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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou

Faculté de Médecine de Tizi-Ouzou

DEPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE

Mémoire de fin d’étude


Pour l’obtention
Du diplôme d’état de docteur en médecine dentaire

Thème :

Rôle du médecin dentiste dans


l’identification odontologique en médecine
légale

Proposé et encadré par: Dr Z. MAKRI

Présenté par : Melle BENZERTIHA AHLAM Melle HADJERES DOUDJA


Melle TIZIATIA LYNDA Melle SAIBI AMEL

Membres de jury :
Présidente : Pr F. AMMENOUCHE
Examinateur : Dr BOUFATIT
Examinatrice : Dr HERBANE
Examinatrice : Dr MIMOUNE

2016/2017
REMERCIEMENTS

Ce travail est l’aboutissement d’un long cheminement au cours duquel nous avons bénéficié
de l’encadrement, des encouragements et du soutien de plusieurs personnes, à qui nous tenons
à dire profondément et sincèrement merci.

Nos vifs remerciements vont a notre professeur Pr AMMENOUCHE, vous en avait fait
l’honneur d’accepter la présidence de ce jury, avec nos profond respect.

Nos remerciements vont en premier lieu à l’endroit de notre promoteur Dr Z. MAKRI pour
tout le temps qu’il nous a consacré, son encadrement scientifique, son encouragement, et pour
la qualité de suivi durant toute la période de rédaction de ce travail.

Nos remerciements a toutes les personnes et associations qui, d’une quelconque manière,
nous ont apporté leur amitié, leur attention, leurs encouragements, leur appui et leur assistance
pour que on pourra mener à terme ce travail : nos familles, nos chers amis et proches, nos
confrères, et tous ceux qui nous ont encouragé et soutenu.

À cet égard, nous remercierons particulièrement, commissaire Azouze et commissaire


Zegrour, qui ont bien voulu nous accepter au « laboratoire centralisé de la police scientifique
en Algérie », où ils nous ont expliqué une partie importante et déterminante de nous
recherches.

Nous remercierons ainsi tous les membres du jury pour avoir bien voulu donner de leur
temps pour lire ce travail et faire partie des examinateurs. Certains ont dû prendre en compte
de se déplacer de leur endroit de travail. Qu’ils en soient particulièrement remerciés.

Mes plus vifs remerciements s’adressent aussi à tout le cadre professoral et administratif de
département de chirurgie dentaire à l’Université de Mouloud Mammeri qui ont contribué de
près ou de loin à l’élaboration de ce travail.

Enfin, merci a tous nos amis et camarades de promotion pour ces six ans passées ensemble,
dans les meilleurs moments comme dans les pires.
Table des matières

Introduction …………………………………………………………………………… 02

Chapitre I : Définitions
I.1. La médecine légale …………………………………………………………..……..05
I.2. L’équipe médico-légale .……………………………………………………...…....05
I.3. L’identification médico-légale ...…………………………………………………….05
I.4. L’odontologie médico-légale ………………………………………………………..06
I.5. Les buts de l’identification :
I.5.1. Buts humains ……………………………………………………………………..06
I.5.2. Buts juridiques …………………………………………………………………….06
I.5.3. Buts religieux ………………………………………………………………….….07
I.6. Mort et cadavre …………………………………………………………………….07
I.7. Historique …………………………………………………………………………..08

Chapitre II : Rappel anatomique des éléments approuvés a l’identification


II.1. La forme des maxillaires ………………………………………………………....10
II.1.1. L’os maxillaire ………………………………………………………………..…10
II.1.2. L’os mandibulaire …………………………………………………………….....10
II.1.3. L’articulation temporo-mandibulaire …………………………………………..11
II.1.4. Innervation …………….………………………………………………………....12
II.1.5. L’occlusion dentaire …………………………………………………………….13
II.2. la cavité buccale et l’organe dentaire ……………………………………………13
II.2.1. La morphologie dentaire ..………………………………………………………14
II.2.2. La couronne ……………………………………………………………………...14
II.2.3. L’émail …………………………………………………………………………....14
II.2.4. La dentine ………………………………………………………………………...15
II.2.5. La pulpe ……………………………………………………………………….…15
II.2.6. La racine …………………………………………………………………………15
II.2.7. Les dimensions dentaires ………………………………………………………..18
II.3. Les particularités anatomiques dentaires ………………………………………..19
II.3.1. Tubercule de Carabelli …………………………………………………………..19
II.3.2. Tubercule de Bolk ……………………………………………………………….20
II.3.3. Perles d’email ……………………………………………………………………21
II.3.4. Les autres éléments pathologiques ………………………………………….......22
II.4. L’action de l’environnement sur l’organe dentaire ………………………………...23
II.4.1. Le feu ……………………………………………………………………………...23
II.4.2. L’enfouissement …………………………………………………………………..25
II.4.3. L’acidité ……………………………………………………………………………26
II.4.4. L’eau …………………………………………………………………………….....26
II.4.5. L’air ………………………………………………………………………………...26

Chapitre III : L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification


III.1. Les crimes et enquêtes ……………………………………………………………...28
III.2. La police scientifique ……………………………………………………………….28
III.3. Les méthodes d’identification :
III.3.1. Méthodes non dentaires ………………………………………………………….29
III.3.2. Méthodes bucco-dentaires ……………………………………………………….30
III.3.2.1. L’identification comparative :
III.3.2.1.1. L’autopsie oro-faciale :
III.3.2.1.1.1. Définition …………………………………………………………………..30
III.3.2.1.1.2. La technique de relevée sur cadavre ……………………………………...34
III.3.2.1.1.3. Le prélèvement des pièces anatomiques ………………………………….34
III.3.2.1.1.4. Les radiographies, photographies et moulages …………………………....37
III.3.2.1.2. L’odontogramme :
III.3.2.1.2.1. Définition des différents odontogrammes ………………………………..41
III.3.2.1.2.2. Le dossier du patient ………………………………………………………50
III.3.2.1.2.3. Les indices anatomiques dentaires :
III.3.2.1.2.3.1. Anomalies de nombre …………………………………………………....49
III.3.2.1.2.3.2. Anomalies de forme ……………………………………………………...50
III.3.2.1.2.3.3. Anomalies de volume …………………………………………………….51
III.3.2.1.2.3.4. Anomalies de position …………………………………………………....52
III.3.2.1.2.3.5. Anomalies de structure …………………………………………………...52
III.3.2.1.2.3.6. Les dyschromies dentaires ………………………………………………..53
III.3.2.1.2.4. Les indices thérapeutiques dentaires :
III.3.2.1.2.4.1. Les soins conservateurs …………………………………………………...54
III.3.2.1.2.4.2. Les soins endodontiques …………………………………………………..54
III.3.2.1.2.4.3. Les soins prothétiques …………………………………………………….55
III.3.2.1.2.4.4. La chirurgie buccale ………………………………………………………56
III.3.2.1.2.4.5 L’implantologie …...……………………………………………………….56
III.3.2.1.2.5. Les indices pathologiques dentaires ………………………………………...56
III.3.2.1.2.6. Les indices anatomiques bucco-dentaires …………………………………...57
III.3.2.1.3. La chéiloscopie et rugoscopie :
III.3.2.1.3.1. Chéiloscopie ………………………………………………………………..58
III.3.2.1.3.2. Rugoscopie …………………………………………………………………60
III.3.2.1.4. Les empreintes génétiques et ADN …………………………………………..62
III.3.2.1.5. Confrontation des données et résultats ………………………………………64
III.3.2.2. L’identification évaluative :
III.3.2.2.1. Définition ……………………………………………………………………..64
III.3.2.2.2. Détermination de l’ethnie. . ……..……………………………………………65
III.3.2.2.3. Détermination du sexe ………………………………………………………. 66
III.3.2.2.4. Détermination de l’âge ……………………………………………………….69
III.3.2.2.5. Détermination du groupage ……….………………………………………….73
III.3.2.2.6. La reconstitution faciale :
III.3.2.2.6.1. Description ………..…………………………………………………….…73
III.3.2.2.6.2. Les méthodes bidimensionnelles manuelles et graphiques ………………..76
III.3.2.2.6.3. Les méthodes informatisées tridimensionnelles …………………………...76

Chapitre IV : L’identification des victimes des catastrophes de masse


IV.1. Définitions ………………………………………………………………………….79
IV.2. Procédures générales de gestion d’une catastrophe ………………………………..79

V. Cas cliniques de l’identification médico-légale


V.1. Cas N° 01 ……………………………………………………………………………87
V.2. Cas N° 02 ………………………………………………………………………….89
V.3. Cas N° 03 …………………………………………………………………………..93
V.4. Cas N° 04 …………………………………………………………………………..97

VI. Discussion ……………………………………………………….....100


VII. Conclusion ……………………………………………………………………...102
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9-www.sciencedirect.com/science/article/pii

10-www.lookfordiagnostis.com

11-www.biusante.parisdescartes.fr

12-www.lecouriedudentiste.com
Dédicace

Je dédie ce modeste travail à :

A mes chers parents, pour tous leurs sacrifices, leur amour, leur tendresse, leur soutien et leurs
prières tout au long de mes études.

A mes chers frère et sœurs pour leur encouragement permanents, et leur soutien moral.

A la mémoire de mes grand-pères j′aurais tant aimé que vous soyez présents.

Que Dieu ait vos âmes dans sa sainte miséricorde.

A toute ma famille pour leur soutien tout au long de mon parcours universitaire.

A mes amies Ahlam, Amel et Lynda en souvenir de notre sincère et profonde amitié et des
moments agréables que nous avons passés ensemble.

Que ce travail soit l′accomplissement de vos vœux, et le fuit de votre soutien infaillible.

Merci d′être toujours là pour moi.

DOUDJA
Dédicace

Je tiens tout d’abord à remercier ALLAH qui m’a donné la force et la patience
d’accomplir ce modeste travail.

Je le dédie :

A mes très chères parents DOUADI et ZOULIKHA pour leur amour inestimable,
vous m’avez donné la vie, la tendresse et le courage pour réussir .Aucune
dédicace ne s’aurait exprimé mes sentiments, tout ce que je peux vous offrir ne
pourras exprimer l’amour et la reconnaissance que je vous porte .je vous dédie ce
modeste travail pour vous remercier pour les sacrifices et pour l’affection dont
vous m’avez toujours entourée, qu’Allah vous préserve et procure santé et longue
vie.

A mes très chers frères SAMIR, RABAH et KARIM, et plus particulièrement à


mon frère SAMIR, les mots qui rendent ma vie plus lumineuse et qui m’ont
toujours soutenu à leurs façons, je vous aime vraiment plus que tout.

A ma très chère sœur RYM et mes très chères amies DOUDO, AMEL et LYNDA
les mots ne suffisent pas guère pour exprimer l’amour que je porte pour vous, je
vous souhaite un avenir plein de bonheur et de réussite.

AHLAM
A coeur vaillant rien d’impossible
A conscience tranquille tout est accessible
Espérant des lendemains épiques
Un avenir glorieux et magique

 Je dédie ce travail à …

A ma très chère mère YAMINA


La source de tendresse et l’exemple du dévouement qui n’a pas cessé de
m’encourager et de prier pour moi.
A mon très cher Père LHAJ HOCINE
Aucune dédicace ne saurait exprimer l’amour et le respect que j’ai toujours eu
pour vous.

Mes chers frères


Mohamed et Ahmed
Mes chères sœurs
Aldjia, Rezika, Nora et Nabila
A tous les membres de ma famille, petits et grands
Mes baux frères et mes belles sœurs
Mon cher Mohamed
Je vous dédie ce travail avec tous mes voeux de
bonheur, de santé et de réussite.
A mes chères amies
Amel, Doudja et Ahlam
En témoignage de l’amitié qui nous uni et des souvenirs de
tous les moments que nous avons passé ensemble, je vous dédie
ce travail et je vous souhaite une vie pleine de santé et de
bonheur.

LYNDA
Dédicace
Au nom de Dieu le clément et le miséricordieux

Je dédie ce modeste travail, le résultat précoce du long parcours de la vie


à:

Mes parents pour leur amour, leur sacrifice et leur soutien inqualifiable.

Mes frères et sœurs

Toute ma famille pour leur soutien tout au long de mon parcours

universitaire.

Mes camarades : lynda , Ahlam, Doudja en souvenir de notre sincère et

profonde amitié et des moments agréables que nous avons passés ensemble.

Et en fin à tout ceux qui m’aiment.

Que ce travail soit l′accomplissement de vos vœux, et le fuit de votre soutien

infaillible.

Merci d′être toujours là pour moi.

Amel
. Introduction

Introduction

1
. Introduction

Introduction

L'odontologie médico-légale est une branche de la médecine légale qui utilise les différents
organes de la bouche afin d’établir une identification des cadavres grâce à l’apport de
nombreux renseignements à partir d’indices crânio-faciaux et dentaires, qui seront par la suite
comparées avec d’autres données d’une enquête policière et judiciaire, permettant ainsi de
diminuer le champ de recherches.

L’identification odontologique des corps est un complément scientifique très utile et fiable,
elle devient nécessaire pour la famille et la société car elle permet la reconnaissance d’un
corps isolé si la mort est naturelle ou suspecte. Elle constitue parfois la seule méthode
utilisable quand il ne reste du cadavre que les dents, seules organes résistant aux facteurs de
destruction de l’environnement.

L’odontologiste est un auxiliaire de justice qui participe à l'identification des sujets découverts
morts dont l'identité est inconnue, ou de ceux pour lesquels une identification par les proches
ou par les empreintes digitales est impossible. Il intervient indifféremment, que la cause de la
mort soit naturelle ou suspecte, que le sujet ait été découvert individuellement ou qu'il s'agisse
d'une catastrophe de masse.

Il existe deux méthodes d’identification : l’identification comparative si une identité est


pressentie, ou l’identification estimative dans le cas contraire. L’identification comparative
permet d’identifier un cadavre à partir d’éléments ante mortem (informations retenues lorsque
l’individu était vivant), grâce à la comparaison avec des indices recueillis sur la victime.

L’identification reconstructive permet, en l’absence de données antérieures, d’identifier une


personne à partir des informations recueillies sur le cadavre. Les informations sont comparées
avec des moyens (moulage, dossier du patient, ……etc.).

Ainsi, l’odontostomatologie médico-légale se résume en deux points : d’une part


l’identification de personnes décédées ou vivantes sur la base de documents effectués lors du
processus d’identification et comparés à des dossiers réalisés antérieurement. D’autre part la
prise en charge des situations dans lesquelles la médecine dentaire entre en relation avec la loi
en corrélation avec la médecine légale.

Dans notre étude on expliquera l’importance de l’identification médico-légale sur le plan


civile et le plan pénal.

On abordera le rôle du médecin dentiste légiste intégré au sein de l’équipe médico-légale qui
reste un acteur essentiel pour identifier un cadavre dans les cas de carbonisation ou de
putréfaction avancée, tout en citant les critères nécessaires à l’identification.

Enfin, on énoncera les différentes techniques du système d’identification appliquées par


l’odontologiste tout en précisant les méthodes dentaires spécifiques avec notamment

2
. Introduction

l’introduction des empreintes génétiques et l’étude de l’ADN pour la reconnaissance des


individus.

Ce travail sera couronné par la présentation de cas cliniques de la littérature pour expliquer la
méthode d’application des techniques d’identification médico-légale sur les cadavres
inconnus.

3
Définitions

Chapitre I
Définitions

4
Définitions

I. Définitions
I.1. La Médecine légale
La médecine légale est une branche de la médecine qui se penche sur l’étude des lésions et
leurs causes suite à une demande judiciaire, ou tout autre organisme nécessitant une expertise
médicale. La médecine légale fournit aux instances judiciaires toutes les informations
médicales en rapport avec un décès, un accident, une agression, une maladie, ou une opération
chirurgicale afin de déterminer les causes et délivrer la date et l'heure du décès ainsi que
l’identité de défunt.

I.2. L’équipe médico-légale

I.2.1. Le médecin légiste


Lors de la découverte d’un cadavre la mission du médecin légiste est de déterminer les causes
de la mort telle une mort suspecte, pour ensuite délivrer le certificat de décès, certifiant ainsi
le caractère réel et constant de la mort. Cette dernière étape enclenchera l’enquête de police.

I.2.2. L’odontologiste
Il intervient dans le cas où le corps n’est pas identifiable autrement (ex : carbonisation
putréfaction avancée, etc.).Il peut participer directement à la recherche des supports.

I.2.3. La police judiciaire


Elle assure la protection et la fixation de la scène du crime (photographie, topographie du
site), relève les indices, les traces, les documents, les témoignages et les mettre sous scellés.

I.2.4. La police scientifique


Étudie les scellés dans les laboratoires spécialisés et regroupe l’anthropométrie judiciaire, la
balistique judiciaire, l’analyse des documents et écritures, la biologie, la toxicologie,
l’odontologie. Elle étudie aussi les prélèvements venant de la médecine légale.

I.3. L’identification médico-légale


« L’identité est l’ensemble des données de fait et de droit, tels la date et lieu de naissance, le
nom, le prénom qui permettent d’affirmer que quelqu’un est telle personne sans confusion
possible avec une autre ».

Lors de la découverte d’un cadavre, il est essentiel de lui donner un nom, de le reconnaître en
tant que personne. L’identification médico-légale peut se définir comme étant à la recherche
de l’identité d’un cadavre inconnu avec des méthodes dites générales et des méthodes
odonto-stomatologiques.

5
Définitions

La procédure la plus courante mais non scientifique est l’identification visuelle par la famille,
les proches ou les amis. Mais en présence de corps très dégradés, putréfiés, carbonisés,
fragmentés ou réduits à l’état de squelette, l’identification ne pourra se faire que par l’examen
de la denture du fait de la résistance des dents à de nombreux éléments de destruction.
L’identification odontologique est une méthode fiable et objective, les informations ante
mortem sont plus facilement accessibles et cette technique est moins coûteuse qu’une
identification par analyse d’ADN.

