FINAL Avril
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Lithological, Chemical and Mineralogical Revision of Ypresian Attapulgite Formations of Allou Kagne (Thiès, Western Senegal) View project
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THESE DE DOCTORAT
Rapporteurs :
Raphaël SARR, Professeur titulaire Université Cheikh Anta Diop
Makhaly BA, Maître de conférences Université de Thiès
Examinateurs :
Serigne FAYE, Professeur titulaire Université Cheikh Anta Diop
Mohamadou Moustapha Thiam, Maître de conférences Université Cheikh Anta Diop/IST
Directeur de thèse :
Mohamadoul Bachir DIOUF, Professeur titulaire Université Cheikh Anta Diop
i
DEDICACE
Je dédie ce travail :
A la mémoire de :
Mon père El hadji Moussa SOUMARE, je m’incline devant ta mémoire.
Qu’Allah le Tout Puissant puisse t’accorder sa Miséricorde.
A ma mère Adja NANA CAMARA, pour tant d’affection et souffrances
endurées, longue vie à toi.
A mon épouse et à mes enfants
A toute ma famille
A toute la famille KABA à Ouagou-Niayes 2
A mes amis
Louange à ALLAH
ii
REMERCIEMENTS
La fin de la thèse est un moment privilégié pour remercier l’ensemble des personnes et
institutions qui, directement ou indirectement, ont contribué à sa réalisation.
Mes remerciements vont en premier lieu aux personnes qui ont accepté de faire partie du
jury :
Le Monsieur Mamadou FALL, Maître de conférences au Département de Géologie de
l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui m’a suivi tout au long de mon travail, malgré
son emploi du temps chargé. Ses suggestions pertinentes et son souci du travail bien fait ont
permis d’améliorer considérablement le contenu de ce travail. Je lui adresse ma sincère et
profonde reconnaissance, pour avoir accepté de présider ce jury.
Je remercie Monsieur Raphaël SARR, Professeur titulaire des Universités, pour avoir
accepté d’être le rapporteur de cette thèse. Je vous réitère ma gratitude, ma reconnaissance et
mon affection. Merci pour vos conseils et observations.
Ma gratitude s’adresse également à Monsieur Makhaly BA, Maître de conférences,
Enseignant-Chercheur, UFR Sciences de l’Ingénieur, à l’Université de Thiès, pour ses
nombreux conseils, encouragements, suggestions et sa disponibilité malgré son emploi du
temps chargé. Je lui témoigne ma profonde gratitude. Je lui remercie pour avoir accepté
d’être le second rapporteur.
Mes remerciements vont au Dr. Mouhamadou Moustapha THIAM, Enseignant chercheur à
l’Institut des Sciences de la Terre (IST), pour ses conseils et sa disponibilité.
Je remercie Monsieur Sérigne FAYE, Professeur titulaire des Universités au Département de
Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour sa disponibilité.
Je remercie très chaleureusement Monsieur Mouhamadou Bachir DIOUF, professeur
titulaire des Universités au Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de
Dakar, qui a dirigé cette thèse. Monsieur DIOUF, m’avait également accompagné dans mes
études de DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies). C’est grâce à lui, à sa patience et à sa
disponibilité que j’ai pu acquérir de solides connaissances qui m’ont permis de développer ma
propre vision des argiles (attapulgite) au cours de cette thèse. Je lui suis donc extrêmement
reconnaissant pour toutes les discussions scientifiques.
Mes remerciements vont également aux institutions :
Il s’agit d’abord de la Société Sénégalaise des phosphates de Thiès (SSPT), sponsor
de ce projet de recherche, par l’engagement de sa Direction Général qui n’aura
ménagé aucun effort pour mettre à ma disposition tous les supports nécessaires à
l’aboutissement de ce travail, à travers la signature d’une convention avec le
Département de Géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Je remercie la
Direction de Production de la SSPT, pour son soutien. J’adresse mes très sincères
remerciements à l’endroit de l’ensemble du personnel de la SSPT : la mine, la
géologie, la maintenance mobile, la maintenance fixe…. Je remercie tout le personnel
du GROUPE TOLSA, pour leurs soutiens, conseils et encouragements.
iii
Je remercie le BRGM (Bureau de Recherche Géologiques et Minières), avoir mis à
ma disposition le logiciel GDM suite, qui m’a permis de gérer, modéliser et visualiser
les données géoscientifiques des attapulgites en 3D. Mes encouragements et
remerciements sont adressés à la Direction des Infrastructures et Services Numériques
du BRGM, pour leur disponibilité.
Je remercie très chaleureusement le Dr. Abdoulaye SOUMARE, Post doctorant en Agro-
biosciences à l’Université Mouhamed VI MAROC, pour ses conseils, ses suggestions et les
nombreuses relectures. Merci jeune frère !
Au Dr. Abou Aziz NDIAYE, Directeur de l’Institut des Sciences de la Terre (IST) et au Dr.
Diomay YATT pour leurs soutiens, leurs conseils et leurs disponibilités.
Je remercie également monsieur Abdoul Mbodji, géologue-prospecteur pour son soutient et
ses suggestions.
iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET NOMENCLATURE
v
RESUME
Les attapulgites du Bassin Sédimentaire Sénégalais ont été longtemps confondues avec les
marnes qui les surmontent. L’Eocène inférieur du bassin sédimentaire sénégalais dans la
région de Thiès (Sénégal occidental) présente de la base vers le sommet : des attapulgites, des
marnes et des calcaires entrecoupés de lits marneux. Les attapulgites du Sénégal sont
exploitées comme minerai depuis des décennies.
La caractérisation chimique pétrographique du minerai d’attapulgite en fonction de la teneur
en CaCO3 a permis de mettre en évidence trois principaux faciès : les attapulgites à carbonate
faible, les attapulgites à carbonate moyen et les attapulgites à carbonate élevé. Une
augmentation des teneurs en CaCO3 par gradient de concentration a été observée pendant
cette étude. Cette diversité chimique et lithologique serait le résultat de processus de
lessivage, d’hydrolyse et de décarbonatation plus ou moins contrôlés par le contexte structural
du Sénégal occidental. Les occurrences phosphatées constituent des niveaux lithologiques
repères et semblent annoncer la mise en place des conditions géodynamiques de la
phosphatogenèse de l’Eocène moyen. La faune associée à ces niveaux gréso-phosphatés
comprend des dents de poissons, des coquilles de lamellibranches et des spicules d’oursins.
Les analyses minéralogiques par diffraction aux rayons X (DRX) et les analyses chimiques
par fluorescences aux rayons X (XRF) ont été réalisées sur des centaines de forages répartis
entre le pied de la falaise de Thiès (Allou Kagne, Fouloum, et Thiéo) et l’axe Mbour-Joal
(Nianing- Gagnabougou et Mbodiéne). Les résultats montrent que le minerai d’attapulgite de
l’Ouest de la région de Thiès est une combinaison de plusieurs phyllosilicates (palygorskite,
smectite et sépiolite) alors qu’elles étaient naguère considérées comme des hormites associées
à du quartz, de l’opale, de la dolomie et des passés de gypses.
Le modèle géologique 3D multicouche réalisé à partir du logiciel « GDM suite » représente la
géométrie en trois dimensions du gisement d’attapulgite. Cette modélisation multicouche a
permis d’estimer la réserve d’attapulgites à l’Ouest de la région de Thiès.
Mots-clés : Bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien ; formation de Thiés; région de Thiès ;
Eocène inférieur ; attapulgites ; lithologie ; minéralogie ; GDM suite ; réserves.
vi
ABSTRACT
The attapulgites of the Senegalese Sedimentary Basin have long been confused with the marls
which surmount them. The lower Eocene of the senegalese sedimentary basin in the Thies
district (western Senegal) presents from the bottom to the top: attapulgites, marls and
limestones interpered with marly benches. Attapulgites from Senegal have been mined for
decades.
The chimical characterisation of attapulgite ore according the CaCO3 content allowed the
highlight three main facies: attapulgites with low carbonate, attapulgites with medium
carbonate and attapulgites with high carboante. An increase in CaCO3 content by descensium
was observed during the study. The chimical and lithological diversity is the result of
leaching, hydrolysis and decarbonation processes more or less controlled by the structural
context of the western Senegal. Phosphatic occurrences constitute benchmark lithological
levels and seem to herald the establishment of geodynamic conditions for phosphatogenesis in
the middle Eocene.
The fauna associated with these greso-phosphates levels inclues fish teeth, lamellibranch
shells, sea urchin specimens. The mineralogical analysis by X-ray diffraction (XRD) and the
chimical analysis by X-ray fluorescence (XRF) were carried out on hundreds of drillings
distributed between the foot of the cliff of Thies (Allou Kagne, Fouloum and Thieo) and
Mbour-Joal axis (Nianing, Gagnabougou and Mbodiene). The results show that the attapulgite
ore from the west of Thies is a combinasion of several phyllosilicates (palygorskite, smectite
and sepiolite) whereas they were formerly considered as hormites associates with quartz, opal,
dolomie and gypsum pasts.
The 3D multilayer geological model produced from the GDM suite softwere represents the
three dimensional geometry of the attapulgite deposit. From this multilayer, the reserves of
attapulgites were estimated to the west of the Thies distrcit (Western Senegal).
vii
TABLE DES MATIERES
DEDICACE............................................................................................................................................ ii
RESUME ............................................................................................................................................... vi
INTRODUCTION GENERALE.......................................................................................................... 1
2. CONTEXTE GEOLOGIQUE.......................................................................................................... 5
2.1.2 Le Paléocène............................................................................................................................. 11
viii
2. CLASSIFICATION DES MINERAUX ARGILEUX :................................................................ 22
1. DEFINITION ............................................................................................................................... 35
ix
4.4 Les gisements d’attapulgites du Sénégal : ................................................................................... 42
5.2 Utilisation comme additif dans l’alimentation du bétail et le traitement des sols. ...................... 46
5.4 Utilisation comme décolorant des huiles et comme charges dans les peintures.......................... 48
1. L’HERITAGE : ............................................................................................................................... 50
3. LA TRANSFORMATION : ........................................................................................................... 51
x
5.2.1 Le climat ............................................................................................................................... 55
1. MATERIEL ..................................................................................................................................... 58
2. METHODES .................................................................................................................................... 61
xi
1.3 Les attapulgites à coloration ocre de Allou Kagne :.................................................................... 80
2.1 Répartition spatiale des teneurs en carbonate de calcium dans les attapulgites de Allou Kagne :
........................................................................................................................................................... 81
2.2 Processus impliqués dans la décarbonatation des attapulgites de Allou Kagne : ........................ 83
5.2.2 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section) ................................................... 105
5.3 Calcul des volumes et tonnages du minerai d’attapulgite de Allou Kagne : ..................... 115
5.3 La modélisation multicouches du gisement d’attapulgite de Fouloum avec GDM Multilyer... 134
5.3.1 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section) ....................................................... 135
xii
5.3.2 Les visualisations du modèle sur un document 3D ............................................................ 139
4.3 Modélisation multicouches du gisement d’attapulgites de Thiéo avec GDM Multilyer ........... 153
4.3.1 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section) ....................................................... 153
xiii
6.3 Modélisation multicouches du gisement d’attapulgite de Gagnabougou avec GDM Multilyer 176
6.4 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section) .............................................................. 177
5.3 Modélisation multicouches du gisement d’attapulgite de Mbodiéne avec GDM Multilyer ..... 198
5.3.1 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section) ....................................................... 199
xiv
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte administrative de la région de Thiès ............................................................................. 4
Figure 2 : Contexte géologique du bassin sénégalo-mauritanien (Ponsard et al., 1988 modifiée par
Ndiaye, 2012). ......................................................................................................................................... 6
Figure 3 : Evolution du bassin sédimentaire sénégalais d’Ouest en Est (de Spengler et al., 1966
modifié par Ndiaye 2012)........................................................................................................................ 7
Figure 4 : Carte géologique de la presqu'ile du Cap-Vert (Roger et al., 2009 ; modifié) ..................... 10
Figure 7 : Colonne Stratigraphique de l'Eocène inferieur de la Formation de Thiès (Roger et al., 2009)
............................................................................................................................................................... 16
Figure 8 : Carte de localisation des principaux affleurements volcaniques (d’après Crévola et al.,
1994)...................................................................................................................................................... 19
Figure 12 : Structure des ino-silicates à chaine simple (a) et Structure des ino-silicates à chaine double
(b) (Boutrika, 2014)............................................................................................................................... 25
Figure 15 : Structure des minéraux 1 : 1 (exemple de la kaolinite) (Bergaya et al., 2006) ................... 27
Figure 16 : Structure des minéraux 2 : 1 (Bergaya et al., 2006 ; Pialy, 2009). ..................................... 28
Figure 17 : Structure d’un chlorite et DRX de la lame orientée correspondant (Caner, 2011). ............ 29
Figure 19 : Schéma de la montmorillonite (smectite), (Yan et al., 1996 in Salles, 2007) .................... 30
Figure 20 : Différentes possibilités d’identification au sein des phyllo-silicates avec deux ou trois
composants (Caner, 2011). .................................................................................................................... 31
Figure 22 : Schéma de la section perpendiculaire à l’axe d’une fibre de sépiolite montrant les éléments
des feuillets et les canaux, répartis en quinconce (a) (Rautureau, 2011) et l’image en microscopie
xv
électronique apportant la preuve visuelle de l’existence des canaux dans la sépiolite (b) (Rautureau,
1974)...................................................................................................................................................... 33
Figure 23 : Les principales utilisations des sépiolites dans le domaine industriel par (Robertson, 1957)
actualisée (Rautureau, 1972 in Rautureau, 2011). ................................................................................. 34
Figure 25 : Structure schématique de l'attapulgite, (Bailey, 1980 modifié par Poppe et al., 2001) ...... 38
Figure 28 : Photo d’une utilisation des attapulgites comme litière animale .......................................... 46
Figure 29 : Utilisation des attapulgites comme additif dans l’alimentation du bétail ........................... 47
Figure 31 : Types de minéraux argileux formés au cours de l’altération (Beauchamp, 2005). ............. 57
Figure 35 : Carte de localisation de la concession minière de la SSPT à Allou Kagne (Soumare et al.,
2018)...................................................................................................................................................... 72
Figure 36 : Carte de localisation de la zone d’étude dans la concession minière de la SSPT à Allou
Kagne .................................................................................................................................................... 73
Figure 41 : Photographies des attapulgites à carbonate élevé (A), attapulgite à carbonate moyen (B) et
les niveaux siliceux à la base de l’attapulgite à carbonate élevé (C, D). ............................................... 78
Figure 42 : Photographies du niveau grés phosphaté fossilifère blanc (a) et le niveau grés phosphaté
fossilifère ocre (b). ................................................................................................................................ 79
Figure 43 : Photographies montrant des coquilles d’oursin extrait du niveau grésophosphaté blanc de
Allou Kagne (a), coquille d’oursin en place dans le niveau de grès phosphaté calcaire de l’attapulgite
de Allou Kagne (b), dent de poisson dans le niveau grèsophosphaté blanc de l’attapulgite de Allou
Kagne (f). .............................................................................................................................................. 79
xvi
Figure 44 : Photographies des attapulgites à coloration ocre de Allou Kagne ...................................... 80
Figure 50 : Composition minéralogique (a) et répartition des phyllosilicates (b) dans l’échantillon
d’attapulgite à carbonate élevé de Allou Kagne .................................................................................... 88
Figure 53 : carte isovaleur de l’absorption du minerai d’attapulgite au niveau de Allou Kagne. ......... 92
Figure 54 : Carte représentant la topographie et la position des logs au niveau de la zone d’étude. .... 93
Figure 55 : Colonne stratigraphique du sondage Gj116 réalisée à l’ouest de Allou Kagne .................. 94
Figure 58 : Colonne stratigraphique du sondage Kt23 réalisée au Sud de la zone d’étude. .................. 97
Figure 59 : Colonne stratigraphique du sondage Gb87 réalisée au Nord de la zone d’étude ................ 98
Figure 60 : Colonne stratigraphique du sondage Ft47 réalisée à l’Ouest de la zone d’étude ................ 98
Figure 62 : Colonne stratigraphique du sondage Hn103 réalisée au Nord-Est de la zone d’étude ..... 100
Figure 67 : Carte de localisation des coupes géologiques dans la zone d’étude ................................. 107
Figure 80 : Variation du taux de CaCO3 des attapulgites dans la zone de Fouloum ........................... 123
Figure 82 : Répartition des phyllosilicates dans l’échantillon d’attapulgite de Fouloum ................... 126
Figure 83 : Variation du taux de l’absorption d’eau des attapulgites de Fouloum. ............................. 127
Figure 84 : Carte représentant la position des logs dans la zone d’étude ............................................ 129
Figure 85 : Colonne stratigraphique du sondage f8 réalisée au Sud de la zone d’étude ..................... 130
Figure 86 : Colonne stratigraphique du sondage f31 réalisée à l’Est de la zone d’étude. ................... 131
Figure 87 : Colonne stratigraphique du sondage f32 réalisée au Nord de la zone d’étude ................. 132
Figure 88 : Colonne stratigraphique du sondage f22 réalisée à l’Est de la zone d’étude .................... 133
Figure 92 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude. ...................................... 136
xviii
Figure 99 : Image capturée Google Earth, (05.11.2019) de la zone de Thiéo avec la position des
forages. ................................................................................................................................................ 142
Figure 100 : Carte de localisation et le modèle numérique de terrain (MNT) de la zone Thiéo ......... 143
Figure 102 : Variation lithologique en fonction du taux de CaCO3 dans la zone de Thiéo ................ 146
Figure 104 : Répartition des phyllosilicates dans l’échantillon d’attapulgite de Thiéo ...................... 148
Figure 105 : Carte de représentation de la topographie et de la position des logs dans la zone d’étude
............................................................................................................................................................. 148
Figure 106 : Colonne stratigraphique du sondage T9 réalisée au Nord de la zone d’étude ................ 149
Figure 107 : Colonne stratigraphique du sondage T7 réalisée au Nord de la zone d’étude ................ 150
Figure 108 : Colonne stratigraphique du sondage T2 réalisée à l’Ouest de la zone d’étude ............... 151
Figure 109 : Colonne stratigraphique du sondage T5 réalisée au Sud de la zone d’étude .................. 152
Figure 110 : Visualisation 3D des sondages avec les altitudes ........................................................... 152
Figure 113 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude ..................................... 154
Figure 120 : Localisation des mines à ciel ouvert (Image capturée de Google Earth, 05.11.2019) .... 158
Figure 122 : Carte de localisation des sondages réalisés au niveau de la zone d’étude. ..................... 160
xix
Figure 125 : Répartition spatiale de la teneur en CaCO3 ..................................................................... 163
Figure 127 : Répartition des phyllosilicates d’un échantillon d’attapulgite de Gagnabougou (N°12) 166
Figure 128 : Composition minéralogique d’un échantillon d’attapulgite de Gagnabougou (N°12) ... 167
Figure 129 : Variation du taux de l’absorption d’eau des attapulgites de Gagnabougou .................... 168
Figure 130 : Photographie de la mine à ciel ouvert de PROCHIMAT dans secteur de Nianing ........ 169
Figure 131 : Carte montrant la position des logs choisis dans la zone d’étude. .................................. 171
Figure 132 : Colonne stratigraphique du sondage w10 réalisée au Nord de la zone d’étude .............. 172
Figure 133 : Colonne stratigraphique du sondage w17 réalisée à l’Ouest de la zone d’étude ............ 173
Figure 134 : Colonne stratigraphique du sondage w21 réalisée à l’Est de la zone d’étude ................ 174
Figure 135 : Colonne stratigraphique du sondage w50 réalisée au Sud de la zone d’étude ................ 175
Figure 137 : Visualisation 3D des sondages avec les altitudes .......................................................... 176
Figure 139: Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude ...................................... 178
Figure 145 : Localisation des mines à ciel ouvert (image Google earth, 05.11.2019) ........................ 183
Figure 146 : Plan d’implantation des puits le log de la route Nianing-Joal (Wirth, 1968). ................ 184
Figure 148 : Carte de localisation des sondages dans la zone d’étude ................................................ 186
xx
Figure 153 : Diffractogramme de l’échantillon attapulgite de Mbodiéne ........................................... 190
Figure 154 : Distribution des phyllosilicates dans l’échantillon d’attapulgite de Mbodiéne .............. 191
Figure 155 : Variation du taux de l’absorption d’eau des attapulgites de Mbodiéne .......................... 191
Figure 156 : Carte représentant la position des logs choisis dans la zone d’étude .............................. 192
Figure 157 : Colonne stratigraphique du sondage M4 réalisée à l’Est de la zone d’étude .................. 193
Figure 158 : Colonne stratigraphique du sondage M11 réalisée à l’Est de la zone d’étude ................ 194
Figure 159 : Colonne stratigraphique du sondage M28 réalisée à l’Est de la zone d’étude ................ 195
Figure 160 : Colonne stratigraphique du sondage M53 réalisée à l’Est de la zone d’étude ................ 196
Figure 161 : Colonne stratigraphique du sondage M36 réalisée à l’Est de la zone d’étude ................ 197
Figure 163 : Visualisation 3D des sondages avec les altitudes ........................................................... 198
Figure 165 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude ..................................... 200
Figure 171 : Représentation des différents types d’attapulgites de Allou Kagne et la composition en
oxydes.................................................................................................................................................. 207
Figure 172 : Représentation des différents types d’attapulgites et la composition en oxydes dans
l’ACP................................................................................................................................................... 209
Figure 173 : Représentation des différents types d’attapulgites et la composition minéralogique dans
l’ACP................................................................................................................................................... 210
xxi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Propriétés physiques des sépiolites. ................................................................................... 33
Tableau 4 : Les différents types de minéraux argileux dans le sol en fonction du climat (Beauchamp,
2005)...................................................................................................................................................... 56
Tableau 5 : Terminologie des roches sédimentaires du pôle calcaire au pôle argile (Foucault et al.,
2014)...................................................................................................................................................... 59
Tableau 6 : Composition chimique des échantillons d’attapulgites de Allou Kagne (éléments majeurs).
