Nit 255
Nit 255
Nit 255
NOTE D’INFORMATION
TECHNIQUE
Une édition du Centre Scientifique et Technique de la Construction
N° 255
Décembre 2015
La présente Note d’information technique a été élaborée sous l’égide du Comité technique Hygrothermie
par le groupe de travail Etanchéité à l’air, dans le cadre des projets de recherche ‘Etanch’air’ et ‘Dream’
(subsidiés par la Région wallonne) ainsi que du projet ‘Luchtdicht bouwen van A tot Z’ (subsidié par la
Région Flamande).
Membres
A. Baivier (ISOPROC), C. Castelein (Castelein Sealants), C. Crabbé (Université catholique de Louvain),
C. Decommere (Tremco Illbruck), L. Dedeyne (Bouwunie), T. Hermans (architecte), J. Lemaître (T-Palm),
D. Maquet (Maquet et fils sprl), M. Peters (Doerken Benelux), H. Poncin (architecte expert), M. Procès
(Université catholique de Louvain, LOCI), K. Van den Bergh (Reynaers Aluminium), F. Van Eersel (Klöber
Benelux), D. Van Kerckhove (Union nationale des entrepreneurs plafonneurs – UNEP), F. Van Mieghem
(Soudal nv), D. Verhaegen (Verhaegen Danny bvba), B. Wallyn (Vlaamse Maatschappij voor Sociaal
Wonen – VMSW), J.-P. Wintgens (Thomas & Piron), L. Zanussi (Dupont de Nemours Belgique bvba)
Ingénieurs-animateurs
C. Mees et X. Loncour (CSTC)
1 INTRODUCTION............................................................................................................. 7
1.1 Historique............................................................................................................... 7
1.2 Mouvements d’air visés par la notion d’étanchéité à l’air des bâtiments................... 7
1.3 Etanchéité à l’air, isolation thermique et ventilation : un trio indissociable .............. 8
1.4 Importance de l’étanchéité à l’air et lien avec les autres prestations du bâtiment..... 9
ANNEXE 1
Historique de l’étanchéité à l’air.............................................................................. 109
ANNEXE 2
Check-list destinée au concepteur............................................................................. 110
ANNEXE 3
Check-list destinée à l’entrepreneur.......................................................................... 112
ANNEXE 4
Responsabilités........................................................................................................ 115
ANNEXE 5
Exposition des parois au vent : influence sur l’étanchéité à l’air................................. 116
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................. 119
La présente Note d’information technique (NIT) décrit les principes qu’il est recommandé de
suivre en vue de construire des bâtiments dotés d’une bonne étanchéité à l’air. Performance
globale de l’enveloppe du bâtiment, le niveau d’étanchéité à l’air dépend de nombreux
facteurs : conception de l’ouvrage, choix et positionnement des installations techniques,
nombre de percements, choix des matériaux et des composants, conception et réalisation
des détails, etc.
La quasi-totalité des corps de métier se succédant sur un chantier de construction est sus-
ceptible d’influencer l’étanchéité à l’air dans un sens positif ou négatif. Ce document pro-
pose dès lors une approche permettant de bâtir des ouvrages étanches à l’air en tenant
compte des différentes phases d’exécution.
Une catégorisation des détails constructifs a été établie en fonction de l’importance des
fuites d’air qui peuvent en résulter. Cette catégorisation vise à permettre d’identifier les prio-
rités parmi les détails à traiter. Il revient aux acteurs concernés (concepteurs, entrepre-
neurs, etc.) de déterminer si certains détails doivent faire l’objet d’un traitement particulier,
notamment en fonction de la géométrie du bâtiment et du niveau de performance visé. Une
fuite d’air au droit d’une jonction ou d’un raccord peut en effet s’avérer négligeable ou, au
contraire, significative selon le degré d’étanchéité souhaité.
Les détails de principe proposés sont à considérer comme des exemples pour lesquels la
problématique de l’étanchéité à l’air a été prise en compte. Ils nécessitent bien entendu
d’être adaptés aux spécificités du projet. A cette fin, des fiches présentent les principes et
les aspects à prendre en compte lors de la conception et de la réalisation des travaux.
Dans certains cas (pose de menuiseries extérieures notamment), diverses solutions ont
été mises au point pour le même détail constructif et font l’objet d’une évaluation qualita-
tive.
Cette NIT se veut illustrative et ne prétend pas à l’exhaustivité. D’autres solutions techniques
que celles envisagées ici peuvent parfaitement donner satisfaction, à condition de prendre
en compte les recommandations et les principes énoncés dans le texte. Ces principes ainsi
que les exemples de solutions proposés se veulent accessibles au plus grand nombre et
visent l’obtention d’un bon niveau d’étanchéité à l’air. Leur application dès la phase de
conception et tout au long de la construction permettra également d’atteindre de hautes
performances d’étanchéité à l’air (niveaux d’ambition en vigueur pour les bâtiments passifs,
par exemple). Tel n’est toutefois pas l’objectif premier de ce document.
Si la conception et la qualité d’exécution ont une importance cruciale, il y a lieu par ailleurs
de tenir compte du fait que le type et le nombre de détails diffèrent dans chaque bâtiment.
L’état de l’art en la matière ne permet dès lors pas d’établir des règles générales faisant le
lien entre le niveau de performance souhaité et les détails à mettre en œuvre pour y satis-
faire. La réalisation des détails représentés dans cette NIT n’offre pas de garantie absolue
quant à la performance finalement atteinte par l’ouvrage.
Si l’on vise une performance moyenne, l’entrepreneur peut considérer qu’il réalisera un tra-
vail compatible avec ce niveau d’ambition en respectant les principes et les solutions pré-
sentés dans cette NIT. Dans le cas de bâtiments pour lesquels une meilleure performance est
recherchée, le respect des principes énoncés ici ne permettra pas, à lui seul, de garantir le
résultat escompté. Des processus complémentaires devront dès lors être mis en place à cet
effet (voir le tableau 5, p. 26).
Soulignons enfin que les techniques visant à assurer l’étanchéité à l’air des bâtiments sont
en constante évolution et que seules les solutions ayant prouvé leur efficacité ont été prises
en compte au moment de rédiger ce document. Le lecteur averti voudra bien en tenir
compte.
1.1 HISTORIQUE
Si l’étanchéité à l’air a commencé à faire l’objet d’études
dans les années ’70, elle est devenue une préoccupation
majeure pour le secteur depuis la parution de la directive
européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique
des bâtiments (PEB) [35] imposant aux Etats membres de se
doter d’une réglementation en la matière. Aujourd’hui, on
peut considérer la performance d’étanchéité à l’air comme
un critère de premier plan, puisque les réglementations PEB
prennent en compte les pertes de chaleur dues au manque
d’étanchéité et qu’on tend en outre à réduire toujours davan-
tage la consommation d’énergie.
INFILTRATION EXFILTRATION
Extérieur Extérieur
3 4
4
3
2
5 2 5
1
1. Couverture
Intérieur 1 Intérieur
2. Sous-toiture (pare-vent et
pare-pluie)
3. Isolation thermique
4. Pare-air et/ou pare-vapeur
5. Finition intérieure
Intérieur
Intérieur
Fig. 4 Rotation d’air et vent coulis n’entraînant pas d’infiltration ni d’exfiltration d’air et de ce fait non visés par cette NIT.
Pare-air et pare-vent
1.3 ETANCHÉITÉ À L’AIR, ISOLATION THER-
Le pare-air (également dénommé barrière ou écran à l’air)
MIQUE ET VENTILATION : UN TRIO IN-
empêche l’air extérieur de pénétrer dans l’enceinte du
DISSOCIABLE
bâtiment et l’air intérieur de s’en échapper. Sauf cas
L’étanchéité à l’air de l’enveloppe fait partie d’une stratégie
particulier, ce dispositif est placé du côté chaud de l’isolant
globale visant à réaliser un bâtiment confortable et peu
thermique. En général, les enduits intérieurs et les
énergivore. Les trois axes de cette stratégie sont (cf.
membranes pare-vapeur sont des pare-air.
figure 5) :
Le pare-vent, quant à lui, est placé à l’extérieur, c’est-à-dire
• l’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment
du côté froid de l’isolant thermique. Il empêche l’air
• une isolation thermique suffisamment performante et
extérieur de traverser ou de contourner l’isolant. La
correctement mise en œuvre
sous-toiture est un exemple de pare-vent qui fonctionne
• une ventilation hygiénique contrôlée et maintenue en
aussi comme pare-pluie.
état par un entretien régulier.
Notons qu’un pare-vent correctement mis en œuvre contre
l’isolant thermique permettra de limiter les différences de
En effet, augmenter les épaisseurs d’isolant dans les parois
pression de part et d’autre du pare-air. Il ne modifiera pas la
sans prêter attention à l’étanchéité à l’air a peu de sens en
présence éventuelle de fuites, mais contribuera à en limiter
termes d’énergie. De même, rendre un bâtiment étanche sans
l’importance. La présente NIT ne traite pas du pare-vent,
assurer un renouvellement d’air par une ventilation contrôlée
mais uniquement du pare-air.
pourrait mettre en péril le confort et la qualité de l’air.
Performance
énergétique
Sécurité Isolation
incendie thermique
Performance
Isolation hygrother-
acoustique mique de
l’enveloppe
ETANCHÉITÉ À L’AIR
DU BÂTIMENT
Dimension- Confort
nement du thermique et
système de risque de
chauffage courant d’air
Protection Interaction
contre la avec le
pollution de système de
l’air extérieur ventilation
(1) Valeur moyenne obtenue dans le cadre de l’étude SENVVIV réalisée en Flandre sur 200 logements présentant un niveau de consommation d’énergie
primaire moyen de E97.
(2) Valeur moyenne obtenue dans le cadre de l’étude Kantoor 2000 réalisée en Flandre sur 50 immeubles de bureaux présentant un niveau de consommation
d’énergie primaire moyen de E90.
Alimentation
naturelle
réduite dans
les locaux
secs
Infiltrations
supplémentaires
dans les locaux
humides
SYSTÈME DE VENTILATION DE TYPE D
Exfiltrations
supplémentaires Infiltrations
dans les locaux supplémentaires
secs dans les locaux
humides
Fig. 8 Interaction de l’étanchéité à l’air du bâtiment avec les systèmes de ventilation de type C ou D.
conçus pour alimenter en air les locaux secs et évacuer En présence d’un système de ventilation de type D, les fuites
l’air des locaux humides (3). d’air se produisant via les défauts d’étanchéité peuvent
engendrer des flux supplémentaires par exfiltration et infil-
Ainsi, par exemple, pour les systèmes de type C, les défauts tration. En période hivernale, il s’agit d’exfiltrations d’air
d’étanchéité à l’air peuvent engendrer des problèmes de chaud et d’infiltrations d’air froid. Dans le cas d’un sys-
qualité d’air dans certains locaux; ce phénomène est illustré tème D avec récupération de chaleur, l’air chaud exfiltré ne
à la figure 8, où l’on peut constater une réduction du débit passe pas par l’échangeur, si bien que l’énergie qu’il
dans les locaux secs et les locaux de circulation. contient ne peut pas être récupérée.
(3) La norme NBN D 50-001 [6] recommande, pour certains systèmes de ventilation, des niveaux d’étanchéité à l’air exprimés en volumes par heure à 50 Pa,
qu’il convient néanmoins de relativiser.
La puissance d’une installation de chauffage est déterminée Considérons tout d’abord le rôle des matériaux dans l’isola-
sur la base du calcul des déperditions calorifiques du bâti- tion acoustique d’un mur maçonné d’une épaisseur de
ment [13]. Le niveau d’étanchéité à l’air de l’enveloppe fait, 14 cm, constitué de blocs de béton poreux léger (122 kg/m²).
bien entendu, partie des caractéristiques prises en compte Ce mur présente un indice d’affaiblissement acoustique
et peut avoir une grande influence sur le résultat. Il est donc pondéré Rw (4), mesuré en laboratoire, de 25 dB. Cette valeur
(4) L’indice d’affaiblissement acoustique détermine le pouvoir d’isolation acoustique d’un élément de construction, exprimé en décibels (dB). Plus sa valeur
est élevée, moins l’élément transmet les bruits.
R [dB]acoustique Rw [dB]
ploi d’un enduit traditionnel à la place d’un enduit mince
conduirait également à un gain de 1 dB. Le bénéfice initial de
18 dB n’est dès lors imputable qu’à l’étanchéité à l’air du 30
30
mur.
Indice d’affaiblissement
Pour les blocs à base de terre cuite ou de béton classique, 25
25
l’amélioration apportée par l’enduit serait de l’ordre de 2 à
3 dB. Sur des murs construits avec des blocs encore plus
étanches à l’air (blocs silicocalcaires, blocs de plâtre, etc.),
20
20
la présence de l’enduit aura un effet minime, pour autant
qu’il n’y ait pas de possibilité de transmission des bruits au
travers des joints (joints verticaux en particulier).
15
70
70
0
10
100
125
160
200
250
315
400
500
630
800
1000
1250
1600
2000
2500
3150
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5000
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400
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800
1000
1250
1600
2000
2500
3150
4000
5000
60
60
frequentie [Hz]
Fréquence [Hz]
Indice d’affaiblissement acoustique Rw [dB]
40
40 1 mm 32(-1;-2) dB
5 mm 26(-1;-1) dB
R [dB]
idem maar met 10 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 23(-1;0) dB
10 mm 23(-1;0) dB
idem maar met 15 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 21(-1;0) dB
30 idem maar met 20 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 19(-1;0) dB
▲ 15 mm 21(-1;0) dB
20 mm 19(-1;0) dB
20
20
Fig. 10 Indice d’affaiblissement acoustique de panneaux contrepla-
qués présentant une fente d’une longueur de 93 cm et d’une
largeur variable.
10
ture à obturer est grande et plus l’isolation acoustique à l’aspect de résistance au feu
atteindre entre éléments contigus doit être performante, plus • une distance minimale est à respecter entre les conduits
le matériau d’obturation devra avoir une masse importante. d’évacuation de fumée et tout matériau combustible
• les prescriptions légales en matière de sécurité incendie
prévoient des mesures visant à empêcher la propagation
1.4.9 INFLUENCE SUR LA SÉCURITÉ INCENDIE du feu et des fumées par les gaines techniques et les
cages d’ascenseur. Ces éléments doivent être traités de
En Belgique, la sécurité incendie des bâtiments est régie par manière adéquate pour éviter d’entrer en contradiction
une série de textes réglementaires – notamment l’arrêté avec des exigences de performances élevées d’étan-
royal fixant les normes de base en matière de prévention chéité à l’air (cf. § 4.4, p. 28).
contre l’incendie et l’explosion [36] – dont l’énumération
dépasserait l’objet de cette NIT (5). Bien que la performance Certains risques en matière de sécurité incendie propres aux
d’étanchéité à l’air n’ait pas grand rapport avec la sécurité maisons fortement isolées thermiquement et étanches à l’air
incendie, on peut toutefois relever les points suivants : ont été évoqués : augmentation de la chaleur, risque de back-
• lorsque des exigences de résistance au feu s’appliquent draft (6) lors de l’intervention des sapeurs-pompiers ou encore
à certaines parties du bâtiment (un mur, par exemple), propagation des fumées à travers le réseau de ventilation
tout percement qui y serait réalisé doit être obturé de mécanique. Toutefois, les connaissances et l’expérience ne
manière à garantir la résistance au feu requise. Dans la montrent aucun accroissement significatif du danger [37]. Les
suite de cette NIT, sauf mention explicite, la gestion des recommandations relatives à la sécurité incendie sont actuel-
percements est uniquement abordée sous l’angle de la lement les mêmes, quels que soient la performance énergé-
performance d’étanchéité à l’air, sans prendre en compte tique du bâtiment et son niveau d’étanchéité à l’air.
(5) Le lecteur intéressé consultera le site de l’Antenne Normes ‘Prévention de l’incendie’ (www.normes.be/feu). .
(6) Inflammation de gaz imbrûlés due à un apport soudain d’oxygène dans un local.
Les mouvements d’air au sein des bâtiments sont provo- Les valeurs numériques que prennent en pratique le coeffi-
qués par des différences de pression entre l’intérieur et l’ex- cient C et l’exposant n dépendent de la géométrie des ouver-
térieur, qui peuvent être soit d’origine mécanique (action tures et du type de flux d’air. Le coefficient de débit d’air C
des ventilateurs), soit d’origine naturelle. Dans ce dernier intègre la surface de l’ouverture. Ces valeurs varient forte-
cas, les différences de pression peuvent être dues au vent ment selon que l’on détermine cette relation pour un compo-
ou au tirage thermique engendré par des écarts de tempéra- sant particulier (grande ouverture, fente, matériau poreux)
tures entre l’intérieur et l’extérieur (effet de cheminée). ou pour un bâtiment entier. Physiquement, l’exposant n
peut prendre des valeurs se situant entre 0,5 et 1 selon la
géométrie de l’ouverture considérée.
2.2 RELATION ENTRE LA DIFFÉRENCE DE
PRESSION ET LE DÉBIT D’AIR PASSANT Dans la pratique, la relation pression/débit est caractérisée
PAR UNE OUVERTURE soit en laboratoire pour des composants particuliers (grilles
. de ventilation, matériaux, etc.), soit in situ au moyen d’un
La relation entre le débit d’air V (V majuscule point suscrit) essai de pressurisation lorsqu’il s’agit d’évaluer tout un
passant par une ouverture et la différence de pression ΔP s’exer- bâtiment.
