Syllabus - Sols
Syllabus - Sols
Syllabus - Sols
PROCÉDÉS D’EXÉCUTION
- SOLS -
Tome 1 - Syllabus
12ème Edition
Novembre 2017
Préambule à la onzième édition
Même si le monde de la construction ne présente pas toujours la même
vitesse d'évolution que certains secteurs high-tech, on note cependant
régulièrement l'apparition de nouvelles techniques de construction ou
l'amélioration de systèmes existants.
Novembre 2017
Reference document for the application of the De Beer method for the prediction of the
ultimate pile base resistance of CPT – Version 11-09-2002
Procédés d’exécution et techniques des chantiers ECAM - 1ère Master CO
Ch. Treve 12ème Edition
Bailleur de fonds1
Organisme assurant le financement de l’ouvrage.
Il peut s’agir de l’Etat dans le cas des travaux publics, d’un organisme financier
communal, régional, national, supranational (Banque Mondiale, Banque Européenne de
Développement, ...)...
Maître de l’Ouvrage2
Propriétaire de l’ouvrage à construire.
Il définit, éventuellement avec l’aide d’un conseil :
ses besoins propres
ses exigences de qualité
le niveau de risque admissible
ses moyens budgétaires
1
Bailleur de fonds (F) Funder (GB) Geldschieter (NL)
2
Maître de l’ouvrage (F) Owner (GB) Bouwheer (NL)
Maître d’Oeuvre3
Personne physique ou morale (société) chargée de superviser la réalisation de l’Ouvrage et
de coordonner les intervenants pour compte du Maître de l’Ouvrage. Le Maître d’Oeuvre
peut être le Maître de l’Ouvrage lui-même. C’est le cas des grandes sociétés et de certains
pouvoirs publics (Travaux Publics, Pouvoirs régionaux etc...)
Il peut s’agir
du Maître de l’Ouvrage ou de ses services techniques
d’un Bureau d’Etudes
d’un Architecte
Fonctions principales
Mise au point d’un projet sur base des contraintes connues et des besoins du
Maître de l’Ouvrage
Etablissement du cahier des charges et des plans d’adjudication
Etablissement des demandes de prix
Comparaison des offres et choix de l’adjudicataire
Suivi administratif de la construction
Réception de l’Ouvrage terminé
Pour les projets moins importants, l’Architecte assure généralement cette responsabilité.
Architecte4
Personne physique ou morale responsable de la conception et du suivi d’un projet. En
Belgique, l’architecte est légalement responsable de la conception et du suivi du chantier.
Il peut néanmoins déléguer une partie de ses prérogatives : bureau de contrôle, Ingénieur...
.
Bureau de contrôle6
Personne physique ou morale chargée de contrôler la conception et la réalisation de
l’ouvrage pour en garantir la stabilité. En général le bureau de contrôle agit pour le
preneur d’assurance.
3
Maître d’Oeuvre (F) Engineer (GB) Coördinator(NL)
4
Architecte (F) Architect (GB) Architect (NL)
5
Bureau d’étude stabilité (F) Structural Consultant (GB) Studiebureau (NL)
6
Bureau de contrôle (F) Supervisor (GB) Controlebureau (NL)
Assureurs7
Les assureurs couvrent un ou plusieurs intervenants contre les risques liés à la réalisation
de l’ouvrage.
Le Soumissionnaire8
Entreprise soumettant une offre de prix (soumission9) au Maître d’Oeuvre en vue de la
réalisation en tout ou en partie de l’ouvrage.
L’Adjudicataire10
Entreprise retenue à l’issue de la soumission pour réaliser l’ouvrage.
L’Entrepreneur général11
Entreprise ou groupement d’entreprises (Association Momentanée (B), Joint Venture
(GB), Groupement d’Entreprises (F), Combinatie (NL) ) chargées de réaliser un ouvrage
conformément à un Cahier des Charges, des plans, des normes, dans un délai et selon les
spécifications générales reprises au contrat.
Fournisseurs14
Entreprises assurant la fourniture des équipements ou des matériaux nécessaires à la
réalisation de l’ouvrage (par ex : béton, armatures, accessoires mécaniques ou électro-
mécaniques, équipements etc...)
La réussite d’un projet dépend toujours et principalement de la bonne coopération entre ces
intervenants.
7
Assureur (F) Insurers (GB) Verzekeraars (NL)
8
Soumissionnaire (F) Tenderer (GB) Aanbesteder (NL)
9
Soumission (F) Tender (GB) Aanbesteding (NL)
10
Adjuducataire (F) Successful bidder (GB) Laagste inschrijver (NL)
11
Entrepreneur Général (F) General Contractor (GB) Algemene aannemer (NL)
12
Entrepreneur Spécialisé (F) Specialized Contractor (GB) Onderaannemer (NL)
13
Sous-Traitant (F) Subcontractor (GB) Onderaannemer (NL)
14
Fournisseur (F) Supplier (GB) Leverencier (NL)
2 Etudes préparatoires
Après signature du contrat liant l’entreprise et le Maître d’Oeuvre, les études et les travaux
préparatoires peuvent débuter.
Chaque méthode de construction et moyen d’exécution présente des avantages mais aussi, bien
souvent, des inconvénients et des risques implicites. Il est très important que le responsable de
chantier puisse procéder à une évaluation technique complète des travaux à réaliser et ce, dès le
début du chantier. Il peut se faire aider en cela par les personnes suivantes :
Responsable méthodes de l’entreprise
Responsable des études de dimensionnement
Entrepreneur spécialisé
Elles tiendront compte des éléments suivants. La liste ci-dessous n’est nullement extensive. Il
s’agit plutôt d’une check-list dont tous les éléments ne sont pas nécessairement d’application sur
tous les chantiers :
Contraintes légales
Législation du travail, lois sociales et sécurité, périodes de travail
Règles de police (déviation circulation, transport de pièces encombrantes)
Règles urbanistiques (PPA, Plans d’affectation, matériaux, volumes, permis
de bâtir...)
Règles d’environnement (bruit, trafic, propreté, pollution, vibrations)
Limites de chantier
Emprises et location d’espace public
Autorisations de pompage (rabattement)
Concessionnaires et exploitants de réseaux souterrains
Règles techniques
Contraintes de stabilité
Contraintes technologiques
Normes et Codes
Contraintes contractuelles
Emprise disponible
Délais
Jours ouvrables
Date à date
Délais d’études
Sous-traitants obligés
Entreprises simultanées
Contraintes d’entreprise
Main d’œuvre disponible
Organisation de la main-d'œuvre
Matériel et équipement disponible
Maîtrise et know-how
Sous-traitance ou production propre
Tous ces éléments et leur influence sur les choix possibles ayant été correctement identifiés, le
responsable du chantier devra prendre les options fondamentales dont dépendra le bon
déroulement du chantier et donc son succès final.
On ne saurait trop insister sur l’importance de cette phase de préparation qui trop souvent, par
manque de temps ou de compétence, est négligée dans la pratique.
3 Installation de chantier
Préalablement au démarrage des travaux, l’installation de chantier concerne la mise en place des
éléments nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. A titre indicatif, nous reprenons les
postes les plus courants :
Clôture
Panneaux publicitaires
Bureaux et locaux pour le personnel de l’entreprise
Bureaux pour le personnel du Maître d’Oeuvre
Salle(s) de réunions
Laboratoire
Raccordements eau, gaz, électricité, téléphone...
Atelier mécanique
Centrale à béton
Asphalte plant
Base vie (outre-mer)
Pistes d’accès
Implantation
L’implantation de l’ouvrage se fera par un professionnel compétent s’appuyant sur un réseau
local ou national dont il aura préalablement vérifier la validité.
On établira un réseau de points situés en dehors de la zone de chantier pour éviter qu’ils ne
soient déplacés ou détruits au cours des travaux. Ces points serviront de base pour implanter les
ouvrages proprement dits, pour fixer les entrées en terre, etc...
Dans ce cas, une campagne complémentaire sera conduite pour éclaircir ces points. Elle
comprendra par exemple :
essais Proctor et CBR pour les terrassements
essais de réactivité au traitement des sols
mesures de perméabilité, piézomètres et essais de pompage pour le rabattement
sondages et forages complémentaires, essais triaxiaux pour le calcul des blindages
etc ...
Note
Lorsque les inconnues géotechniques risquent de provoquer l’échec d’une méthode, ou plus
grave, risquent d’impliquer un risque pour les personnes ou les biens, une campagne
géotechnique susceptible de lever ces zones d’ombre est toujours rentable.
1 Introduction
Le choix d’un procédé d’exécution est fortement dépendant des conditions géotechniques pré-
valant sur le site. Il n’est donc pas étonnant de trouver aujourd’hui sur le marché de nom-
breuses techniques permettant de mieux appréhender les conditions du sous-sol.
Ne pouvant les évoquer toutes dans le cadre de ce cours, nous ne présenterons que les plus cou-
rantes.
2 Cartes géotechniques
Les grandes villes du pays (Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers, Gand et Mons) sont aujour-
d’hui couvertes par des cartes géotechniques. Ces documents peu coûteux et trop méconnus
permettent de définir grossièrement le contexte géotechnique du site à étudier sans pour autant
dispenser l’auteur de projet d’une reconnaissance plus fouillée. Les informations disponibles
sont les suivantes :
1
Reconnaissance géotechnique Site Investigation (GB) Grondonderzoek (NL)
3 Essais In-situ
Lorsque des renseignements plus précis sont nécessaires, on doit avoir recours à des essais in-
situ complétés éventuellement et ultérieurement par des essais de laboratoire.
Le forage de reconnaissance est réalisé à l’aide d’une tarière ou d’un tubage dans le but de pré-
lever des échantillons de sol pour analyse.
Les échantillons peuvent être remaniés ou non remaniés. Pour obtenir des échantillons non re-
maniés on utilisera, à l’intérieur du tubage, un échantillonneur spécial appelé aussi “carottier”
conçu spécialement pour préserver l’intégrité de la structure du sol prélevé.
Avantages
• examen “physique” des couches de sol traversées
• prélèvement d’échantillons pouvant être étudiés en laboratoire
• profondeur quasi illimitée
• permet de traverser tous les types de terrains ou de roches moyennant l’emploi d’acces-
soires adéquats
• permet de reconnaître le niveau de l’eau
• permet des essais complémentaires : SPT, pressiomètre etc..
Inconvénients
• le procédé est lent (quelques mètres par jour) et coûteux (75 à 100 €/m)
• le matériel utilisé est le plus souvent lourd et coûteux
• les résultats complets ne sont disponibles qu’après plusieurs jours, voir plusieurs semai-
nes.
2
Forage Borehole (GB) Boring (NL)
Le Cone Penetration Test (CPT) est un essai in-situ développé initialement aux Pays-Bas et qui
tend aujourd’hui à se généraliser partout en Europe et même aux Etats-Unis. Il s’agit au départ
de mesurer la résistance à l’enfoncement dans le sol d’un cône de 10 cm² à une vitesse cons-
tante de 2 cm/sec. Ultérieurement des mesures complémentaires se sont ajoutées.
Cône électrique,
coupe
3
Essai de pénétration Penetration Test (GB) Sondering (NL)
Avantages
• Dispositif rapide (jusqu’à 12 sondages de 20 m par jour)
• Dispositif peu coûteux (200-300€/p)
• Profondeur atteinte. Celle-ci est fonction des caractéristiques du terrain et de la capacité
de l’appareil. (25 m peut être considéré comme une profondeur type, des profondeurs de
50 m et plus ne sont pas exceptionnelles).
• Résultats rapidement disponibles
• Possibilités d’automatisation et d’informatisation
• Possibilités de développement
• Développements théoriques importants permettant de nombreuses corrélations.
Inconvénients
• Profondeur limitée par la résistance à la pointe ou par le frottement
• Très vite limité par la présence de pierres
• Pas d’échantillonnage possible
• Essai ponctuel
• Appareillage lourd (50, 100, 200kN)
Interprétation
Dans l’usage du tableau de la NEN6743, on sera attentif au fait qu’ils se réfèrent à des valeurs
de qc normalisées ( qc,100kPa ) pour une contrainte verticale effective de 100 kPa. Lorsque la
contrainte verticale effective au droit de la couche analysée diffère de cette valeur de référence,
il conviendra de corriger la valeur de qc en conséquence :
−0 , 69
σ i'
qc ,100 kPa = q c
100kPa
Cette correction n’est pas (plus) nécessaire pour le Table 1 du document belge
Table 1 : Valeurs caractéristiques indicatives des paramètres géotechniques (EC7 – DAN belge).
Table 2 : Valeurs caractéristiques pour divers types de terrain. A noter que ces valeurs sont données pour une
contrainte effective verticale de référence : 100 kPa (NEN 6743)
Cet essai permet de mesurer la résistance à l’enfoncement dans le sol par battage d’une pointe
conique. On compte le nombre de coups nécessaires pour enfoncer la pointe de 10 cm (N10) ou
20cm (N20).
Ce type d’essai est surtout utilisé dans les pays riches en sols pierreux (France, Allemagne,
Pays scandinaves, Europe de l’Est...).
Avantages
• Souplesse d’emploi liée à la masse réduite de l’appareillage
• Peu coûteux
• Permet de traverser sans difficulté les terrains pierreux
• Pour certains appareils (Panda, CRR) ou techniques, des corrélations existent qui per-
mettent de corréler la résistance à la pointe à la compacité des terrains.
Inconvénients
• Grande dispersion des mesures et faible reproductibilité
• Nombre de mesures limité à 1 mesure par pas
• Corrélations peu fiables avec d’autres paramètres
• Grande confusion entre les types de pénétromètres
3.4 Le SPT
Le Standard Penetration Test (SPT) est un essai de pénétration dynamique réalisé en fond de
forage. Cet essai, surtout pratiqué dans la zone anglo-saxonne, consiste à enfoncer un échantil-
lonneur par battage à l’aide d’une masse normalisée. On compte le nombre de coups (Nspt) né-
cessaires pour enfoncer le tube de 30 cm.
Avantages
• Essai en forage indépendant de la nature des terrains
• Pas de limitation de profondeur
• Utilisé mondialement
• A la base de nombreuses méthodes de dimensionnement
Inconvénients
• Peu de précision ( cf essais dynamiques)
• Coûteux car implique l’immobilisation de l’installation de forage pendant la durée de
l’essai
L’essai pressiométrique a été développé en France par le Prof. Ménard. Il consiste à introduire
une sonde gonflable dans un forage non tubé. Lors du gonflage de la sonde à l’eau, on mesure
la déformation de la paroi en fonction de la pression appliquée et du débit.
Avantages
• Seul essai permettant la mesure en place du module du sol
• A l’origine de plusieurs méthodes de dimensionnement françaises
• Les échantillons prélevés en forage permettent une identification précise des couches tes-
tées
• Particulièrement indiqué pour le calcul des tassements et des capacités portantes
Inconvénients
• Quasi inconnu hors de la zone française (utilisé régulièrement en Belgique)
• Le résultat de l’essai est fort dépendant de la qualité de l’exécution
• Coûteux, il demande un forage spécifique (± 50-60€/m + 50-60€/mesure)
• Discontinu, au maximum 1 essai par mètre
• Lent, quelques essais par jour seulement
4
Essai pressiométrique Pressiometric test (GB) Pressiometerproef (NL)
3.6 Le scissomètre 5
Il s’agit d’enfoncer dans le sol, le plus souvent en fond de forage, une tige équipée d’ailettes
que l’on soumet à un couple de torsion. La résistance au cisaillement est directement propor-
tionnelle au couple appliqué.
Avantages
• Mesure directe des caractéristiques de cisaillement
• Essai relativement rapide
• Répétitif dans les terrains homogènes
Inconvénients
• Le pas minimum des mesures est fonction de la hauteur des ailettes
• Au delà de quelques mètres, un préforage est indispensable
5
Scissomètre Vane test (GB) Schuifproef (NL)
Lorsque le matériel (excavatrice) est disponible sur place et en l'absence de nappe aquifère su-
perficielle, il est aisé de réaliser une excavation permettant de prélever des échantillons tout en
examinant le terrain en place.
Avantages
• Rapide
• Peu coûteux
• Riche en informations directement utilisables en pratique
Inconvénients
• Profondeur limitée
• Une attention particulière doit être apportée au remblai si le trou se trouve sous une fu-
ture structure
4 Essais Géophysiques
5 Profondeur d'investigation
La profondeur d'investigation doit être adaptée au type de fondation prévu. Tous les éléments
géotechniques susceptibles d'influencer la stabilité de l'ouvrage doivent être reconnus. A défaut
d'autres informations, on poussera la reconnaissance sous le niveau d'appui jusqu'à une profon-
deur égale à 1.5 fois la largeur de l'élément de fondation.
1
Terrassements Earthmoving (GB) Grondwerken (NL)
1 Introduction
Les exigences de qualité des Maître d’Oeuvre, combinées aux impératifs économiques des mar-
chés rendent ces opérations pourtant extrêmement pointues.
D’un coté, le Maître d’Oeuvre ne peut accepter de dérogations aux règles de qualité dont dé-
pend la pérennité de l’ouvrage à construire; d’un autre coté, l’entreprise est tenue d’obtenir le
bon résultat du premier coup, tout erreur se traduisant par une perte sèche.
Il est donc important pour tous les intervenants de maîtriser parfaitement les différentes va-
riables intervenant dans les terrassements :
• Adéquation du matériel
• Optimisation des transports
• Efficacité des remblais
• Gestion du délai
2 Matériel 2
2.1 Introduction
Pour chaque type d’activité, les fabricants de matériel ont développé une variété d’équipements
offrant un compromis entre spécialisation indispensable pour obtenir de bons rendements et la
versatilité nécessaire pour garantir une utilisation régulière des engins.
Les engins les plus courants sont donc conçus pour exécuter au mieux une activité spécifique
ou une combinaison d’activités. On les classera en fonction de plusieurs critères :
• Spécialisation
• Distance de transport
• Puissance
• Capacité
• Productivité
Le porteur à chenilles supporte toute une série d’applications dans le domaine des terrasse-
ments : pelles rétro, pousseurs, chargeurs, engins spéciaux... etc.
L’ancêtre de ces engins est le tracteur agricole développé par Caterpilar (chenille en anglais)
avant la première guerre mondiale.
Les porteurs à chenilles sont utilisés là où on recherche un maximum de puissance à des vites-
ses qui peuvent être relativement peu élevées et en terrain de faible portance. Ils peuvent être
utilisés dans l’eau ou dans la boue. Pour des raisons de longévité, on veillera cependant à
maintenir le barbotin hors de portée des éléments de sols les plus abrasifs.
2
Matériel (F) Equipment (GB)
3
Excavatrice (F) Excavator (GB) Graafmachine (NL)
2.3.1 Applications
Il s’agit certainement du matériel le plus courant sur les chantiers. Elles peuvent être utilisées à
une multitude de tâches :
Les pelles hydrauliques existent équipées d’un châssis sur chenilles ou sur pneus.
Pneus
Excellente mobilité, la
pelle peut se rendre sur
son lieu de travail sans
remorque
Les déplacements sur
site sont rapides
Le déplacement de la
machine sur route n’a-
bîme pas le revêtement
Les déplacements sur
terrains mous sont dif-
ficiles, même avec des
roues jumelées
Pour le levage de char-
ges lourdes, la stabilité
n’est pas assurée et doit
être améliorée par
l’usage de stabilisateurs
ou d’une lame de bull.
Les stabilisateurs permettent la mise à niveau et une excellente stabilité quel que
soit le terrain, mais ralentissent les changements de position.
Dans les terrains stables ou consolidés, la profondeur d’excavation sera égale à la hauteur du
bras. Dans les matériaux instables, on veillera à réduire cette hauteur.
2.3.5 Accessoires
La plupart des excavatrices hydrauliques peuvent être équipées d’accessoires leur permettant
d’effectuer des tâches multiples :
• Bacs de terrassement, de curage
• Marteaux hydrauliques
• Dent de déroctage
• Fraises ...
4
Facteur de remplissage (F) Bucket Fill Factor (GB) Vulfactor (NL)
2.3.5.1 Godet 5
Dans le cas des tranchées, la largeur du godet sera adaptée à la largeur de la tranchée.
La compacité des matériaux affecte la pénétration du godet. Pour des matériaux com-
pacts, ont préférera des godets plus petits avec une meilleure force de pénétration.
Le bord d’attaque sera choisi en fonction du travail, des dents plus ou moins longues
pour les matériaux durs ou semi durs, un bord lisse et sans dents pour des matériaux
tendres ou pour une finition lisse.
5
Godet (F) Bucket (GB) Graafbak (NL)
Les bras longs sont utilisés pour des travaux spéciaux tels que le creusement entre étançons ou
l’excavation de tranchées profondes. Dans ce cas, la plus grande portée se fait au détriment de
la force de pénétration et de la productivité.
Pour une excavation profonde, deux pelles travaillant en relais, l’une située à la surface et
l’autre sur une banquette intermédiaire à 5-6m de profondeur auront une meilleur productivité
que deux pelles équipées de bras longs travaillant depuis la surface !
Document CATERPILAR
Du fait de sa complexité et de sa faible capacité, la benne preneuse sera réservée à des travaux
légers.
2.3.5.4 Grappin7
6
Benne preneuse Clamshell buckets (GB) Grijper (NL)
7
Grappin Greppel (NL)
Outre les conditions locales et l’organisation du travail, la production d’un marteau hydraulique
sera également dépendante des facteurs suivants :
Puissance du marteau : 700 à 12000J
Fréquence de frappe : 350 à 600 cpm
Puissance hydraulique disponible sur le porteur (pression et débit de la pompe hy-
draulique)
Résistance à la compression simple de la roche ou du matériau
Fissuration et/ou structure de la roche à démolir
Epaisseur de la couche à démolir
8
Marteau hydraulique Hydraulic hammer (GB) Hydraulische hamer (NL)
Les graphique ci-dessous indiquent la production instantanée à attendre d’un marteau de 6000 J
en fonction de la résistance à la compression de la roche et de son état de fissuration :
A - Epaisseur des bancs inférieure à 50 cm
B - Epaisseur des bancs entre 50 et 100 cm
C - Epaisseur des bancs entre 100 et 200 cm ou Fissuration verticale dense
D - Fissuration verticale moyenne
Outils de percussion
1. Roches dures ne permettant pas la pénétration de l’outil
2. Roches tendres à moyennes et béton permettant la pénétration de l’outil
3. Sol compact ou gelé
Le compactage de zones difficilement accessibles telles que fond de tranchées, talus, bermes ou
encombrée peut se faire à l’aide d’une dame vibrante montée en bout de bras d’une pelle hy-
draulique.
Pour excaver un terrain rocheux stratifié ou fissuré, il est parfois utile de le ripper (scarifier) à
l’aide d’une dent robuste montée sur le bras d’une excavatrice. Cette technique a ses limites
qui seront étudiées plus loin dans le chapitre consacré aux bulldozers. La dent de déroctage est
moins chère et permet de meilleurs rendements que le marteau hydraulique dans des terrains
rocheux tendres. Son intérêt résulte également de la grande facilité avec laquelle on peut per-
muter la dent et un godet.
2.3.5.10Bras déporté
Cette variante peu courante présente l’avantage de permettre l’excavation de tranchées paral-
lèles mais décalées à l’axe de la pelle rétro. Cet engin est particulièrement utile dans le cas
d’excavation de tranchées situées au pied d’un obstacle (mur, talus...) empêchant l’utilisation
normale d’une pelle positionnée à cheval sur la tranchée.
2.3.5.11Tarière
2.3.5.12Fraise
2.3.5.13Cabine déportée
Lors du creusement en pelle rétro d’une fouille profonde, il peut arriver que le bord de
l’excavation empêche l’opérateur d’apercevoir le fond de la fouille et son godet. Depuis
quelques années, on voit apparaître sur le marché des machines équipées d’une cabine pouvant
se déporter à l’avant du châssis, à côté du bras hydraulique afin d’offrir une meilleure vision à
l’opérateur.
2.3.5.14Electronique
2.3.5.15Confort de l’opérateur
2.4 Chargeurs 9
Le chargeur sur pneus, et dans une moindre mesure le chargeur sur chenilles, font partie des
engins les plus courants sur chantier. Leur polyvalence, leur souplesse d’utilisation et leur vi-
tesse en font des engins particulièrement appréciés.
2.4.1 Applications
L’utilisation du chargeur s’imposera pour les travaux requérant le chargement puis le transport
d’un matériau sur une certaine distance (jusqu’à 250 m).
Le chargeur sur chenilles10 sera utilisé pour des terrassements de matériaux compacts et/ou co-
hésifs, ou en zones difficilement accessibles du fait de la mauvaise portance du terrain.
Le chargeur sur pneus11 sera principalement utilisé pour les mouvements de matériaux lâches,
ne demandant pas de grand pouvoir de pénétration :
• Carrière
• Centrale à béton
• Travaux de voirie
• Nettoyage autour des pelles hydrauliques et compaction
9
Chargeur (F) Loader (GB)
10
Chargeur sur chenilles (F) Track loader (GB)
11
Chargeur sur pneus (F) Wheel loader (GB)
2.4.3.1 Traction
2.4.3.2 Vitesse
2.4.3.3 Manoeuvrabilité
2.4.3.4 Coûts
L’usure rapide des pneus sur surfaces abrasives ou agressives (blocs rocheux à arêtes vives) ou
des chenilles sur des matériaux fins abrasifs (sables siliceux pulvérulents) constituent un élé-
ment déterminant dans le choix du type de chargeur.
2.4.4.1 Pneus
Dans de bonnes conditions, sur des surfaces à faible résistance au roulement ou sur terrain où la
portance n’est pas un problème, des pneus étroits peuvent être économiques. Là où la portance
ou la résistance au roulement posent problèmes, des pneus larges peuvent offrir une solution.
Le choix de pneumatiques adaptés aux conditions de terrain est donc déterminant pour
l’économie du chargeur.
L’utilisation de chaînes, principalement quand l’engin aura à circuler et manœuvrer sur un ter-
rain rocheux abrasif peut permettre de réduire l’usure des pneumatiques.
Pour chaque application, on recherchera le meilleur compromis entre traction, portance et mo-
bilité.
Un poids léger peut accroître le glissement des pneus et leur usure, mais améliore la portance,
la mobilité et l’agilité de la machine. Il sera privilégié pour les travaux en deuxième vitesse :
étalement des remblais, mise en stock, travaux routiers et nettoyage autour des pelles.
Un poids plus élevé améliore la traction au détriment de la manœuvrabilité et de l’accélération.
Il est favorable pour les travaux en première vitesse requérant une grande force de pénétration :
terrassements, poussage.
Utilisé dans les endroits trop étroits que pour permettre une manœuvre normale : travail entre
les voies de chemin de fer ou en tunnels.
2.5 Pousseur 12
Le bulldozer est un engin sur chenilles destiné à “pousser” les matériaux en tas ou en cordons.
Il trouvera son utilité sur les chantiers de terrassement ou de démolition où sa puissance pourra
être exploitée au mieux.
Pour obtenir la meilleur adhérence possible, il est toujours équipé de chenilles (voir à ce sujet
le chapitre consacré au chargeur sur chenilles).
2.5.1 Applications
2.5.1.1 Défrichement13
2.5.1.2 Démolition
Equipé d’un ripper, le bulldozer est capable de défoncer la plupart des roches fracturées ou fis-
surées. Les produits de la démolition sont alors poussés à la lame en tas ou cordons.
12
Pousseur (F) Bulldozer (GB)
13
Défrichement (F) Site clearing (GB)
Pour les terrassements en faible épaisseur, le bulldozer sera utilisé en association avec une pelle
rétro. le bulldozer racle le terrain et le rassemble en tas qui seront chargés par la pelle.
Le rôle du bull dans une équipe de scrappers sera étudié au point 2.6.
2.5.1.6 Epandage
Au remblai, lorsque les matériaux sont déversés en tas par les camions, on utilise le bull pour
étendre les matériaux avant compactage en les réglant en couches d’épaisseur constantes.
Puissance : 50 à 600 kW
Poids : 7t à 100t
Vitesse maximum : 10 km/h Marche avant
14 km/h Marche arrière
Châssis : Chenilles
Carburants : Diesel ou LPG
2.5.3 Accessoires
2.5.3.1 Lames
Il existe de nombreux types de lames adaptées aux différents types de travail. Chaque type de
lame présente des caractéristiques particulières qu’il conviendra de comparer au type de travail
envisagé :
Pénétration du terrain
Certaines lames sont plus “coupantes” que d’autres
Capacité
Volume de matériaux pouvant être poussés par voyage
Articulation
Possibilité de basculer la lame vers l’avant ou transversalement
Mélange du terrain
La forme particulière de la lame assure le déversement des matériaux vers l’avant au
cours du poussage.
Poussage des scrapers
Ces lames sont équipées de coussins en caoutchouc destinés à amortir l’impact lors du
contact avec les scrapers.
Lames ajourées
Ces lames sont utilisées sur décharges ou pour le défrichement.
2.5.3.2 Ripper
Vitesse sismique
Seuls les terrains fissurés ou fragmentés peuvent
être défoncés. Le degré de fissuration de la roche
peut être mesuré en terme de vitesse sismique. La
vitesse sismique est la vitesse des ondes sonores
dans le sol. Cette vitesse est mesurée entre un
point d’impact (marteau ou explosif) et divers
géophones posés sur le sol. La vitesse sera
d’autant plus lente que le nombre et l’ouverture
des fissures sera importante.
Sur base de l’expérience accumulée, des corrélations ont été proposées entre la vitesse sis-
mique, la nature de la roche, la puissance du bulldozer et l’habilité des roches au ripage. De
même, une certaine corrélation semble exister entre la puissance du bull, la vitesse sismique et
la production.
Ces tables ont cependant une portée limitées. Pour les utiliser, il faudra, dans tous les cas, gar-
der à l’esprit les prin-
cipes fondamentaux
suivants :
La pénétration de
la dent dans le sol
est souvent déter-
minante pour un
bon ripage. Indé-
pendamment de
la vitesse sismi-
que, certaines
roches tendres
mais homogènes
ou cimentées ren-
dent la pénétra-
tion de la dent
difficile.
L’orientation des structures de la roche (litage, diaclases et joints) est également déter-
minante. Dans tous les cas, on essaiera de travailler perpendiculairement aux bancs et
dans le sens “montant” des bancs pour éviter de coincer la dent.
L’épaisseur des bancs est également importante dans la mesure où elle conditionne la
dimension des blocs arrachés qui peuvent se coincer sous le châssis.
Le foisonnement préalable du terrain par un tir de dislocation favorise la production.
Avantages
Le pignon est maintenu hors boue et
loin des éléments susceptibles de
provoquer une usure prématurée des
dents
Le pignon est moins sollicité lors du
mouvement latéral des chenilles
La position de l’opérateur est plus
élevée, ce qui assure une meilleure
visibilité
Meilleur adhérence
Inconvénients
Le centre de gravité étant rehaussé, la stabilité latérale peut poser problème sur des ter-
rains en forte pente (talus).
Structure mécanique plus complexe
Coût
2.5.3.4 Laser
L’usage du laser s’est généralisée sur les chantiers de terrassement, apportant à l’opérateur une
information précise sur la position de la lame par rapport à un plan de référence matérialisé par
le faisceau laser.
Le faisceau laser est émis par une tourelle positionnée avec précision sur ou à proximité du
chantier. Le miroir de la tourelle est animé d’un mouvement de rotation autour de son axe ver-
tical qui réfléchit le rayon en un mouvement tournant. C’est donc la position et l’orientation de
l’axe vertical de la tourelle qui définissent le plan de référence.
Ce plan n’est donc pas nécessairement horizontal et peut matérialiser des surfaces inclinées
telles que talus, devers de route etc...
Le rayon est intercepté par un capteur monté sur une ou deux perches verticales solidaires de la
lame du bull. L’opérateur est informé de la position relative de la lame par rapport au plan par
des témoins lumineux.
L’introduction de ce système a permis une nette amélioration de la maîtrise de la finition des
surfaces et de l’épaisseur des couches mises en œuvre. On verra (dans le chapitre consacré au
compactage) que cet élément est déterminant pour la qualité du compactage.
La productivité croît plus que proportionnellement avec la puissance. Il y a donc un intérêt ob-
jectif à monter en puissance lorsque cela est possible.
Ce facteur est prépondérant. On veillera à rester dans des distances de transport n’excédant pas
60 à 100 m pour la plupart des modèles.
Comme pour les chargeurs sur pneus, la nature de la surface de roulement conditionne
l’adhérence de l’engin sur le sol.
Il en résulte que pour un poids et une puissance donnée, le poids des matériaux poussés sera
directement proportionnel au coefficient d’adhérence qui peut varier du simple au triple.
