Didactique Du Texte Littéraire Thèse
Didactique Du Texte Littéraire Thèse
Didactique Du Texte Littéraire Thèse
Université d’Oran 2
Faculté des Langues étrangères
THESE
Année : 2015-2016
AVANT-PROPOS
J’ai décidé dès lors d’entreprendre une recherche plus ou moins poussée sur cette
thématique : « La réception du texte littéraire en milieu scolaire : pour une approche
didactique du récit. Exemple du secondaire en Algérie ».
J’espère avoir contribué quelque peu à mettre en lumière les points sensibles de la
théorie et de la pratique de l’apprentissage et l’approche du texte.
Le français, et, par ricochet, d’une manière générale sur la méthode d’apprentissage
de celle-ci et par la même l’impact sur nos apprenants ayant subi les affres de ce type de
délaissement.
2
Je remercie, par ailleurs, tous mes collègues de l’Université d’Ibn Khaldoun de
Tiaret, à leur tête Monsieur le Recteur, qui a su se résigner en dernier essor à accepter mon
besoin d’aller jusqu’au bout des choses.
En outre, je tiens à signaler que ce travail est loin d’être parfait, des difficultés
n'ont pas manqué. Elles concernent particulièrement la disponibilité de données. Elles
concernent également la disponibilité des moyens pour la réalisation entre autres
d'interview. Cette dernière situation m’a obligée de me contenter des questionnaires que
nous avons pu avoir avec les enseignants.
3
Remerciements
Sont à tous mes encadreurs, mes professeurs de l’Université d’Oran, de Sidi Bel
Abbes et de Toulouse, qui n'ont ménagé aucun effort pour m’aider et qui m’ont inspirée.
Sihame.
4
Dédicaces
À
Ma chère maman,
Tous les mots ne peuvent exprimer ce que je ressens pour toi, aucune
expression ne saurait formuler l’estime et l’amour que je te porte.
Tous les efforts que tu as fournis, tout le long de mon parcours, pour mon
éducation ne peuvent être récompensés, et je ne saurais comment te remercier .
À
Ma petite Lydia, qu’elle m’excusera de l’avoir abandonnée durant ces six
dernières années.
À
La mémoire du feu Khellil Tahar, collègue, frère et enseignant qui nous
a quittés à la fleur de l’âge et qui nous manque déjà.
À
Tous ceux qui ont partagé ma souffrance, ma douleur et ma maladie et qui
n’ont cessé de m’encourager jusqu’à la fin de ce parcours surtout toi BB.
5
Sommaire
Introduction générale 8
Première partie 19
De la lecture à la réception d’un texte 19
Chapitre 1 Lire un texte littéraire 20
Chapitre 2 L’interaction lecture-écriture 42
Chapitre 3 Stratégies et Méthodes 53
Chapitre 4 Le choix du texte à exploiter 64
Chapitre 5 La littérature et lecture littéraire : deux concepts 76
Chapitre 6 La lecture littéraire de la théorie à la pratique. 86
Deuxième partie 94
L’exploitation du texte littéraire au secondaire
95
(protocole d’enquête)
Chapitre 1 De la difficulté à lire des textes littéraires proposés 100
Chapitre 2 Alternance Récit-Discours 124
Chapitre 3 Comment est abordé un texte littéraire en classe de langue 129
Chapitre 4 La lecture littéraire au secondaire 143
Chapitre 5 L’approche interculturelle et l’enseignement du texte littéraire 153
Chapitre 6 Le texte littéraire appréhendé avec l’approche par les compétences 160
6
Résumé
Réussir à enseigner un texte littéraire au secondaire est loin d’être réalisable et si elle
l’est (la réussite), elle ne concerne pas les établissements des milieux défavorisés où le
français n’est parlé que dans la séance du français. En plus, les apprenants sont loin de rédiger
un texte après la lecture d’un premier, car ils ne lisent pas pour écrire.
Rédiger pour un apprenant est devenu un processus d’évaluation, ils rédigent pour avoir
une note tout simplement.
Ces compétences sont généralement bien définies par le programme officiel. Chaque
séquence est intitulée par exemple : « écrire pour relater un évènement réel ou imaginaire »,
« écrire pour informer », « écrire pour agir et faire agir l’autre », « écrire la suite d’un
texte… »
Chaque chapitre vise un objectif de rédaction et l’objectif de chaque séquence est encore
l’installation des savoirs : un savoir-faire, savoir écrire…c’est en apprenant à bien lire qu’un
apprenant s’appropriera le savoir écrire. Ainsi, un apprenant pourra produire des textes à partir
de la société où il vit.
7
Introduction générale
8
Notre travail s’inscrit dans le cadre de la poursuite d’une recherche dans le
domaine de la didactique du français langue étrangère qui a pour titre : « La réception du
texte littéraire en milieu scolaire : pour une approche didactique du récit. Exemple du
secondaire en Algérie »
Aucun apprentissage ne peut être formel sans la maîtrise d’un certain ensemble
d’activités, il est à signaler que le nouveau programme de français présente différentes
activités telles que : évaluation diagnostique, activités de l’oral, lecture et
compréhension.
Nous allons dans cette étude nous intéresser à la séance de la lecture et la
compréhension, car notre travail est en relation avec la lecture d’un texte.
La deuxième séance sera la séance de l’expression écrite, car notre objectif est
de montrer comment un apprenant peut passer d’une lecture d’un texte à une écriture
d’un autre.
Avec le temps, l’apprenant pourra exprimer ses sentiments, ce qui se passe dans
son esprit, oralement ou par écrit et ce c’est à partir de la lecture d’un texte, il peut
communiquer sans difficulté avec les autres et d’une façon immédiate. Lire un texte
conduit par la suite à écrire un autre de même type et suivant les mêmes critères.
9
À chaque rencontre, partout, et tous les jours, nous nous exprimons, nous
abordons divers sujets, nous donnons notre point de vue, et à travers ces actes nous
corrigeons continuellement notre expérience.
En ce qui concerne l’apprenant, en classe même procédé, à chaque fois, il
ajoute à son répertoire des mots nouveaux, apprend la grammaire, lit un texte, le
comprend et essaie de l’interpréter.
Toutes ces actions que ce soit pour un adulte ou un apprenant, ces pratiques
dont nous nous ne rendons pas compte forgent notre esprit et notre façon de réagir à une
idée donnée.
Non seulement, nos actions sont d’ordre oral, mais on aboutit souvent à l’écrit,
à partir de là, la lecture est l’un des éléments importants pour en arriver à l’écrit, à cet effet
que peut-on dire de la lecture d’une manière générale et d’après la théorie de la réception
et de la lecture selon l’école de Constance voilà ce qu’on dit de la lecture :
« L’histoire de la lecture est fondée sur une dichotomie. Le texte, ou trace écrite
est fixe, durable et transmissible. La lecture est éphémère, inventive, plurielle, plurivoque.
D’ailleurs, elle est toujours fragmentée : d’une part parce qu’elle est pleine
d’interruptions. Les apprenants lisent rarement un texte d’un seul coup.
D’autre part, parce que tributaire de la mémoire que nous gardons. Donc
jamais fidèle, toujours à désambiguïser et à clarifier. »1
Est-ce que la lecture du texte littéraire occupe une place dans notre société ?
Dans le cadre de notre étude en tant qu’enseignant, nous nous posons la question
en nous limitant dans le cadre scolaire et nous tenterons d’y répondre en incluant ceci sous
ses divers aspects.
Donc, le texte littéraire dans nos établissements et particulièrement en classe
de FLE et comment est-il perçu par nos apprenants ? et le plus primordial l’apprenant
passe de la lecture à l’écriture ?
Ce travail essaie donc de tenir compte d’une démarche qui s’est basée sur
une réflexion théorique (théorie de la réception de ISER)2 en partant des théories de la
réception et de la lecture selon l'école de Constance :
« Les théories de la réception et de la lecture proposent une approche
relationnelle où le tiers état lecteur/public serait la pierre angulaire d’une nouvelle
1
Théorie de la réception et de la lecture selon l’école de Constance Source Wikipédia. org.
2
Hisser Wolggang(1985), l’acte de la lecture, théorie de l’effet esthétique.
10
perspective communicationnelle du texte littéraire ». « Autrement dit, nous constatons que
la lecture et la réception du texte littéraire sont aussi productives de sens : on ne fait plus
l’économie de la triade AUTEUR-TEXTE-LECTEUR. Nous constatons l’importance du
destinataire pour le texte littéraire. Effectivement, sans le lecteur (l’apprenant) le texte
n’existe pas ».
Et une autre pratique celle de lire, comprendre et rédiger un texte. Réparti en trois
parties ; cette recherche essaiera de répondre à la problématique et aux questions de
recherches posées au départ tout en s’inspirant d’une démonstration et d’une analyse.
Après l’enseignement de la lecture et du texte littéraire en classe de troisième
année secondaire. Nous montrerons à quel point les apprenants sont nettement plus attirés
par les auteurs algériens d’expression française : Mohamed DIB, Mouloud MAMERI,
Ammar METREF…que par les auteurs français.
Ce constat sera illustré par une enquête réalisée auprès de quelques enseignants de
français du secondaire de cinq wilayas de l'oranie. Notre enquête montrera que les auteurs
algériens sont les plus reçus par nos apprenants que les auteurs français. Notre enquête
prouvera que même les enseignants sont plus à l’aise d’aborder un auteur algérien qu’en
abordant un auteur d’autres nationalités… surtout dans les établissements des milieux
défavorisés.
De plus, les textes proposés par les enseignants sont soit : des textes qui ont déjà
été portés à l’écran / feuilleton (le cas de la grande maison de Mohamed DIB) soit des
textes qui traitent de la réalité et du vécu algérien.
11
lecture d’un texte tout en faisant la relation entre la lecture et l’écriture. Nous montrerons
qu’un apprenant peut écrire un nouveau texte en suivant certains repères pédagogiques de
l’écriture. C'est-à-dire que l’enseignant peut demander à l’apprenant de réécrire le texte lu
en phase de compréhension à sa façon, sans reprendre les propos de l’écrivain. Nous
demanderons ce genre d’activité à l’apprenant quand il est en première phase de rédaction
(premier jet) ensuite, nous lui demanderons de rédiger une phase initiale d’un récit, finale,
ou un déroulement d’évènements…
Rares sont les enseignants qui utilisent les textes proposés par le manuel scolaire.
Dans un deuxième temps, nous essayerons de faire la liaison entre l’enseignement de la
lecture et comment par une simple lecture l’apprenant arrivera à faire un résumé oral ou
écrit d’un texte sans l’avoir entre les mains. À partir d’une lecture magistrale bien claire,
l’apprenant pourra construire un nouveau texte du moins ce qu’il a pu retenir à partir
d’une première lecture.
Dans cette perspective plusieurs questions se posent à nous, questions qui se font
écho :
- Le texte littéraire permet-il de développer chez les apprenants de troisième année
des compétences de manières différentes ?
- Comment un apprenant peut-il à partir d’une lecture d’un texte en produire un autre
du même type ?
12
- Quels critères faut-il choisir pour sélectionner un texte parmi les vastes champs de la
production littéraire ?
- Quelle approche faut-il adopter pour aborder un texte littéraire ?
- Quelle méthodologie faut-il adopter pour mettre au point l’approche en classe du
secondaire ?
- Comment le choix des auteurs selon leurs nationalités peut-il afficher la volonté de
recevoir ou non le texte littéraire ?
Notre travail est centré sur le texte littéraire et sa réception dans le milieu scolaire
et dans le secondaire précisément.
Pour procéder et éclairer cet intitulé, nous poserons la question centrale suivante :
- Comment les apprenants reçoivent-ils le texte littéraire dans une classe de
troisième année secondaire et le changement d’approchesi peut-il avoir un rôle pour qu’il
soit bien reçu ?
Notre travail essaiera de répondre à ces questions et apportera quelques
propositions didactiques.
L’enseignement du texte littéraire repose sur des règles qui fondent conjointement
la méthodologie et la pédagogie. Un enseignement sans méthode serait inconcevable et
l’enseignant doit choisir des options et déterminer à la fois le contenu de son
enseignement, la façon dont il le dispense et la façon de le recevoir par les apprenants
(activement ou passivement)
L’enseignement étant basé sur des rapports humains, ceux d’un maître et d’un
d’une classe. Comment ces rapports sont-ils gérés ? Par les approches que nous
proposerons, nous y tenterons d’aider à enrichir la culture de l’apprenant par le biais du
littéraire. Il pourra ainsi :
13
Nous travaillerons sur des extraits d’auteurs algériens d’expression française et
sur d’autres extraits d’auteurs français. Dans cette analyse, l’apprenant sera mis dans un
environnement à la fois culturel et linguistique dans lequel il sera motivé et pourra
recevoir des textes littéraires et construire des connaissances de la langue qu’il souhaite et
veut apprendre.
A partir des des ces activités par le biais de la lecture , l’apprenant arrivera en premier lieu
à ressortir le paratexte, reconnaitre le sens du texte, puis en pour en arriver à la
compréhension.
3
Pierre DROUIN, reprenant une citation d’Antoine LION, définit ainsi l’illettrisme : « terme qui sert à
caractériser tous ceux qui ne savent faire du sens avec l’écrit, soit pour en produire par écriture, soit pour en
recevoir par lecture. (Le MONDE du 20.12.1986. p.8)
4
Portine H .(1998) L’autonomie de l’apprenant en question ; alsic .revues.org. numéro ,Volume 1 ; n°01 pts de
vues- échanges.
14
Dégager des hypothèses de sens, il s’agit concrètement ici de fixer un cadre de
référence et l’objectif est d’entraîner l’apprenant à la reformulation d’hypothèses de sens
en partant du titre par exemple. Ce premier moment se veut un moment d’expression orale
libre.
Après tout cela vient la lecture silencieuse suivie d’une question, appelée
généralement « vérification de la lecture ». À partir de cette question, l’enseignant pourra
vérifier le degré d’acquisition et de compréhension du texte lu. L’enseignant lira à son
tour une lecture magistrale pour montrer aux apprenants les moments de narration, de
prise de paroles par les personnages…
Il invitera par la suite les apprenants à pratiquer une lecture découverte, une
lecture anticipation-rétroaction, à la recherche de ces éléments dont une liste non
exhaustive est proposée dans le projet de troisième année secondaire (ancien programme).
Quant à la deuxième séance sur laquelle nous allons travailler, c’est la séance
de l’expression écrite avec ses deux moments. Le premier moment, c’est le moment des
5
Op.cit
6
Cortes , Français dans le monde n°192, page 31.
7
Op .cit
15
exercices qui prépareront l’apprenant à rédiger quant au deuxième moment c’est celui de
l’écriture et ceci constitue l’objectif de notre travail.
Nous allons nous inspirer de la théorie de la réception de ISER8. Cette théorie
pose le problème du destinataire de l’œuvre et de son rôle dans la littérature et l’histoire
littéraire. Nous essayerons de voir comment on pourrait la mettre en parallèle avec les
apprenants dans un bain d’apprentissage.
On utilise souvent des textes littéraires d’expression française des différents auteurs
et de différents pays proposés en classe de troisième année afin de permettre à nos
apprenants de bien s’imprégner d’autres cultures, mais cette action qui est en dehors de
nos frontières ne laisse-t-elle pas l’apprenant à mieux connaitre l’autre ou bien ne le
bloque-t-elle afin de préserver uniquement sa culture ?
L’étude du texte littéraire a pour but à notre connaissance de mettre en uniformité
l’interprétation du support exposé en laissant le libre choix à l’apprenant de donner son
point de vue, de commenter sa lecture en fonction de son niveau.
À travers cette recherche, nous pouvons avancer que l’étude des textes ne se limite
pas à uniquement à la réception du support en question (lecture/compréhension), mais
plutôt le contraire, nous avons découvert que l’apprenant loin de se confiner dans sa
culture en gardant son identité, nous sommes arrivés avec l’apprenant à découvrir la
richesse des autres cultures, et c’est à travers ces lectures que l’apprenant s’enrichit et
enrichit son entourage, avec un esprit constructif.
Nous nous baserons donc sur deux activités proposées par le programme officiel
de français langue étrangère, la première est : la lecture et la compréhension appelées dans
les anciens programmes : compréhension de l’écrit et la séance de l’expression écrite cette
dernière nous permettra de voir les productions narratives des apprenants après un assez
long parcours d’apprentissage.
En partant de la lecture pour en arriver à la production écrite, nous découvrons que
l’apprenant essaye tant bien que mal soit nous faire découvrir sa culture, soit nous
apprendre la culture des autres à travers ses écrits.
8
Iser Wolggang(1985) ,l’acte de la lecture , théorie de l’effet esthétique
16
Sur ce nous citons les travaux de Jauss et ISER,9: « les théories de
la réception et de la lecture acceptent cette ambivalence comme caractéristique de
la réalisation et de l'actualisation des textes littéraires répondent à cette insuffisance. Dans
cette optique, Jauss tente de renouveler et d’absolutiser l’histoire de la littérature ».
Donc, cette partie traite du texte littéraire et son objectif ; en partant d’une simple
lecture suivie d’une compréhension et une analyse arriver à une écriture.
Après une expérience d’enseignement du texte littéraire en classe de troisième
année, nous avons remarqué qu’il existe un échec flagrant en matière de la lecture du récit.
Mais ceci ne nous empêche pas de construire à travers les « séances » programmées
d’amener l’apprenant à rédiger pour donner son point de vue, son interprétation.
.
Peut-être par le fait que son enseignement soit difficile, ou peut-être par le fait
que le projet du texte littéraire apparaît en fin d’année c’est ce qui pousse les enseignants à
« bâcler » le travail, et à l’apprenant de se montrer désintéressé totalement surtout si on
prend en considération les textes proposés par le manuel de la réforme du système
éducatif.
Rédiger pour un apprenant est devenu un processus d’évaluation, ils rédigent pour
avoir une note.
Chaque séquence concerne le lien entre la lecture et l’écriture. Le travail sur les
textes proposés est orienté vers l’installation d’une ou de différentes compétences chez les
9
JAUSS Hans (1978), pour une esthétique de la réception, Gallimard
17
apprenants puisque c’est le but recherché par la nouvelle approche appelée « par
compétence ». Ces compétences sont généralement bien définies par le programme
officiel. Chaque séquence est intitulée par exemple : « écrire pour relater un évènement
réel ou imaginaire », « écrire pour informer », « écrire pour agir et faire agir l’autre »,
« écrire la suite d’un texte… »
Notre travail est réparti en trois parties étroitement liées, ces trois parties fondées
sur la démonstration et l’analyse. Nous avons remarqué que le texte littéraire est présent
dans tous les programmes qu’ils soient anciens ou nouveaux, il est présent dans la
première année comme il revient en troisième année. Nous avons noté par la suite que le
texte littéraire clôture les programmes officiels par rapport aux autres types (argumentatif,
expositif…) qui apparaissent généralement en début du procédé d'apprentissage.
C’est la raison pour laquelle, nous commencerons la première partie par des notions
théoriques sur la lecture et la réception d’un texte littéraire ensuite un protocole d’enquête
en deuxième partie, et une proposition de séquences didactiques en troisième partie.
18
Première partie
De la lecture à la réception d'un texte
19
Chapitre 1
Lire un texte littéraire
20
Introduction
Dès son jeune âge, l’apprenant est déjà en contact avec ce type de texte qui
revient dans les trois paliers de l’enseignement l’apprentissage du FLE à savoir dans le
cycle secondaire.
Ainsi l’élaboration des concepts et des notions de l’analyse littéraire qui permet le
développement de la mémoire personnelle et collective.
Lire un texte littéraire représente d’abord pour un apprenant une sorte de rupture
avec les autres types de textes déjà lus. Toutefois, pour la majorité des lycéens, le texte
littéraire constitue un ensemble d’extraits d’écrivains célèbres classiques : Victor Hugo,
Guy de Maupassant, Honoré de Balzac, Albert Camus ou d’écrivains d’expression
française tels que Mohamed DIB, Kateb Yacine, Mouloud FERAOUN.
10
Roland Barthes, « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » [1978], OCV, Paris, Seuil, 2002, p. 469.
11
Annie Rouxel,. Université d'automne « La lecture et la culture littéraire au cycle des approfondissements »
21
D’après cette citation, nous constatons que le texte littéraire est perçu comme un
vaste corpus de styles différents et une forme d’écriture recherchée.
1.1 Comment aborder un texte littéraire, de l’approche à la lecture thématique ?
Lire un texte littéraire au lycée ? Cette question n’est pas nouvelle et plusieurs
chercheurs et spécialistes dont Turmel-John12 (1996) se sont interrogés sur ce problème.
Turmel-John définit le texte littéraire comme suit : « Tout texte relevant de la
fiction écrit avec un souci d’esthétique et reconnu comme tel par une opinion commune. »
Quant à Bourque13 (1989) il le définit ainsi : « le texte littéraire est ce type de
texte qui s’emploie à prendre des risques voire qui s’amuse à provoquer la langue ».
De ces deux définitions, il en ressort que ce type de texte est un texte à risque
c’est-à-dire à son enseignement constitue un risque à la fois pour l’enseignement et pour
l’apprenant alors comment l’aborder ?
Lors de notre expérimentation et de nos passages en classes de FLE , nous avons
constaté que nos apprenants ont de grande difficultés en matière de lecture.
Certains lisent bien, alors que d’autres médiocrement et la plupart ne lisent pas du
tout.
Et c’est ce problème si crucial qui nous a poussés dans ce travail de recherche à
aborder ce thème.
Faire de la lecture en classe, à un groupe d’apprenant est une activité qui a traversé
les temps , en enseignant qui fait lire ses élèves leur laisse souvent des souvenirs
inoubliables .
Plusieurs facteurs militent en faveur de la lecture aux apprenants, nous nous
baserons sur deux d’entre elles :
En premier lieu, les partagent le même texte, et ceci permettra de créer des liens
entre les apprenants, cette pratique ( partager un même texte)amènera les apprenants à
échanger leurs réactions , d’interagir et de réaliser, en plus ils ne répondent pas tous de
façon identique au même texte.
12
Paule Turmel-John. Article. Québec français, n° 100, 1996, p. 51-54.
13
Bourque (1989, p. 68), «le texte littéraire »
22
En second lieu, faire de la lecture aux apprenants permet d’écouter et de comprendre
des textes qu’ils ne peuvent pas lire façon autonome .
Par exemple, un apprenant dans une région dite déshéritée ne peut aborder seul la
lecture d’un texte long d’un classique français, par exemple « la ficelle » de Guy de
Maupassant, car son énergie cognitive ne lui permet pas le décodage mots : la lecture à
haute voix par l’enseignant lui procure un accès à la lecture du texte en question.
Faire de la lecture aux apprenants demande une sorte de planification pour une
séance de lecture à haute voix en classe de langue.
Bien choisir le texte : un point très important qui réside dans le choix du texte à
exploiter en fonction du niveau cognitif des apprenants .
Parfois les enseignants choisissent un texte simple qui englobe les objectifs visés
tel que « Le retour du père » de Mouloud FERAOUN, ou tout simplement parce que
l’enseignant juge que c’est un auteur ou un texte apprécié par son apprenant, ou encore
c’est un texte qui a marqué l’enseignant lui-même.
23
Toujours dans ce cadre, une lecture faite en séance le matin diffère grandement
d’une lecture faite l’après-midi, c’est pour cette raison que l’enseignant doit trouver le
moment propice pour cette activité.
L’enseignant doit faire lire un même texte par plusieurs apprenants ( quel que
soit leur niveau en lecture) surtout s’il contient plusieurs prise de paroles par les
personnages.
L’enseignant à ce moment et durant cette séance peut s’adjoindre avec ses
apprenants et prend à un moment crucial le relais de la lecture.
Il pourra par exemple jouer le rôle du narrateur et cela produit toujours un effet
saisissant.
14
A.Séoud (2005) pour une didactique de la littérature………..
24
Ceci dit, qu’enseigner un texte littéraire doit se faire pour être reconnu parce qu’il
renferme beaucoup d’informations en relation avec le discours, la culture, l’idéologie et à
l’art.
Il faut qu’il soit considéré comme un terrain propice à toutes les interprétations et les
critiques et plus précisément aux lectures plurielles.
15
J.Peytard(1982)Littérature et classe de langue, AL collection, édition Hatier.
25
Le texte littéraire peut donc être à la fois un objet de plaisir, un réservoir d’idées et
d’images offert aux lecteurs, et le lieu d’une forme de savoir et de connaissance du réel.
Il est de ce fait , le texte littéraire un objet de lecture privilégié, il est d’une
complexité particulière.
L’appréciation du texte littéraire n’est pas fondée sur uniquement le plaisir de lire,
mais elle dépend également de la connaissance de l’art de l’auteur et des moyens
littéraires qu’il privilégie.
Or, si la plupart des enseignants sont à l’aise avec l’idée d’inciter les apprenants à
réagir au texte de façon personnelle , reste la réaction des apprenants .
Chaque auteur a une histoire à raconter et il peut la raconter de mille manières, les façons
de faire qu’il choisira révèlent son art.
Dans cette perspective, la spécificité linguistique du texte littéraire par rapport aux
autres types de textes est signifiant, car comme le dit Barthes16 (1973) cité par N .Toursel
et J.Vassevière (1994) : « La littérature est faite avec du langage, c’est-à-dire avec une
matière. Le texte littéraire comme structure dans la réception, est source de multiples
compréhensions et de difficultés grammaticales et sémantiques, surtout pour les
apprenants du français langue étrangère. »
R. Barthes dans cette citation nous montre que chaque récepteur ( lecteur) peut
comprendre à sa façon .
Cela veut dire que le texte littéraire est polysémique, les apprenants le reçoivent, et
chacun l’interprète, le conçoit et le comprend à différemment .
Nous développerons dans le point suivant la compréhension des textes littéraires et
nous essayerons de montrer comment un enseignant peut participer à la compréhension de
ce type de texte peu complexe.
16
R.Barthes (1973)Le plaisir du texte.Paris.Point/Seuil
26
laquelle, les apprenants doivent apprendre « les stratégies de lecture de base, les stratégies
qui s’appliquent à tous les types de texte.
Nous citerons à ce titre F.Cicurel17 dans son livre lecture interactive en langue
étrangère qui a défini les stratégies de lecture comme suit :
17
Francine Cicurel, Lectures interactives en langue étrangère, Hachette, (F autoformation), 1991.
27
contes…).L’apprentissage de stratégies de lecture propres à la compréhension de ce
type de texte est important.
Ces stratégies concernent soit la structure du texte narratif soit les
personnages et leurs motivations.
1.7 Comprendre la structure du récit
Que nous vient à l’esprit lorsque nous lisons le passage suivant : « Il y a bien
longtemps, un prince nommé David, charmant et valeureux, était amoureux de la
belle princesse. Le roi, père de la princesse désirait pour gendre et successeur un
prince parfait……… »
Comme ils se font familiarisés avec les histoires, les élèves anticiperont qu’il
s’agit d’un conte, que David est le personnage principal ou héros, et qu’il va faire
tout ce qu’il peut pour être le gendre et le successeur du roi et que la fin de l’histoire
va nous dire si David réussira ou non à épouser la princesse.
Pour faire cas de ces anticipations nous nous servons du schéma récit.
Denhière (1985)18 définit le récit comme suit « En général, un récit à pour
caractéristiques de commencer par poser un personnage principal ou des
personnages et un cadre spatio-temporel. Ensuite d’indiquer par exemple, l’état du
personnage principal : soit un manque ou un désir, et pour que l’histoire ne soit pas
triviale il faut qu’il y ait une difficulté, ce qu’on appelle une complication. »
Les enseignants sont familiarisés avec les activités sur le schéma du récit qui
amènent l’apprenant à reconnaître le personnage principal, l’élément perturbateur,,
les complications et la résolution.
Toutes ces activités poursuivent l’objectif de sensibiliser les apprenants au fait
que les histoires présentent une structure qui permet de comprendre et d’anticiper le
récit.
18
Guy DENHIERE ET Serge BAUDET « de la compréhension à la lecture » 1985
28
langues et un prototype linguistique par excellence et la pierre angulaire de la culture
cultivée.
Les méthodes et approches nouvelles en font un lieu favorisé, symbolique et
allégorique du dialogue interculturel, imbibant leurs pensées et idées à la fois à la
sociocritique, des théories sur la réception littéraire et de la pédagogie interculturelle.
A ce propos A. Séoud (1997) souligne « L’interculturel est un passage
obligé parce tout rapport avec le texte est dans son essence interculturelle, compte
tenu évidemment de la pluralité des cultures, de la multiplicité des croisements
culturels, des civilisations d’aujourd’hui. »
Ceci dit, que l’analyse du texte littéraire ouvre la porte sur la culture mondiale,
à ce propos nous citons un passage de Nedjma (1956) de Kateb Yacine où le
personnage principal de Mustapha gharib dans un monologue intérieur s’adresse à
son maître :
« …..Cher maître, je ne remettrai pas la copie…..c’est aujourd’hui le
Mouloud…nos fêtes ne sont pas prévues dans votre calendriers. Les camarades ont
bien fait de ne pas venir…j’étais sûr d’être premier à la composition….je suis un
faux frère… »
Dans ce passage, nous pouvons relever deux éléments sur l’interculturel, le
premier est la fête du Mouloud qui est l’anniversaire du prophète Mohamed , de nos
jours cette journée est considérée comme une fête religieuse d’où la journée est
fériée, et les élèves ne vont pas à l’école.
A l’époque coloniale, les fêtes religieuses n’étaient pas célébrées et c’est la
raison pour laquelle Mustapha Gharib s’adresse à son maître à son et lui dit que nos
fêtes ne sont pas prévues dans vos calendriers.
Donc le deuxième élément dans ce passage ce sont les fêtes des français mais ,
dans ce passage elles sont implicitement citées, c’est-à-dire que leur calendrier à eux
prévoit des fêtes.
Le texte littéraire est donc celui où l’apprenant rentre dans la langue et la culture
de l’autre et c’est cet endroit où il configure son identité, et l’identité de l’autre .A
travers l’extrait que nous proposons dans le passage suivant, nous montrerons
comment les apprenants interagissent avec le texte, les personnages, les traditions en
voici l’extrait :
29
Extrait 1 :
« Embrasse la tête de ton oncle, ma fille. Un beau jeune homme, tu vois, tu
peux être fière de tes oncles… »
Mouloud FERAOUN . « Les chemins qui montent » p142, sans doute un
apprenant s’il est en face de cet extrait il comprendra le geste d’embrasser la tête
d’une personne âgée , qu’on lui doit le respect.
L’interculturel en classe de langue reflète le questionnement et le regard de
l’apprenant vers les autres cultures en premier lieu.
Entre le texte littéraire et l’interculturel il existe est une étroite relation, car
son enseignement est appréhendé dans une double perspective dont la première
motivation qui aide à développer chez les apprenants le besoin, le désir et la volonté
d’apprendre une langue.
Quant à la deuxième perspective , c’est la fourniture des outils culturels
et indispensables à une meilleure connaissance de la culture.
19
Henri BESSE, Didactique et interculturalité, in Dialogue et cultures N°26 , Sèvres,FIFP (1985) page99
30
Dans ce sens , nous citons Mouloud FERAOUN dans « Les chemins qui
montent » dans cet extrait :
« Mokrane, avait acquiescé parce que vava Said parla toute la soirée, devant le
plat de couscous pendant que le garde champêtre et sa femme approuvaient d’un
même signe de tête bref et impérieux. Mokrane n’avait aucune objection à formuler
parce que la vieille avait tout prévu, la dot avait été fixée secrètement avec la future
belle-mère, d’autres avantages avaient été promis, tout devait marcher à souhait. A la
fin, il ne restait plus à Mokrane qu’à être heureux parce que l’ordre, la religion,
l’honneur, la famille voulaient qu’il fut heureux, qu’il se leva reconnaissant pour
baiser tendrement la tête de vava Said, pour embrasser sa mère et qu’il souhaitât à
tous bonne nuit avant d’aller se coucher, avant d’aller rêver à Ourida puisque
maintenant que le choix était fixé, il fallait sans attendre, penser honnêtement à sa
femme et en être amoureux. » Mouloud FERAOUN , les chemins qui montent, p82.
Dans ce passage, le narrateur évoque plusieurs aspects de la culture arabo-
musulmane, et des coutumes et traditions Kabyles dans le village d’Ighil Nezman.
Ce passage montre que la tradition et la culture veut que les parents choisissent la
belle fille à leur fils, tout se programme sans le vu , ni le su de l’intéressé jusqu’au
jour de la célébration du mariage où il sera obligé d’aimer et de tomber amoureux
secrètement de sa future élue du cœur.
L’enseignant à ce moment va inculquer à ses apprenants qu’à une époque
donnée et même de nos jours ce sont les parents qui choisissent les épouses pour leur
fils et qu’un jeune homme n’a pas le droit de tomber amoureux et d’épouser une fille
qu’il a connue avant le mariage.
L’enseignant s’intéressera aux capacités cognitives de ses apprenants tout en
considération leurs points forts et points faibles avant le commencement de tout
processus d’apprentissage.
Pour conclure sur ce point sur le texte littéraire et l’interculturelle, nous
pouvons dire que cette approche prévoit une sorte et d’ampleur pour la
compréhension du texte, le rapprochement et l’échange entre la culture d’origine et
la culture des autres.
31
Cette dernière( culture étrangère) peut transposer cette division et ce clivage,
les traditions , les interdictions, les coutumes, les tabous, et les rivalités culturelles et
les ambiguïtés et les antagonismes culturels pour installer un milieu équivoque où
tout serait possible .
L’apprenant s’aperçoit et se plonge dans des valeurs culturelles du pays
de la langue cible.
Donc à partir des tâches qui poussent et encouragent les apprenants à faire
des recherches et à les différents liens qui existent entre la lecture et l’écriture, nous
proposons les activités suivantes :
a- Un remède à la lecture pour discerner ou repérer la solution de certains
problèmes d’écriture.
b- Une analyse de texte dans le but de dégager les critères pour rédiger.
c- Des activités écrites et préparation à la lecture.
d- Une continuation de lecture pour des activités de lecture.
32
En définitive , le plus important ce n’est pas seulement amener
l’apprenant à écrire, mais aussi le libérer et l’entendre lire de façon correcte. Il faut
cependant encourager l’apprenant à se prendre en charge dans son projet
lecture/écriture.
Le texte que nous proposons est un conte de Madame d’Aulnoy par Charles
Perrault intitulé la « la belle aux cheveux d’or »
Dans ce conte, nous allons dégager les schémas narratifs et actanciels et à partir
de plusieurs lectures, l’apprenant sera capable de répondre à tous les
questionnements possibles surtout à la question pertinente qui permettra de dégager
la situation de communication :
33
Le conte :
Il y avait une fois la fille d'un roi qui était si belle, qu'il n'y avait rien de si
beau au monde. On la nommait la Belle aux Cheveux d'Or car ses cheveux étaient
plus fins que de l’or. Il y avait un jeune roi de ses voisins qui n'était point marié, et
qui était bien fait et bien riche. Quand il eut appris tout ce qu'on disait de la Belle
aux Cheveux d'Or , et il se résolut de lui envoyer un ambassadeur pour la demander
en mariage.
L’'ambassadeur, arrivé chez la Belle aux Cheveux d'Or, lui fit son petit
message. Elle répondit à l’ambassadeur qu’elle remerciait le roi, et qu’elle n’avait
point envie de se marier. L’ambassadeur partit de la cour de cette princesse, bien
triste de ne pas l’amener avec lui.
Le roi l’appela dans son cabinet et lui dit : » Avenant j’aime toujours la belle aux
cheveux d’or, ses refus ne m’ont pas rebuté ; mais je ne sais comment m’y prendre
pour qu’elle veuille m’épouser ; j’ai envie de t’y envoyer pour voir si tu pourras
réussir. »
Avenant répliqua qu’il était disposé à lui obéir en toutes choses, qu’il partirait
dès le lendemain. Un matin qu’il était parti à la pointe du jour, en passant une
grande prairie, il aperçut sur l’herbe une grosse carpe dorée ; ayant voulu attraper
de petits moucherons, elle avait sauté si haut hors de l’eau qu’elle s’était élancée
sur l’herbe où elle était prête à mourir. Avenant la remit doucement dans la rivière.
Lorsqu’il se présenta à la porte du palais, tous les gardes lui firent une
grande révérence. L’on conduisit Avenant dans la salle d’audience. Il fit sa
34
harangue à merveille. « Gentil Avenant lui dit la princesse, toutes les raisons que
vous venez de me conter sont fort bonnes …Mais il faut que vous sachiez qu’il y a
un mois que je fus me promener sur la rivière avec toutes mes dames et en octant
mon gant, je tirai de mon doigt une bague qui tomba par malheur dans la rivière.
J’ai fait le serment de n’écouter jamais proposition de mariage que l’ambassadeur
qui me proposera un époux ne me rapporte ma bague ».
Quand il fut retourné chez lui, il se coucha sans souper. Voyant le jour, il
descend dans le jardin quand tout à coup il entendit qu’on l’appelait. « Qui
m’appelle » dit-il ?
Aussitôt , la grosse carpe paraît et lui dit : Vous m’avez sauvé la vie…..Tenez, cher
Avenant, voici la bague de la belle aux cheveux d’or ».
Questions :
35
Pour dégager le schéma actanciel, l’enseignant posera une série de questions qui
sont :
a- Quels sont les actants qui apparaissent dans le conte ?
b- Parmi tous les actants que vous avez relevés, sont-ils tous des humains ?
c- Quelle est la nature de la mission du héros ?
d- Qui se charge d’accomplir cette mission ?
e- Qui l’a aidé à accomplir sa mission ?
Le schéma actanciel
Le destinateur Le destinataire
Le roi La princesse
Sujet/ Héros
Su
Avenant le jeune garçon
rçon
Objet
O
La bague
L
Adjuvants
vants Opposants
Op
La carpe dorée la promesse ou l’entêtement de la princesse
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Exercices modèles :
Exercice 1 :
Relevez du texte « la belle aux cheveux d’or » les éléments qui servent à
caractériser les personnages en complétant le tableau suivant :
Adjectifs qualificatifs
Groupes nominaux
Complément de détermination
Subordonnée relative
Exercice 2 :
Soulignez dans le texte suivant les adjectifs ou les participes passés qui
décrivent le personnage :
Le colonel Chabert était aussi parfaitement immobile que peut l’être une figure
en cire. […]Le vieux soldat était sec et maigre. Le visage, pâle, livide, et en
lame de couteau, s’il est permis d’emprunter cette expression vulgaire, semblait
mort. […] Mais un observateur, et surtout un avoué, aurait trouvé de plus en cet
homme foudroyé les signes d’une douleur profonde, les indices d’une misère
qui avait dégradé ce visage, comme les gouttes d’eau tombées du ciel sur un
beau marbre l’ont à la longue défiguré. […]
Extrait du Colonel Chabert d’Honoré De Balzac
Deuxième activité :
Lire et écrire
1- L’enseignant demandera aux apprenants de choisir parmi deux situations initiales celle
qui convient à un récit donné.
Le texte support :
« ……Il aperçoit soudain des marchands chargés de poissons. Renard fait le mort.
Les marchands le ramassent et le jettent au fond de la voiture. Renard dévore le
poisson. Il saute de la voiture et s’en va repu…. »
37
Les deux situations proposées :
Situation initiale 1 : « Capitaine Renard allait de compagnie avec son ami bouc des plus
encornés….. »
Exercice 2 :
Texte :
« Soudain une ombre passa sur le taillis. Je levai la tête et je vis le condor. Il était
descendu du zénith et il planait majestueusement …..Il s’éloigna, sur ma gauche. Je
pensais qu’il était venu par curiosité pure, jeter un coup d’œil sur l’intrus qui osait
pénétrer dans son royaume. Mais je le vis prendre un large virage en passant derrière
moi et revenir sur ma droite ; je constatai alors avec terreur qu’il décrivait un cercle
dont j’étais le centre, et que ce cercle descendait peu à peu vers moi….. »
Atelier d’écriture 2 :
Exercice 1 :
38
Exercice 2 :
Demandera à ses apprenants d’imaginer une histoire à partir des éléments dans le
tableau, tout en utilisant un seul par case.
Destinateur Destinataire Sujet/Héros Objet Adjuvants Opposants
Roi Fils Prince Princesse Oiseau Ogre
Reine Père Guerrier Rose Anneau Sorcière
Père Fille Enfant Trésor Fée Guerriers
Médecin du Reine Chevalier Fruits Miroir Animaux sauvages
roi magiques
39
Synthèse
40
Nous avons pris comme corpus dans ce travail ; le texte littéraire donc
l’apprenant sera amené à rédiger un récit, les apprenants en question sont des lycéens de
niveau première année et troisième année secondaire. Le texte littéraire a l’avantage d’être
un type de texte qui a été abordé à différents niveaux d’apprentissage et que l’apprenant
peut vite être amener à rédiger suivant les consignes qui lui seront données par son
enseignant tels que :
Par exemple dans la situation initiale, il convient de présenter les indicateurs de lieu et de
temps, la présentation d’un personnage ; puis on passe à la deuxième partie par un élément
modificateur qui poussera l’apprenant à plonger dans l’imaginaire pour arriver à une
situation finale d’où la résolution du problème soit par une fin tragique soit par une fin
joyeuse.
Donc les deux compétences à savoir la lecture et l’écriture sont deux compétences
étroitement liées, l’écriture au cycle secondaire est considérée comme un exercice de
grande importance surtout à l’épreuve du baccalauréat, où on lui attribue un grand
pourcentage dans le barème de notes surtout pour la filière langues étrangères.
Notre objectif principal dans cette première partie du travail était d’amener les
apprenants à produire un texte narratif ( le conte) tout en respectant ses caractéristiques,
cet exercice sera considéré comme une sorte d’évaluation sommative de la séquence ou du
projet didactique.
Le conte qui a été proposé » La belle aux cheveux d’or » a servi comme modèle.
En partant de ce petit conte l’apprenant est passé d’un stade de lecture à un stade
d’écriture où il peut aborder d’autres textes plus longs et plus complexes.
41
CHAPITRE 2
L’interaction lecture — écriture
42
Introduction
Tout enseignant de langue essaye par tous les moyens mis à sa disposition, en
plus de sa motivation, d’amener au maximum ses apprenants à manier correctement la
langue.
Mais comme nous le savons tous, il n’existe pas de recette miracle, pour diverses
raisons ; le niveau des élèves, leur intention, et les conditions d’apprentissages.
Nous nous sommes penchés sur un axe qui est celui en partant de la lecture pour en
arriver à l’écriture, c’est d’amener l’apprenant à produire un écrit ; certes une opération
très délicate mais réalisable.
Comment y parvenir, sans pour autant brusquer l’apprenant à écrire, plutôt le laisser
s’exprimer à sa manière en partant d’un point qui est la lecture pour en aboutir à l’écriture.
Et comme les deux actions « lecture-écriture » sont difficiles et nos apprenants
réticents , nous nous sommes penchés sur le pourquoi de cette réticence.
