Introduction Au Beton Arme Granju
Introduction Au Beton Arme Granju
Introduction Au Beton Arme Granju
Jean-Louis Granju
Introduction
les plus souvent rencontrés dans des bâtiments courants.
Sommaire
• Le béton armé : son histoire et ses composants ; comment ça marche ?
• Prescriptions réglementaires et calculs de base
• Applications aux structures : poutres, planchers, poteaux, murs, fondations
superficielles
au béton armé
• Exemples de calcul
• Aides au calcul et ordres de grandeur
Théorie et applications courantes
Ingénieur en génie civil de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon,
Jean-Louis Granju a fait une carrière d’enseignant-chercheur à Toulouse dans des unités de selon l’Eurocode 2
recherche et d’enseignement de l’INSA et de l’université Paul Sabatier. Docteur-ingénieur,
puis docteur ès sciences et professeur, il a enseigné de longues années le béton armé au
département de Génie civil de l’IUT Midi-Pyrénées.
En tant que chercheur au laboratoire Matériaux et durabilité des constructions (LMDC)
et après une période d’étude de l’acquisition de la résistance des matériaux cimentaires,
il a ouvert et développé un pôle de recherche sur les bétons renforcés de fibres, et
notamment sur leurs applications en réparation. Sous le titre Béton armé, il a publié en
2011 un traité de 480 pages.
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ISBN Afnor : 978-2-12-465375-1
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Code Eyrolles : G13528
32 €
Introduction
les plus souvent rencontrés dans des bâtiments courants.
Sommaire
• Le béton armé : son histoire et ses composants ; comment ça marche ?
• Prescriptions réglementaires et calculs de base
• Applications aux structures : poutres, planchers, poteaux, murs, fondations
superficielles
au béton armé
• Exemples de calcul
• Aides au calcul et ordres de grandeur
Théorie et applications courantes
Ingénieur en génie civil de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon,
Jean-Louis Granju a fait une carrière d’enseignant-chercheur à Toulouse dans des unités de selon l’Eurocode 2
recherche et d’enseignement de l’INSA et de l’université Paul Sabatier. Docteur-ingénieur,
puis docteur ès sciences et professeur, il a enseigné de longues années le béton armé au
département de Génie civil de l’IUT Midi-Pyrénées.
En tant que chercheur au laboratoire Matériaux et durabilité des constructions (LMDC)
et après une période d’étude de l’acquisition de la résistance des matériaux cimentaires,
il a ouvert et développé un pôle de recherche sur les bétons renforcés de fibres, et
notamment sur leurs applications en réparation. Sous le titre Béton armé, il a publié en
2011 un traité de 480 pages.
Le programme des Eurocodes structuraux comprend les normes suivantes, chacune étant
en général constituée d’un certain nombre de parties :
EN 1990 Eurocode 0 : Bases de calcul des structures
EN 1991 Eurocode 1 : Actions sur les structures
EN 1992 Eurocode 2 : Calcul des structures en béton
EN 1993 Eurocode 3 : Calcul des structures en acier
EN 1994 Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes acier-béton
EN 1995 Eurocode 5 : Calcul des structures en bois
EN 1996 Eurocode 6 : Calcul des structures en maçonnerie
EN 1997 Eurocode 7 : Calcul géotechnique
EN 1998 Eurocode 8 : Calcul des structures pour leur résistance aux séismes
EN 1999 Eurocode 9 : Calcul des structures en aluminium
Les normes Eurocodes reconnaissent la responsabilité des autorités réglementaires dans
chaque État membre et ont sauvegardé le droit de celles-ci de déterminer, au niveau natio-
nal, des valeurs relatives aux questions réglementaires de sécurité, là où ces valeurs conti-
nuent à différer d’un État à un autre.
Remerciements.......................................................................................... 2
Partie A
Le béton armé :
de quoi s’agit-il et comment ça marche ?
A-I.2 Historique............................................................................................................ 8
A-I.2.1 Avant l’invention du ciment.......................................................... 8
A-I.2.2 L’invention du ciment.................................................................... 8
A-I.2.3 Le béton armé et précontraint........................................................ 9
A-I.2.4 Évolution et derniers développements du béton............................. 10
A-I.2.5 Évolution des aciers....................................................................... 12
Partie B
Bases réglementaires et calculs de base
Partie C
Application aux structures
de calcul........................................................................... 137
Partie D
Exemples de calcul
D.1 Poutres.................................................................................................................. 219
D.1.1 Données........................................................................................ 219
D.1.2 Enrobage à respecter...................................................................... 220
D.1.3 Convenance du prédimensionnement............................................ 220
D.1.4 Actions.......................................................................................... 220
D.1.5 Diagrammes enveloppes Mu et Vu par la règle
de redistribution forfaitaire ........................................................... 221
D.1.6 Résistance aux moments positifs et poutres en Té........................... 222
D.1.7 Résistance aux moments négatifs et aciers comprimés.................... 228
D.1.8 Arrêt des barres.............................................................................. 230
D.1.9 Calcul des aciers transversaux......................................................... 233
D.1.10 Conditions d’appui........................................................................ 236
Partie E
Aides au calcul et ordres de grandeur
E.1 Aides au calcul................................................................................................... 249
E.1.1 Données des matériaux et ancrages................................................ 249
E.1.2 Construction des diagrammes M et V............................................ 252
E.1.3 Diagrammes enveloppes et arrêt des aciers forfaitaires.................... 252
E.1.4 Calculs : tableaux, formules et valeurs limites................................. 252
« Si le résultat d’un calcul n’est pas conforme à ce que vous indique votre bon sens, recommencez
le calcul, c’est probablement lui qui est faux ».
Robert L’Hermite *
Cet ouvrage s’adresse à ceux qui découvrent le béton armé avec pour objectif d’en comprendre
le fonctionnement et de savoir traiter les cas simples conformément aux prescriptions de
l’Eurocode 2.
Objectifs
Procurer aux lecteurs une connaissance approfondie et durable des propriétés et des comporte-
ments fondamentaux du béton armé. Dans un souci pédagogique, l’exposé est adossé à des
exemples simples soutenus par de nombreuses illustrations de façon à rendre les explications
les plus concrètes possibles et laisser une trace durable dans la mémoire.
En s’appuyant sur ces acquis, exposer les prescriptions réglementaires des Eurocodes et les
démarches de calcul qui en découlent. Se concentrer sur l’essentiel en limitant le propos,
théorie et applications, à ce qu’il suffit de connaître pour les bâtiments courants en conditions
courantes. Ne rien céder du souci d’explication pour la meilleure compréhension des points
traités et compléter le tableau par des exemples de calcul.
Enfin, proposer des aides au calcul et des outils d’autocontrôle : des ordres de grandeur et
calculs estimatifs simples. Ces derniers participent également à forger le bon sens évoqué par
Robert L’Hermite.
Organisation de l’ouvrage
Il est découpé en cinq parties inégales (A, B, C, D et E), elles-mêmes découpées en sous-
parties qui seront désignées sections.
* L’auteur rend hommage à Robert L’Hermite et à son livre Au pied du mur (édité en 1969 par Diffusion des tech-
niques du bâtiment et des travaux publics). Pionnier en la matière, il proposa une présentation simple et ludique des
fondements des règles de construction qui a fortement inspiré la présentation de la partie A de cet ouvrage.
composants et enfin comment il fonctionne. Cela est exposé de façon imagée et autant que
possible sans recours aux équations.
D Exemples de calcul
Ils approfondissent la compréhension des calculs ci-dessus en les illustrant.
Ce livre fait suite à autre ouvrage plus détaillé du même auteur, Béton armé : théorie et appli-
cations selon l’Eurocode 2, paru aux éditions Eyrolles. Le lecteur pourra y trouver les approfon-
dissements non présentés ici.
Remerciements
Je tiens à remercier Jean-Marie Paillé et André de Chefdebien, tous deux membres de la
commission de normalisation du calcul des ouvrages en béton Eurocode 2, pour leurs infor-
mations précieuses.
Mes remerciements vont également au département de Génie civil de l’IUT A de Toulouse
qui m’a autorisé à me référer à l’expérience acquise dans ses murs.
Je remercie enfin mes interlocuteurs aux éditions Eyrolles pour leur disponibilité et leur
efficacité.
Le béton armé :
de quoi s’agit-il ?
x fissures
Environ 5 m entre deu
Figure A-I.1.1. Fissures de retrait, une tous les 5 m environ (exemple d’un muret séparateur d’autoroute).
Le béton armé est l’association gagnante du chêne et du roseau. Le chêne est le béton, dur et
difficilement altérable, il ne plie pas mais casse. Le roseau est l’armature, résistante et ductile,
elle « plie mais ne rompt pas », ou ne rompt qu’après une très grande déformation.
• Le mot « association » traduit la coopération entre béton et armature mais indique aussi la
nécessité d’un contact intime et d’une adhérence la plus parfaite possible entre eux deux.
• L’association est gagnante car il y a synergie : l’élément béton armé a des performances
bien supérieures à l’addition des performances de chacune de ses deux composantes (l’élé-
ment en béton seul d’une part, l’armature seule d’autre part).
Un exemple d’association gagnante est illustré par le cas d’une échelle, association des deux
composantes que sont, d’une part ses deux montants, d’autre part ses barreaux
(figure A-I.1.2).
Les montants seuls Les barreaux seuls Les deux associés de façon adéquate
ont peu d’efficacité. sont encore moins efficaces. en font une échelle, performante.
Pour que cette échelle soit efficace et sûre, il faut encore qu’elle réponde aux deux impératifs
illustrés sur la figure A-I.1.3.
A-I.2 Historique
L’idée d’associer des armatures à un matériau naturellement insuffisamment résistant en trac-
tion est très ancienne. Par exemple, quelques-uns des premiers tronçons de la muraille de
Chine, datant de l’époque Han (vers 200 ap. J.-C.) ont été construits en terre renforcée par
des branchages disposés en couches horizontales. Ces armatures ont permis de construire des
murs relativement minces aux parements verticaux qui subsistent encore. Le pisé, terre addi-
tionnée de paille pour en renforcer la cohésion, est un autre exemple.
Le béton, un mélange de cailloux agglomérés par un liant, est aussi une idée très ancienne.
Mais c’est l’invention du ciment qui lui a donné l’essor qu’on connaît aujourd’hui.
En 1817, Louis Vicat, poursuivant une démarche scientifique débutée en 1812, découvrit et
énonça les critères d’obtention d’une chaux hydraulique : le matériau source doit contenir
80 % de calcaire et 20 % d’argile. Sa démarche scientifique ne s’arrêta pas à ce résultat. Il jeta
les bases de la chimie des liants hydrauliques. Ensuite, les avancées furent rapides.
Il inventa la « chaux hydraulique artificielle », ainsi désignée car les qualités nécessaires du
matériau source n’étaient plus obtenues par cuisson d’une « pierre à chaux », mais par recons-
titution artificielle (par la main de l’homme) puis cuisson d’un mélange adéquat des compo-
sants nécessaires.
Par une cuisson à température plus élevée, il obtint un produit qui, après broyage, fournissait
un liant au durcissement beaucoup plus rapide et capable de meilleures résistances. C’était le
précurseur du ciment.
Sur ces bases, en 1824, l’Écossais John Aspdin, un entrepreneur en construction, développa
un nouveau liant qu’il dénomma « ciment Portland artificiel » pour la ressemblance du
produit obtenu avec la roche grise extraite de la presqu’île de Portland, au sud de l’Angleterre.
Il s’agissait du mélange préconisé par Vicat, 80 % de calcaire et 20 % d’argile, cuit en revanche
à plus haute température que la chaux : jusqu’à début de fusion à 1 450°C, puis broyé après
refroidissement.
Nota
Le mot « ciment » vient du mot anglais cement qui signifie « liant ». Donc J. Aspdin inventa non
seulement le ciment, mais aussi son nom.
C’est le même type de ciment qui est encore utilisé de nos jours, avec cependant un affinage
de sa composition et de sa fabrication. Jusqu’en 2001, il était désigné par les initiales CPA (pour
ciment Portland artificiel). La désignation actuelle est CEM I (CEM pour le mot anglais
cement et I pour préciser qu’il s’agit d’un ciment Portland).
Le ciment a apporté un progrès considérable par rapport aux chaux hydrauliques, comme
l’illustre le tableau A-I.2.1 qui compare les résistances escomptables après différents temps de
durcissement. À 2 ou 7 jours, la résistance atteinte par le ciment est vingt fois plus grande
qu’avec une bonne chaux hydraulique. La résistance finale est dix fois plus grande.
Tableau A-I.2.1. Comparaison des résistances (en compression mesurées sur mortier normalisé)
à différentes échéances d’une chaux hydraulique de qualité et de deux ciments Portland.
Plusieurs
Résistance en compression À 2 jours À 7 jours À 28 jours À 3 mois
années
En 1848-1849, deux Français, Joseph-Louis Lambot et Joseph Monier, déposèrent des brevets
pour des fabrications en « ciment armé », en fait un mortier armé. Il s’agissait dans les deux
cas de caisses à fleurs et diverses décorations de jardin. Très vite, le premier se spécialisa dans
la fabrication de bateaux en ciment armé et le second se tourna vers la construction de génie
civil. En 1873, J. Monier déposa un brevet pour la construction de ponts dont il subsiste un
exemplaire : le pont de Chazelet, 13,80 m de portée pour 4,25 m de large, construit en 1875.
Dès 1850, François Coignet fabriqua des poutres armées et, en 1861, il inventa la préfabrica-
tion à laquelle son nom resta longtemps attaché.
En 1879, François Hennebique substitua le béton armé (du type de celui qu’on connaît
aujourd’hui) au ciment armé (qui n’était qu’un mortier armé).
En 1889, les ingénieurs Jean Bordenave, Paul Cottancin, François Coignet et
François Hennebique formulaient les moyens de calculer et mettre en œuvre du béton armé.
En 1892, Hennebique mit en évidence le rôle et la nécessité des armatures transversales.
En 1902, Charles Rabut énonça les lois de déformation du béton armé. Celles-là mêmes qui,
à quelques adaptations près, prévalent encore aujourd’hui pour les calculs à l’état limite de
service (ELS). Il édicta les premières règles de calcul et « apporta de grands perfectionnements
dans la construction des ponts ».
Le 20 octobre 1906 parut la première circulaire réglementant en France le calcul du béton
armé.
En 1917, Eugène Freyssinet utilisa pour la première fois la vibration pour la mise en place du
béton.
En 1928, il inventa la précontrainte. L’entreprise qu’il créa s’est depuis transformée en un
groupe qui fait encore partie aujourd’hui des leaders du secteur.
Il faut également citer Albert Caquot et Robert L’Hermite, dont l’expertise marqua profon-
dément l’évolution de la discipline.
Dès 1928, toutes les techniques utilisées aujourd’hui étaient inventées.
À partir de 1945, l’usage du béton armé se généralisa, et devint même intensif, pour la recons-
truction d’après-guerre.
Le développement du béton armé fut soutenu par un nouveau règlement édicté en 1945, le
CCBA 45, qui, avec deux toilettages en 1960 et en 1968, resta en vigueur jusque dans les
années 1980. En 1981 entra en application un règlement d’un nouveau type, BAEL (béton
armé aux états limites), s’appuyant sur la notion d’états limites et un traitement semi-proba-
biliste de la sécurité. Il fut légèrement remanié en 1991 et 1999 avant d’être très progressive-
ment remplacé à partir de 2010 par l’Eurocode 2. Dans le groupe réglementaire plus vaste des
Eurocodes, c’est celui qui traite du béton armé et précontraint.
A-I.2.4.2 Aujourd’hui
Les BHP sont devenus d’usage courant en ouvrages d’art et dans les immeubles de grande
hauteur.
La fabrication des BTHP et BFUP s’est affinée. Ils sont notamment d’un usage plus aisé, mais
restent limités à des applications « de niches ».
Enfin, le développement des BAP et BAN est freiné par une difficulté à maîtriser leur retrait.
Une fois ce point réglé, ils seront promis à un très grand succès. La suppression de la vibration
est en effet une attente de la majorité des acteurs de la construction. De plus, les BAP four-
nissent une qualité de parement et d’enrobage des aciers difficilement égalable.
Figure A-I.2.1. Défauts d’enrobage à craindre (d’où adhérence réduite et risque de corrosion accru)
selon la géométrie des barres et leur orientation.
Les premiers aciers furent des aciers doux, de limite d’élasticité alors voisine de 160 MPa.
Aujourd’hui les aciers de béton armé les plus courants affichent une limite d’élasticité garantie
de 500 MPa.
Leur géométrie de surface, dont dépend l’adhérence, a également évolué (voir figure A-I.2.2).
Au début il y eut de simples barres rondes brutes de laminage. On comptait sur leurs irrégu-
larités de surface pour assurer une adhérence minimum.
Puis rapidement, des formes assurant une meilleure adhérence ont été développées.
• Ce furent d’abord l’acier Ransome aux États-Unis puis l’acier Caron en Europe, de section
carrée et torsadé. Ils ne pouvaient glisser dans leur gaine de béton qu’en se détorsadant.
Cela engendrait une vraie résistance au glissement, mais générait en contrepartie des efforts
importants d’éclatement du béton d’enrobage.
• Ensuite apparut l’acier Tor. Il s’agissait de barres rondes munies de deux nervures longitudi-
nales et, comme l’acier Caron, torsadées. Excepté les plus petits diamètres, elles bénéficiaient
en plus de « verrous » façonnés au laminage avec une inclinaison différente de celle des
nervures. Ils s’opposaient au dévissage et, par là, limitaient le risque d’éclatement du béton.
Tor fut le premier acier « haute adhérence » (HA) et il fit référence jusqu’à la fin des
années 1970. Sa limite d’élasticité garantie atteignait alors 400 MPa. Pour les aciers Ransome,
Caron et Tor, l’opération de torsadage, faite à froid après le laminage, engendrait un écrouis-
sage qui faisait gagner 10 à 20 % sur la limite d’élasticité garantie en traction. L’opération
était donc gagnante sur deux tableaux : meilleure adhérence et meilleure résistance.
• Enfin, au début des années 1980, lorsque la métallurgie a fourni à prix compétitif, puis
ensuite meilleur marché, des aciers non torsadés de limite d’élasticité garantie égale ou
supérieure à celle des aciers Tor, ceux-ci furent abandonnés au profit d’aciers crénelés. Ils
sont bruts de laminage et leurs verrous inclinés en sens opposé sur les deux faces opposées
de la barre annihilent toute tendance au dévissage. De nombreuses géométries de verrous
et nervures ont vu le jour, dont beaucoup ont depuis disparu.
• Aujourd’hui, tous les aciers HA ont une géométrie comparable à celle de l’acier crénelé de
la figure A-I.2.2. Les plus courants ont une limite d’élasticité garantie de 500 MPa.
Pour renforcer les éléments surfaciques, comme les dalles de plancher, les treillis soudés (TS)
(voir figure A-I.2.3) sont apparus dans les années 1950. D’abord exclusivement en rouleaux
et constitués de fils lisses, ils sont maintenant essentiellement en panneaux et formés de fils
haute adhérence.
A-I.3.1 Le béton
Notations
Les grandeurs relatives au béton sont repérées par l’indice c (comme concrete en anglais).
Les contraintes et déformations normales (compression ou traction) sont symbolisées par les
lettres grecques s et e assorties d’abord de l’indice c pour préciser qu’il s’agit de béton, puis
précisées par d’éventuels indices complémentaires.
Parmi eux :
–– l’indice t signale une traction ;
–– l’indice c, qui signalerait une compression, est en revanche sous-entendu et omis ; il n’y a
qu’une exception à cette règle : l’aire Acc de la zone de béton comprimé dans une section
droite d’un élément fléchi.
Les modules d’élasticité ou de déformation son notés E et précisés par les indices utiles.
Les résistances sont toutes symbolisées par la lettre f, complétée par les indices nécessaires.
Ces résistances sont prises pour base dans les calculs et reflètent au mieux, avec divers degrés de
sécurité selon le calcul, la résistance à escompter in situ (voir tableau B-II.3.1).
30
nte
Mesure de c
Pe
20
0,4fc
10
Traction
1 2 3 3,5 c (‰)
Noter que la déformation ultime du béton comprimé en flexion est supérieure à celle observée
en compression simple.
En effet, en flexion la fibre la plus extérieure, la plus sollicitée, est retenue par la fibre
immédiatement plus à l’intérieur, moins sollicitée, qui elle-même est retenue par la fibre
immédiatement plus à l’intérieur, encore moins sollicitée et ainsi de suite. Ce système
« d’entraide » permet à la fibre extérieure de supporter une déformation ultime significati-
vement plus élevée qu’en compression simple, accompagnée par une légère augmentation
de la résistance (courbe en gris sur la figure A-I.3.1). Au contraire, en compression simple,
les fibres sont toutes sollicitées de façon identique. Elles atteignent donc toutes en même
temps leur capacité limite, sans possibilité d’entraide par des fibres moins sollicitées.
Enfin, le béton n’est pas un matériau « élastique ». Excepté le très étroit domaine de traction,
sa courbe déformation-contrainte n’est jamais linéaire. En compression, on lui attribue
cependant un « module d’élasticité » Ec qui devrait plus exactement être appelé « module de
déformation longitudinale ». Eurocode prescrit de prendre pour référence le module sécant à
la contrainte 0,4 fc. Celui-ci augmente avec la qualité du béton, mais beaucoup plus lente-
ment que fc. Lorsque fc augmente de 30 à 100 MPa, Ec n’augmente que de 35 à 55 GPa.
A-I.3.1.2.2 Fluage
Sous charge maintenue, la déformation du béton augmente avec le temps de façon régulière-
ment décélérée : c’est le fluage. Il atteint 80 à 90 % de son développement dès cinq ans de
charge maintenue, mais dix à quinze ans sont nécessaires pour son développement complet.
La déformation totale alors atteinte est de l’ordre du triple de la déformation initiale.
A-I.3.1.2.3 Retrait
Voir § A-I.1.1.
Le retrait est un raccourcissement spontané en grande partie consécutif à l’évaporation d’une
partie de l’eau que contient le béton. En France, son amplitude atteint couramment ecs =
0,3 ‰ (l’indice s désigne ici le retrait : shrinkage en anglais). C’est trois fois plus que la défor-
mation admissible du béton en traction, d’où le fort risque de fissuration.
Sur les éléments peu armés et présentant une grande surface d’évaporation (il s’agit notam-
ment des dallages), le retrait peut être particulièrement dévastateur si on laisse libre cours à
l’évaporation durant les premiers jours. Aussi il est de bonne pratique de faire une « cure »
dont l’efficacité est maintenue au moins durant les 7 premiers jours.
La « cure » consiste à prévenir l’évaporation :
• soit en maintenant la surface du béton humide en la couvrant par des serpillières mouillées
ou/et en arrosant ;
• soit en pulvérisant un « produit de cure » formant un film étanche en surface qui empêche
l’évaporation ; lorsqu’aucun revêtement adhérent n’est prévu, cette seconde solution est la
plus pratique et la plus efficace, à condition que le film ait été pulvérisé en quantité et avec
le soin nécessaires.
fc εcs
(MPa) (‰)
50 0,3
40
0,2 Évaporation empêchée
30 ou limitée durant les
7 premiers jours par une
20 cure appropriée, puis
0,1 évaporation libre
10
2j 14 j 1 an √ Âge 2j 14 j 1 an √ Âge
7j 28 j 3 mois
7j 28 j 3 mois
Figure A-I.3.2. Évolution avec l’âge de la résistance et du retrait « libre » (pas de liaison mécanique s’y opposant).
La limite d’élasticité fyk des aciers est garantie par le fabricant. Les aciers à béton de référence
sont de type HA avec fyk = 500 MPa et sont désignés S500.
|σs|
(MPa) |s|
(MPa)
600
Phase d’écrouissage 600
500 puis rupture 500
Stric
Striction
400 Palier de plasticité 400
300 Limite d’élasticité fy 300
Pente = Es
200 200
Phase de comportement
5
5
100 élastique 100
A-I.3.2.2 Comparaison avec les aciers ronds lisses et les aciers de précontrainte
Elle est présentée sur la figure A-I.3.4. On note les différences d’échelle entre ces trois types
d’aciers, en termes de résistance d’une part et de déformation ultime d’autre part.
Aciers de précontrainte
Ce sont des aciers extra-durs, fyk ≈ 1 200 à 1 800 MPa. On note la disparition du palier de
plasticité et un allongement ultime limité : es ultime ≈ 50 ‰.
|s|
(MPa)
1 800
Acier pour précontrainte
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600 Acier haute adhérence
400 Acier rond lisse
200
Le béton armé :
comment ça marche ?
A-II.1.1 Adhérence
Elle est essentielle au fonctionnement du béton armé.
Une adhérence de qualité est obtenue par l’usage d’armatures à haute adhérence (HA) et par
une mise en place soignée du béton assurant un contact intime et continu avec l’armature.
Une résistance suffisante du béton est également requise.
Le contact intime assure en plus la protection des armatures contre la corrosion, ceci de deux
façons :
• d’une part, en empêchant ou en retardant l’arrivée puis l’accumulation d’agents agressifs
au contact des barres ;
• d’autre part, par effet chimique, le PH basique du béton étant protecteur.
Attention : dès que dans certaines zones le contact n’est plus intime, il se produit un effet
de pile entre les zones de qualités de contact différentes, plus ou moins intimes, qui
déclenche une corrosion outrepassant la protection chimique.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, un léger voile de rouille adhérent recouvrant la
surface des aciers est favorable :
• d’une part, il prouve que d’éventuels résidus huileux issus du laminage ont été éliminés ;
• d’autre part, en se liant chimiquement avec le béton d’enrobage, il neutralise cette corro-
sion naissante et développe une adhérence encore plus forte et plus intime.
© Maurice Arnaud
Figure A-II.1.4. Fissures inclinées et « bielles » découlant de l’effort d’adhérence d’une barre.
Figure A-II.1.5. Risque d’éclatement du béton d’enrobage sous l’action des efforts d’adhérence.
Figure A-II.1.6. Aciers de couture s’opposant à l’éclatement du béton d’enrobage sous l’action des efforts
d’adhérence. Ils reprennent l’effort de poussée vers l’extérieur exercé par les bielles inclinées.
A-II.1.2 Ancrages
L’ancrage est la solidarisation par adhérence d’une barre, à son extrémité, au béton avec lequel
elle doit travailler en synergie.
Pour reprendre un effort donné, une barre doit, d’une part, être suffisamment résistante,
d’autre part, être ancrée pour l’effort à reprendre.
La solution la plus simple est un ancrage droit.
Lorsqu’il n’y a pas assez d’espace pour permettre le développement complet d’un ancrage
droit, on a recours à un ancrage courbe. C’est notamment la solution recommandée aux
extrémités des poutres. L’ancrage courbe est aussi la solution de sécurité lorsqu’il y a une
incertitude sur la qualité de l’adhérence.
