ALLOUACHE Rahouf
ALLOUACHE Rahouf
ALLOUACHE Rahouf
Jury de Soutenance :
Présidente :Boukhatem Ghania M.C.A Université Badji Mokhtar – Annaba
Liste desFigures
1
CHAPITRE 01
Etude Bibliographique
2
1 CHAPITER 01 ETUDE BIBIOGRAPHIQUE
1.1 Introductions
Les sols compressibles, sont des sols qui tassent lorsqu’on les soumet à une
charge. La notion de compressibilité n’est donc significative que si l’on fait
référence aux déformations admissibles induites par l’ouvrage projeté, ces
déformations amplitude et vitesse dépendent de la nature du sol support et de
l’importance des charges appliquées. Pour résoudre ces problèmes les ingénieurs
géotechniciens disposent et développent de nombreuses techniques d’amélioration
de sol. Dans ce présent chapitre, nous présentons la nature géologique et
géotechnique des sols compressibles, et nous présentons en générale les
techniques de traitement de sol les plus utilisées à l’heure actuelle, on particulier la
méthode de renforcement des sols par des nappe géosyhntétiques et la méthode de
renforcement des sols par colonnes ballastées.
1.2.1 Généralitéssurlessolscompressibles
3
2. Le terme remblais est employé ici pour des sols qui ont été mis en place afin de
créer des terrains gagnés sur le milieu aquatique ou afin de combler des zones
terrestres. Ces sols sont constitués de remblais hydrauliques, remblais argileux,
remblais divers de démolition. Les zones remblayées sont donc particulièrement
difficiles à traiter compte tenu de la nature et de l’hétérogénéité spatiale de ces
sols.
1.2.2.1 Lestypesderemblaietleurcomportement :
La mise en place d’un remblai sur sol mou entraine une augmentation des
contraintes au sein de ce sol. Si cetaccroissement dépasse un seuil critique qui
dépenddes caractéristiques mécaniques du sol, ce dernier se rompt en cours de
construction en provoquant un affaissement important et brutal du remblai.
Parallèlement àcet affaissement, il se produit desdéformations dusol porteurqui
setraduisent par des soulèvements importants du terrain naturel autour du remblai.
L’expérience montre que les remblais sur sol mou peuvent se rompre «se casser »,
à court terme, de trois façons. Ces trois modes correspondent à des profils de
résistance non drainée. Il n’y a pas de rupture à long terme du fait de la
consolidation qui augmente la résistance au cisaillement du sol avec le temps.
Rupture par poinçonnement
Le schéma de rupture est analogue à celui du sol sous une fondation superficielle.
Ceci permet l’approximation classique du coefficient de sécurité par F= qu / γxH,
ou γxH, représente la contrainte au niveau du sol dans l’axe du remblai. qu = Nc
xCu ou (Nc le terme de portance pris égal à (π+2), Cu est la cohésion corrigée
avec un coefficient correcteur μ qui dépend de l’indice de plasticité du sol IP, du
fait que la valeur de Cu fournie par les mesures en place ne correspond pas à la
5
valeur moyenne de la cohésion non drainée mobilisée lors de la rupture du sol de
fondation.
6
Figure 4: Rupture rotationnelle
7
1.2.3.2 Problèmes de tassement :
.
On note également des déplacements horizontaux qui sont généralement plus
faibles que les déplacements verticaux. La vitesse des tassements est variable, en
fonction de la nature des sols compressibles, de leur épaisseur et de la présence
des couches drainantes. Il n’est pas rare de mesurer des tassements résiduels de 5 à
10 cm par an pour des remblais effectués depuis une dizaine d’années.
8
Les sols compressibles sont souvent situés en fond de vallée. La construction d’un
remblai en travers de la vallée d’un cours d’eau ou le long de cette vallée perturbe
l’écoulement des eaux en période de crues. Les écoulements de crues peuvent
éroder le pied du remblai, qui doit alors être protégé. Ils nécessitent aussi souvent
de prévoir des ouvertures à travers le remblai pour laisser passer l’eau. La
déformation des sols compressibles peut influencer l’écoulement de l’eau dans la
nappe.
Les déformations du sol mou sous le poids d’un remblai s’étendent au- delà des
limites de la zone chargée en surface. La construction d’unremblai peut pour cette
raison provoquer des tassements sous des ouvrages voisins existants (voies ferrées,
autres voies, voie dont le remblai constitue un élargissement, fondations
superficielles de bâtiment ou d’ouvrage d’art, etc.).
Les déformations verticales et horizontales des sols compressibles peuvent d’autre
part induire des efforts très importants sur les ouvrages fixes ou incapables de
suivre les déplacements des sols qui les entourent (fondations profondes
d’ouvrages d’art, de bâtiment ou de quais, par exemple).
Cette interaction des remblais et des ouvrages existants ou à construire peut avoir
des conséquences importantes sur les conditions d’exploitation des ouvrages. Elle
doit être examinée avec soin lors de l’élaboration du projet et du phasage des
travaux de construction.
1.3 Renforcementdessolscompressiblespargèosynhtétiques
Les géosynthétiques sont définis comme étant des produits synthétiques, utilisés en
relation avec les sols et les roches dans les domaines suivants : géotechnique, génie
civil (constructions lourdes et bâtiment), hydrogéologie, environnement (Koemer,
1990). Les géosynthétiquessont produits sous différentes formes à partir de matières
9
synthétiques sur la base de divers polymères provenant de l'industrie chimique. Les
centaines de produits géosynthétiques existant actuellement sur lemarché peuvent
être classés en 6 groupes, d'après les matières premières utilisées, les modes de
fabrication et les domaines d'utilisation :
Les géotextiles
Les géogrilles
Les géofilets
Les géomembranes
Les géocomposites
Les géodivers’’ ou’’ géoautres
Les géotextiles, qui seront principalement traités dans ce mémoire et qui forment le
groupe de géosynthétiques le plus important, sont des textiles au sens propre du mot,
constitués surtout de fibres synthétiques, plutôt que de fibres naturelles comme le
coton ou la jute. Les fibres synthétiques sont transformées en un tissu flexible.
