5-Pii 1
5-Pii 1
5-Pii 1
Eluggero PII
. Montesquieu, Voyages dans Œuvres complètes, éd. par R. Caillois, Bibliothèque de la Pléiade, Paris,
(vol.I), (vol.II) : I, p. (édition de référence pour les citations, dorénavant : Pléiade). Je
remercie Catherine Larrère et Catherine Volpilhac-Auger d’avoir relu ces pages.
. Cf.J. Ehrard, «Rome enfin que je hais… » ?, dans Storia e ragione, éd. par A. Postigliola, Napoli,
, p.- : les essais réunis dans le volume sont un terme constant de comparaison pour ces notes.
. Montesquieu, Mes pensées : Pléiade, I, n° () ; voir aussi Discours sur Cicéron, I, p..
. Cf. Dissertation sur la politique des Romains dans la religion () et Dialogue de Sylla et d’Eucrate:
Pléiade, I, p. , .
— —
REVUE MONTESQUIEU N° 1
. Cf.Montesquieu, Lettres persanes : sur les esclaves, lettre CXV; sur le pape, lettres XXIV et XXIX.
. Parmi de nombreux travaux, voir R.Shackleton, Montesquieu. Biographie critique, version fr. par
J. Loiseau, Grenoble, et L.Desgraves, Montesquieu, Paris, ; voir aussi G.Benrekassa,
Montesquieu, La liberté et l’histoire, Paris, , p. ; enfin des suggestions dans L’Europe de
Montesquieu, Actes réunis par A. Postigliola et M.G.Bottaro Palumbo, Cahiers Montesquieu n°,
Napoli-Paris-Oxford, .
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
— —
REVUE MONTESQUIEU N° 1
. Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, ch. VI :
Pléiade, II, p. (dorénavant : Romains).
. Romains, ch. XIII, p. - ; cf.C.Volpilhac-Auger, «L’image d’Auguste dans les
Considérations», dans Storia e ragione, ouvr. cit., p.-.
. Romains, ch. XVI, p. .
. On le sait, cet écrit fut imprimé en et retiré de la circulation par Montesquieu lui-même.
. Voir Romains, ch. III, p..
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
acheva trop tôt son ouvrage » . Ce qui veut dire que Rome s’est dépêchée,
autrement dit que des intérêts d’ordre privé (la richesse par exemple) ont
empêché la «constitution » d’une société bien réglée et l’accomplissement
de toutes les parties de l’œuvre. La grandeur n’a donc pas pu se traduire en
modèle.
— —
REVUE MONTESQUIEU N° 1
. Sur ce thème, voir l’article «Montesquieu » de C. Larrère dans le Dictionnaire de philosophie poli -
tique, sous la direction de Ph. Raynaud et S. Rials, Paris, , p.-.
. Sur la synthèse libérale, voir J.-F. Spitz, La Liberté politique, Paris, .
. Citation de L. Althusser, Montesquieu, la politique et l’histoire, Paris, , p..
. G. B. Vico, Principi di una scienza nuova, dignità XV (éd. fr. par A. Doubine, Paris, , p.).
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
— —
REVUE MONTESQUIEU N ° 1
. Natura rationis cum corporis natura semper certat : Originum, p. .
. Sur la question voir E. Vidal, «Doria e Montesquieu » dans Saggio sul Montesquieu, Milano, ,
p. - et R. Shackleton, «Montesquieu and Doria», Revue de littérature comparée, , , p. -.
. Voir P. M. Doria, La vita civile, Augusta, , parte prima, cap.IV : Della origine e degli
ordini in generale.
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
. La classe des gouvernés se divise dans autant d’ordres civils qu’il y a d’activités des gouvernés.
Doria appellera, dans des textes manuscrits de et , cette classe et ces ordres civile società où les
mœurs gouvernent.
. Voir Doria, La vita civile, p. : « da queste forme di vivere, la forma del governo ancora si
muta».
. L’auteur de la Vita civile termine avec cette réflexion : « penso infine d’aver ridotto a’princìpi ed
a scienza quest’arte [la politica] per se stessa difficilissima, senza trascurare la pratica » (ouvr. cité, p.).