Les corrélations entre ,b et l’effort Fs capable d’être repris par une barre sont illustrées sur la
figure A-II.1.7 et explicitées ci-dessous.
• On admet, c’est une simplification, que la contrainte d’adhérence développée le long de
,b est constante. Sa valeur maximum est la résistance d’adhérence fb.
• Alors l’effort repris est proportionnel à l’aire de contact béton-armature. Sa valeur est
Fs = fb.,b.p.f, où f est le diamètre de la barre.
Fs
≈0
Fs
b
Fs = kb
Fs = kb = Fs/
b Ancrage total, la barre casse : b = b,total ≈ 40
Fs = résistance
de la barre
Fs = kb
b
b >b,total : Fs = résistance de la barre
Figure A-II.1.7. Ancrage droit : évolution en fonction du diamètre de la barre et de sa longueur ancrée.
Fs
Diamètre du mandrin
de pliage
Ancrage
°
150
Fs
Fs
Fonctionnement
Le fonctionnement de base est celui d’un ancrage droit replié sur lui-même. Son encombre-
ment parallèlement à l’axe de la barre est plus faible, mais il nécessite de l’espace
perpendiculairement.
S’y ajoute un effet d’obstacle. La partie courbe du crochet s’appuie directement sur le béton,
comme ferait une ancre de bateau.
Qualités
L’effet d’obstacle augmente l’efficacité des crochets.
Quand le béton résiste, l’ancrage ne peut céder que par glissement et déroulement du crochet
dans sa gaine de béton. Cela consomme beaucoup d’énergie ⇒ rupture ductile de l’ancrage.
Défauts
Ils sont illustrés sur la figure A-II.1.9.
L’effet d’obstacle induit un effort de compression sur le béton situé à l’intérieur du crochet. Si
celui-ci se développe proche d’un parement, l’effort de compression peut provoquer l’éclate-
ment du béton d’enrobage et annihiler l’ancrage. Le risque est d’autant plus grand que le
rayon de courbure du crochet est plus petit.
Les crochets à 90° nécessitent une précaution spécifique. Si leur retour est parallèle à un pare-
ment, la tendance au déroulement du crochet le fait « pousser au vide » avec un fort risque
d’éclatement du béton d’enrobage. Pour prévenir ceci, le brin qui se déroule en poussant au
vide doit être retenu par un acier ancré dans la masse du béton.
En se déroulant, un crochet à
90° pousse au vide et peut
provoquer l’éclatement du
béton d’enrobage
Compression du béton à
l’intérieur d’un crochet F Fs
s
Fs
Figure A-II.1.9. Spécificité des ancrages courbes.
A-II.1.3 Recouvrements
Le recouvrement est le moyen le plus simple de prolonger une barre par une autre, de sorte
que l’ensemble se comporte comme une barre continue unique. Les autres moyens sont la
soudure (à condition que les aciers utilisés soient soudables) ou le recours à un coupleur (un
manchon assurant une liaison mécanique entre les deux barres).
Le recouvrement est l’ancrage mutuel des deux barres l’une sur l’autre. Les barres doivent
donc être en regard sur une longueur au moins égale à leur longueur d’ancrage. Les bielles et
efforts mis en jeu sont illustrés sur la figure A-II.1.10. Ces bielles ont tendance à se redresser
et développent un effort d’écartement des deux barres qui, si le recouvrement est proche d’un
parement, induit un fort risque d’éclatement du béton d’enrobage.
Dans l’hypothèse de bielles à 45°, l’effort d’écartement est égal à l’effort Fs transmis dans le
recouvrement. Pour y résister, il faut enserrer ce dernier par des aciers transversaux, appelés
« aciers de couture du recouvrement », capables tous ensemble de reprendre l’effort d’écarte-
ment = Fs. Comme montré sur la figure A-II.1.10, ces aciers pourraient être bouclés directe-
ment autour du recouvrement. Pratiquement, ils sont constitués d’aciers transversaux de
forme classique.
Couture du
recouvrement
Fs
Disposition théorique
Fs
Disposition pratique
Fs Les cadres s’opposent
au seul écartement
possible : vers
l’extérieur.
Figure A-II.1.10. Recouvrement : effort d’écartement des barres et aciers de couture pour y résister
(pour une meilleure lisibilité de la figure, la distance entre les barres en recouvrement a été exagérée).
Figure A-II.2.1. Dispositif de simulation de poutres béton armé par un assemblage de blocs de bois.
h = 12 cm d visée
d réelle à mi-portée
d = 5,5 cm
d = 8 cm
d = 9,5 cm
d = 11 cm
Figure A-II.2.3. Incidence de la hauteur utile d, cas d’une armature ancrée non adhérente.
L’adhérence est ici simulée de façon simple, en solidarisant chaque bloc de bois à l’armature
ficelle par une punaise fichée dans l’une et l’autre, comme montré sur la figure A-II.2.5. Les
blocs d’extrémités étant déjà solidarisés par l’ancrage, une punaise n’y est pas nécessaire.
Figure A-II.2.4. Solidarisation de l’armature ficelle avec chaque bloc de bois pour simuler l’adhérence.
La suite d’images de la figure A-II.2.5 montre l’évolution des fissures et de la flèche en fonc-
tion de la charge appliquée. Deux constatations immédiates s’imposent :
• les fissures en nombre limité et larges du cas « sans adhérence avec ancrage » sont rempla-
cées par des fissures nombreuses, réparties et plus fines, passant presque inaperçues ;
• la flèche en est significativement diminuée.
Poutre à vide.
Charge = 2 × 1 kg.
Charge = 2 × 2 kg.
On note aussi sur la figure A-II.2.6 que l’armature ficelle, à peine tendue entre deux punaises
lorsque la poutre est à vide, se tend lorsque la charge appliquée augmente. C’est l’illustration
du caractère « passif » des armatures de béton armé : elles sont mises en tension en réaction à
la déformation de la poutre, et plus particulièrement à l’ouverture des fissures.
Poutre non sollicitée : armature non tendue. Poutre chargée : armature tendue par l’ouverture des
fissures.
Figure A-II.2.6. Caractère « passif » des armatures de béton armé : leur tension découle de la sollicitation
de la poutre.
Armature en partie basse sur un appui de continuité. On voit le résultat (même à vide) !
Figure A-II.2.7. Positionnement différent de l’armature selon le signe du moment : moment positif en travée
et moment négatif sur appui de continuité.
m
15
0,
=
b
h = 0,28 m
Flèche f
0,15 m
= 2,80 m
Mmax = a.P/2
V = P/2
V = - P/2
Figure A-II.2.8. Schéma fonctionnel du dispositif d’essai des poutres (département de génie civil, IUT A, Toulouse)
et diagrammes M et V associés.
Des plaques d’appui de 15 cm de large (et la largeur de la poutre dans l’autre direction) repré-
sentent les appuis des poutres réelles intégrées à une structure réelle en béton armé.
Notons à ce sujet qu’un appui de largeur nulle, limité à une simple ligne, comme sur les
schémas fonctionnels de la résistance des matériaux (RDM), impliquerait une contrainte de
contact infinie qui écraserait le béton. Dans tous les cas, une plaque d’appui répartissant
l’effort sur une surface suffisante est nécessaire.
A-II.2.2.1.2 Béton
Au moment de l’essai, le béton de ces poutres avait :
• une résistance moyenne effective en compression fcm(t) ≈ 45 MPa ;
• une résistance moyenne effective en traction fctm(t) ≈ 3,3 MPa.
Notations
L’indice t indique qu’il s’agit de traction. L’indice m réfère à la résistance effective moyenne.
Enfin, (t) pointe la valeur à l’âge t du béton.
A-II.2.2.1.3 Armatures
Elles sont regroupées en un seul ensemble appelé, du fait de son aspect, « cage d’armatures ».
Lorsque les armatures sont faites de barres ou autres éléments métalliques, l’ensemble est
généralement appelé « ferraillage ».
Dans les poutres prises en exemple ici, les armatures sont du type le plus courant : en acier HA
de nuance fyk = 500 MPa.
Trois composantes de la cage d’armatures sont distinguées selon leur fonction.
• Pour résister aux effets du moment fléchissant : les armatures longitudinales, en partie
basse dans le cas traité ici (travée isolée ⇒ moment positif ).
Leur quantité évolue en fonction de l’intensité du moment fléchissant. C’est pourquoi, ici,
un deuxième lit de barres est ajouté dans la zone médiane de la poutre où le moment
fléchissant est plus élevé.
• Pour résister aux effets de l’effort tranchant : les armatures transversales, souvent appelées
« cadres » en raison de leur forme.
Ce renfort est d’autant plus dense que l’effort tranchant est plus fort. C’est pourquoi les
cadres sont plus rapprochés dans les zones où l’effort tranchant est plus fort, ici entre les
appuis et les points d’application de la charge.
• Enfin, il y a les barres de montage : les deux barres en partie haute de cette cage de
ferraillage.
Elles sont nécessaires, ou seulement pratiques, pour tenir les diverses composantes du
ferraillage (notamment les armatures transversales) dans leur bonne position. Elles n’ont
aucune nécessité fonctionnelle et sont ignorées dans les calculs de résistance.
P
(kN)
80
70
60
50
Schéma de l’élément testé.
40
P 30 Rupture brutale sans signe avant-
20 coureur (à l’initiation de la
Pfo première fissure)
10
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
Courbe flèche-charge.
Après rupture.
Figure A-II.2.9. Poutre non armée (peu résistante et dangereuse car rupture fragile).
Les poutres non armées (en béton seul) sont fragiles et, comme expliqué au § A-I.1.2, dange-
reuses. La pente très forte de la courbe flèche-charge traduit une grande rigidité.
Notations et repères
Pfo est la charge de fissuration et de rupture de la poutre non armée.
L’indice 0 utilisé ici indique qu’il s’agit de la poutre non armée (zéro armature). Plus loin, Pf
désignera la charge de fissuration de la poutre armée.
A-II.2.2.2.4 Béton plus aciers associés sans adhérence mais avec ancrage
Voir figure A-II.2.10, essai simulé. Correspond à la schématisation du § A-II.2.1.1 avec arma-
ture ficelle sans adhérence.
L’ancrage est une première forme d’association de l’armature avec le corps béton de la poutre.
On peut en attendre un certain gain. Cet exemple reste cependant théorique car le béton
armé n’est pas envisageable sans adhérence.
P P
(kN)
80
70 Stabilisation après Phase de rupture
60 fissuration
50
40
Phase de comportement
Schéma de l’élément testé. 30 linéaire fissuré
20
Pfo
10
Fissuration
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
Courbe flèche-charge.
P P
Avant fissuration, le comportement est identique à celui des deux cas précédents.
Une fissure apparaît encore à la charge Pfo, mais cette fois, elle n’entraîne pas la rupture. Quasi
instantanément, cette fissure s’ouvre très largement, se propage sur presque toute la hauteur
de la poutre et se stabilise, accompagnée d’une brusque augmentation de la flèche puis sa
stabilisation se traduisant par un décrochement horizontal de la courbe flèche-charge.
C’est l’armature qui est l’artisane de la stabilisation. La fissure, en s’ouvrant, impose un allon-
gement de l’armature qui s’y oppose par un effort proportionnel à cet allongement imposé
(comme un élastique sur lequel on tire : plus on veut l’allonger, plus il faut tirer fort). On
atteint la stabilisation quand l’effort résistant de l’armature égale la poussée de la fissure pour
s’ouvrir.
Ensuite, la charge sur la poutre peut être augmentée en proportion de la réserve de résistance
du plus faible des deux éléments, l’armature ou le béton comprimé. En l’absence totale d’ad-
hérence, la fissure initiale reste l’unique fissure de la poutre et s’agrandit encore, pouvant
atteindre plusieurs centimètres d’ouverture. S’il y a frottement entre armature et béton, on
peut observer deux à trois fissures. Dans une première phase, la courbe flèche-charge est une
droite dont le prolongement passe par l’origine : la flèche augmente proportionnellement à la
charge, traduisant notamment le comportement élastique de l’armature. C’est la phase de
« comportement linéaire fissuré ». Ensuite, lorsqu’un des éléments participant à la résistance
approche sa limite de résistance, la courbe flèche-charge s’incurve pour tendre vers l’horizon-
tale. C’est la « phase de rupture ».
Dans le cas de cette poutre, représentative du cas général, c’est l’acier qui approche en premier
sa limite de résistance. Il entre alors en phase de grande déformation plastique qui procure à
son tour à la poutre une grande capacité de déformation (phase en trait plein gris sur la
figure A-II.2.10) avant rupture finale. Par cela, cette poutre a une rupture ductile, synonyme
de sécurité.
La capacité d’allongement des aciers est telle que, dans la majorité des cas, c’est en fin de
compte par écrasement du béton en partie supérieure de la poutre que se termine la « phase
de rupture ».
Bien qu’il ne s’agisse pas encore de béton armé (car il y manque l’adhérence armature-béton),
cet exemple permet déjà de dégager les bases du fonctionnement d’un élément fléchi armé.
• Avant fissuration, l’apport de l’armature est à peine perceptible. En effet, celle-ci ne
contribue à la résistance qu’en réaction à la déformation de la poutre et particulièrement à
l’ouverture de ses fissures, encore inexistantes dans cette phase.
• Si la capacité de résistance de l’armature est inférieure à celle nécessaire pour obtenir la
stabilisation de la fissure, l’armature n’est d’aucun effet et la poutre est fragile. Elle casse
comme si elle n’était pas armée. C’est une configuration dangereuse qui doit être évitée.
• L’écrasement du béton en partie supérieure de la poutre rappelle que toute flexion implique
la coexistence d’efforts de traction et de compression qui combinent leurs effets pour
résister, en s’y opposant, au moment appliqué. Cela est illustré sur la figure A-II.2.11.
• Le bras de levier du couple de ces efforts intérieurs résistants, l’un de traction dans les
aciers Fs et l’autre de compression dans le béton Fc, est désigné par la lettre z. Par analogie
avec le vocabulaire des poutres métalliques, la zone tendue est appelée « membrure
tendue », ici constituée par la seule armature tendue. La zone comprimée, constituée par
la section de béton comprimé au-delà des fissures, est appelée « membrure comprimée ».
• Dans le cas d’une flexion simple, l’équilibre d’une section fissurée, illustré sur la même
figure A-II.2.11s’écrit :
En flexion simple
moment des forces agissantes
(égal par définition au moment fléchissant dans cette section)
=
moment des forces résistantes constituées par :
l’effort de traction Fs induit dans les armatures, égal et opposé à l’effort de compression Fc
développé dans la zone de béton au-delà de la fissure, avec entre eux un bras de levier z.
Membrure comprimée
Fc
M M (Fc+Fs) z
Fs
Membrure tendue :
l’armature
Figure A-II.2.11. Flexion simple : section renforcée fissurée, résistance à un moment fléchissant M
Avant fissuration
La courbe flèche-charge, linéaire comme dans les cas précédents, affiche une pente légèrement
plus forte que dans les autres cas. Ensuite, c’est à une charge Pf légèrement plus élevée que Pfo
qu’apparaissent les premières fissures.
Grâce à l’adhérence, l’association armature-béton se fait sentir dès avant la fissuration (pente
et charge de fissuration légèrement plus fortes que sans armature ou sans adhérence), mais il
s’agit d’un gain très faible qui est habituellement négligé.
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
Courbe flèche-charge.
P
Courbe allongement des aciers-charge
(kN)
À la charge maximum d’usage envisagée pour cette 80
poutre.
70
Courbe flèche-charge
P 60
50
40 Charge maximum en usage normal
30
Pf20
10
2 4 5 8 10 12 14 16 εs ‰
Après rupture. 5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
a
nc
50 ns
sa
ére
40 is
dh
a
m
ca
e
30 ag
e
cr
Av
P20 an
f ec
Poutre après rupture : détail. Av
P10
fo
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
Figure A-II.2.12. Comportement d’une poutre en béton armé (donc avec armature adhérente).
Entre deux fissures, le béton (tendu mais non encore fissuré) adhérent à l’armature travaille
avec elle et reprend une partie de l’effort de traction. L’armature en est soulagée d’autant et
s’allonge moins avec les conséquences bénéfiques suivantes :
• la pente de la courbe flèche-charge est beaucoup plus forte que dans le cas non adhérent,
avec pour conséquence une flèche beaucoup plus faible ;
• le prolongement de la portion linéaire de la courbe flèche-charge ne passe plus par
l’origine ;
• multiplier par n le nombre des fissures diminue leur ouverture de plus que n fois.
Phase de rupture
La courbe flèche-charge s’incurve et tend vers l’horizontale. Les fissures s’élargissent et s’al-
longent encore, la flèche devient très grande, une fissure s’élargit plus que les autres pour
atteindre 3 à 5 mm d’ouverture, puis, comme déjà vu, la poutre périt généralement par écra-
sement du béton comprimé au-dessus de cette fissure plus large.
et la disposition des armatures transversales ont été adaptées pour rester en cohérence avec la
résistance escomptée.
P
(kN) As = 8,04 cm2
As = 6,16 cm2
160
140
120
100 As = 3,14 cm2
80
60
40
Pf
As = 0,57 cm2
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
P
(kN)
160
140
120
100
80
60
40
20
1 2 3 4 5 6 7 As (cm2)
Figure A-II.2.13. Incidence de la quantité d’armature : comparaison des résistances de quatre poutres
présentant quatre quantités d’armature différentes, toutes les autres caractéristiques restant identiques.
Lorsqu’on augmente excessivement la section d’armature tendue, c’est le cas de la poutre avec
As = 8,04 cm2, le béton comprimé sollicité par Fc cède avant que la capacité de résistance de
l’armature n’ait pu être totalement mobilisée. Ce n’est pas économique, car les aciers sont
sous-utilisés. De plus, la résistance plafonne : les aciers étant surabondants, leur quantité
exacte n’a plus d’incidence et c’est la capacité du béton qui gouverne alors la résistance. De
tels éléments sont dits « sur-armés ».
• Au contraire, les aciers du béton précontraint sont « actifs ». Ils sont préalablement tendus
et agissent sur la poutre en lui imposant un effort préalable de compression (ce que traduit
le terme « précontraint »). Cet effort est ciblé pour s’opposer aux tensions escomptables du
fait du chargement. Alors, en usage normal, l’élément est escompté rester partout
comprimé et par conséquent non fissuré.
La figure A-II.3.2 montre l’évolution de la flèche et des fissures avec la charge appliquée.
On constate que, contrairement au cas du béton armé, jusqu’à la charge de 2 × 1 kg comprise,
la poutre ne présente aucune fissure et sa flèche reste imperceptible à l’œil. C’est le domaine
d’usage normal du précontraint. L’effort de compression appliqué à la poutre par les câbles
(ici les élastiques) est supérieur à l’effort d’ouverture des fissures, il n’y a donc pas de fissure.
Du même coup, il n’y a également que très peu de flèche.
Après fissuration (cas de chargement 2 × 1,5 kg et 2 × 2 kg), le comportement devient
comparable à celui du béton armé. Les fissures s’ouvrent et une flèche significative se déve-
loppe au fur et à mesure que la charge augmente. Le dispositif de précontrainte mis en place
ici est sans adhérence, une seule fissure est donc attendue et c’est ce qui est observé.
Charge = 2 × 1,5 kg : une fissure unique, déjà assez large et une flèche visible.
Figure A-II.3.2. Poutre précontrainte : évolution de la fissuration et de la flèche avec la charge appliquée.
Poutre précontrainte
Deux câbles de section totale = 1 cm2 :
* limite d’élasticité garantie = 1 550 MPa,
* effort total de précontrainte appliqué = 120 kN.
Dispositif de précontrainte
Action de la précontrainte
120 kN 120 kN
Le dispositif constructif habituel de la précontrainte est schématisé sur la figure A-II.3.3. Des
câbles introduits dans des gaines ménagées à l’intérieur de l’élément à précontraindre sont
tendus avec l’effort désiré et bloqués à leurs extrémités par des dispositifs d’ancrage adéquats.
Ce sont les plaques d’appui associées à ces ancrages qui impriment à la structure l’effort de
compression égal à l’effort de tension dans les câbles. Un coulis de ciment injecté ensuite dans
les gaines assure, en durcissant, d’une part l’adhérence des câbles au reste de la structure,
d’autre part leur protection contre la corrosion.
Généralement, l’effort de précontrainte est calibré pour que, jusqu’à la charge maximum
envisagée en usage normal, tout l’élément reste comprimé, donc non fissuré.
Les aciers de précontrainte sont des aciers de très haute résistance, leur limite d’élasticité
garantie est voisine de 1 550 MPa (voir figure A-I.3.4). Ils sont de ce fait environ trois fois
plus résistants que les aciers de béton armé, dont la limite d’élasticité garantie est, à ce jour,
de 500 MPa. En conséquence, il en faut environ trois fois moins pour renforcer un élément
comparable comme on peut le constater sur les données de la figure A-II.3.3. Le prix des
aciers augmentant moins vite que leur résistance, il y a là une source d’économie qui participe
à la compensation du surcoût associé à la plus grande technicité du précontraint. En contre-
partie de leur très haute limite élastique, les aciers pour précontraint sont moins ductiles, leur
allongement ultime est deux à trois fois plus faible que celui des aciers de béton armé les plus
courants (voir figure A-I.3.4).
La comparaison des comportements des deux poutres est illustrée sur la figure A-II.3.4.
P
Poutre précontrainte (P)
(kN)
80
70
60
Poutre béton armé (BA) Phase de rupture
Pf-P
Phase de comportement
Charge maximum en usage normal linéaire fissuré
40
Phase de transition
30
après fissuration
20
Pf-BA Phase de comportement
10 non fissuré
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
Flèches à la charge maximum
en usage normal, P et BA
Constatations
Comme escompté, dans le cas de la poutre précontrainte, la phase de comportement non
fissuré (tracé en pointillé noir) est prolongée jusqu’au-delà de la charge maximum en usage
normal. Cela lui confère, dans le domaine d’usage normal, deux avantages sur la poutre béton
armé (qui, elle, fonctionne en mode fissuré) :
• une flèche beaucoup plus faible ;
• une meilleure étanchéité et une meilleure imperméabilité aux agents agressifs venant de
l’environnement.
La phase de comportement linéaire fissuré (tracés en trait plein noir) de la poutre précon-
trainte est très courte. Mais, contrairement au cas de la poutre béton armé, elle intervient
au-delà de la charge de service et ce n’est alors pas un handicap.
Nota
Après fissuration, une poutre précontrainte se comporte comme une poutre béton armé dont
les armatures sont les aciers de précontrainte. Ceux-ci étant en section environ trois plus faible
que les aciers de la poutre béton armé comparable, ils sont environ trois fois plus sollicités
(leur qualité permet d’y résister) et s’allongent environ trois fois plus. C’est pourquoi, dans
cette phase de comportement linéaire fissuré, la pente de la courbe flèche-effort de la poutre
précontrainte est environ trois fois plus faible que celle de la poutre béton armé.
La phase de rupture (tracés en trait plein gris) est semblable pour les deux poutres. Elle est
cependant plus courte dans le cas de la poutre précontrainte car les aciers de précontrainte
sont moins ductiles.
Réaction = -P
≡ V
Figure A-II.4.1. Sollicitation d’un cadre par un effort P induisant un effort tranchant |V | = |P |.
La figure A-II.4.2 illustre la déformation possible de ce cadre et les moyens d’y résister.
Figure A-II.4.2. Déformation induite par un effort tranchant et moyens d’y résister.
Figure A-II.4.3. Contrevents et portails réels et dispositifs pour résister à l’effort tranchant.
Schématisation
Elle est proposée sur la figure A-II.4.4 où l’âme pleine et continue est matérialisée par une
feuille de papier tendue fermement tenue à la périphérie du cadre précédent.
On y voit que, même si au départ aucune diagonale comprimée n’est identifiée, celle-ci appa-
raît spontanément, délimitée par les fissures d’effort tranchant.
a) Avant déformation.
b) Tant que l’âme de cette structure, la feuille de papier, garde son intégrité, la
distorsion du cadre (sa déformation en parallélogramme) reste imperceptible.
La plissure du papier est le témoin :
– d’une forte tension selon la diagonale tendue ;
– d’une compression, cause de la plissure, dans la direction perpendiculaire (à
laquelle l’absence de rigidité en compression de la feuille de papier ne permet
d’opposer aucune résistance).
Figure A-II.4.4. Déformations et fissures induites par un effort tranchant dans le cas d’une structure
avec âme pleine. Celle-ci est ici matérialisée par une feuille de papier tendue à l’intérieur du cadre.
Figure A-II.4.5a. Comparaison des aciers transversaux obliques et verticaux : aciers obliques.
Même angle
Figure A-II.4.5b. Comparaison des aciers transversaux obliques et verticaux : aciers verticaux.
P P
À la charge
de fissuration
À la charge
de 70 kN
C’est la charge maximum d’usage de la poutre fabriquée avec les aciers transversaux qui conviennent : toujours
pas de différence et pas encore de fissure inclinée.
P P
À la charge de
80 kN.
Apparition des premières fissures inclinées Rupture d’effort tranchant, brutale et sans
près des appuis, en prolongement de fissures signe avant-coureur, dès l’amorce de la
de flexion verticales. première fissure inclinée. C’est une rupture
fragile ⇒ dangereuse.
Entre 80 et 150 kN
P
À la rupture : fissures d’effort tranchant (le long Photo après rupture fragile par effort tranchant,
des fissures : suivi de leur développement charge = 80 kN.
en fonction de la charge en kN).
La disposition des aciers transversaux de la première poutre est visible sur les croquis de la
figure A-II.4.6. Leur distribution est plus dense entre points de chargement et appuis où
l’effort tranchant est maximum. Entre les points de chargement, l’effort tranchant est nul,
mais le règlement impose d’y maintenir une quantité minimum d’aciers transversaux.
L’évolution de la fissuration de ces deux poutres et leurs faciès de rupture sont comparés sur
la même figure A-II.4.6. Leurs courbes flèche-charge sont comparées sur la figure A-II.4.7.
Conformément à ce qui précède, on s’attend à ce que l’effort tranchant induise des fissures
inclinées, d’abord à proximité des appuis où l’effort tranchant est maximum.
P
(kN)
Avec aciers transversaux
160
140
120
100
80 Sans aciers transversaux
60
40 Pour les deux poutres :
Pf As = 6,16 cm2
5 10 15 20 25 30 35 40 f (mm)
A-II.4.2.2.1 Observations
Jusqu’à l’apparition de la première fissure inclinée, les deux poutres se comportent (fissuration
et flèche) de façon identique.
