Pathologie Psychiatrique IP S4-1

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ⵜⴰⴳⵍⴷⵉⵜⵏⵍⵎⴰⵖⵔⵉⴱ ‫المغربية المملكة‬

ⵜⴰⵎⴰⵡⴰⵙⵜⵏⵓⵙⵙⵍⵎⴷⴰⵏⴰⴼⵍⵍⴰ
‫وزارة التعليم العالي والبحث العلمي‬
ⴷⵓⵔⵣⵣⵓⴰⵎⴰⵙⵙⴰⵏ ‫وتكوين األطر‬

Royaume du Maroc
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique
et de la Formation des Cadres

INFIRMIER POLYVALENT (IP)


‫ممرض متعدد االختصاصات‬

Intitulé du module
PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES ET SOINS
INFIRMIERS

-PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES-


Dr. NASRI SAHRAOUI Amina

OBJECTIFS DU MODULE

 Contribuer au diagnostic de l’une des affections étudiées ;


 Adopter les soins infirmiers appropriés à un patient présentant l’une
des affections étudiées ;
 Appliquer une démarche de soins dans la prise en charge d’un patient
présentant l’une des affections étudiées ;
 Informer, éduquer et motiver les malades et leurs familles en fonction
de leurs besoins.
PATHOLOGIES DES SPECIALITES MEDICALES

PATHOLOGIE PSYCHIATRIQUE

LES PSYCHOSES :
La schizophrénie, l'anorexie mentale,
la dépression nerveuse, , la toxicomanie.

Notions générales sur les psychoses :


La psychose est une maladie mentale très grave atteignant globalement toute la
personnalité. Cet état justifie une prise en charge thérapeutique et nécessite parfois
des hospitalisations sous contrainte.
Caractéristiques :
 Perte de contact avec le réel.
 Inconscience des troubles.
 Apparition du délire.

Caractéristiques spécifiques à la psychose :


 Processus très rapide avec des déficits importants et qui va conduire à un
vrai handicap.
 Ces personnes sont « bizarres » Ce sont des personnes qui vont fuir le
contact avec les autres Ils vont se replier sur eux-mêmes.
 Et il va y avoir une perturbation du rapport à la réalité.
La schizophrénie
I. Définition/ Introduction :
Affection fréquente, généralement sévère, hétérogène, d’évolution prolongée et invalidante
appartenant au groupe des psychoses chroniques.
I. Généralités cliniques
Trépied clinique :
 Syndrome délirant.
 Syndrome dissociatif.
 Atteinte des fonctions cliniques.
Atteinte des fonctions supérieures.

LE SYNDROME DÉLIRANT
Serait construit sur la base d’une expérience anormale de l’esprit, du corps, du monde.
 Durée : chronicité (> 6 mois).
 Degré de systématisation : non systématisé (flou, imprécisé).
 Mécanismes : multiples (polymorphe) :
 interprétation, illusion, intuition.
 hallucinations psychiques et psycho-sensorielles.
 automatisme mental quasi-constant.
 Thèmes : multiples
 idées délirantes de persécution.
 syndrome d’influence.
 Dépersonnalisation.
 et aussi : dédoublement, idées de référence, possession, hypochondrie,
mystique, érotomanie, divination, mégalomanie.
 Degré d’adhésion : souvent totale, parfois relative.
 Participation affective : angoisse majeure, éventuelle participation thymique.

LE SYNDROME DISSOCIATIF
Perte de cohésion et d’unité de la personnalité.
 Dissociation intellectuelle : trouble du cours de la pensée, trouble du langage, altération
du système logique.
 Dissociation affective : indifférence affective, athymhormie, froideur dans le contact,
négativisme, réactions émotionnelles brutales inappropriées, ambivalence affective.
 Dissociation comportementale : bizarrerie, opposition, négativisme, manifestations
comportementales de l’ambivalence.

LE SYNDROME AUTISTIQUE
Barrière opaque établie par le sujet entre son monde intérieur et le monde extérieur.
Hermétisme et mort psychique apparente.
Vie imaginaire et émotionnelle intense.
Altération profonde de la notion de réalité.
ATTEINTE DES FONCTIONS SUPÉRIEURES
Troubles cognitifs
 difficultés de concentration.
 troubles attentionnels.
 difficultés de traitement du contexte.
 atteintes de la mémoire à long terme.
 troubles des fonctions exécutives.

