesurer la stabilité de la membrane lysosomiale on utilise le test de
rétention de rouge neutre.
* Le test est basé sur l'absorption et la liaison du rouge neutre, un colorant
cationique, par la matrice lysosomiale des cellules viables après leur entrée
en contact avec des agents toxiques.
* La technique est réalisée sur des cellules extraites de l’animal étudié,
obtenues à l'aide d'une seringue munie d’une aiguille hypodermique.
* Les cellules extraites sont déposées sur une lame de microscope dans une
solution saline physiologique contenant 40 mg/ml de colorant rouge neutre.
* Seuls les lysosomes dans les cellules saines retiennent définitivement
le colorant cationique après l'absorption initiale;
* Dans les cellules dont l'intégrité de la membrane lysosomiale a été
altérée par une exposition à un produit chimique, le colorant rouge
neutre tend à sortir du lysosome, entrainant la coloration en rouge
du cytosol cellulaire.
* Le temps de coloration du cytosol cellulaire indique l’importance des
dommages des membranes lysosomiales : plus le temps diminue, et
plus les dommages sont importants.
* 4. BIOMARQUEURS DE GÉNOTOXICITÉ POUR DES ÉTUDES «IN SITU » AU NIVEAU DE L’INDIVIDU ET DE LA POPULATION.
* (Références : 1- Bolognesi C. and Cirillo S., 2014 – Genotoxicity biomarkers in aquatic
bioindicators, Current Zoology 60 (2): 273–284; 2- A. Zijno, C. Andreoli, P. Leopardi, F. Marcon, S.
Rossi, S. Caiola, A. Verdina, R. Galati, A. Cafolla and R. Crebelli, 2003 - Folate status, metabolic
genotype, and biomarkers of genotoxicity in healthy subjects, Carcinogenesis vol.24 (6): 1097-1103;
3- G. Frenzilli, M. Nigro and B.P. Lyons, 2009 - The Comet assay for the evaluation of genotoxic
impact in aquatic environments, Mutation Research 681: 80–92.)

*Les biomarqueurs de génotoxicité correspondent à


des tests utilisés pour évaluer les dommages causés à
l’ADN par les polluants chimiques chez de nombreuses
espèces ou même par les mauvaises habitudes
alimentaires chez l’homme.
*Les plus utilisés dans les études de surveillance
environnementale « in situ » (sur terrain) au niveau
de l’individu et de la population sont le test des
comètes , le test des micronoyaux et comme
technique alternative l’échange de chromatides
sœurs entre chromosomes.
*4.1. Le test des comètes ou électrophorèse sur
gel unicellulaire (SCGE)
*C’est une technique rapide et sensible qui détecte les
ruptures de brins d'ADN en mesurant la migration de l'ADN
des noyaux.
*Les cellules sont incorporées dans du gel d'agarose sur des
lames de microscope.
*Elles sont ensuite soumises à l'action d'un tampon
alcalin (pH 10), contenant des détergents et une forte
concentration en sels, qui a pour effet de lyser les cellules
(destruction des membranes, des protéines et des ARNs)
et de libérer les noyaux.
*Les noyaux sont ensuite incubés dans un tampon
d'électrophorèse basique (pH 13) pour faciliter la
dénaturation, la déroulement de l'hélice et l'exposition
* L'ADN ainsi relaché, est soumis à une électrophorèse (de faible voltage et
ampérage) puis révélé par addition d'un intercalant fluorescent (le Bromure
d'éthydium).
* Si l'ADN n'a pas été endommagé (reste sous forme super enroulé), il sera révélé
sous forme d'une sphère compacte.
* L'ADN d'une cellule abimée migre progressivement vers I'anode
proportionnellement au nombre de cassures
* La distance de la migration indique la quantité de fragments d'ADN endommagé
et est utilisée comme mesure directe de l'ADN endommagé.
