Article Découpage Mourad Ben Jelloul
Article Découpage Mourad Ben Jelloul
Article Découpage Mourad Ben Jelloul
Résumé
*
[email protected].
1
Regionalization and Territorial Division in
Tunisia: from Centralized Management to
Territorial Governance
Abstract
2
ألاقلمة والتقسيم الترابي في تونس :من التصرف املركزي إلى
الحوكمة الترابية
ملخص
Introduction
3
l’Etat moderne. Trois niveaux sont définis : le gouvernorat, la
délégation et le secteur (ou imada). Le nouveau contexte politique né
de la révolution du 14 janvier 2011 est à l’origine de la création d’un
nouveau cadre institutionnel qui a donné une nouvelle place aux
collectivités territoriales avec la création, pour la première fois, du
niveau des Régions.
La problématique que nous posons dans ce travail consiste à voir en
quoi la délimitation des territoires, le modèle de maillage
administratif adopté et la définition de leurs attributs ont contribué à
l’amplification des inégalités territoriales. Nous proposerons un
modèle de Région afin de limiter les déséquilibres régionaux et
définir les bases d’une nouvelle gouvernance territoriale.
4
(Anterrieu, Berge, Boulle, 1899) et leur territoire est exigu. Dans ce
contexte historique, la division en circonscriptions territoriales
risquait de provoquer des conflits entre les fractions de tribus au cas
ou elle se trouvent réunies dans une seule circonscription.
Les deux principales circonscriptions administratives, lors de cette
période, étaient le caïdat et le Cheikha. A l'origine, chaque tribu a pu
constituer un caïdat et chaque fraction une cheikha.
5
porter à la connaissance de ses administrés les lois, décrets et
règlements, d'arrêter les auteurs de délits, de faire les enquêtes et de
percevoir les impôts. Le cheikh n'a pas d'attributions judiciaires.
C'est seulement un agent administratif spécialement chargé de la
police du territoire. Mais il n'a ni un pouvoir judiciaire, ni le droit de
mettre ses administrés en prison.
7
2.2 La réforme des caïdats et des cheikhas
Les kahias:
Ce corps a été créé par le décret du 4 juillet 1912. Le Kahia était appelé
à « remplir sous l’autorité du caïd, les même fonctions administratives et
judiciaires que ce dernier, dans une partie déterminée du caïdat » (article
3, aliénas 1 du décret du 31 mai 1937).
1
Les barrania sont les habitants non originaires de la ville.
8
3.- L’indépendance du pays et la refonte du maillage administratif :
2
Décret du 21 juin 1956 portant organisation administrative du royaume.
3
Ce discours a été prononcé au Bardo le 19 mars 1975. Il se situe,
chronologiquement, peu après la décision de créer le gouvernorat de Sid Bouzid.
9
cinqgouvernorats (Sidi Bouzid en 1973, Siliana, Mahdia et Monastir en
1974 et Zaghouan en 1976). Puis ce nombre a atteint 19 en 1976, 21 en
1981, 23 en 1983 et 24 à partir de 2000.
Dans cette logique d’affaiblissement des groupes tribaux4, les
gouvernorats créés ont été constitués en regroupant dans la même entité
des fractions des différentes tribus installées de longue date – tribus
puissantes, mais historiquement en conflit les unes avec les autres.
A titre d’exemple, pour le gouvernorat de Sidi Bouzid, le groupe
dominant est constitué par les fractions appartenant à la tribu des
Hmemma (Aouled Aziz à Meknesi et Aouled Radhouan à Sidi Bouzid). Il
leur fut accolé des Jlas (principalement installés dans la délégation
d’Aouled Haffouz, antérieurement rattachée au gouvernorat de Kairouan),
des Frachich (délégation de Sabelet Aouled Askar) et des Majer
(délégation de Jelma qui, comme la précédente, était rattachée au
gouvernorat de Kasserine), ainsi que des Aouled Sidi Mhadheb,
concentrés dans la délégation de Mezzouna retirée au gouvernorat de Sfax
pour être intégrée dans celui de Sidi Bouzid (Ben Jelloul, 2014).
