Introduction A La Geom at I Que

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UNIVERSITÉ DE LUBUMBASHI

FACULTÉ DES SCIENCES


DÉPARTEMENT DE GÉOLOGIE

COURS D’INTRODUCTION AUX SCIENCES


GÉOSPATIALES

À l’usage des étudiants de Pré-sciences Géologie


Plan du Cours

Chapitre 1 : La Terres dans le système solaire

Chapitre 2 : La Forme de la Terre

Chapitre 3 : Les Systèmes géodésiques

Chapitre 4 : Les projections cartographiques

Chapitre 5 : Le Géopositionnement par Satellites.


Chapitre1. La Terre dans le système solaire

I.1 Présentation générale du système solaire


La Terre est la planète sur laquelle nous vivons. Elle fait partie du système solaire
qui est composé de différents astres. Le système solaire est né il y a 4,55 milliards
d'années. C'est un ensemble de planètes, de satellites naturels, de comètes,
d’astéroïdes et bien sûr du Soleil. Toutes les planètes tournent autour du Soleil.
Le système solaire se compose d’une étoile centrale (le Soleil) autour de laquelle
gravitent 8 planètes mais également au moins 170 satellites, des milliers d’astéroïdes
et de comètes et des météorites.
 Astéroïde : petit astre rocheux qui tourne autour du Soleil.
 Astre : objet naturel présent dans l’Univers.
 Comète : boule de glace et de poussières qui brille fortement en s’approchant
du Soleil.
 Étoile : astre qui produit de la lumière.
 Planète : astre qui a la forme d’une boule et qui tourne autour d’une étoile
(ici, le Soleil). Une planète ne produit pas de lumière.
 Satellite : astre qui tourne autour d’une plus grande planète

Le système solaire dans son ensemble est lui-même en orbite autour du centre de
notre galaxie, la Voie Lactée. Une galaxie est un gigantesque amas d’étoiles, de gaz
et de poussière interstellaire. La plus petite galaxie contient près de 100 000 étoiles
tandis que la plus grosse en regroupe plus de 3 000 milliards !
Une étoile est un astre qui produit de la lumière. Le Soleil est l’étoile la plus proche
de la Terre. Notre système solaire est constitué d’une étoile, le Soleil, et de huit
planètes qui gravitent autour selon des orbites quasi circulaires. En envoyant de
l’énergie lumineuse dans toutes les directions, le Soleil éclaire les planètes. Les
planètes ne produisent pas de lumière. D’autres corps célestes sont présents dans
l’espace : des astéroïdes, des comètes et des satellites

Notre système solaire se trouve dans une galaxie nommée: Voie lactée.
Il contient principalement: Le soleil et huit planètes. Ces planètes sont réparties en
quatre planètes telluriques et quatre planètes gazeuses. Elles portent toutes le nom
d'un dieu ou d'une déesse de la mythologie romaine (Jupiter roi des dieux, Mars dieu
de la guerre..., sauf la Terre.
Les planètes Telluriques sont : Mercure, Venus, Terre et Mars. Et les planètes
gazeuses sont : Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune.
En plus des planètes telluriques et gazeuses, le système solaires comprend aussi cinq
planètes naines : Cérès, Pluton, Eris, Hauméa, Makémaké.
Pluton ne fait plus partie du système solaire depuis 2006 car elle
n'est pas assez grande et massive, elle est maintenant classée
dans les planètes naines.

Figure 1 : Différentes planètes de notre système solaire

I.1.1 Le Soleil
Il se situe au centre de notre système solaire. Étoile de petite taille, le Soleil est né il
y a environ 4,5 milliards d’années. Il lui reste assez d’énergie pour briller encore
aussi longtemps. Heureusement car lorsque le Soleil s’arrêtera de briller, la vie sur
Terre disparaîtra… Son diamètre est de 1 392 000 kilomètres, soit 109 fois celui de
la Terre !
Le Soleil est notre plus proche étoile mais il se trouve tout de même à 150 millions
de kilomètres de la Terre ! Il faudrait voyager pendant 18 ans à la vitesse d’un
avion sans s’arrêter pour l’atteindre… Cette étoile est composée de plusieurs gaz qui
brûlent de façon continue. La température de la surface du Soleil est de 6 000 degrés
et celle de son noyau s’établit à au moins 10 millions de degrés !

I.1.2 Les satellites

Ce sont des astres qui tournent autour d’une planète plus grosse. Beaucoup de
planètes ont des satellites : Mars en a deux, Uranus près de 30, Jupiter et Saturne
plus de 60 ! La Terre ne possède qu’un seul satellite : la Lune.

I.1.3 Les astéroïdes

Ce sont de gros cailloux majoritairement composés de roches qui tournent aussi


autour du Soleil (comme les planètes). Leur diamètre peut varier de quelques
kilomètres à plus de 1 000 kilomètres ! Il y en a beaucoup entre les orbites de Mars
et de Jupiter : on appelle cette région « la ceinture des astéroïdes ». Elle sépare les
planètes rocheuses des planètes gazeuses.
I.1.4 Les comètes
Ce sont des boules de glace et de poussières. On les voit briller lorsqu’elles
s’approchent de notre Soleil. Elles laissent une longue traînée de débris derrière elles.
C’est ce qu’on appelle « la queue » de la comète !

I.1.5 Les planètes

Toutes les planètes tournent autour du Soleil dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre : on parle de « révolution ». En plus, elles tournent sur elles-mêmes autour
d’un axe imaginaire qui passe en leur centre : on parle de « rotation »
Le temps qu’il faut à une planète pour effectuer une rotation complète autour de son
axe correspond au jour de la planète. Et le temps qu’il faut à une planète pour
décrire une révolution complète autour du Soleil correspond à une année de cette
planète. Tu l’auras donc deviné : plus une planète est éloignée du Soleil, plus son
année est longue !
Il existe plusieurs phrases pour mémoriser l’ordre des planètes du système solaire !
En voici une : « ME Voici Tout Mouillé, Je Suis Un Nuage ! »
Les 4 planètes les plus proches du Soleil sont Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
Toutes ont un sol : on dit que ce sont des planètes rocheuses. Laissons chacune
d’elles se présenter en quelques lignes !

A. Mercure

C’est la planète la plus proche du Soleil et la plus petite du système solaire dont la
taille est semblable à celle de la Lune ! C’est aussi la seule planète du système
solaire à ne pas avoir une vraie atmosphère qui la protégerai car, du fait de sa
proximité avec le Soleil et de sa petite taille, elle n’est pas en
mesure de capturer assez de gaz pour créer cette couche protectrice autour d’elle.

Par conséquent, sans réelle atmosphère pour la protéger du


Soleil, elle affiche d’énormes variations de températures qui
peuvent aller de + 400° à -180° selon que le Soleil l’éclaire ou
non! Cette absence d’atmosphère est aussi l’une des raisons
pour lesquelles elle est criblée de trous et de cratères, car elle
est sans défense face aux objets célestes qui viennent s’écraser
sur elle.

B. Venus
C’est la seconde planète la plus proche du Soleil. Contrairement à Mercure, elle est
dotée d’une atmosphère très dense. La température à ma surface est de plus de 400°,
partout, tout le temps ! Elle est par ailleurs très visible dans le ciel nocturne, et
c’est ce qui lui vaut le surnom d’« Étoile du Berger » mais c’est un abus de
langage car elle est bien une planète et non une étoile !

En fait, si on me voit briller, c’est tout


simplement parce que mon atmosphère épaisse
reflète fortement le Soleil. Sachez enfin qu’elle
est la seule planète du système solaire à tourner
sur elle-même dans le sens normal des aiguilles
d’une montre.

C. Terre

C’est la planète sur laquelle nous vivons. Sa taille


est comparable à celle de Vénus.
Troisième planète du système solaire (distance par
rapport au Soleil), Elle se situe dans la zone
habitable du système solaire, c’est-à-dire ni trop
près, ni trop loin du Soleil.
Elle est appelée la « planète bleue » à cause des
étendues d’eau qui recouvrent près des deux tiers
de ma surface. Elle est aussi protégée par une
atmosphère et ses températures sont supportables
pour l’homme. La vie a donc pu s’installer sur
moi il y a très longtemps et évoluer lentement
grâce au Soleil qui éclaire et réchauffe ma
surface. Enfin, je possède un satellite qui tourne en orbite autour de
moi : la Lune.

D. Mars
C’est la quatrième et dernière planète rocheuse en
partant du Soleil. Comme la Terre, je me situe dans
la zone habitable du système solaire. Dans le passé, je
pourrais avoir accueilli la vie quand j’avais une
surface aqueuse (= qui contient de l’eau) ou gelée et
une atmosphère humide…

Mais il y a 2 différences majeures entre la Terre et


moi. La première différence est que mon atmosphère
est moins dense que celle de la Terre. D’autre part,
ma météo n’est pas très clémente car, entre le jour et
la nuit, mes températures peuvent varier entre 0 et moins 130° !

Les 4 planètes les plus éloignées du Soleil sont Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
Ces planètes n’ont pas de sol : on dit que ce sont des planètes gazeuses.
Leur taille est par ailleurs plus importante que celles des planètes rocheuses. Ces
planètes géantes sont séparées des 4 planètes rocheuses par une ceinture d’astéroïdes
qui se situe après Mars.

E. Jupiter

C’est la plus grosse planète du système solaire


(presque 11 fois plus grosse que la Terre !). Si
toutes les autres planètes étaient réunies, la
sphère qu’elles
formeraient serait quand même plus petite que
Jupiter !

Mille fois moins massive que le Soleil, elle est


pourtant pas bien lourde...
Sa principale particularité ? Une énorme tempête
(2 à 3 fois la taille de la Terre), visible à l’aide
d’un télescope amateur depuis la Terre, sévit sur
Jupiter depuis sans doute plusieurs centaines
d’années ! Elle possède aussi des anneaux, mais ceux-ci sont tellement fins qu’on ne
les a découverts qu’en 1979…

F. Saturne

Elle est légèrement plus petite que Jupiter.


Ses nombreux anneaux sont sa marque
distinctive : ils sont constitués de petits corps
rocheux d’une taille d’environ 1 m.
Plus éloigné du Soleil encore que Jupiter, sa
température moyenne est très basse, avec un
maximum à moins 140 degrés ! Le sais-tu ? Sa plus grosse lune (satellite) a un
diamètre de 5 800 km, plus grand que celui de Mercure

G. Uranus

De couleur bleue aiguë marine, elle est au 3ème


rang des planètes pour la taille. Composée de gaz
mais surtout de glace, elle fais partie avec Neptune
des planètes les plus froides du système solaire. Il
fait en effet très froid à ma surface, avec des
températures avoisinant les moins 200° !Plus une
planète est éloignée du Soleil, plus son année est
longue…
Eh bien, je mets pour ma part 84 ans à faire le tour
du Soleil ! Sache enfin que, comme toutes les
planètes gazeuses, je possède aussi des anneaux,
mais ceux-ci, à la différence de ceux de Saturne,
sont peu visibles...

H. Neptune

De couleur bleue azur, c’est la 8ème et dernière


planète du système solaire, la plus éloignée du
Soleil. Située au 4ème rang des planètes pour la
taille, elle est comme Uranus une planète géante de
glace.

Elle a de nombreux autres points communs avec


Uranus : des anneaux peu visibles, des températures
qui approchent les moins 200°… Elle mets en
revanche encore plus de temps que ma voisine
pour faire le tour du Soleil : 165 ans !
I.2 Tailles et dimensions des planètes

Les tailles des corps célestes et surtout les distances dans le système solaire sont sans
commune mesure avec ce que l’on rencontre dans notre quotidien. Ainsi, si le Soleil
possède un diamètre supérieur au million de kilomètres, la distance qui nous sépare
de lui est cent fois plus grande !

Les tableaux ci-dessous rassemblent les données physiques et orbitales des quatre
planètes telluriques et des quatre planètes géantes du système solaire.