II. Formes cliniques de début

TABLEAU AIGU : Début brutal

 Bouffée délirante aiguë.


 Episode thymique atypique.
 Passage à l’acte médico-légal.
 Episode confusionnel.

DÉBUT INSIDIEUX : Début progressif


 Fléchissement de l’activité sociale
 Installation progressive d’idées délirantes
 Troubles du comportement
 Manifestations pseudo-névrotiques
 Modification de la personnalité

III. Une hypothèse étiologique : Le modèle neurodéveloppemental :

 Facteurs génétiques : risque morbide (10-12%) chez les frères, sœurs et enfants de
schizophrènes, concordance de 50% chez les jumeaux homozygotes.
 Facteurs environnementaux précoces : complications obstétricales anté et
périnatales, carence nutritionnelle ou infection virale pendant la gestation.
 Facteurs environnementaux tardifs : rôle du contexte familial et des émotions
exprimées.

IV. EVOLUTION
 Taux de mortalité élevé (10% de décès par suicide)
 Par poussées, continue ou mixte

V. RINCIPES DE TRAITEMENT : Approche de bio-psycho-sociale


 Psychotropes : neuroleptiques
 Psychothérapie.
 Sociothérapie.
Anorexie mentale

1. Définition / Rappel :
Caractérisée par le refus de maintenir un poids minimal normal, une peur intense de
prendre du poids, une perturbation de l’estime de son poids ou de ses formes
(dysmorphophobie) et l’absence, chez les femmes, d’au moins trois cycles menstruels
consécutifs.
ÉPIDÉMIOLOGIE :
 Touche préférentiellement les sujets féminins.
 1% des adolescentes sont concernées Age de début : entre 12 et 20 ans.
 Touche préférentiellement les classes sociales élevées.
 Facteurs de risques familiaux individuels culturels qui peuvent avoir une
incidence sur la survenue chez certains sujets fragile.

III – Les différents signes cliniques :


Ils vont apparaître progressivement chez une jeune fille qui n’avait aucun antécédent
pathologique et c’est la difficulté de la prise en charge car pendant une longue période
les symptômes vont passer inaperçu pour la famille parce qu’elles sont en âge de
camoufler leur trouble (vêtement ample, jeter la nourriture, faux prétexte pour éviter le
repas…)
 Facteurs déclenchants : échec scolaire, échec sentimental, et le plus
souvent sans cause apparente.
 L’anorexie : Ce n’est pas une perte d’appétit, elles ont faim mais c’est une
conduite volontaire de restriction alimentaire qui va porter progressivement sur
des aliments nourrissants. La lutte contre tout apport extérieur va passer
par trois phases : La lutte contre tout apport extérieur va passer par trois
phases :
 le refus de l’ingestion : mâchonnement des aliments de façon
interminable, rejet clandestin (dans les plantes, dans la serviette, au
chien…), couper les aliments en tout petit morceau…
 le rejet digestif : les vomissements
 l’activité physique : monter descendre les étages…
Paradoxalement c’est une personne qui va développer un attrait très particulier sur la
nourriture, elle va régner en maître dans la cuisine et préparer les repas de toute la
famille.
 L’aménorrhée : C’est l’absence d’au moins trois cycles menstruels
consécutifs.
 L’amaigrissement : Il est spectaculaire et va être perdu progressivement entre
4 à 5 kg par mois et au fil des mois il va atteindre 25 à 50 % du poids initial.
Ceci va aboutir au fait que l’adolescente va perdre ses formes féminines. Les
hanches, les fesses, les seins vont s’effacer par la fonte des masses
graisseuses. Les joues vont être creuses, les yeux enfoncés dans leur orbite
qui donne un visage cadavérique. Il y a des anorexiques qui ont tendance à
exhiber leur corps dans des vêtements serrés, d’autres au contraire vont le
cacher avec des vêtements amples.
Les cheveux sont ternes, les ongles striés, cassants, les extrémités froides,
cyanosées.
Au niveau des constantes : la tension artérielle est basse, une bradycardie ou
quelque fois des tachycardies compensatoires. Il y a aussi une hypothermie.