Ainsi a été concrétisée la volonté de faire en sorte qu’aucun gouvernorat
ne puisse être assimilé au territoire d’une seule tribu, tandis qu’en faisant
éclater plusieurs tribus, réputées belliqueuses, en groupes inégaux qu’on
réunissait «artificiellement» dans un même espace administratif, on
fournissait au pouvoir central la possibilité de mieux affirmer son autorité.
En 2011, le territoire tunisien est administrativement divisé en 24
gouvernorats, eux-mêmes partagés en 264 délégations et 2073 secteurs ou
imadats. Ce mode de découpage qui vise un contrôle politique rigoureux
du territoire national a eu comme conséquence l’apparition d’une
opposition entre les régions littorales et celles de l’intérieur.
Ainsi, le maillage adopté a offert un cadre favorable à l’injustice:
concentrer sur un territoire « les avantages de la coopération sociale et
exporter hors de ce territoire les charges de la coopération sociale. Ce
4
Logique mise en œuvre dès les premiers découpages administratifs post-
indépendance, particulièrement à l’échelle des délégations et des cheïkhats de
l’époque
10
constat débouche sur une hypothèse : dans un espace hétérogène, plus
le maillage est fin, plus le risque est grand d’injustices territoriales »
(Bret, 2009).
Cette organisation administrative sera remise en cause et modifiée suite
à l’adoption de la nouvelle constitution de 2014 qui a instauré une
nouvelle conception de la régionalisation et du développement régional.
Elle consacre des notions nouvelles telles que pouvoir local et régional,
élections de conseils, libre administration, etc.
La régionalisation se traduit par le terme région qui exprime, selon les cas
et en fonction de l’importance des revendications qui lui ont donné
naissance, soit une structure administrative déconcentrée se superposant à
une structure territoriale constante (wilaya, gouvernorat, département) soit
une structure décentralisée adoptant la forme de l’établissement public ou
de l’établissement public territorial (Tekari, 1985).
La question de la régionalisation a été posée par les pouvoirs publics en
Tunisie, afin de résoudre le problème du déséquilibre entre les différents
gouvernorats, notamment ceux situés sur le littoral et ceux de l’intérieur
du pays. C’est la raison pour laquelle les autorités publiques ont décidé de
créer les régions économiques dès le début des années 1980.
La primauté de la ville de Tunis et la littoralisation représentent le trait le
plus marquant de l’organisation spatiale de la Tunisie, depuis
l’indépendance (Signoles, 1985, Belhedi, 1992, Dlala, 1999). Cette
situation, due entre autres au modèle de développement extraverti hérité
de la période coloniale, a entraîné des disparités spatiales au niveau du
développement économique. En conséquence, les clivages régionaux
n’ont cessé de se creuser (Belhedi, 1997, 1999), notamment après
l’adoption, dès les années 1970, d’un modèle de développement qui
repose sur la libéralisation et l’ouverture économique, et par la suite, à
partir de la fin des années 1980, lorsque le pays s’est engagé dans une
politique de privatisation et de libre échange.
11
Fig. 2 : Maillage administratif en Tunisie en 2014
12
1.- La mise en place d’une politique de décentralisation et
de régionalisation
5
Pour ces régions, Lucien Saint, Résident Général de France en Tunisie (du
1er janvier 1921 au 2 janvier 1929) a procédé à la création des conseils de
régions qui sont composés de Français et Tunisiens et investis d’un rôle
consultatif dans les matières économiques. Ils sont chargés de répartir certains
subsides entre les différentes composantes régionales et locales, au niveau des
caïdats et des municipalités.
13
Le conseil régional qui gère la collectivité décentralisée, à savoir le
gouvernorat, ne bénéficie que d’un nombre limité de compétences.
L’article 2 de la loi organique n°89-11 du 4 février 1989, relative aux
conseils régionaux, stipule que « Le conseil régional examine toutes les
questions intéressant le gouvernorat dans les domaines économiques,
sociaux et culturels ». Il est chargé notamment de:
l’élaboration du Plan Régional de Développement qui doit s’intégrer dans
le cadre du Plan National de Développement Economique et Social.
- l’élaboration des Plans d’Aménagement du Territoire hors des
périmètres communaux et l’examen du Plan Directeur d’Urbanisme du
gouvernorat.
