Lhydrogène Vert - Bernard Wiesenfeld
Lhydrogène Vert - Bernard Wiesenfeld
Lhydrogène Vert - Bernard Wiesenfeld
DU MÊME AUTEUR
BERNARD WIESENFELD
Imprimé en France
ISBN (papier) : 978-2-7598-2919-4
ISBN (ebook) : 978-2-7598-2920-0
Introduction.................................................................................. 7
5
Sommaire
Conclusion
De l’hydrogène chimique à l’hydrogène énergétique.............................. 151
Annexes
Définitions.................................................................................... 160
Sigles et acronymes....................................................................... 164
Bibliographie................................................................................ 167
6 L’hydrogène vert
INTRODUCTION
7
Introduction
8 L’hydrogène vert
Introduction
9
1
Qu’est-ce que l’hydrogène
11
Qu’est-ce que l’hydrogène
12 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
13
Qu’est-ce que l’hydrogène
14 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
15
Qu’est-ce que l’hydrogène
16 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
17
Qu’est-ce que l’hydrogène
Inflammation
La probabilité d’inflammation de l’hydrogène dans l’air est très
élevée, même si des précautions ont été prises pour éviter la présence
d’une flamme ou d’une étincelle à proximité.
En revanche, en cas d’inflammation, le faible rayonnement de la
flamme, qui se situe dans l’ultraviolet, limite considérablement les
risques de propagation d’un incendie.
Explosion
Le caractère hautement inflammable de l’hydrogène engendre un
risque supplémentaire d’explosion.
Cependant, la forte diffusivité de la molécule d’hydrogène due à
ses très petites dimensions réduit le risque d’explosion en cas de fuite
en milieu non confiné.
Lorsque la concentration en hydrogène dans l’air est comprise
entre 10 et 60 %, il peut y avoir une détonation, ce qui constitue un
risque supplémentaire par rapport à la simple déflagration, du fait de
la très grande vitesse de propagation de l’onde de choc.
Enfin, il existe également un risque d’explosion lié aux équipements
sous pression puisque l’hydrogène doit être fortement comprimé
pour être stocké dans un volume restreint.
Au bilan, les risques d’explosion de l’hydrogène demeurent plus
faibles que ceux du gaz naturel (voir tab. 1.2).
En outre, le caractère modérateur en cas d’incendie a pu être
confirmé par des tests incendie où il a été démontré que l’inflamma-
tion d’une voiture à hydrogène avait beaucoup moins de conséquences
du point de vue de la sécurité qu’une voiture à essence (voir fig. 1.6).
Dans ce test réalisé par une association de constructeurs auto
mobiles, on compare l’inflammation d’un réservoir d’hydrogène à celle
d’un réservoir d’essence, trois secondes et une minute après l’allumage.
18 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
Figure 1.6 | Test incendie réalisé par des constructeurs d’automobiles à hydrogène.
19
Qu’est-ce que l’hydrogène
20 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
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Qu’est-ce que l’hydrogène
22 L’hydrogène vert
Qu’est-ce que l’hydrogène
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Qu’est-ce que l’hydrogène
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Qu’est-ce que l’hydrogène
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Qu’est-ce que l’hydrogène
26 L’hydrogène vert
2
Les « gisements d’hydrogène »
n’existent pas
27
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Enfin les électrons purent être interceptés par les noyaux d’hydro-
gène et d’hélium et graviter autour d’eux : ce fut la naissance des
premiers atomes qui se combinèrent ensuite entre eux progressi-
vement, à mesure que la température de l’univers décroissait, pour
donner des molécules.
L’hydrogène est aujourd’hui l’élément le plus abondant dans l’uni-
vers (75 % en masse).
Cependant, dans la croûte terrestre, il ne représente que 0,22 %
des atomes et dans l’atmosphère, que 0,55 ppm (5,5 10–7) des gaz.
En revanche, il est très présent dans les océans, mais associé à
l’oxygène au sein de la molécule d’eau.
Aussi n’existe-t-il pas de « gisement d’hydrogène » et pour l’ex-
ploiter, sous forme gazeuse ou liquide, il faut d’abord le produire par
des procédés industriels.
C’est l’objet du présent chapitre.
28 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Le réchauffement climatique
Selon le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évo-
lution du climat), l’Homme est responsable du réchauffement actuel
de notre planète. On parle de réchauffement anthropique provoqué
par des gaz à effet de serre émis par l’activité humaine.
Une partie de la lumière du soleil traverse l’atmosphère et atteint
la Terre.
Le sol ainsi chauffé émet des rayons infrarouges dont une partie
est retenue dans l’atmosphère par des gaz dits à effet de serre (voir
fig. 2.2).
