01 - Haimeur Et Al. (01-29) Granaite de Zaier
01 - Haimeur Et Al. (01-29) Granaite de Zaier
01 - Haimeur Et Al. (01-29) Granaite de Zaier
1. Université Ibn Toufaïl, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P. 133, Kénitra. e-mail : [email protected]
2. Université Mohammed V-Agdal, Institut Scientifique, Département de Géologie, B.P.703 Agdal, Rabat. e-mail : [email protected]
Résumé. L'unité granitique externe de Zaër se compose de deux faciès : une granodiorite-tonalite SW, fortement hybride et à grands
xénolites et enclaves microgrenues mafiques (EMM), et un monzogranite-granodiorite NE, nettement plus homogénéisé et montrant
différents indices d'échanges avec ses nombreuses petites enclaves. Les xénolites du NE, d'origine relativement profonde, révèlent des
degrés variables de fusion partielle avec exsudation de leur fraction quartzo-feldspathique. Leur évolution ultime donne des restites et
libère des cristaux de corindon et spinelle résiduels dans la matrice granitique. Les EMM montrent à leur tour de fréquents indices
d'échanges chimiques et mécaniques avec leur granite-hôte : développement de halos felsiques autour d'elles ; silicification de leur
bordure ; et présence à leur périphérie d'ocelles de quartz et de xénocristaux (plagioclase, apatite et zircon) d'origine granitique. L'analyse
de ces interactions atteste du rôle fondamental joué par la fusion de métasédiments dans la genèse des granitoïdes de Zaër. Cette fusion
serait induite par des injections de magmas mantelliques basiques qui auraient participé à cette genèse à travers des stades de mélanges
magmatiques répétitifs. L'évolution pétrographique, l'homogénéisation magmatique ainsi que les interactions granite-enclaves, nettement
plus importants au niveau du faciès NE qu'au SW s'expliqueraient par une mise en place du magma granitique NE, relativement plus
tardive et sous des conditions favorisant davantage son brassage mécanique.
Mots clés : Maroc, granitoïdes de Zaër, xénolite, enclave microgrenue mafique (EMM), fusion partielle, mélange magmatique.
Petro-mineralogical analysis of granite-enclaves interactions in the Zaër hercynian pluton (central Morocco): petrogenetic
implications.
Abstract. The Zaër external granitic unit is composed of two facies: a SW granodiorite-tonalite, strongly hybrid and with large xenoliths
and mafic microgrogranular enclaves (MME); and a monzogranite-granodiorite, more homogenized and showing various indices of
exchanges with its several small enclaves. The NE xenoliths, of relatively deep origin, reveal variable degrees of partial melting with
exsudation of their quartzo-feldspathic fraction. Their ultimate evolution gives restites and releases refractory crystals of corundum and
spinel in the granitic matrix. The EMM also show frequent indices of chemical and mechanical exchanges with their host-granite:
development of felsic halos around them; silicification of their border; and presence in their periphery of quartz ocelli and xenocrysts
(plagioclase, apatite and zircon) of granitic origin. Analysis of these interactions attests for the fundamental role played by the melting of
metasediments in the genesis of the Zaër granitoids. This melting would be induced by repetitive injections of mantellic magmas which
have participated in this genesis. The petrographical evolution, magmatical homogenisation and granite-enclaves interactions, more
important in the NE facies than in the SW facies could be explained by the relatively later emplacement of the NE granitic magma, and
under the conditions supporting its magmatic brazing.
Key words: Morocco, Zaër granitoids, xenolith, mafic microgranular enclaves (MME), partial melting, magmatic mixing.
N Q
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380 390
Rabat
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N Massif central
50 Km TL Casablanca
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Lobe NE
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Monzo-granodiorite
Unité externe
El Khatouat
(grenu grossier)
Monzo-granodiorite
(grenu porphyroïde)
El Oukaz
290 Lobe SW
O.
C hb Granodiorite-tonalite
Et Tleta eïk a
route et piste
Couloir de Demrane-Chbeïka
Point d'échantillonnage
Figure 1. A, Place du pluton de Zaër dans le Maroc central et B, répartition de ses faciès granitiques (carte d’après
Mahmood 1980, modifiée).
Ainsi avons-nous entrepris l'analyse pétrographique et Bou Azza…). A plus grande échelle, elles contribueront à
minéralogique fine des principaux faciès granitiques de l'avancement de l'état de connaissances sur la genèse et
Zaër et de leurs différents types d'enclaves avec l'optique de l'évolution des granitoïdes calco-alcalins au sens large.
recueillir le maximum d'informations sur les indices
d'assimilation crustale et de mélanges magmatiques. CADRE GEOLOGIQUE
L'objectif principal est d'apporter des arguments solides Le pluton granitique de Zaër affleure dans la partie nord-
permettant d'approcher les conditions de genèse et occidentale du Maroc central (Fig. 1A). Il se présente en
d'évolution de ce pluton. Les résultats de cette étude forme d'ellipse, d'environ 40 km de grand axe sur 15 à 20
aideront, à l'échelle régionale, à élucider certains problèmes km de large, orientée NE-SW parallèlement à la structure
liés à la formation et la distribution des autres plutons et régionale majeure. A l'échelle cartographique, il apparaît en
pointements granitiques du MC (Ment, Oulmès, Moulay pluton circonscrit, à caractère nettement intrusif dans des
2
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
terrains anchi- à épimétamorphiques, composés de schistes magmatique et une intense déformation (Haïmeur et al.
ordoviciens à l'est et de schistes et calcaires dévoniens à 2002).
l'ouest (Michard 1976, Piqué 1994). Ces terrains montrent
La roche granitique composant l'essentiel du lobe SW est
autour du pluton granitique une auréole de métamorphisme
gris-noire, à texture grenue porphyroïde et renferme de
de contact de 1 à 3 km de large (Mahmood 1980, Cailleux
nombreux xénolites et grosses EMM. Au niveau du couloir
1985, Boushaba & Cailleux 1992).
de Demrane-Chbeïka, elle montre des indices d'une forte
Les données stratigraphiques et tectoniques disponibles sur hybridation avec une déformation maximale. Trois zones y
l'encaissant granitique ainsi que les âges radiométriques de sont distinguées : des zones sombres, très riches en
303 à 280 Ma (Giuliani 1982, Mrini 1985, Lagarde 1987, lambeaux biotitiques "schlierens" (Pl. I, photo c) ; des
Mrini et al. 1992) permettent de situer la mise en place de zones claires, riches en fraction quartzo-feldspathique (Pl. I,
l'ensemble du pluton de Zaër entre le Westphalo-Stéphanien photo d) et des zones de mélanges avec des passages
et le Permien inférieur, ce qui suggère son caractère tardi- brusques des masses sombres vers les masses claires. Aux
orogénique. mêmes endroits, on note la présence de très grosses EMM
en forme de galettes effilées ou en fuseau, et dont les grands
axes sont orientés parallèlement à la direction générale du
PETROGRAPHIE couloir. Aussi bien la roche granitique que ses enclaves sont
Les faciès granitiques affectées par une déformation post-magmatique dont
l'intensité évolue localement du cisaillement ductile à la
Le pluton granitique de Zaër est composé de deux unités profonde mylonitisation de la roche.
pétrographiques distinctes (Fig. 1B) : une unité externe
granodioritique à biotite seule, et une unité interne, 2. Le faciès NE
leucogranitique à deux micas (Mahmood 1980). Selon ce
même auteur, l'unité externe montre un faciès périphérique Il compose la totalité du lobe NE du pluton de Zaër
à tendance porphyrique (type I) et un faciès central à (environ 45% en surface). La roche est généralement
tendance grenue isogranulaire (type II). A coté de ces deux fraîche et nettement plus homogène que celle du SW. Elle
faciès principaux, il existe d'autres faciès d'extension est de teinte gris clair à tendance bleutée, avec une variation
limitée et de répartition sporadique comme le granite de la texture entre la bordure et le cœur du lobe, ce qui
aplitique d'Aïn El Guernouch et le granite à muscovite seule permet de distinguer un sous-faciès de bordure grenu
de la ferme Paquis (Fig. 1). L'ensemble du pluton est porphyroïde et un sous-faciès interne grenu grossier
localement découpé par un réseau de filons et de filonnets (respectivement type I et II de Mahmood 1980). Au niveau
tardifs, composés d'aplo-pegmatite, d'épisyénite feldspa- du sous-faciès de bordure, la phase porphyroïde est
thique et de quartz avec ou sans indices de minéralisation à représentée par des cristaux tabulaires de plagioclases (1 à 3
W-Sn-Mo (Giuliani 1982). cm) de teinte blanc ivoire, souvent piquetés de biotite. Des
xénolites ainsi que des enclaves magmatiques grises à
Nos propres observations de terrain, portant à la fois sur les noires, de taille centimétrique et de forme souvent arrondie,
caractères pétrographiques du granite ainsi que sur ceux de y sont présents en assez grande quantité.
