M10884
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MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
DE LA MAÎTRISE EN LINGUISTIQUE
PAR
AVRIL 2009
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Service des bibliothèques
Avertissement
La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé
le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles
supérieurs (SDU-522 - Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que «conformément à
l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à
l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de
publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour
des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise
l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des
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que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une
renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété
intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de
commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»
(amameR]
(am5peR]
REMERCIEMENTS
Nous aimerions remercier vivement Mmes les professeures France Boutin et Daphnée
Simard d'avoir accepté d'évaluer notre travail à titre de lectrices.
Nous souhaitons remercier nos collègues et ami-e-s Michael Zuniga et Martine Guay,
pour leur soutien, leurs commentaires et leur contribution à la partie méthodologique du présent
travail.
EnfIn, nous remercions notre mère Mme Mireille Julien pour la méticu1euse réViSion
linguistique de notre document, ainsi que son constant soutien depuis notre lointaine Lorraine
natale.
TABLE DES :MATIÈRES
RÉSUMÉ x
INTRODUCTION 1
CHAPITRE l
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 3
1.1 Problématique 3
1.2 Objectifs de recherche 5
CHAPITRE II
CADRE THÉORIQUE 6
CHAPITRE III
APPROCHE MÉTHODOLOGIqUE 41
3.1 CDrpus 43
3.2 Participants 43
3.3 Instrument d'observation 45
CHAPITRE IV
RÉSULTATS 59
4.1 Synthèse 60
4.1.1 Enseignant A 62
4.1.2 Enseignant B : 63
Vi
4.1.3 Enseignant C 64
4.1.4 EnseignantD 65
CHAPITRE V
DISCUSSION 68
CONCLUSION 73
LirrUtes de la présente recherche 74
Limites matérielles 74
Ijmites méthodologiques 76
Recommandations et implications pédagogiques 76
RÉFÉRENCES 79
APPENDICE A 85
COMMUNICATIVE ORIENTATION LANGUAGE TEACHING OBSERVATION
SCHEME : COLT 1983 - PARTIE A
APPENDICE B 87
COMMUNICATIVE ORIENTATION LANGUAGE TEACHING OBSERVATION
SCHEME: COLT 1983 - PARTIE B
APPENDICE C 89
COMMUNICATIVE ORIENTATION LANGUAGE TEACHING OBSERVATION
SCHEME: COLT 1995 - PARTIE A
APPENDICE D 91
COMMUNICATIVE ORIENTATION LANGUAGE TEACHING OBSERVATION
SCHEME: COLT 1995 - PARTIE B
APPENDICE E 93
MULTIDIMENSIONAL ORIENTATION LANGUAGE TEACHING OBSERVATION
SCHEME: MOLT
APPENDICE F 97
vu
APPENDICE G 99
GRILLE D'OBSERVATION DE L'INTÉGRATION DE LA FPC DANS LES PRATIQUES
DE CLASSE: VERSION INTERMÉDIAIRE
APPENDICE 1 103
LÉGENDE POUR LA GRILLE D'OBSERVATION
APPENDICE] 108
LISTE DES ENREGISTREMENTS ET LEURS RÉFÉRENCES, PAR ENSEIGNANT
APPENDICE K 110
QUATRE GRILLES ET LEURS DONNÉES
LISTES DES FIGURES
Tableau 4.2 : Distribution des indices relevés par catégorie et par enseignant 62
RÉSUMÉ
Avec la réforme de son système scolaire débutée en 2000 et dont les assises reposent sur
l'héritage pédagogique du cognitivisme et du socioconstructivisme, le Québec a introduit la
formation par compétences (PPC) dans ses nouveaux programmes. Cette approche de pédagogie
intégrée, centrée sur l'apprenant et le développement par lui de compétences disciplinaires, mais
aussi transversales, constitue pour les enseignants un nouveau défi pour leur enseignement et
leurs pratiques de classe. La présente étude a pour objet d'observer les pratiques des enseignants
de langue seconde au premier cycle du secondaire et de rendre compte à quel point, dans quelle
mesure et dans quelles dispositions les nouvelles orientations sont présentes dans les salles de
classe de langue seconde à l'heure actuelle. Pour ce faire, une grille d'observation de type COLT
et MOLT a été développée autour de 2S indices observables de la ppc. Cette grille a permis de
recueillir les données observées à partir d'un corpus d'enregistrements de séances de classe
datant de 2007, et plus précisément de l'observation de quatre enseignants de langue seconde du
secondaire (anglais et français), et de dégager, par le biais d'une analyse de type qualitatif, deux
grandes tendances en réponse aux questions de recherche de départ. Ainsi, il appert que sur
quatre enseignants, un seul met véritablement en pratique les principes de la formation par
compétences. La pédagogie des trois autres enseignants observés reste plus ou moins
traditionnelle, même si les enseignements sont parfois mis en pratique dans un esprit
sociocons tructivis te et/ ou cognitiviste, mais de façon sporadique et aléatoire. Enfin, il existe une
proportion inverse de l'ancienneté et du degré d'application des principes des programmes
réformés. En effet, les enseignants les plus expérimentés relativement au nombre d'années
d'enseignement sont ceux dont les pratiques de classe adhèrent le moins à la PPC, et vice versa
en ce qui concerne les enseignants formés et entrés au service de l'éducation secondaire il y a
peu. Les conclusions de la présente recherche proposent, entre autres, un accompagnement
toujours plus accru des enseignants de langue seconde dans les changements qu'implique une
ppc.
Mots-clefs: Québec, réforme scolaire, renouveau pédagogique, langues secondes, formation par
compétences, PPC, apprentissage intégré, grille d'observation, pratiques de classe. .
INTRODUCTION
Dans la présente étude, nous abordons la question des nouvelles orientations en classe de
langue seconde au secondaire au Québec relatives il l'apprentissage et à l'évaluation des
apprentissages telles qu'elles sont décrites dans le Cadre de référence sur l'évaluation des
apprentissages émis par le MELS (MELS, 2006), et plus spécifiquement aux SAÉ (situation
d'apprentissage et d'évaluation). Dans la mouvance du Renouveau pédagogique lancé en 1999
avec la Réforme du système pédagogique au Québec, renouveau qui a convoqué de nouvelles
1
façons de concevoir l'enseignement en termes de compétences, les enseignants sont amenés à
adapter leurs pratiques d'enseignement en mettant l'apprenant au coeur de leur enseignement et
de son apprentissage et en visant l'atteinte de compétences complexes plutôt que d'objectifs
discrets.
Le nouveau modèle de pédagogie issu de la réforme et qui est axé sur le développement
des compétences a directement hérité ses concepts de la formation professionnelle et prend
progressivement racine dans la .formation générale des jeunes au secondaire et dans la formation
postsecondaire. Les théories qui ont sous-tendu l'élaboration des programmes réformés relèvent
du cognitivisme, du constructivisme et du socioconstructivisme; ces concepts devraient donc
être au cœur des pratiques pédagogiques des enseignants, au cœur des enseignements et des
apprentissages. Ils sont par conséquent au centre de notre réflexion dans le présent travail, lequel
s'intéresse à la mise en œuvre des programmes renouvelés dans les salles de classe langue
seconde.
l'adaptation des pratiques pédagogiques des enseignants aux nouveaux programmes mettant en
oeuvre une démarche d'intégration des acquis basée sur la formation par compétences. Par
ailleurs, et d'un point de vue méthodologique, nous tenons à souligner que notre travail inscrit
dans sa progression non seulement l'observation des manifestations d'une formation par
compétences dans les classes de langue seconde, nuis également et premièrement l'élaboration
d'un outil d'observation bâti à partir de modèles développés au cours de recherches antérieures
en la matière.
2La mobilisation conjointe, par l'élève, de différents acquis scolaires dans une situation s~'1lificative. C'est ce qu'on
peut appeler l'intégration des acquis, ou intégration situationnelle (cité dans Roegiers, 2000).
CHAPITRE l
1.1 Problématique
compétences des élèves. À cette fin, le Cadre de référence sur l'évaluation des apprentissages au
secondaire diffusé à l'automne 2006 propose de placer l'élève dans une situation d'apprentissage et
d'évaluation (5AÉ), c'est-à-dire « une tâche complexe ou un ensemble de tâches complexes et
d'activités d'apprentissage» (MELS, 2006) inscrite dans une problématique donnée et au cours
de laquelle les compétences mobilisées par celle-là seront évaluées. Le Programme donne une
définition de la compétence comme étant « un savoir agir fondé sur la mobilisation et sur
l'utilisation efficaces d'un ensemble de ressources» (MELS, 2004, p. 7). À la lumière de ce
concept, il préconise aux enseignants de proposer aux apprenants des occasions de mobiliser
leurs connaissances et savoir au cours de situations où vont pouvoir s'exprimer et se développer
leurs compétences.
Ainsi, au cours du présent mémoire, nous cherchons à rendre compte à quel point, dans
quelle mesure et dans quelles dispositions les nouvelles orientations sont présentes dans les salles
de classe de langue seconde à l'heure actuelle. Depuis leur introduction dans les enseignements
de langue seconde, elles n'ont pas encore fait l'objet d'un relevé systématique en terme de
fréquence et de pertinence des tâches, tâches complexes et compétences mobilisées et
développées au sein des apprentissages d'une langue seconde, français et anglais. Nous avons
donc choisi d'investiguer le champ de fluctuation qui existe entre les directives officielles et
leur(s) mise(s) en pratique dans la réalité des écoles etlou des approches pédagogiques plus
traditionnelles, et ce, afin d'évaluer le chemin qu'il reste à parcourir et les meilleures avenues à
emprunter pour pratiquer un enseignement véritablement inscrit dans la mobilisation efficace et
la reconnaissance des compétences des élèves. Ce faisant, nous cherchons également à observer
si les changements d'orientation des programmes scolaires en amont de l'enseignant entraînent a
fortiori des changements en ava~ c'est-à-dire dans ses pratiques de classe. En effet, comme le
remarquent Cohen et aL (2001), « 1t is one thing for teachers to embrace new ideas and beliefs
about instruction but quite a different matter to change classroom pratice. (. 00) Analyses suggest
that what teachers said they actually did in classrooms offers a somewhat more conservative
picture of teaching and learning than one would expect from their ideas and knowledge of
reform» (p. 73)
5
Il est clair qu'il n'est pas aisé pour les enseignants de changer leurs pratiques scolaires du
jour au lendemain. Outre l'oeuvre de prosélytisme pédagogique dont les nouveaux programmes
doivent faire preuve, il leur appartient également d'assurer que la transition soit effective dans les
salles de classe, qu'elle s'opère au moins partiellement dans une mesure raisonnable de temps et
qu'elle respecte les principes fondamentaux qui sous-tendent son contenu. Plus spécifiquement,
la bonne mise en oeuvre d'une sAÉ en classe de langue seconde dépendrait peut-être aussi de
nombreux facteurs, certains gérables par l'enseignant etlou facilités par les différents acteurs de
l'administration, d'autres qui pourraient échapper au contrôle de l'enseignant. Ils participent
comme autant de variables et d'impondérables qui pourraient retarder, voire parfois
compromettre l'implantation des nouvelles directives. Auss~ pourrions-nous nous attendre à ce
que les pratiques de classe ne reflètent pas complètement les orientations du programme
réformé.
Voici ci-dessous les deux principaux objectifs qui guident le présent travail pour tâcher de
répondre aux questions de recherche présentées à la section 2.6 :
Objectif 1
Objectif 2
AflO de POUVOlf observer les changements ou, tout au molOS, les manifestations d'un
enseignement de langue seconde qui repose sur les principes de la FPC, nous développerons un
outil d'observation original inspiré d'outils élaborés au cours de recherches similaires à la
présente, et adapté aux besoins de notre problématique.
CHAPITRE II
CADRE THÉORlQUE
4 Ministère de l'éducation, des loisirs ct des sports depuis le 18 février 2005, anciennement le MEQ, Ministère de
l'éducation du Québec.
7
2.1.1 Cognitivisme
2.1.2 Constructivisme
C'est surtout le modèle de Jean Piaget qui a orienté les conceptions sur l'apprentissage
vers une défmition constructiviste du développement de la pensée et de la connaissance chez
l'enfant (Piaget, 1977). Pour lui, le sujet réagit aux stimulations de l'environnement et interagit
avec ce dernier. Il insiste sur une conception de l'enseignement où la trammission des
connaissances cède la ·place à un processus de construction des connaissances mené par chaque
individu grâce à son action sur les objets et ses interactions avec le milieu. Chaque individu
construit sa propre représentation de la réalité en organisant ses expériences subjectives. Selon
cette perspective, la signification des mots et des phrases est déduite de l'expérience subjective de
chacun (pallascio, 2004). Ains~ pour Piaget, le but ultime de l'enseignement est de faciliter chez
les jeunes la construction de concepts précis aux contours scientifiquement exacts et qui
s'organisent en réseaux. Dans cet esprit, c'est un processus de maturation autonome, individuel
et génétiquement programmé qui se met en place, à un rythme naturel, selon un agencement
biologique prédéterminé, et qui souvent prend le pas sur le processus d'enseignement
apprentissage (Roegiers et Ketele, 2000). Cette conception du développement des individus
<)
comporte bien sûr certaines implications sur le plan des orientations curriculaires, l'organisation
des programmes devant permettre la prise en compte des démarches d'apprentissage des
apprenants, notamment la démarche de raisonnement, les démarches de pensée nécessaires à
l'assimilation des contenus disciplinaires, mais aussi les compétences qui favorisent la
mobilisation de savoirs et savoir-faire dans des situations variées (Legendre, 2004).