Jusqu’à ce niveau de charge, le béton seul suffit pour résister aux effets de l’effort tranchant et
les aciers transversaux, lorsqu’ils sont présents, ne sont pas sollicités. À part ces aciers transver-
saux qui ne sont pas sollicités, ces deux poutres sont identiques. Il est alors normal qu’elles se
comportent de façon identique.
À l’apparition de la première fissure inclinée, les aciers transversaux deviennent
indispensables.
• S’ils sont présents, ils cousent les fissures inclinées pour retenir leur ouverture.
• S’ils sont absents, rien ne freine le développement de la fissure inclinée et c’est la rupture
brutale.
S’agissant de la poutre avec aciers transversaux, elle continue à résister après l’apparition de la
première fissure inclinée. Les fissures initiales se développent et il en apparaît d’autres.
L’ensemble des fissures inclinées découpe des bandes intactes matérialisant des diagonales
comprimées conformément à la schématisation de la figure A-II.4.4.
Également en accord avec cette schématisation, les fissures les plus développées sont claire-
ment plus ouvertes à mi-hauteur de la poutre. Avec l’inclinaison, c’est la deuxième caractéris-
tique des fissures d’effort tranchant.
Bien que fortement sollicitée à l’effort tranchant, ce dont témoignent ses fissures inclinées très
développées, la poutre périt de façon ductile en flexion.
Les aciers transversaux sont en effet calculés pour assurer une résistance à l’effort tranchant
outrepassant légèrement la résistance en flexion, assurant ainsi une ruine en flexion, plus ductile.
A-II.4.2.2.2 Conclusion
L’absence d’aciers transversaux est dangereuse. Elle fait courir le risque d’une rupture précoce,
fragile et désastreuse.
Dans l’exemple vu ici, à la charge maximum d’usage prévue (70 kN), la poutre sans aciers trans-
versaux se comportait aussi bien que l’autre correctement armée, sans aucun signe d’alerte.
Pourtant, un léger dépassement de cette charge (à 80 kN), donc sans aucune marge de sécurité
vis-à-vis de la charge maximum d’usage prévue, la précipitait dans une rupture brutale.
Attention, la charge d’apparition des fissures inclinées et de rupture brutale de la poutre non
armée transversalement n’est pas systématiquement supérieure à la charge maximum d’usage
escomptée comme dans le cas de cet exemple. Elle dépend en fait de la géométrie de la poutre
et peut être très inférieure à la charge d’usage visée.
Fc
V z
Zones résistantes en compression développées dans une
Fs poutre fissurée à l’effort tranchant.
Fc
V z
Poutre en treillis simulant une poutre béton armé.
Fs
Dans une poutre en treillis, pour mesurer le rôle d’une barre (comprimée ou tendue), une
solution est de la couper puis de mesurer ou calculer l’effort à appliquer pour rétablir l’équi-
libre. La figure A-II.4.9 illustre son application à l’armature transversale.
V
On coupe une armature transversale.
V
V On rétablit l’équilibre avec un effort (en gris clair) qui
remplace l’effet de la barre. C’est un effort vertical = V.
Figure A-II.4.9. Treillis de Ritter-Mörsch : effort dans les barres simulant des armatures transversales verticales.
Le schéma du haut montre le désordre apporté par la coupure de cette armature et le schéma
du bas l’effort à appliquer pour rétablir l’équilibre. Cet effort doit équilibrer l’effort descen-
dant vertical V, il est donc un effort vertical montant égal à V. Ceci est un résultat important,
qui s’exprime comme suit.
Dans le cas d’armatures transversales verticales, chaque barre tendue du treillis de Ritter-Mörsch
simulant l’armature transversale reprend un effort vertical égal à l’effort tranchant V.
Dans le cas d’armatures transversales obliques, c’est la composante verticale de l’effort repris
qui doit égaler V.
VC
ui
pp
,a
cw
F
cw
F
Ft,appui A Ft C
Rappui Fsw = VC
Figure A-II.4.10. Équilibre d’un nœud courant, le nœud A, et équilibre du nœud d’appui.
Figure A-II.4.11. Type de rupture risquée par l’absence d’ancrage de l’armature longitudinale
sur appui d’extrémité. C’est une rupture fragile et, dans ce cas, généralement meurtrière.
L’ensemble de ces points est regroupé sous la dénomination « Conditions d’appui » (son trai-
tement réglementaire est exposé au § B-III.4.4).
Mappui
Pc P
–
Diagramme du moment fléchissant : sur appui de
continuité M < 0
+
Mtravée
Figure A-II.5.1. Moment fléchissant, effort tranchant, déformée et position de l’armature dans un élément
continu. Illustration avec l’exemple d’une poutre avec console.
Figure A-II.5.2. Poutre avec console : les différents cas de charge à considérer pour un dimensionnement correct.
À retenir
Dans les systèmes continus :
–– le cas « tout chargé » n’est pas le cas le plus défavorable, mais seulement l’un des cas
défavorables ;
–– des cas de travée déchargée peuvent être particulièrement défavorables.
Bases réglementaires
et calculs de base
Préambule
Bases réglementaires
Sollicitation
C’est la résultante de l’effet des actions (donc avec l’indice E) sur une section donnée. A
savoir : moment fléchissant ME, effort tranchant VE, éventuels effort normal NE et moment
de torsion TE.
Lorsqu’il n’y a pas d’ambiguïté possible, l’indice E est omis.
Capacité résistante
Elle est repérée par l’indice R.
Par exemple, l’équilibre d’une section sous l’effet du moment fléchissant s’écrit MR ≥ ME, qui
signifie : « moment résistant de la section ≥ moment agissant ». La même syntaxe vaut pour
toute autre grandeur, notamment V, N et T.
Valeurs de calcul
Ce sont les valeurs ci-dessus après application de tous les coefficients pondérateurs prescrits
par Eurocode. Elles sont repérées par l’indice d désignant le calcul (comme design en anglais).
Par exemple : VEd = effort tranchant agissant de calcul et VRd = effort tranchant résistant de
calcul.
33
29
32 37
31
33 35
29
33 36
28 30
32 35 38
27 31
34 36 39
25 28 30
33 37 39 41
25 27 31
34 36 38 41
22 26 28 29
32 37 38 42 43
19 23 24 27 30
34 35 39 40 44 48
Valeurs mesurées (MPa)
18 21 24 27 29 32 35 38 40 43 46 Tranches
à à à à à à à à à à à de
20 23 26 28 31 34 37 39 42 45 48
résistance
Figure B-II.1.1. Répartition des résultats d’essai obtenus sur un lot homogène d’échantillons.
Exemple traité ici : la résistance en compression d’un béton C25/30.
Le plus grand nombre de valeurs est regroupé autour de la valeur moyenne qui vaut dans ce
cas fcm = 33 MPa. Plus on s’en éloigne, plus le nombre d’occurrences est faible. La résistance
caractéristique fck 0,05 d’un tel béton ne vaut que 25 MPa, significativement plus faible que sa
résistance moyenne fcm.
Une préparation moins soignée du béton aurait eu pour conséquences des résultats plus
dispersés se traduisant par un plus grand étalement de la courbe en cloche de la figure B-II.1.1
et un écart augmenté entre fcm et fck 0,05. Alors, pour respecter fck 0,05 = 25 MPa il aurait fallu
viser une résistance moyenne fcm plus élevée que 33 MPa.
Convention de signes
• Efforts normaux N : compressions positives.
• Efforts verticaux pour le calcul de l’effort tranchant et du moment fléchissant : efforts
montants positifs.
• Effort tranchant V = S des actions et réactions à gauche de la section considérée. Son signe
découle de la convention pour les efforts verticaux ⇒ actions ou réactions montantes
positives.
• Moment fléchissant M = S des moments par rapport à la section considérée des actions et
réactions à sa gauche.
Le moment de chaque action ou réaction de gauche est compté positif si celle-ci est posi-
tive, donc montante ⇒ s’il fait tourner dans le sens des aiguilles d’une montre.
Convention de représentation
Sans rien imposer, Eurocode utilise la représentation illustrée sur la figure B-II.1.2 ci-dessous.
C’est la convention suivie dans cet ouvrage.
• Le diagramme de l’effort tranchant V est tracé, de façon traditionnelle, avec l’axe positif
montant ⇒ sauf exception le diagramme V est montant au droit de chaque réaction et
descendant en travée.
• Le diagramme du moment fléchissant M est tracé du côté de la fibre tendue. D’où :
–– les aciers tendus sont disposés dans chaque section du côté du diagramme M,
–– la forme générale du diagramme M rappelle (de façon lointaine) celle de la déformée,
–– en contrepartie, l’axe positif des moments doit être descendant.
F Actions et réactions
Effort tranchant
+V
+ +
Moment fléchissant
+ +
+M
Elle est ≥ 2 %. En conséquence, deux résultats qui diffèrent de moins de 2 % doivent être
considérés comme égaux.
• Précision recommandée pour les résultats
Pour être compatibles avec l’incertitude ≥ 2 %, les résultats doivent être écrits avec trois
chiffres significatifs au maximum.
Voici quelques exemples de résultats considérés comme égaux et par ailleurs exprimés avec
trois chiffres significatifs.
100 = 101 = 102 521 000 = 525 000 = 529 000
971 = 980 = 990 0,00238 = 0,00240 = 0,00242
97 = 98 = 99 (ici deux chiffres significatifs suffisent) 7,43 = 7,50 = 7,57
97,0 = 98,0 = 99,0 (La même chose que ci-dessus mais avec trois chiffres significatifs.)
Préciser 98,0 et ne pas se contenter de 98 stipule que le premier chiffre après la virgule est
significatif, c’est à dire qu’il s’agit bien de 98,0 et non, par exemple, de 98,1. Alors la préci-
sion d’écriture est de 0,1 %.
Bâtiments courants
On a généralement Ginf = Gsup noté G. Si de plus le bâtiment est contreventé par des murs
reprenant seuls les effets du vent il n’y a généralement pas d’action d’accompagnement à
prendre en compte. La pondération s’écrit alors comme suit.
• Lorsque le poids est défavorable : action totale pondérée Su = 1,35 G + 1,5 Q
• Lorsque le poids est favorable : action totale pondérée Su = G + 1,5 Q
B-II.2.2.3 À l’ELS
Trois combinaisons doivent être distinguées. L’ELS n’incluant aucun coefficient de sécurité
les coefficients de pondération sont égaux à 1.
• Combinaison caractéristique
Sser,k = Gsup + Ginf + Q1 + ΣY0,i Qi
C’est la combinaison de vérification de non-dépassement des contraintes maximums
admises en service pour le béton et l’acier.
• Combinaison quasi permanente
Sser,qp = Gsup + Ginf + ΣY2,i Qi
C’est la combinaison des vérifications relatives aux limitations de l’ouverture des fissures et
des flèches. En béton armé ce sont les vérifications les plus importantes.
Y2.Qi est la part quasi-permanente de l’action variable Qi.
h=2
Mesure c
c
Mesure cc
Zones
Zones perturbées
perturbées parpar
l’interaction
l’interaction avec
avec les
les
Zones
Zones perturbées
perturbées parpar plateaux
plateaux dede la
la presse
presse
l’interaction
l’interaction avec
avec les
les plateaux
plateaux
de
de la
la presse
presse Éprouvette
Éprouvette dans
dans son
son moule
moule Éprouvette
Éprouvette sur
sur la
la presse
presse
Enduit
Enduit au
au soufre
soufre ou
ou rectification
rectification
Figure B-II.3.1. Mesure de la résistance en compression du béton : sur cylindres et sur cubes.
La mesure sur cylindres est prise pour référence car elle préserve une zone de l’éprouvette
d’essai non perturbée par l’interaction avec les plateaux de la presse. C’est aussi la seule admise
pour les mesures de déformation. Par contre elle nécessite une préparation soigneuse (qui a
un coût) des faces de l’éprouvette au contact des plateaux de la presse.
La mesure sur cubes est beaucoup plus simple, donc à coût moindre. En effet, avec des
moules de qualité, deux faces moulées conviennent pour être appliquées sans autre prépara-
tion sur les plateaux de la presse. Par contre les zones perturbées par l’interaction avec les
plateaux de la presse envahissent une grande part du volume de l’éprouvette. Ceci a pour
conséquence des résistances mesurées plus élevées que celles, faisant référence, tirées d’essais
sur cylindres et aussi de rendre non significative toute tentative de mesure de déformation.
Pour tenir compte des pratiques de chaque pays et de chacun, chaque classe de béton est
désignée par un couple de deux valeurs. Par exemple, C25/30 qui signifie un béton (C) de
C40/50
C45/55
C50/60
C20/25
C25/30
C16/20
C30/37
C12/15
C35/45
Classe du béton
fcm
30
Diag.
fck
cm
caractéristique
=E
20 nte Diag.
fcd
Pe
de calcul
0 ,4 fcm Diagramme schématique
10 parabole-rectangle
c (‰)
1 3
c2 = 2 ‰ cu2 = 3,5 ‰
Diagramme caractéristique
Parmi les schématisations proposées par Eurocode, est retenu dans ce livre le diagramme
« Parabole-Rectangle » qui rappelle la réalité expérimentale. Pour les bétons ≤ C50/60 ses
caractéristiques sont les suivantes.
• La phase parabolique est limitée au raccourcissement ec2 = 2 ‰. Elle représente l’intégra-
lité du diagramme déformation-contrainte en compression simple et seulement la première
phase de celui-ci dans le cas d’une sollicitation de flexion.
• La phase rectangulaire reflète le bonus de raccourcissement disponible en flexion. Elle se
prolonge sans gain de résistance jusqu’à ecu2.
En flexion simple ecu2 = 3,5 ‰.
En flexion composée (pour mémoire car hors du domaine couvert par ce livre) :
–– ecu2 = 3,5 ‰ comme en flexion simple tant que la section conserve une zone
comprimée et une zone tendue ;
–– lorsque toute la section est comprimée, ecu2 est inférieur à 3,5 ‰ et d’autant plus
proche de ec2 = 2 ‰ que la compression est plus importante.
Eurocode admet également un diagramme simplifié, le diagramme « Rectangle », utilisable en
flexion seulement tant que ecu2 = 3,5 ‰. Il sera présenté au §B-III.2.4.1.
Diagramme de calcul
Il est semblable au diagramme caractéristique mais plafonne à la résistance de calcul
fcd = fck/gc avec, sous actions courantes, gc = 1,5.
Module de déformation
Il intervient dans les vérifications à l’ELS pour les calculs de flèche et d’ouverture de fissures.
La valeur prise en compte doit refléter au plus près la réalité du terrain, il convient donc de se
référer à la valeur expérimentale moyenne.
Ecm est sa valeur sous actions de courte durée. Elle est déterminée, comme illustré sur la
figure B-II.3.2, à partir de la courbe déformation-contrainte expérimentale moyenne au
niveau 0,4 fcm.
Sa valeur sous actions de longue durée est plus faible, modifiée par le fluage. Elle peut être
jusqu’à trois plus faible. Voir {C-II.1.8.2}.
Retrait
En France, la déformation totale de retrait lorsque rien n’entrave son développement est
ecs ≈ 0,3 ‰. L’indice s réfère au retrait (shrinkage en anglais).
Rupture
La barre garde
son intégrité Striction
(MPa)
600
Phase d’écrouissage
5f 500 puis rupture
400 Palier de plasticité
300 Limite d’élasticité fy
Pente = E s
200
Phase de comportement
f 100 élastique
5 10 15 20 25 30 100 à 150 e
Phases successives du comportement
Dispositif de mesure de es jusqu’à la rupture
Figure B-II.3.3. Aciers : dispositif de mesure de es et phases successives du comportement jusqu’à la rupture
(exemple d’un acier S500).
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 |es|(‰)
Figure B-II.3.4. Aciers pour béton armé S500 de classe de ductilité B : diagrammes déformation-contrainte
expérimental, caractéristique et de calcul.
Diagramme caractéristique
Module d’élasticité Es = 200 GPa
Limite d’élasticité fyk = 500 MPa. Elle est garantie par le fournisseur de l’acier.
Diagramme de calcul
Limite d’élasticité de calcul fyd = fyk/gs avec, sous actions courantes, gs = 1,15
Phase de déformation plastique : deux variantes.
a) Soit un diagramme déduit du diagramme caractéristique. Il prend en compte l’augmen-
tation de résistance par écrouissage et limite l’allongement à eud = 0,9 euk = 45 ‰.
b) Soit un diagramme simplifié, horizontal, qui ignore l’accroissement de résistance par
écrouissage mais n’impose aucune limite à l’allongement.
B-II.3.3.1 Introduction
L’adhérence est mise en jeu dans les ancrages, les recouvrements, mais aussi, et son apport y
est essentiel, en pleine longueur des barres (voir § A-II.2.1.2). Comme vu aux § A-II.1.2 et
A-II.1.3 elle développe des efforts d’éclatement dont il convient de se prémunir.
En pleine longueur avec des aciers haute adhérence (HA), imposés par Eurocode, la capacité
d’adhérence est toujours suffisante ⇒ aucune vérification n’est requise.
Eurocode, dans un souci d’universalité, considère tous les cas ou situations envisageables.
Pour une application aux bâtiments courants l’auteur propose des simplifications. Celles-ci
amènent à des longueurs d’ancrage et de recouvrement quelquefois un peu plus grandes que
strictement nécessaire, mais leur incidence sur le poids d’acier reste suffisamment faible pour
être acceptable.
Enfin, en bâtiments courants on évite d’utiliser des barres de diamètre f > 25 mm et des
paquets de barres de diamètre équivalent fn > 32 mm. Le cas des treillis soudés sera traité plus
loin avec les dalles, au § C-III.2.4.2.
À partir de là, elles incluent la prise en compte des valeurs « de calcul » (repérées par l’indice
d) et des coefficients de sécurité déjà vus auxquels s’ajoute un lot de coefficients h et a fonc-
tion du contexte (voir § B-II.3.3.2.1 et B-II.3.3.3.1).
h 250 mm
quel que soit h
45° 90°
300 mm
h 600 mm
h 250 mm
250 mm
Figure B-II.3.5. Règles du choix h1 = 1 ou 0,7 pour déterminer la contrainte ultime d’adhérence fbd.
Pratiquement
• Pour les aciers inférieurs des poutres et dalles : h1 = 1
• Pour les aciers supérieurs des éléments de hauteur h > 25 cm : h1 = 0,7
⇒ longueurs d’ancrage et de recouvrement 1,4 fois plus longues (en effet 1,4 = 1/0,7) ;
c’est le cas courant des chapeaux des poutres.
• Pour les poteaux : h1 = 1. Mais nous verrons, quand leur cas spécifique sera traité
(§ C-IV.5.2.2), que d’autres éléments concourent à allonger les longueurs de
recouvrement.
Tableau B-II.3.2. Valeurs de ,bd,nom selon la classe du béton (aciers S500 HA).
bd bd
Figure B-II.3.6. Ancrage d’un paquet de barres avec décalage : exemple d’un paquet de trois barres.
Fs
φ
Diamètre du mandrin
de pliage
Ancrage
°
150
Fs
Fs
Eurocode traite un ancrage courbe comme un ancrage droit replié sur lui-même. En consé-
quence, sa longueur développée est égale à la longueur de l’ancrage droit ,bd équivalent, avec
cependant des valeurs spécifiques pour certains coefficients a.
Un ancrage courbe fonctionne aussi comme une
ancre qui s’appuie sur le béton à l’intérieur de la
courbure. Il s’y développe un effort de compres-
sion qui, toutes choses égales par ailleurs, se traduit
par une contrainte d’autant plus forte que le rayon
de courbure de la barre est plus petit. Lorsqu’on est Compression du béton à
proche d’un parement, cela peut provoquer l’écla- l’intérieur d’un crochet F
s
tement du béton d’enrobage.
10
10 10
10
m = m =
h h
b b b1
b1
b2 b2
b,eq,eff b,eq,eff
Figure B-II.3.7. Ancrages courbes : géométrie proposée pour les coudes et crochets.
Nota
,b,eq,eff est une notation spécifique à cet ouvrage. L’indice « eff » précise qu’il s’agit de
l’encombrement effectif, contrairement à ,b,eq d’Eurocode qui, voir [8.4.4(2)], peut être
forfaitaire.
Il faut retenir :
,b1 + ,b2 = ,bd
,b1, invariable, est caractéristique de la géométrie choisie.
,b2 et ,b,eq,eff évoluent avec la longueur développée ,bd de l’ancrage, qu’il soit total ou
partiel.
,b2 = ,bd – ,b1
,b,eq,eff = encombrement horizontal de l’ancrage = ,b2 + fm/2 + f
avec fm = diamètre du mandarin de pliage et f = diamètre da la barre
hb = encombrement vertical de l’ancrage
Ancrages nominaux
Les ancrages nominaux sont ceux dont la longueur développée ,bd = ,bd,nom.
Leurs valeurs clés sont regroupées dans le tableau B-II.3.3.
Proposition de l’auteur
Ne pas envisager d’ancrage partiel qui débuterait dans la partie courbe du coude ou crochet.
Donc longueur développée de l’ancrage partiel ≥ ,b1.
Alors, ,bd ≥ ,b,min est automatiquement respecté sauf pour les barres de diamètre f = 5 mm.
B-II.3.3.5 Recouvrements
B-II.3.3.5.1 Généralités
La longueur de recouvrement est désignée par ,0.
Le principe d’un recouvrement est l’ancrage mutuel des deux barres l’une sur l’autre.
• Sa longueur découle de la longueur d’ancrage droit.
• Son fonctionnement est exposé au § A-II.1.3 et illustré sur la figure A-II.1.10. Les efforts
d’éclatement induits peuvent nécessiter des aciers de couture spécifiques.
r1 £ 25 % 33 % 50 % > 50 %
Noter qu’au niveau des attentes en pied de poteau (voir § C-IV.5.2.2), systématiquement
100 % des aciers sont en recouvrement avec superposition ⇒ systématiquement a6 = 1,5.
0 0
Recouvrement de paquets de 2 barres
avec décalage, obligatoire pour les grosses barres
1,3 0 1,3 0 1,3 0 1,3 0
Tableau B-II.4.1. Classes d’exposition considérées dans ce livre et qualité requise pour le béton.
X0 Béton non armé et sans pièces métal- À l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité /
liques noyées de l’air ambiant est très faible
Béton armé très sec
Corrosion induite par la carbonatation
XC1 Sec ou humide en permanence Parties de bâtiments à l’abri de la pluie, même si ≥ C20/25
le bâtiment est ouvert
Parties extérieures des ouvrages et bâtiments
protégés de la pluie par un enduit imperméable
à l’eau ou un bardage
Parties des ouvrages et bâtiments submergées en
permanence dans l’eau
XC2 Humide, rarement sec Surfaces de béton soumises au contact à long ≥ C20/25
(Dans ce livre : assimilé à XC4) terme de l’eau : un grand nombre de
fondations
XC3 Humidité forte À l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité ≥ C25/30
(Dans ce livre : assimilé à XC4) est élevé : buanderies, locaux de piscines,
ouvrages industriels, etc.
XC4 Alternativement humide et sec Surfaces de béton soumises au contact de l’eau ≥ C25/30
mais n’entrant pas dans la classe XC2
Paries extérieures des ouvrages et bâtiments non
protégés de la pluie
Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer
XS1 Exposé à l’air véhiculant du sel marin Structures sur ou à proximité d’une côte ≥ C30/37
mais pas en contact direct avec l’eau au-delà de XS3 : jusqu’à 1 000 m et 5 000 m
de mer dans des zones particulières
XS2 Immergé en permanence Éléments de structures marines ≥ C30/37
(Hors du champ de ce livre)
XS3 Zones de marnage, zones soumises à Éléments de structures marines : C35/45
des projections ou embruns jusqu’à 100 m de la côte et 500 m dans des zones
particulières
aw Colonnes aw aw
Lits
Organisation des aciers en colonnes (ici sur l’exemple de deux lits d’aciers)
cnom
cnom
cnom
w w w
d d d
a a
w
w
w
h-d h-d
cnom h-d cnom cnom
Figure B-II.5.1. Disposition des aciers en colonnes et en lits (pour les différents paramètres, voir § B-II.5.2 et 3)
B-II.5.2 Enrobage
L’enrobage c d’une barre (c comme cover) est sa distance libre au parement le plus proche.
• Il participe à la durabilité en prévenant la corrosion des aciers ⇒ c ≥ cmin,dur
• Il participe à prévenir le risque d’éclatement accompagnant l’adhérence ⇒ c ≥ cmin,b
• Il doit être suffisant pour permettre une bonne mise en place du béton ⇒ notamment
c ≥ 10 mm
• Il est enfin un facteur essentiel de la résistance à l’incendie (voir {C-I.7.3.5}).
Hors conditions liées à l’incendie, il convient déjà de respecter un enrobage c ≥ cmin tel que :
cmin = max [cmin,dur ; cmin,b ; 10 mm].
Compte tenu de l’incertitude d’exécution Dcdev du chantier, pour être sûr de respecter
c ≥ cmin la valeur indiquée sur les plans est
cnom = cmin + Dcdev (l’indice « dev » reflète le mot anglais deviation signifiant ici « écart »)
Aiguille vibrante
Aiguille vibrante
a a
a a a
Ces points et la suite des opérations de mise en place de l’ensemble du ferraillage sont illustrés
sur la figure B-II.5.2.
Diagramme M
A B C
Chapeau mini
en rive Aciers de construction Chapeau appui B
Mise en place
des chapeaux Fin
Figure B-II.5.2. Organisation de la mise en place des ferraillages des différentes travées d’une poutre continue.
Les chapeaux sont mis après coup et cohabitent avec des aciers de construction, leur hauteur utile d
peut en être affectée.
h>t
t t Appuis étroits ou moyens, soit t ≤ h : ,eff
aw n ae aw n = portée d’axe à axe des appuis ⇒ ai = t/2
= eff = eff (c’est le cas général des poutres).
t h<t t
n n Appuis larges, soit t > h : ,eff ne pénètre que
aw = h/2 ae = h/2 aw = h/2 de h/2 sur les appuis ⇒ ai = h/2 (c’est le cas
fréquent des dalles).
= eff = eff
Appui simple Appui simple
ou encastrement ou encastrement
t
= eff
Appareil d’appui : ,eff jusqu’à l’axe de l’appareil
Appareil d’appui ⇒ ai = t/2.
aw d’appui
Figure B-II.6.1. Détermination de la portée utile , = ,eff (ai est le terme générique représentant aw ou ae
à gauche [west] ou à droite [est] de l’axe de l’appui).
Remarque
Le repère par référence aux points cardinaux sera largement utilisé dans la suite de l’ouvrage.
L’indice pour le côté ouest est w comme en anglais, pour éviter une confusion avec les divers
indices o ou 0.
Calculs de base
h
a) Élévation et actions appliquées.
t t
n
= eff
p/m
= eff
= eff
c) Schéma RDM.
