DR Kirioua 2022-2023 Cours Semiologie de L'image Licence 1 Production Audiovisuelle
DR Kirioua 2022-2023 Cours Semiologie de L'image Licence 1 Production Audiovisuelle
DR Kirioua 2022-2023 Cours Semiologie de L'image Licence 1 Production Audiovisuelle
SUPPORT DE COURS DE :
SEMIOLOGIE DE L’IMAGE
Ce sont les artistes plasticiens qui l’ont bien compris, ils utilisent leurs œuvres d’arts
visuels pour représenter et transmettre leurs émotions ; leurs réalités abstraites. De même, nos
entreprises nous laissent un avis positif ou négatif selon la qualité de leurs visuels. Chacun de nous
se soucie de l’ « image » qu’il laisse en s’habillant, en s’exprimant ou dans son comportement.
Nous percevons clairement que le mot image va au-delà du visuel. Il va jusqu’à nous poser la
question « qu’est-ce qu’on retient de moi ? ». L’image c’est aussi l’impression qu’on laisse dans
la mémoire des autres, la représentation visuelle qu’ils se font de nous dans leurs subconscients.
Cette session a pour objet le décodage scientifique d’une image. Elle initie l’étudiant á la
sémiologie de l’image en lui donnant des rudiments théoriques et des outils pratiques pour analyser
et critiquer des images (fixes et en mouvement.) de manière professionnelle. En substance, il
s’agira de transmettre à l’apprenant les techniques de décodage d’une image. A l’issue de ce cours,
l’étudiant disposera des techniques pour produire des images esthétiques répondant à sa vision et
correspondant à l’information qu’il désire transmettre à sa cible.
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CHAPITRE I : L’OBJET DE LA SEMIOLOGIE DE L’IMAGE
De ce fait, la parole relèverait de l’empirique pendant que la langue ramène à une réalité
sociale, donc susceptible d’une approche scientifiquement propre : la sémiologie linguistique. En
effet, la « langue est décrite comme un trésor déposé par la pratique de la parole dans les sujets
appartenant à une même communauté. En réalité, elle est constituée de l’ensemble des conventions
nécessaires à la communication et ce, indépendamment des variations de substance des signes qui
la composent » (Jean Pierre & Daniel, 2003). Partant de cette convention, chaque unité
linguistique comporte deux faces : une image acoustique et une image intelligible qui est le concept
ou la valeur sociale qui lui est associé.
Après avoir étudié la sémiologie linguistique décrite par Saussure, des auteurs en ont déduit
que ce modèle s’applique à d’autres modes d’expressions que la langue : « langage de la mode,
rhétorique de l’image, le langage cinématographique, la bande dessinée, les objets et l’architecture,
l’espace et les distances interpersonnelles, les gestes, les mimiques et les postures, les codes de la
route, etc.» (Jean Pierre & Daniel, 2003). Toutefois, chacun de ces modes d’expressions induit la
considération de spécificités qui ont contraints à emprunter des concepts non verbales et plus
opérationnelles. D’où les spécificités de la sémiologie de l’image : objet de ce présent document.
1. Définition de la sémiologie
Selon Ferdinand de Saussure, la sémiologie est la science qui a pour objet « la vie des
signes dans la vie sociale » (Saussure, 1972). Cette définition révèle bien les deux faces dont nous
parlions plus haut. Le signe tel qu’il est (l’image acoustique) ne prend son sens que dans une
convention sociale (l’image intelligible).
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2. Le signifiant et le signifié
Le signe c’est l’indissociabilité de :
Ainsi, la sémiologie, science qui étudie la vie du signe consisterait en réalité à étudier les
signifiants, et leurs signifiés. Le signifiant c’est la forme du signe et le signifié est son contenu.
L’icône ou le signe iconique est « un signe qui se réfère de l’objet qu’il dénote simplement
en vertu de ses caractères propres ». Entre l’icône et l’objet dénoté, il existe une relation
qualitative : l’objet présente certains aspects de l’objet réel, certaines propriétés de l’objet
représenté. Par exemple une photographie de la maison est un signe iconique parce que l’image
montre une structure de maison identique, par certains aspects, à la maison réelle : elle conserve
donc certaines caractéristiques de l’objet représenté et certains rapports entre les éléments de celui-
ci. La relation iconique peut néanmoins se limiter à l’expression d’un rapport d’équivalence ou
d’homologie structurelle comme dans le cas d’un diagramme ou de toute autre représentation
graphique. Ainsi, nous retenons que la relation iconique définit un mode général de relation entre
le signe et l’objet dénoté : l’icône est donc une catégorie descriptive large qui inclut l’image au
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sens commun mais aussi les dessins, les graphiques, les schémas, les diagrammes, les
organigrammes, etc.
Le symbole est « un signe qui est constitué comme signe simplement ou principalement
par le fait qu’il est utilisé ou compris de la sorte ». Le symbole se fonde sur une relation purement
conventionnelle qui ne dépend nullement d’une relation de similitude (comme pour l’icône) ou de
contiguïté (comme pour l’indice).
La représentation d’un ciel orageux est l’indice d’une pluie possible mais n’a aucune visée
communicationnelle. En d’autres termes, lorsqu’il est question d’une intention
communicationnelle on parle alors d’un signal, dans l’exemple ci-dessus, c’est la figure de gouttes
de pluie dans les bulletins météo qui a une visée communicationnelle et est à cet effet un signal.