En premier lieu, nous avons mené une petite enquête auprès de nos
apprenants sous une forme ludique deux questions :
- Pourquoi vous n’aimez pas lire ?
- Quels sont les problèmes que vous rencontrez lors du passage à l’écriture.
A partir de ces deux questions, nous avons trouvé une stratégie pour retrouver
ensemble comment reformuler cette interaction entre les deux options à savoir à partir
d’une lecture pour aboutir à l’écriture.
Etant donné que notre région est riche en conte surtout le « conte oral », nous
avons demandé à nos apprenants de nous ramener des contes, dans un but bien précis qui
est celui de les faire participer d’où la création au départ d’un banque de données.
Pourquoi le conte ? Quel est le but du conte ? Et à quel moment raconte-t-on un
conte d’après nos traditions, bien que de nos jours, rare sont les familles qui racontent des
histoires leurs enfants.
Mais toujours utile de signaler que notre demande a trouvé un large écho auprès
des sollicités.
A ces questions ; nous avons réservé toute une séance pour expliquer à nos
apprenants, et répondre à toutes les questions et leurs inquiétudes.
43
Pourquoi le conte ? En suivant les instructions du programme officiel, et en
classe de première année secondaire y figure le narratif, c’est pour cette raison que nous
avons pris ce type de texte.
Si notre choix s’est porté sur le conte, pour les avantages qu’il présente.
1- Conte court
2- Vocabulaire facile.
3- Texte aéré.
4- Morale facile à découvrir. ou à formuler.
Pour enfin, d’amener nos apprenants à schématiser le conte « schéma
narratif », puis le schéma actanciel, ces techniques maitrisées , on demandera aux
apprenants après lecture , compréhension de ce conte, soit de le réécrire , soit de puiser de
la banque de données un conte de leur choix..
Vu l’abondance des contes récoltés, et comportant des lacunes (contes transcris par
les apprenants), nous avons jugé utile pour entamer notre expérience de prendre un conte
tout prêt pour commencer le travail.
En commun accord, nous avons opté pour le conte de Charles Perrault intitulé « la
fleur aux mille couleurs », notre intention était d’aborder ce conte pour en arriver à
reprendre les contes oraux stockés dans la banque de données à la fin de la séquence pour
l’écrit.
44
2.1 L’interaction lecture-écriture
Toute activité entreprise vise un objectif, dans ce cadre nous essayons d’amener
nos apprenants à rédiger un texte narratif à partir de données « lecture et compréhension
d’un conte ».
Nos apprenants arrivent à lire plus ou moins bien sous la direction de l’enseignant,
mais nous buttons toujours sur la phase finale qui est la production écrite.
Nos apprenants possèdent des capacités mais se retrouvent impuissant quand ils
passent à l’écrit.
2.2. Constats
Peut-on utiliser le terme de constat amer ? À propos de la phase écrite, car nous
avons découvert que nos apprenants ne maitrisaient pas cette opération malgré toute la
phase de préparation, les consignes si explicites, et les acquis en point de langue.
Le français enseigné en Algérie jusqu’à l’heure actuelle ne dispose pas de statut
spécifique, d’où la difficulté d’évaluer un travail écrit.
C’est pour cette raison que nous avons, d’une autre part, remarqué que nos
apprenants, éprouvent des difficultés tout d’abord à l’oral, puis à l’écrit. Ils pensent en
arabe (langue maternelle) pour ensuite transcrire leurs pensées en français d’où les
interférences.
Cette constatation, nous pousse à y réfléchir longuement, puisque les causes nous les
connaissons, mais comment y remédier.
2.3. Difficultés observées
Sur le terrain, les enseignants eux aussi éprouvent des difficultés, malgré toutes
les tentatives et méthodes préconisées, découvrent que l’activité écrite demeure toujours
un handicap, en plus du style, beaucoup de fautes d’orthographes, l’interférence, nous
ajoutons ceci l’emploi des temps non maitrisé.
Donc la production écrite, ce que nous appelons communément paragraphe
reste et demeure une tâche très complexe pour nos apprenants.
S’ils ont des idées, ils n’arrivent pas à bien les formuler, en plus l’importance
de l’écrit n’a pas d’impact pour eux.
45
Pour en revenir à cette remarque, et pour l’illustrer, il nous arrive souvent de
trouver une production écrite dont les idées sont cohérentes (si on traduit son idée en
langue arabe).
Nous arrivons à déduire que l’apprenant ne maitrise pas l’écrit, le récit réalisé par
l’apprenant lui-même comporte beaucoup d’incohérence bien que le texte soit traité en
classe.
Après lecture et compréhension du texte intitulé (la fleur aux mille couleurs) pris
comme support test , nous avons amené l’apprenant à dégager le schéma actanciel, pour
inclure dans sa méthode de reconstruction du texte à ressortir le héros, le destinataire , le
destinateur, la quête, les adjuvants et les opposants, et à partir de ces données sous formes
de questions auxquelles l’apprenant devait répondre de manière à obtenir un
« petit conte» cohérent si possible.
2.4 Réflexions
Dans un premier temps, pour encourager nos apprenants, et faire dissiper cette
phobie de l’écriture, et par ne pas sanctionner leur échec, nous avons préconiser deux
méthodes en premier de porter des mentions d’encouragement sur les copies, en
deuxième d’ajouter des points, bien qu’ils soient des partisans des notes chiffrées .En
dernier lieu le dépliant , pour sortir du cadre archaïque celui de la copie ou double feuille ,
nous avons opté pour le dépliant , d’une manière ludique intitulé l’histoire en vingt
questions ( exemple en annexe celui du « petit chaperon rouge », et celui de . « la fleur
aux mille couleurs »)
Nous voulions arriver à une production non pas pour la note, mais pour amener
l’apprenant à rédiger.
46
au préalable lire le texte à la maison sans pour autant chercher la compréhension ( une
mise en train en quelque sorte).
Le but de cette opération est d’amener l’apprenant tout d’abord à lire, et relire le
texte , une fois ce travail accompli, les séances qui suivront seront consacrées aux points
de langue, tout en faisant un retour à chaque fois ( feed back) sur le texte cible.
La lecture du texte cible lui permettait à minimiser ses fautes tout en remplissant le
dépliant, l’important était de l’amener à réaliser quelque chose de personnel au départ tout
en étant plis ou moins guidé soit par l’enseignant soit dans le cadre du travail par binôme.
Notons que lors des séances qui suivront la lecture, toute opération doit faire appel
au texte source afin de maitriser la lecture, car à chaque fois on devait relire une partie
ciblée du texte, et cette méthode a permis aux élèves de s’habituer au texte et de le suivre
de près.
Le va et vient entre le texte cible et les points de langue devaient aboutir sur un
travail final qui est celui de l’écriture.
Aussi , nous avons mis comme consigne, il n’est pas évident de s’attendre une
production parfaite de la part de l’apprenant, mais au départ c’est l’amener à rédiger un
petit paragraphe, en quelque sorte le mettre en confiance pour qu’il n’appréhende pas
l’écrit. Il faut l’apprenant devienne autonome dans son écrit malgré que les consignes
47
données sous formes de questions vont l’aider à formuler des réponses, et ces dernières
formeront un paragraphe.
A cet effet, le conte court sous forme de dépliant nous a paru le moyen le plus
approprié pour une telle expérience.
Cette opération visait à améliorer la phase finale qui est la production écrite tout
en s’attachant à l’expression orale où l’apprenant sera capable de s’exprimer d’une
manière aussi simple pour en arriver à la transcription de ses idées.
La production écrite doit porter son empreinte personnelle dans l’organisation des
idées, la cohérence et le style.
48
Synthèse
49
Remarques
50
Exemple de canevas « Séquence »
• Expression orale
• imprégnation, négociation, objectifs et critères de réussite, préparation matérielle ( besoins ) , répartition des
Séance 1 tâches.
• Lecture
• Etude d’un premier texte-support : Hypothèses de sens et vérification, analyse thématique et mise en évidence
des particularités discursives, textuelles et linguistiques du type de texte , test de compréhension (résumé du
séance 2 texte)….
• -- Moment d'expression orale libre (prolongement du texte)
• Lecture ( deuxième séance )
• -- Formalisation : explicitation des particularités textuelles et linguistiques,
séance 3 • -- lecture oralisée : travail sur le code et sur la prosodie .....
• Grammaire
• Démarche inductive
séance 3 • + test d’évaluation en fin de leçon sous forme d'exercices structuraux
• Lexique
séance 4 • -- thématique, relationnel, champs sémantiques et champs lexicaux, formation des mots etc...
• Orthographe
• Démarche inductive
séance 5 • + test d’évaluation en fin de leçon sous forme d'exercices structuraux
• Conjuguaison
• Démarche inductive
séance 6 • + test d’évaluation en fin de leçon sous forme d'exercices structuraux
• Préparation de l'écrit
• Activités d'écriture/réécriture
séance 7 • -- Exercices de préparation à l’écrit
• -- Techniques d'expression écrites et orales
• Production de l'écrit
séance 8
51
À noter que la séance est constituée de phases de travail suivant les moyens mis
à disposition, individuel, en tandems, en groupes. Elle doit être cohérente avec la séance
précédente et celle qui suit. Ce qui veut dire qu’il s’agit dans ce cas d’investissement des
acquis.
De ce fait, il ne faut jamais aborder une séance nouvelle sans s'être assuré que les
apprenants maîtrisent les apprentissages antérieurs et, plus largement, les compétences
nécessaires (motivation, attitudes, etc.) au nouvel apprentissage visé, ce qu’on appelle
couramment phase de rappel.
Il faut également avoir fourni aux apprenants des outils pour permettre de réduire le
différentiel entre le niveau d’habileté acquis et le niveau à atteindre qui est ici la
production écrite.
Donc la production écrite n’est pas un acte isolé, son acquisition est liée à la
lecture, ou à des lectures, puisque ces deux processus « lecture-écriture » se développent
simultanément. » D’où la connaissance de l’oral est primordiale pour aborder l’écrit.
52
Chapitre 3
Stratégies et méthodes
53
Introduction
Pour mieux appréhender la lecture, nous avons choisi des petits extraits de contes,
simples et abordables, doté d’un vocabulaire facile et pratique pour une réutilisation.
Pourquoi le conte ? C’est dans ce genre de littérature que nous avons pensé que
nos apprenants se trouveront à l’aise, dans le monde merveilleux, mais leur niveau en
langue française nous a fait découvrir que nos apprenants accusent un déficit plus ou
moins important en lexique.
Aussi, le réemploi du lexique par ces mêmes apprenants, ou la réutilisation reste de
loin un objectif à atteindre malgré les différentes méthodes appliquées pendant les
séances.
3.1. « Dire » ou « choisir » un langage approprié
3.1.1 Enrichir son vocabulaire
La méthode préconisée était de proposer un conte en l’occurrence « le petit chaperon
rouge » pour sa maniabilité, vocabulaire abordable d’une part, une morale facile à
découvrir à la fin de l’histoire d’une autre part.
Une telle proposition n’est pas fortuite, nous avons voulu éviter un texte « rigide », le
but était d’amener les apprenants en premier lieu à lire le conte, de les inciter à découvrir
la fin de l’histoire et d’en tirer une morale, et par la même occasion les amener à utiliser le
dictionnaire pour en ressortir les termes qui paraissaient difficiles.
Apprenants formés en binômes, ayant pris en charge la lecture du petit chaperon
rouge (texte accompagné d’illustrations), se sont attelés à ressortir les trois parties du récit,
puis le schéma actanciel pour en arriver à découvrir le héros.
Nous avons demandé de ressortir le héros ou plutôt l’héroïne, et de relever tous les
qualifiants la décrivant, pour en arriver à trouver ou plutôt deviner le caractère du petit
chaperon rouge, beaucoup de termes ont été avancés, ce qui nous a permis de faire une
étude lexicale puis aborder le champ sémantique afin de montrer aux élèves la différence
qu’il pouvait y avoir entre plusieurs termes appartenant à un même champ lexical (sèmes
communs et sèmes spécifiques).
Dans ce contexte, nous avons appris aux élèves qu’est-ce que la synonymie et son
impact lors d’une description par exemple d’un personnage.
54
Un portfolio fut créé pour le recensement des mots (synonyme) à l’aide d’un
dictionnaire, ensuite l’établissement des fiches comparatives, par types, par catégories, par
dérivation, et enfin par la production ou l’emploi des termes dans des phrases.
Les termes clés retenus concernant les caractères des actants : la naïveté du petit
chaperon rouge, la méchanceté du loup, la bravoure du bucheron, la gentillesse de la
grand-mère.
Quadruple objectif de cette opération :
a-L’approche et la compréhension d’un conte (texte facile à manipuler).
b-Apprentissage d’un vocabulaire nouveau.
c-Utilisation d’outils pédagogiques (dictionnaires).
d-Réutilisation de nouveaux termes dans d’autres contextes.
3.1.2 Réinvestissement du vocabulaire.
Opération de lecture et compréhension terminées, dans lesquelles nous étions
amenés à vérifier la compréhension des textes proposés, et par la suite procéder à des tests
de contrôle d’acquisitions qui s’en suivirent, donc nous devions amener les apprenants à
réinvestir les acquis des séances précédentes ?
Les notions tournaient surtout, au début, autour du lexique, détermination des
actants, la description des actants point de vue physique ensuite morale, la première partie
abordable selon les apprenants, par contre la description morale demandait beaucoup
d’efforts, car nos apprenants maitrisaient moins la langue française en plus trouver des
termes exprimant la qualité morale lors de la description c’était beaucoup demander
d’après eux.
Donc, il fallait, en quelque sorte revenir un peu en arrière, et revoir les termes qui
expriment la qualité morale, à l’aide d’autres textes riches en description physique et
morale.
Reprise de tous les termes nouveaux, sous forme de tableaux, avec un exercice de
recherche d’antonymie.
Cet exercice avait pour but de ramener l’apprenant à la bonne utilisation du terme
choisi dans telle ou telle idée.
Pour bien mener cette opération, on a procédé tout d’abord, et pour y mettre les
apprenants « dans le bain » en leur demandant que chacun décrive son camarade, de la
manière suivante :
55
a-Le portrait physique.
b-Le portrait moral.
Une fois le portrait physique terminé, chaque apprenant devait remettre la feuille au
camarade décrit, qui à son tour devait lui-même terminer sa propre description, mais coté
description morale.
Exercice très motivant, où tous les apprenants ont réussi à passer le premier cap,
qui est celui de la description physique, avec un vocabulaire simple, phrases courtes,
claires et nettes.
L’expansion de cet exercice fut plus bénéfique, lorsqu’un apprenant est passé au
tableau pour lire une description prise au hasard, la réaction fut immédiate, les apprenants
ont découvert de qui s’agit-il, en plus ils ont rectifié en utilisant d’autres termes quand la
description de leur camarade n’était pas exacte, c’était le résultat recherché à savoir la
réutilisation du lexique.
56
Notons cependant qu’ici cette opération s’est faite sous forme d’expérience, aura-t-
on le même résultat escompté dans un cours dit « officiel » ?
À partir de cette activité primaire, nous nous sommes avancés un peu plus en posant
plus de consignes, pour voir la capacité des apprenants, par exemple suppression de la
répétition, utilisation des qualifiants, les temps justes et l’emploi des articulateurs….
Ce travail visait aussi la prononciation et à haute voix : l’intonation, il a été demandé
de suivre la phrase avec des gestes et des mimiques pour mieux faire passer le message.
b-Expression écrite
Pour l’obtention d’un meilleur résultat, reprise du travail par binômes, le travail
individuel devrait être fusionné pour n’obtenir qu’une seule production écrite réalisée par
deux apprenants.
Les consignes devaient changer en quelque sorte, de l’oral on passe à la graphie,
Il a été demandé de procéder au brouillon tout d’abord, l’utilisation d’un stylo de couleur
bleue obligatoire, d’aérer le texte produit, très bonne lisibilité.
Aussi, le nombre de phrases est limité à six phrases, trois pour la description
physique, et trois pour la description morale.
Une fois le travail terminé, les apprenants devaient s’échanger les copies, et la
correction se fera par les autres apprenants.
D’où l’utilisation d’un autre stylo d’une autre couleur, et le travail consistait à :
1- Détection des mots oubliés
2- Vérification de la ponctuation et les majuscules
3- Vérification de l’emploi du temps
4- Interrogation sur la compréhension du texte
5- Remplacement des répétitions maladroites
6- Correction orthographique (accords et lexique)
7- Degré de lisibilité du texte
8- Délimitation des deux paragraphes.
9- Vérification d’utilisation du lexique vu en classe.
10- Mise d’une appréciation non chiffrée.
Cette opération de correction collective était bénéfique dans la mesure où on a retrouvé
des réinvestissements des acquis d’une manière générale.
57
3.2.2 Enrichir un écrit par la description
Enrichissement de la production écrite par une description
Après les différentes étapes de la mise en situation des apprenants, dans l’oral
et l’écrit, nous avons essayé nos apprenants « à aller plus loin » dans la production écrite
en se basant surtout sur la description tout en impliquant le temps qui s’y adapte.
Plusieurs textes proposés par les apprenants cette fois – ci, pourquoi cette
opération ? Notre but était de laisser l’apprenant lui-même choisir le texte pour voir son
intention et de découvrir ses penchants pour ce type de texte.
Nous leur avons demandé de réaliser des grilles sémiques en relevant tous les
synonymes et antonymes, puis aborder les formes et couleurs, toujours sous forme de
tableaux.
Cependant, il est à noter que le travail réalisé par les apprenants oscillait d’une
manière générale vers la moyenne, d’autres ont trouvé des difficultés non pas pour
s’exprimer oralement, mais tout simplement réinvestir à l’écrit.
Un exercice sur la description ou plutôt enrichissement de la description demande
beaucoup d’attention de la part des apprenants et un suivi ponctuel de la part de
l’enseignant.
À noter que les textes ont tous été lus et compris par les apprenants.
L’appropriation d’une figure de style : la comparaison
xploitation des figures de style
Motivés par la lecture et l’analyse des contes, nous nous sommes demandé pourquoi ne
pas y aller un peu plus loin, vu l’engouement et l’attention portés à ce genre de texte par
nos apprenants.
Une fois lexique abordé, explicité et employé, l’exploitation des figures de style
s’imposait, vu le niveau de nos apprenants, et vu la complexité des figures de style,
l’enseignant au départ a déterminé le rôle de chaque figure à savoir : (répétition et
analogie)
— L’anaphore.
—Le pléonasme
— La gradation
— La répétition
—L’allégorie
58
—La personnification
— La comparaison
— La métaphore
— L’oxymore
Tous ces termes sont passés en revue avec des explications et des exemples, même il a été
demandé aux apprenants d’en fournir des exemples, nous avions montré aux apprenants
que dans le cadre de l’oxymore ce n’était pas le terme et son antonyme, mais pour obtenir
un oxymore il fallait mettre les deux termes ensemble afin d’obtenir cette figure de style
ex. : un généreux avare, un silence énervant,…..
Le plus important dans cette activité était d’amener l’apprenant à bien utiliser la
comparaison en premier lieu, ensuite la métaphore et puis la personnification, il utilisait
ces trois figures sans le savoir, donc il fallait rectifier le tir en lui inculquant les différents
sens, pour ce qui est des autres figures, elles étaient données juste à titre d’information.
3.3. Production d’un texte cohérent
59
L’apport du schéma actanciel est de relever tous les actants, on pouvait dresser un
tableau dans lequel on relevait toutes les descriptions des personnages et des objets [faits
et gestes…], chose facile, car cette opération a déjà été entamée au début du projet en
question, une sorte de rappel.
L’application spontanée de ces deux schémas a permis aux apprenants de maitriser
rapidement ce processus pour en connaitre l’organisation. Des exercices s’ensuivirent à
partir des textes ramenés par les apprenants eux-mêmes, et pour une vérification des
notions acquises, nous avons proposé des textes à l’ensemble de la classe d’en faire le
schéma narratif, suivi d’un schéma actanciel, les résultats étaient très bons dans
l’ensemble.
La procédure était très pratique on avait demandé aux apprenants de réaliser une
histoire, la classe était divisée en trois groupes, la consigne était la suivante : groupe un
rédiger une situation initiale, le deuxième groupe se charger du développement des
évènements et le troisième groupe la situation finale.
Après lecture des travaux, deuxième opération était d’amener les apprenants à
compléter le travail de leurs collègues.
À titre d’exemple, nous étions surpris en lisant la situation finale de chaque histoire,
bien que la situation initiale fût identique, ce qui nous a permis d’avancer que nos
apprenants ont de l’imagination, et que ce type d’exercice est très stimulant.259
Aussi, nous avons trouvé dans les travaux des élèves l’application de certaines
consignes données dans les exercices précédents, la comparaison, la description et la
personnification pour certains, mais pas d’oxymores, peut-être que ce style de figure reste
pour le moment difficile à manipuler contrairement aux autres styles de figure.
60
nous aider, en commençant par le choix des personnages en les invitant à en limiter le
nombre pour éviter trop de descriptions, et trop d’actions.
Ensuite, nous leur avons demandé en une ou deux phrases le résumé de l’histoire [une
petite trame]
Une fois le choix des personnages effectués et la trame finie, les apprenants optèrent
pour une histoire commune.
La situation initiale fut portée au tableau, et à partir des notions acquises les apprenants
se sont attelés à la correction collective de cette partie et par la même son enrichissement.
Elle s’est limitée à trois phrases simples, introduite par « Il était une fois », cette
opération terminée, il fallait recenser toutes les actions possibles et imaginaires et ensuite
les classer si possible dans l’ordre, pour entamer la deuxième partie à savoir le
déroulement des évènements.
Le classement des idées, et des phrases et la cohérence textuelle demandaient beaucoup
d’attention ce qui est traité dans la partie suivante.
Il fallait procéder de la manière suivante pour bien imprégner les apprenants, nous
avons pris un texte sans les liens logiques (connecteurs logiques), après lecture, nous nous
sommes posés la question est ce que le texte « est bon ? », la réponse était négative , il
manquait « quelque chose » à ce texte , ensuite on demanda aux apprenants de mettre des
mots ou termes au hasard qui paraissaient logique pour que ce texte soit cohérent.
De nombreuses réponses furent données, certains articulateurs ont été trouvés mais mal
placés.
Ensuite, nous passâmes à la deuxième opération, qui consistait à porter au tableau les
articulateurs dans le désordre et on a demandé aux élèves de les placer, un exercice à
complétion en quelque sorte.
Le résultat fut meilleur que la première opération, certains apprenants sont même
arrivés à expliquer pourquoi tel terme doit être placé dans telle phrase et non dans une
autre.
A partir de ces constatations, nous avons inculqué la notion des liens logiques, leur
importance dans la cohérence d’un texte, et le rapport entre les phrases et les paragraphes.
61
Une batterie d’exercices fut appliquée avec l’emploi des liens logiques, au départ on
s’est basé sur l’oral, pour voir la rapidité et la réaction des apprenants, puis à l’écrit, cette
partie demandait le travail par binômes.
Les nombreuses séquences de lectures à travers les ateliers proposés par le professeur
et par les apprenants ont déterminé l’impact de la relation lecture-écriture.
Un deuxième atout, était l’apport des apprenants dans leur proposition de textes
supports, ce qui nous a permis d’en déduire qu’un texte imposé aux apprenants ne
trouvera pas d’écho, donc il fallait opter pour le libre choix des apprenants.
62
Synthèse
63
CHAPITRE 4
Le choix du texte à exploiter
64
Introduction
Quel texte choisir ? « Les textes proposés par les manuels de première et de
troisième année secondaire sont des textes difficiles à aborder et par l’enseignant et par
l’apprenant » c’est ce que nous a dit un enseignant du lycée Commandant Si Zoubir de
Tiaret, pourtant ce lycée fait partie des meilleurs lycées de la wilaya de Tiaret et qui reçoit
chaque année des apprenants de parents très cultivés dont le français pour eux n’est pas
une langue difficile à parler et à étudier.
Choisir un texte et le faire lire aux apprenants c’est le faire découvrir, c’est l’aimer
et le faire aimer aux apprenants. Un texte confirme ou remet en question des images, une
vision du monde et des attentes. Le choix du texte est donc primordial.
Ce qui attire l’attention dans ces trois séquences c’est la reprise du terme récit dans
chaque séquence. Alors qu’est-ce que nous entendons par dire par le terme récit ?
65
4.1 Le récit comme support pédagogique en classe de langue
L’objectif global de ce projet est d’inciter les apprenants à la lecture des textes
littéraires plus ou moins longs donc les initier au fait littéraire.
Les extraits proposés par le manuel de première année secondaire série « Lettres »
s’intitulent le « K » de l’écrivain et nouvelliste italien Dino Buzzati.
66
4.1. 2 Étude de la nouvelle proposée dans le manuel de première année secondaire
La nouvelle de Buzzati a été partagée en trois séquences narratives qui déterminent les
quatre séquences d’apprentissages prévues.
Pour étudier cette nouvelle, il faudrait à chaque fois revenir à la ou les séquences
vues antérieurement pour que sa progression soit appréciée. Chaque extrait de la nouvelle
sera séparé du suivant par une série d’activités diversifiées qui visent à installer et à
approfondir les notions qui y auront été abordées.
Lors de nos séances d’observations au lycée, nous avons remarqué que les
enseignants du cycle secondaire n’accordent pas une grande importance à l’activité de
l’apprenant. L’enseignant est le maitre à bord dans sa classe.
Nous avons assisté à des séances de lecture analytique d’une séquence didactique
intitulée « Retrouver le schéma narratif d’une nouvelle » .la démarche poursuivie était la
suivante :
Nous avons noté que cette séance de lecture s’est déroulée en trois moments :
Le premier moment :
Une phase d’imprégnation, où l’enseignante a commencé la séance à demander aux
apprenants quels sont les types de texte qu’ils connaissent.
Nous avons remarqué que les apprenants arrivés en première année secondaire ont une très
bonne connaissance sur les typologies textuelles.
Les réponses étaient :
Textes scientifiques, texte argumentatif, le conte, les fables, les articles de presse, faits
divers, les poèmes….
Le deuxième moment :
Observation du texte :
Après la phase d’imprégnation, l’enseignante a demandé à ses apprenants d’ouvrir les
livres à la page 153 et en dégager l’image du texte.
Ce premier travail a pour objectif d’observer le texte et de formuler des hypothèses de
sens.
- Dégager le titre, nombre de paragraphes, références et de dire ce qu’ils pensent du texte.
- Lire et relever les noms propres des personnages.
- Souligner les mots clés de ce texte.
67
Après ce premier travail, l’enseignant est passée à la deuxième activité qui a pour
but de dégager la situation d’énonciation du texte à partir des éléments repérés :
- Qui ?
- Quoi ?
- Quand ?
- À qui ?
Le troisième moment :
- La lecture analytique
Lors de cette séance de lecture et de compréhension qui a duré deux heures, nous
avons constaté que le plus important pour les apprenants ce n’était pas de comprendre le
texte mot à mot, mais le fait d’avoir compris le sens du texte et cette compréhension leur a
permis de répondre aux questions de la compréhension qui ont suivi le texte.
68
Comme nous l’avons signalée plus haut, la séance de lecture et compréhension n’a pas été
achevée en une heure.
69
4.2 L’exploitation didactique du texte littéraire dans le manuel de première année
secondaire.
Aborder un texte littéraire par le biais de la lecture est une activité délicate,
d’autant plus que on se retrouve avec un va et vient entre le thème et sa sa signification au
vu du sens général du texte.
Tout texte littéraire renferme une idéologie, quel que soit la période où il est écrit,
ainsi que l’auteur lui-même apparait, ou ses intentions apparaissent à travers ces écrits
parfois le message est clair, explicite, et parfois il faut lire « entre les lignes » pour
découvrir les non-dits de l’auteur.
Le texte littéraire, ou plutôt le texte en lui-même peut avoir deux variantes et cela
dépendra de son auteur d’une part, et de l’interprétation que nous faisons d’une autre part.
Donc, concernant la première variante ; que veut faire l’auteur de son texte, quelle
est l’idée qu’il veut acheminer dans le temps et l’espace.
La seconde variante est plus complexe que la première, puisqu’il s’agit d’interpréter
et comme nous le savons tous un texte se prêtent à diverses interprétations par rapport aux
divers lecteurs, diverses lectures et aux divers moments de lecture.
Si nous venons de voir que le texte littéraire présente beaucoup de facettes, il s’agit
là aussi qu’il demande des compétences de la part du lecteur/interprétant, puisque le texte
littéraire renferme deux volets à savoir le code sémantique et code esthétique.
Si nous abordons un texte ou écrit non fictionnel, par rapport à un texte littéraire, ici
nous serons confrontés à une autre démarche qui est celle de la réception de l’information,
qui ne demande pas d’interprétation ou d’analyse, dans ce cas l’apprenant doit avoir un
lexique plus ou moins important, par contre pour le texte littéraire s’il exige des
connaissances , l’apprenant non seulement doit avoir des connaissances lexicales et
sémantiques, savoir interpréter un message , une idée véhiculé par l’auteur pour en fin de
compte reproduire cette idée et à sa manière.
70
Au niveau de nos établissements , les textes proposés sont presque
tous des textes d’auteurs français ou d’expression françaises : Zola, Verne, Maupassant,
Baudelaire, Hemingway… or un texte littéraire peut également être d’un auteur algérien
d’expression française tel que : Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri,
Kateb Yacine…
Cette exploitation des textes proposés est utile à des fins didactiques en premier
lieu où l’apprenant est appelé décortiquer le texte dans le sens lexical, sémantique, puis
pour en interpréter le sens.
Nous prenons comme exemple le texte suivant de Flaubert qui a pour objectif de
dégager la structure du récit.
71
4.4 Les axes de la lecture d’un texte long
Cette notion pose le problème de la démarche que chaque enseignant peut adopter
avec ses apprenants pour lire et construire du sens. Ici dans cette perspective, nous en
proposons une. Elle consiste à prendre le texte selon deux axes :
Premier axe
Dans cette étude du génotexte, l’apprenant aura à faire des enquêtes qui doivent
apporter des informations sur l’auteur, sur l’œuvre, sur le texte (en tant qu’extrait de
l’œuvre) et sur le genre littéraire. Les éléments d’information ainsi recueillis aideront
l’apprenant à mieux comprendre le contenu du texte.
Deuxième axe
Ici, c’est le texte lui-même perçu comme un phénomène qui doit intéresser, nous
parlerons ici alors de phénotexte.
Cette analyse se fait par étapes successives :
Recueillir les premières impressions de lecture, posent un problème de sens. Établir des
relations entre les mots : champs sémantiques et champs thématiques (les mots qui
parlent du même thème)
Procéder à une analyse du texte : établir la situation de communication :
- Qui parle ?
- A qui ?
- De quoi ?
- Où ?
- Quand ?
- Comment ?
- Analyser la composition du texte : titre, sous-titre, parties.
- Réfléchir sur le genre.
72
Réfléchir sur les thèmes (les grandes idées développées)
L’exercice de lecture demandé par les textes longs sollicite des efforts de
recherche personnelle, une curiosité intellectuelle et beaucoup de temps. C’est pourquoi il
doit se faire en dehors des heures de la séance de compréhension comme :
Un travail individuel pouvant donner lieu à la production de fiches de lecture et
de fiches navettes pour communiquer avec l’enseignant.
Un travail de groupe pouvant aboutir à des exposés et des débats.20
Dans le cadre de la séquence trois intitulées : enrichir le récit par des énoncés
descriptifs, le manuel propose des textes courts, ces textes sont abordables, faciles à lire et
surtout répondent aux buts visés par la séquence. En voici un : 21
La structure récit n’est pas clairement nette, et à la fin du texte, on sent que
l’histoire n’est pas finie.
20
Voir texte en annexe page 361
21
Voir texte en annexe page 363.
22
ACHOUR Christiane et REZZOUG Simone (1985), convergences critiques, introduction à la lecture
littéraire, OPU Alger.
73
Le texte court présente alors un avantage et un inconvénient à la fois, avantage
lorsqu’il est complet, bien structuré concernant le fond et la forme. Un inconvénient quand
il est incomplet sur tous les plans.
74
Synthèse
75
CHAPITRE 5
76
5.1 — La lecture littéraire et sa réception
Comment est perçu le texte littéraire, quel est son impact sur les apprenants et
comment est-il traité par les enseignants en classe de FLE ? C’est lors de notre expérience
et durant une séance de tractation sur quoi va porter le projet avec les protagonistes que
nous avons décelé que veut dire le texte littéraire, deux idées s’opposent en parlant de la
lecture elle-même en tant que « lecture ».
En commençant par les apprenants c’est une simple séance de lecture et parfois
imposée, pour les enseignants si on se réfère au programme une séance elle aussi de
lecture ni plus ni moins.
Par contre un faible taux affirme que c’est une séance culturelle, d’apprentissage et
d’épanouissement.
77
Nous avons assisté parfois juste à un déchiffrage de la part des apprenants, ce
qui décourage temporairement les enseignants.
De l’autre côté pour des enseignants motivés voient le texte littéraire comme un
document pour l’étude de la compréhension du culturel et de l’interculturel. L’exemple
prit la fête du Mouloud dans Nedjma de Kateb Yacine par opposition à la fête du réveillon
chez un écrivain français.
À ce propos, l’intérêt du texte littéraire comme le confirme Annie Rouxel23 dans son
livre « enseigner la lecture littéraire » explique que :
« Le fait de susciter chez les élèves des interrogations sur le pourquoi des textes, sur la
réalité et l’imaginaire auxquels ils renvoient, sur les questions auxquelles ils répondent,
représentent déjà une manière de les impliquer dans cette communication particulière
qu’est la littérature et contribue en partie à construire leur réception ».
23
Annie Rouxel « Enseigner la littérature » 1996 Presses Universitaires de Rennes.
78
Beaucoup de théoriciens et pédagogues se sont intéressés au phénomène « texte »
en tant que support, quel est son utilité ? Son impact sur le lecteur ? Sans pour autant
penser à l’acteur principal, qui est : l’apprenant.
Par la suite, ils devaient se pencher sur l’apprenant lui-même, pour appréhender la
réception du texte littéraire.
« L’œuvre littéraire n’est pas un objet existant en soi et qui présenterait en tout
temps à tout observateur la même apparence… Elle est plutôt faite, comme une partition,
pour éveiller à chaque lecture une résonnance nouvelle qui arrache le texte à la matérialité
des mots et actualise son existence » (In pour une esthétique de la réception-Gallimard).
Les deux citations de R. H.25 Jauss illustrent bien très bien l’angle de vue concernant
le texte littéraire et sa réception.
Un autre théoricien ; Iser, quant à lui, il s’intéresse beaucoup plus aux rapports
existants entre le texte littéraire et le lecteur, voulant dire (Iser) que le lecteur doit prendre
en charge et complètement le texte pour s’approcher le plus de son interprétation.
24
Hans Robert Jauss de Claude Maillard collection des idées- collection – Gallimard
25
Iser Wolfgang. L'Appel du texte juillet 2012 Édition ALLIA
79
qu’un texte de littérature française. L’apprenant donc est plus motivé lorsqu’on lui
propose un texte d’une culture qu’il partage et qu’il connaissait avant.
Et pour conclure sur les apports et les théories de la réception dans le domaine de la
lecture littéraire d’après les études, l’enseignant du FLE ? Doit amener ses apprenants à
‘décortiquer’ un texte littéraire, à ceci il faut ajouter que l’apprenant avoir des
compétences diverses (linguistiques, littéraires, culturelles, etc.). Minimes soient elles
pour assurer un minimum d’acquisition.
Aussi, il ne faut pas oublier à la fin que nos apprenants ne sont pas des lecteurs
avertis ou experts, ce qui signifie qu’il faut savoir adapter tous ces points de vue de
spécialistes qui peuvent nous apporter dans notre position de chercheur, et que les
enseignants adaptent leur savoir – faire au niveau de leurs apprenants..
80
5.2 Les enjeux de la lecture littéraire
Quels sont les atouts que peut procurer la lecture littéraire ? C’est tout un univers
construit par le lecteur, à un certain moment il n’est plus lecteur, au contraire il devient le
personnage que l’auteur n’a pas inclus dans son histoire, sans pour autant intervenir sur le
texte lui-même, c’est un personnage à part entière, et pour preuve, il anticipe sur les
actions, devine, réagit, ses sentiments et ses pensées suivent l’action ou les actions, en
parallèle du texte (ou l’histoire) il crée son propre univers, dont il est le seul maitre.
Et selon Langlade26 (2008), on ne peut parler de lecture littéraire sans que le lecteur
intègre l’univers de l’œuvre et insère à son tour dans celle-ci son propre imaginaire.
‘Cette ‘activité fictionnalisante’ réalisée par le sujet-lecteur est engendrée par divers
mécanismes, soit l’activité imageante et auditive, l’investissement axiologique, la
production fantasmatique et la réaction esthétique, qui nourrissent tantôt une posture de
participation et tantôt une posture de distanciation entrant ainsi dans le va-et-vient de la
lecture littéraire’ (Langlade, activité fictionnalisante du lecteur et dispositif de
l’imaginaire, Figura, 2008. [2008].
‘Faire une place au sujet – lecteur dans la lecture littéraire est en effet un moyen de
redonner du sens personnel et social à un enseignement littéraire trop marqué par le
formalisme et la technique’, M. Picard27 [1986], ‘La lecture comme feu’
26
Langlade Gérard, Langlade Gérard , activité fictionnalisante du lecteur et dispositif de l’imaginaire, Figura,
N° 20 2008. Langlade, dans Enseigner et apprendre la littérature aujourd'hui, pour qui faire ? Sens, utilité,
évaluation, sous
27
M. Picard [1986], « La lecture comme feu’
81
Cependant, comme nous le savons tous, rares sont nos apprenants qui maitrisent
la langue française, d’où cette activité fictionnalisante est loin d’être atteinte, ou plutôt nos
apprenants s’investissent peu ou pas du tout, par manque de motivation, ou bien le texte
proposé n’est pas du tout adéquat, et à la portée des apprenants.
Les enjeux de la lecture littéraire sont trop importants pour en négliger cette
activité, le fait de pousser le lecteur à créer son propre univers, n’est-ce pas une forme
d’évasion qui permettra à l’apprenant d’imaginer, de créer et voir s’impliquer, comme le
stipule Michèle Petit28 dans son ouvrage : » Éloge de la lecture :.
‘La lecture littéraire ouvre des espaces, des mondes souvent inconnus qui
permettent non seulement de connaître l’autre, mais aussi de mieux se découvrir soi-même
en permettant’ l’accès à un espace autre, lointain, à une liberté intérieure »
Quand Séoud [1997] lui aussi affirme que cette activité à pour but d’insérer l’apprenant
dans un cadre d’échange. Il présente [Séoud] l’interculturel comme étant un atout à
l’apprenant pour une approche vers la rencontre de l’autre.
28
Michèle Petit [2002], Éloge de la lecture.
29
Annie Rouxel a — [1996] enseigner la lecture littéraire, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Didact.
français
82
autour de cette lecture, on vise la formation culturelle, dans laquelle l’apprenant enrichit
son savoir [culture générale], en second lieu, ce texte devient un support pédagogique pour les
points de langue à étudier.
83
Synthèse
Les enseignants se limitent à une étude purement technique, leur souci est d’amener
l’apprenant seulement à lire et parfois déchiffrer pour certaines catégories.
Donc cette opportunité qui s’offre aux enseignants ; le fait de passer une séance à la
lecture devient inadéquat et inapproprié avec les objectifs du texte littéraire.
Alors que ce support doit être accompagné de toute une panoplie de questions
permettant l’approche globale, pour arriver en fin de compte à l’écrit.
Cette activité qui est l’écrit qui découle de la lecture littéraire permet à l’apprenant
de s’extérioriser, d’exprimer ses idées, et lui laisse une certaine autonomie.
84
La lecture littéraire et son enseignement est un sujet qui mérite un réel intérêt dans
le contexte de l’enseignement de FLE raison pour laquelle nous avons proposé dans notre
troisième partie une séquence intitulée « Initiation à la lecture romanesque ».
85
Chapitre 6
La lecture littéraire :
86
Introduction
On entend souvent dire :" qu’est-ce que c’est la lecture ? »Quel est son impact ?
Et pourquoi lire ? Et quoi lire ? Cette action n’est pas une simple activité de décodage ou
de déchiffrage, et elle ne se résume pas à ces limites.
Le décodage ou le chiffrage d’un texte ne sont pas une fin en soi, et cette activité si
elle ne s'accompagne pas de la compréhension, elle perd tout son sens. Peut-on alors se
demander quelle est la place faite à la compréhension, au sens dans l'activité de lecture.
Ce glissement de la lecture dite simple vers une lecture littéraire signifie-t-il
comprendre un texte, son sens ? Ou bien d’autres paramètres entrent en jeu ?
La problématique est de ne pas comprendre le tout, mais il faut savoir interpréter le
sens que prend un texte, son objectif, et les références auxquelles il fait appel.
L’appréhension ou l’approche d’un texte demande une connaissance plus ou moins
approfondie de la part de l’apprenant, car un même texte peut avoir plusieurs sens d’où
plusieurs types de lecteurs.
En quoi consiste cette approche ou appréhension ? Elle se repose d’une manière
générale sur la réflexion et l’analyse, d’où la présence de deux actions, nous retenons celle
qui dépasse l’activité du décodage, ou celle de la compréhension pour en revenir à la
réflexion et l’analyse du texte lui-même.
Ce qui nous amène à avancer que le résultat d’une bonne lecture d’un texte par un
apprenant ou des apprenants c’est le début d’une interprétation du texte lui-même, soit. les
prémisses d’une analyse.
En effet, l'on peut se demander comment nos enseignants « interrogés sur la façon
dont ils discriminent la lecture littéraire par rapport à une lecture dite simple (routinière) et
comment ils l’abordent.
Là aussi, il faut tenir compte du niveau des apprenants, tout en abordant les
objectifs, ou bien si nous revenons à notre lecture “routinière”, là on voit que les
enseignants appliquent les programmes officiels (ministériels) sans pour autant appliquer
une vraie lecture littéraire.
Sur le même cheminement de notre idée, nous avons constaté beaucoup d’écarts
entre recommandations théoriques et les pratiques des enseignants.
87
Ces mêmes enseignants appliquent la notion pratique plutôt que la théorie, en d’autres
termes et pour certains ; ils prennent ce qu’ils trouvent sous la main, en plus n’arrivent pas à
différencier entre lecture et lecture littéraire.
C’est pour cela que nous nous sommes penchés sur les différentes définitions et
approches de la lecture littéraire à travers les différents auteurs.
Nous ne pouvons donner notre propre définition sur la lecture littéraire, mais on se
réfère ici dans cette partie à des didacticiens qui essayent de clarifier cette notion.
