EDO EDP m1-td3-2020

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Université PAUL SABATIER 2019-2020

M1 ESR - Fiche d’exercices 3

Stabilité

Exercice 1 (Minimum et stabilité.) Sur l’espace Rn muni du produit scalaire usuel, on con-
sidère le système différentiel du second ordre

x00 = −grad U (x), x(0) = x0 , x0 (0) = v0 , (∗)

où l’inconnue x est une fonction de la variable numérique t, à valeurs dans Rn , où 0 désigne
la dérivation par rapport à t, et U : Rn → R est une fonction donnée de classe C 2 ( fonction
potentiel).
Dans cet exercice, une position d’équilibre a (point critique de U ) sera dite stable si pour tout
ε > 0, il existe α > 0 tel que toute solution de (∗) avec kx0 − ak ≤ α et kv0 k ≤ α soit définie
pour tout t ≥ 0, et vérifie kx(t) − ak ≤ ε pour tout t ≥ 0.

1. Dans cette question, on suppose que U est une forme quadratique, autrement dit, il existe
une matrice symétrique A ∈ Mn (R) telle que pour tout x ∈ Rn ,
1
U (x) = hx, Axi,
2
(on identifie un vecteur de Rn et le vecteur colonne correspondant dans Mn,1 (R)).

(a) Calculer ∇U (x) pour tout x ∈ Rn .


(b) On réduit A sous la forme A = P DP −1 avec D diagonale et P inversible. Montrer
qu’une fonction x : t 7→ x(t) est solution de (∗) si et seulement si la fonction y : t 7→
P −1 x(t) est solution du système

y 00 = −Dy, y(0) = P −1 x0 , y 0 (0) = P −1 v0 (∗∗).

(c) Montrer que l’origine est stable pour (∗) si et seulement si elle l’est pour (∗∗).
(d) Montrer que l’origine est une position d’équilibre stable pour (∗) si et seulement si U
possède un minimum strict en ce point.

2. Désormais, on ne suppose plus que U est quadratique. Etant donné une solution x de (∗),
montrer que la quantité
1
E(t) = kx0 (t)k2 + U (x(t)) (1)
2
reste constante.

3. On suppose que U est minorée sur Rn . Montrer que toute solution maximale x : I → Rn
de (∗) est définie sur R (on pourra d’abord justifier avec la question précédente que x0 est
bornée sur I).

4. On suppose que U admet un minimum local strict en un point a.

(a) Justifier qu’il existe ε0 > 0 tel que pour tout ε ∈]0, ε0 [, on a

U (a) < min U.


∂B(a,ε)

(b) Montrer que pour un tel ε, il existe α > 0 tel que si kx0 − ak ≤ α et kv0 k ≤ α, alors
la solution x correspondante vérifie E < min∂B(a,ε) U (E est la quantité définie en
(1)).
(c) En déduire que cette solution x est à valeurs dans la boule B(a, ε) et conclure.

Exercice 2 (Partiel - 2019 : Espèces en compétition) On considère le système différentiel


suivant :  0
 x (t) = x(1 − x − βy),
 0

y (t) = y(1 − y − αx),
 x(0)
 = x0 ,
y(0) = y0 ,

avec α, β > 0.
Il modélise l’évolution des populations de deux espèces en compétition (elles partagent une même
ressource pour survivre et sont donc en concurrence pour celle-ci).

1. Montrer que ce système différentiel vérifie les hypothèses du théorème de Cauchy-Lipschitz


local.

2. On se donne des données initiales x0 , y0 positives ou nulles et on appelle (J, (x, y)) la
solution maximale associée. Montrer que les fonctions x et y sont positives sur J.

3. Toujours pour des données initiales positives, montrer que

x(t) ≤ x0 et , ∀t ≥ 0,

y(t) ≤ y0 et , ∀t ≥ 0.
En déduire que [0, +∞[⊂ J.

