PGCD PPCM Bezout Gauss

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Chapitre VII

PGCD-PPMC-BEZOUT-GAUSS

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Exercice 1 : On dispose d’une surface rectangulaire de papier peint mesurant 630 cm par 600 cm.
On veut découper cette surface en carrés tous identiques, dont le côté mesure un nombre entier de centimètres.

Quelle est la longueur du côté des plus grands carrés que l’on pourra découper ?

Exercice 2 : Un fleuriste dispose de 165 marguerites et de 132 tulipes. Avec ces fleurs, il veut composer des bouquets
identiques.

Quel est le plus grand nombre de bouquets qu’il pourra réaliser ?


Quelle sera alors la composition d’un bouquet ?

1. Définition et premières propriétés


Définition 1

Soient a et b deux entiers relatifs non nuls.


On note DZ (a, b) l’ensemble des diviseurs communs de a et b.

Cet ensemble des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément.


On l’appelle le plus grand diviseur commun (PGCD) à a et b, et on le note : PGCD(a; b).

En guise d’explications

DZ (a, b), l’ensemble des diviseurs communs de a et b, n’est pas vide, puisque 1 divise forcément a et b.
De plus, tous les diviseurs communs à a et b sont inférieurs à |a| et |b|.
C’est pour cette raison qu’on peut affirmer que DZ (a, b) possède un plus grand élément, le PGCD de a et b, et que ce
PGCD est forcément positif (car supérieur à 1).

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Exercice 3 : Déterminer PGCD(105; 45), en dressant la liste des diviseurs de chacun de ces entiers.

Propriété 1

• PGCD(a; b) = PGCD(|a|; |b|)

• Si b divise a, alors PGCD(a; b) = |b|


• Soit b ̸= 0 : PGCD(0; b) = |b|
p VII-2 Chap. VII

Démonstration

• Un entier a et sa valeur absolue |a| ont les mêmes diviseurs ; donc PGCD(a; b) = PGCD(|a|; |b|).
• □ Le plus grand diviseur d’un entier positif b est lui-même ; et le plus grand diviseur d’un entier négatif b est
−b.
On déduit de ceci que le plus grand diviseur d’un entier b quelconque est |b|.
□ Si b divise a, alors bien évidemment |b| divise également a.
|b| étant le plus grand diviseur de b, tout diviseur commun à a et b est inférieur à |b| ; en particulier
PGCD(a; b) ⩽ |b|.
□ Par définition, |b| étant un diviseur commun de a et b, PGCD(a; b) ⩾ |b|.
□ Les deux points ci-dessus justifient que PGCD(a; b) = |b|.
• Pour justifier cette propriété, on applique le point précédent avec a = 0 , car tout entier b non nul divise 0...

En guise d’explications

D’après le premier point de cette propriété, déterminer le PGCD de deux entiers relatifs revient à déterminer le PGCD
de deux entiers naturels. Pour la suite, on considèrera que les entiers a et b dont on cherchera le PGCD sont positifs,
et on ne s’intéressera qu’à leurs diviseurs positifs.

Propriété 2

Soient a et b deux entiers, et r le reste dans la division euclidienne de a par b.


Alors DN (a, b) = DN (b, r)

Démonstration

On note q le quotient dans la division euclidienne de a par b.


• Soit d un diviseur commun à a et b.
On a : a = bq + r, d’où r = a − bq.
Comme d divise a et b, d divise a − bq, c’est-à-dire : d divise r.

d est donc un diviseur commun à b et r : d ∈ DN (b, r).


Autrement dit : tout élément de DN (a, b) appartient à DN (b, r).

• Soit d un diviseur commun à b et r.


On a : a = bq + r.
Comme d divise b et r, d divise bq + r, c’est-à-dire : d divise a.

d est donc un diviseur commun à a et b : d ∈ DN (a, b).


Autrement dit : tout élément de DN (b, r) appartient à DN (a, b).

• Les deux points ci-dessus justifient que DN (a, b) = DN (b, r).

