L'unicité (At-Tawhid), La Signification Des Deux Témoignages Et Le Jugement Concernant Le Suivi Du Prophète

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‫‪FRANÇAIS‬‬
‫فــــرنســـــي‬

‫التـــوحيـــد‬
‫ومعنى الشهادتني‬
‫وحكــم املتابعـــــة‬
‫للشيخ محمد بن صالح العثيمني‬

‫ترجمة‬
‫جمعية أصول اإلسالم الفرنسية‬
‫هـ‬1438 ،‫ح املكتب التعاوين للدعوة واإلرشاد و توعية الجاليات بالربوة‬
‫فهرسة مكتبة امللك فهد الوطنية أثناء النرش‬
‫ محمد بن صالح‬،‫العثيمني‬
/ .‫التوحيد ومعنى الشهادتني وحكم املتابعة – اللغة الفرنسية‬
‫هـ‬1438 ،‫ الرياض‬-.‫محمد بن صالح العثيمني‬
‫سم‬21 x ‫سم‬16 ،‫ ص‬36
978-603-90967-1-9 : ‫ردمك‬
‫ العنوان‬. .‫ التوحي د أ‬-1
1438/8155 240 ‫ديوي‬
1439/8155 :‫رقم االيداع‬
978-603-90967-1-9 : ‫ردمك‬

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Au nom d’Allah, L’Infiniment Miséricordieux, Le Très
Miséricordieux

TABLE DES MATIERES


BIOGRAPHIE DU CHEIKH MOUHAMMAD IBN SALIH AL 4
‘OUTHAYMINE
L’UNICITÉ ET SA CLASSIFICATION 7
LA PREMIÈRE BRANCHE: L’UNICITÉ DE LA SEIGNEURIE 7
LA DEUXIÈME BRANCHE: L’UNICITÉ DE L’ADORATION. 12
LA TROISIÈME BRANCHE: L’UNICITÉ DES NOMS ET 13
ATTRIBUTS.
LES DEUX TÉMOIGNAGES ET LEURS SIGNIFICATIONS. 21
LA SIGNIFICATION DU TÉMOIGNAGE «NULLE DIVINITÉ 21
SAUF ALLAH».
LA SIGNIFICATION DU TÉMOIGNAGE «MUHAMMAD EST LE 24
MESSAGER D’ALLAH»
L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA LÉGISLATION 27
DANS SA CAUSE
L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA LÉGISLATION
29
DANS SON GENRE
L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA LÉGISLATION
29
DANS SA QUANTITÉ
L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA LÉGISLATION
31
DANS SON LIEU
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

BIOGRAPHIE DU CHEIKH
MOUHAMMAD IBN SALIH AL
4
‘OUTHAYMINE
-qu’Allah lui accorde sa misericorde-
Son nom est abou ‘Abdillâh Mouhammad ibn Sâlih ibn Mouhammad ibn
‘Outhaymîne al Wahaybi at-Tamîmi.
Il naquit dans la ville de ‘Ounayza le 27 du mois béni de Ramadân de l’année
1347 H (~1926). 
Il apprit de son grand-père maternel, le cheikh ‘Abdour-Rahmâne ibn Souleymân
Âl-Dâmigh -qu’Allah lui accorde sa miséricorde, le Saint Coran et l’étudia avec
lui. Ensuite, il entreprit l’acquisition de la science, apprit la calligraphie, les
mathématiques et d’autres matières.
Cheikh ‘Abdour-Rahmâne as-Sa’di -qu’Allah lui accorde Sa miséricorde-
désigna deux de ses étudiants à qui il confia l’éducation des enfants: le premier
fut le cheikh ‘Ali as-Sâlihi et le second le cheikh Mouhammad ibn ‘Abdil’Azîz
al Moutawoui’-qu’Allah leur accorde Sa miséricorde. Le cheikh Al-’Othaymîne
étudia chez le second le résumé de al ‘Aqîdah al Wâssitiya du Cheikh ‘Abdour-
Rahmâne as-Sa’di, et Minhaj as-Sâlikîne dans la Jurisprudence (Fiqh) du même
cheikh et al Ajroumi yah et al Alfiya dans la langue arabe. 
Il étudia chez cheikh ‘Abdour-Rahmâne ibn ‘Ali ibn ‘Aoudân la science de
l’héritage et le Fiqh. 
Il apprit de celui qui est considéré comme son premier professeur, cheikh
‘Abdour-Rahmâne ibn Nâçir as-Sa’di -qu’Allah lui fasse miséricorde- l’Unicité
(At-Tawhid), l’exégèse du Coran (At-Tafsir), le Hadith, le Fiqh, les bases du Fiqh,
la science de l’héritage, les sciences du Hadith, la syntaxe et la morphologie. 
Il étudia, chez celui qui est considéré comme son deuxième professeur, le cheikh
‘Abdoul’Azîz ibn ‘Abdillah ibn Bâz -qu’Allah lui accorde sa miséricorde, le
Sahîh al Boukhâry (recueil de hadiths authentiques) ainsi que quelques ouvrages
du cheikh de l’Islam ibn Taymiya et quelques livres de Fiqh.
En 1371H (~1950), une chaire lui fut attribuée pour enseigner à la mosquée et
lorsque les instituts scientifiques de Riyad ouvrirent leurs portes, en l’an 1372H,
il s’y inscrivit.
Après deux années, il en fut diplômé et fut nommé professeur à l’institut
scientifique de ‘Ounayza tout en continuant d’étudier par correspondance à la
faculté de Charî’a (législation islamique) et d’apprendre la science auprès du
cheikh ‘Abdour-Rahmâne as-Sa’di. 
Lorsque son Cheikh ‘Abdour-Rahmâne as-Sa’di mourut -qu’Allah lui fasse
miséricorde- on lui confia l’Imamat général de ‘Ounayza, ainsi que l’enseignement
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

dans la Bibliothèque Nationale de la même ville. Ensuite, il enseigna à la faculté


de Charî’a et Oussoul ad-Dîne dans l’une des annexes de l’Université Islamique
Al-Imâm Mouhammad ibn Saoûd à Qassîm, tout en étant membre du comité des
grands savants du Royaume d’Arabie Saoudite. Le cheikh consentit de grands
efforts dans la prédication et dans les recommandations qu’il prodiguait aux
5
prêcheurs de tous les horizons. 
Et il est important de mentionner que son excellence le cheikh Mouhammad ibn
Ibrâhîm -qu’Allah lui accorde sa miséricorde- le sollicita et insista pour qu’il
prenne le poste de juge, mais le cheikh al ‘Outhaymîne -qu’Allah lui accorde sa
miséricorde- refusa.
Il est l’auteur de plus de quarante ouvrages (livres et livrets).
Il est l’auteur de milliers de conférences et de cours religieux en Arabie
et dans le Monde.

