Coop Et Management Des Competences
Coop Et Management Des Competences
Coop Et Management Des Competences
Frédéric Prévot
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Coopétition et
management
L
La synthèse présentée dans e concept de coopétition a été introduit dans le
cet article vise à apporter
domaine du management stratégique par
un éclairage théorique sur
le concept de coopétition
Brandenburger et Nalebuff (1996) sur la base du
en lui associant un développement des recherches portant sur les stratégies
ensemble de notions collectives (Astley et Fombrun, 1983 ; Bresser et al.,
relatives au management 1986). En France, le concept a de la même manière été
des compétences en développé à partir des réflexions sur les stratégies col-
contexte inter-
lectives (Le Roy, 2003 ; Yami, 2006 ; Yami et Le Roy,
organisationnel. Nous
établissons une grille de
2007). Aujourd’hui, la coopétition est un domaine de
lecture organisée suivant recherche qui suscite un intérêt croissant non seulement
deux dimensions : en stratégie (Gnyawali et al., 2006), mais aussi en com-
orientation de la portement organisationnel (Luo et al., 2006), en mana-
coopétition (conçue comme
gement international (Luo, 2004), ou en économie
un espace où prédomine
soit la coopération soit la
(Possajennikov, 2005). Dans le présent article, nous pro-
concurrence) et actions posons d’apporter un éclairage théorique sur le concept
menées sur les de coopétition en lui associant les apports relatifs aux
compétences (exploration recherches portant sur le management des compétences1
de nouvelles compétences en contexte interorganisationnel.
ou exploitation des
compétences existantes). 1. Afin d’éviter les problèmes liés à la polysémie des termes, nous nous
appuyons sur les définitions suivantes proposées par Sanchez et al. (1996).
Actif: « Quoi que ce soit de tangible ou intangible que la firme peut utiliser
dans le processus de production » (p. 7). Ressources: « Les actifs dispo-
nibles et utiles dans la détection des réponses aux opportunités ou menaces
sur le marché. Les ressources incluent les capacités aussi bien que les autres
formes d’actifs utiles et disponibles. » (p. 8). Compétence: « Les compé-
tences des firmes vues comme des organisations naissent d’un savoir orga-
nisationnel au niveau macro relatif à la manière d’utiliser et de coordonner
actifs et capacités [i.e. les ressources]. » (p. 9). Le terme de compétence
sous-entend « compétence organisationnelle » associée aux réflexions sur
les stratégies des entreprises, qui se distingue de « compétence indivi-
duelle », associée à la gestion des ressources humaines.
184 Revue française de gestion – N° 176/2007
Figure 1
COOPÉTITION ET MANAGEMENT DES COMPÉTENCES
les ressources utilisées par plusieurs entre- 1994). Il convient de considérer que les
prises qui peuvent être données, comme interrelations entre ressources ne sont pas
une voie de chemin de fer, ou créées en limitées aux seules ressources possédées
commun, comme la marque Champagne). par la firme mais incluent les ressources
Plus particulièrement, Sanchez et al. (1996) périphériques. Comme le souligne Werner-
distinguent les ressources spécifiques à la felt (1989), une compétence peut reposer
firme (« firm-specific ») des ressources sur les relations avec un tiers possesseur
mobilisables ou accessibles (« firm-addres- d’une ressource spécifique. On peut donc
sable »). Cette notion se retrouve dans les établir un lien entre les ressources péri-
travaux de Métais (2004), avec le concept phériques et les compétences. Ce lien peut
de ressource marginale, ou de Nanda être fondé sur le concept d’actif co-spécia-
(1996), qui définit les ressources péri- lisé, défini par Teece (1986) comme un actif
phériques (« boundary resource ») : « Ce dont la valeur dépend de son utilisation
sont les actifs intangibles spécifiques à la conjointe avec un ou plusieurs autres actifs :
relation qui lie la firme aux parties pre- certaines compétences sont fondées sur des
nantes externes » (p. 105). actifs et ressources co-spécialisés, c’est-à-
Les interrelations entre ressources sont à la dire sur des interrelations entre ressources
base de la définition des compétences détenues en propre et ressources péri-
(Miller, Shamsie, 1996 ; Black, Boal, phériques ; elles ne peuvent ainsi exister
186 Revue française de gestion – N° 176/2007
réflexion sur le management des compé- lisation, leur agencement et leur contrôle. »
tences. En effet, les relations entre firmes (p. 147).
