Andragogie Isda
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CT KAMBERE MWANGAZA X
Notes du Cours d’Andragogie et formation des adultes 2022-2023
01. Plan
02. Bibliographie
03. Objectifs du cours
CHAPITRE III : L’ÂGE ADULTE DANS LE CYCLE DE VIE DE L’ÊTRE HUMAIN EN AFRIQUE
3.1. Cycle de vie de l’être humain en Afrique
3.2. Contexte et représentations sociales de l’adulte en Afrique
3.3. Âge adulte : période charnière de la vie en Afrique
3.4. Les principales modalités d’une éducation
CONCLUSION DU COURS
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02. BIBLIOGRAPHIE
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La formation des adultes a connu un essor important depuis les années 1980
grâ ce au développement de la formation continue avec les notions de « formation
permanente» et de «reconversion», à la fois sous l’impulsion sociale (possibilité d’évoluer
dans l’entreprise), patronale (flexibilité) et en raison du chô mage.
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Pédagogie ou andragogie ?
L’enfant et le jeune veulent se perfectionner sur tous les plans, cette volonté
persiste en partie tout au long de la vie ; mais l’adulte y glisse une priorité et des
motivations spécifiques : il ne cherche pas à résoudre n’importe quel problème, mais à
résoudre tel problème vécu par lui actuellement ; ce qu’il cherche, ce n’est pas produire
plus tard n’importe quoi, mais augmenter sa production propre, obtenir, non un diplô me
d’Etat, toute une série de petites connaissances, mais un certificat dont il a besoin pour sa
promotion, son prestige social, son admission dans tel cercle…
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L'enfant L'adule
Source : Tableau adapté de S. Pouliot (1997), « É ducation pour la santé : recueil des
textes », inédit, Université de Laval, UQAR et UQTR.
Le formateur doit donc tenir compte de toutes ces composantes lorsqu’il donne
une formation.
L ‘adulte a besoin
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de comprendre les raisons de la formation pour être motivé : les actions doivent être
justifiées et acceptées par les apprenants ;
On peut aussi penser que, sur nombre de points précités, les besoins des adultes ne
diffèrent pas fondamentalement de ceux des adolescents mais qu’ils sont simplement plus
visibles. C’est ce qui a conduit à encourager le retour des adultes apprenants à l’école dans
le cadre de la formation récurrente.
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La question de la formation des adultes n’est pas neuve. Pour des pédagogues de
l’Antiquité (Confucius, des prophètes hébreux, Aristote, Platon, Cicéron,…), la formation
était un processus d’investigation active et non de réception passive d’un contenu.
Plusieurs dispositifs pédagogiques ont été développés pour faire participer activement
leur public. Les chinois et les Hébreux inventèrent la « méthode des cas » (décrire des
situations posant problème, trouver par l’analyse des solutions satisfaisantes) ; les Grecs
inventèrent les dialogues maïeutiques (poser des questions pour guider la réflexion) ; Les
Romains prô naient la méthode des défis (affirmer une position et la défendre en
argumentant).
Lindemann a établi, dans The meaning of adult education (1926), les fondements
d’une approche méthodologique de l’éducation des adultes. « L’éducation des adultes sera
envisagée sous l’angle des situations et non des programmes. Dans le système pédagogique
traditionnel, c’est l’inverse, les principaux acteurs sont les programmes et les enseignants, les
élèves n’étant que des éléments secondaires. …Le programme de formation pour adultes est
conçu autour des besoins et des centres d’intérêt de ce dernier. Toute personne adulte se
trouve confrontée, que ce soit dans son emploi, ses loisirs, sa vie familiale, sa vie au sein d’une
communauté ou autres, à des situations dans lesquelles elle doit faire un effort
d’adaptation….. L’expérience des apprenants est l’élément clé de l’éducation des adultes. Si
l’apprentissage, c’est la vie, alors la vie est également source d’apprentissage.»
Quand les écoles publiques sont apparues au milieu du 19 ème siècle, le modèle
dominant était celui de l’inculcation de croyances, d’obéissance (selon les principes
religieux) ; l’enseignant (ou sa hiérarchie) décide de ce qui sera appris et des modalités.
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Dans les années quarante et cinquante, les pratiques d’éducation des adultes se
structurent et se multiplient. Devant l’ampleur des besoins, l’église s’adapte aux
changements sociaux de même que le milieu associatif, le syndicalisme et le coopératisme.
L’ICEA (Institut Canadien d’Education des Adultes) voit le jour en 1956 comme
regroupement autonome et indépendant pour représenter le secteur français de
l’éducation des adultes au Canada. Pour sa part, l’Etat s’impose de plus en plus dans la
formation des adultes.
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sont créés pour répondre aux divers besoins dans les établissements des commissions
scolaires, les centres de détention, les plateaux d’insertion socio-professionnelle, en
insertion sociale, auprès des immigrants, en entreprise et partout où la formation
générale permet de rehausser la formation de base des adultes. Les Centres d’éducation
des adultes suivent l’évolution de la société et l’expression de la demande de formation
partout au Québec, en milieu rural et urbain.
En juin 2005, 60 personnes étaient réunies au Québec pour travailler sur les
scénarios d’apprentissage en formation commune dans le cadre de la réforme de
l’éducation des adultes. Presque toutes les régions administratives du Québec étaient
représentées. Les personnes étaient rattachées à 24 des 73 Commissions scolaires et tous
les champs de formation étaient présents avec leurs expertises et leurs compétences.
Il fallait donc profiter de cette rare occasion pour créer un réseau. Ce réseau allait
permettre de répondre aux besoins des intervenants qui étaient déjà nombreux dans les
Centres d’éducation des adultes mais auxquels s’ajoutait l’implantation de la réforme. Le
24 septembre eut lieu la première rencontre du conseil d’administration pour affronter
les problèmes identifiés:
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l’engagement: prendre part aux débats, aux décisions politiques, faire des
recommandations;
Cette formation peut être professionnelle, c’est le cas le plus fréquent, mais elle
peut aussi être destinée aux loisirs. L’éducation, quant à elle, est davantage une pratique
s’exerçant sans objectif ou projet tout à fait précis, elle n’est pas limitative comme peut
l’être la formation. Plus que la formation elle s’efforce d’accroître la polyvalence de la
personne et d’élargir en même temps que sa culture ses possibilités de choix,
professionnels ou autres, sur un registre personnel. La formation ou l’éducation des
adultes n’envisage pas à priori l’évolution de la personnalité, elle vise surtout
l’élargissement des savoirs professionnels ou culturels. La formation ou l’éducation
permanente vise au contraire à susciter ou, au moins, à favoriser l’évolution de l’être lui-
même et de sa personnalité.
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13.La formation des adultes (F.A) elle tend à accroître la compétence initiale du
sujet dans le domaine propre de son activité, en fonction de son statut : recyclage
et reconversion par exemple.
15.L’éducation des adultes (E.A) : elle vise à élargir la polyvalence, mais sans
modifier le statut, par exemple en vue des loisirs ou d’une culture plus solide.
16.L’éducation permanente (E.P) : son but est plus ambitieux, il est d’augmenter la
polyvalence de la personne, en agissant de plus sur sa personnalité, voire en le
déstabilisant provisoirement.
Le tableau ci-dessous reprend les quatre modèles (adaptés d’après Guy Avanzini):
FORMATION EDUCATION
DES ADULTES Stabiliser les savoirs et savoir-faire Stabiliser les savoirs et savoir-
à des fins prédéterminées faire à des fins indéterminées
Modèle F.A Modèle E.A
PERMANENT Déstabiliser le savoir-être, à des fins Déstabiliser le savoir-être, à des
E prédéterminées. fins indéterminées.
Modèle F.P Modèle E.P
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Selon le Grand LAROUSSE Universalis, adulte veut dire parvenu à son complet
développement. L’âge adulte est la période de la vie comprise entre l’adolescence et la
vieillesse. Dans le langage courant «adulte» réfère à l’état d’un sujet à pleine possession
d’habiletés et des capacités physiques, psychiques et morales susceptibles de lui
permettre une autonomie dans son existence, une vie harmonieuse avec son
environnement physique et social.
Dans cette perspective, est donc «adulte » celui qui peut apporter la plus
appréciable contribution au progrès économique de son milieu. Cette définition laisse
ainsi à coté certaines dimensions notamment morale, spirituelle, (sagesse) qui ne peuvent
répondre adéquatement à une comptabilité instituée.
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Le biologiste définit l’adulte comme celui qui a acquis des fonctions de reproduction sexuelle
Le juriste : celui qui a atteint la majorité légale (question d’â ge)
Le sociologue évoque le sens d’autonomie, celui qui est inséré dans la société
Le psychologue définit l’adulte comme une personne arrivée au terme de sa croissance.
D’après le découpage psychologique, l’â ge adulte est celui qui succède à l’adolescence. Pour
certains, c’est l’â ge qui s’étend de 18 ans au troisième â ge (60 ans). Nous n’allons pas rester
sur le plan théorique de la description de l’â ge adulte, nous allons plutô t observer quelques
caractéristiques communes entre les gens de cet â ge. Ici nous pouvons viser une catégorie
des adultes : les universitaires.
