Management II
Management II
Management II
Plan de cours :
FEG de Settat
Groupe 3 et Groupe 4
AU : 2021-2022
1
Chapitre 1 : L’évolution des théories des organisations
L’étude des organisations et des entreprises dans le cadre du cours de
management I (Semestre 1) a permis de révéler la complexité organisationnelle
(Multidimensionnalité, hétérogénéité de l’objet d’étude…). Cette complexité
organisationnelle explique la coexistence de plusieurs écoles concurrentes et
complémentaires abordant la réalité organisationnelle de différents angles et
selon différentes approches (école classique, école des ressources humaines,
école de la contingence, école des systèmes, etc.). L’objectif de ce cours est
ainsi d’aborder les principales théories des organisations afin de doter l’étudiant
d’une grille de lecture et d’analyse multidimensionnelle de ce concept
complexe.
2
Taylor énonce l'idée que les décisions relatives aux activités de production ne
devraient pas être prises de façon intuitives mais plutôt à la lumière d'une
analyse scientifique des tâches individuelles. Cette approche consiste à :
3
Ces principes de l’OST de Taylor « Taylorisme » ont été appliqués
progressivement aux États-Unis à partir du début du XXème siècle, puis se sont
répandus en Europe.
L’objectif de Ford était de produire en masse des automobiles ce qui lui posait
face à une double contrainte :
4
aux ouvriers un revenu et un temps libre suffisant pour qu’ils consomment
les produits qu’ils ont eux même fabriqué.
Le travail à la chaîne : C’est la machine (le convoyeur) qui fixe le
rythme de travail (la cadence).
Pour Fayol, quelle que soit la taille de l’entreprise, elle comporte six activités ou
fonctions.
5
personnes. Une direction efficace doit en effet contribuer à une gestion
rigoureuse et harmonieuse de l'activité.
L'unité de commandement : Ce principe signifie qu'un subordonné ne
reçoit des instructions que de la part d'un seul supérieur. Selon H. Fayol
l'unicité de commandement est un moyen efficace pour stabiliser une
organisation et limiter les risques d'incompréhension.
L'unité de direction : Il importe d'avoir un seul programme pour un
ensemble donné d'opérations organisées autour d'un même but. L’unicité
de direction est un facteur essentiel pour canaliser les efforts et rendre
cohérentes les actions.
La subordination de l'intérêt particulier à l'intérêt général de
l'entreprise : Les buts de l’entreprise sont prioritaires par rapport à ceux
des individus.
La Rémunération équitable du personnel : Chaque employé doit
recevoir en échange de son travail une rémunération proportionnelle à ses
efforts.
La centralisation : Les décisions et la planification sont centralisées et
prises par la haute direction.
La hiérarchie : Elle est constituée par la série de dirigeants allant du
sommet jusqu'aux agents inférieurs. La communication suit la voie
hiérarchique imposée par l'unité de commandement. Des passerelles
peuvent toutefois exister entre dirigeant de même niveau hiérarchique
pour faciliter la communication entre eux et en même temps assurer la
rapidité de l'exécution de certaines opérations.
L'ordre : Il est à la fois matériel, moral et social, même si ce dernier n'est
pas facile à réaliser puisqu'il exige une connaissance exacte des besoins et
des ressources sociales de l'entreprise, et un équilibre constant entre ces
besoins et ces ressources.
L'équité : la justice résulte des conventions établies, mais elle est
insuffisante parce que tout ne peut être prévu par des conventions.
L’équité est donc la justice complétée par la bienveillance. L’équité exige
du manager du bon sens, de l’expérience et de la bonté.
La stabilité du personnel : La stabilité du personnel permet à celui-ci de
bien remplir ses fonctions en maitrisant son travail et permet à l’entreprise
de minimiser ses coûts (de recrutement, de formation…).
L’initiative : Selon Fayol, un dirigeant qui est en mesure d’encourager
l’initiative de son personnel et de lui permettre de développer cette faculté
est supérieur à celui qui ne le sait pas.