çant de part et d’autre de cette ouverture est généralement
décrite empiriquement par la loi exponentielle suivante [16] : Vu la géométrie différente des fuites d’air, la valeur de l’ex-
.
V = CDPn [équation 1] posant n varie en fonction du bâtiment et du type de fuites;
dans
. laquelle elle se situe en moyenne aux alentours de 0,65. Des valeurs
V = le débit d’air passant par l’ouverture [m³/h] plus proches de 0,5 reflètent la présence de fuites de dimen-
ΔP = la différence de pression s’exerçant de part et d’autre sions importantes; des valeurs se rapprochant de 1 indiquent
de l’ouverture [Pa] des fuites de dimensions plus réduites.
Zone de
pressions
négatives
– –
Flux d’air en cas
de température
extérieure
inférieure à la
+ +
Pression positive par rapport
à la pression extérieure
température
intérieure –
+
Niveau de pression
Zone de
pressions + – – + neutre
positives
Direction
+
Pression négative par rapport
du vent
– –
à la pression extérieure
2.3 ORDRE DE GRANDEUR DES DÉBITS 2.4 PERMÉABILITÉ À L’AIR DES MATÉRIAUX
D’AIR PASSANT PAR UNE OUVERTURE
La perméabilité à l’air des matériaux et composants du bâti-
Dans le cas des grandes ouvertures, la relation pression-dé- ment peut être évaluée en laboratoire au moyen d’un essai
bit peut être réécrite sous la forme de l’équation 2 : permettant d’établir la relation décrite à l’équation 1
. 2DP (figure 13). Cette équation étant non linéaire, l’expression
=
V 3600 Cd A [équation 2] logarithmique est. généralement privilégiée. La relation
ρ
devient alors : ln V = ln C + n.ln DPn.
où
.
V = le débit d’air passant par l’ouverture [m³/h] Elle permet de représenter le résultat sous forme de droite.
Cd = le coefficient de décharge dépendant de la forme de La figure 14 en fournit un exemple. On peut ainsi en déduire
l’orifice [–], considéré comme étant égal à 0,6 les valeurs C et n, caractéristiques du matériau.
A = la surface de l’ouverture [m²]
ΔP = la différence de pression s’exerçant de part et d’autre La perméabilité à l’air pour une différence de pression de
de l’ouverture [Pa] 50 Pa peut se révéler être une donnée utile pour les entre-
ρ = la densité de l’air [kg/m³]. preneurs appelés à ériger des bâtiments offrant de bonnes
performances d’étanchéité à l’air. En deçà de 0,1 m³/(h.m²),
La relation unissant la surface de fuite au débit est linéaire. la paroi ou la partie de paroi peut être considérée comme un
Dans ce cas, l’exposant n est égal à 0,5. pare-air.
Fig. 12 Débit de fuite à travers une ouverture de la même Fig. 13 Dispositif d’essai de la perméabilité à l’air d’un mètre carré
surface qu’une pièce de 2 euros. de mur maçonné et enduit.
(7) Par fente, on entend une ouverture d’une largeur maximale de 1 mm. .
10
10
Débit de fuite V (m³/h/m²)
11
Débit de fuite V [m³/(h.m²)]
.
0,1
0,1
0,01
0,01
100 1000
100 1000 10000 10000
Pression [Pa]
Pression (Pa)
Fig. 14 Expression logarithmique du débit de fuite en fonction de la différence de pression.
La performance d’étanchéité à l’air peut s’exprimer de plu- L’unité de pression, le pascal (noté Pa), correspond à une
sieurs façons selon qu’elle est formulée par unité de surface force de 1 N exercée sur une surface d’un mètre carré. En
ou par le biais d’un taux de renouvellement d’air. Le code de Belgique, les résultats de mesure de l’étanchéité à l’air sont
mesurage utilisé (dimensions intérieures ou extérieures) généralement exprimés pour une différence de pression de
entre également en ligne de compte dans ce mode d’expres- référence de 50 Pa entre l’intérieur du bâtiment et l’exté-
sion. La figure 15 illustre les différentes grandeurs utilisées rieur (8). Cette valeur de référence sera utilisée dans l’en-
pour caractériser l’étanchéité à l’air. semble de ce document et correspond approximativement à
la force exercée par une masse de 5 kilogrammes sur une
Une exigence pourra dès lors être plus ou moins sévère surface d’un mètre carré.
selon le critère retenu pour exprimer la performance d’étan-
chéité à l’air, mais aussi selon la compacité du bâtiment Comme l’illustre la figure 16, des différences de pression de
considéré (cf. § 3.1.5, p. 21). 50 Pa peuvent s’appliquer sur certaines parois du bâtiment
pour des vitesses de vent de l’ordre de 10 m/s (36 km/h). On
EANC : espace notera dans ce contexte que des rafales de 100 km/h ne sont
BÂTIMENT BÂTIMENT
adjacent non chauffé pas rares en Belgique.
CONSIDÉRÉ VOISIN Volume
protégé A titre de comparaison, les dispositifs de ventilation natu-
Volume relle installés dans les logements sont dimensionnés pour
intérieur une différence de pression de 2 Pa [6]. Par ailleurs, dans le
cadre du marquage CE des menuiseries, la perméabilité à
Surface de
EANC déperdition l’air est évaluée pour des différences de pression allant
jusqu’ à 600 Pa [11].
35°
Cp = 0,5 Cp = -0,7
pw = 27,8 Pa pw = -38,9 Pa
Vent de
9,6 m/s
(34,5 km/h)
Fig. 16 Exemples de pressions dues au vent s’exerçant sur différentes parois d’un bâtiment.
(8) Nombre de pays, tels la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Danemark, expriment également les résultats de mesure d’étanchéité à l’air à 50 Pa. Certains
ont toutefois adopté d’autres valeurs de référence, comme la France (4 Pa) ou les Pays-Bas (10 Pa).
.
3.1.2 DÉBIT DE FUITE V50 À 50 Pa
.
3.1.3 PERMÉABILITÉ À L’AIR v50 PAR m² À 50 Pa
.
V50 : débit de fuite au travers de l’enveloppe
Fig. 18 Surface d’enveloppe testée Atest pour l’expression du débit de fuite par mètre carré.
(9) La surface Atest est celle définie dans les réglementations PEB régionales. Elle ne doit pas être confondue avec l’aire de l’enveloppe AE considérée dans la
norme NBN EN 13829 [16].
Volume Délimitation 12
intérieur du volume 12 m³/h.m²
5 m³/h.m²
8
3 m³/h.m²
6 1 m³/h.m²
2
VOLUME INTÉRIEUR
0
0 1 2 3 4 5
Compacité du bâtiment [m]
Fig. 20 Relation entre le taux de renouvellement d’air n50
et la compacité du bâtiment en fonction de sa perméabi-
lité v 50 .
Fig. 19 Détermination du volume intérieur d’un bâtiment.
. Vint
bâtiment Vint calculé selon la norme NBN EN 13829 [16] (10) v50 = n50 C
(voir figure 19), soit : Vext
V50 où
n50 = avec V50 = le débit de fuite au travers de l’enveloppe sous une
Vint
différence de pression de 50 Pa [m³/h]
n50 = le taux de renouvellement d’air sous 50 Pa [h ou h-1] n50 = le taux de renouvellement d’air sous une différence
V50 = le débit de fuite à travers l’enveloppe sous 50 Pa [m³/h] de pression de 50 Pa [h-1]
Vint = le volume intérieur du bâtiment [m³] selon la norme Vint = le volume intérieur du bâtiment [m³]
NBN EN 13829 [16] (figure 19). v 50 = la perméabilité à l’air sous une différence de pres-
sion de 50 Pa [m³/(h.m²)]
Le taux de renouvellement n50 offre une bonne indication de Atest = la surface de la zone testée, mesurée sur la base des
la performance globale du bâtiment en termes d’étanchéité dimensions extérieures [m²]
à l’air, ce qui explique qu’il est parfois utilisé par les maîtres C = la compacité du bâtiment [m], égale à Vext/Atest
d’ouvrage pour fixer des exigences performancielles (11). Vext = le volume du bâtiment mesuré sur la base de ses
dimensions extérieures [m³].
(10) Les STS-P 71-3 apportent également des précisions concernant ce calcul [39]. ;;;;;;;;;;;;;;;;;.
(11) La labellisation ‘passive’ exprime l’exigence d’étanchéité à l’air en taux de renouvellement horaire n50. Elle la fixe à 0,6 h-1 maximum. .
(12) La compacité est le rapport entre le volume (calculé sur la base des dimensions extérieures) et la surface de déperdition.
Tableau 2 Correspondance entre la perméabilité à l’air v 50 et le taux de renouvellement d’air n50 en fonction de la compacité du bâtiment
pour un rapport Vint/Vext de 0,75.
.
Taux de Perméabilité à l’air v50 [m³/(h.m²)]
renouvelle-
Compacité du bâtiment [m]
ment d’air
n50 [h-1] 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0
0,60 0,36 0,45 0,54 0,63 0,72 0,81 0,90 0,99 1,08 1,17 1,26 1,35 1,44 1,53 1,62 1,71 1,80
0,80 0,48 0,60 0,72 0,84 0,96 1,08 1,20 1,32 1,44 1,56 1,68 1,80 1,92 2,04 2,16 2,28 2,40
1,00 0,60 0,75 0,90 1,05 1,20 1,35 1,50 1,65 1,80 1,95 2,10 2,25 2,40 2,55 2,70 2,85 3,00
1,25 0,75 0,94 1,13 1,31 1,50 1,69 1,88 2,06 2,25 2,44 2,63 2,81 3,00 3,19 3,38 3,56 3,75
1,50 0,90 1,13 1,35 1,58 1,80 2,03 2,25 2,48 2,70 2,93 3,15 3,38 3,60 3,83 4,05 4,28 4,50
1,75 1,05 1,31 1,58 1,84 2,10 2,36 2,63 2,89 3,15 3,41 3,68 3,94 4,20 4,46 4,73 4,99 5,25
2,00 1,20 1,50 1,80 2,10 2,40 2,70 3,00 3,30 3,60 3,90 4,20 4,50 4,80 5,10 5,40 5,70 6,00
2,25 1,35 1,69 2,03 2,36 2,70 3,04 3,38 3,71 4,05 4,39 4,73 5,06 5,40 5,74 6,08 6,41 6,75
2,50 1,50 1,88 2,25 2,63 3,00 3,38 3,75 4,13 4,50 4,88 5,25 5,63 6,00 6,38 6,75 7,13 7,50
2,75 1,65 2,06 2,48 2,89 3,30 3,71 4,13 4,54 4,95 5,36 5,78 6,19 6,60 7,01 7,43 7,84 8,25
3,00 1,80 2,25 2,70 3,15 3,60 4,05 4,50 4,95 5,40 5,85 6,30 6,75 7,20 7,65 8,10 8,55 9,00
3,50 2,10 2,63 3,15 3,68 4,20 4,73 5,25 5,78 6,30 6,83 7,35 7,88 8,40 8,93 9,45 9,98 10,50
4,00 2,40 3,00 3,60 4,20 4,80 5,40 6,00 6,60 7,20 7,80 8,40 9,00 9,60 10,20 10,80 11,40 12,00
4,50 2,70 3,38 4,05 4,73 5,40 6,08 6,75 7,43 8,10 8,78 9,45 10,13 10,80 11,48 12,15 12,83 13,50
5,00 3,00 3,75 4,50 5,25 6,00 6,75 7,50 8,25 9,00 9,75 10,50 11,25 12,00 12,75 13,50 14,25 15,00
5,50 3,30 4,13 4,95 5,78 6,60 7,43 8,25 9,08 9,90 10,73 11,55 12,38 13,20 14,03 14,85 15,68 16,50
6,00 3,60 4,50 5,40 6,30 7,20 8,10 9,00 9,90 10,80 11,70 12,60 13,50 14,40 15,30 16,20 17,10 18,00
6,50 3,90 4,88 5,85 6,83 7,80 8,78 9,75 10,73 11,70 12,68 13,65 14,63 15,60 16,58 17,55 18,53 19,50
7,00 4,20 5,25 6,30 7,35 8,40 9,45 10,50 11,55 12,60 13,65 14,70 15,75 16,80 17,85 18,90 19,95 21,00
7,50 4,50 5,63 6,75 7,88 9,00 10,13 11,25 12,38 13,50 14,63 15,75 16,88 18,00 19,13 20,25 21,38 22,50
8,00 4,80 6,00 7,20 8,40 9,60 10,80 12,00 13,20 14,40 15,60 16,80 18,00 19,20 20,40 21,60 22,80 24,00
8,50 5,10 6,38 7,65 8,93 10,20 11,48 12,75 14,03 15,30 16,58 17,85 19,13 20,40 21,68 22,95 24,23 25,50
9,00 5,40 6,75 8,10 9,45 10,80 12,15 13,50 14,85 16,20 17,55 18,90 20,25 21,60 22,95 24,30 25,65 27,00
9,50 5,70 7,13 8,55 9,98 11,40 12,83 14,25 15,68 17,10 18,53 19,95 21,38 22,80 24,23 25,65 27,08 28,50
10,00 6,00 7,50 9,00 10,50 12,00 13,50 15,00 16,50 18,00 19,50 21,00 22,50 24,00 25,50 27,00 28,50 30,00
Dans le contexte des réglementations PEB, un facteur conven- En l’absence de test de pressurisation, les pertes par infiltra-
tionnel de 0,04 est pris en compte pour tous les bâtiments. tion et par exfiltration sont évaluées, pour le dimensionne-
Tableau 3 Comparaison entre les réglementations PEB et le label attention à tous les paramètres, y compris à l’étanchéité à
‘passif’. l’air. Autrement dit, même s’il n’y a pas d’exigence explicite
d’étanchéité à l’air, celle-ci est incontournable pour répondre
Réglementations PEB Label ‘passif’
aux exigences de la PEB.
Démarche volontariste :
Caractère obligatoire label demandé par le
maître d’ouvrage
3.3.2 LABEL ‘PASSIF’ : EXIGENCE EXPLICITE
L’exigence d’étanchéité à
L’exigence d’étanchéité à l’air
l’air s’exprime par le taux L’obtention de ce label requiert le respect de plusieurs exi-
s’exprime en termes de
de renouvellement d’air gences, y compris une exigence explicite d’étanchéité à l’air
perméabilité à l’air, notée v 50
n50 avec pour unité le exprimée par un taux de renouvellement n50. Cette exigence
avec pour unité le m³/(h.m²).
volume par heure. est très sévère (n50 ≤ 0,6 h-1); elle nécessite une réelle expertise
Pas d’exigence explicite à l’heure et une attention rigoureuse tout au long du processus construc-
actuelle, mais une mesure tif (conception, choix des produits, mise en œuvre, etc.).
démontrant des résultats Une exigence explicite :
meilleurs que la valeur par défaut n50 ≤ 0,6 h-1 Nous renvoyons le lecteur au site de la Plateforme ‘Maison
(12 m³/(h.m²)) permet d’amélio- Passive’ (13) et de la Passiefhuis Platform (14) pour plus
rer le niveau E (10 à 15 points). d’informations concernant les exigences du label ‘passif’.
Calcul à l’aide du logi-
Calcul à l’aide des logiciels PEB ciel PHPP (maisons
passives)
3.4 PERFORMANCE ACTUELLE DU PARC DE
BÂTIMENTS
ment des installations de chauffage, sur la base d’une per-
méabilité de l’enveloppe v 50 par défaut de 12 m³/(h.m²). En général, on dispose d’assez peu d’informations au sujet
Cette valeur volontairement mauvaise et pénalisante vise à des performances énergétiques des bâtiments existants,
encourager à construire des bâtiments étanches et à le qu’ils soient résidentiels ou non. Les sources d’information
démontrer au moyen d’un test de pressurisation. citées ci-dessous concernent souvent un segment du parc
immobilier et ne sont pas forcément représentatives de la
Si le résultat du test de pressurisation, exprimé en v 50 , est totalité du bâti existant :
meilleur que la valeur par défaut, il peut être pris en compte • action ‘Construire avec l’énergie’ (CALE) : cette action
dans le calcul PEB, afin d’obtenir un niveau E plus favorable volontaire incitait à ériger des immeubles de logement plus
(niveau d’énergie primaire). Une étude de sensibilité menée performants que n’exigeaient les réglementations énergé-
en Wallonie dans le cadre de l’action ‘Construire avec l’éner- tiques en vigueur. Des mesures d’étanchéité à l’air ont été
gie’ montre que l’obtention d’une perméabilité v 50 de réalisées sur 290 logements bâtis entre 2004 et 2012
2 m³/(h.m²) permet de gagner 10 à 15 points E (selon les • statistiques des déclarations PEB en Région flamande : la
configurations) par rapport à la valeur par défaut. Le gain réglementation PEB est entrée en vigueur en 2006 en
énergétique (et économique) qui en découle est de l’ordre de Flandre. L’administration en charge de l’énergie dans cette
10 %. Région (VEA) publie régulièrement des statistiques repre-
nant notamment les performances d’étanchéité à l’air sti-
Notons qu’au vu des renforcements inscrits dans la directive pulées dans les déclarations PEB qui lui sont soumises.
européenne EPBD et des ambitions annoncées par les
Régions, l’amélioration du niveau E nécessite de prêter Le schéma de la figure 21 permet de comparer la perfor-
(13) http://www.maisonpassive.be. ;
(14) http://www.passiefhuisplatform.be.
mance moyenne atteinte dans le cadre de ces deux procé- performance globale du bâtiment. Ces évaluations ne sont
dures avec la valeur par défaut de la réglementation PEB. toutefois valables que pour les configurations testées et ne
peuvent être généralisées à l’ensemble du cadre bâti.