(«Finalement je pense être revenu aux principes et à la connaissance de cet art [la politique], qui est une
connaissance elle-même très difficile, sans avoir négligé la pratique»).
. Contrepoids (contrappeso) : voir Vita civile, p. , .
— —
REVUE MONTESQUIEU N ° 1
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
. Voir le passage dans Discorsi sopra la prima deca di Tito Livio, liv.I, ch. IV : « Io dico che coloro
che damnono i tumulti intra i Nobili e la Plebe, mi pare che biasimino quelle cose che furono prima
causa del tenere libera Roma ; e che considerino più a’romori ed alle grida che di tali tumulti nascebano,
che a’buoni effetti che quelli partorivano… » (éd. par G. M. Anselmi, Torino, , II, p.-). La nou-
veauté (et par conséquent l’influence de Machiavel) du chapitre VIII des Romains ne consiste pas dans
les «Divisions qui furent toujours dans la ville», parce que ceci est un thème traditionnel de l’historio-
graphie sur Rome. Gravina et Doria aussi ont décrit et condamné les tumulti en visant un idéal harmo-
nieux de la politique. La nouveauté, pourtant, réside dans la structure du récit du chapitre VIII, qui per-
met de transformer un élément descriptif ou de jugement moral en élément constitutif de la politique.
Comme Machiavel, Montesquieu narre les événements historiques qui font des divisions le succès de
Rome, mais il se détache de sa source dans la conclusion. Si le récit de Machiavel aboutit à la valorisation
de la forme de gouvernement mixte, Montesquieu, dans le chapitre VIII, abandonne la partition tradi-
tionnelle des formes de gouvernement. Le principe qu’un gouvernement libre doit être «capable de cor-
rection » a cependant à voir avec la maxime du «retour aux principes » (dans le sens d’origines et de
renouvellement) de Machiavel (Discorsi, liv.III, ch. ).
. Voir N. Machiavel, Discorsi, liv.I, ch. II.
. Voir Romains, ch. IX : « Il est vrai que les lois de Rome devinrent impuissantes pour gouverner
la République […] parce qu’elles étaient telles que leur effet naturel était de faire un grand peuple, et
non pas de le gouverner» (p. -).
. Voir ch. VIII, p..
— —
REVUE MONTESQUIEU N ° 1
. Voir EL, VI, au début : Pléiade, II, p.. Montesquieu fait allusion à un épisode de l’histoire
de Florence cité par Machiavel dans les Discorsi (liv.I, ch. ; éd. citée, p. -) et la maxime que
Machiavel en fait dériver explique, selon Montesquieu, la raison pour laquelle l’auteur des Discorsi choi-
sit le gouvernement mixte. A la conviction du caractère entièrement politique des citoyens,
Montesquieu oppose la distinction entre «intérêt politique » et «intérêt civil». Nous pouvons entrevoir
dans cette remarque la pression de la thématique liée à la modernité du commerce, elle fait la différence
historique entre les deux auteurs. Voici le passage de Montesquieu : « Machiavel attribue la perte de la
liberté de Florence à ce que le peuple ne jugeait pas en corps, comme à Rome, des crimes de lèse-majesté
commis contre lui. Il y avait pour cela huit juges établis. Mais, dit Machiavel, peu sont corrompus par
peu. J’adopterois bien la maxime de ce grand homme, mais comme dans ces cas l’intérêt politique force,
pour ainsi dire, l’intérêt civil (car c’est toujours un inconvénient que le peuple juge lui-même ses
offenses), il faut, pour y remédier, que les lois pourvoient, autant qu’il est en elles, à la sûreté des parti-
culiers».
. Voir note .
. Romains, ch. XIV, p. .
— —
LA ROME ANTIQUE CHEZ MONTESQUIEU
. Sur les questions relatives à la liberté, voir les notes de l’éd. Derathé, II, p. -.
. Romains, ch. III, p..
— —
REVUE MONTESQUIEU N° 1
Eluggero PII
Université de Florence
— —