Semestre 4 Cours 1
Semestre 4 Cours 1
Semestre 4 Cours 1
Enseignant : M. MESSAI
Éléments du cours
1- Thème : définition.
2- Version : définition.
Cours no : 01
3- Thème et version : caractéristiques.
Traduction, Thème et Version 4- Types du thème :
Thème grammatical.
Thème d’imitation ou d’application.
Thème littéraire.
Thème éclaté ou libéré.
1- Thème :
2- Version :
Exercice scolaire consistant à traduire un texte d’une langue étrangère dans la langue de
l’apprenant. Ex :
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règles grammaticales de la langue à laquelle on traduit. La compréhension du texte de départ
ne pose généralement pas de problème. L’apprenant doit assimiler en détail la grammaire de
la langue d’arrivée afin de pouvoir composer des phrases complexes qui soient
grammaticalement correctes. Et même varier son style pour rester proche de celui du texte de
départ.
a- Thème grammatical :
Il est constitué de phrases non liées. Il sert à vérifier les points de grammaire de la leçon.
C’est une façon de tendre des pièges aux apprenants.
C’est un mini-texte fabriqué proposé pour imiter les tournures du texte en langue étrangère
étudiées dans la leçon. Il vise au réemploi immédiat des éléments linguistiques qui sont
présents dans les syntagmes d’un texte de base proposé aux apprenants et qui peut être centré
sur le vocabulaire ou sur la morphosyntaxe.
c- Thème littéraire :
C’est un extrait d’un texte authentique en langue maternelle, visant évidemment des étudiants
très avancés dans l’apprentissage de la langue étrangère.
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Il y a un autre type du thème proposé par Elizabeth Lavault OLLÉON 1 (Traduction
pédagogique et pédagogie de la traduction, 1987) :
C’est un exercice de traduction qui permet à l’apprenant de se servir de son savoir d’une
manière plus libre et créative. « Le professeur donne une situation dans la langue maternelle
et demande de nombreuses formulations s’y rapportant en langue étrangère. » Selon l’auteure,
cette forme de thème est meilleure parce qu’elle « permet d’éviter les équivalences figées et
littérales et entraîne les apprenants à une expression souple et diversifiée. »
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Elizabeth Lavault OLLÉON, Professeure, Études anglophones, Université Stendhal Grenoble, depuis 1999.
Disciplines enseignées : Traduction spécialisée anglais-français, terminologie, linguistique, traductologie et
gestion de la qualité. Champs d’intérêt : Didactique de la traduction générale et spécialisée, professionnalisation
des formations de traducteurs…
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langue originale. Cet effet est l’expression de ce qu’on peut appeler le « vouloir-dire » de
l’auteur, qui doit être compris – au sens le plus large du terme- et restitué au lecteur. Pour ce
faire, le traducteur se doit d’«interpréter» le texte, c’est pourquoi on parle de traduction
interprétative ou de traduction du sens ». (Lavault 1998 : 54)
Lavault (1998 : 74-77) souligne que les finalités pour la traduction en didactique des langues
ont quatre raisons qui pourraient amener les enseignants à accorder une place à la traduction
pédagogique dans leur classe de langue : la première est que la traduction est prise pour un
savoir-faire utile pour l’avenir qui permettrait à l’apprenant d’exercer une profession exigeant
une certaine compétence traductive. Ainsi, cette initiation à la traduction professionnelle,
envisagée en classe de langue, aiderait certainement l’apprenant dans son futur avenir
professionnel. La deuxième raison répond plus au moins à la demande des élèves qui
expriment souvent leur souhait de traduire des extraits de textes de langue étrangère vers leur
langue maternelle.
La troisième raison réside dans l’aide que la traduction pourra apporter au perfectionnement
de la langue étrangère. En réalité, les élèves apprennent en traduisant des éléments inédits qui
participent au fonctionnement de la langue étrangère dans les textes authentiques (vs textes
produits destinés à l’enseignement). L’enseignant de langue peut, à titre d’exemple, aider
l’élève à comprendre le non-parallélisme structural des deux langues, et lui montrer en
pratique le fait que les deux langues en question ne découpent pas la réalité de la même façon.