2.5.4.4 La pente
2.6 Scraper
Le scraper est l’engin de terrassement par excellence des grands terrassements où il assure le
chargement, le transport et l’épandage des matériaux meubles. Ces engins sont aujourd’hui
toujours montés sur roues.
Ils sont constitués d’une partie motrice portant la cabine et le moteur et d’une partie tractée ar-
ticulée, équipée d’un bac de grande
capacité, suspendue entre les roues
arrière.
A l’avant et à l’arrière, l’engin est équipé de bouclier lui permettant de pousser ou d’être poussé
par d’autres engins (un bulldozer ou un autre scraper vide : push-pull).
2.6.1 Applications
Le scraper est l’engin typique des grandes infrastructures linéaires en régions vallonnées où les
zones d’emprunt et de remblais alternent sur des distances de transport de l’ordre de 300 à
1500 m.
Chargement de matériaux traités en place en couches minces continues (chaux, ciment, roche
rippée) difficiles à charger à la pelle.
2.6.3.1 Standard
Le scraper est aidé, au moment du chargement, par un pousseur qui lui apporte le surcroît de
puissance nécessaire au chargement de la benne.
2.6.3.2 Autochargeur
2.6.3.3 Tandem
Le scraper est équipé d’un second moteur monté sur l’essieu arrière.
g. Excavation et rem-
blai
(Ceci inclut le creu-
sement, le charge-
ment, le transport et
le versage de toutes
espèces de sols)
(d) Excavatrice équi- Convient bien dans les deux cas sui-
pée en pelle-butte vants :
(avec bennes pour (a) Excavation à flanc de coteaux
transport de maté- fortement inclinés, les matériaux
riaux) déblayés servant directement
pour constituer le remblai.
(b) Décapage de grandes épaisseurs
de sols au-dessus du niveau des
roues ou chenilles.
h. Scarification et ré- (1) Niveleuse Engin idéal pour les travaux de sca-
glage rification légers et pour le réglage ou
(la scarification con- nivellement
siste à remuer ou
ameublir une couche (2) Bull Engin de remplacement du grader
déterminée ; le ré- pour les travaux de nivellement.
glage consiste à Exige alors un opérateur très habile.
donner à la surface
supérieure une pente
déterminée)
3 Compactage 14
La théorie de Proctor schématise le problème en admettant que l’état de compaction d’un sol
est défini uniquement par son poids spécifique apparent sec ou poids volumétrique sec (ϒd) (en
kN/m³), rapport du poids des grains de sol d’un échantillon au volume total de l’échantillon en
place.
Proctor avait remarqué que si on augmente progressivement la teneur en eau (rapport du poids
d’eau au poids des grains d’un même échantillon) du sol tout en conservant une même méthode
de damage standardisée, les poids spécifiques apparents secs augmentent rapidement d’abord,
plus lentement ensuite. Au-delà d’une certaine teneur en eau, ils diminuent de plus en plus ra-
pidement.
Si l’on reporte les points ainsi obtenus dans un diagramme poids spécifique apparent sec (ϒd),
teneur en eau (w), on obtient une courbe présentant une forme parabolique appelée courbe de
compactage en laboratoire. Le sommet de la courbe détermine le poids spécifique apparent sec
maximum (γOPN ou γOPM ) et la teneur en eau optimum (wOPN ou wOPM) correspondant à l’énergie
de compactage appliquée.
Pour l’essai dynamique, Proctor, cette énergie de compactage se calcule par la formule sui-
vante :
W .h.N .n
Ev =
V
où Ev = énergie spécifique de compactage (kgcm/cm³) ;
W = poids de la dame tombant en chute libre (kg) ;
h = hauteur de chute (cm) ;
N = nombre de coups de dame par couche ;
n = nombre de couches ;
V = volume du moule (cm³).
14
Compactage (F) Compaction (GB) verdichting (NL)
Les principaux essais normalisés se font dans des moules de 4” (101,6 mm) ou 6” (152,4 mm)
de diamètre, en appliquant des énergies de compactage d’environ 6 kgcm/cm³ (essai Proctor
Normal) ou 27,5 kgcm/cm³ (essai Proctor Modifié).
Si on augmente l’énergie de compactage (ce qui se réalise le plus souvent en augmentant le
nombre de coups par couche), on obtient une courbe coiffant la première et dont le sommet est
décalé vers le haut et la gauche par rapport au
premier.
Influence du matériau
Indépendamment de la densité, le pouvoir portant des sols est également fonction de leur nature
et de la teneur en eau. L’essai CBR a été développé pour quantifier la “traficabilité”des sols.
1 .1 1.85
CBR = Max100 * ;100 * = Max(15.7;17.6 ) = 17.6
7 10.5
--------------------------------- 16
3.2.1 Objectifs
Les buts poursuivis lors de la mise en œuvre de sols en construction routière peuvent être mul-
tiples et varier selon la nature du travail envisagé.
Pour un remblai, on cherche avant tout à éviter les tassements ultérieurs ainsi que les possibili-
tés de glissement.
Pour les fondations et sous-fondations de chaussée, on s’attache plutôt à améliorer la force por-
tante et la rigidité.
Pour réaliser ces buts, il convient de se demander quel est le procédé le plus économique :
compaction ou stabilisation ou combinaison des deux procédés.
On estime qu’en général les objectifs mentionnés plus haut sont atteints en recherchant la com-
pacité maximum.
L’état de compaction d’un matériau sur terrain se mesure en comparant le poids spécifique ap-
parent sec atteint après compactage au poids spécifique apparent sec maximum réalisé en labo-
ratoire par un essai normalisé. Le rapport de ces grandeurs est appelé le “degré de compac-
tage”.
Pour un remblai, on peut, dans certains cas, se contenter d’exiger 95 % ou 100 % de la compa-
cité maximum Proctor Normal.
Si l’on recherche cependant une force portante élevée, comme dans le cas des fondations de
chaussée, il est intéressant de pousser jusqu’à 95 % ou même 100 % de la compacité maximum
Proctor Modifié.
Ce dernier seuil semble d’ailleurs une limite extrême pour les sols plastiques si l’on ne veut pas
courir le risque de gonflement.
L’action d’un engin intervient non seulement par l’énergie qu’il communique au sol, mais aussi
par la manière dont cette énergie est communiquée.
L’énergie de compactage d’un engin est fonction :
du nombre de passes qu’effectue l’engin et du poids total de l’engin ;
des pressions transmises par l’engin au sol ;
de l’épaisseur de la couche meuble à compacter ;
de la surface de contact engin-sol ;
de la vitesse de progression de l’engin ;
des fréquences de vibration des engins vibrants.
Il y a donc lieu d’étudier séparément l’influence sur la compacité de chacune de ces carac-
téristiques de mise en œuvre.
L’examen montre que la relation linéaire se conserve jusqu’à un certain nombre de passes au-
delà duquel la compacité devient très rapidement constante : c’est le palier de la compacité à
refus ou compacité ultime que peut atteindre un engin donné. Il ne sert donc à rien de prolon-
ger la compaction au-delà de cette limite avec cet engin. Pour obtenir un résultat supérieur, le
seul moyen est d’employer un engin plus puissant.
Un second facteur important est la pression de contact ps, (en kg/cm²) qui se définit comme le
quotient du poids total de l’engin par l’ensemble des aires de contact avec le sol.
Il existe également une relation linéaire entre le poids spécifique apparent sec maximum et le
logarithme de cette pression de contact, tout au moins pour les compacités maxima obtenues
pour chaque pression.
Sur certains sols, l’influence de la pression de contact est prépondérante sur le nombre de
passes : il vaut donc mieux doubler la pression de contact plutôt que le nombre de passes
Du haut en bas d’une couche compactée, le poids spécifique apparent sec décroît plus ou moins
régulièrement. Le gradient de compacité, c’est-à-dire la différence par cm de profondeur, est
approximativement proportionnel à la diminution de l’effet de compaction avec la profondeur.
Avec certains engins et certains sols, (par exemple : engins vibrants lourds et sols pulvérulents),
on constate un certain décompactage superficiel qui peut être plus ou moins profond. Il faut
alors terminer le compactage avec un engin plus léger agissant à faible profondeur.
3.2.2.4 Vitesse
Quelle que soit la vitesse, la compacité finale est à peu près constante, bien que le nombre de
passes nécessaires pour atteindre un certain poids spécifique apparent sec augmente au fur et à
mesure que la vitesse croît. Toutefois, l’accroissement du nombre de passes n’est pas propor-
tionnel à l’augmentation de vitesse, surtout pour les vitesses plus faibles ; il y a, par consé-
quent, souvent intérêt à augmenter la vitesse de compactage.
3.3.1 Introduction
Les rouleaux à jantes lisses, plus communément appelés “rouleaux lisses”, comprennent tous
les engins (vibrants exceptés) qui transmettent une charge élevée au sol par l’intermédiaire de
cylindres lisses en acier.
Les rouleaux lisses sont presque tous automoteurs et se divisent en rouleaux lisses tandem et
rouleaux lisses tricycles, selon que l’essieu arrière comporte un seul cylindre ou deux cylindres.
a) La caractéristique principale est la charge par cm de largeur de jante ou charge linéaire
(P en kg/cm) obtenues en divisant la partie du poids total du rouleau reportée sur un cy-
lindre par la largeur de celui-ci.
b) Les rouleaux lisses conviennent parfaitement pour la compaction des sols grenus moyen-
nement cohérents (sable argileux, gravier-sable-argile) sur lesquels on obtient assez ai-
sément des compacités de l’ordre du maximum Proctor modifié.
c) Habituellement on peut espérer atteindre la compacité maximum (refus) en 8 à 15 passes,
pour autant que l’on emploie des charges linéaires élevées.
d) Le prix de revient du compactage par rouleaux lisses est assez bas (par suite du faible
coût horaire) et cela d’autant plus que la charge linéaire augmente.
Les compacteurs à pneus ou rouleaux à pneus comprennent tous les engins qui transmettent une
charge au sol par l’intermédiaire d’une ou de plusieurs rangées de pneus. Ils peuvent être
automoteurs ou tractés.
a) La pression statique de contact (ps en kg/cm²) est définie comme le quotient du poids to-
tal du rouleau par la surface totale de contact des pneus. Celle-ci s’obtient en mesurant
les empreintes des pneus sur une surface bien plane (on ne tient pas compte des dessins
des pneus car on suppose qu’ils se remplissent de sol durant le compactage).
b) L’usage des rouleaux à pneus est tout aussi courant sur les sols pulvérulents (à gra-
nulométrie étendue) que sur les sols cohésifs, bien que les résultats soient légèrement su-
périeurs dans le premier cas.
On utilise également avec succès les rouleaux à pneus pour réaliser la mise en place de
matériaux pierreux et cela sans craindre l’écrasement des éléments aigus comme c’est le
cas pour les rouleaux lisses.
c) Sur la plupart des matériaux, le nombre moyen de passes nécessaires pour atteindre le
compacité à refus est d’environ 10 à 15.
d) Les rouleaux à pneus possèdent des capacités horaires de compaction augmentant avec
les dimensions et le poids total : malheureusement, un coût d’exploitation plus élevé an-
nule à peu près cet avantage. Cependant, il est probable que le rendement pourrait être
amélioré en augmentant la vitesse de remorquage.
15
Rouleau lisse (F) Smooth-wheel roller (GB) Gladde wals (NL)
16
Rouleau à pneus (F) Pneumatic-tyred roller (GB) Bandenwals (NL)
Les compacteurs à pneus sont lestables pour atteindre la charge par roue maximale prévue par
le constructeur. Il y a généralement un rapport de l’ordre de 1 à 2 entre le poids à vide et le
poids lesté. La recherche de la meilleure efficacité conduit à utiliser la charge par roue maxi-
male compatible avec la “traficabilité”.
Chacun de ces types peut être construit selon différents modèles d’où différentes empreintes de
la base du pied (surface de contact = 30 à 80 cm²). A part l’influence de la surface de la base,
ces différentes formes ne semblent pas se traduire par des avantages importants au point de vue
compaction.
a) Les rouleaux à pieds sont bien adaptés au compactage des sols argileux ; en effet, leur ac-
tion de pétrissage est très utile pour briser les mottes d’argile et les “serrer” efficacement
les unes contre les autres. Toutefois, pour les engins modernes lourdement lestés, la te-
neur en eau optimum-engin se situe aux environs de la teneur en eau optimum Proctor
modifié et même souvent en dessous.
Or, dans nos pays à climat humide, il est assez illusoire de compter sur des teneurs en eau
aussi basses sur des sols argileux. Ceci explique le peu de succès de ces engins dans tous
les pays qui n’ont pas une saison sèche bien marquée.
b) Du fait de la mise en œuvre en couches minces et du grand nombre de passes nécessaires,
le rendement des rouleaux à pieds n’est pas très élevé. Le coût du m³ compacté serait
plus élevé qu’avec les autres types de rouleaux.
La vitesse maximale possible est à utiliser : en particulier, la fin du compactage doit pouvoir
être effectuée à une vitesse de 10 à 12 km/h. Les premières passes ont généralement une vi-
tesse nettement plus réduite, sans devenir inférieure à 2 à 3 km/h.
17
Plaque vibrante (F) Vibrating plate (GB) Trilplaat (NL)
D’après leur poids, qui peut varier de 30 à 2.500 kg, les plaques vibrantes se subdivisent en
plaques légères, moyennes ou lourdes.
a) La pression statique de contact (ps) de ce type d’engin est évidemment faible (0,15 à 0,25
kg/cm² mais parfois bien moins).
Toutefois, la résultante sinusoïdale des forces centrifuges ou “force dynamique” toujours au
moins égale au poids mort de la plaque (elle vaut souvent 3 à 5 fois ce poids mort) ajoute
à cette pression statique une pression dynamique (pd) souvent importante. La force dy-
namique est proportionnelle à la masse et à l’excentricité des balourds et au carré de la
fréquence de vibration (entre 1.000 et 4.000 cycles/minutes). Les dispositifs permettant
de régler séparément force dynamique et fréquence de vibration sont rarement prévus sur
les plaques vibrantes et habituellement les deux variables sont liées.
b) Les plaques vibrantes conviennent parfaitement pour le compactage des sols pulvérulents
à des teneurs en eau assez basses.
Leur utilisation est également pleinement indiquée sur les matériaux pierreux (concassés
calcaires) et matériaux non cohésifs de fondation (laitier).
c) Le nombre de passes dépend à la fois de l’engin et du sol et est donc très variable. Il y a
parfois danger à prolonger la compaction vibrée : la compacité peut décroître après un
certain nombre de passes.
d) La vitesse des plaques vibrantes est faible (quelques dizaines de mètres par minute) et
leur capacité horaire s’en ressent fortement.
Les rouleaux vibrants sont constitués de cylindres lisses auxquels des vibrations sont imprimées
par un mécanisme analogue à celui des plaques vibrantes.
a) Comme pour les rouleaux lisses, on parlera de charge linéaire P (en kg/cm).
b) Sur les sols argileux, la vibration, même à fréquence basse, a peu d’influence et le gain
de compacité par rapport aux rouleaux lisses (qui d’ailleurs ne sont pas eux-mêmes tel-
lement intéressants sur ce type de sol) est faible et probablement non justifiable écono-
miquement
Les rouleaux vibrants sont également très utiles pour les tassements de matériaux ro-
cheux ou de pierrailles.
c) La compacité croît en général rapidement et atteint des valeurs supérieures à celles de
rouleaux lisses statiques de charge linéaire analogue. Toutefois, contrairement à cer-
taines opinions, le nombre de passes nécessaire pour arriver aux compacités à refus reste
élevé.
d) Le coût du m³ compacté est élevé, surtout pour les rouleaux vibrants légers ; il diminue
fortement, si l’on emploie des rouleaux lourds travaillant sur des couches épaisses.
18
Rouleau vibrant (F) Vibrating roller (GB) Trilwals (NL)
Tableau de synthèse d’adaptation optimale des engins de compactage aux conditions de terrain
T
Sur chantier, les contrôles principaux sont ceux de la teneur en eau (w) et du poids spécifique
apparent (γs).
Par définition, la teneur en eau w (en %) d’un échantillon de sol est le rapport de la perte en
poids d’eau de cet échantillon au poids de la matière solide sèche après un séjour jusqu’à poids
constant dans une étuve à 105-110°C. Ce délai est souvent incompatible avec le rythme des
grands chantiers modernes : souvent, en effet, il ne permet de connaître le résultat qu’après
coup.
Les méthodes de mesure du poids spécifique apparent humide se basent toutes sur le même
principe : on prélève un échantillon de sol que l’on pèse ; on détermine le volume soit de
l’échantillon non remanié, soit de l’excavation formée dans le sol par le prélèvement. A partir
du poids spécifique apparent humide γh et de la teneur en eau w, on calcule le poids spécifique
apparent sec γs.
γh
γs =
1+ w
Il existe aussi une méthode radioactive basée sur l’influence de la densité d’un matériau sur le
rayonnement γ (Huet) sous forme d’appareils de surface ou de profondeur, analogues à ceux
utilisés pour la teneur en eau. Ces méthodes sont très rapides et permettent de suivre pas à pas
l’évolution d’un compactage, ce qui rend possible les modifications immédiates des méthodes
de mise en œuvre.
La dispersion des essais de compacité ou de teneur en eau est un point qu’il convient de ne pas
négliger.
Le processus de mise en charge diffère selon les pays. En Dispositif d'un essai à la plaque
Belgique, on utilise plutôt les plaques de 16 ou 31 cm de
diamètre, respectivement 200 et 750 cm².
L’essai à plaque se résume à mesurer l’enfoncement d’une plaque appliquant une pression défi-
nie sur un massif supposé semi-infini.
pv (kN / m²)
kv (kN / m³) =
∆z (m)
kv (kN / m³)
Ev (kN / m²) =
h ( m)
Ev est noté Ev,1, lorsque la valeur est calculée sur base de la courbe de tassement correspondant
à la première mise en charge. D’autre pays se réfèrent à Ev,2 mesuré lors de la deuxième mise
en charge (voir encadré).
En Belgique on considère
h=D
où D = Diamètre de la plaque.
On notera néanmoins que Ev n’est pas une propriété intrinsèque des matériaux compactés.
Outre le compactage, Ev évolue aussi en fonction de la teneur en eau, et de la nature des maté-
riaux définis par φ’ et c’.
On ne perdra pas de vue que la mesure obtenue est une valeur moyenne sur l’épaisseur de la
couche, et que le module varie généralement avec la profondeur.
Prenons un exemple :
Deux couches sur une base. Chaque couche est testée avec une plaque de 160mm de diamètre
(200mm²). Chaque couche présente une épaisseur supérieure au diamètre de la plaque. On me-
sure des modules d’élasticité croissant de bas en haut.
On comprend donc que dans le cas d’un massif hétérogène, la mesure de kv sera aussi fonction
de la profondeur d’influence de la plaque, c-à-d du diamètre de celle-ci ainsi que des épaisseurs
et modules des couches intéressées par l’essai.
Cet appareil est donc particulièrement utile pour contrôler le compactage des remblais, vérifier
l'épaisseur des couches mises en œuvre et leur homogénéité.
Formule hollandaise :
1
MV²
1 2 1 Avec e = enfoncement sous l'effet d'un coup de marteau
Qd = . .
A e P A = Section de la pointe (2.4 ou 10cm²)
1+
M M = Masse frappante
P = Masse frappée
V = Vitesse d'impact
Remarque générale
Il est donc inutile de s’illusionner sur la rigueur des résultats pratiquement obtenus. Dans la
mesure des poids spécifiques apparents secs d’un massif, des écarts de 100 kg/m³ sont absolu-
ment normaux (Road Research Laboratory) ; pour les teneurs en eau, des écarts de 1 point, par
exemple de 12 à 13 %, sont courants.
Pour information :
K = ∆σ / ∆s
avec : ∆σ : différentiel de pression appliqué par la plaque sur le sol entre deux
paliers de charge
∆s : différence d'enfoncement mesurée entre ces deux paliers de charge
M1 = K . 2 rplaque
et en Allemagne et en France
Ev = K.1,5 rplaque
Le module primaire est obtenu en mesurant la déformation d'un sol ou d'une assise de
chaussée lors d'un premier chargement. Ce module intègre donc trois paramètres fonda-
mentalement différents :
Il s'agit donc d'une mesure directe de la réaction du sol sous charge mais d'une mesure
imparfaite de la qualité du compactage.
Certains textes réglementaires imposent de réaliser l'essai à la plaque en deux phases :
L’étude du prix de revient d’un travail de terrassement peut être approchée par deux méthodes
fondamentalement différentes :
• Méthode globale
L’entrepreneur connaît le prix du marché pour un type de travail donné.
L’expérience lui a montré que, bon an mal an, les résultats de son entreprise sont
globalement satisfaisants lorsqu’il pratique ce niveau de prix. Ne disposant pas
d’analyse détaillée de ses prix, il ne peut pas sélectionner ses affaires et est souvent
amené à emporter des marchés à perte. Ce type d’approche n’est possible que dans
le cadre de marchés répétitifs, s’adressant à des produits similaires et/ou compa-
rables.
• Méthode analytique
Cette technique d’étude de prix de revient est pratiquée par toutes les entreprises
performantes sur le marché. Elle consiste à analyser en détail tous les paramètres
pouvant influencer les prix de revient. Le prix de revient une fois connu, la direc-
tion de l’entreprise fixera les coefficients de marge assurant la couverture des
risques et le résultat bénéficiaire de la société.
La technique consiste à décomposer chaque poste du bordereau en éléments homo-
gènes plus simples qui seront étudiés individuellement. Le prix du poste du borde-
reau (Prix Unitaire PU) est alors obtenu en recomposant et en pondérant chacun des
éléments.
• En pratique
Il n’est pas toujours nécessaire de pousser l’analyse à l’extrême. Selon le type de
travail et en fonction du temps disponible et du risque (financier) attaché à une af-
faire, l’étude de prix sera plus ou moins élaborée et complexe. En pratique, à un ni-
veau ou à un autre, on finira toujours par mêler les prix analytiques et des prix esti-
més sur base de l’expérience.
En fin d’étude de prix, il sera toujours utile de comparer les résultats de l’étude ana-
lytique aux prix de référence obtenus sur des activités similaires (prix d’un pont ex-
primé au m² de tablier, prix d’une route exprimé au m² de revêtement, prix d’un tun-
nel exprimé au m³ d’excavation, prix d’un bâtiment exprimé au m² de plateau, prix
d’un quai exprimé au m courant…) pour en apprécier la pertinence.
A titre d’exemple, nous développerons ci-dessous l’étude d’un mouvement de terre. Les
mêmes règles s’appliqueront pour d’autres activités de construction moyennant adaptation aux
circonstances particulières.
A l’intérieur d’un prix, il convient que toutes les composantes se réfèrent à une unité commune.
Dans le cas d’un mouvement de terre, on choisira généralement le m³ de terre en place, c-à-d
avant foisonnement ou compactage. Dans le cas d’un ouvrage on se référera au m³ de béton, au
kg d’armature, au m² de revêtement etc…
Certains éléments constitutifs d’un prix peuvent être sensibles à la durée (au temps), d’autres au
volume excavé, d’autres encore seront des postes fixes indépendants du temps ou d’autres para-
mètres. On veillera à ne pas les mélanger pour leur garder toute leur souplesse d’utilisation.
Exemple
Le coût des machines et de la main d’œuvre s’exprime généralement à l’heure.
L’usure des pics d’une fraise en fonction du volume abattu.
L’amenée et le repli du matériel sont des postes fixes et s’expriment généralement en
fonction du nombre de pièces d’équipement mobilisées.
Toute activité complexe peut être décomposée en activités plus simples voir élémentaires qui
pourront être étudiées indépendamment des autres éléments. Le coût de chacune de ces activi-
tés sera estimé sur base de l’expérience des rendements obtenus sur des activités similaires, sur
base des productivités annoncées par les fabricants de matériel, affectés des coefficient
d’efficacité et de chantier décrits plus loin ou d’une étude mécanique plus poussée .
Exemple
Une opération de déblai / remblai peut le cas échéant être décomposée en plusieurs
sous-activités :
o Excavation à la pelle hydraulique et chargement d’un camion
o Transport par le camion et versage au remblai
o Epandage au bull et compactage
Chaque sous-activité peut à son tour être redécomposée. Par exemple le transport en
camion peut être décomposé comme suit :
o Temps d’attente au chargement
o Temps de chargement
o Transport aller en charge (vitesse à définir en fonction de l’état de la piste, de
la charge, du profil de la route et de la distance.)
o Temps de versage
o Transport retour en fonction des mêmes éléments que le transport aller.
Par l’intégration par étapes successives des activités élémentaires pondérées en fonction
des quantités, on recompose le prix d’activités plus complexes, elles-mêmes recomposées
pour obtenir en final le prix d’un chantier.
Exemple
Le coût horaire d’un camion divisé par le volume de terre transporté par heure permet
d’obtenir le prix unitaire du transport de ces déblais.
Ce prix, majoré du prix de revient unitaire de l’excavation, de l’épandage et du com-
pactage, donne le prix de revient d’un mouvement de terres.
La somme pondérée en fonction des volumes intéressés de tous les mouvements de terre
donne le prix de revient moyen des mouvements de terres.
Ce prix moyen majoré des frais fixes (supervision et mobilisation par exemple) permet
d’obtenir le prix moyen du terrassement.
Le prix du terrassement majoré des autres activités de construction (ouvrages d’art,
revêtement etc…) donnera le prix de revient du chantier.
Le prix de revient du chantier sera majoré des frais de gestion du chantier (encadre-
ment, assurances, redevances, taxes locales, organisme de contrôle etc…)
Ce prix, majoré pour risques, bénéfices et frais de groupe, permet d’obtenir les prix de
vente de l’entreprise.
Dans la grande majorité des cas, il est demandé à l’entreprise de décomposer ses prix en
fonction d’un bordereau de quantités plus ou moins détaillé. Ces quantités peuvent être for-
faitaires (l’entreprise prend la responsabilités des quantités annoncées) ou présumées (les
quantités seront vérifiées après réalisation, la rétribution de l’entreprise étant propor-
tionnelle aux prix unitaires et aux quantités réalisées).
Exemple
Parce que le maître d’œuvre n’a pas toujours la maîtrise de la pente des talus réalisés
pour une fouille de construction, le code de mesurage des déblais prévoit souvent que
les terrassement seront payés à parois verticales au nu des ouvrages à réaliser. En
conséquence, les surlargeurs de fouilles nécessaires à la mise en œuvre des coffrages et
les talus (déblais et remblais) ne seront pas directement rémunérées. L’entreprise de-
vra donc en tenir compte dans son prix en appliquant sur le prix unitaire des terras-
sements un coefficient majorateur correctif égal au rapport du volume des déblais to-
taux / volume des déblais payés.
Le véritable critère pour le choix d’un engin est le calcul du prix de revient du m³ de terre ter-
rassé ; parmi les engins qui pourraient convenir, le plus économique est choisi, de préférence
s’il est facilement disponible.
La structure fondamentale du prix de revient d’un mouvement s’établira donc comme suit :
∑ Ph eng + ∑ Phop
= Pu
qeff
avec :
Pheng. : Prix de revient horaire de(s) l’engin(s)
Phop : Prix de revient horaire de(s) l’opérateur(s)
qeff. : Volume ou quantité produite par heure de travail
La plupart des engins doivent être amenés sur chantier par transport spécial. Le coût de ce
transport peut représenter une partie significative du prix de revient d’une opération lorsqu’il
s’agit d’une opération de petite envergure ou quand le nombre d’engins est (trop?) important en
regard du travail à fournir.
Un engin pouvant servir sur plusieurs mouvements de terres et/ou sur plusieurs postes du bor-
dereau, on intègre ce type de frais fixes au plus haut niveau possible.
Les prix officiels de location du matériel est basé sur le barème CMK 93, lui-même traduction
du barème allemand BGL (Bau Geräte List). Le coût de location comprend d’une part la quote-
part financière (amortissement et coût du capital engagé) et d’autre part les frais d’usure et de
réparation.
Ce barème est un prix de vente de référence e.a. pour les marchés de l’Etat. Au niveau des so-
ciétés, les taux internes de location sont minorés pour être calculés au niveau prix de revient, ou
pour tenir compte du degré d’amortissement réel du matériel.
On trouvera en annexe (Volume 2) des extraits de ce barème avec son cas d’application aux
bulldozers, chargeurs, scrapers.
Outre le salaire brut, le prix de revient d’une heure de travail d’un opérateur comprendra éga-
lement toutes les autres charges patronales :
− Cotisations sociales
− Chômage intempéries
− Frais de transport journaliers
− Primes éventuelles
− ....
La totalité de ces charges amène aujourd’hui (2009) le coût horaire moyen d’un opérateur à
plus de 35 EUR/h. Il s’agit d’un prix de revient, la personne ne touchant pratiquement qu’une
fraction de ce montant.
Divers paramètres influencent les performances des engins. Il faut noter que pour éviter toute
discussion lors de l’établissement des comptes, il a été convenu de parler de sol in situ : soit
avant terrassement, soit après compactage.
• coefficient de foisonnement :
rapport entre le volume de la matière foisonnée et celui de la matière à l’état primitif
• coefficient de compactage :
rapport entre la matière compactée en remblai et celui de la matière à l’état primitif
(in situ). Dans certains cas, le matériau remblayé et compacté peut présenter une
compacité supérieure au sol in situ ; le coefficient de compactage est alors inférieur
à 1.
C. f .k . E .3600
Qmax =
t. A
(1) Ce temps peut être déduit de l’expérience ou des études de productivités de l’entreprise ou
des tables de productivités (instantanées) du constructeur. On veillera toujours a bien préciser
s’il s’agit d’un rendement instantané ou d’un rendement moyen effectif (affecté de tous les
coefficients minorants)
Sur tous les chantiers, les machines travaillent suivant un cycle régulier :
− pour les scrapers, camions, dumper
chargement, transfert, déchargement et retour à vide au lieu de chargement
− pour les pousseurs (bulldozers)
refoulement, arrêt, marche arrière, arrêt
− pour les chargeurs et excavatrices
excavation, giration, déchargement, retour en position d’excavation.
Le travail d’un engin étant le plus souvent intégré à un atelier de plusieurs machines, le rende-
ment de chaque machine de l’atelier sera conditionné par la production de tout l’atelier.
qeff
∑ ( Pu
i= A
i * Q atelier , i )
Pu poste = n
∑Q
i= A
atelier , i
n
Psbordereau = ∑ Pui * Qi Charges chantier
i =1
Encadrement
Baraques
Frais fonctionnement
Déplacements engins
Grue tours
Taxes, assurances, redevances
…
5 Terrassements et météorologie
5.1 Introduction
En pratique, ce sont les sols meubles et fins sensibles à l’eau qui sont le plus fréquemment ren-
contrés lors des travaux de terrassements. Pour ces sols, les variations des conditions météoro-
logiques modifient leurs caractéristiques et leur état ; elles modifient ainsi les possibilités de
réutilisation et peuvent engendrer par ailleurs des problèmes de portance ou de glissance après
mise en œuvre.
La prévision des intempéries et la prise en compte des données climatiques resteront donc une
préoccupation permanente du maître d’œuvre et de l’entrepreneur dans ce domaine d’activité.
Il n’existe pas de méthode générale de calcul du nombre de jours d’arrêt de chantier prévisibles
applicables à tous les cas. Toutefois, une estimation d’une précision suffisante au niveau du
projet est maintenant possible de différentes façons.
Selon les données météorologiques disponibles et le niveau de l’étude, cette estimation peut se
faire à partir :
du bilan hydrique,
des seuils de précipitations,
de ratios.
Le bilan hydrique (BH) est obtenu par différence entre les précipitations moyennes mensuelles
et l’évapotranspiration potentielle (ETP)19. Les constatations faites antérieurement sur l’ETP
ont mis en évidence une faible dispersion des valeurs moyennes mensuelles.
