Échographie Endovaginale Doppler 3d 2022
Échographie Endovaginale Doppler 3d 2022
Échographie Endovaginale Doppler 3d 2022
en gynécologie-obstétrique
Chez le même éditeur
Autres ouvrages
Obstétrique pour le praticien, par L. Sentilhes, T. Schmitz, J Lansac. 7e édition, 2022, 644 pages.
Guide pratique de l'échographie obstétricale et gynécologique, par G. Grangé. 2022, 3e édition,
432 pages.
Échographie en pratique obstétricale, par Ph. Bourgeot, B. Guérin du Masgenêt, V. Houfflin-Debarge.
6e édition, 2021, 944 pages.
Cas cliniques en imagerie : le sein, par M.-N. Roedlich, M.F. Bretz-Grenier. 2020, 264 pages.
Cas cliniques en imagerie : endocrinologie, de J.F. Bonneville, 2020, 192 pages.
Imagerie sénologique, B. Boyer. 2020, 456 pages.
Endométriose, par E. Petit. 2020, 256 pages.
Endocrinologie en gynécologie et obstétrique, 2e édition, de B. Letombe, S. Catteau-Jonard et
G. Robin, 2019, 360 pages.
Cas cliniques en imagerie : gynécologie, par E. Petit. 2018, 240 pages.
Échographie et imagerie pelvienne en pratique gynécologique, 6e édition, de Y. Ardaens,
J.-M. Levaillant, P. Coquel et T. Haag, 2017, 720 pages.
Guide d'échographie, 5e édition, de P. Legmann et P. Bonnin-Fayet, 2017, 488 pages.
Guide pratique d'écho-Doppler vasculaire, coordonné par A. Long, 2017, 336 pages.
Imagerie médicale – Diagnostic
Échographie endovaginale
Doppler-3D
en gynécologie-obstétrique
Nicolas Perrot
Ancien attaché des hôpitaux
Service de radiologie hôpital Tenon, Paris
Service de gynécologie-obstétrique hôpital Tenon, Paris
Isabelle Frey
Ancien chef de clinique assistant
Ancien praticien hospitalier
Service de radiologie hôpital Tenon, Paris
7e édition
Préface de Catherine Uzan
Elsevier Masson SAS, 65, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex, France
Échographie endovaginale Doppler-3D en gynécologie-obstétrique, 7e édition, par Nicolas Perrot et Isabelle Frey.
© 2022, Elsevier Masson SAS
ISBN : 978-2-294-77500-0
e-ISBN : 978-2-294-77548-2
Tous droits réservés.
Les praticiens et chercheurs doivent toujours se baser sur leur propre expérience et connaissances pour évaluer
et utiliser toute information, méthodes, composés ou expériences décrits ici. Du fait de l'avancement rapide des
sciences médicales, en particulier, une vérification indépendante des diagnostics et dosages des médicaments doit
être effectuée. Dans toute la mesure permise par la loi, Elsevier, les auteurs, collaborateurs ou autres contributeurs
déclinent toute responsabilité pour ce qui concerne la traduction ou pour tout préjudice et/ou dommages aux
personnes ou aux biens, que cela résulte de la responsabilité du fait des produits, d'une négligence ou autre, ou de
l'utilisation ou de l'application de toutes les méthodes, les produits, les instructions ou les idées contenus dans la
présente publication.
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute repro-
duction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent
ouvrage, faite sans l'autorisation de l'éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d'une
part, les reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et,
d'autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles
sont incorporées (art. L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que représente pour l'avenir de l'écrit, tout
particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photocopillage ». Cette
pratique qui s'est généralisée, notamment dans les établissements d'enseignement, provoque une
baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des
œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd'hui menacée. Nous rappelons donc
que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les
demandes d'autorisation de photocopier doivent être adressées à l'éditeur ou au Centre français
d'exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Préface
On ne peut plus imaginer une pratique de qualité (par exemple sous tamoxifène ou après stimula-
de la Gynécologie sans une bonne échographie ! tion), la frontière entre normal et anormal sous
Les progrès ont été spectaculaires dans ce traitement pouvant être ténue.
domaine et on est passé d'une ère où une hypo- Comme l'apprennent tous les étudiants en
thèse diagnostique était suffisante, à un usage de médecine, l'échographie est un examen opérateur
l'échographie pelvienne comme un véritable outil dépendant, et ce que la main de l'opérateur n'a
de planification du geste chirurgical. pas décelé, ne pourra pas être rattrapé par une
L'époque où l'on s'accommodait de la simple relecture. D'où l'importance de développer une
dichotomie kyste fonctionnel/kyste organique expertise dans ce domaine pour ne pas multiplier
dans un compte rendu est révolue. Désormais, les examens pour les patientes et allonger leurs
l'échographiste est multitâche : il formule une parcours de soins.
hypothèse anatomopathologique sur une image, Certaines pathologies considérées auparavant
il évalue le parenchyme ovarien résiduel sain comme peu accessibles à l'échographie peuvent
et le potentiel de fertilité, il détecte d'éventuels désormais être évaluées par cet outil d'usage non
implants tumoraux à distance, il sera aussi capable invasif.
de détecter le risqué d'échec ou de complications Que peut-on faire en gynécologie sans une
d'un geste chirurgical (par exemple du fait d'une bonne échographie ? Pas grand-chose a-t-on envie
adénomyose associée, d'un mur de sécurité ou de dire ! Et cet ouvrage richement illustré, devenu
d'un aspect atypique pour un myome). une référence dans ce domaine, dirigé par l'un des
L'échographie est aussi un outil de désescalade meilleurs experts de la discipline permet de mieux
chirurgicale en évitant des chirurgies pour des appréhender le champ des possibles.
kystes ovariens certes organiques mais d'allure
Pr Catherine Uzan
bénigne, ou des myomes sans impact fonctionnel
compte tenu de leur localisation. Chef du service de chirurgie et cancérologie
gynécologique et mammaire
L'échographie accompagne le suivi de certains
traitements et il est important de connaître les Hôpital Pitié Salpêtrière, APHP
aspects attendus ou anormaux sous traitement Sorbonne Université
Liste des collaborateurs
Vidéos :
Des vidéos sont associées à cet ouvrage. Elles sont indiquées par un picto dans le texte et listées égale-
ment en fin de chapitre. Pour accéder à ces vidéos, connectez-vous sur
www.em-consulte/e-complement/477500 et suivez les instructions pour activer votre accès.
Chapitre 3 Chapitre 4
Vidéo 3.1 Vidéo 4.1
Endomètre sous tamoxifène. Myome intracavitaire type zéro.
Vidéo 3.2
Cancer de l'endomètre. Chapitre 5
Vidéo 3.3 Vidéo 5.1
Cancer de l'endomètre : aspect en Doppler énergie. Kyste lutéal hémorragique. À noter en
arrière un petit endométriome.
Vidéo 3.4
Carcinome sarcome. Vidéo 5.2
Ovaires polymicrokystiques.
Vidéo 3.5
Carcinome sarcome : aspects en Doppler énergie. Vidéo 5.3
Cystadénome séreux papillaire bénin.
Vidéo 3.6
Polype muqueux. Vidéo 5.4
Mucocèle appendiculaire.
Vidéo 3.7
Polype muqueux : aspect en Doppler énergie. Vidéo 5.5
Carcinome endométrioïde.
Vidéo 3.8
Polype muqueux. Vidéo 5.6
Carcinome endométrioïde : aspect Doppler.
Vidéo 3.9
Polype muqueux : aspect en Doppler énergie. Vidéo 5.7
Kyste dermoïde.
Vidéo 3.10
Polype de l'endocol. Vidéo 5.8
Kyste dermoïde.
XIV Table des compléments en ligne
Vidéo 5.9 Vidéo 7.8
Pseudokyste péritonéal. Endométriose digestive isolée sous la forme de
deux nodules de la musculeuse rectale.
Chapitre 6 Vidéo 7.9
Étude de l'espace inter-vésico-utérin, de la face
Vidéo 6.1 antérieure de l'utérus et de la paroi vésicale. Noter le
Torsion d'annexe sur hydrosalpinx. Mise retrait de la sonde pour mieux voir la paroi vésicale.
en évidence des spires de torsion.
Vidéo 7.10
Vidéo 6.2 Endométriose de l'espace intervésico-utérin et de la paroi vésicale.
Correspondance en cœlioscopie.
Chapitre 7 Chapitre 8
Vidéo 8.1
Vidéo 7.1 Nodules de carcinose péritonéale de type frontière.
Un endométriome. En dessous, on individualise
une endométriose du torus avec une petite Vidéo 8.2
infiltration de la musculeuse rectale. Récidive péritonéale après hystérectomie et
annexectomie bilatérale pour tumeur de la granulosa.
Vidéo 7.2
Endométriose du torus, avec en arrière une
volumineuse lésion de la musculeuse rectale. Chapitre 10
Vidéo 7.3 Vidéo 10.1
Ovaires rétro-utérins fixés centrés sur une Embryon de 8,5 SA. Aspect en l'échographie 3D.
volumineuse endométriose du torus avec lésion
digestive de la musculeuse rectale. Vidéo 10.2
FCS. Petite rétention de trophoblaste encore inséré,
Vidéo 7.4 aspect Doppler : vascularisation du trophoblaste et
Lésion endométriosique du torus avec attraction de la face de sa zone d'insertion au niveau du myomètre.
antérieure du rectum, sans nette de la musculeuse.
Vidéo 10.3
Vidéo 7.5 GEU. Petit sac gestationnel de 5 mm, en arrière
Lésion endométriosique du torus avec nette de l'ovaire. Noter à l'intérieur la présence d'une
attraction de la face antérieure du rectum, et vésicule ombilicale. Pas d'embryon visible.
important nodule de la musculeuse rectale.
Vidéo 10.4
Vidéo 7.6 GEU. Petit sac gestationnel au contact de l'ovaire visible
Endométriose du cul-de-sac vaginal postérieur avec sous la forme d'une image hyperéchogène, arrondie
nette infiltration et nodule de la musculeuse rectale. correspondant à une « boule » de trophoblaste.
Vidéo 7.7
Très importante lésion endométriosique du cul-de-sac
vaginal postérieur avec infiltration de la musculeuse rectale.
Abréviations
Matériel
Fig. 1.1. Sonde de 5–9 ou 6–12 MHz.
Utilisation endocavitaire, endovaginale et endorectale.
Les sondes de dernière génération sont des bar- Gestion des modes fondamental, harmonique, 3D/4D et
rettes courbes électroniques donnant une image Doppler.
Conduite à adopter
Au début des explorations endocavitaires, il
nous paraissait souhaitable de débuter l'exa-
men vessie pleine par voie sus-pubienne et de le
compléter vessie vide par voie endovaginale si
nécessaire. Aujourd'hui la réplétion vésicale ne
nous paraît plus justifiée. En effet compte tenu
de la performance des sondes et de notre obliga-
tion de moyens, il paraît légitime de proposer à
toute patiente un examen par voie endovaginale
d'emblée. L'examen par voie transpariétale est
parfois réalisé vessie vide afin de ne pas mécon-
naître une volumineuse lésion pelvienne à déve-
loppement abdominal, qui de par sa taille et sa
situation ne serait pas accessible à la sonde endo-
cavitaire (fig. 1.2 à 1.4). Les caractéristiques de
ces lésions rendent inutiles la réplétion vésicale ;
elle ne réaliserait pas une fenêtre acoustique suffi- des coupes parasagittales droites et gauches, puis
sante et dans ce cas, l'analyse morphologique fine transversales en tournant la sonde de 90°. Les
n'apparaît pas nécessaire. Un examen endovaginal coupes transversales les plus hautes étudient les
incomplet justifie, de la même façon, une explora- cornes et le fond utérin.
tion complémentaire sus-pubienne. En pratique, Pour les ovaires, il n'existe pas de systématisa-
nous examinons donc les patientes vessie vide ce tion à proposer. C'est le point le plus délicat de
qui confère à l'échographie un gain de confort l'examen pour le débutant. La sonde doit être
apprécié. placée dans le cul-de-sac vaginal homolatéral de
l'ovaire à étudier. Il faut chercher le plus souvent
en situation latéro-utérine corporéo-isthmique, en
Technique de l'examen dedans de la veine iliaque externe dont le repérage
est aisé. Elle constitue une structure canalaire de
échographique 8 mm de diamètre environ (fig. 1.6). Son repé-
rage est aussi très facile si l'on utilise le Doppler
Position de la patiente couleur.
L'examen est réalisé en décubitus dorsal, jambes Il peut être intéressant de s'aider de l'anatomie
fléchies. À noter que l'utilisation d'un coussin vue auparavant par l'étude sus-pubienne vessie
sous le bassin ou les poings sous les fesses, pour vide ; en effet, un ovaire haut situé, au-delà de la
visualiser les structures antérieures sont inutiles focalisation de la sonde sous la paroi abdominale,
avec les sondes possédant un angle d'ouverture de ne sera pas visible par voie vaginale.
180° ou plus.
Réalisation
La sonde est recouverte d'un protège-sonde
endocavitaire (marquage CE), non lubrifié, sans
réservoir, au fond duquel on a mis 1 ou 2 cc de
gel. Un peu de gel est également appliqué à l'exté-
rieur pour faciliter la mise en place de la sonde.
L'examen et l'application du protège-sonde se
font obligatoirement avec des gants (non stériles)
à usage unique. Fig. 1.5. Utérus antéversé, antéfléchi.
Dès la mise en place de la sonde, on recherche la Coupe sagittale médiane. Incidence de base pour l'étude
situation anatomique de l'utérus en repérant le col de l'utérus.
et la ligne cavitaire (fig. 1.5). Si l'utérus est anté-
versé, la sonde se situe en avant, au contact du col,
dans le cul-de-sac antérieur du vagin. On notera
dans ce cas que les premières structures rencon-
trées lors de l'introduction de la sonde sont la ves-
sie, puis le fond utérin. Si l'utérus est rétroversé, la
sonde se place dans le cul-de-sac postérieur.
La première structure à étudier est l'endomètre ;
on mesure son épaisseur ; ensuite en inclinant
l'extrémité du transducteur vers le bas, on étudie
la ligne cavitaire au niveau isthmique et endo-
cervical, puis le col et le cul-de-sac de Douglas. Fig. 1.6. Ovaire gauche dans la fossette ovarienne en
L'échostructure du myomètre est analysée par dessous et en dedans de la veine iliaque externe.
4 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 1.9. A. Polype muqueux de 4 mm visible seulement par voie endocavitaire. B. Échographie 3D.
• obésité ;
• cicatrices ;
• cystectomie totale ;
• pansements ;
• pelvis radique ;
• examen demandé en urgence.
Acquisition 3D
Seule l'échographie vaginale permet une recons-
truction 3D de qualité en particulier dans le cadre
des malformations utérines.
Inconvénients
Réticence de la patiente
Argument le plus souvent avancé lors des débuts
de la méthode. Le refus est rarissime si l'on prend
un peu de temps pour expliquer le geste, son inté-
rêt pour le diagnostic et son innocuité.
• la profondeur du champ d'exploration est dimi- 1–2 cm/s pour de petites artérioles. On atteint
nuée par la haute fréquence des sondes ; cela alors les limites techniques des machines actuelles.
devient un facteur limitant pour les volumi-
neuses masses pelviennes ou abdominopel- Gain couleur
viennes, ainsi que pour les ovaires haut situés. Il est nécessaire de travailler avec un gain maxi-
mum juste en deçà de la limite d'apparition des
Cas particuliers échos couleurs parasites (saturation) pour appré-
hender les vaisseaux de petit calibre à flux très lent.
• L'examen est impossible chez la patiente vierge
et parfois chez les patientes très âgées.
Fréquence de récurrence des impulsions
• Dans les suites immédiates d'une hystérectomie
(PRF, pulse repetition frequency)
totale, l'examen reste possible mais sera mené
avec précaution en raison de la suture vaginale. Elle doit être basse (400–600 Hz), pour enregis-
• Le vaginisme est un obstacle qu'on parvient à trer les flux lents. Le problème d'ambiguïté spa-
surmonter par un regain de patience et/ou en tiale ne se pose pas ici car on n'interroge pas de
proposant à la patiente de positionner la sonde vaisseaux profonds à vitesse élevée.
elle-même.
Filtre
Il doit être bas (50 Hz) pour ne pas masquer les
Principes et technique flux lents.
de l'examen Doppler
En pratique
Parallèlement aux progrès réalisés par l'imagerie
échographique durant ces trente dernières années, Les échographes (en particulier les appareils haut
un essor similaire s'est produit pour la technique de gamme) étant polyvalents, il est impératif de se
Doppler. Avec l'arrivée du codage couleur et sur- constituer un programme spécifique « gynécologie »
tout du Doppler énergie, ces deux techniques sont prenant en compte les données ci-dessus afin d'évi-
devenues indissociables dans bien des applications ter des réglages laborieux et répétitifs pour chaque
cliniques. patiente. Le constructeur met ses compétences à
disposition pour ces réglages et leur enregistrement.
Bases techniques
Différents systèmes Doppler
Nous n'aborderons pas les bases théoriques du
Doppler. En revanche, il nous paraît important Doppler pulsé couplé
d'insister sur quatre aspects pratiques indispen- à l'échographie (Duplex)
sables à la réalisation de tout examen Doppler en
Le mode pulsé permet de placer une fenêtre de
gynécologie.
prélèvement sur l'image échographique et ainsi
recueille un volume de mesure de dimension
Vitesses circulatoires
variable placé à une distance déterminée de la
Elles sont variables. Schématiquement on dis- sonde. Les signaux non désirés émanant de vais-
tingue : seaux antérieurs ou postérieurs à la « porte » ne
• l'artère hypogastrique ou le tronc de l'artère sont pas enregistrés.
utérine où la vitesse peut atteindre 0,60–1 m/s ; Il persiste toutefois deux limites à ce système :
• le reste des vaisseaux pelviens (vaisseaux myo- • le phénomène d'ambiguïté en fréquence (alia-
métriaux, vaisseaux tubaires ou ovariens). Les sing) pour les vitesses élevées ; en pratique ce
vitesses sont très lentes pouvant descendre à problème ne se pose pas en gynécologie ;
Chapitre 1. Généralités – Principes techniques 7
artère utérine chez la femme ménopausée par sation de l'organe situé en aval. Schématiquement,
exemple) ; dans le pelvis on rencontre trois aspects distincts :
• ils donnent un aperçu qualitatif grâce à la carto- • la vascularisation de type haute résistance
graphie vasculaire de l'organe ou de la tumeur (artères à destinée musculaire : artère iliaque
étudié. On peut ainsi avoir une approche du externe) : pic systolique à front raide, décéléra-
caractère hypo- ou hypervascularisé d'une tion post-systolique rapide, flux diastolique nul
lésion. Ceci demande une seule condition : avec parfois reflux en protodiastole ou reverse
avoir un préréglage gynécologique « flux lents » flow (fig. 1.13) ;
et bien le connaître. • la vascularisation de type basse résistance (néo-
plasies malignes ou artères utérines aux 2e et
Analyse spectrale 3e trimestres de la grossesse) : pic systolique
C'est l'aspect quantitatif du Doppler. Les résultats à front raide, décélération post-systolique en
de l'analyse spectrale sont donnés en temps réel pente douce, absence d'incisure protodiasto-
sur l'écran sous la forme d'une courbe vélocimé- lique, flux important en télédiastole représen-
trique ou sonogramme. tant 40 à 50 % du flux systolique (fig. 1.14) ;
Cette courbe comprend trois paramètres : • une vascularisation de type intermédiaire (troncs
• en ordonnées, les fréquences Doppler (en artériels à destinée parenchymateuse : artères
kHz) ; hypogastriques, utérines, rénales) : pic systolique
• en abscisses, le temps (en secondes) ;
• en brillance des points, l'énergie des différentes
fréquences qui est proportionnelle au nombre
de globules rouges qui passent dans la porte de
prélèvement Doppler pour une vitesse donnée.
L'aspect de la courbe vélocimétrique renseigne
sur le profil d'écoulement dans le vaisseau.
• Le profil parabolique (cas le plus fréquent des
artères de diamètre moyen), le sang progresse
rapidement au centre du vaisseau, le flux est
plus lent au fur et à mesure que l'on s'approche
des parois : le spectre montre une répartition
Fig. 1.12. Profil plat (aorte abdominale) : les globules
homogène de la brillance (fig. 1.11). rouges progressent tous à la même vitesse, la brillance
• Le profil plat : les globules rouges progressent est regroupée et se limite à l'enveloppe supérieure.
tous à la même vitesse dans la lumière vasculaire
(fig. 1.12). Cet aspect est rencontré dans l'aorte
et les vaisseaux iliaques externes ; il est excep-
tionnel en gynécologie.
La courbe vélocimétrique artérielle apprécie la
résistance à l'écoulement par le calcul du flux rési-
duel en télédiastole. Il reflète le type de vasculari-
Fig. 1.11. Profil parabolique : répartition homogène de la Fig. 1.13. Vascularisation de type haute résistance.
brillance dans le spectre. Artère à destinée musculaire (artère iliaque externe).
Chapitre 1. Généralités – Principes techniques 9
raide, incisure protodiastolique, pic mésodiasto- Enfin, l'appréciation du débit par effet Doppler
lique représentant 20–25 % du pic systolique, demande le calcul de la section du vaisseau. Cela
flux résiduel en télédiastole (fig. 1.15). n'est pas réalisable en gynécologie, la mesure des
Pour apprécier quantitativement les résistances diamètres des vaisseaux de petit calibre n'est pas
périphériques, on utilise deux index : fiable.
• l'index de résistance : IR = (S – D)/S (fig. 1.16) ; La courbe vélocimétrique veineuse : deux
• l'index de pulsatilité : IP = (S – D)/Vm (fig. 1.17). aspects peuvent être rencontrés :
Avec : S : vitesse maximale en systole, D : vitesse • un tracé de type continu, régulier (fig. 1.18) ;
résiduelle en télédiastole et Vm : vitesse moyenne • plus rarement un tracé présentant une modula-
(calculée par la machine). tion respiratoire (fig. 1.19).
Le calcul de la vitesse circulatoire dans un vais-
seau est réalisable si l'on indique sur l'image
l'angle d'incidence entre le faisceau ultrasonore et
la lumière vasculaire. Cela n'est possible que sur
un vaisseau bien visible et sur une portion linéaire
de son trajet. Ces données quantitatives sont
obtenues automatiquement (tracé automatisé de
l'enveloppe Doppler).
Ombres de réfraction
Elles apparaissent lorsque le faisceau ultrasonore
aborde tangentiellement une interface courbe,
dévié par réfraction, il apparaît une zone d'ombre
triangulaire à ce niveau. Ce phénomène se produit
souvent sur le fond utérin lorsque la vessie n'est
pas totalement vide (fig. 1.21).
Artefacts
Échographie bidimensionnelle
Ils sont au nombre de trois.
Fig. 1.21. Ombre de réfraction de la paroi vésicale
Échos de répétition postérieure sur le fond utérin.
L'échographie vaginale doit se faire vessie vide ou dans la 1/2 heure ou l'heure précédente, en par-
peu remplie. ticulier pour obtenir une réplétion vésicale. Ceci
constitue un argument supplémentaire pour l'écho-
graphie vaginale vessie vide en première intention.
Doppler couleur
Artefacts de mouvements
Ambiguïté en fréquence (aliasing)
Ils se caractérisent par la coloration de toute la
Elle apparaît lorsque l'on utilise une fréquence de
« boîte couleur » lors d'un mouvement brusque
répétition des impulsions (PRF) trop basse. En
de la sonde. Cet artefact, rencontré surtout en
Doppler couleur la lumière vasculaire est rem-
Doppler énergie en raison de sa grande sensibilité
plie d'un mélange rouge-bleu-jaune donnant un
s'atténue avec les appareils de dernière génération
aspect de mosaïque. Sur l'analyse spectrale les
disposant de logiciels de correction automatique
vitesses élevées apparaissent sous la ligne de base
des artefacts de mouvements. L'échographie vagi-
(fig. 1.23). Il faut alors abaisser la ligne de base et
nale et, a fortiori, le Doppler requièrent la sobriété
travailler avec une PRF plus élevée.
dans les mouvements imprimés au transducteur.