2. Algorithme d’Euclide
Théorème 1

Soient a et b deux entiers naturels non nuls tels que b ne divise pas a. PGCD(a; b) est le dernier reste non nul (ici
noté rn ) obtenu par les divisions euclidiennes successives décrites ci-après :
2.. ALGORITHME D’EUCLIDE p VII-3

Dividende Diviseur Reste Division euclidienne Encadrement du reste


a b r0 a = bq0 + r0 0 < r0 < b
b r0 r1 b = r0 q1 + r1 0 ≤ r1 < r0
r0 r1 r2 r0 = r1 q2 + r2 0 ≤ r2 < r1
... ... ... ... ...
... ... ... ... ...
rn−2 rn−1 rn rn−2 = rn−1 qn + rn 0 ≤ rn < rn−1
rn−1 rn 0 rn−1 = rn qn+1 + 0 0

DN (a, b) = DN (b, r0 ) = DN (r0 , r1 ) = . . . . . . = DN (rn−2 , rn−1 ) = DN (rn−1 , rn ) = DN (rn ) = DN (PGCD(a; b)).

En guise d’explications ▶ sur l’algorithme d’Euclide :

• Avec la succession de divisions euclidiennes décrites ci-dessus, on a une suite de restes strictement décroissante.
On est donc certain d’aboutir, au bout d’un certain nombre d’étapes (inférieur au premier reste r0 ), à un reste
égal à 0.
• La propriété précédente justifie que :

DN (a, b) = DN (b, r0 ) = DN (r0 , r1 ) = . . . . . . = DN (rn−2 , rn−1 ) = DN (rn−1 , rn ) .

Or rn est un diviseur de rn−1 (car le reste suivant vaut 0) : donc DN (rn−1 , rn ) = DN (rn ).

Ainsi : DN (a, b) = DN (rn ) .

• Or le plus grand élément de DN (rn ) est rn lui-même ;

rn est donc le PGCD de a et b.

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Exercice 4 : En utilisant l’algorithme d’Euclide, calculer PGCD(1958; 4539).

En guise d’explications

L’algorithme d’Euclide permet d’établir que les diviseurs communs à a et b sont les diviseurs de leur PGCD , car on
a justifié que DN (a, b) = DN (rn ) .
On a ainsi la propriété suivante, qui est équivalente à la définition du PGCD :

Propriété 3

a et b sont deux entiers. Si on note d = PGCD(a; b), tous les diviseurs communs à a et b divisent d.
p VII-4 Chap. VII

Algorithme et Python 1

Codage en Python

1 def PGCD(a,b) :
Voici l’algorithme d’Euclide en Python. 2 while a%b>0 :
Quelle est la variable dont on renvoie la valeur en sortie ? 3 r=a%b
4 a,b=b,r
5 return ...

Algorithme disponible sur Jupyter

3. Nombres premiers entre eux


Définition 2

On dit que a et b sont premiers entre eux si, et seulement si, PGCD(a; b) = 1.

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Exercice 5 : Démontrer que 153 et 104 sont premiers entre eux.

En guise d’explications

Il ne faut pas confondre les nombres premiers et les nombres premiers entre eux. 153 et 104 ne sont pas premiers, mais
ils sont premiers entre eux. Mais deux nombres premiers distincts sont premiers entre eux
car les diviseurs positifs d’un nombre premier sont 1 et lui-même.

Théorème 2 ▶ Théorème de Bézout

Deux entiers a et b sont premiers entre eux, si et seulement si, il existe un couple (u; v) d’entiers relatifs tels que

au + bv = 1.

Démonstration

• Montrons d’abord que s’il existe deux entiers u et v tels que au+bv = 1, alors a et b sont premiers
entre eux :
Soit d un diviseur positif commun de a et b ; ainsi il existe deux entiers a′ et b′ tels que a = da′ et b = db′ .

