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L’évaluation

des entreprises
management sup
gestion - finance

L’évaluation
des entreprises
Méthodes et études de cas

2e édition

Georges Legros
© Dunod, 2011, 2015
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-073052-0
Table des matières

Intro­­duc­­tion 1

1  La pro­­blé­­ma­­tique de l’éva­­lua­­tion 3

2  L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows 9


Section 1 Le prin­­cipe 10
Section 2 La description de la méthode 10
Section 3 Les avantages et les inconvénients 22
Section 4 La méthode du business plan 22
étude de cas 25

3  L’éva­­lua­­tion patri­­mo­­niale 39
Section 1 La logique de l’actif net comp­­table cor­­rigé 40
Section 2 L’actif net comptable corrigé poste par poste 42
étude de cas 49

4  Les per­­for­­mances éco­­no­­miques et boursières 57


Section 1 Les per­­for­­mances éco­­no­­miques 58
Section 2 Les per­­for­­mances bour­­sières 62

V
L’évaluation des entreprises

Section 3 L’éva­­lua­­tion par ana­­logie 75


Section 4 Le diagnostic financier préalable à l’évaluation 79
étude de cas 89

5  Les méthodes hybrides (le goodwill) 119


Section 1 La notion de goodwill 120
Section 2 Le cal­­cul du goodwill 120
Section 3 L’actif économique 121
Section 4 Le taux de ren­­ta­­bi­­lité exigée et d’actua­­li­­sa­­tion 122
Section 5 Le béné­­fice éco­­no­­mique 122
Section 6 L’ajus­­te­­ment du goodwill 124
Section 7 Les méthodes usuelles 125
étude de cas 129

6  L’éva­­lua­­tion et le leverage buy out 139


Section 1 L’effet opé­­ra­­tion­­nel 140
Section 2 L’effet indus­­triel 141
Section 3 Les signaux 141
Section 4 Les résul­­tats 142
Section 5 Les mon­­tages uti­­li­­sés 142
Section 6 La sor­­tie du LBO 145
Section 7 Les autres types d’opé­­ra­­tions 146
étude de cas 149

7  L’éva­­lua­­tion et les rap­­pro­­che­­ments d’entre­­prises 169


Section 1 Les offres publiques 170
Section 2 Les fusions 183
Section 3 Les scis­­sions, apports par­­tiels, spin-­off, split-­off 195
étude de cas 203

8  La ges­­tion de la valeur de l’action 225


Section 1 La poli­­tique du divi­­dende 226
Section 2 La divi­­sion du nomi­­nal et les actions gra­­tuites 229
étude de cas 231

9  Conclusion 241
Section 1 La diver­­sité des méthodes 242
Section 2 Les limites des méthodes d’éva­­lua­­tion 243

Index 245

VI
Introduction

É valuer l’entre­­prise est au cœur de la finance. Les contextes d’éva­­lua­­tion de


l’entre­­prise sont nom­­breux  : pro­­jet de ces­­sion de l’entité, aug­­men­­ta­­tion du
capi­­tal, fusion, offre publique d’achat ou d’échange, apport par­­tiel d’actif, opé­­ra­­tion
de type leverage buy out.
La confron­­ta­­tion, les anta­­go­­nismes, la dua­­lité consti­­tuent les ter­­rains pri­­vi­­lé­­giés de
l’évaluateur. Une par­­tie sou­­haite éva­­luer au plus haut (le cédant), l’autre sou­­haite
éva­­luer au plus bas (le ces­­sion­­naire). L’évaluateur doit trou­­ver le point d’équi­­libre,
tant en fonc­­tion des tech­­niques finan­­cières que du rap­­port de forces res­­senti. Une
cer­­taine empa­­thie est néces­­saire pour faire conver­­ger les points de vue.
La valeur de l’entre­­prise n’existe pas pour le pro­­fes­­sion­­nel. Seul le prix importe, et
celui-­ci n’exis­­tera qu’en cas de tran­­sac­­tion. L’objec­­tif de l’évaluateur est l’abou­­tis­­
se­­ment. Une éva­­lua­­tion est bonne pour autant que l’opé­­ra­­tion se réa­­lise, que la pro­
­priété de l’actif soit trans­­fé­­rée.
L’ache­­teur consi­­dère que le prix est fonc­­tion des pro­­fits futurs : l’entre­­prise vaut
par ce qu’elle est sus­­cep­­tible de rap­­por­­ter. Sa vision est uti­­li­­ta­­riste : « l’actif vaut par
ce que je peux en attendre, par l’inté­­rêt que j’y asso­­cie ».
Nous obser­­vons que le prix sera fonc­­tion certes de la chose à éva­­luer, mais aussi
de la posi­­tion de l’évaluateur. Une entre­­prise vaut par l’usage que nous pou­­vons en
faire ; nos propres qua­­li­­tés sont en jeu.
Cepen­­dant l’ache­­teur ne sou­­haite payer qu’une par­­tie de ce futur : la par­­tie issue de
la noto­­riété acquise, des efforts consen­­tis par le passé, et non les fruits de ses nou­­velles
ini­­tiatives. Les flux futurs sont la consé­­quence des iner­­ties, de la bonne renom­­mée, des
posi­­tions acquises, d’une part, mais aussi de l’éner­­gie des nou­­velles équipes, d’autre
part.