En premier lieu Annie Rouxel30, la définit comme suit : « La lecture littéraire est
en effet un objet à la fois banal et complexe — banal, car il appartient à l'expérience de
chacun, complexe, car il se dérobe aux définitions et qu'il est aujourd’hui sujet de débats et
de polémiques. »
De l’autre côté, Catherine Tauveron31, elle peut se définir comme suit : « Je
définirais volontiers la littérature comme le lieu textuel d’une “incompréhensibilité
programmée” (le mot est de Iser, 1985). Là me semble être sa spécificité par rapport à toutes
les autres formes de discours écrits, qui peuvent être incompréhensibles à l’occasion, mais
n'ont pas le projet conscient de l'être. »
Et elle ajoute : « Lire de la littérature, c'est produire du sens (et non seulement le
recueillir) en collaboration avec le texte, c'est-à-dire dialoguer avec lui, en tenant compte de
ce qu'il est ».
À partir de ces deux définitions, on peut avancer que la lecture littéraire n’est pas le
fait de lire tout simplement, car elle est alambiquée quand l’apprenant rencontre une ou des
difficultés, d’où surgit ce « dialogue » lecteur/lecture.
30
Annie Rouxel(2002). Distance, complexité, plaisir. Réflexion sur une didactique de la lecture littéraire. Villeneuve-d’Ascq :
Presses universitaires du septentrion.
31
Tauveron C. (sd), Comprendre et interpréter le littéraire à l’école et au-delà, Paris, INRP, 2001, 123 p.
88
barrières) poussent l’apprenant à se limiter uniquement aux décodages ou déchiffrages.
À ce propos, Catherine Tauveron32 ajoute dans ce cas-là de textes « lisibles » : « A
n’offrir en pâture que des textes “lisibles”, on ne prépare pas les élèves à s’attendre à
l’obstacle, à anticiper les moyens de le franchir et, après l’avoir franchi, à se retourner pour
goûter la finesse de son dispositif ».
32
id
33
ibid
89
À cet effet, Yves Reuter34 distingue ainsi « l'attitude compréhensive » et « l'attitude
interprétative ».
En partant du principe que le lecteur et le texte sont des partenaires, il ne faut pas
qu’il y ait des obstacles tels lisibilité, degré de difficultés, n’oublions pas au passage qu’il
s’agit d’apprenants algériens dont la langue française est loin d’être maitrisée, et ne pas
proposer un texte « à la va-vite » ou « proposé par le manuel officiel » et à Tauveron38 de
dire à ne pas confondre » l'animation autour du livre (ou à propos du livre) et la lecture du
livre (ou propos sur le livre).
34
Reuter Y, Comprendre, interpréter en situation scolaire. Retour sur quelques problèmes, dans Tauveron C. (sd),
Comprendre et interpréter le littéraire à l’école et au-delà, Paris, INRP, 2001, 123p.
35
Ibid
36
ibid
37
Michel Picard. (1960) : La lecture comme jeu, Paris, Minuit.
38
Tauveron C., L’aventure littéraire dans la littérature de jeunesse : quand le livre, l’auteur et le lecteur sont mis en scène
dans le livre, Grenoble, CRDP, 2002, 139 p.
90
En effet, Tauveron39 souligne : « Une lecture dans laquelle l'un des partenaires —
le texte — serait neutralisé ne serait pas une lecture. C'est-à - dire que le texte n'est pas
prétexte à "faire parler" les élèves de manière passive à propos de l'une de ses thématiques ».
Les deux partenaires enseignant-apprenant ne doivent pas prendre le texte comme
support langagier (partie préliminaire lecture), mais doivent se mettre d’accord que cette
séance est une séance d’interprétation et purement individuelle où chaque apprenant jouie
d’une liberté de créer, de supputer le sens de ce texte
Donc cette activité est d’amener l’apprenant avec une liberté totale d’interpréter le
sens du texte, de le laisser même s’il s’invente un sens, et de ne pas le bloquer de telle
manière d’inclure ses notions culturelles et interculturelles, et à l’enseignant de l’encourager.
C’est pourquoi Tauveron40 insiste, à propos de la réticence, sur la nécessité qu'il y
a à ne pas orienter de façon trop directive les réponses des élèves : « En linguistique, la
réticence se caractérise, selon Michaele Prandi (1991), par une ‘non-recouvrabilité des
contenus supprimés’.
Pour Jean – Louis Dufays41 voit le concept de cette partie sous deux plans : ‘Si le
concept de lecture littéraire a aujourd'hui la cote chez les didacticiens, il ne fait pas pour
autant l'unanimité et, jusqu'à ce jour, l'interrogation à son propos s'est centrée davantage sur
la mise au point de modèles théoriques, de programmes d'apprentissage ou d'outils
didactiques que sur l'étude des pratiques réelles des enseignants et de leurs effets en termes
de perceptions et d'apprentissages chez les élèves.. ».
42
Dufays voit le statut de la lecture littéraire selon un double regard, et cite à cet
effet ‘l’enseignement de la lecture, un paradigme alternatif à son sens, une des causes de
cette difficulté tient à l'absence de prise en compte du rôle des stéréotypes dans la lecture :
par leur caractère stable et collectif, ceux-ci fondent la possibilité, et même la nécessité d'une
lecture ancrée dans la reconnaissance des effets partagés (il n'y a d'effets que parce que les
textes sont truffés de stéréotypies reconnaissables), mais en même temps, leur caractère
répétitif et discutable fait d'eux les premiers supports sur lesquels s'exerce la subjectivité et la
liberté interprétative et critique de chaque lecteur ».
39
Tauveron C. (sd), Comprendre et interpréter le littéraire à l’école et au-delà, Paris, INRP, 2001, 123 p.
40
Tauveron C. (sd), Comprendre et interpréter le littéraire à l’école et au-delà, Paris, INRP, 2001, 123 p.
41
J.-L. Dufays, L. Gemenne, et D. Ledur, Pour une lecture littéraire 2, Bruxelles, De Boeck-Duculot, 167-175.
42
ibid
91
6.4 — De la lecture à la compréhension
Le rôle principal de tout enseignant est d’aider ses apprenants à développer et à
élargir leur compréhension des textes de façon générale et le texte littéraire plus précisément.
De ce fait, les apprenants ont besoin de comprendre les stratégies de lecture de base qui sont
applicables à tous les types de textes. Encore face à un texte littéraire, l’apprenant doit
analyser, par exemple un texte narratif, la structure de l’histoire et faire des liens entre les
actions, les espaces les temps, les personnages et leurs motivations.
Un apprenant pour comprendre ce type de texte peu complexe se posera des
questions de façon continue, des questions de types : de quoi parle l’histoire ? À quoi
ressemble ce personnage ? Cet endroit ? Cet objet ? Qu’est-il arrivé jusqu’à maintenant ?
Que va-t-il arriver à la fin de l’histoire ? Si l’apprenant n’arrive pas à répondre à ce type de
questions ; c’est qu’il y a un déficit de compréhension.
La plupart des textes proposés en contexte scolaire algérien sont des textes
narratifs (contes, extraits de roman, nouvelle) l’apprentissage des stratégies de lecture
concernant la structure du texte narratif et d’autre part, les personnages et leurs intentions.
Nous avons remarqué tout au long de ce travail que les enseignants se sont familiarisés sur le
schéma narratif qui amène les apprenants à reconnaitre le personnage principal, l’élément
modificateur, les complications, les résolutions….
Toutes ses activités ont pour finalité de comprendre le texte et même plus.
L’apprenant, de ce fait, doit reconnaitre tous les conflits dans le récit.
Si nous abordons le schéma actanciel, l’apprenant doit être en mesure de dégager les
éléments qui le composent, si le personnage a un conflit avec lui-même, avec un autre
personnage, un personnage qui vit un conflit avec la société, avec la nature.
À partir de là, l’apprenant comprendra les émotions et les motivations de son
personnage, héros, le pivot de l’histoire. Comprendre donc les personnages demeure donc un
moyen fondamental pour comprendre l’histoire comme un tout.
J.Giasson43 à cet effet confirme : ‘Connaitre les émotions des personnages permet
d’établir des liens de cause à effet e de faire des prédictions sur le comportement futur du
personnage.’,or, dans nos établissements scolaires, nous avons remarqué que nos apprenants
ont souvent des difficultés à comprendre les émotions et les motivations des personnages des
textes qu’ils lisent.
43
Jocelyne Giasson (2000), ‘Les textes littéraires à l’école. Ed de Boeck.
92
Synthèse
Pour conclure ce chapitre qui traite de la lecture littéraire, il est à signaler que la
lecture littéraire est une lecture attentive au fonctionnement du texte et à sa dimension
stylistique.
C’est une lecture qui se soucie d’éjecter les effets de sens immanent et de les faire
abonder, de renvoyer des effets de non-sens pour leur trouver du sens.
Pour illustrer ceci, nous citons Bertrand44 Gervais (1998) à qui nous avons emprunté cette
citation ‘La lecture littéraire peut-être définie comme une lecture qui fait la densité du texte
son territoire de prédilection’.
En Algérie, il ne s’agit nullement de lire une œuvre toute entière, l’apprenant est
amené à lire des extraits de romans français ou d’expression française, raison pour laquelle ;
il se trouve en face d’un problème de compréhension et d’interprétations, ces problèmes
peuvent être d’ordre cognitif, l’apprenant n’arrive pas à reconnaitre si c’est le personnage qui
parle, ou c’est la voix qui raconte, ou des problèmes d’ordre culturel, les récits les plus lus en
classe sont les récits qui véhiculent les lieux communs, culturels : La grande Kabylie, Alger,
Oran, Tlemcen….
Des prénoms des personnages : Omar, Fouroulou, Mokrane, Lakhdar….que
l’apprenant suppose reconnaitre lors de la séance de lecture.
Selon Catherine TAUVERON(2002), ‘La dimension culturelle de l’apprentissage est
déterminante et devrait être une préoccupation constante des maîtres’.
Ajoutons à ces deux problèmes, des problèmes de compréhension programmée délibérément
par le texte. La compréhension du texte littéraire passe en grande partie par la compréhension
des personnages.
C’est pourquoi ces derniers doivent faire l’objet d’une attention particulière.
L’apprenant doit maîtriser les stratégies de construction de sens afin de découvrir les repères
donnés par l’auteur du texte en question.
44
B. Gervais (1998) ‘Lecture littéraire et exploration en littérature américaine’ Paris/Hatier. pp22-23
93
Deuxième partie
L’exploitation du texte littéraire au secondaire
94
CHAPITRE 1
PROTOCOLE D'ENQUÊTE
95
Introduction
À partir de cette définition donnée par H.Sabbah, nous pouvons dire que la
séquence didactique dans l’enseignement secondaire en Algérie est constituée de deux
grands moments :
Cette phase globale est à son tour composée d’une phase d’analyse
généralement appelée activités de langue, dans cette partie l’enseignant est appelé à
étudier le vocabulaire thématique et relationnel, le champ lexical, le champ sémantique,
les outils morphosyntaxiques : les temps du récit, le discours rapporté, la voix passive et
active…..
45
Hélène SABBAH(2006) travailler en séquences au lycée en français, Pari, Hatier.
96
Premier moment : Exercices de préparation à l’écrit.
Troisième moment : C’est le compte rendu de l’expression écrite, l’apprenant est en face
de ses incorrections, il les corrigera avec l’ensemble de la classe, puis vient le dernier
moment qui est celui de l’autocorrection.
Dans notre travail, nous nous sommes posé la question suivante : l’enseignant
peut-il séparer la séance de la compréhension de celle de la production écrite ?
Le texte produit en expression écrite doit être en étroite relation avec celui
exploité e séance de la compréhension et c’est la raison pour laquelle la séquence
didactique passe par plusieurs étapes dont la séance de lexique dans laquelle l’apprenant
enrichit son lexique et vocabulaire thématique, et la séance de compréhension qui lui
permet de maîtriser le plan et la structure du texte en question.
46
Ghellal Abdelkader Thèse de Coctorat de français- Didactique des extes littéraires ou la litérature comme pretexte à
lenseignement du FLE – Janvier 2006.
47
Karim Kherbouche « Communiquer en français » paru dans les éditions L’ODYSSÉE
97
comprise, ensuite il explique la situation de communication, et il rappelle les outils
linguistiques tels que : l’utilisation des connecteurs logiques, les temps employés…
L’apprenant en produisant cet écrit, il doit atteindre un objectif bien précis ; cet
objectif diffère d’un apprenant à un autre par exemple, il y a ceux qui écrivent pour le
plaisir d’écrire, ces derniers maitrisent les règles de la production, de la progression, de la
cohérence et la cohésion sémantique….D’autres produisent pour être évalués tout
simplement.
D’après la citation de Gérard Vigner, nous saisissons que le texte produit par
l’apprenant doit obéir à plusieurs règles, qui sont :
48
G.VIGNER (1997), Ecrire pour convaincre, Hachette Edition.
98
texte ; tout texte est composé d’un titre, d’un ensemble de paragraphes, et d’une
référence (l’Image du texte ou paratexte).
b- Une fois ces indices dégagés, l’apprenant formulera des hypothèses de sens ;
généralement ces hypothèses portent sur le contenu global du texte, qui sera
dégagé à partir du titre la plupart du temps, soit de la typologie du texte qui en
découlent des références du texte.
Après avoir dégagé l’image du texte, l’enseignant passe au deuxième moment qui
est la lecture silencieuse, cette dernière permet aux apprenants de confirmer ou infirmer
les hypothèses émises dans un premier temps.
Après la lecture silencieuse, l’enseignant vérifiera cette lecture par une question
dite de contrôle portant sur la compréhension globale du texte.
Une fois cette opération terminée, une lecture à haute voix s’installe, cette
dernière est conçue comme un moment d’évaluation et d’expression ; s’ajoute à ces deux
lectures une lecture analytique qui a pour but la construction détaillée de la signification
du texte, elle constitue un travail d’interprétation et vise à développer la capacité d’analyse
critique autonome de l’apprenant.
Ces trois formes de lecture, reprises tout le long du cycle secondaire finissent par
installer chez les apprenants des habitudes de lecture, ils finiront par lire vite e bien les
textes littéraires voir des romans, poèmes, contes…..
Aucune autre séance ne peut être programmée si la première phase n’a pas été bien
assimilée.
Ceci dit, cette première phase prépare les deux autres ; celle des activités de langue
e celle de l’expression écrite.
99
Chapitre 1
De la difficulté à lire des textes littéraires
proposés en classe de langue
100
1.1 De la difficulté à lire des textes proposés en classe de langue
49
Julia Kristéva(1969), sémiotiké, Recherches pour une sémioanalyse.
101
La diversité des supports perme aux apprenants de systématiser la notion de
communication tout en comparant entre l’intention les formes du discours et leurs
objectifs.
L’enseignant a pour rôle d’aider les apprenants à clarifier et à élargir leur
compréhension des textes. L’apprenant ne peut pas comprendre n’importe quoi d’un
texte, mais il doit découvrir le thème développé et l’idée centrale autour de laquelle
gravite le texte. C’est pourquoi arrivés au cycle secondaire, tout apprenant a besoin
d’apprendre des stratégies de lecture de base qui s’appliqueront à tous les types de
textes.
De plus et face à un énoncé littéraire, l’apprenant doit recourir à des stratégies
spécifiques à ce type de texte : il doit savoir analyser la structure de l’histoire et faire
des liens entre les actions et les motivations des personnages.
Lire un texte littéraire met en place une double compétence qui s’explique en double
activité :
a- Une activité cognitive et métacognitive : l’apprenant apprendra à se poser des
questions sur le texte, plus l’apprenant lit des textes littéraires, plus il a des chances
de développer des pensées d’ordre supérieur.
b- Une activité sociale : un des objectifs que raconte une histoire est de susciter chez
l’apprenant est la sympathie et l’attirance, cette capacité d’être attristé par les
malheurs ou de se jouir de la joie d’un autre. La lecture peut amener les apprenants
à comprendre les qualités humaines véhiculées dans les histoires.
D’après l’enquête que nous avons réalisée auprès des cent enseignants, nous
avons remarqué que le texte littéraire (le récit) objet de notre étude est présent en
classe de langue, car il est imposé par l’institution officielle et parce que l’enseignant
est obligé de l’enseigner par peur d’une inspection inopinée et par peur également que
l’apprenant soit en face d’un texte du type le jour de l’examen du baccalauréat.
Donc, nous avons remarqué que ce type de texte « imposé » à des fins didactiques
ni plus ni moins. Et si l’apprenant sent que ce texte est imposé, il n’éprouvera aucune
volonté, ni motivation pour le lire ou pour aller vers d’autres textes.
102
Selon ces enseignants interrogés, ils affirment que la lecture des textes littéraires
à partir des extraits choisis dans le manuel, les apprenants apprendront à lire des
œuvres entières et apprendront à lire pour s’instruire.
Nous avons encore constaté que « lire » ensuit d’une motivation, le fait de lire
dépend d’avoir ou de ne pas avoir envie de lire.
Et de ce constat nous citons V. Jouve50 (1993) la lecture est un processus affectif,
l’attrait de la lecture tient une grande partie aux émotions qu’elle suscite, le rôle des
émotions est facile à cerner : s’attacher à un personnage, c’est prendre intérêt de ce
qui lui arrive, c’est-à-dire au récit qu’il met en scène… »
Ceci dit, l’apprenant peut aimer un texte, il le lit et il le relit plusieurs fois, il peut
même réécrire ce même texte autrement.
Mais comme il peut aimer, il peut encore détester et rejeter le texte s’il lit par
obligation et imposition (le cas des textes proposés par le manuel de première année et
de troisième année secondaire), ce qui pousse généralement les enseignants à aller vers
d’autres textes de leur choix.
Pour que la séance de la lecture du texte littéraire soit une séance de réussite, il
faut qu’il y ait une motivation et une interaction entre enseignants-apprenants-
Apprenants-textes.
Nous savons tous qu’en contexte scolaire algérien, le texte est présenté et reçu
d’une façon collective. Alors, comment faire un même texte à plusieurs apprenants de
différents âges, différents sexes et différentes filières ?
Nous avons mené notre enquête à l’aide d’un questionnaire destiné à une centaine
d’enseignants du secondaire concernant la présence du texte littéraire dans les
programmes et l’enseignement de la lecture littéraire /écriture en contexte
d’enseignement / apprentissage du FLE.
50
Jouve. V (1993), La lecture, éd Hachette.
103
1.2 Questionnaire et analyse des résultats
Item n° 1 :
Que pensez-vous de la présence du texte littéraire dans les programmes officiels ?
%
60
50
40
30
20 50
40
10 %
0 10
Utilité du texte littéraire L'inutilité du texte littéraire Utilité du texte littéraire n'a
dans les programmes dans les programmes pas une présence
officiels ? officiels ? pertinenete dans les
programmes officiels ?
Cette question a été posée dans le but de connaître si les institutions donnent une
importance à ce type de texte ou non.
Nous avons remarqué que cinquante pour cent (50 %) des enseignants interrogés
pensent que la présence du texte littéraire dans les programmes est inutile puisqu'il n’y a
jamais eu un texte littéraire dans l'épreuve du français au baccalauréat cela fait plus de dix
ans.
Quarante pour cent (40 %) des enseignants pensent que le texte littéraire est un type
comme tous les autres, sa présence ou son absence ne changera pas le niveau de nos
apprenants.
104
Les dix pour cent (10 %) qui restent répondent que le texte littéraire n'a pas une
présence pertinente par rapport aux autres types de textes.
Item n° 2
100 90
80
60
oui
40
10 non
20
0
L'utilité d'enseignement de la littérature en classe de
langue
Le but de cette question est de savoir si le texte littéraire a une place dans
l'enseignement du FLE.
Nous avons constaté que quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des enseignants
interrogés ont répondu que l’enseignement de la littérature en classe de langue n’est pas
uitile.
Les cinq pour cent (5 %) qui restent ont préféré ne pas y répondre.
105
Item n° 3
Parmi les textes littéraires proposés par le programme, avez-vous une prédilection pour
certains textes ? Lesquels ?
Nous avons essayé de savoir par le biais de cette question si les enseignants ont
des préférences de supports qu'ils soient des textes produits par des auteurs français ou des
textes produits pas des auteurs algériens.
Soixante-dix pour cent (70 %) des enseignants ont une préférence pour les textes
produits par des auteurs algériens tels que : Mohamed DIB, Mouloud FERAOUN,
Mouloud MAMERI, Malek HADDAD… car ils se trouvent à l'aise pour aborder un auteur
algérien, les apprenants sont au courant de sa culture, de ses traditions… par contre, un
auteur français reste toujours difficile à aborder pour l'enseignant comme pour l'apprenant
d’un point de vue culturel et pédagogique.
Quinze pour cent (15 %) seulement préfèrent des textes de Guy de Maupassant ;
Victor Hugo, Paul Eluard, Jules Verne…
Les quinze pour cent (15 %) qui restent n'ont pas de préférence.
106
Item n° 4
D'après votre pratique de classe, pensez-vous que vos apprenants sont intéressés ou
désintéressés par la lecture d'un texte littéraire ?
120
100
100
80
60
Oui
40 Non
20
0
Apprenants intéressés par la lecture d'un texte Apprenants désintéressés par la lecture d'un
littéraire texte littéraire
Nous avons posé cette question dans le but de savoir comment est reçu le texte
littéraire par les apprenants du secondaire.
Nous constatons que la plupart des enseignants ont répondu à cette question par une
négation. Cent pour cent (100 %) des enseignants pensent que les apprenants sont
totalement désintéressés par la lecture de n'importe quel type de textes à savoir le texte
littéraire.
Item n° 5
Quelle différence avez-vous remarquée entre les textes littéraires proposés dans les
anciens programmes et ceux proposés par le nouveau ?
120
100
100
80
60 Oui
40
Non
20
0
Y a-t-il une différence entre les textes littéraires proposés dans les anciens programmes et
ceux proposés par le nouveau ?
C'est une question qui a pour objectif de savoir si les enseignants ont constaté la
différence ou non entre les deux programmes.
107
Effectivement, cent pour cent (100 %) des enseignants étaient unanimes, car la seule
différence est que l'ancien programme a beaucoup privilégié les auteurs algériens. Par
contre, la réforme a ouvert les portes à des auteurs étrangers, tels que : Guy de
Maupassant ; Dino Buzzati,….
Item n° 6
D'après vous, lequel des programmes intéresseraient nos apprenants ?
120
100
100
80
60
Oui
40
Non
20
0
Apprenants non intéressés ni par les Apprenants intéressés par les textes
textes proposés par le nouveau ni par proposés par le nouveau et par ceux
ceux proposés par l'ancien. proposés par l'ancien.
Quatre-vingt-dix pour cent (90 %) des enseignants estiment que les apprenants ne sont
intéressés ni par les textes proposés par le nouveau ni par ceux proposés par l'ancien.
Les dix pour cent (10 %) qui restent pensent que les apprenants seraient plus à l'aise
avec les textes de l'ancien programme, car ils sont faciles et abordables.
Item n° 7
Utilisez-vous les textes proposés par les manuels scolaires ? Oui/Non, et
pourquoi ?
50 45
40
30
30 25
20
Oui
10
0
Utilisation des textes Inutilisation des textes Choix libre du support
proposés par les manuels proposés par les manuels
scolaires . scolaires
108
Les résultats obtenus montrent que quarante-cinq pour cent (45%) des enseignants
utilisent les textes proposés par les manuels sans y apporter de changement. Les raisons
évoquées sont peu convaincantes : c'est un programme qui provient d'une institution et il
nous est imposé par les inspecteurs, alors ces enseignants utilisent les textes du manuel par
peur des sanctions des inspecteurs ou des proviseurs…
Trente pour cent (30%) pensent qu'ils sont libres de choisir leurs supports et
d'élaborer même leurs propres programmes selon le besoin et le niveau de leurs
apprenants.
Les vingt-cinq pour cent (25%) restant utilisent à la fois les deux ceux du manuel et
ceux choisis, car ils trouvent que parfois les textes du manuel sont intéressants.
Item n°8
Les textes proposés par le manuel sont-ils adaptés à l'apprentissage de la lecture ? Oui /
Non. Pourquoi ?
120
100
100
80
60
Non
40
20
0
Les textes proposés par le manuel Les textes proposés par le manuel ne
sont-ils adaptés à l'apprentissage de la sont pas adaptés à l'apprentissage de
lecture. la lecture.
À l'unanimité, cent pour cent (100%) des enseignants interrogés pensent que les
textes proposés par l'institution ne motivent pas les apprenants, car ils sont longs et très
difficiles…( certains enseignants ont même cité des titres de textes)
109
Item n°9
Quels sont les textes que vous privilégiez le plus et pourquoi ?
%
100 85
80
60
40 %
20 10 5
0
Préviligient des textes Préviligient des textes Préviligient des textes
expositifs argumentatifs littéraires
Quatre-vingt-cinq pour cent (85%) des enseignants préfèrent le texte ex-positif, car
selon eux, il pousse l'apprenant à faire des recherches et des exposés en classe.
Dix pour cent (10%) préfèrent les textes argumentatifs, car ils poussent l'apprenant à
débattre des sujets et à argumenter et défendre des points de vue différents.
Cinq pour cent seulement (5%) privilégient les textes littéraires, car selon eux, le texte
littéraire leur procure un certain repos et leur permet d'oublier les problèmes de la vie
quotidienne. Mais c'est un argument qui reste tout de même subjectif et peu convaincant.
Item n°10
Ces textes sont-ils tous à la portée de vos apprenants ? Oui / Non. Pourquoi ?
100 95
90
80
70
60
50 Oui
40 Non
30
20
10 5
0
Textes à la portées des apprenants
110
La majorité des enseignants, quatre-vingt-quinze pour cent (95%) répondent
négativement, car les textes choisis qu'ils soient expositifs, littéraires ou argumentatifs ne
sont pas à la portée nos apprenants surtout les textes proposés par le nouveau programme.
Par contre, les cinq pour cent (5%) restants pensent que les textes sont à la portée
des apprenants et que ce sont les apprenants qui les jugent difficiles.
Item n°11
%
120
99
100
80
60
40 %
20
1
0
Choix des textes selon qu'ils Sans opinion
répondent aux points de langue
proposés
Ce qui nous a étonnés dans cette question c'est que parmi les 100 enseignants
interrogés, un professeur seulement y a répondu disant qu'il choisit ses textes selon
qu'ils répondent aux points de langue proposés par les séquences. Quatre-vingt-dix-
neuf (99) enseignants n'ont donné aucune réponse…
111
Item n°12
Choisissez-vous le même texte pour toutes les filières ?
%
95
100
80
60 Choix d'un même texte
40 pour toutes les filières .
20 5
Choix de différents textes
0
pour chaque filière
Choix d'un même Choix de différents
texte pour toutes les textes pour chaque
filières . filière
Pour la même raison qu'est : le niveau de nos élèves dans toutes les filières est le
même en français, quatre-vingt-quinze pour cent des enseignants (95%) ont répondu oui.
Cinq pour cent (5%) seulement utilisent des supports différents d'une filière à une autre.
Item n° 13
D'après votre expérience, pensez-vous que les apprenants sont motivés par la
lecture d'un texte d'un auteur français ou autre ?
%
120
97
100
80
60
40
20
2 1
0
les apprenants sont motivés par la les apprenants sont motivés par la Sans oipinion
lecture d'un texte d'un auteur lecture d'un texte d'un auteur
Algérien , ou de culture arabo- français ou autre ?
musulmane.
112
Quatre-vingt-dix-sept pour cent (97%) des enseignants estiment qu'il est préférable
de lire des textes de la culture algérienne ou du moins de la culture arabo-musulmane.
Cette catégorie de textes est parfois facile à aborder et même l'apprenant connaît la
suite des actions et la situation finale du texte en lisant juste le début du texte.
Deux pour cent (2%) seulement pensent que l'enseignant est la seule personne qui
puisse motiver son apprenant soit avec un auteur algérien ou autre.
Le un pour cent (1%) restant n'a pas répondu à la question.
Item n°14
Pensez-vous que le texte littéraire a-t-il vraiment sa place dans l'enseignement du FLE ?
%
120
100
100
80
60
%
40
20
0
le texte littéraire à t-il vraiment sa place dans l'enseignement du FLE ?
Tous les enseignants interrogés cent pour cent (100%) pensent que le texte littéraire
a une place dans le programme de français, mais c'est une place qui reste tout de même
"intimidante" puisqu'il est là, il existe, mais toujours à la fin du programme (fin d'année)
ceci explique que le texte littéraire a une place, mais pas aussi importante que les autres
types.
113
Item n° 15
Comment est reçu le texte littéraire en classe de langue ?
120
96
100
80
60 Oui
40 Non
20
4
0
Le texte littéraire présente un interet Le texte littéraire ne présenteaucun
. un interet .
Quatre-vingt-seize pour cent (96%) des enseignants pensent que leurs apprenants
reçoivent le texte littéraire avec plaisir, car ils attendent la fin du récit impatiemment.
En outre, la présence des personnages et du décor ont encore leur influence
(éléments spatio-temporels) quatre pour cent (4%) d'enseignants estiment que le texte
littéraire est reçu de la même façon que les autres types de textes sans donner des
arguments.
Item n°16
Quelles sont les difficultés rencontrées par vos apprenants pendant la séance de lecture ?
%
120
100
100
80
60
%
40
20
0
0
les apprenants lisent bien Les apprenants lisent mal
114
À l'unanimité, cent pour cent (100%) des enseignants pensent que nos apprenants ne
lisent que lors de la séance de lecture à l'école. C'est la raison pour laquelle, ils n'arrivent
pas articuler, à prononcer des mots, parfois ils n'arrivent même pas à différencier entre la
marque du pluriel à la troisième personne (cent) et le son (on).
En lisant, ils ne font pas attention aux types de phrases en lisant. Ils ne s'exclament
pas, ils ne s'interrogent pas…ils ne respectent pas les signes de ponctuation. En plus de
tout cela tous les enseignants pensent que les séances lecture sont insuffisantes.
Item n°17
Pensez-vous que nos apprenants sont capables de produire des textes littéraires
justes après la lecture d'un seul texte à la séance de lecture ?
%
120
100
100
80
60
40 %
20
0
0
Les apprenants sont capables de produire Les apprenants sont incapables de produire
des textes littéraires justes après la lecture des textes littéraires justes après la lecture
d'un seul texte à la séance de lecture . d'un seul texte à la séance de lecture .
Cent pour cent (100%) des enseignants estiment que nos apprenants sont incapables
de produire n'importe quel type de texte qui répond aux critères, car à part les séances de
lecture en classe, nos apprenants ne prennent pas la peine de lire même pas un petit fait
divers dans un journal.
115
Item n°18
Comment jugez-vous le niveau de lecture de nos apprenants ?
%
120 100
100
80
60
40 %
20 0 0
0
le niveau de lecture des le niveau de lecture des le niveau de lecture des
apprenants est bon apprenants est moyen apprenants est médiocre
Tous les enseignants pensent que le niveau de lecture des apprenants est
médiocre pour les raisons évoquées dans les questions précédentes.
Item n°19
Quatre-vingt-douze pour cent (92%) des enseignants ont remarqué que le texte
littéraire est présent en première et en troisième année secondaire et qu'il occupe le même
classement (la fin du programme).
116
Ceci dit, l'institution n'accorde aucune importance à ce type de texte. Ils estiment
que peut être par le fait qu'il soit difficile et qu'il n'est pas toujours lors de grands jours
(examens et concours).
Huit pour cent (8%) d'enseignants et d'une même wilaya des autres concernés par
cette enquête ont répondu qu'ils trouvaient le texte littéraire tellement intéressant qu'ils
l'ont déclassé et ils ont préféré commencer le programme avec tout en ignorant les
sanctions de l'inspecteur général.
Item n°20
%
100 92
80
60
40 %
20
8
0
Suppression du texte littéraire Maintien du texte littéraire
Aussi étrange que cela puisse paraître, quatre-vingt-douze pour cent (92%) des
enseignants estiment qu’il est préférable de supprimer le texte littéraire des programmes et
c'est ce qui a été déjà fait avec les classes de troisième année filière scientifique.
Huit pour cent (8%) pensent que le texte littéraire nous apporte des
informations sur le vécu des différentes sociétés du monde entier raison pour laquelle, ils
ont préféré le laisser dans les programmes peu importe où, l'essentiel est de le garder.
117
Item n°21
Si vous devez choisir des textes, quels auteurs français ou algériens proposeriez- vous
à vos apprenants ?
D'après les réponses données par les enseignants, nous avons remarqué que certains
auteurs n'ont pas été cités tels que : KATEB Yacine, G. FLAUBERT, Jules VERNE,
Mouloud MAMERI…
Item n°22
Pensez-vous que nos apprenants ont-ils une bonne connaissance en matière des
grands auteurs de la production littéraire mondiale ?
120 100
100
80
60 Oui
40
20 Non
0
bonne connaissance en matière des grands auteurs de la production littéraire mondiale
?
Tous les enseignants interrogés, cent pour cent (100%) ont répondu négativement.
Ils ont même ajouté que nos apprenants ne connaissent même pas les auteurs algériens.
118
Item n°23
%
60
50 50
50
40
30
%
20
10
0
Pour une durée de deux heures. Pour une durée d'une heure.
Cinquante pour cent (50%) consacrent deux heures à la lecture lors de chaque séquence
didactique, à savoir une heure pour la lecture découverte du texte exploité et une heure
pour la lecture analytique et l'approche globale du texte.
Quarante pour cent (40%) consacrent un quart d'heure pour la lecture et les trois
quarts d’heure qui reste sont consacrés à l'analyse du texte.
Dix pour cent (10%) pensent que le plus important dans une séance de lecture c'est
l'analyse et dégager les points de langue
Ces mêmes dix pour cent ne donnent pas la parole aux apprenants pour lire, ce sont
eux qui lisent et le plus important pour eux est de passer à la phase d'analyse (zones
rurales et défavorisées).
119
Item n°24
%
120 100
100
80
60
%
40
20 0
0
Confirment Infirment
Tous les enseignants cent pour cent (100%) pensent qu'une séquence didactique
réussie est celle qui pousse l'élève à aller vers d'autres textes et d'autres supports, mais
c'est surtout celle qui amène l'apprenant à rédiger un texte écrit à la fin qui répond à tout
ce qui a été enseigné durant la séquence.
Item n°25
Avec cette nouvelle approche de la réforme du système éducatif, pensez-vous, que nos
apprenants seront-ils capables de lire et de réécrire un texte ?
%
100 92
80
60
40
%
20 8
0
Nos apprenants seronts capables de lire et Nos apprenants ne seront pas capables lire
de réécrire un texte. et de réécrire un texte.
Quatre-vingt-douze pour cent (92%) des enseignants et sans donner des arguments
convaincants ont répondu par une négation.
Huit pour cent (8%) pensent au contraire que nos apprenants sont capables de rédiger
un texte suivant les modèles proposés par l'objet de la séquence.
120
Synthèse
D'après les enseignants interrogés, nous avons remarqué que les apprenants
éprouvent un désintérêt total envers les textes produits par les auteurs français.
Nous avons aussi remarqué que la culture arabe d'une façon générale et
algérienne spécialement domine l'esprit des apprenants arabophones qui lisent
médiocrement et même si le texte est lu plusieurs séances, rares sont ceux qui arrivent à le
comprendre.
D'après Éric JAMET51 (1994) (lecture et réussite scolaire), il se pose la question
suivante : « Comment le lecteur passe-t-il d'une série de traits et de couleurs imprimés sur
du papier à des lettres, puis à des mots et enfin à un message linguistique complexe ? »
D'après cette question, nous pouvons dire que nos apprenants ne sont même pas
capables de décoder un mot alors comment peuvent-ils à partir d'une première lecture
silencieuse avoir une idée générale sur le texte et le plus important émettre des
hypothèses.
L'enseignant parfois se trouve dans l'obligation de s'arrêter à chaque instant pour
expliquer des mots dont l'apprenant trouve des difficultés à comprendre. Ceci rend la
compréhension du texte impossible et c'est à ce moment-là que l'apprenant fait appel à la
langue maternelle pour essayer de comprendre le texte.
Quant à la séance de l'écriture, elle est souvent plus difficile pour l'apprenant. Le
travail de l'enseignant qui cherche à guider et à corriger de façon constructive peut être
tout autant. Des consignes imprécises en correction tout aussi vague, comment étudier
sans les hésitations des productions peuvent être insuffisamment guidées à partir de
critères souvent non formulés ?
Ce flou de critères d'évaluation peut amener l'enseignant à se concentrer sur une
correction ponctuelle : orthographe, genres, terminaisons, construction verbale, accord…
sécurisant en ceci qu'elle porte sur des éléments connus, qu'elle appuie sur des siècles de
tradition, de description grammaticale et dispose d'un vocabulaire relativement précis.
51
JAMET Eric (1997), lecture et réussite scolaire. Dunod. Édition
121
Généralement, les interventions sur les phrases mal formées sont nettement plus
précises, plus techniques et plus directement liées à une pratique pédagogique que les
interventions sur les textes mal formés. Il est clair qu'une fois les corrections ponctuelles
effectuées, le texte peut être encore jugé insatisfaisant.
Ce jugement repose sur une compétence textuelle de même que la faculté de porter un
verdict sur la grammaticalité d'une phrase a pour base la compétence grammaticale,
systèmes de règles intériorisés.
Le schéma d'analyse proposé par nos cent enseignants interrogés repose sur trois
dimensions :
a — La dimension de la phrase
C’est le lieu des corrections ponctuelles précédemment mentionnées, plus ce qu'il
convient d'appeler « maturité syntaxique ».
b— La dimension du texte
Où il sera examiné ce qui fait qu'un texte se tient plus au moins ce qui affecte la
cohésion textuelle.
c- La dimension du discours
Où l'on parlera du contexte énonciatif, de son efficacité et de son adéquation à la
situation.
Mais ces mêmes enseignants affirment que leurs apprenants ne sont pas encore
capables à rédiger un texte à partir du support lu dans la séance de la compréhension, ils
écrivent pour être évalués (avoir une note), ils n'investissent
pas les acquis appris durant la séquence didactique. Ils ne relisent jamais ce qu'ils ont écrit
et si c'est le cas c'est pour mettre un point, une majuscule ou effacer un mot… d'après ces
enseignants quand ils demandent à leurs apprenants de relire le texte avant de le remettre
ce n'est pas pour corriger les incorrections orthographiques, ou syntaxiques, mais c'est
plutôt le relire sans y apporter le moindre changement.
122
Ces mêmes enseignants disent que les apprenants du secondaire surtout ceux qui
viennent des milieux défavorisés, sont incapables de mener une discussion avec leurs
camarades ou même avec leurs enseignants, ils évitent de parler en français par complexe,
de crainte de commettre des fautes ou tout simplement de crainte d'être insultés ou
ridiculisés par leurs camarades.
Nous avons encore remarqué lors de notre enquête que les difficultés auxquelles se
heurte l'apprenant du FLE ne sont pas d'ordre linguistique, elles sont encore d'ordre social
et culturel, si cependant le choix du support les influence, ils ne sont guère motivés à lire
des œuvres françaises alors, ils ne peuvent pas s'engager à lire.
Le plus grand obstacle de nos apprenants est la langue maternelle qui les côtoie là où
ils sont, ils ne parlent presque plus le français entre eux par complexe ou par peur de
commettre des fautes.
Alors au lieu de parler une langue correcte ils font recours à la langue appelée
« franglais » « francarabe » ou dans une phrase nous rencontrons un métissage entre
plusieurs langues.
Les enseignants de langue française s'inquiètent beaucoup sur le sort de cette langue,
car nos apprenants n'arrivent pas à parler, à lire et à écrire correctement cette langue.
123
CHAPITRE 2
Alternance récit-discours
124
Introduction
Le projet didactique est réparti en trois séquences, la première est intitulée « Organiser
le récit chronologiquement », l’apprenant est alors amené à dégager les passages du récit,
ceux du discours et ceux de la description.
Le discours est un échange de propos qui se fait oralement entre deux ou plusieurs
interlocuteurs. Lorsque le discours est transcrit pour être publié, il comporte certaines
caractéristiques qui le distinguent d’autres types d’écrits. Dans un récit, le discours est
introduit pour rendre vivants les personnages.
Le discours se fait toujours autour d’un thème, d’un sujet précis. Tout au long des
répliques, nous retrouvons des termes qui renvoient à ce sujet. Ces termes peuvent être des
synonymes ou des mots faisant partie du même domaine : c’est ce que l’on appelle un
champ lexical.
Lors de nos déplacements dans les établissements du secondaire aux lycées de la
ville de Tiaret, nous avons remarqué que grand nombre d’enseignants travaillaient avec
des supports personnels, les textes abordés c’étaient des textes qui ne se trouvaient pas
dans le manuel scolaire, mais qui ont le même objectif que ceux du manuel. Parmi ces
textes en voici un texte qui est un extrait de « La gardienne du feu sacré » d’A. Metref, le
texte est intitulé « une scène bouleversante » et la notion du discours est clairement
identifiée 52
Il est clair que ce texte est une alternance de récit et de discours, les passages du
discours sont caractérisés par la typographie et la ponctuation, le discours n’est pas
présenté dans ce texte en paragraphe, mais sous forme de répliques précédées de tirets et
de guillemets qui annoncent le changement d’interlocuteur.
Dans le discours écrit, la ponctuation joue un rôle important. C’est par elle que
l’auteur traduit les intonations et le rythme de la phrase orale. Ainsi dans cet extrait, nous
avons :
52
Voir texte le texte est intitulé « une scène bouleversante » en annexe page 364
125
Le point d’exclamation traduit selon ce contexte, l’étonnement, la surprise et la
peur.
Les points de suspension marquent une pause, un silence ou une hésitation.
Dans ce texte, nous remarquons également comme dans la réalité, des phrases courtes,
parfois inachevées ou coupées par l’un des personnages.
Quant au contenu thématique de ce discours, il est évident que les évènements du
texte tournent autour d’une dispute familiale.
Quand on veut faire savoir ce qu’un autre a dit ou a écrit, on rapporte ses paroles :
c’est ce qu’on appelle le discours rapporté. Dans un récit, les propos d’un personnage sont
rapportés par le personnage ou par le narrateur lui-même. Les paroles rapportées sont
intégrées à ce que dit l’émetteur. Elles sont précédées par un verbe introducteur suivi
d’une conjonction de subordination : dire que, demander si, répondre que…
Le texte de Camus présent dans le manuel scolaire de première année ancien programme,
sert toujours de support pour les enseignants afin d’introduire le discours rapporté en voici
l’extrait du texte53
Ce texte n’apparaît pas dans le manuel scolaire du secondaire, mais les enseignants
font appel à cet extrait de l’œuvre de Camus, son choix est donc en fonction de l’objectif
visé. Ce texte est utilisé pour travailler le discours rapporté, il est un modèle clair pour
apprendre aux élèves qu’est-ce que le discours rapporté.
