DM 13
DM 13
DM 13
MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch
DM no 13 : Groupes
On dit qu’un groupe abélien G (noté additivement) est de type fini s’il existe un système générateur (ou famille
génératrice) fini(e) X de G, autrement dit, s’il existe un nombre fini d’éléments (xi )i∈[[1,n]] tels que
Le but de ce problème est de montrer le théorème de structure des groupes abéliens de type fini, stipulant que tout
groupe abélien de type fini est isomorphe à un groupe
H1 + H2 = {h1 + h2 | h1 ∈ H1 , h2 ∈ H2 }.
On dit que la somme est directe si pour tout x ∈ H1 + H2 , l’écriture de x sous la forme x = h1 + h2 est unique (avec
h1 ∈ H1 et h2 ∈ H2 ) On désigne dans ce cas par H1 ⊕ H2 la somme directe.
1. Dans Z2 , soit H1 = Z · (2, 1) = {n(2, 1), n ∈ Z} et H2 = Z · (0, 2). Décrire la somme H1 + H2 . Est-elle directe ?
2. Dans (Z, +), décrire la somme aZ + bZ, où (a, b) ∈ (Z∗ )2 . Est-elle directe ?
3. Soit H1 et H2 deux sous-groupes d’un groupe abélien G.
(a) Montrer que H1 + H2 est un sous-groupe de G.
(b) Montrer que si H1 + H2 est directe, alors les groupes H1 ⊕ H2 et H1 × H2 sont isomorphes.
4. Montrer que si H1 , H2 et H3 sont des sous-groupes d’un groupe abélien G, on a :
(H1 + H2 ) + H3 = H1 + (H2 + H3 ),
et que si les deux sommes du membre de gauche sont directes, il en est de même des deux sommes du membre
de droite. Cela nous autorise à écrire plus simplement H1 + H2 + H3 , et dans le cas où les sommes sont directes,
H1 ⊕ H2 ⊕ H3 , et plus généralement H1 + · · · + Hn et H1 ⊕ · · · ⊕ Hn .
ce qui signifie que dans chacun des sommes, seul un nombre fini de termes hi est non nul. On dit que la somme
est directe si tout élément de la somme se décompose de façon unique de cette manière.
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• On dit qu’un groupe abélien G est libre s’il existe un système générateur X = {xi , i ∈ I} ⊂ G tel que pour tout
tout i ∈ [[1, n]], hxi i est isomorphe à Z, et tel que
M
G= hxi i ,
i∈I
notation synthétique signifiant que G est la somme directe de la famille infinie de groupes hxi i.
On dit dans ce cas que (xi )i∈I est une base de G.
• On dit qu’un groupe abélien libre G est de type fini s’il existe une base finie (x1 , . . . , xn ) de G.
On se donne un groupe abélien G, supposé libre et de type fini, et (x1 , . . . , xn ) une base de G.
1. Soit (yi )i∈I une base infinie de G. En considérant les décompositions des xi en M sommes de yi , montrer qu’il
existe une sous-famille finie (yi )i∈J de (yi )i∈I telle que pour tout ℓ ∈ [[1, n]], xℓ ∈ hyj i .
j∈J
En déduire que toute base de G est finie.
2. Soit ϕ : G 7→ G définie par x 7→ 2x.
(a) Montrer que ϕ est un morphisme de groupes.
(b) Montrer que ϕ(G) est un groupe libre dont une base est donnée par (2x1 , . . . , 2xn ).
(c) Quel est le cardinal de l’ensemble des classes de G modulo ϕ(G) ?
3. Déduire du résultat précédent que toute base de G est de cardinal n. Ce cardinal commun est appelé rang du
groupe libre G.
puis l’existence d’une famille génératrice X de cardinal minimal n telle que mX soit minimale parmi les
familles génératrices de cardinal n. On se donne une telle famille et des coefficients nx associés réalisant le
minimum mX .
(b) Montrer que l’existence d’un élément x ∈ X tel que |nx | = 1 contredirait la minimalité du cardinal de X.
(c) On suppose donc que pour tout x ∈ X, |nx | 6= 1. Justifier qu’il existe x et y dans X tels que 0 < |nx | < |ny |
et |nx | ne divise pas |ny |.
(d) En effectuant la division euclidienne de |ny | par |nx |, trouver une famille génératrice de G contredisant la
minimalité de mX .
4. En déduire que tout groupe libre de type fini sans torsion est isomorphe à un groupe Zn , et ceci pour une
unique valeur de n.
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2. Soit x un élément de G d’ordre maximal, cet ordre étant noté d1 . Montrer que pour tout y de G, l’ordre de y
divise d1 .
3. Soit H le sous-groupe de G engendré par x. Justifier que la loi de groupe de G passe au quotient sur l’ensemble
G/H des classes d’équivalence modulo H, et qu’elles définissent sur G/H une structure de groupe.
∗
4. Justifier que G est isomorphe à H × G/H.
Indication : Il faut contruire un isomorphisme de G sur H prolongeant l’identité de H. Pour cela considérer l’ensemble
des couples (K, ϕ) où K est un sous-groupe intermédiaire entre H et G, et ϕ prolonge l’identité, et le munir d’un ordre
(inclusion, et prolongement des fonctions). Considérer un élément maximal, et si K 6= G, essayer de prolonger en un
x 6∈ K. Pour nx ∈ K, avec n > 0 minimal, cela implique de choisir ϕ(x) tel que nϕ(x) = ϕ(nx), ce dernier étant connu.
Donc il faut réussi à « diviser » ϕ(nx) par n dans K. On peut le faire directement, ou bien en remarquant que H est
isomorphe à un Um , et donc plonger le problème dans U où la division (multiplicativement, c’est la racine) se fait bien,
puis revenir à Um , en se servant de la maximalité de x.
5. En déduire qu’il existe une chaîne d’entiers strictement supérieurs à 1, tels que dℓ | dℓ−1 | · · · | d1 , telle que G soit
isomorphe à Z/d1 Z × · · · × Z/dℓ Z.