Ces gaz existent naturellement dans l’atmosphère depuis des
millions d’années, mais leur taux a augmenté sensiblement depuis le
début de l’ère industrielle.
L’effet de serre est nécessaire à la vie sur Terre.
En effet, sans lui, la température moyenne à la surface du globe
serait de – 18 °C au lieu des + 15 °C dont nous bénéficions aujourd’hui.
La vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4)
et quelques autres gaz à effet de serre (GES) contenus dans l’atmos-
phère agissent comme la serre du jardinier : en empêchant une partie
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Figure 2.3 | Écarts de température moyenne à la surface de la Terre depuis 400 000 ans
par rapport à aujourd’hui.
30 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
34 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Lumière
6CO2 + 6H2O → C6H12O6 + 6O2
gaz eau glucose oxygène
carbonique (matière
végétale)
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
36 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Figure 2.5 | Différents scénarios de prévisions, faites l’année 2002, sur l’évolution de la
production mondiale de pétrole en million de barils par jour (Mb/j).
La guerre en Ukraine
Le troisième événement, d’origine conjoncturelle, nous obligeant
à délaisser au plus vite les énergies fossiles, est le conflit en Ukraine
et la menace par la Russie d’interrompre les exportations de gaz (et
de pétrole) vers les pays de l’OTAN.
Afin d’éviter une pénurie de gaz dès l’hiver 2022/2023 aux consé-
quences imprévisibles, nous cherchons d’autres fournisseurs, dont les
États-Unis qui nous livrent du GNL (gaz naturel liquéfié) issu du gaz
de schiste américain.
Il est regrettable que nous n’ayons pas su anticiper cette situation
de dépendance, alors que la France est probablement le pays qui
possède, avec la Pologne, les plus grandes réserves d’Europe en gaz
et en pétrole de schiste.
Ce gaz est issu de la roche mère située à quelque 2 000 mètres de
profondeur, bien au-dessous des nappes phréatiques.
Les techniques d’extraction, basées sur le forage horizontal et la frac-
turation hydraulique (voir fig. 2.6), consistent à injecter de l’eau sous
pression additionnée à du sable et des agents chimiques de manière
à créer des fractures d’où le gaz peut s’échapper puis être récupéré.
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
38 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
L’identité de Kaya
On ne change pas une valeur en la multipliant et divisant par un
même nombre.
Ainsi, en appelant :
• CO2, les émissions anthropiques mondiales de CO2 ;
• TEP (tonne équivalent pétrole), la quantité d’énergie consommée
dans le monde ;
• PIB, le produit intérieur brut ;
• POP, la population mondiale.
Alors, on peut écrire :
CO2 TEP PIB
CO2 POP
TEP PIB POP
CO2
est l’intensité carbone d’une énergie. Elle mesure le contenu
TEP
en GES de l’énergie.
TEP
est l’intensité énergétique de l’économie. Elle mesure la quan-
PIB
tité d’énergie qu’il faut dépenser pour produire une unité de biens
ou services.
PIB
est la production par personne. Elle mesure la richesse
POP
moyenne mondiale.
Selon le GIEC, l’objectif de 1,5 °C à l’horizon 2100 nécessite d’at-
teindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire qu’on aura, à cette
date, cessé d’enrichir l’atmosphère en CO2, grâce à une compensation
exacte entre son émission dans l’atmosphère et sa disparition par
absorption sur terre (production végétale par photosynthèse) et sur
mer (dissolution dans l’eau de mer).
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
40 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Figure 2.7 | Répartition des procédés utilisés pour la production d’hydrogène en 2020.
41
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
Le vaporeformage
On fait réagir des hydrocarbures avec de l’eau pour produire de
l’hydrogène.
C’est le procédé le plus courant au niveau industriel.
Il est mis en œuvre principalement avec des hydrocarbures légers :
méthane, naphta ou GPL (gaz de pétrole liquéfié).
Lors du vaporeformage du méthane, la vapeur d’eau réagit sur
l’hydrocarbure pour produire du gaz de synthèse selon la réaction :
CH4 + H2O → CO + 3 H2 (1)
Cette opération s’effectue à pression modérée (20 à 30 bars) et à
une température de l’ordre de 900 °C, en présence d’un catalyseur
de nickel.
On fait ensuite réagir le CO avec la vapeur d’eau (Water Gas Shift) :
CO + H2O → CO2 + H2 (2)
Au bilan, les réactions (1) et (2) donnent :
CH4 + 2 H2O → 4 H2 + CO2
Cette réaction est endothermique.
Le processus global est schématisé sur la figure 2.8.
42 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
L’oxydation partielle
En présence d’oxygène, des résidus d’hydrocarbures peuvent être
convertis en hydrogène et oxyde de carbone.