« Le fantastique est un genre littéraire que l’on peut décrire comme l’intrusion du
surnaturel dans le cadre réaliste d’un récit, autrement dit l’apparition de faits inexpliqués
et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du lecteur, ressemblant au
merveilleux, mais différent tout de même. »54
53
Voir texte le texte est intitulé « un personnage peu ambitieux » en annexe page 368.
54
TODOROV T. (1978), Les genres du discours, Paris/Seuil.
126
Selon le théoricien de la littérature Tzvetan Todorov55 (1978), le fantastique ne
serait présent que dans l’hésitation entre l’acceptation du surnaturel en tant que tel et une
tentative d’explication rationnelle. En cela, le fantastique est situé entre le genre du
merveilleux dans lequel le surnaturel est accepté et justifié, car le cadre est imaginaire et
irréaliste. Dans le fantastique, le héros, comme le lecteur, a presque une réaction de refus
des faits surnaturels qui surviennent. Cette réaction de refus peut être mêlée de doute, de
rejet et/ou de peur.
La nouvelle fantastique est présente dans le programme de la réforme du système
éducatif algérien pour les troisièmes années et les premières années filière sciences de la
technologie. (Il est à signaler qu’en première année secondaire, il existe deux manuels l’un
pour les lettres et sciences humaines et l’autre pour les scientifiques).
Ce projet apparaît à la fin du programme, pour les premières années, ce projet est
réparti en deux séquences, la première c’est le fait divers quant à la deuxième c’est la
nouvelle, l’objectif de cette séquence est l’organisation chronologique du récit.
Voilà le texte proposé par le manuel et dont la plupart des enseignants éprouvent de
difficultés à l’enseigner :
Ce texte présente la situation initiale de la nouvelle intitulée « Le Nez ». Il illustre une
caractéristique du récit fantastique.56
55
TODOROV T. (1978), Les genres du discours, Paris/Seuil.
56
Voir texte le texte est intitulé « le Nez » en annexe page 366.
127
Synthèse
Tout au long de ce chapitre, nous avons parlé du choix du texte à exploiter. Nous
avons remarqué que les textes présents dans les manuels de première ou de troisième
année sont soit des textes traduits soit des textes d’auteurs peu connus ou même ignorés
par l’enseignant lui-même si nous citons l’exemple de N. Gogol.
Il sera donc préférable d’utiliser un texte d’un auteur algérien, ce dernier est plus
abordable qu’un auteur français. L’utilisation des textes algériens ne pose pas de
problèmes au niveau culturel. Si nous citons l’exemple de l’extrait du texte d’A.METREF
« une scène bouleversante », l’apprenant comprendra vite le problème traité par l’auteur
qu’est la dispute et finira par retrouver le champ lexical de la dispute, de la violence…
Un auteur algérien peut même introduire dans son discours des expressions traduites
de l’arabe par exemple : « c’est ça oui, c’est ça… c’est ce que tu enseignes à tes élèves »
(extrait du texte une scène bouleversante)
Nous allons voir dans le chapitre suivant, comment est abordé le texte littéraire en
classe de langue.
57
GHELLAL Abdelkader (2005), Ecriture et oralité, Edition Dar El Gharb, Oran Algérie.
128
CHAPITRE 3
Comment est abordé un texte littéraire en classe de
langue ?
129
Introduction
À l’aube du 21e siècle, la lecture continue à susciter des débats houleux sous la
pression de l’institution et l’angoisse des parents. L’enjeu est de taille à tel point que tout
enseignant soucieux de son efficacité cherche le plus rapidement possible à obtenir des
résultats. Pendant très longtemps, on a cru qu’il y avait deux façons d’enseigner la lecture,
mais aujourd’hui cela est discutable.
Lorsqu’on enseigne une langue, on s’interroge sur le choix des textes littéraires et
leur présentation, il y a en effet des options différentes :
Le morceau choisi, toujours apprécié, car il est court et permet d’aborder des
auteurs, des styles, des époques variées, mais il risque de transformer l’apprenant en un
lecteur frustré n’ayant jamais à lire l’œuvre dans sa totalité.
Les textes en français facile, dénudé de toutes difficultés, mais aussi de toute
authenticité.
Les textes écrits à l’usage des apprenants en langue écrite dans un français facile
dont la qualité dépend de l’auteur, le contact de lecture est clair : « moi, auteur, j’écris des
58
Jean Foucambert (1994) la manière d'être lecteur, apprentissage et enseignement de la lecture de la maternelle
au CM2
130
histoires pour vous lecteurs débutants dans une langue que vous êtes susceptibles de
comprendre » cela dit on oublie qu’il existe dans le corpus littéraire des textes courts et
intégraux constitués par des nouvelles, des contes, des récits courts, des poèmes, dans des
genres très variés pour des publics d’adolescents et d’adultes.
Ces indices constituent pour le lecteur une sorte de pré information de telle qu’un
apprenant même de niveau faible peut aborder le texte littéraire, en suivant une
méthodologie interactive par laquelle il participe à la découverte du sens.
Le principe de cette méthodologie est de faire aborder la lecture sans que le lecteur
novice soit désarçonné par les difficultés lexicales, syntaxiques ou référentielles. Elle
suppose donc de :
S’intéresser aux lectures que les apprenants font dans leur langue maternelle ainsi qu’à
leur centre d’intérêt.
Préparer la lecture en demandant aux apprenants ce qu’ils savent du sujet ou en donnant
des informations sur l’époque, les stéréotypes culturels, les codes en usage.
Imaginer des « lectures-préparations » en ayant recours à des textes qui sans être littéraires
ont des éléments communs avec eux.
Se souvenir que le texte fictionnel entretient toujours des rapports avec le monde de
l’expérience du lecteur.
Le statut et la place des textes littéraires ont varié selon les époques méthodologiques.
Dans les approches traditionnelles, le corps littéraire consistait à la fois l’objet à travailler
est l’objectif, les méthodologies les plus récentes audio visuelles et communicatives ont
davantage développé la recherche sur la pédagogie des textes non littéraires.
131
3.2 Les étapes d’une lecture en classe
La compréhension textuelle est obtenue par paliers, chaque stade a son objectif,
c’est la distinction avec un apprentissage plus traditionnel où le lecteur voudrait tout
comprendre tout de suite.
L’approche interactive est une méthodologie dans laquelle le lecteur ça comprendre
le texte en le reliant à ce qu’il connaît déjà, en découvrant dans le texte des éléments qui
lui permettent de confirmer ses hypothèses et d’atteindre une compréhension parfois
partielle.
3.3. 2- 2e étape
Observation/prise d’indices.
Faire prélever des indices prégnants, afin de familiariser le lecteur avec le texte, se
caractérise par une lecture balayage, un regard rapide sur la page.
3.3. 3 — 3e étape
Lire avec un objectif.
La lecture est une lecture-recherche guidée par les consignes données de lecture, il
peut y avoir des lectures successives avec des consignes de lectures différentes, parfois
données à la classe divisée en petits groupes qui rendent ensuite compte de leur niveau de
compréhension.
Il y a alors une compréhension qui résulte de l’interaction des informations données
par les différents groupes. L’issue de cette étape est la compréhension du texte ou d’une
partie du texte.
132
3.3. 4.- 4ème étape
Réagir/relier les connaissances.
Favoriser interaction entre les nouvelles informations recueillies.
L’un des points forts de l’approche globale a été précisément de proposer une
méthodologie de la lecture qui s’appuie sur des consignes ayant la forme d’une demande
de faire et dont le but est de favoriser la compréhension et non pas l’évaluer.
« C’était vers la fin février, une soirée à l’ambiance chaude et agréable. Ma mère
avait allumé un grand kanoun et, après avoir mangé, nous nous assîmes autour pour
veiller.
Pénétrés de la douce et perfide chaleur, nous ne nous rendions pas compte que le
gaz toxique, qui se dégageait du kanoun, commençait à nous tuer lentement. Allongée de
tout mon long, je fus soudain privée de force. Je ne sentais plus mes membres engourdis.
Montant du centre du kanoun, une longue spirale de fumée enveloppait la chambre dans
une sorte de brouillard opaque.
À travers cet écran de vapeur, je distinguais à peine le corps de ma mère et de mes
sœurs qui, manquant d’oxygène, gisaient sur le sol dans une totale inertie. Sentant le
danger, j’essayai de crier, mais ne réussis qu’à émettre un faible gémissement.
Les oreilles bourdonnantes et la tête lourde, je me mis à ramper vers la porte. À
mi-chemin, épuisée, je m’arrêtai. Ma vue se brouilla et je sentis le souffle précieux de la
vie me quitter.
133
Après quelques minutes qui me semblèrent une éternité, la porte s’ouvrit et,
complètement affolé, Ahmed se rua dans la chambre enfumée. Il nous traina l’une après
l’autre dans la cour. Au contact glacé de la neige qui couvrait le sol, nous nous réveillâmes
et la vie ranima nos corps à demi morts. »
L’apprenant doit comprendre linguistiquement ce qui lui est demandé, mais encore il
doit savoir pourquoi il exécute telle ou telle activité. La compréhension de la consigne
pose aussi la question de la compréhension linguistique. En effet, le travail sur le texte,
l’utilisation d’une terminologie spécialisée.
On rencontre des verbes et des expressions comme : soulignez, cherchez, quel est
le rapport exprimé…ainsi, en se rapportant au texte : paragraphes, lignes, chapitres,
chapeaux, majuscules, caractère gras, italique, colonne, légende… l’apprenant peut
134
facilement répondre aux questions posées. En voici un exemple pris du manuel de
troisième année secondaire (3. AS), O.N.P.S., Alger 2007 – 2008.
Vous avez sans doute jeté l’œil, à travers le carreau, dans quelques-unes de ces
boutiques devenues si nombreuses depuis qu’il est de mode d’acheter des meubles
anciens, et que le moindre agent de change croit obligé d’avoir sa chambre moyen âge.
[…..]
Le magasin de mon marchand de bric-à-brac était un véritable Capharnaüm ; tous les
siècles et tous les pays semblaient s’y être donné rendez-vous ; une lampe étrusque de
terre rouge posait sur une armoire de Boule ; aux panneaux d’ébène sévèrement rayée de
filaments de cuivre, une duchesse du temps de Louis XV allongeait nonchalamment ses
pieds de biche sous une épaisse table du règne de Louis XIII, aux lourdes spirales de bois
de chêne, aux sculptures entremêlées de feuillages et de chimères.
Une armure damasquinée de Milan faisait miroiter dans un coin le ventre rubané de
sa cuirasse ; des amours et des nymphes de biscuit, des figurines obèses de la Chine, des
tasses de Saxe et de vieux Sèvres encombraient les étagères et les encoignures.
Questions :
Quel est le temps utilisé dans le 1er paragraphe ?
Quel est le temps utilisé dans le 2e paragraphe ?
Quel est le temps utilisé dans le 3e paragraphe ?
Pouvez-vous expliquer ce changement de temps ?
Relevez la seule action du texte.
En vous appuyant sur les marques de la présence du narrateur dans le texte, retrouvez les
deux parties dont il est composé.
Quelles hypothèses pouvez-vous formuler sur la fonction de la 2e partie pour la suite du
récit ?
Dans le troisième paragraphe, le mot « boule » est écrit avec une majuscule, pour quoi ?
135
3.4.2 Consignes et activités d’apprentissage
D’après nos observations de classes, nous avons pu dégager trois consignes que
peut donner l’enseignant, ces dernières sont regroupées en trois larges catégories :
L’enseignant indique aux apprenants ce qu’il faut lire. Cela peut se faire de
différentes façons soit à voix haute, lire tout le texte ou juste une partie, une lecture
silencieuse… Cela diffère selon l’objectif, si l’objectif prioritaire est la compréhension
alors l’oralisation ne fera que retarder la compréhension, mais il s’agit de faire entendre
les sons de la langue, la lecture oralisée est alors justifiée.
59
CUQ Jean Pierre (2003), Dictionnaire didactique de français, Edition International CLE.
60
Op.cit
136
d). Les outils pour l’élaboration d’une grille de lecture : les attentes textuelles
137
L’exploitation du texte littéraire en classe de langue
Première et troisième année secondaire
L’objectif visé par l’enseignement du texte littéraire en classe de première
année secondaire est premièrement de dégager le schéma narratif du récit.
Questions :
Quelle nouvelle est annoncée à Fouroulou et à son jeune frère ?
Comment réagissent les deux enfants ?
Relevez des termes du texte qui le montrent.
Comment est accueilli le père à la maison ?
138
Complétez le tableau suivant en mettant une croix dans la case qui convient :
139
D’autres femmes joignirent leurs prières, et enfin la danseuse consentit à se
lever. Les yeux baissés, le menton boudeur, elle s’avança vers le centre de la cour libre sur
u large espace. Elle haussa ses bras fermes et ronds, tendit des deux mains, devant son
visage, un mouchoir de soie vert, un sourire erra sur ses lèvres. Le corps cambré, la jeune
belle entreprit un insensible glissement sur les pieds, tandis que ses bras se balançaient.
Questions :
140
Recopiez puis complétez le tableau suivant :
À partir de ces deux exemples, nous remarquons que d’une année à l’autre, l’exploitation du texte littéraire est différente de l’autre,
mais l’objectif demeure le même.
141
CHAPITRE 4
LA LECTURE LITTÉRAIRE AU SECONDAIRE
142
Introduction
Comprendre et savoir comment est envisagé le texte littéraire dans les lycées tel est
l’objectif de ce chapitre puisque l’enseignement apprentissage de ce type de texte se révèle
privilégié.
La présence du texte littéraire est très fréquente dans les manuels de français langue
étrangère, mais son exploitation pédagogique est variable. Cette variance se diffère d’un
enseignant à l’autre et d’un établissement à un autre. La lecture d’un texte littéraire n’est
pas semblable à celle d’un texte de presse, texte argumentatif ou autre, car le texte
littéraire nécessite des compétences et des stratégies particulières qui ne
sont pas toujours transposables de la langue maternelle à la langue étrangère. Après avoir
observé des activités proposées actuellement dans les manuels et dans le projet pour
62
YVES Reuter (1992), Enseigner et apprendre à écrire, ESF.
143
l’exploitation pédagogique des textes littéraires, nous nous interrogeons donc sur ce qui
est intéressant d’enseigner lorsqu’on utilise ce type de document authentique, et sur ce
qu’il est souhaitable d’associer à la littérature si on veut conserver son caractère littéraire
et développer un mode de lecture adéquat chez l’apprenant.
Pour disposer d’informations et de chiffres précis, nous avons relevé l’ensemble des
textes littéraires présents dans les manuels de première et de troisième année secondaire.
Un relevé tabulaire a été établi ensuite, mentionnant l’espace occupé par le texte sur la
page, l’auteur, la nature du texte (extrait de roman, de pièce de théâtre, poème…), les
tâches d’apprentissage proposées et enfin le thème abordé par le texte.
La lecture littéraire peut aussi être considérée comme une expérience dans le sens où
elle appelle un type de réaction affective et intellectuelle qui est autre que le processus
cognitif mis en œuvre pour la réception du texte littéraire. Ce dernier construit un univers
fictif qui interagit avec celui de l’apprenant, comme il peut l’évader et le guider à un
monde imaginaire, il peut encore le déstabiliser, le troubler et le faire découvrir.
Dès son plus jeune âge, on raconte à l’enfant des histoires et on sent le plaisir qu’il en
a, la lecture littéraire offre donc une certaine particularité, l’apprenant sait que c’est une
histoire fictive, irréelle et imaginaire, mais il réagit comme si ce n’est pas une histoire à ce
propos, nous citons V. Jouve63 qui cite Gilles Thérien « Pour une esthétique de la
lecture. » (1990, pp1-14) dans son ouvrage « La lecture », Gilles Thérien voit alors dans la
63
JOUVE Vincent (1990), la lecture, Hachette.
144
lecture comme un processus à cinq dimensions, parmi ces cinq dimensions la dimension
affective il dit : « Les émotions sont en effet à la base du principe d’identification, moteur
essentiel de la lecture de fiction. ».
Quoi qu’il en soit, n’importe quel texte littéraire provoque en nous une admiration,
une pitié, une sympathie avec les personnages…
Certains apprenants s’attachent à des personnages du texte étudié tels que Fouroulou
de Mouloud FERAOUN, Omar de la grande maison, Poil de carotte de Jules Renard,
Meursault de l’étranger… ils s’intéressent par ailleurs à la situation sociale du personnage,
sa situation psychologique… c’est parce que ce genre de personnages cités sont séduisants
et laissent des réactions chez le lecteur.
145
4.1 Tableau récapitulatif des textes présents dans le manuel de troisième année secondaire
Une page et
La main
146
Un homme d’action
Alessandro Barico
Rédiger un récit dans lequel on utilise les
Une page Un récit indicateurs de temps pour résumer certains
évènements.
Texte sans titre
Gautier, le pied
Théophile
de Momie
Insérer des moments descriptifs qui suspendent
Une page Un récit descriptif
Dino BUZZATI le cours l’histoire et qui informent le lecteur.
Suicide au parc
Cinq pages Une nouvelle intégrale Imaginer une autre fin à cette histoire.
147
4.2. La compréhension des textes littéraires
Selon Dubois64 (2008) : « C’est l’ensemble des activités qui mettent en relation le
stock acquis passif avec les possibilités du texte. »
Ceci dit que le texte n’est pas perçu de la même façon par tous les apprenants, ces derniers
ne se comportent pas de la même manière avec tous les textes. Ils adoptent une lecture
balayage sans faire une collecte d’informations et sans exploiter les indices du texte.
Lors du processus de la compréhension, l’apprenant, loin d’être passif fait
intervenir plusieurs sortes d’hypothèses : comme il ne lit pas tout, il fait des hypothèses
globales sur le contenu du texte, hypothèses renforcées par la forme du texte, par les titres
et par les références du texte ex : extrait de : La grande maison de Mohamed DIB…
ensuite et au fur et à mesure de sa lecture, interviennent des hypothèses plus fines et plus
élaborées qui l’aident à reconstruire le sens du texte, la poursuite de la lecture entraine la
confirmation ou l’infirmation des hypothèses antérieures.
Il découle de ce qui a été annoncé plus haut que la compréhension d’un texte ne
surgit pas d’une seule ou d’une première lecture, il arrive que l’apprenant comprenne
isolément chaque phrase d’un texte sans comprendre le sens général de celui-ci, sans être
capable de lui donner une quelconque interprétation d’ensemble.
64
DUBOIS J. (2008) Point de compréhension sans ponctuation.
148
4.4 La compréhension d’un texte
Le pré pédagogique
Choix du support (de préférence opter pour des supports simples suivant le niveau réel des
apprenants et en rapport avec la thématique proposée par les programmes officiels)
Analyse personnelle du support (étudier les dits et non-dits, les référents culturels, les
interprétations et tout ce qui en rapport avec le texte, ce travail préliminaire aidera par la
suite à l’élaboration de la fiche.)
Se poser des questions sur l'auteur du texte en question, son intention communicative et sa
visée personnelle.
Étudier le lexique dominant, le lexique relationnel et les mots lexicaux.
Étudier les mots grammaticaux, et leur relation quant à la cohérence textuelle.
b-Deuxième moment
149
c-Troisième moment
La classe
Une phase de sensibilisation est nécessaire pour mettre les élèves dans le bain, mais
brièvement.
Distribution du texte, une consigne du genre observez ce texte, l’objectif ici est l’étude du
paratexte (documents annexes).Pendant 5 minutes les élèves doivent dégager des
hypothèses de sens (au pluriel).
Ensuite, demander aux apprenants de lire le texte silencieusement, mais cette
lecture recherche doit être accompagnée d'une consigne claire et précise exemple : un
repérage de mots, d'un lexique précis, de mots grammaticaux, l'essentiel est de faire en
sorte que les élèves doivent lire et en même temps travailler la consigne. Et c’est déjà un
gagne temps dans la compréhension.
Puis c'est la phase de vérification des hypothèses de sens avec l’analyse du texte.
On commence par étudier l’énonciatif : c'est tout ce qui relève de l’énonciation,
Demander aux élèves de répondre aux questions concernant la situation
d’énonciation qui, quoi, à qui, quand, où comment,
L’enseignant dans ce cas doit favoriser la parole chez les élèves pour leur permettre
de s'exprimer et de dire.
Parfois même on assiste à un one man show (un monologue) dans certaines classes.
Une fois terminé l’énonciatif on passe sans transition au procédural : comment
l'auteur a procédé pour dire son texte : c'est le moment d’étudier tout ce qui relève du
lexical et du syntaxique pour déterminer l’intention communicative de l’auteur .c'est aussi
la phase qui fera l’objet d'analyse ultérieurement comme fait de langue '" lexique ou
syntaxe"
Une fois la séance de compréhension terminée, une séance de technique
d’expression, qui en principe n'est autre qu'une récapitulation de ce qui a été vu et un
moment aussi de vérification du degré de compréhension de l’écrit proposé.
150
4.5 — Qu’est-ce que la compétence de lecture ?
151
CHAPITRE 5
152
Introduction
Nous allons dans ce chapitre exposer tous les éléments relatifs à notre expérience
sur le terrain. D’abord, nous procéderons par identifier la classe sujette à notre étude. Puis,
nous décrirons notre dispositif de recherche mis en œuvre pour nous aider à trouver des
réponses à notre problématique de recherche.
Ensuite, nous nous expliciterons les points ayant trait aux deux séquences dans
lesquelles les apprenants ont eu affaire à deux approches différentes du texte littéraire. En
dernier lieu, nous analyserons les différentes données recueillies en vue de trouver une
réponse à nos questions de départ.
153
Projet 3 : Écrire une petite biographie romancée
Intention de communication
Relater un évènement fictif.
Objet d’étude
La nouvelle.
Séquence 1
Organiser le récit chronologiquement.
Séquence 2
Déterminer les forces agissantes et enrichir le récit par des énoncés
descriptifs et des dires.
Séquence 3
Notre étude s’intéresse à la séquence 1 et 2. Dès lors, nous allons maintenir les
objectifs d’apprentissage, les textes supports… tels quels pendant la séquence 1 de ce
projet. Quant à la deuxième séquence, nous allons y apporter des modifications pour
attirer l’attention des apprenants en choisissant de nouveaux textes littéraires et en
établissant de nouvelles activités.
Dans le cadre de cette perspective, nous avons tenté une expérience sur le terrain,
nous avons choisi une classe de première année secondaire filière « sciences de la nature
et de la vie »
Nous avons proposé à un enseignant d’enseigner le texte littéraire (le récit) avec
deux approches différentes, la première c’est l’enseignement du récit en appliquant
l’approche par les compétences et la deuxième, l’enseignement du texte littéraire comme
un objet interculturel pour cette même classe.
154
Notre expérience sera centrée particulièrement sur les trois séances qui nous
semblent les plus importantes :
a-Séance d’expression orale.
b-Séance de lecture.
c-Séance d’expression écrite.
Nous signalons que nous resterons présents pendant les séances de langue dans les
deux séquences. Cependant, nous n’interviendrons que pendant la deuxième séquence
dans laquelle il s’agit de l’approche interculturelle du texte littéraire en vue de proposer
aux apprenants des activités interculturelles.
65
Allaoua, Mourad(1996) Éléments de méthodologie : pour rédiger une recherche, Edition Distribution Houma,
Bouzaréah, 1996. P. 92-93).
155
5.3.1 Les outils méthodologiques
Pour répondre aux questions, l’apprenant n’avait qu’à cocher une fois sur un niveau
dans chaque quartier. Les niveaux de réponse étaient organisés de façon graduelle en
66
CUQ Jean Pierre, une introduction à la didactique de la grammaire en français langue étrangère, éd,
Didier/Hatier, Paris, 1996.p.30)
156
termes de degré d’intérêt de l’apprenant par rapport à un élément. C’est-à-dire que cet
apprenant pour répondre à la question « Aimes-tu lire les textes littéraires ? » va cocher
sur un niveau selon le degré de son intérêt par rapport à ce point. Nous avons échelonné
ces niveaux allant du « je suis indifférent », « j’aime un peu » jusqu’à « j’aime
beaucoup ».
Par ce procédé, nous avons essayé de mesurer, si nous pouvons le dire, le degré de
motivation des apprenants vis-à-vis du texte littéraire en tant que type textuel parmi
d’autres et entre l’approche interculturelle et celle par compétence de ce dernier.
b)- La cible n° 2
Elle nous a permis, dans le cadre de notre expérience, de dégager les types de
textes littéraires ayant le plus d’intérêt pour les apprenants (contes, fables,
autobiographie…). Cela, nous semble comme un indicateur non négligeable dans la
mesure où il nous permettrait de nous informer sur la tendance des apprenants par rapport
à un type de texte plutôt que l’autre. S’il s’avère, par exemple, que les apprenants
préfèrent le texte littéraire perçu d’un point de vue culturel, ce serait un élément
157
révélateur. Il nous fournirait, dans ce sens, les premiers résultats nous informant sur la
réussite ou non de notre approche du texte littéraire à ces apprenants.
c)- la cible n° 3
Cette cible nous a permis de resserrer davantage nos questions. Ceci pour mettre
en pratique un parallélisme entre l’approche par compétences du texte littéraire face à
l’approche interculturelle de ce dernier. Nous avons établi quatre questions : deux
questions relevant de la première approche du texte littéraire et les deux autres relèvent de
la deuxième. Ceci nous a permis de dresser un bilan statique des réponses des apprenants
en termes d’intérêt pour l’une ou l’autre des deux approches du texte littéraire.
C’est un corpus représentant les rédactions des apprenants à la fin des deux
séquences (la première qui traite le texte littéraire du point de vue installer une
compétence et la deuxième le considère comme objet interculturel). Ces rédactions seront
élaborées par ces apprenants pendant la séance d’expression écrite. Puis elles seront
analysées.
Cela pour obtenir un pourcentage des rédactions atteignant l’objectif fixé dans
chaque séquence. Ensuite, nous avons comparé les rédactions des apprenants des deux
séquences en vue de déterminer celle qui comporte le plus d’écrits réussis.
158
Chapitre 6
159
6. Le texte littéraire appréhendé avec l’approche par les compétences
Nous avons répondu dans chacune des séquences, à la base de notre expérience, à
une liste de questionnement. Elle va nous permettre de délimiter le cadre pédagogique de
chaque séquence.
Les textes littéraires présents dans le manuel de première année secondaire filière
sciences, sont présentés sous forme de textes longs d’environ 9 ou 10 paragraphes qui
illustrent les grandes phases du récit (début, évènements et fin). Le texte jour de marché
est un extrait de la ficelle de Guy De Maupassant, ce texte est accompagné par des
questions à l’intention des apprenants en vue de dégager la structure narrative du récit et
en vue de résumer le texte.
Le texte « un jour de marché » est un peu long dans la mesure où il est abordé en
une séance d’une heure seulement.
Le temps de l’histoire racontée dans le texte s’étale sur la durée du marché, un bref
temps.
160
6.1.4. Dimension textuelle
Le texte « un jour de marché » n’est plus une nouvelle, mais un extrait d’une
nouvelle reconstruit dans le manuel de l’apprenant dans le but de dégager la séquence
narrative du texte. Une séquence narrative est : « un épisode qui, dans le récit, correspond
à l’une des grandes parties du schéma narratif théorique : situation initiale, élément
perturbateur, transformation, résolution et situation finale » (Evelyne67 et Bomati Yves.
P.424). Selon cette définition le schéma narratif est divisé donc en cinq parties, cependant
ce texte « un jour de marché » représenté en 9 paragraphes correspondant à : la situation
initiale, transformation et situation finale. Cela peut s’interpréter comme une vulgarisation
du schéma narratif à l’intention de l’apprenant.
Nous allons décrire tes trois séances auxquelles nous nous intéressons dans cette
séquence.
6.1.6. Les séances
67
ÉVELYNE AMON - BOMATI YVES (2000) MÉTHODES ET PRATIQUES DU FRANÇAIS AU LYCÉE — Magnard
161
— Pouvez-vous citer des titres et/ou des auteurs de ces histoires ?
Victor Hugo, Mohamed DIB, Mouloud FERAOUN… La grande maison, le fils du
pauvre…
II)- Observation et description du support :
Question : — dites ce que vous voyez sur ce document (Page 138 manuel scolaire,
première année secondaire filière science et technologie)
Réponse : Des titres, une image…
— Question : Des titres de quoi ?
Réponse : D’un livre.
Question :-Où se situe cette page ?
Réponse : Au début.
Question : -Que représente-t-elle ?
Réponse : La couverture du livre.
Question : — quels sont les éléments qui la composent ?
Réponse : — Larousse (maison d’édition)
Maupassant (auteur)
Un réveillon (titre)
Contes et nouvelles de Normandie (sous-titre)
— Une image
Question : Que voyez-vous sur l’image ?
Réponse : — La lune (la nuit)
La neige (l’hiver)
Un homme
. Question : — D’après les informations contenues sur la couverture, peut-on dire ce que
raconte ce livre ?
Un conte, une histoire.
— L’histoire de qui ?
D’un homme.
— Où va-t-il ?
Il rentre chez lui.
162
— Quand ?
La nuit.
— Que tient-il dans ses mains ?
Un sac et du bois.
— Que peut contenir ce sac ?
De la nourriture, des vêtements, des cadeaux…
— Des cadeaux à qui ?
À ses enfants.
— À quelle occasion, offre-t-il ces cadeaux ?
Anniversaire, naissance, fête.
— De quelle fête s’agit-il ?
Du réveillon (religieuse)
Récapitulation :
163
Synthèse
Nous avons constaté que cette séance intéresse beaucoup les apprenants, dans la
mesure où ils s’expriment et parfois tous en même temps.
L’enseignant, dans ce cadre, il ne sert que de guide, et parfois intervient pour corriger,
ou demander à d’autres apprenants de corriger leurs camarades.
Lors de cette séance, l’enseignant a essayé de ne pas monopoliser la parole, chose qui
parfois est difficile, cependant il est arrivé quand même à permettre à un maximum
d’apprenants d’intervenir.
À certaines questions posées par l’enseignant aux apprenants étaient un peu ambiguës,
pas claires, des mots difficiles, ce qui a bloqué en quelque sorte les apprenants à répondre
immédiatement, il fallait que l’enseignant reformule sa question pour qu’il obtienne des
réponses adéquates.
La séance d’expression orale demeure primordiale dans la séquence afin de stimuler les
apprenants pour la suite des travaux.
164
Séance de lecture
Texte support : Voir manuel 1ere AS sciences et technologie.
Déroulement de la séance :
I° Éveil de l’intérêt
Est-ce que vous avez l’habitude de lire ?
Quels types de lectures faites-vous ?
Citez quelques titres de romans.
Texte support :
165
II° Observation
1)- Dégagez le paratexte (éléments périphériques ou image du texte)
Texte sans titre.
Présence de deux paragraphes.
Références : — L’auteur : nom et prénom.
La source : Les aventures de Tom Sawyer.
Editions : Cérès.
Année 1993.
2)- Dégager les hypothèses de sens :
Formuler des hypothèses de sens (un moment d’expression libre)
Histoire, récit, conte, description ?
3)- Lecture silencieuse + lecture magistrale.
Vérification des hypothèses : confirmer ou infirmer tout ce qui a été avancé dans les
hypothèses.
166
Ils s’enhardirent (s’encouragèrent)
9)- Les deux enfants sont dans la maison. Que font-ils
Ils s’examinèrent en détail la maison.
10)- À quels temps sont conjugués les verbes de ce texte ?
Imparfait.- Passé simple.
11)- Pourquoi l’auteur a-t-il utilisé ces deux temps ?
Imparfait : Passages descriptifs.
Passé simple : passages narratifs.
12)- En vous basant sur l’emploi de ces deux temps, dégagez les différents moments de
cette histoire.
Premier moment :
Les personnages sont à l’extérieur de la maison. (Le narrateur nous
présente une situation de départ dans laquelle il nous décrit le cadre de l’action :
circonstances : temps, lieu, personnages)
« Le samedi…………………….l’intérieur »
Deuxième moment :
« Peu après………………….vide. »
Suite d’actions = péripéties.
Rampèrent, jetèrent, virent, dissipèrent, examinèrent, montèrent au premier étage, se
risquèrent…
Troisième moment :
« Maintenant…………………….la fin du récit »
Moment de répit : les enfants sont rassurés.
13)- Est-ce que l’histoire se termine à ce moment-là ? Pourquoi ?
Non l’histoire ne se termine pas à ce moment-là, car ils entendent quelque chose.
Synthèse
Imaginez une suite à ce récit.
167
Synthèse
Cette séance reste l’une des plus « pénible » pour les apprenants, comme ils l’ont
confirmé et en avançant les diverses raisons :
a- Les apprenants ne lisent pas mais ils déchiffrent (certains).
b-Le texte est vu en classe pour la première fois.
c-Le temps imparti à cette séance est d’une heure.
On a remarqué qu’il règne une certaine monotonie en classe, parce que le texte
n’était pas peut être motivant, contenant un vocabulaire peu compréhensible.
Concernant la compréhension du texte, l’enseignant n’a pas atteint son objectif,
certaines questions n’ont pas trouvé de réponses, soit mal formulées, soit
incompréhensibles.
La question à laquelle tout le monde « a levé le doigt » dans la phase d’observation
qui était la première (1-Dégagez le paratexte (éléments périphériques ou image du texte),
nous pensons que la réaction de l’apprenant est plutôt visuelle.
Ensuite, l’enseignant a proposé une batterie de questions sur la compréhension dans
le cadre de l’exploitation du texte.
Ce que les apprenants déplorent ; c’est le volume horaire spécifique à cette séance.
Ils souhaitent que cette séance ait plus de temps au minimum deux heures d’une part,
et qu’ils soient mis au courant pour préparer le texte à la maison.
On a tenté l’expérience avec un texte d’actualité (texte traitant d’un match de football
), ce qu’on a remarqué sans préparation et en une heure presque toute l’assistance a
participé.
Des potentialités existent chez nos apprenants, cependant il faut que l’enseignant
s’investisse.
168
Séance d’expression écrite.
Déroulement de la séance
169
Exercice n°3 : Rédigez la situation initiale et la situation finale pour compléter la partie
du récit présentée ci-dessous :
« …….Tout à coup, la voiture s’ébranla et lentement d’abord, plus vite ensuite, elle se mit
à descendre la légère pente en direction de la ferme. Les quatre garnements plaquèrent aux
vitres leurs visages effarés. L’un d’eux appela sa mère au secours… »
Exercice n°4 : Reconstituez le texte suivant de manière à respecter l’ordre
chronologique :
Cet individu interpella tout à coup son voisin prétendant que celui-ci faisait exprès de lui
marcher sur les pieds chaque fois qu’il montait ou descendait des voyageurs.
Un jour, vers midi, du côté du parc Monceau, sur la plateforme d’un autobus à peu près
complet de la ligne cinq, j’aperçus un personnage au cou long qui portait un chapeau-
feutre entouré d’un galon tresse.
Deux heures plus tard, je le revis devant la gare en grande conversation avec un ami qui
lui conseillait de diminuer l’échancrure de son pardessus en faisant remonter le bouton
supérieur par un tailleur compétent.
Il abandonna d’ailleurs rapidement la discussion pour se jeter sur une place qui se libérait.
Exercices de style, Raymond Queneau, wiki.net
Deuxième moment
170
2)- L’emploi des articulateurs chronologiques.
Sujet n°2 : Rattachez chaque situation initiale à sa situation finale :
A- Sur une route derrière la grille d’un vaste jardin, se tenait un enfant 1- Le lendemain matin, le gamin entrouvrit la porte et passa la tête. Le pêcheur,
beau et frai de coquetterie. À côté de lui gisait sur l’herbe un joujou épuisé, dormait toujours. D’abord il s’assura que le vieux Santiago respirait. Ensuite,
splendide, aussi frais que son maitre. il vit les marins et pleura. Sans bruit, il sortit et courut chercher du café. Il pleurait en
dévalant la côte.
D’après E. Hemingway, le vieil homme et la mer.
B- Le gamin descendit les derniers rochers et se dirigea vers la lagune 2- Il put s’offrir le plaisir de voir les incrédules contempler bouche bée le paquebot le
en se regardant où il posait les pieds. plus grand de ce monde et de l’autre, échoué devant lui, plus blanc que tout le reste,
Autour de la profonde déchirure de la jungle formait comme un bain de et environ quatre-vingt-dix-sept fois plus longs que son village.
var. il s’agrippait péniblement aux lianes et aux troncs brisés…Les D’après G. Garcia Marquez, le dernier voyage du vaisseau fantôme.
autres, derrière lui, suivaient
C- Il appelait l’océan la MAR qui est le nom que les gens lui donnent 3- À travers ces barreaux symboliques séparent deux mondes, le pauvre montrait le
en espagnol quand ils l’aiment. Les jeunes pêcheurs, qui ont des sien au riche, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or
bateaux à moteur, parlent de l’océan en disant el MAR, qui est cet objet, qu’il agaçait, agitait et secouait dans une boite grillée, c’était un rat vivant
masculin, un lieu, même un ennemi. Mais pour lui, qui y avait usé ses et les deux se riaient l’un à l’autre fraternellement, avec des dents d’une égale
plus belles années, l’océan c’était la MAR, quelque chose qui dispense blancheur.
ou refuse de grandes faveurs. D’après C. Baudelaire, le joujou du pauvre.
D- Maintenant ils vont voir à qui ils ont affaire, se dit-il bien des 4- Il se remémora dans un éclair l’éclat prestigieux qui avait autre fois baigné cette
années après avoir vu passer, pour la première fois l’énorme plage. Mais l’ile n’était plus qu’un amas de bois mort, calciné. Son compagnon était
transatlantique, silencieux et arrogant, avec ses lumières et ses riches mort…Des larmes lui jaillirent des yeux et des sanglots le secouèrent. Les enfants
occupants tel un palais des mers venu les narguer dans ce coin perdu rescapés, comme pris de contagion commencèrent à trembler et à sangloter.
du monde. D’après W. Golding, sa majesté des Mouches.
171
Synthèse
172
. Le texte littéraire appréhendé avec l’approche interculturelle
Séance 1 : Lecture
Textes supports
Une grande peur de Paul Louis Courier.
Ma grande peur d’Abdelhamid BAITAR.
Paul-Louis Courier, alors jeune officier de l’armée de Napoléon, voyage avec un ami en
Italie du Sud, dans une région sauvage et infestée de brigands, la Calabre. Ils sont
hébergés un soir par des charbonniers, d’allure peu rassurante. L’auteur raconte cette nuit
dans une lettre à sa cousine.
Je commençais à me rassurer, quand, sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait
être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer, et
prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai
parfaitement ces propres mots du mari :
« Eh bien ! Enfin, voyons, faut-il les tuer tous les deux ? » À quoi la femme répondit :
« oui ». Et je n’entendis plus rien.
Au bout d’un quart d’heure qui fut long, j’entends sur l’escalier quelqu’un et par les
fentes de la porte, je vis le père, sa lampe dans une main, dans l’autre un de ses grands
couteaux. Il montait, sa femme auprès de lui, moi derrière la porte ; il ouvrit, mais avant
d’entrer, il posa la lampe dans une main, dans l’autre un de ses grands couteaux. Il
montait, sa femme auprès de lui ; moi derrière la porte, il ouvrit, mais avant d’entrer, il
posa la lampe, que sa femme vint prendre, masquant avec ses doigts le trop de lumière :
« Doucement, va doucement ». Quand il fut, il monte, son couteau dans les dents, et venu
à la hauteur du lit, ce pauvre jeune homme étendu offrant sa gorge découverte, d’une main
il prend son couteau et, de l’autre…Ah ! Cousine…il saisit un jambon qui pendait au
plancher, en coupe en tranche, et se retire comme il était venu. Dès que le jour parut, on
sert un déjeuner fort propre, fort bon, je vous assure deux chapons en faisant partie.
173
Déroulement de la séance
1. Mise en éveil
Réaction des apprenants : diverses réponses.
2. Lecture silencieuse
L’enseignant demande aux apprenants de lire silencieusement le texte afin de
pouvoir répondre aux questions qui le mèneront à installer les compétences signalées là-
haut.
Vérification de la lecture
Situation de communication
Qui parle ? Courier
À qui parle-t-il ? Aux lecteurs
De quoi parle-t-il ? Pourquoi ? Vivre les péripéties encourues par l’auteur
Comment ? En narrant l’histoire.
Où et quand ? La Calabre en Italie du Sud. Une nuit.
4. Lecture du texte par quelques apprenants :
a)- Identification de la situation initiale :
Quels sont les personnages de ce récit ? Les deux voyageurs, les charbonniers, l’hôte.
Qui est le héros ? L’auteur.
Où se passe la scène ? En Calabre Italie du Sud (la maison des charbonniers)
Quand ? La nuit.
b)- Repérage de l’élément modificateur :
Quels sont les mots du mari entendus par l’auteur ? Eh bien ! enfin, voyons faut-il les tuer
tous les deux ?
Quelle était la réponse de la femme ? Oui.
Qu’a compris l’auteur ? Il a compris qu’on allait les tuer lui et son copain.
c)- La suite d’actions :
Que ressent l’auteur ? Il commence à avoir peur.
Qu’entend-il ? Il entend quelqu’un (le père)
Que tient-il ? Dans une main une lampe, dans une autre un couteau.
Que monte- t-il ? Une échelle.
De qui est-il suivi ? De sa femme.
Qu’ouvrit-il ? La porte.
174
Que posa-t-il ? La lampe.
Comment avance-t-il ? Doucement / pieds nus.
Pourquoi ? Pour ne pas faire du bruit.
Où se dirige-t-il ? Vers le lit du compagnon de l’auteur.
Que saisit-il ? Une tranche de jambon
Que fait l’hôte ? Il se retire.
Qu’exprime l’auteur ? Un soupir de soulagement.
d)- Identification de la situation finale :
Comment s’achève le récit ? L’homme et la femme offrent un
déjeuner pour les voyageurs et deux chapons (jeunes coqs engraissés) furent servis.
Synthèse :
175
6-Phase d’approche globale
176
3)- Se disputer signifie ?
a)- Se cacher b)- se quereller c)- Se dépêcher.
4)- Comment nait et se développe la peur ? Mettez les phrases dans l’ordre :
Le mari monte sur l’échelle, suivi de sa femme.
L’auteur écoute la conversation.
Le charbonnier armé entre dans la chambre.
La peur nait chez lui.
L’attente dure un quart d’heure.
5)- Qu’est-ce que c’est « les chapons » ?
a)- Des jeunes coqs engraissés b)- Des gros lapereaux c)- Des agnelets.
6)- Les voyageurs prennent quoi ?
a)- Un petit déjeuner b)- Un diner c)- Un déjeuner.
7)- Pourquoi le mari entra les pieds nus ?
Pour ne pas faire du bruit vrai / faux.
8)- Les charbonniers sont-ils ?
a)- Dangereux Oui / Non
b)- Généreux Oui / Non
177
Séance 2 : Production écrite
La séance de production écrite se fait en deux temps :
Premier temps : Exercices de préparation à l’écrit :
Phase d’imprégnation :
L’enseignant fait un rappel de la structure du récit.
