Nit 255

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ISSN 0528-4880

NOTE D’INFORMATION
TECHNIQUE
Une édition du Centre Scientifique et Technique de la Construction
N° 255
Décembre 2015

Rummel Defaut Architecture – Haute Senne Logement scrl

L’étanchéité à l’air des bâtiments


NOTE D’INFORMATION
TECHNIQUE N° 255
L’étanchéité à l’air des bâtiments

La présente Note d’information technique a été élaborée sous l’égide du Comité technique Hygrothermie
par le groupe de travail Etanchéité à l’air, dans le cadre des projets de recherche ‘Etanch’air’ et ‘Dream’
(subsidiés par la Région wallonne) ainsi que du projet ‘Luchtdicht bouwen van A tot Z’ (subsidié par la
Région Flamande).

Composition du groupe de travail

Membres
A. Baivier (ISOPROC), C. Castelein (Castelein Sealants), C. Crabbé (Université catholique de Louvain),
C. Decommere (Tremco Illbruck), L. Dedeyne (Bouwunie), T. Hermans (architecte), J. Lemaître (T-Palm),
D. Maquet (Maquet et fils sprl), M. Peters (Doerken Benelux), H. Poncin (architecte expert), M. Procès
(Université catholique de Louvain, LOCI), K. Van den Bergh (Reynaers Aluminium), F. Van Eersel (Klöber
Benelux), D. Van Kerckhove (Union nationale des entrepreneurs plafonneurs – UNEP), F. Van Mieghem
(Soudal nv), D.  Verhaegen (Verhaegen Danny bvba), B. Wallyn (Vlaamse Maatschappij voor Sociaal
Wonen – VMSW), J.-P. Wintgens (Thomas & Piron), L. Zanussi (Dupont de Nemours Belgique bvba)
Ingénieurs-animateurs
C. Mees et X. Loncour (CSTC)

Ont également collaboré à l’élaboration du document :


T. Barbaix (Klöber Benelux), R. Debruyne (Klimaver bvba), R. De Cort (Belgian Construction Certification
Association – BCCA), F. De Schepper (Arbucon), D. Devroey (Devroey sprl), M. Di Pietrantonio (Plate-
forme Maison Passive asbl), J. Eykens (ISOPROC), P. Eykens (ISOPROC), X. Gantois (ISOPROC), K. Gielen
(Guido De Ruyver nv), J. Gillijns (Unilin), J. Lemmens (Velux), J. Moens (Bureau Bouwtechniek),
E. Neicken (Roto), L. Neirinckx (Styfabel asbl), E. ’s Heeren (Plateforme Maison Passive asbl), N. Spies
(Confédération Construction wallonne – CCW), L. Spincemaille (Eternit-Redco nv), G. Timmermans
(Conseil d’isolation Isolatie Raad – CIR), S. Van Leuven (Eternit-Redco nv) et J.-L. Vercruysse
(Deceuninck nv)
ainsi que
A. Acke, S. Charron, C. Delmotte, G. Depret, F. Dobbels, L. De Geetere, E. Dupont, Y. Grégoire,
E. Mahieu, Y. Martin, B. Michaux, D. Langendries, L. Lassoie, J.-M. Rostenne, P. Van den Bossche,
Ph. Voordecker, CSTC
M. Wagneur, ex-CSTC
et N. Duray, étudiant.

CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION


CSTC, établissement reconnu en application de l’arrêté-loi du 30 janvier 1947
Siège social : Rue du Lombard 42 à 1000 Bruxelles

Publication à caractère scientifique visant à faire connaître les résultats des


études et recherches menées dans le domaine de la construction en Belgique et
à l’étranger.

La reproduction ou la traduction, même partielles, du texte de la présente Note


d’information technique n’est autorisée qu’avec le consentement de l’éditeur
responsable.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 1


Sommaire
PRÉAMBULE...................................................................................................................... 5

1 INTRODUCTION............................................................................................................. 7
1.1 Historique............................................................................................................... 7
1.2 Mouvements d’air visés par la notion d’étanchéité à l’air des bâtiments................... 7
1.3 Etanchéité à l’air, isolation thermique et ventilation : un trio indissociable .............. 8
1.4 Importance de l’étanchéité à l’air et lien avec les autres prestations du bâtiment..... 9

2 DONNÉES DE BASE UTILES À LA DÉTERMINATION DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR.................... 15


2.1 Pressions et différences de pression.......................................................................15
2.2 Relation entre la différence de pression et le débit d’air passant par une
ouver­ture...............................................................................................................15
2.3 Ordre de grandeur des débits d’air passant par une ouverture.................................16
2.4 Perméabilité à l’air des matériaux...........................................................................16

3 EXPRESSION DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR ET EXIGENCES IMPOSÉES AU BÂTIMENT.............19


3.1 Expression de l’étanchéité à l’air............................................................................19
3.2 Quel taux d’infiltration en pratique ?...................................................................... 22
3.3 Exigences imposées.............................................................................................. 22
3.4 Performance actuelle du parc de bâtiments........................................................... 23
3.5 Importance des fuites d’air.................................................................................... 24

4 CONCEPTION D’UN BÂTIMENT ÉTANCHE À L’AIR ET COORDINATION DE L’EXÉCUTION......25


4.1 Fixer un niveau d’ambition.................................................................................... 25
4.2 Influence du système constructif........................................................................... 27
4.3 Détermination du volume protégé......................................................................... 27
4.4 Choix et positionnement des installations techniques – Exigences de ventilation
de locaux particuliers............................................................................................ 28
4.5 Gestion du passage des conduites et des percements............................................ 38
4.6 Nature du pare-air en partie courante.................................................................... 40
4.7 Menuiseries.......................................................................................................... 40
4.8 Continuité de l’étanchéité à l’air et coordination des tâches................................... 43

5 PRODUITS ET MATÉRIAUX ASSURANT L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR.......................................... 45


5.1 Parties courantes.................................................................................................. 45
5.2 Jonctions entre pare-air......................................................................................... 49
5.3 Traitement des percements................................................................................... 52

2 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


6 TRAITEMENT DES DÉTAILS CONSTRUCTIFS.....................................................................55
6.1 Qu’est-ce qu’un détail constructif ?.........................................................................55
6.2 Quels détails constructifs traiter en priorité ?..........................................................55
6.3 Quelles solutions privilégier ?.................................................................................55
6.4 Comment adapter les détails ?............................................................................... 56
6.5 Jonctions de la façade........................................................................................... 56
6.6 Jonctions d’une toiture à versants.......................................................................... 68
6.7 Intégration des menuiseries au gros œuvre............................................................ 89
6.8 Jonctions d’une toiture plate................................................................................. 96

7 EVALUATION DES PERFORMANCES D’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR D’UN BÂTIMENT................... 101


7.1 Essai de pressurisation – Méthode quantitative.................................................... 101
7.2 Localisation des fuites d’air..................................................................................103

8 ENTRETIEN DU BÂTIMENT ET IMPACT POTENTIEL DES OCCUPANTS................................ 107

ANNEXE 1
Historique de l’étanchéité à l’air.............................................................................. 109

ANNEXE 2
Check-list destinée au concepteur............................................................................. 110

ANNEXE 3
Check-list destinée à l’entrepreneur.......................................................................... 112

ANNEXE 4
Responsabilités........................................................................................................ 115

ANNEXE 5
Exposition des parois au vent : influence sur l’étanchéité à l’air................................. 116

BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................. 119

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 3


PRÉAMBULE

La présente Note d’information technique (NIT) décrit les principes qu’il est recommandé de
suivre en vue de construire des bâtiments dotés d’une bonne étanchéité à l’air. Performance
globale de l’enveloppe du bâtiment, le niveau d’étanchéité à l’air dépend de nombreux
facteurs  : conception de l’ouvrage, choix et positionnement des installations techniques,
nombre de percements, choix des matériaux et des composants, conception et réalisation
des détails, etc.

La quasi-totalité des corps de métier se succédant sur un chantier de construction est sus-
ceptible d’influencer l’étanchéité à l’air dans un sens positif ou négatif. Ce document pro-
pose dès lors une approche permettant de bâtir des ouvrages étanches à l’air en tenant
compte des différentes phases d’exécution.

Une catégorisation des détails constructifs a été établie en fonction de l’importance des
fuites d’air qui peuvent en résulter. Cette catégorisation vise à permettre d’identifier les prio-
rités parmi les détails à traiter. Il revient aux acteurs concernés (concepteurs, entrepre-
neurs, etc.) de déterminer si certains détails doivent faire l’objet d’un traitement particulier,
notamment en fonction de la géométrie du bâtiment et du niveau de performance visé. Une
fuite d’air au droit d’une jonction ou d’un raccord peut en effet s’avérer négligeable ou, au
contraire, significative selon le degré d’étanchéité souhaité.

Les détails de principe proposés sont à considérer comme des exemples pour lesquels la
problématique de l’étanchéité à l’air a été prise en compte. Ils nécessitent bien entendu
d’être adaptés aux spécificités du projet. A cette fin, des fiches présentent les principes et
les aspects à prendre en compte lors de la conception et de la réalisation des travaux.
Dans certains cas (pose de menuiseries extérieures notamment), diverses solutions ont
été mises au point pour le même détail constructif et font l’objet d’une évaluation qualita-
tive.

Cette NIT se veut illustrative et ne prétend pas à l’exhaustivité. D’autres solutions techniques
que celles envisagées ici peuvent parfaitement donner satisfaction, à condition de prendre
en compte les recommandations et les principes énoncés dans le texte. Ces principes ainsi
que les exemples de solutions proposés se veulent accessibles au plus grand nombre et
visent l’obtention d’un bon niveau d’étanchéité à l’air. Leur application dès la phase de
conception et tout au long de la construction permettra également d’atteindre de hautes
performances d’étanchéité à l’air (niveaux d’ambition en vigueur pour les bâtiments passifs,
par exemple). Tel n’est toutefois pas l’objectif premier de ce document.

Si la conception et la qualité d’exécution ont une importance cruciale, il y a lieu par ailleurs
de tenir compte du fait que le type et le nombre de détails diffèrent dans chaque bâtiment.
L’état de l’art en la matière ne permet dès lors pas d’établir des règles générales faisant le
lien entre le niveau de performance souhaité et les détails à mettre en œuvre pour y satis-
faire. La réalisation des détails représentés dans cette NIT n’offre pas de garantie absolue
quant à la performance finalement atteinte par l’ouvrage.

Si l’on vise une performance moyenne, l’entrepreneur peut considérer qu’il réalisera un tra-
vail compatible avec ce niveau d’ambition en respectant les principes et les solutions pré-
sentés dans cette NIT. Dans le cas de bâtiments pour lesquels une meilleure performance est
recherchée, le respect des principes énoncés ici ne permettra pas, à lui seul, de garantir le
résultat escompté. Des processus complémentaires devront dès lors être mis en place à cet
effet (voir le tableau 5, p. 26).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 5


La présente NIT couvre les techniques constructives couramment adoptées dans les bâti-
ments résidentiels et les bâtiments tertiaires de petite taille. Certaines des solutions et des
principes proposés sont applicables tant en construction neuve qu’en rénovation, tandis
que d’autres le sont uniquement lorsque les travaux sont assimilables à des activités de
construction neuve.

Soulignons enfin que les techniques visant à assurer l’étanchéité à l’air des bâtiments sont
en constante évolution et que seules les solutions ayant prouvé leur efficacité ont été prises
en compte au moment de rédiger ce document. Le lecteur averti voudra bien en tenir
compte.

6 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


1 INTRODUCTION

1.1 HISTORIQUE
Si l’étanchéité à l’air a commencé à faire l’objet d’études
dans les années ’70, elle est devenue une préoccupation
majeure pour le secteur depuis la parution de la directive
européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique
des bâtiments (PEB) [35] imposant aux Etats membres de se
doter d’une réglementation en la matière. Aujourd’hui, on
peut considérer la performance d’étanchéité à l’air comme
un critère de premier plan, puisque les réglementations PEB
prennent en compte les pertes de chaleur dues au manque
d’étanchéité et qu’on tend en outre à réduire toujours davan-
tage la consommation d’énergie.

Nous renvoyons le lecteur à l’Annexe 1 (p. 109) pour un his-


torique détaillé en la matière.

1.2 MOUVEMENTS D’AIR VISÉS PAR LA NO-


TION D’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR DES BÂTI-
MENTS
La performance d’étanchéité visée dans cette NIT concerne
les flux d’air traversant l’enveloppe d’un bâtiment de l’exté-
rieur vers l’intérieur (infiltration) et inversement (exfiltra-
tion). Cette définition établit le lien entre étanchéité à l’air et Fig. 1 Réalisation d’un essai de pressurisation par le CSTC dans
consommation d’énergie. En effet, durant la période de les années 1980.
chauffe, l’air froid extérieur qui pénètre dans le bâtiment
nécessite d’être chauffé et, à l’inverse, l’air chaud intérieur
qui s’échappe par les interstices constitue une perte d’éner-
gie. Les réglementations PEB prennent ces déperditions en
compte dans les pertes par infiltration et exfiltration.

D’autres mouvements au sein des constructions, tels que la


rotation d’air autour des isolants ou le phénomène de vent
coulis (wind washing) concernent plutôt l’étanchéité au
vent. Pour plus d’informations à ce sujet, nous renvoyons le
lecteur à la Note d’information technique n° 251 [30].

Si une mauvaise étanchéité au vent est préjudiciable aux


performances thermiques de l’enveloppe du bâtiment et
doit être évitée, les mouvements d’air précités n’entraînent
toutefois pas d’infiltration ou d’exfiltration. La réalisation
d’un test de pressurisation ne donne d’ailleurs aucune indi-
cation quant à l’existence de ces phénomènes. Ces derniers
n’influencent pas l’étanchéité à l’air du bâtiment au sens de
la présente Note d’information technique et ne sont dès lors Fig. 2 L’étanchéité à l’air d’une construction définit sa capacité à
pas envisagés dans ce document. s’opposer au passage de l’air extérieur vers l’intérieur et inversement.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 7


1 Introduction

INFILTRATION EXFILTRATION

Extérieur Extérieur

3 4
4
3
2
5 2 5

1
1. Couverture
Intérieur 1 Intérieur
2. Sous-toiture (pare-vent et
pare-pluie)
3. Isolation thermique
4. Pare-air et/ou pare-vapeur
5. Finition intérieure

Fig. 3 Phénomènes d’infiltration et d’exfiltration d’air visés par cette NIT.

ROTATION D’AIR VENT COULIS


1. Couverture
2 2. Sous-toiture (pare-vent et
Extérieur 3 Extérieur pare-pluie)
4 3 3. Isolation thermique
4. Pare-air et/ou pare-vapeur
2
5 4 5. Finition intérieure
1
1 5

Intérieur
Intérieur

Fig. 4 Rotation d’air et vent coulis n’entraînant pas d’infiltration ni d’exfiltration d’air et de ce fait non visés par cette NIT.

Pare-air et pare-vent
1.3 ETANCHÉITÉ À L’AIR, ISOLATION THER-
Le pare-air (également dénommé barrière ou écran à l’air)
MIQUE ET VENTILATION : UN TRIO IN-
empêche l’air extérieur de pénétrer dans l’enceinte du
DISSOCIABLE 
bâtiment et l’air intérieur de s’en échapper. Sauf cas
L’étanchéité à l’air de l’enveloppe fait partie d’une stratégie
particulier, ce dispositif est placé du côté chaud de l’isolant
globale visant à réaliser un bâtiment confortable et peu
thermique. En général, les enduits intérieurs et les
énergivore. Les trois axes de cette stratégie sont (cf.
membranes pare-vapeur sont des pare-air.
figure 5) :
Le pare-vent, quant à lui, est placé à l’extérieur, c’est-à-dire
• l’étanchéité à l’air de l’enveloppe du bâtiment
du côté froid de l’isolant thermique. Il empêche l’air
• une isolation thermique suffisamment performante et
extérieur de traverser ou de contourner l’isolant. La
correctement mise en œuvre
sous-toiture est un exemple de pare-vent qui fonctionne
• une ventilation hygiénique contrôlée et maintenue en
aussi comme pare-pluie.
état par un entretien régulier.
Notons qu’un pare-vent correctement mis en œuvre contre
l’isolant thermique permettra de limiter les différences de
En effet, augmenter les épaisseurs d’isolant dans les parois
pression de part et d’autre du pare-air. Il ne modifiera pas la
sans prêter attention à l’étanchéité à l’air a peu de sens en
présence éventuelle de fuites, mais contribuera à en limiter
termes d’énergie. De même, rendre un bâtiment étanche sans
l’importance. La présente NIT ne traite pas du pare-vent,
assurer un renouvellement d’air par une ventilation contrôlée
mais uniquement du pare-air.
pourrait mettre en péril le confort et la qualité de l’air.

8 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Introduction 1

1.4 IMPORTANCE DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR


ET LIEN AVEC LES AUTRES PRESTA-
ISOLATION
THERMIQUE TIONS DU BÂTIMENT
L’étanchéité à l’air influence de nombreuses performances
du bâtiment (figure 6) :
• elle pèse lourdement sur la consommation énergétique
et est de ce fait prise en compte dans les méthodes de
calcul PEB réglementaires
• les fuites d’air peuvent réduire l’efficacité de l’isolation
thermique
ETANCHÉITÉ VENTILATION
À L’AIR • une bonne étanchéité à l’air est nécessaire à l’obtention
de bonnes performances hygrothermiques de l’enve-
loppe, car elle limite les risques de condensation interne
au sein des parois
Fig. 5 Trois notions indissociables. • l’étanchéité à l’air influence les risques de courant d’air
et donc le confort thermique des occupants
• elle a également une incidence sur le bon fonctionne-
Si ce principe est bien entendu d’application pour les ment des systèmes de ventilation
constructions neuves, il est primordial de l’adopter égale- • elle est prise en compte dans le dimensionnement des
ment pour les travaux de rénovation. systèmes de chauffage et de refroidissement actif
• une bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe peut protéger
de la pollution extérieure de l’air
• elle constitue un paramètre important de l’isolation
acoustique du bâtiment
• enfin, certains aspects de la sécurité incendie ont un lien
direct avec l’étanchéité à l’air de l’ouvrage.

Performance
énergétique

Sécurité Isolation
incendie thermique

Performance
Isolation hygrother-
acoustique mique de
l’enveloppe
ETANCHÉITÉ À L’AIR
DU BÂTIMENT

Dimension- Confort
nement du thermique et
système de risque de
chauffage courant d’air

Protection Interaction
contre la avec le
pollution de système de
l’air extérieur ventilation

Fig. 6 Liens entre l’étanchéité à l’air et les autres performances du bâtiment.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 9


1 Introduction

L’obtention d’une performance globale d’étanchéité à l’air


de l’enveloppe ne garantit cependant pas que certaines exi-
gences particulières seront effectivement rencontrées dans
tous les locaux (température de confort, par exemple).

1.4.1 RÉDUCTION DE LA CONSOMMATION ÉNERGÉ-


TIQUE

Les phénomènes d’infiltration et d’exfiltration d’air


entraînent des pertes de chaleur qui se reflètent dans la
consommation des bâtiments et en particulier la consom-
mation qui résulte du chauffage. En présence d’un système
de refroidissement actif, l’étanchéité à l’air influence égale-
ment la consommation énergétique nécessaire au refroidis-
sement.

Selon plusieurs études, la part de la consommation desti-


née à pallier ces pertes s’élève en moyenne à 13 % dans
les logements (1) et à 8  % dans les immeubles de
bureaux  (2). Ces pourcentages de consommation tendent Fig. 7 Risque de condensation interne dans une toiture en cas
en outre à augmenter avec la performance du bâtiment  : d’étanchéité à l’air déficiente.
plus ce dernier se révèle performant énergétiquement,
plus son étanchéité à l’air joue un rôle proportionnelle- Une conception adéquate des parois et de leurs jonctions,
ment important. un positionnement correct des différentes couches, dont le
pare-air, ainsi que le choix de matériaux appropriés condui-
ront à éliminer les risques de condensation interne par diffu-
1.4.2 INFLUENCE SUR L’EFFICACITÉ DE L’ISOLATION sion de vapeur.
THERMIQUE
Il y a lieu de noter que la mesure de l’étanchéité à l’air d’un
Le principe d’action des isolants thermiques traditionnels bâtiment donne une indication de la performance globale de
(laine minérale, mousse synthétique, etc.) est basé sur leur celui-ci, mais n’exclut pas la présence de fuites d’air locales
capacité à emprisonner de l’air immobile, caractérisé par un au sein des parois légères. Il peut dès lors s’avérer néces-
très bon pouvoir isolant. Dans le cadre de la réglementation saire de procéder à un contrôle ponctuel de la qualité de la
PEB, on détermine la performance théorique d’isolation réalisation par un test de détection des fuites (essai de pres-
thermique d’une paroi (valeur U) en supposant qu’il ne s’y surisation).
produit aucun mouvement d’air susceptible de contourner
l’isolant ou de passer au travers de celui-ci. Si des mouve- La ventilation hygiénique et le fait de garantir un climat inté-
ments d’air se manifestent au sein d’une paroi isolée (cf. rieur conforme à la conception du bâtiment contribueront
figure 4A, p. 8), la performance réelle de l’isolant pourra être également à réduire les risques de condensation interne au
fortement réduite, selon les débits d’air circulant dans et/ou sein des parois.
autour de l’isolant.

1.4.4 INFLUENCE SUR LE SYSTÈME DE VENTILATION


1.4.3 RISQUES DE CONDENSATION INTERNE AU SEIN
DES PAROIS Le fonctionnement des systèmes de ventilation est basé
sur les différences de pression qui règnent entre les diffé-
En cas d’étanchéité à l’air déficiente, notamment au sein rents locaux, mais aussi entre l’intérieur et l’extérieur du
des parois légères, des mouvements de convection peuvent bâtiment, et qui sont à l’origine des mouvements d’air
amener de l’air chaud et humide du côté froid de l’isolant. (voir §  2.1, p. 15). L’étanchéité à l’air du bâtiment et la
Ce phénomène entraîne une condensation interne suscep- répartition des fuites dans l’enveloppe exercent une
tible d’endommager l’isolant et d’altérer la fonctionnalité de influence sur les pressions régnant dans les locaux et,
la paroi. Ce risque est illustré à la figure 7. donc, sur le fonctionnement des systèmes de ventilation

(1) Valeur moyenne obtenue dans le cadre de l’étude SENVVIV réalisée en Flandre sur 200 logements présentant un niveau de consommation d’énergie
primaire moyen de E97.
(2) Valeur moyenne obtenue dans le cadre de l’étude Kantoor 2000 réalisée en Flandre sur 50 immeubles de bureaux présentant un niveau de consommation
d’énergie primaire moyen de E90.

10 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Introduction 1

BÂTIMENTS SUFFISAMMENT ÉTANCHES À L’AIR BÂTIMENTS INSUFFISAMMENT ÉTANCHES À L’AIR


SYSTÈME DE VENTILATION DE TYPE C

Alimentation
naturelle
réduite dans
les locaux
secs

Infiltrations
supplémentaires
dans les locaux
humides
SYSTÈME DE VENTILATION DE TYPE D

Exfiltrations
supplémentaires Infiltrations
dans les locaux supplémentaires
secs dans les locaux
humides

Fig. 8 Interaction de l’étanchéité à l’air du bâtiment avec les systèmes de ventilation de type C ou D.

conçus pour alimenter en air les locaux secs et évacuer En présence d’un système de ventilation de type D, les fuites
l’air des locaux humides (3). d’air se produisant via les défauts d’étanchéité peuvent
engendrer des flux supplémentaires par exfiltration et infil-
Ainsi, par exemple, pour les systèmes de type C, les défauts tration. En période hivernale, il s’agit d’exfiltrations d’air
d’étanchéité à l’air peuvent engendrer des problèmes de chaud et d’infiltrations d’air froid. Dans le cas d’un sys-
qualité d’air dans certains locaux; ce phénomène est illustré tème D avec récupération de chaleur, l’air chaud exfiltré ne
à la figure 8, où l’on peut constater une réduction du débit passe pas par l’échangeur, si bien que l’énergie qu’il
dans les locaux secs et les locaux de circulation. contient ne peut pas être récupérée.

(3) La norme NBN D 50-001 [6] recommande, pour certains systèmes de ventilation, des niveaux d’étanchéité à l’air exprimés en volumes par heure à 50 Pa,
qu’il convient néanmoins de relativiser.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 11


1 Introduction

Rendre étanche et ventiler en même temps … Contradictoire ?


Un bâtiment ne peut être correctement ventilé par des infiltrations d’air liées aux défauts d’étanchéité. Sporadiques, incontrôlables
et réparties de manière inégale à travers l’enveloppe du bâtiment, ces infiltrations peuvent entraîner un renouvellement d’air excessif
dans certains locaux, les rendant parfois impossibles à chauffer. Il est par ailleurs fréquent que d’autres locaux au sein du même
bâtiment soient très étanches à l’air, ce qui se traduit par un renouvellement d’air totalement insuffisant. Un bâtiment globalement
peu étanche n’offre donc en aucun cas la garantie que l’air ambiant sera de bonne qualité dans tous les locaux.
Les systèmes de ventilation hygiénique sont conçus et installés pour assurer la qualité de l’air intérieur dans l’ensemble des locaux,
tout en limitant l’impact énergétique qui en résulte. Ils offrent en outre des possibilités de contrôle aux occupants. Comme les autres
installations techniques, ces systèmes nécessitent un entretien correct et régulier.
On le voit, rendre les bâtiments étanches à l’air tout en les ventilant de manière contrôlée sont deux impératifs complémentaires et
nullement contradictoires.

L’interaction entre l’étanchéité à l’air de l’enveloppe et le important de transmettre au concepteur de l’installation de


fonctionnement du système de ventilation dépend aussi de chauffage des informations correctes concernant l’étan-
la capacité des ouvertures de transfert entre les locaux secs chéité à l’air, à défaut de quoi la puissance de chauffe pour-
et les locaux humides : plus cette capacité est limitée (ouver- rait s’avérer insuffisante en période de grand froid.
tures trop petites ou absentes, multiples ouvertures en
série), plus l’effet des interactions est important [32]. Cette remarque s’applique également au dimensionnement
des systèmes de refroidissement actif.
Si l’étanchéité à l’air du bâtiment est une condition néces-
saire au bon fonctionnement des systèmes de ventilation,
elle est bien entendu loin d’être suffisante à elle seule, les 1.4.8 AMÉLIORATION DU CONFORT ACOUSTIQUE
systèmes devant être correctement conçus, installés, utili-
sés et entretenus. Il y a lieu de faire la distinction entre fuites d’air et fuites
acoustiques. Si les premières concernent la perméabilité à
l’air de l’enveloppe du bâtiment, les secondes font référence
1.4.5 AMÉLIORATION DU CONFORT THERMIQUE à la présence de voies de transmission du bruit, sources de
détérioration de l’isolation acoustique. Les exemples donnés
Si une bonne étanchéité à l’air globale du bâtiment permet dans le tableau 1 illustrent la différence entre les deux notions.
de limiter le risque de courants d’air inconfortables pour les
occupants, il faut toutefois noter qu’elle n’exclut pas totale- Tableau 1 Exemples illustrant la différence entre le concept
ment le risque d’infiltrations locales susceptibles d’engen- d’étanchéité à l’air et d’étanchéité aux bruits.
drer des courants d’air.
Etanches à l’air
Critères
Oui Non
1.4.6 PROTECTION CONTRE LES POLLUTIONS EXCEP- Oui
Mastics ou Grilles de ventilation
TIONNELLES DE L’AIR EXTÉRIEUR silicones, enduits insonorisées
Etanches
aux bruits Jours, fentes ou
Films, mousses
Une bonne étanchéité à l’air du bâtiment peut protéger les Non interstices, maçonne-
PUR
occupants contre une pollution importante de l’air extérieur ries poreuses
(accident chimique, incendie, etc.), à condition toutefois de
prendre d’autres mesures de précaution, telles que l’inter- Comme le montrent les deux exemples ci-après, la réalisa-
ruption temporaire de la ventilation. tion d’une étanchéité à l’air de qualité est souvent essen-
tielle à l’obtention d’une bonne isolation acoustique.

1.4.7 DIMENSIONNEMENT DES INSTALLATIONS DE


CHAUFFAGE 1.4.8.1 Cas des murs maçonnés

La puissance d’une installation de chauffage est déterminée Considérons tout d’abord le rôle des matériaux dans l’isola-
sur la base du calcul des déperditions calorifiques du bâti- tion acoustique d’un mur maçonné d’une épaisseur de
ment [13]. Le niveau d’étanchéité à l’air de l’enveloppe fait, 14 cm, constitué de blocs de béton poreux léger (122 kg/m²).
bien entendu, partie des caractéristiques prises en compte Ce mur présente un indice d’affaiblissement acoustique
et peut avoir une grande influence sur le résultat. Il est donc pondéré Rw (4), mesuré en laboratoire, de 25 dB. Cette valeur

(4) L’indice d’affaiblissement acoustique détermine le pouvoir d’isolation acoustique d’un élément de construction, exprimé en décibels (dB). Plus sa valeur
est élevée, moins l’élément transmet les bruits.

12 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Introduction 1

monte à 43 dB lorsque le mur est revêtu d’un enduit mince 40


40

de 3 mm sur une de ses faces. Pour ce type de mur, l’indice


d’affaiblissement acoustique est principalement déterminé
par la masse. L’application d’un enduit sur l’autre face n’ap- 35
35
porte par contre qu’une légère amélioration de 1 dB. L’em-

R [dB]acoustique Rw [dB]
ploi d’un enduit traditionnel à la place d’un enduit mince
conduirait également à un gain de 1 dB. Le bénéfice initial de
18 dB n’est dès lors imputable qu’à l’étanchéité à l’air du 30
30

mur.

Indice d’affaiblissement
Pour les blocs à base de terre cuite ou de béton classique, 25
25
l’amélioration apportée par l’enduit serait de l’ordre de 2 à
3  dB. Sur des murs construits avec des blocs encore plus
étanches à l’air (blocs silicocalcaires, blocs de plâtre, etc.),
20
20
la présence de l’enduit aura un effet minime, pour autant
qu’il n’y ait pas de possibilité de transmission des bruits au
travers des joints (joints verticaux en particulier).
15
70
70

0
10
100
125
160
200
250
315
400
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2000
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1600
2000
2500
3150
4000
5000
60
60

frequentie [Hz]
Fréquence [Hz]
Indice d’affaiblissement acoustique Rw [dB]

Multiplex paneel, dikte 42 mm, oppervlaktegewicht 22 kg/m² - Rw(C;Ctr) = 33(-1;-2) dB

50 Indice d’affaiblissement acoustique


idem maar met 1 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 32(-1;-2) dB
Largeur de la fente
Rw (C; Ctr)
Pas de fente 33(-1;-2) dB
idem maar met 5 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 26(-1;-1) dB

40
40 1 mm 32(-1;-2) dB
5 mm 26(-1;-1) dB
R [dB]

idem maar met 10 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 23(-1;0) dB
10 mm 23(-1;0) dB
idem maar met 15 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 21(-1;0) dB
30 idem maar met 20 mm open voeg over een lengte van 930 mm - Rw(C;Ctr) = 19(-1;0) dB

▲ 15 mm 21(-1;0) dB
20 mm 19(-1;0) dB
20
20
Fig. 10 Indice d’affaiblissement acoustique de panneaux contrepla-
qués présentant une fente d’une longueur de 93 cm et d’une
largeur variable.
10

contreplaqué d’une épaisseur de 42 mm (22 kg/m², dimen-


0
0 sions : 1,50 m x 1,25 m) dans lequel on a pratiqué une fente
100
125
160
200
250
315
400
500
630
800
1000
1250
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2500
3150
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1000
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100
125
160
200
250
315
400
500
630
800

d’une longueur de 93 cm et d’une largeur variable.


f [Hz] [Hz]
Fréquence
Mur non enduit en blocs de béton léger de 140 mm : La présence d’une fente, d’un jour ou d’un interstice
Rw(C;Ctr) = 25(-1;-4) dB engendre une réduction de l’indice d’affaiblissement acous-
Même mur muni d’un enduit de 3 mm sur une face : tique, qui gagne d’abord les hautes fréquences, puis s’étend
Rw(C;Ctr) = 43(-1;-4) dB progressivement sur l’ensemble du spectre.
Même mur muni d’un enduit de 3 mm sur les deux faces :
Rw(C;Ctr) = 44( 0;-3) dB Il ne suffit cependant pas de réaliser une bonne étanchéité à
l’air pour bénéficier d’une isolation acoustique optimale.
Fig. 9 Indice d’affaiblissement acoustique des murs en maçonnerie
Ainsi, par exemple, un film mince ou une mousse PUR
de blocs de béton léger.
étanches à l’air ne permettra pas d’insonoriser la traversée
d’un conduit dans une paroi. La manière d’obturer correcte-
ment ces voies de transmission diffère selon leur type (entre
1.4.8.2 Cas des panneaux contreplaqués éléments mobiles ou non) et leur ouverture. Pour ce faire, on
peut, par exemple, utiliser du mastic (aux silicones, hui-
Ce second exemple illustre l’importance de réaliser la jonc- leux, etc.), de la laine minérale, du bois, du plâtre, du mortier,
tion entre deux éléments de construction en empêchant tout des bandes de calfeutrement en caoutchouc ou des produits
passage du bruit. Nous considérons ici le cas d’un panneau d’étanchéité expansibles. D’une façon générale, plus l’ouver-

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 13


1 Introduction

ture à obturer est grande et plus l’isolation acoustique à l’aspect de résistance au feu
atteindre entre éléments contigus doit être performante, plus • une distance minimale est à respecter entre les conduits
le matériau d’obturation devra avoir une masse importante. d’évacuation de fumée et tout matériau combustible
• les prescriptions légales en matière de sécurité incendie
prévoient des mesures visant à empêcher la propagation
1.4.9 INFLUENCE SUR LA SÉCURITÉ INCENDIE du feu et des fumées par les gaines techniques et les
cages d’ascenseur. Ces éléments doivent être traités de
En Belgique, la sécurité incendie des bâtiments est régie par manière adéquate pour éviter d’entrer en contradiction
une série de textes réglementaires  – notamment l’arrêté avec des exigences de performances élevées d’étan-
royal fixant les normes de base en matière de prévention chéité à l’air (cf. § 4.4, p. 28).
contre l’incendie et l’explosion [36] – dont l’énumération
dépasserait l’objet de cette NIT (5). Bien que la performance Certains risques en matière de sécurité incendie propres aux
d’étanchéité à l’air n’ait pas grand rapport avec la sécurité maisons fortement isolées thermiquement et étanches à l’air
incendie, on peut toutefois relever les points suivants : ont été évoqués : augmentation de la chaleur, risque de back-
• lorsque des exigences de résistance au feu s’appliquent draft (6) lors de l’intervention des sapeurs-pompiers ou encore
à certaines parties du bâtiment (un mur, par exemple), propagation des fumées à travers le réseau de ventilation
tout percement qui y serait réalisé doit être obturé de mécanique. Toutefois, les connaissances et l’expérience ne
manière à garantir la résistance au feu requise. Dans la montrent aucun accroissement significatif du danger [37]. Les
suite de cette NIT, sauf mention explicite, la gestion des recommandations relatives à la sécurité incendie sont actuel-
percements est uniquement abordée sous l’angle de la lement les mêmes, quels que soient la performance énergé-
performance d’étanchéité à l’air, sans prendre en compte tique du bâtiment et son niveau d’étanchéité à l’air.