IV – L’aspect psychologique :
1. Le comportement Le déni des besoins du corps
C’est quelqu’un qui va ignorer complètement les besoins du corps (mécanisme
inconscient) et ne réalise pas qu’elle se met en danger. Il va comporter plusieurs
aspects :
 Hyperactivité qui est constante (agitation incessante).
 Méconnaissance total des signes de fatigue.
 Insensibilité apparente au froid et à la chaleur (peu vêtu l’hiver, et trop vêtu
l’été afin de brûler des calories).
 Refus de reconnaître la fatigue comme le besoin de sommeil (recherche de
situation les plus pénible sans s’accorder ni repos, ni sommeil ; le sommeil est
écourté, morcelé, voir peu profond).
 Sexualité massivement refoulée (activité sexuelle absente, et si active sans
plaisir, refuse sa féminité…).
 Le fonctionnement intellectuel est surinvesti (hyperactivité intellectuelle
avec boulimie de lecture qui est peut être un moyen de défense contre les
émotions et les sentiments), le niveau intellectuel est le plus souvent bon voire
supérieur à la moyenne.
2. Méconnaissance de la maigreur :
Elle est constante, et sera traduit par de profonde perturbation de l’image du
corps. Elles se voient et se dessinent toujours plus grosses qu’elles ne le sont,
et se livrent à d’incessante mensuration de leur corps.
3. Méconnaissance et refus de reconnaître la maladie :
La maladie est d’autant plus niée qu’elle leur apporte une toute puissance.
Plaisir de voir leur corps décharné, regard négatif sur ceux qui font des orgies
alimentaires.
4. Peur intense et permanente de grossir :
Elle est à l’origine des restrictions alimentaires. C’est une peur de tous les
instants, il va y avoir contrôle des pesées, mensuration, préoccupation
diététique, recours au laxatif… Il y a une angoisse très marquée lors de toute
ingestion d’aliment. L’opposition réactionnelle à l’attitude des parents Le conflit
familial entretient les symptômes de l’anorexie.
5. L’opposition apparaît devant l’insistance des parents :
Qui lui demande de venir à table et lorsqu’elle y est contrainte, elle a recours à
des conduites de simulation d’absorption de nourriture citées plus haut.
6. Le contexte familial :
Le comportement de l’anorexique est directement conditionné par l’attitude des
parents. Les conflits entre la patiente et son entourage vont devenir majeurs, ils
sont centrés sur la nourriture. La patiente est décrite comme tyrannique, elle
impose ses volontés et de son côté elle décrit la famille comme ne la laissant
pas tranquille, la surveillant et ne pensant qu’à la faire manger.
Il y a souvent l’image d’un père faible et le comportement maternel hyper
protecteur.

V – TRAITEMENT :
 Hospitalisation rapidement : car risque vital
 Isolement (du conflit familial) avec interdiction de contact avec la famille : pas
de visite, pas de téléphone, pas de courrier. Son but n’est pas répressif.
 Selon les cas, il peut y avoir une perfusion, réanimation pour corriger la
dénutrition et les troubles hydroéléctrolytiques, corriger une hypokaliémie,
hyponatrémie, avitaminose.
 Réanimation par voie buccale, instaurée progressivement.
 Le contrat sera lié à la reprise de poids avec surveillance de la courbe pondérale
pour mesurer l’effet de la thérapeutique et de l’isolement.
 Des entretiens psychothérapiques.
 Lever progressif de l’isolement proportionnel à la reprise de poids.

