Introduction Generale Du Memoire
Introduction Generale Du Memoire
Introduction Generale Du Memoire
Ce travail est un mémoire de master produit dans le cadre d’une recherche en Sciences
du Langage selon les normes académiques de l’Université Omar Bongo, qui stipulent que tout
étudiant inscrit en niveau master 2 doit produire un mémoire qui sanctionne la fin de son
cycle.
Les Sciences du Langage ou plus communément appelé la linguistique, font partie des
sciences humaines et sociales au même titre que la sociologie, les sciences cognitives, ou la
philosophie. Bien que plusieurs chercheurs se soient intéressés à l’étude du langage dans
l’antiquité tel que Aristote et Platon, la majorité des chercheurs considèrent que c’est le suisse
Ferdinand de Saussure 1857 1913 qui en est l’inventeur.
Les sciences du langage étudient le langage humain. C’est à dire qu’elles s’intéressent
à l’étude du fonctionnement des langues, de la parole, des messages. Les questions abordées
peuvent être très diverses selon que nous soyons dans le cadre de la linguistique interne ou
externe. Ferdinand de Saussure dit à ce propos que la linguistique interne est la linguistique de
la langue : morphologie, syntaxe, sémantique… et la linguistique externe est la linguistique de
la parole. Pour ce travail nous allons nous intéresser à la linguistique de la parole, notamment
à l’analyse du discours.
Ainsi, Roland Barthes traite des principes et des méthodes dans le but de faire une
étude des récits sur le modèle de la description linguistique, dans son ouvrage intitulé
L « Introduction à l’analyse structurale des récits » bien que lui-même il doute plus tard de la
scientificité de cette méthode.
Le terme « analyse du discours » tel qu’il est appréhendé de nos jours, vient du
linguiste américain Zellig Sabbetai Harris (1909/1992), qui, en 1952 publie « Discours
analysis » dans la revue américaine Langage (Vol.28). Il est question des méthodes de la
linguistique distributionnelle américaine à l’unité transphrastique ou texte, c’est à dire qui
prône une linguistique qui étudie la distribution des unités au-delà de la phrase isolée. Dans
les années 1960, en Europe, de nouvelles problématiques se mettent en place, et le champ de
la linguistique joue un rôle moteur, grâce aux apports de Jakobson, Benveniste et Harris. Cette
époque est fortement marquée, en Europe occidentale et aux Etats unis, par les courants issus
de diverses disciplines et relativement indépendants les uns des autres. Ils avaient en commun
de poser la question du langage et de la textualité d’une manière différente et celle de la
linguistique structurale (Saussure et Bloomfield, 1887/1949).
Certains courants se réclament ainsi d’un projet d’analyse du discours, qui deviendra
plus tard l’école française d’analyse du discours. Ce courant sous l’impulsion du philosophe
marxiste critique Louis Althusser et de Michel Pêcheux, tente d’articuler la théorie marxiste
de l’idéologie, la psychanalyse (J. Lacan) et la linguistique pour appréhender le discours.
Ces divers courants ont été fortement influencés par la pragmatique anglosaxonne
fondée sur une conception qui considère le discours comme un acte (Austin). Il faut ajouter
les travaux de M. Foucault et du russe M. Bakhtine, dont l’influence a été diffuse mais
considérable.
L’entrée en relation de ces courants a favorisé le renouvellement du champ des
sciences du langage, c’est à dire ses méthodes, ses découpages disciplinaires et ses concepts.
En France en particulier, le corpus privilégié était le discours politique. C’est le début de ce
qui est devenu plus tard l’école française d’analyse du discours, où le mot analyse n’a pas
pour simple signification étude, mais représente une sorte de psychanalyse du discours. On ne
reconnait pas à l’analyse du discours un fondateur comparable à Saussure comme pour la
linguistique structurale.
L’analyse du discours est née d’une conjoncture intellectuelle. C’est dans les années
1970, en Europe surtout, que la convergence entre les différents courants constitue un champ
d’analyse du discours. Les sciences du langage y ajoutent un rôle essentiel : grammaire de
texte, théories de l’énonciation et courants pragmatiques apportent un outillage conceptuel et
méthodologique considérable. L’analyse du discours se veut une psychanalyse du discours,
avec pour objectif de découvrir l’idéologie qui se cache sous la matérialité discursive.
Cette étude se veut théorique, méthodologique et pratique car c’est la suite du projet de
mémoire que nous avons produit en master 1, dans lequel nous avons amorcé une étude
préthéorique et méthodologique du présent sujet recherche.
Le but recherché dans ce travail est de rendre compte des relations complexes qui se
jouent dans le discours à travers les marques d énonciation auxquelles a eu recours Emile
Doumba dans ses productions discursives en tant que ministre dans quelques ministères de
l’économie, à savoir, au Ministère de l’Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche et des
Parcs Nationaux et au Ministère de l’Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche chargé de
l’environnement et de la protection de la nature. Ces discours s’étendent sur une période d’un
an, allant du 21 avril 2005, au 25 novembre 2006.
Nous allons donc analyser les productions discursives de ce dernier, pour saisir son
comportement discursif et voir comment il s’inscrit dans ses discours en tant que sujet. De ce
fait, nous allons maintenant structurer notre étude de la manière suivante.
Enfin dans la quatrième partie intitulée « Analyse du corpus », qui comprend deux
chapitres à savoir, « Etude énonciative dans le discours d’Emile Doumba », et le deuxième
chapitre intitulé : « la subjectivité dans le discours d’Emile Doumba ».
Première partie : description du paysage générale Gabonais
Chapitre I : présentation du cadre physique et sociolinguistique du Gabon
Dans cette partie nous allons nous atteler à donner une description du paysage générale
Gabonais. Il s’agit ici de présenter de manière succincte les cadres : géographique,
démographique et sociolinguistique.
Avec une superficie de 267.670 kilomètres carrés, le Gabon est un pays de situé en
Afrique centrale, traversé par l’équateur, frontalier a lest, au sud-est et au sud de la république
du Congo, au nord-ouest par la guinée Equatoriale au Nord par le Cameroun. C’est un pays
forestier ou la faune et la flore sont encore bien conservées et protégées dans treize parcs
nationaux dont les parcs nationaux de la Lopé et d’Ivindo, inscrits au patrimoine mondial de
L’UNESCO. D’importantes ressources forestières et un pétrole abondant ont permis au
Gabon d’être l’un des pays les plus prospères d’Afrique.