2.1.3 Socioconstructivisme
L'apprenant, selon Piaget, apprend le plus efficacement dans l'action, dans des
opérations; c'est le learning ry doing de Dewey (cité par Proulx, 2004). Du point de vue de
l'enseignement, une telle conception de l'apprentissage peut s'avérer très productive en salle de
classe dans la mesure où l'enseignant engage les apprenants dans des activités complexes très
enrichissantes pour eux, si tant est qu'elles correspondent à leurs centres d'intérêt et qu'elles les
impliquent cognitivement et affectivement. Le Beige Décroly (cité par Proulx, 2004) avait déjà
au début du XX èmc siècle insisté sur la notion des centres d'intérêts de l'enfant qui devraient
guider toute activité d'enseignement. Pour lui, l'apprentissage n'est pas possible ni efficace si l'on
y omet le rôle de l'affectivité de l'enfant. Curieux de nature, ce dernier appréhende et observe son
environnement tout en traitant les informations, par comparaison, association, pour en cirer des
conclusions. En effet, « le sujet apprend en organisant son monde en même temps qu'il
s'organise lui-même» Oonnaert, 1999). Le Français Freinet (1975) avait introduit dans le monde
de l'éducation son concept d'expérience tâtonnée qui positionnait l'apprenant au centre de ses
apprentissages: « Toute création, dans quelque domaine que ce soit, ne se fait que par tâtonnement
expérimental, sur la base d'outils perfectionnés peut-être mais qui ne sont que des tremplins pour
des recherches nouvelles. » (p. 16) En ce sens, il est l'agent principal de sa formation (Proulx,
2004).
En se greffant sur la vOie constructiviste, la voie dite sociale vient réafftrrner le rôle
éminent de l'interaction dans l'apprentissage, et insiste sur la fonction de l'environnement social
10
dont les caractéristiques participent également à définir les modalités et les limites de sa
contribution à J'apprentissage. Ainsi, apprendre en collaboration ou en compétition peut avoir un
impact significatif sur le plan de l'efficacité. C'est Vygotsky (cité par Proulx, 2004), parfois décrit
comme étant un constructiviste "social", dans la continuité du modèle néo-constructiviste qui
voyait dans l'interaction avec les pairs et le conflit sociocognitif la base du développement et de
l'apprentissage, qui réhabilite le rôle de l'adulte dans le contexte de l'apprentissage. Selon lui, le
développement même des fonctions intellectuelles est d'abord de nature sociale et culturelle.
Puisque l'être humain est naturellement doué de langage, l'apprentissage n'est possible que par
voie de socialisation, au sens où on apprend à la fois du autres (enseignants, personnels scolaires,
etc.) et avec les autres (pairs) (Proulx, 2004). Plus spécifiquement, l'apprentissage comporterait,
pour Vygotsky, deux moments clefs: une première phase où l'adulte intervient pour déclench.er
un processus interne individuel chez l'enfant et une seconde phase où ce dernier peut
fonctionner seul avec ses acquisitions. L'apprentissage mène donc à l'intériorisation, c'est-à-dire à
l'émergence de comportements mentaux activés et actifs qui participent au développement
cognitif de l'enfant. Notons toutefois qu'à la différence de Piaget, Vygotsky rejette toute notion
de prédéterminisme biologique (Brown, 2007).
L'intégration des saV01rs désigne [...] le processus par lequel un élève greffe un
nouveau savoir à ses savoirs antérieurs, restructure en conséquence son univers
intérieur et applique à de nouvelles situations concrètes les savoirs acquis (cité par
Roegiers, 2000, p. 24).
2.2.2 La compétence
6 Il est important de noter ici que cette vision (dans une perspective curriculaire contemporaine de l'éducation) est celle
de la plupart des références en la matière et se distingue absolument de la conception qu'en donne le monde
professionnel où la compétence est au service de l'entreprise co tant que fonction de production.
7 Voir à ce sujet le Programme de formation de l'école québécoise (MEU;, 2004, p. 184-185) pour une description, à
titre d'exemple, plus détaillée de cette compétence.
13
correspond très certainement à un savoir agir qui exige la mobilisation d'une grande variété de
ressources. Dans ce sens, la mobilisation est un savoir agir dont le potentiel dépasse le réflexe.
En revanche, les savoir-faire dans ce même contexte pourraient correspondre à des
connaissances procédurales, comme l'orthographe, la syntaxe, etc. On comprend bien ici que le
savoir-faire sous-tend un caractère automatisé qui ne nécessite pas de remise en question
consciente à chaque fois qu'il est mobilisé. Conjointement au savoir agir, ajoute Le Boterf (1994),
le vouloir agir (b motivation personnelle) et le pouvoir agir (le contexte social qui permet la prise
de responsabilité) participent avec tout autant de nécessité à l'engagement personnel dans la
construction d'une compétence.
8La notion ù'opiro1oin renvoie aux opérations mentales et physiques que le sujet effectue sur les objets et les contenus
proposés. Elles doivent être, dans un sens pagéticn, intériorisées par l'apprenant ct réversibles.
15
Une ressource est une ressource si, et seulement si, la personne dispose de cette
ressource, la personne est en mesure d'utiliser cette ressource et cette ressource
s'avère un moyen effectif pour améliorer la situation. (Masciotra, 2007, p. 35)
Les ressources peuvent être soit internes avec les acquis scolaires, les expériences, les
habiletés et les centres d'intérêt des apprenants, soit externes avec les pairs, les professeurs, le
matériel didactique, les documents, etc. (Scallon, 2004).
Les ressources internes sont multiples et variées. Elles comprennent les ressources cognitives,
conatives9 et corporel/es (Masciotra, 2007). Les ressources cognitives renvoient à l'ensemble des
connaissances qu'une personne a construites en faisant l'expérience d'une diversité de types de
situations. Par exemple, les connaissances linguistiques d'une personne en français constituent
une ressource pour lire le journal ou converser avec un collègue. Encore une fois, cette
connaissance n'est une ressource que dans la mesure où elle sert à améliorer une sitlliltion, à
résoudre une tâche. Quant aux ressources conatives, elles relèvent du savoir être, c'est-à-dire
l'intérêt de l'apprenant ou sa motivation à s'engager dans une situation, son image de lui-même,
son attitude, ses valeurs, etc. (Reuchlin, 1990). Masciotra (2007) souligne que le développement
de ces ressources est crucial, mais peut parfois être délicat dans la mesure où certaines ressources
sont profondément personnelles et liées à des croyances (religieuses, nationales, etc.) et des
valeurs (ethnoculturelles, familiales, etc.) qui ne sont pas toujours universelles. Enfl!l, les
ressources corporelles impliquent la coordination de diverses parties corporelles indispensables
9 Adj. : Relatif à la conation (du latin condfio « tentative, effort »), c'est-à-dire une impulsion déterminant un acte, un
effort quelconque. (Robert, 2008)
16
Ce sont essentiellement les ressources humaines et les ressources matériel/es, c'est-à-dire toutes les
personnes susceptibles d'aider ou d'accompagner une personne ou tous les moyens matériels
disponibles qu'une personne est en mesure d'utiliser pour améliorer sa situation (Masciotra,
2007). Ains~ le professeur, des collègues de classe, les parents, un ordinateur, un dictionnaire, un
didacticiel, l'Internet, etc. sont autant de ressources externes exploitables par l'apprenant.
Pour conclure, le concept de ressources constitue un point important de notre étude, car
les ressources sont à la base d'une démarche par résolution de problèmes propre aux situations
d'apprentissage et d'évaluation. Ains~ il va de soi que certaines démarches par rapport aux
ressources, comme la mobilisation, l'identification ou l'organisation de ressources dans le but de
mener une tâche complexe à bien, se reflètent dans la grille élaborée au cours du présent travail
pour l'observation des apprentissages en classe.
évaluer les compétences, il est nécessaire que celles-ci se définissent à travers la mobilisation
intégrée de plusieurs ressources afin que l'apprenant soit capable de faire face à différentes
situations significatives issues de la même famille. Aussi le terme sitllation est-il entendu, dans ce
contexte, dans le sens de situation-problème, ou plus spécifiquement de tâche complexe 011 projet, c'est-à
dire dans le sens d'un ensemble contextualisé d'informations à articuler en vue d'une tâche
détenninée. Un exemple en serait la situation d'écrire IIne lettre à un ami pour l'inviter à son annitJersaire.
Une telle situation concentre bien à propos le principe intégrateur afférent à une situation; en
effet, elle va impliquer la mobilisation des acquis de J'élève en termes de cognition, de gestuelle et
de socio-affectif en proposant un contexte d'application. Par ailleurs, à la lecture de cette
situation, il est clair que le caractère signifiCatif y est inscrit. Elle est significative non pas tant
dans le fait qu'elle évoque en chacun une situation de la vie familière et culturelle, mais surtout
dans la possibilité qu'elle offre d'impliquer l'élève, de l'orienter vers un but et de lui donner
l'opportunité de mobiliser ses ressources d'une façon qui a du sens pour lui (Roegiers, 2000).
le concept même d'intégration implique que la mobilisation des ressources soit effectuée par
l'apprenant; ainsi, il est impératif que ce dernier soit acteur au cours d'une activité.
l'activité est orientée vers une compétence 10, ce qui signifie qu'elle doit préparer l'apprenant
directement à l'exercice de cette compétence.
l'activité doit posséder un caractère significatifl 1, c'est-à-dire qtÙ exploite une situation où
l'élève est impliqué, où il mobilise ses acquis et qui l'oriente vers un but.
10 Ou vers une OTI (Objectif Tenninal d'Intégration), c'est-à-dire qui vise à établir la synthèse de toute une année ou
tout un cycle (Roegiers, 2000)
18
enfin, l'activité se doit d'être articulée autour d'une situation nouvelle aftn d'éviter l'écueil de
la reproduction.
Les SAÉ sont donc le lieu et l'espace consacrés pour résoudre des problèmes. La
résolution de ces problèmes peut amener l'apprenant à développer une seule compétence
disciplinaire, et dans ce cas-là, un seul problème sera résolu, ou plusieurs compétences à la fois.
Dans ce cas-ci, les compétences peuvent être propres à la discipline ou à d'autres disciplines afm
d'en convoquer les connaissances et les savoir et résoudre un ou plusieurs problèmes aux proftls
variés et complexes. Les apprenants prennent alors conscience des relations qui existent entre les
compétences.
Par ailleurs, les situations peuvent vaner en fonction des intentions de l'enseignant. Le but
premier est souvent de susciter des apprentissages et le développement de compétences, mais
une situation peut également être exploitée pour faire le point sur le développement des
compétences pour juger du niveau de compétence atteint. Il s'agit alors d'une situation
d'évaluation qu'il est important de situer dans une perspective de régulation (MEI-S, 2006).
Pour clore cette section sur les situations d'apprentissages, nous aimerions préciser qu'une
sAÉ se déroule généralement, selon la planiftcation de l'enseignant, en trois temps: (1) la
préparation, au cours de laquelle la problématique est présentée aux élèves, les acquis sont
réactivés et mis en lien avec la situation-problème ; (2) la phase de réalisation qui donne lieu à
l'accomplissement des tâches et à des moments choisis d'objectivation ; (3) enfin, une phase
d'intégration gui permet aux élèves d'effectuer un retour formatif sur les apprentissages tout en
envisageant les possibilités de transfert des connaissances disciplinaires acquises. Le tableau
suivant récapitule ces trois phases en les considérant du point de vue de l'enseignant, c'est-à-dire
son rôle au sein d'une sAÉ.
IlI.e caractère significatif d'une activité peut apparaître à différents niveaux, comme le contexte (centres d'intérêt), la
fonction (progrès importants faits par l'élève), les informations (écart entre théorie ct pratique) et la tâche (idée de défi
perçue par l'élève).
19
Figure 2.1 : Rôle de l'enseignant dans le déroulement d'une SAÉ (source: MELS, 2006)
12 Voir Lasnier (2000), rab!. 8.2, p. 229 pour une mise en rapport très détaillée entre les principes de l'évaluation en
FPC et les principes de la FPC.
20
Puisque les nouvelles orientations mettent l'accent sur l'engagement de l'élève dans ses
apprentissages et sur le développement de la métacognition, « [...] on peut penser que [celle-ci]
implique, de la part de l'élève, qu'il puisse porter un jugement sur ses apprentissages, c'est-à-dire
s'autoévaluer» (Wolfs, 1996 cité par Laurier, 2005, p. 132), et afortion' porter un jugement sur les
apprentissages de ses pairs. Laurier (2005) précise toutefois que l'autoévaluation demeure
essentiellement au service de la régulation et:, tout comme l'évaluation par les pairs, favorise
l'autonomie par rapport à l'enseignant. Bien plus qu'une simple modalité d'évaluation, elle est une
partie intégrante, une composante de chaque compétence (Scallon, 2004). Nous citons ici deux
exemples de manifestations de l'autoévaluation et de l'évaluation par les pairs: faire le bilan de sa
contribution à un projet d'équipe sur une feuille qui accompagne le document fmal ; au moment
de la remise d'un projet d'équipe, chacun des membres remplit une grille d'appréciation pour
évaluer la qualité de la participation de chaque membre de l'équipe.
