Texte
Texte
Texte
INTRODUCTION AU DROIT
Manuel
ExpERT sUp
L’expérience de l’expertise
DSG 1 •
DCG 2 •
DCG 3 •
Les manuels DCG
Introduction au droit, Manuel Jean-François Bocquillon, Martine Mariage
Droit des sociétés, Manuel
France Guiramand, Alain Héraud
Droit social, Manuel
Paulette Bauvert, Nicole Siret
DCG 4 •
• Droit fiscal, Corrigés du manuel
DCG 5 • DCG 6 •
Emmanuel Disle, Jacques Saraf, Nathalie Gonthier-Besacier, Jean-Luc Rossignol
Économie, Manuel
François Coulomb, Jean Longatte, Pascal Vanhove, Sébastien Castaing
Finance d’entreprise, Manuel
DCG 7 •
DCG 8 •
Jacqueline Delahaye, Florence Delahaye-Duprat
Management, Manuel
Jean-Luc Charron, Sabine Sépari F. Bertrand
Systèmes d’information de gestion, Manuel Jacques Sornet, Oona Hengoat, Nathalie Le
Gallo
Droit fiscal, Manuel
Emmanuel Disle, Jacques Saraf, Nathalie Gonthier-Besacier, Jean-Luc Rossignol
Jacqueline Delahaye, Florence Delahaye-Duprat • Finance d’entreprise, Corrigés du
manuel
DCG 9 •
• Introduction à la comptabilité, Corrigés du manuel
Introduction à la comptabilité, Manuel Charlotte Disle, Robert Maeso, Michel Méau
Charlotte Disle, Robert Maeso, Michel Méau
DCG 10 •
• Comptabilité approfondie, Corrigés du manuel
DCG 11 •
Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse, Arnaud Desenfans
Contrôle de gestion, Manuel
Comptabilité approfondie, Manuel
Robert Obert, Marie-Pierre Mairesse, Arnaud Desenfans
Claude Alazard, Sabine Sépari
• Contrôle de gestion, Corrigés du manuel
Claude Alazard, Sabine Sépari
DCG 1
INTRODUCTION AU DROIT Manuel
Jean-François BOCQUILLON
Agrégé d’économie et de gestion Professeur en classes préparatoires à l’expertise
comptable
Martine MARIAGE
Agrégée d’économie et de gestion Professeur en classes préparatoires à l’expertise
comptable
2018/2019
suivre l’actualité juridique DCG 1 Introduction au droit
Le droit est une discipline en constante évolution : retrouvez sur nos sites, après
sa parution au Journal Officiel, l’actualité juridique liée à l’épreuve DCG 1
Introduction au droit.
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comptable Dans le menu « Actualisation livres DCG »
www.dunod.com :
Dans la fiche de présentation du Manuel de l’épreuve concernée
Maquette de couverture : Studio Piaude
Maquette intérieure : Caroline Joubert (L’Atelier du Livre)
© Dunod, 2018
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff www.dunod.com
ISBN 978-2-10-077491-3 ISSN 1269-8792
Sommaire
Pour réussir le DCG et le DSCG IX Programme de l’épreuve no 1 Introduction au droit
X
Partie 1 Introduction générale au droit 1
ChaPitre 1 Le droit 3
A la règle de droit 3
B les branches du droit 6 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à
l’examen
ChaPitre 2 Les sources du droit 17
A les sources fondamentales du droit objectif 17
B les autres sources du droit 21 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se
préparer à l’examen
ChaPitre 3 L’organisation judiciaire 36
A le droit commun du procès 36
B les juridictions 39
C le personnel de la justice 45
D l’action en justice 47
E les voies de recours 52 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à
l’examen
ChaPitre 4 La preuve des droits subjectifs 66
A les sources des droits subjectifs 66
B les règles d’administration de la preuve 69
V
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Sommaire
C les différents modes de preuve 72 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se
préparer à l’examen
ChaPitre 5 Les modes alternatifs de règlement des conflits 83
A la résolution amiable des différends 83
B l’arbitrage 87 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à l’examen
Partie 2 Les personnes et les biens 97
ChaPitre 6 Les personnes et leur patrimoine 99
A la personne juridique 99
B les personnes physiques 100
C les personnes morales 108
D le patrimoine 111 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à
l’examen