leurs enclaves (nature, taille, forme…) nous ont amené à
distinguer deux faciès au sein des granitoïdes externes : un A l'échelle microscopique (Tabl. I), les deux faciès SW et
faciès SW, fortement hybride et très riche en grands NE se composent d'une même association minérale à :
xénolites et grosses enclaves microgrenues mafiques biotite rouge, légèrement chloritisée et riche en inclusions
(EMM) de forme ovoïde à effilée, et un faciès NE, (Pl. II, photos b et c), plagioclase à mâcles polysynthétiques
nettement plus homogène, à rares xénolites et nombreuses et à zonage fruste (Pl. II, photo a), feldspath potassique
petites enclaves de forme généralement arrondie. (FK) perthitique, quartz interstitiel, cordiérite automorphe
et très rare (Pl. II, photo d), et minéraux accessoires
(zircons, apatite, ilménite…). Les zones très déformées des
L'unité externe à biotite
granitoïdes SW montrent des plagioclases tordus et
1. Le faciès SW diaclasés (Pl. II, photo g) et des biotites recristallisées et
regroupées en faisceaux lenticulaires (Pl. II, photo h).
Ce faciès forme l'extrémité sud-ouest du pluton ainsi qu'une Inversement, les proportions de ces phases minérales
étroite bande apparaissant à l'ouest, coincée entre
changent considérablement entre les deux granitoïdes, ce
l'encaissant schisteux et le granite à deux micas (Fig. 1). Il qui se traduit dans le diagramme QAP de Streckeisen
représente environ 15% de la surface affleurante du pluton (1976) par une nette opposition entre le faciès SW à
(Pl. I, photo a). Le long de ses limites SE à SW le granite
composition de granodiorite-tonalite et le faciès NE à
présente un contact magmatique intrusif à ondulations composition de monzogranite-granodiorite (Fig. 2).
décamétriques dans un encaissant schisteux, localement
riche en phénoblastes d'andalousite. Par contre, sa limite
L'unité interne à deux micas
septentrionale, le mettant en contact avec le granite à deux
micas, est rectiligne, d'orientation moyenne N150 à N170 et Cette unité correspond à une intrusion de forme elliptique
épouse le cours d'eau de l'oued Demrane-Chbeïka (Fig. 1). (20 x 13 km) qui recoupe cartographiquement les deux
Le long de ce dernier s'individualise un "couloir" faciès précédents, représentant environ 40 % de la surface
décamétrique où la roche granitique montre une forte affleurante du pluton (Pl. I, photo b). La roche est
hétérogénéité pétrographique avec une nette orientation leucocrate, de teinte gris argenté à gris rosâtre et à texture
3
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
grenue isogranulaire plus ou moins grossière. Le cœur de ou de la biotite (Pl. II, photo f). Par leurs teneurs en
l'intrusion présente une parfaite homogénéité pétrogra- minéraux clairs, avec une prédominance des FK par rapport
phique et une intense arénisation. Vers les bordures, le aux plagioclases, les granitoïdes internes s'étalent sur les
grain de la roche devient nettement plus fin et montre champs des monzogranites et des syénogranites (Fig. 2).
localement une schistosité intragranitique parallèle au
contact, ce qui indique une mise en place forcée. Le contact Les enclaves
entre le leucogranite et le granite à biotite est souvent
L'unité granitique externe de Zaër renferme un cortège
souligné par des filonnets ou des lentilles de pegmatite,
d'enclaves qu'on peut considérer comme étant le plus riche
avec de grandes gerbes feldspathiques rappelant les
et le plus varié de tous les granitoïdes du Maroc central. En
stocksheiders fréquemment décrits dans les zones de
adoptant la terminologie proposée par Didier & Barbarin
contacts endogranite-exogranite (Nesen 1981). L'étroite
(1991), différents types et variétés d'enclaves ont été
bande ouest du granite à biotite, située au contact immédiat
distingués au sein des deux faciès SW et NE.
avec ce leucogranite est affectée par une intense altération
hydrothermale de type muscovitisation-greiseinisation, ce
Les enclaves du faciès SW
qui atteste que la mise en place du magma leucogranitique à
été accompagnée d'une importante émanation de fluides La plus grande concentration d'enclaves de la granodiorite-
hydrothermaux. tonalite du SW se trouve le long du couloir de l'oued
Demrane-Chbeïka et au niveau de la localité de Sidi
Par ailleurs, le leucogranite à deux micas est pratiquement
Mohamed El Kébir (Fig. 1). On y distingue des xénolites,
dépourvu d'enclaves, à l'exception de quelques blocs
des schlierens et des enclaves microgrenues mafiques
métriques de granite à biotite observés vers sa bordure
(EMM).
méridionale. Ces blocs, signalés également par Mahmood
(1980) et Giuliani (1982), ont plutôt la signification de
xénolites, c'est-à-dire de fragments de roches encaissantes 1. Les xénolites
(ici le granite à biotite) arrachés par le magma leuco- Trois variétés principales de xénolites ont été repérées : des
granitique durant son dernier stade de mise en place. xénolites gris vert tachetés (Xgvt) ; des xénolites gris vert
Pétrographiquement, les leucogranites internes se rubanés (Xgvr) ; et des xénolites gris à veinules blanchâtres
distinguent des granitoïdes externes par une paragenèse à (Xgvb). Les caractères morphologiques et pétrographiques
de ces xénolites sont présentés dans le tableau II.
deux micas (Tabl. I). Les biotites sont rares et à caractères
optiques nettement bien distincts de ceux des biotites des Les xénolites gris vert tachetés (Xgvt) montrent une matrice
granites externes. La muscovite montre une génération granoblastique composée de grains de quartz, paillettes de
primaire dominante par rapport à une deuxième génération muscovite, cristaux imbriqués de feldspaths et rares
d'origine secondaire, résultant de la transformation des FK cordiérites. Sur cette matrice se détachent des faisceaux
4
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Q Q
Granitoïdes Enclaves
50 50 50
Ton
a
l ite
Syénogranite Monzogranite Syénogranite
Granodiorite Tonalite
Monzogranite Granodiorite
Diorite
Monzodiorite Monzodiorite Diorite
A A P
50 50
Figure 2. Granitoïdes et enclaves magmatiques de Zaër sur le diagramme QAP de Streckeisen (1976).
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J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau II. Principaux caractères morphologiques et pétrographiques des xénolites et enclaves des granitoïdes de Zaër.
G r a n o d i o r i t e – t o n a l i t e du S W
Xénolite Gris vert tacheté Panneau carré à rectangulaire, Structure cornée, grain très fin Texture grano- à porphyroblastique, à Qz +
(Xgvt) contour irrégulier et contact avec traînées rougeâtres et Pl + Bi + Ms + Cd + Op + Sil, phénoblastes
franc, taille : 50 x 30 cm. tâches blanc rosâtre. d'And transformée en Bi + Sil + Cd + Op.
Gris vert rubané Baguette rectangulaire tordue, Structure massive et rubanée Texture granoblastique : niveau vert à Cd +
(Xgvr) à contact net avec le granite, avec des niveaux verts et noirs + Bi + Op, et niveau noir à Bi + (Ap + Zr +
taille : 35 x 15 cm. des veinules blanchâtres. Sph). Les veinules claires sont à Pl + FK+Bi.
