Eco Dentrep Cours Magistral 018 Etudiants Autosaved 1
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DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ECONOMIE ET
ORGANISATION DES
ENTREPRISES
Noms du professeur
M. GNIZAKO SERGE
Economie et Organisation des Entreprises
Objectif du cours : Apporter des connaissances essentielles sur la vie et la dynamique des entreprises à travers des notions
clés comme la structure, l’organisation, le pouvoir, la décision, et les fonctions dans l’entreprise.
Plan de cours
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE 1 : STRUCTURES ET ORGANISATION DE
L’ENTREPRISE
CHAPITRE 1 : LA NOTION D’ENTREPRISE
CHAPITRE 2 : LA STRUCTURE DE L’ENTREPRISE
1- Définitions et rôles
Peut-on donner une définition de l’entreprise ? Il est difficile d’enfermer dans une définition unique le sens d’un
mot comme entreprise qui s’applique aussi bien à un complexe industriel, qu’à un cabinet de conseil ou bien
encore à un petit commerçant. En économie, l’entreprise est traditionnellement définie comme étant « une
organisation économique, de forme juridique déterminée, réunissant des moyens humains, matériels, immatériels
et financiers, pour produire des biens ou des services destinés a être vendus sur un marché pour réaliser un profit
». En droit, l’entreprise est définie comme « la réunion des moyens matériels et humains coordonnés et organisés
en vue de la réalisation d’un objectif économique déterminé ». L’INSEE 1, quant à elle, définit l’entreprise
comme « Toute unité légale, personne physique ou morale qui, jouissant d’une autonomie de décision,
produit des biens et des services marchands ».
Mais, on ne peut pas se satisfaire de la définition de l’entreprise donnée par l’INSEE. En fait, l’entreprise est
une entité de nature très complexe qui doit être appréhendée à la fois comme une réalité économique, humaine,
juridique, sociétale et comme un système finalisé.
En plus de la fonction de production, l’entreprise est également une unité de répartition. Le partage de la valeur
ajoutée s’opère en son sein entre personnel, Etat, organismes sociaux, prêteurs, associés. Il en est de même pour
le partage du surplus de productivité entre les différentes parties prenantes. L’entreprise est aussi un organisme
de dépense qui consomme pour poursuivre son processus de production.
Les fonctions répartition et dépense de l’entreprise sont représentées par le schéma suivant :
Flux réels
Mais les membres d’une entreprise ont des attitudes et des comportements qui ne sont pas seulement, forcément
coopératifs (stratégies individuelles, opportunisme...). Là où leurs intérêts divergent, ils expriment leurs conflits
dans des luttes ouvertes, latentes ou indirectes, en obligeant les pouvoirs en place à des compromis et à des
négociations. C’est pourquoi l’entreprise est aussi une arène politique. Les acteurs en présence essayent de
modifier la situation à leur profit en fonction des opportunités qu’ils rencontrent et des marges de manœuvre
dont ils disposent (comportement d’inertie, de rétention ou de dissimulation d’informations.).
- Des inputs qui entrent dans le système : pour une entreprise, ce sont essentiellement les achats effectués
auprès des fournisseurs, sous-traitants et équipementiers.
- Un processus, c'est à dire une suite d'opérations au cours desquelles ces inputs sont transformés : les salariés
y ajoutent une valeur en travaillant.
- Des outputs, ce sont des éléments plus élaborés qui ressortent du système qu'est l'entreprise : ce sont les
ventes.
- L'environnement. Tout système existe dans un environnement dont il est tributaire. Pour une entreprise, ce
sont ses concurrents, ses clients, ses fournisseurs, mais aussi les administrations publiques, ainsi que d'autres
éléments propres à chaque nation. Il est plus ou moins favorable aux entreprises.
- Des buts ou objectifs. Tout système est finalisé comme les êtres vivants : les entreprises cherchent à se
développer et à assurer leur pérennité, leur survie, ce qui passe par la recherche de bénéfices.
L’entreprise peut être définie comme un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisés en fonction
d’un but.
Ce n'est pas tant la multiplicité des composants, ni même la diversité de leurs interrelations, qui caractérisent la
complexité d'un système, c'est l'imprévisibilité potentielle (non calculable a priori) des comportements de ce
système, liée en particulier à la récursivité qui affecte le fonctionnement de ses composants ("en fonctionnant
ils se transforment"), suscitant des phénomènes d'émergence certes intelligibles, mais non toujours prévisibles.
L’entreprise est un système humain complexe ouvert sur son environnement. Elle peut être décomposée en un
grand nombre de sous-systèmes. On considère souvent le système entreprise comme un ensemble de trois sous-
systèmes qui se superposent :
- un système opérant qui correspond aux opérations effectuées
- un système d’information
- et un système de décision.
