Les Réactions Affectives - HR1
Les Réactions Affectives - HR1
Les Réactions Affectives - HR1
Formation en Ergothérapie
20 mai 2021
Je tiens à remercier...
Catheline BLANC, ma directrice de mémoire pour sa disponibilité, ses conseils et son soutien
précieux d’autant plus aux vues du contexte sanitaire.
Mes élèves et leurs parents d’élèves en soutien scolaire pour leur confiance depuis de
nombreuses années, l’inspiration et la motivation qu’ils m’ont donnée.
Et je tiens à exprimer ma sincère solidarité et mon respect à mes camarades de promotion qui
ont réussi à aboutir leur travail et à maintenir une dynamique de travail en distanciel, et
m’ont amenée indirectement à rester mobilisée malgré la période d’éloignement physique que
nous avons traversée.
Merci également aux membres du jurys pour leur évaluation, leur lecture et leur écoute.
Notes au lecteur
1 Introduction ........................................................................................................................ 1
3 Résultats ........................................................................................................................... 41
Bibliographie ............................................................................................................................ 57
Annexes .................................................................................................................................... 68
Annexe 2 : Tableau des bases de données en fonction des champs disciplinaires ................... 69
Annexe 5 : Tableau descriptif des articles retenus par base de données .................................. 71
Annexe 14 : Représentations graphiques des résultats obtenus par la recherche ................... 132
1 Introduction
1.1 Point de départ de la recherche : Contexte
Les apprentissages, aller à l’école, faire ses devoirs font partie d’au moins une période de la vie
de tout un chacun dans notre culture occidentale. Pourtant, ce n’est pas forcément facile pour
tout le monde, certains enfants ont des besoins spécifiques liés à des difficultés pour apprendre :
des enfants avec un fonctionnement différent, qui développent un type d’intelligence en
particulier et qui n’est pas forcément sollicitée par le système scolaire en général (1). Cela
amène à des bulletins de notes peu satisfaisants, une difficulté à s’impliquer dans les devoirs,
de l’échec scolaire, des tensions familiales ..., voire du décrochage scolaire pour certains. La
crise sanitaire débutée en 2020 a aussi révélé des difficultés dans l’acquisition des
connaissances scolaires, les parents ayant dû prendre dans certains moments le rôle de
professeurs ou d’enseignants. Comment pallier ces difficultés que rencontrent les enfants dans
leurs apprentissages, et ce lorsque la situation est majorée de difficultés ou de troubles liés à
l’enfant ou au contexte ?
En ergothérapie, l’intervention en pédiatrie existe pour les enfants ayant des troubles des
apprentissages (TA), elles sont notamment portées sur la mise en place de l’outil informatique.
Lors de la journée des Dys organisée à Marseille le 12 octobre 2019 (2), des ergothérapeutes
libéraux ont rapporté « qu’au-delà de l’apprentissage de l’outil informatique, il y aurait d’autres
interventions possibles mais qu’elles ne sont pas explorées car non remboursées par le système
de Sécurité Sociale français ». En ergothérapie, des concepts clefs existent comme la motivation
et l’engagement1 dans les activités afin de les entreprendre voire de les réussir. Une hypothèse
peut être alors posée : Les enfants avec des TA sont impactés dans leur motivation à
effectuer les tâches scolaires, en France, au primaire/collège en scolarisation en milieu
ordinaire. L’activité « faire ses devoirs / réussir à l’école » peut être source de stress2. Plusieurs
questions sont alors venues à moi : Quels sont les besoins des enfants avec TA pour faire leurs
devoirs et s’impliquer à l’école ? Quel peut-être le champ d’action de l’ergothérapeute pour les
enfants avec des TA en dehors des prestations remboursées (3) ? La motivation est-elle
impactée par la présence de TA ? Quelles pourraient être les interventions en ergothérapie pour
les enfants avec des troubles des apprentissages en dehors de l’outil informatique ?
1
La motivation est un élan qui oriente les actions d’une personne vers la satisfaction de besoins. L’engagement
est le sentiment de participer, de choisir, de trouver un sens positif et de s’impliquer tout au long de la réalisation
d’une activité ou d’une occupation.
2
Le stress est la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande, à une situation nouvelle de quelque
origine qu’elle soit.
2
pour l’obtention du Diplôme National du Brevet (DNB) [en classe de troisième au collège],
prend en compte exclusivement l’évaluation des huit composantes du socle commun de
compétences, de connaissances et de culture évaluées grâce à une échelle de maîtrise sur quatre
niveaux. Avec trois cycles de la scolarité obligatoire (jusqu'à 16 ans) » (7) (Cf. Annexe 1 p. 68).
informatiques, sont les suivants: conseiller la personne et son entourage dans le choix du
matériel (ordinateur, scanner…) et des différents logiciels; aider la personne à maîtriser
l’univers informatiques ainsi que les différents outils (scanner, imprimante…) et logiciels mis
à sa disposition ; améliorer la vitesse de frappe, pour que celle-ci devienne supérieure à la
vitesse d’écriture manuscrite; aider l’enfant à trouver l’organisation qui lui convient (rangement
des documents, devoirs…); former les différentes personnes intervenants auprès de l’enfant et
étant susceptible d’utiliser l’outil (parents, enseignants, auxiliaire de vie scolaire…) (12).
L’objectif étant que l’outil informatique soit une aide au quotidien, il est nécessaire que l’enfant
soit autonome avec son ordinateur avant toutes intégration en milieu scolaire. Pour que la
vitesse de frappe soit suffisante et pour que l’enfant devienne totalement autonome avec son
ordinateur, l’apprentissage doit être régulier et se poursuivre en dehors des séances. Un
entrainement quotidien est indispensable. Avec l’aide et l’expertise de l’ergothérapeute, l’outil
informatiques, les outils complémentaires (imprimante, scanner, logiciels) ainsi que les séances
d’ergothérapie pourront sur demande, et après acceptation de celle-ci, être financé en globalité
ou en partie par la MDPH. » (11).
meilleure inclusion et prise en charge des « troubles dys » que je nomme TA (19). Ce à quoi
l’ergothérapie répond par l’outil informatique en tant qu’outil de compensation (20). D’autres
professionnels sont également mobilisés pour cette prise en charge comme les orthophonistes
ou psychomotriciens. De nombreuses associations comme la Fédération française des dys
(FFDys), l’association Dyspositif, l’association de parents d’enfants dyslexiques (APEDYS)
sont engagées en permettant l’accès à des conseils ou des supports pédagogiques adaptés. En
février 2020, le Président de la République française déploie un plan national en lien avec la
conférence nationale du handicap. Il consiste à élargir la prise en charge de 0-6 ans à 0-12 ans
avec des forfaits de remboursements nouveaux (21). L’enjeu économique est alors bien présent
puisque le budget national en santé a augmenté passant à 52.72 milliards d’euros, deuxième
ministère le plus soutenu financièrement derrière les armées (22). Enfin, au-delà de l’impact
financier durant la scolarité des personnes avec des TA, il y a également leur vie future et leur
insertion socio-professionnelle qui demeure un enjeu important. Ceux-ci sont mentionnés par
l’Office National d'Information Sur les Enseignements et les Professions (ONISEP) et le réseau
Canopé issu de l’éducation nationale (23,24). L’ONISEP précise que « les personnes Dys
doivent surmonter plus de difficultés que d’autres et ont souvent un faible niveau de
qualification, généralement en dessous de leurs capacités » et a réalisé un guide à ce sujet avec
la FFDys à ce sujet (23). L’INSERM ajoute que des difficultés psychologiques et
comportementales sont également fréquemment associées aux troubles spécifiques des
apprentissages (anxiété de performance, manque de confiance en soi) et l’échec scolaire
concerne 16 à 24% des élèves européens dont 6% des TA « Les mêmes situations d’échec se
retrouvant en apprentissage professionnel ou au poste de travail entraînent souvent chômage et
exclusion (15). Les troubles des apprentissages sont considérés comme un handicap scolaire
(article L-114 de la Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.) (25). Ceci entre notamment dans
la déontologie des ergothérapeutes. L’article L. 114-1-1. Mentionne que « La personne
handicapée a droit à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient
l'origine et la nature de sa déficience, son âge ou son mode de vie (25). Cette compensation
consiste à répondre à ses besoins, qu'il s'agisse de l'accueil de la petite enfance, de la scolarité,
de l'enseignement, de l'éducation, de l'insertion professionnelle, des aménagements du domicile
ou du cadre de travail nécessaires au plein exercice de sa citoyenneté et de sa capacité
d'autonomie. » Une intervention allant dans un enjeu d’éducation, d’enseignement et
d’insertion professionnelle des enfants avec des TA répond alors à un enjeu éthique. Dans le
domaine de la santé, le travail des prescriptions médicales et des remboursements de sécurité
6
des études ont été évalués selon leurs auteurs, leurs méthodes, leurs populations, la validité de
leurs résultats, leurs limites et leurs structures « IMRed » (ou « IMRaD » en anglais) :
Introduction, Méthodes, Résultats et (and) Discussion (29). Parmi l’exhaustivité des études
obtenues par l’équation de recherche, ces dernières dont la totalité est présentée en annexe, ont
été filtrées. Les filtres sont : les études publiées après 2000 et les études comprises dans les
champs disciplinaires précités, soit : médecine (pédiatrie), pédagogie, science de l’éducation,
sciences de l’occupation (ergothérapie et rééducation), santé publique, psychologie, sociologie.
(Cf. Annexe 3 p. 69). Ainsi, un tableau a pu être réalisé afin de regrouper le nombre d’études
sélectionnées par bases de données afin de construire la revue de littérature qui suit (Cf. Annexe
4 p. 70).
de faibles croyances d’auto-efficacité par rapport à leurs pairs, en cause d’évaluations négatives
à l’école et d’un échec à atteindre des résultats homogènes (31). Les résultats interrogent sur
ce que peuvent générer une faible estime de soi et un faible sentiment d’auto-efficacité à
la motivation de cette population. En 2014, un professeur d'ingénierie et d'informatique, et
une doctorante en psychologie et psychopathologie clinique s’intéressent alors à l’état
émotionnel des enfants avec TA. Il ressort que leur douleur psychique est plus importante.
Beaucoup d’enfants semblent être dans un déni par rapport à leur TA, considérant qu’il n’existe
pas, qu’il vient d’une autre cause ou rêvant que leur professeur les félicite pour leur travail à
l’école et leurs bonnes notes. Les TA ne font pas partie des réunions parents-professeurs. La
proportion de cauchemars par rapport aux rêves est plus grande chez les enfants ayant une
dyslexie. Ces résultats, issus d’une analyse psychanalytique et projective, révèlent que
l’apprentissage à l'école serait une expérience plutôt traumatisante provoquant des niveaux de
détresse et de douleur psychique pour les enfants avec TA (32). Ayant constaté des
répercussions sur l’état émotif des enfants, quelles peuvent-être alors les répercussions
scolaires de ces TA ?
dyslexie, dans d’autres domaines que la lecture : troubles de l’expression écrite, trouble du
calcul, de l’attention et troubles moteurs. La fréquence de ces comorbidités3 associés à la
dyslexie invite à la vigilance et à la personnalisation des adaptations qui leurs seront proposées
(36). Ces autres difficultés sont-elles prises en compte pour accompagner les enfants avec
TA ? Une autre problématique plutôt psychiatrique et psychologique des enfants est
mentionnée par des psychiatres pour enfants et adolescents : le refus scolaire et l’absentéisme
à l’école. Ceci est paru en 2018 dans la revue « Psychiatrie » (37). La population ayant des TA
n’y est pas mentionnée spécifiquement. Mais cela n’empêche rien à la plausibilité de cette
conséquence, car entre 5 et 8% des enfants ont des TA selon l’INSERM. Est-ce que les enfants
ayant des difficultés peuvent une tendance plus importante à décrocher de leur scolarité ?
Une conséquence en lien avec l’absentéisme peut être la délinquance, étudiée en 2017 par un
pédopsychiatre, et qui apporte une complémentation. Dès le début des années 2000, des auteurs
écossais mettent en avant le défaut d’estime d’eux-mêmes présent chez de jeunes dyslexiques,
soit non diagnostiqués, soit recevant des soins et un soutien insuffisants : ces adolescents
peuvent très bien se sentir dévalorisés à l’école, et vouloir rehausser une estime d’eux-mêmes
abaissée, en commettant des actes antisociaux, afin de se valoriser auprès de leurs pairs (38).
Ceci fait partie d’une enquête de 2017 de l’ouvrage Psychiatrie qui considère la condition
sociale des mineurs dyslexiques et la relation à leur comportement (37). Notamment, parmi les
mineurs délinquants est retrouvé un pourcentage de dyslexiques probablement deux fois
supérieur à celui de la population standard (37). Il serait donc indispensable d’améliorer encore
le diagnostic de la dyslexie, qui peut être redoutée dès la grande section de maternelle, suspectée
dès le cours préparatoire et diagnostiquée avec certitude dès la première année du cours
élémentaire. Cette enquête présente aussi d’autres études ayant des résultats très variables voire
contradictoires, même si elles sont en moindre nombre (38). Au vu de ces conséquences, le
constat est fait d’un besoin diagnostic important. Alors quelles sont les évaluations possibles
dans ce diagnostic ?
3
La comorbidité désigne la présence d'un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie primaire.
10
sensoriel des TA. Il révèle finalement que 15% des enfants témoins, 45% des dyspraxiques et
37% des dyslexiques portaient des lunettes. Après un bilan d’orthoptie pour tous ces enfants, il
en est ressorti que les enfants dyslexiques ont plus souvent un trouble de la vision binoculaire
ou de motricité conjuguée que les enfants normaux mais moins souvent que les enfants
dyspraxiques (40). Cette étude positionne les troubles visuels comme un facteur de risque de la
dyslexie ou dyspraxie. Ceci vient remettre en question les résultats de la dernière étude
présentant qui précisait que les paramètres médicaux comme la vision n’avait pas de lien avec
un trouble de lecture. Un besoin systématique d’évaluation des capacités visuelles peut donc
sembler pertinent. L’étude de 2008 avait également démontré que les caractéristiques socio
familiales, en particulier le niveau d’éducation maternelle, y compris au sein d’une population
défavorisée, influaient sur l’apprentissage de la lecture. Le niveau verbal et non verbal était plus
élevé chez les bons lecteurs. Les troubles de l’attention, et à un moindre degré les troubles
psychoaffectifs, y étaient moins fréquents. Aussi, la conscience phonologique4, l’attention et le
niveau d’éducation des mères expliquaient la diversité en lecture de l’échantillon (39). La
question sur l’importance de l’environnement humain et social de ces enfants peut alors
se poser. Deux linguistes anglaises étudient en Hongrie la motivation des élèves dyslexiques à
apprendre une nouvelle langue. Elles remarquent que c’est dépendant de l’enthousiasme de
l’enseignant et de l’estime de soi des enfants. D’autant que les enfants avec des troubles des
apprentissages reçoivent moins d’aide de leurs parents et sont démotivés par leurs difficultés
même s’ils partaient aussi motivés que leurs pairs. Elles concluent que les enseignants doivent
favoriser des expériences de réussite pour favoriser l’estime de soi de ces élèves (41). Alors,
comment prendre en compte tous ces éléments liés aux difficultés des enfants avec TA,
autant celles qui leur sont propres que celles générées par leur environnement ?
4
La conscience phonologique permet de percevoir, de découper et de manipuler les unités sonores du langage
telles que la syllabe, la rime et le phonème
11
De façon complémentaire, la revue de 2015 invite à réfléchir sur l’importance d’une approche
psychodynamique des troubles spécifiques des apprentissages. Cette revue de psychosociologie
met en avant l’importance de la médiation et ses effets positifs sur la capacité de symbolisation
mobilisée dans les apprentissages. Ceci permet aux enfants ayant de graves difficultés
d’apprentissages de transformer leurs éprouvés infantiles et de les symboliser (45). La première
sous-thématique de cette revue de littérature avait révélé des facteurs multiples et aggravants
des TA, avec un lien à l’estime de soi souvent présent. Alors comment accompagner ces
enfants en difficultés d’apprentissages, à l’école et en dehors ? Une étude en
neuropsychiatrie de janvier 2018 parle des difficultés scolaires (et non de TA) des enfants ayant
vécu un décrochage scolaire, et de la mise en place d’une école au sein de l’hôpital. La moitié
des enfants testés présents des troubles psychiatriques non diagnostiqués avant leur entrée. La
continuité scolaire assurée permet néanmoins une amélioration et une réinsertion scolaire et
sociale pour 65% des adolescents (44). Cette dimension médicale et psychiatrique n’est donc
pas à négliger lors d’une intervention, ainsi que l’importance de la scolarité. Quels
professionnels peuvent intervenir dans cet accompagnement ? Au niveau médical, une
étude en neuropsychiatrie de 2010 présente dans une approche longitudinale le médicament
« ritaline » et ses effets comportementaux et mentaux chez l’enfant. Elle concerne uniquement
des enfants avec des troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H).
