Dentaire Lustman Lucas DUMAS
Dentaire Lustman Lucas DUMAS
Dentaire Lustman Lucas DUMAS
Cette thèse d’exercice est le fruit d’un travail approuvé par le jury de soutenance
et réalisé dans le but d’obtenir le diplôme d’État de docteur en chirurgie
dentaire. Ce document est mis à disposition de l’ensemble de la communauté
universitaire élargie.
THÈSE
POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN CHIRURGIE DENTAIRE
Présentée et soutenue publiquement le : 06 juillet 2020
Par
Lucas LUSTMAN
JURY
PROFESSEURS MAÎTRES DE
DÉPARTEMENTS DISCIPLINES
DES UNIVERSITÉS CONFÉRENCES
M. COURSON
Mme DAVIT-BÉAL
Mme JEGAT
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE Mme DURSUN
Mme SMAIL-FAUGERON
Mme VITAL
Mme VANDERZWALM
PRÉVENTION, ÉPIDEMIOLOGIE,
Mme FOLLIGUET Mme GERMA
ÉCONOMIE DE LA SANTÉ ET
M. PIRNAY M. TAVERNIER
ODONTOLOGIE LÉGALE
Mme EJEIL
M. GAULTIER
M. MAMAN M. HADIDA
CHIRURGIE ORALE
2. CHIRURGIE ORALE, Mme RADOI M. MOREAU
PARODONTOLOGIE, M. NGUYEN
BIOLOGIE ORALE Mme TAÏHI
M. ARRETO
Mme CHAUSSAIN
Mme BARDET (MCF)
M. GOGLY
BIOLOGIE ORALE Mme CHARDIN
Mme SÉGUIER
M. FERRE
Mme POLIARD
M. LE MAY
Mme BERÈS
Mme BESNAULT
DENTISTERIE RESTAURATRICE Mme BOUKPESSI M. BONTE
ENDODONTIE Mme CHEMLA Mme COLLIGNON
M. DECUP
Mme GAUCHER
M. CHEYLAN
M. DAAS
M. DOT
M. EID
PROTHÈSES Mme WULFMAN Mme FOUILLOUX-PATEY
Mme GORIN
3. RÉHABILITATION ORALE M. RENAULT
M. RIGNON-BRET
M. TRAMBA
M. ATTAL
Mme BENBELAID
Mme BENOÎT A LA GUILLAUME (MCF)
M. BOUTER
FONCTION-DYSFONCTION,
M. CHARRIER
IMAGERIE,
M. SALMON M. CHERRUAU
BIOMATÉRIAUX
M. FLEITER
Mme FRON CHABOUIS
Mme MANGIONE
Mme TILOTTA
M. BÉRENHOLC M. PELLAT
Mme BRION M. PIERRISNARD
PROFESSEURS ÉMÉRITES M. LASFARGUES M. SAFFAR
M. LAUTROU Mme WOLIKOW
M. LEVY
INTRODUCTION ................................................................................................................................................ 2
CONCLUSION .................................................................................................................................................. 46
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................................. 47
ANNEXES ........................................................................................................................................................ 52
1
Introduction
La reconstitution d’une perte de substance dentaire occlusoproximale est un acte fréquemment réalisé
en omnipratique. La procédure a beaucoup évolué ces dernières années grâce notamment au
développement de matériel mieux adapté pour les obturations directes. Le point le plus délicat dans
ce type de reconstitution est la bonne restitution anatomo-fonctionnelle du rapport interproximal. La
normalité anatomique fait que 2 dents adjacentes correctement positionnées, se touchent via un point
ou une surface de contact. Cette zone de rencontre des embrasures occlusales et proximales est
indispensable à restaurer pour retrouver des conditions physiologiques de mastication. En cas de
défauts, cela entraine un inconfort du patient et une perturbation de l’écosystème interproximal
pouvant conduire à des destructions tissulaires parodontales ou dentaires.
Le but de cette thèse sera, dans un premier temps, de définir le rôle anatomo-physiologique du contact
interproximal et de soulever les conséquences induites par sa perte. Dans un second temps, nous
traiterons de la restauration d’une dent présentant une perte de substance proximale. Nous verrons
les techniques actuelles et novatrices disponibles pour nous aider dans toutes les situations cliniques
plus ou moins complexes, fréquemment rencontrées par le chirurgien-dentiste en omnipratique. 1
1
Cautain et Aboudharam, « Point de contact proximal, réalités cliniques ».
2
1 : Le rapport intra-arcade : rôle du contact
interproximal
2
Lasfargues et Colon, Odontologie conservatrice et restauratrice. Tome 1, Une approche médicale globale.
3
Au niveau de chaque dent, les contacts interproximaux sont situés du côté mésial, plus proches du
bord incisif (pour les dents antérieures) ou de la face (pour les dents postérieures), que du côté distal.
Selon Lasfargues et Colon : « Les zones de contact se trouvent dans le tiers vestibulaire et dans le tiers
incisif pour toutes les dents du groupe incisivo-canin. Pour les dents cuspidées, les zones de contact se
trouvent dans le sens vestibulolingual à la jonction entre le tiers vestibulaire et le tiers médian et, dans
le sens occlusocervical, à la jonction entre le tiers occlusal et le tiers médian. Cependant, la zone de
contact interproximale entre la première et la deuxième prémolaire maxillaire se trouve dans le tiers
médian dans le sens vestibulolingual comme dans le sens occlusocervical ». 3
Le contact interproximal est situé à la rencontre de quatre embrasures : occlusale, cervicale,
vestibulaire et linguale. Leur anatomie physiologique va permettre une déflexion du bol alimentaire et
la protection de la papille interdentaire. La crête marginale dentaire participe aussi, par son versant
interne, à la déflexion du bol alimentaire vers la face occlusale. Elle participe, par son versant externe
à la morphologie des embrasures occlusale, vestibulaire et linguale.
Les contraintes occlusales occasionnées lors de la mastication par les dents antagonistes ou par le bol
alimentaire sont perpendiculaires et verticales aux dents. Les forces orthogonales aux dents tendent à
3
Lasfargues et Colon.
4
les faire bouger dans un plan vertical mésio-distal. Les contacts interproximaux mésiaux et distaux sont
ainsi sollicités et participent à la propagation intra-arcade des forces occlusales entre deux dents
adjacentes. De plus lors de la mastication, la longueur d’arcade diminue et les contact interdentaires
du côté travaillant sont mis à l’épreuve. 4 Ces forces provoquent aussi des mouvements dentaires du
coté non travaillant, réduisant aussi la longueur d’arcade. Ainsi les contacts proximaux assurent la
transmission des forces de directions mésio-distales. 5
- Déflexion des aliments par le biais de l’embrassure occlusale
Elle représente un couloir d’évacuation et permet l’écrasement des aliments lors de la mastication et
leur évacuation en vestibulaire et en lingual.
4
Oh et al., « Relationship between occlusal tooth contact patterns and tightness of proximal tooth contact ».
5
Dörfer et al., « Factors influencing proximal dental contact strengths ».
5
Pour un sujet sain, le contact interproximal crée une niche de protection de la papille interdentaire et
assure sa santé. L’embrasure cervicale sera comblée, ce qui apporte au patient un confort masticatoire
et évite aux aliments de se loger entre les dents lors de prises alimentaires.
La force de contact entre 2 dents est mesurée par la force de friction exercée au retrait d’une bande
de métal 6 et sera mesurée en Newton. Le Newton est, dans le système international, l’unité de force
constante qui communique à un corps ayant une masse d’un kilogramme une accélération d’un mètre
par seconde au carré. La force en Newton sera ainsi calculée par la formule suivante :
Une première étude menée montre que la force nécessaire au retrait de la bande métallique est
comprise entre 2 et 4 N 7 alors qu’une autre étude menée par l’Université de Chosun en Corée du Sud
montre que cette force est comprise entre 0.5 et 3 N. 8 Ces forces de friction varient évidemment de
manière interpersonnelle mais aussi intrapersonnelle, en effet les contacts interdentaires ne sont pas
les mêmes dans les secteurs postérieurs que dans le secteur antérieur. Un contact interdentaire dans
les secteurs postérieurs est plus fort que dans le secteur antérieur. La force de retrait de la bande
métallique la plus forte sera mesurée entre la deuxième prémolaire et la première molaire. Au final les
2 études se rejoignent, le delta entre les valeurs mesurées est au final négligeable. De manière plus
concrète une force d’environ 1 à 3 N correspond à la force qu’on doit fournir pour retirer une feuille
de papier coincée sous un poids de 100 à 300 g (ex : téléphone portable).
