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Electromagnétisme A

- les champs E et B définis par leur action sur une charge: force de Lorentz
- travail et énergie
- accélération d'une charge par un champ électrique
- déviation d'une charge par un champ magnétique; pulsation, rayon de giration, miroir magnétique
- déviation d'une charge dans un champ magnétique; équation horaire
- oscillateur harmonique en présence de champ magnétique; effet Zeeman
- oscillateur harmonique dans un champ électrique oscillant; profil d'amortissement en fréquence

I - Force de Lorentz subie par une charge dans un champ électrique et dans un
champ magnétique
Une particule de charge q mobile, de vitesse v, plongée dans un champ électrique E et dans un
champ magnétique B, subit la force de Lorentz:

F = q (E + v Λ B)

q E est une force électrique, colinéaire au champ éléctrique E.

q v Λ B est une force magnétique, orthogonale à la fois à la vitesse v de la charge et au champ


magnétique B.

Unités: E se mesure en Volts/m; B en Tesla (T); q en Coulomb (C); v en m/s.


Rappel: charge élémentaire e = 1.6 10-19 C; le proton a la charge +e, l'électron la charge -e.

II - Travail de la force de Lorentz et énergie mécanique


Le travail élémentaire est dW = F.dOM, où dOM est un déplacement élémentaire de la charge
située en M, l'origine du repère étant en O; la vitesse v est reliée à dOM par v = dOM/dt.

dW = q E.dOM + q (v Λ B).dOM
dW = q E.v dt + q (v Λ B).v dt

Or (v Λ B).v = 0 car (v Λ B) est un vecteur orthogonal au vecteur vitesse v

Donc dW = q E.v dt

La puissance de la force de Lorentz est P = q E.v (Watts)

La force magnétique ne travaille pas; sa puissance est nulle; seule la force électrique travaille.

Si m désigne la masse de la particule de charge q, le principe fondamental de la dynamique


implique:

m dv/dt = q E + q (v Λ B)

Effectuons le produit scalaire avec v; il vient: d(½ m v²)/dt = q E.v = q E.dOM/dt

d'où d(½ m v²) = q E.dOM


Si E dérive du potentiel électrostatique V, on a E = - grad(V)
d'où d(½ m v²) = - q grad(V).dOM = - q dV car par définition, dV = grad(V).dOM

La quantité ½ m v² + qV est conservée. C'est l'énergie mécanique de la particule chargée.

½ m v² est l'énergie cinétique et qV est l'énergie potentielle.

III - Mouvement d'une particule chargée dans un champ électrique constant


Supposons qu'une particule ponctuelle de charge q et de masse m soit soumise à la seule force
électrique F = q E, où E est invariable dans l'espace et dans le temps.

Le principe fondamental de la dynamique s'écrit:

m d²OM/dt² = m dv/dt = q E

ce qui s'intègre vectoriellement:

v(t) = dOM/dt = (q E / m) t + v0 où v0 est la vitesse initiale de la charge.


OM(t) = (½ q E /m) t² + v0 t + OM0 où M0 est la position initiale de la charge.

Exemple 1:
E et v0 sont colinéaires; la charge a pour abscisse x(t) et pour vitesse v(t) sur un axe Ox; sa position
initiale est l'abscisse x0

v0 E x
v(t) = (q E /m) t + v0
et
x(t) = (½ q E / m) t² + v0 t + x0

Il s'agit d'un mouvement rectiligne, accéléré ou ralenti.

Exemple 2:
la charge a pour coordonnées [x(t), y(t)] et pour vitesse [vx(t), vy(t)] dans le repère (xOy); en t=0,
elle est au point O et possède la vitesse initiale v0 [v0 cos(α), v0 sin(α)]
y

E v0
α
O x

On a: v(t) = dOM/dt = (q E / m) t + v0 et OM(t) = (½ q E /m) t² + v0 t + OM0


Ces deux équations se projettent sur les axes Ox et Oy:

vx(t) = v0 cos(α) mouvement à vitesse constante selon Ox


vy(t) = (q E / m) t + v0 sin(α) mouvement accéléré ou ralenti selon Oy

x(t) = v0 cos(α) t
y(t) = (½ q E / m) t² + v0 sin(α) t
On peut éliminer le temps t entre les deux équations; on obtient l'équation de la trajectoire:

y = (½ q E / m) (x / v0 cos(α))² + x tan(α)

Il s'agit d'une parabole.