1
L’évaluation des entreprises

Le ven­­deur sou­­haite valo­­ri­­ser au mieux le passé de l’entre­­prise comme l’arti­­san


d’un futur anti­­cipé.
En valo­­ri­­sant une entre­­prise nous posons qu’aujourd’hui le ces­­sion­­naire doit payer
les pro­­fits futurs induits par le passé, et non tous les pro­­fits futurs. L’exer­­cice est
déli­­cat. Per­­sonne ne maî­­trise l’ave­­nir et la finance n’est pas une science divi­­na­­toire.
L’évaluateur doit être un excellent commu­­nicant pour faire passer un double mes­­
sage. Un pre­­mier auprès de l’ache­­teur selon lequel il paie peu compte tenu des pro­
­fits futurs dus à la noto­­riété acquise, un second auprès du ven­­deur selon lequel on
lui paie aujourd’hui une par­­tie des efforts futurs de l’ache­­teur.
En somme l’ache­­teur veut s’acca­­pa­­rer le passé du ven­­deur et le ven­­deur l’ave­­nir
de l’ache­­teur. Éva­­luer n’est pas sans une cer­­taine dupli­­cité, sans quelques mani­­
gances.
Évaluer l’entre­­prise est un pari. Le pro­­fes­­sion­­nel doit convaincre du bien-­fondé
de sa vision de l’ave­­nir et de son démem­­brement des flux futurs. Cha­­cun œuvre
dans le sens de ses inté­­rêts, et l’inté­­rêt de l’évaluateur est de faire abou­­tir la tran­
­sac­­tion, d’obte­­nir l’accord des par­­ties.
Le bon rai­­son­­ne­­ment en finance est celui qui va dans le sens de nos inté­­rêts. Il
s’agit de valo­­ri­­ser l’entre­­prise au regard de sa capa­­cité à sur­­mon­­ter les défis futurs
et d’en tirer pro­­fit.
Cette deuxième édition intègre les évolutions de la discipline au regard des débats
théoriques et des pratiques professionnelles. Les méthodes par actualisation des flux
de trésorerie prévisionnels et par application des multiples ont été privilégiées pour
tenir compte de leur utilisation systématique dans de nombreux contextes : fusions,
recommandations boursières, rachat par des holdings et autres.
L’évaluation d’une entreprise s’accompagne d’un diagnostic financier préalable
orienté vers la capacité de l’entité à créer de la valeur. Cette dimension a été intégrée
dans cette deuxième édition, qui propose en outre, une méthodologie de diagnostic
financier mettant l’accent sur les leviers de la création de valeur. Cette démarche
permet de mieux rendre compte de toute l’ampleur d’une mission d’évaluation.
L’évaluation d’une entreprise ne pouvant être menée indépendamment des parties
prenantes et de leurs objectifs, nous présentons maintenant de nombreux contextes
d’évaluation.

2
Chapitre

1 La pro­­blé­­ma­­tique
de l’éva­­lua­­tion

L es éva­­lua­­tions d’entre­­prise peuvent avoir des moti­­vations très variées. À titre


d’illustration, nous pouvons envisager des évaluations de sociétés dans les
contextes suivants :
––une éva­­lua­­tion de la glo­­ba­­lité éco­­no­­mique de l’entre­­prise dans le but d’une
fusion, d’une vente d’entre­­prise, d’une offre publique d’achat ou d’une offre
publique d’échange. Ce type d’éva­­lua­­tion va au-­delà de l’éva­­lua­­tion d’un patri­­
moine et doit le savoir-­faire de l’entre­­prise, sa clien­­tèle poten­­tielle, son image de
marque, sa capa­­cité déci­­sion­­nelle face aux évé­­ne­­ments, ses efforts de recherche
et de for­­ma­­tion ;
––une éva­­lua­­tion de titres pour des action­­naires mino­­ri­­taires en vue d’une ces­­sion ou
d’une acqui­­si­­tion. L’éva­­lua­­tion peut alors être dif­­fé­­rente d’une quote-­part de l’éva­
­lua­­tion glo­­bale de l’entre­­prise en fonc­­tion de la posi­­tion de l’action­­naire mino­­ri­­
taire : celui-­ci peut n’avoir qu’un très faible pour­­cen­­tage sans pou­­voir déci­­sion­­nel
ou se retrou­­ver en posi­­tion d’arbitre face à deux groupes éga­­li­­taires ;
––une éva­­lua­­tion de type liqui­­da­­tive. Il s’agit d’évaluer la somme des élé­­ments
d’actif et de pas­­sif de l’entre­­prise au prix du mar­­ché (et non plus dans une perspec­
­tive de conti­­nuité d’exploi­­ta­­tion). Les actifs sont donc éva­­lués au mon­­tant
qu’un acqué­­reur serait prêt à débour­­ser.
La valeur d’une entre­­prise peut être déter­­mi­­née de deux façons :
––en éva­­luant son patri­­moine poste par poste, tant à l’actif qu’au pas­­sif ;
––en capi­­ta­­li­­sant, au taux du mar­­ché, le pro­­fit dis­­po­­nible pour l’action­­naire.