Gris à veinules Bloc rectangulaire à angles Structure cornée avec présence T. grano à lépidoblastique à Pl + Or + Qz +
blanches (Xgvb) arrondis, contact net, taille : de So discrète et traînées Bi + Cd + Ms à reliques de Co + Bi +
60 x 40 cm. anastomosées blanchâtres. veinules blanchâtres à Qz + Or + Ab + Bi.
Schlieren Lambeau lenticulaire, noir, Structure massive avec faible Texture lépidoblastique à Bi dominante + Pl
contour sinueux, contact schistosité et présence de petites + Qz ; les amandes grises correspondent à
diffus, taille : 60 x 30 cm. amandes centimétriques grises. des groupements de Pl ± Op.
Enclave Enclave à En galette ovoïde, métrique, Massive à rares cristaux de Pl T. microdoléritique à Bi (17 %) + Hb(21 %)
microgrenue contour denté contour onduleux et denté, (< 1 cm) avec microfractures + PlAn55 (48 %) + Qz (9 %) + Or (2 %) + Sph
(EMMcd) contact diffus (< 5 mm). injectées de granite en bordure. (3 %) + Ep + Ap + Agrégats de Pl
mafique
E. ovoïde à Ovoïde à étirée en fuseau, Déformée et schistosée avec une T. microgrenue; Bi (21 %) + Hb (12 %) +
phénocristaux décimétrique à métrique, forte richesse en phénocristaux PlAn35 (46 %) + Qz (16 %) + Or (3 %) + Sph
(EMMop) contour régulier contact franc. de plagioclases (< 2 cm). (2 %) + Ap + Pl en petits "groupements".
M o n z o g r a n i t e – g r a n o d i o r i t e du N E
Xénolite Noir à veinules Anguleux, rectangulaire, Structure cornée, grain fin, couleur Texture hétérogène : fond granoblastique à
blanches contact net, contour noire avec traînées et Ab + Qz + Bi + Ms + Co + Acc et niveaux
(Xnvb) rectiligne, taille : 20 x 10 cm microlentilles blanchâtres. clairs à Or + Ab + Qz ± Bi.
Gris noir Anguleux et de forme Structure cornée, couleur noire et Fond grano à lépidoblastique ± orienté à Pl
uniforme tabulaire, contact net, contour aspect luisant, grain fin avec rares + Qz + Cd + Bi + Ms, avec Ms à reliques
(Xgnu) régulier, taille : 10 x 8 cm. petites tâches vertes (< 1 mm). de Co + Spn + Hm + Ap + Zr + Op.
Restite En amandes (< 5 cm), noire et Structure cornée, avec légère T. granoblastique, Bi abondante (> 50 %)
d'aspect luisant, contour zonation où le cœur apparaît plus vers le cœur composition à Bi (40 %) + Pl
déchiqueté et contact flou. grenu et plus clair que la bordure. + Qz + Co + Cd + Spn + Ms + Op.
Schlieren En bandes allongées, teinte Structure microgrenue hétérogène Texture lépidoblastique à microgrenue, à
noire, contour fourchu et avec des zones sombres et riches Pl + Or + Qz + Bi en trame dense (25 à
contact diffus. en biotites et des zones claires. 70 %) + Accessoires (Ap + Zr).
Enclave m. EMF Arrondies, contour régulier et Structure très fine, teinte gris Texture microgrenue à Bi (14 %) + PlAn28
contact diffus sur quelques claire, très riches en biotite et (28 %) + Or (20 %) + Qz (28 %) + Acc (Zr
felsique millimètres, taille < 20 cm. petits cristaux de Pl (< 5 mm). dans biotite, Ap aciculaire + Op).
Enclave Enclaves à nids Arrondie à ovoïde, contour Fond fin et gris, avec tâches noires T. microdoléritique à Bi (20 %) + PlAn45
microgrenue biotitiques régulier à lobé, contact net à (< 5 mm), grains globuleux de Qz (41 %) + Qz (29 %) + Or (10 %) +
(EMMnb) diffus taille < 50 cm. (< 5 mm) et de Pl (< 1 cm). Accessoires (Ap + Sph) + "nids" de Bi.
mafique
Enclaves à cou- Arrondie, contour régulier et Massive, grise, apparaissant en T. sub-doléritique à Bi (20 %) + PlAn40
ronne siliceuse contact net souligné par relief et parfois entourées d'anneau (38 %) + Or (15 %) + Qz (27 %) + Zr +
(EMMcs) couronne siliceuse, t. < 1m. de granite clair : halo felsique. Ap aciculaire + ocelles de Qz et Pl.
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J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
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J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
feldspaths recouvert par une trame assez lâche de biotite relief par rapport à son granite-hôte. Cette silicification est
rouge, subautomorphe et riche en inclusions de zircon, due au transfert de la silice, selon un gradient chimique, du
apatite et opaque. Localement, les biotites sont intensément granite vers l'enclave, transfert qui débute dès la mise en
chloritisées. contact des deux magmas acide et basique et qui s'opère par
voie de diffusion et de migration en phase fluide (Maury &
Bizouard 1974, Fourcade & Allègre 1981).
4. Les enclaves microgrenues
Parmi les enclaves microgrenues du NE, on a distingué une – Les halos felsiques. Quelques unes des EMM du NE
variété felsique (EMF) et deux variétés mafiques (EMM), apparaissent entourées par une frange granitique de 1 à 5
l'une à nids biotitiques (EMMnb) (Pl. I, photo l) et l'autre à mm de largeur, nettement plus claire que le reste du
couronne siliceuse (EMMcs) (Pl. I, photo k). Les granite ; c'est ce qui est souvent décrit sous le terme de
principaux caractères pétrographiques de ces enclaves sont "halo felsique" (Belin 1988, El Amrani 1994 et 1996). Au
indiqués dans le tableau II. microscope, les halos felsiques se composent princi-
palement d'une association étroite de quartz et de FK, avec
Les EMF montrent une texture finement grenue (1 à 2 mm), quelques plagioclases et très rares biotites. Là aussi, on
une composition équivalente à celle du granite-hôte, avec admet le rôle joué par les processus de diffusion et de
cependant des proportions modales nettement bien migration d'éléments chimiques à travers l'interface granite-
différentes. Les apatites de ces EMF se caractérisent par enclave. Selon Watson & Jurewicz (1984) et Zorpi (1988),
une forme aciculaire, à la différence de celles du granite qui lors du mélange, Fe, Mg, K, Rb, Ba peuvent migrer, à très
présentent une forme plutôt trapue, ce qui traduit leur faible échelle, de la roche acide vers la masse basique, ce
cristallisation sous des conditions de refroidissement rapide qui explique la cristallisation massive de la biotite et des
(Argiola 1978, El Amrani & El Mouraouah 1988). Ainsi, minéraux accessoires dans l'enclave et l'appauvrissement du
ces EMF correspondraient-elles à des bordures figées du halo granitique en minéraux ferro-magnésiens.
magma granitique disloquées et reprises par le même
magma au cours de sa montée et sa mise en place (Didier – Les ocelles de quartz. Ils correspondent à des grains
1973, Didier & Barbarin 1991). globuleux de quartz, en forme de petites "billes" (diamètre
Les EMMnb présentent une texture microdoléritique fine < 5 mm), de teinte grise à translucide, et qui apparaissent
(0,2 à 0,4 mm) et se composent de plagioclase (andésine- souvent en relief par rapport à la surface de la roche. Au
labrador), biotite brune légèrement chloritisée, FK et quartz microscope, ils sont composés d'un seul ou de plusieurs
de cristallisation tardive. Cette variété d'EMM se distingue grains de quartz dont la bordure est souvent tapissée par des
par sa richesse en petites concentrations biotitiques en aiguilles de biotites et/ou d'amphiboles (Pl. IV, photos d et
"nids" sub-arrondis (2 à 4 mm de diamètre) associant e). Ces ocelles de quartz sont fréquemment décrits dans les
plusieurs biotites entrecroisées et entre lesquelles s'insèrent EMM des granitoïdes calco-alcalins d'origine hybride
quelques grains d'opaques. La présence au sein de ces (Zorpi 1988, Barbarin 1991, Bouchet 1992, El Amrani
"nids" de reliques d'anciens minéraux complètement 1994). Quant à leur origine, les avis restent encore partagés.
