Eaf 8 BF 93
Eaf 8 BF 93
Eaf 8 BF 93
Décembre 2018
TABLES DES MATERES
BV : Bassin versant
M : Mètre
I. OBJECTIF DU MODULE
1.1 Objectif général
L’objectif général de ce module est de renforcer les capacités des formateurs-encadreurs à
comprendre les phénomènes de l’érosion éolienne, les mesures de luttes et l’organisation d’un
chantier de récupération des terres.
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II. ORIGINE ET MECANISME
2.1 Définition
L’érosion éolienne est le phénomène de dégradation du sol sous l’action du vent.
En effet, les vents qui soufflent, arrachent des quantités des terres (particules superficielles du
sol), qu’ils transportent et déposent ailleurs.
L’érosion s’installe quand :
Il existe de vents violents et réguliers durant de longues périodes dans la même
direction (vents dominants) ;
Il s’agit d’un sol à texture grossière, sableux notamment ;
Il existe des reliefs atténués sur des grandes étendues plates ;
Le climat avec une longue saison sèche et la température élevée entraînent la
dessiccation des horizons superficiels du sol et la disparition du couvert végétal.
2.2 Origines et mécanismes
2.2.1 Origine
Les vents violents tels que définis ci-dessus sont à la base de cette érosion.
L’arrachage, le transport et le dépôt des particules de sols sont fonction de la vitesse du vent,
mais aussi de la taille et de la densité de ces particules, de l’humidité du sol et du couvert
végétal.
Les facteurs de l’érosion sont donc :
Facteur causal : climat (vent, humidité)
Facteur de conditionnement
o Nature du sol (texture, teneur en M.O)
o Topographie
o Couvert végétal
L’arrachage des particules du sol est déterminé par la force des vents à la surface des sols. La
vitesse du vent qui se déplace au-dessus de cette surface du sol s’accroit plus qu’on s’éloigne du
sol.
2.2.2 Mécanisme
A l’échelle des particules, l’érosion éolienne se manifeste par :
La déflation: l’enlèvement et le départ des fines particules ou particules légères du sol
sous forme de tourbillon de poussière (sous l’action des vents), qui se disperse sous
forme de brune sec au sous forme de nuage en fonction d’altitude;
Le transport : le transport des particules du sol enlevé par le vent s’effectue de trois (3)
façons selon le type de matériaux :
o La saltation : les particules fines (de 0,05 à 0,5 mm) avancent en bonds
o La reptation : les particules de grandes dimension (0,5 à 2 mm) roulent ou
glissent au ras le sol ;
o La suspension : les particules (< 0,1 mm), flottent dans l’air ;
2
La corrosion : creusement d’alvéoles et de gorges dans les matériaux friables par les
grains de sables projetés par le vent ;
L’accumulation: dépôt de poussière et sables transportés quand le vent perd de la
vitesse ou quand il est trop chargé.
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Image 2 : Influence d'un brise-vent sur le vent (d'après Combeau, 1977),Source : FAO 1997
4
Le décapage de la couche superficielle ;
Image 4 : Les particules des sols arrachées et transportées s’accumulent, il y’a formation des dunes de sable mouvant
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Les dunes de sables sont parfois en mouvement et ménacent les bas-fonds;
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3.2.2 L’ensablement des bas-fonds et infrastructures
La formation des dunes de sables mouvantes constitue un véritable danger aux :
réseaux d’irrigation ;
champs de culture,
aire de pâturages ;
voies de communication,
cours d’eaux
agglomérations villages.
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La réussite des programmes de lutte suppose l’utilisation et la valorisation des spécificités
écologiques et humaines locales pour minimiser les coûts et rendre les solutions viables pour
les communautés.
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V. TECHNIQUES DE LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE
5.1 Les brise-vents :
Les brise-vent sont des plantations d'arbres ou d'arbustes servant de barrière pour ralentir le
vent et protéger les cultures, le bétail, les bâtiments, les aires de travail et les routes du vent,
ainsi que pour accroître la biodiversité du milieu.
L’objectif premier des brise-vents est de réduire la vitesse du vent au niveau du sol.
Les brise-vents sont constitués de bandes de végétation naturelle ou de plantations d’herbacées
pérennes, d’arbres ou d’arbustes.