(5) Le lecteur intéressé consultera le site de l’Antenne Normes ‘Prévention de l’incendie’ (www.normes.be/feu). .
(6) Inflammation de gaz imbrûlés due à un apport soudain d’oxygène dans un local.

14 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


2 DONNÉES DE BASE UTILES
À LA DÉTERMINATION
DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

2.1 PRESSIONS ET DIFFÉRENCES DE PRES- C = le coefficient de débit d’air [m³/s Pan]


SION n = l’exposant de débit d’air [–].

Les mouvements d’air au sein des bâtiments sont provo- Les valeurs numériques que prennent en pratique le coeffi-
qués par des différences de pression entre l’intérieur et l’ex- cient C et l’exposant n dépendent de la géométrie des ouver-
térieur, qui peuvent être soit d’origine mécanique (action tures et du type de flux d’air. Le coefficient de débit d’air C
des ventilateurs), soit d’origine naturelle. Dans ce dernier intègre la surface de l’ouverture. Ces valeurs varient forte-
cas, les différences de pression peuvent être dues au vent ment selon que l’on détermine cette relation pour un compo-
ou au tirage thermique engendré par des écarts de tempéra- sant particulier (grande ouverture, fente, matériau poreux)
tures entre l’intérieur et l’extérieur (effet de cheminée). ou pour un bâtiment entier. Physiquement, l’exposant n
peut prendre des valeurs se situant entre 0,5 et 1 selon la
géométrie de l’ouverture considérée.
2.2 RELATION ENTRE LA DIFFÉRENCE DE
PRESSION ET LE DÉBIT D’AIR PASSANT Dans la pratique, la relation pression/débit est caractérisée
PAR UNE OUVERTURE soit en laboratoire pour des composants particuliers (grilles
. de ventilation, matériaux,  etc.), soit in situ au moyen d’un
La relation entre le débit d’air V (V majuscule point suscrit) essai de pressurisation lorsqu’il s’agit d’évaluer tout un
passant par une ouverture et la différence de pression ΔP s’exer- bâtiment.
çant de part et d’autre de cette ouverture est généralement
décrite empiriquement par la loi exponentielle suivante [16] : Vu la géométrie différente des fuites d’air, la valeur de l’ex-
.
V = CDPn [équation 1] posant n varie en fonction du bâtiment et du type de fuites;
dans
. laquelle elle se situe en moyenne aux alentours de 0,65. Des valeurs
V = le débit d’air passant par l’ouverture [m³/h] plus proches de 0,5 reflètent la présence de fuites de dimen-
ΔP = la différence de pression s’exerçant de part et d’autre sions importantes; des valeurs se rapprochant de 1 indiquent
de l’ouverture [Pa] des fuites de dimensions plus réduites.

FLUX D’AIR DUS AU VENT TIRAGE THERMIQUE (EFFET DE CHEMINÉE)

Zone de
pressions
négatives
– –
Flux d’air en cas
de température
extérieure
inférieure à la
+ +
Pression positive par rapport
à la pression extérieure
température
intérieure –
+
Niveau de pression
Zone de
pressions + – – + neutre
positives
Direction
+
Pression négative par rapport
du vent
– –
à la pression extérieure

Fig. 11 Causes naturelles des mouvements d’air.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 15


2 Données de base utiles à la détermination de l’étanchéité à l’air

2.3 ORDRE DE GRANDEUR DES DÉBITS 2.4 PERMÉABILITÉ À L’AIR DES MATÉRIAUX
D’AIR PASSANT PAR UNE OUVERTURE
La perméabilité à l’air des matériaux et composants du bâti-
Dans le cas des grandes ouvertures, la relation pression-dé- ment peut être évaluée en laboratoire au moyen d’un essai
bit peut être réécrite sous la forme de l’équation 2 : permettant d’établir la relation décrite à l’équation 1
. 2DP (figure  13). Cette équation étant non linéaire, l’expression
=
V 3600 Cd A [équation 2] logarithmique est. généralement privilégiée. La relation
ρ
devient alors : ln V = ln C + n.ln DPn.

.
V = le débit d’air passant par l’ouverture [m³/h] Elle permet de représenter le résultat sous forme de droite.
Cd = le coefficient de décharge dépendant de la forme de La figure 14 en fournit un exemple. On peut ainsi en déduire
l’orifice [–], considéré comme étant égal à 0,6 les valeurs C et n, caractéristiques du matériau.
A = la surface de l’ouverture [m²]
ΔP = la différence de pression s’exerçant de part et d’autre La perméabilité à l’air pour une différence de pression de
de l’ouverture [Pa] 50 Pa peut se révéler être une donnée utile pour les entre-
ρ = la densité de l’air [kg/m³]. preneurs appelés à ériger des bâtiments offrant de bonnes
performances d’étanchéité à l’air. En deçà de 0,1 m³/(h.m²),
La relation unissant la surface de fuite au débit est linéaire. la paroi ou la partie de paroi peut être considérée comme un
Dans ce cas, l’exposant n est égal à 0,5. pare-air.

Sur la base de cette relation, on peut établir qu’une ouver-


ture de 1 cm² de surface répondant aux hypothèses ci-des-
sus correspond approximativement à un débit de fuite de
2  m³/h à 50  Pa. Une ouverture d’une surface égale à celle
d’une pièce de 2 euros (environ 5 cm²) entraînera un débit de
fuite approximativement égal à 10 m³/h à 50 Pa (figure 12).

Une ouverture en forme de fente (7) d’une surface de 1 cm²


laissera passer approximativement un débit d’air de . 3 m³/h
à 50 Pa (valeurs établies sur la base de la relation V = 0,6 A
DP0,67).

≈ 5 cm² ≈ 10 m³/h sous une


différence de pression de 50 Pa

Fig. 12 Débit de fuite à travers une ouverture de la même Fig. 13 Dispositif d’essai de la perméabilité à l’air d’un mètre carré
surface qu’une pièce de 2 euros. de mur maçonné et enduit.

(7) Par fente, on entend une ouverture d’une largeur maximale de 1 mm. .

16 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Données de base utiles à la détermination de l’étanchéité à l’air 2

10
10
Débit de fuite V (m³/h/m²)

11
Débit de fuite V [m³/(h.m²)]
.

0,1
0,1

0,01
0,01
100 1000
100 1000 10000 10000
Pression [Pa]
Pression (Pa)
Fig. 14 Expression logarithmique du débit de fuite en fonction de la différence de pression.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 17


3 EXPRESSION DE L’ÉTANCHÉITÉ
À L’AIR ET EXIGENCES
IMPOSÉES AU BÂTIMENT

3.1 EXPRESSION DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR 3.1.1 DIFFÉRENCE DE PRESSION DE 50 Pa

La performance d’étanchéité à l’air peut s’exprimer de plu- L’unité de pression, le pascal (noté Pa), correspond à une
sieurs façons selon qu’elle est formulée par unité de surface force de 1  N exercée sur une surface d’un mètre carré. En
ou par le biais d’un taux de renouvellement d’air. Le code de Belgique, les résultats de mesure de l’étanchéité à l’air sont
mesurage utilisé (dimensions intérieures ou extérieures) généralement exprimés pour une différence de pression de
entre également en ligne de compte dans ce mode d’expres- référence de 50  Pa entre l’intérieur du bâtiment et l’exté-
sion. La figure 15 illustre les différentes grandeurs utilisées rieur  (8). Cette valeur de référence sera utilisée dans l’en-
pour caractériser l’étanchéité à l’air. semble de ce document et correspond approximativement à
la force exercée par une masse de 5 kilogrammes sur une
Une exigence pourra dès lors être plus ou moins sévère surface d’un mètre carré.
selon le critère retenu pour exprimer la performance d’étan-
chéité à l’air, mais aussi selon la compacité du bâtiment Comme l’illustre la figure 16, des différences de pression de
considéré (cf. § 3.1.5, p. 21). 50 Pa peuvent s’appliquer sur certaines parois du bâtiment
pour des vitesses de vent de l’ordre de 10 m/s (36 km/h). On
EANC : espace notera dans ce contexte que des rafales de 100 km/h ne sont
BÂTIMENT BÂTIMENT
adjacent non chauffé pas rares en Belgique.
CONSIDÉRÉ VOISIN Volume
protégé A titre de comparaison, les dispositifs de ventilation natu-
Volume relle installés dans les logements sont dimensionnés pour
intérieur une différence de pression de 2 Pa [6]. Par ailleurs, dans le
cadre du marquage CE des menuiseries, la perméabilité à
Surface de
EANC déperdition l’air est évaluée pour des différences de pression allant
jusqu’ à 600 Pa [11].

Fig. 15 Grandeurs utilisées dans la caractérisation de l’étanchéité à


l’air des bâtiments.

Cp = 0,25 Cp = -0,8


pw = 13,9 Pa pw = -44,4 Pa

35°
Cp = 0,5 Cp = -0,7
pw = 27,8 Pa pw = -38,9 Pa
Vent de
9,6 m/s
(34,5 km/h)

pw = 0,5 x ρ x Cp x v² = 0,5 x 1,205 x -0,9 x 9,6² = -50 Pa


Cp = -0,9 ρ : densité de l’air [kg/m³] – Cp : coefficient de pression [–] –
pw = -50 Pa v : vitesse du vent [m/s] – pw : pression du vent [Pa]

Fig. 16 Exemples de pressions dues au vent s’exerçant sur différentes parois d’un bâtiment.

(8) Nombre de pays, tels la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou le Danemark, expriment également les résultats de mesure d’étanchéité à l’air à 50 Pa. Certains
ont toutefois adopté d’autres valeurs de référence, comme la France (4 Pa) ou les Pays-Bas (10 Pa).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 19


3 Expression de l’étanchéité à l’air et exigences imposées au bâtiment

.
3.1.2 DÉBIT DE FUITE V50 À 50 Pa

Le débit de fuite passant au travers de l’enveloppe sous une


différence de pression de 50 Pa entre l’intérieur du bâtiment
et l’extérieur est déterminé à l’aide d’un essai de pressurisa-
tion (cf. chapitre 7, p. 101). Il représente la somme des débits
de toutes les fuites à travers l’enveloppe du bâtiment. Ce
débit de fuite total est noté V50 (V majuscule point suscrit)
et est exprimé en m³/h.

.
3.1.3 PERMÉABILITÉ À L’AIR v50 PAR m² À 50 Pa

Dans le cadre des réglementations sur la performance éner-


gétique des bâtiments, l’étanchéité à l’air est exprimée par
unité de surface d’enveloppe de la partie du bâtiment tes-
tée. Elle est notée v 50 (v minuscule point suscrit) et est
exprimée par m³/(h.m²) :
V50
v 50 =
A test
avec
v 50 = la perméabilité à l’air sous une différence de pression
de 50 Pa [m³/(h.m²)]
V50 = le débit de fuite au travers de l’enveloppe sous une
différence de pression de 50 Pa [m³/h]
Fig. 17 Essai de (dé)pressurisation ou test d’infiltrométrie pour la
Atest = la surface totale [m²] de l’enveloppe testée, basée sur
mesure du débit de fuite (m³/h).
ses dimensions extérieures; celle-ci inclut les murs
en contact avec des espaces adjacents non chauffés
(EANC) (9), mais pas les murs en contact avec les
espaces chauffés (mur mitoyen, par exemple).
3.1.4 TAUX DE RENOUVELLEMENT D’AIR n50 À 50 Pa
La perméabilité à l’air v 50 est un débit de fuite surfacique;
elle peut être considérée comme caractéristique d’une solu- Le taux de renouvellement d’air n50 s’obtient en divisant le
tion constructive (matériaux, mise en œuvre, connexion, etc.) débit de fuite total mesuré V50 par le volume intérieur du
et d’une qualité de mise en œuvre. Cette valeur est indépen-
dante de la compacité du bâtiment.

.
V50 : débit de fuite au travers de l’enveloppe

BÂTIMENT VOISIN BÂTIMENT CONSIDÉRÉ


Volume
protégé
EANC (espace
adjacent non Surface de
chauffé) déperdition

Fig. 18 Surface d’enveloppe testée Atest pour l’expression du débit de fuite par mètre carré.

(9) La surface Atest est celle définie dans les réglementations PEB régionales. Elle ne doit pas être confondue avec l’aire de l’enveloppe AE considérée dans la
norme NBN EN 13829 [16].

20 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Expression de l’étanchéité à l’air et exigences imposées au bâtiment 3

Volume Délimitation 12
intérieur du volume 12 m³/h.m²

Taux de renouvellement d’air n50 [1/h]


intérieur
10 8 m³/h.m²

5 m³/h.m²
8
3 m³/h.m²
6 1 m³/h.m²

2
VOLUME INTÉRIEUR
0
0 1 2 3 4 5
Compacité du bâtiment [m]
Fig. 20 Relation entre le taux de renouvellement d’air n50
et la compacité du bâtiment en fonction de sa perméabi-
lité  v 50 .
Fig. 19 Détermination du volume intérieur d’un bâtiment.

. Vint
bâtiment Vint calculé selon la norme NBN EN 13829 [16] (10) v50 = n50 C
(voir figure 19), soit : Vext
V50 où
n50 = avec V50 = le débit de fuite au travers de l’enveloppe sous une
Vint
différence de pression de 50 Pa [m³/h]
n50 = le taux de renouvellement d’air sous 50 Pa [h ou h-1] n50 = le taux de renouvellement d’air sous une différence
V50 = le débit de fuite à travers l’enveloppe sous 50 Pa [m³/h] de pression de 50 Pa [h-1]
Vint = le volume intérieur du bâtiment [m³] selon la norme Vint = le volume intérieur du bâtiment [m³]
NBN EN 13829 [16] (figure 19). v 50 = la perméabilité à l’air sous une différence de pres-
sion de 50 Pa [m³/(h.m²)]
Le taux de renouvellement n50 offre une bonne indication de Atest = la surface de la zone testée, mesurée sur la base des
la performance globale du bâtiment en termes d’étanchéité dimensions extérieures [m²]
à l’air, ce qui explique qu’il est parfois utilisé par les maîtres C = la compacité du bâtiment [m], égale à Vext/Atest
d’ouvrage pour fixer des exigences performancielles (11). Vext = le volume du bâtiment mesuré sur la base de ses
dimensions extérieures [m³].

3.1.5 RELATION ENTRE PERMÉABILITÉ À L’AIR ET


TAUX DE RENOUVELLEMENT D’AIR Exemple
Pour obtenir un taux de renouvellement d’air n50 de 4 h-1
Le taux de renouvellement d’air n50 est fonction de la compa- dans un bâtiment compact (par exemple, C = 4 m), la
cité du bâtiment (12). En effet, un bâtiment compact, c’est-à- réalisation de l’étanchéité doit permettre d’atteindre une
dire présentant une surface de déperdition réduite par rap- perméabilité à l’air moyenne v 50 d’environ 12 m³/(h.m²).
port à son volume intérieur, aura une valeur n50 nettement Pour obtenir le même taux de renouvellement d’air n50 de
plus faible qu’un bâtiment non compact, même si le soin 4 h-1, un bâtiment non compact (par exemple, C = 1 m) doit
apporté à son étanchéité à l’air est identique. être réalisé de manière beaucoup plus étanche de façon à
ne pas dépasser une perméabilité à l’air moyenne v 50 de
La relation entre la perméabilité à l’air à 50 Pa v 50 et le taux 3 m³/(h.m²) (voir la figure 20).
de renouvellement d’air n50 à 50 Pa est exprimée ci-dessous
sous différentes
. formes : .
=V50 n= 50 Vint v 50 A test [équation 3] La relation entre la perméabilité à l’air v 50 et le taux de
.
renouvellement d’air n50 est également présentée au
v50 Vext
n50 = tableau 2 (p. 22).
C Vint

(10) Les STS-P 71-3 apportent également des précisions concernant ce calcul [39]. ;;;;;;;;;;;;;;;;;.
(11) La labellisation ‘passive’ exprime l’exigence d’étanchéité à l’air en taux de renouvellement horaire n50. Elle la fixe à 0,6 h-1 maximum. .
(12) La compacité est le rapport entre le volume (calculé sur la base des dimensions extérieures) et la surface de déperdition.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 21


3 Expression de l’étanchéité à l’air et exigences imposées au bâtiment

Tableau 2 Correspondance entre la perméabilité à l’air v 50 et le taux de renouvellement d’air n50 en fonction de la compacité du bâtiment
pour un rapport Vint/Vext de 0,75.
.
Taux de Perméabilité à l’air v50 [m³/(h.m²)]
renouvelle-
Compacité du bâtiment [m]
ment d’air
n50 [h-1] 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0 3,2 3,4 3,6 3,8 4,0

0,60 0,36 0,45 0,54 0,63 0,72 0,81 0,90 0,99 1,08 1,17 1,26 1,35 1,44 1,53 1,62 1,71 1,80

0,80 0,48 0,60 0,72 0,84 0,96 1,08 1,20 1,32 1,44 1,56 1,68 1,80 1,92 2,04 2,16 2,28 2,40

1,00 0,60 0,75 0,90 1,05 1,20 1,35 1,50 1,65 1,80 1,95 2,10 2,25 2,40 2,55 2,70 2,85 3,00

1,25 0,75 0,94 1,13 1,31 1,50 1,69 1,88 2,06 2,25 2,44 2,63 2,81 3,00 3,19 3,38 3,56 3,75

1,50 0,90 1,13 1,35 1,58 1,80 2,03 2,25 2,48 2,70 2,93 3,15 3,38 3,60 3,83 4,05 4,28 4,50

1,75 1,05 1,31 1,58 1,84 2,10 2,36 2,63 2,89 3,15 3,41 3,68 3,94 4,20 4,46 4,73 4,99 5,25

2,00 1,20 1,50 1,80 2,10 2,40 2,70 3,00 3,30 3,60 3,90 4,20 4,50 4,80 5,10 5,40 5,70 6,00

2,25 1,35 1,69 2,03 2,36 2,70 3,04 3,38 3,71 4,05 4,39 4,73 5,06 5,40 5,74 6,08 6,41 6,75

2,50 1,50 1,88 2,25 2,63 3,00 3,38 3,75 4,13 4,50 4,88 5,25 5,63 6,00 6,38 6,75 7,13 7,50

2,75 1,65 2,06 2,48 2,89 3,30 3,71 4,13 4,54 4,95 5,36 5,78 6,19 6,60 7,01 7,43 7,84 8,25

3,00 1,80 2,25 2,70 3,15 3,60 4,05 4,50 4,95 5,40 5,85 6,30 6,75 7,20 7,65 8,10 8,55 9,00

3,50 2,10 2,63 3,15 3,68 4,20 4,73 5,25 5,78 6,30 6,83 7,35 7,88 8,40 8,93 9,45 9,98 10,50

4,00 2,40 3,00 3,60 4,20 4,80 5,40 6,00 6,60 7,20 7,80 8,40 9,00 9,60 10,20 10,80 11,40 12,00

4,50 2,70 3,38 4,05 4,73 5,40 6,08 6,75 7,43 8,10 8,78 9,45 10,13 10,80 11,48 12,15 12,83 13,50

5,00 3,00 3,75 4,50 5,25 6,00 6,75 7,50 8,25 9,00 9,75 10,50 11,25 12,00 12,75 13,50 14,25 15,00

5,50 3,30 4,13 4,95 5,78 6,60 7,43 8,25 9,08 9,90 10,73 11,55 12,38 13,20 14,03 14,85 15,68 16,50

6,00 3,60 4,50 5,40 6,30 7,20 8,10 9,00 9,90 10,80 11,70 12,60 13,50 14,40 15,30 16,20 17,10 18,00

6,50 3,90 4,88 5,85 6,83 7,80 8,78 9,75 10,73 11,70 12,68 13,65 14,63 15,60 16,58 17,55 18,53 19,50

7,00 4,20 5,25 6,30 7,35 8,40 9,45 10,50 11,55 12,60 13,65 14,70 15,75 16,80 17,85 18,90 19,95 21,00

7,50 4,50 5,63 6,75 7,88 9,00 10,13 11,25 12,38 13,50 14,63 15,75 16,88 18,00 19,13 20,25 21,38 22,50

8,00 4,80 6,00 7,20 8,40 9,60 10,80 12,00 13,20 14,40 15,60 16,80 18,00 19,20 20,40 21,60 22,80 24,00

8,50 5,10 6,38 7,65 8,93 10,20 11,48 12,75 14,03 15,30 16,58 17,85 19,13 20,40 21,68 22,95 24,23 25,50

9,00 5,40 6,75 8,10 9,45 10,80 12,15 13,50 14,85 16,20 17,55 18,90 20,25 21,60 22,95 24,30 25,65 27,00

9,50 5,70 7,13 8,55 9,98 11,40 12,83 14,25 15,68 17,10 18,53 19,95 21,38 22,80 24,23 25,65 27,08 28,50

10,00 6,00 7,50 9,00 10,50 12,00 13,50 15,00 16,50 18,00 19,50 21,00 22,50 24,00 25,50 27,00 28,50 30,00

3.2 QUEL TAUX D’INFILTRATION EN PRA- 3.3 EXIGENCES IMPOSÉES


TIQUE ?
3.3.1 RÉGLEMENTATION PEB : VALEUR PAR DÉFAUT
Hormis l’essai de pressurisation, des différences de pres-
sion de 50 Pa entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment A l’heure de publier cette Note d’information technique, les
sont relativement rares par vent fort. En général, elles sont réglementations PEB ne spécifient pas encore d’exigence
même nettement inférieures à cette valeur. Au cours d’une explicite en ce qui concerne l’étanchéité à l’air, mais elles la
saison de chauffe, le renouvellement d’air moyen lié au prennent en compte dans le calcul de la consommation
manque d’étanchéité à l’air du bâtiment est beaucoup d’énergie primaire, en évaluant les pertes par infiltration (air
moindre que celui qui résulterait d’une différence de pres- froid extérieur pénétrant dans le bâtiment et devant être
sion de 50 Pa. On peut estimer ce renouvellement d’air en réchauffé) et les pertes par exfiltration (air chaud intérieur
multipliant la valeur n50 par un facteur variant entre 0,03 et quittant le bâtiment et chauffé inutilement). Ces pertes sont
0,10 selon le type de bâtiment, sa hauteur et son exposition dissociées des déperditions liées à la ventilation hygié-
au vent. nique.

Dans le contexte des réglementations PEB, un facteur conven- En l’absence de test de pressurisation, les pertes par infiltra-
tionnel de 0,04 est pris en compte pour tous les bâtiments. tion et par exfiltration sont évaluées, pour le dimensionne-

22 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Expression de l’étanchéité à l’air et exigences imposées au bâtiment 3

Tableau 3 Comparaison entre les réglementations PEB et le label attention à tous les paramètres, y compris à l’étanchéité à
‘passif’. l’air. Autrement dit, même s’il n’y a pas d’exigence explicite
d’étanchéité à l’air, celle-ci est incontournable pour répondre
Réglementations PEB Label ‘passif’
aux exigences de la PEB.
Démarche volontariste :
Caractère obligatoire label demandé par le
maître d’ouvrage
3.3.2 LABEL ‘PASSIF’ : EXIGENCE EXPLICITE
L’exigence d’étanchéité à
L’exigence d’étanchéité à l’air
l’air s’exprime par le taux L’obtention de ce label requiert le respect de plusieurs exi-
s’exprime en termes de
de renouvellement d’air gences, y compris une exigence explicite d’étanchéité à l’air
perméabilité à l’air, notée v 50
n50 avec pour unité le exprimée par un taux de renouvellement n50. Cette exigence
avec pour unité le m³/(h.m²).
volume par heure. est très sévère (n50 ≤ 0,6 h-1); elle nécessite une réelle expertise
Pas d’exigence explicite à l’heure et une attention rigoureuse tout au long du processus construc-
actuelle, mais une mesure tif (conception, choix des produits, mise en œuvre, etc.).
démontrant des résultats Une exigence explicite :
meilleurs que la valeur par défaut n50 ≤ 0,6 h-1 Nous renvoyons le lecteur au site de la Plateforme ‘Maison
(12 m³/(h.m²)) permet d’amélio- Passive’ (13) et de la Passiefhuis Platform (14) pour plus
rer le niveau E (10 à 15 points). d’informations concernant les exigences du label ‘passif’.
Calcul à l’aide du logi-
Calcul à l’aide des logiciels PEB ciel PHPP (maisons
passives)
3.4 PERFORMANCE ACTUELLE DU PARC DE
BÂTIMENTS
ment des installations de chauffage, sur la base d’une per-
méabilité de l’enveloppe v 50 par défaut de 12 m³/(h.m²). En général, on dispose d’assez peu d’informations au sujet
Cette valeur volontairement mauvaise et pénalisante vise à des performances énergétiques des bâtiments existants,
encourager à construire des bâtiments étanches et à le qu’ils soient résidentiels ou non. Les sources d’information
démontrer au moyen d’un test de pressurisation. citées ci-dessous concernent souvent un segment du parc
immobilier et ne sont pas forcément représentatives de la
Si le résultat du test de pressurisation, exprimé en v 50 , est totalité du bâti existant :
meilleur que la valeur par défaut, il peut être pris en compte • action ‘Construire avec l’énergie’ (CALE)  : cette action
dans le calcul PEB, afin d’obtenir un niveau E plus favorable volontaire incitait à ériger des immeubles de logement plus
(niveau d’énergie primaire). Une étude de sensibilité menée performants que n’exigeaient les réglementations énergé-
en Wallonie dans le cadre de l’action ‘Construire avec l’éner- tiques en vigueur. Des mesures d’étanchéité à l’air ont été
gie’ montre que l’obtention d’une perméabilité v 50 de réalisées sur 290 logements bâtis entre 2004 et 2012
2  m³/(h.m²) permet de gagner 10 à 15 points E (selon les • statistiques des déclarations PEB en Région flamande : la
configurations) par rapport à la valeur par défaut. Le gain réglementation PEB est entrée en vigueur en 2006 en
énergétique (et économique) qui en découle est de l’ordre de Flandre. L’administration en charge de l’énergie dans cette
10 %. Région (VEA) publie régulièrement des statistiques repre-
nant notamment les performances d’étanchéité à l’air sti-
Notons qu’au vu des renforcements inscrits dans la directive pulées dans les déclarations PEB qui lui sont soumises.
européenne EPBD et des ambitions annoncées par les
Régions, l’amélioration du niveau E nécessite de prêter Le schéma de la figure 21 permet de comparer la perfor-

Valeur par défaut de la PEB Moyenne VEA (maisons unifamiliales)


12 3,3 Moyenne CALE
(immeubles de logements)
2,5

Perméabilité à l’air v 50 [m³/(h.m²)]


Fig. 21 Valeur de référence de la perméabilité à l’air v 50 et statistiques disponibles au sujet de la performance du parc de bâtiments.

(13) http://www.maisonpassive.be. ;
(14) http://www.passiefhuisplatform.be.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 23


3 Expression de l’étanchéité à l’air et exigences imposées au bâtiment

mance moyenne atteinte dans le cadre de ces deux procé- performance globale du bâtiment. Ces évaluations ne sont
dures avec la valeur par défaut de la réglementation PEB. toutefois valables que pour les configurations testées et ne
peuvent être généralisées à l’ensemble du cadre bâti.

3.5 IMPORTANCE DES FUITES D’AIR Le tableau 4 présente les défauts d’étanchéité les plus cou-
rants. Cette liste n’est pas exhaustive; elle est donnée à titre
Plusieurs projets de recherche ont permis de quantifier les indicatif. Il convient en effet de souligner que l’importance
fuites d’air associées à différents détails constructifs et à des fuites peut fortement varier en fonction des choix
certaines technologies, et d’évaluer ainsi leur impact sur la constructifs et de la mise en œuvre.

Tableau 4 Classification de quelques fuites courantes.

Fuites importantes Ouvertures non obturables pour la ventilation des locaux de chaufferie, des cages d’ascenseur, des
gaines techniques, des garages, des espaces hébergeant des compteurs à gaz, etc. (cf. § 4.4, p. 28)
Feux ouverts, coffres à volet, chatières, boîtes aux lettres, etc.
Portes de garage
Raccords du pare-vapeur de toiture au gros œuvre (cf. § 6.6, p. 68)
Surfaces maçonnées non enduites (si elles sont importantes) (cf. § 5.1, p. 45)
Traverse inférieure des portes (cf. § 4.7.3, p. 42)
Pieds de mur des constructions en bois
Fuites moyennement Passage des installations techniques (cf. § 4.4, p. 28)
importantes Encastrement de spots, de prises électriques, etc. (cf. § 4.4.4, p. 34)
Contours de baies, y compris des fenêtres de toit (cf. § 6.7.1, p. 89)
Fuites peu importantes Pieds de mur des constructions massives
Fuites marginales Liaisons murs de refend-façade dans les constructions en maçonnerie

24 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


4 CONCEPTION D’UN BÂTIMENT
ÉTANCHE À L’AIR ET COORDINA-
TION DE L’EXÉCUTION

L’étanchéité à l’air est une performance globale du bâtiment


qui requiert une conception et une exécution de qualité. Vu son
caractère transversal, elle concerne tous les corps de métier, y
compris ceux qui interviennent après la mise en œuvre des
pare-air, car ils sont susceptibles de les endommager.

Ce chapitre décrit les mesures à prendre pour concevoir un 4.1 FIXER UN NIVEAU D’AMBITION
bâtiment offrant une bonne étanchéité à l’air. La prise en
considération de cette performance commence dès la La performance atteinte en fin de construction est difficilement
conception, puisque l’auteur de projet doit anticiper les dif- prévisible. En effet, l’étanchéité à l’air d’un bâtiment est déter-
ficultés potentielles générales et propres au projet concerné. minée par l’ensemble des fuites au travers de l’enveloppe
(murs, toitures, menuiseries, planchers, portes, jonctions, per-
L’encadré ci-dessous énumère les étapes importantes de la cements, etc.) et dépend à la fois de la conception, du choix
conception abordées dans ce chapitre (voir aussi l’Annexe 2). des matériaux et du soin apporté à leur mise en œuvre, en par-
ticulier au droit des jonctions et des perforations (par exemple,
celles nécessaires au passage des conduites de gaz, d’eau, de
ventilation ou d’électricité). Ce résultat est déterminé au
Phase de conception importantes en vue
d’obtenir un bon niveau d’étanchéité à l’air moyen d’un essai de pressurisation sur site.

• Fixer le niveau d’exigence à atteindre (cf. § 4.1). Il est néanmoins important d’aborder le projet en tenant
• Déterminer le volume protégé du bâtiment et compte du niveau d’ambition que l’on se fixe en matière
positionner les pare-air (cf. § 4.3, p. 27). d’étanchéité à l’air. Celui-ci devra dès lors être déterminé
• Concevoir l’ouvrage en limitant le nombre de dès l’avant-projet.
détails constructifs problématiques (et en tendant
vers une compacité optimale de bâtiment). On admet qu’une perméabilité à l’air v 50 de 6 à 12 m³/(h.m²)
• Choisir et positionner les installations techniques est le résultat obtenu lorsqu’on ne prête aucune attention à la
de telle sorte que la ventilation obligatoire de problématique. Une valeur entre 6 et 3 m³/(h.m²) est atteinte
certains locaux ait peu d’impact sur la performance avec un minimum de sensibilisation des corps de métier et un
d’étanchéité à l’air (cf. § 4.4, p. 28). travail soigné. Des valeurs avoisinant les 3 m³/(h.m²) consti-
• Positionner les conduites de manière à réduire le tuent un niveau moyen et nécessitent une connaissance mini-
nombre de percements à travers l’enveloppe mum de la problématique. A fortiori, une valeur de l’ordre de
délimitant le volume protégé (cf. § 4.5, p. 38). 1 m³/(h.m²) (performance élevée) est ambitieuse et ne s’im-
• Choisir les matériaux en partie courante et provise pas, dans la mesure où elle nécessite une véritable
positionner le pare-air de façon à faciliter la mise expertise et requiert la mise en place de processus particu-
en œuvre (cf. § 5.1, p. 45). liers. Le tableau 5 (p. 26) dresse un inventaire des processus
• Opter pour des menuiseries dont la perméabilité à à mettre en place pour maximiser les chances d’atteindre ces
l’air est compatible avec les exigences d’étanchéité différents niveaux de performance.
du bâtiment (cf. § 4.7, p. 40).
• Concevoir des détails assurant la continuité du Ces ordres de grandeur ne s’appliquent pas forcément à des
pare-air (chapitre 6, p. 55). appartements présentant une très forte compacité; en effet,
• Veiller à ce que la coordination et la communication l’expression de la performance en terme de perméabilité à
puissent s’établir entre les corps de métier l’air v 50 est tronquée par la faible valeur des surfaces de
intervenant sur le chantier. déperdition. Ainsi, pour des appartements, une valeur v 50 de
3 m³/(h.m²) peut déjà représenter une performance élevée.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 25


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

Tableau 5 Processus à mettre en place selon le niveau d’exigence.