= eff
Vmax + nu appui
V
+ e) Effort tranchant.
–
V –
+ Vnu appui
nu appui
– V Vmax
max
Vnu appui
Figure B-III.1.1. Géométrie, chargement et sollicitation
V des poutres considérées pour l’exposé des calculs de base.
max
B-III.1.2 Notations
Hauteur totale de la poutre = h.
Hauteur utile = d = distance entre le centre de gravité de l’armature tendue et la fibre la plus
comprimée (la fibre supérieure dans le cas de ces poutres). C’est le paramètre de hauteur le
plus important pour un élément en béton armé.
Largeur de la partie comprimée d’une poutre = b. Dans le cas d’une section rectangulaire, b
= largeur unique de l’élément.
Section de l’armature tendue = As.
Le moment fléchissant et l’effort tranchant sont les effets des actions appliquées et devraient
être notés ME et VE. Nous avons choisi de les noter simplement M et V.
B-III.1.3 À savoir
• Qu’est-ce qu’une poutre rectangulaire ?
C’est quelquefois une poutre de section de coffrage rectangulaire. C’est beaucoup plus
souvent une poutre associée à un plancher comme celle de la figure B-III.1.1. Sa forme
naturelle est en Té et, par simplification, le calculateur néglige une part du béton pouvant
participer à la résistance pour ne considérer que la portion constituant une poutre
rectangulaire.
• Interpénétration des éléments dans les nœuds de structure
En béton armé, les éléments d’un même volume de béton se comportent comme s’ils
avaient été moulés d’un seul bloc et s’interpénètrent sans restriction. Ainsi, la hauteur
totale de la poutre se développe-t-elle sans restriction sur toute la hauteur de béton dispo-
nible, même si une part de celui-ci appartient également au plancher. Lors du calcul du
plancher, ce même volume de béton commun sera alors considéré sans restriction comme
appartenant totalement au plancher.
• Hauteur utile d
C’est une donnée de base essentielle pour le calcul, mais elle n’est qu’approximativement
connue quand le calcul débute. Sa valeur dépend :
–– d’une composante connue à 90 % avant le début du calcul : l’enrobage des aciers
longitudinaux ;
–– d’une composante totalement inconnue à l’avance : les aciers longitudinaux choisis
pour former la section d’armature As (résultat du calcul en cours) et leur disposition
(le diamètre des barres, leur nombre et leur organisation en un ou plusieurs lits).
Le calcul doit donc s’appuyer sur une anticipation de la valeur de d, disons « un pari »,
dont il faudra vérifier en fin de calcul s’il est gagné. S’il s’avère perdu, il faudra recom-
mencer avec une autre anticipation de d espérée meilleure.
Fc
M M (Fc+Fs)
Fs
résistant
agissant
Moment
Moment
Section avant
déformation
ec
Axe neutre
M M
Section
après
déformation
As
es
Hypothèse 1F
Au cours de la déformation, les sections initialement planes restent planes, c’est l’hypothèse
de Navier-Bernouilly.
Hypothèse 2F
Il n’y a pas de glissement relatif entre acier et béton (du fait de leur adhérence nécessaire).
Les aciers ont la même déformation que le béton dans lequel ils sont enserrés ; les déformations
de l’un et de l’autre se lisent donc sur le même diagramme de déformation.
Hypothèse 3F
La résistance en traction du béton est négligée (car le béton tendu est fissuré).
En zone tendue la résistance apportée par le béton est négligée ⇒ seuls comptent les aciers.
Traduction sur le diagramme de déformation : il n’est pas développé au-delà de l’armature
tendue.
Hypothèse 4F
On peut supposer concentrée en son centre de gravité la section d’un groupe de plusieurs
barres pourvu que l’erreur ainsi commise sur la déformation de chacune reste faible.
Bien que l’armature puisse être constituée de plusieurs barres en plusieurs lits, elle est
schématiquement représentée par un seul bloc, généralement un rectangle, dont la déformation
n’est lue qu’au niveau de son centre de gravité.
A’ O’
B cu2 - c2 .h
cu2
C
h d
As OA
ud
A O C’
Compression
Traction
Pivot A
L’ELU est atteint par épuisement de la capacité réglementaire d’allongement des aciers ; avec
les choix de ce livre, classe de ductilité B et option a : es = eud = 45 ‰.
Le diagramme de déformation AA’ correspond à la traction simple à l’ELU (hors de la cible
de cet ouvrage). La déformation de traction est uniforme et maximum dans toute la section.
Remarque
Si l’option b est choisie pour le diagramme déformation-contrainte des aciers, il n’y a pas de
limitation de es et le pivot A est reporté à l’infini, ce qui revient à l’ignorer.
Pivot B
L’ELU est atteint par épuisement de la capacité réglementaire de raccourcissement du béton
en flexion simple (cible de cet ouvrage) ou en flexion composée à condition qu’il subsiste dans
la section une partie comprimée et une partie tendue. Avec le diagramme parabole-rectangle
ou sa simplification qu’est le diagramme rectangle, ce pivot correspond à : ec = ecu2 = 3,5 ‰.
Pivot C
C’est le domaine (hors de la cible de cet ouvrage) de la flexion composée compression avec, à
l’ELU, toute la section comprimée.
Dans l’hypothèse du diagramme parabole-rectangle, le raccourcissement ultime réglemen-
taire du béton diminue de ecu2 = 3,5 ‰ à la frontière avec le domaine du pivot B jusqu’à
ec2 = 2 ‰ à l’autre extrémité du domaine, la compression simple représentée par la droite CC’.
Les diagrammes de déformation intermédiaires passent de façon continue de la position BO
à CC’ et, par simplification, le règlement admet qu’ils tournent autour du pivot C.
Zones du diagramme
• La zone AA’-AO’ n’est accessible qu’en flexion composée traction.
• La zone AO’-BOA est la seule accessible en flexion simple. Elle est également accessible en
flexion composée traction ou compression lorsque l’effort normal est modéré.
• La zone BOA-CC’ n’est accessible qu’en flexion composée compression.
B-III.2.3.1 Données
Elles sont explicitées sur la figure B-III.2.3.
RDM
G
MG agit sur
As = ??
Pour les calculs de béton armé, il convient de se référer à la valeur du moment calculée par
rapport au centre de gravité des aciers tendus qui sera désignée MA.
Relation entre MG et MA
Pour plus de clarté elle est présentée sur l’exemple d’une flexion composée. L’exposé s’appuie
sur la figure B-III.2.4.
La partie (a) de la figure présente MG et N donnés par la RDM.
Sur la partie (b), la même sollicitation est représentée sous la forme de l’effort N excentré de
la valeur qui convient pour traduire le moment :
moment calculé par rapport au centre de gravité de la section ⇒ excentricité de N = eG ;
moment calculé par rapport au centre de gravité des aciers ⇒ excentricité de N = eA.
La partie (c) présente MA et N ramenés au niveau du centre de gravité de l’armature tendue.
N
Trace de la section
eG
MG
eA
MA G
ou ou
N
As AsG
N
Schéma de la section
RDM Béton armé
(a) (b) (c)
Figure B-III.2.4. Passage de la valeur MG du moment fléchissant calculée par rapport au centre de gravité
de la section à celle MA calculée par rapport au centre de gravité des aciers tendus.
De cela il ressort :
MA = N.eA = N.(eG + AsG) = N.eG + N.AsG = MG + N.AsG d’où : MA = MG + N.AsG
En flexion simple
N = 0 ⇒ MA = MG. Ils sont souvent confondus dans une même notation M.
Le bras de levier par rapport à l’armature tendue de la résultante des efforts de compression
développés dans la zone comprimée est désigné z. Lorsqu’on souhaite le différencier, le bras de
levier du seul effort Fc développé dans le seul béton comprimé est désigné zc.
Sur le diagramme des efforts : les efforts ou moments extérieurs agissants, c’est-à-dire la
sollicitation de la section, sont représentés du côté gauche de la section et les efforts intérieurs
résistants, développés en réaction à la sollicitation appliquée, sont représentés du côté droit de
la section.
Les efforts de compressions sont représentés par des flèches dirigées vers la section et les efforts
de traction par des flèches s’éloignant de la section.
Compression
b
Fc
Acc x ec c
d
h z = zc
Traction
As Fs
es s MA
Sollicitation Efforts
Diagramme Diagramme de la section intérieurs
de déformation des contraintes (agissante) (résistants)
Diagramme
des efforts
Diag c
s x
c(y) c(y) c
y
s s s c
Figure B-III.2.6. Construction du diagramme des contraintes d’une section à partir de son diagramme
de déformation et des diagrammes déformation-contrainte des matériaux concernés.
y2 G Fc
Acc
dy
h d c(y) dFc
y1 zc
b(y) y y
As
Figure B-III.2.7. Calcul de Fc , de son moment par rapport à l’armature tendue et de zc.
• Effort élémentaire dFc = résultat de la contrainte appliquée sur l’aire b(y).dy de béton
comprimé : dFc = b(y).dy.sc(y)
• Moment par rapport à l’armature tendue de cet effort élémentaire : dMFc = b(y).dy.sc(y).y
• Effort Fc total = résultat de l’intégrale des efforts élémentaires sur la hauteur où se déve-
y2
loppe le diag sc, soit ici de y1 à y2 : Fc = ∫ b(y).sc(y).dy
y1
y2
• Moment de l’effort total Fc par rapport à l’armature tendue : MFc = ∫ y1 b(y).sc(y).y.dy
y2
B-III.2.3.5.1 Valeurs de Fc et zc
b = Cte sur toute la hauteur où se développe le diag sc peut être sorti des intégrales et on a :
Fc = b. ∫ y 2 sc(y).dy = b.aire diag sc
y1
y2
b∫ σ ( y ).y . dy
y1 c
zc = = distance au centre de gravité du diag sc
y2
b∫ σ ( y ). dy
y1 c
Paramétrage du diag sc
σc-ref Il est paramétré par :
• Une contrainte que nous désignerons sc,ref prise pour
dG référence et caractérisant le diag sc ; c’est souvent la
Gσ contrainte maximum admissible pour le béton comprimé.
x • Un paramètre adimensionnel a caractérisant sa hauteur x
Diag σc
par référence à la hauteur utile d de la poutre : a = x/d
• Un paramètre adimensionnel Y caractérisant son aire :
Y = aire diag sc/aire du rectangle x.sc,ref
Y est appelé « coefficient de remplissage » car il exprime
σc-ref la proportion dans laquelle le diag sc remplit le
rectangle x.sc,ref.
• Un paramètre adimensionnel dG caractérisant la hauteur dG de son centre de gravité Gs
par référence à sa hauteur x : dG = dG/x
dG est appelé « coefficient de centre de gravité ».
Remarque
Outre un paramètre utile pour normer l’écriture de l’équation d’équilibre des moments, le
moment réduit μ est un indicateur puissant.
Il caractérise le degré de mobilisation du béton disponible pour reprendre Fc. Plus celui-ci est
élevé, plus grande est la hauteur de béton comprimé, donc plus grand est a et, par suite, plus
grand est μ = y.a.(1 – dG.a).
À chaque valeur de μ est associé un diagramme de déformation de la section et réciproquement.
Alors :
–– à chaque frontière entre domaines du diagramme des pivots correspond une valeur frontière
de μ ;
–– diverses prescriptions réglementaires et des limites économiques ou pratiques peuvent
également être traduites par des valeurs limites de μ à ne pas outrepasser.
La comparaison de μ effectif aux valeurs frontières et limites ci-dessus apporte une aide précieuse
au calculateur. Ce point sera largement exploité dans la suite (§ B-III.2.5).
Nota
Ici s’arrêtent les informations générales, valables quel que soit le règlement et non limitées à
l’ELU.
B dG dG = 0,4 x
Gσ Gσ
0,8 x
x Diag σc Diag σc
= 0,81 = 0,8
G = 0,416 G = 0,4
Pivot A
ecu2 = 3,5 ‰ fcd
Le raccourcisement du béton n’atteint pas 3,5 ‰, le diag σc
est incomplet ec = ?? ≤ ecu2
b fcd
c
G Fc
MG,u 0,8 x
Acc x = .d
h d G MA,u zc = d. (1 - G.)
As Fs
es s
Données du problème
• Sollicitation : MG,u fourni par la RDM
• Géométrie de la section, notamment b et h
5) Calculer Fc = b.y.a.d.fcd
M A ,u
En l’absence d’aciers comprimés, préférer la relation Fc = MA,u/zc = qui est
d.(1− δG .α )
beaucoup moins sensible à une éventuelle erreur ou inexactitude sur la valeur de a.
6) Calculer Fs : flexion simple ⇒ Fs = Fc .
7) Calculer es et en déduire ss O’ ɛc 1
Au pivot A : es = esu et ss = fsd,max sont connus à l’avance .d
Au pivot B : seul ec = ecu2 = 3,5 ‰ est connu à l’avance et
2
on sait simplement que es < esu et ss < fsd,max d.(1-.)
En écrivant que les points 1, 2, 3 sont alignés ou que les 3 ɛs O
triangles O’12 et O23 sont semblables, on calcule :
εc εs
= σs
α.d d.(1 − α ) σs fsd,max
fyd
1− α
d’où : es = ec .
α
On lit sur le diagramme déformation-contrainte des aciers la
valeur de ss correspondante. ɛs
ɛyd ɛud
Nota
Lorsque µu est très élevé, on aboutit à es < eyd. La poutre est sur-armée (voir § A-II.2.2.3.2 et 3)
et les aciers sont mal utilisés. Il est alors économique et bon pour la sécurité de redimensionner
la poutre pour aboutir à une valeur de µu plus petite et es > eyd (voir § B-III.2.5.3).
8) On en tire : As = Fs/ss
9) En l’absence des différentes vérifications, notamment à l’ELS, exigées par le règlement,
serait alors venu le temps de conclure la démarche par :
• le choix des aciers commerciaux assurant la section As ;
• le choix de leur disposition ;
• la vérification de la vraie valeur de d. Si celle-ci est suffisamment proche de l’estimation de
départ, le calcul est terminé ; sinon, il faut recommencer avec une meilleure approxima-
tion de d.
Tableaux de calcul
Tous sont du même type. Pour une série de valeurs de µu ils proposent, par une simple
lecture, les résultats de la suite de calcul des points 4) à 7) ci-dessus ; à savoir les valeurs de a,
b = zc/d, es et quelquefois de ss et ec. Leur usage raccourcit significativement le temps de
calcul.
Un tel tableau est proposé au § E.1.4.1.2.
(§ B-III.6), on peut admettre As < As,min à condition de multiplier par 1,2 la section d’acier As,u
découlant du calcul initial à l’ELU ⇒ As = 1,2 As,u
Nota
À l’exception des chapeaux minimums, il est conseillé de n’utiliser cette dérogation que dans
les cas où les actions sur l’élément sont strictement bornées. Pratiquement, lorsque les actions
sont limitées au seul poids propre sans aucune charge d’exploitation envisageable, même pas
pour entretien, et avec des actions climatiques nulles ou presque. C’est généralement le cas de
bandeaux de façade décoratifs ou de pare-soleil dans des régions non neigeuses.
Cette prescription peut être traduite par une valeur limite de µu : la non fragilité est assurée si
µu > µu,limite,frag tel que ci-dessous (voir {D-II.7.2.1.2}).
mensionné. Ce point est traité dans les paragraphes relatifs aux poutres en Té et aux aciers
comprimés, (§ B-III.7 et 8).
B-III.2.5.5 Synthèse
Le domaine réglementaire est confiné dans les limites ci-dessous.
environ 0,04 ≤ µu ≤ environ 0,24
(non-fragilité) (limitation ELS)
Pour un chiffrage plus précis de ces limites, voir § B-III.2.5.1.1 pour la limite inférieure et
B-III.3.2.2 puis C-II.5, C-II.6 pour la limite supérieure.
À l’intérieur de ces limites, les exigences de l’ELS pour la limitation de la flèche et de l’ouver-
ture des fissures apportent des restrictions supplémentaires.
Si µu > une des limites ci-dessus à l’exception de µu,limite,frag : modifier la géométrie de l’élé-
ment (changer ses dimensions, considérer une poutre en Té ou mettre des aciers comprimés),
éventuellement changer la qualité du béton, pour aboutir à une valeur de µu ≤ limite imposée.
B-III.3.2 Limitations de sc
En bâtiments courants : assurées dès l’ELU par le respect de µu ≤ µu,limite,ELS.
B-III.3.2.1 Prescriptions
• Le béton doit rester dans le domaine du fluage linéaire (hypothèse des calculs d’ouverture
de fissure et de flèche traités plus loin).
Pour cela, il faut respecter sc,ser,qp ≤ 0,45 fck sous combinaison quasi permanente des
actions.
• Prévention du risque de fissures de compression préjudiciables à la durabilité en cas d’am-
biance agressive.
Vérification conseillée, et non exigée, dans les conditions d’exposition XS (exposition
marine), XD (chlorures non marins) et XF (gel-dégel). Noter que le béton alors exigé est
de classe ≥ C30/37
Pour cela, il faut respecter sc,ser,k ≤ 0,6 fck sous combinaison caractéristique des actions.
XC1, béton C30/37 : valeur de µu,limite,sck XC3, béton C35/45 : valeur de µu,limite,sck
gqp gqp 2,0
1,6 1,8 2,0 1,6 1,8
gk gk
1,375 0,271 0,279 0,286 1,375 0,282 0,290 0,298
1,4 0,277 0,285 0,292 1,4 0,288 0,296 0,305
1,425 0,283 0,291 0,299 1,425 0,295 0,302 0,309
1,45 0,289 0,297 0,305 1,45 0,301 0,309 0,316
Situations les plus fréquentes : valeurs encadrées
Remarque
On constate que pour les sections rectangulaires en flexion simple, excepté lorsque gqp ≈ 2, c’est
systématiquement la condition sc,ser,qp ≤ 0,45.fck qui est prépondérante.
B-III.3.3 Limitations de ss
En flexion simple avec des aciers S500 les limites imposées par Eurocode sont toujours vérifiées.
B-III.3.4.1 Prescription
Ouverture de fissures maximum wmax admise
La prescription est synthétisée dans le tableau B-III.3.1 ci-dessous.
Tableau B-III.3.1. Valeurs recommandées de wmax pour les éléments en béton armé.
wmax
Classe d’exposition Prescriptions (AF) pour éléments
béton armé
Sous la combinaison d’actions quasi permanente
X0 : pas de risque de corrosion Sauf demande spécifique : vérification de l’ouver- 0,4 mm
XC1 : sec (intérieur des bâtiments courants ture de fissure non nécessaire si les dispositions
et extérieur si protection par un enduit) ou constructives (notamment As,min, As,max et rapport
humide en permanence ,eff/d du tableau B-III.3.2) sont satisfaites
XC2, XC3, XC4 : humide ou alternative- Idem ci-dessus, mais non-vérification 0,3 mm
ment humide et sec limitée aux immeubles d’habitation, de bureau,
de réunion et les magasins
(Mais imagine-t-on des habitations, bureaux,
locaux de réunion et magasins humides ou alterna-
tivement humides et secs ?)
XD1, XD2, XD3, XS1, XS2, XS3 : exposi- 0,2 mm (AF)
tion aux chlorures non marins (XD) ou
marins (XS)
Les fissures sont d’autant plus fines que la densité d’acier dans la
membrure tendue (rapport de la section d’acier As mise en place
à la section de béton Ac,eff dans laquelle elle est enrobée) est plus
grande et que le diamètre f des barres utilisées est plus petit.
Ac,eff tel que hc,eff = min [2,5 (h – d) ; (h – x)/3 ; h/2] Ac,eff
Il s’ensuit que :
• Les plus faibles ouvertures de fissure sont obtenues dans les he,eff
cas où µu est élevé, traduisant une grande section d’acier en
regard de la largeur b de la poutre. À l’opposé, les plus grands
risques de dépassement de l’ouverture de fissure autorisée
sont encourus avec les éléments pour lesquels µu est le plus
petit, on est alors à la limite de non-fragilité.
• Plus la section As de l’armature tendue est dispersée en de nombreuses barres fines, c’est-à-
dire plus leur diamètre f est petit, mieux c’est.
• Enfin, augmenter l’enrobage c est défavorable. En effet, cela augmente Ac,eff par rapport à
As et diminue la densité d’acier dans la membrure tendue.
Ce point complique la tâche du calculateur car, dans les conditions d’environnement diffi-
cile, il doit concilier une diminution drastique de l’ouverture maximum de fissure auto-
risée avec une augmentation significative de l’enrobage c requis. Deux exigences qui
s’avèrent antinomiques.
La flèche concernée est en fait l’augmentation de flèche après la mise en place et la rigidifica-
tion de l’élément sensible considéré. Elle est calculée comme la flèche totale définie au
§ B-III.3.5.1.1 moins la flèche escomptée avant la date de fin de durcissement ou de réglage
des éléments sensibles. Cette dernière flèche venant en soustraction est calculée en ne prenant
en compte que les charges effectivement présentes à cette date (incluant le poids des éléments
sensibles) et le développement du fluage jusqu’à cette date.
Attention
La référence est ici ,eff/d, et non plus ,n/h comme dans les règlements français antérieurs.
Tableau B-III.3.2. Flexion simple : valeurs limites de ,eff/d dispensant de vérification de la flèche selon la valeur
de K et la classe du béton (C25/30 à C35/45). (On peut entrer dans ce tableau au choix par r ou µu
calculés sur la nervure seule.)
Poutres Dalles
• Une autre solution est d’augmenter la largeur de la poutre, ou au moins celle de sa partie
comprimée en considérant une poutre en Té. Cela répartit Fc sur une aire plus grande de
béton et sc diminue. En revanche, x diminue aussi, grignotant une large part du gain sur sc.
Diagramme Vu
Fc Fissures
et organisation
|Vu| z
des éléments
Fs résistants
B B B
Fc
|Vu| Schématisation
z de Ritter-Mörsch
Fs
A A’ et C A C
A A’ et C
|Vu,max| |Vu,nu appui|
|Vu (x)|
|Vu (x + AC)|
Diagramme de
l’effort tranchant
A C
x
x + AC
B B B
Fc Armatures
|Vu| z transversales
obliques
Fs pour illustrer
A C A C la différence entre C
A’ et A’
A C
A’
À retenir
• Les calculs sont menés uniquement à l’ELU et en valeurs absolues.
• Les charges sont appliquées aux nœuds B, en tête des diagonales comprimées AB.
• Sur la longueur AA’, les aciers transversaux reprennent un effort vertical égal à |Vu|.
• La résistance à un effort tranchant ne se développe pas dans une section (comme la résis-
tance au moment fléchissant) mais dans un volume, celui nécessaire au développement
d’une cellule de triangulation ABA’. Alors, parler du calcul « à une abscisse x » est un
raccourci de langage pour parler du calcul dans la zone autour de l’abscisse x.
F cw F cw
Fsw
Vu,AC Vu,AC
z z
Fsw
Ft Ft
A A C et A’
Longueurs AA’ et AC
Avec des aciers transversaux verticaux : AC = AA’ = z.cotgq
Équilibre du nœud A
• Effort de traction dans une barre verticale schématisant des aciers transversaux verticaux :
Fsw = Vu. (Dans le cas d’aciers transversaux obliques : composante verticale de Fsw = Vu).
• Effort de compression véhiculé par une diagonale comprimée : Fcw = Vu/sinq
• Effort additionnel sollicitant l’armature tendue : DFt = Vu.cotgq
Nota
–– Sachant que « sur la longueur AA’, les aciers transversaux reprennent un effort vertical égal
à |Vu| », l’économie invite à choisir AA’ le plus grand possible. C’est-à-dire des diagonales
comprimées les plus horizontales possible ⇒ q le plus petit possible ⇔ cotgq le plus grand
possible.
–– L’équilibre du nœud A montre que les valeurs de Fsw, Fcw et DFt dépendent de la valeur de
Vu au nœud B, donc à une distance AC = z.cotgq plus loin dans le sens où |Vu| décroît. Les
valeurs découlant de ce décalage seront repérées par l’indice AC.
AA’
Treillis de base s s
Treillis multiple
(ici : 2 treillis
superposés ⇔ s = AA’/2)
z
Largeur cumulée des
diagonales comprimées
AA’
AA’
Figure B-III.4.4. Illustration et caractéristiques du « treillis multiple », représentatif des poutres réelles (sur cette
figure : n = 2 ⇒ deux treillis élémentaires additionnent leurs effets).
Aciers de
construction
≤ st,max
st,max
Figure B-III.4.5. Éléments constitutifs d’un cours d’armature transversale et exemples de dispositions possibles.
Sa section résistante est Asw = section d’un brin × nombre de brins (voir la figure B-III.4.5).
L’espacement maximum entre deux brins [9.2.2] est :
st,max = min [0,75 d ; 600 mm] ; si h ≤ 250 mm : st,max = 0,9 d (AF)
Aciers
A priori S500, de classe de ductilité B, haute adhérence (HA).
Diamètre fw
En plus de leur fonction de résistance aux effets de l’effort tranchant, les aciers transversaux
assurent aussi la rigidité de la cage de ferraillage durant sa manutention. Si les aciers la consti-
tuant sont trop fins, elle risque des déformations gênantes.
Proposition de l’auteur
d ≤ 35 cm environ ⇒ fw = 6 mm
d ≤ 45 cm environ ⇒ fw = 8 mm
d ≤ 65 cm environ ⇒ fw = 10 mm
d ≤ 85 cm environ ⇒ fw = 12 mm
… etc.
Nombre de brins
Il dépend du nombre de colonnes d’aciers à tenir et du choix, s’il y a lieu, d’épingles ou
d’étriers. Voir la figure B-III.4.5.
Valeur de z
Il s’agit d’un paramètre récurrent de tous les calculs à l’effort tranchant. Pour cet usage, le
règlement prescrit de se contenter de l’approximation z = 0,9 d.
sinit sinit
VEd,max
Diag. capacité de résistance Diag. VEd ou Vu
VEd,nu appui
Diag. VEd,AC ou Vu,AC
VEd,AC,nu appui
AC AC AC
z .cotg z .cotg z .cotg
Figure B-III.4.6. Éléments du calcul des aciers transversaux et de leur répartition (sur le schéma de la poutre,
à chaque cours d’aciers transversaux est associée la bielle comprimée du treillis élémentaire correspondant
dont la largeur est égale à l’espacement s calculé pour ce cours).
Si la démarche ci-dessus aboutit à cotgq < 1 ⇔ q > 45 on est hors limites. Il est alors
impératif de changer les dimensions de la poutre. Pour cela, d’abord augmenter bw.
3) Calculer les espacements minimum et maximum autorisés
A 2.f ywd
smin = sw .
b w n1.f cd
A f ywd
smax = min [0,75 d ; s,,max,ρw = sw . ]
b w 0,08. f ck
En bâtiment, très généralement, le calcul aboutit à : smax = 0,75 d. C’est le cas tant que
1 000 Asw (cm2) ≥ 5 Vu,nu appui(kN) (relation développée par l’auteur).