1.3.1 Définition
1.3.2 Classificationdesgéosynthétiques
Les géotextiles
Non-tissés
Tissés
Tricotés
Géogrilles
Une géo grille est une structure plane constituée par un réseau ouvert d'éléments
résistant à la traction, reliés entre eux selon un motif régulier. Elle est fabriquée à
partir de bandes de polymères de haut module, selonle processus présenté sur la
figure La bande de polymère est généralement portée à haute température et ensuite
étirée. L'étirage peut être réalisé dans une seule direction (géogrille uniaxiale) ou
dans deux directions (géogrille biaxiale). Au cours de l'étirage, une orientation des
11
macromolécules se produit, ce qui entraîne une grande résistance à la traction dans le
sens de l'étirage. Les géogrilles sont aussi fabriquées par soudure de lanières de
polymères ou par liaison thermique de fibres extradées.
Géofilets
Un géofilet est une structure plane constituée par un réseau ouvert d'éléments reliés
par des nœuds. Il est formé de deux séries de fils parallèles extradées se croisant
avec des angles constants(généralement entre 60 et 90°). Les intersections des fils
sont liées thermiquement. Certains géofilets sont légèrement étirés lors de la
fabrication pour leur donner une haute résistance à la traction. Des épaisseurs de fils
entre 1 et 5 mm sont utilisées pour fabriquer des géofilets avec des ouvertures entre
10 et 75 mm.
12
Figure 10: Structure d'un géofilet
Géomembranes
Les géo membranes constituent, après les géotextiles, le second groupe par ordre
d’importance parmi les géo synthétiques. Ce sont des feuilles étanches, souples,
minces et continues fabriquées à partir de produits synthétiques comme le
polyéthylène de haute densité, lepolyéthylène de basse densité et le
polyvinylchloride ou de produits comme le copolymère bitumineux. Il existe
plusieurs types de géo membranes, qui se différencient selon les produits chimiques
de base, les processus de fabrication et les structures macroscopiques. Les géo
membranes sont principalement utilisées comme barrières contre les gaz et les
liquides dans les déchetteries et les décharges de produits toxiques.
Sont des géo composites préfabriqués avec une couche de bentonite supérieur et un
géotextile inférieur ou collée à une géo membrane ou une couche unique de
géotextile. Les géo synthétiquesbenthoniques à base de géotextiles sont souvent
cousus ou aiguilletés à travers le cœur de bentonite pour augmenter la résistance au
cisaillement interne. Lorsqu'ils sont hydratés, ils sont efficaces comme barrière aux
13
liquides et gaz et sont communément utilisés dans les étanchéités de décharges,
souvent en association avec une géo membrane.
Géotextiles alvéolaires
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Géo composites
Un géo composite est une structure fabriquée à partir de deux ou plusieurs types de
géotextiles. Il existe de multiples combinaisonspossibles à partir de la gamme de
produits (fil, filament, fibres coupées) ou de matériaux (géotextiles, géo grilles, géo
membranes ...) disponibles. Cela permet la fabrication de structures à fonctionstrès
spécifiques. La diversité des produits géo composites est énorme. Quelques
exemples de produits géo composites.
Nattes
Une natte est une structure tridimensionnelle très ouverte constituée de gros fils
relativement rigides, dont íes intersections sont liées thermiquement. Les nattes ont
des épaisseurs entre 10 et 20 mm.
La séparation :
16
Figure 17: Pose des géogrilles de séparation
La filtration :
17
Figure 19: Utilisation pour filtration
Le drainage :
18
Figure 21: Utilisation des géotextiles pour le drainage
Le renforcement :
19
Figure 22: L'utilisation du géotextile en jouant un double rôle le drainage et le
renforcement du talus
La protection :
Protéger une structure fragile (géo membrane) contre des éléments poinçonnant.
Le géosynthétique agit pour réduire l’érosion des sols causée par l'impact des pluies
et les eaux de ruissellement. Par exemple, des couvertures géosynthétiques
temporaires et des matelas géosynthétiques légers définitifs sont disposés sur la
20
surface du sol exposé sur pentes. Des fascines en géotextile sont utilisées pour retenir
les particules en suspension des eaux de ruissellement chargées en sédiments.
Certains matelas pour le contrôle de l'érosion sont fabriqués avec des fibres de bois
biodégradables.
22
Figure 25: Comportement simplifié d’une inclusion à la traction
Le mode d’action des géogrilles n’est pas le même que pour les géotextiles
classiques. En effet, les éléments du sol s’introduisent dans la structure ouverte des
géogrilles ce qui permet d’obtenir une transmission de contraintes non seulement par
frottement sol- géogrille mais aussi parauto blocage entre la grille et le remblai
comme le montre le second schéma de la page suivante
Figure 27: Imbrication des grains dans une géogrille rigide (à gauche) et souple (à
droite)
23
Figure 28: Utilisation du géogrille dans le renforcement
Inconvénients
Peu de souplesse en flexion
Recouvrement important conseillé (Tensar préconise 1,5 m)
1.3.7 Géosynthetiquesdanslesremblaissursolscompressibles
24
Figure 29: Rupture type d’un remblai non renforcé et utilisation de nappes
géosynthétiques en renforcement
Figure 31: Prévenir une rupture par glissement le long de la nappe géosynthétique
Le niveau de stabilité d’un remblai renforcé sur sols compressibles peutêtre évalué
par le coefficient de sécurité (Fs)
Pour une stabilité d’ensemble, Fs = MR + Δ MR /MDen général ≥3, 1 ~ 2 , 1
Md : moment moteur du sol, Mr : moment résistant du sol et ΔMr :moment résistant
dû à l’action du géosynthétiquepour une stabilité vis-à-vis d’une rupture par
glissement,FS=PR/PA ≥ en général 1.5
PA : force de poussée du remblai (de pression de poussée des terres), PR : force de
frottement le long de l’interface renforcement /remblai. L’efficacité des nappes
25
géosynthétiques en renforcement de remblais sur sols compressibles est présentée sur
les figures suivantes
Si des matériaux drainants sont utilisés, des nappes géosynthétiques peuvent être
spécifiquement employées pour accélérer le tassement de consolidation du sol
compressible
26
Figure 34: Applications de géotextiles dans les remblais (Jewell, 1989)
1.3.8 Géosynthétiquesdanslesroutesnonrevêtues
27
Figure 35: Mécanisme du renforcement dans une chaussée non revêtue
(OECD,1991)
Figure 36: Mécanismes typiques de dégradation des routes non revêtues et non
renforcées sur les sols mous
Figure 37: Apport des géosynthétiques sur le comportement des routes non revêtues
28
Figure 38: Diagramme typique de conception
Figure 39: Construction d’une route non revêtue sur une argile organique molle
1.3.9 Avantagedel’utilisationdegéosynthétiquepourlerenforcement
29
Amélioration des caractéristiques mécaniques des sols.
