L4histoire P2nal Du S2n2gal
L4histoire P2nal Du S2n2gal
L4histoire P2nal Du S2n2gal
Le Sénégal est composé de 14 régions et a pour capitale la ville de Dakar. Le Sénégal est une
ancienne colonie française qui a obtenu son indépendance le 4 avril 1960. Le Sénégal a tenté
une union politique avec le Mali en 1959 et avec la Gambie en 1982 mais aucune de ces
unions n’a perduré. Aujourd’hui, le Sénégal est officiellement une République. Il suit un
nouveau régime mis au point par les Etats africains depuis le début des années 60, régime
caractérisé par le monocentrisme présidentiel[1].
Pendant 40 ans (depuis 1960), le parti socialiste était le principal parti politique au Sénégal
mais, en 2000, le leader du parti démocratique sénégalais, Abdoulaye Wade, a été élu
président. Depuis le 2 avril 2012, le Sénégal a un nouveau président, Macky Sall[2] élu le 25
mars 2012, fondateur du parti politique APR (Alliance pour la République) en 2008.
Concernant son système judiciaire sénégalais est inspiré du droit français. Selon l’article 88
de la Constitution, le pouvoir judiciaire est composé du Conseil constitutionnel, de la Cour
suprême, de la Cour des comptes et des tribunaux et Cours.
Il est important de noter que même si les lois islamiques et traditionnelles ne sont
généralement pas officiellement incorporées dans le système judiciaire sénégalais, les
principes contenus dans ces lois ont une forte influence[6].
Le droit pénal Sénégalais garantit la protection des droits de la défense dans de nombreux
textes. Cependant, le Sénégal est confronté à un déficit d’avocats et de magistrats.
En effet, le Sénégal compte aujourd’hui 365 avocats environ, 500 magistrats en poste
(recensement de 2013), l’effectif des greffiers à la même date est porté à 337, pour une
population de plus de 13 millions d’habitants. [7]
Le Sénégal est également confronté à une surpopulation carcérale et beaucoup de détenus sont
en attente d’être jugés. Selon le rapport d’activités 2014, publié en mars 2015, par la Direction
de l’administration pénitentiaire sénégalaise, 36 028 personnes ont été incarcérées durant
l’année 2014 au sein des 37 établissements pénitentiaires du pays. Le rapport souligne ainsi
une hausse de 1411 détenus par rapport à l’année 2013 qui comptait 36 617 détenus.
Parmi ces détenus, 46, 55% sont en attente d’être, en détention provisoire. Le rapport souligne
que parmi ces détenus provisoires, 458 personnes sont détenues depuis plus de 3 ans.
Parmi la population carcérale de 2014, 1557 (4,32%) des détenus sont des femmes, les
mineurs eux sont au nombre de 3156(8,75%). [8]
La carte judiciaire du Sénégal a été remaniée par la loi n° 2014-26 du 03 novembre 2014
fixant l'organisation judiciaire. Cette loi institue les Tribunaux de Grande instance et les
Tribunaux d’instance qui viennent remplacer respectivement les anciens Tribunaux
Régionaux et les Tribunaux Départementaux.
Ce texte énonce quelques droits liés à la procédure judiciaire, y compris les droits de la
défense, le droit à la présomption d’innocence, le droit à l’égalité devant la loi, le droit à
l’égale protection de la loi, le droit à la vie, le droit à la liberté, à la sécurité, au libre
développement de sa personnalité, et à l'intégrité corporelle. La Constitution interdit
également les lois pénales ex post facto ou rétroactives et protège des recherches et saisies
arbitraires.
En 1978,le Sénégal a également ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et
politiques, ainsi que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
du 16 décembre 1966 des Nations Unies, et plus tard, le 21 Aout 1986, la convention
internationale contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains et
dégradants et le 11 Décembre 2008,la convention internationale pour la protection de toutes
les personnes contre les disparitions forcées.
Il est Haute partie au statut de Rome instituant la Cour pénale internationale ratifié le 02
Février 1999. Le 31 décembre 2007, l’Assemblée nationale sénégalaise a adopté deux lois
modifiant le Code pénal et le code de procédure pénale, ayant toutes deux vocation à mettre
en œuvre le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, introduisant ainsi dans le
dispositif législatif national les infractions de crime de génocide, de crime de guerre et de
crime contre l’humanité et les principes de la compétence universelle et de l’imprescriptibilité
des crimes de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité(CF loi No 2007-
02 du 12 Février 2007 modifiant le code pénal et loi No 2007-05 du 12 Février 2007
modifiant le code de procédure pénale).
D’abord dans la première phase, la procédure est de type inquisitoire : ce sont des policiers,
gendarmes ou agents publics, ayant la qualité d’officier de police judiciaire(OPJ) agissant,
chacun dans son secteur d’activités, sous la supervision des procureurs et des magistrats
instructeurs qui recherchent et rassemblent les preuves. La procédure est en principe écrite et
sécrète.
Dans la deuxième phase, c’est-à-dire de jugement, la procédure est plutôt de type accusatoire,
en ce sens qu’elle est publique et contradictoire.
Le système pénal sénégalais connaît trois catégories d’infractions : les contraventions, les
délits et les crimes. Celles-ci sont définies à l’article premier du code pénal sénégalais(CP)[11].
Une infraction est placée dans une de ces trois catégories selon la peine encourue rattachée à
celle-ci. Ainsi, une infraction que la loi pénale punie d’une peine de police est une
contravention, une infraction punie d’une peine correctionnelle est un délit et une infraction
punie d’une peine afflictive ou infamante est un crime (art 1 CP).
Les peines criminelles afflictives ou infamantes sont, selon l’article 7 CP, les travaux forcés à
perpétuité, les travaux forcés à temps et la détention criminelle. La peine de mort,
anciennement présente parmi ces peines, a été abolie par une loi du 28 décembre 2004[12].
L’article 8 CP prévoit également une peine seulement infamante qui est la dégradation
civique.
Les peines correctionnelles sont, selon l’article 9 CP, l’emprisonnement à temps dans un lieu
de correction, l’interdiction à temps de certains droits civiques, civils ou de famille et
l’amende.