............................................................................................................................................................... 84
Tableau 7 : Analyse chimique quantitative des attapulgites du secteur d’étude et de deux attapulgites
de références. ......................................................................................................................................... 85
Tableau 8 : Estimation semi-quantitative par diffractométrie aux rayons X sur poudre désorientée des
échantillons du secteur Est de Allou Kagne. ......................................................................................... 86
Tableau 9 : Estimation semi-quantitative par diffractométrie aux rayons X par poudre désorientée des
échantillons du minerai d’attapulgite de Allou Kagne (secteur ouest). ................................................. 89
Tableau 12 : Estimation semi-quantitative par diffractométrie aux rayons X sur poudre orientée des
échantillons de Fouloum ..................................................................................................................... 125
Tableau 13 : Estimation des réserves d’attapulgites dans le secteur de Fouloum ............................... 141
Tableau 14 : Composition chimique des échantillons d’attapulgites de Thiéo (éléments majeurs). ... 147
Tableau 21 : Estimation des réserves d’attapulgites dans le secteur de Mbodiéne ............................. 204
xxii
Tableau 24 : Cosinus carrés des observations ..................................................................................... 208
xxiii
INTRODUCTION GENERALE
L’argile est une matière première utilisée depuis longtemps dans les différentes activités de la
vie humaine. Il existe une grande variété d’argiles qui différent par leur structure et leur
composition minérale. Les argiles sont utilisées dans de multiples applications industrielles
comme les peintures, les charges dans les polymères, la fabrication de papier, les céramiques,
les caoutchoucs, elles sont également utilisées comme zéolites, catalyseurs ou supports
catalyseurs (Rautureau et al., 2004 ; Bergaya & Lagaly, 2013).
L’attapulgite, est un type d’argile qui fait l’objet de multiples applications notamment dans la
fabrication d’engrais, de pesticides, de produits pharmaceutiques, de litières animales etc.
C’est un phyllosilicate de magnésium et d’aluminium connu sous le nom de palygorskite.
D’un point de vue technique, l’attapulgite est l’appellation la plus souvent utilisée dans le
secteur industriel et minier même si le terme palygorskite devrait être employé en priorité
d’après les recommandations de l’Association Internationale pour l’Etude des Argiles
(Murray, 1991). Les termes attapulgite (d’Attapulgus, Géorgie, Etats Unis) et palygorskite
(de Palygorsk, province de Perm, Russie) désignent le même type d’argile.
Le plus grand gisement d’attapulgite connu, est le gisement d’Attapulgus, Quincy en Géorgie
aux Etats Unis qui représente 57.77 % du volume de la production mondiale. En 2020, le
marché mondial de l’attapulgite est évalué à 396.1 millions de dollars américains et devrait
atteindre 400 millions de dollars américains à la fin de 2026 (orianresearch.com). En 2017,
les Etats Unis ont occupé 32.68 % du marché mondial des ventes d’attapulgites. Ils sont suivis
de la Chine et de l’Europe qui représentent environ 25.60 % et 20.03 % de l’industrie totale
de l’attapulgite.
Dans les séries du Crétacé supérieur-Eocène des domaines atlasiques du Maroc, l’attapulgite
est décrite comme composante principale de la fraction argileuse des séries sédimentaires
mais sa puissance est faible pour une exploitation industrielle. En Algérie, les attapulgites
sont exploitées dans les mines de El Ghoufi et El Amba.
Les attapulgites du Sénégal ont été longtemps confondues avec les marnes qui les surmontent.
Ce type d’argile n’offrait guère d’intérêt du point vue économique jusqu’à la découverte de
leur utilité dans les boues de forages. Une présence importante de calcite et de silice dans le
minerai d’attapulgite réduit considérablement leur qualité et compromet leur utilisation
comme absorbant.
Faire une synthèse des connaissances sur les argiles absorbantes (attapulgites) et aider
à l’amélioration de leur exploitation.
La première partie porte sur les généralités et la méthodologie de l’étude. Elle aborde la
présentation du cadre géographique et géologique de la zone d’étude. Cette partie est
également consacrée à la bibliographie des minéraux argileux en général et des attapulgites en
particuliers. En fin la méthodologie de l’étude termine cette première partie.
La deuxième partie est consacrée aux résultats et à la discussion. Dans cette partie nous
abordons les caractérisations lithologiques, chimiques, minéralogiques et la modélisation 3D
du gisement d’attapulgite de l’Ouest de la région de Thiès.
2
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET METHODOLOGIE
3
CHAPITRE 1 : CADRE GEOGRAPHIQUE ET CONTEXTE
GEOLOGIQUE
Ce chapitre est consacré à la présentation de notre zone d’étude en la plaçant dans le cadre
général et le contexte géologique du bassin sédimentaire sénégalais. La stratigraphie du
Campanien au Quaternaire est présentée, ainsi que les formations volcaniques du Tertiaire et
du Quaternaire des régions de Thiès et du Cap-Vert.
1. CADRE GEOGRAPHIQUE
La région administrative de Thiès (Fig. 1) est subdivisée en quatre zones éco-géographiques :
la zone du littoral Nord, la Petite Côte, le bassin arachidier, le massif de Diass et le plateau de
Thiès.
Cette zone est caractérisée par un relief accidenté et abrite les points culminants de la région,
représentés par trois grandes unités géomorphologiques (ANSD, 2015) :
4
Le plateau de Thiès s'élève à 105 m d'altitude et s'étire dans la partie orientale de la ville
de Thiès où l'on trouve une vaste plaine sablonneuse avec des reliefs dunaires et des
terrains incultes à certains endroits ;
Le massif de Diass encore appelé "horst de Diass" s'élève d'Ouest en Est et "la Cuesta"
de Thiès, sa largeur varie de 3 à 5 km avec une altitude de 128 mètres.
Le climat de la zone d’étude est de type Sub-Canarien ; c’est une zone climatique de
transition soumise à l'influence des alizés maritimes et de l'harmattan. Les précipitations y
sont faibles et s’étalent sur trois mois de pluies (de mi-juillet à mi-octobre) avec une
pluviométrie moyenne annuelle de l’ordre de 400 à 600 mm d’eau. Les températures varient
entre 20°C et 35°C avec une moyenne annuelle qui tourne autour de 25,7°C.
Cette végétation abrite une faune composée de singes, de reptiles, de petits ruminants et de
rongeurs. Le département de Thiès a une population à densité élevée au kilomètre carré (357
hbts/km2). Cette population s'élèverait à 667 814 habitants et est composée principalement de
wolofs et de sérères ce qui fait que la langue la plus parlée est le Wolof mais on y trouve
également les Pulaars. Les habitants de cette région s’adonnent au commerce et à l’agriculture
avec comme principale activité le maraîchage et l'arboriculture fruitière qui est très présente
dans les zones de Keur Moussa et de Pout. La région renferme également l'essentiel des
industries minières du Sénégal avec l'exploitation des phosphates, de l'attapulgite et des
carrières de calcaires, de basaltes, de grès et d’argiles.
2. CONTEXTE GEOLOGIQUE
Le bassin sédimentaire sénégalais constitue un segment du bassin sénégalo-mauritanien. Ce
dernier est le plus vaste bassin sédimentaire de la marge passive de la côte atlantique
africaine. Il résulte de la séparation au jurassique de l’Afrique et de l’Amérique.
5
2
Il couvre une superficie de 340 000 km (Hébrard et Elouard, 1976) et s’étend en longueur sur
près de 1300 km du Cap Blanc (Mauritanie) au Cap Roxo (Guinée Bissau), à travers le
Sénégal et la Gambie. Sa largeur maximale est de 550 km à la latitude de Dakar (Ponsard et
al., 1998) (Fig. 2).
Le volcanisme a débuté à l’Eocène supérieur à Bandia (30,7 ± 2 Ma) et s’est poursuivi jusqu’au
Quaternaire ancien dans le Cap-Vert avec le volcanisme des Mamelles (Cantagrel et al., 1976
; Crévola et al., 1994 in Roger et al., 2009).
Ce volcanisme est associé à un jeu de failles avec plusieurs directions : failles méridiennes,
failles NE-SW, failles NW-SE et failles Est-Ouest en rapport avec les failles transformantes
liées à l’ouverture de l’Océan Atlantique (Aranyossy et al., 2001).
6
Les données des forages pétroliers et de la géophysique montrent que ces dépôts
s’épaississent vers l’Ouest où ils forment un vaste monoclinal à faible pendage, puis passent
dans une zone de flexure qui sépare deux domaines structuraux, (de Spengler et al., 1966).
Les dépôts sont principalement d’origine marine (argile, calcaire, grés, grés argileux etc.) et
s’étendent du Jurassique moyen au Quaternaire (Fig. 3).
Figure 3 : Evolution du bassin sédimentaire sénégalais d’Ouest en Est (de Spengler et al.,
1966 modifié par Ndiaye 2012).
Le domaine oriental à l’Est du méridien 15° 30’ W est formé de sédiments épais de quelques
centaines de mètres constitués de roches détritiques d’âge Crétacé supérieur et des marnes et
calcaires pelliculaires du Tertiaire inférieur (Flicoteaux, 1979 in Michaud, 1984). Ces
sédiments reposent sur un socle métamorphisé, granitisé et faiblement incliné.
La zone de flexure est localisée entre 15°30 W et 16°30 W (de Spengler et al., 1966 ; Latil-
Brun et Flicoteaux, 1986) et est formée de sédiments d’âge Jurassique supérieur. Ces
sédiments surmontent un socle qui plonge vers l'Ouest avec un pendage croissant et qui se
situe à plus de 4000 m de profondeur au-delà de Diourbel. Ce socle est traversé par des
venues magmatiques mises en relation avec l'ouverture de l'Atlantique (Liger, 1980).
Le domaine occidental s’étend à l’Ouest du méridien 16° 30’ W jusqu’à la pente du talus
continental. Le socle n'a jamais été atteint par les forages et il est enfoui sous une pile
7
sédimentaire méso-cénozoïque d’épaisseur estimée à 8 000 m à Dakar et atteindrait 10 000 m
à 12 000 m en Basse Casamance (Bellion et Guiraud, 1984).
Dans la région de la presqu’île du Cap Vert, le domaine occidental est caractérisé par des
failles parallèles à la côte découpant des blocs en horst et en grabens (de Spengler et al.,
1966). Ce domaine est caractérisé par la présence d’activités volcaniques dont l’âge va de
l’Eocène supérieur à Bandia au Quaternaire ancien avec le volcanisme des Mamelles
(Cantagrel et al., 1976 ; Crévola et al., 1994).
Ces manifestations volcaniques sont associées à un réseau de failles méridiennes N 20° E
parallèles à la direction du littoral Nord entre Dakar et Saint- Louis et délimitent des blocs
remontés ou affaissés qui sont interprétés comme des horsts (Dakar, Diass) et des grabens
(Rufisque).
2.1 STRATIGRAPHIE
Le découpage stratigraphique est celui de la Notice de la carte géologique du bassin
sénégalais de Roger et al (2009) (Fig. 4 et 5).
Le Campanien est représenté à l’Ouest du Sénégal par des argiles à intercalations gréseuses
admettant de rares bancs calcaires, épaisses de 200 m à 300 m. Il a été longtemps confondu
avec le Maastrichtien, à cause de son caractère détritique.
Dans le Horst de Diass les carrières de la colline de Bopouk près de Paki sont constituées de
grés quartzeux à intercalation argileuses. Ils ont livré des Gastéropodes, des Lamellibranches
(dont des Inocérames), des Ammonites, des restes de Reptiles volants (Ptérosaurien) et des
fruits fossiles (Tessier, 1954a ; Lappartient et Monteillet, 1990 ; Roman et Sornay, 1983).
Roman et Sornay (1983) ont daté l’affleurement du Campanien supérieur à partir des
Inocérames et de l’ammonite Libycoceras sp .
8
Les dépôts argilo-sableux rouges de la falaise du Cap de Naze ont été initialement attribués au
Maastrichtien par Tessier (1952). Par la suite Khatib et al., 1990 puis Sow (1992) et Sarr
(1995) y ont distingué 4 unités lithostratigraphiques. L’unité de base de la falaise a livré au
sommet des foraminifères planctoniques dont Rodotruncana aff. calcarata datant du toit du
Campanien (Khatib et al., 1990 ; Sow, 1992 ; Sarr, 1995 ; Roger et al., 2009).
9
OCEAN ATLANTIQUE
10
(ii) Le Maastrichtien (Formation du Cap de Naze)
La coupe type de la Formation du Cap de Naze correspond aux trois unités argilo-silto-
gréseuses supérieures de la falaise du Cap de Naze (Khatib et al., 1990 ; Sow, 1992 ; Sarr,
1995). Les unités sont limitées par des niveaux condensés et bioturbés formant des séquences
granocroissantes silto-argileuses et gréso-sableuses. L’unité argilo-silteuse supérieure est
tronquée sous la cuirasse latéritique. L’unité 2 renferme des foraminifères planctoniques et
benthiques et des ostracodes datés du Maastrichtien inférieur à moyen (Khatib et al., 1990 ;
Sow, 1992 ; Sarr, 1995). L’unité 3 et 4 ont livré des vertébrés et dents de Sélaciens du
Maastrichtien moyen à supérieur (Cuny et al., 2012). Sur la plage de Poponguine les grés et
argiles de la plage de Poponguine ont livré les ammonites Daradiceras gignouxi,
Sphenodiscus corrovi et Libycoceras du Maastrichtien (Tessier, 1952).
2.1.2 Le Paléocène
Au Paléocène, la sédimentation est essentiellement chimique avec une dominance des faciès
argilo-marneux et calcaires. Il marque le début du Cénozoïque et affleures-en plusieurs points
11
sur une bande côtière entre Toubab Dialaw et Poponguine au Sud du horst de Diass. Il
affleure également au Sud de Dakar. Le Paléocène marque le début d’un cycle caractérisé par
l’arrêt de la sédimentation terrigène et le ralentissement de la subsidence. La transgression
paléocène débute précocement à l’Ouest du bassin, au Danien, pour s’amplifier et envahir la
majeure partie du bassin au Thanétien. Dans les forages du plateau de Thiès l’ensemble du
Paléocène est épais d’environ 100 m.
Le Paléocène affleure dans les régions du Cap-Vert et de Thiès sous deux faciès inféodés à
deux régions paléogéographiques distinctes dont la limite se situe à l’Ouest du horst de Diass
- à l’Est (horst de Diass, région de Thiès) on trouve des marno-calcaires et des calcaires
coquilliers de plateforme correspondant aux formations de Ndayane (Danien) et de
Poponguine (Sélando-Thanétien) ;
Formation de Ndayane
Elle affleure sur le littoral entre Toubab Dialaw et Ndayane-Poponguine où la coupe type a
été définie. A Poponguine la formation repose en discordance sur le grés calcaire à
Ammonites du Maastrichtien par l’intermédiaire d’un conglomérat (Castelain et al., 1965).
Dans la carrière de Poponguine, le Danien débute par des oocalcarénitiques riches en
mollusques avec des passages sableux ou argileux. Cette séquence est coiffée par des
alternances marno-calcaires, à faciès de plateforme externe, bien exprimées dans la falaise
sous la résidence présidentielle de Poponguine. La Formation de Ndayane a livré des
foraminifères planctoniques et benthiques, des ostracodes et des nannofossiles calcaires datant
du Danien moyen à supérieur (Castelain et al., 1965 ; Toumarkine et al., 1984 ; Sarr, 1995 et
1998).
12
La Formation de Poponguine
Elle affleure à Poponguine et plus largement autour du horst de Diass, notamment sur son
flanc oriental où est exposée au pied de la falaise de Thiès et dans la région de Mbour. La
Formation de Poponguine correspond aux « calcaires coquilliers » ou « calcaires zoogénes »
des anciens auteurs (Tessier, 1952 ; Castelain, 1965). A Poponguine elle repose en
discordance sur la Formation de Ndayane. Elle renferme des foraminifères planctoniques
(Morozovella pseudomenardii. M. acuta. M velascoensis, Globigerina velascoensis) et des
ostracodes du Thanétien (Castelain et al., 1965 ; Sarr, 1995 et 1998).