Lors de la mastication, les dents sont soumises à des contraintes occlusales et le ligament
alvéolodentaire, les absorbant, fait bouger les dents et donc la force des contacts. Deux théories sur le
contact proximal existent 9 :
- Le contact actif : Les dents se touchent de manière compressive et donc une force est requise
pour séparer deux dents adjacentes de leur contact actif (théorie compressive).
6
Vardimon et al., « Tightness of dental contact points in spaced and non-spaced permanent dentitions ».
7
Wolff et al., « Proximal contact tightness between direct-composite additions in the posterior dentition : an in
vitro investigation ».
8
Kim et al., « Evaluation of tightness of proximal tooth contact in permanent dentition ».
9
Vardimon et al., « Tightness of dental contact points in spaced and non-spaced permanent dentitions ».
6
- Le contact passif : Les dents se touchent de manière passive, sans force de compression.
Cependant, dans le cas de dents plus fermement attachées à leur position, une force sera
nécessaire pour séparer deux dents adjacentes de leur contact passif (théorie résistante).
D’un autre point de vue, d’autres auteurs ont suggérés qu’au repos, en dehors des positions
d’occlusion, il n’existe pas de contact interdentaire à proprement parlé, évoquant des espaces allant
de 3 à 21 m. 10
Ces mesures représentent des épaisseurs de cales passant sans aucune résistance
entre deux dents voisines situées sur une même arcade. D’autres auteurs ont même montré que les
espaces interdentaires sont plus étroits à la mandibule qu’au maxillaire, toujours au repos. Ces
derniers ont également constaté, en occlusion cette fois, des contacts interdentaires plus fort au
11
maxillaire qu’à la mandibule, influencés eux aussi par les contacts occlusaux. Ainsi, on peut en
déduire que les contacts sont plus ou moins équivalents au maxillaire et à la mandibule car la fonction
est répartie et dépend des forces de la musculature. Les contacts occlusaux semblent aussi dépendre
de la posture. Leur force augmente quand l’individu passe de la position allongée à la position
debout.12 Ils dépendent également du moment de la journée, leur force atteignant leur maximum à
midi. 13 Cet aperçu de la complexité et de la variabilité du contact interproximal nous amène, soit à
nous inquiéter du respect de son intégrité, soit à nous attacher à sa reconstitution la plus fidèle à son
anatomie.
On pourrait se demander si le biofilm est le même dans un espace moins accessible aux instruments
d’hygiène buccodentaire pour le patient. Contrairement au reste du biofilm bactérien du reste de la
cavité buccale, dont les bactéries sont d’origines exogènes, la plaque dentaire supragingivale
interproximale serait l’habitat naturel de Actinobacillus Actinomycetemcomitans (A.A), Bacteroides
Forsynthus (B.F), Campylobacter Rectus (C.R) et Prevotella Nigrescens (P.N). Ces bacteries ne sont pas
des pathogènes exogènes, elles sont quant à elles amphibiotiques et opportunistes. 14 Ces bactéries
10
Kasahara et al., « Observations of interproximal contact relations during clenching ».
11
Oh et al., « Relationship between occlusal tooth contact patterns and tightness of proximal tooth contact ».
12
Kim et al., « Evaluation of tightness of proximal tooth contact in permanent dentition ».
13
Dörfer et al., « Factors influencing proximal dental contact strengths ».
14
Gmür et Guggenheim, « Interdental supragingival plaque : a natural habitat of Actinobacillus
actinomycetemcomitans, Bacteroides forsythus, Campylobacter rectus, and Prevotella nigrescens ».
7
« Gram - » sont fortement associées aux maladies parodontales. Elles sont cependant retrouvées dans
les régions interproximales et le reste de la cavité buccale de sujets exempts de maladies parodontales.
Elles seront néanmoins absentes chez les sujets édentés. 15 L’étude menée par Gmür et Guggenheim
conclut que le biofilm bactérien interdentaire est composé de bactéries endogènes présentes chez
tous les patients. Leur rôle dans la maladie parodontale sera lié à leur quantité accrue plus qu’à leur
qualité propre (d’autant plus chez les sujets ayant un terrain de maladie parodontale). Les caries
interproximales sont elles aussi dues à la quantité de plaque dentaire et non à sa composition. Aucun
lien n’a aujourd’hui été décrit entre la composition particulière du biofilm interdentaire et sa
responsabilité dans la prévalence des caries interproximales. En effet, de nombreuses études montrent
le lien entre la simple présence de plaque dentaire et les caries interproximales mais ne parlent jamais
de lien avec une particularité de la qualité du biofilm. De ces études sort un chiffre : un nettoyage
interdentaire quotidien réduit le risque de caries interdentaires de 40 %. 16
15
Gmür et Guggenheim.
16
Hujoel et al., « Dental flossing and interproximal caries : a systematic review ».
17
Caplan et al., « Root canal filled versus non-root canal filled teeth : a retrospective comparison of survival
times ».
8
Figure 5 : Diagramme en bâton montrant un taux de survie inférieur des dents proportionnel au
nombre de contacts interproximaux
Source : Decup, d’après Caplan « Root canal filled versus non-root canal filled teeth : a retrospective
comparison of survival times », 2005.
Ce graphique en bâton, découlant de cette étude, témoigne à 10 ans qu’une dent ayant un contact
mésial et distal aura plus de 75 % de chance de survie. Une dent qui perd un des deux contacts aura
un taux de survie inférieur à 75 %. Ensuite, une dent dépourvue de contact proximal sera bien plus
fragile et aura un taux de survie de moins de 50 %. Ces statistiques diminuent proportionnellement
pour ces trois groupes lorsque que la dent est dépulpée.
Risque biologique :
Risque parodontal : les bourrages alimentaires seront à l’origine d’une compression directe
du parodonte interdentaire et donc d’une inflammation chronique pouvant parfois être
responsable de vives douleurs dans les cas de « syndrome du septum »
Risque sur les tissus durs : une mauvaise hygiène interdentaire augmente le risque de caries
interproximales
Risque esthétique : La perte de contact entre 2 dents à une influence sur la présence ou non
d’une papille interdentaire. Une étude menée par le département de parodontologie de la
faculté de Nagpur en Inde, montre que l’espacement des racines dentaires, plus largement
l’espacement des dents, et donc l’absence de contact interproximal causerait la perte de cette
papille interdentaire. De plus, dans le secteur antérieur le manque de papille interdentaire
causera l’apparition de « triangles-noirs » 18 rapportés dans certains cas par les patients.
18
Kolte, Kolte, et Mishra, « Dimensional influence of interproximal areas on existence of interdental papillae ».
9
Objectifs de la reconstitution du contact interproximal :
10
2 : Reconstitution directe du contact interproximal suite à
des pertes de structures dentaires dans le secteur
postérieur
Dans cette partie, nous nous intéresserons à l’aspect restaurateur du contact interproximal concernant
des surfaces dentaires altérées dans le secteur postérieur. Nous entendons par altérées, des surfaces
dentaires cariées ou présentant une ancienne restauration nécessitant d’être changée (l’aspect
orthodontique, dont l’idée est de rapprocher deux surfaces dentaires espacées par des diastèmes, ne
sera pas évoqué).
Les procédures opératoires, les matériaux et le matériel associés pour atteindre les meilleurs succès
se développent beaucoup au service des restaurations en technique directe.
11
2.2 Objectifs de restauration occlusoproximale et critères FDI
La restauration du contact interproximal peut être évaluée par plusieurs paramètres. Les critères FDI,
mis en place par la World Dental Federation, évaluent la qualité d’une restauration selon des points
précis et selon 5 niveaux de qualité dans leur ordre décroissant : excellent, cliniquement bon,
cliniquement suffisant, cliniquement insuffisant, cliniquement défectueux (ce dernier niveau nécessite
le remplacement de la restauration). Cette classification regroupe 16 critères divisés en 3 groupes : les
critères esthétiques, les critères fonctionnels et les critères biologiques. 19
Plusieurs critères FDI, dont un principal, caractérisent la restauration d’un contact interproximal (cf. ci-
dessous). Ils indiquent le niveau de qualité de notre propre intervention et permettent son suivi dans
le temps par comparaison des valeurs observées. Ils permettent aussi d’évaluer un besoin de ré-
intervention ou de réparation d’une restauration existante.
1. Critères fonctionnels :
Le principal critère FDI qui permet d’évaluer la qualité du rapport inter-proximal est le critère
fonctionnel numéro 8 :
o Critère 8 : Forme anatomique proximale
Il évalue la forme anatomique du contact proximal : ce critère se décompose en deux aspects, la force
de contact et la forme anatomique (respectivement appelé a et b dans la classification FDI). Le contact
interproximal doit être normal, le fil dentaire ou une bande de 25m doivent passer sans trop de force
et ne pas se déchirer.
