Ue7 SSH - Pass
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P A S S
2021 - 2022
UE 7 : SSH
© Tous droits réservés au Tutorat Associatif Toulousain.
Sauf autorisation, la vente, la diffusion totale ou partielle de ce polycopié sont interdites. 2
Préface
Ce polycopié est destiné aux étudiants en Parcours Accès Spécifique Santé (P.A.S.S) en
complément des enseignements dispensés à la faculté.
Nous nous excusons d'avance si toutefois des QCM inadaptés nous auraient échappés.
Nous vous invitons à signaler toute erreur via le formulaire de soumission d’errata,
présent sur le site du TAT : tutoweb.org/errata.
Ce polycopié a été réalisé, revu, corrigé et complété par les équipes successives de
tuteurs.
Un merci tout particulier aux tuteurs de l'année 2021/2022 : Lucile Antoni, Jules
Grant et Clara Morel pour leur travail exemplaire.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE 7
- Soit une question portant sur plusieurs parties d’un même cours
- Soit une question avec, en support, un texte d’une trentaine de lignes que vous devez argumenter 40
minutes, pour faire 100 mots maximum !
Donc 2 pièges auxquels il faut impérativement prêter attention (grâce à l’entraînement) : le temps, et
le nombre de mots.
- Repérer les notions clefs, les rendre visibles, et apprendre par cœur les définitions
- Ne pas faire d’impasses !!! Tout peut tomber et sur UN SEUL cours. Vous joueriez à un sacré loto.
- In fine : Entraînements : TaTouCapté / Colle / Epreuve Blanche / Poly de l’Avent. Plus vous vous
entraînerez, plus vous arriverez serein le jour de l’épreuve (si l’on peut vraiment l’être).
Comptages de mots
Règle : est compté comme « mot » la particule ou le nom qui a un sens quand on l’isole.
- La ponctuation ne compte pas pour un mot. Attention aux “ l’ ”, “ d’ ”, etc, qui comptent pour un
mot à part entière ! Privilégier les mots de liaison courts (“donc” à la place de “par conséquent”,
“car” à la place de “parce que”...), mais qui restent indispensables : ce sont des connecteurs logiques
dans votre réponse !
Pas d’abréviations sauf celles qui sont admises dans le cours (exemple : EBM pour Evidence Based
Medecine). Mais si vous pouvez n’en mettez pas quand même.
Le jour de l’épreuve
Identifier les mots-clefs de la question et comprendre cette question : Qu’est-ce qu’on nous demande ?
Quelle(s) partie(s) du/des cours vont m’aider à répondre ?
- Phrases courtes vs. Phrases longues : Être précis, concis. Mais restez cohérent dans l’ensemble de
sa réponse = Structurer ses idées et son cheminement !
- Attention au nombre de mots : 100 mots max ! Ce que beaucoup font, c’est compter les mots ligne
par ligne ou phrase par phrase. Notez votre nombre de mots et faites les calculs sur votre feuille !
Comme ça vous pouvez ensuite vous débrouiller pour atteindre le nombre de mots attendu.
I - Définitions
2/ Santé :
- définie par l’OMS en 1948 : complet bien être physique, mental et social (≠ absence de
maladie)
- diverses conceptions selon les cultures
3/ La maladie :
- du point de vue du médecin = disease : altération des fonctions de l’organisme
- se manifeste par des signes perceptibles par le patient et/ou par le médecin
- peut également restée invisible
- le médecin pose un diagnostic à partir d’examens cliniques / paracliniques, le
diagnostic s’inscrit dans une nomenclature qui évolue
a. La médecine Ayurveda :
- apparue en Inde il y a 4 millénaires
- prône le maintien de la santé, la guérison des maladies et la réalisation de soi
- reconnue par l’OMS
- toujours pratiquée aujourd’hui
c. La médecine galénique :
- portée par 2 grands savant antiques :
- Hippocrate (5ème siècle av. JC) : la maladie est influencée par l’environnement
- Galien (2ème siècle ap. JC) : prône la dissection et l’expérimentation
- médecine oubliée avec l’effondrement de l’Empire romain
- récupérée vers l’an mille par les religieux : devient dogmatique, elle perd donc de vu
les travaux de Galien et d’Hippocrate
- disparaît avec l'arrivée de la médecine expérimentale au 18ème siècle
- persiste dans certaines régions (Inde, Pakistan, Bangladesh, Iran)
- n’est pas reconnue par l’OMS (elle s’est trop éloignée des fondements scientifiques
antiques, qui eux sont valables)
2/ La médecine expérimentale :
- théorisée par Claude Bernard au 19ème siècle qui base sa recherche sur la démarche
expérimentale : observation d’un fait qui contredit les idées admises, établissement d’une
hypothèse qui est vérifiée par expériences
- permet de grandes avancées (vaccination, asepsie, anesthésie, antibiotiques) et une meilleure
connaissance de la physiologie humaine
- généralisation grâce à la mondialisation (empires coloniaux)
a. La médecine profane :
- médecine populaire transmise à l’oral
- aussi ancienne que les chimpanzés : consomment des plantes, malgré leur goût
désagréable, pour traiter le paludisme ou des parasites intestinaux
- origine de certains médicaments (utilisation relevée par les anthropologues, transmise
aux scientifiques)
b. La médecine religieuse :
- est englobée dans une culture, comprise par une communauté
- rapport de l’Homme à une réalité supérieure (parfois présence d’intercesseurs)
- l’Homme cherche à la toucher à travers des rites / un comportement moral
- la maladie est considérée comme :
- inscrite dans le destin depuis la naissance
- provoquée par un Dieu suite à une rupture dans l’ordre du monde (SIDA)
2/ 3 approches en développement :
a. L’écologie de la santé :
- rôle de facteurs écologiques dans la transmission de certaines pathologies
- développement dans les années 70
- lien entre environnement et état de santé des populations
b. La promotion de la santé :
- différents acteurs : intervenants sociaux et environnementaux, corps médical
- 3 éléments essentiels :
- bonne gouvernance (convergence politique et économique)
- amélioration des connaissances du corps médical et des populations
- villes saines
SUJET TYPE 1
En vous basant sur les notions abordées en cours, expliciter le terme de maladie.
(Répondre en moins de 100 mots)
SUJET TYPE 2
SUJET TYPE 1
Il existe 3 notions incluses dans le terme maladie. Du point de vue du médecin, le disease est l’
altération des fonctions de l'organisme, se manifestant par des signes qui permettent au soignant de
poser un diagnostic à partir d’une nomenclature qui évolue. L’ illness incarne le ressenti du patient. Il
est variable selon son environnement socio-culturel mais ne peut pas être remis en cause. La société
perçoit l’ illness de manière variable : c’est le sickness. Le soin est dépendant de cette construction
culturelle, sociale et psychologique de la maladie.
SUJET TYPE 2
Les traditions médicales soignantes sont basées sur des textes reconnus et utilisent la méthode
déductive. La médecine Ayurveda, apparue en Inde il y a 4 millénaires, prône le maintien de la santé,
la guérison des maladies et la réalisation de soi. La médecine chinoise classique, datant du 5ème siècle
avant JC, considère la maladie comme une accumulation successive d’éléments déséquilibrant l’
harmonie entre le corps et l’ environnement. La médecine galénique, issue des travaux d’ Hippocrate
et de Galien, est basée sur l’ observation et la dissection. Au Moyen-Age, elle devient dogmatique
puis disparaît avec l’ arrivée de la médecine expérimentale.
I - L’Homme
2/ Spécificités de l’Homme
- cerveau plus développé :
- 1230cm3 chez l’Homme (230 pour les chimpanzés, 600 pour les premiers Homo)
- 6,3 fois plus grand que celui d’un mammifère de taille comparable
- altricialité secondaire :
- croissance post-natale de l’encéphale de type foetal durant la 1ère année de vie (→
forte dépendance du nourrisson)
- à la naissance : le cerveau fait ⅓ de sa taille adulte
Atriciales Précoces
1/ Vie sociale :
- l’Homme est un animal social
- chez les chimpanzés, la vie sociale se limite à la relation entre la mère et les petits
- l’Homme crée la société : prise en charge globale de tous les individus
2/ Evolution culturelle :
- elle se substitue à l’évolution biologique (avant mortalité due aux infections → invention des
vaccins)
- découverte du feu (1 million d’années) a permis à l’Homme de conquérir tous les milieux
1/ Notre génome :
- composé de 3,2 milliards de paires de base
- polymorphisme maximal : 0,1% (ressemblance = 99,9%)
- “tous parents, tous différents”
- avec le chimpanzé : 4% de différence → pas de mélanges possibles, séparation depuis 7
millions d’années
a. Le génome néandertalien :
- tous les hommes actuels en ont :
- hommes non africains : 2-3%
- hommes africains : 0,5%
- 40% du génome néandertalien est dans notre génome
- mais présence de déserts d’introgression (région de l’ADN sans introgressions) :
- ou : génome intégré puis rejeté
- ou : mariage préférentiel :
- homme sapiens avec femme néandertalienne → enfants fertiles
- femme sapiens avec homme néandertalien → enfants pas fertiles
→ désert d’introgrétion sur le chromosome Y : les hommes néandertaliens
étaient déjà en voie de spéciation (car leur croisement n’était plus fertile)
- gènes néandertaliens diminuent l’incidence du cancer de la prostate
A- La norme et la variabilité
1/ La variabilité :
- différence maximale entre les hommes = 0,1%
- s’exprime du génome aux comportements en passant par l’anatomie et la physiologie
- l’étude de la variabilité :
- l’étude des variations dans le génome est simple
- l’étude des comportements est plus complexe car dépend de l’observateur (dépend de
son propre référentiel : ++ pour les études concernant le comportement sexuel)
- nécessité de définir des normes pour étudier la variabilité des comportements, surtout depuis
que la médecine est questionnée sur ces thèmes (aujourd'hui les comportements relèvent de la
médecine)
3/ La norme et la normalité :
a. La norme
- nécessité de fixer une norme pour étudier les variabilités (surtout pour les éléments
quantitatifs)
- notion aussi ancienne que la médecine galénique
- où se situe la variabilité normale ? quand commence le pathologique ?
- de quoi s’occupe la médecine : de la norme médicale ou de la norme juridique ?