Le Paléocène affleure au Sud de Dakar où elle constitue des falaises littorales, notamment sur
les corniches Est et Ouest. Sur le flanc occidental du horst de Diass, on trouve le Danien à la
base des sondages de Pantior, de Diam Niadio 2, de Kabor 1et de Retba 1 (Toumarkine et al.,
1984). Les affleurements de Dakar correspondent aux formations des Madeleines et de
l’Hôpital qui forment le Groupe du Cap-Vert (Roger et al., 2009).
Elle affleure dans l’Anse des Madeleines à l’Ouest et à la Plage des Enfants à l’Est. Elle est
constituée de calcaires argileux à Zoophycos alternant avec des marnes grises et des argiles
bariolées. Elle renferme une riche microfaune de foraminifères planctoniques et benthiques
ainsi que des ostracodes psychrosphériques.
La Formation des Madeleines est datée du Danien moyen à la base du Sélandien par les
foraminifères planctoniques Morozovella pseudobulloides. M. trinidadensis. M. angulata. M.
uncinata et Planorotalites compressa (Castelain, 1965 ; Bellion et al., 1985 ; Sarr, 1995 et
2008).
La Formation de l’Hôpital
Elle affleure dans le Plateau de Dakar où elle constitue des falaises rocheuses ainsi qu’à
l’Ouest de Gorée. Elle est constituée d’argiles silteuses jaunâtres parfois bariolées. Sur la
falaise de la pointe Diop et à la Plage de Rebeuss elle a livré une riche microfaune de
foraminifères benthiques arénacés avec de rares foraminifères planctoniques (M. angulata,
13
Subbotina triloculinoides et Morozovella velascoensis) qui ont permis de dater le Sélando-
Thanétien (Sarr, 1995 ; Nzimba, 2000 ; Sarr, 2008).
La Formation de Rebeuss comprend des argiles et des marnes feuilletées qui affleurent à la
plage de Rebeuss où elle relaie progressivement la Formation de l’Hôpital. Elle renferme des
foraminifères benthiques arénacés et des foraminifères planctoniques (Morozovella
subbotinae, Acarinina soldadoensis angulata, A. soldadoensis soldadoensis, A. wilcoscensis,
Morozovella aragonensis, M. quetra) (Castelain, 1965 ; Mbani, 2000).
14
Figure 6 : Carte de localisation des gisements d’attapulgites
- Le Membre du Ravin des Voleurs est constitué de marnes à passage calcaires de plus
en plus important au sommet où il est fossilifère. Il constitue l’affleurement principal de
la cuesta de Thiès. Cette dernière orientée NE-SW, est l’un des rares reliefs de l’Ouest
du Sénégal.
15
Figure 7 : Colonne Stratigraphique de l'Eocène inférieur de la Formation de Thiès (Roger et
al., 2009)
- Le Membre du Cap des Biches débute par des marnes feuilletées surmontées par une
alternance marno-calcaires à horizon phosphaté à petits silex et Discocyclines. Elle est
datée de l’Yprésien terminal à la base du Lutétien par les foraminifères planctoniques
(Brancart, 1977)
La Formation de Taïba est bien connue dans les carrières de Lam-Lam et de Taïba où elle
renferme les couches de phosphates exploitées. Dans l’ensemble elle comprend une
succession de calcaire phosphaté à silex et lits d’argiles (phosphate hétérogène), de
phosphate homogène à lits d’argiles, d’argiles bariolées associées à des silex à
« Daucines ». La Formation de Taïba est datée du Lutétien supérieur et du Bartonien par
les foraminifères planctoniques Globogerinatheka barri, G. kugleri, Orbulinoides
beckmanni, Subbotina eocaena, S. senni Turborotalia pomeroli, Truncorotaloides
libyaensis, T. rohri, T. topilensis.
17
2.1.5 Eocène supérieur et Oligocène
L’Eocène supérieur (Priabonien) est connu à Lam-Lam et à Taïba où il correspond à un mince
niveau de grés et de sables à phosphate alumino-calciques altérés à argiles indurées. Il est daté
à Lam-Lam par les foraminifères planctoniques Catapsydrax cf. dissimulis, Hantkenina
alabamensis, Globigerinatheka mexicana, Turborotalia cerroazulensis pomeroli. Une lacune
de la base de l’Eocène supérieur a été reconnue à Lam-Lam (Tessier et al., 1976).
2.1.7 Quaternaire
La sédimentation quaternaire est essentiellement détritique à faciès continentaux, entrecoupée
par des dépôts margino-littoraux sur la bordure atlantique et dans les deltas et estuaires du
Sénégal, du Sine-Saloum, de la Gambie et de la Casamance (Roger et al., 2009).
2.2 LE VOLCANISME
On peut subdiviser le volcanisme du Cap-Vert en deux principaux secteurs (Fig. 8) : un
secteur oriental où une activité volcanique dispersée existe depuis plus de 35 Ma et la
presqu’île du Cap-Vert au niveau de l’agglomération de Dakar (Roger et al., 2009).
18
Figure 8 : Carte de localisation des principaux affleurements volcaniques (d’après Crévola et
al., 1994)
19
L’ensemble de la région de Thiès, à l’Est de la cuesta où le principal affleurement est
celui de Diack.
20
Ces failles sont essentiellement méridiennes (N-S), légèrement déviées dans la partie nord
vers le NNE. Elles découpent la partie orientale de la presqu’île en horst (horst de Diass)
limité par les compartiments de Sébikhotane et de Pout.
Des découvertes nouvelles plaident pour l’existence d’une néotectonique datée jusqu’au
Pléistocène supérieur. On peut citer :
Les failles notées dans les cuirasses de Dakar, de Diass et dans les grés de plage
inchériéns (32000 ans) (Demoulin, 1971).
Le miroir de faille EW, affectant les attapulgites et les colluvions récents au pied de la
falaise de Thiès (Fraudet, 1973).
Les travaux de Faye (1983) :
Des études de photographie aérienne et satellitaire, appuyées par des études de terrain au
niveau du horst de Diass et ses environs (Faye, 1983) ont apportées quelques précisions sur la
structure du horst de cette région. Les travaux ont porté sur les moyennes et les grandes
fractures rencontrées à Packy, Poponguine, Tchiki et à la carrière de la sucrière. Après
interprétation de ces mesures (400), deux groupes principaux d’accidents s’individualisent :
Le premier possède une direction comprise entre N30° et N50°E, regroupant plus de
40 % des mesures sur les 400 mesures réalisées sur le terrain.
Le deuxième renferme une direction comprise entre N80 à N110°E, constituant 30%
des mesures.
D’après Faye (1983), ces deux directions correspondent à deux phases tectoniques. Cette
hypothèse avait déjà été énoncée par Dia (1982) et Sarr (1982) qui ont travaillé,
respectivement sur la carrière de Diack (située à l’Est de Thiès) et à Ngazobil, au Sud de la
presqu’île du Cap-Vert. Ces auteurs avaient ainsi mis en évidence les mêmes familles de
fractures et l’existence probable de deux phases tectoniques, au moins, qui auraient affecté.
21
CHAPITRE 2 : DEFINITION ET CLASSIFICATION DES ARGILES
Ce chapitre est consacré à la définition et la classification des argiles.
Sur le plan minéralogique les argiles sont des silicates phylliteux ou semi-phylliteux hydratés.
Elles se présentent en plaquettes hexagonales ou parfois en fibres.
Les néso-silicates vrais sont classés en fonction de la taille des cations qui relient les
tétraèdres entre eux en :
Néso-silicates à cations moyens : l’olivine (SiO4) (FeMg)2, les grenats (SiO4)3(Al, Fe,
Cr)2(Ca,Fe,Mg,Mn)3
Les soro-silicates vrais sont rares, alors que les soro-silicates complexes contenant à la fois
[SiO4] et [Si2O7] sont plus fréquents. Les soro-silicates ont les mêmes propriétés que les néso-
silicates.
23
On distingue :
24
Chaîne simple :
Les ino-silicates à chaîne simple rassemblent le groupe des pyroxènes et sont constitués
d’ions [Si2O6]2-. La structure du minéral s'organise autour de chaînes simples de tétraèdres
reliées entre elles par des ions métalliques (Mg, Fe, Al...) situés dans des sites octaédriques.
Chaîne double :
Les inosilicates à chaîne double sont constitués d'ions [Si4O11]4-, ils rassemblent le groupe des
amphiboles.
Figure 12 : Structure des ino-silicates à chaine simple (a) et Structure des ino-silicates à
chaine double (b) (Boutrika, 2014)
25
Figure 13 : Structure des técto-silicates (Boutrika, 2014)
26
Phyllosilicates T-O ou 1 : 1
D’épaisseur environ 7 Å, la couche est formée d’un feuillet tétraédrique T et d’un feuillet
octaédrique O, c’est le groupe de la kaolinite, halloysite et de la serpentine. Les charges sont
faibles ou nulles, et localisées surtout sur les zones de rupture latérales des feuillets. Dans la
couche tétraédrique, chaque tétraèdre SiO44- est lié aux tétraèdres voisins par trois de ses
sommets ; le quatrième sommet assure le lien avec le cation de la couche octaédrique. Les
minéraux de types 1/1 se différencient entre eux par la position des sites vacants dans les
feuillets.
Phyllosilicates T-O-T ou 2 :1
La couche est formée d’un feuillet octaédrique et de deux feuillets tétraédriques dans les
deux côtés dont l’équidistance varie entre 9 et 15 Å suivant le remplissage ou non de
l’espace interfoliaire. Ces argiles ont une capacité d’échange élevée car les charges sont
réparties aussi bien sur les faces externes que sur celles internes des feuillets. Nous avons
le groupe du talc, du mica et leur pouvoir gonflant est considérable. Le minéral
27
représentatif de ce groupe est la muscovite. Ce minéral s’apparente à la phlogopite mais
présente des substitutions tétraédriques : le silicium est remplacé par l’aluminium et le
déficit de charge est compensé par l’introduction du potassium (K+) dans l’espace
interfoliaire (Caillers et al., 1982 ; Bergaya et al., 2006), (Fig.16).
Des substitutions cationiques sont observables au sein de ces minéraux 2/1. Les ions Si4+
peuvent être remplacés par Al3+ et/ou Fe3+ dans les couches tétraédriques ; les ions Fe2+, Mg2+
ou Mn2+ peuvent se substituer aux ions Al3+ dans les couches octaédriques ; dans les sites
octaédriques, Li+ peut aussi remplacer Fe2+ ou Mg2+. Ces substitutions engendrent un déficit
de charge compensé par l’intercalation de cations comme Ca2+, Mg2+, Na+, K+ dans l’espace
interfoliaire qui peut accueillir des quantités variables d’eau pour hydrater ces cations.
Phyllosilicates T-O-T-O ou 2 :1 :1
La couche est similaire au type précédent mais l’espace interfoliaire est occupé par une
couche d’octaèdre (Fig. 17). Les feuillets sont étroitement reliés les uns aux autres par des
groupements hydratés du magnésium, de l’aluminium et du fer. La distance interfoliaire
atteint 14 Å. C’est le groupe des chlorites qui se subdivise en deux sous-groupes :
Les chlorites vrais : sont des minéraux dans lesquels les feuillets mica sont reliés entre
eux par un feuillet brucitique chargé positivement et ayant de ce fait une équidistance
stable quand ils sont imbibés de glycérol.
28
Figure 17 : Structure d’un chlorite et DRX de la lame orientée correspondant (Caner, 2011).
La figure 18, montre la structure des phyllosilicates des argiles (kaolinite, illite, smectite,
chlorite) de Beauchamp, 2005.
29
2.2 Critères de classification des minéraux argileux
La classification et la nomenclature des minéraux argileux a connu une évolution au cours du
temps. La classification adoptée par le Comité de nomenclature de l’Association
Internationale Pour l’Etude des Argiles (AIPEA) s’appuie sur les grandes données
structurales. Ainsi, sur la seule base du mode d’agencement des tétraèdres et octaèdres, on
distingue 3 grandes familles :
Les minéraux interstratifiés ordonnés (parfois réguliers) : ils présentent une sur-
structure, correspondant à la succession régulière de deux types de feuillets,
identifiable en DRX lorsqu’ils s’approchent de la régularité (la composition proche
est proche de 50% illite- 50% smectite pour un ordre 1 (R=1)).
31
Figure 21 : Structure des minéraux à pseudo-feuillets et à faciès fibreux : (a) Palygorskite ou
attapulgite ; (b) sépiolite (Konan, 2006).
32
Tableau 1 : Propriétés physiques des sépiolites.
Densité 2.0-2.3
La structure cristalline des sépiolites a été étudiée par Brauner et Preisinger (1956). La
structure des sépiolites est typiquement tri-octaédrique. Chaque fibre est formée d’une
multitude de tunnels (ou canalicules) régulièrement espacés (Fig. 22 a et b). Cette
configuration en briques creuses allongées, propre à son arrangement cristallin, lui confère
une surface spécifique très importante.
a b
Figure 22 : Schéma de la section perpendiculaire à l’axe d’une fibre de sépiolite montrant les
éléments des feuillets et les canaux, répartis en quinconce (a) (Rautureau, 2011) et l’image en
microscopie électronique apportant la preuve visuelle de l’existence des canaux dans la
sépiolite (b) (Rautureau, 1974).
Pour l’utilisation des sépiolites, une excellente synthèse réalisée par Robertson en 1957 et
actualisée par Rautureau en 1972 in Rautureau, 2011 (Fig. 23), montre clairement le vaste
domaine d’emploi.
33
Figure 23 : Les principales utilisations des sépiolites dans le domaine industriel par
(Robertson, 1957) actualisée (Rautureau, 1972 in Rautureau, 2011).
34
CHAPITRE 3 : GENERALITES SUR LES ATTAPULGITES
Ce chapitre porte sur les attapulgites. Après la définition des attapulgites, nous présentons ces
caractéristiques physiques et chimiques, la genèse des gisements. La répartition des gisements
d’attapulgite dans le monde et en fin nous présentons leur usage économique et industriel.
1. DEFINITION
Les attapulgites sont des silicates, du groupe des phyllosilicates hydratés fibreux. Ce sont des
minéraux argileux magnésiens qui se présentent le plus souvent en fibres de 1 à 3 microns de
long et dont l’importante surface spécifique (100 à 400 m²/g) se traduit par une grande
capacité d’absorption et d’adsorption. Elles peuvent ainsi absorber jusqu’à 200 % de leur
poids en eau. Dans leurs structures cristallines, les feuillets sont discontinus et forment un
ruban. Les couches tétraédriques sont continues tandis que les couches octaédriques sont
discontinues. Cette structure donne naissance à des lacunes qui donnent des canaux
structuraux. Ils sont souvent définis comme des argiles salines à cause de la présence dans
leur structure cristalline du magnésium et de l’aluminium. En 1862, Savchenkov nomma «
Palygorskite » un minéral provenant de la localité de Palygorsk dans l’Oural. En 1935,
Jacques de Lapparent proposa le terme « attapulgite » pour caractériser une argile minérale
qu’il a rencontrée dans les terres à foulon d’attapulgites (Géorgie, USA). Une année plus tard
en 1936, Longchambon in Millot, 1970 montra que ces attapulgites appartiennent à la série
palygorskites de Fersmann. En 1954, Capdecomme et Kulbicki ont montré que le minéral
caractéristique à la base des formations phosphatées du Sénégal est une palygorskite
alumineuse et ferrifère.
35
Clivage Distinct / bon
La surface spécifique
La surface spécifique d’une attapulgite permet de définir son état colloïdal et sa valeur
marchande. Elle est de l’ordre de 210 m2/g pour les qualités colloïdales et d’environ 125 m2/g
pour la qualité secondaire (Haden et Schwint, 1965 in Wirth, 1968). Cette surface spécifique
exceptionnelle permet l’utilisation des attapulgites, dans d’importantes applications comme
absorbants de vapeurs et éventuellement de gaz à hautes températures critiques. Selon les
auteurs sus-nommés un traitement thermique au-dessus de 200°C diminuerait la surface
spécifique. Il y aurait une dégradation progressive des liaisons ouvertes de l’attapulgite
colloïdale, d’où une absorption médiocre. Souvent, une diminution rapide de la surface
spécifique de 192 m2/g à 128 m2/g serait observée à des températures plus faibles entre 95°C
et 115°C.
Propriété thermique
La courbe thermique de Diop et al., 2006, présente un triple crochet endothermique, (Fig. 24).
Cette courbe est caractéristique de toutes les attapulgites. Ainsi le premier crochet montre des
températures comprises entre 0° et 200°C, on a une absorption en eau hygroscopique et
zéolitique.
Le second, moins important, d’origine incertaine, se manifeste entre 250 et 350° ; il
correspond à l’eau de constitution. La courbe se termine entre 950 et 1000°C par un
phénomène exothermique qui parfois vient immédiatement après le dernier crochet
endothermique.
36
Figure 24 : Thermogramme de l’attapulgite de Allou Kagne, Diop et al., 2006
Propriétés rhéologiques :
L’attapulgite se disperse facilement dans l’eau pure et l’eau salée, les solvants aliphatiques et
aromatiques, les huiles végétales, les cétones. Les propriétés rhéologiques, dépendent de la
plasticité et de la viscosité des attapulgites. La viscosité finale des suspensions d’attapulgites
ne dépend pas seulement de la dimension de leurs particules, mais de l’agitation, de
l’humidité résiduelle du produit traité, des additifs, du mode de traitement (Haden in Wirth,
1968).
Capacité d’échange d’ions :
La capacité d’échange de cations des attapulgites est peu élevée car, d’une façon générale,
elle ne dépasse pas 50 milliéquivalents, bien qu’elle puisse atteindre 65 milliéquivalents pour
une attapulgite sodique. Les expériences montrent que la capacité augmente sensiblement
quand les dimensions des particules de l’argile décroissent.
Caractères cristallographiques :
La formule générale de l’attapulgite est (Mg,Al)5(Si,Al)8O20(OH)2 8H2O. Ce minéral, de la
classe des phyllosilicates, du groupe des palygorskites, argiles rares à structure en chaîne
plutôt qu’en couches, appartient au système monoclinique.
Sa structure cristalline a été étudiée par Bradley (1980) in Poppe et al., 2001 (Fig. 25). Elle
est constituée de deux couches formant des chaines comparables à celles des amphiboles. En
effet selon Meunier (2003), la couche octaédrique des attapulgites est discontinue, par contre
les tétraèdres [SiO4]4- qui sont formés en partie par les couches d’oxygènes sont continus. Les
37
oxygènes qui relient les deux chaines forment des liaisons simples. L’eau qui est représentée
dans cette formule est dite zéolithe. Elle est fixée dans les lacunes de la structure d’où la
grande capacité d’absorption des attapulgites. Les cristaux sont joints les uns aux autres par
leurs bords, avec des canaux parcourant toutes leurs longueurs.
Figure 25 : Structure schématique de l'attapulgite, (Bailey, 1980 modifié par Poppe et al.,
2001)
38
L’effet des bases : elles entrainent une coagulation brutale de la solution à attapulgite
alors qu’une augmentation progressive du pH entraine une diminution concomitante
de la viscosité et aboutit à une floculation de la solution à attapulgite.
Selon l’impression qu’on éprouve au toucher, on peut également distinguer les attapulgites
plastiques, grasses et maigres.