En remplaçant a et b dans l’égalité au + bv = 1, on obtient da′ u + db′ v = 1, d’où d(a′ u + b′ v) = 1 : d est un


diviseur de 1, donc est égal à 1.
Le plus grand diviseur commun de a et b est donc 1.
• Montrons maintenant que si a et b sont premiers entre eux, alors il existe deux entiers u et v tels
que au + bv = 1 :
Notons E l’ensemble {au + bv ; u ∈ Z, v ∈ Z}, et d le plus petit élément de E strictement positif.
Comme d ∈ E, il existe deux entiers u0 et v0 tels que d = au0 + bv0 .
□ Effectuons la division euclidienne de a par d : a = dq + r, avec 0 ⩽ r < d.
Ainsi r = a − dq, puis r = a − (au0 + bv0 )q (en remplaçant d par au0 + bv0 ).
3.. NOMBRES PREMIERS ENTRE EUX p VII-5

Puis r = a − au0 q − bv0 q = a(1 − u0 q) + b(−v0 q) : r est un élément de E, positif, et inférieur strictement à
d, qui est le plus petit élément de E strictement positif :
r est nécessairement égal à 0.
Ceci prouve que d divise a.
□ On montre exactement de la même façon que d divise b.
□ Or a et b sont premiers entre eux : donc d = 1.
1 ∈ E, donc il existe deux entiers u et v tels que au + bv = 1.

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Exercice 6 : Montrer que ∀n ∈ N, 2n + 1 et 3n + 2 sont premiers entre eux.

A titre d’exemple

Montrer que 59 et 27 sont premiers entre eux, puis déterminer deux entiers x et y tels que 59x + 27y = 1.

On applique l’algorithme d’Euclide :


59 = 27 × 2 + 5
27 = 5 × 5 + 2
5=2×2+ 1
2=1×2+0
59 et 27 sont bien premiers entre eux.
La méthode indiquée ci-dessous est à retenir.
Le théorème de Bézout nous permet d’affirmer qu’il existe deux entiers x et y tels que 59x + 27y = 1 ; mais il ne nous
indique pas comment obtenir ces entiers x et y.
La méthode proposée ici est « la remontée de l’algorithme d’Euclide » : elle consiste à partir de la dernière division
euclidienne, puis de remplacer les restes successivement obtenus.

Algorithme d’Euclide Remontée de l’algorithme

59 = 27 × 2 + 5 1=5−2×2
27 = 5 × 5 + 2 1=5−2×2
5=2×2+1 1 = 5 − 2 × (27 − 5 × 5)
1 = 5 − 2 × 27 + (−2) × (−5) × 5
1 = 5 − 2 × 27 + 10 × 5
1 = 11 × 5 − 2 × 27
1 = 11 × 5 − 2 × 27
1 = 11 × (59 − 27 × 2) − 2 × 27
1 = 11 × 59 + 11 × (−2) × 27 − 2 × 27
1 = 11 × 59 − 22 × 27 − 2 × 27
1 = 11 × 59 − 24 × 27

Les valeurs x = 11 et y = −24 conviennent. On verra plus tard qu’il y en a une infinité d’autres ...
p VII-6 Chap. VII

4. Autres propriétés du PGCD


Corollaire 1 ▶ du Théorème de Bézout

Soit n ⩾ 2 un entier naturel ; on rappelle que deux entiers a et b sont inverses modulo n si et seulement si ab ≡ 1 [n] ;
un entier a est inversible modulo n s’il possède un inverse modulo n.
Soit n ⩾ 2 un entier naturel.
Un entier a est inversible modulo n si et seulement si a et n sont premiers entre eux.

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Exercice 7 : Déterminer tous les entiers inversibles modulo n, et préciser leur inverse, pour :
1. n = 8 ;
2. n = 11 ;
3. n = 24.

Corollaire 2 ▶ du Théorème de Bézout

Soient a et b deux entiers, et d = PGCD(a; b).

• Il existe un couple (u; v) d’entiers relatifs tels que au + bv = d (Egalité de Bézout) .


a b
• Les nombres et sont des entiers premiers entre eux.
d d
• Soit k un entier naturel non nul : PGCD(ka; kb) = kd.

Démonstration

La démonstration du premier point est similaire à celle du théorème de Bézout.