Par ailleurs, le portfolio ou le dossier d'apprentissage, d'évaluation ou progressif constitue un
moyen très efficace pour l'élève de rendre compte de la progression dans ses apprentissages, de
rester motivé et de développer la métacognition, mais aussi une très bonne façon pour
l'enseignant de juger le processus intégrateur de l'apprentissage de l'apprenant (mobilisation des
ressources nécessaires, sélection des projets à réaliser, choix des stratégies, etc.). Dans ce sens,
l'utilisation en salle de classe du portfolio est un excellent indicateur d'un enseignement axé sur le
développement des compétences, car il engage davantage l'élève dans la gestion, la vérification et
la régulation (voir sect. 2.2.6) de ses apprentissages. Voici un exemple de directives pour
l'élaboration d'un portfolio en langue seconde: « Ton portfolio devra comprendre: (1) un article
de journal accompagné d'un résumé de quinze lignes; (2) un courriel d'une vingtaine de lignes
adressé à un ami et traitant d'un événement particulier qui aura lieu prochainement; (3) une
21
entrevue d'une page, accompagnée d'une photo, avec une personne de ton choix; (4) le récit
d'un accident (environ 150 mots). » (Laurier, 2005, p. 139)
Outre les fonctions, entre autres, de classement, de pronostic, de bihn ou de sélection que
peut revêtir l'évaluation, il existe une fonction qui oscille entre évaluation formative (intégrée à la
séquence didactique) et évaluation sommative (qui sanctionne les apprentissages, bilans, etc.), la
régulation.
[... ] est une démarche qui consiste à mettre en oeuvre un ensemble diversifié de
moyens et de procédures d'enseignement et d'apprentissage afin de permettre à des
élèves d'âges, d'aptitudes, de compétences et de savoir-faire hétérogènes, d'atteindre
22
par des voies différentes des objectifs communs et, ultérieurement, la réussite
éducative. (cité par MELS, 2006, p. 27)
démarche a d6mardle d
Nous venons de voir Jes caractéristiques d'une pédagogie qui repose sur le principe de
compétence et d'intégration de ressources. Voici à présent les principes fondamentaux de la
formation par compétences.
J .es sciences cognitives ont, par le passé, mis à jour plusieurs des principes cognirjfs mis en
oeuvre dans la FPC. Celle-ci déploie dans une approche systémique des principes qui se
retrouvent souvent, mais pas tous à la fois, en interaction au sein d'une même acüvité. Lasnier
(2000, p. 158-184) les décrit ainsi l3 :
2.3.1.1 Globalité
Les éléments sont analysés à partir d'une situation globale (situation complexe, vue
d'ensemble, approche globale), c'est-à-rure que le principe de globalité réfère à une approche
globale et à l'utilisation des tâches globales (tâches d'intégration, tâches intégratrices, situations
problèmes) et vise à donner une vision d'ensemble de la situation d'apprentissage. Il aide à établir
des liens entre les informations et stimule les stratégies en lien avec le principe suivant
(construction). Rn classe, l'enseignant pourra alors présenter aux apprenants une tâche dans un
contexte et une situation, puis analyser avec eux les consignes de cette tâche.
2.3.1.2 Construction
13 La description de chaque principe est suivie d'un ou deux exemples concrets de la manifestation possible de ce
principe au COlUS de l'enseignement/apprentissage.
25
2.3.1.3 Alternance
Il s'agit d'alternance entre global et spécifique, d'une compétence il ses composantes, d'une
tâche intégratrice à une activité d'apprentissage spécifique. Pour renforcer l'intégration, il
convient de décomposer le tout en parties et de recomposer les parties en un tout.
Concrètement, l'enseignant peut amorcer une séquence d'apprentissage en présentant une tâche
intégratrice, puis en éhlborant des activités d'apprentissage spécifiques aux contenus disciplinaires
non' maîtrisés en lien avec la tâche intégratrice. J.es nouveaux acquis peuvent ensuite être
réinvestis dans la tâche intégratrice.
2.3.1.4 Application
C'est l'apprentissage par l'agir. L'acquisition d'une compétence passe par des activités
d'apprentissage axées sur l'agir afin qu'elle soit pertinente pour l'apprenant, notamment en ce qui
concerne l'apprentissage de connaissances déclaratives. « J .'action ne se définit jamais
indépendamment de hl situation à l'intérieur de h1quelle elle opère et, par la force des choses, elle
transforme tout en se construisant et se modifiant. » (Fabre, 2006) Exemple en langue seconde:
exécuter une tâche signifiante.
2.3.1.5 Distinction
2.3.1.6 Signifiance
Situations signifiantes et motivantes pour l'élève. Ce pnnClpe permet de faire des liens
avec une situation authentique afin de stimuler les apprentissages, de donner du sens à ce gue
l'élève apprend. En fonction des différents niveaux d'enseignement et de la multitude des
contextes possibles, il est normal que le caractère significatif d'une situation varie beaucoup.
Ainsi, une situation peut être significative dans la mesure où « [... ] elle amène l'élève à mobiliser
les savoirs en l'interpellant dans ce qu'il vit. [...] elle lui pose un défI, [... ] elle lui est directement
utile, [... ]elie lui permet de mesurer l'écart entre ce qu'il sait pour résoudre une situation
complexe et ce qu'il devra encore apprendre, etc. » (Roegiers, 2000, p. 129-130) (voir sect. 1.2.4,
n. 6) JI pourrait s'agir de mettre en oeuvre un projet de lettre ouverte à un journal local en
réaction à un événement survenu dans la municipalité.
2.3.1.7 Cohérence
Ce principe assure une relation cohérente entre les activités d'enseignement, les activités
d'apprentissage, les activités d'évaluation et la compétence. Ce principe est essentiel à l'évaluation
formative, car il assure une mise en liens entre les différentes activités au sein d'une même
situation (apprentissage <::> évaluation), renforçant par là la motivation chez l'apprenant si les
tenants de son évaluation sont, de façon évidente, valides.
2.3.1.8 Jntégration
Les éléments étudiés sont liés entre eux et liés à la compétence; l'apprenant développe la
compétence en utilisant les composantes de façon intégrée. Principe à la base de la FPC, le
principe d'intégration dans l'acquisition d'une compétence implique l'appropriation de la
connaissance procédurale tout autant que l'appropriation des connaissances conditionnelles et
déclaratives liées à celle-ci. À la fm d'une séquence d'apprentissage, l'enseignant pourra par
exemple mettre en place un exercice d'objectivation afin d'amener l'apprenant à prendre
conscience de ce qu'il a appris et comment il l'a appris.
27
2.3.1.9 Itération
J ,'apprenant est soumis plusieurs fois à un même type de tâches intégratrices en lien avec
la compétence et à un même contenu disciplinaire. J-e principe d'itération est en adéquation avec
la façon dont l'apprentissage se fait naturellement, c'est-à-dire que le stockage et le rappel des
connaissances sont favorisés par l'utilisation régulière des connaissances. Pour les règles des
participes passés en français, il s'agira par exemple de créer avec les apprenants un réseau de
concepts qui leur permettra d'identifier plusieurs façons de se référer rapidement aux règles.
2.3.1.10 Transfert
Il peut s'agir du transfert d'une tâche source à une tâche cible, de l'utilisation, dans un
autre contexte, de connaissances et de capacités apprises dans un contexte donné. Ainsi, le
transfert est en quelque sorte l'influence que l'apprentissage réalisé dans une situation peut avoir
sur l'apprentissage dans d'autres situations. La figure ci-dessous illustre le caractère continu du
transfert dans une perspective cognitiviste de l'apprentissage où les informations sont traitées de
façon intégrée avant d'être réinvesties.
La place de la FPe dans les nouveaux programmes n'a pas de caractère exclusif. En effet,
le milieu scolaire s'est doté d'approches dont les mises en pratique en classe présentent une
28
certaine compatibilité, à des degrés divers, avec la FPC en intégrant certains des pnnclpes
énumérés dans la section précédente.
Citons, en premier lieu, l'apprentissage par projet. Cette approche permet l'intégration de
connaissances et d'habiletés, et place l'apprenant au centre de ses démarches. Pour Prou]x (2004),
il s'agit d' :
Scallon (2004) propose quelques exemples de projets, dont rédiger un guide touristique
fournissant les informations utiles pour visiter sa Vlile (p. 142) qu'il est possible de mettre en chantier
dans une classe de langue seconde. Outre le fait qu'un tel projet puisse aider à l'acquisition et la
consolidation de savoirs, savoir-faire et de savoir-être, il offre à l'apprenant la possibilité de
choisir le sujet/thème de son projet, favorisant ainsi la motivation. En lien étroit avec le projet, Je
concept de tâche intégratrice s'inscrit directement dans une FPC. Un projet peut par exemple
regrouper plusieurs tâches intégratrices basées sur plusieurs compétences de différentes
disciplines. Selon le MELS,
La littérature au sujet de la FPC a permis d'en relever les grands principes et d'identifier
plusieurs pratiques pédagogiques compatibles avec elle. Dans une première étape vers
l'élaboration d'une grille d'observation, nous dégageons dans le tableau ci-dessous les
manifestations potentielles, à titre d'exemples, de pratiques orientées vers la FPC et les SA É.
directement observables sur le terrain :
30
Tableau 2.1
Principes de FPC et exemples d'indices (observables)
2.4 Instruments élaborés et études empiriques en lien avec l'observation de la conformité des
pratiques de classe avec un modèle recommandé
Maintenant que les fondements d'une approche par compétences telle que définie par le
MELS et les auteurs sélectionnés pour notre étude ont été établis, il reste à étudier les façons
dont une telle approche peut être observable ou définissable dans le cadre d'une salie de classe.
31
Nous venons de décrire à la section 2.3 les prUlClpaux signes externes ou indices observables
d'une telle approche. Il est nécessaire à présent de trouver une façon d'opérationnaliser un type
d'observation gui nous renseignerait de manière spécifique sur les pratiques de classe actuelles.
Pour ce faire, nous avons commencé par étudier les modèles de grille d'observation existants, de
type COLT (Allen et al., 1983, p. 251-252; Spada, 1995, app. 1 et 2)14 et MaLT (Turnbul~ 1999,
p. 29-30) IS. Ces grilles ont été utilisées dans des études portant sur l'observation des pratiques de
classe qui reposent sur une approche multidimensionnelle en classe de français de base au
secondaire, dans le cas du MaLT. Le COLT, quant à lu~ se fonde sur la théorie de
l'enseignement communicatif des langues et a été développé afin d'observer et de décrire les
pratiques de classe et de les examiner en lien avec les résultats des apprentissages.
Depuis les années 1950, un grand nombre d'instruments d'observation a été développé afin de
décrire et d'analyser les enseignements!apprentissages qui ont cours dans les salles de classe.
Toutefois, la plupart des diagrammes élaborés permettent d'examiner les interactions entre
apprenants et enseignant dans des disciplines autres que les langues secondes. La littérature gui
fait état des instruments d'observation développés jusqu'en 1974 ne recense que deux
instruments existants en lien avec l'enseignement des langues secondes 16 : le Wragg System (Simon,
1974, p. 661) et le FLINT de Moskowitz (p. 431). Le système de Wragg permet de comparer les
mesures des interactions apprenants-enseignant dans la langue maternelle avec celles dans la
bngue seconde. Quant au FI .TNT, Moskowitz a adapté le Foreign Language Interaction Anafysis
System (l-'7jAS) conçu par Flanders sur la base de la théorie de l'analyse de l'interaction que celui
ci avait lui-même développée. Créé pour fournir une rétroaction objective aux enseignants de
langue seconde sur leurs pratiques pédagogiques, le FLINT (Foreign Language INTeractive system)
comprend trois catégories: teacher talk, student talk, communication et douze sous-catégories comme
praises or encourages, gives directions, .rtudent response (predictable) ou u.res English. Dans ces deux cas, les
instruments rendent possible l'étude des pratiques pédagogiques par l'observation des
interactions au sein de classe de langue seconde, mais ne permettent pas l'observation des
16 Allen et aL (1985) évoque toutefois d'autres instruments qu'ils ont passés en revue et qui sont plus ou moins
pertinents à la didaetigue des langues secondes. À ce sujet, voir Fanse1ow, 1997 ; Naiman et 01., 1978; Bialystok et a/.,
1979 ; Mitchell et a/., 1981 ; Ullmann ct Geva, 1982 (cités dans Allen et aL, 1985).
32
pratiques en fonction du contenu des apprentissages, des aspects de la langue ou d'une pédagogie
autre que magistrocentrée et frontale.
2.4.1 Le COLT
2.4.2 Le MaLT
Avant de conclure ce cadre théorique, nous aImenons passer en revue une étude qui a
utilisé une grûle ou diagramme d'observation des enseignements en langue seconde dans le but
de mesurer l'adhérence des pratiques de classe en langue seconde avec un modèle préconisé.
Cependant, avant cela, nous aimerions présenter une autre étude par les auteurs du COI.T qui,
même si elle n'a pas été menée dans le but de mesurer l'adhérence des pratiques de classe en
18 Diagramme/gcille d'observation d'une approche multidimensionnelle dans l'enseignement des langues (notre
traduction).
19 Notionol Con Fnn(h 5111& ou Étudc nationale sur les programmes de français de base cst un projet ooopératif cn
programmation pancanadienoe qui s'cst échelonné sur 4 ans. Mise sur picd en 1985 par l'Association canadienne des
professeurs dc langues seoondes (ACPLS) et subvcntionnée par le Secrétariat d'État, l'étudc avait pour but de revoir
l'enseignement du français langue seconde au sein des programmes de français de base. (CASLT/ ACPLS, 2(07)
34
langue seconde avec un modèle préconisé, nous permet, à des fins méthodologiques, de nous
inspirer de la façon dont la grille est utilisée et les données analysées.