Conclusion: les charges sont accélérées ou ralenties par un champ électrique. L'énergie cinétique
de la particule varie.

IV - Mouvement d'une particule chargée dans un champ magnétique; pulsation


gyromagnétique et rayon de giration
Supposons qu'une particule ponctuelle de charge q et de masse m soit soumise à la seule force
magnétique F = q v Λ B, où B est invariable dans l'espace et dans le temps.

Le principe fondamental de la dynamique s'écrit:

m dv/dt = q v Λ B

Le produit scalaire avec v donne m v.dv/dt = d(½ m v²) /dt = 0.

L'énergie cinétique de la particule est constante. La norme v du vecteur vitesse est invariable.

Considérons maintenant la dérivée du produit scalaire v.B par rapport au temps en supposant que B
ne varie pas au cours du temps:

d(v.B)/dt = dv/dt . B = q/m (v Λ B) . B = 0 puisque v Λ B et B sont orthogonaux.

On en déduit que le produit scalaire v.B est constant.

On peut décomposer le vecteur vitesse v en 2 composantes, v// dans la direction du champ


magnétique et v┴ dans le plan orthogonal au champ tel que v = v// + v┴. On a alors avec v = ║v║,
v// = ║v//║, v┴ = ║v┴║ et B = ║B║:

v² = v//² + v┴² = constante Conséquence: B = constante,


v// B = constante alors v// = constante et v┴ = constante

Mouvement dans un champ magnétique de la forme B = B ez


v// est dans la direction Oz du champ magnétique et v┴ dans le plan orthogonal xOy que l'on munit
du repère de Frênet (t, n) où t est la tangente à la trajectoire et n la normale. (t, n, ez) forment un
trièdre orthonormé.

L'équation du mouvement s'écrit:

m dv/dt = m dv///dt + m d v┴/dt = q v Λ B = q v┴ Λ B n t


Posons v// = v// ez et v┴ = v┴ t
On a d'une part:
v┴ Λ B = v┴ t Λ B ez = - v┴ B n
et d'autre part:
dv┴/dt = dv┴/dt t + v┴ dt/dt

Attention ! Ne pas confondre t, temps, et t, vecteur unitaire tangent !

Or dt/dt = (dt/ds) (ds/dt) où s est l'abscisse curviligne de la charge dans le plan xOy; v┴ = ds/dt; et
dt/ds = n/R où R est le rayon de courbure de la trajectoire.

Donc dv┴/dt = dv┴/dt t + (v┴²/R) n

et m dv///dt ez + m dv┴/dt t + (m v┴²/R) n = - q v┴ B n

sur ez, on obtient: dv///dt = 0 d'où v// = constante


sur t, on obtient: dv┴/dt = 0 d'où v┴ = constante
et
sur n, on obtient: m v┴²/R = - q v┴ B d'où R = - m v┴ / q B rayon de giration

et le vecteur rotation de la charge Ω = - (q B / m) ez

L'accélération dans le plan xOy est donnée par a┴ = dv┴/dt = Ω Λ v┴

La quantité ║Ω║= |q B / m| porte le nom de pulsation gyromagnétique.

Si le champ magnétique est uniforme, le rayon de courbure R est uniforme et la trajectoire est un
cercle dans le plan xOy. Il est parcouru dans le sens horaire ou antihoraire selon le signe du produit
(q B). Dans l'espace, le mouvement est une hélice d'axe parallèle à ez et de pas h = v// T où T est le
temps de parcours du cercle égal à 2π/Ω. Le moment cinétique est constant et vaut m v┴ R.

Conclusion: les charges sont déviées par un champ magnétique. L'énergie cinétique de la particule
ne varie pas.

Application: le phénomène de piégeage de charges par miroir magnétique

A la surface du Soleil, le phénomène de miroir


magnétique se produit lorsqu'une particule chargée
se déplace d'une zone de champ magnétique faible
(sommet d'une arche magnétique) vers ses pieds
d'ancrage où le champ magnétique est fort. La
vitesse de dérive v//, maximale au sommet de l'arche,
diminue vers ses pieds, peut s'annuler et s'inverser.

Le champ magnétique B étant à flux conservatif, on peut écrire en première approximation:

B S = constante , où S est la section de l'arche. Cette ci diminue du sommet vers les pieds de

l'arche, de sorte que le champ magnétique B augmente.

Cependant, v// B = constante implique que v// diminue du sommet vers les pieds de l'arche.