I.4. L’odontologie Médico-légale

L’odontologie médico-légale est une discipline, s'intéressant à l'étude des dents, des
maxillaires et les tissus de la sphère oro-faciale. Elle contribue de façon significative à la mise
en œuvre de procédures concrètes d’identification et décisives lorsque d’autres disciplines
légales voient leurs possibilités réduites.
Elle permet l’identification des personnes surtout dans les cas où une identification visuelle
est impossible ou lors de catastrophes de masse. Elle y parvient grâce à la structure physique
unique de la dent, à la morphologie et aux caractéristiques de chacun (restauration, prothèse).
Aujourd’hui, en matière d’identification, l’odontologie médico-légale se divise en deux axes,
l’identification comparative ou positive et l’identification évaluative que nous développerons
plus loin.
L’odontologie médico-légale intervient surtout dans les cas où le cadavre est calciné ou en
état de putréfaction avancée.

I.5. Les buts de l’identification


I.5.1. Buts humains
Le fait d’identifier un cadavre donne à la famille du défunt, ainsi aux proches la certitude de
la mort, ainsi ils peuvent commencer leur processus du deuil. Sachant que la réalité de la mort
est douloureuse et très difficile à accepter par la famille, la vision du corps ou des restes
permet aux proches d’accepter le statut mortel de leur défunt.
Aprèsl’identification, le corps est rendu à la famille ce qui permet donc de certifier l’état de
mort et d’installer le deuil.
I.5.2. Buts juridiques
La mort entraine la fin de la personnalité juridique, de droits et d’obligations de l’être
humain. Sans identité, un cadavre ne peut avoir de certificat de décès. Ce certificat
marquel’ouverturede la succession, des dettes, la situation juridique des enfants mineurs, et
les conséquences matrimoniales. Les administrations, les employeurs, les assurances, les
banques ont aussi besoin d’une déclaration officielle de décès. [2]

6
Définitions

I.5.3. Buts religieux


L’ensemble des religions exigent qu’une identification positive soit faite avant l’enterrement.
Les familles désirent récupérer le corps de leur proche afin qu’il ait une sépulture décente,
non anonyme, selon les rites de leur religion. [5]

I.6. Mort, cadavre et crime

I.6.1. La Mort
Du point de vue médical, la mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de
vivre. Elle se caractérise par un arrêt irréversible des fonctions vitales, nécessaires au maintien
de l'intégrité de l'organisme et par le début de la décomposition du corps. C’est la fin de la vie
par opposition à la naissance.
Dans la plupart des cas, le décès est constaté par un médecin en se basant sur des signes
cliniques et par un arrêt cardio-circulatoire prolongé.

1.6.2. Le cadavre
Une personne décédée est un cadavre en devenir. Un cadavre est un corps sans vie qui subit
des dégradations naturelles. Ces dégradations ou signes sont le reflet de la mort. Il y a quatre
signes de la mort : la perte de température corporelle, lividité, rigidité et phénomène de
putréfaction [2].

7
. Historique

Historique de l’odontologie médico-légale :

L’histoire de l’odontologie médico-légale remonte à l’empire romain, l’histoire d’Agrippine


qui était l’épouse de l’empereur Claude (quatrième empereur romain), qui supprima une de
ses concurrentes, Lollia Paulina, qui la fit exécuter. Elle a identifié sa rivale par ses dents.

En janvier1477 Charles le Téméraire, son corps a été identifié alors qu’il était en très mauvais
état, grâce à ses dents par son médecin, car il lui manquait des incisives perdues après une
chute de cheval.

Le 4 mai 1897, lors de l’incendie du «Bazar de la Charité» de nombreux cadavres calcinés


sont retrouvés et ramassés pour identification mais beaucoup sont méconnaissables.
De nombreux dentistes sont appelés dont celui de la Duchesse d’Alençon, le docteur
DAVENPORT qui l’identifie catégoriquement grâce à son odontogramme ante mortem.
Suite à cet événement, Oscar Amoëdo y Valdés s’intéresse à cette « nouvelle » discipline
dentaire et il présente sa thèse de médecine « L’Art Dentaire en Médecine Légale » en 1898.
Dans son ouvrage, il montre que le rôle du dentiste est primordial pour aider à l’identification
car chaque bouche avec ses restaurations ou ses anomalies est unique.

Il est considéré comme le fondateur de cette science. En 1946, à la Havane, lors du premier
Congrès Panaméricain de Médecine Légale, Odontologie Légale et Criminologie,
l’odontologie légale est consacrée comme une discipline.

8
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Chapitre II

Rappel anatomique des


éléments reliés à
l’identification

9
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II. Rappel anatomique

II.1. La morphologie des maxillaires


L’appareil manducateur est l’unité fonctionnelle qui se compose des dents, leurs tissus de
soutien (gencive, désmodonte, cément et os alvéolaire), des mâchoires, des articulations
temporo-mandibulaire, des muscles bucco-faciales et des éléments vasculaires et nerveux.
L’activité fonctionnelle de cet appareil est assurée par les muscles soumis à des impulsions
nerveuses, tandis que les mâchoires, les ATM et leurs ligaments d’une part, les dents et leurs
structures de soutien d’autre part, servent à des éléments passifs.

II.1.1. L’os maxillaire


Os richement vascularisé formant la partie osseuse centrale de la face et le lieu de
l’implantation des dents supérieures, à son sommet il forme le plancher des orbites.
De chaque côté il est creusé d’une cavité remplie d’air qui représente le sinus maxillaire, en
communication avec les fosses nasales. A ce niveau il forme une proéminence qui dessine les
malaires (fig.1.a ; fig.1.b).

Figure 1.a : Vue supérieure de maxillaire. Figure 1.b : Vue inferieure de maxillaire.

Il est très utile dans l’identification en raison de ses particularités : la forme des arcades, des
sinus maxillaires et des dents.

II.1.2. L’os mandibulaire


Un os impair, médian et symétrique, le seul os mobile du crâne, formant le squelette de la
mâchoire inférieure. Composé d’un corps : l’arc mandibulaire et de deux parties latérales : les
branches montantes situées à chacune des extrémités du corps, coudés presque à angle droit.
De chaque côté de la mâchoire, il s’articule avec l’os temporal par l’articulation temporo-
mandibulaire.

10
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Sa mobilité est également assurée par les muscles masticateurs qui s’insèrent sur les os du
crâne et permettent la phonation, la mastication, la déglutition et la respiration (fig.2).

Figure 2 : Vue superieure de mandibule.

La forme de l’arcade ; la forme des condyles ; la position du trou mentonnier et la présence


des DDS incluses sont parmi les particularités utilisées à l’identification médico-légale.

II.1.3. L’articulation temporo-mandibulaire

Les ATM sont deux articulations jumelles qui forment une unité fonctionnelle. Elles
travaillent de façon synchrone dans tous les mouvements réalisés et tout ce qui affecte une
articulation peut influencer sur l’autre. La morphologie des pièces osseuses qui les constituent
est étroitement dépendante de l’occlusion dentaire (fig.3.a ; fig. 3.b).

Figure 3.a : L’articulation temporo-mandibulaire.

11
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Figure 3.b : Coupe sagittale de l’ATM.

L’absence ou la présence de l’arthrose, les fractures, l’ankylose ou les dysplasies, sont des
facteurs qui jouent un rôle dans l’identification.

II.4. L’innervation
Le trijumeau est un nerf crânien mixte sensitivo-moteur responsable de la sensibilité de la
face et de la mastication. Il comporte le ganglion de Gasser et trois branches dont deux
sensitives (les nerfs ophtalmique et maxillaire), et un mixte (le nerf mandibulaire).

Le trajet du nerf trijumeau

1- Le nerf ophtalmique.
2- Le nerf maxillaire passe dans le fond de la fosse ptérygo-maxillaire, en donnant :
Les nerfs naso-palatines.
Les nerfs dentaires supéro-postérieur, moyen et supéro-antérieur.
La branche terminale qui représente le nerf sous orbitaire.
3- Le nerf mandibulaire passe au niveau de la fosse ptérygo-maxillaire et se termine en
2 branches, il présente des rapports importants avec les vaisseaux maxillaires internes
et la région de l’ATM. Parmi ses branches :
Les nerfs moteurs pour les muscles masticateurs.
Le nerf auriculo-temporel.
Le nerf buccal (sensitif pour les joues).
Deux branches terminales :
1- Le nerf lingual
2- Le nerf dentaire inferieur
Il assure la sensibilité des dents et des gencives inférieures et constitue le nerf
mentonnier.

12
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II.5. L’occlusion dentaire

Le positionnement de l’articulation temporo-mandibulaire est fonction de la posture du patient


(schéma ci-dessus). Ce positionnement mandibulaire est défini par ce qu’on appelle les
classes d’angles, elles sont au nombre de trois. La classe I est la classe correspondant à une
posture équilibrée. Les classes II et III sont le fruit d’une posture pathologique et entrainent
donc des troubles fonctionnels de l’ATM.

Figure 4 : Les différentes classes d’occlusion.

II.2. la cavité buccale et l’organe dentaire

La dent est un organe minéralisé et implanté dans le maxillaire, dont la partie visible émerge
de l’os. Les dents permettent la mastication, qui constitue le premier temps de la digestion. En
soutenant les tissus mous (lèvres et les joues), ainsi elles jouent un rôle dans l’esthétique du
visage et dans la prononciation des sons.

Figure 5 : Les éléments constituants la cavité buccale.

13
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II.2.1. La morphologie dentaire

Les dents humaines sont des organes minéralisés, composées en couronne/racine.


L’organe dentaire est constitué de trois tissus durs minéralisés : l'émail, la dentine et le cément
ainsi que d'un tissu conjonctif mou : la pulpe, remplissant la cavité pulpaire (fig. 6).
Les dents sont implantées sur le maxillaire et sur la mandibule et possèdent une morphologie
variée au sein d'une même denture. Leur croissance est limitée dans le temps.

Figure 6 : Schéma discriptif de l’organe dentaire.

II.2.2. La couronne

Est la partie visible de la dent, se compose de trois secteurs a part égales : le tiers incisif
(occlusal), le tiers moyen et le tiers cervical. Elle représente la partie fonctionnelle de la dent
dont son aspect masticateur, son anatomie variable d’un groupe à un autre ainsi que dent a
autre par des éléments anatomiques particuliers (cuspide, bord libre, cingulum et sillons)),
tous ces éléments anatomiques varient en fonction des paramètres de taille, de diamètre, et
autres.

II.2.3. L’émail

L'émail est la partie externe de la couronne dentaire. Cette substance, qui recouvre la dentine,
est la plus dure et la plus minéralisée de l'organisme. Il constitue un des quatre principaux
tissus qui constituent la dent. Il est le tissu dentaire normalement visible, supporté par une
couche sous-jacente de dentine. Il est composé à 96 % de matière minérale, le reste étant
composé d'eau et de matière organique. Sa dureté est un peu inférieure à celle du diamant.

14
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II.2.4. La dentine

C’est un tissu conjonctif minéralisé qui constitue la majeure partie de la dent, elle constitue le
cœur de la dent et se trouve être en terme de pourcentage le plus élevé, celui-ci est traversé de
canalicules qu’on appelle « tubuli dentinaires » qui renferme des prolongements qu’on appelle
« prolongements odontoblastiques » qui baignent dans le liquide trans-dentinaire.

II.2.5. La pulpe

C’est un tissu très vascularisé et innervé contenant de nombreuses fibres conjonctives, des
cellules, les odontoblastes, qui génèrent la dentine, des fibroblastes qui fabriquent les fibres de
collagène et les fibres élastiques, ainsi que des cellules sanguines de défense immunitaire. La
matière fondamentale est formée de protéines et de glycoprotéines. Il existe deux types de
pulpes (camérale et radiculaire).La pulpe est soumise à plusieurs agressions impliquant les
fractions de dentine II aire et III aire ou sa nécrose et son infection.

II.2.6. La racine

C’est la partie qui fait suite à la couronne ; non visible, ancré dans l’alvéole, qui est constitué
tout comme la couronne de trois secteurs a part égales : tiers cervical, tiers moyen et le tiers
apical. Les racines peuvent être explorées si elles sont accessibles ou par radiologie, tout en
précisant :

1-La morphologie radiculaire (taille, forme, nombre, la position et état d’apexification).


2-Les pathologies radiculaires (fracture, hypercémentose, résorption).
3-Les pathologies canalaires (calcification, traitements canalaires défectueux, résorption
interne).
4- Les pathologies péri-apicales (abcès, granulome, kystes …..Etc.).

Les incisives
Elles sont au nombre de 8 possédant une seule racine en général, avec une forme de pelle et
permettent de sectionner les aliments. Les incisives supérieures recouvrent les incisives
inférieures à la manière de ciseaux par rapport à l’autre (fig.7).

Figure 7 : Innervation des incisives.

15
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Les canines
Elles sont au nombre de 4 avec une seule racine en général, les seule dents ayant le même
aspect sur tous les hémi arcades. Elles sont unicuspideés, pointues et robustes, la canine est la
dent la plus longue chez l’homme, située à la limite des dents postérieures et triturant les
aliments (fig.8).

Les prémolaires
Elles sont au nombre de 8, ce sont les premières des dents postérieures, qui peuvent avoir 1 ou
2 racines ainsi que présentent deux cuspides, elles participent au broiement des aliments
(fig.8).

Figure 8 : Innervation des canines et prémolaires.

Les molaires
Elles sont au nombre de 12, dont 4 sont des dents de sagesses .Elles possèdent 2 ou 3 racines
et 4 a 5 cuspides selon leur type maxillaire ou mandibulaire. Elles jouent un rôle dans le
broiement des aliments (fig.9).

Figure 9 : Variations morphologiques des faces occlusales des molaires.

16
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Figure 10 : Schéma descriptif des 1re molaires supérieures et inférieures.

La dentition
Représente l’évolution physiologique de tout le système dentaire, et la mise en place de
l’ensemble des dents ou éruption dentaire.
L’éruption dentaire survient de la petite enfance à l’âge adulte, selon une chronologie bien
déterminé (fig.11).

Figure 11 : Schéma descriptif de la dentition temporaire et permanente.

17
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

On distingue :
Les dents temporaires

Les dents de lait apparaissent entre l’âge de 6 mois et 30 mois, leur nombre est de 20 dents
(fig.12.a).
Les dents permanentes

Au nombre de 30 dents, leur éruption commence à partir de l’âge de 6 ans jusqu’à 12 ans.
Les dents de sagesses peuvent apparaitre à partir de 18 ans (fig.12.b).

Figure 12.a : Dents temporaires. Figure 12.b : Dents permanentes.

II.2.7. Les principales dimensions dentaires

L’odontométrie est une science très ancienne destinée à l’étude des dimensions des dents afin
de classifier les populations, étant donné les qualités de stabilité et de longévité de l'organe
dentaire [26] .
P.Marquer distingue trois groupes ethniques selon le rapport entre les indices dentaires
moyens et la taille moyenne des individus (Tab.1 et 2).

18
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Taille globale Hauteur de la Hauteur d la racine


Codification
(en mm) couronne (en mm) (en mm)
11=21 20 à 23 ∼10 10 à 13
12=22 20 à 22 ∼9 11 à 12
13=23 23,5 à 27 ∼10 13,5 à 17
14=24 21 à 22,5 ∼8 13 à 14,5
15=25 21,5 à 22,5 ∼8 13,5 à 14,5
16=26 20,5 à 22,5 ∼8 12,5 à 14,5
17=27 19 à 21,5 ∼7 12 à 14,5
18=28 17,5 à 20 ∼6,5 11 à 13 ,5
31=41 21 à 21,5 ∼9 12 à 12,5
32=42 22 à 23,5 ∼9,5 12,5 à 14
33=43 25,5 à 27 ∼10 15,5 à 17
34=44 22 à 22,5 ∼8 14 à 14,5
35=45 22,5 à 23 ∼8 14,5 à 15
36=46 21,5 à 22 ∼7,5 14 à 14,5
37=47 20 à 20,5 ∼7 13 à 13,5
38=48 17 à 18 ∼7 10 à 11

Tableau 1 : Les dimensions principales des dents permanentes.

51=61 ∼ 16 ∼6 ∼10
52=62 ∼ 15,5 ∼5 ,5 ∼10
53=63 ∼ 18 ∼6,5 ∼12,5
54=64 ∼15 ∼5,5 ∼9,5
55=65 ∼ 17 ∼6 ∼11
71=81 ∼14 ∼5 ∼9
72=82 ∼ 15 ∼5 ∼10
73=83 ∼ 17 ∼6,5 ∼11,5
74=84 ∼16 ∼6 ∼10
75=85 ∼18 ∼6 ∼12

Tableau 2 : Les dimensions principales des dents temporaires.

La dent est un outil extrêmement utile en médecine légale, c’est une source d’ADN et un
marqueur individuel, elle conserve ses caractéristiques tout au long de la vie.

II.3. Particularités anatomiques

II.3.1. Tubercule de Carabelli

Il s’agit d’une cuspide surnuméraire mésio-palatine des molaires supérieures sur la face
palatine, plus au moins prononcée (fig. 13a,b).
19
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Figure 13.a : Tubercule de Carabelli.

Figure 13.b : Tubercule de Carabelli sur 16.

II.3.2. Tubercule de Bölk

Il s'agit d'une petite saillie localisée sur les faces vestibulaires des cuspides mésio-
vestibulaires des deuxièmes molaires (très peu sur les premières et troisièmes molaires, et
plusrarement au niveaudes cuspides vestibulaires des prémolaires) (fig.14).

20
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Figure 14 : Tubercule de Bölk sur une deuxième molaire maxillaire.

II.3.3. Perles d’émail

Ce sont des nodules sphériques d’émail, situés soit sur la face occlusale (perle occlusale), soit
sur la région cervicale, au niveau de l’embrasure inter radiculaire ou même directement sur la
racine (fig.15).

Figure 15 : Perle d’email.

21
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II.3.4.Autres éléments pathologiques

II.3.4.1. L’ankylose

C’est un processus pathologique qui se caractérise par une perte de la mobilité normale et une
fusion, transitoire ou permanente de la dent et de l’os après disparition de l’espace
ligamentaire.