Les espèces adaptées sont constituées d'arbres, arbustes, herbacées tels que : Azadirachta
indica, Acacia seyal, Acacia senegal, Euphorbia balsamlifera, Commiphera africana , Leptadenia
pyrotechnica, Tamarix articulata et Bauhinia rerufescens, qui fournissent le type de couvert
résistant à la sécheresse et au vent. Ce sont des espèces qui disposent des caractéristiques
telles que:
Les feuilles persistantes;
La croissance rapide;
L‘ encombrement réduit;
Le système radiculaire tel que la concurrence des racines soit limitée.
A titre illustratif, des bandes de végétation naturelles de 5 m de large (strate herbacée
clairsemée d’arbustes , d’une herbacée pérenne Andropogon gayannus) permettent de réduire
les flux de sédiments de 53 à 70 % lorsque l’écartement entre les bandes passe de 20 à 6 m.
Des brise-vents de 2 m de haut de Bauhinia rufescens et Andropogon gayannus ont par ailleurs
permis de réduire de façon sensible les flux de sédiments sur une distance de 7 et 5 fois la
hauteur du brise-vent, respectivement .
Les brise-vents ayant une strate herbacée bien développée constituent un piège efficace pour
les sédiments éoliens.
Une différence de hauteur de 1,50 cm entre des parcelles de 10 m de large plantées avec
Andropogon gayannus et des parcelles de même largeur non protégées a ainsi pu être observée
suite au dépôt de sédiments éoliens après un an (GIZ). L’écartement minimal entre brise-vents
devrait être de l’ordre de 15 fois leur hauteur afin de compenser les pertes de rendement des
cultures suite à la concurrence entre les cultures et les brise-vents pour l’eau, les nutriments et
la lumière.
L’implantation de brise-vents requiert la disponibilité de plants pour la plantation, mais aussi
une protection contre les animaux pendant les premières années qui suivent la plantation, et
ensuite un entretien régulier.
C’est donc une technique exigeante qui requiert un soutien financier et institutionnel,
partiellement compensé par les sous-produits des arbres et arbustes utilisés : fruits, bois de
construction, bois de chauffe et pharmacopée traditionnelle. Les brise-vents peuvent être en :
matières inertes constitués de branchage, pierres sèches...etc ;
matières vivants constitués de plantations d’arbres, arbustes, herbacées en lignes.
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Les espacements sur le rang et entre les rangées de brise-vent d'arbres ou d'arbustes varient
selon le type de plantation.
Avec un grand espacement, les arbres prennent plus de temps à former une barrière efficace
contre le vent. On peut remédier à cela en décalant les arbres dans les rangées voisines. Le délai
requis pour obtenir la pleine protection sera amplement compensé par le taux de croissance et
la vigueur des arbres bénéficiant de tout l'espace voulu. Les arbres bien espacés ont une plus
grande longévité, conservent mieux leurs branches inférieures et produisent plus de feuillage.
il faut tenir compte du but visé par le brise-vent et des caractéristiques de la parcelle lors du
choix des arbres et des arbustes. Il est préférable de planter un brise-vent composé de
plusieurs rangées d'arbres ou d'arbustes variés plutôt que de planter deux ou plusieurs rangées
de la même essence. Un tel assortiment aura de multiples avantages, notamment un risque
moindre de perdre la totalité du brise-vent en cas de sécheresse, d'invasion d'insectes ou de
maladie.
Chaque espèce a une hauteur, une largeur, une densité, une durée de vie, un taux de croissance
et une résistance aux insectes et aux maladies qui lui sont propres
Il est recommandé de planter des arbres comme brise-vent aux limites nord et ouest des sites.
On peut même en planter tout autour des sites là où l'érosion éolienne est un problème
particulièrement préoccupant. Pour les zones montagnardes, sur les pentes très abruptes ou
aux endroits où le vent balaie les sites, forme des sillons superficiels ou ravine la surface du sol,
il faut maintenir un couvert végétal permanent d'herbe ou d'arbres.
Image 6 :brise-vent
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5.2 Gestion des cultures et résidus des récoltes
Le paillage :
Le paillage (mulching) est la technique qui consiste à couvrir le sol entièrement par la paille, les
branchages et les débris de récoltes. Le paillage consiste à :
Réduire l’érosion éolienne;
Annuler l’effet splash des gouttes de pluie;
Capter les aérosols (particules contenus dans les vents);
Relancer l’activité de la faune du sol;
Protéger contre l’ensoleillement;
Retenir l’humidité plus longtemps.