ChaPitre 7 Les professionnels de la vie des affaires : les commerçants 123
A la qualité de commerçant 123
B les activités commerciales 124
C le statut personnel du commerçant 127
D les conséquences de l’activité commerciale 132 Schémas de synthèse • Appliquer le
cours • Se préparer à l’examen
ChaPitre 8 Les autres professionnels de la vie des affaires 142
A l’artisan 142
B l’agriculteur 144
C les professions libérales 146 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se
préparer à l’examen
ChaPitre 9 La propriété 153
A théorie générale de la propriété 153
B l’acquisition de la propriété 155
VI
Sommaire
C la vente du fonds de commerce 285
D la location-gérance du fonds de commerce 291
E le nantissement conventionnel du fonds de commerce 293
F les contrats de consommation 294 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se
préparer à l’examen
ChaPitre 15 Les relations entreprise/banque 312
A le compte bancaire 312
B les transferts de fonds 318
C les contrats de crédit aux entreprises 328
D les sûretés 336 Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à l’examen
Partie 4 L’entreprise et ses responsabilités 353
ChaPitre 16 L’entreprise et la responsabilité délictuelle 355
A le domaine et les fonctions de la responsabilité délictuelle 355
B les fondements de la responsabilité délictuelle 360
C la mise en œuvre de la responsabilité délictuelle 363
Schémas de synthèse • Appliquer le cours • Se préparer à l’examen
ChaPitre 17 La responsabilité pénale 377
A mise en cause de la responsabilité pénale et droit pénal général 377
B le procès et la procédure pénale 389 Schémas de synthèse • Appliquer le cours •
Se préparer à l’examen
Annexes 415 Fiches méthode 416
Corrigés des quiz et des questions de cours 421 Index 433 Table des matières 439
Entraînement
409 Cas d’entraînement 410
VIII
Indications complémentaires
2.1 Les personnes ne sont pas ici envisagées en elles-mêmes mais comme des acteurs
de la vie juridique. Une telle approche conduit, en ce qui concerne les personnes
physiques, à exclure du champ du programme tout ce qui relève de l’étude des droits
de la personnalité. Une même considération conduit à centrer
l’étude des incapables sur les actes qu’ils peuvent ou ne peuvent pas accomplir.
L’étude des règles relatives à l’attribution du nom, au changement de nom et celles
portant sur l’attribution de la nationalité est exclue. En revanche, on montre
l’utilité de ces trois éléments d’identification.
Programme de l’épreuve n° 1 Introduction au droit
XV
4. L’entreprise et ses responsabilités (30 heures)
4.1 L’entreprise et la responsabilité délictuelle
En développant ses activités l’entreprise peut commettre un fait causant un
dommage à autrui. Le délit et le quasi-délit engagent sa responsabilité.
Théorie de la responsabilité délictuelle :
• le domaine : distinction
responsabilité civile, délictuelle,
contractuelle et pénale
• les fonctions de la responsabilité
délictuelle (réparer, punir, prévenir)
• les fondements de la responsabilité
délictuelle (faute, risque, garantie,
solidarité, précaution)
Les conditions de mise en oeuvre : • le dommage (types, exigences
relatives aux dommages
réparables)
• le fait générateur : le fait personnel
(la faute), le fait des choses (inclusion de la responsabilité du fait des produits
défectueux) et le fait d’autrui
• le lien de causalité
4.2 L’entreprise et la responsabilité pénale
Dans le cadre du développement de ses activités, l’entreprise peut mettre en cause
sa responsabilité pénale. Cette dernière
a pour objet l’infraction et pour but la défense sociale. La réaction sociale peut
mettre en jeu la liberté des hommes
de l’entreprise et/ou porter atteinte
à ses intérêts. Pour ces deux raisons
la mise en œuvre de la responsabilité pénale de l’entreprise doit être entourée de
nombreuses garanties tant en termes de droit substantiel qu’en terme de droit
processuel.