Dans les milieux continentaux et de mer peu profonde, les attapulgites sont considérées
comme authigèniques et peuvent être formées soit par néoformation des sols
calcimorphes ou croûtes calcaires pédologiques (Weaver, 1984 ; Esteoule-Choux, 1984 ;
Singer, 1984), soit par transformation d’une autre argile comme les smectites
magnésiennes ou de minéraux non magnésiens (muscovite, biotite ou illite).
Dans le milieu marin très profond, la palygorskite peut être formée par processus liés à
l’activité hydrothermale, l’halmyrolyse de roches magmatiques basique, la
transformation diagénétiques des smectites à l'interface eau de mer-sédiments, la
39
précipitation directe à partir d'eau chaude hypersaline de milieux profonds et apport
détritique à partir de sédiments de mer peu profonde ou de sols continentaux (Daoudi et
al., 2009).
Les attapulgites du Sénégal sont issues d’une sédimentation marine basique typique à calcaires
et à phosphates (Capedecomme et Kulbiki, 1954). Pour Millot (in Wirth, 1968), elles sont
néoformées au cours de la sédimentation.
40
4.2 Les gisements d’attapulgites des Etats Unis :
Les gisements d’attapulgite du Sud-Est des Etats Unis (Weaver, 1984), sont situés près de la
frontière Géorgie-Floride, dans le district Meigs-Attapulgus-Quincy. Ils pourraient être
considérés comme les plus grands gisements d’argiles hormites (attapulgite et sépiolite) au
monde (Anon, 1987). Ces gisements se sont déposés au cours du Miocène, dans le chenal
étroit mettant en communication l’océan atlantique et le Golfe du Mexique.
Les gisements primaires : les couches d’attapulgites sont relativement pures et ont
une épaisseur de l’ordre de 1 à 3 m. Ce minéral serait principalement issu de la
transformation de smectites en eau calme et saumâtre. Ces gisements sont situés dans
la région Attapulgus-Quincy.
Les gisements secondaires : les couches d’attapulgites sont plus épaisses (3 à 15m),
elles sont composées de couches d’argiles contenant 20 à 70% d’attapulgite-sépiolite
associées à des couches d’argiles à smectite. Ces gisements sont détritiques et datent
du Miocène moyen et proviennent du démantèlement des argiles des gisements
primaires déposés sur les reliefs avoisinants.
41
4.4 Les gisements d’attapulgites du Sénégal :
Au Sénégal, les attapulgites forment une véritable assise géologique située à la base de
l’Eocène inférieur et affleurant de Thiès à MBour, selon une bande grossièrement orientée
Nord-Sud de 5 à 10 km de large et de 70 km de long. Comme le montrent les travaux de
Elouard (1966) et de Wirth (1968), la qualité des couches à attapulgite est très variable d’un
gisement à l’autre et même au sein d’un même gisement Diongue (2002). Stratigraphiquement
ces attapulgites se situent entre les calcaires karstiques du Paléocène et les marnes de
l’Eocène inférieur.
42
4.4. 2 Localisation des gisements et carrières d’attapulgites au Sénégal
Le minerai d’attapulgite n’est peut-être pas l’un des minéraux les plus recherchés au Sénégal,
mais il pourrait constituer un important potentiel de recettes d’exportation pour l’économie
sénégalaise. Le minerai d’attapulgite est exploité en carrière à ciel ouvert par :
Les gisements d’attapulgites sont également reconnus à Fouloum, au Lac Tamna et alentours,
dans le triangle Thiéo-Ngolfagnik-Kissane et aux environs de Nguékokh sur la route de
Mbour (Fig. 26).
Au Sénégal, 90% de la production est absorbée par les marchés extérieurs et cette production
est loin de suffire (Sow et Lagnane, 2010). Cette exportation correspond à une quantité de
160.180 tonnes (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Sénégal
(ITIE), Rapport de conciliation 2016).
43
Figure 26 : Localisation des gisements et carrières d’attapulgite au Sénégal.
44
Figure 27 : Utilisations des attapulgites (Palygorskites), (Robertson, 1957)
45
« le confort lit » avec sa grande capacité d’absorption (150%), maintient le sol sec et
hygiénique, favorise un environnement frais, sans odeur ni gaz d’ammoniac, (Fig.28).
« Les fines calcinées » sont issues de l’activation thermique à haute température des
attapulgites. Ce qui permet d’augmenter la capacité de rétention des odeurs.
5.2 Utilisation comme additif dans l’alimentation du bétail et le traitement des sols.
Utilisation comme additif dans l’alimentation du bétail
Dans le domaine de l’élevage (Galan, 1996 ; Haydn et al., 2005 in Gueye, 2015), les
attapulgites peuvent être utilisées comme liants de nourriture, promoteur de croissance et
support d’éléments nutritifs grâce à leur pouvoir anti mottant et fluidifiant. La ration
alimentaire des bovins, et plus généralement des ruminants, est partiellement constituée de
fourrages. Mais les fourrages ne couvrent pas toujours tous les besoins des ruminants. Ainsi
les attapulgites sont utilisées directement dans la ration alimentaire dans la mangeoire ou les
fourrages, pour équilibrer et profiter au maximum de ses bénéfices et de sa rentabilité, sans au
préalable porter préjudice à la santé du bétail. Les attapulgites améliorent la qualité et la
valeur nutritionnelle de l’alimentation du bétail, (Fig.29).
46
Figure 29 : Utilisation des attapulgites comme additif dans l’alimentation du bétail
Pour augmenter le rendement agricole, on peut enrober les graines par des argiles absorbantes
micronisées en y incorporant des pesticides et engrais. L’ajout d’argiles fibreuses dans les
engrais solides empêche leur agglomération (Langlois, 2005 ; Le Berre, 1989).
47
5.4 Utilisation comme décolorant des huiles et comme charges dans les peintures
Le pouvoir décolorant des attapulgites est lié à leur surface spécifique importante, leur grande
capacité d’adsorption ainsi que leur grande résistance mécanique et thermique. Elles sont donc
très utilisées pour la décoloration des paraffines, des graisses, des huiles végétales et
minérales (Le Berre, 1989).
Les attapulgites peuvent également être utilisées pour la désulfuration des essences, la
fabrication des briques et tuiles grâce à leur plasticité et leur aptitude à s’endurcir lorsqu’elles
sont chauffées, le traitement d’effluents radioactifs grâce à leur pouvoir d’échangeur d’ions, la
protection cathodique et le raffinage du sucre. Les attapulgites peuvent être utilisées comme
additifs minéraux dans les peintures et interviennent comme :
agent de suspension, en évitant la sédimentation des pigments au cours du stockage
agent épaississant, permettant d’obtenir la viscosité souhaitée
agent thixotropique, permettant d’appliquer la peinture aisément sans coulage (Le
Berre, 1989 ; Rautureau et al., 2004 in SYLLA, 2015).
48
Tableau 3 : Caractéristiques des attapulgites utilisées comme boue de forage.
Grace à leur capacité à développer une viscosité élevée dans l’eau saturée en sel, les attapulgites
peuvent être utilisées comme boue pouvant remplacer la bentonite dans les forages en mer
(offshore) et lorsqu’un problème de salinité se pose. Elle permet donc de remonter les cuttings
en cours de forage, de lubrifier et refroidir les outils de forage et d’imperméabiliser les parois
du forage (Wirth, 1968).
49
CHAPITRE 4 : GENESE DES MINERAUX ARGILEUX.
Dans la littérature, trois origines des minéraux argileux sont classiquement retenues. Ainsi, les
auteurs Millot (1964), Caillére et al., 1982 et Thorez, 1998 ont proposé l’héritage, la
transformation et la néoformation comme origines possibles des minéraux argileux.
1. L’HERITAGE :
L’héritage est une simple microdivision sans transformation chimique. Les minéraux argileux
résultant de la destruction mécanique ou physique des roches peuvent soit restés sur place
(argiles résiduelles), soit être transportés sur une longue distance (argiles des fonds
océaniques). En fonction des roches mères et du climat, les minéraux argileux résultant sont
différents. C’est ainsi que :
la kaolinite indique :
le milieu drainé.
La smectite indique :
2. LA NEOFORMATION OU NEOGENESE :
Ce processus correspond à une réorganisation complète de la structure cristalline. Les
minéraux argileux sont dans ce cas soient formés par précipitation d’ions en solution : tel que
Si, Al, Mg, K… susceptibles de réagir entre eux quand ils sont mis en contact par diffusion
ou mélangés. Ainsi les composés formés sont stables dans les conditions physico-chimiques
du milieu où ils ont pris naissance.
50
Dans le bassin lacustre actuel de Sommières, de Ghassoul au Maroc, la sépiolite se
forme par néoformation, avec la concentration des ions par évaporation (Beauchamp,
2005)
3. LA TRANSFORMATION :
Les minéraux néoformés ou hérités peuvent, par suite de transformations, évoluer pour
prendre un nouveau statut en équilibre avec le nouveau milieu. Ils peuvent donc passer d’un
type minéralogique à un autre. Ces transformations au cours des phases d’altération, de
transport, de sédimentation et de diagenèse sont complexes et procèdent de phénomènes de
dégradation (perte d’ions, désorganisation des feuillets) et/ou aggradation (fixation d’ions,
réorganisation des feuillets).
L’usure mécanique par des graines détritiques exportées par l’eau, le vent et la glace.
51
La cristallisation de sel ou d’autres minéraux évaporitiques peut également élargir les
fissures des roches.
Certains minéraux (halite, calcite) sont dissous totalement et leurs ions sont évacués en
solution.
D’autres minéraux comme les micas ou les feldspaths sont transformés en d’autres
espèces minérales (surtout en argiles).
4.3.1 L’hydrolyse :
Elle est considérée comme étant la principale réaction de l’altération. Ainsi les ions positifs de
la surface du cristal fixent un OH- provenant de l’eau et dès lors passent en solution, tandis
qu’un proton H+ peut se placer sur le radical restant. L’hydrolyse peut être totale lorsque le
minéral, est réduit en plus petits composés possibles (hydroxydes, ions). Elle peut être
partielle lorsque la dégradation est incomplète et donne directement des composés argileux.
4.3.2 L’hydratation
Dans certains types d’argiles, les molécules d’eau peuvent s’introduire entre les feuillets, soit
sous forme de molécules libres, soit sous forme d’ions supplémentaires hydronium (H3O+).
Ce qui produit un gonflement du minéral et donc favorise la destruction de la roche. C’est le
cas de la transformation des ferro-magnésiens (pyroxène, amphiboles) en serpentine, chlorite
et épidote.
4.3.3 La dissolution :
Elle affecte les évaporites qui sont alors mises en solution grâce à leur forte solubilité. NaCl,
KCl, CaSO4 2H2O seront aisément véhiculés ou éliminés par les eaux d’infiltration. La
52
dissolution est d’autant plus forte que la solubilité dans des minéraux est élevée. Ce processus
chimique simple intéresse les roches salines, tel que le sel gemme, potasse et gypse.
Les réductions sont plus rares. Elles se déroulent dans les milieux hydromorphes
(saturés d’eau de façon permanente ou périodique).
4.3.5 La décarbonatation
Ce processus produit la solubilisation des calcaires et des dolomies généralement sous l’action
du CO2 dissous dans l’eau.
4.3.6 L’acidolyse :
Elle caractérise les mull acides (mésotrophes). Les composés solubles complexants sont
biodégradés ou insolubilisés en surface. L’acidolyse est définie comme le passage en solution
d’un cation remplacé par un ion H+ sur le radical du minéral.
Ce groupe englobe les cations solubles caractérisés par un grand rayon ionique et une faible
charge ionique donc un potentiel ionique faible, ce qui ne favorise pas leur action sur la
molécule d’eau et restent dispersés. Ces gros ions peu chargés sont mobiles (K+,Ca++, Fe+…).
C’est le groupe des hydrolysats qui sont des hydroxydes insolubles. Les ions de tailles et de
charges moyennes se combinent avec le OH et sont immobiles (Fe3+, Al3+). Dans ce cas la
dissociation de l’eau est partielle en H+ et OH-, les cations s’unissent aux OH- et forment des
hydroxydes insolubles.
C’est le groupe des petits ions très chargés, ils se combinent avec l’oxygène et sont mobiles
(Si, S, P..). C’est le groupe des oxyanions (anions complexes avec oxygène) leur potentiel
ionique est grand, avec une surface fortement chargée. Ces ions dissocient facilement les H+
de la molécule d’eau et s’associent avec les O2-.
54
5.2 Les facteurs externes
Ce sont les facteurs physico-chimiques qui participent notamment à la définition du climat.
5.2.1 Le climat
Le degré d’hydrolyse dépend des conditions climatiques. La distribution des sols est
principalement zonale en fonction des précipitations annuelles et de la température.
En climat froid : l’altération mécanique ou physique par le gel joue le rôle majeur, la
décomposition chimique est faible mais peut être active quand il y a une chaleur
estivale. Les minéraux argileux sont essentiellement des minéraux primaires (illite,
chlorite).
En climat tempéré et humide : les facteurs d’altération sont très nombreux mais leur
puissance assez faible. La température est moyenne et les précipitations comprises
entre 500 et 1000 mm/an favorisent une altération chimique très importante. Les
minéraux secondaires sont de type 2 :1 ; vermiculite (climat tempéré), smectite
(température plus élevée et contraste saisonnier plus important).
En fonction du climat nous avons plusieurs types de minéraux argileux (Tableau 4).
55
Tableau 4 : Les différents types de minéraux argileux dans le sol en fonction du climat
(Beauchamp, 2005)
5.2.2 La topographie :
La topographie commande le drainage, la nature du milieu et le degré de son lessivage ou son
confinement. Le lessivage et le confinement interviennent également pour le processus
d’altération.
Exemple :
Dans une cuvette, milieu confiné où se concentre les solutions, se forment plutôt des
smectites, sépiolites et palygorskites.
56
L’altération d’une roche mère acide comme le granite, donne plutôt de la kaolinite
L’altération d’une roche mère basique, comme le basalte donne plutôt des
smectites.
Dans les environnements où la tectonique est active, la destruction mécanique est intense,
et les minéraux seront principalement transportés intacts, vers le bassin de sédimentation.
C’est le processus d’héritage qui domine.
57
CHAPITRE 5 : METHODOLOGIE
Les niveaux à attapulgite de l’Eocène inférieur se situent autour du massif de Diass. Ainsi
dans le cadre de ce travail un total de plus de 700 forages a été réalisé sur Allou Kagne (Pout),
Fouloum, Thiéo-Ngolfagnick, Nianing et Mbodiéne (Fig. 32).
1. MATERIEL
Les travaux de terrain ont nécessité du matériel pour recueillir toutes les informations
nécessaires pour mener à bien cette étude. Les attapulgites du Sénégal occidental forment une
assise géologique repère dans l’Eocène inférieur (Yprésien) entre les calcaires karstiques du
Paléocène et le recouvrement argileux à gravillons latéritiques. Elles intègrent ainsi le
Membre de Tiemassas (« horizon de Tiemassas » de Elouard et al., 1966 in Roger et al.,
2009) de la Formation de Thiès.
58
Nous avons utilisé différentes techniques d’investigations offertes par Société Sénégalaise des
Phosphates de Thiès (SSPT) du Groupe TOLSA : des sondages carottés et destructifs, des
puits manuels, des levées de coupe, des analyses de laboratoire (Groupe TOLSA et ALS
Minerals) et une étude de front de taille aux niveaux de l’excavation des mines à ciel ouvert
de Allou Kagne, Nianing et Mbodiéne. Pour une bonne caractérisation lithochimique du
minerai d’attapulgite, nous avons utilisé le tableau de terminologie des roches sédimentaires
du pôle calcaire au pôle argile, (Tableau 5).
Tableau 5 : Terminologie des roches sédimentaires du pôle calcaire au pôle argile (Foucault
et al., 2014).
les attapulgite à carbonate moyen la teneur en CaCO3 la teneur est comprise entre 6
et 25%
59
Les périmètres à explorer ont été quadrillés par un réseau de lignes et de profile et chaque
point d’interception représente le point de forage. Les coordonnés géographiques de chaque
forage sont mentionnés dans une base de données. Dans le cadre de ce travail, la machine de
sondage et les puits d’hommes de 80 cm de diamètre ont été utilisés comme technique de
fonçage.
Le forage à circulation inverse qui est une technique de forage utilisée pour
l’exploration minière avec l’utilisation d’un tricône. La roche ainsi brisée en échantillons dit
« cuttings » remonte sous l’effet de la pression de l’eau injectée par la pompe à boue (Fig.
33A). Cette technique est utilisée pour le forage du recouvrement (stérile) du minerai
d’attapulgite.
60
1.1.2 L’utilisation des puits d’hommes
Ce sont des forages réalisés par des puisatiers. Les puits ont un diamètre de 80 cm avec une
profondeur maximale de 20 m sans atteindre parfois le mur (représenté par le calcaire
paléocène).
Les puisatiers travaillent avec des burins et un marteau (masse 3 à 4 kg). Ils sont secondés par
un aide resté en surface et qui effectue la remontée des déblais par un système de treuil poulie
dans un seau attaché à une corde. Les déblais sont rassemblés en tas par mètre d’avancement
du fonçage.
Dans le cadre des deux techniques utilisées (carottage ou puits), tous les sondages positifs ont
fait l’objet d’une première analyse par mètre foré au laboratoire de Allou Kagne (Thiès).
Les échantillons sont mis dans un sac avec toutes les références (noms du sondage,
profondeur et référence de l’échantillon). Chaque échantillon tel quel est broyé au broyeur
Grelbex préalablement réglé au standard suivant la courbe granulométrique moyenne.
L’échantillon sortie du broyeur Grelbex est également quartée au séparateur de JONES.
Les échantillons sont accompagnés par un bordereau d’analyse sur lequel sont mentionnés
tous les paramètres à déterminer lors des analyses au laboratoire de Allou Kagne (Densité,
absorption EAU, humidité, teneurs en CaCO3), ainsi que les références de chaque échantillon.
Les résultats obtenus permettent d’établir des cartes de faciès par rapport à chaque paramètre
étudié au cours de la prospection au niveau du site de Allou Kagne. La même technique est
appliquée au niveau des autres sites.
2. METHODES
P 1 x V2
% de CaCO3 = X 100
P 2 x V1
62
Figure 34 : Photographie d’un calcimétre de Bernard
Les spécifications pour la préparation des échantillons sont définies et surveillées. Les
échantillons sont enregistrés dans un système de suivi, de pesage, chaque échantillon est
concassé en entier et plus de 70% passant par un tamis de 2 mm, 250g de cet échantillon sont
pulvérisés et plus de 85% de cet échantillon passe par un tamis de 75 microns (maille de Tyler
200). Elle a été utilisée pour la détermination de la composition chimique des oxydes
(éléments majeurs) des différents échantillons examinés.
63
2.3 Détermination minéralogique des attapulgites :
La diffractométrie aux rayons X (DRX) a été réalisée dans le laboratoire du GROUPE
TOLSA à Madrid, à l’aide d’un appareil de type SIEMENS D8 ADVANCE. L’utilisation de
cette méthode a permis d’une part la détermination de la composition minéralogique de
chaque échantillon analysé (identification) et d’autre part la quantification de toute la phase
minérale présente dans l’échantillon.