L’union du personnel : Pour Fayol, l’union fait la force et le chef doit
éviter de diviser son personnel.
6
Selon Fayol, ces principes permettent à l’entreprise de se doter d’une fonction
administrative efficace remplissant pleinement ses missions de Prévoyance,
d’Organisation, de Commandement, de Coordination et de Contrôle.
Dans son ouvrage « Économie et société », Max Weber distingue trois types
distincts d'organisations. Cette classification repose sur la manière de légitimer
7
le pouvoir dans l'organisation. Weber identifie ainsi trois types d’autorités
légitimes :
La légitimité charismatique : Le chef jouit d'une grande estime et d'une
totale admiration de la part de ses collaborateurs, dont les plus proches
peuvent être considérés comme de véritables disciples. La légitimité
repose ici sur les qualités personnelles de leader qu’il ne peut transmettre
parce que liées à sa personnalité. On trouve ce type d'autorité dans
certains ordres religieux, dans les mouvements révolutionnaires ou partis
politiques mais aussi dans un bon nombre d'entreprise où le chef est
également celui qui a créé l'entreprise, ce qui confère une légitimité
accrue à son autorité (Henri Ford, Renault, Bill Gates, etc.)
La légitimité traditionnelle : Le chef possède l'autorité traditionnelle en
vertu du statut qu'il a hérité. L'autorité devient une partie du rôle du leader
plutôt qu'une part de la personnalité du chef. La forme traditionnelle est
liée à la personne plus qu’à la fonction. Beaucoup d'entreprises sont
soumises à ce type d'autorité. La plupart des PME sont des entreprises
familiales qui se transmettent d'une génération à l'autre.
La légitimité rationnelle ou légale : Elle repose sur un système de buts
et de fonctions étudiées rationnellement, conçu pour maximiser la
performance d’une organisation. La structure est très formalisée, la
spécialisation des tâches est poussée, chaque personne occupe une place
dans l'organigramme et exerce une fonction précise, tous les processus de
travail sont prédéterminés, toutes les éventualités sont prévues. La
légitimité rationnelle repose alors sur la croyance en la légalité des
règlements fixés et sur la légalité de droits de ceux qui donnent les
directives. Ces derniers utilisent pour garantir l’ordre un appareil
administratif appelé Bureaucratie. Le développement des organisations
bureaucratiques touche les entreprises publiques et les organismes d’Etats
notamment.
Selon Weber, l’organisation rationnelle est la forme la plus efficace et la plus
appropriée aux grandes organisations. Pour Max Weber, l’administration
bureaucratique idéale ne peut exister que si ses agents travaillent en appliquant
ces principes :
8
Ils sont rémunérés par un salaire fixe, l’échelle de salaire est
fonction du rang dans la hiérarchie ; ils ont droit à une retraite et
l’employé est libre de démissionner.
L’emploi est considéré comme la seule ou au moins la principale
occupation professionnelle de son titulaire (il n’a pas droit d’avoir
la double fonction).
L’emploi constitue une carrière, il existe des promotions accordées
en fonction de l’ancienneté ou du travail réalisé (accompli) ou bien
les deux. Cette promotion dépend du jugement des supérieurs.
L’employé n’est pas propriétaire des moyens de l’administration.
L’employé est soumis à une discipline et un contrôle strict et
systématique dans son travail.
Les auteurs de l’école classique ont énormément apporté pour l’organisation des
entreprises. A travers leur vision technique et scientifique, ils ont donné aux
entreprises des moyens de se développer afin de répondre à certains besoins
(Rationalité, productivité, profit, stabilité…) et vaincre certaines difficultés
techniques (Division du travail, mécanismes de coordination et de contrôle,
stabilité interne de l’entreprise…). Ce courant de pensée managériale a permis
d’asseoir les grands principes de gestion des organisations : l'autorité s'exerce de
haut en bas ; l'entreprise est un tout, mais plusieurs fonctions doivent être
distinguées ; chacun est spécialisé dans une tâche précise « the right men in the
right job ».