I.1 Tableau de données des planètes telluriques

Planètes Mercure Venus Terre Mars


Distance moyenne au Soleil
1:en millions de kilomètre 57.91 108.2 149.6 227.9
2 : en unité astronomique 0.3871 0.7233 1 1.524
Période de révolution 87 j 23 h 224 j 17 h 365 j 6 h 686 j 23 h
Excentricité de l’orbite 0.2056 0.0068 0.0167 0.0934
Inclinaison de l’orbite 7.00° 3.39° 0° 1.85°
sur l’écliptique
Inclinaison de l’axe de rotation 0.035° 177.3° 23.44° 25.19°
Période de rotation 58 j 16 h 243 j 0 h 23 h 56 min 24 h 37 min
Masse (Terre = 1) 0.0553 0.815 1.00 0.107
Diamètre équatorial en km 4879 12104 12756 6792
Densité (Eau = 1) 5.43 5.20 5.52 3.93
Gravité à l’équateur (Terre = 1) 0.378 0.907 1.00 0.377
Constituant atmosphérique Atmosphère CO2 N2 N2 O2 Ar CO2 N2 Ar
quasi inexistante
Température Min : -200°C 460°C Min : -90°C Min : -140°C
Max : 430°C Moy : 15°C Moy : -60°C
Max : 60°C Max : 20°C
Nombre de satellites connus 0 0 1 2

I.2 Tableau des données des planètes géantes

Planètes Jupiter Saturne Uranus Neptune


Distance moyenne au Soleil
1:en millions de kilomètre 778.3 1429 2875 4504
2 : en unité astronomique 5.203 9.537 19.23 30.10
Période de révolution 11 ans 315 j 29 ans 167 j 84 ans 7 j 164 ans 281 j
Excentricité de l’orbite 0.0485 0.0555 0.0464 0.0095
Inclinaison de l’orbite 1.30° 26.73° 97.80° 28.31°
sur l’écliptique
Inclinaison de l’axe de rotation 3.13° 26.73° 97.86° 28.31°
Période de rotation 9 h 55 min 10 h 39 min 17 h 14 min 16 h 7 min
(rétrograde)
Masse (Terre = 1) 318 95.2 14.5 17.1
Diamètre équatorial en km 142 984 120 536 51 118 49 530
Densité (Eau = 1) 1.33 0.687 1.27 1.64
Gravité à l’équateur (Terre = 1) 2.36 0.916 0.889 1.12
Constituant atmosphérique H2 He H2 He H2 He CH4 H2 He CH4
Température - 150 °C -180 °C -200 °C -200°C
(au sommet des (au sommet (au sommet (au sommet
nuages) des nuages) des nuages) des nuages)
Nombre de satellites connus 67 62 27 14

I.3 Visibilité des planètes à l’œil nu

La Terre est animée de plusieurs mouvements, les deux principaux étant sa rotation
autour de l’axe des pôles en 24 h, le second étant sa révolution autour du Soleil en
un an. Le premier mouvement a pour conséquence le mouvement diurne, qui emporte
la voûte céleste dans une rotation d’est en ouest autour d’un axe passant près de
l’étoile Polaire et fait faire à cette voûte un tour complet en 24 h... Soleil y compris.
Le second a pour conséquence le mouvement annuel, ce léger glissement quotidien du
Soleil vers l’est, à hauteur de 1° par jour. En un an, la trajectoire du Soleil définit
un grand cercle appelé écliptique.

I.3.1 Visibilité
Cinq des huit planètes sont visibles sans difficulté à l’œil nu. Elles font même partie
des objets les plus lumineux du ciel nocturne. Il s’agit de Mercure, Vénus, Mars,
Jupiter et Saturne.
Dès l’Antiquité, les anciens ont fait la différence entre étoile et planète : les étoiles
restent fixes les unes par rapport aux autres au fil des années, alors que les planètes
se déplacent à travers les champs d’étoiles. D’ailleurs, en ancien grec, πλανήτης
αστήρης (planêtês astêrês) signifiait « astre errant, astre vagabond ». Certaines
planètes sont rapides (Mercure, Vénus) et leur mouvement par rapport aux étoiles est
aisément perceptible d’un jour sur l’autre. D’autres planètes comme Jupiter et
Saturne sont beaucoup plus lentes. Quelques jours à quelques semaines d’observation
suffisent toutefois à prouver leur nature planétaire. La vitesse de déplacement des
planètes dépend de leur distance au Soleil, les plus proches étant les plus rapides.

De même, on s’est rapidement aperçu que le Soleil, la Lune et les planètes ne se


déplacent pas n’importe où dans le ciel, mais uniquement devant les constellations du
zodiaque. Sur la sphère céleste, celles-ci forment une bande d’une quinzaine de
degrés d’épaisseur centrée sur l’écliptique. Attention à ne pas confondre constellation
du zodiaque et signe du zodiaque ! Il existe 12 signes, ayant tous la même largeur
(30°), mais 13 constellations du zodiaque, de largeur différente et qui ne coïncident
pas avec les signes.
À titre d’exemple, au niveau de l’écliptique, la constellation du Scorpion n’a que 6,5°
de largeur contre 45° pour la Vierge ! La 13e constellation du zodiaque se situe entre
le Scorpion et la Sagittaire et se nomme Ophiucus. Elle est traversée par le Soleil
entre le 30 novembre et le 17 décembre.
Ainsi, vues depuis la Terre, les planètes sont toujours plus ou moins alignées (voir le
schéma de la page suivante). Il n’y a rien d’étonnant à cela : prenez du recul et
imaginez les planètes tournant autour du Soleil. Toutes tournent quasiment dans le
même plan, plan auquel la Terre appartient. Il porte le nom de plan de l’écliptique.
L’intersection de ce plan avec la sphère céleste n’est autre que l’écliptique, que nous
avons déjà rencontré.
Configuration du ciel le 30 septembre 2014. Le Soleil, la Lune et les planètes
sont pratiquement alignés sur l’écliptique. Notez que la Lune se trouve alors
officiellement dans la 13e constellation du zodiaque, Ophiucus, non
représentée ici.

Une carte du ciel fournit l’aspect du ciel visible à un instant donné pour une latitude
donnée et la position des constellations. Comparez ce qui figure sur la carte à ce que
voyez là-haut. Si, dans les constellations du zodiaque, apparaît un point au moins
assez brillant qui ne figure pas sur la carte, c’est certainement une planète. Car on
n’indique jamais les planètes sur les cartes du ciel ! La raison en est simple : les
planètes se déplaçant, il faudrait créer une nouvelle carte pour chaque jour... Pour
vérifier que l’astre que vous soupçonnez être une planète en est bien une, il vous
suffit de l’observer nuit après nuit. S’il se déplace par rapport aux étoiles, il s’agit
bien d’une planète !

II.3 Cas des planètes inférieures


Mercure et Vénus sont deux planètes inférieures. Cela signifie que leur orbite est
englobée par celle de la Terre. Elles sont toujours plus proches du Soleil que ne l’est
notre planète. Aussi, Mercure et Vénus ne s’écartent-elles jamais beaucoup de la
direction de l’astre du jour.
Mercure s’en éloignant au maximum de 23° en moyenne, elle est très souvent noyée
dans les lueurs du levant ou du couchant sous nos latitudes. Au mieux, la discrète
planète se lève deux heures avant le Soleil ou se couche deux heures après lui.
Vénus, elle, peut s’en éloigner un peu plus, d’environ 46°, et demeurer visible
jusqu’à 4 h après le coucher du Soleil, ou se lever jusqu’à 4 h avant lui. Surnommée
l’étoile du berger, Vénus est l’astre le plus brillant du ciel après le Soleil et la Lune.
Ces observations permettent de calculer simplement la distance relative de Mercure et
de Vénus au Soleil. Dans le schéma de la page suivante, T est la Terre, V la planète
Vénus et S le Soleil.
Assimilons les orbites des planètes à des cercles. Lorsque l’élongation de Vénus est
maximale (46°), le triangle SVT est rectangle en V.
SV
Ainsi, =sin ( 46 ° ) et donc SV =sin ( 46 ° ) x ST =0,72 ST
ST

Connaissant la distance Soleil – Terre, on en déduit la distance Soleil – Vénus.


Le même raisonnement appliqué à Mercure mène au résultat SM = 0,39 ST

Plus grande élongation de Vénus à l’est du Soleil.


Dans cette configuration, la planète est visible le
soir.

La Terre, Le Soleil et Mercure (ou Vénus) se retrouvent parfois alignés, dans cet
ordre. Mercure (ou Vénus) est alors en conjonction supérieure et bien sûr, totalement
inobservable.
La Terre, Mercure (ou Vénus) et le Soleil se retrouvent parfois alignés, dans cet
ordre. Mercure (ou Vénus) est alors en conjonction inférieure et bien sûr, totalement
inobservable. Sauf…
Sauf... lorsque l’alignement est parfait. Munis d’un instrument d’optique protégé du
rayonnement aveuglant de notre étoile, nous pouvons alors observer le passage de la
planète devant le disque solaire. Les derniers transits de Mercure prirent place le 8
novembre 2006 et le suivant le 9 mai 2016. Les transits de Vénus sont plus rares. Les
derniers intervinrent le 6 juin 2012 et le... 11 décembre 2117 !

II.4 Cas des planètes supérieures


Contrairement aux planètes Mercure et Vénus, les planètes Mars, Jupiter et Saturne
peuvent présenter toutes les élongations possibles par rapport au Soleil, car leur
orbite englobe celle de la Terre.
Les meilleures conditions d’observation des planètes supérieures s’opèrent lorsque le
Soleil, la Terre et la planète en question sont alignés. Cette dernière est alors dite en
opposition. Dans ces conditions, elle est visible toute la nuit dans notre ciel, se
levant au moment où le Soleil se couche.
C’est également la période où la planète est la plus brillante, puisque la distance
Terre – planète est, à ce moment-là, minimale. Il est possible de calculer la distance
relative des planètes supérieures de la façon suivante, à partir de deux observations.

Considérons le cas de Mars et le schéma ci-dessous. L’instant t1 marque son passage


à l’opposition. Le Soleil, la Terre et Mars sont alignés. Le temps passant, la planète
rouge prend du retard par rapport à la Terre. À l’instant t2, on mesure un angle de
90° entre la direction du Soleil et celle de Mars. Cette dernière, passant en
quadrature orientale, est alors visible en première partie de nuit dans notre ciel. Il
s’est écoulé environ 106 jours depuis l’opposition.
Sachant que la Terre parcourt 360° en 365 jours, que vaut l’angle α ? Une simple
règle de trois donne α = 104,5°. L’année martienne s’élève à 687 jours. On a donc β
= 55,5°. L’angle T2SM2, qui est la différence entre α et β, vaut 49°. Mars étant en
quadrature, l’angle ST2M2 est droit : le triangle ST2M2 est rectangle en T2.
ST 2
Ainsi, =cos ( 49° ) d’où SM2=1,5ST2.
SM 2

Le même raisonnement appliqué à Jupiter et Saturne mène aux résultats


S–Jupiter= 5,2ST et S–Saturne = 9,5 ST.

Uranus est à l’extrême limite de visibilité à


l’œil nu sous un ciel dénué de pollution
lumineuse. Neptune est trop faible pour être
visible sans instrument d’optique. Une simple
paire de jumelles permet de voir ces deux
lointaines cousines sous la forme de petits points
peu spectaculaires.

II.5 Boucles de rétrogradation


Repérons les planètes par rapport aux étoiles lointaines. Dans notre ciel, si l’on met
de côté le mouvement diurne, le mouvement général des planètes supérieures (Mars,
Jupiter et Saturne) se fait vers l’est, à des vitesses différentes. Toutefois, elles
présentent régulièrement un comportement... assez étrange : elles ralentissent,
s’arrêtent, partent vers l’ouest puis ralentissent, s’arrêtent à nouveau et reprennent
leur course vers l’est. Elles décrivent ainsi des boucles ou des zigzags. Les planètes
Mercure et Vénus, elles, exhibent une conduite semblable sauf qu’elles semblent
osciller autour de la direction du Soleil. Il est à peine caricatural de dire que le but
de l’astronomie dans l’Antiquité et au Moyen Âge a été d’expliquer ces curieux
mouvements. Copernic fournit une solution élégante et naturelle en proposant son
système héliocentrique.
La boucle ou, comme ici, le zigzag résulte clairement de la composition des
mouvements de la Terre et de Mars autour du Soleil. La Terre rattrape Mars et la
dépasse. Au cours du dépassement, Mars semble reculer devant l’arrière-plan
constitué par les étoiles, de la même façon que sur autoroute, la voiture que vous
doublez semble reculer, alors qu’elle et vous allez dans le même sens.
Le mouvement apparent de Mars n’est pas une courbe à une dimension mais une
courbe à deux dimensions. En effet, le plan dans lequel Mars circule autour du Soleil
n’est pas confondu avec le plan de l’écliptique. L’angle entre ces deux plans est petit,
proche de 1,9°.

III Les lois de Kepler


Les trois lois de Kepler gouvernent le mouvement des planètes autour du Soleil. Les
deux premières furent publiées en 1609 dans l’Astronomie Nova et la troisième en
1619 dans l’Harmonices Mundi. Pour les établir, Johannes Kepler (1571 – 1630)
exploita la masse considérable d’observations des positions planétaires effectuées par
l’astronome danois Tycho Brahé (1546 – 1601) dont il fut l’assistant pendant un an
et demi.