Artefact de flux absent
L'absence de flux dans un vaisseau a trois causes Apports récents
possibles : en imagerie ultrasonore
• une PRF très élevée pour un vaisseau à flux lent ;
• le vaisseau ou une de ses boucles est strictement Imagerie harmonique (fig. 1.24)
perpendiculaire à la sonde ;
• le flux est très lent (inférieur à 1 cm/s), non Principe technique
détectable par l'échographe. En échographie conventionnelle, le système d'ultra-
sons émet et reçoit une impulsion acoustique de fré-
Artefacts des anses digestives quence spécifique. La différence entre le signal émis
Leurs contractions peuvent entraîner de multiples et le signal de retour est due à la perte d'intensité que
flashs colorés dans la région à étudier ; ce phéno- le signal de retour subit après avoir traversé les tissus.
mène peut rendre alors l'étude d'un ovaire très En imagerie harmonique, en revanche, le signal
délicate. Il faut signaler que ce type d'artefact est renvoyé par le tissu se compose de la fréquence
fréquent lorsqu'il y a eu ingestion importante d'eau d'émission ou fréquence « fondamentale », mais
également de signaux d'autres fréquences, et en
particulier la fréquence d'harmonique, égale à
deux fois la fréquence fondamentale.
Une fois le signal « fondamental + harmo-
nique » reçu, le système d'ultrasons sépare les
deux composants, puis traite le signal harmonique
exclusivement.
Fig. 1.24. A. Endomètre phase péri-ovulatoire. B. Myome fundique FIGO 3-5. C. Petit ovaire gauche ménopausique.
D. Endométriome.
À gauche : mode fondamental. À droite : mode harmonique : meilleure définition de contraste en mode harmonique.
dotée. Sur la plupart des appareils on dispose du reproches latents : l'acquisition et l'interprétation
choix d'orientation haut-bas et droite-gauche. des images sont fonction du savoir-faire de l'exa-
Il nous est apparu logique d'appliquer à l'écho- minateur d'une part, les documents fournis ne
graphie endocavitaire les règles de l'échographie sont qu'une illustration de l'examen d'autre part.
abdominale classique : Ce dernier point mérite d'être souligné ; en effet
• en coupe transverse, la droite de la patiente à le document rendu est incomplet, ne reflétant, par
gauche de l'image ; opposition aux autres techniques d'imagerie en
• en coupe sagittale, la région crâniale à gauche coupes (IRM, TDM) qu'une fraction de l'infor-
du cliché et la région caudale à droite ; le dos mation. Il est par ailleurs fréquent de constater
en bas du cliché et la partie antérieure en haut. une disparité de qualité de l'image entre l'écran
Cela demande une inversion haut-bas et droite- et la reproduction. Celle-ci est souvent négligée,
gauche sur le clavier de la machine. Cette pré- effectuée sur du papier photo de bas de gamme. Il
sentation associe deux avantages : nous paraît essentiel de minimiser les effets de la
– elle donne une image superposable à celle subjectivité de l'échographie en garantissant aux
obtenue par voie sus-pubienne, vessie vide prescripteurs, à d'autres lecteurs de même disci-
(fig. 1.25), pline, une image de grande qualité technique qui
– elle est dans la logique d'orientation de l'exa- soit le reflet systématisé des informations décrites
men clinique ; dans le compte rendu. Pour cela, il nous semble
• certains utilisent le même plan de coupe que souhaitable que chaque échographie pelvienne
l'examen IRM avec la vessie à gauche et le contienne une coupe longitudinale et une coupe
rectum et le sacrum à droite de l'écran. Ceci transverse de l'utérus, une coupe de chaque ovaire
trouve, depuis peu, une application avec « l'ima- et une coupe de chaque élément pathologique.
gerie de fusion » IRM-échographie. On pourrait ainsi éviter l'escalade des examens
complémentaires ou une nouvelle prescription de
Qualité de l'iconographie l'échographie. Soigner l'iconographie en choisissant
les images les plus informatives, en se donnant les
L'échographie est volontiers qualifiée « opéra- moyens d'une reproduction de qualité, c'est certai-
teur dépendant ». Il semble que cette expression nement s'assurer la confiance du prescripteur et
sous-entende deux aspects pour ne pas dire deux entrer dans la logique de maîtrise des coûts.
Fig. 1.25. A. Voie sus-pubienne. B. Même patiente, voie vaginale. L'inversion de l'image facilite la représentation
spatiale.
14 Échographie endovaginale Doppler-3D
Dimensions utérines
Elles dépendent de l'âge et de la parité
Échoanatomie en période (tableau 2.1). En coupe sagittale sont mesurées
d'activité génitale la distance fond utérin-col et l'épaisseur du myo-
mètre à la jonction corps-fond utérin (fig. 2.7).
Utérus En transverse, on mesure la largeur corporéale
(fig. 2.8). Ces valeurs sont différentes de celles
C'est le repère essentiel de l'anatomie pelvienne.
Il est étudié en premier ; l'examen effectué vessie
Tableau 2.1. Dimensions utérines moyennes en fonction
vide le montre dans sa position anatomique nor- de la parité (vessie vide).
male superposable à celle des touchers pelviens.
Longueur Épaisseur Largeur
Il est étudié en coupes sagittales et transverses. Il
utérine utérine
est maintenant possible d'obtenir des coupes fron-
Nullipare 60 mm 25–30 mm 35–40 mm
tales de l'utérus et de la cavité utérine en recons-
truction 3D (fig. 2.1 et 2.2). Multipare 75–85 mm 40–50 mm 50–60 mm
Fig. 2.2. Utérus. Coupe frontale en reconstruction 3D. Fig. 2.4. Utérus antéversé d'étude difficile car placé arti
ficiellement en situation intermédiaire par la vessie pleine.
Col (-->). Isthme (>). Fond utérin (------>).
Fig. 2.3. Utérus antéversé, antéfléchi. Coupe sagittale Fig. 2.5. Vessie vide. Patiente ménopausée. Utérus en
médiane. situation intermédiaire.
Chapitre 2. Pelvis normal 17
Échostructure
Myomètre corporéal et fundique
L'utérus présente des contours très réguliers
(fig. 2.9), la structure est homogène, faite
de fins échos dont l'échogénicité est super-
posable à celle du muscle ; le bord postérieur
de l'utérus est toujours bien discernable des
anses iléales ou du rectosigmoïde en arrière.
Les anses iléales sont mobiles et glissent le
long du myomètre si l'on combine l'examen au
palper abdominal. En périphérie du myomètre,
les veines myométriales peuvent être visibles
sous forme de structures canalaires, sinueuses
(fig. 2.10).
• Focale réglée sur l'endomètre à son niveau le tique ; la muqueuse en revanche est nettement
plus épais, là où se positionnent les calipers. moins épaisse, la prolifération glandulaire étant
• Abord de l'endomètre par un faisceau ultra- moindre (fig. 2.26). Quelques images glandu-
sonore le plus perpendiculairement possible laires kystiques sont fréquemment visibles de part
à la ligne cavitaire, au besoin en mobilisant et d'autre de la ligne cavitaire (fig. 2.27).
l'utérus par la pression abdominale.
Cavité utérine
La ligne cavitaire ou ligne de vacuité correspond
à l'interface virtuelle séparant les deux faces de
l'endomètre. Elle se présente sous la forme d'un
fin liseré hyperéchogène non mesurable (fig. 2.23
et 2.24). Cependant, quand il existe un liquide
intracavitaire, les deux faces de l'endomètre
ne sont plus affrontées et la ligne se dédouble
fig. 2.25).
Isthme
Il n'y a pas de différence réelle d'échostructure Fig. 2.25. Lame liquidienne intracavitaire. Dédoublement
entre isthme et corps ; sur le plan morphologique, de la ligne cavitaire.
on note seulement le rétrécissement du contour
utérin ; la ligne de vacuité, très fine est iden-
Fig. 2.24. Utérus ménopausique. Endomètre atrophique, Fig. 2.27. Images glandulaires kystiques de part et
seule la ligne cavitaire est visible. d'autre du défilé isthmique.
22 Échographie endovaginale Doppler-3D
Trompes Ovaires
Elles ne sont pas visibles par voie sus-pubienne à Ils sont de forme ovoïde à grand axe oblique en
l'état normal. Il en est de même par voie endoca- bas et en dedans.
vitaire. Il est toutefois possible en coupes trans-
versales ou en reconstruction 3D, de visualiser la Dimensions
portion interstitielle de la trompe sous la forme
En période d'activité génitale, les ovaires mesurent
d'une fine ligne échogène intramyométriale
environ 30–35 mm de longueur pour 25 mm de
reliant l'endomètre à la corne utérine (fig. 2.34).
diamètre dans leur partie médiane.
Le pavillon de la trompe et ses franges peuvent
être visibles s'il existe un épanchement pelvien
Situation
(fig. 2.35).
Le plus souvent, ils sont latéro-utérins dans la fos-
sette ovarienne en arrière et en dedans des vais-
seaux iliaques externes (fig. 2.36).
Ovulation
Phénomène de courte durée, certains auteurs
l'ont étudiée par des monitorages répétés. La taille
du follicule diminue en quelques minutes. Son
contenu devient légèrement échogène ; on note
l'existence de liquide dans la fossette ovarienne
ainsi que dans le Douglas. Fig. 2.44. Follicule mature préovulatoire.
26 Échographie endovaginale Doppler-3D
Vagin
Il se présente comme une structure hypoécho-
gène, homogène de 10–15 mm d'épaisseur, par-
fois entourée latéralement de veines volumineuses.
Son faible intérêt échographique tient à la rareté
de ses pathologies (kyste, myome) hors infection
et à son accessibilité clinique. Signalons que la
définition des sondes vaginales donne l'image de
la paroi vaginale située immédiatement en arrière
du col d'un utérus antéversé (fig. 2.54).
Paramètres
Ils constituent le tissu conjonctif cellulaire situé
de part et d'autre de l'utérus entre les feuillets
du ligament large. Sur le plan échographique, ils
n'ont donc pas de limites précises. Ils sont cepen-
dant toujours bien visibles en latéro-cervico-isth-
Fig. 2.54. Col normal. Coupe longitudinale. mique en raison de leur richesse vasculaire. Ils sont
La paroi vaginale postérieure est visible en arrière (flèches). parcourus par de nombreuses images veineuses,
flexueuses dont le diamètre varie entre 2 et 4 mm
(fig. 2.56) ; il double durant la grossesse. À l'inté-
Cul-de-sac de Douglas rieur des paramètres, parmi ces plexus veineux on
individualise l'artère utérine. Son enregistrement
Position la plus déclive de la cavité péritonéale est facilité par le codage couleur.
en décubitus dorsal et en orthostatisme, il est le
siège d'épanchements ou de collections d'origine
abdominale ou pelvienne (fig. 2.55). La sensibi- Anses digestives
lité extrême de l'échographie endocavitaire ne
doit toutefois pas faire considérer comme patho- De nombreuses anses digestives iléales sont
visibles en rétro-utérin.
Certains aspects sont trompeurs en raison de
leur échostructure (fig. 2.57 à 2.59). Un aspect
particulier est représenté par les anses iléales rem-
plies de liquide après importante ingestion d'eau ;
les mouvements péristaltiques permettent de
les distinguer d'un ovaire en hyperstimulation.
L'immobilité stricte de la sonde pendant quelques
secondes permet en cas de doute, de repérer les
contractions des anses iléales.
Fig. 2.55. Épanchement liquidien intrapéritonéal. L'aspect en cocarde du rectosigmoïde en coupe
Lame liquidienne rétro-utérine et du cul-de-sac de Douglas. transverse est caractéristique (fig. 2.60).
Chapitre 2. Pelvis normal 29
Fig. 2.60. A. Anse digestive normale. Aspect en cocarde en coupe transverse. B. Anse digestive normale en coupe
sagittale.
30 Échographie endovaginale Doppler-3D
Échoanatomie en période
ménopausique
Technique de l'examen
Elle est superposable à celle de l'examen chez la
femme en activité génitale.
Trois points particuliers méritent l'attention :
• chez la femme très âgée, l'atrophie vaginale peut
entraîner un saignement au passage de la sonde
et nécessite une économie de geste et l'applica-
tion large de gel ;
• l'involution des ovaires rend leur repérage diffi- Fig. 2.62. Petit utérus ménopausique en situation
cile, ce d'autant que les mouvements latéraux intermédiaire.
de la sonde sont limités ;
• l'involution de l'utérus s'accompagne d'une Utérus
modification de sa position. Anté- ou rétroversé
durant la période d'activité génitale, il tend à En l'absence de traitement
se mettre en situation intermédiaire. L'utérus se hormonal substitutif (THS)
trouve alors dans le prolongement de la sonde L'utérus involue lentement avec une réduction
(fig. 2.61). Cela affecte la qualité de l'image et harmonieuse de ses trois diamètres. La distance
l'étude de l'endomètre est délicate : col-fond utérin devient inférieure à 60 mm voire
– en effet le faisceau ultrasonore ne l'aborde 50 mm (fig. 2.63). Son échostructure reste homo-
plus perpendiculairement mais parallèlement, gène. Chez la patiente âgée, les veines myomé-
ce qui diminue la définition, triales peuvent se calcifier (fig. 2.64 et 2.65).
– il existe une absorption des ultrasons par le L'épaisseur de l'endomètre varie en fonction
tissu fibreux du col et de l'isthme, du nombre d'années écoulées depuis la méno-
– cette difficulté ne peut être levée que par pause. Plus on s'éloigne de la ménopause, plus
l'anté- ou la rétroflexion de l'utérus par la l'endomètre s'affine. À l'extrême, l'endomètre
pression abdominale combinée (fig. 2.62). est atrophique, non mesurable. Seule est visible la
L'efficacité de cette manœuvre est limitée sur ligne cavitaire hyperéchogène. La reproductibilité
un utérus petit et fibreux surtout si la paroi intra- et interobservateur est suffisante pour se
est épaisse.
Fig. 2.65. Petit utérus ménopausique fixé, rétracté sur Fig. 2.67. THS. Utérus rétroversé de dimensions
le col. normales.
Il garde un bon degré de flexion permettant une étude Endomètre régulier : 6 mm d'épaisseur.
correcte de l'endomètre qui reste perpendiculaire à l'axe
des ultrasons. Calcification des veines myométriales.
Ovaires
contenter d'une mesure. En pratique, on consi- En post-ménopause, leur taille diminue progres-
dère l'endomètre comme normal s'il est inférieur sivement. Leur échostructure est homogène.
ou égal à 5 mm. Les sondes vaginales permettent de les identifier
Parfois, il existe une petite lame liquidienne jusqu'à des dimensions de l'ordre de 10 × 5 mm
endocavitaire due à des sécrétions muqueuses avec (fig. 2.68 et 2.69). Ensuite, ils deviennent indis-
une sténose cervicale. Cet aspect, fréquent chez les cernables des anses iléales environnantes. En
patientes âgées est banal. Il a l'avantage de créer périménopause, il persiste souvent quelques micro-
un contraste ultrasonore confirmant le caractère follicules de 1–2 mm qui facilitent l'identification
régulier de l'endomètre atrophique (fig. 2.66). de l'ovaire. On s'aidera de l'imagerie harmonique
32 Échographie endovaginale Doppler-3D
Technique
S'il est possible chez une patiente mince d'iden-
tifier la crosse de l'artère utérine en échographie
Fig. 2.76. Coupe sagittale latéro-utérine.
sus-pubienne (fig. 2.74), l'examen Doppler de Trajet de l'artère utérine en Doppler couleur. Boucle en
l'utérus nécessite en pratique le recours à l'écho- latéro-cervico-isthmique (flèches). Noter l'aspect de
graphie endocavitaire. « mosaïque » du flux dû au phénomène d'aliasing.
34 Échographie endovaginale Doppler-3D
Artères arquées
Branches collatérales de l'artère utérine, elles sont
visibles, pénétrant le myomètre sur une coupe
transverse. Le spectre est semblable à celui de
l'artère utérine.
Fig. 2.77. Patiente de 52 ans. Pas de THS. Baisse du Fig. 2.80. Utérus. Coupe transverse. Vaisseaux radiés
flux diastolique. en Doppler énergie.
Chapitre 2. Pelvis normal 35
Circulation veineuse
Les veines myométriales (fig. 2.84) sont visibles,
surtout chez la multipare, à la périphérie du myo-
mètre se continuant sur les bords utérins par les
veines paramétriales.
Artères basales/spiralées
Elles sont visibles à la base de l'endomètre au
niveau de la zone jonctionnelle (fig. 2.82 et 2.83).
Fig. 2.84. Col. Coupe transverse.
Vaisseaux paramétriaux, artère utérine et veines
paramétriales de chaque côté du col (flèches).
Vélocimétrie ovarienne
Vascularisation artérielle
La vascularisation artérielle de l'ovaire provient
de l'anastomose termino-terminale :
• de l'artère ovarienne issue de l'aorte ;
• et de l'artère utéro-ovarienne, branche termi-
Fig. 2.82. Phase lutéale. Grossissement. nale de l'artère utérine.
Artères spiralées pénétrant la base de l'endomètre. Cette anastomose forme une arcade vasculaire
longeant le bord de l'ovaire. Il s'en détache des
collatérales pénétrant le hile de l'ovaire. L'arcade
vasculaire est visible de façon inconstante en
Doppler couleur ; son spectre Doppler est super-
posable à celui de l'artère utérine. Les artérioles
pénétrant le hile de l'ovaire sont difficilement
décelables.
Vascularisation intra-ovarienne
Elle est visible au niveau du stroma sous la forme
de petites artérioles (fig. 2.85). Le spectre Doppler
montre une résistance moyenne de l'ordre de
Fig. 2.83. Artères spiralées : spectre Doppler. 0,60–0,70 environ. Il n'y a pas de notch.
36 Échographie endovaginale Doppler-3D
Messages clés
• L'endomètre s'interprète selon le jour du cycle et en
fonction du développement folliculaire.
• L'étude de l'endomètre est indissociable des traite-
Fig. 2.85. Ovaire normal.
Les vaisseaux se distribuent du centre jusqu'au cortex en ments hormonaux reçus.
entourant les follicules. • Les critères d'une bonne mesure de l'endomètre
sont : agrandissement, focale, incidence du faisceau
ultrasonore.
En préovulatoire, la paroi du follicule devient
• Le corps jaune se voit quasi constamment en endova-
hypervascularisée avec un spectre Doppler de type
ginal. Le Doppler montre sa vascularisation intense, en
basse résistance. anneau.
Dès la rupture du follicule, les vaisseaux de • Le bilan de fertilité comprend l'étude de l'examen
la thèque interne vont envahir la granulosa. La Doppler des artères utérines et le calcul automatisé des
paroi épaisse du corps jaune devient hypervascu- index de pulsatilité.
larisée en codage couleur ou en codage énergie • Le Doppler énergie fournit un complément d'étude
(fig. 2.86). Le spectre Doppler est de type basse du myomètre et participe à la caractérisation de sa
pathologie.
Fig. 3.1. Endomètre atrophique (1 mm). Visibilité de la ligne cavitaire seule. Noter une cicatrice de césarienne normale
(flèche).
A. Échographie : coupe sagittale médiane. B. Coupe frontale 3D. Petite cavité utérine ; distance interostiale : 14 mm.
plus épaisse. Sur le plan sémiologique, on insiste tifiée par le problème rencontré avec les polypes
sur le fait qu'une hypertrophie de l'endomètre endométriaux qui effacent ou refoulent cette
n'efface pas la ligne cavitaire, toujours visible sous ligne et qui entrent dans le diagnostic différentiel
forme d'une ligne échogène séparant les deux de l'hypertrophie de l'endomètre (cf. chapitre 9
épaisseurs de l'endomètre. Cette rigueur est jus- § Sonohystérographie).
Chapitre 3. Pathologie endométriale, cavitaire et cervicale 39
Les valeurs seuils retenues sont fonction du sta- caractéristique est décelable en échographie
tut hormonal : vaginale et surtout s'il existe une distension
• 15 mm en phase sécrétoire en période d'activité de la cavité (sonohystérographie) (fig. 3.5),
génitale ; – l'hyperplasie adénomateuse : elle diffère de
• 5 mm chez la femme ménopausée avec ou sans l'hyperplasie simple par la quantité anormale-
traitement hormonal substitutif. ment grande de glandes s'enfonçant dans le
Il est important de préciser trois points : stroma, la forme majeure étant désignée par
• il est impossible en échographie de différencier une le terme d'hyperplasie atypique ou complexe,
hypertrophie bénigne de l'endomètre d'un cancer de posant le problème de la malignité potentielle.
l'endomètre limité à la cavité ; ce diagnostic diffé- Échographiquement, l'endomètre est épaissi,
rentiel appartient à l'hystéroscopie avec biopsies hyperéchogène, bien délimité. Son aspect est
dirigées ou à l'analyse histologique après curetage ; identique à celui d'une hyperplasie simple,
• le Doppler pulsé avec analyse vélocimétrique n'est – l'hyperplasie kystique se définit histologique-
d'aucune aide dans le diagnostic différentiel. Les ment par l'association d'un stroma dense, très
résistances sont inversement proportionnelles à abondant, à l'intérieur duquel se trouvent de
la taille de la lésion. Une importante hyperplasie nombreux kystes glandulaires accessibles à
bénigne possède un flux de type « basse résis- l'échographie vaginale (fig. 3.6).
tance » identique à celui d'un cancer ;
• le compte rendu échographique ne peut que
comporter le terme d'hypertrophie ou d'épais-
sissement anormal de l'endomètre. Le terme
d'hyperplasie est à éviter ; c'est un terme d'ana-
tomopathologie recouvrant en fait plusieurs
entités histologiques sans correspondance écho-
graphique stricte :
– l'hyperplasie simple, ou hyperplasie polypoïde :
l'endomètre est le siège d'une augmentation
simultanée de ses constituants épithélial et
conjonctif. L'échographie montre un épaissis-
sement homogène, régulier de la muqueuse. Fig. 3.5. Sonohystérographie. Hypertrophie polypoïde
Le terme de polypoïde correspond à une des- de l'endomètre.
cription macroscopique (aspect vallonné de Noter l'aspect vallonné (flèches) sans polypes nettement
la surface de l'endomètre sans polype). Cette individualisables.
Fig. 3.7. Traitement par tamoxifène depuis 6 mois. Épaississement de l'endomètre (8 mm) de type atrophie kystique.
A. Échographie : coupe sagittale médiane ; utérus rétroversé. B. Aspect en coupe frontale 3D.
Son diagnostic est échographiquement délicat parable à celui d'une patiente sous traitement
au sein d'un endomètre remanié sous l'influence hormonal substitutif.
du traitement. À ce titre, l'hystéroscopie est indi-
quée en première intention en cas de métrorragies. Sur un utérus déjà remanié
Sur le plan anatomopathologique (fig. 3.11), l'en- Le tamoxifène est responsable :
domètre réalise l'aspect d'atrophie kystique ; l'épais- • d'une augmentation de la taille des myomes ;
sissement apparent de l'endomètre n'est en fait que la • d'une réactivation des foyers d'adénomyose, for-
sommation de kystes glandulaires de 1 à 3 mm recou- mations kystiques intramyométriales situées au
verts d'un épithélium mince non stratifié. Ces kystes, niveau de la zone jonctionnelle en sous-endo-
parfois contigus les uns aux autres, sont séparés par métrial (fig. 3.19 à 3.23). Elles sont multiples,
un chorion fibreux très peu cellulaire. Ce résultat est
bien corrélé à la pauvreté des produits de curetage.
Les kystes ont une taille croissante de la base à la
surface de l'endomètre. Les microkystes situés en
profondeur au niveau de la zone jonctionnelle ne
sont pas décelables, mais les interfaces de leur paroi
donnent un aspect hyperéchogène, feuilleté, irré-
gulier de la jonction endomètre-myomètre ; cela,
ajouté à la réactivation d'une adénomyose super-
ficielle, fréquente sous tamoxifène, augmente
encore la difficulté pour placer avec précision les
marqueurs de mesure (fig. 3.19). Il en découle
qu'il est impossible de donner une valeur seuil
d'épaisseur de l'endomètre. En cas de métrorra-
gies, compte tenu de la complexité des remaniements
endométriaux, l'hystéroscopie s'impose d'emblée. Fig. 3.19. Traitement par tamoxifène. Noter l'aspect
irrégulier, feuilleté de la zone jonctionnelle.