Le climat du Gabon est de type équatorial, chaud et humide, avec une alternance de
saisons sèches et de saisons de pluies au cours d’une année. Les températures moyennes sont
comprises entre vingt et un degré Celsius au sud-ouest du pays ; notamment à Port-Gentil,
Lambaréné, Mouila, Tchibanga et Mayumba ; et vingt et sept degré Celsius sur la côte et à
l’intérieur du pays. Les extrêmes vont de dix et huit degré Celsius à trente et six degré
Celsius.
On distingue trois types de relief dont : les plaintes côtières qui sont larges de vingt à trois
cent kilomètres à l’ouest du pays ; les plaines et les dépressions ; les deltas maritimes intérieur
de l’Ogooué. Ensuite il y a les massifs montagneux qui comprennent les monts de cristal au
nord-est de Libreville, le massif du chaillu au centre et le massif du Mayombe qui s’étend sur
huit cent kilomètres parallèlement à la cote de l’Atlantique. Enfin il y a les plateaux et
collines. Le plus grand ensemble de plateaux est localisé au nord-est, au Wolew Ntem et
Ogooué Ivindo, on retrouve les plateaux Batéké à l’est de la province du Haut Ogooué,
présentant un paysage de savane en milieu de foret. Le Gabon possède ainsi le plus fort taux
de de superficie forestière par habitant en Afrique.
Le Gabon fait partie de l’aire de sous peuplement d’Afrique centrale, avec une densité de
5,5 habitants par kilomètre carré et une fécondité plus ou moins égale à la moyenne. Le
paradoxe de ce pays peu peuplé avec une population 2.278.829 habitants est que la moitié de
sa population vit dans les deux grandes villes du Gabon, qui sont Libreville et Port Gentil, ce
qui donne au Gabon l’un des plus forts taux d’urbanisation de l’Afrique avec une
concentration de peuplement élevée. En comparaison à l’extérieur du pays, la densité hors
agglomération est similaire à celles de pays désertiques sahariens ; inferieur à deux habitants
par kilomètre carré.
Présentation de la végétation
Couvert à plus de 85% par la forêt, le Gabon possède le plus fort taux de superficie
forestière par habitant en Afrique ; ce qui permet d’entretenir une faune et une flore
remarquables. Un grand nombre d’espèces animales et végétales sont protégées. La
biodiversité gabonaise est sans doute l’une des plus élevées de la planète avec sept cent (700)
espèces d’oiseaux, quatre-vingt-dix-huit « 98 » espèces d’amphibiens, entre 95 et 160 espèces
de reptiles, près de dix milles (10000) espèces de plantes, plus de quatre cent (400) essences
forestières et cent quatre-vingt-dix-huit (198) espèces différentes de mammifères. On y
trouve de nombreuses espèces animales rares tels que le pangolin, le picatharte etc.
Le Gabon est une des réserves de faunes les plus variées et les plus importantes
d’Afrique : c’est un important refuge pour les chimpanzés et les gorilles. Il abrite aussi plus de
la moitié de la population des éléphants de forets d’Afrique.
Le Gabon est un pays multilingue comme la plupart des pays africains. Ce multilinguisme
résulte de la présence des langues endogènes ou langues nationales d’une part, et des langues
étrangères ou exogènes d’autres part. On compte soixante et deux parlers nationaux selon la
classification de Kwenzi Mickala en 2009. Les langues exogènes ou langues étrangères qui
sont parlées par les différentes communautés d’immigrants venants d’autres pays du monde
entier.
De la traite des noirs à la colonisation française, le Gabon est passé par plusieurs
étapes avant de connaitre son indépendance. En 1942 le Gabon est découvert par les navires
portugais. Le pays suscite aussi l’intérêt des marin Français, danois et britanniques qui visitent
régulièrement la cote pour marchander avec les tribus locales l’ivoire, les espèces de bois
précieux et les esclaves.
En 1849 la capitale de Libreville est fondée par les esclaves affranchis par les français.
En 1886, le gouvernement français nomme un gouverneur au Gabon et le pays devient ainsi
une colonie française. En 1911, la partie nord du nord est occupé par l’Allemagne.
Apres la mort de Léon Mba en octobre 1967. Albert Bernard Bongo devient le
nouveau président. En mars de l’année suivante il introduit dans le pays un système de partie
unique (PDG) Parti Démocratique Gabonais avant d’introduire le multipartisme en 1989.
Suite à la disparition d’Omar Bongo Ondimba en 2009, Ali Bongo Ondimba son fils devient
le président de la république, fonction qu’il occupe jusqu’à ce jour.
C’est au XVIIème siècle que l’expression séparation de pouvoirs est formulé par John
Locke et va être reprise par Montesquieu en France au siècle suivant où il distingue
concrètement les trois pouvoirs à séparer ; notamment le pouvoir législatif (légiférer), le
pouvoir exécutif, (exécute les lois et organise la gestion de l’État) et le pouvoir judiciaire
(rendre la justice au nom du peuple).
Au Gabon, c’est à la fin de l’ère du monopartisme entre 1990 et 1991, que les
prémices de la séparation des pouvoirs se mettent en place. D’ailleurs, ce principe de
séparation des pouvoirs a valeur constitutionnelle puisqu’il est consacré par l’article 16 de la
déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1989 aux termes duquel : « toute société
dans laquelle la garantie des droits de l’homme n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs
déterminée, na point de constitution ». Classiquement la séparation des pouvoirs est conçue
comme « la première condition d’un gouvernement libre », article 9 de la constitution de
1848.
Le pouvoir judiciaire représente la justice qui est rendue au nom du peuple gabonais
par la cour constitutionnelle, les juridictions de l’ordre judiciaire, les juridictions de l’ordre
administratifs, les juridictions de l’ordre financier, la haute cour de justice et les autres
juridictions d’exception. Le président de la république est le garant de l’indépendance du
pouvoir judiciaire, dans le respect des dispositions de la constitution Gabonaise dans son
article 68 du 12 janvier 2011.
L’autorité judiciaire est exercée par le conseil supérieur de la magistrature suprême qui
veille à la bonne administration de la justice et statue de ce fait sur les nominations, les
affectations, l’avancement et la disciplines des Magistrats comme le stipule l’article 70 du 12
janvier 2011.
Dans le but de préserver l’État et la société en dehors de tout conflit politique, l’État va
créer certains outils institutionnels de médiatisation, justifiant ainsi son intérêt pour la
préservation de la paix. Outre la présidence de la république, l’institution militaire et
l’assemblé nationale dont l’existence datent bien avant 1990, il y a eu la création du Senat.