Face à une finalité purement économique de création de richesse certains proposent une finalité définie plus
largement par le concept de création de valeur : valeur pour le client, valeur pour l’actionnaire et valeur pour
les salariés. On parle également aujourd’hui de valeur sociétale.
La fixation des objectifs repose sur des critères ou facteurs objectifs et subjectifs.
-les facteurs objectifs : ils font références aux variables économiques comme :
• les résultats de l’entreprise : bilan, compte de résultat
• le montant des ressources : trésorerie
• les caractéristiques de l’environnement : taux de croissance
• la maîtrise technologique
-les facteurs subjectifs : de nombreux facteurs subjectifs peuvent influencer la fixation des objectifs comme :
• la personnalité des dirigeants (charisme)
• la capacité d’adaptation du personnel (rétif2 au changement ?)
• l’éthique de l’entreprise (valeurs morales de l’entreprise ?)
• l’évolution de l’environnement social
Selon Colin Clark, le développement économique est lié à l’évolution de chacun des secteurs. Au départ, le
secteur primaire prévaut. Puis, le secteur secondaire se développe et finit par dépasser le secteur primaire. Enfin,
le secteur tertiaire prend de l’importance pour devenir peu à peu dominant. Ce schéma de développement
économique, appelé la loi des trois secteurs, ne s’applique pas à tous les pays. Néanmoins, on constate dans la
plupart des pays développés, une part croissante du secteur tertiaire. Il est à noter cependant que la régression du
secteur secondaire, notamment en termes d’effectifs, s’explique en partie par des délocalisations de la
production, par la sous-traitance ou externalisation de certaines activités (support informatique, le recrutement
ou encore la GRH, la logistique) qui fait croître le secteur tertiaire. Cette classification tripartite a été fortement
critiquée. Aujourd’hui dans les pays développés, le secteur tertiaire est dominant avec des frontières encore mal
déterminées dans le sens où c’est un secteur un peu « fourre-tout » (toutes les activités ne rentrant pas dans les
deux premiers secteurs se retrouvent dans le secteur tertiaire). Ainsi, certains proposent un secteur quaternaire,
appelé aussi nouvelle économie, qui regroupe l’ensemble des activités de service liées à la gestion et à la
diffusion de l’information : Internet, multimédia, etc.
2 Rétif : adjectif, au sens propre, c’est ce qui s’arrête ou qui recule au lieu d’avancer, il se rapporte généralement aux chevaux ; au sens figuré, il
signifie indocile, difficile à conduire, à persuader
L’INSEE a élaboré des classifications plus détaillées pour analyser l’activité économique nationale. Il s’agit de
nomenclatures d’activités destinées d’une part, à identifier les entreprises à partir de leurs activités et d’autre
part, à l’analyse de l’évolution de l’économie à partir des concepts de secteur, de branche et de filière.
• le secteur correspond à l’ensemble des entreprises qui exercent la même activité
principale. Exemples : secteur de la construction, secteur de l’éducation, de la santé.
• la branche est un regroupement comptable de toutes les unités de production qui
fabriquent le même produit. Exemples : toutes les entreprises produisant des téléphones
• la filière comprend toutes les activités qui participent d’amont (matières premières) en aval
(commercialisation) à la création et à la vente de certaines catégories de produits. Exemples : la filière
bois, la filière chimique, la filière pétrolifère (Ex : extraction du pétrole, raffinage, distribution dans
stations-services).
a- L’effectif : le critère de l’effectif sert de référence car il est simple d’accès et facile à mettre en œuvre.
Selon l’INSEE, les entreprises sont répertoriées en 4 classes selon leurs effectifs :
• Les, très petites entreprises (TPE) : de 0 à 9 salariés,
• Les Petites Entreprises (PE) : de 10 à 49 salariés,
• Les Moyennes Entreprises (ME) : de 50 à 499 salariés,
• Et les Grandes Entreprises (GE) : + de 500 salariés. Parmi la classe GE, l’INSEE distingue 3 sous-
classes :
L’Etat est le principal acteur des entreprises publiques, mais il y a également les collectivités territoriales
(régions, départements, communes) qui peuvent aussi réaliser des activités de nature commerciale dans le cadre
de sociétés. L’entreprise publique est une entreprise à caractère commercial, au sens juridique du terme, qui
dépend de personnes morales de droit public.