* Le test des comètes a été utilisé sur une grande variété d'espèces aquatiques et
terrestres comme les poissons, les crabes, les crustacés, les moules, les vers et
les escargots.
* Il a été également utilisé chez l’homme [2] pour évaluer l’effet du manque de
folate (acide folique ou vitamine B9) et de la vitamine B12 sur la stabilité de
l’ADN des cellules sanguines.
* 4.2. Le test des micronoyaux
* Les micronoyaux (MN) sont des masses cytoplasmiques de la
chromatine qui ne sont pas intégrées dans les noyaux-fils pendant la
mitose et qui restent dans le cytoplasme après la division cellulaire.
* Les micronoyaux résultent de fragments de chromosomes
acentriques ou de chromosomes entiers à la traîne pendant la
transition métaphase / anaphase, induits respectivement par des
clastogènes ou par des dysfonctionnements du fuseau achromatique.
* La fréquence des micronoyaux traduit l’impact génotoxique d’un
polluant chimique ou n’importe quel stress abiotique.
* Les micronoyaux peuvent être étudiés dans différents types de tissus
et chez différentes espèces animales.
* Ils ont fait l’objet de nombreuses études de génotoxicité
environnementale, en particulier par l’utilisation des bivalves
comme bioindicateurs.
* 4.3. L’échange de chromatides sœurs ou test SCE.
* Il s’agit d’un test utilisant les méthodes cytogénétiques d’étude des
chromosomes.
* Le test SCE est capable de détecter l'échange de fragments
chromosomiques entre les chromatides sœurs de deux chromosomes,
qui suivent la rupture des brins d'ADN.
* La fréquence de ce genre d’échange traduit également l’effet d’un
polluant chimique auquel a été soumis un animal.
* 5. BIOMARQUEURS UTILISÉS EN SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE
* RÉFÉRENCES : Walker et al. (2012)
* Cajaravillea M.P., Bebianno M.J., Blasco J., Porte C., Sarasquete C. and
Viarengo A., 2000 - The use of biomarkers to assess the impact of pollution
in coastal environments of the Iberian Peninsula: a practical approach. The
Science of the Total Environment 247:295-311
* 5.1. Les conditions d’utilisation des biomarqueurs en environnement.
* La surveillance environnementale se fait par le biais d’études réalisées sur
terrain.
* Les études sur terrain sont entreprises lorsque certaines observations
indiquent que des produits chimiques causent des effets sur l'environnement
: relation entre le déclin d’une population, ou la réduction de la diversité
biologique, et la présence de polluants.
* Les polluants peuvent avoir été déterminés par des analyses chimiques ou
par certaines constatations qui suggèrent leurs présences (exutoire des eaux
usées ou utilisation intensive de pesticide).
* Dans une première étape les effets nocifs des polluants sur l’environnement
peuvent être détectés par des tests simples et rapides qui utilisent des
microorganismes ou une suspension de cellules.
* Exemples :
* - test de toxicité sur les daphnies : la toxicité d’un polluant sur les
daphnies est corrélée à celle de la toxicité de ce polluant sur les
poissons;
* - test de toxicité sur des cellules : des hépatocytes de souris modifiés
génétiquement émettent une lumière (bioluminescence) quand la
dioxine ou les PCBs planaires interagissent avec le récepteur Ah
(récepteur Aryl hydrocarbure localisé sur une protéine cytoplasmique, ).
Une telle interaction entraine des effets toxiques par l’induction du
cytochrome P450 1A.
* Dans une deuxième étape une analyse chimique détaillée et l'utilisation de
biomarqueurs appropriés peuvent mesurer les effets toxiques des produits
chimiques sur les populations animales ou végétales. Ces deux méthodes de
surveillance sont complémentaires.
*L’utilisation des biomarqueurs est nécessaire car, dans
l’environnement les organismes sont exposés à des
niveaux variables et complexes de mélanges de polluants.
