Cours Psychopédagogie
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Cours Psychopédagogie
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Union – Discipline – Travail
DIRECTION GENERALE DE
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LA FONCTION PUBLIQUE
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LA PSYCHOPEDAGOGIE
SESSION 2021
LA PSYCHOPEDAGOGIE
Qu’est-ce qui différencie l’homme des autres êtres vivants ? Quelle image
idéale de l’homme devrait être le point de départ et la représentation
d’objectifs afin que les qualités humaines typiques comme l’action
consciente, le travail, la peur, le langage et la capacité d’apprendre,
reçoivent une fonction sensée et nécessaire ?
EXEMPLE DE CAS : Une mère qui veut permettre à son fils de nouer des
contacts sociaux avec d’autres enfants en l’envoyant à la place de jeux mais
qui développe une proximité qui ne facilite pas cette socialisation à cause de
sa proximité. Elle constate alors que son fils développe l’évitement du
contact social. Même à la maternelle il développe toujours un
comportement analogue pendant les jeux collectifs. Informée de cette
situation, la maîtresse demanda à la mère d’être neutre et d’éviter
d’intervenir dans la fuite de son enfant. Ce qui a renforcé l’ébauche des
prises de contacts avec d’autres enfants.
La question ici, c’est qu’est-ce qu’il en est de la réserve de savoir ? Qui est
scientifiquement garantie et à la disposition de ceux qui sont actifs.
Nous partons du postulat qu’en tant qu’éducateur on a pour l’essentiel dans
la pratique à disposition le savoir qui a été dispensé pendant le temps de la
formation. Pendant la formation cependant ne peut être transmise que la
masse de savoir qui est en présente. Si par exemple la question « pourquoi
l’éducation en établissement n’a pas connu le succès espéré ? » n’a pas
encore fait l’objet d’une recherche, alors les résultats de cette recherche ne
peuvent bien entendu pas être utilisés dans la formation.
Par étude d’un cas individuel, on entend ici un compte rendu descriptif
d’une situation problématique. Un tel modèle a certainement des avantages
dans la mesure où on a pour un cas concret à sa disposition des
alternatives de solutions d’après lesquelles on peut s’orienter. Même si ce
qui a mené dans un cas au succès ne doit ^pas pour autant avoir le même
effet dans un autre cas.
Dans la « pédagogie » au sens le plus large, trois points forts qui ne s’exclut
pas : la pratique pédagogique, la recherche de la science éducative, la
réflexion au sujet des présupposés et des voies de la recherche. Ces points
sont naturellement dépendants de la manière la plus étroite dans la réalité.
II STYLES D’EDUCATION ET COMPORTEMENTS DE L’EDUCATEUR
1-Définition de concepts
1-2 La punition
Selon l'UNESCO, « la punition est une action (pénalité) qui est imposée sur
me personne qui a enfreint une règle ou démontre un comportement
inapproprié. La punition vise à contrôler le comportement par des moyens
négatifs ».
1-3 Le pouvoir
Dans le terme « type idéal» l’ajout « idéal » ne signifie pas qu’il s’agit de
quelque chose de « particulièrement bon » la notion ne veut pas restituer
l’idée de valeur. Il est plutôt question d’exprimer par-là qu’il s’agit d’un
modèle de pensée, d’une construction théorique qui ne correspond que plus
ou moins à une réalité. Ce n’est pas ainsi qu’un comportement peut être
attribué à partir d’une seule caractéristique ou de faibles indices par voie
de généralisation à un style particulier. C’est seulement après une
observation rigoureuse ou pendant un temps assez long les diverse
caractéristiques sont évaluées quantitativement, qu’un comportement
éducatif peut être classé typologiquement. En dehors de cela on ne peut
qu’apprécier des interactions isolées observables.
Bien que les arrières plans des situations pédagogiques ne soient pas
connus, on constate souvent qu’on est en présence des comportements
éducatifs fondamentalement différents.
« Avant tout, les parents qui pratiquent cette méthode éducative passent
plus facilement sur les transgressions et quand ils punissent ils n’humilient
pas l’enfant et lui infligent pas de sanctions corporelles. Ils argumentent
avec leur rejeton, l’isolent, font appel à son sentiment de culpabilité,
expriment leur déception. Bref, ils lui expriment de maintes façons le
comportement qu’ils attendent de l’enfant et l’amènent à prendre
conscience que la désobéissance rompt les relations appréciées de part et
d’autre.