• les coopératives et mutuelles : sont des organisations dont les adhérents détiennent collectivement la
propriété. Le profit n’est pas recherchés, les bénéfices sont mis en réserve ou redistribués aux sociétaires sous
forme de ristournes. En dehors des coopératives agricoles, il existe aussi des coopératives de production, de
consommation, de distribution, de pêcheurs, de transporteurs, etc. Quant aux mutuelles, elles sont nombreuses
dans le secteur des services : santé, assurances, banques, etc.
• les entreprises d’insertion fonctionnent en employant des « exclus » du monde du travail. Les
associations intermédiaires ont le même objectif que les entreprises d’insertion, mais leur but est non lucratif.
La séparation des tâches, préalable à la définition de la structure organisationnelle de l’entreprise se traduit par
une départementalisation c’est à dire par le choix du mode de décomposition des tâches nécessaires à la
production. Cette départementalisation peut être fine
(Tâche par tâche) ou large, c’est à dire se limiter à regrouper l’ensemble des tâches nécessaires à la
réalisation d’un bien ou service. Il se pose alors une première question qui est celle du périmètre de
l’entreprise à savoir quels sont les éléments du processus productif que l’entreprise doit réaliser en interne
et ceux qu’elle doit faire réaliser par des partenaires (sous-traitants).
A ces 3 éléments, se superposent 6 autres qui selon H. Mintzberg sont constitutifs de toute organisation
:
• Le centre opérationnel : il est composé de membres de l’organisation (les opérateurs) dont le
travail est directement lié à la production de biens et services : comme l’approvisionnement, la
fabrication, la distribution et le support logistique. Pour résumer, le centre opérationnel est chargé
d’accomplir le travail.
• Le sommet stratégique : sa fonction est de faire en sorte que l’organisation remplisse sa mission
de façon efficace (« efficiente ») ; mission fixée par ceux qui contrôlent l’organisation ou qui ont
sur elle du pouvoir. La première mission du sommet stratégique est la supervision directe c’est-
à-dire prendre des décisions importantes, résoudre les conflits, allouer les ressources et contrôler
l’action. Une autre des missions du sommet
• Les fonctions de support logistique : ce sont des unités spécialisées qui ont une fonction de
support du travail. Ces unités sont relativement autonomes et regroupent des activités secondaires
ou complémentaires qui pourraient être réalisées à l’extérieur de l’entreprise mais que l’entreprise
peut décider de garder pour mieux les contrôler (exemple : le service paye, le service juridique,
etc.) ;
• La culture de l’entreprise : La culture d’entreprise est un système de représentations et de valeurs
partagées par tous les membres de l’entreprise.
Elle dirige le comportement des individus, mobilise leurs énergies et les focalise sur des objectifs majeurs.
La culture est un vecteur d’intégration, de mobilisation, d’implication. Elle facilite le travail en équipe et
conduit à la coopération entre les individus. Cet élément de nature informelle doit être connu car il
détermine les modes d’organisation passés de l’entreprise qui peuvent avoir une influence sur son mode
d’organisation présent (culture centralisatrice ou au contraire culture d’autonomie accordée aux individus
par exemple).
Un changement de structure peut induire un changement de culture au sein d’une organisation.
2- La structure fonctionnelle
a- Sur quoi repose la structure fonctionnelle? Elle repose sur :
Les responsables en « Line » devraient tenir compte des L’état-major doit se confiner dans son rôle de conseiller et
Condition suggestions et recommandations des responsables en « Staff » éviter de donner des ordres directs.
et les transformer en ordres.
c- Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type de structure
Avantages Inconvénients
* elle permet au dirigeant et aux directeurs de bénéficier de *le manque de prise d’initiative de la part des directeurs
l’assistance des chefs de services, eux-mêmes conseillés par des fonctionnels, dont la tâche se limite à assister les directeurs
spécialistes, selon le domaine d’activité de chacun opérationnels sans prendre de décisions
*Meilleure connaissance des problèmes complexes *Risque de conflits entre fonctionnels et opérationnels
Unités de ligne
Unités d’état-major
Voies de subordination ligne
Voies de support-conseil (état-major) ----------- ►
Ou encore
Avantages Inconvénients
5- La structure matricielle
a- Sur quoi repose la structure matricielle?
Elle repose sur un principe de dualité de commandement. Elle combine le découpage par fonction et par
division, chaque individu ayant 2 supérieurs, un chef de projet évoluant en fonction des besoins et un
supérieur permanent.
Il est important de noter que la structure de l’entreprise n’est pas uniquement le résultat du choix rationnel
par les dirigeants ou les spécialistes d’une forme précise d’organisation; la structure de l’entreprise est
souvent une combinaison des formes organisationnelles étudiées et surtout le fruit de l’expérience de
l’action, de l’auto adaptation, de l’apprentissage organisationnel. L’entreprise est un système complexe et
dynamique.