De v² = v//² + v┴² = constante, on en déduit que v┴ augmente vers les pieds de l'arche.
Aux ordres de grandeur, en supposant que S est voisin de R², rayon de giration, B varie en 1/R² et v//
varie en R²; comme R → 0 aux pieds, v// → 0 aux pieds, donc v// peut s'annuler et s'inverser.

Sachant que R = m v┴ / q B, on en déduit que v┴ varie en 1/R, donc v┴ → ∞ aux pieds.

V - Mouvement d'une particule chargée dans un champ dans un champ


magnétique uniforme; équation horaire

B v0

α
O y

x
On considère une particule de charge q et de masse m plongée dans un champ magnétique uniforme
B = B ez, située à l'instant t = 0 à l'origine O du repère, et de vitesse initiale v0 contenue dans le plan
(yOz), de coordonnées (0, v0 cosα, v0 sinα). La particule est à l'instant t en M de coordonnées (x, y,
z) et sa vitesse v a pour composantes (dx/dt, dy/dt, dz/dt).

Le principe fondamental de la dynamique s'écrit:


m dv/dt = q v Λ B , équation que l'on projette sur les 3 axes.

Selon Ox: m d²x/dt² = q B dy/dt (1)


Selon Oy: m d²y/dt² = - q B dx/dt (2)
Selon Oz: m d²z/dt² = 0 (3)

La troisième équation donne immédiatement dz/dt = v0 sinα = constante, et z(t) = v0 sinα t

Le mouvement se fait donc à vitesse constante dans la direction du champ magnétique.

Les deux premières équations sont couplées; pour les résoudre, on va les combiner en posant u(t) =
x(t) + i y(t) et on calcule (1) + i (2), ce qui donne:

m d²u/dt² = - i q B du/dt

avec la condition initiale en t = 0: du/dt = i v0 cosα, on obtient:

du/dt = i v0 cosα exp(- i ωt) = i v0 cosα [cos(ωt) - i sin(ωt)] = v0 cosα [sin(ωt) + i cos(ωt)]

où ω = q B / m est la pulsation gyromagnétique.

dx/dt = v0 cosα sin(ωt)


dy/dt = v0 cosα cos(ωt)

Dans le plan xOy, la vitesse est égale à v0 cosα ; selon l'axe Oz, la vitesse vaut v0 sinα ; la norme du
vecteur vitesse est donc constante et égale à v0.
x(t) = v0 cosα (1 - cos(ωt)) / ω
y(t) = v0 cosα sin(ωt) / ω

d'où l'équation de la trajectoire dans le plan xOy:

(x - v0 cosα / ω)² + y² = (v0 cosα / ω)²

C'est un cercle de centre C (v0 cosα / ω, 0) et de rayon R = v0 cosα / ω , dit rayon de giration.

Au bout d'une rotation effectuée en un temps T = 2π / ω, la particule a dérivé sur l'axe Oz de la


quantité h = v0 sinα T = 2π v0 sinα / ω.

La trajectoire dans l'espace est donc une hélice de pas h dont l'axe est parallèle au champ
magnétique, décrite à vitesse constante, avec un rayon R de giration constant.

On remarque que h / R = 2π tan(α) , rapport qui ne dépend que de l'orientation de la vitesse


initiale.

La force de Lorentz a pour composantes: q B v0 cosα [cos(ωt), - sin(ωt), 0], sa norme est invariable
et vaut q B v0 cosα. Elle est radiale. Le moment de cette force par rapport à l'axe de l'hélice est donc
nul, impliquant la constance du moment cinétique K égal à:

K = m v0 cosα R = m v0² cos²α / ω

VI - Oscillateur harmonique en présence de champ magnétique et effet Zeeman


Considérons un modèle d'atome très simplifié dans lequel l'électron mobile en M autour du
noyau immobile situé en O est décrit par un oscillateur harmonique, c'est à dire dont la force de
rappel est décrite par - k OM, où k est une constante positive. La charge de l'électron est -e et sa
masse est m. On plonge cet électron dans un champ magnétique extérieur, de sorte qu'il subit deux
forces, la force de rappel vers O et la force de Lorentz.