pseudomorphosés laisse envisager leur développement aux Selon Angus (1971) et Vejnar (1975), ils seraient formés
dépens d'anciennes amphiboles. Ces enclaves sont riches en par hybridation métasomatique dans les cavités de la roche
zircon, épidote, sphène et apatite. Cette dernière se présente basique déjà cristallisée. Pour Maury & Bizouard (1974),
en très fines aiguilles pouvant atteindre 0,6 mm de long. Didier (1987) et Bussy & Ayrton (1990), ils corres-
pondraient à des xénocristaux d'origine granitique. La
Les EMMcs présentent une texture sub-doléritique fine (0,4 couronne de ferro-magnésiens qui les entoure serait dans ce
à 0,6 mm) et se composent de plagioclase (oligoclase- cas là, de nature réactionnelle et synchrone de la résorption
andésine), biotite rouge vif, FK perthitique et quartz partielle du quartz.
interstitiel montrant une extinction par petites zones
d'environ 2 mm de diamètre. Vers la bordure de l'enclave, – Les xénocristaux. Ils correspondent à des phases
le quartz devient plus abondant et se présente en grandes minérales qui seraient transférées par échange mécanique
plages continues qui cimentent les autres constituants. entre l'enclave et son granite-hôte. Dans la pratique, ce sont
surtout les xénocristaux d'origine granitique introduits dans
Par ailleurs, les deux variétés d'EMM du NE montrent, à un
les enclaves qui sont faciles à repérer. L'exemple le plus
degré variable, un grand nombre d'indices pétrographiques
fréquemment décrit est celui des xénocristaux de feldspaths
traduisant leurs interactions avec leur granite-hôte. Ces
granitiques qui s'observent à l'intérieur des enclaves où
interactions consistent en des échanges chimiques
même à cheval sur l'interface granite-enclave. Parmi les
(diffusion d'éléments chimiques) et mécanique (transfert de
xénocristaux détectés dans les EMM du NE de Zaër : des
minéraux et de microfragments de roche) entre les deux
plagioclases, soit en cristaux isolés automorphes (< 1 cm),
roches (Pl. IV, photos a à j). Parmi ces indices d'échanges,
maclés et zonés, soit en "groupements" (1 à 1,5 cm) de
d'ailleurs assez largement décrits en contexte de mélanges
plusieurs individus (Pl. IV, photos f et h) ; des biotites en
magmatiques acide-basique (e.g Didier & Barbarin 1991),
grandes paillettes coexistant avec les petites paillettes et
on note :
aiguilles de biotites propres à l'EMM (Pl. IV, photo a) ; des
– Les bordures silicifiées. Les EMMcs, plus apatites en prisme, trapues, typiquement granitiques qui se
particulièrement, se caractérisent par une importante trouvent côte à côte avec les apatites aciculaires de l'enclave
silicification de leur bordure, ce qui rend l'enclave très (Pl. IV, photo b) et des zircons de type S3-4 dans l'enclave
résistante à l'altération et la laisse apparaître nettement en à zircons de type S14 (Pl. IV, photo i).
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J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau III. Analyses chimiques et formules structurales (22 oxygènes) des biotites des granitoïdes de Zaër (voir lieu et conditions
d'analyses en annexe).
Faciès Ganodiorite-tonalite du SW (Z.2-8) Monzo-granodiorite du NE (Z.1-5) Leucogr à 2 micas (Z.1-7)
------------------------------------------- -------------------------------------------- -----------------------------------
N° Anly 20 21 22 23 34 1 2 5 10 11 41 42 46 48
SiO2 35,80 36,73 36,13 36,52 36,95 36,00 35,31 35,08 35,50 34,67 33,80 33,93 35,45 35,29
TiO2 3,32 3,76 2,95 3,71 3,74 3,31 3,45 3,51 3,40 3,30 2,78 2,68 2,09 2,43
Al2O3 15,11 15,11 14,81 15,42 14,96 17,38 17,19 17,38 17,90 17,25 20,63 21,13 20,49 20,99
FeO* 20,54 19,88 20,90 20,85 20,29 20,54 20,53 20,71 19,99 21,22 24,28 24,33 22,97 23,66
MnO 0,31 0,32 0,38 0,33 0,24 0,48 0,50 0,44 0,43 0,47 0,94 0,85 0,87 0,76
MgO 10,46 10,44 9,99 9,50 10,20 8,47 8,33 8,44 8,20 8,32 2,26 2,13 2,11 1,80
CaO 0,00 0,02 0,02 0,03 0,00 0,00 0,01 0,00 0,00 0,01 0,00 0,00 0,02 0,00
Na2O 0,13 0,15 0,08 0,09 0,06 0,09 0,14 0,14 0,07 0,14 0,03 0,14 0,03 0,04
K2O 9,65 9,72 9,61 9,68 9,60 9,71 9,21 9,37 9,56 9,38 9,26 9,36 9,42 9,44
F 0,00 0,19 0,52 0,19 0,29 0,69 0,48 0,55 0,50 0,42 1,82 1,27 2,01 1,44
Total 95,32 96,31 95,38 96,30 96,32 96,67 95,13 95,63 95,55 95,20 95,79 95,82 95,46 95,86
Si 5,521 5,586 5,605 5,577 5,624 5,492 5,462 5,413 5,452 5,390 5,362 5,347 5,594 5,524
Al (IV) 2,479 2,414 2,395 2,423 2,376 2,508 2,538 2,587 2,548 2,610 2,638 2,653 2,406 2,476
Al (VI) 0,268 0,294 0,312 0,352 0,307 0,617 0,597 0,574 0,693 0,551 1,219 1,271 1,405 1,397
Ti 0,385 0,430 0,344 0,426 0,428 0,380 0,401 0,408 0,392 0,386 0,332 0,318 0,247 0,287
Fe 2,649 2,528 2,712 2,663 2,583 2,621 2,656 2,672 2,568 2,759 3,221 3,207 3,031 3,097
Mn 0,041 0,041 0,049 0,042 0,031 0,062 0,065 0,058 0,055 0,062 0,126 0,113 0,116 0,101
Mg 2,405 2,367 2,311 2,162 2,314 1,925 1,919 1,941 1,878 1,929 0,535 0,501 0,495 0,419
Ca 0,000 0,004 0,003 0,005 0,000 0,000 0,001 0,000 0,000 0,002 0,000 0,000 0,004 0,000
Na 0,039 0,043 0,024 0,027 0,017 0,026 0,040 0,043 0,022 0,043 0,010 0,042 0,010 0,013
K 1,903 1,889 1,906 1,890 1,868 1,895 1,821 1,849 1,877 1,864 1,879 1,886 1,901 1,889
F 0,000 0,091 0,247 0,090 0,136 0,328 0,226 0,259 0,238 0,202 0,865 0,604 0,958 0,684
Total 15,691 15,688 15,909 15,658 15,686 15,854 15,727 15,804 15,723 15,799 16,187 15,941 16,166 15,888
XFe 0,524 0,517 0,540 0,552 0,527 0,576 0,580 0,579 0,578 0,588 0,858 0,865 0,860 0,881
9
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau IV. Analyses chimiques et formules structurales (22 oxygènes) des biotites des enclaves des granites de Zaër.
Annite
XFe
0,8
Biotite 0,8
0,6 Biotite
Biotite
0,6
0,4
0,4
0,2 Phlogopite
0,2 Phlogopite
IV
0,0 Al
2,4 2,6 2,8 Eastonite
Phlogopite
0,0
AlIV
2,4 2,6 2,8
Phlogopite Eastonite
Figure 3. Positions des biotites des granitoïdes et enclaves de Zaër dans le diagramme XFe vs AlIV de Deer et al.
(1983). Même légende que dans Fig. 2. En grisé, champ de répartition des biotites des granites à biotite seule.
10
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Al total
contrastées, sur la base des travaux de Wonès & Eugster East
(1965) et Robert (1981), ne permet qu'une distinction
grossière entre deux grands lots : Alum
i no - p
o ta ss
i q u es
– biotite des granites externes + EMM C al c Ann Phl
o - al
cal i n
T = 750 à 800 °C ; LogfO2 = –15 à –13 3 es
Sub
-a lcali
– biotite des leucogranites internes nes
11
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau V. Analyses chimiques et formules structurales (8 oxygènes) des plagioclases des granitoïdes de Zaër. Pt. Pl, petit plagioclase ; B,
I et C. Pl, respectivement bordure, position intermédiaire, et cœur d'un grand plagioclase.