AVANT l’avant-projet : fixer le niveau d’ambition


Niveau de performance visé
Etape Description – Objectif
Niveau moyen Niveau élevé
Avant-projet
Etapes du processus Le processus constructif Ce niveau d’ambition peut être Des performances de ce niveau sont
constructif implique une interaction atteint quel que soit le processus réalisables quel que soit le processus
entre les différents constructif. constructif. Une attention toute particulière
intervenants. Une bonne coordination de tous les doit être accordée à la coordination des
intervenants est importante. activités, à l’information des intervenants
ainsi qu’au contrôle des travaux.
Détermination des Définir les espaces du La gestion des contradictions entre la ventilation naturelle obligatoire de certains
espaces à inclure bâtiment qui seront locaux (chaufferie, etc.) et l’étanchéité à l’air peut amener à sortir certains locaux du
dans le volume chauffés et/ou refroidis volume protégé.
protégé (cf. § 4.3, p. 27).
Choix et positionne- Cf. § 4.4 (p. 28) Important. Essentiel : le choix inapproprié des
ment des installa- installations ou leur mauvais positionne-
tions techniques ment est de nature à compromettre
irrémédiablement l’obtention de la
performance visée.
Conception du projet
Choix des produits et Déterminer les produits et Important. Essentiel : le choix inapproprié des
composants composants qui seront composants tels que des menuiseries
effectivement utilisés lors extérieures ou des panneaux OSB est de
des travaux (cf. chapitre 5, nature à compromettre irrémédiablement
p. 45). l’obtention de la performance visée.
Conception des Déterminer la position du Une étude des détails constructifs Une étude des détails constructifs est
détails constructifs pare-air et garantir sa est nécessaire. Cette information doit indispensable. Ceux-ci seront conçus pour
continuité (cf. chapitre 6, être transmise aux intervenants atteindre le niveau d’ambition visé. Cette
p. 55). concernés. information doit être transmise aux
intervenants concernés.
Exécution
Information des Identifier quelles La communication traditionnelle à Il est essentiel que chaque corps de métier
corps de métier informations il convient de propos des travaux à réaliser et de la connaisse le niveau de performance visé et
transmettre au corps de façon de les réaliser est en principe les actions spécifiques qu’il doit entre-
métier concerné et à quel suffisante. prendre (ou, au contraire, celles qu’il ne
stade. peut entreprendre). Une réunion de chantier
regroupant l’ensemble des intervenants
avant le début des travaux favorisera
l’obtention du résultat escompté.
Qualité de la mise en – Une bonne mise en œuvre est La qualité de la mise en œuvre est indispen-
œuvre importante. sable. Elle ne peut être assurée sans une
communication claire et une implication des
corps de métier intervenant sur le chantier.
Contrôle des travaux – Un contrôle classique des travaux est Des étapes clés doivent être validées avant
suffisant. la poursuite des travaux.
Réalisation d’essais La réalisation de mesures Des essais de pressurisation Des essais de pressurisation intermédiaires
de pressurisation intermédiaires aux phases intermédiaires ne sont normalement sont fortement recommandés. Ils pourraient
intermédiaires en clés du chantier avant la pas nécessaires. également être utilisés pour réceptionner
cours de chantier mesure officielle en fin de certains travaux en cours de chantier.
travaux permet de situer le
niveau de performance et,
le cas échéant, de corriger
certains défauts qui
seraient constatés lors de
la localisation des fuites
(cf. chapitre 7, p. 101).
Utilisation du bâtiment
Phase d’occupation Conscientiser l’occupant Important. Indispensable.
Procéder à l’entretien Important. Indispensable.
régulier des éléments
assurant l’étanchéité à
l’air quand ils sont encore
accessibles.

26 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

4.2 INFLUENCE DU SYSTÈME CONSTRUCTIF 4.3.2 POSITIONNEMENT DU PARE-AIR

Chaque système constructif présente ses spécificités. Il ne L’emplacement du pare-air peut avoir un impact sur la faisa-
semble cependant pas y avoir de lien direct entre le choix bilité, le coût et les garanties de résultat. Ainsi, un pare-air
d’un mode constructif (mur maçonné plutôt qu’ossature en placé contre les arbalétriers de fermes préfabriquées peut
bois, par exemple) et la performance d’étanchéité à l’air. Les être traversé de nombreuses fois par les membrures des
résultats montrent une grande variation des performances, fermes; obtenir un résultat étanche avec ces éléments de
quel que soit le système. Toutefois, il est important de noter structure traversants est compliqué et le résultat final incer-
que les points critiques sont différents selon le système tain. Si le grenier n’est pas aménagé en espace de vie, il est
choisi et que l’expertise des intervenants entre également possible d’éviter de multiples percements en posant le
en ligne de compte (cf. tableau 12, p. 56). pare‑air sous le plancher (figure 22).

Le pare-air doit toujours être placé en corrélation avec l’iso-


4.3 DÉTERMINATION DU VOLUME PROTÉGÉ lation thermique du bâtiment. Le concepteur tâchera dès
lors de le positionner du côté intérieur de l’isolant et le plus
4.3.1 VOLUME À RENDRE ÉTANCHE près possible de celui-ci.

Le volume protégé (VP) d’un bâtiment comprend tous les Dans l’exemple présenté à la figure 22, l’isolant thermique
espaces chauffés (et/ou refroidis) directement ou indirecte- doit nécessairement se situer dans la même paroi de déper-
ment, en continu ou par intermittence. Il doit être déterminé dition que le pare-air, c’est-à-dire soit dans les versants de
par le concepteur dès l’avant-projet. Le volume protégé est toiture, soit dans le plancher des combles.
également le volume isolé thermiquement, mais aussi le
volume à rendre étanche à l’air. Ainsi, dans le cas de structures légères comportant des
membranes comme pare-air, on évitera toute circulation
d’air entre l’isolant et le pare-air (figure 23, p. 28).
Volume protégé
= volume à isoler thermiquement
= volume à rendre étanche à l’air S’il est possible de réaliser l’étanchéité à l’air en
plaçant le pare-air du côté extérieur de la couche
d’isolant thermique, cette solution exceptionnelle
Une étape cruciale de la phase de conception consistera à
nécessite cependant une étude approfondie des
choisir les installations techniques à placer dans le volume
complexes de parois et n’est pas abordée dans la
protégé et celles qui doivent préférentiellement se situer en
présente Note d’information technique.
dehors de celui-ci. Ces points sont exposés au § 4.4 (p. 28).
CSTC
CSTC

Fig. 22 Le choix du positionnement du pare-air au moment de la conception peut limiter les percements et favoriser le niveau
d’étanchéité à l’air.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 27


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

Fig. 23 Circulation d’air entre isolant et pare-va- Fig. 24 Solutions offrant une cohérence entre le pare-air et l’isolant thermique.
peur : à éviter.

4.4 CHOIX ET POSITIONNEMENT DES INS- local d’installation, qui doit dès lors être pourvu
TALLATIONS TECHNIQUES – EXIGENCES d’une ouverture permanente située dans l’enveloppe
DE VENTILATION DE LOCAUX PARTICU- du bâtiment. Ces ouvertures peuvent avoir un impact
LIERS considérable sur l’étanchéité à l’air
–– les appareils à circuit de combustion étanche (voir
4.4.1 PRINCIPE GÉNÉRAL encadré p. 32); ceux-ci prélèvent l’air comburant à
l’extérieur et possèdent une arrivée d’air hermétique
Nombre de locaux abritant des installations techniques qui n’a pas d’effet sur l’étanchéité à l’air du bâtiment
(chauffage, ventilation, refroidissement actif, distribution • l’évacuation des gaz de combustion provenant :
et évacuation d’eau, production d’eau chaude sanitaire, –– d’appareils à circuit de combustion ouvert sans
distribution de gaz, d’électricité, de télécommunica- conduit d’évacuation : pour autant que ce type
tion,  etc.) nécessitent une communication avec l’environ- d’appareil soit autorisé, les produits de combustion
nement extérieur. Cette exigence peut se révéler incompa- sont rejetés dans l’espace d’installation, qui doit être
tible avec l’objectif global d’étanchéité à l’air du bâtiment, correctement ventilé
à moins de choisir des équipements appropriés et de les –– d’appareils à circuit de combustion ouvert avec
positionner correctement par rapport au volume à rendre conduit d’évacuation : les ouvertures d’évacuation
étanche. peuvent avoir une incidence importante sur l’étan-
chéité à l’air du bâtiment
Il faut distinguer la ventilation de base d’autres formes de –– d’appareils à circuit de combustion étanche : ceux-ci
ventilation ou d’aération; on distingue ainsi : sont munis d’un dispositif hermétique d’évacuation
• la ventilation de base des locaux de séjour par voie natu- de la fumée qui n’a aucune influence sur l’étanchéité
relle et/ou mécanique (amenée d’air ou évacuation). Les à l’air du bâtiment.
dispositifs utilisés à cet effet doivent être réglables; ils
peuvent être fermés et/ou obturés au cours de l’essai de Le texte qui suit met en évidence les contradictions pos-
pressurisation (15), puisque la consommation énergé- sibles entre l’objectif global d’étanchéité à l’air et les exi-
tique induite par le système de ventilation est évaluée gences de ventilation des locaux, et propose un ensemble
indépendamment de l’étanchéité à l’air du bâtiment. La de solutions pour éviter d’altérer l’étanchéité à l’air de
ventilation de base n’a par conséquent qu’une influence l’enveloppe du bâtiment.
limitée, voire négligeable sur cette dernière
• la ventilation autre que celle visée ci-dessus, destinée
aux locaux équipés d’installations techniques dans le but 4.4.2 EXIGENCES DE VENTILATION PARTICULIÈRES
d’en évacuer les odeurs, les éventuelles fuites de gaz, les
produits de combustion, la chaleur, etc. Cette ventilation Divers équipements techniques et leurs locaux d’installation
est généralement réalisée par le biais d’une ou plusieurs ainsi que certains autres locaux particuliers sont soumis à
ouvertures pratiquées dans les parois extérieures. Ces des règlements, normes ou directives spécifiques dont
ouvertures doivent parfois être non obturables, afin de l’énoncé sort du champ d’application de la cette Note d’in-
rester fonctionnelles en permanence; elles peuvent donc formation technique. Nous évoquons ci-après un certain
avoir un impact substantiel sur l’étanchéité à l’air de l’en- nombre d’installations, dans le but d’attirer l’attention sur
veloppe du bâtiment si elles ne peuvent pas être obtu- les points relatifs à l’étanchéité à l’air; dans la mesure du
rées durant l’essai de pressurisation possible, nous ferons référence aux exigences particulières
• l’amenée d’air comburant pour : dont elles font l’objet, afin que le lecteur intéressé les
–– les appareils à circuit de combustion ouvert (voir la consulte, le cas échéant, dans leur version la plus récente
description dans l’encadré en haut de la p. 32); (certaines normes étant en cours de révision à l’heure de
ceux-ci prélèvent l’air comburant directement dans le rédiger le présent document).

(15) Les réglementations PEB régionales apportent des précisions sur la façon exacte de traiter ces éléments lors de l’essai de pressurisation.

28 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

4.4.2.1 Garages déconseiller; une étanchéité à l’air entre le garage et le


logement est recommandée pour éviter tout transfert de
On conseille la plupart du temps d’équiper les garages de polluants depuis le garage vers l’habitation.
dispositifs de ventilation. Dans le cas des logements, la
norme NBN D 50-001 [6] précise les modalités de ventila-
tion de ces espaces. L’incidence de la ventilation sur 4.4.2.2 Gaines techniques
l’étanchéité à l’air du bâtiment est essentiellement fonc-
tion de l’emplacement du garage par rapport au volume La réglementation incendie (17) impose dans certains cas de
protégé (et/ou au volume à rendre étanche). Ainsi, le prévoir une ventilation naturelle des gaines techniques. Or,
garage sera placé de préférence à l’extérieur du volume cette exigence n’est pas compatible avec l’obtention de per-
protégé, de sorte que sa ventilation n’aura pas d’effet sur formances élevées d’étanchéité à l’air.
l’étanchéité à l’air du bâtiment.
Cette ventilation naturelle est imposée aux gaines tech-
Pour diverses raisons, toutefois, il ne sera pas toujours niques des bâtiments soumis à l’arrêté royal fixant les
possible de satisfaire à cette condition : volonté de proté- normes de base en matière de prévention de l’incendie [36]
ger le garage contre le gel, perte de compacité, nécessité (immeubles de bureaux, d’appartements, bâtiments
d’isoler thermiquement le garage du reste du bâtiment publics, etc.), mais non à celles des maisons unifamiliales,
(entraînant des ponts thermiques difficiles à résoudre), (hors du champ d’application dudit arrêté). Les objectifs
fonctions complémentaires à remplir (buanderie, par sous-jacents à cette exigence visent à garantir une évacua-
exemple), etc. tion suffisante de la fumée et de la chaleur en situation
d’incendie.
Pour les garages situés à l’intérieur du volume protégé,
l’influence sur l’étanchéité à l’air du bâtiment dépendra du Alors que, dans les maisons unifamiliales, il est préférable
type de ventilation : d’intégrer les gaines techniques à l’intérieur du volume pro-
• si des ouvertures d’alimentation et d’évacuation d’air tégé, il conviendrait plutôt, pour les bâtiments soumis à
naturelles permanentes non obturables sont présentes, l’arrêté précité, de ‘sortir’ les gaines techniques du volume
leur influence peut être importante à étanchéifier. Leur ventilation naturelle ne serait dès lors
• s’il s’agit d’une ventilation mécanique, l’incidence sur plus incompatible avec une étanchéité à l’air performante
l’étanchéité à l’air mesurée sera minime, étant donné du bâtiment. Cette solution peut cependant s’avérer ardue
que les bouches peuvent être obturées au moment de la sur le plan de la conception et de la réalisation. Les nom-
mesure de pressurisation. breuses traversées de la gaine par des installations tech-
niques (situées à l’intérieur du volume chauffé) devront
toutes être rendues étanches à l’air et résistantes au feu si
Exemple (16)
les parois de la gaine doivent répondre à des exigences de
Dans un logement d’un volume intérieur de 500 m3 équipé
résistance au feu.
d’un garage de 3 x 6 m situé au sein du volume protégé, les
bouches de ventilation du garage engendreraient une
augmentation d’environ 1,4 h-1 du taux de renouvellement
Exemple (16)
d’air n50.
Dans le cas d’une gaine de 0,5 m sur 0,6 m (0,3 m²),
l’application de cette règle conduirait à des ouvertures de
En conclusion, deux solutions permettent de réduire l’im- ventilation naturelle de 400 cm². Pour un bâtiment d’un
pact du garage sur l’étanchéité à l’air des logements : volume intérieur de 1500 m³, une ouverture d’une telle
• ne pas inclure le garage dans le volume protégé du bâti- surface représenterait une hausse du taux de
ment, en tenant compte du fait que ce local ne sera plus renouvellement d’air n50 d’environ 0,5 h-1.
à l’abri du gel. Cette solution a toutefois comme consé-
quence importante de nécessiter d’isoler thermiquement
l’ensemble des parois intérieures du volume protégé en Des solutions respectant à la fois les objectifs de sécurité
contact avec le garage et de les rendre étanches incendie et ceux d’une étanchéité à l’air performante sont
• si le garage est intégré au volume protégé, l’influence sur néanmoins possibles. Pour éviter de devoir ventiler les
l’étanchéité à l’air dépendra du choix du système de ven- gaines techniques (cf. figure 25A, p. 30) et donc de prévoir
tilation. L’apport d’air se fera soit par une ouverture d’ali- une ouverture d’aération, l’arrêté royal [36] propose :
mentation naturelle, soit par des moyens mécaniques. • soit de compartimenter la trémie en y prolongeant le
L’alimentation via des ouvertures de transfert est à plancher, et de placer un dispositif d’obturation résistant

(16) Cet exemple, de même que tous ceux présentés dans la suite du texte ne donnent qu’un ordre de grandeur de l’effet que peut avoir le système de
ventilation sur l’étanchéité à l’air; les valeurs indiquées doivent donc être adaptées aux particularités de chaque projet.
(17) Notamment l’arrêté royal du 12 juillet 2012 modifiant l’arrêté royal du 7 juillet 1994 fixant les normes de base en matière de prévention contre l’incendie et
l’explosion, auxquelles les bâtiments nouveaux doivent satisfaire [36].

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 29


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

A. Ventilation naturelle B. Compartimentage horizontal C. Ecrans horizontaux


Gaine hors du volume protégé Gaine dans le volume protégé

REI 60 REI 60 REI 60

Traversée Ecran
résistant au feu incombus-
tible et EI 30

Traversée Pas de
résistant au feu (R)EI 60 résistance au Traversée
(R)EI 30 résistant au feu
et étanche à l’air feu exigée

Fig. 25 Trois solutions pour concilier étanchéité à l’air, ventilation et sécurité incendie des gaines techniques dans un bâtiment moyen.

au feu au droit de chaque traversée de conduite ou de neuves alimentées en gaz naturel, en gaz propane et butane.
canalisation (figure 25B) Ainsi, le recours à certains types de tuyauteries et de raccor-
• soit de subdiviser la trémie au moyen d’écrans horizon- dements permet de placer des installations alimentées en
taux en matériau incombustible (A1 selon la norme NBN gaz propane et butane dans des espaces non ventilés
EN  13501-1) [15] occupant tout l’espace libre entre les (gaines techniques, par exemple).
canalisations et présentant une résistance au feu EI 30
dans le cas des bâtiments bas et moyens, ou EI 60 dans
le cas des bâtiments élevés. En pratique, il s’agit de 4.4.2.4 Gaines d’ascenseur
resserrer l’espace entre les canalisations et la gaine au
moyen de mortier ou de laine de roche, par exemple L’arrêté royal du 7 juillet 1994 et ses modifications [36] exi-
(figure 25C). gent que les gaines d’ascenseur soient pourvues d’une
ventilation naturelle avec prise d’air extérieur (article 6.1.3.2
Si la gaine technique contient des conduites de gaz, des des annexes 2, 3 et 4 de l’arrêté). L’orifice de ventilation,
règles complémentaires s’appliquent selon que la trémie est situé au sommet de la gaine, doit présenter une section
compartimentée ou non et selon le type de matériau et le minimale de 1 % ou de 4 % de la surface horizontale de la
mode d’assemblage des conduites. gaine (articles 6.1.2, 6.1.3 et 6.1.4 de l’arrêté). Si l’ascen-
seur est situé à l’intérieur du volume à étanchéifier, cet ori-
Dans le cas d’une gaine abritant divers types de conduits, y fice est susceptible de provoquer des fuites d’air impor-
compris des conduits d’évacuation de gaz brûlés, ces der- tantes qui peuvent être mesurées lors de l’essai de
niers doivent être contenus dans un ‘compartiment’ séparé au pressurisation.
sein de la trémie. Les deux compartiments de la gaine doivent
être ventilés séparément par une aération haute et basse [3, Une solution applicable depuis l’entrée en vigueur de l’ar-
4]. Dans la mesure du possible, il est donc recommandé de rêté royal du 12 juillet 2012 [36] permet de concilier sécu-
placer une gaine technique contenant des conduits d’évacua- rité incendie et étanchéité à l’air. Elle consiste à munir l’ou-
tion de fumée en dehors du volume protégé. verture de ventilation de clapets motorisés qui s’ouvrent
automatiquement en cas de besoin de ventilation pour le
confort des occupants, en cas d’élévation de la tempéra-
4.4.2.3 Conduites de gaz ture, en cas d’incendie ou en cas de défaillance de la
source d’énergie. Il convient en outre de prévoir une ouver-
Les règles applicables aux installations de gaz sont traitées ture manuelle pour le service d’incendie. Cette solution
dans plusieurs normes [1, 7, 8] dont les prescriptions sont en offre également l’avantage de ne pas devoir étanchéifier
partie reprises dans les normes relatives aux chaufferies les trapillons d’accès et les portes d’ascenseur. Ces sys-
(voir § 4.4.3). Les normes NBN D 51-003 [8] et NBN tèmes dotés d’une position fermée (généralement pourvue
D  51-006-3  [9] énoncent par ailleurs les conditions appli- d’une temporisation) sont laissés fermés lors de l’essai
cables aux installations ou parties d’installations intérieures pressurisation (voir § 7.1, p. 101).

30 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

4
1

1. Ouverture permanente
2. Clapet de désenfumage et de
ventilation
3. Détecteur de fumée
4. Unité centrale Fig. 27 Compteur à gaz à l’extérieur du bâtiment.

Fig. 26 Exemple de ventilation automatique des gaines


d’ascenseur.

4.4.2.5 Locaux abritant le compteur à gaz 4.4.3 LOCAUX COMPORTANT DES APPAREILS À COM-
BUSTION
Certaines compagnies de distribution imposent d’installer le
compteur à gaz dans un espace sec, toujours accessible et 4.4.3.1 Généralités
aéré. L’aération ne peut être mécanique; il doit s’agir d’une
ventilation naturelle non obturable en hauteur. Les dimen- Plusieurs normes et directives fixent des exigences en
sions des ouvertures de ventilation permanente varient matière de ventilation, d’amenée d’air comburant et d’éva-
entre 100 et 150 cm2 dans le cas d’une habitation unifami- cuation des gaz brûlés pour les locaux dans lesquels sont
liale; pour connaître les exigences applicables en la matière, installés des appareils à combustion. Bien que ces prescrip-
il est conseillé de s’informer auprès de la compagnie de dis- tions concernent parfois des équipements bien spécifiques
tribution locale. (appareils de chauffage central, appareils au gaz unique-
ment), il semble logique de s’en inspirer pour des applica-
tions similaires, telles que les appareils de chauffage indivi-
Exemple (16)
duels (décentralisés) ou fonctionnant avec d’autres
Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ dont le
combustibles. Le texte qui suit ne donne qu’une description
compteur à gaz est intégré au volume protégé, une
générale des exigences ou des recommandations en vigueur.
ouverture d’aération de 150 cm² entraînerait une hausse du
Pour une application concrète, il y a lieu de se référer aux
taux de renouvellement d’air n50 d’environ 0,6 h-1.
documents cités dans le tableau 6.

Compte tenu des exigences définies plus haut, il est recom- Dans la suite du texte, une distinction est faite entre les trois
mandé de placer le compteur à gaz à l’extérieur du bâtiment principaux types d’appareils à combustion définis dans l’en-
ou en dehors du volume protégé, dans un espace pouvant cadré de la page 32.
être aéré naturellement et de manière continue.

Tableau 6 Normes de référence pour les locaux comportant des appareils à combustion.

Norme Titre
NBN B 61-001 [3] Chaufferies et cheminées.
Chaudières de chauffage central dont la puissance nominale est inférieure à 70 kW. Prescriptions
NBN B 61-002 [4]
concernant leur espace d’installation, leur amenée d’air et leur évacuation de fumée (+ AC:2008).
NBN D 51-001 [7] Chauffage central, ventilation et conditionnement d’air. Locaux pour poste de détente de gaz naturel.
Installations intérieures alimentées en gaz naturel et placement des appareils d’utilisation. Disposi-
NBN D 51-003 [8]
tions générales.
Installations intérieures alimentées en butane ou propane commercial en phase gazeuse à une
NBN D 51-006-3 [9] pression maximale de service de 5 bar et placement des appareils d’utilisation. Dispositions générales.
Partie 3 : placement des appareils d’utilisation.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 31


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

Principaux types d’appareils à combustion pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et
d’autres applications
• Appareils à circuit de combustion ouvert sans conduit de fumée
Appareil de type A Appareil de type B
(appareils de type A) (18) : appareils non raccordés à un conduit
d’évacuation de fumée débouchant à l’extérieur. L’air
comburant est prélevé directement dans le local d’installation.
• Appareils à circuit de combustion ouvert avec conduit de fumée
(appareils de type B) (18) : appareils raccordés à un conduit
d’évacuation de fumée débouchant à l’extérieur. L’air
comburant est prélevé directement dans le local d’installation.
• Appareils à circuit de combustion étanche (type C) (18) : Appareil de type C
appareils raccordés à deux conduits hermétiques, l’un amenant
de l’air comburant en provenance de l’extérieur, l’autre
assurant l’évacuation des gaz brûlés et débouchant à
l’extérieur. Il n’y a aucune communication entre le circuit de
combustion (amenée d’air comburant, chambre de combustion,
évacuation de la fumée) et l’air ambiant du local d’installation Fig. 28 Principaux types d’appareils à combustion.
ou des locaux traversés pas le circuit de combustion.

(18) Cette terminologie s’applique aux appareils à gaz. Toutefois, dans le contexte de la présente NIT, nous appliquons les principes
de cette classification à tous les appareils à combustion.

4.4.3.2 Chauffage local, individuel ou décentralisé Les appareils de chauffage individuels à circuit de combus-
tion étanche (type C), tels que certains convecteurs au gaz
L’utilisation d’appareils à circuit de combustion ouvert sans ou certains poêles à pellets, nécessitent de prévoir un perce-
conduit de fumée (type A) pour le chauffage individuel des ment pour le conduit d’amenée d’air et le conduit de fumée.
locaux – radiateurs au gaz, brûleurs au mazout, canons à air Ces appareils peuvent être installés à l’intérieur du volume
chaud,  etc. – est vivement déconseillée, voire exclue pour protégé. Leur usage est d’ailleurs recommandé lorsqu’on
certains appareils. La nécessité d’un apport d’air permanent envisage de placer un appareil de chauffage local.
et d’une ventilation intensive du local pour en évacuer les
gaz brûlés, combinée à la puissance parfois importante de
ces appareils et à leur usage prolongé rendent ces derniers
impropres à une utilisation dans un environnement confiné.

Les appareils de chauffage individuels à circuit de combus-


tion ouvert équipés d’un conduit d’évacuation (type B) – feu
ouvert, poêle à charbon, convecteur au gaz, poêle à mazout,
poêle à bois, insert, etc. – requièrent une ouverture non
obturable entre le local d’installation et l’environnement
extérieur. Cette ouverture a une grande influence sur l’étan-
chéité à l’air du bâtiment et peut donner lieu à des pro-
blèmes de confort; on peut donc raisonnablement craindre
que l’utilisateur soit tenté de l’obturer, créant ainsi une
situation de danger. L’emploi de ce type d’appareil à gaz
dans une salle de bains ou une chambre à coucher est exclu
par la norme NBN D 51-003 [8]. Il est également déconseillé
d’utiliser des appareils fonctionnant avec d’autres combus-
tibles dans des locaux appartenant au volume protégé.

Exemple (16)
Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ dans
laquelle sont installés, à l’intérieur du volume protégé, un
poêle à gaz ou un poêle à bûches de type B d’une puissance
STÛV

de 10 kW, les prises d’air nécessaires induiraient un


accroissement du taux de renouvellement d’air n50 d’environ
Fig. 29 Exemple de poêle avec foyer de combustion
0,4 et 1,6 h-1 respectivement.
étanche et conduit de prise d’air comburant à l’extérieur.

32 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

4.4.3.3 Chauffage central bâtiment, à condition de prendre les dispositions néces-


saires pour prévenir le risque de gel.
Les appareils de chauffage central à circuit de combustion
ouvert avec conduit de fumée requièrent une amenée d’air En conclusion : il est conseillé de privilégier les généra-
comburant via une ouverture non obturable entre le local teurs de chaleur à circuit de combustion étanche et de les
d’installation et l’environnement extérieur. Une ouverture intégrer au volume protégé. Si des ouvertures sont néces-
supplémentaire doit éventuellement être prévue pour venti- saires (appareils non étanches et/ou puissance supérieure
ler le local. Le conduit de fumée constitue une source impor- ou égale à 70 kW), il est possible d’en évaluer l’effet sur la
tante d’infiltration d’air. Ce conduit ainsi que les ouvertures performance d’étanchéité à l’air. Le cas échéant, il peut
d’amenée d’air ont un impact substantiel sur l’étanchéité à s’avérer opportun de sortir le local d’installation du volume
l’air du bâtiment. L’installation de ce type d’appareil est protégé, tout en veillant à protéger les appareils du gel [4].
déconseillée à l’intérieur du volume protégé. Un placement
en dehors du volume protégé n’est envisageable qu’à condi-
tion de prendre les dispositions nécessaires pour prévenir le 4.4.3.4 Production d’eau chaude sanitaire
risque de gel.
Selon les normes NBN B 61-001 et NBN B 61-002 [3, 4], les
appareils à circuit de combustion ouvert sans conduit de
Exemple ( ) 16
fumée (type A) destinés à la production d’eau chaude sani-
Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ équipée
taire – chauffe-eau sans conduit d’évacuation des gaz brûlés
d’une chaudière au gaz à circuit de combustion ouvert d’une
débouchant à l’extérieur, par exemple – ne peuvent être uti-
puissance de 25 kW avec conduit de fumée et coupe-tirage,
lisés que de façon intermittente et uniquement en cuisine
placée à l’intérieur du volume protégé, les prises d’air
(pas pour la douche ou le bain). Vu la nécessité de prévoir un
nécessaires induiraient une hausse du taux de
apport d’air permanent et une ventilation intensive du local
renouvellement d’air n50 d’environ 2,4 h-1.
pour en évacuer les gaz brûlés, ces appareils ne conviennent
pas pour des espaces confinés. L’alimentation en air requise
Les appareils de chauffage central à circuit de combustion a une grande influence sur l’étanchéité à l’air du bâtiment et
étanche d’une puissance inférieure à 70 kW ne nécessitent peut donner lieu à des problèmes de confort; on peut donc
pas de prises d’air supplémentaires dans l’enveloppe du raisonnablement craindre que l’utilisateur soit tenté d’obtu-
bâtiment et peuvent être installés à l’intérieur du volume rer les ouvertures, créant ainsi une situation de danger. Le
protégé. Cette règle ne s’applique pas aux locaux d’installa- recours à ce type d’appareil est dès lors vivement décon-
tion de dimensions très réduites (puissance/volume ≥ seillé.
35 kW/m³); dans ce cas, la ventilation nécessaire peut être
assurée par les moyens suivants : Exemple (16)
• ouvertures permanentes donnant sur d’autres locaux Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ dont la
situés à l’intérieur du volume protégé (sans effet sur cuisine (intégrée au volume protégé) est équipée d’un
l’étanchéité à l’air du bâtiment) chauffe-eau à circuit de combustion ouvert d’une puissance
• ventilation mécanique (sans effet sur l’étanchéité à l’air de 10 kW sans conduit de fumée, les prises d’air nécessaires
mesurée du bâtiment) induiraient une hausse du taux de renouvellement d’air n50
• ouvertures permanentes débouchant dans l’environne- d’environ 0,4 h-1.
ment extérieur (avec effet sur l’étanchéité à l’air du bâti-
ment).
Un générateur d’eau chaude sanitaire à circuit de combus-
Les chaufferies comportant des appareils de chauffage cen- tion ouvert avec conduit de fumée (tel qu’un chauffe-eau au
tral à circuit de combustion étanche d’une puissance d’au gaz ou une chaudière au gaz) requiert une ouverture non
moins 70 kW doivent être équipées, dans tous les cas, d’ou- obturable entre le local d’installation et l’environnement
vertures de ventilation non obturables. L’effet sur l’étan- extérieur. L’emploi de ce type d’appareil au gaz dans une
chéité à l’air mesurée du bâtiment peut être évalué sur la salle de bains ou une chambre à coucher est exclu par la
base des sections d’ouverture nécessaires. norme NBN D 51-003 [8]. Il est également déconseillé d’utili-
ser des appareils fonctionnant avec d’autres combustibles
Exemple (16) dans d’autres locaux appartenant au volume protégé.
Dans un bâtiment d’un volume intérieur de 4000 m³ équipé
d’une chaudière au gaz à circuit de combustion étanche Exemple (16)
d’une puissance de 80 kW placée à l’intérieur du volume Dans une maison d’un volume intérieur de 500 m³ équipée
protégé, les prises d’air nécessaires induiraient une hausse d’un chauffe-eau au gaz à circuit de combustion ouvert
du taux de renouvellement d’air n50 d’environ 0,4 h-1. d’une puissance de 25 kW avec conduit de fumée et
coupe-tirage, placé à l’intérieur du volume protégé, les
prises d’air nécessaires induiraient une hausse du taux de
Il est également possible de placer ces appareils en dehors renouvellement d’air n50 d’environ 0,6 h-1.
du volume protégé, sans influencer l’étanchéité à l’air du

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 33


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

Les générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de combus- 4.4.4.1 Tableaux électriques
tion étanche sont traités comme des générateurs de chauf-
fage central; leur effet sur l’étanchéité à l’air du bâtiment est Dans la mesure du possible, il est recommandé de placer le
minime, voire inexistant. tableau électrique à l’intérieur du volume protégé, de façon
à ce que l’on ne doive étanchéifier que l’entrée du câble
En conclusion : il est conseillé de privilégier les générateurs général d’alimentation dans le volume protégé. Si le tableau
d’eau chaude sanitaire à circuit de combustion étanche et de électrique se trouve hors du volume protégé, la situation est
les placer dans le volume protégé. Si des ouvertures sont tout autre, car il y a :
nécessaires (appareils non étanches et/ou puissance supé- • une multiplication des percements à étanchéifier, ce qui
rieure ou égale à 70 kW), il est possible d’en évaluer l’effet exigera plus de temps et augmentera les coûts (man-
sur la performance d’étanchéité à l’air. Le cas échéant, il peut chons pour les gaines, etc.)
s’avérer opportun de sortir le local d’installation du volume • un risque de passage d’air de l’intérieur vers l’extérieur du
protégé, tout en veillant à protéger les appareils du gel [4]. volume à étanchéifier (ou inversement) via les multiples
tubes annelés. En effet, l’air est susceptible de circuler
dans les tubes et de passer, par exemple, d’un espace
4.4.3.5 Autres appareils à combustion technique non isolé (où se trouve le tableau) dans les
espaces de vie chauffés et isolés. L’utilisation de bou-
Une habitation peut comporter divers autres appareils à chons hermétiques (figure 30) permet de remédier au pro-
combustion qui nécessitent un apport d’air comburant et blème, mais leur mise en œuvre peut s’avérer fastidieuse.
une évacuation des gaz brûlés, mais qui ne sont générale-
ment pas raccordés à un conduit de fumée. Il s’agit notam- Le placement du tableau dans le volume protégé apparaît dès
ment des cuisinières, fours, machines à laver et sèche-linge lors comme une solution plus efficace et plus économique.
au gaz. Leur utilisation à l’intérieur du volume protégé
semble pouvoir être tolérée pour autant que leur puissance
soit réduite (≤ 10 kW), qu’ils fonctionnent de façon intermit- 4.4.4.2 Blochets pour prises électriques et commutateurs
tente et que le local dans lequel ils sont installés dispose
d’une ventilation de base par extraction efficace. L’intégration de blochets ou de prises électriques dans les
murs maçonnés enduits constitue une source de fuite poten-
tielle, car il y a interruption de la couche d’enduit qui, dans
4.4.4 CHOIX ET POSITIONNEMENT DES INSTALLA- ce type d’ouvrage, fait souvent office de pare-air.
TIONS ÉLECTRIQUES
Pour pallier cet inconvénient, il est conseillé :
Les installations électriques ne nécessitent pas de ventila- • de placer les prises et interrupteurs de préférence sur les
tion particulière. La prise en compte de l’étanchéité à l’air murs intérieurs au volume protégé, après concertation
consiste plutôt à les positionner de manière à limiter le avec le concepteur
nombre de percements du pare-air. Dans certains cas, • pour les blochets placés sur les murs délimitant le volume
comme pour les hottes de cuisine, un choix approprié de protégé, de les noyer dans du plâtre ou du mortier frais
l’appareillage permettra d’éviter des fuites d’air. au moment de leur pose (figure 31B) ou d’utiliser des pro-
duits spécifiques tels que des blochets étanches à l’air
(figures 31A et 32). Dans ce dernier cas, on veillera à ce
qu’aucune fuite d’air ne puisse se produire autour du blo-

A. Blochet étanche à l’air B. Blochet noyé dans du


plâtre ou du mortier frais
HELIA

Fig. 30 Bouchon hermétique empêchant le passage d’air dans un Fig. 31 Deux exemples permettant d’éviter les fuites d’air
tube annelé. autour des blochets.