Réduction de l’interpénétration des matériaux d’apport avec les solsen place et
diminution des mouvements de terre.
Réduction du mélange indésirable de terres et diminution desexigences de
transfert de matériau.
Modification des structures routières et ferroviaires pour enaugmenter les
capacités.
Diminution des emprises.
Création de merlons antibruit d’aspect naturelréduction des délais de
construction (possibilité de travaillerpendant la période hivernale)
Augmentation de la sécurité et de la stabilité des remblais
Préservation de l’aspect naturel du paysage
Optimisation des coûts de construction.
1.3.10 Conclusion
Dans ce chapitre, nous venons de présenter brièvement quelque problème poses par
la construction des remblais sur sols compressibles. Nous avons exposé dans ce
chapitre aussi les techniques les plus utilisés en pratique pour l’amélioration des sols.
Le renforcement par des nappes géosynthétiques représente une alternative
économiquement et techniquement intéressante.
La méthode de traitement par colonnes ballastées est largement utilisée pour
résoudre les problèmes de stabilité des ouvrages sur sols compressibles.
30
CHAPITRE 02
METHODE D’ANALYSE
DE LA STABILITE DES
RAMBLAIS
31
2 Chapitre 02 METHODES D’ANALYSE DE LA STABILITE DES REMBLAIS
2.1 Introduction
Dans l’art de l’ingénieur le glissement de terrain peut intervenir à propos des travaux
qui peuvent modifier un équilibre préétabli : (talus naturels, remblai d’autoroute ou
de canaux d’irrigation …).
Le calcul de la stabilité des talus est destiné à prévenir ces incidents, c’est-à-dire à
trouver la pente à donner à un talus pour qu’il présente un certain degré de sécurité
vis-à-vis du glissement.
L’analyse de la stabilité des pentes contre les glissements s’effectue habituellement à
la rupture à l’aide :
Des méthodes d'équilibre limite ;
Des méthodes numériques telles que méthode des éléments finis ou
différences finis.
32
Figure 40: Etat des contraintes le long de la courbe de rupture
L’analyse de la stabilité des talus est traitée comme un problème d’équilibre limite.
Les calculs à la rupture supposent que le terrain se comporte comme un solide rigide-
plastique (ou rigide rupture). Le critère de plasticité (ou rupture) est défini par une loi
classique (Mohr-Coulomb en général). Ce critère atteint au niveau de limite du
volume étudie (surface de rupture potentielle).
33
.
Figure 41: Surface de rupture potentielle.
La méthode d’équilibre limite a été utilisée par (Ito et al., 1979) pour traiter le
problème de la
stabilité de la pente, le coefficient de sécurité de la pente renforcé par pieux a été
défini comme le rapport du moment résistant au moment de renversement (moteur)
agissant sur la masse du sol potentiellement instable.
La figure 2.2 présente une simple surface de rupture supposée circulaire et le bilan
des efforts pourune tranche, concept utilisé dans le cadre de méthodes
conventionnelles (i.e. méthode d’équilibre limite).
Figure 42: Surface de rupture et bilan des efforts pour une méthode conventionnelle
L’équilibre des forces, définies ci-dessus, s’exprime par les considérations statiques
habituelles, à savoir par 3 équations d’équilibre :
Equations de rotation, s’exprimant ici par la sommation des moments,
Equations de translation, à savoir la sommation des forces dans deux
directions.
C'est à partir de ces équations que sont définis les coefficients de sécurité. Les 3
équations d’équilibre et équations données par le critère de rupture (qui est
généralement le critère de Mohr-Coulomb) ne suffisent pas à rendre le problème
déterminé, aussi est-on obligé de posséder des informations supplémentaires
relatives, soit à la répartition des composantes normales à la base, soit à celle des
forces entre les tranches. Donc, le nombre d’équations supplémentaires est de 2 −2.
En un point de la surface de rupture potentielle, le coefficient de sécurité global
est défini par le quotient de la résistance au cisaillement du sol et de la
contrainte de cisaillement mobilisée s'exerçant réellement sur la surface :
F=𝝉𝝉𝝉𝝉𝝉𝝉𝝉𝝉/𝝉𝝉
2.2.3 Méthoded’analyselimite
L’approche cinématique de l’analyse limite était proposée par (Ausilio et al. 2001).
Nous considérons cette approche pour le cas d’une pente n’est pas renforcée, une
solution sera indiquée pour déterminer le coefficient de sécurité de la pente, qui sera
défini comme coefficient de réduction pour les paramètres de résistance du sol, Le
coefficient de sécurité est analytiquement défini comme suit :
𝑪𝑪 𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕
FS= =
𝑪𝑪𝑪𝑪 𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕𝒕
35
: la cohésion mobilisée etest l’angle de frottement mobilisé.