Le droit pénal général :
• les éléments constitutifs de l’infraction (éléments légal,
matériel, moral)
• la classification des infractions
(crime, délit, contravention)
• l’identification de la personne
responsable (l’auteur, le complice)
• la peine : notion, principes
directeurs (légalité et subjectivité), nature (la classification tripartite et
secondaire), formes (atteinte à la personne, aux biens et aux droits)
La procédure pénale :
• les actions : l’action publique
(acteurs, exercice, extinction), l’action civile (acteurs, exercice, extinction)
• l’instruction préparatoire : juge et chambre d’instruction
• le jugement et les voies de recours
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P1a r t i e
INTRODUCTION GÉNÉRALE AU DROIT
CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5
Le droit
Les sources du droit
L’organisation judiciaire
La preuve des droits subjectifs
Les modes alternatifs de règlement des conflits
Le droit
C H 1a P i t r e
A La règle de droit
B Les branches du droit
SchémaS de SynthèSe • appliquer le courS • Se préparer à l’examen
Le droit est un système de règles et de solutions organisant la société au nom de
certaines valeurs sociales ; par exemple, le droit vise à la justice sociale ou
bien encore à la sécurité. C’est un phénomène normatif qui nécessite que l’on
s’interroge sur la règle de droit et ses caractères. Cette interrogation permet de
mieux comprendre la règle, d’en interpréter le sens, d’en identifier les limites et
d’en prévoir l’évolution (titre A).
Toutefois, cette vision n’épuise pas l’intégralité du sujet que nous avons à
examiner. En effet, il existe une multiplicité de phénomènes sociaux qui entrent
dans le champ du droit. Certains sont liés à la famille, d’autres, à l’entreprise
ou bien encore aux activités économiques. Face à cette situation, le droit doit
identifier, classer, ranger, d’où une organisation du droit en branches (titre B)
et codes. Cette nécessité ne s’explique pas seulement par des raisons pédago-
giques (identifier les objets et sujets du droit) ou une volonté de comprendre le
réel ordonné par le droit, les enjeux sont aussi pratiques. Ils concernent la
détermination du corps de règles applicables à des personnes mais aussi
l’identification des juridictions compétentes.
A la règle de droit
Nous définirons d’abord le rôle du droit (1) tout en distinguant le « droit » des «
droits » (2). Mais le droit n’est pas le seul corps de normes à organiser la
société. D’autres règles existent qui ont des visées voisines. La recherche d’un
critère du juridique exige alors que les carac- tères de la règle de droit soient
précisés (3) et qu’une claire distinction entre droit et morale soit établie (4).
1 Les finalités du droit
Après avoir développé quelques considérations générales (1.1), nous présenterons
les fina- lités essentielles du droit (1.2).
1.1 Considérations générales
Les manifestations du droit sont très nombreuses. Se marier, passer un contrat,
acheter ou vendre un appartement, voter, changer de nom, créer une société...,
exigent de mettre en œuvre des règles juridiques. Ces règles ont pour objectif de
faciliter la vie en société et, plus fondamen- talement, de l’organiser, de la
réguler. Aucun corps social ne peut en effet subsister sans une cer- taine
discipline de ses membres. Le droit détermine alors un ensemble de normes de
conduite. Il détermine ce que chacun peut et doit faire pour que la vie en société
soit possible.
3
EXEMPLES
Règlements et directives.
2.2 Le droit international privé
Le droit international privé s’applique aux relations entre particuliers qui
comportent un élément d’extranéité (= un élément étranger).
Les principaux domaines du droit international privé concernent :
– la détermination de la loi applicable à des personnes qui entretiennent des
rapports alors qu’elles relèvent d’États différents ;
EXEMPLE
Mariage mixte
Ulysse, de nationalité grecque, et Julie, française, désirent se marier en France
mais en ne passant pas devant le maire. En effet, la loi grecque admet la validité
de la seule célébration religieuse du mariage. En revanche, le droit français exige
le passage devant le maire. Quelle loi faut-il appliquer à ces futurs époux ?
Depuis le célèbre arrêt Rivière du 17 avril 1953, la Cour de cassation applique la
loi du domicile commun des époux. En conséquence, si les époux vivent en France, il
faudra qu’ils passent devant le maire, sinon leur mariage ne sera pas valide. En
revanche, s’ils vivent en Grèce, la célébration religieuse suffira.
– la détermination des tribunaux applicables à un conflit entre des personnes
étrangères ;
EXEMPLE
Un prêt non remboursé
Un Américain, tombé amoureux de la baie de Somme, a acheté une maison à Saint-
Valery. Il a effectué un prêt pour financer cette acquisition à la Banque du
Littoral.