Toujours dans l’esprit de médiation et de pacification des différents acteurs politiques
nationaux, en 1992, a été mis en place le Conseil national de la communication garant de la
liberté de la presse. Un an plus tard, c’est à dire en 1993, le Conseil économique et social a vu
le jour. Il a pour rôle de faire de faire le lien entre le peuple et l’État.
C’est ainsi que dans le même élan politique en 1996, a été créé la Commission
nationale des droits de l’homme et le Conseil national de la démocratie. La mission de cette
institution est d’élaborer un cadre de bonne conduite à l’usage des acteurs de la vie politique
nationale, ensuite d’assurer la médiation entre les conflits opposant les partis politiques et
l’administration des partis politiques entres eux.
Sur la scène internationale, le gabons est engagé sur des questions environnementales
et climatiques. Le Gabon est le premier pays africain à avoir livré sa contribution à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre ; il a favorisé la conclusion de l’accord de paris
en décembre 2015, en coordonnant avec l’Allemagne, à la demande de la présidence française
les négociations sur les financements et les transferts de technologies en 2019.
En septembre 2019, le Gabon est également le premier pays africain récompensé par
l’initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI) pour la lutte cotre la déforestation depuis
janvier 2020, le Gabon assure la présence du groupe des négociateurs africains pour le climat.
Il fait parti des pays signataires depuis l’accord du Cotonou. Depuis la revue à mi-
parcours du Fond européens de développement (FED), le programme indicatif nationale du
Gabon prévoit une aide de six millions d’Euros. L’union européenne a déployé dans le pays
une mission d’observation électorale lors du scrutin présidentiel de 2016.les échanges entre
l’Union européenne et le Gabon se poursuivent dans le cadre du dialogue régulier. En février
2021 les deux partis ont signé le renouvellement et la transformation du protocole de l’Accord
de partenariat dans le secteur de la pêche (APPD), dans le cadre du développement et de la
transformation du secteur halieutique du Gabon.
Cette communication peut être interne ou externe. Son rôle principal de légitimer
l’action du ministère, informer la population car il y a un devoir de rendre compte des actions,
des reformes et des intentions du ministère auprès des citoyens.
Toutes ces opérations à travers lesquelles le ministère projette une image favorable de
son administration à travers les projets qu’il propose, les actions dont il rend compte et les
actions sociales qu’il pose, sont représentatives d’une communication qui a pour but de
construire une image positive de son institution.
L’enjeu informatif : qui est le fait que lors de la communication interne, les
collaborateurs du ministère cherchent seulement à transmettre une information.
L’enjeu identitaire : c’est le fait que chaque collaborateur du ministère lors d’une
situation de communication exprime son identité
Comme nous venons de le voir ; les enjeux sont différents selon qu’il s’agit de la
communication interne ou externe dans un ministre. La communication interne répond à une
logique des ressources humaines, alors que la communication externe repose davantage sur
une logique stratégique.
La rupture sert à rompre avec les préjuges et les fausses évidences qui nous donnent
seulement l’illusion de comprendre les choses. Elle est le premier acte constitutif de démarche
scientifique et se compose des trois étapes suivantes : la question de départ, l’exploration et la
problématique.
La question de départ permet dénoncer le sujet sous la forme d’une question de départ.
Par cette question, il s’agit d’exprimer le plus exactement possible ce qu’on cherche à savoir,
à élucider, à mieux comprendre. C’est le fil conducteur de la recherche. Pour remplir
correctement sa fonction, la question de départ doit présenter des qualités de clarté, de
faisabilité et de pertinence. Par la qualité de la clarté, la question doit être claire, précise,
concise et unique, par la qualité de faisabilité la question doit être réaliste, c’est à dire en
rapport avec les ressources personnelles et techniques que l’on peut considérer comme
nécessaires et sur lesquelles on peut raisonnablement compter, et par la qualité de pertinence,
il est question du registre auquel le sujet fait appel ou se réfère. La question de départ ne doit
pas avoir de connotation morale et elle ne doit pas chercher à porter un jugement mais à bien
expliquer le sujet.
La troisième étape qui est la problématique est définie par les deux auteurs comme
l’approche ou la perspective théorique que l’on décide d’adopter pour traiter le problème posé
par la question de départ. Ils suggèrent de procéder en trois temps.
D’abord faire le point : il s’agit de dresser l’inventaire des points de vue déjà doptés
par le sujet, de repérer les liens ou les oppositions entre ces points vue, puis de mettre en
évidence les cadres théoriques implicites ou explicites de chacun d’entre eux ;
Les auteurs rappellent la double nécessité : celle de bien circonscrire son champ
d’observation dans le temps, dans l’espace géographique, dans l’espace sociale et celle de
définir la marge de manœuvre du chercheur dans quels délais, quels ressources propres, quels
contacts etc…
Quivy et Van proposent quatre méthodes les plus appropriées de recueil des
informations et les critères pour faire un meilleur choix de ces méthodes : l’enquête par
questionnaire, l’entretien, l’observation directe et le recueil de données existantes.
La sixième étape qui est l’analyse des informations recueillis correspondant bien aux
hypothèses de départ. Il s’agit d’une analyse de données, l’analyse des relations entre les
variables, la comparaison des résultats observes avec les résultats attendus et interprétation
des écarts. Les deux principales méthodes d’analyse des informations sont l’analyse
statistique et l’analyse des données.
La septième et dernière étape porte sur la conclusion. A cette étape le chercheur doit
d’abord rappeler les grandes lignes de la démarche qu’il a emprunter : rappel de la question de
départ dans sa manière dans sa dernière formulation ; présentation des caractéristiques
principales du modèle d’analyse ; présentation des champs d’observation des méthodes mises
en œuvre et des observations effectues. Enfin, comparaison des résultats attendus par des
hypothèses et des résultats obtenus en rappelant les principales interprétations des écarts.
Ensuite dans un deuxième temps, il s’agit de présenter les nouveaux apports de
connaissances issus de la recherche menée, celle relative à l’objet d’analyses mais aussi des
nouvelles connaissances théoriques.
Enfin, ces conclusions pourront aborder des pistes d’action suggérées par les analystes.
Ces trois actes sont étroitement liés grâce à l’enchainement des sept différentes étapes à partir
desquelles les trois actes de la démarche scientifiques sont effectifs.
Le contexte d’étude nous permet de montrer les faits qui justifient le choix de notre sujet
de recherche. Dans le cadre ce travail, nous situons notre analyse dans le contexte
économique qui nous intéresse particulièrement, car il exerce une influence importante sur le
comportement des marchés et consommateurs gabonais.