STATION J F M A M J J A S O N D An
KOKSIJDE
14 16 34 60 88 98 99 83 60 32 15 14 612
UCCLE
8 13 27 51 82 86 87 75 53 28 10 8 528
BIERSET
10 13 29 53 81 84 88 78 57 32 13 10 548
ST -HUBERT
4 9 22 51 80 88 94 78 54 28 9 5 521
Mois J F M A M J J A S O N D An
KOKSIJDE
Minimum 12 6 7 10 7 7 11 21 2 12 25 8 520
Fract.25 37 34 29 28 29 27 32 44 45 50 49 33 602
Frac.50 54 54 43 42 49 53 61 65 62 70 67 64 663
Frac.75 74 61 51 56 64 83 87 95 90 88 100 83 787
Maximum 100 116 87 67 123 127 114 147 126 128 163 122 870
MELSBROEK
Minimum 18 6 11 10 17 22 19 40 2 5 12 11 466
Fract.25 37 28 37 27 38 35 44 53 33 41 36 39 635
Frac.50 55 54 48 38 52 57 62 67 62 63 59 59 718
Frac.75 80 70 62 62 69 86 93 92 75 87 96 92 793
Maximum 109 129 74 95 114 167 165 156 144 154 108 147 1011
ST-HUBERT
Minimum 29 12 24 22 33 7 30 48 8 9 28 9 774
Fract.25 67 50 55 48 62 72 52 68 54 40 61 54 924
Frac.50 92 77 65 69 87 90 93 113 94 92 101 106 1088
Frac.75 118 122 93 105 95 120 132 142 123 120 136 134 1299
Maximum 168 223 119 158 149 179 161 205 173 151 201 237 1411
Hauteurs mensuelles et annuelles des précipitations. Les valeurs des fractiles 25 et 75 sont les valeurs non
dépassées dans respectivement 25 et 75% des cas. (doc IRM)
Ainsi la durée mensuelle d’intempéries en jours ouvrés peut s’évaluer à l’aide d’une fonction
linéaire du bilan hydrique située sur le fuseau de la figure ci-dessous.
19
L’évapotranspiration potentielle est la quantité limite de vapeur d’eau rejetée dans l’atmos-
phère tant par évaporation directe au niveau du sol lui-même que par transpiration des organes
aériens des plantes puisant dans la réserve hydrique du sol ; l’évapotranspiration potentielle qui
s’exprime en épaisseur de la lame d’eau convertie en vapeur, est calculée selon les méthodes de
Penman, de Turc ou de Thornthwaite. La mesure de l’évaporation à l’évaporomètre Piche étant
effectuée sous abri donne des résultats trop faibles et correspond moins bien à la réalité des tra-
vaux de terrassement.
120
100
80
40
20
Minimum
0
-20
Maximum
-40
-60
-80
-100
-120
0 2 4 6 8 10 12 14 16
5.2.2 Evaluation du nombre de jours d’arrêt de chantier à partir des seuils de pré-
cipitations quotidiennes
On constate sur chantier que les hauteurs journalières des précipitations entraînant la mise en
intempéries dépendent de nombreux paramètres (sensibilité des sols, type d’atelier, etc.) et plus
particulièrement de la saison à laquelle s’exécutent les travaux. C’est ainsi que l’on peut distin-
guer, au cours de l’année, trois grandes périodes (hivernale, estivale et transitoire) qui se diffé-
rencient par la hauteur de pluie provoquant l’arrêt du chantier.
Leur durée et les seuils correspondants varient selon les régions. On peut retenir les valeurs
suivantes :
Climat océanique
et océanique plus ou moins altéré
Faute de pouvoir utiliser les méthodes précédentes, on peut estimer grossièrement un nombre
de jours d’arrêt de chantier (jours ouvrés) :
un jour sur dix en période estivale,
trois jours sur dix en période de transition,
six jours sur dix en période hivernale.
Il est important de souligner que ces trois méthodes ne représentent que des bases indicatives
qu’il est nécessaire, le cas échéant, de réajuster au plan local.
Par ailleurs, ces méthodes d’estimation de la durée d’arrêt de chantier fondées sur des résultats
statistiques, loin de conduire à des données rigoureuses, ne prétendent fournir que des ordres de
grandeur. Il n’est pas inutile, en effet, d’insister sur le fait que les résultats obtenus sont sujets
à des dispersions importantes puisqu’ils sont le reflet de phénomènes complexes et qu’ils résul-
tent de calculs sur des données éminemment aléatoires.
Conclusion
Le nombre de jours d’arrêt de chantier dus aux intempéries peut être estimé en moyenne à 7-9
jours (sur 22 jours). La probabilité que le nombre de jours d’arrêt soit inférieur à 10-11 jours
est de 75%.
La prise de conscience, par les pouvoirs publics, de l’état de pollution de certains sols et du
risque de santé publique et de diffusion de la pollution lié à la dispersion de ces terrains a dé-
bouché sur le renforcement de la législation en matière de gestion des sols pollués.
6.1 Régionalisation
En Belgique, la gestion de l’environnement est une matière régionalisée. De ce fait les trois
régions disposent chacune d’une législation différente.
En cette matière, la Flandre a été la première à élaborer une législation spécifique. Les législa-
tions des autres régions tendent à s’inspirer de son exemple.
Les normes et les modalités d’applications varient d’une région à l’autre.
Nous présenterons ici, sur base de la législation bruxelloise, les grands principes qui soutendent
les différentes législations régionales.
[Pour information]
En région flamande,
o Code van goede praktijk voor het werken met uitgegraven bodem – 23.01.2004 –
OVAM
o Bodemsaneringsdecreet
o Arrêté du gouvernement flamand du 5 mars 1996 appelé Vlarebo
En région bruxelloise
En région wallonne
Les autorités compétentes ont publié, pour chaque type de molécules dangereuses, des concen-
trations seuil appelées normes d’assainissement et d’intervention.
Ce sont les concentrations en polluants du sol ou de l’eau souterraine sous lesquelles les risques
pour la santé humaine et pour l’environnement sont considérés comme nuls, et qui permettent
au sol de remplir toutes les fonctions.
Ce sont également les normes qui doivent être atteintes en cas d’assainissement.
Il s’agit des concentrations en polluant du sol ou de l’eau souterraine au-delà desquelles les
risques pour la santé humaine et/ou l’environnement sont considérés comme non négligeables
et un traitement de la pollution est requis.
Annexe 1 : normes d’intervention pour le sol et l’eau souterraine Annexe 2: normes d’assainissement pour le sol et l’eau souterraine
Eau
Eau
Partie fixe du sol souterraine
souterraine
(mg/kg matière sèche) (µg/l) Partie fixe du sol (mg/kg matière seche) (µg/l)
Zone Zone Zone METAUX LOURDS ET METALLOÏDES
Classe de sensibilité particulière d’habitat industrielle Arsenic Arseen 35 12
METAUX LOURDS ET METALLOÏDES Cadmium Cadmium 1,2 3
Arsenic 58 103 267 20
Cadmium 2 6 30 5
Chrome (III) Chroom (III) 91 30
Chrome (III) 130 240 880 50 Cuivre Koper 72 60
Cuivre 120 197 500 100 Mercure Kwik 1,7 0,6
Mercure 2,9 4,8 11 1 Plomb Lood 120 12
Plomb 200 560 1250 20
Nickel Nikkel 56 24
Nickel 93 95 530 40
Zinc 333 333 1250 500 Zinc Zink 200 300
HYDROCARBURES MONOCYCLIQUES AROMATIQUES HYDROCARBURES MONOCYCLIQUES AROMATIQUES
Benzène 0,5 0,5 1 10 Benzène Benzeen 0,3 2
Toluène 4 7 80 700
Toluène Tolueen 1,6 20
Ethylbenzène 2 10 77 300
Xylène 3 11 165 500
Ethylbenzène Ethylbenzeen 0,8 20
Styrène 0,8 3 20 20 Xylène Xyleen 1,2 20
HYDROCARBURES CHLORES Styrène Styreen 0,32 10
Dichlorométhane 0,13 0,35 3,5 20 HYDROCARBURES CHLORES
Tétrachlorométhane 0,1 0,1 1 2 Dichlorométhane Dichloormethaan 0,05 5
Tétrachloroethène 0,7 1,4 35 40
Trichloroethène 0,65 1,4 10 70
Tétrachlorométhane Tetrachloormethaan 0,04 1,2
Monochlorobenzène 2,5 8 40 300 Tétrachloroethène Tetrachlooretheen 0,28 5
1,2-dichlorobenzène (1) 35 110 690 1000 Trichloroethène Trichlooretheen 0,26 5
1,3-dichlorobenzène (1) 40 140 1260 1000 Monochlorobenzène Monochloorbenzeen 1 5
1,4-dichlorobenzène (1) 4 15 190 300
1,2-dichlorobenzène (1) 1,2-dichloorbenzeen (1) 14 5
Trichlorobenzène (2) 0,5 2 80 20
Tétrachlorobenzène (2) 0,1 0,3 275 9 1,3-dichlorobenzène (1) 1,3-dichloorbenzeen (1) 16 5
Pentachlorobenzène 0,5 1,3 385 2,4 1,4-dichlorobenzène (1) 1,4-dichloorbenzeen (1) 1,6 5
1,1,1-trichloroéthane 10 13 300 500 Trichlorobenzène (2) Trichloorbenzeen (2) 0,2 5
1,1,2-trichloroéthane 0,2 0,6 1 12
Tétrachlorobenzène (2) Tetrachloorbenzeen (2) 0,04 5
1,1-dichloroéthane 2 5 95 330
Cis+trans-1,2- Pentachlorobenzène Pentachloorbenzeen 0,2 1,4
dichloroéthène 0,4 0,7 33 50 1,1,1-trichloroéthane 1,1,1-trichloorethaan 4 5
HYDROCARBURES CHLORES CARCINOGENES 1,1,2-trichloroéthane 1,1,2-trichloorethaan 0,08 5
1,2-dichloroéthane 0,1 0,1 9,6 30 1,1-dichloroéthane 1,1-dichloorethaan 0,08 5
Chlorure de vinyle 0,1 0,1 0,1 5
Cis+trans-1,2-dichloroéthène Cis+trans-1,2-dichlooretheen 0,16 5
Trichlorométhane 0,1 0,1 0,1 200
Hexachlorobenzène 0,1 0,1 66 1 HYDROCARBURES CHLORES CARCINOGENES
HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES 1,2-dichloroéthane 1,2-dichloorethaan 0,06 5
Naphtalène 1,5 5 160 60 Chlorure de vinyle Vinylchloride 0,06 2
Benzo(a)pyrène 0,5 3,6 7,2 0,7
Trichlorométhane Trichloormethaan 0,06 5
Phénanthrène 60 65 1650 120
Fluoranthène 20 30 270 4
Hexachlorobenzène Hexachloorbenzeen 0,06 0,6
Benzo(a)anthracène 5 10,5 30 7 HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES
Chrysène 10 180 320 1,5 Naphtalène Naftaleen 0,8 20
Benzo(b)fluoranthène 2 7 30 1,2
Benzo(a)pyrène Benzo(a)pyreen 0,3 0,4
Benzo(k)fluoranthène 1 11,5 30 0,76
Benzo(ghi)pérylène 160 3920 4690 0,26 Phénanthrène Fenantreen 30 20
Indeno(1,2,3-cd)pyrène 1 20 30 0,1 Fluoranthène Fluoranteen 10,1 2
Anthracène 3 70 4690 75 Benzo(a)anthracène Benzo(a)antraceen 2,5 2
Fluorène 45 3950 4690 120 Chrysène Chryseen 5,1 0,9
Dibenz(a,h)anthracène 0,5 2,9 3,6 0,5
Acénaphtène 9 14 210 180
Benzo(b)fluoranthène Benzo(b)fluoranteen 1,1 0,7
Acénaphtylène 1 1 40 70 Benzo(k)fluoranthène Benzo(k)fluoranteen 0,6 0,4
Pyrène 125 395 3150 90 Benzo(ghi)pérylène Benzo(ghi)peryleen 35 0,1
CYANURES (3) Indeno(1,2,3-cd)pyrène Indeno(1,2,3-cd)pyreen 0,55 0,06
Cyanures totaux (3) 70 Anthracène Antraceen 1,5 20
Cyanures libres 5 5 110
Cyanures non oxydables Fluorène Fluoreen 19 20
au chlore 5 12 550 Dibenz(a,h)anthracène Dibenz(a,h)antraceen 0,3 0,3
PESTICIDES Acénaphtène Acenafteen 4,6 20
Aldrine + dieldrine 0,03 Acénaphtylène Acenaftyleen 0,6 20
Chlordane (cis + trans) 0,1 Pyrène Pyreen 62 20
DDT + DDE + DDD 0.1
Hexachlorocyclohexane
CYANURES
Cyanures totaux (3) Cyanides (3) 40
(isomère g) 0.1 Cyanures libres Vrij cyanide 3
Hexachlorocyclohexane Cyanures non oxydables au Niet-chlooroxideerbare cyanides 3
(isomère a) 0,06
Hexachlorocyclohexane
chlore
(isomère ß) 0,1 PESTICIDES
Endosulfane (a, ß et Aldrine + dieldrine Aldrin + dieldrin 0,02
sulphate) 0,1 Chlordane (cis + trans) Chloordaan (cis + trans) 0,1
Somme des pesticides (4) 0,5
DDT + DDE + DDD DDT + DDE + DDD 0,1
TRIMETHYLBENZENES
1,2,3-TMB 0,81 1,2 14,1 150 Hexachlorocyclohexane
1,2,4-TMB 1,3 1,7 19,5 150 (isomère g) Hexachloorcyclohexaan (g -isomeer) 0,1
1,3,5-TMB 0,61 0,86 9,7 150 Hexachlorocyclohexane Hexachloorcyclohexaan (a
CHLOROPHENOLS (isomère a) –isomeer) 0,03
2,4,6-trichlorophénol 0,64 14 310 200
Hexachlorocyclohexane
Pentachlorophénol 0,25 0,54 9 9
2-chlorophénol 3,93 130 5600 15 (isomère ß) Hexachloorcyclohexaan(ß–isomeer) 0,1
2,4-dichlorophénol 0,67 47 150 9 Endosulfane (a, ß et
2,4,5-trichlorophénol 24 850 2200 300 sulphate) Endosulfan (a, ß en sulfaat) 0,1
2,3,4,6-tétrachlorophénol 1,79 37 130 90
Somme des pesticides (4) Som van de pesticiden (4) 0,25
AUTRES COMPOSES ORGANIQUES
AUTRES COMPOSES ORGANIQUES
Hexane 1,5 1,5 10 180
Heptane 25 25 25 3000 Hexane Hexaan 0,6 20
Octane 75 90 90 600 Heptane Heptaan 10 50
Huile Minérale (>C5-C8) 8 11 20 120 Octane Octaan 30 50
Huile Minérale (>C8-C10) 70 100 320 400
Huile minérale (>C5-C8) Minerale olie (>C5-C8) 4 60
Huile Minérale (>C10-
C40) 1000 1000 1500 500 Huile minérale (>C8-C10) Minerale olie (>C8-C10) 7 200
Huile Minérale (>C10-C40) Minerale olie (>C10-C40) 300 300
Méthyle tertiaire butyléther 2 9 140 300 Méthyle tertiaire butyléther Methyltertiairbutylether 1 20
Polychlorobiphenyls (5) 0,24 0,91 10,44 0,1 Polychlorobiphenyls (5) Polychloorbfenylen (5) 0.033
Méthane (en %) 1% 1% 1%
AUTRES SUBSTANCES
AUTRES COMPOSES
Amiante (6) 100 100 100 Amiante (6) Asbest (6) 80
Nitrates 50 000 Nitrates Nitraten 5000
Toute transaction ou changement d’affectation doit faire l’objet de l’obtention d’une attestation
par parcelle cadastrale.
A Bruxelles, par exemple, en consultant l’inventaire provisoire des parcelles susceptibles
d’être polluées auprès de l’IBGE.
Il s’agit de parcelles sur lesquelles s’exerce ou s’est exercée une activité à risque ou sur les-
quelles pèse une présomption de pollution (accident ou abandon de substances dangereuses).
En cas de changement de statut (vente, cession ou cessation des activités…) une reconnaissance
de l’état du sol est nécessaire pour vérifier l’état de pollution éventuel.
Parcelles respectant les normes d’assainissement. Elles sont donc réputées non polluées sauf si
une activité à risque y était effectuée ou en cas de découverte d’une pollution nouvelle.
Parcelles respectant les normes d’intervention mais pas les normes d’assainissement. En géné-
ral aucun traitement n’est requis pour ces parcelles sauf en cas de découverte de pollutions
nouvelles.
Une attestation du sol pourrait indiquer des obligations complémentaires pour ces parcelles.
Dans tous les cas, les terres excavées sur ces parcelles ne peuvent pas être utilisées sur un autre
terrain de la région bruxelloise.
Il s’agit de parcelles ne respectant pas les normes d’intervention mais déjà traitées. Elles ne
doivent dès lors plus faire l’objet de traitement. Cependant les restrictions d’usage imposées
pour leur utilisation doivent être respectées.
Une carte disponible sur Webgis permet d’identifier le statut des parcelles en région bruxel-
loise : http://geoportal.ibgebim.be/webgis/inventaire_sol.phtml
Pour les parcelles de catégorie 0, l’étude de reconnaissance de l’état du sol permet la qualifica-
tion du sol par description des polluants présents, leurs quantités et origines. Le cas échéant,
elle fournit une première description ou une estimation de l’ampleur des pollutions, de leur évo-
lution probable dans le sol, ainsi que des effets constatés ou potentiels à terme en fonction des
risques analysés.
Elle est établie par un spécialiste agréé dans les cas de changement de statut juridique d’une
parcelle (changement de propriétaire, de bail, cession ou cessation d’activité …).
Le rapport précise également le cadre dans lequel les terres pourront être éventuellement réuti-
lisées.
Le dépassement des valeurs d’assainissement pour au moins un polluant rend l’Etude détaillée
obligatoire.
Si l’étude détaillée confirme le dépassement des normes, il faudra passer à l’Etude de risque.
Celle-ci a pour but d’évaluer les risques que la pollution décelée peut constituer pour l’homme
et l’environnement et de déterminer la nécessité d’y remédier.
Sur base des modèles et des formules de calculs de risques, l’expert formule des conclusions
sur :
Le décret « Sols » publié en Wallonie ne traite que de la décontamination des zones polluées. Il
ne règlemente pas la réutilisation des terres sur d’autres parcelles. Par contre, les règlementa-
tions bruxelloises ou flamandes définissent l’usage des remblais
Pour cette application, nous présentons ici et succinctement, la règlementation bruxelloise.
En région bruxelloises, les fouilles pratiquées pour réaliser l’assainissement d’une parcelle
peuvent être remblayées à l’aide de terres provenant de la parcelle ou d’une parcelle extérieure
aux conditions suivantes :
o Les terres doivent présenter des teneurs en polluants inférieures aux normes
d’assainissement
o Les terres de remblais de peuvent être mélangées à des terres de meilleur qualité
o Les terres doivent présenter une teneur en matériaux étrangers ( hors pierres et maté-
riaux pierreux qui ne sont pas des déchets de construction) inférieure à 1%.
Les terres excavées peuvent être réutilisées comme sol dans la même parcelle cadastrale dont
elles proviennent aux conditions suivantes :
Toutes les terres qui ne se retrouvent pas dans les 2 cas présentés ci-dessus doivent être éva-
cuées vers un centre de traitement, de dépôt ou vers une décharge dûment autorisée, ou si leur
réutilisation est conforme à la réglementation en vigueur dans une autre région de Belgique,
elles peuvent également être réutilisées dans cette région.
Des matériaux d’origine naturelle (c-à-d provenant d’une carrière autorisée, de sable ou de gra-
vier …etc) et les matériaux provenant d’un centre de recyclage de déchets de démolition et de
construction dûment autorisé peuvent être utilisés pour réaliser des pistes ou des sous-fondation
sans analyse au conditions suivantes :
o Epaisseur limitée au stricte nécessaire : jusqu’à 30cm sans analyse, au-delà moyennant
explication architecturale.
o Pas de suspicion qu’elles dépassent les normes d’assainissement
o Accompagnées d’une attestation de provenance.
Si ces matériaux sont utilisés pour remblayer une zone excavée plus largement que le strict né-
cessaire architectural ou pour créer une zone de roulage laissée en place en fin de chantier, ils
doivent être analysés. Une exception : les concassés calcaires accompagnés d’une attestation
de provenance.
L’utilisation de déchets issus de la parcelle pendant les travaux de traitement du sol est possible
aux conditions suivantes :
o Les matériaux doivent être issus d’infrastructures enterrées (fondations, murs, égouts..)
ou de remblais préexistants.
o Ils doivent être constitués de pierres ou de morceaux de briques béton ou mortier
o Ils doivent être exempts d’autre déchets tels que plastiques, ferrailles avec des concen-
trations de plus de 1% .
o Ils doivent être exempts de déchets non inertes
o Pas de traitement chimique, seulement physique (criblage par exemple)
o Doit subir une ou plusieurs analyses
La législation bruxelloise mettant des limites strictes à la réutilisation des terres de déblai (voir
les paragraphes ci-dessus), les terres de déblais sont généralement identifiés en fonction de leur
réutilisation possible en Flandre en utilisant la codification empruntée à la législation de la ré-
gion flamande.
Le code est constitué de trois chiffres dont la clé de lecture est reprise à titre indicatif au
tableau ci-dessous.
Tableau 1 : Codification des déblais en région flamande en fonction de leur utilisation possible
2d chiffre
1er chiffre
Utilisation comme sol ou Dernier chiffre
Utilisation comme sol en
Chiffre remblai constructif à Utilisation comme sol ou
dehors de la zone cadas-
l’intérieur de la zone ca- remblai constructif
trale
dastrale
0 Inconnu Inconnu Inconnu
1 Usage libre Usage libre Usage libre
2 Usage libre Usage libre en respectant
le Code de bonne Pratique
3 Usage en zone I à V après
analyse
4 Usage en zone III à V
après analyse
5 Usage en zone IV à V
après analyse
6
7 Usage en zone V après
analyse
8
9 Pas d’utilisation possible Pas d’utilisation possible Pas d’utilisation possible
Par exemple,
o un sol 999 ne peut être utilisé nul part
o un sol 000 est inconnu et doit faire l’objet d’identification
o un sol 410 peut être utilisé comme sol en zones III à IV et comme sol ou rem-
blai constructif dans la parcelle cadastrale
Les méthodes de décontamination des sols peuvent être différenciées selon qu’elles sont ther-
miques, physiques, chimiques ou biologiques
Les méthodes chimiques ou électrochimiques dont appel à des principes réactionnels (action
d’un solvant, d’un acide, d’une électrolyse) pour enlever ou transformer la contamination.
Les méthodes thermiques où le matériau contaminé est porté à haute température pour dé-
truire ou extraire le contaminant.
Les méthodes biologiques reposent sur le métabolisme et l’activité des bactéries, champi-
gnons, voire végétaux pour dégrader les polluants.
Ces techniques peuvent être mises en œuvre in situ, sur site ou hors site :
Les techniques in situ traitent le sol en place. Elles ont l’avantage d’une perturbation mini-
mum, mais sont lentes, d’efficacité limitée et difficile à contrôler. En outre leurs résultats sont
très dépendants des conditions du sous-sol.
Les techniques sur site couvrent les technologies traitant les sols à proximité de l’excavation.
Elles permettent une bonne gestion, limitent les transports mais sont souvent gourmandes en
surface mobilisée.
Les techniques off site exigent le transport des matériaux dans des centres de traitement. Elles
présentent les meilleures garanties de contrôle et d’efficacité mais demandent l’extraction des
matériaux, leur transport et parfois la démolition des bâtiments situés au-dessus des zones con-
taminées.
Dans le domaine de la construction, les techniques les plus souvent rencontrées sont les sui-
vantes :
Confinement
Par réalisation d’une enceinte souterraine étanche (parois moulées, palplanches…) autour des
zones contaminées ou des centres d’enfouissement contrôlé.
Biotraitement
Insémination bactérienne et aération en centre de traitement des sols contaminés par des hydro-
carbures.
Séparation en phase liquide des fines où se concentrent les métaux lourds. La fraction grossière
peut être réutilisée et la fraction fine va en décharge. Vu le coût de la mise en décharge, ce trai-
tement sera d’autant plus coûteux que la proportion de fines sera importante.
Mise en décharge
Solution ultime, largement découragées par de lourdes taxes, la mise en décharge reste cepen-
dant souvent inévitable avec des coûts variables de l’ordre de 100 à 150 EUR/T
1 Stabilisation à la chaux
Le traitement à la chaux peut apporter une solution aux problèmes posés par ces sols, à la fois
en modifiant leur nature et en améliorant leur état. Il permet d’utiliser des sols impropres au
réemploi ou de qualité médiocre dans leur état naturel, et d’exécuter les terrassements dans des
conditions normales de travail tout en diminuant la susceptibilité du chantier aux intempéries,
pour :
• exécuter des remblais en masse tout en améliorant leur stabilité, réaliser des pistes de
chantier, éventuellement améliorer localement des zones de terrain très humides ;
• constituer des couches de forme ayant des qualités mécaniques suffisantes pour rece-
voir le trafic de chantier, la chaussée et le trafic futur, et avec en plus une stabilité à
l’eau et au gel améliorée. Le traitement à la chaux peut, dans ce cas, constituer un trai-
tement en soi ou un traitement préliminaire à un traitement au ciment.
Ce mécanisme peut se décomposer en actions élémentaires, dues pour les unes aux réactions
chimiques et pour les autres, aux procédés de mise en œuvre du mélange. Chacune de ces ac-
tions pourrait être considérée comme indépendante des autres. Il y a cependant souvent super-
position de plusieurs d’entre elles, selon le type de chaux utilisé (vive ou hydratée) et les condi-
tions de mise en œuvre.
En pratique les quantités de chaux vive utilisées sont de l’ordre de 0,5 à 3% (du poids sec du
sol à traiter). Les propriétés du sol traité évoluent plus ou moins vite dans le temps en fonction
de la nature des sols à traiter ou des qualités intrinsèques de la chaux.
La teneur en eau d’un mélange sol + chaux est inférieure à celle du sol initial, en raison des fac-
teurs suivants :
• l’hydratation de la chaux (si elle est vive) est une réaction immédiate et fortement exo-
thermique, ce qui a pour effet d’élever la température du mélange :
CaO + H2O → Ca(OH) 2 + 15,5 kcal
• l’évaporation de l’eau : deux phénomènes interviennent simultanément lors du mélan-
ge ; d’une part, la contribution d’une partie de la chaleur de réaction à la vaporisation
d’une certaine quantité d’eau du sol, et d’autre part, l’aération du sol provoquée par le
malaxage du mélange.
La part de l’évaporation, due au premier phénomène, a une limite supérieure. Celle due
au second est très variable en fonction des conditions de malaxage (procédé, durée et
énergie de malaxage, hygrométrie, température, vent) ; elle peut être importante ;
• l’apport de matériaux secs : l’apport de chaux sans augmentation de la quantité totale
d’eau diminue la teneur en eau pondérale du mélange.
Cette modification se fait en deux étapes : l’une immédiate, l’autre, plus lente, peut durer plu-
sieurs années. Elle est due à la réaction de la chaux sur les particules d’argile.
L’ampleur des effets immédiats et à long terme caractérise la réactivité du sol à la chaux; elle
dépend de l’importance de la fraction argileuse contenue dans le sol et de sa nature.
On relira avec profit le chapitre du cours de Géotechnique - Mécanique des sols (1ère Licence
CO) consacré aux minéraux argileux.
Elles sont dues aux réactions provoquées par l’apport d’ions Ca++ et OH-- : échange de cations
Na+ et K+ par Ca++ et effet de floculation des particules argileuses, provoqué par les forces élec-
triques mises en jeu par cet échange.
Variation de l’indice CBR immédiat en fonction du dosage en chaux et pour trois te-
neurs en eau initiales
L’incidence de ces réactions sur les propriétés géotechniques sont les suivantes :
• la limite de plasticité wp augmente
• l’indice de plasticité Ip = wL - wp diminue
• l’indice CBR augmente
• les courbes Proctor sont, en général, plus aplaties
• la teneur en eau à l’optimum Proctor (wop) augmente (quand la forme de la courbe en
permet la détermination)
• la densité à l’optimum Proctor ( γop) diminue
• Influence schématique d’un traitement à la chaux sur la courbe Proctor
• la sensibilité au gel diminue.
Influence d’un traitement à la chaux sur les Influence schématique d’un traitement à
caractéristiques géotechniques d’un sol - la chaux sur la courbe Proctor
croquis schématique
Par exemple, ces effets ont été constatés en laboratoire avec 0,5 % de chaux sur un limon dont
la teneur en eau naturelle dépassait très sensiblement la teneur en eau à l’optimum Proctor nor-
mal (wopn). On est conduit, en pratique, à utiliser sur chantier des dosages minimaux supé-
rieurs, compte tenu de la précision des matériels d’épandage disponibles actuellement.
L’argile et la chaux qui sont en présence vont réagir lentement l’une sur l’autre en créant de
nouvelles espèces minérales dans le sol. Celles-ci constituent des ciments de qualités diverses
selon la nature minéralogique de l’argile, liant entre elles les particules inertes du sol.
La chaux agit essentiellement sur la silice et l’alumine de l’argile pour former des silicates et
des aluminates de calcium hydratés plus ou moins cristallisés.
Ces modifications dans la nature des particules du sol ont pour effet de faire évoluer encore
favorablement les propriétés géotechniques du matériel sol + chaux, et particulièrement la résis-
tance à la compression simple, l’indice CBR, la stabilité à l’immersion et la stabilité au gel.
• homogénéité de l'épandage
• homogénéité du mélange
• sécurité pour les hommes et l'environnement
1.3.1 Epandage
1.3.2 Mélange
1.4 Sécurité
2 Stabilisation au ciment
Les critères suivants sont actuellement utilisés en vue de déterminer le pourcentage minimum
de ciment :
une résistance minimum à la compression simple de 1,75 N/mm² d’éprouvettes conservées pen-
dant 7 jours à l’humidité constante
une perte maximum de résistance à la compression de 80 % d’éprouvettes soumises, soit à des
cycles de gel-dégel, soit à une période d’immersion. Cette perte de résistance à la compression
est mesurée par le rapport des résistances d’éprouvettes soumises à ces épreuves à celles
d’éprouvettes témoin.
Les éléments qui influencent en ordre principal la qualité des mélanges sont :
Avant d’être compacté, le mélange du sol humide au ciment est effectué par des rotors pulvéri-
sateurs. Surtout avec les sols cohérents, la pulvérisation et l’homogénéisation sont quelquefois
malaisées et l’on considère que le mélange n’est satisfaisant que lorsqu’il est de couleur uni-
forme et que son degré de pulvérisation est de 80 % au moins. Ce degré de pulvérisation est
défini par le passant au tamis de 4,76 mm (excepté les pierres) rapporté au poids total de sol
tamisé (excepté les pierres).
On constate que les variations de la teneur en eau produisent des variations appréciables de la
résistance à la compression.
Comme on n’est pas toujours maître de la teneur en eau du sol, il est souvent préférable d’aug-
menter le pourcentage de ciment pour compenser la chute de résistance à la compression due à
un dépassement de la teneur en eau optimum.
Le sol-ciment est rarement utilisé sans au moins une couche de roulement. Il résiste en effet
très mal à l’action abrasive des pneus des véhicules.
Suivant le cas, le sol-ciment jouera tantôt le rôle de fondation sous un revêtement épais, tantôt
le rôle de fondation et couche de support sous un enduisage de faible épaisseur.
Son utilisation comme fondation et couche de support trouve surtout des applications dans la
stabilisation de chemins agricoles, des routes économiques outre-mer, des parkings pour voitu-
res, des pistes cyclables, etc.
Comme fondation, il est, le plus fréquemment utilisé sous un revêtement du type hydrocarboné,
placé en une ou deux couches, d’épaisseur variant de 4 à 15 cm et même 20 cm, suivant
l’importance du trafic.
3 Remplacement du sol
Il est parfois nécessaire de blinder les parois de l’excavation. Dans le cas de fouilles blindées
ou des parois berlinoises blindées avec du bois, il faudra enlever le blindage au fur et à mesure
du remblai.
Si le fond de fouille ne présente pas les qualités de support satisfaisantes, la première couche de
remblai ne pourra pas être compactée correctement.
Le matériau d’apport sera frottant, perméable et avec une teneur en eau optimum pour le com-
pactage. On le choisira peu sensible à l’eau, surtout si un stockage intermédiaire est prévu.
La mise en œuvre de moyens de compactage lourds dans des fouilles de petites dimensions
n’est généralement pas possible. Si un degré de compactage satisfaisant ne peut être atteint
avec du matériel de compactage léger, on envisagera la stabilisation au ciment.
Pour les raisons indiquées ci-dessus, les matériaux de remplacement les plus courants sont le
sable et les terres sableuses, le sable stabilisé au ciment pour les petites fouilles et le béton
maigre pour un travail sur support saturé d’eau.
4 Préconsolidation1
Tous les sols soumis à surcharge tassent. En particulier, les terrains saturés, peu perméables et
très compressibles posent des problèmes importants aux constructeurs dans la mesure où ils
peuvent être à l’origine de tassements importants, lents et se poursuivant pendant de nombreu-
ses années.