3.5 IMPORTANCE DES FUITES D’AIR Le tableau 4 présente les défauts d’étanchéité les plus cou-
rants. Cette liste n’est pas exhaustive; elle est donnée à titre
Plusieurs projets de recherche ont permis de quantifier les indicatif. Il convient en effet de souligner que l’importance
fuites d’air associées à différents détails constructifs et à des fuites peut fortement varier en fonction des choix
certaines technologies, et d’évaluer ainsi leur impact sur la constructifs et de la mise en œuvre.
Fuites importantes Ouvertures non obturables pour la ventilation des locaux de chaufferie, des cages d’ascenseur, des
gaines techniques, des garages, des espaces hébergeant des compteurs à gaz, etc. (cf. § 4.4, p. 28)
Feux ouverts, coffres à volet, chatières, boîtes aux lettres, etc.
Portes de garage
Raccords du pare-vapeur de toiture au gros œuvre (cf. § 6.6, p. 68)
Surfaces maçonnées non enduites (si elles sont importantes) (cf. § 5.1, p. 45)
Traverse inférieure des portes (cf. § 4.7.3, p. 42)
Pieds de mur des constructions en bois
Fuites moyennement Passage des installations techniques (cf. § 4.4, p. 28)
importantes Encastrement de spots, de prises électriques, etc. (cf. § 4.4.4, p. 34)
Contours de baies, y compris des fenêtres de toit (cf. § 6.7.1, p. 89)
Fuites peu importantes Pieds de mur des constructions massives
Fuites marginales Liaisons murs de refend-façade dans les constructions en maçonnerie
Ce chapitre décrit les mesures à prendre pour concevoir un 4.1 FIXER UN NIVEAU D’AMBITION
bâtiment offrant une bonne étanchéité à l’air. La prise en
considération de cette performance commence dès la La performance atteinte en fin de construction est difficilement
conception, puisque l’auteur de projet doit anticiper les dif- prévisible. En effet, l’étanchéité à l’air d’un bâtiment est déter-
ficultés potentielles générales et propres au projet concerné. minée par l’ensemble des fuites au travers de l’enveloppe
(murs, toitures, menuiseries, planchers, portes, jonctions, per-
L’encadré ci-dessous énumère les étapes importantes de la cements, etc.) et dépend à la fois de la conception, du choix
conception abordées dans ce chapitre (voir aussi l’Annexe 2). des matériaux et du soin apporté à leur mise en œuvre, en par-
ticulier au droit des jonctions et des perforations (par exemple,
celles nécessaires au passage des conduites de gaz, d’eau, de
ventilation ou d’électricité). Ce résultat est déterminé au
Phase de conception importantes en vue
d’obtenir un bon niveau d’étanchéité à l’air moyen d’un essai de pressurisation sur site.
• Fixer le niveau d’exigence à atteindre (cf. § 4.1). Il est néanmoins important d’aborder le projet en tenant
• Déterminer le volume protégé du bâtiment et compte du niveau d’ambition que l’on se fixe en matière
positionner les pare-air (cf. § 4.3, p. 27). d’étanchéité à l’air. Celui-ci devra dès lors être déterminé
• Concevoir l’ouvrage en limitant le nombre de dès l’avant-projet.
détails constructifs problématiques (et en tendant
vers une compacité optimale de bâtiment). On admet qu’une perméabilité à l’air v 50 de 6 à 12 m³/(h.m²)
• Choisir et positionner les installations techniques est le résultat obtenu lorsqu’on ne prête aucune attention à la
de telle sorte que la ventilation obligatoire de problématique. Une valeur entre 6 et 3 m³/(h.m²) est atteinte
certains locaux ait peu d’impact sur la performance avec un minimum de sensibilisation des corps de métier et un
d’étanchéité à l’air (cf. § 4.4, p. 28). travail soigné. Des valeurs avoisinant les 3 m³/(h.m²) consti-
• Positionner les conduites de manière à réduire le tuent un niveau moyen et nécessitent une connaissance mini-
nombre de percements à travers l’enveloppe mum de la problématique. A fortiori, une valeur de l’ordre de
délimitant le volume protégé (cf. § 4.5, p. 38). 1 m³/(h.m²) (performance élevée) est ambitieuse et ne s’im-
• Choisir les matériaux en partie courante et provise pas, dans la mesure où elle nécessite une véritable
positionner le pare-air de façon à faciliter la mise expertise et requiert la mise en place de processus particu-
en œuvre (cf. § 5.1, p. 45). liers. Le tableau 5 (p. 26) dresse un inventaire des processus
• Opter pour des menuiseries dont la perméabilité à à mettre en place pour maximiser les chances d’atteindre ces
l’air est compatible avec les exigences d’étanchéité différents niveaux de performance.
du bâtiment (cf. § 4.7, p. 40).
• Concevoir des détails assurant la continuité du Ces ordres de grandeur ne s’appliquent pas forcément à des
pare-air (chapitre 6, p. 55). appartements présentant une très forte compacité; en effet,
• Veiller à ce que la coordination et la communication l’expression de la performance en terme de perméabilité à
puissent s’établir entre les corps de métier l’air v 50 est tronquée par la faible valeur des surfaces de
intervenant sur le chantier. déperdition. Ainsi, pour des appartements, une valeur v 50 de
3 m³/(h.m²) peut déjà représenter une performance élevée.
Chaque système constructif présente ses spécificités. Il ne L’emplacement du pare-air peut avoir un impact sur la faisa-
semble cependant pas y avoir de lien direct entre le choix bilité, le coût et les garanties de résultat. Ainsi, un pare-air
d’un mode constructif (mur maçonné plutôt qu’ossature en placé contre les arbalétriers de fermes préfabriquées peut
bois, par exemple) et la performance d’étanchéité à l’air. Les être traversé de nombreuses fois par les membrures des
résultats montrent une grande variation des performances, fermes; obtenir un résultat étanche avec ces éléments de
quel que soit le système. Toutefois, il est important de noter structure traversants est compliqué et le résultat final incer-
que les points critiques sont différents selon le système tain. Si le grenier n’est pas aménagé en espace de vie, il est
choisi et que l’expertise des intervenants entre également possible d’éviter de multiples percements en posant le
en ligne de compte (cf. tableau 12, p. 56). pare‑air sous le plancher (figure 22).
Le volume protégé (VP) d’un bâtiment comprend tous les Dans l’exemple présenté à la figure 22, l’isolant thermique
espaces chauffés (et/ou refroidis) directement ou indirecte- doit nécessairement se situer dans la même paroi de déper-
ment, en continu ou par intermittence. Il doit être déterminé dition que le pare-air, c’est-à-dire soit dans les versants de
par le concepteur dès l’avant-projet. Le volume protégé est toiture, soit dans le plancher des combles.
également le volume isolé thermiquement, mais aussi le
volume à rendre étanche à l’air. Ainsi, dans le cas de structures légères comportant des
membranes comme pare-air, on évitera toute circulation
d’air entre l’isolant et le pare-air (figure 23, p. 28).
Volume protégé
= volume à isoler thermiquement
= volume à rendre étanche à l’air S’il est possible de réaliser l’étanchéité à l’air en
plaçant le pare-air du côté extérieur de la couche
d’isolant thermique, cette solution exceptionnelle
Une étape cruciale de la phase de conception consistera à
nécessite cependant une étude approfondie des
choisir les installations techniques à placer dans le volume
complexes de parois et n’est pas abordée dans la
protégé et celles qui doivent préférentiellement se situer en
présente Note d’information technique.
dehors de celui-ci. Ces points sont exposés au § 4.4 (p. 28).
CSTC
CSTC
Fig. 22 Le choix du positionnement du pare-air au moment de la conception peut limiter les percements et favoriser le niveau
d’étanchéité à l’air.
Fig. 23 Circulation d’air entre isolant et pare-va- Fig. 24 Solutions offrant une cohérence entre le pare-air et l’isolant thermique.
peur : à éviter.
4.4 CHOIX ET POSITIONNEMENT DES INS- local d’installation, qui doit dès lors être pourvu
TALLATIONS TECHNIQUES – EXIGENCES d’une ouverture permanente située dans l’enveloppe
DE VENTILATION DE LOCAUX PARTICU- du bâtiment. Ces ouvertures peuvent avoir un impact
LIERS considérable sur l’étanchéité à l’air
–– les appareils à circuit de combustion étanche (voir
4.4.1 PRINCIPE GÉNÉRAL encadré p. 32); ceux-ci prélèvent l’air comburant à
l’extérieur et possèdent une arrivée d’air hermétique
Nombre de locaux abritant des installations techniques qui n’a pas d’effet sur l’étanchéité à l’air du bâtiment
(chauffage, ventilation, refroidissement actif, distribution • l’évacuation des gaz de combustion provenant :
et évacuation d’eau, production d’eau chaude sanitaire, –– d’appareils à circuit de combustion ouvert sans
distribution de gaz, d’électricité, de télécommunica- conduit d’évacuation : pour autant que ce type
tion, etc.) nécessitent une communication avec l’environ- d’appareil soit autorisé, les produits de combustion
nement extérieur. Cette exigence peut se révéler incompa- sont rejetés dans l’espace d’installation, qui doit être
tible avec l’objectif global d’étanchéité à l’air du bâtiment, correctement ventilé
à moins de choisir des équipements appropriés et de les –– d’appareils à circuit de combustion ouvert avec
positionner correctement par rapport au volume à rendre conduit d’évacuation : les ouvertures d’évacuation
étanche. peuvent avoir une incidence importante sur l’étan-
chéité à l’air du bâtiment
Il faut distinguer la ventilation de base d’autres formes de –– d’appareils à circuit de combustion étanche : ceux-ci
ventilation ou d’aération; on distingue ainsi : sont munis d’un dispositif hermétique d’évacuation
• la ventilation de base des locaux de séjour par voie natu- de la fumée qui n’a aucune influence sur l’étanchéité
relle et/ou mécanique (amenée d’air ou évacuation). Les à l’air du bâtiment.
dispositifs utilisés à cet effet doivent être réglables; ils
peuvent être fermés et/ou obturés au cours de l’essai de Le texte qui suit met en évidence les contradictions pos-
pressurisation (15), puisque la consommation énergé- sibles entre l’objectif global d’étanchéité à l’air et les exi-
tique induite par le système de ventilation est évaluée gences de ventilation des locaux, et propose un ensemble
indépendamment de l’étanchéité à l’air du bâtiment. La de solutions pour éviter d’altérer l’étanchéité à l’air de
ventilation de base n’a par conséquent qu’une influence l’enveloppe du bâtiment.
limitée, voire négligeable sur cette dernière
• la ventilation autre que celle visée ci-dessus, destinée
aux locaux équipés d’installations techniques dans le but 4.4.2 EXIGENCES DE VENTILATION PARTICULIÈRES
d’en évacuer les odeurs, les éventuelles fuites de gaz, les
produits de combustion, la chaleur, etc. Cette ventilation Divers équipements techniques et leurs locaux d’installation
est généralement réalisée par le biais d’une ou plusieurs ainsi que certains autres locaux particuliers sont soumis à
ouvertures pratiquées dans les parois extérieures. Ces des règlements, normes ou directives spécifiques dont
ouvertures doivent parfois être non obturables, afin de l’énoncé sort du champ d’application de la cette Note d’in-
rester fonctionnelles en permanence; elles peuvent donc formation technique. Nous évoquons ci-après un certain
avoir un impact substantiel sur l’étanchéité à l’air de l’en- nombre d’installations, dans le but d’attirer l’attention sur
veloppe du bâtiment si elles ne peuvent pas être obtu- les points relatifs à l’étanchéité à l’air; dans la mesure du
rées durant l’essai de pressurisation possible, nous ferons référence aux exigences particulières
• l’amenée d’air comburant pour : dont elles font l’objet, afin que le lecteur intéressé les
–– les appareils à circuit de combustion ouvert (voir la consulte, le cas échéant, dans leur version la plus récente
description dans l’encadré en haut de la p. 32); (certaines normes étant en cours de révision à l’heure de
ceux-ci prélèvent l’air comburant directement dans le rédiger le présent document).
(15) Les réglementations PEB régionales apportent des précisions sur la façon exacte de traiter ces éléments lors de l’essai de pressurisation.
(16) Cet exemple, de même que tous ceux présentés dans la suite du texte ne donnent qu’un ordre de grandeur de l’effet que peut avoir le système de
ventilation sur l’étanchéité à l’air; les valeurs indiquées doivent donc être adaptées aux particularités de chaque projet.
(17) Notamment l’arrêté royal du 12 juillet 2012 modifiant l’arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et
l’explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire [36].
Traversée Ecran
résistant au feu incombus-
tible et EI 30
Traversée Pas de
résistant au feu (R)EI 60 résistance au Traversée
(R)EI 30 résistant au feu
et étanche à l’air feu exigée
Fig. 25 Trois solutions pour concilier étanchéité à l’air, ventilation et sécurité incendie des gaines techniques dans un bâtiment moyen.
au feu au droit de chaque traversée de conduite ou de neuves alimentées en gaz naturel, en gaz propane et butane.
canalisation (figure 25B) Ainsi, le recours à certains types de tuyauteries et de raccor-
• soit de subdiviser la trémie au moyen d’écrans horizon- dements permet de placer des installations alimentées en
taux en matériau incombustible (A1 selon la norme NBN gaz propane et butane dans des espaces non ventilés
EN 13501-1) [15] occupant tout l’espace libre entre les (gaines techniques, par exemple).
canalisations et présentant une résistance au feu EI 30
dans le cas des bâtiments bas et moyens, ou EI 60 dans
le cas des bâtiments élevés. En pratique, il s’agit de 4.4.2.4 Gaines d’ascenseur
resserrer l’espace entre les canalisations et la gaine au
moyen de mortier ou de laine de roche, par exemple L’arrêté royal du 7 juillet 1994 et ses modifications [36] exi-
(figure 25C). gent que les gaines d’ascenseur soient pourvues d’une
ventilation naturelle avec prise d’air extérieur (article 6.1.3.2
Si la gaine technique contient des conduites de gaz, des des annexes 2, 3 et 4 de l’arrêté). L’orifice de ventilation,
règles complémentaires s’appliquent selon que la trémie est situé au sommet de la gaine, doit présenter une section
compartimentée ou non et selon le type de matériau et le minimale de 1 % ou de 4 % de la surface horizontale de la
mode d’assemblage des conduites. gaine (articles 6.1.2, 6.1.3 et 6.1.4 de l’arrêté). Si l’ascen-
seur est situé à l’intérieur du volume à étanchéifier, cet ori-
Dans le cas d’une gaine abritant divers types de conduits, y fice est susceptible de provoquer des fuites d’air impor-
compris des conduits d’évacuation de gaz brûlés, ces der- tantes qui peuvent être mesurées lors de l’essai de
niers doivent être contenus dans un ‘compartiment’ séparé au pressurisation.
sein de la trémie. Les deux compartiments de la gaine doivent
être ventilés séparément par une aération haute et basse [3, Une solution applicable depuis l’entrée en vigueur de l’ar-
4]. Dans la mesure du possible, il est donc recommandé de rêté royal du 12 juillet 2012 [36] permet de concilier sécu-
placer une gaine technique contenant des conduits d’évacua- rité incendie et étanchéité à l’air. Elle consiste à munir l’ou-
tion de fumée en dehors du volume protégé. verture de ventilation de clapets motorisés qui s’ouvrent
automatiquement en cas de besoin de ventilation pour le
confort des occupants, en cas d’élévation de la tempéra-
4.4.2.3 Conduites de gaz ture, en cas d’incendie ou en cas de défaillance de la
source d’énergie. Il convient en outre de prévoir une ouver-
Les règles applicables aux installations de gaz sont traitées ture manuelle pour le service d’incendie. Cette solution
dans plusieurs normes [1, 7, 8] dont les prescriptions sont en offre également l’avantage de ne pas devoir étanchéifier
partie reprises dans les normes relatives aux chaufferies les trapillons d’accès et les portes d’ascenseur. Ces sys-
(voir § 4.4.3). Les normes NBN D 51-003 [8] et NBN tèmes dotés d’une position fermée (généralement pourvue
D 51-006-3 [9] énoncent par ailleurs les conditions appli- d’une temporisation) sont laissés fermés lors de l’essai
cables aux installations ou parties d’installations intérieures pressurisation (voir § 7.1, p. 101).