Cliniquement excellent :
o a : Le contact est normal, une bande de matrice métallique de 25m d’épaisseur ou le
fil dentaire passent.
o b : Le contour est normal.
Cliniquement bon :
o a : Le contact est un peu fort, le fil dentaire ou une bande métallique de 25m
d’épaisseur passent en forçant.
o b : Le contour est légèrement défaillant.
19
Hickel et al., « FDI World Dental Federation : clinical criteria for the evaluation of direct and indirect
restorations : update and clinical examples ».
12
Cliniquement suffisant :
o a : Le contact est plus faible mais sans réelle perte de structure de la dent ou de
préjudice causé au parodonte interproximal. Une bande matrice métallique de 50m
d’épaisseur passe.
o b : Le contour est déficient de manière visible.
Cliniquement insuffisant :
o a : Le contact est trop faible et peut causer des troubles parodontaux dus aux
tassements alimentaires. Une bande métallique de 100 m peut passer.
o b : Le contour n’est pas adéquat. Le remplacement de la restauration est à envisager.
Cliniquement défectueux :
o a : Le contact est inexistant et cause des troubles parodontaux avérés dus aux
tassements alimentaires.
o b : Le contour de la restauration est nettement défectueux. Le remplacement de la
restauration est nécessaire.
On remarquera que ce critère est donc établi en fonction de sa force de contact, de la forme
anatomique et indirectement dans la réponse parodontale qui en découle.
2. Critères biologiques :
o Critère 12 : Caries secondaires, érosion et abfraction
Lors des séances de maintenance, la restauration ne doit présenter aucun signe pathologique de
maladie carieuse ou non carieuse
13
o Critère 14 : Réponse parodontale (à toujours comparer avec une dent de référence)
Il ne doit pas y avoir de plaque dentaire, d’inflammation ou de poche parodontale. Ce critère est à
corréler avec le critère numéro 6 et le critère numéro 8 car l’adaptation marginale et un contact
interproximal défectueux auront des répercussions pour le parodonte interdentaire. 20
Cette classification est un moyen objectif d’évaluer la qualité d’une restauration du contact
interproximal. Elle peut être utilisée lors de la réalisation et du suivi des restaurations.
20
Hickel et al.
14
2.3.1 Préparation des tissus résiduels (dent à traiter et dent adjacente)
Compte tenu des objectifs à atteindre pour la restitution du contact interproximal, l’ensemble du site
interproximal impliqué doit être analysé et préparé. Cette analyse vaut pour la dent à traiter comme
pour la dent adjacente dont la forme et la surface garantiront la moitié du résultat de notre traitement.
Une première préparation consiste en l’aménagement cavitaire de la dent à restaurer et une deuxième
préparation, si nécessaire, consiste à redonner la forme anatomique optimale de la dent adjacente.
Préparation de la dent à traiter : Les tissus dentaires sont généralement altérés par un processus
carieux ou une ancienne restauration et nécessitent un aménagement particulier pour accueillir une
restauration composite et favoriser le collage. L’analyse de la situation porte sur le volume des tissus
altérés, la qualité des contours persistants et la prévisualisation du design de la future restauration
devant répondre aux objectifs anatomo-fonctionnels vus précédemment. La préparation cavitaire sera
guidée par ces principes.
L’excavation de structures dentaires infectées par la lésion carieuse se fait aux instruments rotatifs sur
turbine et contre-angle. Les finitions de la cavité sont primordiales pour faciliter le travail de
reconstruction de la double convexité des embrasures (mise en place de la matrice, du coin, adaptation
du composite etc.). Dès que la zone de contact est concernée par la préparation cavitaire, il est
préférable de l’ouvrir de manière complète. Cela évite les difficultés de mise en place de la matrice et
évite les incertitudes d’adaptation à l’interface entre la dent et le matériau de restauration composite.
On assurera ainsi un meilleur contrôle de la restauration et de son vieillissement.
15
Figure 7 : Vue clinique d’une préparation minimale après éviction carieuse et avec préservation de la
surface de contact physiologique et convexité préservées
Figure 8 : Vue clinique après élargissement des bords : effondrement des pans d’émail trop fins
Le cas clinique ci-dessus illustre la situation dans laquelle les bords amélaires sont trop fins pour être
conservés et dans laquelle la surface de contact est touchée par la préparation (cf. figure 7). La cavité
sera ouverte pour éviter les incertitudes de l’interface de la surface de collage (cf. figure 8).
16
Figure 9 : Vue clinique d’une cavité à minima (double convexité et contact physiologique conservés)
Le cas clinique ci-dessus illustre la situation dans laquelle la dent a été ouverte à minima, le contact
physiologique et la double convexité sont conservés. Les bords amélaires peuvent être conservés et
faciliterons le travail de reconstruction.
Dans ce cas, on obtient une cavité dite « adhésive » ou de « vertical box/slot » comme illustrée ci-
dessous.
Les finitions des contours cavitaires de la dent à restaurer peuvent se faire par les systèmes de sono-
abrasion ou des inserts diamantés (montés sur pièce à main) et travaillant seulement d’un côté sans
risque de léser la dent adjacente :
17
Figure 11 : Sonicsys - Kavo Figure 12 : Excavus - Satelec Figure 13 : SM - Ems
Préparation de la dent adjacente : Tout d’abord, compte tenu de la difficulté d’accès au site proximal
et du manque de contrôle visuel, il faudra tout au long de la préparation cavitaire assurer la protection
des tissus dentaires environnants. Pour cela, il est impératif de mettre en place une bande de matrice
métallique afin de protéger la dent adjacente. Il existe aussi des bandes métalliques combinées de
coins pour faciliter l’insertion dans les espaces interdentaires (FenderWedge - Directa,
WedgeGuards Palodent - Dentsply). Elles protègent les tissus et séparent les dents pour simplifier la
mise en place ultérieure de la matrice.
18
Ce petit mur est très important pour la protection de la dent adjacente certains auteurs relèvent 69 %
de dents endommagées, d’autres auteurs vont même jusqu’à dire que dans 100 % des cas 21 , la dent
adjacente pourrait être lésée lors de gestes iatrogènes par les instruments préparant la dent cariée. La
figure ci-dessous montre bien les dégâts causés sur la matrice qui auraient pu être engendrés sur la
dent saine à ne pas préparer :
Figure 16 : Vue clinique de coups de fraises reçus par la matrice métallique lors de la préparation
cavitaire
En effet, leurs altérations par des gestes iatrogènes, même en superficie, augmentent le risque de
lésions carieuses. Leur état de surface défectueux ne favorisera pas la restauration mise en place par
la suite. Les finitions concernent aussi les retouches des dents adjacentes pour assurer un état de
surface parfaitement lisse et convexe. En complément des strips abrasifs, il existe des inserts sono-
abrasifs avec une pointe mousse qui permettent de régulariser les bords cavitaires et la dent adjacente
(exemples : inserts Hugo, Sonic sys Kavo). Il existe aussi des inserts à lame diamantée sur contre-
angle à mouvement alternatif ou « PROFINE ». Cliniquement, ces systèmes seront utilisés comme ci
dessous pour retoucher les pans d’émail trop fins, ouvrir des contacts fragilisés, faire des retouches
dans des conditions anatomiques défavorables et polir la dent adjacente.
Figure 17 : PDX-K10 - Dentatus, PDD-K10 - Dentatus, Synea Fusion WG-67 LT - W&H (de gauche
à droite)
21
Qvist, Johannessen, et Bruun, « Progression of approximal caries in relation to iatrogenic preparation
damage ».
19
Figure 18 : Profine Lamineer Tips - Dentatus
A retenir :
L’analyse de la préparation des surfaces interproximales a pour but :
- Pour la dent à traiter, d’aménager une cavité qui pré-visualise et puisse accueillir un
design adéquat de restauration.
- Pour la dent adjacente, d’assurer un bombé le plus anatomique et physiologique et un
état de surface parfait.
Un système de coffrage est nécessaire pour contenir le matériau de restauration sur la dent. Depuis
longtemps, les systèmes de matrices sont proposés à cet effet. Les systèmes de matrices
circonférentielles maintenues par cerclage autour de la dent ont longtemps été le standard en
restauration directe pour la constriction efficace au niveau de la limite marginale et pour leur facilité
et leur rapidité de mise en place. Ils correspondaient à l’utilisation du matériau amalgame qui était
capable, par sa densité, de maintenir la matrice contre la dent adjacente. Aujourd’hui, l’usage des
20
résines composites est beaucoup plus largement démocratisé en technique directe. Ces matrices
circonférentielles répondent moins bien aux caractéristiques de ce matériau du fait de sa faible
consistance. 22 La matrice sera le premier élément du système de coffrage à être mis en place. Tout
d’abord, elle permet de créer une boite à 5 parois et de maintenir le matériau de restauration dans la
cavité dessinée. La bonne adaptation de la matrice permettra la pérennité de la restauration
composite en assurant l’étanchéité de la cavité.