CHEICK AL ‘OUTHAYMÎNE DISPENSA


DES COURS, PENDANT PLUS DE 35 ANS, DANS LA
MOSQUÉE SACRÉE
Pendant plus de 35 ans, Cheikh Mouhammad ibn Sâlih al ‘Outhaymîne tint la
responsabilité d’enseigner dans l’enceinte de la Mosquée Sacrée (le Haram) à La Mecque.
Il avait une chaire permanente au deuxième étage de la Mosquée sacrée où beaucoup
de gens écoutaient ses pertinents exposés notamment pendant le pèlerinage.
Il dispensa des cours sur la Croyance (‘Aqîdah), le Fiqh, le Hadith et le Tafsir. Aussi,
il commenta des ouvrages écrits par de grands savants tels qu’ibn Taymiya, ibn Qayim
et bien d’autres.
De la même façon, il dispensa des cours saisonniers pendant le Ramadân et la période
du Pèlerinage (Hajj). Des dizaines de milliers de cassettes audio de ses conférences
furent enregistrées et sont disponibles.
Son dernier cours public fut délivré une nuit avant la célébration de ‘Aîd al Fitr (fin de
Ramadân) dans l’enceinte de la Mosquée Sacrée.
LES DERNIERS JOURS DE
CHEIKH AL ‘OUTHAYMÎNE
En dépit de son état de santé, il continua à dispenser ses cours habituels dans différentes
villes jusqu’à la fin de sa vie. Cheikh al ‘Outhaymîne rendit l’âme à l’âge de 74 ans.
Il était un modèle de piété, de droiture, d’honnêteté, d’engagement et de service désintéressé
pour la cause d’Allah. Un grand nombre de musulmans (plus de 500 000 personnes) parmi
lesquels des savants et des étudiants assistèrent à la prière funèbre (Salât Janâza) qui fut
accomplie un jeudi après la prière du ’Asr, à la Mosquée Sacrée de La Mecque.
La mort de ce grand savant survint le 15 Chawal 1421H (≈ début 2000). Nous
demandons à Allah qu’Il le récompense et qu’Il lui accorde Sa miséricorde ainsi que
Son Paradis. Amine !
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

6
Mouhammad ibn Sâlih Al 'Outhaymîne

L’UNICITÉ ET SA CLASSIFICATION
Louange à Allah Seigneur de l’univers, et que la bénédiction et le salut
7
soient sur notre Prophète Muhammad, le sceau des Prophètes et l’imam
des pieux, ainsi que sur sa Famille et l’ensemble de ses Compagnons.

[Sache] que l’unicité (At-Tawhîd), suivant la classification des gens de


science, se divise en trois branches:
L’unicité dans la seigneurie (At-tawhîd al-Rouboubîya).
L’unicité dans l’adoration (At-tawhîd al-Oulouhîya).
L’unicité des noms et attributs (At-tawhîd al’assmâ’ was-siffâtt).

Ces trois unicités concernent Allah -qu’Il soit exalté- et s’insèrent dans une
définition globale qui est: l’unicité d’Allah dans tout ce qui Lui est spécifique.

LA PREMIÈRE BRANCHE: L’UNICITÉ DE LA


SEIGNEURIE
Elle consiste en l’unicité d’Allah dans la création, la royauté, et le
commandement.

[Premièrement]: L’unicité d’Allah dans la création:


Allah, est le seul Créateur, nul créateur autre que Lui. En effet, Allah dit:
﴾‫﴿ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ ﯼ ﯽ ﯾ ﯿ ﰀﰁ ﰂ ﰃ ﰄ ﰅﰆ ﰇ ﰈ‬
[Existe-t-il en dehors d’Allah, un créateur qui du ciel et de la terre vous
attribue votre subsistance ? Point de divinité à part Lui ! Comment pouvez-
vous vous détourner (de cette vérité) ?]
(Sourate Fâtir verset 3).

Il dit aussi, en mettant en évidence la fausseté des divinités des mécréants:

﴾‫﴿ﭣ ﭤ ﭥ ﭦ ﭧﭨ ﭩ ﭪ‬
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

[Celui qui crée est-il semblable à celui qui ne crée rien ? Ne vous souvenez-
vous donc pas ?]
(Sourate An-Nahl verset 17).
8
Ainsi, Allah est le seul Créateur:

﴾‫﴿ ﯬ ﯭ ﯮ ﯯ ﯰ‬
[Et qui a créé toute chose en lui donnant sa juste proportion]
(Sourate Al-Furquâne verset 2).

Sa création englobe, également, les actes produits par ses créatures. Ainsi,
la parfaite croyance au destin intègre le fait de croire que le Créateur des
serviteurs a aussi créé leurs actes. En effet, le Très-Haut dit:

﴾‫﴿ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ‬
[Alors que c’est Allah qui vous a créés, vous et ce que vous faites]
(Sourate As-Saffât verset 96).

On explique cela, d’une part, par le fait que les actes du serviteur font
partie de ses caractéristiques. Le serviteur est une créature d’Allah, donc
le créateur d’une chose est par implication le créateur de sa caractéristique.

On observe, d’autre part, que l’acte du serviteur survient à la suite


d’une ferme volonté et d’une capacité totale qui sont toutes les deux des
créations d’Allah. Donc, le Créateur de la cause fondamentale (la volonté
et la capacité) est aussi le Créateur de la conséquence (les actes).

Si tu venais à dire: comment peux-tu affirmer qu’Allah Seul est l’unique


Créateur alors que le fait de créer peut s’appliquer pour autre qu’Allah
comme le prouve Sa parole (qu’Il soit exalté):
﴾‫﴿ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ‬
[Gloire à Allah le Meilleur des créateurs !]
(Sourate El-Mouminoun verset 14).
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Aussi, comme le prouve la parole du Prophète 1


à propos des
dessinateurs: « il leur sera dit: « donnez vie à ce que vous avez créé ».

La réponse à cela, est qu’un autre qu’Allah ne peut réaliser une création 9

comparable à la Sienne. En effet, il est impossible de créer à partir du néant ou


de faire ressusciter un mort. La création réalisée par un autre qu’Allah consiste
seulement à un changement et un transfert d’un état d’une chose à un autre, et
cette chose reste, malgré cela, la création d’Allah -Gloire et pureté à Lui.

Le dessinateur, par exemple, lorsqu’il dessine, ne crée rien en réalité,


si ce n’est qu’il change l’état d’un élément à un autre. Ceci, comme
le changement d’un morceau d’argile en sculpture d’oiseau ou en un
dromadaire ou encore le changement produit par la coloration d’un
morceau de papier blanc en un dessin coloré par des encres qui font, elles
aussi, partie de la création d’Allah -Gloire et pureté à Lui.

Voici donc la différence entre la création d’Allah et celle des créatures.

En conclusion de ce que nous avons démontré: nous disons donc que Seul
Allah possède l’aptitude de créer et ceci est un caractère qui Lui est propre.

[Deuxièmement] L’unicité d’Allah dans la royauté.

En effet, Seul Allah est le Roi de toutes choses comme Allah dit:

﴾‫﴿ ﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙ‬
[Béni soit celui dans la Main de qui est la royauté, et Il est Omnipotent]
(Sourate Al-Mulk verset 1).

1 Ce symbole est une calligraphie arabe qui signifie: « Prière et Salut d’Allah sur lui » ; les musulmans
se doivent de saluer leur Prophète Muhammad , selon l’injonction coranique contenue dans le
verset 56 de la sourate Al-Ahzab. Il existe de nombreux hadiths qui incitent à le faire. La prière
d’Allah n’est bien sûr pas comme celle de Ses serviteurs, mais c’est, selon l’explication d’Abou
Al-‘Âliya, l’éloge que fait Allah du Prophète auprès des Anges. Aussi, l’explication de Soufiâne
At-Thawri de ce verset est que: « La prière d’Allah est une miséricorde et la prière des Anges est
une demande de pardon [pour les croyants auprès d’Allah]. (Note du Traducteur: NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Et Allah (qu’Il soit exalté) dit:


﴾‫﴿ﯲ ﯳ ﯴ ﯵ ﯶ ﯷ ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ ﯼ ﯽ ﯾ ﯿ‬
10 [Dis: Qui détient dans Sa Main la royauté absolue de toute chose, et qui
protège et n’a pas besoin d’être protégé ?]
(Sourate Al-Mou’minoun verset 88).

Ainsi, Celui qui possède la royauté absolue, générale et globale, est Allah Seul.

Par ailleurs, on peut accorder la royauté (ou la possession) à autre que Lui
mais cette dernière reste auxiliaire.

En effet, Allah a confirmé pour autre que Lui la royauté (ou la possession),
comme il est évoqué dans Sa parole (qu’Il soit exalté):

﴾‫﴿ ﮬ ﮭ ﮮ ﮯ‬
[… ou dans les maisons dont vous possédez les clefs…]
(Sourate An-Nour verset 61).