La quatrième raison est que la traduction permet une étude contrastive entre deux langues, et
cela permet à l’apprenant de se pencher de plus près sur sa langue maternelle, et
d’approfondir ses connaissances dans la langue acquise.
Lavault (1998 : 78-83), pour développer son approche, distingue trois niveaux de traduction
en classe de langue et définit un rôle spécifique concernant chaque niveau de l’apprentissage.
Le niveau 0 concerne les mots que l’on transpose directement d’une langue à l’autre sans
prendre en considération le contexte dans lequel ils sont énoncés. Ce sont des unités lexicales
monosémiques qui réfèrent à la réalité du monde, et par conséquent auront le même statut
dans les deux langues (L1 et L2). Les noms concrets, les chiffres, les noms propres de lieux et
de personnes, les dates, certaines locutions adverbiales précises, etc., forment principalement
cette catégorie de mots. La traduction de ces unités est univoque et c’est un transcodage ou un
simple « report ». Ce niveau est considéré comme le plus simple, il suffit d’apprendre par
cœur ces équivalents (par exemple, les chiffres, les jours de la semaine, etc.).
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Le niveau 01 c’est une traduction littérale, mais qui tient compte du contexte. Cette forme de
traduction prend en compte les unités polysémiques dans le contexte. Pour ce faire, on choisit,
en fonction d’une liste d’équivalences codifiées dans le dictionnaire, l’acception de l’unité,
par son environnement syntaxique qui correspond au contexte.
Le niveau 02 c’est le niveau de la traduction interprétative où l’on découvre des acceptions
ou des associations de mots produisant les sens non répertoriées dans les dictionnaires. Ce
niveau peut dépasser des équivalents de traductions trouvées au niveau 01 parce qu’il prend
en compte le texte dans sa totalité.
Lavault suggère une évolution logique de traduction pédagogique, partant du niveau 0,
passant par les différents paliers du niveau 1, dans la mesure où le texte s’y prête, et culminant
au niveau 2.
Pour alléger l’influence du dictionnaire bilingue sur les étudiants qui le considèrent comme
détenteur de toutes les solutions des problèmes de traduction, Lavault suggère des exercices
particuliers qui sensibilisent les étudiants aux limites de ce genre de dictionnaire dans leur état
actuel. Elle propose, à titre d’exemple, d’extraire une liste d’une quinzaine de mots d’un texte,
de les faire traduire en les séparant de leur contexte et de noter la traduction dans une colonne,
de donner ensuite à traduire le texte tout entier et de faire noter la traduction choisie pour
chaque terme en face de la première dans une deuxième colonne et enfin de compléter une
troisième colonne avec les termes d’une traduction faite par un professionnel.
En faisant cet exercice, les étudiants vont découvrir que certains mots n’ont plus
d’équivalents, d’autres sont traduits par toute une expression et que pour la plupart des mots
sélectionnés au départ, la traduction choisie n’est pas présente dans le dictionnaire bilingue.
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je vous donne quelques orientations concernant votre interrogation CCL( les o2 axes à réviser) 1/la
littérature :engagée, féministe, d'urgence. 2/ seulement, je dis bien seulement, le 18ème siècle( ses
caractéristiques ou bien les courants littéraires dui ont marqué ce siècle). Bon courage.
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18 siecle
Le mouvement des Lumières tire son nom de la volonté des philosophes européens du XVIIIe siècle de combattre les ténèbres de l'ignorance par la diffusion du savoir.
L'Encyclopédie, dirigée par Diderot et d'Alembert, est le meilleur symbole de cette volonté de rassembler toutes les connaissances disponibles et de les répandre auprès du
public – d’un public éclairé.
Ce mouvement, qui connut une intensité plus marquée en France, en Angleterre (sous le nom d' Enlightenment) et en Allemagne (Aufklärung), est né dans un contexte
technique, économique et social particulier : ascension de la bourgeoisie, progrès des techniques, progrès de l'organisation de la production et notamment des
communications, progrès des sciences souvent appliquées au travail des hommes.