Signalons que sous tamoxifène le volume utérin
La difficulté est réelle. Il ne faut pas prendre dans la
est intermédiaire entre celui de la femme méno- mesure de l'endomètre (têtes de flèche), les images
pausée et la femme en activité génitale, com- kystiques sous-endométriales (flèches).
Chapitre 3. Pathologie endométriale, cavitaire et cervicale 45
Fig. 3.23. Adénomyose.
Correspondance histologique : existence de deux
volumineuses images kystiques (têtes de flèche) au sein
des fibres du myomètre.
Fig. 3.43. A. Présence de deux polypes muqueux contigus. B. Corrélation en coupe frontale 3D.
56 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 3.46. Fausse couche spontanée précoce. Reste de trophoblaste encore en partie inséré.
A. Utérus antéversé : coupes sagittale et transverse : reste de trophoblaste (flèches). B. Doppler énergie : importante
vascularisation à l'insertion du trophoblaste. C. Aspect en coupe 3D frontale.
Fig. 3.49. Métrorragies.
A. Endomètre fin, atrophique. Plage échogène intracavitaire. Polype ? Caillot ? B. Le Doppler couleur permet de faire le
diagnostic de caillots en montrant l'absence de flux.
60 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 3.50. A. Polype muqueux mal silhouetté par un endomètre en phase sécrétoire. B. Le diagnostic est facilité par la
visibilité du pédicule vasculaire en Doppler énergie.
Fig. 3.52. Hyperéchogénicité normale des bords latéraux de l'endomètre en phase sécrétoire (flèches).
À ne pas confondre avec un polype muqueux.
Fig. 3.53. A. Ménopause non substituée depuis 6 ans. Métrorragies. Cavité utérine épaissie : 20 mm. Épaisseur
de l'utérus en antéropostérieur : 37 mm. B. Sonohystérographie : polype intracavitaire en insertion postérieure.
Hystéroscopie diagnostique : transformation maligne d'un polype muqueux. C. Pièce opératoire.
62 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 3.56. A. Défect endométrial (flèche) bien visible sur un endomètre sécrétoire. B. Synéchie bien visible en coupe
frontale 3D. C. Correspondance en hystérographie.
Rétentions intracavitaires
Hydrométrie en post-ménopause
Elle est fréquente et banale. La muqueuse est fine,
régulière, le liquide est anéchogène. Elle est due à
la persistance de sécrétions, avec sténose cervicale
(fig. 3.62). Sa présence est intéressante car elle fournit
une « sonohystérographie spontanée » ; elle augmente
la fiabilité lorsqu'elle silhouette une pathologie.
Fig. 3.64. Utérus.
A. Coupe sagittale médiane. Sténose de l'orifice externe
du col. Rétention en amont avec importante dilatation du
canal endocervical. B. Le Doppler confirme le diagnostic de
rétention hématique en montrant l'absence de vascularisation.
Fig. 3.65. Utérus.
A. Coupe sagittale médiane. Sténose de l'orifice externe
du col. Importante dilatation du canal endocervical (flèche).
Rétention intracavitaire en amont (petite flèche). B. Col.
grossissement. Mesure de l'endocol en coupe sagittale
médiane : 80 mm.
Fig. 3.69. Pyométrie.
A. Collection intracavitaire finement échogène. B. Absence Fig. 3.71. Métaplasie osseuse de l'endomètre de toute
de vascularisation dans la cavité. la cavité.
68 Échographie endovaginale Doppler-3D
Polypes de l'endocol ment dans l'endocol ; son pôle inférieur peut être
accouché par le col. Le diagnostic est confirmé
De taille variable, ils sont visibles au niveau de par le Doppler qui met en évidence le pédicule
l'endocol en coupe sagittale médiane sous la vasculaire en antérieur ou postérieur (le plus fré-
forme d'une tuméfaction solide pure ou glan- quent) et l'origine de l'insertion : endocol, défilé
dulokystique écartant les faces antérieure et isthmique, voire plus haut dans la cavité utérine.
postérieure du col. Le polype peut être stricte- (fig. 3.78 à 3.81).
70 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 3.75. A. Petite lésion hypoéchogène de 15 × 11 mm sur la lèvre postérieure du col. B. Hypervascularisation en
Doppler superposable à la plage hypoéchogène.
Dispositifs intra-utérins
On en distingue deux sortes :
• les DIU-Cu classiques au cuivre ;
• les SIU (systèmes intra-utérins) ou stéri-
lets hormonaux comportant un réservoir de
lévonorgestrel.
Les indications de l'imagerie ultrasonore des
DIU sont aujourd'hui bien cernées. Trois tableaux
sont à décrire :
• recherche d'une contre-indication avant la
pose ;
• contrôle de la situation intracavitaire du DIU ;
• recherche de complications.
En complément de l'échographie endovagi-
nale classique, l'acquisition complémentaire d'un
volume 3D apporte des renseignements encore
plus précis sur la localisation du DIU et de ses fils.
Contrôle du DIU
dans la cavité utérine
Par une coupe longitudinale médiane, on
recherche la branche verticale dont l'aspect est
Fig. 3.80. A. Petit polype dans l'endocol. B. Il est situé à assez univoque ; elle apparaît sous la forme d'un
12 mm de l'orifice externe du col.
écho linéaire hyperéchogène de 40 mm de h auteur
Chapitre 3. Pathologie endométriale, cavitaire et cervicale 73
380 TSTA®, Mona Lisa CuT 380A QL®. Les • Les stérilets en « T » où seule la branche
bras sont en polyéthylène, un manchon cui- verticale est enroulée par un fil de cuivre,
vré est inséré sur chaque extrémité donnant les bras sont en polyéthylène sans cuivre :
un aspect échographique caractéristique 7MED 380 NSTA® et Mona Lisa NT 380
(fig. 3.87). Cu®. La branche horizontale apparaît donc
comme une fine ligne échogène présentant
une échancrure centrale en aile de mouette
(fig. 3.88).
• Les stérilets hormonaux ou SIU-LNG :
Mirena®, Jaydess®. Leur aspect est caracté-
ristique : les deux tiers inférieurs du réservoir
sont visibles sous la forme d'un écho linéaire
de 15 mm de longueur environ avec échos de
répétition en arrière et un écho punctiforme à la
partie supérieure du réservoir en fond de cavité
(fig. 3.89).
• L'IUB Ballerine Midi® : il est constitué d'un fil
en Nitinol (nickel + titane) sur lequel sont enfi-
lées des billes de cuivre mobiles (fig. 3.90).
• Les DIU chinois : ils présentent un aspect en
anneau hyperéchogène (fig. 3.91).
Fig. 3.85. DIU en bonne place. Coupe de référence en
frontal 3D.
Très discrète effraction dans le myomètre de la branche
droite.
Complications
Migration (fig. 3.92 à 3.103)
Vers le bas, elle est suspectée cliniquement sur un
excès de longueur des fils ; le DIU est en situa-
tion isthmique laissant plusieurs centimètres de
muqueuse libre au-dessus, permettant ainsi une
éventuelle nidation.
La migration peut se faire vers le haut, suspec-
tée par la disparition des fils ; il peut s'agir d'une
bascule du DIU, celui-ci restant intracavitaire, la
branche verticale remontant pour se mettre en
situation oblique dans la cavité. Il peut y avoir
migration avec perforation, le DIU étant enclavé
dans le myomètre ou, parfois, il peut migrer en
extra-utérin. Dans ce dernier cas, le diagnostic
échographique devient très difficile, le DIU étant
souvent indiscernable parmi les images hyperécho-
gènes des gaz des anses iléales. On aura toujours
recours après constatation de la vacuité utérine à
un cliché radiologique de pelvis sans préparation
de face, voire même à pratiquer un grand cliché
36 × 43 prenant tout l'abdomen, la migration en
n'importe quel point de la cavité péritonéale étant
possible.
Fig. 3.94. DIU au cuivre bas situé, isthmique. Fig. 3.95. DIU isthmique « bloqué » sur la cicatrice de
La cavité au-dessus est occupée par plusieurs polypes césarienne.
muqueux.
Chapitre 3. Pathologie endométriale, cavitaire et cervicale 79
Expulsion méconnue
Rare, suspectée sur la vacuité utérine ou la révé-
lation d'une grossesse à l'échographie, elle est
confirmée par le cliché radiologique.
Contractions utérines
Elles peuvent traduire un stérilet trop grand pour
la taille de la cavité. Tous les DIU actuels pro-
posent une taille normale et un modèle « short »
pour les cavités plus petites.
Fig. 3.96. DIU dans l'endocol.
Fig. 3.105. A. Sac gestationnel avec vésicule ombilicale au fond de la cavité. B. DIU bas situé en endocervical.
`` Compléments en ligne
Des vidéos sont associées à ce chapitre. Elles sont
signalées dans le texte par un picto. Pour voir ces
vidéos, connectez-vous sur http://www.em-
consulte/e-complement/477500 et suivez les
instructions.
Vidéo 3.1 Endomètre sous tamoxifène.
Vidéo 3.2 Cancer de l'endomètre.
Vidéo 3.3 Cancer de l'endomètre : aspect en Doppler
énergie.
Vidéo 3.4 Carcinome sarcome.
Vidéo 3.5 Carcinome sarcome : aspects en Doppler
énergie.
Vidéo 3.6 Polype muqueux.
Vidéo 3.7 Polype muqueux : aspect en Doppler énergie.
Vidéo 3.8 Polype muqueux.
Vidéo 3.9 Polype muqueux : aspect en Doppler énergie.
Vidéo 3.10 Polype de l'endocol.
Myomes
Pathologie très fréquente développée pen-
dant la période d'activité génitale, elle intéresse
20 à 40 % des femmes de plus de 30 ans. Tumeurs
bénignes, bien circonscrites sans capsule visible,
ils sont constitués de l'association de fibres mus- Fig. 4.1. Myome hypoéchogène. Contour régulier,
culaires lisses et de tissu conjonctif. Le plus sou- structure homogène.
vent asymptomatique, de découverte fortuite, ils
se traduisent par des ménorragies s'ils sont en
contact avec l'endomètre ou par un syndrome
de masse s'ils atteignent un certain volume.
Sous dépendance hormonale, favorisés par l'hy-
perœstrogénie, ils involuent partiellement à la
ménopause.
Échostructure
Les myomes se présentent comme des nodules
arrondis ou ovalaires dont l'échogénicité est
variable, fonction des contingents tissulaires et de Fig. 4.2. Myome hétérogène. Association de plages
leurs remaniements. hyper- et hypoéchogènes.
Fig. 4.8. A. Myome sous-séreux pédiculé FIGO 7 de la corne gauche à très fin pédicule (12 mm) (flèches). B. En
Doppler énergie, le pédicule vasculaire en « X » est caractéristique.
92 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 4.20. A. Hystérographie : lacune intracavitaire fundique droite à contours réguliers ; il est impossible d'évaluer la
composante intramurale. B. Hystéroscopie : myome sous-muqueux intracavitaire de type 0. C. Hystéroscopie : myome
sous-muqueux à composante intramurale. Type 1 ou 2. D. Myome intramural à dôme sous-muqueux. Correspondance
anatomopathologique macroscopique. Le myome se compose d'une moitié intracavitaire et d'une autre moitié en
intramural. L'association hystéroscopie-échographie permet la meilleure approche topographique.
Chapitre 4. Pathologie myométriale 97
Quantification
Lorsqu'ils sont multiples, réalisant un utérus
polyfibromateux, hétérogène, bosselé, volumi-
neux, l'appréciation du nombre et de la taille des
Fig. 4.21. Schéma. Myome intramural à dôme sous-
muqueux et sous-séreux type 2–5. Contre-indication à
myomes se fera mieux par voie sus-pubienne.
l'hystéroscopie opératoire. À l'inverse, si leur nombre est réduit ou leur
© C. Fumat taille modérée, la cartographie des myomes est
préférentiellement établie par voie vaginale.
Fibromes du col
Classés FIGO 8, tuméfactions solides du col, ils Vélocimétrie Doppler
sont rares. Ils n'ont pas de particularité échogra- des myomes
phique par rapport aux fibromes du corps utérin
En Doppler à codage couleur, la vascularisation
(fig. 4.33 à 4.35). On peut les rencontrer sur un
se compose d'un pédicule vasculaire se divisant
col restant.
pour donner des vaisseaux à destinée centrale
et, surtout, périphérique. Il existe une couronne
Dimensions vasculaire formée d'artérioles partant du pédi-
cule vasculaire et cheminant sur la périphérie du
Elles sont d'une variété extrême. L'échographie myome (fig. 4.37 et 4.38).
vaginale permet d'identifier des myomes de Le Doppler est fonction de la trophicité du
2–3 mm. À l'inverse, il existe des masses myoma- myome. Certains myomes apparaissent très vascu-
teuses de 15–20 cm à développement abdominal ; larisés avec des index de pulsatilité bas (fig. 4.39).
Fig. 4.22. Myome intramural à dôme sous-muqueux et sous-séreux type FIGO 2–5 cornual postérieur.
A. Coupe sagittale 2D. B. Correspondance en coupe frontale 3D.
98 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 4.23. Myome intramural à dôme sous-muqueux et sous-séreux type FIGO 2–5 corporéal ithmique antérieur.
A. Coupe sagittale. B. Coupe transverse.
5 mm
Fig. 4.26. Utérus rétroversé. Myome intramural à dôme Fig. 4.29. Schéma. Association d'un myome intramural
sous-muqueux corporéal antérieur de type 2. à dôme sous-muqueux accolé en contiguïté avec un
Existence de 6,3 mm de myomètre sain en antérieur. myome intramural à dôme sous-séreux.
© C. Fumat
Transformation hyaline
Fig. 4.31. Myome intramural à dôme sous-muqueux (1).
Existence, en contiguïté, d'un myome intramural à dôme C'est la plus fréquente, concernant environ
sous-séreux (2). 7 myomes sur 10. Il s'agit de l'accumulation
d'une substance hyaline au sein du stroma entre
les cellules musculaires. Elle n'a pas de particula-
rité échographique (fig. 4.41).
Transformation hémorragique
(nécrobiose)
Elle est rare, favorisée par la grossesse, révélée par
des douleurs. Au départ, le myome apparaît très
homogène, sans particularité sur le plan écho-
graphique. En macroscopie, le myome apparaît
très homogène, rouge d'où son appellation « red
degeneration ». L'IRM, mieux que l'échographie,
Fig. 4.32. Myome intramural à dôme sous-muqueux (1). montre la transformation en nécrose hémor
Existence, en contiguïté, d'un myome intramural à dôme
ragique du centre du myome.
sous-séreux (2).
Transformation kystique
Évolution, complications
Rare (4 %), l'aspect est celui d'une collection liqui-
Il existe une grande variété de transformations dienne au centre du myome. Si le myome est sous-
possibles des myomes durant leur évolution. Les séreux, le diagnostic différentiel avec une tumeur
phénomènes de transformation se rencontrent ovarienne complexe peut se poser ; l'IRM dans
d'autant plus que le myome est plus volumineux. ce cas est demandée en complément (fig. 4.42 et
Les étiologies des différents types de dégénéres- 4.43).
Chapitre 4. Pathologie myométriale 101
Transformation myxoïde
Rare, elle se caractérise par un stroma myxoïde
ou mucoïde entouré des fibres musculaires lisses.
Elle donne un aspect kystique, multiloculaire
(fig. 4.44).
Transformation lipomateuse
Exceptionnelle, elle donne un aspect hyperécho-
Fig. 4.35. Myome cervico-isthmique postérieur FIGO 8 (*).
gène au myome (fig. 4.45 à 4.47) ; son diagnostic
Col utérin (têtes de flèche). Endomètre avec DIU (flèche). est aisé en IRM.
102 Échographie endovaginale Doppler-3D
4–5 cm
Fig. 4.36. Myome intramural à dôme sous-muqueux. Nécessité d'un diamètre inférieur à 4–5 cm pour une possible
ablation par hystéroscopie opératoire.
A. Schéma © C. Fumat. B. Myome intramural à dôme sous-muqueux corporéal antérieur type 2 de 45 mm. Possible
ablation en deux temps compte tenu de son volume.
Fig. 4.37. Vascularisation périphérique typique d'un Fig. 4.39. Myome intramural à dôme sous-séreux
myome FIGO 4. FIGO 5.
Hypervascularisation en Doppler sans particularité.
Transformation calcique
Fréquente, elle se voit surtout après la ménopause
ou après traitement par embolisation (fig. 4.48
et 4.49). Les calcifications sont soit centrales, en
amas, soit périphériques, linéaires. À l'extrême,
le fibrome calcifié n'est visible que sous la forme
d'une image arciforme suivie d'un cône d'ombre.
Myome parasite
Entité très rare, il s'agit d'un myome n'ayant
plus de connexion avec l'utérus (myome FIGO 7
Fig. 4.38. Myome intramural.
Vascularisation périphérique à type d'encorbellement après torsion de son pédicule) ou d'un myome en
caractéristique. situation pelvienne après hystérectomie. L'aspect
Chapitre 4. Pathologie myométriale 103
Fig. 4.40. Utérus.
A. Coupe transverse. Myome FIGO 4 latéral droit. B. Artère utérine droite : flux basse résistance (IR = 0,58). Disparition de
l'incisure protodiastolique. C. Artère utérine droite. Enregistrement Doppler normal.
Myome cellulaire
Il associe un faible contingent conjonctif, un
nombre plus important de cellules musculaires
lisses avec de nombreuses mitoses.
Échographie
Il n'existe pas de critère morphologique distinct
par rapport à un myome classique ; tout au plus
Fig. 4.42. Myome FIGO 6, transformation kystique peut-on noter une vascularisation plus importante
centrale.
Noter les contours irréguliers de la plage kystique centrale.
en Doppler ; ce critère ne présente aucun caractère
discriminant (fig. 4.51).
Fig. 4.52. STUMP.
A. Myome intramural à dôme sous-séreux FIGO 5
Fig. 4.51. Myome cellulaire. corporéal latéral droit. B. Doppler : très importante
A. Patiente de 38 ans. Volumineux myome de 120 mm de hypervascularisation.
diamètre, homogène. B. Nette vascularisation en Doppler.
Adénomyose
Généralités
Migration ectopique de tissu endométrial dans le
myomètre, pathologie fréquente vers 35–45 ans,
elle peut être asymptomatique, mais le plus souvent
elle se manifeste par des douleurs pelviennes à type
de dysménorrhée et surtout par des ménorragies.
Sur le plan anatomopathologique, on distingue
deux types de lésions :
• corollaire de la migration d'endomètre, on
retrouve de petites glandes endométriales kys-
tiques entourées d'une couronne de stroma
(fig. 4.55 à 4.64), mesurant 1 à 3 mm de
Fig. 4.53. Léiomyosarcome utérin. Patiente diamètre. Leur contenu est liquidien, parfois
ménopausée.
Volumineux utérus. Contours utérins irréguliers. Endomètre
finement échogène avec ou sans niveau de sédi-
mal identifiable refoulé (flèche). mentation (contenu sérohématique). Lorsque
ces glandes sont sous-endométriales, elles
donnent les images d'addition classiques de
l'hystérographie (fig. 4.59). Elles sont avascu-
laires en Doppler et ne doivent pas être confon-
dues avec les veines myométriales plus distales ;
• une hypertrophie des fibres musculaires lisses
du myomètre, en réaction aux phénomènes
inflammatoires cataméniaux (fig. 4.65).
On rencontre plusieurs formes d'adénomyose.
Fig. 4.56. Adénomyose.
A. Image glandulaire kystique proximale typique. On note le caractère liquidien avec la paroi hyperéchogène en périphérie
(flèche). B. Correspondance en coupe coronale 3D.
Adénomyose proximale
Fig. 4.58. Adénomyose proximale.
L'adénomyose proximale (ou superficielle) inté- A. Crypte adénomyosique « branchée » sur la cavité
utérine. B. Doppler énergie : pas de vascularisation
ressant le premier tiers du myomètre sous-endo- éliminant l'hypothèse d'une structure vasculaire.
métrial (fig. 4.66).
La plage d'adénomyose est légèrement hétéro
Adénomyose diffuse gène sans délimitation nette avec le myomètre
sain périphérique. À l'intérieur de la zone adé-
Elle peut intéresser tout l'utérus mais concerne nomyosique, on retrouve en nombre variable des
le plus souvent l'une des deux faces. L'utérus est images de glandes kystiques (fig. 4.67 à 4.70).
globuleux, asymétrique, augmenté de volume, le Elle laisse quelques millimètres de myomètre sain
plus souvent aux dépens de sa face péritonéale. en périphérie.
110 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 4.62. Adénomyose.
Fig. 4.60. Adénomyose. Images glandulaires kystiques fundiques caractéristiques.
Images glandulaires kystiques caractéristiques. Aspect en Aspect en coupe frontale 3D.
coupe frontale 3D.
D'autres signes peuvent être rencontrés dus à Apport du Doppler. L'adénomyose – processus
la migration de l'endomètre dans le myomètre : infiltratif – ne modifie pas l'axe des vaisseaux
• une mauvaise délimitation de la jonction endo- radiés du myomètre à l'inverse du léiomyome,
mètre-myomètre (fig. 4.71) ; processus expansif à contours nets qui possède
• des striations hyperéchogènes intramyomé- pour lui-même une vascularisation à type d'en
triales (fig. 4.72 et 4.73) ; corbellement et qui refoule les vaisseaux du
• des nodules hyperéchogènes (îlots d'endo- myomètre sur sa périphérie (fig. 4.77 à 4.81).
mètre) au sein du myomètre (fig. 4.74 à 4.76).
Chapitre 4. Pathologie myométriale 111
Adénomyome
Il s'agit d'une plage d'adénomyose focale arrondie
à contours légèrement flous au sein du myomètre
(fig. 4.82 à 4.85). Le Doppler peut être utile
montrant une vascularisation radiée conservée par Fig. 4.72. Adénomyose corporéale postérieure :
opposition à la vascularisation en encorbellement striations linéaires hyperéchogènes correspondant à des
du myome. migrations d'endomètre dans le myomètre.
Chapitre 4. Pathologie myométriale 113
Kyste adénomyosique
En échographie, l'aspect correspond à une image
de glande kystique de grande taille de 1 à 2 cm.
Fig. 4.74. Adénomyose. Nodules hyperéchogènes (îlots Son contenu est finement échogène (fig. 4.86).
d'endomètre) en corporéal antérieur.
Le diagnostic différentiel avec un myome à
centre kystique est très difficile.
Adénomyose extrinsèque
Elle a pour point de départ une endométriose sur
la séreuse utérine, envahissant au contact le myo-
mètre de façon centripète. Cette lésion est retrou-
vée, au niveau corporéal antérieur dans le cadre
d'une endométriose de l'espace intervésico-utérin
ou isthmique postérieur dans le cadre d'une endo-
métriose du torus.
Fig. 4.81.
A. Adénomyose diffuse corporéale antérieure.
B. Vascularisation de la plage d'adénomyose :
conservation de la vascularisation linéaire
intramyométriale.
Kyste vestigial
Pathologie rare, il se présente sous la forme d'une
image kystique sans paroi nette, intramyométriale
liquidienne pure (fig. 4.87 et 4.88). La visualisa-
tion de l'endomètre est importante pour ne pas
poser le diagnostic de rétention intracavitaire.
Cette image peut être très difficilement différen-
ciable d'un kyste adénomyosique en particulier.
116 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 4.82.
A. Adénomyose localisée au niveau de la corne utérine droite. B. Correspondance hystérographique : images d'addition
glandulaires kystiques multiples et aspect erecta de la trompe droite (flèche). C. Aspect en coupe frontale 3D. Adénomyose
localisée au niveau de la corne utérine droite et en corporéal latéral droit (flèche).