Ces questions peuvent globalement trouver peu de réponses que cela est le
cas pour les autres instances.
En accord avec TAUSCH, on peut supposer que des enfants qui, à l’occasion
de la transgression d’ordres reconnus ou des droits des autres, ne subissent
pas de conséquences de la part de l’éducateur voient ainsi une confirmation
de leur conduite inappropriée et récidivent probablement plus souvent
dans l’avenir. Dans la forme laisser-faire, un membre du groupe a toute
liberté par rapport à l’activité et la décision. Un comportement dans le sens
du « laisser-faire »devrait se rencontrer avant tout chez les personnes
incertaines…qui « laissent tout faire » aux enfants, ne fixe pas de limites,
leur « donnent tout » ne rendent pas possible l’apprentissage du
renoncement etc…les conséquences d’une telle « pédagogie » peuvent être
fatales.
Là où les déficits dans le style d’éducation sont présents, il faut tout faire
pour les compenser effectivement si possible. Il serait certes inélégant de
chercher la cause uniquement dans le comportement de l’éducateur. Au lieu
d’accabler les éducateurs et éducatrices, nous chercherons des facteurs qui
entrent en ligne de compte comme condition d’un comportement éducatif
défavorable, pour ensuite montrer les possibilités d’amélioration. Trois
groupes de facteurs semblent déterminer le style d’éducation dans la
pratique :
L’espace classe (une structure de salle qui n’est pas apaisante peut aussi
avoir des conséquences sur l’éducateur) ;
Les relations avec la structure, les parents, les collègues, les supérieurs,
Formation et perfectionnement
L’analyse diagnostique fait état de ce que les effectifs scolarisés se sont accrus à tous les
niveaux d’enseignement sur la période 2005-2014, contribuant à une augmentation des
niveaux de couverture jusqu’en 2016.
En effet, l’accroissement annuel moyen des effectifs est de 13,6% pour le préscolaire,
7,5% pour le primaire, 8,5% pour le premier cycle du secondaire général, 6,7% pour le
deuxième cycle du secondaire général, 11,7% pour l’ETFP et 2,1% pour le supérieur.
Les effectifs du préscolaire ont augmenté de façon importante, notamment depuis 2011,
avec le secteur public comme moteur principal des évolutions constatées. Entre 2009 et
2014, environ 70 % des places additionnelles dans le préscolaire sont dues au secteur
public (68 % des effectifs scolarisés en 2014 contre 50 % en 2005). L’offre
communautaire se développe peu à peu depuis 2011 et les structures crées au sein des
écoles primaires sont progressivement intégrées dans le système public à travers leur
reconnaissance et l’affectation d’au moins un enseignant pris en charge par le MEN1.
1
Depuis le 11 janvier 2017, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle et un
Secrétariat d’Etat en charge de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ont été créés
intégration des interventions en faveur de son développement holistique. Or, de
nombreux travaux de recherche montrent qu’une prise en charge appropriée des
enfants dès le plus jeune âge (de 0 à 6 ans, voire 8 ans) peut avoir des impacts ultérieurs
significatifs sur leur vie, à la fois sur leur développement physique, cognitif, social et
émotionnel, leur scolarité primaire et même au-delà. Une étude récente réalisée par le
MEN fait ressortir que les enfants ayant bénéficié du préscolaire progressent mieux au
niveau du primaire. En effet, ceux-ci gagnent 3,9 points en plus sur une échelle de 100
par rapport aux enfants n’ayant pas fréquenté le préscolaire2.
Toutefois, l’analyse du taux net d’accès aux différents cycles met en lumière les efforts
qui restent à faire pour un accès plus équitable au système éducatif. En effet, les
statistiques du Ministère de l’Éducation Nationale de 2015-2016 donnent les résultats
2
Bilan de compétences des nouveaux entrants au cycle primaire en Côte d’Ivoire (2015), RESEN (2015), SITAN (2014)
3
Entre 1985 et 2007, le taux brut de scolarisation (TBS) du primaire reste compris entre 73 et 75% sans progression notable (source RESEN
2005 et 2009)
suivants : 71,4% pour le primaire (69.8% pour les filles contre 72.9% pour les garçons),
32% pour le secondaire général premier cycle (28% pour les filles contre 35% pour les
garçons).