Les résultats sont la démonstration de bons signes attentionnels mais des enfants ralentis, décrits
comme des « zombies » ; et la problématique d’accoutumance et dépendance médicamenteuse
est un effet secondaire important (45). Quelles pourraient alors être les approches non
médicamenteuses ? Un étudiant en ergothérapie a publié en 2019 une thèse concernant
l’accompagnement global que peuvent proposer les ergothérapeutes auprès des « dys ». Des
ergothérapeutes en Service d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD) ont mis en
avant leur vision globale (ou holistique) de l’enfant comme étant un facteur d’amélioration de
l’estime de soi (46). Le Journal Canadien d’ergothérapie exprime en 2008 la possibilité pour
les ergothérapeutes d’utiliser une combinaison de facteurs déterminant associés à l’enfant, les
thérapeutes et les services pour lui construire une intervention sur mesure. Ces pratiques visent
à inciter et motiver l’enfant à participer, et ainsi le faire progresser (47). Ceci correspond à un
paradigme de vision globale. Ceci est complémenté par l’ouvrage « Ergothérapie et petite
enfance », publié en 2017 qui insiste sur le fait que l’ergothérapeute utilise différents modèles
permettant de comprendre et d’organiser l’intervention pour l’enfant, mais que cette approche
est encore méconnue par les autres professionnels du CAMSP (48). Sachant que les facteurs
pris en compte sont notamment les compétences de l’enfant mais aussi l’environnement
12
5
PPRE : projet personnalisé de réussite éducative. PAP : projet d’accompagnement personnalisé. PPS : projet
personnalisé de scolarisation. PAI : projet d’accueil individualisé.
13
de 2017, les deux enseignants modifient leur pédagogie si elles ressentent une menace
concernant l’harmonisation « idéale » qu’elles conçoivent de leur classe. Ces conditions non
idéales peuvent rapidement être vécues négativement. Il convient donc que les valeurs
professionnelles et personnelles des enseignants s’accordent à cette adaptation. Ces
enseignantes ne sont pas encore à l’aise avec le concept d’éducation inclusive (49). En effet,
ces enseignants n’ont pas été formées avec la réforme de l’école inclusive. Il est possible de se
demander si ceci va évoluer avec les années à compter de la circulaire de rentrée « école
inclusive » de 2019 (17). De plus, la revue de 2014 insiste sur le fait de privilégier une prise en
charge pluridisciplinaire (42). Mais ceci semble peu réaliste en pratique. En effet, l’étude de
neuropsychiatrie de 2018 montre que les enseignants font très rarement partie d’une
collaboration interprofessionnelle (50). Alors quelles pourraient être les formalités d’une
prise en charge pluridisciplinaire ?
semelles posturales, il est constaté un gain en vitesse de lecture, des progrès en vision
binoculaire remarquables, une amélioration de la graphie et de l’orthographie (55). En 2016, un
dispositif en orthophonie montre lui aussi des résultats sur la normalisation en lecture des élèves
dyslexiques. Mais les résultats ne peuvent pas être seulement reliés à ce dispositif (56). Pour
complémenter l’étude de 2016 qui ne décrivait pas les pratiques des ergothérapeutes, la revue
« Ergothérapie et Petite Enfance » mentionne l’intervention des ergothérapeutes dans des
Centres d’Accueil Médico-Sociaux Précoces (CAMSP) comme ayant une place particulière
dans un enjeu de réinsertion à l’activité (46). Un article de 2010, de Géraldine Despres,
ergothérapeute en pédiatrie et directrice de formation, décrit l’intervention des ergothérapeutes
au collège en France auprès d’adolescent avec des TA. L’ergothérapeute intervient en séance
individuelle à domicile ou en classe, et apporte des aides techniques et/ou des idées
d’aménagement. Il accompagne l’enfant à leur utilisation et leur acceptation. Le terme
d’acceptation est très important car il est en lien avec l’estime de soi des enfants (57). Une des
aides techniques les plus présentes est l’ordinateur qui devient un outil de compensation
légitime pour de nombreux enfants dysgraphiques, comme le précise un article de 2012 écrit
par deux ergothérapeutes libérales (57,58). Concernant l’utilisation de l’outil informatique :
l’ergothérapeute configure alors l’ordinateur pour qu’il corresponde aux besoins de l’élève en
situation de handicap scolaire. Il accompagne l’enfant dans l’apprentissage de la frappe au
clavier et lui propose des mises en situation pratiques au travers d’exercices scolaires afin
d’automatiser cet apprentissage (58). Mais qu’en est-il de l’acceptation de l’outil
informatique, de la motivation de l’enfant à s’en servir et de l’estime de soi de l’enfant ?
activités (écrire, lire) mais aussi la compétence extrascolaire de faire ses devoirs, qui est une
activité de vie quotidienne pour ces enfants.
L’expression « estime de soi » semble plus présente dans la littérature que le terme
« motivation ». Afin de considérer les deux et dans un sens plus large, une nouvelle
terminologie va être définie. Cette terminologie est en lien avec le Modèle Canadien du
Rendement et de l’Engagement Occupationnel (MCREO). Ces aspects émotionnels, affectifs
et psychologiques de l’enfant vont être regroupés dans la dimension psychoaffective de la
personne (59). Cette dimension comprend toutes les fonctions sociales et affectives ainsi que
les facteurs interpersonnels et intra personnels. Par exemple, l’humeur, les réactions
émotionnelles, le contrôle des émotions et du comportement… (60). Dans ces fonctions, la
dimension affective s’évalue par le niveau de compétence perçu par l’individu, son désir de se
conformer aux normes sociales et sa conscience de lui-même lorsque l’activité est réalisée
(préoccupé par son apparence ou par sa performance) (61).
Objectifs spécifiques de l’EE : L’enquête exploratoire vise alors à identifier comment les
ergothérapeutes définissent la dimension affective. Utilisent-ils des synonymes ? Quels sont
leurs indicateurs ? Mais aussi, fondent-ils leur pratique sur un modèle conceptuel ? Ainsi, on
s’intéressera à identifier comment cette dimension psychoaffective est considérée, et si cela est
conscient ou inconscient. Un autre objectif est d’identifier si des outils d’évaluation et
d’interventions existent pour travailler sur la dimension psychoaffective en ergothérapie. Les
modalités d’intervention de l’ergothérapeute seront également recherchées afin de les
confronter à sa façon d’impliquer la dimension psychoaffective dans son intervention.
Population cible : Afin d’obtenir des résultats larges du fait que le terme de « dimension
psychoaffective » ne soit pas familier dans les études de la revue de littérature et puisse générer
peu d’engouement de la part des ergothérapeutes interrogés, cette enquête sera ouverte à une
population d’ergothérapeutes francophones exerçant ou ayant exercé en pédiatrie dans tous
types de structures, en libéral ou salariat.
Les sites d’exploration afin d’entrer en contact avec la population sont le réseau personnel, le
réseau partagé d’ergothérapeutes par l’institut de formation en Ergothérapie d’Aix-Marseille
Université, les réseaux sociaux et notamment les groupes Facebook ® dédiés à l’ergothérapie
et aux troubles des apprentissages ou à la pratique pédiatrique.
Concernant la faisabilité, une attention est portée au respect continuel de la loi Jardé encadrant
les dispositifs de recherche ainsi qu’à la loi de protection des données RGPD de 2018 (63).
18
demande donc une disponibilité et une réactivité cognitive et interactive maximale durant sa
réalisation (65).
Des biais méthodologiques peuvent être identifiés notamment concernant la population car les
ergothérapeutes répondant se sentent concernés par cette thématique. S’informer sur leur
attachement à cette thématique peut permettre d’identifier ce biais. Les résultats devront donc
éviter une généralisation et mettre en évidence le lien entre l’ergothérapeute et ce thème dans
la mesure du possible. Afin d’éviter des biais de désirabilité sociale, il est intéressant de
multiplier les entretiens favorisera l’apport de points de vue variés. Afin d’éviter des biais de
fixation sur l’objectif qui ne resterait focalisé que sur un point, la prise de notes en parallèle de
l’entretien permet de repérer des éléments sur lesquels revenir sans interrompre le cours de
l’entretien. L’entretien présente un biais lié à l’hypothèse que l’ergothérapeute peut prendre en
compte la dimension psychoaffective de l’enfant et intervenir dessus, ainsi ce biais de
confirmation nécessite l’apport d’autres points de vue que celui du chercheur et une capacité de
remise en question (66). Une grille d’entretien a été construite (Cf. Annexe 6 p. 95-96).
Des biais de désirabilité sociale peuvent entrer en jeu lors du temps de réponse au questionnaire.
Il convient de formuler des questions de sorte qu’elles ne favorisent pas de « bonne réponse »
et donc un comportement jugé positif. Ici, le fait de recueillir l’identité (NOM-Prénom-Mail
des ergothérapeutes) peut les amener à répondre de façon perçue positive au cas où un contact
post-questionnaire serait effectué pour des compléments de réponses (66).
20
Une analyse textuelle par catégories a été effectuée (67, 69). Elle a consisté à extraire les
grandes variables interrogées suivant le fil des questions posées lors de l’entretien. Mais aussi
suivant les réponses apportées et reçues. Il en est ressorti les catégories suivantes :
Chaque entretien a vu les réponses de l’ergothérapeute être paraphrasées une première fois. Une
fois le texte exprimant toutes les idées de l’ergothérapeute transmises à travers l’entretien
retranscrites, celles-ci ont été redistribuées dans les 8 catégories précédemment citées. Un fois
ces informations groupées en texte dans les catégories. Un résumé de chaque catégorie a été
effectué puis regroupé dans un nouveau résumé d’une demi-page à une page pour synthétiser
l’entretien et les apports principaux (Cf. Annexe 10 p. 103-108). Une analyse par fréquence de
mots clefs a pu être réalisée afin de repérer des champs d’intervention plus ou moins sollicités.
Une analyse thématique du contenu a été effectuée en introduisant les citations des différents
entretiens en regard des thématiques de la revue de littérature.
21
10
4 5
5 2 3
1
0
CRRF CMPP CAMSP LIBERAL SESSAD
6
Concernant les pathologies : "Formations sur l'autisme par EDI, Diverses formations sur les troubles des apprentissages,
les TSA polyhandicap, dysgraphie, paralysie cérébrale, développement de l’enfant de 0 à 3 ans"
Concernant des interventions par la médiation : "art-thérapie, équithérapie, musicienne intervenante en milieu scolaire"
Concernant des outils d’intervention : "graphisme, outils informatique, moyens de compensations dans les troubles des
apprentissages, motricité fine"
Selon les structures d’exercice où l’ergothérapeute a déjà travaillé, on peut voir que le nombre
de structure d’exercice n’a pas forcément de lien avec la connaissance de la dimension
psychoaffective.
3 Oui
1 2 1 1 1 1
Non
CAMSP CMPP ET CRRF LIBÉRAL ET LIBÉRAL, LIBÉRAL ET SESSAD
DITEP CAMSP CAMSP ET SESSAD
SESSAD
6
CRRF : centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle. CMPP ; centre médico-psychologique et
pédagogique. CAMSP : centre d’action médicosociale précoce. SESSAD : service d’éducation et de soins
spécialisés à domicile.
22
9 ergothérapeutes sur 10 ont déjà entendu parler de la dimension psychoaffective. Dans ceux
qui connaissent la DPA, aucun ergothérapeute ne signifie ne l’avoir jamais mis en pratique.
On peut donc se dire qu’une fois cette dimension connue par les ergothérapeutes, elle est alors
une dimension qui se veut faire partie de la pratique (3/10 réponses sont « je voudrais plus le
faire »). Un seul ergothérapeute a répondu non à la connaissance de la DPA malgré qu’il
l’analyse dans son intervention en ergothérapie. On peut faire l’hypothèse que c’est plutôt cette
terminologie qui n’est pas connue.
5
Connaissance de la 4 3
Nombre
3
dimension 2 1 1 Non
1
psychoaffective et 0 Oui
rapport avec son Je le fais déjà Je ne l'ai jamais mis Je voudrais plus le
en pratique faire
utilisation en pratique En fonction de ceux qui la mettent en pratique
Dans les ergothérapeutes qui ont répondu ne pas avoir entendu parler de dimension
psychoaffective, on compte deux ergothérapeutes diplômés avant 2000. Ceci peut
effectivement corroborer l’hypothèse précédente sur la terminologie, notamment par l’arrivée
des modèles conceptuels en ergothérapie en France. Le Modèle de l’occupation humaine
(MOH), modèle américain de 1975, a mis en avant les composantes de l’être le poussant à agir
en identifiant sa volition (comprenant les déterminants personnels, les valeurs et les intérêts),
son habituation (ses rôles et routines) et ses capacités de performance (décrites par les habiletés
motrices, de communication et opératoires). Ce n’est qu’en 1997 avec le Modèle Canadien du
Rendement Occupationnel (MCRO) que la personne (correspondant à l’être chez Gary
Kielhofner) se dote de quatre composantes dont celle affective, avec celles spirituelle, physique
et cognitive (60).
On peut donc se questionner sur l’impact des années de diplôme/ années de formation et du
contenu de la formation sur la prise en compte de la dimension psychoaffective dans la pratique
en ergothérapie.
23
Nuage de mots 1.
Approche et modèles en
ergothérapie auprès des
7
enfants ayant des TA.
Des termes clefs dans la dimension psychoaffective ont pu être repérés. Ils ont été regroupés en
analyse lexicale par fréquence grâce au logiciel Lexicool ® en ligne et une analyse littérale,
d’après les réponses libres qualitatives des ergothérapeutes à la question sur définir la
dimension psychoaffective. Les termes qui ressortent le plus sont les émotions et les difficultés.
Dans toutes les définitions, les ergothérapeutes mentionnent avec des termes synonymes la
relation à soi, la relation à l’autre, l’espace d’expression, et les difficultés possibles. On peut
visualiser ces catégories par les couleurs dans le tableau suivant avec les mots clefs.
4 ergothérapeutes sur les 10 ont ajouté dans les remarques complémentaires que la dimension
psychoaffective est à prendre en compte et que cela influe sur l’intervention en ergothérapie.
7
CO-OP : The Cognitive Orientation to Daily Occupational Performance (CO-OP) Approach. MCRO: Mesure
Canadienne du Rendement Occupationnel. MOH : modèle de l’occupation humaine.
24
9 9
7
Lors de l’intervention, les ergothérapeutes ont pu présenter les outils qu’ils utilisent de manière
générale et ceux utilisés uniquement lors de l’approche de la dimension psychoaffective. Ils ont
aussi été questionnés sur l’approche centrée sur la motivation et la participation.
Une analyse de fréquence lexicale a été menée sur les trois questions. Tout d’abord, dans
l’approche générale des troubles des apprentissages, il en ressort des grandes catégories: des
bilans validés ou de construit personnel, des moyens dépendant des enfants, des outils de
compensation et des exercices, de la communication, et une approche centrée sur les
25
interactions de type guidance avec l’école et les parents. Aussi, lorsque l’intervention ne vise
que le psychoaffectif, tout ce qui est de la sphère du bilan-diagnostic n’apparait plus. Les
activités présentées sont plus libres, la présence des émotions est beaucoup plus mise en avant,
tout comme un travail pluridisciplinaire et une approche d’accompagnement auprès des
référents parentaux. 4 ergothérapeutes sur 10 commencent par écrire « ça se travaille avec ... »
ce qui implique que cela est un champ d’action possible. Concernant la motivation et la
participation, l’enfant est rendu acteur et les activités sont proposées dans une quête de sens,
plutôt ludiques.
