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DROIT COMMERCIAL

Introduction générale 2022-2023


Plan
2

 INTRODUCTION GÉNÉRALE
 SECTION 1 - DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
 § 1. Qu’est-ce que le Droit Commercial ?
 § 2. Quelle est la raison d’être du Droit Commercial ?
 A - La rapidité
 B - Le crédit
 SECTION 2 - RAPPORT DU DROIT COMMERCIAL AVEC LE DROIT
CIVIL
 SECTION 3 - SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
 §1. Les sources communes au droit civil et au droit commercial
 A- La loi
 I- Les Lois commerciales
 II- Les Lois Civiles
Plan
3

 B- La jurisprudence
 I- les tribunaux de commerce
 1- Organisation
 2- Compétence
 II- Les Cours d’Appel de Commerce
 1- Organisation
 2- Compétence
 C- La doctrine
 §2. Les sources propres au droit commercial
 A- Les usages et la coutume
 B- Les conventions internationales
INTRODUCTION GÉNÉRALE
4

 Pour avoir une vue d’ensemble de la discipline très


originale que constitue le droit commercial, nous
étudierons successivement sa définition (Section 1),
ses rapports avec le droit civil (Section 2) et enfin ses
sources (Section 3).
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL

 En droit positif marocain, il est une législation


spéciale, le droit commercial, applicable à une
certaine catégorie de personnes : les
commerçants, et à une certaine catégorie d’actes,
les actes de commerce.
 § 1. Qu’est-ce que le droit commercial ?
 Le droit commercial peut être défini comme étant
l’ensemble des règles relatives :
 - aux commerçants,
 - aux biens commerciaux,
 - et aux opérations commerciales.
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
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 D’un point de vue dynamique, le droit commercial


correspond à la répartition des richesses.
 En effet, il est rare que le consommateur achète
directement au producteur les biens qu’il utilise. Des
intervenants sont souvent nécessaires. Le producteur
par exemple, vend la matière première à un fabricant
qui la transforme et la vend à un grossiste, lequel la
revend à son tour à un détaillant, qui la revend enfin
au consommateur. Cet exemple est des plus simples :
souvent le circuit économique est beaucoup plus long
et compliqué. Le droit commercial concerne
l’ensemble des activités intermédiaires grâce
auxquelles les richesses passent du producteur au
consommateur.
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
7

 Les deux bouts de la chaîne restent en dehors du droit


commercial. Le producteur initial (par exemple l’agriculteur)
est régi par le droit civil, de même que le consommateur final.
 Toutes les activités intermédiaires entrent, elles, dans le droit
commercial. Il faut donc se garder de croire que le droit
commercial se limite au commerce tel que l’entendent les
économistes, c’est-à-dire à la circulation sans transformation.
Le droit commercial étend même son empire jusqu’à certaines
prestations de services, telles que celles fournies par les
banques, les assurances ou les transports. Il s’agit en effet
d’activités qui facilitent la circulation des richesses. Mais ce
n’est pas le cas de toutes les prestations de services : les
activités libérales (Avocats, médecins, architectes, etc.)
restent en dehors du droit commercial. La frontière n’est pas
toujours facile à tracer, ni même très logique. Nous ne
donnons ici que des idées générales, des précisions seront
fournies ultérieurement, et particulièrement dans le chapitre
concernant les actes de commerce.
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
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 § 2. Quelle est la raison d’être du Droit


Commercial ?
 Deux raisons pratiques justifient l’existence du droit
commercial, comme discipline juridique distincte du droit
civil, la rapidité et le crédit.
 A – La rapidité
 Contrairement aux institutions du droit civil qui
requièrent du temps, pour ménager certaines garanties
aux contractants, les opérations commerciales doivent
se faire rapidement en raison de la mobilité des cours et
de la fréquence des transactions commerciales.
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
9