4
1
1. Ouverture permanente
2. Clapet de désenfumage et de
ventilation
3. Détecteur de fumée
4. Unité centrale Fig. 27 Compteur à gaz à l’extérieur du bâtiment.
4.4.2.5 Locaux abritant le compteur à gaz 4.4.3 LOCAUX COMPORTANT DES APPAREILS À COM-
BUSTION
Certaines compagnies de distribution imposent d’installer le
compteur à gaz dans un espace sec, toujours accessible et 4.4.3.1 Généralités
aéré. L’aération ne peut être mécanique; il doit s’agir d’une
ventilation naturelle non obturable en hauteur. Les dimen- Plusieurs normes et directives fixent des exigences en
sions des ouvertures de ventilation permanente varient matière de ventilation, d’amenée d’air comburant et d’éva-
entre 100 et 150 cm2 dans le cas d’une habitation unifami- cuation des gaz brûlés pour les locaux dans lesquels sont
liale; pour connaître les exigences applicables en la matière, installés des appareils à combustion. Bien que ces prescrip-
il est conseillé de s’informer auprès de la compagnie de dis- tions concernent parfois des équipements bien spécifiques
tribution locale. (appareils de chauffage central, appareils au gaz unique-
ment), il semble logique de s’en inspirer pour des applica-
tions similaires, telles que les appareils de chauffage indivi-
Exemple (16)
duels (décentralisés) ou fonctionnant avec d’autres
Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ dont le
combustibles. Le texte qui suit ne donne qu’une description
compteur à gaz est intégré au volume protégé, une
générale des exigences ou des recommandations en vigueur.
ouverture d’aération de 150 cm² entraînerait une hausse du
Pour une application concrète, il y a lieu de se référer aux
taux de renouvellement d’air n50 d’environ 0,6 h-1.
documents cités dans le tableau 6.
Compte tenu des exigences définies plus haut, il est recom- Dans la suite du texte, une distinction est faite entre les trois
mandé de placer le compteur à gaz à l’extérieur du bâtiment principaux types d’appareils à combustion définis dans l’en-
ou en dehors du volume protégé, dans un espace pouvant cadré de la page 32.
être aéré naturellement et de manière continue.
Tableau 6 Normes de référence pour les locaux comportant des appareils à combustion.
Norme Titre
NBN B 61-001 [3] Chaufferies et cheminées.
Chaudières de chauffage central dont la puissance nominale est inférieure à 70 kW. Prescriptions
NBN B 61-002 [4]
concernant leur espace d’installation, leur amenée d’air et leur évacuation de fumée (+ AC:2008).
NBN D 51-001 [7] Chauffage central, ventilation et conditionnement d’air. Locaux pour poste de détente de gaz naturel.
Installations intérieures alimentées en gaz naturel et placement des appareils d’utilisation. Disposi-
NBN D 51-003 [8]
tions générales.
Installations intérieures alimentées en butane ou propane commercial en phase gazeuse à une
NBN D 51-006-3 [9] pression maximale de service de 5 bar et placement des appareils d’utilisation. Dispositions générales.
Partie 3 : placement des appareils d’utilisation.
Principaux types d’appareils à combustion pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et
d’autres applications
• Appareils à circuit de combustion ouvert sans conduit de fumée
Appareil de type A Appareil de type B
(appareils de type A) (18) : appareils non raccordés à un conduit
d’évacuation de fumée débouchant à l’extérieur. L’air
comburant est prélevé directement dans le local d’installation.
• Appareils à circuit de combustion ouvert avec conduit de fumée
(appareils de type B) (18) : appareils raccordés à un conduit
d’évacuation de fumée débouchant à l’extérieur. L’air
comburant est prélevé directement dans le local d’installation.
• Appareils à circuit de combustion étanche (type C) (18) : Appareil de type C
appareils raccordés à deux conduits hermétiques, l’un amenant
de l’air comburant en provenance de l’extérieur, l’autre
assurant l’évacuation des gaz brûlés et débouchant à
l’extérieur. Il n’y a aucune communication entre le circuit de
combustion (amenée d’air comburant, chambre de combustion,
évacuation de la fumée) et l’air ambiant du local d’installation Fig. 28 Principaux types d’appareils à combustion.
ou des locaux traversés pas le circuit de combustion.
(18) Cette terminologie s’applique aux appareils à gaz. Toutefois, dans le contexte de la présente NIT, nous appliquons les principes
de cette classification à tous les appareils à combustion.
4.4.3.2 Chauffage local, individuel ou décentralisé Les appareils de chauffage individuels à circuit de combus-
tion étanche (type C), tels que certains convecteurs au gaz
L’utilisation d’appareils à circuit de combustion ouvert sans ou certains poêles à pellets, nécessitent de prévoir un perce-
conduit de fumée (type A) pour le chauffage individuel des ment pour le conduit d’amenée d’air et le conduit de fumée.
locaux – radiateurs au gaz, brûleurs au mazout, canons à air Ces appareils peuvent être installés à l’intérieur du volume
chaud, etc. – est vivement déconseillée, voire exclue pour protégé. Leur usage est d’ailleurs recommandé lorsqu’on
certains appareils. La nécessité d’un apport d’air permanent envisage de placer un appareil de chauffage local.
et d’une ventilation intensive du local pour en évacuer les
gaz brûlés, combinée à la puissance parfois importante de
ces appareils et à leur usage prolongé rendent ces derniers
impropres à une utilisation dans un environnement confiné.
Exemple (16)
Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ dans
laquelle sont installés, à l’intérieur du volume protégé, un
poêle à gaz ou un poêle à bûches de type B d’une puissance
STÛV
Les générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de combus- 4.4.4.1 Tableaux électriques
tion étanche sont traités comme des générateurs de chauf-
fage central; leur effet sur l’étanchéité à l’air du bâtiment est Dans la mesure du possible, il est recommandé de placer le
minime, voire inexistant. tableau électrique à l’intérieur du volume protégé, de façon
à ce que l’on ne doive étanchéifier que l’entrée du câble
En conclusion : il est conseillé de privilégier les générateurs général d’alimentation dans le volume protégé. Si le tableau
d’eau chaude sanitaire à circuit de combustion étanche et de électrique se trouve hors du volume protégé, la situation est
les placer dans le volume protégé. Si des ouvertures sont tout autre, car il y a :
nécessaires (appareils non étanches et/ou puissance supé- • une multiplication des percements à étanchéifier, ce qui
rieure ou égale à 70 kW), il est possible d’en évaluer l’effet exigera plus de temps et augmentera les coûts (man-
sur la performance d’étanchéité à l’air. Le cas échéant, il peut chons pour les gaines, etc.)
s’avérer opportun de sortir le local d’installation du volume • un risque de passage d’air de l’intérieur vers l’extérieur du
protégé, tout en veillant à protéger les appareils du gel [4]. volume à étanchéifier (ou inversement) via les multiples
tubes annelés. En effet, l’air est susceptible de circuler
dans les tubes et de passer, par exemple, d’un espace
4.4.3.5 Autres appareils à combustion technique non isolé (où se trouve le tableau) dans les
espaces de vie chauffés et isolés. L’utilisation de bou-
Une habitation peut comporter divers autres appareils à chons hermétiques (figure 30) permet de remédier au pro-
combustion qui nécessitent un apport d’air comburant et blème, mais leur mise en œuvre peut s’avérer fastidieuse.
une évacuation des gaz brûlés, mais qui ne sont générale-
ment pas raccordés à un conduit de fumée. Il s’agit notam- Le placement du tableau dans le volume protégé apparaît dès
ment des cuisinières, fours, machines à laver et sèche-linge lors comme une solution plus efficace et plus économique.
au gaz. Leur utilisation à l’intérieur du volume protégé
semble pouvoir être tolérée pour autant que leur puissance
soit réduite (≤ 10 kW), qu’ils fonctionnent de façon intermit- 4.4.4.2 Blochets pour prises électriques et commutateurs
tente et que le local dans lequel ils sont installés dispose
d’une ventilation de base par extraction efficace. L’intégration de blochets ou de prises électriques dans les
murs maçonnés enduits constitue une source de fuite poten-
tielle, car il y a interruption de la couche d’enduit qui, dans
4.4.4 CHOIX ET POSITIONNEMENT DES INSTALLA- ce type d’ouvrage, fait souvent office de pare-air.
TIONS ÉLECTRIQUES
Pour pallier cet inconvénient, il est conseillé :
Les installations électriques ne nécessitent pas de ventila- • de placer les prises et interrupteurs de préférence sur les
tion particulière. La prise en compte de l’étanchéité à l’air murs intérieurs au volume protégé, après concertation
consiste plutôt à les positionner de manière à limiter le avec le concepteur
nombre de percements du pare-air. Dans certains cas, • pour les blochets placés sur les murs délimitant le volume
comme pour les hottes de cuisine, un choix approprié de protégé, de les noyer dans du plâtre ou du mortier frais
l’appareillage permettra d’éviter des fuites d’air. au moment de leur pose (figure 31B) ou d’utiliser des pro-
duits spécifiques tels que des blochets étanches à l’air
(figures 31A et 32). Dans ce dernier cas, on veillera à ce
qu’aucune fuite d’air ne puisse se produire autour du blo-
Fig. 30 Bouchon hermétique empêchant le passage d’air dans un Fig. 31 Deux exemples permettant d’éviter les fuites d’air
tube annelé. autour des blochets.
Pare-air ininterrompu
Lattage
Plaque de plâtre
Blochet
HELIA
Fig. 32 Exemple de blochet étanche à l’air. Fig. 33 Utilisation d’une contre-cloison pour intégrer un blochet
sans interrompre le pare-air.
Eurohm
HELIA
Fig. 34 Exemple de boîte étanche à l’air pour Fig. 35 Exemples de boîtiers étanches à l’air pour paroi légère.
commutateurs ou prises de courant.
(19) Le projet de recherche Etanch’air subsidié par la Région wallonne a permis de mesurer les débits de fuite correspondant à différents détails constructifs ou
points singuliers, y compris des blochets. Les débits de fuite au niveau de ces derniers ont été mesurés à l’aide d’un débitmètre, alors que le bâtiment était
mis en dépression (50 Pa).
(20) Cette valeur moyenne est calculée sur la base de 103 mesures effectuées dans 11 bâtiments différents.
(21) Un taux de renouvellement d’air n50 inférieur ou égal à 0,6 h-1 (pour une différence de pression de 50 Pa entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment) est exigé
pour l’obtention du label passif.
Fig. 36 Exemples de contre-cloisons permettant le passage de câbles et de conduites électriques sans percement du pare-air.
4.4.4.3 Traitement du passage des câbles d’air à l’intérieur du volume protégé sera privilégié
(figure 38A). S’il est néanmoins placé à l’extérieur du volume
Lorsqu’un percement ne peut être évité, il doit être traité protégé, l’utilisation d’un collecteur permettra de limiter les
pour prévenir toute fuite d’air autour du câble. Pour étan- percements du pare-air.
chéifier le passage des câbles, on utilise le plus souvent des
manchons tels qu’illustrés à la figure 37. Il en existe de diffé-
rents formats, pour différents diamètres ou différents A
nombres de câbles.
Volume
hors VP
✗
B
dicht
Eise
Fig. 37 Exemple de manchon (enduisable) permettant de préserver
la continuité du pare-air au passage des câbles.
✗
Fig. 39 Réseaux de distribution dans les grands immeubles : disposition déconseillée (à gauche) et disposition recommandée (à droite).
4.4.5.2 Conduites de distribution d’eau chaude, de chauf- des repas. Lors d’un test de pressurisation, les hottes sont
fage et collecteurs à l’arrêt et les dispositifs de fermeture éventuels sont fer-
més (et peuvent être maintenus tels). Ils ne peuvent par
Si les appareils de production d’eau chaude et de chauffage contre pas être rendus étanches par d’autres moyens (scel-
sont intégrés au volume protégé, seules les amenées d’eau lement), de sorte qu’il est possible de détecter d’éven-
et éventuellement de gaz doivent être étanchéifiées. tuelles fuites d’air. Les hottes dépourvues de clapet de fer-
meture constituent dès lors un point faible en termes
Lorsque ces appareils sont placés en dehors du volume pro- d’étanchéité à l’air.
tégé, il est essentiel de limiter au maximum le nombre de
percements, notamment en positionnant correctement les Dans le cas où l’air est rejeté à l’extérieur, il est conseillé de
conduites et les collecteurs. Pour limiter le nombre de perce- choisir une hotte munie d’un clapet de fermeture pour
ments, il est recommandé de placer la majeure partie du col- garantir l’étanchéité à l’air de l’appareil à l’arrêt. La ferme-
lecteur principal et du réseau de distribution d’eau chaude ture peut s’opérer manuellement ou automatiquement
sanitaire et de chauffage à l’intérieur du volume protégé. lorsque la hotte cesse de fonctionner. Le clapet de ferme-
Cette disposition est d’autant plus importante que la taille ture (motorisé ou non) peut être directement intégré à la
des réseaux peut être considérable, par exemple, dans le hotte ou être placé dans le conduit débouchant à l’exté-
cas de grands immeubles où le réseau de distribution peut rieur (figure 40). Il est recommandé de le disposer de façon
traverser des espaces ne faisant pas partie du volume pro- à ce qu’il reste accessible et puisse être nettoyé régulière-
tégé (trémies ou cages d’escalier, par exemple). ment.
Fig. 41 Hotte à recirculation (ou à recyclage). 4.5 GESTION DU PASSAGE DES CONDUITES
ET DES PERCEMENTS
Même si on limite le nombre de percements en choisissant
judicieusement les technologies et leur emplacement par
rapport au volume protégé, les installations techniques
Remarques peuvent nécessiter un ou plusieurs percements du pare-air.
Ceux-ci constitueront dès lors une source potentielle de fuite
Dans certains cas, les hottes de grande puissance qu’il conviendra d’étudier, afin de coordonner les phases de
peuvent nécessiter un apport d’air supplémentaire; réalisation nécessaires à leur bonne exécution.
leur effet sur l’étanchéité à l’air sera fonction de la
solution retenue (ouverture permanente, clapet
obturable, etc.). Lorsque la hotte est raccordée au 4.5.1 LIMITER LES PERCEMENTS
conduit d’extraction d’un système de ventilation
mécanique, il convient d’adapter sa capacité en Le concepteur choisit l’emplacement des installations, mais
fonction de ce dernier. Dans ce cas, la hotte n’aura aussi celui des conduites et des tuyaux, de manière à mini-
pas d’influence sur l’étanchéité à l’air mesurée du miser le nombre de percements de l’enveloppe délimitant le
bâtiment. volume protégé. Il tentera ainsi de maintenir les conduites
autant que possible à l’intérieur du volume protégé (figure 42).
Cette solution n’est toutefois pas recommandée, vu
les risques d’encrassement (conduit, ventilateur, Les constructions à ossature en bois offrent l’avantage de
filtres et échangeur de chaleur) et la nécessité d’un limiter les percements de l’enveloppe étanche grâce à la
bon entretien. mise en place de contre-cloisons (figure 43, p. 40). Celles-ci
sont dès lors recommandées.
Volume
protégé (VP)
Volume
hors VP
Fig. 42 Positionnement des conduites d’installations techniques permettant de minimiser le nombre de percements de
l’enveloppe délimitant le volume protégé.
Tableau 7 Synthèse des recommandations relatives à la ventilation des locaux spéciaux, aux types d’appareils et au local d’installation.
Gaines techniques Dans les bâtiments soumis à la réglementation ‘incendie’, placer les gaines
Locaux spéciaux –
Appareils de chauffage central à circuit de Recommandés Dans le volume protégé (§ 4.4.3.3, p. 33).
combustion étanche (type C), P < 70 kW
Appareils de chauffage central à circuit de Recommandés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion étanche (type C), P ≥ 70 kW Possibilité de placer les appareils hors du volume
protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.3, p. 33).
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Formellement –
combustion ouvert sans conduit de fumée (type A1as) déconseillés
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Déconseillés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion ouvert avec conduit de fumée (type B) Possibilité de placer les appareils hors du volume
protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.4, p. 33).
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Recommandés Dans le volume protégé (§ 4.4.3.4, p. 33).
combustion étanche (type C), P < 70 kW
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Recommandés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion étanche (type C), P ≥ 70 kW (ex. Possibilité de placer les appareils hors du volume
chaudière raccordée à un ballon de stockage ou à protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.4, p. 33).
un échangeur de chaleur)
Autres appareils au gaz sans conduit de fumée Déconseillés –
(cuisinières, ...), P > 10 kW
Autres appareils au gaz sans conduit de fumée Tolérés Dans un local équipé d’une ventilation par extraction
(cuisinières, fours, machines à laver ou séchoirs), (§ 4.4.3.5, p. 34).
P ≤ 10 kW
Installations techniques / Locaux Emplacement recommandé par rapport au volume protégé
Tableau électrique Dans le volume protégé. En principe, seul un percement (câble d’alimenta-
tion) est nécessaire (§ 4.4.4.1, p. 34).
Autres installations techniques
Prises électriques, de télécommunication, etc. Dans le cas de murs maçonnés, les positionner autant que possible dans
des murs intérieurs. Noyer les blochets dans du plâtre ou utiliser des
blochets étanches en cas de pose sur un mur délimitant le volume protégé.
En présence de parois à ossature en bois, positionner les prises dans les
contre-cloisons techniques (§ 4.4.4.2, p. 34).
Groupes et conduits de ventilation Seuls deux percements sont nécessaires dans les systèmes à double flux,
quelle que soit leur localisation. A placer de préférence dans le volume
protégé (§ 4.4.5.1, p. 36).
Conduites de distribution d’eau chaude, de Dans le volume protégé (§ 4.4.5.2, p. 37).
chauffage et collecteurs
Hotte de cuisine Prévoir un système muni d’un clapet de fermeture ou une hotte à recyclage.