Durée : Du point de vue de la durée, c’est la période la plus longue de 18 ans a 60
ans, alors que les autres étapes sont brèves (l’adolescence ne dure qu’une dizaine d’année).
Etre adulte renvoie à 3 caractéristiques convergentes :
a. La maturité acquise et vécue
b. La normalité qui sert de continuelle référence
c. Le modèle idéalisé auquel s’identifier
La maturité
Définition :
d. état de ce qui est mû r
e. b. Epoque, entre la jeunesse et la vieillesse ou l’être humain atteint la plénitude
de son développement physique et intellectuel
c. Prudence, sagesse qui vient avec l’â ge et l’expérience.
Nous retenons toutes ces définitions. Nous avons, nous, le devoir d’aider les
autres à mû rir. Quels sont les signes révélateurs de la maturité.
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CHAPITRE II:
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CHAPITRE III :
L’ÂGE ADULTE DANS LE CYCLE DE VIE DE L’ÊTRE HUMAIN EN AFRIQUE
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qu’elle ne se passe pas comme un fait anodin : elle est la marque caractéristique de
l’individu à naître et déjà membre de la communauté. En effet, les événements (familiaux,
sociaux, etc.) ainsi que leur enchaînement sont toujours perçus comme annonciateurs
d’une spécificité. Il s’agit ici d’une façon d’inscrire les événements qui ont marqué la
conception ou la gestation de l’individu dans une biographie, dans une carte d’identité
biologique et sociale.
On peut noter, dans la forme, que cela diffère peu d’une pratique moderne
dénommée « agenda de grossesse », une sorte de calendrier journalier que tient une
femme sur le déroulement et l’histoire de sa grossesse. Dans le fond, en revanche, en
termes de représentations ou de rapports à la grossesse, la différence semble énorme.
Dans le contexte africain, il n’y a pas seulement un besoin d’informer le futur membre de
la communauté sur un pan de sa propre histoire, il y a surtout une volonté d’inscrire cet
individu dans une trajectoire familiale. Il est à noter que les souvenirs des parents ne sont
plus fidèles au bout de quelques années, sauf s’ils ont mis un soin particulier à noter
spécifiquement certains événements, par exemple en inscrivant ces faits marquants dans
la conscience collective familiale grâ ce à l’octroi d’une marque nominale.
Tout comme la gestation, la naissance est une période importante de la vie de
l’individu. Sur le plan physiologique, elle correspond à une séparation plus ou moins
violente mais toujours significative, qui laisse des traces sur l’enfant, sur son corps et sur
son psychisme. La séparation d’avec le corps de la mère est physique (changement de
milieu physique pour l’enfant) mais elle est aussi un changement de mode de vie : l’enfant
passe du mode de la dépendance à celui de l`indépendance.
La naissance est de plus en plus un geste médicalisé, contrô lé, banalisé.
Cependant, elle est pour tout l’environnement familial, mais en particulier pour l’enfant et
pour la mère, une étape capitale notamment en raison de risques divers, par exemple en
cas d’accouchement difficile. Chez la maman, on peut noter un comportement anxieux
(baby blues) voire la dépression postpartum (psychose puerpérale).
Les facteurs à la naissance peuvent affecter, influencer et impacter le
développement de l’enfant. Par exemple, un certain nombre de cas d’encéphalopathie en
Afrique sont imputables aux conditions de naissance, comme la souffrance fœtale à la
naissance.
Les sociétés africaines traditionnelles, conscientes de l’impact des facteurs
spécifiques de la naissance dans le développement de l’enfant, sont sensibles à toutes les
conditions entourant sa gestation et sa naissance. Fadiga (1988, p. 98) rapporte comme
suit la dation du nom propre chez les Baoulés de Cô te d’Ivoire : « Lorsque la naissance
survient en période normale, c’est-à -dire sans événement important…le nom propre de
l’enfant est déterminé en fonction du jour de sa naissance [et de son sexe]. » Par exemple,
un garçon né un lundi s’appellera Kouassi et une fille Akissi, et respectivement Yao et Aya
pour le vendredi et Kouame et Amoin pour le dimanche.
Le rang dans la fratrie a également une importance. La dation du nom prend en
compte certaines circonstances précises ; ces noms de circonstance concernent le jour de
la semaine, le sexe, le rang dans la fratrie, le décès du père ou des grands-parents pendant
la grossesse, la saison (hivernage, jour de pluie…). Parfois, le nom obéit à des croyances :
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le nom se veut un acte de foi, un moyen de conjurer le sort, un dépit. Beaucoup de peuples
africains se retrouvent sans doute dans ces processus de dation du nom. Cela montre à
quel degré chaque enfant subit des déterminations dès le départ de sa vie.
Enfance et adolescence
Certains traits de « dépendance » caractérisent de façon spécifique l’enfance,
quelle que soit la société concernée. Sur le plan physique, l’enfance se caractérise par une
immaturité physique et le défi à ce niveau est la maturation biologique des organes. En
outre, on note une certaine immaturité sur le plan psychologique, avec comme défi le
développement aux plans psychologique, intellectuel, affectif, langagier et social. Sur le
plan social, la « dépendance » est plutô t multiforme dépendance vis-à -vis des adultes, vis-
à -vis des règles et des conventions, vis-à -vis des contextes, avec comme défi du
développement la quête de l`autonomie, la quête de sa place au sein du groupe. Des
auteurs africains (Moumouni, 1964 ; Fadiga, 1988) montrent que, selon certaines
conceptualisations africaines (et contrairement aux notions euro-américaines qui situent
la petite enfance à 0-3 ans, la moyenne enfance entre 3 et 6 ans et la grande enfance de 6 à
11/12 ans), le développement de l’enfant passe par des classes d’â ge. Ainsi pour Fadiga
(1988, p. 56), l’approche psychologique de l’enfant conduit « […] à distinguer dans
l’évolution de l’enfant dans la société, trois cycles majeurs qui, dans un ordre
chronologique, seraient les suivants : le cycle prénatal, le cycle maternel et le cycle
d’apprentissage productif. » Le cycle prénatal va de la grossesse à l’accouchement et le
cycle maternel de 0 à environ 7 ans et se caractérise par un lien fort avec la mère.
L’espace de l’enfant est limité aux alentours de la concession familiale. Enfin, au
cours du cycle de l’apprentissage productif qui démarre à partir de 7 ans, l’enfant est
inséré dans les activités de production où il apprend les savoirs, savoir-faire et savoir-être.
Par le travail, l’enfant est éduqué et l’éducation vise ici son insertion sociale et
professionnelle.
L’enfant est perçu comme un don de Dieu et toute l’éducation vise à respecter
cette volonté divine de telle sorte que son éducation est respectueuse de cette origine.
Toute la conception même du développement de l’individu est empreinte de cette
considération et de cette reconnaissance parentale. L’éducation de l’enfant se veut
également respectueuse de la nature de l’enfant. C’est là une différence ou une distance
entre l’éducation traditionnelle africaine et l’éducation moderne classique (l’école). On
peut donc dire que, contrairement à l’école moderne classique à laquelle Ferrière15,
fervent défenseur de l’école nouvelle et fondateur de la Ligue internationale pour
l’éducation nouvelle, reproche clairement de fournir une éducation contre nature au sens
de contre la nature de l’enfant, l’éducation traditionnelle africaine repose sur une bonne
connaissance de la psychologie de l’enfant et est respectueuse de sa psychologie.
Ainsi, l’enfant aime bouger et jouer et son espace n’a de limites que ses propres
limites de mouvement ou de perception. Il aime manipuler et on le laisse au contact des
choses. Son environnement est son terrain d’expérimentation où il fabrique
personnellement ou avec ses pairs ses objets pour jouer, pour apprendre, etc. Il n’est donc
pas prétentieux de rapprocher « l’éducation nouvelle » et l’éducation traditionnelle.
Milton et Coulibaly (1985) semblent aller dans le même sens quand ils affirment que «
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l’examen des ouvrages spécialisés nous a amenés à penser que l’hypothèse suivant
laquelle il existerait des traits communs entre l’éducation traditionnelle au sein de la
communauté telle que pratiquée en Afrique et les méthodes éducatives qui ont fait leur
(ré) apparition en Amérique du Nord au cours de ce siècle ne sont pas sans fondement. »
L’adolescence succède à l’enfance et se veut une préparation à la vie de
responsabilités sociales de l’adulte, mais il y a des querelles d’auteurs autour de cette
phase. Certains auteurs, anthropologues, ethnologues ou psychologues ayant travaillé sur
l’Afrique, estiment que c’est une étape qui n’existerait pas dans l’Afrique traditionnelle ou
rurale. Si les manifestations anatomo-physiologiques accompagnant la puberté chez les
jeunes garçons ou filles sont des signes visibles d’évolution morphologique, il semble que
les conséquences psychologiques, émotionnelles et relationnelles décrites comme
caractérisant l’adolescence semblent loin d’être observées sous tous les cieux (Mead,
1972 ; Huerre, 2002).
