ADHEREMETER
ADHEREMETER
ADHEREMETER
Chers opérateurs,
L’objectif était de limiter les biais un maximum possible. Je tiens à rappeler ici la
méthodologie de ce travail :
• 4 Opérateurs : - un MKDE, détenteur du DIU de rééducateur de la main et orthésiste,
- un MKDE,
- un étudiant de 3ème année de MK,
- un Médecin Interne en Chirurgie de la main à SOS Main (DIJON).
• 1 Coordinatrice, organisatrice, tirant au sort la place des patients et donnant les consignes.
• 14 patients, avec des cicatrices ponctiformes, rectilignes ou en « Z », sur une des faces
dorsale d’une de leur main.
• 4 mesures par mains ont été réalisées par chacun des opérateurs, sur
chacun des patients, 448 mesures au total, 224 sur main saine et 224 sur
main à cicatrice adhérente.
• Principes d’utilisation :
- déterminer le point le plus adhérent de la cicatrice en le marquant d’un point au crayon fin
(idéalement le patient en position anatomique, la peau de la cicatrice détendue), et placer sur
le membre controlatéral sain, un même point en parfaite symétrie. En l'absence de repère
controlatéral (par exemple en cas d’amputation), les auteurs nous suggèrent de comparant
l'adhérence avec la peau saine plus proche.
- d’une main l’examinateur tient le dispositif et de l’autre il tend la peau dans quatre
directions, aux quatre évidements libérés à cet effet.
- La traction de peau est réalisée avec le pouce et est de force maximale infra-douloureuse.
Elle est appliquée de façon centrifuge dans les directions : latérale, médiale, caudale et
crâniale par rapport à la cicatrice et à la position anatomique de référence.
La première a eu lieu à SOS Main à Dijon et s’adressait, sur 41 jours, à tous les patients
susceptibles de correspondre aux critères d’inclusions discutés avec les chirurgiens de la
main. Ce recrutement de patients devait permettre de limiter un maximum de biais.
Malheureusement, un seul patient a répondu présent, j’ai donc dû procéder à une 2 ème période
de recrutement, cette fois-ci rétrospective. J’ai aussi été obligée d’élargir les critères
d’inclusion et d’exclusion, ayant conscience des biais que cela engendrerait.
RECRUTEMENT RÉTROSPECTIF
Ici, pour le patient P2, la moyenne des écarts types pour la main cicatrisée est 1,30 mm
et 1,80 mm pour la main saine.
La moyenne totale des écarts types par axe est égale à 1,49 mm.
→ Cette valeur est une valeur intéressante, cela signifie que pour une moyenne X, tous les
opérateurs ont mesuré et trouvé cette même valeur à +/- 1,49 mm d’écart par axe.
→ Malheureusement, et avec accord de Mr Guilloteau, nous avons décidé que cette donnée
n’était pas exploitable. En effet, les mesures avec l’Adheremeter se sont faites dans le plan
anatomique de la main, et non selon l’axe des cicatrices (biais quant à l’incidence des
adhérences selon l’orientation des cicatrices).
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Grâce au logiciel Geogebra®, j’ai pu calculer les aires des quadrilatères quelconques obtenus.
J’ai déduis des écarts types par aires et moyennes d’écarts types comme dans le TAB. 2,
illustrant les résultats pour le patient P2 :
Ici, pour le patient P2, la moyenne totale des écarts types par aires est égale à 38,6 mm².
→ Cette valeur est une valeur intéressante, elle signifie que pour une moyenne Y, tous les
opérateurs trouvent à +/- 38,6 mm² d’écart, la même surface d’adhérence.
→ On remarque immédiatement que cette valeur est étonnante et un peu décevante puisque
relativement élevée. D’autant plus que l’écart type total par axe ne semblait pas l’être au
premier abord (seulement = 1,49mm).
Après discussion, nous avons décidé de continuer à travailler avec les aires et non les résultats
par axes. Grâce au logiciel de statistique R®, nous avons réussis à en déduire 3 résultats.
Cette étude a des CCI fluctuant entre 0,5 et 0,8. Pour un seuil idéal choisi ≥ 0,7, nous
pouvons donc dire que la variabilité inter-sujet aurait plutôt une tendance à être due à
l’échantillon de population, et non aux opérateurs.
Cette affirmation est confirmée par le calcul de l’intervalle de confiance à 95% de ce travail,
qui s’avère être trop élevé (souvent compris entre 0,5 et 0,9). La cause est l’échantillon de
population trop faible (14 patients seulement recrutés).
Ayant une moyenne totale d’écarts types par aires assez élevée (= 38,6 mm²), il paraît difficile
d’affirmer un éventuel accord inter-opérateur. En effet, le CCI concernant cet accord inter-
opérateur est égal à 0,64 (pour un seuil idéal ≥ 0,7).
Attention ! Accord ≠ Cohérence, l’accord se rapporte à une valeur, tandis que la cohérence
est un ordre de grandeur.
Nous avons été heureusement surpris lorsque nous avons découvert que le CCI de cohérence
était égal à 0,79 (pour un seuil idéal ≥ 0,7).
Ici, malgré l’accord entre les opérateurs, leurs résultats n’en restent pas moins cohérents entre
eux. Comme ce seuil dépasse 0,7, nous pouvons affirmer qu’il y a une très forte tendance à
la non-opérateur-dépendance en ce qui concerne la cohérence.
Et, enfin, je tiens à rappeler que l’Adheremeter est un outil de bilan de mesure d’adhérence.
Le lien avec le fonctionnel n’est pas toujours existant.
Pour conclure, je pense que l’Adheremeter® est un outil facile pour les professionnels
de santé au quotidien ; facile à utiliser, facile à transporter et facile à se procurer.
Il a fait ses preuves si les mesures sont réalisées par le même opérateur et si celui-ci
prend bien soin de repérer le point d’adhérence maximale qu’il a utilisé (en le prenant en
photo ou en le mesurant par exemple !).