Exercices proposés :
Exercice n°1 : Voici un certain nombre de situations. Dites pour chacune s’il s’agit d’un
état initial ou d’un état final :
« Ce soir-là, tous les gens du village étaient réunis dans la salle des fêtes pour participer à
un banquet en l’honneur du plus vieil habitant dont on venait de fêter le centenaire quand
soudain une sirène se mit à mugir. »
« L’homme sortit péniblement de l’eau, manifestement épuisé par l’effort, mais elle était
là pour l’attendre. »
« Arrivée tard à l’hôtel, Charlotte s’écroula dans le lit, morte de fatigue, soudain le
téléphone sonna. Il était minuit et nul ne savait qu’elle séjournait dans la ville. »
« La voiture explosa en un bruit assourdissant, le soulagement se lit sur tous les visages.
C’était la fin du cauchemar pour tout le village. »
Exercice n°2 : Rédigez un bref récit au passé en intégrant à chaque fois le passage
proposé qui pourra vous servir d’introduction ou de conclusion ou encore figure dans le
développement :
« J’ai à peine reconnu mon visage… »
« C’était la chambre n°10…. »
Alors Mary Malmoney fit un grand pas vers lui et sans attendre, elle leva le gros gigot
aussi haut qu’elle put au-dessus du crâne de son mari, puis elle cogna de toutes ses
forces. »
178
Deuxième temps
Production écrite.
179
Texte 2 : Ma grande peur.
Lorsque j’étais enfant, on m’envoyait chaque année à passer les grandes vacances
chez mon oncle. C’était un nomade qui vivait dans les hauts plateaux du Sud algérien. Il
possédait un immense troupeau de chameaux et de moutons. Rien ne me paraissait aussi
beau que le retour des troupeaux au crépuscule. Un grand bonheur me réchauffait lorsque
je voyais aussi mon oncle assis devant sa tente, les jambes croisées et souriant dans sa
barbe blanche à l’apparition des bergers.
Ma première grande peur arriva vers ma onzième année : un des chameaux qui
d’habitude était très calme et se laissait tranquillement guider « par le bout du nez » par un
enfant, devint subitement enragé, fou furieux. Et je ne sais pourquoi il s’en prit à moi. Il
me poursuivit en poussant de sourds grognements, une affreuse bave rouge s’échappant de
ses lèvres. Je me sauvais, mais il me suivait partout. Je faisais de brusques écarts pour lui
échapper, mais il courrait très vite. Soudain, un vieux sloughi, un pur lévrier couleur
chamois, s’élança derrière le chameau. Il lui mordit les pattes et le força à détourner contre
lui sa colère. Alors, le chameau m’abandonna et poursuivit le lévrier.
Affalé à terre, exténué, le souffle coupé, je regardais les deux animaux disparaitre au
loin : je l’avais échappé belle. Une heure après, je vis le chien revenir tranquillement
s’étendre à l’ombre. Je me levais et j’allai m’étendre près de lui. Pour le remercier de
m’avoir sauvé la vie, je le caressai avec douceur.
Déroulement de la séance
L’enseignant pose des questions sur le récit. Conte algérien.
Quels animaux sont présents dans ce récit ? Le chameau- le cheval- l’âne- la chèvre.
Comment sont habillés les habitants du Sahara ? Ils portaient des burnous, des djellabas
avec chèches.
Où habitaient les nomades ? Dans des tentes.
L’enseignant propose un canevas. Une grande peur.
Un enfant passe ses grandes vacances chez son oncle, un nomade qui possède un immense
troupeau de chameau et de moutons.
180
Où est le héros et qu’est-ce qu’il fait ?
Il est heureux devant la tente de son oncle. Brusquement, un chameau devint fou furieux.
Il se dirige vers l’enfant.
Que fait l’enfant ?
Il se sauve, il crie, il ne bouge pas.
Qui le poursuit alors ? Le chameau.
Comment réagit le gamin ? Il faisait de brusques écarts.
Pourquoi ? Pour lui échapper.
Comment est la situation de l’enfant ? Elle est désespérée.
Soudain, qui intervient ? Un sloughi.
Comment ? Il mordit le chameau.
Alors, quelle fut la réaction de ce dernier ? Il se détourna vers le chien, abandonnant
l’enfant.
L’enfant est soulagé ? Oui / Non.
Quel est son état ? Affalé, exténué, le souffle coupé.
Malgré cela, que ressentit-il ? Un immense sentiment de soulagement.
Pourquoi ? Il a échappé belle.
Le chameau aurait pu l’écraser, le blesser, le tuer ? Qui l’a sauvé ?
Le sloughi.
181
Commentaire et observation des deux approches
182
À même le sol, autour d’une maida sur un tapis pour les habitants de cette région des hauts
plateaux.
Les animaux :
Quels sont les animaux que possède l’oncle ?
Des chameaux, des moutons et le chien.
À quoi servent les deux premiers ?
À la nourriture, au commerce, au transport pour les chameaux.
Pour les touristes, les chameaux représentent une source de curiosité.
Le chien :
Quel est son rôle ?
Surveiller la tente et les troupeaux.
Habite-t-il à l’intérieur ?
Non.
Comment est-il considéré ?
Il peut être abandonné, délaissé et mal traité.
Il est employé comme épithète pour qualifier une personne qu’on méprise (espèce de
chien !fils de chien…) connotation.
Par contre en occident :
Le chien peut vivre avec l’homme ou la femme qu’il accompagne, on le voit à l’intérieur,
dans les chambres tout en ayant sa niche à l’extérieur. Il est bien traité, nourri, soigné…)
Le costume : Le burnous et le chèche
Le costume européen.
183
Conclusion
Les apprenants sont associés dans cette opération ouverte et interactive : répondre,
poser des questions, explorer, chercher… Par contre, l’interculturalité propose que
l’apprenant tout en s’accommodant de la maitrise des compétences s’implique davantage
dans une dynamique d’ouverture vers la culture étrangère afin de dépasser les amalgames,
d’en tirer bénéfice dans le cadre de l’apprentissage du FLE, de multiples échanges de
cultiver les vertus de la tolérance, d’accepter les différences, de s’imprégner des valeurs de
la civilisation des autres.
184
Troisième partie
185
Séquence 01
186
Introduction
Il est clair que la troisième année secondaire est une année transitoire et décisive
dans le parcours des apprenants. Grand nombre, de ces derniers sont destinés à aller
préparer une licence de français. Arrivés à l’université, ils se trouvent confrontés à faire
des lectures, préparer des fiches de lecture, des commentaires de textes, des synthèses de
documents… dans ce travail de recherche, nous proposons une séquence didactique
intitulée « initiation à la lecture romanesque ».
Dans cette séquence, nous tenterons de préparer l’apprenant à faire des lectures
de roman. Comme ils sont pris par la préparation de l’examen de BAC, nous jugeons que
la lecture de toute une œuvre est difficile à réaliser, nous proposons des extraits du roman
« Le quai aux fleurs ne répond plus » du romancier algérien Malek HADDAD.
- Identifier les éléments principaux d’un texte, à les mettre en cohérence et à les
reformuler de manière synthétique.
- Elaborer une problématique simple qui concerne les différents moments et enjeux
du récit romanesque.
- Etre sensible aux choix d’écriture opérés par l’auteur, autrement dit à la littérarité
des textes. Ceci d’une manière encore toute simple, puisque nous avons affaire à
des apprenants de troisième année secondaire.
- Etre sensible aux phénomènes d’intertextualité, à travers un corpus de romans qui
entre en forte résonnance les uns avec les autres ; c’est d’une façon toute modeste
de les initier à l’histoire littéraire.
-
187
Une fois encore, il ne s’agit que d’une initiation à la lecture romanesque. Nous
pouvons par ailleurs, suggérer une pratique de lecture comparée des textes comme on peut
très bien envisager au sein de la classe un travail d’équipe, et que chaque équipe prendra
en charge un roman particulier : cela permettra de dynamiser les activités de comparaison,
de lancer des débats, d’éviter l’impression de répétition et d’ennui pour les apprenants.
188
1.1. Extraits
Extrait 1 :
Comme ces chevaux que l’approche de l’écurie rend nerveux, le train en provenance
de Marseille et à destination de Paris se grisait de sa propre vitesse, de sa propre
impatience. « On dirait qu’il bachote » pense Khaled. La pluie pleurait sur les glaces-
sécurit. Khaled n’avait pas dormi. Lorsqu’il était plus jeune, il ne dormait jamais la veille
d’un examen. Lui aussi, à sa manière, il bachotait, comme le train, à cette différence près
que le trait sait exactement où il va et ne pose pas de questions.
Simon aura-t-il reçu à temps le télégramme lui demandant de venir l’attendre à la
gare ?... On se sent toujours un peu orphelin lorsqu’on débarque quelque part et que
personne ne vous attend. Pauvre et presque honteux de cette pauvreté. Il ne se mêle dans
ces impressions aucune jalousie, aucune envie pour ceux-là qu’on reçoit les bras ouverts,
avec des formules banales, usées, mais débordantes de tendresse et d’amitié.
Khaled l’aurait-il son : « As-tu fait bon voyage ? »Il ne douta pas un seul instant de la
présence de Simon sur les quais.
Maintenant, les jardins, les petites maisons, les clochers de plus en plus rares.
Maintenant, la banlieue reconnaissable à sa tristesse, aux voies plus nombreuses, à ses
multitudes des gares dans lesquelles les trains du soleil ne s’arrêtent jamais. Enfin, les
énormes lettres rouges « Paris, 6 kilomètres ».
Khaled préparait déjà les mots qu’il dirait à Simon, l’attitude qu’il se composerait pour
déguiser son émotion. D’ailleurs, il avait bachoté toute la nuit, fumant cigarette sur
cigarette, alors que défilaient derrière les yeux opaques des vitres les fantômes du paysage
et l’incessant va-et-vient des souvenirs.
Il sauta sur les quais avec fausse désinvolture du voyageur ordinaire que n’encombrent
ni sa petite valise ni ses problèmes. Les derniers mètres furent les plus longs à parcourir. Il
n’apercevait toujours pas Simon. Une étrange sensation de désarroi, d’irréalité le gagnait.
On dit : « Le matin blême » et c’est vrai qu’il est blême.
189
Simon serait sans doute à la sortie. À la sortie, il n’y était pas. La gare de Lyon
dressait dans un ciel ravagé son baroque moignon cerclé d’un bracelet-montre. Khaled
attendit que la foule s’écoulât avant de héler un taxi. De toute évidence, Simon n’était pas
venu.
- Rue Bonaparte, s’il vous plait.
Dans cette rue du sixième, Khaled connaissait un hôtel dans lequel il avait souvent et
longtemps logé lors de ses séjours à Paris.
Durant le trajet, il se continua à s’étonner de l’absence de Simon : « Il n’a pas dû
recevoir mon télégramme assez tôt… »
Pour la première fois, le quai aux fleurs n’avait pas répondu
Chapitre I.. pp7-8
M. HADDAD, Le quai aux fleurs ne répond plus,
Paris, union générale d’Editions. Collection 10 /18, 1973.
Questions :
– Sur quelle situation s’ouvre le texte ?
Quelle structure syntaxique apparait deux fois dans le premier paragraphe ? Pourquoi ?
– Sur quelle situation se clôt le texte ?
Relisez attentivement la dernière phrase. Que laisse- t-elle présupposer ?
– Que se passe-t-il entre ces deux moments ? (ouverture et clôture)
Quels personnages ne sont pas présentés dès le début du roman ?
Que suggère l’emploi des prénoms pour les désigner et à quel niveau du texte
apparaissent-ils le plus souvent ?
Quelle fonction assument-ils ? Justifiez votre réponse.
– Qui raconte l’histoire ?
À quelle personne grammaticale est écrit le texte ?
Quel point de vue adopte le narrateur pour relater les faits ?
Ces choix laissent présupposer quel type de narrataire (destinataire inscrit dans le texte)
Quels temps dominent le texte ? Pourquoi ?
Comment s’organise l’espace représenté dans le texte ? Comment est-il caractérisé ?
À partir des réponses aux questions précédentes, quelles hypothèses pouvez-vous faire sur
les suites possibles du roman ?
190
Extrait 2 :
Ce matin d’octobre 1945, le vieux lycée de Constantine était ému, fébrile et
convaincu de son importance. Les arbres qui poussent miraculeusement sur le rocher et
dans le goudron étaient tristes et déjà frileux comme ces internes dont la cravate cache mal
la nostalgie des plages et des immenses lumières blanches d’Algérie. Pourtant, de la
lumière, il en restait. Mais une lumière fragile, timide, sans virilité, sans insolence. Par-
dessus la cour principale, le ciel disait son premier gout d’amertume. Les murs, décorés de
faïence trop claire, donnaient aux longs préaux un parfum d’hôpital. Les professeurs se
racontaient leurs vacances, les prouesses de leurs automobiles, ce qui faisait croire aux
lycéens à de graves conciliabules pédagogiques.
Le pays se remettait péniblement de son printemps sanglant. Les cigognes
organisaient leur départ. Sur les montagnes qui entourent la ville, la terre était jaune, d’un
jaune sale, brulé. Dans les gorges du Rhumel, que le lycée domine, les corneilles se
grisaient de leur propre vertige. Tout en bas, invisible, mais terriblement présent, le torrent
rageait.
Simon Guedj, élève de philo-lettres se mit dans les rangs lorsque la cloche sonna. Le
hasard d’une bousculade fit qu’il prit place à côté de Khaled Ben Tobal. Au pupitre
généreux de l’adolescence, deux écoliers se rencontrent. Pour étudier Bergson et
Descartes. Pour ignorer le cheikh Benbadis et les poètes algériens qui n’ont pas de noms et
qui n’ont pas de langue.
Simon était le fils d’un coiffeur, Khaled celui d’un postier. M. Alain le Trevec
demanda le silence. Du silence, il y en avait déjà. Puis il s’adressa aux gamins :
Vous vous souviendrez tous de cette année !...
En effet, ils devaient tous s’en souvenir.
En fin de matinée, Khaled et Simon se vouvoyaient encore.
J’habite le faubourg Lamy.
J’habite la place des galettes, avait répondu Simon.
Ils étaient deux enfants un peu trop grands, un peu trop maigres, avec des yeux qui
ne voyaient pas plus loin que le bout de leur bonne foi. À dix-sept ans, l’amitié, ça veut
dire quelque chose. C’est du lyrisme à ses débuts.
191
Cette amitié-là naquit comme un moineau, sans faire de bruit, timidement. Elle était
gentille et peureuse comme un moineau. Mais les moineaux de dix-sept ans ont le secret
désir de devenir des aigles.
Notre amitié est historique !
C’était beau, c’est vrai.
Chapitre II. Pp. 9-10
Questions :
– Dans le roman, le texte qui vous est proposé vient immédiatement après le texte 1.
Lisez-le attentivement. Est-ce qu’il constitue une suite chronologique du texte précédent ?
Justifiez votre réponse.
Analyse du texte :
Première partie :
Étudiez la structure syntaxique de la première phrase et les informations qu’elle apporte.
Encadrez les sujets des phrases. Est-ce qu’il y a un ordre dans la présentation des éléments
décrits ? Si oui, lequel ?
Quelles impressions se dégagent de la description des lieux ?
2.2 Deuxième partie :
2.2.1. Classez les informations données sur les personnages.
2.3. Troisième partie :
2.3.1. Expliquez la phrase : « Notre amitié est historique. »
3. Synthèse :
Quelle fonction peut avoir ce texte dans le roman ?
192
Extrait 3 :
La robe de chambre disait des fleurs. C’est le premier regard qui coute. Khaled
voyait vite et juste. Le parquet était trop ciré. Un chat persan d’un bleu de lune rêvait sur
le piano. Dans un angle de la salle de séjour, une table de céramique supportait des
cendriers multicolores.
Je m’excuse, je suis un ami de Simon. Madame Guedj, sans doute ?
Monique répondit par un sourire.
Je suis deux fois impardonnable. D’abord de vous déranger à cette heure, ensuite de ne
pas m’être présenté. Je m’appelle Ben Tobal, Khaled Ben Tobal…
Lorsque Simon aperçut Khaled, il eut le regard vide des gens qui, au sortir de la
pénombre, reçoivent sans transition un jet de lumière.
Mais c’est toi !
On ne peut rien te cacher ! oui, c’est moi. Je passais par là…
Mais que fais-tu à Paris ?
Khaled réfléchit un long moment en acceptant le fauteuil que Simon lui offrait. Monique
se taisait et demeurait debout, derrière son mari. Immédiatement, Khaled eut la conviction
qu’il dérangeait un ordre établi, qu’il bousculait dix ans de bonnes vieilles habitudes. Le
silence de Monique était lourd d’hostilité.
Pourquoi souris-tu ? demanda Simon.
Parce que j’ai l’impression de tomber comme un cheveu sur la soupe.
Tu es fou !...D’ailleurs, la soupe, tu vas la partager avec nous. Mais tu ne m’as toujours
pas dit ce que tu faisais à Paris…
Je pèlerine.
Et tu es là pour longtemps ?
Je l’ignore…c’est la guerre qui décide pour moi. Simon n’insista pas.
À intervalle plus ou moins réguliers, les bateaux-mouches enlaçaient de leurs lumières
l’ile Saint-Louis…La nuit courait sur les toits dans une profusion de mystères.
Une petite fille apparut, jolie comme une image. C’était Nicole, quatre ans, dans un
pyjama bleu. Elle dévisagea Khaled, puis se serra contre son père. Le contact n’était pas
établi. Ordinairement, les enfants aiment Khaled.
Chapitre III. Pp 13-14-15.
193
Questions :
194
Extrait 4 :
Khaled Ben Tobal relit pour la deuxième fois la lettre de sa femme. Ourida raconte
qu’elle a mal, que les gosses ont mal. Ourida la farouche… La coqueluche du dernier, le
dernier ratissage, la dernière inquiétude…
Ourida, c’est la belle ! Elle ressemble aux regrets. Elle sait bien que Khaled est son
amour, son ambition.
Ourida, qui rêve de prendre le maquis, qui rêve d’octroyer ses baisers, qui lit à ses
enfants les poèmes de leur père, les confidences de son mari. Ourida, qui ne sait pas que le
maquis se prend toujours et que l’amour est toujours un hors-la-loi. Ourida, ses cheveux
bruns et sa bouche muscade…
Elle disait : couvre-toi bien, il fait froid dans l’exil.
Elle disait : nous arrivons à lire tes poèmes, nous les lisons malgré tout. Et elle soulignait
« malgré tout »
Ce n’est rien le poète au parapet de son Histoire. Le vertige provient du doute…
195
Extrait 5 :
Ourida n’écrit pas. Ourida n’écrit plus. Que se passe-t-il ? Le lundi, le mardi, rien.
Poste restante, rien. Chez Simon Guedj, rien. Il faut pourtant sourire, se raser le matin,
ouvrir son journal au restaurant. Et tuer le temps, et tuer soi-même. Alors le temps met
longtemps à écrire l’insipide symphonie de la monotonie. L’avion est muet dans le nuage.
Le pilote angoissé voit la terre grandir. C’est peut-être une erreur, c’est peut-être un oubli.
Je la connais, elle est ma femme. Elle porte mon avenir, elle transporte mes espoirs, elle
permet mes illusions. C’est peut-être une conséquence des perturbations postales. Je
n’écris pas moi-même, mais ai-je le droit d’écrire ? Où en suis-je ? On m’a dit qu’ils sont
venus me chercher…N’importe ! Il demeure cet amour. L’époque est aux actes de foi.
Sinon tout serait fichu.
Puisqu’il reste la rue des Arabes, les sentiers des Arabes…Néanmoins, une lettre, une
petite lettre, un petit mot, pour me dire : « Tout va bien », pour me dire « Je t’aime », pour
me dire : « Nous nous aimons… »
Chapitre IX pp. 40-41.
Questions :
Observez la construction des premières phrases du texte. Que constatez-vous ?
Dégagez la structure du texte.
Identifiez le narrateur. À quelle personne et à quel temps s’exprime-t-il ? Pourquoi ?
Deux champs lexicaux dominent dans le texte. Lesquels ? Que pouvez-vous en conclure ?
196
Extrait 6 :
L’orage devait éclater. Toute l’injustice des orages réside dans le fait qu’ils se
trompent de saison. Ce jour-là, ce devait être un orage de petite qualité.
Monique ne fait que me parler de toi et sais-tu ce qu’elle vient encore de me sortir ? Un
machin que tu as foutu dans un de tes bouquins : « La vie pour moi, n’est qu’un
phénomène littéraire. »
L’indignation n’avait pas même ses limites dans la pudeur d’un homme ordinairement
lucide.
Khaled ne put s’empêcher de sourire, un sourire pur de toute ironie. Un sourire amusé :
Je t’en prie, ne sois pas cynique par-dessus le marché !
L’écrivain se leva. Jusque-là, il était resté assis derrière sa table de travail. Soudain, il
semblait s’ennuyer. Et son ennui le rendait triste. Comme à un mauvais spectacle, il était
peiné de cette sincérité dépensée en vain. Finalement, il détacha ces mots :
J’avais pris l’habitude de te croire intelligent ? Mon cher Simon.
Mais bientôt, une sourde colère le gagna. Il n’avait pas du tout à fait vieillir puisqu’il
réagissait encore à l’injure. Et l’insulte était moins la jalouse suspicion de Simon que la
profanation d’une amitié qu’il avait crue incassable. Le doute et le blasphème ont la même
allure de faïence brisée.
Des ruines s’ajoutaient à d’autres ruines. Rien ne serait donc sauvé de ce naufrage. Rien,
pas même une amitié intacte, pas même une petite certitude, une oasis minuscule,
rien…Tout donnait raison au présent, au présent maudit ! Une vague d’amertume, venue
de très loin, submergea l’écrivain. Le présent épicier faisait sa caisse, marchandait, volait
sur le poids des années à peu près souriantes. Le présent dans son lugubre besoin de vivre
à sa manière défendait ses intérêts.
Chapitre XIX. pp. 73-74
Questions :
Après le silence d’Ourida, que se passe-t-il entre Simon et Khaled ?
Relevez :
Le terme qui exprime l’état de leurs relations.
Le terme qui indique que cette situation était prévisible.
Le terme qui montre qu’elle est répétitive.
197
À quoi servent les deux points dans le 1er paragraphe ?
Que reproche Simon à Khaled ?
Relisez attentivement la réplique de Simon à Khaled. Ne vous semble-t-il pas que leur
divergence se situe à un autre niveau ? Pourquoi le choix de ce registre ?
Quelles sont les réactions de Khaled au reproche de Simon ?
Quelle phrase du texte montre qu’il se place au-dessus de tout cela ?
Quelle est en fait la raison de sa colère ? Quels termes choisit-il pour l’exprimer ?
En vous appuyant sur des exemples précis (lexicaux et syntaxiques), montrez que dans le
dernier paragraphe le narrateur fait un bilan négatif.
198
Extrait 7 :
Dans le salon, Simon bridgeait toujours, il était chez lui, à l’aise, dans son monde,
parmi les siens. Il s’était empâté et son profil napoléonien évoquait plus celui d’un
commerçant cossu qu’une épopée.
Ainsi était ce dimanche, ainsi seraient tous les dimanches.
L’été à Saint-Lunaire, on prendra des photos. On les montrera aux amis. On
changera encore une fois de voiture. Et l’hiver à Megève (il faut prononcer Meugève). Le
temps s’écoulera comme la Seine éternellement semblable à elle-même. Monique adoptera
une autre coiffure lorsque Mme Une Telle changera de coiffure. Un jour que la solitude à
deux sera trop lourde à porter, elle ne dira pas non au monsieur si pressant et si patient.
Elle se confiera aussitôt à Évelyne- sa meilleure amie, une véritable sœur. Que voulez-
vous, c’est la vie. Puis le monde sera sage. Le coiffeur de la rue de Berr la verra plus
souvent : Nicole se mariera à un garçon plein d’avenir, forcément…
Vous êtes bien songeur, Khaled, remarqua Monique. En effet.
Et puis-je savoir à quoi vous pensez ?
C’est très simple, à un de mes amis qui mangea son âne en pleurant.
Vous avez de drôles d’amis. Pas plus drôles que les vôtres, vous savez.
Monique se pinça les lèvres. Coupante :
Ce ne sont pas mes amis, ce sont ceux de Simon.
La pluie avait cessé, le soleil se disloquait. Par la fenêtre, on pouvait accéder, après avoir
monté deux ou trois marches, à un petit balcon qui dominait la Seine. L’humidité de l’air
et la nuit se confondaient dans la même immobilité. En bas, visqueux, le fleuve ne cessait
pas de s’en aller.
Il ne faut pas pleurer, Monique, il ne faut pas pleurer, ça empêche de voir clair…
Monique était dans la nuit, prisonnière de la nuit qu’elle avait pourtant voulue,
pourtant choisie. À l’occasion d’une éclaircie de rencontre, elle en mesurait maintenant
l’étendue fastidieuse. Mais il était trop tard, irréversiblement trop tard. De toutes parts, le
quai aux Fleurs ne répondait plus. Une femme n’y avait pas trouvé le bonheur. Un homme
n’y avait pas reconnu son ami. C’était une sorte de vaste mystification, de gigantesque
maldonne.
Chapitre XXIII. pp. 100-101.
199
Questions :
Comment est décrit Simon ?
Comment se fait la transition du 1er au 2e paragraphe ?
Pourquoi le narrateur emploie-t-il le pronom « on » ?
Comment le narrateur voit-il l’avenir des Guedj ? Quel procédé utilise-t-il pour le
dépeindre ?
Relevez les expressions qui montrent que le bilan est définitif et négatif
Quelles informations supplémentaires apporte la phrase : « de toutes parts, le quai aux
fleurs ne répondait plus » par rapport à la conclusion du premier texte : « Pour la première
fois, le quai aux fleurs n’avait pas répondu » ?
200
Extrait 8 :
Dans le compartiment, il y a deux officiers (un médecin de la marine et un capitaine
des troupes aéroportées), un curé tout jeune encore et une Anglaise avec son fils et son
accent. Et puis il y a Khaled ben Tobal, homme de cœur et de petite dimension, avec un
petit écureuil bleu qui s’est endormi comme le gosse de la dame anglaise.
(Ça c’est le titre, il est écrit plus gros). Puis, la nouvelle sans importance :
201
Extrait 9 :
Et Khaled Ben Tobal a compris l’article de journal. Il a bien lu. Il n’a pas rêvé.
On ne l’a pas trompé. Le quai aux Fleurs n’y était pour rien. Le numéro était bon. La
réponse était mauvaise.
Il quitte son compartiment en souriant. Il parcourt le couloir jusqu’au bout du wagon. Il
a chaud. Il ouvre la portière.
Il est très dangereux de se pencher au-dehors, raconte la plaque de cuivre en trois ou
quatre langues. Sauf en arabe, bien entendu.
L’air ne fait pas du bien.
Il y a trois marches. La nuit est froide comme un regard d’aveugle. La nuit n’ose pas le
regarder en face, puisqu’elle ferme les yeux.
De loin en loin, on devine un village, on devine village, des maisons aux draps
dérangés. C’est un poème à chaque instant, de tous les instants. Le train, rumba linéaire,
poursuit sa route.
Les allumettes ne résistent pas au vent, les étoiles ne résistent pas aux nuages. Khaled
tourne, comme on s’amuse négligemment avec le remontoir de sa montre, le bouton de
nickel du petit écureuil bleu :
Moi, mon ami, nous y montions souvent…
Le journal est parti du côté de Valence. Si le vent avait eu du talent ou du cœur, il eut
transporté dans quelque coin de Constantine.
Dans quelque coin de Constantine, dans quelque coin de Constantine…
C’est le train qui dit ça.
Mais le vent s’en fou complètement !
Chapitre XXVIII. Pp. 120-121.
Questions :
202
Pourquoi la première partie du texte commence-t-elle par « et » ?
De quels types et de quelles formes de phrases est constituée
À quels temps sont les verbes ? Pourquoi ?
Quelle argumentation est développée dans cette partie ?
Deuxième partie :
Pourquoi Khaled ben Tobal quitte-t-il son compartiment en souriant ?
Où se retrouve-t-il ?
Quels éléments du texte suggèrent l’état d’âme du personnage ?
Quatrième partie :
Étudiez la première phrase. Dans quel cas a-t-on recours à ce type d’énoncé ?
Quels éléments s’y répètent ? Pourquoi ?
Quatrième partie :
Sur quelle litanie est construite cette partie ?
Qu’est-ce que le narrateur a voulu exprimer dans la dernière phrase et de quelle manière ?
Vers quel dénouement s’achemine l’intrigue ?
203
Déroulement de la séquence
Initiation à la lecture romanesque
204
1.2.1 Séance 1 :
Lecture et compréhension
Objectif de la séance lecture et compréhension :
1.2.2 Séance 2 :
Fonctionnement de la langue.
Objectif de la séance de fonctionnement de la langue :
1° Grammaire :
2° Vocabulaire :
205
1.2.3 Séance 3
Expression écrite
Objectif de la séance de l’expression écrite
a-Entrainement et préparation à l’écrit.
b-Rédiger une fiche de lecture.
Après avoir lu et étudié les extraits, l’apprenant peut faire la synthèse des
informations recueillies et les consigner.
Introduction :
Étude du contenu.
- Repérez la situation initiale, expression d’un manque, l’élément modificateur et la
situation finale (réduction du manque).
- Les personnages.
Par quoi sont-ils caractérisés ? (noms, prénoms, surnoms, âge, traits physiques, traits
psychologiques…) situation sociale… ?
- Quelles fonctions assument-ils dans l’action ? Quelles relations entretiennent-ils ?
206
Les thèmes
- Étudier les principaux thèmes développés dans les extraits choisis et préciser leur
intérêt. (l’amour, l’amitié, la guerre, la trahison, l’errance…)
Le narrateur :
Un narrateur qui voit tout et sait tout (vision par derrière ou focalisation zéro)
Un narrateur limité à ce qui en voit et sait moins que le personnage (focalisation externe)
Un narrateur limité à ce qui sait et voit le personnage (focalisation interne)
Pluralité, cohérence et linéarité caractérisent le texte littéraire. L’étude du texte littéraire
dans sa nature linguistique, proposé dans cette séquence didactique fait apparaitre un
certain nombre de base matérielle dont l’enseignant sera le maitre à bord à les exploiter
avec des apprenants de troisième année secondaire filière lettres et langues étrangères qui
seront appelés à préparer une licence de français à l’université.
207
1.3.2 : Fonctionnement de la langue
1° Grammaire
« Comme ces chevaux que l’approche de l’écurie rend nerveux, le train en provenance de
Marseille et à destination de Paris se grisait de sa propre vitesse, de sa propre impatience.
« On dirait qu’il bachote », pensa Khaled. La pluie pleurait sur les glaces…Khaled n’avait
pas dormi. Lorsqu’il était plus jeune, il ne dormait jamais la veille d’un examen. Lui aussi,
à sa manière, il bachotait, comme le train, à cette différence près que le train sait
exactement où il va et ne se pose pas de questions. »
1)- Que constitue ce passage dans le texte ?
Le début.
L’enseignant doit mentionner que ce passage constitue non seulement le début du texte,
mais également le début de toute l’histoire (le roman)
2)- À quel temps sont conjugués les verbes dans ce passage ?
À l’imparfait.
3)- Que fait l’auteur dans cette première du texte ?
Des descriptions.
208
1)- Que remarquez-vous ?
Les verbes sont conjugués à un autre temps autre que l’imparfait.
2)- À quel temps sont conjugués les verbes ?
Au passé simple.
Comment appelle-t-on ces deux temps ?
On les appelle les temps de la narration (temps narratifs, temps du récit…)
À retenir :
Dans un récit, l’auteur fait appel à deux temps appelés les temps du récit ou les
temps de la narration.
209
Les valeurs des temps du passé :
Valeurs Emplois Exemples
Il établit un pont temporel entre le passé et le Khaled Ben Tobal a compris l’article du journal.
Passé composé présent. Il a bien lu, il n’a pas rêvé. On ne l’a pas trompé.
Il marque l’antériorité par rapport au présent.
Passé simple Il exprime l’aspect limité des faits passés de Il sauta sur les quais avec la fausse désinvolture.
premier plan, dont on connait le début et la fin. Simon Guedj se mit dans les rangs lorsque la cloche sonna.
Il est souvent utilisé dans une proposition Il l’eut transporté dans quelque coin de Constantine.
Passé antérieur subordonnée et marque l’antériorité par rapport à
un fait rapporté au passé simple.
Il est employé pour une action passée de second La robe de chambre disait des fleurs.
Imparfait plan, dont on ne connait ni le début ni la fin. Ils étaient deux enfants un peu trop grands, un peu trop maigres
Il peut indiquer une habitude dans le passé. avec des yeux qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur
bonne foi.
Remarque :
Dans un récit, le narrateur peut faire appel au présent, on parle ici du présent de narration. Le fait raconté au présent est dramatisé.
210
Dans l’extrait n°5 de ce roman, le narrateur n’a utilisé que le présent
exemple :
« Ourida n’écrit pas. Ourida n’écrit plus. Que se passe-t-il ?... »
« Elle porte mon avenir, elle transporte mes espoirs. »
« N’importe ! Il demeure cet amour. L’époque est aux actes de foi. »
Exercices d’application :
Exercice n°1 :
A)- Mettez les verbes entre parenthèses au temps qui convient : imparfait ou passé
simple :
Ali Baba (être) un jour dans la forêt, et il (achever) de couper du bois pour en charger ses
ânes, lorsqu’il (apercevoir) une grosse poussière qui (s’élever) et qui (avancer) du côté où
il (être). Il (regarder) attentivement et il (distinguer) une troupe nombreuse de gens à
cheval…
Il (monter) sur un gros arbre situé au pied d’un rocher…il (se poster) au milieu au milieu
avec d’autant plus d’assurance qu’il (pouvoir) voir sans être vu. Les cavaliers, grands,
puissants, tous bien montés et, bien armés (arriver) près du rocher, où ils (mettre) pied-à-
terre ; et Ali Baba, qui en compte quarante (savoir) que c’étaient des voleurs, à leur mine
et à leur équipement. Il ne se (tromper) pas : en effet, c’(être) des voleurs, qui (avoir) là
leur rendez-vous.
D’après les contes des mille et une nuits.
« Le vacarme (régner) sur la place… Les gens (s’approcher) des cages, mais ils ne
(regarder) les oiseaux qu’un bref instant et se (disperser) aussitôt. Puis d’autres leur
(succéder). Soudain, ce (être) le miracle. Un jeune homme d’une vingtaine d’années
(venir) s’arrêter devant les cages. Il (avoir) les épaules larges, les sourcils foncés, et ses
cheveux noirs luisants (retomber) en boucles sur son front haut. Les mains sur les hanches,
il (fixer) un moment les oiseaux… Avec lenteur, il (tirer) de sa poche une bourse brodée
de bleu, et (demander) : « Ils valent combien, ces oiseaux ? »
Deux livres et demie la pièce, (dire) Suleyman…
211
Exercice n°2 :
L’acte narratif peut se situer après, pendant ou avant l’histoire racontée, et il peut
même s’intercaler entre les moments de l’action. Chaque type de narration se caractérise
par le choix de temps verbaux spécifiques.
212
On peut distinguer quatre types de narration
a)- Narration ultérieure :
Dans ce type de narration le récit rapporte des évènements passés qui se situent
après leur accomplissement. Les temps utilisés sont ceux de l’histoire (passé simple,
imparfait, plus-que-parfait).
Ex : « Khaled réfléchit un moment en acceptant le fauteuil que Simon lui offrait. Monique
se taisait et demeurait debout, derrière son mari. Immédiatement, Khaled eu la conviction
qu’il dérangeait un ordre établi, qu’il bousculait dix ans de bonnes vieilles. Le silence de
Monique était lourd d’hostilité. »
Le quai aux fleurs ne répond plus, Malek Haddad, extrait n°3.
b)- Narration simultanée :
Dans ce type de narration, le récit des évènements se fait au fur et à mesure
qu’ils se produisent. Les temps employés sont ceux du discours, les évènements sont notés
pour le ralentissement qu’ils ont dans la conscience du narrateur.
Ex : « Ourida n’écrit pas. Ourida n’écrit plus. Que se passe-t-il ? Le lundi, le mardi, rien.
Poste restante, rien. Chez Simon Guedj, rien. Il faut pourtant sourire, se raser le matin,
ouvrir son journal au restaurant. Tuer le temps et se tuer soi-même. Alors le temps met
longtemps à écrire l’insipide symphonie de la monotonie… »
c)- Narration antérieure :
Dans cette narration, les évènements racontés ne sont pas encore produits au
moment de la narration. Le récit se fait normalement au futur, mais la vision peut aussi
s’énoncer au présent.
Ex : « L’été à Saint-Lunaire, on prendra des photos. On les montrera aux amis, on
changera encore une fois de voiture. Monique adoptera une autre coiffure lorsque
madame Une Telle changera de coiffure. Un jour que la solitude à deux sera trop lourde à
porter. Elle ne dira pas non au monsieur si pressant et si patient. »
d)- Narration intercalée :
Le moment de la narration se déplace, puisque le récit se situe dans les
intervalles qui séparent les différents moments de l’action. On trouve alors des temps du
passé et des temps du présent. Il s’agit d’un discours ou d’un mélange d’histoire et de
discours.
213
Ex : « Khaled Ben Tobal relit pour la deuxième fois la lettre de sa femme. Ourida raconte
qu’elle a mal, que les gosses ont mal. Ourida-la farouche…La coqueluche du dernier, le
dernier ratissage, la dernière inquiétude…Ourida, c’est la belle ! Elle ressemble aux
regrets. Elle sait bien que Khaled est son amour, son ambition… »
214
Celui raconte l’histoire est le narrateur. Selon les rapports qu’il entretient avec l’auteur et les personnages, quatre situations narratives sont
possibles :
Pronoms utilisés Genres
Situation1 :
Le narrateur, l’auteur et le héros sont Prédominance du je. Les pronoms « Ils, elle » Roman autobiographique, confession, récits
une même personne. apparaissent quand le narrateur parle des autres
enregistrés puis transcrits.
personnages.
Situation2 : Prédominance du je. Les pronoms « Ils, elle », Œuvres de témoignages, certains articles de
Le narrateur et le héros sont une apparaissent quand le narrateur parle des autres presse. Exemple : Carmen où un narrateur raconte
même personne. personnages. sa vie à l’auteur.
Situation3 :
Prédominance de « -il et elle ». Le « je » peut
Cas le plus général : romans, contes, nouvelles,
Le narrateur est l’auteur. intervenir pour les réflexions personnelles du
récits de presse.
narrateur.
Prédominance de « il et elle ». Le « je » peut
Situation4 : Cas particulier : L’auteur présente un narrateur à
intervenir pour les réflexions personnelles du
Le narrateur n’est pas l’auteur qui il laisse la parole.
narrateur.
215
La focalisation :
On appelle focalisation le procédé qui consiste à présenter un objet en
précisant d’où et comment cet objet est connu, c'est-à-dire quel est le foyer à l’origine de
la perception. La question du point de vue se manifeste dans le rapport entre le narrateur et
l’univers représenté. Il existe trois catégories de focalisation :
La focalisation zéro :
Le narrateur semble avoir tous les pouvoirs. En effet, il sait tout sur les
personnages, leurs pensées, leurs intentions, il décrit des scènes qui ont lieu au même
moment dans des endroits différents.
Ex : « C’est peut-être un oubli. Je la connais, elle est ma femme. Elle porte mon avenir,
elle transporte mes espoirs, elle permet mes illusions. C’est peut-être une conséquence des
perturbations postales… »
La focalisation externe :
Le narrateur est extérieur à l’intrigue. Il raconte et décrit objectivement ce qu’il est
censé voir et entendre : il s’interdit donc tout commentaire.
Ex : « Dans le salon, Simon bridgeait toujours. Il était chez lui, à l’aise, dans son monde,
parmi les siens. Il s’était empâté et son profil napoléonien évoquait plus celui d’un
commerçant cossu qu’une épopée. »
La focalisation interne :
Le narrateur raconte ce que fait, sent, pense un personnage, comme s’il habitait. Le
point de vue de ce personnage se trouve donc privilégié.
Ex : « Monique était dans la nuit, prisonnière de la nuit qu’elle avait pourtant voulue,
pourtant choisie. À l’occasion d’une éclaircie de rencontre, elle en mesurait maintenant
l’étendue fastidieuse. Mais il était trop tard. De toutes parts, le quai aux Fleurs ne
répondait plus. Une femme n’y avait pas trouvé son bonheur. Un homme n’y avait pas
reconnu son ami. C’était une sorte de vaste mystification, de gigantesque maldonne »
216
Exercices d’application :
Exercice n°1 : Indiquez l’ordre de la narration dans les deux récits suivants :
Extrait n°1 :
« Je sors, je sors, qui est-ce qui m’appelle ? Au-dehors le va-et-vient se poursuit. Personne
de ma connaissance…ah si : le désir de voir mon prénom, si peu employé dans mon
entourage, imprimé en capitales de quelque importance. Devant moi s’étend un grand
espace de prairie reposante, ma parole c’est le restaurant Saulnier… »
Extrait n°2 :
« L’asile des vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai
l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je
rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas
me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même
dit : « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas
dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter
ses condoléances. Mais il le fera sans doute après demain, quand il me verra en deuil. Pour
le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au
contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. J’ai pris
l’autobus à deux heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste
comme d’habitude. »
217
Exercice n°2 :
Transformez ce récit en focalisation interne en un récit en focalisation
externe :
« Nous avons diné place Clichy. Puis bu une bouteille de champagne, en l’honneur de
mon départ à l’armée. J’étais mélancolique.
Vers 23h un taxi nous a conduits gare de l’est, et la main de Béa se glissa dans la mienne,
tout simplement, Renaud aperçut le geste, et sourit. Nous avons pris le dernier verre et
gagné le hall, assez tristement.
Des cohortes de jeunes gens stagnaient sous les lumières blêmes des néons, auprès de
leurs valises. Le train partait à 23H57. L’ambiance n’était pas plaisante. Pour me
réconforter, j’évoquai les carnets de Montherlant, années 38-39. Il avait connu lui aussi les
départs à la gare de l’Est. Mais c’était pour aller à la guerre, j’étais seulement invité à
rejoindre la BA 124 à Entsheim.
Il était évident que Béa, dont la main restait accrochée à la mienne, partageait ma
morosité.
Reste un jour, dit-elle soudain. Tu prendras le train demain et tu leur diras que tu étais
malade.
L’idée m’a paru irréfutable. Nous avons quitté la gare, bu des cocktails sur les Champs-
Elysées, marché dans Paris où patrouillaient des hordes japonaises. À trois heures du
matin, nous avons laissé Renaud rue de l’université et je me suis retrouvé avec Béa dans
une chambre de la rue Vaneau que lui avait prêtée un ami. »
218
2)- Séance de vocabulaire :
219
Par la construction des phrases (ou syntaxe)
Niveau Caractéristiques Exemples
Tournures incorrectes :
-Pas de particules de négation. Je sais pas.