Les méthodes les plus employées, pour la résolution du calculde la stabilité des
pentes de géométrie quelconque avec des lignes de glissement de forme quelconque,
dans des sols
Homogènes ou hétérogènes, sont des variantes de la méthode des tranches. Celle-ci
permet des’adapter à des conditions de géométrie complexes, tant en ce qui concerne
les frontières, que le sol et les conditions hydrauliques. Il existe environ une
douzaine de variantes de cette méthode qui diffèrent entre elles par :
• La manière d’utiliser les équations statiques pour définir le coefficient de
sécurité,
• Les hypothèses utilisées pour rendre le problème statiquement déterminé
Figure 43: Schéma type d’une rupture circulaire : méthode des tranches
37
Le coefficient de sécurité au glissement circulaire est défini par le rapport des
moments résistants et moteur selon l’expression suivante :
F= Mrésistant / Mmotrice
La méthode deFellenius, dans laquelle on admet que les forces externes inter-
tranches sont égales. D’où l’expression suivante du coefficient de sécurité :
Calcul manuel à l'aide d'abaques : Pour les cas les plus simples, les solutions
obtenues ont été portées sous forme d’abaques qui permettent ainsi l’obtention
rapide de tacteurs de sécurité. Il faut cependant toujours les utiliser avec beaucoup
38
de précautions et n’appliquer leurs résultats qu’après avoir soigneusement vérifié
qu’on se trouve dans le domaine de validité de ces abaques.
ru = u / 𝜸𝜸 . 𝒉𝒉
On suppose aussi que ce rapport reste constant sur toute la section de la pente. Cette
hypothèse est fortement restrictive car ru n’est constant que si la surface
piézométrique est confondu avec l’enveloppe du talus. Dans ce cas, si l’on
considère la nappe au repos (pas d’écoulement), ru est égal au rapport entre le poids
volumique de l’eau et le poids volumique du sol et varie entre 0.4 et0.5 suivant le
poids du sol. La valeur de ru diminue lorsque la nappe phréatique se trouve sous la
surface du talus et augmente lorsque la nappe se trouve au-dessus du talus. Pour les
calculs simples d’avant-projet, nous proposons d’appliquer les coefficients reportés
ci-dessous.
Tableau 2.1 : Variations de ru en fonction des conditions hydrauliques régnant au
sein du massif
Conditions hydrauliques ru
Pasdenappe 0.0
Nappeàmi-hauteurdutalus 0.25
Nappeconfondue avecle talus 0.4-0.5
Talusimmergé 0.6
D’une pente donné peut être alors défini par : FS=m(c’,φ’,β)- n(c’,φ’,β).ru
Les abaques de Bishop-Morgenstern, qui donnent les facteurs m et n sont adaptés
aux cas où laCohésion est nulle. Ils sont présentés dans les figures ci-après.
39
Figure 44: Abaque de Bishop-Morgenstern – Paramètre m
Les abaques de Hoek et Bray (1981), ne s’appliquent pas aux talus constitués de
matériaux non cohérents. Elles ont cependant l’avantage de donner des facteurs de
sécurité pour cinq configurations hydrauliques prédéterminées de talus homogènes
présentant éventuellement une fissure de traction (fente) en tête de talus.
40
paramètres de résistance et de l’angle d’inclinaison par rapport à la normale des
lignes de courant rectilignes et uniformes.
Pour terminer nous citons les abaques de Pilot (1967) qui traitent de la stabilité des
talus et remblais reposant sur des sols compressibles.
Cependant, du fait que l’on s’appuie sur le comportement associé (élastique
parfaitement plastique) donc sur une rhéologie relativement éloignée du
comportement réel, les méthodes classiques ne peuvent fournir que des bornes
inférieure et supérieure correspondant respectivement aux champs statiquement
admissibles et cinématiquement admissible. Dès lors, des modèles de comportement
élastoplastiques sont nécessaires et la méthode de calculs par éléments finis permet
de contourner ces difficultés dans l’étude de la stabilité des pentes. Ceci fait l’objet
de la partie suivante.
41
La méthode des différences finies est l’une des plus anciennes méthodes de
résolution numérique
d’un système d’équations différentielles avec conditions initiales et conditions aux
limites (DESAI et CHRISTIAN, 1977) , c’est une technique courante de recherche
de solutions approchées d'équations aux dérivées partielles qui consiste à résoudre un
système de relations (schéma numérique) liant les valeurs des fonctions inconnues en
certains points suffisamment proches les uns des autres.
Choix de la méthode :
En fonction du type de résultats attendus (analyse de stabilité, calcul des
déformations) et des caractéristiques propres au milieu étudié (type de roches ou de
sols, densité du réseau de fracturation, etc.) le choix de la méthode numérique la
mieux adaptée peut ne pas être immédiat.
Concepts de Base de la méthode aux éléments Finis :
La MEF consiste à remplacer la structure physique à étudier par un nombre fini
d’éléments ou decomposants discrets qui représentent un maillage.
Ces éléments sont liés entre eux par un nombre de points appelés nœuds. On
considère d’abord le comportement de chaque partie indépendante, puis on assemble
ces parties de telle sorte qu’on assure l’équilibre des forces et la compatibilité des
déplacements réels de la structure en tant qu’objet continu.
La MEF est extrêmement puissante puisqu’elle permet d’étudier correctement des
structures continues ayant des propriétés géométriques et des conditions de charges
compliquées. Elle nécessite un grand nombre de calculs qui, cause de leur nature
répétitive, s’adaptent parfaitement à la programmation numérique.
Si les problèmes de stabilité des remblais sur sols compressibles entraînent surtout
des incidentsspectaculaires (rupture circulaires ou poinçonnement du sol de
fondation), les problèmes des tassements ou, plus généralement, de déformation et de
consolidation des sols de fondation ont une influence plus discrète mais aussi
importante sur le comportement et, par suite, le coût de construction et d'entretien
des remblais sur sols compressibles.