Tableau 2. Analyse lexicale par fréquence représentée en nuage de mots, des outils
d’intervention des ergothérapeutes pour les troubles des apprentissages, et ciblant sur la
dimension psychoaffective, et sur la motivation et la participation
Finalement, la dimension psychoaffective n’est-elle pas l’ensemble des éléments qui sous-
tendent la motivation ?
26
Aussi, l’entourage familial ou scolaire est souvent mentionné dans les approches. Ainsi, cela a
amené la grille d’entretien à être modifiée afin d’explorer des champs d’interventions plus
spécifiques au relationnel avec l’environnement humain en plus de la relation entre l’enfant et
son ergothérapeute.
Les entretiens ont été résumés par catégories suivant le plan de la grille d’entretien afin d’en
synthétiser le contenu pour faciliter l’accès à son contenu par le lectorat. Il en ressort des
informations principales qui vont être exprimées ci-dessous (Cf. Annexe 10 p. 103-108).
L’enfant est à prendre dans un ensemble : son environnement humain (familial, scolaire,
médical et paramédical) et son environnement pédagogique (adaptations pédagogiques,
supports de cours…). La présence d’un trouble des apprentissages génère une relation de
dépendance à l’aide humaine ou matérielle apportée. Lorsque la dépendance à l’adulte s’installe
pour l’école, l’enfant avec des troubles ne peut pas se rebeller contre l’adulte au risque de se
mettre en situation d’échec scolaire, ce qui peut inscrire le jeune dans un conflit de loyauté.
Les méthodes de travail sont multiples, très variables, à utiliser en complément ou de façon
unique parmi la liste suivante : biomédicale, ludique (Francine Ferland), biopsychosociale,
COOP, intégration sensorielle, MOH, neurodéveloppementale, MCRO, top-down, systémique,
27
bottom-up... selon la situation. Il n’y a pas de théorie parfaite qui mettent en valeur tous les
aspects de la pratique.
La dimension psychoaffective est autant importante que les autres dimensions de l’individu
(sociale, cognitive, physique). Elle est sollicitée dans l’ensemble des relations humaines, à soi
et à l’autre, donc présente en permanence. C’est un état psychique à un instant T, qui est plus
ou moins conscient ou inconscient, et plus ou moins congruent car il existe des biais de
désirabilité sociale ou autres qui vont affecter l’expression de cette dimension chez l’enfant.
Elle se base sur les relations interpersonnelles (ici entre ergothérapeute et enfant, mais aussi
avec toutes les personnes avec lesquelles l’enfant interagit, son comportement, ses réactions),
et intrapersonnelles (sentiment de confiance en soi, d’estime de soi, gestion des émotions,
humeurs, sentiment de compétence, capacités de résilience …). L’ergothérapeute évalue la
dimension psychoaffective par son instinct, feeling, observation, écoute, de manière implicite
ou explicite. Il s’attarde notamment sur la manière dont l’enfant se saisit de ce qui lui est
proposé. Il peut utiliser des outils comme : échelle visuelle analogique, MCRO avec le
sentiment de performance, l’observation directe de la communication verbale et non verbale,
l’échange avec l’entourage de l’enfant, un échange en chaque début de séance. Une évaluation
par un psychologue permet de déterminer des axes de travail.
L’enquête exploratoire vient mentionner que l’ergothérapeute a une place dans sa pratique sur
cette dimension de l’enfant, élément qui n’était pas théorisé ou mentionné dans des articles
d’ergothérapie en pédiatrie, et ouvre un champ nouveau en pratique, s’ajoutant à la technicité
par l’outil informatique ou les aménagements pédagogiques, intervention considérée comme
28
principale dans les représentations collectives de l’ergothérapie en pédiatrie pour les troubles
des apprentissages. Elle met aussi en tension la pratique de l’ergothérapeute par rapport à
d’autres professionnels, selon la structure et le pays d’exercice, qui influencent la collaboration
avec d’autres professionnels, ou même le champ d’intervention de l’ergothérapeute (dans quel
milieu de la vie de l’enfant intervient-il ? sur quelles activités de sa vie quotidienne ? en prenant
en compte quel milieu ?). Certains questionnent la légitimité de l’ergothérapeute à intervenir
sur cette dimension de l’enfant en comparant son champ d’expertise à celui d’autres
professionnels, comme les psychologues ou les psychomotriciens. D’autres, justement, mettent
en exergue la possibilité de collaborer avec ces autres disciplines pour une approche encore
plus globale. Cependant, tous s’accordent sur le fait que l’’approche auprès de l’enfant
présentant des troubles des apprentissages implique une intervention auprès de son
environnement humain. Ce dernier est multiple : famille, professeurs, classe ... avec différentes
possibilités d’y intervenir. Pour ce qui est de l’environnement classe, seuls deux
ergothérapeutes en ont parlé en présentant une et même modalité d’intervention : la
sensibilisation par la simulation mettant en situation les autres élèves, soit en prévention
systématique soit de manière ponctuelle. Ce type d’intervention ne semble pas répandu au
regard du nombre d’ergothérapeutes l’ayant évoqué. On peut donc questionner cette modalité
d’intervention en ergothérapie et son intérêt.
Quels sont les effets d’une intervention de sensibilisation du groupe classe par
l’ergothérapeute sur l’enfant présentant des troubles des apprentissages ?
Motivation intrinsèque
Dans les pratiques pédagogiques et en neuropsychologie, il convient donc de renforcer les
forces internes de la motivation en favorisant un sentiment de compétence, un sentiment
d’autodétermination, un état d’esprit dynamique. Chez l’enfant présentant des TA, les facteurs
affectifs et psychologiques, de l’image de soi de l’enfant et son autonomie (autodétermination,
prise de choix) sont décrits comme partie prenante des forces internes génératrices de la
motivation. En ergothérapie, la motivation intrinsèque est illustrée par la satisfaction de besoins
physiologiques ou psychologiques, faire plaisir aux autres, éviter un sentiment de culpabilité,
ou encore le plaisir de faire. L’autonomie, l’autodétermination, le sentiment de compétence sont
les moteurs autant que les bénéfices de la motivation intrinsèque (70). Susan M. Arnsten estime
cependant que la motivation intrinsèque n’est pas innée mais qu’elle se développe au travers
des expériences et qu’elle peut être altérée par des déficiences (72). Les troubles dys- et
cognitifs peuvent entrainer une baisse de motivation, mais un manque de motivation ne saurait
expliquer les troubles dys- (71).
Le rôle de l’ergothérapeute est de procurer à l’usager des opportunités d’accomplir l’action dans
la réalisation desquelles il pourra constater qu’il est en mesure de produire des effets ou de faire
en sorte que les choses adviennent. Persiste la problématique de l’absence de motivation pré
existante à la réalisation d’une occupation. Par exemple, un écolier ne s’engage pas à participer
à un concours de mathématiques s’il pense n’avoir aucune chance de résoudre les problèmes
30
posés. En cause alors des facteurs personnels de la représentation de soi vis-à-vis de la capacité
à accomplir certaines tâches (70).
8
Il s'agit d’une procédure qui vise à établir la configuration des unités minimales de signification (composants
sémantiques, traits sémantiques, sèmes) à l'intérieur d'une unité lexicale (morphème lexical ou mot). L'analyse
componentielle repose sur l'hypothèse que l'unité lexicale est elle-même décomposable en unités minimales, et
que celles-ci constituent des atomes de signification.
33
La dimension psychoaffective était en lien avec la motivation associant des forces internes et
externes, liées à l’environnement dans lequel évolue l’enfant. Ceci justifie alors le choix
d’interroger la pratique d’une intervention qui fait sur l’environnement humain de l’enfant
considéré. La sensibilisation en classe ayant été la seule modalité d’intervention auprès de la
classe de l’enfant, il a été choisi de l’étudier quant à son unicité dans les éléments ressortis de
l’enquête exploratoire.
un changement de regard de manière substantielle et durable (89). Dans quelle mesure peut-
on utiliser cette méthode et est-elle probante ?
De nombreux travaux ont mis en évidence l’inefficacité voire les effets délétères (augmentation
de la consommation de substances, banalisation du suicide ...) des actions d’éducation à la santé
basées sur l’information. L’information ne modifie pas nos attitudes et nos comportements. La
raison en est que ces derniers ne dépendent pas uniquement de nos connaissances : ils résultent
aussi et surtout d’influences et de facteurs divers : émotions, expériences passées, facteurs
situationnels, contextes socioculturels ... (80) Agir sur les compétences psychosociales peut
donc se faire par l’éducation à la santé, mais en dehors de l’information pure, quel
dispositif peut être mis en place ?
ciblant l’occupation pour les groupes. L’ergothérapeute intervient donc auprès du groupe autour
de l’enfant, c’est l’approche partenariale, mais qui dans sa définition est plutôt centrée sur
l’action auprès et avec l’environnement familial (Townsend & Polatajko, 2013) (92).
L’approche concernant la classe et comprenant le milieu scolaire en général n’y est pas
expressément décrite. Dans L’ergothérapie auprès des enfants par l’ANFE en 2019, une section
des missions de l’ergothérapeute recense « les actions d’information, de formation et de
prévention pour une société inclusive ». Différents exemples mentionnent l’intervention de
l’ergothérapeute dans ce champ de pratique sous le terme d’actions de « prévention » auprès
des « partenaires » de l’enfant. « Ces actions sont organisées à la demande d’institutions,
d’associations d’usagers, de professionnels, d’organismes de formation, lors de réunions à
thèmes, de colloques ou de congrès (associations de parents, associations de professionnels,
réunions d’experts, conférences scientifiques). » Un exemple d’intervention en classe lors
d’une journée de sensibilisation, qui s’adresse aux enfants de l’école, mentionne l’utilisation
d’un dispositif de « simulation de la dyspraxie » (92) (p. 28).
Mais mettre en place la pédagogie par la simulation n’est pas simple (98). Dans la simulation,
le formateur a un rôle particulier et complexe. C’est donc tout un exercice que d’animer un
36
C’est ainsi que l’on peut identifier la possibilité dans la pratique de l’ergothérapeute de mener
de telles actions de sensibilisation, tant ses compétences et ses connaissances sont en lien avec
le dispositif utilisé mais aussi le champ d’intervention portant sur l’environnement humain.
Les effets de la sensibilisation aux troubles des apprentissages par les ergothérapeutes en
classe sur la construction de la dimension psychoaffective de l’enfant présentant ces troubles.
37
2 Matériel et méthode
2.1 Choix de la méthode
Etant donné la présence d’un seul article au sujet du handicap simulé, de quelques faits divers
dans les actualités, de retours succincts lors des entretiens de l’enquête exploratoire, cette
pratique nécessite une étude quantitative ; avec un échantillon le plus large possible pour
pouvoir convenir ou non d’une certaine catégorisation de cette pratique, et ainsi faire un état
des lieux à visée généraliste sur cette pratique. Le dispositif de recherche est alors construit
suivant une méthode différentielle. Il vise donc à explorer le phénomène étudié de manière
descriptive, quantitative et également à identifier d’éventuelles corrélations entre cette
intervention et les apports pour l’enfant ainsi que son environnement humain (101, 102). Il part
de l’hypothèse de recherche suivante : La sensibilisation par la simulation en classe en milieu
ordinaire à propos des troubles des apprentissages, réalisée par les ergothérapeutes, a des effets
sur la dimension psychoaffective des enfants avec TA suivis en ergothérapie.
Ce dispositif vise à développer des connaissances biologiques ou médicales dans les sciences
humaines et sociales, il relève donc de la loi Jardé issue du décret de mai 2017 du Code de la
Santé. C’est un projet de recherche impliquant la personne humaine (RIPH) de catégorie 3 –
38
Recherche non interventionnelle (RNI) sans risque ni contrainte pour la personne humaine
impliquée.
Le dispositif de recherche a été relu à 4 reprises sur une intervalle de 2 semaines par l’étudiant
chercheur avec sa référente professionnelle afin d’éviter toute faute de syntaxe, des
problématiques dans l’enchainement des questions et des formulations difficilement
compréhensibles ou manquant de neutralité, et au regard de techniques de questionnement
(106). Une cohorte d’entrainement auprès d’un ergothérapeute et d’une personne non-
ergothérapeute a été menée avant le lancement du questionnaire, avec relecture.
Concernant leur ordre de présentation dans la question, il a été pensé dans une volonté de
diminuer les biais par le non-regroupement de catégories identiques (par exemple, l’estime de
soi et la confiance en soi ne se suivent pas ; la motivation interne et la motivation externe au
contraire se suivent pour en faire ressortir la différence ; le facteur « attrait pour l’école » a été
positionné en dernier afin de maintenir l’intérêt de l’ergothérapeute jusqu’à la fin de sa réponse.
Les termes des dix facteurs de la dimension psychoaffective ont été repérés et choisis suivant
39
2.5 Déroulement
Le questionnaire a été partagé le 1er mai 2021 et la récupération des résultats s’est arrêtée le 7
mai 2021. Les réponses ont donc été récoltées sur un délai d’une semaine. La date de diffusion
tardive dans l’année scolaire peut avoir un intérêt concernant la possibilité de mettre en place
ces actions. Mais l’intervention en classe dans sa proportion peut avoir été biaisée par la crise
sanitaire et les fermetures ponctuelles des écoles sachant que la majorité des ergothérapeutes
ayant répondu à l’étude sont des jeunes diplômés.
40
L’analyse des données qualitatives est faite par fréquence pour faciliter l’analyse en lien avec
le nombre de réponses obtenues. De plus, elle permet d’obtenir des données chiffrées à partir
des données textuelles afin de complémenter les résultats qualitatifs de l’analyse de contenu de
l’enquête exploratoire. Les représentations par nuage de mots à la suite des tableaux de
fréquence de mots sont réalisées pour une meilleure compréhension par le lectorat (69).
L’analyse de données quantitatives est faite de façon statistique, et lorsqu’il est possible, elle
implique une corrélation de variables. Les données recueillies ont été toutes étudiées
respectivement une à une, puis certaines ont bénéficié de croisement de variables, et lorsque la
situation l’a permis, d’analyse inférentielle avec le calcul du Khi 2 pour valider la corrélation
de variables. Tous les outils utilisés sont gratuits et disponibles en ligne. L’analyse effectuée, à
l’exception des résumés, est facilement reproductible (68).
41
3 Résultats
Cette partie donne à lire les résultats de la recherche, avec les données descriptives et les
données statistiques traitées. Le questionnaire comporte des questions induisant des réponses
textuelles ou statistiques. Les données présentées seront donc quantitatives et qualitatives.
Leurs représentations sous forme graphique sont présentées en annexe, numérotées par
« Figures » (Cf. Annexe 14 p. 132-137).
Intervenir en classe n’est pas toujours pour de la sensibilisation, la question peut être comprise
comme exercer une séance individuelle dans l’environnement classe par exemple. Nous avons
donc requestionné la proportion d’ergothérapeutes intervenant en classe pour de la
sensibilisation. L’intervention de sensibilisation en classe s’adresse pour près d’un quart des
ergothérapeutes de l’étude au groupe classe (donc des camarades de classe de l’enfant suivi en
ergothérapie pour ses troubles des apprentissages). Environ la moitié des venues en classe de
l’ergothérapeute s’adresse uniquement à l’équipe enseignante et aux adultes de l’école. Et
encore un quart des ergothérapeutes n’interviennent pas du tout dans la classe de l’enfant.
Parmi les ergothérapeutes qui ont précisé pourquoi ils ne menaient pas ce type d’intervention,
on retrouve en cause principale « Je n’en ai pas l’occasion ou la possibilité au niveau
organisationnel ». Une ergothérapeute mentionne que cela ne lui parait « pas utile » car « les
médecins et infirmiers scolaires le font la plupart du temps » et une autre ergothérapeute dit que
« cela ne fait pas partie de sa pratique ».