4) Calcul de sinit,calculé par la formule d’Eurocode
A sw A sw
sinit,calculé = .z.cotgq.fyd ou sinit,calculé = .z.cotgq.fyd
VEd , AC , nu appui Vu , AC , nu appui
Ceci traduit la formule déjà largement répétée : « sur la longueur AA’ les aciers transversaux
reprennent un effort vertical = Vu,AC = VEd,AC ; avec des aciers verticaux : AA’ = z.cotgq ».
5) Valeur de sinit retenue
Si sinit,calculé < smin ⇒ augmenter Asw
Si sinit,calculé ≤ smax ⇒ retenir sinit = sinit,calculé
Si sinit,calculé > smax ⇒ retenir sinit = smax
B-III.4.4.1 Rappel
Assurer les conditions d’appui, c’est assurer l’équilibre de la bielle d’appui sous les efforts
illustrés sur la figure B-III.4.7. C’est-à-dire :
• amener et ancrer sur appui une section d’acier capable de reprendre l’effort ΔFtd,appui rete-
nant le pied de la bielle, (s’agissant maintenant de calcul : ΔFt et ses déclinaisons deviennent
ΔFtd et ses déclinaisons) ;
• s’assurer que la contrainte de compression dans la bielle d’appui ne dépasse pas la contrainte
maximum admise réglementairement.
Comme exposé au § A-II.4.3.2.2, un défaut d’ancrage des aciers inférieurs sur appui fait
courir un risque mortel. Ceci justifie des précautions particulières. Notamment, sur les appuis
d’extrémité l’auteur préconise d’avoir systématiquement recours à un ancrage par crochet.
abielle.sin
B Butée apportée par
B
ell
e
le béton comprimé
z d h F c,bi
bielle bielle VEd,bielle
A
A
abielle Ftd,appui
Début ancrage
a
Réaction d’appui
a Enduit éventuel
Maçonnerie
Élément préfabriqué et clavage en béton :
Béton coulé en place risque de mauvais remplissage de la zone d’appui sous
Préfabriqué l’extrémité de la partie préfabriquée.
a a en retrait jusqu’au nu de l’élément préfabriqué.
Béton ou
maçonnerie
B-III.4.4.4 Cas où la charge est appliquée en partie inférieure de l’élément porteur [9.2.5]
Nous avons vu au § B-III.4.2.1 que le fonctionnement conformément au treillis de Ritter-
Mörsch impose que les charges soient appliquées en partie supérieure des éléments concernés,
en tête des diagonales comprimées.
Dans le cas d’une dalle ou d’une poutre secondaire reposant sur une poutre porteuse, il faut
que le pied de la bielle d’appui de l’élément porté repose en « partie supérieure » de la poutre
porteuse. Par « partie supérieure » il faut entendre : plus haut que 2/3 ou à la rigueur 1/2 de
la hauteur de la poutre.
Cela n’est vérifié que :
• pour une dalle située en partie haute de sa poutre porteuse ;
• pour une poutre peu haute s’appuyant en partie supérieure d’une poutre beaucoup plus
haute.
Dans tous les autres cas, il faut prévoir des « suspentes ». Voir figure B-III.4.9.
Ces cas sont les suivants :
• croisement de deux poutres de hauteurs semblables ;
• poutre porteuse « en soffite » : on ne veut pas de retombée visible ou l’on n’a pas la place
pour une retombée et la poutre est installée au-dessus de l’élément porté.
Dans tous les cas, les suspentes sont dimensionnées à l’ELU pour, travaillant à la contrainte
ss = fyd, reprendre un effort dont la composante verticale égale la charge apportée par l’élé-
ment porté.
Elles sont généralement constituées d’aciers verticaux en forme de cadres, disposés en plus des
cadres déjà calculés pour la résistance à l’effort tranchant. Elles sont bouclées, d’une part sous
les aciers inférieurs de l’élément porté, d’autre part en partie supérieure de l’élément porteur.
De plus, les aciers inférieurs de l’élément porté doivent passer au-dessus des aciers inférieurs
de la poutre porteuse.
≤ h/2 environ
≤ h/2
> h/2 environ ≤ h/3
Poutre
portée Poutre portée Suspentes
h
Suspentes Suspentes
Poutre ou dalle portée
bd bd
Suspentes Barres relevées
dans poutre faisant suspentes
Suspentes bateau Poutre porteuse dans l’élément porté
portée Poutre ou dalle portée
Figure B-III.4.9. Suspentes : domaine d’utilisation et dispositions les plus courantes (les aciers transversaux à
disposer pour la résistance à l’effort tranchant ne sont pas représentés).
Chapeau minimum 2 HA 16 2 HA 16
2 HA 16 2 HA 14
≥ 0,25 As,max,travée
cnom cnom
bd
HA16
MRd
2HA14
+ 2HA16 bd F a G
D E
HA14
MRd
B C
2HA14
A MRd Mu a
2HA16
Par exemple :
• pour les 2 lits de HA 16 en travée ⇒ 4 HA 6, on calcule :
MRd (2 HA 16 + 2 HA 16) en travée = Mu travée. A s (2 HA 16 + 2 HA 16) .
A su (calculé pour résister à Mu travée )
• pour le seul lit inférieur en travée (2 HA 16), on calcule :
A s ( 2 HA 16)
MRd (2 HA 16) en travée = Mu travée .
A su ( calculé pour résister à Mu travée )
L’intersection du diagramme Mu décalé avec les horizontales matérialisant les moments
résistants disponibles fournit une première approximation de l’abscisse d’arrêt de chaque
groupe de barres.
Pour un arrêt exact, il faut encore prendre en compte la longueur nécessaire pour l’ancrage
de chaque barre.
• En travée et sur appuis intermédiaires, il s’agit générale- Ancrage droit
ment d’ancrages droits. Leur longueur nécessaire est ,bd.
La capacité de reprise d’effort par les barres, nulle à leur bd
extrémité, augmente linéairement sur leur longueur d’an-
crage. Cela se traduit sur le diagramme par un tracé
oblique désigné dans cet ouvrage « pente d’ancrage ». Diagramme de l’effort repris
On en tire enfin le diagramme des capacités de résistance effectives. Il doit être en tout point
extérieur au diagramme des capacités de résistance requises.
Il se peut que ce ne soit pas le cas au niveau d’un ou plusieurs ancrages. Alors il faut allonger
les barres concernées jusqu’à ce que ça devienne le cas. La figure B-III.5.1 en fournit un
exemple au niveau des points F et G.
C’est souvent le cas en chapeau sur les appuis intermédiaires, où la pente du diagramme Mu
décalé peut être très forte. De plus, ne pas oublier que les aciers en chapeau sont souvent en
zone de mauvaises conditions d’adhérence ⇒ ils nécessitent une longueur d’ancrage ,bd plus
longue (1,4 fois plus) qui accentue encore le problème.
Sur l’exemple de la figure, ce moment est plus faible que MRd du premier lit d’aciers en travée.
Donc, celui-ci est en quantité suffisante pour reprendre DFtd(x). Ne reste qu’à assurer son
ancrage (par un crochet, en s’assurant que abielle ≥ ,b,eq,eff, voir un exemple au § D.1.10.1). Il
faut aussi vérifier le non-dépassement de la contrainte admise dans la bielle d’appui. Dans le
cas d’un chargement uniforme, comme vu au § B-III.4.4.2, cette vérification est déjà assurée
par celle des bielles en travée.
Le fait que le point A soit clairement au-dessus de MRd du premier lit indique qu’un ancrage
partiel pourrait suffire.
Proposition de l’auteur pour les appuis d’extrémité
Toujours préférer un crochet, à la rigueur calculé en ancrage partiel (voir un exemple au
§ D.1.10.1).
Remarque
Si le point A avait correspondu à un moment > MRd du premier lit, il aurait fallu :
–– soit augmenter la section du premier lit, et en contrepartie diminuer celle du deuxième ;
–– soit amener et ancrer les deux lits sur l’appui.
Appuis intermédiaires
• Au point B, le diagramme Mu décalé coupe la trace de la poutre avant le nu de l’appui.
Cela signifie qu’aucun acier inférieur n’est nécessaire pour assurer la condition d’appui.
En effet, l’effort de compression Mu appui/z induit en partie basse de la poutre par le
moment négatif sur appui diminue d’autant DFtd(x). Quand il l’égale ou le dépasse, il n’est
plus besoin d’aciers inférieurs pour assurer l’équilibre de la bielle d’appui. C’est ce qu’admet
l’AF [NA-9.2.1.4(1)]. Cela ne dispense aucunement de la vérification de la contrainte de
la bielle d’appui.
De façon plus imagée, on peut dire que les deux bielles
qui convergent sur un appui intermédiaire (celle de la
travée de gauche et celle de la travée de droite) s’appuient
l’une sur l’autre. Dans l’exemple de la figure B-III.5.1,
cela ne suffit à assurer totalement que l’équilibre de la
bielle de gauche.
• Au point C, le diagramme Mu décalé atteint le nu de l’appui, signifiant que l’équilibre de
la bielle d’appui de droite nécessite un apport des aciers inférieurs de la travée.
La longueur minimum sur laquelle le lit inférieur doit être prolongé sur l’appui en tenant
compte de son ancrage nécessaire est déduite du diagramme des capacités de résistance
effectives, qui doit rester en tout point extérieur au diagramme des capacités de résistances
requises.
Précautions
Les défauts de conditions d’appui entraînent un risque de rupture fragile (brutale et sans
préavis) de la zone d’appui, qui entraîne à son tour la chute brutale et en bloc de tout un pan
de plancher, écrasant toute personne qui se trouve en-dessous. C’est un risque mortel dont la
prévention mérite une marge de sécurité renforcée.
Le risque est particulièrement grand en phase de chantier. Bien que les charges soient alors
plus faibles qu’en phase d’usage définitif, il y a les risques suivants :
• Tant que le béton n’a pas suffisamment durci, les ancrages sont moins efficaces. La résis-
tance des ancrages droits en est beaucoup plus affectée que celle des crochets. D’où la
préférence affichée pour ces derniers sur appui d’extrémité.
• Les moments de continuité, qui permettraient de se passer d’aciers inférieurs sur appui
sont beaucoup plus faibles qu’en phase définitive. La phase la plus délicate a lieu lors du
décoffrage. On ne peut pas décoffrer toutes les travées simultanément. Le moment le plus
critique est le temps durant lequel une travée est décoffrée mais pas encore étayée. Elle doit
alors se tenir par ses propres moyens, tandis que la travée adjacente, encore soutenue par
le coffrage, n’apporte qu’un faible moment de continuité et ne contribue que de façon
faible à diminuer la section des aciers inférieurs nécessaires sur appui. Au moins pour cette
phase, il faut prévoir un minimum d’aciers inférieurs sur appuis intermédiaires.
• On retrouve une situation semblable lors de l’enlèvement des étais.
Au-delà de la phase de chantier :
• Si par accident une travée s’effondre, cela entraîne la disparition du moment de continuité
sur l’appui commun avec la travée adjacente et, en l’absence d’aciers inférieurs sur appui,
entraîne la chute de cette travée adjacente par défaut de conditions d’appui. Puis l’effon-
drement en chaîne de toutes les travées en continuité avec les précédentes.
• Un minimum d’aciers inférieurs prévient cet effondrement en chaîne.
Proposition de l’auteur
–– Appuis d’extrémité
Toujours ancrer les aciers inférieurs par crochet, même si un ancrage droit pourrait suffire.
Des ancrages partiels par crochet sont admis.
–– Appuis intermédiaires
Toujours prolonger le lit inférieur de chacune des travées adjacentes sur au moins toute
la largeur de l’appui moins cnom (voir la figure B-III.5.1) en respectant une longueur de
recouvrement ≥ 10 f et As prolongé sur appui ≥ 0,25 As,max,travée.
Faire a priori démarrer le diagramme des capacités de résistance effectives à l’extrémité des
barres ainsi arrêtées (points D et E sur la figure) puis éventuellement allonger les barres si
nécessaire.
Si un décoffrage précoce est prévu : même sur appuis intermédiaires, ancrer les aciers
inférieurs par crochet ou assurer leur continuité d’une travée à l’autre.
Nota
Eurocode, avant application de l’AF [AN9.2.1.4(1)], est encore plus exigeant. Envisageant
le risque de petit séisme, de choc violent ou d’explosion, il impose la continuité des aciers
inférieurs.
Avec les prescriptions relatives à la « redistribution », § C-II.5.1.2 et C-II.6.1, la valeur
admissible de µu sur les appuis de continuité est fortement limitée et on est très souvent amené
à y ajouter des aciers comprimés (voir un exemple § D.1.7.3 et D.1.8). Ceux-ci assurent, au
moins en partie, la continuité des aciers inférieurs.
pour l’utilisateur de l’édifice, coupe la bielle d’appui et rend inopérant son fonctionnement
escompté.
Sont concernés :
• les appuis d’extrémité sur lesquels, a priori, le moment est nul ;
• les appuis intermédiaires sur lesquels le moment de continuité est très faible.
Leurs section et longueur sont forfaitaires.
≈ 0,2 n
En l’absence de chapeau minimum : Avec chapeau minimum : plusieurs petites fissures qui
risque d’une grosse fissure qui coupe la bielle d’appui. passent inaperçues et la continuité de la bielle d’appui est
préservée.
Figure B-III.6.1. Rôle, disposition et longueur du chapeau minimum sur appui (cas d’un appui d’extrémité).
B-III.7 Poutres en Té
B-III.7.1 Introduction
Un exemple de calcul de poutre en Té est proposé au § D.1.6.1.
Une poutre en Té est la solution lorsque μu > µu,limite. Une autre alternative, à n’utiliser qu’en
dernier recours car consommatrice d’acier, est l’ajout d’aciers comprimés (voir § B-III.8).
Comme déjà vu, µu caractérise le degré de sollicitation du béton comprimé d’un élément
fléchi. Si μu > μu,limite, quel que soit l’objet de cette limite, cela signifie que la contrainte du
béton comprimé de l’élément fléchi est, pour l’objet en question, trop élevée. Il convient alors
de modifier sa géométrie ou fcd pour diminuer le degré de sollicitation du béton et, en consé-
quence, diminuer μu.
Dans l’ordre de préférence économique, et dans la mesure des possibilités, les changements à
envisager sont les suivants :
• Changement applicable uniquement aux poutres : les traiter en poutres en Té
C’est possible chaque fois que la poutre est associée à un plancher béton armé dans lequel
l’effort de compression peut s’étaler. L’effort Fc de compression dans le béton reste prati-
quement inchangé mais, s’étalant alors sur une aire de béton plus grande, la contrainte
associée est diminuée.
Avantage important de cette solution : elle n’implique aucun changement de dimension
et, au pire, ne coûte que l’ajout d’aciers en faible quantité pour étaler l’effort Fc dans le
plancher.
De plus, par un effet du second ordre, il en découle un léger gain sur la section des aciers
longitudinaux As qui peut atteindre 10 %.
• Changement applicable aux poutres et aux dalles : augmenter leur hauteur h et, par là, leur
hauteur utile d
Ici, la largeur de béton comprimé reste inchangée. C’est l’effort Fc qui diminue et avec lui
la contrainte associée.
Le principal défaut de cette solution est de consommer de la hauteur, pas toujours dispo-
nible. En contrepartie, elle fait économiser de l’acier, en effet, Fc diminuant, Fs et As
diminuent de même.
Sachant que μu = Mu/(bd2fcd), sa diminution est proportionnel à l’augmentation de d2.
• Changement applicable uniquement aux poutres: augmenter leur largeur b
Cela relève du même principe que passer à une poutre en Té : le résultat est une augmen-
tation de la largeur sur laquelle peut s’étaler l’effort de compression. Mais ici s’arrête la
comparaison.
Dans la pratique, l’augmentation possible de b est très limitée. De plus, elle s’accompagne
d’une augmentation du volume de béton ⇒ une augmentation du poids puis du moment
puis de As. D’où en fin de comptes une augmentation des coûts de béton et d’acier.
D’après μu = Mu/(bd2fcd), sa diminution n’est proportionnel qu’à l’augmentation de b à la
puissance 1. C’est la modification géométrique qui a le plus faible rendement.
• Changement applicable aux poutres et aux dalles : ajouter des aciers comprimés
Comme déjà dit, c’est la solution du dernier recours. Ce point est l’objet du § B-III.8.
• Enfin, changement applicable aux poutres et aux dalles : augmenter la classe du béton
utilisé
N’est pas envisageable localement pour résoudre le problème de quelques éléments isolés
dans une construction. N’est envisageable que si l’on prévoit de nombreux points de
dépassement de μu,limite et alors, tout l’édifice est construit avec un béton de classe supé-
rieure ; c’est le cas des ouvrages d’art.
calculateur, qui décide d’ignorer l’étalement de l’effort de compression dans le plancher (voir
la figure B-III.1.1).
x
x Table de compression hf
Nervure
beff,1 beff,2
d h
As As d h
bw
b b
b1 b2 b1 b2
b b
B-III.7.2.2.2 Servitudes
L’étalement dans le plancher d’une part de l’effort de compression de la poutre développe,
dans les parties en débord par rapport à la nervure, une sollicitation de cisaillement à laquelle
il convient de résister. Cette sollicitation est maximum au nu de la nervure (à la « liaison
table-nervure ») et d’autant plus grande que l’effort de compression repris dans le débord est
grand et que le débord mis à profit dans les calculs est grand. Elle demande une vérification
spécifique et peut nécessiter l’ajout d’aciers dédiés.
Enfin, la prise en compte d’une poutre en Té implique une servitude de pérennité de la zone
de plancher comptée comme table de compression. Il faut prévenir le risque que, même des
années après la construction, le percement d’une trémie dans le plancher (par exemple, pour
faire communiquer deux étages par un escalier ou un monte-charge) ampute la table de
compression considérée dans les calculs.
Prescription d’Eurocode
À défaut d’autre précision, dans les formules réglementaires, il faut traduire , = ,eff
beff = Sbeff,i + bw
avec beff,i ≤ 0,2 bi + 0,1 ,0 ≤ 0,2 ,0 (c’est la limite admise pour l’étalement de l’effort de
compression dans le plancher)
où beff,i ≤ bi, c’est-à-dire ≤ bi physiquement disponible
et ,0 = distance entre points de moments nuls. Ses valeurs préconisées par Eurocode à
cette fin sont précisées sur la figure B-III.7.2.
Les autres paramètres sont définis sur la figure B-III.7.1.
0 =
0 = 0,85 1 0 = 0,70 2
1 2 3
Figure B-III.7.2. Valeurs de ,0 représentant la distance entre points de moment nul pour le calcul de la largeur
participante de la table de compression. Notation : , = ,eff.
c
s s
Figure B-III.7.3. Poutres en Té, cas où le calcul est simple : le diagramme sc est développé entièrement
dans la table de compression ⇒ calcul comme une poutre rectangulaire de largeur beff
(exemple avec référence au diagramme rectangle).
Avec le diagramme rectangle, c’est le cas tant que 0,8 x ≤ hf ⇒ 0,8 x/d ≤ hf/d, soit 0,8 a
≤ hf/d
À la limite du domaine on a : 0,8 a = hf/d
d’où, avec y = 0,8 et dG = 0,4 on a μu = a.y.(1 – dG.a) = a.0,8.(1 – 0,4.a) = 0,8.a – (0,8.a)2/2
Une poutre en Té se calcule comme une poutre rectangulaire tant que μu,Té ≤ hf/d – (hf/d)2/2
Avec les dimensions rencontrées en bâtiments courants, cette situation est le cas général.
ɛc
x diag σc Zonediag σc hf
d
ɛs σs
Le calcul relève alors de celui des poutres « de section quelconque » développé en détail
en {D-V.4}.
Dans le cas des poutres en Té, le plus simple est souvent de revenir aux intégrales du calcul de
base, présentées au § B-III.2.3.4. Les formes à traiter comprenant plusieurs zones, chacune de
largeur constante, les intégrales à manipuler sont simples.
Disposition des aciers : comme dans le cas précédent.
Deux interfaces
Figure B-III.7.5. Interfaces, bielles et tirants dans une poutre en Té. Les efforts augmentent au fur
et à mesure qu’on s’approche, d’une part de l’interface, d’autre part des points de moment nul.
On voit sur la figure B-III.7.5 que chaque élément de la triangulation bielles et tirants se
développe sur une portion conséquente de la portée de la poutre. Alors, un calcul focalisé sur
une abscisse x précise n’a pas de sens ; seul un calcul intégrant les phénomènes sur une
longueur suffisante convient.
B-III.7.4.2.3 Calculs
Ils s’appuient sur « l’effort de cisaillement par unité de longueur » le long de l’interface table-
nervure, appelé « glissement » et noté gu. Pour une présentation exhaustive, voir {D-V.2.3.2}.
B-III.7.4.2.4 Valeur du glissement gu,d à prendre en compte pour les calculs réglementaires
On démontre, voir {D-V.2.3.2}, que sur chaque interface la valeur du glissement à l’abscisse x
est
gu = [V(x)/z].beff,i/beff avec z = 0,9 d de la nervure
Eurocode prescrit de faire le calcul sur la base du glissement moyen gu,d (l’indice d pour valeur
de calcul) déterminée sur une longueur Dx suffisante.
Il y associe la contrainte de cisaillement vu (v minuscule) = gu,d/hf
distance entre points de moment nul
Dans le cas d’un chargement réparti : Dx =
4
Dans le cas de charges concentrées : Dx = distance entre charges
Dans le cas d’une charge répartie pu/m, cela se traduit par les
valeurs ci-dessous : x x x
B-III.7.4.2.5 Cas où l’on peut se dispenser d’aciers de couture et de toute autre vérification
Formulation réglementaire
Lorsque la contrainte de cisaillement vu à l’interface est telle que :
• vu = gu,d/hf ≤ k.fctd ⇒ les aciers en chapeau du plancher suffisent pour assurer la couture
et il n’est pas besoin d’aciers spécifiques ;
• L’Annexe nationale française (AF) propose :
k = 0,5 en cas de surface de reprise verticale rugueuse ;
k = 1 s’il n’y a pas de surface de reprise.
Dans le cas des poutres en Té, le plancher est généralement coulé en place et il convient de
prendre k = 1.
En bâtiments courants, cette condition pour la dispense d’aciers spécifiques est généralement
vérifiée. Si elle ne l’est pas, essayer de diminuer beff pour qu’elle le devienne.
Asf Asf
beff,2
sf
sf
Asf sf
La solution de dernier recours lorsque μu > μu,limite est d’ajouter des aciers comprimés.
Sont particulièrement concernées les sections sur appui des poutres, là où il n’est pas possible
de considérer une poutre en Té. De plus, une redistribution, généralement souhaitée, des
moments sur appui y impose une limitation drastique de μu,appui (voir § C-II.5.1.2 et C-II.6.1).
En plus
Tout acier comprimé de diamètre fc doit être tenu par des aciers transversaux d’espacement
s ≤ 15 fc [9.2.1.2(3)]. Cela peut amener à resserrer les aciers transversaux.
x ’s
A’s Nc A’s N’s
d zs
zc
As As,1 Ns,1 As,2 Ns,2
s s s
Poutre 1
L’économie invite à choisir Mu,1 = Mu,limite = μu,limite.b.d2.fcd
Alors, μu étant connu, il est égal à μu,limite, les paramètres essentiels de cette poutre sont
connus, notamment son diagramme de déformation.
Par référence au diagramme rectangle, on a :
a = 1,25.(1 – 1 − 2.µ u )
As,1 ≈ Mu,1/(0,9d.fyd).(μu + 0,81)
Vu la valeur de μu, on est au pivot B, d’où : ec = ecu2 = 3,5 ‰ et on déduit :
1− α α.d − d ’
es = ec. d’où on tire ss et e’s = ec. d’où on tire s’s
α α.d
À l’ELU, ce qui est le cas ici, il en découle toujours s’s = ss = fyd
Poutre 2
Mu,2 = Mu – Mu,1
Ses seuls éléments résistants sont ses deux nappes d’aciers,
donc zs = d – d’
On en déduit :
Fs,2 = F’s = Mu,2/zs d’où As,2 = Fs,2/ss et A’s = F’s/s’s
Compte tenu de s’s = ss,2 = fyd on a enfin : A’s = As,2 = Fs,2/fyd
Poutre réelle
As = As,1 + As,2 et A’s = A’s calculé ci-dessus
amenés face à face, les barres mises en place comme aciers comprimés jouant le rôle d’éclisses
pour assurer une continuité suffisante des aciers inférieurs.
Les aciers comprimés sont donc au mieux en position de deuxième lit. On a alors au mieux :
d’ ≈ (h – d)travée + fc/2, sinon, avec deux lits d’acier en travée, d’ ≈ (h – d)travée + fℓ + fc/2
Ne pas oublier que tout acier comprimé de diamètre fc doit être tenu par des aciers transver-
saux d’espacement s ≤ 15 fc. Si nécessaire, resserrer les cadres d’effort tranchant pour respecter
cette prescription.
Les appuis étant généralement des nœuds de structure encombrés par de très nombreux aciers
(non représentés sur la figure B-III.8.2), il faut, dans la mesure du possible, s’efforcer de les
laisser dégagés de tout cadre.
C’est facile tant que 15 fc ≥ largeur d’appui.
Dans les autres cas, on note que tout flambement dans un plan vertical est empêché, vers le
haut par la masse du la poutre, vers le bas par l’appui lui-même Seule subsiste la possibilité de
flambement dans un plan horizontal. Il suffit alors d’épingles horizontales, moins encom-
brantes que des cadres, pour s’y opposer. Comme les aciers qu’elles retiennent, celles-ci seront
positionnées sur le chantier au dernier moment.
Aciers comprimés s ≤ 15φ Aciers comprimés s ≤ 15φ
φ φc zs φ φc zs
d’ d’
Recouvrement Recouvrement
Figure B-III.8.2. Dispositions possibles des aciers comprimés sur appui selon leur longueur (tous les aciers autres
que les aciers comprimés et ceux qui participent à leur bon fonctionnement sont en gris ou non représentés).
Figure B-III.8.3. Épure d’arrêt des aciers comprimés (exemple d’un appui de continuité).
C-I.1 Introduction
Les données d’un projet découlent :
• des plans, du cahier des charges et des caractéristiques du sol fournies par ailleurs ;
• du poids des différents éléments calculé à partir des dimensions données par les plans et
des poids unitaires des matériaux ou composants ;
• des actions variables envisageables découlant de l’usage prévu de l’ouvrage (charges d’ex-
ploitation) et de sa situation géographique (vent, neige, séismes).