Opter pour une alimentation d’air adaptée (§ 4.4.5.4, p. 37).
Fig. 43 Contre-cloison technique avec panneau en bois servant de Pour chaque composant du bâtiment (murs, toiture, plan-
pare-air. chers, etc.), le concepteur détermine quel élément de la
composition (plafonnage, pare-vapeur, béton, etc.) assure
4.5.2 ANTICIPER LA LOCALISATION DES PERCE- la fonction de pare-air (cf. chapitre 5, p. 45). C’est à ce niveau
MENTS qu’il y a lieu de garantir la continuité de l’étanchéité à l’air.
Il est à noter que l’espace nécessaire aux conduites dépend Les matériaux de jonction entre ces différents pare-air devront
aussi de la façon dont sont traités les percements (§ 4.5.3). faire l’objet d’une attention particulière dès le stade de la
conception (cf. § 5.2, p. 49, ainsi que le chapitre 6, p. 55).
✗
ries proprement dites et non de leur jonction au gros œuvre.
Les techniques de resserrage sont décrites dans la Note d’in-
formation technique n° 188 [24] et dans la norme NBN
B 25-002-1 [2] (qui remplace les STS 52). Certaines tech-
niques sont également évoquées dans le présent document
(cf. chapitre 6, p. 55).
100,00 25,00
%
0,3 0 %
1
SE
AS
CL %
2,7
E2
A SS
CL 2,50
10,00 %
9,3
1,00 0,25
0,1 0,02
10 100 1000
Fig. 45 Dispositif de mesure de la perméabilité à l’air des menuise- Surpression [Pa]
ries en laboratoire. Fig. 46 Classement des menuiseries selon leur perméabilité à l’air.
La mesure est effectuée en réalisant un caisson d’essai, On constate que la grande majorité des menuiseries
sans tenir compte des fixations et du resserrage de l’élément atteignent la classe 4 (22). Cette classe particulièrement large
in situ. Le dispositif d’essai est illustré à la figure 45. recouvre actuellement des menuiseries aux performances
fort diverses. Ainsi, les meilleures menuiseries de classe 4
Les mesures sont exprimées en m³/h et par mètre de joint ou présentent des débits de fuite de 5 à 8 fois moins importants
par mètre carré de surface totale de l’élément. Les résultats que les moins performants de cette même classe.
permettent de déterminer la classe de perméabilité à l’air de
la menuiserie selon la norme NBN EN 12207 [12], la classe 1 Le tableau 8 présente les performances d’étanchéité à l’air de
étant la moins performante. Ces classes sont représentées 300 éléments testés au CSTC. Les châssis à ouvrant simple et
dans le diagramme de la figure 46. Il y a lieu de souligner les châssis oscillobattants offrent globalement les meilleures
que de bonnes performances de perméabilité à l’air performances. On retrouve ces menuiseries dans la zone la
n’induisent pas nécessairement de bonnes performances plus favorable de la classe 4. Alors que leurs performances
d’étanchéité à l’eau. sont inférieures à celles des oscillobattants, 80 % des châssis
coulissants ne s’en retrouvent pas moins en classe 4.
Tableau 8 Répartition statistique des classes de perméabilité à l’air en fonction du type d’ouverture.
(22) L’analyse de 300 essais réalisés au CSTC entre 2008 et 2009 révèle que 87 % des châssis testés correspondent à la classe 4, quelle que soit la nature de
l’élément. Une subdivision de la classe 4 semble dès lors souhaitable pour permettre aux auteurs de projet et aux menuisiers de choisir les menuiseries les
plus adaptées aux performances d’étanchéité à l’air souhaitées. Une proposition en ce sens sera faite au Comité européen de normalisation (CEN).
✗
rage au gros œuvre. Par contre, en choisissant des châssis de
classe 4, cette proportion est réduite à 20 % (soit 0,59 h-1).
(23) Notons que cette pièce d’appui peut aller à l’encontre des règles d’accessibilité. Nous renvoyons le lecteur aux documents régionaux traitant ces aspects :
• Code Wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, du Patrimoine et de l’Énergie’ (CWATUPE) en Wallonie (http://dgo4.spw.wallonie.be/dgatlp/
dgatlp/Pages/DGATLP/PagesDG/CWATUP/GEDactualise/GED/gedListeArbo.asp)
• Règlement régional d’urbanisme (RRU) à Bruxelles (http://stedenbouw.irisnet.be/spelregels/stedenbouwkundige-verordeningen-svs/de-gewestelijke-
stedenbouwkundige-verordening-gsv?set_language=nl&set-language=fr)
• article 18 du règlement sur l’accessibilité des bâtiments publics en Flandre (http://www.toegankelijkgebouw.be/Regelgeving/Integraletekst/
Normbepalingen/Art18tot21/tabid/168/Default.aspx).
Tableau 11 Ordre de grandeur de la perméabilité à l’air des maçonneries sous une différence de pression de 50 Pa.
Fig. 51 Surface de blocs maçonnés non enduite au-dessus du Fig. 52 Jonctions entre lés réalisées avec des bandes adhésives
niveau d’un plafond suspendu : source de fuites. pour assurer l’étanchéité à l’air d’une toiture à versants.
Ainsi, le plafonnage joue non seulement un rôle de parachè- Ces pare-air peuvent être de plusieurs types (polyéthylène,
vement, mais remplit également une fonction essentielle polypropylène, feutre bitumé, feuille d’aluminium, etc.).
pour la performance énergétique du bâtiment. Si l’on vise de Leur mise en œuvre et leur assemblage nécessitent des pré-
hautes performances, en particulier en présence d’une cautions, les joints entre les lés devant être réalisés de
maçonnerie très perméable à l’air, il est important d’assurer manière à assurer la continuité du pare-air en partie cou-
la continuité du plafonnage, notamment aux endroits habi- rante.
tuellement non enduits (emplacements non visibles, tels
que gaines, plénum de planchers surélevés ou de plafonds De même, il convient de réaliser la jonction entre le pare-air
suspendus et locaux techniques). Cet aspect peut avoir un souple (en toiture, par exemple, voir figure 52) et les autres
impact sur la succession des tâches; il faudra, par exemple, parois du bâtiment (voir § 5.2, p. 49), tout en laissant une
planifier le passage du plafonneur avant l’installation des certaine aisance au cas où des mouvements différentiels
câbles ou conduites, lorsque ces endroits sont encore acces- sont à craindre (cf. détails techniques au chapitre 6).
sibles. Un cimentage peut également convenir comme bar-
rière à l’air; il pourra être réalisé par le maçon, pour peu que
ce soit prévu par le prescripteur. 5.1.3 PANNEAUX À BASE DE BOIS OU DE DÉRIVÉS DU
BOIS
Enfin, il conviendra également d’éviter la fissuration de l’en-
duit a posteriori. L’étanchéité à l’air des parois à ossature en bois peut être
obtenue grâce aux panneaux assurant la rigidification de la
structure. Les panneaux OSB, les panneaux de particules
Enduits à l’argile ou en fibres de bois-ciment sont actuellement les plus uti-
Les enduits à l’argile requièrent une mise en œuvre lisés.
particulière. Bien qu’ils se réparent facilement, ils sont
davantage soumis aux risques de fissuration, et leur Lorsque le bâtiment est soumis à des exigences d’étan-
retrait important rend les raccords difficiles à réaliser. Il chéité à l’air très sévères, il est recommandé de s’informer
importe dès lors de maîtriser la vitesse et les auprès du fabricant au sujet de l’étanchéité à l’air des dif-
conditions de séchage pour minimiser le risque de férents types de panneaux; ceux dont la perméabilité à l’air
fissuration, et de mettre en place des dispositifs n’excède pas 0,1 m³/(h.m²) pour une différence de pres-
particuliers aux jonctions pour pallier le retrait. En cas sion de 50 Pa sont considérés comme suffisamment
d’exigences sévères, une épaisseur de l’ordre de étanches.
30 mm est nécessaire, notamment pour pérenniser la
perméabilité à l’air de la paroi. L’étanchéité à l’air de certains panneaux dépend du pro-
cessus de fabrication et peut varier dans une large mesure;
certains chantiers ont été confrontés ces dernières années
5.1.2 PARE-AIR SOUPLES à des lots de panneaux insuffisamment étanches à l’air.
Lorsque le fabricant n’est pas en mesure de garantir cette
Les films souples sont utilisés le plus souvent pour assurer performance, il peut être nécessaire de prévoir la pose
la fonction d’étanchéité à l’air dans les structures légères. d’un pare-air supplémentaire (membrane souple, par
En général, la même membrane combine les fonctions de exemple).
pare-vapeur et de pare-air.
5.1.4 BÉTON COULÉ IN SITU qu’ils ne sont pas intrinsèquement étanches à l’air – maçon-
neries seules (cf. § 5.1.1, p. 45), lambris ou frises utilisés, par
Le béton coulé in situ offre des performances élevées d’étan- exemple, comme finition intérieure d’une toiture à ver-
chéité à l’air. Les joints de reprise de bétonnage et les perce- sants –, d’autres parce que l’expérience a mis en évidence
ments de frettage doivent toutefois être traités de manière de nombreux problèmes pratiques lors de leur mise en
adéquate tant qu’ils sont accessibles (primaire bitumineux œuvre; c’est le cas des matériaux suivants :
et/ou joints en butyle, par exemple). • isolants souples avec feuille d’aluminium placés entre
chevrons : la feuille est étanche à l’air, mais les bords
Les prédalles et les prémurs en béton sont également latéraux des matelas doivent être agrafés aux chevrons et
étanches à l’air, pour autant que les jonctions entre élé- leurs jonctions, de même que les jonctions transversales
ments aient été soignées. Le béton de seconde phase doivent être rendues étanches à l’aide de ruban adhésif.
confère à la paroi une bonne étanchéité à l’air. Dans le cas Cette mise en œuvre délicate et très fragile multiplie le
de dalles en béton alvéolées, il y a lieu d’éviter toute circula- nombre de jonctions et augmente le risque de fuites,
tion d’air au sein des alvéoles. d’autant plus que la souplesse de l’isolant rend difficile
l’assemblage étanche des feuilles d’aluminium
(figure 56)
5.1.5 MATÉRIAUX DÉCONSEILLÉS • plaques de plâtre : outre un risque de fissuration impor-
tant, leur mise en œuvre permet difficilement d’obtenir
A moins d’une performance démontrée, les matériaux des jonctions étanches sur leur pourtour
ci-après sont déconseillés comme pare-air, certains parce • isolants rigides : certains, comme les mousses synthé-
Les produits permettant de réaliser correctement ce type de Fig. 58 Assemblage de deux pans d’une membrane pare-air au droit
jonction sont les bandes adhésives à simple ou double face d’un élément de structure en bois par chevauchement, collage et
(cf. § 5.2.4.4, p. 52), les colles (cf. § 5.2.4.3, p. 52) et les mas- pose d’un contre-lattage.
Fig. 61 Exemple de bande à noyer dans l’enduit pour assurer la Fig. 62 Désolidarisation de l’enduit mural.
continuité entre le pare-air d’une toiture légère et un mur à enduire.
5.2.4.1 Joints de mastic Certains mastics peuvent avoir un impact sur l’aspect des
matériaux et éléments de construction adjacents (tachage
Les mastics trouvent de nombreuses applications tant à l’in- des supports par imprégnation du mastic, par exemple).
térieur qu’à l’extérieur du bâtiment (installations sanitaires,
travaux de menuiserie, resserrage des fenêtres, etc.). La Pour assurer l’étanchéité à l’air du côté intérieur, on utilise
norme NBN EN ISO 11600 [19] décrit les différentes classes essentiellement des joints acryliques.
(25) Voir à ce sujet les Notes d’information technique n° 199 et n° 201 [27, 28] ainsi que les normes NBN EN 13279-1 [14], NBN EN 998-1 [10] et NBN EN 15824 [18].
5.2.4.2 Joints précomprimés en mousse les colles, les supports à assembler doivent être propres et
secs; l’application d’un dégraissant ou d’un primaire peut
Ces joints permettent de réaliser des interfaces étanches à également se révéler nécessaire. La largeur, de même que la
l’air, même s’ils sont actuellement très peu utilisés à cette résistance à la traction et la capacité d’allongement devront
fin. Leurs performances d’étanchéité à l’air, mais également être en adéquation avec l’application. La compatibilité avec
à l’eau dépendent de leur degré de compression. le support est cruciale; il est recommandé de s’informer
auprès du fabricant à ce sujet.
Ils sont compatibles avec la plupart des matériaux de
construction et peuvent également être utilisés comme fond
de joint. 5.2.4.5 Mousses polyuréthannes
Les joints précomprimés sont constitués de bandes impré- Les mousses polyuréthannes sont utilisées pour leurs pro-
gnées, généralement en polyuréthanne, très élastiques, et priétés isolantes; elles permettent de fermer d’éventuels
conviennent aux surfaces présentant des irrégularités. Suffi- espacements tant au niveau du gros œuvre que des fini-
samment comprimées, ces bandes peuvent être utilisées tions. La réalisation d’un raccord étanche à l’air à l’aide de
comme joints étanches à la pluie. Elles sont souvent four- mousse polyuréthanne est envisageable à condition que
nies en rouleaux et sont coupées à dimension sur chantier, celle-ci soit à cellules fermées et que son élasticité soit suf-
afin de réduire au minimum le nombre de raccords. fisante (supérieure à 35 %). La dimension de l’espace joue
un rôle essentiel dans la performance globale de la jonction
De manière générale, ces produits doivent être appliqués (le joint doit être plus profond que large).
sur des surfaces sèches et propres. Il est recommandé de
suivre les conseils des fabricants pour le choix du type de Si la solution semble faire ses preuves en contour de baie,
joint en mousse et leur mise en œuvre. l’application en toiture pose davantage de problèmes. La
préparation du support (humidification) revêt ici aussi toute
son importance. La durabilité de la performance de ce type
de jonction est tributaire de l’élasticité et de la stabilité
dimensionnelle du support (absence de retrait, par
exemple).
5.2.4.3 Colles
5.2.4.4 Bandes adhésives Des manchons en EPDM existent en différents formats pour
différents diamètres de conduites (figure 66). Il convient de
A base d’acrylique ou de butyle, ces bandes peuvent être choisir le produit adapté au support. Certains d’entre eux
adhésives sur une seule face ou sur les deux. Comme pour sont également enduisables.
Ampack
Fig. 66 Différents formats de manchons pour câbles et conduites.
Dupont
Dörken
Fig. 70 Mise en œuvre d’une étanchéité à l’air liquide au droit de la Fig. 71 Exemple de bande plissée étirable pour traiter le pourtour
traversée des membrures d’une charpente. d’une conduite.
5.3.3 ETANCHÉITÉ À L’AIR APPLIQUÉE SOUS FORME 5.3.5 ELÉMENTS PRÉFABRIQUÉS POUR LE PASSAGE
LIQUIDE DES CONDUITS DE FUMÉE
Le produit d’étanchéité à l’air appliqué sous forme liquide Plusieurs fabricants proposent des sorties de toit préfabri-
est renforcé par un géotextile pour former un raccord souple quées (figure 72) permettant d’assurer la continuité de
pouvant s’adapter à des points singuliers et à des géomé- l’étanchéité à l’air et de l’isolation thermique au droit de la
tries complexes. Cette solution peut être particulièrement traversée des conduits de fumée, tout en ménageant une
intéressante en rénovation, par exemple pour assurer la distance de garde au feu par rapport aux matériaux combus-
continuité du pare-air au droit de la traversée des membrures tibles (26). Le détail 21 (p. 88) illustre une variante de ce sys-
d’une charpente (figure 70). tème.
Poujoulat
5.3.4 BANDES ADHÉSIVES ÉTIRABLES (CRINOLINES)
(26) La norme NBN B 61-002 [4] précise l’écart minimal à respecter entre les matériaux combustibles et l’extérieur du conduit de fumée en fonction de la classe
de ce dernier.
6.1 QU’EST-CE QU’UN DÉTAIL CONSTRUC- dans des immeubles d’habitation courants, nous avons pu
TIF ? établir une classification des fuites d’air rencontrées sur le
terrain en l’absence de traitement spécifique. Cette classi-
La notion de détail constructif ne doit pas être confondue fication, proposée au tableau 12 (p. 56), peut être utilisée
avec celle de nœud constructif considérée dans les régle- par le concepteur pour identifier la priorité à donner aux
mentations PEB. Un détail constructif désigne toute jonction divers détails constructifs; cette priorité est représentée
ou tout raccord entre éléments ou composants du bâtiment par un chiffre, repris en tête de paragraphe pour chaque
(raccord mur/toiture, mur/menuiserie, etc.), mais aussi toute détail.
interruption linéaire ou ponctuelle d’une paroi, telle que le
percement d’une cloison pour le passage de conduites, Ces priorités sont à considérer en fonction du système de
l’encastrement d’éléments dans une paroi (prise électrique, construction envisagé, de la géométrie de l’ouvrage et du
spot) ou le percement d’un toit par un conduit de fumée. niveau d’ambition visé. En effet, selon le métré du bâtiment
concerné, certaines fuites moins prioritaires pourraient avoir
Pour de plus amples informations sur le sujet, le lecteur une influence plus importante que d’autres.
consultera l’édition spéciale de CSTC-Contact entièrement
dédiée à cette thématique [26].