II.3.4.2. Encombrement dentaire (DDM / DDD / Ectopies)

C’est le mauvais alignement des dents sur l’arcade en rapport avec un manque d’espace
relatif sur l’arcade maxillaire.
L’encombrement dentaire peut être héréditaire ou dû à la perte prématurée des dents de laits
chez l’enfant, remplacées par des dents permanentes plus volumineuses et en décalage avec la
croissance maxillaire.

II.3.4.3. Les fentes labio-palatines

C’est une malformation caractérisée par une fente de la lèvre supérieure et/ou de palais, dû à
un défaut de soudure des bourgeons faciaux de l’embryon. Elle se présente comme une
interruption de la lèvre rouge et la lèvre blanche, parfois aves un élargissement de la narine.
Cette anomalie touche 0,2% des nouveau-nés. Aujourd’hui elle peut être dépistée par
échographie avant la naissance, et sa réparation chirurgicale entreprise rapidement, en général
avant l’âge de 6 mois et causent parfois des cicatrices.

II.3.4.4. Les fractures dentaires

Ce sont des lésions qui peuvent affecter l’email et la dentine ou parfois même la pulpe d’une
dent, d’origine traumatique et parfois favorisées par une carie.
Les fractures dentaires peuvent être horizontales ou obliques avec possibilité de
consolidation.

II.3.4.5. Les autres séquelles

Les séquelles de fracture de la mandibule ainsi que celles du maxillaire supérieur.


Les pathologies de l’articulation temporo-mandibulaire.
Le développement des kystes et fistules.
Les maladies métaboliques de l’os (l’ostéoporose).
Les séquelles chirurgicales.

22
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

II.4.L’action de l’environnement sur l’organe dentaire

L’organe dentaire, du fait de son fort degré de minéralisation, représente la partie de


l'organisme qui se fossilise le plus rapidement.
Les tissus mous sont les premiers à disparaître en cas de décomposition ou de carbonisation,
puis se sont les os et enfin l’organe dentaire.
L’émail dentaire est le tissu le plus résistant de l’organisme, mais la dent peut subir les effets
de l’environnement qui l’entoure telles que le feu, le sol, l’acidité, l’eau et l’air. Ces éléments
naturels vont entraîner une modification de sa morphologie voire sa réduction à l’état de
fragments.

II.4.1. Le feu

Le feu est la production d'une flamme et la dégradation visible d'un corps par une réaction
chimiqueexothermique d'oxydation appelée : combustion.

II.4.1.1. L’action du feu sur les dents

Lors de la découverte d’un cadavre brûlé, les tissus cutanéo-musculeux de la face sont
rétractés et noircis. Les dents, quant à elles, se colorent et subissent une modification de
structure variable selon la température. La résistance des dents varie en fonction de la
température, du temps d’exposition et de la courbe d’élévation de température.
Selon Dechaume et Derobert, en dessous de 400°C le temps d’exposition ne modifie pas la
résistance des tissus dentaires ; au-delà, plus l’exposition est longue, plus la dent sera
détériorée.
Après soixante minutes entre 700°C et 800°C, la couronne est éclatée, les racines sont
intactes. A 1100°C, après quinze minutes, l’émail et la dentine coronaire sont pulvérisés, la
dentine pulpaire est rose, les racines sont filiformes et légèrement courbées. Les dents
retrouvées sur un cadavre carbonisé sont manipulées avec beaucoup de délicatesse afin
d’éviter leur destruction. Les experts utilisent de la résine pour les consolider en vue des
examens ultérieurs.
On peut déterminer aussi si une personne est morte brûlée vive ou si elle était déjà morte
avant. Dans le premier cas, les dents sont mobiles dans les alvéoles.

23
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Figure 16 : Action du feu sur des dents antérieures.

II.4.1.2.L’action du feu sur les matériaux de restauration et de prothèse

Les métaux Température de fusion

-Il est le moins résistant des matériaux de restauration.


-Plus il contient de mercure, plus il est fragile.
-La présence de cuivre renforce la résistance à la chaleur
-En 15 minutes à 175°C, l’amalgame se boursoufle,
L’amalgame (Ag-Sn-Hg)
des bulles gazeuses se forment.
- L’amalgame se dissocie à 200°C et le mercure
est libéré.
-Au-delà de 200°C, l’amalgame prend l’aspect d’un
dépôt poussiéreux comme des cendres.

Or En fonction de sa composition, sa température de fusion


varie entre 800°C et 1400°C.

Le platine (P) Les tenons radiculaires en platine iridié ont un intervalle


de fusion entre 1840°C et 1880°C.

Les alliages nickel-chrome


(Ni-Cr) Entre 1350°C et 1400°C.

Les alliages chrome-cobalte


(Cr-Co) Entre 1290°C et 1395°C.

Tableau 3 : L’action du feu sur les métaux de restaurations.

24
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Les restaurations organiques

Les résines polyméthacrylate de méthyle (PMMA) : se déforment dès 300°C et disparaissent


totalement entre 500°C et 700°C.
Les résines composites : elles sont plus résistantes que les résines PMMA, elles se
désagrègent vers 500°C lorsque la trame de résine est détruite.

Les restaurations en céramique

Elles se classent en quatre catégories :

Les types de céramique Température de fusion

Utilisé dans la technique céramo-métallique,


La céramique très basse fusion sa température de fusion est de 650°C à
850°C.

Elle est utilisée pour les couronnes céramo-


La céramique basse fusion métalliques, sa T° de fusion est de 870°C à
1065°C.

Pour la réalisation des couronnes jaquettes, sa


La céramique moyenne fusion T° de fusion est Entre 1090°C à 1260°C.
Pour la fabrication des dents artificielles, sa
La céramique haute fusion T° de fusion est entre1280°C à 1380°C

Tableau 4 : L’action du feu sur restaurations en céramique.

Dans le cas d’un corps calciné, la carbonisation des tissus provoque la formation d’une
pellicule noirâtre liée aux fumées recouvrant les surfaces dentaires et prothétiques, dans ce cas
l’identification du cadavre se base sur la mise en évidence du matériau de restauration initial
par un nettoyage et grattage soigneux.
Le mercure contenu dans l’amalgame peut entrer en contact avec des obturations en or et les
teinter.

II.4.2. L’enfouissement

L’enfouissement de cadavre dans le sol entraîne une altération de l’organe dentaire. La


composition du sol influence cette altération.
Dans un sol sablonneux, les dents se recouvrent d’un dépôt de calcite. Ce dépôt ainsi que
la nature du sol préserve les dents pendant de nombreuses années voire pendant des milliers
d’années.
La dent subit des modifications notamment de relief : la surface de la dent est rugueuse, on
observe au microscope des canaux et des lacunes au niveau de l’émail, du cément et de la
dentine. Les modifications commencent toujours par l’apex.
25
Rappel anatomique des éléments reliés à l’identification

Dans un sol argileux, les dents, après un examen microscopique, vont présenter des canaux et
des cavités au niveau de la racine.
Dans un sol acide type marécage, les dents subissent une décalcification liée aux micro-
organismes présents. Cette décalcification peut entraîner la perte totale de l’émail dans
certains cas.
D’une manière générale, lorsqu’un sol est plutôt sec, les dents vont se fossiliser.Un marécage
une tourbière va dégrader par son acidité les dents.

II.4.3. L’acidité

Lorsqu’un cadavre est immergé dans une solution d’acide, on observe très rapidement une
décalcification des dents, puis un ramollissement et enfin après un certain temps la disparition
des dents.
Une dent est dissoute après quatorze heures d’immersion dans une solution d’acide
chlorhydrique à 37%, après douze heures dans une solution d’acide nitrique et après dix-sept
heures dans l’eau régale (acide chlorhydrique/acide nitrique).
Il arrive que parfois les appareils de prothèse en résine résistent à l’action de l’acidité et
permettent une identification de la victime.

II.4.4. L’eau

L’eau ne modifie ni ne détruit l’organe dentaire et ses restaurations. Par contre, après une
immersion prolongée, les dents peuvent donner une date approximative de celle-ci. En effet,
les dents présentent une forte fluorescence sous l’action de rayons ultra-violets. Cette
fluorescence n’apparaît que si le corps est resté entre douze et dix-huit mois minimum (lac,
rivière).

II.4.5. L’air

L’air n’a aucune influence sur les dents et c’est le seul élément naturel qui ne dégrade pas les
dents.
Un volume d’air contenu dans une dent (carie, obturation non étanche, traitement
endodontique non étanche) ou une dent récemment extraite peuvent provoquer des douleurs,
des fractures dentaires, des pertes de restaurations.
A l’augmentation de pression (descente en plongée), il se produit une diminution du volume
de l’air contenu dans l’espace. A la diminution de pression (remontée en plongée), le
phénomène inverse se produit et le volume augmente. L’air dans la cavité se dilate créant la
perte du plombage ou encore l’éclatement de la dent.

26
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Chapitre III

L’odontologie médico-légale
appliquée à l’identification

27
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III. L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification

La mort d’une personne est susceptible d’intervenir de deux manières :


Soit elle est naturelle (maladie ou vieillesse), soit elle est violente c'est-à-dire qu’elle résulte
de l’emploi de la force ou d’un brusque accident (suicide, accident, crime ou délit).
La mort suspecte ne désigne pas la mort elle-même mais les conditions dans lesquelles le
décès est intervenu. La cause de décès doit être inconnue ou suspecte.
Dans le cas de la mort violente, lors de la découverte d’un cadavre, il convient d’ouvrir une
enquête préliminaire autorisant les expertises afin de connaitre son identité.

III.1. Crime et enquête

Régulièrement surviennent des catastrophes naturelles (ex… tremblements de terre et


inondation) mais aussi des catastrophes provoquées par l’homme telles les guerres, les
accidents ou plus particulièrement les crimes.
Un crime est un acte grave et peut se décliner de plusieurs manières: viol, torture, conditions
de travail inhumaines, homicide, génocide, crime contre l'humanité, etc. Il peut concerner les
biens (vol avec violence, recel, etc..). Il peut s’exécuter seul ou être organisé. Ces éléments
sont très intéressants et conditionnent les termes employés au niveau judiciaire.

En matière pénale, dans le cas d’un crime, l’identification d’un corps est fondamentale pour
les investigations et la détermination des circonstances de ce crime. Une fois l’identité du
cadavre établie, la police peut rechercher les derniers déplacements de l’individu, questionner
des personnes susceptibles d’avoir vu cet individu et surtout traquer le criminel responsable.

III.2. La police scientifique

La police scientifique peut être définie comme une équipe scientifique d’investigation au
service de la justice pénale, utilisant l'ensemble des procédés scientifiques employés aux fins
des preuves du crime.
Elle est fondée sur le fait qu'un criminel, le plus souvent à son insu laisse toujours des traces
sur les lieux de son crime. En fait, en odontostomatologie la criminalistique s'intègre
complémentairement au contenu médico-légal.

Cette discipline a pour objectif l'identification en priorité de l'agresseur et la détermination des


circonstances de l’agression, cependant elle ne néglige pas non plus la recherche de l'identité
des victimes.

28
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3. Les méthodes d’identification

III.3.1. Les méthodes d’identification non dentaires

III.3.1.1. Reconnaissance visuelle

Le corps est photographié sur le site de la découverte. C’est une démarche peu scientifique,
les résultats sont souvent erronés. Il convient de les compléter par d’autres moyens.
De plus la reconnaissance n’est possible que si le corps n’est pas altéré et les faciès
identifiable.

III.3.1.2 Effets personnels

Ce sont des éléments pouvant aider à l’identification. Ils fournissent des indices et sont
ramassés avec le corps lorsqu’ils s’y rapportent formellement. Ils sont ensuite photographiés
et mis sous scellées.

III.3.1.3 Anthropométrie

Elle consiste à déterminer grâce à des tables de référence, le sexe, la taille, l’origine ethnique
de la victime en mesurant diverse parties du corps telles que la mandibule, le bassin …etc.
L’anthropologue légiste n’intervient pour une identification que lorsque l’état de
décomposition est avancé
On peut également déterminer le sexe : le bassin osseux de la femme est plus large et évasé
que celui de l’homme ; le crane féminin est plus petite.
Pour l’âge, le diagnostic repose en partie sur l’aspect de la jonction des cotes avec le sternum
(une fossette se creuse avec le temps) ainsi que le degré de soudure des sutures crâniennes.
Pour les enfants, le diagnostic se fonde sur le degré de fermeture des fontanelles et l’évolution
des points d’ossification des mains et des pieds.
L’appartenance ethnique peut se déterminer à partir de la morphologie crânienne et de la
craniométrie.

III.3.1.4. Dactyloscopie

Il s’agit de l’étude des empreintes digitales et/ou palmaire, qui reste un moyen privilégié et
très utilisé pour identifier des personnes.
Les empreintes digitales sont présentes exclusivement sur la face palmaire des mains et pieds.
Elles sont uniques chez chacun d’entre nous, y compris chez les vrai jumeaux, constituant
donc un moyen d’identification des personnes.
Elles sont classées en trois formes de base : arc(ou arche), volute(ou tourbillon)et boucle.
Lorsque le corps est putréfié ou si les mains ont été traitées à l’acide la prise de l’empreinte
n’est plus possible. Le relevé est fait soit sur le lieu de découverte, soit à la morgue (fig.17).

29
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 17 : Différentes formes des empreintes digitales.

III.3.1.5. Méthodes de super projection photographique

Elles permettent de comparer les photographies du visage du disparu avec celle du crane
trouvé.
En projetant les deux catégories de photographie les unes sur les autres, on peut déterminer
avec la grande probabilité s’il s’agit bien de la personne figurant sur la photographie.

III.3.1.6. Trace biologique

Sur le lieu de découverte du cadavre, sur les habits ou sous les ongles, on peut déceler des
empreintes digitales, des poiles, des taches de sang, du sperme ou du salive, qui sont tous
utiles à l’enquête médico-légale.

III.3.2. Les méthodes d’identification bucco-dentaires

III.3.2.1. L’identification comparative


L’identification comparative est basée sur le principe simple de la concordance ou de
l’exclusion entre les données ante-mortem et post-mortem.

III.3.2.1.1. L’autopsie oro-faciale

III.3.2.1.1.1. Définition

L’autopsie, se définit comme « la dissection et l’examen d’un cadavre pour déterminer les
causes de la mort ou pour la recherche scientifique. » (Dictionnaire Larousse).
Elle est effectuée à la demande du Procureur de la république. Les protocoles sont différents
suivant les circonstances du décès et l’état du corps.

30
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

L’odontologiste médico-légale participe à l’autopsie dirigée par le médecin légiste. Le


médecin légiste pratique un examen externe puis un examen interne du corps.
L’odontologiste, quant à lui, pratique l’autopsie oro-faciale. Celle-ci se devise en :
Un examen général : peau, viscéral, cou.
Un examen interne dentaire : par la dissection des structures maxillo-mandibulaires, il existe
deux approches pour cet examen :

L’examen externe :

Une autopsie doit être pratiqué aussi précocement possible âpres le décès pour éviter
l’autolyse du cadavre .Après la constatation du décès, le corps est transporté à l’hôpital puis
mis dans une chambre froide jusqu’au moment de l’autopsie, qui est généralement réalisée
dans les 24-48 heures âpres le décès.
A la morgue, le cadavre est présenté au légiste dans l’état exact ou il à été découvert.
Des photographies sont prises, les vêtements sont examinés (déchirures, tache de sang,
sperme…etc.) puis le corps est déshabillé et observé : descriptions caractéristiques du corps
nu (sexe, âge estimé, taille, couleur de peau…etc.).
Les médecins anatomo-pathologiques doivent avoir le maximum de renseignements
concernant l’histoire médicale du patient et les circonstances de son décès à fin de bien
orienter la recherche des lésions.
Ensuit vient la description des signes particulières : cicatrice, tatouage, anomalies, blessures.

Les phénomènes cadavériques sont notés pour déterminer l’heur de la mort.


Le légiste effectue enfin des prélèvements par écouvillonnage (bouche, vagin, anus…etc.), et
de nouvelles radiographies et photographies.

L’examen interne :

Les trois cavités (crâne, thorax et abdomen) sont ouvertes par plan. Le médecin légiste
recherche des collections gazeuses ou sanguines.

Tout d’abord, une incision médiane allant de la base de cou au pubis est pratiquée. Le légiste
examine les muscles et les organes sous la peau puis retire les cotes, les clavicules ainsi le
sternum pour accéder a la cavité thoracique.
Le cœur est extrait, examiner et pesé. Puis les poumons et le contenu de l’abdomen sont
retirés. Chaque organe est enfin examiné, pesé et surtout l’estomac pour déterminer le contenu
du dernière repas et l’heure de décès.
La topographie des organes est précisée et toute anomalie est décrite. Les lésions et blessures
sur les organes sont détaillées.
Un prélèvement de sang et de tissus organiques est réalisé, pour les examens anatomo-
pathologiques.
Apres l’autopsie, toutes les étapes sont reprises en sens inverse : les différents organes sont
replacés dans le corps et toutes les incisions sont suturées.[2]

31
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 18 : Photo d’un cadavre carbonisé.

Il existe deux approches possibles : la technique du relevé sur le cadavre et le prélèvement


des pièces anatomiques. Chacune présente des avantages et des inconvénients.

Type de relevé Avantages Inconvénients

- Mutilation minime L’examen des arcades est


Relevé d’indices sur le -Préservation de l’apparence possible mais reste difficile :
cadavre rigidité, éclairage, accès

Relevé d’indices après -Les pièces sont rapidement Mutilation importante perte
prélèvement au préalable préparées. de l’apparence
des pièces anatomiques -Facilité pour l’examen.
-Se conserve bien

Tableau 5 : Avantages et inconvénients de des deux types de relevé.

32
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Le prélèvement est une approche très invasive et doit être bien réfléchi. Pour cela, il existe des
protocoles de prélèvement :

Identité présumée Identité inconnue


- Radiographies.
-Photos initiales. -Prélèvement maxillaire et
Tête intacte -Relevé dentaire sur le corps. mandibulaire.
-Photos finales. -Relevé dentaire sur les
prélèvements.