Les bandes matrices classiques, trop droites et rigides, ne donnent plus satisfaction pour une
restauration anatomo-physiologique. On choisira donc des matrices anatomiques et pré-galbées pour
la restauration des cavités occluso-proximales.
Figure 20 : Schéma confrontant les matrices anatomiques (gauche) vs. les matrices droites (droite)
Bleu : Matrice,
Orange : coin
interdentaire
Sur le schéma ci-dessus, on confronte les matrices anatomiques aux matrices droites. Ces dernières,
assurant certes une bonne constriction cervicale, trouvent leurs limites par rapport aux matrices
anatomiques. Les matrices droites offrent une anatomie peu physiologique à la restauration
composite. Au contraire, les matrices anatomiques confèrent un profil d’émergence courbe comme le
suggère l’anatomie physiologique des dents. Les matrices droites créent un contact ponctiforme alors
que les matrices anatomiques offrent une surface de contact. Comme énoncé plus haut dans le
paragraphe 1.1, la position anatomique du contact proximal se situe dans le tiers médian de la hauteur
coronaire dans le sens occlusocervical. Les matrices droites, du fait de l’absence de galbe,
positionneront le nouveau contact au niveau de la crête marginale de la dent adjacente. Cette nouvelle
position est trop haute. Le contact proximal n’assurera plus son rôle de protection du parodonte
interdentaire à cause des aliments pouvant se loger dans le hiatus créé entre le contact et le sommet
de la papille.
22
Brackett et al., « Restoration of proximal contact in direct class II resin composites ».
21
De plus, il existe un risque d’effacer le nouveau contact lors du temps de finition de l’embrasure
occlusale. Ainsi, seules les matrices anatomiques permettront de retrouver un contact proximal idéal
en termes de position, de forme et de contour grâce à leur galbe.
Ensuite, les études montrent la supériorité des matrices sectorielles sur les bandes de matrices
circonférentielles pour la reconstitution du contact interproximal que ce soit en termes d’adaptation
du système de coffrage, de forme anatomique de la restauration ou de force du contact. 23 Les matrices
circonférentielles, par constriction cervicale et axiale, suivront les tissus dentaires résiduels ce qui
donnera un caractère très aléatoire à la restauration composite et un contact proximal souvent peu
physiologique. De plus, le cerclage complet de la dent à restaurer crée une double épaisseur de matrice
faussant la force du contact qui ne sera pas compensée par la force d’écartement de l’anneau
séparateur.
Ainsi, son action de coffrage aura pour rôle de maintenir le matériau composite et de ce fait de
restaurer l’anatomie de la dent. Le manque d’accès instrumental pour les finitions rend primordial le
positionnement et le choix de la matrice la mieux adaptée à la dent et à la cavité.
Il existe de nombreux systèmes de matrices proposés aujourd’hui pour répondre à ces objectifs. Les
industriels ont fait l’effort de nous proposer de nombreux systèmes plus ou moins sophistiqués qui ont
permis d’améliorer nos résultats. Une grande partie du matériel existant est décrite dans l’annexe 1.
Les différentes propositions ont été faites sur la base de propositions de formes anatomiques,
d’épaisseurs et de rigidités différentes de matériaux de qualités différentes et d’éléments
23
Peumans et al., « Do condensable composites help to achieve better proximal contacts ? »
22
complémentaires visant à faciliter la manipulation. Il n’existe pas d’étude bibliographique comparant
les différents systèmes. Leur choix se fait en fonction du souhait du praticien, du prix et de la situation
clinique.
La matrice sectorielle et anatomique devra être choisie et ajustée en fonction de la situation clinique.
Elle doit aller au-delà de la limite cervicale de la cavité (2 mm au-delà) et aller jusqu’au sommet de la
crête marginale de la dent adjacente.
Pour choisir la largeur de la matrice la mieux adaptée, un protocole simple est proposé. La pointe d’une
sonde parodontale est placée au niveau de la limite cervicale de la cavité et on mesure la hauteur
jusqu’au sommet de la crête marginale de la dent adjacente. Il faut ensuite ajouter 2 mm pour prendre
en compte l’enfoncement de la matrice dans le sulcus et s’assurer qu’elle sera maintenue par le coin
en deçà de la limite cervicale de la cavité. Cette mesure permet de sélectionner la largeur de la matrice
parmi les différents tailles (voir annexe matrice).
La hauteur de la matrice devra être choisie avec attention pour assurer que le galbe donné à la
restauration respecte au mieux l’anatomie du contact (position et contour), du profil d’émergence de
la dent et de ses embrasures.
Les articles ne montrent rien concernant le choix de l’épaisseur de la matrice. Cependant les matrices
n’ont pas toutes la même épaisseur. Une matrice trop épaisse est souvent trop rigide et peu adaptable,
et risque d’être insuffisamment compensée après son retrait. Une matrice trop fine est difficile à
manipuler et s’abime fréquemment. L’épaisseur idéale d’une matrice sera comprise entre 0,03 et 0,04
mm.
23
Protocole de mise en place de la matrice :
Il n’existe pas d’étude décrivant le positionnement de la matrice. La procédure décrite ci-dessous
repose un partage d’expérience.
- Manipuler la matrice avec une pince bloquante.
- Glisser la matrice contre la dent à restaurer jusque dans l’espace intrasulculaire dans une
profondeur de 2 mm.
- Vérifier qu’elle ne pince ni la digue ni la gencive.
- Pour faciliter son positionnement cervical, elle peut être accompagnée par une spatule de
bouche utilisée comme guide de positionnement. Le passage d’un fil dentaire peut
également aider au positionnement. Un ajustement global est possible pour situer le bord
occlusal au niveau de la crête adjacente.
- Contrôle visuel intracavitaire vérifiant l’adaptation de la matrice au bord cervical
Figure 23 : Vue clinique du positionnement d’une matrice sectorielle aidé par une spatule de bouche
(gauche) et par du fil dentaire (droite)
Les pinces forceps et les pinces porte-aiguilles sont très pratiques pour manipuler les matrices de
coffrage. L’utilisation détournée de ces instruments de chirurgie a inspiré des fabricants à développer
des instruments spécialement conçus pour la manipulation des matrices :
Source : Polydentia SA, 2020. Source : Garisson Dental, « Composi-Tight® Matrix Forceps », 2020.
24
A retenir :
- Intérêt des matrices sectorielles anatomiques
- Nécessité du choix de la taille adaptée
- Gestes simples devant assurer le bon positionnement du système de coffrage (2 mm au-
delà de la limite cervicale et même hauteur que le sommet de la crête adjacente).
- Contrôle systématique intra-cavitaire validant le contact direct de la matrice avec le bord
cervical de la dent.
Le coin tient son rôle principal dans le maintien et le plaquage de la matrice pour parfaire son
adaptation à la limite cervicale de la cavité à restaurer. Il permet ainsi la continuité du matériau de
restauration avec la dent. Il évitera les fusées de composite dans l’espace interproximal. Le coin doit
être inséré entre la matrice appliquée sur la dent à restaurer et la dent collatérale, sous la limite
cavitaire cervico-proximale.
Le coin doit être toujours être plus apical que le bord cervical pour éviter toutes déformations de la
matrice qui engendreraient une aberration anatomique de la forme interproximale.
Figure 26 : Schéma d’une vue latérale de la bonne adaptation cervicale de la matrice par le coin (à
gauche) et déformée par le coin en position trop coronaire (à droite)
Il existe une très grande diversité d’anatomie cervicale en coupe transversale en fonction du type de
dents, de leur taille, leur position et la situation clinique à traiter.
Pour cela le choix de la taille, de la forme et du type de coin revêt de l’importance. Il est prudent
d’essayer le coin indépendamment de la matrice pour contrôler son adaptation à l’anatomie cervicale
proximale de la dent à restaurer :
25
- Évaluer approximativement la taille de l’embrasure et la distance inter-radiculaire en
cervical pour choisir une taille adaptée.
- Vérifier la mise en place en friction du coin dans l’embrasure tout en permettant une
insertion 26 complètement traversante.
- Valider visuellement sa bonne adaptation tout au long du bord cervical de la cavité.
- Tester plusieurs coins jusqu’à obtenir les meilleures conditions.