34 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

Pare-air ininterrompu

Lattage

Plaque de plâtre

Blochet

HELIA
Fig. 32 Exemple de blochet étanche à l’air. Fig. 33 Utilisation d’une contre-cloison pour intégrer un blochet
sans interrompre le pare-air.
Eurohm

HELIA
Fig. 34 Exemple de boîte étanche à l’air pour Fig. 35 Exemples de boîtiers étanches à l’air pour paroi légère.
commutateurs ou prises de courant.

chet; à cet effet, le plafonneur pourra utiliser le bord du


blochet comme arrêt d’enduit. Bon à savoir
Une étude (19) a montré qu’un groupe de blochets
Des mesures réalisées récemment sur site ont toutefois placé sur un mur extérieur sans mesure particulière
montré que l’utilisation de blochets étanches n’est pas plus donne lieu à une fuite moyenne de 3,4 m³/h à
efficace que l’utilisation de plâtre ou de mortier avec un blo- 50 Pa (20) lorsque le tableau électrique est situé hors
chet traditionnel. du volume protégé. Pour comprendre à quoi cette
valeur correspond, prenons l’exemple d’une maison
Dans les constructions légères à ossature en bois, la mise en unifamiliale (volume intérieur de 500 m³) équipée de
place de contre-cloisons est courante. Correctement exploi- 45 prises avec blochets. S’il s’agit d’une maison
tées, celles-ci permettent de placer les blochets sans passive (21), le débit de fuite maximal acceptable
endommager ni interrompre le pare-air (figure 33). Dans ce s’élève à 300 m³/h (500 m³ x 0,6 h-1). Or, les fuites
cas, les blochets étanches à l’air ne présentent évidemment dues aux blochets atteignent 153 m³/h (45 x 3,4 m³/h),
pas d’intérêt. soit plus de la moitié du débit de fuite total admis.

Pour pallier un manque d’épaisseur de la contre-cloison, par


exemple, certains fabricants proposent des produits tels que Les contre-cloisons se révèlent également utiles pour per-
ceux illustrés aux figures 34 et 35. Ces derniers doivent toute- mettre le passage des câbles sans endommager ni percer le
fois être prévus au moment du placement du pare-vapeur. pare-air (figure 36, p. 36).

(19) Le projet de recherche Etanch’air subsidié par la Région wallonne a permis de mesurer les débits de fuite correspondant à différents détails constructifs ou
points singuliers, y compris des blochets. Les débits de fuite au niveau de ces derniers ont été mesurés à l’aide d’un débitmètre, alors que le bâtiment était
mis en dépression (50 Pa).
(20) Cette valeur moyenne est calculée sur la base de 103 mesures effectuées dans 11 bâtiments différents.
(21) Un taux de renouvellement d’air n50 inférieur ou égal à 0,6 h-1 (pour une différence de pression de 50 Pa entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment) est exigé
pour l’obtention du label passif.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 35


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

Fig. 36 Exemples de contre-cloisons permettant le passage de câbles et de conduites électriques sans percement du pare-air.

4.4.4.3 Traitement du passage des câbles d’air à l’intérieur du volume protégé sera privilégié
(figure 38A). S’il est néanmoins placé à l’extérieur du volume
Lorsqu’un percement ne peut être évité, il doit être traité protégé, l’utilisation d’un collecteur permettra de limiter les
pour prévenir toute fuite d’air autour du câble. Pour étan- percements du pare-air.
chéifier le passage des câbles, on utilise le plus souvent des
manchons tels qu’illustrés à la figure 37. Il en existe de diffé-
rents formats, pour différents diamètres ou différents A
nombres de câbles.

Il convient de souligner que ces manchons nécessitent


d’être placés en même temps que les câbles. C’est donc a
priori l’électricien qui devra les installer. Idéalement, il choi-
sira le produit adapté en concertation avec le concepteur
(compatibilité avec le support, nécessité d’un manchon
enduisable ou non).
Volume
protégé
(VP)

Volume
hors VP


B

dicht
Eise
Fig. 37 Exemple de manchon (enduisable) permettant de préserver
la continuité du pare-air au passage des câbles.

4.4.5 CHOIX ET POSITIONNEMENT DES AUTRES INS-


TALLATIONS TECHNIQUES

4.4.5.1 Groupes et conduits de ventilation

Le système de ventilation sera idéalement installé de


manière à limiter les percements du pare-air. Ainsi, l’empla- Fig. 38 Augmentation du nombre de percements à traiter quand le
cement du ventilateur ou du groupe de conditionnement groupe de ventilation se situe en dehors du volume protégé.

36 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4


Fig. 39 Réseaux de distribution dans les grands immeubles : disposition déconseillée (à gauche) et disposition recommandée (à droite).

4.4.5.2 Conduites de distribution d’eau chaude, de chauf- des repas. Lors d’un test de pressurisation, les hottes sont
fage et collecteurs à l’arrêt et les dispositifs de fermeture éventuels sont fer-
més (et peuvent être maintenus tels). Ils ne peuvent par
Si les appareils de production d’eau chaude et de chauffage contre pas être rendus étanches par d’autres moyens (scel-
sont intégrés au volume protégé, seules les amenées d’eau lement), de sorte qu’il est possible de détecter d’éven-
et éventuellement de gaz doivent être étanchéifiées. tuelles fuites d’air. Les hottes dépourvues de clapet de fer-
meture constituent dès lors un point faible en termes
Lorsque ces appareils sont placés en dehors du volume pro- d’étanchéité à l’air.
tégé, il est essentiel de limiter au maximum le nombre de
percements, notamment en positionnant correctement les Dans le cas où l’air est rejeté à l’extérieur, il est conseillé de
conduites et les collecteurs. Pour limiter le nombre de perce- choisir une hotte munie d’un clapet de fermeture pour
ments, il est recommandé de placer la majeure partie du col- garantir l’étanchéité à l’air de l’appareil à l’arrêt. La ferme-
lecteur principal et du réseau de distribution d’eau chaude ture peut s’opérer manuellement ou automatiquement
sanitaire et de chauffage à l’intérieur du volume protégé. lorsque la hotte cesse de fonctionner. Le clapet de ferme-
Cette disposition est d’autant plus importante que la taille ture (motorisé ou non) peut être directement intégré à la
des réseaux peut être considérable, par exemple, dans le hotte ou être placé dans le conduit débouchant à l’exté-
cas de grands immeubles où le réseau de distribution peut rieur (figure 40). Il est recommandé de le disposer de façon
traverser des espaces ne faisant pas partie du volume pro- à ce qu’il reste accessible et puisse être nettoyé régulière-
tégé (trémies ou cages d’escalier, par exemple). ment.

4.4.5.3 Installations solaires

Qu’il s’agisse d’une installation thermique ou photovol-


taïque, il est nécessaire de raccorder les capteurs solaires au
Novy

reste de l’installation, généralement situé à l’intérieur du


volume protégé. Les percements doivent être réalisés de
manière à ne pas compromettre l’étanchéité à l’air des diffé-
rentes parois traversées. Dans tous les cas, le nombre de Fig. 40 Exemple de clapet de fermeture automatique à insérer dans
percements doit être limité au strict minimum. Lorsque l’ins- le système d’évacuation de la hotte.
tallation n’est pas réalisée immédiatement, il peut être inté-
ressant d’anticiper les percements à venir au moyen de four-
reaux en attente.
Les hottes à recyclage ou à recirculation (figure 41, p. 38)
n’exigent, quant à elles, aucun percement de l’enveloppe du
4.4.5.4 Hottes de cuisine bâtiment. Elles présentent toutefois le désavantage de ne
pas évacuer l’humidité, ce qui est susceptible d’affecter le
Les hottes sont nécessaires à l’extraction de la vapeur climat intérieur du bâtiment si les locaux ne disposent pas
d’eau, de l’air vicié et des odeurs provenant de la cuisson d’une ventilation de base suffisante.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 37


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

4.4.6 SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS

A la lecture de ce qui précède, il apparaît que certaines instal-


lations techniques requièrent des ouvertures d’admission
d’air permanentes non obturables dans l’enveloppe du bâti-
ment, alors que d’autres non. Dès lors, le choix d’un appareil
et son intégration ou non au volume protégé peuvent avoir
une grande influence sur le niveau de performance final
d’étanchéité à l’air à atteindre pour l’enveloppe du bâtiment.

Le tableau 7 synthétise les recommandations relatives à la ven-


Novy

tilation des locaux spéciaux, aux types d’appareils et au local


d’installation. Ces recommandations peuvent être dictées soit
par la volonté de réduire l’incidence de l’installation sur l’étan-
chéité à l’air, soit par des objectifs plus fondamentaux tels que
la sécurité et la santé. Il convient donc de les évaluer au cas par
cas selon les exigences propres à chaque projet.

Fig. 41 Hotte à recirculation (ou à recyclage). 4.5 GESTION DU PASSAGE DES CONDUITES
ET DES PERCEMENTS
Même si on limite le nombre de percements en choisissant
judicieusement les technologies et leur emplacement par
rapport au volume protégé, les installations techniques
Remarques peuvent nécessiter un ou plusieurs percements du pare-air.
Ceux-ci constitueront dès lors une source potentielle de fuite
Dans certains cas, les hottes de grande puissance qu’il conviendra d’étudier, afin de coordonner les phases de
peuvent nécessiter un apport d’air supplémentaire; réalisation nécessaires à leur bonne exécution.
leur effet sur l’étanchéité à l’air sera fonction de la
solution retenue (ouverture permanente, clapet
obturable, etc.). Lorsque la hotte est raccordée au 4.5.1 LIMITER LES PERCEMENTS
conduit d’extraction d’un système de ventilation
mécanique, il convient d’adapter sa capacité en Le concepteur choisit l’emplacement des installations, mais
fonction de ce dernier. Dans ce cas, la hotte n’aura aussi celui des conduites et des tuyaux, de manière à mini-
pas d’influence sur l’étanchéité à l’air mesurée du miser le nombre de percements de l’enveloppe délimitant le
bâtiment. volume protégé. Il tentera ainsi de maintenir les conduites
autant que possible à l’intérieur du volume protégé (figure 42).
Cette solution n’est toutefois pas recommandée, vu
les risques d’encrassement (conduit, ventilateur, Les constructions à ossature en bois offrent l’avantage de
filtres et échangeur de chaleur) et la nécessité d’un limiter les percements de l’enveloppe étanche grâce à la
bon entretien. mise en place de contre-cloisons (figure 43, p. 40). Celles-ci
sont dès lors recommandées.

Volume
protégé (VP)
Volume
hors VP

Fig. 42 Positionnement des conduites d’installations techniques permettant de minimiser le nombre de percements de
l’enveloppe délimitant le volume protégé.

38 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

Tableau 7 Synthèse des recommandations relatives à la ventilation des locaux spéciaux, aux types d’appareils et au local d’installation.

Installations techniques / Locaux Emplacement par rapport au volume protégé et conséquences


Garages En dehors du volume protégé (§ 4.4.2.1, p. 29).
Exigences de ventilation

Gaines techniques Dans les bâtiments soumis à la réglementation ‘incendie’, placer les gaines
Locaux spéciaux –

hors du volume protégé ou procéder à un compartimentage (§ 4.4.2.2, p. 29).


Cages d’ascenseur En dehors du volume protégé ou prévoir un système de ventilation muni de
clapets motorisés (§ 4.4.2.4, p. 30).
Compteur à gaz et poste de détente de gaz naturel En dehors du volume protégé(§ 4.4.2.5, p. 31).
Conduites de gaz Certains types de tuyauteries et de raccordements peuvent être installés
dans des espaces non ventilés(§ 4.4.2.3, p. 30).
Installations techniques / Locaux Evaluation de la Emplacement recommandé par rapport au volume
solution protégé
Appareils de chauffage décentralisés à circuit de Formellement Les appareils de chauffage décentralisés sont placés
combustion ouvert sans conduit de fumée (type A) déconseillés dans le volume protégé (§ 4.4.3.2, p. 32).
Appareils de chauffage décentralisés à circuit de Déconseillés
Appareils à combustion – Exigences de ventilation, d’amenée d’air comburant et

combustion ouvert avec conduit de fumée (type B)


Appareils de chauffage décentralisés à circuit de Recommandés
combustion étanche (type C)
Appareils de chauffage central à circuit de Déconseillés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion ouvert avec conduit de fumée (type B) Possibilité de placer les appareils hors du volume
protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.3, p. 33).
d’évacuation des gaz de combustion

Appareils de chauffage central à circuit de Recommandés Dans le volume protégé (§ 4.4.3.3, p. 33).
combustion étanche (type C), P < 70 kW
Appareils de chauffage central à circuit de Recommandés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion étanche (type C), P ≥ 70 kW Possibilité de placer les appareils hors du volume
protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.3, p. 33).
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Formellement –
combustion ouvert sans conduit de fumée (type A1as) déconseillés
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Déconseillés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion ouvert avec conduit de fumée (type B) Possibilité de placer les appareils hors du volume
protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.4, p. 33).
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Recommandés Dans le volume protégé (§ 4.4.3.4, p. 33).
combustion étanche (type C), P < 70 kW
Générateurs d’eau chaude sanitaire à circuit de Recommandés L’effet des ouvertures nécessaires peut être évalué.
combustion étanche (type C), P ≥ 70 kW (ex. Possibilité de placer les appareils hors du volume
chaudière raccordée à un ballon de stockage ou à protégé (protection contre le gel) (§ 4.4.3.4, p. 33).
un échangeur de chaleur)
Autres appareils au gaz sans conduit de fumée Déconseillés –
(cuisinières, ...), P > 10 kW
Autres appareils au gaz sans conduit de fumée Tolérés Dans un local équipé d’une ventilation par extraction
(cuisinières, fours, machines à laver ou séchoirs), (§ 4.4.3.5, p. 34).
P ≤ 10 kW
Installations techniques / Locaux Emplacement recommandé par rapport au volume protégé
Tableau électrique Dans le volume protégé. En principe, seul un percement (câble d’alimenta-
tion) est nécessaire (§ 4.4.4.1, p. 34).
Autres installations techniques

Prises électriques, de télécommunication, etc. Dans le cas de murs maçonnés, les positionner autant que possible dans
des murs intérieurs. Noyer les blochets dans du plâtre ou utiliser des
blochets étanches en cas de pose sur un mur délimitant le volume protégé.
En présence de parois à ossature en bois, positionner les prises dans les
contre-cloisons techniques (§ 4.4.4.2, p. 34).
Groupes et conduits de ventilation Seuls deux percements sont nécessaires dans les systèmes à double flux,
quelle que soit leur localisation. A placer de préférence dans le volume
protégé (§ 4.4.5.1, p. 36).
Conduites de distribution d’eau chaude, de Dans le volume protégé (§ 4.4.5.2, p. 37).
chauffage et collecteurs
Hotte de cuisine Prévoir un système muni d’un clapet de fermeture ou une hotte à recyclage.
Opter pour une alimentation d’air adaptée (§ 4.4.5.4, p. 37).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 39


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

renvoyons le lecteur au chapitre 5 (p. 45), pour prendre


connaissance des différents produits et matériaux permet-
tant de traiter les percements, et au chapitre 6 (p. 55) pour
les aspects de mise en œuvre. On retiendra ici que le choix
d’une solution, quelle qu’elle soit, requiert un espace suffi-
sant autour du conduit et aura une influence sur la place à
prévoir par le concepteur.

4.6 NATURE DU PARE-AIR EN PARTIE COU-


RANTE
Il est communément admis qu’un matériau est étanche à
l’air lorsque sa perméabilité à l’air est inférieure à
0,1 m3/(h.m²) sous une différence de pression de 50 Pa.

Fig. 43 Contre-cloison technique avec panneau en bois servant de Pour chaque composant du bâtiment (murs, toiture, plan-
pare-air. chers,  etc.), le concepteur détermine quel élément de la
composition (plafonnage, pare-vapeur, béton,  etc.) assure
4.5.2 ANTICIPER LA LOCALISATION DES PERCE- la fonction de pare-air (cf. chapitre 5, p. 45). C’est à ce niveau
MENTS qu’il y a lieu de garantir la continuité de l’étanchéité à l’air.

Afin de permettre un traitement étanche des traversées de


conduites, il est conseillé au concepteur de déterminer, en Dans la plupart des cas, la fonction de pare-air est
concertation avec l’installateur, leur localisation et leurs assurée par les matériaux suivants :
dimensions dans le plan d’étanchéité à l’air. En effet, cette • l’enduit intérieur dans le cas de murs maçonnés
tâche est encore trop souvent laissée à la seule appréciation • les panneaux de bois et/ou le pare-vapeur dans le
de l’installateur. Or, l’absence d’emplacement spécifique cas de parois à ossature légère
pour les conduites dans l’architecture du bâtiment conduit • le béton coulé in situ.
la plupart du temps à un enchevêtrement de conduites Pour plus d’informations sur ces matériaux et les
confiné dans un espace parfois difficilement accessible, ce compositions de paroi, on consultera le chapitre 5 (p. 45).
qui peut compromettre la bonne mise en œuvre.

Il est à noter que l’espace nécessaire aux conduites dépend Les matériaux de jonction entre ces différents pare-air devront
aussi de la façon dont sont traités les percements (§ 4.5.3). faire l’objet d’une attention particulière dès le stade de la
conception (cf. § 5.2, p. 49, ainsi que le chapitre 6, p. 55).

4.5.3 TRAITER LES PERCEMENTS


4.7 MENUISERIES
Dans la mesure du possible, c’est le concepteur qui précise
la solution choisie pour étanchéifier les percements. Nous Ce paragraphe traite de la perméabilité à l’air des menuise-


ries proprement dites et non de leur jonction au gros œuvre.
Les techniques de resserrage sont décrites dans la Note d’in-
formation technique n° 188 [24] et dans la norme NBN
B  25-002-1 [2] (qui remplace les STS 52). Certaines tech-
niques sont également évoquées dans le présent document
(cf. chapitre 6, p. 55).

4.7.1 CLASSE DE PERMÉABILITÉ À L’AIR

Il appartient au concepteur de choisir des menuiseries d’une


classe adaptée au niveau d’étanchéité à l’air souhaité.

La perméabilité à l’air des portes et des fenêtres est l’une


des performances qui peut être déclarée dans le cadre du
marquage CE selon la norme de produit NBN EN 14351-1 [17].
Fig. 44 Espace réduit rendant impossible une étanchéification Elle est déterminée en laboratoire selon la norme NBN
correcte des percements. EN 1026 [11].

40 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

100,00 25,00

 %
0,3 0  %
1
SE
AS
CL  %
2,7
E2
A SS
CL 2,50
10,00  %
9,3

Débit de fuite [m³/(h.m)]


Débit de fuite [m³/(h.m²)]
E3
ASS
CL
%
,7 
87
4
SE
AS
CL

1,00 0,25

0,1 0,02
10 100 1000
Fig. 45 Dispositif de mesure de la perméabilité à l’air des menuise- Surpression [Pa]
ries en laboratoire. Fig. 46 Classement des menuiseries selon leur perméabilité à l’air.

La mesure est effectuée en réalisant un caisson d’essai, On constate que la grande majorité des menuiseries
sans tenir compte des fixations et du resserrage de l’élément atteignent la classe 4 (22). Cette classe particulièrement large
in situ. Le dispositif d’essai est illustré à la figure 45. recouvre actuellement des menuiseries aux performances
fort diverses. Ainsi, les meilleures menuiseries de classe 4
Les mesures sont exprimées en m³/h et par mètre de joint ou présentent des débits de fuite de 5 à 8 fois moins importants
par mètre carré de surface totale de l’élément. Les résultats que les moins performants de cette même classe.
permettent de déterminer la classe de perméabilité à l’air de
la menuiserie selon la norme NBN EN 12207 [12], la classe 1 Le tableau 8 présente les performances d’étanchéité à l’air de
étant la moins performante. Ces classes sont représentées 300 éléments testés au CSTC. Les châssis à ouvrant simple et
dans le diagramme de la figure 46. Il y a lieu de souligner les châssis oscillobattants offrent globalement les meilleures
que de bonnes performances de perméabilité à l’air performances. On retrouve ces menuiseries dans la zone la
n’induisent pas nécessairement de bonnes performances plus favorable de la classe  4. Alors que leurs performances
d’étanchéité à l’eau. sont inférieures à celles des oscillobattants, 80 % des châssis
coulissants ne s’en retrouvent pas moins en classe 4.

Tableau 8 Répartition statistique des classes de perméabilité à l’air en fonction du type d’ouverture.

Châssis oscillobattants Châssis à double Châssis coulissants


Classe Eléments assemblés
et à ouvrant simple ouvrant (tous types)
2 Débit maximum à 50 Pa : 0% 1,5 % 0% 0%
17 m³/(h.m²)
3 Débit maximum à 50 Pa : 8,0 % 7,6 % 18,4 % 6,8 %
5,67 m³/(h.m²)
4 Débit maximum à 50 Pa : 92 % 90,9 % 81,6 % 93,2 %
1,89 m³/(h.m²)

(22) L’analyse de 300 essais réalisés au CSTC entre 2008 et 2009 révèle que 87 % des châssis testés correspondent à la classe 4, quelle que soit la nature de
l’élément. Une subdivision de la classe 4 semble dès lors souhaitable pour permettre aux auteurs de projet et aux menuisiers de choisir les menuiseries les
plus adaptées aux performances d’étanchéité à l’air souhaitées. Une proposition en ce sens sera faite au Comité européen de normalisation (CEN).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 41


4 Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution

des joints est également influencée par d’autres élé-


Châssis passifs ? ments, tels que le nombre de points de fermeture
Le terme ‘châssis passifs’ ne bénéficie actuellement • et, d’autre part, leur continuité, qui doit être assurée sur
d’aucune reconnaissance officielle en Belgique et tout le pourtour du châssis et notamment au droit des
n’offre donc pas de garantie particulière du point de angles (collage ou soudage). A noter que certaines menui-
vue de l’étanchéité à l’air. series ne permettent pas une continuité parfaite (châssis
à double ouvrant sans montant central, par exemple).

4.7.2 CONTRIBUTION DES CHÂSSIS DE FENÊTRE AUX Conseils pratiques


FUITES D’AIR GLOBALES D’UN BÂTIMENT • Privilégier les menuiseries de classe de
perméabilité 4.
Une étude de la perméabilité à l’air réalisée par le CSTC sur • Si le bâtiment doit répondre à des exigences
plus de 5600 bâtiments, compte tenu de la géométrie de d’étanchéité à l’air sévères, il est recommandé, en
l’ouvrage, a révélé que les fuites dues aux châssis extérieurs l’absence d’affinement de la classe 4, de se procurer
peuvent représenter une proportion importante du débit de les rapports d’essai, afin d’estimer la part du débit
fuite total; celle-ci est présentée statistiquement au de fuite due aux châssis.
tableau  9 (pour les bâtiments analysés) en fonction de la
classe de perméabilité à l’air des fenêtres.
4.7.3 PORTES
Tableau 9 Taux de renouvellement d’air n50 dû uniquement aux
fenêtres (sans tenir compte du raccord au gros œuvre) en fonction
Les portes extérieures doivent au minimum être équipées
de leur classe de perméabilité à l’air. d’une plinthe à guillotine ou d’un joint-brosse, la jonction
entre le seuil et la porte pouvant être source de fuite. Une
Analyse statis- Taux de renouvellement d’air n50 [h-1] pièce d’appui inférieure avec frappe (figures 48 et 49) est
tique (percentile) Classe 3 Classe 4 souhaitable si les exigences d’étanchéité à l’air sont particu-
Minimum 0,04 0,01 lièrement sévères (23).
Moyenne 0,44 0,15 Tableau 10 Traitement de la partie inférieure d’une porte.
Maximum 1,76 0,59
Solution inacceptable Absence de joint-brosse ou de plinthe à
guillotine (cf. figure 47)
Le tableau 9 montre que lorsqu’on cible une maison à perfor-
mance moyenne d’étanchéité à l’air (n50 ≈ 3 h-1), les châssis Solution minimum Joint-brosse ou plinthe à guillotine
de classe 3 peuvent être à l’origine de plus de 50 % des fuites Solution idéale Pièce d’appui inférieure
admissibles (1,76 h-1), sans considérer les fuites via le resser- (figures 48 et 49)


rage au gros œuvre. Par contre, en choisissant des châssis de
classe 4, cette proportion est réduite à 20 % (soit 0,59 h-1).

Nous observons également que des châssis, même s’ils


appartiennent à la classe de perméabilité 4, peuvent se
révéler inadéquats dans certaines configurations lorsque le
bâtiment doit répondre à des exigences sévères. Il est dès
lors recommandé de se procurer les rapports d’essai et de
vérifier la position de la menuiserie au sein de la classe.

Si, lors de l’essai de pressurisation, des fuites d’air impor-


tantes sont constatées au droit des châssis de fenêtre, il
convient de vérifier les joints d’étanchéité à l’air sur deux
aspects :
• d’une part, leur compression; celle-ci peut être adaptée
par un réglage de la quincaillerie, en tenant compte de la Fig. 47 Exemple fréquent d’absence de joint ou de joint mal réglé
facilité de fermeture de la menuiserie. La compression sous une porte.

(23) Notons que cette pièce d’appui peut aller à l’encontre des règles d’accessibilité. Nous renvoyons le lecteur aux documents régionaux traitant ces aspects :
• Code Wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, du Patrimoine et de l’Énergie’ (CWATUPE) en Wallonie (http://dgo4.spw.wallonie.be/dgatlp/
dgatlp/Pages/DGATLP/PagesDG/CWATUP/GEDactualise/GED/gedListeArbo.asp)
• Règlement régional d’urbanisme (RRU) à Bruxelles (http://stedenbouw.irisnet.be/spelregels/stedenbouwkundige-verordeningen-svs/de-gewestelijke-
stedenbouwkundige-verordening-gsv?set_language=nl&set-language=fr)
• article 18 du règlement sur l’accessibilité des bâtiments publics en Flandre (http://www.toegankelijkgebouw.be/Regelgeving/Integraletekst/
Normbepalingen/Art18tot21/tabid/168/Default.aspx).

42 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Conception d’un bâtiment étanche à l’air et coordination de l’exécution 4

ments doivent également être traitées pour être étanches à


l’air. Les mêmes solutions que celles évoquées ci-avant
peuvent être appliquées.

Quant aux portes résistant au feu, leur étanchéité à l’air se


traite comme celle d’une porte ordinaire; les mêmes sys-
tèmes que ceux évoqués ci-avant (joint-brosse, par exemple)
peuvent être utilisés à cette fin. Il est toutefois nécessaire de
vérifier que le bon fonctionnement des joints intumescents
ne sera pas entravé en cas d’incendie.

4.8 CONTINUITÉ DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR


ET COORDINATION DES TÂCHES
Fig. 48 Exemple de pièce d’appui inférieure.
Après avoir procédé aux principaux choix de conception en
conformité avec les performances visées, il faut s’assurer de
la continuité de l’étanchéité à l’air à chaque point singulier,
détail constructif ou percement. Au stade de l’avant-projet,
des schémas de principe permettent de valider les choix
(position et nature du pare-air).

Des détails techniques réalisables seront ensuite élaborés


(cf. chapitre 6, p. 55), puis communiqués dès que possible à
l’entrepreneur. Ce dernier, fort de son expérience et de son
savoir-faire, sera invité à proposer des améliorations.

Il est à noter que la réalisation de certains détails modifie la


succession habituelle des tâches. Le phasage des travaux
doit dès lors recueillir toute l’attention du coordinateur, qu’il
s’agisse de l’architecte, d’un bureau d’études ou de l’entre-
preneur général. Ils peuvent aussi nécessiter de revoir cer-
taines habitudes; par exemple, l’intégration d’une menuise-
rie au gros œuvre par l’intermédiaire d’un cadre en bois ou
en polystyrène haute densité exigera de prévoir une battée
plus grande (de 6 cm à 10 cm).

De manière générale, il est primordial que l’ensemble des


intervenants soit sensibilisé à l’étanchéité à l’air. Certaines
informations, telles que la délimitation du volume protégé
Fig. 49 Exemple de pièce d’appui inférieure en place. ou la nature du pare-air, doivent être communiquées à tous
les partenaires. La participation à un test de pressurisation
Les portes intérieures donnant sur un espace adjacent non afin de visualiser les fuites éventuelles peut se révéler un
chauffé (EANC) ainsi que les portes d’entrée des apparte- outil pédagogique intéressant.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 43


5 PRODUITS ET MATÉRIAUX
ASSURANT L’ÉTANCHÉITÉ
À L’AIR

Ce chapitre traite des différents produits (24) et matériaux


généralement utilisés comme pare-air. Pour rappel, on
considère comme étanche à l’air un matériau dont la per-
méabilité à l’air est inférieure à 0,1 m³/(h.m²) sous une diffé-
rence de pression de 50 Pa. Ce chapitre décrit également les
différents types de jonctions réalisables entre le pare-air et
d’autres composants du bâtiment.

De manière générale, il est préconisé de respecter les recom-


mandations de mise en œuvre des fabricants.
Fig. 50 Composition typique d’un mur creux parachevé avec un
enduit intérieur assurant la fonction de pare-air.
5.1 PARTIES COURANTES
5.1.1 ENDUITS INTÉRIEURS rieure à 8 mm). Ces derniers, plus sensibles aux variations
de température et d’humidité, peuvent en effet être le siège
A ce jour, la plupart des murs maçonnés nus présentent un de microfissurations et de fissurations. Ce risque reste tou-
niveau d’étanchéité à l’air insuffisant. En effet, la porosité tefois modéré lorsque le séchage peut s’opérer lentement.
des blocs, leurs joints et les raccords de la maçonnerie avec Quoi qu’il en soit, si le bâtiment doit offrir des performances
les autres éléments du bâtiment constituent autant de élevées d’étanchéité à l’air, le concepteur se montrera pru-
sources de fuite d’air. La mise en œuvre d’un enduit permet dent lorsqu’un enduit mince doit être appliqué sur un sup-
de conférer les qualités nécessaires à la paroi. Notons que la port en maçonnerie.
présence de défauts (fissures, enduit trop mince ou mal mis
en œuvre) peut avoir une incidence significative sur la per- Dans le cas particulier où l’on souhaite conserver une
formance globale du bâtiment, si la surface des parois maçonnerie apparente à l’intérieur des locaux, l’étanchéité
enduites est importante. peut être obtenue grâce au cimentage de la face côté cou-
lisse de la maçonnerie portante. Il convient néanmoins de
Le tableau 11 donne un ordre de grandeur de la perméabilité tenir compte du fait que les fixations de l’isolant thermique
à l’air de différents types de maçonneries et met ainsi en évi- perceront à de nombreuses reprises le pare-air qui, par la
dence l’importance de l’enduit. L’influence de ce dernier sur suite, ne sera plus accessible pour effectuer d’éventuelles
la perméabilité à l’air dépendra de sa mise en œuvre, de sa réparations (colmatage de fissures, par exemple). En outre,
granulométrie, de son degré de finition (taux de lissage) et une étanchéité à l’air réalisée côté coulisse de la maçonne-
de son séchage. rie portante nécessite la réalisation de détails adéquats
pour l’obtention de jonctions étanches (avec les menuise-
Si la plupart des enduits ont une performance suffisante ries et le pied des façades, par exemple). Une telle exécution
pour assurer la fonction de pare-air, il convient de rester vigi- n’est donc pas recommandée si l’on désire atteindre un
lant en ce qui concerne les enduits minces (épaisseur infé- niveau d’étanchéité à l’air élevé.

Tableau 11 Ordre de grandeur de la perméabilité à l’air des maçonneries sous une différence de pression de 50 Pa.

Maçonnerie de béton Maçonnerie de terre cuite Maçonnerie enduite


De 0,2 à 50 m³/(h.m²)
0,02 à 0,15 m³/(h.m²)
Les valeurs plus élevées correspondent à des blocs ou
De 1 à 35 m³/(h.m²) Ces valeurs sont notamment fonction du type d’enduit,
des briques de petite taille, qui induisent une plus
de son épaisseur et de son séchage.
grande surface de joints.

(24) Familles génériques de produits. .

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 45


5 Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air

Fig. 51 Surface de blocs maçonnés non enduite au-dessus du Fig. 52 Jonctions entre lés réalisées avec des bandes adhésives
niveau d’un plafond suspendu : source de fuites. pour assurer l’étanchéité à l’air d’une toiture à versants.