sont des lieux de mise en commun des res- La notion de système d’offre souligne bien
sources et compétences et de création de que le management des ressources péri-
nouvelles compétences. Elles permettent phériques et des compétences partagées
également la flexibilité, la maximisation de constitue une activité fondamentale pour la
l’efficacité par le fait du regroupement d’un firme. Hitt et al. (2000) considèrent même
grand nombre de ressources et compétences la recherche par la firme de ressources
diverses. Elles permettent enfin l’innova- externes utilisables ou lui permettant de
tion par les interconnexions. Elles sont en mieux utiliser ses propres ressources
outre sources de gain de temps dans le comme le premier facteur d’influence dans
développement des compétences (Sanchez le choix d’un partenaire pour une coopéra-
et al., 1996 ; Quélin, 1997). Le management tion. Durand et Guerra Vieira (1997) et
des compétences est inséparable de la ges- Durand (2000) établissent quatre modes de
tion des frontières de l’organisation. On mobilisation des compétences dans une
définira ainsi une compétence partagée relation : renforcement d’une compétence
comme une compétence reposant sur la existante (même compétence nécessaire
mobilisation conjointe de ressources déte- pour une nouvelle activité), établissement
nues par la firme et de ressources détenues de synergies entre compétences possédées
par des tiers. par deux unités différentes de la firme,
Ces notions de ressource périphérique et compétence présente dans le réseau dans
compétence partagée peuvent être reliées lequel se situe la firme (compétence inter-
au concept de système d’offre. La réalisa- organisationnelle), compétence résultant
tion d’une prestation (offre d’un produit sur d’un apprentissage. Dans cette perspective,
le marché, par exemple) nécessite une l’analyse proposée par Quélin (1997) per-
infrastructure faite d’un ensemble de res- met de synthétiser la logique du manage-
sources et compétences (actifs, physiques, ment des compétences partagées. Il montre
Coopétition et management des compétences 187
Ressources périphériques
Tableau 2
PROTECTION DES COMPÉTENCES
Auteurs Concepts
Mécanismes de protection
des compétences (la codifier pour la Dans le tableau 2, nous listons les princi-
déployer au maximum dans l’organisation paux concepts associés à un objectif de pro-
afin d’en multiplier les applications) contri- tection des compétences dans une situation
buent aussi à augmenter le risque d’imita- de coopétition concurrentielle.
tion (Kogut, Zander, 1992).
L’objectif consiste alors à développer des 3. Coopétition concurrentielle pour
capacités visant à accélérer la réplication l’acquisition de compétences
interne (développement rapide vers de nou- Les relations interorganisationnelles consti-
veaux marchés par exemple) afin que celle- tuent ce que Doz et Hamel (1998) nomment
ci soit plus rapide que l’imitation ou l’ac- une « fenêtre sur les compétences » du par-
quisition par les « partenaires-adversaires » tenaire. Ainsi, l’entreprise peut utiliser la
(Zander, Kogut, 1995). Ainsi, Garud et coopétition pour développer ses compé-
Nayyar (1994) définissent la notion de capa- tences par un apprentissage des compé-
cité de transformation, qui peut être conçue tences détenues par son partenaire. Dans
comme la réponse à la capacité d’absorption cette perspective, la firme doit chercher à
du « partenaire-adversaire » dans la coopéti- acquérir les compétences de son partenaire
tion. Elle consiste à entretenir en perma- tout en protégeant ses propres compétences
nence les compétences de l’entreprise : de l’accession par celui-ci. Cela conduit à
savoir les identifier ; assurer leur mainte- une sorte de paradoxe dans la gestion de la
nance sur le long terme ; savoir, en cas de coopétition. En effet, si chacun des parte-
nécessité ou d’opportunité, réactiver cer- naires cherche seulement à acquérir des
taines compétences en général peu utilisées. compétences de l’autre, cela risque de
190 Revue française de gestion – N° 176/2007
Selon Makhija et Ganesh (1997), les objec- domaine relié à celui auquel appartiennent
tifs d’apprentissage jouent un rôle fonda- les nouvelles compétences à intégrer. Cette
mental dans l’évolution de l’alliance. Ils base de compétences constitue en effet le
reposent sur une évaluation de l’asymétrie moteur de la recherche de nouvelles com-
et des besoins. Chaque partenaire doit per- pétences et la source des moyens d’inter-
cevoir que l’autre possède des compétences prétation, de compréhension et d’intégra-
que lui-même ne possède pas (asymétrie) et tion de ces nouvelles compétences
l’internalisation de ces compétences doit (Shenkar, Li, 1999). Cependant, la base de
être considérée comme cruciale (besoins). compétences actuelles doit être suffisam-
En fonction de l’asymétrie et des besoins, ment différente des compétences potentiel-
réalisation des objectifs de l’autre puisqu’il suivre un processus auquel Huber (1991)
possède des compétences dont il a besoin). attribue quatre étapes principales : acquisi-
À partir de l’équilibre des pouvoirs de tion, distribution, interprétation et mémori-
négociation, les partenaires vont définir les sation. Cette absorption peut se réaliser à
mécanismes de contrôle de l’alliance qui différents niveaux de l’organisation
ont un double rôle : faciliter la diffusion de (Crossan, Inkpen, 1995) : individu, groupe,
certaines informations et empêcher l’accès ou organisation.
