Réponse À La Demande D'arbitrage CCJA
Réponse À La Demande D'arbitrage CCJA
Réponse À La Demande D'arbitrage CCJA
IVOIRE CONSTRUCTION
La “Demanderesse”
c.
BAZIN COUTURE
La “Défenderesse”
La SCPA Sangaré & Associés, domiciliée au 38 avenue Modibo Keita, à Bamako, Mali, assiste
BAZIN COUTURE, (ci-après la « Défenderesse »), qui a reçu une demande d'arbitrage (ci-après
la « Demande ») de IVOIRE CONSTRUCTION SA (ci-après la « Demanderesse »).
contre
Lieu de l'arbitrage
4. Toute correspondance et autres communications en relation avec cet arbitrage doivent être
envoyées à l'adresse du conseil du Défenderesse à l'adresse suivante :
SCPA Sangaré & Associés, domiciliée au 38 avenue Modibo Keita, à Bamako, Mali.
5. A titre préliminaire, la Défenderesse objecte à la compétence de la CCJA pour les raisons suivantes :
L'article 17 du Contrat visé ci-après stipule :
Chacune des parties pourra informer l'autre partie de l'existence d'un tel
différend, auquel cas les parties tenteront de résoudre le différend par des
négociations entre elles de bonne foi dans les 15 jours.
Si un différend n'est pas résolu dans ce délai, chacune des parties a la possibilité
de soumettre l'arbitrage devant la Cour d’arbitrage de l’OHADA à Yaoundé.
L'arbitrage aura lieu à Douala ou dans tout autre lieu sur lequel peuvent convenir
les parties.
6. En présence d'un différend, la partie qui prend l'initiative doit en informer l'autre partie et de
tenter de parvenir à un accord à l'amiable. La Défenderesse n'a pas été informé de ce différend.
7. Or, la Demanderesse n'a rien fait pour parvenir à un accord par le biais de négociations de bonne
foi. L'article 17 du Contrat fait de cette tentative de rapprochement un préalable obligatoire à
l'engagement de procédures arbitrales.
9. Enfin, l'article 15 de l’Acte uniforme sur l’arbitrage (AUA) dispose : « Les arbitres tranchent
le fond du litige conformément aux règles de droit désignées par les parties ou à défaut
choisies par eux comme les plus appropriées compte tenu le cas échéant des usages du
commerce international ».
10. L'article 17 du Contrat n'indique aucune règle de droit ce qui conduit de plus fort à considérer
cette clause compromissoire comme nulle. En toutes hypothèses, seul le droit malien devrait
s'appliquer, Bamako étant le lieu d’exécution le lieu d’exécution du Contrat.
D. CONTRAT
11. Subsidiairement, dans l'hypothèse où un Tribunal arbitral constitué pour statuer sur cette affaire
constatait l'existence d'une clause d'arbitrage, la Défenderesse soumet la présente Réponse sans
préjudice de son exception d'incompétence.
12. L'article 1(b) du Contrat stipule que la Demanderesse devait achever les travaux au plus tard le
04 juillet 2019. Cette obligation n'a pas été respectée par la seule faute de la Demanderesse.
15. Or, la Demanderesse n'a pas informé la Défenderesse de l'existence des spécificités des carreaux
requis pour les travaux. Ce retard dans l'information qui lui incombait, est à l'origine du retard
par rapport à la Date d'Achèvement des Travaux.
16. La Défenderesse a refusé de reporter cette date, à juste titre puisque le retard était imputable à la
Demanderesse. Dans ces circonstances, la Demanderesse ne peut prétendre au paiement du solde
du prix.
17. La Demanderesse n'a pas informé la Défenderesse de l'existence de normes spécifiques pour les
carreaux de ses boutiques du marché central de Bamako.
18. La Demanderesse est donc responsable du retard intervenu dans l'achèvement des travaux.
L'article 4 du Contrat prévoit une pénalité de retard de 50.000 FCFA par jour de retard et par
boutique soit un total de 50.000 x 5 = 250. 000 FCFA.
20. Les charges supplémentaires encourues par la Défenderesse résultent : (i) de la nécessité de
racheter des carreaux en urgence et (ii) des salaires du personnel employé dans les boutiques qui
ont dû être payés pour une période de trois semaines alors que les boutiques n'étaient pas ouvertes
soit une somme totale de 500.000 FCFA.
21. Le manque à gagner résulte de l'immobilisation des boutiques de la Défenderesse pendant une
durée de trois semaines, période pendant laquelle elle n'a pu réaliser de ventes. Ce manque à
gagner correspond à une perte de bénéfice de 600.000 FCFA.
- Que le Tribunal arbitral décide qu'il n'est pas compétent pour statuer sur ce litige ;
- Qu'il juge que le retard dans l'achèvement des travaux a été causé par la faute de
IVOIRE CONSTRUCTION et la condamne à payer 5 250.000 FCA ( 250 000 X 21
jours) au titre des pénalités de retard ;
- Qu'il condamne IVOIRE CONSTRUCTION à payer à BAZIN COUTURE la somme
de 1.100.000 FCFA au titre de ses charges et de son manque à gagner ;
- Qu'il condamne IVOIRE CONSTRUCTION à payer tous les frais d'arbitrage ainsi
que les frais de dépenses supportés par BAZIN COUTURE.
23. Conformément à ce que nous avons indiqué plus haut, le présent arbitrage doit être régi par le
droit malien.
24. Etant donné que c’est la CCJA qui a été saisie par la Demanderesse, sans préjudice de notre déclinatoire
de compétence, nous considérons que la présente procédure sera régie par le Règlement d’arbitrage de la
CCJA. Il sera complété par l’Acte uniforme sur l’arbitrage de l’OHADA tel que révisé le 23 novembre
2017.
H. SIEGE DE L’ARBITRAGE
I. ARBITRE DESIGNE
(Signature)