DiJJerence.r in the Communicative Orientation of 1-2 Cla.r-rroom-r (Allen et al., 1985) : le but de cette
recherche a été de déterminer la validité du COLT dans une utilisation ql.û visait l'observation et
la description des différences dans les orientations à caractère communicatif des classes de langue
seconde. Ainsi, les auteurs du COLT (version 1985) ont circonscrit cinq paramètres
d'observation principaux dans la partie A : activité, répartition des participants, contenu., habiletés
et matérie~ qui permettent d'observer le caractère communicatif des enseignements. Ces
paramètres ont été divisés en sous-catégories pour détailler les observations (voir app. A). La
partie B définit des catégories qui examinent les activités de classe au niveau des échanges
verbaux et permettent de mesurer l'utilisation de la langue cible, afin de déterminer la mesure
dans laquelle les étudiants participent librement à l'activité orale de la classe. Chaque catégorie et
sous-catégorie de la grille a été détaillée et explicitée dans un appendice afin qu'elle reflète avec
un maxunum de précision et de clarté les divers aspects d'un enseignement à caractère
communicatif, ce qui implique également le choix de catégorie le plus approprié lors de
l'encodage exécuté par l'observateur. J,es auteurs de cette étude ont sélectionné, dans le cadre de
leur avant-projet, 13 classes candidates de niveau secondaire 7, dans quatre programmes en
langue seconde différents en Ontario, à savoir anglais langue seconde 20 (ALS), français de base 2 J,
immersion en français et français avancé 22• Il était admis que les programmes les plus
« communicatifs» étaient l'inunersion française et les moins « communicatifs », anglais langue
seconde. À partir de cela, chaque classe a été observée deux fois par deux observateurs de façon
simultanée, à raison de 30 à 100 minutes pour l'observation de la partie A de la grille.
L'observation et J'encodage de la partie B ont été réalisés en laboratoire à partir d'enregistrements
2\ Core french
22 Extended French
35
audio des séances de classe. Les résultats de l'étude ont finalement validé le COLT comme
instrument capable d'observer les écarts de « commurucativité » d'un programme à l'autre. En
effet, les programmes de français avancé et d'immersion française ont manifesté des interactions
enseignant-apprenants Oors d'une activité) de respectivement 70,48% et 60,90% du temps
d'observation, alors que ce pourcentage n'était que de 21,28 pour les classes d'Al.s. Au contraire,
c'est dans les classes d'AI.s que le taux de travail individuel, donc à caractère non-communicatif,
a été observé (43.02%), alors que ce taux n'est que de 12.32% pour les classes de français avancé.
Pour les auteurs, les données des analyses confJ.Dnent largement les attentes de départ. En
comparant les types d'interaction en plénière (enseignant f-7 apprenants, apprenants f-7
apprenànts, etc.) aux modes de travail en groupes, ils ont pu dégager des conclusions qui
validaient le postulat selon lequel les programmes les plus « communicatifs» étaient l'immersion
française et les moins « communicatifs» anglais langue seconde; du même coup, celles-ci
sanctionnaient l'opérativité du COLT.
Multidimensional Project-Based Second Language Teaching: Observations of Four Grade 9 Core French
Teachers (Turnbull, 1999) Cette étude concerne plus directement le présent travail puisqu'elle a
pour but d'observer les enseignements dans le cadre de la réforme du français de base au Canada.
Elle décrit les résultats d'observations faites dans quatre classes de français de base en 9èmc année
dans un conseil scolaire de l'est du Canada. Plus précisément, les quatre enseignants suivis
devaient enseigner le même module basé sur une approche multidimensionnelle et une
pédagogie basée sur l'élaboration d'un projet. Afin d'observer la mesure dans laquelle les
enseignements réels adhèrent aux recommandations pédagogiques, l'auteur a élaboré une grille
d'observation, le MOLT (voir sect. 2.4.2), qui reflètent les quatre composantes 23 de syllabus
multidimensionnel fondé sur une approche commurucative/expérientielle de l'enseignement des
langues, tel que proposé par l'Association canadienne des professeurs de langues secondes (voir
n. 16). La période d'observation a duré huit semaines et toutes les séances d'enseignement ont été
enregistrées afin de procéder à l'encodage du MOLT par la suite. L'auteur décrit une à une toutes
les catégories révisées et développées à partir du COLT et celles qu'il a rajoutées, incluant
pédagogie et rôle de l'enseignant. Cette dernière renseigne sur le rôle spécifique que l'enseignant joue
durant l'exécution d'une activité: celui de spécialiste, de facilitateur au sein d'activités de groupe,
de négociateur, etc.
Les résultats montrent une dichotomie évidente parmi les enseignants (E) : El et E2 ont
passé respectivement 31,5% et 30% du temps observé à des activités à caractère communicatif
liées à un projet, alors que E3 et E4 comptent tous deux 0%. Ce profù de résultats est le même
en ce qui concerne les activités de langue où El et E2 comptent 20% et 13% du temps observé
avec un projet, alors que E3 et E4 comptent 27% chacun du temps observé, sans projet. Les
autres résultats, à nouveau, ont le même profil, notarrunent en ce qw concerne l'emploi de la L1
ou de la L2 en classe où El et E2 utilise'nt la L2 à raison de, respectivement, 54% et 89% du
temps, et E3 et E4 la L1 à raison de 37% et 63%. Au regard des différences frappantes dans les
résultats, Tumbull conclut que c'est le projet, mais également l'emploi de la L2, qui différencie les
enseignants dans leurs pratiques. Cependant, tous on t exécuté l'une et l'autre des activités
recommandées par le programme de l'ACPLS, mais de façons différentes. L'auteur justifie les
différences par les dispositions de chaque enseignant face aux changements imposés dans leurs
pratiques à travers les nouvelles directives. Il évoque également le contexte budgétaire, mais c'est
surtout une attitude plutôt sceptique face à un enseignement à caractère multidimensionnel et de
projet dont l'efficacité en termes de résultats scolaires n'est pas très documentée par la recherc he
dans ce domaine qui motive certains enseignants. Enfin, notons que les « Experts in curriculum
reform and change would suggest that, under "normal" conditions, at least 10 years are required
for a full cycle of curricular change to occur. » (Turnbull, 1999, p. 23)
Il convient de noter ici que le MOLT et l'étude à la source de son élaboration compte
parmi les rares sources en matière de recherche sur l'adhérence des pratiques de classe en langue
seconde à un modèle recommandé, même si toutefois une étude portant sur la mise en place de
nouvea\L"{ prograrrunes de français langue seconde en Alberta (Hart et aL, 1996) a mis en avant
que la réforme des programmes avait changé les pratiques pédagogiques d'une majorité
d'enseignants qui adhéraient aux nouvelles orientations curriculaires. Ains~ dans le chapitre
suivant, nous nous proposons d'élaborer une grille d'observation qw permettrait d'examiner la
mise en pratique des recommandations du nouveau programme pour le secondaire au Québec
issu de la réforme de l'éducation.
37
Dans la section suivante, nous désirons faire état de hl littérature qui décrit les facteurs,
comme l'âge, la formation et l'ancienneté influençant le processus de changements chez les
enseignants, ainsi que sur l'adhésion ou non de ces derniers aux recommandations d'un nouveau
programme donné.
Au regard du matériel conçu et déployé par les différents acteurs de la réforme du système
d'éducation au Québec, c'est-à-dire les manuels scolaires, les manuels pour les enseignants, les
brochures et la littérature du Ministère, les recherches universitaires faites en ava~ etc., et de la
résistance, des craintes et des plaintes qui ont été exprimées par les enseignants et observées dans
les médias et sur le terrain, il semble clair que tout changement lié à une réforme scolaire, dans
les faits, est techniquement plus facile qu'elle ne peut l'être sur les plans social et humain.
Concrètement, l'approche par compétences exige de la part de l'enseignant de bouleverser sa
façon d'enseigner et de travailler avec les élèves, et les transformations auxquelles il doit faire
face sont tant curricullires, pédagogiques qu'administratives. (Arpin et Capra, 2008) Ainsi peut se
développer au niveau des individus une résistance dogmatique constituant un frein à la mise en
place de nouveaux programmcs (Fullan, 2007). La raison de ce type de résistance est à cherchcr
dans l'océan pédagogique sur lequel tout enseignant navigue sans être toujours en mesure
d'adhérer aveuglément aux recommandations des nouveaux programmes ou capable de choisir
sa propre orientation parmi les nouvelles approches pédagogiques qui refont surface
régulièrement vantant leurs mérites et promettant des résultats (Hargreaves, 2005). Et même si
bien des enseignants choisissent de plein gré d'utiliser un hlrge répertoire d'approches et de
stratégies pédagogiques afin de former leurs apprenants, Fiok et Stoll (2005) notent cependant
que « Many studies portray classroom teachers as still predominantly wedded to traditional
patterns of instruction, such as lecturing, seatwork and question-and-answer methods. » (p. 288)
En effet, l'humain étant conservateur de nature, tout changement engendre chez lui des
sentiments partagés. Evans (2001) remarque à cet effet que « any transition engenders mixed
feelings. (...) Our ambivalence springs from a deep-seated conservative impulse to flOd patterns
in lue and preserve the continuity of things.» (p. 26) De plus, les changements dus à une
réforme pédagogique peuvent être perçus corrune autant de menaces et de pertes par les
38
enseignants, car souvent une réforme engendre également des remaniements de personnels et un
réaménagement des structures et infrastructures des institutions scolaires. De là des insécurités
plus importantes chez les enseignants dont l'ancienneté est plus grande puisque:
The longer we live, the more events and experiences we incorporate into our
structure. The larger that structure, the more diŒcult it is to revise; the more
profound the changes we are forced ta make in it, the greater the loss we
experience. QEvans, 2001, p. 30)
Dans le même ordre d'idée, cette position de résistance chez les enseignants peut
également s'expliquer par le fait que leurs compétences sont remises indirectement en question
en menaçant leur désir d'être efficace et de prodiguer un enseignement qu'ils estiment. Encore
une fois, ce sentiment de menace peut être souvent accrû proportionnellement avec le nombre
d'années d'ancienneté ou simplement l'âge de l'enseignant. Evans (2001) remarque à ce sujet
que:
L'âge et l'expérience acquise avec lui sont donc des facteurs dominants dans le processus
d'intégration de nouvelles orientations pédagogiques chez les enseignants. Pour clore ce
paragraphe, nous aimerions invoquer l'état de plus ou moins grande quiétude professionnelle
dont fait mention Evans (2001), particulièrement pour les enseignants dans la « quarantaine })
(mid/ife), et qui est souvent le fruit de l'exercice d'un meilleur jugement, d'une compréhension des
choses et des autres plus grande ainsi que d'une vie plus riche en relations de qualité et en
expériences. « Many people report a tranquillity they previously lacked, as they begin to acquire
the peace, perspective, and freedom that can come with advancing age. » (p. 97)
Par ailleurs, lors de la phase de mise en place d'une réforme pédagogique, ou de la phase
préliminaire à elle, il se peut que les enseignants ne soient pas toujours consultés ou encore que la
réforme mise en place ait peut être été mal élaborée et les projets pour l'appliquer mal exécutés.
(pink et Stoll, 2005; L'Hostie et Boucher, 2004). Enfin, il est important d'évoquer la valeur de la
formation des enseignants, de l'accompagnement et du soutien qu'il s'agit d'exercer au cours de
toute implantation de nouveaux programmes. En effet, formation et accompagnement forment
39
un tandem essentiel lors des périodes de transition ou de crise. Fullan (2007) évoque plusieurs
études longitudinales sur des réformes scolaires combinées à des études qualitatives sur les
résultats des étudiants. Les résultats confirment la thèse d'un grand soutien et d'une formation
aux enseignants indispensables à toute réforme:
Nous comprenons ici que le soutien se doit d'être bien entendu matérie~ mais il appert
que le soutien moral, dans le sens de l'accompagnement des enseignants est impératif.
Cependant, Arpin et Capra (2008) notent à ce sujet que:
il n'en demeure pas moins que ~es enseignants] ne pourront pas à eux seuls
transformer la classe et l'école. Il ne suffit pas de faire appel à leur compétence
professionnelle, à leur autonomie ou à leur créativité. Encore faut-il leur permettre
d'acquérir ces compétences dans un contexte de collaboration et de concertation.
(Boucher et L'Hostie, 2004, p. 21)
Nous avons vu dans cette section que les trois facteurs dominants qui peuvent affecter de
manière positive ou négative les habitudes des praticiens de l'enseignement en période de
renouveau pédagogique étaient l'ancienneté, l'âge, et la formation! accompagnement. Bien sûr,
cette liste ne se veut pas exhaustive, mais elle reflète, sur le plan théorique, les observations faites
au cours du présent travail et que la conclusion reprend en les développant.
40
En vertu des indices observables que nous définirons précisément lors de l'élaboratjon de
la grille d'observation et dont nous avons passé en revue les principes théoriques dans la section
1.3, nous pouvons désormais donner une direction précjse à notre recherche. En effet, non
seulement il est nécessaire de définir les indices utiles à l'établissement de paramètres
d'observation, mais il importe aussi de sélectionner les indices les plus pertinents afU1 d'orienter
le travail vers une collecte de résultats significatifs, et ce, en fonction de plusieurs critères issus de
notre cadre théorique et gue nous formulons ici sous forme de t.rois questions 24 :
• Les pratiques de classe visent-elles l'atteinte de compétences complexes telles que proposées
dans la mise en oeuvre d'une SAÉ et selon les principes de la formation par compétences?
• L'enseignant (son expérience, son âge, sa formation) est-il un facteur important à considérer dans
le succès de l'implantation de changements au niveau des pratigues de classe?