Il est donc nécessaire de faire une prévision correcte de l'amplitude et de la vitesse
des tassements sous le remblai étudié (Magnan et al., 1984)
Méthodeoedométrique MéthodePréssiométrique
Ouvragesconcer Ouvragesconc
nés ernés
43
2.5 Calcul des tassements selon la méthode oedométrique
Les paramètres sans dimensions rH et rH' peuvent être lu sur l'abaque de la figure 52
en fonction de (x/a et H/a) pour rH et (x/a' et H/a') pour r'H.
44
Figure 47:Abaque de Giroud (1973), calcul du tassement élastique immédiat (ν =
0,5)
45
Figure 48: Définition des paramètres pour la formule d'Osterberg (1957).
46
Figure 49: Conversion des déplacements latéraux en un tassement supplémentaire
47
La valeur du déplacement horizontale maximal en fin de construction gmax,0 est
estimée au moyen de l'abaque de la figure 2.12. Connaissant le coefficient de sécurité
(F) et le paramètre m qui caractérise la position de l'inclinomètre, gmax,0 est
déterminé par la relation :
Figure 50: Déplacements horizontaux sous les remblais sur sols compressibles
Pour les remblais qu'ils ont étudiés, Bourges et Mieussens (1979) ont estimé la
variation ultérieure du déplacement maximal, par la relation :
48
Figure 51: Détermination du coefficient λ (Bourges et Mieussens, 1979)
Le schéma de rupture du sol de fondation est supposé analogue à celui qui se produit
sous unefondation superficielle. A court terme (cas généralement le plus
défavorable), le coefficient de sécurité est donné par (Magnan et al., 1984):
qmax : est la pression maximale admissible sur le sol ; q la contrainte apportée par le
remblai de poids volumique γr et de hauteur H sur son axe; cu, la cohésion non
drainée.
Martar et Salençon (1979) ont proposé des abaques pour évaluer le coefficient de
sécurité pour un sol homogène d'épaisseur D, dont la résistance τf = cu croît
linéairement avec la profondeur (τ0 étant la valeur en surface et g, le gradient de
cohésion).
49
Figure 52: Abaques de calcul du FS selon la méthode de Matar et Salençon (1979)
2.7 Conclusion
Les remblais sur sols compressibles ont fait l’objet de nombreux développements
depuis l’année1960 et des méthodes de calcul classiques sont utilisées dans la
pratique. Ces méthodes nous ont permis de constater que :
Les méthodes de calculs classiques des tassements utilisées ont été développées il y a
une dizaine d'années, et servent toujours de référence. De nombreux auteurs ont
proposé des aménagements à ces théories, mais personne n'a encore trouvé une
solution définitive au problème de la prévision des déformations des sols.
L'intérêt d'une étude de stabilité n'est pas seulement d'éviter une rupture mais
également de permettre la définition d'un programme optimal de construction. Une
sous-estimation excessive du coefficient de sécurité peut allonger la réalisation d'un
chantier et à la limite conduire à mettre en œuvre inutilement des techniques
onéreuses, telles que des banquettes latérales ou des drains verticaux.
L'expérience a montré que les talus restent toujours stables si >1,5 et que, le
glissement est pratiquement inévitable si <1.
Entre ces deux valeurs s'étend un domaine où il existe un risque de rupture, risque
d'autant plusgrand que diminue. Le coefficient global de sécurité minimal requis est
généralement de 1,4 à1,5.
La constance du coefficient de sécurité le long de la surface de rupture et les
hypothèses simplificatrices utilisées rendent l’analyse de sécurité globale et
approchée. Cependant, malgré leurs imperfections, les méthodes de calculà la
50
rupture seront vraisemblablement employées longtemps encore, car elles s'appuient
sur une longue expérience. Elles ont cependant un défaut
Majeur, qu'il est impossible de corriger tant que le sol est considéré comme rigide
plastique. Il n'est pas possible de prévoir, avec ces méthodes, l'influence des
mouvements du sol sur des structures existantes (ouvrages d'art, habitations, etc.).
C'est dans cette voie que se développent actuellement des méthodes de calcul en
déformation basées sur l'utilisation des lois de comportement des sols et leur
traitement par la méthode des éléments finis.
L'analyse de la consolidation par la méthode de Terzaghi (1925) présente de
nombreuses limitations. Ces limitations peuvent être actuellement supprimées par
l'utilisation de programmes de calcul par éléments finis. Ceux-ci permettent de faire
une analyse réaliste du processus de consolidation en prenant en compte la nature
bidimensionnelle ou tridimensionnelle des déformations et de l'écoulement de l'eau
dans le sol de fondation, l'effet du fluage ainsi que la variation des paramètres de
déformabilité et de perméabilité. Parmi ces programmes numériques, le code de
calcul par éléments finis "Plaxis".
51
CHAPITRE 03
OUTILS NUMERIQUE DE
CALCUL AVEC L’ETUDE
D’UN CAS PRATIQUE
52
3 Chapitre 03 OUTILS NUMERIQUES DE CALCUL AVEC L’ETUDE D’UN
CAS PRATIQUE
3.1 Introduction
53
Le code éléments finis Plaxis représente certainement un optimum actuel sur le plan
scientifique etpratique.
Scientifiquement, c’est un outil d’analyse non linéaire en élastoplasticité (avec prise
en compte des pressions interstitielles, doté des méthodes de résolution, éprouvés,
ainsi que de procédures de chois automatique évitant des choix délicats à l’opérateur
peu averti.
Bien que très fiable sur le plan numérique, de point de vue pratique, le système de
menus arborescents à l’écran rend l’utilisation souple, car l’opérateur ne s’encombre
pas l’esprit outre mesure.
Le recours aux manuels devenant rare, ceux-ci sont de volumes réduits, faciles à
consulter. L’ensemble des options simplifiées (initialisation descontraintes,
pressions interstitielles) permettent d’aller au but (prévoir le comportement d’un
ouvrage).