`` Compléments en ligne
Une vidéo est associée à ce chapitre. Elle est signa-
lée dans le texte par un picto. Pour voir cette
vidéo, connectez-vous sur http://www.em-
consulte/e-complement/477500 et suivez les
instructions.
Vidéo 4.1 Myome intracavitaire type zéro.
Chapitre 5
Pathologie ovarienne
Plan du chapitre L'échographie est l'examen de première
Sémiologie intention.
Échographie Elle doit faire le diagnostic entre une pathologie
Classification
Kystes fonctionnels fonctionnelle et une lésion organique. Si possible,
Définition l'échographie doit aller plus loin en proposant un
Kyste folliculaire
Kystes lutéaux
diagnostic.
Dystrophies ovariennes L'exérèse d'une tumeur maligne, aujourd'hui,
Syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK) s'impose dans un centre spécialisé en gynécologie
Dystrophie macropolykystique
Pseudo-kystes péritonéaux oncologique.
Kystes organiques Face à un kyste ovarien organique non typique
Tumeurs épithéliales en échographie, on complète le bilan par un exa-
Tumeurs mésenchymateuses
Tumeurs germinales men IRM.
Métastases ovariennes On doit proposer un diagnostic probable et
classer la tumeur dans la classification O-RADS
La pathologie ovarienne est fréquente, souvent (tableau 5.1).
fonctionnelle, aiguë, mais parfois maligne, peu La tomodensitométrie est réservée au bilan
symptomatique. Le diagnostic clinique est diffi- d'extension d'un cancer de l'ovaire avec la réalisa-
cile. tion d'un examen TDM-TAP.
Sémiologie
Échographie
Le regroupement des différents éléments sémiolo-
giques s'efforce de répondre à trois points.
• La masse latéro-utérine est-elle une pathologie
ovarienne ou autre ?
• La pathologie ovarienne est-elle fonctionnelle
ou organique ?
• Si elle est organique, semble-t-elle bénigne Fig. 5.1. Septa intrakystiques. Cystadénome mucineux.
ou invasive (cancer de l'ovaire ou tumeur
frontière) ?
tation ou nodule. Le septum dans un kyste de
La masse latéro-utérine est-elle l'ovaire est toujours complet, allant d'un bord
une pathologie ovarienne à l'autre du kyste ou d'un loculi à l'autre. Le
ou extra-ovarienne ? septum incomplet est une caractéristique écho-
graphique de l'hydrosalpinx (cf. chapitre 6) ;
Pour affirmer le caractère ovarien d'une masse • la structure solide : nodule ou plage solide située
annexielle, il faut la rattacher à un cône ou un sur la paroi du kyste ou sur un ou plusieurs
croissant de tissu ovarien. Ceci est facile en prémé- septa. De taille variable, elle est toujours avas-
nopause où l'ovaire est bien identifiable avec ses culaire en Doppler dans les kystes fonctionnels ;
follicules. En post-ménopause, si l'ovaire n'est pas • les végétations : images d'addition solides sur les
visible, la structure est probablement ovarienne s'il septa ou sur les parois du kyste, elles peuvent
s'agit d'un kyste liquidien. S'il s'agit d'une masse être rares, petites (inférieures à 5 mm) ou nom-
mixte hétérogène ou a fortiori solide pure, il est breuses ou plus grosses (10–20 mm).
impossible en échographie d'éliminer une patho- – Leur morphologie est de deux types :
logie extra-ovarienne, digestive en particulier. On – polyédrique à contours exophytiques, micro-
aura alors toujours recours à l'IRM pour rattacher lobulé (fig. 5.2),
la masse au pédicule ovarien, se terminant dans – ou arrondie (fig. 5.3).
la veine cave inférieure à droite ou dans la veine – Leur vascularisation est variable : soit nette-
rénale à gauche. ment vascularisées avec un pédicule central,
soit « avasculaires », malgré le préréglage
La pathologie ovarienne est-elle « flux lents ». Ce caractère « avasculaire »
fonctionnelle ou organique ? signifie vascularisation très faible et non pas
Si elle est organique, est- nécrose ;
elle bénigne ou maligne ? • les parois : l'étude des parois doit répondre à
L'analyse échographique doit se baser sur des certains items :
principes sémiologiques simples et reconnus. On – parois fines inférieures à 2 mm (fig. 5.4),
peut se référer aux items mis en place par le IOTA – parois globalement épaissies supérieures à
(International Ovarian Tumor Analysis) group 3–5 mm (fig. 5.5),
donnant un classement des tumeurs de l'ovaire – épaississement localisé (fig. 5.6) ;
en fonction de caractéristiques échographiques et • le contenu d'une portion kystique :
Doppler simples. – anéchogène, liquidienne pure (fig. 5.7),
Les items : – hypoéchogène contenant quelques fins échos
• le septum/les septa : cloison(s) à l'intérieur internes (fig. 5.8),
d'une structure kystique (fig. 5.1). Il peut être – hypoéchogène finement échogène globale
fin ou épais. Il est toujours régulier, sans végé- type verre dépoli (fig. 5.9),
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 121
Fig. 5.3. Végétations intrakystiques arrondies (flèches). Fig. 5.6. Épaississement pariétal localisé (têtes de
Cystadénome mucineux frontière. flèche). Cystadénome séreux frontière.
122 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 5.8. Kyste non liquidien pur contenant quelques fins Fig. 5.9. Kyste à contenu finement échogène (ground
échos internes. glass cyst). Endométriome.
Fig. 5.10. Kyste lutéal hémorragique. Aspect réticulé du contenu interne. Cloisons de fibrine.
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 123
Classification
Sémiologie en échographie
• Kyste uniloculaire : kyste liquidien pur isolé à
paroi fine (fig. 5.15).
• Kyste mixte uniloculaire : kyste liquidien com-
prenant une composante solide (fig. 5.16).
• Kyste multiloculaire : kyste liquidien à paroi fine
comportant à l'intérieur plusieurs loculi. Ils ne
communiquent pas les uns aux autres. Les parois
des loculi sont fines. Ils peuvent être de taille très
différente, associant loculi de grande taille (10 mm
Fig. 5.12. Kyste contenant une végétation.
Cystadénome séreux frontière. Noter le croissant de ou plus) et loculi de petite taille infracentimétrique
parenchyme normal porteur de follicules (têtes de flèche). souvent regroupé en amas (fig. 5.17).
124 Échographie endovaginale Doppler-3D
Sémiologie en Doppler
Il s'agit de réaliser une cartographie des lésions.
Si elles sont vascularisées, sont-elles peu vas-
cularisées (vaisseau fin, peu nombreux) ou au
contraire hypervascularisées avec des vaisseaux
volumineux et nombreux, sans systématisation.
Cette cartographie doit être faite impérativement
en Doppler énergie.
Elle concerne :
• les parois des kystes ;
• les septa ;
Fig. 5.17. Kyste liquidien pur mutiloculaire.
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 125
• les végétations ;
• les nodules des parois et des cloisons ;
• les plages solides.
Kystes fonctionnels
Définition
Ils représentent la pathologie ovarienne la plus
fréquente. Les kystes fonctionnels correspondent
au développement d'un kyste à partir du follicule
ou d'un corps jaune. Cliniquement, le symptôme
révélateur est la douleur. La croissance et l'évo- Fig. 5.20. Kyste fonctionnel de type kyste folliculaire
liquidien pur.
lution de ces kystes résultent de facteurs hormo- Noter les petits follicules sur le parenchyme ovarien en
naux. Ils régressent au bout d'un à trois cycles. Il périphérie (flèches).
existe néanmoins d'authentiques kystes fonction-
nels ne répondant pas aux stimuli hormonaux et se
pérennisant des années.
Conduite à adopter
Kyste folliculaire Elle dépend de deux facteurs :
• le caractère liquidien pur du kyste. L'affirmer
Échographie suppose une analyse exhaustive de la paroi en
Il se présente comme un follicule de taille supé- variant la focale ;
rieure à 30 mm pouvant atteindre 5 à 8 cm. Il • la taille du kyste lors de l'échographie (effectuée
est anéchogène, entraîne un renforcement posté- toujours en début de cycle : J4-J9) de contrôle
rieur franc. Il est arrondi ou ovalaire. La paroi du (à 2–3 mois). On distingue ainsi les kystes de
kyste est fine, non mesurable. On retrouve parfois plus de 5 cm qui peuvent faire l'objet d'une
des décollements de granulosa sous forme d'un intervention chirurgicale et ceux de moins de
dédoublement localisé de la paroi. Le parenchyme 5 cm que l'on surveille échographiquement.
ovarien est par ailleurs normal (fig. 5.20). Le diagnostic différentiel du kyste folliculaire
peut amener à discuter quatre points :
Doppler • un hydrosalpinx ancien avec seulement la visi-
bilité de la portion ampullaire dilatée et dispari-
Il n'est pas contributif, le diagnostic est fait sur tion complète des franges tubaires ;
l'aspect morphologique, le contexte clinique et • un kyste paratubaire non séparable de l'ovaire
l'évolution. par le palper abdominal ;
• un pseudo-kyste péritonéal, mais sa morpholo-
IRM gie est très rarement ronde, plutôt triangulaire,
Il n'y a pas réellement de place pour l'IRM dans moulant la paroi pelvienne ;
l'exploration des kystes fonctionnels. On peut la • un kyste de Tarloff, pathologie à éliminer for-
proposer pour les cas échographiquement diffi- mellement si l'on envisage une ponction du
ciles : patiente vierge, voie abdominale seule non kyste. Seule l'IRM peut poser un diagnostic de
techniquement satisfaisante, patiente obèse, kyste certitude (fig. 5.21).
de grande taille (> 80 mm).
126 Échographie endovaginale Doppler-3D
Kystes lutéaux
Échographie
Fréquents, ils dérivent d'un corps jaune ayant sai-
gné secondairement. Ils mesurent de 3 à 7 cm,
sont intra-ovariens, apparaissent après l'ovulation,
ont une paroi crénelée de 3 mm d'épaisseur nette-
ment plus visible et plus épaisse que la paroi du
kyste folliculaire. Ils contiennent des échos
internes (vidéo 5.1).
Les kystes lutéaux se caractérisent par leur
polymorphisme : Fig. 5.22. Kyste lutéal hémorragique :
• contenu liquidien avec cloisons de fibrine en le contenu interne est fait de cloisons de fibrine avec un
aspect réticulé en filets de pêche (fish net).
« nid d'abeille », ou « filet de pêche » (fish net Doppler : aucune vascularisation interne.
des Anglo-Saxons) (fig. 5.22) ;
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 127
Fig. 5.23. A. Kyste lutéal hémorragique. Caillot intrakystique : lyse et rétraction du caillot. B. Correspondance en
échographie 3D.
• kyste avec caillot interne simulant une végéta- Les kystes lutéaux hémorragiques soulèvent
tion ou un nodule solide (fig. 5.23) ; quelques problèmes de diagnostic :
• kyste avec cloisons de fibrine serrées donnant • le polymorphisme de leur aspect, l'hétérogénéité
un aspect pseudo-solide (fig. 5.24) ; de leur contenu peuvent donc en imposer pour
• kyste avec cloisons de fibrine fines et caillots en une tumeur mixte, une végétation, voire un
voie de lyse (fig. 5.25). myome sous-séreux pédiculé. On a vu l'intérêt
majeur du Doppler dans l'analyse du contenu
de la formation. L'autre caractéristique de ces
kystes est la variabilité ; en quelques jours, la lyse
du caillot s'accompagne d'une diminution de
l'hétérogénéité du kyste, de l'apparition d'échos
déclives correspondant aux débris hématiques,
de modification des cloisons de fibrine ;
• en pratique, le seul diagnostic différentiel est
l'endométriome. En effet, il peut être très diffi-
cile de différencier un endométriome ayant pré-
senté un saignement intrakystique récent avec
présence de cloisons de fibrine et un kyste lutéal
Fig. 5.24. Kyste lutéal avec cloisons de fibrine et hémorragique présentant un contenu finement
caillots, de structure interne dense donnant un aspect échogène dû à la lyse des caillots. Le Doppler
pseudo-solide. peut être utile, en effet le kyste lutéal hémorra-
Aucune vascularisation n'est visible.
gique a une paroi beaucoup plus hypervascula-
risée que l'endométriome, mais il existe des cas
Doppler où le diagnostic est difficile, on propose donc
un contrôle en début de cycle à deux mois.
Malgré le polymorphisme de ces images, il existe
un critère sémiologique commun : l'absence totale
de vascularisation dans les portions solides intrakys- Dystrophies ovariennes
tiques. Ceci contraste avec l'importante hyper-
vascularisation de la paroi du kyste, phénomène Elles se caractérisent par un trouble de la crois-
normal, ces kystes étant dérivés du corps jaune lui- sance folliculaire avec anovulation. Le diagnos-
même hypervascularisé au niveau de sa paroi. tic de dystrophie ovarienne et sa classification
128 Échographie endovaginale Doppler-3D
reposent en fait sur un faisceau d'arguments cli- • Critères cliniques : spanioménorrhée, aménor-
niques, hormonaux et échographiques. rhée. Infertilité. Acné, hirsutisme. Obésité non
constante.
• Critères biologiques : augmentation de la delta-
Syndrome des ovaires 4-androstènedione. Augmentation de LH. FSH
micropolykystiques (SOPK) normale.
• Critères échographiques et IRM (fig. 5.26 et
Le diagnostic est posé sur une triple association 5.27) :
clinique, biologique et échographique. Ceci dans – augmentation du volume des ovaires.
les cas typiques, en effet ce triptyque est souvent Généralement bilatérale et symétrique, par-
incomplet. fois unilatérale (vidéo 5.2). On considère
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 129
Fig. 5.27. Syndrome des ovaires micropolykystiques (SOPK). IRM. Coupes axiales et coronale T2.
130 Échographie endovaginale Doppler-3D
nière génération et un préréglage pour flux très paroi du kyste, cheminant au centre de la végéta-
lent, il est possible de mettre en évidence un tion (fig. 5.33) ;
petit pédicule vasculaire perpendiculaire à la • un kyste liquidien pur associé à un nodule
solide, hypoéchogène, très faiblement vascula-
risé. Il prend alors le nom de cystadénofibrome.
IRM
On retrouve l'aspect classique d'une structure
liquidienne pure en hypersignal T2, hyposignal
T1, hyposignal T1 fat sat ; hyposignal en diffusion
B1000. Il existe un rehaussement modéré des parois
après injection de gadolinium. Dans le cas du cys-
tadénofibrome, la partie solide est en hyposignal
T2, hyposignal en diffusion avec un rehaussement
de type 1.
Diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel dans la forme typique
bénigne uniloculaire à paroi fine se pose surtout
avec les kystes fonctionnels liquidiens purs et les
kystes du para-ovaire, exceptionnellement avec un
hydrosalpinx ancien. Pour la forme multiloculaire,
le diagnostic différentiel se pose avec un cysta-
dénome mucineux. La différenciation en écho-
graphie est impossible. Le diagnostic différentiel
Fig. 5.30. Pseudo-kyste. le plus difficile se pose surtout entre le cystadé-
A. Pseudo-kyste de forme triangulaire. À l'intérieur, l'ovaire nome séreux papillaire et le cystadénome séreux
porteur d'un follicule ; à son contact, flottant dans le
liquide, on retrouve les franges du pavillon de la trompe. B.
frontière, nous avons vu que la vascularisation en
Pseudo-kyste de forme triangulaire. Noter l'ovaire gauche Doppler énergie du pied de la végétation n'a pas
porteur d'un corps jaune adhérant à la paroi pelvienne. un caractère discriminant.
Échographie
Cystadénocarcinome séreux
Trois aspects peuvent être retrouvés :
C'est le cancer de l'ovaire le plus fréquent, il • un kyste à contenu liquidien ou finement écho-
représente 15–20 % de toutes les tumeurs épithé- gène sérohématique à l'intérieur duquel il
liales. Dans 50 % des cas il est bilatéral.
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 135
existe une volumineuse végétation à large base • une tumeur solide pure (fig. 5.40), pré-
d'implantation, ou un nodule pariétal solide, sentant en Doppler de nombreux vaisseaux
nettement vascularisé. Les parois du kyste sont volumineux, de distribution irrégulière non
irrégulières épaisses, très nettement vasculari- systématisée.
sées (fig. 5.37) ;
• une tumeur mixte hétérogène à la fois solide et IRM
liquidienne (fig. 5.38), la plage solide est tou- L'aspect en IRM est assez univoque, les végétations
jours très vascularisée ; et les nodules apparaissant en isosignal T2, franc
Fig. 5.37. Adénocarcinome séreux. Volumineux kyste de 14 cm contenant une végétation vascularisée de 50 × 25 mm.
136 Échographie endovaginale Doppler-3D
Tumeurs mucineuses
Définition, fréquence
Ce sont les plus fréquentes des tumeurs épithé-
liales après les tumeurs séreuses, elles sont carac-
térisées par la présence de cellules contenant une
substance mucineuse. Elles représentent 15 à
25 % des tumeurs organiques de l'ovaire, 10 %
environ des cancers de l'ovaire. Sur l'ensemble des
tumeurs mucineuses, 85 % sont bénignes, 6 % sont
frontières et 9 % sont cancéreuses.
Les cystadénomes mucineux sont plus fréquents
entre la troisième et la cinquième décennie. Les
cancers se rencontrent plus volontiers entre la
quatrième et la septième décennie.
Fig. 5.38. Cystadénocarcinome séreux de haut grade. Bien que rares, les cystadénomes mucineux
A. Tuméfaction mixte à composante majoritaire solide peuvent être retrouvés dans des associations
(flèche) accolée, adhérente non mobilisable du bord
gauche de l'utérus ; présence de quelques petites images tumorales sur le même ovaire, en particulier avec
liquidiennes sur sa convexité (têtes de flèche). B. La un kyste dermoïde ou une tumeur de Brenner.
portion solide est vascularisée en Doppler.
IRM
On retrouve une tumeur volumineuse multilocu-
laire avec des loculi de signaux différents. La paroi
présente des épaississements localisés (fig. 5.47)
ou des nodules ou portions solides pariétaux
ou attenants aux parois des loculi. Les portions
solides sont en isosignal T2, hypersignal en diffu-
sion et net rehaussement après injection avec une
courbe de type 3 ou 2 (fig. 5.48).
Pseudo-myxome péritonéal
Il s'agit d'une ascite gélatineuse (fig. 5.49) prove-
Fig. 5.43. Cystadénofibrome mucineux bénin. IRM. nant d'une lésion mucineuse bénigne ou maligne
A. Séquence sagittale T2 : volumineuse masse kystique ayant disséminé dans la cavité péritonéale. Deux
pelvienne à développement abdominal ; présence de origines sont évoquées (vidéo 5.4) :
quelques loculi à son pôle inférieur (petite flèche) ; à la
partie supérieure (grande flèche), on note un nodule
• la rupture d'un adénome appendiculaire (ou
homogène en franc hyposignal T2. B. Séquence axiale mucocèle appendiculaire) ;
T1 fat sat après injection de gadolinium : rehaussement • un cystadénome mucineux frontière de type
modéré et homogène des parois du kyste et des loculi ; gastro-intestinal.
prise de contraste du nodule fibreux (petite flèche).
Les cellules épithéliales mucineuses provenant
de la rupture d'un adénome appendiculaire ou
d'un cystadénome mucineux vont se fixer à la
surface du péritoine et produire pour leur propre
Échographie
compte une ascite mucineuse qui va entraîner des
Ce sont des tumeurs volumineuses kystiques complications secondaires, en particulier des phé-
multiloculaires comportant des plages nodulaires nomènes d'adhérence puis d'occlusion au niveau
solides de taille variable toujours hypervasculari- de l'intestin grêle. Pathologie bénigne, elle doit
sées en Doppler (fig. 5.46). être traitée comme une pathologie maligne avec
chirurgie de réduction et chimiothérapie intrapéri-
tonéale hyperthermique si l'état général le permet.
140 Échographie endovaginale Doppler-3D
Échographie et IRM
Il s'agit d'une tumeur mixte associant une compo-
sante kystique et une composante solide nodulaire
hypoéchogène en échographie, en hyposignal
T2 en IRM pour la composante fibromateuse
(fig. 5.50 et 5.51).
Macroscopie et échographie
Il s'agit de tumeurs de petite taille, généralement
moins de 5 cm. Elles sont solides, bien limitées,
hypoéchogènes, homogènes. Elles ressemblent
échographiquement à un fibrome ovarien. Un
point est à retenir : elles sont porteuses de calcifi-
cations dans 50 % des cas. En Doppler, leur vascu-
larisation est faible, similaire à celle retrouvée dans
Fig. 5.49. Pseudo-myxome péritonéal. les fibromes ovariens.
A. Coupe sagittale médiane au niveau du cul-de-sac de
Douglas : masse cloisonnée faite de nombreux loculi
d'échogénicité différente. B. Aucune vascularisation dans
la structure en Doppler énergie (contenu mucineux).
Chapitre 5. Pathologie ovarienne 143
Fig. 5.50. Cystadénome endométrioïde frontière de l'ovaire droit : tuméfaction ovarienne volumineuse, mixte,
hétérogène ; les plages solides sont nettement vascularisées. Cystadénome endométrioïdes de l'ovaire gauche
(présence d'un microfoyer de borderline inférieur à 3 %). Ovaire modérément augmenté de volume, porteur de deux
images folliculaires de 14 mm ; le parenchyme ovarien présente des plages iso- et hypoéchogènes avec une nette
vascularisation sans systématisation.
Macroscopie et échographie
Elle se présente sous deux types :
• Classiquement, une forme mixte de type solide
contenant de nombreuses images kystiques. La
composante solide est volontiers hémorragique
(fig. 5.56 à 5.58) ;
• une forme de type solide pur (fig. 5.59 et 5.60) ;
Fig. 5.53. Carcinome à cellules claires. Nodule solide
pariétal.
Échographie •
des éléments nodulaires hyperéchogènes,
Le polymorphisme rend compte des différents homogènes, sans cône d'ombre postérieur cor-
aspects échographiques possibles. respondant à des amas de poils ou de phanères
(fig. 5.67). Les limites externes du kyste sont
Formes mixtes souvent mal visibles, le kyste est souvent sous-
Ce sont les plus fréquentes et elles associent : dimensionné en échographie ;
152 Échographie endovaginale Doppler-3D
Évolution
Quinze pour cent des kystes dermoïdes se com-
pliquent de torsion. La rupture est rare (moins de
2 %) ; elle se complique de péritonite granuloma-
teuse (fig. 5.70 à 5.72).
L'inclusion dermoïde
Il s'agit d'un petit kyste dermoïde (moins de 2 cm),
Fig. 5.69. Kyste dermoïde.
généralement hyperéchogène très homogène, à l'em-
Aspect typique de tuméfaction contenant un liquide porte-pièce, situé en totalité à l'intérieur du parenchyme
finement échogène (sébum), des échos linéaires ovarien. En Doppler, il n'existe aucune vascularisation à
correspondant à des poils (flèches), et un nodule son niveau. La conduite à tenir se borne généralement
hyperéchogène suivi d'un cône d'ombre correspondant à à une surveillance annuelle (fig. 5.73), la croissance
une dent. Il n'y a pas de vascularisation en Doppler. de ces lésions est généralement minime. L'exérèse
chirurgicale est délétère pour la fertilité. Ces lésions sont
souvent bilatérales.
• une tumeur de type solide pur au niveau de d'un lymphome. Elles réalisent de gros ovaires
laquelle il existe une vascularisation en Doppler solides, hétérogènes, hypervascularisés (fig. 5.77
(fig. 5.76). à 5.79). Des formations kystiques peuvent être
présentes. Il est possible dans ce contexte de
retrouver une couronne de parenchyme ovarien
Métastases ovariennes sain, ce qui est exceptionnel en cas de tumeurs
malignes primitives. L'atteinte est volontiers
Rares, elles représentent environ 5 % des tumeurs
bilatérale. Si le cancer primitif n'est pas connu,
malignes de l'ovaire. Le primitif est généralement
le diagnostic différentiel se pose avec un cancer
mammaire, colique ou gastrique. On peut aussi
primitif bilatéral.
retrouver des métastases ovariennes dans le cadre
158 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 6.4. Pyosalpinx.