- la notion meme de norme est variable (Durhkeim : le crime et le suicide sont dans la
norme d’une société car ils sont présents dans toutes les sociétés)
- norme médicale ≠ norme juridique : un criminel peut être médicalement “normal”
(n’est pas considéré comme un patient) mais ne sera pas pour autant dans la norme
juridique
b. La normalité :
- concept du 19ème siècle
- jugement qui se base sur la norme (mais être dans la norme ne permet pas toujours
d'être dans la normalité tolérée par la société)
- normalité ≠ norme : le suicide est dans la norme de la société, mais ce ne doit pas etre
une normalité acceptée → le corps de santé tente de le prévenir car va à l’encontre de
la définition de la santé (va à l’encontre du bien-etre)
a. Le rôle du hasard :
A l’échelle des sujets :
- mutations, plus fréquentes dans certaines régions du génome
- méiose grâce aux recombinaisons inter et intra-chromosomiques → entre 0 et 100% de
similarité génétique entre frères
A l’échelle de la population :
- dérive génétique :
- évolution de la fréquence des allèles sous l’effet du hasard
- surtout pour les petites populations isolées (îles ...) → grande importance avant
l’explosion démographique
- effet fondateur :
- création d’une nouvelle communauté où seule une partie du génome est emportée
- ex : fondation du Canada français à partir de population d’Ouest de la France : chaque
colonisateur a aujourd’hui 500 descendants → explique la fréquence élevée de
certaines maladies rares en Europe
b. Les sélections :
La sélection naturelle :
- grandes épidémies (= grandes tueuses de l’humanité)
- variole : éradiquée en 1980 grâce à la vaccination
- peste : tue ⅓ de la population européenne en 1348, quasiment disparue grâce aux
antibiotiques
- tuberculose : actuellement, ⅓ de la population mondiale est infectée, 10%
développeront la maladie, traitement par antibiotiques (si pas de traitement → ⅔
meurent) → 49 millions de vies sauvées depuis 2000 grâce aux antibio
- ex de la peste :
- -3000 av JC : existence de la peste mais la bactérie ne se transmettait pas par les puces
- a donc participé à la sélection de notre espèce : nous sommes des survivants des
épidémies de peste passées → développement d’une résistance naturelle (avait déjà
régressé avant l’utilisation des antibiotiques)
La sélection culturelle :
- certains éléments culturels favorisent des porteurs d’allèle → permet l’adaptation
- ex du feu : élément culturel qui a permis à l’Homme de conquérir tous les milieux
- ex de la lactase : permet l’hydrolyse du lactose en métabolites absorbables
- parfois, l'enzyme cesse d'être exprimée dès l’enfance → lactases non- persistants
- aujourd’hui en Europe, ⅔ de la population est lactase persistante : il y a 12 000 ans,
avec la nouvelle organisation agricole, pouvoir boire du lait augmentait les chances de
survie au cours des disettes → l’allèle persistant se répand
- en Asie : peu de persistants car l’agriculture ne s’est pas développée autour des vaches
Les introgressions
Les migrations :
- à chaque mélange entre populations : modification de la fréquence des allèles, introduction de
nouveaux allèles
- l’homme s’est toujours beaucoup mélangé → la variabilité entre 2 groupes humains éloignés
est plus petite qu’entre 2 groupes de chimpanzés proches
- variabilité intra-groupe > variabilité inter-groupe
1/ L'environnement physique :
- le macro-environnement :
- grandes zones climatiques
- possibilité de modifier ses caractéristiques grâce au micro-environnement (sauf
l’altitude et la pollution) → l’homme n’est plus dépendant de son
macro-environnement
- le méso-environnement :
- milieu local (urbain / rural)
- influe sur la diffusion de certaines maladies
- le micro-environnement :
- milieu dans lequel évolue le sujet (sédentaire / actif)
2/ L'environnement biologique :
- l’Homme est inclu dans un ensemble vivant = biocénose
- influence sur la santé (parasites portés par les animaux de compagnie)
3/ L'environnement culturel :
- définition 1 de la culture : réseau des signification partagé par un grand nombre
- la culture est stable mais peut évoluer → exemple de la langue
- chacun est porteur de plusieurs cultures → coexistence de plusieurs cultures
- peut amener au corporatisme (culture partagée par un petit nombre seulement)
L’environnement social :
- rapports entre un individu et les autres membres de la collectivité
- au coeur du social se trouvent les relations humaines
- comprend les conditions de vie, le niveau de revenu, la formation, les groupes sociaux
- influe sur la santé
5/ L’environnement familial :
- grandes différences intra-familiales
- très important dans la prise en charge des patients
- importance pour les âges extrêmes et certaines situations :
- enfants : vie in-utéro et 1ère année de vie primordiale
- personnes âgées : (dans le Nord, on substitue beaucoup plus l’environnement familial
par un environnement sociétal et médical)
- personnes handicapées
- aide souple, polyvalente et gratuite
- type protecteur : repas, enfant → souvent systématique
- type insérente : permet le succès → dépend du milieu social
- différents acteurs :
- rôle des femmes: crucial malgré une tentative d’équilibration
- rôle des grands-parents : permis par la ménopause des femmes → n’ont plus d’enfant et
peuvent donc s’occuper des autres membres de la famille
- les familles ne sont pas toujours protectrices :
- solidarité imposée par la loi (Code Civil)
- solidarité encouragée : réduction d'impôts si garde d’enfants
- dans certains pays, la solidarité peut être culturelle
6/ L’environnement médical :
- lié à l’environnement familial, social, culturel
- influence l'espérance de vie
SUJET TYPE 1
En vous basant sur les notions abordées en cours, expliciter les spécificités de l’Homme.
(Répondre en moins de 100 mots)
SUJET TYPE 2
SUJET TYPE 1
L’ Homme, inclus dans l’ ordre des primates, a toutefois des particularités. Son altricialité secondaire
lui permet d’ avoir une croissance postnatale de type foetale importante tout en naissant déjà très
développé. Ainsi, il a un cerveau 6,3 fois plus grand que celui d’ un mammifère de taille comparable.
Sa vie sociale est très importante : l’ Homme crée la société. Sa culture lui a permis de conquérir tous
les milieux ainsi que de dépasser son évolution biologique. Il est passé de chasseur- cueilleur à
agriculteur pour enfin devenir urbain tout en restant un super prédateur.
SUJET TYPE 2
L’étude des variabilités nécessite la fixation de normes. La norme médicale permet de départager le
pathologique du normal. La normalité est un jugement fait par la société en se basant sur la norme
(elle comprend donc le sickness). Cependant, être dans la norme n' entraîne pas toujours la normalité
tolérée par la société. Ces deux notions soulèvent des questions sociétales : l’ évolution de la norme
médicale permet parfois une évolution sociétale (prise en charge de la dyslexie) mais révèle souvent
ses limites (violence ignorée par le corps médical).
Conclusion :
- sélection des sujets au cours du temps : moins d’allèles favorables à l’apparition de cancer des
poumons qu’il y a quelques années
- aujourd’hui, nos maladies sont dues à des mal-adaptations causées par ces transitions
démographiques trop rapides (exemple de l’obésité causée par une alimentation trop riche par
rapport à notre activité physique)
La médecine joue un rôle à partir de la troisième transition démographique. En 1800, Jenner met au
point le premier vaccin contre la variole, ce qui permet de limiter l’effet des épidémies et provoque
par conséquent une explosion démographique, accompagnant la troisième transition. Le
développement des antibiotiques au milieu du 20ème siècle permet le combat de certaines maladies
respiratoires et marque ainsi la quatrième transition démographique, plus importante dans le Sud que
dans le Nord. Finalement, la lutte contre les maladies cardio-vasculaires par le développement de
médicaments fait reculer la première cause de mortalité et marque la cinquième transition.
Note: Certains cours de SSH sont essentiellement constitués de listes, ça peut donc être compliqué à apprendre.
Pour aborder l’apprentissage calmement, il est intéressant de d’abord reprendre le plan du cours et de
l’apprendre. Ensuite les diaporamas des profs sont en général intéressants à utiliser car ils mettent les
mots-clés donc c’est clair et précis. Ensuite quand on s’attaque aux listes, ce qui, je trouve, aide, c’est de se
noter le nombre d’éléments dans chaque liste et de noter les exemples donnés par les profs : ils illustrent bien et
ça transforme une liste un peu bête et méchante en quelque chose de plus concret. Parfois, quand on essaye de
se souvenir d’une liste du cours, on peut se dire “ah oui le prof avait parlé de tel patient qui faisait ça…” et paf
tu as les éléments de la liste qui peuvent te revenir plus facilement !
B) Historique
◾
→ définition de la santé de l’OMS : « état de bien-être...
◾
« physique »
◾
« moral »
« social » → plus subtil : un professionnel de santé a aussi une fonction sociale
C) Psychologie médicale
La psychologie est une discipline scientifique qui s'intéresse à l'étude du corpus des connaissances
sur les faits psychiques, des comportements et des processus mentaux.
1. Étude scientifique des phénomènes de l'esprit (au sens le plus large).
2. Connaissance spontanée des sentiments d'autrui, aptitude à comprendre, à prévoir les
comportements.
→ notamment s’interroger sur le sens des mots, leur connotation et la manière dont ils sont
perçus par le patient (ex : tumeur ↔ tu meurs)
→ “manquer de psychologie” = ne pas avoir cette capacité
Psychologie médicale : étudier dans la relation médicale le rôle de tout ce qui est de l'ordre de la
psyché, c'est-à-dire tout ce qui concerne le fonctionnement mental du malade et du médecin ou de
tous ceux qui occupent une fonction soignante.
Relation inter-humaine impliquant 2 personnes mais parfois aussi un tiers : aidant, accompagnateur…
A) Le soignant (motivations)
- prestige et privilèges → plus tellement le cas à l’heure actuelle
○ rémunération : ne pas avoir honte, après un cursus long et compliqué, de demander
une juste rémunération
Pour les psychanalystes : Le choix de devenir médecin vient du fait d’aimer jouer au docteur pendant
son enfance :
● volonté consciente de découvrir le corps de l’autre
● envie inconsciente de maitriser, d’avoir un pouvoir sur le corps de l’autre
↪ culpabilisation → volonté d’utiliser ce pouvoir pour le réparer
B) Le soigné (réactions)
Bénéfices :
- primaires (fait passer une préoccupation médicale à la place d’une autre qui était prégnante)
- secondaires (l’attention de l’entourage va se recentrer sur l’individu)
C) La rencontre
a) transfert et contre-transfert
◾
○ si seul le contre-transfert est négatif : le praticien peut faire l’effort de passer au-delà
mais si tous les contre-transferts sont négatifs, le soignant a un problème dans
sa relation à l’autre
La relation patient-praticien est basée sur la confiance et la motivation qui entraînent confort
psychologique et efficacité thérapeutique et donc une forme de bien-être.