Les partisans de cette thèse contestent l’universalité de l’adolescence comme
un palier indispensable dans la marche forcée du développement (de la naissance à la
mort). L’être humain, en Afrique traditionnelle ou rurale, semble passer immédiatement
de l’étape de l’enfance à celle de l’â ge adulte et cette transition est marquée par une série
d’épreuves de formation qui visent à forger psychologiquement et physiquement sa
personnalité spécifique et sociale. Pour eux, il n’y aurait donc pas d’adolescence comme
étape intermédiaire entre enfance et â ge adulte. Deux écoles de pensées s’affrontent par
rapport à la réalité de cette période de la vie. La première, comme nous venons de le
préciser, montre que l’adolescence est une invention récente et occidentale (thèse niant
l’universalité de l’adolescence, notamment sa réalité en Afrique). Elle s’érige donc contre
l’universalité de l’adolescence ou tout au moins l’universalité de ses mécanismes. C’est ce
que montrent par exemple, les travaux en anthropologie culturelle. Cependant, une
seconde tendance montre que l’adolescence est non seulement une réalité mais une
réalité universelle. Si ses mécanismes et ses manifestations peuvent différer, il reste que
cette étape est marquée par des changements majeurs chez l’adolescent(e). Au plan
relationnel, la relation à l’autorité et à la loi évolue, les relations aux pairs et à l’autre sexe
prennent une tournure particulière et la sexualité prend de l’importance dans la vie de
l’individu. Au plan de l’identité, les intérêts, les goû ts, la personnalité et les idéaux se
précisent. Tous ces éléments montrent la spécificité de cette période, qui rompt avec
l’enfance et ses caractéristiques et se distingue également de l’â ge adulte marqué par une
personnalité affirmée, des responsabilités sociales, etc. Pour les tenants de cette seconde
tendance, si les manifestations psychologiques, relationnelles et sociales peuvent varier
d’une société à l’autre, voire d’une période historique à l’autre en raison des contextes
sociaux (organisation et fonctionnement), la réalité de l’adolescence est indéniable et
universelle (Thierce, 1999 ; de Singly, 2006). Elle est marquée sur le plan individuel par
des mutations physiques, psychologiques et relationnelles et sur le plan social par des
considérations sociologiques qui se traduisent par des tentatives de contrô le développées
par chaque famille et chaque groupe social pour maîtriser les conséquences de ce
processus. Cela débouche sur des pratiques familiales visant évidemment à canaliser les
velléités d’indépendance, de rébellion ou d’insoumission de l’adolescent et à développer le
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sens profond du groupe, du collectif, de l’intérêt public, par opposition l’intérêt privé ou à
l’individualisme. Sans doute, au-delà de leur mission formative, les camps et les
différentes formes d’initiations participent-ils de ce souci de contrô le social, de cette
volonté de préparer au mieux l’adolescent à sa future responsabilité sociale.
À titre d’exemple, ne pourrait-on pas en effet affirmer que la vénération que
vouent les adolescents à leurs parents (à la mère surtout), le respect inconditionnel des
aînés, l’observance obligatoire des lois et règles communautaires participent de ce souci
de maîtriser les effets sociaux de l’adolescence ? Les rites de passages ne visent-ils pas,
sans ambages, à contrô ler les tendances oppositionnelles bien marquées à cette période
de la vie ? Si l’on peut aisément spéculer sur de telles interprétations (tant les points de
vue peuvent être tranchés), il faut au demeurant reconnaître que les pratiques et
l’organisation des rites initiatiques reposent sur une connaissance avérée des besoins et
intérêts des jeunes à cette période de leur vie. Par exemple, les jeunes pubères
recherchent davantage la compagnie des pairs plutô t que celle des adultes ou des parents.
Les rites utilisent le groupe de pairs (en l’occurrence les phénomènes affectifs propres au
groupe) pour créer une sorte de conscience collective de groupe (dynamique de groupe)
qui est alors réinvestie dans la formation et l’autoformation des jeunes.
Ainsi donc, l’éducation et la formation sont assurées par des adultes au profit
des plus jeunes, mais également par les jeunes entre eux. C’est du moins le constat fait par
Fadiga (1988, p. 69) : « L’action auto-formative des jeunes gens avait une valeur éducative
reconnue par les anciens et la société globale. » La fraternité d’â ge ainsi créée peut
devenir, dans certaines sociétés, un véritable contre-pouvoir face au pouvoir
gérontocratique (le pouvoir des vieux). « Chez les Ashanti et les Fanti, lorsque les jeunes
(les Asafo) désapprouvent l’investiture du roi, ils se retirent soit dans leurs “dortoirs
collectifs”, soit dans un “village provisoire”, exprimant ainsi par leur absence, leur
désaccord sur le choix de la classe des Anciens (les Abusuahéné) » (Fadiga, 1988, p. 69), et
cela jusqu’à ce qu’une solution de compromis soit trouvée. Certes, ce contre-pouvoir n’est
pas observé dans toutes les sociétés africaines, il n’en demeure pas moins que la « société
d’â ge » est une institution quasi générale dans l’Afrique traditionnelle ou rurale et elle a
une vocation d’éducation permanente. C’est une véritable école de la vie. Selon Milton et
Coulibaly (1985, p. 303), « les groupes d’â ges ont d’importantes fonctions sociales et
éducatives dans les communautés traditionnelles. » Stoetzel (1978, p.179) évoquant les
Canaques de Nouvelle- Calédonie, a affirmé que « un jeune n’est jamais seul avec lui-
même, mais il est toujours dans un groupe de jeunes formant un bloc, même dans les
aventures galantes. »
Toutes ces considérations attestent que l’adolescence est bien une réalité en
Afrique et que les spécificités mises en exergue ici et là sont, sans doute, des symboles
locaux de l’universalité de ce concept, ce qui laisse percevoir une tonalité tout à fait
particulière du concept d’adolescence en Afrique. Ainsi donc, certains auteurs africains ou
des chercheurs ayant travaillé sur le contexte africain n’ont-ils pas hésité à parler
d’adolescents africains, tant pour eux l’adolescent africain existe, avec sa spécificité et ses
difficultés. Ainsi Sylla, Ndiagne, Sylla et Gueye (2003) se sont-ils intéressés aux conduites
auto-agressives de l’adolescent africain. Mais quelle est la tonalité particulière de
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l’adolescence en Afrique ? On pourrait définir les jeunes pubères en Afrique comme des
individus non encore mû rs pour la vie sociale. De ce fait, l’éducation à cette période vise
essentiellement à les préparer à leur vie sociale. Chaque étape, chaque tranche d’â ge a ses
obligations, ses droits et devoirs, et l’éducation, à une période donnée, vise à préparer
l’individu à assumer convenablement son rô le à l’étape suivante. L’â ge adulte est par
excellence l’â ge des responsabilités sociales et il exige une bonne formation ou une bonne
initiation pendant toute la durée des étapes précédentes.
Âge adulte
É tymologiquement, le terme adulte a une origine latine (adultus) qui signifie «
ce qui a fini de croître ». En psychologie du développement, on parle de développement du
sujet en évoquant la courbe de croissance (à l’allure de la courbe de Gauss) avec ses
phases d’évolution, de stabilisation et d’involution.
Au plan biologique, l’â ge adulte correspond à la maturité biologique qui peut
coïncider (mais pas toujours) avec la maturité psychologique et sociale. La maturité
biologique et psychologique confère des droits juridiques. Ce sont ces droits qui fondent la
« majorité » chez l’individu et se traduisent par des prises de responsabilités. L’â ge adulte
correspond donc à un â ge des responsabilités sociales. Ces responsabilités, pour être
remplies convenablement, dépendent de la maturité psychologique et sociale de
l’individu. Sans cette maturité, il est difficile voire impossible pour l’adulte – parvenu à
une maturité biologique – d’exercer ses droits et devoirs convenablement.
Dans les sociétés africaines rurales, il existe plusieurs ordres de
responsabilités parmi lesquels on peut citer l’initiation, le mariage, le travail,
la procréation; ces types de responsabilités sont tous respectivement marqués par une
certaine assise sociale, témoignant du caractère socio-psychologique du développement
de l’être humain en général et de celui de l’adulte africain en particulier.
En Afrique traditionnelle ou rurale, les rites initiatiques signent souvent
l’entrée des individus dans l’â ge adulte. Ils consistent à forger le caractère et la
psychologie des individus ainsi qu’à développer les liens de solidarité et la conscience
d’appartenir au même moule culturel et social. L’initiation, passage obligé dans beaucoup
de sociétés rurales africaines, prépare les jeunes à affronter avec plus de connaissances,
d’assurance et de persévérance les vicissitudes de la vie d’adulte. Ces rites initiatiques ont
pris de nouveaux visages et de nouvelles formes dans les villes. En milieu urbain ou
moderne africain, en effet, la scolarisation, les médias, les associations de jeunesse, les
amourettes, les fiançailles, etc. préparent les jeunes à la sexualité et à la vie future de
couple.