Après avoir passé plusieurs étés dans sa maison, il décide de regagner son pays
d’origine pour se marier. À partir de ce jour, il ne rembourse plus la banque à
laquelle il doit encore la moitié de son prêt. Doit-on le poursuivre devant les
tribunaux américains ?
Aux termes de l’article 14 du Code civil, « l’étranger, même non résidant en
France, pourra être cité devant les tribunaux français, pour l’exécution des
obligations par lui contractées en France avec un Français. »
Par conséquent, la Banque du Littoral peut assigner en justice son client américain
devant un tribunal français.
– la détermination de la nationalité d’une personne et les règles juridiques qui
s’ap- pliquent aux étrangers.
EXEMPLE
La nationalité de Pablo
Ce matin vers 8 heures, Pablo vient de naître dans une clinique de la région
parisienne. Il a pour père Ruan Echevit, né le 15 août 1990 à La Paz en Bolivie.
Ruan est arrivé en France voici deux ans à peine. Il travaille dans une entreprise
qui commercialise du matériel informatique. Ludivine, la mère de Pablo, est
française. Elle est née, il y a 19 ans, dans le quartier La Castellane à Marseille.
Quelle est la nationalité de Pablo ?
Aux termes de l’article 18 du Code civil, « est français l’enfant, dont l’un des
parents au moins est français ». Pablo est donc français car sa mère est française.
Chapitre 1 – Le droit
9
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SCHÉMAS DE SYNTHÈSE
1 LES FINALITÉS DE LA RÈGLE DE DROIT
Sécurité
des biens des personnes économique politique sociale
2 LE DROIT OBJECTIF ET LES DROITS SUBJECTIFS
Stabilité des situations juridiques
Organisation
Droit objectif ou droit
Ensemble des règles sociales qui gouvernent les rapports des hommes entre eux ou
avec la puissance publique.
Droits subjectifs ou droits
Prérogatives reconnues par le droit objectif aux personnes et dont elles peuvent
se prévaloir auprès de l’autorité publique.
Règles de droit
Loi de juillet 1974 fixant la majorité à 18 ans
appliquées à
Un individu
Pierre, né le
21 septembre 2000
Droits subjectifs
Pierre est majeur
le 22 septembre 2018 Il dispose de tous ses droits, notamment le droit de vote
3 LES CARACTÈRES DE LA RÈGLE DE DROIT
4 LE DROIT ET LA MORALE
Générale et abstraite
S’applique indistinctement à toutes les personnes qui se trouvent dans la
situation qu’elle a voulu organiser.
Coercitive
S’impose sous peine de sanctions prononcées par les tribunaux.
La règle de droit
La règle de morale
Source
L’autorité qui a pouvoir de légiférer.
La conscience individuelle ou collective.
Contenus
Assure l’ordre et la paix.
Idéal de conduite.
Sanctions
Sanction externe (amende, prison, dommages-intérêts...).
Sanction intérieure (celle de la conscience).
10
SCHÉMAS DE SYNTHÈSE
6 DROIT NATIONAL ET DROIT INTERNATIONAL
Droit national
Réglemente les rapports sociaux à l’intérieur d’un État.
Droit européen
Concerne les institutions de l’Union européenne et les dispositions prises en vertu
des traités.
Droit international
Réglemente les relations présentant des liens entre plusieurs États.
Droit international public
Droit international privé
12
Règle les rapports entre des États, et les compétences des organisations
internationales.
Organise les rapports entre des ressortissants qui relèvent
d’États différents.
APPLIQUER LE COURS
Application Quiz
1. Discutez les affirmations suivantes
1. Le droit objectif détermine les droit.s d’une personne.
2. Le droit subjectif est l’ensemble des règles juridiques applicables à une
société.
3. Le droit constitutionnel fait partie du droit national.
4. Le droit constitutionnel fait partie du droit public.
5. Le droit commercial fait partie du droit privé.
6. Le droit objectif est sanctionné.
7. Le droit du travail fait partie du droit public.
8. Le droit fiscal est une branche du droit administratif.
9. La règle de droit a un caractère personnel et général.
10. Le statut des étrangers est déterminé par le droit international privé.
2. Rattachez les notions suivantes aux différentes branches du droit
1. Un différend entre deux personnes à propos d’un héritage.
2. La nomination d’un procureur de la République.
3. La mise en location-gérance d’un fonds de commerce.
4. Le non-paiement de la contribution économique territoriale par un chef
d’entreprise.