Elle concerne les 1ers auteurs qui ont posé les bases de la science des organisations, suite aux exigences
nouvelles engendrées par l'émergence de la société industrielle. En effet la gestion d'une entreprise de
production requiert des qualifications différentes de la conduite d'un simple atelier. Au XIXème siècle, les
seules organisations véritablement hiérarchisées étaient l'armée et l'église. Bien qu'inspirée de ces modèles,
la conduite des organisations productives doit trouver une voie qui lui soit propre et adaptée aux exigences
d'une entreprise dans un contexte tout à fait nouveau :
Succession des innovations et de leur application industrielle qui induit une mécanisation de plus en plus
grande du travail.
- Augmentation de la taille des entreprises, donc des capitaux, des équipements et des effectifs à gérer.
- Urbanisation de plus en plus répandue de la société, demande de produits standardisés de première
nécessité.
- L'exode rural pousse vers les villes une main-d’œuvre peu ou pas qualifiée mais prête à accepter des
conditions de travail difficiles en échange d'un salaire de subsistance et de l'espoir de grimper à
l'échelle sociale.
- le contexte intellectuel est favorable au développement des ‘’sciences exactes’’ 4 (elles vont sauver
le monde) et à la croyance dans l'efficacité absolue des modèles rationalistes5 et du progrès
technique.
4
5
1- Fondements de la pensée classique
Les fondements de la pensée classique sont basés sur les 3 notions suivantes :
a- approche empirique
L'approche empirique est issue de pratiques professionnelles et d'expériences de Direction.
Ces pratiques sont présentées sous forme de règles à suivre : recommandations, principes, commandements
...
b- hypothèses implicites de la pensée classique
Le postulat mécaniste6 : l'entreprise est une gigantesque machine composée de milliers de pièces. Les
ouvriers ne sont que des rouages du mécanisme global.
Le postulat rationaliste : l'entreprise est composée d'éléments humains et matériels qui peuvent être
dominés par l'esprit de l'organisateur : Le matériel est régi par des lois physiques que l'on connaît et dont on
maîtrise les processus industriels ; Les individus réagissent, eux aussi, selon des lois psychologiques que
l'on croit connaître parfaitement :
- L'individu recherche la sécurité et répugne aux responsabilités
- Il est naturellement paresseux et fraudeur
- Il n'est motivé que par le salaire.
c- principes de la pensée classique
Les quatre grands principes qui président à la pensée classique.
- L'organisation hiérarchique : L'entreprise doit être hiérarchisée (cf. : l'armée),
L'autorité est pyramidale. Elle peut, cependant, être parcellisée et déléguée aux échelons inférieurs, sauf au
dernier (les ouvriers) qui ne doivent être que des exécutants.
- Le principe d'exception : les subordonnés s'occupent des taches routinières. Seuls
les problèmes exceptionnels doivent remonter la hiérarchie et être solutionnés par elle.
- L'unicité de commandement : On doit ne dépendre que d'un seul chef (cf. :
L'armée)
- Le principe de spécialisation : Le travail est découpé en gestes et
opérations très simples facilement assimilables par une main-d’œuvre
peu qualifiée. On diminue ainsi le temps d'apprentissage et l'exécution répétée des mêmes gestes permet
une cadence très rapide.
Ces techniques présentent les avantages suivants : Mesure facile de la productivité d'un ouvrier,
Rémunération de l'ouvrier en fonction de son travail (rendement)
Il est clair que le fossé s'accroît entre, d'une part, la surqualification et l'autorité des ingénieurs qui, non
seulement indiquent ce qui doit être fait, mais aussi comment il faut le faire (the one best way) et, d'autre
part, la déqualification des ouvriers qui ne peuvent accéder à un apprentissage global du processus et
exécutent stupidement un geste dépourvu de sens.
Directeur d'une société minière à Decazeville, il a publié un livre intitulé " L'administration industrielle et
générale " (1916) dans lequel il reconnaît 6 fonctions à l'entreprise :
Fonctions Activités
Technique Produire, transformer
Commerciale Acheter, vendre
Comptable Faire l’inventaire, établir le bilan
Financière Rechercher et gérer des capitaux
Sécuritaire Assurer la sécurité du personnel et des biens
Administrative (Direction) Prévoir, organiser, commander, coordonner, contrôler (POCCC)
8
Henri Fayol, Ingénieur français, diplômé de l’Ecole des Mines de St Etienne6 Premier théoricien à s’être préoccupé de
l’administration des entreprises. Ouvrage clé : Administration industrielle et générale en 1916
9
Evaluer d’après certaines données, calculer, estimer
10
Weber, sociologue allemand et juriste de formation. Professeur d’économie politique. Ouvrages clés : « L’éthique protestante
et l’esprit du capitalisme » en 1905 et « Histoire économique : esquisse d’une histoire universelle de
ordres qui sont autant de règlements (notes de services) qui ont aussitôt valeur juridique. C'est une
organisation désincarnée de son aspect humain, basée sur la compétence, la rigueur, la précision et, bien sûr,
une stricte hiérarchie.