Il s’agit de montrer l’environnement dans lequel se situe notre sujet. Ainsi, notre sujet
intitulé : « Analyse des productions discursives économiques d’un ministre : cas du
discours d’Emile Doumba », a été choisi dans un environnement socio ministériel Gabonais
précis.
Pour mieux appréhender notre sujet de recherche il sied de l’interroger. Bachelard affirme
que « toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, alors
il ne peut y avoir de connaissance de connaissances scientifique ». De ce fait, nous formulons
notre sujet de recherche sous la forme des questions suivantes : comment Emile Doumba
s’inscrit-il ou s’efface dans ses productions discursives en tant en que sujet ? quels sont
les procédés discursifs dont il a recours pour influencer ses allocutaires ?
Nous avons choisi de travailler sur les discours d’Emile Doumba, car en tant que ministre
et homme influent, il se distingue des locuteurs ordinaires par sa posture idéo économique, à
travers laquelle il fait pénétrer ses allocutaires dans son univers ministériel et celui de la
société civile à laquelle il appartient.
Les objectifs d’étude désignent un but à atteindre ou une finalité que l’on s’est fixé et qui
doit être réalisé. Visant la production d’un travail en analyse du discours, notamment sur le
discours d’un ministre, notre travail a pour objectif d’identifier et de décrire le
fonctionnement du discours d’Emile Doumba, en faisant une analyse énonciative et
subjective.
Cette analyse consiste à relever les marques que laisse ce dernier, à travers les indices qui
attestent de la manière dont il s’inscrit comme sujet dans ses productions discursive d’une
part, puis de décrire les procédures linguistiques énonciatives dont use ce dernier pour que ses
allocutaires adhèrent à ces propos, en repérant les traces formelles de sa présence, dans les
différents discours qu’il a produit dans sa fonction de ministre de l’économie.
Il pourra servir de modèle et de piste d’analyse, laissant libre cours à ceux qui vont le
consulter, de pouvoir l’adapter et l’appliquer à d’autres travaux de recherche, car ce mémoire
reste un ouvrage dans la bibliothèque de notre département. Il reste aussi une œuvre
scientifique à part entière qui propose aussi la description du langage dans son
fonctionnement contextuel au même titre que la phonologie ou la syntaxe.
Ce travail est donc une œuvre scientifique qui répond également aux exigences
académiques de l’Université Omar Bongo (U.O.B), qui conditionne la fin du cycle Master par
la production d’un mémoire.
Chapitre II : Problématique
De ce fait nous avons formulé notre problématique sous la forme suivante : comment
Emile Doumba marque-t-il son engagement en tant que sujet dans ses productions
discursives ? autrement, à travers cette question nous voulons savoir quelles sont les marques
qui expriment l’engagement énonciatif d’Emile Doumba dans ses discours. Ainsi, notre
problématique est d’ordre énonciatif et nous conduit à interroger la situation d’énonciation
dans les discours de ce dernier pour identifier les marques qui témoignent de son inscription
en tant que sujet assumant ou non ses discours.
Pour répondre à cette question nous allons, nous allons aborder trois points essentiels à
savoir : la revue littéraire, l’état de la question, l’explicitation de la problématique, le cadre
théorique et les hypothèses. Toutes ces étapes nous permettent de situer au mieux notre travail
et de définir l’angle sous lequel nous pouvons l’aborder en ayant pris connaissance de
plusieurs travaux qui abordent des questions de l’analyse du discours.
A travers la lecture de cet ouvrage nous avons acquis des connaissances sur quelques
caractéristiques du discours politique, à savoir : la manipulation, le paraitre et la construction
de l’éthos pour convaincre.
Dans cet ouvrage Austin transcrit une série de douze conférences qu’il a donné à
Harvard en 1995. Il s’agit pour l’auteur de comprendre le fonctionnement réel du langage en
partant de son usage courant en situation. Dans la première partie il estime qu’énoncer ce
n’est ni décrire ce que nous sommes en train de faire, ni affirmer que nous le faisons, c’est le
faire. Il appelle ce type de phrases : performatives ou énonciatives performatives. Il fait
ensuite remarquer dans la deuxième conférence que l’énonciation peut être malheureuse dans
la mesure où elle ne parvient pas à réaliser ce qu’elle est destinée à faire à cause des
circonstances inappropriées. Austin établit donc six règles auxquelles il faut se soumettre pour
la réalisation de l’acte. Dans la troisième conférence, il constate que sur les six règles qu’il a
établies, il y a une violation de quatre règles, ce qui conduit à ce qu’il va appeler « Echec ».
Ainsi, « Echec » désigne donc tout ce qui empêche la réalisation d’une énonciation. Dans la
quatrième conférence, il explique que les deux dernières règles auxquelles il faut se soumettre
pour l’accomplissement de l’acte sont celles qui entrainent la vérité ou la fausseté d’une
affirmation. Dans la cinquième conférence l’auteur réalise que les énonciation performative et
l’énonciation constative partagent les mêmes critères grammaticaux et lexicaux, il pose alors
la distinction selon laquelle, le performatif est heureux ou malheureux et le constatif est vrai
ou faux. Dans la sixième conférence il distingue le constatif implicite qui permet de décrire
l’acte et le constatif explicite qui le confirme. Dans la septième conférence, ne parvenant pas à
distinguer le constatif et le performatif, il s’intéresse donc à la portée significative qu’il y a
entre le dire et le faire. De la huitième à la dixième conférence il distingue trois sortes d’acte :
l’acte locutoire, l’acte illocutoire et l’acte perlocutoire. De la neuvième à la douzième
conférence, il fait une étude critique des actes d’illocution et propose de les classifier en
différentes valeurs illocutoires de cinq grandes classes : les verdictifs, les exercitifs, les
promissifs, les comportatifs et les expositifs.
L’étude de cette œuvre nous donne des outils théoriques qui peuvent nous permettre
d’identifier les actes de langage en présence dans notre corpus et de pouvoir les classifier
selon les valeurs illocutoires auxquelles ils correspondent.
L’intérêt de ce mémoire pour notre étude est l’apport des outils d’analyse pratique
permettant de saisir le comportement discursif d’un locuteur dans son discours.