III.1 Première loi de Kepler


Les planètes décrivent autour du Soleil des ellipses dont le Soleil occupe l’un des
foyers.
Comment introduire le concept d’ellipse ? C’est la forme que l’on perçoit en
regardant un cercle en perspective ou la figure formée par l’ombre qu’un disque
projette sur une surface plane.
On peut facilement construire une ellipse en mettant en pratique une définition
mathématique de cet objet. Soit F et F’ deux points distincts du plan. L’ensemble
des points M qui vérifient d(M,F) + d(M,F’) = 2a définit une ellipse de foyers F et
F’ et de grand axe 2a, d étant la distance entre les deux points entre parenthèses.
Bref, l’ellipse est le lieu des points dont la somme des distances à deux points fixes
est constante. Ainsi, si l’on plante deux piquets dans le sol ou deux punaises sur
une plaquette de liège (les deux foyers) et que l’on se munit d’une corde ou d’une
ficelle non élastique (la somme constante) que l’on attache aux piquets ou aux deux
punaises, le trajet que l’on parcourt ou que la pointe d’un feutre parcourt en
maintenant la corde ou la ficelle tendue est une ellipse.

Cette figure théorique est perturbée par l’action gravitationnelle des autres corps du système
solaire. Dans le cas de la Terre, les perturbateurs sont la Lune, Vénus, Jupiter et Saturne.

L’aplatissement de l’ellipse est grandement exagéré sur le schéma ci-dessus ; les


trajectoires de la plupart des planètes ne diffèrent que de très peu du cercle. Prenons
le cas de la Terre et dessinons son orbite sous la forme d’un cercle de 1 m de rayon
: l’ellipse serait contenue dans l’épaisseur du trait ! A l’œil nu, vous ne feriez pas la
différence entre ce cercle et l’ellipse décrite par la Terre. Toutefois, le Soleil
n’occuperait pas le centre du cercle de 1 m de rayon, on le trouverait à 1,7 cm de
celui-ci. Ainsi, au cours de sa révolution la distance séparant une planète du Soleil
varie. C’est actuellement vers le 3 janvier que la Terre est au plus près du Soleil
(périhélie), à 147,1 millions de kilomètres et vers le 4 juillet qu’elle en est au plus
loin (aphélie), à 152,1 millions de kilomètres. Sur la période 1800 – 2050, les valeurs
extrémales du périhélie et de l’aphélie furent atteintes respectivement le 1er janvier
1817 (147 079 473 km) et le 2 juillet 1829 (152 116 860 km). Toutes les distances
s’entendent depuis le centre de la Terre jusqu’au centre du Soleil.
En tout cas, c’est au début de l’hiver dans notre hémisphère que nous sommes au
plus près du Soleil, et au début de l’été que nous en sommes le plus loin ! Les
saisons ne trouvent ainsi pas leur cause dans la distance variable Terre – Soleil, car
il y a un phénomène bien plus important en un lieu donné : la durée
d’ensoleillement et l’angle d’incidence des rayons solaires dont l’origine commune est
l’inclinaison de l’axe de rotation terrestre d’environ 23° 26’.

Cette variation de la distance qui nous sépare du Soleil se traduit par une variation
du diamètre apparent de notre étoile dans le ciel, mais elle est indécelable à l’œil
nu. D’ailleurs, et malgré les apparences, l’angle sous lequel nous voyons le Soleil
dans le ciel est petit, proche de un demi-degré (0,5° soit 30’). C’est l’angle sous-
tendu par une pièce de 1 euro vue depuis une distance de 2,50 m ! Le diamètre
apparent de l’astre du jour varie ainsi d’environ 3 %, entre 31,5’ à l’aphélie et 32,5’
au périhélie.

III.2 Deuxième loi de Kepler


Le rayon vecteur reliant une planète au Soleil balaie des aires égales
en des intervalles de temps égaux.
Les arcs d’ellipse A, B et C sont décrits dans le même temps puisque les surfaces en
violet possèdent la même aire. Par conséquent, une planète va d’autant plus vite
qu’elle est proche du Soleil et bien sûr, d’autant moins vite qu’elle en est éloignée.
Nous venons de voir que c’est en plein hiver que la Terre est au plus près du Soleil.
Elle se déplace donc plus rapidement : l’hiver est la saison la plus courte dans notre
hémisphère, ce que confirme le tableau suivant.

Remarque : lorsque nous lisons la valeur de 149 600 000 km comme distance
moyenne qui nous sépare du Soleil, il s’agit en fait du demi-grand axe a de l’ellipse.
Or, d’après la 2e loi de Kepler, la Terre passe plus de temps près de l’aphélie qu’au
2
e
( )
voisinage du périhélie. La distance moyennée sur le temps a pour expression a . 1+
2
où a est l’excentricité de l’orbite, qui vaut 0,0167.
Avec des données plus précises, on obtient alors une distance moyenne de 149 618
773 km. Vous voyez quand la différence est toute petite, car l’excentricité de notre
orbite l’est également.

III.3 Troisième loi de Kepler


Le cube du demi-grand axe (a) divisé par le carré de la période de révolution (T) est
une constante pour toutes les planètes du système solaire

a3
Mathématiquement, cette troisième loi s’écrit cste =cste
T2
Vérifions cette relation sur quelques planètes
Planète A (ua*) T (année) a3/T2
Vénus 0,723 0,615 1,00
Terre 1,00 1,00 1,00
Jupiter 5,20 11,9 0,993
Neptune 30,1 165 1,00

* ua pour unité astronomique, qui est grosso modo la distance moyenne Terre –
Soleil.
Plus une planète est loin du Soleil, plus sa période de révolution est longue, non
seulement parce que le chemin qu’elle doit parcourir est plus important, mais aussi
parce qu’elle va moins vite.
Connaissant la période de révolution d’une planète, on peut déterminer le demi-grand
axe de son orbite autour du Soleil. À titre d’exemple, intéressons-nous à Uranus. Elle
effectue son tour du Soleil en quelques 84,3 ans. Prenons les conventions du
tableau : nous obtiendrons a en unité astronomique si T est exprimé en année avec
une constante égale à 1.
2 2
3 3
a=T =( 84,3 ) =19,2 unités astronomiques

Déterminons l’expression de la constante dans le cas simple d’un mouvement


circulaire uniforme d’une planète autour du Soleil. Cela revient à supposer que la
masse m de la planète est négligeable devant la masse M du Soleil.
Un corps de masse m en mouvement circulaire uniforme subit une force centripète
v2
valant en norme m
a

2π a
où v est sa vitesse et a le rayon du cercle parcouru. Ici, v= où T est la
T
période de révolution de la planète. Or, celle-ci est soumise à une force centripète
d’origine gravitationnelle, dont la norme vaut
GMm
.
a2
2π a
L’égalité de ces deux normes se traduit par l’égalité GMm
=m .
T ( )
²
d ' où
a3 GM
= 2
2 2
a a T 4π

On connaîtra a, T et G. On peut ainsi calculer la masse M du Soleil !


4 π 2 a3
Il suffit d’isoler M : M =
GT2
Avec a ≈ 149600000 km ,T =1 an=3,156.107 s et G=6,674.10− 11 m 3 . kg −1 . S− 2, on obtient en se
restreignant à trois chiffres significatifs :

M= 1,989.1030 kg.
C’est plus de 330 000 fois la masse de la Terre !
Le Soleil est 745 fois plus massif que toutes les planètes réunies. Cela donne le
vertige.
Chapitre II : La Forme de la Terre

II. 1. Introduction

La forme de la Terre est une question de géodésie – la science qui étudie la forme et
les dimensions de notre monde. Et, pour les géodésiens, cette forme est celle qu’il
aurait dans l’espace si sa surface était en tout point à l’altitude 0 : elle ne
présenterait aucune pente et serait donc, pour ainsi dire, horizontale. C’est de cette
forme horizontale dont il va être question.

La connaissance de la forme de la Terre a débuté en Occident il y a 2 500 ans. Elle


a depuis été mesurée, corrigée et précisée. L’histoire de notre vision du monde est
riche en intuitions géniales, en raisonnements brillants... autant qu’en erreurs
magistrales et en légendes diverses qui donnent encore aujourd’hui lieu à de
résistantes idées reçues. Afin de corriger quelques convictions parfois (trop)
bien ancrées, faisons l’état des lieux de ce que nous connaissons de cette Histoire.

La préhistoire
Au commencement, l’Homme croyait très naturellement que la Terre était plate :
l’horizon marin est plat et, sans les reliefs, on ne monterait, ni ne descendrait
jamais. La Terre plate est donc l’idée qui s’impose sans que l’on imagine qu’il y ait
lieu de s’interroger à ce sujet.

L’Antiquité classique (600 av. J.-C.–100)


Il est difficile de déterminer avec certitude qui est le premier à supposer que la
réalité pouvait être différente. Peut-être Thalès (vers 600 av. J.-C.), mais il est sûr
qu’Anaximandre, son successeur à l’école de Milet, imagine que nous vivons sur la
section plane supérieure d’un cylindre qui flotte dans l’espace car “il n’a nulle part
où tomber”. Ensuite, Pythagore (vers 550 av. J.-C.) conçoit un monde sphérique et
Parménide (vers 500 av. J.-C.) soutient l’hypothèse par des arguments rationnels.
Mais comment a-t-il raisonnablement pu défendre une idée aussi contre-intuitive ?
Installé à Elée, en Italie, il constate d’abord que, lorsque l’on navigue de chez lui
vers le Sud, les sommets des monts Nébrodes apparaissent sur l’horizon avant la
plage de Sicile (Figure 1). Une seule explication, très simple, à ce phénomène : une
courbure de la Terre dans le sens Nord–Sud. Fort de cette observation, certes facile,
Parménide réalise une autre déduction bien moins évidente. Lorsque le Soleil se
couche là où, plus tard, s’élèvera la ville de Naples, on le voit descendre dans le ciel
et disparaître sous l’horizon ; mais on constate en se retournant que le Mont Somma
(actuellement le Vésuve) est en revanche encore éclairé et disparaît dans l’ombre,
depuis la base vers le sommet, en approximativement quatre minutes. Or, dans un
schéma de Terre plate, la limite de l’ombre est nécessairement la projection du bord
du monde et la trigonométrie offre la possibilité d’en calculer la distance ; à
condition toutefois de connaître l’altitude du Mont Somma. Fort heureusement,
l’application du théorème de Thalès fait des miracles en la matière. Parménide
découvre ainsi que le bord de la Terre devrait se situer à environ 75 kilomètres à
l’Ouest (Figure 2). Dès lors, la Corse plonge dans le vide sidéral, tout comme
la Gaule, la péninsule ibérique et l’océan qui se trouve au-delà – et dont, d’ailleurs,
on ne distingue toujours pas la fin. Bref, l’incohérence du résultat réfute l’hypothèse
du calcul : la Terre n’est pas plate d’Est en Ouest et présente donc également une
courbure dans ce sens. Or la figure géométrique la plus simple qui présente deux
courbures perpendiculaires est la sphère.

Figure : Schéma de l’expérience de Parménide

Table 1 : Historique des travaux sur la forme de la Terre

Année/Période Personnalités et actions


- 580 Thales de Milet considère la Terre comme une grande galette, dans
une bulle entourée d’eau
-570 Pythagore considère que la Terre est ronde comme une boule, parce
qu’il s’agit d’une forme « parfaite ».
-335 Aristote donne des preuves de la rotondité de la terre, en particulier
son ombre sur la lune lors d’une éclipse de lune.
-230 Eratosthène (à Alexandrie) mesure un méridien et donne une bonne
valeur approchée du rayon terrestre.
+ 400 St Augutin, en occident, rejette la sphéricité de la Terre. C’est une
régression jusqu’au Xème siècle.
IX-XI Siècles Les astronomeset géographes Arabes perfectionnent les instruments de
mesure et prolongent la tradition grecque.
1670 Picard mesure par triangulation un arc de méridien entre Amiens et
Paris.
1669/1716 Les CASSINI mesurent un arc de méridien entre Dunkerque et
Collioure d’où il ressort que la terre serait aplatie à l’équateur.
Newton déduit du mouvement du pendule à différentes lattitudes
l’aplatissement aux pôles.
1736/1743 Maupertuis (en Laponie), Bouguer et la Condamine (au Pérou)
vérifient, par triangulation, l’aplatissement aux pôles.

II.2 Mesure du Rayon de la Terre

Les premières déterminations de la circonférence de la Terre sont dues à Pythéas


(vers 350 AVJC) et Ératosthène (vers 220 AVJC). Tous deux remarquèrent qu’en un
même jour de l’année et à midi au soleil, l’angle formé par l’ombre du même objet
n’est pas la même partout.