En outre, la décomposition du matériau procure des éléments minéraux au sol. En plus de son
efficacité pour la lutte antiérosive, le paillage bénéficie d’un atout considérable, à savoir son
impact favorable sur la fertilité des sols. Pour des sols cultivés depuis plusieurs années, l’effet
du paillage sur les rendements est très marqué. L’efficacité de cette technique a été largement
démontrée pour des taux d’application de paille de mil de 2 tonnes par hectare. Un tel taux
d’application n’assure qu’un taux de couverture du sol de 7 à 10 %, mais réduit les flux de
sédiments éoliens de 40 à 60 %, à 10 cm au-dessus du sol. Une efficacité semblable a pu être
obtenue pour des pailles placées en bandes de 30 cm de large et espacées de 1,5 m, mais, dans
ce cas, la protection du sol n’est véritablement assurée que pour des vents perpendiculaires aux
bandes. Placé en aval de zones soumises à érosion, le paillage permet de piéger efficacement les
sédiments transportés par saltation.
On distingue 2 types de paillage :
Paillage ou couverture morte avec tous matériaux légers à la portée du producteur
(paille du mil et, du riz, coques du riz, fourrage, feuilles mortes tombées des arbres ;
Couverture vivante durant la saison sèche dans la mesure où le climat le permet.
La contrainte est la disponibilité des pailles.
Elle permet dépendamment du type de culture :
o Pour les résidus dressés, une diminution de la vitesse du vent et une captation des
particules qui se déplacent par saltation;
o Pour les résidus couchés, une réduction de l’évapotranspiration (assèchement) au
niveau du sol, ce qui a un effet bénéfique important en période de sécheresse.
Cependant, malgré son efficacité, sa simplicité et son impact favorable sur la fertilité des sols, le
mulching souffre d’un certain nombre de limitations, dont le principal est la disponibilité en
paille. Au niveau actuel de productivité, cette contrainte est d’ailleurs insurmontable puisqu’il
est difficile d’atteindre une production de paille de 2 t/ha sans recourir à l’utilisation de
matières fertilisantes organiques ou inorganiques. De plus, les pailles sont utilisées pour
l’alimentation du bétail et comme matériau de construction ou de chauffe, utilisations souvent
plus rentables. Pour des taux d’application plus faible (0,5 à 1,5 t/ha), le mulching est
nettement moins efficace. Pour des vents très violents, le paillage à faible dose pourrait même
accentuer l’érosion en augmentant la turbulence près du sol, favorisant ainsi la déflation.
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Image 7 : Paillage installé entre les rangs dans une exploitation maraîchère
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Dans le cas des sols sableux du Niger ayant une structure très peu développée, le labour
s’est avéré peu efficace pour contrôler l’érosion éolienne. En effet, en l’absence de
mottes, la rugosité du sol créée par le labour est rapidement nivelée par les pluies. Pour
cette même raison, le scarifiage travail du sol superficiel pratiqué plusieurs fois en cours
de saison et destiné à augmenter la rugosité de surface.
L’enfouissement de pailles dans les billons lors de leur construction permet de réduire
la vitesse d’affaissement de ces derniers. Sur une période de trois ans, cette pratique a
permis de réduire les pertes en terre de 87 % par rapport à des parcelles témoins,
contre 57 % sur la même période pour des billons sans paille et pour un même
écartement de 1,5 m entre billons. L’efficacité de cette technique n’a pas décru en cours
de saison, démontrant la stabilisation des billons par les pailles.
L’introduction du billonnage comme technique de lutte antiérosive nécessite l’adoption
de la traction animale et d’une billonneuse, et donc un investissement conséquent. La
pratique des billons enrichis de paille permet en partie de contourner ce problème, car
elle rend possible le billonnage en fin de saison de culture pour la saison suivante sans
perte d’efficacité notable. Cela permet aussi d’exploiter les animaux de trait au mieux de
leur forme physique. Par ailleurs, l’enfouissement de paille dans les billons a un effet
très favorable sur les propriétés chimiques et physiques du sol et sur les rendements
des cultures.