Enfin, les peines de police sont l’emprisonnement, l’amende et la confiscation de certains
objets saisis [13]
l'enquête de flagrance en cas de crime ou délit flagrant[14] , qui fait l’objet du chapitre
premier « Des crimes et délits flagrants » du Titre II, Livre I du CPP (art 45 à 66
CPP).
Au-delà, quel que soit la nature de l'enquête, une ""instruction préparatoire/information"" est
obligatoire en matière de crime, facultative (sauf dispositions spéciales) en matière de délit et
peut également avoir lieu en matière de contravention (art 70 CPP). Cette instruction est
menée par le juge d'instruction, juridiction d'instruction de premier degré, chargé de procéder
aux informations (art 39 CPP). L'instruction préparatoire ne peut démarrer qu'à la suite d'un
réquisitoire du procureur de la République ou par une plainte avec constitution de partie civile
dans les conditions prévues aux articles 71 et 77 CPP (art 42 CPP).
Procédures de police
Plaintes/ Information
C’est tout d’abord la police judiciaire qui est chargée de constater les infractions à la loi
pénale, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs, tant qu’une information
n’est pas ouverte (art 14 CPP). Lorsqu’une information est ouverte, la police judiciaire ne fait
que suivre les ordres du juge d’instruction.
La police judiciaire comprend les officiers de police judiciaire, les agents de police judiciaire
et les fonctionnaires et agents chargés de certaines fonctions de police judiciaire, chacune de
ces catégories de personnes n’ayant pas les mêmes compétences et prérogatives en matière
d’enquête. Une section du code de procédure pénale est consacrée à chacune de ces
catégories, section définissant leur rôle, compétences et prérogatives dans la procédure
pénale[15]. La police judiciaire est placée sous la surveillance du procureur général, chargé de
veiller à l’application de la loi pénale dans le ressort de la Cour d’appel ou il exerce ses
fonctions[16] et sous le contrôle de la chambre d’accusation (art 13 CPP).
Concernant l'information judiciaire, c'est le juge d'instruction qui est chargé d'y procéder (art
39 CPP). Il ne peut cependant y procéder qu'à la suite d'un réquisitoire du procureur ou par
une plainte avec constitution de partie civile (art 42 et 77 CPP). L’information judiciaire ou
instruction fait l’objet du Titre III, Livre I du CPP (art 70 à 217 CPP).
Arrestation
Dans le cadre de l’enquête de flagrance, l’officier de police judiciaire peut être amené à
placer en garde à vue une ou plusieurs personnes, pour les nécessités de l’enquête. S’il décide
de placer une personne en garde à vue, afin d’établir ou vérifier son identité ou car celle-ci est
susceptible de fournir des renseignements sur les faits ou les objets et documents saisis, la
personne concernée ne peut être retenue par la police judiciaire plus de 24h (art 55 al 1 CPP).
Si, cependant, il existe des indices graves et concordants contre une personne, de nature à
motiver son inculpation, l’individu doit être conduit devant le procureur de la République ou
son délégué et la garde à vue ne peut excéder 48h (art 55 al 2 CPP). Cette durée maximum
peut être prolongée de 48h par le procureur de la République ou son délégué. La personne
gardée à vue a le droit d’être informée des raisons de cette prolongation et a le droit d’être
assistée par un avocat inscrit au tableau ou admis en stage. Ces formalités doivent être
inscrites dans le procès-verbal d’audition à peine de nullité (art 55 al 9 CPP).
La loi prévoit en matière de garde à vue le doublement des délais de 48 heures prévus, soit 96
heures, en matière de crimes et délits contre la sureté de l’Etat, des crimes et délits commis en
période d’état d’urgence ou d’état de siège ou pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels
du Président de la République prévus à l’article 52 de la constitution, sans que ces deux
causes de doublement puissent se cumuler(Art 55 al 8 de la loi No 2016-30 du 08 Novembre
2016 ).
Ainsi c’est seulement à l’expiration du premier délai de 96 heures qui est susceptible d’être
prorogé deux fois que l’avocat pourra assister son client.
Le délai de prescription est fixé à 30 ans pour les crimes de terrorisme (Art 677-25 alinéa 1) et
à 7 ans pour le financement du terrorisme (Art 8 alinéa2 nouveau). De même, les peines
prononcées pour ces crimes se prescrivent par quarante (40) ans (Art 677-25 alinéa 2).
Perquisitions et saisies
Le code de procédure pénale sénégalais prévoit que dans le cadre de l’enquête de flagrance,
lorsqu’une infraction est commise, l’officier de police judiciaire (OPJ) en informe
immédiatement le procureur de la République et se rend sur la scène de crime afin de
procéder à ses constatations. L’officier de police judiciaire saisit toute arme ou instrument
ayant servi à commettre le crime ou dont l’utilisation été prévu pour le commettre et préserve
tout indice qu’il est susceptible de trouver in situ.
Il doit ensuite les présenter, pour reconnaissance, aux personnes soupçonnées d’avoir
participé au crime, sil elles sont présentées (art 46).
En cas de difficulté d’effectuer l’inventaire sur place, les documents et objets saisis sont
placés sous scellés fermés provisoires jusqu’au moment de leur inventaire et mis sous scellés
définitifs en présence des personnes ayant assisté à la perquisition. Avec l’accord du
procureur de la République, l’OPJ ne maintient que la saisie des objets et documents utiles à
la manifestation de la vérité (art 48 al 5 CPP).
Afin de préserver le respect des droits de la défense, les perquisitions et saisies de l’OPJ
doivent être effectuées en présence des personnes soupçonnées d’avoir participé au crime et
de la personne au domicile de laquelle la perquisition a lieu (art 49 al 1 CPP). Si cela est
impossible, l’OPJ doit inviter les personnes précédemment citées à désigner, chacune, un
représentant de leur choix. Là encore, à défaut de cette désignation, l’OPJ devra choisir deux
témoins, en dehors des personnes relevant de son autorité administrative (art 49 al 2).
L’OPJ a le droit de prendre connaissance des papiers et documents qu’il souhaite saisir mais
doit provoquer, préalablement toutes mesures utiles pour que soit assuré le respect du secret
professionnel et des droits de la défense (art 48 al 2 CPP).