• Notons E l’ensemble {au + bv ; u ∈ Z, v ∈ Z}, et n le plus petit élément de E strictement positif.
Comme n ∈ E, il existe deux entiers u0 et v0 tels que n = au0 + bv0 .
□ Effectuons la division euclidienne de a par n : a = nq + r, avec 0 ⩽ r < n.

Ainsi r = a − nq, puis r = a − (au0 + bv0 )q (en remplaçant n par au0 + bv0 ).
Puis r = a − au0 q − bv0 q = a(1 − u0 q) + b(−v0 q) : r est un élément de E, positif, et inférieur strictement à
n, qui est le plus petit élément de E strictement positif :
r est nécessairement égal à 0.
Ceci prouve que n divise a.
□ On montre exactement de la même façon que n divise b.
□ n étant un diviseur commun à a et b, n divise leur PGCD d.
□ On rappelle qu’il existe deux entiers u0 et v0 tels que n = au0 + bv0 ; d divisant a et b, d divise n.
□ Les deux points précédents prouvent que d = n : donc d = au0 + bv0 .
a b
• Tout d’abord, d divisant a et b, les nombres et sont bien des entiers.
d d
D’après le premier point, il existe deux entiers u et v tels que d = au + bv ; en divisant cette égalité par d, on
obtient :

a b
1=u +v .
d d
a b
D’après le théorème de Bézout, les entiers et sont premiers entre eux.
d d
• Soit k un entier non nul ; notons D = PGCD(ka; kb).
4.. AUTRES PROPRIÉTÉS DU PGCD p VII-7

□ d = PGCD(a; b), donc d’après le premier point il existe deux entiers u et v tels que au + bv = d.
En multipliant cette égalité par k, on obtient : kau + kbv = kd.
D étant un diviseur de ka et kb,
D est aussi un diviseur de kd .
□ d divise a et b, donc kd divise ka et kb.
kd est donc un diviseur du PGCD de ka et kb.

kd est un diviseur de D .

□ On conclut des deux points précédents que D = kd.

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Exercice 8 : Soient a et b deux entiers naturels.


Leur PGCD vaut 26 et a × b = 6 084.
Déterminer les valeurs possibles de a et b.
p VII-8 Chap. VII

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Exercice 9 :
On cherche à déterminer les inverses de 7 modulo 26, c’est-à-dire l’ensemble des nombres entiers tels que

7x ≡ 1 [26]

1. Démontrer que les nombres 26 et 7 sont premiers entre eux.


2. Expliquez pourquoi il existe au moins un couple d’entiers (u; v) tel que 7u + 26v = 1. En déterminer un.
3. En déduire un inverse de 7 modulo 26.

4. En déduire la solution entière p contenue dans l’intervalle [0; 26] de l’équation 9p − 8 ≡ 2p + 21 [26]

Algorithme et Python 2

Codage en Python
Pour deux entiers a et b, il existe deux entiers u et v tels que au + bv =
PGCD (a, b).
1 def coeff_bezout(a,b,m,n) :
Ces entiers u et v sont appelés coefficients de Bézout.
2 r=PGCD(a,b)−m∗a
L’algorithme ci-contre détermine s’il existe une valeur de u comprise 3 while ...... and m<=n :
entre les entiers m et n ; si c’est le cas, il renvoie le couple (u, v) tel que 4 m+=1
au + bv = PGCD (a, b). 5 r=PGCD(a,b)−m∗a
6 if r%b==0 :
Cette fonction « coeff_bezout » appelle la fonction « PGCD » vue pré-
7 return ...... , ......
cédemment.

 
>>> PGCD( 2 0 4 5 , 3 2 8 ) • 2 045 et 328 sont premiers entre eux.
1
>>> c o e f f _ b e z o u t ( 2 0 4 5 , 3 2 8 , 0 , 1 0 0 ) • Il n’existe pas d’égalité de Bézout 2 045u +
>>> c o e f f _ b e z o u t ( 2 0 4 5 , 3 2 8 , − 2 0 0 0 , 1 0 0 ) 328v = 1 avec 0 ⩽ u ⩽ 100.
( −1755 , 1 0 9 4 2 )
• −1 755 est bien compris entre −2 000 et 100, et
  on a bien 2 045 × −1 755 + 328 × 100 = 1.