5. Le licenciement d’un délégué syndical.
6. La prise en charge des frais liés à un accident du travail.
7. La gestion des biens d’un majeur protégé.
8. Une escroquerie.
9. Un conflit entre des associés de la SARL Rex Stout.
10. L’ouverture d’une succession.
11. Un conflit à propos de la prise en charge de frais d’hospitalisation.
12. Des injures en public.
13. La publication d’une photo d’un chanteur célèbre giflant, dans les bureaux de
son avocat,
son ex-femme.
14. L’élection d’un député.
15. Un litige entre un fonctionnaire et son employeur, la mairie de Roanne.
16. La procédure d’élaboration du budget de la Sécurité sociale.
17. Des coups et blessures.
18. Le piratage d’un film.
19. Un vol de voiture.
20. Un conflit à propos de la construction d’un nouvel édifice public.
13
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14
appliquer le cours
3. Rattachez les notions suivantes au droit international privé ou public et
justifiez la réponse
1. La détermination de la nationalité d’un enfant né d’un Français et d’une
Américaine. 2. La détermination de la nationalité d’une société.
3. Un conflit portant sur la détermination des eaux territoriales d’un pays.
4. Un contrat conclu entre un fournisseur français et son client allemand.
5. La procédure d’adoption d’un accord à l’OMC.
6. L’entrée d’un nouvel État dans l’Union européenne.
Corrigés en fin d’ouvrage.
Cas 1
Commentaire de document
Le droit et le fait
La distinction entre le fait et le droit est au cœur du raisonnement juridique et
de la répartition des rôles entre les juges ; [...].
L’articulation entre le droit et les faits est com- plexe. Le droit n’est pas de
l’ordre de l’être mais du devoir-être : il ne décrit donc pas ce qui est, mais
l’idéal à atteindre.
Il est en ce sens nécessairement normatif et prescriptif. Il ne peut pas être
neutre et renvoie nécessairement à une axiologie, c’est-à-dire à un système de
valeurs : certaines actions sont auto- risées et d’autres interdites, certains
comporte- ments sont favorisés et d’autres découragés, etc. Le droit ne peut donc
pas se déduire sans reste d’une simple constatation des faits, et même l’idée que
le droit devrait s’adapter aux faits est très réductrice. Il y a toujours
auparavant un jugement de valeur porté sur les faits. Nul ne songerait par exemple
à déduire d’une augmen- tation de la criminalité la nécessité de légaliser celle-
ci. Cela ne signifie pas pour autant, ce qui serait l’extrême inverse, que le droit
puisse se désintéresser de l’évolution de la société et notamment de l’évolution
des mœurs : c’est ainsi que le droit de la famille a été constam- ment modifié au
gré de l’évolution des menta- lités et de la perception sociale du divorce, de
l’adultère(1), ou encore de l’orientation sexuelle. Le droit a cependant aussi à
l’inverse un rôle instituant, c’est-à-dire qu’il met en place un cer- tain état de
fait : des règles juridiques peuvent instaurer ou au contraire détruire la
confiance, pacifier une relation ou encourager une certaine violence, etc. C’est
ainsi que la loi instituant le pacs, qui a certes été rendue possible par l’évo-
lution de la perception de l’homosexualité, a
SE PRÉPARER À L’EXAMEN
(1) Fait, pour une personne mariée, d’avoir des rapports sexuels avec une autre
personne que son conjoint.
eu en retour pour effet de banaliser, et donc d’atténuer, la stigmatisation dont
peuvent être victimes les couples homosexuels.