Un procès-verbal relatant la perquisition et les saisies doit être dressé et signé par les
personnes précédemment citées. En cas de refus ou d’impossibilité de signer, il doit en être
fait mention au procès-verbal (art 49 al 3 CPP).
Si ces formalités ne sont pas respectées, les perquisitions et saisies effectuées par l’OPJ
encourent la nullité (art 51 al 2 CPP).
Dans le cadre de l’enquête préliminaire, les perquisitions, visites domiciliaires et saisies sont
également effectuées par les OPJ. Celles-ci ne peuvent être effectuées, cette fois-ci, qu’avec
l’accord exprès de la personne chez qui l’opération a lieu (art 68 al 1 CPP). Cet accord exprès
doit se manifester par une déclaration écrite de la main de l’intéressé. Si celui-ci ne sait pas
écrire, il en est fait mention au procès-verbal, de même que son assentiment (art 68 al 2 CPP).
Les formalités des articles 48 et 51 al 1 présentées dans le cadre de l’enquête de flagrance sont
applicables dans le cadre de l’enquête préliminaire (art 68 al 3 CPP).
Le juge d’instruction peut également se rendre sur les lieux de l’infraction pour y effectuer
toutes les constatations utiles et procéder à des perquisitions. Il doit en aviser le procureur de
la République qui a la possibilité de l’accompagner. Il doit dresser un procès-verbal de ces
opérations (art 83 CPP).
Les perquisitions peuvent être effectuées dans tous les lieux où peuvent se trouver des objets
dont la découverte serait utile à la manifestation de la vérité (art 85 CPP) :
Concernant les documents et objets saisis lors de ces perquisitions, ceux-ci doivent
immédiatement être inventoriés et placés sous scellés (art 88 al 2 CPP). Les scellés ne peuvent
ensuite être ouverts et les documents dépouillés qu’en présence de l’inculpé assisté de son
conseil. Le tiers chez qui la saisie a été faite peut également y assister (art 88 al 3 CPP). Le
juge d’instruction ne maintient que la saisie des objets et documents utiles à la manifestation
de la vérité ou dont la communication serait de nature à nuire à l’instruction (art 88 al 4 CPP).
Sous conditions et à leur demande, les intéressés peuvent obtenir des copies ou photocopies
des documents dont la saisie est maintenue (art 88 al 5 CPP).
Les interrogatoires
En cas de crime flagrant, et si le juge d’instruction n’est pas encore saisi, le Procureur de la
République peut décerner un mandat d’amener contre toute personne soupçonnée d’avoir
participé à l’infraction et peut l’interroger sur le champ. SI elle se présente spontanément
devant lui, accompagnée d’un avocat, elle ne peut être interrogée qu’en présence de ce dernier
(art 62 CPP).
En cas de délit flagrant, lorsque le fait est puni d’une peine d’emprisonnement, et si le juge
d’instruction n’est pas saisi, le procureur de la République peut interroger la personne
conduite devant lui, sur son identité et sur les faits qui lui sont reprochés, seulement en
présence de son avocat choisi parmi les avocats inscrits au tableau ou admis au stage (art 63 al
1 CPP).
Le code de procédure pénal prévoit également le cas où, au stade l’enquête, le juge
d’instruction n’a pas encore été saisi pour ouvrir une instruction, mais celui-ci se trouve
présent sur les lieux. Dans ce cas, le procureur de la République et les officiers de police
judiciaire sont de plein droit dessaisis à son profit. Le juge d’instruction peut alors accomplir
tous les actes de police judiciaire prévus dans le code de procédure pénale au stade de
l’enquête de flagrance, et donc interroger, comme précédemment évoqué, les personnes
soupçonnées, ou prescrire à tous les officiers de police judiciaire de poursuivre les opérations.
A la fin de l’enquête, une fois toutes les opérations accomplies, le juge d’instruction doit
transmettre les pièces de l’enquête au procureur de la République qui décidera de la suite à
donner (art 64 al 1 à 3 CPP), et notamment si nécessaire, qui procédera à l’ouverture d’une
instruction.
Lorsqu’il est procédé à une enquête préliminaire, rien n’est précisé concernant les
interrogatoires dans le CPP.
La détention provisoire
La détention provisoire est une mesure exceptionnelle, la liberté étant le principe comme le
rappelle l’article 7 de la Constitution sénégalaise « tout individu a droit […] à la liberté… ».
La possibilité de recourir à la détention provisoire doit donc, en principe, être limitée et est
donc encadrée par le CPP. Celle-ci n’est cependant abordée que dans le cadre de
l’instruction. Elle fait l’objet d’un chapitre, le chapitre VII « De la détention provisoire » du
Titre II, Livre I (art 127 à 141 CPP).
Ainsi, en cas de délit, lorsque l’infraction concernée est punissable d’une peine inférieure ou
égale à trois ans, l’inculpé ne peut être retenu en détention provisoire plus de 5 jours après sa
première comparution devant le juge d’instruction. Cette règle est applicable lorsque l’inculpé
est régulièrement domicilié au Sénégal (art 127 al 1 CPP). Cette disposition connaît cependant
une limite énoncée par l’alinéa 2 de l’article 127 CPP : si l’inculpé est domicilié dans le
ressort du tribunal compétent pour juger du délit inférieur ou égal à 3 ans pour lequel il est
soupçonné, celui-ci ne peut pas être placé en détention provisoire. L’alinéa 3 de ce même
article, prévoit également des exceptions à ces dispositions.
Pour les autres délits, l’article 127 bis vient ensuite ajouter que, sauf exceptions (cas où la
détention provisoire est obligatoire et infractions des articles 56 à 100 du code pénal), si la
détention provisoire est ordonnée, elle ne peut durer plus de 6 mois maximum et non
renouvelable.
Passés ces délais prévus par la loi, la mise en liberté est en principe de droit.
Cependant, le CPP est silencieux relativement aux crimes. Il ne prévoit ainsi pas de limite de
durée de la détention provisoire en matière criminelle. Cela a pour conséquence d’entrainer,
au Sénégal, des détentions provisoires excessivement longues [20].
Enfin, l’inculpé ou son avocat peut également demander sa remise en liberté provisoire à tout
moment au juge d’instruction (art 129 al 1 CPP). Les autres alinéas de l’article 129 CPP
décrivent ensuite la procédure à suivre dans ce cas de figure.