Pour ne prendre qu’un exemple dans ce registre, ils apprennent à se connaître
et à connaître l’autre sexe dans des sortes d’unions à l’essai. L’initiation entretient un lien
évident avec le mariage. Bien souvent, elle est antérieure au mariage ; elle le précède et le
prépare. C’est en quelque sorte un passeport qui ouvre le droit au mariage. Elle est le
signe d’une bonne santé physique et mentale. Dans le mariage civil moderne par exemple,
on demande aux futurs époux un certificat prénuptial qui atteste de cette bonne santé. Le
mariage apparaît ainsi comme le signe que le jeune adulte (homme) est devenu
responsable et a acquis la capacité d’assumer des responsabilités familiales et sociales
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nouvelles vis-à -vis de l’autre partenaire et des enfants à venir. Dans le milieu traditionnel
africain, les rapports entre mariage et responsabilités sont réciproques : on ne peut pas
dire avec exactitude si c’est parce que l’individu est adulte qu’il se marie ou si le fait d’être
marié justifie sa nouvelle appartenance au cercle des adultes. Comme on peut le voir, les
liens entre â ge adulte, maturité et responsabilités constituent une question bien
complexe. On peut dire que dans certaines conceptions de la vie sociale, le mariage est
perçu comme un moyen de responsabilisation et d’émancipation de l’individu : ce dernier
devient mû r par le mariage. Pour se convaincre de la prégnance de telles représentations
sociales du mariage, il suffit de se référer à l’énorme pression exercée par la famille pour
inciter, motiver, voire décider au mariage un des membres qui tarde à s’y lancer. En
Afrique urbaine, il n’est pas rare, sitô t le premier emploi décroché, que la question soit : «
à quand le mariage ? »
L’initiation est souvent préalable au mariage, mais un des signes d’une bonne
aptitude au mariage est le travail. Dans le mariage civil par exemple, on déclare que les
époux se doivent assistance et secours et que, par le seul fait de cette institution, ils
doivent assistance et protection à leurs futurs enfants. La satisfaction de ces devoirs
nécessite que l’un ou l’autre ou l’un et l’autre travaillent, c’est-à -dire aient une activité qui
leur permette d’honorer leurs obligations. Dans les sociétés modernes, le travail salarié et
l’aptitude au travail sont valorisés, parfois même à l’excès. Pour se convaincre de
l’importance du travail dans la vie des individus, on peut simplement se référer à l’énorme
angoisse, à la dépression qu’éprouvent ceux qui en manquent, c’est-à -dire les personnes
sans emploi. Un des indicateurs de cette souffrance est le traitement social réservé aux
personnes qui, pour des raisons précises (santé fragile, accident ou handicap) ne peuvent
pas travailler : ces personnes sont marginalisées, rejetées. Un autre indice est fourni par
l’importance accordée au travail dans la vie des personnes engagées dans le mariage :
combien de couples n’ont-ils pas vécu le déchirement voire la séparation quand suite à la
perte de leur emploi ou simplement la baisse de revenus de l’un des membres !
En Afrique traditionnelle ou rurale, le travail n’est pas un travail salarié.
L’individu est inséré progressivement depuis le jeune â ge dans la chaîne de production où
chaque membre de la famille apporte, en fonction de ses possibilités, sa pierre à
l’autonomie familiale, donc de chaque individu. Dans ces conditions, les risques de
marginalisation et de rejet évoqués plus haut ne sont pas observés. Cependant, le travail
garde sa caractéristique d’importance dans ce milieu. On peut même dire que parvenu à
l’â ge adulte, l’individu est durablement caractérisé par le travail. En effet, il y a des
moments pour les rites initiatiques avec un temps fort à l’entrée à l’â ge adulte. De même,
le mariage est ponctuel, il arrive à une période donnée. Le travail, lui, est permanent.
Toute l’éducation antérieure a oeuvré au développement de cette compétence travailler
car il va marquer toute l’existence de l’individu jusqu’à la vieillesse.
Seule la baisse de la capacité physique ou mentale d’un individu va signer le
début du repos pour l’adulte et non un â ge donné, fixé de façon identique pour tous (â ge
de départ à la retraite dans une profession donnée).
Vieillesse et mort
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des capacités mentales (vieillissement naturel des tissus de l’organisme) et des fonctions
adaptatives (déficits physiques et mentaux) de la personne â gée. L’étude du vieillissement
s’intéresse aux questions de la dépendance et des états psychologiques de la personne
â gée : on aborde les effets des pertes qu’elle a vécues (les pertes affectives telles que la
perte du conjoint ou celle des amis, le départ des enfants du nid familial souvent vécu
difficilement par la personne â gée, etc.) ainsi que l’impact du spectre de la mort.
Cependant, les situations tout comme les considérations sociales vis-à -vis de la
personne â gée étant différentes d’un contexte social à l’autre, on note des différences
significatives par rapport au traitement social du grand â ge mais également à l’intérêt des
champs scientifique ou littéraire pour le sujet. En Afrique, l’intérêt pour le grand â ge porte
sur des aspects divers comme l’importance sociale de cette période de la vie, la vie sociale
des personnes â gées, leur rô le d’éducateur, etc. La perspective africaine de l’étude
scientifique de la personne â gée ou plus largement de l’individu ou du cycle de vie (ce qui
inclut toutes les étapes de la vie) privilégiera davantage les domaines ci-dessus évoqués,
ce qui est une tentative de prendre en compte la spécificité du contexte africain mais
également de l’individu africain (ici notamment de la personne â gée). Par exemple, dans
une optique typiquement africaine, la mort fait partie intégrante de la vie humaine – il n’y
a pas de plus belle invention de la vie que la mort. Dans sa dimension spirituelle, cette
optique postule que la mort physique est une transition et le vivant ou le nouveau-né est
souvent une réincarnation de quelqu’un qui a achevé son séjour terrestre. De la sorte, la
mort prépare à la vie, en tant que phase ultime du cycle de vie et le début d’une nouvelle
vie. Les spécialistes des sciences humaines sont invités à renouveler l’étude de la
vieillesse, que ce soit aux niveaux de la gérontologie ou de la gériatrie, étude qui serait
alimentée par la vision africaine du cycle de vie.
Dans la pensée africaine, la vie apparaît donc comme un cycle sans fin, de par
son caractère dynamique, son renouvellement perpétuel. Cette conception de la vie est
traduite dans l’organisation des rapports sociaux entre classes d’â ge et matérialisée dans
les pratiques et les méthodes familiales et sociales d’éducation. Un regard sur certaines
variables propres à l’â ge adulte permet de cerner de façon particulière certaines
dimensions spécifiques du développement de l’individu et de l’éducation.
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Selon Olivier de Sardan (1994), « il est évident que l’individu comme lieu de
décision, y compris politique, existait bel et bien. Mais ce qui n’existait pas par contre,
c’est la notion idéologique d’un individu abstrait, coupé de ses appartenances sociales. »
Dans ces conditions, l’éducation vise l’intégration sociale de l’individu. Elle se veut le
moyen de développer l’humanité de et dans l’être humain. Tout au long du développement
de l’individu, l’éducation vise à développer ses potentialités dans ses différentes
dimensions : affective, intellectuelle, comportementale, sociale en vue de son adaptation à
l’environnement social et culturel. Cette conception de l’éducation épouse bien la
définition durkheimienne de l’éducation comme l’action exercée par les générations
adultes sur celles qui sont plus jeunes. Elle « a pour objet de susciter et de développer
chez l’enfant [l’individu] un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que
réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est
particulièrement destiné. » (Durkheim, 1985)
Chaque groupe social a une grille de lecture et d’analyse de chaque phase du
développement de l’être humain. Les représentations de l’enfance, de l’â ge adulte, de la
vieillesse, etc. sont différentes en fonction des sociétés, des cultures et des époques. C’est à
Fadiga (1988) que nous devons un constat exemplaire au sujet des représentations
africaines de l’éducation : « […] Pour saisir le fondement philosophique de l’éducation
africaine, il est nécessaire d’expliciter, de systématiser « la psychologie africaine
implicite ». Oui, il existe une conception psychologique africaine de l’enfant et de l’homme.
Mais […] elle doit être déchiffrée et construite à partir de l’analyse des comportements des
adultes à l’égard des enfants, de l’étude des croyances religieuses et des exigences sociales
et matérielles des économies de subsistance. » En psychologie, l’étude du développement
a longtemps été centrée sur l’étude du développement cognitif ou socio-affectif de l’enfant
et de l’adolescent. En particulier dans la psychologie de l’apprentissage, avant les années
1970 l’adulte était pratiquement exclu de la recherche psychologique. Dans ce domaine de
la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, on note des différences entre les théories
euro-américaines du développement de l’individu et les théories africaines, dont elles se
distinguent sur plusieurs points : il y a différentes approches psychologiques euro-
américaines du développement de l’individu (Piaget, Freud, Wallon, Erikson, etc.), mais il
existe entre elles des points de convergence portant sur les différents modes de centration
:
i) la centration sur l’individu,
ii) la centration sur les réalités de l’environnement,
iii) la centration sur le rythme formel des acquisitions,
iv) la centration sur les stades de développement, et
v) la centration sur le mécanisme de transition d’un stade à l’autre.