6.3 QUELLES SOLUTIONS PRIVILÉGIER ?
Tous les détails constructifs traités dans ce chapitre sont
repérés sur les schémas d’ensemble de la figure 73. Lorsque plusieurs variantes sont possibles dans la façon de
traiter un même détail constructif (intégration des menuise-
ries, par exemple), nous proposons un tableau comparatif et
6.2 QUELS DÉTAILS CONSTRUCTIFS TRAI- évaluons qualitativement les aspects suivants :
TER EN PRIORITÉ ? • performance initiale théorique obtenue dans le cas d’une
mise en œuvre parfaite
Grâce à une série de résultats de mesure ainsi qu’à l’expé-
rience acquise par des constructeurs et des mesureurs
§ 6.5.1 (p. 56)
§ 6.6.3 (p. 75)
§ 6.5.3 (p. 64)
§ 6.5.1 (p. 56)
Tableau 12 Priorisation des détails constructifs à traiter en fonction du mode de • le traitement des percements et autres points singuliers
construction. (cf. § 4.5.3, p. 40).
Détail constructif Priorité (*)
Pour permettre de mieux cerner l’impact du détail, les fiches
Pied de mur ④→③ ci-après comportent un schéma en grisé mettant en évi-
Liaison d’un mur de refend avec la façade ④ dence la position du pare-air et sa continuité par un surli-
gnage vert.
Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate
(dalle en béton) avec la façade
④
Les détails présentés dans ce chapitre devront dans tous
Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate
③ les cas être adaptés par le concepteur au projet concerné.
(hourdis) avec la façade
Idéalement, cette analyse doit s’opérer suffisamment tôt,
Murs maçonnés
Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate afin de pouvoir modifier, si nécessaire, la composition des
(charpente légère) avec la façade
③→②
parois et/ou la nature des pare-air. Rappelons que la com-
Liaison d’un plancher intermédiaire avec la façade ③ plémentarité entre la conception et la réalisation des détails
de construction est indispensable pour assurer une conti-
Liaison aux pannes ②→①
nuité de l’étanchéité à l’air et atteindre de bonnes perfor-
Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon ① mances.
Liaison d’une toiture à versants avec la façade ②→①
Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend ②→① 6.5 JONCTIONS DE LA FAÇADE
Traversée de toiture par des conduits ②
6.5.1 LIAISON AVEC UN PIED DE MUR
Intégration des menuiseries au gros œuvre ③→②
Pied de mur ① 6.5.1.1 Pied de mur maçonné ④ →③
Liaison d’un mur de refend avec la façade ②→①
Une infiltration d’air au niveau des pieds de mur peut prove-
Liaison d’un plancher intermédiaire avec la façade ②→① nir de blocs non enduits (cf. § 5.1.1, p. 45) et de joints verti-
Ossature en bois
Liaison aux pannes ②→① caux non remplis ou mal remplis de mortier. Ce risque de
fuite est relativement limité, mais peut s’avérer critique
Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon ②→① dans le cas d’une exigence d’étanchéité à l’air sévère.
Liaison d’une toiture à versants avec la façade ②→①
Plusieurs solutions sont proposées ci-après pour prévenir ce
Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend ②→①
risque :
Traversée de toiture par des conduits ② • une mise en œuvre sans traitement spécifique, si ce n’est
Intégration des menuiseries au gros œuvre ③→② un bon remplissage des joints entre blocs
• l’utilisation d’un produit d’étanchéité à l’air liquide (cf.
(*) ① Fuites très importantes – ② Fuites importantes – ③ Fuites peu importantes – § 5.3.3, p. 54)
④ Fuites marginales.
• l’utilisation de la membrane extérieure pour réaliser
l’étanchéité à l’air
• l’utilisation d’une membrane de raccord étanche à l’air
• mise en œuvre : degré de difficulté, risque d’endomma- • la pose d’une couche de mortier.
gement en cours de chantier, visibilité et accessibilité
permettant une vérification visuelle, etc. Les deux dernières solutions sont présentées respective-
• durabilité : maintien des performances dans le temps et ment dans les détails 1 et 2.
risques de dégradation.
Détail 1 Application d’un produit de raccord étanche à l’air sur un pied de mur maçonné (coupe verticale).
Points critiques
■■ La membrane est collée sur la dalle de béton; cette dernière doit être suffisamment propre, afin de permettre une bonne
adhérence.
■■ La jonction entre la membrane et l’enduit est assurée par un matériau intermédiaire (bande adhésive, par exemple) qui
doit se superposer sur 2 cm au minimum de part et d’autre des éléments raccordés.
■■ Le risque d’endommagement de la membrane en cours de chantier est important. Le carreleur doit être extrêmement soi-
gneux lors du découpage de la bande périphérique, afin de ne pas l’endommager. Par mesure de précaution, il peut insérer
temporairement entre le matériau sensible et la bande périphérique un plat métallique assurant la butée contre laquelle
s’appuie l’extrémité de l’outil de découpe. Il peut également utiliser un outil de découpe tel que représenté à la figure 75.
■■ Le passage des installations techniques au travers de la membrane doit être traité (cf. § 5.3.5, p. 54).
Koramic
}
■■ Enduit
■■ Couche de mortier Jonction humide-humide
■■ Dalle de béton
Points critiques
■■ Le mortier est mis en œuvre sur la partie verticale délimitée par la membrane anticapillaire et la dalle de béton, puis sur la
dalle de béton.
■■ Le passage des installations techniques doit être traité.
■■ Lorsque l’étanchéité à l’air de la surface située sous la barrière anticapillaire est réalisée au moyen d’un cimentage adapté
et d’épaisseur non négligeable, il peut être nécessaire de poser une plinthe et/ou un joint de colle plus épais, afin de
recouvrir le bord du revêtement de sol. Il existe également d’autres solutions (plinthe à talon, baguette d’angle de profil
adéquat) offrant une certaine souplesse et permettant de répondre à des impératifs acoustiques, par exemple.
✗ ✓
Fig. 77 Membrane extérieure assurant Fig. 78 Risque de fuite important au pied des murs à ossature en bois.
l’étanchéité à l’air en pied de mur.
Détail 3 Application d’une membrane au pied d’un mur à ossature en bois (coupe verticale).
Points critiques
■■ Pour assurer la continuité du pare-air, il y a lieu d’utiliser une membrane adaptée et suffisamment longue, que l’on colle
sur le panneau intérieur et sur la dalle. Cette dernière doit donc être suffisamment propre pour permettre l’adhérence. La
liaison entre la membrane et le pare-vapeur en partie courante doit également faire l’objet d’une jonction soignée.
■■ Il est nécessaire de veiller à la conformité du nœud PEB.
Au sein d’un mur de refend, des passages d’air sont possibles à l’endroit
d’une ouverture ou d’une baie (de porte, par exemple). Le débit de fuite
observé peut être très différent selon les types de blocs utilisés, leur mise en
œuvre et la distance entre l’ouverture et le mur de façade. Toutefois, il est
communément admis qu’au-delà d’une distance de 1 mètre, la fuite d’air est
pratiquement nulle.
DÉTAIL 4 LIAISON D’UN MUR DE REFEND AVEC LA FAÇADE DANS UNE STRUCTURE EN
MAÇONNERIE – CIMENTAGE OU ENDUISAGE AU POURTOUR D’UNE BAIE
✗ ✓
Détail 4 Cimentage ou enduisage d’un pourtour de baie à la jonction d’un mur de refend avec la façade dans le cas d’une structure en
maçonnerie (vue 3D).
Point critique
■■ Lors du dimensionnement de la porte ou de toute autre ouverture, il est nécessaire de prendre en compte la surépaisseur
due à l’enduit.
DÉTAIL 5 LIAISON D’UN MUR DE REFEND AVEC LA FAÇADE DANS UNE CONSTRUCTION
À OSSATURE EN BOIS – PARE-AIR EN ATTENTE
Détail 5 Pare-air en attente à la jonction d’une façade avec un mur de refend dans une construction à ossature en bois (coupe horizontale).
Points critiques
■■ L’anticipation et la succession des tâches sont cruciales pour l’exécution de ce détail. La continuité de l’étanchéité à l’air
au droit des murs de refend doit être assurée avant la réalisation de ceux-ci.
■■ Dans le cas où l’étanchéité à l’air des parois courantes est réalisée uniquement à l’aide de panneaux, les jonctions entre
ces derniers doivent être traitées avant le montage du mur de refend.
■■ Pour des raisons acoustiques, on veillera à ce que la finition intérieure soit désolidarisée des parois en OSB.
6.5.3 LIAISON AVEC UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE directe des hourdis sur la maçonnerie ne permet pas une
liaison étanche à l’air. Le béton de seconde phase doit rem-
6.5.3.1 Mur maçonné et plancher lourd ④ (dalle en béton plir les extrémités des éléments creux et empêcher ainsi tout
coulé in situ) → ③ (hourdis) passage d’air. La pose des hourdis se fera idéalement sur
une barre d’armature intégrée à un lit de mortier conformé-
Nous distinguons deux cas de figure selon que le plancher ment aux dispositions de la Note d’information technique
intermédiaire est constitué de béton coulé in situ ou de n° 223 [29].
hourdis. Dans le cas d’une dalle en béton coulé in situ, peu
de problèmes se posent pour autant que l’on procède à Le détail 6 illustre les solutions à mettre en œuvre pour endi-
l’enduisage adéquat des deux plans concernés (mur de guer ces fuites.
façade et sous-face de la dalle).
L’utilisation d’un nez de dalle préfabriqué peut également
poser problème, dans la mesure où des fuites d’air peuvent
survenir entre cet élément et la maçonnerie. Pour les éviter,
il y a lieu de placer un joint ou un mortier tel que représenté
dans la zone hachurée à la figure 83.
F. Dobbels
Détail 6 Liaison d’un plancher intermédiaire (hourdis ou dalle alvéolée) avec un mur de façade en maçonnerie (coupe verticale).
}
■■ Enduit Jonction humide-humide
■■ Béton
Points critiques
■■ Il est recommandé de poser les hourdis sur un lit de mortier comportant des barres d’armature [29]. Le béton de seconde
phase jouera également un rôle dans la performance d’étanchéité à l’air du détail.
■■ Les extrémités des éléments creux (type hourdis) doivent être remplies pour éviter toute circulation d’air dans les alvéoles.
■■ Il y a lieu d’appliquer l’enduit du mur de l’étage jusqu’au béton de seconde phase et de le protéger lors de la réalisation de
la chape.
DÉTAIL 7 LIAISON D’UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE EN BOIS AVEC UNE FAÇADE À OSSA-
TURE EN BOIS – MEMBRANE PARE-AIR EN ATTENTE – POSE EN PLATEFORME
Détail 7 Pose en plateforme d’une membrane pare-air en attente à la jonction d’un plancher intermédiaire en bois avec une façade à
ossature en bois (coupe verticale).
Points critiques
■■ Le placement d’une membrane en attente est indispensable à la bonne performance d’étanchéité à l’air de ce nœud
constructif. L’anticipation est cruciale pour réaliser le détail, car il influence directement le montage du gros œuvre.
■■ Afin d’éviter tout risque de condensation et d’assurer la conformité du nœud constructif à la réglementation PEB, la résis-
tance thermique au droit du nez de plancher doit être supérieure à la moitié de la résistance thermique du mur.
■■ Pour des raisons acoustiques, on veillera à désolidariser les plaques de finition.
Remarque
■■ Ce détail s’applique uniquement au plancher séparant les locaux d’une même habitation.
DÉTAIL 8 LIAISON D’UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE EN BOIS AVEC UNE FAÇADE À OSSA-
TURE EN BOIS – MEMBRANE PARE-AIR EN ATTENTE – POSE EN BALLON
Détail 8 Pose en ballon d’une membrane pare-air en attente à la jonction d’un plancher intermédiaire en bois avec une façade à ossature en
bois (coupe verticale).
Point critique
■■ La pose d’une membrane en attente est indispensable à la bonne performance d’étanchéité à l’air de ce détail constructif.
L’anticipation est cruciale pour réaliser le raccord, car il influence directement le montage du gros œuvre.
NB : pour garantir la stabilité des planchers, ceux-ci sont fixés aux poteaux du mur de façade.
Tableau 14 Classes d’étanchéité à l’air des toitures à versants (extrait de la NIT 251).
Tableau 15 Comparaison des solutions proposées pour traiter le raccord du pare-air aux pannes.
Pare-air sous les pannes Bonne facilité de mise en œuvre; vérifier que la
Très bonne Très bonne
(détail 10) couche d’isolant thermique suive le pare-air.
Risque de déformation des pannes
Pare-air collé aux pannes Difficulté de collage sur les pannes, souvent non
Bonne déjà en place en raison d’un
(figure 86) rabotées et irrégulières.
séchage insuffisant.
Arch. Stiernet
0 1 2
3 4 5
Fig. 87 Pose correcte des membranes en attente sur les pannes, mais risque de fuites d’air aux extrémités des pannes (0) et exemple de résolution à
l’aide d’un manchon confectionné sur place (1-2-3-4-5).
lvis
econtre-latte + eplaque
Points critiques
■■ Un lé doit être placé en attente sur les pannes avant de poursuivre les travaux de charpente.
■■ La longueur des lés en attente doit être suffisante (20 cm minimum de part et d’autre de la panne) pour permettre un rac-
cord aisé avec les lés en partie courante.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ En cas d’exigences acoustiques particulières, on veillera au choix de l’isolant, à l’épaisseur des plaques de finition et au
système de fixation.
lvis
econtre-latte + eplaque
Détail 10 Liaison à la faîtière (coupe verticale) – Membrane pare-air sous la panne faîtière.
Points critiques
■■ L’isolant thermique et la pare-vapeur doivent rester en contact.
■■ On réalisera une boucle avec le pare-vapeur pour éviter les déchirures pouvant résulter des mouvements différentiels.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ Ce détail n’impose pas d’isoler le pan de toiture jusqu’au faîte; toutefois, si le passage d’installations techniques est prévu
à cet endroit, il y a lieu de placer un isolant de manière à préserver ces installations du gel.
■■ En cas d’exigences acoustiques particulières, on veillera au choix de l’isolant, à l’épaisseur des plaques de finition et au
système de fixation.
Klöber
Fig. 89 Jonction sec-sec entre un pare-air souple et un
mur enduit sec.
Tableau 16 Comparaison des solutions proposées pour la jonction d’une toiture à versants avec un pignon.
Détail 11 Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon en maçonnerie (coupe verticale).
}
■■ Pare-vapeur Jonction sec-humide
■■ Enduit
Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle d’aisance avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des
déchirures; cette boucle est réalisée, selon le système de fixation, par l’un des trois corps de métier précités.
■■ On veillera à ce que la longueur du lé de pare-vapeur soit suffisante pour assurer un lien étanche avec le plafonnage. Cette
dimension doit prendre en compte l’épaisseur des lattes et des contre-lattes.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ Pour rappel, l’isolation de la tête du mur pignon est indispensable pour éviter un pont thermique.
Détail 12 Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon à ossature en bois.
Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle d’aisance avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des
déchirures.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
Le détail 14 (p. 77) traite le raccord pour des bâtiments dont Le raccord d’une toiture à versants avec un mur de façade
les combles se situent en dehors du volume protégé. constitué d’une ossature en bois est illustré au détail 15
(p. 78).
En ce qui concerne les planchers lourds, on se référera au rac-
cord entre un mur maçonné et un plancher (cf. § 6.5.3, p. 64).
Détail 13 Application d’un pare-air et d’une bande de raccord avec enduit dans un versant de toiture à la liaison avec un mur de façade en
maçonnerie (coupe verticale).
Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ Un renfort mécanique doit être mis en place pour prévenir les fissurations dues aux différentes natures de support (en
l’occurrence, entre maçonnerie et poutre en béton armé).
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
Détail 14 Application d’un pare-air dans le plancher des combles et le chéneau à la liaison du versant de toiture avec un mur de façade en
maçonnerie (coupe verticale).
Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ Un renfort mécanique doit être mis en place pour prévenir les fissurations dues aux différentes natures de support (en
l’occurrence, entre maçonnerie et poutre en béton armé).
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
DÉTAIL 15 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UNE FAÇADE À OSSATURE EN BOIS –
PARE-AIR DANS LES VERSANTS
Détail 15 Pose d’un pare-air dans un versant de toiture à la liaison avec une façade à ossature en bois (coupe verticale).
Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’une épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
Fig. 92 Membranes en attente permettant d’assurer la continuité de l’étanchéité à l’air des versants de toiture.
Tableau 17 Comparaison des solutions proposées pour traiter la jonction d’une toiture à versants avec un mur de refend en maçonnerie.
Détail 16 Liaison d’un versant de toiture avec un mur de refend en maçonnerie (coupe horizontale).
Points critiques
■■ Un lé doit être placé en attente sur la tête du mur de refend avant de poursuivre les travaux de charpente.
■■ De manière générale, l’entrepreneur veille à la hauteur des murs pignons et des murs de refend, afin de ménager de la
place pour la pose de l’isolation thermique.
■■ Les têtes des murs de pignon et de refend sont lissées au mortier, de sorte à limiter le risque d’endommagement du
pare-vapeur en attente.
■■ Cette membrane doit être maintenue en place en cours de chantier jusqu’à sa fixation définitive.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur de la vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
NB : dans ce détail, l’enduit du mur de refend n’est pas nécessaire à l’étanchéité à l’air du bâtiment.
Détail 17 Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend à ossature en bois (coupe horizontale).