La possibilité de demander la mise en liberté provisoire n’est cependant pas limitée au stade
de l’instruction. Selon l’article 130 al 1 CPP, elle peut être demandée en tout état de cause et à
toute période de la procédure par tout inculpé, prévenu ou accusé. Les articles 130 al 2 et
suivants prévoient ensuite la procédure à suivre et les conditions de la mise en liberté
provisoire de l’inculpé.
Ce droit d’être assisté par un avocat se manifeste tout au long de la procédure pénale et ce, dès
la phase d’enquête.
Tout d’abord dans le cadre de l’enquête de flagrance, lorsqu’une personne gardée à vue dans
le cadre de l’article 55 CPP, voit sa garde à vue prolongée, l’officier de police judiciaire doit
lui notifier le droit qu’elle a de se faire assister d’un avocat choisi parmi les avocats inscrits au
tableau ou admis en stage (art 55 al 9 CPP). Rien n’est précisé dans le CPP relativement aux
premières 24h ou 48 h (art 55 al 1 et 2 CPP).
Si la personne gardée à vue décide de recourir à ce droit, elle peut contacter ou faire contacter
un avocat. Si celui-ci ne peut se déplacer rapidement, il est possible pour l’avocat et la
personne gardée à vue de communiquer par téléphone ou par tous autres moyens de
communication. Dans ce cas, la confidentialité de l’entretien doit être garantie. SI l’avocat ne
peut être contacté, il en est fait mention au procès-verbal d’audition du gardé à vue.
L’officier de police judiciaire (ou l’agent de police judiciaire sous le contrôle de l’OPJ) doit
informer l’avocat de la nature de l’infraction reprochée au gardé à vue. L’avocat peut
s’entretenir pendant 30 minutes avec le gardé à vue et peut ensuite présenter des observations
écrites qui sont jointes à la procédure (art 55 bis CPP).
Ensuite, en cas de crime flagrant, si le juge d’instruction n’est pas encore saisi, le procureur de
la République a la possibilité de décerner un mandat d’amener contre toute personne
soupçonnée d’avoir participé à l’infraction afin de l’interroger sur le champ, une fois la
personne conduite devant lui. Si la personne se présente spontanément et accompagné d’un
avocat, le procureur ne peut l’interroger qu’en présence de ce dernier (art 62 CPP).
Il en est différemment lorsqu’il s’agit d’un délit flagrant punissable d’une peine
d’emprisonnement. Dans ce cas, si le juge d’instruction n’est pas saisi, le procureur de la
République ne peut interroger la personne conduite devant lui sur son identité et sur les faits
reprochés qu’en présence d’un avocat choisi parmi les avocats inscrits au tableau ou admis au
stage. L’avocat doit alors être avisé aussitôt. Si l’avocat ne peut être contacté ou ne peut pas
se déplacer dans les meilleurs délais, la formalité est considérée comme accomplie et le
procureur peut donc interroger la personne, après en avoir fait mention au procès-verbal à
peine de nullité de la procédure (art 63 CPP).
Dans le cadre de l’enquête préliminaire, le code de procédure pénale ne fait qu’indiquer que
l’article 55 al 9 est applicable (art 69 al 4 CPP).
Dans les deux cas, que l’assistance par un défenseur lors de la comparution soit obligatoire ou
non, si l’avocat ne se présente pas dans les 24h après la conduite de la personne soupçonnée
devant le juge d’instruction, celui-ci peut procéder à l’inculpation (art 101 al 5 CPP).
Au-delà, l’article 102 pose une exception à l’article 101 CPP. En cas d’urgence résultant soit
de l’état du témoin ou d’un coïnculpé en danger de mort, soit de l’existence d’indices sur le
point de disparaître ou lorsque le Procureur de la République et le juge d’instruction sont
simultanément sur les lieux (art 64 dernier alinéa), le juge d’instruction peut procéder à un
interrogatoire immédiat et à des confrontations, sans devoir respecter les dispositions de
l’article 101 CPP. Les causes de l’urgence doivent alors être mentionnées au procès-verbal.
L’inculpé ou la partie civile ne peuvent être entendus ou confrontés qu’en présence de leurs
conseils ou eux dûment appelés. Ils ont cependant la possibilité d’y renoncer expressément.
Cette renonciation doit alors être mentionnée en tête du procès-verbal (art 105 al 1 CPP). Le
conseil doit être convoqué l’avant-veille de l’interrogatoire au plus tard, par lettre
recommandée ou par avis, avec accusé de réception, si celui-ci réside au siège de l’instruction.
S’il n’y réside pas, le délai est porté à 8 jours (art 105 al 2 CPP). La procédure doit être mise à
la disposition du conseil de l’inculpé au plus tard 24h avant chaque interrogatoire ou
confrontation.
Là encore, si l’urgence résultant soit de l’état d’un témoin ou d’un coïnculpé en danger de
mort, soit de l’existence d’indices sur le point de disparaître, le juge d’instruction procéder
aux interrogations et confrontations sans observer ces formalités. Le procès-verbal doit alors
mentionner les causes d’urgence (art 105 al 4 et 5 CPP).
Il est enfin important de souligner que l’inculpé peut, à tout moment de l’information, faire
connaître au juge d’instruction le nom du conseil qu’il a choisi (art 104 CPP).
Enfin nous signalons l’entrée en vigueur, depuis le 1er Janvier 2015, du Règlement N°
05/CM/ UEMOA relatif à l’harmonisation des règles professionnelles régissant la
profession d’avocat dans l’espace UEMOA (Union économique et monétaire ouest
africain), lequel inclut diverses avancées décisives pour la profession d’avocat et appréciables
pour les citoyens, savoir, l’intervention de l’avocat, dès la première heure de garde à vue.
L’article 5 du Règlement susvisé précise en effet que « les avocats assistent leurs clients dès
leur interpellation, durant l’enquête préliminaire, dans les locaux de la police, de la
gendarmerie, ou devant le parquet ».