Ainsi, le plafonnage joue non seulement un rôle de parachè- Ces pare-air peuvent être de plusieurs types (polyéthylène,
vement, mais remplit également une fonction essentielle polypropylène, feutre bitumé, feuille d’aluminium, etc.).
pour la performance énergétique du bâtiment. Si l’on vise de Leur mise en œuvre et leur assemblage nécessitent des pré-
hautes performances, en particulier en présence d’une cautions, les joints entre les lés devant être réalisés de
maçonnerie très perméable à l’air, il est important d’assurer manière à assurer la continuité du pare-air en partie cou-
la continuité du plafonnage, notamment aux endroits habi- rante.
tuellement non enduits (emplacements non visibles, tels
que gaines, plénum de planchers surélevés ou de plafonds De même, il convient de réaliser la jonction entre le pare-air
suspendus et locaux techniques). Cet aspect peut avoir un souple (en toiture, par exemple, voir figure 52) et les autres
impact sur la succession des tâches; il faudra, par exemple, parois du bâtiment (voir § 5.2, p. 49), tout en laissant une
planifier le passage du plafonneur avant l’installation des certaine aisance au cas où des mouvements différentiels
câbles ou conduites, lorsque ces endroits sont encore acces- sont à craindre (cf. détails techniques au chapitre 6).
sibles. Un cimentage peut également convenir comme bar-
rière à l’air; il pourra être réalisé par le maçon, pour peu que
ce soit prévu par le prescripteur. 5.1.3 PANNEAUX À BASE DE BOIS OU DE DÉRIVÉS DU
BOIS
Enfin, il conviendra également d’éviter la fissuration de l’en-
duit a posteriori. L’étanchéité à l’air des parois à ossature en bois peut être
obtenue grâce aux panneaux assurant la rigidification de la
structure. Les panneaux OSB, les panneaux de particules
Enduits à l’argile ou en fibres de bois-ciment sont actuellement les plus uti-
Les enduits à l’argile requièrent une mise en œuvre lisés.
particulière. Bien qu’ils se réparent facilement, ils sont
davantage soumis aux risques de fissuration, et leur Lorsque le bâtiment est soumis à des exigences d’étan-
retrait important rend les raccords difficiles à réaliser. Il chéité à l’air très sévères, il est recommandé de s’informer
importe dès lors de maîtriser la vitesse et les auprès du fabricant au sujet de l’étanchéité à l’air des dif-
conditions de séchage pour minimiser le risque de férents types de panneaux; ceux dont la perméabilité à l’air
fissuration, et de mettre en place des dispositifs n’excède pas 0,1 m³/(h.m²) pour une différence de pres-
particuliers aux jonctions pour pallier le retrait. En cas sion de 50 Pa sont considérés comme suffisamment
d’exigences sévères, une épaisseur de l’ordre de étanches.
30 mm est nécessaire, notamment pour pérenniser la
perméabilité à l’air de la paroi. L’étanchéité à l’air de certains panneaux dépend du pro-
cessus de fabrication et peut varier dans une large mesure;
certains chantiers ont été confrontés ces dernières années
5.1.2 PARE-AIR SOUPLES à des lots de panneaux insuffisamment étanches à l’air.
Lorsque le fabricant n’est pas en mesure de garantir cette
Les films souples sont utilisés le plus souvent pour assurer performance, il peut être nécessaire de prévoir la pose
la fonction d’étanchéité à l’air dans les structures légères. d’un pare-air supplémentaire (membrane souple, par
En général, la même membrane combine les fonctions de exemple).
pare-vapeur et de pare-air.

46 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air 5

Pare-air ? Barrière à l’air ? Ecran à l’air ? Pare-vapeur ? Frein-vapeur ? Questions-réponses


1. Y a-t-il une différence entre un écran à l’air, une barrière à l’air et un pare-air ?
Non. Dans ce document, nous avons privilégié le terme ‘pare-air’. Nous considérons comme pare-air tous les
éléments dont la perméabilité à l’air est inférieure à 0,1 m³/(m².h) (voir § 4.6, p. 40).
2. Un pare-vapeur est-il pare-air ?
Oui, dans tous les cas. Le premier vecteur de transport de la vapeur est l’air; ainsi, le rôle principal d’un pare-vapeur
est de faire barrière à l’air.
3. Un pare-air est-il pare-vapeur ?
Pas systématiquement. Certaines sous-toitures, par exemple, peuvent constituer à la fois un bon pare-air et un bon
pare-vent, mais elles doivent être suffisamment perméables à la diffusion de vapeur d’eau et ne sont donc en aucun
cas des pare-vapeur.
4. Que représentent les caractéristiques µ, µd, Sd, etc. ?
La valeur µ (‘mu’) est le coefficient de résistance à la diffusion de vapeur d’eau. Elle détermine la perméabilité à la
vapeur d’eau d’un matériau et est sans dimension. Plus la valeur µ est élevée, moins il y a diffusion de vapeur d’eau.
Une valeur µ égale à 1 correspond à la résistance à la diffusion de vapeur d’eau d’une couche d’air stationnaire de
1 mètre d’épaisseur. La valeur µd ou Sd fait intervenir l’épaisseur de la couche et s’exprime en mètres. Elle est
mesurée selon la norme NBN EN ISO 12572 [21] et, pour certains matériaux, peut se calculer comme suit : Sd = µ x d,
d étant l’épaisseur du matériau (en m). Ces valeurs ne donnent aucune indication quant à la perméabilité à l’air du
matériau, mais bien quant à sa perméabilité à la vapeur d’eau.
5. Quelle est la différence entre un pare-vapeur et un frein-vapeur ?
Un pare-vapeur est généralement assimilé à une valeur µd fixe élevée et va donc limiter de manière importante la
diffusion de la vapeur, quelles que soient les conditions d’utilisation. Son principe d’action est de retenir la vapeur
du côté chaud pour éviter tout risque de condensation. Un frein-vapeur est, quant à lui, une appellation
commerciale; il est généralement assimilé à un coefficient µd plus faible, dont la valeur limite n’est cependant pas
fixée. Les deux produits sont utilisables, mais doivent faire l’objet d’une étude de la part de l’auteur de projet.
6. Un frein-vapeur est-il étanche à l’air ?
Oui. Voir la question 2.
7. Qu’est-ce qu’un pare-vapeur ou un frein -vapeur hygrovariable ?
Un pare-vapeur ou un frein-vapeur hygrovariable est caractérisé par une valeur Sd variable selon le taux d’humidité
relative (HR) et la température des ambiances situées de part et d’autre du produit (ou de la couche). En présence
d’une humidité relative élevée, la résistance à la diffusion de vapeur est moindre. Les matériaux présentant cet effet
favorisent l’assèchement de la paroi en été (HR élevée) et limitent le transfert d’humidité dans la paroi en hiver (HR
faible), pour autant que le climat intérieur soit maîtrisé. Ce phénomène hygrovariable est également caractéristique
d’autres matériaux, tels que le bois ou les panneaux de fibre-ciment.
NB : d’un point de vue strictement lié à l’étanchéité à l’air, les pare-vapeur (et les frein-vapeur) hygrovariables ou non
s’utilisent de la même manière. Nous rappelons toutefois qu’une étude hygrothermique est nécessaire pour porter son
choix vers l’un ou l’autre de ces produits.

Un soin particulier devra être apporté à la mise en œuvre


de jonctions étanches, qui seront généralement réalisées
à l’aide de bandes adhésives (figure 53). Il importe de
choisir des bandes adaptées à la nature du support et de
disposer d’une surface propre, sèche et dépourvue de
poussière pour effectuer un collage durable. Notons que
ce traitement spécifique des jonctions entre panneaux
destinés à réaliser le pare-air est recommandé même si les
panneaux sont rainurés-languetés. Des essais menés au
CSTC ont en effet démontré que l’absence de traitement
des joints entre panneaux pouvait multiplier par 7 leur per-
méabilité à l’air.

Fig. 53 Etanchéité à l’air d’un mur et d’une toiture à versants assurée


par des panneaux OSB dont les raccords sont traités au moyen de
bandes adhésives.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 47


5 Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air

Constructions en bois massif

La présente Note d’information


technique aborde les constructions
à ossature en bois et non les autres
systèmes constructifs en bois.

Il est à noter que les panneaux


préfabriqués en bois massif
confèrent habituellement une
étanchéité à l’air suffisante, à
condition qu’ils soient constitués
de planches assemblées par
collage (bois massif contrecollé,
voir la figure 54) et que les joints
entre éléments soient rendus
étanches à l’air.
Fig. 54 Exemple de système constructif en panneaux contrecollés.

Les constructions en madriers ne sont, quant


à elles, en général pas suffisamment
étanches à l’air (figure 55) et doivent dès lors
être pourvues d’une barrière à l’air
supplémentaire.

Fig. 55 Exemple de construction en madriers.

5.1.4 BÉTON COULÉ IN SITU qu’ils ne sont pas intrinsèquement étanches à l’air – maçon-
neries seules (cf. § 5.1.1, p. 45), lambris ou frises utilisés, par
Le béton coulé in situ offre des performances élevées d’étan- exemple, comme finition intérieure d’une toiture à ver-
chéité à l’air. Les joints de reprise de bétonnage et les perce- sants –, d’autres parce que l’expérience a mis en évidence
ments de frettage doivent toutefois être traités de manière de nombreux problèmes pratiques lors de leur mise en
adéquate tant qu’ils sont accessibles (primaire bitumineux œuvre; c’est le cas des matériaux suivants :
et/ou joints en butyle, par exemple). • isolants souples avec feuille d’aluminium placés entre
chevrons : la feuille est étanche à l’air, mais les bords
Les prédalles et les prémurs en béton sont également latéraux des matelas doivent être agrafés aux chevrons et
étanches à l’air, pour autant que les jonctions entre élé- leurs jonctions, de même que les jonctions transversales
ments aient été soignées. Le béton de seconde phase doivent être rendues étanches à l’aide de ruban adhésif.
confère à la paroi une bonne étanchéité à l’air. Dans le cas Cette mise en œuvre délicate et très fragile multiplie le
de dalles en béton alvéolées, il y a lieu d’éviter toute circula- nombre de jonctions et augmente le risque de fuites,
tion d’air au sein des alvéoles. d’autant plus que la souplesse de l’isolant rend difficile
l’assemblage étanche des feuilles d’aluminium
(figure 56)
5.1.5 MATÉRIAUX DÉCONSEILLÉS • plaques de plâtre : outre un risque de fissuration impor-
tant, leur mise en œuvre permet difficilement d’obtenir
A moins d’une performance démontrée, les matériaux des jonctions étanches sur leur pourtour
ci-après sont déconseillés comme pare-air, certains parce • isolants rigides  : certains, comme les mousses synthé-

48 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air 5

✗ tics (§ 5.2.4.1, p. 51). Il est essentiel de choisir le dispositif


d’assemblage le plus adapté au support et de vérifier que
les pans à assembler soient propres et secs. Ce type de jonc-
tion peut également être assuré à l’aide d’un élément com-
pressible fixé mécaniquement par une latte.

Dans le cas d’une membrane souple sur une ossature, une


distinction peut être faite selon que les lés sont parallèles
ou perpendiculaires à la structure, qui peut être continue ou
non :
• en cas de support continu (panneaux de bois, toiture sar-
king, etc.), les joints se réalisent par chevauchement et
se fixent par collage à l’aide de mastic ou de bandes
adhésives (à simple ou double face)
• en cas de lés parallèles à une structure discontinue
(poteaux de bois, solives ou chevrons), l’assemblage
Fig. 56 Matelas de laine minérale avec film aluminium présentant
peut se faire par collage (cf. figure 57). Si la structure est
une mauvaise mise en œuvre et ne constituant pas un pare-air
en bois, les barrières souples sont le plus souvent agra-
efficace.
fées. L’influence des agrafes sur l’étanchéité à l’air étant
significative, on conseille d’appliquer une bande adhé-
sive au-dessus des agrafes. De plus, il faut veiller, lors de
tiques et le verre cellulaire, sont étanches à l’air; toute- la mise en œuvre, à limiter les contraintes sur la
fois, l’expérience montre souvent l’apparition de fuites membrane et les plans de collage, afin de minimiser les
aux jonctions. risques de déchirure. Dans les bâtiments exposés au
vent, on conseille – quel que soit le type d’isolant uti-
Enfin, certains matériaux nécessitent des conditions particu- lisé – de poser des lattes de maintien parallèlement aux
lières pour pouvoir constituer des pare-air efficaces : chevrons (figure 58), de manière à pérenniser l’étan-
• les isolants projetés doivent être à cellules fermées; ils chéité à l’air de la jonction. Si l’isolation est réalisée par
requièrent une attention particulière quant au risque de insufflation de cellulose, on prendra soin de ne pas
retrait (voir l’agrément technique du produit) dégrader le pare-air
• l’enduit extérieur minéral ou synthétique sur isolant : la • en cas de lés perpendiculaires à une structure disconti-
mise en œuvre d’un enduit extérieur comme seul pare-air nue (poteaux de bois, solives ou chevrons), le matériau
est déconseillée. La perméabilité à l’air de la plupart de situé à l’arrière est le plus souvent un isolant souple. En
ces matériaux n’est pas satisfaisante. De plus, la conti- l’absence de support rigide, la réalisation des assem-
nuité du pare-air peut s’avérer difficile à réaliser pour cer- blages par chevauchement requiert une grande préci-
tains nœuds constructifs. Ainsi, si l’enduit extérieur amé- sion; elle nécessite une pose sans pli du pare-air, pour ne
liore l’étanchéité en partie courante, il ne constitue pas pas entraver le collage des lés entre eux, et un adhésif
un pare-air durable. assurant une fixation rapide sans pression excessive.

5.2 JONCTIONS ENTRE PARE-AIR


5.2.1 JONCTIONS SEC-SEC

Les jonctions sec-sec assurent la continuité de l’étanchéité à


l’air d’un élément tel qu’une membrane souple ou un pan-
neau de bois avec un enduit intérieur sec. Elles trouvent leur Fig. 57 Chevauchement et collage de deux pans d’une membrane
application notamment dans les raccords suivants : pare-air au droit d’un élément de structure en bois.
• entre lés du pare-vapeur
• entre différents types de membranes
• entre panneaux de bois
• entre une membrane pare-air (membrane d’étanchéité,
par exemple) et un élément en bois (panneau, par exemple)
• entre un pare-vapeur et un enduit intérieur existant
(pare-vapeur collé sur l’enduit).

Les produits permettant de réaliser correctement ce type de Fig. 58 Assemblage de deux pans d’une membrane pare-air au droit
jonction sont les bandes adhésives à simple ou double face d’un élément de structure en bois par chevauchement, collage et
(cf. § 5.2.4.4, p. 52), les colles (cf. § 5.2.4.3, p. 52) et les mas- pose d’un contre-lattage.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 49


5 Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air

Fig. 59 Réalisation d’un joint debout pour un assemblage étanche


des pans d’une membrane pare-air sur un support souple.

Une variante consiste à façonner un joint debout qui per-


mettra de presser l’adhésif (cf. figure 59). Le raccord peut
ensuite être agrafé à la structure. Rappelons que les
adhésifs ne sont pas destinés à reprendre des contraintes
mécaniques et qu’il faut éviter de créer de telles
contraintes au sein du pare-air.
Fig. 60 Exemple de membrane à enduire pour assurer la continuité
du pare-air entre un châssis et un enduit à venir.
5.2.2 JONCTIONS SEC-HUMIDE

Les jonctions sec-humide assurent la continuité de l’étan-


chéité à l’air d’un élément tel qu’une membrane souple ou Si les jonctions sont bien réalisées, les performances
un panneau de bois avec un enduit encore humide au d’étanchéité à l’air sont bonnes. Les critères d’adhérence
moment de l’assemblage. C’est le cas, par exemple, des de l’enduit revêtent une grande importance à cet égard; il
jonctions à la périphérie des menuiseries extérieures ou du faut veiller aussi bien à l’adhérence au produit de raccord
raccord entre une toiture à versants et un mur pignon lorsque en tant que support d’enduit qu’à celle du produit de rac-
le mur est enduit ultérieurement. cord à son support. La norme NBN EN 13279-1 [14] préconise
des valeurs d’adhérence de l’enduit supérieures à
Des produits spécifiques sont souvent indispensables pour 0,1  N/mm². Les Notes d’information technique n° 199 et
conférer les performances et la durabilité nécessaires à cet n°  201 [27, 28] conseillent même d’obtenir des valeurs
assemblage; deux types de produits peuvent être utilisés : supérieures à 0,2 N/mm².
• les produits ‘enduisables’ fixés au support (cf. § 5.2.2.1)
• les bandes noyées dans l’enduit (cf. § 5.2.2.2).
5.2.2.2 Bandes à intégrer dans l’enduit

5.2.2.1 Produits à enduire La mise en œuvre de ces bandes de raccord s’effectue en


deux étapes. Tout d’abord, une partie de la bande est collée
Ces produits de raccord sont soit autoadhésifs, soit fixés au support ‘sec’ et étanche (menuiserie, panneau de bois ou
avec une colle adaptée; ils peuvent également être du type membrane pare-air). Elle reste ainsi en attente jusqu’aux tra-
revêtement (étanchéité à l’air liquide, par exemple). Ils vaux de plafonnage, durant lesquels la partie encore libre
sont fixés, d’une part, sur l’élément ‘sec’ et étanche sera noyée à mi-épaisseur de l’enduit (figure 61). Les critères
(menuiserie, panneau de bois ou membrane pare-air) et, d’adhérence cités au § 5.2.2.1 sont d’application.
d’autre part, sur le support d’enduit (figure 60). Les plafon-
neurs prolongent leur travail d’enduisage sur ces produits, Certaines bandes sont munies d’un treillis qui favorise leur
réalisant ainsi la continuité du pare-air. Il est toutefois intégration dans l’enduit.
essentiel que la coordination et la communication soient
au rendez-vous et que le plafonneur connaisse la fonction Des détails de construction mettant en œuvre des bandes de
du produit de raccord. raccord de ce type sont présentés au chapitre 6 (p. 55).

50 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air 5

Fig. 61 Exemple de bande à noyer dans l’enduit pour assurer la Fig. 62 Désolidarisation de l’enduit mural.
continuité entre le pare-air d’une toiture légère et un mur à enduire.

de mastic. Leur mise en œuvre peut s’effectuer de plusieurs


5.2.3 JONCTIONS HUMIDE-HUMIDE façons : bout à bout, avec un recouvrement ou en joint
d’angle (en cueillie) (figure 63) [38].
Cet assemblage se réalise entre deux surfaces enduites (à la
rencontre de deux murs de façade par exemple), lorsque La mise en œuvre d’un joint de mastic dépend de :
l’enduit fait office d’étanchéité à l’air. Il doit être exécuté • la nature des supports
selon les règles de l’art en vigueur pour les travaux de pla- • la température ambiante
fonnage (25). Lorsque cela s’avère nécessaire (par exemple, • l’amplitude du mouvement à reprendre  : mouvement
lorsque des mouvements différentiels sont à craindre entre hygrothermique (pour le bois, par exemple), dilatation
les parois), une désolidarisation de l’enduit au niveau du jour/nuit, hiver/été
mur et du plafond permettra d’éviter des fissures a poste- • la dimension et la forme du joint à réaliser.
riori (figure 62). Dans ce cas, on veillera à ne pas endomma-
ger la bande de raccord éventuellement présente et on trai- La largeur du cordon de mastic est, quant à elle, fonction des
tera la coupure à l’aide d’un joint souple (le plus souvent tolérances de pose et des tolérances dimensionnelles. Dans
réalisé par le peintre). le cas d’un joint profond, il est recommandé de placer un
fond de joint sous la forme d’une bande préformée, afin de
délimiter la profondeur du mastic d’étanchéité et de per-
5.2.4 PRODUITS UTILISABLES mettre son resserrage sur les faces d’adhérence.

5.2.4.1 Joints de mastic Certains mastics peuvent avoir un impact sur l’aspect des
matériaux et éléments de construction adjacents (tachage
Les mastics trouvent de nombreuses applications tant à l’in- des supports par imprégnation du mastic, par exemple).
térieur qu’à l’extérieur du bâtiment (installations sanitaires,
travaux de menuiserie, resserrage des fenêtres,  etc.). La Pour assurer l’étanchéité à l’air du côté intérieur, on utilise
norme NBN EN ISO 11600 [19] décrit les différentes classes essentiellement des joints acryliques.

JOINT BOUT À BOUT JOINT À RECOUVREMENT JOINT D’ANGLE (EN CUEILLIE)

Fig. 63 Types de joints.

(25) Voir à ce sujet les Notes d’information technique n° 199 et n° 201 [27, 28] ainsi que les normes NBN EN 13279-1 [14], NBN EN 998-1 [10] et NBN EN 15824 [18].

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 51


5 Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air

5.2.4.2 Joints précomprimés en mousse les colles, les supports à assembler doivent être propres et
secs; l’application d’un dégraissant ou d’un primaire peut
Ces joints permettent de réaliser des interfaces étanches à également se révéler nécessaire. La largeur, de même que la
l’air, même s’ils sont actuellement très peu utilisés à cette résistance à la traction et la capacité d’allongement devront
fin. Leurs performances d’étanchéité à l’air, mais également être en adéquation avec l’application. La compatibilité avec
à l’eau dépendent de leur degré de compression. le support est cruciale; il est recommandé de s’informer
auprès du fabricant à ce sujet.
Ils sont compatibles avec la plupart des matériaux de
construction et peuvent également être utilisés comme fond
de joint. 5.2.4.5 Mousses polyuréthannes

Les joints précomprimés sont constitués de bandes impré- Les mousses polyuréthannes sont utilisées pour leurs pro-
gnées, généralement en polyuréthanne, très élastiques, et priétés isolantes; elles permettent de fermer d’éventuels
conviennent aux surfaces présentant des irrégularités. Suffi- espacements tant au niveau du gros œuvre que des fini-
samment comprimées, ces bandes peuvent être utilisées tions. La réalisation d’un raccord étanche à l’air à l’aide de
comme joints étanches à la pluie. Elles sont souvent four- mousse polyuréthanne est envisageable à condition que
nies en rouleaux et sont coupées à dimension sur chantier, celle-ci soit à cellules fermées et que son élasticité soit suf-
afin de réduire au minimum le nombre de raccords. fisante (supérieure à 35 %). La dimension de l’espace joue
un rôle essentiel dans la performance globale de la jonction
De manière générale, ces produits doivent être appliqués (le joint doit être plus profond que large).
sur des surfaces sèches et propres. Il est recommandé de
suivre les conseils des fabricants pour le choix du type de Si la solution semble faire ses preuves en contour de baie,
joint en mousse et leur mise en œuvre. l’application en toiture pose davantage de problèmes. La
préparation du support (humidification) revêt ici aussi toute
son importance. La durabilité de la performance de ce type
de jonction est tributaire de l’élasticité et de la stabilité
dimensionnelle du support (absence de retrait, par
exemple).

L’utilisation d’un pistolet spécifique (figure 65) permet


d’appliquer la mousse dans des emplacements exigus et dif-
Castelein

ficilement accessibles; l’impossibilité de contrôler visuelle-


ment l’application pose toutefois question.

Fig. 64 Joint en mousse.

5.2.4.3 Colles

Il n’est pas toujours aisé de faire la distinction entre les colles


et les mastics. Plus rigide qu’un mastic, une colle a pour fonc-
tion principale la transmission d’efforts pour assurer l’adhé-
rence; d’autres fonctions, telles que l’étanchéité, peuvent s’y
ajouter. Un mastic, quant à lui, est principalement destiné à
fermer durablement un écart entre deux matériaux, en mini-
misant les contraintes mécaniques sur le joint.
Soudal

Quel que soit le type de colle, les supports à assembler


nécessitent d’être sains, propres et secs; l’application d’un Fig. 65 Application d’une mousse polyuréthanne flexible.
dégraissant ou d’un primaire peut se révéler nécessaire. Il
est conseillé de se référer aux données techniques du fabri-
cant pour choisir la colle appropriée et connaître les pres- 5.3 TRAITEMENT DES PERCEMENTS
criptions de mise en œuvre.
5.3.1 MANCHONS POUR CÂBLES ET CONDUITES

5.2.4.4 Bandes adhésives Des manchons en EPDM existent en différents formats pour
différents diamètres de conduites (figure 66). Il convient de
A base d’acrylique ou de butyle, ces bandes peuvent être choisir le produit adapté au support. Certains d’entre eux
adhésives sur une seule face ou sur les deux. Comme pour sont également enduisables.

52 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air 5

Ampack
Fig. 66 Différents formats de manchons pour câbles et conduites.

Ces manchons facilitent la mise en œuvre et minimisent le


risque de fuites. Ils nécessitent un espace suffisant autour de
la conduite (cf. § 4.5.2, p. 40) et doivent être placés autour de
Fig. 67 Exemple de système permettant de rendre étanche une
la conduite par le corps de métier qui pose cette dernière.
traversée de câbles (venant d’un chemin de câbles).

Une fois la conduite posée, le manchon est déplacé jusque


dans le plan du pare-air sur lequel il est fixé à l’aide de
bandes adhésives (figure 68). Si le manchon est bien adapté
au diamètre de la conduite, il l’enserre de façon à empêcher
les fuites d’air entre la conduite et le manchon. Il est essen-
tiel que le manchon soit adapté à la nature du pare-air et
qu’il y soit fixé de manière durablement étanche.

5.3.2 FOURREAUX ET RESSERRAGE

La pose de fourreaux en attente constitue la solution privilé-


giée pour le passage de conduites à travers le gros œuvre
(figure 69). Ils seront placés aux endroits prévus et émerge-
ront de la paroi de manière à pouvoir être resserrés correcte-
ment avec l’enduit intérieur. Un manchon souple, mis en
œuvre par le poseur de la conduite, assurera ensuite l’étan-
chéité à l’air entre cette dernière et le fourreau, tout en per- Fig. 68 Exemple de mise en œuvre d’un manchon en EPDM.
mettant les mouvements de dilatation (conduites de chauf-
fage, de refroidissement et d’eau chaude sanitaire).

A. FOURREAU EN ATTENTE B. POSE DE LA CONDUITE ET RESSERRAGE C. POSE DU MANCHON


D’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

Fig. 69 Traitement d’un percement étanche à l’air à l’aide d’un fourreau.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 53


5 Produits et matériaux assurant l’étanchéité à l’air

Dupont
Dörken
Fig. 70 Mise en œuvre d’une étanchéité à l’air liquide au droit de la Fig. 71 Exemple de bande plissée étirable pour traiter le pourtour
traversée des membrures d’une charpente. d’une conduite.

5.3.3 ETANCHÉITÉ À L’AIR APPLIQUÉE SOUS FORME 5.3.5 ELÉMENTS PRÉFABRIQUÉS POUR LE PASSAGE
LIQUIDE DES CONDUITS DE FUMÉE

Le produit d’étanchéité à l’air appliqué sous forme liquide Plusieurs fabricants proposent des sorties de toit préfabri-
est renforcé par un géotextile pour former un raccord souple quées (figure 72) permettant d’assurer la continuité de
pouvant s’adapter à des points singuliers et à des géomé- l’étanchéité à l’air et de l’isolation thermique au droit de la
tries complexes. Cette solution peut être particulièrement traversée des conduits de fumée, tout en ménageant une
intéressante en rénovation, par exemple pour assurer la distance de garde au feu par rapport aux matériaux combus-
continuité du pare-air au droit de la traversée des membrures tibles (26). Le détail 21 (p. 88) illustre une variante de ce sys-
d’une charpente (figure 70). tème.

Les raccords réalisés avec ces produits sont enduisables et


peuvent être considérés comme des jonctions sec-humide
(cf. § 5.2.2, p. 50).

Poujoulat
5.3.4 BANDES ADHÉSIVES ÉTIRABLES (CRINOLINES)

Ces bandes de raccord plissées permettent d’assurer l’étan-


chéité à l’air au droit d’une jonction de forme arrondie
(figure  71). Elles constituent une solution intéressante
lorsque le manchon n’est pas posé au même moment que la
conduite. Fig. 72 Exemple d’élément préfabriqué pour le passage d’un
conduit de fumée.

(26) La norme NBN B 61-002 [4] précise l’écart minimal à respecter entre les matériaux combustibles et l’extérieur du conduit de fumée en fonction de la classe
de ce dernier.

54 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


6 TRAITEMENT DES DÉTAILS
CONSTRUCTIFS

6.1 QU’EST-CE QU’UN DÉTAIL CONSTRUC- dans des immeubles d’habitation courants, nous avons pu
TIF ? établir une classification des fuites d’air rencontrées sur le
terrain en l’absence de traitement spécifique. Cette classi-
La notion de détail constructif ne doit pas être confondue fication, proposée au tableau 12 (p. 56), peut être utilisée
avec celle de nœud constructif considérée dans les régle- par le concepteur pour identifier la priorité à donner aux
mentations PEB. Un détail constructif désigne toute jonction divers détails constructifs; cette priorité est représentée
ou tout raccord entre éléments ou composants du bâtiment par un chiffre, repris en tête de paragraphe pour chaque
(raccord mur/toiture, mur/menuiserie, etc.), mais aussi toute détail.
interruption linéaire ou ponctuelle d’une paroi, telle que le
percement d’une cloison pour le passage de conduites, Ces priorités sont à considérer en fonction du système de
l’encastrement d’éléments dans une paroi (prise électrique, construction envisagé, de la géométrie de l’ouvrage et du
spot) ou le percement d’un toit par un conduit de fumée. niveau d’ambition visé. En effet, selon le métré du bâtiment
concerné, certaines fuites moins prioritaires pourraient avoir
Pour de plus amples informations sur le sujet, le lecteur une influence plus importante que d’autres.
consultera l’édition spéciale de CSTC-Contact entièrement
dédiée à cette thématique [26].
6.3 QUELLES SOLUTIONS PRIVILÉGIER ?
Tous les détails constructifs traités dans ce chapitre sont
repérés sur les schémas d’ensemble de la figure 73. Lorsque plusieurs variantes sont possibles dans la façon de
traiter un même détail constructif (intégration des menuise-
ries, par exemple), nous proposons un tableau comparatif et
6.2 QUELS DÉTAILS CONSTRUCTIFS TRAI- évaluons qualitativement les aspects suivants :
TER EN PRIORITÉ ? • performance initiale théorique obtenue dans le cas d’une
mise en œuvre parfaite
Grâce à une série de résultats de mesure ainsi qu’à l’expé-
rience acquise par des constructeurs et des mesureurs

§ 6.6.1 (p. 68)

§ 6.6.7 (p. 86)


§ 6.6.8 (p. 88) § 6.6.6 (p. 84)

§ 6.6.4 § 6.5.2 (p. 61)


§ 6.6.3 (p. 75) (p. 79)
§ 6.7 (p. 89)

§ 6.8 (p. 96)


§ 6.6.5 (p. 82) § 6.6.2 (p. 72)

§ 6.5.1 (p. 56)
§ 6.6.3 (p. 75)
§ 6.5.3 (p. 64)
§ 6.5.1 (p. 56)

Fig. 73 Localisation des détails constructifs traités dans ce chapitre.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 55


6 Traitement des détails constructifs

Tableau 12 Priorisation des détails constructifs à traiter en fonction du mode de • le traitement des percements et autres points singuliers
construction. (cf. § 4.5.3, p. 40).
Détail constructif Priorité (*)
Pour permettre de mieux cerner l’impact du détail, les fiches
Pied de mur ④→③ ci-après comportent un schéma en grisé mettant en évi-
Liaison d’un mur de refend avec la façade ④ dence la position du pare-air et sa continuité par un surli-
gnage vert.
Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate
(dalle en béton) avec la façade

Les détails présentés dans ce chapitre devront dans tous
Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate
③ les cas être adaptés par le concepteur au projet concerné.
(hourdis) avec la façade
Idéalement, cette analyse doit s’opérer suffisamment tôt,
Murs maçonnés

Liaison d’un plancher intermédiaire ou d’une toiture plate afin de pouvoir modifier, si nécessaire, la composition des
(charpente légère) avec la façade
③→②
parois et/ou la nature des pare-air. Rappelons que la com-
Liaison d’un plancher intermédiaire avec la façade ③ plémentarité entre la conception et la réalisation des détails
de construction est indispensable pour assurer une conti-
Liaison aux pannes ②→①
nuité de l’étanchéité à l’air et atteindre de bonnes perfor-
Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon ① mances.
Liaison d’une toiture à versants avec la façade ②→①
Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend ②→① 6.5 JONCTIONS DE LA FAÇADE
Traversée de toiture par des conduits ②
6.5.1 LIAISON AVEC UN PIED DE MUR
Intégration des menuiseries au gros œuvre ③→②
Pied de mur ① 6.5.1.1 Pied de mur maçonné ④ →③
Liaison d’un mur de refend avec la façade ②→①
Une infiltration d’air au niveau des pieds de mur peut prove-
Liaison d’un plancher intermédiaire avec la façade ②→① nir de blocs non enduits (cf. § 5.1.1, p. 45) et de joints verti-
Ossature en bois

Liaison aux pannes ②→① caux non remplis ou mal remplis de mortier. Ce risque de
fuite est relativement limité, mais peut s’avérer critique
Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon ②→① dans le cas d’une exigence d’étanchéité à l’air sévère.
Liaison d’une toiture à versants avec la façade ②→①
Plusieurs solutions sont proposées ci-après pour prévenir ce
Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend ②→①
risque :
Traversée de toiture par des conduits ② • une mise en œuvre sans traitement spécifique, si ce n’est
Intégration des menuiseries au gros œuvre ③→② un bon remplissage des joints entre blocs
• l’utilisation d’un produit d’étanchéité à l’air liquide (cf.
(*) ① Fuites très importantes – ② Fuites importantes  – ③ Fuites peu importantes – § 5.3.3, p. 54)
④ Fuites marginales.
• l’utilisation de la membrane extérieure pour réaliser
l’étanchéité à l’air
• l’utilisation d’une membrane de raccord étanche à l’air
• mise en œuvre : degré de difficulté, risque d’endomma- • la pose d’une couche de mortier.
gement en cours de chantier, visibilité et accessibilité
permettant une vérification visuelle, etc. Les deux dernières solutions sont présentées respective-
• durabilité : maintien des performances dans le temps et ment dans les détails 1 et 2.
risques de dégradation.

6.4 COMMENT ADAPTER LES DÉTAILS ?


La série des détails constructifs étudiés dans ce chapitre
n’est bien entendu pas exhaustive; il s’agit de détails de
principe. Leur mise en œuvre correcte et leur adaptation à la
situation particulière du projet envisagé requièrent le res-
pect des principes de base suivants :
• le choix d’un pare-air approprié en partie courante (cf.
§ 5.1, p. 45)
• la réalisation de la continuité de l’étanchéité à l’air entre
les différentes parois du bâtiment (cf. § 5.2, p. 49, et le
présent chapitre) Fig. 74 Localisation du raccord dans le bâtiment.

56 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 1 LIAISON DE LA FAÇADE AVEC UN PIED DE MUR MAÇONNÉ – PRODUIT DE RAC-


CORD ÉTANCHE À L’AIR

Détail 1 Application d’un produit de raccord étanche à l’air sur un pied de mur maçonné (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions Corps de métier concernés


■■ Enduit
}
Jonction sec-humide ■■ Maçon
■■ Membrane d’étanchéité
■■ Dalle de béton }Jonction sec-sec
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ La membrane est collée sur la dalle de béton; cette dernière doit être suffisamment propre, afin de permettre une bonne
adhérence.
■■ La jonction entre la membrane et l’enduit est assurée par un matériau intermédiaire (bande adhésive, par exemple) qui
doit se superposer sur 2 cm au minimum de part et d’autre des éléments raccordés.
■■ Le risque d’endommagement de la membrane en cours de chantier est important. Le carreleur doit être extrêmement soi-
gneux lors du découpage de la bande périphérique, afin de ne pas l’endommager. Par mesure de précaution, il peut insérer
temporairement entre le matériau sensible et la bande périphérique un plat métallique assurant la butée contre laquelle
s’appuie l’extrémité de l’outil de découpe. Il peut également utiliser un outil de découpe tel que représenté à la figure 75.
■■ Le passage des installations techniques au travers de la membrane doit être traité (cf. § 5.3.5, p. 54).
Koramic

Fig. 75 Outil de découpe permettant de ne pas endommager la membrane d’étanchéité à l’air.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 57


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 2 LIAISON DE LA FAÇADE AVEC UN PIED DE MUR MAÇONNÉ – CIMENTAGE

Détail 2 Cimentage d’un pied de mur maçonné (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions

}
■■ Enduit
■■ Couche de mortier Jonction humide-humide
■■ Dalle de béton

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Le mortier est mis en œuvre sur la partie verticale délimitée par la membrane anticapillaire et la dalle de béton, puis sur la
dalle de béton.
■■ Le passage des installations techniques doit être traité.
■■ Lorsque l’étanchéité à l’air de la surface située sous la barrière anticapillaire est réalisée au moyen d’un cimentage adapté
et d’épaisseur non négligeable, il peut être nécessaire de poser une plinthe et/ou un joint de colle plus épais, afin de
recouvrir le bord du revêtement de sol. Il existe également d’autres solutions (plinthe à talon, baguette d’angle de profil
adéquat) offrant une certaine souplesse et permettant de répondre à des impératifs acoustiques, par exemple.