Au niveau de l’ETFP, les effectifs scolarisés ont presque triplé depuis 2005, s’établissant
à 105 353 apprenants en 2016 dont 49% de filles. Cette évolution est imputable à
l’accroissement des effectifs dans l’enseignement technique tertiaire qui représente
72,5%. La quasi égalité observée entre l’effectif des filles et celui des garçons masque
toutefois une faible présence des filles dans les secteurs agricole et industriel, soit
respectivement 8,6% et 18,3% des effectifs au contraire des filières tertiaires ou elles
constituent la majeure partie des effectifs avec une proportion de 60,7%. En plus du
maintien du différentiel important par genre au sein des filières, la forte croissance des
effectifs de l’ETFP ne suffit pas à résoudre la question de la pertinence de l’offre actuelle
de formation au regard des besoins de l’économie ivoirienne. En effet, les données du
Ministère de l’Enseignement Technique montrent que les filières agricoles est quasiment
inexistant avec un taux de 0.2% des apprenants, tandis que les filières tertiaires sont
fortement représentées soit 72,5% des apprenants loin devant les filières industrielles
qui accueille seulement 27,3% des effectifs.
En effet, l’effectif étudiant connaît une forte augmentation. Il est passé de 169 946 en
2013 à 192 842 en 2015, avec un taux moyen d’accroissement de 6,5%. En 2015, 34 809
filles sont inscrites dans l’enseignement supérieur public soit 35,6% des effectifs. Parmi
elles, seulement 26,9% sont dans les filières scientifiques.
En 2015, l’on comptait 3849 enseignants-chercheurs pour 78 047 étudiants dans les
universités et grandes écoles publiques, soit un enseignant-chercheur pour 20 étudiants
avec toutefois d’importantes disparités selon les Unités de Formation et de Recherche
(UFR). Par exemple au niveau de l’UFR de Droit ce ratio remonte à 1 enseignant-
chercheur pour 69 étudiants4.
Le déficit global en enseignants, tous grades confondus, en 2013 était estimé, par la
Direction des Ressources Humaines, à 2 989 enseignants-chercheurs. Ce déficit est porté
à 4 687 dans la perspective d’accueillir la grande majorité des nouveaux bacheliers dans
les universités publiques5.
Pour le cycle primaire, on observe qu’en 2014, le taux d’accès baisse rapidement, de dix
points entre la première (94%) et la deuxième année (81%) jusqu’à atteindre 58% en
fin de cycle primaire. La rétention au primaire, chiffrée à près de 80 % en 2007, n’est
plus que de 75 % en 2014. Ceci signifie que les abandons en cours de cycle concernent
désormais un enfant sur quatre, contre un enfant sur cinq en 2007.
4
Annuaire statistique 2014-2015
5
Plan Stratégique MESRS 2015
6
RESEN 2015
Dans le secondaire, cette statistique est passée de 86% en 2007 à 80% en 2014 et de
89% à 75% dans le premier cycle et le second cycle respectivement. Ces chiffres
montrent qu’en dépit des progrès réalisés dans l’accès aux différents ordres
d’enseignement, un nombre important d’enfants demeurent hors du système scolaire.
Les résultats du RGPH 2014 indiquent que 1 265 310 enfants de 6-11 ans et 801 710
enfants de 12-15 ans sont hors du système scolaire. Parmi eux, 78% n’ont jamais été
scolarisés.
Une étude du Ministère de l’Education nationale sur la situation des Enfants Hors du
Système Scolaire (EHSS) menée par l’ENSEA avec l’appui de l’UNICEF, montre que si la
dimension du genre doit bien être considérée (52% des EHSS de 6-16 ans sont des
filles), les véritables défis de l’accès universel à l’éducation de base pour la Côte d’Ivoire,
se situent aussi dans sa capacité à cibler et à toucher davantage les enfants des milieux
ruraux (plus de 70% des EHSS de 6-16 ans), de certaines zones géolinguistiques comme
le Nord, le Nord-Ouest, le Nord-Est et le Centre-Ouest, et les familles les plus pauvres.