Il existe de nombreux systèmes de coins proposés aujourd’hui pour répondre à ces objectifs : les coins
de bois, les coins en plastique plein, les coins en plastique ajouré et les coins en plastique ajourés
anatomiques. Les industriels proposent de nombreux systèmes plus ou moins sophistiqués qui ont
permis d’améliorer nos résultats mais aucune étude n’a montré la supériorité de l’un d’eux. 24
Une grande partie du matériel existant est décrite dans l’annexe 2. On constatera que les coins en bois
sont faciles d’utilisation, sont peu déformables et peuvent être retouchés. Leur section pleine écrase
le parodonte marginal. La sensation de contrainte interdentaire qu’ils procurent lors de l’insertion
diminue lorsqu’ils s’humidifient. Ils gardent néanmoins une bonne capacité à plaquer la matrice contre
la dent. Les coins en plastiques pleins n’offrent aucune possibilité de déformation ni d’adaptation. Les
coins en plastique ajourés offrent des solutions intéressantes pour s’affranchir du parodonte marginal
et une certaine souplesse pour améliorer l’adaptation. Certains d’entre eux proposent un design évidé
et anatomique intéressant qui permet à la fois la déformation nécessaire au franchissement de
l’espace interdentaire le plus étroit et l’élasticité suffisante pour retrouver leur forme anatomique
initiale garante de l’adaptation à la cavité. Ces derniers coins apportent les meilleurs résultats
cliniques.
Coin de bois Coin plastique plein Coin plastique ajouré Coin plastique ajouré anatomique
Comme le suggèrent les schémas ci-dessous, on se rend compte en vue occlusale que très souvent
l’adaptation est incomplète et le coin devra être soit modifié s’il est en bois (sculpture possible au
24
Chéron, Cazier, et Tirlet, « Le coin et l’anneau ».
26
bistouri ou à la fraise) soit complété par un deuxième coin ou un matériau localement compressif
(téflon, digue liquide…).
Figure 28 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le
coin (à gauche) et parfaite par du téflon (à droite)
Orange : coin interdentaire, Jaune : cavité occluso-proximale, Bleu : matrice, Vert : téflon
Figure 29 : Vues cliniques de l’utilisation de téflon pour améliorer l’adaptation de la matrice sur les
surfaces dentaires axiales
En plus de cette fonction incomplète du coin dans le cas le plus simple, les variations anatomiques, les
différentes situations cliniques et positions de dents devront être ingénieusement appréhendées. Voici
quelques situations cliniques :
27
- Cas d’une malposition dentaire
Figure 30 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le
coin (gauche) à cause d’une malposition dentaire et parfaite par l’ajout d’un coin supplémentaire et
de téflon (droite)
Orange : coin interdentaire, Jaune : cavité occluso-proximale, Bleu : matrice, Vert : téflon
Figure 31 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le
coin (à gauche) à cause de l’anatomie particulière d’une 1ère molaire maxillaire et parfaite par l’ajout
d’un coin supplémentaire et de téflon (à droite)
Orange : coin interdentaire, Jaune : cavité occluso-proximale, Bleu : matrice, Vert : téflon
28
Sur le schéma ci-dessous on prend le cas des prémolaires maxillaires souvent bi-radiculées ou
présentant une anatomie vestibulo-linguale biconcave aplatie présentent une anatomie cervicale
proximale biconcave en coupe transversale. On imagine un coin biconcave où l’adaptation cervicale de
la matrice est parfaite par la simple insertion de ce coin anatomique :
Figure 32 : Schéma d’une vue occlusale de l’adaptation cervicale de la matrice par le coin anatomique
dans le cas d’une racine bi-concave
Certains coins montrés dans l’annexe 2 présentent à leur extrémité un œillet de préhension
(exemples : coins Palodent, V3 Triodent et Composi-Tight 3D Fusion). La manipulation de ces
coins va être facilitée par une précelle à clavette de Dentsply Sirona. Sa position naturellement fermée
permet le maintien lors de la manipulation. Cette précelle permet aussi la manipulation de certaines
matrices présentant aussi ces œillets de préhension (cf. annexe 1). L’ergot de la précelle permet la
préhension des matrices et des coins par leurs œillets. De plus, la forme sphérique permet le
brunissage de la matrice pour un bon contact proximal.
29
Le rôle secondaire du coin est sa participation relative à l’écartement des 2 dents adjacentes pour
compenser l’épaisseur de la matrice. Ce rôle est incertain et reste minime car il dépend beaucoup de
la matière du coin et de son insertion. L’écartement principal sera assuré par le système d’anneau.
A retenir :
- Le rôle du coin est d’assurer l’adaptation cervicale de la matrice pour garantir la qualité
de l’adaptation de l’obturation qui deviendra inaccessible en post opératoire.
- La taille, la forme et le type doivent être sélectionnés indépendamment de la matrice pour
garantir le succès.
- Contrôle systématique intra-cavitaire validant l’application directe, par le coin, de la
matrice avec le bord cervical de la dent et le maintien de sa stabilité contre la dent.
- Son effet écarteur est minime.
L’anneau a pour rôle principal l’écartement des deux dents adjacentes. La force de rapprochement des
mors provoque un écartement de la dent à reconstituer et de la dent collatérale, et permet ainsi de
compenser l’épaisseur de la matrice. Au retrait de la matrice, la séparation des dents par l’anneau
permettra de retrouver des critères d’intensité de pression d’un contact interproximal le plus
physiologique. La qualité de la séparation dépend de la bonne rigidité de la section horizontale de
l’anneau et de sa bonne élasticité. En effet, on évaluera la bonne qualité d’un anneau par sa capacité
à retrouver son identique forme après son retrait.
Son rôle secondaire est sa participation dans l’application axiale de la matrice sur la surface dentaire.
Il existe principalement 2 types d’anneaux proposés aujourd’hui pour répondre à ces
objectifs : l’anneau de McKean et les anneaux « bi-fides ». Les industriels proposent de nombreux
systèmes plus ou moins sophistiqués qui ont permis d’améliorer nos résultats. Une grande partie du
matériel existant est décrite dans l’annexe 3 :
L’anneau de Mac Kean fut le premier type à être utilisé. Décliné avec des morts métalliques de
plusieurs formes (rectangulaires, cylindriques), il a cependant tendance à pénétrer dans
l’embrasure risquant ainsi de déformer la matrice. Il sera donc moins utilisé dans le cas
d’embrasures larges et de cavités proximales très ouvertes.
Dernièrement, les anneaux « bifides » ont été mis sur le marché par plusieurs laboratoires.
Dans le cas de l’anneau de McKean, des objectifs différents peuvent être contrôlés selon son
positionnement par rapport au coin.
30
En étant placé au-dessus du coin, l’anneau ne plaque pas efficacement la matrice contre la dent et
risque de rompre la régularité du galbe de la matrice en s’engageant dans l’embrasure proximale. De
plus, l’anneau est bien moins stable et risque de sauter. On placera donc nécessairement l’anneau
contre le coin.
Placer l’anneau devant (du côté de la dent reconstituée, contre la cavité) ou derrière le coin (du côté
de la dent adjacente) est défini par la situation clinique. Il en découle plusieurs positions possibles pour
une parfaite adaptation à la situation clinique :
Mettre l’anneau en avant du coin assurera le maintien axial de la matrice qui sera alors plaquée en
cervical et sur les parois vestibulaires et linguales. Cependant dans le cas d’une cavité très large dans
le sens vestibulo-lingual, il sera plus intéressant de placer l’anneau en arrière du coin qui, seul, ne
pourra pas assurer une adaptation complète de la matrice le long de la limite cervicale. Ainsi la bande
de matrice ne sera pas plaquée parfaitement contre les limites axiales de la dent. On préférera toujours
favoriser l’adaptation cervicale et s’affranchir de finitions pouvant être parfois iatrogènes. Il est
possible de s’aider de téflon ou de digue liquide pour parfaire l’adaptation de la matrice aux limites
axiales dans le cas où l’anneau ne la plaque pas assez contre la dent à certains endroits.
Énoncés plus haut, les anneaux bifides seront positionnés à cheval sur le coin.
Chaque mors se place à la fois en avant et en arrière de ce dernier. Les forces d’écartement s’exercent
directement sur les faces proximales et non sur le coin. La très bonne adaptation axiale de la matrice
avec ce genre d’anneau facilite grandement les finitions et le polissage. Enfin, les anneaux bifides se
présentent particulièrement indispensables pour la restauration de deux faces proximales en même
temps. Ils sont de 4 types :
31
- Anneaux silicone
Les anneaux en silicone ont pour avantage de s’adapter à l’anatomie du fait de leur forme et de
l’élasticité de leurs mors en silicone. Cependant, ce matériau est adhérant et peut déplacer la matrice
lors de sa mise en place. Leurs mors sont ajourés en forme de V pour se mettre à cheval sur le coin.