Et dans Sa parole (qu’Il soit exalté):

﴾‫﴿ ﯔ ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ‬
[…Qu’avec leurs épouses ou les esclaves qu’ils possèdent…]
(Sourate Al-Ma’ârij verset 30) etc.

Et bien d’autres textes démontrant qu’autre qu’Allah possède la royauté.

Cependant, cette possession n’est pas comparable à celle d’Allah. C’est en


réalité une possession réduite et limitée.

C’est une possession réduite, d’une part, car elle n’est pas globale. En effet,
la demeure de Zeyd n’est pas la possession de ‘Amr et réciproquement, la
demeure de ‘Amr n’est pas celle de Zeyd.

D’autre part, c’est une possession limitée du fait que la personne ne peut
profiter de sa possession que selon les critères qu’Allah lui a accordés.
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

C’est pour cela que le Prophète interdit la dépense inutile de l’argent.


Aussi, Allah (qu’Il soit exalté) dit:
﴾‫﴿ ﯔ ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ ﯛ ﯜ‬ 11

[Et ne confiez pas aux incapables vos biens dont Allah a fait votre
subsistance.]
(Sourate An-Nissâ’ verset 5).

Ceci est une preuve évidente que la possession humaine est une possession
réduite et limitée, à la différence de la possession d’Allah, qui est une
possession globale et absolue, et Il en fait ce qu’Il veut:
﴾‫﴿ ﯮ ﯯ ﯰ ﯱ ﯲ ﯳ‬
[Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait, mais ce sont eux qui devront rendre
des comptes]
(Sourate An-Anbiyâ’ verset 23).

[Troisièmement] L’unicité d’Allah dans le commandement.


Allah est unique dans le commandement et à Lui revient toute chose. Il
dirige la création et toute affaire concernant les cieux et la terre.

Allah dit en effet:


﴾‫﴿ ﮞ ﮟ ﮠ ﮡﮢ ﮣ ﮤ ﮥ ﮦ‬
[… La création et le commandement n’appartiennent qu’à Lui. Toute gloire
à Allah, Seigneur de l’univers]
(sourate Al-A’râf verset 54).

Ce commandement est un commandement global. Rien ne peut Lui échapper,


ni s’y opposer. Contrairement au commandement de certaines créatures,
telle la personne au niveau de ses biens, ses enfants, ses serviteurs, etc. qui
est un commandement restreint, réduit, limité et non absolu.
Ainsi, par le biais de cette explication, s’est éclaircie la véracité de notre
définition: l’unicité d’Allah dans la Seigneurie est l’unicité d’Allah dans
la création, la royauté et le commandement.
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

LA DEUXIÈME BRANCHE: L’UNICITÉ DE


L’ADORATION.
12
Elle consiste à vouer l’adoration à Allah Seul. Pour cela, l’homme n’adore
aucune autre entité avec Allah et ne doit pas accomplir des actes le
rapprochant à d’autres qu’Allah comme il le ferait à l’égard d’Allah.

C’est au sujet de ce type d’unicité que se sont égarés les polythéistes que
combattit le Prophète et dont il rendit licite les femmes, les enfants,
les biens, les terres et les demeures. Et c’est pour ce type d’unicité que
furent envoyés les Prophètes et révélés les Livres en toute corrélation avec
l’unicité de la Seigneurie et l’unicité des Noms et Attributs. Cependant,
les Messagers se sont le plus souvent appliqués à traiter l’unicité de
l’adoration de leur peuple. De telle sorte que l’homme ne voue aucune
adoration à autres qu’Allah, pour autant qu’il soit un ange rapproché, un
prophète envoyé, un saint vertueux ou quoi que ce soit d’autres parmi les
créatures ; car l’adoration n’est valable que lorsqu’elle est vouée à Allah.

Quiconque manque à cette unicité n’est qu’un polythéiste mécréant, même


s’il reconnaît l’unicité de la Seigneurie et celle des Noms et Attributs.

Par exemple, si un homme croit qu’Allah est le Créateur, le Roi, le Dirigeant


de toute chose et qu’à Lui Seul revient de droit Ses Noms et Attributs, mais
qu’il adore en dehors d’Allah autre que Lui, alors sa croyance en l’unicité de
la Seigneurie et des Noms et Attributs ne lui sera pas bénéfique.

De plus, si nous supposons qu’un homme admet, totalement, l’unicité de


la Seigneurie et des Noms et Attributs, mais qu’il se dirige auprès d’une
tombe pour adorer celui qui s’y repose ou pour lui formuler un vœu afin
qu’il s’en approche, sache que cet homme est un polythéiste mécréant
destiné éternellement a l’enfer. En effet, Allah (qu’Il soit exalté) dit:
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

‫﴿ ﭺ ﭻ ﭼ ﭽ ﭾﭿ ﮀ ﮁ ﮂ ﮃ ﮄﮅ‬
﴾‫ﮆ ﮇ ﮈ ﮉ‬
13
[ … Quiconque associe à Allah (d’autres divinités,) Allah lui interdit le
Paradis et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs !]
(Sourate Al-Mâidah verset 72).

Parmi les évidences, pour tous ceux qui ont lu le Coran, est le fait que les
polythéistes qui ont été combattus par le Prophète , dont le sang et les
biens ont été rendus licites, dont les femmes et enfants ont été capturés
et dont les terres ont été confisquées, admettaient, sans le moindre doute,
qu’Allah Seul est le Seigneur et le Créateur. Mais, comme ils adoraient
d’autres divinités avec Allah, ils devinrent, dès lors, des polythéistes dont
le sang et les biens furent rendus licites.

LA TROISIÈME BRANCHE: L’UNICITÉ DES


NOMS ET ATTRIBUTS.
Elle consiste à reconnaître l’unicité d’Allah dans ce qu’Il s’est nommé et
dans la description qu’Il s’est faite dans Son livre ou selon les paroles de
Son Prophète .

Et ceci n’est possible que par la confirmation de ce qu’Allah a confirmé


pour Lui-même, sans détournement du sens (At-tahrîf)2 des Noms et
Attributs, sans annulation (At-ta’ttîl)3, sans chercher le « comment » (At-
takyîf)4 et sans anthropomorphisme5 (At-tamthîl)6.

2 C’est le fait de changer le sens du mot ou complètement son étymologie et de remplacer le sens
apparent du mot en un sens métaphorique ou figuré.(NdT)

3 C’est la non-confirmation totale ou partielle de ce qu’Allah S’est attribué comme Noms ou


Attributs ou ce que Son Prophète lui a attribué.(NdT)

4 C’est le fait de dire dans son cœur ou avec sa langue, que le « comment » des Attributs d’Allah
sont comme-ci ou comme-ça ou le fait de demander comment est cet Attribut, etc. (NdT)

5 Tendance à attribuer à Allah des caractéristiques propres aux êtres humains.

6 C’est le fait de dire dans son cœur ou avec sa langue que les Attributs d’Allah sont comme ceux
de Ses créatures. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

De ce fait, il faut, absolument, avoir la ferme croyance en tout Nom par


lequel Allah s’est nommé et Attribut par lequel Il s’est décrit, et en prenant
cela au sens apparent et non au sens figuré, tout en évitant de chercher le
14
« comment » et l’anthropomorphisme.

Aussi, cette branche de l’unicité est celle où se sont égarées plusieurs


sectes de cette communauté ayant pour direction la Kaaba7. Elles se sont
divisées de manières différentes: parmi elles, il y a celles qui ont exagéré
dans la négation (An-nafîy) et la purification (At-tanzîh). L’exagération est
telle qu’elle les fait sortir de l’Islam. D’autres ont moyennement exagéré
et d’autres sont proches des gens de la Sunna8.

Toutefois, la voie des prédécesseurs (As-Salaf)9, dans cette unicité,


consistait à nommer et à décrire Allah par les Noms et Attributs par
lesquels Il s’est nommé ou décrit et cela au sens apparent sans les dévier
de leur vrai sens, ni les annuler, ni chercher leur comment et enfin sans
anthropomorphisme.