1 Les concepts sémiologiques ne se limitent pas qu’au visuel. Ils sont aussi valables pour les autres sens.
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du langage : la fonction référentielle, la fonction expressive, la fonction poétique, la fonction
conative, la fonction phatique et la fonction métalinguistique.
Aucun message, et ceci est essentiel, ne se limite à l’expression, d’une seule de ces six
fonctions : au sein d’un même message, toutes existent, réalisées à des degrés différents et seule
la dominance de l’une d’entre elles caractérise le message. Par exemple, la prédominance de la
fonction référentielle définira le langage scientifique, la fonction poétique : la littérature et la
poésie : la fonction conative le discours prescriptif ou moraliste, etc.
1. La fonction référentielle
Elle concerne le contexte auquel renvoie le message que l’on désigne sous le terme parfois
ambigu de référent. Il s’agit en fait de la fonction informative, dénotative ou cognitive des
messages. Aucun message ne peut cependant être induit à sa fonction cognitive ou référentielle
même si elle constitue la fonction principale de nombreux messages.
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2. La fonction expressive
La fonction expressive est celle qui est centrée sur le destinataire : elle lui permet
d’exprimer son attitude, son émotion, son affectivité par rapport à ce dont il parle. Jakobson
propose de ranger sous cette catégorie les interjections (la forme linguistique la plus
caractéristique), toutes les marques phoniques, accentuelles, grammaticales ou lexicales qui
manifestent la couche « émotive » de la langue.
3. La fonction poétique
La fonction poétique est centrée sur le message lui-même et prend celui-ci comme objet
propre ; elle met en évidence « le coté palpable des signes » : tous les phénomènes stylistiques qui
soulignent la matérialité du signe tels que la prosodie, les allitérations, les assonances…
4. La fonction conative
La fonction conative est quant à elle, centrée sur le destinataire : ses formes grammaticales
d’expression les plus caractéristiques sont le vocatif de l’impératif. Cette fonction de
communication traduit la volonté du destinateur d’agir sur son destinataire.
5. La fonction phatique
La fonction phatique sert essentiellement à établir la communication à assurer le contact
entre le destinateur et le destinataire, enfin de maintenir l’attention de l’interlocuteur. Il s’agit
essentiellement de rendre la communication effective et de la maintenir. Il existe dans la langue
des formules vides de sens, exclamations, phrases toutes faites (allo ! tu entends, par exemple au
téléphone) qui assurent cette fonction. Dans les images photographiques, filmées ou télévisées, la
position de la personne photographiée (frontale ou légèrement de profil), la direction de son regard,
etc. assurent la même fonction.
6. La fonction métalinguistique
La fonction métalinguistique a pour visée le code et permet de développer un langage dont
le plan de contenu serait un premier langage. Elle vise à l’explication du code, à la vérification que
l’un et l’autre des partenaires partagent le même code.
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CHAPITRE II : LES CODES DE L’IMAGE PUBLICITAIRE
I- LE DECODAGE VISUEL
Les possibilités de codification d’un signe sont liées à l’existence de codes de
reconnaissance. Le décodage d’un indice procède de notre expérience personnelle. Celle du
symbole de la convention et de l’arbitraire : il n’est pas à discuter. Et celle de l’icône par analogie
au réel. A cet effet, si vous n’avez jamais vu une maison, vous ne pouvez la reconnaitre. Quand je
vois un verre de bière sur une affiche publicitaire, explique Eco Umberto, je perçois la bière mais
je ne la sens pas : je perçois des stimulus visuels, des couleurs, des rapports spatiaux. Je coordonne
l’ensemble de ces perceptions pour obtenir une représentation qui me fasse penser « ceci est de la
bière glacée dans un verre ». Travaillant sur les données d’expérience, je les sélectionne, les
organise et les structure sur la base d’un système d’attentes, d’expériences acquises et de
connaissances préalables.
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II- LE CODE CHROMATIQUE
Objet : Choix des couleurs et qualité optique de celles-ci. Voici une liste des couleurs
associées à leur signification dans la société occidentale. (Car oui, les symboliques changent d’une
culture à une autre. Par exemple, si le noir représente pour nous le deuil, c’est le blanc qui porte
cette symbolique dans certains pays d’Asie).
1- Le bleu :
Il s’agit de la couleur la plus appréciée au monde et l’une des plus utilisées par les marques.
Elle procure un sentiment de confiance et de sécurité et de ce fait, est beaucoup employée par les
organismes bancaires par exemple. On la retrouve aussi sur Facebook, où le bleu est censé rassurer
les utilisateurs et instaurer un climat de confiance avec la plateforme sociale. Le bleu procure
également un sentiment de fraîcheur. Il fait aussi référence aux univers marin, céleste et onirique.
Il symbolise aussi la loyauté, l’intelligence, la créativité et le calme. Enfin, il peut être associé à la
mélancolie.
2- Le rouge :
C’est une couleur chaude qui symbolise la passion, l’amour, l’énergie et l’action. Allant
jusqu’à augmenter le rythme cardiaque, le rouge procure un sentiment d’urgence, raison pour
laquelle on utilise souvent cette couleur pour mettre en avant une promotion. C’est une couleur
qui énerve et qui est censée également « ouvrir l’appétit ». En décoration intérieure, on
recommande ainsi de le placer dans une cuisine plutôt que dans une chambre. Utilisé à forte dose,
il peut procurer un sentiment de danger. Dans certains contextes comme en signalisation routière,
il symbolise l’interdiction.