Si les pratiques de gestion visant à maîtriser l'érosion éolienne s'imposent dans le cas des sols
sableux, elles ont également leur place sur les sols argileux ou limoneux. Deux procédés sont
fréquemment appliqués :
Le maintien d'une bonne structure de sol et d'une couche de résidus laissée en surface
rend le sol plus résistant à l'érosion éolienne dans les sites exposés aux vents dominants.
Ce sont ordinairement les sols sableux et les argiles granuleuses qui sont les plus
sensibles à l’érosion éolienne.
Billonnage et labour
Le billonnage (le facteur K), qui augmente la rugosité de la surface des sols sensibles à
l'érosion peut réduire les pertes de sol de 85% (Fryrear, 1984). Le billonnage sera d'autant
plus efficace si les billons sont orientés perpendiculairement à la direction du vent érosif
dominant. Les billons et les mottes se décomposent après un certain temps, particulièrement
sur sols sableux pauvres en argile et en limon.
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Image 9 : billonnage
Caractéristiques
largeur de 5 m au moins, herbacés, arbustif ou arboré permanent et suffisamment couvrant.
Plusieurs arrangements sont possibles: Ex. maïs-cucurbitacées (courges, concombre) qui
favorisent la réduction de la vitesse du vent et également une meilleure pollinisation par
insectes.
Intérêt
Les bandes enherbées permettent de :
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o Privilégier les mélanges de graminées (couverture rapide) et de légumineuses
pour fixer l’azote de l’air et améliorer la concentration en nutriments disponibles.
o Éviter les dérives de pulvérisation et proscrire l’entretien chimique si possible.
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La haie vive est une forme particulière d’ouvrages antiérosifs qui permet aux paysans non
seulement de retenir les eaux de ruissèlement dans leur sites, mais aussi de restaurer la fertilité
des sol et de contribuer aux actions de lutte contre la désertification.
Cette technique consiste à planter des rangées d’arbres tout autour des superficies à exploiter
pour retenir les eaux de ruissèlement suite à une pluie. Par le phénomène de régénération, les
plants sont périodiquement taillés et servent de source de revenu par la vente du bois de
chauffe et de service.
Les objectifs d’installation des haies vives et leurs lieux d’implantation sont à la base de leur
classification. En fonction des rôles qu’elles jouent, on peut distinguer principalement les types
de haies suivants :
Haies vives de protection contre la divagation des animaux (haies défensives) ;
Haies vives de protection contre l’érosion (haies antiérosives) ;
Haies vives de production ;
Haies vives de délimitation foncière ;
Haies vives ornementales.
Les espèces couramment employées au Niger sont: Acacia ataxacantha, Acacia laeta, , Acacia
macrostachya ; Acacia nilotica ; Acacia senegalensis ;; Bauhinia rufescens ; Prosopis juliflora ;
Ziziphus mauritiana
Les combinaisons les plus performantes sont :
Z i z i p h u s m a u r i t i a n a / B a u h i n i a rufescens;
Acacia macrostachya/Bauhinia rufescens;
Acacia macrostachya/Acacia laeta
Les principaux modes de multiplication des espèces pour la constitution des haies vives sont :
Le semis directs ;
Les plants en pôts ;
Les plants à racines nues (entiers ou en stump) ;
Les boutures.
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Image 12 : Exemple de haie vive de pois d’angole combinée aux haies mortes.
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permettre à la végétation naturelle ou plantée de s’y développer par l’application de la
technique de la stabilisation des sables. Cette technique consiste à freiner le mouvement de
sables et pour cela on peut ériger des palissades. Ces palissades sont en branches, en nattes, en
planches enfoncées dans la dune, etc. Ces obstacles doivent être parallèles entre elles et
perpendiculaires à la direction des vents dominants. Si les vents viennent dans toutes les
directions, il faut faire alors des palissades croisées. Lorsqu’on veut fixer les dunes, il est
nécessaire de faire un certain nombre d’études préalable portant sur ;
La composition du sable;
la force, la fréquence, la direction des vents dominants ;
LaHauteur, durée, la répartition des pluies ;
L’eExistence de la végétation naturelle sur les dunes.
La photo ci-dessous illustrent les palissades employées dans le cadre de fixations des dunes au
Niger:
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VI. ORGANISATION D’UN CHANTIER LUTTE CONTRE L’EROSION EOLIENNE
L’organisation et la gestion des chantiers de récupération des terres reposent sur une
démarche communautaire qui a l’avantage de responsabiliser pleinement les populations.