VI – RÔLE INFIRMIER
La cohésion de l’équipe est très importante, et il est important aussi qu’il y ait
un climat de confiance sécurisante et ferme.
 Il faudra personnaliser la relation qui sera fondée sur une attitude calme mais
ferme.
 Il va falloir limiter les conduites de manipulation de la part de la patiente auprès
de l’équipe parce qu’elle va essayer de reproduire le même schéma qu’elle
vivait avec ses parents.
 On installera la patiente dans une chambre individuelle dans le but de contrôler
son environnement (hydratation, la prise de laxatif, vomissement,
l’hyperactivité).
 Etablir un contrat entre la patiente, la famille, l’équipe avec lever progressif de
l’isolement proportionnel à la reprise du poids.
 Veiller à éviter toute entorse au contrat en faisant en sorte que la relation
s’établit en dehors de la relation de la nourriture.
 Surveillance journalière des pulsations, la pression artérielle, la température, le
poids (suivant la gravité des troubles), l’apparition des oedèmes (œdème de
carence),
 Prise de repas sous la surveillance de l’infirmier (e) ou il y aura vigilance au faux
prétexte pour éviter le repas, simulation de nourriture, vomissement…
 On veillera à réduire l’activité de la patiente en établissant un emploi du temps.
 Il faudra travailler sur l’estime de soi puisque la prise de poids entraîne une
dévalorisation de l’image du corps donc travail sur atelier maquillage, plaisir du
vêtement, atelier esthétique…

VII – EVOLUTION :
Le risque vital existe, il est dû aux conséquences de la dénutrition,
déshydratation, infections répétées, épuisement, suicide. 50 % s’en sortent
40 % rechutent 5 à 10 % ont un pronostic sombre.
La dépression nerveuse

I. Introduction/ Définition
C'est un fléchissement de l'humeur malheureusement de plus en plus fréquent de nos jours, elle
se caractérise par de nombreux signes mais pour que le diagnostic de dépression soit posée, il
faut une persistance des signes au-delà de 15 jours au moins.

II. Etiologies
Les dépressions endogènes : c'est le groupe des PMD.
Crise de mélancolie franche aiguë de la psychose maniaco-dépressive. Cela touche 1 % de la
population.
Les dépressions psychogènes : elles sont liées à une situation psychologique explicable

III. Signes et prise en charge infirmière :


Sémiologie Prise en charge infirmière

apparence : - surveiller l'hygiène et les amener à faire leur soins et à


avoir une bonne image de lui
-incurique
- prendre les constantes car ont souvent de
-souvent sombre et austère l'hypotension
-amimique ou paucimimique - ne pas le faire répéter sans cesse , parler calmement,
-tristesse le rassurer, articuler

langage: - l'aider à reformuler ses idées négatives

-ralentissement idéique ou - lui proposer de se mouvoir à des moments clés


bradypsychies (toilette.)

-discours monoidéique ( doute de - valoriser ses propos, l'encourager à poser des


sa propre valeur) questions sur ses problèmes, clarifier ses idées

psychomoteur: - trouver des centres d'intérêt à ses discours , lui


demander de hausser le ton
-ralentissement , inhibition
psychomotrice - le laisser pleurer, ne jamais dire c'est rien

-asthénie - qu'il éprouve du plaisir à boire et à manger

-apragmatisme - réorienter la discussion sur des choses heureuses , lui


faire parler de sa douleur
-isolement
- noter les moments d'apparition des troubles du
communication: sommeil et où il est le plus anxieux
Sémiologie Prise en charge infirmière

-propos négatifs - veiller à la bonne prise du traitement et l'apparition


des effets secondaires
-cris et pleurs
- lui expliquer le risque de rechute en cas d'arrêt du
-prosodie (baisse du ton)
traitement
-voix monocorde
- noter le risque suicidaire (augmentation du risque
comportement: entre 3 H et 5 H du matin)
-oppression thoracique - éviter les critiques négatives
-céphalées - prévenir de la potentialisation du traitement avec
l'alcool
-vertiges
-palpitations
-dyspnée
-douleur abdominale
-anorexie, boulimie, aphagie
troubles du sommeil:
-difficulté d'endormissement
-réveils matinaux
-hypersomnie ou insomnie
conduites additives:
-alcoolisation
-tabac
-toxicomanie
-conduites médicamenteuses

IV. Complications
Il existe plusieurs complications possibles liées à la dépression :

 La récidive de dépression : Elle est fréquente puisqu’elle concerne 50 % des


personnes ayant vécu une dépression. La prise en charge diminue
considérablement ce risque de récidive.
 La persistance de symptôme résiduels : il s’agit de cas où la dépression ne se
guérit pas entièrement et où même après l’épisode dépressif, persistent des
signes de dépression.
 Le passage à la dépression chronique.
 Le risque suicidaire : La dépression est la première cause de suicide : environ
70 % des personnes décédant par suicide souffraient d’une dépression. Les
hommes dépressifs de plus de 70 ans sont les personnes les plus à risque de
se suicider. Les idées de suicide appelées parfois « idées noires » sont un des
signes de dépression. Même si la plupart des personnes ayant des idées de
suicide ne font pas de tentative, c’est un signe d’alarme. Les personnes
dépressives pensent au suicide pour arrêter une souffrance qui leur paraît
insupportable.