Ce modèle, selon Weber, est à la fois le plus efficace et le plus égalitaire : chacun est traité de la même
manière.
La spécialisation rigoureuse est aujourd'hui critiquée à la fois sur le plan humain (monotonie, absence de
motivation) et sur celui de l'efficacité (absence de polyvalence, caractéristiques du comportement humain...)
En résumé, les reproches faits sur le plan pratique au modèle classique sont de créer des tâches répétitives,
monotones, aliénation et sans intérêts. A cela s’ajoute le reproche d'avoir considéré que la seule motivation
possible pour l'homme était l'argent. Cette critique n'est d'ailleurs pas seulement le fait d'un courant
humaniste mais aussi de ceux qui estiment que les méthodes de taylorisme ne peuvent dégager le potentiel
de la motivation de tous.
L’approche classique devient alors le symbole de l'exploitation capitaliste de l'homme par l'homme. Il
devient ainsi indispensable de trouver un sens plus humain au travail.
De nouvelles approches fondées sur la psychologie et la sociologie vont alors voir le jour en réaction aux
idées classique
Les théories administrative et scientifique du travail, pour importants que soient leurs apports en matière
d'organisation, semblent ignorer une composante essentielle de cette dernière: l'homme; elles se sont
limitées à l'étude de l'organisation technique du travail. L'école des relations humaines constitue une réaction
à cette orientation.
Elton Mayo Enseignant de logique, philosophie et de psychologie. Ouvrages « Democraty and freedom”, MacMillan en 1929,
12
“The human problems of an industrial civilisation”, Routledge Kegan en 1949, “The political problem of industrial civilization”
Haward Unversity en 1947.
13
Frederic Hertzberg, Américain, Docteur en psychologie. Ouvrages clés, Job attitude : research and opinion » en 1957, The
motivation to work » en 1959, Le travail et la nature de l’homme » en 1971 et « The managerial choice : to be efficient and to
be humain » en 1976.
Des travaux plus " fins " permirent de mettre en lumière que, d'une façon générale, les facteurs de
mécontentement étaient surtout liés à l'environnement et que les facteurs de satisfaction étaient ceux qui
permettaient un développement personnel, une considération du travail accompli. Il faut donc " enrichir " le
travail en y incluant des facteurs de motivation, tout en améliorant l'environnement des salariés.
Il est donc l'inventeur de " l'enrichissement des tâches ", et même si cette notion est aujourd'hui contestée,
il est néanmoins vrai que certains ressorts14 psychologiques mis en lumière par Herzberg demeurent des
pierres angulaires de la psychologie du travail.
Le style autoritaire : Consiste à diriger par des ordres impératifs et à imposer ses décisions avec un manager
qui se tient à distance du groupe.
Le style permissif (ou le leadership du laisser-faire): Caractérise un manager qui s'implique très
faiblement dans son groupe, qui participe au strict minimum aux différentes activités et laisse les membres
de son groupe s'auto diriger.
Le style démocratique : Caractérise un manager qui participe activement à la vie du groupe et qui
encourage ses membres à faire des suggestions, à participer aux discussions et à faire preuve de créativité.
Lewin préconise que les membres du groupe avec un leader démocratique manifestent des relations
chaleureuses et amicales, participent aux activités du groupe et, une fois le leader parti, continuaient le
travail et faisaient ainsi preuve de leur capacité à être indépendant. Si la production de ce groupe est plutôt
moindre que celle du groupe avec un leader autoritaire, elle est de meilleure qualité. C'est ainsi que Lewin
affirme que c'est en recourant à la gestion participative (leadership démocratique) plutôt qu'à la méthode
traditionnelle autoritaire que l'on peut le mieux inciter les gens à atteindre un haut niveau d'efficacité.
Lewin conclut alors que le leadership démocratique était supérieur aux autres modes.
La théorie classique a pour pivot central la notion d'autorité alors que ce concept n'est qu'un outil, parmi d'autres,
du management et de la motivation.Mac Gregor propose donc une théorie du management (Théorie Y) qui repose
sur les postulats suivants : Il n'existe qu'une aversion pour le travail ennuyeux : donnez un travail intéressant à
quelqu'un pour qu’il en retrouve immédiatement le goût.