Les mors en plastique rigide assurent un maintien efficace de la matrice. Ils sont néanmoins peu
anatomiques et n’assurent pas avec certitude l’adaptation de la matrice sur toute la hauteur axiale de
la dent. On pourra utiliser du téflon pour parfaire l’adaptation de la matrice contre la dent. Ils sont
ajourés en forme de V sous leurs mors pour se mettre à cheval sur le coin.
32
Ces anneaux ont été développés par Polydentia. Leurs mors en plastique souple sont ajourés en V pour
surmonter le coin. Ils sont interchangeables et autoclavables. La structure évidée des mors permet la
souplesse du plastique et de s’adapter à toutes formes anatomiques et positions dentaire. Aujourd’hui
ces anneaux font partis des systèmes les plus fiables pour restaurer les cavités occluso-proximales.
- Anneau customisé
L’anneau customisé, ou « Custom Ring » en anglais, représente la dernière innovation d’anneau pour
la restauration la plus fiable d’une cavité occluso-proximale. Elle est possible quand les structures des
dents adjacentes, sur lesquelles sera placé l’anneau, sont intactes (pas d’effondrement de la coque
amélaire). Cette technique consiste à confectionner sur mesure les mors d’un anneau en enregistrant
les parois des dents concernées. La technique sera illustrée par le cas clinique suivant : la dent 46
présente une lésion carieuse mésiale. Les structures dentaires de la 46 et la 45 sont intactes.
1 2 33
4 5 6
33
1 : Casser un coin interdentaire dans l’embrassure proximale en regard de la face de la dent présentant une lésion carieuse.
2 : Enregistrement des paroies dentaires par un matériau fluide, classiquement de la digue liquide, en vestibulaire et en
lingual. Bien fouler le matériau dans les recoins pour épouser au mieux les embrasures dentaires.
3 : Photopolymérisation 30 secondes de la digue liquide (bris de coin de bois laissé en place pour éviter les fusées de matériau
dans l’espace interproximal).
4 : Placer un anneau séparateur avec des bords métalliques fins et ronds contre les morceaux de digue liquide polymérisés.
5 : Immerger les mors avec de la digue liquide mise en excès (V et L) et recouvrir les faces axiales des dents concernées.
6 : Photopolymérisation 30 secondes de la digue liquide.
Après, l’anneau et ses mors customisés sont déposés avec une pince universelle pour manipulation
d’un anneau séparateur (cf. paragraphe 2.4.5). La digue liquide polymérisée se détachera de la dent
facilement car aucun traitement de surface n’a été réalisé sur les surfaces dentaires.
Enfin, après dépose du bris de coin de bois et éviction de la lésion carieuse, le protocole classique de
mise en place du système de coffrage sera appliqué dans cette ordre chronologique : mise en place de
la matrice, mise en place du même bris de coin utilisé plus haut, mise en place de l’anneau séparateur
customisé, contrôle visuel de l’adaptation du système de coffrage et brunissage de la matrice,
stratification de la restauration composite, dépose du système de coffrage, finitions et polissage de la
restauration, examen radiographique.
34
Figure 41 : Protocole de stratification composite avec la technique du « Custom Ring »
1 2 3
4 5 6
1 : Vue clinique de la mise en place de la matrice et du bris de coin de bois utilisé à la 1ère étape.
2 : Vue clinique de la mise en place du « Custom Ring ».
3 : Vue clinique de la stratification de la restauration composite.
4 : Vue clinique de la restauration composite terminée avant la dépose du champ opératoire.
5 : Vue clinique vestibulaire de la restauration composite après dépose du champ opératoire
6 : Radiographie de contrôle.
Ainsi, chaque constructeur a mis en place sa pince forceps universelle pour faciliter la manipulation de
son anneau et des anneaux des autres constructeurs. Cette pince est standardisée et la principale
différence avec une pince à digue se fera donc dans ses extrémités de préhension.
35
A retenir :
- L’anneau séparateur doit permettre d’assurer l’écartement des dents pour compenser
l’épaisseur de la matrice et retrouver la force d’appui interdentaire la plus proche des
conditions initiales (environ 2N)
- Aujourd’hui le choix s’oriente vers des anneaux à la fois rigide et élastique. Les mors les
mieux adaptés sont les mors bifides en matière plastique ajouré pour s’adapter aux
situations cliniques.
- Contrôle intra-cavitaire du complément d’adaptation de la matrice dans la région
cervicale ainsi que sur les faces axiales.
36
Restauration du noyau occlusal : Le mur proximal restauré, la cavité obtenue est telle une
cavité occlusale. Il ne reste plus qu’à stratifier le composite et remonter jusqu’à la face
occlusale. Différentes viscosités peuvent être utilisées. Les derniers incréments utilisés en
occlusal doivent être en composite chargé pour redonner de la résistance lors de la
mastication. Le travail de cette étape sera de redonner une anatomie occlusale à la
restauration composite en recréant au mieux les pans cuspidiens, les fosses et les sillons
primaires et secondaires.
Pour une dent atteinte d’une lésion carieuse mésiale et distale, un côté sera matricé dans un premier
temps, le coin interdentaire et l’anneau séparateur mis en place puis le mur proximal correspondant
sera stratifié au composite. Ensuite, le système de coffrage sera retiré puis déplacé de l’autre côté qui
sera matricé pour monter l’autre mur proximal et pour éviter 2 épaisseurs de matrice pouvant ne pas
être compensées par l’écartement de l’anneau séparateur (cf. paragraphe 3.3).
37
- Deux cavités interproximales adjacentes
Lorsque deux cavités interproximales se font face on matrice le 2 cavités en même temps pour éviter
qu’une des 2 restaurations empiète sur l’espace anatomique de l’autre. Le coin interdentaire est inséré
entre les 2 dents et l’anneau séparateur est mis en place. Le mur proximal d’une des 2 dents est
stratifié. L’anneau est déposé et la matrice contre la cavité restaurée est retirée. Puis l’anneau est
remis en place et l’autre cavité peut être restaurée. L’objectif est aussi d’éviter de doubler les
épaisseurs de matrices (cf. paragraphe 3.2).
Les finitions restent une étape déterminante dans la pérennité de la restauration. Premièrement et de
manière générale, une marche entre la dent et la restauration favorisera l’accumulation de plaque
responsable de l’hydrolyse du joint de colle et à terme du décollement de la restauration ou de caries
secondaires. Ensuite cette accumulation de plaque dentaire sera responsable d’une inflammation
chronique du parodonte interdentaire (saignement au sondage voire spontané dans les cas plus
sévères) pouvant conduire à des récessions parodontales. Enfin, les finitions terminent le travail de
réalisation du composite pour son adaptation à la dent et permettent d’avoir l’anatomie la plus
parfaite selon les critères FDI présentés dans le pragraphe 2.2. Le patient retrouvera du confort et de
la fonction. Ainsi, les répercussions nocives de la perte du contact proximal, établies dans le
paragraphe 1.4, seront réparées.
38
3 : Cas cliniques
Nous avons choisi d’énoncer 3 situations cliniques de restauration de contact interproximal avec un
matériau composite :
- Simple cavité occluso-proximale
- Deux cavités interproximales adjacentes
- Deux cavités mésiales et distales sur une même dent
Figure 46 : Mesure à la sonde parodontale pour le choix de la hauteur de la matrice après dépose des
amalgames
39
Figure 47 : Essai de la matrice retenue - ici matrice Palodent V3 - Dentsply Sirona
Le coin interdentaire doit être choisi indépendamment de la matrice pour contrôler son adaptation à
l’anatomie cervicale proximale de la dent à restaurer. Ainsi, on peut evaluer approximativement la
taille de l’embrasure et la distance inter-radiculaire en cervical pour choisir une taille adaptée. Ensuite,
vérifier la mise en place en friction du coin dans l’embrasure tout en permettant une insertion
complétement traversante et valider visuellement sa bonne adaptation tout au long du bord cervical
de la cavité. Le coin retenu dans notre situation sera le Wave-Wedge de Triodent.