Leur exploitation se développe en trois volets successifs :
1) Analyse de la structure à construire
Elle dégage :
–– le ou les type(s) de fondation(s) possible(s) ;
–– les éléments capables d’être porteurs et/ou d’assurer le contreventement.
Elle aboutit au choix d’un parti constructif complété par un prédimensionnement (portée
ou hauteur, section prévisionnelle) de chaque élément.
2) Descente des charges
Compte tenu du parti constructif et du prédimensionnement du point précédent, c’est le
calcul des actions appliquées aux différents éléments de la structure.
3) Portée ou longueur de calcul et sollicitation de chaque élément
Les portées ou longueurs à prendre en compte selon Eurocode, les actions fournies par la
descente des charges et les pondérations propres au calcul considéré sont utilisées pour
déterminer la sollicitation (M, V, éventuellement N et T) de calcul de chaque élément.
Ce dernier volet de la démarche n’est activé qu’au fur et à mesure des besoins, au moment
du calcul de chaque élément.
Sont traités ici les cas des poutres et dalles. Le cas des poteaux est traité spécifiquement dans
la section C-IV.
Tableau C-I.2.1. Poids volumique des matériaux le plus souvent rencontrés en bâtiments.
Tableau C-I.2.2. À titre indicatif : poids surfaciques de quelques éléments courants de bâtiments.
Tableau C-I.3.1. Classification des ouvrages, charges d’exploitation Q et valeurs de Ψ0, Ψ1, Ψ2.
q (AF) Q (AF)
Catégorie Usage Yo Y1 Y2
(kN/m2) (kN)
a Q /2 Q /2 a
1,80 m
Véhicules ≤ 30 kN : Q = 15 kN et a = 100 mm
Véhicules ≤ 160 kN : Q = 90 kN et a = 200 mm
Sous réserve qu’un plancher permette une distribution latérale des charges, fonction notam-
ment assurée par des aciers de répartition (voir § C-III.4, figure C-III.4.1), le poids de ces
cloisons peut être assimilé à une charge uniformément répartie à ajouter aux charges
d’exploitation q.
• Cloisons mobiles de poids propre ≤ 1,0 kN/ml ⇒ q = 0,5 kN/m2
C’est le cas des cloisons constituées de deux plaques de plâtre séparées par un carton
alvéolé ou par une structure métallique légère et isolation.
• Cloisons mobiles de poids propre ≤ 2,0 kN/ml ⇒ q = 0,8 kN/m2
C’est le cas des cloisons en carreaux de plâtre ou brique plâtrière + un enduit plâtre sur
chaque face, épaisseur finie ≈ 7 cm.
• Cloisons mobiles de poids propre ≤ 3,0 kN/ml ⇒ q = 1,2 kN/m2
Il s’agit alors des cloisons en brique creuse, épaisseur finie ≈ 12 à 15 cm.
• Si la capacité de résistance du sol est très faible, sans possibilité de trouver un support plus
résistant en profondeur ⇒ dernier recours qui peut être tenté : un radier.
C’est alors l’intégralité du plancher inférieur du bâtiment qui assure la fonction fondation.
Sa conception et sa construction sont délicates et les impératifs de son bon fonctionne-
ment influencent fortement les choix structuraux de l’ensemble de l’édifice.
Bon
Moins bon
ou mauvais
C-I.4.8 Prédimensionnement
C-I.4.8.1 Préliminaire
Il faut d’abord choisir la nature et l’épaisseur minimum des murs et planchers pour répondre
aux impératifs suivants :
• Isolation phonique. Généralement assurée par la loi de masse ⇒ masse du plancher ou
mur ≥ 450 kg/m2, soit épaisseur de béton ≥ 18 cm.
• Protection incendie. L’application de la loi de masse pour l’isolation phonique apporte la
réponse à l’isolation incendie dans beaucoup de cas courants.
• Plancher entre un parking et les locaux au-dessus (voir {C-I.7.3.5}) : la protection incendie
impose une tenue au feu de 2 heures. Les parkings n’étant pas chauffés, il faut aussi une
isolation thermique. Enfin, si les locaux au-dessus sont de l’habitation, il faut aussi une
isolation phonique renforcée. On y répond souvent par une dalle pleine en béton armé
d’épaisseur ≥ 18 cm avec un enrobage cnom ≥ 3 cm protégée en sous-face par un flocage
≥ 5 cm.
• Contreventement. Si bâtiment plus haut que R + 1 ⇒ murs en béton banché. A priori,
épaisseur = 18 cm.
Tableau C-I.4.1. Guide proposé par l’auteur pour le prédimensionnement en vue de la descente des charges.
Poutre ou mur
x/2
x x
x/2
Panneau de plancher portant dans une seule Panneau de plancher portant dans
direction : les charges se répartissent à parts les deux directions : les charges
égales sur les deux lignes d’appui se répartissent en trapèze sur les
grands côtés et en triangle sur
les petits côtés
C-I.5.2.2 Estimation des réactions d’appui des éléments continus et des consoles
Dans le cas d’éléments continus, poutres ou planchers, il y a un renforcement de la réaction
sur les appuis proches d’une extrémité, généralement désignés comme « proches de rive », et
sur les appuis portant une console.
Pour les besoins de la descente des charges, on se contente des règles simples ci-dessous dans
lesquelles :
• R’ = réaction d’appui en supposant les travées indépendantes (sans continuité) ;
• R = réaction d’appui de l’élément continu.
Console
Cas d’une console :
• Le poids de la console est équilibré par un
R’ R’
poids côté travée créant un moment égal et
opposé.
• En première approximation, la longueur ,
de la console est équilibrée par une longueur
R ≈ R’ égale de travée ⇒ valeur approchée de R.
≈R
Niveau RdC
Haut sous-sol
Niveau sous-sol
Haut soubassement
Niveau soubassement
Niveau haut fondations
Proposition de l’auteur
Chaque bloc comprend :
–– poutres et planchers du « niveau haut de l’étage » considéré ; exemple : poutre (n°) niveau
haut RdC ;
–– poteaux et murs de l’étage considéré, exemple : poteau (n°) niveau RdC.
• Repérage en plan
Pour un bâtiment bien tramé, on peut faire un repérage orthogonal se référant au repère
de chaque trame. Souvent, on est amené à créer localement des subdivisions des trames de
base. Le poteau à l’intersection des trames C et 2 est alors désigné PC2, niveau (n°). La
poutre reliant les poteaux PC2 et PD2 est désignée LC2D2, niveau haut (n°).
On peut également se contenter de numéroter de 1 à n, sans nécessairement de logique
sous-jacente, ou recourir à une solution mixte. C’est l’efficacité et la lisibilité qui doivent
guider le choix.
Dans tous les cas, il faut s’efforcer de repérer de façon semblable les éléments qui se super-
posent d’un étage à l’autre.
Haut 3e étage
2,8 m
Niveau 3e étage
Haut 2e étage
2,8 m
Niveau 2e étage
Haut 1er étage
2,8 m
Niveau 1er étage
Haut RdC
2,8 m
Niveau RdC
Haut sous-sol
RdC
2,8 m
Niveau sous-sol
Haut soubassement
Niveau soubassement
Niveau haut fondations
M1 Sens portée
4m
planchers
L21 L11
Poteaux
P22 P12 Murs
banchés
Murs
4,5 m
M2
maçonnerie
M22 L12
Poutres
M113
4m 4m P13 4 m
Dans cet exemple, le repérage en plan de chaque élément est individuel. On reconnaît une
logique « orthogonale » dans le choix des numéros de chaque élément, c’est l’un des choix
possibles.
G en kN/m2
Protection étanchéité : 4 cm de gravier (20 kN/m3) ..................................................... 0,8
Étanchéité multicouche ................................................................................................ 0,12
Isolation thermique ......................................................................................................... /
Forme de pente en béton maigre : h moy. 8 cm ( 22 kN/m3) ............................... 1,8
Dalle : h = 15 cm (< 18 cm car pas de problème d’isolation phonique
épaisseur à justifier selon la portée) .............................................................................. 3,75
Revêtement intérieur (1 cm de plâtre) ou faux plafond ................................................ 0,10
G = 6,57 6,6 kN/m2
Acrotères
Acrotères bas :
Complexe section équivalente = 20 × 50 cm2
d’étanchéité et
isolation G = 2,5 kN/m et Q = 0
Planchers appartements
G = 4,8 kN/m2
Poutres
Seule leur retombée doit être comptée ici, le reste de leur volume ayant déjà été pris en
compte dans le plancher.
Envisager ici : largeur b ≈ 20 cm ; hauteur totale h ≈ l/10 = 40 cm ⇒ retombée ≈ 40 – 18
= 22 cm
Poteaux isolés
Pour cet exemple :
section 20 × 20 cm ; hauteur à comptabiliser = 2,8 m – h poutre ≈ 2,4 m ⇒ G = 2,4 kN
Poutre L11-L12
en kN/m G Q
M121 M111 Niveau haut 3e étage (terrasse)
P21 P11 Appui proche de rive d’un plancher continu à plus de
deux travées ⇒ × 1,1
4m
en kN/m G Q
M111 Façade Acrotère : G = 2,5 kN/m 2,5
P11
Mur :
G = 3,3 kN/m2 × 2,8 m × 5 niveaux 46,2
M1
L11 Soubassement :
G = 1,8 kN/m 1,8
P12
Plancher Profondeur portée : 2 m
M2 Terrasse :
L12
M113 G = 6,6 kN/m2 × 2 m 13,2
P13 Q=1 kN/m2 ×2m 2
4m
Planchers : 4 niveaux
G = 4,8 kN/m2 × 2 m × 4 38,4
Q = 2 kN/m2 × 2 m × 4 16
Total sur le haut des fondations (kN/m) 102,1 18
ª 102
Nota
La charge à considérer plus tard pour le dimensionnement des fondations, au niveau bas des
fondations, doit inclure en plus leur poids propre. Il ne devra pas être oublié et il conviendra,
dans une première phase, de l’estimer (voir Section C-VI).
P22 P12
G = 6,6 kN/m2 × 0,5 m 3,3
Q = 1 kN/m2 × 0,5 m 0,5
Mur h = 2,80 m
G = 3,3 kN/m2 × 2,8 m 9,24
Total niveau haut 3e étage (kN/m) 15,04 0,5
Total depuis le haut du bâtiment (kN/m) 15,04 0,5
ª 15
Et ainsi de suite…
En kN G Q
C-I.6.2.1 En travée
Le moment à prendre en compte est M,eff découlant du calcul RDM.
incidence sur le diagramme des moments d’axe à axe des appuis se traduit par ce raccorde-
ment parabolique.
Appui simple ou assimilé Appui simple ou assimilé
monolithique ou non non monolithique
t
t
ai n ai ai n
= eff = eff
Vnu appui
Veff,max
R
En gris : diagrammes pour
Meff,appui,max
calculs de résistance
R.t /8
Mchapeau
Meff,appui = 0
Raccordement
Meff,nu appui ≠ 0 parabolique
Figure C-I.6.1. Appuis assimilables à des appuis simples. Appui intermédiaire non monolithique,
appui d’extrémité monolithique ou non : valeurs à prendre en compte pour les calculs de résistance.
pn2/8
pn2/12 pn2/12
Continuité
C-II.1 Introduction
1) Contrairement au cas des travées isolées dont le cas de charge défavorable est « tout
chargé », avec les éléments continus il est indispensable de prendre en compte tous les cas de
charge envisageables comme montré au § A-II.5. C’est alors sur la base des diagrammes enve-
loppes M et V que doivent être menés les calculs
2) Par ailleurs, la résistance à la flexion des éléments continus découle d’une combinaison de
leurs capacités de résistance en travée et sur appuis. Le paramètre important est leur résistance
globale caractérisée par la hauteur sous la ligne de fermeture du diagramme des moments. La
figure C-II.1.1 montre différentes configurations assurant toutes la même capacité de résis-
tance globale, elles ont en commun la même hauteur M0 sous la ligne de fermeture du
diagramme des moments. S’appuyant sur cette propriété, le calculateur a le loisir d’adapter,
dans certaines limites, la répartition des moments entre appuis et travée, c’est la « redistribu-
tion », à condition que soit préservée (elle peut augmenter mais pas diminuer) la hauteur sous
la ligne de fermeture.
Ligne de fermeture
Ligne de fermeture MA
Ligne de fermeture
MA MB M0
M0 MB
M0
M0
Figure C-II.1.1. Répartitions différentes des moments sur appuis et en travée assurant une même capacité
globale de résistance.
3) Une redistribution est conseillée pour adapter le résultat brut du calcul RDM à la réalité
du béton armé. En effet, le calcul RDM, mené sur la base de la section de coffrage, est rigou-
reux dans le cas d’éléments sans épaisseur au comportement parfaitement élastique linéaire.
Ce n’est pas le cas des structures en béton armé. La fissuration et le fluage font que leur
comportement à terme n’est ni linéaire ni élastique. De plus, malgré une section de coffrage
constante, les poutres associées à un plancher sont en fait à inertie variable. Elles fonctionnent
en poutre en Té en travée et en poutre rectangulaire sur appuis. Tous ces points concourent à
diminuer les moments de continuité effectifs sur appuis et la redistribution doit être appli-
quée dans ce sens.
chapeaux,max
c) Longueur maximum de chapeau : travée déchargée entre
deux éléments chargés.
chargé
Légende déchargé
Chargement « en damier ».
Diagrammes du moment fléchissant
et leur enveloppe.
Figure C-II.2.1. Chargement « en damier » d’éléments continus pour en tirer les diagrammes enveloppes
du moment fléchissant et de l’effort tranchant.
F
F
p /m
MA p /m MB
A B
Travée isostatique MA Ligne de fermeture
associée
M’(x) MB
M’(x)
M(x) Mmax
M0 = M’max x xm
x
x’m VA
V’A V(x) MB - MA
V’(x) V’(x)
VB
V’B
Diagrammes M’ et M : paraboliques
Travée isostatique
On a : M0 = p,2/8
Le diagramme M’ est parabolique et on démontre facile- |M|
ment que le diagramme M est encore parabolique. De plus,
|M| = p.x02/2
il s’agit d’une parabole de mêmes paramètres que le x0
diagramme M’. Elle est simplement déplacée parallèlement MA
à elle-même (sans aucune rotation) pour passer par les
points MA et MB (voir la figure ci-contre).
MB
L’équation de cette parabole par rapport aux axes passant par xm Mmax
son sommet est invariante. Elle s’écrit :
|DM| = p.Dx02/2 ⇒ |Dx0| = 2 M/p
VA
où, par rapport au sommet de la parabole, |DM| est l’écart en |pente| = p
M/2
Aide à l’arrêt des barres dans le cas
de deux lits égaux C 0,36 x
0
Moment fléchissant
• On doit avoir : Mmax ≤ M0
• Calculer M(,/2) = |(MA + MB)/2| – M’(,/2) et vérifier que Mmax ≥ M(,/2) (sinon, ce ne
serait pas Mmax) et qu’il ne s’en éloigne pas exagérément.
• Par rapport au diagramme M’, le point de moment maximum doit s’éloigner de l’appui de
plus fort |Mappui|.
Effort tranchant
• Par rapport à |V’|, |V| augmente sur l’appui de plus fort |Mappui|.
• En s’appuyant sur ce résultat, il est possible de faire les calculs de V en valeurs absolues :
⇒ |V| = |V’| décalé de | MB − M A | dans le sens indiqué ci-dessus.
Effort tranchant
Entre les nus d’appuis on a, exactement ou quasi exactement, V,n = V,eff
Moment fléchissant
• A toute abscisse : M,eff,travée > M,n,travée,
Dans le cas d’une travée isolée : M0,,eff = M0,,n + DM avec DM = M0,,eff - M0,,n ;
dans les cas courants où ,eff ≈ 1.05 ,n on a M0,,eff ≈ M0,,n + 10 % ;
le moment au nu de l’appui n’est pas nul, on a : M,eff,nu appui,travée = DM
• |M,eff,nu appui| < |M,n,appui|
largeur d’appui
M,eff,nu appui ≈ M,n,appui/(1 + )
portée moyenne sur cet appui
t 2t
soit M,eff,nu appui ≈ M,n,appui/(1 + ) = M,n,appui/(1 + )
n, moy n, w + n, e
où t = largeur d’appuis = ,eff – ,n
• Les moments en toute abscisse d’une travée continue sont déduits des moments au nu des
appuis ci-dessus par les formules du § C-II.3, notamment :
x x
M(x) = M’(x) + MA.(1 – ) + MB. et V(x) = V’(x) + MB − M A
en prenant pour , les valeurs ci-dessous :
–– dans les travées intermédiaires : , = ,n
–– dans les travées de rive : , = ,n + ai (voir figure C-II.4.1(c))
• Dans le cas d’appui non monolithique, le raccordement parabolique est dimensionné à
partir du moment au nu de l’appui par la formule Mchapeau ≈ Mnu appui + Rmax.t/8 du
§ C-I.6.2.3.1.
Veff = Vn
= n ai
= n + ai
Meff,nu appui Meff, nu appui
Meff,nu appui Mn
M M Meff Mn
M0,n Paraboles d’équation
M0,eff p.x02/2 Meff
eff/2 Paraboles d’équation
Mn n eff/2 p.x02/2
M
Meff,nu appui,travée Meff eff n
eff
n
eff
C-II.5 Redistribution
C’est la capacité de déformation non linéaire (fluage, effet indirect de la fissuration, déforma-
tion plastique en phase de rupture ⇔ ductilité) des sections concernées qui rend possible la
redistribution. Celle-ci se traduisant par une réduction des moments de continuité, c’est aux
sections d’appui que s’appliquent les prescriptions suivantes.
Par la relation µu = au.yu.(1 – dGu.au), cette limitation sur au peut être traduite en limitation
sur μu.
Le tableau C-II.5.1 fait la synthèse des prescriptions.
Tableau C-II.5.1. Valeurs de au et mu limitant la redistribution dans le cas d’aciers de classe de ductilité B ou C,
d’un béton de classe ≤ C50/60 et sur la base du diagramme rectangle.
Chapeaux
Chapeaux Chapeaux
Chapeaux
Aciers comprimés
Aciers comprimés Aciers comprimés
Aciers comprimés ?? ??
Pas de préfabrication
Pas de préfabrication pas d’obstacle
pas d’obstacle Préfabrication
Préfabrication là où on là où on voudrait
voudrait
à la miseàen
la place
mise en place comprimés.
d'aciers d'aciers comprimés. mettre
mettre des des
aciers aciers comprimés,
comprimés, les les
talons
talons des des occupent
poutres poutres occupent
la la
place. place.
Figure C-II.5.1. Aciers comprimés sur appuis : difficulté en cas de poutres à talon préfabriqué.
|| M
Mn, appui |
n, appui |
≥
≥ 0,65
0,65 M M0,n
0,n
Deux travées.
|| M appui | || M appui | || M
Mn, appui |
Mn,
n, appui | Mn,
n, appui | n, appui |
≥ ≥
≥ 0,45
0,45 M
≥ 0,55 M
0,55 M0,n
0,n
≥
≥ 0,45 M
0,45 M0,n
0,n M0,n
0,n
Si M0 à gauche ≠ M0 à droite c’est la moyenne des deux qui sert de référence pour choisir Mappui.
Généralement, sur chaque appui le calculateur choisit pour le moment de continuité la valeur
minimum découlant de ces limites. Il a cependant, dans certaines limites, la liberté de choisir
une valeur plus élevée (jusqu’à environ 20 % en plus).
Nota
La « règle de moments forfaitaires » non spécifique aux planchers à prédalles, préconisait de retenir
pour le choix de Mappui le plus fort des deux moments M0 à gauche et M0 à droite.
En fait, cette différence n’est pas significative. Elle est noyée dans l’incertitude intrinsèque au
calcul forfaitaire.
R 1,15R’ R R’ R 1,1R’ R R’ R R’
V’n V’n V’n
1,15 V’n 1,15 V’n
On retrouve ici le résultat déjà énoncé au § C-I.5.2.2 (descente des charges) pour la valeur des
réactions.
Travées isolées avec deux lits égaux dans les cas où cotgq = 2,5
0,2.n 0,2.n
0,16 n - h - ai
ai ai
proche du nu de l’appui
Travées continues, avec dans chaque zone considérée deux lits égaux, et dans les cas où
Q ≤ environ G/2 (à ≈ 30 % près) et cotgq = 2,5
Avec :
• Sur appui proche de rive : ,ch,0 = h + 0,25 × max [,n,w ; ,n,e]
• Sur appui loin de rive : ,ch,1 = h + 0,2 × max [,n,w ; ,n,e]
• ,ch,2 = 0,5 × (,ch,0 ou ,ch,1) + Dancrage
• ,co,2 = 0,5 × ,console + Dancrage
avec Dancrage = ,bd – h ≥ 0
Attention. Les chapeaux des poutres sont souvent en zone de mauvaise qualité d’adhé-
rence ⇒ ,bd = 1,4 ,bd,nom
Nota
Dans la formule d’arrêt du deuxième lit en travée, le terme 0,16 ,n de l’ensemble (0,16 ,n - h
– ai) représente en fait 0,30 xm qui est la transposition de 0,30 x0 de « Aide à l’arrêt des barres
dans le cas de deux lits égaux » du § C-II.3.2.
–– Sur une travée isolée, on a Dx0 = ,eff/2. Alors, si on admet ,eff ≈ 1,05 ,n, on a
0,30 Dx0 ≈ 0,15 ,eff ≈ 0,16 ,n.
–– Sur une travée de rive, xm est plus court ⇒ le deuxième lit est arrêté plus près de l’appui de
rive, à une distance qu’on peut admettre ≈ (0,16 ,n – h – ai)/2.
Le terme « – h » dans la formule de calcul de Dancrage représente, plus ou moins approximativement,
le « débord du point E » de l’exemple du § D.1.8.2.3.
Dans ce deuxième cas, le diagramme M à prendre pour référence dans la zone concernée
par l’arrêt du deuxième lit est toujours un diagramme travée chargée (voir nota plus bas).
Ce diagramme est :
–– sur une travée de rive, le diagramme travée chargée qui passe par M = 0 à l’axe de
l’appui de rive et
·· pour le deuxième lit en chapeau : par M,n,appui,diag enveloppe
·· pour le deuxième lit en travée, par la valeur estimée de M,n,appui dans le cas où la
travée voisine est déchargée ;
–– sur une travée intermédiaire, le diagramme travée chargée qui :
·· pour le deuxième lit en chapeau passe par M,n,appui,diag enveloppe sur les appuis de
gauche et de droite
·· pour le deuxième lit en travée affiche à mi-portée de la travée la valeur Mt du
§ C-II.6.2.1.2.
Aciers comprimés
L’arrêt des aciers comprimés est difficile à estimer et une épure s’impose. Voir un exemple
§ D.1.8.2.4.
Le diagramme des moments à prendre pour référence dans la zone concernée par les aciers
comprimés est le même que pour l’arrêt du deuxième lit de chapeau, mais alors sans le décalage a,.
Dans les zones nécessitant des aciers comprimés, il est facile (et du même coup conseillé) de
mettre à profit l’épure construite pour l’arrêt des aciers comprimés pour arrêter aussi les aciers
tendus associés. Le résultat est de meilleure qualité et la méthode traite, exactement et sans
difficulté supplémentaire, les cas de lits inégaux.
Nota
–– Sur appuis, dans le cas de la redistribution forfaitaire, on voit § C-II.6.2.1.1 que le diagramme
enveloppe des moments sur appuis suit d’abord un diagramme M travée chargée (forte pente)
puis (rupture de pente) un diagramme M travée déchargée (pente plus faible).
Très généralement, le domaine d’action du deuxième lit et aussi des aciers comprimés est
dans la zone de l’enveloppe qui correspond à un cas travée chargée (forte pente).
La redistribution forfaitaire ne permet pas d’avoir une vue suffisamment précise de la
portion du diagramme enveloppe correspondant à un cas travée déchargée (faible pente)
pour un arrêt exact du premier lit. Alors, se contenter de l’arrêt forfaitaire du premier lit.
–– En travée, dans tous les cas le diagramme enveloppe M correspond à un cas travée chargée.
Dalles pleines
C-III.1 Introduction
Une dalle pleine est un élément plan en béton armé faisant fonction de plancher et reposant
sur des appuis linéaires, des murs ou/et des poutres. Comme vu au § C-I.5.2.1, elle peut
porter dans une seule direction ou dans deux directions orthogonales.
Lignes y
a x
d’appui a
x
b b
La valeur de chaque portée est déterminée avec les mêmes règles que pour les poutres (voir
§ B-II.6). Notamment, ,x et ,y sont déclinées en ,eff,x ou y et ,n,x ou y.
Les appuis sont souvent des murs. S’ils sont en maçonnerie ils ne sont pas de type monoli-
thique et le raccordement parabolique doit être pris en compte pour le calcul des chapeaux.
φt ≥ 0,6φ ≥ 15 mm
bd 3 soudures
½ maille maille
Appui de la dalle 3 mailles + 4 cm
Figure C-III.2.2. Treillis soudés : ancrage sur appui des dalles et recouvrement
(exemple d’un recouvrement dans le sens porteur).
Aciers porteurs
• Ancrage total : 3 soudures.
• Ancrage des aciers inférieurs sur appui : 1 soudure telle que montré sur la figure C-III.2.2.
• Recouvrement lorsque nécessaire : 3 soudures + 4 cm ⇒ 3 mailles + 4 cm (voir figure
C-III.2.2).
Aciers de répartition
• Ancrage total : 2 soudures.
• Ancrage des aciers de répartition prolongés sur les appuis : comme pour aciers porteurs,
1 soudure.
• Recouvrement entre panneaux contigus :
–– panneaux inférieurs (en travée) : 2 soudures + 4 cm ⇒ 2 mailles + 4 cm,
–– panneaux en chapeau : pas de recouvrement nécessaire des aciers de répartition (voir
§ C-III.4.3.2.2).
d d
Section de vérification
de VRd,c ≥ VEd
d h
x
b=1m
Figure C-III.4.1. Dalles portant dans une seule direction : largeur à prendre en compte, organisation des aciers
et rôle des aciers de répartition.
Dans tous les cas courants, les dalles ne comprennent pas d’aciers transversaux.
C-III.4.2.1.1 Valeur de h – d
Tableau C-III.4.1. Enrobage nominal cnom des aciers inférieurs des dalles.
Enrobages à envisager par défaut pour les aciers inférieurs des dalles : conditions d’enrobage compact,
classe d’exposition XC4 exclue
Hypothèses : dg < 32 mm et Dcdev = 10 mm
Tableau C-III.4.2. Enrobage nominal cnom des aciers supérieurs des dalles.