Abcès tubo-ovarien
A. Collection tubaire finement échogène. La composante
la plus volumineuse (ampullaire) présente le signe de la Échographie
roue dentée (flèches). B. Reconstruction 3D. Mise en
L'abcès tubo-ovarien est de diagnostic difficile. Il
évidence d'un aspect caractéristique d'une collection
tubaire : l'aspect tubulé avec présence d'un septum s'agit d'une masse annexielle complexe de struc-
incomplet (flèche). ture arrondie à paroi épaisse, très hypervascularisée
164 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Fig. 6.16. A. Volumineux hydrosalpinx ancien plicaturé sur lui-même. Les parois sont lisses, il ne reste qu'une petite
frange atrophique visible (flèche). B. Correspondance en échographie 3D. NB. Le diagnostic se fait sur l'échographie
2D, mais l'apport didactique de la 3D semble majeur.
Fig. 6.18. Hydrosalpinx ancien. Portion isthmique plicaturée sur elle-même. Les parois sont lisses.
170 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Fig. 6.19. Hydrosalpinx.
A. Échographie. Aspect trompeur d'une collection tubulée à contenu finement hypoéchogène, homogène pouvant faire
évoquer le diagnostic d'hématosalpinx. Il s'agit simplement d'un contenu liquidien protéique épais sans composante
hématique. B. IRM. Séquences sagittale T2, axiale T2, T1 et T1 fat sat. Collection tubaire typique en hypersignal T2 et
hyposignal T1 confirmant le contenu liquidien sans composante hématique.
L'apport du Doppler est limité. La paroi tubaire L'IRM n'est pas indiquée lorsque le diagnostic est
est très peu vascularisée dans les hydrosalpinx évident en échographie. Elle est utile pour les hydro-
anciens. Le Doppler fait le diagnostic différentiel salpinx de petite taille (fig. 6.21) et dans les hydro-
entre un petit hydrosalpinx et une ectasie veineuse salpinx volumineux où la portion ampullaire est
pelvienne (fig. 6.20). importante et le continuum avec la portion isthmique
Chapitre 6. Pathologie tubaire 171
Fig. 6.20. Image tubulée latéro-cervico-isthmique correspondant à une veine paramétriale volumineuse sans
particularité.
Fig. 6.21. IRM. Coupes sagittale, axiale et coronale T2. Petit hydrosalpinx typique très bien visible sur la coupe
sagittale.
plus fine, est mal visible en échographie (fig. 6.22). L'échographie avec le palper abdominal com-
On met en évidence une structure tubulaire en hyper- biné visualise le caractère exo-ovarien du kyste et
signal T2 et hypo- ou isosignal T1 en fonction du permet de le séparer de l'ovaire (fig. 6.23 et 6.24).
contenu liquidien pur ou protéique. Techniquement, Le diagnostic différentiel avec un kyste ovarien est
les coupes coronales sont les plus informatives, car particulièrement difficile chez la patiente méno-
situées dans le plan anatomique de la trompe. pausée s'il n'existe plus de parenchyme ovarien
attenant au kyste. À l'intérieur du kyste paratu-
baire, il peut exister une petite végétation de 1 à
Lésions tumorales tubaires 2 mm fibreuse au niveau du pédicule d'insertion
du kyste (fig. 6.25).
Tumeurs du mésosalpinx La réalisation d'une IRM n'est pas nécessaire
si le diagnostic échographique est évident ; elle
Les kystes paratubaires, très fréquents, de taille montre une image arrondie en hyposignal T1,
variable (de 1 à 6 cm), sont développés à partir de hypersignal T2 en contiguïté mais distincte de
résidus embryonnaires wolffiens. l'ovaire (fig. 6.26).
172 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Fig. 6.22. IRM. Série de coupes sagittales T2. Volumineux hydrosalpinx à parois lisses pouvant donner un aspect
d'images kystiques multiloculaires.
Les différentes coupes permettent facilement de reconstruire la correspondance entre les « loculi » et faire le diagnostic
différentiel entre hydrosalpinx et image ovarienne polykystique.
Fig. 6.24.
A. Kyste paratubaire de 70 mm de grand axe. Il est au
Fig. 6.23. Kyste paratubaire de 55 mm de grand axe. contact de l'ovaire mais en situation nettement exo-
Il est au contact de l'ovaire mais en situation nettement ovarienne à angle aigu de raccordement avec l'ovaire.
exo-ovarienne. B. Kyste paratubaire : cœlioscopie : aspect macroscopique.
Chapitre 6. Pathologie tubaire 173
IRM
L'IRM met facilement en évidence la collec-
tion tubaire en hyposignal T1, hypersignal T2,
présentant une composante endoluminale tis-
sulaire solide en signal intermédiaire T2, en
hypersignal en diffusion, présentant un rehausse-
ment de type 3 en séquence de perfusion et une
importante prise de contraste sur les clichés après
injection de gadolinium (fig. 6.29 et 6.31).
Fig. 6.35. Torsion d'annexe sur fibrome ovarien. Fig. 6.37. A. Image annexielle tubulée contenant de fins
échos. B. Doppler couleur : volumineuse veine pelvienne.
`` Compléments en ligne
Des vidéos sont associées à ce chapitre. Elles sont
signalées dans le texte par un picto. Pour voir ces
vidéos, connectez-vous sur http://www.em-
consulte/e-complement/477500 et suivez les
instructions.
Vidéo 6.1 Torsion d'annexe sur hydrosalpinx. Mise en
évidence des spires de torsion.
Vidéo 6.2 Correspondance en cœlioscopie.
Fig. 6.36. Torsion d'annexe sur volumineux
hydrosalpinx.
Chapitre 7
Endométriose
Plan du chapitre • elle entraîne une dysovulation, pouvant donner
Étiopathogénie un aspect d'ovaire macrokystique ;
Localisation de l'endométriose – Cartographie • les phénomènes inflammatoires chroniques
Techniques d'imagerie
Imagerie des différentes lésions endométriosiques entraînent des phénomènes adhérentiels pou-
Lésions péritonéales et ovariennes superficielles vant empêcher une éventuelle fécondation.
Ovaire : endométriome
Endométriose sous-péritonéale profonde : technique d'examen
Dans l'endométriose pelvienne, les options
Endométriose sous-péritonéale postérieure thérapeutiques sont multiples et peuvent aller de
Atteinte du cul-de-sac de Douglas, de la cloison l'abstention à une chirurgie lourde de type résec-
rectovaginale ou de la face antérieure du rectum
Endométriose sous-péritonéale antérieure tion colorectale ou vésicale. Les indications théra-
Autres localisations peutiques dépendent de l'intensité des douleurs et
de la cause d'une infertilité. La prise en charge de
la maladie est faite au mieux dans des unités spé-
L'endométriose correspond à la localisation de
cialisées. L'imagerie échographique et l'IRM ont
tissu endométrial (épithélium et stroma) dans
une place prépondérante dans le bilan initial et le
un site ectopique à l'exclusion du myomètre
suivi pour les cliniciens.
(« l'endométriose utérine » ou adénomyose est
traitée au chapitre 4). Elle est fréquente (10 %
environ des femmes en âge de procréer). Étiopathogénie
Les signes cliniques sont :
• les douleurs pelviennes : elles sont variables
L'étiologie exacte de l'endométriose n'est pas
d'une patiente à l'autre sans parallélisme ana-
connue. Deux théories ont été proposées :
tomoclinique. On retient le caractère cyclique
• le tissu endométrial ectopique peut être consi-
avec recrudescence en période menstruelle.
déré comme une « métastase ». Il provient du
Selon les localisations de la maladie, il peut
reflux de tissu endométrial par les trompes
s'agir de douleurs pelviennes localisées ou dif-
durant les règles. Ce tissu va s'implanter en
fuses (endométriose ovarienne ou péritonéale),
fonction des flux péritonéaux à l'image de la
ou de douleurs plus ciblées à type d'épreintes,
carcinose péritonéale ;
de ténesme, de dyschésie, de dyspareunie
• le tissu endométrial ectopique est présent dès
(endométriose postérieure : cul-de-sac vaginal
la naissance et est une métaplasie de la séreuse
postérieur, torus utérinum, rectum). Les rec-
péritonéale ou de résidus müllériens.
torragies cataméniales sont rares. Il peut s'agir
de signes urinaires à type de pollakiurie, de brû-
lures mictionelles (espace inter-vésico-utérin, Localisation de l'endométriose –
paroi vésicale). Les hématuries cataméniales Cartographie
sont rares ;
• l'infertilité. Les quatre localisations les plus habituelles sont :
L'endométriose est délétère pour la fertilité • les lésions superficielles ;
pour trois raisons : • les lésions ovariennes ;
• elle entraîne à la longue une destruction du • les lésions profondes sous-péritonéales ;
parenchyme ovarien ; • les lésions pariétales.
Ovaire : endométriome
Échographie et Doppler
Typiquement, un endométriome est une for-
mation ronde de 1 à 8 cm environ (fig. 7.9 et
7.10) (vidéo 7.1). Le contenu fait de sang
Fig. 7.5. Plages adhérentielles kystiques au niveau du
torus en rétro-isthmique postérieur (flèches).
ancien est hypoéchogène, très homogène, en
Chapitre 7. Endométriose 183
IRM
L'aspect des endométriomes en IRM est assez
univoque. Il associe un franc hypersignal T1, un
franc hypersignal T1 fat sat et un hyposignal rela-
tif en T2 (shading). Les parois sont régulières, il
n'existe aucun nodule ou végétation décelable.
Les dépôts cruoriques sont en hyposignal T2, T1
et T1 fat sat (fig. 7.14).
Autres caractéristiques
des endométriomes
• Selon la dimension : toutes les tailles sont
Fig. 7.9. Endométriome. possibles du volumineux endométriome pou-
Contenu finement échogène très homogène en verre vant atteindre 10 cm de diamètre aux petites
dépoli caractéristique (ground glass cyst).
Fig. 7.13. Endométriome.
Présence en arrière d'une couronne de parenchyme
ovarien porteuse de follicules.
Fig. 7.14. Endométriomes.
IRM : aspect typique de signal intermédiaire « shading » en T2, hypersignal T1 et hypersignal T1 fat sat.
Chapitre 7. Endométriose 185
Fig. 7.17. IRM. Petits endométriomes ovariens gauches typiques sur la séquence fat sat, difficiles à visualiser du fait
de leur petite taille en échographie.
186 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 7.20. Endométriose.
A. Il s'agit en fait de deux endométriomes contigus
Fig. 7.19. Utérus rétroversé fixé. séparés d'une fine paroi (flèche). B. Confirmation en
Important phénomène adhérentiel en rétro-corporéo- Doppler avec la visualisation de la vascularisation de la
fundique avec images d'attraction de la musculeuse de la paroi.
face antérieure du moyen rectum.
Fig. 7.22. IRM. Coupes axiales T1 et T1 fat sat : deux endométriomes contigus à gauche. Un endométriome
centimétrique à droite (flèche).
Fig. 7.27. IRM. Coupes sagittale T2 et axiales T2, T1 et T1 fat sat. Hétérogénéité d'un endométriome en raison d'un
saignement récent.
Fig. 7.28. Association d'un corps jaune (grande flèche) et d'un endométriome (petite flèche).
On note l'asymétrie de vascularisation entre la paroi du corps jaune hypervascularisée et celle de l'endométriome peu
vascularisée.
190 Échographie endovaginale Doppler-3D
Endométriose sous-péritonéale
profonde : technique d'examen
La recherche d'endométriose sous-péritonéale
profonde est assez aisée en échographie. Il faut
toutefois connaître quelques images de base :
• la partie postérieure du col utérin et le cul-
de-sac vaginal postérieur en coupe sagittale
médiane (fig. 7.31) ;
• la partie postérieure de l'isthme utérin (torus
utérinum) (fig. 7.32) ;
• l'aspect normal du rectum en coupe sagit-
tale médiane et en coupe transverse avec ses
deux parties bien distinctes muqueuse et sous-
muqueuse hyperéchogènes et musculeuse péri-
phérique hypoéchogène. Dans la musculeuse,
les fibres longitudinales externes sont séparées
des fibres circulaires internes par un très fin
liseré hyperéchogène (fig. 7.33) ;
• pour vérifier l'absence d'adhérence entre le cul-
de-sac vaginal postérieur et le torus d'une part
et la face antérieure du rectum d'autre part,
on s'aide du palper abdominal et de la sonde
vaginale pour mobiliser l'utérus vers l'avant ;
dans un deuxième temps, en appuyant en sus-
pubien sur le fond utérin on mobilise l'utérus
en arrière. Il faut savoir que l'on est confronté
à deux situations anatomiques, en effet chez un
certain nombre de patientes la face antérieure
du rectum est directement en regard du cul-de-
sac vaginal postérieur ; à l'inverse, chez d'autres
patientes au niveau du Douglas on retrouve
des anges grêles très mobiles situées entre la
face antérieure du rectum et la face postérieure
du cul-de-sac vaginal postérieur. Chez ces der-
nières, on peut penser que l'atteinte de la mus-
culeuse rectale sera beaucoup plus rare en cas
d'endométriose du cul-de-sac vaginal postérieur
ou du torus.
La recherche de l'endométriose sous-péri-
tonéale antérieure peut se faire par voie sus-
Fig. 7.29. Grossesse. Endométriome. pubienne, vessie en semi-réplétion et par voie
A. Décidualisation pseudo-nodulaire de la paroi donnant
endovaginale, vessie en semi-réplétion (fig. 7.34).
un aspect « cystadénome séreux frontière-like ».
B. Doppler : très importante hypervascularisation de la Le diagnostic est facile, mais il nécessite de reti-
paroi et des nodules. C. Épaississement pariétal irrégulier rer la sonde vaginale de quelques centimètres, en
et nodule pariétal (flèche). effet si la sonde est placée au contact du cul-de-sac
vaginal postérieur, la lésion est moins bien visible.
Chapitre 7. Endométriose 191
En pratique, le plus simple pour le déroulement l'endométriose du torus sous la forme d'une
de l'examen est de réaliser la recherche d'endomé- image hypoéchogène spiculée pouvant contenir
triose antérieure en premier. en son centre quelques punctums hyperécho-
gènes. On recherche en mobilisant l'utérus, des
adhérences avec la face antérieure du rectum en
Endométriose sous-péritonéale arrière. Dans ce cas, on étudie la musculeuse de
postérieure la face antérieure du rectum, à la recherche d'un
nodule d'endométriose à son niveau. Parfois,
Atteinte du torus et de l'insertion des ligaments il existe au sein de l'endométriose du torus
utérosacrés (fig. 7.35 à 7.51). quelques images kystiques infracentimétriques
correspondant à de petits pseudo-kystes inflam-
Échographie matoires (fig. 7.47).
L'échographie ne montre pas les ligaments uté-
rosacrés normaux. En revanche, elle montre bien
Chapitre 7. Endométriose 193
Fig. 7.48. Patiente de 54 ans. Endométriose sous-péritonéale postérieure du torus remontant sur la face postérieure
de l'utérus atteignant la structure digestive en arrière avec net épaississement de la musculeuse. IRM.
La particularité de cette atteinte est son caractère kystique. Elle comporte plusieurs logettes en hypersignal, hématiques.
Fig. 7.49. Endométriose sous-péritonéale postérieure avec volumineuse localisation digestive en regard du torus et
atteinte de l'origine du ligament utérosacré droit. IRM.
À noter un kyste fonctionnel sur l'ovaire droit.
Chapitre 7. Endométriose 197
Fig. 7.50. Atteinte sous-péritonéale postérieure centrée sur le torus concernant chaque ligament utérosacré. IRM.
Fig. 7.51. Endométriose sous-péritonéale postérieure centrée sur l'apex vaginal, remontant jusqu'au torus, atteignant
la musculeuse rectale. IRM.
Atteinte du ligament utérosacré gauche.
Fig. 7.59. Lésion endométriosique du torus descendant sur le cul-de-sac vaginal postérieur ; attraction et infiltration du
moyen rectum sur 16 × 9 × 18 mm.
Sur la coupe transverse à droite (b), la lésion endométriosique intéresse environ la moitié de la face antérieure de la
musculeuse du moyen rectum.
variable, de tonalité hypoéchogène correspon- visible donnant une image triangulaire à pointe
dant à l'infiltration endométriosique de la mus- en bas identique à l'image retrouvée en IRM.
culeuse du rectum. L'infiltration est de hauteur À un degré supérieur, l'atteinte endométrio-
variable pouvant aller de 10 à 35 mm environ ; sique peut être globale, entraînant une infiltration
en épaisseur, l'infiltration va de 5 à 15 mm. et une fibrose, réalisant un bloc hypoéchogène
En échographie, il est très difficile d'apprécier intéressant à la fois le cul-de-sac vaginal postérieur,
la profondeur de l'infiltration dans la sous- la totalité du cul-de-sac de Douglas et la muscu-
muqueuse. En transverse, l'infiltration est bien leuse de la face antérieure du moyen rectum.
Chapitre 7. Endométriose 201
IRM
L'endométriose du cul-de-sac vaginal postérieur
en IRM montre une lésion nodulaire en franc
hyposignal T2 de taille variable ; cette lésion est
en isosignal T1. Il existe souvent des images de
punctums millimétriques en hypersignal T1 et
T1 fat sat à l'intérieur de la lésion ; cet aspect est
pathognomonique d'une lésion endométriosique.
Si la lésion est volumineuse, elle entraîne une infil-
tration totale globale du cul-de-sac vaginal posté-
rieur ; ceci peut être, en cas de doute, rendu plus
visible par une opacification vaginale avec du gel
échographique.
L'endométriose digestive se présente sous la
forme d'un épaississement localisé de la paroi
digestive (musculeuse ou musculeuse et sous-
muqueuse), en hyposignal T2 et isosignal T1. Ces
lésions sont très variables soit de très petite taille
soit très volumineuses, caricaturales, pour mesurer
jusqu'à 40 mm de hauteur et 15 mm d'épaisseur.
Fig. 7.64. Lésion du moyen rectum isolée. Le col et le Ces lésions peuvent être situées sur le haut rectum
cul-de-sac vaginal postérieur sont normaux. en regard du torus et de l'insertion des ligaments
A. Nodule de 10 × 8 mm en coupe sagittale. B. En utérosacrés ou en dessous sur le moyen rectum
transverse, il mesure 15 mm intéressant environ les deux
tiers antérieurs de la musculeuse rectale.
au niveau du Douglas et du cul-de-sac vaginal
postérieur.
Fig. 7.65. Endométriose sous-péritonéale postérieure centrée sur l'apex vaginal remontant jusqu'au torus. IRM.
Spicules postérieurs. Pas d'atteinte musculeuse digestive.
Chapitre 7. Endométriose 203
Fig. 7.66. Endométriose sous-péritonéale postérieure étendue sur la face postérieure d'un utérus légèrement
rétrofléchi. IRM.
Atteinte digestive en regard du fond utérin ; atteinte du torus.
Fig. 7.67. Atteinte sous-péritonéale postérieure étendue centrée sur le torus s'étendant en arrière sur le digestif avec
net épaississement de la musculeuse à la charnière rectosigmoïdienne. IRM.
En regard, adénomyose extrinsèque. Vers le bas, atteinte rétrocervicale et atteinte de l'apex vaginal.
204 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 7.70. Double localisation sous-péritonéale postérieure ; la localisation digestive inférieure est très étendue. IRM.
Elle naît du torus. Localisation plus haut située à la partie inférieure du corps de l'utérus. Elle présente une ponctuation hématique.
Endométriose sous-péritonéale
antérieure (fig. 7.71 à 7.79)
Endométriose de l'espace inter-
vésico-utérin et de la vessie
Échographie
L'endométriose de l'espace inter-vésico-utérin
réalise un nodule hypoéchogène fibreux peu vas-
cularisé à contours légèrement irréguliers
(vidéos 7.9 et 7.10). Ce nodule peut être isolé.
Toutefois le plus souvent l'endométriose intéresse
l'espace inter-vésico-utérin et infiltre la paroi de la
vessie. Cette infiltration se fait au niveau du muscle
vésical. À un degré supérieur, l'endométriose
antérieure va prendre un aspect similaire à celui
retrouvé au niveau du Douglas avec un comble-
ment complet de l'espace inter-vésico-utérin, une
atteinte en avant de la paroi vésicale et en arrière
une infiltration avec adénomyose extrinsèque du
myomètre de la face antérieure de l'utérus. Ce Fig. 7.71. Lésion endométriosique du fond utérin à
dernier point est bien visible, en effet, il existe au l'insertion du ligament rond.
niveau de l'infiltration une interruption du liseré A. Coupe sagittale. B. Coupe transverse.
206 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 7.75. Endométriose de l'espace inter-vésico-utérin avec atteinte de la paroi vésicale sur 29 mm de hauteur et
19 mm en antéropostérieur.
A. Présence d'images glandulaires kystiques adénomyosiques correspondant à une adénomyose extrinsèque corporéale
fundique antérieure de l'utérus (grandes flèches). B. Coupes sagittale, axiale et coronale 3D de la lésion endométriosique.
C. Image 3D HDlive® montrant l'aspect de la lésion endométriosique à l'intérieur de la lumière vésicale (flèche).
hyperéchogène normal situé entre la face anté- intermédiaire ou hyperéchogène et apparaît tou-
rieure de l'utérus et la face postérieure de la jours nettement vascularisée.
vessie.
L'infiltration de l'endométriose dans la paroi
vésicale donne un aspect de pseudo-tumeur bour- Remarque. Dans de très rares cas, l'atteinte
geonnante de la vessie. Toutefois, l'endométriose vésicale n'est pas située au niveau de l'espace
est hypoéchogène, faite de tissus fibreux peu vas- inter-vésico-utérin mais peut être vue plus haut
cularisés. Une tumeur de vessie est d'échogénicité vers le dôme vésical ou en situation latérale.
208 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 7.77.
A. Coupe sagittale : petite lésion endométriosique de
l'espace inter-vésico-utérin et de la paroi vésicale de
10 mm de hauteur. B. En coupe transverse, on note un
aspect tout à fait normal de la muqueuse vésicale (petites
flèches), la lésion (grande flèche) n'intéresse que l'espace
inter-vésico-utérin et le muscle vésical.
IRM IRM
L'endométriose vésicale se manifeste sous la forme L'IRM montre une lésion hyposignal T2 mal limi-
d'un nodule arrondi ou ovalaire à contours légère- tée, spiculée. Un signe associé évocateur d'une
ment spiculés présentant un franc hyposignal T2 atteinte endométriosique sous-péritonéale latérale
et un isosignal T1. est une dilatation urétérale homolatérale.
Sur les séquences pondérées T1, il existe sou-
vent des punctums millimétriques en hypersignal
au sein de la lésion. En regard, on recherche Autres localisations
une atteinte du myomètre antérieur sous la
Il s'agit de lésions isolées, uniques ou mul-
forme d'une plage d'adénomyose extrinsèque en
tiples, intéressant la face antérieure du sigmoïde
contiguïté.
(fig. 7.82 à 7.85), le cæcum ou l'iléon (fig. 7.86 et
7.87) ; ce sont des nodules de taille variable (10–
Endométriose sous-péritonéale latérale
30 mm), enchâssés dans l'épaisseur de la paroi,
Il s'agit d'une atteinte des culs-de-sac vaginaux intéressant la séreuse et la musculeuse. Leur dia-
latéraux droit et gauche avec une atteinte paramé- gnostic est difficile en échographie, la profondeur
triale d'importance variable. d'exploration des sondes vaginales étant limitée. Il
est toutefois possible de voir un nodule isolé dans
Échographie
la musculeuse du haut rectum en rétro-utérin, à
En échographie, on retrouve au niveau des culs- la partie postérieure du corps ou du fond utérin.
de-sac vaginaux droit ou gauche une image hypo-
échogène spiculée (fig. 7.80 et 7.81).
210 Échographie endovaginale Doppler-3D
Le compte rendu d'un examen IRM pour bilan excellent marqueur pour trois points chirurgi-
d'endométriose doit mentionner en conclusion caux importants : le temps opératoire, la durée
l'extension de la pathologie dans les comparti- de l'hospitalisation et le risque de troubles
ments centraux et latéraux en utilisant la clas- mictionnels postopératoires.
sification dPEI (fig. 7.88). Elle constitue un
Fig. 7.83. Lésion d'endométriose, en arrière du corps et du fond utérin, de 20 × 5 × 9 mm correspondant à une lésion
isolée du haut rectum.