-Interrogation par l’intonation. Il vient demain ?
Familier -Pas de sujet. Fait beau aujourd’hui.
-Suppression de certaines syllabes. On est content pour toi.
-Construction avec détachement. La prof m’dit que j’suis en retard.
Ce livre, je l’ai adoré.
Tournures correctes : Je ne sais pas
-Interrogation avec est-ce que… ? Est-ce qu’il vient demain ?
Courant -Présence du sujet. Il fait beau aujourd’hui.
-Nous et non pas on. Nous sommes contents pour toi.
-Pas de suppression de syllabes. Le professeur me dit que je suis en retard.
Interrogation avec inversion du sujet. Viendra-t-il demain ?
Soutenu Phrases complexes avec des propositions Je ne sais pas s’il viendra demain.
subordonnées.
Par l’emploi de certain temps verbaux :
Niveau Caractéristiques Exemples
Familier Tournure incorrecte sans subjonctif. Je ne suis pas sûr qu’il vient.
Courant Emploi du subjonctif présent et passé. Je n’étais pas sûr qu’il vienne/ qu’il soit venu.
220
À retenir :
Un niveau de langue :
Bien parler c’est savoir employer le niveau de langue qui convient dans la situation
où l’on se trouve. Les locuteurs peuvent utiliser différents niveaux de langue : familier,
courant ou standard, soutenu ou soigné. Ces niveaux concernent la prononciation, les mots
qu’on emploie ou la construction des phrases.
Exercices d’application :
Exercice n°1 : Dans chacune des situations suivantes, dites quel niveau de langue devrait
normalement être utilisé par le locuteur.
Un élève fait un discours lors d’une fête au collège.
Les collégiens sont dans la cour de récréation.
Vous écrivez à la mairie pour demander une piste pour faire du roller.
Vous allez acheter un journal.
Vous allez déjeuner chez votre grand-mère.
221
Exercice n°3 : Réécrivez les phrases suivantes dans un niveau de langue courant, en
conservant leur sens général :
Cher ami, connaitriez-vous la sœur de Franck ?
Il a un talent certain pour l’informatique, aussi envisage-t-il de faire carrière dans cette
branche ?
Pratiquez-vous une activité physique régulière ?
On parle alors de :
La comparaison :
C’est un procédé stylistique qui consiste à mettre en relation le comparé et le
comparant au moyen d’un outil grammatical de comparaison : le plus fréquent est comme,
on peut aussi utiliser : semblable à, tel, pareil à, ainsi que, ressembler à, avoir le/la…de…
Ex : Le temps s’écoulera comme la Seine éternellement semblable à elle-même.
La métaphore :
Est une figure qui rapproche deux éléments sans outil de comparaison. Elle
n’indique pas le point de comparaison.
Ex : Monique était prisonnière de la nuit.
La métaphore peut aussi se faire sans que le comparé soit mentionné, elle nécessite alors
un effort d’interprétation.
Ex : La robe de chambre disait des fleurs.
222
Exercices d’application :
Exercice n°1 : Dans les phrases suivantes, distinguez le comparant et le comparé :
1)- D’un côté l’eau profonde, souple comme du poil de chat, de l’autre les hennissements
du gué.
2)- Ils s’abattaient dans les fenêtres tous ensemble, comme un filet qu’on jette à l’eau.
3)- Autour de ses jambes l’eau s’enroula et se mit à battre comme une herbe longue.
4)- Il avait regardé tout le jour ce fleuve qui rebroussait ses écailles dans le soleil.
Le bruit restait là-bas dans les feuillages des bouleaux comme le grésillement léger de la
pluie.
D’après J. Giono, Le chant du monde, Éd. Gallimard, 1932.
Dans ces extraits de Malek Haddad, on peut distinguer plusieurs champs lexicaux.
On trouve par exemple le champ lexical de la guerre, du voyage, de l’amitié, de la
trahison, du déplacement…
On peut regrouper les mots dans des ensembles appelés champs lexicaux. On peut en
distinguer deux types :
223
Type1 : Ceux qui rassemblent des unités de diverses classes grammaticales (nom,
adjectif…)
Type2 : Ceux qui regroupent des mots qui appartiennent à une même classe
grammaticale.
Exercices d’application :
Exercice n°1 :
Lisez le texte suivant puis répondez aux questions qui le suivent :
« En effet, je connaissais déjà toute la partie antérieure de ce bateau sous-marin, dont voici
la division exacte, en allant du centre à l’éperon : la salle à manger de cinq mètres, séparée
de la bibliothèque par une cloison étanche, c'est-à-dire ne pouvant être pénétrée par l’eau ;
la bibliothèque de cinq mètres ; le grand salon de dix mètres, séparé par la chambre du
capitaine par une seconde cloison étanche ; ladite chambre du capitaine de cinq mètres, la
mienne de deux mètres cinquante, et enfin un réservoir d’air de sept cinquante Nemo, à
travers les coursives situées en abord, et j’arrivai au centre du navire. »
224
Exercice n°2 :
Pour chacune des séries de mots suivants, dites de quel champ lexical il s’agit, et quels
mots sont les intrus, c’est-à-dire n’appartiennent pas au même champ que les autres. Au
besoin, aidez-vous d’un dictionnaire de langue :
225
La description peut constituer dans un récit une enclave inutile ou assumer une fonction
particulière dans l’agencement de l’action. On peut distinguer deux valeurs principales de
la description :
c) La description objective :
Elle constitue une suspension du temps de la fiction ; abandonnant les personnages et le
cours de l’histoire, le narrateur intervient pour informer le lecteur, en utilisant souvent les
temps du discours. Ce type de description est caractéristique de la narration à focalisation
zéro.
226
d) La description subjective :
Ex : « Cependant, elle hésita encore, ne sachant par où entrer. Une palissade crevée
ouvrait un passage qui semblait s’enfoncer au milieu des plâtras d’un chantier de
démolitions. Comme une mare d’eau bourbeuse barrait le chemin, on avait jeté deux
planches en travers. Elle finit par se risquer sur les planches, tourna à gauche, se trouva
perdue dans une étrange forêt de vieilles charrettes renversées les brancards en l’air, de
masures en ruines dont les caresses de poutres restaient debout. »
Ex : « Philippe, l’ainé des deux enfants de Brideau, ressemblait d’une manière frappante
à sa mère. Quoique ce fut un garçon blond aux yeux bleus, il avait un air tapageur qui se
prenait facilement pour de la vivacité, pour du courage…
Joseph, de trois ans moins âgé, ressemblait à son père, mais en mal. D’abord, son
abondante chevelure noire était toujours mal peignée, quoi qu’on fasse, tandis que,
malgré sa vivacité, son frère restait toujours joli. »
227
f) Une fonction symbolique :
L’objet décrit évoque de façon métaphorique tel aspect d’un personnage ou de l’action. La
correspondance entre l’univers extérieur et l’univers intérieur du personnage se traduit
souvent par une métaphore dominante. La fonction symbolique apparait particulièrement
dans les descriptions subjectives.
Ex : « La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. De
temps en temps, on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se
fussent brisés sous l’écorce ; et parfois une grosse branche se détachait et tombait,
l’invincible gelée pétrifiant la sève et rompant les fibres.
Jeanne attendait anxieusement le retour des souffles tièdes, attribuant à la rigueur terrible
du temps toutes les souffrances vagues qui la traversaient. »
Exercices d’application :
Exercice n°1 :
Indiquez la nature (objective ou subjective de la description dans les passages suivants :
À)- « Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin du regard
des hommes, Mme de Rénal sortait par la porte fenêtre du salon qui donnait sue le jardin,
quand elle aperçut près de la porte d’entrée la figure d’u jeune paysan presque encore
enfant, extrêmement pale et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche et avait
sous le bras une veste propre en ratine violette. »
228
B)- « Cette salle, entièrement boisée, fut jadis peinte en une couleur indistincte
aujourd’hui, qui forme un fond sur lequel la crasse a imprimé ses couches de manière à y
dessiner des figures bizarres. Elle est plaquée de buffets gluants sur lesquels sont des
carafes échancrées, ternies, des ronds de moiré métallique, des piles d’assiettes en
porcelaine épaisse à bords bleus, fabriquées à Tournai. »
Exercice n°2 :
Etudiez la fonction de la description dans les énoncés suivants :
À)- « Le palais, bâti en marbre numidique tacheté de jaune, superposait tout au fond, sur
de larges assises, ses quatre étages en terrasses. Avec son grand escalier droit en bois
d’ébène, portant aux angles de chaque marche la proue d’une galère vaincue, avec ses
portes rouges écartelées d’une croix noire, ses grillages d’airain qui défendaient en bas des
scorpions, et ses treillis de baguettes dorées qui bouchaient en haut ses ouvertures, il
semblait aux soldats, dans son opulence farouche, aussi solennelle et impénétrable que le
visage d’Hamilcar. »
B)- « Cependant, une hésitation le troublait, une peur du Voreux, au milieu de cette plainte
rase, noyée sous une nuit si épaisse. À chaque bourrasque, le vent paraissait grandir,
comme s’il eut soufflé d’un horizon sans cesse élargi. Aucune aube ne blanchissait dans le
ciel mort, les hauts fourneaux seuls flambaient, ainsi que les fours à coke, ensanglantant
les ténèbres, sans en éclairer l’inconnu. Et le Voreux, au fond de son trou, avec son
tassement de bête méchante, s’écrasait davantage, respirait d’une haleine plus grosse et
plus longue, l’air gêné par la digestion pénible de chair humaine. »
229
3)- Séance d’expression écrite :
Exercice n°1 :
« Nous avions l’habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin
d’avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, le lancer sous le
banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière ; c’était là le
genre.
Mais, soit qu’il n’eut pas remarqué cette manœuvre ou qu’il n’eut osé s’y soumettre, la
prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux.
C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du
bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des
profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines,
elle commençait par trois boudins circulaires ; puis, s’alternaient, séparés par une rouge,
de losanges de velours et de poils de lapin ; venait ensuite une façon de sac qui se
terminait par un polygone cartonné, couvert d’une broderie en soutache compliquée, et
d’où pendait, au bout d’un long cordon trop mince, un petit croisillon de fils d’or, en
manière de gland. Elle était neuve ; la visière brillait
Levez-vous, dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba. Toute la classe se mit rire.
Il baissa pour la reprendre. Un voisin la fit tomber d’un coup de coude ; il la ramassa
encore une fois.
Débarrassez-vous donc de votre casque, dit le professeur, qui était un homme d’esprit.
230
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne
savait s’il fallait garder sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il
se rassit et la posa sur ses genoux. »
Gustave Flaubert, Madame Bovary, chap. I, 1857
Travail demandé :
Qui peut être le narrateur si l’on se réfère aux premières lignes du texte ?
En vous appuyant sur l’organisation du passage, étudiez comment s’insère la description
dans le récit.
Pourquoi peut-on dire que le texte relève ici le défi de décrire l’indescriptible ? Montrez
notamment comment la description de la casquette développe l’expression initiale : « Une
de ces coiffures d’ordre composite. »
La description permet-elle au lecteur de se représenter l’objet ? Quelles conclusions en
tirez-vous sur ce que l’on appelle le réalisme du roman ?
Quels rapports établit le texte entre la casquette et son propriétaire ? Quelle est alors la
fonction de la description dans le récit ?
Exercice n°2
Analysez la fonction des titres de romans suivants :
Le Rouge et le Noir (Stendhal, 1830)
Une Vie (Maupassant, 1883)
Les faux-monnayeurs (Gide, 1925)
Les communistes (Aragon, 1949)
Qui j’ose aimer (H. Bazin, 1956)
Mémoires d’une jeune fille rangée (S. de Beauvoir, 1958)
Splendeurs et misères des courtisanes (Balzac, 1847)
J’irai cracher sur vos tombes (B. Vian, 1946)
Exercice n°3 :
Mouloud Feraoun, Le fils du pauvre (19...)
Lisez le roman.
Résumez l’action.
Etudiez les forces agissantes.
Etudiez l’ordre et le rythme de la narration.
231
Analysez la narration en précisant l’identité du narrateur.
Etudiez le point de vue de la narration.
Quel est le champ lexical qui domine dans ce roman ? Proposez un nouveau titre qui le
met en évidence.
Caractérisez le style du roman en analysant en particulier les niveaux de langue utilisés et
la part du discours.
Etudiez les valeurs et les fonctions de la description dans le roman.
Etudiez la valeur sociologique du roman.
En vous appuyant sur tout ce qui a été fait et étudié, faites la fiche de lecture d’un roman
de votre choix.
232
Troisième partie
Séquence 02
233
Séquence 2
Nous allons définir dans cette séquence quels sont les objectifs de cette
activité, montrer par la suite quels sont les bénéfices qu’on peut obtenir à travers
son enseignement.
234
2.2. La pratique théâtrale en classe
Les activités théâtrales en classe demeurent l’un des atouts majeurs complémentaires
pour l’acquisition et la maitrise de la langue par l’enseignant et les apprenants.
Le théâtre comme séquence didactique s’intègre facilement et motive les
apprenants de première année secondaire pour la simple raison ces derniers ne se
sentent pas surveillé, on sort du cadre administratif et pédagogique.
Ces séquences dites “en toute liberté” nous amènent à remarquer que les
apprenants se retrouvent et se sentent libres, et cette sorte de liberté les poussent à
mieux faire, d’où la compétition, l’acharnement, l’improvisation sont étalés sur
scène.
Tout d’abord, rectifions le tir, ce n’est pas le théâtre en classe, mais plutôt le
théâtre pour les élèves de classe FLE. Le fait de citer “la classe” déjà surgit la
barrière très connue enseignant-apprenant », d’où le blocage des élèves.
Donc pour intégrer le théâtre, nous sommes obligés de sortir du cocon scolaire,
et mettre nos enfants en confiance c’est le seul critère de réussite.
Cette séance sera pour nous celle de la détente, de jeux et d’évasion. Mais faire du
théâtre ne s’improvise pas d’une part, et ne peut être acteur qui veut d’une autre part.
235
2.2.2 La création d’un atelier théâtre
236
-La voix comme outils de communication.
-La gestuelle et le non verbal.
-L’improvisation.
-L’interprétation des émotions.
— Interprétation
Ces travaux la plupart sont étudiés en classes, tels que la voix outil de
communication, l’intonation aussi lors des cours de point de langue (interrogation,
l’exclamatif et l’impératif)
donc l’intégration du théâtre en classe de FLE, certes est un travail de longue
haleine, cependant la motivation, le bon vouloir, la cohésion entre les membres
peuvent surmonter les difficultés.
Aussi, nous tenons à demander aux collègues responsables de n’exclure
personne, là je fais allusion aux élèves faibles, les élèves turbulents et autres.
c) Les rôles
Pour ne pas fausser le travail et l’interprétation des rôles, chaque acteur doit
jouer son rôle, le temps est révolu où l’on jouait le rôle d’une femme dans une pièce
théâtrale par manque de filles.
La distribution des rôles revêt un caractère très important pour la simple raison
chaque élève doit se sentir dans la peau du personnage. (Émotion, gestuelle, etc.) Si
un problème surgit exemple trop de personnages ou l’inverse peu de personnages ;
237
On procède de la façon suivante ;
1er cas :
Trop d’apprenants par rapport aux rôles à distribuer, on pourra opter pour
deux groupes, ce qui va nous permettre de mieux choisir les apprenants pour en faire
qu’une seule équipe.
2e cas :
Trop de rôles par rapport aux apprenants, là on est obligé de diviser les rôles
sur plusieurs personnages (un apprenant peut jouer deux rôles ,voir plusieurs.)
Aussi, voir les gouts et les penchants des élèves, point à prendre en
considération.
d) Voix et textes
Donc, il faut lire le texte plusieurs fois, d’abord de manière individuelle puis
collective.
238
e) Mise en scène
Il ne faut pas hésiter à simplifier et suggérer. Cela permet d’avoir des objectifs
réalistes par rapport aux moyens et au temps dont vous disposez. Scène par scène,
fixez les déplacements des acteurs sur le plateau. Approfondissez l’interprétation et
peaufinez les détails au fur et à mesure.
f) Répétition
Si les répétitions débouchent sur un spectacle public (ici les élèves de votre
établissement ; réservez les dernières séances aux enchaînements : faites le spectacle
au complet, sans pauses ; mais cas rare, car au préalable ce n’était pas le but
souhaité ; jouer la pièce en public)
« Vous pourrez ainsi contrôler les petits détails techniques : temps pour les
changements de costumes entre deux scènes, volume de la musique, voix des acteurs
assez forte pour être entendue partout dans la salle, déplacements des décors, etc.»68
g) Lire et jouer
La lecture d’un texte (conte, poésie, etc.… ) en classe reste le moment plus
privilégié des apprenants, cependant nos élèves dont certains sont au stade du
déchiffrage, n’arrivent pas à assimiler rapidement le sens d’un texte, d’où le
désintéressement total, et préfèrent semblant de suivre avec leurs camarades lors de
68
www.editions-hachette-livre-international.com
239
la séance de lecture, ils l’appréhendent au point qu’on peut dire que c’est une
punition au même titre qu’une autre séance ; la dictée par exemple.
240
pratiquer dans la vie de tous les jours, et c’est à l’enseignant de chercher et de
susciter chez l’apprenant le désir de s’exprimer en langue étrangère tout en restant
loin de la vision du futur et de rester dans le présent maintenant.
Tout au long de la réalisation des activités, les apprenants sont plongés dans le
monde théâtral et surtout francophone. Ils jouent sur scène à travers leur personnage,
de situations réalistes ou imaginaires du monde extérieur, Shakespeare écrivait « Le
monde extérieur est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les
acteurs » (Shakespeare…)
Même si dans notre cas les acteurs ou les personnages ne parlent pas la même
langue et n’ont pas la même culture, mais cela ne les empêchent pas de se
rencontrer.
À travers le théâtre, l’expression orale revêt un intérêt nouveau aux yeux de
l’apprenant. L’activité vise une communication globale et totale, intégrant tout à la
fois, la gestuelle, la voix et la transmission des sentiments.
241
Premièrement, l’apprenant doit prendre conscience de sa voix et de ses
mécanismes, comme la voix vient du souffle donc elle dépend logiquement de la
respiration.
Dans le domaine du théâtre et du chant, on travaille essentiellement sur la
respiration abdominale, laissant passer le son sans forcer et épuiser les cordes
vocales et par la suite ce son se transforme en mots et forcément ces mots en
phrases.
C’est avec les exercices logo-cinétiques que les apprenants prennent conscience
de leur appareil phonatoire et se préparent à l’articulation, et suite à ça ils découvrent
ce que leur bouche peut produire, prenant l’exemple du pianiste qui essaye chaque
touche pour voir ce qui en résulte.
L’apprenant aussi pour émettre des consonnes et des voyelles doit faire attention au
mouvement des lèvres, de la langue et du palais avant chaque articulation.
242
Mais si on leur offre la possibilité d’assister et éventuellement de participer à
un ou à plusieurs spectacles, le résultat serait positif. Molière écrivait dans la préface
de l’Amour médecin : « On sait bien que les comédies sont faites pour être jouées, et
je ne conseille de lire celle-ci qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans
la lecture tout le jeu du théâtre. » (Molière…)69
Étudier une pièce de théâtre est-ce seulement la lire en cours ? La voir jouer
ou la jouer soi-même ? Les enseignants qui ont choisi la dernière démarche, il est
certain que le but artistique se double de l’intérêt pédagogique, attacher au cours de
français « traditionnel » l’utilisation et la pratique théâtrale permet et aide à
développer les facultés d’expression de chacun, les capacités de création et
d’invention et surtout elle favorise le travail en équipe.
Rappelons que l’étude des textes théâtraux dans la classe du FLE, aide à
connaitre son corps. Apprendre comment on respire, comment on articule, à propos
Sophie BALAZARD70 et Elisabeth GENTET-RAVASCO (1966) nous dit :
« s’essayer au jeu théâtral c’est découvrir le sens esthétique, c’est appréhender et
expérimenter l’expression orale et écrite. C’est apprendre à écouter, à observer.
C’est travailler sa mémoire, apprendre à retenir un texte non seulement pour le
réciter, mais pour l’utiliser, c’est décoder et extérioriser sa mémoire affective »
1996).
Respecter les règles du théâtre c’est respecter des règles de la vie quotidienne.
Les apprenants comprennent très vite qu’ils doivent travailler en groupe et d’être
essentiellement solidaires et une seule force dans cette aventure, et la réussite c’est
l’ensemble du travail du groupe. Ne pas apprendre le texte ou chahuter perturbe sans
doute l’harmonie du groupe et met en danger le projet commun.
69
Molière. www.tout molière.net.molière de A à Z.
70
(S. BALAZARD et E. GENTET-RAVASCO, Pratiquer le théâtre au collège, de l’expression à la création
théâtrale, p 6, Ed, Armand Collin, 1966
243
2..4.2 Déroulement de séquences didactiques
Activité 01 : Vocabulaire
« Je me souviens. »
Lieu : La classe.
Mode d’emploi :
Durant les semaines écoulées, l’enseignant aura fait les cours concernant les
termes qui vont être repris ici.
La veille de la préparation, demander aux apprenants de le réviser en vue d’un
jeu que l’enseignant annonce pour le lendemain. D’un autre côté, préparer autant de
petits papiers numérotés que d’apprenants.
Règle du jeu :
Attribuer à chacun un numéro, puis faire tirer au sort un papier numéroté. Le
chiffre sortant correspond à un apprenant qui se lève et vient au tableau énoncer une
règle commençant par « je me souviens »
Tous les apprenants passent dans l’ordre du tirage au sort. Il est évident que
plus le jeu avance, plus la difficulté augmente, car les derniers voient le stock de
règles s’amenuiser ou diminuer et leur mémoire à un effort plus important.
244
Ici l’enseignant doit intervenir à chaque fois pour encourager les participants.
Ce jeu peut être pratiqué plusieurs fois durant l’année, cette répétition ayant
l’avantage de renforcer la mémorisation surtout, à l’occasion de dictée on fait répéter
la règle.
Remarque :
245
La pièce :
« Je me souviens »
Je me souviens que carriole prend deux « R », car elle a deux roues, mais que
chariot en a perdu un
246
Je me souviens que les verbes en « oir » s’écrivent O, I, R, sauf croire et boire qui
ont un « E »
Je me souviens que tous les verbes se terminant par « Anger » s’écrivent toujours
avec un « A » sauf venger.
247
2.4.3Activité 02 : Conjugaison
248
Troisième élève :
À mon tour de conjuguer à l’imparfait.
De leur dire comment vous nous balayiez.
Comment souvent nos cahiers vous rayiez.
Quand nous avions du mal à conjuguer.
L’enseignant :
J’ai entendu la leçon que vous me donniez.
Maintenant, c’est promis, s’ennuyer c’est du passé.
Toujours il me faudra essayer.
De conjuguer avec vous le beau verbe égayer.
Tous ensemble :
Quand on te dit de conjuguer
Les verbes en YER, à l’imparfait
Mets-toi surtout bien dans la tête
Qu’en plus dû « Y »
Jamais tu ne dois oublier
De mettre le « I » qui vient après.
Quand tu emploies le nous et le vous.
« Ici, nous avons limité cette série à quelques verbes, l’enseignant demandera (au
préalable aux apprenants de chercher d’autres verbes sur le même procédé) ce qui les
intéressera surement. »
249
2.4.4 Activité 3 : Orthographe.
John : C’est cela, une personne. Excusez-moi, je suis étranger, je ne parle pas très bien le
français.
250
John : Oui je veux dire une douche, excusez-moi alors une bain.
Aghate : Mais ce n’est pas difficile. C’est très simple, il suffit de se rappeler.
251
2.4.5. Activité 4 : Grammaire.
Objectifs :
Lisez et observez les phrases suivantes prises d’un énoncé de Mark Twain, les aventures
de Tom Sawyer :
Le samedi après-midi, sous un soleil de plomb, Tom et Huck atteignirent la maison
hantée.
Ils se disposèrent à redescendre et à commencer leurs fouilles quand tout à coup Tom fit :
« Chut ! écoute »
Qu’expriment les verbes « atteignirent » et « fit » dans les deux phrases ? Des actions.
Qu’indiquent les expressions soulignées dans chacune des deux phrases ? Elles indiquent
le moment où a eu lieu chacune des actions.
252
À retenir :
Pour situer une action dans le temps, on peut utiliser plusieurs moyens :
a) Les mots connecteurs : Sont des mots ou des locutions invariables qui établissent un
rapport de sens entre deux propositions, entre des phrases, ou des parties d’un texte. Ils
jouent un rôle clé dans l’organisation du texte dont ils indiquent les articulations. Ils
marquent un rapport logique (en effet, donc, pourtant, mais, ainsi…) temporel (d’abord,
ensuite, à présent…), ou spatial (à droite, à gauche, au loin…)
Exercices d’application :
Exercice n°1 : Remettez en ordre les phrases suivantes puis soulignez les indicateurs
temporels :
Cette nuit-là, le spectacle m’était si inhabituel que je me postai à la fenêtre et ne bougeai
plus.
C’est seulement vers une heure du matin, peut-être même plus tard que la rue retrouva le
silence.
Nous étions arrivés au coucher du soleil. Comme il était trop tard pour être reçu au palais
on nous conduisit vers des logements qui avaient été prévus pour nous.
Il devait être dix heures du soir quand un tumulte nous parvient de la rue : un groupe de
jeunes s’étaient rassemblés, jouant de la musique, chantant et dansant sur la place.
253
Exercice n°2 : Recopiez les extraits suivants, encadrez les connecteurs et dites s’ils
marquent un rapport spatial, temporel ou logique :
Cela serait étrange ! pensa-t-il. Et il mit à échafauder, avec cette donnée et sur cette base,
le fantastique édifice des hypothèses, ce château de cartes des philosophes. Puis soudain,
revenant encore une fois à la réalité : - Ah ça ! je gèle ! s’écria-t-il. La place, en effet,
devenait de moins en moins tenable.
Deux tables plus loin, un coquillart, avec son costume complet de pèlerin, épelait la
complainte de Saint-Reine, sans oublier la psalmodie et le nasillement. Ailleurs un jeune
hubin prenait leçon d’épilepsie en mâchant un morceau de savon. À côté, un hydropique
se dégonflait.
II)- Observation :
« J’entrai et je trouvai le capitaine Nemo plongé dans un calcul où les X et autres signes
algébriques ne manquaient pas.
« Je vous dérange ? Dis-je par politesse.
En effet, monsieur Aronnax, me répondit le capitaine, mais je pense que vous avez eu des
raisons sérieuses de me voir ?
Très sérieuses. Les pirogues des naturels nous entourent, et, dans quelques minutes, nous
serons certainement assaillis par plusieurs centaines de sauvages.
Ah ! fit tranquillement le capitaine Nemo, ils sont venus avec leurs pirogues ?
Oui, monsieur. »
J. Verne, vingt mille lieues sous les mers, 1869.
254
Comment reconnait-on les passages où des paroles sont rapportées ?
Quels verbes indiquent que ce sont des paroles rapportées ? Quelles places occupent ces
verbes dans les phrases ?
Où sont placés les tirets ? À quoi servent-ils ? Où sont placés les guillemets ? Pourquoi ?
III)- Leçon :
1)- Le discours direct : Quand on veut rapporter des paroles telles qu’elles ont été dites
dans une autre situation, on peut utiliser le style direct. À l’écrit, les passages au discours
direct sont précédés par deux points et encadrés par des guillemets.
Ex : Hector s’approcha de Chloé et lui dit : « je t’ai cherché partout. »
En général, les paroles +rapportées au style direct sont introduites par un verbe de parole.
Ce verbe peut être placé :
Devant : La parole rapportée : Jean déclara : « Mathieu viendra. »
Relevez dans ce résumé, tous les éléments qui désignent Barbossa. Ils se répartissent en
deux catégories. Lesquelles ?
255
II- Leçon :
Les formes de reprise : Quand on parle, on ne produit pas des phrases isolées, mais des
phrases qui s’enchainent pour former des textes. Dans un texte, on est en général obligé
d’évoquer plusieurs fois la même personne ou la même chose
La forme de reprise la plus simple consiste à répéter exactement le même nom ou le même
groupe nominal. Ex : Jonathan visite le musée. Marie se trouve aussi dans le musée.
Ex : Jean s’entraine ave Zoé. C’est elle (Zoé) qui le (Jean) fait travailler.
Parfois, le groupe nominal ou le pronom reprennent toute une phrase ou une suite de
phrases.
Ex : Un soldat est entré avec Luc. Ce/ Le soldat avait le bras en écharpe.
La reprise peut aussi être faite avec un autre nom (reprise infidèle)
Ex : C’est un footballeur génial. Tous les clubs veulent ce joueur. (Le footballeur)
Souvent les reprises infidèles sont des périphrases. Une périphrase désigne quelque chose
non par son nom habituel, mais par une tournure plus compliquée.
Ex : Il contemplait les éléphants. Ces masses de chair grise (les éléphants) sont les rois
de la savane.
256
Exercices d’application :
Dans ces phrases, dites si les éléments en gras sont ou non de reprise. Si ce sont des
reprises, dites s’il s’agit de répétitions, de reprises nominales ou de reprises pronominales.
Vous préciserez chaque fois quel élément du texte est repris :
Paul aime se promener dans les forêts. Il aime les arbres de cette forêt. Ceux-ci ont des
troncs magnifiques et des branches majestueuses. Paul marche des heures dans les allées ;
par moment il se repose sous ces magnifiques colonnes végétales et rêve à mille choses.
Quand elle me voit, Marie m’invite à jouer chez elle. Mais je préfère trainer dans la
campagne. C’est franchement plus amusant.
Le général était en train d’interroger un suspect ; aux questions ce dernier répondait par
phrases courtes.
Pauline voulait partir sur les champs avec Pierre et Jean, mais les deux jeunes gens
étaient si fatigués qu’ils ont été obligés de se reposer quelques heures.
a)- Prolongez la phrase « Le chevalier rencontra un sorcier près de la forêt » par deux
autres phrases : dans la première, « un sorcier » sera repris par un pronom ; dans la
deuxième ; il sera repris par une périphrase.
257
b)- Faites la même chose pour les groupes nominaux en gras dans les phrases suivantes :
J’ai acheté une voiture.
Situer la pièce : dont est extrait le texte par rapport à l’époque de publication et aux
éventuels courants littéraires dans lesquels elle s’inscrit.
258
Caractériser les personnages :
Quel rôle jouent-ils dans la pièce ? Quel est leur statut social ?
Les personnages incarnent-ils des types théâtraux traditionnels (maitres et serviteurs, rois
ou princes, valets bouffons…) ?
Étudier la part et le rôle des didascalies par rapport aux répliques, et spécificités de
l’énonciation dans le dialogue.
Identifier le jeu sur la double énonciation en repérant les éléments qui le mettent en
évidence.
Dégager les enjeux du dialogue ainsi que le rôle qu’il peut jouer dans l’intrigue de la
pièce.
259
Étudier les registres :
Identifier les thèmes et les procédés stylistiques caractéristiques d’un registre ou d’un
genre théâtral.
Élaborer un plan détaillé :
Dégager un projet de lecture à partir des observations et des interprétations effectuées puis
construire un plan de commentaire ou de lecture analytique de l’extrait.
Sujet :
L’action se passe au XVI siècle, à Florence, sous le règne d’un duc tyrannique, Alexandre de
Médicis. Son cousin, Lorenzo, surnommé Lorenzaccio, partage la débauche du duc pour gagner sa
confiance, car il prévoit secrètement de l’assassiner. Parallèlement, un groupe de républicains, dirigé
par le patriarche Philippe Strozzi, prépare une conspiration contre le tyran. Dans une longue scène,
au centre de la pièce, Lorenzo confie son dessein à Philippe et explique ici ses motivations.
« Lorenzo. Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Veux-tu donc que je
m’empoisonne, ou que je saute dans l’Arno ? Veux-tu donc que je sois un spectre, et
qu’en frappant sur ce squelette… (Il frappa sa poitrine) il n’en sorte aucun son ? Si je suis
l’ombre de moi-même, veux-tu que donc que je rompe le seul fil qu’il rattache aujourd’hui
mon cœur à quelques fibres de mon cœur d’autre fois ! Songes-tu que ce meurtre, c’est
tout ce qui me reste de ma vertu ? Songes-tu que je glisse depuis deux ans sur un rocher
taillé à pic, et que ce meurtre est le seul brin d’herbe où j’aie pu cramponner mes ongles ?
Crois-tu donc que je n’aie plus d’orgueil, parce que je n’ai plus de honte, et veux-tu que je
laisse mourir en silence l’énigme de ma vie ? Oui, cela est certain, si je pouvais revenir à
la vertu, si mon apprentissage du vice pouvait s’évanouir, j’épargnerais peut-être ce
conducteur de bœufs—, mais j’aime le vin, le jeu et les filles, comprends-tu cela ? Si tu
honores en moi quelque chose, toi qui me parles, c’est mon meurtre que tu honores, peut-
être justement parce que tu ne le ferais pas. Voilà assez longtemps, vois-tu, que les
républicains me couvrent de boue et d’infamie ; voilà assez longtemps que les oreilles me
tintent, et que l’exécration des hommes empoisonne le pain que je mâche. J’en ai assez de
me voir conspué par des lâches sans nom, qui m’accablent d’injures pour se dispenser de
m’assommer, comme ils le devraient. J’en ai assez d’entendre brailler en plein vent le
bavardage humain ; il faut que le monde sache un peu qui je suis, et qui il est. Dieu merci,
c’est peut-être demain que je tue Alexandre ; dans deux jours j’aurai fini… »
260
Après avoir lu attentivement le texte, procédez aux étapes d’analyse suivantes :
Étape 1 :
Situez et caractérisez le texte :
À quel moment de l’action dramatique correspond généralement le troisième acte ?
Étape 2 :
Caractériser les personnages :
Caractérisez le personnage de Lorenzo.
En étudiant la façon dont Lorenzo apostrophe son interlocuteur, expliquez l’idée qu’on
peut se faire de celui-ci et de la relation entre les deux personnages.
Étape 3 :
Analyser les caractéristiques du dialogue :
Dégagez la situation de communication de ce texte.
Etudiez les principaux champs lexicaux, les procédés stylistiques et les registres
dominants.
Étape 4 :
Élaborer le commentaire :
Comment Lorenzo justifie-t-il son projet de tuer le tyran ?
Proposition de plan :
261
Conclusion
Exercice très intéressant, nous l’avons remarqué, les apprenants sont très motivés
lors de la présentation, stimulation et simulation parfaite, avec geste et paroles.
Certains apprenants « les bons » n’ont pas lésiné sur les moyens pour improviser
certaines scènes, toujours dans le même cadre et ayant trouvé d’autres astuces pour mieux
faire passer le message. Nous avons profité en incluant dans ces types de pièces des
termes qui prêtent à interférence, concernant la langue arabe par rapport au français, où
nos élèves gardent le même genre en passant de la langue arabe vers la langue française.
Donc, ces exercices nous ont permis d’ancrer dans l’esprit de l’apprenant de réfléchir en
quelque sorte français et d’éviter cette confusion de genre.
Dans cette séquence didactique, c’est l’enseignant qui choisit les mots qu’il désire que
les apprenants apprennent. Le thème abordé lors de cette présentation, il n’est pas exclu
que les élèves ajoutent au répertoire des mots en lien avec le thème en cours de route.
L’enseignant prend soin de préciser aux apprenants que les mots choisis seront
utilisés durant tout le projet lors des ateliers. Lors de l’expression écrite, des dictées
métacognitives, des situations d’écriture et pour toutes les autres idées géniales qui
sortiront de leur imaginaire au fil du temps (affiche sur le mur de la classe…)
L’enseignant fait part aux apprenants du déroulement de l’activité et ceci tout au
début de l’année, ainsi que de ses attentes.
Dans le cas de cette activité, il leur propose de trouver l’orthographe des mots
usuels en plus des travaux dirigés (saynètes) qu’ils auront à utiliser dans plusieurs
contextes.
L’enseignant mentionne que les mots seront vu quelques-uns à la fois, selon cette
même démarche qui sera utilisée pour chacun des mots demandés. Lors de cette opération,
toutes les étapes seront répétées minimalement à quatre reprises, avec différentes classes.
Aussi nous avons jugé utile de faire une démonstration à la classe suivante avec le
meilleur groupe de la classe précédente. Les mots, les exercices ou d’une manière générale
le travail entrepris peuvent être vus lors d’une même semaine, mais il n’est pas exclu de
262
les étaler sur deux semaines ou même trois, suivant le résultat obtenu et le degré de
difficultés et le moyen temps mis à la disposition de l’enseignant.
Les apprenants doivent savoir qu’il y aura un partage des tentatives orales et écrites
par la suite, ainsi qu’un retour sur la norme orthographique. À ce moment ; l’enseignant
peut répéter que les mots seront réinvestis dans de nombreux contextes.
Dans un deuxième temps, les apprenants s’échangent les propos de leurs stratégies
d’écriture et leurs conceptions de la langue écrite. Les apprenants peuvent être formés
selon divers critères et seuls les différents essais permettront d’atteindre la formation
idéale : placer des forts avec des plus faibles et placer des apprenants de même force
ensemble, choisir de mêler des apprenants volubiles et d’autres plus inhibés, laisser les
amis ensemble ou, au contraire, favoriser les échanges entres des apprenants qui, de prime
abord, n’auraient pas voulu travailler ensemble. Peu importe les critères ayant déterminé
la formation des apprenants, hypothèse orthographique commune (orale au départ puis
écrite à la fin). L’enseignant peut choisir de se promener d’un groupe à l’autre ou de
centrer son attention sur un seul groupe, et chargera un groupe « fort » de superviser les
autres.
Dans ce dernier cas, il est important que l’enseignant travaille avec des groupes
différents lors des autres pratiques (ou saynètes). À cette étape, il guide et stimule les
enfants dans leur réflexion vers la langue écrite.
263
La conservation des traces et la réutilisation des mots, le transfert des mots appris
en orthographe et dans d’autres approches est essentiel.
Si les apprenants n’ont pas l’impression que la lexicalisation de ces mots est utile, seuls
les enfants attirés vers l’écrit ou ceux désirant plaire réinvestiront les mots. Pour les mots
de vocabulaire des différents thèmes abordés au cours de l’année, les sources de
réinvestissement sont nombreuses. Ainsi, les mots dont l’orthographe a été trouvée en
orthographe approchée sont systématiquement consignés dans un cahier d’écriture
(expression écrite) ou sur une feuille spécialement conçue aux fins de lexicalisation des
mots dans le classeur à anneaux (vocabulaire et orthographe) ou tout un autre classeur
approprié. Ils sont rassemblés par thème :
-Utilisés à l’occasion par les enfants dans la rédaction de leur journal quotidien.
Nous avons longuement hésité avant d’entreprendre une opération de telle envergure,
de peur que les enseignants nous refusent leur collaboration, mais nous étions surpris lors
de la proposition, aucun refus, au contraire ils nous ont bien aidés, en contrepartie ils
avaient demandé si l’on pouvait leur fournir de la documentation sur ce thème. Notre
choix était délibéré, pour la sélection des établissements, de manière à obtenir un
échantillonnage à travers notre wilaya et les wilayas mitoyennes.
264
Classe première année secondaire lettres et sciences humaines composée de 28 filles
et 13 garçons soit au total 41 élèves.
Ensuite le lycée Bouchareb Naceur de la ville de Sougueur. (Daïra) pour un effectif
de 38 élèves dont 22 filles de la classe première année secondaire sciences humaines .
Après concertation avec les enseignants animateurs, nous avons procédé comme
suit :
Proposition du projet aux apprenants intéressés.
L’opération a duré presque quatre mois, vu l’approche des examens, nous avons jugé
utile de suspendre l’opération vers la mi- avril, afin de permettre aux apprenants -acteurs
de se concentrer pour leurs examens.
Une fois l’opération terminée, nous avons récupéré les questionnaires, certains
enseignants ont remis des prix aux apprenants participants à titre d’encouragement.
Une réunion regroupant les enseignants animateurs a eu lieu à Tiaret pour clôturer
cette activité par une lecture des rapports.
265
2.5 Modèle du questionnaire remis aux enseignants ayant pris en charge le théâtre en classe de FLE.
Les enseignants remplissent un questionnaire centré sur l’activité théâtrale et ses apports en classe de langue (FLE).
11 Les activités autour de la pièce théâtrale ont favorisé l’étude des points de langue ? 91 09
266
12 Les activités autour de la pièce théâtrale ont-elles favorisé leur propre expression ? 80 20
13 La lecture contribue-t-elle à une meilleure prononciation des différents sons ? 95 5
14 La lecture (par l’enseignant) du texte étudié aide-t-elle à le mémoriser ? 88 12
15 Les activités de l’expression écrite sont-elles difficiles ? 75 25
16 Le théâtre en classe facilite-t-il le travail en groupe ? 93 07
17 Avez-vous découvert des talents lors des représentations ? 72 28
18 Les apprenants vous ont-ils aidé lors de votre travail ? 85 15
19 Pensez-vous inciter vos collègues à pratiquer cette activité ? 90 10
20 Êtes-vous pour la prise en charge du théâtre dans le programme scolaire ? 85 15
21 Avez-vous exclu des élèves d’une séance de théâtre ? 01 99
22 Pensez-vous avoir motivé vos élèves par le théâtre 98 02
23 Le travail de vos élèves vous a-t-il motivé pour aller vers l’avant ? 98 02
267
2.5.1- Analyse et commentaire du questionnaire
Après lecture des réponses au questionnaire remis aux collègues, une analyse s’imposait
pour mieux cerner le problème, et voir comment ont réagi les collègues devant cette nouvelle
activité.
Nous ne voulions point augmenter le nombre de questions, nous nous sommes limités
aux plus importantes, qui à nos yeux paraissaient les plus primordiales.
Avant d’entamer l’analyse et le commentaire, notre regard s’est porté directement sur le
résultat final, d’une manière générale on pourrait dire très encourageant, parce que nous avons
77,21 % des enseignants interrogés ont exprimé leur satisfaction pour cette activité.
Cependant certains collègues, n’ont pas hésité de répondre tout en ajoutant des
commentaires au verso du questionnaire, ce qui nous a permis de mieux voir le pourquoi de leur
réponse.
Nous allons nous étaler sur le questionnaire lui-même question par question pour que
cette analyse soit fructueuse et bénéfique et pour nous et pour les collègues.
268
2.5.2 Interprétation des graphes
À la première question « Le texte de la pièce théâtrale est-il accessible pour les élèves ? »,
il ressort du pourcentage que les avis sont partagés (48% contre 52%), donc, ici les textes
doivent être revus, remaniés et mis à la portée des apprenants, car le niveau des élèves varie
d’un établissement à un autre, et d’une région à une autre.