- donner son avis surles programmeset projets quel’État ou les
établissementspublicsenvisagentde réaliserdans legouvernorat
chaquefois quel’autoritécentralelerequiertpour les questions
quiintéressentle gouvernorat.
- arrêterles différents programmes régionaux de développement et
veiller à leurréalisation.
- veilleràlaréalisation desprojets régionaux arrêtéspar lesdépartements
ministérielsintéressés,après avisduconseil régional.Le caractère
régional de cesprojetsestfixépardécret.
- lacoordination entreles programmesrégionauxet les programmes
nationauxquiintéressentlegouvernorat, ainsiquelesprogrammes des
communesdugouvernorat.
- développerlacoopérationentrelescommunesetveiller à la
réalisationdes projetscommunsentre elles.
Le conseil régional est présidé par le gouverneur qui est nommé par
le Président de la République. Il est, d’une part, le représentant direct
de l’Etat dans sa région et d’autre part, il est responsable de
l’administration générale du gouvernorat qui est une autorité
déconcentrée du Ministère de l’Intérieur. De part cette responsabilité,
sa compétence n’est pas limitée à un ensemble de missions
déterminées et ponctuelles.
Le gouverneur, en tant que chef d’une administration territoriale
déconcentrée, exerce par délégation les pouvoirs des différents
14
membres du gouvernement, selon une liste de compétences
spécifiques et selon des étendues et des conditions fixées au
préalable. Il est tenu de suivre les directives et ordres que lui donnent
les ministres, dans le cadre de leur prérogatives. Quant aux services
extérieurs, le gouverneur exerce un pouvoir d’injonction et
d’appréciation de l’activité des chefs des services extérieurs et use de
son droit à l’information sur leurs activités (Ministère de
l’Equipement, AFD, 2012).
Ainsi, le rôle du gouverneur et ses prérogatives ont été renforcées suite à
la promulgation du décret du 24 mars 1989. Le gouverneur est devenu
l’ordonnateur du conseil régional et le coordinateur du développement
régional. Il assure la mise en œuvre de la politique de développement à
l’échelle du gouvernorat et se charge de la préparation des programmes
de développement économique et social qui doivent guider les actions
sectorielles en matière d’infrastructures, d’équipements publics et
d’habitat (Ben Jelloul, 2014).
En somme, on peut dire que le mode de déconcentration tel qu’il
était appliqué en Tunisie est d’une part, une déconcentration du
pouvoir administratif central et d’autre part, un modèle de
concentration du pouvoir administratif territorial de l’Etat, entre les
mains d’une seule personne incarnée par le gouverneur. «Il s’agit de
la forme de déconcentration la plus faible, puisque le transfert de
compétences n’a lieu qu’à l’intérieur de la hiérarchie de l’Etat
central. Sur cette base, le processus de déconcentration est une
décentralisation tronquée, puisque les institutions déconcentrées
œuvrent sous le contrôle direct des institutions centralisées et sont
politiquement, administrativement et financièrement dépendantes des
décisions centrales » (Ministère de l’Equipement, AFD, 2012).
L’insuffisance des ressources financières dont disposent les
gouvernorats explique cette forme de déconcentration considérée
comme la plus faible. En effet, les transferts de l’Etat demeurent les
principales recettes des gouvernorats de telle sorte que les finances
régionales demeurent sous son contrôle étroit et dans certains cas
discrétionnaires. Cette volonté de laisser les gouvernorats sous le
15
contrôle économique du centre, malgré un discours officiel sur la
gouvernance locale et le développement régional, reflète une
politique qui n’a jamais accepté l’existence d’un pouvoir régional et
local et n’a jamais admis l’existence même de la région.
16
l’approbation du Schéma Directeur d’Aménagement du Territoire
(SDATN) en 2004 qui l’a doté d’un Schéma Régional SDARE.
17
Fig.3 : Les ensembles régionaux selonl’étude « Villes et
développement » (1973)
Fig. 4 : les six Régions selon le Schéma National
d’Aménagement du Territoire de 1985
6
Le terme « district » est utilisé ici pour parler de la « région » en tant qu’entité
se situant entre le niveau national et le gouvernorat.