Algorithme disponible sur Jupyter

5. Théorèmes de Gauss
Théorème 3 ▶ le premier

Soient a, b et c trois entiers relatifs non nuls.

Si a divise le produit bc et si a et b sont premiers entre eux, alors a divise c.

Démonstration

a et b étant premiers entre eux, il existe d’après le théorème de Bézout deux entiers u et v tels que au + bv = 1.
En multipliant cette égalité par c, on obtient cau + cbv = c.
Or a divise bc : il existe un entier d tel que ad = bc.
En remplaçant cb par ad dans l’égalité de Bézout, on obtient :

cau + adv = c ,
6.. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS DIOPHANTIENNES AX + BY = C p VII-9

puis en factorisant par a,

a(cu + dv) = c avec cu + dv entier ; donc a divise c .

Propriété 4

Un quotient d’entiers naturels ne peut s’écrire sous forme irréductible que d’une seule façon

Démonstration
a c
On considère deux fractions irréductibles égales d’entiers naturels : = ; on suppose donc que a et b sont premiers
b d
entre eux, et que c et d sont premiers entre eux
Montrons alors que a = c et b = d.

a c
On déduit de = l’égalité suivante : ad = bc.
b d
Ainsi a divise bc.
Or a est premier avec b ; d’après le premier théorème de Gauss, a divise c : il existe un entier naturel k tel que c = ka.
En remplaçant c par ka dans l’égalité ad = bc, on obtient ad = bka, puis, en simplifiant par a (qui n’est pas nul), on
a : d = kb.
On a montré qu’il existe un entier naturel k tel que c = ka et d = kb : k est donc un diviseur commun de c et d.
c et d étant deux entiers naturels premiers entre eux, nous en déduisons que k = 1.
Donc d = b et c = a.

Théorème 4 ▶ le deuxième

Soient a, b et c trois entiers relatifs non nuls.

Si b et c divisent a et si b et c sont premiers entre eux, alors bc divise a.

Démonstration

c et b étant premiers entre eux, il existe d’après le théorème de Bézout deux entiers u et v tels que cu + bv = 1.
En multipliant cette égalité par a, on obtient acu + abv = a.
Or b divise a : il existe un entier d tel que bd = a ;
et c divise a : il existe un entier d′ tel que cd′ = a.
En remplaçant a judicieusement dans l’égalité acu + abv = a, on obtient :

bdcu + cd′ bv = a ,
puis en factorisant par bc,

bc(du + d′ v) = a avec du + d′ v entier ; donc bc divise a .

6. Résolution des équations diophantiennes ax + by = c


En guise d’explications

Il s’agit de résoudre l’équation ax + by = c, d’inconnues entières x et y.


p VII-10 Chap. VII

Propriété 5

• Si PGCD(a; b) ne divise pas c, alors l’équation n’a aucune solution.

• Si PGCD(a; b) divise c, alors l’équation a une infinité de solution.

Démonstration

Notons d le PGCD de a et b.
• Si PGCD(a; b) ne divise pas c :
S’il existait un couple d’entiers (x; y) vérifiant ax + by = c, alors, comme d divise ax + by (car d divise a et b), d
diviserait c : or ce n’est pas le cas.

Ceci prouve par l’absurde que l’équation ax + by = c n’admet aucune solution.


• Si PGCD(a; b) divise c :
Il existe un entier q tel que c = dq.
Il existe également un couple d’entiers u et v tels que au + bv = d, car d est le PGCD de a et b.

En multipliant cette égalité de Bézout par q, on obtient :

a(qu) + b(qv) = qd = c ; le couple (qu, qv) est solution .

On a déjà une solution.


On peut montrer que pour tout entier k, les couples (qu + kb; qv − ka) sont également solutions, car :

a(qu + kb) + b(qv − ka) = aqu + kab + bqv − kab = aqu + bqv = c .