Il est dès lors vital de pouvoir anticiper ces tassements tant en terme d’amplitude qu’en terme
de délais.
Une augmentation des contraintes verticales appliquées sur un volume de sol provoque automa-
tiquement une réduction du volume de celui-ci.
Dans un milieu saturé, les grains de sols étant quasi incompressibles et l’eau occupant les pores
étant également incompressible, cette réduction de volume ne peut intervenir que par expulsion
de l’eau interstitielle contenue dans les pores et/ou liée aux éléments du sol.
1
Consolidation (F) Consolidation (GB) Consolidatie (NL)
• Le tassement primaire lié à l’évacuation de l’eau excédentaire contenue dans les pores
(consolidation primaire)
• Le tassement lié à l’expulsion d’une partie de l’eau adsorbée sur les grains ou dans la
structure des grains d’argile (consolidation secondaire)
dH/H
1
P 'c
L’application d’une contrainte verticale sup-
plémentaire (remblais, bâtiment) tend à réduire C
A
induit une augmentation instantanée de la pres- 1
Si on soumet un échantillon de sol saturé à différent seuil de chargement et que pour chaque
seuil de chargement on attend la consolidation complète (stabilisation des déformations), on
peut tracer avec les mesures réalisées une courbe caractéristique [tassement relatif / ln Pression]
du type de celle indiquée à figure IV-01.
Pour des charges allant croissantes et pour des pression effectives supérieures à P’c (Pression
de consolidation), le tassement relatif de l’échantillon s’exprime comme suit:
Pour des charges décroissantes, on observe un gonflement de l’échantillon selon une courbe
caractéristique définie par
∆h p 1 σ i' + ∆σ '
= ln( )
h A σ i'
avec
On observe également que dans le cas d’un déchargement, la pente de la droite est sensiblement
parallèle à la droite de chargement obtenue pour des charges inférieures à P’c. Le seuil P’c cor-
respond en fait à la pression maximum auquel cet échantillon de sol a été exposé au cours de sa
vie antérieure. Il s’agit d’un seuil de précontrainte – de consolidation - en dessous duquel les
déformations (chargement et déchargement) se font selon une pente définie par le coefficient de
gonflement A. Au-dessus de ce seuil, l’échantillon entre dans un domaine de contrainte auquel
il n’a jamais été exposé précédemment. Les déformations sont plus importantes et les tasse-
ments se font selon une pente définie par le coefficient de tassement C.
Pour les calculs de tassement, il sera donc important de distinguer les tassement intervenant
pour des pressions inférieures à P’c des tassement intervenant pour des pressions supérieures à
P’c. Heureusement, et à l’exception des tassements en fond de fouille, la plupart des calculs
sont menés dans le cas une surcharge est apportée sur un terrain naturel réputé à l’équilibre.
Dans ce cas, nous somme toujours dans un domaine de contraintes supérieures à P’c et seul C
sera pris en compte.
Dans le cas des terrains argileux, et plus particulièrement des argiles et tourbes molles, il n’est
pas rare de constater qu’en fin de processus de consolidation primaire, une légère déformation
résiduelle peut se poursuivre. Celle-ci résulte de la lente expulsion des molécules d’eau adhé-
rentes sur les particules d’argiles ou même des molécules d’eau situées entre les feuillets de
certains minéraux argileux.
Ce phénomène est proportionnel au logarithme du temps :
En Belgique, en tend ne pas tenir compte de la consolidation secondaire qui peut néanmoins
atteindre, au bout de 30 ans, 40 à 100% des tassements primaires pour les terrains les plus
mous, à vrai dire assez rares en Belgique.
avec
Cv Coefficient de consolidation
kv Coefficient de perméabilité (verticale)
Eoed Module oedométrique
En première approximation, Evolution du tassement de l'échantillon en
Eoed =α..qc avec α =3 pour le sable et α =7 fonction du temps
pour l’argile
γw Poids volumique de l’eau
Tv =Cv t
H²
Avec
Tv Constante de temps
t Temps depuis le début de la consolidation
H Le chemin le plus long parcouru par l’eau dans l’échantillon. Dans le cas d’un échan-
tillon drainé sur les deux faces, il s’agit de la demi épaisseur. Si l’échantillon n’est
drainé que sur une face, il s’agit de l’épaisseur totale.
0% Log t
Evolution du tassement en fonc-
100% de la tion du log du temps. La pente
U=dh/dhp
Le degré de consolidation s’exprime comme une fonction complexe de Tv. Il exprime le degré
d’avancement de la consolidation primaire.
∆h =U =6 Tv3
∆hp Tv3 +0.5
Sans intervention, la durée nécessaire pour atteindre la fin du tassement primaire peut être es-
timée par la formule empirique suivante
La stabilisation de sol par drains verticaux est appliquée sur des chantiers avec des sous-sols
compressibles et saturés d’eau, comme par exemple la tourbe, l’argile et certains limons argi-
leux.
Ces types de sol sont caractérisés par une structure de sol très molle et une grande porosité
entre les grains de sol. Les pores sont le plus souvent remplis d’eau.
Quand un remblai, par exemple pour une future route, est apporté sur ces terrains, il y aura des
tassements de consolidation considérables.
Dans des sols imperméables, le temps nécessaire pour rééquilibrer la surpression d’eau dans les
pores induite par un chargement supplémentaire, peut être très long − une question d’années.
Les facteurs prépondérants sont la perméabilité du sol, l’épaisseur de la couche, les dimensions
des fondations et l’augmentation de chargement (théorie de la consolidation hydrodynamique
de Terzaghi).
Une dissipation lente veut dire également une augmentation lente de portance du sol. Il en ré-
sulte que la stabilité peut également être un élément important.
Pour diminuer la durée des tassements, il est nécessaire de diminuer la distance que l’eau doit
parcourir. Ceci peut est possible par l’installation des drains verticaux avec un maillage régu-
lier dans le sol.
Les drains sont installés selon une maille triangulaire ou carrée. Suite à la présence des drains,
l’eau des pores sous pression peut s’écouler horizontalement vers les drains les plus proches et
s’échapper librement dans les drains. Grâce aux drains verticaux, la durée des tassements peut
être réduite considérablement, jusqu’à 6 mois ou un an. Cela veut dire que le processus de tas-
sement de consolidation peut normalement être quasi terminé avant que ne débute la cons-
truction.
Dans le but d’accélérer les tassements de consolidation au maximum, l’installation des drains
verticaux est souvent combinée avec la mise en place d’une surcharge temporaire supplémen-
taire. La surcharge temporaire est enlevée à la fin de la période de construction.
4.3 Procédé
Les drains verticaux peuvent être des forages remplis de sable ou des profilés géotechniques
spéciaux constitués par une feuille de carton ou de matière synthétique (polypropylène, polyé-
thylène,...) profilée de manière à présenter une forte perméabilité longitudinale et enrobée d’un
géotextile perméable.
Dans le cas des drains synthétiques, la mise en place se fait le plus souvent par “épinglage”,
c’est-à-dire par enfoncement d’une aiguille métallique auquel est fixé le drain par l’intermé-
diaire d’un sabot. Le sabot est perdu et abandonné dans le sol lors de la remontée de l’aiguille.
4.4 Design
Le calcul de l’espacement entre les drains (maille) nécessaire pour obtenir un résultat déterminé
peut se faire sur base des abaques publiées par Jean-Paul Bru jointes en annexe.
4.5.1 Principe
Dans la consolidation atmosphérique, la surcharge des terrains est obtenue, non pas avec le
poids d’un remblai d’apport, mais avec celui provoqué par la pression atmosphérique. Il faut
pour cela disposer sur le sol une membrane étanche à l’air et appliquer sous celle-ci par pom-
page un vide le plus complet possible. La dépression ainsi créée agit comme surcharge d’un
remblai de 4,50 m d’épaisseur.
Cette méthode, séduisante dans son principe, permet en outre une économie de matériaux
d’emprunt et un raccourcissement des délais. Elle supprime également les risques liés à la rup-
ture des sols couramment rencontrés avec les remblais de préchargement.
nettoyage du terrain ;
réalisation d’une piste d’accès ainsi
que d’un premier remblai en sable d’épaisseur 0,80 m ;
mise en place des drains verticaux et des collecteurs ;
recouvrement de l’ensemble par 0,50 m de remblai supplémentaire ;
réalisation des fossés, mise en place de la membrane et des appareillages de contrôle ;
pompage pendant quelques mois avec des pompes à dépression.
5 Compactage dynamique 2
Cette technique est caractérisée par l’ampleur des moyens utilisés. En effet, une utilisation in-
contrôlée peut être inefficace ou même désastreuse. Il est impératif de pouvoir prévoir les ré-
sultats escomptés, de contrôler le déroulement de l’opération et de vérifier en fin de campagne
les résultats effectivement obtenus.
5.1 Procédé
Le pilon est généralement constitué par une épaisse coque en acier de forme hémisphérique ou
cubique remplie de béton armé ou de sable ; le pilon d’un poids de l’ordre de 80 à 200 kN doit
avoir une résistance suffisante pour encaisser les efforts considérables qui lui sont appliqués au
moment de l’impact sur d’éventuels blocs rocheux mêlés au remblai. L’empreinte laissée sur le
terrain lors de la chute ne doit pas être trop profonde pour que le pilonnage soit efficace ; dès
que le rapport enfoncement à demi-largeur est supérieur à l’unité, une part appréciable de
l’énergie est perdue en malaxage du sol et non utilisée en compactage par réduction de l’indice
des vides. Cette exigence se traduit sur le plan pratique par la nécessité d’avoir à sa disposition
trois ou quatre types de pilons, le choix se faisant en fonction de la nature et de la qualité ini-
tiale du remblai.
La hauteur de chute, qui varie en général entre 8 et 25 m, doit être suffisante pour bénéficier
d’une énergie appréciable par impact. Les opérations de pilonnage sont généralement effec-
tuées à l’aide de grues sur chenilles de forte puissance, mais pour certaines opérations il peut
être préférable d’utiliser des engins conçus spécialement pour cette technique.
A chaque impact, le remblai est soumis en surface à une très forte pression répartie sur une aire
de plusieurs mètres carrés ; il en résulte qu’un champ de contraintes de forte intensité pénètre
profondément dans le terrain ; le compactage s’opère sur une forte épaisseur, celle-ci, loi fonda-
mentale de cette technique, étant proportionnelle à la racine cubique de l’énergie transmise à
chaque impact. Le tassement peut atteindre des valeurs de l’ordre du mètre, d’où amélioration
considérable des caractéristiques mécaniques du matériau. En conséquence, il devient dès lors
possible de construire des immeubles, des usines ou des ouvrages de génie civil sur fondations
2
Compactage dynamique (F) Dynamic compaction (GB) Dynamisch verdichting (NL)
superficielles avec un taux de travail de 200 à 400 kPa, sur des remblais récents, de 5 à 10 m
d’épaisseur et déversés dans l’eau.
Le bombardement peut être continu et exécuté en une ou plusieurs passes ; c’est la solution la
mieux adaptée aux remblais d’épaisseur inférieure à 5-6 m, le nombre de passes croissant avec
le pourcentage de fines du matériau : une passe pour les remblais en tout-venant de carrières,
deux passes pour les sables, trois ou plusieurs passes pour les limons ou les argiles limoneuses.
L’efficacité du pilonnage est liée à la nature du matériau et à sa teneur en eau ; elle peut être
évaluée à l’aide de deux chiffres : l’un, en kNm/m², correspondant à l’énergie requise par m² de
remblai pour obtenir le résultat souhaité, le second au taux de travail acceptable en fin d’opéra-
tion, pour autant qu’un terrain puisse être caractérisé par un taux de travail sans tenir compte
des caractéristiques de la construction prévue.
C’est la raison pour laquelle une étude préalable du sol s’impose avant de procéder à un com-
pactage par pilonnage. Certes l’expérience a montré que même des terrains limoneux saturés
pouvaient se prêter favorablement à des opérations de pilonnage mais à condition de respecter
un processus adapté à ce cas ; l’énergie par passe est limitée à 300 ou 400 kNm/m², chacune des
passes étant séparée dans le temps par une période de 8 à 15 jours. On permet ainsi la dissipa-
tion de la pression interstitielle au fur et à mesure qu’on améliore la densité du matériau.
Dans le cas de terrains argileux ou même vaseux, on peut étendre le domaine d’emploi de la
technique du pilonnage en procédant au préalable à la mise en place d’une surcharge provisoire.
La combinaison d’efforts de compactage dynamiques et statiques augmente dans des propor-
tions appréciables le rendement de l’une et de l’autre méthode.
Le compactage des sols à l’aide de vibrations est une technique d’origine allemande utilisée
depuis 1936 par la société Keller. Cette technique a évolué et constitue aujourd’hui une mé-
thode classique pour résoudre, par la densification directe des sols granulaires, de nombreux
problèmes de fondations, qu’ils soient statiques, dynamique ou sismiques.
Depuis 1957 cette technique a donné le jour à une variante intéressante qui consiste à créer
dans le sol, à l’aide de différentes techniques, des colonnes de gravier dans le but de renforcer
des remblais, des matériaux légèrement cohésifs ou des terrains hétérogènes.
6.2 Vibrocompaction3
L’efficacité de cette technique est basée sur le fait que la disposition spatiale des particules des
sols pulvérulents peut être réorganisée par des vibrations. Le frottement entre les particules du
sol est réduit pendant quelques instants d’autant plus facilement lorsque les terrains sont satu-
rés. Les grains du sol ainsi liquéfiés sont libérés et peuvent se redéposer sous une forme plus
compacte, c’est la vibroflotation.
Le vibreur a la forme d’une torpille montée verticalement à la base d’un mat (ou kelly), lui-
même porté par une grue à chenilles. La torpille est reliée au mat par une articulation. A
l’intérieur de la torpille, des balourds, montés sur un axe vertical, sont animés par un moteur
hydraulique.
3
Vibrocompaction (F) Vibro-compaction (GB) Trilverdichting (NL)
Le vibreur est enfoncé dans le sol jusqu’à la profondeur voulue. L’enfoncement est facilité par
l’injection d’eau sous pression en grandes quantités dans le but d’éliminer les fines et de créer
un vide annulaire susceptible de réduire les frottements.
Après un certain temps de compactage, la structure du sol atteint une densité optimum. Le vi-
breur est alors remonté sur une certaine distance et remis en action. Le processus est répété sur
toute l’épaisseur du terrain à compacter pendant que du sable est ajouté pour combler le cratère
qui se forme en surface. Le volume d’apport peut atteindre 15% du volume de sol traité.
Le compactage se fait aussi bien au-dessus qu’en dessous de la nappe aquifère et est indépen-
dant du caractère éventuellement agressif des eaux souterraines.
6.2.2 Contrôles
Le contrôle a posteriori se fait généralement à l’aide d’un CPT, plus rarement à l’aide de DPT
ou du pressiomètre.
6.2.3 Design
Contrairement aux sols pulvérulents, les terrains cohésifs ne peuvent pas être compactés par
vibroflottation car leur caractère argileux les rend peu perméables. Dans ce type de terrain,
l’énergie apportée par le vibreur serait absorbée par un accroissement de la pression intersti-
tielle de l’eau plutôt que par le squelette rigide.
Dans ce cas, on préfère la technique des colonnes ballastées. Cette technique consiste à réaliser
dans le sol, éventuellement à l’aide d’un vibreur, des colonnes de gravier mises en place par
refoulement et compactage du terrain.
6.3.1.1 Vibro-remplacement
1. Pour réaliser une colonne de gravier, une torpille lourdement blindée est lancée dans le
sol jusqu’à la profondeur requise (voir vibroflotation).
2. Une fois à profondeur, le vibreur est remonté de 1 à 2 mètres et la cavité est remplie à
l’aide d’un mélange de gravier roulé calibré et d’eau introduit via un cuffat
4
Colonnes ballastées (F) Stone columns (GB) Grindkern (NL)
1. Un tube métallique ouvert est enfoncé dans le sol par battage d’un bouchon de gravier à
l’aide d’une masse le bouchon se trouvant au fond du tube.
2. Une fois la profondeur requise atteinte, un premier complément de gravier est apporté
puis battu tandis que le tube est partiellement retiré. Le gravier est ainsi chassé pour
former une colonne moulée dans le sol compacté.
3. L’opération est répétée jusqu’à obtenir une colonne complète.
La section des colonnes est contrôlée par un suivi précis de la quantité de gravier mise en place
exprimée par mètre de colonne.
6.3.2 Contrôle
Le contrôle a posteriori des travaux se fait généralement à l’aide d’essais in situ : CPT, DPT et
pressiomètre.
Des essais de mise en charge sont parfois exigés dans le cas de colonnes sous des semelles iso-
lées. Lorsqu’il s’agit de colonnes sous des dalles, il faudrait pouvoir tester l’ensemble colonne-
sol encaissant compacté, ce qui n’est que rarement réalisable.
6.3.3 Design
Les colonnes ballastées peuvent être organisées selon différentes combinaisons pour s’adapter
au terrain et aux charges apportées.
En général elles sont disposées avec des entr’axes de 1.20 à 2.30 m sous les semelles isolées, et
avec des entr’axes pouvant aller jusqu’à 3.00 m sous les dalles ou sous les remblais.
Typiquement, les charges utiles admises sur les colonnes varient de 100 à 300 kN. Si une cer-
taine consolidation est permise lors de la mise en charge (réservoirs de pétrole, remblais...) des
charges plus élevées peuvent être admises.
Le pouvoir portant et la stabilité interne de la colonne tiendra compte des éléments suivants :
• frottement colonne-sol encaissant (cf pieux)
• résistance à la pointe du sol sous la colonne (cf pieux)
• la résistance au cisaillement des colonnes en fonction du confinement apporté par les
terrains encaissants
L’article de Bertrand Soyez, joint dans le Tome 2 présente les méthodes de calcul les plus cou-
rantes.
Cette méthode privilégiée par les Allemands permet de dimensionner les fondations sur base
d’abaque basées sur la section relative des colonnes ( rapport A/Ac )
Une note de dimensionnement publiée par Keller est jointe en annexe (Tome 2)
7 Congélation5
Le principe de la congélation des sols consiste à placer dans le sol des congélateurs à circula-
tion de saumure ou d’air liquide pour refroidir et geler le sol autour du congélateur. La sau-
mure est refroidie jusqu’à ± -16°C avec des compresseurs à l’ammoniac ou jusqu’à -30°C avec
ceux au fréon. On constate qu’un sol gelé atteint de très bonnes résistances à la compression,
mais qu’il est sensible au fluage. Des essais faits à l’Université de Louvain ont montré qu’un
coefficient de sécurité 2 s’impose dès que le travail de creusement à l’abri de la congélation
dure un certain temps. Des méthodes de calcul assez sophistiquées permettent de calculer
l’avancement du front de glace et de déterminer ainsi les séquences d’exécution des ouvrages.
L’idéal est de creuser à l’abri de la glace mais pas dans la glace. En fait, toute exécution sera
ici aussi le résultat d’un compromis.
Dans les dernières années, un intérêt grandissant s’est manifesté pour l’utilisation des très
basses températures dans certains travaux géotechniques. Nous pensons à la congélation à
l’azote liquide (-196°C) qui a été utilisée à Bruxelles et au stockage de gaz liquide à -160°C
dans l’argile de Boom.
D’une façon générale, les résultats obtenus démontrent que le comportement mécanique du
sable gelé jusqu’à très basse température est gouverné par la destruction graduelle du lien entre
le sable et la glace de pore. Cette destruction est elle-même causée par l’incompatibilité du
coefficient de dilatation thermique de la glace et des grains de sable eux-mêmes. Pour cette
raison, l’influence de la glace sur le comportement global du sable devient de moins en moins
importante avec l’abaissement de la température. Sa résistance en compression cesse de monter
à partir de -60°C et reste constante ou même s’abaisse lorsque la température descend jusqu’à
-160°C. Dans le cas de l’argile gelée, la situation est complètement différente. Son comporte-
ment jusqu’à très basse température est gouvernée par l’évolution des propriétés de l’interface
séparant les particules minérales. Contrairement au sable, le lien entre les particules s’améliore
avec l’abaissement de la température.
L’avantage de la congélation est que le sol retrouve ses caractéristiques après traitement ; cela
évite toute formation de barrage hydraulique par exemple. Néanmoins, il ne faut pas perdre de
vue que lorsqu’il y a mouvement de l’eau dans le sol, la congélation peut ne pas réussir sans
traitement complémentaire. Une vitesse de l’eau de 2 à 4 m/jour est considérée comme critique
: la quantité de frigories évacuées étant égale à celle de frigories amenées par le congélateur.
Une injection à la bentonite peut remédier à ce problème. Si l’injection est impossible, il fau-
dra essayer la mise en froid cryogénique et puis seulement l’entretien à la saumure.
5
Congélation (F) Freezing process (GB) Bevriezingsproces (NL)
Il faut savoir que la firme belge Foraky était spécialisée dans ce type de travail en Belgique et à
l’étranger. Aussi, allons-nous nous inspirer de leur catalogue pour vous présenter quelques réa-
lisations.
Lors du creusement de la galerie, les durées de mise en froid des deux phases ont été limitées à
5 mois et 4 mois. Le fluage du massif a été maintenu à des valeurs de l’ordre de 3 mm par jour,
soit une diminution d’un facteur trois par rapport aux phénomènes observés pour le puits
d’accès.
7.2 Bibliographie
8 Injection6
La méthode consiste à forer dans le sol un trou jusqu’au niveau à traiter et puis à envoyer dans
le sol le produit d’injection sous pression afin de corriger les caractéristiques du sol à cet en-
droit.
Le but des injections est l’amélioration du sol, soit du point de vue résistance mécanique, soit
du point de vue étanchéité. Afin de localiser la partie du forage où l’on veut injecter, on utilise
des “tubes à manchettes” (tubes perforés avec manchettes de caoutchouc). Les manchettes sont
alors placées dans la zone à injecter.
Les coulis d’injection doivent être adaptés à la granulométrie des sols à traiter. Pour les gra-
viers, on propose des coulis avec du ciment ou un mélange sable-ciment. Pour les sols plus
fins, on utilise du silicate de soude et enfin, pour les sols très fins, les résines. Pour ces der-
niers, on injecte séparément les deux réactifs, ceux-ci font prise dans le sol et se polymérisent.
6
Injection (F) Grouting (GB) Injectie (NL)
Généralement, on traitera le sol avec divers coulis successifs : le ciment pour boucher les pores
les plus importants, les silicates et résines ensuite pour améliorer l’étanchéité des massifs.
Cette pression est telle que l’injection se répand entre deux couches de sol et peut constituer un
vérin soulevant le sol. Or, il faut savoir qu’un soulèvement de sol est plus dangereux pour les
constructions existantes qu’un tassement. Généralement, on traitera le sol en plusieurs fois par
passes successives avec une pression croissante entre les différents passages.
8.2 Applications
8.3 Limitations
• Cette techniques est à proscrire lorsqu’il y a risque d’atteindre des drains qui doivent
rester en service.
• Dans certains cas extrêmes, on pourra avoir recours au béton comme injection : par
exemple si on découvre une zone karstique sous un ouvrage.
• Il est très difficile d’injecter un horizon très perméable avec pression de courant : en ef-
fet, le flot lave le coulis et empêche sa prise.
8.4 Bibliographie
Les aspects théoriques de l’injection sont développés dans l’article “Principes et Applications
de l’injection” de Henri Cambefort.
Les aspects pratiques et la technologie sont présentés dans la brochure “Grouting, Sealing,
Strengthening and Stabilizing of Rock and Soil” publié par Diamant Board - Craelius.
IMPORTANT : Ces articles sont considérés comme faisant intégralement partie du cours et
de ce tome.
L’eau joue souvent un rôle très important dans les opérations de construction.
Parmi tous les problèmes posés par sa présence, on en distinguera trois types :
2. Les problèmes dus, dans les massifs en terre où l’eau circule, aux forces d’écoulement
qui s’exercent sur les grains du sol. Il est fréquent que l’intensité de ces forces atteigne
celle des forces de la pesanteur. Ces problèmes sont ceux de la stabilité des talus rou-
tiers, des pentes naturelles, des fonds de fouilles et des barrages en terre.
3. Les problèmes posés par l’influence du temps d’écoulement de l’eau dans les sols satu-
rés, sur le comportement de ces sols. Ce sont les phénomènes de consolidation, de temps
de tassement et de résistance au cisaillement des sols.
Il est indispensable de replacer toute étude d’hydraulique des sols dans son contexte hydro-
géologique : ceci nécessite une étude détaillée et étendue à une superficie débordant largement
les limites de l’ouvrage.
Les dimensions des pores à travers lesquels l’eau circule étant très variables, on est obligé de
définir un écoulement moyen.
La charge h est définie en tout point, à une constante près, par :
h = u / γw + z
u : pression de l’eau (ou pression interstitielle) au point considéré, non compris la
pression atmosphérique
γw : poids spécifique de l’eau
z : cote du point par rapport à un plan horizontal de référence
Elle représente l’énergie potentielle de l’eau. Dans une nappe au repos, la charge est la même
en tout point.
A l’équilibre, la charge A est égale à celle en M ; la pression en A étant nulle (puisque l’on né-
glige la pression atmosphérique), la charge en M est zA, cote du point A, et la pression y vaut :
u = γw . (zA - zM)
Les surfaces ou lignes sur lesquelles la charge est constante sont appelées surfaces ou lignes
équipotentielles.
Soit Q le débit de l’eau s’écoulant dans un sol au travers d’une section de surface totale S, la
vitesse apparente de l’eau est :
v = Q/S
Cette définition peut être généralisée et l’on définit, en tout point, un vecteur vitesse apparente
v. Les lignes de courant sont tangentes en tout point au vecteur v.
L’eau étant un fluide visqueux, tout écoulement se traduit par une perte d’énergie. Elle est ca-
ractérisée par le gradient hydraulique :
i = - grad h
La loi expérimentale de Darcy est la loi fondamentale de l’hydraulique des sols. Dans un mi-
lieu homogène et isotrope, la vitesse d’écoulement de l’eau et le gradient hydraulique sont pro-
portionnels :
v = ki
d’où
Q=kis
1
10-1 graviers très perméables
10-2 sans éléments fins
10-3
10-4 Sables + graviers perméables
10-5 Sans éléments fins
10-6
10-7 Sables très fins peu perméables
10-8 Sables argileux
10-9
10-10 Argiles homogènes très peu perméables
10-11
Ordre de grandeur de perméabilité k (m/s) pour divers types de sols.
Il résulte de cette loi que les lignes de courant sont perpendiculaires aux surfaces (lignes) équi-
potentielles.
Cette équation montre que la répartition de la charge, et donc de la pression, ne dépend pas de
la perméabilité.
Les problèmes peuvent être très souvent ramenés à deux dimensions. La résolution de cette
équation, pour des conditions aux limites données, est obtenue généralement par des méthodes
analogiques, car beaucoup de phénomènes physiques obéissent à une loi du même type.
L’analogie la plus fréquemment employée est l’analogie sur papier conducteur.
Les contraintes appliquées à un sol saturé se répartissent entre l’eau interstitielle, sous forme de
pression, et le squelette solide, sous forme de contrainte effective ou intergranulaire. Les con-
traintes normales peuvent être équilibrées totalement, ou en partie, par l’eau interstitielle. La
contrainte normale totale σ (appliquée à l’ensemble “grains + eau”), la contrainte normale ef-
fective σ‘ (appliquée au squelette solide seul) et la pression de l’eau, ou pression interstitielle,
sont liées par la relation :
σ’ = σ - u
Les contraintes de cisaillement sont reportées intégralement sur le squelette solide et les con-
traintes totales τ de cisaillement sont des contraintes effectives :
τ = τ’
Lorsqu’un sol est baigné par une nappe au repos, le squelette solide est soumis à la poussée
d’Archimède : le sol est déjaugé.
Lorsque la nappe est en mouvement, le sol est, de plus, soumis à des forces d’écoulement ou
forces de percolation dirigées dans le sens de l’écoulement et proportionnelles au gradient hy-
draulique. Les grains du sol opposent, en effet, une résistance à l’écoulement de l’eau dans
l’espace intergranulaire (ce qui se traduit par la perte de charge), inversement l’eau exerce une
action égale et de signe contraire sur le squelette solide (principe de l’action et de la réaction).
L’intensité de la force d’écoulement agissant sur un élément de sol de volume V est :
F = γw . V . i
Lorsque le niveau de la nappe est différent de part et d’autre d’une paroi étanche, il convient de s’assurer
que la fiche de la paroi est suffisante de manière à ce que le gradient ascendant soit inférieur au gradient
critique de boulance.
H
iint = ρ u .
f
Avec
1
ρu =
f +h−d
1+
f
γ sat − γ w
ic =
γw
ic
On vérifie qu’en situation permanente ≥ 1,50
iint
Cette vérification consiste à s’assurer que la fiche du soutènement est suffisante de manière à assurer un
équilibre de contrainte effectives verticales agissant sur une facette horizontale au pied de la paroi et de
part et d’autre de celle-ci.
NB : Si le niveau de l’eau côté fouille est plus bas que le fond de fouille, f est réduit en conséquences :
fréd = h – d – H
H
iint = ρ u .
f
Avec
1
ρu =
f +h−d
1+
f
Le poids volumétrique variant le long de la fiche, la con-
trainte effective est calculée en fonction de ces variations.
La contrainte déstabilisatrice correspond à la contrainte
effective verticale sur une facette horizontale située en pied de paroi, du côté extérieur fouille, et vaut :
qdst ;d = σ 'ext;d
d h
Avec σ 'ext ;d = Qext + ∫ γ nat .dz + ∫ ((γ sat − γ w ) + iext .γ w ).dz
0 d
La contrainte stabilisatrice vaut :
q stb;d = N q .σ 'int
Avec la contrainte verticale sur une facette horizontale située en pied de paroi côté intérieur de la fouille
qui vaut :
Le poids volumique variant le long de la fiche, la contrainte effective est calculée en fonction de ces varia-
tions.
π ϕ'
N q = eπ . tan ϕ ' . tan ². +
4 2
qst ;d
En situation permanente, on vérifie ≥ 1,50
qqsd ;d
On vérifie :
hw;int σ'v
Vdst ;d ≤ Gstb;d + Rd
C’est également à l’eau interstitielle que sont dues les différences de comportement d’un sol
peu perméable aux différentes périodes de son histoire.
Le chargement d’un sol entraîne généralement une réduction de volume des vides et, si le sol
est saturé, l’expulsion d’une partie de l’eau interstitielle. Si la perméabilité du sol est grande
par rapport à la vitesse de chargement, l’expulsion de l’eau est pratiquement instantanée. Si la
perméabilité est faible, l’eau ne peut s’écouler que lentement et se met en pression. Le compor-
tement d’un sol peu perméable, c’est-à-dire d’un sol argileux, évolue donc entre deux compor-
tements extrêmes :
− un comportement à court terme lorsque le sol vient d’être chargé. Aucune variation de
volume n’a pu se produire et l’eau équilibre tout ou partie des contraintes normales
créées par le chargement,
− un comportement à long terme lorsque la pression interstitielle due à la mise en charge
s’est dissipée. La pression interstitielle est alors indépendante des contraintes appli-
quées.
L’étude de la stabilité à long terme est faite à partir des contraintes effectives. Elle nécessite la
connaissance des paramètres c’ et ϕ’ et des pressions interstitielles correspondant au régime
hydraulique stabilisé.
3 Les nappes 1
Une nappe est une accumulation d’eau dans un milieu poreux ou dans une roche fissurée.
Le toit de la nappe peut être défini par la ligne de saturation des pores. Encore faut-il relativi-
ser cette notion puisque le degré de saturation varie progressivement dans la zone de remontée
capillaire (voir figure ci-dessous). Cette eau est retenue par une formation imperméable appe-
lée mur de la nappe.
Généralement, la composante verticale du gradient hydraulique est très faible. Il s’ensuit que la
charge ne varie pratiquement pas sur une verticale. Le niveau d’eau dans un piézomètre est
donc quasi indépendant de la position sur la verticale de son extrémité inférieure. Le lieu géo-
métrique de ce niveau est la surface piézométrique.
Si la surface piézométrique se trouve dans la formation perméable, la nappe est libre. La sur-
face piézométrique définit alors la surface de la nappe. Au-dessus de la surface piézométrique,
le terrain est saturé, sur une certaine hauteur, par l’eau capillaire. Si la surface piézométrique
se trouve au-dessus ou dans la formation imperméable qui recouvre la formation perméable, la
nappe est captive. La formation imperméable est appelée “toit de la nappe”.