Ces deux approches donnent le même résul­­tat si nous obser­­vons les éga­­li­­tés sui­­
vantes :
Taux d’actua­­li­­sa­­tion = rentabilité finan­­cière = rentabilité
éco­­no­­mique = coût de l’endet­­te­­ment.
Chapitre 1  ■  La pro­­blé­­ma­­tique de l’éva­­lua­­tion

Exemple – Entre­­prise Island au 31 décembre N

Bilan
Actif immo­­bi­­lisé 1 000 Capi­­taux propres 1 200
Actif cir­­cu­­lant 500 Dettes finan­­cières 300
Total 1 500 Total 1 500

Compte de résultat
Pro­­duits d’exploi­­ta­­tion + 9 000
Charges d’exploi­­ta­­tion – 8 850
Résul­­tat d’exploi­­ta­­tion = 150
Frais finan­­ciers – 30
Résul­­tat net = 120

Nous obser­­vons :

Ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique = Résultat d’exploi­­ta­­tion/Capitaux


inves­­tis = 150/1 500 = 10 %
Ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière = Résultat net/Capitaux propres
= 120/1 200 = 10 %
Coût de l’endet­­te­­ment = Frais finan­­ciers/Dettes finan­­cières
= 30/300 = 10 %.
Nous pou­­vons éva­­luer l’entre­­prise Island par deux approches : le patri­­moine et les pro­­fits.
Éva­­lua­­tion du patri­­moine
Actif immo­­bi­­lisé + 1 000
Actif cir­­cu­­lant + 500
Dettes finan­­cières – 300
Patrimoine = 1 200

Si la ren­­ta­­bi­­lité requise par les action­­naires (taux de mar­­ché) est de 10 %, l’éva­­lua­­tion par
le pro­­fit se pose ainsi :

Résultat net/Taux de mar­­ché = 120/0,1 = 1 200

Il s’agit d’une suite per­­pé­­tuelle de béné­­fices égaux à 120 actua­­li­­sés au taux de 10 %. Cette
valeur actuelle est égale au capi­­tal qui, placé au taux de 10 %, rap­­por­­terait un revenu égal à
120.
L’éva­­lua­­tion par le patri­­moine donne bien le même résul­­tat que l’éva­­lua­­tion par les pro­­fits,
c’est-­à-dire un prix de 1 200.

Cepen­­dant, dans la plu­­part des cas, la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique dif­­fère du coût de


l’endet­­te­­ment. Le coût de l’endet­­te­­ment se situant au-­dessous de la ren­­ta­­bi­­lité

4
La pro­­blé­­ma­­tique de l’éva­­lua­­tion  ■  Chapitre 1

éco­­no­­mique engendre une ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière supé­­rieure à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­


mique. Il s’agit de l’effet de levier finan­­cier posi­­tif. En outre la ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière
dépasse fré­­quem­­ment la ren­­ta­­bi­­lité requise par les action­­naires (taux de mar­­ché).
Ces dif­­fé­­rences sur les taux conduisent à une éva­­lua­­tion par les pro­­fits dif­­fé­­rente
de l’éva­­lua­­tion par le patri­­moine.
Si l’éva­­lua­­tion par les pro­­fits est supé­­rieure à l’éva­­lua­­tion par le patri­­moine, la
dif­­fé­­rence consti­­tue un goodwill (sur­valeur).
Ceci revient à affir­­mer que l’exis­­tence d’un goodwill néces­­site une ren­­ta­­bi­­lité finan­
­cière dépas­­sant la ren­­ta­­bi­­lité requise par les action­­naires. Cette forte ren­­ta­­bi­­lité finan­­
cière, induite par un effet de levier finan­­cier posi­­tif, c’est-­à-dire une ren­­ta­­bi­­lité
éco­­no­­mique supé­­rieure au coût de l’endet­­te­­ment.