Confiants en la capacité de l'homme de se déterminer par la raison, les philosophes des Lumières exaltent aussi la référence à la nature et témoignent d'un optimisme envers
l'histoire, fondé sur la croyance dans le progrès de l'humanité. L'affirmation de ces valeurs les conduit à combattre l'intolérance religieuse et l’absolutisme politique.
Certains philosophes interviennent dans des affaires judiciaires (Voltaire défend entre autres Calas, un protestant injustement accusé d'avoir tué son fils) et militent pour
l'abolition des peines infamantes, de la torture et de l’esclavage. Diffusées dans les salons, les cafés et les loges maçonniques, les idées des Lumières sont consacrées par les
œuvres des philosophes, des écrivains et des savants. Les principaux représentants des Lumières sont, en Grande-Bretagne, J. Locke, D. Hume, I. Newton ; en Allemagne,
C. Wolff, Lessing, Herder ; en France, Montesquieu, Voltaire, Diderot, J.-J. Rousseau, tous les Encyclopédistes, Condillac et Buffon.
1. UN MOUVEMENT EUROPÉEN
On attribue généralement un rôle prééminent à la France dans l'essor de la civilisation européenne du XVIIIe s. Cependant l'Angleterre est la première instigatrice des grands
mouvements idéologiques et des mutations économiques qui caractérisent ce siècle.
L'Angleterre offre l'image d'un pays libre : deux révolutions (1642-1649, avec Cromwell, et 1688-1689, avec la Déclaration des droits ou Bill of Rights) y ont détruit le
régime de l'absolutisme et de l'intolérance. De telles idées se répandent en Europe grâce aux philosophes français, fascinés par cette application du libéralisme. Par ailleurs,
les Anglais sont également à l'origine de diverses transformations technologiques et scientifiques qui débouchent sur ce que l'on appelle aussi des « révolutions » – dans
l’agriculture et l’industrie – et bouleversent les données économiques.
L'ESSOR DE LA BOURGEOISIE
Vers 1740, partout en Europe, existe une société d'ordres fondée sur les privilèges. Alors qu'en Angleterre aucun obstacle juridique n'empêche la mobilité sociale, la France
donne l'exemple opposé : des groupes sociaux entiers, tels que les paysans, restent ignorés de la nation. Par contre, au sein du tiers état, la bourgeoisie constitue une classe
en pleine ascension dès lors qu'elle profite des développements industriels et commerciaux de cette période. L'essor urbain – généré par le surcroît de population – offre un
cadre à ces nouveaux possédants qui cherchent à faire reconnaître leurs avantages en allégeant les entraves politiques et en évoluant vers une nouvelle société : on constate
ainsi que beaucoup de philosophes et d'écrivains du XVIIIe s. (Voltaire, Beaumarchais…) sont issus de familles bourgeoises aisées.
Les Lumières ne connaissent pas de frontières. Le mouvement touche toutes les élites cultivées d'Europe, et sa langue est le français, qui remplace le latin comme langue
internationale de communication.
À la cour de Vienne ou de Saint-Pétersbourg, les Français sont à l'honneur ; et leurs livres, à la mode. Cette prépondérance tient au poids particulier de la France en Europe
depuis Louis XIV, mais aussi au modèle de modernisme qu'elle incarne, à travers ses écrivains et ses savants, aux yeux des étrangers. Et, de fait, c'est en France que le
mouvement des Lumières conquiert la plus large audience intellectuelle dans l'opinion.
Dans les autres États d'Europe continentale, il n'a entraîné qu'une partie des élites. Le cas de l'Angleterre est singulier : elle a précédé et influencé les Lumières françaises
naissantes, mais ses élites n'ont pas prétendu se substituer au gouvernement ou à l'Église ; sa classe dirigeante est restée imprégnée de puritanisme et s'est plus préoccupée de
commerce que de philosophie : elle s'est satisfaite des acquis de sa révolution de 1689.