Chaque stade ou phase correspond à une unité de caractéristiques, à des
acquisitions qualitatives et quantitatives précises. Autrement dit, à chaque stade sa
cohérence et sa spécificité. Le passage d’un stade au suivant se fait selon un ordre donné
(ordre formel) même si cela n’exclut pas de possibles retours en arrière. Le stade qui en
suit immédiatement un autre se caractérise par une différence quantitative et qualitative
du point de vue des acquisitions.
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semble confirmer Fadiga (1988) dans ses propos : « Somme toute, le produit de
l’éducation, c’est l’homme transformé par les effets de l’éducation. »
En socio-psychologie, l’être humain a ceci de différent de l’animal qu’il est un
être essentiellement social. Il naît dans une culture donnée qui préexiste à sa naissance ;
puis, très tô t et pour toujours, il développe et entretient des relations sociales avec ses
semblables. Ces échanges sont même indispensables pour sa survie pendant de
nombreuses années. L’individu se définit par rapport à un â ge chronologique. Il est enfant,
adolescent, adulte, etc. Cependant, il convient de distinguer l’â ge chronologique
(biologique) de l’â ge mental.
L’â ge chronologique est calculé sur la base de notre date de naissance : « j’ai 5
ans, 18 ans ou 60 ans d’â ge. » En psychologie occidentale, l’â ge mental est calculé à partir
de tests d’efficience ou tests d’intelligence. Chaque test a ses items propres et un score qui
permet de déterminer l’â ge mental correspondant à un â ge chronologique donné. À partir
de ce calcul, le sujet, du point de vue de son â ge mental, peut être précoce, mature ou
immature par rapport à son â ge chronologique. Un item est caractéristique d’un â ge
donné (2 ans) si tous les enfants de 1 an y échouent, et s’il est réussi par au moins la
moitié des enfants de 2 ans et par la grande majorité des enfants de 3 ans.
Il y a pour des tests différents, des items et des scores différents. Par exemple,
on estime qu’un score de 150 au Wechsler20 correspond à un score de 180 au Cattell. La
détermination de l’â ge mental des individus a permis, en psychologie occidentale ou
américaine de calculer le quotient intellectuel (QI) sur la base d’une formule devenue
célèbre. S’intéressant à la problématique des vies adultes, Helson (2007) a évoqué une
catégorisation conceptuelle en â ge d’état civil et en â ge subjectif. Le premier correspond à
l’â ge chronologique et le second à la perception par lui-même (il se sent plus jeune ou plus
vieux que son â ge d’état civil) ou par autrui de l’â ge qu’il fait (il parait plus vieux que son
â ge, « il ne le fait pas » pour dire qu’il paraît plus jeune que son â ge).
En contexte africain, il apparaît plus judicieux de distinguer nettement l’â ge
chronologique de ce qu’il convient d’appeler « l’â ge social ». Si le premier renvoie toujours
à la date de naissance, le second correspond aux moments auxquels l’individu accède à un
certain nombre de responsabilités au plan social.
L’intérêt de l’â ge chronologique est qu’il octroie à l’individu un certain nombre
de droits et de privilèges sociaux ; il en est de même pour l’â ge social et les deux cumulent
naturellement leurs effets. En contexte africain, ces privilèges ont une résonance
particulière en termes de préoccupations : atteindre l’â ge adulte est à la fois une quête,
une réalisation et une fin.
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social à un autre et d’un sexe à un autre. C’est tout un ensemble de pratiques qui prépare
l’individu à entrer dans cette hiérarchie d’â ge. Il s’agit de rites initiatiques de passage qui
peuvent revêtir des formes et des contenus diversifiés. Alors que l’adulte européen se
définit par référence à une maturité biologique (par opposition à l’enfant) et
psychologique (capacité adaptative, autonomie de pensée), dans l’entendement africain ce
sont les responsabilités sociales (initiation, travail, mariage, procréation, etc.) assumées
ou non par l’individu qui vont lui conférer ou pas le statut d’adulte.
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biologique donné se distingue des attributs et des attentes sociales spécifiques à ce sexe. Il
se définit ou se comporte alors de façon plus ou moins proche des attributs et des attentes
sociales liés au sexe opposé. On dit alors qu’il a une identité sexuelle (sexe psychologique
ou subjectif) différente de son sexe biologique. Dans la plupart des cas, les individus,
socialement forgés, s’efforcent de faire correspondre leur identité sexuelle à leur sexe
biologique. Cependant, dans un certain nombre de cas minoritaires, on note des
différences, des divergences entre les perceptions de l’identité sexuelle biologique et de
l’identité sexuelle psychologique. En fonction des groupes sociaux et des sociétés, ces
dissonances vont être plus ou moins tolérées, plus ou moins punies. Certains groupes
sociaux, du fait même de leur organisation spécifique, acceptent difficilement en leur sein
l’émergence de ces cas dissonants. Ce processus de définition identitaire fondé sur la
variable sexe peut prendre plus ou moins d’envergure lorsqu’on se retrouve sur le champ
spécifique de l’éducation.
La manifestation des effets relatifs au principe de différenciation systématique
des sexes prend une nette importance sur le champ de l’éducation, en particulier dans
l’éducation africaine. Ici, tout comme les représentations sociales et les attentes diffèrent
selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme, on n’éduque pas une fille et un garçon de la
même façon. L’éducation prépare les individus de chaque catégorie sexuelle à s’intégrer
harmonieusement dans la société. Les rapports sociaux entre groupes de catégories
sexuelles différentes sont ainsi prédéfinis sur la base d’appartenance sexuelle ; c’est en fait
ce qui assure plus ou moins leur stabilité. Guichard et Huteau (2007) semblent accréditer
cette idée selon laquelle l’éducation vise à fournir à l’individu un ensemble de
représentations, de normes et de schémas cognitifs et sociaux relatifs au « masculin » et
au « féminin ». Les individus eux-mêmes se construisent en référence à l’un ou l’autre des
schémas cognitifs et sociaux de sexe. En effet, le processus de subjectivation est construit
en référence aux normes et représentations sociales du masculin et du féminin. Ces
schémas orientent et imprègnent les décisions et les prises de responsabilités dans la vie
sociale.
C’est un truisme d’affirmer que les hommes et les femmes n’occupent pas les
mêmes statuts et n’occupent pas les mêmes positions sociales. Dans de nombreuses
communautés par exemple, les femmes s’occupent d’activités ménagères et les hommes
d’activités productives. Ces découpages sociaux sur la base du sexe ou du genre ont des
conséquences évidentes au plan social et psychologique. Les attentes et les exigences vis-
à -vis des hommes et des femmes varient fondamentalement : la femme doit être plus
souple, tolérante, maternelle, émotive ; en revanche, l’homme doit être plus autoritaire,
combatif, paternel, intellectuel.
Ainsi, toute l’éducation vise à forger des caractères sociaux souhaités par et
pour chaque groupe sexuel. Le groupe d’appartenance est une autre variable sociale de
grande importance en Afrique. Il peut être ici défini comme l’endogroupe par opposition à
l’exogroupe en s’appropriant la terminologie de la psychologie sociale. Il fait référence aux
critères d’exclusion (out) et d’inclusion (in). Plusieurs éléments peuvent être retenus
comme critères d’appartenance à un groupe : on peut citer la langue en partage dans le
groupe, l’espace géographique, les us et coutumes, l’histoire, etc. Il peut s’agir d’un groupe
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d’appartenance plus large ou bien d’une classe sociale à l’intérieur d’un groupe
d’appartenance donné.
Dans l’Afrique rurale ou traditionnelle, l’origine sociale est une donnée très
importante : elle détermine la position sociale de l’individu, ses relations avec les autres et
même ses possibilités sur le plan professionnel, amical, social. De même, en milieu urbain,
même si ce déterminant tend à perdre de l’ampleur, il garde encore un poids certain, en
particulier dans les milieux populaires. Le souci constant des individus de vouloir
connaître, à chaque rencontre, l’ethnie d’appartenance de leur interlocuteur, son nom de
famille, est le signe d’une forte survivance des considérations attachées à la notion de
groupe d’appartenance. Comme l’ont souligné des auteurs tels que Doraï (1986), chaque
individu possède sur chaque groupe des théories implicites, avec une tendance à coller
systématiquement à l’autre les attributs du groupe auquel lui-même appartient. Ces a
priori conditionnent la socialisation des individus.
Comme on le voit, le groupe d’appartenance est une variable biographique
capitale dans la définition du statut de l’individu. Il y a deux types de socialisation selon
Weber (1971) : la socialisation communautaire et la socialisation sociétaire.