-Photos initiales
-Restauration.
-Photos finales.
-Photos initiales. -Moulage faciale.
Lésions traumatiques -Restauration. - Radiographies.
-Photos finales. -Prélèvement maxillaire et
-Relevé dentaire sur le corps. mandibulaire.
-Relevé dentaire sur les
prélèvements.

-Photos initiales. -Photos initiales.


-Thanatopracteur. -Thanatopracteur.
-Photos finales. -Photos finales.
Putréfaction débutante -Moulage facial. -Moulage facial
- Radiographies. - Radiographies.
-Prélèvement maxillaire et -Prélèvement céphalique.
mandibulaire.
Protocole unique :
-Photos initiales.
Putréfaction avancée -Epaisseur des parties molles (si possible).
-Radiographies.
-Prélèvement céphalique.
Protocole unique :
-Photos initiales.
Carbonisation -Moulage facial (si possible).
- Radiographies.
-Prélèvement céphalique.

Tableau 6 : Les protocoles de prélèvement selon l’état du cadavre.

33
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.1.2. La technique du relevé sur cadavre

L’examen bucco-dentaire sur un cadavre est très différent de celui sur un vivant. En effet, la
rigidité cadavérique faisant ou ayant fait son œuvre, l’ouverture buccale est limitée voire
inexistante.
De plus, les dents sont souvent sales, les radiographies difficiles à prendre et les restaurations
dentaire en composite ou en céramique sont difficile à discerner.
Pour toutes ses raisons, il est préférable de travailler en binôme. Les praticiens font procèdent
chacun leur tour à l‘examen bucco-dentaire.
Tout d’abord, l’examen externe du visage est réalisé de face et de profil ; le praticien décrit
chaque étage de la face (supérieur, moyen, inférieur) avec sa largeur, sa hauteur, les rapports
anatomiques entre les lèvres, le nez, le menton, ainsi que leurs asymétries.
Le praticien donne la couleur de la peau, des cheveux, des yeux, note tous les éléments
caractéristiques comme un piercing ou une cicatrice. Il va faire des photographies de face et
de profil avant et après nettoyage de la face.
Ensuite, l’examen endo-buccal peut commencer. Malheureusement gêné par la rigidité
cadavérique qui fige le visage, le praticien va utiliser la technique de Libourel : Il s’agit de
faire une incision bilatérale au niveau des commissures des lèvres pour sectionner les muscles
élévateurs de la mandibule. La cavité buccale peut ainsi être nettoyée et l’examen des arcades
est possible.

III.3.2.1.1.3. Le prélèvement des pièces anatomiques


Le prélèvement des maxillaires présente des avantages pour le relevé dentaire, la prise de
radiographies ou encore le prélèvement de dents. Cependant, le prélèvement est invasif et il
faut envisager la restauration avant la présentation à la famille.
Nous allons voir les différentes techniques de prélèvement des maxillaires ainsi que le
prélèvement céphalique. Dans le cas d’un prélèvement maxillaire : la technique actuelle de
Keiser-Neilsen est la plus employée.[2]

La technique de Keiser-Neilsen :
En cas de prélèvement des maxillaires, la technique actuelle la plus employée est celle de
Keiser Nielsen, qui consiste à effectué le travail en plusieurs étapes :

34
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Technique Keiser Nielsen

1) Incision à 2-3 cm en fer à cheval sous la base de la mandibule.


2) Incision sous la surface tissulaire le long de la structure osseuse
externe du corps mandibulaire.
3) Sectionner l’attache du muscle masséter.
4) Le lambeau de tissu constitué par le menton et les joues va être
repoussé vers le haut pour permettre une vision directe de l’arcade en
vue vestibulaire.
5) Retrait de la langue.
Description
6) Incision au niveau du vestibule maxillaire pour découvrir l’épine
nasale et l’ouverture piriforme.
7) Pour la mandibule : si elle ne se désarticule pas simplement, une
section des deux branches montantes mandibulaires au dessus des
dernières molaires est effectuée à l’aide d’une scie à os.
8) Pour le maxillaire : section horizontale au dessus de l’épine nasale
et des apex des canines.

-Simple.
- Faisable même avec de faibles connaissances anatomiques.
- Rapide.
Avantages
-Peu de besoins techniques.
- Préservation des arcades dentaires.

-Les mesures anthropologiques sur les pièces prélevées ne sont pas


possibles.
-Difficultés éthique et psychologique.
Inconvénients
-Mutilation.
- Acte qui altère définitivement les rapports anatomiques.

Tableau 7 : Tcehnique de prélevement de Keiser Neilsen

35
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 19 : Schéma descriptif de la technique de Keiser Neilsen

Figure 20 : Les deux pièces osseuses maxillaire et mandibulaire après prélèvement.

36
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Le prélèvement céphalique

Il s’agit de la séparation de la tête du corps. C’est un acte mutilant mais qui permet de
conserver la tête en entier pour faire le relevé des indices dentaires, crâniens et faciaux et
d’envisager la reconstruction faciale.

Ce prélèvement est indiqué dans les cas de putréfaction et de carbonisation (tableau 07).
Après éviscération du cou par le médecin légiste, le plan vertébral est accessible par la face
antérieure. Le praticien va alors placer un instrument tranchant entre deux articulations
vertébrales et sectionner les ligaments intervertébraux, séparer l’articulation et sectionner les
muscles des faces latérales et postérieures du cou. La tête est séparée du corps.

III.3.2.1.1.4. Les radiographies, photographies et moulages

Les photographies et les radiographies sont des éléments indispensables d'un point de vue
judiciaire. Elles permettent la correction d'erreurs notamment grâce à des protocoles précis
être productibles, et ainsi l'obtention de documents objectifs et archivables.

1. Les radiographies

Les radiographies sont utilisées lors de l’identification car elles apportent de nombreux
éléments qui ne sont pas accessibles à l’examen clinique. Elles sont un support qui précise
l’état de la zone radiographiée.
Les clichés post-mortem sont réalisés soit avant l’autopsie oro-faciale soit après la dépose des
maxillaires. Cette dernière facilite la prise de clichés.
Les radiographies fournissent de précieux renseignements à l’équipe chargée de l’enquête.
Les renseignements dentaire pouvant être obtenus sont :
-Les données topographiques (anomalie de position, dent incluse, fracture ).
-Les données morphologiques héréditaires ou acquises (stade de maturation dentaire, volume
de la chambre pulpaire).
-Les données endodontiques (traitement canalaire incomplet ou non, pulpotomie).
-Les données parodontales (perte osseuse, rhizalyse).
-Les anomalies et particularités dentaires.
Il existe deux limites à l’identification à partir des clichés radiologiques :
-Il est nécessaire d’avoir une similitude des incidences entre une radiographie faite sur une
personne vivante et une radiographie faite sur un cadavre.
-Il est difficile de radiographier une zone chez un cadavre en raison de la rigidité cadavérique:
la dépose des maxillaires permettra de réaliser des clichés plus facilement
Il existe deux types de radiologies : intra-orales et extra-orales, sont utilisés pour
l’identification.
Les radiologies intra-orales les plus utilisées :

Cliché rétro-alvéolaire

Les radiographies retro-alvéolaires donnent des images irremplaçables de faible étendue mais
Extrêmement précises et contrastées.

37
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Elles sont souvent nécessaires pour compléter les radiographies extra-orales maxillaires
comme la radio panoramique.
Ils sont très précis, très détaillés, et très utilisés. Le praticien peut faire un bilan long cône
c'est-à-dire dix-sept radiographies qui mettent en évidence les poches parodontales, le niveau
osseux, le tartre, les soins conservateurs, les restaurations prothétiques, les traitements
endodontiques(Fig.21).

Figure 21 : Cliché rétro-molaire.

Cliché occlusal ou mordu

Cette incidence est utilisée pour l’étude anatomique et anatomo-pathologique, elle permet le
diagnostic de dents surnuméraires, de fractures dentaires ou osseuses, de dents incluses ou
ectopiques, le film est placé en bouche avec les deux arcades en occlusion. Il nous permet
aussi de voir les limites, les dimensions, la situation des lésions (kystes, odontome, tumeurs,
ostéite…etc.)

Figure 22.a: Technique de prise d’un cliché mordu. Figure 22.b : Cliché occlusal.

38
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Les radiologies extra-orales les plus utilisées

L’orthopantomogramme (OPT) ou panoramique dentaire

Il établit la formule dentaire en un cliché, mais l’image n’est pas aussi nette ou précise qu’un
bilan long cône, il y a souvent de déformations ou des zones moins visibles comme celle des
incisives mandibulaires. Il révèle de nombreux indices : nombre et topographie des dents,
morphologie radiculaire, anomalies de structures, pathologies, traitements endodontiques ou
restaurateurs, les atteintes parodontales et osseuses, évaluation de l’âge dentaire. Il est
effectué avant l’autopsie oro-faciale si sa réalisation et possible.

Figure 23.a : Structures visualisées par l’examen de l’orthopantomogramme.

Figure 23.b : Une radio panoramique.

39
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Les photographies
Les photographies intra-buccales sont réalisées régulièrement chez le dentiste, notamment
l’orthodontiste, qui réalise des clichés à chaque traitement comme éléments de suivis
thérapeutique.
La clarté et la compréhension des photographies dépassent la barrière de la langue et du
langage scientifique. La photographie ne peut laisser place à un commentaire erroné. Ces
photographies constituent de précieux éléments d’identification car l’odontologiste médico-
légal va photographier le visage de face et de profil, l’intégralité de la cavité buccale et les
structures céphaliques. Il va utiliser des miroirs métalliques spéciaux éliminant les doubles
réflexions. Le miroir est introduit dans la cavité buccale avec une inclinaison de 20 à 30° par
rapport à l’arcade afin d’obtenir une vue de l’arcade de face et une vue des surfaces occlusales
(comme en orthodontie). Chacune des arcades est prise en photographie ainsi les deux arcades
en occlusion.
Dans le cas d’un squelette, on peut pratiquer la superposition faciale. Elle consiste à comparer
le squelette à identifier avec un portrait ou une photographie d’une personne disparue. Mais
cette technique ne peut être utilisée que si l’on possède un document à comparer au crâne,
donc si l’on a déjà des propositions d’identité. On va étudier les relations entre les contours du
crâne et les contours du visage. Mais il existe de nombreux problèmes pour satisfaire à une
identification certaine ou probable
Les principes de projection
L’orientation du crâne doit être exactement identique à la photographie, l’agrandissement de
la photographie du crâne aussi.
La radiographie et la photographie sont des aides importantes à l’établissement de l’identité
d’un cadavre.

Les Moulages
Les moulages dentaires sont la reproduction dans les trois plans de l’espace des arcades
dentaires. L’utilisation des moulages pour identifier un cadavre est limitée. Ils sont rares,
fragiles, rarement conservés et généralement non représentatifs de la situation dentaire
actuelle.
Les moulages dentaires permettent d’observer les différentes particularités:
- Les arcades dentaires : forme et taille.
- Les dents : nombre, position, forme, taille, leur variabilité anatomique.
-Les particularités anatomiques, pathologiques, culturelles.
-La forme du relief palatin, la disposition et le nombre des crêtes palatines.
-L’occlusion et les trajectoires des mouvements d’articulé.

40
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 24. a : Moulage des deux arcades en occlusion. Figure 24.b : Moulage des deux arcades séparées.

III.3.2.1.2. L’odontogramme

III.3.2.1.2.1. Définition

Dans les cas d'identification, il y a un formulaire ante mortem (de couleur jaune), un
formulaire post mortem (de couleur rose) devant être rassemblés en un seul rapport pour une
comparaison directe; ainsi qu'un rapport d'identification de victime, dernier document à
remplir par les experts.

L’odontogramme ou fiche dentaire est un schéma, qui visualise les arcades dentaires d’un
patient, sur lequel, le praticien va noter les soins ou les prothèses effectuée. Cette
représentation des dents, dans la position qu’elles occupent, peut être schématique, graphique
et/ou anatomique ou numérique. Elle est associée à une nomenclature, la nomenclature
dentaire internationale, adoptée en 1970 par la Fédération Dentaire Internationale (FDI).

Un odontogramme est exploitable sur le plan médico-légal s’il est rédigé de manière claire
(sous forme de dessin ou de code), lisible, actualisable et d’accès facile.

Il y a cinq groupes odontogrammes différents. Du plus simple au plus compliqué :


Groupe 1 : odontogramme numérique schématique.
Groupe 2 : odontogramme graphique schématique.
Groupe 3 : odontogramme graphique anatomique.
Groupe 4 : odontogramme anatomique.
Groupe 5 : odontogramme numérique.

41
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 25 : L’odontogramme anatomique.

L’odontogramme numérique

L’odontogramme numérique est d'un concept entièrement nouveau, mais ne se substituant


aucunement aux odontogrammes actuels, l'odontogramme proposé traduit l'ensemble des
données buccodentaires d'un individu en langage numérique. Il comprend 478 caractères : un
code identitaire (CID) à 10 caractères énonçant le sexe et l'âge du sujet ; il est suivi d'un code
numérique ou alphanumérique (CAIDENT) à 468 caractères définissant pour chaque dent,
son existence, son état puis ses données thérapeutiques, anatomiques, physiologiques et
pathologiques. Ce format d'échanges permet un langage commun entre les différents logiciels
métier et crée un trait d'union avec les systèmes existants. Accéder au dossier du patient non
identifié de façon pertinente par des requêtes automatisées, créer une carte d'identité
odontologique numérique pour des populations à risque, stocker l'ensemble des données pour
chaque denture avec un poids minimal et pouvoir les transmettre aisément, réaliser des études

42
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

épidémiologiques, améliorer la gestion quotidienne et la qualité du dossier médical, comparer


des banques de données numérisées à des fins d'identification unitaire ou de masse..., telles
sont les principales applications potentielles de ce nouvel outil.

Figure 26 : L’odontogramme numérique.

Le travail du chirurgien-dentiste au cabinet lors du remplissage de l’odontogramme ante-


mortem est essentiel en vue de leur utilisation en cas d’identification médicolégale. Grâce aux
logiciels informatiques, remplir un odontogramme est devenu très facile et permet aussi aux
praticiens d’incorporer les radiographies ou les photographies au dossier. Malheureusement,
dans notre pays, l’odontogramme est tenu de façon peu rigoureuse, voir même inexistant.

Dossiers Antemortem (AM) :

C’est aux autorités policières que revient la tâche de rechercher les dossiers AM d’une
victime. Elles sont en effet accès à des listes de personnes disparues sur le plan régional,
national et international. Il existe souvent des indices qui permettent de présumer une identité
et d’effectuer les recherches nécessaires: un porte-monnaie, un permis de conduire, des
vêtements, des affaires personnelles, des informations médicales ou dentaires, etc.
En recherchant un dossier bucco-dentaire, on peut faire appel aux:
– Médecins-dentistes (omnipraticiens, orthodontistes, etc.),
– Hôpitaux et cliniques
– Instituts dentaires
– Assureurs.
– Services sociaux (CNAS- CASNOS- Mutuelles).

43
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

– Familles / connaissances / collègues de travail.


– Radiologues.

Comparaison des données Ante-mortem (AM) et Post-mortem (PM) :

L’identification repose sur la comparaison d’éléments AMavec des éléments PM. Le premier
principe de base d’un examen odonto- stomatologique médico-légal est que tout traitement
des tissus dentaires laisse des traces indélébiles. Le second principe est que toute perte de
tissue ante-mortem plus importante qu’une perte de tissu post mortem constatée constitue un
facteur d’exclusion. De nos jours, les succès de la prophylaxie bucco-dentaire ont
considérablement réduit l’incidence de la carie dentaire chez les jeunes et celle des affections
parodontales chez l’adulte. Ces changements ont un effet sur l’odontostomatologie médico-
légale qui doit ainsi se concentrer davantage sur des caractéristiques anatomiques et des
particularités morphologiques pour pouvoir postuler une identité. La prophylaxie non
seulement réduit les traitements bucco-dentaires, mais limite aussi le nombre de radiographies
et de documents AM disponibles, et de là, la possibilité de comparer des données (SWEET et
coll. 1996).
Il est extrêmement important de rester objectif au cours d’un travail d’identification. Cette
objectivité est parfois difficile à maintenir lorsque l’on est en présence d’informations
AM et PM fragmentaires. Les pressions externes exigeant une conclusion rapide (familles,
juristes, médias) peuvent aussi gêner ce travail.
En limitant les premières informations concernant la mort de la victime à des renseignements
de base comme la cause du décès, le sexe de la victime, la date du décès, l’identité présumée
et les dossiers AM, l’objectivité de l’examinateur n’en sera que favorisée. Trop
d’informations préliminaires sur un cas risquent d’influencer l’opinion de l’odontologiste
médico-légal et de mettre en péril son objectivité.
Le processus d’identification odontostomatologique consiste à comparer toutes les
particularités visibles sur le cadavre ou la personne à identifier, les odontogrammes et les
radiographies AM et PM. Ces dernières seront prises si possible avec une incidence proche de
Celle des radiographies AM. Ces dernières peuvent donner des indications précieuses sur un
état antérieur et l’évolution d’une pathologie.
Par exemple :
- Une dent présente sur les dossiers AM peut avoir été extraite entretemps.
- Des caries présentes sur des radiographies AM peuvent expliquer la présence d’une
restauration, d’un traitement endodontique ou d’une extraction.
- Une dent manquante peut avoir été perdue postmortem(traumatisme, dessiccation, incendie,
animal).

Exemple de remplissage d’odontogramme à partir des radiographies :

-Noter dans les cases prévues à cet effet, dent par dent, en commençant par la 18 à la
mâchoire supérieure droite et en finissant par la 48 à la mâchoire inférieure droite, tous les
traitements et autres états constatés.