58 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

Tableau 13 Comparaison des solutions pour le traitement des pieds de mur.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Aucun traitement spécifique Bonne si les joints sont Nécessité de bien remplir les joints. Fissuration possible en cas
correctement maçonnés (y de mouvements du
compris les joints verticaux). bâtiment.
Produit de raccord étanche à l’air (détail 1, Très bonne En cas de membrane, risque Les produits de raccord sont
p. 57) d’endommagement important en susceptibles de reprendre
cours de chantier. certains mouvements du
Collage malaisé sur la dalle de béton. bâtiment et d’améliorer ainsi
Produit de raccord sous forme d’étanchéi- Très bonne Bonne facilité de mise en œuvre la durabilité de la solution.
té à l’air liquide (figure 76)
Cimentage (détail 2) Très bonne Bonne facilité de mise en œuvre Le cimentage est susceptible
de se fissurer en cas de
mouvements du bâtiment.
Utilisation de la membrane extérieure Très bonne Bonne facilité de mise en œuvre –
pour réaliser l’étanchéité à l’air (figure 77)

L’ensemble des pieds de mur délimitant le volume protégé


doit être traité, quelle que soit la solution retenue. Si l’on
vise des performances d’étanchéité à l’air élevées, il peut
être nécessaire de traiter en outre le pied des murs de refend
selon l’une des solutions proposées.

6.5.1.2 Pied de mur à ossature en bois ①

Le pied de mur à ossature en bois constitue une faiblesse


importante du point de vue de l’étanchéité à l’air s’il n’est
pas traité (cf. figure 78).
Hevadex

La mise en œuvre d’une bande de raccord entre le mur et la


dalle de béton est essentielle (voir détail 3, p. 60). On utilise
Fig. 76 Etanchéité à l’air liquide appliquée en pied de mur.
généralement des membranes synthétiques (cf. figure 78)
fixées, d’un côté, sur les pare-air au moyen d’un produit
adapté (cf. § 5.2.1, p. 49) et, de l’autre, sur la dalle de béton
au moyen d’un joint de mastic continu. En principe, sur une
ossature en bois, ces membranes ne devraient pas être tra-
versées par des conduits ou d’autres éléments.

✗ ✓
Fig. 77 Membrane extérieure assurant Fig. 78 Risque de fuite important au pied des murs à ossature en bois.
l’étanchéité à l’air en pied de mur.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 59


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 3 LIAISON DE LA FAÇADE AVEC UN PIED DE MUR À OSSATURE EN BOIS –


MEMBRANE PARE-AIR

Détail 3 Application d’une membrane au pied d’un mur à ossature en bois (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane ou panneau
■■ Dalle de béton }Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ Pour assurer la continuité du pare-air, il y a lieu d’utiliser une membrane adaptée et suffisamment longue, que l’on colle
sur le panneau intérieur et sur la dalle. Cette dernière doit donc être suffisamment propre pour permettre l’adhérence. La
liaison entre la membrane et le pare-vapeur en partie courante doit également faire l’objet d’une jonction soignée.
■■ Il est nécessaire de veiller à la conformité du nœud PEB.

60 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

6.5.2 LIAISON AVEC UN MUR DE REFEND

6.5.2.1 Mur maçonné ④

Au sein d’un mur de refend, des passages d’air sont possibles à l’endroit
d’une ouverture ou d’une baie (de porte, par exemple). Le débit de fuite
observé peut être très différent selon les types de blocs utilisés, leur mise en
œuvre et la distance entre l’ouverture et le mur de façade. Toutefois, il est
communément admis qu’au-delà d’une distance de 1 mètre, la fuite d’air est
pratiquement nulle.

Le détail 4 illustre une solution consistant à enduire tout le pourtour d’une


baie de porte.

Fig. 79 Localisation du raccord dans le bâtiment.

DÉTAIL 4 LIAISON D’UN MUR DE REFEND AVEC LA FAÇADE DANS UNE STRUCTURE EN
MAÇONNERIE – CIMENTAGE OU ENDUISAGE AU POURTOUR D’UNE BAIE

✗ ✓
Détail 4 Cimentage ou enduisage d’un pourtour de baie à la jonction d’un mur de refend avec la façade dans le cas d’une structure en
maçonnerie (vue 3D).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Enduit → Jonction humide-humide

Corps de métier concerné


■■ Plafonneur

Point critique
■■ Lors du dimensionnement de la porte ou de toute autre ouverture, il est nécessaire de prendre en compte la surépaisseur
due à l’enduit.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 61


6 Traitement des détails constructifs

6.5.2.2 Ossature en bois ② →①


Dans une ossature en bois, la jonction de la façade avec un mur de refend doit être anticipée au moment du montage de la
structure. La continuité du raccord est assurée en prolongeant le pare-air tout le long de la façade, y compris au droit du mur
de refend. Selon la nature du pare-air, cette continuité sera réalisée soit par la pose d’une membrane en attente qui sera
ensuite raccordée à la barrière d’étanchéité des parties courantes de la façade (figure 80 et détail 5), soit par la pose des
panneaux intérieurs de la façade et l’étanchéification des joints entre panneaux avant la mise en œuvre des parois intérieures
(figure 81).

André Baivier – ISOPROC


Fig. 80 Continuité d’une membrane pare-air au droit d’une Fig. 81 Pose des panneaux intérieurs de façade et étanchéification des
paroi intérieure en bois. raccords à l’aide de bandes adhésives au droit du mur de refend.

62 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 5 LIAISON D’UN MUR DE REFEND AVEC LA FAÇADE DANS UNE CONSTRUCTION
À OSSATURE EN BOIS – PARE-AIR EN ATTENTE

Détail 5 Pare-air en attente à la jonction d’une façade avec un mur de refend dans une construction à ossature en bois (coupe horizontale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Panneau en bois ou membrane pare-air → Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ L’anticipation et la succession des tâches sont cruciales pour l’exécution de ce détail. La continuité de l’étanchéité à l’air
au droit des murs de refend doit être assurée avant la réalisation de ceux-ci.
■■ Dans le cas où l’étanchéité à l’air des parois courantes est réalisée uniquement à l’aide de panneaux, les jonctions entre
ces derniers doivent être traitées avant le montage du mur de refend.
■■ Pour des raisons acoustiques, on veillera à ce que la finition intérieure soit désolidarisée des parois en OSB.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 63


6 Traitement des détails constructifs

6.5.3 LIAISON AVEC UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE directe des hourdis sur la maçonnerie ne permet pas une
liaison étanche à l’air. Le béton de seconde phase doit rem-
6.5.3.1 Mur maçonné et plancher lourd ④ (dalle en béton plir les extrémités des éléments creux et empêcher ainsi tout
coulé in situ) → ③ (hourdis) passage d’air. La pose des hourdis se fera idéalement sur
une barre d’armature intégrée à un lit de mortier conformé-
Nous distinguons deux cas de figure selon que le plancher ment aux dispositions de la Note d’information technique
intermédiaire est constitué de béton coulé in situ ou de n° 223 [29].
hourdis. Dans le cas d’une dalle en béton coulé in situ, peu
de problèmes se posent pour autant que l’on procède à Le détail 6 illustre les solutions à mettre en œuvre pour endi-
l’enduisage adéquat des deux plans concernés (mur de guer ces fuites.
façade et sous-face de la dalle).
L’utilisation d’un nez de dalle préfabriqué peut également
poser problème, dans la mesure où des fuites d’air peuvent
survenir entre cet élément et la maçonnerie. Pour les éviter,
il y a lieu de placer un joint ou un mortier tel que représenté
dans la zone hachurée à la figure 83.

En ce qui concerne les planchers en bois sur maçonnerie, il


convient de se référer aux principes énoncés au § 6.8.3
(p. 96) au sujet des toitures plates.

6.5.3.2 Ossature en bois ② → ①

Le raccord étanche à l’air entre une façade à ossature en


bois et un plancher d’étage en bois est le plus souvent réa-
lisé à l’aide d’une membrane en attente posée avant la mise
Fig. 82 Localisation du raccord dans le bâtiment. en œuvre du plancher. La membrane est ensuite rabattue et
collée sur le pare-air (panneau intérieur ou membrane
souple). Cette jonction est représentée au détail 7 (p. 66).
Par contre, en présence de hourdis, il y a risque de circula-
tion d’air à travers les alvéoles, et fuite effective, par Lorsque la structure du plancher est située entre les parois
exemple, lorsque les hourdis sont percés pour le passage de verticales et que les panneaux jouent le rôle de pare-air
conduites ou d’une trémie d’escalier. De plus, la pose (figure 84), une membrane d’attente n’est pas indispen-
sable, à condition que les joints entre panneaux aient été
rendus étanches. Cette mise en œuvre est représentée au
détail 8 (p. 67).

F. Dobbels

Fig. 83 Joint de mortier placé au-dessus d’un nez de


dalle préfabriqué pour éviter les infiltrations d’air entre Fig. 84 Traitement des jonctions entre panneaux utilisés comme
l’élément et la maçonnerie. pare-air avant montage du plancher intermédiaire.

64 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 6 LIAISON D’UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE AVEC UN MUR DE FAÇADE EN MAÇON-


NERIE – HOURDIS OU DALLE ALVÉOLÉE

Détail 6 Liaison d’un plancher intermédiaire (hourdis ou dalle alvéolée) avec un mur de façade en maçonnerie (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions

}
■■ Enduit Jonction humide-humide
■■ Béton

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il est recommandé de poser les hourdis sur un lit de mortier comportant des barres d’armature [29]. Le béton de seconde
phase jouera également un rôle dans la performance d’étanchéité à l’air du détail.
■■ Les extrémités des éléments creux (type hourdis) doivent être remplies pour éviter toute circulation d’air dans les alvéoles.
■■ Il y a lieu d’appliquer l’enduit du mur de l’étage jusqu’au béton de seconde phase et de le protéger lors de la réalisation de
la chape.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 65


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 7 LIAISON D’UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE EN BOIS AVEC UNE FAÇADE À OSSA-
TURE EN BOIS – MEMBRANE PARE-AIR EN ATTENTE – POSE EN PLATEFORME

Détail 7 Pose en plateforme d’une membrane pare-air en attente à la jonction d’un plancher intermédiaire en bois avec une façade à
ossature en bois (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Panneau en bois et/ou membrane étanche à l’air → Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ Le placement d’une membrane en attente est indispensable à la bonne performance d’étanchéité à l’air de ce nœud
constructif. L’anticipation est cruciale pour réaliser le détail, car il influence directement le montage du gros œuvre.
■■ Afin d’éviter tout risque de condensation et d’assurer la conformité du nœud constructif à la réglementation PEB, la résis-
tance thermique au droit du nez de plancher doit être supérieure à la moitié de la résistance thermique du mur.
■■ Pour des raisons acoustiques, on veillera à désolidariser les plaques de finition.

Remarque
■■ Ce détail s’applique uniquement au plancher séparant les locaux d’une même habitation.

66 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 8 LIAISON D’UN PLANCHER INTERMÉDIAIRE EN BOIS AVEC UNE FAÇADE À OSSA-
TURE EN BOIS – MEMBRANE PARE-AIR EN ATTENTE – POSE EN BALLON

Détail 8 Pose en ballon d’une membrane pare-air en attente à la jonction d’un plancher intermédiaire en bois avec une façade à ossature en
bois (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Panneau en bois et/ou membrane étanche à l’air → Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Point critique
■■ La pose d’une membrane en attente est indispensable à la bonne performance d’étanchéité à l’air de ce détail constructif.
L’anticipation est cruciale pour réaliser le raccord, car il influence directement le montage du gros œuvre.

NB : pour garantir la stabilité des planchers, ceux-ci sont fixés aux poteaux du mur de façade.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 67


6 Traitement des détails constructifs

6.6 JONCTIONS D’UNE TOITURE À VER- 6.6.1 LIAISON AUX PANNES ② → ①


SANTS
Pour éviter que l’étanchéité à l’air soit interrompue au droit
Assurer l’étanchéité à l’air des toitures à versants est parti- de chaque panne, le détail 9 (p. 70) propose une solution
culièrement important en raison de leur structure légère et mettant en œuvre un lé en
des risques de condensation interne qui en découlent. L’au- attente. L’étanchéité à l’air –
teur de projet et l’entrepreneur, en concertation avec les et l’isolation thermique –
autres partenaires concernés, doivent prendre les mesures peuvent aussi être dispo-
nécessaires, afin d’atteindre un degré d’étanchéité à l’air sées sous les pannes,
satisfaisant. Pour ce faire, il y a lieu non seulement de soi- comme illustré sur le
gner la conception et l’exécution en partie courante, mais détail 10. On peut égale-
également d’accorder toute l’attention requise aux détails ment envisager de fixer
de raccord. L’étanchéité à l’air en partie courante est habi- directement le pare-va-
tuellement assurée par le pare-vapeur (cf. § 5.1.2, p. 46). peur à la panne (cf.
figure  86). La mise
Les toitures à versants sont souvent parachevées en en œuvre d’un lé en
sous‑face au moyen de panneaux (plaques de plâtre, par attente n’étant pas
exemple) que l’on visse généralement sur une sous-struc- possible en rénovation, le
ture portante. La largeur du vide technique et le choix du sys- concepteur choisira une de ces
tème de fixation revêtent ici une grande importance, car ils deux dernières solutions.
doivent permettre de prévenir les risques de perforation du Fig. 85 Localisation du raccord dans le
pare-air, même lorsque ce dernier se déplace sous l’effet du bâtiment.
vent. On évitera de perforer le pare-air, même localement,
pour y incorporer des spots lumineux; ceux-ci seront de pré- L’extrémité des pannes est un point singulier à solutionner.
férence intégrés dans le vide technique. Le risque de fuites d’air est présent dans les configurations
illustrées aux détails 9 et 10. On peut y remédier en posant
Notons que la configuration peut nécessiter des adaptations un produit de raccord (bande, étanchéité à l’air liquide, etc.)
pour améliorer les performances acoustiques lorsque les sur tout le pourtour de la panne (cf. figure 87).
exigences le requièrent. Le choix de l’isolant, le poids et le
découplement de la charpente par rapport à la structure du
plafond suspendu via des profilés métalliques sont des
pistes envisageables.

Dans le cas d’une toiture à fermettes préfabriquées, il est


conseillé de poser le pare-air sous la charpente de manière
à éviter son percement par toutes les membrures. Rappelons
que l’isolant thermique et le pare-air doivent être placés en
concordance l’un par rapport à l’autre (cf. § 4.3.2, p. 27).

La Note d’information technique n° 251 relative à l’isolation


des toitures à versants [30] distingue deux classes d’étan-
chéité à l’air satisfaisantes (tableau 14). Il est évident que la
classe d’étanchéité à l’air L1 est indispensable et la classe L2
souhaitable en cas d’exigence sévère. Fig. 86 Pare-air directement fixé sur la panne faîtière rabotée.

Tableau 14 Classes d’étanchéité à l’air des toitures à versants (extrait de la NIT 251).

Classe Niveau Descriptif


Mise en œuvre peu soignée ou conception inadéquate; les règles de continuité ne sont pas
respectées : la barrière d’étanchéité à l’air fait défaut ou n’est pas continue; sa jonction avec les
L0 Mauvaise étanchéité à l’air
parois et les autres éléments qui la délimitent (pannes ou fermes intermédiaires, par exemple)
n’est pas étanche à l’air.
Mise en œuvre correcte et conception adéquate; les règles de continuité sont respectées : les
L1 Bonne étanchéité à l’air
raccords ne présentent pas de fuites visibles.
Etanchéité à l’air validée et Conception et exécution minutieuses : les règles de continuité sont respectées; les perfor-
améliorée (L1 + essai de mances sont validées par un contrôle in situ permettant de repérer toutes les fuites d’air
L2
pressurisation + correction détectables dans l’élément (en l’occurrence, la toiture à versants) et de les obturer.
des fuites)

68 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

Tableau 15 Comparaison des solutions proposées pour traiter le raccord du pare-air aux pannes.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Nécessité d’une bonne coordination des travaux
Très bonne, à de charpente pour poser les pare-vapeur en
Pare-air sur les pannes via
condition de traiter attente. Soin à apporter pour éviter leur dégrada-
un lé en attente (détail 9, Très bonne
BÂTIMENTS NEUFS

l’extrémité des tion. Vérifier la compatibilité des lés, en particulier


p. 70)
pannes avec soin. si la pose des lés en attente et en partie courante
n’est pas effectuée par le même corps de métier.
Pare-air sous les pannes Bonne facilité de mise en œuvre; vérifier que la
Très bonne Très bonne
(détail 10, p. 71) couche d’isolant thermique suive le pare-air.
Risque de déformation des pannes
Pare-air collé aux pannes
Bonne Difficulté de collage sur les pannes. dû au séchage et donc risque pour
(figure 86)
la pérennité du collage.
Pare-air sur les pannes (via
Pas réalisable, à moins d’une rénovation lourde (voir ci-dessus ‘Bâtiments neufs’)
lé en attente) (détail 9)
BÂTIMENTS EN
RÉNOVATION

Pare-air sous les pannes Bonne facilité de mise en œuvre; vérifier que la
Très bonne Très bonne
(détail 10) couche d’isolant thermique suive le pare-air.
Risque de déformation des pannes
Pare-air collé aux pannes Difficulté de collage sur les pannes, souvent non
Bonne déjà en place en raison d’un
(figure 86) rabotées et irrégulières.
séchage insuffisant.
Arch. Stiernet

0 1 2

3 4 5
Fig. 87 Pose correcte des membranes en attente sur les pannes, mais risque de fuites d’air aux extrémités des pannes (0) et exemple de résolution à
l’aide d’un manchon confectionné sur place (1-2-3-4-5).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 69


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 9 LIAISON D’UNE TOITURE AUX PANNES – MEMBRANE PARE-AIR EN ATTENTE

lvis

econtre-latte + eplaque

Détail 9 Liaison aux pannes (coupe verticale) – Membrane pare-air en attente.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur → Jonction sec-sec (entre lés du pare-vapeur)

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Entrepreneur chargé de la pose de l’isolant thermique et du pare-air

Points critiques
■■ Un lé doit être placé en attente sur les pannes avant de poursuivre les travaux de charpente.
■■ La longueur des lés en attente doit être suffisante (20 cm minimum de part et d’autre de la panne) pour permettre un rac-
cord aisé avec les lés en partie courante.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ En cas d’exigences acoustiques particulières, on veillera au choix de l’isolant, à l’épaisseur des plaques de finition et au
système de fixation.

70 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


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DÉTAIL 10 LIAISON D’UNE TOITURE À LA FAÎTIÈRE – MEMBRANE PARE-AIR SOUS LA FAÎTIÈRE

lvis

econtre-latte + eplaque

Détail 10 Liaison à la faîtière (coupe verticale) – Membrane pare-air sous la panne faîtière.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur → Jonction sec-sec (entre lés du pare-vapeur)

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Entrepreneur chargé de la pose de l’isolant thermique et du pare-air

Points critiques
■■ L’isolant thermique et la pare-vapeur doivent rester en contact.
■■ On réalisera une boucle avec le pare-vapeur pour éviter les déchirures pouvant résulter des mouvements différentiels.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ Ce détail n’impose pas d’isoler le pan de toiture jusqu’au faîte; toutefois, si le passage d’installations techniques est prévu
à cet endroit, il y a lieu de placer un isolant de manière à préserver ces installations du gel.
■■ En cas d’exigences acoustiques particulières, on veillera au choix de l’isolant, à l’épaisseur des plaques de finition et au
système de fixation.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 71


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6.6.2 LIAISON AVEC LE MUR PIGNON

6.6.2.1 Mur maçonné ①

Ce détail nécessite de faire la liaison entre deux pare-air de


nature différente : le pare-vapeur du complexe de toiture et
l’enduit mural. Deux solutions sont possibles pour assurer
cette liaison :
• soit par une jonction sec-humide comme illustré sur le
détail 11
• soit par une jonction sec-sec, en fixant le pare-air sur
l’enduit préalablement mis en œuvre. Cette dernière
jonction peut s’opérer à l’aide d’une bande adhésive,
d’un mastic (cf. figure 89) ou par interposition d’un élé-
ment comprimable et étanche à l’air.

Dans les deux cas, le mouvement différentiel entre les deux


structures peut être préjudiciable au maintien du raccord
dans le temps. On veillera donc à assurer une aisance avec le
pare-vapeur pour éviter toute contrainte et toute dégradation.

Klöber
Fig. 89 Jonction sec-sec entre un pare-air souple et un
mur enduit sec.

6.6.2.2 Ossature en bois ② → ①

Lorsque le mur pignon est constitué d’une ossature en bois,


on procède le plus souvent à une jonction sec-sec entre la
membrane pare-vapeur et/ou les panneaux de bois.
Fig. 88 Localisation du
raccord dans le bâtiment. Le détail 12 (p. 74) illustre ce raccord.

Tableau 16 Comparaison des solutions proposées pour la jonction d’une toiture à versants avec un pignon.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Jonction sec-humide Très bonne – Bonne durabilité si l’aisance est
(détail 11) prévue pour éviter toute contrainte
mécanique sur le pare-air.
Jonction sec-sec Très bonne Seule solution possible si le Bonne durabilité si l’aisance est
(figure 89) pignon est préalablement prévue pour éviter toute contrainte
enduit. mécanique sur le pare-air.

72 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


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DÉTAIL 11 LIAISON D’UNE TOITURE À VERSANTS AVEC UN MUR PIGNON EN MAÇONNERIE

Détail 11 Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon en maçonnerie (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions

}
■■ Pare-vapeur Jonction sec-humide
■■ Enduit

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Entrepreneur chargé de la pose de l’isolant thermique et du pare-air
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle d’aisance avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des
déchirures; cette boucle est réalisée, selon le système de fixation, par l’un des trois corps de métier précités.
■■ On veillera à ce que la longueur du lé de pare-vapeur soit suffisante pour assurer un lien étanche avec le plafonnage. Cette
dimension doit prendre en compte l’épaisseur des lattes et des contre-lattes.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.
■■ Pour rappel, l’isolation de la tête du mur pignon est indispensable pour éviter un pont thermique.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 73


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DÉTAIL 12 LIAISON D’UNE TOITURE À VERSANTS AVEC UN MUR PIGNON À OSSATURE EN


BOIS

Détail 12 Liaison d’une toiture à versants avec un mur pignon à ossature en bois.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane souple et/ou panneau de bois → Jonction sec-sec

Corps de métier concernés


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle d’aisance avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des
déchirures.
■■ L’installation de spots est à éviter. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

74 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

6.6.3 LIAISON AVEC LA FAÇADE

6.6.3.1 Mur maçonné ② → ①

Ce raccord se traite de la même manière que le détail 11


(p. 73), en assurant la continuité entre le pare-vapeur et l’en-
duit, tout en permettant les mouvements différentiels sans
endommagement.

Le détail 13 (p. 76) propose une solution applicable aux


combles chauffés. Dans cette configuration, la jonction
sec-humide est réalisée sur un support hétérogène (poutre
de ceinture en béton, blocs de maçonnerie). Cette hétérogé-
néité du support nécessite l’utilisation d’un treillis de renfort, Fig. 90 Localisation du raccord dans le bâtiment.
afin de limiter les risques de fissuration dans l’enduit.
L’épaisseur du treillis s’ajoutant aux bandes de raccord, l’en-
semble peut atteindre des épaisseurs critiques. Il convient
dès lors d’en tenir compte lors de l’élaboration du détail, par
exemple en adaptant la nature des supports et leur surface. 6.6.3.2 Ossature en bois ② → ①

Le détail 14 (p. 77) traite le raccord pour des bâtiments dont Le raccord d’une toiture à versants avec un mur de façade
les combles se situent en dehors du volume protégé. constitué d’une ossature en bois est illustré au détail 15
(p. 78).
En ce qui concerne les planchers lourds, on se référera au rac-
cord entre un mur maçonné et un plancher (cf. § 6.5.3, p. 64).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 75


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DÉTAIL 13 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UN MUR DE FAÇADE EN MAÇONNERIE –


PARE-AIR DANS LE VERSANT – BANDE DE RACCORD AVEC ENDUIT

Détail 13 Application d’un pare-air et d’une bande de raccord avec enduit dans un versant de toiture à la liaison avec un mur de façade en
maçonnerie (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur
■■ Plafonnage }
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Entrepreneur chargé de la pose de l’isolant thermique et du pare-air
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ Un renfort mécanique doit être mis en place pour prévenir les fissurations dues aux différentes natures de support (en
l’occurrence, entre maçonnerie et poutre en béton armé).
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

76 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 14 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UN MUR DE FAÇADE EN MAÇONNERIE –


PARE-AIR DANS LE PLANCHER DES COMBLES

Détail 14 Application d’un pare-air dans le plancher des combles et le chéneau à la liaison du versant de toiture avec un mur de façade en
maçonnerie (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur
■■ Plafonnage }
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ Un renfort mécanique doit être mis en place pour prévenir les fissurations dues aux différentes natures de support (en
l’occurrence, entre maçonnerie et poutre en béton armé).
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 77


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DÉTAIL 15 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UNE FAÇADE À OSSATURE EN BOIS –
PARE-AIR DANS LES VERSANTS

Détail 15 Pose d’un pare-air dans un versant de toiture à la liaison avec une façade à ossature en bois (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane pare-air et/ou panneau de bois → Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ Il y a lieu de réaliser une boucle avec le pare-vapeur, afin d’éviter des contraintes susceptibles d’engendrer des déchirures.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’une épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

78 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

6.6.4 LIAISON AVEC UN MUR DE REFEND

6.6.4.1 Mur maçonné ② → ①

Le risque encouru au niveau de ce raccord est une discontinuité du pare-vapeur.


Il peut être évité par la mise en place d’un lé en attente sur le mur de refend tel
que décrit dans le détail 16 (p. 80).

Il est également envisageable de réaliser une jonction entre le pare-air et l’en-


duit du mur de refend de part et d’autre du mur. Dans ce cas, l’enduit du mur
de refend est nécessaire à l’étanchéité à l’air du bâtiment (cf. détail 13, p. 76).

6.6.4.2 Ossature en bois ② → ①

Le même principe du lé en attente est applicable aux ossatures en bois (voir


Fig. 91 Localisation du raccord dans le bâtiment.
figure 92). Ce raccord est illustré au détail 17 (p. 81).

Fig. 92 Membranes en attente permettant d’assurer la continuité de l’étanchéité à l’air des versants de toiture.

Tableau 17 Comparaison des solutions proposées pour traiter la jonction d’une toiture à versants avec un mur de refend en maçonnerie.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Lé en attente sur le mur de refend Très bonne Une bonne coordination entre les différents corps de métier est Bonne
(détail 16, p. 80) nécessaire. La tête du mur de refend doit être lissée au mortier
pour éviter d’endommager la membrane.
Raccord de la membrane pare-air Très bonne Les raccords sec-sec et sec-humide peuvent être envisagés. Bonne
sur le mur de refend (détail 13, p. 76) Dans ce cas, l’enduisage du mur de refend est nécessaire.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 79


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 16 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UN MUR DE REFEND EN MAÇONNERIE

Détail 16 Liaison d’un versant de toiture avec un mur de refend en maçonnerie (coupe horizontale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane pare-air → Jonction sec-sec

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Charpentier
■■ Couvreur

Points critiques
■■ Un lé doit être placé en attente sur la tête du mur de refend avant de poursuivre les travaux de charpente.
■■ De manière générale, l’entrepreneur veille à la hauteur des murs pignons et des murs de refend, afin de ménager de la
place pour la pose de l’isolation thermique.
■■ Les têtes des murs de pignon et de refend sont lissées au mortier, de sorte à limiter le risque d’endommagement du
pare-vapeur en attente.
■■ Cette membrane doit être maintenue en place en cours de chantier jusqu’à sa fixation définitive.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur de la vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

NB : dans ce détail, l’enduit du mur de refend n’est pas nécessaire à l’étanchéité à l’air du bâtiment.

80 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 17 LIAISON D’UN VERSANT DE TOITURE AVEC UN MUR DE REFEND À OSSATURE


EN BOIS

Détail 17 Liaison d’une toiture à versants avec un mur de refend à ossature en bois (coupe horizontale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane pare-air → Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Constructeur de systèmes à ossature en bois

Points critiques
■■ Il y a lieu de placer un lé en attente par-dessus le mur de refend avant de poursuivre les travaux de charpente, et de veiller
à raccorder les différentes parties du lé.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 81


6 Traitement des détails constructifs

6.6.5 LIAISON ENTRE LE VERSANT D’UNE ANNEXE ET


LA FAÇADE

Dans le cas d’un versant d’annexe venant s’appuyer sur un


mur de façade tel qu’illustré à la figure 93, il convient de
faire la liaison entre le pare-vapeur du rampant de toiture et
l’enduit du mur de façade, afin d’éviter des fuites d’air dans
la partie supérieure de la toiture.

Deux solutions s’offrent à l’auteur de projet et/ou à l’entre-


preneur. La première consiste à revenir avec le pare-vapeur
sur le mur intérieur enduit (cf. figure 89, p. 72), la seconde
est représentée en deux phases au détail 18.
Fig. 93 Localisation du raccord dans le bâtiment.

Tableau 18 Comparaison des solutions proposées pour la jonction du versant d’une annexe avec la façade.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Fixation du pare-vapeur sur Très bonne si traitement de Pas d’impact sur le montage du gros œuvre. Bonne
l’enduit l’ouverture (cf. détail 4, p. 61).
Lé en attente entre deux Très bonne, à condition d’éviter les Nécessité de prévoir, dès la conception, une Bonne
rangées de blocs saignées verticales qui endomma- membrane adaptée entre deux rangées de blocs.
(détail 18) geraient la membrane. Le niveau de la membrane doit être déterminé en
fonction du niveau de la toiture de l’annexe.
Vérifier la stabilité du mur porteur.

82 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 18 LIAISON DU VERSANT D’UNE ANNEXE AVEC LA FAÇADE

EXTÉRIEUR

INTÉRIEUR

INTÉRIEUR

Détail 18 Réalisation phasée de la liaison du versant d’une annexe avec la façade (coupe verticale).

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur
}
Jonction sec-sec
■■ Membrane EPDM
■■ Enduit }
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Charpentier
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ La membrane placée entre deux couches de mortier doit être compatible avec le pare-air (EPDM, par exemple). Sa longueur
doit permettre le raccord avec le pare-vapeur du côté du versant.
■■ Du côté du mur porteur, cette membrane sera coupée au ras de la maçonnerie par le plafonneur au moment de l’exécution
de son travail.
■■ On veillera à éviter les saignées verticales qui endommageraient la membrane. Si elles sont inévitables, il sera nécessaire
de restaurer l’étanchéité à l’air à l’aide d’un enduit au plâtre.
■■ La longueur des vis de fixation des plaques de finition et/ou la section du lattage doivent être adaptées. Pour éviter le
percement du pare-vapeur, la longueur des vis doit être inférieure à l’épaisseur du contre-lattage, augmentée de l’épais-
seur des plaques de finition : lvis < econtre-latte + eplaque.
■■ L’installation de spots doit être évitée. A défaut, il convient de prévoir un espace technique d’épaisseur suffisante.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 83


6 Traitement des détails constructifs

6.6.6 INTÉGRATION D’UNE FENÊTRE DE TOIT ①

L’intégration d’une fenêtre dans un versant de toiture peut être effectuée à l’aide
d’un cadre préfabriqué. Plusieurs fabricants prémontent des isolants thermiques et
des collerettes pare-vapeur sur leurs fenêtres de toit (cf. figure 96). Ce prémontage
facilite la réalisation de la continuité de l’étanchéité à l’air. Toutefois, comme le
montrent la figure 95B et le détail 19, il est parfaitement possible d’assurer
cette continuité sans recourir à de tels éléments.

Fig. 94 Localisation du raccord dans le bâtiment.

✗ ✓

A B

Fig. 95 Etanchéité à l’air autour d’une fenêtre de toiture : exemple de réalisation inacceptable (à gauche) et de bonne réalisation (à droite).

Velux
Roto

Fig. 96 Exemple de collerette de liaison au pare-vapeur et de bloc Fig. 97 Exemple de profilé de châssis facilitant la jonction entre un
isolant prémontés en usine. pare-air souple et une fenêtre de toit.

84 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 19 INTÉGRATION D’UNE FENÊTRE DE TOIT

Détail 19 Intégration d’une fenêtre dans un versant de toiture.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur
■■ Menuiserie }
Jonction sec-sec

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Couvreur (enchevêtrure)
■■ Entrepreneur en charge de la pose de l’isolation thermique et du pare-air
■■ Plafonneur (pose des plaques de plâtre)

Points critiques
■■ Il y a lieu de soigner la jonction du pare-vapeur avec la menuiserie en utilisant des bandes adhésives adéquates.
■■ On utilisera éventuellement les systèmes préfabriqués proposés par les fabricants de fenêtres de toit, afin de faciliter la
réalisation de la jonction.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 85


6 Traitement des détails constructifs

6.6.7 TRAVERSÉE PAR UN CONDUIT NON DESTINÉ À


L’ÉVACUATION DES FUMÉES ②

L’utilisation de manchons en EPDM limite le risque de fuite


autour du conduit. Comme illustré sur le détail 20, on
essayera autant que possible de disposer d’un support
rigide, afin de faciliter la réalisation du raccord entre le man-
chon et le pare-air. Nous renvoyons le lecteur au §  5.3.1
(p. 52) pour la mise en œuvre de ce type de manchon.

✗ Fig. 98 Localisation du raccord dans le bâtiment.