A) La communication
a) moyens :
● Stimuli verbaux (30% du message) : → s’assurer que le patient a bien compris
- renforcement (+/- selon le patient)
- paraphrase, reformulation
● Écoute :
○ passive : favoriser l’expression du patient (ne pas intervenir et écouter)
○ active : clarifier le message (reformuler, redemander)
b) compétences relationnelles :
● affirmation de soi : savoir dire non sans nuire à l’autre
● empathie : se mettre à la place de l’autre
● attitude face à un compliment : éviter attitude minimaliste ou misérabiliste (si on vous fait un
compliment, profitez-en)
● attitude face à une critique fondée ou une erreur professionnelle : laisser s’exprimer le patient
(même si vous êtes sûr-e de vous)
⇒ Quelle que soit la situation, il faut toujours s’interroger sur la vulnérabilité de la personne.
→ toujours présente
III. La motivation
On ne peut être réellement motivé à poursuivre un but que si nos besoins plus importants sont satisfaits.
- Besoins primaires : faim, soif, douleur : motivateurs puissants → satisfaction rapide
- Besoins secondaires ou d’ordre supérieur (ex : besoin d’esthétique)
A) Étymologie et généralités
Corps social :
● ordre culturel
● rôle de la société sur les usages publics du corps (se mettre à distance ou pas des gens, serrage de
main ou bise, code vestimentaire…)
C) Conformité et différence
Maintien et corps :
● savoir-vivre (bcp de normes de politesses passent par l’attitude corporelles)
● corps = objet de communication (langage non-verbal)
D) Le corps en médecine
Préambule
● Il relève de l'obligation professionnelle d’assurer des soins conformes aux données acquises
de la science.
● Or, les données acquises de la science ne représentent pas pour autant des références claires,
simples, indiscutables et définitives. Le propre de la science est justement d'être exposée à la
contradiction et de pouvoir évoluer. Ainsi, plusieurs traitements peuvent être
“scientifiquement acceptables” et aucune loi ne dit qu’il faut prescrire tel traitement plutôt
que tel autre.
● C’est donc la relation de soin qui va pouvoir déterminer quel traitement donner à un
patient donné dans une situation donnée.
Importance de choisir un modèle théorique : il permet de délimiter les champs propres de notre
pratique. Il conditionne la façon dont le soignant recueille et interprète les signes cliniques et se comporte
avec son patient.
Plus précisément, il oriente :
- les objectifs de la relation patient-soignant
- les obligations du soignant vis-à-vis du patient
- le poids des préférences du patient dans les décisions du soignant
- la représentation de l’autonomie du patient par le soignant
Le choix du modèle est souvent implicite et non reconnu dans les formations aux métiers de la santé.
Ces 4 types de relations sont décrites dans l’article très cité d’Emanuel et Emanuel (JAMA, 1992).
5ème modèle : modèle instrumentaliste → utiliser le patient à des fins de recherche ou de rentabilité
commerciale. Aberration dont l’application est illégale.
Note : Dans ce cours (ainsi que dans d’autres), vous allez pouvoir récupérer les diapos du Dr
Franchitto. Même si vous avez écrit le cours à la main, ce qui est très faisable ici, selon moi il est
important d’avoir les diapos: les mots-clefs sont mis en évidence et la question de cours qui tombe est
en général très en rapport avec un titre de diapo. Connaître les titres, c’est souvent pouvoir trouver
exactement la partie de cours à ressortir.
Le risque en SSH est de s’égarer en faisant un mix du cours entier alors que souvent il n’y a à
ressortir qu’une ou deux pages sur 15. Il faut donc taper au bon endroit. En premier lieu s’assurer
d’avoir exactement compris ce qui est demandé avec le plus de mots clefs possible, en deuxième lieu
s’autoriser d’étoffer s'il reste du temps. Au niveau des questions, c’est une approche très cartésienne
et il ne faut pas faire l’erreur (fréquente ++) de croire que c’est une littérature libre où l’on peut
baratiner et s’en sortir.
I. Mécanismes de l’addiction
Ici le but c’est de commencer par les gros titres et d’affiner au fur et à mesure de sorte que si on vous
demande de relater les différents types d’addictions vous soyez capable de dire: 1) qu’il y en a aux
produits et comportementales 2) que parmi celles là il y a... 3) Que parmi les psychoanaleptiques il y
a... Ça risque de coûter plus cher niveau points si vous oubliez un des deux types d’addictions que si
vous oubliez que le cannabis est un psychodysleptique (mais il faut le savoir quand même bien sûr !).
B) Installation de l’addiction
a) Le circuit de la récompense
tolérance : nécessité d’augmenter les doses pour obtenir un effet comparable à l’effet initial
sevrage : ensemble des symptômes observés à l’arrêt de la consommation du produit
craving : désir compulsif de consommer le produit
*ou réalisation d’un comportement addictif : tout ce qu’on dit ici s’applique aussi aux addictions
comportementales (sauf peut-être les histoires de substitutions, bien entendu)
Le cycle addictif
prise → pic d’euphorie → confort → manque → nouvelle prise…
C) Facteurs de vulnérabilité
L'addiction n’est pas systématique mais multifactorielle. Elle repose sur un trépied
Produit-Individu-Environnement.
→ Nécessité d’aborder le patient dans sa globalité en prenant en compte ses facteurs de
vulnérabilité :
• Individuels :
⚬ Psychiatriques : troubles de la personnalité (impulsivité, indifférence affective), troubles de
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l’humeur (dépression, anxiété)
⚬ Psychologiques : tempérament (faible estime de soi, difficulté à gérer le stress, faible
évitement du danger)
⚬ Génétique = pré-dispositions (influe sur la biologie et notamment le métabolisme des toxines)
• Liés à l’environnement :
⚬ Facteurs familiaux : permissivité vis-à-vis du produit voire consommation au sein de la
famille, fonctionnement familial (troubles dans le couple, manque de communication
parents-enfant)
⚬ Facteurs sociaux : âge, genre, groupe social, expositions…
⚬ Facteurs culturels : permissivité de la société vis-à-vis du produit
⚬ Rôle des pairs : si les amis consomment du cannabis, il est probable que cela incite l’individu
à en consommer aussi (++ chez les jeunes)
⚬ Précocité des consommations : + on commence tôt, + l’addiction est sévère (car le cerveau
n’est mature qu’aux alentours de 18-20 ans)
• Liés au produit :
⚬ Pouvoir addictogène : plus le produit crée un effet euphorisant rapide, plus il va diminuer
vite, et plus cette substance aura un pouvoir addictogène élevé car la sensation de manque
s’installera rapidement. (cf cycle addictif) Certaines substances sont donc plus addictives que
◾
d’autres.
Certaines molécules entrainent une dépendance plus facilement (Entre 70 et 80% des
fumeurs vont devenir addicts, ce pourcentage est beaucoup plus faible pour l’alcool et
II. Addictologie
A) Intérêt de l’addictologie
L’addiction nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. Elle implique des professionnels du :
● médical : psychiatres et somaticiens (MG, gastro, neuro…)
○ DESC d’addictologie ou capacité
● paramédical : IDE, psychologues, éducateurs…
● mais aussi du social car elle touche particulièrement une population précaire et désociabilisée
○ DU d’addictologie
◾
○ on parle d’unité standart (un verre standard = 10g d’alcool pur)
“un verre d’alcool”, ça ne veut rien dire : la quantité dépend de la taille du
verre, du type d’alcool...
○ recommandations : pas plus de 10 verres/semaine et pas plus de 2 verres/jour avec
des jours sans consommation pour éviter l’habituation du cerveau
● Pour le cannabis
◾
○ shit, huile, herbe, skunk …
◾
quantités de THC varient +++ selon la forme (maximales pour le skunk)
plus il y a de THC, plus les dommages somatiques et sociaux sont importants
○ cannabinoïdes de synthèse (K2, spice) : herbe commune sur laquelle on a pulvérisé
du cannabis de synthèse avec un taux de THC très élevé (→ complications sévères)
○ E-liquides
● date de début (plus elle est précoce, plus c’est grave car le cerveau est encore en maturation)
● nature des produits (il est rare qu’il n’y en ait qu’un seul)
● quantité maximale quotidienne
● voies d’administration
● antécédents de surdosage, de pathologies graves liées à la consommation
● sevrages antérieurs et raison de leurs échecs.
c) évaluation de la demande
● Les comorbidités :
- Autres substances/codépendances éventuelles : alcool, BZD, tabac, cocaïne,
amphétamines, cannabis... → fréquentes +++
- Autres comorbidités psychiatriques : troubles de l'humeur, troubles anxieux,
tendances suicidaires, troubles psychotiques (schizophrénie...), troubles de la
personnalité (antisociale, trouble borderline…)
- interactions entre l’addiction et ses comorbidités (ex : alcool ↔ dépression)
effets amplificateurs → difficile de déterminer quelle pathologie a causé l’autre
● Examen clinique :
○ état général et nutritionnel, recherche d’adénopathies
○ examen bucco-dentaire
○ examen cutané/veineux
○ examen cardio-pulmonaire
○ examen neurologique
○ examen de l’appareil digestif
● Bilan biologique :
○ statut sérologique (VIH, VHB, VHC, CMV, syphilis...)
○ bilan infectieux (ECBU, hémocultures)
○ bilan hépatique complet
○ NFS, VS, ionogramme sanguin
○ screening toxicologique sanguin et urinaire
→ savoir si des drogues ont été ajoutées à l’insu du patient
→ identifier les nouvelles molécules de synthèse
○ ECG (attention au QT long)
○ cliché du thorax +/- IDR
○ au moindre doute : scanner cérébral
● Évaluation sociale :
○ statut social et judiciaire (jeunes qui dealent ou volent pour payer leurs doses)
○ qualité des liens familiaux et affectifs
○ couverture sociale
○ logement (maison, squat ?)