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3- Le jaune :
4- Le vert :
Le vert est reconnu comme étant la couleur la plus agréable pour les yeux. Associé à
la nature et à la santé, il symbolise également l’espérance, la chance, la sécurité, la croissance et
la permission. De plus en plus, il s’utilise aussi comme le jaune, à destination d’une cible jeune.
Un exemple parlant en marketing à propos de l’utilisation du vert, est le changement de couleur
du logo MCDONALD’S. Depuis 2010 en Europe, l’enseigne a transformé son logo : le célèbre M
jaune est passé du fond rouge au fond vert. Pourquoi ? Parce que l’enseigne souhaitant améliorer
son image s’est positionnée sur le développement durable, symbolisé par le vert. Difficile de passer
à côté de ce changement. Cela a permis à la marque d’illustrer visuellement de manière forte son
changement de politique.
Principaux domaines d’utilisation en marketing : produits bio, naturels, écologiques, cibles jeunes.
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5- L’orange :
6- Le violet :
C’est une teinte renvoyant à la fois à la royauté mais aussi à la spiritualité, au mystère, aux
domaines du rêve, de l’imagination et de la magie. Elle est parfois aussi synonyme de solitude et
de mélancolie. Pantone définit l’Ultra-Violet comme « un symbole d’expérimentation et de non-
conformité, nous incitant à imaginer notre empreinte unique sur le monde et à repousser nos limites
grâce à la créativité ». Quant aux domaines d’utilisation du violet en marketing, ils sont très variés
et ne sont pas spécifiques à un thème précis.
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7- Le blanc
8- Le noir :
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III- LE CODE TYPOGRAPHIQUE
Une police bâton (sans-serif) est en revanche plus épurée. Elle apporte sobriété et
simplicité au message. On trouve beaucoup de polices sans-serif dans les tendances graphiques
actuelles, c’est pourquoi elles apportent bien souvent une touche de modernité.
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On trouve également les polices cursives, s’inspirant de l’écriture manuscrite. Les
typographies manuscrites confèrent un aspect plus « humain » et vivant au message. Elles sont en
vogue grâce à la tendance du handlettering et des univers féminins et lifestyle.
La règle des tiers divise une image en trois parties égales. Plusieurs variantes sont
possibles. Le principe s’applique autant aux images qu’aux documents et s’applique à la verticale
et à l’horizontale. L’emplacement des logos, des images, des textes ou de tout autre élément sera
conditionné par le mode de division choisi par le créateur. Lorsque cette règle est respectée et
contrôlée, elle garantit à une conception graphique l’équilibre qui captera l’attention.
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L’alignement est la disposition du texte par rapport aux marges
et aux colonnes d’une page. Les deux alignements les plus
couramment employés sont l’alignement en drapeau à gauche et
l’alignement justifié, ou en alinéa. Voici certains avantages et
inconvénients liés à leur utilisation :
1. Eclairage
L’éclairage permet non seulement de créer une ambiance lumineuse mais aussi de mettre
l’accent sur une partie de l’image notamment celle qui est éclairée. L’intensité de lumière sur un
sujet peut véhiculer un message. En effet, la composante de l’image mise en évidence peut être
plus et/ou peu ou pas éclairée. Par exemple, si l’éclairage est fait sur une personne dans une foule,
celle-ci a une importance particulière sur cette image.
2. Cadrage
On ne filme pas comme on voit, on fait des plans. Un plan est une prise de vues sans
interruption (Rec. / Stop). La durée d’un plan dépendra de la capacité de stockage du support
d’enregistrement. Il constitue l'unité de base du langage filmique. Les plans sont raccordés les uns
à la suite des autres lors d’un montage pour constituer des séquences.
Un plan est défini par un cadrage qui délimite ce que l’on veut montrer et concentre
l’attention : il délimite un regard porté sur le réel. Le cadre est la limite d’une image, limitant ce
qui est capturé par la caméra / le champ est ce qui est présent dans le cadre. Le hors-champ est ce
qui ne figure pas dans le champ mais qui existe dans l’idée du spectateur (ce qui a déjà été vu dans
les plans précédents). Si un plan est une prise de vue, l’échelle est la façon dont ce plan est
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capturé. Etes-vous loin de votre personnage ? Tout près ? Pour décrire la façon de capturer une
image, il existe un langage : l’échelle des plans.
Il permet de montrer l'ensemble d'un décor, une vue large du paysage (Pas de personnages).
Au cinéma, le plan général permet de créer un contexte autour de l'action et montre tous les
protagonistes qui seront, en général, très petits. Il permet de décrire un lieu, une ville ou un
paysage. Ce type de plan dure assez longtemps pour permettre au spectateur d'enregistrer certaines
informations que le réalisateur désire lui communiquer.
Le plan général donne l'ambiance, l'atmosphère d'une scène ou d'un film. De nombreux
réalisateurs choisissent de commencer leurs films ou de nouvelles séquences avec un plan général
afin de préparer le spectateur à l’intrigue en lui fournissant diverses informations. Il peut également
être utilisé à la fin d’une séquence pour montrer une dernière fois où se situe l’action avant de
basculer vers un nouveau lieu. Dans ce cas, le plan général ne sert plus vraiment à donner des
informations au spectateur mais plutôt à lui donner de l’air, créer une coupure. De façon plus
atypique et ponctuelle, les réalisateurs peuvent utiliser le plan général pour autre chose que décrire.