1
Nappe (F) Water table (GB) Grondwater (NL)
On peut mesurer sa valeur, en laboratoire, à l’aide d’un perméamètre mais les résultats obtenus
n’ont généralement pas une signification précise du fait du remaniement des échantillons et de
leur faible volume. Il est donc nécessaire de faire la mesure dans le terrain.
Pour les formations meubles ou peu consolidées, on l’appelle aussi “essai Lefranc”. Il est habi-
tuellement exécuté en même temps que le sondage. Il consiste à injecter ou à pomper de l’eau à
débit constant Q dans une cavité, limitée par la paroi du sondage et à la partie supérieure par un
bouchon étanche. On crée ainsi une variation de charge h dans la cavité. Lorsque le régime
d’équilibre est atteint, on a la relation simple :
Q = k.C.h
dans laquelle C est un coefficient qui ne dépend que de la forme de la cavité. Des formules
permettent de le calculer. Pour obtenir une meilleure précision, on pompe ou on injecte à plu-
sieurs débits.
Dans les terrains peu perméables, on procède d’une manière différente, car les débits seraient
trop faibles. On augmente, ou on diminue, la charge dans la cavité et on étudie le retour à
l’équilibre.
L’essai Lefranc est rapide à réaliser mais le volume de terrain intéressé par la mesure est faible
(de l’ordre de 5 mètres autour de la cavité). La précision est également faible : on exprime gé-
néralement la valeur de k sous l’une des formes suivantes : 10-n, 2 x 10-n ou 5.10-n. Il faut réali-
ser de nombreux essais sur un site : on obtient ainsi la valeur moyenne de la perméabilité et une
idée de l’hétérogénéité du site. L’intérêt principal de cet essai est de pouvoir être réalisé aussi
dans les piézomètres.
Dans les fondations compactes et fissurées, l’essai est effectué sous pression dans une tranche
de forage limitée, soit par le fond et un obturateur, soit par deux obturateurs. Il s’appelle alors
“essai Lugeon”. Sa réalisation est délicate. Généralement, au lieu d’exprimer la perméabilité
en mètres par seconde, on l’exprime en unité Lugeon. Elle caractérise surtout l’état de fissura-
tion du massif et donne une estimation des quantités de coulis d’injection nécessaires pour con-
solider le massif.
2
Coefficient de perméabilité (F) Coeff. of permeability (GB) Doorlatendheidscoefficiënt (NL)
En première approximation,
Plusieurs méthodes existent pour tester la perméabilités des couches aquifères par un essai de
pompage. Une des plus efficaces est de réaliser un puits de diamètre suffisant pour descendre
une pompe, ou une crépine, jusqu’au mur imperméable. Autour de ce puits, on pose des pié-
zomètres. On pompe à débit constant Q pendant un temps limité (quelques heures à quelques
jours) et on suit le rabattement ∆ dans le puits et les piézomètres par des mesures espacées de
quelques minutes pendant les premières heures, de quelques heures pendant les jours suivants.
Les mesures et l’interprétation se fait sur un graphique rabattement/débit en ordonnée et loga-
rithme du temps/carré de la distance puits-piézo en abscisse :
Interprétation théo-
rique et définition de
C et to
Report et interprétation
d’une campagne d’essai
sur un site à Bruxelles
(doc CFE)
3
Essai de pompage (F) Pumping test (GB) Pompproef (NL)
∆
Q
c=
t
log
x²
0.183
T = k .e =
c
S = 2.25 * T * t0
Avec
Après l’arrêt du pompage, on enregistre la remontée de la nappe dans les piézomètres, ce qui
permet de calculer la perméabilité du terrain d’une manière plus facile qu’à la descente car les
courbes obtenues sont plus régulières.
D’une manière générale, si on pompe suffisamment longtemps, le niveau se stabilise dans les
différents piézomètres. Pour une nappe libre, on a la relation :
Si on ne dispose pas de piézomètre autour du puits, on prend pour r la valeur du rayon du puits
rp et on estime la valeur de R selon le terrain (50 mètres dans les terrains peu perméables, 200
mètres dans les terrains très perméables). Bien que l’erreur commise soit faible, puisque R
n’intervient que par son logarithme, on ne conseille pas de réaliser un essai aussi simplifié.
Sichardt a proposé, pour une nappe libre, horizontale et en terrain homogène, la relation sui-
vante, largement utilisée :
R = 3000 . s .√k
avec s = rabattement au puits
Pour obtenir le coefficient de perméabilité, un seul débit de pompage est nécessaire. La durée
de l’essai peut être alors d’une journée (pompage et étude de la remontée), mais s’il est néces-
saire de connaître les conditions de réalimentation de la nappe, on doit pratiquer un essai de
longue durée (de trois jours à une semaine), en augmentant le débit par paliers.
L’essai de pompage donne une valeur moyenne de la perméabilité, dans un volume très grand
(cylindre de 200 mètres autour du puits, de hauteur égale à celle de la nappe). La précision ob-
tenue est bonne (10 %), cependant, pour que l’interprétation soit correcte, il est nécessaire de
faire une étude géologique et hydrogéologique détaillée : les résultats de l’essai dépendent
beaucoup des conditions de réalimentation de la nappe (par exemple, proximité d’une rivière).
Toutes les fois que l’essai de pompage est possible, il est préférable à l’essai Lefranc. Il est
plus onéreux mais les résultats obtenus sont plus sûrs. Cet essai est impossible quand le débit
de pompage doit être inférieur à un 1 m³/heure, ce qui correspond généralement au produit
épaisseur de la nappe-perméabilité ( T=transmissivité ), inférieur à 10-5 m²/s.
4
Piézomètre (F) Stand pipe (GB) Peilbuis (NL)
Ces piézomètres sont appelés piézomètres ouverts. Dans les terrains très peu perméables, on
utilise des piézomètres fermés ou à volume constant, beaucoup plus sensibles, tels que :
les piézomètres hydrauliques dans lesquels la pression de l’eau au point de mesure est
transmise à un manomètre par l’intermédiaire d’une tubulure remplie d’eau,
les piézomètres à système de mesure électrique ou acoustique dans lesquels la pression
de l’eau provoque la déformation d’une membrane. Cette déformation est mesurée au
moyen de jauges de contraintes ou d’un système à cordes vibrantes.
Les piézomètres à volume constant sont généralement chers et délicats. Ils demandent un grand
soin tant lors de leur placement que pour obtenir une bonne lecture. Ils sont globalement mal
adaptés aux conditions de chantier.
En règle générale, les piézomètres hydrauliques ont un temps de réponse suffisamment faible
(quelques heures dans un sol de perméabilité 10-10 m/s) pour les besoins de la pratique.
Dans les terrains aquifères, les fouilles posent trois types de problèmes : débit d’épuisement,
stabilité du fond de fouille et stabilité des constructions environnantes.
On assimile la fouille à un puits de grand diamètre. On applique la formule de Dupuit pour les
puits en prenant pour rayon d’action la somme du rayon de la fouille et du rayon d’action mesu-
ré pendant l’essai de pompage.
• Au fond de la fouille, l’écoulement est vertical ascendant. Le sol est soumis aux forces
suivantes, par unité de volume :
- son poids déjaugé γ’ dirigé verticalement vers le bas,
- la force d’écoulement iγw dirigée verticalement vers le haut.
• Pour les fouilles protégées par des palplanches, il faut aussi étudier la stabilité du fond en
contraintes effectives. En effet, le poids des terrains situés à l’extérieur de la fouille tend
à refouler le sol sous-jacent vers la fouille.
L’influence d’un groupe de puits ou d’une ligne de pointes filtrantes se fait généralement sentir
dans une zone s’étendant bien au-delà du chantier proprement dit. Dans cette zone, le sol mis
hors eau, du fait de l’abaissement de la nappe, n’est plus soumis à la pression d’Archimède. Il
en résulte une augmentation des contraintes effectives transmises au sol sous-jacent.
C’est pourquoi, l’exécution d’un rabattement de nappe, en site urbain, risque d’entraîner des
dommages sérieux et doit faire l’objet d’une étude préalable.
1 σ 0,i + ∆σ i
s = ∑ hi . . ln
C i σ 0 ,i
avec
s : tassement total
hi : épaisseur de la couche i
Ci : Coefficient de consolidation de la couche i
σ0,i : Contrainte verticale effective initiale au droit de la couche i
∆σi : Augmentation de contrainte effective au droit de la couche i
Principe fondamental :
6.4.1 Epuisement
6.4.2 Puits6
5
Rabattement (F) Dewatering (GB) Bemaling (NL)
6
Puits (F) Well (GB) Bron (NL)
On peut utiliser aussi des pointes filtrantes, tubes de faible diamètre (5 à 8 cm), crépinés à leur
base sur une hauteur d’un mètre. Elles sont mises en place par lançage et reliées à une pompe à
vide par l’intermédiaire d’un collecteur. Le rabattement maximal étant de six mètres, il est né-
cessaire de prévoir plusieurs étages pour les fouilles profondes.
7
Cannes filtrantes (F) Well-points (GB) Vaccum bemaling (NL)
6.4.5 Réalimentation8
Pour limiter l’extension de la zone où l’influence du rabattement se fait sentir, on peut envi-
sager de réinjecter une partie de l’eau pompée dans le sol. La réalimentation sera d’autant plus
efficace que les puits de réalimentation seront situés à proximité des ouvrages susceptibles de
tasser.
Le débit d’injection des puits de réalimentation est toujours nettement plus faible que le débit
obtenu sur des puits de pompage similaires; Il y a à cela plusieurs raisons :
• La surpression appliquée à l’eau de réalimentation est limitée par la tenue du bouchon
d’argile situé au dessus de la zone crépinée. Dans un puits de pompage, la dépression
crée par le pompage n’est limitée que par la position de la pompe.
• Lorsqu’un puits de pompage est mis en service, une partie des fines du terrain autour du
puits est entraînée par l’eau. Ce phénomène, appelé le “développement” du puits tend à
augmenter la perméabilité du sol autour du puits. Dans le cas de la réalimentation, c’est
le phénomène inverse qui se passe. Les fines sont entraînées par l’eau vers et dans le sol
dont elles en diminuent la perméabilité.
• Pour des raisons économiques, on réinjecte souvent les eaux pompées par le dispositif de
rabattement. Ces eaux sont le plus souvent chargées de matières organiques et de sels
ferrugineux. Mélangés à l’air par les pompes, ces éléments permettent le développement
accéléré d’un lit bactérien peu perméable sur la crépine. Lorsque l’eau de pompage doit
servir à la réalimentation, on veillera donc à limiter les contacts de l’eau avec l’air.
L’entretien des puits de réalimentation, ou régénération, se fait par pompage et injection d’eau
sous pression pour le nettoyage mécanique, ainsi que par injection de solutions acides pour dé-
truire les bactéries logées dans le filtre.
8
Réalimentation (F) Retourbemaling (NL)
Le drainage gravitaire (ou le rabattement) diminue la teneur en eau du sol d’une quantité très
variable selon sa nature, car une partie de l’eau (eau de rétention) est retenue aux grains solides
par des forces moléculaires et capillaires. Pour un sable, le drainage ramène la teneur en eau de
25 % à 10 % et pour un limon de 30 % à 28 %.
Selon leur nature, les terrains retiennent une humidité variable pouvant, pour les sols fins, com-
promettre leur réutilisation.
7 Problèmes de stabilité
Par contre, l’ouverture d’un déblai provoque une décompression du sol et, par conséquent, une
diminution des pressions interstitielles et parfois même apparition de pressions interstitielles
négatives (succion) pendant les terrassements. Celles-ci tendent ensuite vers des valeurs qui ne
dépendent que de l’écoulement permanent qui s’établit à long terme dans le talus. Cette évolu-
tion correspond généralement à une diminution de la résistance au cisaillement des sols. La
stabilité à court terme est donc rarement la plus défavorable.
9
talus (F) slope (GB) talud (NL)
Souvent, les glissements se produisent entre un et trois ans après la fin des terrassements. Une
étude de stabilité de talus de déblai comporte donc nécessairement l’étude de la stabilité à long
terme dans laquelle on néglige généralement la cohésion c’.
L’écoulement permanent qui s’établit à long terme dans un talus de déblai peut être étudié par
analogie électrique. L’influence sur la stabilité des forces liées à cet écoulement dépend non
seulement de leur intensité mais aussi de leur direction.
La direction générale de l’écoulement dans un talus de déblai étant, dans la plupart des cas, plus
proche de l’horizontale que de la verticale, on est souvent obligé de procéder à des travaux de
drainage pour assurer la stabilité à long terme d’un talus, initialement stable, tout en lui conser-
vant une pente économiquement acceptable. Le drainage poursuit un double but : réduire la
pression interstitielle, orienter plus favorablement les lignes d’écoulement de l’eau dans le sol,
et par suite les forces d’écoulement exercées par l’eau sur le squelette solide.
Les pressions interstitielles dans une digue en terre et dans le sol sur lequel il repose, subissent
des variations considérables au cours de la vie de l’ouvrage ; ces variations étant liées principa-
lement au remplissage et à la vidange du réservoir.
Outre la stabilité en fin de construction, il est donc nécessaire de vérifier la stabilité lorsque le
réservoir est plein et lorsqu’il vient d’être vidé. La construction du corps de digue crée des sur-
pressions interstitielles dans les couches argileuses du sol de fondation (tout comme pour un
remblai). D’autre part, le corps de digue devant être relativement étanche est constitué soit
complètement (barrage homogène), soit partiellement (barrage à noyau, barrage zoné), de maté-
riaux fins argileux. Pendant la construction, des pressions interstitielles élevées prennent nais-
sance dans ces matériaux s’ils ont été compactés à des teneurs en eau relativement élevées.
Pour permettre une dissipation des surpressions interstitielles dans le corps de digue et dans sa
fondation (et par suite une augmentation de la résistance au cisaillement du sol nécessaire pour
assurer la stabilité de l’ouvrage), on est souvent amené à construire le barrage en plusieurs
étapes.
Lorsque le réservoir a été mis en eau, un écoulement s’établit à travers l’ouvrage. Les forces
hydrauliques liées à cet écoulement sont dirigées vers l’aval ; elles tendent à augmenter la stabi-
lité du talus amont et à diminuer celle du talus aval. C’est pourquoi, un barrage homogène est à
peu près toujours équipé d’un système de drainage (tapis drainant aval, drain cheminée), ayant
pour but d’annuler ou au moins de réduire les forces hydrauliques dans le talus aval.
La perméabilité du corps de digue construit en matériaux fins est généralement trop faible pour
que la surface libre de l’eau dans l’ouvrage s’abaisse sensiblement pendant une vidange relati-
vement rapide du réservoir. Un écoulement dirigé vers l’amont et sensiblement horizontal
s’établit dans le talus amont à la suite de la vidange. Comme on l’a vu précédemment, un tel
écoulement est très défavorable.
Pour assurer la stabilité, tout en conservant une pente acceptable, on revêt souvent le talus
amont d’une couche épaisse de matériaux très perméables (graves, enrochement) dans laquelle
la surface de l’eau s’abaisse à la même vitesse que dans le réservoir. Cette couche joue le rôle
d’un masque drainant lorsque le réservoir a été vidé.
Comme dans le cas des talus routiers, l’écoulement à travers l’ouvrage en service et l’écoule-
ment pendant la vidange rapide peuvent être étudiés par analogie électrique.
Il est très intéressant, sur le plan pratique, de connaître les pressions interstitielles dans les ou-
vrages en terre dont le comportement dépend, pour une grande part, des forces hydrauliques.
C’est pourquoi on procède, de plus en plus fréquemment, à des mesures de pression intersti-
tielle dans les formations compressibles supportant des remblais, dans les talus, dans les bar-
rages en terre, etc., pendant et après la construction des ouvrages. Dans les sols argileux, les
mesures sont faites au moyen des piézomètres à faible temps de réponse évoqués précédem-
ment. Ces mesures permettent de suivre l’évolution du coefficient de sécurité, de vérifier les
hypothèses faites au cours des études, de contrôler l’efficacité d’un drainage et surtout
d’adapter de façon plus judicieuse la marche du chantier aux résultats obtenus.
Pour réaliser une structure en sable ou en gravier capable de laisser passer l’eau du sol
sans permettre le passage de particules de sol (filtre), il convient que les différentes
couches de sol et de matériaux drainants mis en œuvre obéissent à des règles granulo-
métriques connues sous le nom de « Critères de TERZAGHI ».
D15, filtre
< 4à 5
D85,base
D50, filtre
< 25
D50,base
D15, filtre
4< < 20 − 25, (≈ 9)
D15,base
où
D X , filtre : Diamètre d’un grain du filtre tel que X% des grains soient plus petits
D X ,base : Diamètre d’un grain de la base tel que X% des grains soient plus petits
φ filtre : Diamètre des ouvertures d’une crépine ou d’un tissu filtrant.
Ces critères ont connus de nombreuses interprétations, mais se retrouvent dans la plu-
part des codes nationaux.
Le respect des critères de Terzaghi permet d’assurer le non colmatage des drains du fait
de la migration des fines. Cet objectif est également atteint en remplaçant une couche
drainante par un géotextile de caractéristiques adaptées.
Mais la migration des fines n’est pas la seule cause possible de colmatage.
Une autre importante source de colmatage est le colmatage des filtres par précipitations
physico-chimiques ou bactériologiques.
Lorsque les eaux chargées de sels en suspension entrent en contact avec l’air des tuyaux
drainants, des changements physico-chimiques interviennent qui provoquent la précipi-
tation des sels, provoquant l’obturation des pores et le colmatages des filtres.
Lorsque les eaux chargées de matières organiques – humus ou eaux résiduelles échap-
pée des égouts – entrent en contact avec l’air, on assiste au développement d’une im-
portante activité bactérienne se matérialisant par l’apparition d’un gel organique quasi
étanche.
1 Rappel théorique
1.1.1 Généralités
Dans un massif de sol, limité par une surface horizontale, toute facette verticale isolée dans le
massif à une profondeur z donnée, subit une contrainte σ’ liée à la contrainte effective verticale
σ’z à la profondeur considérée par la relation
σ’
----- = K
σ’z
En vue du calcul des ouvrages de soutènement, on fait généralement l’hypothèse que, lorsque la
facette verticale est située le long du parement de l’ouvrage et lorsque tout déplacement de ce-
lui-ci est impossible, l’état de contrainte n’est pas modifié.
On admet en particulier que l’état d’équilibre n’est pas perturbé lors de la mise en œuvre de
l’écran.
Après exécution d’un ouvrage de soutènement, si, lors du creusement d’une excavation d’un
côté de celle-ci, la paroi a tendance à s’écarter du sol, le coefficient permettant d’exprimer la
pression exercée sur le mur diminue et peut atteindre une valeur limite inférieure Ka appelée
coefficient de pression active ou coefficient de poussée.
Si par contre la paroi se déplace vers les terres, le coefficient permettant d’exprimer la pression
exercée sur le soutènement croît et peut atteindre une valeur limite supérieure Kp appelée coef-
ficient de pression passive ou coefficient de butée.
Le déplacement nécessaire pour atteindre la pression active est relativement faible (on admet
généralement 1/1000 de z).
Le déplacement nécessaire pour atteindre la pression passive dépend de la zone du sol que l’on
considère ; il est relativement faible dans la zone où la pression passive après excavation ne
dépasse pas la pression neutre avant excavation (zone I).
Dans un sol homogène, cette zone s’étend approximativement jusqu’à une profondeur
z'1= z f K0
K p − K0
Plus bas , le déplacement nécessaire croît (zone II) pour devenir relativement grand (zone III), à
partir de la profondeur
z'2 = z f 1
K p −1
L’action exercée sur l’ouvrage s’obtient en calculant la résultante de la pression des terres et de
la pression hydrostatique éventuelle.
Pour les terres situées au-dessus de la nappe aquifère, on adopte le poids spécifique apparent γ
et pour celles situées en dessous le poids spécifique apparent déjaugé γ’.
Les formules qui suivent supposent un sol non immergé.
En ce qui concerne la pression des terres, désirant se mettre du côté de la sécurité, on néglige le
frottement du sol sur la paroi.
pa est à considérer lorsqu’il s’agit d’un ouvrage permettant un certain mouvement de la pa-
roi.
- la pression due à la pression neutre est donnée par :
po = ( q + γ .z ) . Ko
où Ko = 1 - sin ϕ’ (formule de Jacky)
formule valable pour tous les types de sol à l’exception des argiles surconsolidées.
Pour les argiles normalement consolidées, le coefficient Ko peut également être déduit de
l’indice de plasticité Ip suivant la formule
Ko = 0.19 + 0.233 log Ip
On admet que dans une première période, la teneur en eau ne varie pas.
Dans ce cas,
ϕ=0
et pa = q + γ sat - 2 α cu
où α = coefficient valant 1 pour une argile normalement consolidée et au maxi-
mum 0,5 pour une argile surconsolidée
q = surcharge totale (y compris celle de l’eau) à la face supérieure de la cou-
che d’argile
γsat = poids spécifique de l’argile saturée
za = profondeur du point considéré sous la face supérieure de la couche
d’argile
cu = cohésion non drainée
Lorsque la valeur pa est négative, il y a décollement entre la paroi et l’argile. Le vide ainsi créé
pouvant se remplir d’eau, il faut considérer la pression hydrostatique correspondante.
Après un certain temps (généralement quelques mois), une consolidation du sol se produit. Les
caractéristiques de l’argile évoluent pour atteindre (généralement après quelques années) les
caractéristiques consolidées drainées. Dans ce cas, la formule du cas général (1.2.1.- a) est
d’application.
Dans la zone I, le sol sollicité en butée se comporte comme s’il possédait les caractéristiques
réelles ϕ’ et c’.
Dans la zone III, le sol sollicité en butée se comporte d’abord comme s’il possédait les caracté-
ristiques apparentes ϕ et c, puis, lorsque l’eau s’élimine, ces valeurs tendent progressivement
vers ϕ’ et c’, avec des déplacements relativement importants.
Dans le zone II s’établit une situation intermédiaire pour laquelle on admet par prudence que le
sol possède les caractéristiques apparentes ϕ et c.
Pour le calcul de la butée, il faut toujours être prudent dans le choix de l’angle de frottement et
de la cohésion.
Dans les zones II et III, la pression passive est donnée par la formule de Rankine :
pp = 1/s [ ( q + γz’ ) nKp + ( c/tg ϕ ) . ( nKp - 1 ) ]
où Kp = tg² ( π/4 + ϕ/2 )
s : coefficient de pondération qui pour ϕ ≥ 15° vaut :
s = 1,2 pour une sollicitation de courte durée (maximum 2 mois)
s = 1,4 pour une sollicitation temporaire (maximum 2 ans)
s = 1,8 pour une sollicitation définitive.
Pour des sols de qualité médiocre, s doit être majoré.
n : coefficient qui tient compte du fait que la formule classique de Rankine suppose un
terre-plein horizontal, un mur infiniment lisse et vertical, ce qui conduit à des plans de
glissement et donne, pour la butée, une valeur inférieure à celle des théories tenant
compte du frottement terre sur mur et qui conduisent à des surfaces de glissement
courbes.
n=1 si ϕ = 0
n = 1,25 si ϕ = 15°
n = 1,75 si ϕ ≥ 35°
Remarques :
Les valeurs de s sont majorées en fonction de circonstances locales :
lorsque la paroi est encastrée dans le sol sans appui en tête ;
lorsque l’action sur la paroi résulte principalement de la pression de l’eau ;
lorsque la présence ou l’état des constructions voisines exigent une limitation du
mouvement du sol.
La butée disponible est plus grande que lorsque le mur est isolé.
Le laboratoire de Mécanique des Sols de l’ULB a étudié ce cas et propose une méthode de cal-
cul basée sur l’application des théories utilisées pour les silos. Ce problème doit être examiné
dans chaque cas particulier.
Dans le calcul organique du mur, pour des états de sollicitations provisoires en cours de cons-
truction, les contraintes admissibles pour l’acier et le béton peuvent être majorées de 25 %.
Lorsque les calculs se basent sur la méthode à la rupture, la diminution du coefficient de pondé-
ration doit être examinée dans chaque cas.
Il est utile de disposer de renseignements provenant de différents types d’essais afin de pouvoir
apprécier par recoupement la précision des résultats obtenus en laboratoire.
En principe, la détermination des angles de frottement et de la cohésion peuvent s’obtenir
comme suit :
La détermination de ϕ’ et de c’ se fait :
sur base d’essais consolidés drainés, lorsque le sol est relativement perméable et permet
donc une exécution rapide des essais ;
sur base d’essais consolidés non drainés, avec mesure de la pression interstitielle dans
le cas contraire.
En principe, la détermination de ϕ et c se fait sur base d’essais consolidés non drainés.
Celle-ci n’est mobilisée que si le déplacement nécessaire a effectivement lieu, ce qui est rare-
ment le cas. La réaction en chaque point de la paroi sera en réalité fonction du déplacement
horizontal de ce point.
On peut imaginer de remplacer le sol soumis à butée par un milieu élastique constitué de res-
sorts étant donné que ce type de calcul peut s’effectuer au moyen d’un programme classique de
calcul de structure plane.
Ces ressorts reproduisent, selon le type de sol, le coefficient de réaction existant le long de la
paroi. Le calcul peut nécessiter un certain nombre d’itérations du fait que si, dans certains res-
sorts l’effort dépasse la butée limite admise pour la tranche correspondante, il y a lieu de rem-
placer le ressort par une force de réaction correspondant à la butée limite.
On réalise de la sorte un dimensionnement de la paroi tenant compte de la réaction élasto-
plastique du sol.
Les essais de pénétration ou les essais triaxiaux ne donnent pas de renseignements permettant
de déterminer ce coefficient de réaction de manière précise. Par contre, les essais pressiomé-
triques donnent un module pressiométrique du sol exprimant la déformation du sol en fonction
de la pression d’essai. Un calcul élastoplastique de la paroi pourrait donc être effectué à partir
de telles données.
1.4 Bibliographie
Plusieurs méthodes de calcul élastoplastiques ont fait l’objet de publications. La méthode dé-
veloppée par le Professeur D. Vandepitte fait référence en cette matière en Belgique. Elle est
présentée dans l’article “Slurry walls - Evolution of methods of analysis” joint en annexe en
tome 2.
2 Palplanches1
2.1 Historique
1
Palplanche (1) Sheet pile (GB) Damplank (NL)
Les palplanches AZ remplacent en partie l’ancienne gamme BZ. Elles sont produites par
l’ARBED au G-D du Luxembourg. C’est le type de palplanches le plus utilisé en Belgique
avec l'ancien type BZ. document Arcelor Mittal
La gamme AZ est complétée depuis peu par des palplanches AU à griffe axiale et présen-
tant par rapport aux palplanches PU l'avantage d'une plus grande largeur.
document Arcelor Mittal
La gamme PU est la plus couramment utilisée aux Pays-Bas. Elle tend à se répandre en
Belgique. document Arcelor Mittal
La gamme JSP est produite principalement au Japon. Elle est la gamme de référence dans
toute l’Asie. document Arcelor Mittal
La gamme Laarsen est très populaire en Allemagne et dans les pays d’Europe cen-
trale. document Arcelor Mittal
Calcul de I/V
Quand on calcule le I/V par rapport à l’axe XX’, seules les palplanches Z travaillent à plein,
tandis que dans les types U et S, il faut tenir compte du mouvement dans les joints.
On annonce I/V = k ( I/V)xx.
Les I/V renseignés par les catalogues le sont en général pour des palplanches doubles dont une
griffe sur deux a été poinçonnée pour reprendre l’effort de cisaillement.
Z : k = 1
U : k = 0,75 environ
S : k = 0,85 environ (peut varier de 0,4 à 1)
Il faudra toujours vérifier la déformation, et ce pour les différents stades du projet (calcul élas-
toplastique).
2.3 Combiwanden
Il est vital de pouvoir garantir une grande précision dans le positionnement et l’alignement des
tubes lors du battage en utilisant des mannequins de battage.
Pour maintenir une élasticité latérale minimum capable de compenser les déviations éventuelles
des tubes, le nombre de palplanches disposées entre les tubes ne peut être inférieure à deux.
Cette technique, très répandue aux Pays-Bas, tend à se développer chez nous en concurrence
aux parois moulées dans les cas où :
2.4.1 Battage
Comme pour les pieux, les palplanches peuvent être battues dans le sol à l'aide d'un mouton
diesel ou d'un mouton hydraulique (Hydrohammer)
On peut s'attendre à un battage facile dans des sols meubles (vases, tourbes, sables grossiers
mais lâches) ou des graviers sans inclusions rocheuses.
On doit s'attendre à un battage difficile dans des dépôts denses de sables fins, moyens ou gros-
siers, dans des argiles dures et des couches rocheuses tendres à moyennes.
Les sols secs opposent une résistance à la pénétration supérieure à celle des sols humides ou
complètement saturés.
Un mouton diesel est principalement constitué d'un cylindre, d'un piston et d'une enclume repo-
sant au fond du cylindre.
Pour amorcer le mouton à simple effet, le piston est soulevé jusqu'à une hauteur donnée et relâ-
ché automatiquement. En retombant, le piston comprime l'air dans la chambre de compression
et active la pompe à carburant qui pulvérise du carburant au sommet de l'enclume. La percus-
sion du piston sur l'enclume atomise le gazole, qui s'enflamme dans l'air fortement comprimé.
Cette énergie explosive propulse le piston vers le haut tout en repoussant la palplanche vers le
bas, ce qui relance le cycle du mouton.
Principe de fonctionnement
d'un marteau diesel à simple
effet. (document DELMAG)
Le principe du fonçage par vibration vise à réduire le frottement entre la palplanche et le sol.
Les vibrations modifient temporairement le sol autour de la palplanche en provoquant une lé-
gère liquéfaction, ce qui entraîne une diminution sensible de la résistance entre le sol et la pal-
planche. De ce fait, il est possible d'enfoncer le profil dans le sol en appliquant simplement une
charge très faible : la masse propre de la palplanche et celle du vibrateur.
Le vibreur génère des oscillations à l'intérieur d'un boîtier vibrant dans lequel des masses ex-
centriques sont entraînées par un ou plusieurs moteurs électriques, hydrauliques ou mixtes. Les
masses tournent à la même vitesse mais dans des directions opposées, ce qui permet d'éliminer
les composantes horizontales et de ne garder que les composantes verticales.
Des pinces hydrauliques montées sous le boîtier vibrant assurent la fixation sur les profils et
leur transmettent les mouvements oscillants.
La possibilité de faire varier la vitesse des vibrateurs hydrauliques permet d'adapter la fréquen-
ce du système aux conditions du sol. Dans la gamme des vibrateurs standards, la fréquence
varie de 800 à 1800 voire 3000 t/min pour les machines les plus récentes et les forces centrifu-
ges montent jusqu'à 5000 kN.
Une vitesse élevée permet d'enfoncer les palplanches en émettant des vibrations à très hautes
fréquences qui tendent à s'amortir plus rapidement dans le sol.
Les appareils les plus modernes permettent également de faire varier le bras de levier des ba-
lourds, ce qui permet de travailler à moment variable. Sachant que la fréquence de résonance
des sols se situe généralement entre 10 et 30 Hz, c'est au lancement et à l'arrêt de la machine
que les vibrations les plus dangereuses pour les structures voisines sont générées. Les vibra-
teurs à moment variable permettent donc de monter en fréquence sans transmettre d'énergie no-
table au sol. Une fois la fréquence de service atteinte, le moment peut être augmenté et le tra-
vail commence. La procédure d'arrêt est identique mais inversée.
Les performances de pénétration dépendent principalement des conditions de sol. Les sols qui
se prêtent le mieux à la vibration sont les sols non-cohérents, les graviers et les sables, surtout
lorsqu'ils sont saturés d'eau. Avec les sols mixtes ou cohérents, les vibrateurs peuvent être uti-
lisés lorsque la teneur en eau est élevée. Par contre, des sables asséchés artificiellement (rabat-
tement) peuvent se révéler très résistants au fonçage par vibration.
On admet que 50cm/min constitue une limite inférieure à la vitesse d'enfoncement. Pour des
vitesses d'enfoncement plus réduites, les risques de dommages aux structures voisines, à l'équi-
pement ou aux soudures des griffes augmentent rapidement.
(doc Arcelor-Mittal)
2.4.4 Le lançage
Du fait du lançage, les sols sont saturés le long de la palplanche (liquéfaction) et peuvent égale-
ment être décomprimés du fait de l'entraînement d'une partie des grains par la circulation d'eau
qui remonte vers la surface.
Cette technique présente cependant les inconvénients de ses avantages. La réduction de densité
du sol autour du rideau peut affecter défavorablement le frottement permanent entre le rideau et
le sol (réduction de la portance et de la butée mobilisable). Par ailleurs, le lançage peut égale-
ment créer des chemins de circulation préférentiels pour l'eau et ainsi faciliter l'apparition des
phénomènes de renard.
