Exigence Reglementaire en ERP - Juin2017
Exigence Reglementaire en ERP - Juin2017
Exigence Reglementaire en ERP - Juin2017
Introduction
1
1. Classification des ERP
La réglementation incendie concerne seulement le mobilier présent dans des Établissement
Recevant du Public (ERP) et non le mobilier domestique. Les ERP sont divisés en différents
groupes, eux-mêmes divisés en différentes catégories en fonction de l’effectif présent dans le
bâtiment. Par ailleurs, ils sont divisés en différents types d’utilisation. Il appartient plutôt au
client de la structure de surcyclage ayant commandé du mobilier de stipuler à quelle
catégorie d’ERP la commande se réfère, cependant le présent document réuni quelques
éléments permettant d’évaluer à quel ERP la commande de mobilier fait référence.
Afin de déterminer à quel groupe appartient l’ERP, il faut se référer à l’article R123-19 du
« Code de la construction et de l’habitation », dont les données sont synthétisées dans la
Figure 1 :
Afin de déterminer à quel type d’utilisation appartient l’ERP en question, il faut s’appuyer sur
les données présentes dans le « Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de
panique dans les établissements recevant du public », « Livre 1 : Dispositions applicables à
tous les établissements recevant du public », Chapitre 1, « Section I : Classement des
établissements » et « Section II : Adaptation des règles de sécurité et cas particuliers
d’application du règlement », Articles GN 1 à GN 10. Les différents types d’utilisations
correspondent à un ensemble d’une à trois lettres.
2
2. Synthèse des exigences en fonction de l’ERP
Lorsqu’on étudie le comportement d’une pièce de mobilier face au feu, on s’intéresse au
critère de « réaction au feu », qui évalue la contribution d’un matériau au développement
d’un incendie en matière d’inflammabilité, de résistance à la température, de production de
fumée et autres éléments susceptibles de contribuer à la propagation de l’incendie. Ce sont
des essais normalisés au sein de centres agréés qui définissent cette réaction. Un autre
critère existant est celui de « résistance au feu », cependant ce critère n’est pas utilisé
concernant le mobilier (Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique
dans les établissements recevant du public, Art. AM 1). Cela se justifie car le mobilier ne
supporte pas de structure et n’est pas étudié pour se consumer pendant longtemps, ce
critère de « résistance au feu » est en revanche utilisé pour les matériaux de construction.
Dans le cas où la structure de surcyclage réalise un bardage devant être accolé à un mur, la
réglementation suivante ne s’applique pas, il convient d’étudier les règles relatives à la
construction du « Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les
établissements recevant du public ».
- Occuper des emplacements tels qu’il ne puisse gêner ou rétrécir les chemins de
circulation.
- Être éventuellement fixé au sol ou aux parois de façon suffisamment rigide pour qu’une
poussée de la foule ne puisse les déplacer.
De plus, des règles spécifiques existent quant au mobilier qui équipe les ERP :
3
- Les planchers légers et superstructures pouvant recevoir des personnes (tribunes, tours,
stands, podiums, estrades, gradins, praticables, planchers surélevés, etc.) bénéficient d’une
règlementation particulière (Art. AM 17 du « Règlement de sécurité contre les risques
d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public »).
- Les rangées de sièges doivent également respecter des règles particulières (Art. AM 18 du
Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements
recevant du public); de même les arbres de noël doivent respecter certaines contraintes
(Art. AM 19 du Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les
établissements recevant du public).
- Les ERP du type CTS doivent posséder des aménagements intérieurs (bars, caisses,
estrades, podiums, etc.) solidement fixés au sol ou difficile à renverser et à déplacer, qui ne
doivent pas diminuer la largeur des circulations et des sorties, constitués de matériaux M3
(Art. CTS 12).
Matériaux de catégorie M2 au
U (Établissement de
- moins ou bois de catégorie M3 au Aucune
soin)
moins.
M (magasins de
1er Matériaux de catégorie M3 au Matériaux de catégorie M3
vente, centres
groupe moins. au moins.
commerciaux)
Matériaux de catégorie M3 au
X (établissements moins, y compris pour les éléments
- Aucune
sportifs couverts) de séparation non établi de
plancher à plafond (Art. X 17)
4
3. Classification des matériaux en fonction du critère de « réaction au feu »
En principe, dans une menuiserie fabricant du mobilier de manière classique, les fournisseurs
de matières premières donnent avec un matériau le Procès-Verbal (PV) qui l’accompagne et
qui indique la catégorie à laquelle appartient le matériau en fonction du critère de réaction
au feu. Dans le cas d’une structure de surcyclage comme Extramuros, on ne dispose pas
d’indication précise sur les propriétés des matériaux que l’on récupère, ni du PV du
constructeur. Il convient donc d’utiliser la classification des matériaux bruts. On peut ensuite,
si l’on souhaite améliorer les performances d’un matériau, lui appliquer un traitement (vernis,
etc.). Le fournisseur du produit de traitement doit être en mesure de fournir un PV
garantissant que l’application du traitement permet à la matière d’appartenir à une certaine
catégorie vis-à-vis du critère de réaction au feu.