Dans le cadre de l’instruction préparatoire, un chapitre entier est consacré aux nullités de
l’information, c’est le chapitre X, Titre III, Livre I du CPP (art 164 à 168 CPP[21]) L’article
164 al 1 CPP dispose que les dispositions prescrites aux articles 101 et 105 doivent être
observées à peine de nullité tant de l’acte lui-même que de la procédure ultérieure. Cependant,
l’alinéa 2 précise que la partie victime de la méconnaissance des dispositions de ces articles
peut renoncer à se prévaloir de cette nullité et ainsi régulariser la procédure. La renonciation
doit alors être expresse.
L'article 165 du CPP prévoit ensuite la procédure relative à une éventuelle nullité :
si le juge d’instruction estime qu’un acte de l’information est frappé de nullité, il saisit
la chambre d’accusation afin de le faire annuler.
si c’est l’inculpé ou la partie civile qui estime qu’une nullité a été commise, ils
peuvent saisir la chambre d’accusation par requête motivée, celle-ci réclamant alors
immédiatement le dossier de procédure au juge d’instruction.
La chambre d’accusation doit alors statuer dans les cinq jours à compter de réception du
dossier, en suivant les dispositions de l’article 199 CPP.
L’article 166 CPP prévoit également la nullité en cas de violation des dispositions
substantielles du titre III, Livre I CPP, autres que celles visées à l’article 164, et notamment,
précise l’article, « en cas de violation des droits de la défense ». Les parties peuvent
cependant renoncer expressément à se prévaloir de ces nullités lorsqu’elles ne sont édictées
que dans leur seul intérêt (art 166 al 3 CPP).
Les articles 167 et 168 apportent ensuite des précisions sur les nullités et leurs conséquences.
Le code de procédure pénal sénégalais protège donc de manière particulière les droits de la
défense en prévoyant la nullité des actes de procédure viciés, voir même de la procédure
ultérieure à ces actes (art 166 al 2 CPP), en cas de violation des droits de la défense.
Il est tout d’abord essentiel de noter que l’article 9 al 4 de la Constitution sénégalaise dispose
que la défense est un droit absolu dans tous les états et à tous les degrés de la procédure.
Ce principe n’est pas expressément énoncé par la constitution ou encore par le code de
procédure pénale ou le code pénal sénégalais. Le Sénégal a cependant adhéré à des
conventions internationales affirmant ce principe comme c’est le cas du Pacte international
relatifs aux droits civils et politiques de 1966, ratifié par le Sénégal en 1978 et qui affirme,
dans son article 14-7, que « Nul ne peut être poursuivi ou puni en raison d'une infraction pour
laquelle il a déjà été acquitté ou condamné par un jugement définitif conformément à la loi et
à la procédure pénale de chaque pays ».
Principe de légalité
Ce principe est également présent dans le code pénal, à l’article 4 : « Nul crime, nul délit,
nulle contravention ne peuvent être punis de peines qui n’étaient pas prévues par la loi ou le
règlement avant qu’ils ne fussent commis ».
Présomption d’innocence
Ce principe n’est pas expressément prévu par la législation pénale sénégalaise. Cependant le
Sénégal est, là encore, partie à des instruments juridiques internationaux affirmant ce droit.
C’est le cas par exemple de l’art 7.b de la Charte africaine des droits de l’homme et des
peuples, de l’art 11 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ou encore de
l’article 14.2 du Pacte international relatif aux droits civils et politique de 1966 qui consacrent
ce principe fondamental de droit pénal.
Peine capitale
Ce principe n’est pas énoncé expressément en droit pénal sénégalais. Cependant, il est
corollaire au principe de légalité énoncé précédemment. Ce principe est en outre consacré par
les articles 11.2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 7.2 de la
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Ce principe n’est pas expressément consacré par le droit pénal sénégalais. Certains de ces
aspects sont cependant garantis par le droit pénal sénégalais, notamment le droit pour la
personne de connaître les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle.
Ce droit est prévu par le code de procédure pénale sénégalais au stade de l’enquête, dans le
cadre de la garde à vue. Pendant une enquête de flagrance, la personne gardée à vue peut
saisir le procureur de la République afin de se faire examiner par un médecin. Dans ce cas, le
procureur doit ordonner l’examen médical demandé. Cet examen reste cependant aux frais de
la personne gardée à vue (art 56 CPP). Cela est également valable dans le cadre de l’enquête
préliminaire (art 69 al 4 CPP).
Ce droit n’est pas explicitement énoncé dans le droit pénal sénégalais. Il est cependant prévu
par les diverses conventions internationales ratifiées par le Sénégal : à l’article 10 de la
Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ou encore à l’article 14 du pacte
international relatif aux droits civils et politiques de 1966.
Ce droit est prévu à l'article 9.2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de
1966. Ainsi, selon cet article, tout individu arrêté est informé, au moment de son arrestation,
des raisons de cette arrestation et recevra notification, dans le plus court délai, de toute
accusation portée contre lui. Ce droit est essentiel pour permettre à l'individu concerné de
préparer sa défense.
On retrouve également ce droit dans le code de procédure pénale, tout au long de la procédure
pénale.
Au stade de l’enquête:
Dans le cadre de la garde à vue, l’officier de police judiciaire doit faire connaitre à la
personne retenue les motifs de sa mise sous garde à vue (art 55 al 3 CPP). De même, en cas de
prolongation de la garde à vue, l’officier de police judiciaire doit informer la personne gardée
à vue des motifs de la prolongation (art 55 al 9 CPP).
Lors de la première comparution et avant toute inculpation, le juge d’instruction doit faire
connaître expressément à la personne conduite devant lui des faits qui lui sont imputés. Cet
avertissement doit être mentionné au procès-verbal (art 101 al 1 CPP).
De même, lorsque l’inculpé fait l’objet d’un mandat décerné par le juge d’instruction au cours
de l’information, ce mandat, qu’il soit d’amener, de dépôt ou d’arrêt doit mentionner, outre la
précision de l’identité de l’inculpé, la nature de l’inculpation ou l’énonciation du fait reproché
et les articles de loi applicables (art 115 al 2 et 3 CPP). Le mandat d’amener ou d’arrêt est
ensuite notifié et exécuté par un officier ou un agent de la force publique qui doit le montrer à
l’inculpé et lui en délivrer une copie (art 115 al 5 CPP). Le mandat de dépôt, lui, est notifié à
l’inculpé par le juge d’instruction. Cette notification doit ensuite être mentionnée au procès-
verbal d’interrogatoire (art 115 al 9 CPP).