Faciès Granodiorite-tonalite du SW (Z.2-8) Monzogranite-granodiorite du NE (Z.1-5)
------------------------------------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------------------------
pt. Pl B. Pl I.1 I.2 I.3 I.4 C. Pl B. Pl I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 I.6 C. Pl
--------------------------------------------------------------> ------------------------------------------------------------------------------------->
N° Anly 27 28 29 30 31 32 33 12 13 14 15 16 17 18 19
SiO 2 57,93 62,02 62,00 61,88 59,64 58,18 58,41 63,42 60,11 60,02 61,34 61,50 60,14 59,46 60,84
TiO 2 0,03 0,04 0,01 0,02 0,03 0,03 0,03 0,02 0,03 0,01 0,00 0,03 0,04 0,02 0,01
Al2 O 3 26,99 24,13 23,94 24,53 25,79 26,41 26,60 22,49 24,90 25,15 24,24 24,51 25,29 25,21 24,69
CaO 8,88 5,55 5,58 5,85 7,56 8,18 8,40 3,76 6,63 6,90 5,80 5,92 6,85 6,67 6,20
Na2O 6,67 8,60 8,54 8,28 7,50 7,07 7,05 9,60 7,94 7,85 8,23 8,14 7,86 7,77 8,18
K2O 0,17 0,36 0,30 0,22 0,19 0,18 0,16 0,25 0,29 0,25 0,23 0,27 0,26 0,28 0,28
Total 100,66 100,70 100,36 100,78 100,70 100,06 100,65 99,54 99,90 100,18 99,84 100,37 100,44 99,40 100,20
Si 2,579 2,737 2,744 2,726 2,644 2,602 2,599 2,817 2,682 2,672 2,728 2,721 2,671 2,666 2,703
Al (IV) 1,416 1,255 1,249 1,274 1,348 1,392 1,395 1,177 1,310 1,320 1,270 1,278 1,324 1,333 1,293
Ca 0,424 0,263 0,264 0,276 0,359 0,392 0,400 0,179 0,317 0,329 0,276 0,281 0,326 0,320 0,295
Na 0,575 0,736 0,732 0,707 0,645 0,613 0,608 0,827 0,687 0,677 0,710 0,699 0,677 0,676 0,704
K 0,009 0,020 0,017 0,012 0,011 0,010 0,009 0,014 0,017 0,014 0,013 0,015 0,015 0,016 0,016
Total 5,003 5,012 5,007 4,995 5,007 5,010 5,012 5,014 5,013 5,012 4,997 4,994 5,012 5,011 5,011
% Ab 57,05 72,24 72,24 71,04 63,55 60,40 59,76 81,05 67,33 66,34 71,03 70,23 66,51 66,78 69,36
% An 42,02 25,78 26,08 27,72 35,41 38,61 39,36 17,55 31,03 32,27 27,67 28,22 32,02 31,65 29,05
% Or 0,93 1,98 1,68 1,24 1,04 0,99 0,88 1,40 1,64 1,39 1,30 1,55 1,47 1,57 1,59
Tableau VI. Analyses et formules structurales (8 oxygènes) des plagioclases des EMM du faciès NE des granitoïdes de Zaër.
Variété EMMcs (Z.1-2b) EMMnb (Z.1-4f)
----------------------------------------------------------------- ----------------------------------------------------------------------------------
pt. Pl C. Pl I.1 I.2 I.3 B. Pl B. Pl I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 C. Pl pt. Pl pt. Pl
---------------------------------------------------> ----------------------------------------------------------------------->
N° Anly 75 80 81 82 83 84 55 56 57 60 58 59 59 bis 62 63
SiO2 57,00 60,86 62,00 61,79 61,40 61,11 62,90 60,55 59,92 60,38 55,22 56,77 57,80 51,54 51,71
TiO2 0,01 0,03 0,01 0,03 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,04 0,01 0,00 0,01 0,00 0,09
Al2O3 28,14 24,65 24,55 24,07 24,45 25,10 22,36 24,67 24,75 25,10 27,94 26,88 25,94 30,30 30,41
CaO 6,69 6,28 5,77 5,62 5,91 6,56 3,64 6,20 6,81 6,76 10,40 9,39 8,03 12,50 13,02
Na2O 6,21 8,29 8,43 8,87 8,44 8,20 9,61 8,11 7,53 7,82 5,71 6,41 6,97 4,18 4,20
K2O 2,15 0,18 0,42 0,21 0,36 0,31 0,31 0,14 0,29 0,24 0,15 0,11 0,27 0,04 0,07
Total 100,19 100,29 101,17 100,59 100,57 101,27 98,82 99,67 99,29 100,34 99,43 99,55 99,02 98,57 99,49
Si 2,555 2,702 2,724 2,732 2,717 2,689 2,814 2,701 2,687 2,681 2,501 2,560 2,612 2,366 2,360
Al (IV) 1,450 1,290 1,271 1,255 1,275 1,302 1,179 1,297 1,308 1,314 1,492 1,429 1,382 1,634 1,636
Ca 0,321 0,299 0,272 0,266 0,280 0,309 0,175 0,296 0,327 0,322 0,505 0,454 0,389 0,615 0,637
Na 0,540 0,713 0,718 0,761 0,724 0,699 0,834 0,702 0,654 0,673 0,501 0,560 0,611 0,372 0,371
K 0,123 0,010 0,024 0,012 0,020 0,017 0,018 0,008 0,017 0,013 0,009 0,006 0,016 0,002 0,004
Total 4,990 5,015 5,008 5,025 5,017 5,017 5,020 5,005 4,993 5,003 5,008 5,009 5,009 4,989 5,008
% Ab 54,87 69,78 70,85 73,23 70,66 68,17 81,27 69,74 65,56 66,78 49,39 54,93 60,16 37,61 36,69
% An 32,63 29,21 26,82 25,65 27,35 30,15 17,01 29,46 32,78 31,89 49,74 44,47 38,30 62,14 62,90
% Or 12,50 1,01 2,33 1,12 1,99 1,68 1,72 0,80 1,66 1,33 0,87 0,60 1,54 0,25 0,41
Tableau VII. Analyses et formules structurales (8 oxygènes) des plagioclases des EMM du faciès SW des granitoïdes de Zaër.
Variété EM M op (Z.1-10) EM M cd (Z.1-11)
---------------------------------- ------------------------------------------
N° Anly 12 34 39 40 9 10 87 88 89
SiO 2 58,23 58,50 58,45 53,71 57,99 56,89 60,95 60,74 60,12
T iO 2 0,00 0,08 0,00 0,03 0,00 0,01 0,00 0,02 0,00
Al2 O 3 25,54 26,08 25,62 29,31 26,58 27,08 24,91 25,25 25,17
CaO 7,92 7,87 7,93 12,08 8,17 7,45 6,18 6,66 6,80
Na2O 7,20 7,17 7,15 4,67 6,96 4,78 8,17 8,12 7,85
K2O 0,17 0,13 0,27 0,08 0,12 3,07 0,14 0,22 0,25
T otal 99,05 99,82 99,43 99,87 99,82 99,27 100,34 101,00 100,19
Si 2,627 2,619 2,628 2,430 2,598 2,581 2,700 2,679 2,675
Al (IV ) 1,358 1,376 1,358 1,563 1,402 1,445 1,300 1,313 1,320
Ca 0,383 0,377 0,382 0,585 0,392 0,362 0,293 0,315 0,324
Na 0,630 0,622 0,624 0,409 0,604 0,421 0,702 0,694 0,677
K 0,010 0,008 0,015 0,005 0,007 0,178 0,008 0,012 0,014
T otal 5,007 5,002 5,008 4,992 5,005 5,018 5,004 5,013 5,010
% Ab 61,63 61,78 61,06 40,95 60,24 43,80 70,00 67,97 66,68
% An 37,43 37,47 37,43 58,57 39,09 37,68 29,23 30,82 31,93
% Or 0,94 0,76 1,51 0,47 0,67 18,52 0,77 1,21 1,38
12
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Oligoclase Andésine
A lb
Figure 7. Evolution du zonage des plagioclases des granitoïdes et EMM de Zaër. (A, granitoïdes du SW ; B, granitoïdes du NE ; C,
EMMcs ; D, EMMnb).