La cristallographie aux rayons x ou diffractométrie aux rayons X (DRX) est une technique
d’analyse fondée sur la diffraction des rayons X sur la matière cristalline.
Selon cet auteur, lorsqu’un faisceau de rayons X parallèles frappe un monocristal en faisant
un angle d’incidence θ avec une famille de plans réticulaires dont le paramètre est (d), seuls
les rayons de longueur d’onde λ satisfaisant à la relation suivante sont réfléchis :
d : distance entre deux plans cristallographiques entre deux plans parallèles du cristal
n = ordre de réflexion
64
d’attapulgite. L’échantillon est adéquatement homogénéisé, il est également divisé avec un
séparateur jusqu’à obtenir une quantité de 100g approximativement.
Prélever 20 g (P1) de l’échantillon pour essai et les déposer à la surface de l’eau dans
le cylindre lorsque celui-ci est maintenu en partie en dehors de l’eau.
P2 – P1 – P0
Absorption (%) = X 100
P1
Les géologues ont toujours cherché à visualiser les objets géologiques en trois dimensions et à
comprendre les relations entre ceux-ci et leur environnement tridimensionnel (Groshong,
1999 ; Kelk, 1992). Ces modèles de la Terre sont des images mentales du sous-sol formées à
65
l’aide des données et interprétations disponibles et des raisonnements informés plutôt que par
des prédictions quantitatives et mesurables de la géologie d’une région (McGaughey et
Morrison, 2001 dans Bédard, 2006). Afin de représenter de façon tangible la géologie d’une
région, on peut créer des modèles concrets qui permettent de formaliser ces images mentales
d’environnements tridimensionnels.
66
Sa version la plus récente, la Suite GDM 2018, se compose de différentes applications
complémentaires qui sont les suivantes :
GDM Standard Edition (appelé couramment GDM) : est un logiciel qui regroupe toutes
les fonctions de base de la suite logicielle GDM du BRGM. Il permet d’organiser, de
modéliser et de visualiser les données géologiques en 3 dimensions.
GDM MultiLayer : une extension de GDM Standard Edition pour la modélisation de
formations géologiques en « multicouche », à partir de données de sondages, de données
de cartes géologiques et d'observations ponctuelles. Il utilise le concept de pile
stratigraphique, permettant de décrire la succession chronologique des formations ainsi
que
les relations liant deux formations successives : présence ou absence d'une phase d'érosion
entre deux dépôts successifs. Les résultats fournis sont un modèle géologique 3D sous
forme de grille contenant les toits, murs et épaisseurs des formations modélisées. Le
programme permet également de générer de façon automatique une série de graphiques de
type isohypses, isopaques, coupes et cartes de localisation des données, et des vues 3D. Il
peut également générer des sondages prévisionnels et calculer des surfaces et volumes (.
GDM Geostat : c’est une application permettant de réaliser des analyses géostatistiques
2D (histogramme, variogramme, validation croisée, interpolation).
GDM ArcGIS : c’est une extension de GDM pour ArcGIS permettant de visualiser
depuis ArcGIS des documents GDM (logs de sondages, cartes et coupes et document 3D)
préparés au préalable dans un projet GDM et d’utiliser l’outil d’analyse géostatistique et
d’interpolation.
GDM Viewer : une version limitée de GDM Standard Edition permettant de visualiser
des projets GDM. Il permet de visualiser, imprimer et exporter les données sous forme de
tables, les Logs de sondages, les graphiques en plan, en coupe et en 3D.
67
et faire les premières visualisations graphiques (1D, 2D, 3D) et une modélisation avec
l’extension Multilayer pour construire les différentes couches d’attapulgites.
Pour visualiser les logs des sondages, on construit un nouveau document log sur un sondage
donné et GDM applique ce modèle pour tous les autres sondages de la source des données. Ce
nouveau log est constitué par défaut d’un « cartouche Standard » où on a les informations sur
le sondage (Nom, tranche de profondeur, échelle, coordonnées, date d’impression…) et d’une
seule colonne de graduations. Pour ajouter les colonnes stratigraphiques, description, il faut
d’abord définir une palette pour le champ STRATI. Pour cela, dans menu-données du projet
on crée de nouvelles palettes qui associent des figurés et des couleurs à chaque code
géologique (stratigraphie).
68
2.6 Organisation et traitement des données du mémoire :
Le traitement des données de terrain et de laboratoire a nécessité l’utilisation de logiciels
performants et spécialisés. Ainsi nous avons différents types de données : les points, les
sondages, les courbes, les grilles, des champs, des coordonnées géographiques ou UTM, des
densités, des absorptions, des CaCO3, des analyses chimiques et minéralogiques.
Surfer 11
70
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION
71
CHAPITRE 6 : ETUDE LITHOLOGIQUE, CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DES ATTAPULGITES DE ALLOU KAGNE
La concession d’Attapulgite de Allou Kagne de la Société Sénégalaise des Phosphates de
Thiès (SSPT), est localisée dans la partie occidentale de la ville de Thiès à 10 km. Elle couvre
une superficie de 1348 ha et se situe au pied de la falaise de Thiès à 6 km à l’Est de Pout, le
long de la Route Nationale numéro 2 (N2), qui relie Dakar à Thiès. La zone se trouve dans la
commune de Pout et est à cheval entre les communes de Fandène et de Keur Moussa, du
Département de Thiès et de la Région de Thiès (Fig. 35). Le gisement d’attapulgite se trouve
au pied de la cuesta molle située à l’Ouest de la ville de Thiès.
La mine à ciel ouvert de la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiès, se trouve au centre
de sa concession minière (Fig. 36). Elle est également située au sud de la route nationale
72
numéro 2 reliant Dakar à Thiès. L’étude lithostratigraphique du gisement d’attapulgite de
Allou Kagne se fera de l’Ouest vers l’Est en fonction de la mine à ciel ouvert.
Les isovaleurs de la carte isobathe de Allou Kagne, montrent une augmentation des altitudes
de l’Ouest vers l’Est. Ainsi les valeurs varient entre 36 m à l’Ouest à plus de 84 m à l’Est de
la vers la cuesta de Thiès (Fig. 37).
73
Figure 37 : Carte isobathe de la topographie de la zone d’étude
Les calcaires coquilliers karstiques du Paléocène surmontés par les calcarénites silicifiés de la
Formation de Thiès, représentent le mur des attapulgites à carbonate faible de Allou Kagne.
Le contact est irrégulier avec la présence de fréquentes poches d’attapulgites, de marnes et
même de sable fin dans le mur calcaire (Fig. 38).
74
Figure 38 : Photographie du mur de calcarénite silicifié.
Les attapulgites à carbonate faible sont finement litées, fortement diaclasées par une
microtectonique locale. Elles peuvent être très friables donnant l'aspect d’une roche broyée
avec des tâches ocre dues à l’infiltration des eaux de ruissellement dans les fractures ou
fissures (Fig. 39A). Elles peuvent se présenter sous la forme de plaquettes, elles sont dites non
friables (Fig. 39B). Nous avons noté la présence de plusieurs nodules de silex. L’épaisseur de
ce minerai varie de 0,5 à 18 m dans à Allou Kagne. Les poches de latérite sont fréquentes
dans ce type d’attapulgite. Les attapulgites à carbonate faible sont totalement absentes à l’Est
de la mine de Allou Kagne.
Les sables, argileux noirâtres, gravillons latéritiques surmontant par endroits une cuirasse
ferrugineuse gravillonnaire reposent sur les attapulgites à carbonate faible. La présence par
endroit des blocs de latérites à aspect conglomératique qui ont été transportés et déposés par
les eaux de ruissellement. Le log stratigraphique du secteur Ouest de la mine à ciel ouvert de
la concession minière de Allou Kagne, montre les différents faciès rencontrés (Fig. 40).
76
Figure 40 : Log synthétique réalisé à l’Ouest de la mine de Allou Kagne
A l’Est de Allou Kagne, les argiles calcaires sont reconnues par leur rigidité et leur blancheur
et reposent sur un mur de calcarénite silicifié.
L’attapulgite à carbonate élevé est en contact avec le mur, qu’elle atteint en devenant plus
carbonatée. Elle est reconnue par sa rigidité, sa blancheur et se présente en banc (Fig. 41 A).
Cette formation présente par endroit des cavités de dissolution mais elle reste dépourvue de
fossiles. Vers le mur, ces attapulgites sont traversées par de fréquents niveaux de silex de 2 à
5 centimètres d’épaisseur et des nodules de silex (Fig. 41 C, D). Certains de ces niveaux ont
une extension sur l’ensemble du prospect et d’autres sont limités. Les niveaux de silex à
grande extension ont une couleur sombre. La présence de plusieurs nodules de silex a été
notée dans le minerai d’attapulgite à carbonate élevé. Ce minerai est très épais, elle peut
atteindre 25m et représente l’horizon inférieur du gisement d’attapulgite de Allou Kagne.
Elles reposent sur les attapulgites à carbonate élevé par l’intermédiaire du niveau grés
phosphaté blanc fossilifère. La roche est compacte et se débite en plaquettes de couleur grise à
blanchâtre avec parfois la présence de nodules de silex (Fig. 41 B). Latéralement de l’Ouest
vers l’Est de la mine, ce minerai se trouve entre les attapulgites à carbonate faible et les
attapulgites à carbonate élevé qui occupent toute la partie Est de Allou Kagne.
77
Figure 41 : Photographies des attapulgites à carbonate élevé (A), attapulgite à carbonate
moyen (B) et les niveaux siliceux à la base de l’attapulgite à carbonate élevé (C, D).
Les niveaux grés phosphaté sont des niveaux qui sont considérés dans l’industrie minière
comme étant des niveaux repères, parce qu’ils séparent les différentes attapulgites dans le
cadre de l’exploitation minière. Ces niveaux séparent les attapulgites à carbonate moyen et les
attapulgites à carbonate élevé (Fig. 42a), ils séparent également les attapulgites à carbonate
moyen et les attapulgites ocre (Fig. 42b). Ce sont des grés phosphatés calcaires de couleur
blanche et sont caractérisés par la présence de fossiles marins. Ces niveaux constituent des
dépôts allochtones sans doute remaniés à partir des calcaires du Paléocène qui affleurent sur
le flanc oriental du Horst de Diass. Ces niveaux grés phosphaté, sont rencontrés aussi bien à
l’Est qu’à l’Ouest de Allou Kagne. Ils permettent de suivre l’évolution des conditions de
sédimentation du minerai d’attapulgite. Ce type de sédimentation détritique et les fossiles
trouvés traduisent un milieu de sédimentation de mer peu profonde et calme. Ces occurrences
phosphatées constituent donc des niveaux lithologiques repère et semblent annoncer la mise
en place des conditions géodynamiques de la phosphatogenése de l’Eocène moyen.
78
Figure 42 : Photographies du niveau grés phosphaté fossilifère blanc (a) et le niveau grés
phosphaté fossilifère ocre (b).
79
1.3 Les attapulgites à coloration ocre de Allou Kagne :
Ces attapulgites se trouvent principalement à l’Est de la concession minière de Allou Kagne.
Elles sont très abondantes dans ce secteur surtout au pied de la falaise de Thiès, où elles
peuvent atteindre plus de 20 m d’épaisseur. Ces attapulgites ont une coloration ocre. Cette
coloration ocre (Fig. 44 A, B) est sans doute due à la présence d’oxyde de fer dans ces faciès.
La coloration ocre serait liée à l’infiltration d’oxydes de fer des niveaux cuirassés de la falaise
de Thiès. Cette oxydation et la couleur ocre augmentent vers le haut en contact avec les
terrains altérés d’origine continentale (sols à gravillons ferrugineux) et même la cuirasse
latéritique au sommet de la falaise de Thiès. Les attapulgites à coloration ocre sont
recouvertes par un recouvrement argileux (Fig. 44 D) qui surmonte une couche de latérite
(Fig. 44 C).
80
Figure 45 : Log synthétique réalisé à l’Est de la mine de Allou Kagne
2.1 Répartition spatiale des teneurs en carbonate de calcium dans les attapulgites de
Allou Kagne :
Le traitement des données de 143 forages réalisés à Allou Kagne, confirment la répartition
latérale des différents types d’attapulgites. Ainsi les isovaleurs montrent une faible
concentration du CaCO3 à l’Ouest et une augmentation de ces valeurs vers l’Est de la mine de
Allou Kagne.
81
Les attapulgites à carbonate faible (CaCO3 ≤ 5%) se trouvent à l’Ouest de Allou Kagne tandis
que les attapulgites à carbonate moyen (5%<CaCO3 ≤ 25%) se trouvent entre les attapulgites
à carbonate élevé (CaCO3> 25%) et les attapulgites à carbonate faible. Le gradient
d’enrichissement en carbonate de calcium met donc en évidence les trois types d’attapulgites
à Allou Kagne. La carte de distribution des carbonates de calcium montre la variation latérale
du taux de CaCO3 de l’ouest vers l’est et la présence des trois faciès lithologiques
(attapulgites à carbonate faible, attapulgites à carbonate moyen et attapulgites carbonate
élevé) (Fig. 46). La caractérisation chimique de cette série en fonction de la teneur en CaCO 3
a permis également de mettre en évidence une augmentation des teneurs en carbonate per
descensum à Allou Kagne (Soumare et al., 2018).
82
2.2 Processus impliqués dans la décarbonatation des attapulgites de Allou Kagne :
La décarbonatation produit la solubilisation des calcaires et des dolomies généralement sous
l’action du CO2 dissout dans l’eau. Les résultats des analyses chimiques mettent en évidence
le passage progressif des attapulgites faiblement carbonatées des niveaux stratigraphiques bas
vers les attapulgites calcaires des niveaux élevés au niveau de Allou Kagne. Un régime de
biostasie régnant sur le continent provoque un processus syngénétique d’enrichissement du
milieu de sédimentation en calcium et en silice. Cela expliquerait la corrélation entre la
carbonatation et la silicification progressive des attapulgites. La circulation latérale de l’eau à
l’intérieur des paysages serait favorisée par le contexte structural caractérisé par plusieurs
générations de failles, les unes méridiennes orientées N-S, les autres de direction NE-SW à
W-E (Martin, 1967 et Miyouna, et al., 2009). Finalement le modèle structural de la zone de
Allou Kagne est déterminé par des failles de troisième génération de direction (N-S, E-W…).
Ainsi, dans le secteur ouest situé plus bas que le secteur est, les séries d’attapulgites sont
soumises à des phases de lessivages, d’hydrolyses et de décarbonatation plus importantes.
83
Tableau 6 : Composition chimique des échantillons d’attapulgites de Allou Kagne (éléments
majeurs).
(secteur Ouest)
(secteur Est)
(secteur Est)
(secteur Est)
Les attapulgites se forment par précipitation d’ions en solution (Si, Al, Mg, Fe,…) dans un
milieu confiné et basique (Beauchamp, 2005). Ces éléments chimiques sont susceptibles de
réagir entre eux et les minéraux ainsi formés sont stables dans les conditions physico-
chimiques où ils ont pris naissance. Ainsi l’analyse par fluorescence aux rayons X, a permis
de mettre en évidence la présence de tous les éléments essentiels entrant dans la composition
minéralogique des attapulgites. Nous avons également le pourcentage ou la quantité de
chaque élément dans la composition de l’échantillon. Ces différences dans la composition des
oxydes dans les échantillons semblent traduire des conditions de sédimentation et/ou
d’évolution différentes dans la zone de Allou Kagne. Par rapport à deux attapulgites de
références (Tableau 7), les attapulgites de Allou Kagne sont très hétérogènes.
84
Tableau 7 : Analyse chimique quantitative des attapulgites du secteur d’étude et de deux
attapulgites de références.
% %
Ainsi les attapulgites faiblement carbonatées de Allou Kagne sont plus siliceuses et moins
alumineuses que les attapulgites des USA et d’Espagne. Diverses hypothèses ont été émises
quant à l’origine de la silice dans le minerai. On considère généralement que la silice
biogénique disséminée dans le sédiment (spécules d’éponges des environnements peu
profonds, tests de radiolaires des environnements pélagiques...) se dissout et précipite sous
forme d’opale. Ainsi l’analyse minéralogique montrera une présence importante de l’opale
dans le minerai d’attapulgite à carbonate faible de Allou Kagne.
85
Tableau 8 : Estimation semi-quantitative par diffractométrie aux rayons X sur poudre
désorientée des échantillons du secteur Est de Allou Kagne.
COMPOSITION %
Attapulgite 48 1 13 9 29
Calcaire 70 28 2
TTT
Les attapulgites ocres de Allou Kagne sont caractérisées par la présence de phyllosilicates, de
la calcite, du quartz et de l’opale (Fig. 47). La fraction argileuse de ce minerai est représentée
par deux phyllosilicates (palygorskite et de smectite) (90%) (Fig. 48b) et des teneurs faibles
de calcite, dolomie et de de silice (quartz et opale), (Fig. 48a).
1682
Lin (Counts)
2 10 20 30 40 50 60 70
2-Theta - Scale
AK OCRE E 3 23/01/15 - File: 10094912.RAW - Creation: 13/05/2015 14:40:59 00-003-0015 (D) - Montmorillonite (bentonite) - (Na,Ca)0.3(Al,Mg)2Si4O10(OH)2·xH2O
00-020-0688 (D) - Palygorskite - Mg5Si8O20(OH)2·8H2O 00-003-0736 (D) - Fluorapatite - Ca5(PO4)3F
00-001-0649 (D) - Quartz - SiO2
00-005-0586 (*) - Calcite, syn - CaCO3
Smectite-Attapulgite-Calcite-Quartz-Opale.
87
3164
Lin (Counts)
2 10 20 30 40 50 60 70
2-Theta - Scale
AK Ca E 2 23/01/15 - File: 10094909.RAW - Creation: 13/05/2015 11:49:59 00-005-0586 (*) - Calcite, syn - CaCO3
00-020-0688 (D) - Palygorskite - Mg5Si8O20(OH)2·8H2O 00-038-0448 (Q) - Opal - SiO2·xH2O
00-013-0595 (I) - Sepiolite - Mg4Si6O15(OH)2·6H2O 01-074-1687 (C) - Dolomite - CaMg(CO3)2
00-001-0649 (D) - Quartz - SiO2
Sépiolite-Attapulgite-Smectite-Calcite-Quartz-Dolomie
29%
Dans le secteur Est, la sédimentation commence par un niveau d’attapulgite à carbonate élevé
avec une faible fraction argileuse (48%) composés de sépiolite, d’un palygorskite et d’un
faible pourcentage de smectite. Au-dessus du niveau repère, l’attapulgite calcaire ocre est
caractérisée par l’absence de la sépiolite et une augmentation de la teneur en smectite.
COMPOSITION %
Ces attapulgites sont caractérisées par la présence de plus 75 % des phyllosilicates (tableau 8),
ce qui montre une importante fraction argileuse dans ce minerai. La teneur en opale est
également plus importante que la teneur en quartz.
La fraction argileuse est composée de palygorskite, sépiolite et smectite dans des proportions
variables d’un échantillon à un autre (Fig. 51).
89
Smectite-Sépiolite-Attapulgite-Quartz-Opale
Les attapulgites qui étaient naguère considérées comme des hormites (palygorskite et
sépiolite) par Garcia-Romero et al., 2007, sont plutôt caractérisées par la présence des trois
phyllosilicates : palygorskite, sépiolite et smectite.