3.3.1 Introduction
On s’intéresse ici au tassement d’un remblai sur une couche d’argile molle. Ce
remblai est construit en deux étapes de construction : la première étape correspond à
un chargement équivalent de 15 Kpa et la seconde à un nouveau chargement de 20
54
Kpa : ceci correspond donc à environ un remblai de deux mètres 2M de hauteur.
Dans un but de signification, on a choisi de remplacer ici le remblai (et les
caractéristiques mécaniques du remblai) uniquement par une contrainte verticale
équivalente à son poids propre.
Dans la première phase de construction, rapide, le sol sera supposé non drainé. Les
surpressions interstitielles pourront ensuite se dissiper jusqu’à ce que la valeur de la
surpression interstitielle soit inférieure à 1 kPa. C’est alors que l’on appliquera la
seconde étape de chargement suivre de sa consolidation. Ce processus de chargement
est couramment utilisé dans la construction de remblai sur sols mous
55
Paramètre Valeur
𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾 = 𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾𝛾 18 KN/M3
KX = KV 0.0086 M/Jour
E’ 3000 kPa
v 0.25
C’ 1 kPa
𝛷𝛷 29°
Ѱ 0°
Tableau 1 : Valeurs des différents paramètres de l’argile
3.3.4 Le Maillage.
56
Nota : dans ce problème symétrique, on a ici générie volontairement un maillage non
symétrique avec des tailles d’éléments différents : les resultats ne seront pas
parfaitement identique….(on a conservé le maillage par défaut à gauche, et on a
choisi le menu Mesh puis l’option « Refine cluster » après avoir sélectionné le
cluster de droite)
57
Figure 57: Coué verticale des pressions interstitielle
Avant de passer aux calculs, on sauver les données tel que proposé.
Dans la fenetre calcul, on choisit pour la première phase les options et dans l’onglet
paramètres, on prend l’option « construction par étapes » puis on clique sur le
bouton « Define ». on obtient alors une vue du massif avec en grisé les charges que
l’on va activer
en cliquant dessus et régler les valeurs de la charge aux différents points à 15 kPa
(Figure 63).
Figure 58: Définition des charges
Il est nécessaire de choisir les points ou l’on veut visualiser les données, tant en
déplacement (des nœuds) qu’en contraintes (des points de Gauss). On propose un
point au centre du remblai et un sur le bord. Pour les contraintes, on suppose que l’on
a placé une cellule de pression à la cote -8M pour suivre la consolidation.
58
On peut alors lancer le calcul …
Le résultat obtenu donne un tassement de 15mm au centre et une remontée du sol sur
les côtés : le sol est effectivement non drainé et le volume reste constant
Les incréments de déformations donnent bien l’allure des ruptures observées en
remblais sur sol mous (figure 64 & 65).
59
En choisissant Excess Pore Pressure dans le menu Stress, on obtient une surpression
maximale de -13 kPa correspondant au chargement (Figure 66).
On revient dans le menu de calcul, et en clique sur « Next » pour créer la phase
suivante. On choisit cette fois l’option consolidation dans l’onglet General. On
accepte les valeurs par défaut et l’on souhaite arrêter le calcul lorsque la surpression
interstitielle sera inférieur à 1 kPa (option « Minimum pore pressure » dans l’onglet
« Paramètre ».
On lance le calcul. L’observation du maillage déformé permet de voir que le
tassement est passé de 15mm à 41mm. Il y’a plus de remontée latérale du sol (voir
Figure 67).
On constate également sur la figure 68 que les surpressions interstitielles ont bien été
toutes dissipées (Valeur maxi inférieure à 1 kPa, attention à l’échelle trompeuse de
60
représentation)
61
Figure 64: Représentation des vecteurs déplacements en fin de phasage
La figure 70 donne une coupe sous le remblai de la contrainte q’ : cette courbe a été
tracée pour montrer le role du maillage : la partie droite est plus « lisse » : ceci est
normal car il y a plus de points de calcul (courbe obtenue pour un maillage raffiné
deux fois dans la partie droite du modèle).
3.3.9 Courbes
62
On va dans le programme Curves pour visualiser les tassements du point A (centre
du remblai) (Figure 71).
63
coefficient de consolidation Cv étant le même, les deux phases de dissipation ont la
même durée en accord avec la théorie de terzaghi.
3.3.10 Conclusion
Cet exemple a été simplifié pour montrer les possibilités d’analyse de tassement et de
consolidation que peut permettre PLAXIS. Il ne serait pas beaucoup plus compliqué
de traiter un cas réel en tenant compte :
De l’anisotropie de perméabilité : souvent on a Kx > Ky.
De différentes couches de terrain argileux ou sableux
D’un remblai réel en tout venant (au lieu d’une charge)
De paramètre de sol plus réalistes (module croissant avec la profondeur, coefficient
de compressibilité, etc…)
Il serait aisé de comparer les résultats de la modélisation avec des surpressions
interstitielles mesurées ou encore avec des inclinomètres placés en bordure de talus.
Enfin, on peut remarquer que dans ce cas symétrique, il n’était pas
nécessaire.Théoriquement – de mailler l’ouvrage entier : seule une moitié aurait
suffit.
64
CHAPITRE 04
ETUDE DE LA STABILITE
DU REMBLAI RENFORCE
PAR UNE NAPPE DE
GEOTEXTILE
65
4 Chapitre 04 : ETUDE DE LA STABILITE DU REMBLAI RENFORCE PAR
UNE NAPPE DE GEOTEXTILE
Figure 68: Déformation de la géométrie par les points clés, et par les domaines
(clusters) correspondant aux diverses couches de sol, aux interfaces et à la nappe
géotextile
4.1 Introduction.
En 1979, un remblai test jouxtant une rivière a été réalisée aux pays-bas, près de la
localité d’Almere. L’objectif de cet essai grandeur réelle était de mesurer l’influence
d’un renforcement par géotextile sur la stabilité à court terme d’un remblai construit
sur une argile molle.