Activité 1 : Pythéas ( ̃ 350 AVJC)

Astronome grec de Phocée (Marseille), Pythéas fut aussi un grand navigateur qui a
beaucoup voyagé dans les mers du Nord. Ses voyages lui permirent de confirmer que
la Terre est ronde.
Lors des équinoxes, à midi au soleil, Pythéas mesure que les rayons du soleil font un
angle de 43° par rapport à la verticale à Marseille et un angle de 58° au Cap Orcas
(au nord de l’Écosse). Ces lieux sont distants de 10500 stades (soit environ 1720
km).
Activité 2 : Ératosthène ( ̃ 220 AVJC)

Ératosthène fut bibliothécaire à Alexandrie sous le règne de Ptolémée III. C’est un


astronome, mathématicien, géographe et philosophe renommé, contemporain
d’Archimède qu’il rencontra ;
On lui doit notamment un crible qui permet de reconnaître les nombres premiers, la
mesure de l’angle de l’écliptique par rapport au plan équatorial et une mesure du
rayon de la Terre

Lors du solstice d’été, alors qu’il se trouve à Syène (actuellement Assouan),


Ératosthène remarque que le soleil ne laisse aucune ombre au fond d’un puits et
donc qu’il est parfaitement à la verticale. Le même jour à Alexandrie, il mesure sur
un obélisque une ombre formant un angle de 7,2° avec la verticale. Les deux villes
sont distantes de 5000 stades, soit 820 km.
II. 3 La Forme de la Terre
1- Définition
La surface topographique de la terre est irrégulière et non modélisable
mathématiquement. Il convient de définir une surface de référence à partir de
laquelle s’effectuerons les mesures de topographie, de nivellement, de cartographie.
Cette surface passe par un point d’altitude 0 défini arbitrairement comme étant le
niveau moyen des mers. Ensuite, elle suit la perpendiculaire au fil à plomb.
Par exemple, si la terre est considérée comme plate :
On appelle «Forme de la Terre» la forme que prend cette surface de référence.
2- Les Hypothèses Historiques
- La Terre Plate
La terre considérée comme plate est l’hypothèse la plus intuitive, et donc la
plus ancienne. Vu le très grand rayon de la terre, celle ci est toujours considérée
comme plate pour les levers topographiques couvrant une aire peu étendue.
- La Terre Sphérique
Des le IIIème siècle, des savants grecs constatèrent que certains phénomènes
physiques ne pouvaient s’expliquer si la terre était plate. Leurs observations leur fit
déduire que la terre avait la forme d’une sphère, qu’ils supposèrent parfaite. En 205
av.JC, Erathostène effectua la première mesure de la circonférence terrestre à
Alexandrie, en comparant la différence de hauteur du Soleil à Alexandrie et à Syène.
Ce modèle de terre sphérique s’est imposé jusqu’à la fin du 18ème siècle. Les calculs
sur la sphère étant très simples mathématiquement, ce modèle est toujours utilisé
pour les La terre considérée comme plate est l’hypothèse la plus intuitive, et donc la
plus ancienne. Vu le très grand rayon de la terre, celle ci est toujours considérée
comme plate pour les levers topographiques couvrant une aire peu étendue.
- La Terre Sphérique
Des le IIIème siècle, des savants grecs constatèrent que certains phénomènes
physiques ne pouvaient s’expliquer si la terre était plate. Leurs observations leur fit
déduire que la terre avait la forme d’une sphère, qu’ils supposèrent parfaite. En 205
av.JC, Erathostène effectua la première mesure de la circonférence terrestre à
Alexandrie, en comparant la différence de hauteur du Soleil à Alexandrie et à Syène.
Ce modèle de terre sphérique s’est imposéc alculs d e Navigation, d’Astronomie, et
pour la cartographie aux très petites échelles (représentation d’un continent ou de
la terre entière) Le modèle de terre sphérique a permis de définir un premier système
de repérage : les méridiens et les parallèles.
Les parallèles, comme leur nom l’indique, forment des cercles parallèles à
l’Équateur. Les méridiens forment des cercles passant obligatoirement par les deux
pôles. L’un de ces cercles est défini comme étant le méridien d’origine. Autrefois,
chaque pays, ou presque, avait son propre méridien. Aujourd’hui, le méridien
passant par Greenwich est considéré comme le méridien d’origine international.

La position d’un point M sur la terre sphérique est définie par sa latitude et sa
longitude.
 La latitude de M est l’angle que fait la normale à l’ellipse passant par M avec le
plan de l’Équateur. Pour une sphère, la normale passe par le point O, centre de la
sphère. Conventionnellement, la latitude est comptée positivement vers le Nord. La
position
d’un parallèle se défini par la latitude unique des points qui le compose.
 La longitude de M est l’angle que fait le méridien passant par M avec le Méridien
d’origine. Conventionnellement, la longitude est comptée positivement vers l’Est.
La position d’un méridien se défini par la longitude unique des points qui le
composent.
Par convention, on utilise aussi les lettres S, N, E, W pour Sud, Nord, Est et Ouest
(West) :
S21° = -21° = 21° de latitude Sud
E55° = 55° = 55° de longitude Est
La latitude et la longitude constituent les coordonnées géographiques.
- L’Ellipsoïde
A la fin du XVIIème et au début du XVIIIème siècle, les géographes Picard et Cassini
employèrent pour la première fois la triangulation pour mesurer l’ensemble du
territoire français. Cassini constata qu’un arc de méridien mesuré au Nord de la
France était légèrement plus petit qu’un arc mesuré au Sud. Cet écart était du à
l’imprécision des mesures, mais Cassini en déduisit que la terre avait une forme
ovoïde, c’est à dire qu’elle était allongée aux pôles. S’appuyant sur les travaux de
Newton et de Huygens, les savants anglais contestèrent cette hypothèse, affirmant au
contraire que pour des raisons physiques (force centrifuge), la terre devait être aplatie
aux pôles. Il s’ensuivit une dispute entre savants français et anglais.
Afin de mettre fin à la querelle, l’Académie Française des Sciences envoya deux
expéditions en 1735, au Pérou et en Laponie, afin d’y mesurer des arcs de méridien.
Les mesures qui furent effectuées permirent de conclure que la terre était aplatie aux
pôles.

paramètres de définition :
Dans cette hypothèse, la terre est un ellipsoïde, c’est à dire qu’une section de la
terre passant par les pôles à la forme d’une ellipse.
Les paramètres de l’ellipse sont :
a : demi grand axe
b : demi petit axe
f : aplatissement :

a −b
f=
a

e : excentricité

OF √ a2 − b2
e= =
a a

ou

2
e= √ 2 f − f

L’aplatissement f est compris entre 0 et 1. Plus f est fort, plus l’ellipse est aplatie.
Exemple : . f = 0 : ellipse non aplatie (cercle, b = a)
. f = 1/2 : ellipse à moitié aplatie (b = a/2)
. f = 1 : ellipse complètement aplatie (b = 0)
L’excentricité e est comprise entre 0 et 1. Plus e est fort, plus l’ellipse est aplatie ou
excentrique. Exemple :
. e = 0 : ellipse non aplatie (cercle, b = a)
. e = 0.866 : ellipse à moitié aplatie (b = a/2)
. e = 1 : ellipse complètement aplatie (b = 0)
Attention : sur l’ellipsoïde, la latitude φ en un point M n’est pas l’angle entre la
ligne OM et l’équateur, mais l’angle entre la normale à l’ellipsoïde passant par M et
l’Équateur.

Les calculs sur l’ellipsoïde sont beaucoup plus complexes que sur la sphère. Toutefois,
l’ellipsoïde constitue le volume mathématique le plus proche de la forme réelle de la
terre. C’est pourquoi c’est ce modèle qui est utilisé pour les travaux cartographiques.
Des la découverte de l’aplatissement de la terre, on chercha à déterminer la valeur la
plus précise de cet aplatissement, ainsi que celle du demi-grand axe. Avec l’évolution
des techniques, ces valeurs varièrent au cours du temps. Par ailleurs, chaque pays
effectua ses calculs indépendamment des autres, malgré une tentative
d’homogénéisation en 1924. C’est pourquoi, suivant les pays ou les cartes, différents
modèles d’ellipsoïdes ont pu être utilisés.
Exemples d’ellipsoïdes

NOM Année a f
Helmert 1906 6378200 1/298,3
International Hayford 1924 6378388 1/297
WGS 1984 6378137 1/298,257223563
:
Le Géoïde

Suite aux travaux des géographes anglais et français du XVIII ème siècle, le niveau
moyen des mers fut assimilé à un ellipsoïde, et les grands travaux cartographiques
furent calculés sur cette base. Mais les cartographes constatèrent à certains endroits
des anomalies. Prés des grandes chaînes de montagnes, les triangulations fermaient
mal, comme si le fil à plomb présentait des déviations anormales. Ainsi, le géomètre
Méchain, chargé par la Convention de mesurer un arc de Méridien entre Dunkerque
et Barcelone afin de définir le mètre, constata une erreur de triangulation au niveau
des Pyrénées. Il s’acharna à refaire ses mesures et ses calculs, et mourut en Espagne
sans avoir pu déterminer la cause de l’erreur.
En effet, les masses montagneuses, par simple gravité, font dévier le fil à plomb ou
la nivelle, créant ainsi le phénomène de «déviation de la verticale ». On découvrit
ensuite que le manque d’homogénéité du manteau terrestre, créant des concentrations
localisées de masse, provoque un phénomène similaire.
C’est ainsi que les géomètres et les cartographes découvrirent avec horreur que la
terre n’affectait pas les contours élégants d’un ellipsoïde, mais avait une forme
irrégulière, chaotique, et surtout non modélisable mathématiquement.
Cette forme fut appelée le Géoïde.
Le géoïde est la véritable forme de la terre. Il peut être défini ponctuellement par la
distance qui le sépare d’un ellipsoïde de référence. Cette distance, symbolisée par N,
est appelée ondulation, séparation, ou hauteur du géoïde. Il faut bien avoir à l’esprit
que lorsque l’on met en station un appareil topographique avec une bulle ou un fil à
plomb, le plan de l’appareil est parallèle au géoïde. Ainsi, toutes les mesures
d’altitude faites au théodolite ou au niveau donnent les altitudes au-dessus du géoïde.

Il s’agit de l’altitude réelle, celle figurant sur les cartes. Elle est appelée Altitude
Orthométrique, et se note Ho. En revanche, un GPS détermine sa position à l’aide de
mesures satellites et par rapport à un ellipsoïde. L’altitude calculée par le GPS est
donc la Hauteur sur l’ellipsoïde, notée he. Pour déterminer l’altitude Ho, il faut
connaître N à l’endroit ou s’effectue la mesure. En raison de son caractère chaotique,
le géoïde ne peut être utilisé pour les calculs cartographiques. En revanche, on utilise
des modèles non mathématiques de géoïde pour les calculs d’altitude. Il s’agit de
grilles contenant, tous les x degrés de latitude et de longitude, la valeur
correspondante de N.
Chapitre III : Les Systèmes de référence géodésiques
III.1 Le fondement de la localisation
La définition du mode de localisation et de la projection cartographique est un des deux composantes
indispensables à toute information géographique. C’est ce qui constitue son originalité. Les fondements en la
matière sont indispensables à tout géomaticien et peuvent, d’un point de vue pratique, éviter de perdre
beaucoup de temps.

La localisation des objets sur la surface de la terre peut être exprimée de deux manières :

 Selon un mode textuel ;

 Selon le mode mathématique.

Le mode textuel utilise le nom de l’endroit où l’on se trouve. L’adresse postale est l’exemple le plus répandu.
Il existe aussi d’autres adresses de localisation : le numéro de la parcelle cadastrale, le numéro de
commune… Ces systèmes de localisation sont très utilisés dans la vie quotidienne et l’administration
(impôts, abonnements à l’électricité et au téléphone, etc…), mais ils ne se prêtent pas aisément à une
représentation directe sur une carte.

Le mode mathématique correspond aux coordonnées dans un système de référence donné. Ce sont les
navigateurs qui, les premiers, ont utilisé des coordonnées (latitude et longitude) mesurées à partir des étoiles,
afin de caractériser leur position sur les océans. Ces coordonnées sont obtenues à partir d’’un référentiel
choisi arbitrairement. Ainsi, la localisation d’un objet n’a rien d’absolu. Par exemple, le choix du méridien
d’origine et du nombre de méridiens résulte d’une convention. Dans la pratique, le géomaticien préférera
bien souvent manipuler les localisations dans le mode mathématique. En effet, ce mode est plus efficace pour
effectuer de l’analyse spatiale ou pour positionner automatiquement des objets géographiques sur une carte
ou sur un écran d’ordinateur.