L’oxydation partielle est plus contraignante que le vaporeformage
en termes d’investissement et de techniques opératoires.
Afin d’en diminuer le coût, on utilise des hydrocarbures peu coûteux.
La réaction générale est :
CnHm + ½ n O2 → n CO + ½ m H2
En faisant n = 1 et m = 4, on obtient la réaction du méthane avec
l’oxygène :
CH4 + ½ O2 → CO + 2 H2
La réaction est exothermique.
On utilise de l’oxygène en quantité insuffisante pour que l’oxyda-
tion ne soit que partielle. L’oxygène est utilisé à haute température (de
1 200 à 1 500 °C) et sous forte pression (de 20 à 90 bars) en présence
de vapeur d’eau pour modérer la réaction.
Le reformage autothermique
Le vaporeformage est endothermique alors que l’oxydation partielle
est exothermique. On peut donc effectuer simultanément les deux
réactions dans une proportion telle que la réaction soit autother-
mique, c’est-à-dire qu’elle se déroule sans dégagement ni absorption
de chaleur.
CnHm + ½ n H2O + ¼ n O2 → n CO + (½ n + ½ m) H2
En faisant n = 1 et m = 4, on obtient :
CH4 + ½ H2O + ¼ O2 → CO + 5/2 H2
43
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
La gazéification du charbon
On utilise le terme de « gazéification » pour les combustibles
solides comme le charbon ou la biomasse.
C’est un procédé d’oxydation partielle.
Il existe 3 technologies de gazéification :
• la technologie sur lit fixe ;
• la technologie sur lit fluidisé ;
• la technologie à lit forcé.
La figure 2.9 représente la technologie sur lit fixe.
Les gaz circulent au travers de particules de charbon dont les
dimensions varient de 3 à 30 mm.
La température est comprise entre 800 et 1 000 °C et la pression,
entre 10 et 100 bars.
Séquestration du CO2
La production d’hydrogène à partir d’hydrocarbure et de char-
bon génère du gaz carbonique, de l’ordre de 10 tonnes de CO2 par
tonne d’hydrogène produit par vaporeformage du méthane, de 12 à
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
48 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
De la biomasse à l’hydrogène
La plupart des sources d’énergie, exceptées la géothermie et l’éner-
gie nucléaire de fission, ont pour origine le rayonnement solaire (qui
a pour origine l’énergie de fusion nucléaire dans le soleil).
Ainsi, ce sont de grandes quantités d’énergie solaire qui ont été
accumulées dans les hydrocarbures, il y a des centaines de millions
d’années.
On peut ainsi récupérer l’hydrogène qu’ils contiennent, mais il est
parfois plus simple et plus économique de les utiliser directement
pour leur qualité énergétique.
Plutôt que d’extraire l’hydrogène des hydrocarbures qui sont
enfouis dans l’écorce terrestre, il vaut mieux extraire l’hydrogène de
la biomasse qui s’est créée plus récemment.
En effet, la moitié des émissions de CO2 dans l’atmosphère se
recombine, soit par dissolution dans les océans, soit par création de
matière végétale par réaction avec l’eau en présence de lumière et
dégagement d’oxygène : c’est la photosynthèse (voir fig. 2.13).
Comme nous le savons, l’autre moitié du CO2 émis reste dans
l’atmosphère au moins un siècle avant de se recombiner.
De cette manière, lorsqu’on brûlera la biomasse comme combus-
tible, on rejettera dans l’atmosphère du CO2 qui a été au préalable
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
50 L’hydrogène vert
Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
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Les « gisements d’hydrogène » n’existent pas
52 L’hydrogène vert
3
Comment stocker, transporter
et distribuer l’hydrogène
53
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
difficilement (– 253 °C, 1 atm) et que les atomes d’hydrogène ont une
grande réactivité chimique, si bien qu’ils s’associent très facilement à
d’autres éléments chimiques.
Ils s’infiltrent aussi dans toutes les fissures car la molécule d’hydro-
gène est très petite, ce qui peut par exemple générer une fragilité sur
des alliages de métaux.
Le stockage gazeux
Le stockage de l’hydrogène gazeux sous forme comprimée peut
être considéré aujourd’hui comme le stockage standard quand il s’agit
de stocker quelques kilogrammes ou dizaines de kilogrammes. C’est
le cas, notamment, des véhicules automobiles propulsés par une pile
à combustible visant une autonomie de 400 à 500 km.
La masse d’H2 à stocker est alors de l’ordre de 3 à 5 kg H2 (voir
fig. 3.1).
Les deux principales contraintes associées à ce type de condition-
nement sont les fortes pressions requises et l’élimination des éven-
tuelles fuites de H2.