○ dernier emploi occupé (possibilité d’arrêt de travail si le patient est en burn-out, la
conso peut aussi poser des problèmes dans son travail)
○ niveau éducationnel
Synthèse
Caractéristiques de l’addiction en 5C :
➢ Perte de Contrôle
➢ Craving
➢ Compulsion
➢ Continuer l’usage
➢ Conséquences néfastes
⚠ Dans ce cours il est très tentant de donner son avis et de partir dans un débat sans fin en oubliant
le sujet, ce n'est pas une disserte de philosophie !! L'important est de bien comprendre car gare aux
contresens, mais sans s'égarer ⚠
C'est le titre du livre de Georges Canguilhem* paru en 1966 et le sujet de sa thèse. Canguilhem
(1904-1995), philosophe épidémiologiste et docteur en médecine, combat l'idée que le normal c'est la
santé et l'anormal le pathologique et remet l'humain au centre du sujet.
*retenez bien le prénom et le nom parce que le Pr Delpla veut les deux dans les copies à l'examen
Définitions/Introduction :
La norme vient du latin norma (= équerre) et normalis (= droit, réglementaire, perpendiculaire). C’est
donc ce qui est conforme à la règle.
Sauf que :
● La santé n’est pas une normalité comme les autres : il existe des aléas/anomalies de santé qui
ne sont pas des anormalités.
● La norme est fonction de la culture et du temps, donc elle est relative et fluctuante. La
norme est non figée dans le temps, ni dans le contexte.
Canguilhem aboutira à la conclusion que le vivant est de nature à générer ses propres normes, à
définir lui-même ce qui est pathologique et qui ne l’est pas (il possède un pouvoir normatif). C'est le
concept de normativité biologique.
Canguilhem, avant de définir sa thèse, va partir de l'existant. Il existe traditionnellement deux grandes
visions de la maladie. Ces deux doctrines sont toutes deux exactes, insuffisantes et complémentaires.
Cause de la Être autre que le sujet lui même Dysfonctionnement d’un mécanisme
maladie - en plus : contamination (virus, de l’organisme (diabète)
bactérie, parasite) La maladie naît d’une déviance aux
- en moins : carence normes physiologiques de l’organisme.
(avitaminoses, scorbut) (du coup faut des bases en physio)
Manière On est sur une médecine des lésions et On est sur une médecine des réactions et
d’étudier la des espèces. de la mesure (quantitative).
maladie Approche organiciste et classifiante :
Les classifications naturalistes des L’atteinte est d’abord fonctionnelle et
espèces (Linné, Buffon) vont inspirer les ensuite organique.
classifications des maladies (nosologie,
nosographie).
Méthode anatomo-clinique : maladie ↔
lésion
L’atteinte est d’abord organique et
ensuite fonctionnelle.
Intérêt pour espace (nature du corps : sain ou temps (évolution, altération graduelle)
malade, altérité)
● La vie génère une activité normative (normativité biologique) pour maintenir son équilibre
dans un environnement changeant (cf chapitre de physio sur l’homéostasie)
✴ La maladie = déséquilibre subjectif par rapport au milieu, autrement dit par rapport aux
normes fixées par la vie : la maladie défie le vivant, le menace
→ jugement de valeur (valere) : le malade se sent malade, il perçoit ce déséquilibre qui le
menace, la santé étant par opposition « la vie dans le silence des organes » (LERICHE). C’est
cette prise de conscience qui fait qu’on bascule dans la maladie.
=> Comme ce sont les interactions avec le milieu ambiant qui génèrent les normes biologiques et le
sentiment d'être anormal, on ne peut pas séparer la maladie et la santé de l’individu du milieu dans
lequel celui-ci évolue.
● La maladie est une catastrophe individuelle mais pas une vulnérabilité. Une fois que le sujet
aura pris conscience de sa maladie, il va pouvoir gérer sa pathologie et créer de nouvelle
normes pour rééquilibrer et revenir à la santé (normativité).
○ importance éducation thérapeutique (ex : apprendre à se faire des piqûres d’insuline)
Puisque la vie nous donne un pouvoir normatif, le malade continue à vivre, selon ses
nouvelles normes avec sa pathologie.
Solution → Ne pas perdre de vue l'humain qui fait la beauté du métier de médecin. “Science sans
conscience n’est que ruine de l’âme” Rabelais
→ Il est nécessaire de fixer une norme neuropsychique pour pouvoir dire si la personne est dans la
pathologie, s’il y a un retard mental ou pas.
⚠ Il est utile de quantifier mais il faut le faire en prenant conscience des limites de cette
méthode qui est artificielle et peut être insuffisante et réductrice. Que ce soit réducteur n’est
pas un problème en soit mais cela veut dire qu’il faut la ramener à un contexte, à un malade
donné. (ex : l’échelle d’une dépression permet de mesurer et d’aider à évaluer mais le chiffre
seul ne veut rien dire : c’est la clinique, le profil, l’histoire du sujet qui permet de conclure)
⇒ Ces outils de mesure ne sont pertinents qu’en tant qu’outils diagnostiques intégrés à une
évaluation globale.
Approches actuelles
● approche actuarielle : classification des maladies : DSM (AAP) et CIM (OMS)
○ doctrine ontologique
○ ⚠ aux visions catégorielles et donc stigmatisantes de la nosographie psychiatrique
● courant psycho-pathologique : subjectivité de la souffrance psychique et de la demande
d’aide ou de soins « psy » (s’il y a souffrance, le malade doit être écouté et aidé) :
○ doctrine fonctionnelle
→ comme il y a un continuum, il n’y a pas de distinction claire sain-malade : pas
forcément besoin de poser un diagnostic pour écouter et prendre en charge
◾
↪ décompensations plus ou moins graves avec ou sans demande exprimée de soins
(automédication avec des produits licites ou illicites, marginalisation, syndrome
de « burn-out », risque suicidaire...)
- Il est possible pour tout le monde de connaître de la souffrance psychique dans des
circonstances difficiles → le sujet ne peut donc PAS être pris hors du contexte !
- Cela est plus socialement accepté qu'avant, MAIS...
Dans notre société, le malade mental a conservé une certaine image, celle du fou dangereux. On a
peur de la maladie mentale, ce qui fait qu’on porte un regard stigmatisant sur ceux qui dévient de la
norme mentale. “Le normal désigne ce qui est souhaitable par le groupe, le pathologique, ce qui ne
l’est pas.” (Duyckaerts) Cette crainte du regard des autres et de cette sanction collective entraine chez
ceux qui souffrent d’un trouble psychique des difficultés voire un refus d’identification.
Mais cette image de fou dangereux ne vient pas de nulle part : quand le malade n’est pas soigné, c’est
difficile et il peut devenir dangereux pour lui-même voire les autres.
A côté de ça, nous banalisons les conduites suicidaires et nous préférons ignorer que prévenir et
soigner → insuffisance de la politique de santé mentale.
Or, ce sont des pathologies ! On devrait justement avoir une politique de prévention et de dépistage,
une reconnaissance, un accompagnement et une prise en charge.
On considère la maladie mentale comme anormale… Mais nous devons tolérer le malade mental et
accepter le fait que tout le monde peut décompenser.
*le psychisme est une construction (jusqu’à la maladie d'Alzheimer où on a une déconstruction)
Introduction :
⁃ La notion de besoin de santé constitue le point de départ de la réflexion sur le droit à la
protection de la santé.
- La fragilité des malades va amener à une relation de dépendance vis-à-vis de leur santé.
- Besoin :
● Besoin ≠ droit = hiérarchie des besoins de santé donnant des droits.
● Expression du besoin, de la demande, dépend de plusieurs facteurs (surtout
l’offre, lieu)
● Besoin différent de demande.
● Primauté du besoin de santé ( vie = premier bien , premier droit, droit à
l'intégrité physique)
● Fragilité, vulnérabilité, précarité = besoin d’autrui = interdépendance =
solidarité
Inscrit dans le CSP : droit fondamental à la protection de la santé mis en œuvre par tous les moyens
possibles au bénéfice de toute personne = principe premier et universel.
Tous les acteurs de la santé contribuent à développer la prévention , garantir l'accès de chaque
personne à ses besoins, et assurer la continuité des soins et la meilleure sécurité sanitaire possible.
A) Textes de référence
- Sources nationales :
● Bloc de constitutionnalité (préambule de la constitution de 1946) : Nation => garantir à
tous la protection de la santé.
● Art. législatif du CSP (loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité
du SDS (et non jeune P1 ce n'est pas le saint des seins …) = système de santé, dite loi
Kouchner) : droit fondamental à la protection de la santé mis en œuvre par tous les
moyens possibles au bénéfice de toute personne.
- Fondements :
● Dignité de la personne humaine.
● Corollaire du droit à la vie (continuum entre vie et santé qui sont indissociables)
Il n’y a pas de droits sans devoirs donc pas de droits sans responsabilités :
● Responsabilité personnelle vis à vis de sa propre identité: l’homme a pour vocation
l’épanouissement et l’accomplissement personnel.
● Il se doit de préserver son capital santé, c’est une obligation morale:
- Mode de vie: éviter les comportements à risque et favoriser ceux qui sont bénéfiques pour la
santé
- Prévention
- Alliance thérapeutique, information et participation à l'observance
Responsabilité à l’égard d’autrui, de la société toute entière → obligation de
citoyenneté
● Responsabilité des parents par rapport aux enfants mineurs (obligation juridique).
● Apprentissage de la résilience
- charte d’Otawa de l’OMS : “acquisition d’aptitudes individuelles”
- Il est crucial de permettre aux gens d’apprendre à faire face à tous les stades de
leur vie et à se préparer à affronter les traumatismes et les maladies chroniques.
Les articles:
- Art. du CSP (valeur législative) : les professionnels contribuent à développer avec les
usagers : prévention, égal accès, continuité des soins et meilleure sécurité sanitaire possible.
- CSP (valeur législative) : droit des patients : soins appropriés, dont efficacité reconnue,
meilleure sécurité sanitaire. Remarque : rapport bénéfice/risque, pas d'obstination
déraisonnable.
- Code de la déontologie médicale (valeur réglementaire) : Le médecin doit assurer des soins
consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science.
- Code de la déontologie médicale (valeur réglementaire) : ne pas faire courir au patient de
risques inutiles.
Les missions:
● équité (besoins égaux = traitements égaux)
● alliance thérapeutique, continuité des soins.
● sécurité sanitaire ; « primum non nocere »
● obligation de moyens (cas particulier : fin de vie, cf loi Leonetti du 22 avril 2005 ;
limites aux moyens, pas d’obstination déraisonnable)
● traitement expérimenté, approprié et conforme aux données actuelles
C) Mission des pouvoirs publics
⁃ Objectifs :
● SP :
- traité instituant la communauté européenne : politiques et actions de la communauté => niveau
⁃ Interventions de l'État :
● expertise.