Dans un premier temps, ce chapitre va se focaliser sur l’étude de la forme de la terre (la géodésie), car pour
localiser une entité géographique, encore faut-il connaître la forme de la Terre et les moyens de se repérer à
sa surface. De surcroît, la forme de la terre explique pourquoi il existe trois types de système de
coordonnées : les systèmes cartésiens, géographiques et plans. Ces trois types de systèmes de coordonnées
seront alors présentés dans un deuxième temps. Il conviendra ensuite d’expliquer comment il est possible de
représenter ce qui s’apparente à une sphère (une ellipse plus exactement) sur un plan et comment l’on peut se
passer d’un système de coordonnées à un autre.

III.1.2 Nécessité d’une carte précise.

Autrefois, les hommes utilisaient les traces pour se déplacer, aller voir le voisin, atteindre les villes et
autres villages ou autres places d’intérêt. De nos jours, les cartes jouent un rôle très important dans notre vie.
Nous désirons les cartes pour voyager, localiser les entités, se repérer ou planifier.
Aujourd’hui nous utilisons souvent les traces urbaines telles que les magasins, églises, buildings,
carrefour et autres points d’intérêts. Nous avons besoin pour cela des cartes précises pour non seulement le
besoin de navigation mais aussi pour indiquer les relations géométriques entre les points ou les marques.

Dans le but d’obtenir une carte précise, nous avons besoin d’un meilleur système de référence
spatial. Un système de référence spatial est défini par un système de coordonnées et un datum dans lesquelles
toutes les masses ont une adresse unique et une position (ex. coordonnées). La géodésie qui étudie la forme,
les dimensions et les déformations de la Terre permet de définir les systèmes de références spatiaux.

III.2 La géodésie

III.2.1 Définition et subdivision de la géodésie

Classiquement, la géodésie est définie comme une science qui étudie la forme, les dimensions et les
déformations de la Terre. Certains y ajoutent même l’étude du champ de gravité de la Terre. Mais la
géodésie, aujourd’hui est plus que cela. C’est une science qui considère la Terre comme un système
dynamique complexe, un corps composé de plusieurs couches, entouré par l’atmosphère et les océans.

Traditionnellement, la géodésie est vue comme une science de service d’une grande utilité aux autres
sciences de la Terre (géosciences). Dans le passé, le principal client de la géodésie venait de la prospection et
des professions cartographiques, cependant aujourd’hui la géodésie sert toutes les sciences de la Terre,
incluant les sciences géophysique, l’océanographique, atmosphérique, hydrologique et environnementales.
Une organisation scientifique internationale appelée «Association International de Géodésie, AIG en sigle  »
est responsable de l’évolution et le développement des domaines de la géodésie.

La géodésie peut être subdivisée en deux parties :

1. La géodésie géométrique et ;

2. La géodésie physique.

En géodésie géométrique, les techniques de triangulation sont utilisées ensemble avec les observations
astronomiques pour déterminer les informations sur la forme de la Terre. La géodésie physique, de l’autre
côté, utilise le champ de gravité de la Terre pour déterminer sa forme.

Avec le lancement de Spoutnik en 1957, la géodésie et ses référentiels entrent dans l’ère spa-
tiale. Auparavant, les référentiels géodésiques, constitués majoritairement de mesures d’angles et de
distances, étaient purement planimétriques et généralement régionaux.
Aujourd’hui, les référentiels géodésiques, conçus à partir de mesures spatiales, deviennent tridimen-
sionnels, certains quadridimensionnels, internationaux ou régionaux.
Qu’ils soient classiques (mesures d’angles et de distances) ou modernes (mesures spatiales), ces ré-
férentiels utilisent différents systèmes de coordonnées pour localiser mathématiquement un objet.
Il existe aussi un référentiel « unidimensionnel » pour déterminer l’altitude d’un objet sur la
Terre. À la différence d’un référentiel géodésique, ce référentiel altimétrique n’est pas une surface
mathématique, mais une surface issue du champ gravitationnel, soit le géoïde. Cette surface particu-
lière issue de la physique de la Terre est une approximation du niveau moyen des mers au repos et
de son prolongement sous les continents.
La géodésie moderne introduit de nouveaux termes pour nommer les référentiels géodé-
siques et altimétriques. De nos jours, l’on parle de « système de référence » et de « structure de ré-
férence ». Un système de référence est un concept théorique qui se définit par un ensemble de para -
mètres et de conventions. La structure de référence est la réalisation concrète d’un système de réfé-
rence. Pour les référentiels géodésiques, il y a les systèmes de référence terrestres (aussi connu sous
le nom de « système de référence géodésique ») et les structures de référence terrestres. Pour les ré -
férentiels altimétriques, il y a les systèmes de référence altimétriques et les structures de référence
altimétriques.
Système géodésique

Un système géodésique, ou Datum, est défini par un ellipsoïde, et par la position et


l’orientation de cet ellipsoïde dans l’espace.

Il existe plusieurs système géodésiques et quasiment chaque pays dispose de


son système géodésique propre. En effet, lorsqu’il était décidé de cartographier une
région du monde, on choisissait d’abord un point fondamental, dont la latitude et la
longitude était mesurée astronomiquement. Ensuite, on choisissait un ellipsoïde sur
lequel les calculs allaient être faits. Puis, la région était levée par triangulation. Pour
les calculs, l’ellipsoïde était positionné de façon à ce que la verticale du point
fondamental (donc la normale au géoïde) coïncide avec la normale à l’ellipsoïde.

Le système géodésique ainsi déterminé pour un pays A ne pouvait exactement


coïncider avec celui déterminé pour un pays B, et ce pour les raisons suivantes :
- la détermination astronomique du point fondamental est peu précise (au
mieux 500 mètres), d’où des écarts pouvant atteindre un kilomètre entre les deux
systèmes.
- des ellipsoïdes différents ont pu être choisi. En effet, avec l’évolution des
méthodes de mesure et de calcul, la recherche d’un ellipsoïde collant au mieux au
géoïde a donné des résultats différents, et les recherches n’ont pas toujours été
concertées entre les différents pays.
- du fait de la déviation de la verticale qui peut être différente en A et B, les axes
des ellipsoïdes utilisés en A et en B ne sont pas forcément parallèles.

En principe, le système géodésique local est celui qui « colle » le mieux


au géoïde localement, et c’est pourquoi il est préférable d’utiliser ce système pour les
travaux cartographiques classique. En revanche, lorsque l’on fait des mesures
couvrant plusieurs pays ou pour l’utilisation d’un GPS, il est nécessaire d’avoir un
système géodésique mondial. Le système géodésique mondial le plus utilisé
actuellement est le WGS 84 (World Geodetic System 1984). L’ellipsoïde du WGS 84 a
été positionné de façon à ce que son centre coïncide avec le centre des masses de la
terre, et que l’axe des Z coïncide avec l’axe de rotation de la terre, passant ainsi
par les pôles. Les paramètres de cet ellipsoïde (demi grand axe et aplatissement) ont
été calculés de façon à ce que l’écart moyen entre la surface de l’ellipsoïde et celle
du géoïde soit le plus faible possible.

Les paramètres du WGS84 sont fixe dans le temps. Pour les travaux géodésiques
impliquant des mesures intercontinentales, il est nécessaire de tenir comptes de
paramètres variables dans le temps, comme la dérive des continents ou des variations
dans le mouvement de rotation de la terre. Le système ITRS est basé sur les mêmes
principes que le système WGS84, mais tient compte de ces variations. Lorsque les
coordonnées d’un point sont données dans le système ITRF, l’année de référence doit
être indiquée. L’écart entre WGS84 et ITRF 1994 n’est que de deux centimètres,
aussi, pour des applications topographiques classiques, il n’est pas fait de distinction
entre les deux systèmes. En particulier, bien que le GPS travaille dans le système
WGS84, il est possible d’entrer des coordonnées ITRF dans les stations de référence
sans avoir à créer un changement de base.

3 - Changement de système géodésique


Un récepteur GPS calcule sa position à partir de satellites, dont les trajectoires sont
déterminées dans le système WGS 84. Les coordonnées géographiques calculées par
le GPS le sont dans le système WGS 84. Il est en général ensuite nécessaire de
convertir ces coordonnées dans le système géodésique local.
Cette conversion s’effectue en trois temps :
1- Connaissant les paramètres de l’ellipsoïde WGS 84, les coordonnées géographiques
φ, λ et he sont converties en coordonnées géocentriques X, Y, Z. Cette phase est
optionnelle, car les GPS calculent directement la position du point en coordonnées
géocentriques et certains modèles peuvent les afficher.
2- On effectue un changement de base entre le système WGS 84 et le système local,
en utilisant une transformation de Helmert avec trois translations dX, dY, dZ, trois
rotations, et un facteur d’échelle. Il convient de noter que les GPS de navigation,
dont la précision est de quelques mètres, n’utilisent que les translations pour afficher
les coordonnées dans un système local.

3- Connaissant les paramètres de l’ellipsoïde local, les coordonnées géocentriques X,


Y, Z sont converties en coordonnées géographiques φ, λ et he.

-
paramètres de transformation Les logiciels ou appareils pouvant calculer des
coordonnées locales à partir de coordonnées WGS 84 demandent que soient introduits
les paramètres suivants :
- a (demi grand axe de l’ellipsoïde local), ou da = a.local – a.wgs84
- f (aplatissement de l’ellipsoïde local), ou df = f.local – f.wgs84
- dX, dY, dZ : translations du repère local par rapport au WGS 84
- Rx, Ry, Rz : rotations du repère local par rapport au WGS 84
- D : facteur d’échelle entre le repère local et le repère WGS 84

Attention : Il n’y a pas de règle standard quant au signe des paramètres de rotations.
C’est pourquoi un calcul de transformation doit être au préalable testé sur un point
connu, et en cas d’erreur, il convient en premier d’inverser les signes des rotations.

Lorsque des points sont relevés au GPS différentiel sur toute l’étendue d’un pays, la
précision de positionnement relative de ces points sera décimétrique, voire
centimétrique.
En revanche, lorsqu’un système géodésique local a été déterminé par triangulation et
non par GPS, et que l’aire couverte par la triangulation est vaste, il est possible que
l’on n’ait pas une précision décimétrique d’un bout à l’autre de la chaîne de triangle.
C’est pourquoi il sera en général impossible d’utiliser les même paramètres de
transformation sur toute l’étendue du pays. Des transformations locales devront être
calculées si l’on recherche une précision centimétrique.
Chapitre IV : Les Projections cartographiques

1- Définition

Une projection est une fonction mathématique qui transforme les coordonnées
géographiques λ et φ en coordonnées planes X et Y, destinées à être reportées sur un
plan, la carte :

(X , Y) = f (λ , φ)

Un exemple très simple de projection :

X = λ
Y = φ

Ce type de projection, appelé « Carte Plane », a été utilisé dans les toutes premières
cartes marines : les portulans.

Les différents types de projection sont parfois symbolisés par des projections
géométriques, bien que cela ne soit pas toujours mathématiquement exact.

2- Caractères des projections

Aucune projection ne peut conserver les distances (c’est à dire avoir une échelle
constante) sur toute l’étendue de la carte. Toutefois, pour les cartes topographiques,
le type de projection est choisi de façon à ce que la déformation sur les distances
soit inférieure à la précision graphique de la carte.

En revanche, certaines projections conservent les superficies, et d’autres les angles. Il


est impossible pour une même projection de conserver à la fois les superficies et les
angles.
Les projections qui conservent les angles sont dites conformes.
Les projections qui conservent les superficies sont dites équivalentes.
Les projections qui ne conservent ni les angles ni les superficies sont dites
aphylactiques.
Les cartes topographiques et de navigation sont généralement réalisées avec des
projections conformes. Il est ainsi possible de reporter directement sur la carte les
angles mesurés sur le terrain au théodolite ou à la boussole.

3- Exemples de projections conformes


- Coniques
Ce type de projection peut être assimilé géométriquement à la projection d’une
sphère sur un cône qui lui serait tangent sur un parallèle :
Les distances sont conservées uniquement sur le parallèle de tangence.
Le cône peut être également sécant et coïncider avec la sphère sur deux parallèles :

La projection Lambert utilisée en France est une projection conique.


- Cylindriques
Ce type de projection peut être assimilé géométriquement à la projection d’une
sphère sur un cylindre qui lui serait tangent. On distingue plusieurs types suivant la
ligne de tangence :
. Mercator

La ligne de tangence est l’équateur. L’échelle et les déformations croissent avec la


latitude. Cette projection est la plus utilisée pour les cartes marines et aéronautiques.
La ligne de tangence est un méridien. Les déformations croissent lorsque l’on
s’éloigne du méridien de tangence.
Une projection Mercator Transverse se défini par un point d’origine et un facteur
d’échelle. Les paramètres sont les suivantes :
Coordonnées géographiques du point d’origine : λ0, φ0
Coordonnées planes du point d’origine : E0, N0
Facteur d’échelle : k
Le facteur d’échelle sert à diminuer légèrement les distances pour homogénéiser les
écarts dans les zones étendues en longitude. Une projection mondiale, appelée UTM
(Universal Transverse Mercator), a été crée en découpant la terre en fuseaux de 6° de
largeur, et en appliquant une projection Mercator Transverse sur chacun des
méridiens au centre des zones ainsi déterminées. Deux points situés sur des zones
différentes peuvent ainsi avoir les mêmes coordonnées, c’est pourquoi il est important
d’accompagner les coordonnées du numéro de zone. Le facteur d’échelle de la
projection UTM est 0.9996.