à certaines autres informations. Ces méca- Les situations de coopétition peuvent donc
nismes vont ainsi influencer l’apprentissage être conçues comme des lieux privilégiés
par les partenaires. La satisfaction ou l’in- d’accès à des compétences. Cependant, cela
satisfaction vis-à-vis de cet apprentissage suppose une stratégie bien définie et fondée
va conduire à une redéfinition de l’asymé- sur un équilibre entre concurrence et coopé-
trie et des besoins. ration. Lane et Lubatkin (1998) proposent
Le deuxième déterminant de l’apprentis- ainsi d’utiliser le concept de « capacité
sage est la transparence, qui est influencée d’absorption relative » qui vise à élever la
par le design des interfaces organisation- notion de capacité d’absorption à un niveau
nelles entre les partenaires, par la structura- dyadique. Ce concept s’appuie sur l’idée
tion des tâches communes et par les capaci- que les firmes ont une capacité d’apprentis-
tés du personnel en contact avec le sage différente suivant le partenaire auprès
partenaire à protéger les informations duquel elles essayent d’acquérir les compé-
(Hamel, 1991). Une asymétrie dans la tences. Elle dépend des similarités entre ces
transparence des informations conduit à deux firmes au niveau des bases de compé-
une asymétrie dans les apprentissages. tences, des structures organisationnelles et
Le troisième déterminant est la réceptivité, de la logique stratégique.
qui est liée à la capacité d’absorption de Se protéger des comportements opportu-
l’entreprise (Cohen, Levinthal, 1990). nistes tout en essayant d’acquérir certaines
Celle-ci est influencée par la possession compétences du partenaire (ce qui est la
d’une base de compétences dans un base de la course à l’apprentissage) est en
Coopétition et management des compétences 193
général perçu comme une opposition. Kale que les partenaires acquièrent une expé-
et al. (2000) montrent cependant que ces rience dans leur collaboration (Doz,
deux comportements peuvent être conciliés Schuen, 1988). Cet apprentissage permet
en construisant ce qu’ils définissent comme d’apprendre à développer l’alliance, et non
un capital relationnel, qui repose sur des pas simplement à la contrôler (c’est-à-dire
relations étroites entre individus conduisant rechercher la création de valeur plutôt que
à l’établissement d’un climat de confiance la simple protection par rapport aux com-
et favorisant ainsi l’apprentissage : il faci- portements opportunistes). Il repose non
lite l’identification par le personnel de l’en- seulement sur des mécanismes formels
droit où résident les connaissances utiles (Powell, 1998), mais également sur une
Tableau 3
ACQUISITION DE COMPÉTENCES
Auteurs Concepts
Course à l’apprentissage
(définition des tâches, routines des parte- bénéfices retirés des futures coopérations
naires, design des interfaces, attentes des par la firme. Cette capitalisation se réalise
partenaires) et peut se réaliser à cinq sous la forme d’un « savoir-faire de coopé-
niveaux : environnement, tâches, processus ration » (Simonin, 1997), qui se manifeste
de coopération, convergence des compé- aux différents niveaux du processus de
tences des partenaires, objectifs et motifs coopération : identification et sélection du
(révision, clarification des objectifs). Un partenaire, négociation de l’accord,
niveau supérieur d’apprentissage du mana- contrôle du management de la coopération,
gement de la coopération peut être identi- management de la fin des coopérations.