Mouvement de l'électron dans le champ magnétique

x
r
B

O
z
y
On choisit un champ magnétique uniforme et on oriente l'axe Oz tel que B = B ez

L'électron est situé à l'extrémité du vecteur OM = r(x,y,z). On pose:

ω0² = k/m pulsation propre liée à la force de rappel


et
ωg = eB/m pulsation gyromagnétique.
Le principe fondamental de la dynamique appliqué à l'électron s'écrit vectoriellement:

m d²r/dt² = - k r - e dr/dt Λ B ez

En projection sur les axes, cette équation devient:

d²x/dt² + ω0² x + ωg dy/dt = 0 (1)


d²y/dt² + ω0² y - ωg dx/dt = 0 (2)
d²z/dt² + ω0² z = 0 (3)

La 3ème équation donne par exemple z(t) = z0 cos(ω0t), qui représente une vibration selon l'axe Oz
de pulsation ω0 dans la direction du champ magnétique. On dit que la vibration est polarisée
linéairement selon Oz.

Pour résoudre les deux premières équations donnant le mouvement vibratoire dans le plan xOy, on
pose u = x + i y et on effectue (1) + i (2). Il vient:

d²u/dt² + ω0² u - i ωg du/dt = 0

Posons u = u0 eiωt, on obtient u0 eiωt (-ω² + ω0² +ω0ωg) = 0


Nous recherchons les solutions de (-ω² + ω0² +ω0ωg) = 0 telles que ωg << ω0. On obtient alors les
deux solutions:

ω = ωg/2 + ω0 et ω = ωg/2 - ω0 , ce qui donne les deux autres solutions possibles:

u1 = u0 [ cos(ω0+ωg/2)t + i sin(ω0+ωg/2)t ]
et
u2 = u0 [ cos(ω0-ωg/2)t - i sin(ω0-ωg/2)t ]

ωL = ωg/2 = e B / 2 m s'appelle pulsation de Larmor

En supposant que u0 = x0 (réel), on en déduit les deux vibrations suivantes selon la valeur de ω:

x = x0 cos(ω0+ωg/2)t ou x = x0 cos(ω0-ωg/2)t
y = x0 sin(ω0+ωg/2)t y = - x0 sin(ω0-ωg/2)t

Ces deux vibrations décrivent un cercle, puisque (x² + y²) = cte, on dit qu'elles sont polarisées
circulairement droite et gauche selon le sens de rotation du vecteur r(x,y,0) dans le plan
perpendiculaire au champ magnétique.
L'écart entre les deux pulsations étant ∆ω = ωg , on en déduit l'écart en longueur d'onde sachant
que λ = C 2π/ω:

∆λ = λ² ∆ω / 2πC = λ² ωg / 2πC = (e / 2πmC) λ² B

On note par convention ∆λB = (e / 4πmC) λ² B de sorte que l'écartement est ∆λ = 2 ∆λB

et numériquement ∆λB = 4.67 10-13 λ² B

avec dans cette formule B en Gauss (1 G = 10-4 T), λ et ∆λB en Angströms (10-10 m).
Effet Zeeman

La mécanique quantique transforme cette expression en introduisant simplement un facteur


multiplicatif, le facteur de Landé équivalent g* de la transition (ce facteur est tabulé):

∆λB = (e / 4πmC) g* λ² B = 4.67 10-13 g* λ² B avec B en Gauss, λ et ∆λB en Angströms.

Il y a en conclusion trois solutions possibles:


- une vibration dans la direction du champ magnétique à la pulsation ω0 de l'oscillateur harmonique
- deux vibrations dans un plan orthogonal au champ magnétique ayant pour pulsation ω0+ωL ou ω0-
ωL qui sont polarisées circulairement droite et gauche (ωL = ωg/2 pulsation de Larmor).
L'écart ∆ω = ωg entre les deux pulsation ou l'écart en longueur d'onde ∆λ est proportionnel au
module B du champ magnétique.

C'est l'effet Zeeman. On l'observe sur une raie spectrale atomique (exemple ci dessous) centrée sur
la pulsation ω0 sans champ magnétique; en présence de champ, deux autres composantes centrées
sur ω0+ωL et ω0-ωL apparaissent. La mesure de leur écartement permet de connaître la valeur du
champ magnétique à distance, en examinant les spectres de certains atomes. Application: mesure
des champs magnétiques solaires et stellaires.