V- Applications Cartographiques

1- Notion d’Échelle

Dans beaucoup d’application, il est nécessaire d’effectuer des mesures graphiques sur
des cartes. Pour que ces mesures aient une précision maximale, il convient de
prendre certaines précautions, en particulier avec les cartes anciennes.
. Unités de mesures
Sur beaucoup de cartes, l’échelle n’est pas indiquée par une fraction (exemple
1/25000°) mais graphiquement, par une règle graduée. L’échelle fractionnaire doit
être déterminée par une mesure soigneuse d’une extrémité à l’autre de l’échelle
graphique.
Il conviendra de faire attention aux unités utilisées, qui ne sont pas nécessairement
métriques, et aux taux de conversion à appliquer. Des unités portant le même nom,
comme la lieue, peuvent varier de façon considérable suivant les époques et les pays.
. Prise en compte des déformations
Pour s’affranchir des déformations du papier, l’échelle de la carte doit être
systématiquement rée-déterminée avec le carroyage aux environs immédiats de la
zone à mesurer.
2- Interpolation

Certaines cartes affectent des valeurs à des points ou des lignes précises. Ce peut être
des valeurs d’altitude (points et courbe de niveaux), de profondeur, de déclinaison
magnétique, de latitude, de longitude, etc.
Pour déterminer la valeur correspondante d’un point non renseigné, on procède par
interpolation à partir de 2 ou 3 points renseignés, ou de 2 lignes renseignées.
Lorsque le point à déterminer est aligné avec deux points connus ou situé entre deux
lignes connues, la formule de l’interpolation est la suivante :

Z2−Z1
Z=Z 1+ x dl
D

avec :
Z : valeur à déterminer
Z1 : valeur du point 1 connu
Z2 : valeur du point 2 connu
D : distance entre les points 1 et 2.
dl : distance entre le point 1 et le point à déterminer
Les distances D et d1 sont les distances sur la carte et pas nécessairement les
distances réelles. L’unité utilisée (mm, cm, ou m) n’a aucune importance.

Inversement, il peut être intéressant de déterminer d1 en fonction de Z, lorsque, par


exemple, on souhaite dessiner des courbes de niveaux à partir d’un semis de points
cotés. On utilise alors la formule inverse :

Z−Z1
dl= xD
Z2−Z1

Lorsque le point à déterminer ne peut être aligné sur deux points connus ou être
déterminés d’après des lignes, on utilisera 3 points en procédant ainsi :
La valeur ZA du point A est inconnue. Les valeurs des points B, C, et D sont
connues.
1) le point E est crée par intersection des droites CA et BD
2) la valeur ZE de E est calculée par interpolation entre B et D
3) la valeur ZA est calculée par interpolation entre C et E

3- Lecture et report avec les coordonnées géographiques

Les coordonnées géographiques, sous leur forme traditionnelle en degrés-minutes-


secondes, sont pénibles à manipuler, ce qui peut être source d’erreur. Il est donc
préférable, avant calcul, de tout convertir en degrés décimaux. Seule exception :
lorsque l’on travail sur une carte à grande échelle carroyée en minutes, on peut faire
abstraction des degrés lorsqu’ils ne changent pas sur la zone traitée et travailler en
minutes décimales.
Pour savoir quel est le nombre de décimales qu’il faut retenir lorsque l’on travaille
en degrés, en fonction de la précision requise, il convient de convertir les degrés en
distances le long d’un méridien ou de l’équateur. Ceci est également utile pour
évaluer sommairement l’écart en mètres entre deux coordonnées. Nous obtenons :

Décimales Degrés longueur


0 1° 111 km
1 0,1° 11,1 km
2 0,01° 1,11 km
3 0,001° 111 m
4 0,0001° 11,1 m
5 0,00001° 1,11 m
6 0,000001° 11 cm
7 0,0000001° 1,1 cm
8 0,00000001° 1 mm
A titre indicatif, pour les minutes décimales et pour les secondes :

Décimales Degrés longueur


0 1' 1852 m (=1 mille marin)
1 0,1' 185 m
2 0,01’ 18,5 m
3 0,001’ 1,85 m
4 0,0001’ 18,5 cm
5 0,00001’ 1,85 cm
6 0,000001’ 2 mm

Décimales Degrés longueur


0 1’’ 3m
1 0,1’’ 3,1 m
2 0,01’’ 31 cm
3 0,001’’ 3,1 cm
4 0,0001’’ 3 mm
5 0,00001’’ 0,3 mm

La détermination des coordonnées d’un point sur une carte à partir du carroyage en
latitude et longitude se fait par interpolation à partir des lignes de carroyages, avec
la formule (1), en remplaçant les Z par les valeurs de longitude et de latitude.
Le report d’un point se fait en utilisant la formule inverse (2).
4- Lecture et report avec les coordonnées planes

S’il n’y a pas de déformation du support, la lecture et le report de coordonnées


planes peuvent se faire directement au kutch. Mais comme en général il y a
déformation, on peut procéder de deux façons :
- recalculer l’échelle avec le carroyage aux environs immédiats du point à traiter
- procéder par interpolation, comme décrit ci-dessus pour les coordonnées
géographiques.

5- Reconstitution du carroyage

Certaines cartes anciennes n’ont pas de carroyage, ou ont un carroyage réalisé à


partir d’un système géodésique et d’une projection inconnue. Il convient alors de
reconstituer le carroyage. Ceci s’effectue en repérant sur la carte le plus de point
possible dont les coordonnées sont déjà connues. Il peut s’agir de villages, de
monument, de carrefours, de ponts, etc... Ces coordonnées sont notées sur la carte.
En utilisant la formule d’interpolation (2), on positionne entre chaque point connu les
points de passage des lignes du carroyage. Les points ainsi déterminés sont ensuite
reliés.
CHAPITRE V : Le Géopositionnement par Satellites
- Historique
1- Le positionnement astronomique

Dès que l’homme a commencé à naviguer sur les mers, il lui est apparu nécessaire
de pouvoir déterminer sa position en l’absence de tout repères visuels terrestres. Sur
l’océan, les seuls points de repères sont les astres. La latitude a été la première
coordonnée à pouvoir être mesurée, par la hauteur du soleil ou de l’étoile polaire.
Pour déterminer la longitude, il fallait des mesures précises de temps. De telles
mesures étaient réalisables par l’observation de certains phénomènes astronomiques,
tels que les éclipses ou des mesures de distances angulaires entre les étoiles et la
lune. Les méthodes de calculs ont été mises au point au cours du XVIIIème siècles,
mais les observations étaient lourdes et extrêmement complexes. Ce n’est qu’à partir
du début du XIXème siècle que les progrès de l’horlogerie permirent la réalisation de
chronomètres suffisamment précis pour permettre des mesures aisées de longitude.
Jusqu’à l’apparition des mesures par radio ou par satellites, le positionnement
astronomique est demeuré la seule méthode pour déterminer la latitude et la
longitude d’un point isolé sur le globe. Les points fondamentaux des systèmes
géodésiques étaient ainsi établis. Mais le positionnement astronomique est peu précis.
En 1800, les coordonnées de la grande pyramide de Kheops furent relevées par
procédé astronomique, afin de servir de point fondamental pour la projection de la
première carte topographique de l’Égypte. L’écart avec les mesures actuelles est de 7
km. A cette époque, les chronomètres étaient encore peu précis. Avec un bon
chronomètre et un sextant, une précision comprise entre 1 et 2 kilomètres est
considérée comme excellente. Avec les meilleurs théodolites, il est impossible de
garantir une imprécision inférieure à 350 mètres. Malgré son manque de précision, le
positionnement astronomique est la seule méthode de navigation entièrement
autonome.
2- Les balises radio
Systèmes essentiellement destinés à la navigation marine et aérienne.
DECCA (200 m)
LORAN C (500 m)
SYLEDIS (quelques mètres, local)
VOR, DME, ILS : systèmes radio pour l’aviation, donnant une direction, et pour
certains une distance.
3- Les premiers Systèmes par Satellites

TRANSIT (USA 1964, précision 400 m)

4- NAVSTAR-GPS
17 avril 1973 : Décision de la création du système NAVSTAR/GPS par l’US Air Force
(NAVigation Satellite Timing And Ranging / Global Positionning System)
uin 1977 : test de signaux sur un satellite
Décembre 1978 : 4 satellites utilisables, 1er essais en grandeur réelle.
1985 : le système est pleinement opérationnel.

5- Les autres systèmes par satellites

- DORIS
Système français de positionnement par effet doppler à l’aide d’un seul satellite.
Positionnement absolu très précis (<10 cm) mais nécessite des mesures très longues
(une quinzaine de jours)

- GLONASS

Système soviétique équivalent au GPS mis en place en 1982.

- GALILEO

Système européen équivalent au GPS. Le projet a été lancé en 1999 et est


opérationnel depuis 2008. Le Système GALILEO est compatible avec le GPS.

II- Description du Système GPS


1- Segment Spatial

Ensemble des satellites GPS en orbite autour de la terre. Une trentaine actuellement.

2- Segment de contrôle

Il s’agit des 5 stations de surveillance et de contrôle des satellites. Ces stations


déterminent les trajectoires précises des satellites et établissent les éphémérides, qui
sont retransmises aux récepteurs via les satellites.

3- Segment utilisateur

Ensemble des récepteurs en fonctionnement.