40
Figure 49 : Vue clinique de la mise en place de la matrice et du coin interdentaire
Ici MyRing Forte - Polydentia est utilisé avec ses extrémités MyTines Médium
41
Un traitement de la surface dentaire à restaurer est réalisé. On commence par le mordançage amélaire
à l’acide orthophosphorique à 32 % pendant 15 secondes qui sera complété par l’application dentinaire
de l’acide pendant 15 secondes (30 secondes en cumulé pour l’émail). Après rinçage abondant pendant
20 secondes et séchage, le système adhésif est appliqué avec une « brush » de petit diamètre et sera
polymérisé 30 secondes. Ensuite on commence par la reconstruction du mur proximal qui sera
polymérisé 30 secondes. Ensuite, on continue par restaurer les 2 tiers profonds de la cavité. Le dernier
tiers superficiel sera sculpté pour recréer une face occlusale la plus anatomique (dessin des pans
cuspidiens, des fosses et des sillons primaires et secondaires). 25
Figure 53 : Vues cliniques du temps des finitions au CK6 et à la fraise bague jaune
25
Koubi, Brouillet, et Pignoly, « Restaurations esthétiques postérieures en technique directe ».
42
Figure 54 : Vue clinique juste après finitions et polissage avant la dépose du champ opératoire
43
3.2 Deux cavités interproximales adjacentes
Après dépose de deux amalgames (caries secondaires) sur 2 prémolaires on obtient 2 cavités
interproximales adjacentes. Des restaurations composites sont envisagées. On matrice les 2 cavités en
même temps et le coin interdentaire est inséré entre les 2 dents. L’anneau séparateur est mis en place.
Le mur proximal d’une des deux dents est stratifié. Ensuite, la matrice du mur proximal restauré est
déposée. Le mur proximal de l’autre cavité peut être restauré.
La méthode à appliquer pour le choix des éléments du système de coffrage est la même que pour le
cas clinique du paragraphe 3.1.
1 2
3 4
44
3.3 Deux cavités mésiale et distale sur une même dent
Le cas clinque ci-dessous présente 1 cavité mésiale et 1 cavité distale distincte sur une 1ère molaire
maxillaire. On dépose des amalgames mésiaux et distaux pour raison de caries secondaires. Dans un
premier temps, un côté sera matricé, le coin interdentaire et l’anneau séparateur mis en place puis le
mur proximal correspondant sera stratifié au composite. Ensuite, le système de coffrage est retiré puis
déplacé de l’autre côté qui sera matricé pour monter l’autre mur proximal. Ensuite, il ne reste plus
qu’à restaurer les 2 cavités occlusales. Le choix du système de coffrage se fera indépendamment pour
les deux cavités. Il se fera selon les méthodes indiquées dans le paragraphe 3.1.
1 2
3 4
1 : Vue de la situation initiale après pose du champ opératoire et la préparation des tissus dentaires
2 : Vue clinique après matriçage du mur distal
3 : Vue clinique de la restauration du mur distal
4 : Vue clinique après dépose de système de coffrage en distal, mise en place du système de coffrage pour la cavité mésiale
de la dent et restauration du mur mésial
Les 2 cavités sont donc traitées indépendamment. Une fois les 2 murs proximaux restaurés, les noyaux
dentinaires occlusaux peuvent être reconstitués. L’enjeux de cette étape sera de retrouver une face
occlusale la plus anatomique en dessinant les pans cuspidiens, les fosses et les sillons dentaires
primaires et secondaires.
45
Conclusion
Le contact proximal joue un rôle physiologique très important par son anatomie et ses rapports
fonctionnels. La perte de structures proximales peut entrainer la perte de ce contact. Sa reconstitution
est indispensable et fait appel à des procédures souvent jugées complexes par les praticiens. La
restauration résultante peut être facilement évaluée grace à la précision des critères fonctionnels et
bilogiques qui la régissent. La difficulté de la procédure opératoire de restauration en composite du
contact proximal est dûe à sa situation anatomique et aux objectifs à atteindre. Les mises à jour dans
la littérature soulignent toujours l’application et la maitrise d’un protocole précis demandant de la
rigueur et du temps.
Aujourd’hui, les matériaux composites disponibles présentent des viscosités faibles telles qu’elles
imposent des systèmes de coffrage et d’écartement en adéquation avec le matériau. De nombreux
industriels proposent des systèmes complets qui répondent de mieux en mieux à ce cahier des charges
strict.
Nous retiendrons la triade « matrice partielle anatomique, coin interdentaire et anneau séparateur »
qui agissent en synergie pour créer un système de coffrage anatomique. Ainsi, le matériau de
restauration est maintenu aux limites de la cavité par la matrice et le coin interdentaire, la force de
pression du nouveau contact obtenu est retrouvée grâce à l’anneau séparateur et les structures
dentaires défectueuses sont réparées par le composite selon de critères et des objectifs établis.
46
Bibliographie
47
Koubi, S.-A., J.-L. Brouillet, et C. Pignoly. « Restaurations esthétiques postérieures en technique
directe ». In EMC Médecine buccale. Elsevier Masson, 2008. https://www-em-premium-
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Lasfargues, J.-J., et P. Colon. Odontologie conservatrice et restauratrice. Tome 1, Une approche
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Oh, S.-H., M. Nakano, E. Bando, N. Keisuke, S. Shigemoto, J.-H. Jeong, et D.-W. Kang. « Relationship
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Qvist, V., L. Johannessen, et M. Bruun. « Progression of approximal caries in relation to iatrogenic
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Vardimon, A. D., E. Matsaev, M. Lieberman, et T. Brosh. « Tightness of dental contact points in spaced
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Wolff, D., P. Hahn, P. Ding, T. Maier-Kraus, C. Frese, C. Doerfer, et H. J. Staehle. « Proximal contact
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Operative dentistry 37, no 3 (2012): 272‑80. https://doi.org/10.2341/11-147-L.
48
Table des figures
49
Figure 27 : Différents types de coins interdentaires ............................................................................. 26
Figure 28 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le coin
(à gauche) et parfaite par du téflon (à droite) ...................................................................................... 27
Figure 29 : Vues cliniques de l’utilisation de téflon pour améliorer l’adaptation de la matrice sur les
surfaces dentaires axiales ..................................................................................................................... 27
Figure 30 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le coin
(gauche) à cause d’une malposition dentaire et parfaite par l’ajout d’un coin supplémentaire et de
téflon (droite) ........................................................................................................................................ 28
Figure 31 : Schéma occlusal de l’adaptation cervicale imparfaite de la matrice contre la dent par le coin
(à gauche) à cause de l’anatomie particulière d’une 1ère molaire maxillaire et parfaite par l’ajout d’un
coin supplémentaire et de téflon (à droite) .......................................................................................... 28
Figure 32 : Schéma d’une vue occlusale de l’adaptation cervicale de la matrice par le coin anatomique
dans le cas d’une racine bi-concave ...................................................................................................... 29
Figure 33 : Pince à clavette Palodent - Dentsply Sirona ..................................................................... 29
Figure 34 : Schéma de différentes positions de l’anneau de McKean .................................................. 31
Figure 35 : Anneau Composi-Tight 3D Soft-FaceTM - Garrison............................................................ 32
Figure 36 : Anneau Palodent Universel - Dentsply Sirona ................................................................. 32
Figure 37 : Anneau MyRing Forte - Polydentia .................................................................................. 32
Figure 39 : Vues cliniques des étapes de la réalisation du Custom Ring............................................... 33
Figure 40 : Photo du résultat de l’anneau customisé obtenu ou « Custom Ring » ............................... 34
Figure 41 : Protocole de stratification composite avec la technique du « Custom Ring ».................... 35
Figure 42 : Pince forceps universelle pour anneau séparateur............................................................. 35
Figure 43 : Vue clinique d’une dent avec 2 cavités mésiale et distale .................................................. 37
Figure 44 : Vue clinique de deux cavités interproximales adjacentes .................................................. 38
Figure 45 : Vue clinique de la situation initiale après la pose du champ opératoire ............................ 39
Figure 46 : Mesure à la sonde parodontale pour le choix de la hauteur de la matrice après dépose des
amalgames ............................................................................................................................................ 39
Figure 47 : Essai de la matrice retenue - ici matrice Palodent V3 - Dentsply Sirona ......................... 40
Figure 48 : Essayages multiples de coins interdentaires ....................................................................... 40
Figure 49 : Vue clinique de la mise en place de la matrice et du coin interdentaire ............................ 41
Figure 50 : Vue clinique de la mise en place de l’anneau séparateur ................................................... 41
Figure 51 : Vue clinique du brunissage de la matrice à la spatule de bouche ...................................... 41
Figure 52 : Vues cliniques juste après dépose du système de coffrage ................................................ 42
Figure 53 : Vues cliniques du temps des finitions au CK6 et à la fraise bague jaune ............................ 42
50
Figure 54 : Vue clinique juste après finitions et polissage avant la dépose du champ opératoire ....... 43
Figure 55 : Vue clinique occlusale immédiate de la restauration finale ............................................... 43
Figure 56 : Vue clinique vestibulaire immédiate de la restauration finale ........................................... 43
Figure 57 : Temps opératoires de la restauration de deux cavités interproximales adjacentes .......... 44
Figure 58 : Temps opératoires de la restauration de deux cavités interproximales mésiale et distale
disctinctes sur une même dent ............................................................................................................. 45
51
Annexes
ANNEXE 1 : MATRICES
52
Matrices anatomiques sectorielles 2 versions :
BLUE (de couleur bleue) d’une épaisseur de
0.050mm et HD (transparente) d’une épaisseur
Bioclear Biofit 0.075mm. Toutes les 2 translucides, rigidité 2.5€
Mylar supérieure aux matrices transparentes
Bisico habituelles, possibilité d’une polymérisation à
travers la matrice, languette occlusale pour
faciliter la manipulation de la matrice.