Enrobages à envisager par défaut pour les aciers en chapeau des dalles : pas d’enrobage compact,
classe d’exposition XC4 possible
Hypothèses : dg < 32 mm et Dcdev = 10 mm
C-III.4.3.1 Chapeaux minimums dans le sens de la répartition et renfort des bords libres
C-III.4.3.1.1 Chapeaux minimums sur les appuis perpendiculaires à la direction ,y
Eurocode n’en parle pas explicitement, mais il faut en mettre.
Proposition de l’auteur
–– Si le panneau de dalle porte effectivement dans une seule direction ⇔ ,y > 2,5 ,x, alors on
transpose à la direction ,y la règle prescrite pour la direction ,x :
en rive As chapeau mini ≈ 0,15 As,r
sur appui intermédiaire, prévoir aussi un chapeau minimum tel que As chapeau mini
≈ 0,25 As,r
–– Si le panneau de dalle peut porter dans les deux directions (,y ≤ 2,5 ,x) mais que, par
commodité, il est calculé comme ne portant que dans une seule direction, il faut appliquer
aux chapeaux la règle des dalles portant dans les deux directions (voir § C-III.5.3.2.1). Alors :
chapeaux mini ,y ≈ chapeaux mini ,x
Aciers en barres
Dans ce cas, l’expression « lit d’aciers » désigne chaque groupe de barres arrêtées en même
temps. Mais de fait, tous ces aciers sont placés dans le même plan.
Aciers en TS
Les lits d’aciers sont effectivement superposés.
• Continuité des aciers de répartition
Les panneaux de TS font 2,40 m de large. C’est presque toujours moins que la largeur du
panneau de plancher à couvrir. Il faut donc disposer plusieurs panneaux « côte à côte » et
assurer la continuité des aciers de répartition par un recouvrement de largeur = 2 soudures
+ 4 cm ⇒ 2 mailles + 4 cm (voir § C-III.2.4.2).
Dans le cas de plusieurs lits, il faut décaler les panneaux pour que les recouvrements des
divers lits ne se superposent pas (voir un exemple sur la figure C-III.4.2).
En chapeau, il n’y a pas besoin d’aciers de répartition et les panneaux de TS sont simple-
ment juxtaposés sans recouvrement latéral.
• Recouvrement des aciers principaux
Il est nécessaire lorsque la longueur requise des aciers dépasse 6 m. Il doit être disposé à
l’écart des zones de moment maximum et assuré conformément au § C-III.2.4.2
(3 soudures + 4 cm ⇒ 3 mailles + 4 cm).
Si plusieurs lits sont concernés, décaler les recouvrements d’un lit à l’autre.
2e "lit"
1er "lit"
y
As,y /m
a x
x
b y
Mx, My Vx, Vy
Figure C-III.5.1. Organisation du calcul et des aciers dans les dalles portant dans les deux directions.
Paramétrage 1m
• a = ,x/,y avec ,x ≤ ,y 1m
• µx et µy sont des paramètres spécifiques y
V’y,max
donnés par le tableau C-III.5.1.
x
Moment fléchissant
V’x,max
M0,x, M0,y
M0,x = µx.p.,x2 et M0,y = µy.M0,x
Effort tranchant
À partir de M|M
a,xa,x: | calculer
0,30 Mensuite
0,x
les|MM |
a,xt,x
par
0,5laMrelation
0,x |Mde base et respecter leurs valeurs
a,x| 0,5 M0,x
minimums ci-dessus.
R 1,05 R’ R R’
V’ V’
1,1 V’
Poteaux
C-IV.1 Introduction
Les poteaux périssent par flambement.
Le flambement est une instabilité qui intervient en phase ultime. Aussi le calcul est-il toujours
mené à l’ELU.
Très généralement, en l’absence de flambement le béton seul suffirait.
La fonction première des aciers longitudinaux d’un poteau n’est donc pas d’aider à sa résis-
tance en compression (même si, exceptionnellement, leur apport devient nécessaire) mais
d’assurer sa résistance au moment fléchissant de flambement. Alors la moitié d’entre eux est
tendue et l’autre moitié comprimée. Le sens dans lequel le flambement se développera n’étant
pas connu à l’avance, chaque acier est susceptible d’être tendu. Ces aciers assurent par ailleurs
la non-fragilité du poteau (As ≥ As,min) et, à défaut de calcul spécifique, une résistance forfai-
taire aux chocs et autres actions exceptionnelles non identifiées.
Le calcul au flambement des poteaux fait l’objet des articles [5.7 et 5.8] d’Eurocode. Il est très
laborieux.
Aussi, cet ouvrage se limite-t-il au calcul simplifié proposé par les Recommandations profes-
sionnelles françaises pour les poteaux « en compression réputée centrée ». Son application est
limitée aux poteaux d’élancement l ≤ 120 et aux bétons C20/25 à C50/60.
L’expression « compression réputée centrée » signifie que les poteaux concernés ne sont solli-
cités par aucun moment extérieur explicitement identifié et quantifié, le contreventement
étant assuré par ailleurs. Seuls les sollicitent extérieurement des moments négligés dans les
calculs courants, conséquences de petits défauts géométriques et de l’encastrement négligé
des poutres dans les poteaux.
Un exemple de calcul est proposé au § D.2.
• Ac = a.b avec b ≤ 4 a et a ≥ 15 cm
• Au moins un acier à chaque angle.
• Des paquets de deux aciers sont envisageables,
a
alors obligatoirement traités comme une barre a ; 40 cm
unique de diamètre équivalent fn.
15 cm 15 cm
15 cm
15 cm
Dans un poteau à 8 aciers, la disposition ci-dessus est préférable à deux épingles en croix.
Figure C-IV.2.1. Nécessité ou non de tenir les barres longitudinales disposées le long des faces.
la déformée 1
est admise
2
sinusoïdale
Dans la réalité des poteaux d’étages courants des bâtiments courants contreventés par des
murs (il n’y a ni articulation parfaite ni encastrement parfait et, du fait du contreventement
par des murs, il n’y a pas de déplacement horizontal notable) il est préconisé ce qui suit.
• Si le poteau a un bon encastrement en pied et en tête : ,0 ≈ 0,7 ,.
• Sinon : se contenter de ,0 = ,.
Bon encastrement
On a un bon encastrement lorsque le poteau est encastré dans un élément de raideur supé-
rieure ou égale à la sienne. On admet généralement que c’est le cas lorsqu’il est encastré dans :
• une fondation ;
• une poutre d’inertie supérieure ou égale à celle du poteau, qui est prolongée de part et
d’autre jusqu’à un autre appui.
Mauvais encastrement
Ce sont tous les autres cas.
Nota
La présence d’une console n’améliore pas la qualité de l’encastrement du poteau. Celle-ci suit
la rotation du nœud dans lequel elle est encastrée et n’apporte aucune raideur supplémentaire
⇒ mauvais encastrement.
Rapport ,0/,
Il dépend de la direction de flambement considérée. En effet, selon une direction ou l’autre,
les conditions d’encastrement peuvent être différentes.
Le résultat à retenir est synthétisé et illustré sur la figure C-IV.3.2.
Plan
Flambement poutre
0 =
// 0 = // 0 = 0,7 // 0 = //
Bons encastrements
Figure C-IV.3.2. Longueurs de flambement, fonction de la direction de flambement, dans les bâtiments
contreventés par des murs.
C-IV.3.2 Élancement
Il caractérise la susceptibilité du poteau au flambement. Plus il est grand, plus le poteau risque
de flamber et plus grande doit être la quantité d’aciers longitudinaux pour s’en prémunir.
L’élancement se mesure par l = ,0/i
où i = rayon de giration de la section = I / A c
avec I = inertie de la section béton Ac du poteau par rapport à l’axe passant par son centre
de gravité et perpendiculaire à la direction de flambement considérée.
Chaque poteau est caractérisé par deux valeurs de l, une pour chaque direction de
flambement.
Le calcul de résistance est d’abord fait dans la direction la plus défavorable, celle de plus fort
l. Puis, si nécessaire, une vérification est faite dans l’autre direction. Pour les poteaux rectan-
gulaires, cette vérification est nécessaire dès que le ferraillage comprend une ou des barres
disposées le long des faces (voir § C-IV.4.2.2).
C-IV.3.2.1 Notations
Le flambement se traduit par une déformation de flexion et les notations sont celles de la
flexion. Elles sont explicitées sur la figure C-IV.3.3 dans le cas de poteaux rectangulaires. On
a alors :
• largeur du poteau parallèle à la direction de flambement = hauteur h de la section ;
• l’autre dimension = largeur b de la section.
Direction de
Direction de flambement
flambement
Direction de
flambement
b h
h
h b
Figure C-IV.3.3. Calcul des poteaux : axe d’inertie, h et b à prendre en compte selon la direction de flambement.
Il faut vérifier :
NRd ≥ NEd = Nu avec NRd = kh.ks.a.(Ac.fcd + As,mec nec.fyd)
Nu
Soit : As,mec nec ≥ ( – Ac.fcd)/fyd
k h .k s .a
Les valeurs de kh, ks et a, différentes selon que le poteau est rectangulaire ou circulaire, sont
données plus loin.
NEd = Nu doit inclure le poids du poteau.
En effet, l’effort de NEd = Nu est celui qui sollicite le poteau dans sa section de courbure
maximum du fait du flambement. À part le cas (a) de la figure C-IV.3.1, la section de pied du
poteau est la section critique ou fait partie des sections critiques.
As,mec nec
d’
As,mec nec
d’ d’ d’
b h
Flambement
Flambement
As,mec nec
As,mec nec
Figure C-IV.4.1. Aciers pouvant être comptés dans As,mec nec selon les cas et définition de d’
C-IV.4.2.4 Remarques
• Ce calcul permet de gérer un élancement jusqu’à l = 120. C’est très élevé. Dans les cas
courants, l’auteur suggère de se limiter à l = 86 ⇔ ,0 = 25 h, c’est la limite supérieure
imposée par Eurocode pour les murs banchés calculés avec les règles des poteaux (voir
§ C-V.2.2.2).
Nu
• Formules de calcul As,mec nec ≥ ( – b.h.fcd)/fyd et
k h .k s .a
Nu
As,mec nec ≥ ( – p D2/4.fcd)/fyd :
k h .k s .a
Lorsque h < 50 cm, la valeur du coefficient kh est fonction de As,mec nec cherché. La valeur
de As,mec nec ne peut donc être atteinte que par approximations successives.
Une aide de calcul est proposée pour cela au § E.1.4.4. Elle s’appuie notamment sur
sc,moy = Nu/(a.b) = NEd/(a.b).
Lorsque h ≥ 50 cm : kh = 1 et le calcul de As,mec nec est direct.
• Dans NRd = kh.ks.a .(b.h.fcd + As,mec nec.fyd) ou NRd = kh.ks.a .(pD2/4.fcd + As,mec nec.fyd),
on reconnaît à l’intérieur des parenthèses (Ac.fcd + As,mec nec.fyd) = effort de compression à
l’ELU que serait capable de reprendre le poteau en l’absence de flambement. Très généra-
lement il est supérieur à NEd, confirmant qu’à l’ELU le rôle essentiel des aciers longitudi-
naux n’est pas une aide à la résistance en compression.
Dispositions complémentaires
• Le premier cadre en pied de poteau est placé à une distance ≥ 2 cm de l’extrémité des
barres.
• Les cadres disposés dans la hauteur de l’ensemble poutre + plancher font obstacle à la mise
en place du ferraillage des poutres. Dans la mesure du possible, on essaye de les éviter. La
zone la plus critique est sur la hauteur de la retombée de la poutre.
attentes
3 cadres s ≤ 0,6 Min [20 Ф,min ; 40 cm ; a]
si Ф > 14 mm
Poutre et plancher
sur la hauteur b
s ≤ 0,6 Min [20 Ф,min ; 40 cm ; a]
en zone courante
s ≤ Min [20 Ф,min ; 40 cm ; a]
Poutre et plancher
Proposition de l’auteur
–– Si la retombée de la poutre est ≤ environ
30 à 40 cm : se dispenser de cadres dans Si possible bd
la zone.
–– Si elle est plus haute : prévoir des cadres.
Ceux-ci doivent alors pouvoir être mis en place
au dernier moment, les autres ferraillages étant ou
déjà en place dans le coffrage. Pour cela, ils
sont souvent constitués de deux demi-cadres
en U se recouvrant comme illustré ci-contre.
Si le recouvrement de deux U est plus court
que ,bd, la force du cadre reconstitué est
limitée à celle du recouvrement et il faut en
tenir compte.
Sur fondation
Les fondations sont le domaine des incertitudes. Lors du coulage de leur béton, c’est le niveau
d’arase du terrassement qui sert de référence (voir figure C-IV.2.2), l’incertitude sur leur
hauteur h est ≥ 5 cm. S’y ajoute une incertitude presque aussi grande sur l’altitude du pied des
attentes (voir figure C-IV.2.3).
Ns Ns attentes attentes
Poussée au vide = Ns.tg
Poutre et
plancher
Poutre et Surface de reprise Poutre et
Surface de reprise plancher Surface de reprise Barres plancher
éclisses
recouvrement
au moins tenant
Cadres 3 cadres compte
a
additionnels de a
Barres déviées : peut nécessiter Barres éclisses : le recouvrement avec les Même section, mais
des cadres additionnels pour barres inférieures doit être cousu par au des aciers en plus : pas
reprendre la poussée au vide. moins trois cadres. de précaution particulière.
Ne sont représentés sur cette figure que les aciers transversaux spécifiques aux dispositions exposées.
Figure C-IV.6.1. Solutions possibles pour raccorder des poteaux de géométries différentes.
Prescription d’Eurocode
• Aucune précaution particulière tant que tg a ≤ 1/12.
• Sinon : prévoir, là où indiqué sur la figure C-IV.6.1, des aciers de couture (des cadres et/ou
épingles) en quantité suffisante pour reprendre un effort total ≥ effort de poussée au vide de
chaque barre = Ns.tga ⇒ As aciers de couture = As de chaque barre à retenir × tga.
Murs banchés,
chaînages, linteaux
C-V.1 Avant-propos
Les chaînages (pour la plus part d’entre eux) et les linteaux sont disposés dans l’épaisseur des
murs. C’est pourquoi ils sont traités avec les murs.
Plancher supérieur
w Mur considéré
Plancher inférieur
Formule b/,w b
Plancher supérieur
w Mur considéré 0,2 0,26
Mur raidisseur
Plancher inférieur 0,4 0,59
Un mur perpendicu- b 0,6 0,76
laire raidisseur à une Plancher supérieur 0,8 0,85
extrémité 1
Mur raidisseur b= 2 1,0 0,90
w 1 + ( w / 3b)
Plancher inférieur 1,5 0,95
2,0 0,97
b b
5,0 1,00
b/,w b
Dans des zones particulièrement chargées, appliquer les règles des poteaux en prenant
b = 4 hw
2
Chaînages intérieurs 1
Double équerre en HA 14 :
chaînage par périphérique de ce mur
Chaînage de façade
recouvrement
Chaînage de Chaînage de
poteau : poteau :
2 brins HA 14 2 brins HA 14
Chaînage de façade
Continuité du Chaînages intérieur
chaînage par et chaînage du
recouvrement poteau de rive
assurés par la
poutre
Continuité du Continuité du
chaînage par chaînage par
éclisse HA 14 éclisse HA 14
Figure C-V.3.2. Formes que peuvent prendre les chaînages et moyens pour assurer leur continuité
aux nœuds de structure
CH CH
RH RH1
40 cm RH
CV RV CV RV
RV APv1
40 cm
CH CH
RH
Rive
Rive
APv
RV
APh
CH CH
Dans le cas de murs d’épaisseur hw £ 25 cm Aciers supplémentaires pour les seuls murs soumis
Pour tous les murs au soleil et aux intempéries
CH : chaînages horizontaux, intérieurs et périphériques RH1 : renfort horizontal périphérique au dernier niveau
≥ 1,2 cm2 ≥ 1,88 cm2 dans les 50 cm supérieurs
CH fondations : même rôle que CH mais au niveau des APh : aciers de peau horizontaux, répartis sur la face
fondations ≥ 1,5 cm2 externe ≥ 0,96 cm2/m, espacement ≤ 33 cm
CV : chaînages verticaux ≥ 1,2 cm2, au dernier niveau à la APv : aciers de peau verticaux, répartis sur la face externe
jonction entre deux murs périphériques ≥ 0,48 cm2/m, espacement ≤ 50 cm
RH : renfort horizontal au droit des ouvertures ≥ 0,8 cm2 APv1 : aciers de peau verticaux répartis au droit des plan-
RV : renfort vertical au droit des ouvertures ≥ 0,7 cm2 chers de l’avant-dernier niveau
≥ 0,8 cm2/m, espacement ≤ 50 cm
C-V.4 Linteaux
Les linteaux ordinaires sont calculés comme des poutres et s’appuient directement sur le mur
sans autre dispositif d’appui.
Fondations superficielles
C-VI.1 Introduction
Les fondations superficielles consistent en un évasement de la base des murs ou poteaux pour
adapter la contrainte transmise au sol à la capacité portante de ce dernier.
Ce qui suit se limite au cas des fondations sollicitées en compression centrée.
Ce sont les fondations types des bâtiments contreventés par des voiles dans lesquels murs et
poteaux sont en « compression réputée centrée » (en voir la définition § C-IV.1).
L’exposé comprend trois volets :
• Les fondations non armées, réglementairement limitées au cas des fondations filantes.
• Les fondations armées, filantes ou isolées.
• Les longrines de redressement : une solution pour traiter les fondations excentrées sans
induire de moment, ni dans les poteaux ou murs, ni dans les fondations sous-jacentes.
Dans les bâtiments considérés ici, une telle situation se rencontre notamment en limite de
propriété et au droit de joints de structure.
Eurocode pour les fondations non armées et surtout les Recommandations profession-
nelles françaises pour les fondations armées proposent un calcul simplifié qui, de fait,
reconduit les prescriptions du règlement antérieur, BAEL.
Un exemple de calcul est proposé au § D.3.
pu / m pu / m
m m
b1 1 b1 1
= =
b b
d h
h
b’ gd
b’
gd Semelle filante armée
Semelle filante non armée
Nu
pu / m
a1
da
m
1 b1 a
Glacis = b
b Asb A sa
d h h db
gd gd a’
b’ b’
Efforts dimensionnants des armatures : Fsb, max Asb ; Fsa, max Asa.
sionnées dans la direction du plus faible débord. Mais la simplification que cela apporte au
chantier vaut ce prix.
Coulage en pleine fouille, face supérieure brute ou non, béton de propreté, coffrage ?
Voir la figure C-VI.2.2.
Les semelles non armées sont coulées en pleine fouille et leur surface supérieure reste brute.
Les semelles armées sont coulées sur un béton de propreté. Pour les plus grosses d’entre elles,
leurs faces latérales sont coffrées.
La face supérieure des semelles armées peut être terminée en glacis incliné. Mais en bâtiment
elle est généralement laissée horizontale et brute, comme pour les semelles non armées.
Contour théorique de la fondation
Contour
théorique
de la fondation
Béton de propreté
Toutes les semelles d’un même groupe sont identiques. Elles sont calculées en prenant
pour référence la plus défavorable du groupe.
C-VI.2.2.2 Chaînages
Il faut prévoir au niveau des fondations des chaînages périphériques et intérieurs tels que
définis au § C-V.3. Ils sont placés en pied de mur ou dans les longrines reliant les poteaux.
Rappel
Avec des aciers S500, conformément aux Recommandations professionnelles françaises, ces
deux types de chaînages doivent avoir une section As ≥ 1,5 cm2
Chaînage
Chaînage
Figure C-VI.2.4. Dispositions possibles pour les chaînages au niveau des fondations.
n
rrai
d u te
Pente ≤ 2 pour 3 P ente
Pente ≤ 2 pour 3 Pente ≤ 1 pour 3
Bulbe de pression
Joints de dilatation.
Chaînage Chaînage
Joints de structure.
Nu ou pu/m incluant le poids de la fondation, celui-ci doit être estimé dans un premier temps.
Proposition de l’auteur
Faire le calcul en ignorant le poids de la fondation. Puis augmenter chaque dimension de 5 cm
et l’arrondir au nombre entier de 10 cm le plus proche (⇒ valeur retenue en excès de 3 à 8 cm).
Enfin, calculer le poids de la fondation et vérifier que les dimensions choisies sont suffisantes.
Après avoir choisi d, on en déduit comme suit la hauteur totale h puis le poids de la
fondation.
Les semelles armées étant coulées sur béton de propreté, on a : cnom = 40 mm
Estimation proposée
Si, comme pour estimer d dans les poutres, on admet f des barres constituant As ≈ 20 mm,
on a :
–– pour la nappe Asb extérieure : h – db ≈ 5 cm
–– pour la nappe Asa intérieure : h – da ≈ 6 à 7 cm
Semelles filantes
Souvent l’ensemble des barres court sur toute la largeur de la fondation. Un ancrage droit
convient si ,bd ≤ b’/4. Sinon un ancrage par crochet s’impose. Proposition de l’auteur :
toujours mettre un crochet.
Lorsque ,bd ≤ b’/8 on peut arrêter une barre sur deux par ancrage droit à 0,15 b’ du bord de
la fondation.
Semelles isolées
Décliner les mêmes prescriptions dans la direction a’.
Lorsque la semelle n’est pas homothétique du poteau, les limites b’/4 et b’/8 et l’arrêt éventuel
d’une barre sur deux à 0,15 b’ ainsi que leurs déclinaisons dans la direction a’ sont remplacés
par 0,8.(b’/4), 0,8.(b’/8) et 0,8.(0,15 b’). En revanche, la limite 0,18 b’ pour l’ancrage droit
des barres arrêtées reste inchangée.
Nu
≤ 0,15b’
bd bd
Tangentes à la parabole Fs
Fs
2
Pente d’ancrage
Pente d’ancrage
b’/8
b’/4 b’/4 bd
0,18b’ 0,15b’
b’
Figure C-VI.3.2. Fondations armées : cas où un ancrage droit des aciers convient et longueur d’arrêt
d’une barre sur deux lorsque jugé utile.
C-VI.4 Longrines
Si, quelle qu’en soit la raison, sous un mur il n’est pas possible de mettre en place une semelle
filante, on installe à la place une longrine qui supporte le mur et reporte ses charges sur des
points d’appui résistants.
Elles sont calculées comme des poutres et doivent de plus assurer la fonction chaînage.
Supportant des murs en maçonnerie ou en béton très peu déformables, leur flèche doit être
strictement limitée.
Proposition de l’auteur
Les dimensionner avec un rapport d/, 10 à 15 % plus élevé que préconisé pour les poutres
classiques.
RB
Contrepoids
Poteau A excentré apporté par
Fléau un poteau C
NA
NC
Longrine de redressement
Semelle B redressée
RB
Longrine de redressement
Nc
NA
Balance romaine
Contrepoids
apporté par
un poteau C
Poteau A excentré
NA Fléau
N ≥ NC
Longrine de redressement
b1 a
b’ b
b1
pA/m = NA/a
NC
a fléau
En négligeant le poids du fléau
pB/m = NB/
RB
Vfléau = NC
|M()| = |Nc|.fléau
hérisson. Ce dernier est mis en place entre et au-dessus des longrines et, nécessairement, les
engins de chantier sont amenés à peser sur les longrines.
Le calcul correspondant est fait en traitant alors le fléau comme une travée isolée sur deux
appuis simples car, au moment du terrassement, les efforts NA et NC modifiant la donne ne
sont pas encore présents.
NC
Exemple de ferraillage.
Fondation B Fondation C
Exemples de calcul
Chaque exemple est complété par le rappel du paragraphe qui sous-tend le point traité et du
paragraphe où trouver l’aide au calcul utilisée.
Sous la désignation « Ordre de grandeur » est indiqué pour comparaison le résultat de l’esti-
mation d’ordre de grandeur du § E.2.
Plan
5,0 m
5,0 m
0,2 m
5,0 m
Coupe
A B B
D.1.1 Données
Plancher
Dalle pleine 4,5 m ≤ ,n ≤ 7 m ⇒ viser h ≈ ,n/25 = 4,8/25 ≈ 0,19 m ; h effectif = 20 cm
⇒ OK !
Ce plancher est continu sur les poutres qui le portent. S’il est construit avec prédalles béton
armé et s’il est envisagé de le calculer avec la règle de la redistribution forfaitaire, il doit en
plus respecter ,n/d ≤ 27.
Alors en travée :
cnom = 20 mm et l’armature est constituée d’un treillis soudé spécifique en un seul lit
⇒ h – d ≈ cnom + 5 mm ⇒ d ≈ h – 2,5 cm = 20 – 2,5 = 17,5 cm ;
donc ,n/d = 4,8/0,20 = 27,4 : dépasse à peine la limite ,n/d ≤ 27 ⇒ acceptable.
Poutre
Poutre continue ⇒ viser ,n/15 ≤ h ≤ ,n/12
La travée la plus critique est la travée de rive, ici pour deux raisons : car elle est de rive
(⇒ toutes choses égales par ailleurs : Mtravée,max le plus élevé) et en plus car c’est la plus longue.
Pour une travée de rive il faut plutôt h ≈ ,n/12 = 6,2/12 = 0,52 m
Hauteur donnée par les plans : h = 50 cm ≈ 52 cm ⇒ OK !
Vérification de ,n/d ≤ 27 toujours assurée ⇒ redistribution forfaitaire applicable.
D.1.4 Actions
D.1.4.1 Plancher
• Actions permanentes G = poids propre du plancher porté par la poutre.
Dalle : 0,20 m × 25 kN/m3 = 5 kN/m2 ; revêtement : 0,5 kN/m2 ⇒ Total : G = 5 + 0,5
= 5,5 kN/m2
• Actions variables Q : charge d’exploitation = 2,5 kN/m2 ; incidence des cloisons : 0,5 kN/m2
⇒ Total : Q = 2,5 + 0,5 = 3 kN/m2
D.1.4.2 Poutre
Cette poutre constitue un appui courant (loin de la rive) du plancher. La réaction du plancher
y est donc R ≈ R’ (voir § C-I.5.2.2) et on a : largeur de plancher portée par la poutre = 5,0 m
Schéma de la poutre
,n 6,2 m 5,2 m 5,2 m
pu 62 kN/m 62 kN/m 62 kN/m
M0,n 298 kN.m 210 kN/m 210 kN/m
– 0,45.(M0,n,gauche
– 0,55.(M0,n,gauche + M0,n,droite)/2
M,n,appui 0 + M0,n,droite)/2
– 154 kN.m
- 95 kN.m
Mtravée k = 1,15 k =kN.m
- 154 1,1 k = 1,1
= k.M0,n – |Mw + Me|/2 266 kN.m 107 kN.m - 95 kN.m136 kN.m
V’ 192 kN 161 kN 161 kN
V V = V’= 192 kN A V = 1,05V’
B = 169 kN C V = V’ = 161 kN
V = 1,15V’ = –221 kN 107 kN.m
V = V’= –161 kN 136 kN.m
266 kN.m
- 154 kN.m
- 95 kN.m
192 kN 169 kN 161 kN
A B C A B C
107 kN.m 136 kN.m - 161 kN
266 kN.m - 221 kNkN.m
- 172
- 99 kN.m
169 kN
192comparaison
À titre de kN 161 kN
Voici, ci-dessous, le résultat d’une redistribution plus
A fine, non forfaitaire.