Par exemple, Allah s’est nommé par le Vivant et Al-Quayyoum10. Il est


de notre devoir de croire que le Vivant et Al-Quayyoum sont des Noms
parmi les Noms d’Allah. Aussi, il nous est obligatoire de croire tout ce

7 C’est la Maison Antique qui fut bâtie par les prophètes Ibrâhîm et Isma’îl -sur eux la paix- qui
se trouve à La Mecque et qui est prise pour direction dans notre prière. (NdT)

8 Les gens de la Sunna (Ahl us-Sunna): ce terme désigne ceux qui se réclament de la tradition du
Prophète Muhammad par opposition aux gens de l’innovation ( Ahl ul-bid’a). (NdT)

9 Les Salafs sont tous ceux qui nous ont précédés dans la foi et la droiture. Par ailleurs, cette
notion fait particulièrement référence aux Compagnons et ceux qui les ont suivis de la meilleure
manière dans une période délimitée de trois siècles ou de trois générations. Comme, il est
évoqué dans le centième verset de la sourate At-Tawbah, et comme le rapporte ‘Imrân Ibn
Houssayn -qu’Allah l’agréé- qui disait: le Prophète a dit: « Les meilleurs d’entre vous sont
mes contemporains, puis leurs successeurs, puis les successeurs de ceux-ci… » (Rapporté par
Boukhâry et Mouslim). Ainsi, il est de notre devoir de les suivre dans toutes nos adorations et
dans la croyance notamment. (NdT)

10 Al-Quayyoum a deux significations: d’une part, Celui qui subsiste par Lui-même et se passe de
tout autre que Lui parmi la création, et d’autre part Celui qui veille à l’existence et à la pérennité
de toute chose et dont ne peut se passer la création. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

qu’implique ce Nom comme un attribut désignant la vie absolue qui ne fut


pas précédée par le néant et qui n’a pas de fin.

Allah S’est, aussi, nommé l’Audient et l’Omniscient. Il nous est, alors, 15

obligatoire de croire, non seulement, que l’Audient est un Nom parmi les
Noms d’Allah, mais aussi, que l’ouïe est un de Ses attributs et il nous est
aussi demandé de croire qu’Il entend.

En effet, c’est exactement ce qu’impliquent ce Nom et cet Attribut. Car être


Audient sans ouïe ou posséder une ouïe sans avoir la capacité d’entendre les
sons est une chose impossible11. Observons un autre exemple: Allah a dit:

‫﴿ ﯣ ﯤ ﯥ ﯦ ﯧﯨ ﯩ ﯪ ﯫ ﯬ ﯭﯮ‬
﴾ ‫ﯯ ﯰ ﯱ ﯲ ﯳ ﯴﯵ‬
[Et les juifs disent: « La Main d’Allah est fermée ! » Que leurs propres mains
soient fermées, et maudits soient-ils pour l’avoir dit. Au contraire, Ses deux
Mains sont largement ouvertes: Il distribue Ses dons comme Il veut…]
(Sourate Al-Mâidah verset 64).

Allah a donc dit dans le verset précédent:


﴾ ..‫ ﯯ ﯰ ﯱ‬..﴿
[…Au contraire, Ses deux Mains sont largement ouvertes…] 
(Sourate Al-Mâidah verset 64).

Il a donc affirmé pour Lui-même qu’Il possède deux Mains décrites par
la largesse qui signifie la large donation. Il nous est alors obligé de croire
qu’Allah possède deux Mains largement ouvertes de donations et de bienfaits.

11 Cheikh Al’Othaymîne -qu’Allah lui fasse miséricorde- évoque ces contradictions, car des sectes
dissidentes de cette communauté ont expliqué les Noms et les Attributs d’Allah de cette façon les
éloignant ainsi de la vraie croyance en ces Noms et ces Attributs comme l’ont compris les gens
de la Sunna. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Cependant, il nous est interdit d’essayer par l’intermédiaire de notre raison,


notre imagination ou notre langue de décrire le « comment » de Ses deux
Mains et de Les comparer avec les mains des créatures. Car Allah dit:
16

﴾‫﴿ ﭡ ﭢ ﭣﭤ ﭥ ﭦ ﭧ‬
[… Il n’y a rien qui Lui ressemble et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.]
(Sourate As-Shourâ verset 11).

‫﴿ﮀ ﮁ ﮂ ﮃ ﮄ ﮅ ﮆ ﮇ ﮈ ﮉ ﮊ ﮋ ﮌ ﮍ‬
﴾ ‫ﮎﮏﮐﮑﮒ ﮓﮔ ﮕﮖﮗﮘﮙﮚﮛ ﮜ‬
[Dis: « Mon Seigneur n’a interdit que les turpitudes (les grands péchés)
tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l’agression sans droit et
d’associer à Allah ce dont Il n’a fait descendre aucune preuve, et de dire sur
Allah ce que vous ne savez pas. »]
(Sourate Al-A’râf verset 33).
Ainsi que:
﴾‫﴿ﯯ ﯰ ﯱ ﯲ ﯳ ﯴ ﯵﯶ ﯷ ﯸ ﯹ ﯺ ﯻ ﯼ ﯽ ﯾ ﯿ‬
[Et ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance. L’ouïe, la vue et le
cœur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé.]
(sourate Al-Isrâ’ verset 36).

Quiconque compare les Mains d’Allah avec les mains des créatures aura(,)
donc(,) démenti la Parole divine:
﴾‫﴿ ﭡ ﭢﭣﭤ ﭥﭦ ﭧ‬
[… Il n’y a rien qui Lui ressemble et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.]
(Sourate As-Shourâ verset 11).

Et, il aura certes désobéi à Allah, car Il dit:

﴾‫﴿ ﭡ ﭢ ﭣ ﭤﭥ ﭦ ﭧ ﭨ ﭩ ﭪ ﭫ‬
[N’attribuez pas à Allah des exemples…]
(Sourate An-Nahl verset 74).
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Et quiconque décrit leurs formes en affirmant qu’elles ont une description


particulière, et quelque soit cette description, aura certes parlé au sujet
d’Allah sans science et aura poursuivi ce dont il n’a aucune connaissance.
17

Observons un autre exemple: celui de l’établissement (Al-istiwâ’) d’Allah


au-dessus de Son Trône. En effet, Allah a confirmé pour Lui-même qu’Il
s’est établi au-dessus de Son Trône dans sept passages de Son Livre12. Et
dans tous les passages, ce fut le verbe « établir » (Istawâ) qui fut employé.
Et si nous revenons à la signification de « istiwâ’ » dans la langue arabe,
nous constatons que s’il devient transitif par la préposition « au-dessus »
(‘Alâ ), il ne peut alors signifier que la hauteur et l’élévation.

Par conséquent, la signification de la Parole divine:


﴾ ‫﴿ ﮉ ﮊﮋﮌ‬
[Le Tout Miséricordieux S’est établi « Istawâ » au-dessus du Trône.]
(Sourate Tâ-Hâ verset 5).

Ainsi que la signification de tous les versets qui sont similaires à celui-
ci est alors: « S’est élevé au-dessus de Son Trône ». Une « élévation
particulière » qui est différente de « l’élévation générale » au-dessus de
Ses créatures13.