III- Principe de fonctionnement

1- Calcul de la position de navigation


- Principe simplifié du calcul
Le récepteur GPS est capable de produire les même signaux que les satellites. Lorsque
le récepteur reçoit un signal du satellite, il produit un signal équivalent et essaye de
superposer les deux signaux. Il détermine ainsi le décalage en temps nécessaire pour
obtenir une superposition exacte. Ce décalage correspond au temps qu’a mis le signal
pour arriver jusqu’au récepteur.
Connaissant la vitesse de propagation du signal et le temps qu’il a mis pour arriver
jusqu’à lui, le récepteur calcule ainsi la distance qui le sépare du satellite.
Pour déterminer sa position en trois dimensions, soit X, Y, et Z, le satellite à besoin
de trois mesures de distances, qui lui permettront d’effectuer un calcul par
intersection, à partir de trois satellites. Mais il existe une quatrième inconnue : en
effet, l’horloge du récepteur n’est pas aussi précise que celle du satellite, et le
décalage entre ces deux horloges, noté dt, n’est pas connu au départ. La distance
calculée initialement par le GPS à partir d’un satellite est donc entachée d’une erreur
due à dt ; c’est pourquoi elle est appelée pseudo-distance.
Le récepteur doit résoudre un système d’équation à 4 inconnues : X, Y, Z et dt. Il lui
faut donc au moins 4 mesures, donc 4 satellites, pour y arriver.
Les récepteurs de navigation peuvent donner une position approchée sans altitude à
partir de seulement 3 satellites.
La quatrième équation est en effet ici fournie par la distance supposée entre le
récepteur et le centre de la terre.
- Nature des signaux
Les satellites GPS produisent deux signaux électroniques binaires (signaux carrés),
appelés « codes » :
Le Code C/A, ou « Coarse acquisition » (acquisition approchée), est accessible à tout
utilisateur. C’est ce code qui est utilisé dans les petits GPS de navigation. La «
longueur d’onde » du signal est de 300 m.
Le Code P, ou « Précise », est utilisable par les GPS de navigation militaire et les
GPS de topographie. Sa « longueur d’onde » est de 30 m.
Ces codes sont générés grâce à une fonction mathématique mais semblent irréguliers.
C’est pour cela qu’ils sont qualifiés de « pseudo-aléatoires ».
Les signaux carrés ne peuvent être envoyés ainsi dans l’espace. Ils doivent être
transportés par une onde, dont la nature est sinusoïdale. Deux ondes sont ainsi
émises par les satellites, appelées Ondes Porteuses (Carrier Waves) :
L1, d’une fréquence de 1575.42 Mhz et d’une longueur d’onde de 19 cm, transporte
les codes C/A et P L2, d’une fréquence de 1227.60 Mhz et d’une longueur d’onde de
24 cm, transporte le code P.µ
Une onde sinusoïdale transporte un signal carré en changeant de phase à chaque
changement binaire du code. C’est le principe de la modulation.
Les GPS de navigation déterminent les pseudo-distances en alignant leurs propres
signaux C/A ou P avec ceux reçus du satellite. On estime à 1% de la longueur d’onde
la précision de l’alignement des meilleurs récepteurs.
Toutes autres causes d’erreur exclues, les précisions théoriques des mesures de
Pseudo-distances sont donc :
Code C/A : 3 mètres
Code P : 30 cm
Pour obtenir une meilleure précision, les GPS de topographie s’alignent directement
sur l’onde porteuse, dont la longueur d’onde est plus courte. Nous avons donc des
précisions théoriques de :
Onde L1 : 1.9 mm
Onde L2 : 2.4 mm
Malheureusement, ces ondes sinusoïdales se répètent à l’identique à chaque période.
Il y a donc plusieurs solutions possibles espacées de la longueur d’onde (tous les 19
cm pour L1 et tous les 24 cm pour L2). La solution présente une ambiguïté. Les
ambiguïtés peuvent être levées en recoupant plusieurs mesures sur plusieurs satellites.
Ceci prends du temps et c’est pourquoi les GPS de topographie nécessitent, une fois
les signaux satellites reçus, un temps d’initialisation avant de pouvoir déterminer
précisément leur position.
Les précisions théoriques indiquées ci dessus ne peuvent, en pratique, être atteinte en
navigation. En effet plusieurs sources d’erreur viennent affecter la détermination des
pseudodistances et le calcul final de la position.
La source d’erreur la plus importante est le brouillage sélectif militaire (Selective
Availability ou SA). Lorsque celui-ci est activé, la précision du GPS peut être
dégradée d’une centaine de mètres. Avant le 1er mai 2000, le brouillage militaire
était activé en permanence.
Depuis, il n’a pas été réutilisé.
Ensuite, une mauvaise géométrie des satellites, ou un nombre peu important, va
dégrader la qualité du calcul de position, parfois sur plus de 100 mètres. La qualité
de la géométrie se mesure avec la GDOP (Géométric Dilution of Précision). Plus la
GDOP est faible, plus la géométrie des satellites est bonne et plus la mesure sera
précise.
Lorsque les conditions d’observation sont bonnes, les autres sources d’erreur, classées
par ordre d’importance, sont les suivantes :
- délais de propagation dans l’ionosphère, due aux variations de densité de celui ci :
4 m.
Les effets de l’ionosphère sont d’autant plus important que les satellites sont
bas. C’est pourquoi les GPS de topographie sont en général paramétrés pour refuser
les signaux des satellites situés à moins de 15° au-dessus de l’horizon. Les effets de
l’ionosphère sont directement fonctions de la fréquence de l’onde affectée. Certains
modèles de GPS travaillent sur les deux fréquences L1 et L2, ce qui leur permet
d’estimer l’erreur ionosphérique et d’accroître ainsi la précision des mesures.
- Erreurs d’horloge : 2.1 m.
- Imprécision des éphémérides : 2.1 m.
- Multitrajets : 1 m. Il s’agit de la réflexion des ondes satellites sur des
bâtiments, des falaises ou des plans d’eau. Les GPS de topographie utilisent des
antennes de haute qualité qui minimisent ce phénomène, mais ne l’annulent pas
complètement.
- délais de propagation dans la troposphère : 0.7 m.
- imprécision technologique du récepteur : 0.5 m.
Total de ces erreurs : 10.4 mètres
2- GPS Différentiel
En raison des causes d’erreurs évoquées ci dessus, la précision en planimétrie d’un
GPS utilisé seul, dans des conditions normales d’observation (GDOP < 2.5), est d’une
quinzaine de mètres. Dans d’excellentes conditions (GDOP < 1.5) et avec bon
modèle, la précision pourra atteindre 5 mètres. En altimétrie, l’erreur est deux fois
supérieure.
Pour se localiser n’importe ou sur terre, c’est un résultat remarquable. Il est ainsi
déjà possible de faire de la cartographie avec un GPS coûtant moins de 300 euros.
Mais pour beaucoup d’applications, comme la topographie, le pilotage d’engin, ou la
navigation d’approche, une meilleure précision est souhaitée.
On utilise alors deux GPS, l’un placé sur un point connu et appelé référence ou
pivot, et l’autre placé sur le point à relever, et appelé mobile (qu’il se déplace ou
non). En effet, si la distance entre les deux GPS n’est pas trop importante, l’état de
l’atmosphère au-dessus des deux récepteurs est sensiblement le même, et donc les
erreurs dues à la densité de l’atmosphère et affectant les deux appareils sont très
proches. De même, les récepteurs captant les même satellites, les erreurs d’horloge,
d’éphémérides et dues au brouillage militaire seront semblables. Ainsi, le récepteur
placé sur un point connu pourra calculer la valeur de ces erreurs et déterminer les
corrections à appliquer aux mesures de pseudo-distances. Si le mobile est en mesure
d’utiliser ces même corrections, il pourra calculer sa position beaucoup plus
précisément.
Bien entendu, plus la distance entre les deux GPS est importante, plus les erreurs
dont ils sont affectés seront susceptibles de présenter des différences, et moins la
précision du mobile sera bonne. Ceci est particulièrement vrai pour les erreurs
atmosphériques. Afin de maintenir une précision correcte sur de longues distances, la
durée des mesures devra être allongée.
Les corrections peuvent être transmises par radio, et le mobile peut alors calculer
instantanément sa position. On parle alors de « GPS Temps réel ». Si les corrections
ne peuvent pas être transmises directement, il faut alors que la référence et le mobile
enregistrent leurs observations, et qu’elles soient traitées à posteriori par un logiciel
de calcul. On parle alors de « Post-traitement ».
- DGPS
Le DGPS (Differential GPS) est principalement utilisé en navigation maritime. Il s’agit
d’un système en temps réel. Un ensemble de balises côtières, équipées d’un GPS
stationné sur un point connu, détermine les corrections à apporter sur les mesures du
code C/A et les émettent par radio sur une fréquence et dans un format déterminé.
Ce format, appelé RTCM, est accepté par quasiment tous les récepteurs vendus sur le
marché, y compris les petits récepteurs de randonnée. Il suffit d’acquérir un récepteur
radio DGPS et le connecter à son GPS. La précision de positionnement atteint alors 2
à 5 mètres, y compris lorsque le brouillage militaire est activé.

- WAAS, EGNOS, MTSAT


Le WAAS (Wide Area Augmentation Système), crée aux Etats-Unis par la Federal
Aviation Administration (FAA) and the Department of Transportation (DOT), est basée
sur le même principe que le DGPS. Les stations de référence sont des satellites
géostationnaires et un ensemble de stations au sol, qui effectuent des mesures entre
eux et communiquant de façon à déterminer un modèle de correction ionosphérique
sur la zone couverte par les stations, ainsi que les erreurs d’horloge et d’éphéméride
du système GPS. Les corrections sont envoyées par les satellites WAAS aux récepteurs
compatibles, ainsi que des informations sur les données invalides, afin d’interdire le
GPS de les utiliser. Ce système a été mis en place afin que le GPS puisse être utilisés
pour les manœuvres d’approche en avion. La précision est de 3 mètres et l’accent a
été mis sur la fiabilité et la sécurité du système.
Actuellement, seule l’Amérique du Nord est couverte par le WAAS. Des systèmes
équivalents se mettent en place en Europe (EGNOS) et au Japon (MTSAT).

- GPS de Topographie

En topographie, le GPS de référence va permettre de déterminer les corrections à


apporter sur les codes C/A et P, et, suivant les modèles, sur l’onde porteuse L1 seule,
ou sur les ondes L1 et L2.
La ligne fictive reliant la référence et le mobile est appelée « Ligne de Base ». Les
corrections sont transmises par radio ou téléphone portable au mobile (Temps-réel),
ou calculées à posteriori (Post-traitement).
Lorsque les ambiguïtés sur la porteuse n’ont pas été résolues, le calcul se fait sur les
codes C/A et P. La précision du point est d’environ 30 cm.

Lorsque les ambiguïtés peuvent être résolues, le calcul se fait sur la porteuse L1 (GPS
dit « monofréquence ») ou sur les deux porteuses L1 et L2 (GPS dit « bifréquences
»). La précision est alors directement affectée par la longueur de la ligne de base.
Les GPS bifréquences pourront calculer plus efficacement les erreurs dues à
l’ionosphère, et pourrons tolérer, pour une même précision, des lignes de bases plus
longues, ou des durées d’observations plus courtes.
Exemple de précision EMQ pour des GPS Leica SR530 bifréquences et SR510
monofréquence, avec antenne standard, mesures en mode statique (durées
d’observation longues) :

DISTANCE

1 km 5 km 10 km 15 km

Précision SR510 12 km 20 mm 35 mm 40 mm

Précision SR530 6 mm 10 mm 15 mm 20 mm

IV- Techniques de mesures en Topographie


1- Méthodes de Levé
- Statique et Statique Rapide
Les deux GPS sont maintenus fixes sur le point à mesurer pendant un intervalle
de temps qui dépends de la longueur de la ligne de base et de la géométrie des
satellites. Les coordonnées du point à déterminer se calculent par post-traitement. De
nouveaux algorithmes de calcul développés par Leica en 1992 ont permis de
raccourcir de façon importante la durée des observations pour les lignes de base
inférieure à 15 km. C’est pourquoi, dans ce cas, on parle de Statique Rapide. Mais, à
part la durée d’observation, il n’y a pas de différences de procédure entre les
mesures statique et statique rapide.
La fréquence d’enregistrement des observations doit être identique sur la référence et
sur le mobile.

- Cinématique et Stop&Go

Il s’agit aussi d’une méthode nécessitant un post-traitement, et ne pouvant être


effectué que lorsque la ligne de base est inférieure à 5 km.
La référence est placée sur un point connu et enregistre en permanence des
observations.
Le mobile doit d’abord être initialisé en le maintenant fixe pendant la durée
nécessaire à une mesure statique, afin que les ambiguïtés puissent être résolues. La
fréquence d’enregistrement des observations doit être identique sur la référence et sur
le mobile. Le mobile peut ensuite être déplacé. La précision obtenue par
l’initialisation statique est maintenue tant qu’il n’y a pas de perte des signaux
satellites. En cas de perte due par exemple au passage sous un obstacle, il faut
procéder à une nouvelle initialisation statique. L’ensemble des mesures consécutives
comprenant l’initialisation statique et les mesures subséquentes en déplacement est
appelé «chaîne cinématique » ou «piste cinématique ».

On parle de «cinématique » lorsque les points à lever sont enregistrés alors que le
récepteur est en déplacement (monté sur un véhicule par exemple).
On parle de «stop&go » lorsque le mouvement du capteur est interrompu pour lever
les points de détail. Il s’agit de la procédure utilisée pour les levers topographiques
classiques.
- Cinématique Temps Réel

On établit une communication radio entre la référence et le mobile. La référence


envoie les corrections sur les pseudodistances au mobile par radio. Le mobile peut
ainsi calculer sa position en temps réel, et être utilisé par exemple pour des
implantations.

2- Limites du système et précautions

- Nombre et géométrie des satellites

En théorie, il est possible de résoudre les ambiguïtés avec 4 satellites en observation


et un GDOP de 8. Toutefois, le risque d’erreur devient important et la précision
aléatoire. Il convient donc, sauf nécessité extrême, de s’interdire toute mesure lorsque
le nombre de satellites est inférieur à 5 et/ou le GDOP supérieur à 5. Les graphiques
de disponibilités des satellites, dans le logiciel SKI de Leica, permettent de déterminer
les meilleurs périodes d’observation (dites «fenêtres»).
- Distance Référence-Mobile
La précision des mesures diminue avec la distance, et la durée des observations
augmente. Pour un GPS Leica monofréquence, nous avons les durées suivantes :

Longueur de la ligne de Durée Précision (EMQ) Erreur maximale


base d’observation (99%)
1 km 15 min 12 mm 32 mm
2 km 15 min 14 mm 37 mm
3 km 15 min 16 mm 43 mm
4 km 20 min 18 mm 48 mm
5 km 25 min 20 mm 53 mm
6 km 30 min 22 mm 59 mm
7 km 35 min 24 mm 64 mm
8 km 40 min 26 mm 69 mm
9 km 45 min 28 mm 74 mm
10 km 50 min 30 mm 80 mm
> 10 km (d km) D x 5 min 10 + 2d mm (10+2d) x 2,66mm

- Obstacles et multitrajets

Les obstacles empêchent la propagation des ondes et provoquent la perte de signaux


satellite et une diminution de la GDOP. Cette diminution est directement affichée par
le récepteur et il est donc possible d’anticiper une perte de signal.
Les multitrajets sont provoquée par de grandes surfaces réfléchissantes. Ils ne sont pas
détectables par le capteur, et leur impact est impossible à évaluer en temps réel. Il
convient donc d’en tenir compte lors de l’implantation de points de références devant
être ensuite relevés au GPS.
Dans les zones encombrées, il est souhaitable de doubler les mesures, si possible un
jour différent, afin d’en contrôler la dispersion.