● décisions : normes / pouvoir de police sanitaire.
● gestion.
● politique de santé : promotion de conditions de vie favorables à la santé, surveillance et
observation de l’état de santé populationnel, identification des déterminants, promotion
de la santé, prévention individuelle et collective, organisation du parcours de santé,
information et participation de la population, prise en charge collective des
conséquences financières et sociales de maladies, accident, handicap, formation,
recherche ...
QCM 1: BDE QCM 2 : ACDE QCM 3 : ABCD QCM 4 :CDE QCM 5 :ABCE
QCM 6 :ABE QCM 7 :ABCD QCM 8 : ABCDE QCM 9 :ABDE QCM 10 :C
QCM 11 : AB QCM 12 : AB
QCM 1 : BDE
A. Ceci est défini dans la charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne et non par l'OMS.
C. Ceci est écrit dans les articles législatifs du code de la santé publique.
QCM 2 : ACDE
B. L'offre n'est pas assurée que par les professionnels de santé, elle concerne aussi les industries.
QCM 3 : ABC
D. Obligation juridique.
E. Couverture sociale différenciée.
QCM 4 : CDE
A. Des risques peuvent être pris, cependant ils doivent toujours être proportionnés aux bénéfices
attendus.
B. Il s'agit de deux principes différents: celui qui condamne l'acharnement thérapeutique » d'un côté,
et le fameux “Primum non nocere” de l'autre.
QCM 5 : ABCE
D. Tous les besoins ne nécessitent pas de demande.
QCM 6 : ABE
C. Co-décision finale.
D. A besoins égaux, soins égaux.
QCM 7 : ABCD
E. Non (vous vous en seriez doutés), cela signifie « d'abord ne pas nuire ».
QCM 8 : ABCDE
QCM 9 : ABDE
C. Il y a, en France, plusieurs financeurs possibles pour répondre aux besoins de santé, mais il s'agit
essentiellement des systèmes de Protection Sociale.
QCM 10 : C
A. Nous ne sommes pas tous égaux sur ce plan : nous ne parlons pas du droit à la santé mais du droit à
la protection de la santé : nous cherchons à maximiser la santé en selon les individus.
B. Cette loi est appelée loi Kouchner. La loi Leonnetti traite de la fin de vie.
D. L'accessibilité est basée sur 3 critères : financier, culturel et aussi géographique.
E. Le droit-créance suppose qu'il y a en face du patient des débiteurs qui vont œuvrer pour que le droit
à la protection soit effectif.
QCM 12 : AB
C. Aussi les patients.
D. Il faut éviter l'acharnement thérapeutique.
E.Ce n'est pas expertise mais efficacité.
SUJET TYPE 1
Quelles sont les obligations des patients qui découlent du droit à la protection de la santé ?
(Répondre en moins de 100 mots)
SUJET TYPE 2
Dans le cadre du droit à la protection de la santé, les professionnels de santé ont des missions
majeures. Quelles sont-elles ?
(Répondre en moins de 100 mots)
SUJET TYPE 1
Barème/10 :
- obligation morale (1)
- éthique individualiste (0,5)
- épanouissement personnel (0,5)
- notion que l’obligation morale se fait à l’égard de soi-même et de la société (1 et 0,5 si un des
deux)
- préserver son capital santé (1)
- prévention (0,5)
- exploiter les connaissances disponibles/mode de vie/éviter les comportements à risque/adopter
des comportements bénéfiques (1)
- alliance thérapeutique (1)
- obligation juridique (1) et 0,5 de plus si exemple
- résilience (1)
- orthographe, structure (1)
Le patient est soumis à une obligation morale (dépasser une éthique individualiste) qui s'applique à
l'égard de soi-même dans le cadre de son épanouissement personnel, et à l'égard de la société
(obligation de citoyenneté). Elle impose aux patients la préservation de leur capital santé (favoriser la
prévention, éviter les comportements à risque, développer l'alliance thérapeutique...). Une
obligation juridique existe également dans certains cas (responsabilité des parents quant à la santé de
leurs enfants mineurs, ski hors piste...). Un apprentissage de la résilience reste nécessaire pour
affronter les épreuves de la vie (traumatismes, maladies chroniques...).
(99 mots.)
Les codes de santé publique et de déontologie médicale fixent les missions des professionnels de
santé. Ils doivent assurer l'équité (à besoins égaux, traitements égaux), la sécurité sanitaire (primum
non nocere), l'alliance thérapeutique (informer le patient et obtenir son libre consentement dans le
but d'une co-décision). Ils doivent enfin une obligation de moyens (ne pas faire courir de risque
injustifié, respecter le principe de proportionnalité : rapport bénéfice/risque optimal, fournir des
soins conformes aux données actuelles de la science...). Ces moyens sont cependant limités en fin de
vie afin d'éviter l'acharnement thérapeutique.
(99 mots.)
● 1180 : Un enseignement médical est officialisé (édit de Guilhem VIII) → liberté d’enseigner,
accent mis sur le savoir
● 1220 : Interdiction formelle d’enseigner sans avoir préalablement passé un examen de
compétence devant l’évêque
● Premières facultés de médecine
○ 1215 : premiers statuts de celle de Paris
○ 1229 : fondation de celle de Toulouse
a) volonté de réglementer
NB : L’organisation des professions de santé s’est bâtie autour de la profession médicale puisqu’il
s’agit de la plus ancienne. C’est pourquoi beaucoup d’exemples donnés dans ce cours concernent la
médecine.
La loi du 19 Ventôse An XI (9 mars 1803), puis la loi du 30 novembre 1892 près d’un siècle plus tard
réorganisent la profession médicale.
● Une intervention sur le corps humain constitue, par principe, une « atteinte à l'intégrité
physique des personnes » au sens du Code pénal.
● Toutefois, la loi fixe les conditions d'une atteinte légitime à l'intégrité corporelle (« N'est pas
pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des
dispositions législatives ou réglementaires »). Ces deux conditions sont :
1. une justification médicale (l’intervention doit avoir un but thérapeutique ou diagnostic)
2. une qualification professionnelle (elle doit être réalisée par une personne habilitée)
Pour le formuler autrement, un professionnel de santé peut, en toute légalité, plonger une lame dans
le corps de quelqu'un, lui retirer un morceau de son corps, lui faire avaler une substance chimique
potentiellement dangereuse, l’exposer sciemment à des radiations nucléaires… à condition que cet
acte soit justifié par une raison médicale et qu’il soit qualifié pour le faire.
➢ Ce délit est devenu accessoire dans la vie de la société. Autrefois, on condamnait pour
exercice illégal de la médecine les charlatans prétendant avoir un “don” ou ayant suivi un
enseignement non reconnu. Actuellement, ce n’est plus le cas et les rares procès concernent
des personnes qui ont usurpé le titre de médecin ou de vrais médecins qui ont réalisé des
escroqueries dans le cadre de leur activité.
Les professionnels de santé sont soumis à une réglementation rigoureuse issue du CSP et doivent
exercer dans le respect de l’intégrité du corps humain (à laquelle seuls les médecins ont longtemps eu
le droit de déroger).
On attend de certaines professions une grande aptitude à exercer et une moralité. Les ordres
professionnels sont là pour y veiller.
Un ordre professionnel regroupe obligatoirement l'ensemble des membres d’une même profession
et a pour missions de :
● contrôler l’accès à la profession
● veiller à la compétence professionnelle et au respect des devoirs professionnels
● proposer la déontologie (ensemble des règles et devoirs)
● etc
Définition : ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients et le public
Etymologie :
● de l'anglais deontology
● du grec δεον (devoir, ce qu'il faut faire) et λόγος (science, discours)
Date à savoir : 1845 → le Dr Max Simon publie le premier ouvrage français de déontologie
médicale.
I. Textes historiques
Les codes de déontologie sont publiés par décrets intégrés dans le CSP. Il y en a 7 en tout pour ces
sept professions :
★ 3 professions médicales
○ médecins
○ chirurgiens-dentistes
○ sages-femmes
★ les pharmaciens
★ 3 professions d'auxiliaires médicaux
○ masseurs-kinésithérapeutes
○ infirmiers
○ pédicures-podologues
NB : correspond aux professions qui ont un ordre professionnel (cf cours sur l’organisation des
professions de santé)
1. Primauté de la personne
2. Double Liberté
Pour le patient :
● Libre choix du médecin : on ne peut pas être obligé de se faire soigner par quelqu’un en qui
on n’a pas confiance, c’est une question d’autonomie et de dignité (en pratique il existe
toutefois des limitations à cette liberté : géographie, disponibilité…)
● Consentement éclairé :
➢ information loyale (= pas de mensonge, pas d’exagération ou minimisation, pas
d’omission, pas de chantage du type “je peux vous sauver mais uniquement si c’est moi
qui m’en occupe”. Le médecin doit expliquer les différentes stratégies thérapeutiques
possibles.), claire (compréhensible) et appropriée (ménager en cas d’annonce grave).
➢ Le patient peut donc accepter ou refuser ce que lui propose le praticien.
Pour le médecin :
● Liberté de prescription mais cette liberté est encadrée car il doit quand même respecter les :
○ données acquises de la science
○ ressources disponibles pour la santé publique pour ne pas compromettre l’égalité
d’accès au soin donc sa prescription est soumise au :
■ respect des bonnes pratiques
➢ ensemble d’exigences de qualité dans les domaines éthiques et
scientifiques, reconnues
➢ ensemble de dispositions ayant pour but de concourir à la protection des
droits, à la sécurité et à la protection des personnes
■ pertinence des soins (on ne va pas prescrire des traitements de pointe à 10 000€
remboursés par la sécu à tous les patients qui ont un rhume)
● Clause de conscience pour refuser des soins (sauf urgence)
- si cela sort de son domaine de compétence (obligation de refus)
- s’il a trop de patient
- s’il y a rupture thérapeutique (le médecin ne veut pas faire ce que le patient lui exige)
… qui implique une obligation de rediriger le patient vers un confrère.
V. L'action disciplinaire
En cas de manquement au Code de déontologie, une procédure disciplinaire peut être engagée.
L’action disciplinaire vise à protéger l’honneur et l’indépendance de la profession médicale.
