Feuille Tage
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des entreprises
management sup
gestion - finance
L’évaluation
des entreprises
Méthodes et études de cas
2e édition
Georges Legros
© Dunod, 2011, 2015
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-073052-0
Table des matières
Introduction 1
1 La problématique de l’évaluation 3
3 L’évaluation patrimoniale 39
Section 1 La logique de l’actif net comptable corrigé 40
Section 2 L’actif net comptable corrigé poste par poste 42
étude de cas 49
V
L’évaluation des entreprises
9 Conclusion 241
Section 1 La diversité des méthodes 242
Section 2 Les limites des méthodes d’évaluation 243
Index 245
VI
Introduction
1
L’évaluation des entreprises
2
Chapitre
1 La problématique
de l’évaluation
Ces deux approches donnent le même résultat si nous observons les égalités sui
vantes :
Taux d’actualisation = rentabilité financière = rentabilité
économique = coût de l’endettement.
Chapitre 1 ■ La problématique de l’évaluation
Bilan
Actif immobilisé 1 000 Capitaux propres 1 200
Actif circulant 500 Dettes financières 300
Total 1 500 Total 1 500
Compte de résultat
Produits d’exploitation + 9 000
Charges d’exploitation – 8 850
Résultat d’exploitation = 150
Frais financiers – 30
Résultat net = 120
Nous observons :
Si la rentabilité requise par les actionnaires (taux de marché) est de 10 %, l’évaluation par
le profit se pose ainsi :
Il s’agit d’une suite perpétuelle de bénéfices égaux à 120 actualisés au taux de 10 %. Cette
valeur actuelle est égale au capital qui, placé au taux de 10 %, rapporterait un revenu égal à
120.
L’évaluation par le patrimoine donne bien le même résultat que l’évaluation par les profits,
c’est-à-dire un prix de 1 200.
4
La problématique de l’évaluation ■ Chapitre 1
Exemple
Poursuivons le cas d’Island en supposant maintenant une rentabilité économique de 15 %
et les autres éléments inchangés.
Compte de résultat
Résultat d’exploitation (1 500 × 15 %) + 225
Frais financiers – 30
Résultat net = 195
L’évaluation par le patrimoine n’a pas évolué, nous obtenons toujours 1 200.
En revanche, la capitalisation au taux de 10 % d’un profit de 195 nous donne : 195/0,1 =
1 950.
Nous pouvons calculer le goodwill : 1 950 – 1 200 = 750.
5
Chapitre 1 ■ La problématique de l’évaluation
Exemple
Pour la société Island, nous aurons :
75/0,1 = 750
6
La problématique de l’évaluation ■ Chapitre 1
La différence entre le résultat d’exploitation et le résultat net est constitué des inté
rêts payés aux prêteurs, abstraction faite de l’imposition.
Nous avons :
Résultat net = Résultat d’exploitation – Intérêts
Re = Résultat d’exploitation/CI
Ainsi : Résultat d’exploitation = Re × CI
Rf = Résultat net/C
Résultat net = Résultat d’exploitation – (t × D)
Divisons les termes par C :
Résultat net/C = (Résultat d’exploitation/C) – [(t × D)/C]
Rf = (Re × CI)/C – (t × D)/C
Rf = [Re × (C + D)]/C – (t × D)/C
Rf = (Re × C/C) + (Re × D/C) – (t × D/C)
Rf = Re + (Re – t) × D/C
Exemple
Re = 200 000/1 000 000 = 20 %
Rf = 140 000/400 000 = 35 %
En diminuant le financement par fonds propres, nous majorons la rentabilité des fonds
propres.
En apportant 1 000 000 €, la rentabilité financière est de 20 % (Re = Rf).
En apportant 400 000 €, la rentabilité financière est de 35 %.
7
Chapitre L’évaluation
2
par la méthode
des discounted
cash flows
Sommaire
Section 1 Le principe
Section 2 La description de la méthode
Section 3 Les avantages et les inconvénients
Section 4 La méthode du business plan
Chapitre 2 ■ L’évaluation par la méthode des discounted cash flows
Section
1 Le Principe
La méthode des cash flows futurs actualisés ou discounted cash flows (DCF)
repose sur une anticipation des flux de trésorerie d’exploitation nets d’investisse
ments pour maintenir et développer le potentiel de production. Le cash flow ou plus
précisément free cash flow est le flux de trésorerie dégagé par l’entreprise après le
renouvellement et l’élargissement de l’outil industriel. Avec ce solde, on peut rému
nérer les créanciers financiers et les actionnaires.
Nous considérons que l’entreprise vaut par les liquidités qu’elle peut dégager dans
le futur.
Cette méthode a donc pour but d’anticiper, dans un futur à plus ou moins long
terme, les flux d’exploitation moins les investissements nécessaires à l’exploitation,
que l’entreprise peut générer. Ces flux sont actualisés au coût du capital de l’entre
prise.
Généralement, la méthode requiert une période de projection d’environ cinq ans à
partir de la date d’évaluation. Il faut noter qu’une période trop longue pose des pro
blèmes de fiabilité des résultats.