La pensée du siècle des Lumières se développe autour de deux thèmes majeurs : le retour à la nature, la recherche du bonheur. Les philosophes dénoncent dans les religions et
les pouvoirs tyranniques des forces obscurantistes responsables de l'apparition du mal, dans un monde où l'homme aurait dû être heureux. Ils réhabilitent donc la nature
humaine, qui n'est plus entachée par un péché originel ou une tare ontologique ; ils substituent à la recherche chrétienne du salut dans l'au-delà la quête ici-bas du bonheur
individuel. À la condamnation des passions succède leur apologie : l'homme doit les satisfaire, à condition qu'elles ne s'opposent pas au bonheur d'autrui.
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2.1. DES PHILOSOPHES MILITANTS
Cette nouvelle vision de l'homme et du monde, les philosophes la défendent en écrivains militants. Leur combat s'incarne dans la pratique de formes brèves, faciles à lire et
susceptibles d'une vaste diffusion : lettres, contes, pamphlets.
Création littéraire et réflexion philosophique se nourrissent mutuellement. À cet égard, l'année 1748 marque un tournant, avec la parution et le grand succès de l'Esprit des
lois, dans lequel Montesquieu analyse tous les régimes politiques et établit les rapports nécessaires qui unissent les lois d'un pays à ses mœurs, à son climat et à son
économie. Par là apparaît bien le caractère relatif du régime monarchique. L'année suivante, Diderot publie sa Lettre sur les aveugles, et Buffon le premier volume de
son Histoire naturelle. En 1751 paraît le Siècle de Louis XIV de Voltaire.
Le fonds commun des Lumières réside dans un rejet de la métaphysique, selon laquelle la transcendance (Dieu) précède la réalité (le monde). Les termes en sont inversés : la
transcendance est ce qui reste, ce qui résiste à toute analyse rationnelle, scientifique, historique. Par-delà leur diversité, les hommes des Lumières ont en commun
cette attitude d'esprit inspirée de la méthode scientifique, de l'expérimentalisme de Newton et de Locke : chercher dans l'investigation empirique des choses les rapports,
les corrélations, les lois qui les régissent, et qui ont été jusqu'à présent masqués par lespréjugés.
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Un tel humanisme se situe à rebours de l'espérance chrétienne : « La vertu consiste à faire du bien à ses semblables et non pas dans de vaines pratiques de mortifications »,
écrit encore Voltaire. Foin des prières et des cierges dans les églises, il faut des actes. Tout l'effort de connaissance est orienté vers l'utilité commune. Cette conception
utilitariste fait du bonheur le bien suprême. Elle tourne le dos à l'idée chrétienne de purification par l'épreuve et la souffrance, ainsi qu'aux notions nobiliaires et militaires
d'héroïsme et de gloire.
Il y a là un optimisme fondamental, aux effets mobilisateurs : les hommes des Lumières croient au progrès possible des connaissances, à la capacité de la raison de saper les
conventions, les usages et les institutions qui contredisent la nature et la justice. Pour eux, l'avancée de la science garantit la marche vers le bonheur. Cette foi dans le progrès
indéfini de l'humanité se trouve d'ailleurs confortée par les découvertes scientifiques et la croissance économique du siècle.
Le mouvement des Lumières se distingue des mouvements intellectuels qui l'ont précédé par son destinataire : l'opinion publique. Voltaire, Diderot et leurs amis sont des
agitateurs d'idées ; ils veulent discuter, convaincre. Les progrès de l'alphabétisation et de la lecture dans l'Europe du XVIIIe s. permettent le développement de ce qu'on a appelé
un « espace public » : les débats intellectuels et politiques dépassent le cercle restreint de l'administration et des élites, impliquant progressivement des secteurs plus larges de
la société. La philosophie est à double titre « l'usage public de la raison », comme le dit Kant : à la fois le débat public, ouvert, contradictoire, qui s'enrichit de la libre
discussion, et l'agitation, la propagande pour convaincre et répandre les idées nouvelles.
Le siècle des Lumières invente, ou renouvelle profondément, des lieux propices au travail de l'opinion publique. Ce sont d'abord les cafés, où on lit et on débat, comme le
Procope, à Paris, où se réunissent Fontenelle, Voltaire, Diderot, Marmontel, et qui sont le rendez-vous nocturne des jeunes poètes ou des critiques qui discutent
passionnément des derniers succès de théâtre ou de librairie.