Ainsi, on peut très bien réussir à exprimer la solitude d’un personnage, qui est pourtant une
émotion, à travers un plan général. L’angle de vue est le plus souvent en plongée ou ordinaire.
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Il permet de présenter les personnages dans leur environnement. Très proche du plan
général, le plan d'ensemble montre au spectateur la totalité du décor et des personnages s'y
trouvant. Deux différences assez fréquentes : il va se focaliser sur un lieu comme une rue ou une
place et surtout les personnages seront suffisamment visibles pour que l’on comprenne leurs
actions. Le contexte est cette fois-ci décrit à échelle humaine. Le plan d'ensemble est souvent
utilisé pour commencer l'action en nous montrant ce que font les personnages, où ils vont etc. Il
remplit donc une double fonction, décrire, mais aussi commencer à montrer l’action, permettant
également de découvrir le lieu, le décor, l’atmosphère etc. On en saura plus sur les personnages :
« où vont-ils, que font-ils, qui sont-ils ? »
Comme le plan général, le plan d’ensemble est fréquemment utilisé en début ou fin de
séquence. Il peut être ponctuellement utilisé pour montrer des scènes d’actions limitées à quelques
personnages. La visée préconisée pour un plan d’ensemble est ordinaire ou en plongée.
Beaucoup plus serré que le plan d’ensemble, le plan demi-ensemble ne montre qu’une
partie du décor et permet d’y inscrire plus nettement les personnages. Il concentre l’attention sur
un groupe bien particulier. De façon pratique, le plan de demi-ensemble est utilisé lorsque le décor
intervient dans les réactions des personnages, lorsque le décor participe à l'action des personnages
dans la scène ou encore lorsque le décor a une signification symbolique, par exemple s'il contient
un élément signe de mort. Dans les films policiers, les scènes de bagarre sont souvent filmées en
plan de demi-ensemble, montrant le héros en prise avec les protagonistes. Les cinéastes dits
néoréalistes, l'emploient souvent pour situer le héros dans son cadre et son contexte social.
• Insert ou Très gros plan : saisit les détails d’un objet ou d’une partie du corps
humain.
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• Gros plan : cadre de près les visages, et dévoile les sentiments du personnage.
• Plan Rapproché Poitrine : cadre de la tête à la poitrine.
• Plan Rapproché Taille : cadre de la tête à la taille.
• Plan Américain : cadre de la tête à la mi-cuisse.
• Plan Italien : cadre de la tête en dessous ou au-dessus du genou (délimitation
variable).
• Plan Moyen : Il cadre les personnages en entier (de la tête aux pieds). On ancre le
personnage dans un lieu.
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1- Le carré : la sécurité et la rigueur
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3- Le triangle : l’autorité et l’extrême
Tout dépend de son contexte d’utilisation, mais pointé vers le haut, il est synonyme
de puissance, d’équilibre et d’harmonie. Il peut aussi représenter le danger. Pointé vers le bas, il
symbolise la fécondité et la féminité. En communication visuelle, il peut être utilisé pointe vers le
haut pour représenter le progrès, la virilité, la puissance, la réussite etc. Il aura une connotation
plus négative en pointant vers le bas car il peut signifier la chute et l’instabilité.
Le triangle est audacieux et attire l’attention. Il indique une direction. Ses pointes lui
confèrent de l’agressivité et de l’autorité. Le logo triangulaire se destine plutôt à des secteurs
compétitifs et ambitieux, tels que l’innovation technologique ou le sport, ou pour attirer l’attention
sur la sécurité ou un plaisir extrême.
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5- Rectangle : la puissance et la stabilité
La droite horizontale représente la Terre, l’horizon, la stabilité. Elle nous évoque une
certaine confiance et un calme. Cela nous évoque des choses comme la mer, et nous aimons tous
regarder la mer au loin pour nous relaxer. Voir cette longue étendue « plate » nous repose. La
droite horizontale donne donc une impression rassurante de stabilité. Cette forme est parfaite pour
un logo de chaîne thermale par exemple où le but sera de se reposer et de se relaxer. En
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revanche, cette forme n’est pas conseillée pour une boîte de nuit par exemple, où les gérants ne
veulent pas donner l’impression qu’on se repose dans leur établissement destiné à la fête et au
divertissement. Demandez-vous donc si votre logo doit donner un aspect de dynamisme ou au
contraire de tranquillité (si c’est le cas, pensez à cette forme).
La droite verticale représente dans quasiment toutes les sociétés, l’esprit de Dieu (ou des
dieux pour les religions polythéistes). Elle représente le lien entre les humains et leur Dieu, et par
adaptation l’inférieur au supérieur. C’est une forme assez peu employée telle qu’elle est en
communication ou en marketing car peu d’entreprises ou d’organisations utilisent des
représentations de Dieu dans leurs représentations commerciales. En revanche, certaines
associations d’aides aux personnes utilisent cette forme comme pour placer les donateurs et les
membres de l’association comme des dieux venant élever les personnes qui n’ont pas leur niveau
de vie par exemple. C’est aussi une forme qui peut être utilisé pour des entreprises cherchant à
élever leurs clients (formations, aides scolaires, développement personnel).