24 Nous avons choisi la première question afin de faire cheminer notre réflexion théorique. En effet, c'est die 'lui a
orienté, en l'amorçant, le cadre théorique de norre étude. Ont suivis les principes de la ppe, en préparation à la
seconde question, comme une ramification théorique de la première. Aussi faut-il noter qu'il est possible que les
résultats issus de l'observation répondent à la seconde question, et du même coup à la première, et ce, de façon
positive. Par contre, il reste que si les résultats répondent de façon négative à la seconde question, la première '1uestion
pourrait toujours être validée indépendamment de la seconde. Cette dichotomie dans la réflexion ne prétend pas
complexifier notre étuùe, mais a pour but d'assurer une complémentarité ùes résultats au niveau de leur analyse.
CHAPITRE III
APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
Le premier but de la présente étude est de détenniner si les enseignements et les pratiques
de cillsse au premier cycle de l'enseignement secondaire au Québec reflètent les nouvelles
orientations de la réforme de l'éducation de 2000, à savoir principalement une pédagogie axée sur
le développement des compétences. Le second but de notre travail est de développer un outil
d'observation des pratiques de classe dans un contexte de formation par compétences. Avec
notre cadre théorique, nous avons cherché dans un premier temps à définir les tenants d'une
approche par compétences, tels que nous pourrions les observer en classe. Nous avons vu qu'un
enseignement qui serait en accord avec les recommandations des programmes du MELS serait
principalement axé sur le développement des compétences, tant disciplinaires (c'est-à-dire
propres à une discipline donnée, telle que l'anglais langue seconde, le français, la géographie, etc.)
que transversales (attitudes et démarches méthodologiques c,ommuncs aux différentes disciplines
à acquérir) (Roegiers, 2000; Tardiff, 2006), mais aussi dans le sens d'une pédagogie de
l'intégration où la compétence est un principe dynamique comme une macro compétence qui va
opérer au sein de situations d'apprentissages et qui existe comme potentiel chez l'apprenant,.
comme possibilité de mobiliser des connaissances selon un principe intégrateur, c'est-à-dire de
convergence et de mise en réseau des connaissances procédurales, déclaratives, des acquis, des
savoirs expérience, etc. (Roegiers, 2000; Tardiff, 2006). En ce sens, un enseignement dans
l'esprit de la réforme intègrerait également certains principes socioconstructivistes comme une
pédagogie pédocentrée ou une approche par projet, et des principes cognitivistes et
métacognitivistes, comme la schématisation des acquis ou l'autoévaluation, à travers la mise en
42
place de SAÉ (situations d'apprentissage et d'évaluation) que nous décrivons dans hl section
3.2.4.
Afin de répondre à nos questions de recherche (voir sect. 2.6, p. 37), nous avons, dans un
premier temps, élaboré un instrument d'observation qui pouvait être représentatif des principes
sous-tendant le programme réformé. Il faut souligner ici que cette étape vise à atteindre l'un des
objectifs principaux du présent travail, à savoir développer un outil d'observation des pratiques
de classe en langue seconde. Dans un second temps, nous avons procédé à une collecte de
données à partir d'une base de données compilée dans le cadre d'un projet de recherche des
professeures D. Simard et G. Jean, et constituée d'enregistrements vidéo de séances
d'enseignement.
3.1 Corpus
Le corpus de Simard et Jean (2007)2526 a été compilé entre janvier 2006 et mai 2007 et est
constitué d'enregistrements vidéo de séances d'enseignement français et anglais langue seconde,
provenant de diverses écoles de la grande région de Montréal (Québec). Il comprend les
enregistrements de huit professeurs au total: quatre en français tangue seconde et quatre en
anglais langue seconde. Sept d'entre eux sont des femmes. Deux enseignent le programme
régulier, quatre le programme enrichi et un enseigne les deux. Les enregistrements durent en
moyenne sept heures par enseignant et sont conservés sur des disques DVD qui contiennent
chacun une à une heure et demie de métrage.
La collecte des données a été réalisée sur une période d'un an, à raison d'un
enregistrement par professeur par semaine, dans ta mesure du possible (congés scolaires, absence
du professeur, problèmes techniques, empêchements divers). Les enregistrements ont été
effectués toujours dans le même cours, c'est-à-dire à un même jour et une même heure donnés.
3.2 Participants
Puisque notre étude porte sur l'observation des pratiques de classe au premier cycle de
l'enseignement secondaire, nous avons sélectionné les enseignants qui répondaient à cette
restriction. En effet, sews les enseignants du premier cycle ont été retenus, car c'est en 2005 que
les nouveaux programmes ont été implantés 27 au niveau 1 et en 2006 pour le niveau 2 (MELS,
21 11 faut noter que ce corpus n'a pas été compilé pour la présente étude, à l'origine, mais dans le cadre d'une recherche
sur la forme en langue seconde menée par les professeures D. Simard et G. Jean, subventionnée par le Conseil de la
recherche en sciences humaines du Canada et intitulée: « Exploration des pratiques d'enseignement de la forme dans
les classes de français et d'anglais langue seconde au secondaire» (2007). La nature du corpus étant généralement
appropriée à notre travail, nous avons pu l'exploiter à des fms de recherche. Cependant, nous verrons qu'elle lui
impose des limites, ct notamment en raison de la qualité non séquentielle des enregistrements (voir sect « Les limites»
dans la conclusion).
26Pour une description complète de la création du corpus et de la façon dont les enregistrements ont été réalisés, voir
Zuniga (2008), section 2.1 et Colson (2007), sections 3.3.1.1 à 3.3.1.3.
27 La phase d'appropriation du Programme de formation pour le niveau 1 du secondaire avait débuté à l'automne 2003.
44
2002). Les enregistrements des séances de classe ayant tous été effectués au cours de l'année
2006, notre observation ne peut donc pas aller au-delà de cette année-ci.
L'échantillon sélectionné pour notre étude est composé d'une enseignante de français
langue seconde 2R (1 ère année du secondaire) et de trois enseignantes d'anglais langue seconde 29
(1 ère et 2ème année du secondaire). Lors de la compilation initiale du corpus, un questionnaire a
été soumis à chaque enseignant; il comprend des renseignements généraux que les enseignants
devaient fournir, parmi lesquels leur sexe, le nombre d'années d'expérience comme enseignant et
comme enseignant de langue seconde et leur niveau d'instruction dans le domaine de
l'enseignement des langues secondes.
Tableau 3.1
Détails des enregistrements par enseignant
Nombre Nombre d'années Diplôme en
nombre d'heures
enseignant langue enseignée niveau enseigné sexe d'années d'expérience enseignement des
d'enregistrement
d'expérience en FU; ou ALS langues secondes
français langue
A 05:18:50 secondaire 1 F 10 10 om
seconde
anglais langue
B 02:23:22 secondaire 1 F 30 8 non
seconde
anglais langue
C 08:43:15 secondaire 1 F 18 18 non
seconde
anglais langue
D 06:49:50 secondaire 2 F 6 6 om
seconde
ToI al 23:15:17
Lors de l'élaboration de la grille d'observation, c'est le MOLT qui a été l'inspiration directe
de l'aspect physique de la grille. En effet, nous avons suivi son modèle de présentation tout en
nous inspirant de l'agencement des catégories et de l'ordre des différentes sections proposé par
Turnbull (voir app. E).
Dans le premier temps de la création de la grille d'observation (voir app. F), nous avons
retenu une section intitulée « stratégies d'enseignement» dans un souci de nous conformer à
l'esprit de ce travail, c'est-à-dire l'observation des pratiques de classe de l'enseignant. Cette
section inclut les pratiques d'enseignement telles que Lasruer (2000) les recense : travail en
coopération, enseignement stratégique, modelage, pratique guidée, réJolution de problèmes, pnyd, etc., ou toute
pratique de classe qu'il est possible de considérer strictement d'un point de vue de l'enseignant,
bien qu'apprentissage et enseignement soient toujours mêlés d'une façon ou d'une autre. En
reportant tous les types de stratégies (magistrales, de travail jndividue~ interactives,
sociocoostructivistes) dans la grille, nous nous sommes rendu compte que toutes les pratiques
que ceux-ci comprenaient ne revêtaient pas forcément un caractère nouveau et orienté vers les
nouvelles recommandations du MELS et en particulier la FPC En effet, l'exposé ora~ par
exemple, est une pratique utilisée depuis longtemps en salle de classe de langue seconde et ne
présente pas de liens évidents avec la FPC Il en allait de même dans la seconde section intitulée
« actions» où l'analyse des consignes ou la planification, entre autres, ne relevait pas forcément
de la FPC
Ainsi, à la phase intermédiaire de la création de la grille (voir app. G), nous avons décidé,
tout en conservant le même champ d'observation, d'ouvrir la section des indices observables à
46
toute pratique d'enseignement, mais aussi d'apprentissage, qui relève de la FPC. Ces indices ont
été sélectionnés à partir des actions propres aux différentes pratiques de classe et afférentes aux
trois temps de la SAÉ en classe, à savoir la préparation, la ré alisa cio n et
l'intégration/ réinvestissement des apprentissages 30. Nous avons ajouté un quatrième temps,
l'évaluation. Par ailleurs, nous n'avons pas retenu les macro-catégories « interaction» et « degré
d'intervention », pour la simple raison que des manifestations de leurs indices observables ne
reflèteraient pas nécessairement une pédagogie axée sur le développement des compétences.
Pour la sélection des indices, nous avons visionné quelques-unes des séquences 3 !
d'enseignement du corpus afin de repérer les éléments potentiellement observables d'une
pédagogie axée sur la FPC et qui confirmeraient ceux sélectionnés dans la littérature. Par la suite,
nous avons recensé les principes fondamentaux de la FPC et en avons incorporé les plus
pertinents pour cette étude aux indices observables relevés lors des visionnements préliminaires.
À ce sujet, il est important de remarquer que certains principes de la FPC n'ont pas été retenus
en raison de leur manque de pertinence. Le principe d'itération, par exemple, n'a pas été retenu,
car la nature même du corpus et le caractère non séquentiel des enregistrements ne permettent
pas d'en observer les manifestarions significatives et fiables.
31 Le durée totale de ces séquences est de 165 minutes, soit 12% du corpus entier.
47
Au cours de cette opération, nous avons mis la grille à l'essai en sollicitant l'expemse de
deux de nos collègues 12 afin de mesurer le cbefftcient de corrélation et s'assurer de la stabilité de
notre instrument. Nous avons opté pour la méthode des formes équivalentes ou coefficient d'équivalence
où « il s'agit de préparer deux formes parallèles d'une même instrument et de le juger dans les
deux cas. » (Ouellet, 2007, p. 112) Ainsi, dans un premier temps, nous avons présenté au codeur
A la grille et la description des catégories (légende). Nous lui avons expliqué une à une les
différentes catégories de la grille et avons répondu à ses questions. Pour effectuer les tests 13, nous
nous sommes servi des mêmes séguences d'enregistrements que nous avions utilisées
précédemment pour la sélection des indices observables, ainsi que de trois séguences
sélectionnées parmi les autres enseignants14.
33 Notons ici que les deux tests ont été réalisés à des moments différents et indépendamment l'un de l'autre.
3~ Voir n. 31.
48
Dans un second temps et selon les mêmes étapes méthodologiques que précédemment,
nous avons répété l'opération de test avec le codeur B cette fois-ci, en lui présentant la version
revue de la grille. Lors de ce second test, le codeur B n'a rencontré aucun obstacle majeur à
codifier la grille. Ses remarques et questions nous ont cependant incité à ajouter des directives
plus précises à la légende des catégories (voir app. 1)
À la suite des tests, nous avons rencontré les deux codeurs afm de procéder à un accord
inte~uge. La formule utilisée pour l'accord interjuge a été celle de Miles et Huberman (2003), soit
le nombre d'accords divisé par le nombre d'accords plus le nombre de désaccords (A / (A + D)).
L'accord inte~uge a été de 89%38 en moyenne pour les trois grilles (les grilles codées par nous, le
codeur A et le codeur B). Si certains cas ambigus avaient été remarqués, une liste de solutions
aurait été défmie dans une perspective d'homogénéité du codage. Mais cela n'a pas été le cas.
Après avoir testé l'instrument d'observation par deux fois et établi un accord ioterjuge,
nous avons pu procéder à une première validation de la grille. Dans une seconde étape, nous
3S Individuellement ou ensemble avec l'enseignant, la classe représente graphiquement au tableau ou explique à l'oral
les étapes, le chemin parcouru et à parcourir afm de résoudre une situation-problème. Exemples de schématisation:
otganigramme, carte cona:ptuclle.
36 L'enseignant ct/ou apprenant(s) représentent graphiquement au tableau les différentes étapes de hl procédure
(oq,r.migramme, arborescence, plan, etc.)
37 (En vue d'une sAÉ) L'enseignant définitles apprentissages visés dans une situation ct établit les caractéristiques des
tâches complexes; il détermine également les critères qui servent à apprécier les tâches et prévoit les grilles
d'évaluation.
3816A/(16r\+2D) = 0,888 = 89%. Nous rappelons ici que ce calcul vaut pour 12% du corpus total (uoirn. 31).
49
avons procédé à une validation par la collecte de données, c'est-à-dire que nous avons recueilli
les données à pMtir d'une sélection aléatoire et partielle d'enregistrements du corpus de Simard et
Jean (2005) en codant la grille d'observation dans un format électronique, sur une feuille de
calcul de type Excel.