Cet article nous propose l’étude de l’image de soi dans le discours politique yéménite
lors de la séance d’ouverture de la conférence du dialogue national qui s’est tenu à Sanaa en
2013. L’objectif de ce travail est de proposer une analyse de l’éthos discursif, en tenant
compte de l’impact que peut avoir l’éthos prédiscursif ou social dans la construction de
l’éthos discursif du président. L’article se divise en deux parties : une partie théorique et une
partie pratique. Dans la première partie, il aborde l’éthos et dans la seconde partie il fait une
analyse pratique de son corpus. Il distingue deux principales tendances de l’étude de l’éthos :
la première tendance qui vient d’Aristote mais a été développé plus tard par Chaïm Perlman
(1958), elle soutient que l’image de soi est un effet de discours qui ne doit pas prendre en
compte la conduite ou la réputation du sujet parlant avant sa prise de parole. La deuxième
tendance en analyse du discours avec Maingueneau, Ducrot, Ruth Amossy et Isocrate qui
considèrent que l’éthos est avant tout un résultat de l’identité sociale. Cette tendance porte un
intérêt aux éléments prédiscursif. Dans l’analyse du corpus, l’auteur relève diverses stratégies
langagières qui permettent au président de construire son ethos : la stratégie de dramatisation,
de l’autodésignation, et d’effacement énonciatif. Il utilise des termes d’adresse ayant une
valeur du déictique « vous », il présente un éthos religieux, de solidarité, d’égalité, de fidélité
de famille, de vertu, et de chef pour convaincre son auditoire. L’auteur relève un éthos
prédiscursif du président qui se manifeste par le fait que le locuteur dispose d’une double
autorité : individuelle et institutionnelle.
Cet article nous apporte des connaissances essentielles dans l’étude thorique et
pratique de l’éthos dans un discours, notamment sur l’analyse de l’éthos prédiscursif et de
l’éthos discursive dans un discours.
Cet ouvrage est un support essentiel qui nous permet d’identifier et d’analyser les
différents aspects d’une énonciation dans un discours.
Plusieurs travaux de recherche en sciences du langage ont déjà porté sur l’analyse du
discours politique ; médiatique, gouvernementale, institutionnels…
Cependant, l’état de la question de notre étude va porter sur les questions qui sont liées
à notre problématique de recherche et à notre cadre théorique. Nous allons donc nous
intéresser à l’analyse des production discursives, notamment dans le cadre théorique de
l’analyse du discours en abordant la problématique de l’énonciation.
Ainsi, nous allons répertorier quelques ouvrages qui traitent des questions de l’analyse
du discours à la française, et de la problématique de l’énonciation dans son approche
descriptive, mais cette fois-ci, contrairement aux résumés que nous avons proposés dans la
revue littéraire, nous allons juste citer quelques travaux qui viennent en complément dans
notre travail pour renforcer nos connaissances sur la question que nous abordons, à savoir :
Rabatel, A., 2004 « l’effacement énonciatif dans les discours représentés : effets
pragmatiques de sur et de sous énonciation », Langages, n°156, Paris, Larousse
Le dictionnaire Larousse définit les hypothèses comme des propositions visant à fournir
une explication vraisemblable d’un ensemble de faits, et qui doit être soumise au contrôle de
l’expérience ou vérifiée dans ses conséquences. Elle est la réponse présumée à la question qui
oriente un travail d’enquête et elles structurent la recherche. De ce fait, les hypothèses qui
ressortent de notre sujet d’étude sont les suivantes :
1. Le locuteur en tant que chef de son ministère se pose-t-il comme sujet dans ses
production discursives ?
Elle met l’accent essentiellement sur la présence du locuteur dans la langue par l’étude
des différentes unités linguistiques à travers lesquelles il énonce sa position par rapport au
monde et par rapport à l’autre.
C’est dans cette optique que nous inscrivons notre sujet de recherche intitulé : «
Analyse des productions discursives économiques : cas du discours d’Emile Doumba »,
dans la problématique de l’énonciation.
Nous ne pouvons envisager de faire l’analyse des discours d’Emile Doumba, sans
prendre en compte l’étude de l’énonciation qui rend ces discours possibles, dès lors que la
langue se transforme en discours et s’organise lorsqu’un sujet prend la parole. De ce fait quel
est le positionnement énonciatif d’Emile Doumba sans ses discours ?
Benveniste nous dit à ce propos que « l’énonciation est cette mise en fonctionnement
de la langue par un acte individuel d’utilisation » (1974 :80). Il porte un intérêt particulier
aux marques linguistiques qui permettent de retracer un locuteur dans son discours. Il
privilégie le pôle de l’énonciation en s’intéressant à la relation qu’entretient le locuteur avec
la langue, en affirmant que « l’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue en
discours » (1970 :12).
Cette assertion de l’auteur nous montre que la notion d’énonciation est liée à celle du
discours qui est l’usage spécifique de la langue par un sujet parlant. Maingueneau approuve
cette orientation de la langue vers le discours, ce qui nous renvoie à la notion de subjectivité.
Ainsi, nous envisageons aussi de rechercher dans notre corpus les marques subjectives sous
forme de traces linguistiques de l’activité énonciative, car la problématique de l’énonciation
est liée à celle de la subjectivité.
Dans notre étude nous allons nous intéresser à produire une analyse énonciative et
subjective des productions discursives d’Emile Doumba.
Le cadre théorique est la base sur laquelle repose toute recherche scientifique. Il
permet d’insérer notre recherche dans un cadre théorique spécifique et de maitriser les outils
conceptuels qui servent à mener une bonne étude.
Le discours : selon Adam (1989) « un discours est un énoncé caractérisable certes par
des propriétés textuelles mais surtout comme acte de discours accompli dans une situation
participante, institutionnelle, lieu et temps »
Faire une étude sur l’énonciation revient à mener une enquête sur le locuteur et
démontrer à travers les marques qu’il laisse dans son énonciation, s’il s’assume en tant que
sujet ou s’il essaie d’être objectif en gommant les marques qui peuvent justifier sa prise de
position dans ses productions discursives à travers.
L’enquête désigne l’étude d’une question au moyen des témoignages, des expériences et
des documents. C’est une investigation qui permet d’élucider le problème posé par le sujet de
recherche.
Dans le cadre de notre étude, nous avons collecter différents discours d’Emile Doumba
dans l’exercice de ses fonctions de ministre dans quelques ministères de l’économie.
Dans le cadre de notre recherche, nous avons optés pour la méthode recueil de données
existantes sur la plateforme médiatique d’internet, car elle est celle qui correspond le mieux à
notre étude. Nous avons ensuite procédé au téléchargement de ces données par le canal d’un
ordinaire portable, puis nous les avons stockés dans une clé USB.
La pré enquête comme son nom l’indique est une technique de préparation à l’enquête.
Elle consiste à repérer le lieu et le moment de l’enquête en prenant un premier contact avec
les informateurs. Dans le cadre de ce travail de recherche, nous n’avons eu recours à la prise
de contact avec des informateurs physiques. Nous avons plutôt repéré le site internet à partir
duquel nous pourrions établir le premier contact, afin de que nous puissions vérifier la
faisabilité de ne sujet d’étude.