Aujourd’hui, on est passé à des réservoirs pouvant supporter une
pression de 700 bars avec la technologie des fibres bobinées (on
renforce un liner plastique avec des fibres de matériaux composites,
fibre de carbone principalement).
Sécurité
• Risque acoustique (jusqu’à 125 dB)
Il s’agit de petites fuites. Le bruit est équivalent à celui d’un
marteau-piqueur.
• Asphyxie (fuite dans un espace confiné)
54 L’hydrogène vert
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
Figure 3.1 | Position d’un des réservoirs de H2 gazeux sous le siège arrière, dans la
Toyota Mirai. Chaque réservoir pèse 4,6 kg sous 700 bars.
55
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
Le stockage liquide
Lorsqu’on souhaite de plus grandes densités d’hydrogène, il faut
alors passer à l’état liquide.
En effet, la densité de H2 passe alors de 40 kg/m3 à l’état gazeux
sous 700 bars à 71 kg/m3 à l’état liquide à 1 bar. Mais il faut pour
cela refroidir H2 à – 253 °C et donc le conditionner dans un réservoir
cryogénique volumineux.
Cela n’est rentable que pour des grandes quantités.
C’est pourquoi l’hydrogène liquide est utilisé comme carburant
exclusivement dans le domaine aéronautique et spatial.
Dans la propulsion nucléaire thermique (NTP) (voir chapitre 7), le
réservoir de stockage de l’hydrogène, qui est le gaz propulsif, occupe
un volume très important comparé au cœur du réacteur nucléaire ou
à la tuyère (voir fig. 3.4).
Le stockage solide
Il est très difficile de solidifier l’hydrogène, car il faut atteindre des
températures de 6 °C inférieures à la température de liquéfaction.
Cependant, on peut le stocker sous forme solide à une température
voisine des conditions normales, s’il est associé à un autre élément
chimique.
56 L’hydrogène vert
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
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Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
TRANSPORT ET DISTRIBUTION
Pour les petites quantités, la livraison en cylindre de gaz est préfé-
rable. Pour de plus grands volumes, les trailers (camions) de gaz ou
d’hydrogène liquide sont les moyens les moins onéreux.
Enfin, les plus gros volumes d’hydrogène gazeux sont directement
livrés par canalisations (pipelines).
58 L’hydrogène vert
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
Transport routier
Actuellement, un quart de la distribution d’hydrogène se fait par
camions avec des bouteilles d’hydrogène gazeux sous pression.
Mais au-delà de 300 km, cette solution n’est plus rentable et il faut
passer à l’hydrogène liquide stocké dans un réservoir cryogénique
avec double épaisseur et une super-isolation interne faite de mylar
(film polyester) pour éviter le transfert thermique, et avec des pompes
et des unités de vaporisation qui sont nécessaires pour maintenir la
température à – 253 °C (voir fig. 3.5).
L’hydrogène à la pompe
Pour faire le plein, on a le choix :
• soit de remplir le réservoir avec de l’hydrogène ;
• soit de changer directement le réservoir contre un neuf.
La première solution nécessite de construire dans chaque station
des pompes à hydrogène qui, à partir d’un grand volume de stockage,
rempliraient des réservoirs de plus petite taille.
Il faudrait que l’on puisse faire le plein en moins de 5 minutes pour
que l’opération soit acceptable.
Donc, en envisageant des réservoirs de 60 litres, cela revient à avoir
un débit minimum de 12 litres par minute.
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Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
60 L’hydrogène vert
Comment stocker, transporter et distribuer l’hydrogène
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4
Les piles à combustibles
ou piles « inusables »
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Les piles à combustibles ou piles « inusables »
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Les piles à combustibles ou piles « inusables »
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Les piles à combustibles ou piles « inusables »
Ces piles sont les premières à avoir été commercialisées et elles sont
aujourd’hui répandues dans le monde avec des puissances allant de
la centaine de kWe au MWe.
Le combustible peut être du méthane, du propane ou du biogaz.
La PAFC fonctionne à une température de 200 °C.
Les réactions aux électrodes sont du même type que celles de la
PEMFC.
Elle doit être utilisée dans une gamme de températures étroite
allant de 190 à 210 °C, afin d’éviter toute dégradation.
Enfin, l’acide phosphorique est peu coûteux mais le platine, qui est
nécessaire comme catalyseur, est très cher.
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Les piles à combustibles ou piles « inusables »
74 L’hydrogène vert
Les piles à combustibles ou piles « inusables »
75
Les piles à combustibles ou piles « inusables »
Figure 4.8 | Développement par Nissan d’une pile SOFC pour véhicule.