●Pour la première, régie par les valeurs, elle est amarrée à la tradition et prend
appui sur l’appartenance à des groupes hérités (famille, communauté, groupe ethnique,
groupe culturel, groupe professionnel).
La seconde est une adhésion volontaire, libre, décidée sur la base d’intérêts
professionnels ou moraux, mais qui peut être dénoncée ou arrêtée à tout moment.
Le développement de l’adulte et de la communauté semble être une tension
entre ces deux types de socialisation. L’éducation communautaire vise à lier l’individu au
groupe hérité, à assembler des individus appartenant au même patrimoine culturel,
familial, professionnel, tandis que la socialisation sociétaire vise davantage à cultiver
l’autonomie du sujet pour qu’il puisse choisir délibérément ses adhésions ou ses
associations. Dans certains milieux, comme le milieu rural africain par exemple, c’est la
socialisation communautaire qui semble prendre le dessus sur la socialisation sociétaire à
l’inverse des sociétés urbaines : ici, c’est la socialisation sociétaire qui bouscule assez
sérieusement, sans toutefois l’éliminer, la socialisation communautaire, ce qui engendre
un certain nombre de conflits entre normes sociales et normes personnelles, entre
individu et groupe.
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CHAP IV :
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Le seul fait d’être recueilli dans une famille à la naissance signifie une
intervention extérieure en faveur de la vie de l’existence et de l’identité du nouvel être.
C’est-à -dire une prise en charge du processus de sa croissance pour sa réalisation
personnelle et le bénéfice social. Cependant on peut distinguer deux modalités
d’éducation : l’une empirique, l’autre systématique. La plus rependue c’est la modalité
empirique qui procède du devoir implicite de la société à éduquer ses membres de
manière ponctuelle sans structure précise, sans programme ordonné, un peu au hasard de
contingence de la vie et au petit bonheur du cycle de vie locale. Mais cette modalité est
plutô t hypothétique et ce en faux qu’on peut l’appeler traditionnelle pour l’opposer à
l’éducation scolaire car même si nos parents n’ont pas bénéficié d’une structuration
hiérarchisée dans leur formation, celle-ci n’a rien à envier à la structure scolaire parce
qu’elle se vivait à des phases successives d’initiation systématique qui présidaient à
l’accès, au statut adulte, c’est-à -dire à une fonction sociale reconnue à chaque membre.
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effrénée vers plus d’éducation, plus de formation. Il est donc banal de remarquer que la
crise de l’éducation tend à se perpétuer dans l’éducation moderne. Plus personne ne se
sent honnêtement satisfait du niveau d’instruction reçu et presque partout, les reformes
du système scolaire se succèdent à un rythme qui traduit assez l’insatisfaction individuelle
et collective au sujet de l’éducation formelle et la vie moderne se retrouve dominée par
une étendue sans cesse croissante des connaissances à maîtriser. A peine une réforme
scolaire ou universitaire a-t-elle commencé qu’elle est déjà contestée et qu’une autre
apparait à l’horizon: les changements de l’école sont beaucoup mais rapides que ceux de
la société et de la culture.
C’est un lieu commun dans les sociétés occidentales et même dans nos contrées
d’entendre affirmer que les transformations techniques actuelles exigent l’adaptabilité
qu’aucun homme ne pourra bientô t rester plus de 10 ans dans une profession qu’il faudra
tolérer aussi bien de nombreux changements de cadre de travail que de lieu d’habitation.
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Considérant la grandeur des lacunes qu’un adulte même cultivé a à affronter dans
la vie quotidienne, MAURICE T., pédagogue chrétien s’interroge: «Faut-il éduquer les
parents?». En effet, si eux-mêmes déjà trouvent beaucoup de mal à se débrouiller dans la
vie, comment peuvent-ils alors conduire l’éducation de leurs enfants? On pourrait en dire
autant des enseignants: l’accroissement actuel des connaissances et des techniciens
destinés à améliorer la vie moderne pose un sérieux problème d’adaptation, à ceux-là
même qui sont chargés de guider les autres et qui se retrouvent mal informés sur les
innovations à la pointe. A l’heure actuelle, la moindre démarche à tenter, les demandes les
plus légitimes à formuler prennent un temps considérable, exigent des connaissances de
toute sorte dont on avait guerre autrefois. Ainsi, a-t-on recourt de plus en plus à des
conseils spécialisés dans les questions que nous allons les soumettre:
conseils juridiques
conseils fiscaux
conseils médicaux
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Il est bien sur difficile de prévoir les conditions et les conséquences d’un tel
système d’éducation permanente volontaire. Les avantages d’un tel système libéré des
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inconvénients d’un enseignement imposé à tous à un â ge identique sont évidents. Mais les
sciences de l’éducation conduisent à se poser des questions suivantes:
1) Etant donné que l’éducation volontaire est surtout le fait des gens qui en ont le
moins besoin ; on peut se demander si le système préconisé par ILLICH ne va
pas favoriser les milieux les plus instruits au détriment de plus défavorisés!
S’il est vrai que le système scolaire ordinaire meuble les apprenants en
connaissances utiles pour une ou plusieurs carrières possibles, il importe cependant
d’observer que cette garantie est de moins à moins évidente. D’abord cc privilège n’est
garanti pour ceux qui atteignent le bout du cursus scolaire ou académique et chemin
faisant combien d’apprenants sont laissés pour compte? (Déperdition scolaire). Et en
premier lieu ceux qui n’ont pas eu la faveur d’y être admis et ceux qui n’ont pas pu faire
long feu. L’UNESCO dans son rapport de l’année internationale de l’éducation en 1970 a pu
établir que le taux d’analphabétisme allait croissant dans tous les pays où il atteignait
70% de la population ; et qu’en revanche, il diminuait dans tous les pays où il était déjà
inférieur à 35%. Chez les premiers, cela s’explique par le fait que le taux démographique
croît plus vite que le taux de scolarisation et d’alphabétisation.
Même dans les pays les mieux organisés, la masse des hommes à instruire est
telle qu’aucune solution institutionnalisée ne suffit pas pour répondre à tout besoin
d’adaptation éducationnelle ou professionnelle, de plus la complexité, la nouveauté, le
contenu des connaissances actuelles deviennent-elles qu’il est impossible d’intégrer ce
nouveau savoir dans le programme scolaire. Le même rapport de l’UNESCO fait observer
qu’en 1910 la moitié des travailleurs en Occident occupait des emplois qui n’existaient pas
en 1900 (l’autobus, l’aviation, utilisation du pétrole, énergie atomique, réfrigérateur).
Cette modalité professionnelle avec ses nouvelles exigences d’adaptation a engendré la
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4.3.2. Le recyclage.
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FORMATION D’ADULTES
5.0. Introduction
Le choix d’une méthode andragogique à mettre en œuvre dans une activité de
formation continue représente une difficulté pour le formateur. Pour l’aider, différentes
typologies de méthodes de formation ont été proposées. Mais les chercheurs ne
s’entendent ni sur les typologies de méthodes ni sur les éléments de telle ou telle
typologie. Ceci est compréhensible, puisque chaque chercheur réfère à une école de
pensée particulière. Mais ceci ne facilite pas la tâ che au formateur qui veut choisir de
manière lucide une méthode de formation. Il doit, préalablement au choix d’une méthode,
avoir étudié les différentes typologies et saisi les principes de classement des méthodes
proposés par différents chercheurs.
En effet, nous trouvons que certains chercheurs ou formateurs distinguent les
méthodes passives des méthodes actives en andragogie / formation continue, par exemple
Fernandez (1991). D’autres chercheurs, tels Chevrolet (1970) ou Palmade (1970)
distinguent des méthodes expositives des méthodes démonstratives ou des méthodes
actives ou encore des méthodes psycho-sociologiques (Allouche-Benayoun et Pariat,
1993). Ardoino (1997) classe pour sa part les groupes de formation psychosociologiques
selon les objectifs de formation poursuivis. D’autres chercheurs encore refusent pareilles
typologies des méthodes de formation, selon eux insignifiantes. Par exemple, Lesne
(1978) préfère à ces typologies la définition de modes de travail pédagogique pour
l’andragogie / formation continue.
Bessette P., Beaudin J., Demers M. (sd) ont proposé une typologie des caractéristiques de
l’adulte selon les domaines du savoir.
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Il est perçu par le monde adulte et la société comme un travaillant et non comme
un étudiant.