 Dès lors il s’avère impossible de contraindre les


commerçants à observer les pratiques souvent
compliquées minutieuses du droit civil. C’est ce qui
explique que chaque fois qu’on le pourra, on se
dispensera des formalités longues et onéreuses du
droit civil. Il en résulte une série de règles originales :
 - La preuve d’un acte de commerce peut se faire par
tout moyen, quel que soit l’intérêt en jeu.
 - La théorie de l’apparence est admise plus facilement
en droit commercial qu’en droit civil.
 - Les obligations du droit commercial se prescrivent
en principe par cinq ans et non par 15 ans, comme en
matière civile.
SECTION 1
DEFINITION ET NOTIONS DU DROIT COMMERCIAL
10

 B - Le crédit
 La plupart des opérations commerciales requièrent un délai quant à
leur réalisation. Le recours au crédit est par conséquent chose
courante entre commerçants. Pour atténuer les risques que
comporte la vie des affaires, le droit commercial accorde aux
créanciers des garanties particulières :
 * Les entreprises du droit commercial sont soumises à une publicité
au registre du commerce, destinée à renseigner les tiers qui traitent
avec elles.
 * Les biens de chaque entreprise sont réunis dans un ensemble, le
fonds de commerce, qui peut servir de gage aux créanciers.
 * Lorsqu’un contrat du droit commercial fait apparaître plusieurs
débiteurs, la solidarité se présume entre eux.
 * Lorsqu’une entreprise du droit commercial cesse de payer ses
dettes, une procédure est organisée pour régler les créanciers dans
la mesure du possible : c’est le droit des entreprises en difficulté.
 Il va de soi que l’application automatique de ces règles va
singulièrement renforcer le crédit.
SECTION 2
RAPPORT DU DROIT COMMERCIAL AVEC LE DROIT CIVIL
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 Le droit civil et le droit commercial font, tous deux,


parties du droit privé : ils s’occupent des personnes
privées et des relations entre elles. Mais le droit civil et
le droit commercial ne sont pas sur le même plan. Le
droit commercial est un droit d’exception. Cela signifie
que le droit civil a vocation à s’appliquer à toute matière,
même à la circulation des richesses. Il ne s’efface que là
où le droit commercial comporte une règle particulière.
 La question se pose alors de savoir s’il y a unité ou
dualité du droit privé. Y’a-t-il soumission ou autonomie
du droit commercial par rapport au droit civil général ?
SECTION 2
RAPPORT DU DROIT COMMERCIAL AVEC LE DROIT CIVIL
12

 Le problème est théoriquement lié au conflit entre la


conception objective qui conduirait nécessairement à un
droit privé unique gouvernant tous les actes exécutés ou
non par des commerçants, et la conception subjective
qui conduirait normalement à un droit professionnel,
donc à la dualité.
 En fait, l’autonomie du droit commercial et donc la
dualité du droit est une nécessité pratique.
 En effet, la vie commerciale requiert un droit mieux
adapté, plus technique, plus enclin à la mobilité et plus
perméable aux influences étrangères, du fait de
l’internationalisation des relations commerciales.
SECTION 3
SOURCES DU DROIT COMMERCIAL
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 Il est d’usage en droit civil de distinguer les sources


créatrices du droit (essentiellement la loi), et les sources
d’interprétation (jurisprudence et doctrine).
 Partant d’un point de vue plus pragmatique, les
commercialistes constatent qu’à côté des sources
recensées par le droit civil (§1), il en existe d’autres qui
jouent en droit commercial un rôle très important (§2).
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
14

 Il s’agit de la loi, de la jurisprudence et de la doctrine.


 A- La loi
 La loi au sens large est une règle écrite et obligatoire
édictée par l’autorité souveraine, et générale dans son
application. Elle est ou bien impérative et ne peut être
écartée par les intéressés, ou bien supplétive et ne
s’applique qu’en l’absence de volonté contraire des
intéressés.
 On peut distinguer deux catégories de lois qui gèrent
l’activité commerciale au Maroc : des lois proprement
commerciales, et certaines lois civiles qui s’appliquent
en l’absence d’une règle commerciale contraire.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
15