Fig. 7.88. La classification dPEI divise le pelvis en neuf compartiments afin d'évaluer la sévérité de l'endométriose
pelvienne.
Source : Thomassin-Naggara I, Lamrabet S, Crestani A, Bekhouche A, Wahab CA, Kermarrec E et al. Magnetic resonance imaging classification of
deep pelvic endometriosis: description and impact on surgical management. Hum Reprod 2020 ; 35(7) : 1589-1600.
Endométriose pariétale
Échographie
Techniquement, l'examen est effectué avec une
barrette linéaire haute fréquence (10–16 MHz).
L'image est assez évocatrice : il s'agit d'un
nodule hypoéchogène en raison de la fibrose réac-
tionnelle. Ses contours sont irréguliers, spiculés ;
il peut exister un petit piqueté hyperéchogène en
son centre. Les localisations les plus fréquentes
sont : l'ombilic, les muscles grands droits, la
cicatrice de césarienne, les cicatrices des trous de
trocart de cœliochirurgie, les creux inguinaux
(fig. 7.89 à 7.91). Ces lésions, fibreuses, sont très Fig. 7.89. Nodule endométriosique dans le Douglas
adhérentiel à une anse iléale.
peu vascularisées en Doppler.
Chapitre 7. Endométriose 213
IRM
Les localisations pariétales apparaissent en hyposi-
gnal T2, isosignal T1 et typiquement comportent
un piqueté hypersignal en T1 et T1 fat sat. Elles
se rehaussent après injection de gadolinium
(fig. 7.92).
Endométriose du diaphragme
Les localisations endométriosiques sont surtout
postérieures sur la coupole diaphragmatique
droite. L'échographie n'est pas un examen tech-
niquement satisfaisant pour diagnostiquer des
Fig. 7.90. Nodule endométriosique isolé de la paroi implants endométriosiques sur le diaphragme.
abdominale antérieure au niveau du muscle grand droit. Seules les masses endométriosiques volumineuses
seraient reconnues. Elles sont visibles au mieux en
IRM sur les coupes axiales et coronales en T1 et
T1 fat sat, ces séquences montrant une compo-
sante hématique évocatrice.
Fig. 7.92.
A. Lésion endométriosique de la paroi abdominale. B. Correspondance en IRM.
214 Échographie endovaginale Doppler-3D
Urinomes
Hématomes
Rares, ils ont un aspect voisin de celui des lym-
Complications précoces de la chirurgie pelvienne, phocèles ; la ponction ramène de l'urine. Un acte
ils réalisent une masse dont l'aspect échogra- complémentaire peut être nécessaire sur les voies
phique varie en fonction du temps en raison des urinaires pour assécher la fistule.
Échographie endovaginale Doppler-3D
© 2022, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés
216 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Fig. 8.2. Antécédent de cancer de l'ovaire. Récidive (15 × 10 mm). Forme mixte, solide et kystique.
A. Échographie. B. Doppler énergie : vascularisation dans la partie solide.
laire. Enfin, la voie vaginale est aussi intéressante complété par une biopsie dirigée à l'aiguille.
pour la recherche de récidive ou d'envahissement L'examen peut montrer une carcinose péritonéale
vésical. Dans le même temps, l'examen peut être (fig. 8.4 à 8.7).
Fig. 8.4. Antécédents de tumeur frontière de l'ovaire (TFO) de type séreux, traitée par kystectomie puis annexectomie
bilatérale. Récidive sous forme de carcinose péritonéale avec implants multiples de type tumeur frontière.
A. Niveau pelvien gauche : trois tuméfactions hyperéchogènes (flèches), vascularisées. Aspect très trompeur avec des anses
digestives mais immobilité de ces lésions et vascularisation interne. B. Douglas : lame liquidienne silhouettant bien une petite
végétation péritonéale vascularisée (flèche). C. Aspect de carcinose plus classique avec deux plages tumorales allongées adhérant
au péritoine (flèches). D. Visibilité de deux minimes végétations péritonéales vascularisées au niveau du Douglas (flèches).
Chapitre 8. Pelvis postopératoire 219
Aspects postopératoires
particuliers
Fig. 8.6. Carcinose péritonéale. Nodules péritonéaux.
Après hystérectomie totale
L'examen est demandé dans deux cas :
• pour l'étude des ovaires restants après une hys-
térectomie totale interannexielle ;
220 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Cicatrices de césarienne
Elles présentent peu d'intérêt en dehors de la gros-
sesse. Leur traduction est cependant à connaître.
La cicatrice de l'incision isthmique antérieure
peut prendre plusieurs aspects :
• fin liseré hyperéchogène perpendiculaire au
défilé cervico-isthmique, aspect le plus fréquent
(fig. 8.12 et 8.13) ;
• présence d'une formation kystique au sein de la Fig. 8.14. Antécédent de césarienne. Formations
cicatrice (fig. 8.14 et 8.15) ; kystiques isthmiques antérieures (têtes de flèche).
• image identique, mais avec une déhiscence de
la partie interne de la cicatrice (isthmocèle)
(fig. 8.16).
Il est possible d'en faire un bilan morphologique
complet avec la mesure de ses trois dimensions :
Fig. 8.12. Cicatrice de césarienne. Utérus antéversé. hauteur, profondeur, largeur et mesure du mur
Cicatrice isthmique antérieure (flèches). myométrial antérieur en avant (fig. 8.16C et D).
Elle peut être le siège lors d'une grossesse ulté-
rieure d'un placenta accreta (fig. 8.17) ou d'une
grossesse extra-utérine.
Enfin, faut connaître l'aspect postopératoire
immédiat avec le piqueté hyperéchogène des fils
de suture (fig. 8.18).
Amputation du col utérin
Elle réalise un aspect caractéristique de défect cer-
vical très bien visible à l'échographie sus-pubienne
(fig. 8.19).
`` Compléments en ligne
Des vidéos sont associées à ce chapitre. Elles sont
signalées dans le texte par un picto. Pour voir ces
vidéos, connectez-vous sur http://www.em-
consulte/e-complement/477500 et suivez les
instructions.
Vidéo 8.1 Nodules de carcinose péritonéale de type
frontière.
Vidéo 8.2 Récidive péritonéale après hystérectomie et
annexectomie bilatérale pour tumeur de la granulosa.
Fig. 9.2.
A. Mesure automatique des follicules par SonoAVC®. B. Résultat : les différents follicules sont mesurés selon leurs trois
dimensions avec calcul automatique de la dimension moyenne.
– il donne des informations plus spécifiques répétés d'implantation est ouverte. Il s'agit
au domaine de l'AMP. La vascularisation d'étudier sur la fenêtre d'implantation, le
sous-endométriale (fig. 9.3) a été étudiée en profil immunitaire de l'endomètre par biop-
Doppler énergie et on a établi, selon des pro- sie. On propose un traitement spécifique aux
tocoles de recherche, une corrélation entre la différents types de dérégulation immunitaire
majoration de la vascularisation sous-endo- rencontrés.
métriale tout au long du cycle et le taux de • Le Doppler pulsé des artères utérines fait en
grossesse spontanément ou sur des cycles revanche partie du bilan initial de l'infertilité.
stimulés. La corrélation est mauvaise en pra- L'hypothèse posée est celle d'une corrélation
tique courante, l'absence de réglage standar- entre la baisse des résistances vasculaires et la
disé des paramètres Doppler ne permettant réceptivité endométriale. Normalement, au
pas une analyse fiable de la vascularisation cours du cycle, la résistance des artères utérines
sous-endométriale dans la surveillance des chute parallèlement à l'augmentation de l'œs-
cycles induits. Ces études ont peu évolué et tradiol. En pratique, on enregistre le flux des
une nouvelle voie d'exploration des échecs artères utérines lors de l'examen initial. Si l'index
228 Échographie endovaginale Doppler-3D
Examen initial
dans un contexte d'infertilité
Anomalies utérines
Entre J3 et J5, l'endomètre est fin (inférieur à
5 mm), plutôt hyperéchogène en raison du flux
menstruel et de son abrasion. Il est médian. À
ce terme, il peut être difficile de mettre en évi-
dence un polype muqueux. S'il est de petite
taille, il se confond avec le matériel menstruel.
Il est parfois suspecté par la mise en évidence
d'un pédicule vasculaire au sein de l'endomètre.
Tout doute sur la réalité de l'image doit amener
à un contrôle en phase proliférative avant toute
stimulation. Rarement, la sonohystérographie
sera nécessaire pour affirmer l'existence d'un
polype. On connaît l'effet délétère d'un polype,
surtout s'il siège à proximité d'un orifice ostial.
Parallèlement, la polypectomie améliore la récep-
tivité de l'endomètre.
Longueur de la cavité (hystérométrie) : la cavité
utérine doit être mesurée avec rigueur, ceci ayant
Fig. 9.3. un impact sur la réimplantation embryonnaire. Il
A. Doppler énergie : mise en évidence des vaisseaux convient de mesurer sur l'axe sagittal la cavité en
radiés et des artères basales et spiralées en situation réalisant un tracé de distance avec le track-ball de
juxta-sous-endométriale. B. Enregistrement des flux l'échographe (fig. 9.4).
vélocimétriques au niveau des artères basales.
L'étude du myomètre s'attache dans le cadre
d'une infertilité à diagnostiquer d'éventuels
de pulsatilité est satisfaisant, on ne renouvelle pas myomes sous-muqueux ou retentissant sur le
l'enregistrement en phase lutéale. En revanche, si trajet de la ligne cavitaire. On précisera la possi-
l'index de pulsatilité est supérieur à 3, on préfère bilité d'exérèse d'un myome sous hystéroscopie
le contrôler au moment théorique de l'implan-
tation ovulaire, soit vers J21. L'enregistrement
se fait en cycle naturel, sur chaque artère uté-
rine, repérée en Doppler couleur, au niveau de
la crosse de l'artère en para-isthmique, sur le seg-
ment vertical le plus proximal de l'artère.
Certains praticiens ne demandent le Doppler
des artères utérines qu'à la suite d'échecs
implantatoires.
L'enregistrement du Doppler des artères uté-
rines sur des cycles induits est peu courant, des
valeurs hautes, en pratique rarement retrouvées,
ayant une bonne valeur prédictive négative, mais
des valeurs normales ayant une faible valeur pré- Fig. 9.4. Mesure de la hauteur totale de la cavité utérine
par tracé de ligne depuis le fond de la cavité jusqu'à
dictive positive et ne permettant pas l'adaptation l'orifice externe du col. Ici, une cavité normale avec une
du traitement inducteur. hystérométrie mesurée à 79 mm.
Chapitre 9. Infertilité féminine 229
(taille, mur de sécurité). La reconnaissance d'une fait, le comptage des follicules antraux est un
adénomyose est importante, l'impact négatif bien meilleur indicateur de la réserve ovarienne
de l'adénomyose sur l'implantation ovulaire ou que le volume.
embryonnaire étant établie. Toutefois, signalons • Comptage des follicules antraux : ce dénom-
qu'il n'existe pas de traitement réel de l'adéno- brement est, combiné aux dosages hormonaux –
myose. L'existence de cicatrices (césarienne, FSH, 17-bêta-œstradiol et surtout hormone
autres…) sera documentée. antimüllérienne (AMH), un excellent indicateur
L'échographie couplée au Doppler permet le de la réserve ovarienne. Il est normal entre 7 et
diagnostic de malformation artérioveineuse 15 follicules par ovaire, mais ces chiffres sont
myométriale ou paramétriale parfois secondaire à fonction de la performance de la sonde endova-
une révision utérine ou à une grossesse molaire. ginale utilisée, de l'échogénicité de la patiente
Le bilan initial s'attache à préciser l'existence d'une et de la minutie de l'examinateur. En revanche,
malformation utérine : si le diagnostic d'une mal- il est pour une patiente donnée tout à fait stable
formation de groupe 3 (utérus bicornes) n'amène d'un cycle à l'autre. Seules de mauvaises condi-
pas à réparation, les malformations de groupe 2 tions d'examen peuvent amener à le recontrôler
(utérus cloisonné corporéal) font envisager la répa- (gaz, position haute de l'ovaire). Le nombre de
ration. On sait qu'une cloison, même mineure, follicules antraux constitue un élément impor-
diminue les chances de grossesse. Parallèlement, la tant pour le choix thérapeutique. La dispari-
résection du septum d'un utérus cloisonné améliore tion des plus petits follicules témoigne souvent
significativement les chances de grossesse. d'une insuffisance ovarienne débutante.
• Parenchyme ovarien : la structure des ovaires
doit être finement analysée. Repérer un endomé-
Ovaires : position, volume, triome de 20 mm ou plus est aisé, mais visuali-
comptage des follicules ser des endométriomes infracentimétriques l'est
moins. Les petites plages en gris intermédiaire
antraux (CFA), parenchyme
seront d'autant mieux vues que l'image sera
• Position : l'accessibilité des ovaires et, bien agrandie, améliorée par la pression abdo-
éventuellement, leur mobilité à la palpation minale manuelle (cf. chapitre 1). Dans d'autres
sont précisées. Il est toujours utile de signa- cas, on repérera les autres kystes organiques
ler un ovaire d'accès difficile, parfois vu en (kystes liquidiens purs ou « borderline », kyste
échographie seulement par voie sus-pubienne. dermoïde, etc.). La présence d'endométriomes
L'information est utile à l'échographiste pour amène à rechercher les localisations profondes de
l'examen ultérieur. Elle informe le praticien en l'endométriose, en sous-péritonéal antérieur ou
charge de la ponction. Elle précise les difficultés postérieur, sur les trompes. Insistons à ce stade
et limites de l'examen échographique. Sa fixa- sur l'importance du bilan exhaustif de l'endomé-
tion à l'utérus ou contre la paroi abdominale triose dans le contexte d'une infertilité : d'abord
évoque le développement d'adhérences (post- en tant qu'élément causal, mais aussi parce que
chirurgicales, dans le cadre d'une endométriose les lésions endométriosiques font l'objet d'un
ou après une infection locorégionale). traitement dans certains cas avant la procédure
• Volume : il est calculé automatiquement après AMP. La plupart des équipes indiquent l'exé-
mesure de ses trois dimensions obtenue sur une rèse des hématosalpinx si une FIV est envisa-
image divisée. Les valeurs normales du volume gée, afin de faciliter la ponction folliculaire. En
ovarien dépendent de l'âge. On considère le revanche, la discussion est aujourd'hui ouverte
volume comme augmenté au-delà de 9,5 cm3 – quant à l'opportunité de ponctionner les endo-
ou la surface supérieure à 5,5 cm2 (critère du métriomes. Il convient d'opposer le bénéfice
syndrome des ovaires micropolykystiques). Un en termes de facilité et de limitation des risques
volume inférieur à 4 cm3 peut indiquer, sans infectieux lors de la ponction et le risque de dété-
être spécifique, une insuffisance ovarienne. En rioration du parenchyme ovarien sain.
230 Échographie endovaginale Doppler-3D
Aspect technique
de la méthode
La date de l'examen dans le cycle dépend du
contexte clinique. Chez la patiente en activité
génitale, l'examen doit être effectué dans les dix
premiers jours du cycle avant toute éventuelle
grossesse. En cas de cycles irréguliers, un dosage
des bêta-HCG est indiqué. Fig. 9.5. Sonohystérographie. Matériel.
Chapitre 9. Infertilité féminine 231
Fig. 9.6.
A. Le ballonnet (en vert) doit être gonflé dans la partie basse de la cavité utérine. Si le passage au niveau isthmique
est impossible, on gonflera le ballonnet au niveau de l'endocol (en marron)© : Carole Fumat. B. Correspondance
échographique. Utérus. Coupe sagittale médiane. Schéma du ballonnet dans la partie basse de la cavité (vert). Si possible,
il faut éviter de gonfler le ballonnet dans l'endocol (marron) : risque d'expulsion et de douleur.
232 Échographie endovaginale Doppler-3D
Résultats normaux
L'examen est suivi en temps réel sur l'écran de
l'échographe. Lors de l'injection des premiers cen-
timètres cubes de sérum, les deux faces de l'endo-
mètre s'écartent légèrement et la cavité se remplit
Fig. 9.8. de liquide (fig. 9.10 et 9.11). Lors de l'injection,
A. Utérus coupe sagittale médiane : le ballonnet est dans les premières secondes, on peut mobiliser de
dégonflé (flèche). B. Aspect en coupe frontale 3D.
Aspects pathologiques,
sémiologie élémentaire
La sonohystérographie est indiquée pour des
lésions :
• cavitaires ;
• endométriales ;
• sous-muqueuses.
Fig. 9.11. Coupe transverse. Endomètre en phase
sécrétoire.
Fig. 9.15. A. Petit polype intra-endométrial (flèche). B. Aspect en sonohystérographie : le polype sessile reste en intra-
endométrial sans faire saillie dans la cavité.
Fig. 9.23.
A. Échographie vaginale : épaississement de la cavité
utérine (15,5 mm). Hypertrophie de l'endomètre ? Polype ? confirmer le caractère atrophique régulier de la
B. Sonohystérographie : volumineux polype. totalité de l'endomètre (fig. 9.29). Sur le plan
technique, l'injection de sérum physiologique
en particuliers si l'endomètre est mal visible, très des utérus ménopausiques doit être lente et de
fin, atrophique (traitement par progestatif par quelques centimètres cubes, l'expansion de la
exemple). cavité étant très modérée.
Hypertrophie de l'endomètre
Anomalies de l'endomètre
L'échographie vaginale suffit le plus souvent. La
Atrophie de l'endomètre
sonohystérographie en pratique confirme l'épais-
Son diagnostic se fait avec l'échographie vaginale sissement de l'endomètre (fig. 9.30) dans le cadre
classique. d'une hypertrophie simple. On peut retrouver
Si l'examen est techniquement insuffisant, la l'aspect vallonné de l'endomètre dans le cadre
sonohystérographie permet de compléter et de d'une hypertrophie polypoïde.
Chapitre 9. Infertilité féminine 239
Fig. 9.25.
A. Échographie vaginale : myome sous-muqueux semblant
en majorité intracavitaire. B. Sonohystérographie. Le
myome est à composante majoritaire intramurale ;
Fig. 9.26. Myome sous-muqueux.
il n'existe qu'un bombement sous-muqueux très modéré.
A. Échographie : le myome est difficile à classer avec un
endomètre atrophique. B. Sonohystérographie : le myome
est en situation intramurale sans retentissement important
sur la cavité (type 2–3).
Cicatrice de césarienne
La sonohystérographie peut être demandée pour
vérifier l'existence d'une éventuelle déhiscence au • Méthode simple, indolore, réalisable en ambu-
niveau d'une cicatrice de césarienne (fig. 9.31). latoire, elle est rapide. L'examen ne nécessite
que 15 minutes dans sa réalisation.
Discussion • Elle peut être effectuée dans un contexte
métrorragique. Il faut cependant bien connaître
C'est une technique plus performante, plus sen- les aspects réalisés par d'éventuels caillots et les
sible que l'échographie vaginale simple. Ses indi- différencier des polypes. Le Doppler couleur
cations découlent des limites de celle-ci. s'avère utile en complément.
240 Échographie endovaginale Doppler-3D
Sonosalpingographie
ou HyFoSy
Évaluation
de la perméabilité tubaire
par hystérosalpingosonographie
L'hystérosalpingosonographie (HSS) ou HyFoSy
est une technique d'échographie endovaginale
récente, basée sur l'étude du passage dans les
trompes d'un produit de contraste échographique
pour évaluer la perméabilité tubaire.
Les principales techniques d'imagerie utilisées
dans un bilan pour infertilité sont l'échographie
pelvienne par voie endovaginale et l'hystérosalpin-
gographie (HSG). L'échographie endovaginale
permet d'identifier diverses pathologies pelviennes
pouvant être en cause dans l'infertilité et non
détectables par l'HSG, mais elle ne permet pas
d'explorer correctement les trompes.
L'HSG est surtout utile pour évaluer la perméa-
bilité des trompes.
Ses inconvénients sont au nombre de deux :
• l'irradiation ;
• la possibilité de réactions aux produits de
Fig. 9.27. Myome intramural à dôme sous-muqueux contraste.
corporéal-fundique antérieur de 16 × 11 mm. L'idée est venue de faire une évaluation de la
A. Échographie vaginale. 6,9 mm de myomètre sain en perméabilité des trompes à l'aide d'un produit de
périphérie. L'endomètre atrophique, mal visible rend
difficile l'appréciation de la composante sous-muqueuse.
contraste échographique au cours du même exa-
B. Sonohystérographie : endomètre atrophique. Faible men échographique initial de bilan vers J6-J7. Il
composante sous-muqueuse du myome (type 2). devrait permettre, en cas de trompes normalement
perméables, d'éviter une HSG conventionnelle.
La procédure est la même que pour la sono- utérine (portion interstitielle de la trompe) et la
hystérographie. Après nettoyage antiseptique, fossette ovarienne.
le col utérin est cathétérisé par un cathéter à Le produit de contraste échographique est
ballonnet 5 F : le produit de contraste en gel constitué de gel avec des microbulles d'air,
(ExEm® Foam kit, Laboratoire De Smit Medical, qui sont très échogènes et donc facilement
Bristol, Royaume-Uni) est injecté par le cathéter détectables par échographie. Cette très impor-
(fig. 9.32). La procédure peut être enregistrée en tante hyperéchogénicité permet de bien suivre
vidéo. Le champ d'exploration en échographie est le trajet de la trompe, mais ne permet pas une
centré successivement de chaque côté sur la corne étude de la cavité utérine. Si l'on veut étudier la
242 Échographie endovaginale Doppler-3D
Malformations utérines
et vaginales
Fig. 9.29.
A. Utérus rétroversé de petite taille, ménopausique.
Malformations morphologiques
Endomètre fin, atrophique. B. Sonohystérographie : petite
cavité. Endomètre fin, atrophique. Elles sont rares (3 %), de découverte souvent for-
tuite, parfois lors de l'échographie du premier
trimestre de la grossesse, ou lors d'un bilan pour
cavité utérine, on doit dans un premier temps
infertilité ou pour fausses couches spontanées à
effectuer une sonohystérographie au sérum
répétition. Le diagnostic est fait par l'échogra-
physiologique.
phie avec coupes frontales 3D de la cavité utérine.
Les trompes sont considérées comme per-
L'IRM est réservée pour les cas où l'échographie
méables lorsque le passage du gel est vu de façon
est non contributive. Les malformations utérines
nette dans la portion interstitielle de la trompe
ont trois étiologies :
puis suivi dans la portion isthmique jusqu'à
• absence de formation ou de progression des
l'ovaire avec visualisation de l'arrivée du gel en
canaux de Muller ;
péri-ovarien dans la fossette ovarienne (fig. 9.33
• absence de fusion des canaux de Muller ;
à 9.36). Le passage du produit de contraste en
• absence de résorption de la cloison intermüllé-
péri-ovarien doit être vu de façon indiscutable
rienne.
pour que l'examen soit considéré comme fiable.
La constatation d'une malformation utérine fait
Dans le cas contraire, il est souhaitable de com-
rechercher dans le même temps une anomalie rénale.
Chapitre 9. Infertilité féminine 243
Fig. 9.51. Utérus cloisonné minime (fond arqué). Fig. 9.54. Utérus cloisonné. Sonohystérographie.
Noter l'aspect peu important de la cloison, mesurée ici à Très belle visibilité de la cavité utérine après cathétérisme
5,2 mm à la limite de la normale. Classification U2a. du col et injection de sérum physiologique 0,9 %. Hauteur
de la cloison : 19 mm. Classification U2a.
Fig. 9.63. Correspondance en IRM (même patiente que figure 9.61). Coupes axiales T2.
Un seul utérus ; deux cavités distinctes, deux défilés isthmiques et deux défilés endocervicaux se rejoignant juste au niveau
de l'orifice externe du col. Classification U2a C0 V0.
252 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 9.65.