Remarque : Tous les couples proposés ci-dessus sont solutions ; cela ne signifie pas que tous les couples solutions
s’écrivent de cette forme...

A titre d’exemple

PGCD(21; 15) = 3 ; ainsi l’équation diophantienne 21x + 15y = 4 n’a aucune solution.

Méthode ▶ Résolution des équations diophantiennes :

11x − 4y = 1 7x − 5y = 9 15x + 6y = 18

Résolution de 11x − 4y = 1 :

1ère étape : Déterminons le PGCD de 11 et −4, qui est celui de 11 et 4 (par l’algorithme d’Euclide ou une
autre méthode).

11 = 4 × 2 + 3
4=3×1+ 1
3=1×3+0

Ce PGCD vaut 1 ; cette équation admet une infinité de solutions.

2ème étape : Déterminer une égalité de Bézout (par la remontée de l’algorithme d’Euclide ou une autre méthode).

1=4−3
1 = 4 − (11 − 4 × 2)
1 = 4 − 11 + 4 × 2
1 = 4 × 3 + 11 × (−1)
6.. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS DIOPHANTIENNES AX + BY = C p VII-11

3ème étape : Déduire de l’égalité de Bézout une solution de l’équation.

11 × (−1) − 4 × (−3) = 1 : le couple (−1; −3) est solution.

4ème étape : A l’aide de la solution particulière et du premier lemme de Gauss, déterminer la forme d’une des
deux inconnues.

Soit (x; y) un couple solution de l’équation 11x − 4y = 1 ; le couple (−1; −3) étant également solution, car
11 × (−1) − 4 × (−3) = 1, on a :

11x − 4y = 11 × (−1) − 4 × (−3) .

En faisant passer certains termes de l’autre côté, on obtient :

11x − 11 × (−1) = −4 × (−3) + 4y

puis, en factorisant,

11(x + 1) = 4(y + 3) ∗ .

• 11 divise 4(y + 3) ;
• 11 est premier avec 4.

D’après le lemme de Gauss, 11 divise y + 3 : il existe un entier k tel que y + 3 = 11k, c’est-à-dire : y = 11k − 3.
5ème étape : Déterminer la forme de la deuxième inconnue.

En remplaçant y + 3 par 11k dans l’équation ∗ , on obtient :

11(x + 1) = 4 × 11k

puis, en simplifiant par 11 :

x + 1 = 4k c’est-à-dire x = 4k − 1 .

6ème étape : Vérifier que les couples de cette forme sont tous solutions.

Soit k un entier :
11(4k − 1) − 4(11k − 3) = 11 × 4k − 11 − 4 × 11k − 4 × (−3) = 44k − 11 − 44k + 12 = 1.
Les couples (4k − 1; 11k − 3) (où k ∈ Z) sont bien solutions de l’équation 11x − 4y = 1.

Conclusion : Les solutions de l’équation 11x − 4y = 1 sont les couples (4k − 1; 11k − 3), où k ∈ Z.

Résolution de 7x − 5y = 9 :

1ère étape : Déterminons le PGCD de 7 et −5, qui est celui de 7 et 5 (par l’algorithme d’Euclide ou une autre
méthode).

7=5×1+2
5=2×2+ 1
2=1×2+0

Ce PGCD vaut 1 ; cette équation admet une infinité de solutions.


p VII-12 Chap. VII

2ème étape : Déterminer une égalité de Bézout (par la remontée de l’algorithme d’Euclide ou une autre méthode).

1=5−2×2
1 = 5 − (7 − 5 × 1)2
1=5−7×2+5×2
1 = 5 × 3 + 7 × (−2)

3ème étape : Déduire de l’égalité de Bézout une solution de l’équation.

7 × (−2) − 5 × (−3) = 1

En multipliant par 9, on obtient :

7 × (−18) − 5 × (−27) = 9 : le couple (−18; −27) est solution.

4ème étape : A l’aide de la solution particulière et du premier lemme de Gauss, déterminer la forme d’une des
deux inconnues.

Soit (x; y) un couple solution de l’équation 7x − 5y = 9 ; le couple (−18; −27) étant également solution, car
7 × (−18) − 5 × (−27) = 9, on a :

7x − 5y = 7 × (−18) − 5 × (−27) .