Voici explicitées, par ordre d'agencement dans la grille, les diverses catégories retenues au
f1I1al 39• Nous détaillons ici en quoi le choix de chaque catégorie s'inscrit dans la démarche
39 Seules les catégories relatives aux pratiques de classe (c'est-à-dire celles rangées dans la grille sous le titre Indues
observabks dt la FPq sont inventoriées ici. Pour la liste complète des catégories et des exemples qui les accompagnent,
voir app. 1.
50
spécifigue de notre recherche et répond à nos guestions de recherche; ce faisant, nous tentons
de faire des liens avec les principes et la littérature évogués dans le cadre théorique (voir chap. II).
La présente section fait écho à la légende qui accompagne la grille d'observation dans le cadre du
protocole d'utilisation de celle-ci ('loir app. 1) :
Apprentissage / enseignement
compétence, en ce sens gu'il est le terrain idéal pour mettre en oeuvre des tâches
favorisant le développement de savoir-faire et savoir-agir au sein d'une démarche où
l'élève va mobiliser des connaissances et diverses ressources pour « résoudre» la
situation-problème. Dans ce sens, cette catégorie fait directement écho à la définition de
la compétence qu'en donne l'éguipe du Pôle de l'Est (1996) : « Une situation-problème
est une situation concrète décrivant à la fois la situation, le contexte le plus réel possible
et la tâche face à laquelle l'élève est placé aflO gu'il mette en oeuvre les connaissances
conceptuelles et procédurales nécessaires au développement et à la démonstration de sa
compétence. » (p. 346) (voir aussi sect. 2.2.2).
• tâche(s) complexe(s) : les élèves travaillent à des tâches complexes, c'est-à-dire des tâches
en relation avec une situation-problème.
40Les domaines d'expiritnce de vie s'inscrivent à l'intérieur des dOfRoines géniTa/IX dt forma/io'l comme un sous-groupe de
problématiques en lien direct avec la vie quotidienne des jeunes et les phénomènes sociaux actuels. Le Mac:; (2004)
propose cinq domaines généraux de formation: santé et bien-être, orientation et entrepreneuriat, environnement et
51
sont aussi appelées tâl'hes intégratriœs. Par ailleurs, une tâche complexe n'est pas
uniquement associée à un problème à résoudre; il existe d'autres types de tâches
appropriées: simulation, jeu de rôle, production d'une oeuvre, dissertation, essa~
expérimentation scientifique, sondage, étude sur le terrain, etc. (Lasnier, 2000, p. 199)
• activité intégrée basée sur uni des savoir-faire: les élèves font des activités
d'apprentissage dans le but de développer un ou plusieurs savoir-faire spécifique(s).
Les activités d'apprentissage sont intégrées dans le sens où elles sont centrées sur le
développement d'une capacité, d'une habileté ou d'un contenu disciplinaire spécifique.
• situations signifiantes: les élèves résolvent des problèmes ou développent des tâches au
sein de situations motivantes ou signifiantes, c'est-à-dire qui ont du sens pour eux.
Le codeur pourra déterminer si une situation est signifiante pour les élèves en observant
si la situation tient compte d'un domaine d'expérience de vie, par exemple. Cet aspect de
l'apprentissage intègre le principe de signifunce de la FPC (voir sect. 2.3.1.6) en vertu
duquel l'apprentissage permet de mieux outiller les élèves à vivre des expériences de vie
personnelle ou de résoudre des problèmes liés à la vie quotidienne. Ce critère s'ancre
fort à propos dans l'esprit socioconstructiviste de la FPC puisqu'il fait de l'élève, plus
qu'un être cognitif, un être affectif et social qui apprend mieux lorsque ses centres
d'intérêts sont pris en compte.
Nous retrouvons avec ce critère les principes de construction (voir sect. 2.3.1.2) et de
globalité (voir sect. 2.3.1.1) lesquels sollicitent chez les apprenants des qualités
d'organisation personnelle et de restructuration des informations, ce qui permet entre
autres d'intégrer de nouveaux savoirs et de les stocker dans la mémoire à long terme.
Nous référons ici directement à la conception cognitiviste de l'apprentissage.
consommation, médias, vivre-ensemble et citoyenneté. Pour exemple, des domaines d'expérience de vie pourrJient
être alimentation, affirmmion de soi ou encore sexnaliti, à l'intérieur du domaine de formation général santé et bien-étn.
52
• liens entre tâche et problématique: l'apprenant, avec l'aide de l'enseignant ou non, établit
des liens entre la ou les tâches qu'il doit effectuer afin de résoudre une situation-problème et
hl problématique de départ au coeur de celle-là.
Dans cette démarche, les principes de globalité et d'intégration (voir sect. 2.3.1.8) sont
omniprésents, ainsi que celui d'alternance (voir sect. 2.3.1.3) qui tantôt considère hl
compétence de façon globale, en partant de hl problématique, tantôt approfondit
certaines composantes par des activités ou tâches plus spécifiques. De cette façon,
l'apprenant évite l'écueil d'un apprentissage morcelé puisqu'il voit des liens se tisser dans
hl mise en réseau de ses connaissances, de la classification des informations et
l'établissement de liens entre l'utilisation de la compétence et les contenus disciplinaires.
Cette démarche s'associe à hl conception piagétienne cognitiviste de l'apprentissage.
Même si son lien avec la FPC n'est pas direct, « L'apprentissage coopératif [... ] exploite
de façon ma..ximale le socioconstructivisme, un des principaux principes qui sous-tend le
modèle du nouveau programme. » (Lasnier, 2000, p. 27)
« On peut y voir un lien très étroit avec la FPc. Cette approche est basée sur
l'enseignement et l'apprentissage explicites de stratégies d'apprentissage cognitives et
métacognitives. » (Lasnier, 2000, p. 27)
Cette pratique pédagogique est centrée sur la métacognition, dérivant des prinCipes
cognitivistes, c'est-à-dire que l'enseignant se met en scène et se donne en exemple en
explicitant les stratégies qu'il utilise; ce faisant, il rend le rationnel conscient, permettant
aux apprenants de développer des stratégies conditionnelles. Cette pratique pédagogique
s'inscrit très à propos dans une démarche de FPC puisqu'elle repose sur les mêmes
principes fondateurs de celle-ci et renvoie à un de ses principes fondamentaux, le
principe d'intégration.
• énoncé des critères de réussite: l'enseignant explicite les modalités et/ou les temps
d'évaluation de l'apprentissage.
Dans cette perspective, il s'agit bien moins de mesurer les progrès des apprenants que de
les rendre conscients du processus d'apprentissage et de l'influence qu'ils ont sur son
déroulement. En explicitant les modalités de l'évaluation, l'enseignant adopte une
approche métacognitive et observe les principes d'intégration et de cohérence de la FPc.
En effet, « ce [dernier] principe vise à (...) donner du sens à l'évaluation formative. (... )
Si les activités d'enseignement et d'apprentissage sont en lien évident avec les activités
d'évaluation, cela aura un effet positif sur la motivation de l'apprenant. » (Lasnier, 2000,
p. 168) (voir sect. 2.3.1.7)
• activité/temps d'objectivation: démarche métacognitive à haute voix avec les élèves, prise
de conscience des apprentissages et des difficultés à parer ; réflexion en groupe ou
individuelle; verbalisation des acquis; bilan.
Cette pratique reprend les principes d'intégration (voir sect. 2.3.1.8), de cohérence (voir
sect. 2.3.1.7), de globalité (voirsect. 2.3.1.1) et de construction (voir sect. 2.3.1.2).
54
Rôle de l'apprenant
• participation à la sélection des tâches: l'élève détermine avec l'enseignant les tâches qu'il
serait pertinent d'effectuer afin de résoudre une situation-problème.
Ce critère désigne toute activité qui va aider les apprenants à faire preuve d'autonomie,
c'est-à-dire les inciter à associer les objectifs et les moyens tout en les invitant à analyser
leur façon de recourir aux diverses ressources disponibles. En effet, il est toujours
question de temps d'apprentissage où les apprenants sont également engagés dans une
démarche réflexive et métacognitive (voir sect. 1.1.1 Cognitivisme). Le codeur veillera à
bien distinguer une activité de ce type-ci d'une activité « simple» où les apprenants sont
en mode individue~ comme par exemple la lecture individuelle silencieuse « passive », la
résolution d'un exercice du manuel scolaire, ou tout autre activité dans laquelle
l'apprenant n'est pas véritablement impliqué d'un point de vue constructiviste.
• mobilisation et planification des ressources: l'élève s'interroge sur les ressources qu'il
doit mettre en œuvre afin de résoudre une situation-problème; au besoin, il se les approprie
et les organise selon l'ordre et la façon dont il prévoit s'en servir.
Rôle de l'enseignant
• flexibilité pédagogique: l'enseignant offre soit une certaine flexibilité pédagogique à tout
le groupe (contenus différents selon les rythmes, styles et niveaux cognitifs des apprenants) ;
soit des ajustements en ce qui concerne les procédures ou des modifications à la SAÉ (élèves
ayant des besoins particuliers).
Le cadre de référence pour l'évaluation des apprentissages (MEI--S, 2006) rappelle que la
flexibilité ou différenciation pédagogique est une façon de penser l'enseignement, une
philosophie qui vise à favoriser la mise en oeuvre des compétences développées par
chaque apprenant Ains~ en observant des manifestations de cette pensée où la notion
de compétence est centrale, on touche à la FPc.
Évaluation formative
• évaluation par les pairs / mutuelle: les élèves évaluent les apprentissages des uns et des
autres.
OJ(tils d'évalJ(ation
des réalisations qui témoignent de sa progression; il peut également s'agir d'un ePortfolio
qui recense les travaux de l'élève sous forme de ressources électroniques (documents
électroniques originaux ou travaux numérisés) et qui re fiète le parcours et les compétences
de l'apprenant
Puisque le développement des compétences peut s'étaler sur plusieurs jours, semaines
ou mois, l'évaluation doit rendre compte d'une trajectoire de développement pour
chaque compétence, tout en assurant à l'apprenant des rétroactions résultant
d'évaluations qui placent la progression au coeur de toute démarche d'appréciation
(Tardif, 2006). Le portfolio est donc l'outil d'évaluation par excellence dans une
démarche de FPC.
Après avoir établi les rapports entre les indices observables de notre grille d'observation et
leurs fondements théoriques dans la littérature, et notre cadre théorique, dans un souci de
cohérence du présent travail, il convient à présent de passer à la saisie des données, dans une
seconde phase expérimentale de cette étude. La section suivante détaille brièvement la saisie
proprement dite et le chapitre V rendra compte des résultats.
Cette section décrit les enregistrements qui ont servi à la saisie des données ainsi que le
déroulement de la saisie proprement dite.
58
3.4.1 Enregistrements
Tous les enregistrements du corpus sélectionné sont répertoriés dans un tableau (voir
app. J) où figurent notamment leur durée et la classe observée. Les enseignants restent anonymes
et une lettre leur a été attribuée pour l'analyse des données et la discussion.
RÉSULTATS
Par ailleurs, si le tableau que nous dressons, dans une perspective FPC, des pratiques de
classe des professeurs observés, à partir d'une analyse quantitative, se doit d'être complémenté
par une approche qualitative, c'est qu'il n'est pas possible de rendre compte de façon strictement
quantifiable et mathématique des procédés humains motivés par des intentions, des
connaissances, une expérience en tant que professionnel et autant de variables personnelles
auxquelles l'observation ne nous donne pas accès. Ainsi, nous permettons à l'interprétation des
données d'adopter une approche plus qualitative dont l'analyse quantitative n'est que le point de
départ.
60
Enfin, nous proposons de présenter, dans la section suivante, les résultats sous forme de
tableaux de fréquence des phénomènes observés dans le corpus Simard et Jean (2007) par
enseignant, par item, en fonction de la durée d'observation, etc., et ce, afin de les synthétiser et
d'en dégager les grandes tendances. Nous aff1nerons notre compte-rendu en rendant compte des
observations écrites complémentaires relevées dans les grilles (voir app. 1<, item no. 31).
4.1 Synthèse
Le tableau 4.1 fait hl synthèse du nombre d'heures enseignées par enseignant, du nombre
d'indices répertoriés et le taux de manifestation de FPC, ainsi que les totaux généraux.
Tableau 4.1
Rapport entre le nombre d'heures enseignées et le nombre d'indices
nbre d'indices
enseignants temps enseigné (en min.) taux en %
répertoriés
A 315 24 7,6
B 533 18 3,4
C 143 11 7,7
D 400 57 14,25
totaux 1511 110 7,3
Il est important de comprendre que les taux constituent des données très relatives dans la
mesure où un indice n'équivaut pas à une minute de temps d'enseignement. En effet, un indice
de la manifestation d'une tâche complexe reflète un temps d'enseignement très variable
(quelques heures à quelques semaines), alors qu'un indice de réactivation des acquis peut
équivaloir à quelques minutes de temps d'enseignement, sans jamais excéder une quinzaine de
minutes. Quoi qu'il en soit, nous avons pris le parti d'ignorer ici la variable temps/indice (1
indice = 1 minute) afin de pouvoir dégager un rapport sur une base commune (%) et observer
une approximation de la manifestation de la FPC en classe tout en faisant des comparaisons
entre les différents enseignants. Par exemple, nous remarquons que l'enseignant 0 à un taux
d'indices 4 fois plus élevé que l'enseignant B (pour un nombre d'heures inférieur), et que les
enseignants A et C ont le même taux d'indices. Dans le cas de B et D, nous notons que les
différences se retrouvent dans la répartition des indices par catégorie. En effet, pour B, les
indices sont largement cantonnés aux catégories réactivation des acquis (6X) et apprentissage coopératif
61
(9X). En ce qUl concerne D, la distribution des indices est relativement homogène et ceux-ci
essaiment dans pratiquement toutes les catégories, au moins une fois ou à chaque séance
observé'e, exception faite de l'enregistrement no. 48 où nous n'avons rien observé. Les catégories
qui comptent le plus d'indices sont guidage des apprentirsages (8X), apprentissage intégré (7X),
apprentissage coopératif(6X), situations signifiantes (6X) et tâches complexes (5X).