2.4.5 Le préforage
Pour réduire la difficulté à enfoncer les palplanches dans des terrains denses, on peut procéder
au préforage. Cette technique consiste à réaliser un forage à l'eau ou à la tarière au droit de
chaque palplanche pour créer un vide qui, lors du réarrangement des grains résultant de la vi-
bration, permettra une décompression locale du massif encaissant.
Souvent il faudra tenir compte de la résistance du sol pour définir le type minimum de palplan-
che à battre. Dans certains cas, il y a lieu de prendre un module supérieur à celui exigé par les
calculs pour être sûr que la palplanche pourra traverser le terrain. Seule l’expérience permet de
vérifier ce paramètre (profil minimum AZ26 pour les graviers de Meuse).
Dans les ouvrages définitifs, il y a lieu d’examiner la tenue dans le temps des palplanches mé-
talliques. Sous eau et dans le sol, on ne constate quasiment aucune perte de matière (0,03
mm/an est généralement admis pour les éléments non protégés). Les zones sensibles sont les
zones soumises à vagues et à marée. Pour remédier à cela, on préconise d’utiliser, pour les pal-
planches définitives, un acier au cuivre et d’utiliser des palplanches enduites d’un goudron de
protection ou d’une peinture époxy.
25 50 75 100 ans
ans ans ans
Sols peu corrosifs 0.25 0.60 0.70 0.80
Sols moyennement corro- 1.00 1.60 2.00 2.50
sifs
Sols fortement corrosifs 2.50 4.00 5.00 6.00
Diminution d'épaisseur suivant la durée d'exposition en
mm (Fascicule 62 Titre V, France)
2.6 Etanchéité
Les griffes des palplanches, même neuves, laissent passer un peu d’eau. Après plusieurs réuti-
lisations, le débit peu augmenter. Ce faible passage est réduit lors de la formation de rouille.
Quand on crée un batardeau en rivière ou en mer et qu’on souhaite avoir rapidement un batar-
deau étanche, on remplit au préalable la griffe d’un produit bitumeux afin que, lorsque la pal-
planche suivante sera battue, ce joint soit tout à fait colmaté.
Si, pour diverses raisons, cela n’a pas pu se faire ou pour les palplanches de réemploi, il reste
une solution de secours qui consiste à verser du sable mélangé à du purin de cheval(!) ou des
cendres à l’extérieur du batardeau, à la verticale des fuites les plus importantes. Les paillettes
et les fines sont entraînées par le courant d’eau vers la fouille au travers de la griffe et vont pro-
gressivement colmater la griffe défectueuse.
Le prix des palplanches évolue en fonction de la conjoncture avec le prix de l’acier. A titre
indicatif, le prix des palplanches était en décembre 2011 :
Prix de base
suppléments de longueur
de 2m à 4m 60 €/tonne
de 4m à 6m 40 €/tonne
de 6m à 18m 0 €/tonne
de 18m à 20m 10 €/tonne
de 20m à 22m 25 €/tonne
de 22m à 26m 50 €/tonne
de 26m à 30,7m 75 €/tonne
S240GP 0 €/tonne
S320GP 15 €/tonne
S355GP 25 €/tonne
S390GP 40 €/tonne
S430GP 55 €/tonne
3 Parois moulées 2
3.1 Buts
Les parois moulées dans le sol doivent satisfaire aux exigences fondamentales suivantes :
• constituer une enceinte ou une paroi étanche ;
• résister, avec sécurité, aux poussées qu’elles peuvent être appelées à supporter au cours
des différents stades de l’excavation et de la construction, en reportant les efforts qui en
résultent sur les appuis (tirants, étançons ou planchers) correspondant à ces stades res-
pectifs ;
• résister en toute sécurité aux charges verticales (poids propre et poids des ouvrages et
charges mobiles) qu’elles sont appelées à supporter.
Le procédé de terrassement est le creusement sans étançon ni blindage des tranchées à l’aide
d’un remplissage de boue thixotropique.
L’exécution des parois doit être conçue et réalisée de façon à remplir parfaitement les buts fixés
et satisfaire à toutes les exigences imposées.
Elle ne doit provoquer aucun ébranlement ou mouvement de terrain préjudiciable aux cons-
tructions limitrophes.
Elle doit être assurée par un personnel et des cadres compétents et expérimentés.
2
Parois moulée (F) Slurrywall (GB) Slibwand, (NL)
Mur emboué (F) Diepwand (NL)
3.3 Equipement
3.4 Excavation
La boue est formée d’eau et d’une suspension d’argile fine appelée bentonite. La bentonite
forme avec l’eau une solution colloïdale (système dans lequel des particules très ténues, appe-
lées micelles, se trouvent en suspension dans un liquide qui est en général de l’eau). Elle pré-
sente la caractéristique d’être thixotropique, c’est-à-dire de présenter le phénomène par lequel
certains mélanges passent de l’état de gel ou pseudo solide au repos, à l’état liquide, par une
légère agitation mécanique. Le processus est réversible et peut être répété un nombre infini de
fois. Ce phénomène semble dû à une destruction et à un rétablissement de la structure de l’eau
rigidement absorbée.
Au cours de la perforation, la boue se charge de particules fines du sol et sa densité peut croître
de 1,04 à 1,10 voir 1,20. Il y a lieu de dessabler la boue à la fin du creusement du panneau pour
lui faire reprendre sa qualité et éviter qu’il y ait formation d’un dépôt de sable lors du béton-
nage. On veille à ce que la teneur en sable de la boue en fond de fouille ne dépasse pas 2 %.
Contrôle de la boue :
− viscosité : contrôlée de l’entonnoir de Marsh (35 à 42 secondes)
− teneur en eau libre de la boue :
l’eau libre est séparée de la boue dans un filtre presse dans lequel on met un volume
de boue pendant un certain temps. La quantité d’eau recueillie correspond à l’eau
libre ; elle ne peut dépasser 15 à 20 cm³/litre. En récupérant le filtre de l’appareil on
peut juger la qualité (résistance - souplesse) et de l’épaisseur du cake.
− teneur en sable
− pH de la boue :
le pH doit être maintenu entre 5 et 12, sinon il y a floculation ... et éboulement de la
fouille par absence de blindage.
Le pH d’une boue neuve varie entre 8,5 et 10.
Le pH est influencé par le sol (acidité des tourbes par exemple) et par la présence de
ciment.
Au bout d’un certain nombre d’emplois, la boue doit être évacuée et remplacée.
− densité : elle ne peut dépasser 1,1 à 1,2.
Les murets guides sont entredistants de la largeur du mur à réaliser majorée du jeu nécessaire
au passage de l’outil de terrassement. Ils sont généralement bétonnés dans le sol sur une pro-
fondeur d’au moins 80 cm et doivent être armés de façon continue. Dans un terrain médiocre,
cette profondeur peut être plus importante.
Leur écartement doit être constant (éventuellement à maintenir par un étançonnage approprié)
et leur face supérieure correctement nivelée.
3.4.3 Panneautage
3.4.4 Excavation
Afin de maintenir les armatures à la distance prévue des parois de la tranchée, on munit la cage
d’armature de patins ou de disques. Vu l’incertitude quant à la position correcte des aciers, le
recouvrement de béton est supérieur à celui des constructions courantes (il est au moins de 6
cm pour les deux faces).
Des barres en attente peuvent être prévues pour les liaisons avec le radier ou les planchers. Ces
barres sont parfois pliées le long de la cage d’armatures et libérées de leur couverture de béton
puis dépliées au moment voulu. Cette méthode de travail exige beaucoup de précision et a déjà
donné lieu à beaucoup de difficultés ; les armatures se trouvent en effet rarement à leur place et
leur redressement correct n’est pas aisé, c’est pourquoi il vaut mieux si possible éviter ce sys-
tème.
Généralement, les cages d’armatures sont suspendues ; on obtient ainsi une plus grande préci-
sion quant à leur position verticale. Il faut parfois les lester pour éviter leur déplacement lors
du bétonnage.
Lorsque les fouilles sont profondes, les cages peuvent être réalisées en plusieurs tronçons. Les
armatures principales doivent se recouvrir suffisamment et la liaison entre les tronçons est réa-
lisée au fur et à mesure de l’enfoncement des cages. Cette liaison s’obtient généralement par
soudure ; des liaisons à l’aide de serre-câbles ont également déjà été réalisées.
Lors du calcul de la largeur des cages, on prendra en compte l’encombrement des joints et un
espace minimum entre les cages (30 cm) pour éviter qu’elles ne se touchent.
Sur le périmètre de la fouille, les panneaux de coin rentrants feront l'objet d'un soin particulier.
Il s'agit de coins faisant saillie dans la fouille. Ces coins seront traités à l'aide de panneaux en
"L" équipés de deux cages d'armatures. Dans certains cas, on aura recours à des panneaux
équipés d'une cage en "T".
3.4.6 Bétonnage
− Le bétonnage de chaque panneau doit se faire dès que le terrassement et la mise en place
des armatures sont terminés.
− Avant de couler le béton, il faut que la boue bentonique ne se présente pas sous forme de
gel (agitation préliminaire éventuelle) et que les matériaux décantés en fond de fouille
soient enlevés.
− Le béton utilisé doit avoir une fluidité permettant un cheminement aisé et un enrobage
correct des armatures (béton P4), éventuellement on ajoute un plastifiant.
− La résistance est adaptée aux conditions de travail du mur, des cubes de béton sont régu-
lièrement prélevés en vue de les contrôler.
− La mise en place du béton se fait par gravité au moyen d’un tube à entonnoir. Ce tube
aura un diamètre suffisant (par exemple 30 cm), comme pour le bétonnage sous eau.
− Le béton n’est pas vibré car la vibration risquerait de compromettre la stabilité des parois
− et provoquerait un mélange de béton et de bentonite.
− Le tube est disposé dans l’axe du panneau si sa longueur n’excède pas 6 à 7 m. Au-delà,
il y a lieu de bétonner avec plusieurs tubes alimentés simultanément, le bétonnage de fa-
çon symétrique étant de la plus grande importance.
Réalisation d’une parois moulée, murets-guides (0), excavation des premières passes (1), excava-
tion du merlon (2), nettoyage et désablage (3), pose des cages d’armatures (4) et bétonnage sy-
métrique (5)
3.4.8 Tolérance
− 0 à 10 cm en dehors du gabarit ;
− 1/100 de hors plomb.
− Comme expliqué lors du bétonnage, seule la couche supérieure du béton est en contact
avec la boue bentonique.
− On estime que la couche supérieure de 30 cm à 50 cm est polluée. De toute façon, il y a
lieu de décaper la tête du mur jusqu’au niveau du béton sain.
− On considère comme étanche si aucun écoulement visible ne peut être décelé. Une tache
d’humidité non ruisselante n’est donc pas considérée comme manque d’étanchéité.
document BACHY
Coupe dans une haveuse
(document BACHY)
− Une première solution fut l’hydrofraise inventée par Solétanche... et mise au point par les
Japonais et utilisée aujourd’hui, sous une forme ou sous une autre, par d’autres sociétés.
Le fait de rogner dans le béton assurait un bon contact béton contre béton. De légers dé-
fauts d’étanchéité se sont néanmoins présentés (le film de bentonite entre panneaux su-
siste !). L’hydrofraise permet en outre de repousser la limite d’excavabilité jusque dans
le domaines des sols indurés et des roches tendres, malheureusement au prix d’une forte
chute de la productivité.
− Une autre solution, plus récente, consiste en
l’utilisation du joint CWS (ou ses nombreuses co-
pies) : un panneau de fermeture est glissé dans la
fouille munis de “stop joints” en caoutchouc ou
néoprène qui sont scellés dans le béton du premier
panneau creusé. Ensuite, lors de l’excavation du
panneau voisin, on arrache le panneaux de ferme-
ture qui libère les deux joints dont question ci-
avant et qui, à leur tour, sont scellés dans le béton
du deuxième panneau.
document BACHY
3.5.1 Introduction
La réalisation de parois moulées dans le sol se fait classiquement au moyen de tranchées exca-
vées sous protection d’une boue de forage à base de bentonite.
La boue à la bentonite assure la stabilité des tranchées jusqu’au bétonnage en s’opposant aux
poussées horizontales du terrain. La boue de bentonite forme, à la surface du terrain, une pelli-
cule imperméable appelée cake qui permet de maintenir le niveau de boue constant dans la
tranchée. De plus, la boue de bentonite présente des propriétés thixotropiques (ormation d’un
gel dans la boue au repos) qui empêchent la sédimentation des particules en suspension. De ce
fait, la boue d’excavation doit être dessablée et recyclée avant de pouvoir commencer le béton-
nage. En général, le béton qui se trouve en contact avec la bentonite subit une contamination
du ciment et la partie supérieure de ce béton doit être recépée sur une hauteur d’environ 30 cm,
jusqu’au béton sain.
L’utilisation répétée de la même boue à la bentonite est limitée par l’augmentation de viscosité
liée au taux de chargement en particules argileuses et à la contamination par le ciment. De ce
fait, la boue à la bentonite devient inutilisable après un certain temps et elle doit être évacuée à
la décharge au moyen de camions-citernes.
De plus, les propriétés thixotropiques des boues à la bentonite ont un effet colmatant sur les
structures perméables ou drainantes, ce qui peut exclure leur utilisation à proximité de certains
ouvrages (drains, puits filtrants, etc...).
3.5.3 Conclusion
Sur base des essais réalisés à ce jour, les avantages de la boue au polymère sont les suivants :
diminution du poids de matières sèches utilisées : 1 kg de polymère est équivalent à 40
kg de bentonite
suppression du coût de l’évacuation de la boue polluée : l’augmentation de viscosité de
la boue est fonction unique de la quantité des particules fines incorporées lors de
l’utilisation. L’absence d’influence du ciment sur le comportement de la boue exclut tout
problème de pollution.
Enfin une boue inutilisable peut être séparée instantanément en eau et en sédiments so-
lides par ajout d’un enzyme à 0,1 % de matière sèche.
facilités d’utilisation :
la sédimentation importante liée à l’absence de gel permet un désablage plus aisé
et élimine la substitution avant bétonnage ;
l’équipement peut commencer dès la fin de l’excavation moyennant un curage du
fond de panneau au grappin ;
l’hydratation des produits secs est instantanée et il ne faut donc pas stocker la boue
avant utilisation ;
le pouvoir lubrifiant de la boue au polymère facilite l’évacuation des déblais lors
de l’ouverture du grappin ;
l’absence de contamination de la boue par le béton élimine la nécessité du recé-
page des têtes de murs ;
la rapidité de la sédimentation permet d’envisager une meilleure qualité de joints
entre panneaux ;
la propreté générale du chantier est améliorée étant donné l’absence de boue con-
taminée.
Lorsqu’on a besoin d’un écran étanche sans résistance mécanique, dans le but par exemple
d’assécher une fouille sans influence du rabattement à l’extérieur, on réalise une paroi moulée à
la bentonite en utilisant un mélange de bentonite ciment. Le mélange bentonite ciment durcit et
forme ainsi une paroi d’étanchéité stable.
Si on désire améliorer et garantir dans le temps la paroi étanche par exemple, pour former un
encuvement étanche destiné à isoler une décharge par exemple, on peut y placer une membrane
du type Géolock : ce sont des palfeuilles en polymère avec un système d’agrafage par embouts
mâle et femelle.
L’étanchéité du joint est obtenue par le placement préalable d’un joint gonflant à l’humidité.
Avec ce procédé, on arrive à protéger les abords d’un site pollué pour autant que la paroi des-
cende dans un sol étanche (argile).
Différentes sociétés ont tenté de rendre les parois moulées plus belles et plus étanches. Cela a
donné naissance aux panneaux préfabriqués. Leur aspect est garanti par la préfabrication et
leur étanchéité par la possibilité de placer un joint type waterstop entre chaque élément.
Les éléments sont généralement préfabriqués sur site et on les place dans une tranchée remplie
de bentonite-ciment à haut dosage en ciment. Dans ce cas, le coulis devient suffisamment dur
que pour reprendre la paroi après un certain temps (Métro avenue Paul Hymans : durée 6 se-
maines).
Certains préfèrent bétonner le fond de la tranchée en travaillant avec une boue bentonique nor-
male.
En règle générale, les parois moulées sont appelées à porter, en plus de leur propre poids, plu-
sieurs hourdis et leurs surcharges. Dans le cas de tirants inclinés, la composante verticale de
l’effort de traction dans les tirants doit également être pris en considération.
Il existe différentes méthodes pour déterminer les pressions admissibles sur le sol.
Ces méthodes ont été spécialement développées dans le cas des pieux de fondation et considè-
rent généralement les données des essais de pénétration. Les plus utilisées en Belgique sont
celles de DE BEER3 et de MEYERHOF.
Dans le cas de parois moulées, il y a lieu de tenir compte de la forme de la fondation et d’une
certaine décompression du sol résultant de la méthode d’excavation. La valeur des coefficients
de pondération à considérer est à déterminer cas par cas.
3
Professeur E. DE BEER - “Méthodes de déduction de la capacité portante d’un pieu à partir
des résultats des essais de pénétration” - Annales des Travaux Publics de Belgique - fascicules
4 - 5 et 6 de 1971 - 1972.
Après s’être assuré que la paroi peut résister aux actions horizontales et verticales prises sépa-
rément, il y a lieu de procéder à la vérification suivante.
Du côté de la fouille, le même massif de terre est sollicité par l’effort horizontal transmis par la
paroi et par les charges verticales. Du fait de la différence entre les niveaux des terres de part
et d’autre de la paroi, il faut donc considérer une rupture possible telle qu’indiquée à la figure
ci-dessous (ligne de rupture ABCD).
Afin de chiffrer l’augmentation de la sollicitation horizontale du massif (FCD) sous l’effet de la
sollicitation verticale V, on suppose que l’angle entre la surface de rupture ABC et le plan
d’assise de la fondation vaut ( π / 4 + ϕ / 2 ) et que l’entièreté de la charge verticale V est équi-
librée par la composante verticale RV de la réaction R du sol le long de la surface ABC. La
composante RH de cette réaction s’ajoute à l’action H de la paroi.
Principe de calcul de
l’effet combiné des ac-
tions horizontales (H) et
verticales (V) de la paroi
L’effort horizontal total H + RH doit être équilibré en sécurité par le massif de terres situé à
gauche de la paroi supposée prolongée vers le bas jusqu’au point C.
On admet que :
EC = 5/6 EC’ = 5/6 b tg (π / 4 + ϕ / 2 )
et RH = V tg (π / 4 + ϕ / 2 )
4 Fouilles blindées4
Il s’agit d’un procédé typiquement belge (appelé à l’étranger “paroi marocaine”) qui a été déve-
loppé vers les années 1965, période de fermeture des mines. On a utilisé des mineurs pour réa-
liser des parois de 1 m de large jusqu’à des profondeurs de 25 m.
A l’époque, lors du bétonnage des murs, on pouvait déblinder la face extérieure du mur sur la
hauteur de 2 gîtes en limitant à 4 gîtes par jour (1 gîte = une section bois 8/23). Cela rendait le
processus fort lent et empêchait toute armature sur la face externe du mur.
Un grand progrès a été réalisé lors de l’application de dalles béton avec une armature type
“omnia”. En fait, on place ainsi l’armature à l’extérieur de la dallette. En même temps, on a
créé des étançons métalliques de coût relativement faible, et on a considéré ce matériel comme
“perdu” : le gain de temps au bétonnage, la facilité de ferraillage et la fouille ont nettement jus-
tifié cette option. Il s’en suit également un accroissement de la sécurité des ouvriers blindeurs
car le déblindage était une activité critique.
Les dalles béton sont réalisées sur base d’un module de 1,50 m pour en limiter le poids à ce qui
peut être manipulé par 1 ou 2 hommes en fond de fouille. Une équipe de blindeurs est consti-
tuée d’un homme au treuil (en surface) chargé de l’évacuation des terres et de
l’approvisionnement en matériel des deux blindeurs travaillant au fond du puits.
Document FRANKI
4
Fouille blindée (F) Braced wall (GB) Beschoeide sleuf (NL)
Les murs sont creusés par modules de 3 ou 6 m, sur une largeur, blindage compris, de 0,90 ou
1 m.
Pour le bétonnage, on utilise des goulottes afin d’éviter une chute libre du béton supérieur à 2
m. Si on déversait le béton en chute libre sur plus de 2 m, on provoquerait la ségrégation du
béton.
Le procédé des fouilles blindées n’est applicable qu’en terrain sec ; il reste concurrentiel à la
paroi moulée et présente un meilleur aspect.
4.2 Rempiétement
Lorsque, pour une raison quelconque, il s’agit d’approfondir la base d’un mur existant - par
exemple le pignon d’un immeuble existant - on procède au “rempiétement” de ce mur.
Contre ce mur, on exécute d’abord une fouille blindée jusqu’au niveau de la base du mur à re-
prendre. A partir de ce niveau, on poursuit le creusement en élargissant la fouille sous le mur
existant, et ce jusqu’au niveau prescrit. On pose ensuite un coffrage à l’aplomb du pignon et on
bétonne le volume situé sous le mur existant. Le volume laissé libre est remblayé jusqu’au ni-
veau de la dalle de sol du nouvel immeuble.
Les écrans verticaux peuvent également mettre en pieux de grand diamètre. On excave ces
pieux dans un tube que l’on enfonce dans le sol, avec un mouvement de louvoiement. Si on
creuse sous le niveau de la nappe, il y a lieu de rajouter de l’eau dans le tube afin d’éviter tout
phénomène de Renard à la base du pieu. On utilise un grappin circulaire pour excaver le sol,
tout en laissant un bouchon de sol pour être sûr de ne pas faire de surexcavation à la base.
Les tubes utilisés sont généralement à double enveloppe afin d’en limiter le poids. L’épaisseur
de deux enveloppes correspond aux pièces de jonction des tubes entre eux.
Les pieux peuvent être armés sur une partie de la hauteur ou toute la hauteur. Il y a lieu de pré-
voir une armature symétrique par rapport à l’axe du pieu car le louvoiement du tube, lors de son
extraction, peut entraîner une rotation partielle de l’armature.
Le bétonnage des pieux est similaire à celui d’une paroi à la bentonite : par tube plongeur à
maintenir en permanence dans le béton. Dans ce cas, il faudra également prévoir le décalage du
béton supérieur en contact avec l’eau de surpression. Au cours du bétonnage, on extrait les
tubes de guidage grâce à des vérins, et en louvoyant pour réduire le frottement.
Ces pieux peuvent être exécutés les uns tangents aux autres : cela ne permettra pas d’avoir une
paroi étanche à l’eau du sol.
Si on veut réaliser une paroi suffisamment étanche5, il faut réaliser des pieux sécants. L’ordre
d’exécution consiste à réaliser deux pieux primaires, non armés, en béton de moindre résistance
ou de résistance “retardée” et ensuite à réaliser le pieu intermédiaire, dit secondaire, qui mord
dans les deux pieux primaires. Pour que ce soit possible, il faut impérativement que les pieux
5
La notion d’étanchéité est difficile à définir. Nul paroi n’est parfaitement étanche. Dans le
cas des pieux sécants, le contact béton – béton entre deux pieux peut être souillé par du sol. Dès
lors, des taches d’humidité sont à craindre et parfois même, de faibles écoulements peuvent être
observés.
primaires aient à peu près la même résistance, sinon le pieu secondaire va dévier vers le pri-
maire “plus tendre”. Dans les pieux sécants, seuls les pieux secondaires peuvent être armés. Ils
le seront sérieusement car ils reprennent l’effort de poussée sur deux pieux.
Le tronçon de métro entre la gare Schuman et la station Maelbeek ainsi que le tunnel TGV lon-
geant la nouvelle gare de Halle ont été exécutés de cette façon. Il faut noter que l’effort de lou-
voiement lors du creusement du pieu crée un léger cône de tassement. Il faut en tenir compte
lorsqu’on travaille contre des immeubles existants.
Cette technique permet de travailler dans cas de figure où la paroi à la bentonite n’est pas pos-
sible : paroi encastrée dans la roche ou traversant des couches Indurées. Elle est relativement
plus lente et plus coûteuse que la paroi sous bentonite.
Le calcul de ce type de paroi est analogue à celui des parois moulées. Pour le calcul des arma-
tures, on tiendra compte du fait qu’un pieu armé alterne avec un pieu non armé.
6 Soil-Mix Walls
Initialement, la technique du Soil-Mix a été développée pour améliorer les sols par addition de
coulis de ciment au terrain en place à l’aide d’une ou trois tarières malaxant le terrain simulta-
nément à l’injection du coulis
Ce n’est que dernièrement, que cette technique s’est imposée en Belgique dans son application
de parois grâce à la mise au point en commun par Solétanche-Bachy et Bauer, d’un dispositif
performant combinant une fraise et l’injection de coulis (CSM).
Aujourd’hui, cette technique gagne en popularité, principalement du fait de son coût concurren-
tiel et de l’absence de nuisances majeures
A la fin de l’opération, le sol traité forme une pâte plus ou moins souple dans laquelle il
est possible de foncer les profilés métalliques (généralement deux profilés) ou une cage
d’armature qui assureront la reprise des moments de flexion.
La paroi est calculée comme un voile continu formant des voûtes de déchargement entre
les profilés métalliques. Pour le calcul, on ne comptera sur la résistance des profilés et
dans une certaine mesure sur la résistance de la matrice sol-ciment.
Les coefficients d’application varient avec la destination de l’écran :
7 Parois berlinoises 6
Une paroi berlinoise est une paroi constituée de poutrelles verticales enfoncées dans le sol, réu-
nies par un blindage posé à l’avancement lors du terrassement.
Les poutrelles sont soit battues, soit enfoncées dans des trous préforés.
Les blindages peuvent être du bois, du métal, du béton préfabriqué ou du béton projeté.
En Belgique, si du bois est utilisé, il doit en principe être enlevé lors du remblai de la fouille :
on considère que le risque de pourriture et donc d’apparition de vides dans le sol, et en consé-
quence de tassement. A l’étranger (USA, GB,...), on accepte l’abandon de madriers en bois
dans le sol sous le niveau de la nappe aquifère. On y adhère au principe de conservation du
bois sous l’eau (exemple des pieux en bois).
Le calcul d’une paroi moulée se fait comme le calcul d’une paroi continue en tenant compte des
éléments suivants :
• au-dessus du point de poussée nulle, la poussée s’exerce sur toute la surface du blindage ;
sous le point de poussée nulle, on considère que la poussée ne s’exerce plus que sur les
montants auxquels on aura donné une largeur conventionnelle égale à 3 fois leur largeur
réelle
• la butée n’est mobilisée que sur la largeur des montants. Pour tenir compte de la diffusion
horizontale des contraintes, on multiplie la largeur réelle (b) par un facteur α pour obtenir
la largeur conventionnelle d’application des contraintes
α = 1 en fond de fouille
α = 3 à une profondeur de 3 b
• le blindage est calculé comme une paroi verticale traditionnelle. On tiendra compte de l’
appui rotulé du blindage sur les montants.
6
Parois berlinoise (B) Berliner wall (GB) Berlijnse wand (NL)
8 Jet Grouting
Lors de l’exécution de colonnes en “Jet Grouting”, divers matériels peuvent être utilisés :
Système - mono-jet (coulis seul)
- bi-jet (coulis + air)
- tri-jet (coulis + air + eau)
La dimension du “pieu” réalisé dépend pour l’essentiel de l’énergie d’injection, du type de jet
utilisé et de la nature et de la compacité du sol :
P .Q
Diam,colonne=log(E)=log(α ×β × )
10.000.V
avec
E Energie d’injection (MJ/m)
α Facteur dépendant du procédé d’injection Mono, Bi et Tri jet
β Facteur dépendant de la nature et de la compacité des sols
P Pression du fluide à la sortie de l’injecteur (bars). Fonction de la pompe
Q Débit d’injection = débit de la pompe (l/min). Fonction du diamètre des injecteurs
V Vitesse de remontée des tiges (m/min), facteur réglé par le foreur
Tunnel du Caire :
Diamètre de la colonne
comparée à l’énergie
d’injection pour un bi-
jet dans des sables
denses situés sous la
nappe aquifère (doc
Soletanche Bachy).
En première estimation
Pour des énergies d’injection courantes, on peut estimer que les diamètres des pieux à réaliser
pour un projet avant les décimètres suivants :
Système - mono-jet : de 0,40 a 1 m
- bi-jet : de 0,80 à 1,40
- tri-jet : de 0,8 à 2,00
La perméabilité d’un écran en pieux sera fonction de l’entredistance des colonnes (maximum
1.5R pour une bonne étanchéité), de leur diamètre et du soin apporté à leur réalisation (dévia-
tion maximum du forage = 2%).
Etant donné que la nature du sol influence beaucoup la qualité du pieu, il est recommandé, si on
n’a pas l’expérience du terrain traité, d’effectuer des pieux d’essai afin de déterminer le résultat
obtenu.
8.1.2 Applications
• renforcement, approfondissement ou restauration de fonda-
tions existantes (attention à la séquence des phases)
• murs d’enceinte et de reprise en sous oeuvre
• écran d’étanchéité (toujours prévoir plusieurs couches de
pieux pour garantir d’étanchéité)
• amélioration du sol
• ancrages et clouage de parois
• écran de protection (pour l’exécution de tunnels par exemple)
Le Jet Grouting est particulièrement performant dans les sables et graviers car le mélange de ce
type de sol avec du coulis de ciment constitue un matériau résistant semblable au béton ou mor-
tier. Quand on travaille dans du sol médiocre, le mélange obtenu le sera aussi et on risque, dans
le cas de sol hétérogène, d’avoir, à la place d’un pieu, un empilement de couches de sol amél-
ioré. Pour remédier à ce problème, le procédé de substitution a été mis au point. En fait, par du
va-et-vient du matériel d’injection, on liquéfie la colonne, on y déverse du gravier comme pour
les colonnes ballastées, et ensuite on injecte le ciment. Il en résulte en principe une colonne en
“béton” dans le sol. En procédant de proche en proche, on peut créer ainsi aussi un écran.
Il y a souvent intérêt à reprendre la poussée horizontale du sol s’appliquant sur une paroi verti-
cale par un ou plusieurs niveaux d’étançons ou de tirants d’ancrage.
9.1 Etançons7
7
Etançon (F) Strut (GB) Stempel (NL)
Il y a une divergence très importante entre la conception d’un étançon en mine et en génie civil
:
en effet, le mineur est habitué à travailler à grande profondeur, donc à forte pression de
détente des roches, et pour éviter d’avoir des étançons surchargés, le mineur tolère une
certaine convergence, d’où un certain fluage de l’étançon.
en génie civil, nous devons arriver à bloquer les étançons et nous ne pouvons tolérer de
grands mouvements sous peine de créer des tassements inacceptables.
9.2 Ancrages8
1ère classification
• passif : ancrage ne se mettant en tension qu’après mouvement de la paroi
• actif : ancrage mis en tension avant application de l’effort qui pourrait
provoquer un mouvement de la paroi.
2ème classification
• tirants d’ancrage en terrain meuble
• tirants d’ancrage en rocher
3ème classification
• Scellement continu. Le scellement est effectif
sur toute la longueur de l’ancrage, on parle de
boulon ou de clou.
• Scellement ponctuel. Le scellement n’est réa-
lisé que sur une partie de la longueur, le reste
de la longueur de l’ancrage est la longueur
libre.
8
Tirant (F) Anchor (GB) Anker (NL)
• définitifs
son action est nécessaire à la stabilité de l’ouvrage
la durée de son action dépasse 24 mois
Cette dernière classification influe d’une part sur le type d’essai à appliquer aux ancrages, et
d’autre part sur la protection de l’ancrage vis-à-vis des éléments extérieurs.
Les tirants d’ancrage actifs Freyssinet et Dywidag peuvent également être considérés
comme ancrages actifs au rocher.
Il y a également des ancrages plus courts que l’on appelle “boulons”. Ils sont scellés à la
résine ou au ciment. Etant donné leur longueur, ils sont à ranger dans les tirants passifs.
Quand, dans les phases successives du creusement d’une galerie, on doit boulonner une
phase intermédiaire, on utilisera des boulons en fibre de verre scellés à la résine. Ils ne
causeront pas de dégâts lors du recarrage de la galerie.
Atlas Copco a développé un boulon expansif remarquable, le “Swellex”. Il s’agit d’un
tube métallique replié sur lui-même (suivant son axe longitudinal) qui est mis en place et
ensuite “gonflé” à l’eau pour qu’il e déploie et épouse les formes du forage. Son action
est donc immédiate.
Enfin, il y a une série de boulons avec des éléments expansibles mécaniquement et pre-
nant appui dans le rocher sain.