Il doit être donné avis au conseil de l’inculpé de toutes ces ordonnances juridictionnelles
rendues par le juge d’instruction, dans les 24h, par lettre recommandée ou par avis comportant
l’une et l’autre un accusé de réception (art 177 al 1 CPP).
Les ordonnances de règlement rendues par le juge d’instruction doivent également être
portées à la connaissance de l’inculpé dans les 24h, par lettre recommandée ou par avis
comportant l’une et l’autre un accusé de réception (art 177 al 2 CPP).
Toutes ces ordonnances doivent contenir les prénoms, nom, date, lieu de naissance, domicile
et profession de l’inculpé ainsi que la qualification légale du fait imputé à celui-ci ainsi que
les motifs pour lesquels il existe ou non contre lui des charges suffisantes (art 178 CPP).
Si la juridiction correctionnelle est saisie suite à une ordonnance de renvoi prise par le juge
d’instruction, le juge d’instruction transmet le dossier avec son ordonnance au procureur de la
République (art 174 al 1 CPP). L’ordonnance doit être portée à la connaissance de l’inculpé
dans les 24h par lettre recommandée ou par avis comportant l’une ou l’autre un accusé de
réception. Si l’inculpé est détenu, la communication lui est faite par l’intermédiaire du
directeur de l’établissement pénitentiaire Si l’ordonnance est susceptible d’appel, elle est
signifiée à l’inculpé à la requête du procureur de la République dans les 24h (art 177 CPP).
En matière contraventionnelle, si le tribunal de simple police est saisi par renvoi du juge
d’instruction, il doit en être donné avis dans les 24h, par lettre recommandée ou par avis
comportant l’une et l’autre un accusé de réception de cette ordonnance à l’inculpé (at 177
CPP), après avoir que le juge d’instruction ait transmis le dossier avec son ordonnance au
procureur de la République (art 174 al 1 CPP).
Si le prévenu est envoyé devant le tribunal de simple police par citation, les articles 538, 539
et 540 s’appliquent également.
Ce droit est énoncé dans le code de procédure pénale dans le cadre de l’instruction
préparatoire. L’article 101 du CPP dispose ainsi que lors de la première comparution et avant
tout inculpation de la personne soupçonnée d’avoir commis les faits incriminés, le juge
d’instruction doit informer la personne conduite devant lui de sa liberté de ne faire aucune
déclaration.
Ce droit est également expressément prévu par l’article 14.3g du Pacte international relatif
aux droits civils et politiques de 1966 qui dispose que toute personne accusée d’une infraction
pénale a le droit de ne pas être forcée de témoigner contre elle-même ou de s’avouer
coupable.
Droit à un procès
Un jury existait en matière criminelle jusqu’à une loi de 2008. La loi n°2008-50 du 23
septembre 2008 modifiant le code de procédure pénale est venue abroger toutes les
dispositions relatives aux jurés d’assises. La Cour d’assises est donc désormais composée
uniquement du président de la Cour et de deux assesseurs (art 226 CPP)[23]. Nous signalons
que la Cour d’Assises sera fondamentalement réformée par la loi n°2016-30 du 08 Novembre
2016 instituant une Chambre criminelle auprès de chaque Tribunal de Grande et une Chambre
criminelle d’Appel auprès de chaque Cour d’Appel connaissant des Appels relevés à
l’encontre des jugements rendus par les Chambres criminelles des Tribunaux de Grande
instance(Art 218 al 1 et Art 218 al 2 CPP). Les audiences de la chambre criminelles du
Tribunal de Grande instance et celles de la Chambre criminelle d’Appel se tiennent de
manière permanente (Art 221).
Ce droit n’est pas expressément prévu en droit pénal sénégalais. Il est cependant affirmé dans
les diverses conventions internationales auxquelles le Sénégal a adhéré et doit donc être
appliqué en procédure pénale. Il est notamment prévu à l’article 10 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme de 1948, à l’article 14.1 du Pacte international relatif aux
droits civils et politique de 1966 ou encore à l’article 7.d de la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples de 1981.
Le droit d’interjeter appel pour l’inculpé ou son conseil est présent à divers stades de la
procédure pénale.
Lors de la phase antérieure au procès, un droit d’appel est prévu dans le cadre de
l’"instruction préparatoire", contre certaines ordonnances rendues par le juge d’instruction (art
180 CPP) :
les ordonnances ordonnant des mesures conservatoires sur les biens de l’inculpé (art
87 bis CPP) ;
les ordonnances portant sur la mise en liberté provisoire (art 129 CPP) ;
l’ordonnance par laquelle le juge a, d’office ou sur déclinatoire des parties, statué sur
sa compétence (art 180 al 3 CPP) ;
l’ordonnance refusant de faire droit à une demande d’expertise (art 149 al 2 CPP) ;
l’ordonnance dans laquelle le juge d’instruction refuse les demandes formulées par les
parties dans le cadre d’une expertise (art 161 al 2 CPP).
Cette possibilité d’interjeter appel en matière criminelle est possible seulement depuis la
loi n°2008-50 du 23 septembre 2008 modifiant le code de procédure pénale. La loi précitée a
été modifiée par la loi la loi n°2016-30 du 08 Novembre 2016.Cette nouvelle loi est venue
ajouter un chapitre VIII au titre I du Livre II du CPP, chapitre VIII appelé « De l’appel des
décisions de la Chambre criminelle » avec 20 nouveaux articles (art 319 à 329), loi créant
ainsi un appel pour les arrêts de condamnation rendus par la Chambre criminelle au profit
notamment de l’accusé. Elle est aussi venue réitérer la possibilité légale d’ un appel des arrêts
d’acquittement au profit du procureur de la République (Art 319,Art 296 et Art 321 CPP).La
procédure suivie en première instance devant la Chambre criminelle est celle applicable
devant la Chambre criminelle d’Appel, sous réserves des dispositions particulières de la
première instance( Art 320 CPP ).