Points critiques
■■ Il y a lieu de placer un lé en attente par-dessus le mur de refend avant de poursuivre les travaux de charpente, et de veiller
à raccorder les différentes parties du lé.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
Tableau 18 Comparaison des solutions proposées pour la jonction du versant d’une annexe avec la façade.
EXTÉRIEUR
INTÉRIEUR
INTÉRIEUR
Détail 18 Réalisation phasée de la liaison du versant d’une annexe avec la façade (coupe verticale).
Points critiques
■■ La membrane placée entre deux couches de mortier doit être compatible avec le pare-air (EPDM, par exemple). Sa longueur
doit permettre le raccord avec le pare-vapeur du côté du versant.
■■ Du côté du mur porteur, cette membrane sera coupée au ras de la maçonnerie par le plafonneur au moment de l’exécution
de son travail.
■■ On veillera à éviter les saignées verticales qui endommageraient la membrane. Si elles sont inévitables, il sera nécessaire
de restaurer l’étanchéité à l’air à l’aide d’un enduit au plâtre.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
L’intégration d’une fenêtre dans un versant de toiture peut être effectuée à l’aide
d’un cadre préfabriqué. Plusieurs fabricants prémontent des isolants thermiques et
des collerettes pare-vapeur sur leurs fenêtres de toit (cf. figure 96). Ce prémontage
facilite la réalisation de la continuité de l’étanchéité à l’air. Toutefois, comme le
montrent la figure 95B et le détail 19, il est parfaitement possible d’assurer
cette continuité sans recourir à de tels éléments.
✗ ✓
A B
Fig. 95 Etanchéité à l’air autour d’une fenêtre de toiture : exemple de réalisation inacceptable (à gauche) et de bonne réalisation (à droite).
Velux
Roto
Fig. 96 Exemple de collerette de liaison au pare-vapeur et de bloc Fig. 97 Exemple de profilé de châssis facilitant la jonction entre un
isolant prémontés en usine. pare-air souple et une fenêtre de toit.
Points critiques
■■ Il y a lieu de soigner la jonction du pare-vapeur avec la menuiserie en utilisant des bandes adhésives adéquates.
■■ On utilisera éventuellement les systèmes préfabriqués proposés par les fabricants de fenêtres de toit, afin de faciliter la
réalisation de la jonction.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
✓
∅
Fig. 100 Traversée de la toiture par un conduit non destiné à
l’évacuation des fumées : exemple de traitement adéquat.
Tableau 19 Comparaison des solutions proposées pour le traitement des traversées de conduits.
DÉTAIL 20 TRAVERSÉE D’UNE TOITURE À VERSANTS PAR UN CONDUIT NON DESTINÉ À L’ÉVA-
CUATION DES FUMÉES – MANCHON POUR CONDUIT CLASSIQUE
Détail 20 Utilisation d’un manchon pour étanchéifier la traversée d’une toiture à versants par un conduit classique non destiné à l’évacua-
tion des fumées.
Points critiques
■■ Il y a lieu d’utiliser un manchon étanche et de réaliser le raccord entre le manchon et la pare-vapeur.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
6.6.8 TRAVERSÉE PAR UN CONDUIT DE FUMÉE ② le conduit sera ensuite réalisé au moyen d’un panneau, lui
aussi, incombustible. Le resserrage entre ce dernier et le
Les conduits de fumée (tubages métalliques) nécessitent conduit sera effectué au moyen d’un mastic résistant au feu.
des précautions particulières. La norme NBN B 61-002 [4]
impose des distances minimales à respecter entre le conduit Ce détail d’exécution est illustré au détail 21. Certains fabri-
d’évacuation et tout matériau combustible, excepté pour les cants de conduits de fumée métalliques proposent à l’heure
conduits de classe T80, c’est-à-dire ceux destinés à ne véhi- actuelle des kits d’accessoires permettant de réaliser ces
culer que des produits de combustion à très basse tempéra- traversées de manière étanche à l’air (cf. § 5.3.5, p. 54).
ture. En l’absence de pare-air et de produits de raccord
incombustibles, les pare-air devront être découpés à une La distance au feu à respecter varie en fonction du type de
distance conforme à la norme. Le passage du conduit sera conduit et de combustible. Pour la déterminer, il est conseillé
fixé à la structure portante de la paroi avant d’être enserré de se référer aux normes en vigueur et au marquage CE des
par de l’isolant incombustible. Le raccord entre le pare-air et conduits.
DÉTAIL 21 TRAVERSÉE D’UNE TOITURE À VERSANTS PAR UN CONDUIT DE FUMÉE – CAS D’UN
PARE-VAPEUR N’APPARTENANT PAS À LA CLASSE ‘A’ DE RÉACTION AU FEU
Points critiques
■■ Le pare-vapeur doit être découpé de manière à respecter la distance imposée par le marquage CE du conduit utilisé et par
l’annexe A des normes NBN EN 15287-1 et -2.
■■ Il y a lieu de faire usage de panneaux incombustibles et de réaliser le raccord entre les panneaux et le pare-vapeur, d’une
part, et entre les panneaux et le conduit, d’autre part. On veillera à utiliser un matériau de jonction résistant au feu et un
isolant incombustible.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après celui-ci.
Dans le cas d’une bande de raccord de quelque type que ce Fig. 102 Exemple de bande à enduire pour assurer la continuité du
soit, les angles devront faire l’objet d’un pli permettant pare-air entre le châssis et l’enduit à venir.
Tableau 20 Comparaison des solutions proposées pour l’intégration des menuiseries au gros œuvre.
l
L
L
l
L
l
Détails 22, 23 et 24 Utilisation d’une membrane d’étanchéité à l’air à la jonction d’une menuiserie avec le gros œuvre.
Points critiques
■■ La continuité de l’étanchéité à l’air est assurée au moyen de bandes de raccord spécifiques ou éventuellement d’un produit
d’étanchéité à l’air liquide.
■■ Pour permettre l’adhérence des différents éléments, il est conseillé de laisser au minimum la moitié de la battée libre de
bande, autrement dit : l > L/2.
■■ La continuité de l’isolation thermique est assurée au moyen d’un isolant mis en œuvre (par injection, par exemple) avant
la pose de la barrière étanche à l’air.
■■ Le profil extérieur doit être adapté à la situation.
■■ En cas d’exigences acoustiques, il est souhaitable d’effectuer le resserrage de la menuiserie au moyen de laine minérale.
■■ La solution proposée nécessite d’éventuelles adaptations selon la nature du profilé de châssis.
6.7.2 CAISSON EN BOIS OU EN POLYSTYRÈNE HAUTE manière à assurer la continuité de l’isolation thermique et
DENSITÉ celle du pare-air. Pour ce faire, un isolant complémentaire et
une bande de raccord entre le cadre et le gros œuvre peuvent
Cette solution (détails 25, 26 et 27, p. 92 + détails 28, 29 et être nécessaires.
30, p. 93) consiste à réaliser un caisson en bois ou en
polystyrène haute densité étanche à l’air (multipli, par En présence d’un cadre en bois, il faut veiller à ce que la
exemple). Cette technique issue de la construction à ossa- maçonnerie soit bien sèche pour éviter une humidification
ture en bois permet de reprendre le porte-à-faux de la menui- excessive du bois.
serie en présence d’isolants thermiques de forte épaisseur.
La conception de la baie doit être adaptée. En effet, l’utilisa-
L’étanchéité à l’air à la jonction entre le dormant et le cais- tion d’un caisson nécessite une battée de dimensions plus
son est assurée par un joint comprimé ou une colle expan- importantes que d’ordinaire (largeur minimale de 6 cm,
sive (figure 103) avant la fixation mécanique (figure 104). Le voire 10 cm dans certaines situations). La conception et la
châssis et son caisson sont ensuite fixés au gros œuvre. coordination des corps de métier se révèlent, une fois de
L’interface entre le caisson et le gros œuvre est réalisée de plus, essentielles.
Fig. 103 Application de colle expansive à la Fig. 104 Fixation mécanique du caisson.
jonction entre le dormant et le caisson.
Détails 25, 26 et 27 Intégration de la menuiserie au gros œuvre (mur maçonné) au moyen d’un caisson en bois.
Points critiques
■■ Le caisson en bois doit être fixé à la menuiserie avant la pose; un joint comprimé ou une colle expansive assure l’étanchéité
à l’air entre le caisson et la menuiserie sur tout son pourtour.
■■ La continuité de l’isolation thermique est réalisée au moyen d’un isolant injecté.
■■ L’isolant injecté devra être coupé de manière à servir de support à l’enduit. L’adhérence sera satisfaisante à condition de
placer un treillis de renfort.
■■ Les phases de mise en œuvre de la menuiserie doivent être prévues dès le stade de la conception.
■■ Le caisson en bois doit être protégé contre d’éventuelles infiltrations au moyen d’une membrane extérieure.
■■ Le caisson doit présenter des caractéristiques d’étanchéité à l’air suffisantes (multiplex, par exemple).
■■ La largeur de la battée et les dimensions de la baie doivent être adaptées aux différents éléments en présence.
■■ La solution proposée nécessite d’éventuelles adaptations selon la nature du profilé de châssis.
Détails 28, 29 et 30 Intégration de la menuiserie au gros œuvre (ossature en bois) au moyen d’un caisson en bois.
Points critiques
■■ Le caisson en bois doit être fixé à la menuiserie avant la pose; un joint comprimé ou une colle expansive assure l’étanchéité
à l’air entre le caisson et la menuiserie sur tout son pourtour.
■■ La continuité de l’isolation thermique est réalisée au moyen d’un isolant (injecté, par exemple).
■■ Les phases de mise en œuvre de la menuiserie doivent être prévues dès le stade de la conception.
6.7.3 ARRÊT D’ENDUIT AVEC JOINT DE POURTOUR 6.7.4 RESSERRAGE DES MENUISERIES EN RÉNOVA-
TION
L’utilisation d’un arrêt d’enduit offre des performances d’étan-
chéité à l’air satisfaisantes, si un joint souple de pourtour est Les solutions précitées sont applicables aux projets de réno-
correctement mis en œuvre. Les détails 31, 32 et 33 (p. 95) vation aussi; certaines d’entre elles ne peuvent toutefois
illustrent ce principe. A noter qu’il est également nécessaire de être envisagées que si les châssis sont remplacés. On veil-
prévoir l’enduisage sous l’éventuelle tablette et que cette opé- lera à traiter de manière adéquate le pourtour des baies
ration a un impact sur la coordination des tâches. pour répondre à toutes les exigences, notamment en matière
d’isolation thermique et d’étanchéité à l’eau.
L’enduit qui vient mourir sur la menuiserie est une solution
de mise en œuvre exclue par la NIT n° 188 [24], vu le risque L’usage d’un produit de raccord est également possible en
de fissuration important ne garantissant pas une continuité cas de maintien des châssis existants (figure 108); l’élément
durable de l’étanchéité à l’air (cf. figure 107). de raccord étanche à l’air est alors fixé sur la face intérieure
du dormant et le raccord avec l’enduit est réalisé de la même
manière qu’en construction neuve. La finition latérale revient
sur le dormant de façon à cacher l’élément de raccord
étanche à l’air.
Trio Architecture
Fig. 107 Problèmes rencontrés en cas de mise en œuvre inadaptée de Fig. 108 Bandes de raccord en cas de rénovation avec maintien du
l’enduit autour des menuiseries : retrait (en haut), fissures (en bas). châssis existant.
Tableau 21 Solutions permettant d’assurer l’étanchéité à l’air autour des châssis en cas de rénovation avec maintien des menuiseries existantes.
Détails 31, 32 et 33 Intégration d’une menuiserie au gros œuvre avec arrêt d’enduit et joint souple.
■■ Enduit
Points critiques
■■ La continuité de l’isolation est assurée au moyen d’un isolant (injecté, par exemple) appliqué avec soin.
■■ Le joint souple de raccord entre l’enduit et la menuiserie doit être mis en œuvre selon les prescriptions de pose des
STS 56.1 [38].
■■ Le support de l’enduit doit être adapté et, au besoin, muni d’un primaire adéquat.
■■ Afin de conserver les performances du système, le joint souple doit être régulièrement contrôlé et, le cas échéant, réparé.
■■ La mise en œuvre d’un enduit sur l’ensemble du pourtour de la baie (y compris sous la tablette) permet d’améliorer les
performances du système.
6.8 JONCTIONS D’UNE TOITURE PLATE 6.8.2 SUPPORT DE TOITURE EN DALLES ALVÉO-
LÉES ③
Nous distinguons différentes typologies selon la nature du
support de toiture : Comme expliqué au § 6.5.3 (p. 64), les alvéoles des hourdis
• béton coulé in situ peuvent être le siège d’une circulation d’air susceptible
• dalle alvéolée d’engendrer des fuites d’air, notamment aux extrémités des
• gîtage en bois. éléments et au droit des percements pratiqués pour le pas-
sage des conduites. De plus, la pose directe sur la maçonne-
rie ne permet pas une liaison étanche à l’air. Les hourdis
devraient donc idéalement reposer sur une barre d’armature
intégrée à une couche de mortier selon les prescriptions de
la NIT n° 223 [29]. Le béton de seconde phase sera ensuite
mis en œuvre de manière à remplir les extrémités des élé-
ments creux et à éviter ainsi tout passage d’air. Cette réalisa-
tion est représentée au détail 35 (p. 98).
Toiture compacte
Dans les toitures compactes, l’isolant thermique est placé sous le support d’étanchéité (dans l’épaisseur du gîtage) et
le pare‑vapeur sous la structure. L’espace entre solives doit être entièrement comblé par l’isolant. Outre un gain de
place et une bonne praticabilité, ce type de toiture permet une certaine simplification de la réalisation.
Nous déconseillons cependant la généralisation de cette solution, dont la mise en œuvre est soumise à de nombreuses
contraintes : compétences et expérience spécifiques tant du point de vue de la conception que de l’exécution,
précautions d’entretien et d’utilisation, etc. [34].
Points critiques
–
Points critiques
■■ Il est recommandé de poser les hourdis sur un lit de mortier (qui contribue à l’étanchéité à l’air) comportant des barres
d’armature (cf. NIT 223) [29].
■■ Un remplissage adéquat des alvéoles des hourdis en nez de plancher permet d’éviter la pénétration de l’air et l’apparition
de fuites lors de l’intégration des installations techniques, par exemple.
Points critiques
■■ Il y a lieu de placer une membrane en attente pour assurer la continuité de l’étanchéité à l’air entre le pare-vapeur et l’en-
duit au droit de la toiture plate.
■■ On veillera à assurer une bonne coordination entre les entrepreneurs concernés, afin de pouvoir disposer d’une membrane
de raccord suffisamment large et compatible durant la réalisation des travaux de charpente.
Points critiques
■■ Lors des travaux de maçonnerie, il convient de placer une membrane en attente pour réaliser la jonction entre le pare-va-
peur et l’enduit.
■■ La coordination entre le maçon, le charpentier, l’entreprise d’étanchéité et le plafonneur chargé d’insérer l’extrémité de la
membrane dans l’enduit intérieur doit donc être adaptée.
Le contrôle des performances d’étanchéité à l’air d’un bâti- l’essai est réalisé pour être valorisé dans le contexte des
ment s’effectue au moyen d’un essai de pressurisation. réglementations PEB régionales; outre la norme NBN
Devenu monnaie courante ces dernières années, cet essai EN 13829 décrivant l’essai [16], des spécifications supplé-
devrait encore se généraliser avec le renforcement des régle- mentaires précisent les conditions à remplir pour que l’essai
mentations PEB. Le présent chapitre décrit la réalisation de soit conforme à la réglementation. Le système de labellisa-
l’essai, ses objectifs, les spécifications applicables, l’équi- tion volontaire ‘passif’ fait aussi référence à ces prescrip-
pement utilisé ainsi que les documents de référence relatifs tions.
à son exécution.
Les spécifications techniques STS-P 71-3 [39] formulent éga-
Le chapitre évoque également des méthodes de test moins lement un ensemble de prescriptions applicables à la réali-
courantes. sation de l’essai de pressurisation. Celles-ci concernent
notamment le matériel de mesure et le mesureur. Ces STS ne
sont toutefois d’application que s’il y est fait nommément
7.1 ESSAI DE PRESSURISATION – référence, par exemple, dans un cahier des charges ou une
MÉTHODE QUANTITATIVE réglementation.
Tableau 22 Gammes de débits de différents équipements permettant la réalisation d’un essai de pressurisation.
Monoventilateur de grande capacité monté sur remorque (figure 115) 25.000 m³/h 90.000 à 300.000 m³/h
Fig. 113 Ventilateur à faible débit adapté aux petits bâtiments très
étanches.
La localisation des fuites peut répondre à plusieurs objec- Les fumigènes de grande capacité sont généralement utili-
tifs : sés à l’intérieur du bâtiment placé en surpression. Dans ce
• vérification du travail réalisé cas, on procède à l’enfumage complet du bâtiment (ou de la
• amélioration de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe zone étudiée); la fumée qui s’en échappe permet de locali-
• amélioration d’un produit ou d’un détail de construction ser les fuites d’air depuis l’extérieur. Ce dispositif ne permet
• sensibilisation ou démarche didactique, etc. cependant pas une détection précise et est rarement utilisé
en pratique.