Ces différents boulons seront utilisés pour le creusement de galeries ou cavernes suivant
la “nouvelle méthode autrichienne” (NATM).
La contrainte dans les aciers sous la charge de service ne peut dépasser 60 % de la con-
trainte de rupture et 65 % de la limite élastique à 0,2 %.
La contrainte dans les aciers sous la tension de service ne peut dépasser 50 % de la limite
élastique à 0,2 %
Le diamètre des barres ou des fils doit être égal ou supérieur à 7 mm.
9.2.3.1 Définition
La longueur libre d’un tirant actif est la longueur du tirant sur laquelle le membre (armature)
peut se déformer sans adhérence sur le scellement. Généralement, il s’agit de la longueur située
entre le bulbe de scellement – où le membre adhère au scellement – et la tête de l’ancrage.
Lorsque la charge augmente jusqu’à la charge de service, la partie avant du bulbe de scellement
est mobilisée et la longueur libre augmente jusqu’au milieu du bulbe (le bulbe étant générale-
ment dimensionné avec un facteur de sécurité global de l’ordre de 2).
9.2.3.4 Précontrainte
Lorsque l’armature du tirant est désolidarisée du scellement sur la longueur libre, il est possible
de précontraindre le tirant. Il s’agit alors d’un tirant actif.
La précontrainte consiste à appliquer un effort en tête du tirant avant que celui-ci ne soit mis en
charge. En conséquence, l’armature peut s’allonger sous l’effort en glissant à l’intérieur du
scellement. La déformation de la tête du tirant sera nulle tant que l’effort appliquée en tête res-
tera inférieure à la force de précontrainte.
Sans longueur libre ou avec une longueur libre trop courte, la précontrainte est impossible, car
l’allongement sous la force de précontrainte est nulle ou insuffisante.
Il est critique que le centre du scellement du tirant soit à l’extérieur de la surface de glissement
la plus défavorable.
La recherche de celle-ci peut se faire comme exposé dans le livre “Applications de la Méca-
nique des Sols” de Verdeyen, Roisin et Nuyens (tome 2, pp. 303 à 365) par application de la
théorie de Kranz.
La méthodologie d’essai et les résultats à obtenir sont définis dans les documents contractuels.
Cet essai permet de déterminer la charge de rupture ainsi que la longueur libre.
En Belgique, on accepte généralement les valeurs suivantes :
• Mise en tension (tous) :
provisoires 1,3 x la charge de service
définitifs 1,5 x la charge de service
9.4 Conclusion
Etançons ou ancrages ? Les étançons sont généralement moins chers que les ancrages, pour
autant que leur portée ne soit pas excessive et qu’un support intermédiaire ne soit pas néces-
saire. Par contre, les ancrages permettent de travailler dans un site dégagé et libre de toute con-
trainte.
Chaque cas sera un cas particulier qu’il faudra étudier en tenant compte d’éléments non directe-
ment quantifiables.
10 Caissons havés9
Depuis la Haute Antiquité, des puits d’alimentation en eau ont été foncés dans le sol par la mé-
thode qui consiste à construire le puits en surface et à le faire descendre dans le sol par son
propre poids, en extrayant progressivement les terres à l’intérieur.
Cette méthode, appelée communément “havage”, a connu au cours du temps plusieurs cas
d’application.
Il s’agit d’un procédé de terrassement par lequel les terrassements de l’ouvrage à construire
sont réalisés après construction de l’ouvrage et provoquent la mise en place de l’ouvrage. Ce
procédé est relativement peu utilisé, mais il mérite d’être plus souvent envisagé pour :
− les murs de quai
− les piles de pont
− les réservoirs enterrés
− les chambres de visite profondes
− les puits de fonçage
9
Havage de caissons (F) Caisson sinking (GB) Caisson afzinken (NL)
La base est constituée par un couteau, avec une paroi inclinée. Celle-ci se comporte comme le
triangle de terre sous une fondation.
Lors de la descente des caissons, on observe, du côté intérieur de la fouille, qu’une spirale loga-
rithmique de refoulement se développe. Il faudra en permanence prévoir la résistance offerte
par la base et la comparer au poids de la paroi. Cela peut se révéler particulièrement critique
lors du passage dans une couche de sol à faible portance. En effet, il n’est par rare, dans ce cas,
que le caisson pénètre dans le sol brusquement avec le risque de voir la paroi, en cours d’exécu-
tion, atteindre un niveau rendant son exécution impossible. L’étude de la portance doit donc
envisager tous les stades d’exécution de la paroi, et tous les stades de creusement.
Au-dessus du couteau, la paroi est réalisée avec un redan vers l’intérieur de la face extérieure.
Le but en est de réduire les efforts sur la face extérieure du caisson. On pourra donc tenir
compte du frottement réduit sur les parois du caisson car le vide ainsi créé sera rempli par de la
bentonite. Celle-ci est un mélange d’argile bien particulier et d’eau se comportant comme un
liquide quand il est en mouvement et comme un gel quand il est au repos. Cette caractéristique
porte le nom de thixotropie.
La bentonite sera amenée dans l’espace créé par des tuyaux situés dans la coque en bé-
ton et débouchant au droit du redan. Une bavette en caoutchouc empêchera le jet de
bentonite de créer des affouillements autour du caisson.
Le creusement est effectué à la grue à grappin. Quand les dimensions du caisson le permettent,
on place un chargeur dans le fond pour amener les terres sous le grappin et éviter ainsi le dépla-
cement de la grue.
Si le site le permet, on peut creuser à la grue. Il faut veiller à une alimentation en eau afin
d’éviter tout problème de Renard.
Le contrôle de la verticalité du havage est beaucoup plus difficile car on travaille en aveugle.
Une autre solution consiste à placer dans le caisson une petite drague suceuse ; celle-ci permet
de mieux contrôler le niveau de terrassement.
Dans ce cas, on constitue à la base du caisson une chambre de travail afin d’y travailler sous
une pression d’air comprimé équivalente à celle de la nappe. Un sas permet au personnel d’y
accéder afin d’exécuter le havage. Des canons à eau sont mis en œuvre pour désagréger le sol
et des pompes à boues évacuent l’eau et le sol. La pression d’air doit être constamment adaptée
à l’avancement de l’excavation pour équilibrer la pression hydrostatique. Le travail sous air
comprimé peut être dangereux et exige de prendre de nombreuses précautions :
− Respect des règles légales
Le travail sous air comprimé impose des règles de sécurité :
- pression maximum autorisée
- la durée du travail est fonction décroissante de la pression d'air
- les paliers de décompression et leur durée est fonction de la durée du tra-
vail et de l'intensité de la pression subie
Toute cette législation fait l'objet de textes normatifs que l'on consultera impérativement avant
tout travail de ce type.
En cas de blocage du caisson, on fait évacuer la chambre de travail et on provoque une chute
brutale de la pression d’air dans la chambre de travail ; cela correspond à une augmentation
brutale du “poids” de l’élément et généralement cela provoque la descente brutale du caisson.
C’est une opération un peu hasardeuse à considérer comme méthode ultime.
Les contraintes liées au travail sous air comprimé rendent ce type de solution coûteux et parfois
économiquement aléatoire.
Le calcul du poids minimum d’un caisson passe par l’estimation des forces en présence selon le
principe développé pour les derniers grands chantiers de havage.
a) Forces résistantes
− Résistance à la pointe (Qd)
− Frottement sur l’anneau extérieur (Fe)
− Frottement sur la paroi extérieure du
fût (Fb)
b) Forces agissantes
− Poids propre du caisson (W)
− Poids du ballast (Wb)
On constate aussi la tendance de la boue bentonitique à s’essorer dans les terrains non saturés et
perméables.
Il en résulte que le frottement effectif du sol sur le fût ne peut être apprécié de manière précise ;
il dépend d’un grand nombre de facteurs et en particulier de l’historique du havage.
L’étude menée dans le cadre du Pier de Zeebrugge a montré qu’une valeur moyenne
fb = 5 kN / M²
était réaliste.
Le poids du caisson est calculé en tenant compte du volume et de la densité du béton et du ni-
veau de la nappe aquifère dans le caisson.
Le ballast aide à l’enfoncement du caisson. Il peut être constitué par des blocs de béton ou
d’acier ou encore par de l’eau.
Schéma prévisionnel des forces agissantes au cours du havage comparé aux mesures in-situ
(Document CFE)
La zone décomprimée est importante lorsque l’on est amené à excaver sous le couteau du fait,
soit de la mauvaise tenue des terrains, soit d’un poids de caisson insuffisant, soit d’une mau-
vaise conduite des opérations de havage.
Les caissons peuvent constituer les éléments de base d’un mur de quai. Ils retiennent les terres
et la différence de niveau d’eau s’il y en a ; ils supportent les charges d’exploitation : grues de
manutention, containers et surcharges diverses.
Pour éviter qu’en cours de havage un caisson ne vienne buter contre le précédent, il est recom-
mandé de laisser des interstices d’1 à 2 m.
Ces ouvertures doivent être refermées pour assurer la retenue des terres, en reportant les
charges sur les caissons proprement dits.
Ceux-ci sont autant d’éléments indépendants ; ils peuvent, après dragage du sol, côté rivière et
en début d’exploitation, subir de légers tassements et rotations vers l’avant. Ces mouvements
différentiels (quelques mm à quelques cm) sont à prendre en considération dans la conception
des joints d’étanchéité; ils ne peuvent être rigidement encastrés dans les caissons sous peine de
fissurations voir décrochements.
Les méthodes a, b, c et e ont donné entière satisfaction pour l’exploitation des murs de quai ;
certaines complications peuvent apparaître en cours d’exécution du fait de la décompression
des terres entre caissons, consécutive aux opérations de havage ; des précautions sont parfois
recommandées telles que par exemple une reconsolidation préalable des terrains décomprimés.
Une première application de la méthode du jet-grouting fut un échec, dont les causes furent
multiples ; la technique du jet grouting n’est pas mise en cause pour autant.
Il est indispensable de consacrer la plus grande attention à la conception de ces joints ainsi qu’à
leur exécution pour assurer la fiabilité de l’ensemble de l’ouvrage.
Une Géostructure est un ensemble formé par un massif de terre renforcé par un élément artifi-
ciel : géotextile, géogrille ou armature métallique.
1 Géotextiles
Depuis le début des années 60, l’emploi des géotextiles, géogrilles et géomembranes dans les
domaines de la construction s’est développé rapidement.
Il s’agit de produits qui par leurs origines, s’apparentent aux tissus de l’industrie textile.
Ils présentent en commun différentes propriétés qu’il conviendra de garder à l’esprit lors de
leur emploi :
• Un allongement important entraînant des déformations importantes sous effort
• Un fluage sous contraintes élevées imposant de réduire la contrainte de service à une frac-
tion de la contrainte maximum.
• Des propriétés hydrauliques dépendant pour l’essentiel du type de produit et du procédé de
fabrication
Une grande sensibilité aux rayons UV qui peuvent dégrader très rapidement la structure chimi-
que des fils.
Les matériaux les plus utilisés sont des polymères de synthèse de type thermoplastique. les
plus fréquents sont les suivants :
Les polyamides présentent en commun des propriétés mécaniques exceptionnelles (choc, fati-
gue, frottement, abrasion) jointes à une assez bonne tenue aux produits chimiques.
1.2.2 Polyoléfines
Cette famille de polymères est en relation directe avec les produits issus de la distillation du
pétrole. Les dérivés les plus couramment commercialisés dans l'industrie sont le polyéthylène
(PE) et le polypropylène (PP). Ce type de polymère présente un fluage important. Ils sont peu
sensibles à la plupart des bases et acides forts aux concentrations faibles et moyennes ainsi
qu'aux hydrocarbures.
Les polyesters linéaires, capables d'être filés, furent mis au point par l'industrie textile. Les pro-
priétés intéressantes de ces matériaux se situent principalement au niveau mécanique (module
élevé, peu sensible au fluage, peu de variation dans ses caractéristiques mécaniques jusqu'à
200°C). Ils présentent une grande inertie aux solvants, à l'eau de mer et aux acides. Ils sont
sensibles à l'action des produits basiques seulement si le pH est supérieur à 11.
1.3.3 Géogrilles
Les géogrilles, structures planes constituées par un réseau d'éléments résistants en traction et
reliés entre eux par un motif régulier, permettent également de réaliser un confinement du sol et
sont largement utilisées en renforcement. Ces grilles peuvent être produites à partir de films
étirés ou par la filière textile.
Les connexions obtenues aux coins des mailles - carrées ou rectangulaires - peuvent être consi-
dérées comme des nœuds rigides.
Les géotextiles et géogrilles permettent la réalisation de talus présentant des pentes largement
supérieures aux angles des talus naturels des sols utilisés.
Les propriétés mécaniques des géosynthétiques (résistance à
la traction, allongement, fluage, sensibilité aux UV), ainsi
que l'espacement vertical et la longueur d'ancrage des cou-
ches de renforcement sont les points essentiels du dimen-
sionnement de ce type d'ouvrage.
Leur grand avantage réside dans la facilité que présentent ces produits à jouer le rôle de filtres,
notamment par rapport aux systèmes granulaires.
Les propriétés demandées à ces géotextiles seront, selon les cas, la masse surfacique, l'épais-
seur, la résistance à l'éclatement, au poinçonnement, à la déchirure et à la traction. On vérifiera
également la compatibilité chimique des géosynthétiques avec les lixiviats susceptibles d'être
générés dans la décharge.
Les performances à long terme d'un géotextile peuvent être largement affectées par différents
facteurs : soin apporté à la mise en place, agressions chimiques et biologiques du milieu, nature
des fibres, état de contrainte.
En fonction du type d'application choisi, il convient donc d'appliquer des coefficients de sécu-
rité partiels variables. Le tableau ci-dessous résume ces facteurs.
1.6 Référence
Le domaine des géosynthétiques est éminemment innovant. Dès lors, il est souvent difficile
d'obtenir une information complète et objective au sujet de ces produits et de leurs applications.
De nombreux experts belges issus des universités, centres de recherches, administrations, bu-
reaux d'études, entreprises, fabricants,… étudient, calculent, placent et fabriquent ces produits
nouveaux. Ils e sont regroupés dans le cadre du "Belgian Committee for Geosyn-
thetics"(B.C.G.).
Le BCG publie de nombreuses études dont la synthèse est diffusée sous forme de brochures
claires et bien documentées.
2 Terre armée
2.1 Généralités
Les ouvrages en terre armée sont réalisés suivant la technique mise au point et brevetée par
Henri Vidal.
Ils sont constitués d’un remblai armé par des plats crantés en acier galvanisé à chaud.
Des éléments de peau reliés aux armatures retiennent le remblai entre les différents lits d’arma-
tures. Cette peau est constituée par des plaques de béton. Les plaques préfabriquées compor-
tent des amorces, également en acier galvanisé, permettant de fixer les armatures à l’aide de
boulons.
Le parement des ouvrages en terre armée est constitué d’écailles préfabriquées en béton. Les
dimensions extérieures des écailles courantes sont 1,50 m x 1,50 m avec une épaisseur mini-
male de 0,14 m.
Les écailles sont généralement préfabriquées en usine dans des moules permettant d’obtenir
une bonne régularité de leurs dimensions. Elles sont en béton armé ou non armé et comprenant
des étriers à adhérence améliorée. Le ciment utilisé est dosé au minimum à 350 kg/m³.
La résistance caractéristique du béton à 28 jours imposée par ce type d’élément est égale à R’wk
(28 jours) = 30 N/mm².
Les écailles sont imbriquées les unes dans les autres par un système de goujons verticaux. Elles
reposent les unes sur les autres par l’intermédiaire de joints horizontaux en caoutchouc.
Les joints verticaux sont constitués par des rubans de mousse de polyuréthane placés entre les
redents des écailles, assurant l’étanchéité du parement vis-à-vis des particules fines du remblai.
2.3 Armatures
Les armatures sont des fers plats crénelés en acier galvanisé à chaud dont la section est de
40 mm ou 60 mm x 5 mm et dont la longueur est variable en fonction de la hauteur du massif
armé.
Les différents lits d’armatures sont espacés verticalement de 0,75 m, à l’exception des lits supé-
rieurs comportant des écailles particulières.
Les amorces sont constituées par des plats de même section que les armatures. Leurs têtes de
forme triangulaire sont noyées dans les écailles en béton lors de leur fabrication. Les pattes
perpendiculaires à la surface de l’écaille assurent la liaison entre les armatures à haute adhé-
rence.
Les matériaux de remblai peuvent être soit des sols naturels, soit des matériaux d’origine indus-
trielle. Ils ne peuvent contenir de terre végétale, ni matières putrescibles, ni déchets domes-
tiques.
Toutefois, l’emploi d’un matériau d’origine industrielle, même s’il satisfait aux critères ci--
dessous, doit faire l’objet d’une étude particulière.
La qualité des matériaux de remblai utilisables pour la terre armée, qu’ils soient d’origine natu-
relle ou industrielle, répond aux critères suivants :
Pour les armatures à haute adhérence, l’angle de frottement interne mesuré sur le matériau con-
solidé saturé, dans des conditions de cisaillement rapide, doit être supérieur ou égal à 25°. En
pratique, ce critère peut être remplacé partiellement par des critères granulométriques où inter-
viennent les diamètres de 80 µ et 20 µ.
La dimension des plus gros éléments avant compactage ne peut pas excéder 0,25 m, compte
tenu de l’épaisseur des couches de remblai.
Il convient en outre de limiter la teneur en eau des matériaux sensibles à l’eau, afin d’éviter des
difficultés lors de la mise en oeuvre. La teneur en eau ne peut dépasser l’optimum obtenu lors
de l’essai Proctor standard.
La résistivité du matériau de remblai est déterminée dans tous les cas. Elle est mesurée sur le
matériau saturé après une heure de contact sol-eau à 20°C. Elle doit être supérieure à
1000 ohm-cm pour les ouvrages hors d’eau, 3000 ohm-cm pour les ouvrages en eau douce et
5000 ohm-cm pour les ouvrages sous les voies ferrées électrifiées.
L’activité des ions hydrogène du sol, déterminée dans tous les cas, est mesurée dans l’eau ex-
traite d’un mélange sol-eau. Sa valeur doit être comprise entre 5 et 10.
Elle n’est déterminée que pour les matériaux d’origine industrielle et pour les matériaux natu-
rels dont la résistivité électrique est comprise entre 1000 et 5000 ohm-cm.
Elle n’est déterminée que lorsque l’origine du matériau laisse supposer la présence de sulfures.
La concentration en soufre doit être :
− inférieure à 300 mg/kg pour des ouvrages hors d’eau
− inférieure à 100 mg/kg pour des ouvrages en eau douce
La plate-forme d’assise doit être réceptionnée en tant que niveau de fondation de l’ouvrage et
doit, de ce fait, pouvoir supporter le poids des terres ajoutées en remblai et les surcharges ame-
nées par le massif.
Pour les ouvrages comportant des murs en retour fondés sur un remblai et limités par un talus,
on veillera à obtenir devant le massif, à une distance minimale d’un mètre du parement, une
assise présentant obligatoirement une portance identique à celle imposée sous le massif.
Lorsqu’un mur en terre armée doit être réalisé contre un talus en déblai, à l’aide de matériaux
de remblayage peu drainants, on assure l’évacuation des eaux d’infiltration au moyen d’un
drainage disposé à l’arrière du massif. Le drainage est constitué par une couche filtrante sablo-
graveleuse, avec interposition d’un tissu synthétique anticontaminant entre le massif terre ar-
mée et la couche filtrante et/ou la couche filtrante et le terrain naturel en déblai.
La stabilité du parement lors du remblayage est assurée pour le premier lit par des étais provi-
soires placés côté extérieur du mur et pour la partie courante par le blocage provisoire des pos-
sibilités de jeu du parement à l’aide de coins en bois et de serre-joints.
Les armatures sont posées entre les deux pattes des amorces. La partie filetée du boulon est
dirigée vers le haut.
Les armatures doivent être posées à plat sur le remblai compacté. Les limites de zones d’arma-
tures de longueurs différentes sont à repérer sur le parement.
Avant remblayage d’un lit, toutes les armatures doivent être boulonnées aux amorces avec un
serrage suffisant pour assurer le contact de l’armature avec l’amorce.
Un contrôle de compactage est réalisé par mesurage du poids volumétrique sec (PVS). Celui-ci
doit au moins atteindre 98 % de l’optimum Proctor standard (OPN) pour les ouvrages suppor-
tant des sommiers de pont en leur sommet et 95 % de l’optimum Proctor standard pour des ou-
vrages type murs de soutènement.
En outre, on doit s’assurer que les dispositions suivantes sont bien respectées :
• la circulation sur les armatures est strictement interdite dans le cas d’emploi d’engins à
chenilles
• le nivellement de chaque couche doit être tel que toutes les armatures entrent en contact
avec le sol sur la totalité de leur surface, ce qui peut nécessiter le recours à un bourrage
naturel à la pelle, notamment au niveau de la jonction parement-armature et dans les
zones d’accès difficile
• chaque plate-forme réalisée doit permettre un écoulement rapide des eaux pluviales vers
l’arrière du massif
• les eaux de ruissellement provenant d’un bassin versant devront être détournées du chan-
tier
• dans le cas de culées de pont, avant la construction du sommier, la dernière plate-forme
du remblai est recouverte d’une membrane étanche disposée avec une pente de 5 % vers
l’intérieur du massif. Cette membrane doit être suffisamment résistante pour ne pas être
déchirée ou perforée lors de la mise en œuvre.
La protection de la membrane étanche est assurée par la pose d’une couche de matériau
drainant de 0,30 m d’épaisseur. Les eaux de ruissellement sont recueillies grâce à un
drain longitudinal disposé à l’arrière du massif au niveau de la membrane étanche. On
doit assurer une évacuation latérale des eaux en dehors du massif armé.
2.6 Dimensionnement
b) La rotation. On vérifie que la composante verticale de la somme des forces reste bien dans
le tiers central.
d) Parement. Le parement sera dimensionné pour pouvoir reprendre la poussée des terres si-
tuées entre deux niveaux d’ancrages.
3 Parois cloutées
La solution finalement retenue sur le terrain résultera par contre d’un compromis tenant compte
des caractéristiques du site, des sujétions liées à la technique et des impératifs technico-écono-
miques. C’est ainsi que sont progressivement apparus des procédés destinés à s’opposer direc-
tement aux effets de l’instabilité ou à améliorer en masse les caractéristiques des terrains.
Le clouage s’inscrit parfaitement bien dans cette catégorie. Les conditions de site (accessibi-
lité, emprises), les caractéristiques des terrains (perméabilité, notamment), les contraintes des
méthodes de drainage (délai de réponse, pérennité) et les impératifs de sécurité peuvent en effet
se cumuler pour que le clouage soit la seule technique applicable.
On définit le clouage comme une “technique de renforcement des sols in situ par des éléments
linéaires travaillant à la traction ou au cisaillement, ces éléments pouvant être soit mis en place
dans des forages et scellés par un coulis, soit simplement battus ou forés”. Dans les soutène-
ments, des barres passives sont mises en place à peu près horizontalement au fur et à mesure
que l’on terrasse l’excavation, et elles sont sollicitées par la déformation progressive du massif.
Elles travaillent alors essentiellement en traction, ainsi qu’au cisaillement de façon assez simi-
laire à la terre armée. Pour la stabilisation des pentes, on réalise généralement des pieux verti-
caux ou éventuellement perpendiculaires à la surface de glissement potentielle ou déclarée. Les
pieux travaillent alors essentiellement par cisaillement.
Actuellement, le clouage fait appel à des inclusions de nature et d’inertie assez différentes: mi-
cropieux, palplanches, profilés métalliques, pieux et barrettes en béton armé. On examinera,
dans ce qui suit, les conditions d’utilisation de la méthode en fonction des ouvrages concernés.
Le clouage d’une pente peut être conçu à titre de renforcement du sol préalable à la réalisation
du terrassement. Il s’agit alors de constituer un matériau composite dans lequel l’interaction
entre le sol et les inclusions, conjuguée aux déformations du massif, se traduit par des efforts
qui augmentent la résistance globale du matériau. Comme pour le clouage des excavations, ces
déformations résultent d’un déplacement d’ensemble en direction du talus mais ne génèrent pas
nécessairement une surface de glissement, même si les méthodes de calcul traditionnelles repo-
sent sur l’équilibre des forces le long d’une surface de rupture potentielle.
Dans les cas les plus courants qui nous intéressent ici, le clouage est destiné à stabiliser une
masse de sol instable ou potentiellement instable le long d’une surface de rupture. La stabilisa-
tion est alors obtenue par transmission des efforts depuis la masse instable vers le substratum.
Cette analyse permet dès à présent de prévoir que le clouage ne sera efficace que si :
• le pieu ne se rompt pas par flexion ou cisaillement,
• la progression au contact sol-pieu ne dépasse pas une valeur ultime admissible pour le
sol ; on assisterait sinon à un écoulement du sol autour du pieu,
• la fondation peut supporter les charges transmises par le pieu. La profondeur d’encastre-
ment de l’inclusion sous la surface de glissement doit en outre être suffisante pour qu’un
glissement ne puisse se produire ; le clouage conserverait alors son intégrité mais ne se-
rait plus efficace.
Si le clouage agit sur le glissement par goujonnage du bloc mobile sur le substratum fixe, il ne
faut pas oublier qu’en pratique le sol est un matériau déformable. Les déplacements de la
masse en mouvement se trouvent donc restreints au droit des points durs constitués par les
clous mais ne sont réduits entre les clous que si leur espacement est suffisamment faible pour
que se développe un effet de voûte.
Il faut savoir que, si les efforts résistants ne sont que légèrement supérieurs aux efforts moteurs,
des déformations lentes de la masse instable continuent généralement de se produire. On a par
exemple montré que des déformations se produisent jusqu’à ce que les efforts résistants dépas-
sent les efforts moteurs de 20 %.
Cette constatation conditionne le choix du coefficient de sécurité qui sera imposé sur le sol
dans le calcul de stabilité de la pente clouée. Ce problème est commun à tous les procédés de
confortement mais revêt une importance particulière dans le cas du clouage, qui utilise des élé-
ments rigides.
1
Fondation profonde (F) Deep foundation (GB) Diepfundering (NL)
1 Rappel théorique
Le pieu est un élément rigide enfoncé dans le sol par diverses techniques. Le comportement
sous charge de ce pieu sera principalement conditionné par la technique de mise en place utili-
sée.
Généralement, et contrairement aux idées reçues, près de 2/3 de la charge de service sont repris
par frottement sur le fût; le reste étant repris par la pointe.
Les méthodes de calcul de la capacité portante des pieux sera développées au § VIII-8
La résistance du sol sous la base du pieu sera fonction des facteurs suivants :
• Section de la base. La section de la base peut être localement accrue (base élargie)
• Résistance du sol autour de la pointe, environ 4 diamètres sous la base et 6 à 8 diamètres
au-dessus de la base
• Procédé d’exécution. Pour un pieu battu, la compacité de sol sous la base sera plus élevée et
la portance plus importante que pour un pieu foré
• Déplacement autorisé. On considère généralement que la rupture est atteinte lorsque le dé-
placement du pieu excède 10% du diamètre. A 50% de la charge de rupture sur la base, le
déplacement sera de l’ordre de 1 à 5% du diamètre !
Le frottement est généralement le contributeur principal à la résistance du pieu pour les faibles
déplacements.
L’impact du procédé d’exécution sur les performances du pieu justifie un examen approfondi
des diverses techniques disponibles sur le marché.
Ce qui a été dit ci-dessus s’applique aux pieux isolés. Lorsque, sous une même semelle de ré-
partition, la distance entre pieux est réduite, il convient de tenir compte de l’influence réci-
proque des pieux.
En Belgique, la pratique considère généralement l’effet de groupe pour d/B<3à4
Dans ce cas, on vérifiera :
• la capacité du groupe de pieux après application d’un coefficient d’efficacité
• la portance limite du groupe de pieux, vis-à-vis des états-limites de mobilisation glo-
bale du sol.
Ce = F
n
a, max, gr
∑Fa,max,i
i =1
Le bloc de sol armé par les pieux forme un ensemble dont il convient également de vérifier la
capacité portante avec les règles de dimensionnement des pieux appliquées aux dimensions du
groupe de pieux. Un point important est de vérifier la portance à la pointe, en particulier lors-
qu’une couche moins portante est présente à moins de 3-4 diamètres sous le groupe, le diamètre
pris en compte étant bien entendu le diamètre équivalent du groupe de pieux.
2 Pieux préfabriqués2
On distingue les pieux selon leur nature, bois, béton et acier, et selon leur forme, carrée ou cir-
culaire.
C’est la technique la plus ancienne. Celle-ci est encore utilisée dans certains pays pour des
pieux de faible capacité.
La putréfaction du bois n’est pas un problème lorsque le pieu est maintenu en permanence sous
le niveau de la nappe. Hors nappe les pieux doivent être traités et présente une durée de vie
réduite.
Le bois et la mise en place par battage permet un frottement important sur le fût.
Les pieux préfabriqués en béton sont généralement de forme carrée, exceptionnellement rectan-
gulaire.
Dans nos régions, seuls les pieux en béton armé ou précontraint sont utilisés. Nos voisins du
Nord, les Hollandais en font un grand usage.
Les pieux préfabriqués sont soumis, au cours de leur fabrication, à des sollicitations qui con-
duisent à des compositions spécifiques de dimensionnement ; les sections et longueurs des
pieux sont généralement déterminées par :
• charge de service
• sollicitation durant - la manipulation
- le transport
2
Pieu battu (F) Drived pile (GB) Heipaal (NL)
- le stockage
- la mise en place dans la machine
- le battage
Une très bonne connaissance du sous-sol et des variations de ses résistances mécaniques est
indispensable pour déterminer le pieu à prévoir.
En béton précontraint, on a des sections de 220 x 220 jusqu’à 600 x 600, sur des longueurs al-
lant jusqu’à 28 m et en béton armé classique, les sections sont établies de 220 x 220 jusqu’à
600 x 600 et des longueurs allant jusqu’à 24 m ou au-delà moyennant des accouplements spé-
cialement conçus.
Il ne faut pas perdre de vue qu’entre le moment où on définit le type de pieu préfabriqué néces-
saire et l’exécution, il faut prévoir un délai de l’ordre de 6 semaines pour tenir compte du délai
nécessaire à la préfabrication des pieux et à leur temps de durcissement.
Ce type de pieu est battu et il faut prévoir le réglage précis de l’énergie de battage, en pouvant
régler la hauteur de chute du mouton entre 0 et 1000 mm. Cela permet de réduire significati-
vement le risque de bris du pieu, de réduire le niveau de bruit et de vibration et de suivre préci-
sément la corrélation énergie de battage - résultats des essais du CPT en établissant le dia-
gramme de battage.
La production moyenne varie de 550m/j pour des pieux courts et petits à 150m/j pour des pieux
de plus grandes longueurs et sections.
Il est possible de battre des pieux avec une inclinaison de 1/3.
Du fait de la haute qualité garantie du béton, les contraintes de service dans le pieu peuvent at-
teindre 8.5 Mpa.
On a mentionné ci-avant que les pieux préfabriqués étaient battus, mais dans le cas de couches
dures à traverser, on peut lancer à l’eau le pieu sur une certaine longueur et ensuite le battre.
Une autre technique consiste à pré-forer le sol avec une tarière de diamètre plus petit que le
pieu avant de le battre. Il faut, dans tous les cas, bien tenir compte du mode opératoire pour
calculer la charge admissible sur ce type de pieu.
Comme réalisation particulière en pieux battus préfabriqués, il faut citer la réalisation de blocs
d’appartements dont les pieux préfabriqués se poursuivent au niveau du rez-de-chaussée pour
former les colonnes du parking prévu sous le bâtiment au rez-de-chaussée.
Critère de refus
Pour évaluer la résistance dynamique d’un pieu au cours de son enfoncement il est de bonne
pratique de compter le nombre de coups nécessaires pour obtenir un enfoncement nominal, gé-
néralement 25cm, noté N1/4 par les néerlandais.
Par ailleurs, l’expérience montre qu’il est dangereux pour l’intégrité du pieu de poursuivre le
battage lorsque le N1/4 devient trop élevé, c’est ce que l’on appelle le « refus ».
Dans les terrains difficiles, on veillera à choisir un marteau suffisament puissant pour que le
nombre total de coups ne dépasse pas 2500 pour un pieu en béton.
L’utilisation de poutrelles en acier battues dans le sol comme système de fondation est peu ré-
pandue en Europe. Par contre, il s’agit d’une technique très courante aux USA et en Asie, par-
ticulièrement là oµ des couches molles surmontent un bedrock pas trop profond.