Ce caractère instituant du droit rend au demeu- rant impossible l’absence d’écart
entre le fait et le droit, car un déplacement de la règle entraîne toujours un
déplacement corrélatif des faits. Ainsi, par exemple, la légalisation de l’euthana-
sie active conduirait à un accroissement de cette pratique et, dès lors, à
l’apparition de nouveaux litiges bien délicats à trancher, en particulier des
contestations de la famille regrettant la déci- sion prise et reprochant au médecin
d’avoir mis fin aux jours de leur proche, voire des déchire- ments entre membres
d’une même famille sur la décision à prendre. De même, les litiges actuels relatifs
à la maternité de substitution donnent à voir aujourd’hui des couples stériles
malheureux voulant faire affaire avec des mères porteuses généreuses ou
nécessiteuses. Si la maternité de substitution était autorisée, il faudrait
affronter toute une série de nouveaux litiges : des déchire- ments entre le couple
payeur et la mère porteuse qui souhaiterait finalement garder l’enfant ; des
situations d’enfants handicapés dont personne ne voudrait plus ; sans parler des
rancœurs et des fractures si ce type de montages était autorisé au sein d’une même
famille (les mères portant des enfants pour leurs filles ou une sœur pour l’autre).
Il y aura, dans tous les cas, un prix à payer qu’il faudrait prendre en
considération avant de déci- der de la légalisation de ces pratiques. La ques- tion
n’est pas morale, mais relative au type de société institué par les règles de
droit.
M. Fabre-Magnan, Introduction au droit, PUF, « Que sais-je », no 1808, 2014, p. 14
à 17.
15
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16
se préparer à l’examen
TRAVAIL À FAIRE
1. Expliquez les termes en gras dans le texte.
2. Pour quelles raisons le droit ne résulte-t-il pas d’une simple constatation des
faits ? 3. Expliquez le caractère « instituant » du droit.
4. Pour quelle(s) raison(s) y a-t-il toujours un écart entre le fait et le droit ?
Rôles. La Commission :
– a un pouvoir de proposition. Selon l’article 17, § 1 TFUE(1), elle « promeut
l’intérêt général de l’Union et prend les initiatives appropriées à cette fin ».
Elle exerce ce pouvoir de sa propre initiative ou à la demande du Parlement ;
– est la gardienne des traités. À ce titre, elle dispose de nombreux pouvoirs.
Ainsi, elle peut s’informer auprès des États des mesures et projets qu’ils comptent
mettre en œuvre. Elle peut aussi prendre des sanctions vis-à-vis des entreprises en
cas de violation de certaines disposi- tions du droit de l’Union, par exemple les
règles de la concurrence ;
– dispose d’un pouvoir normatif restreint. Elle dispose d’un pouvoir normatif
autonome dans certaines matières qui relèvent de l’union douanière et de la
concurrence. Pour le sur- plus, elle dépend des autres institutions de l’Union ;
– a d’autres pouvoirs, notamment un pouvoir de gestion sur les différents services
de l’Union et un pouvoir de négociation des accords externes.
B les autres sources du droit
En répartissant les sources nationales en fonction de l’autorité émettrice, il
convient de distinguer les textes émanant du pouvoir législatif (1), du pouvoir
réglementaire (2), des milieux professionnels (3) et de l’autorité judiciaire, à
savoir la jurisprudence (4).
1 La loi
Au sens formel, la loi est un texte voté par le Parlement.
focuS . . . focuS . . . focuS . . . focuS . . . focuS . . . focuS . . .
Le Parlement
Composé de deux chambres – l’Assemblée nationale et le Sénat –, le Parlement est
qualifié de bicaméral.
L’Assemblée nationale peut être dissoute par un acte du pouvoir exécutif. Les
députés, qui for- ment l’Assemblée nationale, sont élus pour cinq ans au suffrage
universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours.
Les sénateurs, qui siègent au palais du Luxembourg, sont élus au suffrage universel
indirect par les grands électeurs pour neuf ans, et renouvelables par tiers tous
les trois ans. Le collège électo- ral est constitué des députés, des conseillers
régionaux, des conseillers généraux et des délégués des communes dont le nombre est
fonction de la population. Toutefois, chaque commune dispose d’au moins un
représentant. Ceci explique que le poids des communes rurales est très important
dans la désignation des sénateurs.
Les deux assemblées se réunissent séparément sauf en matière de révision
constitutionnelle où elles siègent ensemble et forment le Congrès. Le Parlement
participe au processus législatif et contrôle également l’action du Gouvernement.
(1) Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (2010).
Chapitre 2 – Les sources du droit
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