13
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau VIII. Analyses chimiques et formules structurales (16 oxygènes) des amphiboles des EMM du SW de Zaër.
Variété EMMop du SW (Z.1-10b) EMMcd du SW (Z.1-11b)
---------------------------------------------------- -----------------------------------------------------------------------
N° Anly 13 14 32 37 38 43 1 2 3 4 6 92 94 95
SiO2 44,72 44,36 44,79 43,85 43,65 42,91 49,78 48,29 47,52 48,58 46,28 47,91 48,07 48,22
TiO2 0,98 0,91 1,13 0,93 1,60 1,22 0,77 1,05 1,36 0,86 1,51 1,16 0,89 0,94
Al2O3 8,77 9,15 9,27 9,51 9,54 9,98 5,55 6,88 7,46 6,86 7,82 7,09 7,34 7,26
FeOT 17,89 18,10 17,72 18,25 18,34 18,59 13,80 15,15 15,60 14,84 15,58 15,08 15,05 14,73
MnO 0,47 0,46 0,49 0,42 0,44 0,44 0,38 0,48 0,49 0,37 0,40 0,46 0,49 0,36
MgO 10,11 9,85 9,88 10,04 9,59 9,08 13,65 12,73 12,33 12,74 12,32 12,50 12,42 12,62
CaO 12,08 11,72 11,74 11,93 11,40 11,49 11,92 11,48 11,41 11,99 11,86 11,63 11,92 12,02
Na2O 0,89 0,85 1,10 1,06 1,25 1,26 0,69 0,99 0,99 0,74 1,03 0,87 0,81 0,86
K2O 0,60 0,59 0,62 0,69 0,74 0,73 0,36 0,42 0,42 0,45 0,43 0,38 0,50 0,56
F 0,22 0,17 0,25 0,22 0,25 0,35 0,21 0,25 0,03 0,00 0,20 0,10 0,13 0,33
Total 96,73 96,15 96,98 96,88 96,80 96,05 97,08 97,72 97,61 97,43 97,42 97,19 97,62 97,90
Si 6,742 6,703 6,730 6,603 6,590 6,559 7,263 7,035 6,927 7,094 6,809 7,015 7,029 7,050
Al (IV) 1,258 1,297 1,270 1,397 1,410 1,441 0,737 0,965 1,073 0,906 1,191 0,985 0,971 0,950
Al (VI) 0,301 0,333 0,371 0,291 0,287 0,357 0,217 0,216 0,209 0,275 0,166 0,239 0,294 0,301
Ti 0,111 0,103 0,128 0,105 0,181 0,140 0,084 0,115 0,149 0,095 0,167 0,128 0,097 0,103
Fe2+ 1,802 1,695 1,808 1,699 1,759 1,858 1,320 1,274 1,268 1,418 1,346 1,329 1,423 1,474
Fe3+ 0,453 0,593 0,419 0,598 0,557 0,519 0,364 0,571 0,634 0,394 0,571 0,518 0,418 0,327
Mn 0,060 0,058 0,062 0,054 0,057 0,057 0,046 0,059 0,061 0,045 0,049 0,057 0,061 0,044
Mg 2,273 2,218 2,213 2,252 2,159 2,069 2,968 2,764 2,680 2,773 2,701 2,729 2,708 2,751
Ca 1,951 1,898 1,890 1,924 1,845 1,882 1,863 1,791 1,782 1,875 1,870 1,825 1,868 1,882
Na 0,259 0,248 0,321 0,309 0,366 0,372 0,194 0,279 0,280 0,210 0,293 0,246 0,231 0,243
K 0,116 0,113 0,120 0,132 0,142 0,143 0,066 0,079 0,079 0,083 0,081 0,071 0,094 0,105
Total 15,326 15,259 15,331 15,365 15,352 15,396 15,122 15,148 15,141 15,169 15,243 15,141 15,192 15,231
#Mg 0,56 0,57 0,55 0,57 0,55 0,53 0,69 0,68 0,68 0,66 0,67 0,67 0,66 0,65
(Na+K) < 0,50 ; Ti < 0,50 ; Fe3+ > AlVI implique une répétition des stades de mélanges
magmatiques au cours de la genèse du magma granitique de
# Mg
Tremolite
Tremolie Hb Zaër.
Actinolite- hornblende
Tschermakite
Le zircon
Actinolite
En complément à l'étude faite par Amenzou & El
Mouraouah (1995, 1997) et Amenzou (1996) sur la
0,5 typologie des zircons des granitoïdes de Zaër, de nouveaux
lots de zircons ont été séparés pour couvrir les principaux
Ferro-tschermakite-Hb
Ces valeurs, à caractère purement indicatif, suggèrent que Les granitoïdes à biotite
les deux enclaves EMMop et EMMcd témoigneraient de
deux stades de mélanges magmatiques acide-basique Les zircons des deux faciès SW et NE montrent les mêmes
intervenus à deux niveaux structuraux différents, ce qui caractères morphoscopiques ; ils sont systématiquement
14
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Granodiorite-tonalite du SW Monzogranite-granodiorite du NE
Figure 9. Distribution typologique des populations des zircons des principaux faciès granitiques et EMM de Zaër. D'après la méthode de
Pupin (1976).
automorphes, limpides, incolores à légèrement verdâtres et verdâtre. Ils sont de forme assez trapue avec une élongation
de forme peu allongée (R < 6). Les noyaux reliques ainsi nettement moins importante que celles des granites-hôtes
que les inclusions sont relativement plus rares. Les sous- (R < 3) et renferment souvent de fines aiguilles d'apatite.
types tardifs présentent des teintes foncées et un aspect Les zircons des deux enclaves du SW se distinguent par
métamicte avec le développement de surcroissances rapport à ceux du granite-hôte par un étalement plus large
sommitales. Des variations typologiques notables sont avec une prépondérance des zircons de type S et une faible
repérées entre les populations de zircons du SW et du NE. proportion de type P (Fig. 9). En outre, ils montrent un
Les premières montrent un large étalement et se composent développement très net des prismes {100} par rapport à
principalement de sous-types S et un développement plus {110} et des pyramides {101} et {211} presque
important des prismes {100} avec une concentration autour équivalents, ce qui donne un noyau de forte fréquence S19.
d'un noyau de forte fréquence S8-12. Les secondes révèlent Cependant, les zircons de l'EMMcd sont à indices IA et IT
également un grand étalement avec une prédominance des relativement plus forts que ceux des zircons de l'EMMop.
sous-types S par rapport aux types G et P et une
concentration autour d'un noyau de forte fréquence S4 Par ailleurs, les zircons des EMM du NE sont relativement
(Fig. 9). moins étalées avec une prédominance des zircons des sous-
types S. La première population (Z.1-2a) montre une
Les EMM répartition bimodale avec deux noyaux de forte fréquence
S3-4 et S14. Une telle répartition à été décrite par El
Les zircons des différentes variétés d'EMM sont Amrani (1994) dans les EMM des granitoïdes des Jbilet et a
comparables et se caractérisent par une parfaite été expliquée par un processus d'échange mécanique de
automorphie, une symétrie axiale et une légère coloration cristaux de zircons entre l'enclave et son granite-hôte. Dans
15
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
le cas de Zaër, le noyau de forte fréquence S3-4 Les populations des leucogranites montrent des indices A
représenterait des xénocristaux de zircon d'origine (255 à 288) et T (218 à 359) faibles (Fig. 10A). Leurs
granitique introduits dans l'enclave lors du mélange positions dans le diagramme (IA, IT), ainsi que l'allure de
magmatique, alors que le noyau S14 serait propre à leurs TET (Fig. 10B) attestent de la cristallisation et de
l'enclave. Au sein de la deuxième population (Z.1-4f), la l'évolution des zircons dans un milieu fortement alumineux
répartition est unimodale et montre une concentration et pas très chaud, < 700 °C selon le géothermomètre de
autour d'un noyau de forte fréquence S13. Pupin & Turco (1975). L'aspect métamicte et les
surcroissances observées sur les pyramides des zircons
Conformément aux résultats des travaux de Amenzou
indiquent, en outre, la richesse du milieu de cristallisation
(1996) les populations de zircons des deux granitoïdes
en phase fluide (Pupin et al. 1978), ce qui est d'ailleurs en
interne et externe apparaissent fondamentalement distinctes.