76 L’hydrogène vert
Les piles à combustibles ou piles « inusables »
Applications Gamme
Type Électrolyte Température
possibles de puissance
Alcaline Liquide 50-250 °C Spatial 1-100 kW
(Potasse) Portable
Acide Liquide 160-220 °C Stationnaire 200 kW-10 MW
phosphorique (Acide
phosphorique)
Carbonate Liquide 650-1 050 °C Stationnaire 200 kW-10 MW
fondu (Sel fondu)
Méthanol Solide 60-90 °C Portable 1 W-250 kW
direct (Polymère) Transports
Stationnaire
Acide Solide 60-120 °C Stationnaire 1 W-250 kW
polymère (Polymères) Transports
(PEMFC)
Oxyde solide Solide 700-1 000 °C Stationnaire 1 kW-10 MW
(SOFC) (Céramique) Transports
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Les piles à combustibles ou piles « inusables »
Figure 4.10 | Utilisation simultanée d’une pile à combustible et d’un électrolyseur pour
des applications stationnaires et mobiles.
78 L’hydrogène vert
5
L’hydrogène : une matière première
à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
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L’hydrogène : une matière première à notre disposition
Report de charge
Le report de charge consiste à réduire la charge sur le système de
production en fournissant de l’électricité à la pointe.
Pour ce faire, le système de stockage doit se charger au moment
le plus opportun (c’est-à-dire quand le coût marginal de production
d’électricité est le plus faible), au creux de la demande résiduelle.
Le système hydraulique de transfert d’énergie par pompage (STEP)
remplit cette fonction : lorsque le coût de l’électricité est bas, l’eau du
réservoir en aval est pompée vers un réservoir en amont ; lorsqu’il
est haut, l’eau est turbinée pour produire de l’électricité et renflouer
le réservoir inférieur (voir fig. 5.7).
88 L’hydrogène vert
L’hydrogène : une matière première à notre disposition
89
L’hydrogène : une matière première à notre disposition
Aide à l’autoproduction
L’autoconsommation d’électricité pour des besoins domestiques
consiste à consommer l’énergie produite localement, par exemple
par des panneaux photovoltaïques (PV), plutôt que de revendre cette
électricité sur le réseau.
Des PV produisent l’électricité nécessaire aux besoins résidentiels
et le surplus est transformé par un électrolyseur en de l’hydrogène
qui sera stocké sous forme gazeuse dans un réservoir sous pression.
Lorsque les PV fonctionnent peu ou pas du tout, par exemple
pendant la nuit, l’hydrogène est converti, grâce à une pile à combus-
tible, en électricité afin de continuer de satisfaire les besoins du
consommateur.
Évidemment, si l’on veut atteindre un taux d’autoconsommation
d’électricité de 100 %, théoriquement possible, il faut à la fois une
forte capacité de production des PV et de faibles besoins en consom-
mation domestique.
Étant donné le coût d’installation d’une telle infrastructure et les
faibles rendements de l’électrolyseur et de la pile à combustible, un
tel procédé est loin d’être compétitif aujourd’hui.
90 L’hydrogène vert
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L’hydrogène, un vecteur énergétique
pour les transports terrestres et aériens
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L’hydrogène, un vecteur énergétique
Figure 6.1 | Répartition mondiale des ventes cumulées de véhicules hydrogène passagers
depuis 2005.
92 L’hydrogène vert
L’hydrogène, un vecteur énergétique
93
L’hydrogène, un vecteur énergétique
La mobilité légère
Les engins de manutention
Les chariots élévateurs constituent le segment de marché le plus
avancé technologiquement pour la mobilité hydrogène.
Dans les secteurs de la logistique utilisant des engins de manuten-
tion à batterie au plomb et fonctionnant en continu, l’immobilisation
d’un véhicule pendant plusieurs heures cause des pertes financières et
affecte les cadences. Il est ainsi souvent nécessaire d’investir dans deux
ou trois engins pour un même poste afin de satisfaire les cadences.
La batterie au plomb peut facilement être remplacée par une pile à
combustible sans modifier la structure du chariot, pour permettre un
fonctionnement sur la journée.
Le leader sur le marché est aujourd’hui l’entreprise américaine Plug
Power mais d’autres acteurs tels que Toyota, Linde ou Air Liquide
avec sa filiale Axane, se positionnent pour développer le marché euro-
péen après le succès rencontré aux États-Unis.
94 L’hydrogène vert
L’hydrogène, un vecteur énergétique
95
L’hydrogène, un vecteur énergétique
96 L’hydrogène vert
L’hydrogène, un vecteur énergétique
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L’hydrogène, un vecteur énergétique
Pile à combustible
Type PEMFC à 330 cellules
Puissance 128 kW/174 Ch
Volume 25 litres
Poids 52 kg
Densité de puissance 5 kW/l
Réservoirs d’hydrogène
Masse totale H2 stockée 5,5 kg
Volume total des 3 réservoirs 140 litres
Batterie Lithium-ion La batterie accumule l’énergie cinétique
récupérée lors des phases de freinage
et de décélération pour alimenter
le moteur électrique.