Selon qu’elle soit montante ou descendante, la ligne oblique revêt des significations
opposées. La ligne montante est évidemment la plus utilisée car elle présente une connotation
positive de progression, dynamique d’ascension toujours valorisante pour une marque et
synonyme de réussite, alors qu’orientée vers le bas, elle peut signifier la chute ou la décroissance.
Elle peut alors trouver son sens dans un secteur où l’objectif est de diminuer un élément négatif.
La ligne oblique montante est à réserver aux secteurs qui bougent ou qui sont dans la compétition,
comme le domaine sportif, ou pour révéler une notion de croissance et de rentabilité, dans le
secteur de l’évolution technologique, de l’industrie ou de la finance par exemple. Notion de
croissance qui peut aussi évoquer l’enfance ou l’adolescence dans un autre registre.
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10- Le blason : la force et la protection
Cette forme, construite artificiellement en conjuguant plusieurs figures, renvoie au visuel d’un
blason, d’un bouclier, et par là-même au passé, à la tradition et à la guerre. L’écu est associé à la
sécurité, à l’autorité et à la paix, forme de prédilection pour les municipalités ou les services de
police. Il est aussi fréquemment utilisé dans les secteurs où la tradition est une valeur importante,
pour valoriser un territoire ou faire passer une notion de force et de puissance, comme dans le
secteur automobile, du sport ou du luxe. Il apporte par ailleurs une connotation de prestige à la
marque.
Hormis les figures géométriques, il existe de multiples autres formes pour concevoir un
logo, à partir d’une représentation d’un objet, d’un animal, d’un végétal etc. dont la symbolique
est alors induite. Bien souvent, la forme d’un logo s’impose d’elle-même à son créateur parce que
les connotations symboliques des formes font partie de notre inconscient collectif et que nous y
obéissons intuitivement. Et c’est là toute la force des marques de pouvoir orienter nos choix en
adoptant les lignes les plus efficaces pour leur logo, pour nous permettre d’appréhender d’emblée
leurs valeurs profondes. Cependant, la forme en elle-même ne suffit pas. Pour exprimer plus
justement ces valeurs, le choix des couleurs et des typographies est tout aussi déterminant. Il
permet de conforter une valeur, de l’atténuer ou de mettre en exergue une signification symbolique
de façon complémentaire.
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CHAPITRE III : ANALYSE SEMIOLOGIQUE D’UNE IMAGE PUBLICITAIRE
Dans ce chapitre nous tenterons de mettre en pratique toutes les théories et techniques
explicitées plus haut. De façon pratique, nous étudierons la méthode d’analyse sémiologique d’une
image publicitaire. Cette méthode s’articule autour de trois étapes : la dénotation, la connotation
et le système textuel.
Le message publicitaire articule généralement des images, des mots et des sons. En
fonction du canal de transmission, les premières seront fixes ou animées et les deuxièmes lus ou
entendus. Le langage publicitaire est à la fois dénoté et connoté. Les connotations s'ajoutent
aux dénotations et produisent du sens supplémentaire. L'image ou message visuel est constituée le
plus souvent d'objets identifiables (nommables). Ici le rapport entre l'image signifiante et la chose
signifiée est analogique (ressemblance) et le message est littéral ou perceptif.
I. DENOTATION
La dénotation indique le ou les sens objectifs d’un mot ; ce sont les sens inscrits au
dictionnaire. La dénotation d'un mot désigne le sens premier ou (ou « sens propre ») d'une unité
lexicale :
• Le nom blanc désigne une couleur ou la matière qui est de cette couleur pour tout
le monde.
• Le lys est une fleur.
C’est la première étape d’une analyse sémiologique. Nous avons vu que tout signe
comporte deux faces : un signifiant et un signifié. En substance, la dénotation consiste à donner
les signifiés des signifiants du signe étudié. Il s’agit ici de dire ce que nous voyons. La description
de la photo en tant qu’elle (ré) présente une portion de réel (un bord de mer, une bouteille de
liqueur et une femme en bikini par exemple). Il s’agira non seulement d’identifier les concepts
reliés à nos percepts tout en indiquant le(s) type(s) de signe(s) auxquels ils font référence (indice,
icone, symbole). Cette analyse nous servira à révéler l’objectif de l’auteur de l’image sur sa cible.
Pour faire simple, la dénotation, c’est le premier niveau de lecture d’une image. Il prend en
compte ce qu’on voit. Il consiste à identifier les différentes formes, les différents emplacements,
les différentes couleurs du référent. En outre, la dénotation sert à décrire, à identifier les différentes
appellations communes des signifiés.
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II. CONNOTATION
La connotation est un sens donné au mot, qui implique une valeur culturelle ou morale pour
des personnes qui ont une expérience ou des références communes sur les plans historique,
géographique, social, politique, artistique. Il s'agit d'un sens second d'une unité lexicale, sens qui
se rajoute et ne participe pas de sa définition. Ce marquage peut être subjectif, culturel, littéraire
ou esthétique.
En général, on peut définir la connotation comme étant l'ensemble des valeurs subjectives
qu'accorde un locuteur à un mot. Les connotations n’apparaissent généralement pas dans les
dictionnaires, d’autant qu’elles peuvent être très locales, reliées à des groupes de personnes et
qu’elles évoluent avec le temps ou avec un événement ponctuel. Pour les comprendre, le lecteur
doit connaître le contexte dans lequel le texte a été produit.