IA IA
100 200 300 400 500 600 700 800 100 200 300 400 500 600 700 800
parfaite cohérence avec les observations de terrain et les granitoïdes, et d'origine mantellique. Par ailleurs, la
données pétrographiques. Sur le plan typologique, les ressemblance des caractères morphoscopiques de cristaux
leucogranites à deux micas de Zaër s'apparentent aux de zircon (coloration, inclusions, élongation) des différents
leucogranites alumineux intrusifs d'origine typiquement types d'EMM du SW et du NE, ainsi que les allures
crustale (type 1 de Pupin 1980). Par contre, les populations générales de leur TET semblent indiquer qu'elles
de zircons des granitoïdes à biotites présentent des indices proviennent d'un même magma mantellique basique ayant
A (428 à 515) nettement plus forts et des indices T (322 à subi des degrés de fractionnement différents et des taux
413) légèrement plus élevés, ce qui signifie que les zircons d'hybridation variables.
ont cristallisé et évolué dans un milieu nettement plus
alcalin mais légèrement plus chaud et moins humide que les La cordiérite
zircons des leucogranites. Les points moyens (A, T) et La cordiérite, assez fréquente dans les xénolites alumineux
l'allure générale des TET apparentent ces granitoïdes à de Zaër est signalée ici pour la première fois dans les
biotite de Zaër aux granites hybrides d'affinité calco- granites à biotites du NE de Zaër. Au moins deux variétés
alcaline à faible indice T (type 4a de Pupin 1980). sont distinguées :
Concernant la relation entre les deux faciès SW et NE de 1) Une cordiérite automorphe, en prismes allongés
l'unité externe, la projection des points moyens sur le (L < 2 mm ; L/l < 5,5), à section subcarrée, incolore à
diagramme (IA, IT) ainsi que l'allure des TET montrent des légèrement teintée en jaune-orange et contenant des
variations subtiles, traduisant leur évolution sous des inclusions de zircon. Cette cordiérite est souvent affectée
conditions sensiblement différentes. Quant aux EMM, on par une chloritisation et une pinitisation plus ou moins
note tout d'abord que celles du SW et en moindre mesure poussée. Les analyses à la microsonde d'une cordiérite
celles du NE présentent des indices T nettement plus élevés relativement bien conservée (Tabl. IX) indiquent sa nature
que ceux de leurs granites-hôtes (Fig. 10A) ; les points ferrifère (XFe = 0,60) et assez sodique (Na2O = 1,5 %).
moyens des populations des EMM du SW se projettent dans
le domaine des granitoïdes hybrides de type calco-alcalin à 2) Une cordiérite xénomorphe et totalement pinitisée, se
indice T moyen (510 à 551 ; type 4b), tandis que celles des présentant en plages ovoïdes à anguleuses et de taille
EMM du NE se situent dans le domaine des granitoïdes millimétrique (< 10 mm). Le cœur de ces "fantômes" de
hybrides à faible indice T (387 à 412 ; type 4a), à proximité cordiérite est fréquemment parsemé de grains minuscules
des granitoïdes-hôtes. de spinelle vert.
Ainsi, la typologie de zircons confirme que les magmas Par l'ensemble de leurs caractères, la première variété de
parents des EMM seraient bien distincts de ceux des cordiérite serait d'origine magmatique primaire, tandis que
16
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
Tableau IX. Analyses chimiques et formules structurales (18 associées à des bouts de matrice cordiéritique. A priori, le
oxygènes) des cordiérites des granites NE et des xénolites de Zaër. corindon et le spinelle ne peuvent cristalliser directement à
partir d'un magma granitique sursaturé (Holdaway & Lee
Faciès Granite du NE (Z.1-2) Xgnu (Z.2-1c) 1977, Harris, 1981, Vielzeuf 1983), ce qui permet, à côté de
------------------------- ------------------------- leurs caractères texturaux, d'admettre leur origine héritée à
N° Anly 15 18 19 10 11 17 partir des xénolites alumineux (Xgvr, Xgvb, Xnvb, Xgnu).
SiO 2 47,34 47,48 47,22 48,51 48,77 49,35
Parmi l'ensemble des xénolites de Zaër, s'individualisent
TiO 2 0,01 0,00 0,00 0,00 0,03 0,06 deux grands groupes : des xénolites tachetés (Xgvt) à And-
Al2 O 3 33,08 33,34 32,56 32,87 32,74 32,72 Sil-Bi (cf. abréviation des minéraux en annexe), présentant
FeO* 10,77 11,25 10,99 9,91 10,45 10,59 les mêmes caractères texturaux et les mêmes compositions
MnO 0,86 1,13 0,98 0,27 0,41 0,15 que celles de certaines roches du métamorphisme de contact
MgO 4,52 3,93 3,94 7,03 6,87 6,47 et des xénolites alumineux (Xgvr, Xgvb, Xnvb, Xgnu),
CaO 0,02 0,02 0,00 0,00 0,00 0,00 montrant une association minérale complexe à Co + Spn +
Na2 O 1,44 1,35 1,54 0,25 0,26 0,33 Bi + Qz + Pl + Fk + Cd + Chl + Ms + Opq ± Grt ± Sil et
K2O 0,04 0,00 0,00 0,01 0,05 0,02 dont aucune roche équivalente n'est observée en surface.
Total 98,08 98,50 97,23 98,85 99,58 99,69 Une estimation des conditions T et P de stabilité des
Si 4,98 5,00 5,02 5,00 5,02 5,06 associations des deux groupes de xénolites a été faite sur la
Al (IV) 1,02 1,00 0,98 1,00 0,98 0,94 base des nombreux travaux expérimentaux réalisés dans le
Al (VI) 3,08 3,10 3,10 3,01 2,98 3,00 domaine du métamorphisme de la séquence pélitique
Ti 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,01 (Winkler 1967, Shulters & Bohlen 1989).
Fe 0,94 0,99 0,98 0,86 0,90 0,91 Concernant les xénolites tachetés (Xgvt), les limites de
Mn 0,06 0,10 0,09 0,02 0,04 0,01 stabilité des polymorphes de silicates d'alumine
Mg 0,71 0,62 0,63 1,08 1,05 0,99 indiqueraient une évolution sous une température moyenne
Ca 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 de 600 à 650 °C et une pression de 2 à 2,5 kb, soit une
Na 0,28 0,27 0,32 0,05 0,05 0,06 profondeur de l'ordre de 6 à 8 km (Fig. 11). Ces conditions
K 0,00 0,00 0,00 0,00 0,01 0,01 correspondent exactement à celles définies par Giuliani
Total 11,08 11,08 11,10 11,02 11,04 10,99 (1982) (T= 650 °C, P = 2,5 kb) sur des roches de l'auréole
XFe 0,57 0,62 0,61 0,44 0,46 0,48 du métamorphisme de contact du pluton de Zaër, ce qui
confirme l'origine superficielle de ces xénolites et leur
incorporation dans le magma granitique au stade final de sa
la seconde serait héritée ou résiduelle. Les nombreux
mise en place.