Une étude réalisée par (Daoudi et al., 2009), sur la série sédimentaire du bassin de Ouarzazate
(Sud Maroc) montre que la palygorskite des barres carbonatées, représente 50 à 75% du stock
argileux. Dans cette unité supérieure, du même bassin, ce minéral y est toujours associé à la
sépiolite et parfois aux smectites. Les phyllosilicates (palygorskite, sépiolite, smectite) se
forment dans des sols mal drainés et plutôt alcalins (Beauchamp, 2005). A Allou Kagne, la
palygorskite est également liée aux smectites et aux sépiolites dans les deux secteurs étudiés
(Fig. 52).
De nombreux chercheurs ont étudié ces conditions basiques ou alcalines qui sont favorables à
la néoformation de phyllosilicates : un pH élevé (9 à 11), une activité élevée en Si, Mg et une
activité faible en Al, (Weaver et Beck, 1977). La néoformation des attapulgites dans des sols
calcimorphes ou croûtes calcaires pédologiques, (Singer, 1984) et dans les séries basiques
(Galan et Castillo, 1984 ; Hay et al., 1984) a été largement étudiée. Les différents résultats
obtenus par analyses chimiques et minéralogiques ont confirmé la présence des éléments
chimiques (Si, Mg, Al..) entrant dans la composition minéralogique des phyllosilicates
90
(palygorskite, smectite et sépiolite), des minéraux de précipitation chimique (calcite, dolomie,
quartz et opale) de Allou Kagne.
La carte de distribution des isovaleurs des attapulgites à carbonate faible varient entre 105 et
190 %. Les zones de fortes absorptions se trouvent au Nord et au Sud-ouest de la mine de
Allou Kagne.
91
Figure 53 : carte isovaleur de l’absorption du minerai d’attapulgite au niveau de Allou Kagne.
92
Figure 54 : Carte représentant la topographie et la position des logs au niveau de la zone
d’étude.
La figure 55, représente le log du sondage Gj116 réalisé à l’Ouest de la zone de Allou Kagne.
C’est la zone des attapulgites à carbonate faible, avec la présence d’une épaisse couche de
recouvrement sablo-argileux latéritique.
93
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage Gj116
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 20.00 M
Date d'impression 4/10/19
2.0
6.0
8.0
10.0
12.0
16.0
18.0
Au centre de la zone d’étude, la succession lithologique est plus complète par rapport à
l’Ouest de Allou Kagne. Ainsi dans cette zone nous avons la présence des attapulgites à
carbonate moyen, des attapulgites à carbonate élevé et les attapulgites à coloration ocre, (Fig.
56).
94
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage Ji55
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 25.00 M
Date d'impression 4/10/19
2.0
6.0
8.0
10.0
12.0
16.0
Ce sondage se trouve au pied de la falaise de Thiès. Ce secteur de Allou Kagne est caractérisé
par la présence d’une épaisse couche d’attapulgites à coloration ocre, (Fig. 57).
95
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage Kl71
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 33.00 M
Date d'impression 4/10/19
2.0
4.0
6.0
8.0
10.0
Argile ocre, oxydée par du fer ferrique
12.0
14.0
16.0
18.0
26.0
30.0
32.0
96
Le log Kt23 de la figure 58, se trouve au Sud de la zone d’étude, nous avons principalement
des attapulgites à carbonate moyen. Le mur n’est pas attient pendant le fonçage de ce puits, le
recouvrement est très faible dans ce secteur.
1.0 Recouvrement
Sablo-argileux avec des
2.0 gravillons latéritiques
4.0
6.0
8.0
10.0
18.0
20.0
22.0
24.0
97
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage Gb87
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 17.00 M
Date d'impression 18/10/19
2.0 Recouvrement
6.0 Sablo-argileux avec des
4.0 gravillons latéritiques
6.0
8.0
Attapulgite à carbonate
10.0
faible, friable, présence de
16.0 nodules de silex, taches
12.0 noires
14.0
1.0 Recouvrement
Sablo-argileux avec des
2.0 gravillons latéritiques
Attapulgite à carbonate
6.0 faible, friable, présence de
4.0 nodules de silex, taches
noires
6.0 Calcaire Paléocéne toit du
7.0 minerai
98
Le sondage Jq124, se trouve au Sud-Ouest de la zone d’étude. Ce secteur est marqué par
l’absence des attapulgites dans la plupart des sondages réalisés (Fig. 61). Le recouvrement est
principalement latéritique même si nous avons noté la présence du complexe sablo-argileux
avec les gravillons latéritiques.
2.0
4.0
6.0
8.0
Recouvrement
10.0 20.0 Sablo-argileux avec des
gravillons latéritiques
12.0
14.0
16.0
18.0
20.0
Le sondage Hn103 (Fig. 62), se trouve au Nord-Est de la zone d’étude vers la cuesta de Thiès,
nous avons une augmentation de l’altitude et une épaisse couche d’attapulgite à carbonate
élevé.
99
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage Hn103
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 25.00 M
Date d'impression 18/10/19
1.0 Recouvrement
Sablo-argileux avec des
2.0 gravillons latéritiques
4.0
6.0
8.0
10.0
18.0
20.0
22.0
24.0
La figure 63, représente le log synthétique du secteur de Allou Kagne. Il est représenté par le
puits Jq23. Ainsi nous avons la succession lithologique suivant du bas vers le haut : le
calcaire, l’attapulgite à carbonate élevé, le niveau gréseux phosphaté blanc, l’attapulgite à
100
carbonate moyen, l’attapulgite à carbonate faible, le niveau gréseux phosphaté ocre,
l’attapulgite à coloration ocre, le recouvrement (sable, argile, latérite).
2.0
Recouvrement Sablo-argileux avec
6.0
des gravillons latéritiques
4.0
6.0
7.5 Argile ocre, oxydée par du fer ferrique
7.6 Niveau repère gréso-phosphaté ocre,
8.0
10.0 fossilifère
10.0 Attapulgite à carbonate faible, friable,
présence de nodules de silex, taches
12.0 noires
24.0
26.0
Attapulgite à carbonate élevé, argile
35.0
28.0 compacte blanche, formant des bancs
rigides avec des niveaux de silex
30.0
32.0
34.0
36.0 Calcaire Paléocéne toit du minerai
36.0
101
différents faciès présents dans la zone d’étude. Ainsi le recouvrement (argile et latérite) est
très important à l’Ouest de Allou Kagne. C’est dans cette partie Ouest que nous avons la
prédominance des attapulgites à carbonate faible. L’Est de Allou Kagne est dominé par les
attapulgites ocre. Les attapulgites à carbonate élevé et moyen se trouvent au Sud et centre de
la zone d’étude la succession du gisement est plus complète (Fig. 64).
102
Figure 65 : Visualisation 3D des sondages avec les altitudes
103
Pour modéliser les différentes couches d’attapulgites, on ouvre notre projet « Attapulgites »
de départ et on crée un nouveau paramètre Mutliyer qu’on appelle « Attapulgites Multiyer ».
Le fonctionnement de ce programme est basé sur deux principes :
104
5.2.2 Les coupes verticales dans le Modèle (Cross section)
La figure 67, montre la position des coupes géologiques réalisées dans le modèle au niveau de
la zone d’étude à Allou Kagne.
La coupe verticale AA’ a été réalisée au Nord de la concession minière de Allou Kagne, elle
est orientée NE-SW. Au-dessus des calcaires qui se trouvent à la base de la coupe, les
attapulgites à coloration ocre ont une épaisseur supérieure à 20 m, cette épaisseur diminue en
se déplaçant vers le Sud-Ouest. Les attapulgites à carbonate faible se trouvent au centre de la
coupe. Nous avons noté une puissance plus importante des attapulgites à carbonate moyen au
SW. Cette coupe montre l’hétérogénéité du gisement d’attapulgite de Allou Kagne et la
fréquence des biseautages (Fig. 68).
La coupe verticale BB’ a été réalisée au Sud de la coupe AA’. Elle se trouve au Nord de la
mine à ciel ouvert de la SSPT, elle est orientée EW. Cette coupe verticale montre une épaisse
couche d’attapulgite à l’Est. Ainsi la puissance du minerai d’attapulgite est supérieure à 35 m
dans ce secteur. La diminution de l’épaisseur des attapulgites ocre, des attapulgites à
carbonate élevé et des attapulgites à carbonate moyen se fait latéralement d’Est vers l’Ouest
(Fig. 69). A l’Ouest de la zone d’étude nous avons une épaisse couche de recouvrement
(argile, latérite et sable).
La coupe verticale CC’ a été réalisée au Sud de la mine à ciel ouvert de la SSPT. Le SW est
caractérisé par une épaisse couche d’attapulgite carbonaté (attapulgite à carbonate moyen et
attapulgite à carbonate élevé) (Fig. 70). A certains endroits de cette coupe la puissance du
minerai carbonaté peut atteindre 30 m. A l’Ouest nous avons toujours une prédominance des
attapulgites à carbonate faible et une épaisse couche de recouvrement sablo-argileux
latéritique.
La coupe verticale DD’ traverse la mine de la SSPT, elle est également orientée Est-Ouest.
Cette coupe confirme la présence des attapulgites ocre, des attapulgites à carbonate moyen,
des attapulgites à carbonate élevés à l’Est de la zone d’étude. Leur épaisseur démunie vers
105
l’Ouest et ces attapulgites laissent finalement la place aux attapulgites à carbonate faibles
(Fig. 71). A l’extrême ouest de la zone d’étude, tous les sondages sont négatifs. Cette
disparition des attapulgites s’expliquerai par une érosion totale du minerai et laissant la place
à la latérite.
La dernière coupe réalisée dans le modèle est orientée Nord-Sud, elle traverse la partie Ouest
de la mine à ciel ouvert de la SSPT, (Fig. 72). A l’instar des autres coupes verticales réalisées
dans le modèle, cette coupe montre une hétérogénéité du gisement d’attapulgite de Allou
Kagne avec la présence de plusieurs types d’attapulgites.
106
Figure 67 : Carte de localisation des coupes géologiques dans la zone d’étude
107
Coupe verticale dans le modèle AA'
80.0
A A 80.0
’
70.0 70.0
60.0 60.0
10 M
REC V REC V
A T TO
50.0 50.0
REC V
ATCF
A T TO
REC V
ATTO REC V
ATCF
40.0 40.0
0
A T TO
REC V
A T TO
CAL
A T CE
CAL
N T
A R C
TO
GF O A T CM
E
C R
A
N A G
T L
CF
E O
M B
C R
A
N A C
T LE B
G
20.0 C R
A
N A C
T LE B
G
20.0
C R
A
N A C
T LE B
G
1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0
-50
0 M
108
Figure 69 : La coupe verticale BB’ dans le modèle
109
C Coupe verticale dans le modèle CC'
C
80.0 80.0
’
70.0 70.0
60.0 60.0
10 M
50.0 REC V 50.0
REC V
REC V REC V
REC V REC V
ATCM REC V
REC V
0
A T TO
REC V
NRGO
A T CF
ATCF
NT
A R TO
G O
NRGB NT
A R TO
G O
ATCM
NT
A R TO
G O
ATCM REC V
ATCM NT
A R TO
G O
ATCF NT
A R TO
G O
REC V
30.0 NRGB CAL
A T CM
30.0
ATCF ATCF ATCF ATCF
CAL
AR
N T G
CE B
ATCE
ATCE
NRGB A T CM A T CM
CAL
AR
N T G
CE B NRGB
ATCE CT
N
A AC
R LM
GEB
ATCF
NT
A RC
GM
EB
ATCF
NT
A RG
TO O
CAL
NT
A RC
GM
EB NT
A RG
CM
EB NT
A RG
CF
TO
EO
M B
CAL
ATCE
20.0 20.0
CAL
ATCE
CAL
CAL
CAL
NT
A RC
GM
EB
CAL
-200 M 0
110
Figure 71 : La coupe verticale DD’ dans le modèle
111
Figure 72 : La coupe verticale EE’ dans le modèle
112
5.2.3 Les visualisations du modèle sur un document 3D
Pour générer un premier modèle, il faut au préalable effectuer un codage des données qui
consiste à une interprétation de la pile stratigraphique pour déterminer les interfaces à
modéliser et leur nature. A l’issue du codage, le résultat est ajouté dans l’arbre MultiLayer («
Codage données »), et un nouveau document log est créé (« Log sur Codage données »).
Il faut ensuite créer une grille modèle brute qui stocke le résultat des interpolations brutes
avant découpages des surfaces et une grille modèle finale qui stocke les surfaces et épaisseurs
finales après découpage des surfaces. Enfin, on peut représenter les différentes surfaces
modélisées sur un document 3D dans Multiyer.
L’Est de la zone de Allou Kagne, qui se trouve au pied de la falaise de Thiès, est caractérisé
par la présence d’une épaisse couche d’attapulgite à carbonate élevé et le centre de cette partie
Est de la d’étude est occupé par les attapulgites à coloration ocre. Nous avons l’absence des
attapulgites à carbonate faible (Fig. 73).
Dans la face Nord du modèle, le gisement montre deux parties : à l’Est de cette face Nord, les
attapulgites à coloration ocre et les attapulgites à carbonate élevé dominent, cependant à
l’Ouest de cette face Nord, l’épaisseur du minerai d’attapulgite est très faible (Fig. 74).
113
Figure 74 : Visualisation 3D dans le modèle (face nord)
Le secteur Nord Allou Kagne est marqué par la présence d’une épaisse couche de latérite.
C’est dans ce secteur que nous avons les attapulgites à carbonate faible (Fig. 75).
114
Figure 76 : Visualisation 3D dans le modèle (face sud)
Attapulgite ocre 4 484 800 8,23 36 929 965 0,7 25 850 975,5
Le gisement d’attapulgite de Allou Kagne est marqué par la présence des différents types
d’attapulgites. Dans ce secteur les attapulgites à carbonate élevé sont plus importantes avec
45 224 130.6 tonnes suivi des attapulgites à moyen avec 29 966 501.8 tonnes. L’exploitation
industrielle du minerai d’attapulgite se fait par un système mélange entre les différents types
d’attapulgites pendant la production.
116
CHAPITRE 7 : ETUDE LITHOLOGIQUE, CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DES ATTAPULGITES DE FOULOUM
La falaise de Thiès est une cuesta molle située à la base de la presqu’île du Cap vert (Sénégal)
à l’Ouest immédiat de la ville de Thiès. Le secteur de FOULOUM est situé au Nord de la
concession minière de Allou Kagne de la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiès. La
zone d’étude se trouve au pied de la falaise de Thiès entre Pout à l’Ouest, Daral Peluh sur la
cuesta et le village de FOULOUM au Nord (Fig. 77).
117
Ainsi en 1987, une campagne de prospection a été réalisée par une mission de la Direction des
mines et de la géologie dans le secteur de FOULOUM. Les 78 puits foncés ont permis de
mettre en évidence un gisement de 9 km de long et de 2 km de large.
Dans le cadre de ses activités d’exploration par sondage, la Société Sénégalaise des
Phosphates de Thiès (SSPT) a réalisé dans ce secteur plusieurs campagnes de forages. Ainsi
ces forages sont positionnés sur l’axe Nord-Sud au pied de la cuesta de Thiès (Fig. 78). Les
altitudes de la zone d’étude varient de 40 à 62 m.
118
Figure 78 : Position des forages de FOULOUM
L’exploitation des données de forages, l’étude des affleurements et les coupes géologiques
nous ont permis de réaliser l’étude lithologique du secteur de FOULOUM. Ainsi dans ce
secteur nous avons de bas en haut (Fig. 79) :
119
Les attapulgites blanc grisâtre contiennent des niveaux riches en petit silex de couleur brun
foncé à miel avec de nombreuses taches blanches probablement de phosphates de chaux. La
zone Nord est caractérisée par un minerai d’attapulgite carbonaté, et riche en silex. Les
teneurs en CaCO3 sont très élevées. Dans ce secteur la puissance du minerai d’attapulgite peut
atteindre 26 m. Au sud en direction de la route nationale N°2, le gisement d’attapulgite
présente deux niveaux : un niveau supérieur d’une puissance de 3 à 5 m, représenté par les
attapulgites à carbonate faible avec des tâches ocre tandis que le second niveau inférieur est
représenté par les attapulgites à carbonate moyen et élevé. La puissance du minerai se
trouvant dans ce niveau peut atteindre 24 m. Les attapulgites de Fouloum restent feuilletées
dans l’ensemble. Ce niveau inférieur correspond aux attapulgites carbonatées du secteur de
Allou Kagne.
Dans ce secteur le niveau grés phosphaté blanc, présente le même contenu paléontologique
(macro fossiles) que dans le secteur de Allou Kagne. Ainsi nous avons noté la présence de
molles internes de lamellibranches, des coquilles de gastéropodes, des dents de poissons) dans
ce niveau grés phosphaté.
Les attapulgites sont recouvertes de sol argileux, d’argile ocre seule ou mélangées avec de la
latérite, la latérite gravillonnaire ou de latéritoïdes phosphatée
120
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage f31
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 27.00 M
Date d'impression 6/11/19
4.0
8.0
10.0
12.0
16.0
18.0
20.0
22.0
Attapulgite à carbonate élevé, argile compacte blanche,
26.0
formant des bancs rigides avec des niveaux de silex
24.0
26.0
27.0 Calcaire paléocéne toit du minerai
121
2. ETUDE CHIMIQUE DES ATTAPULGITES DU SECTEUR DE
FOULOUM
Un second secteur intermédiaire au Sud-Est, avec des isovaleurs dont les pourcentages
varient entre 16 et 25%. C’est dans le secteur des attapulgites à carbonate moyen.
Toute la partie nord de la zone d’étude est occupée par les attapulgites à carbonate
élevé et les marnes, les teneurs en CaCO3 varient entre 30 et 50%.
122
Figure 80 : Variation du taux de CaCO3 des attapulgites dans la zone de FOULOUM
123
Ainsi les parties Ouest et Sud du secteur de Fouloum sont caractérisées par :
Les résultats de l’analyse chimique par fluorescence aux rayons X de cet échantillon
d’attapulgite sont dans le Tableau 11.
Attapulgite de FOULOUM
Les résultats d’analyses présentent un taux élevé de CaO (17.40%) et de MgO (12.75%)
comme les attapulgites à carbonates élevé de Allou Kagne CaO (17.20%) et MgO (11.85%).
124
Le gisement d’attapulgite de Fouloum, même s’il présente un niveau à carbonate faible au
Sud-Ouest, il se présente majoritairement carbonater.
COMPOSITION %
TTT
125
2% 1% 13%
41%
43%
2%
37%
61%
Au Sud, nous avons des absorptions d’eau comprises entre 80 et 130 %, ces valeurs
sont proches des valeurs d’absorption du minerai à carbonate faible de Allou Kagne.
126
Au centre et le Nord de la zone d’étude les pourcentages d’absorptions sont faibles, ce
qui correspond à la zone des minerais à carbonate de calcium élevé.
Les analyses minéralogiques ont montré la présence de palygorskites (61%), sépiolite (37%)
et smectites (2%) dans le gisement de Fouloum.