Cette élévation est confirmée au sujet d’Allah, et cela au sens apparent


du terme. Il S’est élevé au-dessus de Son Trône, d’une élévation qui Lui
est propre. En effet, elle ne ressemble point à l’installation de l’humain
au-dessus de son lit, ni au-dessus des bestiaux et ni au-dessus d’une
embarcation comme Allah l’a évoqué dans ce verset:

12 ils se trouvent, dans l’ordre, dans la sourate Al-A’râf verset 54, puis dans la sourate Younous
verset 3, puis dans la sourate Ar-Ra’d verset 2, puis dans la sourate Tâ-Hâ verset 5, puis dans
la sourate Al-Fourqâne verset 59, puis dans la sourate As-Sajda verset 4 et enfin dans la sourate
Al-Hadîd verset 4 également. (NdT)

13 L’auteur distingue ici l’élévation générale (Al-‘Ulûw ul-Âm), qui désigne le fait qu’Allah est au-
dessus de Ses créatures de l’élévation particulière (Al-‘Ulûw ul-Khâss) qui fait référence à Son
élévation au-dessus du Trône. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

‫﴿ ﭣ ﭤ ﭥﭦﭧﭨﭩﭪﭫﭬﭭ ﭮﭯﭰﭱﭲ‬
﴾ ‫ﭳﭴﭵﭶ ﭷﭸ ﭹﭺﭻﭼﭽ ﭾﭿﮀﮁ ﮂ ﮃ‬
18 […Et a fait pour vous, des vaisseaux, des bestiaux et des montures, afin que
vous vous installiez sur leurs dos, et qu’ensuite, après vous y être installés,
vous vous rappeliez le bienfait de votre Seigneur et que vous disiez:
« Gloire à Celui qui nous a soumis tout cela alors que nous n’étions pas
capables de les dominer. C’est vers notre Seigneur que nous retournerons]
(Sourate Az-Zukhruf les versets 12-14).

Aura certes commis une immense erreur celui qui dit: la signification de
« S’est établi (Istawâ) au-dessus de Son Trône » est « a pris le pouvoir
(Istawlâ) sur le Trône », car cela est un détournement du sens des mots et
vient en contradiction avec le consensus des Compagnons du Prophète
et de ceux qui les ont suivis de la meilleure manière. Cela induit aussi de
fausses implications qu’il est impossible au croyant de prononcer au sujet
d’Allah -Gloire à Lui.

En effet, le Noble Coran a été révélé, sans le moindre doute, en langue


arabe, comme le dit le Très-Haut:

﴾ ‫﴿ﮩ ﮪ ﮫ ﮬ ﮭ ﮮ‬
[Nous l’avons fait descendre, un coran en (langue) arabe, afin que vous
raisonniez] (Sourate Yousouf verset 2).

De même, le Très-Haut a dit:

﴾ ‫﴿ﮘ ﮙ ﮚ ﮛ ﮜ ﮝ ﮞ ﮟ ﮠ ﮡ ﮢ ﮣ ﮤ ﮥ‬
[Et l’Esprit fidèle est descendu avec cela (le Coran) sur ton cœur, pour que
tu sois du nombre des avertisseurs, en une langue arabe très claire]
(Sourate As-Shu’arâ’ les versets 193, 194 et 195).

L’expression « S’est établi (Istawâ) au-dessus de » implique dans la langue


arabe l’élévation et l’installation. C’est donc la signification propre du mot.
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Ainsi, l’expression « S’est établi au-dessus du Trône » signifie donc


« S’est élevé au-dessus ». C’est une élévation particulière et qui sied à Sa
Majesté et à Son Immensité.
19

Par ailleurs, si nous interprétions « s’est établi au-dessus » par « a pris le
pouvoir sur », nous aurions, dès lors, déformé le sens des mots. La cause
est que nous avons détourné la signification d’élévation, qui est le sens
apparent dans la langue du Coran, en celle de la prise de pouvoir.

De plus, les prédécesseurs (As-Salaf) et ceux qui les ont suivis de la


meilleure manière sont unanimes sur cette signification. Cela d’autant
plus qu’il ne nous est pas parvenu une seule parole, de leur part, indiquant
le contraire.

De même, si un mot est évoqué dans le Coran et la Sunna14, et qu’aucune


explication contraire au sens apparent de ce mot ne nous est parvenue de
la part des pieux prédécesseurs, alors le principe veut qu’ils aient laissé
la première signification au mot et qu’ils aient cru en tout ce que ce mot
impliquait comme sens.

Pour cette raison, si jamais quelqu’un venait à nous dire: avez-vous une
parole claire de la part des prédécesseurs prouvant qu’ils ont interprétée
« s’est établi » par « s’est élevé » ?

Nous lui répondrions alors: « Oui, cela nous a été rapporté de leur
part15 ». Cependant, si nous supposions que cela n’ait pas été rapporté
de façon claire, alors le principe concernant les mots du Coran et
de la Sunna prophétique est qu’ils gardent le sens apparent que leur
donne la langue arabe.

14 La Sunna, chez les savants du hadith, consiste en ce qui a été rapporté des actes du Prophète
Muhammad r, de ses paroles, de ses silences (son silence devant une situation particulière a
valeur d’approbation), de ses caractéristiques physiques et morales, ses faits et gestes et de sa
vie. (NdT)

15 Comme il est rapporté, entre autres, dans le recueil de hadiths authentiques, As-Sahih Al-
Boukhâry. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Quant aux fausses déductions qu’implique l’interprétation de « s’est établi »


par « a pris le pouvoir » (sont claires) si nous méditons la Parole du Très-Haut:

20
﴾ ‫﴿ﮅ ﮆﮇﮈﮉﮊﮋﮌﮍ ﮎﮏﮐﮑﮒ‬

[Votre Seigneur, c’est Allah, qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis
S’est élevé « Istiwâ » sur le Trône]
(Sourate Al-A’râf verset 54).

Ainsi, si nous disons que « S’est élevé » possède le sens de « a pris le
pouvoir », cela induit que le Trône n’était pas en Sa possession avant la
création des cieux et de la terre, car Il a dit:

﴾ ‫﴿ ﮏﮐﮑﮒ‬
[Qui a créé … puis S’est élevé « Istiwâ » sur le Trône].

Car si tu dis: « puis a pris possession » cela induit que le Trône n’était pas
en possession d’Allah ni avant la création des cieux et de la terre, ni lors de
leur création !

De plus, si nous prenions cette explication, il nous faudrait alors


authentifier la formule selon laquelle Allah a pris le pouvoir sur la terre et
sur n’importe laquelle de ses créatures et authentifier toutes les formules
(du même style) que l’on pourrait imaginer ou prononcer. Cette parole est,
sans le moindre doute, une fausse explication qui ne correspond point à
Allah -Gloire à Lui.

Enfin, d’après ce que nous avons vu, il nous a été donc démontré que
l’explication de « l’élévation » (Istiwâ’) par « la prise de possession »
(Istîlâ’) conduit à une double transgression:
Premièrement: le détournement du sens des mots.
Deuxièmement: la description d’Allah par ce qui ne Lui correspond pas.
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

LES DEUX TÉMOIGNAGES ET LEURS


SIGNIFICATIONS.
21
Les deux témoignages: le témoignage que nulle divinité sauf Allah et
que Muhammad est le Messager d’Allah sont les clefs de l’Islam. En
effet, l’entrée dans l’Islam n’est possible que par le biais de ces deux
attestations. Et c’est pour cette raison que le Prophète a ordonné à
Mou’âdh Ibn Jabal -qu’Allah l’agrée- lorsqu’il l’envoya au Yémen, de
commencer sa prêche par le témoignage que « nulle divinité sauf Allah et
que Muhammad est le Messager d’Allah ».

LA SIGNIFICATION DU TÉMOIGNAGE «NULLE


DIVINITÉ SAUF ALLAH».
La signification de la première phrase: l’attestation que « nulle divinité
sauf Allah » ( Lâ ilâha illa lâhou) est la reconnaissance de l’homme, par la
parole et le cœur, que nul n’est adoré sauf Allah.

En arabe le mot « ilâha » a la signification d’adoré « ma’louh ». Et de ce


mot on ressort « ta’alouh » qui signifie « adoration ». Ainsi, le sens de ce
témoignage est: nul adoré sauf Allah Seul.