Conclusion
● La déontologie a une nature duale : elle est morale et règle de droit à la fois.
● La déontologie présente une juridicité accrue.
● La déontologie régit les interactions entre individus (entre médecins, entre médecin et patient)
mais elle place aussi l’ensemble de la profession dans le corps social. Elle est donc incluse
dans une vision sociétale.
● La déontologie ne se résume pas au Code
Intro
Le droit des patients doit être intégré au droit à la protection de la santé. Il s’agit d’un :
● droit fondamental : assurer la santé de chaque individu (Santé publique)
● ancré dans le préambule de la Constitution de 1946
○ “Elle garantit à tous (...) la protection de la santé (...)”
● et repris par le CSP
○ “Le droit fondamental à la protection de la santé doit être mis en œuvre par tous
moyens disponibles au bénéfice de toute personne…”
=> La protection de la santé est donc une mission de service publique
I. Contexte
B) Textes de loi
Loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé (Loi
Kouchner) (→ porte les droits des patients à valeur législative mais attention, n’invente rien)
Loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (Loi Leonetti)
C) Classification
Il existe différentes manières de classer et catégoriser ces droits. On peut notamment les diviser en
droits individuels (accès aux soins, dignité et respect, information, indemnisation...) et collectifs
(participation des usagers au fonctionnement du système de santé).
2) Information
● droit à l’information sur son état de santé
- sur les “investigations, traitements ou actions de prévention qui sont proposés, leur
utilité, leur urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques fréquents ou graves
normalement prévisibles qu'ils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles
et sur les conséquences prévisibles en cas de refus” (CSP)
- mais cette information doit être délivrée de manière claire, loyale et appropriée (CD)
- droit à être tenu dans l’ignorance de son diagnostic ou pronostic (sauf si cela expose
quelqu’un d’autre à un risque de transmission)
● droit à l’accès direct de son dossier médical : le dossier appartient au patient, pas au médecin
(CSP)
3) Confidentialité
Toute personne prise en charge par un professionnel, un établissement, un réseau de santé ou tout autre
organisme participant à la prévention et aux soins a droit au respect de sa vie privée et du secret des
informations la concernant (CSP).
→ regroupe l’ensemble des informations concernant cette personne qui pourraient venir à la
connaissance du médecin (et donc pas seulement les informations médicales).
● existence de dérogations prévues par la loi (ex : maltraitance sur mineur)
=> Le secret professionnel est ancré dans le CSP, le Code de déontologie mais aussi le Code pénal.
5) Consentement
Pour qu’on puisse parler de consentement, il faut nécessairement :
1. l’information (il n’y a pas de consentement si on ne sait pas à quoi on consent)
2. l’expression de la volonté du patient (consentement)
3. la possibilité de refuser
Il s’agit d’un droit fondamental qui ne souffre que de deux exceptions : l’urgence et l’impossibilité
d’informer.
6) Dignité et respect
La personne malade a droit au respect de sa dignité (CSP) et au respect de sa vie privée (CSP).
- “La personne hospitalisée est traitée avec égard. Le respect de l’intimité de la personne doit
être préservé lors des soins, des toilettes, des consultations, des visites médicales, des
traitements pré et post-opératoires, des radiographies, des brancardages...” (Charte du patient
hospitalisé)
ex : blouses hospitalières pratiques pour les soignants mais qui ne respectent pas l’intimité du
malade
A) Définition
a) le sens ancien
Vient du grec « éthiké » = mœurs ou morale.
Il y a 3 niveaux :
● sociologique : mœurs d’un groupe
● moral : codes ou système d’interdits comme le code d’Hammourabi, (première trace d’un code
écrit gravé dans la pierre) ou encore le serment d’Hippocrate (Vème siècle av JC)
● éthique classique = science de la morale
○ étude des codes par les philosophes
○ en comprendre l’origine, la nature, les fondements, les principes et la logique
○ arriver au système absolu des règles relatives au Bien
b) le sens moderne
Nombreuses confusions avec :
● droit, légal, juridique
→ La loi est le produit du pouvoir d’un état souverain
○ L’éthique évolue au fil du temps, continuellement, tandis que le droit évolue au
rythme des jurisprudences et des textes de loi (par à-coups)
■ parfois une affaire judiciaire peut faire évoluer le droit ex : affaire Hédreul en
1997 → avant, c’était au patient de prouver qu’il avait été mal informé, mais à
partir de là, ça a été au praticien
○ Le légalisme (“rien ne m’interdit de le faire donc je le fais”) nie la morale et l’éthique
● déontologie
→ ensemble de règles et pratiques professionnelles
○ déontologie = au service d’une profession
éthique = au service du bien général
● morale
→ science des valeurs universelles qui transcendent le temps, les populations, les
idéologies
○ parler de morale ne fait pas très moderne : est-ce que l'éthique est devenu le nouveau
nom de la morale ?
○ règles collectives vs prise de décision individuelle
■ alors que la morale inculque des principes immuables, l’éthique implique de
s’interroger, de remettre en question, de ne pas hésiter à critiquer les principes
que notre société tient pour acquis → c’est peut-être pour ça que la morale a
B) Le débat actuel
Il porte sur les grandes questions de début et de fin de vie, l’euthanasie, l’acharnement thérapeutique…
Nécessité d’une approche sans jugement.
Le champ du savoir constitué par l’éthique est un « champ de bataille » pour les :
● religions → éthique de conviction, porte sur les « conduites à tenir »
● philosophes (ex : Paul Ricoeur, philosophe du XXème siècle qui s’est beaucoup intéressé à l’éthique
médicale notamment dans le monde hospitalier)
● juristes et/ou législateurs : élaboration préalable des jurisprudences par les Comité d'Éthique →
but consultatif mais leurs avis sont en général suivis
● industriels : éthique marchande utilitariste anglo-saxonne
● scientifiques des laboratoires d’éthique médicale : l’éthique fait en effet l’objet de recherches.
“Les solutions trouvées sont fondées sur des études de terrain selon les méthodes des sciences
humaines ” (éthique de responsabilité).
○ loi Veil sur l’IVG (1975) = résultat d’une prise de responsabilité et d’études de terrain qui
ont montré que les avortement clandestins existaient et causaient un nombre considérable
de séquelles et de décès
○ fin de vie : les pratiques étaient différentes selon les services de réa : parfois c’était le chef
de service qui décidait, parfois c’était une prise de décision collégiale. Ce constat a permis
de légiférer et d’homogénéiser ces pratiques.
a) parenthèse historique
● -1750 : Code d’Hammourabi
● Vème siècle av JC : serment d’Hippocrate
● Protection des personnes se prêtant à la recherche biomédicale :
Un mot-clé : protection de la personne (si on disait la protection des personnes, on aurait une conception
plus “collective” et on se permettrait d’utiliser une partie de la population pour les autres…)
Pour que le patient puisse donner son consentement, il doit avoir reçu une information appropriée,
claire, compréhensible et complète. Mais cela pose un certain nombre de questions :
- Doit-on informer par écrit, par oral ?
- Comment recueille-on le consentement ? Suffit-il de signer pour consentir ? Le consentement est-il
administratif ?
- Le consentement est-il vraiment libre ? Quelles sont les motivations des volontaires sains ? Le
patient ne risque-t-il pas de se sentir forcé à accepter de peur de perdre la considération de l’équipe
soignante ?
● bienfaisance
● non malfaisance
● justice
● responsabilité
« l’éthique est une exigence libre et individuelle de réalisation des valeurs, qui est le ferment et le principe
de progrès des morales »
La visée éthique : une vie bonne avec et pour les autres dans une institution juste.
A) Contexte
L’arrêté du 27 septembre 1994 rend obligatoire l’enseignement de l’éthique médicale dans les études
de santé.
Cette sensibilisation à l’éthique a pour objectif de donner des outils pratiques pour entrainer les
étudiants à la réflexion éthique dans leur futur exercice :
● Explorer les dimensions décisionnelles
● Identifier un conflit de valeur
● Informer correctement patient et entourage
● Évaluer le degré de vulnérabilité du patient
● Créer les conditions d’un vrai dialogue
● Proposer une solution acceptable pour un accord mutuel
● Réponse de nos pratiques face aux exigences d’accueil et de respect de la personne ? (ex :
décédés du covid : protocole strict qui ne laisse pas à la famille la possibilité de se recueillir)
● Place de la prévention de plus en plus importante mais notre système de santé est encore trop
basé sur le soin.
● Réflexion pluridisciplinaire ! Il faut que ce ne soit pas seulement les soignants qui prennent
en compte les questions de soin.
c) besoin de transparence
● face aux médias : difficulté d’expliquer la complexité de certaines problématiques médicales
aux médias qui peuvent parfois les déformer → nécessité d’un discours pertinent, efficace et
porteur
● face au monde juridique : il est important que les avocats en droit médical aient une culture
médicale (depuis récemment, des soignants vont à l’école de magistrature expliquer la réalité
des soins)
● face à l’autonomie du patient : pour qu’il y ait autonomie, il faut de la transparence
→ juste milieu entre le paternalisme et l’autonomie absolue ?
f) perspectives
Exemples :
● Exclusion et accès aux soins : Pour certaines spécialités comme la chirurgie dentaire, on a des
inégalités d’accès au soin pour des raisons socio-économiques. C’est pourquoi il y a un débat
en cours sur le remboursement de ces actes par l’assurance maladie.
● Intégration de la prévention dans l’exercice quotidien des professionnels de santé : les
pratiques des soignants sont encore trop axées sur le soin curatif.
D) Synthèse
● Toute spécialité médicale ne peut pas se dispenser d’une telle démarche de réflexion qui doit
animer tous les acteurs du champ de la santé, y compris les personnes souffrantes.
→ besoin d’aller vers les associations de patient
● L’essence même d’une réflexion de nature éthique est une réflexion sur sa finalité
professionnelle : pourquoi voulez-vous faire une carrière de soignants ?
Pour comprendre la recherche en éthique, voici un exemple d’un mémoire de M2 d’éthique médicale
et de bioéthique : « Légitimité des proches dans la décision de don d’organes : étude des
représentations professionnelles ».
État du domaine :
● Le cadre juridique actuel considère qu'à moins de s’y être opposé, on est donneur volontaire
par défaut (politique d’opt-out). Cela correspond à une vision humaniste, solidaire et
citoyenne, collective et sociale, centrée sur une démarche de santé publique.