En ce qui concerne les enseignants A et C, bien qu'ils aient le même taux, la distribution
des indices dans les catégories est très différente de l'un à l'autre. En effet, pour l'enseignant A, il
s'agit en majorité de la catégorie réactivation des acquis et pour C, ce sont les catégories réattivation
des acquis, apprentissage coopératif, énoncé des critères de réussite et guidage des apprentissag~s qui recensent le
plus d'indices.
Le tableau ci-dessous récapitule la distribution des indices par catégorie par enseignant en
guise d'introduction à l'analyse de chacun des enseignants 41 (voir sect. 4.1.1 et suivantes) :
41 Nous avons choisi d'analyser les enseignants individuellement, car leur nombre était petit. Si ['éventail d'enseignants
à observer avait été plus large, cette méthode D'aurait pas été envisagée.
62
Tableau 4.2
Distribution des indices relevés par catégorie et par enseignant
4.1.1 Enseignant A
Dans l'ensemble, nous ne pouvons pas conclure à une pédagogie basée sur la FPC dans le
cas de l'enseignant A, et à bien des reprises son enseignement reste traditionoe~ agrémenté
toutefois de manifestations des principes de la FPC.
4.1.2 Enseignant B
Dans le cas de l'enseignant B, nous n'avons observé que des indices de réactivation des
acquis et de l'apprentissage coopératif. En effet, l'enseignant interrogeait les apprenants
oralement, et essentiellement sur des connaissances déclaratives; la manoeuvre s'apparente le
plus souvent à des exercices structuraux plus ou moins ludiques, notamment dans le cas du jeu
chain reaction, très prisé par l'enseignant, et au cours duquel les apprenants se tiennent debout eo
cercle et doivent répondre les après les autres à des questions de rapidité, et le cas échéant se
rasseoir. Pour ce qui est de l'apprentissage coopératif, les apprenants ne travaillent qu'en dyades
et le fonctionnement de type socioconstructif à l'intérieur de ces groupes reste très limité dans la
mesure où, d'une part, il ne s'agit que de compléter des exercices de grammaire tirés du manuel
scohlire, sans réel but ni projet, et d'autre part il n'existe aucun enseignement des habiletés de
coopération ni d'évaluation du fonctionnement du groupe. Le rôle de l'enseignant à ce moment
El reste celui de correcteur, de consultant en rapport avec le contenu de l'exercice, mais non avec
le fonctionnement d'équipe. Par ailleurs, au cours d'une même séance, nous avons toutefois pu
observer quelques manifestations d'une approche pédagogique FPe. L'enseignant assigne une
activité de jeu de rôle tirée du manuel, qui même si eUe ne s'inscrit pas dans une résolution de
situation-problème, reste une tâche complexe (indice no. 6). La démarche derrière cette activité
est visiblement intégratrice (indice no. 13) puisqu'elle convoque plusieurs types de connaissances,
notamment procédurales (organiser des phrases, règles syntaxiques, etc.) et conditionnelles (ton
du discours, progression discursive). De plus, il faut aux apprenants mobiliser certaines
ressources (indice no. 21) telles le dictionnaire, leurs propres connaissances, l'aide de leurs pairs
et de l'enseignant, etc. Pour conclure, nous observons que les pratiques de l'enseignant B restent
fermement traditionnelles, dans hl mesure où l'apprentissage repose souvent sur la pratique de
connaissances mémorisées, sur des activités stériles, hors contexte et un enseignement de type
vertical Ains~ nous ne pouvons afftrmer ici que les pratiques de l'enseignant B reflètent une
pédagogie orientée vers la FPC, et même si l'activité de jeu de rôle citée précédemment en a
certains accents, nous concluons à un hasard méthodologique plutôt qu'à un réel choix
pédagogique de la part de l'enseignant.
4.1.3 Enseignant C
Nous avons observé chez l'enseignant C une relative régularité dans la pratique de son
enseignement. En effet, certains indices de notre grille se sont manifestés au cours de deux
séances observées sur quatre. Il s'agit de la réactivation des acquis, de l'apprentissage coopératif, de
l'énoncé des critères de réussite et du guidage et orientation des apprentissages. Mais à l'instar de l'enseignant
B, hl réactivation des acquis passe par une interrogation orale (des connaissances) de type
structural (oral drills), dans une façon de faire plutôt traditionnelle. Par ailleurs, l'apprentissage
coopératif ne reflète pas vraiment les principes importants de cette pratique pédagogique, mais
tient plutôt du travaiJJer ensemble, sans l'effort nécessaire d'une démarche d'autoréguhltion propre à
un travail de métacognition mené en parallèle de l'activité collective. En ce qui concerne l'énoncé
des critères de réussite, l'enseignant applique parfaitement ce principe de FPC dans la mesure où
65
il parcourt avec les élèves les critères de l'autoévaluation, et, dans un autre cas, les critères d'une
évaluation de fU1 de tâche à venir. À ce sujet, les deux premières séances observées sont
intéressantes. Nous remarquons qu'elles sont séquentielles et qu'elles reflètent un enseignement
logique articulé autour de moments FPC : apprentissage stratégique Q'enseignant ancre ici
l'enseignement du past tmse dans les connaissances antérieures des temps anglais des apprenants),
pratique la modélisation pour introduire une activité, annonce les critères de réussite, guide les
apprentissages en cours d'activité, pUIS au cours de la séance suivante, réactive les notions
travaillées à la séance précédente, énonce à nouveau les critères de réussite avant que les
apprenants ne procèdent à leur autoévaluation.
Nous n'avons pas observé chez cet enseignant des apprentissages organisés à l'intérieur de
résolutions de situations-problèmes, ni même de tâches complexes mises en oeuvre, ou d'autres
éléments phares d'une démarche FPC. Aussi ne pouvons-nous pas conclure à une pédagogie
véritablement basée sur une approche de FPC ; il existe cependant quelques manifestations
(apprentissage coopératif, modélisation, autoévaluation) de ses principes qui nous permettent
d'affIrmer raisonnablement que l'enseignant connaît la teneur des programmes réformés et qu'il
en met en oeuvre certains principes.
4.1.4 Enseignant 0
Le profil des résultats de l'enseignant D est à première vue très différent de ceux des
autres enseignants. En effet, le nombre des indices relevés est doublement plus élevé que pour
les enseignants A et C chez qui nous avons observé des manifestations d'une pédagogie basée
sur la FPc. Cependant, dans le cas de D, nous avons observé au moins une tâche complexe 4J
telle qu'elle est défInie dans la littérature, à savoir une ou plusieurs activités en lien direct avec
une situation-problème et dont le but est de développer un ou des savoir-faire. En l'occurrence,
il s'agit ici d'une tâche sur les petits boulots d'été pour les apprenants; à l'approche des vacances
d'été, cette tâche est donc très à propos et très signifiante pour les élèves. En ce qui concerne
43En ce gui concerne la tâche observée, nous l'avons relevée dans la grille à raison d'une fois par séquence visionnée
(au total 5 fois), même s'il s'agissait de la même tâche à chaque fois, car les groupes observés étaient différents.
66
l'apprentissage coopératif, nous observons qu'il s'inscrit tout à fait dans un esprit
socioconstructiviste puisque les apprenants sont responsables de l'apprentissage des uns et des
autres (interdépendance positive) et qu'il leur faut évaluer le fonctionnement du groupe. Nous
observons par deu.x fois des moments d'autoévaluation en lien avec les activités en groupe. De
plus, l'enseignant de son côté prend soin d'écrire au tableau les différentes étapes de la tâche et
de les rappeler à plusieurs reprises aux élèves. Son travail de guidage et d'orientation des
apprentissages est remarquable (8 indices) dans sa continuité et l'enseignant s'adresse tantôt aux
individus, tantôt à la classe entière. Nous remarquons également le nombre des indices de
l'apprentissage intégré (7X) qui montre le souci de l'enseignant à incorporer dans les activités
l'apprentissage et l'utilisation de ressources et de connaissances variées. Par ailleurs, à deux
reprises, nous assistons à un temps d'objectivation, un temps au cours duquel l'enseignant fait un
retour sur la séance, une réflexion collective où les élèves résument la séance et ,:endent compte
de ce qu'ils ont appris, tout en verbalisant leurs impressions sur l'activité; l'enseignant fait part
de ses commentaires en matière de discipline et de bon déroulement de la séance. Cette pratique
à caractère métacognitif exploite tout à fait le principe intégrateur et global de la FPC. À deux
reprises également, l'enseignant fait de la modélisation, dans un cas pour montrer aux apprenants
la façon dont on cherche un mot dans le dictionnai,:e et dans l'autre pour verbaliser la démarche
mentale dont procède l'élaboration d'une question en angla.is, d'un point de vue syntaxique.
Ains~ il est très évident que l'enseignant D applique dans une large mesure les principes
du programme réfonné. Nous l'observons dans ses pratiques pédagogiques, dans l'orientation
qu'il donne au.x: apprentissages des élèves et surtout dans la prévalence, dans son enseignement,
des concepts liés à la FPC, comme la tâche complexe ou l'apprentissage intégré. Bien que nous
n'ayons pas pu observer l'enseignant proposer une situation-problème en introduction à une
séquence d'enseignement, nous pouvons fortement supposer que les tâches complexes en œuvre
constituent dans ce contexte une étape dans le « chantier» plus large et plus complet d'une
situation-problème.
Pour conclure ce chapitre, nous aunenons préciser que l'utilisation de notre grille
d'observation constitue au sein de ce travail autant une démarche d'observation et de collecte de
données qu'une mise à l'essai ultime d'un outil élaboré à des fms de recherche. En effet, nous
désirons rappeler ici que le développement de la grille a constitué une des étapes
67
méthodologiques principales dans notre travail et que sa fmal.isation conclut, en partie, notre
projet de recherche initial
CHAPITRE V
DISCUSSION
Nous avons, au chapitre précédent, décrit les résultats que nous avons obtenus
grâce à notre grille d'observation. Nous voulons maintenant analyser ces résultats et
les commenter tout en discutant des questions qu'ils soulèvent, et ce, en nous
référant à la littérature et notamment aux conclusions d'autres études parallèles.
Nous aimerions à présent exposer ici les résultats à la lumière du proftl des enseignants.
En effet, les informations à caractère démographique et sociologique au sujet des enseignants
peuvent être très utiles pour expliquer les résultats et en nuancer les conclusions. Ces profùs
incluent entre autres: l'ancienneté, l'expérience en langue seconde, la formation, le(s) type(s) de
programme enseigné(s) (régulier, immersion, etc.), une série de questions sur l'attitude de
l'enseignant par rapport à la grammaire en langue seconde et à son enseignement, etc.
69
Ainsi, en ce qui concerne l'enseignant B, nous avions conclu que son enseignement était
nettement traditionnel et qu'il n'y avait aucune trace de FPC En analysant son profIl, nous
constatons qu'il a 30 ans d'ancienneté en tant qu'enseignant dont 8 en anglais langue seconde et
qu'il n'a pas de diplôme en enseignement des langues secondes. Nous avons donc là un
enseignant qui a fait ses armes bien avant la réforme de 2000 et a connu vraisemblablement
plusieurs réformes des progranunes scolaires; de plus, il ne doit plus être très loin de la retraite.