-Marquer sur l’odontogramme la situation et l’étendue des obturations et autres états


constatés.
- Utilisez du noir pour l’amalgame, du rouge pour l’or et du vert pour tout matériau de la couleur des
dents. Pour les dents manquantes ante mortem, marquez les dents correspondantes de l’odontogramme
d’une grande croix (X).

44
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

La situation précise sur les faces de la dent n’est pas réalisable avec un radiographique
panoramique classique, il faudrait une radio 3D. [8]

Figure 27.a : Radio panoramique (document 1).

Figure 27.b : Radio panoramique (document 2).

45
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 28 : Odontogramme Interpol.

46
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 29.a : Odontogramme (document 1).

47
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 29.b : Odontogramme (document 2).

48
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.2.2. Le dossier du patient

Le dossier du patient doit comprendre différentes informations.

•Les données administratives :

Nom, prénom, sexe, date de naissance, adresse, numéro de sécurité sociale, date du premier
et du dernier soin.

•Les données cliniques :

- Le motif de la consultation.
- L’anamnèse médicale.
- L’anamnèse odontologique.
- Les données de l’examen clinique exo-buccal et endo-buccal.
- Un schéma bucco-dentaire clair avant et après traitement.
- Les résultats des examens complémentaires.
- Les diagnostics.
- Les échanges avec les autres professionnels de santé.
- Les plans de traitement.
- Les traitements effectués.
- Le suivi thérapeutique et la fréquence des examens de contrôle.
- La prévention.

•Les pièces à conserver dans le dossier :

Fiches de consentement aux soins, double des prescriptions et des certificats, fiches
d’incidents de toutes sortes, radiographies ou reçu de remise au patient et détails des
radiographies remises, nature des prothèses et des matériaux mis en bouche. Ces informations
doivent être stockées sous format papier ou informatisée. Quel que soit le cas, il faut toujours
en avoir une sauvegarde.

III.3.2.1.2.3. Les indices anatomiques dentaires

L’odontologiste médico-légal va rechercher toutes les anomalies ou variations anatomiques


présentes en bouche qui constitueront des indices pour l’identification du cadavre. Ces
anomalies sont considérées comme des signes positifs. Elles portent sur le nombre, la forme,
le volume, la position, la structure et la couleur des dents.
III.3.2.1.2.3.1. Les anomalies de nombre

L’agénésie (absence de germe dentaire) est fréquente, peut toucher une, deux ou trois dents
permanentes, elle concerne par ordre de fréquence décroissante les troisièmes molaires, les
deuxièmes prémolaires inférieures, les incisives latérales supérieures, les deuxièmes
prémolaires supérieures et les incisives inférieures.

49
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Les dents surnuméraires sont des dents morphologiquement normales ou anormales. On peut
citer le mésiodens.[12]
L’anodontie (absence totale de dents) et l’oligodontie (absence de nombreuses dents) sont
assez rares.

Figure 30 : Anodontie. Figure 31 : Oligodontie des incisives.

Figue 32 : Mésiodens entre les deux centrales supérieures.

III.3.2.1.2.3.2. Les anomalies de forme

Le taurodontisme touche les premières molaires inférieures, la dent est large, la chambre
pulpaire est agrandie, les racines sont courtes.
La gémination est l’union entre un odontoïde et une dent. La bifidité de la racine au niveau de
la canine inférieure est fréquente, les racines surnuméraires aussi.
Le tubercule de Carabelli est un tubercule accessoire mésio-palatin présent dans 90% de la
population caucasienne sur la première molaire maxillaire.

50
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 33 : Aspect clinique du taurodontisme des molaires inferieures.

Figure 34 : Aspect radiologique du taurodontisme Figure 35 : gémination de 51 et 52.


des molaires inferieures.

II.3.2.1.2.3.3. Les anomalies de volume :

La microdontie peut être localisée (incisives latérales supérieures, troisièmes molaires) ou


généralisée relative (en rapport avec un volume maxillaire exagéré).

La macrodontie touche la couronne, les racines ou les deux.

Figure 36 : Microdontiedes incisives. Figure 37 : Macrodontie des incisives permanentes.

51
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.2.3.4. Les anomalies de position

Les inclusions sont révélées par la radiographie. Elles concernent la troisième molaire, les
canines supérieures et parfois peut affecter les prémolaires.
Les ectopies sont des dents qui font éruption en position anormale par rapport au site dentaire
normal (version, palato ou linguo position).
Les rotations concernent souvent les prémolaires ou les dents de sagesses.

Figure 38 : Rotation axiale de 11 et 21. Figure 39 : Canine ectopique.

III.3.2.1.2.3.5. Les anomalies de structure

Les dysplasies sont des altérations observées lors de la formation des tissus dentaires. Ce sont
soit des hyperplasies (plus rare), soit des hypoplasies (dent de Hutchinson, dent de Turner).
Elles peuvent être héréditaires comme l’amélogénèse imparfaite et la dentinogénèse
imparfaite.
La fluorose est une hypo minéralisation de l’email. Elle se manifeste par l’apparition de
taches blanchâtres dès l’éruption, de manière symétrique, plus fréquemment sur les
prémolaires et sur les deuxièmes molaires.

52
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 40 : Une amélogenèse imparfaite avant et après traitement.

Figure 41 : Aspect radiologique d’une dentinogénèse Figure 42 : Fluorose des dents permanentes.
imparfaite.

III.3.2.1.2.3.6. Les dyschromies

Les colorations extrinsèques sont liées au tabac (brun-noir), à la Chlorhexidine (brun), aux
métaux…etc.
Les colorations intrinsèques sont liées à la nécrose pulpaire (rose-brun), aux médicaments
(tétracyclines=jaune-brun), aux hypoplasies, etc.

Figure 43 : Coloration extrinsèque au Chlorhexidine. Figure 44 : Coloration intrinsèque à la tétracycline

53
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.2.4. Les indices thérapeutiques dentaires

Tout comme les indices anatomiques, les indices thérapeutiques caractérisent une personne.
Ce sont les soins conservateurs, les soins endodontiques, les soins prothétiques, la chirurgie
buccale et l’implantologie.

III.3.2.1.2.4.1. Les soins conservateurs

L’amalgame est encore largement utilisé par les praticiens. Il est facilement reconnaissable en
bouche sauf dans le cas de cadavre carbonisé (fig.45).
La résine composite passe plus inaperçue à l’œil du fait de leur bon rendu esthétique. Elle
peut être mise en évidence par une lumière ultraviolette (fig.46).
Les verres ionomères ont une teinte plus opaque que la résine composite.
Les inlays et onlays en céramiques par rapport au métal sont plus répandus car ils donnent un
bon rendu esthétique.

Figure 45 : Restauration a l’amalgame. Figure 46 : Restauration au composite.

III.3.2.1.2.4.2. Les soins endodontiques

La radiographie va permettre de visualiser les traitements canalaires.


L’utilisation de cônes de gutta percha est quasi constante mais on peut retrouver aussi des
cônes d’argent ou de résine.
Les dépassements de pâte d’obturation, les faux canaux, les obturations incomplètes, les bris
d’instrument, les tenons radiculaires sont autant d’indices pour identifier une personne.
Le médecin -dentiste doit également, faire une radiographie préopératoire et une radiographie
postopératoire pour chaque obturation canalaire (fig.47).

54
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 47: Traitement canalaire.

III.3.2.1.2.4.3. Les soins prothétiques

La prothèse amovible :

Il faut décrire le nombre et la position des dents prothétiques, la classe de l’édentation d’après
la classification de Kennedy Appel gate, l’emplacement des crochets, le matériau de la plaque
base et des dents, la forme de la prothèse (fig.48).

L’odontologiste médico-légal peut aussi déterminer l’âge de la prothèse en se basant sur


l’usure des dents prothétiques, les adjonctions, les rebasages, les réparations.

L’accumulation de tartre donne aussi une idée de l’ancienneté de la prothèse.

Figure 48 : Châssis métallique.

La prothèse conjointe :

Elle concerne les couronnes unitaires, les bridges et les couronnes sur implants. Il faut
déterminer le matériau utilisé : nickel-chrome, or jaune, or blanc, céramique, … comme pour

55
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

la prothèse amovible, l’odontologiste médico-légale va déterminer l’âge de la couronne en


observant les fêlures dans la céramique et l’usure occlusale. Il peut y avoir aussi des
modifications secondaires comme la réfection d’un point de contact ou la reprise d’un
traitement endodontique.

III.3.2.1.2.4.4. La chirurgie buccale

L’extraction dentaire est un acte fréquent qui laisse des stigmates sur l’os. En effet, celui-ci
subit des remaniements lors de la cicatrisation. Il est possible de situer une extraction dans le
temps si celle-ci s’est produite récemment.
La chirurgie péri-apicale (résection apicale) montre une image caractéristique à la
radiographie (fig. 49), tout comme les hémisections, les amputations radiculaires ou toutes
interventions sur le parodonte (membranes, matériaux de comblement) (fig.50).

Figure 49: Résection apicale.

III.3.2.1.2.4.5. l’implantologie
L’implantologie fait désormais partie de la pratique courante du médecin dentiste. Chaque
modèle d’implant se différencie aisément.
Lors de l’examen endo-buccal, les implants sont prélevés et décrits. La description concerne
leur classe (juxta ou endo-osseux), leur forme, leur taille et leur composition.

III.3.2.1.2.5. Les indices pathologiques dentaires

Ce sont toutes les manifestations pathologiques bucco-dentaires non soignées.


La lésion carieuse est un indice qui permet de dresser l’état de la denture. C’est aussi un
indice sur l’hygiène de la personne.
L’odontologiste médico-légal aura plus de mal à retrouver des documents ante-mortem pour
une personne polycariée (en supposant qu’elle ne consulte pas) que pour une personne en
cours de soins (dents soignées et dents cariées).
Les parodontopathies sont visibles à la radiographie et la gravité d’atteinte des tissus osseux
détermine le type de la parodontite. L’alvéolyse peut être localisée ou généralisée.

56
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Les pertes osseuses provoquées par les parodontites revêtent des aspects très caractéristiques
visibles sur les pièces osseuses.

Les traumatismes dentaires tels que les fêlures ou les fractures sont courant en post-mortem
du fait de la déshydratation des dents. Pourtant, l’odontologiste médicolégal peut les
différencier des fractures ante-mortem. En effet, lors d’une fracture ante mortem, le trait de
fracture est généralement rectiligne et intéresse l’émail et la dentine.
Lors d’une fracture post-mortem, le trait de fracture suit la jonction amélo-dentinaire et la
perte de substance intéresse seulement l’émail (fig 50).

Figure 50 : Fracture de l’angle mésiale de la 21.

III.3.2.1.2.6. Les indices anatomiques bucco-dentaires

Les malformations ou les exostoses nous donnent aussi beaucoup d’information sur le
cadavre.

III.3.2.1.2.6.1. Les fentes labio-palatines :

Ce sont des malformations de la face résultant d’un défaut de fusion ou de coaptation des
bourgeons maxillaires supérieurs avec le processus intermaxillaire du bourgeon frontal (au
niveau de la lèvre et de la gencive) ou des processus palatins des deux bourgeons maxillaires
supérieurs entre eux (au niveau du palais). Elles peuvent être unilatérales, bilatérales ou
totales (fig.51).

57
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 51 : Fente labio palatine unilatérale


III.3.2.1.2.6.2. Les tori :

Ce sont des exostoses d’origine congénitale, présents au maxillaire ou à la mandibule. Au


maxillaire, ils se situent sur la voûte palatine ; à la mandibule, sur la face linguale de la
branche horizontale. Ils sont de dimension variable et lorsqu’ils sont gênants pour le patient,
leur traitement est chirurgical (fig.52).

Figure 52 : Les tori mandibulaires.

III.3.2.1.3. La chéïloscopie et la rugoscopie


III.3.2.1.3.1. La chéïloscopie
La chéïloscopie est l’étude et l’enregistrement graphique de la morphologie des lèvres
humaines et des sillons labiaux qui la parcourent.
Les sillons se situent dans la partie muqueuse de la lèvre qui commence au niveau de la
convexité libre des lèvres et se continue en avant vers le liseré labial, zone de transition
cutanéo-muqueuse. Cet assemblage de sillon semble être propre à chacun.
La classification de Renaud, établie en 1973, parait la plus complète, elle est basée sur les
caractéristiques des sillons labiaux selon dix types, et stipule que la morphologie et la
topographie des sillons ne se modifient pas dans le temps.

58
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Dans cette classification, à chaque type est attribuée une lettre ; les dix types labiaux sont
représentés par les dix premières lettres de l’alphabet, en minuscule pour la lèvre supérieure et
en majuscule pour la lèvre inférieure. Chaque lèvre est séparée en deux régions, droite et
gauche. Les lettres majuscules G et D pour la lèvre supérieure et les lettres minuscules g et d
pour la lèvre inférieure (fig.53).
La prise des empreintes labiales nécessite une méthodologie simple mais stricte car une même
personne peut laisser des empreintes différentes en fonction de l’ouverture buccale et de la
pression exercée.
L’unicité et la pérennité des dessins des lèvres ont été mis en évidence mais il s‘avère que le
manque d’archives, la modification des lèvres en fonction de l’état du cadavre ou des
pathologies (lichen plan, herpès labial, sclérodermie) limitent l’utilisation de cette méthode
d’identification. Par contre, elle s’avère très utile pour confondre un assassin lorsqu’il laisse
des traces de lèvres.[2]

Figure 53 : Classification chéïloscopique selon Renaud.

59
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

La lettre représentée Le type labial


A Sillon complet allant d’un bord à l’autre d’une lèvre.
B Sillon partiel partant d’un bord mais ne rejoignant pas l’autre.
C Fourche allant d’un bord à l’autre d’une lèvre.
D Fourche partant d’un bord mais ne rejoignant pas l’autre.
E Sillon en forme de branche d’arbre allant d’un bord à l’autre.
F Sillon en forme de branche d’arbre ne rejoignant pas l’autre bord.
G Forme réticulée.
H Intersection des sillons en X et en forme \\.
I Sillon horizontal.
J Autre formes et dispositions (triangle, ellipse et petit sillon).

Tableau 8 : La Classification chéïloscopique selon Renaud.

III.3.2.1.3.2. La rugoscopie

La rugoscopie est l’étude des papilles palatines. Elle peut permettre l’identification par la
comparaison entre le système bunoïdien d’un inconnu et un modèle en plâtre ou des
photographies intra-orales.
Les papilles palatines sont des crêtes irrégulières et transversales, situées dans la partie
antérieure de la fibromuqueuse palatine, en avant de la première molaire maxillaire.
On dénombre trois types :
1- La papille incisive ou papille bunoïde qui est une petite éminence charnue, en arrière des
incisives centrales maxillaires. Elle correspond au canal palatin antérieur, point d’émergence
des nerfs et vaisseaux naso-palatins.
2- Les papilles latérales antérieures droites et gauches qui ont un trajet d’avant en arrière de la
papille centrale jusqu’au tubercule de la canine. Elles sont le plus souvent symétriques.
3- Les papilles latérales postérieures sont plus ou moins transversales, obliques, arciformes ou
ondulées. Elles sont plus asymétriques que les précédentes.
Les papilles palatines sont caractérisées par leur pérennité, leur immuabilité et leur variabilité
morphologique. Lors d’un incendie, la muqueuse palatine demeure apparemment intacte
protégée par les tissus cutanéo-muqueux et les dents et de ce fait, permet l’identification.
Mais son utilisation comme indice médico-légal trouve sa limite dans les cas d’écrasement
céphalique, de carbonisation en l’absence de protection et de décomposition.

60
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

L’étude du système bunoïdien ne s’effectue pas directement en bouche. Il se fait à l’aide de


moulages. L’empreinte faite à l’aide d’un hydrocolloïde ou d’un élastomère reproduit avec
une grande précision l’ensemble des rugae. L’examen peut aussi se faire à partir de
photographie intra-oral mais cette technique est complexe et nécessite souvent la dépose du
maxillaire (fig 54).
Enfin, l’odontologiste médico-légal peut photographier les moulages en plâtre après avoir
marqué les rugae au crayon noir. On obtient ainsi un rugogramme.
En 1955, un classement de ces crêtes a été établies par Lysell, cette classification est toujours
utilisée aujourd’hui dans les enquêtes ou les crêtes des deux cotés sont numérotées
séparément d’avant en arrière et classées selon leur forme:

Primaires ou principales 5 mm ou plus, le début se situe dans le quart médian, il y en


a 3 à par hémi-maxillaire.
Secondaires ou accessoires De 3 mm à 5 mm, il y en a 2 par hémi-maxillaire.
Fragmentaires De 2 à 3 mm.
Ramifiées Une crête primaire avec la présence de subdivision connectée
à la partie principale.
Unifiées Rares.
Interrompues Exceptionnelles.

Tableau 9 : le classement de crêtes établi par Lysell.

Les intérêts de cette technique sont :


-Une pérennité et immuabilité des papilles palatines (elles persistent durant toute la vie et se
réforme de façon identique en cas de traumatisme).
-Une grande variété de rugogrammme.
-S’il existe une anomalie (torus,fente palatine…) l’identification est facilitée
-C’est une méthode utile quand il s’agit d’une combustion car les lèvres restent closes et
protegent le palais.

Figure 54 : Les rugae palatines.


61
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.4. Les empreintes génétiques (ADN)

L’acide désoxyribonucléique ou ADN est une molécule présente dans toutes les cellules
vivantes, et qui renferme l’ensemble des informations nécessaires au développement et au
fonctionnement d’un organisme. C’est aussi le support de l’hérédité, car il est transmis lors de
la reproduction, de manière intégrale ou non. Il porte donc l’information génétique et
constitue le génome des êtres-vivants », (Larousse médical).
La technique d’identification génétique est un puissant outil de diagnostic en médecine légale.
En effet, les caractères génétiques d’un individu sont les mêmes dans toutes ses cellules et
restent les mêmes après sa mort.
L’analyse génétique d’un échantillon biologique permet de :
-Etablir le lien de parenté entre une victime et les membres de sa famille.
-De conclure que les victimes n’avaient pas le lien de parenté.
-De réunir des fragments de corps.
Chaque cellule somatique humaine possède un noyau contenant vingt-trois paires de
chromosomes. Le génome humain est formé d’une molécule d’ADN protégée par des histones
(protéines globulaires). La molécule d’ADN est composée de deux brins complémentaires ou
chaîne de nucléotides. Cet enchaînement de nucléotides détermine l’unicité de chacun.
Le prélèvement d’un échantillon doit être effectué sur toutes les victimes même si
l’identification dentaire à eu lieux (fig 55).