Ces dernières seront organisées, formées et encadrées par les partenaires pour pouvoir
prendre en charge les travaux elles-mêmes.
Quant aux partenaires, leurs rôles se limitent à la facilitation, au financement des travaux, au
renforcement des capacités techniques, financières, organisationnelles, l’apport des
équipements et au suivi de qualité des engagements contractuels.
Les communes joueront un rôle assez déterminant au niveau de l’identification des sites, le
suivi et la sensibilisation, la sécurisation et gestion des sites récupérées.
Sans être exhaustives, les étapes suivantes sont indispensables :
Les missions d‘information et de sensibilisation;
La mise en place du dispositif d’encadrement;
La formation du dispositif d’encadrement;
Le déroulement des travaux ;
La mise en place de la pépinière communale ou privée;
La plantation;
Le gardiennage;
L’accompagnement;
Le suivi technique des activités.
6.1. Information-Sensibilisations
La réalisation des travaux sur les sites nécessite d’abord la mise en place du dispositif
d’encadrement qui a pour mission la gestion technique des travaux sur le terrain. Il est mis en
place à l’issue d’une large assemblée villageoise. Sa composition est fonction de l’ampleur des
travaux/mobilisation de la main d’œuvre. Les postes suivants sont couramment rencontrés :
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Un (1) chef de chantier : qui coordonne les travaux d’une équipe d’environ 20 à 50
membres;
Trois (3) traceurs : comme leurs noms l’indiquent, ils assurent le filage des courbes de
niveau et tracent l’emprise des ouvrages des ouvrages ;
Un (1) à deux (2) animateurs : pour la mobilisation de la main d’œuvre ;
Un (1) Superviseur : pour le respect de la qualité des travaux.
A titre d’exemple, les normes prévoient :
Un Chef de chantier pour encadrer en moyenne 1 site de 150 ha de CES/DRS pendant
2 mois à 3 mois.
Il est chargé de :
o La répartition des équipes de travail ;
o Le suivi et l’orientation des travaux ;
o La tenue du cahier du chantier ;
o L’établissement de la situation des travaux par semaine, quinzaine ou par mois ;
o Le suivi des paiements.
Un superviseur pour 3 sites distants d’au moins 20 km l’un de l’autre. Il est :
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Trois (3) commissaires au compte indépendants du COGES, ils ont pour rôle le contrôle
équité-qualité, le contrôle des biens communautaires mis à la disposition des chantiers.
Le choix ou l’élection des membres des comités de gestion se fera au niveau de tous les sites en
assemblée générale communautaire. La taille de ces organes varie d’un site à l’autre et on note
que leur mise en place doit se baser sur la représentativité des différentes catégories sociales
en présence (hommes, femmes et jeunes).
Les rôles assurés par ces comités sont entre autres de:
Assurer la coordination de la participation équitable des bénéficiaires aux travaux ;
Suivre l’exécution effective des travaux sur le terrain ;
Gérer le matériel mis en place ;
Garantir le respect des normes techniques des ouvrages ;
Garantir la sécurité et la discipline sur le chantier.
Des modules de formations seront dispensés aux encadreurs en deux (2) temps :
La partie théorique pour outiller les récipiendaires sur la vie associative, les normes
techniques des ouvrages, leurs objectifs, leurs effets à long terme, leur disposition,
l’utilisation du matériel, la gestion des biens collectifs ;
La partie pratique durant laquelle les connaissances acquises en théories seront
appliquées sur le terrain : utilisation du matériel, filage de courbe de niveau,
implantation et confection des ouvrages etc. … c’est la phase de « savoir-faire pour
faire faire quelqu’un ».