Dans ce but, deux remblais identiques de 60 m de long furent édifiés sur un dépôt
d’argile molle (figure 1). L’un de ces remblais a été renforcé et l’autre non afin de
sévir de référence. Après construction, ces deux remblais ont été chargés en leur
amont par un remblai hydraulique. La rupture de la section renforcée s’est produite
24h après la mise en charge. La hauteur alors atteinte par le remblai hydraulique était
de 3.00 mètres. Le mécanisme de rupture observé correspondait à celui d’une rupture
observée correspondait à celui d’une rupture circulaire. Le remblai non renforcé s’est
rompu pour une hauteur de remblai hydraulique égale à seulement 1.75 m.
L’objet de cette application est de simuler le scénario de la rupture selon différentes
hypothèses et d’en tirer les conclusions quant à l’influence d’une analyse en grandes
déformations dans le cas de sols renforcés par géotextiles. On n’étudiera directement
ici que le remblai renforcé.
4.2 Géométrie
On choisit un modèle plan avec éléments à 15 nœuds.
La figure 73présente la géométrie du modèle (points clés, couche d’argile, couche de
sable, nappe géotextile).
66
On choisit la condition standard pour les conditions de déplacement sur les limites du
modèle
Ces propriétés sont entrées dans les boites de dialogue adéquates (sable, argile, interfaces,
géotextile), puis affectées (par glissement à la souris), aux domaines (clusters)
correspondants.
1) Sols.
Des essais in situ (CPT) ont montré que le sous-sol était composé d’une argile sablo-
tourbeuse, sur une épaisseur de 3.50m, présentant une résistance moyenne au cône de
150 Kpa. Le facteur de cône étant supposé égale à 15, la résistance au cisaillement non
drainé a été estimée à cu = 10 kPa.
L’argile molle est définie avec avec un modèle de Mohr-Coulomb standard. Le
comportement non drainé est simulé par l’introduction de caractéristique non drainées
(cu , φu ). On sélectionne donc un comportement drainé dans Plaxis.
Les paramètres retenus pour modéliser la couche d’argile molle sont donc :
Eref = 350 kPa cu= 10 kPa
vu= 0.49 Φu = 0°
𝛾𝛾 = 20 KN /m3 Ѱu = 0°
Cette couche molle surmonte une couche plus raide composée d’un sable moyen à
grossier avec passage de tourbe. Cet horizon constitue la condition limite inférieur en
déplacement du modèle (substratum).
Il n’y a pas eu de test effectué sur le sable mise en œuvre pour le remblai hydraulique.
En conséquence on a retenu un jeu de paramètres plausibles correspondant au cas d’un
sable moyen lâche totalement saturé (modèle de Mohr-Coulomb, comportement
drainé).
68
Figure 73: Déformation du sol (Soil body collapses)
4.4 Géotextile
Le remblai a été renforcé à l’aide d’un géotextile polyester de type Stabilenka 200. Les
spécifications techniques de ce produit indiquent une rigidité de 1900 kN/m.
4.5 Interfaces.
Le paramètre de réduction de résistance mécanique appliqué de part et d’autre de l’interface
est Rinter = 0.5.
4.6 Maillage.
La figure 79 fournit un maillage possible du problème schématisé sur la figure 73.
Le maillage a été raffiné à la base du premier remblai.
69
Figure 74: Maillage du modèle
4.7 Initialisations
Hydraulique : la présence de l’eau dans la rivière est mobilisée automatiquement (en
entrant une nappe phréatique horizontale à la surface de l’argile), par une pression
hydrostatique équivalente (figure 80). En effet, dans la suite des calculs, la couche molle
sera considérée comme non drainée et nous adopterons directement des caractéristiques à
court terme pour modéliser cette couche. Nous raisonnerons donc en contraintes totales
plutôt qu’en contraintes effectives.
Contraintes : Les contraintes initiales calculées selon la procédure simple K0 (=0.5) ne
peuvent être appliquées qu’à la couche de sol la plus basse, située sous le niveau du fond
comme on peut le voir sur la figure 83. En effet, les autres couches ne sont pas
horizontales et nécessiteront un chargement gravitaire.
70
Figure 75:Spécification de la nappe phréatique horizontale au sommet de la couche
d’argile, générant une pression hydrostatique dans l’argile (analyse en contraintes
totales)
Figure 78: Les contraintes effectives dites (initiales) calculées selon la procédure K0
pour la couche de sol la plus basse, à toit horizontale
71
4.8 Phasage des travaux, phasage des calculs
Les étapes de calculs sont décrites ci-après. Au nombre de quatre, elles sont préparées en
une seule fois dans le module « calcul » -Calculassions-.
Pour l’approche présente, classique, en « petits déplacements », on choisira l’option de
base « calculs plastiques » -Plastic calculassions-.
1- Fin de mise en place les contraintes initiales dans l’argile par chargement gravitaire
(staged construction, définie, activation du haut de la couche d’argile), voir figure 84.
2- Au début de cette étape 2, qui correspond au début véritable de construction du remblai
(sa partie gauche), on remet les déplacements à zéro, car ceux qui vont être calculés à
partir de maintenant seront comparables à ceux qu’on peut mesurer pendant la
construction du remblai. Début de construction du remblai, et activation de la nappe
géotextile, figure 85. On suppose la construction du remblai réalisée en trois étapes
3- Chargement par remblaiement hydraulique, figure 86. Le remblaiement hydraulique
est effectué en deux étapes, soit tout d’abord ici. jusqu’à la cote 5.50 m, puis ensuite
phase 04 jusqu’à la hauteur de 6.00m (si la résistance de l’ensemble de l’ouvrage le
permet). On construit donc ici le remblai jusqu’à la cote 5.50 m
4- Fin de chargement par remblaiement hydraulique, figure 87. Le remblaiement
hydraulique est effectué ici jusqu’à 6.00 m
Avant de lancer les calculs, on sélectionne des points de suivi, dont un au moins (Point A
pour nous) situé à la base du premier remblai construit en phase 02, coté rivière.