Ce sont surtout les salons mondains, ouverts par tous ceux qui ont quelque ambition, ne serait-ce que celle de paraître – et souvent, des femmes jouent un rôle essentiel dans
ce commerce des intelligences, dépassant le simple badinage et la préciosité. Mais il faut y être introduit. Les grandes dames reçoivent artistes, savants et philosophes.
Chaque hôtesse a son jour, sa spécialité et ses invités de marque. Le modèle est l'hôtel de la marquise de Lambert, au début du siècle. Plus tard, Mme de Tencin, rue Saint-
Honoré, accueille Marivaux et de nombreux autres écrivains. Mme Geoffrin, Mme du Deffand, Julie de Lespinasse, puis Mme Necker reçoivent les encyclopédistes. Les gens
de talent s'y retrouvent régulièrement pour confronter leurs idées ou tester sur un public privilégié leurs derniers vers. Mondaines et cultivées, les créatrices de ces salons
animent les soirées, encouragent les timides et coupent court aux disputes. Ce sont de fortes personnalités, très libres par rapport à leurs consœurs, et souvent elles-mêmes
écrivains et épistolières.
Les académies sont des sociétés savantes qui se réunissent pour s'occuper de belles-lettres et de sciences, pour contribuer à la diffusion du savoir. En France, après les
fondations monarchiques du XVIIe s. (Académie française, 1634 ; Académie des inscriptions et belles-lettres, 1663 ; Académie royale des sciences, 1666 ; Académie royale
d'architecture, 1671), naissent encore à Paris l'Académie royale de chirurgie (1731) et la Société royale de médecine (1776). Le clergé et, dans une moindre mesure, la
noblesse y prédominent. En province, il y a neuf académies en 1710, 35 en 1789.
Ces sociétés provinciales regroupent les représentants de l'élite intellectuelle des villes françaises. Leur composition sociale révèle que les privilégiés y occupent une place
moindre qu'à Paris : 37 % de nobles, 20 % de gens d'Église. Les roturiers constituent 43 % des effectifs : c'est l'élite des possédants tranquilles qui siège là. Marchands et
manufacturiers sont peu présents (4 %).
Toutes ces sociétés de pensée fonctionnent comme des salons ouverts et forment entre elles des réseaux provinciaux, nationaux, européens, échangeant livres et
correspondance, accueillant les étrangers éclairés, lançant des programmes de réflexion, des concours de recherche. On y parle physique, chimie, minéralogie, agronomie,
démographie.
Parmi les réseaux éclairés, le plus développé est celui de la franc-maçonnerie, quoique réservé aux couches supérieures et aux hommes. Née en Angleterre et en Écosse,
la franc-maçonnerie, groupement à vocation philanthropique et initiatique, concentre tous les caractères des Lumières : elle est théiste, tolérante, libérale, humaniste,
sentimentale. Elle connaît un succès foudroyant dans toute l'Europe, où l'on compte des milliers de loges en 1789. Les milieux civils, militaires et même religieux, liés aux
appareils d'État, y sont tout particulièrement gagnés. Ni anticléricales (elles le seront au XIXe s.) ni révolutionnaires, les loges ont contribué à répandre les idées
philosophiques et l'esprit de réforme dans les lieux politiquement stratégiques. La discussion intellectuelle l'emporte sur le caractère ésotérique ou sectaire. Surtout, les élites
y font, plus encore que dans les académies, l'apprentissage de l'égalité des talents, de l'élévation par le mérite et non par le privilège de la naissance.
Voisines des académies, souvent peuplées des mêmes hommes avides de savoir, les bibliothèques publiques et chambres de lecture se sont multipliées, fondées par de riches
particuliers ou à partir de souscriptions publiques. Elles collectionnent les travaux scientifiques, les gros dictionnaires, offrent une salle de lecture et, à côté, une salle de
conversation.
La presse enfin contribue à la constitution d'un espace public savant, malgré la censure, toujours active. Le Journal des savants, le Mercure de France, les périodiques
économiques sont en fait plutôt ce que nous appellerions des revues. Par les recensions d'ouvrages et par les abonnements collectifs des sociétés de pensée, un public éloigné
des centres de création peut prendre connaissance des idées et des débats, des découvertes du mois, sinon du jour.