V. Prévention : Conseils d'hygiène de vie contre la dépression


Une bonne hygiène de vie permet de réduire les risques de dépression. Une activité
physique régulière, une alimentation équilibrée, une vie sociale riche... sont autant de
facteurs qui permettent de chasser les idées noires.
La toxicomanie

I Définition
C'est un état d'intoxication de l'organisme par des substances toxiques entraînant un
état de dépendance physique et psychique à l'égard de leur effet.
On parle de plus en plus de polytoxicomanie (association de plusieurs drogues avec
ou non de l'alcool et/ou des substances pharmacologique).
II Étiologie
1) Facteur biologique
Le mode d'action des drogues est de nature biochimique, donc chez le toxicomane il
y aurait une anomalie au niveau de l'influx neveux (neurotransmetteur) qui rendrait la
personne plus dépendante qu'une autre, cependant ce n'est qu'une hypothèse.
2) Facteur biologique
Il existe une vulnérabilité individuelle face aux drogues. Les raisons invoqués pour la
première prise sont :
– Curiosité, attrait de l'inconnu
– Désir d'enrichir son expérience
– Désir d'adhérer à un groupe
– Vie familiale conflictuelle
– Manque ou rejet de la société, rejet d'un système de valeurs
Ces raisons varient selon les individus
L'adolescence est une période de réorganisation psychique et de remise en cause
favorable à l’expérience => période propice
3) facteur sociologique
Le contexte social peut aussi agir sur le processus de toxicomanie (ex : chromage,
condition de vie précaire) mais la toxicomanie touche tous les milieux sociaux.

II Stades de la toxicomanie aux opiacés (4 stades)


– Stade 1 : 1er contact = initiation et 90% s'arrête spontanément.
– Stade 2 : usager occasionnel sans conséquences psychiques, ni physiques. À ce
stade on peut encore aisément arrêter la consommation.
– Stade 3 : Utilisateur habituel. À ce stade, la toxicomanie est installée (dépendance
physique et psychique). À la toxicomanie, se rajoute des conséquences sociales,
familiales, psychologiques. L'arrêt ne peut se faire sans aide.
– Stade 4 : Toxicomanie évoluée, souvent polytoxicomanie avec une dépendance
physique et psychique ++++ et une altération de l'état général et dégradation de l'état
psychique.

III La demande de soin :


Vient souvent quand le toxicomane a fait le constat de l'échec de la drogue( il veut
arrêter la galère), il souffre de sa dépendance, de sa marginalisation, de son
isolement, voir du HIV ou de l'hépatite.
Autres motifs :
– peur de l'intoxication ou de l'overdose
– Raréfaction du produit sur le marché => sevrage forcé => demande d'aide
=> l'hospitalisation est vécue comme une mise à l'abri

IV Le cadre thérapeutique (le contrat de soin)


Il permet d'évoluer sur un terrain neutre ou le soignant et le soigné ont donné leur
accord.
Objectif :
– Responsabiliser le patient.
– Poser des limites aux tentatives de manipulations.
– Rendre l'équipe univoque dans son attitude.
• Ce contrat de soin définit le nombre de visite, les appels téléphoniques, les sorties
autorisées ou non, la durée du sevrage et l'arrêt immédiat de la prise de toxique
• La sortie définitive en cas de rupture de contrat.