Selon les données issues de différentes études notamment l’Enquête Nationale sur la
Situation de l’Emploi et du Travail des Enfants (ENSETE 2013), les principales causes
identifiées de non accès et d’abandon à l’école sont les suivantes : (i) du point de vue de la
demande d’éducation, les contraintes financières, les activités ménagères, le handicap, les
maladies et l’absence d’extrait d’acte de naissance, le travail des enfants, le décès des parents et
l’abandon volontaire ; il est également possible que l’école ait des caractéristiques qui ne
conviennent pas aux parents même quand elle existe et assure la continuité éducative
sur tout le cycle; (ii) du point de vue de l’offre d’éducation, l’échec scolaire conduisant à des
redoublements et à des abandons trop fréquents, la discontinuité éducative (dans le primaire,
le risque de discontinuité de l’offre éducative touche en 2014 environ 10% des enfants
scolarisés et concerne 25% des écoles dans le pays) et la faible capacité d’accueil, le
manque de matériels et de manuels scolaires favorisant l’apprentissage, le suivi
pédagogique limité des enseignants, le manque de soutien des enfants en difficulté
d’apprentissage, l’absence de dialogue entre enseignants et famille pour le suivi de la
performance scolaire des enfants.
2.1.2. Efficacité interne et qualité du système éducatif
L’un des aspects importants de l’échec scolaire est en rapport avec les difficultés de
franchissement des classes d’examen. En effet, bien que les résultats aux examens
nationaux aient enregistré des améliorations, ils restent à des niveaux peu satisfaisants.
Les taux de réussite aux examens du Certificat d’Études Primaires Élémentaires (CEPE)
et du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) augmentent régulièrement depuis 2000,
avec une baisse ponctuelle due à la crise, en 2011 et 2012. Le taux de réussite au CEPE a
atteint 79,1 % en 2014 contre 58,1% en 2011 et 55,9% en 2012. Le taux de réussite au
BEPC a plus que doublé sur les dix dernières années, pour s’établir à 57,4 % en 2014,
avec toutefois de fortes variations d’une année à l’autre. Quant au taux de réussite au
baccalauréat, il n’a pas beaucoup évolué depuis 2000 (36 %) et varie entre 20 % et 44 %
au maximum, même s’il est en progression depuis 2011.
Notons que depuis 2013, la barre d’admission en 6ème est passée à 85 points soit 10 sur
20 de moyenne, après plusieurs années où le passage en sixième était lié à la capacité de
l’offre publique d’éducation au premier cycle du secondaire. Cette contrainte maintenait
la barre d’admission au-dessus de 100 points, soit 12 de moyenne. Avec l’initiative de
construction des collèges de proximité dans les zones rurales, la capacité d’accueil
pourra s’améliorer.
Malgré les évolutions décrites plus haut, les évaluations standardisées nationales et
internationales du niveau des acquis scolaires notamment au primaire indiquent que la
majorité des élèves n’acquiert pas les connaissances fondamentales : 87 % et 73 % des
élèves de CE1 maîtrisent moins de la moitié de ce qu’ils devraient avoir acquis en
français et en mathématiques, respectivement. Ces évaluations révèlent aussi des
disparités de genre. Ainsi le système éducatif ivoirien présente des inégalités entre filles
et garçons en mathématiques, en début comme en fin de scolarité, et ceci en faveur des
garçons. À cela s’ajoutent des disparités régionales, avec de moindres performances
pour le Nord.
Les mesures prises ou les actions préconisées n’ont pas produit les effets escomptés si
bien que le redoublement a légèrement baissé dans le primaire, mais a par contre
augmenté dans les deux cycles du secondaire général. En effet, la proportion des
redoublants est passée de 22% en 2007 à 19% en 2014, puis à 13% en 2016 au primaire
(en deçà des objectifs de la lettre de politique éducative de 2009 qui prévoyait une
baisse en dessous de 10% à partir de 2012) alors qu’il est passé respectivement de 12%
à 15%, puis à 11% en 2016 dans le 1er cycle du secondaire et de 28% à 35%, puis à 27%
en 2016 dans le second cycle du secondaire. Il s’agit d’une situation plus fréquente dans
le public que dans le privé, la proportion des redoublants dans le public étant en
moyenne deux fois plus élevée que dans le privé dans l’enseignement général.