 I- Les Lois commerciales


 Les principales sources du droit commercial marocain sont les suivantes :
 1) Le Dahir formant Code de Commerce du 01/08/1996, en lieu et
place du dahir du 12 Août 1913 qui a fait son temps et qui ne
répondait plus aux contraintes de l’économie marocaine.
 2) La loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes (Dahir du 30 Août
1996).
 3) La loi n° 5-96 relative aux autres sociétés commerciales (Dahir du 13
Février 1997).
 Plus récemment, le législateur marocain a engagé des réformes
profondes en matière de droit des sociétés afin d’intégrer les bonnes
pratiques en matière de gouvernance et de transparence des sociétés.
On peut citer, à ce propos, la loi 20-19 modifiant et complétant la loi
17-95 relative aux sociétés anonymes et de la loi 21-19 modifiant et
complétant la loi 5-96.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
16

 II- Les lois civiles


 Nous avons posé comme principe que le droit civil constitue le droit
commun en matière commerciale chaque fois que la loi
commerciale n’édicte pas des règles particulières. Ce principe sur
lequel la quasi-unanimité de la doctrine s’accorde, trouve son
origine dans l’application stricte de l’article 2 du Code de
Commerce qui dispose : « Il est statué en matière commerciale
conformément aux lois ; coutumes et usages du commerce, ou au
droit civil dans la mesure où il ne contredit pas les principes
fondamentaux du droit commercial ».
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
17

 La règle posée par l’article 2 du Code de Commerce confirme la


nécessaire complémentarité du droit civil et du droit commercial. En
effet, malgré la spécificité du droit commercial qui devait pousser à
la reconnaissance de son autonomie, celui-ci ne se suffit pas à lui-
même, et ne constitue pas une branche absolument autonome du
droit. Il a besoin des autres branches et principalement le droit civil.
Deux exemples peuvent illustrer ce propos.
 Le D.O.C comporte, dans les articles 982 et suivants des dispositions
générales concernant toutes les sociétés commerciales. Si un
problème d’interprétation se pose à propos d’une société
commerciale, l’on cherchera d’abord à le résoudre dans le cadre
des lois spécifiques au droit des sociétés, si le problème persiste l’on
se tournera vers les articles 982 et suivants du D.O.C. Celui-ci est
d’application subsidiaire, il comble les lacunes de la loi sur les
sociétés commerciales, ou permet d’en éclairer les dispositions.
 En matière de contrat de vente : Le régime juridique de la vente
commerciale est régi essentiellement par les textes du droit civil, et
notamment les articles 478 et suivant du D.O.C
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
18

 B- La jurisprudence
 Les juges ont à appliquer la loi et à l’interpréter, c’est-à-dire
à rechercher son sens exact :
 - soit parce qu’elle est obscure ou ambiguë,
 - soit parce qu’elle n’a pas donné de solutions au cas
d’espèce envisagé.
 Ces décisions ainsi émises constituent ce que l’on appelle la
jurisprudence. Leur rôle est très important dans l’élaboration
du Droit Commercial.
 Le rôle de la jurisprudence commerciale est devenu d’autant
plus évident que le législateur a promulgué en date du 12
Février 1997 le Dahir n°1-97-65 constituant la création des
tribunaux de Commerce et des cours d’appels de
Commerce.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
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 I- les tribunaux de commerce


 1- Organisation
 Il ressort de l’article 2 de la loi du 12 Février 1997 que les
tribunaux de commerce comprennent :
 - Un président, des vice-présidents et des magistrats.
 - Un ministère public composé du Procureur du Roi et d’un ou
plusieurs substituts.
 - Un greffe et un secrétariat du Ministère Public.
 Ces Tribunaux peuvent être divisés en chambres suivant la nature
des affaires dont ils sont saisis. Toutefois, chaque chambre est
habilitée à connaître de tout litige du ressort de ces Tribunaux.
 Pour assurer l’exécution des décisions des Tribunaux de Commerce,
le Président désigne, sur proposition de l’assemblée générale du
Tribunal, un Juge pour l’application des jugements et des
ordonnances.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
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 2- Compétence
 Aux termes du Dahir du 12 Février 1997, les Tribunaux de Commerce sont
compétents pour connaître :
 - Des actions relatives aux contrats commerciaux.
 -Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales.
 - Des actions relatives aux effets de commerce.
 - Des différends entre associés d’une société commerciale.
 - Des différends à raison du fonds de commerce
 Sont exclus de la compétence des Tribunaux de Commerce les affaires
relatives aux accidents de la circulation, même si ces litiges se rapportent
aux activités commerciales et intéressent les commerçants. A l’exception de
cet empêchement d’ordre légal, le commerçant et le non commerçant
peuvent convenir ensemble d’attribuer compétence aux tribunaux de
commerce pour connaître des litiges pouvant les opposer à l’occasion de
l’une des activités du commerçant.
 Il ressort de l’article 6 de la loi que Les tribunaux de commerce sont
compétents pour connaître des demandes dont le principal excède la
valeur de 20.000 dirhams.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
21