travaux réalisés sur les cordiérites montrent effectivement
que plusieurs variétés ayant des origines diverses, peuvent Pour le second groupe de xénolites (Xgvr, Xgvb, Xnvb,
coexister au sein d'un même pluton granitique (Maillet & Xgnu), rappelons que les principales réactions qui lient le
Clarke 1985, Bouloton 1992, El Amrani 1994 et 1996). corindon et le spinelle est celle de Shulters & Bohlen
(1989) :
La rareté de la cordiérite magmatique dans les granitoïdes
externes de Zaër (< 1 %) ne permet pas de les considérer 1 grenat (Alm) + 5 corindon = 3 spinelle (Hc) + 3
comme des granites à cordiérite proprement dits (Clarke sillimanite
1981), mais permet toutefois d'indiquer que le magma dont
ils sont issus était à l'origine alumineux, peu ferro- Par ailleurs, selon Owen (1991), l'apparition du spinelle
magnésien et assez anhydre (Georget 1986), ce qui les pauvre en zinc dans des roches à quartz est possible suite à
oppose aux granites à muscovite dont le magma d'origine la succession de deux réactions discontinues :
est plutôt froid et humide (Pichavant & Stussi 1986). La sillimanite + biotite + quartz = cordiérite + grenat + FK
cordiérite résiduelle proviendrait vraisemblablement de la + vapeur
fusion partielle et l'émiettement des xénolites alumineux
(Xgnu, Xnvb), assez fréquent dans ces granitoïdes. Cette biotite + grenat + sillimanite = cordiérite + spinelle +
parenté n'apparaît pas sur le plan chimique puisque les FK + vapeur
cordiérites du xénolite Xgnu (Tabl. IX) montrent une Selon le même auteur, après épuisement du quartz puis de
composition nettement plus magnésienne et moins sodique la biotite, l'assemblage Cd-Grt-Sil-FK-Spn pourra se former
que celle des cordiérites granitiques. Ceci serait dû à un à partir de 720 °C.
rééquilibrage de la cordiérite après sa libération dans le bain
magmatique. La présence de cette cordiérite résiduelle Les informations thermo-barométriques indiquées par les
confirme le rôle joué par la fusion de la croûte et de droites d'équilibre relatives aux réactions précédentes
l'assimilation des métasédiments alumineux dans la genèse indiquent pour ces xénolites à corindon et spinelle une
des granitoïdes de Zaër (White & Chappell 1977). température comprise entre 690 et 770 °C et une pression
de l'ordre de 4 à 5 kb soit une profondeur maximum de 16
Le corindon et le spinelle km (Fig. 11). Si cette profondeur correspond à celle
d'arrachement des xénolites, ceux-ci ne pourront pas être
Ces deux phases minérales se rencontrent sporadiquement considérés comme des fragments de la zone source
dans les granites à biotite de Zaër et se trouvent souvent (protolithe) du granite. En effet, selon Patino-Douce &
17
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
P (kbar)
18
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
granitoïdes à cordiérite issus de magma chaud et sec roche granitique et ses interactions limitées avec ses
(Montel & Abdelghaffar 1993). enclaves. La mise en place du second faciès a dû intervenir
plus tardivement et sous des conditions dynamiques ayant
2/ Les magmas basiques ont dû se mélanger avec les
permis un important brassage magmatique, ce qui justifie
produits de la fusion partielle de la croûte selon le modèle
l'intervention d'intenses échanges magmatiques entre les
d'AFC (Assimilation Fractional Crystallization) de DePaolo
deux composants acide et basique et par conséquent une
(1981). La participation du composant basique, à un taux
plus grande homogénéisation de la roche granitique.
assez important, étant nécessaire pour obtenir des magmas
hybrides de composition intermédiaire (granodioritique). En
effet, sans intervention de mélanges acide-basique la fusion Remerciements
de matériaux crustaux métapélitiques ou grauwackeux, Nous remercions M. le professeur Christian Pin (Université Blaise
aboutirait à des granites alumineux de type S ou à des Pascal, Clermont-Ferrand, France) pour la prise en charge des
monzogranites (Cocherie 1984, Vielzeuf & Holloway analyses des minéraux à la microsonde ainsi que pour ses conseils
1988). sur l'orientation de ce travail. Nous remercions également MM. les
professeurs Mohamed Amenzou (Université Moulay Ismaïl,
3/ La mise en place des deux faciès granitiques SW et NE Meknès) et Abdellah Boushaba (Université Sidi Mohamed Ben
se serait effectuée avec un léger décalage chronologique et Abdellah, Fès) pour leurs remarques constructives. Ce travail à
probablement sous des conditions assez différentes. Celle bénéficié, en partie, des moyens et du matériel informatique du
du premier faciès serait nettement plus précoce et assez projet PARS SDU27 financé par le Ministère de l'enseignement
rapide, ce qui explique le caractère fortement hybride de la supérieur et de la recherche scientifique.
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21
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
ANNEXE I
a : Granitoïdes à biotite du lobe SW, région de Sidi Mohamed El Kébir (SMK) (vue vers le sud).
b : Bordure sud du leucogranite à deux micas au niveau de l'oued Demrane (vue vers le nord).
c : Schlierens et masses mafiques associés à la granodiorite-tonalite du SW au niveau de l'oued Demrane.
d : Zone chargée en plagioclases associée aux granodiorites-tonalites du SW au niveau de l'oued Demrane.
e : Xénolite gris à veinules blanchâtres (Xgvb) observé au niveau des granitoïdes SW, région de SMK.
f : Granodiorite-tonalite du SW orientée et schistosée avec un petit xénolite en filet également orienté.
g : EMMop en fuseau orientée parallèlement à la pétrofabrique du granite-hôte, couloir Demrane-Chbeïka.
h : EMMcd à contour denté et contact magmatique diffus avec la granodiorite–tonalite du SW, région de SMK.
i : EMMop avec halo felsique, contour lobé et microfissures injectées de matériel granitique, région de SMK.
j : Xénolite gris noir uniforme (Xgnu) anguleux dans le mozogranite-granodiorite du NE, vers la bordure NE.
k : EMMcs nettement en en relief par rapport au granitoïdes-hôte du NE, sur la piste de Sibara.
l : EMMnb noire, arrondie et riche en phénocristaux de plagioclase, vers le cœur des granitoïdes du NE.
22
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
h i
j k
23
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
a : Plagioclase à zonage fruste, macles croisées et inclusions diverses, granitoïdes à Bi du lobe NE (Z.2-2a).
b : Biotite partiellement chloritisée et riches en inclusions d'apatite et de zircon, granitoïdes à Bi du NE (Z.1-3a).
c : Biotite (section 001) très riche en inclusions de zircon au sein des granitoïdes déformés du lobe SW (Z.2-8).
d : Cordiérite automorphe, partiellement pinitisée dans le monzogranite-granodiorite du lobe NE (Z.1-2).
e : Plagioclases accolés par syneusis en petits "groupement" dans la granodiorite-tonalite du SW (Z.2-8c).
f : Muscovite secondaire récristallisée à partir de la biotite (relique au cœur) dans le leucogranite (Z.2-5).
g : Plagioclases tordus et diaclasés dans la granodiorite-tonalite déformée du lobe SW (Z.2-9).
h : Biotites déformées et recristallisées en faisceau dans le faciès fortement déformé des granitoïdes SW (Z.2-6).
24
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
b
a
25
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
a : Phénoblastes d'andalousite entourés d'une auréole symplectique dans les xénolites tachetés (Xgvt, Z.2-8a).
b : Détail de l'auréole symplectique à Bi – Cd – Pl – Sil – Op du phénoblaste d'andalousite (Xgvt, Z.2-8).
c : Cristal fracturé de corindon sur un fond lépidoblastique à Qz – Pl – Bi - Op du Xénolite (Xgnu, Z.2-1c).
d : Détail du cristal de corindon à relique de Bi et en association avec Ms - Cd – Spn – Bi – Pl – Op (Z.2-1b).
e : Grande muscovite déchiquetée à relique de corindon et spinelle vert dans un xénolite (Xnvb, Z. 2-1b).
f : Microlentille à Qz – Pl - Mic sur un fond sériciteux du xénolite à veinules blanchâtres (Xnvb, Z.2-1b).
g : Trame biotititique dense d'une réstite laissant apparaître un fond composés de Pl et Qz (Z.2-4a).
h : Association étroite entre biotite et hornblende verte avec Sph, Ep et Op dans l'EMMad du SW (Z.2-9b).
i : Détail d'une hornblende contenant des reliques de biotite ainsi que des grains de sphène et épidote (Z.2-9b).
j : Concentrations "nids" composés d'une association d'hornblende et de biotite dans l'EMMcd du SW (Z.1-4b).
k : Apatites en fines aiguilles et en "peigne" de cheveux observées au sein des EMMop du lobe SW (Z. 2-9b).
26
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
c d
b
k
h i
27
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
28
J. Haïmeur et al. – Enclaves du granite de Zaër
a b c
d e
f
g
h j
29