19
3.2 La future "Région" tunisienne les difficultés de la
conceptionet les contraintes de sa mise en œuvre
20
permettre une canalisation des transferts des richesses au sein de
chaque région, au profit des territoires qui en ont le plus besoin, afin
de garantir plus d’isonomie (équité) territoriale. Ce modèle de
régionalisation pourra, sur le long terme, réduire ce clivage et créer
une dynamique économique et sociale dans les régions intérieures
par effets d’entraînement (Ben Jelloul, 2015).
- Le troisième obstacle est d’ordre politique. En effet, l’héritage d’un
système centralisateur déficitaire en matière de démocratie locale et
de gouvernance territoriale peut être un handicap pour la nouvelle
expérience de régionalisation et de décentralisation et ce, en retardant
sa mise en œuvre et en résistant à toute tentative de transfert d’une
partie des prérogatives du pouvoir central aux nouvelles régions.
L’expérience de certains pays, comme la France, montre la difficulté
de cette entreprise, sans compter le temps nécessaire pour que l’Etat
cède une partie de ses prérogatives aux régions.
La prise de conscience de ces obstacles impose des critères assez
souples qui faciliteront la création des nouvelles Régions:
Le premier critère à définir est relatif aux raisons qui ont imposé à la
Constituante de créer des Régions. En effet, le déséquilibre régional
est l’élément principal qui a guidé ce choix. Le principe de
discrimination positive en faveur des régions pauvres est l’outil
consacré par la Constitution pour remédier à ce déséquilibre. Cet
objectif essentiellement d’ordre social et politique car il s’agit de
renforcer les capacités et développer les compétences, impose une
régionalisation de type «région-plan» ou «région-programme». Il
s’agit d’une région où on décide un aménagement volontaire du
territoire ou un programme de développement régional, du fait de la
ressemblance des problèmes et de leurs solutions (Belhedi, 1997).
Le deuxième critère de définition des nouvelles régions est relatif à
l’existence d’une dynamique économique permettant une relative
autonomie de la Région, notamment pour les principaux services
(santé, enseignement supérieur, activités tertiaires rares…) et
fonctions (administration…). Ces différents services et activités
21
d’encadrement doivent se localiser dans une métropole régionale
assez puissante et accessible, grâce à un réseau d’infrastructures
modernes.
7
Ministère du Développement Régional et de la Planification, 2011 Le livre
Blanc. 218p.
8
Institut Tunisien des Etudes Stratégiques, 2014: Quelle décentralisation dans
une Tunisie reconfigurée?
22
Mahdia du Sahel qui représente son espace historique, et l’intègre
avec Sfax, Sidi Bouzid et Gafsa, des gouvernorats dont elle est
faiblement liée (au niveau économique et social).
Quant à la proposition de l’ITES, elle pose beaucoup plus de
problème étant donné que le découpage proposé ne tient pas compte
de l’histoire et des relations historiques entre les gouvernorats. Ainsi,
le Cap Bon est intégré dans la région du Sahel et Kairouan alors que
ses liens avec la métropole Tunis sont très étroits et à tous les
niveaux. Le Grand Tunis avec Zaghouan constitue une région à part
dans ce découpage alors que le Nord Ouest constitue avec Bizerte
une autre région. Cette séparation entre ces deux entités n’a aucun
sens étant donné la forte influence de Tunis sur tout le nord et
l’incapacité de faire fonctionner cet espace en dehors de la
domination de la capitale.
En conséquence, le scénario que nous proposons tient compte des
flux de relations entre les gouvernorats et des migrations, du
phénomène de polarisation de l’espace et de la métropolisation. Le
découpage que nous proposons retient quatre régions, dont une sans
métropole régionale et donc se situant dans l’interdépendance de
métropoles extrarégionales.
Le choix d’un maillage réduit, avec un couplage entre zones
littorales et intérieures pour les nouvelles régions, permettra
d’atténuer les disparités entre les régions et d’amoindrir le risque de
voir certaines régions favorisées par la concentration d’activités
économiques diversifiées (cas du Nord-Est et du Centre-Est dans
l’ancien découpage des régions économiques ou d’aménagement),
alors que d’autres seront privées de ces activités (cas des régions du
Nord-Ouest ou du Centre-Ouest).