fié : apprendre à apprendre des alliances La coopération peut également être le lieu
Savoir coopérer suppose la possession de idée permet d’introduire une vision de l’ap-
capacités à dépasser les différences entre prentissage interorganisationnel complé-
partenaires, à coordonner les compétences mentaire de celle reposant sur le dilemme
et à capitaliser sur les expériences tirées des entre partage et protection. La création
coopérations. Étant donné l’importance des commune de compétences vient en effet
alliances dans les stratégies des firmes, s’ajouter aux capacités de création interne
savoir coopérer et se créer une réputation de de la firme (combinaison des notions d’ac-
« bon partenaire » (Powell et al., 1998) peut quisition et de partage). L’apprentissage en
représenter un véritable avantage concur- commun doit pouvoir reposer sur ce que
rentiel : cela permet d’attirer les meilleurs Dodgson (1993) qualifie de « confiance
partenaires (Tsang, 1999) et de développer interorganisationnelle », qui est caractérisée
un véritable « avantage coopératif » par une communauté d’intérêts, des cul-
(Kanter, 1994) qui se définit comme la tures organisationnelles réceptives aux
capacité à créer et maintenir des coopéra- informations externes et l’existence d’une
tions efficaces. Être un bon partenaire diffusion et d’un développement de la
consiste également à développer des connaissance en continu. Cette confiance
capacités de construction de relations interorganisationnelle est créée par des
(mécanismes, règles, comportements) et liens entre les partenaires à quatre niveaux :
des capacités de coordination des contribu- technique (relatif aux technologies
tions des partenaires. Ces deux capacités employées), de connaissance mutuelle
sont regroupées sous le concept de « capa- (relatif à la connaissance des activités de
cité relationnelle » (Lorenzoni, Lipparini, l’autre), administratif (routines et procé-
1999). dures communes), légal (contrats).
Par ailleurs, développer un apprentissage de Ainsi des mécanismes organisationnels
la coopération est impossible sans capitali- peuvent venir favoriser l’apprentissage en
sation de cet apprentissage, pour pouvoir commun. Ces mécanismes reposent avant
contribuer à une performance en termes de tout sur la diminution de la diversité entre
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les partenaires. Certes, les bases de compé- récompenses, rotation des postes, relations
tences doivent être suffisamment diverses hiérarchiques), comportement des diri-
pour permettre de créer des opportunités de geants.
nouvelles combinaisons nécessaires à la La création de compétences en commun
création de compétences. Mais si la diver- peut permettre ce que Dyer et Singh (1998)
sité est trop importante, le transfert de com- nomment « rentes relationnelles » : « Nous
pétences se révèle impossible. Cette diver- définissons une rente relationnelle comme
sité peut provenir de cinq sources (Parkhe, un profit supra-normal généré en commun
1991) : culture sociétale, contexte national, dans une relation d’échange qui ne peut
culture organisationnelle, direction straté- pas être généré par l’une des firmes agis-
Tableau 4
CRÉATION DE COMPÉTENCES EN COMMUN
Auteurs Concepts
Doz, Schuen (1988), Powell (1998) Apprentissage dans la gestion des alliances
Parkhe (1991), Powel (1998), Inkpen (1998a) Apprentissage de la coordination des tâches
Dodgson (1993), Tsang (1999) Apprentissage dans la réalisation des activités
Apprentissages en commun
Cette réflexion sur les relations interorga- vis par chacune des entreprises en
nisationnelles gagne à être reliée aux relation.
notions relatives au management des com- Ainsi, en croisant une dimension relative au
pétences fondées sur l’approche par les comportement coopétitif (coopération/
ressources (Sanchez et al., 1996). En effet, concurrence) et une dimension relative au
de nombreux concepts inscrits dans le management des compétences (explora-
cadre de cette approche permettent de tion/exploitation), nous pouvons identifier
développer le concept de coopétition en différents cadres d’analyse des comporte-
proposant des explications sur la nature du ments des firmes en termes de management
comportement coopétitif. Celui-ci pourra des compétences dans un contexte de
en effet être de nature plus ou moins coopétition (management des compétences
concurrentielle en fonction des objectifs partagées/protection des compétences/
de management des compétences poursui- acquisition de conpétences/création de
198 Revue française de gestion – N° 176/2007
Figure 2
COOPÉTITION ET MANAGEMENT DES COMPÉTENCES
LES PRINCIPAUX CONCEPTS
tences). Des positionnements différents des susceptibles d’évoluer, ainsi, celle-ci peut-
deux partenaires sur la matrice peuvent être utilisée à différents stades de la
laisser supposer des risques pour le futur de coopétition comme un outil d’analyse
la coopétition du fait de la dissemblance dynamique des modes de management des
des objectifs de management des compé- compétences.
tences. Les positions sur la matrice sont
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