Fig. 100 Traversée de la toiture par un conduit non destiné à
l’évacuation des fumées : exemple de traitement adéquat.

Fig. 99 Traversée de la toiture par un conduit non destiné à


l’évacuation des fumées. En haut : absence de traitement. En bas :
traitement risqué (bandes adhésives non déformables).

Tableau 19 Comparaison des solutions proposées pour le traitement des traversées de conduits.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Bande adhésive déformable (cf. Très bonne Facilement réalisable autour d’un conduit Bonne
§ 5.3.4, p. 54) déjà en place.
Manchon fabriqué sur place Très bonne A découper, mais non applicable si le conduit Bonne
est déjà en place.
Manchon en EPDM (cf. § 5.3.1, Très bonne Facile, mais non applicable si le conduit est Bonne
p. 52) déjà en place.
Etanchéité liquide (cf. § 5.3.3, Très bonne Facilement réalisable autour d’un conduit Bonne
p. 54) déjà en place.

86 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 20 TRAVERSÉE D’UNE TOITURE À VERSANTS PAR UN CONDUIT NON DESTINÉ À L’ÉVA-
CUATION DES FUMÉES – MANCHON POUR CONDUIT CLASSIQUE

Détail 20 Utilisation d’un manchon pour étanchéifier la traversée d’une toiture à versants par un conduit classique non destiné à l’évacua-
tion des fumées.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Pare-vapeur
■■ Manchons }
Jonction sec-sec

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Installateur de systèmes de ventilation
■■ Sanitariste

Points critiques
■■ Il y a lieu d’utiliser un manchon étanche et de réaliser le raccord entre le manchon et la pare-vapeur.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après l’essai.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 87


6 Traitement des détails constructifs

6.6.8 TRAVERSÉE PAR UN CONDUIT DE FUMÉE ② le conduit sera ensuite réalisé au moyen d’un panneau, lui
aussi, incombustible. Le resserrage entre ce dernier et le
Les conduits de fumée (tubages métalliques) nécessitent conduit sera effectué au moyen d’un mastic résistant au feu.
des précautions particulières. La norme NBN B  61-002 [4]
impose des distances minimales à respecter entre le conduit Ce détail d’exécution est illustré au détail 21. Certains fabri-
d’évacuation et tout matériau combustible, excepté pour les cants de conduits de fumée métalliques proposent à l’heure
conduits de classe T80, c’est-à-dire ceux destinés à ne véhi- actuelle des kits d’accessoires permettant de réaliser ces
culer que des produits de combustion à très basse tempéra- traversées de manière étanche à l’air (cf. § 5.3.5, p. 54).
ture. En l’absence de pare-air et de produits de raccord
incombustibles, les pare-air devront être découpés à une La distance au feu à respecter varie en fonction du type de
distance conforme à la norme. Le passage du conduit sera conduit et de combustible. Pour la déterminer, il est conseillé
fixé à la structure portante de la paroi avant d’être enserré de se référer aux normes en vigueur et au marquage CE des
par de l’isolant incombustible. Le raccord entre le pare-air et conduits.

DÉTAIL 21 TRAVERSÉE D’UNE TOITURE À VERSANTS PAR UN CONDUIT DE FUMÉE – CAS D’UN
PARE-VAPEUR N’APPARTENANT PAS À LA CLASSE ‘A’ DE RÉACTION AU FEU

Détail 21 Traversée d’une toiture à versants par un conduit de fumée dans le


cas d’un pare-vapeur n’appartenant pas à la classe A de réaction au feu.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions Corps de métier concernés


■■ Pare-vapeur
■■ Panneau incombustible } Jonction sec-sec ■■ Charpentier
■■ Chauffagiste

Points critiques
■■ Le pare-vapeur doit être découpé de manière à respecter la distance imposée par le marquage CE du conduit utilisé et par
l’annexe A des normes NBN EN 15287-1 et -2.
■■ Il y a lieu de faire usage de panneaux incombustibles et de réaliser le raccord entre les panneaux et le pare-vapeur, d’une
part, et entre les panneaux et le conduit, d’autre part. On veillera à utiliser un matériau de jonction résistant au feu et un
isolant incombustible.
■■ S’il est possible de réaliser un test d’orientation pour mesurer la perméabilité à l’air, on placera les plaques de finition
après celui-ci.

88 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

6.7 INTÉGRATION DES MENUISERIES AU


GROS ŒUVRE ③ → ②
L’intégration des menuiseries extérieures au gros œuvre doit
permettre d’assurer la continuité des performances fournies
par les châssis de fenêtre et la barrière d’étanchéité à l’air de
la façade. Or, les jonctions entre les châssis et les enduits
intérieurs peuvent être le siège de fuites significatives.
Quatre façons de procéder au resserrage de la menuiserie
sont proposées ci-après :
• application d’une bande de raccord collée (voir § 6.7.1) Fig. 101 Localisation du
• application d’une bande de raccord à noyer dans l’enduit raccord dans le bâtiment.
(voir § 6.7.1)
• réalisation d’un caisson en bois ou en polystyrène haute d’assurer la continuité aux angles. Ce pli sera adapté aux
densité (voir § 6.7.2, p. 91) dimensions de l’écart entre le châssis et le contour de la
• utilisation d’un arrêt d’enduit avec joint de pourtour (voir baie. L’emploi d’un treillis d’accrochage ou d’une plaque de
§ 6.7.3, p. 94). support peut se révéler indispensable pour l’adhérence de
la finition. Les corps de métier intervenant a posteriori veille-
ront à ne pas endommager la membrane.
6.7.1 PRODUIT DE RACCORD ÉTANCHE À L’AIR SUR
LE POURTOUR DU CHÂSSIS

Les détails 22, 23 et 24 (p. 90) montrent comment position-


ner des membranes d’étanchéité à l’air sur tout le pourtour
d’un châssis et sous la tablette. La liaison de la membrane
au châssis est réalisée le plus souvent à l’aide d’un adhésif.
Elle ne peut être percée dans sa partie libre par les pattes de
fixation de la menuiserie au gros œuvre.

La jonction à réaliser dans ce cas de figure est une jonction


sec-humide (cf. § 5.2.2, p. 50). Si la baie présente d’impor-
tants écarts de planéité, il peut être nécessaire de prévoir un
cimentage, afin de permettre une jonction correcte.

Dans le cas d’une membrane à coller, le coordinateur déter-


minera le corps de métier responsable de son collage au
gros œuvre (menuisier, par exemple). Par contre, s’il s’agit Tremco-Illbruck
d’une membrane à noyer dans l’enduit, son rabattement et
son intégration devront être réalisés par le plafonneur, qui
en sera dûment informé.

Dans le cas d’une bande de raccord de quelque type que ce Fig. 102 Exemple de bande à enduire pour assurer la continuité du
soit, les angles devront faire l’objet d’un pli permettant pare-air entre le châssis et l’enduit à venir.

Tableau 20 Comparaison des solutions proposées pour l’intégration des menuiseries au gros œuvre.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Bandes de raccord collées Très bonne La mise en œuvre de ces membranes peut être Bonne
(détails 22, 23 et 24, p. 90) malaisée, en particulier aux angles.
Bandes de raccord noyées Très bonne La mise en œuvre de ces membranes peut être Bonne
dans l’enduit malaisée, en particulier aux angles. Le phasage des
(détails 22, 23 et 24, p. 90) travaux nécessite toute l’attention requise.
Caisson Très bonne Le caisson se met en œuvre de la même manière qu’un Bonne
(détails 25, 26 et 27, p. 92 + bloc-porte. Cette solution est susceptible de conduire à
détails 28, 29 et 30, p. 93) des fissurations de l’enduit. Elle est particulièrement
bien adaptée à la construction en bois.
Arrêt d’enduit et joint Très bonne Cette technique a l’avantage d’être connue. Cette solution peut être durable si le
souple (détails 31, 32 et 33, joint est régulièrement contrôlé et, au
p. 95) besoin, réparé.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 89


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAILS 22, 23 ET 24 INTÉGRATION DES MENUISERIES AU GROS ŒUVRE – PRODUIT DE


RACCORD SPÉCIFIQUE

l
L

L
l

L
l

Détails 22, 23 et 24 Utilisation d’une membrane d’étanchéité à l’air à la jonction d’une menuiserie avec le gros œuvre.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Menuiserie
■■ Membrane d’étanchéité à l’air
■■ Enduit
}
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Menuisier
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ La continuité de l’étanchéité à l’air est assurée au moyen de bandes de raccord spécifiques ou éventuellement d’un produit
d’étanchéité à l’air liquide.
■■ Pour permettre l’adhérence des différents éléments, il est conseillé de laisser au minimum la moitié de la battée libre de
bande, autrement dit : l > L/2.
■■ La continuité de l’isolation thermique est assurée au moyen d’un isolant mis en œuvre (par injection, par exemple) avant
la pose de la barrière étanche à l’air.
■■ Le profil extérieur doit être adapté à la situation.
■■ En cas d’exigences acoustiques, il est souhaitable d’effectuer le resserrage de la menuiserie au moyen de laine minérale.
■■ La solution proposée nécessite d’éventuelles adaptations selon la nature du profilé de châssis.

90 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

6.7.2 CAISSON EN BOIS OU EN POLYSTYRÈNE HAUTE manière à assurer la continuité de l’isolation thermique et
DENSITÉ celle du pare-air. Pour ce faire, un isolant complémentaire et
une bande de raccord entre le cadre et le gros œuvre peuvent
Cette solution (détails 25, 26 et 27, p. 92 + détails 28, 29 et être nécessaires.
30, p. 93) consiste à réaliser un caisson en bois ou en
polystyrène haute densité étanche à l’air (multipli, par En présence d’un cadre en bois, il faut veiller à ce que la
exemple). Cette technique issue de la construction à ossa- maçonnerie soit bien sèche pour éviter une humidification
ture en bois permet de reprendre le porte-à-faux de la menui- excessive du bois.
serie en présence d’isolants thermiques de forte épaisseur.
La conception de la baie doit être adaptée. En effet, l’utilisa-
L’étanchéité à l’air à la jonction entre le dormant et le cais- tion d’un caisson nécessite une battée de dimensions plus
son est assurée par un joint comprimé ou une colle expan- importantes que d’ordinaire (largeur minimale de 6 cm,
sive (figure 103) avant la fixation mécanique (figure 104). Le voire 10 cm dans certaines situations). La conception et la
châssis et son caisson sont ensuite fixés au gros œuvre. coordination des corps de métier se révèlent, une fois de
L’interface entre le caisson et le gros œuvre est réalisée de plus, essentielles.

Fig. 103 Application de colle expansive à la Fig. 104 Fixation mécanique du caisson.
jonction entre le dormant et le caisson.

Fig. 106 Mise


en œuvre de la
menuiserie
dans une
maçonnerie de
façade à l’aide
d’un caisson
en bois (la
jonction entre
le caisson et
l’enduit à venir
sera réalisée
Fig. 105 Intégration de la menuiserie dans une façade à ossature ultérieure-
en bois à l’aide d’un caisson en bois. ment).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 91


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAILS 25, 26 ET 27 INTÉGRATION DES MENUISERIES AU GROS ŒUVRE (MUR MA-


ÇONNÉ) – CAISSON EN BOIS

Détails 25, 26 et 27 Intégration de la menuiserie au gros œuvre (mur maçonné) au moyen d’un caisson en bois.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions Corps de métier concernés


■■ Menuiserie
}Jonction par collage et fixation mécanique ■■ Menuisier
■■ Caisson en bois
■■ Enduit }Jonction sec-humide
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Le caisson en bois doit être fixé à la menuiserie avant la pose; un joint comprimé ou une colle expansive assure l’étanchéité
à l’air entre le caisson et la menuiserie sur tout son pourtour.
■■ La continuité de l’isolation thermique est réalisée au moyen d’un isolant injecté.
■■ L’isolant injecté devra être coupé de manière à servir de support à l’enduit. L’adhérence sera satisfaisante à condition de
placer un treillis de renfort.
■■ Les phases de mise en œuvre de la menuiserie doivent être prévues dès le stade de la conception.
■■ Le caisson en bois doit être protégé contre d’éventuelles infiltrations au moyen d’une membrane extérieure.
■■ Le caisson doit présenter des caractéristiques d’étanchéité à l’air suffisantes (multiplex, par exemple).
■■ La largeur de la battée et les dimensions de la baie doivent être adaptées aux différents éléments en présence.
■■ La solution proposée nécessite d’éventuelles adaptations selon la nature du profilé de châssis.

92 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAILS 28, 29 ET 30 INTÉGRATION DES MENUISERIES AU GROS ŒUVRE (OSSATURE


EN BOIS) – CAISSON EN BOIS

Détails 28, 29 et 30 Intégration de la menuiserie au gros œuvre (ossature en bois) au moyen d’un caisson en bois.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Menuiserie
■■ Caisson en bois }
Jonction par collage et fixation mécanique

■■ Bande d’étanchéité à l’air


■■ Panneau ou membrane }
Jonction sec-sec

Corps de métier concerné


■■ Menuisier

Points critiques
■■ Le caisson en bois doit être fixé à la menuiserie avant la pose; un joint comprimé ou une colle expansive assure l’étanchéité
à l’air entre le caisson et la menuiserie sur tout son pourtour.
■■ La continuité de l’isolation thermique est réalisée au moyen d’un isolant (injecté, par exemple).
■■ Les phases de mise en œuvre de la menuiserie doivent être prévues dès le stade de la conception.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 93


6 Traitement des détails constructifs

6.7.3 ARRÊT D’ENDUIT AVEC JOINT DE POURTOUR 6.7.4 RESSERRAGE DES MENUISERIES EN RÉNOVA-
TION
L’utilisation d’un arrêt d’enduit offre des performances d’étan-
chéité à l’air satisfaisantes, si un joint souple de pourtour est Les solutions précitées sont applicables aux projets de réno-
correctement mis en œuvre. Les détails 31, 32 et 33 (p.  95) vation aussi; certaines d’entre elles ne peuvent toutefois
illustrent ce principe. A noter qu’il est également nécessaire de être envisagées que si les châssis sont remplacés. On veil-
prévoir l’enduisage sous l’éventuelle tablette et que cette opé- lera à traiter de manière adéquate le pourtour des baies
ration a un impact sur la coordination des tâches. pour répondre à toutes les exigences, notamment en matière
d’isolation thermique et d’étanchéité à l’eau.
L’enduit qui vient mourir sur la menuiserie est une solution
de mise en œuvre exclue par la NIT n° 188 [24], vu le risque L’usage d’un produit de raccord est également possible en
de fissuration important ne garantissant pas une continuité cas de maintien des châssis existants (figure 108); l’élément
durable de l’étanchéité à l’air (cf. figure 107). de raccord étanche à l’air est alors fixé sur la face intérieure
du dormant et le raccord avec l’enduit est réalisé de la même
manière qu’en construction neuve. La finition latérale revient
sur le dormant de façon à cacher l’élément de raccord
étanche à l’air.

En cas de remplacement des châssis, on se référera au


tableau 20 (p. 89) pour comparer les différentes solutions.

Trio Architecture

Fig. 107 Problèmes rencontrés en cas de mise en œuvre inadaptée de Fig. 108 Bandes de raccord en cas de rénovation avec maintien du
l’enduit autour des menuiseries : retrait (en haut), fissures (en bas). châssis existant.

Tableau 21 Solutions permettant d’assurer l’étanchéité à l’air autour des châssis en cas de rénovation avec maintien des menuiseries existantes.

Type de traitement Performance initiale Mise en œuvre Durabilité


Bandes de raccord collées Très bonne La mise en œuvre de ces membranes peut être Bonne
(détails 22, 23 et 24, p. 90) malaisée, en particulier aux angles.
Bandes de raccord noyées dans Très bonne La mise en œuvre de ces membranes peut être Bonne
l’enduit (détails 22, 23 et 24, p. 90) malaisée, en particulier aux angles. Le phasage des
travaux nécessite toute l’attention requise.
Caisson Pas applicable
Arrêt d’enduit et joint souple Très bonne Cette technique a l’avantage d’être connue. Cette solution peut être durable,
(détails 31, 32 et 33, p. 95) si le joint est régulièrement
contrôlé et, au besoin, réparé.

94 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAILS 31, 32 ET 33 INTÉGRATION DES MENUISERIES AU GROS ŒUVRE – ARRÊT D’ENDUIT


ET JOINT SOUPLE

Détails 31, 32 et 33 Intégration d’une menuiserie au gros œuvre avec arrêt d’enduit et joint souple.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Menuiserie
■■ Joint souple }Jonction souple

■■ Enduit

Corps de métier concernés


■■ Menuisier
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ La continuité de l’isolation est assurée au moyen d’un isolant (injecté, par exemple) appliqué avec soin.
■■ Le joint souple de raccord entre l’enduit et la menuiserie doit être mis en œuvre selon les prescriptions de pose des
STS 56.1 [38].
■■ Le support de l’enduit doit être adapté et, au besoin, muni d’un primaire adéquat.
■■ Afin de conserver les performances du système, le joint souple doit être régulièrement contrôlé et, le cas échéant, réparé.
■■ La mise en œuvre d’un enduit sur l’ensemble du pourtour de la baie (y compris sous la tablette) permet d’améliorer les
performances du système.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 95


6 Traitement des détails constructifs

6.8 JONCTIONS D’UNE TOITURE PLATE 6.8.2 SUPPORT DE TOITURE EN DALLES ALVÉO-
LÉES ③
Nous distinguons différentes typologies selon la nature du
support de toiture : Comme expliqué au § 6.5.3 (p. 64), les alvéoles des hourdis
• béton coulé in situ peuvent être le siège d’une circulation d’air susceptible
• dalle alvéolée d’engendrer des fuites d’air, notamment aux extrémités des
• gîtage en bois. éléments et au droit des percements pratiqués pour le pas-
sage des conduites. De plus, la pose directe sur la maçonne-
rie ne permet pas une liaison étanche à l’air. Les hourdis
devraient donc idéalement reposer sur une barre d’armature
intégrée à une couche de mortier selon les prescriptions de
la NIT n° 223 [29]. Le béton de seconde phase sera ensuite
mis en œuvre de manière à remplir les extrémités des élé-
ments creux et à éviter ainsi tout passage d’air. Cette réalisa-
tion est représentée au détail 35 (p. 98).

6.8.3 SUPPORT DE TOITURE LÉGER ②→①

Les supports de toiture légers, tels que ceux constitués de


bois ou de tôles profilées en acier, ne permettent pas d’obte-
Fig. 109 Localisation du raccord dans le bâtiment. nir une étanchéité à l’air satisfaisante en partie courante.
C’est le plus souvent la membrane pare-vapeur qui assurera
Dans certains bâtiments présentant un climat intérieur très la fonction de pare-air. Cette membrane doit être choisie en
favorable (cf. NIT 215) [25], la membrane d’étanchéité à l’eau fonction de la classe de climat. Nous renvoyons le lecteur à
de la toiture plate peut faire office de pare-air. Cette mise en la NIT n° 215 au sujet des différents types de pare-vapeur et
œuvre est cependant à déconseiller, car elle peut rendre la de leur sélection [25].
continuité de l’étanchéité à l’air entre la toiture et les murs
extérieurs extrêmement difficile à réaliser. Afin de garantir la continuité de l’étanchéité à l’air, il convient
d’assurer la jonction entre les pare-air situés au-dessus du
plancher porteur (membranes en partie courante de la toi-
6.8.1 SUPPORT DE TOITURE EN BÉTON COULÉ IN ture) et le pare-air (intérieur) des murs. Pour réaliser cette
SITU ④ jonction, il y a lieu de prévoir une bande de raccord sur le
mur de façade au droit de la structure de toiture. Les
Si le support est une dalle de béton coulée in situ, celle-ci détails 36 et 37 (p. 99) décrivent cette réalisation. Les prin-
garantit, de par sa nature même, l’étanchéité à l’air de la toi- cipes de mise en œuvre sont similaires, que les poutres
ture plate. Le risque de fuites d’air aux jonctions avec la soient posées dans le sens de la portée sur les murs por-
façade est limité. La continuité de l’étanchéité à l’air est teurs extérieurs ou fixées sur ceux-ci à l’aide de sabots. Une
assurée par la jonction du plafonnage à la sous-face du variante à la membrane en attente consiste à cimenter le
plancher en béton avec l’enduit des murs (détail 34). mur porteur sur toute sa hauteur.

Toiture compacte

Dans les toitures compactes, l’isolant thermique est placé sous le support d’étanchéité (dans l’épaisseur du gîtage) et
le pare‑vapeur sous la structure. L’espace entre solives doit être entièrement comblé par l’isolant. Outre un gain de
place et une bonne praticabilité, ce type de toiture permet une certaine simplification de la réalisation.
Nous déconseillons cependant la généralisation de cette solution, dont la mise en œuvre est soumise à de nombreuses
contraintes : compétences et expérience spécifiques tant du point de vue de la conception que de l’exécution,
précautions d’entretien et d’utilisation, etc. [34].

Fig. 110 Composition d’une toiture compacte.

96 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAIL 34 LIAISON D’UNE TOITURE PLATE AVEC LA FAÇADE – SUPPORT DE TOITURE EN


BÉTON COULÉ IN SITU

Détail 34 Jonction de la façade avec un support de toiture en béton coulé in situ.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Enduit → Jonction humide-humide

Corps de métier concerné


■■ Plafonneur

Points critiques

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 97


6 Traitement des détails constructifs

DÉTAIL 35 LIAISON D’UNE TOITURE PLATE AVEC LA FAÇADE – SUPPORT DE TOITURE


CONSTITUÉ D’UNE DALLE ALVÉOLÉE

Détail 35 Jonction de la façade avec une dalle alvéolée.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Enduit → Jonction humide-humide

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il est recommandé de poser les hourdis sur un lit de mortier (qui contribue à l’étanchéité à l’air) comportant des barres
d’armature (cf. NIT 223) [29].
■■ Un remplissage adéquat des alvéoles des hourdis en nez de plancher permet d’éviter la pénétration de l’air et l’apparition
de fuites lors de l’intégration des installations techniques, par exemple.

98 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Traitement des détails constructifs 6

DÉTAILS 36 ET 37 LIAISON D’UNE TOITURE PLATE AVEC LA FAÇADE – SUPPORT DE TOITURE


EN BOIS – GÎTAGE SUR SABOT MÉTALLIQUE

Détails 36 et 37 Jonction de la façade avec un gîtage sur sabot métallique.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane souple
■■ Enduit }
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Charpentier
■■ Etancheur
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Il y a lieu de placer une membrane en attente pour assurer la continuité de l’étanchéité à l’air entre le pare-vapeur et l’en-
duit au droit de la toiture plate.
■■ On veillera à assurer une bonne coordination entre les entrepreneurs concernés, afin de pouvoir disposer d’une membrane
de raccord suffisamment large et compatible durant la réalisation des travaux de charpente.

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6 Traitement des détails constructifs

DÉTAILS 38 ET 39 LIAISON D’UNE TOITURE PLATE AVEC LA FAÇADE – SUPPORT DE TOITURE


EN BOIS – GÎTAGE POSÉ SUR LA MAÇONNERIE

Détails 38 et 39 Jonction de la façade avec un gîtage posé sur la maçonnerie.

Nature du ou des pare-air et types de jonctions


■■ Membrane souple
■■ Enduit }
Jonction sec-humide

Corps de métier concernés


■■ Maçon
■■ Etancheur
■■ Plafonneur

Points critiques
■■ Lors des travaux de maçonnerie, il convient de placer une membrane en attente pour réaliser la jonction entre le pare-va-
peur et l’enduit.
■■ La coordination entre le maçon, le charpentier, l’entreprise d’étanchéité et le plafonneur chargé d’insérer l’extrémité de la
membrane dans l’enduit intérieur doit donc être adaptée.

Fig. 111 Représentation 3D des détails 38 et 39.

100 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


7 EVALUATION DES PERFOR-
MANCES D’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR
D’UN BÂTIMENT

Le contrôle des performances d’étanchéité à l’air d’un bâti- l’essai est réalisé pour être valorisé dans le contexte des
ment s’effectue au moyen d’un essai de pressurisation. réglementations PEB régionales; outre la norme NBN
Devenu monnaie courante ces dernières années, cet essai EN  13829 décrivant l’essai [16], des spécifications supplé-
devrait encore se généraliser avec le renforcement des régle- mentaires précisent les conditions à remplir pour que l’essai
mentations PEB. Le présent chapitre décrit la réalisation de soit conforme à la réglementation. Le système de labellisa-
l’essai, ses objectifs, les spécifications applicables, l’équi- tion volontaire ‘passif’ fait aussi référence à ces prescrip-
pement utilisé ainsi que les documents de référence relatifs tions.
à son exécution.
Les spécifications techniques STS-P 71-3 [39] formulent éga-
Le chapitre évoque également des méthodes de test moins lement un ensemble de prescriptions applicables à la réali-
courantes. sation de l’essai de pressurisation. Celles-ci concernent
notamment le matériel de mesure et le mesureur. Ces STS ne
sont toutefois d’application que s’il y est fait nommément
7.1 ESSAI DE PRESSURISATION – référence, par exemple, dans un cahier des charges ou une
MÉTHODE QUANTITATIVE réglementation.

Contrairement à l’isolation thermique, l’étanchéité à l’air


d’un bâtiment ne peut être calculée au stade de la concep-
tion, mais elle peut facilement être mesurée au moyen d’un
essai de pressurisation, également appelé test d’infiltro­
métrie.

7.1.1 PRINCIPE DE LA MESURE

L’essai consiste à mettre le bâtiment en surpression, puis en


dépression par rapport à l’environnement extérieur au
moyen d’un ventilateur placé dans une ouverture extérieure,
telle qu’une porte ou une fenêtre (figure 112). Les débits
d’air nécessaires pour maintenir différents niveaux de pres-
sion au sein du bâtiment sont mesurés au droit du ventila-
teur. Les ouvertures volontaires et obturables étant fermées
pendant l’essai, le débit mesuré au ventilateur correspond
au débit qui pénètre via les interstices de l’enveloppe.

7.1.2 OBJECTIFS DE L’ESSAI DE PRESSURISATION

La réalisation d’un essai de pressurisation peut répondre à


divers objectifs : recherche et correction de fuites d’air,
mesure d’orientation en cours de chantier, mesure ‘offi-
cielle’ valorisable dans le cadre des réglementations PEB,
mesure effectuée en vue de la labellisation passive, etc.

Selon l’objectif visé, il convient d’appliquer des prescrip-


tions spécifiques, par exemple en ce qui concerne le moment
de la mesure, la préparation du bâtiment ou le mode Fig. 112 Porte de pressurisation (également appelée porte à
d’expression des résultats. C’est notamment le cas lorsque ventilateur ou blower door).

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7 Evaluation des performances d’étanchéité à l’air d’un bâtiment

7.1.4 ESSAI INTERMÉDIAIRE (OU ESSAI D’ORIENTA-


Principaux documents de référence encadrant TION) EN COURS DE CHANTIER
la réalisation d’un essai de pressurisation
La norme NBN EN 13829 [16] est notamment Cet essai réalisé en cours de chantier donne une idée de la
disponible sur le site du CSTC (www.cstc.be). performance d’étanchéité à l’air en attendant la mesure
Les spécifications complémentaires applicables dans officielle finale. Des mesures intermédiaires de ce type
le contexte des réglementations PEB sont sont vivement conseillées lorsqu’une exigence performan-
consultables notamment sur le site commun aux trois tielle sévère est d’application. Elles constituent en effet
Régions (www.epbd.be). une occasion idéale de localiser les fuites en vue de leur
Les STS-P 71-3 [39] sont téléchargeables sur le site du correction (voir § 7.2). Pour permettre d’éventuelles amé-
SPF Economie (http://economie.fgov.be/fr/). liorations, l’essai intermédiaire devrait, dans la mesure du
possible, être réalisé au moment où l’on peut encore avoir
accès aux pare-air, notamment ceux présents dans les
parois légères.
7.1.3 MESURE VALORISABLE DANS LE CADRE DES
RÉGLEMENTATIONS PEB Outre la correction des fuites, l’essai d’orientation peut éga-
lement servir à des fins pédagogiques ou de sensibilisation.
Pour pouvoir être utilisé dans le cadre des réglementations En ce cas, la présence de l’ensemble des intervenants
PEB, l’essai de pressurisation doit répondre aux prescrip- (concepteur, entrepreneurs, etc.) peut s’avérer utile, car ils
tions décrites dans divers documents de référence. Pour auront ainsi l’opportunité d’identifier les détails constructifs
l’opérateur en charge de la mesure (appelé le ‘mesureur’), de qualité et ceux qui sont à l’origine des fuites et sont
une connaissance approfondie des documents cités dans susceptibles d’être améliorés.
l’encadré ci-dessus est indispensable. Des spécifications
complémentaires s’appliquent en outre à la personne res-
ponsable du calcul du niveau E (ou Ew en Région wallonne). 7.1.5 MESURE DE L’ÉTANCHÉITÉ À L’AIR : QUI FAIT
Celle-ci est en effet supposée introduire correctement les QUOI ?
résultats de mesure dans le logiciel PEB ad hoc.
Les STS-P 71-3 [39] décrivent la répartition des tâches entre
Les règles encadrant cette mesure ‘officielle’ apportent des le mesureur et le demandeur qui passe commande de l’essai
précisions quant à l’étendue de la zone à mesurer et au de pressurisation. Le demandeur – maître d’ouvrage, res-
moment où la mesure peut être réalisée. La définition de la ponsable PEB, architecte ou entrepreneur selon le cas – est
zone à mesurer tient compte du fait que certains locaux essentiellement en charge de fournir au mesureur toutes les
peuvent être situés en dehors du volume protégé (espaces informations lui permettant de réaliser un essai conforme
adjacents non chauffés – EANC) ou que certains bâtiments aux spécifications (objectif de l’essai, étendue exacte de la
tels les immeubles à appartements peuvent comporter plu- zone à mesurer, informations détaillées au sujet du bâti-
sieurs unités PEB. ment, etc.). Idéalement, il fait référence aux STS-P 71-3 lors
de la commande de l’essai.
La méthode de mesure à suivre (méthode A décrite dans la
norme NBN EN 13829) [16] ainsi que la façon de traiter les
ouvertures pratiquées dans l’enveloppe du bâtiment sont 7.1.6 EQUIPEMENT UTILISÉ LORS D’UN ESSAI DE
précisées. Une distinction est ainsi faite entre les ouvertures PRESSURISATION
de l’enveloppe qui doivent être fermées (portes et fenêtres
extérieures notamment), les ouvertures qui doivent être Divers ventilateurs permettant de réaliser des essais de
scellées (telles que celles des systèmes de ventilation méca- pressurisation sont disponibles sur le marché. L’équipe-
nique) et, enfin, les ouvertures qui ne peuvent être obturées ment le plus courant est la porte à ventilateur. D’autres équi-
(grilles fixes pour l’amenée d’air comburant, par exemple). pements sont capables de mesurer les petits débits rencon-
Les ouvertures en attente, destinées à accueillir une hotte trés dans les maisons unifamiliales très étanches à l’air
ou un sèche-linge, font également l’objet de règles précises (figure 113).
qui conditionnent les choix à opérer au stade de la concep-
tion, en particulier en ce qui concerne la détermination du Lorsque le débit ou le niveau de pression fourni par un seul
volume protégé et le positionnement des installations tech- ventilateur est insuffisant, il est possible d’installer plu-
niques (cf. § 4.3, p. 27, et § 4.4, p. 28). sieurs ventilateurs qui agiront alors en parallèle (figure 114).
Certaines mesures effectuées dans de très grands bâtiments
Des prescriptions régissent également des aspects tels que peuvent nécessiter jusqu’à quinze ventilateurs en parallèle,
la position de la porte de pressurisation ou la façon de trai- voire davantage, pilotés par ordinateur.
ter les systèmes de chauffage et de ventilation. Notons enfin
que la mesure doit être réalisée tant en dépression qu’en Il existe également des équipements adaptés aux grands
surpression pour pouvoir déterminer la moyenne des débits bâtiments tels que les ventilateurs montés sur remorque
de fuite à 50 Pa ( V50 ). capables d’atteindre de très grands débits (figure 115).

102 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Evaluation des performances d’étanchéité à l’air d’un bâtiment 7

Tableau 22 Gammes de débits de différents équipements permettant la réalisation d’un essai de pressurisation.

Valeurs typiques de débit


Type d’équipement
Limite inférieure Limite supérieure

Ventilateur de petite capacité (figure 113) 3 à 7 m³/h jusqu’à 800 m³/h

Porte de pressurisation monoventilateur (figure 112) 20 à 70 m³/h 7.200 à 14.000 m³/h

Porte de pressurisation multiventilateurs (figure 114) – Multiple du débit d’un monoventilateur

Monoventilateur de grande capacité monté sur remorque (figure 115) 25.000 m³/h 90.000 à 300.000 m³/h

Fig. 113 Ventilateur à faible débit adapté aux petits bâtiments très
étanches.

Fig. 114 Portes de pressurisation ‘multiventilateurs’.

7.2 LOCALISATION DES FUITES D’AIR


Fig. 115 Monoventilateur de grande capacité monté sur remorque.
La réalisation de l’essai de pressurisation peut être complé-
tée par une localisation des fuites d’air. Lorsque le bâtiment
Il appartient au mesureur de choisir l’équipement approprié est mis en dépression, l’air extérieur y pénètre via tous les
en fonction de la taille du bâtiment testé et de son niveau interstices de l’enveloppe. Ces infiltrations peuvent être
d’étanchéité à l’air. Le tableau 22 présente les gammes indi- repérées notamment au moyen de fumigènes, qui per-
catives de débits d’air fournis par différents types d’équipe- mettent de visualiser les flux d’air, ou au moyen d’une sonde
ments disponibles sur le marché. de vitesse d’air (anémomètre à fil chaud, par exemple). La
détection des fuites implique de pouvoir accéder aux diffé-
L’essai de pressurisation nécessite également d’autres rentes parties de l’enveloppe du bâtiment. Des moyens de
équipements (capteurs de pression et de température, etc.) levage appropriés peuvent être nécessaires dans certaines
qui ne sont pas décrits dans cette Note d’information tech- constructions présentant de grandes hauteurs sous plafond
nique. (atriums, halls industriels, etc.).