128
Figure 84 : Carte représentant la position des logs dans la zone d’étude
129
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage f8
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 25.00 M
Date d'impression 6/11/19
2.0
Recouvrement Sablo-argileux avec des gravillons
5.5
latéritiques
4.0
6.0
10.0
12.0
14.0
16.0
Attapulgite à carbonate moyen, argile compacte, grise à
24.0 blanchatre, se debite en plaquettes avec parfois des
nodules de silex
18.0
20.0
22.0
24.0
25.0 Calcaire paléocéne toit du minerai
130
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage f31
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 27.00 M
Date d'impression 6/11/19
4.0
8.0
10.0
12.0
16.0
18.0
20.0
22.0
Attapulgite à carbonate élevé, argile compacte blanche,
26.0
formant des bancs rigides avec des niveaux de silex
24.0
26.0
27.0 Calcaire paléocéne toit du minerai
131
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage f32
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 27.00 M
Date d'impression 6/11/19
2.0
4.0
6.0
8.0
10.0
12.0
16.0
18.0
20.0
22.0
24.0
26.0
27.0 Calcaire paléocéne toit du minerai
132
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage f22
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 22.00 M
Date d'impression 6/11/19
2.0
4.0
6.0
8.0
10.0
14.0
16.0
18.0
20.0
22.0
133
Figure 89 : Visualisation 3D des sondages avec les altitudes
La visualisation des sondages dans la zone d’étude, montre la présence des attapulgites à
carbonate élevé vers la cuesta et Nord, (Fig. 90).
134
formation la plus ancienne (le calcaire paléocène (CAL)) jusqu’à la formation la plus récente
(le recouvrement (RECV)), puis on définit les surfaces d’érosion entre deux formations s’il
y’a lieu.
La coupe verticale AA’ réalisée dans le modèle est orientée extrême NNE-SSW. A l’Est, le
gisement d’attapulgite de FOULOUM est caractérisé par une épaisse couche d’attapulgite à
carbonate élevé (25m) et un recouvrement argileux latéritique faible. Le gisement devient
hétérogène au fur et à mesure qu’on se déplace vers le Sud de la zone d’étude. En effet nous
avons une diminution de l’épaisseur du minerai d’attapulgite et une augmentation de la
puissance des attapulgites à carbonate moyen et des attapulgites à carbonate faible (Fig. 93).
La coupe verticale BB’ réalisée dans le modèle est orientée NNE-SSO. La coupe démarre à
l’Est au pied de la falaise de Thiès, nous avons une épaisse couche d’attapulgite à carbonate
élevé. Cette coupe confirme l’hétérogénéité du gisement d’attapulgite au Sud avec la présence
des attapulgites à carbonate moyen, des attapulgites à carbonate faible (Fig. 94).
135
Figure 92 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude.
136
Figure 93 : La coupe verticale AA’ dans le modèle
137
Figure 94 : La coupe verticale BB’ dans le modèle
138
5.3.2 Les visualisations du modèle sur un document 3D
La visualisation 3D du gisement d’attapulgite de FOULOUM, montre la superposition des
différents types d’attapulgites. Cette Sud montre une prédominance des attapulgites à
carbonate élevé vers l’Est (Fig. 95). Nous avons une diminution de la puissance de ce type
d’attapulgite vers le Sud-Ouest.
La visualisation 3D des deux faces (Ouest et Sud), (Fig. 96), confirme la diminution de
l’épaisseur du minerai d’attapulgite à carbonate élevé dans ces secteurs.
Les secteurs Nord et Est de Fouloum sont caractérisés par la disparition des attapulgites à
carbonate faible, des attapulgites à carbonate moyen et des attapulgites à coloration ocre.
139
Nous avons une épaisse couche d’attapulgite à carbonate élevé dans ces secteurs, (Fig. 97 et
Fig. 98)
140
5.3.3 Estimation des réserves dans le gisement de FOULOUM
L’estimation des réserves d’attapulgite dans le gisement de Fouloum est mentionnée dans le
tableau 13. Ce secteur est marqué par la présence d’une épaisse couche d’attapulgite à
carbonate élevé (épaisseur moyenne de 18.28 m et un tonnage de 97 867 083.6 tonnes).
Attapulgite à 6 609 600 18,28 120 823 560 0,81 97 867 083,6
carbonate élevé
141
CHAPITRE 8 : ETUDE LITHOLOGIQUE, CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DES ATTAPULGITES DE THIEO
Ce secteur se trouve au Sud de la concession minière de la SSPT de Allou Kagne. Elle est
orientée NW-SE et est localisée entre la falaise de Thiès à l’Est et le Horst de Diass à l’Ouest.
Nous avons noté la présence de plusieurs carrières de calcaire à ciel ouvert.
Figure 99 : Image capturée Google Earth, (05.11.2019) de la zone de Thiéo avec la position
des forages.
La carte MNT (Model Numérique et Terrain) (Fig. 100), montre plusieurs buttes entre Thiéo
et Ngolfagnig. A certains endroits l’altitude de la falaise de Thiès peut atteindre 140 m. Ainsi
nous avons noté la présence de plusieurs buttes comme celle de Thiéo et de Ngolfagnig.
142
Figure 100 : Carte de localisation et le modèle numérique de terrain (MNT) de la zone Thiéo
Le minerai d’attapulgite est recouvert par la terre noire végétal argileuse, gris-noire et les
gravillons latéritiques. Cette zone est caractérisée par la présence de plusieurs vallées
correspondant aux versants de la cuesta de Thiès. Ces vallées sont remplies par des argiles
noirâtres et de la latérite ferrugineuse.
La partie supérieure du minerai est altérée gris-blanchâtre feuilletée tandis que la partie basale
présente une alternance de plaquettes de 1 à 5 cm et des nodules de silex. Dans cette zone
nous avons identifié une épaisse couche d’attapulgite à carbonate moyen. Les sondages
réalisés n’ont pas atteint le mur. C’est le gisement d’attapulgite de Allou Kagne qui se
poursuit au Sud avec les attapulgites à carbonate moyen et les attapulgites à carbonate élevé.
Les sondages ont coupé quelques niveaux d’attapulgites à carbonate faible dans ce secteur.
143
Au Sud de la route Thiés-Sindia :
Les attapulgites :
Au-dessus du calcaire du paléocène, les attapulgites développent une série de niveaux bien
stratifiés de base irrégulière. La géométrie de la couche d’attapulgite est contrôlée par la
tectonique et le relief. Cette zone est caractérisée par la présence de plusieurs buttes de plus de
100 m d’altitude avec la présence d’attapulgite à carbonate faible au niveau de leurs flancs. Le
minerai d’attapulgite à carbonate faible est très friable et présente plusieurs nodules de silex.
Les sondages ont recoupé plusieurs niveaux d’attapulgites à carbonate moyen. A l’instar du
secteur de Allou Kagne, le gisement d’attapulgite de Thiéo-Ngolfagnig est très hétérogène.
Dans ce secteur, les dépôts du quaternaire sont représentés par un sol végétatif argileux gris
noir peu épais entre 1 et 3 m en moyenne. Il s’accumule sous forme de glacis au pied de la
144
falaise et au fond des vallées. Nous avons également des sols végétaux gris brun et enfin une
faible couche de sable dunaire de type éolien.
Recouvrement Sablo-argileux
3.0
avec des gravillons latéritiques
2.5
Attapulgite à carbonate faible,
5.0 friable, présence de nodules de
silex, taches noires
5.0
12.5
17.5
19.0 Calcaire paléocéne toit du minerai
Sur le plan tectonique, les structures détectées dans la zone correspondent à deux étapes :
145
Failles de direction approximative Est-Ouest perpendiculaires et postérieures aux
précédentes qui se manifestent par quelques dykes décelés et par une prolifération de
petits marigots coulant Est-Ouest entre lesquels le recouvrement est peu ou très important
dénotant ainsi des compartiments soulevés qui correspondent à la zone de faible
recouvrement et des compartiments effondrés correspondant à la zone de fort
recouvrement.
Figure 102 : Variation lithologique en fonction du taux de CaCO3 dans la zone de Thiéo
146
Tableau 14 : Composition chimique des échantillons d’attapulgites de Thiéo (éléments
majeurs).
Attapulgite Thiéo
Ce secteur est caractérisé par une faible concentration de CaO (1.42%), MgO (7.07%), ce qui
explique la concentration en CaCO3 des attapulgites de Thiéo-Ngolfagnig. Ces attapulgites
semblent être très proche du minerai à carbonate faible à l’Ouest de Allou Kagne (CaO
1.59%). En revanche le secteur de Thiéo-Ngolfagnig est marqué par une forte concentration
en SiO2 (75.30%) par rapport aux secteurs de Allou Kagne (49.23%) et de Fouloum (37.67%).
147
Figure 104 : Répartition des phyllosilicates dans l’échantillon d’attapulgite de Thiéo
Figure 105 : Carte de représentation de la topographie et de la position des logs dans la zone
d’étude
148
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage T9
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 15.00 M
Date d'impression 14/11/19
Recouvrement Sablo-argileux
2.0
avec des gravillons latéritiques
2.5
5.0
12.5
15.0
149
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage T7
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 20.00 M
Date d'impression 14/11/19
7.5
10.0
15.0
17.5
20.0
150
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage T2
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 18.00 M
Date d'impression 14/11/19
2.5
Attapulgite à carbonate faible,
7.0 friable, présence de nodules de
silex, taches noires
5.0
7.5
151
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage T5
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 11.00 M
Date d'impression 14/11/19
2.5
10.0
La figure, 111 donne une visualisation des sondages avec la succession lithologique.
152
Figure 111 : Visualisation 3D des sondages dans le modèle
La coupe AA’ a été réalisée au Nord de la zone d’étude, de direction E-W. La partie Est de
cette coupe est marquée par la prédominance des attapulgites à carbonate élevé (Fig. 114).
153
Les attapulgites à carbonate faible apparaissent au niveau des bas-fonds ou parfois au niveau
des buttes.
La coupe BB’ a été réalisée à l’Ouest de la zone d’étude, elle est dirigée Nord-Sud. Cette
coupe confirme l’hétérogénéité du gisement d’attapulgite de Thiéo, qui est une continuité de
celui de Allou Kagne vers le Sud. Nous avons les attapulgites à carbonate faible, les
attapulgites à carbonate moyen et les attapulgites à carbonate élevé (Fig. 115), à l’image du
secteur Sud de Allou Kagne.
Figure 113 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude
154
Figure 114 : La coupe verticale AA’ dans le modèle
155
Figure 116 : Visualisation 3D dans le modèle (face nord)
La face Sud de la zone d’étude, est caractérisée par présence des attapulgites à carbonate
faible. Nous avons également une diminution des altitudes dans ce secteur, (Fig. 117).
156
A l’Ouest nous avons la présence des différents types d’attapulgites même si les attapulgites à
carbonate faible une faible puissance par rapport aux types d’attapulgites (attapulgite à
carbonate moyen et attapulgite à carbonate élevé), (Fig. 118).
L’Est de la zone d’étude se trouve au pied de la falaise de Thiès, nous constatons une
prédominance des attapulgites à carbonate élevé, (Fig. 119).
157
CHAPITRE 9 : ETUDE LITHOLOGIQUE, CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DES ATTAPULGITES DE GAGNABOUGOU-
NIANING
La zone de Gagnabougou-Nianing est située au Sud du département de Mbour dans la région
de Thiès. Dans ce secteur deux carrières à ciel ouvert sont en cours d’exploitation. La Société
Sénégalaise des Phosphates de Thiès extrait les attapulgites de Gagnabougou (Warang) dans
la première mine à ciel ouvert à côté du village de Gagnabougou (Fig. 120). Cette concession
minière de la SSPT, se trouve dans les forêts classées de Nianing et de Balabougou.
La seconde mine à ciel ouvert se trouve à Nianing oû la société PROCHIMAT extrait des
attapulgites (Fig. 120). Dans ce secteur nous avons prélevé 07 échantillons pour réalisés des
analyses de densité, humudité, d’absorption et de CaCO3.
Figure 120 : Localisation des mines à ciel ouvert (Image capturée de Google Earth,
05.11.2019)
158
Figure 121 : Carte de localisation de zone de Gagnabougou
159
Figure 122 : Carte de localisation des sondages réalisés au niveau de la zone d’étude.
160
A Nianing, les attapulgites carbonate faible se trouvent juste au-dessus du calcaire paléocène
affleurant dans les marigots de Mbaling et de Tiémassas. La puissance moyenne de ces
attapulgites est de 12 m (Fig. 123B).
161
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage w21
Echelle 1 / 100
Tranche de profondeur 0.00 M - 12.50 M
Date d'impression 6/11/19
4.0
6.0
10.0
12.0
12.5 Calcaire paléocéne toit du minerai
162
le gisement d’attapulgite de Gagnabougou est homogène. C’est un minerai qui a une teneur en
CaCO3 faible.
Attapulgite de Gagnabougou
Les résultats d’analyses présentent un taux faible de CaO (3.15%) et de MgO (9.495%)
comme les attapulgites à carbonates faible de Allou Kagne CaO (1.59%) et MgO (6.09%). En
163
revanche ces attapulgites présentent un taux faible de SiO2 (54.64%) par rapport aux
attapulgites à carbonate faible de Allou Kagne (62.59%).
N1 84 70 8 6 4 3 3 7
N2 80 67 8 5 4 5 3 8
N3 90 84 5 1 3 1 1 6
N4 87 80 4 3 7 2 1 4
N5 88 76 4 8 6 1 1 4
N6 85 74 6 5 5 1 1 8
N7 63 49 11 3 3 8 16 10
N8 91 78 5 8 3 3 2 5
N9 86 72 6 8 5 1 1 6
N10 91 78 4 10 4 1 1 4
164
N11 91 78 7 7 3 1 1 5
Ces résultats montrent que le minerai de Gagnabougou est très riche en palygorskite et pauvre
en minerai de précipitation chimique (calcite, dolomie). Dans le but de confirmer ces
résultats, une seconde détermination de la composition minéralogique de trois échantillons en
provenance de la mine de Gagnabougou a été réalisée (Tableau 17).
N12 92 2 5
N13 88 5 7
N14 86 5 9
Les résultats d’analyses confirment une bonne présence des phyllosilicates dans le minerai
d’attapulgite de Gagnabougou et l’absence de la calcite et de la dolomie (tableau 16). La
figure (Fig. 126) montre le diffractogramme de l’échantillon d’attapulgite (N°12).
165
2520
Lin (Counts)
2 10 20 30 40 50 60 70
2-Theta - Scale
WARANG E 4 - File: 10094910.RAW - Creation: 13/05/2015 12:46:59 00-038-0448 (Q) - Opal - SiO2·xH2O
00-020-0688 (D) - Palygorskite - Mg5Si8O20(OH)2·8H2O 00-003-0736 (D) - Fluorapatite - Ca5(PO4)3F
00-013-0595 (I) - Sepiolite - Mg4Si6O15(OH)2·6H2O 00-002-0014 (D) - Montmorillonite (Clay) - NaMgAlSiO2(OH)H2O
00-001-0649 (D) - Quartz - SiO2
166
Cet échantillon présente 80% d’attapulgite, 17% de smectite et 3 % de sépiolite (Fig. 127). Ce
minerai est également composé de quartz et d’opale à des proportions très faibles (Fig. 128).
167
Figure 129 : Variation du taux de l’absorption d’eau des attapulgites de Gagnabougou
168
Figure 130 : Photographie de la mine à ciel ouvert de PROCHIMAT dans secteur de Nianing
Après un long chassage au soleil de ces échantillons, nous avons procédé à la détermination
qualitative de ces échantillons. Les résultats d’analyse se trouvent dans le tableau 18. Ainsi les
attapulgites de mine de Nianing présentent une teneur en CaCO3 faible (3.3 %) au même titre
que les attapulgites du gisement de Gagnabougou. Nous avons noté une très forte absorption
(185.6%).
169
5 7.2 2.5 393 202.8
Une analyse chimique par fluorescence aux Rayons X (XRF), réalisée sur le minerai
d’attapulgite de Nianing a donné les résultats suivants (Tableau 19).
Attapulgite de Nianing
Ces résultats d’analyse qualitatives (teneur en oxydes, CaCO3, absorption…), montrent une
proximité entre les attapulgites de Gangnabougou et celles de Nianing.
170
Figure 131 : Carte montrant la position des logs choisis dans la zone d’étude.
171
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage w10
Echelle 1 / 100
Tranche de profondeur 0.00 M - 16.00 M
Date d'impression 6/11/19
4.0
6.0
8.0
10.0
12.0
14.0
Figure 132 : Colonne stratigraphique du sondage w10 réalisée au Nord de la zone d’étude
172
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage w17
Echelle 1 / 100
Tranche de profondeur 0.00 M - 13.00 M
Date d'impression 6/11/19
2.0
4.0
6.0
10.0
12.0
Figure 133 : Colonne stratigraphique du sondage w17 réalisée à l’Ouest de la zone d’étude
173
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage w21
Echelle 1 / 100
Tranche de profondeur 0.00 M - 12.50 M
Date d'impression 6/11/19
4.0
6.0
10.0
12.0
12.5 Calcaire paléocéne toit du minerai
Figure 134 : Colonne stratigraphique du sondage w21 réalisée à l’Est de la zone d’étude
174
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage w50
Echelle 1 / 100
Tranche de profondeur 0.00 M - 12.50 M
Date d'impression 6/11/19
2.0
4.0
6.0
10.0
12.0
Figure 135 : Colonne stratigraphique du sondage w50 réalisée au Sud de la zone d’étude
175
Figure 136 : Visualisation 3D des sondages dans le modèle
Les altitudes par rapport au niveau de la mer sont faibles, (Fig. 137).
176
(le recouvrement (RECV)), puis on définit les surfaces d’érosion entre deux formations s’il
y’a lieu.
La coupe verticale AA’ réalisée dans modèle est orientée Nord-Sud dans la zone d’étude. La
couche d’attapulgite à carbonate faible est plus épaisse au Sud (12m). (Fig. 140)
La coupe verticale BB’ réalisée dans le modèle est orientée Est-Ouest dans la zone d’étude.
Dans ce secteur le gisement d’attapulgite est constitué d’un recouvrement sablo-argileux et
quelque fois latéritique, de l’attapulgite à carbonate faible (Fig. 141). La couche d’attapulgite
à carbonate faible est plus épaisse au Nord. Les attapulgites à carbonate élevé, les attapulgites
carbonate moyen et les attapulgites à coloration ocre sont absentes dans le secteur de Nianing-
Gagnabougou.
177
Figure 139: Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude
178
Figure 140 : La coupe verticale AA’ dans le modèle
179
Figure 141 : La coupe verticale BB’ dans le modèle
180
6.5 Les visualisations du modèle sur un document 3D
La visualisation 3D du gisement d’attapulgite de Nianing-Gagnabougou, montre la présence
d’un seul type d’attapulgite (attapulgite à carbonate faible), contrairement au gisement de
Allou Kagne. Les différentes faces (Fig. 142, 143, 144) du modèle montrent les attapulgites à
carbonates faible surmontées par un recouvrement sablo-argileux avec la présence de
quelques gravillons latéritiques.