Exemple
Poursuivons le cas d’Island en sup­­po­­sant main­­te­­nant une ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique de 15 %
et les autres élé­­ments inchan­­gés.
Compte de résul­­tat
Résul­­tat d’exploi­­ta­­tion (1 500 × 15 %) + 225
Frais finan­­ciers – 30
Résul­­tat net = 195

L’éva­­lua­­tion par le patri­­moine n’a pas évo­­lué, nous obte­­nons tou­­jours 1 200.
En revanche, la capi­­ta­­li­­sa­­tion au taux de 10 % d’un pro­­fit de 195 nous donne : 195/0,1 =
1 950.
Nous pou­­vons cal­­cu­­ler le goodwill : 1 950 – 1 200 = 750.

En somme, l’exis­­tence du goodwill est fonc­­tion de deux élé­­ments :


––un phé­­no­­mène d’effet de levier posi­­tif selon lequel un coût des dettes infé­­rieur
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.

à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique débouche sur une ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière supé­­rieure à


la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique. Dans notre exemple, la ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière est égale
à 195/1 200 = 16,25 %, c’est-­à-dire le rap­­port entre le résul­­tat net et les capi­­taux
propres ;
––une ren­­ta­­bi­­lité requise par les action­­naires (taux de mar­­ché) infé­­rieure à la
ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière. En somme, la pos­­si­­bi­­lité pour l’entre­­prise de mettre en
réserve une par­­tie des béné­­fices des années à venir.
Pour autant que la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique dépasse le coût de l’endet­­te­­ment et
que la rému­­né­­ra­­tion des action­­naires n’absorbe pas tous les béné­­fices, le goodwill
existe.

5
Chapitre 1  ■  La pro­­blé­­ma­­tique de l’éva­­lua­­tion

Exemple
Pour la société Island, nous aurons :

Rému­­né­­ra­­tion des fonds propres = 1 200 × 10 % = 120


Mise en réserve = 195 – 120 = 75
Soit le béné­­fice amputé de la rému­­né­­ra­­tion équi­­table des action­­naires.
Le goodwill peut aussi se cal­­cu­­ler de la façon sui­­vante :

75/0,1 = 750

La capa­­cité à accu­­mu­­ler des réserves est capitalisée au taux du marché.


Il s’agit de la capi­­ta­­li­­sa­­tion au taux du mar­­ché des mises en réserve à venir.
L’entre­­prise vaut par sa capa­­cité à s’auto­­fi­­nan­­cer. Le goodwill est la valo­­ri­­sa­­tion de
l’entre­­prise par anti­­ci­­pation du finan­­ce­­ment interne.
Précisons les condi­­tions de réa­­li­­sa­­tion d’un effet de levier finan­­cier posi­­tif.
Lorsque le coût de l’endet­­te­­ment est infé­­rieur à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique, nous
obte­­nons une ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière supé­­rieure à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique, et ce
d’autant plus que l’endet­­te­­ment est fort au regard des fonds propres ; il s’agit d’un
effet de levier posi­­tif.
Lorsque le coût de l’endet­­te­­ment est supé­­rieur à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique, nous
obte­­nons une ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière infé­­rieure à la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique, et ce
d’autant plus que l’endet­­te­­ment est fort au regard des capi­­taux propres  ; il s’agit
d’un effet de levier néga­­tif.
Au sur­­plus, toute varia­­tion de la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique se répercute plus que pro­­
por­­tion­­nel­­le­­ment sur la ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière, à la baisse comme à la hausse, et ce
d’autant plus que l’endet­­te­­ment est fort. En s’endet­­tant, l’entre­­prise, en cas d’effet de
levier posi­­tif, accroît sa ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière mais la rend aussi plus fra­­gile, plus ris­­
quée, plus sen­­sible aux tur­­bu­­lences sur la ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique. À une espé­­rance de
ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière majo­­rée cor­­res­­pond une prise de risque majo­­rée.
Posons :
Re = ren­­ta­­bi­­lité éco­­no­­mique
Rf = ren­­ta­­bi­­lité financière
t = coût de l’endet­­te­­ment finan­­cier
C = capi­­taux propres
D = endet­­te­­ment finan­­cier
CI = capi­­taux inves­­tis, c’est-­à-dire C + D,
L’inves­­tis­­se­­ment est financé soit par les fonds propres, soit par l’endet­­te­­ment.