Concernant la deuxième question « Les thèmes de l’activité théâtrale sont-ils agréables ? » Plus
de la moitié des collègues ont répondu oui, ce qui implique, pour la teneur, le contenu et la
motivation étaient au rendez-vous.
269
Item 3 : Les thèmes de l’activité théâtrale sont-ils motivants ?
La question suivante abordait le thème étudié, il nous a été confirmé que le thème était
situationnel et contextuel, ce qui a motivé une fois de plus les apprenants, ainsi que les
enseignants.
Item 4 : Les textes théâtraux proposés sont-ils adaptés à l’âge des apprenants ?
La quatrième question « Les textes théâtraux proposés sont-ils adaptés à l’âge des
apprenants. » À 95 % les enseignants ont répondu oui, en, ajoutant qu’au préalable que les
textes proposés étaient bien étudiés et à la demande des élèves.
270
Item 5 : Les textes théâtraux proposés sont adaptés au goût des apprenants ?
Ensuite, nous abordons la question suivante « Les textes théâtraux proposés sont
adaptés au goût des apprenants. » Connaissant que nos élèves ont une tradition culturelle arabo-
musulmane, ils sont plutôt intéressés par les histoires du terroir, donc certains textes ont été
adaptés et traduits, et ceci dans le but de motiver les apprenants.
271
Item 7 :La pièce théâtrale proposée favorise-t-elle l’expression orale ?
Tout texte proposé aux apprenants que ce soit en lecture ou en activité de théâtre, pour une
réussite : l’adaptation du texte source est, disons presque obligatoire vu le niveau de nos élèves.
Ce qui ressortait de l’étude de cette question à savoir la huitième. «Le texte théâtral proposé est-
il adapté à l’apprentissage de la langue ? »
272
Item 9 : Jouer une pièce théâtrale facilite-t-il la parole ?
En outre, à 98 % pensent que cette activité est d’un apport précieux lors de la séance
d’expression orale.
273
Item 11 : Les activités autour de la pièce théâtrale ont favorisé l’étude des points de
langue ?
oui
non
91 %
En ce qui concerne la onzième question, cette séance pourrait être assimilée à une
séance de consolidation et voire même de rattrapage. On pourrait dire que les activités autour de
la pièce théâtrale favorisent l’étude des points de langue.
Item 12 : Les activités autour de la pièce théâtrale ont-elles favorisé leur propre
expression ?
oui
80 % non
274
Item 13 : La lecture contribue-t-elle à une meilleure prononciation des différents sons ?
Pour une réponse à 95 % des personnes interrogées, on ne pourrait que dire que ce
support pédagogique peut bel et bien aider à une meilleure élocution.
Pour atteindre et arriver à une bonne prononciation de la part des apprenants, le texte
doit être lu à haute voix par l’enseignant de manière à ce que les élèves s’imprègnent pour une
meilleure prononciation des différents sons comme nous le montre le taux de 88%.
275
Item 15 : Les activités de l’expression orale sont – elles difficiles ?
À 75%, effectivement, les activités de l’expression orale sont difficiles pour la simple
raison c’est lorsque l’apprenant bute sur un nouveau mot ou une nouvelle phrase, ou encore
l’incapacité de décrire oralement ce qu’il voit.
276
Item 17 : « Avez-vous découvert des talents lors des représentations ? »
Les collègues ont bénéficié largement de l’aide de la part des apprenants dans les cas
suivants :
Dans le cas où il y a plus d’acteurs et moins de textes, quelques élèves ont pris le rôle de
l’encadreur pour l’aider dans sa tâche en dirigeant leurs camarades.
Les apprenants étaient d’un apport précieux lors de l’emplacement, pose et déplacements des
décors et autres.
277
Item 19 : Pensez-vous inciter vos collègues à pratiquer cette activité ?
Oui
90 % Non
L’ensemble des collègues aimerait voir les autres enseignants pratiquer cette activité en
classe, et se propose de les aider dans leur tâche, avec un taux de 90% favorable.
Pour la prise en charge du théâtre dans le programme scolaire tout le monde s’accorde à
l’inclure tout en gardant le volume horaire préconisé aux apprenants.
278
Item 21 : Avez-vous exclu des élèves d’une séance de théâtre ?
Pour répondre à cette question (22) .je crois que tout le monde a trouvé sa part :
enseignants et apprenants dans la motivation.
En plus nous nous sommes retrouvés devant des élèves qui demandaient s’il existe une
école dans ce cadre-là (le théâtre en français en Algérie).
279
Item 23 : Le travail de vos élèves vous a-t-il motivé pour aller vers l’avant ?
Au vu des résultats obtenus lors de ces activités les collègues pensent et souhaitent aller vers
l’avant et mieux faire encore.
Comme partout ailleurs et dans n’importe quel domaine on rencontre des
problèmes. Ici ils sont d’ordre, disons administratif tels que l’incompréhension ou la non-
participation (complicité) de certains chefs d’établissements, ce qui a découragé certains.
280
Synthèse :
Il en ressort de cette étude, évaluée à 77,21% ; que les collègues ayant pris en main cette
activité semble s’y plaire malgré les contraintes et les difficultés rencontrées lors de la
réalisation de ces travaux.
Et demandent à ce que leurs collègues les rejoignent pour promouvoir cette langue dans
l’intérêt de nos élèves.
281
Conclusion
La technique et le savoir théâtral, une fois mis en classe ne deviennent plus une
méthode, mais tout simplement un savoir expressif. C’est à l’enseignant et l’apprenant
d’en devenir les acteurs principaux, dans lesquels l’apprentissage d’une langue étrangère,
ici le français est leur tâche.
282
De l’autre côté, le théâtre reste et restera le processus d’apprentissage le plus
ludique d’une langue étrangère, qui nous permettra d’acquérir les différentes formes de la
langue française sous tous ses aspects.
283
Troisième partie
Séquence 03
284
Introduction
Définition de la bande dessinée
Approche autour de la bande dessinée.
Stratégie et méthodes.
Séquence de bande dessinée en classe.
Évaluation du projet.
Analyse et synthèse. (Enseignants et apprenants).
Annexe.
285
Remarque :
286
Introduction
1- Le premier est celui de la motivation qui relève de la psychologie sociale, c’est le point
émotionnel sur lequel nous appuyons pour amener l’apprenant « à apprendre ».
2- Le deuxième facteur renvoie aux stratégies d’apprentissages, elles peuvent être décrites
comme l’enchaînement des opérations reflétant les choix faits pour atteindre de la façon la
plus efficace un objectif défini à l’avance qui est celui de la lecture à l’écrit, et plus encore
de la visualisation à la transcription, de l’image au texte.
287
Ensuite, l’application de la bande dessinée sous forme d’une planche au cycle
moyen dans le cadre du narratif, a été ajoutée, malheureusement supprimé par la suite.
Personne ne peut nier que l’enfant est un amateur de contes, d’histoires et de bande
dessinée. Nous devons renforcer ce goût de lecture chez lui et c’est pour cette raison
que nous avons choisi comme support didactique la bande dessinée.
288
bande dessinée à des fins pédagogiques pour permettre aux élèves de progresser dans
plusieurs domaines :
- L’augmentation de la motivation,
- L’enrichissement des moyens d’expression, la mise en correspondance des
systèmes : verbal et iconique.
Mis en face d’un texte écrit dans une langue étrangère, l’apprenant rencontre
des écueils dans la compréhension soit dans le vocabulaire ou bien dans la lecture, mais
quand il s’agira d’un texte illustré en images, l’apprenant pourrait avoir une idée sur le
texte exposé.
Lorsque nous procédons à une lecture d’un texte en images avec un enfant,
nous allons mettre en place une série de règles, tant comportementaux (Ex :
l’identification d’un objet) que verbaux. (Ex : la dénomination de cet objet).
Ces règles ont pour objectifs de faciliter la perception par l’enfant des traits
frappants de la situation, de focaliser son intention sur eux et de souligner les éléments
verbaux qui permettent de les coder, nous pouvons aussi favoriser « l’acquisition d’un
schéma narratif », mais il ne servirait à rien que l’enfant soit limité par ces interactions,
s’il ne pouvait en tirer profit de façon stable. C’est ici que les facteurs endogènes
interviennent.
71
Bruner71 (1983), ( Acquisition et utilisation d’une langue étrangère coordonnée par Daniel Gaonac’h),
289
Non seulement l’enfant construit et accumule de nouvelles connaissances
surtout il retraite de façon interne celles qui sont fixées, pour les utiliser dans des
représentations de plus haut niveau plus tard.
Ensuite nous avons tenté de proposer une séquence qui englobera toutes les activités
de l’orale pour en terminer avec l’écrit ou la production écrite.
Pour répondre à cette question, nous avons élaboré un questionnaire qui se rapporte à
notre travail :
Pourquoi ce type d’extraits est inexistant (bande dessinée) ne figurent dans le manuel
scolaire de la première année secondaire ou presque dans tous les manuels scolaires?
- Quelle place accorderont les enseignants à l’utilisation de la bande dessinée si elle
existait ?
- Comment s’effectue l’exploitation de la bande dessinée en classe aussi que dans le guide
de l’enseignant ?
- Quels seront les objectifs pédagogiques prévus dans le manuel par le biais de la bande
dessinée ?
- Quelles seront les compétences linguistiques qui peuvent être inculquées chez les
apprenants par le biais de la bande dessinée ?
L’objet de notre travail se situait donc dans un cadre pédagogique de la bande dessinée
au niveau de la première année secondaire visant à montrer l’utilité de cet outil à l’oral et à
l’écrit dans l’acquisition d’une langue étrangère, en l’occurrence la langue française ainsi que
nous suggérons quelques méthodes et techniques pour l’exploitation de la bande dessinée.
290
Pour atteindre ces objectifs, nous émettons les hypothèses suivantes :
La méthode d’enseigner ce moyen d’expression, tel qu’elle est pratiquée favorise peu ou
pas l’apprentissage visé.
Les types d’extraits figurant dans le manuel ne répondent pas aux besoins de
l’apprentissage visé.
Les enseignants rencontrent des difficultés lors de l’exploitation de la bande dessinée.
Pour répondre à cette série de questions, nous nous sommes appliqués à tracer le
cadre méthodologique dans lequel s’articulera l’objet de notre recherche pour rappeler les
objectifs et les hypothèses de cette recherche ainsi que les outils méthodologiques.
Pour cela, nous avons procédé à une description et une analyse de types d’extraits
de bande dessinée que nous avons proposée et qui doivent figurer dans le manuel scolaire
de la première année secondaire pour essayer de déterminer à quel point ce moyen
d’expression peut favoriser la réalisation des objectifs assignés à l’apprentissage visé.
Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, nous avons abordé les techniques et
les méthodes utilisées par les enseignants dans l’exploitation de la bande dessinée comme
support pédagogique dans le cadre de tests proposés à des échantillons représentatifs
d’élèves de la première année secondaire, dans les différents lycées en étudiant les
résultats et en analysant les stratégies mises en œuvre par les enseignants avec leurs élèves
dans des traitements didactiques des bandes dessinées figurant dans notre projet.
291
Notre étude était consacrée aussi aux apports de la bande dessinée de manière
générale où nous avons essayé de définir celle-ci dans ses rapports avec la réalité, avec le
texte écrit et avec l’image dans leur intégralité en prenant en compte la dimension
culturelle et interculturelle .
Dans notre travail, enfin, nous nous sommes cantonnés à l’approche pédagogique
pour évaluer l’apport de la bande dessinée aux élèves dans leur apprentissage du FLE.
Cette réflexion menée avant la mise en place de mon projet s’attachait à voir
quelle articulation peut se faire entre la bande dessinée et son utilisation en classe de FLE.
292
3.1 Définition de la bande dessinée
La bande dessinée ou BD est un art (souvent appelé neuvième art) défini comme
la « juxtaposition volontaire d'images picturales et autres en séquences destinées à
transmettre des informations et/ou à provoquer une réaction esthétique chez le lecteur. »
293
L'expression « neuvième art » est due à Morris (pseudonyme de Maurice de Bévère
et créateur de Lucky Luke) et Pierre Vankeer qui animèrent, trois ans durant au sein du
Journal de Spirou entre 1964 et 1967 (du numéro1392 au numéro 1523), une rubrique
intitulée Neuvième Art, sous-titrée Musée de la bande dessinée, qui faisait le tour de la bande
dessinée internationale et de son histoire72.
Ainsi, la bande dessinée devient un médium qui véhicule le neuvième art et le matérialise au
travers d’un ensemble sémiotique et iconique bien défini. Différent du genre littéraire, son
enseignement/apprentissage nécessite une certaine connaissance du lexique.
Lexique de la bande dessinée
1-Bande dessinée
- Définition : une bande dessinée est une succession d’images organisées pour raconter une
histoire et présentées de façons diverses (en planche, en illustré, en petit format, en album,
etc.). En d’autres termes, une BD est une histoire comique ou réaliste racontée en images. Le
concept de bande dessinée est appelé « ’Manga »’ au Japon et « ’Comics »’ aux États-Unis.
2-Planche de bande dessinée :
72
fr.wiktionary.org/wiki/neuvième_art
294
- L’appendice relié au personnage : permet d’identifier le locuteur. Il prend la forme d’une
flèche pour les paroles et de petits ronds pour les pensées.
- Le cartouche : encadré rectangulaire contenant des éléments narratifs
et descriptifs assumés par le narrateur, appelés également commentaires.
Scrachhhh !!!
295
- Le récitatif : il peut s'agir de textes courts comme « Pendant ce temps... » Ou« Le
lendemain matin... » Ajoutons que certaines actions sont pratiquement impossibles à restituer
par l'image.
4. Plans
Le plan rapproché : personnages vus de près ; coupés à la ceinture ; il met l’accent
sur l'expression psychologique.
Le gros plan : le décor disparaît ; il cadre en général le visage et fait ressortir les
jeux de physionomie.
Le très gros plan ou zoom : il coupe une partie du visage ou de l’objet cadré et
grossit l’expression en attirant l’attention sur un détail.
5. Angles de vue
- Les angles de vue : Les angles de vue : différents points de vue sous lesquels se présente
chaque scène d'une bande dessinée ;
Ils représentent la position de la “ caméra ” ou de l’œil du lecteur ; ils contribuent à la lisibilité,
à l’ambiance et à l’interprétation d’une scène.
- La plongée : vue de dessus ; elle situe les personnages dans l’espace, les uns par rapport aux
autres et par rapport à leur environnement. Elle permet également de dramatiser une scène en
donnant un sentiment d’écrasement, d’infériorité, voire de menace sur le sujet représenté.
- La contre-plongée : vue de dessous ; elle magnifie le sujet, lui donne un aspect de supériorité
et de domination.
296
La séquence : suite d'images ou de scènes formant un ensemble, même si elles ne se
présentent pas dans le même décor.
- L’ellipse : temps qui passe entre deux cases ou deux scènes. L'ellipse permet de sauter
des événements sans importance afin de ne pas casser le rythme de l'action (ou au contraire
de ne pas montrer un événement important pour accentuer un suspense, ,une sorte de
frustration voulue).
297
- Le flash-back : “retour en arrière”. On l'utilise en général pour figurer ou représenter le
souvenir d'un personnage, ou pour raconter une action s'étant déroulée avant la scène que
l’on est en train de lire.
298
C’est aussi une forme littéraire à part entière subdivisée en genres différents
(aventure, fantastique, humour, policier…). Enfin, c’est un art reconnu : le neuvième
art.
Nous sommes partis du principe que la bande dessinée c’est avant tout raconter,
raconter sous forme d’images, en quelque sorte le narratif en image.
Ce projet de réflexion menée avant sa mise en place s’attachait à voir sa position par rapport
aux instructions officielles, il s’est avéré que la bande dessinée ne figurait pas dans les
programmes, donc il fallait recours à des séances dites « extra horaires »
Objectif premier était d’amener l’apprenant à être autonome et de créer chez lui une
motivation et gout à la lecture sans contrainte.
Côté pratique écriture, diverses opérations sont réalisables :
Prolongement d’un récit inachevé.
Complétion des dialogues (bulle)
La description d’un lieu à partir d’une image.
La description d’un personnage en tenant compte de l’information visuelle.
Exercice de mémorisation (livre étant fermé) l’apprenant reconstitue le récit.
299
3.3.2 La pratique
300
Conclusion
.
À travers ce projet, nous avons voulu montrer comment la bande dessinée
peut être utilisée comme outil pédagogique au cycle secondaire.
- La BD peut être utilisée à tous les cycles (Cycles lecteurs ou non- lecteurs),
soit dans un de ses aspects (genre, dialogue, découpage, phylactère, etc.) soit dans son
intégralité.
C’est principalement sous la forme de projet que nous avons essayé de répondre à
la problématique «la bédé comme outil pédagogique au lycée ».
301
3.4. Objectifs
A) :
B) :
La description.
Utilisation des onomatopées.
Reconstitution des monologues et dialogues.
Réinvestissement des acquis.
302
3.4.1-Stratégie et méthodes dans la séquence
3.4.2 Séquence de bandes dessinées
Séance 01 :Expression orale –Durée : 1 heure
Objectifs : (niveau 01)
Expression dirigée
303
Remarque : ces questions sont données à titre indicatif, c’est à l’enseignant de prévoir la
quantité et la difficulté des questions.
Décrivez-les.
Décrivez-le.
304
Séance 02 :Expression orale –Durée : 1 heure
Objectifs : (niveau 02)
Comprendre l’organisation du récit en images et interprétation.
305
3.4.3 Séance 02 : Lecture – Durée : 2 heures
Objectifs : Compréhension d’un texte (conte) appuyé d’images
Le petit Chaperon Rouge avait une grand-maman qui vivait seule à l’autre bout de
la forêt. La vieille dame très âgée ne sortait pas beaucoup de sa maison.
Un jour sa maman lui dit :
Grand-maman est malade, j’ai fait ce matin des galettes que ta grand-maman aime tant, sois
gentille, va donc les lui porter avec ce fromage et ce petit pot de confiture
Mais ne quitte pas le sentier, car papa a vu des loups qui rôdaient dans la forêt.
Le Petit Chaperon Rouge promit de se méfier puis, toute joyeuse, elle mit sa
cape rouge, son bonnet rouge et elle prit son petit panier.
Ne traine pas en chemin recommanda la maman. Ne parle à personne et reviens avant la tombée
de la nuit.
Le Petit Chaperon Rouge lui donna un gros baiser et partit en sautillant.
Or, tout près de là, un loup affamé rôdait dans le bois. Soudain il vit l’enfant.
306
Miam ! Miam ! L’eau lui monta à la bouche et il se lécha les babines en pensant au succulent
dîner qu’il allait faire. Mais pas ici, pensa-t-il. On pourrait me voir de la maison.
Il s’approcha de la petite fille. Bonjour ! Lui dit-il. Le Petit Chaperon Rouge se mit à trembler
en apercevant le loup, mais celui-ci reprit en souriant jusqu’aux oreilles.
Comment t’appelles-tu ? Le Petit Chaperon Rouge, répondit peureusement l’enfant.
Et où vas-tu comme cela ? Demanda le loup d’une voix douce. Une voix si douce que la petite
fille se sentit aussitôt rassurée.
Je vais chez ma grand-mère, expliqua le Petit Chaperon Rouge. Elle habite tout au bout du
sentier.
À ces mots, il s’enfuit à toutes jambes dans la forêt et, ayant pris un raccourci,
il arriva bon premier devant la maison de la grand-mère.
Tire la chevillette et la bobinette ! s’écria la grand-mère, toute joyeuse de voir sa petite fille.
307
La grand-mère sursauta d’effroi.
Laisse-moi en vie, supplia-t-elle. Je te donnerai toutes mes provisions.
Mais le loup avait un projet plus urgent.
Il se précipita sur la grand-mère, lui arracha sa chemise de nuit, son bonnet de dentelle,
et il enferma la vieille dame dans une armoire.
Sans perdre une seconde, il enfila la chemise et le bonnet, puis se coucha dans le lit, tira la
couverture de laine jusqu’à son nez, et il attendit.
Elle frappa à la porte. Toc, Toc ! Qui est là ? Demanda le loup, imitant la voix de la grand-mère.
Le Petit Chaperon Rouge.
Tire la chevillette et la bobinette ! S’écria le loup. La petite fille se haussa sur la pointe des
pieds,
tira la chevillette et elle entra.
Oh, grand-mère ! Tu en as de grands yeux ! C’est pour mieux te voir, mon enfant ! Dit le loup
en gloussant.
Tu en as de grandes oreilles ! C’est pour mieux t’entendre, mon enfant.
308
Et tes dents ! S’écria le Petit Chaperon Rouge. Tu en as de grandes dents !
Or, le papa du Petit Chaperon Rouge coupait du bois tout près de là.
Entendant des cris, il courut à toute allure vers la maisonnette, en arrivant, il aperçut le loup et
le Petit Chaperon Rouge à travers la fenêtre,
Il se précipita et, d’un coup de hache, tua le loup. Il était temps ! Avec ses griffes, l’animal avait
déjà accroché la robe du Petit Chaperon Rouge.
Le bûcheron serrait son enfant contre son cœur, lorsqu’ils entendirent des coups frappés dans
l’armoire.
La grand-maman était très heureuse de les voir et les embrassa tous les deux.
Le bûcheron apporta le loup très loin de la maison.
La grand-maman fit promettre au Petit Chaperon Rouge de ne plus jamais parler à aucun loup,
même s’il avait l’air très gentil.
309
Heureusement, les galettes, le fromage et le pot de confiture étaient encore dans le panier.
Le Petit Chaperon et sa grand-maman s’en régalèrent tout en se promettant de se voir plus
souvent.
Mais sans le loup cette fois dit grand-maman.
Remarque :
La lecture sera suivie de questions de compréhension et d’analyse.
N. B. Les dessins sont volontairement gardés pour agrémenter le texte.
L’apprenant doit par la suite résumer chaque partie suivant l’image.
310
3.4.4 Séance 03 : Vocabulaire – Durée : 1 heure
Objectifs : Les onomatopées
:……………………………
:………………………………………….
:………………………………………….
:……………………………………………………
:……………………………………………………….
:…………………………………………………………
:………………………………………………………………
:……………………………………………..
311
3.4.4 Séance 03 : Vocabulaire – Durée : 1 heure
Objectifs :Les onomatopées
Silence :……………………
Crier :………………………………………..
(Une variante sera proposée aux apprenants)
312
3.4.5 Séance 04 : Grammaire – Durée : 1 heure
Le style direct et indirect
Objectifs :
Style direct
313
3.4.6 Séance 05 : Conjugaison – Durée : 1 heure
Objectifs : Les valeurs du présent et du futur
À quel temps sont conjugué les verbes de « je veux un rapport… »et « Sakamoto est un vrai
renégat » lequel exprime le moment où le locuteur parle ? Lequel exprime un état qui dure ?
Dans ces images, les verbes qui expriment un fait futur sont construits de deux manières,
lesquelles ?
Pour décrire la valeur de « le colibri arrivera au Kampong [… ]vous y serez depuis une
semaine » diriez-vous qu’il s’agit d’un espoir ? Une suggestion ? D’un ordre ? d’une demande ?
Justifiez votre réponse.
314
Exercice :
Dans les phrases suivantes, il exprime : une action future ? Un ordre ? Une prédiction ?
- Vous apprendrez bien la leçon.
- Dans plusieurs nuits la terre tremblera.
- Tu rangeras ta chambre avant de sortir.
- Cet été, nous descendrons les rivières en canoë.
- Vous ferez ce quiz pour préparer le contrôle.
- Juin froid et pluvieux, tout l’an sera triste.
- Les cours reprendront lundi prochain.
- Tu n’oublieras pas de prendre ton manteau.
315
3.4.7 Séance 06 : Orthographe – Durée : 1 heure
Objectifs : Accord sujet –verbe
Observons :
Dans la première vignette, « mollo » a fait deux fautes. Montrez que l’une d’elles concerne
la relation entre le verbe et le sujet, puis corrigez.
Cherchez dans le texte une phrase où il n’y pas cette faute d’orthographe de grammaire
et expliquez pourquoi cette phrase est correcte.
Dites quel est le sujet dans la phrase, « Mollo je t’ai dit cent fois » qu’arriverait-il au
verbe si on remplaçait ce sujet par ton père et moi ?
Exercice écrit
Recopie et complète le texte à l’aide des groupes nominaux.
Les musiciens / Mme Fatima / Quelques enfants / Les invités / Un buffet froid /La fête.
……………. se déroulait dans le jardin. …………… Attendait sur les tables nappées de blanc.
……….… Arrivaient les uns après les autres. ………….… Jouaient en sourdine. …………..…
Avaient organisé un jeu de ballon. ……………… Saluait d’un sourire chaque arrivant.
316
Accorde correctement le verbe à son sujet au temps qui convient:
- Ali et Mohamed finiss… leur partie de golf et nous rejoign… au restaurant. Derrière le pot de
fleur se trouv… tes clés. Désir… –tu un verre d’eau ? Le chat qui jou… avec la balle de tennis
nous demand… beaucoup d’attention. Pren… -vous ce repas avec nous maintenant ou préfér…
vous un peu plus tard ?
-Je patient… depuis une heure, et toi, tu parl… à ton ami pendant que les enfants jou… et cri…
dans la cour.
- Il nous arriv… d’être en colère. Ils vous croi… fou. Je vous prépar… un festin pour ce soir.
Vous nous appren… une joyeuse nouvelle.
Souligner les groupes sujets et accorder les verbes (au présent de l’indicatif).
C’est le premier qui arrive sur la ligne qui (gagner) ———————.
- Les fleurs, lorsque le printemps arrive, (fleurir)———————-.
- Karim et son frère (être) ———————————-des jumeaux.
- L’herbe, les feuilles, tout (être)———————– vert dans le jardin.
- Ma sœur et moi (être) ——————————-jumelles.
Encadre en rouge le verbe conjugué dans chaque phrase et souligne en bleu son sujet
à la règle.
- Les voyageurs patientent sur le quai.
- Ils attendent l’arrivée du train.
- Les chats engourdis dorment devant la cheminée.
- Pour nager plus vite, Ali utilise des palmes.
317
3.4.8.Séance 07 : Production écrite – Durée : 2 heures
318
319
320
321
3.5 Évaluation du projet. (Séquence)
1.) L’écrit dans la bande dessinée
Le contenu des planches diffère d’un thème à l’autre, notre objectif était d’amener l’apprenant à
faire la différence entre ces contenus
« La notion d’onomatopée a été découverte par les élèves lors d’une séance sur l’écrit
dans la bande dessinée. L’objectif de cette séance était de caractériser les différents écrits que
l’on trouve sur une planche de bande dessinée.
Concernant les onomatopées, les apprenants ont dû tout d’abord définir leur fonction.
Leur première définition a été : « ça sert à écrire ce qu’on entend. »73
Il a fallu alors les amener à préciser « ce qu’on entend » ; or les apprenants avaient déjà
défini les bulles comme servant à écrire les paroles des personnages. C’est en leur faisant
remarquer qu’on entendait aussi les paroles des personnages que nous avons induit chez eux la
nécessité de réviser leur définition. Nous voulions arriver à une définition du type : « les
onomatopées servent à écrire des bruits. » Mais les apprenants avaient beaucoup de mal à
trouver un mot pour rassembler tout ce qu’on entend sauf les paroles ; il s’en est suivi un
moment laborieux et peu agréable au bout duquel le mot bruit a enfin été donné par un élève. Il
fallait dû garder une définition du type : « ça sert à coder ce qu’on entend sauf les paroles. »
73
Bd.fle.wikispace.com.approche de la BD
322
Puis revenir sur celle-ci une fois que le Travail aurait avancé, le mot bruit serait alors apparu
plus naturellement.
Les apprenants ont manifesté beaucoup d’imagination dans leur production, mais pour
chaque son entendu une minorité a retrouvé les onomatopées utilisées dans la bande dessinée.
Ce sont souvent les mêmes apprenants qui ont retrouvé l’onomatopée type pour chaque son ;
sans doute parce qu’ils avaient l’habitude de lire des bandes dessinées et qu’ils réinvestissaient
leur culture.
e) évaluation
En ce qui concerne la séance portant sur le codage du son par des lettres, nous
pensons qu’elle est incomplète. Une séance de remédiation a été prévue à cet effet.
Elle consistait à réaliser un dictionnaire d’onomatopées. Cette production a tout de
même le mérite d’avoir motivé les élèves.
323
Nous pensons qu’il est important de lier l’étude des onomatopées à une création assez
libre et individuelle dans le domaine des arts visuels pour que les apprenants s’investissent dans
le projet.
Chaque élève se mettrait en scène sur une photo qui serait ensuite illustrée. Par
exemple un élève rajoute une onomatopée correspondant à la chute d’un liquide (SPLASH) à
une photo où on le voit tenir un pot de peinture renversé au-dessus d’une grosse tâche, les
exemples sont nombreux. Nous avons mis à leur disposition un logiciel de création de BD où
chaque photo est associée à l’onomatopée correspondante produite oralement par l’élève.
II) L’intérêt
Le travail sur la bande dessinée a cependant suscité un grand intérêt chez la plupart
des apprenants. Le matin, en découvrant l’intitulé « projet BD » sur l’emploi du temps de la
journée ils manifestaient de l’enthousiasme et se mettaient plus vite au travail quand la séance
débutait.
Les élèves se sont approprié les connaissances construites pendant les séances et les
ont réinvesties dans leurs dessins personnels
III) La motivation
L’évaluation finale a montré qu’ils avaient bien intégré tout ce qui avait été découvert
au cours des séances.
324
Dans les premières séances du projet, sur la lecture d’une planche et sur les différents
écrits figurant sur une planche, l’apprenant participe, mais reste effacé. C’est lors du travail sur
les onomatopées qu’il change complètement de comportement. Il participe activement à toutes
les phases : individuelle, de groupe ou collective. Lorsqu’on travaille avec l’ardoise, il répond
avec empressement. Lors du travail de groupe sur la reconnaissance et le classement des
onomatopées, lui qui d’habitude se laisse porter par le groupe devient leader.
325
Conclusion
La bande dessinée au cycle secondaire permet, comme on l’a vu de remettre sur les rails des
élèves en difficulté, démotivés. Elle constitue un lien entre le milieu éducatif et le monde de
l’enfant. Il faut savoir saisir cette opportunité offerte par la bande dessinée sans en abuser.
Beaucoup d’élèves possédaient déjà implicitement des connaissances qu’ils ont pu redécouvrir
et mettre en mots au travers des séances.
Aussi la durée du projet varie d’un milieu à un autre, puisque nous avons pris
plusieurs établissements à titre d’expérience.
Nous sommes arrivés à ce constat que : la bande dessinée tient à la fois des arts
visuels et de la maîtrise du langage et de la langue française.
Notre grand souhait est de mettre à la disposition des apprenants une bibliothèque
constituée d’albums de bande dessinée pour que les apprenants consulter librement pendant
leurs temps d’inactivité puis qu’ils proposent d’aller chercher dans ces albums les réponses aux
interrogations soulevées lors des séances.
326
3.6 . Analyse et synthèse.
Questionnaire
Résultats du sondage
À l’intention des enseignants ayant pris en charge ce projet
Ce questionnaire a été remis par les enseignants à la fin du projet
N° Nature de la question Oui Non
1 Avez-vous déjà lu une bande dessinée ? 15 85
2 Connaissez-vous les techniques de la bande dessinée ? 10 90
3 Après utilisation, avez-vous retenu les notions élémentaires de la BD ? 87 13
4 D’après vous, la bande dessinée est-elle motivante ? 96 04
5 Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ? 50 50
6 La communication est facile entre vous et vos élèves par le biais de la BD ? 86 14
7 La BD ne facilite-t-elle pas l’expression écrite ? 92 08
8 Vos apprenants sont –ils arrivés facilement à découvrir l’histoire ? 98 02
9 Aimeriez-vous que le professeur de dessin vous aide ? 95 05
10 Aimeriez-vous voir la BD utilisée dans d’autres disciplines ? 90 10
11 Les onomatopées sont-elles d’un apport bénéfique ? 99 01
12 Vos apprenants sont-ils arrivés à réaliser une planche ? 83 17
13 Pensez-vous que la BD puisse être utilisée à d’autres projets ? (Dépliants,
100 00
consignes, ..)
14 Avez-vous facilement trouvé la BD pour vos élèves ? 15 85
15 Le travail de groupe sur la BD est –il rentable ? 92 08
16 Lors des séances, aviez-vous été confronté à des incohérences ? 03 97
17 Aimeriez-vous que la BD soit portée dans le programme officiel ? 98 02
18 Peut-on dire que la BD est un outil pédagogique ? 100 00
19 Aimeriez-vous avoir une bibliothèque dans votre établissement ? 100 00
20 Aimeriez-vous avoir de la visite en classe d’un dessinateur, ou auteur de bande
100 00
dessinée ?
327
2 Analyse et synthèse
Item 01 :
Avez-vous déjà lu une bande dessinée ?
Avez-vous déjà lu une bande dessinée ? à cette question, quinze personnes sur les cent
interrogées affirment avoir lu ou feuilleté une bande dessinée, ce qui nous a permis de faire un
constat qu’en Algérie la bande dessinée fait défaut, les auteurs connus préfèrent s’adonner à la
caricature dans les quotidiens nationaux que de s’étaler sur une planche.
La bande dessinée provient principalement de la France par le biais des jeunes
immigrés en vacances en Algérie ou par des « mordus » de la BD, lors de leurs séjours à
l’étranger.
Item 02 :
Connaissez-vous les techniques de la bande dessinée ?
328
Item 03 :
Après utilisation, avez-vous retenu les notions élémentaires de la BD ?
Item 04 :
D’après vous, la bande dessinée est-elle motivante ?
La bande dessinée est très motivante, ce que nous avons remarqué lors de la première
séance, la plupart des élèves ont pris la bande dessinée au lieu du texte mis à leur disposition, ce
qui implique le gout pour les dessins .
329
Item 05 :
Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ?
Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ? Ici les avis sont partagés, les uns par
souci de manque de documentation, d’autres préfèrent les textes pour la diction.
Item 06 :
Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ?
330
Item 07 :
La BD ne facilite-t-elle pas l’expression écrite ?
92 % des enseignants sont satisfaits du travail fourni par les apprenants lors de la
réalisation de l’expression écrite , ce qui montre d’après les enseignants l’impact de la bande
dessinée et son utilité .
Item 08 :
Vos apprenants sont –ils arrivés facilement à découvrir l’histoire ?
331
Item 09 :
Aimeriez-vous que le professeur de dessin vous aide ?
Presque tous les professeurs interrogés sollicitent l’aide des professeurs de dessin
afin de bien mener leur tâche, il s’est avéré que certains talents ont été découverts parmi les
apprenants qui ont beaucoup aidé leurs professeurs dans la réalisation des planches.
Item 10 :
Aimeriez-vous voir la BD utilisée dans d’autres disciplines ?
En principe la bande dessinée doit aussi se trouver dans les autres disciplines par
exemple les sciences naturelles, en géographie, et autres ce qui nous aidera par la suite à mieux
aborder la bande dessinée dans un cours de français.
332
Item 11 :
Les onomatopées sont-elles d’un apport bénéfique ?
Item 12 :
Vos apprenants sont-ils arrivés à réaliser une planche ?
Plus de quatre-vingts pour cent de nos apprenants sont arrivés à réaliser une planche,
malgré les lacunes constatées en dessin, le fond y est, mais la forme reste à développer chez lui.
333
Item 13 :
Pensez-vous que la BD puisse être utilisée à d’autres projets ? (Dépliants,
consignes, ..)
La BD peut être utilisée à d’autres projets, et reste le moyen le plus adéquat pour
l’information, nous avons constaté que l’apprenant s’exprime très facilement à l’aide de dessin,
pour la réalisation de dépliants, de consigne, etc.
Item 14 :
Avez-vous facilement trouvé la BD pour vos élèves ?
Le seul problème et de taille que nous avons rencontré est celui de la disponibilité de
la bande dessinée, il a fallu prévoir, demander des élèves et des collègues pour la collecte de la
bande dessinée.
Ce handicap a beaucoup découragé certains collègues qui ne sont pas arrivés à trouver
de la bande dessinée surtout dans les petits villages où nous avons aussi entamé une expérience.
À titre indicatif, certains apprenants se sont limités à ramener des caricatures des
quotidiens nationaux, juste pour mieux comprendre la technique.
334
Item 15 :
Le travail de groupe sur la BD est –il rentable ?
Il en ressort de cette étude que 92 % ont confirmé que le travail en groupe est très rentable
dans la mesure où les élèves se mesurent et où chacun donne son point de vue.
Un stimulant de premier ordre lors du travail en binômes
Item 16 :
Lors des séances, aviez-vous été confronté à des incohérences ?
Il ressort de ce graphe , trois pour cent ont trouvé des incohérences qui se traduisent par
la mauvaise ou presque illisible écriture des élèves à l’intérieur des bulles, d’où
l’incompréhension totale à lire la planche.
335
Item 17 :
Aimeriez-vous que la BD soit portée dans le programme officiel ?
Item 18 :
Peut-on dire que la BD est un outil pédagogique ?
La totalité après cette expérience si fructueuse affirme que la bande dessinée est un
outil pédagogique motivant et très bénéfique.
336
Item 19 :
Aimeriez-vous avoir une bibliothèque dans votre établissement ?
Une bibliothèque est le souhait le plus cher de tous les enseignants pour diverses
raisons :
Documentation disponible comme support pédagogique.
Amener l’apprenant à lire sans surveillance, et prendre ce moment comme moment de loisir
sans contrainte.
Item 20 :
Aimeriez-vous avoir de la visite en classe d’un dessinateur, ou auteur de bande
dessinée ?
La visite, l’apport, et les conseils d’un dessinateur, auteur de BD n’est qu’un plus
pour la réussite totale d’un pareil projet.
Nous avons réalisé ce questionnaire à l’intention des apprenants ayant suivi ce projet.
337
Ce questionnaire a été remis par les apprenants une fois le projet terminé.
338
Item 01 :
Avez-vous déjà lu une bande dessinée ?
Item 02 :
Élèves ayant opté pour une planche
Presque la totalité des élèves a opté pour la planche, pour les motifs suivants :
-Les dessins - -Les couleurs - -Histoire
Ce qui a été confirmé par les apprenants
339
Item 03 :
Élèves ayant opté pour un texte
Élèves ayant opté pour un texte, n’avaient pas l’habitude de se trouver en face d’une
bande dessinée, ne connaissant pas la nature de l’exercice donné, se sont rabattus sur le texte,
opération ordinaire en pensant qu’il s’agissait d’une lecture d’un texte.
Item 04 :
D’après vous la bande dessinée est-elle motivante par rapport au texte ?
La bande dessinée est-elle motivante par rapport au texte, le taux de participation nous
le montre, le choix en question 4 le prouve.
340
Item 05 :
Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ?
Ici, au vu du résultat les avis sont partagés, pour ceux qui ont répondu « non » n’ont
jamais utilisé la bande dessinée.
Item 06 :
Arrivez-vous facilement à vous exprimer ?
341
Item 07 :
Êtes-vous arrivés à différencier les différents genres ?
Item 08 :
Arrivez-vous facilement à comprendre l’histoire ?
L’apprenant est arrivé facilement à comprendre l’histoire, il est arrivé même à remettre
les vignettes dans l’ordre à titre d’exemple, une planche en langue étrangère (test en japonais)
remise aux apprenants ne posa aucun problème quant à la découverte et la compréhension de
l’histoire.
342
Item 09 :
Êtes-vous facilement arrivés à découvrir les attitudes des personnages ?
Effectivement, les apprenants sont arrivés à découvrir les attitudes des personnages en
grande partie grâce aux onomatopées.
Item 10 :
La BD est-elle un support bénéfique pour l’expression écrite ?
La bande dessinée est véritable tremplin pour l’expression écrite , le fait que
l’apprenant, complète une planche avec des dialogues, de ce fait il est arrivé facilement à
rédiger un petit paragraphe.
343
Item 11 :
Les onomatopées sont-elles d’un apport précieux pour bien s’exprimer ?
Les onomatopées ont permis de mieux aborder la bande dessinée, et par la même
occasion de mieux s’exprimer, car certaines « actions » ne peuvent être décrites.
Item 12 :
Êtes-vous capables de réaliser une planche (histoire et dialogues) ?
Malgré leur handicap dans le domaine du dessin, les apprenants sont arrivés, et réussis à
réaliser des planches de leur choix.
344
Item 13 :
Certaines actions ne sont possibles que par des onomatopées, pensez-vous que c’est
bien pour s’exprimer ?
Item 14 :
Peut-on utiliser la BD à d’autres fins ( dépliants, consignes, etc.) ?
Les apprenants ont confirmé qu’on peut utiliser la bande dessinée à d’autres fins
(dépliants, consignes).
Des cas ont été donnés par exemple lors d’une campagne d’information, sur tel ou tel
sujet (environnement, hygiène) en visant aussi les personnes qui ne savent pas lire.
On est arrivé à la conclusion la bande dessinée est porteuse d’un message.
345
Item 15 :
Le travail de groupe sur la BD est –il rentable ?
346
Item 17 :
Aimeriez-vous que la BD soit portée dans le programme officiel ?
Le résultat confirme cette demande, les apprenants souhaitent que la bande dessinée
soit inscrite au programme officiel, et s’étalera sur trois années du cycle secondaire (avec une
progression dans le domaine artistique)
Item 18 :
Avez-vous appris beaucoup de choses par le biais de la BD ?
12
Oui
Non
88
Les apprenants ont beaucoup appris à travers la bande dessinée, en premier lieu la
technique, la complétion, et l’expression.
347
Item 19 :
Aimeriez-vous avoir une bibliothèque dans votre établissement ?
Effectivement, comme toutes les bibliothèques en plus des livres sur les différentes
disciplines, les apprenants aimeraient bien avoir de la bande dessinée dans leur établissement.
Item 20 :
Aimeriez-vous avoir de la visite en classe d’un dessinateur, ou auteur de bande
dessinée ?
La venue d’un auteur de bande dessinée, d’un dessinateur ou autre dans ce domaine
est la bienvenue, c’est un plus à l’apprentissage et l’approfondissement des connaissances des
apprenants.
348
Conclusion
Dans l’ensemble, les apprenants ont beaucoup apprécié le projet et beaucoup se sont
donnés à fond.
D’un autre côté, nos apprenants ont éprouvé des difficultés à écrire leur propre
scénario, il fallait les guider, en ce qui concerne le dessin, là aussi un léger handicap, mais tout
de même ils ont réussi à dessiner.
En plus, nous pouvons dire qu’ils ont surtout retenu de ce projet un savoir,
La façon de s’exprimer, de donner son point de vue, et en fin de compte réaliser une
bande dessinée propre à eux dans ses différents états.
En conclusion, le projet proposé est globalement satisfaisant, nous remercions tous les
professeurs qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous avoir aidés à bien mener ce projet et
aussi les élèves.