4. L'ENCYCLOPÉDIE
Un ouvrage – ou plutôt un ensemble de 35 volumes auquel ont collaboré 150 savants, philosophes et spécialistes divers – incarne à lui seul la vaste entreprise humaniste et
savante des Lumières : c'est l'Encyclopédie. Travail collectif mené sur près de vingt ans, le projet repose sur un animateur essentiel, Diderot, qui en définit ainsi l’objet : « Le
but d'une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la Terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le
transmettre aux hommes qui viendront après nous, afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont, que nos neveux,
devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux... ». Mais cette somme est aussi un combat : sa rédaction et sa publication voient se heurter
raison et religion, liberté et autorité.
L’histoire de l’édition de L’Encyclopédie (ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers) est à la fois longue et complexe, jalonnée de succès et de revers
pour les auteurs. Les hautes protections dont ceux-ci bénéficient ne sont d’ailleurs pas étrangères à la violence de la bataille : dans l’entourage même de Louis XV,
Mme de Pompadour ou Guillaume de Malesherbes, directeur de la Librairie et responsable de la censure royale, soutiennent l’entreprise, tandis que la reine et les jésuites
cherchent à la ruiner.
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Les atteintes à la religion et les professions de foi matérialistes, nombreuses dans l’ouvrage, suscitent procès, demandes d’interdiction, pamphlets, arrêt du Conseil d’Etat. La
parution des volumes est plusieurs fois interrompue et menacée. En cours de publication, l’imprimeur craint d’être enfermé à la Bastille, et supprime de sa propre initiative
les passages qu’il juge les plus dangereux, ce qui complique un peu plus les choses.
Le succès final tient à la ténacité de Diderot, assisté les premières années de d’Alembert. Si l’ouvrage a pour point de départ la traduction et l’adaptation en français de
la Cyclopaedia (1728) de l’Anglais Ephraim Chambers, le chantier, que leur a confié le libraire et éditeur Le Breton, va bien au-delà. L’idée de traduire Chambers est
abandonnée : une œuvre originale s’annonce.
Diderot a le culte des idées, de la raison humaine et du progrès, ce qui fait de lui le représentant par excellence des Lumières. Il vise en fait à livrer un panorama complet des
connaissances scientifiques et du débat philosophique au milieu du XVIIIe siècle. L’équipe des rédacteurs est nombreuse, car le principe retenu a été de s’adresser aux
spécialistes des questions traitées, de façon à atteindre une exactitude technique irréprochable.
Mais derrière les noms plus ou moins illustres des contributeurs, Jean-Jacques Rousseau, ou Voltaire, l’architecte Blondel, l’astronome Le Roy, le juriste Toussaint, etc.,
c’est Diderot qui demeure maître d’œuvre et relit, corrige, et coordonne plus de 71 000 articles.
La place qu’elle réserve aux illustrations est une caractéristique de l’Encyclopédie, et un fardeau supplémentaire dans une aventure éditoriale compliquée.
Certes les gravures sont moins sujettes à polémiques que les articles de fond sur des notions abstraites ou complexes telle que « Raison », « Homme », ou « Christianisme ».
Mais l’abondance et la qualité d’exécution de ces gravures suscitent des frais importants, envisagés dès le départ dans un pari de rentabilité : en 1750, lors de la première
offre aux souscripteurs de l’ouvrage, il est prévu 2 volumes de planches pour 8 volumes de textes.
L’Encyclopédie se compose finalement de 17 volumes de textes et de 11 volumes de planches (plus 2 volumes d’index et 5 de suppléments). Ainsi le principe de l’image est-
il renforcé en cours de route, et l’illustration joue-t-elle sa part, considérable, dans la visée encyclopédique. Les machines qui sont démontées et détaillées, les outils qui sont
présentés et expliqués contribuent à un éloge du génie humain à travers son expression la plus positive.