43
Concernant les effets sur la classe, il ressort une meilleure compréhension des
difficultés/troubles de l’enfant, de la différence. Cela favorise l’acceptation et l’intégration de
l’enfant dans la classe, avec ses aménagements. Il est plus facile pour l’enfant d’utiliser son
44
ordinateur en classe par la suite, le jeune est valorisé, aidé des adaptations pour respecter le
principe d’égalité des chances. Il est aussi mentionné : moins de moqueries, plus d’écoute de
l’enfant et de son comportement, plus de tolérance et d’entraide, d’empathie, de bienveillance
et de connaissances sur le handicap, d’ouverture d’esprit, de prise de conscience de la part des
autres enfants, cela favorise les échanges. Une ergothérapeute mentionne que cette approche
doit être bien réfléchie en interprofessionnalité pour éviter l’effet d’exclusion, sinon c’est plutôt
bénéfique pour l’inclusion sociale. (Figure 9)
Concernant l’enseignant, cela favorise une meilleure compréhension des aménagements et des
difficultés/troubles de l’enfant, et leurs impacts. L’enseignant comprend qu’il ne fait pas de
faveur à l’enfant, cela permet une prise de recul sur sa pratique, ne pas se sentir en échec non
plus par rapport à cet élève, et lui permettre de mieux trouver les mots pour expliciter à son tour
à d’autres élèves, être plus attentif aux comportements des camarades en classe, anticipe des
conséquences. Il peut mieux adapter le quotidien de l’enfant en difficulté, peut changer de
regard, et voir un changement de pratique implicite se mettre en place ; il pourra alors accéder
aux réelles capacités de l’enfant. C’est aussi une promotion de l’ergothérapie auprès de ces
professionnels de l’enseignement, l’introduction à la pédagogie universelle, au modèle inclusif
et l’importance de l’environnement. (Figure 10) Puis, pour l’enfant lui-même, il vivra moins de
stigmatisation, se sentira plus soutenu et reconnu, compris, n’ayant plus peur de demander de
l’aide ou de dire que c’est difficile. Il se sent compris, content que les autres le comprennent, et
parfois moins seul. Cela améliore l’intégration, l’inclusion, la solidarité, le fonctionnement en
classe et les relations sociales avec le développement de relations amicales. L’enfant accepte
aussi mieux les aides et aménagements, son investissement dans les apprentissages scolaires est
plus important et il gagne en autonomie. Il n’a plus autant le sentiment d’être favorisé par la
présence des aménagements et ressent plus de justice. Les enfants peuvent aussi choisir de
participer ou non avec l’ergothérapeute, c’est aussi un travail de connaissance de soi, de ses
capacités et ses besoins. Il y a une amélioration de l’estime de soi, de la confiance en soi,
l’enfant est valorisé et rassuré. Enfin, l’enfant qui participe peut ressentir une fierté quant à la
réussite de ce projet, en recevant aussi des questions de ses camarades les jours qui suivent
l’intervention. Au contraire, pour éviter la stigmatisation, l’ergothérapeute peut intervenir de
façon anonyme pour ne pas mettre en avant l’enfant ayant peur d’être cible et stigmatisé.
Figure 13. Répartition des effets bénéfiques-possibles-pas d’effets en rapport avec chacun des
dix facteurs de la DPA. [Histogramme]
17
18 15
16 13 14 14
14 12
12 1010 10 9 10
10 8 8 9
8 6 6 6
6 3 4 3 4 4 3
4 1 1 2 2
2 0 0 0
0
Afin d’étudier la dépendance entre les variables : -faire de la sensibilisation en classe- et -les
effets sur la DPA de l’enfant-, une analyse inférentielle a été réalisée par calcul du Khi 2, qui
peut se faire sur un petit effectif, afin de déterminer le lien de dépendance entre ces variables.
L’hypothèse nulle « H0 » posée est que les variables sont indépendantes. La table du Khi
exprime des valeurs en fonction du degré de liberté, à un taux seuil de 5% (Cf. Annexe 15 p.
137-138) (Figure 14).
Un tableau des effectifs obtenus a été réalisé. Puis, un tableau de contingence des effectifs
attendus. Etant donné que certains effectifs attendus avaient une valeur inférieure ou égale à 5,
46
les valeurs des colonnes « a des effets possibles » et « n’a pas d’effets » ont été regroupés. En
effet, pour que l'approximation par la loi du Khi 2 soit bonne, il est nécessaire que les effectifs
théoriques dans chacune des classes soit au moins égal à 5. Si ce n'est pas le cas, il faut au
préalable regrouper les classes contigües afin d'avoir un effectif suffisant.
Une fois ces colonnes regroupées, le calcul de la valeur distance du Khi 2 a été effectué par
ligne (pour chacun des facteurs de la DPA) et concernant le tableau entier. Les données ont
ensuite été comparées à un tableau de valeur seuil du Khi 2 (dernière colonne).
Concernant le tableau entier, la distance totale du Khi 2 obtenue est de 36,1968695 pour un
tableau à 1 degré de liberté. La comparaison est effectuée par rapport à un taux seuil de 5% (=
0.05) de marge d’erreur. La valeur théorique du Khi 2 (à 9 degrés de liberté et 5% de taux
d’erreur) est 16,92. La valeur calculée de la distance du Khi 2 étant supérieure à celle de sa
valeur théorique alors l’hypothèse nulle « H0 » est rejetée. On peut conclure qu’il existe une
interdépendance entre la réalisation de sensibilisation en classe pour un élève ayant des troubles
des apprentissages et certains facteurs de sa dimension psychoaffective. Puis, on interprète
également les résultats du Khi 2 pour chacun des dix facteurs de la DPA. La valeur seuil du Khi
2 est à considérer pour 2 degrés de liberté, toujours au taux seuil de 5% d’erreur. On peut
observer que le lien de dépendance entre une action de sensibilisation en classe et certains
facteurs existent. Notamment, il y a une dépendance pour les effets bénéfiques dans les relations
sociales, la confiance en soi et la motivation externe ; les effets possibles sur le sentiment
d’efficacité ou de performance; et sur l’absence d’effets concernant le comportement
oppositionnel.
valorisation qui sont des facteurs psychoaffectifs, et qui soutiennent aussi le sentiment de
performance (ou d’efficacité).
Peu d’ergothérapeutes se souviennent de contenu précis, en revanche, ils s’accordent sur le fait
d’utiliser une multiplicité de modalités pédagogiques, adaptées, et qui rendent l’enfant acteur
de son apprentissage. Pour ce qui est du contenu de la formation en ergothérapie, les projets de
groupe en pédagogie, avec la rédaction d’un déroulé pédagogique (plan de formation), et le
module d’éducation thérapeutique du patient sont ressortis. On peut faire l’hypothèse que les
cours dispensés sur la pédagogie dans la formation initiale en ergothérapie n’ont pas
spécialement été retenus dans les détails, et qu’il y a peut-être un réaménagement à réaliser, ou
alors que c’est une compétence qui se développe difficilement avec des cours lors de la
formation par la pratique.
48
Quatre ergothérapeutes ont pu renforcer cette compétence en côtoyant ces enfants, par des
formations de l’ANFE ou des diplômes universitaires, et ou encore par une maitrise en
éducation après un bachelor en ergothérapie en Belgique.
Figure 21. Nombre d’ergothérapeute menant des actions de sensibilisation en classe ou non,
en fonction de la structure d’exercice professionnel en ergothérapie [Histogramme groupé]
SESSAD
Rééducation
Réadaptation
Privé
Libéral
Intégration
N'intervient pas en classe
IME
Fait de la sensibilisation en classe
IEM
Hospitalier
Ecole
CMPP
CAMSP
0 5 10 15 20 25 30 35
L’analyse statistique de la corrélation de ces variables n’est pas possible car la loi du Khi 2 ne
peut pas être respectée, il existe des effectifs attendus inférieur à 5, qu’il n’est pas possible de
regrouper aux vues du manque de significativité des regroupements possibles.
49
4 Discussion
Les résultats obtenus nous permettent de faire un état des lieux sur une partie de la pratique
concernant l’ergothérapie en pédiatrie auprès des troubles des apprentissages, applicable à
l’échantillon des 80 ergothérapeutes dont les réponses ont été obtenues.
L’intervention moins représentée dans leur pratique est celle concernant l’environnement
« classe ». Ainsi, ce modèle d’éducation et d’enseignement semble être moins privilégié en
pratique que l’approche partenariale, mais rappelons aussi les difficultés organisationnelles
mentionnés par les ergothérapeutes qui ne pouvaient pas réaliser ce type d’intervention qui sont
une majorité de réponse et font figuration des limites à réaliser des actions en groupe
mentionnées par Sylvie Meyer (70). En effet, dans les trois quarts des cas, lorsque les
ergothérapeutes ne font pas ce type d’intervention, cela est dû à une impossibilité
organisationnelle. Aussi, ce sont seulement les ergothérapeutes en école, libéral, SESSAD,
classe d’intégration et centre hospitalier qui ont mené ce type d’intervention. Il demeure donc
que ce type d’intervention peut faire partie de leur champ d’intervention mais se heurte à des
contraintes pratiques.
La sensibilisation en classe par les ergothérapeutes n’apparait pas comme une intervention
systématique. En effet, cette réponse n’a été rapportée qu’une seule fois. Dans la moitié des cas,
c’est une proposition ou une initiative de l’ergothérapeute qui mène à la mise en place de ce
type d’intervention. C’est aussi pour un quart des cas lorsque l’ergothérapeute relève que
l’enfant fait face à une situation de crise au niveau psychosocial dans la classe. Ces dernières
réponses impliquent que l’ergothérapeute se fait au moins une idée de ce que peut être une
problématique psychosociale pour l’enfant. Formé depuis 2010 à l’éducation thérapeutique du
patient (100), approche fondée sur les compétences psychosociales mises en avant par l’OMS
(107, 108), l’ergothérapeute acquiert dans sa formation professionnelle la capacité à identifier
ce type de compétences, et à proposer des actions en conséquence. Pour autant, seulement 1
ergothérapeute sur les 5 ayant répondu qu’ils intervenaient sur ces situations impliquant le
50
Enfin, pour ce qui est du choix de l’intervention par la sensibilisation en classe, dans le cas où
elle répond au modèle éducatif de l’OTIPM, il serait intéressant de repérer suite à quels
éléments elle est choisie dans la phase qui la précède, dite « d’évaluation et d’établissement des
objectifs » (92). Ceci permettrait d’identifier réellement comment les ergothérapeutes
considèrent la dimension psychoaffective de l’enfant dans leur évaluation.
D’une part, ils agissent sur l’environnement scolaire de l’enfant, sa classe et son
équipe enseignante en favorisant une meilleure compréhension des difficultés qu’à
l’enfant. Pour les professeurs et les camarades de classe, il en ressort la compréhension des
difficultés et des troubles de l’enfant, la meilleure acceptation/intégration/tolérance de la
différence et des aménagements pédagogiques, un regard différent sur le handicap. Les
enseignants sont plus à même de s’approprier des adaptations pédagogiques. La classe
déstigmatise l’enfant. L’enfant se sent soutenu, reconnu dans ses difficultés, et valorisé, il
s’intègre mieux dans les relations amicales et sociales de sa classe à la suite des sensibilisations.
Ces informations sont un soutien dans la construction de la dimension psychoaffective de
l’enfant, et dans le développement de ses compétences psychosociales.
La sensibilisation en classe est une intervention qui existe en ergothérapie et qui a des
effets bénéfiques ou possibles sur certains aspects de la dimension psychoaffective de
l’enfant avec troubles des apprentissages. Elle peut être mise en place par les
ergothérapeutes indépendamment de leur structure d’exercice ou de la présence de
pédagogie dans leurs formations, à leur initiative ou à la demande de l’équipe pédagogique.
calcul du Khi 2 sauf pour la situation des effets de la sensibilisation sur la dimension
psychoaffective de l’enfant. En effet, le Khi 2 peut être utilisé sur de petits échantillons mais
ses effectifs attendus calculés théoriquement doivent être supérieurs ou égaux à 5 ce qui n’a pas
permis dans les autres situations d’aller au bout des calculs.
Concernant le recueil des données, quelques biais sont présents concernant les réponses sachant
que l’outil utilisé pour le questionnaire ne comportait pas la modalité permettant de rendre
toutes les questions obligatoires, il y a de temps en temps quelques ergothérapeutes qui ont
sauté des questions, cela peut ressortir dans certaines réponses où l’effectif total est inférieur à
80 ou à 21 lorsque la population étudiée était les 21 ergothérapeutes ayant déjà fait de la
sensibilisation par simulation en classe.
Une autre méthodologie aurait pu être adoptée comme une méthodologie clinique afin d’obtenir
des réponses directes par l’entourage des enfants, et non pas seulement par l’intermédiaire des
ergothérapeutes. Bien que les données récoltées sur des « effets » puissent être considérées
comme irréductiblement qualitatives, il est possible et justifié d’en extraire des résultats (110).
Analyser les résultats aurait pu impliquer d’autres professionnels issus des autres disciplines
convoquées par le champ disciplinaire, plutôt que seulement l’étudiant en ergothérapie. Aussi,
l’intérêt perçu ne dépend que de l’observation faite par les ergothérapeutes interrogés et
ayant déjà réalisé ce type d’intervention.
L’intervention de sensibilisation en elle-même menée par les ergothérapeutes n’a pas été
questionnée dans l’enquête, et donc n’a pas été décrite. Ainsi, il est difficile d’extraire des
implications théoriques à ce sujet uniquement. Les objectifs de l’ergothérapeute quant à la mise
en place de ce type d’intervention manquent d’avoir être interrogés. Ils auraient pu être
comparés aux réponses sur les effets, ce qui permettrait de définir des objectifs ergothérapiques
53
De plus, en lien avec les concepts présentés dans le cadre conceptuel, les questions ne traitent
pas de tous les concepts et indicateurs évoqués, notamment ceux de la sensibilisation et de la
simulation. Le questionnaire aurait pu interroger des variables complémentaires comme : les
objectifs en ergothérapie d’une intervention de sensibilisation par la simulation en classe, les
corrélations avec les effets exprimés sur la dimension psychoaffective (est-ce réellement cette
dimension de l’enfant qui est visée en premier lieu par cette intervention ?), les raisons pour
intervenir auprès de l’environnement, les modèles et approches qui sous-tendent cette pratique
pour les ergothérapeutes, la place de la sensibilisation dans les compétences/rôles/missions des
ergothérapeutes et leur considération vis-à-vis de cela, la place de ce type de dispositif dans la
dynamique et politique actuelle de « l’école inclusive ».
54
Cette modalité d’intervention pourrait être plus connue et reconnue dans les années à venir ;
Elle permettrait alors d’exercer en lien avec les établissements scolaires, pouvoir proposer ce
type d’intervention pour des enfants suivis en ergothérapie mais aussi lorsqu’ils ne sont pas
55
suivis, car rappelons qu’il y a dans une classe de milieu ordinaire, en moyenne, 2 à 4 élèves ont
besoin d’un suivi pour un trouble spécifique du langage ou d’apprentissage (TSLA). Un déroulé
pédagogique avec un kit de simulation pourrait être construit afin de soutenir la pratique des
ergothérapeutes souhaitant mettre en place ce type d’intervention. Une formation associée à
l’utilisation de cet outil pourrait être mise en place pour les ergothérapeutes et autres
professionnels qui collaboreraient avec l’ergothérapeute. La diffusion des résultats de cette
recherche pourrait amener d’autres recherches plutôt cliniques à être mises en place afin
d’évaluer l’efficience de cette pratique, qui pourrait être projetée comme un dispositif de
prévention à inscrire au programme de l’Education Nationale. Cela permettrait d’impliquer des
ergothérapeutes dans la participation aux actions de sensibilisation au handicap dans les écoles ;
ou encore mettre en avant les enfants avec des troubles des apprentissages durant la semaine de
persévérance scolaire, thématique importée du Canada en France depuis 2015.