*La surveillance par les analyses chimiques uniquement
n’est valable que si le polluant est persistant dans la
nature. Or, certains polluants chimiques, tels que les PAHs
et plusieurs pesticides ont une demi-vie très courte dans
la plupart des espèces (et dans l’environnement), mais
exercent des effets à long terme qui sont détectés par le
biais des biomarqueurs.
*L’utilisation des biomarqueurs doit tenir compte des
caractéristiques des populations des espèces étudiées :
*- étape du cycle de vie : période de reproduction, adultes
ou jeunes;
*- Période de migration, ponte, période de famine :
certains composés lipophiles, comme la dieldrine,
exercent leurs effets quand la graisse est dégradée;
*- Conditions environnementales agissant sur la présence
ou l’absence des espèces.
* 5.2. Les différents types de biomarqueurs utilisés en surveillance
environnementale
* 5.2.1. Les métallothionéines (MT)
* Utilisées comme biomarqueurs de la contamination des sols et des eaux
par les métaux lourds chez les vertébrés (mammifères), les invertébrés
(vers de terre, mollusques, moules), les plantes et certaines bactéries.
* Les moules sont utilisées dans le monde entier pour la surveillance de la
pollution des mers. Les MT dans les moules sont de bons indicateurs de la
contamination par les métaux.
* La séquestration des métaux par les MT, chez les moules, se fait
essentiellement dans les branchies, la glande digestive et les reins.
* 5.2.2. Inhibition de l'acétylcholinestérase
* L’inhibition de l’AChE est directement liée au mécanisme d'action toxique
des insecticides organophosphorés et carbamates, selon une liaison
irréversible ou réversible à son site catalytique.
* Cette enzyme a été utilisé en tant que biomarqueur de l'exposition aux
insecticides organophosphorés et carbamates dans des études en
laboratoire et sur le terrain avec des vertébrés (oiseaux) et des invertébrés
(moules).
*5.2.3. Système du Cytochrome P450
*Le système cytochrome P450 monooxygénase correspond
à une famille de protéines hème structurellement et
fonctionnellement apparentées.
*Elles sont actives dans le métabolisme oxydatif de
divers substrats, dont les médicaments, les polluants
chimiques, et des composés endogènes tels que les
stéroïdes, les neurohormones, les acides gras et les
prostaglandines.
*La sous-famille du cytochrome P4501A (CYP1A) joue un
rôle clé dans la biotransformation de nombreux
polluants chimiques, dont les dioxines, les furannes, les
polychlorobiphényles, les autres PCB et les
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
*Chez les poissons elle a été utilisée en tant que
* Elle a été utilisée dans de nombreuses études environnementales.
* Dans plusieurs cas le niveau de CYP1A a été corrélé aux niveaux de
polluants chimiques organiques tels que les PAHs et les PCBs.
* Cependant la relation n’est pas toujours linéaire du fait que dans la
nature les inducteurs et les inhibiteurs du CYP1A coexistent et
peuvent agir simultanément.
* Par exemple, d'autres facteurs tels que la température, la saison ou
les hormones sexuelles peuvent également moduler la réactivité du
système CYP1A chez les poissons.
* 5.2.4. L’imposex
* L'imposex se produit quand - généralement à la suite de l'exposition
à un perturbateur endocrinien - des caractéristiques mâles, comme
le développement d'organes génitaux se développent chez un
gastéropode femelle normal (Wikipedia).
* Les tributylétains (TBT) sont à l’origine de ce phénomène. Ce sont
les composés androgènes les plus puissants jamais ajoutés à
l'environnement.
* Plusieurs années après leur interdiction par les pays occidentaux, les
TBT sont encore détectés dans les organismes marins du monde
entier, et le phénomène de l'imposex chez les gastéropodes est
largement rapporté.
* 5.2.5. Altérations lysosomiales
*L'élargissement des lysosomes dans les cellules digestives
des mollusques est largement accepté comme un
marqueur du stress général.