On peut rabouter plusieurs poutrelles entre elles et obtenir de très longs pieux. A Shangaï, il
n’est pas rare de voir battre des pieux de 75 m. De même, à Singapour, nous avons vu fonder
des immeubles sur 24 ou 36 m de pieux de H. Il faut noter que leur durée de vie est analogue à
celle des palplanches, à ceci près que dans le sol où on les utilise, il n’y a pas de mouvement de
nappe susceptible d’amener de l’oxygène qui est l’agent destructeur à éviter.
En Belgique, on utilise quelque fois des “H piles” pour des usages particuliers. Pour les pieux
en compression, le “H Pile” est trop onéreux en fourniture, mais pas dans le cas de traction.
C’est ainsi que dans certains murs de quai, on prévoit des pieux métalliques pour reprendre la
composante de traction. Le frottement est alors amélioré par injection d’un coulis de ciment.
Il s’agit d’une technique développée dans l’industrie offshore et qui se répand actuellement sur
le continent et plus particulièrement aux Pays-Bas.
La technique consiste à vibrer puis à battre des tubes métalliques ouverts dans le sol. La capa-
cité portante de ce type de pieu résulte principalement du développement d’un frottement im-
portant sur la paroi intérieure et extérieure du pieu. Lors du battage, le sol à l’intérieur du tube
peut être entraîné et former un bouchon. Dans ce cas, il y a refoulement du sol et accroissement
substantiel de la capacité portante à la pointe.
Ces tubes présentent des diamètres variant de 400 à 1800 mm. L’épaisseur minimum d’acier
sera égale à 1% du diamètre du pieu. Ces pieux peuvent être raboutés.
Design
3
Pieu métallique (F) Steel pile (GB) Staalpaal (NL)
4
Pieu tube (F) Tube pile (GB) Buispaal (NL)
Le phénomène de formation du bouchon n’est pas encore totalement maîtrisé du point de vue
théorique. Dès lors, on ne comptera, pour le calcul, que sur le frottement sur la paroi intérieure
et extérieure du tube et sur la capacité portante à la pointe appliquée sur la section d’acier du
tube. On veillera cependant à ce que le frottement intérieur ne dépasse pas la capacité portante
à la pointe appliquée sur toute la section du pieu. Si cela était le cas, le frottement intérieur
sera limité à la capacité portante à la pointe du pieu.
Ces pieux, appelés “MV-palen” aux Pays-Bas, consistent en un tube métallique épais, équipé
d’une plaque de base en acier débordant légèrement du fût et battu dans le sol. La profondeur
voulue étant atteinte, une armature ou un pieu en béton précontraint est placé dans le tube. Ce-
lui-ci est ensuite bétonné.
Grâce au refoulement provoqué, ces pieux permettent de mobiliser un frottement important. Ils
peuvent être battus au travers de couches dures que ne pourraient traverser les pieux en béton.
Ces pieux sont principalement utilisés pour reprendre des charges en traction et en compression
(béton sous eau).
Pieu à tube perdu foncé par battage type “Thor”. La plaque de base est
remplacée par un bouchon de béton sec. (doc. Socofonda)
L’origine de ce type de pieu moulé dans le sol, avec ou sans base élargie, est le célèbre pieu
Franki.
Ce type de pieu battu exploite d’une manière optimale les caractéristiques du sol grâce à son fût
rugueux et à sa base chargée en béton, battue et moulée dans le sol. Dès lors, des efforts de
compression ou de traction très élevés peuvent être repris.
Mode opératoire :
1. confection du bouchon de battage Franki à l’aide de gravier
2. battage au fond du tube avec dameur intérieur.
Cette opération produit un refoulement latéral et un compactage des couches traversées.
3. expulsion du bouchon et début de la réalisation de la base Franki
4. réalisation de la base Franki et ancrage de l’armature
5. base terminée
6. bétonnage du fût par damage de charge de béton sec (consistance terre humide) et extrac-
tion du tube
7. le pieu terminé dans le sol.
Il faut noter un détail technologique facilitant le battage : le bas du fût métallique présente un
léger redan vers l’extérieur afin de diminuer le frottement sur le fût du pieu.
Ce système de pieu a été copié par d’autres sociétés et donne lieu à de très bons résultats : rem-
placement du bouchon de gravier par une plaque perdue (combi-palen), battage du pieu en
sommet et non pas au bas ...
5
Pieu battu moulé (F) Cast-in-place driven pile (GB) in de grond gemaakte heipaal (NL)
Mode opératoire :
• tube provisoirement obturé par une plaque de base
• battage en tête avec un marteau extérieur.
Cette opération produit un refoulement latéral et un compactage des couches traversées.
• expulsion de la plaque de base et début de la base élargie
• réalisation de la base élargie en ancrage de l’armature
• remplissage du tube avec du béton fluide
• opération terminée
• extraction du tube par vibration
L’ancrage de l’armature dans la base élargie permet d’obtenir d’excellent résistances à la trac-
tion.
Lorsqu’on arrive au niveau prévu, suite à l’étude des essais exécutés auparavant, on vérifie la
portance du sol en mesurant le refus du pieu. Il s’agit de la mesure de l’enfoncement du pieu
sous l’application d’une série de coups de battage. Pour ce faire, on utilise une des nombreuses
formules appelées “hollandaises” et basées sur les travaux de Hiley.
Une forme simplifiée de cette formule, couramment utilisée en Belgique se présente comme
suit :
r = ( P² . H . n ) / [ (P+Q) . R . S ]
dans laquelle :
r = enfoncement du tube mesuré en cm
P = poids du mouton en tonnes
Q = poids du tube en tonnes ( yc poids du bouchon )
H = hauteur de chute du mouton en cm
n = nombre de coups de mouton pour la prise de refus
R = charge du pieu en tonnes
S = coefficient variant de 6 à 12 ( généralement, S = 8 )
Lors de l’exécution de pieux vissés, le sol est essentiellement refoulé et comprimé latéralement.
Le volume de matériaux éventuellement extrait à la surface est insignifiant. Il s’agit donc d’un
système de vissage en opposition à un système de forage où la quantité de terre qui remonte
jusqu’au niveau de travail est considérable et peut même dépasser le volume du pieu.
A la base de la tête de forage, le tubage est obturé d’une pointe perdue en fonte. Elle est munie
de deux butées unidirectionnelles. Lorsque la tête de forage tourne dans le sens horlogique, la
pointe est entraînée. En sens inverse, elle se libère et reste en place, en libérant ainsi l’ouver-
ture du tube de forage pour permettre le bétonnage.
Au sommet du tubage est fixé un silo à béton ou entonnoir sur lequel s’adaptent les bacs lors du
bétonnage.
6
Pieu vissé (F) Screw-pile (GB) Grondverdingende Schroefpaal (NL)
Lors du dévissage, on exécute le pieu : la pointe d’acier reste dans le sol et le trou de forage
formé par la tête de forage déversée est rempli systématiquement de béton plastique. On con-
trôle soigneusement qu’à chaque moment la pression hydrostatique du béton est notablement
supérieure à la pression combinée du sol et de l’eau agissant sur le pieu. De cette façon, on
élimine le risque d’étranglement. Suite au refoulement latéral et selon les caractéristiques du
sol, il se forme dans un rayon de 1 à 2 m autour du pieu, une zone de sol plus compact, donc
amélioré.
Il faut noter que le procédé de bétonnage impose de bétonner toute la hauteur du pieu, de sa
base jusqu’au niveau de travail. Il n’est donc pas question de laisser une partie du pieu “foncée
- non bétonnée” comme la plupart des autres pieux. Si on le faisait, on risquerait l’écrasement
de la tête du pieu.
Il faut donc en tenir compte lors de l’établissement du projet, et cela particulièrement si le ni-
veau de forage diffère sensiblement du niveau de recépage.
Ce type de pieu peut être armé soit avec une armature de petit diamètre introduite dans le tube
central avant bétonnage, soit avec une armature de plus grand diamètre introduite par vibration
après extraction de la tige. Dans ce dernier cas, seule la partie supérieure peut être armée.
Les études menées à l’Université de Gand ont montré que, pour le calcul de la portance du pieu,
on pouvait considérer le diamètre extérieur du pieu, tandis que, bien entendu, pour la charge
intrinsèque du pieu, il faut considérer le diamètre interne qui correspond à la section de béton.
Les études mentionnées ci-dessus ont montré une grande concordance entre le couple de forage
et les caractéristiques qc et Qst des essais de pénétration. Le diagramme de “forage” montrera
donc si on se trouve dans la couche de sol recherchée.
5 Pieux forés 7
Elle exige également une très bonne maîtrise du béton et de sa conservation car il ne peut se
produire de fausse ou vraie prise durant le bétonnage. Dans ce cas le tubage onéreux est perdu.
7
Pieu foré (F) Bored pile (GB) Boorpaal
(GB)
Document FRANKI-Fondations
Lorsque les profondeurs à atteindre ne sont pas trop grandes, on peut employer des moyens plus
simples.
Puits creusés à la main ou à la machine et bétonnés sur de faibles hauteurs pour servir de fonda-
tions à des bâtiments pas très importants. Cette technique nécessitait un blindage pour proté-
ger le terrassier et ne pouvait descendre sous le niveau de la nappe phréatique.
Cependant, le problème de la nappe phréatique se pose assez souvent dans le cas de fondations
profondes : le mauvais sol est souvent le fait de zones proches de l’eau.
L’évolution des faux puits vers le pieu foré se fit de deux manières :
• aux grappins on associe le tubage comme dans les pieux forés de grand diamètre. La
seule différence réside dans la profondeur très limitée possible pour ces engins (problè-
me de frottement sur le tube et difficulté d’extraction au cours du bétonnage) ;
Les pieux CFA (Continuous Flying Auger) sont des pieux forés avec une tarière continue. La
stabilité des parois de l’excavation est assurée par la tarière continue et par le sol remplissant
les ailes de la tarière.
Pour limiter le frottement sur les parois du forage, il est nécessaire d’évacuer une partie du sol
de la tarière pour réduire les contraintes horizontales et ainsi provoquer une réduction du
couple nécessaire pour assurer la rotation. Le terrain encaissant est donc plus ou moins décom-
primé.
On fore à la tarière jusqu’au niveau requis et puis, à travers l’axe, on injecte du béton sous
pression par la pointe. La tarière et le sol sont remontés au fur et à mesure du bétonnage. On
remplit ainsi le pieu jusqu’au niveau de la plateforme de travail en évitant tout problème avec la
nappe phréatique.
L’armature est ensuite introduite par vibration depuis le niveau de la plateforme de travail.
Comme pour les parois moulées, les contraintes de surcharge de bentonite et de bétonnage avec
tube plongeur sont également d’application pour ces pieux. Il faut remarquer que la suppres-
sion du tube supprime toute limite de profondeur au système.
En parlant du pieu sous bentonite, l’idée d’utiliser les machines pour parois moulées dans le sol
pour réaliser des plots ou barrettes de fondations vint tout naturellement. Comme dans le cas
des pieux sous bentonite, aucune limite technique ne limite la profondeur de creusement de ces
barrettes. Il faut “seulement” que les excavatrices soient dimensionnées pour que le grappin
puisse atteindre la profondeur voulue.
C’est ainsi qu’on a réalisé une série de grands ouvrages de Bruxelles (WTC, CCN, tours Belga-
com,...) avec des fondations sur le Landénien, couche de sable fin compact située sous
l’Yprésien (profondeur 50-75 m à Bruxelles).
6 Micropieux8
On a vu, lors de l’analyse des ancrages, qu’il existait des ancrages formés d’une barre en acier
scellée au coulis dans le sol. Il va de soi que ce type de barre peut également fonctionner en
compression lorsque le sol est suffisamment compact. Il s’agit alors d’un micropieu. Ces mi-
cropieux ont une résistance non négligeable, leur flambement est empêché par le sol encaissant.
Ils sont surtout utilisés pour le renforcement de fondations existantes. En effet, il suffit de ma-
chines très compactes pour les forer et les injecter. Ces machines peuvent souvent travailler
sans hauteur libre limitée (sous-sols).
L’armature peut être assurée soit par une botte de ronds à béton en acier ordinaire, soit par un
tube épais en acier haute résistance (tubes de forage filetés ou soudés). A noter que lorsque les
deux types d’armature sont combinés, la tension dans les deux types d’acier est la même quelles
que soient leurs limites élastiques !
8
Picropieu (F) Micropile (GB) Micropaal (NL)
7 Pieux segmentaires
La pratique relative au dimensionnement des pieux varie de pays à pays. Certains pays privilé-
gient le dimensionnement sur base d'essais en vraie grandeur, alors que d'autres, comme la Bel-
gique, se réfèrent aux essais géotechniques in-situ pour la prédiction de la capacité portante
ultime des pieux.
Dès lors,
Rcu
Rca ≤
S
Alors que les pays anglo-saxons privilégient les essais sur pieux, les autres pays européens ten-
dent à préférer les méthodes d'évaluation à priori de la capacité portante sur base d'essais in-situ
:
- Pressiomètre en France
- Essais de pénétration dynamique en Allemagne et en Scandinavie
- CPT en Belgique et aux Pas-Bas
En Belgique, la plupart des pieux sont dimensionnés sur base de l'essai CPT (Cone Penetration
Test).
Le dimensionnement s'opère sur base du principe de similitude. Il est logique de considérer que
l'essai de pénétration qui consiste à enfoncer une tige métallique cylindrique dans le sol, repré-
sente correctement la résistance à l'enfoncement d'un pieu de même diamètre dans le même sol.
Rc = Rb + Rs
La mise en application de l’Eurocode 7 a permis une remise à plat des pratiques nationales en
matière de dimensionnement des pieux.
Rb = α b .ε b .β .λ . Ab .q b
où
β Coefficient de forme pour des pieux dont la base n'est ni circulaire, ni
carrée avec B la largeur et L la longueur de la base
αb Facteur empirique tenant compte du type de pieu et du mode de mise
en place (variable de 0.5 à 1.0)
εb Facteur tenant compte du caractère éventuellement fissuré de l'argile,
(argiles tertiaires surconsolidées et fissurées)
qb Résistance à la pointe limite dérivée de l'essai CPT selon diverses
techniques reprises dans les directives (Tome II)
Ab Section nominale de la base du pieu
λ Facteur tenant compte de la décompression générée autour d’une base
élargie
Lors de la mise en charge d'un pieu, la résistance à la base intègre la résistance des terrains si-
tués au-dessous mais également au-dessus de la base. La hauteur sur laquelle il faut tenir
compte de la résistance des terrains pour
obtenir la résistance correcte d'un pieu est
directement proportionnelle au diamètre du
pieu. Plusieurs méthodes ont été proposées
pour calculer la résistance ultime de la base.
La méthode de calcul proposée par De Beer dans les années 70 prend en compte la différence
d'échelle entre un cône CPT de 36mm de diamètre et un pieu beaucoup plus grand. Elle per-
met, moyennant une transformation mathématique, de transformer le diagramme de l'essai pé-
nétration CPT en un diagramme de pénétration tel
qu'il aurait été obtenu à l'aide d'un cône de dia-
mètre équivalent au diamètre du pieu.
pieu à partir des résultats des essais de pénétration". (voir Tome II) La méthode de Van Impe la
reprend en l'améliorant.
Le frottement total sur les parois du pieu peut être estimé soit sur base du frottement total me-
suré au cours de l'essai de pénétration dans une couche donnée, soit sur base d'une relation se-
mi-empirique reliant qc au frottement local.
Cette méthode est la plus simple et est encore très (trop) largement utilisée. Elle relie le frotte-
ment total mesuré sur les tiges du pénétromètre au frottement attendu sur les parois du pieu. Il
est à noter que cette méthode n’est plus reprise dans le Document d’Application Nationale de
l’Eurocode 7.
χs
Rs = .∑ ξ fi .∆Qsti
π .d
On peut également estimer le frottement local le long du pieu sur base de qc affecté de coeffi-
cients tenant compte de la nature du sol et du type de pieu. C’est la méthode préconisée par le
rapport 19 de novembre 2016.
Rs = χ s * ∑ (α s ,i * hi * q s ,i )
où χs = Périmètre du fut
αs,i = Facteur d’installation dépendant du type de pieu et du type de sol i
(var de 0.3 à 1.15)
hi = Epaisseur de la couche i
qs,i = Frottement local ultime fonction de qc et du type de sol
Rc
Rc ,cal = γRd variable de 1.00 à 1.35
γ Rd
La capacité portante calibrée est encore affectée d’un facteur de corrélation ζ fonction du
nombre de pieux sous la même semelle, de la densité des essais CPT et du fait que le calcul
porte sur la moyenne des résultats des essais (ξ3) ou sur chaque essai pris individuellement (ξ4).
(Rc ,cal )moyenne (Rc ,cal )min
Rc , k = min ; ξ3 variable de 1.14 à 1.40, ξ4 variable de 1.00 à 1.40
ξ3 ξ4
Enfin la valeur de calcul est obtenue en affectant la valeur caractéristique d’un facteur de ré-
duction global fonction du type de pieu et du plan de qualité proposé.
Rb , k Rs ,k
Rc , d = + avec γb et γs variables de 1.00 à 1.20
γb γs
Le choix final d'un type de pieu s'appuiera donc principalement sur trois éléments:
- la capacité portante du pieu
- son coût
- l'adaptation de la technologie aux conditions locales : environnement, type de terrain,
présence d'une nappe
La figure ci-après, éditée par les services techniques de FRANKI-Foundations présente une
synthèse de ces éléments.
CHAPITRE IX - TUNNELS
1 Fouille ouverte
Lorsque l’emprise peut être libérée pour la construction, la méthode la plus économique
est de réaliser le tunnel en fouille ouverte talutée ou préalablement blindée.
2 Cut-and-cover
La technique du cut-and-cover est largement utilisée de par le monde pour réaliser des tunnels
situés à faible profondeur sous la voirie. La plupart des sections du métro bruxellois ont été
construites en appliquant cette technique ou l’une de ses dérivées.
Il s’agit certainement d’une technique économique, utilisant au mieux les structures définitives
pour assurer les soutènements et étançonnements en phase provisoire.
Typiquement, la construction d’une section de tunnel par cette méthode se passe comme suit :
Même si la circulation peut être maintenue pendant les travaux, ceux-ci gênent considérable-
ment les riverains. L’obligation de déplacer les concessionnaires (eau, gaz, électricité, télé-
phone etc..) combinée à la mise en œuvre de techniques bruyantes et salissantes, peut avoir un
impact négatif important sur les commerces et la vie du quartier traversé. Ces éléments rendent
la technique de plus en plus difficile à mettre en œuvre dans les zones urbanisées.
3 Tunnels immergés
Lorsque l’environnement le nécessite, le franchissement des plans d’eau doit être assuré par
voies souterraines. Un mode original de construction est celui de la technique des tunnels im-
mergés.
• Le tunnel est construit à sec en éléments préfabriqués bouchés aux extrémités par des
cloisons provisoires pour former un caisson étanche.
• Ces caissons sont mis en flottaison et translatés jusqu’au point d’immersion.
• Ils sont immergés sur des appuis provisoires dans la souille creusée préalablement dans
le lit du plan d’eau.
• Les caissons sont raccordés les uns aux autres sous l’eau par un joint approprié.
• La souille est remblayée.
• Les cloisons provisoires sont démolies pour ouvrir le tunnel.
• Le tunnel immergé est raccordé aux souterrains de liaison construits de part et d’autre
sous les rives.
• En site fréquenté par la navigation, l’opération de translation doit être aussi courte que
possible.
• La longueur de l’ouvrage importe peu. La profondeur des plans d’eau traversés peut va-
rier de 5 à 15 mètres (40m pour le Fehmarn Belt Tunnel (DK))
3.2.2 Bétonnage
3.2.3 Précontrainte
La nature géologique du site peut conduire à des travaux de consolidation des sols pour réduire
l’importance de terrassements.
C’est pour ces raisons qu’en général on exécute les souilles par des moyens mécaniques utilisés
à l’air libre (dragage, minage, etc.).
Les apports solides sont en général assez faibles dans les souilles, mais il est nécessaire de les
curer avant la pose du caisson.
Le caisson est mis à l’eau à l’aide d’un portique ou par remplissage de la forme de construction.
Les caissons sont équipés avant leur transfert d’une ou plusieurs cheminées d’accès boulonnées
sur la dalle ainsi que de mires de nivellement de cibles d’alignement de bittes d’amarrage.
Eventuellement de flotteurs complémentaires sont ajoutés pour contrôler l’immersion.
Un dispositif de pompage permet le lestage ou le délestage liquide des caissons pour contrôler
les mouvements lors de l’immersion.
3.4.3 Translation
Le chantier de préfabrication est dégagé rapidement de façon à permettre la reprise des travaux
de gros œuvre pour les sections suivantes.
La translation est assurée selon la distance par des remorqueurs ou des treuils amarrés au sol en
général, ou sur bollards, ou encore par des ancrages sur caissons avec renvois possibles sur des
ducs d’Albe. Ces treuils assurent soit la traction soit le freinage du caisson. Une programma-
tion détaillée est indispensable pour respecter les engagements pris vis-à-vis de la navigation
normale (coupure de 24 heures maximum).
Les efforts sont estimés avec une bonne marge de sécurité ; en effet, des caissons forment, sur-
tout en cas de crues, une entrave fluctuante au libre écoulement des eaux.
Des contraintes de phasage peuvent conduire à stocker des caissons préfabriqués en flottaison,
dans une zone de garage ou au-dessus de caissons déjà immergés pour attendre :
Pour des caissons de plus petite dimension (émissaires), il a été procédé à des translations en
immersion totale ; le niveau est contrôlé par treuils arrimés sur des portières (pontons flot-
tants) ; cette technique réduit les efforts dus au courant.
3.4.4 Immersion
Après lestage donnant un poids apparent quasi nul, l’immersion est contrôlée par un ballast li-
quide, réparti à l’intérieur du caisson entre divers compartiments pour éviter le phénomène de
carène liquide et compenser les couples variables exercés par le courant à mesure de la descente
du caisson. Des ballasts en partie supérieure jouent le rôle de stabilisateur.
L’immersion se fait par courant nul ou très faible. Dans les zones soumises à marées, on attend
l’inversion de la marée pour profiter de la courte période où, du fait de l’inversion du flux, le
courant est quasi nul.
Le positionnement en plan est obtenu par des treuils, le réglage fin (millimétrique) est vérifié
par plongeurs à partir des appuis provisoires et par comparaison au caisson précédemment im-
mergé.
Après pose, il faut assurer l’étanchéité des joints et le blocage du caisson dans la souille.
Des joints Gina sont utilisés ; le premier caisson est appuyé sur le raccordement exécuté au pré-
alable ; la vidange des espaces entre caissons accolés est suffisante pour bien comprimer le
Les caissons étant raccordés, les cloisons de flottaison d’extrémités démolies, le tunnel établi,
on procède aux dernières finitions :
injection des quelques fuites éventuelles aux joints,
finition des extrémités des caissons,
équipements intérieurs (canalisation, formes de roulement, éclairage, ventila-
tion,...).
Les caissons sont préfabriqués rapidement (quelques semaines) ; la sujétion principale est celle
des crues ou des tempêtes dont l’action influence principalement :
la tenue des ouvrages de protection de darse ou de souille,
les efforts sur les pièces en flottaison (les principaux efforts sur les caissons sont
liés aux premières phases de l’immersion définitive),
le débit solide ou vaseux.
3.7.2 Etanchéité
L’étanchéité des parois est excellente à conditions d’apporter un grand soin au béton et au fer-
raillage ; comme en souterrain classique, les petites fissures se referment sous l’action de l’eau.
La structure accepte des tassements différentiels ou des séismes sans dommage grave, surtout
avec les joints coulés en béton immergé.
Les caissons sont immergés à la profondeur juste suffisante pour leur équilibre, ce qui réduit
d’autant la longueur des tunnels d’accès.
Les caissons peuvent présenter des profils en travers variables sur un même tunnel.
La longueur unitaire des caissons est définie selon :
le profil en long de l’ouvrage et sa longueur,
le délai d’exécution,
les trémies d’accès,
les zones disponibles pour installer le chantier de préfabrication,
la force des courants à affronter aux diverses phases de travail,
l’effet des vagues.
3.7.4 Terrassement
Les travaux de terrassement sont nettement moins onéreux que ceux nécessaires à l’exécution
d’un tunnel classique, surtout si le sous-sol est tendre ou hétérogène.
3.7.5 Environnement
Le type d’ouvrage est particulièrement discret, tant pendant sa construction qu’en période de
service. Sa faible profondeur – relative – permet de limiter la longueur des rampes d’accès et
donc le coût total de l’ouvrage.
4 Tunneliers
Pour répondre à l’encombrement croissant de la surface du sol dans nos pays et à l’exigence de
qualité de l’environnement, il est de plus en plus difficile de réaliser les tunnels en fouilles ou-
vertes ou en cut-and-cover.
La réponse à ces exigences nouvelles explique le succès croissant des machines spécialement
conçues pour creuser les tunnels en sous-œuvre, dans tous les types de terrain et avec un mini-
mum d’impact sur la vie en surface.
Ces tunneliers, aussi appelés boucliers, sont utilisés dans nos régions pour construire les ou-
vrages suivants :
tunnels routiers
tunnels ferroviaires
collecteurs
siphons pour pipelines ou câbles sous les cours d’eau
aqueducs
conduites forcées
Une série de facteurs déterminent le choix d’un bouclier. Parmi ceux-ci : la nature du sol, la
présence éventuelle de nappes d’eau souterraines, la longueur du tunnel, les conditions de tra-
vail et les caractéristiques du site en surface.
Un bouclier remplit plusieurs fonctions. Les techniques adoptées pour remplir ces fonctions
permettent de les classer.
• Pas de soutènement
La nature du sol permet au front de rester stable sans support. Il peut s’agir de roches
tendres, de sols indurés ou très cohésifs.
Lorsque le sol ne présente pas toutes ces qualités, d’importants tassements sont à atten-
dre.
L’air exerce sur le front une pression uniforme qui ne compense qu’imparfaitement la
pression trapézoïdale du sol et de la nappe aquifère. Il en résulte, pour les tunneliers de
grand diamètre, un risque majeur de “blow-out”. Ce phénomène apparaît lorsque le sol
desséché par l’air laisse le gaz s’échapper en grandes quantités vers la surface. La pres-
sion sur le front ne pouvant plus être maintenue, le front s’effondre.
Le travail sous air comprimé étant pénible et coûteux, ces tunneliers sont associés à un
système d’excavation mécanique. Une trémie rotative à clapet sphérique assure une par-
faire étanchéité à l’air sans changement de pression au niveau du front de coupe.
Dans certains cas où il est difficile de liquéfier le sol dans la chambre d’excavation, une sorte
de slime (bentonite, certaines argiles) est injecté dans la chambre d’excavation.
Les dimensions et les mécanismes de la porte d’extraction des déblais doivent être adaptés aux
conditions des sols en assurant en particulier une parfaite étanchéité tout en évitant tout colma-
tage.
L’évacuation des déblais - aussi appelés “marin” - peut se faire par plusieurs techniques ou
combinaisons de techniques :
• chemisage complet (jupe) plus ou moins long - terrains non cohérents ou convergents
• protection dans la partie supérieure - terrains avec risque de chute de blocs
• pas de protection - rocher compact
4.3 Tassements
4.4 Synthèse
4.5 Evolution
Le suivi de l’évolution de la technique fait ressortir une nette diminution de l’utilisation de l’air
comprimé au profit des boucliers à la bentonite, boue ou pression de terrain (EPB).
On remarque également une évolution vers l’emploi de boues moins onéreuses et, a contrario,
une évolution des boucliers à pression de terrain vers un fonctionnement à la boue par injection
de produits adéquats dans la chambre d’excavation pour rendre le terrain plus “malléable”
(Slime Shield).
Pour des géologies variées, on a de plus en plus recours à des machines mixtes, capables de
passer d’un support frontal par la technique de l’hydroschild au bouclier EPB. Le passage d’un
dispositif à l’autre demandant tout de même 2 semaines de travail.
5 Tunnels en rocher
5.1 Dimensionnement
Les méthodes de classification des roches (Rock Mass Classifications) forment la base des mé-
thodes empiriques et sont largement utilisées en génie civil. En pratique – et pour de nombreux
projets – la classification des roches est la seule méthode utilisée pour le dimensionnement de
structures souterraines complexes.
La plupart des projets souterrains modernes font usage de ces méthodes sous une forme ou sous
une autre.
Les plus connues de ces méthodes ont été publiées par Terzaghi (Rock Load Classification –
1946), Lauffer et Pacher (1950), Deere (RQD – Rock Quality Designation – 1964), Wickham
(RSR – Rock Structure Rating – 1972), Bieniawski (RMR – Rock Mass Rating – 1973) et Bar-
ton (Q-System – 1974).
Ces méthodes permettent toutes d’évaluer la stabilité à court terme d’une excavation et l’impor-
tance du soutènement à mettre en œuvre sur base d’un système d’évaluation de la qualité du
massif rocheux.
Par un système d’attribution de points prenant en comptes de nombreux facteurs, on peut attri-
buer au massif une classe de qualité.
Remarques
L’usage très aisé des abaques ne doit pas faire oublier que toutes ces méthodes sont basées sur
une évaluation correcte du massif rocheux. Cette évaluation étant le plus souvent complexe,
elle demande l’intervention d’un professionnel qualifié et expérimenté dans ce type d’études.
Cette méthode, ainsi que la méthode « Convergence-Confinement » française basée sur à peu
près les mêmes principes, sont utilisées très largement depuis le début des années 80 pour le
creusement des grandes infrastructures souterraines en Europe.
Ces méthodes se sont développées parallèlement à l’utilisation des modes de soutènement qui
assurent la participation du terrain à sa propre stabilité (béton projeté, boulonnage, cintres lé-
gers …). Elles privilégient le rôle du terrain dans l’ensemble terrain/soutènement. Elles consi-
dèrent que le but du soutènement n’est pas de s’opposer à la déformation élastique du terrain
autour de la cavité mais au contraire de limiter la déformation des parois et l’extension de la
zone de déformation pseudo-plastique dans le but de satisfaire – si possible – les conditions
suivantes :
Plus que la valeur de la convergence maximum, c’est la vitesse à laquelle se produisent les
mouvements qui est le plus important. On considère généralement que le meilleur critère de
sécurité est la décroissance régulière de la vitesse de convergence en fonction du temps et de
l’éloignement du front.
Le creusement d’un tunnel induit dans le terrain situé à son voisinage une modification des con-
traintes initiales qui s’accompagne d’un déplacement intéressant un volume plus ou moins im-
portant suivant l’état des contraintes initiales et les caractéristiques mécaniques du terrain.
On caractérise ce mouvement par sa composante radiale qui est la plus significative. La gran-
deur que l’on mesure généralement est la convergence qui est la variation de la distance entre
deux points situés sur les parois du tunnel.
La convergence relative est le rapport de la convergence à la longueur de la base de la mesure.
Elle est souvent assimilée au rapport du déplacement radial au rayon (Ur/r).
La pression limite de confinement supportée par le soutènement avant sa rupture varie, en pra-
tique, dans des limites étroites.
En cas de boulonnage, les contraintes technologiques conduisent en général à une pression li-
mite de confinement comprise entre 50 et 200 kPa, indépendamment du diamètre de
l’excavation.
Les cintres métalliques légers, utilisés seuls et correctement dimensionnés, permettent de re-
prendre des pressions de l’ordre de 50 à 100 kPa.
Le béton projeté (gunite) permet, pour des épaisseurs habituelles de 5 à 20 cm, de développer
des pression de confinement variant de 500 kPa pour une cavité de 4m de diamètre à 200 kPa
pour 10m.
Seuls les voussoirs préfabriqués sont capables d’atteindre des pressions de confinement de
l’ordre de 1000 à 2000 kPa.
Le tracé de la courbe suppose également que l’on sache positionner son point d’ordonnée nulle
c’est-à-dire que l’on connaisse la part de convergence Ura qui s’est produite au moment où le
soutènement commence à se mettre en charge.
Cette part de convergence peut être égale à Urs, mais suivant le type de soutènement, il peut y
avoir lieu de tenir compte d’un interstice de pose su qui est la déformation radiale nécessaire
pour intéresser effectivement le soutènement . La valeur su dépend du type de soutènement et
du soin avec lequel a été réalisé le bourrage et du taux de compressibilité du matériau de bour-
rage.
5.2.3.2 Rupture
Lorsque le soutènement n’est pas correctement dimensionné, ou lorsqu’il est mis en place trop
tôt ou trop tard, la pression de confinement, après une période de réduction, tend à croître du
fait de la rupture de l’anneau plastique ou du développement de la surface de rupture jusqu’à la
surface.