Tous les efforts entrepris pour améliorer la qualité de l’école tardent à produire des
fruits en raison des conditions d’apprentissage peu satisfaisantes. La majorité des écoles
primaires publiques sont dépourvues d’infrastructures d’accompagnement de base
telles que l’électricité, les points d’eau potable, les latrines et les cantines, avec une
situation qui se dégrade dans le temps. En 2016 par exemple, seulement 39 % des écoles
primaires publiques étaient dotées de points d’eau potable, (27 % en milieu rural, contre
61 % en milieu urbain), 35 % d’une cantine (37 % en milieu rural contre 32 % en milieu
urbain), 41 % de latrines fonctionnelles et 22% de dispositifs de lavage des mains
fonctionnel.7
7
Rapport d’analyse des données statistique du MEN, 2015-2016
saisir les opportunités d’emploi et d’apprentissage nécessaire pour le développement du
pays.
Par ailleurs, le système éducatif de la Côte d’Ivoire est marqué par de fortes inégalités,
surtout selon le niveau de revenus des ménages, qui sont plus importantes que celles
liées au lieu de résidence ou au genre, bien que celles-ci ne soient pas négligeables.
Un enfant issu des milieux aisés a 8 fois plus de chances d’avoir accès au préscolaire
qu’un enfant issu des milieux les plus pauvres, les rapports de chances relatives étant de
6 , 46 et 70 pour le collège, le lycée et l’enseignement supérieur, respectivement (RESEN
2015).
Les personnes vivant en milieu rural ont des opportunités éducatives moindres du fait
de l’état de la couverture scolaire sur le territoire national largement en faveur des
zones urbaines. Les disparités résultent aussi de fortes déperditions au primaire et au
collège, ainsi que d’une transition entre cycles moins fluide pour les personnes vivant en
milieu rural. D’une génération d’enfants vivant en milieu rural, seulement 13 % peuvent
espérer achever le collège et à peine 5 % le lycée, contre respectivement 49 % et 29 %
pour les enfants vivant en milieu urbain (RESEN 2015).
En termes de couverture scolaire et de rétention, les régions du nord et de l’ouest
présentent un retard comparatif à tous les niveaux d’enseignement.
Ces disparités s’observent aussi selon le niveau de richesse du ménage. En effet, les
enfants issus du quintile le plus riche consomment 3,7 fois plus de ressources que les
enfants issus des milieux les plus pauvres (quintile le plus pauvre).
Au regard de la gestion du système, en analysant la relation entre le nombre d’élèves et
le nombre d’enseignants dans le primaire, le degré d’aléa (1-R2)8 dans l’allocation des
enseignants reste élevé en Côte d’Ivoire malgré sa diminution entre 2007 et 2014 (de
49% à 43%) la situant parmi les pays à fort aléa dans la région. Ces aléas se traduisent
par une forte variabilité selon la région traduisant des déséquilibres en termes de ratio
élèves/enseignant ainsi que des disparités intra régionales dans l’allocation des
enseignants.
8
Le coefficient de détermination (R2) est un indicateur qui mesure l’ampleur des écarts relatifs par rapport à la relation moyenne estimée.
L’indicateur peut prendre une valeur comprise entre 0 et 1. La valeur 1 correspond à une relation fonctionnelle selon laquelle toutes les
écoles sont traitées de la même manière et le nombre d’enseignants ne dépend que du nombre d’élèves. À contrario, la valeur 0 correspond à
l’absence totale de relation entre le nombre d’enseignants d’une école et celui de ses élèves.
Au secondaire général, le diagnostic montre que le volume horaire moyen pratiqué par
semaine dans les classes par les enseignants est inférieur au volume réglementaire. En
effet, au premier cycle du secondaire général, le service hebdomadaire effectif moyen
d’un enseignant est de 14,2 h contre 21 h selon les normes et de 11,6 h au second cycle
contre 18 h, laissant des marges de manœuvre importantes.
En effet, relativement à l’insertion des diplômés de l’ETFP sur le marché de l’emploi, les
données de l'enquête emploi 2013 combinées aux statistiques du secteur Éducation-
Formation, révèlent que les taux d’insertion respectifs dans le secteur formel sont de
43,9 % pour le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle), 16,8 % pour le BEP (Brevet
d’Etudes Professionnelles), 36,0 % pour le BT (Brevet de Technicien), 49,4 % pour le BP
(Brevet Professionnel) et 49,5 % pour le BTS (Brevet de Technicien Supérieur). En plus,
la durée moyenne des diplômés de l’ETFP pour avoir un emploi est de 23 mois et de 24
mois pour le BTS.