Figure 79: Les contraintes effectives dites « initiales » dans la couche d’argile, après
activation du toit de cette couche (chargement gravitaire, phase 01)
72
Figure 80: Les contraintes effectives et le maillage déformé, après construction de la
première partie du remblai (phase 02)
73
Figure 81: Les contraintes effectives et le maillage déformé, pour le remblai élevé
jusqu’à la cote 5.50 m (fin phases 03)
74
Figure 82:Les contraintes effectives et le maillage déformé, pour le remblai élevé
jusqu’à la cote 6.00 m (fin phase 04)
75
Le calcul a pu etre poursuivi jusqu’à sa phase ultime grace à la présence de la nappe de
renforcement géotextile. Les déplacements enregistrés sont indiqués à la figure 87
(déformée du maillage), et accusent un maximum de plus de 50 cm.
La nappe géotextile connait un déplacement en bloc et une déformation en extension
(figure 88, vecteur déplacement, et 89, force axiale).
Figure 84: Force axiale (traction dans la nappe géotextile en fin de phase 04
76
4.9 Evolution au cours de la construction
A titre d’exemple, la figure 90, générée grâce au module « courbes » (curves), fournit
l’histoire du déplacement du point A (situé à la base du premier remblai construit en
phase 02, coté rivière) en fonction de ∑Mstage, multiplicateur qui vaut 0 en début de
phase, et 1 en fin de phase. ∑Mstage croit linéairement avec le chargement pendant
chaque phase. Il peut etre assimilé en première approximation à l’avancement de la
couche construite).
Le déplacement de ce point A est essentiellement horizontal, en direction de la rivière,
ainsi que le montre la figure 91.
77
4.10 Calculs en grandes déformation
L’ensemble des quatres phases précédentes de calcul peut etre réalisé en « grands
déplacement », c’est-à-dire en incluant non seulement les non-linéarités matérielles, mais
aussi les non-linéarités géométriques (l’équilibre est alors écrit dans l’état déformé, et
non plus dans l’état initial).
Cette analyse a pour nom « analyse Lagrangienne avec réactualisation du maillage ».
On constatera une certaine différence entre les deux approches. L’approche en grands
déplacements se traduit par la prise en compte de l’effet membrane de la nappe
géotextile, ce qui n’a pas lieu en petits déplacements.
On tiendra également compte de l’ « immersion » du sol sous la nappe au fur et à mesure
des tassements.
Sur le plan pratique, on passe de l’analyse en petits déplacements à l’analyse en grands
déplacements en cliquant seulement, pour chaque phase de calcul, sous la sélection
« calcul plastique » (plastic calculation), sur l’option « advanced » qui permet
d’actualiser de maillage à chaque pas de calcul « updated mesh » et de prendre en
compte le sol immergé « update water pressures », voir figure 92. Les calculs sont alors
plus longs.
78
Figure 88: Maillage déformé en fin de phase 04, pour un calcul en grandes
déformations
79
.
Plusieurs cas d’études sont envisageables concernant le remblai, dont la hauteur a été
accrue artificiellement jusqu’à la rupture :
1- Remblai en petites déformations sans renforcement.
2- Remblai en grandes déformation sans renforcement.
3- Remblai en petites déformations avec renforcement (ce qui est fait ci-dessus)
4- Remblai en grandes déformations avec renforcement.
Tous les cas sont reportés sur la figure 96.
Le cas 01 montre que la construction du remblai n’a pu être achevée dans le cadre des
petites déformations rupture)
La même analyse conduite dans le cadre des grandes déformations (cas 02) permet
d’achever le remblaiement hydraulique bien que l’ouvrage se trouve alors dans des
conditions de stabilité proche de la rupture. Cette première comparaison montre
l’importance d’une analyse en grandes déformations.
80
En effet, les remblais sur sols mous sont l’objet de déplacements importants avant la
rupture ce qui justifie une analyse en grandes déformations. A l’opposé, les ouvrages
construits sur des horizons plus raides sont sujets à des ruptures plus rapides.
Les cas (3) et (4) mettent clairement évidence l’influence du renforcement ainsi que l’effet
membrane dans le cas d’une analyse conduite en grandes déformations. On notera comme
effet que le renforcement par géotextile permet non seulement d’accroitre la charge de
rupture de l’ouvrage mais également la rigidité de l’ensemble (pente des courbes)
81
Bibliographie
82
• PILOT G. Stabilité des pentes. Techniques de l’ingénieur, C254.
• ANALYSE DE LA STABILITE D’UN REMBLAI (Application au cas du
remblai d’Ain Arnat -wilaya de Sétif) Université de Ain Mlila
• STABILISATION DES SOLS PAR L’UTILISATION DES
GEOSYNTHETIQUES Université de Aboubaker Belkaid Tlemcen
• ÉTUDE DU COMPORTEMENT DES REMBLAIS RENFORCÉS PAR DES
GÉOSYNTHÉTIQUES SUR SOLS MARÉCAGEUX Université Mohamed
Khider– Biskra
• Pilot, G., Chaput, D. et Queyroi, D., “Remblais routiers sur sols
compressibles, Étude et construction”. 1988.
• Reiffsteck, P., “Étude du comportement mécanique du géotextile
tridimensionnel alvéolaire
• armater, analyse numérique et expérimentale ”. Partie I Les géosynthétiques, pp
1-22, Thèse de doctorat, Université Blaise PASCAL - Clermont II, France, 1996.
• Rossi, P., Gavois, L. et Raoul, G., “Assises des vallées compressibles, Choix des
méthodes de consolidation”. Techniques de l’ingénieur, 2008.
• Rossi, P., Gavois, L. et Raoul, G., “Assises des vallées compressibles, Approches
géologique et géotechnique”. Techniques de l’ingénieur, 2008.
• Schlosser, F.et Unterreiner, P., “Renforcement des sols par inclusions”.
Techniques del’ingénieur.
• Shukla, S.K. and Yin, J.H., “Fundamentals of Geosynthetic Engineering”.
Taylor and Francis Group, London, UK, 2006
Références sitographiques
83