De plus, cette phrase se compose d’une négation (An-Nafîy) et d’une


affirmation (Al-Ithbât): la négation se trouve dans « nulle divinité » et
l’affirmation dans « sauf Allah ».

Il y a, dans cette phrase, un sous-entendu implicite, qui est la reconnaissance


par la langue après la croyance par le cœur que nul ne mérite (en vérité)
d’être adoré en dehors d’Allah Seul. Ceci implique, non seulement un culte
pur voué à Allah uniquement, mais aussi l’annulation de toute adoration
vouée à autre que Lui.

Ainsi, par notre sous-entendu implicite qui est « ne mérite » s’éclaircit
la réponse à l’ambiguïté prononcée par plusieurs personnes qui est:
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

comment pouvez-vous dire « nulle divinité sauf Allah », alors qu’il existe
d’autres divinités qui sont adorées en dehors d’Allah, qu’Allah a nommé
divinité ainsi que leurs adorateurs ? En effet, Allah -béni et exalté- a dit:
22

﴾ ‫﴿ﭸ ﭹ ﭺ ﭻ ﭼ ﭽ ﭾ ﭿ ﮀ ﮁ ﮂ ﮃ ﮄ ﮅ ﮆﮇ‬
[…Leurs divinités, qu’ils invoquaient en dehors d’Allah, ne leur ont servi à
rien, quand l’ordre (le châtiment) de ton Seigneur fut venu…]
(Sourate Hûd verset 101).

Et le Très-Haut a dit:
﴾ ‫﴿ﮌ ﮍ ﮎ ﮏ ﮐ ﮑ‬
[N’assigne point à Allah d’autres divinités…]
(Sourate Al-Isrâ’ verset 22).

Et le Très-Haut a dit:
﴾ ‫﴿ﮊ ﮋ ﮌ ﮍ ﮎ ﮏ‬
[Et n’invoque nulle autre divinité avec Allah…]
(Sourate Al-Qassas verset 88).

Comment est-il possible d’affirmer « nulle divinité sauf Allah » tout en


sachant que l’adoration est vouée pour autre qu’Allah ?

De plus, comment peut-on affirmer que l’adoration est vouée à autre


qu’Allah alors que les Prophètes ont dit à leurs peuples:

﴾ ‫﴿ﭬﭭﭮﭯ ﭰﭱ ﭲ‬
[… Adorez Allah. Pour vous, pas de divinité à part Lui…]
(Sourate Al-A’râf verset 59).

La réponse à cette ambiguïté apparaît lorsque nous sous-entendons « ne


mérite en toute vérité d’être adoré » dans notre formulation « Nulle
divinité sauf Allah ».

Nous répondons alors: ces divinités, qui sont adorées en dehors d’Allah,
sont de fausses divinités qui ne possèdent rien des droits divins, et la
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

preuve à cela est la Parole d’Allah, le Vrai, -qu’Il soit glorifié:


﴾ ‫﴿ﭫ ﭬ ﭭ ﭮ ﭯ ﭰ ﭱ ﭲ ﭳ ﭴ ﭵ ﭶ ﭷ ﭸ ﭹ ﭺ‬
[Il en est ainsi parce qu’Allah est Lui le Vrai, alors que tout ce qu’ils 23

invoquent en dehors de Lui est le faux, et qu’Allah est le Haut, le Grand.]


(Sourate Louqmân verset 30).

Et aussi Sa parole -qu’Il soit glorifié:


‫﴿ﮱ ﯓ ﯔ ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ ﯛ ﯜ ﯝ ﯞ ﯟ‬
﴾‫ﯠ ﯡ ﯢ ﯣ ﯤ ﯥ ﯦ ﯧ ﯨ ﯩ ﯪ ﯫ ﯬ‬

[Avez-vous vu (les divinités), Lât et ‘Ouzzâ ainsi que Manât16, cette


troisième autre ? Sera-ce à vous le garçon et à Lui la fille ? Que voilà donc
un partage injuste ! Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous
et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leur sujet.]
(Sourate An-Najm verset 19 à 23).

Et aussi Sa parole selon Youssouf :


﴾ ‫﴿ﭸ ﭹ ﭺ ﭻ ﭼ ﭽ ﭾ ﭿ ﮀ ﮁ ﮂ ﮃ ﮄ ﮅ ﮆﮇ‬
[Vous n’adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous
et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leurs sujets…]
(Sourate Yousouf verset 40).

En conclusion, la signification de « Nulle divinité sauf Allah » est « nul ne


mérite d’être adoré en vérité sauf Allah ».
Quant aux divinités autres que Lui parmi les messagers, les anges, les
saints, les pierres, les arbres, le soleil ou la lune, etc., leur caractère divin
prétendu par leurs adorateurs n’est que fausseté et en aucun cas une vérité.
La seule divinité digne d’adoration est Allah -Gloire à Lui.

16 Lât est une divinité qui fut adorée à Tâïf, une ville proche de La Mecque et ’Ouzzâ est une
divinité qui fut adorée à Nakhla entre La Mecque et Tâîf et enfin, Manât est une divinité qui fut
adorée à Sayfoul-Bahr, qui se situait au niveau de Médine sur la Mer Rouge.(NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

LA SIGNIFICATION DU TÉMOIGNAGE
«MUHAMMAD EST LE MESSAGER D’ALLAH»
24 Ensuite, la signification du témoignage que Muhammad est le
Messager d’Allah (Muhammadour-rassoulou-llâh), est la reconnais­sance
par la parole et la croyance par le cœur que Muhammad Ibn Abdillâh
El-Hâchimy El-Qorachy est le Messager d’Allah pour l’ensemble de la
création, qu’ils soient djinns ou humains.

Allah le Très-Haut a dit:


‫﴿ ﮫ ﮬ ﮭ ﮮﮯ ﮰ ﮱ ﯓ ﯔ ﯕ ﯖﯗ ﯘ ﯙ ﯚ ﯛ ﯜ‬
﴾‫ﯝ ﯞ ﯟ ﯠ ﯡ ﯢ ﯣ‬
[Dis: « Ô hommes ! Je suis, pour vous tous, le Messager d’Allah, à Qui
appartient la royauté des cieux et de la terre. Pas de divinité à part Lui. Il
donne la vie et Il donne la mort. Croyez donc en Allah, en Son Messager,
le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin
que vous soyez bien guidés ».]
(Sourate Al-A’râf verset 158).

Et le Très-Haut a dit:
﴾ ‫﴿ﯔ ﯕ ﯖ ﯗ ﯘ ﯙ ﯚ ﯛ ﯜ‬
[Qu’on exalte la bénédiction de Celui qui a fait descendre le livre de
discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers.]
(Sourate Al-Furqâne verset 1).

Parmi les exigences de ce témoignage, est de ne pas croire que le Messager


d’Allah a un droit à la Seigneurie (rouboubîya)17, à l’organisation de
l’univers ou un droit à l’adoration. Ce Messager est plutôt un serviteur
que l’on ne doit pas adorer et un Messager que l’on ne doit pas démentir.

17 La rouboubîya: le pouvoir de créer, de pourvoir à la subsistance des créa- tures, de donner la vie
et la mort, de destiner toutes choses…Tout cela doit être attribué à Allah Seul, et il faut croire
qu’Il n’a en cela aucun associé. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

Aussi, parmi ces exigences, nous devons croire qu’il r ne possède pour lui-
même ou pour autrui aucun bienfait ni aucune nuisance à part ce qu’Allah
aura voulu. Comme Allah dit:
25

‫﴿ﮞ ﮟ ﮠ ﮡ ﮢ ﮣ ﮤ ﮥ ﮦ ﮧ ﮨ ﮩ ﮪ ﮫ ﮬﮭ‬
﴾ ‫ﮮ ﮯ ﮰ ﮱ ﯓ ﯔﯕ‬
[Dis-(leur): « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je
connais l’Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais
que suivre ce qui m’est révélé. »…]
(Sourate Al-An’âm verset 50).