La procédure lors de la phase de procès
La procédure pré-procès
Le greffier de la chambre d’accusation doit ensuite notifier par lettre recommandée ou par
avis, avec accusé de réception, à chacune des parties ou à ses conseils, la date à laquelle
l’affaire sera appelée à l’audience (art 190 al 1 CPP). Un délai minimum de 5 jours (48 h si
cela concerne la détention provisoire) doit être observé entre la date d’envoi de la lettre
recommandée et celle de l’audience (art 190 al 2 CPP). Pendant ce délai, le dossier
comprenant les réquisitions du procureur général est tenu à la disposition des conseils des
parties (art 190 al 3 CPP). Durant ce délai et jusqu’au jour de l’audience, les parties et leurs
conseils peuvent également produire des mémoires et les déposer au greffe de la chambre
d’accusation (art 191 CPP).
Après les débats à l’audience fixée, la chambre délibère hors la présence du procureur
général, des parties, de leurs conseils et du greffier (art 193 CPP).
La chambre d’accusation examine s’il existe contre l’inculpé des charges suffisantes. Si elle
estime que les faits constituent un crime, elle prononce le renvoi devant la Cour d’assises
compétente (art 205 CPP). Cet arrêt doit contenir, à peine de nullité, l’exposé et la
qualification légale des faits, objets de l’accusation (art 206 CPP).
L’arrêt de renvoi doit être porté à la connaissance des parties et de leurs conseils dans les 24h,
par lettre recommandée ou par avis, avec accusé de réception (art 208 al 1 CPP), ou par
signification à la requête du procureur général dans les 48h pour les arrêts contre lesquels les
inculpés ou les parties civiles peuvent former un pourvoi en cassation (art 208 al 2 CPP).
Nous signalons la création par la loi n° 2016-30 du 08 Novembre 2016 modifiant le code de
procédure pénale, d’un pool antiterroriste au Tribunal de Grande instance de Dakar, qui a
compétence exclusive sur l’ensemble du territoire sénégalais composé :
En matière correctionnelle, le tribunal correctionnel est saisi soit par le renvoi qui lui est fait
par la juridiction d’instruction, soit par la comparution volontaire des parties dans les
conditions prévues à l’article 377, soit par la citation délivrée directement au prévenu et aux
personnes civilement responsables de l’infraction, soit par application de la procédure de
flagrant délit prévue par les articles 381 à 385 (art 376 CPP).
En matière contraventionnelle, le tribunal de simple police est saisi soit par le renvoi qui lui
en est fait par la juridiction d’instruction, soit par la comparution volontaire des parties, soit
par la citation délivrée directement au prévenu et à la personne civilement responsable de
l’infraction (art 519 CPP).
Le procès
Lorsqu’un crime a été commis, c’est la Chambre criminelle du Tribunal de Grande instance
qui a plénitude de juridiction pour juger en premier ressort ou en dernier ressort la Chambre
criminelle de la Cour d’Appel les individus renvoyés devant elle (soit) par une ordonnance de
mise en accusation du Juge d’instruction, soit par un arrêt de mise en accusation de la
Chambre d’Accusation prés la Cour d’Appel(art. 218 CPP).
Lors de l’audience, le principe est la publicité des débats, sauf exceptions. L’arrêt sur le fond
doit, lui, toujours être prononcé en audience publique (article 253 CPP).
L’accusé, la partie civile ou leurs conseils peuvent poser des questions aux accusés et aux
témoins, par l’intermédiaire du président (art 257 al 2 CPP). Le ministère public peut aussi
poser directement des questions à l’accusé et aux témoins (art 257 al 1 CPP) et prendre toutes
réquisition qu’il juge utile. La chambre criminelle est tenue de lui en donner acte et d’en
délibérer (art 258 CPP).
L’accusé et la partie civile ainsi que leurs conseils ont également la possibilité de déposer des
conclusions sur lesquelles la cour est tenue de statuer (art 260 CPP).
Il est aussi important de souligner que si l’accusé ne parle pas suffisamment la langue
officielle ou s’il est nécessaire de traduire un document versé aux débats, le président nomme
d’office un interprète et lui fait prêter serment de remplir fidèlement sa mission (art 241 &
288 CPP [27]).
Une fois l’instruction à l’audience terminée, toutes les parties sont entendues. L’accusé et son
conseil présentent leur défense. La partie civile et le ministère public peuvent répliquer mais
l’accusé est son conseil ont toujours la parole en dernier. L’accusé a donc toujours le dernier
mot à l’audience (art 290 CPP).
Une fois les débats et la délibération de la Chambre criminelle terminés, le président déclare
les débats clos (art.291 CPP).La décision est rendue soit à l’audience même à laquelle les
débats on eu lieu, soit à une date ultérieure dont les parties sont informées par le Président de
la Chambre criminelle (art 291 al 2).La Chambre criminelle prononce l’arrêt portant
condamnation, absolution ou acquittement en présence de l’accusé, en audience publique (art
293 CPP). Les textes de loi dont il est fait application sont lus à l’audience par le président. Il
est fait mention de cette lecture dans l’arrêt (art 293 CPP).
Enfin, après avoir prononcé l’arrêt, le président de la Chambre criminelle statuant en premier
ressort ou en appel avertit, s’il y a lieu, l’accusé de la faculté qui lui est accordée d’interjeter
appel ou de se pourvoir en cassation et lui fait connaître les délais de la voie de recours
appropriée (art 298 & 331 CPP).
La procédure relative à l’appel en matière criminelle est prévue par les articles 324 à 331 du
code de procédure pénale.
Deux juridictions sont compétentes pour juger des délits. Les tribunaux d’instance sont
compétents pour juger les délits pour lesquels la loi leur a donné spécialement compétence.
Les tribunaux de Grande instance, eux, connaissent de tous les délits autres que ceux qui
relèvent de la compétence des tribunaux d’instance (art 369 CPP).
Seront exposées ici uniquement les règles communes à toutes les juridictions ayant
compétence pour juger en matière correctionnelle, règles prévues dans le code de procédure
pénale.