Figure 55 : Schéma descriptif de différentes séquences d’ADN.

L’information génétique d’un individu est unique car aucun membre de l’espèce ne possède la
même combinaison de gêne codé par l’acide désoxyribonucléique (ADN).
Le principe est d’analyser des séquences d’ADN répétitives non codantes dont le nombre de
répétition est propre à chaque individu. En effet, 10% de notre ADN dirige la synthèse des
constituants de notre corps alors que 90 % restant correspondent à un ADN non codant très
variable d’un individu à l’autre, c’est l’empreinte génétique.
L’ADN est extrait des cellules provenant des taches de sang, sperme, cellules buccales
déposées par la salive, des cheveux…..

62
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Lors d’une identification, on recherche des répétitions de base STR (Short Tandem Repeat)
dans l’ADN non codant. Pour cela, on utilise en moyenne 5 secondes successives (courtes
séquences radioactives d’ADN monobrin, complémentaire du fragment à explorer), ce qui
amène la probabilité de tomber par hasard sur deux empreintes identiques a une chance sur
plusieurs milliards.
La dent est une source d’ADN excellente, utilisable pour les empreintes génétiques car la
comparaison de l’ADN préservé dans la dent et extrait d’un individu non identifié peut être
faite avec un échantillon connu antérieur à la mort (sang, brosse à cheveux, vêtements……)
ou un parent ou un enfant de mêmes parents.
L’ADN génomique est trouvé dans le noyau des cellules, surtout celles des dents, ou la pulpe
intacte assure suffisamment de matériel biologique par l’analyse de PCR (Polymérase Chain
Réaction).
L’extraction de la pulpe dentaire (non altérée)se fait par le broyage mécanique après ouverture
de la dent et incubation de la pulpe dans un tampon de lyse puis l’extraction de l’ADN par
précipitation.
L’ADN semble stable et résiste durant trois semaines à des pH variant de 3 à 7 à des
températures de 4 à 25 °. Les dégradations seront notables quand les dents sont placées en
terre durant plusieurs semaines.
L’ADN mitochondrial est contenu dans les cellules. Or, il existe beaucoup des mitochondries
dans les cellules et donc de nombreuses copies d’ADN mitochondrial, de plus, on sait que
l’ADN mitochondrial est transmis par la mère.
Les échantillons requis pour l’analyse génétique sont le tissu musculaire principalement, le
tissu osseux, le cerveau, le rein, la peau ou le cuir chevelu.
Une recherche d’empreinte génétique se fait toujours sur demande d’un magistrat[8].

Figure 56 : Prélèvement d’ADN.

63
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.1.5. Comparaison des données et conclusion

Une fois toutes les informations ante et post-mortem récoltées, la comparaison des données
peut commencer.

La première phase de comparaison :

Se fait par l’analyse de la formule dentaire : Dents présentes et dents absentes.


L’odontologiste médico-légal peut obtenir trois cas de figures, une flagrance d’incohérence,
une proximité de cohérence ou une flagrance de cohérence. La flagrance d’incohérence
entraîne avec certitude l’exclusion de l’identité, l’analyse des autres supports n’est pas
poursuivie. Dans le cas d’une proximité de cohérence, c'est-à-dire des formules dentaires très
proches l’une de l’autre avec des différences explicables, il n’y a pas rejet d’identité et le
travail d’analyse continu. Dans le cas de la flagrance de cohérence, les formules sont
parfaitement identiques mais l’odontologiste médico-légal continue son travail d’analyse pour
confirmer l’identité.

La deuxième phase :

L’odontologiste médico-légal va mettre en évidence un maximum de concordances entre les


données ante-mortem (supports) et les données post-mortem (indices) et chercher une
éventuelle discordance. Il va analyser les odontogrammes dent par dent.
Un caractère thérapeutique absent sur un support mais présent sur un indice et compatible
historiquement, incite à rechercher une confirmation. Par contre, un caractère anatomique
absent sur un support et présent sur un indice remet en cause l’identité. Une fois le nombre
d’analogies conséquentes obtenues, on passe à la troisième phase.

La troisième phase :

Elle revient à analyser le nombre, la quantité, la fiabilité des analogies, à expliquer les erreurs
ou les incompatibilités. C’est la phase statistique qui permet de donner le degré de probabilité
d’une identification positive.
Chaque indice est analysé et apporte un élément de réponse à la question : qui est cette
personne ?
L’odontologiste doit répondre du mieux qu’il peut à cette question et ne pas hésiter à
rechercher d’autres supports si nécessaire comme l’ADN.

III.3.2.2. l’identification évaluative

III.3.2.2.1. Définition

L’identification évaluative se base sur des évaluations statistiques et sans présomption


d’identité de la victime. Elle va ainsi déterminer l’ethnie, le sexe, l’âge, le groupe sanguin,
etc, et supposer une identité par la reconstruction faciale.
64
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

III.3.2.2.2. Détermination de l’ethnie

Si cette détermination peut être relativement aisée sur un cadavre frais, elle devient
rapidement difficile voire impossible avec l’apparition de la putréfaction. De très nombreuses
méthodes ont été proposées pour tenter de déterminer l’ethnie d’un individu à partir de
mensurations ostéométriques, notamment au niveau du crâne. Aucune de ces techniques n’a
véritablement fait la preuve de sa pertinence.
L’analyse crâniométrique est la base de la détermination de l’ethnie. Mais lorsqu’il ne reste
que des éléments dentaires, on va supposer une ethnie. L’odontologiste médico-légal va se
baser sur certains indices dentaires, et sur sa connaissance de l’anatomie dentaire.

Indice dentaire de Flower (IF) ou indice crânio-dentaire:

𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥 𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦 𝐝𝐝𝐝𝐝𝐝𝐝 𝐩𝐩𝐩𝐩é𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦 𝐞𝐞𝐞𝐞 𝐝𝐝𝐝𝐝𝐝𝐝 𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦


𝑰𝑰𝑰𝑰 =
𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥 𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧𝐧 − 𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛

On obtient les valeurs suivantes :

-IF<41,9 pour le maxillaire.


Des dents petites (Microdontes)
- IF<44,9 pour la mandibule

-42,0<IF<43,9 pour le maxillaire


Des dents moyennes (Mésodontes)
-45,0<IF<46,9 pour la mandibule
-44,0<IF<45,9 pour le maxillaire
Des dents grosses (Mégadontes)
-47,0<IF<47,9 pour la mandibule

-IF>46,0 pour le maxillaire

Des dents très grosses (Hypermégadonte) -IF>48,0 pour la mandibule

Tableau 10 : Les valeurs moyennes d’IF.

Indice mandibulaire (IM) :

𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥 𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭𝐭 𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦𝐦


𝑰𝑰𝑰𝑰 =
𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥𝐥 𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛

65
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

On obtient les valeures suivantes :

- Des mandibules courtes ou larges (Brachygnathes) : IM<85

- Des mandibules moyennes (Mésognathes): 85<IM<89

- Des mandibules longues ou étroites (Dolichognathes): IM>90

Indice fronto-zygomatique (IZG) :

𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋 𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛
𝐼𝐼𝒁𝒁𝒁𝒁 = 𝐗𝐗𝐗𝐗𝐗𝐗𝐗𝐗
𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋𝐋 𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛𝐛

On obtient :

 Des mâchoires étroites : IZG<75,9


 Des mâchoires moyennes : 76<IZG<77,9
 Des mâchoires larges : IZG>78

L’odontologiste médico-légal sait que le tubercule de Carabelli est une particularité des
populations caucasiennes, rare chez les populations africaines ou asiatiques.

Le prognathisme dento-alvéolaire et le diastème entre les incisives centrales maxillaires sont


fréquents dans les populations africaines. On retiendra donc que dans la grande majorité des
cas il est très difficile de préciser l’origine ethnique d’un individu à partir de ses restes
squelettiques, qui restent des éléments d’orientation.

III.3.2.2.3. Détermination du sexe

Il existe de nombreux moyens anthropologiques pour déterminer le sexe. Le pubis est l’os le
plus utile. La grande échancrure sciatique est plus ouverte chez la femme ; l’ouverture de
l’angle sous-pubien avec les branches ischio-pubiennes fait un angle de 90°, celui de l’homme
est obtus. Le crâne présente aussi de nombreux caractères morphologiques en rapport avec le
dimorphisme sexuel.

On note de nombreuses différences entre l’homme et la femme. L’homme a un front fuyant,


des arcades sourcilières marquées, des rebords orbitaires épais et mousses, une articulation
vaso-frontale anguleuse et des apophyses mastoïdes proéminentes. La femme, quant à elle, a
un front droit, des arcades sourcilières moins marquées, des rebords orbitaires nets et
tranchants, une articulation vaso-frontale courbe et des apophyses mastoïdes courtes.

Au niveau dentaire, plusieurs études ont été faites pour montrer des différences de dimension
entre les dents masculines et féminines.

66
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

PENNAFORTE, dans sa thèse, montre que les structures bucco-dentaires offrent six
paramètres permettant d’étudier le dimorphisme sexuel :
- Le rapport entre les largeurs des incisives centrales et latérales supérieures
- L’angle goniaque
- La hauteur de l’os alvéolaire mandibulaire.
- La largeur bi-goniaque.
- La largeur bicondylienne.
- La distance de l’épine de Spix par rapport à la cristatemporalis.
En résumé, l’évaluation porte essentiellement sur l’étude de la morphologie mandibulaire.

PENNAFORTE a défini des valeurs moyennes récapitulées dans le tableau Suivant :

Mesures Homme Femme


Différence de largeur des Supérieure à 2 mm Inférieure à 2 mm
incisives supérieures
Angle goniaque droit Supérieur à121 grades Inférieur à 121 grades
Angle goniaque gauche Supérieur à 125 grades Inférieur à 125 grades
Hauteur de l′os mandibulaire Supérieur à 30 mm Inférieur à 30 mm
Largeur bigoniaque Supérieur à 103 mm Inférieur à 87 mm
Largeur bicondylinne Supérieur à 125 mm Inférieur à 105 mm
Distance épine de spix-crista Supérieur à 11,5 mm Inférieur à 11,5
temporalis

Tableau 11 : Les valeurs moyennes des paramètres de PENNAFORTE.

Figure 57 : Les paramètres de PENNAFORTE.

67
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

La méthode « DIMODENT»1998 :

Elaborée par P. Fronty, F. Coignet et P. Ingrand, consiste à mesurer au pied à coulisse les
diamètres mésio-distaux et vestibulo-linguaux des canines et incisives latérales au niveau de
la ligne des plus grands contours coronaires.

Le coefficient issu de la régression logistique Y est calculé par la formule :

Y = 24,2 + (1,54 x IL MD) + (1,92 x IL VL) - (2,84 x C MD) - (3,38 x C VL)

D'où l'expression P, probabilité d'être en présence d'une personne de sexe féminin :

P = 1 / (1 + e-y)

P tend vers la denture est vraisemblablement féminine avec la probabilité calculée.


100%
P tend vers 0% la denture est vraisemblablement masculine avec une probabilité
100% - P.

P = 50%. la discrimination est nulle. Il est impossible de se prononcer sur le sexe

Cette étude a été réalisée sur une population de 175 hommes et 175 femmes décédés,
représentatifs de la population leucoderme française.

Après un détartrage souvent nécessaire, des moulages dentaires ont été effectués pour chaque
sujet, avec des matériaux d'empreinte et de coulée répondant aux critères de garantie de
restitution fidèle des mesures dentaires réelles. Les mesures ont ensuite été prises selon le
grand axe de chaque dent, avec un pied à coulisse à affichage digital, de précision 0,1mm.

Les résultats ont confirmé que la tendance male se caractérise par une forte canine
mandibulaire et une petite incisive latérale.
La détermination du sexe par les dents est possible et une confirmation par des mesures
anthropométriques ou par le profil ADN.

68
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Evaluation du sexe par méthode Dimodent


120%
P
r 100%
o
b 80%
a
b 60%
i
l 40%
i
20%
t
é
0%
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8

valeur de Y

Colonne1

Figure 58 : Evaluation du sexe par la méthode DIMODENT.

III.3.2.2.4. Détermination de l’âge


La détermination de l’âge ne peut se faire qu’à partir des dents ayant conservées leur
intégrité. L’étude chronologique de la calcification des dents permet de déterminer trois
périodes : la période fœtale, la période de la naissance jusqu’à la fin de la denture mixte et la
période adulte.

Chez le fœtus
Dès la seizième semaine, il est possible de mesurer le chapeau de dentine. La minéralisation
commence au cours du quatrième et du cinquième mois in utero sur les futures incisives
mandibulaires. Au sixième mois in utero, il existe cinq sacs dentaires par hémi-arcade.

Chez l’enfant
Apres la naissance, il est possible de déterminer l′âge dentaire post-mortem grâce à une étude
histologique réalisé sur coupe fine de dent (150 micromètres) .On recherche alors la ligne
néonatale d′Orban (perturbation dans le métabolisme au moment de la naissance) et on
mesure l′épaisseur des tissus (coté pulpaire).
L’étude du développement dentaire est la méthode de choix pour estimer l’âge. Il suffit pour

69
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

cela de faire l’examen des arcades, un examen radiographique (cliché panoramique) et


d’utiliser les données relatives aux populations de référence. Pour un enfant âgé entre 3 mois
et 30 mois, l’âge est estimé par l’étude de l’éruption dentaire. Pour un enfant âgé de plus de
30 mois, l’âge peut s’estimer par étude de la résorption des dents temporaires et celle de la
croissance des racines des dents définitives.

Etude de l’éruption dentaire


L’éruption dentaire est un processus de développement au cours du quel la dent se déplace
verticalement de sa position initiale dans la crypte alvéolaire vers sa position fonctionnelle
dans le plan occlusal. La détermination de l’âge dentaire sera réalisée par l’étude de la
succession entre dentitions temporaire et permanente. Ainsi, du 5ème mois à 2 ans et demi,
l’âge peut être estimé par l’étude de l’éruption des dents temporaires avec une marge d’erreur
de 2 à 6 mois.

La période située entre 3 ans et 6 ans correspond à la période de stabilité, sans éruption ni
chute dentaire.
De 6 ans à 12 ans, l’âge peut être estimé par la chute des dents temporaires et l’éruption des
dents permanentes.
A12 ans, toutes les dents permanentes sont présentes sur l’arcade sauf les dents de sagesse.
De nombreux auteurs ont proposé une évaluation de la maturation dentaire puisque la
calcification d’une dent pourrait mieux estimer l’âge dentaire que son émergence clinique.
Plusieurs études ont été menées par différents auteurs qui ont abouti à l’établissement de
diagramme et de tableaux de référence comme par exemple :

- Le diagramme de Hurme :

Edification
Dents Eruption complète des Résorption Remplacement
racines
61-71 3à 6mois 2ans 4ans 7ans
62-72 6à12mois 2ans ½ 5ans 8ans
63-73 18à24mois 3ans 8ans 10ans
64-74 12 à18mois 3ans 6ans 10ans
65-75 24 à30mois 4ans 7ans 11ans

Tableau 12 : Date d’éruption, édification radiculaire, résorption et remplacement des dents temporaires.

70
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Chez l’adulte
L’âge adulte est atteint à quinze ans et on ne peut plus s’appuyer sur les phénomènes de
formation et d’éruption des dents. Les troisièmes molaires ne sont pas de bon critère
d’évaluation en raison de la variabilité de leurs présences et de leurs évolutions.
L’odontologiste médico-légal va donc utiliser différentes méthodes que nous allons évoquer.

La méthode de Gustafson
Il s’agit d’une technique histologique d’évaluation de l’âge dentaire, basée sur les variations
morphologiques liées au vieillissement de l’organe dentaire, en fonction de la sénescence.
Gustafson utilise six paramètres pour estimer l’âge :
- L’usure A.
- La parodontose P.
- L’apposition de dentine secondaire S.
- L’apposition de cément C.
- La résorption de la racine R.
- La transparence de la racine T.
Ces paramètres sont en rapport avec l’âge du sujet mais peuvent être influencés par des
facteurs pathologiques. Ils sont affectés d’un coefficient allant de 0 à 3. La combinaison de
l’ensemble de ces critères peut donner une indication de l’âge.
La somme des coefficients attribués à chacun des six paramètres donne un indice x.
L’estimation de l’âge dentaire A répond à la formule :

A= 11,43+4,56x.

La moyenne d’erreur en année est de 0 à 5 ans pour une tranche d’âge comprise de 10 à 41
ans, et supérieure à 7 ans au-delà de 41 ans. Il est préférable de ne pas utiliser cette méthode
pour un individu de 69ans.

Les dents utilisées sont des mono-radiculées antérieures. Avant l’extraction de la dent de son
alvéole, on évalue le degré de parodontose, c'est-à- dire la distance entre la jonction amélo-
cémentaire et le sommet de l’os alvéolaire. La dent est ensuite usée selon son grand axe
jusqu’à l’obtention d’une lame de 1 mm d’épaisseur.
On évalue alors la transparence. Puis la lame est usée jusqu’à faire 0,25 mm et enrobée.[8]

71
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

A0 pas d’usure
A1 usure touchant l’émail
USURE (A)
A2 usure atteignant la dentine
A3 usure atteignant la pulpe
P0 pas de parodontose
P1 débutante
PARODONTOSE (P) P2 dépassant le premier tiers de la racine
P3 dépassant les deux tiers de la racine

S0 pas de dentine secondaire


S1 début de la formation dans la partie
supérieur de la cavité pulpaire
DENTINE SECONDAIRE (S)
S2 occupe la moitié de la cavité pulpaire
S3 occupe la quasi-totalité de la chambre
Pulpaire
C0 fine couche cémentaire
C1 couche plus épaisse
APPOSITION CEMENTAIRE (C)
C2 couche importante
C3 couche très importante
R0 pas de résorption
R1 quelques points limités de résorption
RESORPTION RACINE (R) R2 perte de substance notable
R3 perte de substance atteignant cément
et dentine
T0 pas de transparence
T1 transparence très limitée, débutante
TRANSPARENCE RACINE (T) T2 transparence dépassant le tiers apical
T3 transparence dépassant les deux tiers
Apicaux

Tableau 13 : Les six paramètres de Gustafson.