4. A l’aide des résultats vus en cours, discuter en fonction des paramètres α et β la stabilité
des trois points d’équilibre :
     
0 1 0
P1 = , P2 = , P1 = .
0 0 1

Peut-on interpréter ces résultats du point de vue du modèle ?

5. Montrer que si α > 1 et β > 1, ou bien si α < 1 et β < 1, alors il existe un autre équilibre
P4 dans le quart de plan ]0, +∞[2 , que l’on déterminera. Etudier sa stabilité dans les deux
cas.

Exercice 3 (Stabilité par linéarisation ?) On considère les deux EDOs suivantes


 0   0 
y2 − y1 (y12 + y22 ) y2 + y1 (y12 + y22 )
 
y1 y1
(EDO1 ) = , (EDO2 ) =
y2 −y1 − y2 (y12 + y22 ) y2 −y1 + y2 (y12 + y22 )

1. Montrer que, pour toute condition de Cauchy, les deux EDOs admettent une unique solu-
tion maximale.

2. Montrer que les deux EDOs admettent le même unique point d’équilibre.

3. Peut-on conclure sur la stabilité de ce point d’équilibre par linéarisation ?

4. Etudier la stabilité de ce point d’équilibre à l’aide de la fonction r : t 7→ y1 (t)2 + y2 (t)2 (on


pourra montrer que r0 (t) = −2r(t)2 pour (EDO1 ) et r0 (t) = 2r(t)2 pour (EDO2 )).
Exercice 4 (Flot potentiel et minimiseurs.) Soit f une fonction de classe C 2 de Rn dans
R et (t0 , x0 ) ∈ R × Rn .  0
x = −∇f (x)
On considère le problème de Cauchy et on suppose que lim f (x) = +∞.
x(t0 ) = x0 |x|→+∞

1. Montrer que ce problème de Cauchy admet une unique solution maximale x sur ]T∗ , T ∗ [.

2. Montrer que la fonction t 7→ f (x(t)) est décroissante. En déduire que T ∗ = +∞ et que x


est bornée sur [0, +∞[.

3. A-t-on nécessairement T∗ = −∞ ? (On pourra considérer l’exemple n = 1 avec f (x) = x4 .)

4. On suppose à partir de maintenant que f est strictement convexe. Montrer que f admet
un unique point de minimum strict global f (xm ) = m.

5. Justifier que xm est l’unique zéro de |∇f |. On pourra utiliser l’inégalité :

∀y, z ∈ Rn , f (y) ≥ f (z) + h∇f (z), y − zi.

6. On veut montrer que, pour toute condition initiale (t0 , x0 ), on a x(t) → xm quand t → +∞.

(a) Justifier que la fonction r(t) = f (x(t)) tend en +∞ vers une limite ` ∈ R.
(b) Montrer que pour tout ε > 0, il existe η > 0 tel que r0 (t) ≤ −η pour tout t ∈ [0, +∞[
tel que m + ε ≤ f (x(t)).
(c) En déduire que ` = m.
(d) Conclure.

Exercice
 5 (Circuit RLC.) L’analyse des circuits RLC conduit à des EDOs sur R2 du type
 L di = v − h(i)

dt , avec h : R 7→ R de classe C 1 . Les variables v et i sont respectivement un
dv
 C
 = −i
dt
voltage et une intensité, et les constantes strictement positives L et C une résistance et une
capacité.

1. Déterminer l’unique équilibre de l’EDO, et discuter sa stabilité en fonction de h.

2. On suppose que h vérifie xh(x) > 0 pour tout x 6= 0. L’objectif de cette question est de
montrer que l’équilibre est asymptotiquement stable. Pour cela, on introduit l’énergie du
1 2 2

système E(i, v) = 2 L i + C v ). On notera ϕ le flot associé au système : pour tout
(i0 , v0 ), t 7→ ϕ(t, (i0 , v0 )) est la solution du système qui vaut (i0 , v0 ) à l’instant t = 0.
Dans la suite, on fixe (i0 , v0 ) ∈ R2 .