Il convient dès lors de modéliser avec précision les prévisions de croissance de
l’activité, et donc du marché dans lequel évolue la firme, et de budgéter la struc
ture de coûts et les investissements nécessaires à l’exploitation afin de déterminer
les flux de trésorerie annuels disponibles qui seront sécrétés par l’entreprise. Pour
ce faire, la méthode d’évaluation par les cash flows nécessite non seulement la
constitution d’un business plan mais aussi une bonne appréciation des facteurs
externes à l’entreprise, comme les marchés et l’environnement global dans lequel
elle évolue.
Section
2 La Description de la méthode
L’évaluation d’une entreprise par la méthode des cash flows se réalise en 5 étapes
qui sont généralement :
1. Projection des bénéfices par le compte de résultat ;
2. Projection des besoins liés à l’exploitation : besoin en fonds de roulement
(BFRE) et investissements ;
3. Calcul des free cash flows sur la durée de projection ;
4. Actualisation de ces flux au coût du capital ;
5. Analyse des scénarios.
10
L’évaluation par la méthode des discounted cash flows ■ Chapitre 2
nisseurs
– Pression concurrentielle à la baisse
(ou à la hausse) des marges
– Synergies possibles avec d’autres struc
tures (plateformes d’achat), opportunités
d’économies d’achat
Charges externes – En % du chiffre d’affaires pour – Politique industrielle et stratégie
la partie variable d’externalisation (sous-traitance
– Budgets marginaux par objec ou internalisation…)
tifs – Politique d’implantation
– Intensité des besoins marketing
et publicitaires, stratégie de distribution
(circuits courts ou longs)
– Synergies et économies d’échelles réali
sables en cas de rapprochement, fusion
☞
11
Chapitre 2 ■ L’évaluation par la méthode des discounted cash flows
☞
Postes principaux Outils de projection Facteurs déterminants
Charges – Taux de croissance annuelle – Enjeux industriels (externalisation,
salariales – Budget marginal, business sous-traitance, internalisation de la produc
plan tion)
– En % du chiffre d’affaires si – Politique d’implantation et de localisation
structure de masse salariale – Politique sociale, politique de rémunéra
flexible tion
– Productique industrielle : productivité des
ressources, politique d’investissement
– Synergies et économies d’échelles réali
sables lors de rapprochements, fusions
Dotations aux amor – En % de la valeur brute des – Politique industrielle, besoins
tissements actifs immobilisés si peu de en investissement
renouvellement futur des actifs
– En fonction des investisse
ments à réaliser
– Si de gros investissements
sont à prévoir
– Si historiquement pertinent
en % du CA
Charges – En % de la dette financière – Politique de financement, structure
financières – Si historiquement pertinent des capitaux permanents
en % du CA – Conjoncture économique : taux faibles
ou forts
Participation – Taille de l’entreprise
des salariés – Politique interne
Impôt sur les socié – Politique fiscale
tés – Politique d’implantation (pays ou zones à
incitations fiscales)
Dividendes – Cotation boursière, politique
de dividende
– Besoins d’exploitation, de réinvestisse
ment
et d’autofinancement
Nota bene : en règle générale, les postes tels que les dotations aux dépréciations,
les produits et charges exceptionnelles ne se projettent pas dans le futur.
Remarque : les projections des postes sont propres à chaque entreprise et surtout à
chaque investisseur, mais aussi à l’environnement global dans lequel évolue l’entre
prise. Pour cette raison, la méthode des cash flows requiert un degré important d’infor
mation et de connaissance du contexte de l’entreprise.
12
L’évaluation par la méthode des discounted cash flows ■ Chapitre 2
croissance), soit à des relations établies entre l’entreprise et son environnement (délai
de paiement des clients et aux fournisseurs), soit à l’exploitation elle-même (stocks).
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est la composante des flux utilisés par
l’entreprise pour financer ses besoins en stocks, en avances aux clients (comptes
clients) moins les flux apportés par les délais de paiements autorisés par les fournis
seurs (comptes fournisseurs, avances des clients à l’entreprise). En somme, le BFR
est le flux nécessaire à l’exploitation à court terme de l’entreprise.
Le tableau ci-après résume les méthodes de projection les plus fréquemment uti
lisées pour l’estimation des besoins d’exploitation futurs.
13
Chapitre 2 ■ L’évaluation par la méthode des discounted cash flows
FCFx
VRx =
i–c
VRx = valeur résiduelle estimée en dernière année de projet
FCFx = dernier free cash flow sur la durée du projet
i = coût du capital
c = croissance perpétuelle prévue
La valeur résiduelle est en fait une valeur rendement calculé au terme d’un horizon
de croissance. Ce concept peut certes soulever des doutes quant à son exactitude et
sa fiabilité. C’est pour cela qu’il convient d’adopter une attitude conservatrice quant
à son calcul, en évitant de la surévaluer avec un taux de croissance perpétuel trop
élevé et en évitant de choisir une période de projection soit trop courte, soit trop
longue. En règle générale, on évitera de considérer un taux de croissance à long
terme supérieur à 1 ou 2 % par an.
Une alternative consiste à calculer la valeur résiduelle à partir de l’actif économique
(fonds propres + dettes financières ou actif immobilisé + BFR) de l’année x, ainsi :
VRx = Actif économique de l’année x
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