6
La pro­­blé­­ma­­tique de l’éva­­lua­­tion  ■  Chapitre 1

La dif­­fé­­rence entre le résul­­tat d’exploi­­ta­­tion et le résul­­tat net est consti­­tué des inté­
­rêts payés aux prê­­teurs, abs­­trac­­tion faite de l’impo­­si­­tion.
Nous avons :
Résul­­tat net = Résultat d’exploi­­ta­­tion – Inté­­rêts
Re = Résul­­tat d’exploi­­ta­­tion/CI
Ainsi : Résultat d’exploi­­ta­­tion = Re × CI
Rf = Résul­­tat net/C
Résul­­tat net = Résultat d’exploi­­ta­­tion – (t × D)
Divi­­sons les termes par C :
Résul­­tat net/C = (Résul­­tat d’exploi­­ta­­tion/C) – [(t × D)/C]
Rf = (Re × CI)/C – (t × D)/C
Rf = [Re × (C + D)]/C – (t × D)/C
Rf = (Re × C/C) + (Re × D/C) – (t × D/C)
Rf = Re + (Re – t) × D/C

Exemple

CI = 1 000 000 € ; D = 600 000 € ; C = 400 000 ; t = 10 %


Résul­­tat d’exploi­­ta­­tion = 200 000 €
D’où : résul­­tat net = 200 000 – (10 % × 600 000) = 140 000 €
En sup­­po­­sant les fonds propres reçus le pre­­mier jour de la période et le résul­­tat obtenu le
der­­nier jour, nous obtenons les rentabilités annuelles suivantes :

Re = 200 000/1 000 000 = 20 %

Rf = 140 000/400 000 = 35 %

Rf = Re + (Re – t) × D/C


35 % = 20 % + (20 % – 10 %) 600 000/400 000

En dimi­­nuant le finan­­ce­­ment par fonds propres, nous majo­­rons la ren­­ta­­bi­­lité des fonds
propres.
En appor­­tant 1 000 000 €, la ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière est de 20 % (Re = Rf).
En appor­­tant 400 000 €, la ren­­ta­­bi­­lité finan­­cière est de 35 %.

7
Chapitre L’éva­­lua­­tion

2
par la méthode
des discounted
cash flows

Sommaire
Section 1 Le prin­­cipe
Section 2 La des­­crip­­tion de la méthode
Section 3 Les avan­­tages et les inconvénients
Section 4 La méthode du busi­­ness plan
Chapitre 2  ■  L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows

Sec­­tion
1 Le Prin­­cipe

La méthode des cash flows futurs actua­­li­­sés ou discounted cash flows (DCF)
repose sur une anti­­ci­­pation des flux de tré­­so­­re­­rie d’exploi­­ta­­tion nets d’inves­­tis­­se­­
ments pour main­­te­­nir et déve­­lop­­per le poten­­tiel de pro­­duc­­tion. Le cash flow ou plus
pré­­ci­­sé­­ment free cash flow est le flux de tré­­so­­re­­rie dégagé par l’entre­­prise après le
renou­­vel­­le­­ment et l’élar­­gis­­se­­ment de l’outil indus­­triel. Avec ce solde, on peut rému­
­né­­rer les créan­­ciers finan­­ciers et les action­­naires.
Nous consi­­dé­­rons que l’entre­­prise vaut par les liqui­­di­­tés qu’elle peut déga­­ger dans
le futur.
Cette méthode a donc pour but d’anti­­ci­­per, dans un futur à plus ou moins long
terme, les flux d’exploi­­ta­­tion moins les inves­­tis­­se­­ments néces­­saires à l’exploi­­ta­­tion,
que l’entre­­prise peut géné­­rer. Ces flux sont actua­­li­­sés au coût du capi­­tal de l’entre­­
prise.
Géné­­ra­­le­­ment, la méthode requiert une période de pro­­jec­­tion d’envi­­ron cinq ans à
par­­tir de la date d’éva­­lua­­tion. Il faut noter qu’une période trop longue pose des pro­
­blèmes de fia­­bi­­lité des résul­­tats.
Il convient dès lors de modé­­li­­ser avec pré­­ci­­sion les pré­­vi­­sions de crois­­sance de
l’acti­­vité, et donc du mar­­ché dans lequel évo­­lue la firme, et de budgéter la struc­­
ture de coûts et les inves­­tis­­se­­ments néces­­saires à l’exploi­­ta­­tion afin de déter­­mi­­ner
les flux de tré­­so­­re­­rie annuels dis­­po­­nibles qui seront sécré­­tés par l’entre­­prise. Pour
ce faire, la méthode d’éva­­lua­­tion par les cash flows néces­­site non seule­­ment la
consti­­tution d’un busi­­ness plan mais aussi une bonne appré­­cia­­tion des fac­­teurs
externes à l’entre­­prise, comme les mar­­chés et l’envi­­ron­­ne­­ment glo­­bal dans lequel
elle évo­­lue.