Dans le domaine du savoir-être :
Il est affecté par sa perception du temps et de la vie qui lui reste. À ce titre, il n’a
pas de temps à perdre ;
Il n’accepte pas de se dissocier des engagements de base autour desquels sa vie est
organisée ;
Il a très souvent une image bien arrêtée de lui-même. Cette image est fortement
liée au « background » social de l’individu et l’influence dans sa façon d’approcher
l’apprentissage, de prendre des responsabilités, de réagir avec les autres étudiants
et avec l’éducateur ;
Il accepte moins bien de changer des concepts qu’il considérait adéquats dans le
passé. Aussi, a-t-il tendance à rechercher des renforcements qui lui indiquent qu’il
fait la bonne chose ;
Il possède en lui-même les ressources essentielles à sa croissance, à son
développement et à son orientation ;
Il est capable d’initiative, d’autonomie, de décision personnelle et d’engagement
actif dans le processus de son développement personnel et professionnel ;
Il tient à acquérir des attitudes et des comportements qui l’aideront à assumer ses
responsabilités ;
Il a de la difficulté à parler de soi, de ses besoins, de ses intérêts tant qu’il ne s’est
pas apprivoisé aux autres et à lui-même ;
Il a des croyances, des valeurs et des idées sur lui- même. Admettre qu’il doit
apprendre est parfois signe que quelque chose fonctionne mal dans son système
actuel. Par conséquent, l’adulte peut se sentir tellement menacé par le défi de ses
croyances antérieures qu’il devient incapable d’apprendre ;
Il perd confiance en son habileté à fonctionner à pleine capacité intellectuelle ; il a
des réponses stéréotypées ; il démissionne avant de s’engager, il a peur de l’échec
et de ce que les autres penseront ; ° Il est sensible aux expériences émotives vécues
en groupe. Celles-ci peuvent encourager ou décourager ses intentions de
poursuivre ses études ;
Il a des points de vue différents de son professeur. Souvent les attentes de ce
dernier peuvent être déçues. Cependant des divergences peuvent avoir des effets
stimulants de part et d’autre ;
Il vit des périodes critiques qui l’amènent à faire preuve d’adaptation, à modifier
ses rô les sociaux et à faire des choix importants ;
Il participe à des activités situées près de chez lui de préférence à celles éloignée.
La présentation de ces méthodes dites actives n’obéit à aucune règle, elle est
fortuite.
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laquelle il élabora une psychothérapie originale qui lui donna une vision personnelle de
l’éducation.
C’est la même conception de la nature humaine qui a inspiré ses écrits sur
l’éducation, dans lesquels il affirme que l’élève a des motivations et des enthousiasmes
qu’il appartient à l’enseignant de libérer et de favoriser. On comprendra peut-être mieux
la pensée de Rogers lorsqu’on saura qu’il est né dans une famille du Middle West
américain où les valeurs rurales étaient à l’honneur. Certaines de ces valeurs qui prô nent
l’initiative comme vecteur d’autonomie ont pu faire naître chez Rogers la conviction que
l’individu agira toujours pour son bien si on ne l’oblige pas à se conformer à
l’apprentissage dicté par la société. L’expérience acquise par Rogers en milieu rural l’avait
convaincu de la vigueur et du caractère inéluctable de la croissance, ou germination, des
éléments naturels. Sur le plan intellectuel, sa formation a été dominée par l’empirisme de
John Dewey et les principes théologiques du libéralisme protestant défendu, notamment,
par Paul Tillich, qui mettaient l’accent sur la dimension intérieure de l’expérience
religieuse.
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clinique et notamment de thérapie infantile, profession qu’il exerça pendant douze ans à
la Rochester Child Guidance Clinic. Après avoir pratiqué, dans un premier temps, les
méthodes traditionnelles, il commença, vers la fin de son séjour à Rochester, à remettre en
question les pratiques autoritaires en vigueur en matière de diagnostic et de traitement,
acquérant peu à peu la conviction que ses clients savaient mieux que lui ce qui était
important et qu’on pouvait s’en remettre à eux pour définir leur évolution post-
thérapeutique.
En 1940, Rogers quitta Rochester pour l’Université d’Etat de l’Ohio, Il prit alors
conscience qu’il avait élaboré une nouvelle conception de la psychothérapie qu’il présenta
dans Counselling and Psychotherapy (1942). Dès son installation à l’université, il accorda
une place plus importante à l’expérience dans son enseignement, demandant à ses
étudiants de déterminer l’orientation et le contenu des cours.
Une méthode active est celle qui aide l’apprenant à vivre lui-même quelque
chose. La conscientisation est le fait de susciter un besoin chez l’apprenant.
Comme on vient de le voir, l’andragogie repose sur le constat que les adultes
sont profondément différents des enfants. Lindemann (1926) a explicité ces
caractéristiques.
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- Le besoin de savoir : les adultes sont motivés pour une formation
lorsqu’ils se découvrent des besoins et centres d’intérêts qu’ils pourraient satisfaire grâ ce
à cette formation. Le premier devoir de l’enseignant est d’aider l’apprenant à prendre
conscience de son besoin d’apprendre.
- Le concept de soi chez l’apprenant : Les adultes ont conscience d’être
responsables de leurs propres décisions et de leur vie. Ils aspirent profondément à se
déterminer eux-mêmes. Le rô le de l’enseignant est d’amorcer ce processus d’investigation
qui soit un échange plutô t qu’une transmission de connaissances.
Pédagogie et Andragogie
- Les apprenants ont seulement besoin de savoir qu’ils doivent apprendre ce que le
professeur leur enseigne s’ils veulent réussir et progresse : ils n’ont pas besoin de savoir
comment ils pourront utiliser ces acquis dans leur vie.
- Le concept que l’enseignant a de l’apprenant est celui d’un être dépendant.
- L’expérience de l’apprenant est peu utile à l’apprentissage. Ce qui compte, c’est
l’expérience de l’enseignant, de l’auteur du manuel et du réalisateur des supports
audiovisuels.
- La volonté d’apprendre des apprenants n’existe que s’ils souhaitent réussir et progresse.
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- La formation est un moyen d’acquérir des connaissances sur un sujet donné, par
conséquent l’apprentissage est organisé selon la logique du contenu de ce sujet.
- La motivation des apprenants est stimulée par des signes extérieurs comme les notes,
l’approbation ou la désapprobation du professeur ou les pressions parentales.
Le modèle de l’andragogie
- Les apprenants ont besoin de savoir pourquoi ils doivent apprendre quelque chose avant
d’entreprendre une formation. Le rôle de l’enseignant est d’aider l’apprenant à prendre
consciences de son besoin d’apprendre et d’expliquer aux apprenants que la formation vise à
améliorer leur efficacité et leur qualité de vie.
- Les adultes ont conscience d’être responsables de leurs propres décisions et de leur vie. Ils
ont besoin d’être vus et traités par les autres comme des individus capables de s’autogérer.
- Les adultes arrivent dans une formation avec de l’expérience. Leur identité s’est
constituée à partir de leur expérience, ne pas la prendre en compte c’est les rejeter en tant
que personne.
- Les adultes ont la volonté d’apprendre si les connaissances et les compétences nouvelles
leur permettent de mieux affronter des situations réelles.
- Les adultes orientent leur apprentissage autour de la vie, d’une tâche ou d’un problème.
Ils sont disposés à investir de l’énergie pour apprendre seulement s’ils estiment que cela les
aidera à affronter cette situation.
- Si les adultes sont sensibles à des motivations extérieures (meilleur emploi, salaire,
promotion…) ce sont les pressions intérieures qui sont le plus grand facteur de motivation.
- Créer un mécanisme de planification afin que personne ne se sente mis à l’écart de toute
décision ou activité qui semble leur être imposée sans qu’ils aient une chance de pouvoir
l’influencer.
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b. Au niveau du formateur
Il formule mal les idées à transmettre ;
Il ne sait pas choisir les mots qui conviennent au récepteur ;
Il est en dehors du cadre de référence du récepteur ;
Il n’est pas crédible ;
Son statut social est perçu comme inférieur par le récepteur ;
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D’une façon générale deux types d’enseignant peuvent regrouper les éléments ci-haut
développés.
Le formateur autoritaire
Souvent sec, dominateur, l’enseignant autoritaire décide seul des objectifs, impose sa
volonté et sa manière d’agir au groupe sans tenir compte de l’opinion des membres.
Persuadé qu’il détient la bonne solution, soit parce que ses qualités l’y rendent apte,
soit parce qu’il se sent imprégné d’une force lui venant de son mandat, il estime
normal de communiquer simplement sa décision au groupe et d’en diriger l’exécution ;
au fond, il se sert du groupe pour réaliser ses propres objectifs. Il obtient l’obéissance,
mais rarement la sympathie ou la confiance profonde. Au début et pendant un certain
temps, il augmente la productivité ; mais, celle-ci baisse et, à la longue, finit par
disparaître.
Précisons quelques types particuliers : autoritaire, paternaliste, maternaliste,
caporaliste, despotique.
Le formateur laisser-faire
A l’opposé de l’enseignant autoritaire, le « laisser-faire » n’intervient jamais ou très
peu ; il laisse agir le groupe à sa fantaisie ; ballotté sans réactions personnelles par les
événements, il lâ che les pédales et cesse tout effort de direction. Ce genre de chef attire
parfois la sympathie, une sympathie un peu indulgente, mais rarement l’obéissance : sa
façon d’être et d’agir, son manque de contrô le des libertés individuelles aboutissent
souvent au désordre et à l’anarchie.