Dans des conditions d’utilisation normales du bâtiment –
lorsque celui-ci n’est pas mis en dépression –, il n’est pas
aisé de repérer les fuites d’air, car les débits d’infiltration 7.2.2 THERMOGRAPHIE INFRAROUGE
peuvent être faibles ou nuls. Le vent, en forçant l’air à péné-
trer dans le bâtiment, pourrait aider à localiser les fuites, La thermographie infrarouge permet de visualiser la réparti-
mais l’observation restera difficile dans les zones où l’air tion des températures à la surface de l’enveloppe d’un bâti-
s’échappe de l’enveloppe. ment. Cette technique fait appel à un système de détection
infrarouge (caméra infrarouge) qui produit une image repré-
Une recherche de fuites efficace doit donc être exécutée sentant la température radiante apparente de la zone mesu-
quand le bâtiment est mis en dépression constante. rée (thermogramme).
A B
Fig. 117 Visualisation infrarouge des zones refroidies par de l’air extérieur pénétrant dans un bâtiment mis en dépression lors d’un essai de
pressurisation.
7.2.3 DÉTECTEURS DE FUITES À ULTRASONS excessives, matériaux poreux offrant une très bonne isola-
tion aux bruits) peut cependant atténuer fortement les ultra-
Ces appareils produisent des ondes ultrasonores au sein du sons et rendre la détection plus difficile, voire impossible.
bâtiment et ne nécessitent pas d’être utilisés à l’occasion
d’un essai de pressurisation. Un repérage des pics d’inten-
sité depuis l’extérieur permet de localiser les défauts de 7.2.4 AUTRES MOYENS DE LOCALISATION
l’enveloppe (figure 118). Réversible, l’émetteur peut aussi
être placé à l’extérieur, sur un rebord de fenêtre, par D’autres techniques peuvent être utilisées pour localiser les
exemple, lorsque l’élément à tester est situé en hauteur. fuites d’air depuis l’intérieur du bâtiment lorsque celui-ci est
mis en dépression. Ainsi, une perturbation ou un souffle
Divers types d’émetteurs assurent une production d’ondes d’air résultant d’une fuite peut souvent être détecté au
suffisante pour pouvoir être utilisés dans des bâtiments de moyen d’un anémomètre (mesure de la vitesse de l’air) ou,
grand volume. plus simplement, avec le revers de la main. Une application
d’eau savonneuse sur une zone suspecte provoquera, quant
La complexité de certaines fuites (anfractuosités, longueurs à elle, une formation de bulles en présence d’une fuite.
Fig. 118 Localisation d’une fuite d’air à l’aide d’un Fig. 119 Dispositif de recherche de fuites par ultrasons. A gauche, émetteur; à
détecteur à ultrasons. droite, récepteur.
La performance d’étanchéité à l’air est souvent mesurée à rents et peuvent être entretenus. Dès lors, on veillera notam-
l’issue des travaux au moyen d’un essai de pressurisation ment :
(voir chapitre 7, p. 101). Une fois cet essai réalisé, il est • à vérifier le mécanisme de fermeture des menuiseries
important de prendre un certain nombre de mesures, en extérieures (bonne compression des joints) et, le cas
vue de pérenniser cette performance durant la phase échéant, à procéder à leur réglage
d’occupation du bâtiment. Pour ce faire, un ensemble • à entretenir ou remplacer les joints intégrés aux menuise-
d’actions peuvent se révéler utiles. Nous en évoquons ries extérieures, ceux situés au bas des portes extérieures
quelques‑unes ci-après. (plinthes à guillotine, joints-brosses) ainsi que les joints
souples intérieurs assurant une fonction d’étanchéité à
Ainsi, il nous paraît judicieux de conscientiser l’occupant l’air (au pourtour des menuiseries extérieures, aux rac-
quant à l’impact potentiel de ses interventions sur la perfor- cords avec les plafonds, par exemple)
mance d’étanchéité à l’air. On songe notamment aux perce- • à réparer les fissures pouvant apparaître dans les enduits
ments qui seraient réalisés à des fins décoratives (fixation intérieurs
de tringles à rideaux, de cadres décoratifs, etc.) ou fonc- • à vérifier et à entretenir les clapets de fermeture des
tionnelles (encastrement de nouveaux points lumineux, de hottes de cuisine, des décharges d’eaux usées, etc.
prises électriques, etc.). Si l’effet de ce type d’intervention • le cas échéant, à procéder au remplissage régulier du
peut se révéler marginal dans des constructions massives siphon aux points de puisage d’eau peu utilisés.
pourvues d’un enduit intérieur, il n’en ira pas forcément de
même si la barrière à l’air d’une paroi légère devait être Enfin, il faudrait dans la mesure du possible veiller, dès la
endommagée. phase de conception, à anticiper (au moyen de fourreaux en
attente, par exemple) les éventuels équipements techniques
Quant à l’entretien régulier des éléments assurant l’étan- qui pourraient être placés a posteriori dans le bâtiment (ins-
chéité à l’air, il s’avère selon nous indispensable. Bien que tallation photovoltaïque, poêle à bois dans une pièce de
le pare-air ne soit pas toujours accessible à la fin des tra- séjour, etc.), afin d’en faciliter la réalisation une fois les lieux
vaux, certains de ses éléments demeurent néanmoins appa- occupés.
1977 Premier essai de pressurisation, en Suède, au moyen d’un ventilateur monté dans une fenêtre.
1979 Premier essai de pressurisation, aux Etats-Unis, au moyen d’un ventilateur monté dans une porte, à l’origine du
terme blower door.
Premier essai de pressurisation réalisé en Belgique par le CSTC.
Création du centre de référence de l’étanchéité à l’air des bâtiments Air Infiltration Center (AIC) sous l’égide de
l’Agence internationale de l’énergie.
1980 Création, dans l’Air Infiltration Journal, du slogan “Build Tight – Ventilate Right”, toujours d’actualité de nos jours.
1981 Publication de la norme américaine ASTM E 779-81 Standard test method for determining air leakage rate by fan
pressurization.
1986 Publication de la norme canadienne CAN/CGSB 149.10-M86 Determination of the Airtightness of Building Envelopes
by the Fan Depressurization Method.
1990 L’AIC devient l’Air Infiltration and Ventilation Center (AIVC – www.aivc.org). Ce centre demeure aujourd’hui la réfé-
rence dans le domaine de la ventilation et de l’étanchéité à l’air des bâtiments.
Construction de la première ‘maison passive’ à Darmstadt, en Allemagne. Ce standard impose un niveau de perfor-
mance d’étanchéité à l’air assez ambitieux.
1995 Etude menée par le SENVIVV (Studie van de Energieaspecten van Nieuwbouwwoningen in Vlaanderen : Isolatie, Ven-
tilatie, Verwarming) concernant l’étanchéité à l’air d’un échantillon de 50 logements belges (CSTC-Rapport n° 4) [22].
2000 Parution de la première version la norme européenne EN 13829 décrivant l’essai de pressurisation.
2002 Parution de la directive européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) imposant aux
Etats membres de se doter d’une réglementation PEB.
2006 Prise en compte, dans la réglementation PEB flamande, de la performance d’étanchéité à l’air du bâtiment sur la
base d’une mesure.
2007 Premiers cours d’hiver organisés par le CSTC au sujet de l’étanchéité à l’air.
2010 Publication de la première version des spécifications complémentaires précisant les conditions à satisfaire pour
mesurer l’étanchéité à l’air des bâtiments dans le contexte des réglementations PEB régionales.
Parution de la refonte de la directive européenne EPBD (2010/31/EU) imposant l’adoption du standard ‘bâtiment à
consommation d’énergie quasi nulle’ pour toute nouvelle construction à l’horizon 2020.
En Région flamande, près de 22 % des déclarations PEB finales relatives au logement font état d’une mesure d’étan-
chéité à l’air.
2011 Mise en ligne, sur le site du CSTC, d’un film dédié à l’étanchéité à l’air des bâtiments (Infofiche n° 55) [33].
2012 Publication du numéro thématique de CSTC-Contact ‘Etanchéité à l’air des bâtiments’ (www.cstc.be).
Près de 1.000 participants assistent aux cours d’hiver du CSTC consacrés à l’étanchéité à l’air des bâtiments.
2014 En Région flamande, un logement neuf sur trois fait l’objet de mesures d’étanchéité à l’air, contre un sur cinq en
Région wallonne.
I. Phase de l’avant-projet
1. Fixer le niveau d’ambition (cf. § 4.1, p. 25)
Les différentes étapes du processus de construction sont toutes importantes, mais peuvent se révéler cruciales si le
niveau d’étanchéité à l’air est sévère. Le tableau 5 (p. 26) reprend les grandes étapes du processus en fonction du niveau
d’ambition visé.
Tout au long du processus de conception, le concepteur gardera bien à l’esprit la partie du bâtiment
formant le volume protégé.
Volume protégé = volume isolé thermiquement = volume étanche à l’air
NB : il est possible que la zone mesurée lors du test de pressurisation ne représente qu’une partie du volume protégé
(appartements, par exemple); il conviendra alors de rendre étanches à l’air les parois délimitant cette partie au sein du
volume protégé.
(27) Pour une information plus complète sur les différents raccords constructifs, se référer aux fiches de détail présentées au chapitre 6. .
Attention : un entrepreneur qui n’est responsable que d’une partie des travaux ne devrait jamais s’engager
quant à l’étanchéité à l’air d’un bâtiment.
Chauffage central ou individuel par des généra- A l’extérieur du volume protégé. Limiter les percements en plaçant les collecteurs
teurs à circuit de combustion ouvert dans le volume protégé.
Stockage et production d’eau chaude indépen- Pour les appareils à circuit de combustion ouvert : à l’extérieur du volume protégé.
dants de la chaudière Limiter les percements en plaçant les collecteurs dans le volume protégé.
Pour les appareils à circuit de combustion fermé et les chauffe-eau électriques : à
l’intérieur du volume protégé.
Système de ventilation mécanique Idéalement, à l’intérieur du volume protégé. Pour des raisons d’encombrement, il
est souvent positionné dans un espace non chauffé. Il convient alors de limiter le
nombre de percements.
Compteur électrique A l’intérieur ou à l’extérieur du volume protégé. Quelle que soit sa position, le
nombre de percements à traiter reste inchangé.
2. Au moment du devis
Tenir compte de tous les éléments nécessaires pour satisfaire à l’exigence d’étanchéité à l’air :
–– surfaces enduites délimitant le volume protégé (derrière les contre-cloisons et les plafonds suspendus, les gaines
techniques, etc.)
–– bandes de raccord étanches à l’air
–– manchons pour le passage des conduites, etc.
Dans certains cas, le maître d’ouvrage exige des garanties de résultat. Le concepteur peut alors fixer un niveau d’étanchéité et
l’intégrer au cahier des charges.
■■ Un résultat contractuel ne peut être associé qu’à une mesure effective (ce qui exclut le recours aux fumigènes ou à la
caméra thermique uniquement).
■■ Un entrepreneur qui n’est responsable que d’une partie des travaux ne s’engagera jamais à garantir la performance de
l’enveloppe complète du bâtiment.
■■ L’entrepreneur et le concepteur doivent se faire une idée de la sévérité de la performance requise. Il est utile à ceux qui
n’ont pas d’expérience dans ce domaine d’être extrêmement prudents et de bien se faire conseiller.
■■ Lorsque les exigences sont formulées en n50 (taux de renouvellement d’air), elles doivent tenir compte de la compacité du
bâtiment. Une valeur n50 de 3 h-1, par exemple, est plus facile à atteindre si le bâtiment est compact et/ou très grand (cf.
l’exemple en page 21).
■■ Un résultat de mesure donne une indication de l’étanchéité à l’air du volume protégé. Même si ce résultat est bon, il est
possible que des fuites locales relativement importantes créent des courants d’air inconfortables ou des problèmes
d’humidité. Des méthodes qualitatives (telles que le recours aux fumigènes ou aux mesures infrarouges) couplées à une
mesure de l’étanchéité peuvent aider à dépister ces fuites ponctuelles (cf. § 7.2, p. 103).
■■ Il est utile que le cahier des charges précise qui peut procéder aux mesures, à quel moment et quelle procédure doit être
suivie au cas où les exigences ne seraient pas satisfaites.
■■ Les entrepreneurs dont le travail n’est plus contrôlable a posteriori peuvent être amenés à se protéger en documentant leur
travail (prises de photos de la pose des membranes en attente, par exemple). Un test d’orientation leur permettra de se
faire une idée des performances atteintes en cours de chantier.
■■ Dans le cas de bâtiments pour lesquels une performance supérieure est exigée, le respect des principes énoncés dans
cette NIT ne permettra pas, à lui seul, de garantir le résultat escompté.
Nous accordons de plus en plus d’attention à l’étanchéité à l’air des nouvelles constructions, afin de répondre à des exigences
énergétiques élevées. Toutefois, de nombreuses questions subsistent concernant la durabilité des systèmes utilisés.
Le test de pressurisation permet en effet d’évaluer les performances initiales d’étanchéité à l’air de l’enveloppe extérieure,
mais il ne valide en rien leur pérennité. Il y a donc lieu de s’assurer que les techniques mises en œuvre ne subiront pas de
dégradations une fois confrontées aux sollicitations habituelles des constructions.
L’objectif de cette Annexe n’est pas de comparer les différents types de parois, mais d’envisager les modes de mise en œuvre
préférentiels pour chacune d’elles, et ce en fonction des sollicitations. Cette Annexe livre également une synthèse des limites
d’utilisation des différents systèmes constructifs. Enfin, elle traite des parois courantes et des connexions entre les panneaux.
Les détails constructifs et les autres types de raccords n’y sont pas abordés.
Afin d’atteindre de hautes performances énergétiques, le débit d’air doit être inférieur à un seuil de 0,1 m³/h par m² pour une
pression de 50 Pa.
Les sollicitations dues au vent et les variations hydriques ont une influence particulière sur la durabilité de l’étanchéité à l’air.
Le tableau 23 propose trois classes d’exposition au vent (A, B, C) qui permettent de déterminer les niveaux de sollicitations en
fonction de la localisation et de la hauteur du bâtiment.
0-9 m A A B B
10-17 m A B B B
18-24 m A B B B
25-49 m B B C C
50-100 m ( )2
C C C C
( ) La détermination des classes d’exposition au vent est basée sur le niveau des tempêtes engendrant des dégradations de l’étanchéité à l’air.
1
Des sollicitations dues à de fortes variations d’humidité peuvent se produire soit lorsque la barrière d’étanchéité est appli-
quée à l’extérieur de la paroi, soit lorsqu’elle est placée à l’intérieur de celle-ci et que les locaux présentent un fort taux d’hu-
midité (classes de climat intérieur III à V).
Parois à ossature légère dont l’étanchéité à l’air est assurée uniquement par des panneaux
Le mode d’application des panneaux et les techniques permettant de garantir la continuité de l’étanchéité à l’air entre pan-
neaux peuvent influencer fortement les performances totales de la paroi (voir le tableau 24). Il existe plusieurs types de pan-
neaux (OSB, panneaux de fibres, de particules, à base de résines ou de fibrociment) et plusieurs façons d’assurer la continuité
entre panneaux; tous n’offrent cependant pas les performances requises et leur pérennité peut se révéler très variable. Si la
Parois à ossature dont l’étanchéité à l’air est assurée par des membranes
L’étanchéité à l’air assurée par des membranes est une pratique courante pour de nombreuses toitures et ossatures. Outre la
continuité du pare-vapeur, les techniques de fixation ont une influence importante sur l’étanchéité à l’air des parois (voir
tableau 25, p. 118). Il existe cependant une multitude de produits différents dont il convient de déterminer l’aptitude dès la
phase de conception.
Tableau 24 Parois à ossature légère dont l’étanchéité à l’air est assurée uniquement par des panneaux.
Les panneaux sont assemblés sans adhésif. Un lattage complémentaire est prévu aux
C III, voire IV (5)
raccords entre panneaux. Un mastic est appliqué entre les panneaux et les lattes.
(1) L’application en classe de climat III est possible en utilisant les panneaux et les colles adéquats (OSB 3 et colle PU de type D3 ou supérieur, par exemple).
(²) Il n’existe pas de marquage systématique de ces adhésifs, mais une vérification de leur aptitude sur leur support est nécessaire.
(3) Les performances ne pourront pas être maintenues en classe de climat intérieur IV. Une vérification est néanmoins nécessaire pour la classe III.
(4) L’épaisseur des panneaux peut influencer l’étanchéité à l’air après des sollicitations dues au vent. En effet, pour des montants entredistants de 60 cm,
les panneaux de 15 à 18 mm sont plus appropriés. Pour des intervalles de 40 cm, des épaisseurs de 12 à 15 mm sont suffisantes.
(5) Pour autant que les panneaux et le lattage soient compatibles avec ces classes de climat intérieur.
(1) En cas d’insufflation des parois et en l’absence de protection complémentaire des parties agrafées, un poinçonnement, voire un dégrafage pourrait
survenir au terme de l’insufflation et le problème s’accentuerait avec le temps.
(²) La compatibilité entre l’adhésif et les membranes nécessite une vérification pour chaque type de support.
(³) Pour autant que les membranes et le lattage soient compatibles avec ces classes de climat intérieur.
Lassoie L.
33. Etanchéité à l’air des bâtiments : tous les entrepreneurs sont concernés ! Bruxelles, Centre scientifique et technique de la
construction, Infofiche, n° 55, 2011.