C’est donc un serviteur qu’Allah commande et qui suit uniquement ce qui


lui a été ordonné de faire.

Le Très-Haut a également dit:


‫﴿ﭑ ﭒ ﭓ ﭔ ﭕ ﭖ ﭗ ﭘ ﭙ ﭚ ﭛﭜ ﭝ ﭞ ﭟ ﭠ ﭡ ﭢ‬
﴾‫ﭣ ﭤ ﭥ ﭦﭧ ﭨ ﭩ ﭪ ﭫ ﭬ ﭭ ﭮ‬

[Dis: « Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce


qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en
abondance, et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui
croient, qu’un avertisseur et un annonciateur ».]
(Sourate Al-A’râf verset 188).

Voici donc le sens du témoignage « nulle divinité sauf Allah, et Muhammad


est le Messager d’Allah ».

L’explication de notre parole concernant le témoignage: « la reconnaissance


par la parole et la croyance par le cœur » est qu’il faut, absolument, la
réunion de ces deux conditions, car quelques personnes reconnaissent par
la parole sans croire par leur cœur pour autant, tels que les hypocrites. En
effet, Allah a dit à leur sujet:
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

‫﴿ ﮐ ﮑ ﮒ ﮓ ﮔ ﮕ ﮖ ﮗﮘ ﮙ ﮚ ﮛ ﮜ ﮝ ﮞ ﮟ‬
﴾ ‫ﮠﮡ‬
26
[Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: « Nous attestons que tu es
certes le Messager d’Allah » ; Allah sait que tu es vraiment Son Messager et
Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs.]
(Sourate Al-Munâfiqoun verset 1).

Ceux-là ont reconnu par leurs paroles sans croire par leur cœur. De
même, il se peut que l’homme reconnaisse au fond de son cœur, mais
sans pour autant prononcer le témoignage. Cette reconnaissance ne lui
est pas bénéfique vis-à-vis de nous, en apparence. Mais intérieurement,
son jugement revient à Allah.
Cependant, dans ce bas-monde, cette reconnaissance ne lui est pas
bénéfique et on ne le considérera pas comme musulman tant qu’il n’aura
pas prononcé le témoignage avec sa langue.
Par ailleurs, s’il était dans l’incapacité physique ou morale de le prononcer,
à ce moment, on se comportera vis-à-vis de lui selon son état.
En conclusion: Il faut donc absolument réunir la reconnaissance avec le
cœur et la langue.
LE SUIVI 18
Le suivi ne se concrétise que par six caractéristiques. L’adoration doit
correspondre à la législation (As-Sharî’a)19 dans sa cause, son genre, sa
quantité, sa manière, sa période et son lieu.

18 Le cheikh -qu’Allah lui fasse miséricorde- a montré dans les deux chapitres précédents qu’il faut
vouer, exclusivement, son adoration à Allah. Ici, il nous éclaircit comment nous devons suivre le
Prophète dans nos adorations, c’est ce que nous appelons le suivi. Ainsi, le cheikh veut que l’on
comprenne qu’un acte d’adoration ne sera accepté d’Allah qu’après avoir rempli deux conditions:
D’une part la sincérité de la personne envers Allah (Al-Ikhlâss) dans son adoration et d’autre part
la conformité de l’acte d’adoration avec la Sunna du Prophète (Al-Moutâba’a). (NdT)

19 As-Sharî’a: ensemble de lois divines avec lesquelles un prophète est envoyé: la Sharî’a de
Mussa (Moïse), la Sharî’a de Muhammad … Cet ensemble de lois est abrogé par la venue d’une
nouvelle loi, avec l’avènement d’un nouveau prophète. Ainsi, la Sharî’a de Muhammad abroge
toutes les Sharî’a qui précèdent. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA


LÉGISLATION DANS SA CAUSE
27
Quiconque adore Allah par une adoration basée sur une cause que la
législation n’a pas confirmée, cette adoration est alors rejetée, car elle ne
provient pas de l’ordre d’Allah et de son Messager .

L’exemple de cela est la célébration de l’anniversaire du Prophète


ou encore de la nuit du 27 du Mois de Rajab, durant laquelle l’on
prétend que l’Ascension du Prophète se réalisa. Cette célébration
n’est point en accord avec la législation et elle est donc rejetée. Quelles
sont les causes de ce rejet ?

-Premièrement: d’un point de vue historique, il n’a pas été confirmé que
l’Ascension du Messager se réalisa la nuit du 27 de Rajab. De même, pas un
seul texte ne prouve que l’Ascension du Prophète se soit produite le 27 de Rajab
dans les livres de hadiths que nous possédons. De plus, ce genre d’information ne
peut être confirmé que par des chaînes de rapporteurs authentiques.

-Deuxièmement: même si nous supposions que cela soit confirmé ;


serait-il de notre droit d’instituer à cette date une adoration ou une fête ?
La réponse est non, jamais.

En effet, lorsque le Prophète arriva à Médine (Al-Madîna) et vit les


Ansâres20 célébrant deux jours durant lesquels ils s’amusaient, il leur dit:
« Certes, Allah a remplacé ces deux jours par deux autres meilleurs » et il
leur évoqua la fête du Fitr et celle de l’Adhâ21.

Ainsi, cela prouve la répugnance du Prophète pour toute célébration

20 Les Ansâres est le nom que portaient les habitants de Médine qui ont cru en notre Prophète r. (NdT)

21 La fête de Fitr (Al-‘îd-oul-Fitr) survient à la rupture du jeûne du mois de Ramadân (le premier
jour de Chawwal) et la fête de l’Adhâ (Al-‘îd-oul-Adhâ) survient le dixième jour du mois du
pèlerinage (dhoul-Hijja) durant lequel a lieu le sacrifice. C’est deux fêtes sont, en effet, les seules
reconnues par l’Islam avec le jour du vendredi. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

introduite dans l’Islam à l’exception des fêtes islamiques qui sont au


nombre de trois: deux fêtes annuelles, Al-‘îd-al-Fitr et Al-‘îd-al-Adhâ, et
une fête hebdomadaire qui est le jour du vendredi.
28

Par ailleurs, si nous supposions que l’Ascension du Prophète fut


confirmée dans la nuit du 27 rajab (mais cette confirmation est loin
d’être fondée), il nous est impossible d’y instituer quoique ce soit sans la
permission du Législateur (Allah).

Il faut savoir que l’innovation est une chose qu’il ne faut pas prendre à
la légère. Les cicatrices qu’elle marque sur le cœur sont néfastes. Même
si l’homme dans ces instants22 éprouve une sensation de légèreté et de
douceur, celle-ci sera, après peu, tout à fait le contraire, car la joie du cœur
dans le faux ne dure pas, mais elle est plutôt suivie par la douleur, le regret
et la déception. De plus, toutes les innovations possèdent, en elles-mêmes,
un danger, car elles sous-entendent un dénigrement vis-à-vis du message
prophétique. En effet, l’innovation sous-entend que le Messager n’a
pas achevé la législation bien qu’Allah ait dit:

﴾ ‫﴿ﭻﭼﭽﭾﭿ ﮀﮁﮂﮃﮄﮅ‬
[…Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur
vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam pour vous comme religion…]
(sourate Al-Mâidah verset 3).

Il est étrange que certains éprouvés par les innovations persévèrent


fermement dans leur application alors qu’ils se relâchent dans l’application
de ce qui est plus bénéfique, authentique et sérieux.

C’est pour cela que nous disons que les célébrations de la nuit du 27
Rajab (si nous con- sidérons que c’est la nuit lors de laquelle s’est réalisée
l’Ascension du Prophète ) sont une innovation, car elles s’appuient sur
une cause que la législation n’a pas instituée.