En faisant passer certains termes de l’autre côté, on obtient :

7x − 7 × (−18) = −5 × (−27) + 5y

puis, en factorisant,

7(x + 18) = 5(y + 27) ∗ .

• 7 divise 5(y + 27) ;


• 7 est premier avec 5.

D’après le lemme de Gauss, 7 divise y + 27 : il existe un entier k tel que y + 27 = 7k, c’est-à-dire : y = 7k − 27.
5ème étape : Déterminer la forme de la deuxième inconnue.

En remplaçant y + 27 par 7k dans l’équation ∗ , on obtient :

7(x + 18) = 5 × 7k

puis, en simplifiant par 7 :

x + 18 = 5k c’est-à-dire x = 5k − 18 .

6ème étape : Vérifier que les couples de cette forme sont tous solutions.

Soit k un entier :
7(5k − 18) − 5(7k − 27) = 7 × 5k − 126 − 5 × 7k + 135 = 35k − 126 − 35k + 135 = 9.
Les couples (5k − 18; 7k − 27) (où k ∈ Z) sont bien solutions de l’équation 7x − 5y = 9.

Conclusion : Les solutions de l’équation 7x − 5y = 9 sont les couples (5k − 18; 7k − 27), où k ∈ Z.
6.. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS DIOPHANTIENNES AX + BY = C p VII-13

Résolution de 15x + 6y = 18 :
1ère étape : Déterminons le PGCD de 15 et 6 (par l’algorithme d’Euclide ou une autre méthode).

15 = 6 × 2 + 3
6=3×2+0

Ce PGCD vaut 3 ; comme 3 divise 18, cette équation admet une infinité de solutions.
2ème étape : Déterminer une égalité de Bézout (par la remontée de l’algorithme d’Euclide ou une autre méthode).

3 = 15 − 6 × 2

3ème étape : Déduire de l’égalité de Bézout une solution de l’équation.

15 × 1 + 6 × (−2) = 3
En multipliant par 6, on obtient :

15 × 6 + 6 × (−12) = 18 : le couple (6; −12) est solution.


4ème étape : A l’aide de la solution particulière et du premier lemme de Gauss, déterminer la forme d’une des
deux inconnues.
Soit (x; y) un couple solution de l’équation 15x + 6y = 18 ; le couple (6; −12) étant également solution, car
15 × 6 + 6 × (−12) = 18, on a :

15x + 6y = 15 × 6 + 6 × (−12) .
En faisant passer certains termes de l’autre côté, on obtient :

15x − 15 × 6 = 6 × (−12) − 6y
puis, en factorisant,

15(x − 6) = 6(−y − 12)


et enfin en simplifiant par 3,
5(x − 6) = 2(−y − 12) ∗ .

• 5 divise 2(−y − 12) ;


• 5 est premier avec 2.
D’après le lemme de Gauss, 5 divise −y−12 : il existe un entier k tel que −y−12 = 5k, c’est-à-dire : y = −5k−12.
5ème étape : Déterminer la forme de la deuxième inconnue.
En remplaçant −y − 12 par 5k dans l’équation ∗ , on obtient :

5(x − 6) = 2 × 5k
puis, en simplifiant par 5 :

x − 6 = 2k c’est-à-dire x = 2k + 6 .
6ème étape : Vérifier que les couples de cette forme sont tous solutions.
Soit k un entier :
15(2k + 6) + 6(−5k − 12) = 15 × 2k + 90 + 6 × (−5k) − 72 = 30k + 90 − 30k − 72 = 18.
Les couples (2k + 6; −5k − 12) (où k ∈ Z) sont bien solutions de l’équation 15x + 6y = 18.