Ce modèle d’intégration territoriale entre littoral et intérieur accroîtra
la solidarité entre les gouvernorats et permettra d’atténuer, même à la
marge, l’iniquité territoriale. Les capitales des gouvernorats
frontaliers les plus déshérités (Jendouba, Kasserine, Gafsa et
Médenine) pourront abriter les sièges des conseils régionaux et
toutes les nouvelles administrations régionales. Les capitales des
23
gouvernorats médinas (Béja, Kairouan, Sidi Bouzid et Kebili)
pourront abriter les sièges des préfectures de régions.
Le modèle que nous proposons distingue, dans une première étape,
quatre régions et une sous région (Bizerte et Nord Ouest) qui
pourraient évoluer dans l’avenir et devenir une région autonome. Il
s’agit des régions suivantes:
La Région du Nord : Il s’agit de la région la plus importante du pays
étant donné qu’elle abrite la capitale nationale et 10 gouvernorats. Sa
population s’élève à 5,3 millions d’habitants, soit 48,69% de la
population totale (INS, 2015). La superficie est de l’ordre de 28 267
km², soit 18,3% de la superficie totale du pays. Dans cette région, les
gouvernorats du Nord Ouest affichent un solde migratoire négatif de
9.429 lors de la dernière décennie (INS, 2015) en face du grand
Tunis qui a un bilan positif de 6.872. La ville de Tunis est, en même
temps, une métropole nationale et régionale qui rayonne directement
sur les zones les moins avancées de la région.
24
Fig. 5 : Les régions de développements
25
La ville de Jendouba, appartenant au gouvernorat le plus pauvre, est
proposée pour devenir la capitale de la région. La ville de Béja est
proposée pour être une capitale secondaire, vue sa position
géographique favorable par rapport au reste des chefs-lieux des
gouvernorats de la région. Lorsque la politique de décentralisation
donnera des résultats et permettra de développer les gouvernorats du
Nord Ouest, la région du Nord devra, dans une prochaine étape, se
scinder en deux, donnant naissance à une nouvelle région qui pourra se
composer des quatre gouvernorats du Nord Ouest et de Bizerte.
Jendouba gardera alors le statut de capitale régionale et Bizerte jouera le
rôle de métropole régionale.
La Région du Sahel-Kairouan-Kasserine : Il s’agit d’une région
multipolaire où la métropole régionale s’appuie sur quatre villes chefs-
lieux de gouvernorat (Kairouan, Monastir, Mahdia et Kasserine) et un
grand nombre de villes petites et moyennes.
La population de cette région, composée de cinq gouvernorats, est de
2,705 millions d’habitants, ce qui représente un peu moins du quart de la
population totale (24,6%). Sa superficie est de l’ordre de 22 124 km²,
soit 14,3% de la superficie totale.
Le bilan migratoire de Kasserine et Kairouan est négatif avec 9.388
départs face à Sousse-Monastir qui ont accueillis 4.211 migrants, soit près
de la moitié du flux. La ville de Sousse qui s’appuie sur un réseau
hiérarchisé de centres urbains servira de métropole régionale et sera le
pôle de développement qui rayonnera sur toute la région. La ville de
Kasserine est proposée comme la capitale de la Région, alors que
Kairouan, avec sa position médiane dans cette région et son héritage
historique, reprendra sa fonction de capitale politique et abritera le siège
de la préfecture de Région. Un remaniement partiel du maillage
administratif actuel permettra de rattacher les deux délégations de Jelma et
Sabelet Aouled Askar du gouvernorat de Sidi Bouzid à leur gouvernorat
d’origine, à savoir le gouvernorat de Kasserine. Le but de ce remaniement
est d’établir une contiguïté entre les deux gouvernorats de Kasserine et
26
Kairouan, inexistante actuellement, et de permettre une cohérence au
niveau de cette région.
La région de Sfax–Sidi Bouzid–Gafsa–Tozeur : Sa population est de
l’ordre de 1 769 955 habitants, soit 16,11% de la population totale alors
que sa superficie couvre 26 510 km², soit 17,1% de la surface du pays.