Pour ce qui est de la dimension psychoaffective, une réflexion sur la conscientisation de sa prise
en compte dans la pratique pourrait être menée. Pour cela, une grille d’évaluation de la
dimension psychoaffective de l’enfant présentant des TA pourrait être construite, et étudiée afin
d’en identifier la validité et d’apporter un nouvel outil d’évaluation. En supplément des
formations qui existent déjà sur la psychologie et psychopathologie de l’adolescent, une
formation spécifique aux ergothérapeutes concernant les troubles des apprentissages en
pédiatrie pourrait émerger avec comme contenu un apport croisant la psychologie et la
pédagogie pour favoriser les apprentissages et la construction de la dimension psychoaffective
chez ces enfants malgré leurs troubles. Des cours avec cette visée pourraient aussi être intégrés
directement dans la formation des étudiants en ergothérapie qui bénéficient, pour la pédiatrie,
d’une approche beaucoup plus centrée sur la technicité et les aménagements, même si certains
cours de psychologie adolescente sont présents dans le cursus, ils appartiennent au domaine de
la pédopsychiatrie plutôt que de la pédiatrie alors que l’aspect psychoaffectif est présent en
pédiatrie forcément impliquer de la psychiatrie. Enfin, dans le contexte actuel de crise sanitaire,
beaucoup d’enfants vont vivre des difficultés d’apprentissage sans que ce soient des troubles
diagnostiqués, y être sensible c’est aussi pour les enseignants une déculpabilisation de leur
échec et la possibilité de développer de l’inventivité dans les dispositifs pédagogiques proposés,
en utilisant ceux pour les TA, et avec l’aide de l’ergothérapeute.
56
Bibliographie
Bibliographie de l’introduction
Première sous-thématique
30. Leonova, Tamara, et Gaëlle Grilo. « La faible estime de soi des élèves dyslexiques :
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Deuxième sous-thématique
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Synthèse
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prozessmodell ergotherapeutischer Intervention: ein Modell zum Planen und
Umsetzen von klientenzentrierter, betätigungsbasierter Top-down-Intervention.
Traduit par Barbara Dehnhardt. 2., geringfügig überarbeitete Auflage. Spektrum
Ergotherapie. Idstein: Schulz-Kirchner Verlag, 2018. Consulté le 12 mai 2021.
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des sports. « Arrêté du 5 juillet 2010 relatif au diplôme d’État d’ergothérapeute ».
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dergoth%C3%A9rapeute.pdf.
102.Blanchet A., Gotman A. « L'enquête et ses méthodes - L'entretien. » Paris: Armand
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67
Annexes
Annexe 1 : Socle commun des compétences, France
D’après le Décret n°2015-372 du 31 mars 2015.
69
30 Clinical Key 30 - - 2
2 HAL 0 2 0 1
1 Open aire - 1 - 1
14 Proquest 14 - - 1
- Première sous-thématique
- Deuxième sous- thématique
27 Soares- Dyslexie, Revue de Etudes sur Illettrisme, Sociologie Une étude suédoise Présence de Lecture Evaluation
juin Boucaud, I., illettrisme et littérature mineurs en Dyslexie Education de 2011 portant sur résultats grise ++
2017 MD, PhD, délinquance milieu dévelop- Médecine des patients contradictoires.
pédo- des mineurs. 43 sources pénitentiaire pementale, Psychiatrie dyslexiques détenus a
psychiatre, Décrochage Pédiatrie montré qu’ils Dans plusieurs
praticien Postulat : scolaire, présentaient études portant
hospitalier ; Parmi les Délinquance davantage de sur les
Psychiatrie, différents comportements comportements
2017-10-01, facteurs agressifs que les antisociaux de
Volume 33, conduisant à détenus non mauvais lecteurs
Issue 4, 1-6, l’illettrisme, dyslexiques. incarcérés, les
Copyright © les troubles L’interprétation qui auteurs ne se
2017 Elsevier spécifiques en a été faite est que sont pas fixés
Masson SAS des ces sujets présentent pour objectif de
apprentissages un inconfort rechercher si ces
en général, et psychologique, des sujets étaient ou
la dyslexie sentiments de colère, non
dévelop- de frustration. dyslexiques.
pementale en
particulier Les mineurs Description des
sont des délinquants études, de leur
facteurs présentent un taux méthode et leur
importants, très élevé population non
étudiés dans la d’illettrisme et, parmi présente.
littérature eux, un pourcentage
internationale. de dyslexiques
probablement deux
fois supérieur à celui
de la population
standard.
76
juin C.Billard Étude des Chaque Échantillon de Troubles des Médecine Il n’a pas été montré pour les Les écoles n’ont Littérature Evaluation
2008 J.Fluss facteurs groupe a 181 enfants de apprentissages Sociologie paramètres médicaux étudiés pas été tirées au scientifique
B.Ducot liés aux bénéficié CE1 en Dyslexie Education (audition, vision, antécédents sort et ne sont donc ++
pas représentatives
J.Warszawski difficultés d’une France. Comportement périnatals) de liaison statistique
de la population
J.Ecalle d’apprentis évaluation avec la diversité des parisienne ni
A.Magnan -sage de la médicale et Les tests compétences de lecture. Les française.
G.Richard lecture. des fonctions individuels de caracté-ristiques socio Cette étude ne
J.Ziegler cognitives lecture ont familiales, en particulier le concerne pas
À partir (verbales, non identifié 100 niveau d’éducation maternelle, spécifiquement la
Volume 15, d’un verbales et des enfants aux y compris au sein d’une dyslexie mais
Issue 6, June échantillon aptitudes compétences population défavorisée, plutôt les « faibles
2008, Pages de 1062 phonologiques déficitaires et influaient sur l’apprentis-sage lecteurs ».
Afin de mieux
1058-1067 enfants de ) et du recueil 31 enfants « de la lecture. Le niveau verbal apprécier le facteur
seconde des données intermédiaires et non verbal était plus élevé attentionnel et les
année socioéconomi ». Une chez les bons lecteurs. Les conséquences en
d’école ques et stratification a troubles de l’attention, et à un termes de prises en
élémen- comportement défini un moindre degré les troubles charge, le
taire. ales. Une groupe « psychoaffectifs, y étaient moins questionnaire
régression témoin » de fréquents. Les aptitudes phono- destiné aux
logistique 50 enfants « logiques : dénomination rapide enseignants est
insuffisant et les
multivariée a normo d’images, mémoire résultats ne
déterminé les lecteurs » phonologique à court terme et peuvent être
variables qui scolarisés surtout conscien-ce généralisés sans
différenciaient dans la même phonologique rendaient être complétés par
le plus les classe. principalement compte du un questionnaire
groupes niveau de lecture. L’analyse de parental et la
faibles ou régression a montré que la réalisation de tests
bons lecteurs. conscience phonologique, spécifiques précis.
l’attention et le niveau
d’éducation des mères
expliquaient la diversité en
lecture de l’échantillon.
79
Base de données = OPEN AIRE - DIGITAL MASTER THESES : thèses et mémoires étudiants (33)
Date Auteur & Thème, titre Méthode Population Approche Champ Résultat Limites Niveau de Etape
Source théorique disciplinaire scientificité
2017 Desmons, L’impact de la Un questionnaire Septante-neuf Menace du Psychologie Tous les groupes Accès Littérature Evaluation
Angèle ; menace du évaluant divers participants stéréotype, Education présentent une restreint grise de l’impact
BU, stéréotype sur facteurs répartis en 3 Dyslexie, , performance plus ++ de la
Digital les motivationnels groupes (« Enseignement, faible en condition menace du
Compréhensio
Master performances (sentiment contrôle », « n à la lecture,
de menace du stéréotype
Theses des enfants d’efficacité dyslexique de Estime de soi, stéréotype par sur les
dyslexiques de personnelle social l’enseignement Motivation, rapport à celle sans perfor-
l’enseignement et académique, ordinaire » et « Engagement menace du mances
ordinaire et perception de dyslexique de stéréotype lié à la scolaires
spécialisé. compétence, l’enseignement dyslexie. Le niveau
Etude des motivation, spécialisé ») d’estime de soi ne
facteurs engagement, ont été soumis semble pas être
explicatifs de comparaison de à 2 tâches relié à l’effet de la
la menace du soi scolaire, expérimentales. menace du
stéréotype, perception de Elles consistent stéréotype lié à la
adaptations et l’acceptation en 2 tâches de dyslexie. En
facteurs sociale, sentiment compréhension revanche, il existe
motivationnels d’appartenance au à la lecture un lien entre le fait
groupe) a été similaires d’être dyslexique et
réalisé afin réalisées en certaines
d’appréhender les condition de dimensions de
liens existants menace ou de l’estime de soi. Les
entre ces facteurs non-menace du autres facteurs
et la menace du stéréotype lié à motivationnels
stéréotype d’une la dyslexie. étudiés ne semblent
part et le fait pas être liés à la
d’être dyslexique menace du
d’autre part. stéréotype, ni au
fait d’être
dyslexique.
85
Base de données = CAIRN : Plus de 7000 ouvrages de recherche en histoire, géographie, économie, droit, lettres, arts, santé, sociologie, sport,
philosophie, psychologie, sciences politiques. (49)
Date Auteur & Thème, titre Méthode Population Approche Champ Résultat Limites Niveau de Etape
Source théorique disciplinaire scientificité
Avril Déborah Scolarisation L’épreuve Notre recueil Adaptation, Education - La spécialisation influence la Notre étude Littérature Intervention
2017 Saunier et d’élèves en s’est déroulée de données assujettissement, Pédagogie - variété d’aide de ne peut être grise +++
Marie situation de plusieurs s’est fait auprès syndrome dys- Education compensation disponibles. généralisée,
Toullec- handicap : semaines après : d’une exécutif, nationale - Les changements de pratiques les pratiques
Théry conceptions l’entretien enseignante enseignant, Enseignement qu’exige la transformation de de PEO et de
Dans Les et pratiques ante, afin que spécialisée didactique - Handicap l’école pour revêtir une PES ne
Sciences d’une chaque (PES) qui clinique, dimension inclusive ne sont donnent à
de enseignante interviewée ait exerce dans inclusion pas encore pleinement perçus voir que ce
l'éducation « ordinaire » le temps une Ulis-école par les deux enseignantes. qui se passe
- Pour l'Ère et d’une d’oublier ce TFC [8] C’est lorsque cet idéal est dans leurs
nouvelle enseignante qu’elle avait Troubles de touché ou bien « menacé » classes.
2017/4 spécialisée livré Fonctions que l’impossible à supporter Néanmoins,
(Vol. 50), précédemment Cognitives et surgit et pousse les en croisant
pages 111 et que ses mentales. enseignantes à modifier le avec d’autres
à 131 pratiques ne Scolarisant 12 milieu didactique. Plus ces résultats de
soient pas élèves, dont A., enseignantes ont le sentiment recherches,
orientées par 12 ans, de s’éloigner de cet idéal et nous
cela pendant la diagnostiqué plus la situation de classe pourrons
séance dys-exécutif en et/ou le rapport à l’élève à tenter une
observée. Nous 2014. Et d’une besoins spécifiques sont vécus montée en
avons observé enseignante négativement. La conformité généralité.
et filmé le ordinaire des élèves aux attentes
moment où (PEO) qui institutionnelles et
chaque exerce dans personnelles des deux
enseignante a une classe de enseignantes reste une
confronté sa CM1/CM2 de condition forte pour une
préparation de 29 élèves dont inclusion réussie. Les
cours à B., 11 ans, en concepts d’idéal et les valeurs
l’épreuve de la CM1, personnelles des enseignantes
classe, avec diagnostiquée sont primordiaux dans leur
ses dimensions dys-exécutive volonté à créer une didactique
contingentes et en 2014. adaptée.
imprévisibles
(Terrisse,
1994).
88
Lectures opportunistes ou revues. Souvent trouvées avec le mot-clé « ergothérapie » ajouté à l’équation de recherche.
Anne-Laure Comment Lorsque la dysgraphie de l’enfant est telle qu’elle entrave le bon déroulement de sa scolarité, il Intervention, (58)
Guillermin l'ordinateur peut- est tout à fait légitime de proposer l’ordinateur comme outil de compensation. Néanmoins, son ordinateur en tant
Et Sophie il devenir un outil utilisation nécessite un apprentissage et une réorganisation pratique et matérielle qui peuvent qu’outil de
Leveque-Dupin de compensation s’avérer complexes. compensation
Dans efficace de la Or, il est indispensable que cet outil ne mette pas l’enfant en situation de surhandicap.
Développements dysgraphie pour Après s’être assuré de la motivation de l’enfant et de la coopération des différents partenaires, (Lecture
2012/3 (n° 12), la scolarité ? l’ergothérapeute va donc configurer l’ordinateur pour qu’il corresponde aux besoins de l’élève en opportuniste)
Pages 25 à 31 situation scolaire. Parallèlement, il accompagnera l’enfant dans l’apprentissage de la frappe au Littérature
clavier puis il lui proposera des mises en situation pratiques au travers d’exercices scolaires afin professionnelle
d’automatiser cet apprentissage.
93
Éditeur : Ergothérapie et Parmi toutes les professions qui constituent l’équipe d’un CAMSP, les ergothérapeutes ont une place Intervention de (46)
ERES Contraste petite enfance particulière : en effet leur vocation première de réinsertion par l’activité (« ergon » en grec) de personnes en l’ergothérapeute
2017/1 (N° 45) difficulté dans un environnement médical, social, éducatif et professionnel, s’était à l’origine (du moins en en petite enfance :
Dans France) principalement exercée en milieu psychiatrique et pour des adultes. Dès les années 1960, ils (elles) bilans et séances
ont trouvé place dans les centres de rééducation pour enfants infirmes moteurs cérébraux, puis dans les
Développements CAMSP. Dans les CAMSP, les ergothérapeutes participent avec les autres membres de l’équipe à évaluer
Littérature
2013/2 (n° 15), les capacités et les déficiences de l'enfant. Ils (elles) analysent les besoins, les habitudes de vie, les facteurs professionnelle
Pages 16 à 23 environnementaux, les situations de handicap et posent par là un diagnostic ergothérapique. Par le biais
d'activités de la vie quotidienne, les ergothérapeutes organisent, individuellement ou en groupe, une thérapie
visant à mieux utiliser les compétences de l’enfant, à améliorer ses capacités d'agir et contribuent ainsi à
développer, restaurer, maintenir son autonomie, son indépendance et sa future implication sociale. Ce
numéro retrace l’histoire de l’entrée des ergothérapeutes dans les CAMSP, analyse leur rôle dans les équipes
et montre l’intérêt de l’approche encore trop méconnue de ces professionnels. Différents modèles permettant
de comprendre et d’organiser leur intervention sont présentés et illustrés par des témoignages d’adultes et
d’enfants.
Géraldine Despres Les aides Les ergothérapeutes accompagnent les personnes en situation de handicap pour qu’elles soient Intervention (57)
techniques au intégrées dans leur vie sociale, scolaire ou professionnelle en favorisant leur autonomie dans les
Dans collège auprès gestes quotidiens. Les enfants porteurs de troubles spécifiques des apprentissages présentent des (Lecture
Développements d'adolescents difficultés en classe qu’il est important de compenser pour les aider à poursuivre leur scolarité opportuniste)
2010/3 (n° 6), avec des troubles dans de bonnes conditions. Littérature
Pages 43 à 52 des Les aides techniques et les aménagements sont nombreux mais leur mise en place semble parfois professionnelle
apprentissages compliquée.
Voyons quels sont les élèves concernés par ces différentes aides et comment l’ergothérapeute
facilite l’acceptation et l’utilisation de ces dernières par l’adolescent avec des troubles spécifiques
des apprentissages.
Caroline Genet Entre le tout dys, D’un sujet initialement purement pédagogique ou psychologique et restreint au cadre scolaire, les Intervention (42)
Et Élisabeth Huillet et le tout psy, la apprentissages scolaires sont à présent au-devant de la scène scientifique et médicale et représentent un préalable à une
Dans vérité est ailleurs- enjeu de santé publique. L’essor de la psychologie cognitive et des neurosciences a contribué à une prise en charge
Le Journal Psychopathologie meilleure compréhension non seulement des mécanismes cérébraux sous-jacents à l’apprentissage de la spécifique :
lecture et des mathématiques, mais aussi des origines des difficultés scolaires. En conséquence, des efforts
Des psychologues et troubles des importants ont été consentis dans la formation et la sensibilisation des enseignants, contribuant à une
évaluation du
2014/2 apprentissages meilleure identification des enfants présentant des troubles des apprentissages, et à la mise en place trouble des
(N° 315), d’adaptations scolaires et d’interventions thérapeutiques s’y rapportant. Les origines des troubles des apprentissages
Pages 69 à 75 apprentissages scolaires sont cependant variées, souvent plurifactorielles et imposent, eu égard à leur Littérature
complexité, une approche professionnelle éclairée pour guider au mieux les étapes du diagnostic et de la professionnelle
prise en charge. Les dix dernières années ont vu émerger une médicalisation croissante du diagnostic et du
traitement des difficultés scolaires, entraînant le risque d’étiquetages abusifs et de prises en charge
thérapeutiques inappropriées, coûteuses et insuffisamment validées. Il appartient dès lors aux nombreux
professionnels de l’enfance de rester critiques et d’appréhender les difficultés scolaires de façon rigoureuse,
en se centrant sur l’enfant et sur sa famille tout en privilégiant une approche multidisciplinaire.