- Il faut limiter les sanctions et promouvoir les récompenses : l'homme recherche la satisfaction
d'objectifs sociaux égoïstes. Si l'exercice de responsabilités satisfait ces objectifs sociaux,
notamment la reconnaissance, pouvoir, argent ..., il recherchera les responsabilités et ne les
rejettera pas.
Douglas McGregor, psycho-sociologue américain, spécialiste dans le comportement humain à l’intérieur des organisations.
15
Ouvrages clés : « La dimension humaine de l’entreprise » en 1974, « Leadership and motivation », 1966 et « La profession de
manager » en 1974
Ainsi mis en confiance, de nombreux individus peuvent faire preuve de créativité et il est prouvé que l'on
n’utilise que très imparfaitement les capacités d'intelligence et d'imagination des salariés d'une entreprise.
Enfin, Mac Gregor estime que les principes d'organisation qui régissent les sociétés industrielles modernes
ne permettent pas de tirer le meilleur parti de la capacité de l'homme moyen.
La maîtrise a besoin de disposer d'un pouvoir réel, faute de quoi elle risque fort d'avoir de bonnes relations
et une faible productivité.
La solution est un échange ‘‘bonnes relations’’ contre ‘‘productivité satisfaisante’’. Cette transaction ne
peut cependant pas être exprimée de manière trop explicite entre l'encadrement et les exécutants, sinon on
retombe dans un management de type X (Mc Gregor)
Quelles que soient les solutions proposées pour améliorer les structures organisationnelles, tous les auteurs
du mouvement des relations humaines ont, ces dernières années, mis l'accent sur la nécessité d'accroître les
responsabilités des agents, surtout ceux du bas de l'échelle hiérarchique, et de promouvoir, non à la place
mais à côté de la structure pyramidale, de nouvelles relations d'autorité et de contrôle entre supérieurs et
subordonnés.
Herbert Simon, Docteur en Science politique de Chicago .Auteur de nombreux ouvrages, dont « Administrative behavior » en
16
1947, La science des systèmes, science de l’artificiel en 1974.etc... et Prix Nobel d'Économie en 1978
17Qui permet l'expression d'une répétition de l'action. Synon. fréquentatif.Verbe itératif; forme itérative. L'imparfait a souvent une valeur
itérative : « Il toussait » signifie : Pendant ce temps, il a toussé plusieurs fois (Morier1961).La forme itérative de « cligner » est « clignoter »
(Dagn.
conseil type Mac kinsey , Boston Consulting Group ..................... ).
Les principes généraux, sous-jacents à cette école, sont ainsi les suivants :
- Le but premier (mais non unique) de l'entreprise est la maximisation du profit. C'est lui qui
mesure l'efficience de l'organisation et tous les autres objectifs (sociaux18, sociétaux19 ...) restent
subordonnés à l'accomplissement prioritaire du profit.
- L'entreprise est le moteur principal de la richesse économique : " Le management est, en fait, la
fonction essentielle et capitale de notre société " affirme P.Drucker. Par contre, son rôle quant à
la répartition équitable de cette même richesse, est largement passé sous silence
- Le management requiert des compétences particulières, des outils propres et des techniques
distinctes, Par exemple la décentralisation et la fameuse DPO (Direction Par Objectifs).
- Même si ce courant a fait siens certains aspects de l'école psychosociologique (l'enrichissement
des tâches, et les travaux sur la motivation notamment) la philosophie du management des
hommes reposent encore beaucoup sur un " darwinisme20 " social : Chaque individu lutte pour sa
survie : les meilleurs accèdent aux postes clefs, les moins performants sont éliminés.
Ce courant de pensée a inspiré nombre d’auteurs.
2- Quelques auteurs
a- Alfred P. Sloan21(1875-1966)
18
19
20
Alfred Pritchard Sloan, Industriel américain, dirigeant de General Motors de 1923 à 1956. Il est l’homme qui a inventé le
21
modèle de l’entreprise décentralisée et multidivisionnelle. Ouvrage clé « Mes année à la General motor » en 196.
Alfred P. SLOAN passa la totalité de sa carrière à la Général Motors, dont 33 ans comme Directeur général
puis Président. Il n'a écrit qu'un seul ouvrage : " my years with General Motors ". Il est connu pour avoir
fait de GM la première société mondiale, grâce à la décentralisation, en appliquant 4 principes simples :
1. Les divisions doivent être autonomes et jugées d'après la rentabilité du capital investi.
2. Certaines fonctions et certains contrôles doivent être centralisés (finances, juridique,
publicité, conception des voitures ...)
