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    QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES

    PARTISANS DES MODERNES: Charles PERRAULT, Quinault, Fontenelle, Saint-Evremond et


    Houdart de la Motte

    PARTISANS DES ANCIENS: Boileau, Arnauld, La Bruyère, Fleury et Bossuet

    CAUSES DE LA QUERELLE
    1- L’affirmation de la supériorité des Anciens sur Corneille, Molière (l’admiration que
    provoquait la littérature du XVIIe siècle féconde en chef-d’oeuvre;
    2- La fatigue provoquée par les excès de l’imitation qui ramène toujours les esprits sur les
    mêmes sujets, les mêmes images;
    3- Le progrès incontestable des sciences représenté par Descartes et Pascal qui insinuait
    dans l’esprit l’idée d’un progrès possible dans la littérature;
    4- La supériorité du christianisme sur le paganisme.

    LES DEUX PHASES DE LA QUERELLE

    I- PREMIÈRE PHASE

    1-1.- Le déclenchement de la polémique entre Boileau et Charles Perrault à l’Académie Francaise


    le 27 janvier 1687 à travers son poème intitulé: LE SIÈCLE DE LOUIS LE GRAND. Ainsi, il fait éloge
    des écrivains de son temps et affirme la SUPÉRIORITÉ DU SIÈCLE DE LOUIS XIV sur ceux de Périclès
    (père de la démocratie de la Grèce Antique) et d’Auguste COMTE. Boileau répliqua et considère
    cette lecture comme une honte pour l’Académie. Il juge ce poème injurieux, proteste et quitte la
    séance.

    1-2- INTERVENTION DE FONTENELLE

    En 1688, Fontenelle publie sa digression sur les Anciens et les Modernes. Dans son oeuvre, il
    donnait de sérieuses raisons en faveur des Modernes et jettait dans les débats l’idée de théorie.
    Il disait ceci: « Nous voilà tous parfaitement égaux, Grecs, Latins, Français. Et même nous autres
    Modernes, nous sommes supérieurs aux Anciens, car étant monté sur leurs épaules, nous voyons
    plus loin qu’eux. » Fin de citation.
    Les Modernes réussirent à faire élire Fontenelle à l’Académie qui fut reçu le 15 Mai 1691.

    1.3- NOUVELLE ATTAQUE DE CHARLES PERRAULT

    Dans ses parallèles des Anciens et des Modernes, Perrault avait ramassé toutes les idées qui
    pouvaient appuyer sa thèse:
    a- la nature a toujours la meme force et produit toujours les memes talents;
    b- l’humanité apprend toujours et découvre toujours;
    c- les fils ont des avantages sur leurs pères;
    d- le christianisme est supérieur au paganisme;
    e- Louis Le GRAND est au-dessus de tous les Monarques.

    « Les Anciens sont excellents, on n’en peut pas disconvenir. Toutefois, les Modernes ne leur
    cèdent en rien et même les surpassent en beaucoup de points » a déclaré Perrault.
    1.4- RÉPLIQUE DES ANCIENS
    Les Anciens avaient répondu à Perrault avec vivacité. La Bruyère dans ses discours à l’Académie
    avait loué les partisans des Anciens. La Fontaine dans son épître à Huet, résuma les thèses de
    Perrault et les refuta en exposant la théorie de l’imitation originale. Boileau s’était chargé de la
    réponse directe à Perrault. Dans ses réflexions (1694), il se moquait de Perrault et soulignait s’il
    est trop peu instruit pour pouvoir imiter les Anciens. Imiter les Anciens selon les dires de Boileau
    demande certaines qualités que ne possède pas Perrault. J’admets qu’il y a des Anciens fort-
    médiocres. Je ne les admire pas parce qu’ils sont grands et qu’ils ont subi victorieusement
    l’épreuve du temps. Donc, je n’admire pas tous les Anciens dixit Nicolas Boileau.

    1.5- RÉCONCILIATION DE PERRAULT ET DE BOILEAU


    En 1694, la vive polémique entre Perrault et Boileau s’achève par une réconciliation entre les
    deux adversaires procurée par le soin de leur ami commun Arnauld. Dans une lettre adressée à
    Perrault, Boileau reconnaît LA SUPÉRIORITÉ DU SIÈCLE DE LOUIS XIV SUR CELUI D’AUGUSTE SUR
    CERTAINS POINTS.

    II- SECONDE PHASE DE LA QUERELLE


    2-1.- La querelle d’Homère (1699-1715)
    Le désaccord entre les deux groupes était si profonde pour ne pas susciter de nouveaux conflits.
    En 1699, Madame Dacier, partisan des Anciens voulant mettre en relief les beautés d’Homère
    traduit l’Iliade en 24 chants. Cette traduction lourde et gauche est encore l’occasion des plus
    vives polémiques. Un disciple de Fontenelle, Houdart de la Motte jugeant la traduction de Dacier
    ennuyeuse de défauts réduits les 24 chants en douze et déclare que son oeuvre est supérieure à
    celle d’Homère. La traductrice proteste par un pamphlet virulent: « des causes de corruption du
    gout ».
    Houdart de la Motte dans ses réflexions sur la critique, réclame la liberté de la critique et reprend
    les idées de Perrault et de Fontenelle, l’idée de progrès.

    Le débat menace de reprendre avec violence, Fontenelle calme les adversaires par sa lettre à
    l’Académie et suscite un rapprochement en réunissent dans son admiration les grands écrivains
    modernes.
    2.2.- CONSÉQUENCES DE LA QUERELLE

    Avec cette querelle, on a assisté au déclin de l’AUTORITÉ ET DE LA TRADITION et devient


    synonyme de SUPERSTITION. Le XVIIIe siècle ne connaîtra plus l’Antiquité.
    - À l’idée de tradition se substitua l’idée de progrès, conscient de la société en elle-même.
    C’est-à-dire, l’émancipation, conquête d’un avenir meilleur;
    - À l’idée d’autorité se substitua celle d’indépendance de la critique. Il n’y a pas de formules
    éternelles: chaque époque comprend l’art et la vie à sa manière;
    - L’imitation des Anciens érigé en principe par Ronsard fut ruinée;
    - L’art passa au second plan et céda la première place à la science.

    CONCLUSION
    Le succès des Modernes a marqué l’aube du XVIIIe siècle. Il a facilité le développement des genres
    et des themes nouveaux (contes philosophiques, dictionnaires, etc.) Cette querelle littéraire a
    donc en soi une véritable importance. Elle est un symptôme irrécusable d’une révolution qui
    commence à s’opérer dans les esprits. Les principes nouveaux qui viennent d’être mis en lumière
    ont été élargis et appliqués à la religion, à la philosophie et à la politique. Pour les écrivains du
    18e siècle, ils rendront ainsi possible et inévitable la révolution politique de 1789. Donc, la
    querelle des Anciens et des Modernes sera à l’origine d’un RENOUVELLEMENT DE LA
    LITTÉRATURE.

    Préparé par Me Marc Oreb JUSME, Avocat et Éducateur.

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