94
Bonjour, je suis Sara, étudiante en ergothérapie et je réalise mon mémoire sur la dimension
psychoaffective dans le suivi d’enfants dys- ou avec des troubles des apprentissages en
ergothérapie.
enfants
Compréhension 2 Simplifier 1
des difficultés
Compensation 2 Adapter 1
Besoins 1 Accepter 1
Prendre le temps 1
Relation 2 Relation 3
Relation
Relation de confiance 2
Cadre 1
Positionnement 1
Valorisation/valoriser 2
Espace d'échange
Habiletés 2
Compétences 3
Participation 2
Performance 2
Libre 2 Spontané/marge de choix 1
Feeling 1 Occupation/top-down 1
Émotions 5 Activités signifiantes 1
Source des activités
CO-OP 2 CO-OP 2
Méthodes
MCRO 1 Méthodes 2
Autorisation d’utilisation du contenu d’un entretien dans le cadre d’un mémoire de fin
d’études
(Pour une personne majeure)
JE SOUSSIGNÉ(E) :
Nom : …………….
Prénom : ………………………
Adresse : .................................................................................................................
Ville : .....................................
AUTORISE :
L’utilisation du contenu échangée dans le cadre d’un entretien mené pour l’enquête
exploratoire d’un mémoire en ergothérapie.
Tous les renseignements obtenus lors de cet entretien seront confidentiels et anonymes. Ils
sont à destination d’un mémoire en ergothérapie réalisé par Sara ADRIAN, étudiante en
troisième année à la Faculté des Sciences Médicales et Paramédicales de Marseille.
Le travail de fin d’études (mémoire) pourra mentionner la structure de travail (par exemple :
SESSAD, Cabinet Libéral, CAMSP, CMP …) en conservant l’anonymat du nom de la
structure, ainsi que le pays où vous exercez (par exemple : France, Belgique) dans le but de
permettre au lecteur de se situer sur la législation liée à la pratique de l’ergothérapeute
interviewé.
Si vous souhaitez que toutes les données soient supprimées dans 1 an, vous pouvez mettre
un X à la place de la case suivante : ☐
Fait à :
Le :
(Signature)
103
Résumé de l’entretien 1 – E1
La prise en charge se veut d’être congruente, d’abord basée sur la relation au thérapeute ; ce
dernier s’intéressant au jeune (ses capacités, ses ressources, ses singularités), la dynamique
familiale, l’environnement scolaire (enseignant et groupe classe). Dans toutes les parties
personne-occupation-environnement sont identifiés des facilitateurs et des obstacles. Malgré
tout, il y a toujours quelque chose de positif à ressortir d’un environnement même non
soutenant.
Concernant l’occupation d’aller à l’école, elle peut être un handicap en soi dépendant du type
de pédagogie qui y est pratiqué. C’est aussi une occupation obligatoire. Ainsi, la motivation
nécessite d’être plurifactorielle pour maintenir la persévérance scolaire. Elle est d’abord
extrinsèque puis devient intrinsèque par des objectifs plus personnels. Entre ces deux phases de
motivation, réside une perte de sens nécessitant d’agir afin d’éviter le décrochage scolaire.
Les outils pour rendre l’enfant le plus autonome possible et le soutenir dans sa dimension
psychoaffective sont : être congruent dans la relation à l’enfant, lui donner des outils et
adaptations pédagogiques, le mettre en situation de réussite, éviter la mise en échec, ressortir le
positif, l’accompagner dans la construction de son identité, le laisser tester des limites, le laisser
être parfois dans le refus, en mettant toujours les parents dans le projet pour qu’il soit partagé
par tous les adultes autour de l’enfant et qu’il n’y ait pas de dissociation de point de vue entre
l’environnement scolaire et familial, des réunions éducatives régulières, et favoriser
l’acceptation des aides et du handicap, en formant les enseignants et à chaque rentrée les élèves
d’une même classe par des animations d’une à deux heures mettant en situation de troubles
d’apprentissages pour conscientiser le trouble et favoriser la compréhension de la part de
l’entourage scolaire (enfants et adultes).
Résumé de l‘entretien 2 - E2
Au CAMSP, les enfants sont jeunes, en phase de diagnostic, ils ont des difficultés
d’apprentissage et un sentiment d’échec souvent lié à l’école. Cela se remarque notamment
dans leur comportement, qui peut être associé à une dépression, des troubles neurologiques et
des troubles d’apprentissage … Il est important aussi de prendre en compte les violences à
l’école et la situation sociale de l’enfant. Les enfants sont évalués à partir d’un questionnaire
passé par les parents sur l’autonomie au quotidien, une observation des capacités de l’enfant
par rapport à sa tranche d’âge (avec déjà des compensations pour que le bilan ne soit pas une
situation d’échec). Aussi, le questionnaire Vineland 2 peut être réalisé.
Ils peuvent avoir des émotions inadaptées, reflets de leurs souffrances. En ergothérapie, la
pratique est basée sur la communication et la valorisation, passant souvent par le jeu et le plaisir
de réussir, le droit à l’erreur. L’ergothérapeute multiplie les moyens pour un même objectif.
Les interventions sont très variées, elles visent avant tout l’autonomie de l’enfant, l’aider à
comprendre et à apprendre de manière adaptée à ses capacités et son fonctionnement. L’alliance
105
dans la relation avec l’enfant est primordiale pour le rendre acteur, il est prêt à accepter certaines
contraintes s’il y a de la réussite. La valorisation et l’approche ludique sont un facteur soutenant
de la motivation de l’enfant.
Résumé de l’entretien 3 - E3
Une ergothérapeute de l’Ain diplômée en 2015 nous raconte sa mission au sein d’un dispositif
d’expertise et de liaison sur les troubles des apprentissages. Ayant une mission première de
diagnostic, son équipe pluridisciplinaire (en lien avec des intervenants extérieurs) réalise aussi
des interventions personnalisées. Elles peuvent être individuelles et/ou familiales. Les enfants
ayant des multi dys- et des troubles associés (anxiodépressifs), la coopération pluridisciplinaire
est de mise.
Très axée sur les pratiques canadiennes, elle base son approche sur le MOH et utilise divers
outils comme l’approche COOP, le MOHOST version enfant donc le SCOPE, la version enfant
COSA du OSA, le VQ Volitional Questionnaire. Le guidage, l’autonomie et la prise de
conscience de ses capacités par l’activité sont le fondement de la pratique. L’enfant est acteur
de son suivi en déterminant des objectifs en co-construction avec l’ergothérapeute, qui est
présent pour l’aider, lui apprendre à faire seul et lui donner parfois une impulsion (motivation
externe). La mise en situation de réussite et la valorisation favorisant le sentiment de
compétences, elles permettent, selon l’ergothérapeute, de faire que l’enfant soit plus enclin à
accomplir des tâches demandant plus d’efforts car il sait qu’il peut développer des stratégies et
y arriver. Pour que l’enfant ait un souvenir de cet élan vital remobilisé par l’activité, les plans
de l’approche COOP sont gardés et un book est réalisé avec les photos des activités.
L’ergothérapeute monte à l’enfant ce dont il a été capable pour une meilleure prise de
conscience.
Passer par des tâches de vie quotidienne est souvent fait avant de rentrer dans le cœur des TA
via des activités scolaires à rééduquer et/ou apprendre.
Au-delà des facteurs internes à la motivation, il existe des facteurs externes. L’environnement
humain est parfois peu informé et formé. Il peut donc ne pas être soutenant. Des entretiens sont
106
A l’école ou à la maison, il faut veiller à ce que les adaptations soient mobilisées, que les besoins
de l’enfant soient pris en compte afin qu’ils ne se confronte pas trop à l’échec génération une
altération d’estime-confiance-image de soi +/- créant une anxiété de performance … et affectant
la gestion des émotions. L’ergothérapeute peut remobiliser des outils d’expression des émotions
utilisés par la psychologue et aider l’enfant à verbaliser lors d’entretiens et en situation
d’activité.
Dans les TA, les compétences en apprentissages et les compétences psychosociales de l’enfant
sont affectées. Ainsi, l’ergothérapeute et la psychologue clinicienne ou neuropsychologue sont
aussi amenées à intervenir en classe pour réaliser des mises en situation auprès des élèves et du
corps enseignant. Pour des enfants qui ont du mal à expliquer leur trouble ou qui sont
stigmatisés à l’école, cela permet une meilleure compréhension des autres élèves de la classe,
d’apaiser les relations avec les pairs en favorisant la tolérance à la différence. « [Les
interventions en classe] ça fonctionne très bien ».
S’intéresser aux causes psychosociales et motivationnelles de l’enfant dans ses tâches de vie
quotidienne et scolaire permet d’agir dessus. Il faut le faire de manière préventive car retrouver
de la motivation alors que le décrochage scolaire est fait est très difficile.
Résumé de l’entretien 4 - E4
L’ergothérapeute diplômée de 2020 exerce en cabinet libéral. Elle ne côtoie pas d’autres
professionnels paramédicaux. Elle est formée à l’apprentissage du clavier à 10 doigts et donc
emploi la pédagogie kinesthésique, elle utilise la méthode COOP et en attente d’être formée par
l’ANFE.
Les enfants suivis ont de 8 à 14 ans, avec divers troubles dys (hors dyscalculie). La majorité est
accompagnée pour l’outil informatique. Ils sont évalués par des bilans étalonnés, de
l’observation et du ressenti personnel.
L’approche est globale, centrée sur l’enfant et sur la famille. L’objectif est de favoriser
l’autonomie. L’ergothérapeute est aussi acteur de réassurance, il passe par des moyens comme
107
Le domaine psychoaffectif est pour cette ergothérapeute l’ensemble des ressentis, des émotions,
le sentiment de compétence, la confiance en soi, en l’autre, en les adaptations pédagogiques,
l’assurance et l’engagement. Il faut le prendre en compte pour cette population d’enfants en
l’évaluant de manière générale et à chaque début de séance. Pour agir dessus, il y a l’écoute, la
discussion, l’expression libre, faire verbaliser l’enfant, le laisser autonome sur des parties de
séance, la valorisation et la réussite, la conscientisation des progrès, la bienveillance,
l’évitement des situations d’échec, et souvent dans des activités ludiques.
Résumé de l’entretien 5 - E5
L’approche est centrée sur la famille qui a une grande part dans les échanges, le projet de
l’enfant et l’engagement dans le suivi médical et paramédical. Ce sont les psychologues et
neuropsychologues qui évaluent le comportement de l’enfant, ses difficultés relationnelles, ses
angoisses et anxiétés. Cependant, l’expérience professionnelle est pour l’ergothérapeute ce qui
fait qu’on arrive à prendre d’autres dimensions de l’enfant dont l’affectif avec les parents et
dans les autres relations sociales. Cette capacité d’observation s’acquiert au fil de la pratique
du métier.
La dimension psychoaffective constitue tout ce qui est en lien avec les émotions, les relations
à soi et avec les autres, ce qui amène l’enfant à avoir confiance en lui, développer des
108
Travailler sur la psychoaffectif passe par un travail sur la mentalité des parents,
l’accompagnement dans la construction de la confiance en soi et l’estime de soi, à dépasser son
handicap. Elle emploie de la guidance verbale, des feedbacks, le droit à l’erreur, la valorisation,
les encouragements.
109
• ESTIME DE SOI
La revue de littérature mentionnait une faible estime de soi et un faible sentiment d’auto-
efficacité chez les enfants ayant des troubles des apprentissages. Ces éléments sont corroborés
par les descriptions des ergothérapeutes lors des entretiens.
Ce sont « des enfants stressés » qui sont en « manque de confiance en soi » à se dire
« mais je vais y aller mais est-ce que je vais réussir à faire ça ? » « Je ne vais jamais y
arriver » (E5), qu’ils ont « besoin de réassurance » (E4), « avec une certaine anxiété de
performance, avec un manque de confiance en soi ». Ce sont des enfants qui vont se
poser quand même pas mal de questions sur ce qui leur arrivent, sur l'ordinateur. » (E4)
« Pas par le regard des autres c’est un truc que je n'ai pas trop pour l'instant » (E4)
« Typiquement prendre confiance en lui alors ensemble c'est encore hyper fragile » (E3)
• COMORBIDITES PSYCHIATRIQUES
La revue de littérature a mentionné une dimension médicale et psychiatrique car 50% enfants
dys sont atteints d’un trouble psychiatrique dans leur vie, et une autre étude avait mentionné la
présence de cauchemars, ce qui n’est pas ressorti dans l’enquête exploratoire. Cependant, la
présence de comorbidités psychiatriques a été confirmée. Mais elles n’ont pas toujours de
rapport direct avec les TA.
110
« On va dire que moi je suis des enfants qui ont un peu des syndromes
anxiodépressifs. Mais c’est vrai qu’après quand c’est vraiment très envahissant je vais
avoir tendance à bifurquer chez les psychologues » (E3)
« Parfois associé à des difficultés de comportement parfois même à simplement une
dépression un moment à des enfants qui sont très très mal, qui sont en difficulté à l'école
et qui n’arrivent pas trop bien à apprendre, ils ne sont pas très disponibles sur d'autres
soucis » (E2)
« C’est rare qu’ils aient par exemple qu’une dyspraxie ou qu’une dysgraphie, souvent
ils ont des troubles multiples qui sont associés ou à côté des troubles anxieux, voire
dépressifs, voire des fois des troubles du spectre de l’autisme » (E3)
« Mais tu te rends compte quand même que à l'adolescence, c’est une période où il y a
plein de choses qui vont entrer en ligne : la construction identitaire, la rébellion par
rapport à la famille, l'obligation de faire partie d'un groupe, bah il y a plein d'autres
choses qui vont jouer. Et donc ça n'a pas spécialement à voir avec le fait qu'ils ont un
trouble d'apprentissage dans l'absolu » (E1)
Le déni des difficultés mentionné comme existant dans la revue de littérature est rarement
ressenti par les ergothérapeutes. C’est plutôt une conscience des difficultés à laquelle s’associe
un refus. Les enfants engagés dans un suivi paramédical semblent généralement conscients de
leurs difficultés. Souvent les refus concernent les temps d’évaluation en ergothérapie, dans les
débuts de suivi lorsque la relation thérapeutique et le climat de confiance n’est pas installé.
Pourquoi l’ergothérapeute accepte-t-il sur ces temps de refus de ne pas bilanter l’enfant
et de remettre à plus tard ? A quel point accorde-t-il de l’importance à l’estime de soi de
l’enfant ?
« Vraiment quand ils refusent tout, ça m'arrive hein, on fait juste une observation » (E2)
« On se rend compte qu'il y a des enfants qui qui ne veulent pas avoir des troubles, qui
pensent que s'ils avaient mieux travaillé, s'ils avaient été plus courageux ils n'en seraient
pas là, il y a le regard des autres qui n'autorise pas toujours le jeune à accepter
l'ordinateur, accepter d'avoir quelqu'un assis à côté de lui en classe » (E1)
« Donc là aussi il faut prendre en compte sur le fait que peut-être des bilans ils sont
aussi euh floutés, en fait que quand l’enfant manque de confiance en lui et forcément
avec le manque de confiance en soi on ne montre pas forcément toute l'étendue de nos
111
Il est aussi mentionné des échecs scolaires, la difficulté à atteindre des résultats homogènes
dans la revue de littérature. Les ergothérapeutes semblent peu concernés par les résultats
scolaires de l’enfant. Ce sont les parents qui s’occupent des devoirs. Ils s’attardent plutôt aux
sources de motivation de l’enfant dans son occupation d’aller à l’école.