V La surveillance
1. La cure de sevrage
Induit forcement une aide médicamenteuse (anxiolytique, antalgique), mais que pour
l'infirmier, il est important de déceler des signes de manque, d’un comportement
anxieux, voir agressif.
2. La péri surveillance
Être attentif aux visites, aux affinités que se crée le patient avec les autres autorisés
à sortir. Ne pas hésiter à effectuer des dosages de toxiques si doute.
3. Les contamination (par VVD )
Les toxicomanes sont plus que d'autres sujet à être VIH+, VHC+ VHB+ d'où

VI. La PostCure
Dont l’objectif est de :
– Lutter contre le besoin de recours aux toxiques.
– Assurer un soutien psychothérapeutique.
– Aider à une réinsertion professionnelle.
LES NEVROSES :
Phobiques, d'angoisse, obsessionnelle,
et hystérique

I. Définition :
Une personne névrosée est quelqu’un qui a conscience de ses troubles. C’est une pathologie
dite mineure car elle n’affecte pas directement la personne.
La névrose d’angoisse : Il s’agit d’une personne qui n’arrive pas à se relaxer, à se détendre.
Etat permanent de tension.
Les névroses obsessionnelles : La principale obsession est la propreté. Ce sont des personnes
très peu sures d’elles, constamment douteuses. Leur vie est envahie de rites pour effacer toute
trace d’angoisse.
Les phobies :
 Sociales : personnes qui ne supportent pas d’être en groupe, ou dans la foule
(concert…)
 Peur des animaux : araignée, serpent, souris…
 Peur de certains objets
 Peur des transports (avion, train…)
La névrose hystérique Sigmund Freud : « L’hystérique parle avec son corps«
L’hystérie est exprimée à travers le corps : c’est inconscient. Ces personnes ont le besoin de
séduire. Toutes les névroses sont réversibles.

II. Conduite à tenir


Reconnaître authentiquement les symptômes de la névrose des patients. Faire parler la
personne pour faire diversion.
Pour les phobiques : Eviter de les confronter à leur problème.
Pour les névroses obsessionnelles : Ne pas se mettre en travers de ses rites. Respecter les
rites.
L’hypocondriaque : A l’écoute de tout ce que l’on dit. Donc faire attention à ce que l’on dit
car tout propos sera interprété.
L’anxieux : A proscrire dans son vocabulaire : « Vous avez raison d’être angoissé ». Ne pas
renvoyer son angoisse ou dire des paroles négatives.
III. Traitement :
Une névrose non traitée va évoluer spontanément (de façon positive ou négative)

 Anxiolytiques
 Psychothérapie : psychologue ou psychiatre (ils vont travailler sur le comportement du
patient pour que la personne se sente mieux)
 Psychanalyse
La névrose phobique

1. Caractéristiques :
Dès l'enfance, ils manifestent une tendance à la timidité ou au repli sur soi, inquiétude, besoin de
protection des autres.

Dans leur vie amoureuse ils ont besoin d'être rassurés.

Toutes les frustrations de l'existence sont mal supportées, les maladies, séparations, deuils,
peuvent entraîner des décompensations. Toute leur vie est centrée sur l'anxiété et toute contrariété
est vécue comme traumatique. L'importance des réactions anxiogènes n'a aucune mesure avec la
réalité objective. L'anxiété ne survient dans cette névrose qu'en présence d'on objet précis sans
danger objectif réel. Le patient est tout à fait conscient de la nature absurde de sa crainte, mais ne
peut l'empêcher.

2. Au niveau psychiatrique, ces crises se manifestent par :


Troubles paniques. Ils apparaissent plutôt le soir. Dans les troubles paniques on a la phobo-phobie
(peur d'avoir une crise) qui est une phobie d'anticipation.

TAG : troubles anxiogènes généralisés.

Les phobies :
a. Agoraphobie :

C'est la phobie la plus fréquente. C'est une panique intense, une absence de contrôle : impossibilité
de bouger, de parler à des inconnus.

 L'idée même peut faire paniquer : pleure, idées noires. C'est un gène important dans la vie,
le besoin, d'accompagnement est fréquent.

 Culture phobique : parent très anxieux : la vie est dangereuse alors il ne faut pas sortir, on
est mieux chez soi.

 Cela peut se manifester par une phobie scolaire, la peur de quitter la maison.

b. Claustrophobie

 Peur des endroits clos : ascenseur, avion, métro..

 Besoin d'accompagnement quasi obligatoire

 Peur angoissante

 Les sujets se sentent souvent ridicule

c. Nosophobie

 C'est la peur des maladies

 Signes viscérales : affolement, ballonnements, tachycardie.