Nombre des cellules 84
Tension 310 V
Capacité énergétique 4 Ah
Moteur électrique
Puissance max 134 kW/182 Ch
Couple moteur max 300 Nm
Type Moteur triphasé synchrone
Hybride Batterie/PAC
Consommation d’hydrogène : 0,85 kg/100 km
0 émission CO2
Autonomie : 650 km
Durée du ravitaillement : 5 min
Vitesse max : 175 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 9 secondes
Prix (2022) : 67 900 €
98 L’hydrogène vert
L’hydrogène, un vecteur énergétique
La mobilité lourde
L’apparition de camions, bateaux et trains équipés de piles à
combustible est récente. La mobilité lourde, hormis les bus (voir
§ « Les bus », ci-après), est le dernier segment de la mobilité à s’être
intéressé à l’hydrogène.
Le terme « mobilité lourde » englobe une vaste gamme d’appli-
cations, depuis le véhicule utilitaire destiné à la livraison du dernier
kilomètre (e-commerce), jusqu’au transport longue distance dans des
camions de 40 tonnes et aux usages non routiers (transport ferro-
viaire, fluvial, maritime et aérien).
Pour ces différents segments de marché, des solutions existent ou
sont en cours de développement.
Le choix de l’option PAC, batterie ou hybride batterie/PAC, dépend
du segment de marché :
• Utilitaires : 80 % des véhicules utilitaires font plus de 100 km/
jour.
On choisira la solution hybride batterie/PAC.
Nous savons qu’il existe la possibilité d’utiliser un véhicule élec-
trique standard avec un kit d’expansion pour une PAC.
• Véhicules lourds : la batterie seule ne fonctionne pas (il faut
transporter plus de batteries que de fret !). On utilisera une PAC de
forte puissance.
• Gros camions (40 tonnes) : le meilleur choix consiste à rester au
diesel pour l’instant.
99
L’hydrogène, un vecteur énergétique
Les bus
Actuellement, des bus à hydrogène sont utilisés dans plusieurs
villes d’Europe et affichent une autonomie comprise entre 250 et
400 km pour 10 à 35 kg d’hydrogène embarqué.
Plusieurs fabricants de bus (Solaris, Van Hool, VDL) s’intéressent
à l’hydrogène en Europe et aux États-Unis.
Le Citaro Fuel Cell Bus (Evobus) de Daimler est un exemple de
bus à hydrogène européen.
Daimler est l’un des premiers constructeurs à s’être positionné sur
le créneau des bus à hydrogène, en collaboration avec le fabricant de
piles à combustible Ballard Power Systems.
Le Citaro Fuel Cell Bus mesure 12 m de long, est équipé d’une
pile à combustible de 120 kW et d’un réservoir de 35 kg d’hydrogène
gazeux à 350 bars, qui assure une autonomie de 350 à 400 km, soit
une consommation de l’ordre de 10 kg par 100 km, pour un temps
de recharge d’environ 20 minutes.
TEP
• l’intensité énergétique est la quantité d’énergie utilisée
Trafic
pour qu’un passager fasse 1 kilomètre ;
• le trafic aérien.
Chaque terme de la décomposition de Kaya correspond à un levier
envisageable pour réduire les émissions de CO2 :
• la diminution de l’intensité carbone est le levier de décarbonation
du carburant ;
• la diminution de l’intensité énergétique est le levier d’efficacité
énergétique ;
• la diminution du trafic aérien est le levier de sobriété.
Plusieurs scénarios d’évolution de l’activité aéronautique ont été
analysés selon l’effort que l’on consent à fournir pour améliorer la
technologie et la décarbonation du combustible, et les résultats ont
montré que pour satisfaire un objectif de 2 °C en 2100, seul le recours
à une technologie de rupture (de type aile volante, voir fig. 6.7) et
une décarbonation totale de la flotte (notamment par l’utilisation
intensive de l’hydrogène) pourraient éviter une baisse du trafic aérien
dans les prochaines années.
En prenant un objectif plus réaliste de 3 °C en 2100, on dispose
d’une marge de manœuvre un peu plus confortable et le maintien,
voire la croissance, du trafic aérien peut encore être envisagé.
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L’hydrogène, un vecteur énergétique
Figure 6.6 | Test en vol du A380 avec, sur le fuselage arrière, la nacelle contenant le
turboréacteur à hydrogène.
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Figure 7.2 | Le rover Curiosity avec, à l’arrière du véhicule, son RTG qui actionne les
roues par l’intermédiaire d’un moteur électrique.