Le présent mémoire porte sur l’analyse des productions discursives économiques d’Emile
Doumba dans sa fonction de ministre dans quelques ministères de l’économie au Gabon à
partir du 21 avril 2005, au 25 novembre 2006. Notre corpus est un ensembles de documents
écrits, que nous avons recueilli sur le site internet :https://docplayer.fr. Il compte quatre (4)
discours.
Les corpus sont des outils indispensables et précieux en linguistique et plus précisément
en analyse du discours. Ils permettent en effet d’extraire un ensemble d’informations utiles
pour l’analyse. Dun point de vue méthodologique ils apportent une objectivité nécessaire à la
validation scientifique, car on s’appuie sur les corpus pour formuler et vérifier des hypothèses.
Le premier corpus est un discours de cinq (5) pages qu’il a produit dans sa fonction de
ministre de l’Economie Forestière, des Eaux, de la Pêche chargé de l’environnement et de la
protection de la nature, à l’occasion de la treizième session de la commission durable, à New
York, le 21avril 2005.
Le deuxième corpus compte sept (7) pages. Il a produit ce discours dans sa fonction de
ministre de l’Economie Forestière des Eaux et de la Pêche et des parcs nationaux. A
l’occasion de la tenue de la troisième réunion du partenariat pour les forêts du bassin du
Congo, à Paris le 22 juin 2006.
Le troisième corpus compte treize (13) pages. Il a produit ce discours dans la même
fonction ministérielle que le corpus précédant. Ce corpus a été produit à l’occasion de la
sixième (6) session ordinaire du conseil des ministres de la commission des forêts d’Afrique
centrale, le 19 septembre 2006 à Malabo.
Le quatrième corpus compte cinq (5) pages. Il a été produit dans la même fonction
ministérielle que le corpus précédant, à l’occasion de la pose de la première pierre de l’usine
SUNLY INDUSTRIE à Lambaréné, le 25 novembre 2006.
Emile Doumba est né le 29 octobre 1944, c’est un homme politique gabonais. Apres avoir
dirigé la Banque Internationale pour le Commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) en 1980, il
été nommé au gouvernement en tant que, Ministre de l’Economie, des Finances et de la
Privatisation de 1999 à 2022, puis ministre de l’économie Forestière de 2002 à 2009. Il a été
brièvement Ministre de l’Urbanisme et de l’aménagement du territoire de juin 2009 à juillet
2009, et Ministre de l’énergie et des ressources hydrauliques et des nouvelles Energies de
juillet 2009.
Il a débuté sa carrière politique depuis 2021, lors des élections législatives décembre 2001,
où il a été élu à l’assemblé nationale en tant que candidat du parti démocratique gabonais
(PDG) dans la province de l’Ogooué lolo.
En effet, comme nous l’avons dit dans les chapitres précédents, notre analyse consiste
à faire relever les marques énonciatives qui indiquent l’engagement ou l’effacement du
locuteur dans ses productions discursives dans le but de répondre à notre problématique de
départ et notamment pour affirmer ou infirmer les hypothèses que nous avons formulés.
De plus, dans ce chapitre, nous allons consacrer notre analyse à faire ressortir les
indices qui réfèrent aux déictiques et aux marques de modalisation, puis nous allons faire
ressortir les différentes images qu’il se construit dans son discours. Pour bien mener notre
étude nous allons convoquer la théorie de l’énonciation.
Il s’agit ici de repérer les marques qui représentent les indices implicites ou explicites
qui relève de l’inscription de l’énonciateur dans son énoncé, de sa position par rapport à
l’objet de son discours.
Dès lors, dans le dictionnaire d’analyse du discours, les indices d énonciations sont défini
comme « les unités linguistiques qui indiquent le renvoie de l’énoncé à son énonciation :
pronoms de la première et deuxième personne, désinences des verbes, adverbes de temps,
adjectifs affectifs… ». (Charaudeau et Maingueneau2002 :230).
C’est par le biais des indices ou marques énonciatifs que nous pouvons éventuellement
repérer le sujet parlant : Emile Doumba dans ses productions discursives. C’est par cela qu’il
imprime sa marque dans le discours, s’inscrit dans son message.
1.1 L’engagement par les embrayeurs
De ce fait, nous allons considérer la récurrence des déictiques comme les marques
distinctives qui désignent la présence effective du locuteur dans ses productions discursives.
Les pronoms personnels « je » et « nous » sont ceux qui expriment par excellence, la
présence du locuteur dans ses productions discursives. De ce fait, pour apporter des éléments
de réponses qui vont nous permettre d’infirmer ou de confirmer la première hypothèse de
notre recherche, qui suppose l’engagement ou l’inscription d’Emile Doumba dans ses
discours, nous allons procéder à l’identification des pronoms personnels en présence.
Enoncé 2 : « Je reste enfin reconnaissant à mon pays… pour les investissements consentis et
le soutien dont ils ont bien voulu me gratifier tout au long de la présidence gabonaise de la
COMIFAC ». Corpus3
Forme 3 : « je » s’associe à l’auxiliaire avoir et nom espoir
Enoncé 3 : « J’ai bon espoir que d’ici la fin de l’année 2006, les autres Etats membres, à
l’instar de mon pays où le processus est quasiment à son terme, auront ratifiés le Traités ».
Corpus 3
Le ministre Emile Doumba fait osciller dans ses productions discursives énonciatives
quatre formes d’association du pronom « je ».
Dans le premier cas « je » est associé au modalisateur « vouloir », ce qui exprime que
le locuteur manifeste le désir d’accomplir une volonté : celle de « remercier » l’assistance en
tant que représentant la « COMIFAC ».
Cela montre bien son engagement énonciatif, du fait qu’il assume son discours et parle
certes, au nom de la COMIFAC, mais encore plus, en son nom propre. L’association du
modalisateur ‘’vouloir’’ au dectique personnel « je » est le plus récurent dans les discours du
ministre, et notamment dans le corpus 3. Cela exprime bien la volonté manifeste que ce
dernier souhaite à tout prix être distinguer en tant que sujet dans ses productions discursives.
Cet énoncé a la même valeur que ‘’j’espère’’, ce qui fait qu’on considère ces trois
associations comme une volition, par laquelle l’auteur souhaite que les « Etats membres du
COMIFAC » puissent « ratifier » le « Traité ».