Il faut consulter un médecin rapidement pour que ça se calme

 C'est une obsession, le rôle de l'imagination est très important

 Cette peur peut apparaître à tout moment

d. Ereutophobie (peur de rougir)

e. Tanophobie (peur de la mort)

f. Zoophobie (peur des animaux)

g. Phobie sociale (peur de parler en public)

3. Pour diagnostiquer les troubles paniques, il faut la réunion de 4 symptômes :


 Évolution depuis plus de 6 mois,
 Au moins 3 des 4 symptômes suivants : tension motrice, troubles neurone végétatifs
(palpitations..), attente craintive, exploration hyper vigilante de l'environnement (difficultés
d'endormissement.)

4. Évolution :
 Névrose pas stable, elle peut guérir quand traitement chimique ou psychothérapie adapté
et quand l'entourage est contenant et maternant.
 Elle peut évoluer du côté de la phobie, qui permet au sujet de concentrer son angoisse
dans un lieu ou une situation particulière.
 Hystérie de conversion : on ne sent plus l'angoisse car elle est convertie dans l'expression
somatique (= symptômes)
 Névrose obsessionnelle : avec rituels
 Maladies somatiques
 Décompensation psychotique : régression, perte au niveau de la réalité.

5. Traitements :
Troubles paniques : Antidépresseurs, anxiolytiques.
Traitement psychiatrique : psychanalyse, thérapies comportementales, relaxation.
TAG : myorelaxants (valium.), β bloquants si les troubles somatiques sont au premier plan.
6. Prise en charge infirmière :
- recueil des informations en rapport avec les troubles du patient
- détailler les troubles (objet de la phobie, conduite d'évitement)
- le revaloriser par rapport à son image personnelle
- les amener à parler des troubles associés sans poser de questions directes
- proposer au patient des entretiens thérapeutiques et de longue durée
- essayer de mettre le patient face à sa phobie (thérapie comportementale)
- administration des anxiolytiques et anti-dépresseurs
- respecter la phobie et ne jamais dire c'est rien
Toutes les phobies ont un versant dépressif
La névrose d'angoisse

1. La névrose d'angoisse
 C'est la névrose de base qui associe aux paroxysmes anxieux un fond permanent
d'angoisse
 Fond permanent d'anxiété :
 Instabilité
 Agitation anxieuse
 Questions réitératives
 Résistance aux changements
 Incertitude
 Troubles psycho-fonctionnelles (diarrhée, pollakiurie, cystalgie, troubles du sommeil)
 Conduites additives (alcool, toxicomanie, actes déviants, excès de tabac, boulimie.)
 Inhibition sexuelle
Prise en charge infirmière
 Ne pas banaliser une expression anxieuse ou angoissée, se monter calme
 Rechercher d’autres manifestations et comportement se rapportant à l'angoisse
 Ecoute attentive, être présent, être en empathie, reprendre les questions calmement
 Noter les mécanismes de défense mis en place, positiver le changement
 Noter les troubles du sommeil et les caractéristiques et proposer des solutions (tisane,
bain chaud, rester près de lui)
 Lui permettre d'exprimer ses émotions et le rassurer
 Echanger avec le patient sur ses comportements
 Utiliser les techniques de relaxation, se montrer disponible
 Essayer de donner un sens à ses conduites

2. Crise paroxystique d'angoisse :


 Début brutal avec sentiment de mort imminente
 Sueurs profuses
 Douleurs constrictives
 Boule œsophagienne (sensation d'étouffement)
 Douleur épigastrique
 Pâleur
 Yeux escarvés
 Troubles gastro-duodénaux
 Troubles urinaires, douleur génitale
 Tremblements
 Passage de l'agitation anxieuse à la stupeur
 Bouffée de chaleur
 Tachycardie, hyperventilation
 Etat syncopal, lipothymie (malaise)

Prise en charge infirmière


 Dure d’une demi-heure à une heure suite à une frustration ou une contrariété
 Différent de la crise de tétanie ou de spasmophilie
 Rester auprès du patient, le toucher
 Le laisser exprimer ses émotions
 Isoler le patient du stimulus extérieur
 Rechercher avec lui la cause de l'angoisse majeure
 Dresser une liste des personnes clé dans sa vie et les contacter
 Faire la chronologie des évènements précédents la crise
La névrose obsessionnelle

 L'obsession est la base de cette névrose où toutes les craintes sont cristallisées sur des
idées obsédantes que le patient tente de combattre par des rites obsessionnels.
 Forme névrotique la plus grave, la plus élaborée et la plus dure à réduire.