3. La Direction Générale ne doit pas s'occuper d'exploitation mais de politique générale.
4. L'organigramme doit prévoir des passerelles22 afin que chaque division soit représentée «
consultativement » dans les autres divisions.
Il pense que la décentralisation procure initiatives, responsabilités, efficacité et réduit considérablement le
temps de réponse apporté à tout problème.
La condition pour que " ça marche " c'est la coordination et la circulation horizontale des informations. On
imagine le caractère révolutionnaire de ces idées entre 1925 et 1935 au temps du Taylorisme-roi.
Conclusion Générale
Toute vraie réforme passe, au contraire, par une reconnaissance du caractère fondamental des relations de
pouvoir dans les relations humaines et l'action sociale.
Ainsi, quel que soit son objet, la théorie des organisations a pour objectif principal l'adaptation des acteurs
22
Peter F. Drucker, né à Vienne en Autriche, gourou du management. Il a écrit plus de 30 ouvrages dont : « La pratique de la
23
direction des entreprises » en 1957, « La nouvelle pratique de la direction des entreprises » en 1970, Façonner l’avenir » en
1988, « La société Post-capitaliste » en 19994, etc...
aux objectifs et à la structure organisationnels ainsi que celle de l'organisation aux variations de son
environnement. En ce sens, elle n'est qu'une partie d'une théorie générale de l'action que certains
sociologues, à la suite de Max Weber et de Parsons, tentent aujourd'hui d'édifier.
2- l’approvisionnement
Elle a pour rôle de mettre à la disposition de l’entreprise, les biens nécessaires à son fonctionnement.
L’importance de cette fonction apparaît à travers ses buts et dans ses liaisons
avec les autres fonctions de l’entreprise. Cette importance est encore plus marquée quand il s’agit d’une
unité commerciale en raison de la relation directe achat- vente.
La fonction approvisionnement doit acquérir à moindre coût les biens et les emmagasiner dans l’attente de
leur utilisation. Elle comprend donc essentiellement les services achat, les magasinages et la gestion des
stocks. ( Distinction entre les fonctions approvisionnement24 et logistique25)
2-1- Achat
La décision d’achat est d’une grande importance pour l’entreprise car les décisions inhérentes à l’achat
représentent une grande part des charges d’exploitation. Plus généralement, l’entreprise réunira des
informations sur les fournisseurs, la documentation la plus complète et la plus récente pour la tenue des
Deux possibilités s’offrent à l’acheteur pour le choix des fournisseurs : il peut s’adresser à des fournisseurs
déjà connus ou rechercher systématiquement de meilleures conditions d’achat en s’adressant à de nouveaux
fournisseurs.
L’achat comprend plusieurs étapes :
- La commande :
C’est la conséquence du choix effectué pour l’entreprise et un engagement vis-à-vis du fournisseur. Pour
cela, elle doit être constatée par écrit, mentionner les conditions d’achat, être établie en plusieurs
exemplaires. Les modalités de la commande peuvent stipuler un contrat unique portant sur les quantités à
livrer à une date déterminée, un contrat à terme prévoyant des approvisionnements réguliers sur une longue
période. La surveillance des délais de livraison est assurée par diverses techniques (classement des
commandes par date de livraison). Il est conseillé de procéder à des confirmations de délais avant la date de
livraison.
- La réception des produits :
Elle est effectuée par le magasin qui vérifie la livraison en la comparant aux bons de livraison adressé par
le fournisseur et à l’exemplaire de la commande faite par l’entreprise elle-même. La prise en charge des
produits a lieu par l’établissement d’un bon de réception.
2-2- Le magasinage
Il existe différents types de magasins (magasins de matières premières, magasin de produits fins, magasin
de vente). Leur fonction est de mettre à la disposition des services utilisateurs, les produits dont ils ont
besoin. Pour cela, ils doivent assurer la comptabilisation et la conservation des produits stockés dont ils ont
la charge ; informer le service des achats de la situation des stocks. Les étapes du magasinage sont :
- La comptabilité- matières :
Une fiche se stock est tenue sur laquelle sont enregistrées les entrées et les sorties. Celle-ci est un support
de réunir toutes les informations relatives à un article en stock.
- Rangement et manutention :
Le rangement des articles en stock doit faciliter les contrôles et les actions de prélèvement. L’utilisation des
palettes véhiculées par des chariots pour les chargements et déchargements facilite les manutentions.