En effet, les données du RESEN font ressortir le fait que l’insertion s’améliore dans le
temps, de 17 % la première année à 31 % cinq ans après la fin des études. Mais elle reste
une fonction croissante des qualifications et compétences acquises, puisque le TGIS croît
avec le niveau d’éducation. Les sortants de l’EFTP et de l’enseignement supérieur sont
ceux dont l’insertion est la meilleure au bout d’une année, avec des TGIS respectifs de 23
% et de 22 %. Les sortants du primaire, très peu qualifiés, se caractérisent par un TGIS
nettement plus faible, de 12 %. Par ailleurs, la majorité de ces derniers trouve un emploi
dans le secteur informel : leur taux d’emploi informel un an après leur sortie de l’école
est estimé à 98 %.
Dans la mesure où l’offre d’emploi moderne est très restreinte dans le pays, l’une des
explications aux difficultés d’insertion des sortants du système éducatif est
l’inadéquation quantitative de l’offre du système éducatif par rapport à la capacité réelle
d’absorption du marché du travail. En effet, selon le PND 2016-2020, en 2013 le nombre
de sortants du système éducatif est trois fois supérieur à la capacité d’accueil à court
terme du marché du travail et les sortants du supérieur étaient même 3,5 fois plus
nombreux que le nombre d’emplois offerts dans le secteur moderne au cours de la
même année.
Le diagnostic stratégique d’un secteur est nécessairement réalisé dans une approche à la
fois systémique et prospectiviste, elle-même orientée dans la perspective de la
planification stratégique et opérationnelle.
Le secteur de l’éducation et de la formation de la Côte d’Ivoire, dans le cas de ce
diagnostic, est considéré comme le système « Éducation et Formation au service de
l’émergence de la Côte d’Ivoire ». L’analyse systémique organisationnelle et
institutionnelle du secteur ainsi que de sa performance tant quantitative et qualitative, a
permis d’identifier les problèmes majeurs ainsi que leurs causes immédiates, sous-
jacentes et structurelles internes et externes expliquant les dysfonctionnements
constatés. Les réponses à ces facteurs qui constituent des déterminants stratégiques
internes et externes serviront de moteurs potentiels et/ou réels susceptibles
d’améliorer les performances dudit système.
Le faible engouement des parents à inscrire leurs enfants dans les écoles préscolaires
s’explique également par une méconnaissance de l’apport de la préscolarisation dans le
développement intégré du jeune enfant. En outre, ils ne perçoivent pas l’obligation de
faire bénéficier à leurs enfants une éducation préscolaire dans la mesure où elle ne
constitue pas à leurs yeux une composante de la scolarisation obligatoire bien que
l’apport de cette forme d’éducation contribue à l’amélioration de la qualité des
apprentissages, comme l’indique le bilan de compétences des nouveaux entrants au
cycle primaire en Côte d’Ivoire et d’autres études réalisées par le Ministère de
l’éducation nationale.
2.2.2. Sous-secteurs du primaire, du secondaire et de l’alphabétisation
Comme pour le préscolaire, les causes de la faiblesse de l’accès aux services d’éducation
relèvent à la fois de l’offre et de la demande.
Du côté de la demande, la faiblesse de l’accès s’explique par, les coûts d’éducation élevés
notamment dans le secondaire, le désintérêt de certains parents à scolariser leurs
enfants, la perception par les parents des coûts d’opportunité entre aide sociale
(activités ménagères et champêtres) et économique (travail des enfants) et
scolarisation, l’absence d’extrait d’acte de naissance malgré les dispositions en vigueur,
la préférence des parents pour l’éducation de leurs enfants à travers les systèmes
traditionnels, les pesanteurs socio-culturelles liées à la représentation du rôle social des
femmes à qui sont assignés essentiellement des responsabilités relatives aux travaux
domestiques et à la reproduction, conditionnant ainsi la scolarisation des filles. Par
ailleurs, certains parents sont réticents à la scolarisation des enfants vivant avec
handicap.
Pour les enfants vivant avec un handicap ainsi que pour l’ensemble des élèves, la faible
rétention dans le système s’explique par des problèmes liés à l’efficacité interne de celui-
ci, ainsi qu’aux comportements des apprenants et des parents.