Ici, les trois gouvernorats de l’intérieur ont perdu 6.780 personnes alors
que Sfax n’a pu accueillir que 500 ce qui démontre la situation de crise
que vie cette région. Enfin, il s’agit d’une région multipolaire avec Sfax
comme métropole régionale, Gafsa comme capitale de région et Sidi
Bouzid comme capitale secondaire et siège de la préfecture de région.
Son économie est diversifiée avec le développement de l’activité
agricole, notamment à Sidi Bouzid, l’activité minière à Gafsa, l’activité
industrielle et tertiaire à Sfax et l’activité touristique à Tozeur.
La Région du Gabes–Médenine–Kebili–Tataouine : Elle comprend les
gouvernorats de Gabes, Kebili, Médenine et Tataouine et compte 1 160
234 habitants, ce qui représente 10,56% de la population totale, alors
que sa surface dépasse 77 521km². Il s’agit de la Région la plus
étendue du pays qui occupe la moitié du territoire nationale (50,2%)
mais dont plus de la moitié de la surface est considérée comme
désertique. Cette Région est dépourvue de métropole régionale ce qui la
place dans l’interdépendance de Tunis, notamment en ce qui concerne
l’infrastructure universitaire de santé et le tertiaire supérieur. Gabes qui
se trouve à la tête de la hiérarchie urbaine peut se positionner dans
l’avenir comme métropole régionale. Médenine est proposée comme
capitale de la Région et Kebili comme capitale secondaire. La position
géographique de cette Région lui permet de jouer un rôle accru dans le
contrôle du territoire, notamment frontalier. L’économie régionale est
diversifiée (tourisme à Médenine, industrie à Gabes, agriculture dans les
oasis). Mais la faiblesse du secteur tertiaire supérieur et l’inexistence
d’une infrastructure universitaire de santé sont deux problèmes à
résoudre d’urgence par les pouvoirs publics, afin de favoriser
l’émergence d’une métropole régionale.
27
Conclusion
28
Bibliographie
30
Université de Tunis
Faculté des Sciences Humaines et Sociales
LES DECOUPAGES
TERRITORIAUX
Actes du colloque de l’UR
(12-14 novembre 2015)
Adnane HAYDER
Mohamed CHERIF
Tunis 2018
31
Livre: Les Découpages Territoriaux
Auteur: Adnane Hayder et Mohamed Cherif
Editeur: faculté des sciences humaines et sociales de Tunis
ISBN: 978-9973-069-85-6
Tel: +216 54190935
E-mail: [email protected]
32
Comité scientifique
Abdelkrim Daoud
Abdelkrim Salem
Adnane Hayder
Ali Bennasr
Amor Belhedi
Mongi Bourgou
Seddik Fazaï
Ridha Lamine
Salah Bouchemal
Salah Zeraib
33
Comité d'organisation
Adnane Hayder
Faouzi Zarai
Naïma Lachtar
Seddik Fazaï
34
SOMMAIRE
Introduction générale.........................................................................15
Adnane Hayder
AXE PREMIER
LE DECOUPAGE TERRITORIAL DE LA
TUNISIE
35
AXE SECONDO
LE DECOUPAGE ELECTORAL : QUELLES
SIGNIFICATIONS
AXE TROIS
LE DECOUPAGE TERRITORIAL DES ESPACES
RURAUX ET LOCAUX
ثطور أشكال التلضيم الترابي و مضتويات التنظيم باملجاالت السراعية املروية في إكليم
179..................................................................................................................الوطن اللبلي
الحبيب بن غربية
Evolution des formes des découpages territoriaux et niveaux
d’organisationdes espacesagricoles irrigués dans la région du Cap-
Bon)en arabe)
Habibi Ben Gharbia
36
الضياصات التنموية و دًنامية ثلضيم املجال السراعي بالضاحل الجنوبي
227..........................................................................................................................التونس ي
دمحم الشريف
Les politiques de développement et le découpage territorial de
l'espace agricole )en arabe)
Mohamed Cherif.
ّ
- حالة جبال ألا وراش ألاداء الوظيفي والواكع املحلي: التلضيمات إلادارية
267............................................................................................................................الجسائر
ازراًب الصالح
Les découpages administratifs : fonctionnalité et réalités locales. Le
cas des Aurès (Algérie))en arabe)
Salah Zeraib
37