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
La fusée Ariane V
La mission d’un lanceur du type Ariane V (voir fig. 7.5) a pour
objectif de positionner sur orbites basses des satellites artificiels
destinés à remplir des fonctions dans des domaines spécifiques, par
exemple :
• la météorologie (Météosat…) ;
• les télécommunications (Eutelsat…) ;
• l’astronomie (Hubble…) ;
• la climatologie (Calipso…) ;
• la géolocalisation (Galileo…) ;
•…
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
La propulsion d’Ariane V
Pour fournir la force propulsive, le moteur Vulcain d’Ariane V
(voir fig. 7.6) convertit l’énergie dégagée par la réaction chimique
hydrogène/oxygène et la vapeur d’eau produite passe dans une tuyère
où elle est accélérée puis éjectée.
Les ergols doivent être conservés aux températures de liquéfaction
qui sont très basses (– 253 °C pour l’hydrogène et – 183 °C pour
l’oxygène). Leur manipulation est donc particulièrement délicate.
L’hydrogène étant très peu dense, les réservoirs sont volumineux
et les turbopompes puissantes pour obtenir les pressions et les débits
souhaités.
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
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Figure 7.11 | Création par collisions dans les couches supérieures de l’atmosphère des
particules cosmiques secondaires.
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
La dose reçue par les astronautes pendant leur traversée (15 min)
vaut environ 10 mSv.
• Rayonnement cosmique galactique et extragalactique
Il est principalement constitué de protons (85 %), de particules α
(13 %) et de particules lourdes (2 %). Il génère une dose d’environ
2 mSv par jour sur un trajet Terre-Mars.
Étant donné les doses radioactives engendrées par les rayonne-
ments cosmiques, on comprend qu’un voyage dans l’espace doive
être le plus court possible.
Par exemple, les missions à bord de la station orbitale ISS sont
limitées à 6 mois et les murs des zones de la station les plus fréquen-
tées sont renforcés avec du polyéthylène, riche en hydrogène afin de
protéger correctement l’équipage contre les neutrons produits dans
l’interaction entre les rayons cosmiques et la matière.
Dans un trajet Terre-Mars, on a besoin des meilleurs écrans radio-
logiques pour protéger les astronautes.
En cas d’une augmentation significative de l’activité solaire (émer-
gence des éruptions solaires), une solution pourrait consister à confi-
ner les astronautes dans des abris dont les murs seraient remplis
d’eau.
Durant leur séjour sur Mars, les astronautes peuvent se réfugier
dans des abris recouverts de la poussière tapissant le sol martien appe-
lée régolithe ou encore creuser des abris sous terre.
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
Filières
Filière Caloporteur Modérateur Combustible
regroupées
Graphite-gaz AGR CO2 (Réacteur Graphite UO2 enrichi
MGUNGG avancé)
HTR CO2 (Magnox) Graphite U naturel
He (haute Graphite UO2, UC2, ThO2
température)
Eau lourde PHWR Eau lourde sous Eau lourde UO2
pression
Eau ordinaire BWR Eau ordinaire Eau ordinaire UO2/MOX
PWR/VVER bouillante
Eau ordinaire Eau ordinaire UO2/MOX
sous pression
Neutrons Surgénérateur Sodium Pas de MOX
rapides modérateur
Eau-graphite RBMK Eau ordinaire Graphite UO2 faiblement
bouillante enrichi
Eau ATR Eau ordinaire Eau lourde UO2
ordinaire-eau bouillante enrichi-PuO2
lourde
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
Pour des missions vers d’autres planètes, le tableau 7.5 indique les
temps de transfert par des trajectoires de Hohmann et les DV corres-
pondants pour des missions vers les planètes du système solaire.
Tableau 7.5 | Incréments de vitesse et temps de transfert pour des missions vers les
planètes du système solaire.
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Par exemple, l’uranium 235, élément fissile des cœurs des réac-
teurs de type REP, ne peut monter à plus de 2 800 °C sans risquer
de fondre.
De nouveaux combustibles doivent donc être développés, comme
le carbure d’uranium dont la température de fusion est beaucoup
plus élevée.
La température de l’hydrogène en sortie du cœur et le débit
massique sont imposés par le niveau de poussée requis.
Par exemple, pour une poussée dix fois plus faible que celle du
moteur Vulcain d’Ariane V, soit environ 100 kN (équivalent à une
masse de 10 tonnes), il faut un réacteur de 450 MWth (à comparer
aux 2 700 MWth [mégawatt thermique] d’un réacteur de puissance
de 900 MWe [mégawatt électrique] du parc d’EDF) pour chauffer les
14 kg/s d’hydrogène jusqu’à 2 200 K.