Les matériaux bruts d’aménagement sont classifiés en différentes catégories selon leur
réaction au feu (M0 à M4). Il convient d’être vigilant, car les critères d’évaluation ne sont pas
les mêmes selon l’utilisation du matériau (aménagement ou construction), et les catégories
peuvent donc changer selon l’utilisation. Dans le cas d’une structure de surcyclage proposant
du mobilier, c’est bien la classification des matériaux d’aménagement qu’il faut prendre en
compte. Celle-ci est disponible dans l’annexe 3 de l’arrêté du 21 novembre 2002 relatif à la
réaction au feu des produits de construction et d’aménagement, et la Figure 4 (page 4) en
propose une synthèse.
Combustibilité Inflammabilité
M0 Incombustible
M1 Combustible Ininflammable
5
Figure 4 : Classement conventionnel des matières en fonction de leur réaction au feu
Supérieure ou égale à 14
M3
Bois massif non résineux mm
Inférieure à 14 mm M4
Supérieure ou égale à 18
M3
Bois massif résineux mm
Inférieure à 18 mm M4
Supérieure ou égale à 18
Panneaux dérivés du bois M3
mm
(CP, lattés, particules, fibres)
Inférieure à 18 mm M4
Par ailleurs, il existe certaines subtilités qui peuvent conduire à modifier l’épaisseur minimale
requise pour qu’un bois ait un certain classement de réaction au feu. En effet, l’article AM 18 -
Rangées de siège du Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans
les ERP indique que :
« Si des rangées de sièges sont constituées, les dispositions suivantes doivent être
respectées : Les matériaux constituant les sièges non rembourrés et les structures de sièges
rembourrés doivent être de catégorie M3. Toutefois, les matériaux bois ou dérivés du bois
d’une épaisseur égale ou supérieure à 9 mm sont acceptés.»
Il faut convient donc, en plus de parcourir la présente note de synthèse et les textes
réglementaires, de s’appuyer sur un cahier des charges précis des maîtres d’œuvre (ou
d’ouvrage), afin de vérifier si, selon le type de mobilier à réaliser, les épaisseurs inférieures à
14 ou 18 mm sont acceptées.
6
4. Spécificités pour l’aménagement des Immeubles de Grande Hauteur (IGH)
Lors de l’aménagement des Immeubles de Grande Hauteur (IGH), il faut pouvoir définir le
pouvoir calorifique de chacun des meubles vendus, car on réglemente l’aménagement de
manière à limiter le pouvoir calorifique total par « cellule » au sein de l’immeuble. Cela revient
à limiter le potentiel de source de feu au sein de l’immeuble. Cette règlementation concerne
aussi bien les parties communes que privatives.
Afin de déterminer le pouvoir calorifique d’un meuble, il faut utiliser l’annexe 2 « Grille de
référence des valeurs mobilières ». Celle-ci répertorie le pouvoir calorifique de certains
meubles aux dimensions standards. Si le meuble vendu est différent des meubles fourni dans
cette annexe, il convient alors calculer le pouvoir calorifique du meuble (Figure 6, page 5).
Pour cela, on détermine la quantité de chaque matériaux qui compose le meuble (en masse
ou en volume). On multiplie ensuite chacune des quantités par le pouvoir calorifique d’un
kilogramme ou la charge calorifique volumique d’un décimètre cube de chaque matériau qui
compose le meuble. En sommant le résultat de ces différentes multiplications pour chaque
matériau composant le meuble, on obtient ainsi le pouvoir calorifique total du meuble. La
Figure 5 (page 5) synthétise le processus pour déterminer le pouvoir calorifique total d’un
meuble, les ressources documentaires nécessaires sont également annotées.
Multiplier le volume
ou la masse par le
pouvoir calorifique
Déterminer le volume
du matériau (en MJ).