En rapport avec l’efficacité interne du système, le faible taux de rétention résulte de
l’échec scolaire conduisant à des redoublements fréquents et aussi à des abandons. Cette
situation est sous-tendue par les conditions d’apprentissage peu satisfaisantes induites
par le non-respect des normes en matière de volume horaire moyen effectif de travail du
fait notamment des grèves intempestives, la vétusté et l’insuffisance du matériel
didactique et équipements scolaires, l’inadaptation et la non-maîtrise des méthodes
d’enseignement centrées sur l’apprenant, le faible niveau d’encadrement dû aux effectifs
pléthoriques, l’absence de standardisation du système d’évaluation scolaire, la violence
et les conflits en milieu scolaire, la faiblesse de la remédiation constructive,
l’éloignement des établissements scolaires, l’absence de certains niveaux dans certaines
écoles primaires (écoles à structure incomplète), l’absence d’infrastructures
d’accompagnement de base (latrines, eau potable, cantines scolaires, toilettes),
l’inadaptation des infrastructures et équipements aux besoins des enfants vivant avec un
handicap.
Pour l’ETFP, cette situation contraste avec la forte demande exprimée par des personnes
dont pour la plupart, le parcours dans l’enseignement général a été interrompu pour
diverses raisons.
En ce qui concerne le sous-secteur de l’Enseignement supérieur, la forte demande est
exprimée par les titulaires du baccalauréat et les élèves de niveau de la classe de
terminale.
L’autre faiblesse de ces sous-secteurs qui se situe au niveau de l’insertion des diplômés
se traduit par la faible absorption des sortants par le marché de l’emploi. Plusieurs
raisons se rapportant aux conditions d’apprentissage peu suffisantes expliquent cette
situation. Il s’agit notamment : de l’inadaptation des programmes de formation aux
besoins de l’économie et de l’absence de politique de recyclage systématique des
formateurs au regard de l’évolution technologique, de l’obsolescence des équipements et
la vétusté des infrastructures, de l’inadaptation du cadre juridique et institutionnel, à la
faiblesse du partenariat avec le secteur privé et de l'implication des professionnels dans
la gestion des établissements, de l’inadaptation des conditions de formations aux
besoins de groupes spécifiques tels que les femmes et les handicapés, de l’absence de
passerelle entre la formation générale et la formation professionnelle, de l’absence de
mé canismes d’assurance qualité́ et d’amé lioration continue, de la faiblesse du système
d'agrément et de suivi des établissements privés de formation, et des coûts de
formations prohibitifs, du faible suivi de l’insertion professionnelle des diplômés.
L’Enseignement Supérieur est quant à lui confronté aux problèmes spécifiques relatifs,
au faible niveau de mise en œuvre du système LMD, à l’allongement anormal des anné es
acadé miques du fait des grè ves ré currentes des personnels enseignants, administratifs
et techniques ainsi que des é tudiants, au faible taux d’encadrement, et à la faible
efficacité́ interne, aux violences en milieu universitaire. Par ailleurs les conditions de
travail et de vie des étudiants sont marquées par une insuffisance et la vétusté des
œuvres universitaires de même que l’étroitesse de l’enveloppe des bourses qui
engendrent des problèmes d’accessibilité et de distribution équitable des offres sociales.
Cette vision repose sur quatre grands piliers : (i) la Côte d’Ivoire, puissance
industrielle ; (ii) la Côte d’Ivoire, une nation unie dans sa diversité
culturelle ; (iii) la Côte d’Ivoire, une nation démocratique et; (iv) la Côte
d’Ivoire, ouverte sur le monde.
L’analyse de ces repères stratégiques du Plan National de Développement
2016-2020, permet donc de projeter, de la manière suivante, la vision que
la Côte d’Ivoire se donne pour le secteur Education/Formation à l’horizon
de 2025 : En 2025, le système éducatif ivoirien assure à tous les enfants et
adultes une éducation et une formation de qualité, équitable et inclusive qui
prend en compte les besoins de transformation du citoyen, le rend capable
de contribuer au développement socioéconomique de sa communauté et de
la société ivoirienne et lui assure les capacités de compétitivité et
d'innovations technologiques.
Cette vision est partagée par l’ensemble des parties prenantes à la mise en
œuvre du Plan Décennal notamment les Administrations Centrales et
Déconcentrées, les Collectivités Territoriales, les Acteurs du Système du
Educatif, les Apprenants, les Parents, les Familles et les Communautés ainsi
que les Partenaires Techniques et Financiers, comme l’illustre le schéma ci-
après.
ANNEXES
SCHEMA ILLUSTRANT LES PASSERELLES