181
Figure 144 : Visualisation 3D dans le modèle (face est)
182
CHAPITRE 10 : ETUDE LITHOLOGIQUE, CHIMIQUE ET
MINERALOGIQUE DES ATTAPULGITES DE MBODIENE
Ce secteur se trouve au Sud-Ouest des mines de Nianing et de Gagnabougou. Depuis 2000, la
société Sénégal-Mine exploite les attapulgites de Mbodiéne pour l’approvisionnement du
marché international des litières animales.
Figure 145 : Localisation des mines à ciel ouvert (image Google earth, 05.11.2019)
En 1965, L. Wirth et son équipe ont effectué 18 puits de prospection, le long de la route
Nianing-Joal sis à 18 km de Mbour, (Fig. 146). Les trois séries de 6 puits laissent apparaitre
un recouvrement faible (2 m) pour une puissance d’attapulgite légèrement carbonaté de 5 m.
Ils noté la présence d’un puits d’eau réalisé dans le village Peul de Peulga, ce puits a une
puissance de plus 30 m de minerai d’attapulgite selon le témoignage des autochtones.
En plus de la présence du fer due certainement aux dépôts latéritiques entrainés par les eaux
de ruissellement, ils ont trouvé des teneurs en CaCO3 supérieur ou égale 18%. Ces teneurs en
183
fer et en chlorure de sodium sont un peu plus élevées. La présence du chlorure de sodium est
due certainement à la proximité de la mer.
Figure 146 : Plan d’implantation des puits le log de la route Nianing-Joal (Wirth, 1968).
184
La carte MNT (Model Numérique de terrain) de la zone d’étude montre des altitudes très
faibles (fig. 147). Dans le cadre de ses activités d’exploration et d’exploitation du minerai
d’attapulgite dans sa concession minière de Mbodiéne, la Société Sénégalaise des Phosphates
Thiès (SSPT) a réalisé 65 forages carottés à proximité du village de Peulga et de Roff sur la
route Mbour-Joal (Fig. 147, 148).
185
Figure 148 : Carte de localisation des sondages dans la zone d’étude
Les calcaires paléocènes qui représentent le mur des attapulgites est très difficile d’accès par
forage, qui rendent très difficile la poursuite des forages. La puissance du minerai peut
atteindre 18 m dans certains endroits de la zone d’étude. Aucun forage n’a recoupé le niveau
grés phosphaté blanc ou ocre pendant cette campagne. Le minerai d’attapulgite est légèrement
carbonaté par rapport aux attapulgites de Allou Kagne. Le minerai d’attapulgite de Mbodiéne
est riche en sable fin. Le recouvrement de ces attapulgites est constitué d’argile noire « poto-
poto » avec une épaisseur moyenne est 1.8 m. A la fin des puits M64, M60 et M11, juste
avant les venues d’eau dans les forages, nous avons remarqué l’apparition des attapulgites à
carbonate faible. Deux hypothèses peuvent être émises :
hypothèse 1 : la fin des puits montre le début d’une couche d’attapulgite à carbonate
faible de type Nianing-Gagnabougou avec comme argument les faibles taux de CaCO3
observés ;
hypothèse 2 : la fin des puits se situe à proximité du mur calcaire. Des sondages
complémentaires sont nécessaires pour confirmer ou infirmer ces hypothèses.
186
Le log synthétique du gisement de Mbodiéne, présente du bas vers le haut : le calcaire
paléocène, l’attapulgite à carbonate moyen, le recouvrement sablo-argileux avec quelques
rares gravillons latéritiques (Fig. 149).
4.0
6.0
8.0
14.0
16.0
Attapulgite à carbonate faible,
friable, présence de nodules de
18.0 18.5 silex, taches noires
19.0 Calcaire Paléocéne toit du minerai
187
2. CARACTERISATION CHIMIQUE DES ATTAPULGITES DE
MBODIENE :
188
Des travaux effectués sur l’attapulgite de Mbodiéne (Sylla, 2015), ont donné la composition
chimique suivante : Si : 42.92%, Mg : 13.2%, Ca : 17.12%, Fe : 15.16%, Al : 6.97%
confirment sa teneur en magnésium supérieur à celle de l’aluminium et du fer.
189
Figure 152 : Composition minéralogique des attapulgites de Mbodiéne
2144
Lin (Counts)
2 10 20 30 40 50 60 70
2-Theta - Scale
MBODIENE E 5 23/01/15 - File: 10094911.RAW - Creation: 13/05/2015 13:43:58 01-074-1687 (C) - Dolomite - CaMg(CO3)2
00-020-0688 (D) - Palygorskite - Mg5Si8O20(OH)2·8H2O
00-001-0649 (D) - Quartz - SiO2
00-002-0014 (D) - Montmorillonite (Clay) - NaMgAlSiO2(OH)H2O
190
Figure 154 : Distribution des phyllosilicates dans l’échantillon d’attapulgite de Mbodiéne
191
5. CONSTRUCTION DU MODELE MULTICOUHE DU GISEMENT DE
MBODIENE
Figure 156 : Carte représentant la position des logs choisis dans la zone d’étude
192
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage M4
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 13.00 M
Date d'impression 13/11/19
2.0
4.0
10.0
12.0
193
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage M11
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 18.00 M
Date d'impression 13/11/19
2.0
Recouvrement Sablo-argileux
5.8
avec des gravillons latéritiques
4.0
6.0
8.0
14.0
16.0
Attapulgite à carbonate faible,
friable, présence de nodules de
18.0 silex, taches noires
18.0
Figure 158 : Colonne stratigraphique du sondage M11 réalisée à l’Est de la zone d’étude
194
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage M28
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 13.00 M
Date d'impression 13/11/19
Recouvrement Sablo-argileux
2.0
avec des gravillons latéritiques
2.0
4.0
6.0
Attapulgite à carbonate moyen,
argile compacte, grise à
13.0 blanchatre, se debite en
8.0 plaquettes avec parfois des
nodules de silex
10.0
12.0
Figure 159 : Colonne stratigraphique du sondage M28 réalisée à l’Est de la zone d’étude
195
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage M53
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 15.00 M
Date d'impression 13/11/19
2.0
4.0
6.0
Attapulgite à carbonate moyen,
argile compacte, grise à
8.0 15.0 blanchatre, se debite en
plaquettes avec parfois des
nodules de silex
10.0
12.0
14.0
Figure 160 : Colonne stratigraphique du sondage M53 réalisée à l’Est de la zone d’étude
196
Nom du document Log Nouveau Log
Nom du sondage M36
Echelle 1 / 150
Tranche de profondeur 0.00 M - 13.00 M
Date d'impression 13/11/19
Recouvrement Sablo-argileux
2.0
avec des gravillons latéritiques
2.0
4.0
6.0
Attapulgite à carbonate moyen,
argile compacte, grise à
13.0 blanchatre, se debite en
8.0 plaquettes avec parfois des
nodules de silex
10.0
12.0
Figure 161 : Colonne stratigraphique du sondage M36 réalisée à l’Est de la zone d’étude
197
Figure 162 : Visualisation 3D des sondages dans le modèle
Les altitudes sont très peu variables dans la zone d’étude, Fig. 163.
198
PILE STRATIGRAPHIQUE MODELISEE
C:\Users\SOUMARE\Desktop\mbodiéne\mbodiéne.mly
La coupe verticale AA’ passe à côté de la mine à ciel ouvert de la Société Sénégalaise des
Phosphates de Thiès. Elle est orientée NNE-SSW, le gisement est constitué d’attapulgite à
calcaire moyen et un niveau très faible d’attapulgite à carbonate faible sur toute la coupe
verticale réalisée dans le modèle (Fig. 166)
La coupe verticale BB’ a été réalisée au Sud de la zone d’étude. Dans ce secteur le
recouvrement argileux latéritique est un plus important qu’au Nord, (Fig. 167).
199
Figure 165 : Carte de localisation des coupes réalisées dans la zone d’étude
200
Figure 166 : La coupe verticale AA’ dans le modèle
201
5.3.2 Les visualisations du modèle sur un document 3D
La description tridimensionnelle des formations rencontrés montre du bas vers le haut :
l’attapulgite à carbonate faible, l’attapulgite à carbonate moyen et le recouvrement sablo-
argileux, Fig. 168, 169, 170.
La visualisation 3D, dans le modèle montre une diminution de l’épaisseur du minerai vers le
Nord-Est, Fig. 169.
202
Figure 170 : Visualisation 3D dans le modèle (face ouest)
Les résultats de l’estimation sont dans le tableau 21. Dans ce secteur la couche d’attapulgite à
carbonate moyen est épaisse (15.18 m). Les venues d’eau sont également observées dans ce
secteur.
203
Tableau 21 : Estimation des réserves d’attapulgites dans le secteur de Mbodiéne
Attapulgite à carbonate 1 780 800 15,18 27 027 978 0,78 21 081 822,8
moyen
Attapulgite à carbonate 1 780 800 0,98 1 751 716 0,58 1 015 995,28
faible
204
CHAPITRE 11 : ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (ACP)
DES GISEMENTS D’ATTAPULGITE DE L’OUEST DE LA REGION DE
THIES
Pour analyser les données quantitatives (analyses chimiques et minéralogiques) réalisées sur
des gisements d’attapulgites de la partie Ouest de la région de Thiès. Nous avons utilisé
l’Analyses en Composantes Principales (ACP), avec le logiciel XLSTAT. Avec cette
méthode de détermination, nous pouvons visualiser et analyser les corrélations entre des
variables et des observations.
Les variables sont les teneurs en SiO2, Al2O3, MgO, Fe2O3, et CaO tandis que les observations
sont représentées par les différentes zones d’études (Allou Kagne, Fouloum, Thiéo,
Gagnabougou-Nianing, Mbodiéne).
L’analyse en composantes principales (ACP) a été réalisée, ainsi les observations (attapulgites
à carbonate faible, attapulgites à carbonate moyen, attapulgites à carbonate élevé et
attapulgites à coloration ocre) ont été corrélées aux variables (SiO2, MgO, Al2O3, Fe2O3,
CaO). Les premiers résultats après le traitement de ces données par le logiciel XLSTAT sont
représentés dans les tableaux 22 et 23.
205
Tableau 22 : Cosinus carrés des Observations
F1 F2 F3
AK.Att. Ca 0,975 0,022 0,003
AK.Att.OCRE 0,881 0,107 0,011
AK.Att.
MOYEN 0,857 0,114 0,029
AK.Att. Non
Ca 0,930 0,068 0,002
Les valeurs en gras correspondent à la corrélation entre les observations et les axes (F1, F2
ou F3). Les observations sont ainsi toutes liées à l’axe F1.
F1 F2 F3
Al2O3 0,900 0,099 0,001
CaO 0,982 0,002 0,016
Fe2O3 0,948 0,052 0,000
MgO 0,965 0,020 0,015
SiO2 0,868 0,132 0,000
Les valeurs en gras correspondent à la corrélation entre les variables et les axes F1, F2 ou F3.
Les variables mesurées sont ainsi toutes liées à l’axe F1.
L’ACP permet de représenter les résultats sur une carte à deux dimensions, et ainsi
d’identifier des corrélations entre les variables mesurées et les observations. Les deux axes de
la figure 171, expliquent 99.35% de la variation des données, ce qui suggère que les éléments
mesurés sont fortement corrélés aux différentes attapulgites.
206
Figure 171 : Représentation des différents types d’attapulgites de Allou Kagne et la
composition en oxydes.
Le graphique montre que les variables (CaO et MgO) sont liées aux observations (attapulgite
à carbonate élevé et attapulgite à carbonate moyen) en revanche les variables (Fe2O3, Al2O3,
SiO2) sont liées aux observations (attapulgite à coloration ocre et attapulgites à carbonate
faible). La variable (SiO2) est fortement liée à l’attapulgite à carbonate faible sur l’axe F1.
Ces résultats confirment qu’une concentration importante du CaCO3 dans les attapulgites à
carbonate élevé de Allou Kagne, est liée à la présence de ces deux oxydes (CaO et MgO).
207
Tableau 24 : Cosinus carrés des observations
F1 F2 F3 F4 F5
AK Ca 0,972 0,009 0,018 0,001 0,000
AK OCRE 0,730 0,212 0,056 0,003 0,000
AK MOYEN 0,708 0,291 0,001 0,000 0,000
AK Non Ca 0,976 0,001 0,022 0,001 0,001
Mbodiéne 0,005 0,516 0,471 0,008 0,000
Fouloum 0,993 0,005 0,001 0,000 0,000
THIEO 0,190 0,807 0,003 0,000 0,000
Nianing-
Gangnabougou 0,758 0,130 0,104 0,008 0,000
Les valeurs en gras correspondent pour chaque observation au facteur pour lequel le cosinus
carré est plus grand, tableau 25. Ainsi les attapulgites de Allou Kagne (AK Ca, AK OCRE,
AK MOYEN, AK Non Ca), de Fouloum, de Thiéo et Nianing-Gagnabougou sont liées à l’axe
F1. En revanche les attapulgites de Mbodiéne et de THIEO sont liées à l’axe F2. Tandis que
les variables sont toujours représentées par les oxydes (SiO2, MgO, Al2O3, Fe2O3, CaO).
F1 F2 F3 F4 F5
Al2O3 0,701 0,296 0,000 0,003 0,000
CaO 0,910 0,028 0,062 0,000 0,001
Fe2O3 0,732 0,264 0,000 0,003 0,000
MgO 0,829 0,075 0,096 0,000 0,000
SiO2 0,599 0,396 0,004 0,000 0,001
Les valeurs en gras correspondent pour chaque observation au facteur pour lequel le cosinus
carré est plus grand. Ces valeurs sont toutes liées à l’axe F1.
208
Les deux axes de l’ACP de la figure 172, expliquent 96, 59 % de la variation des données, ce
qui suggère que les éléments minéraux mesurés sont fortement corrélés aux sites de
prélèvement. Ainsi, nous avons deux grands ensembles :
les attapulgites de Allou Kagne (AK Non Ca, AK OCRE) et les attapulgites de Thiéo,
Nianing-Gagnabougou sont liées aux variables Fe2O3, Al2O3 et SiO2.
Dans cette dernière partie nous avons utilisé comme variables les teneurs en phyllosilicates,
opale, dolomie et quartz comme des variables. Pour les observations se sont les différents
types d’attapulgites des zones d’études. Les valeurs en gras correspondent pour chaque
observation au facteur pour lequel le cosinus carré est plus grand. Les valeurs des
phyllosilicates, quartz et dolomie sont liées à l’axe F1 tandis que les valeurs de l’opale sont
liées à l’axe F2, tableau 26.
209
Tableau 26 : Cosinus carrés des variables
F1 F2 F3 F4
Phyllosilicates 0,966 0,000 0,031 0,003
Opale 0,161 0,833 0,005 0,000
Quartz 0,738 0,003 0,259 0,000
Dolomie 0,800 0,130 0,069 0,002
Le graphique de la figure 173, constitue l’objectif principal de l’ACP. Il montre que les
attapulgites de AK Non Ca, AK OCRE, Mbodiéne et de Nianing-Gagnabougou sont riches en
phyllosilicates et en quartz. Les attapulgites de Fouloum et AK Ca sont riches en dolomie.
L’opale qui est lié à l’axe F2 reste très importante dans l’attapulgite de Thiéo.
210
CONCLUSION GENERALE
211
CONCLUSION GENERALE
Les gisements d’attapulgites de l’Ouest de la région de la Thiès, repose sur les calcaires
coquilliers karstiques du Paléocène. Ces dépôts argileux alumino-magnésiennes forment une
assise géologique repère dans l’Eocène inférieur (Yprésien).
Les analyses minéralogiques montrent que le stock argileux est constitué de trois
phyllosilicates (palygorskite, sépiolite et smectite). Ce gîte d’attapulgite est associé à des
minéraux de précipitation chimique (calcite, dolomie, quartz, opale et gypse). L’utilisation de
l’Analyses en Composantes Principales (ACP), nous a permis d’établir les corrélations entre
les teneurs en éléments minéraux (SiO2, Al2O3, MgO, Fe2O3, CaO) et les différents types
d’attapulgites des zones étudiées. Ainsi les attapulgites à carbonate élevé et les attapulgites à
carbonate moyen de Allou Kagne, Mbodiéne et Fouloum sont liées aux oxydes CaO, MgO
tandis que les attapulgites à carbonate faible de Allou Kagne, Nianing-Gagnabougou et de
Thiéo sont caractérisées par des teneurs élevées de Fe2O3, Al2O3 et SiO2. Les minéraux de
précipitation chimique (comme la dolomie) sont importants dans les attapulgites à carbonate
élevés de Allou Kagne et de Fouloum tandis l’opale est fortement associée aux attapulgites à
carbonate faible de Thiéo.
D’un point de vue tectonique, plusieurs générations de failles et les phases d’oxydo-
réductions ont jouées un rôle important dans la détermination de la qualité actuelle du minerai
d’attapulgites. Ainsi les gisements d’attapulgites de l’Ouest de la région de Thiès a été
longtemps soumis à des phases de lessivages, d’hydrolyses et de décarbonatation. Ce
gisement d’attapulgite présente dans son ensemble une forte capacité de rétention d’eau
(absorption d’eau). Les attapulgites à carbonates faible de Allou Kagne, Thiéo et Nianing-
Gagnabougou sont caractérisées par des pourcentages d’absorption supérieurs à plus de
150%.
212
Fouloum, Nianing-Gagnabougou et Mbodiéne a donné plus de 260.000.000 de tonnes
d’attapulgites.
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The attapulgites of the Senegalese Sedimentary Basin have long been confused with the marls
which surmount them. The lower Eocene of the senegalese sedimentary basin in the Thies
district (western Senegal) presents from the bottom to the top: attapulgites, marls and
limestones interpered with marly benches. Attapulgites from Senegal have been mined for
decades.
The chimical characterisation of attapulgite ore according the CaCO3 content allowed the
highlight three main facies: attapulgites with low carbonate, attapulgites with medium
carbonate and attapulgites with high carboante. An increase in CaCO3 content by descensium
was observed during the study. The chimical and lithological diversity is the result of
leaching, hydrolysis and decarbonation processes more or less controlled by the structural
context of the western Senegal. Phosphatic occurrences constitute benchmark lithological
levels and seem to herald the establishment of geodynamic conditions for phosphatogenesis in
the middle Eocene.
The fauna associated with these greso-phosphates levels inclues fish teeth, lamellibranch
shells, sea urchin specimens. The mineralogical analysis by X-ray diffraction (XRD) and the
chimical analysis by X-ray fluorescence (XRF) were carried out on hundreds of drillings
distributed between the foot of the cliff of Thies (Allou Kagne, Fouloum and Thieo) and
Mbour-Joal axis (Nianing, Gagnabougou and Mbodiene). The results show that the attapulgite
ore from the west of Thies is a combinasion of several phyllosilicates (palygorskite, smectite
and sepiolite) whereas they were formerly considered as hormites associates with quartz, opal,
dolomie and gypsum pasts.
The 3D multilayer geological model produced from the GDM suite softwere represents the
three dimensional geometry of the attapulgite deposit. From this multilayer, the reserves of
attapulgites were estimated to the west of the Thies distrcit (Western Senegal).
223
Key words: Senegalese-mauritanian sedimentary basin; Thies; lower Eocene; attapulgites;
lithological; mineralogical; GDM suite; reservations.
224