Problématique : La loi et les principes humaniste sont-ils applicables dans ce domaine ? Y aurait-il
une remise en question de ces derniers ?
Méthodologie :
● bibliographie
● rencontres de terrain avec des équipes soignantes et entretiens semi-directifs
Résultats et discussion :
● Tension des circonstances : choc, sidération, douleur vs argumentation humaniste et altruiste
● La famille représente un public vulnérable, incapable de se prononcer sur la volonté d’un
défunt qui ne s’est pas exprimé
● « la vulnérabilité de l’un appelle la responsabilité de l’autre » → en France, ce sont les
soignants qui prennent la décision, pas un comité éthique et ils se retrouvent alors face à un
dilemme
⇒ Solution la « plus éthique » = respecter le choix des familles (en contradiction avec la loi)
→ inscription de sa volonté sur la carte vitale ?
→ nouvelle évolution de ce cadre légal qui ne correspond pas à la pratique ?
● Devoir professionnel = appliquer la norme avec réflexion et humanité → phronesis, sagesse
pratique d’Aristote
Ce débat reste toujours ouvert.
Introduction :
L’objectif de ce cours est de se décentrer de la seule perspective biologique de la médecine.
La maladie est un état affectant le corps d’un individu, une réalité biologique, un désordre qui
nous fait passer de la physiologie à la pathologie et qui entraîne donc la nécessité de traiter.
Cette réalité biologique est nécessaire et essentielle dans la prise en charge de la maladie. Elle
permet de reconnaître une maladie de façon reproductible, ce qui est indispensable pour :
- le traitement individuel (prise en charge différente en fonction du type de maladie)
- les études épidémiologiques (donc faire des statistiques)
- la santé publique (stratégies de dépistage, campagnes de prévention)
- la classification des maladies (CIM 11, EBM)
La maladie est aussi une construction sociale qui va permettre au patient de donner du sens à sa
pathologie. Cette construction est indépendante de la réalité biologique, elle n’y est pas forcément
corrélée : l’anthropologie sociale et culturelle décrit en effet des syndromes qui sont socialement
construits.
exemples :
- la crise de foie → une réalité sociale qui ne correspond à aucune réalité biologique (existence
d’une campagne de publicité pour le Schoum, un breuvage pour détoxifier le foie).
- Amok : délire meurtrier décrit en Malaisie qui cause problème à la psychiatrie transculturelle
(discipline qui cherche à replacer les pathologies observées dans le monde dans la nosographie
occidentale) car cet état psychiatrique est difficile à ancrer dans les classifications actuelles
- catégories causales des maladies des Sénoufos, société avec une classification des causes des
maladies parmi les plus riches et développées : dans leur classification, la biologie n’est
qu’une cause parmi tant d’autres
- handicap : nouvelle “Pierre et Camille” d’Alfred de Musset : pour le même handicap, deux
perceptions radicalements différentes qui dépassent la réalité biologique : pour la société, la
surdicécité est perçu comme une malédiction (le “sceau de la colère céleste”), pour l’oncle,
c’est un avantage voire même une qualité
Il apparaît donc que la maladie est une réalité biologique et/ou une construction sociale (ce qui
rappelle l’objectif de ce cours).
=> Il découle de ce constat différents modèles sociaux que nous allons développer.
● La maladie est étiquetée par la profession médicale (de la même manière que la société
étiquette un individu comme déviant (joueur de jazz, fumeur de marijuana) : théorie de
l’étiquetage)
○ La profession médicale a donc un rôle “d’institution de contrôle social” car elle
attribue un nouveau statut social au patient en le diagnostiquant malade.
C’est pour ça qu’on dit que “le médecin crée la maladie” : le diagnostic qui rend la
maladie réelle d’un point de vue psychologique et surtout social.
● Les conséquences de cet étiquetage sont les suivantes :
○ la société doit reconnaître le malade comme tel
○ le malade doit adhérer à une organisation sociale
■ « objective » (AT, ALD, aide sociale, prise en charge...)
■ « subjective » (représentations intimes, vocabulaire utilisé, image de soi...)
→ Les maladies n’ont pas toutes la même connotation. Par exemple, le cancer
est associé à un langage militaire (campagne, cible, arsenal…).
=> La maladie devient alors un système stable au sein duquel il existe un mode de régulation des
interactions sociales. Le fait de poser un diagnostic peut influencer voire changer le comportement
de l’individu car celui-ci va entrer dans une représentation sociale individuelle et collective de la
maladie.
La maladie chronique est une expérience vécue, traversée de sens, c’est une rupture avec l’état
antérieur. Elle peut être vécue de diverses façons par exemple :
● rupture destructrice : la maladie diminue les activités et l’intégration sociale et peut détruire
l’identité sociale de l’individu (notamment pour les pathologies avec un mauvais pronostic)
● rupture libératrice : libération d’un poids social antérieur, bénéfices secondaires de la
maladie (arrêt de travail...) (exemple de Franz Kafka, atteint de tuberculose, qui a pu
s’adonner à sa passion pour l’écriture)
● maladie-métier/ profession : nouveau statut social : la lutte contre la maladie, qui devient
l’activité principale de l’individu
● etc
=> Le soignant doit donc prendre conscience de tout cet aspect social et psychologique du diagnostic
pour comprendre la signification de la maladie pour le patient et ne pas être déstabilisé par sa
réaction face à cette annonce.
C’est un modèle influencé par les maladies aiguës (infectieuses). Il part du constat que :
● Dans les sociétés industrielles modernes, l’individu en bonne santé est nécessaire au bon
fonctionnement de la société.
● Dans ce cas, la maladie représente une rupture, une déviance potentielle par rapport à l’ordre
social qui veut que chacun soit productif et apte à travailler.
La médecine joue alors un rôle de contrôle social bénéfique à l’ensemble de la société en permettant à
la personne de retourner au travail.
➔ Intérêts de ce modèle
★ reconnaissance de la signification de la santé et de la maladie d’un point de vue sociétal
★ place centrale que la médecine occupait dans la société moderne
→ fonction technique mais aussi de régulation sociale
➔ Intérêts
Les sociologues s’intéressent à la diversification actuelle des modes de relations et notamment aux
relations médecin-patient en dehors du cadre thérapeutique, autrement dit avec un autre but que la
guérison et le soin (ex : médecine du travail, du sport, médecine légale...).
Conclusion
I- La Préhistoire :
En Assyro-Babylonie :
Écrits cunéiformes : médecine incantatoire sacrée (maladie = punition)
Utilisation d’outils (scalpels) et de médicaments
Code d’Hammourabi : responsabilité du soignant (-1900)
En Égypte :
Hiéroglyphes : médecine magique et empirique
Papyrus d’Eberth : anatomie rudimentaire, chirurgie, trépanation
La médecine hébraïque :
Pour la première fois, influence d’une pensée religieuse monothéiste
Maladie = faute de l’Homme, punition divine
Mettent en avant compassion, pardon et remords et non une thérapeutique
En Chine :
Conception dualiste de la Santé (qu’on retrouve chez Hippocrate) : Yin et Yang
Phytothérapie, acupuncture, examen du pouls…
Aux Indes :
Maladie = punition divine
Médecins : prêtres mais ont des connaissances médicales, une pharmacopée…
Comme les chinois, sensibles à l’harmonie corps/esprit : yoga
L’Empire Romain :
Souci de l’hygiène : « tout à l’égout », bains
Se méfient des médecins qui sont des grecs (pas de médecins romains)
Aulus Celse décrit l’inflammation : douleur, chaleur, rougeur, tumeur
Galien :
Connaissances anatomiques : dissèque les animaux
S’inspire d’Hippocrate et de sa théorie des humeurs
Prescrit médicaments : la thériaque (opium) soigne à peu près tout : panacée thérapeutique
Pense que le corps est mis en vie par un « pneuma » (souffle supérieur)
Il plaît à l’église monothéiste chrétienne qui applique la médecine galénique
Rayonnement de sa pensée pendant des siècles dans les différentes civilisations (Juifs,
Chrétiens, Musulmans) malgré les défauts de ses théories
IV- Le Moyen-Âge :
En Orient :
Moyen-Âge = de la chute de Rome à la chute de Constantinople
Textes grecs et latins traduits et diffusés en Arabe
Mahomet et le Coran (hygiène : pas de porc ni d’alcool)
Rhazès (pédiatrie), Avicenne (diabète, cataracte, atteinte du SNC, >800 médicaments plantes),
Averrhoes (découvre l’immunisation en étudiant la variole variole, médecine
expérimentale), Maimonide (prières déontologiques) , Abulcassis (chirurgien), …
Pharmacopée Arabe (1400 drogues)
Premiers hôpitaux à Cordoue et asiles d’aliénés
En Occident :
Invasion des barbares : morcellement de l’Europe
Immobilisme et obscurantisme
Séparation de la médecine et de la chirurgie
Médecins ignorants, barbiers chirurgiens, magie et sorcellerie
Suprématie de l’église et de la médecine galénique (devenue dogmatique)
Grandes épidémies
→ Période de régression sur le plan médical
Ambroise Paré :
Barbier-chirurgien de 4 rois de France et médecin de guerre : apprend beaucoup par ce biais
Cautérisation, ligature des vaisseaux, instruments chirurgicaux, traités
Grand souci du malade.
XIXème siècle :
Dissections, on découvre les maladies, lésions, microbes
Laennec invente le stéthoscope
La méthode anatomo-clinique : observation et corrélation entre signes et maladie
La méthode expérimentale : le corps humain fonctionne de manière systématique, pas de
forces surnaturelles ni « souffle de vie »
L'Épistémologie :
- Epistème : connaissance/science logos : étude
- Discours sur les sciences et les connaissances,
- Établit une réflexion critique sur ce qu'est une théorie : origine, construction, structure
(démarche scientifique)
- Étudie l'aspect historique (modification des mentalités et des paradigmes), philosophique
(ambiance intellectuelle de l’époque), et sociologique (façon dont les théories sont perçues).
Les sciences :
Corps de connaissance ayant un objet d'étude déterminé et reconnu, et une méthode propre.
Ensemble des lois déduites des hypothèses, renforcées par l'expérience, et pouvant ensemble,
constituer les bases d'une théorie qui ensuite prédira des phénomènes que l'on pourra tester par de
nouvelles expériences.
Cherche des théories d'application valable afin de produire des critères de validation reproductible.