Quatrièmement, Emile Doumba marque son engagement par l’association qu’il fait du
déictique personnel « je », au verbe de volition : ‘’souhaiter’’. En effet dans l’association du
déictique personnel « je », et du verbe ‘’souhaiter’’, le locuteur ressent le désir de partager
avec ses collaborateurs le plan d’investissement des promoteurs qui pourrait avoir un impact
positif sur le marché de l’emploi, car ce projet participerait à la création de « 150 emplois ».
S’il est évident qu’Emile Doumba utilise à profusion le détecte « je » pour marquer sa
présence individuelle devant ses allocutaires, il n’en demeure pas moins qu’il use également
du déictique « nous », comme nous le montre la suite de l’analyse.
Forme 1 : ‘’nous ‘’ s’associe aux personnes spécifiées dans le cotexte, ‘’je’’+ ‘’ils’’
Dans cette production discursive Emile Doumba s’exprime par l’usage du déictique
personnel « nous » qui représente d’une part un ‘’je’’ qui fait référence à lui-même et un
‘’ils’’ qui fait référence à d’autres interlocuteurs particuliers qui sont les autres ministres
comme le précise le cotexte.
Ce « nous » est exclusif car le locuteur convie explicitement des personnes appartenant
une catégorie socio professionnelle : les ministres. Il exclut d’autres catégories de personnes
qu’il appelle « vous ».
Emile Doumba fait cette distinction de classes professionnelles, car en tant que
représentant des ministres, il doit informer les autres classes socio professionnelles sur « un
enjeu » qui les mobilise sur la « conservation des forêts d’Afrique Centrale » dans le
ministère dont il a la charge.
Enoncé 2 : « Nous devons pendant nos travaux prendre des mesures concrètes et réalistes,
assorties de délais précis ». Corpus 1
Enoncé 3 : « Nous savons tous que d’importants efforts financiers ont été réalisés par nos
partenaires ». Corpus 2
Dans ces deux énoncés le déictique « nous » est inclusif et fonctionne comme une
expression d’invitation à la solidarité à travers laquelle Emile Doumba convie ses
interlocuteurs, aussi bien les ministres, que des personnes appartenant à d’autres classes
socioprofessionnelles à prendre des « mesures » adéquates, et ce, dans les meilleurs délais.
Ce « nous » permet de montrer que la relation qui existe entre Emile Doumba et ses
allocutaires. Son point de vue est beaucoup plus marqué lorsqu’il dit « nous devons… prendre
des mesures concrètes ».
Il met en avant son engagement à travailler à ses collaborateurs, ses partenaires et avec
les autres allocuteurs présent au moment où il tient son discours. Ce « nous » du locuteur
suppose « je, vous », ce qui a pour effet de marquer sa présence comme un homme de
pouvoir qui montre la vie à suivre aux autres sans le but de mettre en place un plan
d’investissement ayant un intérêt général, c’est fort de cette réalité que cette rencontre que
lors cette rencontre, plusieurs classes socio-professionnelles ont été conviés.
Enoncé 4 : « Au niveau international nous pensons que la mise en œuvre effective du plan
d’action de Doha, du consensus de Montery et du plan d’action de Johannesbourg permettrait
à nos pays de de relever le défi de développement pour parvenir au développement durable ».
Corpus 1
Dans cet énoncé, Emile Doumba s’inscrit dans son discours par l’emploi qu’il fait du
déictique personnel « nous » inclusif par lequel il s’auto-désigne pour dévoiler sa pensée à
l’ensemble de ses interlocuteurs. A travers ce « nous » il parle non seulement en son nom
mais aussi au nom de tous les ministres. Ce « nous » est équivaut à « je ».
C’est un « nous » de majesté par le Emile Doumba a une double présence : une
présence individuelle et une présence collective car il est à la fois le ministre et le
représentant des ministres.
Le fait qu’il utilise le déictique « nous » qui marque une présence collective pour dire ,
ce qu’il pense personnellement peut être perçu comme une manipulation.
Déictiques spatiotemporels
Enoncé : 3 Je tiens enfin à saluer nos partenaires qui ont bien voulu s’associer à cette grande
Aventure de la conservation et de la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique
centrale en rejoignant notre groupe lors de la dernière réunion plenière du PFCB tenue en
juin 2006 à Paris, à savoir : l’Italie, le mécanisme mondial, le secrétariat de la convention sur
la lutte contre la désertification et la SNV.
Enoncé 5 : à Yaoundé en 1999 et à Brazzaville en 2005, nos chefs d’Etat ont très clairement
affiché… la gestion durable et responsable de nos écosystèmes. Corpus3
L’inscription d’Emile Doumba dans ses productions discursives se montrent aussi par
la présence des déictiques spatiotemporels qui nous permettent de le situer dans un temps et
un espace au moment où il tient ses discours. Comme nous le disent Maingueneau et
Charaudeau dans le Dictionnaire d’analyse du discours P : 159 : « les déictiques sont des
expressions qui renvoient à un référent dont l’identification est à opérer nécessairement au
moyen de l’entourage spatiotemporel de leur occurrence. La spécificité du sens indexicale
est de donner un référent par le truchement de ce contexte ».
Les déictiques spatiotemporels qui situent le locuteur dans son énonciation sont : « Gabon »,
« paris », « Yaoundé », « Brazzaville », « Paris ».
Ce sont les marques énonciatives qui manifestent l’attitude de l’annonciateur par rapport
à son dire. Selon deux auteurs (Maingueneau et Charaudeau 2002 :232), la modalisation
« définit la marque que le sujet ne cesse de donner à son énoncé ».
Dans le cadre de notre étude nous allons nous intéresser aux modalisations évaluatives
qui désignent le degré de certitude ou de véracité qu’Emile Doumba tient dans ses discours.
Ces modalités réfèrent à ce qu’Orecchioni appelle les valeurs axiologiques positive ou
négative de l’énonciateur, elle compte quatre types de modalisateurs : de vérité, de volonté,
de nécessité et enfin d’appréciation ou de bien axiologique. Dans la rhétorique elle
correspond au pathos.
Modalité de vérité
Nous allons identifier les modalités de vérité dans les corpus d’Emile Doumba. Cela
revient à relever un ensemble d’indices énonciatifs qui vont nous permettre de démontrer le
doute ou la véracité de l’énonciateur, pour voir si ce dernier s’inscrit en tant sujet dans des
productions discursives à partir des modalisateurs de vérité en présence.
Enoncé 1 : Nous savons tous que d’importants efforts financiers ont été réalisés par nos
partenaires. Nos travaux nous permettent… pour le financement du gap éventuel.