A. Échographie : coupe transverse du col montrant les deux défilés endocervicaux formant deux lignes hyperéchogènes
(flèches 1 et 2). Classification C1. B. IRM. Coupes axiales en T2. À gauche : un corps utérin avec deux endomètres
distincts (flèches). Au centre : isthme : deux défilés isthmiques distincts (flèche). À droite : un seul col avec deux défilés
endocervicaux (flèche). Classification U2b C1 V0.
Chapitre 9. Infertilité féminine 253
Fig. 9.66.
A. Échographie : utérus bicorne partiel. Deux corps utérins nettement divergents ; un seul défilé isthmique et un seul col
utérin. Noter la divergence des deux corps utérins. Présence d'anses digestives (grêle) (grandes flèches) entre les deux
cornes utérines. B. Correspondance en IRM. Coupe axiale T2. Bonne visibilité des deux corps utérins distincts. Un défilé
isthmique, un défilé endocervical. Classification U3a C0 V0.
Fig. 9.68. Échographie.
A. Coupe sagittale de l'hémi-utérus droit. B. Coupe sagittale de l'hémi-utérus gauche. C. Coupe transversale : bonne
visibilité des deux corps utérins nettement divergents. Chez cette patiente, il existait un seul col avec deux orifices externes
et un vagin sans cloison. Classification : U3b C1 V0.
254 Échographie endovaginale Doppler-3D
de l'épaisseur du myomètre, avec en dessous est normale. L'hémi-utérus controlatéral est soit
une cloison fibreuse ou musculaire mesurant absent soit rudimentaire ; il peut présenter ou non
plus de 150 % de l'épaisseur du myomètre. un endomètre.
On peut éventuellement dans ce cas proposer – U4a : il existe un hémi-utérus controlaté-
un traitement chirurgical (fig. 9.72). ral rudimentaire présentant une cavité avec
• U4 : hémi-utérus. un endomètre. Cette cavité en dessous ne
Il s'agit d'un hémi-utérus généralement nette- présente pas généralement de défilé isth-
ment latérodévié avec son endomètre typique en mique communiquant (fig. 9.73 à 9.75). Il
« flamme de bougie ». Habituellement la trompe existe un risque potentiel de développement
Chapitre 9. Infertilité féminine 255
Fig. 9.71. IRM.
A. Mise en évidence de deux cavités utérines très divergentes, deux défilés isthmiques et deux défilés endocervicaux
avec deux cols distincts. B. Coupe frontale. C. Coupe sagittale paramédiane gauche. D. Coupe sagittale paramédiane
droite. Balisage par du gel échographique de l'hémivagin gauche (flèches). L'hémivagin droit est borgne avec une
rétention hématique ancienne (*) (aspect de signal intermédiaire T2 comparable à l'aspect de shading des endométriomes).
Classement U3b C2 V2.
Fig. 9.72. Échographie. Utérus bicorne cloisonné. Fig. 9.73. Hémi-utérus droit avec présence d'un hémi-
Mise en évidence d'une incisure au niveau du fond utérin utérus controlatéral rudimentaire avec endomètre.
(flèche rouge). La hauteur de la cloison (double flèche Classification U4a C0 V0.
jaune) est de plus de 150 % de l'épaisseur de la paroi
utérine. Classification U3c C0 V0.
256 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 9.75. IRM.
A. Coupe sagittale T2 paramédiane gauche : hémi-utérus gauche normal présentant une cavité endométriale, un défilé
isthmique et un défilé endocervical. B. Coupe sagittale T2 paramédiane droite : hémi-utérus droit avec présence d'une
cavité rudimentaire avec endomètre. Pas de muqueuse isthmique. C. Coupe sagittale T2, annexe droite : nombreuses
images en signal intermédiaire correspondant à un hématosalpinx et à des endométriomes. D. Coupe axiale T2 : hémi-
utérus gauche normal. E. Hémi-utérus gauche avec cavité rudimentaire sans défilé isthmique en dessous. F. Coupe axiale
en T1 fat sat : hématosalpinx droit, endométriomes bilatéraux et un kyste liquidien pur à gauche.
Chapitre 9. Infertilité féminine 257
Fig. 9.77.
A. Échographie masse latéro-utérine gauche arrondie homogène. B. Cette masse est reliée au corps utérin par un fin
pédicule (flèche). C. IRM, coupe axiale T2 : visibilité de l'hémi-utérus droit avec endomètre visible (flèche) et de l'hémi-
utérus gauche sans cavité endométriale. D. Correspondance anatomopathologique macroscopique de l'hémi-utérus droit
et de la corne gauche rudimentaire reliée par un fin pédicule. Classification U4b C0 V0.
258 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 9.84. Échographie.
A. Utérus coupe sagittale médiane. B à D. Reconstructions 3D frontales mettant en évidence l'aspect typique de la cavité
utérine en flamme de bougie. Il n'y a qu'un seul hémi-utérus sans utérus rudimentaire. Classification U4b C0 V0.
Malformations vasculaires
du myomètre
Malformations artérioveineuses
du myomètre (MAV)
Elles sont rares.
Elles peuvent être :
• congénitales (très rares) ;
• dans les suites d'une manœuvre endo-utérine :
aspiration/curetage, césarienne ;
• dans les suites d'une maladie trophoblastique
gestationnelle.
Fig. 9.85. Échographie. Utérus.
Elles peuvent être de découverte fortuite, ou
Reconstruction 3D frontale mettant en évidence l'aspect être responsables de ménométrorragies voire
typique de la cavité utérine en flamme de bougie. Il d'hémorragie génitale majeure.
n'y a qu'un seul hémi-utérus sans utérus rudimentaire.
Classification U4b C0 V0.
Le diagnostic est pratiquement toujours fait par liquidiennes regroupées en situation intramyomé-
échographie-Doppler. On complétera le bilan par triale comme par exemple les images glandulaires
un examen IRM et angio-IRM. Se pose ensuite le kystiques adénomyosiques sont totalement avas-
problème de la prise en charge et du traitement culaires en Doppler.
par embolisation, celui-ci en particulier permet de
préserver la fertilité chez une patiente jeune.
Le diagnostic en échographie est généralement
aisé. On met en évidence au sein du myomètre
un lacis vasculaire caractéristique (fig. 9.88 et
9.89). À l'intérieur, le Doppler retrouve une très
importante hypervascularisation avec des flux
à très haute vitesse et à très basse résistance. En
augmentant la PRF, on peut parfois isoler au sein
de la formation une zone anévrismale artériovei-
neuse, au niveau de laquelle on enregistre un flux
caractéristique de fistule.
L'important ici est de ne pas méconnaître le dia- Fig. 9.88. Malformation artérioveineuse. Images
gnostic, compte tenu des conséquences d'un geste canalaires fundiques postérieures.
endo-utérin – curetage en particulier. Il n'y a pas En Doppler, existence d'un flux dans les structures
canalaires. Pas d'étiologie. On retrouve un curetage de
de réel diagnostic différentiel, les seules images nombreuses années auparavant.
• En cas d'infertilité inexpliquée, on tente par la sens bien corrélé au développement folliculaire.
stimulation douce l'optimisation des paramètres L'exception est la stimulation par le citrate de clo-
de fertilité. On fait de même en cas d'insuffi- mifène, on le verra.
sance ovarienne débutante.
Endomètre
Lors de la croissance folliculaire, il est franche-
ment hypoéchogène et homogène. Il reflète Fig. 9.94. J14. Col utérin.
l'imprégnation œstrogénique et il est en ce Lame anéchogène endocervicale correspondant à de la glaire.
266 Échographie endovaginale Doppler-3D
On considère que chaque follicule en voie de une implantation ovulaire. On propose alors de
maturation délivre 100 à 200 ng/ml d'œstradiol. différer l'implantation et de traiter la patiente par
L'endomètre après 8 jours de stimulation aspirine.
mesure environ 6 à 8 mm d'épaisseur et est parfai- Certains auteurs, et ceci semble être une voie
tement homogène, hypoéchogène. prometteuse, s'attachent à l'analyse de la courbe
vélocimétrique des artères utérines. Ils consi-
dèrent comme favorable l'absence de tout notch
Contrôle au 10e jour protodiastolique. Un notch peu profond ne serait
de stimulation et au-delà pas corrélé à un défaut rédhibitoire de réceptivité
de l'endomètre alors qu'un notch atteignant la
La cohorte folliculaire s'est développée et la diffi- ligne de base ou a fortiori un reverse flow serait
culté de mesure peut résulter de la contiguïté des très défavorable. On retrouve ainsi l'évolution de
follicules responsable de leur déformation, ce qui la courbe vélocimétrique des artères utérines de la
gêne leur mesure ; on envisage le déclenchement femme jeune vers la femme ménopausée. La cor-
de l'ovulation si l'on obtient au moins 4 follicules rélation à défaut d'être scientifique est intuitive.
de diamètre moyen supérieur à 16 mm.
Parallèlement, l'endomètre doit être d'épais-
seur comprise entre 8 et 14 mm, et rester homo- Hyperstimulations
gène. Toute hyperéchogénicité périphérique de ovariennes
l'endomètre doit faire craindre le défaut de blo-
cage du pic de LH avec ovulation inopportune (et
de façon concomitante augmentation du taux de L'hyperstimulation ovarienne (HSO) se définit
progestérone). par la lutéinisation massive des follicules matures
et intermédiaires obtenus lors d'une stimulation
pour FIV. En pratique, il existe deux facteurs
Réimplantation : endomètre, déclenchants : l'administration d'HCG et la
épaisseur, concordance – grossesse elle-même. La première correspond à
l'hyperstimulation précoce et survient 3 à 10 jours
Intérêt du Doppler après le déclenchement de l'ovulation. La seconde
Le moment de l'implantation embryonnaire survient 1 à 17 jours après le déclenchement
dépend de l'évolution in vitro mais également des de l'ovulation. Le mécanisme de cette HSO est
données échographiques : incomplètement connu. Il y aurait activation de
• l'endomètre : il doit mesurer au moins 8 mm. phénomènes vasculaires locaux avec majoration
À la suite de la ponction et du déclenchement de la perméabilité capillaire. Ces phénomènes ne
de l'ovulation, il est de type sécrétoire hyper résultent pas de l'augmentation de l'œstradiol,
échogène en périphérie, encore hypoéchogène mais plutôt de la LH ou de la molécule déclen-
au centre ; chante. Le système prorénine-rénine-angiotensine
• le Doppler : il n'est demandé qu'en cas d'échec et des substances vaso-actives sécrétées par la gra-
implantatoire et pas systématiquement. En nulosa (VEGF) entraîneraient une élévation de la
Doppler énergie, on constate au moment de la sérotonine, de l'histamine et des prostaglandines.
réimplantation une riche vascularisation sous- L'augmentation de la perméabilité capillaire amè-
endométriale mais elle est difficilement quanti- nerait à une fuite de liquide vers les séreuses avec
fiable et non utilisée comme facteur prédictif de son risque d'hypovolémie et de thrombose.
grossesse. En revanche, le Doppler pulsé enre-
gistré sur les artères utérines permet une analyse
quantitative des flux.
Facteurs de risque
On admet qu'un index de pulsatilité des • Avant toute stimulation : ce sont les ovaires
artères utérines supérieur à 3 est défavorable à micropolykystiques et les ovaires très follicu-
Chapitre 9. Infertilité féminine 269
laires lors de l'échographie initiale. La riche rieure à 45 % et les globules blancs sont infé-
vascularisation du stroma ovarien est également rieurs à 15 000/mm3 (fig. 9.96) ;
un facteur de risque mais n'est pas utilisée en • stade 3 : les ovaires sont de taille supérieure à
pratique courante. 12 cm. Il existe une ascite et inconstamment un
• En cours de stimulation : épanchement pleural. Biologiquement, l'héma-
– en cas de fécondation naturelle sur un cycle tocrite est supérieure à 45 %, les globules blancs
stimulé, les risques d'HSO sont parallèles à 15 000 : mm3, le bilan hépatique est perturbé
au nombre de follicules de diamètre supé- (fig. 9.97 et 9.98) ;
rieur à 15 mm. En pratique, ce risque doit • stade 4 : les signes généraux sont marqués : ascite
être pris en compte s'il existe plus de 4 folli- tendue, épanchement pleural avec dyspnée, acci-
cules de diamètre supérieur ou égal à 15 mm. dents thromboemboliques. Biologiquement :
Le taux d'œstradiol permet d'ajuster la hémoconcentration, insuffisance rénale…
conduite thérapeutique. Un taux supérieur à Les ovaires de l'HSO peuvent atteindre plus de
1 000 pg/ml contre-indiquera le déclenche- 20 cm. Ils sont occupés par de multiples kystes
ment. Certains auteurs préconisent de repérer plus ou moins échogènes (hémorragiques), conti-
l'hypervascularisation stromale mais ceci n'est gus. L'épanchement péritonéal est recherché bien
pas entré dans la pratique quotidienne ; sûr à l'étage pelvien mais aussi au niveau des gout-
– en cas de FIV, le risque d'HSO est pris en tières pariétocoliques et autour du foie.
compte quand le taux d'œstradiol est supé- La complication pelvienne à redouter quand les
rieur à 1 500 pg/ml et/ou quand il existe douleurs pelviennes s'intensifient brusquement
plus de 10 follicules mûrs par ovaire. De
nombreux follicules intermédiaires augmen-
tent le risque d'HSO. Après le déclenche-
ment de l'ovulation, la grossesse simple et
surtout multiple est un facteur aggravant.
La conduite à tenir dépend de l'historique
d'éventuelles stimulations antérieures, du
taux d'œstradiol, du nombre de follicules. En
pratique, si le risque est faible, on déclenche,
mais on ne soutient pas la phase lutéale par
de l'HCG, on surveille biologiquement et
échographiquement, et on ne réimplante Fig. 9.96. Hyperstimulation ovarienne : très nombreux
follicules intermédiaires contigus.
qu'un embryon. Si le risque est intermé-
diaire (seuil d'œstradiol de 3 500 pg/ml), on
déclenche et on congèle tous les embryons.
Si le risque est élevé (œstradiol supérieur à
5 000 pg/ml ou plus de 20 follicules mûrs
ou intermédiaires par ovaire), on arrête la
stimulation et on administre des agonistes
ou antagonistes.
Le rôle de l'échographiste : participer à la « sta-
dification » de l'HSO :
• stade 1 : les ovaires sont volumineux mais infé-
rieurs à 8 cm. La biologie est normale ;
• stade 2 : les ovaires mesurent entre 8 et 12 cm ;
il existe des douleurs pelviennes et des troubles
Fig. 9.97. Hyperstimulation.
digestifs. On note un épanchement péritonéal Très volumineux ovaire mesurant 97 × 72 mm. Multiples
modéré. Biologiquement l'hématocrite est infé- corps jaunes. Lame liquidienne modérée en péri-ovarien.
270 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 9.98. A. Hyperstimulation ovarienne avec épanchement liquidien abondant entourant l'utérus et les ovaires.
B. Follicules contigus lutéinisés avec hypervascularisation de leur paroi.
est la torsion de l'annexe : l'ovaire déjà volumi- plus nécessaire que ces procédures se développent
neux augmente encore de volume. En faveur de la en raison de la montée des infertilités masculines
torsion, on note la baisse de la vascularisation du amenant à recourir aux FIV-ICSI. Une autre voie de
stroma ovarien qui dans le cadre de l'HSO était développement est liée au « retard » de la première
nettement majorée. grossesse.
En conclusion
La connaissance des différents aspects échogra-
phiques des stimulations ovariennes est d'autant
Chapitre 10
Grossesse
Plan du chapitre une indication au diagnostic précoce de grossesse
Rappel embryologique intra-utérine :
Échoanatomie du premier trimestre • infertilité ;
Sac ovulaire
Vésicule ombilicale • antécédent d'infection ou de chirurgie tubaire ;
Cavité amniotique • antécédent de GEU ;
Embryon
Morphologie embryonnaire • assistance médicale à la procréation (AMP).
Grossesses gémellaires Nous rappellerons que le diagnostic de gros-
Rappel embryologique sesse intra-utérine repose sur la visualisation d'un
Grossesses multiples
Pathologie du premier trimestre sac ovulaire dans l'endomètre ; l'évolutivité reste
Grossesse arrêtée liée à l'existence d'un embryon avec activité car-
Grossesses à risque de non-évolutivité
Échographie morphologique du premier trimestre
diaque. Toutes les dates de grossesse sont expri-
Anomalies en dehors de l'embryon et de ses annexes mées en semaines et jours d'aménorrhée (SA).
Grossesse extra-utérine
Diagnostic positif
Formes cliniques
Diagnostic différentiel Rappel embryologique
Indications de l'échographie vaginale lors
des deuxième et troisième trimestres
Étude du segment inférieur Au 18e jour d'aménorrhée, l'œuf au stade de
Placentas bas insérés morula (16 blastomères), mesurant 150 μm de
Surveillance du col utérin
diamètre entre dans la cavité utérine.
À J19, la morula se creuse d'une cavité et
devient blastocyste libre.
L'imagerie de la grossesse intra-utérine par voie
À J20, celui-ci s'implante sur l'endomètre, l'im-
sus-pubienne est maintenant connue de tous ; la
plantation se fait du côté du pôle embryonnaire
mise en évidence du sac ovulaire reste fonction
grâce à l'activité lytique du syncytiotrophoblaste
des conditions d'examen (vessie très pleine, utérus
(fig. 10.1).
polymyomateux, rétroversé, obésité, cicatrice). Il
De J21 à J28, l'œuf poursuit sa nidation
en découle que la visualisation du sac gestationnel
(fig. 10.2) en s'enchâssant complètement dans
se fait entre 5 et 7 semaines d'aménorrhée.
la muqueuse utérine qui prend alors le nom de
L'échographie vaginale permet de gagner en
caduque. On en distingue trois parties :
précocité. En effet, la méthode ne dépend que
• basilaire entre le blastocyste et le myomètre ;
d'un facteur : la distance sonde-sac ovulaire ;
• réfléchie, recouvrant le blastocyste et le séparant
cette variable est peu importante n'excédant pas
de la cavité utérine ;
30 mm. Elle est fonction de l'épaisseur du myo-
• pariétale, correspondant à la transformation
mètre si l'utérus est antéfléchi ou rétroversé ou
déciduale du reste de l'endomètre.
de la taille de l'utérus s'il est en situation inter-
Durant la période de nidation apparaissent
médiaire, éventualité rare chez une patiente jeune.
des modifications à l'intérieur du blastocyste.
L'avantage anatomique de la voie vaginale est par-
À la face interne du bouton embryonnaire, se
ticulièrement appréciable chaque fois qu'il existe
Fig. 10.8. J34.
A. Sac ovulaire tonique de 5 mm. B. Correspondance en coupe frontale 3D.
Vésicule ombilicale
C'est la première structure visible dans le sac ges-
tationnel ; elle est détectable à partir de 5 SA
(J35). Structure liquidienne ronde à paroi nette,
très échogène (fig. 10.10 et fig. 10.11), son dia-
mètre augmente pour atteindre 5–6 mm à partir
de 8 SA (fig. 10.12). Présente dans tous les sacs
ovulaires de plus de 10 mm en cas de grossesse
normalement évolutive, sa mise en évidence signe
de façon absolue le diagnostic de grossesse intra-
Fig. 10.9. Épaississement trophoblastique localisé utérine. De 5 à 6 SA, la vésicule siège contre le
préfigurant l'insertion placentaire (têtes de flèche) : trophoblaste ; à 6–7 SA elle apparaît adjacente à
caduque basale.
Noter la finesse du chorion sur l'autre face (flèches). l'embryon permettant ainsi de le visualiser avec
son activité cardiaque (fig. 10.13). À partir de
8 semaines, elle s'en éloigne nettement. En effet,
En résumé, la voie vaginale permet la détection sa situation dans le cœlome externe fait qu'elle est
d'un sac gestationnel à partir du 30e jour d'amé- refoulée par la croissance rapide de la cavité
norrhée, lorsque celui-ci atteint 2–3 mm ; cette amniotique (fig. 10.14). La vésicule ombilicale
limite inférieure semble logique compte tenu du reste visible jusqu'à 14-15 SA ; elle est reliée à
pouvoir séparateur des ultrasons et il ne semble l'embryon par le canal vitellin qui peut être suivi
pas possible d'aller au-delà, même si l'on utilise de sur tout son trajet jusqu'au cordon ombilical
très hautes fréquences (9–10 MHz). Il est capital (fig. 10.15 et 10.16) (vidéo 10.1).
en effet d'avoir une image sémiologiquement par-
faite, distinguant la couronne trophoblastique de Cavité amniotique
la caduque, les deux diagnostics différentiels res-
tant le « pseudo-sac » et la glande kystique endo- Lors de la phase de délimitation, l'embryon
métriale (cf. infra § Grossesse extra-utérine). s'entoure de la cavité amniotique sauf au niveau
du pédicule embryonnaire (cordon ombilical).
Chapitre 10. Grossesse 275
Fig. 10.10. 5,5 SA.
A. Vésicule ombilicale. B. Correspondance en coupe frontale 3D.
Fig. 10.12. 7 SA.
A. Début de visualisation de la membrane amniotique
(flèche). B. Correspondance en coupe 3D avec visibilité Fig. 10.13. J 35. Vésicule ombilicale.
de l'embryon dans la cavité amniotique et visibilité de la A. L'embryon en contiguïté est à la limite du visible.
vésicule ombilicale et du canal vitellin. B. Aspect en 3D.
276 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 10.15. A. Vésicule ombilicale dans le cœlome externe refoulée par la membrane amniotique. B. Aspect en coupe
frontale 3D.
Malgré sa finesse (cinq couches de cellules), la amniotique est totalement anéchogène, liqui-
membrane amniotique peut être visualisée. La dienne pure, contrastant avec le cœlome externe
cavité augmente rapidement de volume pour arri- qui contient de fins échos (fig. 10.18). À la fin du
ver à expansion complète vers 14 SA, où elle n'est premier trimestre, la membrane amniotique acco-
plus individualisable car accolée au chorion. lée au chorion n'est plus visible.
En pratique, malgré l'utilisation de sondes
hautes fréquences, la membrane amniotique n'est Embryon
visible qu'à partir de 7 SA sous la forme d'une
structure légèrement arciforme, échogène située à La mise en évidence d'un écho embryonnaire se
2–3 mm de l'embryon (fig. 10.16). Seule la partie fait à partir de 6 SA, la longueur de l'embryon
perpendiculaire au faisceau ultrasonore est visible ; atteignant le seuil des 3 mm. Il est situé entre la
sa finesse à ce stade de la grossesse fait que les vésicule ombilicale et le trophoblaste, parfois dif-
bords de la membrane abordés tangentiellement ficile à distinguer de ce dernier, leur échogénicité
par les ultrasons ne renvoient aucun signal. À par- étant similaire. Pour repérer plus facilement l'em-
tir de 8 SA, la membrane peut être visualisée en bryon, on recherchera l'écho pulsatile témoin de
presque totalité si l'on augmente légèrement le l'activité cardiaque, toujours présente à ce terme
gain à l'émission (fig. 10.17 et 10.18). La cavité lors d'une grossesse normale (fig. 10.19).
En effet, la fusion des tubes endocardiques droit
et gauche terminée à J35 donne le tube cardiaque
primitif impair et médian ; les premières contrac-
tions cardiaques apparaissent après 36 jours d'amé-
norrhée. La fréquence des pulsations enregistrée en
mode TM est de 80–100 battements/min à 6–7 SA.
Ensuite, la fréquence augmente pour atteindre 160–
180 battements/min vers 10–11 SA. Elle redescend
(120–160 bpm) ensuite durant la période fœtale.
L'échographie vaginale permet donc de
gagner trois à dix jours par rapport à la voie sus-
pubienne pour le diagnostic de grossesse évolu-
tive. Cependant, un diagnostic très précoce peut
Fig. 10.17. A. Canal vitellin visible sur toute sa longueur. parfois être retardé de quelques jours lorsqu'il
B. Correspondance en coupe 3D. Visibilité de l'embryon, du
cordon ombilical, de la vésicule ombilicale et du canal vitellin.
existe une gêne à la propagation des ultrasons. Il
s'agit essentiellement d'utérus myomateux dont scissure interhémisphérique est visible. Les plexus
l'échostructure remaniée rend difficile la visuali- choroïdes, de part et d'autre de la ligne médiane,
sation d'un sac ovulaire de petite taille. Il faudra ont une forme semi-circulaire, hyperéchogène
dans ces cas répéter l'examen trois à six jours plus caractéristique. Les thalami et l'ébauche du cerve-
tard. let sont visibles (fig. 10.24).