De façon précise, cette seconde lecture de l’image est culturelle. La connotation permet de
comprendre le modèle de culture : qu’est-ce que la société dit que ceci est ? A ce niveau, l’on
insiste sur le contenu, c’est l’analyse du thème (le signifiant est explicité : que signifie telle ou telle
chose utilisée dans la conception de l’image ?)
Il nous faudra ensuite conclure les résultats de notre analyse et de soulever des pistes
d’amélioration. Le visuel est-il équilibré ? Les textes sont-ils lisibles ? (Taille de la police, lisibilité
de la typographie, contraste entre le texte et les arrière-plans). Pensons-nous que ce travail est
parfait ? Si non, comment pourrions-nous l’améliorer ?
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IV. PRATIQUES : ANALYSE SEMIOLOGIQUE D’AFFICHES PUBLICITAIRES
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CHAPITRE IV : OUTILS D’ANALYSE SEMIOLOGIQUE DE L’IMAGE FILMIQUE
Rappelons tout d'abord que l'enregistrement visuel du mouvement est ce qui constitue l'acte
fondateur de l'invention du cinéma. Lorsqu'on parle de mouvement au cinéma ou en vidéo, il
convient tout d'abord de bien distinguer les deux aspects qui sont à la base de tous les mouvements.
En effet, par mouvements, on entend d'une part les mouvements qui se produisent dans l'image
(mouvements des objets ou/et des personnages devant la caméra), et d'autre part les mouvements
de la caméra, elle-même, devant le représenté.
Toute image est porteuse de sens. Le lecteur qui interprète s’appuie sur les détails de
l’image elle-même, mais aussi sur le contexte iconographique ou textuel.
L’influence d’une image sur une autre image : Deux images peuvent exercer une influence
l’une sur l’autre, parce qu’elles sont proches dans l’espace ou dans le temps. Que se passe-t-il ?
Au lieu de rassembler seulement les éléments de l’image observée, le lecteur ajoute à cette image
des éléments de l’autre image pour créer une séquence descriptive ou narrative : l’image observée
est interprétée à la lumière de l’autre image. C’est ainsi que fonctionnent les vignettes d’une BD.
Et ce principe a été exploité au cinéma (effet Koulechov).
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L’influence de la légende sur l’image : La présence d’une légende oriente l’interprétation
de l’image. Cette légende peut être :
• référentielle : elle situe dans le réel ce qu’on voit sur l’image : lieu, objets, nom des
personnages,… ;
• explicative : elle explicite les informations contenues dans l’image, ou les prolonge
; les légendes des photos de presse sont souvent construites ainsi ;
• interprétative : elle réduit la polysémie de l’image en proposant un sens.
Dans tous les cas, la légende peut être fidèle aux intentions de celui qui a produit l’image,
elle peut proposer une orientation nouvelle, ou peut-être délibérément mensongère.
L’influence d’un texte sur l’image : L’interprétation d’une image peut être orientée par un
texte qui en assure une lecture. C’est le cas des commentaires de tableaux dans les musées. Mais
un texte indépendant de l’image peut aussi agir sur l’interprétation de l’image parce qu’il est mis
en page à proximité de cette image. C’est un phénomène qu’on observe, par exemple, à la une des
journaux.
• Dénotation : Le lecteur repère ce que représente l’image : les objets, les personnages, les
situations, mais aussi les oppositions ou parallélismes dans les lignes, les formes…
• Effets de réel : Dans la plupart des images, des techniques sont utilisées pour transmettre
à l’image fixe le mouvement même de la vie : un cadrage, un angle de vue, un effet de
perspective, un geste suspendu … font croire au lecteur qu’il est le véritable spectateur de
ce qu’il surprend.
• Références personnelles et culturelles : Elles renvoient le lecteur à ce qu’il connait déjà, et
grâce à quoi il donne du sens : il s’approprie ainsi l’image en l’interprétant. On peut alors
faire intervenir une symbolique des objets, des gestes, de la situation : l’image est lue à
d’autres niveaux, qui n’étaient pas perçus précédemment.
• Signification générale : Le rassemblement de tout ce qui a été observé aboutit à une
interprétation globale. Cette interprétation peut chercher à rejoindre l’intention de l’auteur,
mais elle comporte toujours une part de construction originale du lecteur.
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langage théâtral, langage cinématographique, etc. Le langage est : « La capacité spécifique à
l’espèce humaine de communiquer au moyen d’un système de signes vocaux » Le langage se
révèle, à première vue donc, comme une réalité qui se compose de deux éléments : du social (la
langue) et de l’individuel (la parole).
Le concept du code a permis à (Christian METZ, 1977) de faire une opposition entre
ensembles concrets (les messages filmiques ou les « textes ») et ensembles systématiques (les
codes qui sont des entités abstraites). Ce qui définit le code systématique, c’est : « son caractère
idéal […] ; le système n’a pas d’existence matérielle, il n’est rien d’autre qu’une logique ». Par
extension, le système du film (cinématographique ou télévisuel), c’est son principe de cohérence,
sa logique interne. Par ailleurs, ce qui définit le textuel (le non-systématique), c’est : « qu’il
consiste en un déroulement manifeste, en un objet « concret » qui préexiste à l’intervention de
l’analyse ».