*Il est induit en réponse à plusieurs facteurs de stress
environnementaux, tels que les polluants organiques et
métalliques, les modification des variables naturelles
(température, salinité, disponibilité de la nourriture) ou
du cycle de reproduction.
*La mesure de la taille des lysosomes par analyse
automatisée d'images a été proposée comme une
technique sensible, précise et rapide pour la mesure de
l'impact des polluants sur les organismes aquatiques.
*Les altérations lysosomiales sont acceptées par l'OMS et la
FAO comme utiles dans l'évaluation de la qualité de
l'environnement. Ils ont été recommandés pour la
surveillance des effets biologiques des polluants.
* L'élargissement des lysosomes a été utilisé comme un marqueur
général de l'impact des polluants dans un certain nombre d'études
sur le terrain utilisant des mollusques ou des poissons comme
espèces sentinelles.
* 5.2.6. Prolifération des peroxysomes
* La prolifération des peroxysomes a été proposée comme marqueur
spécifique de la pollution par des produits chimiques organiques tels
que les PAHs et les PCBs.
* Elle a été récemment utilisée pour évaluer la pollution de
l'environnement dans différentes régions côtières de la péninsule
ibérique et de la côte pacifique des USA.
* III - LES PARAMÈTRES DE CONTRÔLE DES XÉNOBIOTIQUES DANS
L’ENVIRONNEMENT
* Référence : Hillel D., 2005 – Encyclopedia of soils in the
environment. Elsevier.

*1. DÉFINITIONS
* Adsorption : Phénomène par lequel des substances, des molécules
ou des ions, d’un milieu liquide ou solution, adhèrent à la surface
d’un matériau solide.
* L'adsorption affecte les propriétés électrostatiques (coagulation et
sédimentation) des particules en suspension et des colloïdes.
* Des forces physiques et chimiques sont impliquées dans l'adsorption
des solutés de la solution.
* Les forces physiques comprennent les forces de van der Waals et des
forces électrostatiques (échange d'ions).
* Les forces chimiques résultent d'interactions impliquant des
mécanismes d'échange de ligands, des liaisons covalentes et des
liaisons hydrogène.
* Absorption : processus par lequel le polluant (surtout polluant
organique) pénètre dans la matrice sorbante (Ex : matière
organique).

*2. LES PARAMÈTRES PHYSIQUES


* Ce sont les particules minérales du sol et des eaux de surface et
surtout les particules d’argile.
* Ils forment, avec la matière organique, les colloïdes du sol.
* Le sol comporte essentiellement des charges négatives dues en
partie aux charges négatives des particules d’argile.
* Les polluants sont retenus dans le sol surtout grâce aux charges
négatives des argiles.
* Les argiles sont les composants les plus réactifs des sols en raison de
leur grande surface relative (<2µm).
* Les contaminants qui pénètrent dans le sol sous forme soluble se
répartissent généralement dans la fraction argileuse et s’y
concentrent.
* Les pesticides cationiques sont souvent retenus par des minéraux
argileux.
* Dans certains cas, la qualité de l'eau infiltrante peut être améliorée
par l'adsorption de solutés par les minéraux argileux.
* Dans les sols contaminés par des métaux, un transport de métaux
lourds facilité par les colloïdes peut se produire.
* Un tel transport est fonction de la couverture végétale, de la gestion
du sol, du climat et des propriétés du sol.
* Les métaux lourds tels que le Pb, le Cu et le Zn sont associés à des
colloïdes d'argile et à des biocolloïdes (action des bactéries).
* Dans les solutions de sol, certains métaux comme le Cu se présentent
sous forme dissoute ou de complexes organo-colloïdaux.
* 3. LA MATIÈRE ORGANIQUE
* La matière organique (MO) est également un colloïde qui présente
des ligands et des groupements chargés négativement contribuant
aux charges négatives du sol.