Une fois encore nous tenons à remercier tous les collègues qui de près ou de loin nous
ont beaucoup aidés.
349
Conclusion générale
350
Conclusion générale
Nous nous sommes également interrogés sur les raisons d’exploiter ce type de texte
et en étudiant les différentes approches adoptées et par les enseignants et par les programmes
officiels.
Au terme de cette analyse portant sur la réception du texte littéraire en milieu scolaire
(cas du lycée), il est important d’affirmer que ce type revient en force avec l’introduction de
ses différentes variétés telles que : nouvelle, roman, poésie…
Ce type de texte, objet de notre étude a accompagné nos apprenants durant tout leur
parcours scolaire allant du primaire, collège. Arrivés au lycée, l’apprenant se familiarise tôt
avec, il peut au moins le différencier des autres types (argumentatifs, expositifs…) et pourra
par la suite en dégager des caractéristiques propres à lui.
Tout au long de notre expérimentation, nous avons pu constater que les apprenants
éprouvent un fort sentiment envers la littérature algérienne surtout et quelques fables de la
Fontaine contrairement aux enseignants, qui ne sont pas souvent prêts à l’exploiter et s’ils le
font, les textes littéraires ne sont qu’un prétexte d’enseignement de la grammaire.
351
Bien que le texte littéraire soit une excellente manière de progresser la
compréhension des nuances de la langue et qu’il soit un excellent document pour la
séance d’expression écrite, très peu d’enseignants l’utilise. En interrogeant ce paradoxe,
nous avons constaté que le choix des textes dans le manuel du FLE a beaucoup contribué
à cette impression.
Dans un autre temps, nous avons enregistré que le texte littéraire n’est point un
outil d’enseignement de la grammaire, mais aussi un outil qui lui permet de découvrir
d’autres civilisations et d’autres cultures, entre autres, il ouvre à l’apprenant un monde qui
ne le connait pas, et sa vision du monde pourrait s’élargir selon la présentation du texte.
74
RIQUOIS Estelle Pour une didactique des litératures en français Langue étrangère- Du roman légitimé au roman
policier.: Du roman légitimé au roman policier Thèse de doctorat nouveau régime En linguistique –JUILLET 2009 .
352
Ici, je ne veux point m’attarder sur la lecture romanesque puisque j’ai soulevé
ce point en peu plus haut.
Dans ce sens, nous pouvons dire que la didactique correspond à l'ensemble des
méthodes, techniques, procédés et stratégies qui définissent et facilitent
l'enseignement/apprentissage dans une classe de langue.
Au-delà des textes proposés (lecture des textes littéraires) par les manuels scolaires
algériens, Le théâtre, ne figure pas dans les programmes et instructions en Algérie,
comme support didactique, c’est pour cette raison que dans ma perspective je me suis un
peu étalée sur ce chapitre. " Le théâtre en classe de FLE "
353
Revenons sur le comportement de nos apprenants et le pourquoi du théâtre en
classe, là aussi on a remarqué que leur culture est souvent peu élaborée. On découvre
parfois un fort égocentrisme et une estime de soi plutôt négative. Ils semblent avoir du
mal à assumer une identité par rapport à l’attente scolaire. Le vocabulaire utilisé est
relativement pauvre. En majorité, ces jeunes ont le sentiment d’être rejetés ou
marginalisés dans le système.
Esthétique « Elle conduit l’apprenant à explorer le monde à l’aide de tous ses sens avec
émotion, intelligence et sensibilité ».
Culturelle « Elle favorise la rencontre avec des lieux et des objets reconnus comme
porteurs de valeurs et incite l’apprenant à développer sa réflexion critique ».
354
Et puis le plus important, c’est la relation théâtre, lecture ou étude d’un texte.
Pour en arriver aux compétences tant attendues :
Principales compétences langagières et transversales visées
355
Rechercher et reconnaître « l’universel » dans les cultures de ses élèves, c’est
enrichir la culture scolaire et à favoriser la libération et l’émancipation des élèves, en
respectant leurs origines et leurs appartenances.
Alliant pédagogie et théâtre, les deux outils inculqueront à nos apprenants un savoir
à mieux connaitre les valeurs de respect, de coopération et d’équité pour finaliser le «
vivre ensemble » d’un côté.
Néanmoins avec nos apprenants nous essayons d’examiner le sens discursif d’une
manière générale pour en arriver et à déterminer la formalité de la langue « propre »je
veux dire par là le code écrit.
Une deuxième opération s’impose avec le temps, c’est d’amener les apprenants à
intégrer dans leurs travaux non le genre oral, mais tout simplement passer au genre écrit.
356
Pour revoir ce type entre oral et écrit dans la bande dessinée, le contexte y est
pour quelque chose, et voir même déterminant. L’apprenant se verra doté d’outils
linguistiques tout au long de la séquence, en particulier le discours direct et indirect à titre
d’exemple.
Cependant, les bandes dessinées ont toujours des aspects nécessaires dans la
conversation et reflètent les vraies interactions entre les locuteurs. On découvre les
marqueurs discursifs, les hésitations, l’intonation et les formes de politesse, et autres, ce
qui va permettre à l’apprenant de s’exprimer selon le contexte et à sa façon.
Tels sont les 3 grands axes qui convergent vers un seul but enseigner la langue dans sa
dimension sociale.
Du texte au film :
Une autre perspective, et point une ambition, c’est de voir un jour l’enseignant
joindre dans sa tâche le texte écrit, à la bande audio et pour couronner le tout si ce texte
est porté à l’écran de quoi motiver les apprenants.
En arrivant à l'objectif général de cette étude est de mesurer le poids que peut
avoir la compétence interculturelle de l'enseignant sur le processus d'acquisition /
appropriation de la langue par les apprenants.
À la fin, je pourrais dire que cette conclusion n’est que provisoire, car il reste
beaucoup à faire et à approfondir, l’étude du texte littéraire, cette réflexion m’a amené à
une nouvelle réflexion qu’est l’enseignement du texte littéraire à l’université, comment
pourrait-on aborder ce type de texte dans un niveau plus élevé autre que le milieu scolaire
à savoir le lycée ?
Il me reste donc beaucoup à faire dans cette profession que j’exerce avec amour,
motivation et vocation.
357
Bibliographie
358
Bibliographie
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2 académia.edu
3 lidil.revues.org.
4 livre.fnac.com
5 coindespetits.com
6 lesgrandsauteursdufantastiques
365
Table des matières
Intitulés Pages
Introduction générale 8
Première partie 19
Chapitre 1 19
De la lecture à la réception d’un texte 19
Lire un texte littéraire 20
1.1 Comment est abordé un texte littéraire ; de l’approche à la lecture méthodique 22
…………
1.2 La lecture à haute voix …………………………………………………………………………………….…… 22
1.3 Comment aborder un texte 23
1.3.1 le choix du texte ………………………………………………………………………………… 23
1.3.2 Présentation du texte……………………………………………………………………………………… 23
1.3.3 La gestion de l’environnement……………………………………………………………….……… 23
1.3.4 La prise en main de la séance……………………………………………………………….……… 24
1.3.5 La lecture du texte et le rôle des apprenants …………………………………………………… 24
1.4 Le texte littéraire : véritable expérience d’apprentissage d’une langue ...…… 24
1.6 La compréhension des textes littéraires ………………………………… 26
1.6.1 Lecture silencieuse………………………………………………………. 27
1.6.2 Lecture sélective ………………………………………………………… 27
1.6.3 Lecture/action …………………………………………………………… 27
1.6.4 Lecture oralisée…………………………………………………………….. 27
1.7 Comprendre la structure du récit…………………………………………….. 28
1.8 Le texte littéraire et l’interculturel 28
1.8.1 Relation texte littéraire/l’interculturel ……………………………………. 30
1.9 De la lecture à l’acte d’écrire ……………………………………………… 32
Synthèse ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 40
Chapitre 2 42
L’interaction lecture-écriture 42
Introduction ………………………………………………………………………………………………………………………………… 45
2.1 Interaction lecture-écriture…………………………………………………………………………………….…… 45
2.2 Constats ……………………………………………………………………………………………………………..……… 45
2.3 Difficultés observées…………………………………………………………………………………………………… 45
2.4 Réflexions …………………………………………………………………………………………………………………… 46
2.5 Phase de test « défi lecture-écriture »………………………………………………………………….…… 46
2.5.1 Démarche envisagée………………………………………………………….………………………………….…… 47
Synthèse ………………………………………………………… 49
366
Chapitre 3 53
Stratégies et méthodes 53
Introduction ………………………………………………………………………………………………………………………………… 54
3.1 « Dire » ou « choisir » ; un langage approprié………………………………………………………..……… 54
3.1.1 Enrichir son vocabulaire…………………………………………………………………………………………… 54
3.1.2 Réinvestissement du vocabulaire………………………………………………………………………..…… 55
3.2 « S’exprimer » ou améliorer son expression et son style……………………………………………… 56
3.2.1 Clarifier son expression………………………………………………………………………………………….… 56
3.2.2 Enrichir un écrit par la description………………………………………………………………………..… 58
3.3 Production d’un texte cohérent…………………………………………………………………………………..…… 59
3.3.1 La progression du récit…………………………………………………………………………………………… 59
3.3.2 Le schéma narratif…………………………………………………………………………………………………… 59
3.3.3 Classer et faire des choix……………………………………………………………………………………….… 60
3.3.4 Liens logiques…………………………………………………………………………………………………………… 61
3.4 Bilan et perspectives…………………………………………………………………………………………………….… 62
3.4.1 Bilan des activités de lecture et d’écriture………………………………………………………….…… 62
Synthèse ………………………………………………………………………………………………………………………………..…… 63
Chapitre 4 64
Le choix du texte à exploiter 64
Introduction …………………………………………………………………………………….………………………………………… 65
4.1 Le récit comme support pédagogique en classe de langue…………………………………………… 66
4.1.1 Comment est analysé un récit………………………………………….……………………………………… 66
4.1.2 Etude d’une nouvelle du manuel………………………………………………..…………………………… 67
4.1.3 Comment est reçu le texte de Buzzati…………………………….……………………………………… 69
4.2 L’exploitation didactique du texte littéraire en première année secondaire……………..… 70
4.3 Le texte comme objet matériel………………………………………………….…………………………………… 71
4.4 Les axes de la lecture d’un texte long…………………………………………………………………………… 72
4.5 Le texte court………………………………………………………………………………………………..………………… 73
Synthèse ……………………………………………………………………………………………………………………………………… 75
Chapitre 5 76
La littérature et lecture littéraire : deux concepts 76
5.1 La lecture littéraire et sa réception ………………………………………………………………………………… 77
5.2 Les enjeux de la lecture littéraire…………………………………………………………………………………… 81
5.3 La réception des textes littéraires…………………………………………………………………………………… 82
Synthèse ………………………………………………………………………………………………………………………..…………… 84
Chapitre 6 86
La lecture littéraire de la théorie à la pratique 86
Introduction …………………….. ………………………………………………………………………………… 87
6.1 Qu’est-ce que la lecture littéraire ?………………………………………………………………………………… 88
6.2 Attitude de l’apprenant face au texte.……………………………………………………………………………… 89
6.3 Entre le texte, l’apprenant et l’enseignant…………………………………………………………… 90
6.4 De la lecture à la compréhension 92
Synthèse ………………………………………………………………………………………………………………………..…………… 93
94
367
Deuxième partie
Chapitre 1 94
L’exploitation du texte littéraire 94
Introduction ( Protocole d’enquête ) …………………………………..…………………………………………..………… 96
1.1 De la difficulté à lire des textes littéraires proposés en classe de langue…………..………… 101
1.2 Analyse des résultats du questionnaire…………………………………………………………………………… 104
Synthèse ……………………………………………………………………………………………………………………..……………… 121
Chapitre 2 124
Alternance récit-discours 124
Introduction………………………………………………………………………………………………………………….……………… 125
2.1 Le discours rapporté dans le récit………………………………………….………………………………………… 126
2.2 La nouvelle fantastique dans le projet didactique : un autre genre …………….………………… 126
Synthèse ………………………………………………………………………………….………………………………………………… 128
Chapitre 3 129
Comment est abordé le texte littéraire en classe de langue 129
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………….……… 130
3.1 Qu’en est-il au sujet des écrits littéraires ? ……………………..……………………………………………… 130
3.2 Les étapes d’une lecture en classe…………………………………………………………………………………… 132
3.3 Les étapes d’une démarche interactive…………………………………………………………………………… 132
3.3.1 Orienter et activer les connaissances………………………………………………………………………… 132
3.3.2 Observations et prises d’indices……………………………………………………………………………… 132
3.3.3 Lire avec un objectif………………………………………………………………….……………………………… 132
3.3.4 Réagir- relier les connaissances…………………………………….………………………………………… 133
3.4 Les consignes de lecture…………………………………………………………………………………….…………… 133
3.4.1 Formulation et compréhension des consignes…………………………………………………………… 134
3.4.2 Consignes et activités d’apprentissage……………………………………………………..……………… 136
Chapitre 4 142
La lecture littéraire au secondaire 143
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………………… 144
4.1 Tableau récapitulatif des textes de la troisième année secondaire …………………………… 146
4.2 Compréhension des textes littéraires……………………………………………………………….……………… 148
4.3 Qu’est-ce-que la compréhension ? …………………………………………………………….…………………… 148
4.4 La compréhension d’un texte………………………………………………………………………..………………… 149
4.5 Qu’est-ce que la compétence de lecture ? …………………………………………………………….………… 151
Chapitre 5 152
L’approche interculturelle et l’enseignement du texte littéraire 152
Introduction ……………………………………………………………………………………………………………………….……… 153
5.1 Le texte littéraire et pratiques pédagogiques…………………………………………………………………… 153
5.2 Le texte littéraire en projet………………………………………………………………………………….…………… 153
5.3 Description du dispositif de recherche…………………………………………………………………………… 154
5.3.1 Les outils méthodologiques……………………………………………………………………………..……… 156
5.3.2 Test de la cible………………………………………………………………………………………………….………… 157
5.3.3 Les cibles ……………………………………………………………………………………………….………………… 157
5.4 Rédaction des apprenants……………………………………………………………………..………………… 158
368
Chapitre 6 159
Le texte littéraire appréhendé avec l’approche par les compétences 160
6.1 Identification du genre discursif………………………………………………………………….………………… 160
6.1.1 Caractéristiques formels du medium……………………………………………………………………… 160
6.1.2 Dimension spatiale…………………………………………………………………………………………..……… 160
6.1.3 Dimension temporelle……………………………………………………………………………………………… 161
6.1.4 Dimension textuelle………………………………………………………………………………………………… 161
6.1.5 Description des séances…………………………………………………………………………….……………… 161
6.1.6 Les séances ……………………………………………………………………………………………………..………… 161
Synthèse 164
Synthèse 184
369
Troisième partie 185
Séquence 01 : Initiation à la lecture romanesque 186
Introduction………………………………………………………………………………………………………………………………… 187
1.1 Extraits de 01 à 09…………………………………………………………………………………………………………… 204
1.2 Déroulement de la séquence…………………………………………………………………………..………………… 205
1.2.1 Lecture - compréhension. ………………………………………………………………………………………… 205
1.2.2 Fonctionnement de la langue…………………………………………………………………………………… 205
1.2.3 Expression écrite…………………………………………………………………………………………..…………… 206
1.3.1 Séance de lecture et compréhension………………………………………………………………………… 206
1.3.2 Séance fonctionnement de la langue………………………………………………….…………………… 208
1.3.3 Séance expression écrite…………………………………………………………………………..……………… 232
370
3.5 Evaluation du projet……………………………………………………………………………………………….………… 322
Conclusion ………………………………………………………………………………………………………………………………… 326
3.6 Analyse et synthèse…………………………………………..……………………………………………………………… 328
Conclusion …………………………………………………………………………………………………………………………..……… 349
Conclusion générale……………………………………………………………………………………………….………………… 350
Bibliographie………………………………………………………………………………………….………………………………. 358
Sitographie ………………………………………………………………………………….………………………………. 364
Table des matières ………………………………………………………………………………….………………………………. 366
Annexes………………………………………………………………………………………………………..;…………….………..…… 372
1 Questionnaires…………………………………………………………………………………………………………………… 373
2 Textes supports……………………………………………………………………………………………….………………… 379
3 Répartitions annuelles ………………………….……………………………………………………….………………… 395
4 Couvertures manuels et modèles de fiches pédagogiques………………………….…………… 398
Résumé …………………………………………………………………………………………………………….………………… 407
371
Annexes
372
Annexe 1
Questionnaires
373
Questionnaire d’enquête destiné aux enseignants du secondaire.
Age : …………………………………………………………………………………………………..
Sexe : …………………………………………………………………………………………………
Diplôme :
Classes enseignées :
Item n°1 :
Que pensez-vous de la présence du texte littéraire dans les programmes officiels ?
Item n°2 :
Pensez-vous qu'il est utile d'enseigner la littérature en classe de langue ? Oui / Non ?
Pourquoi ?
Item n°3 :
Parmi les textes littéraires proposés par le programme, avez-vous une prédilection pour
certains textes ? Lesquels ?
Item n°4 :
D'après votre pratique de classe, pensez-vous que vos apprenants sont intéressés ou
désintéressés par la lecture d'un texte littéraire ?
374
Item n°5 :
Quelle différence avez-vous remarqué entre les textes littéraires proposés dans les anciens
programmes et ceux proposés par le nouveau ?
Item n°6 :
D'après vous lequel des programmes intéresserait nos apprenants ?
Item n°7 :
Utilisez-vous les textes proposés par les manuels scolaires ? Oui / Non.
Et pourquoi ?
Item n°8 :
Les textes proposés par le manuel sont-ils adaptés à l'apprentissage de la lecture ? Oui /
Non. Pourquoi ?
Item n°9 :
Item n°10 :
Ces textes sont-ils tous à la portée de vos apprenants ? Oui / Non. Pourquoi ?
Item n°11 :
Sur quels critères choisissez-vous vos propres textes ?
Item n°12 :
Item n° 13 :
D'après votre expérience, pensez-vous que les apprenants sont motivés par la lecture d'un
texte d'un auteur français ou autre ?
Item n°14 :
Pensez-vous que le texte littéraire à t-il vraiment sa place dans l'enseignement du FLE ?
375
Item n° 15 :
Item n°16 :
Quelles sont les difficultés rencontrées par vos apprenants pendant la séance de lecture ?
Item n°17 :
Pensez-vous que nos apprenants sont capables de produire des textes littéraires justes après
la lecture d'un seul texte à la séance de lecture ?
Item n°18 :
Comment jugez-vous le niveau de lecture de nos apprenants ?
Item n°19 :
Que pensez-vous du classement du texte littéraire dans les répartitions du programme au
secondaire ?
Item n°20 :
Si vous serez appelé à faire un programme ou à établir une répartition d'enseignement du
FLE, où placeriez-vous le projet du texte littéraire ?
Item n°21 :
Si vous devez choisir des textes, quels auteurs français ou algériens proposeriez- vous à vos
apprenants ?
Item n°22 :
Pensez-vous que nos apprenants ont-ils une bonne connaissance en matière des grands
auteurs de la production littéraire mondiale ?
Item n°23 :
Combien d'heures consacrez-vous à la lecture dans une séance didactique ?
Item n°24 :
Selon vous qu'est-ce qu'une séquence didactique réussie ?
Item n°25 :
Avec cette nouvelle approche de la réforme du système éducatif, pensez-vous que nos
apprenants seront-ils capables de lire et de réécrire un texte ?
376
Modèle du questionnaire remis aux enseignants ayant pris en charge le théâtre en
classe de FLE.
N°. Items Oui. Non
377
À l’intention des enseignants ayant pris en charge la bande dessinée
Ce questionnaire a été remis par les enseignants à la fin du projet
N° Nature de la question Oui Non
1 Avez-vous déjà lu une bande dessinée ?
2 Connaissez-vous les techniques de la bande dessinée ?
3 Après utilisation, avez-vous retenu les notions élémentaires de la BD ?
4 D’après la bande dessinée est-elle motivante ?
5 Privilégiez-vous le texte à la bande dessinée ?
6 La communication est facile entre vous et vos élèves par le biais de la BD ?
7 La BD ne facilite-t-elle pas l’expression écrite ?
8 Vos apprenants sont –ils arrivés facilement à découvrir l’histoire ?
9 Aimeriez-vous que le professeur de dessin vous aide ?
10 Aimeriez-vous que la BD doive être utilisée dans d’autres disciplines ?
11 Les onomatopées sont-elles d’un apport bénéfique ?
12 Vos apprenants sont-ils arrivés à réaliser une planche ?
13 Pensez-vous que la BD peut être utilisée à d’autres projets ? (Dépliants,
consignes, ..)
14 Avez-vous facilement trouvé la BD pour vos élèves ?
15 Le travail de groupe sur la BD est –il rentable ?
16 Lors des séances, aviez-vous été confronté à des incohérences ?
17 Aimeriez-vous que la BD soit portée dans le programme officiel ?
18 Peut-on dire que la BD est un outil pédagogique ?
19 Aimeriez-vous avoir une bibliothèque dans votre établissement ?
20 Aimeriez-vous avoir de la visite en classe d’un dessinateur, ou auteur de bande
dessinée ?
378
Annexe 2
Textes supports
379
Texte 1
« Quand Stefano roi eut douze ans, il demanda comme cadeau à son père, qui
était capitaine au long cours et maitre d’un beau voilier, de l’emmener à bord avec lui.
« - Quand je serai grand, dit-il, je veux aller sur la mer comme toi. Et je
commanderai des navires encore plus gros et encore plus beaux que le tien.
- Que Dieu te bénisse, mon petit », répondit le père. Et comme son bâtiment
devait justement appareiller ce jour-là, il emmena le garçon à bord avec lui. C’était une
journée splendide, ensoleillée, et la mer était calme. Stefano qui n’était jamais monté
sur le bateau, courait tout heureux sur le pont, admirant les manœuvres compliquées
des voiles. Et il posait de multiples questions aux marins qui, en souriant, lui donnaient
toutes les explications souhaitables.
Arrivé à la poupe, le garçon s’arrêta, intrigué, pour observer quelque chose qui
émergeait, par intermittence, à deux cents, trois cents mètres environ dans le sillage du
navire. Bien que le bâtiment coure déjà à belle allure, porté par une brise favorable,
cette chose gardait toujours le même écart. Et bien qu’il n’en comprenne pas la nature,
il y avait en elle un je ne sais quoi d’indéfinissable qui fascinait intensément l’enfant.
Le père, qui ne voyait plus Stefano, et l’avait hélé sans succès, descendit de sa
passerelle de commandement pour se mettre à sa recherche.
« - Stefano, qu’est-ce que tu fais, planté là ? lui demanda-t-il en l’apercevant
finalement à la poupe, debout, en train de fixer les vagues.
Papa, viens voir »
Le père vint et regarda lui aussi dans la direction que lui indiquait le garçon, mais
il ne vit rien du tout.
« - Il y a une chose noire qui se montre de temps en temps dans le sillage, dit
l’enfant, et qui nous suit.
- J’ai beau avoir quarante ans, dit le père, je crois que j’ai encore de bons yeux.
Mais je ne remarque absolument rien. »
Comme son fils insistait, il alla prendre sa longue-vue et scruta la surface de la
mer, en direction du sillage. Stefano le vit pâlir.
« - Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi tu fais cette figure-là, dis, papa ?
380
Oh ! Si seulement je ne t’avais pas écouté, s’écria le capitaine. Je vais me faire
bien du souci pour toi maintenant. Ce que tu vois émerger de l’eau et qui nous suit
n’est pas une chose, mais bel et bien un K. c’est le monstre que craignent tous les
navigateurs de toutes les mers du monde. C’est un squale effrayant et mystérieux, plus
astucieux que l’homme. Pour des raisons que personne ne connaitra peut-être jamais, il
choisit sa victime et il l’a choisie, il la suit pendant des années et des années, toute la
vie s’il le faut, jusqu’au moment où il réussit à la dévorer. Et le plus étrange c’est que
personne n’a jamais pu l’apercevoir, si ce n’est la future victime ou quelqu’un de sa
famille.
- C’est une blague que tu me racontes papa !
- Non, non, et je n’avais encore jamais vu ce monstre, mais d’après les
descriptions que j’ai souvent entendues, je l’ai immédiatement identifié. Ce mufle de
bison, cette gueule qui ne fait que s’ouvrir et se fermer spasmodiquement, ces cents
terribles…Stefano, il n’y a plus de doute possible, hélas ! Le K a jeté son dévolu sur
toi, et tant que tu seras en mer il ne te laissera pas un instant de répit.
Écoute-moi bien mon petit : nous allons immédiatement retourner au port, tu
débarqueras et tu ne t’aventureras plus jamais au-delà du rivage, pour quelque raison
que soit. Tu dois me le promettre. Le métier de marin n’est pas fait pour toi, mon fils.
Il faut te résigner. Bah ! À terre aussi tu pourras faire fortune. »
Ceci dit, il commanda immédiatement au navire de faire demi-tour, rentra au port
et, sous le prétexte d’une maladie subite, fit débarquer son fils. Puis il repartit sans lui.
Profondément troublé, l’enfant resta sur la grève jusqu’à ce que la corne du plus
haut mât eût disparu à l’horizon. À distance il apercevait un petit point noir qui
affleurait de temps en temps c’était son K qui croisait lentement, de long en large, et
qui l’attendait avec obstination. »
D. Buzzati, le K, éd. Pocket.
381
Texte 2
« C’était un soir d’automne, la lune était à son premier quartier et n’éclairait
qu’une partie du ciel. Du brouillard flottait comme une écharpe sur les sinuosités de la
Touques. Des bœufs, étendus au milieu du gazon, regardaient tranquillement ces
quatre personnes passer. Dans le troisième pré, quelques-uns se levèrent, puis se
mirent en rond devant elles.
« Ne craignez rien ! » dit Félicité, et murmurant une sorte de complainte, elle flatta
le dos de celui qui se trouvait le plus près ; il fit volte-face, les autres limitèrent. Mais
quand l’herbage suivant fut traversé, un beuglement formidable s’éleva. C’était un
taureau, que cachait le brouillard.
Il avança vers les deux femmes. Madame Aubin allait courir. – « Non ! Non !
Moins vite ! Elles pressaient le pas cependant, et entendaient par derrière un souffle
sonore qui se rapprochait. Ses sabots, comme des marteaux, battaient l’herbe de la
prairie ; voilà qu’il galopait maintenant ! Félicité se retourna, et elle arrachait à deux
mains des plaques de terre qu’elle lui jetait dans les yeux. Il baissait le mufle, secouait
les cornes et tremblait de fureur en beuglant horriblement. Madame Aubin, au bout de
l’herbage avec ses deux petits, cherchait, éperdue, comme franchir le haut bord.
Félicité reculait toujours devant le taureau, et lui lançait continuellement des mottes de
gazon qui l’aveuglait, tandis qu’elle criait : « Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous ! »
Madame Aubin descendit le fossé, poussa Virginie, Paul ensuite, tomba plusieurs
fois en tachant de gravir le talus, et à force de courage, y parvint.
Le taureau avait acculé Félicité contre une claire-voie ; sa bave lui rejaillissait à la
figure ; une seconde de plus il l’éventrait. Elle eut le temps de se couler entre deux
barreaux, et la grosse bête, toute surprise, s’arrêta. »
G. Flaubert, un cœur simple, Trois contes (1877).
382
Texte 3
En voici un exemple d’un texte long :
Vie de marin ( texte 3)
383
vieux ; et personne de son entourage ne pouvait s’expliquer pourquoi, riche comme il
l’était, il n’abandonnait pas enfin cette damnée existence de marin. Vieux et
amèrement malheureux, parce qu’il avait usé son existence entière dans cette fuite
insensée à travers les mers pour fuir son ennemi. Mais la tentation de l’abime avait été
plus forte pour lui que les joies d’une vie aisée et tranquille.
Un soir, tandis que son magnifique navire était ancré au large du port où il était né, il
sentit fin prochaine. Alors il appela le capitaine, en qui il avait une totale confiance, et lui
enjoignit de ne pas s’opposer à ce qu’il allait tenter. L’autre, sur l’honneur, promit. Ayant
obtenu cette assurance, Stefano révéla alors au capitaine qui l’écoutait bouche bée, l’histoire
du K qui avait continué de le suivre pendant presque cinquante ans, inutilement.
« Il m’a escorté d’un bout à l’autre du monde, dit-il avec une fidélité que même le plus
noble ami n’aurait pas témoignée. Maintenant je suis sur
le point de mourir. Lui aussi doit être terriblement vieux et fatigué. Je ne peux pas tromper
son attente. »
Ayant dit, il prit congé, fit descendre une chaloupe à la mer et s’y installa après
s’être fait remettre un harpon. « Maintenant, je vais aller à sa rencontre, annonça-t-il. Il est
juste que je ne le déçoive pas. Mais je lutterai de toutes mes dernières forces. »
384
Texte 4
« La maison que nous habitions, et que plusieurs générations avaient habitée
avant nous, était une bâtisse assez grande faite de pierre et de terre glaise. Sous le toit
en petites tuiles, il y avait des claies de roseaux serrés par des cordelettes d’alfa.
Des troncs d’arbres entiers soutenaient la toiture, et pour consolider le tout,
deux grosses poutres étaient scellées, d’un mur à l’autre.
À l’intérieur, la maison était partagée en trois parties inégales : la plus grande
nous servait à nous, le sol en était fait de chaux grasse, en couche épaisse (…) Sur
deux murs, il y avait des étagères à la hauteur de la ceinture. C’est là qu’étaient
creusées de petites niches qui servaient pour mettre, dans l’une les jarres d’eau, dans
les autres, les petits agneaux et les cabris. (…) La seconde partie de la maison, plus
petite était une sorte de construction, en pierre, haute d’un mètre environ, couverte de
branchages et de terre lissée. Elle était surmontée du côté du mur de la rue, de deux
grandes jarres carrées en maçonnerie qui allait presque jusqu’au toit : c’était les
ikoufanes indispensables dans chaque maison.
La troisième partie enfin était l’étable proprement dite pour les bœufs, l’âne, les
chèvres ou les brebis… »
385
Texte 5
Une scène bouleversante.
« Un soir, alors que Makhlouf rentrait un peu énervé par son travail, il surprit
son père en train de quereller sa mère. Sans chercher à connaitre l’objet de la dispute,
le jeune homme ne put réprimer sa colère. Il faillit se jeter sur son père heureusement
la présence de sa mère le retint au bord de cet acte malheureux qu’il eût sans doute
regretté pendant toute sa vie.
« - Makhlouf ! Sois raisonnable ! Sois raisonnable ! C’est ton père ! »
Les larmes et la litanie pitoyables de sa mère lui enlèvent toute velléité de mal
faire. Il n’osait aller jusqu’au bout de sa colère de peur de chagriner celle qui sacrifia
toute sa vie pour lui, mais il ne put cependant s’empêcher de lancer à son père ces
paroles blessantes :
« - N’oublie pas s’il te plait que tu n’as droit qu’au silence après ce que tu as fait.
Je t’interdis désormais de faire le moindre reproche à ma mère, je te conseille de te
faire le plus petit possible pour te faire oublier. »
Arezki était au bord des larmes, il était lamentable à voir, il gémissait comme un
bébé, pris en faute, et répétait machinalement :
« - C’est ça oui ! C’est ça oui ! C’est ce que tu enseignes à tes élèves… » Le
mépris du père.
Dans sa naïveté et son désarroi, Arezki croyait avoir trouvé un argument qui
allait assommer son fils : blesser son amour propre d’éducateur. Mais au lieu du
résultat escompté, ce fut le contraire qui se produisit, Makhlouf explosa tant son
indignation était grande et irrépressible.
« - Mon père ! Mon père ! Tu peux parler à ton aise. Où étais-tu quand je souffrais
de faim et de froid, lorsque j’endurais toutes les sortes d’humiliation ? Non pour
l’amour de Dieu, un peu de pudeur au moins. »
« - Voici mon père et ma mère. Et surtout ne t’avise pas de parler des devoirs
envers les parents, les tiens, tu les as laissés mourir dans la misère et la honte…non, te
dis-je, tu es mal placé pour faire de la morale…Seulement, il est vrai ce sont toujours
ceux qui ont failli à leurs devoirs les plus élémentaires qui deviennent de zélés
moralistes à la fin de leur vie. C’est le beau rôle…Mais trop facile aussi. »
386
Le vieil homme grimaçait douloureusement sous cette avalanche de vérités
insupportables. Il n’y pouvait rien opposer. Sans mots dire, titubant comme un homme
ivre, il se dirigea vers la porte. Secoura, affolée par la peur du scandale, toujours
parsemée par les revers successifs dont la vie était parsemée, s’accrocha
désespérément à la veste de son mari pour l’empêcher de partir. »
387
Le Nez
Il plongea ses doigts dans la mie et en retira…un nez ! Les bras lui en
tombèrent. Il se frotta les yeux et palpa l’objet ; oui ; c’était bien un nez. Et de plus, un
nez qu’il lui semblait connaître. La terreur se peignit sur le visage d’Ivan. Mais cette
terreur n’était rien auprès de la colère qui s’empara de son épouse.
388
Où as-tu coupé ce nez, animal ? s’écria-t-elle furieuse. Canaille ! ivrogne ! Je
vais te livrer à la police, brigand ! J’ai déjà entendu trois clients se plaindre que tu
tirais tellement sur leur nez en leur faisant la barbe que tu as failli le leur arracher.
Cependant, Ivan Iakovlévitch était plus mort que vif : il avait reconnu ce nez, qui
n’était autre que le nez de l’assesseur de collège Kovaliov qu’il restait chaque
mercredi et chaque dimanche. »
N.Gogol, Le Nez (1835) Trd. Française,
Éd. Flammarion, Coll. « GF Junior », 1995.
389
Un personnage peu ambitieux
« Raymond m’a téléphoné au bureau. Il m’a dit qu’un de ses amis ( il lui
avait parlé de moi) m’invitait à passer la journée de dimanche dans son cabanon, près
d’Alger. J’ai répondu que je voulais bien, mais que j’avais promis ma journée à une
amie. Raymond m’a tout de suite déclaré qu’il l’invitait aussi. La femme de son ami
serait très contente de ne pas être seule au milieu d’un groupe d’hommes.
J’ai voulu raccrocher tout de suite parce que je sais que le patron n’aime pas
qu’on nous téléphone de la ville. Mais Raymond m’a demandé d’attendre et il m’a dit
qu’il aurait pu me transmettre cette invitation le soir, mais qu’il voulait m’avertir
d’autre chose…
Peu après, le patron m’a fait appeler et, sur le moment, j’ai été ennuyé parce
que j’ai pensé qu’il allait me dire de moins téléphoner et de mieux travailler. Ce n’était
pas cela du tout. Il m’a déclaré qu’il allait me parler d’un projet encore très vague. Il
voulait seulement avoir mon avis sur la question. Il avait l’intention de monter un
bureau à Paris qui traiterait ses affaires sur la place, et directement, avec les grandes
compagnies et il voulait savoir si j’étais disposé à y aller. Cela me permettait de vivre
à Paris et aussi de voyager une partie de l’année. « Vous êtes jeune, et il me semble
que c’est une vie qui doit vous plaire. » J’ai dit oui, mais que dans le fond cela m’était
égal.
Il m’a demandé alors si je n’étais pas intéressé par un changement de vie. J’ai
répondu qu’on ne changeait jamais de vie, qu’en tout cas toutes se valaient et que la
mienne ici ne me déplaisait pas du tout. Il a eu l’air mécontent, m’a dit que je
répondais toujours à côté, que je n’avais pas d’ambition et que cela était désastreux
dans les affaires. Je suis retourné travailler alors. J’aurais préféré ne pas le
mécontenter, mais je ne voyais pas de raison pour changer ma vie. En y réfléchissant
bien, je n’étais pas malheureux. Quand j’étais étudiant, j’avais beaucoup d’ambitions
de ce genre. Mais quand j’ai dû abandonner mes études, j’ai très vite compris que tout
cela était sans importance réelle. »
Camus, L’Étranger.
390
391
392
-Tire la chevillette, et la bobinette
Il était une fois, une adorable cherra !répondit la grand-mère.
Alors tu irais beaucoup plus
petite fille. Le loup tira la chevillette et la
vite par ce chemin et tu
Elle vivait avec sa mère dans une porte s’ouvrit.
trouverais beaucoup d’autres
chaumière à la lisière d’un bois. Il se jeta sur la grand-mère et la
fleurs ! La petite fille repartit
en oubliant les dévora en moins de rien.
Sa grand-mère lui avait tricoté recommandations de sa Il n’avait pas mangé depuis trois
un petit bonnet rouge et, comme maman. jours.
elle le mettait toujours, les gens « Mmh ! j’ai encore faim »
l’appelaient « le petit chaperon , pensa le loup,
rouge » Il enfila le bonnet de nuit
-Hé, hé ! Le petit de la vieille dame et se
chaperon rouge m’a coucha dans son lit en
cru ! ricana le méchant attendant le petit chaperon
Sa mère lui dit un jour :
loup. Mais le chemin le rouge.
-Ma petite fille, ta grand-mère
est malade, porte-lui cette plus court c’est moi qui
-Toc,toc ! fit l’enfant contre la porte
galette et ce petit pot de beurre. le prendrai ! -Qui est là ?
Ne t’arrêtes surtout pas en route -Le petit chaperon rouge entendit la
et fais attention au loup ! grosse voix.
Le petit chaperon rouge Sans doute sa grand-mère était-elle
embrassa sa maman et parti enrhumée ?
gaiement. Comme il n’avait pas mangé
depuis longtemps, la faim lui Bonjour, grand-mère !Oh !
Après avoir longtemps marché, donna des ailes et il arriva
le Petit Chaperon rouge fut bien Quels grands yeux vous avez !
très vite à la maison de la C’est pour mieux te voir !
fatigué. Elle rencontra le loup qui grand-mère.
n’osa pas la manger à cause de Et quels grands bras !
quelques bûcherons qui étaient dans C’est pour mieux te tenir !
la forêt. Et…..quelles grandes dents !
-Bonjour, Petit Chaperon rouge ! dit-il Il frappa doucement à la porte : C’est pour mieux te manger !
d’une grosse voix. Que fais-tu seule Toc ! Toc ! Cria le loup en l’avalant.
dans dans ce bois ? De son lit, la grand-mère demanda Dans le ventre du loup, la grand-
faiblement : mère et le Petit Chaperon rouge
Qui est là ? crièrent si fort qu’un chasseur les
Je vais chez ma grand-mère -C’est moi, grand-mère, votre petit entendit. Il tua le loup et lui ouvrit le
qui habite près du moulin, chaperon rouge. ventre. Le petit chaperon rouge et sa
très loin, là-bas, à la première Je vous apporte une galette !dit le grand-mère remercièrent le
maison du village, répondit loup en prenant une petite voix. chasseur, et la petite fille jura
le petit chaperon rouge. qu’elle ne désobéirait plus jamais.
393
Les vingt questions de l’histoire À ton tour sans relire l’histoire, racontes-la
394
Annexe 3
Répartitions
annuelles
395
396
397
Annexe 4
Couvertures manuels
et
Fiches modèles
398
399
400
401
Projet3 :
Relater un événement fictif.
Objet d’étude : La nouvelle.
Compréhension
Objectifs :
— repérer l’organisation de la séquence élémentaire (schéma narratif simple),
— retrouver les éléments constitutifs de la description et leur organisation,
— proposer plusieurs suites à un récit.
Observation :
Lecture analytique :
1) Identifiez les personnages du récit.
Stefano Roi, son père, les marins, le monstre
2) Où se passe la scène ?
La mer
3) Quand se passe-t-elle ?
Quand Stefano a eu 12 ans.
4) Qu’éprouve Stefano ?
Tout malheureux, intrigué, profondément troublé
5) Le schéma narratif :
Les différentes
Du ……...... au Contenu Le résumé
étapes du récit
Pour ses 12 ans, Stefano
«Quand demande à son père de
Situation initiale Stéphano………….… l’emmener au bateau, le père
souhaitables ». accepta et l’enfant était
heureux.
Elément
perturbateur: Le
garçon s’arrêta intrigué Brusquement l’enfant vit un
et il vit quelque chose point noir qui les suivait.
« Arriver à la
Déroulement dans la mer. Il interrogea son père qui lui
poupe……….. repartir
des évènements Suite des actions : expliqua que c’était le K un
sans lui ».
Le père dangereux squale qui guettait
aperçut le monstre et sa victime.
pâlit …
402
Résolution: Le père retourna à terre et
Le capitaine rentre au débarqua son fils, Stefano ne
port, fit débarquer son pourra plus aller en mer ou
fils et repartit sans s’en approcher sous peine de
bruit. mort.
Stefani resta sur le
L’enfant décontenancé
« Profondément rivage et son K
regarda son père s’éloigna
Situation finale …………….. l’attendait dans la mer.
tandis qu’au large le K
obstination ».
semblait le guetter.
Exercice p 157 :
403
FICHE TECHNIQUE
404
2- Relevez dans le texte les passages qui montrent 2- les passages témoignant toujours l’obsession
que l’obsession de Stefano pour le K ne s’est pas de Stefano pour le K :
atténuée? - Il traînait derrière lui le K
- La menace continuelle qui le talonnât.
- L’impatience le poussait à repartir
3- Quels sont les temps utilisés ? 3- Les temps employés dans le récit : Imparfait,
passé composé, plus que parfait.
Les temps du récit :
Le récit suit un ordre chronologique, le repérage
temporel ne se fait pas.
- L’histoire débute lorsque Stefano a 12 ans et se
termine à sa mort : Il s’agit donc d’un récit de
vie.
- Le K est un opposant, il peut aussi jouer le rôle
d’allier.
Résumé
Lorsqu’il sentit sa mort prochaine, Stefano
qui avait passé sa vie d’homme à naviguer et à
fuir le K, se décida à affronter ce dernier. Il
était convaincu qu’une fin funeste l’attendait
mais en même temps il était décidé à se battre
jusqu’au bout pour ne pas décevoir son vieil
ennemi
405
Mots clés
406
Résumé
Ce type de texte est présent dans les programmes de français langue étrangère et
son exploitation est variée et différente d’un enseignant à un autre. Or, les objectifs
d’apprendre associés à la lecture des textes littéraires sont différents.
Lire un texte littéraire n’est pas comme lire un texte argumentatif par exemple. Ce
type, nécessite des stratégies, des compétences, et des approches particulières telles que
l’approche interculturelle qui permet à l’apprenant de s’évader dans un monde qui ne lui
appartient pas.
Après avoir observé les activités proposées par dans les programmes officiels pour
l’exploitation pédagogique du texte littéraire, nous nous sommes interrogés sur ce qui serait
souhaitable d’associer à cet enseignement.
À cet effet, nous avons proposé d’intégrer le théâtre, la bande dessinée et une
initiation à la lecture romanesque.
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Notes et remarques
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Notes et remarques
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