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techniques), faciliter le pointage et minimiser la fraude. Généralement et pour faciliter
le contrôle on impose une organisation qui consiste à disposer des équipes restreintes
de deux (2) à six (6) personnes avec un responsable garant de la qualité des ouvrages
auprès des encadreurs jusqu’à leur réception par ces derniers et du matériels mis à sa
disposition auprès du COGES
Le pointage :
Le pointage se fait par les encadreurs. A la fin de chaque ouvrage, le chef d’équipe est censé
faire recours aux encadreurs pour vérifier si l’ouvrage respecte les normes avant d’entamer un
autre : c’est la réception technique de l’ouvrage. Chaque ouvrage réceptionné fait l’objet d’un
pointage durant de préférence chaque semaine dont six (6 ) jours de travail et un (1) jour de
repos et consacré au décompte et paiement sur la base d’un état approuvé par les encadreurs.
la gestion du matériel : il s’agit surtout de petit matériel mis à la disposition des
chantiers (pelles, pioches, cordes de 100m, barre à mine, compas, niveaux à eau,
brouettes, niveau à maçon, fil à plomb, caisse à pharmacie) sous la responsabilité du
COGES. Le comité de gestion met à la disposition de chaque chef d’équipe le matériel
requis en début de la journée l. En fin de la journée le comité de gestion procède au
pointage du matériel sur la base d’une fiche de gestion du matériel qui fera ressortir le
nombre par type de matériel, mis en place, le nombre disponible, le nombre de matériel
défectueux et le manquant.
La caisse à pharmacie : il s’agit des produits pharmaceutiques de premières nécessité
mis à la disposition du chantier sous la responsabilité du COGES et comprend :
paracétamol, métronidazole, Bétadine, alcool, les accessoires de pansement etc.
La supervision des travaux de récupération des terres est assurée par les maires, les services
techniques, les autorités administratives. En plus des supervisions dites locales, chaque six
mois, une mission de supervision conjointe doit être organisée afin d’apprécier les progrès
enregistrés dans la mise en œuvre des travaux. A travers ces missions, les réalisations seront
rendues visibles et plusieurs aspects seront abordés à savoir : l’importance des travaux, la
sécurité sociale, la transparence, la sensibilisation, la mobilisation sociale des bénéficiaires, la
communication, le respect des engagements, la capitalisation des bonnes pratiques et enfin les
observations d’ordre techniques.
6.6. La rémunération :
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1 gardien pour 30000 f par mois pour 25 ha et durant 3 ans;
1 encadreur à 35 000 f par mois.
Pour la plus part des cas, les membres du comité de gestion qui occupent une place stratégique
dans le processus de récupération des terres sont réduits au bénévolat , pas de salaire, ce qui
affecte du coup leur motivation ou leur honnêteté (développement d’un système de complicité
ou fraude). Les encadreurs perçoivent un salaire forfaitaire de 35 000 F par mois tout comme
les traceurs, c’est pourquoi dans beaucoup des cas, ces encadreurs sont issus du COGES et leur
fonction est assurée de façon rotative pour permettre à tous les membres du COGES de
bénéficier d’une rémunération.
Pour pérenniser les actions de récupérations de terres, minimiser les fraudes, le bénévolat des
membres du COGES doit être révolu en trouvant un système de gratification aux membres de
COGES. On a tendance à créer des activités génératrices des revenus tels que l’embouche, au
profit des membres du COGES et les gardiens des sites récupérés pour les fixer dans l’exercice
de leur fonction. La gestion des productions fourragères et ligneuses sur les sites récupérés
peut également donner une opportunité au COGES de se réaliser, pour cela, les voyages
d’études et les sessions de formations thématiques sont indispensables.
La mise en valeur des sites traités : Il s’agit des plantations, ensemencement des
herbacés, le gardiennage du site par le COGES.
Les plants sont acquis auprès des communautés organisées en coopérative. Les espèces
d’arbres plantés généralement en fin juillet – début août sont ; Acacia Sénégal, Acacia seyal,
Zizyphus mauritiana, Bauhinia rufesence, Prosospis juliflora, Acacia nilotica
et Acacia radiana et les espèces de graminées sont utilisées pour l’ensemencement.
La mise en défend : consiste à protéger le site récupéré contre la divagation des
animaux pendant environ trois (3) ans. Dans certains cas on utilise la clôture grillagée
pour des petites superficies, mais le grillage a toujours fait l’objet de vol pour protéger
les sites individuel, tandis que dans la plus part des cas d’ailleurs, c’est le gardiennage
qui est instauré en raison d’un gardien pour 25 ha.
L’un dans l’autre, la responsabilisation des producteurs et l’implication des tous les acteurs
sont complémentaires pour pérenniser les travaux.
Le salaire du gardien varie de 30 000 F à 35 000 par mois, ce qui du coup est insignifiant pour
assurer un travail de qualité.
La Gestion du site restauré :
Les capacités organisationnelles des producteurs devraient permettre leur organisation en
coopératives pour gérer les sites récupérés.