La masse des souscripteurs de l’Encyclopédie varie au cours des vingt et une années qui s’écoulent entre la sortie du premier volume et du dernier, de 1751 à 1772. Au
moment où le livre va commencer à paraître, ils sont 1000 qui s’engagent à l’acheter et acceptent d’avancer 20 % du montant du prix total. Par la suite, ce nombre double,
triple et même quadruple pour enfin se stabiliser autour de 2 500.
L’ouvrage ayant été imprimé à plus de 4 000 exemplaires – ce qui est considérable pour l’époque –, la vente ferme d’un peu plus de la moitié du tirage est faite avant
l’arrivée du livre en librairie. Outre les esprits cultivés étrangers lisant le français, les imitations et traductions assureront la diffusion de l’œuvre dans toute l’Europe, y
répandant l’esprit des Lumières.
e
Le XVIII siècle est un siècle de contrastes : les progrès économiques et le rayonnement culturel de la France en Europe
n'altèrent pas le sentiment de violentes inégalités sociales qui, alimenté par les idées nouvelles de la philosophie des
Lumières, va s'exprimer dans la Révolution de 1789.
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réussite sociale sur le mérite personnel. Pour préserver ses privilèges contestés, la
noblesse bloque au Parlement toutes les propositions de réformes, comme l'égalité de tous
devant l'impôt.
En 1775, une grave crise agricole provoque un désastre économique général qui
exaspère les haines sociales. En 1789, Louis XVI convoque les États généraux, une
assemblée représentative des trois ordres du royaume (noblesse, clergé et tiers état), pour
entendre toutes les revendications, mais il n'annonce aucune réforme pour apaiser la
colère.
Après un nouvel épisode de famine, le soulèvement des paysans entraîne une
révolution parisienne, puis nationale, qui aboutit à la proclamation de la République en
1792 et à l'exécution de Louis XVI en 1793.
0. LE SIÈCLE DES LUMIÈRES
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Image
VOLTAIRE, Candide
DIDEROT et autres, L’Encyclopédie (1760-1770)
B) LE COURANT SENTIMENTAL
Cette tendance annonce le romantisme du 19e siècle. La sensibilité remplace la raison. Les thèmes courants sont: le
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LE XVIIIÈME SIÈCLE – LES PHILOSOPHES
Le XVIIIème siècle français est le siècle philosophique, caractérisé dans la première moitié du siècle par le courant
rationaliste et dans la deuxième moitié par le préromantisme qui supplantait l’idéal classique.
Caractéristiques générales
La Cour n’est plus le centre du pays et l’inspiratrice des idées. Dans son rôle intellectuel et social elle est remplacée
Encore essentiellement littéraires au début du siècle, les salons deviendront philosophiques dans la seconde moitié.
Apparus pendant la seconde moitié du XVIIème siècle, les cafés se sont multipliés rapidement : on y échange des
nouvelles et on y aborde les questions à l’ordre du jour. Ecrivains et philosophes s’y rencontrent.
Les clubs, institution anglaise importée en France, joueront un rôle important dans la Révolution. Mais déjà dès le
début du siècle, les gens sérieux, s’intéressant aux questions politiques, se rencontraient au Club de l’Entresol (1720-
1731).
2. Le rayonnement de la France
Au XVIIIème siècle, la France sert de modèle à toute l’Europe par sa littérature, ses manières, ses modes, sa langue.
Partout en Europe, on parle le français (p.ex. le roi prusse Frédéric II), on construit des châteaux inspirés de Versailles,
En France, on accueille les influences étrangères : la musique italienne, les oeuvres de Goethe, mais avant tout il y a
une forte influence anglaise: le régime politique d’Angleterre inspire les philosophes Voltaire et Montesquieu, la
Cette anglomanie se révèle même dans les mœurs : on crée les clubs (cf.1.), on boit du thé, on préfère les parcs à
l’anglaise.
4. L’esprit philosophique
Après la synthèse de la raison et la foi pendant la Renaissance et le dédoublement opéré au XVIIème siècle, le
XVIIIème siècle consomme la rupture entre la raison et la foi. Désormais, seule la raison est capable d’expliquer le
destin de l’homme.