* Grâce à ces charges, la MO peut retenir plusieurs polluants dans le
sol.
* De plus les particules d'argile se lient à la matière organique pour
former des complexes organo-minéraux (ou argilo-humiques) très
résistants à la décomposition.
* Les ions métalliques se trouvent rarement sous forme libre. Ils
forment souvent des complexes avec les colloïdes du sols dans les
phases solides et liquides.
* La MO du sol et de l’eau a une grande affinité pour les cations
métalliques en raison de la présence des ligands ou de groupement
qui peuvent chélater les métaux.
* Les cations métalliques peuvent être subdivisés en trois classes en
fonction de leur réactivité avec les ligands organiques:
* (1) les cations «durs» tels que les métaux alcalino-terreux Ca2+ et
Mg2+ qui sont principalement impliqués dans des interactions
électrostatiques et peuvent former des complexes seulement avec
des ligands durs présentant des molécules d’oxygène.
* (2) les cations «mous» tels que Cd2+, Pb2+ et Hg2+ qui possèdent
une forte affinité pour les liaisons covalentes et ont tendance à
former des liaisons covalentes avec les ligands intermédiaires (N) et
mous (S);
* (3) les cations «bordure», la plupart des métaux de transition tels
que Fe3+, Cu2+, Zn2+ et Mn2+ qui ont un caractère intermédiaire
entre les métaux durs et mous, et possèdent une affinité appréciable
pour les ligands durs et mous.
* La persistance, la dégradation, la biodisponibilité, la lixiviabilité et
la volatilité des pesticides dans les sols sont directement liées à la
concentration en MO.
* Les pesticides peuvent se lier à la MO et être retenus par les forces
de van der Waals, les liaisons hydrophobes, les liaisons hydrogènes,
l'échange d'ions et les ligands.
* Les pesticides peuvent être adsorbés sans modification sur les
surfaces externes de la MO ou dans les vides internes.
* Les molécules organiques non polaires ont tendance à s'associer à la
matière organique du sol à la fois par adsorption et par absorption.
* 4. LE pH
* le pH est un facteur majeur de contrôle de la distribution des
polluants organiques et inorganiques dans les sols.
* Pour ce qui est des éléments traces métalliques (ETM), la diminution
du pH de la solution du sol est accompagnée par un accroissement du
nombre de protons qui entrent en compétition avec les cations
métalliques adsorbés en provoquant leur libération dans la phase
aqueuse.
* Les cations métalliques sont davantage mobiles dans un sol acide, à
l’exception de Mo, As, Sb et Se.
* La rétention maximale des cations métalliques survient lorsque le pH
est supérieur à 7.
* Les carbonates et les phosphates métalliques précipitent sous des
conditions basiques.
* la biodégradation des pesticides tend à être plus rapide près de pH 7
et ralentit considérablement lorsque le pH devient sensiblement plus
alcalin ou acide.
* 5 . LE POTENTIEL D’OXYDO-RÉDUCTION
* Le potentiel d’oxydo-réduction, ou potentiel redox, du sol, de l'eau
et des systèmes marins est une mesure du potentiel électrochimique
ou de la disponibilité des électrons dans ces systèmes.
* Les mesures du potentiel redox permettent de caractériser
rapidement le degré de réduction d’un milieu et de prédire la
stabilité et la disponibilité des polluants organiques et
inorganiques dans le sol et les sédiments.
* Le potentiel redox est un diagnostic permettant de déterminer si une
zone fonctionne comme une zone humide ou comme une zone non
humide.
* Les réactions d'oxydation et de réduction régulent de nombreuses
réactions biogéochimiques dans les environnements de surface.
* Le potentiel redox (Eh) est déterminé à partir de la concentration
d'oxydants et de réducteurs dans l'environnement.
* Les réactions d'oxydation et de réduction correspondent à un
transfert d'électrons d'un composé à l'autre et jouent un rôle majeur
dans la régulation de nombreuses réactions dans les systèmes
biologiques.