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Bibliographie :
1. ABN (1999), The Niger Basin Authority Three-Year Action Plan 2000-2002, ABN, Niger.
4. FAO (2001), L’Economie de la productivité des sols en Afrique subsaharienne, Rome, FAO.
8. Solidarité Canada Sahel (SCS) (1995), Afrique 21 : Une vision de l’Afrique pour le XXIe
siècle, Montréal.
9. UEMOA (2000), Etude sur la maîtrise de l’eau : gestion des ressources en eau partagées,
stratégie communautaire de gestion des ressources en eau, Cotonou, Sirade, novembre.
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ANNEXES : FICHES TECHNIQUES
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Fiche technique n°1 : les brise-vents
1. Définition
Les brises vents qu’ils soient inertes ou vivants sont des plantations en lignes, d’arbres,
arbustes permettant de limiter la vitesse du vent. Les espèces forestières qui disposent des
qualités suivantes sont recommandées comme brise-vent :
Les feuilles persistantes ;
une croissance rapide ;
un encombrement réduit ;
un système radiculaire tel que la concurrence des racines soit limitée.
2. Enjeux
Réduction de l’érosion éolienne;
Réduction de la dérive et prévention de la contamination des cultures par les
pesticides ;
Réduction de la consommation d’énergie par les bâtiments agricoles ;
amélioration de la qualité de l’aire et lutter contre les changements climatiques.
3. Caractéristiques techniques
Disposer d’au moins 2 rangées d’arbres, d’arbustes de même espèce (3 rangées
maximum) ;
Perpendiculaire au vent dominant,
En quinconce;
Densité: 610 à 832 pieds par hectare;
Trouaison: 40 x 40 cm;
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Ecartement: 4 m x 4m;
Ecartement des lignes:3 à 4m ;
Espacement entre les bandes:50 à 100 m.
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Fiche technique n°2 : les haies vives
1. Définition
2. Rôles :
Matérialiser une unité foncière ;
Protéger les jardins, les vergers ou les sites de culture contre les animaux ;
Produire des sous-produits ligneux et non ligneux ;
Fixer les ouvrages antiérosifs ;
lutter contre l’érosion.
3. Caractéristiques
Les objectifs d’installation des haies vives et leurs lieux d’implantation sont à la base de leur
classification. En fonction des rôles qu’elles jouent, on peut distinguer principalement les types
de haies suivants :
haies vives de protection contre la divagation des animaux (haies défensives) ;
haies vives de protection contre l’érosion (haies antiérosives) ;
haies vives de production ;
haies vives de délimitation foncière ;
haies vives ornementales.
Les espèces employées couramment sont : Bauhinia rufescens, Acacia senegal, Acacia nilotica,
Ziziphus mauritiana, Lawsonia inermis (Lallé), Cajanus cajan (poids d’angole; disposées en:
une bande d’une et /ou plusieurs rangées d’arbres, arbustes etc;
Perpendiculaires à la direction des vents dominants;
A la limite d’une unité foncière à protéger
Normes techniques :
Trouaison : 40 cm – 60 cm de diamètre et de profondeur;
Ecartement entre plants : 30 cm - 100 cm (en fonction des espèces);
Disposition : 1 à 3 rangées de plants en quinconce;
Distance entre bandes (brise-vent) : 100 m.
Rendement :
180 - 200 trous par homme jour sur terrain léger ;
60 - 70 trous par homme jour sur terrain lourd.
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La mise en place d’une haie vive consiste en la plantation d’un mélange raisonné de différentes
espèces végétales.
Préparation du terrain: Généralement, il est recommandé l'ouverture d'une
tranchée dont la largeur est variable selon le mode de plantation :
Dans le cas de la double ligne avec disposition des plants en quinconce, les dimensions de la
tranchée sont : 60 cm de large et 60 cm ; Dans le cas de la ligne unique, retenir les dimensions
50 cm de largeur sur 60 cm de profondeur.
Mode de plantation
Trois modes de plantation sont souvent utilisés à savoir :
• les semis direct : certaines espèces comme : Prosopis juliflora , Bauhinia rufescens, Acacia
senegal, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Ziziphus spina-christi, Lawsonia inermis (Lallé),
Cajanus cajan (poids d’angole)
5. Domaine d’application
- Zone de cultures;
- Périmètre irrigué;
- Enclave pastorale,
- Au tour des infrastructures socioéconomiques
9. Utilisateurs potentiels
Producteurs ;
Services techniques ;
Projets/ONG.