Enfin, le moteur doit pouvoir démarrer et atteindre sa puissance
nominale très rapidement, ce qui suppose un élément combustible
capable de supporter des variations de température très importantes
sur des intervalles de temps très courts.
Un héritage technologique considérable a été accumulé tout au
long du programme NERVA mené aux États-Unis entre 1955 et 1973
(voir plus loin).
Il en est de même en ce qui concerne l’expérience acquise en URSS
à la même époque, bien que la documentation sous-jacente restât
pour une large part confidentielle.
Pendant les années 1995-1997, le CEA, en collaboration avec le
CNES, prit part à la définition d’un réacteur nucléaire de propulsion
spatiale (projet MAPS) pour des applications adaptées à Ariane V
(voir plus loin).
Le projet NERVA
Les études de propulsion nucléaire thermique furent lancées en
1955 par l’AEC (Atomic Energy Commission) et le contractant
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
Étage NERVA
Nom moteur NERVA NERVA NERVA NTR
Impulsion spécifique 800 s 825 s 925 s
Poussée 266 kN 889 kN 333 kN
Durée de fonctionnement 720 s 1 500 s 3 575 s
Diamètre 10,1 m 10,1 m 10,0 m
Hauteur 16,6 m 48,2 m 47,6 m
Masse initiale 32,5 t 245 t 158 t
Masse sèche 7,7 t 71 t 27 t
Le projet MAPS
En France, le projet du réacteur MAPS (1995-1997) est conçu
autour d’éléments combustibles annulaires.
Le combustible est formé d’un lit de particules de quelques
centaines de mm situées entre deux parois poreuses concentriques.
L’hydrogène, distribué à la périphérie, traverse radialement
les parois de l’élément combustible et s’échauffe au contact des
particules.
Ceci permet de maximiser la surface d’échange du combustible
et donc de minimiser sa température afin de l’éloigner de son point
de fusion.
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L’hydrogène, un carburant pour les mobilités spatiales
Puissance 300 MW
Nombre d’éléments combustibles 19
Diamètre/hauteur cœur 60/70 cm
Diamètre réacteur 94 cm
Combustible (93 % U235) UC2
Masse d’uranium 19,2 kg
Modérateur/réflecteur Be
Densité de puissance cœur 1,5 kW/cm3
Température entrée cœur H2 150 K
Température sortie cœur H2 2 200 K
Hauteur totale du moteur 3,85 m
Masse de l’ensemble 1 900 kg
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Conclusion De l’hydrogène chimique à l’hydrogène énergétique
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Conclusion De l’hydrogène chimique à l’hydrogène énergétique
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Conclusion De l’hydrogène chimique à l’hydrogène énergétique
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Annexes
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DÉFINITIONS
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Définitions
Noyau fissile. Noyau pouvant subir une fission provoquée par l’ab-
sorption d’un neutron lent.
Orbiteur. Partie d’un engin spatial mise en orbite autour d’un astre.
Peak oil (pic de production de pétrole) (théorie du). Théorie forma-
lisée par le géologue King Hubbert en 1956, selon laquelle un pays
a atteint le pic de production de pétrole lorsqu’il a épuisé la moitié
de ses réserves.
Pile à combustible (PAC). Générateur électrochimique qui produit
de l’électricité généralement par réaction de l’hydrogène avec
l’oxygène de l’air. Le processus inverse de la PAC est l’électrolyse.
Poussée. Selon la troisième loi de Newton d’égalité entre l’action et
la réaction, en aéronautique et aérospatiale, l’action est la force
d’éjection de gaz vers l’arrière à grande vitesse et la réaction se
traduit par le mouvement de l’ensemble du moteur vers l’avant :
c’est la force de poussée. Elle se mesure donc en newton.
Propergol. Mélange de deux substances, appelées ergols, pour fournir
de l’énergie.
Radioactivité. Propriété des noyaux instables d’émettre spontané-
ment des particules (alpha, bêta ou gamma).
Radiolyse. Décomposition de la matière par des rayonnements
ionisants.
Rayonnement cosmique. Rayonnement très énergétique composé
principalement de protons et de particules chargées, qui traverse
l’espace et d’origine solaire (vent solaire, éruption solaire), galac-
tique (principalement de supernova) ou extragalactique (origine
inconnue).
Réacteur nucléaire. Dispositif dans lequel une réaction de fission
nucléaire en chaîne peut être contrôlée.
Régolyte. Couche de poussière à la surface d’une planète sans (ou
avec une faible) atmosphère ou d’un satellite.
Rover (astromobile). Véhicule conçu pour se déplacer à la surface
d’astres autres que la Terre.
Sabatier (procédé). Réaction chimique permettant de produire du
méthane à partir du CO2 et de l’hydrogène.
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SIGLES ET ACRONYMES
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Sigles et acronymes
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