ω0+ωL ω0 ω0-ωL

longueur d'onde λ

Raie FeI 6173 A sur une tache solaire

VII - Oscillateur harmonique en présence d'un champ électrique et profil


d'amortissement en fréquence
Un modèle très simple permet d'expliquer les profils en fréquence des raies spectrales qui
caractérisent un gaz en interaction avec le rayonnement ambiant (ondes lumineuses). Considérons
un modèle unidimensionnel composé un électron de position x(t) lié au noyau de l'atome par la
force de rappel –kx, subissant un amortissement –mγdx/dt, et oscillant dans un champ électrique de
la forme E eiωt représentant une vibration lumineuse de pulsation ω = 2πν ou de fréquence ν.
m et -e sont respectivement la masse et la charge de l’électron; γ représente son amortissement (en
s-1). Le principe fondamental de la dynamique donne selon Ox:
m d²x/dt² + mγ dx/dt + kx = -e E eiωt

et l’on pose x = X eiωt, où X est l'amplitude complexe du mouvement.

On a alors: (- m ω² + iω mγ + k) X = -e E

d'où X = (-e/m) E / (ω0² - ω² + i γ ω)

ω0 = (k/m)1/2 est la pulsation propre, qui décrit de façon très simplifiée le fait que l'électron est lié au
noyau par une force de rappel.

Nous nous intéressons à la puissance moyenne dissipée par la force de frottement <mγ(dx/dt)²>, qui
dans la réalité correspond à la perte d'énergie de l'électron lié parce qu'il rayonne en se comportant
comme un dipôle oscillant (rayonnement dipolaire électrique, théorie des potentiels retardés).

Comme <(dx/dt)²> =½ |(dx/dt)²| = ½ |X|² ω², la puissance moyenne absorbée par la dissipation est
égale à :

<Pf> = ½ mγ |X|² ω² = ½ γ (e²/m) E² ω² / [(ω0² - ω²)² + γ² ω²]

En posant ω = 2πν, il vient <Pf> = (γ/8π²) (e²/m) E² / [(ν0²/ν - ν)² + (γ/2π )²]

Au voisinage de la fréquence de résonance ν0, on a (ν0²/ν – ν) ≈ 2(ν0 - ν), d’où

<Pf> ≈ (γ/32π²) (e²/m) E² / [(ν - ν0)² + (γ/4π )²]

La section efficace σ (en m²) de photo excitation caractérise l'interaction entre le rayonnement et
l'électron lié à l'atome; elle est définie comme le rapport de la puissance moyenne dissipée <Pf> (en
W) à la puissance moyenne électromagnétique transportée par unité de surface (moyenne du vecteur
de Poynting <P> en W/m²), égale au produit C ε0 E²/2 :

σ(ν) = <Pf> / <P> = <Pf> / (C ε0 E²/2 ) proportionnel à L(ν) = (γ/4π)² / [(ν - ν0)² + (γ/4π )²]

Il s'agit d'un profil "Lorentzien", présentant un pic à la résonance ν0 et de largeur à mi hauteur γ/2π.

ν0 est assimilable à la fréquence centrale d'une raie spectrale atomique, la quantité γ/2π représentant
alors la largeur naturelle de la raie ou élargie par les collisions, de l'ordre de 10-11 s-1.

Cependant, dans l'atmosphère solaire, les profils sont plutôt renversés, en absorption.

∆I
Ic γ/2π

ν0
On effectue alors un ajustement (trait continu ____) entre le profil d'une raie solaire observée (ici en
tirets ----) et la fonction intensité:

I(ν) = Ic - ∆I L(ν)
où L(ν) est le profil Lorentzien ci dessus (fonction variant entre 0 et 1, égale à 1 à la résonance), Ic
l'intensité du rayonnement continu (figure) et ∆I la dépression centrale de la raie (figure). Pour de
nombreuses raies d'atomes lourds, l'ajustement est bon. Par contre, pour des atomes plus légers
(Hydrogène), il l'est moins. En effet, on n'a pas tenu compte, par simplicité, de l'agitation thermique
des atomes, qui confère au coeur des raies un profil plutôt de forme gaussienne, et cette agitation
thermique est d'autant plus forte que les éléments ont une faible masse.

Exemples de raies spectrales dans l'atmosphère du soleil: Sodium à 589.6 nm, Calcium à 610.3 nm
En trait pointillé: profil observé de la raie en fonction de la longueur d'onde
En trait continu: fonction I(ν) = Ic - ∆I L(ν) ajustée au profil observé

L'exploration des profils des raies permet de sonder l'atmosphère solaire en profondeur; ici plusieurs
couches de la chromosphère dans la raie H alpha de l'Hydrogène

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