La méthode de Lamendin :

Cette méthode d’estimation de l’âge est basée sur les mesures de deux paramètres :
-La parodontose.
-La translucidité radiculaire.
Cette technique est plus rapide et plus simple que celle de Gustafson. Il est préférable de
choisir les incisives supérieures.
L’utilisation de cette méthode est déconseillée chez les individus âgés de moins de 25ans
d’où son intérêt car avant 25 ans les techniques d’estimations odontologiques et
anthropologiques sont fiables.

72
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

La formule de Lamendin est la suivante :

Age= (0,18 X P) + (0,42 X T) +25,53

P= (hauteur de la parodontose X 100)/longueur de la racine.


T= (hauteur de la translucidité X100)/longueur de la racine.

II.3.2.2.5 Détermination du groupe sanguin et de l’ADN


La dent est un endroit suffisamment protégé pour conserver des cellules érythrocytaires et
permettre une analyse du groupe sanguin du cadavre à identifier. Il existe différents groupes
sanguins.
- Les groupes érythrocytaires :
-Le système ABO : les globules rouges contiennent au niveau de leur membrane les antigènes
A ou B ou les deux à la fois ou aucun, d’où quatre groupes sanguins : A, B, AB et O.
- Le système Rhésus : 85% de la population est Rh+ et 15% Rh-. Il existe cinq antigènes D,
C, E, c, e qui s’associent par trois pour déterminer huit haplotypes différents.
-Les autres systèmes : les systèmes Kell (K et k), Duffy (Fy a, Fy b, Fy c), Kidd (JKa, JKb),
etc.
-Les groupes sériques : De nombreuses protéines plasmatiques présentent un polymorphisme
génétique informatif, facilement analysable par électrophorèse. Les plus utilisées sont l’α-1-
antitrypsine, la transferrine, les immunoglobulines G, les fractions C2, C3 et C4 du
complément, l’haptoglobine et la composante Gc.
- Le système HLA (Human Leucocyte Antigen) : Il se trouve sur le bras court du chromosome
6. Il est composé d'antigènes présents à la surface des cellules, les antigènes de classe I et les
antigènes de classe II. Le système HLA est constitué de nombreuses sous-unités, ce qui induit
une étonnante variété. En clair, chaque individu a un système HLA qui lui est propre.
En conclusion, la détermination du groupe sanguin et/ou de l’ADN peut se faire à partir des
dents.

II.3.2.2.6.La reconstruction faciale


La reconstruction faciale regroupe plusieurs procédés dont : la superposition faciale, la
restauration faciale et la reconstruction faciale proprement dite.
Elle permet de retrouver les caractères généraux du visage. Cela permet de proposer une
identité à soumettre à une reconnaissance.
La superposition faciale consiste à « superposer » la photographie d’une victime à des
photographies du crâne inconnu à identifier.

73
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 59 : superposition du crane d’une victime.

La restauration faciale n’est applicable que s’il reste suffisamment de tissus mous sur le
crâne de la victime pour restaurer son visage.
La reconstruction faciale s’applique à un crâne sans persistance de tissus mous. Il existe
plusieurs méthodes, elles sont graphiques ou plastiques, bi ou tridimensionnelles,
informatisées ou pas.

Figure 60 : reconstruction faciale d’une victime.

74
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

II.3.2.2.6.1 La restauration faciale


Le but de la restauration faciale est de restaurer un visage traumatisé ou décomposé afin de
restituer le résultat pour permettre une identification de la victime par des proches. Elle se
déroule donc en 3 phases :
- La restauration proprement dite : elle utilise des techniques chirurgicales et/ou des
techniques thanatopraxiques. Ces techniques sont complémentaires.

- La restitution du résultat se fait par la photographie, par son dessin, par son moulage, par le
dessin informatisé ou la retouche informatique d’image.

- L’appropriation du résultat va permettre de donner une piste sur l’identité de la victime. Les
indications de la restauration faciale sont vastes. Elle peut être utilisée dans des cas de
mutilation du visage, de décomposition, de submersion, de carbonisation. Mais il faut tout de
même la persistance de tissus mous en quantité suffisante même si leur qualité est médiocre,
voire catastrophique.

II.3.2.2.6.2 La reconstruction faciale


II.3.2.2.6.2.1. Description
Toute reconstruction faciale est précédée par une analyse craniométrique complète et précise.
Cette étude repose sur des mesures prises à partir de points osseux fixes. Elle s’effectue en
deux temps :
- Une analyse métrique : il s’agit de la description des points, angles et indices.
- Une analyse descriptive : il s’agit de l’analyse précise des formes du crâne à
reconstruire.
Elle s’appuie aussi sur la céphalométrie qui permet la mesure des structures osseuses et
cutanées à partir de repères préalablement définis grâce à des données de l’imagerie comme la
téléradiographie de profil.
Les examens radiographiques facilitent les mesures d’épaisseurs tissulaires nécessaires pour
la reconstruction faciale.
L’épaisseur des tissus mous est un paramètre très important en reconstruction faciale. En
effet, ces épaisseurs sont mesurées à partir de points anthropologiques ou céphalométriques
précis qui constituent des guides dans le travail de reconstruction.
Il existe plusieurs méthodes :

75
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

II.3.2.2.6.2.2 Les méthodes bidimensionnelles manuelles ou méthodes graphiques :


Elles sont utilisées en complément des méthodes tridimensionnelles ou plastiques. Elles sont
de deux types : le dessin et la méthode craniographique latérale de George.
Le dessin : La première étape est la mise en place de marqueurs d’épaisseur tissulaire sur le
crâne. Puis il est positionné dans le plan de Francfort et photographié en vue latérale et en
grandeur réelle. Enfin, le dessin est réalisé sur un calque par transparence.
La méthode crâniographique latérale de George : Elle s’appuie sur une analyse de
téléradiographies de profil ou radiographies latérales permettant donc un dessin uniquement
du profil de la victime.

II.3.2.2.6.2.3 Les méthodes tridimensionnelles manuelles


La reconstruction faciale manuelle anatomique : Il s’agit d’installer des «plots» sur les points
anthropologiques précis et indiquent les épaisseurs des tissus mous publiés dans la littérature.
Puis, on relie ces points avec de l’argile (ou autre matériau équivalent) pour simuler les tissus
mous recouvrant les muscles. Ces muscles permettent une reconstruction correcte des zones
où les tissus mous ne sont pas mesurés.
Cette reconstruction suit des règles plus anatomiques qu’artistiques et donc réduit la
subjectivité liée à l’artiste.
Strip plastic facial reconstruction
Elle ne fait appel qu’aux structures osseuses et aux épaisseurs de tissus mous et plus du tout
aux structures musculaires. On installe des plots, puis on relie ces points avec un matériau
adapté malléable en le découpant en bandes dont l’épaisseur varie du début de la bande vers la
fin de la bande. Les manques sont ensuite comblés.
L’inconvénient majeur est l’imprécision de la reconstruction dans les zones dépourvues
d’informations sur les tissus mous.
La méthode anatomique est plus longue à réaliser que la deuxième et nécessite de très bonnes
connaissances anatomiques.

II.3.2.2.6.2.4 Les méthodes informatisées


La reconstruction faciale informatisée peut être bi ou tridimensionnelle comme la
reconstruction manuelle. Ces méthodes ont l’avantage de la rapidité et de l’absence de
subjectivité.
La déformation d’images bidimensionnelles, le morphing ou warping est une technique qui
permet de passer du crâne bidimensionnel au visage bidimensionnel. Il s’agit de créer un
visage de synthèse grâce à un logiciel de type portrait robot, puis d’appliquer la déformation
d’image et enfin d’utiliser un logiciel de retouche pour terminer certains détails.
Il existe trois types de reconstruction faciale tridimensionnelle informatisée, les techniques
s’appuyant sur la morphométrie, celles s’appuyant sur la déformation volumique et celles
s’appuyant sur la morphologie et l’anatomie.

76
L’odontologie médico-légale appliquée à l’identification.

Figure 61 : la reconstruction faciale informatisée.

La reconstruction faciale est une méthode reconstructive ne permettant pas une identification
absolue, elle doit être complétée par des techniques comparatives. Elle tend à évoluer dans les
prochaines années.

77
. l’identification en cas de catastrophe de masse

Chapitre IV

L’identification en cas
de catastrophe de
masse

78
. l’identification en cas de catastrophe de masse

IV. L’identification en cas de catastrophe de masse

IV.1. Définition
Une catastrophe est un évènement inattendu de fréquence faible, qui conduit à la mort d’un
grand nombre de personnes, son caractère imprévisible rend le phénomène inéluctable.
Il existe différentes catégories de catastrophes :
Les catastrophes naturelles : il s’agit de phénomènes sismiques ou volcaniques dont l’intensité
et les effets ne peuvent être diminués ou augmentés par l’homme.

Les catastrophes collectives d’ordre technologique : elles sont liées au transport rapide de
masse Maritime, aérien, ferroviaire, routiers ou dues à l’industrialisation et au transport de
produits dangereux (explosions, incendies) etc.

Les catastrophes collectives d’ordre sociologique accidentelles : elles résultent d’une activité
de loisirs rassemblant une foule lors d’une manifestation sportive ou culturelle.

Les catastrophes collectives sociologiques provoquées : où l’homme gère du début à la fin le


déroulement de l’action dans le but de créer un drame (attentats, actes terroristes, guerres) etc.

L’identification des victimes d’une catastrophe est un processus complexe qui exige
l’intervention d’équipes sur le terrain.

IV.2. Les Procédures générales de gestion des catastrophes

2.1. L’enquêteur responsable


Il va superviser la gestion de la catastrophe et coordonner les opérations de sauvetage et
l’identification et l’enquête sur les causes de la catastrophe. Son rapport final présente les
conclusions sur la ou les causes de la catastrophe avec des propositions pour éviter ou
diminuer les effets de telles catastrophes. Il a au moins trois collaborateurs chacun chargé
d’un secteur :
-Un responsable des communications.
-Un responsable des opérations de sauvetage.
-Un responsable de l’identification des victimes.

79
. l’identification en cas de catastrophe de masse

2.2. Le responsable des communications


Un centre administratif avec des équipements de communication, de personnels appropriés et
des bureaux des trois principaux responsables et leur service est essentiel. Le responsable des
communications décide avec l’enquêteur responsable si les informations peuvent être
données au média ou pas.
2.3. Le responsable des opérations de sauvetage
Les survivants et les voisins du lieu commencent les opérations de sauvetage, et les premiers
policiers qui arrivent doivent recueillir les informations pour évaluer la situation.
Le responsable des opérations du sauvetage organise la récupération de tous les survivants et
leur prise en charge. Il fournit au coordonnateur des opérations sur site les informations sur le
point de rassemblement des blessés, les hôpitaux, les ambulances, et les autres moyens de
transport disponibles.

2.3.1. Le coordonnateur des opérations sur site


Les opérations de sauvetage commencent par la formation d’équipes de sauvetage. Ce
personnel coordonne les taches à effectuer et sécurise le site de la catastrophe, et aide les
experts techniques et le personnel d’identification des victimes.
Tous les corps et les fragments de corps se voient attribué un numéro de référence, avant
d’être regroupés dans un dépôt mortuaire.

2.3.2. Le quadrillage des lieux


Le quadrillage est indispensable pour effectuer les recherches et relever les constatations avec
précision et il est recommandé sur une zone peu étendue, sur une zone plus étendue une vue
aérienne est une aide pour la préparation des cartes ou plan, si le lieu est très accidenté, la
surface concernée est divisée en secteur délimités par des caractéristiques naturelles ou des
constructions humaines, puis un plan de chaque carrée est établit.

80
. l’identification en cas de catastrophe de masse

Figure 62 : Exemple d’un quadrillage sur les lieux d’une catastrophe aérienne.

2.4. Le responsable de l’identification des victimes

2.4.1. Le coordonnateur des opérations de récupération


Il organise les recherches et la récupération avec les enquêteurs de la catastrophe, les
enquêteurs de police et les spécialistes de la sécurité, il dispose d’une carte des lieux pour
établir un quadrillage ou un plan du site.

2.4.1.1. Les équipes de recherches


Elles marquent les corps et les éléments par un piquet et une étiquette et attribuent un
numéro à chaque corps découvert, le sac avec le corps a le même numéro que le corps.
Chaque découverte est reportée sur le quadrillage et les équipes doivent remplir le feuillet
(lever du corps sur les lieux d’accident) du formulaire rose d’Interpol avec le numéro de
référence du corps et les autres informations.

2.4.1.2. La récupération des corps


Elles commencent après l’évacuation de tous les survivants, ceci est considéré comme
faisant partie du processus de repérage et de préservation des éléments de preuves.
Les équipes de récupération des corps :
Elles interviennent après les équipes de recherches, elles portent des vêtements de
protection avant d’enlever le corps. Il faut être sûr que le corps, le piquet et le sac
mortuaire portent le même numéro et il faut enregistrer les cordonnes de la personne qui a
récupéré chaque corps.

2.4.1.3. Les équipes de récupération des objets


Elles fonctionnent comme les équipes de récupération des corps, les objets personnels
peuvent aider à l’identification, ils doivent avoir leurs étiquettes et être mis dans des sacs
81
. l’identification en cas de catastrophe de masse

distincts qui portent le même numéro que le piquet de repérage de l’objet.

2.4.1.4. Le personnel de la photographie


Il travaille avec les équipes de recherches et de récupération, il photographie les corps
sur les lieux de la catastrophe et à la morgue, les numéros de référence des corps doivent
être clairement visibles .Il doit remplir la partie concernée du formulaire post mortem et
développer les pellicules.

Figure 63. a: Formulaire Interpol anté-mortem

82
. l’identification en cas de catastrophe de masse

Figure 63. b: Formulaire Interpol anté-mortem

Figure 64 : Formulaire Interpol anté-mortem

83
. l’identification en cas de catastrophe de masse

2.4.1.5. Le dépôt mortuaire


Les corps y sont interposés avant que le transport soit effectué. Il a son propre registre
avec les corps reçus et stockés avec le numéro de référence du corps, la date et l’heur de
réception ainsi que le nom de la personne qui a déposé le corps et le lieu de l’entrepôt.
L’identification des victimes repose sur le recueil des informations relatives aux
personnes présumées disparues, enregistrées sur le formulaire Interpol AM (jaune) et sur
les informations relatives récupérées sur les lieux de la catastrophe, enregistrées sur le
formulaire Interpol PM (rose). Les données AM et PM sont transmises au centre
d’identification pour comparaison.

2.4.2. Le coordonnateur des opérations relatives aux données AM

Une division dédiée antérieure de personnes disparues est mise en place sous l’autorité
du coordonnateur des opérations relatives aux données AM qui recueille les données et
les archive. Cette division doit donc fournir une liste fiable des victimes.
Le service de recueil des données AM enregistre les données AM relatives à toutes les
victimes de la catastrophe. Il recueille lors de la première entrevue avec la famille, le
passé médical et dentaire de la victime avec les coordonnés des médecins et dentistes
traitants, les informations sont transférées aux services des archives AM.

2.4.3. Le coordonnateur des opérations médico-légales

2.4.3.1. La division médico-légale :


Elle est composée de différents services :
-Le service de sécurité afin que les personnes qui réalisent les examens travaillent sans
être dérangés.
-Le service de transfert des corps sous l’autorité d’un fonctionnaire de police de haut
grade, les corps sont réceptionnés, stockés avant et après examen et transférés dans la
morgue puis embaumé quand les corps sont identifiés.
-Les services des objets PM, envoyé au nettoyage et la désinfection puis a la
photographie et enfin au service des objets de centre d’identification.
-Le service de dactyloscopie PM se trouve juste après le déshabillage des corps et le
relevé des empreintes digitales, ces dernières sont envoyées au centre d’identification
pour être classés en vue d’une identification ultérieure.
-Le service de recueil des donnés PM : recueillit les constatations et les résultats PM
relatifs à chaque corps .Un membre récupère tous les formulaires Interpol rose arrivés
avec le corps, un autre membre de service va noter sur le formulaire PM si des
photographies et des empreintes digitales ont été prises.

2.4.3.2. Le service médical PM est composé


-D’un médecin légiste pour l’examen externe et la description du corps nu, et d’un
membre du service de recueil des donnés PM pour noter les constatations et remplir le
formulaire rose.
84
. l’identification en cas de catastrophe de masse

-D’un deuxième médecin légiste pour l’examen interne ou pour remplir le formulaire.
Les éléments importants sont photographiés, des échantillons sont prélevés pour une
analyse ultérieure d’ADN si nécessaire sous la responsabilité des médecins et des
dentistes.
-Le service dentaire post mortem (PM) est composé de dentistes diplômés qui font les
radiographies et les photos des dentures et remplissent les feuilles du formulaire
correspondant. Si des dents ou des maxillaires sont prélevés le service dentaire PM est
responsable de toutes les manipulations ultérieures et de l’enregistrement des
informations obtenus. Les dentistes travaillent en équipes : l’un remplit la partie relative
aux caractéristiques dentaires du formulaire rose et les autres nettoient et examinent les
dents ou prélèvent les maxillaires.
-Le service des archives PM reçoit tous les formulaires PM correspondant à chaque corps
et les classe par ordre numérique et les transmettre au service des archives du centre
d’identification.

2.4.4. Le Centre d’identification


Il confronte les données AM et PM transmis par le service des archives AM et PM en
utilisant un logiciel de comparaison et formule leur conclusion sous la forme :
-Identification.
-Incertitude.
-Possibilités éliminées.