B Il s’agit
C ici du résultat
de la méthode de Caquot optimisée telle que proposée par l’auteur et 76exposée
kN.m en {E-I.5.1.6}.
A B C
- 172-kN.m
161 kN 233 kN.m
- 221 kN - 99 kN.m 164 kN 175 kN
A B C A B C
76 kN.m - 146 kN
- 219 kN
233 kN.m
164 kN 175 kN
A B C
- 146 kN
- 219 kN
Avoir recours à la redistribution forfaitaire invite à se contenter d’un arrêt forfaitaire des aciers
avec cette restriction : il a été développé pour le cas de deux lits d’aciers égaux. Dans les autres
cas, soit on revient à une épure d’arrêt conventionnelle, soit on adapte à ses risques l’arrêt
forfaitaire. Enfin, celui-ci est inutilisable pour l’arrêt d’éventuels aciers comprimés.
D.1.6.1 Travée AB
Mu,max = 266 kN.m = 0,266 MN.m
d
cnom = 25 mm, hypothèse de deux lits d’aciers f ≈ 20 mm et encom-
brement des aciers transversaux ≈ 10 mm ⇒ d ≈ h – 5,5 cm
⇒ d ≈ 44,5 cm
Solutions envisageables
• Deux lits égaux ⇒ 4 HA 20 = 12,6 cm2
Déficit par rapport à As = 13,1 cm2 calculé = 4 % > 2 % ⇒ insuffisant !
• On peut envisager des HA 25. En bâtiment on s’y résout en préférant qu’ils n’aient pas de
crochet.
Alors : 2 HA 14 + 2 HA 25 = 12,9 cm2 : déficit < 1,5 % ⇒ OK !
• Trois lits d’aciers.
On essaye d’éviter dans les poutres de hauteur courante.
Il faut alors escompter d ≈ 42,5 cm ⇒ As ≈ 13cm2/42,2 × 44,5 ≈ 13,6 cm2.
Alors : 2 HA 20 + 2 HA 16 + 2 HA 14 = 13,4 cm2 ⇒ OK !
Solution proposée
Retenir 4 HA 20 = 12,6 cm2 en deux lits égaux.
Pour cela : provoquer une diminution du moment Mtravée en choisissant une valeur un peu
plus élevée du moment M,n,appui sur l’appui B. Caler cet ajustement pour que As calculé en
travée = 4 HA 20 = 12,6 cm2.
Le nouveau diagramme enveloppe M ainsi obtenu est maintenant le seul à considérer. Il est
associé à As travée AB = 4 HA 20 = 12,6 cm2 et est présenté au § D.1.6.1.7. Les valeurs forfai-
taires du diagramme enveloppe V ne sont pas affectées.
Nota
Écarts DM,n,appui,w et DM,n,appui,e ⇒ écart DMtravée = (DM,n,appui,w + DM,n,appui,e)/2
La modification de M,n,appui sur l’appui B modifie également Mtravée dans la travée BC.
- 164 kN.m
- 95 kN.m 169 kN 161 kN
192 kN
A B C A B C
102 kN.m 136 kN.m - 161 kN
261 kN.m - 221 kN
D.1.6.2 Travée BC
Mu,max = 102 kN.m = 0,102 MN.m
Même section de coffrage et même estimation de d que pour la travée AB ⇒ d ≈ 44,5 cm
Avec des aciers S500 de classe de ductilité B et le choix de l’option a pour leur
diagramme déformation-contrainte, on a alors (voir § B-II.3.2.2 ou § E.1.1.3) :
ss = 433 + 0,724 × 13,2
Enfin : As = Fs/ss = 0,251/443 = 5,67 × 10–4 m2 = 5,67 cm2
• Calcul exact avec l’aide d’un tableau fournissant la suite de calculs µu ⇒ a ⇒ b ⇒ es ⇒ ss
µu = 0,154 ⇒ sur la ligne la plus proche du tableau, μu = 0,15,
on lit : a = 0,214 ⇒ b = 0,918 ⇒ es = 13,6 ‰ ⇒ ss = 443 MPa
d’où : As = Mu/(b.d)/ss = 5,63 cm2 (toujours conforme au calcul direct).
• Calcul rapide quasi exact
M
Dans le domaine 0,04 ≤ μu ≤ 0,37 : As = ( u /fyd).(μu + 0,81)
0,9d
On en tire : As = 0,000564 m2 = 5,64 cm2 (très bon accord avec le calcul exact).
Ordre de grandeur : § E.2.3.2
As ≈ 2,5 Mu (kN.m)/d(cm) = 2,5 × 102/44,5 = 5,73 ≈ 5,7 cm2
- 164 kN.m As = ?
h = 50 cm
- 95 kN.m
d=? A’s ?
A B C d’ = ?
102 kN.m 136 kN.m b=
261 kN.m
20 cm
D.1.7.1 Appui A
Il faut mettre un chapeau minimum tel que :
As ≈ 0,15 As,travée AB = 0,15 × 12,4 = 1,9 cm2 ⇒ 2 HA 12 = 2,26 cm2
Débord dans la travée à partir du nu de l’appui ≈ 0,2 ,n = 0,2 × 6,2 = 1,24 m ≈ 1,25 m
Ancrage sur l’appui : un crochet.
Estimation de d
La disposition (a) convenant, les données pour d sont les mêmes qu’en travée ⇒ d ≈ 44,5 cm.
D.1.7.3 Appui B
Nécessairement calcul en poutre rectangulaire : |Mu| = 164 kN.m, largeur b = bw = 20 cm.
D.1.7.3.1 Valeur de μu
μu = Mu/(b.d2.fcd) = 0,164/(0,2 × 0,4452 × 16,7) = 0,248
µu > µu,appui autorisé = 0,18, valeur à ne pas dépasser dans le cas de la redistribution
forfaitaire.
En conséquence :
• soit considérer une poutre plus haute ;
• soit ajouter des aciers comprimés pour reprendre la différence entre μu total = 0,248 et
μu autorisé = 0,18.
Ici, la hauteur de la poutre étant imposée par ailleurs, le seul choix est d’ajouter des aciers
comprimés.
h = 50 cm
Les aciers comprimés sont ici en partie inférieure de la
section et nécessairement au-dessus des aciers inférieurs en d
travée amenés sur l’appui (a priori le premier lit).
d’
En supposant un seul lit d’aciers comprimés de diamètre fc
≈ 20 mm b=
on a : d’ = cnom + fw + f, + fc/2 ≈ 2,5 + 1 + 2 + 2/2 20 cm
Calcul
Rappel de la figure B-III.8.1 illustrant le fonctionnement d’une poutre avec aciers comprimés.
Attention, cette figure a été construite dans le cas d’un moment agissant positif.
b c = fcd
d’ c
s s s
Mu = Mu,1 + Mu,2
Mu = 164 kN.m
Mu,1 = μu,appui autorisé.b.d2.fcd = 0,18 × 0,2 × 04452 × 16,7 = 0,119 MN.m = 119 kN.m
Mu,2 = Mu – Mu,1 = 164 – 119 = 45 kN.m
Calcul de la poutre 1
μu,1 = 0,18 ⇒ As,1 = (µu,1 + 0,81).Mu,1/(0,9d.fyd)
As,1 = (0,199 + 0,81) × 0,132/(0,9 × 0,445 × 435) = 0,00068 m2 = 6,8 cm2
Calcul de la poutre 2
zs = d – d’ = 44,5 – 6,5 = 38 cm
Fs = F’s = Mu,2/zs = 0,045/0,38 = 0,118 MN
As,2 = A’s = Fs/fyd = 0,118/435 = 0,00027 m2 = 2,7 cm2
Poutre réelle
As = As,1 + As,2 = 6,8 + 2,7 = 9,5 cm2 à disposer en deux lits de deux barres
A’s = 2,7 cm2
• Deuxième lit
–– Côté rive : arrêté à une distance ≈ (0,16 ,n – h – ai)/2 du nu de l’appui, soit à environ
(0,16 × 620 – 50 – 15)/2 = 17 cm ⇒ à 15 cm du nu de l’appui.
–– Côté appui de continuité : arrêté à 0,25 ,n – h du nu de l’appui
soit à 0,25 × 620 – 50 = 105 cm.
MRd 2 HA 16 = - 70 kN.m F E
= ai + n = 6,35 m
Ces aciers sont nécessaires dès que |Mu| > |Mu,1| = 119 kN.m
• Coordonnées des points particuliers
Comme pour les aciers tendus, tout commence par la détermination du débord du point
équivalent au point E. Ici il s’agit de H. Son débord est inférieur à celui de E ⇒ débord de
H < 0,45 m.
• Résultat
Suivant la remarque plus haut, on peut calculer l’arrêt des aciers nécessaires par :
débord des aciers arrêtés = max [,bd ; débord du point H] + a, avec, pour les aciers comprimés
a, = 0.
Ici, ,bd = 0,56 m et débord de H < 0,45 m, donc max [,bd ; débord du point H] = ,bd
Alors : débord des aciers comprimés par rapport au nu de l’appui B = ,bd + 0 = ,bd = 56 cm
≈ 55 cm.
2,05 m
1,25 m
1,60 m
0,55 m
A B
0,15 m 1,05 m
192 kN
h = 50 cm
A B
- 221 kN b=
20 cm
Toujours commencer le calcul par la demi-travée la plus sollicitée. Ici c’est le côté B.
Il faut vérifier si cotgq = 2,5 convient ⇒ vérifier que Vu,AC ≤ acw. b w .z.cotgθ .n1.fcd
1 + cotg 2θ
avec n1 (nu1) = 0,6.(1 – fck/250) ⇒ avec un C25/30, on a n1 = 0,6 × 0,9 = 0,54
et acw = 1 car on est en flexion simple ⇔ aucun effort axial.
Dans le cas d’un chargement réparti, la vérification se fait avec Vu,nu appui (sans le déca-
lage AC) et assure en même temps la vérification de la bielle d’appui.
0,20 × (0,9 × 0,445) × 2,5
D’où ici : 221 kN = 0,221 MN ≤ × 16,7 = 0,249 MN
1 + 2,52
C’est vérifié ⇒ cotgq = 2,5 convient et la bielle d’appui en B est vérifiée aussi.
Sinit/2
A B
x = 13 cm
s = smax = 33 cm s = smax = 33 cm s = sinit = 27 cm
A sw
sinit = .z.cotgq.fywd = (1.104/0,159).(0,9 × 0,445) × 2,5 × 435 = 0,27 m = 27 cm
Vu,AC,nu appui
Donc : sinit = 27 cm < smax = 33 cm
Ordres de grandeur : § E.2.3.3.2
AC ≈ 2 h = 2 × 50 = 100 cm = 1 m ; smax ≈ 0,75 d = 33 cm
Répartition
• Le premier cadre est placé à sinit/2 du nu de l’appui.
Soit ici à : 27/2 = 14 cm (toujours arrondir à un nombre entier de cm, par excès ou par
défaut)
• Ensuite, sur la longueur AC = 1 m : des espacements s = 27 cm
• Espacement des cadres sur le palier AC suivant.
Vu,AC à considérer = Vu,nu appui – 2.AC.pu = 221 – (2 × 1,00) × 62 = 97 kN = 0,097 MN
d’où : s = (1.104/0,097).(0,9 × 0,445) × 2,5 × 435 = 0,45 m = 45 cm > smax = 33 cm
Au-delà de la distance AC = 1 m de l’appui : s = Cte = smax = 33 cm
Nota
Pour le calcul « sur le palier AC suivant », la seule donnée qui change est Vu,AC. On peut donc
arriver au résultat par une règle de trois :
s(Vu,AC = 97) = s(Vu,AC = 159) × 159/97 = 27 × 159/97 = 44 cm > smax
La différence, 1 cm, avec le calcul direct vient de la cascade d’arrondis du calcul en chaîne. Elle
est tout à fait compatible avec l’incertitude admise pour les espacements d’aciers transversaux.
Calculs
Vu,AC,nu appui = Vu,nu appui – pu.AC = 192 – (62 × 1) = 130 kN
A sw
D’où sinit = .z.cotgq.fywd = (1.104/0,130).(0,9 × 0,445) × 2,5 × 435 = 0,335 m
= 33 cm Vu,AC,nu appui
d’où on tire s = 33 cm ≥ smax = 33 cm ⇒ s = Cte = 33 cm
⇒ premier cadre à sinit/2 = 17 cm du nu de l’appui,
les suivants à espacements constants s = smax = 33 cm
Espacement résiduel autour du point d’effort tranchant nul = x = 13 cm.
Sur les plans d’exécution il n’est pas coté mais simplement noté x.
Il doit être calculé ⇒ si x > smax l’espacement est coupé en deux par un cadre supplémen-
taire ; si x ≤ 4 cm environ, remplacer les deux cadres très rapprochés par un seul.
D.1.10.1 Appui A
Données
Vu,nu appui = 192 kN ; cotgq = 2,5 ⇒ cotgqbielle appui = 2,5/2 = 1,25
Si le déficit avait été plus grand, plusieurs solutions auraient été envisageables :
–– prendre en compte le décalage Acbielle appui ignoré dans ce premier calcul ;
–– si insuffisant, recalculer toute la poutre avec cotgq plus petit ;
–– sinon augmenter la profondeur de l’appui, pas toujours possible ;
–– ou encore développer une solution avec « bielles relevées » (voir {D-IV.8.1.3} ;
–– ou encore prévoir un crochet spécial avec une partie rectiligne après la courbure plus
longue ; attention il y a un vrai risque que la fabrication ignore cette particularité
demandée.
D.1.10.2 Appui B
C’est un appui intermédiaire.
Il y a de fortes chances qu’il n’y ait pas besoin d’aciers inférieurs sur l’appui. C’est ce qu’on
s’applique à vérifier en premier. La vérification la plus défavorable est celle qui est faite avec le
plus fort effort tranchant au nu de l’appui. Ici, c’est avec Vu,nu appui côté travée AB.
On a : As,cond. appui ≥ (Vu,nu appui.cotgqbielle appui – Mu,appui/z)/fyd avec z = 0,9 d
d’où : As,cond. appui ≥ [0,221 × 1,25 – 0,164/(0,9 × 0,445)]/435 < 0 ⇒ pas besoin d’aciers
inférieurs sur cet appui ⇒ la disposition choisie, illustrée sur la figure du § D.1.8.3, convient.
a = 20 cm
Élévation
D.2.1 Données
Nu = 520 kN
= 2,28 m
= 2,50 m
•
= 2,95 m
•
• Classe structurale S4 et enrobage nominal cnom = 25 mm 2,50 m
Nu = 700 kN
0,15 m
0,30 m
D.2.2 Estimation de d’
d’
On suppose des aciers de diamètre f, ≈ 20 mm
d’ = cnom + encombrement aciers transversaux + f,/2 ≈ 25 + 10 + 20/2
d’
≈ 45 mm
D.2.3.1.2 Élancement
// à la poutre : ,0 // = 1,91 m et h = 0,3 m
⇒ l// = 12 . 0 ≈ 3,5. 0 = 22,3 h // poutre
h h = 30 cm
Dans le cas d’aciers S500, de béton C25/30 et d’ = 45 mm, le tableau du § E.1.4.4 permet
d’arriver directement au résultat.
Ses entrées sont : sc,moy = Nu/(a.b), l, h et d’. Le résultat est r = As,mec nec/(a.b)
D.2.4 Attentes
D.2.4.1 En pied de poteau
Dans le cas de ce poteau, il s’agit des attentes à disposer dans la fondation. Elles sont calculées
avec le poteau, mais sont en fait des aciers qui seront mis en place avec les fondations.
Lorsque les aciers ne sont pas tous de même diamètre, les attentes sont calculées par référence
aux aciers les plus gros (ici les HA 20).
L’effort normal sollicitant le poteau au niveau des attentes est Nu ou NEd = 700 kN.
La liaison d’un poteau avec sa fondation est assimilée à un encastrement.
Alors, d’après le § C-IV.5.1.2.2 :
• Le coefficient a6 = 1,5 s’applique aux armatures As,pied calculées suivant le maximum de :
–– As,min = 0,1.NEd/fyd > 0,002 Ac (§ C-IV.4.1),
–– As calculé en tenant compte de l’excentricité du deuxième ordre : c’est As,mec nec.
• Dans le cas des attentes sur fondation, As,attentes est calé pour être égal à As,mec nec poteau
du haut ⇒ pas de possibilité de recouvrement partiel ⇒ pas de bénéfice à en attendre.
Donc : ,0 = 1,5 ,bd,nom = 1,5 × 40 f = 1,5 × 40 × 2 cm = 120 cm > ,0,min
(ici ,0 représente la longueur de recouvrement)
Enfin, conformément au § C-IV.5.2.3, pour tenir compte des incertitudes sur une fondation,
il convient de retenir : ,attentes ≈ ,0 + 10 cm ⇒ ici : ,attentes = 120 + 10 = 130 cm.
espacés de 12 cm 4 HA 20
2,70 m
3 cadres
Si f, > 14 mm : il faut au moins trois cadres sur la longueur s = 12 cm
des attentes.
Aciers HA 16 et surtout HA 20 ⇒ f, > 14 mm Fondation
La longueur d’attente minimum envisageable sur le terrain est dans le cas où toutes les incer-
titudes jouent dans le sens d’un raccourcissement. Cette longueur est ,attente nécessaire = 120 cm
Compte tenu de cette longueur d’attentes, il y a assurément trois cadres pour coudre le
recouvrement.
Pas de cadre à moins de 2 cm des extrémités de la zone de recouvrement ou de l’extrémité des
barres longitudinales.
Le travail du calculateur doit se terminer par un croquis tel que celui ci-dessus précisant tous
les éléments constructifs.
D.3.1 Données
Nu = 700 kN
• Fondation en compression centrée
• Section du poteau à supporter : a.b = 20 × 30 cm2
0,15 m
• Effort descendu par ce poteau : Nu = 700 kN
0,30 m
• Capacité portante du sol support sRd,gd = 0,2 MPa
h
• Enrobage cnom = 40 mm
Hauteur totale
Cette fondation étant armée par les mêmes aciers dans les deux directions, il faut considérer
la valeur h – d la plus défavorable, c’est-à-dire celle relative à la nappe supérieure d’aciers de
renfort. On a alors (voir § C-VI.3.3.2) : h – d = 6 à 7 cm (7 cm avec des aciers f = 20 mm,
6 cm avec des aciers plus fins).
Avec l’expérience, dans cette fondation, on peut pressentir f largement < 20 mm ⇒ h – d
≈ 6 cm
Donc : h ≈ 43 + 6 = 49 cm arrondi à h = 50 cm ⇒ d ≈ 50 – 6 = 44 cm
Vérification de d
dréel = h – cnom – f – f /2 = h – 5,8 cm ≈ h – 6 cm pris en compte dans les calculs ⇒ OK !
Ferraillage retenu
5 HA 12
4 HA 10
1,82 m
1,60 m
1,90 m
1,90 m
Même ferraillage
dans les deux directions
D.3.5 Attentes
Les aciers en attente sont constitués comme illustré ci-dessous.
La longueur d’attente nécessaire au-dessus de la fondation a été traitée au § D.2.4.1, sa valeur
est ,attente = 130 cm.
Longueur de la partie verticale des aciers constituant ces attentes = d + ,attente = 44 + 130
= 174 cm ⇒ 175 cm
La liaison fondation-poteau est assimilée à un encastrement et (voir Nota commentant la
figure C-VI.2.2.1) l’ancrage dans la fondation des barres en attente doit être total. Il comprend
un retour horizontal et on doit avoir : longueur verticale à l’intérieur de la fondation
+ longueur du retour horizontal = ,bd,nom
Longueur verticale ≈ d = 44 cm 20 cm
Pour les HA 20 : ,bd,nom = 40 f = 80 cm ⇒ retour hori-
zontal = 80 – 44 = 36 cm arrondi à 35 cm
m
35 c
Pour les HA 16 : ,bd,nom = 40 f = 64 cm ⇒ retour hori-
zontal = 64 – 44 = 20 cm
De plus, la longueur de ces retours doit être suffisante pour
que le pied ainsi constitué ne passe pas à travers les mailles 4 HA 20
du ferraillage principal de la fondation. Ici l’ouverture des 2 HA 16
175 cm
mailles est de 21 cm ⇒ le retour horizontal de 35 cm des
HA 20 assure un pied approprié. Cadres
de montage
Enfin, cet ensemble est assemblé par quelques cadres (deux
ou trois) en un groupe indissociable facilitant sa manuten-
tion et sa mise en place.
Aides au calcul
et ordres de grandeur
Section (cm2)
Nombre de barres
f (mm) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
6 0,283 0,566 0,849 1,13 1,42 1,70 1,98 2,26 2,55 2,83
8 0,503 1,01 1,51 2,01 2,52 3,02 3,52 4,02 4,53 5,03
10 0,785 1,57 2,36 3,14 3,93 4,71 5,50 6,28 7,07 7,85
12 1,13 2,26 3,39 4,52 5,65 6,78 7,91 9,04 10,2 11,3
14 1,54 3,08 4,62 6,16 7,70 9,24 10,8 12,3 13,9 15,4
16 2,01 4,02 6,03 8,04 10,1 12,1 14,1 16,1 18,1 20,1
20 3,14 6,28 9,42 12,6 15,7 18,8 22,0 25,1 28,3 31,4
25 4,91 9,82 14,7 19,6 24,6 29,5 34,4 39,3 44,2 49,1
32 8,04 16,1 24,1 32,2 40,2 48,2 56,3 64,3 72,4 80,4
40 12,6 25,2 37,8 50,4 63,0 75,6 88,2 101 113 126
En gris : diamètres dont l’usage est autant que possible évité en bâtiments courants.
2400
135 2240 800 25
3200
Chaque colis est fermé par des liens qui ne sont en aucun cas prévus pour la manutention
600 Équation
σs = 433 + 0,724 εs‰
500
fyd
400
fyd = 435 MPa fsd,max = 466 MPa
300 εyd = 2,17 ‰ εud = 45 ‰
200
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 |εs| (‰)
E.1.1.5 Ancrages
Ancrage des aciers S500 HA
Ancrages nominaux
Béton C25/30 C30/37 C35/45
Ancrages droits bd,nom 40 f 36 f 33 f
Ancrages courbes (géométrie proposée b2 et
hb b1
par l’auteur) b,eq,eff
10φ
10φ
φm = b2 ≈ 22 f ≈ 18 f ≈ 15 f
hb
Coudes b1 ≈ 21 f ≈ 18 f
b2
b,eq,eff b,eq,eff ≈ 28 f ≈ 24 f ≈ 21 f
10
φ
b2 ≈ 16 f ≈ 12 f ≈9f
10 φ
φm =
Crochets hb ≈ 16 f ≈ 24 f
b1
b,eq,eff ≈ 22 f ≈ 18 f ≈ 15 f
b2
b,eq,eff
Calcul des sections rectangulaires sans aciers comprimés en flexion simple ou composée
Diagramme Rectangle, aciers S500, classe de ductilité B, option a
mu a = x/d b = zc/d es ‰ ss Mpa
Pivot A 0,04 0,051 0,980 45,0 466
0,05 0,064 0,974 45,0 466
0,055 0,071 0,972 45,0 466
0,11 0,146 0,942 20,5 448 0,28 0,421 0,832 4,8 436
0,12 0,160 0,936 18,3 446 0,30 0,459 0,816 4,1 436
0,13 0,175 0,930 16,5 445 0,32 0,500 0,800 3,5 436
0,14 0,189 0,924 15,0 444 0,34 0,543 0,783 2,9 435
0,15 0,204 0,918 13,6 443 0,36 0,589 0,765 2,4 435
0,16 0,216 0,912 12,5 442 0,37 0,613 0,755 2,2 435
En gris : hors du domaine des calculs pratiques car µu > divers µu,limite.
(AF) (AF)
r= r= rª rª rª
1,5 % 0,5 % 0,41 % 0,36 % 0,26 %
Classe d’exposition
mu,limite,frag gqp= Mu/ 1,6 1,8 2,0
et béton associé Mser,qp
Limites pour une ductilité suffisante et pour permettre une redistribution des moments
• En travée (proposition de l’auteur) : si possible, éviter µu,travée > 0,295 et préférer
µu,travée ≤ 0,24 environ
• Sur appui avec redistribution forfaitaire : µu,appui ≤ 0,18
r = f (sc,moy en Mpa)
h l = 35 l = 40 l = 50
h r = 60 r = 70 r = 86
n,max/15 ≤ h ≤ n,max/12
n n n
E.2.1.2.3 Ordres de grandeur pour la descente des charges des bâtiments d’habitation
ou de bureau
• Charges sur les fondations des poteaux : estimées en comptant pour chaque niveau, y
compris le niveau de toiture : 1,35 G + 1,5 Q ≈ 10 kN/m2
• Charges sur les fondations filantes : rajouter (1,35 × poids des murs concernés).
• Charges à des niveaux intermédiaires : transposer les indications ci-dessus.
Hypothèses
• Béton C25/30 et aciers HA S500, classe de ductilité B, option a.
• Classe d’environnement XC1 ⇒ cnom = 25 mm, charges réparties.
E.2.3.3.1 Choix de fw
• d ≤ 35 cm environ ⇒ fw = 6 mm
• d ≤ 45 cm environ ⇒ fw = 8 mm
• d ≤ 65 cm environ ⇒ fw = 10 mm
• d ≤ 85 cm environ ⇒ fw = 12 mm
• …
Diag. Vu
VEd,nuappui Diag. Vu,AC
VEd,AC,nuappui ≈ 0,6.VEd,nuappui
AC ≈ 2h AC ≈ 2h ≈ AC/2
xm ≈ n/2
Valeurs intermédiaires
• Décalage diagramme Vu : AC ≈ 2 h et Vu,AC,nu appui ≈ 0,6.Vu,nu appui
• Espacement maximum autorisé : smax ≈ 0,75 d
E.2.3.4 Conditions d’appui : section minimum d’acier à ancrer sur appui d’extrémité
As,cond. appui (cm2) ≈ 0,03.Vu,nu appui (kN)
E.2.4 Fondations
b1 b1
b b
d
As h
h
b’
b’
Du même auteur
Méthodes
Généralités
Jean-Paul ROY & Jean-Luc BLIN-Lacroix, Dictionnaire professionnel du BTP, 3e éd., 848 p.