Le terme « texte » est repris ici au sens de Louis HJELMSLEV, en nommant : « tout
déroulement signifiant (« Procès », chez l’auteur danois [ainsi que chez l’ethnologue français
Claude LEVIS-STRAUS]), qu’il soit : linguistique, non linguistique ou mixte (le film parlant se
rattache au troisième de ces cas) ». Par conséquent, parler d’un « texte filmique et non pas le
langage cinématographique lequel est constitué par l’ensemble des codes et se compose de
plusieurs éléments : l’image animée, le son phonique (le son phonétique des paroles et dialogues),
le son analogique (les bruits), le son musical et les mentions écrites.
Cerner le fonctionnement du texte filmique, ce sera : « suivre un texte dans tous ses
méandres codiques. Ce sera non pas étudier intrinsèquement tel ou tel code ou sous-code, mais
étudier l’interaction codique, le mode de structuration du texte ». A cet effet, le texte filmique est
le lieu de rencontre d’une multiplicité de codes (spécifiques et non-spécifiques) qui définit son
système textuel. En d’autres termes, pratiquer une analyse textuelle, c’est : « suivre un texte à
travers tous ses codes ou ses principaux codes ». Ce qui s’oppose à l’analyse codique qui consiste
: « à suivre un code à travers tous ou plusieurs textes ». Au demeurant, le texte filmique est une
entité de manifestation : Les mécanismes d’engendrement du sens propre au fonctionnement
spécifique du texte filmique peuvent être saisis à travers une unité textuelle plus grand (les films
d’un même réalisateur) ou plus petite (une séquence d’un film dotée d’une forte autonomie).
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II- LES CINQ MATIERES D’EXPRESSION DE L’IMAGE FILMIQUE
Comme forme esthétique, le cinéma est essentiellement un art de la mise en scène et du
montage. L’image cinématographique se crée à l’aide de matières d’expression particulières que
sont la bande image (l’image photographique mouvante et les notations graphiques) et la bande
sonore (le son phonique, le son musical et les bruits).
Pour ce faire, il utilise des moyens d’expression qui découlent de la composition de l’image
(le contenu, le pro-filmique, les couleurs, l’éclairage, etc.), des cadrages (échelle de plan, angles
de prise de vue), des mouvements de caméra (panoramique, travelling, zooms, etc.), et du son (les
dialogues, la narration en voix off, la musique « diégétique/extra-diégétique », les bruits, le silence,
etc.).
Découlant de l’esthétique du film, tous ces éléments de mise en scène établissent la forme
d’un film. Ce sont les choix qui détermineront la forme d’un film, de même que son style. Puisque
la forme filmique décrit la structure esthétique du cinéma, le style cinématographique sera
déterminé, individuellement ou collectivement, par la manière dont seront utilisées ces matières
d’expression cinématographique.
A première vue, naïvement, la photo semble un message objectif, sans code. On peut croire
qu'elle reproduit mécaniquement le réel, mais son objectivité est mythique, car l'image n'est pas
neutre, elle est connotée (cf. Roland Barthes). De plus, il y a intervention des éléments techniques,
du point de vue, du cadrage... Les couleurs elles-mêmes varient selon les systèmes, le noir et blanc
transforme. La photo réduit l'univers à deux dimensions. En fait, dans la photo, il y a deux
messages : un sans code et un autre codé, culturel, se développant à partir du premier. Si le
récepteur d'une photo peut faire la part des choses, entre la représentation du réel et les intentions
conscientes ou non du photographe, au cinéma, la dénotation même truque systématiquement ce
qu'elle représente, ce qu'elle nous montre.
Le travail de montage, base du langage filmique, manipule le réel. Ainsi dans un film, on
n'est pas obligé de montrer réellement pour faire voir. Dans une scène à deux personnages, si les
deux acteurs ne sont pas disponibles en même temps, on peut tourner la scène en filmant
séparément les deux acteurs et au montage on assemblera (le cas d'un seul acteur jouant deux
personnages différents, des jumeaux). De plus, l'ordre de présentation des séquences (un ensemble
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de plans successifs relatifs au même sujet) n'est pas l'ordre du tournage. Le message littéral d'un
film est déjà le résultat d'une construction ; le réel du film est loin de la réalité. Ainsi, on songera
à l'importance de la reconstitution au cinéma. Au cinéma, bien des mouvements sont illusoires
comme les chevauchées des westerns ; le vent et la pluie sont fabriqués. Il faut tenir compte de la
puissance de l'illusion technique même dans des films réalistes, sans parler des effets spéciaux des
films de Science-Fiction. L'image filmique peut ainsi peut donc signifier toute autre chose que ce
qu'elle montre. La réalité de l'œuvre filmique n'est pas ce qui est montré, dénoté, mais ce qui est
signifié par le système complexe du film ; il faut tenir compte du contexte. L'image ne fonctionne
pas comme le mot, signe fixe doté d'un sens lexical ; elle ne correspond pas à une convention
définitive.
Aux origines, le cinéma muet avait besoin d'insérer l'écriture dans l'image pour pallier
l'absence de bande sonore. Aujourd'hui, on notera l'importance du texte au début et à la fin du film
avec le générique, la distribution, les "crédits", des avertissements, des rappels historiques... On
peut mêler texte et images, les superposer. Parfois le générique, outre le fait qu'il ancre souvent
dans un genre filmique et le signifie aux spectateurs, peut déjà jouer un rôle dans la diégèse
(l'économie générale du récit). Le générique prend alors une fonction « programmatique » qui
relaie une éventuelle affiche ou une bande annonce ; il permet aux destinataires d'anticiper comme
au réalisateur d'accrocher par là son public.