Nous avions commencé cette section en comparant les résultats des enseignants B et D. La
même polarisation se retrouve avec leur profil. En effet, l'enseignant D a, au moment de la
collecte de données (2007), six ans d'expérience en enseignement et spécifIquement en
enseignement des langues secondes. Il a de plus un diplôme dans ce domaine. Il est alors
vraisemblable que lors de ses études il ait été formé aux principes de la réforme, et donc la FPC
Il n'est alors pas surprenant de constater dans ses pratiques la signature des nouveaux
programmes et des principes qui les sous-tendent. À l'inverse, l'enseignant B a commencé à
enseigner à une époque où même si le brevet d'enseignement"4 était requis, les enseignants
débutaient leur carrière avec bien peu de bagage pédagogique dans le domaine de l'enseignement
des langues secondes. Par ailleurs, le rapport Parent45 prônait même dans les années soixante une
certaine autonomie par rapport aux manuels scolaires, pourtant souvent convecteurs des
réformes en éducation, et les programmes cadres de 1969 ne furent pas d'une grande utilité
(Ettayebi et aL, 2007). Les enseignants acquéraient des connaissances et des ressources en
enseignement des langues surtout par la pratique et l'expérience. Par conséquent et à la lumière
de ces observations, il raisonnable de penser qu'il est bien plus aisé pour un enseignant comme
D, d'âge moyen et de peu d'expérience, d'intégrer à ses pratiques pédagogiques de nouveaux
principes ou de changer ses pratiques en vertu d'un programme fondamentalement réformé, que
pour un enseignant tel B, dont l'ancienneté est presque maximale et qui s'est auto formé à
44À partir de 1963, ce sont les universités qui prendront en charge la formation des enseignants, en dispensant
notamment les cours pour l'obtention du brevet A, B ou C qui s'ensuivait d'une période probatoire. (Dupuis, 1991)
45 Le rapport Parent, publié en 1963 et 1964, est un document qui fait état de la situation de l'éducation au Québec
dans les années 1960. Son influence s'est fait sentir de façon durable sur le système d'éducation québécois, proposant
notamment: la creation du Ministère de l'éducation du Québec, la scolarisation obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans, la
création des CÉGEP en remplacement des collèges de l'époque dirib>és par des religieux, la formation poussée des
enseignants, l'accès facilité aux universités en dehors de toute appartenance sociale. (Wikipedia, ZOO8)
70
résIstance au changement, naturelle chez tout un chacun, se décline chez les enseignants en
plusieurs positions, notamment avec les « résistants passifs» dont certains s'expriment en ces
termes: «J'ai de l'expérience... je vais continuer comme je fais puisque ça va bien et je
m'arrangerai bien avec le nouveau vocabulaire. » (p. 34) L'irorue dans cette remarque explique
bien le sentiment de certains enseignants pour qui les réformes ne changent pas
fondamentalement les enseignements ni les apprentissages et se résument à la mise en
application d'une nouvelle terminologie. Cette position pourrait être celle de l'enseignant B, aux
pratiques très traditionnelles. Mais peut-être s'agit-il pour lui d'une façon de gérer la nouveauté,
la remise en question de soi et les exigences liées à toute réforme. Comme le remarque Turnbull
(1999), dont la grille d'observation des pratiques de classe dans un contexte d'implantation d'un
nouveau programme a été la source d'inspiration directe de la gril1e de la présente étude, « (... )
these four [teachers] undoubtedly experienced 'tensions' similar to those (... ) in Lewis' study,
who were struggling with the demands and changes required by the new MPB curriculum»
(p. 22). Il appert que les changements liés à une réforme peuvent affecter les enseignants de
façons diverses et à des degrés différents. Il ajoute en outre que « Many (... ) teachers who resist
the new curricular changes are also sceptical about an MPB curriculwn's potential to improve
student achievement» (p. 23) En effet, bien qu'une réforme soit le fruit de recherches
scientifiques longues et poussées, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue une aventure pour
tous ses acteurs où une part de risque et d'inconnu persiste au moins durant les premières années
après son implantation. Turnbull note que les « experts in curriculum reform and changes would
suggest that, under 'normal' conditions, at least 10 years are required for a full cycle of curricular
change to occur. » (p. 23) Ce temps est de surcroît nécessaire pour pouvoir mettre en œuvre des
travaux d'observation des changements dans les salles de classe, mais également des résultats
chez les apprenants. La remarque suivante tirée de la recherche de Langevin (2004) résume bien
le sentiment de certains enseignants à ce sujet: « Prouvez-moi que c'est bon et j'en suis!».
(p. 34) En effet, il est difficile pour des praticiens de changer leurs pratiques a priori, même si
certaines pratiques telles l'apprentissage coopératif ou l'apprentissage par projets étaient déjà
mises en œuvre bien avant la réforme, car les études rétroactives sur l'efficacité de la réforme du
point de vue des résultats des étudiants ne sont pas légion.
Nous venons de voir que seule la description de nos résultats ne suffisait pas à pouvoir
conclure à l'adhésion ou non des enseignants observés à la FPC, et qu'ils devaient être nuancés,
72
Le chapitre suivant constitue la conclusion de notre travail. Nous y présentons les limites
imposées à la présente étude et qui ont pu en influencer les résultats.
CONCLUSION
moins un ou deux principes socioconstructivistes et/ou cognitivlstes, mais dans des degrés
variables en ce qui concerne le caractère véritablement socioconstructiviste ou cognitiviste.
À l'issue de nos conclusions de recherche, nous tenons bien entendu à les nuancer à la
lumière de considérations que nous listons en terme de limites tant matérielles que
méthodologiques dans la section suivante:
Linùtes matérielles
La première limite matérielle est liée à la nature des enregistrements du corpus. En effet,
ceux-ci ne sont pas séquentiels, c'est-à-dire que les séances de classe observées ne s'enchaînant ni
de façon chronologique ni en respectant un même groupe, nous n'avons pas été en mesure de
suivre une véritable séquence (dans le sens pédagogique) de travail, ce qui aurait pu nous
permettre de suivre la mise en œuvre au moins partielle de situations-problèmes. Rappelons ici
75
que le corpus que nous avons utilisé pour la présente étude n'avait pas été compilé au départ
pour l'observation des pratiques de classe à orientation FPC, mais pour observer les pratiques
d'enseignement de la forme, où justement le caractère non-séquentiel des enregistrements était
recherché afIn de permettre une observation plus aléatoire et plus objective. Dans notre cas, la
nature séquentielle des enregistrements aurait permis d'observer plus amplement et de façon plus
évidente des pratiques reposant sur certains principes de la FPC comme le principe de globalité,
d'itération ou d'alternance, des principes observables dans la continuité et la linéarité des
enseignements.
Par ailleurs, l'observation a été limitée par deux facteurs « physiques ». D'une part, dans la
mesure où nous n'étions pas présent lors des enregistrements, nous étions assujetti du même
coup au regard subjectif de la personne en charge de filmer les cours, et donc au choix qu'il/ elle
faisait ou non d'enregistrer certains aspects importants, pour nous, des enseignements, comme le
tableau, les cahiers des apprenants, des exemples de portfolios, etc., ce qui n'était pas fait
systématiquement. D'autre part, le regard du caméraman était lui-même limité en raison d'une
question de respect de la personne; en effet, les élèves des groupes observés n'ayant pas tous fait
signer par leurs parents la décharge qui autorisait à les fùmer, le champ d'enregistrement de la
caméra a dû être restreint à ceux qui avaient fait signer leur autorisation, imposant une limite
dans la mesure où les enseignants ne pouvaient pas être fùmés en compagnie des apprenants en
question. Ces limites, quoique mineures, ont très certainement borné notre accès à plus
d'informations.
La limite de loin la plus grande est ironiquement la petite taille de notre échantillon: 4
enseignants. Un échantillon si petit limite bien entendu la qUMltité de données à analyser et
restreint par là la validité et la portée des résultats, surtout dans notre cas où nous ne pouvons
utiliser l'analyse quantitative pour fournir un résultat absolu. Par ailleurs, il est important de noter
que les enseignants qui ont accepté d'être filmés et de répondre au questionnaire ne sont peut
être pas nécessairement représentatifs du corps enseignants de la région de Montréal, d'autant
que nous n'avons pas bénéficié non plus d'une distribution hétérogène en ce qui concerne la
langue enseignée (voir tab!. 4.1). Toutefois, rappelons ici qu'une des parties importantes de
l'exercice a été l'élaboration d'une grille qui pourrait permettre la lecture de corpus de taille plus
considérable au cours de recherches futures.
76
Limites méthodologiques
Par ailleurs, il est également important de prendre en compte la limite de certains indices.
En effet, des indices corrune planiJi.-ation et mobilisation des ressourm ou encore flexibilité pédagogique
ne permettent pas toujours d'être observés directement. Notre démarche expérimentale n'a pas
été menée de façon à observer les décisions conscientes ou inconscientes des apprenants et des
enseignants, leur activité cognitive; il faut garder à l'esprit que la mobilisation des ressources
peut inclure des ressources intellectuelles, comme les connaissances procédurales ou déclaratives,
et de même pour la flexibilité pédagogique dont les changements adaptatifs ne sont pas toujours
traduits par des gestes précis et concrètement observables.
La littérature sur la formation par compétences est de plus en plus abondante en raison de
la grande réflexion sur cette approche qui a été lancée au Québec, avec la réforme, et ailleurs
depuis plusieurs années. Cependant, et à notre connaissance, il n'existe à ce jour aucune
recherche qui ait observé la mise en application des principes socioconstructivistes sous-jacents à
la FPC et afférents à la réforme dans les salles de classe de langue seconde. Ainsi, nous désirons
présenter ici les suggestions et recommandations applicables aux recherches futures en la
matière. Tout d'abord, les recherches pourraient développer en conjonction avec l'utilisation de
77
Ensuite, et en parallèle avec une observation des pratiques des enseignements et des
apprentissages, il serait très intéressant de mettre en œuvre une observation des résultats des
apprenants, dans le cadre d'une recherche empirique de type évaluatif, afm de pouvoir étudier
l'efficacité de ces pratiques. En effet, l'inconnue reste encore pour les chercheurs en pédagogie,
les décideurs, mais surtout les enseignants et les parents d'élèves, l'efficacité de la réforme sur le
long terme.
En ce qui a trait aux implications pédagogiques de notre travai~ nous croyons qu'il est
primordial de suivre le déroulement de l'implantation de la réforme au niveau des pratiques de
classe des enseignants de langue seconde, car ces derniers en sont les principaux promoteurs,
avec plus ou moins indirectement les manuels scolaires; en observant leurs pratiques et en
étudiant leurs attitudes vis-à-vis des nouvelles orientations du programme, la recherche en
didactique des langues secondes pourra explorer de nouveaux terrains et moyens afin de peut
être pallier la résistance en aval de leur travaR une résistance de la part de certains enseignants,
mais aussi et possiblement un résistance venue des résultats qui pourraient ne pas tenir leurs
promesses. Ains~ notre travail s'inscrit dans cet espoir d'engager encore plus les personnes
impliquées dans ce grand changement en éducation dans une démarche de pratique réflexive et
interactive où théorie et pratiq\.le deviennent complémentaires.
Enfin, dans le contexte théorique de la formation par compétences, l'enseignant est perçu
comme un médiateur entre l'élève et les savoirs, un motivateur qui le stimule et exige de lui le
meilleur. Il amène l'apprenant à prendre conscience de ses ressources, l'encourage à les exploiter
et à effectuer le transfert de ses acquis à l'école, dans ses apprentissages et dans sa vie
quotidienne. Oonnaert et Vander Borght, 1999 ; Lessard, 2001 ; Perrenoud, 2008) Ains~ il est
évident que le vecteur premier et essentiel à toute réforme est bien l'enseignant; c'est lui qui
d'une certaine façon la met en chantier, ou non, à chaque fois qu'il execute un acte
d'enseignement. Lessard (2001) questionne et répond à ce sujet:
78
Pour finir, nous aimerions attirer l'attention du lecteur sur le produit d'un des deux grands
volets de notre recherche, à savoir notre grille d'observation, fruit du volet méthodologique. En
effet, non seulement cette dernière pourrait être utilisée au cours d'autres études similaires à la
nôtre comme nous l'avons suggéré plus haut, mais elle pourrait être aussi mise en pratique par les
enseignants désireux de s'auto-évaluer, en retenant les sous-catégories de la grille comme autant
d'actes d'enseignement observables dans leur travail.
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APPENDICE A
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1. APPRENTISSAGE / ENSEIGNEMENT
6. tâche(s) complexe(s): les élèves résolvent des tâches complexes, c'est-à-dire des
tâches en relation avec une situation-problème.
7. activité intégrée basée sur uni des savoir-faire: les élèves font des activités dans le
but de développer un ou plusieurs savoir-faire spécifique(s).
8. situations signifiantes: les élèves résolvent des problèmes ou développent des tâches
au sein de situations motivantes ou signifiantes, c'est-à-dire qui ont du sens pour eux.
Exemples de situations signifiantes: (1) écrire une lettre ouverte à un journal
pour exprimer son opinion face à un problème existant dans sa ville ; (2) faire
une recherche de stage sur l'Internet.
16. énoncé des critères de réussite: l'enseignant explicite les modalités et/ ou les temps
d'évaluation de l'apprentissage.
17. activité/temps d'objectivation: démarche métacogntt1ve à haute voix avec les
élèves, prise de conscience des apprentissages et des difficultés à parer; réflexion en
groupe ou individuelle; verbalisation des acquis; bilan.
18. participation à la sélection des tâches: l'élève détennine avec l'enseignant les tâches
qu'il serait pertinent d'effectuer afm de résoudre une situation-problème.
19. coUaboration à son évaluation: l'élève intervient dans son apprentissage en évaluant
la progression de ses apprentissages et le niveau de développement des compétences
atteint (en autoévaluation, avec ou sans grille d'évaluation).
20. apprentissage autonome: entre autres, recherche sur l'Internet, lecture,
visionnement d'une vidéo, etc.
21. mobilisation et planification des ressources: l'élève s'interroge sur les ressources
qu'il doit mettre en œuvre afm de résoudre une situation-problème; au besoin, il se les
approprie et les organise selon l'ordre et la façon dont il prévoit s'en servir.
26. évaluation interactive / co-évaluation : l'apprentissage d'un élève est évalué par un
groupe d'élèves ou par la classe entière.
27. évaluation par les pairs / mutuelle: les élèves évaluent les apprentissages des uns et
des autres.
28. autoévaluation: l'élève évalue son propre apprentissage en cours de tâche ou en fill
de parcours; à l'aide d'un instrument d'évaluation (cf. 31 et 32) ou non.
V. OUTILS D'ÉVALUATION
29. portfolio: l'élève conserve et alimente un dossier personnalisé rassemblant des travaux
et des réalisations qui témoignent de sa progression; il peut ég~lement s'agir d'un
ePortfolio qui recense les travaux de l'élève sous forme de ressources électroniques
(documents électroniques originaux ou travaux numérisés) et qui reflète le parcours et
les compétences de l'apprenant.
30. autres: grille d'observation, d'(auto-)évaluation, échelle d'appréciation ou de niveaux
de compétence, journal de bord, carnet de route, etc.
31. observations complémentaires: veuillez ici indiquer le numéro de la catégorie pour
laquelle vous désirez ajouter un commentaire, suivi du commentaire.
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