Dans ces deux énoncés, la modalité de vérité est exprimée par les verbes : savoir et
reconnaitre. A travers ces deux verbes représentant la modalité de vérité, Emile Doumba et
ses collaborateurs (nous) ont pleinement conscience des efforts auxquels ont consentis les
collaborateurs pour la réalisation des travaux dans le ministère dont il a la charge.
Aussi, il présente le Gabon comme un pays juste qui reconnait le bien-fondé d’une
collaboration intergouvernementale. Emile Doumba s’inscrit donc comme un homme
conscient et loyale.
Modalité de volonté
Modalité de nécessité
Enoncé 4 : La mise en œuvre de ce plan requiert les ressources financières dont le montant est
estimé à 850 milliards de FCFA…, sur dix ans.
Dans ce passage Emile Doumba apprécie le travail fourni par ensemble de ses
collaborateurs, il se réjouit et il en est tellement honoré qu’il use d’une métaphore : « agréable
devoir », pour dire à quel point il se sent privilégié d’être la personne qui les encourage. Il
trouve ses allocutaires dignes et à la hauteur des compliments sui prononcent à leur endroit.
Ceci dit, les extraits de corpus présentés démontrent la présence constante des marques
de modalisation, aussi bien évaluatives dans les productions discursives d’Emile Doumba.
Son engagement comme la présence du « je » qui est très récurrente et la référence au lieu et
au temps dans lesquels se situe Emile Doumba au moment de ses productions discursives à
travers l’utilisation des déictiques spatiaux et temporels.
Les verbes sont considérés comme les marques d énonciations désignant également
l’opinion de l’énonciateur. Ils se manifestent sous deux formes : une forme qui exprime
l’opinion évaluatif et l’autre forme qui exprime l’opinion affectif.
Les temps verbaux jouent un rôle très important dans l’engagement énonciatif,
notamment le présent, le l’imparfait et le passé composé de l’indicatif. Ces trois temps
verbaux sont représentés comme les temps par excellence du discours par opposition aux
temps du récit qui sont qui englobent généralement le mode conditionnel et le subjonctif.
Ces remerciements S’adressent également à toutes les délégations qui ont fait le
déplacement de Paris et rehaussent ainsi ces assises de leur présence.
Enoncé 6 : J’ai bon espoir que d’ici la fin de l’année 2006, les autres Etats membres,
à l’instar de mon pays où le processus est quasiment à son terme, auront ratifié le traité.
Plusieurs traces énonciatives dans les productions discursives d’Emile Doumba qui
marquent sa présence dans ses discours et le pose comme sujet dans ses productions
discursives. Nous avons constaté que les déictiques personnels « je » et « nous » sont ceux
qui ont plus d’occurrence dans ses discours.
Nous avons relevé quatre modalités dans les discours d’Emile Doumba : la volonté, la
nécessité, l’appréciation et la vérité ; nous avons également relever la dominance des temps
présent et futur de l’indicatif car le locuteur parle des faits d’actualisé et exprime des projets
qu’il aimerait bien voir aboutir dans le futur, pour susciter de l’espoir chez ses allocutaires.
Par ailleurs, nous avons également répertorier des déictiques spatiaux et temporels tels que :
« Gabon », « Brazzaville », « Paris » et « ici », et temporels « Yaoundé », « 2003 », « juin
2004 », qui inscrivent Emile Doumba comme énonciateur dans ses discours, car ils indiquent
l’environnement culturel et physique dans lequel a lieu ses productions discursives.
Nous pouvons affirmer de ce fait, que, les déictiques : personnels, spatiaux, temporels ? les
modalités et les temps présent dans les discours montrent qu’Emile Doumba imprime bien sa
marque dans ses discours.
Dans ce chapitre nous allons nous atteler à montrer la schématisation des discours
d’Emile Doumba, puis nous allons relever les différentes images que ce dernier se construit
dans son discours, et voir si ces différentes images qu’il se construit de lui-même le valorise
où le dévalorise.
Notre analyse va se focaliser sur le fait de savoir comment Emile Doumba construit
son image discursive à partir des indices qu’il laisse dans sa production discursive. Les
analystes de discours, l’image de soi est un effet de discours, c’est à dire qu’elle doit se
construire dans le discours même sans tenir compte de la conduite et de la réputation du
locuteur avant sa prise de parole. Cette image ne saurait être explicite de par son contenu
sémantique, mais elle doit se dégager à partir de l’acte de l’énonciation. Elle concerne le
paraitre plutôt que l’être car il s’agit des mœurs oratoires et non des mœurs réelles du
locuteur : c’est l’éthos.
Enoncé 2 : nous reconnaissons tous que pour atteindre les objectifs du millénaire pour
le développement, il nous faut renforcer nos capacités techniques, financière et humaines
particulièrement en milieu rural.
Dans ces deux passages Emile Doumba affiche l’image d’un partisan du
développement, comme le montre le passage « développement » dans les deux énoncés.
En tant que ministre et représentant des ministres il invite ses collaborateurs à se fixer
des objectifs à la hauteur du projet qui est le « développement durable ». Et pour renforcer
cette idée il utilise la locution « mesures concrètes », qu’ils combinent à l’adjectif
« réalistes », pour soutenir son image d’homme développementaliste et déterminé.
Enoncé 1 : nous devons pendant nos travaux prendre des mesures concrètes et réalistes
assorties de délais précis.
Enoncé 2 :
Le locuteur affiche un éthos de légitimé du fait qu’il ne manque pas d’énumérer ses
fonctions professionnelles sui sont doubles : ministre et président de la COMIFAC. En
utilisant le déictique personnel « nous », dans le premier passage, Emile Doumba ne présente
pas tous les ministres, il se met en avant de manière implicite.
S’interrogeant sur le vaste domaine du langage affectif, le terme de pathos désigne les effets
émotionnels et passionnels produits par un discours sur le public. Il comporte à la fois une
dimension socio discursive, (c’est à dire l’émotion qui est partagé par plusieurs individus),
interactive (émotion communiquée entre énonciataires) et dynamique (émotion construite au
moyen du langage). D’abord circonscrite dans le champ de la rhétorique, puis appliquée aux
discours les plus divers, cette notion conserve une grande stabilité définitoire depuis des
siècles, même si elle tend aussi de nos jours à être vue comme synonyme de passion ou
d’émotion. en, outre , depuis le XVIII siècle, le terme pathos a pris secondairement un sens
péjoratif pour dénommer un débordement émotionnel manquant de sincérité.
Forme 2 :
Enoncé 1 : face à la démographie galopante de nos villes, nous sommes très préoccupés par la
qualité de l’eau et son utilisation, le traitement des eaux usées et autres déchets ainsi que par
l’accès des populations aux établissements humains.