Conclusion : Les solutions de l’équation 15x + 6y = 18 sont les couples (2k + 6; −5k − 12), où k ∈ Z.
p VII-14 Chap. VII

Recherche

Problème
Lors d’un trek, un marcheur a effectué des réservations dans deux types de gîtes : le gîte A et le gîte B.
Une nuit dans le gîte A coûte 24 e et une nuit dans le gîte B coûte 45 e.
Il se rappelle que le coût total de sa réservation est de 885e.
On souhaite retrouver les nombres x et y de nuitées passées respectivement dans le gîte A et dans le gîte B

1. Montrer que les nombres x et y sont respectivement inférieurs ou égaux à 36 et 19.


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2. Justifier que le coût total de la réservation est un multiple de 3.


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3. a) Justifier que l’équation 8x + 15y = 1 admet pour solution au moins un couple d’entiers relatifs.
En déterminer un.
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6.. RÉSOLUTION DES ÉQUATIONS DIOPHANTIENNES AX + BY = C p VII-15

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b) En déduire une solution (x0 ; y0 ) de l’équation 8x + 15y = 295.


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c) Démontrer que (x, y) est solution de 8x + 15y = 295 si et seulement si 8(x − x0 ) = −15(y − y0 ).
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d) En déduire l’ensemble des solutions de 8x + 15y = 295.


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p VII-16 Chap. VII

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e) Expliquez pourquoi résoudre le problème revient à résoudre l’équation (E) : 8x + 15y = 295 où x et y sont
des nombres entiers relatifs vérifiant 0 ⩽ x ⩽ 36 et 0 ⩽ y ⩽ 19.
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f) Compléter les pointillés afin que le programme Python retourne une solution du problème.

Codage en Python

1 def bezout() :
2 for x in range(...............) :
3 for y in range(................) :
4 if ...................................... :
5 return(x,y)
7.. PLUS PETIT MULTIPLE COMMUN p VII-17

g) Programmer la fonction Bezout puis déterminer une solution possible du problème.


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4. Le randonneur se souvient avoir passé entre 10 et 20 nuits dans le gîte A. Déterminer le nombre exact de nuits
passées dans le gîte A et celui des nuits passées dans le gîte B.
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7. Plus Petit Multiple Commun

Définition 3

Soient a et b deux entiers relatifs non nuls.


L’ensemble des multiples strictement positifs communs à a et b admet un plus petit élément appelé le plus petit
multiple commun. On le note : PPCM(a; b).

Recherche

Exercice 10 : Déterminer PPCM(60 ;84),en dressant la liste des premiers multiples positifs de ces entiers.

Propriété 6

Soient a et b deux entiers naturels non nuls.


• Si b divise a, alors PPCM(a; b) = a.
ab
• PPCM(a; b) = ; en particulier, si a et b sont premiers entre eux, PPCM(a; b) = ab.
PGCD(a; b)
p VII-18 Chap. VII

Démonstration

• Si b divise a, a est un multiple de b ; or a × 1 est le plus petit multiple strictement positif de a ; donc le PPCM
de a et b est a.
• Notons d le PGCD de a et b.
a b a b
□ Tout d’abord, on peut remarquer que et sont entiers, donc b × est un multiple de b, et a × un
d d d d
multiple de a.
a b ab
Bien sûr, b × = a × = : ce nombre est donc un multiple commun de a et b.
d d d
ab
□ Nous allons maintenant montrer que tout multiple commun de a et b est un multiple de :
d
Soit m un multiple commun de a et b, on peut écrire que m = ka = qb avec k et q entiers naturels.
Comme d est le PGCD de a et b, on peut aussi écrire que a = da′ et b = db′ , avec a′ et b′ premiers entre
eux.
D’où kda′ = qdb′ , ce qui équivaut à ka′ = qb′ .
Comme a′ et b′ sont premiers entre eux, d’après le théorème de Gauss, a′ divise q : donc il existe un entier
naturel n tel que q = na′ .
a ab ab
Or m = qb : donc m = na′ b = n b : m est un multiple de , donc m ⩾ .
d d d

En guise d’explications

• Dans le démonstration du second point, on a montré que les multiples communs à a et b sont les multiples
communs de leur PPCM.

• Quand on réduit deux fractions au même dénominateur, la plus petite valeur possible de ce dénominateur
commun est le PPCM des deux dénominateurs.

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