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• la fonction d'ancrage: le texte indique la direction d'un signifié précis; on limite la
polysémie d'une image, on lève une ambiguïté. Ce cas est rare au cinéma et se traduit dans
le recours à une voix off.
• la fonction de relais: le message linguistique seconde l'image dans la production d'un sens
en rapport avec l'histoire racontée; le dialogue, bien conçu, bien utilisé, a un rôle
complémentaire et non de redondance par rapport à l'image, il fait avancer l'action, donne
des informations pertinentes.
On remarquera que bien souvent le son est postsynchronisé, refait en laboratoire et mixé
savamment ; il n'est pas naturel, spontané. Pour les films étrangers, il faut avoir à l'esprit que les
acteurs sont doublés (V.O. / V.F.).
4- La musique
Elle a joué un grand rôle à l'époque du muet ; non seulement les acteurs jouaient
accompagnés d'un violon etc., mais à la projection un piano ou un disque... accompagnait le film
; la musique n'était pas synchronisée. Actuellement deux grandes possibilités d'utilisation
s’affirment :
• rapport de redondance par rapport au visuel et au son; la musique double, renforce l'image
et le discours: ainsi les violons langoureux commentent la scène d'amour, les trompettes
accompagnent la scène guerrière... Naturellement, tout cela reste codé, marqué par le
culturel.
• rapport de contraste: on peut noter des effets d'antithèse; ainsi un accordéon guilleret
illustre une scène d'enterrement.
Une troisième fonction peut exister selon Jean Mitry : parfois la musique ne paraphrase pas
l'image ; elle ne vaut pas non plus pour elle-même, son intrusion à un moment donné a une
signification, rien de plus, mais elle tire sa force rapportée aux autres éléments (son, bruits,
images). La musique a donc plusieurs fonctions :
Fréquemment, certains sons sont modifiés en laboratoire : par exemple, on amplifie les
paroles pour les rendre distinctes. Paradoxalement, les bruits d'un film ne sont pas de simples bruits
et pas des « bruits » au sens linguistique du terme, (des éléments entraînant une mauvaise
transmission ou réception du message). Au lieu d'amener une perte d'informations, ils sont au
contraire signifiants. De même, le silence peut être éloquent/ signifiant en termes de tension,
menace... Les bruits entrent en relation avec l'image, le son phonique et la musique via le mixage.
Dans le film, on constate une interdépendance sonore et plus généralement une interdépendance
sémantique systématique : tous les éléments concourent à la production du sens. Les bruits comme
la musique contribuent ainsi à la perception de la situation, à l'interprétation du contexte par le
spectateur ou ils aident encore à caractériser un personnage.
CONCLUSION GENERALE
Il est difficile d'aborder l'image "en général" tant les conditions techniques de production
et d'usage sont différentes. Et en même temps, l'image renvoie toujours à d'autres images provenant
d’autres sources, d'autres temps, d'autres cultures, d'autres techniques de représentation. De
l'image rupestre de la préhistoire à l'image numérique d'aujourd'hui, la constitution de notre regard
est le résultat complexe de la confrontation de notre perception avec la longue histoire des
représentations. Chaque nouvelle technique de représentation ne vient pas supplanter la
précédente, mais au contraire, à la manière des strates géologiques, elle contribue à modeler d'une
façon nouvelle le relief d'un notre paysage visuel.
L'image est un objet transdisciplinaire dont l'étude peut être abordée de multiples façons.
Cette diversité d'approches est à la fois une richesse et en même temps source de malentendus et
de réductionnisme. Trois grands secteurs peuvent néanmoins être évoqués lorsqu'on cherche à
produire un savoir sur l'image :
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GENETTE Gérard, (1972), Discours du récit, in Figures III, Paris, Seuil.
GERVEREAU Laurent, (2000), Les images qui mentent. Histoire du visuel au XXe siècle, Paris,
Seuil.
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GRENIER Catherine, (2014), La manipulation des images dans l'art contemporain : falsification,
mythologisation, théâtralisation, Paris, Editions du Regard.
GUNTHERT André (2015), L'image partagée : la photographie numérique, Paris, Textuel.
JOLY Martine, (2015), Introduction à l'analyse de l'image, Paris, Armand Colin, 3e édition.
JOLY Martine, (2017), L'image et les signes -2ed, Paris, Armand Colin.
JOST François (1992), Un monde à notre image, Enonciation, cinéma, télévision, Paris, Méridiens
Klincksieck.
JULLIER Laurent, (2007), L’Analyse des séquences, Coll. « Cinéma », Paris, Armand Colin.
MARTIN Marcel, (1955), Le langage cinématographique, Paris, Cerf.
MINOT Françoise (2001), Quand l'image se fait publicitaire. Approche théorique,
méthodologique et pratique, L'Harmattan.
MITRY Jean, Esthétique et psychologie du cinéma, Paris, Editions universitaires, 1990.
REGNAULD Hervé, (1998), L’espace, une vue de l’esprit, Rennes, Presses Universitaires de
Rennes.
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cinéma.
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SOURIAU Etienne, (1953), « Fonctions filmiques des costumes et des décors» in L’Univers
filmique : textes et présentation d’Etienne SOURIAU, (1953), Paris, Ed. Flammarion.
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n° 659, septembre 2010.
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