 II- Les Cours d’Appel de Commerce


 1- Organisation
 Les Cours d’Appels de Commerce comprennent :
 - Un premier président, des présidents de chambre, et des conseillers.
 - Un parquet général composé d’un Procureur Général et des substituts
généraux.
 - Un greffe et un secrétariat du parquet général.
 Elle se subdivise en chambres selon la nature des litiges. Toutefois, chaque
chambre reste compétente pour connaître de tout litige porté devant la
Cour.
 2- Compétence
 Les Cours d’Appels de Commerce, connaissent des appels interjetés
contre les décisions rendues en premier ressort seulement par les
tribunaux de Commerce. Le délai d’appel est fixé à 15 jours à compter de
la date de notification de la décision.
 Les décisions de la Cour d’Appel peuvent faire l’objet d’un pourvoi en
cassation devant la Cour de cassation qui constitue le sommet de la
hiérarchie judiciaire au Maroc.
§1. Les sources communes au droit civil et au droit
commercial
22

 C- La doctrine
 La doctrine commerciale - l’œuvre généralement d’universitaires ou
de praticiens - influence le législateur mais aussi les Tribunaux qui
s’en inspirent pour l’interprétation de certains textes législatifs.
 Le Code de Commerce étant incomplet, la doctrine a pu jouer un
rôle très important dans l’énonciation des grands principes qui
dominent la discipline, l’élaboration des théories importantes, ou
l’émergence de matières nouvelles tels que le droit bancaire, le
droit de la concurrence ou le droit de la distribution.
§2. Les sources propres au droit commercial

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 On trouve en droit commercial des sources qui, sans être ignorées


du droit civil, jouent ici un rôle prépondérant. Il s’agit des usages et
des conventions internationales.
 A- Les usages et la coutume
 Les usages commerciaux sont un ensemble de pratiques qui
naissent spontanément du commerce par un assentiment général,
tacite et constant, soit dans le cadre d’une profession, soit dans un
lieu géographique. Ces pratiques sont tellement usitées qu’elles
acquièrent en quelque sorte force de loi.
 Bien que la loi écrite ait tendance à étendre son domaine
d’application, les usages conservent une place importante en
matière commerciale. En effet, la législation écrite ne saurait
réglementer toutes les transactions commerciales, et s’en remet
aux pratiques suivies par les commerçants.
§2. Les sources propres au droit commercial
24

 Le D.O.C renvoie souvent à l’usage du commerce mais


surtout il édicte deux règles essentielles : l’une sur les
caractères que doit revêtir l’usage pour pouvoir être invoqué
et l’autre sur la place de l’usage dans la hiérarchie des règles
juridiques.
 Aux termes de l’article 476, l’usage ne peut être invoqué que
s’il est général ou dominant et s’il n’a rien de contraire à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs.
 L’article 475 précise quant à lui que l’usage ne saurait
prévaloir contre la loi lorsqu’elle est formelle.
§2. Les sources propres au droit commercial
25

 B - Les conventions internationales


 L’un des traits spécifiques du droit commercial est sa
vocation internationale. D’où l’importance et l’utilité des
conventions internationales.
 Il peut s’agir de simples conventions bilatérales pour régler
un problème particulier entre deux États, telles que les
conventions douanières, les accords de change, ou les
conventions fiscales pour éviter les doubles impositions.
 Il peut aussi s’agir de convention d’union, dont le but est de
remédier à la diversité des législations.

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