À 7 SA, l'embryon est toujours visible. Sa lon-
gueur craniocaudale est de 10 mm.
Fig. 10.23. 9 SA.
Fig. 10.22. Embryon de 9 SA. Pôle céphalique de A. Pôle céphalique. Vésicules encéphaliques et courbures.
10 mm. B. Grossissement.
Fig. 10.25. BIP : 25 mm. 14 SA. Fig. 10.26. 12 SA. Abdomen. Aspect normal du départ
du cordon.
Chapitre 10. Grossesse 281
Fig. 10.33. 13 SA.
A. Membres supérieurs. B. Mains. C. Membres inférieurs.
L'échographie vaginale permet de compter plus Il permet une excellente datation de la grossesse.
aisément le nombre de doigts/orteils. Il peut diagnostiquer certaines anomalies fœtales
L'examen échographique du fœtus au premier majeures.
trimestre doit être effectué entre 11 et 13 + 6 SA.
Chapitre 10. Grossesse 283
Grossesses gémellaires
Résultat de la fécondation simultanée de plusieurs
ovocytes ou de la segmentation d'un œuf dans le
cours de son développement, ce sont toujours des
grossesses à risque nécessitant une surveillance
particulière (mensuelle pour les monochoriales).
Elles surviennent avec une fréquence accrue
dans le cadre de l'AMP :
• induction de l'ovulation ;
• FIV avec transfert de plusieurs embryons.
Fig. 10.34. 13 SA. Rachis. Coupe longitudinale.
Rappel embryologique (fig. 10.36)
Faux jumeaux, ou forme dizygote
Elle correspond à la fécondation simultanée de deux
ovocytes distincts par deux spermatozoïdes. Les
deux œufs sont totalement indépendants, chacun
ayant son chorion et son amnios propre. Les pla-
centas sont fonctionnellement séparés même s'ils
paraissent accolés ; il n'y a pas, ou très rarement,
d'anastomose vasculaire. Cette forme représente les
deux tiers des grossesses gémellaires.
Stade : 2 blastomères
Stade : morula
Formation du disque
embryonnaire
Stade embryonnaire
• séparation précoce au stade de deux blastomères une division tardive du disque embryonnaire
(un tiers des vrais jumeaux). Les deux blasto- après formation de la cavité amniotique : c'est
mères se séparent et donnent deux morulas puis la forme monochoriale monoamniotique.
deux blastocystes pour arriver à deux amnios et
deux chorions séparés. On aura donc un aspect Échoanatomie
de grossesse bi-ovulaire semblant en tout point Le problème échographique est triple :
identique à une grossesse dizygote ; • diagnostiquer la grossesse gémellaire ;
• séparation au stade de bouton embryonnaire • essayer de la classer anatomiquement (diagnos-
(deux tiers des cas) : la morula donne un blas- tic de chorionicité et d'amnionicité) ;
tocyste qui comprend deux boutons embryon- • visualiser l'activité cardiaque des embryons.
naires distincts, chacun ayant sa propre cavité Au début de la grossesse, le diagnostic se fait sur
amniotique. Le placenta est commun (forme la présence de deux sacs ovulaires distincts, acco-
monochoriale biamniotique) ; lés l'un à l'autre (fig. 10.37 et 10.38). Ceci cor-
• séparation au stade de disque embryonnaire : respond aux formes dichoriales ; les autres formes
très rare (1 à 3 % des vrais jumeaux). Il apparaît
Fig. 10.37. Grossesse gémellaire bichoriale. Accolement des deux sacs gestationnels distincts.
A. 5,5 SA. B. 6,5 SA.
• monochoriale biamniotique : il n'existe qu'un • un embryon visible de 7 mm ou plus sans activité
seul sac gestationnel ; les deux cavités amnio- cardiaque visible et enregistrable en mode TM.
tiques sont visibles contenant chacune un La sémiologie échographique des fausses
embryon (fig. 10.39 à 10.41). Leurs deux couches spontanées (FCS) présente des tableaux
membranes finissent par s'accoler pour ne for- très divers selon l'étiologie, la durée d'évolution
mer qu'une cloison amniotique pure très mince. de la grossesse et le temps écoulé entre l'arrêt de
Deux vésicules ombilicales sont présentes ; l'évolutivité et l'échographie.
• monochoriale monoamniotique : un sac ovu- Schématiquement, nous allons décrire quatre
laire unique contenant deux embryons dans tableaux différents.
une seule cavité amniotique. Aucune cloison
n'est visible. Présence d'une seule vésicule Œuf non évolutif avec sac
ombilicale. gestationnel vide
Si l'accident évolutif se produit précocement, on
Grossesses multiples met en évidence un sac gestationnel vide supérieur
ou égal à 25 mm (œuf clair), tonique au début
Elles se rencontrent le plus souvent dans le cadre (fig. 10.43). On n'identifie ni embryon ni vésicule
de l'AMP. L'intérêt de la voie vaginale est de dia- ombilicale. Après une évolution variable, parfois de
gnostiquer très tôt le nombre de sacs gestationnels
évolutifs. Une éventuelle réduction embryonnaire
peut être proposée (fig. 10.42).
Pathologie du premier
trimestre
Grossesse arrêtée
Diagnostic
En échographie vaginale :
• un sac gestationnel de plus de 25 mm sans Fig. 10.43. Œuf clair. 10 SA.
embryon ; Sac ovulaire de 25 × 10 mm. Pas de vésicule ombilicale ni
d'embryon visible.
Chapitre 10. Grossesse 287
plusieurs semaines, il s'aplatit, devient hypotonique, Tout sac gestationnel inférieur à 25 mm sans
quadrangulaire, le trophoblaste est irrégulier, dés- vésicule ombilicale ni embryon demande un
tructuré, parfois présentant un début de décolle- contrôle évolutif à 15 jours.
ment (fig. 10.44). À noter que si l'arrêt évolutif est
très précoce (4–5 SA), le chorion peut apparaître
très mince pouvant poser le problème de diagnostic Œuf embryonné non évolutif
différentiel avec une glande endométriale kystique.
Parfois, on constate la présence d'une grosse Embryon sans activité cardiaque
vésicule ombilicale de 10 mm de diamètre environ, Avec les sondes vaginales, tout embryon décelable
occupant une grande partie du sac gestationnel de 7 mm ou plus doit présenter une activité car-
(fig. 10.45). diaque (fig. 10.46). Lorsqu'il existe un doute pour
des raisons techniques (gros utérus, myomes), on
redemande un contrôle à 1 semaine.
Parfois l'embryon est peu dense, hypoécho-
gène. L'hypoéchogénicité est due à un début de
lyse de l'embryon (fig. 10.47 et 10.48).
Fig. 10.45. Grosse vésicule ombilicale isolée occupant une grande partie du sac gestationnel.
A. Coupe sagittale 2D. B. Aspect en coupe frontale 3D.
288 Échographie endovaginale Doppler-3D
Vacuité utérine
L'interrogatoire retrouve la notion de métrorra-
gies avec élimination d'un œuf. L'échographie
montre un utérus vide avec une muqueuse fine ;
Fig. 10.47. 8 SA. parfois, il persiste une petite lame de liquide
A. Embryon d'apparence normale mais hypoéchogène.
intracavitaire.
B. Pas d'activité cardiaque.
Chapitre 10. Grossesse 289
Fig. 10.48. 9,5 SA.
A. Embryon d'apparence normale mais hypoéchogène. B. Pas d'activité cardiaque.
Grossesse môlaire
Elle correspond à une dégénérescence kystique du
trophoblaste. Sa fréquence est de l'ordre de 1 ‰.
Cliniquement, elle se manifeste par des métrorra-
gies durant le premier trimestre. Le diagnostic est
biologique et échographique. Une complication
est à craindre : la transformation en choriocarci-
nome rendant nécessaire le contrôle anatomopa-
thologique de tous les produits d'aspiration de
FCS.
Il existe deux formes de grossesses môlaires :
• la môle complète : où la totalité du trophoblaste
est le siège d'une transformation vésiculaire rem-
plissant la cavité utérine (fig. 10.53 et 10.54).
L'aspect échographique est typique : processus
occupant intracavitaire, hyperéchogène, conte-
nant de nombreuses images liquidiennes conti-
guës de petite taille, d'allure vésiculaire. Il n'y a
pas de diagnostic différentiel. On recherche la
présence fréquente de volumineux kystes ova-
riens fonctionnels liquidiens purs, bilatéraux ;
• la môle embryonnée (fig. 10.55) : due généra-
lement à une triploïdie, elle associe un volu-
Fig. 10.49. FCS.
mineux sac gestationnel avec un trophoblaste
A. Rétention de débris ovulaires et de caillots. B. Au sein de la irrégulier, lacunaire. L'embryon est visible,
rétention, il existe un reste de trophoblaste « actif » présentant le plus souvent sans activité cardiaque. Cette
une hypervascularisation sur sa zone d'insertion (flèches). forme clinique est parfois difficile à différencier
d'une grossesse arrêtée avec ses remaniements
trophoblastiques.
290 Échographie endovaginale Doppler-3D
Grossesses à risque
de non-évolutivité
Décollement ovulaire partiel
Il y a une collection hématique entre le chorion
et la caduque. En fonction de son importance et
de sa localisation anatomique, il s'accompagne de
métrorragies. Leur abondance et leur durée sont
variables.
L'image échographique est très variable selon la
Fig. 10.51. FCS. taille du décollement :
Rétention de débris ovulaires. Le Doppler couleur montre • il s'agit d'une petite image hypoéchogène trian-
une hypervascularisation en fundique postérieur : rétention gulaire ou ovalaire en croissant située entre
de trophoblaste « actif » non encore décollé.
Chapitre 10. Grossesse 291
Fig. 10.53. Môle.
Fig. 10.52. FCS.
A. Rétention de débris ovulaires. B. Le Doppler couleur
montre une hypervascularisation en postéro-fundique :
rétention de trophoblaste « actif » non encore décollé.
Noter la présence du sac ovulaire très aplati, hypotonique
avec la vésicule ombilicale, en voie d'expulsion dans la
partie basse de la cavité utérine (flèche).
Fig. 10.54. Môle.
292 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 10.60. Présence de deux sacs gestationnels entourés chacun distinctement d'une couronne trophoblastique.
A. Il existe une nette dissociation de taille entre les deux sacs gestationnels. B. Le sac le plus volumineux contient un
embryon de 13 mm en rapport avec le terme théorique de 7 + 5 SA. C. Présence d'une activité cardiaque. D. Le petit sac
contient un embryon non évolutif de 2,5 mm sans activité cardiaque. E. Correspondance en coupe frontale 3D : ici aussi, la
reconstruction 3D permet une très bonne différenciation entre grossesse bichoriale et grossesse monochoriale, avec défaut
d'accolement des caduques.
Grossesse extra-utérine
Greffe ectopique de l'œuf, la GEU voit sa fré-
quence augmenter. Cliniquement, elle associe les
signes classiques : aménorrhée, douleur pelvienne
unilatérale, métrorragies et masse annexielle à
l'examen clinique. Parfois, il existe des antécé-
dents évocateurs :
• pathologie infectieuse ou chirurgie tubaire ;
• antécédent de GEU ;
• présence d'un DIU.
Fig. 10.76. A. Clarté nucale bien visible. B. On attendra La localisation anatomique est multiple : ova-
toutefois un mouvement fœtal pour dégager la clarté
rienne, abdominale, tubaire interstitielle mais,
nucale du chorion en arrière.
Fig. 10.77. Hygroma.
A. Coupe sagittale. B. Coupe sagittale. Noter l'œdème cutané associé au niveau de la paroi abdominale. C. Pôle
céphalique. Coupe transverse : hygroma kystique rétrocervical.
300 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 10.78. Hydrops.
A. Coupe sagittale. B. Plan du BIP. Noter la fusion des thalami. C. Profil dysmorphique sans os propres du nez visibles.
Caryotype : T13.
Fig. 10.85. 8 SA.
A, B. Sac gestationnel ectopique contenant un embryon
évolutif. C. Aspect en coupe coronale 3D.
constitue la difficulté du diagnostic. Le plus sou- contour régulier. Autour, on individualise l'endo-
vent, il est au contact de l'ovaire en sus- ou sous- mètre épaissi, hyperéchogène, homogène. Le dia-
ovarien (dans l'ampoule tubaire). L'œuf peut être gnostic différentiel avec le sac ovulaire repose sur
latéro- ou rétro-utérin, parfois au niveau du fond deux critères :
en contiguïté avec la corne utérine. • le sac gestationnel donne une image en double
couronne hyperéchogène : la couronne
Signes indirects de GEU interne correspondant au trophoblaste, la cou-
Signes endométriaux ronne externe à la caduque (fig. 10.87). En cas
de pseudo-sac, il n'existe qu'une seule couronne :
Le signe cardinal est l'absence de sac gestationnel la caduque entourant du liquide (hématométrie) ;
dans l'épaisseur de l'endomètre ; celui-ci apparais- • si l'œuf est jeune, la sonde vaginale le situe net-
sant épais, très échogène, homogène, correspon- tement dans l'épaisseur de l'endomètre ; la ligne
dant à la décidualisation (fig. 10.86A). cavitaire restant bien visible entre les caduques
Dans certains cas, la GEU cesse d'évoluer, il réfléchie (ovulaire) et pariétale. En cas de
s'ensuit une chute hormonale entraînant un sai- pseudo-sac, il n'y a pas de ligne cavitaire en rai-
gnement de l'endomètre ; celui-ci écarte les deux son de la rétention hématique. De plus l'image
faces de la muqueuse créant l'image classique du pseudo-sac intracavitaire est médiane par
du pseudo-sac (fig. 10.86). Il se présente sous définition. Le sac ovulaire est excentré en parti-
la forme d'une image liquidienne allongée de culier dans le plan frontal ou sagittal.
Fig. 10.86. Caduque.
A. L'aspect correspond en tous points à un endomètre hyperéchogène de fin de phase sécrétoire. B. Caduque en voie de
décollement. Noter le contenu hématique (échos hétérogènes avec niveau de sédimentation) de la cavité utérine. C. GEU.
Caduque éliminée, mais présence d'un liquide sérohématique finement échogène homogène dans la cavité utérine. D.
GEU : caduque éliminée ; vacuité utérine.
304 Échographie endovaginale Doppler-3D
Hématosalpynx
Fig. 10.87. Utérus bicorne. Il constitue une masse annexielle, reflet échogra-
A. Coupe transversale. Corne de droite : caduque avec
caillot intracavitaire. Corne de gauche : sac gestationnel phique de la trompe dilatée par des caillots et des
(ici œuf clair). B. Coupes sagittales. À gauche, cavité débris trophoblastiques.
gauche : sac gestationnel. Noter l'aspect en double L'échographie montre :
couronne (flèche et tête de flèche) formé par la caduque et • une masse arrondie ou oblongue d'échogénicité
le trophoblaste du sac gestationnel. À droite, cavité droite :
caduque et lame sérohématique intracavitaire : aspect dit mixte hétérogène en rapport avec l'épanche-
de pseudo-sac. ment hématique. Elle mesure environ 3–5 cm
Chapitre 10. Grossesse 305
Fig. 10.91. GEU.
A. Volumineux hématosalpinx hétérogène de 56 × 23 mm. B, C. À l'intérieur, on retrouve le sac gestationnel sous la forme
d'un nodule hyperéchogène centimétrique présentant une vascularisation en périphérie (flèche).
Fig. 10.95. GEU.
A, B. Hématosalpinx hétérogène de 50 × 15 mm. À l'intérieur, on retrouve le sac gestationnel centimétrique présentant une
vascularisation en périphérie (flèche). C. Aspect de l'hématosalpinx contenant le sac gestationnel en coupe 3D.
308 Échographie endovaginale Doppler-3D
Dans un contexte clinique de GEU, le diagnos- non évolutive ou d'une grossesse ectopique : on pro-
tic repose sur l'association d'arguments biologiques pose alors un nouveau contrôle échographique. Un
(bêta-HCG) et échographiques. En l'absence d'er- nouveau contrôle échographique pourra aussi être
reur de terme, le diagnostic de GEU se pose entre demandé lorsque les conditions techniques sont dif-
5 et 8 SA. À partir de 5 SA, le taux moyen des ficiles (annexes avec phénomènes adhérentiels, endo-
bêta-HCG est de 2 500 mUI/ml. Le seuil de détec- métriose, gros ovaires hyperstimulés) (fig. 10.99).
tion de l'échographie vaginale d'une GIU est de
800–1 000 mUI/ml. L'absence de sac ovulaire intra-
utérin pour des taux supérieurs à 800–1 000 mUI/ Formes cliniques
ml est en faveur d'une nidation ectopique qui • GEU interstitielle. Elle apparaît très excentrée
conduit à rechercher une masse annexielle évocatrice dans une corne utérine ; elle est entourée de
pouvant être accessible à un traitement médical. myomètre. L'étude par voie vaginale montre le
Pour un taux inférieur à 800 mUI/ml et en sac ovulaire situé en dehors de l'endomètre per-
l'absence de masse annexielle ou d'épanchement mettant ainsi le diagnostic différentiel avec une
du Douglas, la vacuité utérine impose un nouveau grossesse intra-utérine excentrée dans la cavité
contrôle biologique. Si le taux a doublé, il s'agit a ou sur un utérus bicorne (fig. 10.100 à 10.106).
priori d'une grossesse évolutive intra-utérine. On • GEU sur moignon de trompe ou isthmique
confirme alors sa localisation. S'il n'y a pas de double- proximale (fig. 10.107).
ment du taux dans ce délai, il s'agit d'une grossesse
Fig. 10.97. A. Caillots (flèche) dans la fossette ovarienne moulant l'ovaire (*) et la fossette (têtes de flèche). B. Caillots
dans le Douglas. Noter les différents aspects allant du caillot (flèche) hyperéchogène au sang plus ou moins lysé (* et
tête de flèche).
Chapitre 10. Grossesse 309
Fig. 10.104. A, B. Grossesse intra-utérine située de façon très excentrée en fond de cavité proche de l'ostium tubaire
gauche. Cette grossesse reste toutefois en totalité intracavitaire entourée de caduque. C. Correspondance en coupe
frontale 3D : le sac gestationnel reste situé en totalité en intracavitaire. La portion interstitielle de la trompe à côté est
bien visible.
312 Échographie endovaginale Doppler-3D
Fig. 10.107. 5 SA.
A. GEU isthmique droite : le sac gestationnel est bien
visible accolé sur le bord externe de la corne utérine.
B. Grossissement. C. Même patiente, trois mois après
traitement par méthotrexate ; le sac est toujours visible,
avasculaire en Doppler énergie. Il peut persister ainsi
encore deux à trois mois.
`` Compléments en ligne
Des vidéos sont associées à ce chapitre. Elles sont
signalées dans le texte par un picto. Pour voir ces
vidéos, connectez-vous sur http://www.em-
consulte/e-complement/477500 et suivez les
instructions.
Vidéo 10.1 Embryon de 8,5 SA. Aspect en l'échographie
3D.
Vidéo 10.2 FCS. Petite rétention de trophoblaste encore
inséré, aspect Doppler : vascularisation du trophoblaste
et de sa zone d'insertion au niveau du myomètre.
Vidéo 10.3 GEU. Petit sac gestationnel de 5 mm, en
arrière de l'ovaire. Noter à l'intérieur la présence d'une
vésicule ombilicale. Pas d'embryon visible.
Vidéo 10.4 GEU. Petit sac gestationnel au contact
de l'ovaire visible sous la forme d'une image
hyperéchogène, arrondie correspondant à une « boule »
de trophoblaste.
Fig. 10.125. 37 SA.
A. Interposition du cordon entre la présentation céphalique
et le col. B. Le Doppler couleur confirme le diagnostic.
Chapitre 11
Vessie
Plan du chapitre 3 mm au niveau du fond et des faces latérales ; les
Anatomie uretères sont visibles dans leur trajet intramural
Calculs des méats sous la forme de deux petites lignes échogènes
Urétérocèle
distantes de 2–3 mm ; leur lumière est identi-
Tumeurs vésicales
Autres pathologies fiable lors du passage de l'urine à chaque cystoïde
(fig. 11.2 et 11.3).
Anatomie
L'échographie pour la recherche de pathologies
vésicales se fait par voie sus-pubienne, vessie
pleine. Cependant certaines pathologies peuvent
être visibles au décours d'une échographie vaginale
et doivent donc être reconnues. Sur le trajet de
la sonde la première structure visible est l'urètre,
médian, dont le trajet est légèrement oblique en
haut et en avant. La symphyse pubienne est visible
sous la forme d'une ligne arciforme hyperécho-
gène avec cône d'ombre postérieur. Le col vési-
cal est visible en forme de « V », caractéristique
(fig. 11.1).
La paroi de la vessie est fine et régulière ; son Fig. 11.2. Coupe sagittale oblique montrant la portion
épaisseur en réplétion moyenne est inférieure à intramurale de l'uretère (têtes de flèche).
Fig. 11.5. Urétérocèle.
A. Orifice (flèche). B. Doppler. Jet urétéral à travers l'orifice. C. Aspect par voie sus-pubienne. D. Aspect dynamique.
À droite : gonflement de l'urétérocèle lors d'une cystoïde urétérale. E. Jets urétéraux par voie sus-pubienne. À gauche
par l'orifice de l'urétérocèle. À droite : aspect classique du méat urétéral gauche normal. F. Lithiase enclavée dans
l'urétérocèle.
322 Échographie endovaginale Doppler - 3D
Fig. 11.11. Actinomycose.
A. Échographie sus-pubienne : processus infiltrant intéressant la face antérieure gauche de l'utérus et la corne vésicale.
B. Correspondance en Doppler énergie. C. Correspondance en échographie vaginale et Doppler énergie.
Index
A –– hypertrophie, 37
Abcès, 215 –– kystique, 44
Actinomycose, 324 –– tamoxifène, 40
Adénomyome, 112 Endométrectomie, 223
Adénomyose, 44, 108, 304 Endométriome, 180
Amputation du col, 221 Endométriose, 324
Atrophie de l'endomètre, 238 –– de l'espace inter-vésico-utérin, 205
Atteinte digestive, 209 –– pariétale, 212
–– sous-péritonéale, 192, 205, 209
B –– tubaire, 177
Bilharziose tubaire, 177 Exencéphalie, 293
C F
Calculs des méats, 320 Fibrothécome, 148
Cavité amniotique, 274
Cicatrices de césarienne, 221 G
Clarté nucale, 293 GEU. Voir Grossesse extra-utérine
Cloison rectovaginale, 198 Grossesse, 271–318
Col –– arrêtée, 286
–– béance, 315 –– extra-utérine, 271, 299
–– cancer, 68 –– – cervicale, 312
–– fibrome, 97 –– – interstitielle, 308
Conisation, 223 –– – ovarienne ou abdominale, 312
Corps jaune, 127 –– gémellaire, 283
Cystadénome séreux –– – dichoriale diamniotique, 285
–– multiloculaire, 131 –– – monochoriale diamniotique, 284
–– – monochoriale monoamniotique, 284
D –– kyste ovarien, 298
DIU, 71, 299 –– môlaire, 289
–– aspect échographique, 73 –– multiple, 286
–– complications, 76 –– myome, 298
–– grossesse, 79 –– risque de non-évolutivité, 290
Dystrophie macropolykystique, 129
Dystrophie ovarienne, 127 H
Hématome, 215
E Hématométrie, 65
Embryon Hématosalpynx, 304
–– morphologie, 277 Hémopéritoine, 305
Endocol Hydrométrie, 65
–– polypes, 69 Hydrops, 298
Endomètre Hydrosalpinx, 166
–– atrophie, 37 Hygroma, 297
–– cancer, 46 Hypertrophie de l'endomètre, 238
326 Index