Section
2 La Des­­crip­­tion de la méthode

L’éva­­lua­­tion d’une entre­­prise par la méthode des cash flows se réa­­lise en 5 étapes
qui sont géné­­ra­­le­­ment :
1.   Pro­­jec­­tion des béné­­fices par le compte de résul­­tat ;
2.   Pro­­jec­­tion des besoins liés à l’exploi­­ta­­tion  : besoin en fonds de rou­­le­­ment
(BFRE) et inves­­tis­­se­­ments ;
3.   Cal­­cul des free cash flows sur la durée de pro­­jec­­tion ;
4.   Actua­­li­­sa­­tion de ces flux au coût du capi­­tal ;
5.   Ana­­lyse des scé­­na­­rios.

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L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows  ■  Chapitre 2

1  Pro­­jec­­tion des béné­­fices

La pre­­mière étape consiste à pro­­je­­ter les compo­­santes du compte de résul­­tat sim­­


pli­­fié de l’entre­­prise à moyen terme. Il est bien sûr pri­­mor­­dial de consi­­dé­­rer les fac­
­teurs his­­to­­riques et internes à l’entre­­prise (struc­­ture des coûts fixes et variables),
mais aussi les fac­­teurs externes comme l’évo­­lu­­tion du mar­­ché (crois­­sance du chiffre
d’affaires), de l’éco­­no­­mie, voire de l’envi­­ron­­ne­­ment légal ou poli­­tique.
Il sera bien entendu tenu compte de fac­­teurs dits externes, tels que l’essouf­­fle­­ment
d’une entre­­prise sur son mar­­ché ou du mar­­ché lui-­même, avant de déter­­mi­­ner le taux
de crois­­sance futur des ventes. De même une déci­­sion gou­­ver­­ne­­men­­tale ou légale
peut influ­­en­­cer direc­­te­­ment ou indi­­rec­­te­­ment l’appré­­cia­­tion du poten­­tiel de crois­­
sance.
Le tableau ci-après dresse une liste de méthodes de pro­­jec­­tion usuelles pour cha­­
cun des postes les plus impor­­tants du compte de résul­­tat.

Méthodes de projection des bénéfices

Postes prin­­ci­­paux Outils de pro­­jec­­tion Fac­­teurs déter­­mi­­nants


Chiffre d’affaires – Taux de crois­­sance annuelle – Éco­­no­­mie, poten­­tiel du mar­­ché, facteurs
– Chiffre d’affaires mar­­gi­­nal externes
– Objec­­tifs de ventes – Stra­­té­­gie de crois­­sance, diver­­si­­fi­­ca­­tion de
gamme, expan­­sion géo­­gra­­phique
– Performance, pro­­duc­­ti­­vité, savoir-­faire
– Poli­­tique d’inves­­tis­­se­­ment
– Syner­­gies commer­­ciales en cas de
rap­­pro­­che­­ments, fusions
Coût d’achat – En % du chiffre d’affaires – Struc­­ture his­­to­­rique des achats
(ou direc­­te­­ment par pro­­jec­­tion – Poli­­tique d’appro­­vi­­sion­­ne­­ment
des taux de marges brutes) – Poli­­tique de prix et de marge
– Positionnement stra­­té­­gique et commer­­cial
– Pou­­voir de négo­­ciation vis-­à-vis des four­­
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nis­­seurs
– Pres­­sion concur­­ren­­tielle à la baisse
(ou à la hausse) des marges
– Syner­­gies pos­­sibles avec d’autres struc­­
tures (plateformes d’achat), opportunités
d’éco­­no­­mies d’achat
Charges externes – En % du chiffre d’affaires pour – Poli­­tique indus­­trielle et stra­­té­­gie
la par­­tie variable d’externalisation (sous-­traitance
– Bud­­gets mar­­gi­­naux par objec­­ ou inter­­na­­li­­sa­­tion…)
tifs – Poli­­tique d’implan­­ta­­tion
– Inten­­sité des besoins mar­­ke­­ting
et publi­­ci­­taires, stra­­té­­gie de dis­­tri­­bu­­tion
(cir­­cuits courts ou longs)
– Syner­­gies et éco­­no­­mies d’échelles réa­­li­­
sables en cas de rap­­pro­­che­­ment, fusion

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Chapitre 2  ■  L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows


Postes prin­­ci­­paux Outils de pro­­jec­­tion Fac­­teurs déter­­mi­­nants
Charges – Taux de crois­­sance annuelle – Enjeux indus­­triels (externalisation,
sala­­riales – Bud­­get mar­­gi­­nal, busi­­ness sous-­traitance, in­ternalisation de la pro­­duc­­
plan tion)
– En % du chiffre d’affaires si – Poli­­tique d’implan­­ta­­tion et de loca­­li­­sa­­tion
struc­­ture de masse sala­­riale – Poli­­tique sociale, poli­­tique de rému­­né­­ra­­
flexible tion
– Productique indus­­trielle : pro­­duc­­ti­­vité des
ressources, poli­­tique d’inves­­tis­­se­­ment
– Syner­­gies et éco­­no­­mies d’échelles réa­­li­­
sables lors de rap­­pro­­che­­ments, fusions
Dota­­tions aux amor­­ – En % de la valeur brute des – Poli­­tique indus­­trielle, besoins
tis­­se­­ments actifs immo­­bi­­li­­sés si peu de en inves­­tis­­se­­ment
renou­­vel­­le­­ment futur des actifs
– En fonc­­tion des inves­­tis­­se­­
ments à réa­­li­­ser
– Si de gros inves­­tis­­se­­ments
sont à pré­­voir
– Si his­­to­­ri­­que­­ment per­­tinent
en % du CA
Charges – En % de la dette finan­­cière – Poli­­tique de finan­­ce­­ment, structure
finan­­cières – Si his­­to­­ri­­que­­ment per­­tinent des capi­­taux per­­ma­­nents
en % du CA – Conjonc­­ture éco­­no­­mique : taux faibles
ou forts
Par­­ti­­cipation – Taille de l’entre­­prise
des sala­­riés – Poli­­tique interne
Impôt sur les socié­­ – Poli­­tique fis­­cale
tés – Poli­­tique d’implan­­ta­­tion (pays ou zones à
inci­­ta­­tions fis­­cales)
Divi­­dendes – Cota­­tion boursière, poli­­tique
de divi­­dende
– Besoins d’exploi­­ta­­tion, de ré­inves­­tis­­se­­
ment
et d’auto­­fi­­nan­­ce­­ment
Nota bene : en règle géné­­rale, les postes tels que les dota­­tions aux dépré­­cia­­tions,
les pro­­duits et charges excep­­tion­­nelles ne se pro­­jettent pas dans le futur.

Remar­­que : les pro­­jec­­tions des postes sont propres à chaque entre­­prise et sur­­tout à
chaque inves­­tis­­seur, mais aussi à l’envi­­ron­­ne­­ment glo­­bal dans lequel évo­­lue l’entre­­
prise. Pour cette rai­­son, la méthode des cash flows requiert un degré impor­­tant d’infor­
­ma­­tion et de connais­­sance du contexte de l’entre­­prise.

2  Pro­­jec­­tion des flux néces­­saires à l’exploi­­ta­­tion

L’étape sui­­vante consiste à éta­­blir des pro­­jec­­tions d’inves­­tis­­se­­ments liés à l’exploi­­


ta­­tion, tels que le besoin en fonds de rou­­le­­ment et l’inves­­tis­­se­­ment en outils de pro­­
duc­­tion. Ces pro­­jec­­tions sont géné­­ra­­le­­ment moins complexes à éta­­blir, étant donné
qu’elles répondent sou­­vent soit à une poli­­tique du mana­­ge­­ment (poli­­tique de

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L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows  ■  Chapitre 2

crois­­sance), soit à des rela­­tions éta­­blies entre l’entre­­prise et son envi­­ron­­ne­­ment (délai
de paie­­ment des clients et aux four­­nis­­seurs), soit à l’exploi­­ta­­tion elle-­même (sto­­cks).
Le besoin en fonds de rou­­le­­ment (BFR) est la compo­­sante des flux uti­­li­­sés par
l’entre­­prise pour finan­­cer ses besoins en sto­­cks, en avances aux clients (comptes
clients) moins les flux appor­­tés par les délais de paie­­ments auto­­ri­­sés par les four­­nis­
­seurs (comptes four­­nis­­seurs, avances des clients à l’entre­­prise). En somme, le BFR
est le flux néces­­saire à l’exploi­­ta­­tion à court terme de l’entre­­prise.
Le tableau ci-­après résume les méthodes de pro­­jec­­tion les plus fré­­quem­­ment uti­­
li­­sées pour l’esti­­mation des besoins d’exploi­­ta­­tion futurs.

Méthodes de projection des besoins d’exploitation


Postes prin­­ci­­paux Outils de pro­­jec­­tion Fac­­teurs déter­­mi­­nants

Comptes clients En jours de chiffres – Croissance de l’acti­­vité


d’affaires – Pouvoir de négo­­cia­­tion avec les clients, normes et pra­­
tiques du mar­­ché
– Besoins en tré­­so­­re­­rie
– Politique commer­­ciale
Sto­­cks En jours de chiffre – Croissance de l’acti­­vité
d’affaires ou en jours – Pratiques de l’indus­­trie, chaîne logis­­tique, besoin des
d’achats clients
– Productique et opti­­mi­­sation de la ges­­tion des sto­­cks
(flux ten­­dus)
– Besoins en tré­­so­­re­­rie
Comptes En jours de chiffre – Croissance de l’acti­­vité
four­­nis­­seurs d’affaires ou en jours – Politique d’achat et d’appro­­vi­­sion­­ne­­ment, pou­­voir de
d’achats négo­­cia­­tion
– Besoins en tré­­so­­re­­rie
Inves­­tis­­se­­ments Bud­­gets annuels en – Crois­­sance de l’acti­­vité
fonc­­tion des besoins – Poli­­tique indus­­trielle, de productique et besoins en
ou en % des ventes gain de pro­­duc­­ti­­vité et de coûts
– Besoins en renou­­vel­­le­­ment (obso­­les­­cence), évo­­lu­­tions
tech­­no­­lo­­giques de l’indus­­trie
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– Capa­­cité d’inves­­tis­­se­­ment, d’auto­­fi­­nan­­ce­­ment et