22 C’est-à-dire pendant la célébration de l’ascension du Prophète r, en particulier, et pendant


l’instant de toute innovation en général. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA


LÉGISLATION DANS SON GENRE
29
Prenons l’exemple de l’immolation d’un cheval (pour le jour du sacrifice
qui est Al’îd-al-Adhâ). En effet, si une personne venait à sacrifier un cheval
(ce jour-là), alors cela serait en opposition à la législation dans son genre23.

L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA


LÉGISLATION DANS SA QUANTITÉ
Si quelqu’un venait à dire qu’il prie le Dhouhr (prière du midi) en six
rak’ats (unités de prière). Son adoration serait-elle en accord avec la
législation ? Non, bien sûr, car cette prière n’est pas en conformité avec la
législation dans sa quantité24.

De même, si quelqu’un venait à dire « gloire à Allah (Soubhâna-llâh),


louange à Allah (Al-Hamdoulillâh) et Allah est le plus grand (Allahou
Akbar) »25 trente-cinq fois après chaque prière (Salât) prescrite. Cela
serait-il correct ?

La réponse: nous disons que si tu as pris le nombre (trente-cinq fois)


comme adoration tu es dans l’erreur. Par contre, si tu as voulu l’ajout
sur ce qu’a institué le Messager tout en reconnaissant que ce qui a

23 En effet, le jour du sacrifice, il faut que l’offrande fasse partie exclusivement de la famille des
ovins, bovins ou des camélidés. Ainsi, le cheval faisant partie de la famille des équidés n’est pas
le genre d’animal correspondant à cette adoration. (NdT)

24 En effet, le nombre d’unités de prière pour la prière du Dhouhr est au nombre de quatre. (NdT)

25 Le cheikh qu’Allah lui accorde sa miséricorde- fait référence au hadith connu d’après Abou
Houraïra -qu’Allah l’agrée- qui rapporte selon le Prophète qui a dit: « Quiconque, à la fin de
chaque prière, glorifie Allah (Soubhâna-llâh) trente-trois fois, chante les louanges d’Allah (Al-
Hamdou-lillâh) trente-trois fois et dit Allah est le plus grand (Allahou-Akbar) trente-trois fois
–ce qui fait quatre-vingt-dix-neuf fois- et rajoute pour compléter le tout à cent: « nulle divinité
sauf Allah, toute souveraineté Lui revient, toute louange Lui revient, l’Omnipotent, capable de
tout », on pardonnera à celui-là tous ses péchés, même s’ils étaient semblables à l’écume de la
mer. » (Rapporté par Mouslim) (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

été légiféré est trente-trois fois, alors l’ajout ici est sans mal. En effet, car tu as
séparé l’ajout, dans ton intention, de l’adoration qui est le fait de le dire trente-
trois fois.
30
L’adoration doit correspondre à la législation dans sa manière
Si quelqu’un mettait conformément en application une adoration dans
son genre, sa quantité et sa cause, mais en étant en opposition avec la
législation dans sa manière, alors cette adoration ne serait pas valable.
Prenons l’exemple d’un homme qui perd ses ablutions. Pendant qu’il refait
ses ablutions, il commence par laver ses pieds puis s’essuie la tête, ensuite
se lave les avant-bras pour enfin finir par son visage: ses ablutions sont-
elles correctes ? Non, car il s’est opposé à la législation dans la manière26.
L’adoration doit correspondre à la législation dans sa période
Prenons l’exemple d’une personne qui jeûne le mois de Cha’bân ou de Chawwâl
au lieu de jeûner le mois de Ramadân, ou encore qu’elle prie le Dhouhr (prière
du midi) avant le zénith ou après que l’ombre de toute chose ait atteint la même
taille que celle-ci (la chose). En effet, si elle prie le Dhouhr avant le zénith, elle
l’aura prié avant son heure. De même, si elle le prie après que l’ombre de toute
chose ait atteint la même taille que celle-ci, alors, elle l’aura prié après son
heure. Donc, sa prière (dans les deux cas) ne sera pas valable.

Pour cette raison, nous disons que si la personne a délaissé la prière,


volontairement et sans excuse valable, jusqu’à ce que son temps soit passé,
alors sa prière ne sera pas acceptée, tant bien même il priait mille fois.

On ressort, de cela, une règle importante dans ce chapitre qui est: « Toute
adoration qui est délimitée par une période et qui est accomplie, sans excuse
valable, en dehors de cette période, ne sera pas acceptée, mais bien rejetée ».

26 En effet, un grand nombre de savants a démontré que l’ordre (At-tartîb) de lavage des membres
fait partie des obligations des ablutions (cf v6 sourate mâ’idah). Celui qui ne l’a pas respecté doit
obligatoirement refaire ses ablutions. Ainsi, l’homme, évoqué dans l’exemple, aurait dû commencer
par son visage, ensuite ses avant-bras, ensuite sa tête pour enfin finir par ses pieds. (NdT)
L’UNICITÉ / LA SIGNIFICATION DES DEUX TEMOIGNAGES ET LE

La preuve de ceci est le hadith rapporté par Âïcha -qu’Allah l’agrée- selon le
Prophète qui dit: « Tout acte non-conforme à nos enseignements est rejeté».

31
L’ADORATION DOIT CORRESPONDRE À LA
LÉGISLATION DANS SON LIEU
Si un pèlerin venait à stationner le jour de ‘Arafat (le neuvième jour de
Dhoul-hijja) à Mouzdalifah, alors son acte ne sera pas valable pour la non-
conformité entre l’adoration et le lieu qui correspond à la législation27.

De même, lorsque le Prophète vit que quelques-unes de ces épouses


élevaient leurs tentes dans la mosquée, il leur ordonna de les défaire
et d’annuler leur retraite spirituelle28. Par ailleurs, il ne les orienta pas
vers une retraite spirituelle dans leurs maisons. Ainsi, cela prouve que la
femme ne peut se retirer spirituellement dans sa maison, car le lieu est
non-conforme à la législation.
Voici donc ces six critères que tout acte doit réunir pour que le suivi soit
concrétisé.
Allah est plus savant et que la prière et le salut soient sur Muhammad, sa
famille et ses Compagnons.29

27 Le stationnement à ‘Arafat est un pilier du pèlerinage comme l’a dit notre Prophète : « le
pèlerinage, c’est ‘Arafat ». Cette adoration consiste à rester toute la journée à l’intérieur du lieu
de ’Arafat, située près de La Mecque, jusqu’au coucher du soleil. Ensuite, il nous est prescrit
de nous diriger vers Mouzdalifah, où le pèlerin se reposera le long de la nuit. Ainsi, remplacer
le stationnement de ‘Arafat par le stationnement à Mouzdalifah n’est pas en conformité avec
les prescriptions de notre Prophète . (NdT)

28 Le cheikh fait référence au hadith d’Âïcha -qu’Allah l’agrée-qui rapporte: « Le prophète eut
l’intention d’accomplir une retraite spirituelle. Lorsqu’il arriva à l’endroit où il voulait faire sa
retraite, il vit des tentes: une tente pour Âïcha, une autre pour Hafsa et une troisième pour Zeyneb.
Alors, il dit: «Croyez-vous qu’elles font cela par piété » ? Puis, il s’en alla sans faire de retraite
jusqu’au mois de Chawâl où il fit une retraite de dix jours. » Rapporté par Boukhâry. (NdT)

29 Je dis (traducteur): « Si j’ai commis une faute c’est à cause de moi seul et de Satan, et si j’ai dit
la vérité c’est grâce à Allah Seul. Nous demandons à Allah qu’Il nous guide afin de croire en Lui
comme Il l’a désiré et qu’il accorde Sa miséricorde à cheikh al-‘Othaymîne. Et enfin, que la paix
et le salut soient sur notre Prophète bien-aimé, et notre dernière invocation est de dire louange à
Allah Seigneur de l’univers qui nous a enseigné ce que nous ne savions pas ». NdT
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