Matrices anatomiques sectorielles Faites en
Bioclear Biofit acier inoxydable trempé. Munies de 3 trois
SS Metal Bisico languettes occlusales pour une surface d’appui 1.87€
pour la manipulation sans déformation. 3 largeurs
disponibles. Épaisseur : 0.038mm.
Matrices anatomiques sectorielles Faites en
Composi-Tight métal inoxydables 5 largeurs (3.2mm avec 0.42€
B-Series Garrison extension, 4.6mm, 3.8mm avec extension, 6.4mm
et 6.4mm avec extension). Épaisseur : 0.0381mm.
Composi-Tight Matrices anatomiques sectorielles Elles ont les
Gold Garrison mêmes caractéristiques que les B-Series, 16% 0.46€
plus longues, couleur dorée.
Matrices anatomiques sectorielles Elles ont les
mêmes caractéristiques que les Composi-Tight
Composi-Tight B-Series mais sont 16% plus longues et 0.46€
M-Series Garrison disponibles en 6 largeurs (3.2mm avec extension,
4.6mm, 3.8mm avec extension, 5.5mm, 6.4mm et
6.4mm avec extension).
Matrices anatomiques sectorielles Font appel à
la technologie eZ-PlaceTM qui allie un un acier
Composi-Tight inoxydable et un procédé de formation de bande 0.78€
3D Fusion Firm matricielle exclusif. Existent en 5 largeurs (4.3mm,
Garrison 4.3mm avec extension, 5.3mm, 6.1mm et 6.1mm
avec extension). Épaisseur : de 0.038mm.
Matrices anatomiques sectorielles revêtues
Composi-Tight dans leur intrados d’une surface téflonisée non
3D Fusion Full adhérente. Profondes et larges avec une partie 1.02€
Curve Garrison sub-gingivale. 5 largeurs avec code couleur
(4.3mm, 4.3mm avec extension, 5.3mm, 6.1mm
et 6.1mm avec extension). Épaisseur : 0.038mm.
Matrices anatomiques sectorielles 5 largeurs
SlickBands SM avec code couleur (4.6mm, 3.8mm + extension,
Series Garrison 5.5mm, 6.4mm, 6.4mm + extension). Elles ont un 0.57€
revêtement anti-adhérent.
Épaisseur : 0.04064mm.
Matrices anatomiques sectorielles 5 largeurs
SlickBands SXR avec code couleur (4.6mm, 3.8mm et extension,
Series Garrison 5.4mm, 6.4mm, 6.4mm + extension). Revêtement 0.89€
anti-adhérent et languettes de préhension à leurs
extrémités. Épaisseur : 0.038mm.
53
ANNEXE 2 : COINS INTERDENTAIRES
SoftWedge Coin en bois 4 tailles (XS, S, M, L), longs, plus large que 0.21€
Garrison haut, capacité à gonfler lorsqu’ils s’humidifient.
A+Wedge Coin plastique plein 4 tailles (XS, S, M, L), effet 0.41€
Garrison astringent avec une surface de sulfate d’alumine.
G-Wedge Coin plastique plein 4 tailles (XS, S, M, L), tête 0.31€
Garrison nervurée pour une meilleure préhension.
Wedge Coin plastique plein 4 tailles (XS, S, M, L), G-Wedges +
Wands baguette de positionnement. Le placement du coin se fait 0.39€
Garrison sans instrument de bouche. Existe version « clear »
translucide augmente la polymérisation du composite.
Composi- Coin plastique ajouré 4 tailles (XS, S, M, L), 2 matériaux
Tight 3D pour adaptabilité et rétention. Surmoulage SoftFace
Fusion permet pour l’adaptation, lamelles rétentives souples 0.54€
Wedge rabattables lors de l’insertion du coin qui reviennent en
Garrison place lors de leur sortie de l’espace interproximal.
54
ANNEXE 3 : ANNEAUX SEPARATEURS
55
Anneaux à mors métalliques Faits en acier trempé
inoxydable poli autoclavable. Corps horizontal
80€
circulaire et mors verticaux polis ronds. Existent en 2
Composi-Tight series : Les Composi-Tight Original G-Rings et les et
G-Rings Matrix ring Composi-Tight Gold G-Rings. La différence principale 91€
Garrison résident dans la couleur. Les Gold G-Rings sont en or et
leur alliage métallique les rends plus résistants et plus
flexibles. 2 tailles : Standard (petite hauteur coronaire)
et Larges (hauteurs coronaires importantes).
ThinTine Anneau à mors métalliques Fait en acier trempé
G-Ring inoxydable poli autoclavable. Corps horizontal 95€
Garrison circulaire recouvert de plastique rigide et mors
verticaux polis rond.
Anneaux bifides silicone Existe en 3 séries : Soft-
Face Original, Soft-Face Clear Soft-Face XR. Ces 3
séries d’anneaux sont en fait la bague ThinTine G-Ring
dont les mors ont été habillé d’extrémités silicone 92.5€
différentes ouverte en « V » pour surmonter le coin. Et
Composi-Tight Corps horizontal circulaire.
3D Soft-Face - Série Original : mors silicone orange. 95€
Garrison - Série « Clear » : permet une photopolymérisation (pour
accrue des matériaux composites du fait de ses mors en la XR)
silicone translucides bleus (si utilisé avec matrice
transparentes).
- Série XR : mors en silicone bleu, plus profilés et
améliorés.
Anneau bifide silicone Corps horizontal circulaire
recouvert de plastique rigide. Mors avec extrémités
Composi-Tight Soft Face modifiées (adaptation et rétention
3D Fusion Matrix augmentées). 102€
Rings X Garrison 3 tailles : bleu (prémolaires et faible hauteur coronaire),
orange (molaires, hauteur coronaire plus importante),
vert (anneau extra-large pour cavité très large même
dans le cas d’une cuspide manquante).
56
Vu, le Directeur de thèse Vu, le Doyen de l’UFR d’Odontologie - Montrouge
Résumé :
La nature a fait que 2 dents adjacentes correctement positionnées, se touchent via un point ou une
surface de contact. Cette zone de rencontre d’embrasures occlusales et proximales est indispensable
à restituer dans le cas de cavité proximale sous peine d’inconfort du patient. L’objectif de la
restauration composite est de recréer un contact interdentaire en lui donnant une forme et un contour
les plus physiologiques régis par les critères FDI. Le contact ainsi rendu assure la protection de
l’écosystème interproximal et de la papille interdentaire sans tassements alimentaires. Le
remplacement des tissus perdus tient compte des matériaux à notre disposition mais aussi de critères
bien précis pour assurer une restauration la plus physiologique de l’espace interproximal. Le but de
cette thèse est, dans un premier temps, de définir le contact interproximal et les problèmes engendrés
par sa perte. Dans un second temps, nous nous attardons à la partie purement restauratrice d’une
dent présentant une cavité occluso-proximale. Nous voyons en détail la séquence clinique de la
restauration au composite. Ensuite, nous voyons les techniques actuelles et novatrices disponibles
pour nous aider dans toutes les situations cliniques plus ou moins complexes, rencontrées par le
chirurgien-dentiste dans son exercice en cabinet. Ce travail se termine par une application des
concepts théoriques instaurés, à travers 3 cas cliniques.
Discipline :
Odontologie conservatrice
Mots clés français (fMeSH et Rameau) : Restaurations dentaires permanentes -- Dissertation universitaire ;
Adaptation marginale (odontologie) -- Dissertation universitaire ; Mécanique du contact -- Thèses et écrits
académiques ; Matrices dentaires -- Thèses et écrits académiques
English keywords (MeSH) : Dental Restoration, Permanent -- Academic Dissertation ; Dental Marginal
Adaptation -- Academic Dissertation
Université de Paris
UFR d'Odontologie - Montrouge
1, rue Maurice Arnoux
92120 Montrouge