(en dm3) ou la masse
Sommer le résultat
Non (en kg) utilisé pour
de ce calcul pour les
Appartient au chaque matériau
Meuble différents matériaux
tableau avec
(dimensions, composant le
mobilier de
matières, etc.) meuble.
référence ? Utiliser le pouvoir
Oui
calorifique donné dans
le tableau
7
Figure 6 : Exemple dans le cas où le meuble n’est pas dans le tableau de référence
Il est possible d’appliquer au bois un traitement afin de modifier son comportement face au
feu, on peut ainsi améliorer les performances et faire évoluer un matériau vers une classe
supérieure (par exemple, de M3 à M1).
On peut conseiller d’utiliser les vernis intumescents de la marque Lurie « AlphaFlam », par-
dessus lequel il faut appliquer le vernis de finition « AlphaCoat ». L’ensemble constitue une
protection contre le feu qui permet au matériau d’atteindre une classe supérieure (Figure 7). Il
faut consulter la documentation du fournisseur afin d’appliquer le traitement de surface dans
les bonnes conditions. Il existe certainement d’autres produits permettant d’aboutir au même
résultat, dans tous les cas le fournisseur ou le producteur du traitement doit être en mesure
de faire parvenir à la structure de surcyclage le procès-verbal garantissant les performances
du traitement. Il existe également, dans la même gamme de produits Lurie, une teinture en
phase aqueuse compatible avec les produits intumescents de la même gamme,
« AlphaColor ». Ces produits ont l’avantage écologique d’être fabriqués en France, de plus la
teinture en phase aqueuse a un impact environnemental relativement faible, et contient
moins de 1g/L de COV.
8
pollue davantage que la solution vernis intumescent. En effet, il peut contenir au maximum
50 g/L de COV contre 1 g/L pour le vernis.
Nombre de
Matériaux Epaisseur AlphaFlam AlphaCoat Classement
face
Il existe des finitions permettant de garantir le classement au feu d’un matériau. En particulier,
l’application d’une lasure peut déclasser un matériau M1. Il convient donc d’appliquer des
produits adaptés, comme le vernis ignifugé « DecorFlamHydro » de Lurie, qui allie protection
contre le feu et décoration du bois et de ses dérivés (elle existe incolore et en 9 teintes de
bois). Ce type de produit permet donc de colorer un bois pour lequel on dispose d’un PV M1
tout en maintenant au niveau M1 son classement par rapport au feu. Ce produit a l’avantage
écologique d’être classé catégorie A sur le critère d’émissions dans l’air intérieur, de contenir
moins de 10 g/L de COV, et d’être fabriqué en France.
Par ailleurs, il existe une peinture de finition ignifugée en phase aqueuse permettant de
conserver le PV M1 pour tous matériaux déjà classés M1, c’est par exemple le cas du produit
« Lurifix SM1 » de la gamme Lurie. Ces produits ont une bonne qualité environnementale par
rapport aux autres peintures ignifugées du marché (classement A pour les émissions dans
l’air intérieur, fabriquées en France). Cependant, les peintures sont plus polluantes que la
solution utilisant du vernis, elles émettent notamment au maximum 99 g/L de COV, contre
1g/L pour les vernis de Lurie.
9
5.3.Synthèse
La Figure 8 synthétise l’intérêt des différents dispositifs existants tout en analysant leurs
impacts environnementaux. Le total des émissions maximum de COV est exprimé en
grammes par m2 car cette unité permet de mesurer la quantité de COV effectivement émise
pour traiter un meuble. La Figure 9 explique la manière dont on a procédé pour aboutir à ces
résultats. La donnée du total des émissions maximum de COV (g/m2) pour les vernis
intumescents de la marque Lurie est valable pour l’ensemble des cas présents dans la Figure
7 (page 6).
Impact environnemental
Maintient Permet Total
Fourni le
le de émissions
classement Émissions Lieu de
classement teinter maximum
M1 dans l’air fabrication
M1 le bois de COV (g/
m2)
Vernis
intumescent
- Oui Non A France
(« AlphaFlam » +
« AlphaCoat »)
Vernis
intumescent Environ 74
« AlphaFlam » +
« AlphaCoat » et - Oui Oui A France
teinture phase
aqueuse
« AlphaColor »
Peintures
intumescentes - Oui Oui A France 39,85
acryliques
Vernis ignifugé
« DecorFlamHyd Oui Non Oui A France 1
ro »
Peinture de
finition ignifugé
en phase Oui Non Oui A France 19,8
aqueuse « Lurifix
SM1 »
10
Figure 9 : Méthode de calcul des émissions totales de COV en g/m2
11
6. Ressources documentaires et lexique :
12