« La particularité avec l'enseignement c'est que c'est une occupation qui n'est pas choisi
par le jeune. [Pour évaluer leur motivation dans les activités] on va faire beaucoup
quand même à l'intuition parce que quand on fait le MCRO, et qu'on leur demande
sentiment de performance, d'importance etcetera. Euh bah tu as quand même
énormément de biais qui vont intervenir, tu as la désirabilité sociale qui va intervenir,
tu as la motivation extrinsèque en fonction du de la famille, tu as son humeur du jour et
énormément de paramètres donc il faut pouvoir aiguiser je dirais son sens de
l'observation. » (E1)
« Tu commences toujours par une motivation extrinsèque par rapport à la tâche
solaire : l'enfant veut réussir parce que c'est important pour sa famille, pour ses parents,
parce qu'il veut faire plaisir etcetera ; et puis il y a un moment donné où la réussite
scolaire devient son enjeu personnel parce qu'il y a un projet » (E1)
« Il est prêt à accepter certaines contraintes s'il y a de la réussite » (E2)
« Il y a des facteurs externes parce que l'enfant il n'est pas tout seul il vit dans un dans
un milieu et que le milieu dans lequel il évolue euh conditionnent quand même
franchement sa motivation, le contexte socio-économique, la culture et toutes les
représentations que vont avoir son entourage » (E3)
112
« Pour trouver de la motivation ce n’est pas toujours simple, ça dépend des intérêts, et
en même temps il y en a certains qui montrent de la motivation et qui ont même à
revendre mais ce n’est pas pour autant qu'ils y arrivent et du coup on a des fois peur
qu’ils s'épuisent et puis qu’ils s'effondrent complètement aussi. »(E3)
Malgré tout, ils identifient les difficultés, les sentiments d’échec que peuvent vivre les enfants
avec TA dans leur quotidien scolaire.
« Enfants qui se sentent très souvent en échec (surtout quand ils sont petits) par rapport
à la vie quotidienne ou à l’école. C'est des enfants qui vivent l'échec déjà, en moyenne
section de maternelle ou en grande section de maternelle, ils sont déjà en situation
d'échec donc ce qui est important c'est de les revaloriser, de leur redonner une
impression de réussir quelque chose. Ce sentiment d'échec est là très souvent. » (E2)
« Si ce n’est pas adapté ben se confronter tout le temps à l'échec sans cesse en donnant
tous les efforts qu'on peut sans jamais y arriver ça a quand même un gros impact sur
l'image qu'on a de soi et sur la dimension affective aussi euh tout ce qui va être prise en
compte des besoins du coup au sens large c'est à dire ben un enfant qui est inquiet. »
« Ils vont être plus enclins à prendre confiance en eux sur des tâches du quotidien que
sur des tâches scolaires puisque les troubles des apprentissages s’expriment
préférentiellement dans les tâches scolaires plutôt que des tâches du quotidien » (E3)
Pour autant, leur attachement à l’école n’est pas forcément atteint dans la généralité, malgré
quelques exceptions, même si leur goût pour l’effort et la difficulté n’est pas spécialement
prononcé, et leur engagement dans les devoirs scolaires nécessite un accompagnement régulier
des parents.
« J’en ai certains qui n’aiment pas l'école mais pas trop, ils n’aiment pas l'école parce
qu’ils ne veulent pas travailler en soi, ils sont là « je n’ai pas envie de faire-ci je n'ai
pas envie de faire ça » mais ils sont plutôt contents d’y aller parce qu'il y a toujours les
copains mais je n’ai pas trop de difficultés avec l'école. » (E4)
« J’ai souvenir en particulier d'un enfant adolescent qui était au collège, et euh qui ne
se supportait pas du tout à l'école et pour lequel c'était extrêmement difficile. Et il
profitait que moi je le fasse travailler sur l'ordinateur parce qu'il était vraiment en
grande difficultés pour écrire à la main. Et il profitait de ce moment-là pour dire sa
113
souffrance, et on a pu, j'ai pu m'appuyer sur ce qu'il m’écrivait pour lui demander s'il
acceptait que je retranscrive ce qu'il avait écrit du coup parce qu’il n'arrivait pas à le
dire et on s'est servi de ça pour lui permettre d'aller danser dans un autre cursus
scolaire. » (E2)
« Je trouve que les enfants qui ont perdu euh cet élan de motivation dans les troubles
des apprentissages c'est super difficile à récupérer ensuite » (E3)
« C'est parfois très violent quand même pour l'enfant qui est déjà en situation d'échec
et où moi j'ai entendu des enseignants dire « mais il fait exprès » où avoir l'impression
J'ai entendu « non mais il le fait exprès ce n’est pas possible » « il fait aucun effort »
des choses comme ça. J’ai souvent entendu dire d'autant plus avec les enfants qui ont
des troubles des fonctions exécutives où les troubles sont plus difficiles à reconnaître
parce que moins voilà, un enfant qui a un trouble du graphisme ou une grande
maladresse, on voit. Un enfant qui a un trouble des fonctions exécutives, il est en
difficulté mais il y a des moments où il arrive à faire des choses très compliquées donc
on comprend plus grand-chose. » (E2)
Si l’environnement est bienveillant : « euh ça peut être dans l'autre sens en fait c'est
plutôt valorisant et surtout qu’après c'est des enfants qui vont voir les progrès de, enfin
l'ordinateur ils vont de suite capter dès qu’on les met, ils sont un peu plus rapides donc
ils sont à un stade où ils peuvent très bien suivre en fait donc eux ils sont beaucoup plus
rapides que les autres enfants avec l'ordinateur du coup ils terminent avant ils sont
assez fiers » (E4)
Les professeurs sont-ils les seuls membres de l’environnement humain à générer une
souffrance chez l’enfant ? Quels sont les autres niveaux de l’environnement humain
auprès duquel l’ergothérapeute peut agir ? Tous les niveaux de l’environnement humain
font-ils partie de son champ d’intervention ?
114
Les enfants avec des TA ont été décrits comme motivés par la nouveauté, par exemple
l’apprentissage d’une nouvelle langue, mais que ceci est également dépendant de
l’enthousiasme de l’enseignant et de l’estime de soi des enfants. Les ergothérapeutes confirment
que les enseignants ou professeurs sont plus ou moins impliqués, et que la motivation de
l’enfant à aller vers une tâche dépend aussi et surtout du facteur familial, de la marge
d’autonomie qu’il a acquis au sein de sa famille et dans son éducation.
« L’estime oui en effet ça doit être travaillé mais tu vois de nouveau, ce n’est pas
travaillé qu'avec le jeune, ça doit être avec ses parents : comment est-ce que le parent
va le regarder ? Parce que ça aussi, tu te construis par rapport au regard des autres.
Comment est-ce que je peux me construire avec un ordinateur ou avec des troubles ? tu
vois que je suis quoi ? je suis un trouble c'est quelqu'un qu'il faut faire plus
attention « (E1)
• LA DEPENDANCE – LA DELINQUANCE ?
L’ergothérapeute, dans son approche axée sur l’autonomie et l’indépendance, apporte aussi des
éléments sur la notion de dépendance, particulièrement problématique durant la phase
adolescente. C’est plutôt la dépendance que la délinquance, comme l’indiquait un article de la
revue de littérature, qui est issue de ces problématiques.
La place des parents est alors primordiale dans l’autonomisation de l’enfant et son élan à faire
face aux difficultés.
115
« Si je me rends compte que le parent ne demande rien à l'enfant, jamais, il fait toujours
pour lui et ne laisse pas d'autonomie à l'enfant parce que ça va plus vite de [faire à sa
place]. Les parents quand l’enfant est en difficulté, ils auront tendance à faire pour lui
donc il faut arriver à les décaler, et puis laisser le temps parce que très souvent ils vont
trop vite aussi ils ne laissent pas le temps à l'enfant » (E2)
L’ergothérapeute prend alors pour rôle de guider l’enfant, guider les parents, rassurer et donner
de l’assurance. Mais que faire lorsque l’environnement humain de l’enfant n’est pas soutenant ?
Comment l’ergothérapeute intervient-il ?
« Ce qui manquait c'était juste l’élan de confiance [...] elle a repris un petit peu ce
sentiment de compétence et ce sentiment de “ouais en fait j’arrive et je suis capable de
faire des choses” [...] du coup bah elle osait plus facilement après se lancer dans des
activités qui était plus compliquées pour elle parce que bah elle savait quand même
qu'elle avait des compétences. » (E3)
« Des difficultés à intervenir si l’environnement familial n’est pas soutenant dans les
apprentissages » (E4)
Comment accompagner les enfants à augmenter leur autonomie dans leurs tâches
scolaires s’ils ne sont pas en autonomie à la maison ? Peut-on amener l’enfant à trouver
ses stratégies et sortir de cette dynamique familiale de dépendance ? Comment l’enfant
peut-il être acteur de sa vie à la maison et de sa vie scolaire?
« L’indépendance c'est la sécurité du lien. Par exemple, un enfant qui ne supporte pas
la frustration, où il y a très peu de cadre à la maison, et à côté, c'est un enfant qui ne
rentre pas dans les apprentissages, qui refusait les bilans. Il y a quand même des choses
qui expliquent ça : la dimension psycho affective qui est très importante dans les
apprentissages et qui amène le fait que l'enfant n'arrive pas à être un élève parce que
pour être élève il faut accepter la frustration beaucoup, travailler avec l'autre, prendre
l’autre comme exemple ... Il faut montrer à l’enfant qu'il peut avoir confiance en lui et
donc confiance en l'autre le valoriser, l'observer sans l’empêcher » (E5)
Au contraire, certains enfants peuvent réussir en étant soutenus par leurs parents. Il existe aussi
des environnements bienveillants et qui favorisent l’autonomie :
116
« Les parents les ont aidés à avoir une estime d'eux-mêmes, où ils ont amené à dépasser
le handicap et à pas sûr adapté ça leur a permis d'aller plus loin que on aurait pu
imaginer » (E5)
La deuxième partie de la revue de littérature avait mentionné les pratiques, l’importance des
dispositifs pédagogiques dans les apprentissages, les interventions possibles et des éléments
concernant la prise en charge pluridisciplinaire.
approches sont multiples et sous-tendue par des modèles conceptuels variés : biomédicale,
ludique, biopsychosociale, COOP, intégration sensorielle, MOH, neurodéveloppemental,
MCRO, top-down, systémique, bottom-up, centrée sur l’enfant, centrée sur la famille...
Ce sujet, à l’origine pédagogique et psychologique, est passé dans les domaines scientifiques et
médicaux avec une importante hausse diagnostique. Le diagnostic facilite la mise en place
d’outils pédagogiques. Les ergothérapeutes confirment qu’il n’y a pas de début de suivi sans
diagnostic, et les prises en charges sont poursuivies seulement lorsque le milieu
socioéconomique de l’enfant est aisé lorsque la MDPH et la Sécurité Sociale ne font plus partie
du processus.
Le contexte social, économique, culturel des enfants peut aussi avoir un impact sur leurs
apprentissages et leurs troubles.
« J'ai vu des enfants qu'on aurait pu qualifier dans les troubles des apprentissages, mais
qui pourraient s'épanouir si la situation sociale change donc c'est vrai que tu veux il
faut être prudent là-dessus »(E2)
« Qui va être facteur de stress tout ce qui va être euh . Isolement aussi ! Les familles qui
sont qui n’ont pas forcément les ressources autour d'elle bah enfin tous les enfants n'ont
pas accès à un psychologue tous les enfants n'ont pas accès à des professionnels de
soins à un moment donné s'ils en ont besoin et ça va quand même jouer sur du coup tout
leur développement par la suite et tout à la fin, pour moi, tout le développement de cette
de ces aspects affectifs aussi » (E2)
Les enfants suivis par les ergothérapeutes sont plus en primaires et au collège. Ainsi, il n’a pas
été possible de relever une évolution de la présence d’adaptations entre les niveaux de classe.
Cependant, les types de pédagogie enseignées et le système scolaire ont été relevés comme des
facteurs influençant l’apprentissage, que ce soient les classes d’intégration en Belgique ou le
système de pédagogie universelle au Canada.
« Le graphisme on le fait aussi, on fait tout ce qui est activité du quotidien » (E3)
Une des aides techniques les plus présentes est l’ordinateur, frappe au clavier, automatisation
et mises en situation pratiques. C’est en effet le cas, avec majoritairement une approche ludique
associant des jeux sur l’ordinateur.
« Quelquefois certains enfants, on avait fait tout un rituel sur le début de séance où il
devait me dire comment il se sentait, expliquait ce qu’il ressentait et on en discutait, et
ça permettait au moins de juger un petit peu comment allait être la séance et ce dont il
allait avoir besoin » (E3)
Peut-être en pratique est-ce moins réalisé que ce qui est dit ? Une ergothérapeute mentionnait
d’ailleurs pour elle l’importance de l’expérience professionnelle dans la considération de l’état
affectif de l’enfant, dans une relation et un lien avec l’enfant qui permettent de ressentir cela.
« J’ai accueilli beaucoup de de stagiaire, ça a pu être parfois dur car je trouvais que
ça pouvait être de très bons techniciens mais dans la relation pas très à l’aise et en
grande difficulté, et ça c'est dommage » (E5)
On peut alors se questionner sur l’enseignement reçu en ergothérapie et son impact dans la prise
en compte de la dimension psychoaffective, au-delà de considérer seulement la personnalité et
119
• INTERVENTION FAMILIALE
Les ergothérapeutes exercent donc en lien étroit avec la famille mais aussi avec
l’environnement scolaire. Comment interviennent-ils en lien avec l’environnement scolaire
et familial ? Quels sont les moyens d’intervention ?
L’enseignant qui est au plus près de l’enfant dans son parcours d’apprentissage,
l’ergothérapeute est attentif à la relation entretenue entre l’enfant et son enseignant, et sait
l’importance de la relation humaine (duelle) dans les apprentissages.
Les enseignants ne sont pas encore à l’aise avec le concept d’éducation inclusive, ils ne sont
pas forcément formés. Il y a des enseignants spécialisés qui peuvent les soutenir ou les
ergothérapeutes.
Le fait que la moitié des enseignants disent ne pas porter attention aux compétences des élèves
lorsqu’ils construisent un contenu pédagogique n’est pas mentionné par les ergothérapeutes. En
revanche, cela n’empêche pas les ergothérapeutes d’agir auprès d’eux et de les informer.
« Ils (enseignants) sont en difficulté parce qu'ils (enfants avec TA) n'arrivent pas à se
mettre au travail d'une certaine façon, ils sont avec les copains, ils n'ont pas les mêmes
centres d'intérêt, ils ne savent pas trop comment faire avec eux » (E5)
« J’ai des fiches de préconisations à donner à l'enseignant, à l'école » (E2)
« On peut avoir des moments sans l’enfant pour lui expliquer ses difficultés pour
montrer les outils qu'on utilise pour leur montrer l'adaptation qu'elles ont à mettre en
place en lien avec l’enseignants ». (E5)
« Installation en classe »
« Chaque année en début d'année on prévoit et on fait un document qu'on fournit aux
établissements avec les points forts sur les difficultés des jeunes les adaptations à mettre
en place en conséquence » (E5)
• INTERVENTION EN CLASSE
Et le groupe classe aussi vous le comprenez dedans ? « Ah oui oui évidemment ! » (E1)
Comment l’ergothérapeute peut-il inscrire sa pratique dans le système scolaire français et dans
l’éducation nationale ? En Belgique, avec le système des classes d’intégration, c’est un peu
différent car les ergothérapeutes font partie intégrante des professionnels de l’établissement.