- Basé sur la réalité : contrat matérialiste
- A pour but de décrire, expliquer, comprendre et ne cherche pas d'interprétation
- Souci de produire des critères de validation publiques, c'est-à-dire exposés au contrôle
instruit de quiconque.
Vérité :
Identité entre le discours et la chose
Il n'y a pas de vérité absolue mais des vérités objectives.
Opinion : vérité subjective → Obstacle épistémologique.
Vérité = savoir, opinion = croire savoir, foi = croire
→ La base des connaissances est l’incrédulité.
Méthode expérimentale :
Abduction : création de conjectures, de théories
Induction : l’expérimentation, l'observation de faits permet l'élaboration de théories.
- Sur la base de cas individuels semblables on propose une règle générale
- Un seul contre-exemple la réfute
Induction pessimiste (Poincaré) : raisonnement par induction, croire que nous ne parviendrons
jamais à une théorie vraie
Gaston Bachelard :
Rationalisme appliqué : pas de théorie sans application .
Opinion = obstacle épistémologique → Il faut les détruire et les remplacer par la connaissance.
→ Têtes bien faites contre têtes bien pleines
La science validée peut être remplacée
Rupture épistémologique : conduit à une révolution scientifique
Popper :
Critique l’induction : l’expérience ne peut pas vérifier une théorie.
Méthode falsificationniste : un seul contre-exemple réfute une théorie.
→ Falsification au lieu d’induction.
L’expérience ne peut pas montrer qu’une théorie est vraie, elle ne peut que montrer qu’elle est
fausse.
Rationalisme critique : essayer de réfuter des théories.
Il faut aller vers une théorie universelle et complète
Les pseudo-sciences : (ex : créationnisme)
- Non réfutables, englobantes, pas d’expériences.
→ Une théorie scientifique doit être : prédictive, testable, falsifiable, informative, non
englobante et universalisable.
Fake news :
L’opinion est plus rapide à donner qu’à justifier.
La vérité scientifique est plus longue à démontrer, plus rigoureuse.
Tout argument contre les fake news est inclus dans une conspiration.
Cause : Information souvent mal donnée, journalistes incompétents en science.
- Le biais de négativité : Les individus sont davantage marqués par les expériences négatives
(les effets secondaires des médicaments ont plus d’importance que les bénéfices)
- L’illusion de corrélation : Percevoir une relation entre 2 évènements non ou faiblement reliés
car ils apparaissent temporellement proches (++ vaccins)
- Le biais de représentativité : Fonder son jugement sur un nombre limité d’éléments
(généralisation à partir d’un fait premier)
- Le biais d’ancrage : Difficulté rencontrée à se départir de sa première impression
Rasoir d’Occam :
principe de parcimonie et d’économie
La charge de la preuve est à celui qui avance l’hypothèse
Kuhn :
→ Pourquoi une théorie scientifique acceptée s’effondre-t-elle?
Paradigme : ce à quoi adhère une communauté scientifique à une époque donné. Consensus sur
théories, techniques, idées et hypothèses expliquant le monde.
Révolution scientifique :
- Anomalie : inadéquation avec la théorie, découverte de problèmes résistant à une solution.
- Crise : le paradigme n'est plus accepté à l'unanimité
- Révolution : nouvelle théorie → compétition entre ancien et nouveau paradigme, on ne peut
pas établir quel est le meilleur
→ Il croit que l’adhésion à un paradigme s’explique plutôt par des facteurs sociologiques que
par des arguments.
- Remplacement : un paradigme prend la place de l'autre (ex : mécanique classique / mécanique
quantique)
- Incommensurabilité : concepts (nouveau /ancien) tellement éloignés qu'on ne peut pas les
comparer.
Mais : pas possible d’établir par l’expérience scientifique que la nouvelle théorie réalise un progrès au
plan de la connaissance
Kuhn s’est trompé : le contexte social était opposé aux théories qui ont fondé la mécanique quantique
et la relativité générale.
Canguilhem :
Le pathologique n’est pas le contraire du normal mais de la santé
La maladie est un nouvel équilibre, un réajustement de la norme
Question : En 2020, expliquez pourquoi la médecine occidentale dite "de premier contact" reste
un art.
Proposition de Correction :
Actuellement, la médecine occidentale s'illustre dans une optique scientifique avec
l’Evidence-Based Medicine, répondant à un problème clinique ciblé. Elle est toutefois indissociable de la
médecine «de premier contact» considérant une variabilité multidimensionnelle. Elle s'exprime chez le patient,
sur le plan biologique et environnemental (culturel, social, sanitaire). Elle concerne la pathologie, confrontant le
ressenti du sujet aux interprétations scientifiques et culturelles du médecin. Les profils polypathologiques
(disease) contribuent aussi à cette variabilité.
L’art de la médecine actuelle réside donc dans l’harmonisation de ces variabilités
pour répondre aux attentes du patient, peu importe le contexte.
(97 mots)
Grille de Correction :
● Variabilité Environnements : dimensions, culturelles, sociales, familiales, sanitaires)
● Variabilité de la Pathologie des patients : Les patients ont souvent plusieurs pathologies
● (ou disease),
● Variabilité Biologique des patients (âge, sexe)
● Variabilité des Médecins : niveaux de connaissances différents, cultures semblables ?
● Variabilité des Maladies et leurs Expressions : quels illness ?
● Nécessité de répondre aux Attentes du patient : dans l’urgence
● Interactions entre ces éléments : c’est un Art
● Evidence Based Medicine : question clinique claire et précise à partir d'un problème clinique
● pour un échantillon bien défini.
● Raisonnement / Orthographe
Proposition de Correction :
L’homme vivait initialement comme un chasseur-cueilleur. Il était un super prédateur envers
les grands mammifères et traquait en groupe. Grâce à ses outils, il apprend à faire du feu,
constituant une aide majeure dans sa conquête du milieu. Étant ensuite forcé à la sédentarisation durant les
périodes glaciaires, il devient agriculteur. Progressivement, les
interactions sociales et la culture, devenant de plus en plus complexes et fructueuses pour
l’espèce, la vie en société s’est développée et le mode de vie est devenu citadin. C’est par
ces mécanismes que l’évolution culturelle supplanta l’évolution biologique.
(99 mot)
Grille de Correction :
● Orthographe 1pt
● Articulation du texte, syntaxe 1pt
● chasseur cueilleur 1pt
● Sédentarisation 1pt
● Développement de l’Agriculture/agriculteur 1pt
● Citadins 1pt
● Notion de conquête du milieu/adaptation constante au milieu 1pt
● Vie sociale/Société 1pt
● Prédateur/superprédateur 1pt
● De nos jours : évolution culturelle qui prend le pas sur l’évolution biologique. 1pt
Question : Expliquez en quoi la Loi Kouchner de 2002 place le médecin dans une position de
conseiller pour le patient.
Proposition de Correction :
La loi Kouchner de 2002 établit le principe d’autonomie du patient qui gagne en pouvoir décisionnel. Cela
renforce le modèle interprétatif, dans lequel le médecin devient conseiller du patient. L’échange entre
soignant et soigné aboutit à l’auto-compréhension du patient de son illness : il devient acteur de la gestion
de sa santé biopsychosociale. Ce dialogue s’inscrit dans une relation de confiance, basée sur les devoirs
d’information et bienveillance du médecin.
(91 mots)
Grille de Correction :
Il y a deux notions clés ici dont il faut faire le lien. La première, c’est l’autonomisation du patient grâce à la
Loi Kouchner de 2002. Le patient a plus de droit, et on passe d’une relation paternaliste à une relation où le
Patient a plus de pouvoir. La deuxième notion clé est le modèle Interprétatif, qu’il fallait repérer grâce au mot
clé « conseiller ». S’en suit alors la description du modèle interprétatif, bien détaillé dans votre cours :
● Autonomie du patient : 1 pt
● Modèle interprétatif : 1 pt
● Conseiller Médecine : 0,5 pt
● Échange Soignant/Soigné : 1 pt
● Auto-compréhension du patients : 1 pt
● Patient acteur : 0,5 pt
● Santé biopsychosociale : 1 pt
● Relation de confiance : 1 pt
● Devoir d’information : 0,5 pt
● Devoir de bienveillance : 0,5 pt
● Enchaînement des idées : 1 pt
● Orthographe : 1 pt
Proposition de Correction :
Les pouvoirs publics ont deux objectifs : garantir la santé publique et le maintien de l’économie, tout en
recherchant le meilleur état de santé pour tous. Pour cela, il faut assurer l’accès aux soins pour tous, en
termes de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et de qualité. Des politiques de santé et d’Assurance
Maladie seront donc mises en place au niveau national. Elles relèvent de la responsabilité de l’État, qui aura
trois rôles : expertise, gestion et décision. On retrouvera également des mesures internationales, notamment
au sein de l’Union Européenne où les compétences seront partagées entre les États.
(100 mots)
Grille de Correction :
● Objectifs de santé publique et économique 1pt
● Quête du meilleur état de santé 1pt
● Nécessité d’assurer l’accès aux soins 2pts
- Disponibilité
- Accessibilité
- Acceptabilité
- Qualité
● Implication nationale : mise en place d’une politique de santé 1pt
● Implication de l’état (expertise, gestion, décision) et sa responsabilité 1pt
● Politique d’assurance maladie 1pt
● Implication internationale : partage des compétences (avec l’UE) 1pt
● Orthographe 1pt
● Structure 1pt
Question : En quoi la prise en charge de la maladie mentale vraie s'inscrit-elle dans le modèle
paternaliste ?
Proposition de Correction :
La maladie mentale vraie est un cas particulier de la relation patient-soignant. L'inconscience des troubles dus
à la maladie engendrée par l'anosognosie justifie une prise en charge sans consentement. La relation se base
alors sur un modèle paternaliste où seul le psychiatre, expert de la maladie, détient le pouvoir : il décide du
meilleur traitement pour son patient adapté à sa normativité biologique. L'objectif est de le conduire à une
prise de conscience de sa maladie mentale, engendrant ainsi une amélioration de sa santé biologique et une
atténuation du caractère paternaliste de la relation.
(98 mots)
Grille de Notation :
Le point de départ ici est la maladie mentale Vraie. En effet, il faut se rappeler qu’elle concerne les troubles
mentaux dans lesquels les patients n’ont pas conscience qu’ils sont malades : l’anosognosie. On aboutit donc
sur le modèle paternaliste, avec des soins sans consentement, dont seul le Psychiatre est le spécialiste :