d’emprunt

3  Cal­­cul des free cash flows futurs – Notion de valeur ter­­mi­­nale


Une fois effec­­tuées les pro­­jec­­tions de béné­­fices et des divers flux néces­­saires à
l’exploi­­ta­­tion de l’entre­­prise, on doit cal­­cu­­ler le flux pour cha­­cune des années de
pro­­jec­­tion.

Pour ce faire, on uti­­lise géné­­ra­­le­­ment la for­­mule sui­­vante :


FCFN = RNN + AMN ± ∆BFRN-1 → N – INVN

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Chapitre 2  ■  L’éva­­lua­­tion par la méthode des discounted cash flows

FCFN = free cash flow prévu à l’année N


RNN = résul­­tat net d’exploi­­ta­­tion prévu pour l’année N
AMN = dota­­tion aux amor­­tis­­se­­ments pré­­vus pour l’année N
∆BFREN-1 → N = varia­­tions pré­­vues de BFRE entre l’année N–1 et l’année N
INVN = inves­­tis­­se­­ments néces­­saires pré­­vus pour l’année N
Les amor­­tis­­se­­ments, qui ne sont pas des flux réels mais des charges cal­­cu­­lées per­
­met­­tant de dimi­­nuer l’impôt, doivent être réin­­té­­grés au béné­­fice net d’exploi­­ta­­tion
afin d’obte­­nir ce que l’on appelle plus commu­­né­­ment la capa­­cité d’auto­­fi­­nan­­ce­­ment
d’exploi­­ta­­tion (CAF), qui, elle, est le flux réel dis­­po­­nible pro­­ve­­nant du compte de
résul­­tat.
Le BFRE étant un solde pro­­ve­­nant du bilan, et le bilan repré­­sen­­tant une situa­­tion
des comptes de l’entre­­prise à une date déter­­mi­­née, il faut, afin de déter­­mi­­ner le flux
sur période fixe, faire la dif­­fé­­rence des BFR d’une année sur l’autre.
Ainsi, on uti­­li­­sera cette for­­mule sur cha­­cune des années du pro­­jet d’inves­­tis­­se­­ment
afin d’appré­­cier quels seront, selon les pro­­jec­­tions, les flux dont un inves­­tis­­seur
pour­­rait jouir en retour de son inves­­tis­­se­­ment.
Il faut, dans le même temps, faire une esti­­mation de ce que vau­­dra l’entre­­prise à
la fin du pro­­jet d’inves­­tis­­se­­ment. Cette valeur, ou valeur ter­­mi­­nale ou valeur rési­­
duelle, est en fait une approche du prix que pour­­rait tirer un inves­­tis­­seur s’il ven­­
dait l’entre­­prise à la fin du pro­­jet. Cette valeur est cal­­cu­­lée selon la for­­mule
sui­­vante :

FCFx
VRx =
i–c
VRx = valeur rési­­duelle esti­­mée en der­­nière année de pro­­jet
FCFx = der­­nier free cash flow sur la durée du pro­­jet
i = coût du capi­­tal
c = crois­­sance per­­pé­­tuelle pré­­vue
La valeur rési­­duelle est en fait une valeur ren­­de­­ment calculé au terme d’un horizon
de croissance. Ce concept peut certes sou­­le­­ver des doutes quant à son exac­­ti­­tude et
sa fia­­bi­­lité. C’est pour cela qu’il convient d’adop­­ter une atti­­tude conser­­va­­trice quant
à son cal­­cul, en évi­­tant de la sur­­éva­­luer avec un taux de crois­­sance per­­pé­­tuel trop
élevé et en évi­­tant de choi­­sir une période de pro­­jec­­tion soit trop courte, soit trop
longue. En règle géné­­rale, on évi­­tera de consi­­dé­­rer un taux de crois­­sance à long
terme supé­­rieur à 1 ou 2 % par an.
Une alter­­na­­tive consiste à cal­­cu­­ler la valeur rési­­duelle à par­­tir de l’actif éco­­no­­mique
(fonds propres + dettes finan­­cières ou actif immo­­bi­­lisé + BFR) de l’année x, ainsi :
VRx = Actif économique de l’année x

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