- Hauteur d’antenne
Une erreur classique affectant les mesures d’altitude au GPS consiste à entrer une
hauteur d’antenne erronée. En effet, suivant la nature du support de l’antenne (canne
à plomb, trépied, mat, pilier), il pourra être nécessaire de tenir compte ou non d’un
décalage vertical. Il conviendra donc, sur le terrain, de noter sur une fiche la hauteur
d’antenne, le point où elle a été mesurée, et la nature du support.

- Précautions diverses
Il est important, lors d’une campagne de mesure, d’essayer d’inclure un ou plusieurs
points déjà connus dans le levé. Ceci permettra de déceler d’éventuelles fautes
systématiques.
En lever cinématique et Stop&Go, il est également recommandé de repasser sur
quelques points déjà relevés, et de ne pas allonger de façon
trop importante la chaîne
cinématique. Leica Geosystems conseille de réinitialiser tous les
20 points.

Le Principe de Fonctionnement du GPS


5.4.1 Méthodes de fonctionnement du GPS

Il existe plusieurs méthodes différentes pour obtenir une position en utilisant le GPS. La méthode
employée dépend de la précision requise par l'utilisateur et du type de capteur GPS disponible.
D'une manière générale, il est possible de subdiviser les techniques en trois grandes catégories :
1. La navigation autonome utilisant un seul capteur indépendant est employée par les randonneurs,
les navires en haute mer et les militaires. La précision de positionnement est désormais de l'ordre de
20 mètres pour les utilisateurs militaires et civils, depuis l'arrêt de l'accès sélectif.
2. La position différentielle par la phase fournissant une précision de 0,5 à 20 millimètres est utili-
sée pour de nombreux travaux topographiques, le guidage de machines, etc.
3. Le positionnement à corrections différentielles plus connu sous l'abréviation DGPS (Différentiel
GPS), fournit une précision de 0,5 à 5 mètres et est utilisé pour la navigation côtière, la saisie de
données pour des SIG, les travaux précis en agriculture, etc.
Il existe 2 modes d'utilisation du système GPS :
- Le positionnement absolu ou la pseudo-distance ou le mode autonome
Il est calculé par le récepteur de l'utilisateur qui mesure la distance entre lui et les différents satel-
lites à l'aide des codes C/A ou P. Ce positionnement est peu précis, il varie de quelques mètres à 100
mètres.
C’est la technique la plus simple employée par les capteurs GPS pour fournir une position et une al-
titude instantanées et/ou une heure précise à un utilisateur. La précision obtenue avoisine 5 à 15
mètres pour tous les utilisateurs, militaires comme civils, depuis l'arrêt de l'accès sélectif. Les rai-
sons expliquant les écarts de précision demeurant néanmoins entre utilisateurs civils et militaires se-
ront abordées plus avant dans ce chapitre. Les capteurs dévolus à ce type d'utilisations sont généra-
lement de faible dimension, portables (ils peuvent être tenus en main) et leur coût est modique.
Son utilisation principale est la navigation maritime ou terrestre. On l'emploi avec les GPS dits de
1ère catégorie.
- Le positionnement relatif ou différentiel
Le principe du positionnement relatif ou différentiel repose sur le fait que 2 récepteurs peu éloignés
l’un de l’autre observent les mêmes satellites ainsi les erreurs observées sur les 2 GPS sont iden-
tiques.
L’un de ces récepteurs est statique, il est appelé station de référence. Il est placé sur un point de co-
ordonnées connues, ce, qui lui permet de déterminer les corrections (PRC, Pseudorange corrections)
à appliquer sur les mesures de distances aux satellites. Les PRC calculées par la station de référence
pour chaque satellite sont la différence entre les distances observées à l’instant t et les distances cal-
culées à partir des coordonnées connues de la station et celles des satellites.
Soit l’équation :
PRC = PR observées – PR calculées
Un nombre illimité de récepteurs mobiles peuvent utiliser ses corrections afin de les appliquer à
leurs observations. Ces corrections sont utilisées
- soit en temps réel : les corrections sont transmises par signal radio de la station au mobile
- soit en post-traité : l’ensemble des données (base et mobile) est intégré ultérieurement dans un lo-
giciel de traitement afin de restituer un fichier corrigé des relevés réalisés.
La correction différentielle peut se faire soit sur le code, soit sur la phase.
Pour travailler sur le code, on pourra utiliser les fichiers des stations permanentes implantées un peu
partout comme celles du RGP (Réseau Géodésique Permanent) de l’IGN pour la France.
Pour travailler sur la phase, il sera nécessaire d’installer sa propre base soit sur une borne référencée
type IGN, soit sur un point arbitraire (si la précision recherchée est relative).
Ce mode permet de corriger en grande partie les sources d'erreur. La précision est ainsi améliorée,
pouvant atteindre le subcentimétrique. Ce positionnement peut être :
􀂃 en temps différé (avec un post-traitement)
􀂃 en temps réel : les observations de la station sont envoyées grâce à un équipement radio au récep-
teur mobile pour permettre une correction et une précision instantanées sur le terrain.
Il sert à la localisation précise et aux relevés.
3.1.1 Distance vers les satellites
Toutes les positions GPS sont basées sur la mesure de distances entre le satellite et le capteur GPS
au sol. La distance vers chacun des satellites peut être déterminée par le capteur GPS. Le calcul
s'appuie sur le principe du relèvement que nombre de topographes mettent quotidiennement en
oeuvre : en connaissant la distance entre notre position actuelle et trois points connus, il nous est
possible de déterminer notre position par rapport à ces trois points. La distance vers un satellite
nous apprend que la position du capteur doit se situer sur la surface de la sphère imaginaire ayant le
satellite pour centre. La position du capteur pourra par conséquent être définie comme l'intersection
de trois sphères imaginaires, puis calculée.
4.4.2 Principe de fonctionnement du GPS
Le récepteur GPS doit savoir deux choses pour faire son travail. Il doit savoir où se trouvent les sa-
tellites (leur position) et à quelle distance ils se trouvent.
Le récepteur GPS tire des satellites deux sortes d’informations codées. Le premier type d’informa-
tions, appelé ‘données d’almanach’, contient les positions des satellites. Ces données sont trans-
mises en permanence et enregistrées dans le mémoire du récepteur GPS, afin qu’il connaisse l’en-
droit où chaque satellite est censé se trouver.
Maintenant le GPS doit encore connaître la distance à laquelle se trouvent les satellites. Il existe une
formule simple qui indique au récepteur à quelle distance il se trouve du satellite.
La distance vous séparant d’un satellite est égale à la vitesse du signal émis, multipliée par le temps
que le signal met à vous parvenir (Vitesse x Temps de voyage = Distance).
En bref :
- le satellite émet une onde électromagnétique de vitesse connue ;
- le récepteur calcule le temps mis par cette onde pour
l’atteindre ;
- le récepteur sait alors qu’il se trouve sur une sphère
centrée sur le satellite.

La précision des mesures GPS


La précision des mesures par GPS varie de façon sta-
tistique. C’est pourquoi il existe plusieurs méthodes statistiques créant chacune, une méthode de
mesure.
Chez Trimble et PathFinder, on utilise la mesure σ. Cette mesure repose sur la théorie statistique se-
lon laquelle les erreurs aléatoires suivent une distribution normale (loi de Gauss).
La dispersion des valeurs de part et d’autre de la moyenne est quantifiée par l’écart-type, σ.
C’est pourquoi lorsque l’on donne une précision, il faut toujours l’associer à la probabilité corres-
pondante.
A 1 σ correspond 68.27% , cette précision est appelée RMS (Root mean Square) ; à 2 σ : 95.45%,
appelée aussi 2drms ; à 3σ : 99.73%.
Ainsi si l’on donne une précision de 1m à 1σ, cela équivaut à dire que 68.27% des mesures sont
précises à 1 mètre.
La précision du positionnement dépend :
- De la technique utilisée : mode autonome, mode relatif (DGPS sur le code ou la phase, en temps
réel ou post traité)
- Du type de récepteur
NB : Il en existe 3 types :
• les récepteurs de navigation sont utilisés pour les applications peu précises et sont peu chers. Ils ne
font que des mesures sur les pseudo-distances sur les codes C/A, offrant des précisions de l'ordre
d’une ou plusieurs dizaines de mètres.
• Les récepteurs mono-fréquences
• Les récepteurs bifréquences
Tous deux effectuent des mesures sur les codes ou sur la phase permettant ainsi une meilleure préci-
sion : métrique pour les premiers et centimétriques pour les deuxièmes.
Le récepteur utilisé par notre équipe est bifréquence.
- De la position (géométrie) et du nombre de satellites
- Du temps d’observation
Limites du GPS
Le GPS ne fonctionne qu’en des lieux découverts.

Endroits à éviter :

- l’intérieur de bâtiments ;

- forêts avec feuillage dense

Le GPS ne fonctionne pas toujours : il arrive parfois que les signaux soient trop perturbés lors de la
traversée de l’atmosphère.

V. 5 Mode de fonctionnement du GPS Garmin eTrex Vista


Toutes les informations nécessaires pour faire fonctionner le GPS se trouvent sur 3 pages. Il s’agit
des pages Satellites, Position et Menu. Vous pouvez passer d’une page à l’autre en appuyant sur les
touches ‘Page’ ou ‘Quit’.
Figure 5.4: Les principales pages du fonctionnement du GPS.

Fonctions et utilisation des boutons

Toutes les informations nécessaires pour faire fonctionner le GPS se trouvent sur deux pages
principales. Il s’agit des pages Satellites et Menu. Il suffit de presser le bouton PAGE pour passer
de l’une à l’autre. Pour accéder aux différentes fonctions d’une page, le pavé directionnel est utilisé.

Le PAVE DIRECTIONNEL :

Pressez et relâcher pour entrer les options en surbrillance et confirmer les messages.

Appuyer en haut/bas à droite/gauche pour faire défiler les listes, mettre en surbrillance les champs
et les icônes.
Bouton PAGE :
Presser et relâcher pour faire défiler les pages principales
Bouton POWER :
Presser et maintenez pour mettre l’appareil sous et hors tension.

La page Satellites

La page Satellite est la première page qui


s’affiche après la page d’accueil. La page
satellite montre la localisation des satellites, la
puissance des signaux provenant des satellites
et l’état du suivi des satellites. Lorsque le
message ‘Prêt à naviguer’ apparaît au haut de
l’écran vous pouvez commencer à naviguer.
Une valeur de précision de la position (plus ou
moins de 10 mètres dans 95% du temps) est
également donnée au haut de la page. La
position actuelle est affichée au bas de la page
Remarque : patientez durant la poursuite des
satellites. Le GPS n’affichera pas des
coordonnées avant la fin de sa recherche des
images satellites. Essayez d’obtenir une
précision acceptable (± 15 mètres).

La page de position

La page de positon indique l’endroit où vous vous trouvez, votre direction et


votre vitesse de déplacement.

La page Menu
La page Menu vous permet d’accéder aux autres fonctions : marquer les coordonnées d’un point,
personnaliser l’affichage, organiser les ‘waypoints’, etc.

Cette page vous permet d’accéder au paramétrage du GPS, à travers le menu Paramétrage (Setup).
Avant de commencer la prise de coordonnées à l’aide du GPS, il est nécessaire de configurer
correctement le GPS lorsque vous l’utiliser pour la première fois.

Il existe plusieurs méthodes pour calculer et pour exprimer la position d’un point donné sur la terre.
Les coordonnées géographiques sont généralement en degrés décimaux ou en
degrés/minutes/secondes. Pour assurer une compatibilité optimale, il est conseillé de prendre les
coordonnées d’un point en degrés/minutes/secondes.

Depuis le menu REGLAGES (Setup), il est possible de préciser les unités de mesures à utiliser pour
les coordonnées géographiques. Dans le menu REGLAGES, sélectionnez la catégorie UNITE
(Units) afin de spécifier les unités de mesures. Choisissez les options suivantes pour chaque
catégorie :

- Position Format : hddd° mm’ ss.s’’


- Map Datum : WGS 84
- Distance/Speed : meters
- Elevation : meters

Perdu ?
S’il vous arrive d’être perdu dans une des pages ou de ces sous-menus, appuyez plusieurs fois sur le
bouton ‘Page’ jusque vous vous retrouvez de nouveau sur la page Satellite.

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