1. Signes :
Dans sa forme la plus typique, le conflit psychique s'exprime par des symptômes dits
compulsionnels : idée obsédante, compulsion à accomplir des actes indésirables, lutte contre
ses pensées et tendances, rites conjuratoires.
Mode de pensée caractérisé par la rumination mentale, le doute, les scrupules et aboutit à des
inhibitions de la pensée et de l'action.
C'est une névrose difficile à soigner, fatigue psychique énorme, le sujet est épuisé par sa
névrose.

2. Caractères de cette structure :


 Caractère compulsionnel :
= impossibilité de se retenir. Ces actions peuvent être qualifiées de passage à l'acte qui permet
au sujet de diminuer son angoisse.

 Lutte intérieure continue :


Elle absorbe toute l'énergie du sujet, même si cette lutte est inefficace, elle reste obligatoire.
Le sujet va tenter de combattre ses obsessions par d'autres représentations.

 Conscience de la maladie :
Le sujet se sait malade et va essayer de la cacher. Cette conscience de la maladie fait émerger
une conception péjorative de son existence, le sujet reste réticent à reconnaître sa maladie qui
est vécue

3. Prise en charge infirmière


 Toujours expliquer les soins quelle que soit la pathologie
 Recueillir son accord pour tous les soins
 Surveiller l'apparition d'un état dépressif
 Ne pas porter en dérision les rituels, ni avoir un regard voyeur
 Avoir une attitude bienveillante
 Valoriser les progrès en positivant les activités autres
 Administration des anxiolytiques et anti-dépresseurs et surveillance
 Proposer les thérapies comportementales
 Utiliser des termes clairs et précis
 L'aider à avoir d'autres centres d'intérêt
 Utiliser les techniques de relaxation

Évolution :
 Au fur et à mesure des années, le thème se fixe avec de plus en plus de monotonie.
 Signe le plus alarmant : stéréotypie des rituels.

Traitement :
 Long et difficile au niveau des psychanalyses ou psychothérapies car le sujet utilise
beaucoup la rationalisation (MDD) qui lui permet de se protéger contre l'angoisse.
 Médicaments : neuroleptiques, anti-dépresseurs.
La névrose hystérique

Généralités :
L’hystérie est une névrose très fréquente aussi bien chez l'homme que chez la femme,
caractérisée par une demande affective très importante, une vie imaginaire riche, des sentiments
exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques fréquents (conversion somatique).

Personnalité de l'hystérique
L'hystérique déplace la valeur du réel qu'il dramatise, majore ou ignore. Il falsifie son
existence en investissant des fantasmes et rêveries plutôt que la réalité.

Les signes de la maladie


Certains troubles sont durables. Ce sont des atteintes motrices ou sensorielles qui diminuent les
possibilités d'action du patient.

 Parmi les atteintes motrices :


 L'astasie-abasie ou incapacité de la station debout avec sensations vertigineuses ;
 Des paralysies et des crampes localisées, capricieuses, sans signe objectif.
 Parmi les atteintes sensitives :
 Anesthésies localisées non systématisées ;
 Douleurs fréquentes...
 Parmi les atteintes sensorielles :
 Des troubles visuels : brouillard visuel, diplopie...
 Surdité...
 Spasmes des muscles lisses (système neurovégétatif)...
Les troubles paroxystiques sont des crises syncopales, tétaniques.
Des troubles de la conscience sont possibles ainsi que des troubles de la mémoire, de la
sexualité, une inhibition intellectuelle.
Le diagnostic est très difficile car le médecin ne doit pas ignorer une possible maladie organique
tout en évitant de se lancer dans une série d'examens inutiles et coûteux.

Traitement
Le traitement est difficile. Il repose tout d'abord sur une attitude compréhensive mais neutre.
L'isolement (hospitalisation) est souvent utile. Les anxiolytiques et les antidépresseurs sont
utilisés lors des épisodes anxiodépressifs. La psychothérapie est utile.

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