Précisons-en quelques types particuliers : bonasse, laisser-aller, indifférent,
démagogique.
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SUPERIEUR
MATERNEL PRIMAIRE SECONDAIRE
ET ANDRAGOGIE
- Jouets - Tableaux - Livres - Livres
- Cailloux - Bâ tonnets - Instruments de - Syllabus
- Tableaux - Maquettes musique - Bibliothèque
- Poupées - Album - Radio - Musée
- Stylos - Affiches - TV - Tables statistiques
- Bâ tonnets,... - Photographie - Tampon
- Cartes géographiques - Cartes - Matériels de
et géographiques laboratoire
historiques et historiques - Cartes
- Monnaie - Monnaie - Films projetés,...
- Poids - Tableaux,...
- Capacités
- Tamtam,...
La mise sur pied d’un plan de formation, la conduite pratique d’un séminaire,
l’organisation du feed-back et des contrô les, l’auto-contrô le de l’enseignant comme agent
de changement sont parmi les problèmes pratiques qui intéressent au premier chef les
responsables de formation.
Analyse sur le terrain, des postes de travail qui seront offerts ou accessibles aux
stagiaires ayant accompli la formation projetée. Si l’on forme des instituteurs, il faut
analyser le poste d’instituteur tel qu’il existe; si l’on forme des mécanographes ou des
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comptables, il faut réunir une dizaine d’analyses de tels postes in situ, dans les
entreprises où ces postes fonctionnent, et faire la synthèse de ces analyses pour avoir
une première vue claire du genre de travail que font les professionnels tenant du poste.
Analyse des postes réels occupés par les sortants de promotions antérieures,
lorsque ces postes ont été offerts sur vu du diplô me ou du certificat de formation. Cette
analyse, lorsqu’elle est possible, est riche d’enseignements. Elle permet, en outre, de
définir l’image du centre chez les employeurs.
Analyse des postes pilotes là où ils existent. L’analyse précédente ne peut suffire à
la détermination des objectifs concrets de la formation, car la profession évolue
comme tout le reste. Il est donc important de se porter un peu plus dans le futur en
analysant, là où ils existent, les postes du travail «pilote» ou « de pointe » ou quasi-
futuristes, correspondant aux postes de professionnels actuellement à former.
Elle exige impérativement que les responsables du plan aient une idée claire
du niveau des entrants (niveau que nous appelons N zéro). Ce niveau est pratiquement
fixé par les normes de la sélection des entrants ou, aussi bien, par les conditions exigées
des participants pour suivre la formation.
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Le budget alloué à la formation est la première des contraintes. Les enseignants, tous
préoccupés de leurs objectifs pédagogiques, ont tendance à ignorer ou à mépriser
cette contrainte et à revendiquer lorsqu’ils en prennent connaissance. Le coû t de la
formation est, pour l’institution, un investissement qu’il est normal de calculer
comme les autres.
Nombre, spécialités, statuts, horaires à priori des enseignants. Tout cela pèse sur
l’organisation matérielle de l’emploi de temps des stagiaires.
A partir de la fin de la troisième étape, la formation est décidée dans tous ces
aspects, et le plan passe à l’exécution. Le système doit alors fonctionner comme prévu,
sinon les feed-backs n’auront pas de sens. La remise en question permanente est un des
procédés de sabotage d’un plan quelconque dans la mesure où elle interdit l’observation
rationnelle des effets en vue d’une amélioration ultérieure.
Dans le cas où la formation est longue et s’étale dans le temps, plusieurs mois
ou plusieurs années, des réunions mixtes comprenant des représentants de la direction,
des enseignants et des stagiaires, doivent périodiquement se tenir pour évaluer et
contrô ler ce fonctionnement. Trois genres d’observations seront à l’ordre du jour
permanent:
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Dans le cas où il s’agit des séminaires d’une brève durée, ces réunions sont
remplacées par des évaluations quotidiennes. Si des contrô les des acquisitions ont été
décidés (au cours de la troisième étape), ces contrô les ont 2 effets: feed-back immédiat
intéressant les enseignants, feed-back à long retour intéressant les futures décisions sur
toute formation analogue.
Les éléments fonctionnels du système sur lequel portent surtout les suites à
donner au feed-back sont: le niveau No des entrants, la formation ou le perfectionnement
pédagogique des formateurs, les contraintes externes de la formation et les liaisons à tous
les niveaux où elles sont nécessaires, internes, externes.
Il est possible que rien ne vienne déranger le scénario préparé. Mais il se peut
aussi que des phénomènes se produisent qu’ils ne comprendront pas. Le meilleure moyen
est d’abord de comprendre de bout en bout ce qui se passe dans la séance pédagogique,
dans la session, au niveau du vécu groupale hic et nunc et pour cela, il faut avoir l’attention
éveillée et informée à l’égard des phénomènes constants qui relèvent de loin de
l’induction, de lois de climat pédagogiques, de lois de la dynamique du groupe et de la
sociométrie.
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fonctionner que si le dispositif est circulaire, si le nombre est réduit et s’il n’y a pas de
tensions internes de même une commission officielle de 25 personnes placées le long de
tables en rectangles allongées ne peut absolument pas se livrer à une discussion créatrice
ou simplement efficace, quel que soit le temps dont il dispose et quelles que soient les
compétences de ses membres. Les habitudes sociales font que l’on recourt alors à la
structuration autoritaire (grâ ce à laquelle 6 ou 7 participants ont un statut social suffisant
pour participer, les autres étant leur public) et à de procédures rigides décisions de
groupes.
Cette expérience réussit avec n’importe quels participants. Je l’ai faite avec des
cadres industriels, des officiers instructeurs en perfectionnement pédagogique, des
assistantes sociales, des instituteurs, avec des résultats toujours conformes à ceux
formulés par LEWIN (ceci à condition que les participants ne connaissent pas
préalablement ces expériences). C’est dire le degré de validité de la loi des climats.
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Dans le groupe à climat de « laisser-faire », deux cas se présentent selon que les
participants sont ou non motivés pour la tâ che et, de plus, capables ou non de s’auto-
organiser. Dans le cas le plus favorable, après une période d’anarchie et d’inter agressivité
(qui dure s’il n’y a pas d’auto-organisation) le groupe, ayant éprouvé l’inertie et
l’indifférence du moniteur, l’exclut pratiquement et s’organise sous l’influence d’un leader
informel.
Elles ont montré que le passage d’un climat dans un autre (ce qui arrive lorsque les
stagiaires passent d’un enseignant à un autre) a des effets propres.
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Si l’action pédagogique est une action de changement portant sur les sujets à
instruire, il est naturel que l’agent de ce changement (l’instructeur, l’enseignant, le
formateur) se demande si son action a porté des fruits.
D’abord parce que cette opération est un feed-back indispensable pour les
formateurs. Ceci est un point capital généralement distordu ou méconnu: l’évaluation
de l’acquis doit servir à alimenter la réflexion du pédagogue ou de l’instructeur sur
ses méthodes, et non pas à comparer l’élève à un modèle idéal que l’enseignant
prétend incarner de manière définitive. L’épreuve de contrô le des enseignés est un
des moyens de l’autocontrô le de l’enseignant;
Ensuite parce que l’opération de contrô le est une information dont le sujet de
formation a besoin pour évaluer la distance laquelle il est de ses objectif, objectifs
qu’il s’est fixés ou qu’il a acceptés en venant suivre la formation. Ce contrô le varie
dans sa forme et dans sa périodicité, en fonction des méthodes et des objectifs de la
formation.
Dans une formation pour adultes normaux, bien organisée et bien faite, les
résultats du contrô le de l’acquis opéré par les enseignants ou du contrô le opéré en auto-
évaluation par les stagiaires coïncident nécessairement. Dans le cas des adultes (et dans
ce cas seulement) il est alors psychologiquement plus efficace de faire procéder à l’auto-
évaluation, qui permet au sujet en formation de se situer par rapport à ses objectifs
terminaux.
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contraintes, sur la stupidité des élèves, etc.), mais le fait est que ses résultats nuls le
désignent d’abord personnellement.
Ils sont plus nombreux qu’on ne les croit généralement et l’assistance à des
conférences de perfectionnement ne suffit pas. Il faut successivement à l’enseignant: une
conscience claire de son personnage, des moyens de comparaison, et des moyens de
formation.
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L’enseignant qui veut contrô ler ses manières d’être en situation pédagogique
(et qui ne peut pas «se mettre dans la classe pour assister à son propre jeu de scène »)
doit utiliser le meilleur moyen dont nous disposons : l’enregistrement.
Comme il ne peut pas assister à une leçon faite par un collègue (car, d’une part
la situation globale est modifiée et d’autre part le collègue considérera une telle présence
comme « critique », quelles qu’en soient les justifications), et qu’il lui faut pourtant
observer et comparer, l’enseignant de bonne volonté ne peut qu’aller assister à des cours
ou sessions pour voir pratiquer, dans la même discipline que lui, un autre enseignant.
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CONCLUSION DU COURS
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