* L'oxydation est définie comme l'élimination des électrons d'un
composé.
* Un tel composé est généralement appelé «donneur d'électrons» ou
«réducteur».
* La réduction est définie comme l'addition d'électrons à un composé.
* Un composé qui accepte des électrons est généralement appelé
«accepteur d'électrons» ou «oxydant».
* La tendance des composés à accepter ou à donner des électrons est
exprimée en tant que «potentiel d'oxydoréduction».
* Les réducteurs (donneurs d'électrons) dans les sols des zones
humides sont:
* - Matière organique et divers composés organiques;
* - Composés inorganiques réduits tels que NH4+, Fe2+, Mn2+, S2+, CH4 et
H 2.
* Les oxydants (accepteurs d'électrons) sont des composés
inorganiques tels que O2, NO3, Mn02, FeOOH, SO2A4 et HCO3.
* Les environnements anaérobies tels que les sols des zones humides
sont généralement limités du point de vue des accepteurs d'électrons
et disposent d'abondants donneurs d'électrons (type de milieu ?)
* Les sols aérés sont généralement limités pour ce qui est des
donneurs d'électrons et disposent d'abondants accepteurs d'électrons
(principalement de l'O2) (type de milieu ?).
* Dans les conditions oxydantes et légèrement réductrices, avec un pH
neutre à moyennement alcalin, la solubilité des cations métalliques
diminue en raison de la précipitation des oxydes, des hydroxydes et
des carbonates.
* Dans les systèmes contenant suffisamment de souffre (sédiments du
fond des rivières, les estuaires, les océans) un pH acide et un
potentiel redox négatif (conditions réductrices) sont les conditions
les plus favorables pour la solubilisation de plusieurs métaux lourds.
* IV – ÉVALUATION DU RISQUE ET TESTS DE TOXICITÉ
* 1. Evaluation du risque
* Pour toute nouvelle molécule chimique mise sur le marché, il y a
nécessité d’évaluer le risque encouru par la population ou par tout
organisme vivant.
* Pour cela on utilise différents tests de toxicité en fonction du type
de molécule chimique.
* Les tests de toxicité permettant de montrer les effets d’un nouveau
produit chimique doivent faire l’objet de répétitions.
*2. Les Tests de toxicité
* Les tests de toxicité permettent d’évaluer les dangers et les
risques présentés par les produits chimiques, présents dans
l'environnement ou devant y être introduits, en faisant ressortir
les relations dose-réponse.
* De nombreux tests de toxicité fournissent des estimations des
doses, ou concentrations, entraînant une réponse toxique à 50%,
dites doses ou concentrations médianes, c’est-à-dire les doses ou
concentrations qui tuent 50% de la population.
* LC50 : concentration létale médiane
* LD50 : dose létale médiane
* Les doses ou concentrations les plus élevées qui ne causent
aucune toxicité peuvent également être déterminées.
* Exemple : Test de toxicité sur les vers de terre (Eisenia feotida)
* Un sol contenant 70% de sable, 20% d’argile et 10% de Matière
organique est utilisé. De l’eau est ajoutée à raison de 35% du poids
du sol, le pH est ajusté à 6.3 avec du carbonate de calcium.
* On introduit 10 vers adultes et des concentrations croissantes du
produit chimique à tester dont un témoin (sol sans ajout du produit).
* Exemple :un sol avec 0 mg de Pb/Kg de sol; un sol avec 10 mg de
Pb/Kg de sol; un sol avec 20 mg de Pb/Kg de sol; un sol avec 30 mg
de Pb/Kg de sol; un sol avec 40 mg de Pb/Kg de sol et un sol avec 50
mg de Pb/Kg de sol. Dans chacun de ces sols on introduit 10 vers de
terre.
* On réalise quatre répétitions pour chaque concentration et le
témoin.
* Le test dure 14 jours après lesquels on compte les survivants.

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