4 Entretien hj PM
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Fiche technique n°3 : les haies mortes
1. Definition
Une haie est une structure végétale linéaire de protection contre l’érosion éolienne, associant
tiges, feuilles, branches d’arbres, d’arbustes, arbrisseaux pour prtéger une unité foncière ou
pour constituer un abri à la faune locale et une flore spécifique formant un biotope particulier.
2. Caractéristiques techniques
Ligne de branches ou tige, feuillage ou paille en bande d’une ou de plusieurs rangées;
Hauteur de 1 à 1,5 m ;
Le long du domaine à ptotéger.
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Assurer des corridors biologiques pour de petits oiseaux, invertébrés et
micromammifères qui échapperont là plus facilement à leurs prédateurs tout en
pouvant se déplacer (la nuit notamment) ;
contribuer à la défragmentation écologique de paysages cultivés ou dégradés,
notamment en zone tropicale et dans des zones arides ;
Fixer les mouvements de dunes et de sable à la manière de gabions ;
protéger les oiseaux, insectes ;
restaurer l’humus, grâce notamment aux siteignons et populations bactériennes et
d’invertébrés qui s’y installeront ;
accueillir des populations d’auxiliaires de l’agriculture (tels
Créer une enclosure et d’un microclimat propice à la plantation de légumes ou d’arbres).
6. Utilisateurs potentiels
Producteurs ;
Services techniques ;
Projets/ONG.
7. Matériels:
Pelle, pioches, coupe-coupe, charrettes, corde.
8. Coût de la technologie
Le coût est essentiellement de main d’œuvre
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Fiche technique n°4: fixation des dunes
1. Définition
2. Description de la Technologie :
Deux variantes :
Forme croisée;
Forme linéaire.
Il s’agit de disposer de :
Palissades en matériaux locaux (tige de mil, paille,…) ;
Longueur: 1000 ml par hectare;
Espacement des claies 10 à 20 m selon le degré de la menace;
Disposer des obstacles (palissade) tous les 10 m ;
Plantation 400 arbres par hectare ;
Ensemencement des palissades.
3. Mise en œuvre
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Plantation des arbres.
v
4. Utilisateurs potentiels
Producteurs, Services technique, Projets et ONG
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Fiche technique n°6 : mulching
1. Definition:
Le mulching ou paillage est la technique qui consiste à épandre sur le sol, les résidus des
cultures (tige de mil, de sorgho, paille) afin de les protéger contre l’effet des gouttes de pluies et
le vent.
2. Enjeux:
Protéger les terres contre l’érosion hydrique et éolienne,
Restaurer les terres dégradées.
3. Mise en œuvre
Disposer de 2 tonnes par hectare de matière végétale ;
Etaler la paille pour couvrir toute la surface à récupérer.
4. Conditions d’application :
Terres agricoles ;
Pâturage abondant.
5. Effets agro écologiques et socioéconomique
Restauration des terres dégradées ;
Amélioration des propriétés physiques et chimiques du sol ;
Redynamisation de l’activité biologique ;
Diminution de l’assèchement des sols ;
Amélioration des rendements agricoles d’un surplus de 129 kg/ha en champ de
mil (source PASP).
6. Défis techniques :
De plus en plus la ressource devient rare et les besoins s’accroissent : aliment
bétail, usage domestique comme matériaux de construction ou énergétique, ce
qui rend la technique impraticable dans beaucoup de zones ;
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Attire beaucoup de termites causant préjudices aux jeunes plants.
7. Durabilité :
Le mulching est une technique qui nécessite une reprise chaque année jusqu’à l’atteinte des
objectifs
8. Facteurs de réussite
Disposer suffisamment de la ressource ;
Couvrir entièrement la surface des sols à restaurer.
9. Utilisateurs potentiels :
Producteurs, services techniques, Projets et ONG.
10. Matériels : paille, tige de mil ou de sorgho.
11. Coût de la technologie par ha :
TOTAL = 60 000
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WEEBOGRAPHIE
Érosion éolienne
https://fr.vikidia.org/wiki/Érosion_éolienne
Érosion — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Érosion
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