(a) En étudiant les variations de t → 7 E(ϕ(t, (i0 , v0 ))), montrer que pour tout (i0 , v0 ) ∈
R2 , l’intervalle de définition de ϕ(·, (i0 , v0 )) contient R+ .
(b) Soit (tn )n∈N une suite qui tend vers +∞ tel que (ϕ(tn , (i0 , v0 )))n∈N converge vers un
couple (i∞ , v∞ ). Montrer que pour tout s ≥ 0,

lim E(ϕ(s + tn , (i0 , v0 ))) = E((i∞ , v∞ )).


n→+∞

En déduire que

∀s ≥ 0, E(ϕ(s, (i∞ , v∞ ))) = E((i∞ , v∞ )). (2)


(c) Montrer que pour tout s > 0, (i∞ , v∞ ) = (0, 0) (on pourra dériver la relation (2) par
rapport à s).
(d) Conclure.

Exercice 6 (Pendule non linéaire.) On étudie l’équation suivante


θ00 + µθ0 + sin θ = 0,
où µ > 0 est une constante donnée.
1. En réécrivant l’équation sous la forme d’un système du premier ordre Y 0 = f (Y ) avec
Y = (θ0 , θ)t , montrer que pour toutes conditions initiales θ(0) = θ0 et θ0 (0) = θ1 il existe
une unique solution globale.
2. Trouver les points d’équilibre du système.
3. On veut montrer que le point d’équilibre (0, 0) est asymptotiquement stable. Soient θ0 ∈
] − π2 , π2 [ et θ1 ∈ R tel que 12 θ12 − cos θ0 < 0. On définit pour la solution θ correspondante
l’énergie E(t) = 12 (θ0 (t))2 − cos(θ(t)).
(a) Montrer que E est décroissante et admet une limite finie en +∞.
(b) Montrer que θ(t) ∈] − π2 , π2 [ pour tout t ∈ R+ .
(c) Montrer que θ0 est globalement Lipschitz sur R+ .
(d) En déduire que limt→+∞ θ0 (t) = 0 (on pourra raisonner par l’absurde et supposer que
lim supt→+∞ θ0 (t)2 > 0 pour obtenir que limt→+∞ E(t) = −∞).
(e) En déduire que θ tend vers 0 en +∞.
4. Retrouver le résultat de la question précédente en étudiant la linéarisation du système en
(0, 0).
5. Que peut-on dire du point d’équilibre (π, 0) ?

Exercice 7 (Spirales.) On considère le champ de vecteurs défini par


   
1
−y + x cos x2 + y 2 exp − x2 +y

2
V (x, y) =    
1
x + y cos x2 + y 2 exp − x2 +y

2

pour (x, y) 6= (0, 0), et par V (0, 0) = (0, 0).


1. Montrer queV définit une fonction de classe C ∞ sur R2 et que, si Y = (x, y)t le problème
Y 0 = V (Y )
de Cauchy est localement bien posé.
Y (0) = Y0
2. Montrer qu’il existe une infinité de cercles (Ck )k≥0 > 0, de rayons Rk % +∞, qui sont
des courbes intégrales du champ1 . En déduire que toute trajectoire est globale. Indication
: décomposer le champ de vecteurs en une partie radiale et une partie tangentielle.
3. Trouver les points d’équilibre du système et étudier leur stabilité linéaire. Qu’en déduire ?
4. Dessiner le champ de vecteurs V . Si Y (0) est strictement compris entre deux cercles Ck et
Ck+1 , comment se comporte la trajectoire correspondante quand t → ±∞? Et si Y (0) 6= 0
est à l’intérieur du cercle C1 ? Quelle information en tirer par rapport à la question 3?

1
autrement dit, si Y0 ∈ Ck , Y (t) ∈ Ck pour tout t.

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