C’est la mort de Louis XIV en 1715, qui semble le point de départ de ce nouvel esprit : après la contrainte subie tout au
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Les philosophes rejettent toute autre autorité que celle de la raison humaine (le rationalisme) et soumettent à un libre
examen toutes les traditions établies : la révélation, la religion, les institutions politiques et sociales. Ils préparent la fin
du siècle en concluant à la tolérance, à l’instauration d’une plus grande liberté et l’abolition d’abus et de privilèges.
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Le 18e siècle
Les dernières années du règne de Louis XIV furent marquées, à l’extérieur, par des guerres malheureuses, et, à
l’intérieur, par la misère et un redoublement de despotisme. Quand il mourut, il y eut comme un sentiment de
soulagement. Les esprits, délivrés d’une autorité qu’on ne respectait plus, se mirent à user et à abuser de leur liberté.
Les mœurs s’en ressentirent, et avec les mœurs la littérature. Elle devint agressive, curieuse de nouveautés,
ambitieuse de perfectionnement, pratique, matérialiste, licencieuse. Elle touche à tous les problèmes, agite toutes les
questions, discute tous les principes et toutes les croyances. Des écrivains de toute espèce prennent part à une
remarquable mêlée intellectuelle. Il y en eut un grand nombre, et quelques uns d’une grande valeur. Quatre d’entre
eux se sont placés par leurs œuvres au-dessus des autres : c’est Voltaire, J.-J. Rousseau, Montesquieu et Buffon.
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Je débute par :
premièrement / d'abord / tout d'abord / en premier lieu/ pour commencer/ avant toute chose
En premier lieu, une bibliographie ciblée sur ses œuvres les plus marquantes et une synthèse de son parcours littéraire
seront exposées.
En second lieu, nous voyagerons dans son univers artistique d'une part, et son environnement social, d'autre part.
Un chapitre sera également consacré aux auteurs qu'il côtoyait dans son cercle proche. De même, nous aborderons
l'influence qu'ils ont exercée sur l'intégralité de son œuvre.
Je conclus :
enfin / en dernier lieu / en somme.
Enfin, nous regarderons dans la littérature contemporaine quel héritage il nous a laissé. En somme, Jean Roman a-t-il
marqué notre époque autant que la sienne ?
Je l'explique :
c'est-à-dire / en d'autres termes / car / c'est que.
L'univers de Jean Roman ne sort jamais du monde de l'adolescence (idée proposée), c'est-à-dire que chacun de ses
livres se réfère à cette période, soit au travers d'un personnage, soit d'une situation en fil conducteur, liée à cette
période. En d'autres termes …..(Reformulez différemment)…
Ainsi, lorsque l'on regarde le personnage de Paul, par exemple, que l'on retrouve dans chacun de ses livres, on constate
que malgré son âge avancé, son mode de pensée le ramène sans cesse à la période bénie de ses seize ans.
En effet, rappelez-vous sa réaction, presque puérile, lorsque Monsieur Firmin proposa de lui racheter le domaine
familial.
Il est vrai que les réactions de ce personnage pourraient agacer. Or l'effet inverse se produit. Sa présence apporte une
fraîcheur qui brise l'ambiance pesante ressentie tout au long de l'œuvre.
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Certes, Jean Roman reconnaît lui-même, auprès de ses amis, que Paul lui est devenu indispensable. D'ailleurs, ne serait-
il pas lui-même cet adolescent attardé? Certains le prétendent bien qu'il se soit toujours refusé à l'admettre.
Jean Roman aimait ces soirées interminables en compagnie de ses amis alors que ceux-ci le dépeignaient comme un
"solitaire endurci". En revanche, ils reconnaissaient que son amitié, une fois donnée, était indéfectible.
Pour rectifier :
en réalité / en vérité / en fait
En réalité, il semble plus juste de croire que Jean Roman souffrait d'une timidité maladive, s'interdisant de déranger qui
que ce soit. En fait, tout porte à croire, à la lecture de ses écrits, que cette image véhiculée, de loup solitaire, l'agaçait
quelque peu.
Cependant, il l'acceptait sans mot dire même si, toutefois, comme le raconte Jean Delaplume, son confident, ses yeux le
trahissaient.
Mais jamais il n'en voulut à ses amis, du moins, rien ne permet de le supposer.
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