La présence d’un avocat pour représenter le prévenu est ici seulement facultative et non
obligatoire comme c’est le cas en matière criminelle (art 404 al 1 CPP). Le conseil du prévenu
ne peut alors être choisi, si le prévenu décide d’être représenté, que parmi les avocats inscrits
au tableau ou admis au stage (art 404 al 2 CPP). Il existe cependant une exception pour
laquelle la présence d’un avocat aux côtés du prévenu est obligatoire. C’est lorsque le prévenu
est atteint d’une infirmité de nature à compromettre sa défense. Dans ce cas, faute de choix
fait par le prévenu, le président doit lui en commettre un d’office (art 404 al 4 CPP).
La règle en matière correctionnelle est également la publicité des audiences et débats, sauf
exceptions. Ici encore, le jugement sur le fond doit toujours être prononcé en audience
publique (art 388 CPP). Le président du tribunal joue principalement le rôle de superviseur,
son rôle étant d’assurer la police de l’audience et la direction des débats. Il peut également
prendre toutes mesures utiles pour assurer la dignité et la sérénité de l’audience (art 389 CPP).
Ici aussi, si le prévenu ne parle pas suffisamment la langue française ou s’il est nécessaire de
traduire un document versé aux débats, il est possible de recourir à un interprète assermenté
ou désigné d’office par le président (art 393 et 394 CPP).
Avant l’audition des témoins, le prévenu, la partie civile ou leurs conseils peuvent poser des
questions par l’intermédiaire du président. Le ministère public lui peut directement poser des
questions au prévenu et aux témoins (art 429 CPP).
Après chaque déposition de témoin, le ministère public ainsi que les conseils des parties
peuvent poser directement des questions aux témoins après avoir obtenu l’autorisation du
président. Cependant si la partie, prévenu ou partie civile, n’a pas de conseil, elle ne peut
poser de questions que par l’intermédiaire du président (art 440 CPP) Le prévenu, les autres
parties ainsi que leurs conseils, ont la possibilité de déposer des conclusions. Le tribunal est
alors tenu d’y répondre (art 446 CPP).
Une fois l’instruction à l’audience terminée, les parties sont entendues. Le prévenu présente sa
défense. La partie civile et le ministère public peuvent répliquer mais le prévenu ou son
conseil ont toujours la parole en dernier. Le prévenu a donc toujours le dernier mot à
l’audience (art 447 CPP).
Le jugement est rendu soit à l’audience, soit à une date ultérieure (art 449 CPP), en audience
publique (art 388 CPP). Le président donne lecture du jugement au prévenu (472 CPP).
Les jugements rendus en matière correctionnelle sont susceptibles d’appel devant la Cour
d’appel (art 483 CPP) notamment par le prévenu (art 484 CPP). La procédure d’appel est
ensuite exposée dans les articles 485 à 508 CPP.
En matière contraventionnelle, c’est le tribunal de simple police qui est compétent (art 509
CPP). La procédure applicable devant ce tribunal est définie des articles 510 à 534 du CPP.
Les jugements de simple police sont susceptibles d’appel dans certaines conditions (art 534
CPP). La procédure d’appel est prévue des articles 534 à 537 du CPP.
-Le pourvoi en cassation: la Cour suprême est compétente, sous certaines réserves, pour se
prononcer sur les pourvois en cassation pour incompétence, violation de la loi ou de la
coutume, dirigés contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par toutes les
juridictions (art 2 loi organique n°2008-35 du 7 août 2008).
Sauf exception, cette Cour ne juge pas du fond des affaires mais uniquement des problèmes
d’application de la loi.
La procédure relative aux pourvois en cassation est prévue dans la loi organique n° 2008-35
du 7 août 2008 portant création de la Cour suprême[28] qui a notamment une section
spécialement consacrée aux pourvois en matière pénale (section 2 du Titre IV de la loi). En
matière pénale, le ministère public et toutes les parties en cause ont six jours, après le jour du
prononcé, pour se pourvoir en cassation, sauf exception (art 58 loi organique du 7 août 2008).
1/.lorsque, après une condamnation pour homicide, des pièces sont représentées
propres à faire naître des indices suffisants sur l’existence de la prétendue victime de
l’homicide
2/.lorsque, après une condamnation pour crime ou délit, un nouvel arrêt ou jugement
aura condamné pour le même fait un autre accusé ou prévenu et que, les deux
condamnations ne pouvant se concilier, leur contradiction est la preuve de l’innocence
de l’un ou de l’autre condamné.
Pour les 3 premiers cas, le droit de demander la révision appartient au garde des Sceaux,
Ministre de la Justice, au condamné ou son représentant légal en cas d’incapacité et au
conjoint, aux enfants, aux parents, aux légataires universels ou à titre universels ou à ceux qui
en ont reçu mission expresse en cas de mort ou d’absence du condamné. Dans le 4ème cas, le
droit de demander la révision n’appartient qu’au garde des Sceaux, Ministre de la Justice (art
84 de la loi organique n°2008-35 du 7 août 2008 portant création de la Cour suprême).
Cette procédure permet donc de rouvrir une affaire pénale jugée définitivement en cas
d’évènements nouveaux venant remettre en cause la culpabilité de l’individu condamné
définitivement.
Faits en bref
En 2016: La plus grande prison de la capitale a une capacité de 800 places mais recueille en
réalité 2,500 prisonniers[30] Les prisonniers sont obligés de dormir à tour de rôle
Textes Essentiels
Code pénal
sénégalais : http://www.douanes.sn/sites/default/files/fichiers/Code_Penal.pdf
loi No 2007-02 du 12 Février 2007 modifiant le code pénal et portant mise en œuvre
du statut de Rome- http://www.rag.sn/sites/rds.refer.sn/IMG/pdf/07-02-
12CODEPENALMODIF.pdf
Références
4. ↑ http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?page=imprimer-article&id_article=1793
6. ↑ http://www.ialsnet.org/meetings/enriching/camara.pdf
7. ↑ http://legiglobe.rf2d.org/senegal/2015/05/28/
9. ↑ http://www.gouv.sn/IMG/pdf/constitution_sn.pdf www.ilo.org/dyn/natlex/docs/
ELECTRONIC/102112/123326/F934927857/SEN-120112.pdf
10. ↑ http://www.bbc.co.uk/french/specials/1744_senegalscrutin/page2.shtml
13. ↑ Article premier du code des contraventions (loi n°65-557 du 21 juillet 1965 portant
code des contraventions), code annexé au code pénal sénégalais.