« Ici, c’est que à chaque fois qu'il y a un élève qui intègre une classe, il y a une animation
qui est faite très vite au début d'année. Et donc on va expliquer les différents troubles à
l'ensemble de la classe, on va les mettre en situation donc ils vont réaliser des tâches
comme si ils étaient dyslexiques, comme s'il était dyspraxiques, vraiment pour qu'ils
puissent conscientiser ce que c'est le trouble euh pour justement favoriser je dirais la
compréhension de l'arrivée d'un ordinateur, du fait que les élèves passent les examens
et interros en dehors du local, ou qu'ils aient d'autres aides, etcetera, et éviter des
réflexions. Donc ça c'est vraiment un travail qui est fait fait d'emblée je veux dire, très
tôt en septembre quoi, et qui est fait chaque année, qui est refait chaque année » (E1)
« [Un enfant hyperactif] était déjà hyper stigmatisé, hyper maladroit, il poussait les
autres mais vraiment par un manque total de contrôle de lui-même où tout le monde y
121
compris ses profs se sont un peu braqués contre lui et du coup les relations à l’école
c’était hyper compliqué, du coup il n’avait pas d’amis [...] D’ailleurs ce qu’on avait fini
par faire, c’était une intervention en classe sur les TA pour apaiser la situation et
expliquer à la classe. Pareil, sur les enfants qui ont des troubles du langage comme la
dysphasie, souvent ils ont du mal à exprimer leurs émotions mais aussi à suive une
conversation, donc on se rend bien compte que plus on grandit, avec des jeux où les
enfants discutent entre eux, du coup ça leur demande énormément d’énergie et ils vont
avoir tendance à s’isoler parce que trop coûteux pour eux de comprendre une
conversation ou alors ils vont entendre fin comprendre que certains mots de la
conversation et ils vont croire que c’était méchant envers eux et ne pas comprendre, et
du coup ça va créer des conflits là où n’y en avait pas. Et du coup je trouve que les TA
ça impacte quand même vachement sur les relations des enfants avec leurs pairs.
Après il y a d’autres enfants pour qui ça fonctionne très bien mais parce qu’ils ont aussi
un environnement bienveillant. Parce que les autres s’adaptent et ils ont cette
bienveillance naturelle mais ce n’est pas le cas pour tout le monde et du coup pour
certains enfants c’est quand même compliqué au niveau des relations. On sent qu’il y a
besoin de travailler là-dessus. || Et les interventions en classe comme ça, ça fonctionne
bien ? || Ça fonctionne très bien ! alors ça ne nous arrive pas non plus hyper
fréquemment d’en faire mais en général oui ça fonctionne bien parce qu’on met en
situation les autres élèves sur des troubles des apprentissages et ils se rendent compte
de la fatigue que ça génère, et que leur camarade il est peut-être agressif à certains
moments mais parce qu’il est fatigué, à certains moments il est complétement crevé
comme tout le monde quand on est fatigué on gère moins bien ses émotions. Et si si en
général ça fonctionne bien et il y a une tolérance qui se met en place beaucoup plus
rapidement. » (E3)
Deux ergothérapeutes sont déjà intervenus au niveau du groupe classe sur de la sensibilisation
par des simulations de handicap lors de mises en situation avec des TA en activité et relèvent
une bonne efficacité de ce dispositif.
• INTERVENTION PLURIDISCIPLINAIRE
L’ergothérapeute ne travaille pas seul. Les ergothérapeutes n’ont en revanche pas mentionné la
collaboration avec des professionnels de la fonction ophtalmique concernant les difficultés
sensorielles et troubles de la vision de ces enfants comme cela a pu être conseillé dans la revue
122
« Et maintenant, on essaye d'avoir des équipes sur place pluridisciplinaire quoi donc
d'avoir quand il y a suffisamment d’élèves pour avoir suffisamment d’heures
évidemment, d’avoir orthophoniste logopède ergo, et alors là on se spécialise, on se
donne des coups de main en fonction quoi » (E1)
« Puis surtout s’appuyer sur l'équipe, les collègues ont des informations que nous on
n'a pas et donc parfois on arrive là eux aussi on mettra en commun nos observations.
Dans la partie diagnostic on est dans la partie recherche avec l'équipe, parce que je ne
suis pas toute seule » (E2)
« En général y a pas mal de réunions pluridisciplinaires et on est une petite équipe donc
dès qu’il y a quelque chose qui nous pose question, on provoque une réunion et on en
parle avec les collègues, enfin je travaille rarement toute seule je suis toujours en
pluridisciplinaire. » (E3)
Malgré toute la revue de littérature mentionnait que privilégier une prise en charge
pluridisciplinaire reste peu réaliste en pratique. On peut questionner l’échantillon de l’entretien
et faire l’hypothèse que dans une pratique de l’ergothérapie en libéral, il est moins aisé ou
évident de travailler en pluridisciplinaire. L’enfant n’est pas forcément entouré d’une multitude
de professionnels issus de disciplines différentes, et ce n’est pas forcément intégré à la pratique
de tous les ergothérapeutes.
« Je ne suis pas encore allé à forcément regarder parce que soit l’enfants il n’a
quasiment plus de suivi sauf l’ergothérapie ou l’orthophoniste, mais en soi par rapport
à ce que je vais faire ça ne m’apporte pas forcément beaucoup de chose » (E4)
« En libéral, l’enfant n’est suivi que par ergothérapeute et/ou orthophoniste et/ou
psychomotricien ? Le lien entre professionnels n’est pas toujours facile à mettre en
place » (E5)
123
« C’est plutôt les autres membres de l'équipe qui vont faire des évaluations autour du
comportement, alors j'ai oublié de dire que j'ai des collègues psycho qui vont faire des
observations quand les enfants arrivent dans le service quand on détecte qu'il y a des
difficultés dans le lien, des difficultés à être en relation, une angoisse particulière, de
l'anxiété ... » (E5)
Comment collaborer avec le psychologue ou le psychomotricien sur la dimension
psychoaffective notamment ? Et en quoi la structure de travail et la personnalité des
différents professionnels impacte la collaboration interprofessionnelle ?
• PSYCHOLOGIE ET EXPERIENCE
Suite à tous les éléments énoncés dans les entretiens et les questionnaires, une définition sous
forme de synthèse issue de l’enquête exploratoire est énoncée :
La dimension psychoaffective est autant importante que les autres dimensions de l’individu
(sociale, cognitive, physique). Elle est sollicitée dans l’ensemble des relations humaines, à soi
et à l’autre, donc présente en permanence. C’est un état psychique à un instant T, qui est plus
ou moins conscient ou inconscient, et plus ou moins congruent car il existe des biais de
désirabilité sociale ou autres qui vont affecter l’expression de cette dimension chez l’enfant.
Elle se base sur les relations interpersonnelles (ici entre ergothérapeute et enfant, mais aussi
avec toutes les personnes avec lesquelles l’enfant interagit, son comportement, ses réactions),
et intrapersonnelles (sentiment de confiance en soi, d’estime de soi, gestion des émotions,
humeurs, sentiment de compétence, capacités de résilience …).
d’essayer quelque chose qui est un peu plus difficile ? toutes ces choses qui entrent en
compte sur tout ce qui est motivation
Comment est-elle évaluée en ergothérapie ? L’ergothérapeute évalue la dimension
psychoaffective par son instinct, feeling, observation, écoute, de manière implicite ou explicite.
Il s’attarde notamment sur la manière dont l’enfant se saisit de ce qui lui est proposé. Il peut
utiliser des outils comme : échelle visuelle analogique, MCRO avec le sentiment de
performance, l’observation directe de la communication verbale et non verbale, l’échange avec
l’entourage de l’enfant, un échange en chaque début de séance. Une évaluation par un
psychologue permet de déterminer des axes de travail. L’ergothérapeute peut reprendre du
matériel proposé par le psychologue (pictogramme des émotions), s’attarder sur les interactions
du jeune lors d’activités de groupe avec ses pairs, en collaboration avec psychologue ou
psychomotricien.
« Moi je fais beaucoup d’échelle visuelle analogique pour leur demander « voilà tu te
sens où ? tu te situes où ? il faudrait quoi pour que ça ça aille mieux ? qu'est-ce qui
qu'est-ce qui devrait changer ? » (E1)
« Mais c’est plus de l’observation clinique qu’une grille d’évaluation pure. (E3)
L’ergothérapeute peut-il prendre en compte cette dimension dans sa pratique, malgré
qu’elle appartienne au champ de la psychologie ?
« Après on voit, avec une certaine expérience on le voit [...] quand on est jeune
professionnel on s'attache plutôt aux jeunes et à ses capacités et ses difficultés et puis
au fur et à mesure on arrive à prendre en compte d'autres dimensions l'environnement,
l'environnement aussi affectif avec les parents, les relations sociales je pense que ça
s'acquiert au fur et à mesure de notre métier en fait. Au début, on ne peut pas être attentif
à tout, et au fur et à mesure on s'aperçoit qu'il y a des progrès grâce à ça, ça, ça, ça, et
pour d'autres non. Et puis les groupes aussi avec différents professionnels j'ai fait un
groupe avec un psycho pendant deux ans on s'est beaucoup plus attaché à la relation »
(E5)
« Ma collègue psychologue pour le coup n’était pas disponible à ce moment-là mais elle
en en avait besoin et du coup elle avait beaucoup perdu en motivation et en parallèle
d'un travail avec l'école pour mettre en place des aménagements, moi je lui ai proposé
un suivi où du coup elle a déterminé ses objectifs donc on a on a utilisé l’outil OT HOPE
[...] et elle a réussi » (E3)
« Il faut vachement les rassurer ». (E4)
126
Que vous ayez déjà fait une intervention de ce type ou que vous imaginiez ce que cela pourrait
apporter dans votre pratique, vos réponses sont dans les 2 cas les bienvenues.
! Merci de répondre aux questions dans l'ordre. Vous pouvez revenir en arrière au besoin.
Consentement de participation : Répondre aux questions vous engage à voir vos réponses
prises en compte dans la réalisation du mémoire d'ergothérapie de Sara ADRIAN, dans le
respect de la loi RGPD de confidentialité et de conservation des données (conservées pendant
1 an).
de
l’ergothérapeute
(Si oui) Pouvez-vous décrire ce Réponse libre Connaître les
Apprentissages que vous avez appris notions de
en pédagogie sur la Pédagogie ? pédagogie
(Théories connues par
d'apprentissages, outils l’ergothérapeute
pédagogiques ...)
SECTION 3 : IDENTITE DE L’ERGOTHERAPEUTE ET CLOTURE DU QUESTIONNAIRE
Année de De quelle année êtes- Date Interroger la date
diplôme vous diplômé(e) ? d’année de
diplôme en
fonction
Structure de Quelle est votre Réponse libre Interroger le lien
travail structure de travail ? entre la structure
et la possibilité de
mener ce type
d’intervention
NOM-Prénom Si vous le souhaitez, NOM-Prénom ou Recueillir
vous pouvez donner Anonyme l’identité de
votre nom ou prénom l’ergothérapeute
(ou noter "anonyme")
Pays d’exercice Dans quel pays France Interroger la
exercez-vous ? Belgique causalité du
Québec contexte
institutionnel
dans l’utilisation
de sensibilisation
dans la pratique
de
l’ergothérapeute
Mail Si vous souhaitez Mail Envoyer le
recevoir le mémoire par mémoire et
mail, cochez oui et construire un
laissez votre mail à la réseau
question suivante.
Merci pour votre participation ! En espérant que l'étude de ce dispositif d'intervention par la
sensibilisation amène à des réflexions qui fassent évoluer la pratique pour le bien-être de ces
enfants et adolescents.
131
9
10 7
6 5
4 3 4
5 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 2 2 3 3 1 2 1 3 3 3 3
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2019
2020
Figure 2. Répartition des ergothérapeutes de l’enquête selon leur pays d’exercice (France,
Belgique, Québec) [Tableau et diagramme circulaire]
70
60
50
40
30
20
10
0
Parents Famille Professeur AVS-AESH Classe Ecole
(parents et des écoles -
fratrie) Enseignants
Intervient en
classe Intervient en classe
N'intervient pas 36%
au niveau de la N'intervient pas au niveau de la classe
classe
64%
134
Figure 9. Analyse lexicale des effets de la sensibilisation sur la classe. [Nuage de mots]
135
Figure 10. Analyse lexicale des effets de la sensibilisation sur les enseignants. [Nuage de mots]
Figure 11. Analyse lexicale des effets de la sensibilisation sur l »enfant. [Nuage de mots]
136
Figure 12. Effets d’une intervention de sensibilisation sur dix facteurs de la dimension
psychoaffective. [Histogramme]
0 5 10 15 20 25
Figure 18. Proportion d’ergothérapeutes ayant reçu des cours de pédagogie dans leur
formation [Diagramme circulaire]
50
40
Compétence développée
30
Compétence non développée
20
10
0
Pas de cours de pédagogie Cours de pédagogie
137
Figure 20. Présence de cours de pédagogie selon l’année de diplôme [Histogramme empilé]
10
9
8
7
6
5 Yes
4
No
3
2
1
0
2020
1980
1986
1987
1990
1991
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1997
1998
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2018
2019
Annexe 14 : Analyse statistique par le calcul du Khi 2
Figure 14. Données traitées et analysées pour l’analyse de la corrélation des variables
Le tableau des valeurs seuil du Khi 2 pour les degrés de liberté n concernés par notre étude est :
Les valeurs des colonnes « Possible » et « Pas d’effet » ont été additionnées pour s’assurer du
respect de la loi du Khi 2, soit que la valeur des effectifs attendus soit dans tous les cas
supérieure ou égale à 5.
138
Résumé et Mots-clefs
Résumé
Les enfants ayant des troubles d'apprentissage (TA) montrent une moindre estime de soi et des
difficultés les conduisant plus souvent à l'échec scolaire. Avoir confiance en soi c’est aussi avoir
confiance en l’autre et grandir dans un cadre sécure. Intervenir auprès de l’environnement
humain (familial et scolaire) semble alors essentiel. La sensibilisation par la simulation est la
seule modalité intervenant sur l’environnement « classe ». Le but de l'étude est d’identifier si
elle a un impact sur la dimension psychoaffective (DPA) des enfants présentant des TA. 80
réponses d’un questionnaire adressé à des ergothérapeutes en pédiatrie ont été traitées par une
analyse lexicale de fréquence et statistique. Un test d'interdépendance, le Khi 2, a été réalisé
pour étudier la corrélation des effets de la sensibilisation en classe sur 10 facteurs de la DPA.
21 ergothérapeutes ont répondu faire de la sensibilisation en classe sans lien de dépendance
avec leur structure de travail, et pour les trois quarts c’est de leur initiative. Un impact bénéfique
significatif a été perçu sur 7 facteurs de la DPA : relations sociales, confiance en soi, sentiment
d’efficacité, motivation externe, acceptation du sentiment de différence et gestion des émotions.
La sensibilisation en classe n’est pas systématique mais tend à se développer. Son utilisation
semble soutenir la construction de la DPA des enfants présentant des TA. De futures recherches
pourraient s’interroger à plus large échelle sur l’utilisation de ce type d’intervention et
questionner directement les enfants et leurs environnements humains sur les effets, en
questionner d’autres, et interroger la collaboration professionnelle dans cette intervention.
Mots clefs
Troubles des apprentissages, sensibilisation, classe, dimension psychoaffective, ergothérapie
140
English title
The psycho affective dimension (PAD) of children with learning disabilities (LD) and the
impact of an occupational therapy-based simulation-based awareness program for children in
classroom attending elementary school.
Abstract
Children with learning disabilities (LD) show lower self-esteem and have difficulties often
leading school distress and failure. Confidence in self and others is helped by growing up in a
secure human environment, at home and at school. Following exploratory results on
PAD mentioning awareness in classroom as an occupational therapy-based intervention, the
aim of the study is to measure if whether it has an impact on the children with LD’s
PAD. Questionnaire was sent to occupational therapists working with children having LD. 80
responses were treated to a frequency analysis and variable interdependence tests (chi-square)
were carried out. 10 factors of the PAD were measured by scale of efficiency. The results
showed simulation-based awareness programs were carried out by 21 occupational therapists
out of the 80. Three out of four times the initiative came from the OT, seldom from the school.
It was not linked with the place where OT work. Significant impact was perceived on
6 PAD factors: social relations, self-confidence, self-esteem, acceptance of the feeling of
difference, emotions management, and extrinsic motivation. Awareness program in OT is
currently being developed but is not systematic. However, this approach remains scarcely
studied, despite showing relevance. In view of the effects felt on PAD. Future research needs
to be led on larger populations, but also on the approach and how children perceive its impact,
how their environment perceives it too, and to search about professional collaboration in this
kind of intervention.
Keywords
Learning disabilities, awareness, class, psychoaffective dimension, occupational therapy
Pages : 140.