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 103


7 Evaluation des performances d’étanchéité à l’air d’un bâtiment

La localisation des fuites peut répondre à plusieurs objec- Les fumigènes de grande capacité sont généralement utili-
tifs : sés à l’intérieur du bâtiment placé en surpression. Dans ce
• vérification du travail réalisé cas, on procède à l’enfumage complet du bâtiment (ou de la
• amélioration de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe zone étudiée); la fumée qui s’en échappe permet de locali-
• amélioration d’un produit ou d’un détail de construction ser les fuites d’air depuis l’extérieur. Ce dispositif ne permet
• sensibilisation ou démarche didactique, etc. cependant pas une détection précise et est rarement utilisé
en pratique.
Dans des conditions d’utilisation normales du bâtiment –
lorsque celui-ci n’est pas mis en dépression –, il n’est pas
aisé de repérer les fuites d’air, car les débits d’infiltration 7.2.2 THERMOGRAPHIE INFRAROUGE
peuvent être faibles ou nuls. Le vent, en forçant l’air à péné-
trer dans le bâtiment, pourrait aider à localiser les fuites, La thermographie infrarouge permet de visualiser la réparti-
mais l’observation restera difficile dans les zones où l’air tion des températures à la surface de l’enveloppe d’un bâti-
s’échappe de l’enveloppe. ment. Cette technique fait appel à un système de détection
infrarouge (caméra infrarouge) qui produit une image repré-
Une recherche de fuites efficace doit donc être exécutée sentant la température radiante apparente de la zone mesu-
quand le bâtiment est mis en dépression constante. rée (thermogramme).

Lorsqu’il existe une différence de température suffisante


7.2.1 FUMIGÈNES (10  °C minimum) entre l’extérieur et l’intérieur, la mise en
dépression du bâtiment induit des infiltrations d’air qui font
Le recours aux fumigènes est le moyen le plus courant pour varier localement la température à la surface de l’enveloppe
localiser les fuites d’air lors de l’essai de pressurisation. intérieure. La thermographie peut ainsi être exploitée pour
déceler les surfaces refroidies par l’air extérieur.
Les fumigènes de petite capacité sont généralement utilisés
à l’intérieur du bâtiment lorsque celui-ci est mis en dépres- L’avantage de cette méthode est de pouvoir visualiser rapi-
sion. La fumée est produite à proximité des zones suspectes dement de grandes surfaces, pour autant qu’elles ne soient
et la présence de fuites est révélée par la perturbation de pas cachées par des éléments de construction ou des objets
l’air (ou le souffle d’air) qu’elles provoquent (figure 116A). divers (tentures, meubles, rayonnages, etc.). La présence de
fuites d’air se caractérise dans les images infrarouges par
Les fumigènes de moyenne capacité sont généralement uti- des profils ‘flammés’ typiques (voir figure 117).
lisés à l’extérieur du bâtiment lorsque celui-ci est mis en
dépression. De ce fait, seules les parties accessibles de L’interprétation correcte des thermogrammes nécessite une
l’extérieur peuvent être testées. La fumée est produite à réelle expertise, car elle doit permettre de distinguer une
proximité des zones suspectées de présenter des fuites, qui fuite d’air d’un défaut d’isolation. Si cette technique est utile
sont alors révélées par l’infiltration de fumée à l’intérieur de pour repérer certaines fuites d’air, elle n’apporte aucune
la construction (figure 116B). information quantitative quant à leur ampleur.

A B

Fig. 116 Fumigènes de petite capacité (A) et de moyenne capacité (B).

104 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


Evaluation des performances d’étanchéité à l’air d’un bâtiment 7

Fig. 117 Visualisation infrarouge des zones refroidies par de l’air extérieur pénétrant dans un bâtiment mis en dépression lors d’un essai de
pressurisation.

7.2.3 DÉTECTEURS DE FUITES À ULTRASONS excessives, matériaux poreux offrant une très bonne isola-
tion aux bruits) peut cependant atténuer fortement les ultra-
Ces appareils produisent des ondes ultrasonores au sein du sons et rendre la détection plus difficile, voire impossible.
bâtiment et ne nécessitent pas d’être utilisés à l’occasion
d’un essai de pressurisation. Un repérage des pics d’inten-
sité depuis l’extérieur permet de localiser les défauts de 7.2.4 AUTRES MOYENS DE LOCALISATION
l’enveloppe (figure 118). Réversible, l’émetteur peut aussi
être placé à l’extérieur, sur un rebord de fenêtre, par D’autres techniques peuvent être utilisées pour localiser les
exemple, lorsque l’élément à tester est situé en hauteur. fuites d’air depuis l’intérieur du bâtiment lorsque celui-ci est
mis en dépression. Ainsi, une perturbation ou un souffle
Divers types d’émetteurs assurent une production d’ondes d’air résultant d’une fuite peut souvent être détecté au
suffisante pour pouvoir être utilisés dans des bâtiments de moyen d’un anémomètre (mesure de la vitesse de l’air) ou,
grand volume. plus simplement, avec le revers de la main. Une application
d’eau savonneuse sur une zone suspecte provoquera, quant
La complexité de certaines fuites (anfractuosités, longueurs à elle, une formation de bulles en présence d’une fuite.

Fig. 118 Localisation d’une fuite d’air à l’aide d’un Fig. 119 Dispositif de recherche de fuites par ultrasons. A gauche, émetteur; à
détecteur à ultrasons. droite, récepteur.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 105


8 ENTRETIEN DU BÂTIMENT
ET IMPACT POTENTIEL
DES OCCUPANTS

La performance d’étanchéité à l’air est souvent mesurée à rents et peuvent être entretenus. Dès lors, on veillera notam-
l’issue des travaux au moyen d’un essai de pressurisation ment :
(voir chapitre 7, p. 101). Une fois cet essai réalisé, il est • à vérifier le mécanisme de fermeture des menuiseries
important de prendre un certain nombre de mesures, en extérieures (bonne compression des joints) et, le cas
vue de pérenniser cette performance durant la phase échéant, à procéder à leur réglage
d’occupation du bâtiment. Pour ce faire, un ensemble • à entretenir ou remplacer les joints intégrés aux menuise-
d’actions peuvent se révéler utiles. Nous en évoquons ries extérieures, ceux situés au bas des portes extérieures
quelques‑unes ci-après. (plinthes à guillotine, joints-brosses) ainsi que les joints
souples intérieurs assurant une fonction d’étanchéité à
Ainsi, il nous paraît judicieux de conscientiser l’occupant l’air (au pourtour des menuiseries extérieures, aux rac-
quant à l’impact potentiel de ses interventions sur la perfor- cords avec les plafonds, par exemple)
mance d’étanchéité à l’air. On songe notamment aux perce- • à réparer les fissures pouvant apparaître dans les enduits
ments qui seraient réalisés à des fins décoratives (fixation intérieurs
de tringles à rideaux, de cadres décoratifs,  etc.) ou fonc- • à vérifier et à entretenir les clapets de fermeture des
tionnelles (encastrement de nouveaux points lumineux, de hottes de cuisine, des décharges d’eaux usées, etc.
prises électriques, etc.). Si l’effet de ce type d’intervention • le cas échéant, à procéder au remplissage régulier du
peut se révéler marginal dans des constructions massives siphon aux points de puisage d’eau peu utilisés.
pourvues d’un enduit intérieur, il n’en ira pas forcément de
même si la barrière à l’air d’une paroi légère devait être Enfin, il faudrait dans la mesure du possible veiller, dès la
endommagée. phase de conception, à anticiper (au moyen de fourreaux en
attente, par exemple) les éventuels équipements techniques
Quant à l’entretien régulier des éléments assurant l’étan- qui pourraient être placés a posteriori dans le bâtiment (ins-
chéité à l’air, il s’avère selon nous indispensable. Bien que tallation photovoltaïque, poêle à bois dans une pièce de
le pare-air ne soit pas toujours accessible à la fin des tra- séjour, etc.), afin d’en faciliter la réalisation une fois les lieux
vaux, certains de ses éléments demeurent néanmoins appa- occupés.

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ANNEXE 1
Historique de l’étanchéité à l’air

1977 Premier essai de pressurisation, en Suède, au moyen d’un ventilateur monté dans une fenêtre.

1979 Premier essai de pressurisation, aux Etats-Unis, au moyen d’un ventilateur monté dans une porte, à l’origine du
terme blower door.
Premier essai de pressurisation réalisé en Belgique par le CSTC.
Création du centre de référence de l’étanchéité à l’air des bâtiments Air Infiltration Center  (AIC) sous l’égide de
l’Agence internationale de l’énergie.

1980 Création, dans l’Air Infiltration Journal, du slogan “Build Tight – Ventilate Right”, toujours d’actualité de nos jours.

1981 Publication de la norme américaine ASTM E 779-81 Standard test method for determining air leakage rate by fan
pressurization.

1986 Publication de la norme canadienne CAN/CGSB 149.10-M86 Determination of the Airtightness of Building Envelopes
by the Fan Depressurization Method.

1990 L’AIC devient l’Air Infiltration and Ventilation Center (AIVC – www.aivc.org). Ce centre demeure aujourd’hui la réfé-
rence dans le domaine de la ventilation et de l’étanchéité à l’air des bâtiments.
Construction de la première ‘maison passive’ à Darmstadt, en Allemagne. Ce standard impose un niveau de perfor-
mance d’étanchéité à l’air assez ambitieux.

1995 Etude menée par le SENVIVV (Studie van de Energieaspecten van Nieuwbouwwoningen in Vlaanderen : Isolatie, Ven-
tilatie, Verwarming) concernant l’étanchéité à l’air d’un échantillon de 50 logements belges (CSTC-Rapport n° 4) [22].

1996 Parution de la norme internationale ISO 9972 décrivant l’essai de pressurisation.

2000 Parution de la première version la norme européenne EN 13829 décrivant l’essai de pressurisation.

2002 Parution de la directive européenne 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD) imposant aux
Etats membres de se doter d’une réglementation PEB.

2004 Première certification d’une ‘maison passive’ en Belgique.

2006 Prise en compte, dans la réglementation PEB flamande, de la performance d’étanchéité à l’air du bâtiment sur la
base d’une mesure.

2007 Premiers cours d’hiver organisés par le CSTC au sujet de l’étanchéité à l’air.

2010 Publication de la première version des spécifications complémentaires précisant les conditions à satisfaire pour
mesurer l’étanchéité à l’air des bâtiments dans le contexte des réglementations PEB régionales.
Parution de la refonte de la directive européenne EPBD (2010/31/EU) imposant l’adoption du standard ‘bâtiment à
consommation d’énergie quasi nulle’ pour toute nouvelle construction à l’horizon 2020.
En Région flamande, près de 22 % des déclarations PEB finales relatives au logement font état d’une mesure d’étan-
chéité à l’air.

2011 Mise en ligne, sur le site du CSTC, d’un film dédié à l’étanchéité à l’air des bâtiments (Infofiche n° 55) [33].

2012 Publication du numéro thématique de CSTC-Contact ‘Etanchéité à l’air des bâtiments’ (www.cstc.be).
Près de 1.000 participants assistent aux cours d’hiver du CSTC consacrés à l’étanchéité à l’air des bâtiments.

2014 En Région flamande, un logement neuf sur trois fait l’objet de mesures d’étanchéité à l’air, contre un sur cinq en
Région wallonne.

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ANNEXE 2
Check-list destinée au concepteur

I. Phase de l’avant-projet
1. Fixer le niveau d’ambition (cf. § 4.1, p. 25)
Les différentes étapes du processus de construction sont toutes importantes, mais peuvent se révéler cruciales si le
niveau d’étanchéité à l’air est sévère. Le tableau 5 (p. 26) reprend les grandes étapes du processus en fonction du niveau
d’ambition visé.

Tout au long du processus de conception, le concepteur gardera bien à l’esprit la partie du bâtiment
formant le volume protégé.
Volume protégé = volume isolé thermiquement = volume étanche à l’air

NB : il est possible que la zone mesurée lors du test de pressurisation ne représente qu’une partie du volume protégé
(appartements, par exemple); il conviendra alors de rendre étanches à l’air les parois délimitant cette partie au sein du
volume protégé.

II. Phase de conception


2. Choisir et positionner les installations techniques de façon à gérer les contradictions entre les exigences de ventilation de
certains locaux et la performance d’étanchéité à l’air.
• Garage : il est conseillé de ne pas l’inclure dans le volume protégé; sinon, il y a lieu de prévoir une ventilation méca-
nique de cet espace. Le concepteur veillera à ce que ses choix soient en cohérence avec d’éventuelles autres fonctions
du garage (buanderie, par exemple) (cf. § 4.4.2.1, p. 29).
• Gaines techniques :
–– dans les logements, il est préférable de les intégrer au volume protégé
–– pour les bâtiments moyens visés par les normes de base en matière de prévention de l’incendie [36], il y a lieu :
-- soit de prévoir une ventilation naturelle des gaines techniques et, donc, de les sortir du volume protégé
-- soit de compartimenter la trémie (cf. § 4.4.2.2, p. 29).
• Disposer les cages d’ascenseur idéalement dans le volume protégé avec un système de ventilation automatique (cf.
§ 4.4.2.4, p. 30).
• Placer les locaux comportant le compteur à gaz en dehors du volume protégé, voire à l’extérieur du bâtiment (cf.
§ 4.4.2.5, p. 31).
• Locaux comportant des appareils à combustion (cf. 4.4.3, p. 31) :
–– les appareils locaux, individuels ou décentralisés à circuit de combustion étanche doivent être privilégiés
–– pour le chauffage central et la production d’eau chaude sanitaire, il est conseillé d’opter pour des générateurs de
chaleur à circuit de combustion étanche et de les placer dans le volume protégé.
3. Choix et positionnement des autres installations
• Placer les tableaux électriques de préférence dans le volume protégé.
• Placer les prises électriques de préférence sur les murs intérieurs du volume protégé. En cas de placement sur les murs
extérieurs, il est conseillé de noyer totalement les blochets dans du plâtre ou du mortier frais au moment de la pose ou
d’utiliser des blochets étanches à l’air (cf. § 4.4.4.2, p. 34).
• Placer les groupes de ventilation de préférence dans le volume protégé ou, tout au moins, dans leur éventuelle centrale
de répartition, de sorte à limiter le nombre de percements à travers l’enveloppe étanche à l’air (cf. § 4.4.5.1, p. 36).
• En ce qui concerne les hottes de cuisine, prévoir des appareils munis d’un clapet de fermeture ou opter pour une hotte
à recyclage (cf. § 4.4.5.4, p. 37).
4. Positionner les conduites de manière à minimiser les percements à travers l’enveloppe délimitant le volume protégé. Par
exemple, pour les conduites de distribution d’eau chaude ou de chauffage, il est recommandé de placer la majeure partie
du collecteur principal à l’intérieur du volume protégé.
5. Situer les percements sur les plans du bâtiment, afin de s’assurer de la possibilité de les rendre étanches (prévoir l’espace
suffisant pour la pose des manchons, par exemple).
6. Concevoir un bâtiment limitant les détails constructifs délicats (la compacité de l’ouvrage aura un effet favorable). Identi-

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fier les détails constructifs complexes au plus tôt pour anticiper leur réalisation.
7. Choisir les matériaux en partie courante et positionner le pare-air de manière à faciliter la mise en œuvre.
• Enduits : prévoir une épaisseur conforme aux exigences. Pour des exigences sévères :
–– enduit au plâtre : de préférence ≈ 10 mm
–– enduit à l’argile : de préférence 30 à 50 mm.
• Panneaux OSB : s’assurer auprès du fabricant que la perméabilité à l’air des panneaux n’excède pas 0,1 m³/(h.m²) pour
une différence de pression de 50 Pa.
8. Choisir des menuiseries dont la perméabilité à l’air est compatible avec les exigences d’étanchéité à l’air du bâtiment (cf.
§ 4.7, p. 40).
• Préférer la classe 4 de perméabilité à l’air. En cas d’exigences sévères, se procurer les rapports d’essai pour évaluer
l’impact des châssis sur la performance globale d’étanchéité à l’air.
• Pour les portes d’entrée : prévoir au minimum un joint-brosse ou une plinthe à guillotine. En cas d’exigences sévères,
privilégier une pièce d’appui inférieure.
9. S’assurer de la cohérence entre l’isolation thermique et l’étanchéité à l’air. Volume protégé = volume isolé = volume
étanche à l’air.
10. Concevoir des détails garantissant la continuité du pare-air à chaque raccord constructif.
• Prioriser les détails à traiter en fonction du système constructif (cf. tableau 12, p. 56).
• Choisir des solutions adaptées au projet pour chacun des détails constructifs (cf. tableaux comparatifs du chapitre 6).
Quelques points spécifiques à anticiper par le concepteur (27) :
–– utilisation d’une couche de mortier au pied des murs maçonnés : lorsque l’étanchéité à l’air de la surface située
sous la barrière anticapillaire est réalisée au moyen d’un enduit résistant à l’humidité (cimentage étanche à l’air,
par exemple) d’épaisseur non négligeable, il peut être nécessaire de prévoir une plinthe et/ou un joint de colle plus
épais, afin de recouvrir le bord du revêtement de sol. Il existe d’autres solutions (plinthes à talon, baguettes d’angle
de profil adéquat) offrant une certaine souplesse pour répondre à des impératifs acoustiques, par exemple
–– murs de refend maçonnés : prendre en compte la surépaisseur due à l’enduit (ou au cimentage) lors du dimension-
nement des baies de porte ou de fenêtre
–– toitures légères dont l’étanchéité à l’air est assurée par une membrane souple  : prévoir un espace technique
d’épaisseur suffisante pour l’installation de spots encastrés, afin d’éviter tout endommagement
–– prévoir la place nécessaire pour les manchons au passage des conduites
–– dans le cas des ossatures et des charpentes en bois, la réalisation de certains détails constructifs via le placement
de membranes en attente rend l’anticipation tout à fait cruciale
–– intégration des menuiseries au gros œuvre : dimensionner l’ouverture des baies pour permettre la mise en place du
précadre ou de la bande de raccord
–– prévoir autant que possible une fixation mécanique supplémentaire pour améliorer la durabilité des raccords collés.

III. Phase d’exécution


11. S’assurer que la coordination et la communication puissent s’établir entre les corps de métier intervenant sur le chantier.
• Il est essentiel que chaque corps de métier connaisse le niveau de performance visé, la délimitation du volume protégé
ainsi que l’emplacement et la nature du pare-air. Une réunion de chantier à ce sujet, regroupant l’ensemble des inter-
venants est de nature à favoriser l’obtention de ce résultat.
• Le concepteur devra communiquer les détails constructifs suffisamment tôt à tous les corps de métier concernés.
• Il est conseillé de vérifier la compatibilité des produits de raccord (bandes adhésives, manchons, etc.) avec leur sup-
port, en concertation avec les corps de métier impliqués et les fabricants.
• Programmer un test de pressurisation intermédiaire. Réalisé en cours de chantier, cet essai, fortement conseillé lors-
qu’une exigence performantielle sévère est d’application, permet de se faire une idée de la performance d’étanchéité
à l’air, en attendant la mesure officielle finale (cf. § 7.1.4, p. 102).

(27) Pour une information plus complète sur les différents raccords constructifs, se référer aux fiches de détail présentées au chapitre 6. .

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ANNEXE 3
Check-list destinée à l’entrepreneur

1. Première analyse du projet


• Vérifier le niveau d’exigence
–– Comment est-il exprimé : v 50 (perméabilité à l’air par m²), n50 (taux de renouvellement d’air) ?
–– L’entreprise a-t-elle déjà réalisé des projets ayant une performance similaire ? Dans la négative, il conviendra de
prendre les dispositions nécessaires (formations, conseils, etc.).
• La conception est-elle en adéquation avec le niveau d’exigence ?
–– Le volume protégé du bâtiment est-il déterminé de manière à ce que la ventilation obligatoire de certains locaux ne
soit pas en contradiction avec les exigences d’étanchéité à l’air (voir tableau ci-après) ?
–– Les éléments susceptibles de poser problème sont-ils limités (portes sectionnelles, doubles portes, portes coulis-
santes, grilles de ventilation, etc.) ?
–– Comment se répartit la responsabilité en matière d’étanchéité à l’air ?

Attention : un entrepreneur qui n’est responsable que d’une partie des travaux ne devrait jamais s’engager
quant à l’étanchéité à l’air d’un bâtiment.

Emplacement recommandé des installations techniques par rapport au volume protégé.

Installation technique Positionnement recommandé par rapport au volume protégé


Chauffage central ou individuel par des généra- A l’intérieur du volume protégé, pour autant que la puissance soit inférieure
teurs à circuit de combustion étanche à 70 kW.

Chauffage central ou individuel par des généra- A l’extérieur du volume protégé. Limiter les percements en plaçant les collecteurs
teurs à circuit de combustion ouvert dans le volume protégé.

Stockage et production d’eau chaude indépen- Pour les appareils à circuit de combustion ouvert : à l’extérieur du volume protégé.
dants de la chaudière Limiter les percements en plaçant les collecteurs dans le volume protégé.
Pour les appareils à circuit de combustion fermé et les chauffe-eau électriques : à
l’intérieur du volume protégé.

Compteur à gaz et poste de détente de gaz naturel A l’extérieur du volume protégé.

Système de ventilation mécanique Idéalement, à l’intérieur du volume protégé. Pour des raisons d’encombrement, il
est souvent positionné dans un espace non chauffé. Il convient alors de limiter le
nombre de percements.

Compteur électrique A l’intérieur ou à l’extérieur du volume protégé. Quelle que soit sa position, le
nombre de percements à traiter reste inchangé.

Tableau électrique et installation domotique A l’intérieur du volume protégé.

2. Au moment du devis
Tenir compte de tous les éléments nécessaires pour satisfaire à l’exigence d’étanchéité à l’air :
–– surfaces enduites délimitant le volume protégé (derrière les contre-cloisons et les plafonds suspendus, les gaines
techniques, etc.)
–– bandes de raccord étanches à l’air
–– manchons pour le passage des conduites, etc.

112 CSTC | NIT 255 | Décembre 2015


3. En cours de chantier
• Positionner les conduites de manière à minimiser les percements à travers l’enveloppe délimitant le volume protégé.
• Situer les percements sur les plans, afin de s’assurer de la possibilité de les rendre étanches (place pour les manchons,
par exemple).
• Choisir les matériaux en partie courante et positionner le pare-air de manière à faciliter la mise en œuvre.
• Choisir des menuiseries dont la perméabilité à l’air est compatible avec les exigences d’étanchéité à l’air du bâtiment
(classe de perméabilité 4 au moins).
• Le concepteur doit fournir des détails constructifs assurant la continuité du pare-air.
–– Une étude des différents détails constructifs est nécessaire.
–– Cette information doit être transmise aux intervenants concernés.
–– Les remarques de l’entreprise quant à la mise en œuvre et au coût sont les bienvenues.
• Assurer la communication entre les corps de métier impliqués, y compris les sous-traitants.
–– Il est essentiel que chaque corps de métier connaisse le niveau de performance visé et les actions qu’il doit entre-
prendre (ou, contraire, celles dont il doit s’abstenir).
–– Une réunion de chantier regroupant l’ensemble des intervenants avant le démarrage du chantier facilitera la com-
munication et pourra avoir un impact favorable sur le résultat final.
–– Planifier un test de pressurisation intermédiaire. La présence des corps de métier impliqués lors de ce test offre un
intérêt pédagogique.

CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 113


ANNEXE 4
Responsabilités

Dans certains cas, le maître d’ouvrage exige des garanties de résultat. Le concepteur peut alors fixer un niveau d’étanchéité et
l’intégrer au cahier des charges.

Il nous a paru opportun de formuler quelques remarques à ce sujet.

■■ Un résultat contractuel ne peut être associé qu’à une mesure effective (ce qui exclut le recours aux fumigènes ou à la
caméra thermique uniquement).
■■ Un entrepreneur qui n’est responsable que d’une partie des travaux ne s’engagera jamais à garantir la performance de
l’enveloppe complète du bâtiment.
■■ L’entrepreneur et le concepteur doivent se faire une idée de la sévérité de la performance requise. Il est utile à ceux qui
n’ont pas d’expérience dans ce domaine d’être extrêmement prudents et de bien se faire conseiller.
■■ Lorsque les exigences sont formulées en n50 (taux de renouvellement d’air), elles doivent tenir compte de la compacité du
bâtiment. Une valeur n50 de 3 h-1, par exemple, est plus facile à atteindre si le bâtiment est compact et/ou très grand (cf.
l’exemple en page 21).
■■ Un résultat de mesure donne une indication de l’étanchéité à l’air du volume protégé. Même si ce résultat est bon, il est
possible que des fuites locales relativement importantes créent des courants d’air inconfortables ou des problèmes
d’humidité. Des méthodes qualitatives (telles que le recours aux fumigènes ou aux mesures infrarouges) couplées à une
mesure de l’étanchéité peuvent aider à dépister ces fuites ponctuelles (cf. § 7.2, p. 103).
■■ Il est utile que le cahier des charges précise qui peut procéder aux mesures, à quel moment et quelle procédure doit être
suivie au cas où les exigences ne seraient pas satisfaites.
■■ Les entrepreneurs dont le travail n’est plus contrôlable a posteriori peuvent être amenés à se protéger en documentant leur
travail (prises de photos de la pose des membranes en attente, par exemple). Un test d’orientation leur permettra de se
faire une idée des performances atteintes en cours de chantier.
■■ Dans le cas de bâtiments pour lesquels une performance supérieure est exigée, le respect des principes énoncés dans
cette NIT ne permettra pas, à lui seul, de garantir le résultat escompté.

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ANNEXE 5
Exposition des parois au vent : influence sur
l’étanchéité à l’air

Nous accordons de plus en plus d’attention à l’étanchéité à l’air des nouvelles constructions, afin de répondre à des exigences
énergétiques élevées. Toutefois, de nombreuses questions subsistent concernant la durabilité des systèmes utilisés.

Le test de pressurisation permet en effet d’évaluer les performances initiales d’étanchéité à l’air de l’enveloppe extérieure,
mais il ne valide en rien leur pérennité. Il y a donc lieu de s’assurer que les techniques mises en œuvre ne subiront pas de
dégradations une fois confrontées aux sollicitations habituelles des constructions.

L’objectif de cette Annexe n’est pas de comparer les différents types de parois, mais d’envisager les modes de mise en œuvre
préférentiels pour chacune d’elles, et ce en fonction des sollicitations. Cette Annexe livre également une synthèse des limites
d’utilisation des différents systèmes constructifs. Enfin, elle traite des parois courantes et des connexions entre les panneaux.
Les détails constructifs et les autres types de raccords n’y sont pas abordés.

Plusieurs systèmes constructifs permettent d’atteindre les performances recherchées, à savoir :


• les parois dont l’étanchéité à l’air est assurée par l’enduit intérieur (et éventuellement extérieur)
• les parois à ossature en bois dont l’étanchéité à l’air est assurée par des panneaux dont les jonctions sont rendues étanches
• les parois à ossature en bois ou les toitures à versants dont l’étanchéité à l’air est garantie par une membrane
• les systèmes industrialisés (panneaux sandwiches autoportants, voiles en béton, etc.).

Afin d’atteindre de hautes performances énergétiques, le débit d’air doit être inférieur à un seuil de 0,1 m³/h par m² pour une
pression de 50 Pa.

Les sollicitations dues au vent et les variations hydriques ont une influence particulière sur la durabilité de l’étanchéité à l’air.

Le tableau 23 propose trois classes d’exposition au vent (A, B, C) qui permettent de déterminer les niveaux de sollicitations en
fonction de la localisation et de la hauteur du bâtiment.

Tableau 23 Classes d’exposition au vent (1) en fonction de la localisation et de la hauteur du bâtiment.

Rugosité de terrain (selon la norme NBN EN 1991-1-4)


Hauteur du
bâtiment Ville (IV) Région boisée (III) Terrain plat découvert (II) Bord de mer (I et 0)

0-9 m A A B B
10-17 m A B B B
18-24 m A B B B
25-49 m B B C C
50-100 m ( )2
C C C C
( ) La détermination des classes d’exposition au vent est basée sur le niveau des tempêtes engendrant des dégradations de l’étanchéité à l’air.
1

(2) Au-delà de 100 m, une étude spécifique est recommandée.

Des sollicitations dues à de fortes variations d’humidité peuvent se produire soit lorsque la barrière d’étanchéité est appli-
quée à l’extérieur de la paroi, soit lorsqu’elle est placée à l’intérieur de celle-ci et que les locaux présentent un fort taux d’hu-
midité (classes de climat intérieur III à V).

Parois à ossature légère dont l’étanchéité à l’air est assurée uniquement par des panneaux

Le mode d’application des panneaux et les techniques permettant de garantir la continuité de l’étanchéité à l’air entre pan-
neaux peuvent influencer fortement les performances totales de la paroi (voir le tableau 24). Il existe plusieurs types de pan-
neaux (OSB, panneaux de fibres, de particules, à base de résines ou de fibrociment) et plusieurs façons d’assurer la continuité
entre panneaux; tous n’offrent cependant pas les performances requises et leur pérennité peut se révéler très variable. Si la

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continuité de l’étanchéité entre panneaux n’est pas assurée, l’étanchéité initiale ne sera pas suffisante pour atteindre les
performances énergétiques élevées des constructions.

Parois à ossature dont l’étanchéité à l’air est assurée par des membranes

L’étanchéité à l’air assurée par des membranes est une pratique courante pour de nombreuses toitures et ossatures. Outre la
continuité du pare-vapeur, les techniques de fixation ont une influence importante sur l’étanchéité à l’air des parois (voir
tableau 25, p. 118). Il existe cependant une multitude de produits différents dont il convient de déterminer l’aptitude dès la
phase de conception.

Tableau 24 Parois à ossature légère dont l’étanchéité à l’air est assurée uniquement par des panneaux.

Classe maximale Classe maximale de


Technique de pose
d’exposition au vent climat intérieur

Les panneaux sont rainurés-languetés et


collés. L’encollage doit être continu et
réalisé à reflux avec une colle expansive
C II (1)
(type PU). La qualité des panneaux
intervient pour les valeurs initiales
d’étanchéité à l’air.

Les panneaux sont rainurés-languetés;


leurs bords sont repris par un montant ou
une lisse au sein de la paroi (cas des
B II
parois d’une hauteur de panneaux sans
couture). L’adhésif utilisé doit être adapté
et compatible avec les panneaux (2) (3).

Les panneaux sont rainurés-languetés ou


à bords droits. L’adhésif joint les
C II
panneaux et un lattage vient renforcer les
jonctions.

Les bords des panneaux ne sont pas tous


repris par des traverses intermédiaires au
sein de la paroi (cas des parois de grande
hauteur). L’adhésif doit être adapté et
A II
compatible avec les panneaux; un lattage
vertical est également prévu (les bords
horizontaux des panneaux ne sont pas
repris par un lattage) (2) (4).

Les panneaux sont assemblés sans adhésif. Un lattage complémentaire est prévu aux
C III, voire IV (5)
raccords entre panneaux. Un mastic est appliqué entre les panneaux et les lattes.
(1) L’application en classe de climat III est possible en utilisant les panneaux et les colles adéquats (OSB 3 et colle PU de type D3 ou supérieur, par exemple).
(²) Il n’existe pas de marquage systématique de ces adhésifs, mais une vérification de leur aptitude sur leur support est nécessaire.
(3) Les performances ne pourront pas être maintenues en classe de climat intérieur IV. Une vérification est néanmoins nécessaire pour la classe III.
(4) L’épaisseur des panneaux peut influencer l’étanchéité à l’air après des sollicitations dues au vent. En effet, pour des montants entredistants de 60 cm,
les panneaux de 15 à 18 mm sont plus appropriés. Pour des intervalles de 40 cm, des épaisseurs de 12 à 15 mm sont suffisantes.
(5) Pour autant que les panneaux et le lattage soient compatibles avec ces classes de climat intérieur.

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Tableau 25 Parois à ossature dont l’étanchéité à l’air est assurée par des membranes.

Classe maximale Classe maximale de


Technique de pose
d’exposition au vent climat intérieur

L’agrafage des membranes est effectué


A III
dans les parties pleines de la paroi (1).

Un lattage vient reprendre les parties agrafées. C III

Pour permettre une insufflation correcte


des parois munies d’une membrane
d'étanchéité, on applique un lattage
horizontal. Dans ce cas, pour atteindre C III
des performances élevées durables, un
adhésif complémentaire doit être posé
sur les agrafes.

Le recouvrement entre deux membranes


est réalisé au moyen d’un adhésif à
B III
simple ou double face (fixation par
agrafes sans lattage) (²).

Le chevauchement de deux membranes


est repris par un lattage (y compris en cas
d’application sans adhésif, lorsque le C III, voire IV (3)
recouvrement est disposé sur un joint de
mastic continu).

Dans de nombreuses toitures, la


membrane est posée horizontalement,
afin d’accélérer la mise en œuvre. Le
recouvrement des lés est effectué au A II
moyen d’un adhésif à simple face. Un
lattage est appliqué sur les montants
(perpendiculairement à l’adhésif).

(1) En cas d’insufflation des parois et en l’absence de protection complémentaire des parties agrafées, un poinçonnement, voire un dégrafage pourrait
survenir au terme de l’insufflation et le problème s’accentuerait avec le temps.
(²) La compatibilité entre l’adhésif et les membranes nécessite une vérification pour chaque type de support.
(³) Pour autant que les membranes et le lattage soient compatibles avec ces classes de climat intérieur.

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BIBLIOGRAPHIE

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2. NBN B 25-002-1:2009 Menuiserie extérieure. Partie 1 Généralités (+ AC:2011).
3. NBN B 61-001:1986 Chaufferies et cheminées.
4. NBN B 61-002:2006 Chaudières de chauffage central dont la puissance nominale est inférieure à 70 kW. Prescriptions
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par ventilation (valeur Hv).
6. NBN D 50-001:1991 Dispositifs de ventilation dans les bâtiments d’habitation.
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8. NBN D 51-003:2010 Installations intérieures alimentées en gaz naturel et placement des appareils d’utilisation. Dispositions
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9. NBN D 51-006-3:2010 Installations intérieures alimentées en butane ou propane commercial en phase gazeuse à une
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10. NBN EN 998-1:2010 Définitions et spécifications des mortiers pour maçonnerie. Partie 1 : mortiers d’enduits minéraux
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11. NBN EN 1026:2000 Fenêtres et portes. Perméabilité à l’air. Méthode d’essai.
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CSTC | NIT 255 | Décembre 2015 119


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MB  19/3/1996), et ses modifications du 4/4/1996 (MB 20/4/1996), du 18/12/1996 (MB 31/12/1996), du 19/12/1997
(MB 30/12/1997), du 4/4/2003 (MB 5/5/2003), du 13/6/2007 (MB 18/7/2007) + erratum (MB 17/8/2007), du 18/9/2008
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37. Maison passive et risque incendie. Bruxelles, Publications Recherches scientifiques Sécurité et Prévention, n° 9, juillet 2011
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SPF Economie (http://economie.fgov.be)


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