2.4.5. Le service de remise de corps


Il travaille directement avec le transfert des corps de la division médico-légale .le
responsable de l’identification des victimes informe les familles avant toute diffusion de
nouvelle par la presse .il délivre un certificat de remise pour chaque corps identifié .

85
Cas cliniques

Chapitre IV :

Cas cliniques

86
Cas cliniques

Les cas cliniques suivants montrent l′utilité des techniques odontologiques dans
l′identification des cadavres.

Cas clinique d’identification N°1

1- Historique
Monsieur X, retrouvé par les pompiers après son décès. En effet, des voisins s’étaient plaints
d’une odeur nauséabonde à proximité de l’entrée de l’appartement.
On estime que le décès remonte à plusieurs mois.
Le corps est en état de putréfaction et ne peut plus être identifié visuellement.
Le médecin du SAMU établit un certificat de décès du cadavre sans pouvoir expliquer les
circonstances du décès, et en précisant que la personne est supposée être le propriétaire du
domicile où il a été découvert.
Le corps est pris en charge par un officier de police judiciaire qui rend compte de l’ouverture
de l’enquête au procureur de la république. Une enquête est ouverte. L’OPJ recherche les
antécédents dentaires de la personne présumée décédée (le propriétaire de l’appartement)
auprès de la Sécurité Sociale (chirurgiens-dentistes consultés, actes cotés – dont
radiographies…).
Une fois les informations ante mortem récupérées, l’OPJ requiert un odontologiste[13] .

2- Obtention des informations ante mortem


Les informations recueillies auprès des différents dentistes traitants de la personne présumée
décédée sont récupérées par le dentiste expert qui les interprète. Celles-ci révèlent un
édentement complet maxillaire et mandibulaire ainsi que la confection de prothèses complètes
bi-maxillaires.
Des appareils dentaires sont également retrouvés par la gendarmerie dans l’appartement
présumé du défunt.

3- Odontogramme ante mortem


L’odontogramme ante mortem établi par les dentistes traitants révèle un édentement complet
bi-maxillaire.

87
Cas cliniques

Figure 65 : L’odontogramme ante mortem.

4- Examen du corps par l’odontologiste


L’odontologiste qui a été requis par l’OPJ a procédé dans les 48h à un examen de
comparaison entre la denture du corps non identifié et les documents communiqués.
Il devra dégager tous éléments utiles à la reconnaissance de la vérité.
a. Examen exobucccal :
L’examen exobuccal de face révèle un visage ovoïde. De profil, on peut conclure à une classe
I squelettique.
b. Examen endobuccal :
L’examen endobuccal a révèlé une absence totale des dents, et un rebord osseux alvéolaire
irrégulier. Les prothèses dentaires retrouvées au domicile ont été mises en bouche et
concluant à une adaptation parfaite. En occlusion, cette adaptation se confirme par un
engrainement parfait des deux prothèses.

5- Odontogramme post mortem


On constate que l’odontogramme post mortem est identique à l’odontogramme ante mortem
avec l’absence totale de dent.

6- Comparaison des données et discussion


On déduit que les données ante mortem de la personne présumée morte sont similaires à celles
mises en évidence par le relevé post mortem sur le cadavre. Egalement, les prothèses
complètes retrouvées au domicile appartiennent de façon certaine au corps décédé.

88
Cas cliniques

7- Conclusion
L′expertise à conclue une identification certaine de la personne : le défunt est bien le
propriétaire de l’appartement dans lequel il a été retrouvé. L’expert atteste avoir accompli
l′identification demandée. Le rapport est daté et signé.

Figure 66 : Illustrations de cas d'identification n°1.

Cas d’identification N°2

1- Historique
Madame X, retrouvée dans un appartement. On estime que le décès remonte à plusieurs mois.
Le corps est en état de putréfaction débutante. Le corps ne peut être identifié visuellement par
l’entourage.
Le médecin du SAMU a établit un certificat de décès du cadavre sans pouvoir expliquer les
circonstances du décès, et en précisant que la personne est supposée être la propriétaire du
domicile où elle a été découverte.
Le corps est pris en charge par un Officier de Police Judiciaire qui rend compte de l’ouverture
d’une enquête au Procureur de la République. L’OPJ recherche les antécédents dentaires de la
personne présumée décédée auprès de la Sécurité Sociale et requiert un dentiste expert.

89
Cas cliniques

2-Informations dentaires ante mortem


Les informations recueillies auprès des différents dentistes traitants de la personne présumée
décédée par l’OPJ ont été récupérées par le dentiste expert qui va les interprèter. Celles-ci
révèlent :

- Une prothèse amovible à châssis métallique (stellite) mandibulaire à 7 dents : 45, 46, 47, 34,
35, 36, 37, dont la 45 est une adjonction.

- Les dents absentes sont 16, 18, 48, 26, 28, 38.

3- L’odontogramme de la personne décédée

Figure 67 : L’odontogramme ante mortem.

4- Examen du corps par le dentiste expert


Le dentiste expert requis établit un examen de comparaison entre la denture du corps non
identifié et les documents communiqués.
a. Examen exo-buccal
L’examen exobuccal de face a révèlé un visage ovoïde, le parallélisme des lignes ne peut être
évoqué en raison de l’atteinte des tissus superficiels. Les lèvres et le nez sont déviés vers la
droite, ce qui laisse supposer que la personne est restée sur la face ventrale durant une longue
période.

90
Cas cliniques

b. Examen endobuccal
L’examen endobuccal révèle :
- Au maxillaire : une arcade avec 12 dents, les dents manquantes sont: la 16, 26, 28, 18. On
retrouve une couronne céramo-métallique sur la 11 et une couronne en or sur la 27. Sur la 27,
on observe également une adjonction type cantilever en mésial. Sur toutes les dents, on note
des érosions cervicales plus ou moins importantes.
- à la mandibule, on note la présence d’une prothèse amovible à châssis métallique 7 dents
avec un crochet Ackers sur la 33 et la 44.
L’examen complémentaire de la prothèse confirme l’adjonction de la 45. En effet la teinte de
la résine n’est pas uniforme sur tout le secteur 4 (de la 45à la 47). La prothèse est plus claire
au niveau de la 45 qu’au niveau des 46-47 plus anciennes donc plus foncées.

5- Odontogramme post mortem

Figure 68 : L’odontogramme post mortem.

6- Comparaison des données et discussion

Les informations ante mortem de la personne présumée morte sont identifiées en bouche sur
le cadavre. Il est mis en évidence, par ailleurs, la présence d’une couronne céramique sur la

91
Cas cliniques

11, une couronne en or sur la 27 et une adjonction type cantilever remplaçant la 26. Ces
prothèses fixes n’ont pas été mentionnées dans les informations ante mortem.

7- Conclusion

L’expertise conclue une identification probable de la personne. En raison de la différence


retrouvée, il est nécessaire de rechercher des éléments complémentaires (notamment sur le
reste du corps : tatouages, taches, cicatrices…) pour conclure à une identification certaine.

Figure 69 : Illustrations cas d'identification n°2.

92
Cas cliniques

Cas d’identification n°3

1- Historique

Madame X a été retrouvée au domicile plusieurs jours après le décès. En raison de l’absence
d’entourage susceptible d’identifier cette personne visuellement, le recours à une
identification par une technique alternative est nécessaire.

Le médecin a établit un certificat de décès du cadavre tout en précisant que la personne est
supposée être la propriétaire du domicile où elle a été découverte.

Le corps est pris en charge par un Officier de Police Judiciaire qui recherche les antécédents
dentaires de la personne présumée décédée et requiert à un odontologiste.

2- Informations dentaires ante mortem

Les informations recueillies auprès des différents dentistes traitants de la personne présumée
décédée sont récupérées par l’odontologiste qui les interprète. Celles-ci révèlent :

- Au maxillaire : les dents absentes sont 14, 15, 18, 28. On observe un stellite 7 dents avec
une dent adjointe dans un second temps, dont 5 dents à incrustation vestibulaire de céramique
(CIV) teinte A3. Des soins sont également signalés sur 11, 13, 16, 17,

- A la mandibule : les dents absentes sont la 46, 47, 48, 38. Il est fait état d’une couronne
métallique sur la 35. Des soins sont signalés sur 37, 36, 45.

- Informations complémentaires

On dispose de 8 radiographies rétro alvéolaires :

Figure 70 : Les Radiographies retro-alvéolaires cas n°3.

93
Cas cliniques

3-L’odontogramme ante mortem

Figure 71 : L’odontogramme ante mortem.

3- Examen du corps par l’odontologiste

L’odontologiste procède à un examen de comparaison entre la denture du corps non identifié


et les documents communiqués sur la personne présumée décédée.

a. Examen exo-buccal :
L’examen exobuccal de face révèle un visage ovoïde, les lignes bi-pupillaires et
bi-commissurales semblent parallèles.

b. Examen endobuccal :

L’examen endobuccal révèle :

- Les dents absentes sont 12, 14, 15, 18, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 48, 47, 46, 38,

- Au maxillaire,on observé une prothèse amovible à chassis métallique 8 dents : 12, 14, 15,
23, 24, 25, 26, 27, des soins au composites sur la 11, 13, 17,

- A la mandibule il y a deux couronnes métalliques sur 35 et 44, une restauration amalgame


sur 37, des composites sur la 36 et la 45. Il n’y a rien à signaler pour les dents antérieures de
la 34 à la 43.

94
Cas cliniques

4- Odontogramme post mortem

Figure 72 : l’odontogramme post mortem.

5- Comparaison des données et discussion

95
Cas cliniques

Les données ante mortem de la personne présumée morte sont similaires à celles mises en
évidence par le relevé post mortem sur le cadavre à quelques exceptions :

- La présence d’une couronne métallique sur la 44 qui n’était pas signalée dans les
informations ante mortem reçues.

- L’adjonction de la 12 sur la prothèse amovible à châssis métallique maxillaire.

7- Conclusion

L′expert conclue une identification probable de la personne. En raison des différences


retrouvées, il est nécessaire de rechercher des éléments complémentaires comme l′empreinte
génétique pour conclure à une identification certaine.

Figure 73 : Illustrations cas d'identification n°3.

96
Cas cliniques

Cas d’identification n°4

1-Historique
Monsieur X a été retrouvé au domicile plusieurs semaines après le décès. Le corps est en état
de putréfaction. On estime que le décès remonte à plusieurs semaines. Le corps ne peut plus
être identifié visuellement. Le corps est pris en charge par un Officier de Police Judiciaire qui
recherche les antécédents dentaires de la personne présumée décédée et requiert un dentiste
expert.

2-Informations dentaires ante mortem


Les informations sont recueillies auprès des différents dentistes traitants de la personne
présumée décédée par l’OPJ. Celles-ci révèlent :
- Au maxillaire, un édentement complet compensé par une prothèse amovible complète en
résine.
- A la mandibule, un appareil amovible en résine de 4 dents remplaçant 31, 32, 36, 37.
Certains édentements restaient non compensés.
Des appareils ont été retrouvés au lieu de découverte du cadavre.
Les soins et les prothèses ont été effectués en 2007.
A partir de ces informations transmises par l’OPJ, un odontogramme de la personne présumée
décédée est effectué.
3-Odontogramme ante mortem

Figure 74 : L’odontogramme ante mortem.

97
Cas cliniques

4-Examen de la denture par le dentiste expert

Le dentiste expert procède à la comparaison entre la denture du corps non identifié et les
documents communiqués.

a. Examen exo-buccal :

L’examen exobuccal de face est difficile à réaliser en raison du délabrement du visage de la


personne décédée,en plus aucune ligne du visage n’est identifiable. Le nez, les lèvres sont
difficilement repérables sur le massif facial.

b. Examen endobuccal :

L’examen endobuccal révèle :

- Au maxillaire : une crête édentée assez volumineuse ainsi qu’une muqueuse putréfiée et
particulièrement fine,

- A la mandibule qui est séparée du massif crânio-facial pour faciliter l′examen : on note
l’absence des dents 43, 42, 41, 31, 32, 36, 37 et 38.

L’essayage de la prothèse complète au maxillaire montre une adaptation parfaite sur


l’anatomie osseuse du cadavre.

La prothèse mandibulaire en résine est, quant à elle, adaptée au niveau osseux et sur les dents
qui supportent des crochets. Cependant, elle ne remplace pas certaines dents, ce qui laisse
présumer de la perte de dents après la fabrication de l’appareil mais avant le décès.

En occlusion, cette adaptation se confirme par un engrainement parfait des deux prothèses.

5-L’odontogramme post mortem

98
Cas cliniques

Figure 75 : L’odontogramme post mortem.

6-Comparaison des données et discussion

La comparaison des données ante mortem de la personne présumée décédée avec celles
mises en évidence par le relevé post mortem sur le cadavre de Monsieur X montre des
indices parfaitement similaires pour le maxillaire, mais seulement partiellement pour la
mandibule.

En effet, on observe que l’appareil mandibulaire ne remplace pas la 43 ni la 38. L’appareil


s’adapte toutefois aux dents présentes et est absolument stable.

On peut donc penser qu’entre 2007 (date de confection des prothèses) et 2014, la personne
aurait perdu ces 2 dents.

L’occlusion parfaite des appareils en bouche confirme leur bonne adaptation.

7-Conclusion

l′expert conclue une identification certaine de la personne : le défunt est bien le propriétaire
de l’appartement dans lequel il a été retrouvé.

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Cas cliniques

Figure 76 : Illustrations cas d'identification n°4

100
. Discussion

VI Discussion

101
. Discussion

VI. Discussion
La synthèse des différentes techniques d’identification utilisées actuellement par les médecins
légistes avec la contribution du chirurgien dentiste nous montre l’importance de chaque
élément dans la détermination du cadavre inconnu et la place indétrônable qu’occupe la partie
dentaire qu’il s’agisse d’un défunt isolé ou d’une catastrophe de masse, malgré l’essort que
connait le recourt à l’ADN.

La comparaison des informations ante et post mortem reste la clé de l’identification dentaire,
ou l’odontogramme joue un rôle principal comme base de donnée de confrontation.

Des techniques complémentaires et modernes sont indispensables face à des situations


particulières de dégradation avancée du corps, représentées par la reconstruction faciale
assistée ou l’ADN.

Après l’étude de ces méthodes et en vue d’enrichir notre travail, on a essayé d’annexer
quelques cas cliniques, pour cette raison nous sommes allées au niveau du service de la
médecine légale (CHU de Tizi ouzo), mais on n’a pas pu atteindre l’objectif car notre
demande a été refusée, nous avons ensuite passé au laboratoire de la police scientifique à
Alger, d’après le informations données , le métier d’odontologiste médico-légal est encore
peu connu dans notre pays, même si les techniques d’identification odontologiques
s’améliorent toujours plus avec l'avènement de la numérisation et de l'informatique, et que
l'identification des corps isolés ou les victimes des catastrophe de masse se basent le plus
souvent sur des éléments génétiques qui sont les empreintes génétiques obtenues à partir
d'échantillons d'ADN, en particulier depuis le développement de la technique PCR.

Pour les cas cliniques cités, nous avons pu constater l’importance des études comparatives
pour l′identification d′un cadavre par la comparaison des données ante mortem de la personne
présumée morte à celles mises en évidence par le relevé post mortem sur le cadavre.

Les données ante mortem et post mortem confrontées doivent avoir une similitude pour
conclure à une identification certaine de la personne.

Dans le cas contraire, toute différence retrouvée entre les antécédents de la personne à
identifier et les informations recueillis sur cadavre nécessite d’autres moyens plus précis telle
l’empreinte génétique.

102
. Conclusion

VII- conclusion

103
. Conclusion

VII- Conclusion

Le chirurgien dentiste joue un rôle important dans l′identification d′une ou plusieurs


personnes. Dans des circonstances extrême de destruction du corps de la victime par un
accident, une catastrophe ou un crime, les experts de l′identification odontologique
contribuent à mettre un nom sur ces restes humains.

Le chirurgien dentiste joue un rôle clé en tenant des dossiers de qualité sur chacun de ses
patients. Pour ce faire, il faut tenir des dossiers lisibles, précis et à jour. De plus, lorsque les
professionnels des soins dentaires exécutent un examen extra-oral et intra-oral, ils doivent
consigner toute anomalie. Ces données revêtent une grande importance lors d’une enquête sur
un crime ou un accident. Les professionnels des soins dentaires sont sollicités à participer à
l’identification de restes humains après une grande catastrophe.

Le grand nombre des méthodes d′identification médico-légale et l ′évolutions de ces


techniques au cours de ces années montre l′importance de ce thème et l′intérêt qu’′il suscite.

Le travail de l'odontologiste médico-légal est souvent essentiel pour identifier un cadavre .Il
est souvent la dernière chance dans les cas de carbonisation ou de putréfaction avancée. Grâce
aux dents et à ses compétence, qu'il utilise une méthode comparative ou reconstructives, il
doit rassembler le maximum de données sur le cadavre pour permettre une identification
positive ou une exclusion.

Cette technique d’identification est aujourd’hui assez efficace, mais il y a toutefois de


nombreux points à améliorer pour faciliter la procédure d’identification. Une sensibilisation
des chirurgiens-dentistes traitants par des conférences, des travaux pratiques, ou des
campagnes d’informations sur l’importance du remplissage et de la mise à jour des fiches
dentaires de chaque patient pourraient faciliter et accélérer les procédures d’identification.

Par ailleurs, il serait intéressant de proposer un modèle standard de fiche dentaire numérique
accessible à partir d’un moteur de recherche par les experts.

104
Procédure de l'identification odontologique

des cadavre

Découverte d’un
cadavre

Police-gendarmerie

Magistrat Médecin

OPJ

Réquisition d’un odontologiste


Enquête Réquisition d’un si besoin
médecin légiste pour l’identification

Cadre comparatif : cadre estimatif :


avec proposition estimation de la
d’identité population, âge, sexe...

Examen
complémentaire

Eventuelle autre
mesure
d’expertise :
Identification
ADN, anthropométrie

Rapport au magistrat

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