La gestion des stocks est complexe, que ce soit en amont ou en aval et il est difficile de prévoir le niveau
optimal des biens en attente. Deux solutions existent mais leurs inconvénients sont majeurs :
- Admettre des ruptures fréquentes avec pour inconvénients arrêt de la production, perte de la
clientèle ou inactivité.
- Etre sur- stocké avec pour conséquence d’importants capitaux immobilisés, difficultés de
trésorerie, risque d’obsolescence.
Pour éviter cela, il faut choisir une politique d’approvisionnement. Choisir une politique
d’approvisionnement c’est fixer en tenant compte des délais de livraison, des quantités à commander et les
dates de la commande de sorte que le stock réel ne soit ni insuffisant ni pléthorique pour les besoins de
l’utilisateur.
3- la production
La production est la fonction technique de l’entreprise. Elle est caractéristique de l’entreprise industrielle.
Ses tâches essentielles sont :
- Localisation et aménagement de l’unité de production ;
- La préparation du travail qui met en œuvre un certain nombre de méthodes spécifiques ;
- L’exécution du travail ;
- Le contrôle du travail qui porte sur le rendement de la main d’œuvre, la consommation des
matières premières, le respect des délais de fabrication et la vérification de la qualité du produit.
La fonction de production peut être définie en premier lieu comme l’activité de transformation de flux de
matières premières et d’information en produits finis, grâce aux machines et hommes. La fonction de
production joue un rôle dense et complexe. En effet, plusieurs objectifs interdépendants lui sont assignés.
La direction générale ayant répondu à la question « Que fabriquer ? » en décidant du produit à proposer à
la demande, la fonction de production doit atteindre simultanément 4 objectifs :
- le volume : combien fabriquer ?
- la qualité : comment ? par qui ? avec quoi fabriquer ?
- les délais : quand ? où fabriquer ?
- le coût : avec quoi ? où ? comment ? par qui ?
Le nombre de questions et leur répétition montrent la place centrale de la production et ses connections avec
les autres fonctions de la production.
4- La fonction financière
Elle occupe une place particulièrement importante dans la gestion. En effet, toute entreprise a besoin, pour
assurer sa survie ou son développement, de moyens financiers. C’est pourquoi tout responsable financier
doit s’intéressé à l’ensemble des activités de l’entreprise tant à court terme qu’à long terme. On peut
regrouper sous titres les tâches de la fonction financière.
- Planification financière :
C’est la prévision des entrées et des sorties de fonds, l’établissement du budget, etc.
- Recherche et obtention de fonds :
Elle détermine le type de fonds à obtenir et le meilleur temps pour les obtenir. Les fonds sont soit à long
terme ou à court terme.
- Utilisation de fonds ou placement :
Ces utilisations peuvent être elles aussi des investissements à long terme ou à court terme.
Dans ce cas, le responsable financier devra se prononcer sur le choix des investissements à faire et sur
l’administration du budget. A court terme, les utilisations des fonds consistent surtout dans des paiements
aux fournisseurs, de crédit accordé aux clients etc.
5- La fonction contrôle
Pour bien situer le rôle de la fonction contrôle, il importe de retourner au modèle simple de cycle
administratif dans l’entreprise :
Objectifs Planification K Actions K Résultats
F F F
Toute entreprise a besoin de mécanisme qui lui permette d’évaluer ses résultats et de les comparer aux
objectifs fixés. Cette activité de rétroaction permet d’exercer un contrôle et d’apporter les correctifs
nécessaires au niveau où ils s’imposent. La tâche de la fonction contrôle souvent liée à la comptabilité,
critique les mécanismes d’enregistrement des données (coûts, marges, bénéficiaires, etc.). Elle évalue
également les résultats en les comparants aux objectifs établis et enfin fait parvenir les informations au
centre de décision concerné. Les tâches de contrôle sont souvent diffusées à travers l’organisation à cause
des multiples aspects qu’elle peut revêtir : contrôle budgétaire, contrôle de la production, contrôle de la
qualité, vérification interne, contrôle de la gestion, etc.
Ces tâches sont souvent attachées aux fonctions qui ont besoin de cette information pour évaluer leur
résultat. Le contrôle global réservé à ce qu’on appelle traditionnellement la fonction contrôle s’opère à
travers des budgets et des états financiers.
6- La fonction « personnel »
La plus importante des tâches de la fonction « personnel » est la planification des ressources humaines de
l’entreprise, l’évaluation des besoins futurs en personnel par niveau de compétences et la mise en place de
mécanismes et structures destinés à assurer que ces besoins seront satisfaits. Elle s’occupe donc de
l’établissement de politiques cohérentes de recrutement, de formation et d’avantages sociaux.